Réflexions sur le psaume 119 par J.N. Darby
Le texte est un tiré-à-part
de la publication de JND intitulée « Réflexions pratiques sur les
Psaumes » parue dans le Messager Evangélique
des années 1873 à 1883.
NB :
1 Ce Psaume est divisé en paragraphes de huit versets chacun, la lettre
hébraïque initiale de chaque verset dans le paragraphe restant la même, et
suivant, pour ceux-ci, l’ordre alphabétique.
2 Les citations des textes bibliques dans les commentaires sont légèrement
différentes que ceux des textes bibliques repris en tête de chaque paragraphe.
La raison en est que les commentaires sont antérieurs à la publication de la
traduction française JND utilisée. Si vous possédez la version anglaise de JND,
vous verrez que la plupart des différences viennent de la manière de traduire
depuis l’anglais.
Rappel pour le chrétien
Ce psaume, comme aussi beaucoup
d’autres, font appel à la loi. Comme l’enseigne clairement l’épitre aux
Romains, ainsi que celle aux Galates, le chrétien n’est pas sous la loi. Ceci
est cependant bien souvent mal compris, cela ne veut pas dire que le chrétien
est libre de faire tout ce que son cœur naturel désire faire. Cela veut dire
qu’en tant que nouvel homme ressuscité avec Christ, il a la vie de nature
divine, la vie éternelle, cette vie est identique à celle de Christ, et par
nature ne peut faire que la volonté de Dieu, volonté exprimée dans sa Parole,
que le psalmiste appelle la loi, car sous l’ancienne alliance, il ne pouvait
connaître cette Parole, que dans le cadre de la loi. La Parole est ainsi le
guide du chrétien, comme l’était la loi pour le croyant de l’Ancien
Testament !
Il faut garder à l’esprit que les
bénédictions d’Israël sont relatives à la terre, dans le cadre de la première
création (Genèse 1) tandis que pour le chrétien, ses bénédictions ne sont en
rien liées à la terre, car elles sont célestes, sa nouvelle naissance
l’introduit dans la nouvelle création, où tout est de Dieu !
Ceci dit, tout l’enseignement contenu
est transposable de manière enrichissante et de portée très pratique pour le
chrétien d’aujourd’hui, comme le présente le frère Darby dans ses réflexions
sur ce Psaume 119.
Ce psaume est assez long, et de ce
fait, est souvent négligé, mais constitue une perte pour celui qui le néglige.
Psaume 119
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1 Bienheureux ceux qui sont intègres dans leur
voie, qui marchent dans la loi de l’Éternel.
2 Bienheureux ceux qui gardent (1*)
ses témoignages, qui le cherchent de tout leur cœur,
3 Qui aussi ne font pas d’iniquité ; ils
marchent dans ses voies.
4 Tu as commandé tes préceptes pour qu’on les
garde soigneusement.
5 Oh, que mes voies fussent dressées, pour garder
tes statuts !
6 Alors je ne serai pas honteux quand je
regarderai à tous tes commandements.
7 Je te célébrerai d’un cœur droit, quand j’aurai
appris les ordonnances (2*) de ta justice.
8 Je garderai tes statuts ; ne me délaisse
pas tout à fait.
(1*) : garder,
ici litt. : observer. — (2*) : ou : jugements ; le mot
hébreu a les deux sens.
[Verset 1] Ici nous trouvons exprimé l'effet
de la loi écrite dans le cœur d'Israël, lorsque ce peuple, après avoir
erré longtemps loin des sentiers de Dieu, affligera son âme sous les conséquences de sa faute. Ce Psaume est l'un de ceux qui
prononcent la béatitude.
Nous allons examiner quelques-uns des éléments de cette œuvre dans le cœur.
La béatitude est prononcée sur ceux qui sont « intègres dans la voie » Le monde est plein
de souillure. Il n'y a qu'un seul chemin dans le monde (le nôtre est hors du monde, et nous
sommes étrangers et pèlerins à la suite d'un Christ monté en haut), mais un seul qui puisse
être sans souillure, et c'est la
loi de Dieu. Il ne s'agit pas ici de ce qui est céleste, formé au dedans de nous, des
affections portées aux choses qui sont en haut, d'une marche selon la puissance
de l'Esprit ; sans doute des fruits sont produits par là, qu'aucune loi divine
ne condamnera ; mais il s'agit d'un
chemin entièrement formé par la volonté de Dieu, exprimée par Lui
pour la marche de l'homme au milieu de ce monde. Ils « marchent en la loi de Jéhovah » [v.3] ; ils
trouvent leur bonheur dans ce qui est droit, dans ce que le
péché ni le monde n'ont souillé, dans ce qui consiste à marcher en la loi. C'est une
règle parfaite, selon Dieu, pour un homme vivant dans ce monde. Mais le
cœur va plus loin que cela ; il
regarde à la source. Dieu a témoigné sa volonté ; il
a montré qu'il voulait que l'homme
y marchât et le cœur
recherche cette volonté, non seulement parce qu'elle est sans souillure
et parfaite, mais parce que ce sont
« ses témoignages » [v.2].
[Verset 2] A cela
se rattache le désir qui a Dieu
lui-même pour objet. Ils « le cherchent de tout leur cœur ». Tel est le caractère
général des effets de la loi
écrite dans le cœur.
[Verset 3] L'effet
pratique est évident : ils « ne font point d'iniquité ». Non seulement le cœur
est mis en ordre, moralement dans l'intégrité, mais le mal relatif, l'iniquité n'est pas commise.
Au lieu de faire leur propre volonté, gonflés du
sentiment de leur importance vis-à-vis de Dieu, ils « marchent dans ses voies ».
[Verset
4] L'autorité
de Dieu est reconnue dans le cœur, on s'empresse de s'y
soumettre, et les désirs du cœur se
portent vers elle.
[Verset
5] « Oh! que mes voies soient dirigées,
pour que je garde tes statuts ». Il ne s'agit plus seulement de la
connaissance des voies de Dieu, ou de ce que le cœur approuve au dedans de
lui-même, mais du désir que
tout le cours présent de la vie soit
ordonné de manière à garder les statuts
de l'Eternel, qu'il ne soit pas
dirigé vers la satisfaction de notre volonté, ou bien que
notre volonté ne
soit pas simplement inclinée vers celle de Dieu. Ici le fidèle sent sa dépendance
quant au cours tout entier de sa vie et exprime le désir qu'il soit dirigé. La conscience et le discernement spirituel vont
ensemble.
[Verset 6] La honte
ne découle pas de la désapprobation
de l'homme, mais du fait d'une conscience en désaccord avec la volonté révélée de Dieu. Or ce chemin est unique dans sa perfection. Tout ce
qui est en dehors de lui n'est
pas parfait, mais est
du monde qui est une abomination pour Dieu. Il faut que, du vouloir, du cœur et de la
marche, nous soyons dans
ce chemin, ou que nous soyons dehors, et alors nous serons confus, si,
du reste, notre cœur est de franche volonté. Si mon esprit et
mon âme ont discerné moralement l'excellence du chemin de Dieu, ma
conscience me rend honteux lorsque
je suis en quelque manière hors de ce chemin. Le cœur qui est
en règle prend garde à « tous les
commandements » de Dieu.
