Ce texte s’inspire de « Paul était un chrétien affranchi » de l’étude du frère Henry Rossier sur la 2ème épître aux Corinthiens (chapitre 1), qui est aussi parue dans « Le Messager Evangélique » de 1916, et aussi disponible sur Bibliquest. Et aussi intégré dans le « Bible PDF ».
Contenu :
L’affranchissement
de tous principes de loi
L’affranchissement
des passions et des convoitises
L’affranchissement
de la confiance en soi
La question semble un peu étrange, étant donné que ce statut social a disparu de nos contrées ! A l’époque où le Nouveau Testament a été rédigé, ce statut social d’esclave était d’actualité. L’esclave était entièrement asservi à son maître, il était son entière possession, et devait lui obéir en toutes choses. L’esclave pouvait se libérer, ou être libéré, de cet état social, par le processus appelé « l’affranchissement ». L’esclave, ainsi affranchi, n’était alors plus asservi au maître.
La Parole de Dieu se sert de ce statut pour imager divers états de dépendances morales dans lesquels l’homme naturel se trouve depuis que le péché est entré dans le monde, comme nous le rapporte le livre de la Genèse.
L’homme dans son état naturel a en lui, dès sa conception, une racine de mal, appelé « péché ». Cette racine de mal produit des actes appelés « les péchés » !
Dans cet état, et à cause des péchés inévitablement commis, l’homme doit connaître, non seulement la première mort, celle qui conduit son corps au cimetière, mais la seconde mort ! Il devra ressusciter pour comparaître devant le grand trône blanc, sur lequel est assis, le Seigneur Jésus, qui le condamnera à la seconde mort, car son nom n’a pas été écrit dans le livre de vie ! Cette seconde mort consiste à passer l’éternité en enfer avec le Diable et ses anges, dans l’éternel regret de n’avoir pas voulu accepter la grâce que Dieu offre à quiconque croit à l’œuvre de la croix ! C’est celui qui a été crucifié, qui est ressuscité, qui a offert la grâce, et qui alors sera assis sur ce grand trône blanc ! (Voir Apocalypse 20)
Mais, encore aujourd’hui, l’offre de grâce est
à la portée de celui qui réalise son état de perdition, pour avoir son nom
écrit dans le livre de vie ! Pour ce faire, Dieu ne demande rien, il
suffit de croire ce que Lui a fait à la croix, durant les 3 heures de ténèbres
de la croix ! (Matthieu 27 v.45-47)
A celui qui croit, Dieu donne la vie divine et éternelle ! C’est la nouvelle naissance !
Par la chute en Eden, Adam et tous ses descendants se sont vendu à Satan ! J’étais donc esclave de Satan, et de tout ce par quoi il règne en maître : le monde qu’il soit scientifique, économique, culturel ou politique !
Avant ma nouvelle naissance, j’étais forcément esclave de Satan. Mais pour quiconque croit ce que Dieu a fait à la croix, le prix du rachat a été payé ! Ce prix est le sang versé, la vie de Christ offerte ! J’ai alors quitté le « statut » d’esclave de Satan, j’ai été racheté par le sang précieux de Christ (1 Pierre 1 v.18-19) !
Pour bien comprendre la suite, il serait utile de relire le message 184 intitulé « Depuis l’Egypte jusqu’en Canaan. Quel sens pour le chrétien ? », ainsi que le message 206 intitulé « Comment « Être en Christ » se traduit-il pratiquement ? ».
L’Ancien Testament nous donne des images qui nous aident à comprendre plus facilement des enseignements plus abstraits du Nouveau Testament. Ainsi on y trouve :
Ce que Christ a fait pour moi
. La Pâque en Egypte
. La traversée de la Mer Rouge
Ce que Christ a fait en moi
. La traversée du Jourdain
. Les 12 pierres tirées de la mort, du fond du Jourdain et placées à Guilgal, dans le pays de la promesse
. Les 12 pierres placées dans la mort, dans le fond du Jourdain, pour toujours
L’effet sur
moi de ce Christ a fait
pour moi et en moi
. La circoncision
. Le retour au lieu de la circoncision, pour pouvoir repartir à la conquête du pays.
Pour bien comprendre la suite, il est important
de faire la distinction entre
l’œuvre objective de Christ (« pour moi » et « en
moi »), qui définit pour l’éternité ma position en Lui, et l’effet subjectif sur moi, l’effet
pratique sur ma marche et ma relation de communion
avec le Père et le Seigneur Jésus pendant la durée de mon séjour sur la
terre, et ainsi de la jouissance de ce que Christ a acquis pour
moi !
