Ce texte décrit non seulement la nécessité d’un conversion réelle, en disant ce qu’elle est dans la 1ère partie, mais souligne dans la 2ème partie le rôle essentiel de la foi et de la confession de la bouche !
Dans les pays dits civilisés où nous habitons, le paganisme qui régnait au temps des apôtres a été remplacé par le christianisme ; mais il faut bien en convenir, il s’agit d’un « christianisme de nom ». Ce « christianisme de nom » est compris dans une acceptation purement sociale ou politique et
non pas dans le sens d’une
vraie conversion à Dieu par Christ, comme cela a eu lieu au commencement, à la suite des enseignements de l’apôtre Paul. Il s’en suit, qu’il n’est pas surprenant de rencontrer des gens qui se font passer pour « chrétiens », tout en reniant Christ, ou en le traitant simplement comme un « bienfaiteur de l'humanit », comme c’était le cas parmi les nations qui n'avaient aucune idée juste de Dieu
(*). Il est convenu de dire que la France est un pays chrétien ; mais combien de ses habitants, hélas, ne connaissent ni Dieu, ni Christ, et ne savent pas même que nous possédons une révélation de la part de Dieu, qui nous fait connaître ses pensées à l’égard des hommes pour le temps présent et pour l'éternité à venir ! Sont-ils, à ce point de vue, plus avancés que les païens ?
-
« … Les rois des nations les dominent, et ceux qui exercent l’autorité sur elles sont appelés bienfaiteurs … » (Luc 22 v.25)
Il est donc de toute importance d’être clair sur ce qu’est la véritable conversion, conversion de faits et non pas seulement de paroles, qui porte ses effets sur la conduite et sur la vie toute entière. Il est nécessaire d’y constater, non pas une modification de certaines idées, mais bien un changement plus ou moins complet de vie.
Dans son essence, l’évangile de la grâce de Dieu apporte à un pauvre pécheur, donc à vous ou à moi, la bonne nouvelle d'un salut complet et gratuit. Ce n’est pas sur base d’œuvres que nous aurions accomplies et qui seraient reconnues justes par Dieu, non par des efforts, ou des sacrements, ou par quoi que ce soit venant de nous-mêmes, mais
par une foi simple en Jésus crucifié,
mort pour nos offenses et
ressuscité pour notre justification.
(*)
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« … il nous sauva, non sur le principe d’œuvres accomplies en justice, que nous, nous eus-sions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renou-vellement de l’Esprit Saint, qu’il a répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre Sau-veur, afin que, ayant été justifiés par sa grâce … » (Tite 3 v.5-7)
« … aussi pour nous, à qui il sera compté [à justice], à nous qui croyons en celui qui a res-suscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification. » (Romains 4 v.24-25)
Tout comme cela a été le cas des païens d’alors, comme les Colossiens et les Thessaloniciens, leurs contemporains, la parole de la vérité de l’évangile doit aussi nous parvenir dans son intégralité telle qu’elle leur a été annoncée, et qu’elle
porte du fruit, et croît, depuis le jour où nous avons entendu et connu la grâce de Dieu en vérité. (*)
-
« … la parole de la vérité de l’évangile, qui est parvenu jusqu’à vous, comme aussi [il l’est] dans tout le monde, et qui porte du fruit et croît, comme aussi parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu en vérité … » (Colossiens 1 v.5-6)
« … vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole… vous êtes devenus des modèles pour tous ceux qui croient … Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous … en tous lieux, votre foi envers Dieu s’est répandue … » (1 Thessaloniciens 1 v.6-8)
Peut-être pourra-t-on trouver un homme qui dit : « Je me convertis, je tourne le dos à tout ce que j'ai aimé et pratiqué jusqu'à ce jour : à partir de maintenant, je ne veux plus pécher, et quant à mes vices et mes passions, j'y renonce à jamais ». Mais voilà que par la suite, celui qui a pris une telle résolution, et qui, peut-être même avait pleuré en entendant un appel l’invitant à venir au Sauveur, n'a plus, dans un lendemain plus ou moins proche, ni larme sur sa joue, ni repentir dans son cœur.
Est-ce là une conversion selon Dieu ?