[Verset
7] Or quand cela a lieu,
non seulement la conscience est à l'aise et paisible, mais le cœur est mis en liberté. « Je te célébrerai avec droiture de cœur quand j'aurai appris les ordonnances
de ta justice ». Dieu est
connu par ses voies, et le cœur restauré et ayant
appris Ses pensées (non plus ses commandements, mais ses jugements), est
capable de le célébrer non seulement pour Ses bienfaits, mais parce qu'il est en association
avec Dieu lui-même.
[Verset 8] Un autre
élément de cet état est la pleine
volonté et la résolution du
cœur d'obéir à
ce que Dieu a ordonné et établi, et de le
garder ; de garder ce qui
a pour soi l'autorité
de Dieu, et non pas simplement ce qui est moralement bien ou
mal. Mais
c'était un temps où Israël s'était éloigné de l'Eternel ; c'est pourquoi nous
trouvons ici une invocation spéciale à Dieu pour qu'il ne les délaisse pas
entièrement. Nous voyons ainsi que la forme de ce Psaume
ne peut s'appliquer au chrétien.
Ce dernier ne s'attend jamais à être complètement délaissé, et il ne
pourrait s'appliquer ce passage que lorsque, dans une marche particulière, il
a la conscience d'avoir suivi sa propre volonté. Mais le principe
général est pour nous une source abondante d'enseignements, car il
s'agit de ce qui est produit dans le cœur quant à sa disposition morale.
9 Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie
? Ce sera en y prenant garde selon ta parole.
10 Je t’ai cherché de tout mon cœur ; ne me laisse
pas m’égarer de tes commandements.
11 J’ai caché ta parole (*) dans mon cœur, afin que je ne
pèche pas contre toi.
12 Éternel ! tu es béni ; enseigne-moi tes
statuts.
13 J’ai raconté de mes lèvres toutes les
ordonnances de ta bouche.
14 J’ai pris plaisir au chemin de tes témoignages,
autant qu’à toutes les richesses.
15 Je méditerai tes préceptes et je regarderai à
tes sentiers.
16 Je fais mes délices de tes statuts, je
n’oublierai pas ta parole.
(*) plutôt : ce que tu
as dit, ici et versets 38, 41, 50, 58, 67, 76, 82, 116, 123, 133, 140, 148,
154, 158, 162, 172.
Mais il est encore d'autres points d'une importance
pratique. La tendance de l'énergie humaine, comme telle, est
de suivre sa propre
volonté. C'est maintenant une chose naturelle, mais il
en était autrement avant la chute. Alors l'homme jouissait, rendait
grâces et bénissait ;
il suivait tout naturellement le
chemin, chemin très simple, prescrit
par Dieu. Maintenant,
par une première défiance à l'égard de Dieu, la propre volonté a été introduite.
Or ici nous trouvons un contraste d'une importance capitale entre l'obéissance chrétienne et la loi.
La loi s'adresse, comme
telle, à l'homme responsable ici-bas,
sans introduire la question d'une nouvelle nature et sans même la supposer, quoiqu'elle nous fasse
découvrir le besoin de cette
nature nouvelle, lorsque nous reconnaissons que la loi est spirituelle. La loi suppose
une volonté et des convoitises qui doivent être
tenues en bride et comprimées. L'Ancien
Testament ne parle pas
de chair et d'esprit, mais d'hommes responsables et de leurs voies.
L'obéissance chrétienne est comme celle de Christ ; la volonté de Dieu est non seulement la règle, mais
aussi le motif de
l'activité. « Je viens pour faire ta volonté ! » il va sans dire que cette volonté sera aussi une règle
pour nous guider. Christ étant notre vie, l'obéissance en nous est le fruit d'une nouvelle nature. Nous ne trouvons pas
dans l'Ancien Testament ces mots : « Il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu ». Ce n'est pas que, sous l'ancienne
alliance, il n'y eût pas chez les âmes renouvelées le désir d'obéir ; tel était
le cas, en effet, et il ne pouvait en être autrement ; mais la relation entre les hommes
et Dieu reposait sur une loi en dehors d'eux-mêmes, pour gouverner
leurs voies en tant qu'hommes
dans la chair, et non pas
sur une nouvelle nature connue, basée
sur les résultats de la rédemption, nature dont le seul mobile était la volonté
de Dieu. Les prophètes ont parlé de Christ comme ayant ce
caractère (voyez Psaumes 40), et les docteurs d'Israël auraient dû
connaître ces choses ; pour entrer dans leurs futurs privilèges, il fallait qu'ils fussent
nés d'eau et de l'Esprit (cf. Ezéchiel 36). Mais l'obéissance sous la loi était
une règle s'appliquant à des hommes qui avaient une volonté dont les manifestations devaient être jugées par la loi, et non pas à des hommes avec
une nature dont le seul mobile était la volonté de Dieu, nature
basée de telle sorte sur la puissance
de la rédemption, qu'elle a le
droit de tenir
pour mort le vieil homme, mis à découvert, après que Dieu l'a déclaré mort par Christ. Aussi les héritiers ne différaient-ils
sous la loi en rien des esclaves, quand il s'agissait de faire ceci ou cela, quoique leur volonté pût différer.
[Verset 9] Ce qui était donc en question,
c'étaient les voies et non la nature, alors même
que le cœur était renouvelé sous la loi. C'est pourquoi le jeune homme, chez lequel ou trouve l'énergie de la volonté devait
« purifier sa voie » (v.9).
Les convoitises tendaient
à conduire ailleurs sa volonté
; comment
trouverait-il le moyen de maintenir ses
voies pures devant Dieu ? Par la vigilance, par la crainte de Dieu selon la parole de Dieu, et non par sa volonté. La parole de Dieu ! Qu'il est précieux de l'avoir,
au milieu d'un monde de ténèbres et de propre volonté, pour conduire nos pas
dans un chemin qui réponde à la pensée de Dieu ! Le cœur est mis en règle par elle. Ce n'est pas, il est vrai, la
douce jouissance de l'amour dans une âme réconciliée, l'amour versé dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a
été donné, mais, ce qui est d'une importance vitale, c'est le cœur mis en règle en la présence de Dieu. Cela suppose un
homme éloigné de Dieu, mais intègre
quant à ses désirs.
Toutefois la position du chrétien
est autre. Il est réconcilié,
il a des affections paisibles dans une relation parfaite, chose inconnue sous la loi ; et tous ses désirs sont pour Celui qui l'a aimé, tel
qu'il le connaît et le voit dans la gloire ; il ne le cherche plus, il le connaît.
[Verset
10] Ici il le « recherche de tout son cœur » ; il n'y a pas de
fraude ; c'est un cœur vrai
qui désire Dieu. Alors ce
cœur vrai, auquel les commandements de Dieu sont précieux, parce
qu'ils lui font connaître Sa volonté, demande à l'Eternel
qu'il ne le laisse point égarer loin d'eux. Il a confiance en
la bonté de Dieu, car, lorsqu'on le cherche en vérité, il y a
toujours en quelque mesure le
sentiment de Sa bonté. Le désir qui
se porte vers lui et le sentiment
de sa bonté, ces deux choses distinguent la conversion du travail d'une conscience effrayée.