Ainsi le prix mon
affranchissement a été payé par mon rédempteur (celui qui m’a racheté), c’est
ma nouvelle position en Lui ! Mais cela a
un effet sur mon comportement, c’est l’effet sur moi ! J’ai à me comporter
dans ma marche, non plus comme un esclave, mais comme un homme nouveau,
affranchi : « … je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi … » (Galates 2 v.20)
On peut prêcher l’affranchissement,
l’expliquer clairement à d’autres, sans être soi-même affranchi, car,
pour l’être réellement, il ne faut pas seulement connaître
l’affranchissement, mais le pratiquer.
Ce sont, en effet, deux choses
très différentes : expliquer ce que c’est que d’être mort avec Christ, ou le réaliser. L’apôtre Paul le réalisait pleinement. L’affranchissement
a, pour ainsi dire, plusieurs côtés et comprend plusieurs
sortes de délivrances.
Nous trouvons le premier côté au chap. 6 de l’épître aux Romains. C’est l’affranchissement du péché.
En tant que chrétien authentique, nous avons été identifiés
avec Christ dans la ressemblance de sa mort et, si nous
acceptons cela par la foi, notre vieil homme a été crucifié avec Lui,
afin que «le corps du
péché» (le péché, comme racine en nous de tous
les péchés) soit annulé pour que nous ne servions plus le péché ;
car «celui qui est mort est justifié du
péché». Or, si nous sommes morts avec Christ,
nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui.
Tel est donc le premier côté de l’affranchissement.
Nous en avons fini par
la mort avec la domination du péché
sur nous. Non pas que nous n’ayons pas le
péché, la chair en nous, mais
nous ne sommes plus dans la chair ;
nous avons été affranchis de sa domination. Un autre, Christ, est venu se mettre à notre place, a été fait péché pour nous (ce n’est
pas seulement qu’il a porté nos péchés), est
mort au péché, est vivant à Dieu,
et si nous sommes unis à Christ, nous sommes morts au péché et vivants à
Dieu.
Aussi l’apôtre exhorte les chrétiens à se «tenir
pour morts», afin que, si le péché se présente,
ils puissent dire : «Je suis mort», et ne
lui céder en aucune manière.
Dans l’épître aux Galates, nous trouvons d’autres côtés de
l’affranchissement.
Le premier (correspondant à Romains 7) se trouve au chap. 2:19. « Par la loi, je suis mort à la loi ».
La loi a prononcé sur moi la sentence de mort, à
cause du péché, mais cette sentence a été exécutée sur Christ, fait péché, quand il est «devenu
malédiction pour nous», afin de «nous racheter de la malédiction
de la loi» (Galates 3 v.13-14).
La loi qui me condamnait a condamné Christ
à mort, quand il a été fait péché pour moi.
Désormais, en mourant, Christ est mort à la
loi, et moi de même. Comme Lui, je suis mort au péché, afin
que je vive à Dieu ; comme Lui, je suis mort à la loi, afin
que je vive à Dieu.
L’épître aux Galates nous présente encore un autre côté de
l’affranchissement (5 v.24) : «Or ceux qui sont du Christ ont crucifié
la chair avec les passions et les convoitises».
Ici, la crucifixion est l’acte de ceux qui sont du
Christ.
Il s’agit de l’effet
sur moi ! C’est ce qui correspond à la circoncision
qui a eu lieu à Guilgal.
C’est à peu près le « mortifiez
vos membres » (*), de Colossiens 3 v.5, sauf que, dans notre passage de Galates 5
v.24, c’est une chose faite et accomplie une fois pour toutes.(**)
(*)
c’est ce qui correspond à devoir revenir à Guilgal pour repartir de là où
la circoncision avait eu lieu, pour nous : nous rappeler que nous avons,
lors de notre nouvelle naissance, crucifié la chair !
(**) c’est ce qui correspond à la circoncision, qui
est faite une fois pour toute !
Celui qui, après être mort avec Christ, a
reçu l’Esprit comme puissance de sa nouvelle vie, est
censé avoir fait usage de cette puissance pour en
finir avec la chair et se soustraire à sa domination, car
elle domine par les passions, et par les convoitises qui sont
l’amorce des passions.
Nous trouvons donc ici la réalisation pratique, dans
la puissance de l’Esprit de Dieu, de la domination
sur la chair qui a déjà rencontré son jugement complet à
la mort de Christ.