N'est-ce pas plutôt la description que le Saint-Esprit nous donne d'un homme « qui considère sa face naturelle dans un miroir ; car il s’est considéré lui-même et s’en est allé, et aussitôt il a oublié quel il était. » (Jacques 1 v.23-24) ? Mettez-vous bien dans l'esprit que les bonnes intentions ne sauvent pas. Ni les solennelles résolutions, ni les impressions fugitives du cœur, ni cette larme qui a un moment mouillé la paupière, ne sont la conversion, bien que ces choses l'accompagne souvent.
Au lieu de prendre des résolutions ou de faire des promesses, il faut se reconnaître dans la présence de Dieu tel qu’un mauvais arbre qui ne peut produire de bons fruits, comme un pécheur perdu, incapable par soi-même de faire quoique ce soit pour se rendre agréable à Dieu.
Il faut en finir avec soi-même, et venir au Sauveur, dont le nom est le seul «
sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés ». Il n'y a de salut en aucun autre
(*). Il faut donc
croire en Lui et
se confier en Lui avec la simplicité d'un petit enfant
en se reposant sur l'œuvre de grâce qu'Il a accomplie Lui-même tout seul, sans aucune aide de notre part.
-
« … il n’y a de salut en aucun autre ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés. » (Actes 4 v.12)
Ni mes efforts, ni mes sentiments ne peuvent ni contribuer à cette œuvre, ni y participer, pas plus qu'ils n'auraient jamais pu l'accomplir. Tout est de Lui. C’est Lui qui s’est chargé de tout ! Quel bonheur et quelle consolation qu’il en soit ainsi ! Ce que Lui fait, reste ferme, irrévocable ! Voyez le brigand sur la croix : il se reconnaît être un criminel, méritant le terrible supplice dont il est l’objet, ensuite il se remet au Sauveur en pensant à sa gloire et à sa puissance ; et il reçoit de Lui cette réponse inattendue : «
En vérité, je te dis : Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis ».
(*).
-
« Et l’un des malfaiteurs qui étaient pendus l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. Mais l’autre, répondant, le reprit, disant : Et tu ne crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement ? Et pour nous, nous y sommes justement ; car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises : mais celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire. Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume. Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23 v.39-43)
Quels seront donc les signes d'une vraie conversion ?
L'âme qui est convertie reçoit une nouvelle nature qui pourra plaire à Dieu, ce dont l'homme naturel est incapable. Celui qui est né de Dieu est «
en Christ », et Dieu lui donne son Esprit
(*), afin qu'il n'accomplisse pas les convoitises de la chair. Celui qui est au Seigneur vit dans une nouvelle condition, où il est gardé pur des souillures d'un monde auquel il n'appartient plus. Il aime le Seigneur qui l'a racheté au prix de sa propre vie, il hait le péché, racine et fruits ; et il a son Sauveur devant lui, comme un parfait modèle ! Il doit le suivre et l’imiter, marchant comme Il a marché
(**). Répétons-le : l'âme renouvelée
hait le mal dans sa nature, et
non pas seulement dans quelques-unes de ses manifestations.
-
« … parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père … » (Galates 4 v.6)
« … Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair. » (Galates 5 v.16)
-
« Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché. » (1 Jean 2 v.6)
On pourrait donc se demander : Comment cela peut-il se faire ? Car, en vérité, nous ne voyons pas beaucoup de méchants changer de conduite. — C'est que l'œuvre de la conversion est de Dieu et de Lui seul. Voici un ivrogne qui semblait incorrigible, et qui, une fois converti cesse de boire, et cela sans qu'il paraisse faire un effort ; voilà quelqu’un qui vivait dans la débauche, qui mène maintenant une vie honorable ; voilà un homme emporté et colérique, qui devient doux. Ce sont des effets de l'œuvre de Dieu qui, d'un pécheur incapable de faire le bien, a fait un racheté dans lequel Il a mis sa vie et qu'il a scellé de son Esprit.
La vraie conversion est immédiate ; elle est complète.
Une fois appelé de Dieu, le cœur étant gagné et la conscience éveillée, une fois éclairé sur son état de péché et sur la puissance de la grâce de Dieu, on va à Lui sans crainte et sans retard. Ce n'est pas un traité d’alliance conditionnel que l'on fait avec Dieu, et que l'on rompra à la première occasion !