[Verset 11] Nous trouvons ensuite un autre
principe. Le cœur qui cherche Dieu de cette manière, avec le désir
de faire sa volonté, ne cherche pas
seulement d'être en règle quant
à sa conduite extérieure, lorsque l'occasion s'en présente, mais il garde la parole au centre, pour
ainsi dire, et à la source de son
activité. Il la serre en lui-même, comme ce qu'il aime ; « car de lui procèdent les sources de la vie » (Proverbes 4 v.23). Combien
grande est la place
que la Parole occupe ici ! Remarquez aussi que l'appréciation de
notre conduite par les hommes disparaît. Tout se passe entre
Dieu et l'âme, et c'est là
l'intégrité du cœur. Il ne s'agit pas d'un œil simple qui n'a qu'un
objet, mais la simplicité consiste ici à chercher de tout son cœur. C'est l'intégrité qui, en vertu du désir qui porte l'âme vers Dieu, voit dans Sa volonté ce qui gouverne les sources de la vie.
Ce principe est important et
précieux. La parole serrée
dans le cœur nous garde de pécher contre
lui.
[Verset
12] Mais l'âme va plus loin. Elle
reconnaît que Jéhovah lui-même est béni, tel qu'il est connu dans ses
voies, dans sa bonté, dans sa grâce qui demeure éternellement. Au milieu
de ses tribulations, c'est
là que le cœur renouvelé
trouve sa ressource et son repos. « O Jéhovah, tu es béni ! » Cela pousse le
cœur à s'occuper de ce que l'Eternel a décrété et ordonné,
et à y chercher l'enseignement divin. Regarder à Dieu donne
du courage ainsi que la conscience de l'intégrité et de la
fidélité ; il en est
toujours ainsi quand le cœur est droit. Quelque
humble que l'on soit, quand on marche
dans l'intégrité on en a
conscience devant Dieu. On verra de la faiblesse et de
l'infirmité dans ses voies, des manquements dont on jugera la cause ; mais, vis-à-vis de Dieu, l'on aura la conscience de
n'avoir aucune fraude et d'être
pur dans ses intentions. « Je fais une chose » [1*] ; « pour moi vivre c'est Christ » [2*]. Cela n'entrave pas
l'humilité ; quoique, en fin de compte, quand nous aurions fait toutes les
choses qui nous ont été commandées, nous serions encore des serviteurs
inutiles, nous sentons l'entière
dépendance de la grâce
et la force divine pour vouloir et pour faire, et cette dépendance est notre devoir et notre bonheur ; mais
nous avons la joyeuse assurance, auprès
de Dieu et de sa part, que notre
cœur est intègre.
[1*] Philippiens 3 v.14 - [2*] Philippiens 1 v.21
[Verset 13] Le service découle de la confiance en Dieu jointe à la connaissance de la bénédiction qui est en lui, et à l'appréciation
de ce qu'il a
donné. Au Psaume 40, Christ
exprime cela en perfection ; ici l'esprit du fidèle est le même. L'intelligence
des choses divines selon leur puissance et la valeur,
qu'elles ont pour nous, nous engage à
les déclarer, et par là
nous glorifions
Dieu. L'amour envers d'autres peut accompagner cette
déclaration, mais, c'est un autre point. Nous devons à Dieu de déclarer ce qu'il est. La louange diffère de
cette déclaration en ce que le sentiment de ce qu'il est s'adresse à lui-même. La
perfection se trouve là où
il est pleinement connu, en sorte qu'il n'est pas nécessaire de le
déclarer à d'autres. En vertu de cette
connaissance, tous
ensemble l'adorent d'un même cœur. Alors nous ne
réservons rien : « J'ai
raconté de mes lèvres toutes les ordonnances de sa bouche ». Nous
sommes remplis de ce que Dieu est, de son
excellence, et nous
l'exprimons. Nous pouvons avoir à nous retenir pour le bien des
autres, mais nous estimons Dieu suffisamment pour l'annoncer dans sa plénitude.
[Verset
14] Les
témoignages de Dieu deviennent la richesse de nos âmes.
La
possession du ciel modifie cela en quelque manière, cependant le chemin des témoignages de Dieu
nous prépare ici-bas une joie morale, comme les richesses
préparent de la joie aux hommes de ce monde.
[Verset 15] Mais à côté de l'activité extérieure
du devoir, il y a une vie intérieure
qui s'occupe de ces choses. Quelle
nourriture, combien de choses à digérer, à apprendre, dans les témoignages de Dieu ! Nous les méditons ; nous
y trouvons la pensée de Dieu,
l'intention du Saint Esprit. Ainsi
l'âme est rassasiée de joie, mais les voies de Dieu sont considérées avec respect comme autorité pour notre cœur, et ce dernier s'en occupe aussi.
[Verset
16] Non seulement les témoignages de Dieu
réjouissent l'âme, mais il y a aussi l'activité du nouvel homme. Il y prend plaisir, il en fait son occupation ; il y cherche
sa jouissance et les garde en sa mémoire, (hélas
! combien cela nous manque !) ce qui est la vraie preuve d'affection.
17 Fais du bien à ton serviteur, [et] je vivrai et
je garderai ta parole.
18 Ouvre mes yeux, et je verrai les merveilles qui
sont dans ta loi.
19 Je suis étranger dans le pays ; ne me cache pas
tes commandements.
20 Mon âme est brisée par l’ardent désir qu’elle a
en tout temps pour tes ordonnances.
21 Tu as tancé les orgueilleux, les maudits, qui
s’égarent de tes commandements.
22 Roule de dessus moi l’opprobre et le mépris ;
car je garde (*)
tes témoignages.
23 Les princes même se sont assis [et] parlent
contre moi ; ton serviteur médite tes statuts.
24 Tes témoignages sont aussi mes délices, les
hommes de mon conseil.
(*) garder, ici litt.
: observer.
[Verset 17] Avec la troisième division, un
nouveau principe est introduit. Cette division a trait littéralement aux
afflictions d'Israël dans les derniers jours, mais en principe elle s'applique
à tous les temps, c'est-à-dire aux afflictions
et aux épreuves qui accompagnent la piété. Dans un
monde où elle est étrangère
l'âme s'attend à la
miséricorde de Celui qui est au-dessus de tout. Pour garder la loi, elle a besoin de cette miséricorde. Sans
doute elle peut être fortifiée de telle manière qu'elle aille courageusement
au-devant du martyre, mais en général elle
implore la miséricorde pour
être rendue capable de marcher. Le fidèle la proclame, comme serviteur
de l'Eternel, et compte être gardé par elle afin de marcher en vérité. C'est un des
grands éléments du retour de l'âme à Dieu. Par ce fait, Dieu
a désormais sa vraie place
et l'autorité qui lui appartient.
Quelle que soit la grandeur du mal qu'il permet (voyez Psaumes 94), Dieu, notre Dieu est au-dessus
de tout, et, de plus, la
bonté lui appartient nécessairement toujours.
[Verset 18] Mais il y a plus : l'âme qui
connaît Dieu de cette manière désire
connaître Sa pensée, non
pas seulement comme règle de conduite, mais afin de « voir des merveilles dans sa loi ».
[Verset 19] Or tout cela nous donne la
conscience d'être des étrangers
en la terre. Un Dieu
bon, dont nous sommes les serviteurs, et un monde méchant, font de l'homme « un étranger » ; et combien plus encore nous le sommes par
Christ ! Nous avons besoin
des commandements de Dieu qui
font moralement nos délices, mais nous chrétiens, nous y ajoutons la plénitude de Christ.
