Message n°244
 
Chrétien, n’oublierais-tu pas ce qu’est l’Evangile?

Un enseignement de 1 Timothée 1 v.15 & 16 venant de notes prises à la réunion d'étude de l'assemblée de Paris dans les années 1946-47

(Ce texte en reprend intégralement le texte tiré de ces notes)

Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont moi je suis le premier.

(1 Timothée 1 versets 15)

15 Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont moi je suis le premier. 16 Mais miséricorde m’a été faite, à cause de ceci, savoir afin qu’en moi, le premier, Jésus Christ montrât toute sa patience, afin que je fusse un exemple de ceux qui viendront à croire en lui pour la vie éternelle. 17 Or, qu’au roi des siècles, l’incorruptible, invisible, seul Dieu, soit honneur et gloire aux siècles des siècles! Amen. (1 Timothée 1)

Dans les versets 5 à 17 on trouve la place que la loi occupe, et à qui elle s’adresse.

En contraste avec cette loi, Dieu présente l’évangile, la bonne nouvelle; au lieu de demander, il donne et a le désir de donner la gloire et le bonheur à ses créatures rachetées.

Le terrain de l’évangile est solide et élevé; Dieu a fait tout ce qui était nécessaire pour nous attirer à lui; il a trouvé le remède à notre propre nature, à notre incrédulité, à notre ignorance et a fait surabonder la grâce envers des coupables.

Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont moi je suis le premier. (v.15)

Dans le verset 15, le moyen employé par Dieu pour cela nous est révélé, c’est le don de Jésus, le Christ Jésus qui est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs, en plein accord avec le Père.

Par la loi, Dieu enseignait l’homme. Sous l’économie de la grâce, il est venu dans la personne de son Fils pour sauver.

Au chapitre 2, la même vérité est soulignée: le médiateur est venu; au chapitre 3, nous trouvons que Dieu a été manifesté en chair. Cette affirmation répétée présente une beauté remarquable.

Le trait important relatif à l’évangile, dans cette épître, est celui-ci: «Cette parole est certaine que Dieu est venu dans la personne du Christ Jésus».

La loi demandait la vie à un pécheur (*) et ne le sauvait pas, elle le tuait. Mais le Christ Jésus, le Fils de Dieu, est venu ici-bas, il est mort pour les pécheurs et leur donne la vie par sa mort.

La position de l’homme dans la chair et celle que la croix fait au croyant forment un contraste remarquable (Romains 11 v.32 [*]). Christ a fait la purification des péchés (Héb. 1:1-3 [**]).

L’apôtre Paul avait été sauvé par grâce; il savait ce que cela voulait dire.

Il n’est pas sûr que nous sachions toujours bien ce que cela veut dire; nous répétons ce que nous avons entendu, mais nous n’avons pas conscience de l’abîme d’où nous avons été tirés; il faut souvent toute une vie pour l’apprendre un peu.

Paul était un pharisien sans reproche, ce n’étaient pas des fautes grossières qui l’avaient amené à la conviction qu’il était le premier des pécheurs. La grâce avait fait cela.

Rien n’humilie comme l’évangile, rien ne nous abaisse comme la grâce, parce que la grâce, c’est Dieu; devant Dieu nous prenons notre place avec reconnaissance.

Deux raisons sont données par l’apôtre à la miséricorde dont il a été l’objet:

  1. la première c’est qu’il avait agi par ignorance
  2. la seconde, c’est qu’il devait être un exemple type de la grâce de Dieu envers les pécheurs.

Cette pensée de la miséricorde de Dieu envers lui ne quittait pas ce cher serviteur, et il est à souhaiter qu’elle ne nous quitte pas non plus; c’est ce qui nous maintiendra dans l’humilité.

L’apôtre n’avait pas une bonne opinion de lui-même ; il n’était pas non plus inconscient de ce qu’il avait été. On peut ne pas avoir une bonne opinion de soi-même, mais être inconscient de ce que l’on est, ne vaut guère mieux qu’une bonne opinion. Paul était conscient de ce qu’il était; Dieu lui avait dit: «Je ne me souviendrai plus de tes péchés» ; mais Paul disait: «Moi je me souviens de ce que j’ai été». Ce souvenir doit s’allier en nous à la certitude que Dieu ne s'en souvient plus. L’évangile serait trop commode sans cela et serait contraire à la vérité de Dieu.

Mais il est à remarquer avec quelle tranquillité Paul parle; quel repos il y a dans son coeur! C’est une âme affranchie qui peut dire d’où la grâce de Dieu l’a sortie. Nous n’apprécions la grâce et la miséricorde de Dieu que dans la mesure où nous avons conscience de l’état d’où nous avons été délivrés.
Mais miséricorde m’a été faite, à cause de ceci, savoir afin qu’en moi, le premier, Jésus Christ montrât toute sa patience, afin que je fusse un exemple de ceux qui viendront à croire en lui pour la vie éternelle. (v.16)

Dans le verset 16, une expression remarquable est à souligner: «Afin qu’en moi, le premier, Jésus Christ montrât toute sa patience».