Il va quelques années, quelqu’un qui avait été prêtre et qui avait abandonné l'église catholique romaine parce qu'il ne croyait plus à rien, avait fait la connaissance d'un pasteur protestant, qui, pensait-il, pourrait un peu l'aider à retrouver la « foi perdue », si même jamais il avait eu cette « foi ». Au lieu de cela, il s’est un peu plus ancré dans l'athéisme. Un jour, un homme vêtu plutôt misérablement l'a abordé dans la rue et lui a offert un nouveau testament, lui disant ces simples mots : « Savez-vous, Monsieur, que vous êtes un pécheur, et que Jésus est le Sauveur de pécheurs ? » A ces mots, il rentra chez lui, lut la parole de Dieu contenue dans ce nouveau testament, pria comme il ne l'avait jamais encore fait auparavant, et cette nuit même, sans qu’il puisse se rendre compte comment, il était converti. il était heureux.
Il courut alors chez ce pasteur protestant pour lui faire part de sa joie. Celui-ci lui a alors répondu : « Vous êtes convaincu à présent » ? — Non pas « convaincu », dit-il, mais « converti ». Et il lui a alors raconté comment un simple colporteur ignorant lui avait apporté de la part de Dieu ce qu'aucun théologien ne lui avait jamais dit. Il lui a été aussi accordé de retrouver celui qui l'avait amené au Sauveur, et il lui dit : « Vous n'avez jamais fait de meilleure journée que le jour où vous m'avez dit d'aller simplement à Jésus ! »
Quand notre bien-aimé Sauveur était là dans ce monde, les malades étaient tous guéris «
aussitôt ». Il n'y avait
aucun délai. C'est la même chose lorsqu'il s'agit de la guérison de l'âme qui souffre sous le péché. Voyez, en effet, cette femme qui depuis douze ans perdait son sang ; petit à petit sa vie s’en allait : elle touche le bord du vêtement de Jésus. et «
aussitôt » son flux de sang s'arrête
(*). Voyez encore ce malheureux infirme qui, depuis trente-huit ans, souffre de sa misérable condition, étant venu en vain au réservoir de Béthesda. Chaque fois qu'il espère être le premier dans le réservoir, et profiter de la guérison occasionnelle offerte par l'ange, voilà qu'un autre, moins incapable que lui de se jeter à l'eau troublée, est guéri ; il attend en vain, et, pendant qu'il attend, son espoir s'évanouit, mais Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit, et marche. Et « aussitôt », est-il dit, l'homme se leva, prit son lit, et marcha.
(**).
-
« Et une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans, et qui avait beaucoup souffert d’un grand nombre de médecins, et avait dépensé tout son bien, et n’en avait retiré aucun profit, mais plutôt allait en empirant, ayant ouï parler de Jésus, vint dans la foule par derrière, et toucha son vêtement ; car elle disait : Si je touche, ne fût-ce que ses vêtements, je serai guérie. Et aussitôt son flux de sang tarit ; et elle connut en son corps qu’elle était guérie du fléau. » (Marc 5 v.25-29)
-
« Après ces choses, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. Or il y a à Jérusalem, près de la porte des brebis, un réservoir d’eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques, dans lesquels étaient couchés une multitude d’infirmes, d’aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs, attendant le mouvement de l’eau. Car à de certaines saisons un ange descendait dans le réservoir et agitait l’eau ; le premier donc qui entrait après que l’eau avait été agitée, était guéri, de quelque maladie qu’il fût pris. Or il y avait là un homme infirme depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et sachant qu’il était dans cet état déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne qui, lorsque l’eau a été agitée, me jette dans le réservoir ; et, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi. Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit, et marche. Et aussitôt l’homme fut guéri, et il prit son petit lit, et marcha. » (Jean 5 v.1-9)
La conversion véritable porte du fruit pour Dieu.
L'un des premiers fruits est de chercher d'autres pécheurs pour leur faire connaître la bonne nouvelle de la grâce. Au démoniaque qu’Il a guéri, Jésus dit : «
Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t'a fait et comment il a usé de miséricorde envers toi » (Marc 5 v.19). De même la Samaritaine, convaincue par le Seigneur de sa vie de péché, et ayant appris de la bouche de Celui qui lui parlait qu’Il était le Christ, s’en va aussitôt à la ville inviter ses concitoyens à venir, comme elle, croire pour être sauvés. Ils sont venu et ont cru
(*).
-
« La femme donc laissa sa cruche et s’en alla à la ville, et dit aux hommes : Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il point le Christ ? Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui. » (Jean 4 v.28-30)
Le geôlier de Philippes, converti dans le milieu de la nuit, est baptisé sur le champ, lui et tous ceux qui étaient dans sa maison, croyant en Dieu et se réjouissant avec Lui.