« Ils ne sont pas du monde,
comme moi je ne suis pas du monde ». « Sanctifie-les par ta vérité ; ta Parole est la vérité ».
[Verset
20] Ici le cœur est entièrement absorbé et
rempli par l'objet de son désir : « Mon âme
est brisée par le désir », car la nouvelle nature trouve une jouissance infinie dans
la plénitude des révélations de Dieu.
[Verset 21] Mais la jouissance de la Parole
donne une juste estimation de
ce qu'est l'homme dans le monde, l'homme
« orgueilleux », agissant
selon sa propre volonté et s'exaltant lui-même. Il peut paraître
réussir en jetant son défi à Dieu ; mais il est sous une malédiction ; il
s'égare du seul vrai chemin
de l'homme, le chemin
de Dieu. L'exaltation de la volonté humaine a pour conséquence nécessaire la malédiction, car nous sommes ainsi éloignés de Dieu, en rébellion contre lui, et toute activité de la volonté humaine a ce même caractère.
[Verset 22] Mais la piété ne fait pas
seulement de nous des étrangers (position affligeante pour le cœur), elle nous
attire de cruelles
moqueries, car l'homme
orgueilleux ne tolère pas la
soumission à Dieu, qui est pour lui une chose méprisable. Le déiste s'exalte
lui-même ; l'homme ne méprise pas
cela, car la volonté propre
y est en jeu ; mais en présence de Dieu il faut que l'homme se soumette, et c'est
ce que les hommes volontaires
méprisent, bien que leur cœur souvent ne les laisse pas tranquilles. Le fidèle, tout en souffrant
patiemment, souhaite d'être
délivré de ces choses ; il désire que Dieu revendique ses
droits, qu'il ne supporte pas que les siens soient écrasés par le
mal.
[Verset 23] Mais, en attendant, le cœur peut se retirer dans ce qui fait ses délices ; il médite sur
les statuts de Dieu, abrité là
de l'orgueil de
l'homme.
[Verset 24] Les témoignages divins sont ses plaisirs et aussi ses
conseillers.
25 Mon âme est attachée à la poussière ; fais-moi
vivre selon ta parole.
26 Je [t’]ai déclaré mes voies, et tu m’as répondu
; enseigne-moi tes statuts.
27 Fais-moi comprendre la voie de tes préceptes,
et je méditerai sur tes merveilles.
28 Mon âme, de tristesse, se fond en larmes ;
affermis-moi (*)
selon ta parole.
29 Éloigne de moi la voie du mensonge, et, dans ta
grâce, donne-moi ta loi.
30 J’ai choisi la voie de la fidélité, j’ai placé
[devant moi] tes jugements.
31 Je suis attaché à tes témoignages : Éternel !
ne me rends point honteux.
32 Je courrai dans la voie de tes commandements,
quand tu auras mis mon cœur au large.
(*) d’autres :
relève-moi.
[Verset 25] Celui qui cherche à marcher dans les
voies de Dieu aura souvent à traverser de mauvais jours, jours où
la puissance du mal a le
dessus et exerce sa pression sur l'esprit du fidèle. Ce qui caractérise
alors la fidélité, c'est que le
cœur ne se détourne pas vers un
chemin plus facile ou vers
d'autres consolations, mais compte sur Dieu pour qu'il le
relève selon sa Parole. Là est le
cœur du fidèle ; il préfère
l'affliction avec la Parole
plutôt que d'abandonner
celle-ci, mais il a appris à se fier en Dieu et compte être secouru au milieu de
l'affliction, selon
cette révélation qu'il a faite de lui-même ; or on peut compter sur Lui pour ce secours.
[Verset 26] Le cœur avait été vrai à l'égard de Dieu ; il savait non
seulement que Celui-ci connaissait
toutes ses voies, mais il avait encore le désir d'être sincère devant sa face et se confiait en Dieu même en de telles circonstances
: il lui avait
déclaré au long ses voies.
Cette intégrité du cœur au temps
de la tribulation, quand on n'a pas encore la joie de la délivrance de Dieu, est très importante. On est capable de dire : « Quand mon esprit défaillait au dedans
de moi, tu
connaissais mon sentier » (Psaumes 142 v.3).
[Verset
27] Toutefois il y a confiance dans le résultat, en sorte que l'âme s'attache aux voies de Dieu, et le cœur qui compte
sur sa fidélité est certain de pouvoir annoncer bientôt ses merveilles, s'il est
conduit par lui dans une marche fidèle.
[Verset 28] L'âme
n'avait pas seulement pris une place abaissée et humiliée, n'ayant aucun courage quant
aux choses extérieures, mais elle
sentait aussi sa faiblesse
intérieure : elle s'était fondue
de tristesse. Cependant la force
qu'elle attend est selon la
parole de Dieu.
[Verset
29] Elle ne cherche pas autre chose. Elle
demande que les voies de mensonge
qui l'entourent, soient
éloignées de son propre cœur. Ces
voies étaient pour elle une cause
d'abattement, mais il
vaut mieux être abattu par le
mal que de trouver son
plaisir en y marchant. Une foi
plus énergique pourrait élever l'âme au-dessus du mal ; il
est bon toutefois d'avoir le
sentiment du mal et de
la dépendance.
[Verset 30] Le
fidèle s'était engagé délibérément dans ce chemin ; il connaissait toutes les difficultés, mais il
avait choisi la voie de la
fidélité. « Seigneur, vers
qui irions-nous ? » Combien simple dès lors est notre chemin !
[Verset 31] L'âme était demeurée ferme, et une autre
chose en découle : elle voit que
ses joies et ses douleurs sont en la main de Dieu. Dût-elle rougir
de honte, cela viendrait de Lui,
mais comment aurait-il la pensée de nous rendre honteux, parce que nous gardons ses propres témoignages
? « Rougir de honte » ne signifie pas ici :
porter l'opprobre sous les moqueries des hommes, mais : être couvert de
honte comme ayant à venir en jugement.
[Verset
32] Après tout, on ne court librement
dans la voie de Dieu, que lorsque le cœur est mis au large et jouit en liberté de la joie de sa présence.
33 Éternel ! enseigne-moi la voie de tes statuts,
et je l’observerai jusqu’à la fin.
34 Donne-moi de l’intelligence, et j’observerai ta
loi, et je la garderai de tout mon cœur.
35 Fais-moi marcher dans le chemin de tes
commandements, car j’y prends plaisir.
36 Incline mon cœur à tes témoignages, et non
point au gain.
37 Détourne mes yeux pour qu’ils ne regardent pas
la vanité ; fais-moi vivre dans ta voie.
38 Confirme ta parole (*) à ton serviteur, qui est
[adonné] à ta crainte.
39 Détourne de moi l’opprobre que je crains ; car
tes jugements sont bons.
40 Voici, j’ai ardemment désiré tes préceptes ;
fais-moi vivre dans ta justice.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
Les versets dont nous venons de parler, expriment le
désir de comprendre la voie des commandements de Dieu, afin que le cœur
reçoive de l'enseignement au milieu de l'affliction ; tandis qu'ici il
est plutôt question de garder
et d'observer ces
commandements dans le chemin de Dieu.
[Verset
33] Dans les trois divisions précédentes,
il s'agissait des résolutions du cœur
; nous trouvons ici la demande d'être enseigné de Dieu, car le cœur, intègre dans ses résolutions, se tourne alors vers lui, en
premier lieu, peut-être, à cause de
ses afflictions, mais ensuite pour être guidé et pour dépendre de lui.