On voit en effet quelle a été cette patience depuis le moment où il gardait les vêtements d’Étienne jusqu’au chemin de Damas. Cette même patience s’exerce envers nous et nous supporte.

Nous pouvons aussi remarquer la droiture avec laquelle l’apôtre écrivait des choses qui le concernaient et qui devaient être lues par toutes les générations de chrétiens; il le faisait par l’Esprit , il ne pouvait pas faire autrement. Cette droiture se manifeste toujours lorsque la grâce agit dans une âme; c’est là un des traits sûrs de l’opération de l’Esprit dans cette âme.

L’apôtre nous donne l’exemple d’une conversion très nette. La conversion est un changement qui peut se produire de diverses façons et dans un temps plus ou moins long.

Quelqu’un qui naît dans ce monde n’est pas sur le chemin de la vie éternelle; il est sur la route qui conduit à la mort éternelle; par la conversion une orientation nouvelle lui est donnée.

Quelle que soit la nature des exercices, il faut que cela se produise.

Il ne s’agit pas d’influencer, ni d’enseigner quelqu’un, ni que quelqu’un sache beaucoup de choses. Il s’agit de savoir si ce quelqu’un peut dire: «Le Christ Jésus est venu pour sauver des pécheurs dont je suis».

L’apôtre est présenté comme exemple de ceux qui viendront à croire après lui; cela ne veut pas dire que les mêmes éléments, les mêmes circonstances se retrouveront, mais que le résultat sera le même.

Être imprégné d’un peu de christianisme n’est pas la conversion.

Paul appréciait trop la croix pour ne pas prêcher le pur évangile; nous n’avons pas le droit de prêcher autre chose; nous n’avons pas le droit de laisser croire aux âmes qu’elles peuvent être sauvées par un autre moyen que la croix. Il faut prêcher Christ.

Il est très facile d’apprendre à une mémoire d’homme un minimum de vérités touchant l’évangile, et de vérités doctrinales, mais avec cette connaissance, cet homme sera, s’il n’est pas converti, aussi loin de Dieu qu’avant de connaître ces choses, quelquefois davantage parce qu’il a sur lui un manteau de plus.

Il faut donc prier pour que les âmes qui entendent la prédication de l’évangile puissent dire: «Le Christ Jésus est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs», dont JE SUIS!

Il n’est pas toujours facile de voir si une âme peut dire cela, mais si nous constatons les caractères de la vie de Dieu dans cette âme, confession de Christ, amour pour Christ, c’est que le coeur brûle; quelque chose a été brisé dans l’homme naturel, les beaux fruits de la grâce sont apparents, manifestant une conversion réelle; c’est une chose incomparable.

Il y a certainement des âmes qui savent beaucoup de choses sur Jésus, qui savent que Jésus est mort pour sauver les pécheurs, et qui ne sont pas sauvées; pour être sauvé, il ne s’agit pas de connaître des vérités générales, il faut que l’âme les saisisse et se les approprie; c’est la foi! (*) Pour cela, il faut une lumière plus vive et plus brillante que celle du soleil, comme celle qui apparut à Saul sur le chemin de Damas et qui l’a terrassé, il faut toute la puissance de Dieu en grâce pour nous amener à cette conviction que nous sommes des pécheurs perdus et que Christ est mort pour ces pécheurs.

Lorsque nous avons affaire à des âmes qui sont dans une fausse sécurité, notre devoir est de les aider: l’amour nous oblige, de la part de Dieu, à déchirer le voile de leurs illusions, quelque pénible que cela soit; évidemment en demandant à Dieu de nous enseigner le moyen.

Quand nous avons affaire à un homme, pour voir s’il est chrétien il faut trouver la confession de Christ et le sentiment, chez cet homme, d’être un pécheur. Au temps d’Israël, les enfants étaient Israélites par naissance, tandis qu’il n’en est pas de même aujourd’hui, lorsqu’il s’agit des enfants de chrétiens. Il est bon de le rappeler et de ne pas reculer devant le travail d’âme que suppose une conversion. Si ce travail ne se fait pas au commencement, Dieu, qui est fidèle, le fera au milieu de la vie ou à la fin de la vie, ou peut-être durant toute la vie.

Si le coeur n’est pas vidé les premières années, il faudra qu’il le soit d’une façon ou d’une autre parce que nous n’entrerons pas dans les joies éternelles de Dieu avec nos propres pensées. Dans la mesure où nous les conservons sur la terre, nous nous privons de la jouissance des bénédictions du ciel et de l’entrée dans le sanctuaire.