(*)
Alors qu’il allait faire tout le mal qu'il pourrait aux disciples du crucifié qu'il haïssait, Saul de Tarse est converti sur le chemin de Damas. Jésus se fait connaitre à lui ; et aussitôt, comme il le dit lui-même, il n’a pas pris conseil de la chair ni du sang, mais, obéissant à la vision céleste, il est allé où le Seigneur Jésus, son nouveau maître, l'envoyait, abandonnant à tout jamais Satan et ses voies trompeuses
(*).
On pourrait en dire autant de tous ceux qu’une vraie conversion a amené aux pieds du Seigneur.
-
« … transporté de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères. Et comme j’allais aussi à Damas pour cela, avec pouvoir et commission de la part des principaux sacrificateurs, en chemin, en plein midi, je vis, ô roi, une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil, laquelle resplendit du ciel autour de moi et de ceux qui étaient en chemin avec moi Et comme nous étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons. Et moi je dis : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds : car je te suis apparu afin de te désigner pour serviteur et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour la révélation desquelles je t’apparaîtrai, en te retirant du milieu du peuple et des nations vers lesquelles moi je t’envoie pour ouvrir leurs yeux, pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en moi. Ainsi, ô roi Agrippa, je n’ai pas été désobéissant à la vision céleste ... » (Actes 26 v.12-19)
« … j’avançais dans le judaïsme plus que plusieurs de ceux de mon âge dans ma nation, étant le plus ardent zélateur des traditions de mes pères. Mais quand il plut à Dieu, qui m’a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi, afin que je l’annonçasse parmi les nations, aussitôt, je ne pris pas conseil de la chair ni du sang, ni ne montai à Jérusalem vers ceux qui étaient apôtres avant moi … » (Galates 1 v.14-17)
Il y a des hommes qui discutent
l'opportunité du moment ; et cela n'est pas nouveau. Vous connaissez la réponse de Festus à Paul quand la vérité semble le toucher :
Pour le présent va-t'en; quand je trouverai un moment convenable, je te ferai appeler » (Actes 24 v.25). L'occasion n’est pas venue.
On voit des gens qui disent aussi : « Plus tard », comme si demain leur appartenait. Dieu dit : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez point votre cœur. » (Hébreux 3 v.15) Voilà pourquoi nous lisons autre part : « C'est maintenant le temps agréable; voici, c'est maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens 6 v.2). Malheur à celui qui pense qu'il pourra se repentir sur son lit de mort ! Quand on ne vient pas au Sauveur en bonne santé, quand on n’a pas trouvé de valeur ou d'intérêt au salut lorsqu'il était offert, il est bien peu probable qu’on y vienne sur un lit de douleurs, après une vie de péché et d'endurcissement !
Que d'âmes qui s'étaient promises avant de quitter ce monde, un temps de recueillement et de silence, un temps où elles pourraient, comme autrefois le roi Ezéchias, tourner leur visage contre la muraille pour confesser leurs péchés, et qui ont dû être amèrement déçues dans leur attente ! Ne voit-on pas presque tous les jours des gens tomber morts d'accident ou de maladie, sans avoir même le temps de dire adieu à ceux qu'ils aiment ? Combien sont retranchés au milieu de leurs projets, de leurs affaires ? Et lors même que la vie s'éteint lentement, graduellement, à cause de l'âge, est-ce bien le moment de se convertir, quand on n'a plus le temps de rien faire sur la terre pour Celui qui a donné sa vie afin de nous sauver ? Quel égoïsme !