[Verset 34] & [Verset 35] Quand notre volonté est droite, nous avons encore besoin de son
enseignement, de
l'intelligence qui vient de lui, et aussi de son aide. « Fais-moi marcher ».
[Verset 36] & [Verset 37] Le cœur désire
être incliné au bien, mais l'avarice, cette racine de tout
mal, le détourne ; il en est de même de la vanité, seulement cette dernière nous entoure et ne
constitue pas l'inclination du cœur proprement dite, mais plutôt la distraction qui éloigne le cœur de la présence de Dieu pour l'occuper de folies.
Aussi le fidèle demande-t-il à être doué d'énergie et de
vie pour chercher de
cœur et avec un œil simple le
Seigneur et sa volonté.
[Verset 38] Il désire aussi que la Parole soit confirmée à son âme,
et cela peut avoir lieu intérieurement par le Saint Esprit qui lui
donne de la puissance, ou même par les voies de Dieu selon
cette Parole. Le cœur suit Dieu et lui obéit sans hésitation, mais il
désire être fortifié et confirmé dans cette voie.
[Verset 39] L'opprobre, qu'il
craint, a lieu quand Dieu
permet que les siens soient humiliés pour la justice, sans intervenir pour les protéger
ou les en délivrer. C'est comme s'il abandonnait son serviteur aux
moqueries de l'ennemi auquel tout réussit, ou du moins, comme s'il laissait
le fidèle dans un état tel que ses adversaires doivent triompher de lui. Christ a
dit aussi : « L'opprobre
m'a rompu le cœur » et le monde pouvait dire : « Il s'est confié en Dieu ; qu'il le délivre maintenant ».
Mais après tout, les
choses ordonnées de Dieu, dans lesquelles le fidèle avait à marcher, étaient bonnes.
[Verset 40] Pourquoi serait-il abandonné à l'opprobre qu'il craignait ? Son cœur était en règle ; il était affectionné aux commandements de Dieu,
et comptait sur le Seigneur pour être
vivifié et doué de l'énergie d'une volonté renouvelée, pour être gardé de toute
distraction par la fidélité divine, c'est-à-dire par
un Dieu qui est en accord parfait avec sa propre bonté et sa propre faveur sur
lesquelles nous pouvons compter.
« Fais-moi revivre dans la justice ». Cette
demande suppose une connaissance
croissante de Dieu, en sorte que nous pouvons compter sur lui, et il en est de même des appels
du fidèle à être secouru,
et enseigné. La droiture et l'intégrité mènent à la confiance en lui pour être conduits dans le chemin de la justice, chemin, nous en
avons la certitude, qu'il doit aimer. La communion avec lui, par grâce,
donne cette confiance ; mais les
derniers mots du verset 40 dénotent une
intimité de foi plus profonde, qui compte sur ce que Dieu est nécessairement.
41 Et que ta bonté vienne à moi, ô Éternel ! — ton
salut, selon ta parole (*)
!
42 Et j’aurai de quoi répondre à celui qui
m’outrage ; car je me suis confié en ta parole.
43 Et n’ôte pas entièrement de ma bouche la parole
de la vérité ; car je me suis attendu à tes jugements.
44 Alors je garderai ta loi continuellement, à
toujours et à perpétuité ;
45 Et je marcherai au large, car j’ai recherché
tes préceptes ;
46 Et je parlerai de tes témoignages devant des
rois, et je ne serai pas honteux ;
47 Et je trouverai mes délices en tes
commandements que j’ai aimés ;
48 Et je lèverai mes mains vers tes commandements
que j’ai aimés, et je méditerai tes statuts.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset 41] Remarquez ici que nulle part la pensée
ne surgit de regarder à autre chose
qu'à Dieu, au milieu de la
difficulté ou de l'épreuve.
Le fidèle cherche aide pour
garder la loi, il cherche la
délivrance de l'épreuve qui lui est survenue à cause de sa fidélité, mais il n'a pas
la moindre idée de chercher du secours
autre part ; la chose ne se présente pas même à sa pensée ; et c'est la vraie intégrité du cœur.
Il cherche Dieu en vérité, sa
volonté, Dieu en grâce, Dieu
lui-même comme objet, mais il ne cherche que Dieu, rien
hors de lui, rien à part de
lui. Il s'attend à ses
miséricordes, et cela doit être, à la délivrance qu'il accorde, et cela selon sa parole ; car Dieu s'est parfaitement révélé
et il nous suffit parfaitement.
[Verset
42] Quelle
réponse il y a dans sa délivrance, à l'ennemi qui nous charge d'opprobre ! Sa parole qu'il nous
avait envoyée a trouvé dans le
cœur la confiance aussi
bien que l'obéissance.
Ce point est
important ; il ne s'agit pas seulement de l'autorité de la
Parole, mais nous avons «
scellé que Dieu
est vrai » (Jean 3 v.33) ; nous recevons cette Parole comme celle de Dieu, et Dieu, nous le savons, doit être vrai, car nous le connaissons. L'âme
est intéressée à la vérité de la
Parole ; elle l'a reçue comme étant
de Dieu et venant de lui
; elle en a fait ses délices, y a mis sa confiance, l'a tenue en face des méchants comme ce qu'elle avait
reçu de Dieu, comme ce qui était aussi parfait que lui et le révélait ;
elle l'a identifiée, pour ainsi dire, avec Dieu. Aussi, quand il
y avait délivrance selon cette Parole (et le cœur ne voulait pas la chercher
autrement), c'était la réponse même que le fidèle désirait faire à ceux qui le
chargeaient d'opprobre.
[Verset 43] La Parole de Dieu a une place
immense dans le cœur : elle est ce
qui révèle Dieu : non seulement elle fait cela, mais elle est ce qui le fait (Jean 5 v.39). Si Dieu avait abandonné le fidèle, comme
la crainte le portait à le penser, la Parole aurait été « arrachée de sa bouche
».
[Verset 44] Toutefois il n'exprime pas ici un doute quant à la
vérité de la Parole ; il ne met nullement
en question si elle
est le témoignage de Dieu ; mais il craint qu'il ne lui soit
plus permis de l'accréditer par la foi. Cela le
préoccupe, parce qu'il a la
connaissance de la valeur
de cette Parole. Telle a été l'épreuve de Christ et la perfection de la croix : s'agissait-il
là de son désir, il
disait : « Comment donc
seraient accomplies les Ecritures ? » (Matthieu 26 v.54). S'agissait-il de sa confiance, il s'exprimait ainsi : « Toutefois tu es le Saint » (Psaumes 22 v.3).
Dans notre Psaume, le fidèle s'est attendu aux jugements (*) de Dieu, à ce que Dieu agisse
selon ce qui est sorti de sa bouche, selon la révélation qu'il a faite de
lui-même dans sa Parole et il a été ainsi rendu capable de
garder cette Parole pour toujours et à
perpétuité. Il en sera ainsi d'Israël lorsqu'il sera délivré de l'oppresseur à la
fin, la loi ayant été écrite dans son cœur.
(*) Partout «
ordonnances » dans notre version.