À la fin de cette
même épître aux Galates (6 v.14), nous trouvons encore un nouveau côté de l’affranchissement :
« Qu’il ne m’arrive pas à moi de
me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ,
par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde ».
L’apôtre était affranchi, par
la croix, de tout cet ordre de choses dont l’homme
pécheur est le centre et Satan le
prince.
Le monde, le système qui avait mis à mort le Sauveur, était jugé,
condamné, crucifié pour Paul par cet acte même ; et,
quand le monde portait les yeux sur l’apôtre, il voyait :
® Un
homme crucifié, mort à tout
ce que le monde aime, veut et recherche ;
® Un
homme que rien ne pouvait tenter dans
la scène de péché, d’éloignement de Dieu
et d’inimitié contre Christ, qu’il traversait ; scène
dont il est dit : « Le monde entier gît dans le
Méchant » (1 Jean 5:19).
Dans le secret de notre cœur, devant le Seigneur,
ne devons nous pas reconnaître que nous connaissons fort peu ce côté de
l’affranchissement ?
C’est aussi la raison pour laquelle, au début du
message, il a été insisté sur le fait que l’affranchissement
n’est une
réalité pour l’âme qu’autant
qu’il est pratiqué.
Un chrétien retenu
dans les liens du monde politique, artistique,
scientifique, du monde où l’on s’amuse ou du monde
religieux, ne sera jamais un chrétien affranchi.
Paul était donc un homme libre de ce qui le
retenait autrefois ; il avait vu la fin de toutes ces choses à la croix ; aucune d’entre elles ne pouvait revivre pour lui ;
elles avaient
toutes reçu le coup de grâce dans le jugement qui avait
atteint son Sauveur, aussi
peut-il dire : «Je suis crucifié avec
Christ ; et je ne vis plus, moi, mais
Christ vit en moi» (Galates 2
v.20). Il était devenu comme
une personnalité nouvelle, un nouvel homme, tout en ayant la
chair en lui, mais cette dernière, il la tenait à la seule place
qui lui soit due, dans la mort sur la croix.
Pour Paul, l’homme
lui-même est crucifié, dès le premier chapitre de cette épître aux
Galates, il refuse de lui accorder aucune place dans son ministère. Il déclare n’être
pas apôtre de la part des hommes, ni par l’homme. Il ne s’applique pas à satisfaire les hommes, ni à
complaire aux hommes. Son
évangile n’est pas selon l’homme ; il ne l’a pas
reçu de l’homme ; et, s’il s’agissait même des meilleurs d’entre les apôtres, Christ
n’avait point égard à l’apparence de l’homme (Galates 1 et 2).
Considérant le 1er chapitre de la 2ème épître aux
Corinthiens, nous y trouvons un dernier côté de l’affranchissement qui
dépasse encore celui dont nous venons de parler.
Dieu faisait passer l’apôtre par des circonstances
telles, qu’il avait en lui-même la
sentence de mort, afin
qu’il n’ait pas confiance
en lui-même, mais en
Dieu qui ressuscite les morts (v.9).
Il aurait pu n’avoir aucune confiance dans la
chair, dans l’homme, dans le monde, et cependant avoir confiance en
lui-même ; mais quand la
sentence de mort est, non pas
prononcée sur lui du dehors, mais réalisée en lui-même, il ne peut avoir confiance qu’en Celui qui ressuscite les morts.
En 2 Corinthiens 12 v.1-15, nous apprenons que quatorze ans auparavant,
c’est-à-dire au commencement de sa carrière, l’apôtre avait fait une expérience
tendant au même but.
Dieu
l’avait transporté au troisième ciel, où
il avait entendu des choses si merveilleuses qu’aucun langage humain ne saurait
les reproduire ; mais, quand il descendit de ces hauteurs, le danger commença. Il aurait pu s’enorgueillir et
prendre confiance en lui-même.
Dieu lui envoie un ange de Satan pour le
souffleter, puis il lui dit : « Ma grâce te
suffit ».
Longtemps après cette expérience, elle se
renouvelle, car rien n’est plus subtil que le « moi », et il
doit être continuellement tenu en échec. Ici, ce n’est
plus l’ange de Satan, c’est la sentence de mort que rencontre l’apôtre
et il l’a tellement réalisée, qu’à la fin de cette épître il s’écrie : « Je
ne suis rien » (12 v.11).
Où est la confiance en soi-même, quand on
est souffleté par Satan, quand la sentence de mort s’exécute ? On
n’est plus rien !
La pratique de l’affranchissement est allée jusqu’à cette
expérience !