Demandez-le à ces chrétiens de tout rang et de tout âge qui se sont écriés en présence de la mort : « Dieu soit béni de ce qu'Il ne m'a pas laissé arriver jusqu'à cette heure pour le connaitre comme mon Père, et son bien-aimé Fils comme mon précieux Sauveur ! Que serais-je devenu, hélas, si aux douleurs de la maladie auraient s'ajouter les angoisses de l'incertitude quant à mon salut ? »
Aussi, en parlant du salut de Dieu à un pauvre pécheur, devons-nous insister auprès de lui, de la part de Dieu, sur la valeur et l’importance de croire aujourd'hui, ainsi que sur le danger de mépriser l'occasion actuelle
(*). «
Aujourd’hui » donc, «
si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur. » (Hébreux 3 v.7-13)
-
« Sachez donc, hommes frères, que par lui [=Jésus] vous est annoncée la rémission des péchés, et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui. Prenez donc garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes : ‘Voyez, contempteurs, et étonnez-vous, et soyez anéantis ; car moi, je fais une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croiriez point, si quelqu’un vous la racontait » (Actes 13 v.38-41)
« C’est pourquoi, — comme dit l’Esprit Saint : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs comme dans l’irritation au jour de la tentation dans le désert, où vos pères m’ont tenté en m’éprouvant, et ont vu mes œuvres durant quarante ans. C’est pourquoi j’ai été indigné contre cette génération, et j’ai dit : Ils s’égarent toujours dans leur cœur et ils n’ont point connu mes voies. Ainsi je jurai dans ma colère : S’ils entrent dans mon repos ! ». Prenez garde, frères, qu’il n’y ait en quelqu’un de vous un méchant cœur d’incrédulité, en ce qu’il abandonne le Dieu vivant ; mais exhortez-vous l’un l’autre chaque jour, aussi longtemps qu’il est dit : « Aujourd’hui », afin qu’aucun d’entre vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. » (Hébreux 3 v.7-13)
« Du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut » (Romains 10 v.10).
Si l'on cherche un trait saillant de la vraie conversion à Dieu, on le trouvera dans la « confession » qui l'accompagne. Dans la chrétienté, pour la plus grande majorité, l’idée dominant du sens de « confession » est l'énumération des péchés que l'on a commis ; mais dans le passage cité plus haut, il s’agit autre chose ; il est dit : « … si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé. Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut » (Romains 10 v.9-10).
La confession des péchés a bien sa place mais elle
n'est pas le «
salut ». Un examen sérieux des Evangiles confirme cette vérité. Le Seigneur appelle Pierre «
bienheureux »,
lorsqu'il confesse Jésus, disant qu'il est «
le Christ, le Fils du Dieu vivant »
(1*). L'aveugle-né l'adore quand il «
croit » en entendant qu'il est «
le Fils de Dieu »
(2*), Thomas le reconnaît en disant : «
Mon Seigneur et mon Dieu » ; et Jésus lui dit : «
Parce que tu m'as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui n'ont point vu, et qui ont cru »
(3*).
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« … Et vous, qui dites-vous que je suis ? Et Simon Pierre, répondant, dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et Jésus, répondant, lui dit : Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 16 v.15-17)
-
« Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé dehors, et l’ayant trouvé, il lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit et dit : Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Et Jésus lui dit : Et tu l’as vu, et celui qui te parle, c’est lui. Et il dit : Je crois, Seigneur ! Et il lui rendit hommage. » (Jean 9 v.35-38)
-
« … il dit à Thomas : Avance ton doigt ici, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais croyant. Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru. » (Jean 20 v.27-29)
Cette confession que Dieu recherche accompagne la foi, et elle aboutit au salut. Cette confession ne peut avoir lieu sans la foi (*).
-
« … il [= l’évangile] est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit » (Romains 1 v.16)
Ceux qui ne comprennent que la confession de leurs péchés, ne parviennent pas à réaliser la paix avec Dieu qui est l'effet d'être « justifié sur le principe de la foi–» (Romains 5 v.1).
On demandera peut-être : Que dois-je entendre par l'expression «
croire à justice » (Romains 10 v.10) ? — Elle ne veut pas dire que je sois juste à mes propres yeux, ou aux yeux de mes semblables, comme Job le désirait ; car Dieu dit qu'«
il n'y a point de juste » (Romains 3 v.10) ; elle signifie au contraire que,
m'étant reconnu pécheur,
Dieu efface mes péchés à cause de l'expiation que Christ en a faite (1*). A la croix de Christ, le jugement des péchés a eu lieu, et le croyant jouit du témoignage de Dieu à cet égard, témoignage rendu au sujet du Seigneur Jésus Christ et de son œuvre accomplie. La profondeur de son angoisse, l'intensité de ses souffrances restent dans le cœur du croyant comme l'expression et le prix de son salut.
-
« … Quoi donc ? Sommes-nous plus excellents ? Nullement. … selon qu’il est écrit : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul » ; « c’est un sépulcre ouvert que leur gosier ; ils ont frauduleusement usé de leurs langues » ; « il y a du venin d’aspic sous leurs lèvres » ; « et leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume » ; « leurs pieds sont rapides pour verser le sang ; la destruction et la misère sont dans leurs voies, et ils n’ont point connu la voie de la paix » ; « il n’y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux ». Or nous savons que tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu. C’est pourquoi nulle chair ne sera justifiée devant lui par des œuvres de loi, car par la loi est la connaissance du péché.