[Verset
45] Dans sa vie, Christ n'a reçu
aucune des promesses, mais une
gloire plus élevée l'attendait comme homme, en réponse à une fidélité plus haute, infinie
envers Dieu, fidélité à
révéler la nature de Dieu, à en
être la preuve, lorsque lui était abandonné, au seul moment où Christ pût l'être, c'est-à-dire à cause du péché. Israël marchera au large lorsque
les jugements de Dieu seront
accomplis, car son désir était d'être libre pour les garder dans
le bonheur et dans la joie.
[Verset 46] Par
grâce, nous pouvons l'apprendre
aussi en certaines occasions, mais notre chemin est plus élevé que cela : il
consiste à suivre
Christ et à souffrir avec lui. Le fidèle, lui,
a été encouragé par ces pensées la
Parole a pris pour lui sa valeur et Dieu sa
place, pour ainsi dire, quoiqu'invisible ; il parle de ses témoignages devant
les rois et ne rougit point de
honte. Tel est
le caractère de la foi : elle a le sentiment de l'importance du témoignage de Dieu
et en est remplie.
[Verset
47] Elle donne aux hommes leur place, et le
respect qui leur est dû, mais Dieu
remplit et gouverne la pensée, sans effort et, pour ainsi
dire, naturellement. Les commandements de Dieu deviennent
ainsi les délices du
cœur, au lieu d'exercer une pression sur la conscience.
[Verset 48] On les confesse ouvertement et l'on s'y voue ; telle est, je
suppose, la signification « d'élever
ses mains ». C'est un
aveu solennel, une affirmation
du cœur. Le fidèle ne les a pas seulement aimés, mais il déclare ouvertement qu'il reconnaît leur vérité et leur autorité ; il dit : Voilà ce que je reconnais. Et comme
il reconnaît ouvertement la confiance
en ses commandements, il s'en entretient, il les
médite pour sa propre
joie.
49 Souviens-toi de ta parole à ton serviteur, à laquelle
tu as fait que je me suis attendu.
50 C’est ici ma consolation dans mon affliction,
que ta parole (*)
m’a fait vivre.
51 Les orgueilleux se sont moqués de moi
excessivement : je n’ai pas dévié de ta loi ;
52 Je me suis souvenu de tes ordonnances de jadis,
ô Éternel ! et je me suis consolé.
53 Une ardente indignation m’a saisi à cause des
méchants qui abandonnent ta loi.
54 Tes statuts m’ont été des cantiques, dans la
maison de mon pèlerinage.
55 Je me suis souvenu de ton nom pendant la nuit,
ô Éternel ! et j’ai gardé ta loi.
56 Cela m’est arrivé, car j’ai observé tes
préceptes.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset
49] Le fidèle a compté sur la parole de
Dieu ; Dieu l'a
enseigné en faisant que son
âme s'y attendit ; elle attend maintenant que
Dieu ajoute son
amen à sa Parole, comme elle-même l'a fait de son côté par
grâce.
[Verset 50] Cette confiance de foi en la parole de Dieu avait été sa consolation dans son
affliction. Elle y trouvait ce qui rendait son espérance ferme et inébranlable,
et ce qui apportait à l'âme la
fidélité et le témoignage de Dieu, Dieu
lui-même comme espérance, lorsque le fidèle était entouré de
circonstances adverses et n'avait
rien sur quoi il pût s'appuyer. Or c'est là
sa vraie consolation dans l'affliction ; mais il compte sur Dieu pour qu'il
accomplisse sa Parole ; il sait que Dieu ne peut faire autrement. La Parole elle-même avait fait revivre l'âme pour en attendre l'accomplissement.
[Verset 51] Cette obéissance humble et patiente
qui accepte l'opprobre avec
soumission, avait été pour les orgueilleux un sujet d'outrages et de moqueries, mais la foi en la Parole avait
empêché l'âme de chanceler
; elle était restée ferme dans l'affliction.
[Verset
52] Elle se souvenait des voies de Dieu, telles qu'elles
avaient été d'ancienneté, lorsque son bras avait été étendu. Ce qui la
rendait obéissante lui
inspirait aussi la confiance, c'est-à-dire
qu'elle regardait à
Dieu, et cela conservait leur clarté à la vision et à la
mémoire de la foi. L'âme comptait sur
la fidélité de Dieu et se
souvenait de ses jugements, car le gouvernement de Dieu comprend
ces deux choses. Les voies d'ancienneté sont la pensée
constante d'Israël dans les Psaumes et nous pouvons aussi y penser à
l'occasion, quoique notre
espérance soit autre part, semblable
à celle de Christ, en faveur duquel rien ne se réalisa, lorsqu'il eut été entièrement mis à
l'épreuve ; mais la
meilleure part, la
résurrection, fut la
réponse pour nous.
[Verset
53] Cependant la pensée des jugements de Dieu rend
solennelle la contemplation de leur résultat pour les méchants qui courent
volontairement à leur rencontre. Toutefois ce passage nous présente encore autre chose que
la fin des méchants. La méchanceté
elle-même donne à l'âme du fidèle un sentiment de tristesse poignante. L'âme séjourne en Mésec (Psaumes 120 v.5), et ce
qu'elle voit autour d'elle la
remplit de douleur, car son bonheur est dans la fraîche atmosphère de la sainte volonté divine. L'haleine empestée et
fétide du péché n'est pour elle
qu'angoisse et souffrance ; elle voit
le péché, non seulement
comme tel et dans son caractère intrinsèque, mais dans l'orgueil de sa perversité.
[Verset 54] En dépit
de cela elle connaît la joie : les
statuts de l'Eternel sont le
sujet de ses cantiques dans la demeure de son pèlerinage.
Comme cela est
vrai ! Comme le cœur, oppressé par le mal qui l'entoure,
est soulagé et rafraîchi par la Parole et les témoignages de Dieu lui-même ! Ses statuts sont
le sujet de nos cantiques
dans la maison de notre pèlerinage ; et l'isolement dans lequel se trouve le cœur au
milieu d'un monde méchant (car il veut et doit être isolé, s'il est fidèle,
quelque douce que soit la communion pendant le voyage) sera compensé par le nom du Seigneur (par le
nom de Jéhovah pour le résidu, et pour nous par celui de Christ et du Père en
lui).
[Verset
55] Et lorsque nous sommes seuls avec nos pensées, elles sont remplies
de leurs noms ; tout est paix et les résolutions du cœur, dans
l'obéissance et la communion, sont
établies et affermies.
[Verset 56] Or tel est le fruit de l'obéissance, car la sainteté et la
communion — le sentiment de la
présence de Dieu — sont le fruit de l'obéissance. L'épître aux Romains (6 v.22) dit: «Vous avez votre fruit en
sainteté, et pour fin la vie éternelle».
L'obéissance signifie ici l'observation diligente des préceptes divins,
chose qu'il ne faut pas oublier.
57 Ma part, ô Éternel ! je l’ai dit, c’est de garder (1*) tes
paroles.
58
Je t’ai imploré de tout mon cœur : use de grâce envers moi selon ta parole (2*).
59
J’ai pensé à mes voies, et j’ai tourné mes pieds vers tes témoignages.
60
Je me suis hâté, et je n’ai point différé de garder tes commandements.
61
Les cordes des méchants m’ont entouré : je n’ai pas oublié ta loi.
62
Je me lève à minuit pour te célébrer à cause des ordonnances de ta justice.
63
Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent, et de ceux qui gardent tes
préceptes.