La conséquence est que, si l’apôtre
n’est rien, Christ est tout pour lui.
Il peut dire : «Pour moi, vivre c’est Christ» et, par rapport à son ministère, Christ en est le seul
objet.
Lui seul a pris la place de toute autre chose dans
le coeur, dans les pensées, dans l’activité de Paul.
S’agit-il de ses circonstances, il
dit : «Comme les souffrances
du Christ abondent à notre égard» (2 Corinthiens 1 v.5). Ses
souffrances ne sont plus les souffrances de Paul ; dans sa carrière
d’amour, il accomplit les
souffrances du Christ, afin
qu’il puisse apporter à d’autres tous les encouragements qui les accompagnent.
Par la grâce de Dieu, il peut parler de lui-même comme d’un « homme
en Christ » (2 Corinthiens 12 v.2).
Telle est chez l’apôtre la réalisation
pratique de l’affranchissement.
Le résultat de cet affranchissement quant
à son ministère, était que sa prédication avait Christ, et rien
d’autre, pour sujet.
Vous avez pu penser, dit-il aux Corinthiens, que je faisais preuve
d’incertitude dans mes desseins, mais il n’y a pas d’incertitude en
Lui, « Car autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui
l’amen, à la gloire de Dieu par nous » (2
Corinthiens 1 v.20). Oui, toutes les promesses
se résument en Lui.
En Galates 3:14, le Saint
Esprit est une de ces
promesses. C’est en vertu de l’acceptation
de Christ et de son élévation à la droite de Dieu, que la
promesse de l’Esprit est devenue notre part.
En Tite 1:2, il en est de même pour la vie éternelle, mais il y a encore d’autres promesses :
la gloire, la justice, le pardon, l’héritage.
L’apôtre ajoute : « À la gloire
de Dieu par nous ».
Parce que, chose merveilleuse, Dieu nous a unis à Christ d’une
manière si indissoluble que tout ce qui Lui appartient nous appartient aussi. La gloire de Dieu est par Christ,
mais la gloire de Christ étant notre gloire, la gloire de Dieu est aussi par
nous.
L’héritage
est à Christ,
mais cet héritage nous appartient. La vie est en Christ, cette
vie est à nous.
Si donc
Dieu est glorifié par Christ, il l’est aussi par nous.
L’œuvre que mon Rédempteur, le Seigneur Jésus, a accompli à la croix, pour me racheter de mon état d’esclavage, a été faite entièrement par Lui ! Seul son sang, c’est-à-dire sa vie offerte, car la vie est dans le sang, a valeur dans ce rachat !
Par ma nouvelle naissance, je suis passé de l’état d’esclave, mon état d’homme naturel (mon vieil homme, qui a été placé dans la mort), à l’état d’homme libre (mon nouvel homme) !
Tout a été fait par Christ, et rien par moi : ce qu’il a fait pour moi et aussi en moi ! Cela se traduit par ses effets sur moi.
Mon vrai bonheur, au travers de circonstances plus ou moins pénibles de la terre, dépend alors de la jouissance de la communion avec le Seigneur Jésus, de l’appréciation pratique de ce que je suis en tant qu’homme libre, affranchi :
o Du péché
o De tous principes de loi
o Des passions et des convoitises
o Du monde
o De la confiance en moi
1 Dans ce désert aride Et sans chemin tracé, Mon modèle et mon guide, Mon Sauveur a passé. Par lui je viens au Père ; Il est tout mon bonheur ; Aussi rien sur la terre N’a d’attrait pour mon cœur. |
2 Sur lui ma foi repose. Puis-je le suivre en vain, Ou perdre quelque chose, Quand lui-même est mon gain ? Si les biens de la vie Prétendent m’arrêter, Sa puissance infinie Me les fait rejeter. |
3 Heureux, l’âme affranchie, Avançant vers le ciel, Déjà je m’associe Au cantique éternel. Douleurs, fatigue ou peine, N’ébranlent point ma foi. L’épreuve est toute pleine De fruits bénis pour moi. |
4 Dans ce trajet d’une heure Où je suis engagé, Si je gémis et pleure, Suis-je découragé ? Non, ta grâce parfaite Est mon constant recours ; Ton bâton, ta houlette, Me consolent toujours. |
5 Ô Jésus, pain de vie Que je goûte ici-bas, Ta vertu fortifie Mon âme à chaque pas. Pour t’être enfin semblable, Bientôt je te verrai Dans ta gloire ineffable, Et je t’adorerai ! |
Recueil
« Hymnes et Cantiques n°190