Mais maintenant, sans loi, la justice de Dieu est manifestée, témoignage lui étant rendu par la loi et par les prophètes, la justice, dis-je, de Dieu par la foi en Jésus Christ envers tous, et sur tous ceux qui croient ; car il n’y a pas de différence, car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu, — étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire (2*), par la foi en son sang, afin de montrer sa justice à cause du support des péchés précédents dans la patience de Dieu, afin de montrer, dis-je, sa justice dans le temps présent, en sorte qu’il soit juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus. » (Romains 3 v.9-26)
-
« propitiatoire » est ce qui couvre. L’arche qui était placée dans le lieu très saint du tabernacle, avait un couvercle, le propitiatoire, sur lequel une fois par an, le jour des grandes propitiations, le grand souverain sacrificateur venait déposer le sang de l’un des boucs (voir Lévitique 16).
C’est ainsi que l'état réel de notre cœur est mis en évidence. A la question, « Que penses-tu de Dieu ? » : est-il pour toi un Juge ou un Sauveur ?
— Si le jugement devait encore être devant nous, qui avons cru, on s'attendrait alors à trouver dans le texte plutôt : « Du cœur on croit au châtiment ».
— Mais on y trouve au contraire : « Du cœur on croit à justice ».
La raison en est évidente ; nous sommes à l’abri du jugement par le sang de Jésus, et Dieu est juste en nous accordant cette faveur, parce qu'Il a agréé le sacrifice qui a fait l'expiation de nos péchés. L'évangile est « la puissance de Dieu en salut à quiconque croit ». Ceux qui n'y croient pas ont un terrible jugement à attendre ; ils ne connaissent pas Dieu comme un « Dieu Sauveur » !
Ces quelques mots suffiront pour faire comprendre que la conversion est, avant tout, une conversion de cœur. « L'amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Romains 5 v.5). « Nous l'aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4 v.19).
Il ne s'agit pas de verser une larme menteuse, vite essuyée, mais il s'agit de porter sur soi-même un jugement juste, en se tenant devant la croix de Christ où l'on constate la colère de Dieu contre le péché ; on jouit alors de la grâce divine envers nous, laquelle est manifestée dans toute son étendue à la croix.
C'est ainsi que nous lisons : « Lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés, dans lesquels vous avez marché autrefois, selon le train de ce monde ... , Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, nous a vivifiés ensemble avec le Christ. Vous êtes sauvés par la grâce » (Éphésiens 2 v.1-5).
Tout descendant d'Adam se trouve dans la mort vis-à-vis de Dieu ; c'est-à-dire qu'il n 'y a en moi rien, en fait d'intelligence ou de sentiment, qui réponde à ce que la sainteté de Dieu exige, ni rien dans le ciel que mon pauvre cœur recherche ou désire : pour Dieu je suis « mort ». De même qu'il est impossible de se faire comprendre par un cadavre, de même l'homme naturel n'entend ni signe, ni parole, qui lui serait présenté de la part de Dieu. Le cœur reste à l'état de mort vis-à-vis de Dieu !
« Nous avons jugé ceci », dit l'apôtre, « que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour, celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Corinthiens 5 v.14-15). La mort de Christ a dit, de la part de Dieu, le dernier mot quant à l'état véritable de tous les hommes à ses yeux. Dieu ne nous demande pas : Que penses-tu de toi-même, mais Il dit : Mon fils, ma fille, donne-moi ton cœur ! Remarquez qu'il ne dit pas : « Donne-moi ton intelligence, ta fortune, ton temps, ta vie », mais : « Donne-moi ton cœur ». Cette conversion dans laquelle le cœur est engagé est la seule véritable. Pour me faire mieux comprendre, il y a si on peut dire, une conversion de formes, conversion légale, et que j'appellerais volontiers « de convention », par opposition avec la véritable conversion qui est la réponse à un appel de Dieu fait à la conscience et au cœur.
— La première craint le châtiment, c'est-à-dire l'enfer, tandis que la seconde, qui est l'effet de l'œuvre de la grâce de Dieu, craint le péché.
— La conversion légale craint la colère de Dieu, l'autre craint la cause de cette colère, à savoir le mal.