64
La terre, ô Éternel ! est pleine de ta bonté ; enseigne-moi tes statuts.
(1*) ou :
Tu es ma part, ô Éternel ! j’ai dit que je garderai. — (2*) plutôt : ce que tu as dit.
[Verset 57] Cette
division du Psaume nous présente plutôt les
affections en rapport avec la
Parole écrite dans le cœur : « Jéhovah
est ma portion » (*). Le cœur
le possède, lui, comme source de joie et de bénédiction. A cela se joint nécessairement la résolution du cœur envers Dieu : « J'ai dit ». Il est impossible
de considérer le Seigneur comme sa
portion sans avoir le dessein de faire sa
volonté, autrement
ce ne serait pas le reconnaître.
(*) (Verset 57). « Jéhovah est ma portion ! j'ai
dit que je garderais tes paroles. » Ou : « Jéhovah ! j'ai dit que ma portion était
de garder… » (Trad.)
[Verset 58] Et cela
implique aussi nécessairement le
désir de sa faveur (*), puisqu'il est Dieu. Toutefois la
Parole qui a
éveillé ce désir et cette confiance a sa place ici, car d'une
part, elle certifie la grâce, et de l'autre, elle
révèle les principes sur lesquels la faveur
et la grâce reposent.
(*) (Verset 58). « J'ai cherché de tout mon cœur
la faveur de ta face. » (Trad.)
[Verset 59] Nous
trouvons le même désir au verset 59, non pas simplement l'obéissance
(quoique ce désir la produise), mais la
méditation du cœur : « J'ai fait le
compte de mes voies ; » ce sont les exercices intérieurs du cœur, chose nécessaire et importante pour nous, — « et j'ai
dirigé mes pieds vers tes témoignages ».
Il se peut que nous
obéissions instinctivement, presque
indifféremment, avec une bonne intention, sans doute, mais de
manière à montrer que le cœur n'est pas avec Dieu, qu'il
n'est pas exercé, ni désireux
de lui plaire, et c'est la
preuve, même
si notre chemin n'est pas mauvais, d'un
bien pauvre état d'âme.
Mais le fidèle, qui est en bon
état devant Dieu, repasse le
but de ses voies, leur
direction, dans quelle mesure elles répondent au but vers lequel nous
conduit la lumière qui nous est donnée, et, si notre but
correspond à cette lumière, dans
quelle mesure nous y répondons en le poursuivant sérieusement en pratique, et en réalisant son caractère.
Car nous pouvons être extérieurement sans reproche, aimables même en apparence, mais infidèles
à l'appel de Dieu. Dans ce
cas, il nous faut, cela va sans dire,
retourner aux témoignages
de Dieu, qui
sont capables de rendre « l'homme
de Dieu accompli, et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre. » (2 Timothée 3 v.17). Nous voyons comment la source de tout cela, c'est
d'avoir le Seigneur pour notre portion ; mais
il faut que nous ayons un cœur qui fasse le
compte de ses voies.
[Verset 60] Or cela
nous rend diligents lorsque
notre cœur est en règle. Nous ne prenons alors conseil ni de la chair, ni du
sang, n'ayant
en vue que la faveur
de Dieu et le but
qui nous est assigné : « Je me
suis hâté, je n'ai point différé à garder tes commandements ». Il est à
peine besoin de dire combien cela est
caractéristique et de toute importance. Ce sont les
prémices essentielles, c'est le
ressort d'une vie de fidélité envers Dieu, comme nous le voyons d'une manière
remarquable chez l'apôtre Paul.
[Verset
61] On trouvera, dans ce chemin la souffrance, l'opposition
des instruments de Satan, de
ceux qui haïssent le Seigneur, mais la vie intérieure reste ferme et bien
dirigée, et n'a pas
d'indécision quant à l'appréciation
du chemin à suivre : « Je n'ai
point oublié ta loi ». On peut être occupé de résistance et du mal,
en sorte que l'état du cœur,
quoiqu'il s'oppose aux méchants, soit formé par
ces choses. Dans ce cas, c'est combattre la chair par la chair ; tandis que le caractère du chemin de celui qui regarde
au Seigneur, au milieu de la scène d'iniquité qu'il traverse, est
formé par la parole de
Dieu que le cœur n'a
pas oubliée, et cela conduit à reconnaître que c'est Dieu qui s'occupe de ces choses.
On s'attend à la
perfection des voies de Dieu à l'égard du mal.
[Verset 62] C'est
une consolation ; car un
esprit intègre voudrait parfois s'élever avec indignation contre le mal qui
se manifeste publiquement ; mais
la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu (Jacques 1 v.20). Il est
souvent difficile à un esprit actif et énergique de prendre une position
d'humilité et de ne pas faire descendre le feu du ciel, ou de ne
pas vouloir frapper de son épée, lorsque Christ et sa vérité sont attaqués et insultés,
mais lorsque
nous regardons en haut, nous avons des
cantiques pour l'heure de minuit. Un cœur simple, conduit par le Seigneur dans ses
voies, possède des sources de joie qui le
raniment et le réveillent
dans les mauvais jours et lorsqu'il est seul avec Dieu. La tristesse l'entoure, mais la joie
est avec lui. Il se lève, il
vibre de louange ; il est non seulement consolé dans l'affliction, mais délivré
des liens du mal, et actif dans la louange de Celui qu'il
connaît et qui est sa
portion. Car le jugement et la
délivrance arriveront selon sa
parole et le
cœur s'élevant à Dieu s'en
remet dès lors à lui pour
les accomplir.
[Verset
63] Mais si nous sommes et devons
être seuls, lorsqu'il s'agit de foi et non pas de
communion, et que le Seigneur est notre portion, nous sommes, d'autre part, les compagnons de ceux qui le
craignent et qui marchent
dans ses voies.
[Verset
64] Ici le fidèle peut regarder
autour de lui et voir la bonté de
Dieu malgré tout le mal qui pesait sur l'âme. Il en est toujours ainsi ; le mal s'élève comme les flots en courroux, mais le
Seigneur est toujours au-dessus du mal ; et lorsque
le cœur réalise cela par la foi,
et que la volonté est soumise à l'égard de
toutes ces choses, si
l'âme avait été autrefois
consolée par la pensée des jugements de Dieu, elle
trouve maintenant les preuves constantes de sa grâce, et cherche
en paix à être conduite dans ses voies. Ainsi se termine cette partie intéressante de l'expérience de l'âme sous l'influence
de la parole de Dieu.
65 Tu as fait du bien à ton serviteur, ô Éternel !
selon ta parole.
66 Enseigne-moi le bon sens et la connaissance ;
car j’ai ajouté foi à tes commandements.
67 Avant que je fusse affligé, j’errais ; mais
maintenant je garde ta parole (*).
68 Tu es bon et bienfaisant ; enseigne-moi tes
statuts.
69 Les orgueilleux ont inventé contre moi des
mensonges ; j’observerai tes préceptes de tout mon cœur.
70 Leur cœur est épaissi comme la graisse ; moi,
je trouve mes délices en ta loi.
71 Il est bon pour moi que j’aie été affligé, afin
que j’apprenne tes statuts.
72 La loi de ta bouche est meilleure pour moi que
des milliers [de pièces] d’or et d’argent.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset 65] Avec le sentiment des bénédictions qui viennent de Dieu,
le cœur le considérant désormais comme sa portion, et la volonté étant brisée, nous trouvons maintenant la conscience que l'on est son serviteur.