— Une âme vraiment convertie gémit, non à cause du châtiment attaché à l'offense, mais à cause de l'offense elle-même. La fausse conversion n'est que l’effet de la peur. A de tels, Jean le baptiseur aurait dit : « Produisez donc du fruit qui convienne à la repentance » (Matthieu 3 v.8).
Celui qui, à l'approche de la mort, tremble à la pensée du jugement de Dieu n'est pas pour cela converti. Un malfaiteur craint le gendarme sans pour autant avoir honte de ses actes. Tout voleur redoute la prison, et tout assassin la condamnation à mort, mais ils continueraient l'un et l'autre à réaliser leurs mauvaises actions, s'ils le pouvaient ! En résumé, la peur de la punition ne change pas l'état de leur cœur.
Par contre, celui qui a réalisé la repentance que produit la vraie conversion, a horreur de ses péchés et de lui-même. Il dit avec Job : « J'ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42 v.6) ; ou bien, il se lamente comme Esaïe, en disant : « Malheur à moi ! je suis perdu, car mes yeux ont vu le roi, l'Éternel des armées » (Esaïe 6 v.5) . Ceux-là sentent, comme David, qu'il leur faut une intervention de la grâce et de la miséricorde de Dieu !
Le fait d'être un objet de la grâce de Dieu, alors qu'on ne mérite que son jugement, produit un revirement complet dans l'existence ; c'est ce que l'on entend par « naître de nouveau ». C'est l'entrée dans une nouvelle vie et dans une nouvelle voie, s'il s'agit de la marche ici-bas. C'est un point de départ nouveau avec Dieu, et qui est opéré par Lui. Et cela est une nécessité, ainsi que le Seigneur le dit à Nicodème.
Il ne sert donc à rien de vouloir chercher à améliorer la vieille nature, qui ne peut jamais rien produire de bon pour Dieu. Dieu a jugé la vieille nature à la croix, Il l'a mise de côté en tout ce qu'elle est, racines, branches et fruits. On naît de Dieu quand on reçoit Christ comme Sauveur, dans son cœur, c'est-à-dire, lorsque l'on croit en Lui. On comprend que pour pouvoir mener une nouvelle vie il faut avoir reçu une nouvelle vie . Cette nouvelle naissance est l'œuvre entière de Dieu et de Lui seul. A tous ceux qui reçoivent Jésus, il leur est donné « le droit d'être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu » (Jean 1 v.12-13).
On pourrait penser que la nécessité de naître de nouveau s'applique à de pauvres païens, ou à des personnes de mauvaise vie. Non, Nicodème était un homme religieux, un docteur des Juifs.
Le chapitre 4 de l'Évangile de Jean, qui suit celui où se trouve l'histoire de Nicodème, nous présente l'autre extrémité de l'échelle sociale. On y trouve précisément une pauvre femme perdue, chargée de péchés. A celle-là Jésus ne parle pas de nouvelle naissance. Il lui faut cependant naître de nouveau comme Nicodème, mais le Seigneur sait que cette pécheresse ne va pas protester, quand Lui, qui connaît tout, lui dira ce qu'elle est.
Les personnes qui croient encore que naître de nouveau s'applique seulement à un changement de conduite, de vie, ne comprendront jamais que le Seigneur n'en touche pas un mot à cette femme dont la conduite est honteuse : tandis que c'est la première chose qu'il propose à cet homme de bien, à cet homme religieux qu’est Nicodème. Ce docteur avait été, comme d'autres, convaincu, que Jésus était un docteur venu de Dieu et comme sa religion était dans sa tête, non dans son cœur, il pouvait comprendre ce qu'il devrait ajouter aux pratiques religieuses qu'il avait apprises de la loi.
Mais c'est l'âme, la conscience, le cœur, que le Seigneur a en vue ; c'est sur l'être moral tout entier qu'Il veut agir, et non sur l'intelligence. On comprend donc la surprise de ce Juif, quand le Seigneur lui parle de naître de nouveau !
L'homme tel qu'il est, que ce soit Nicodème, un docteur de la loi capable d'instruire les autres, ou un pécheur coupable de tous les crimes, a besoin que Dieu le mette de côté entièrement et lui donne une nouvelle nature, une nouvelle vie.
Et cette nouvelle nature, ainsi qu'un bon arbre greffé sur un mauvais, pourra produire du fruit pour Dieu. Mais c'est là un acte souverain de Dieu en qui est la vie !
Jésus, qui est le chemin, la vérité et la vie, donne la vie à ces morts que nous sommes tous par nature, que nous soyons un homme religieux comme Nicodème, une Samaritaine perdue dans ses péchés, un brigand justement condamné par les hommes, un persécuteur des saints comme Saul de Tarse, ou un Israélite en qui il n'y a point de fraude comme Nathanaël.
La nature impure de l'homme tel qu'il est depuis la chute, ne saurait être en relation avec Dieu autrement que par ce changement complet qui en fait un être nouveau, « né d'eau et de l’Esprit » (Jean 3 v.5).
Il faut cela pour vivre saintement devant Dieu et marcher avec Lui sur la terre.
Mais s'il s'agit du ciel, il fallait aussi autre chose encore que d'être né de nouveau ; il faut que toute la question du péché ait été réglée à fond avec un Dieu de sainteté. Le péché doit avoir été ôté pour celui qui a « la vie éternelle ». Or Jésus est venu « Agneau de Dieu » pour opérer cette œuvre : Il « ôte le péché du monde » (Jean 1 v.29).
Il est important de le répéter : Si Jésus, venant du ciel, était descendu afin d'être le moyen pour d'autres de participer à cette vie éternelle, Il devait, en se chargeant de la tâche de leur salut, ôter le péché, et être ainsi « fait péché », afin que le déshonneur fait à Dieu soit lavé, et que la vérité liée au caractère de Dieu, sans laquelle il ne peut y avoir rien de sûr, de bon, de juste, puisse être maintenue :
Pour cela, iI fallait que le Fils de l'homme soit élevé, comme l’avait été le serpent d’airain dans le désert pour que la malédiction, cause de la mort du peuple, puisse être ôtée ! (*)
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« Et le peuple parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Égypte, pour mourir dans le désert ? car il n’y a pas de pain, et il n’y a pas d’eau, et notre âme est dégoûtée de ce pain misérable. Et l’Éternel envoya parmi le peuple les serpents brûlants, et ils mordaient le peuple ; et, de ceux d’Israël, il mourut un grand peuple. Et le peuple vint à Moïse, et dit : Nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi ; prie l’Éternel qu’il retire de dessus nous les serpents. Et Moïse pria pour le peuple. Et l’Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et mets-le sur une perche ; et il arrivera que quiconque sera mordu, et le regardera, vivra. Et Moïse fit un serpent d’airain, et le mit sur une perche ; et il arrivait que, lorsqu’un serpent avait mordu un homme, et qu’il regardait le serpent d’airain, il vivait. » (Nombres 21 v.5-9)
L'homme tel qu'il est, sans l'intervention de Dieu, est incapable de recevoir la bénédiction d'en haut : Il faut qu'il soit racheté ; il faut que son péché soit ôté, expié, et que lui-même soit traité selon la vérité de son état et cela, en maintenant la gloire de Dieu. Or Christ a entrepris cette œuvre : car Dieu, dans sa grâce, voulait que l'homme puisse participer à la gloire divine. Lorsque Christ est venu, Il a été rejeté de la terre par l'homme, alors qu’Il accomplissait l'expiation devant Dieu en justice, au moment même où le péché de l'homme et l'inimitié de son cœur contre Dieu ont été mis le plus en évidence. Mais Jésus avait dit : « Voici je viens, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hébreux 10 v.9 ; voir aussi v.7 & Psaume 40 v.7-8).
Quel repos pour l'homme qui a gémi sous le poids de ses péchés dès qu'il a compris ce qu'était son état naturel devant Dieu, quel repos pour lui d'apprendre que Christ a fait l'œuvre entière de l’expiation et qu'il n 'y a plus qu'à croire en cette œuvre et à en savourer les résultats bénis !
Et ainsi le pécheur perdu peut, comme Nicodème, trouver sa ressource dans cette parole que Jésus lui dit : « Dieu a tant aimé le monde, qu'Il a donné son Fils unique, afin que QUICONQUE croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 v.16). Et encore : « Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu'il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui » (Jean 3 v.17).
Après avoir premièrement cru la Parole qui dit : « Si le méchant ne se retourne pas, Dieu aiguisera son épée » (Psaume 7 v.12), on reçoit alors aussi avec joie son corollaire : « L'Eternel Dieu ne prend pas plaisir à la mort du pécheur … mais plutôt en ce qu'il se détourne de ses voies et qu'il vive ! » (Ezéchiel 18 v.23 & 33 v.11 )