[Verset
66] Mais dans sa perfection immuable, la Parole, le grand sujet de ce
Psaume, a toujours sa place. La Parole est le chemin de Jéhovah selon sa bonté ; elle nous donne l'assurance de cette bonté en nous
le révélant lui-même ainsi que ses voies, et elle est le guide de notre chemin. C'est une chose
très précieuse, car cette Parole
nous enseigne que nous pouvons et comment nous pouvons compter sur elle.
[Verset 67] Ici, c'est par l'expérience que le
fidèle a pu l'apprendre ; il avait
été affligé ; il peut maintenant se rendre compte du pourquoi ; mais telle
qu'a été la parole de Jéhovah, telles ont été ses voies. Nous
aussi, et c'est d'un prix inestimable, nous
pouvons compter sur elle en tout temps ; nous pouvons avoir encore
davantage ; mais nous avons
cela. Maintenant
le fidèle désire posséder le
discernement, fruit de
l'enseignement divin ; il demande le bon sens et la connaissance que Dieu donne, car il a
mis son sceau aux commandements de Dieu, le mot : « ajouter foi » étant ici ajouter
l'amen de son cœur. Comme lui, nous aussi nous pouvons avoir pleine confiance que nous serons guidés en cela. Sa volonté avait
été brisée ; l'affliction était survenue ;
auparavant la volonté avait eu son cours, on avait oublié Dieu, suivi son
propre chemin. Maintenant
on comprend le but de l'affliction et l'obéissance est produite.
[Verset 68] Quelle
grâce dans les voies de Dieu envers nous, bien que ses voies en gouvernement
soient selon sa justice et qu'il reste en toute occasion nécessairement juste !
Car parfois, quand nous
nous sommes éloignés de lui, il
brise le cœur par sa faveur, comme lui seul sait le faire. Aussi voyons-nous le cœur humilié
et soumis connaître
Dieu selon sa bonté : « Tu es bon et bienfaisant ». Il
recherche les voies de
Dieu : Maintenant, dit-il,
« enseigne-moi tes
statuts » ; c'est
là cette bonté qu'il
désire. Il est beau de considérer comment la volonté est brisée et le cœur mis en règle.
[Verset 69] L'orgueil
d'adversaires impies est sous les yeux du fidèle ; ils forgent des mensonges contre lui, et cela est naturel, puisqu'il a
abandonné leurs voies et l'orgueil de sa propre volonté, mais l'expérience
lui a donné la décision du cœur.
[Verset 70] C'était assez de s'être égaré ; maintenant
il s'attache avec décision à ce qu'il possède, et la différence morale est grande. D'un côté, la propre volonté et le moi et peut-être le succès ; de l'autre, un cœur qui trouve ses délices dans
la loi de Jéhovah, de
celui auquel nous
appartenons, dans la
volonté de Jésus
Christ en toutes choses.
[Verset 71] Mais on
trouve encore autre chose qu'une volonté brisée et le retour à
Dieu : par la grâce infinie il y a, dans
cette expérience, un progrès
positif. Le brisement de
la volonté met les éléments du cœur en contact direct avec la Parole. Le moi est jugé selon les différentes formes qu'il revêt au dedans de nous ; on discerne ce qu'est la chair dans ses voies, quelque
trompeuses qu'en soient les apparences. Ainsi le cœur, délivré du moi, reçoit l'enseignement, et, la lumière de la Parole le pénétrant et l'exerçant, il apprend à en connaître la portée et la puissance ; car, bien qu'elle soit, ou plutôt parce
qu'elle est la parole de Dieu, elle s'adresse et s'adapte au
cœur de l'homme, mais elle
ne l'atteint, de manière à
être comprise, que lorsque la volonté est brisée et la conscience réveillée. Voyez la parabole du semeur et
le quatrième chapitre de l'évangile de Jean.
[Verset 72] Mais alors la loi sortie de
la bouche de Dieu, l'expression de sa pensée et de sa volonté parfaites, de sa volonté à notre égard, cette loi nous est plus précieuse que toutes choses. Nous
vivons par elle
et nous vivons d'elle
; elle fait nos
délices, comme venant de lui et comme répondant parfaitement à nos besoins.
73 Tes mains m’ont fait et façonné ; rends-moi
intelligent, et j’apprendrai tes commandements.
74 Ceux qui te craignent me verront, et se
réjouiront ; car je me suis attendu à ta parole.
75 Je sais, ô Éternel ! que tes jugements sont
justice, et que c’est en fidélité que tu m’as affligé.
76 Que ta bonté, je te prie, soit ma consolation,
selon ta parole (*)
à ton serviteur.
77 Que tes compassions viennent sur moi, et je
vivrai ; car ta loi fait mes délices.
78 Que les orgueilleux soient couverts de honte,
car sans cause ils ont agi perversement envers moi ; moi, je médite tes
préceptes.
79 Que ceux qui te craignent se tournent vers moi,
et ceux qui connaissent tes témoignages.
80 Que mon cœur soit intègre dans tes statuts,
afin que je ne sois pas honteux.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset
73] L'âme s'adresse maintenant à Dieu,
comme dépendant de lui pour
l'existence même de l'homme, afin d'être dirigée sûrement et guidée par lui.
Cette pensée est exprimée par l'apôtre Pierre quand il dit : « Remettant leurs âmes, en faisant le
bien, à un fidèle Créateur » (1 Pierre 4 v.19). Seul le cœur qui le connaît en grâce peut faire cela ; sinon nous cherchons notre propre volonté dans la résistance à la sienne. Mais du moment que nous le connaissons, c'est dans tout ce qu'il est, selon
la vérité de sa nature en
grâce ; ainsi notre connaissance de Dieu s'élargit et nous
pouvons l'appliquer à tout. Elle
justifie ainsi le désir fondé sur elle. Ici, cette connaissance s'applique
à l'enseignement de la Parole,
parce que l'âme marche et
doit marcher dans l'ancienne création. Mais nous pouvons aussi, comme étant actuellement
ici-bas, compter sur la vérité de
la nature de Dieu, lorsque, comme
je l'ai dit plus haut, nous le
connaissons ; et nous pouvons
compter sur lui de cette manière, parce qu'ainsi, dans
le sens le plus complet et le plus absolu, s'exprime notre
dépendance de lui, aussi bien que le désir d'un cœur renouvelé. Je n'existe que par toi : fais-moi donc marcher sous ta conduite et dans les dispositions de cœur que tu donnes.
[Verset 74] Celui qui m'a fait peut me donner de
l'intelligence. Mais cette
confiance en Dieu devient un lien commun, formé
chez d'autres par la même disposition du cœur, qui
trouve son plaisir à voir Dieu reconnu et honoré, et est affectionné à
ceux qui font de même au milieu d'un monde méchant. Ils deviennent compagnons, comme
il est dit : « Ceux qui
craignent l'Eternel ont parlé l'un à l'autre » (Malachie 3 v.16), et comme nous le voyons aussi dans
cette délicieuse peinture du résidu
caché, au commencement de Luc.
[Verset 75] Un autre trait de cette œuvre divine dans l'âme, c'est que, ayant une
vraie connaissance de Dieu, elle arrive à le justifier dans ses voies, quelque pénibles qu'elles lui soient. Le cœur reconnaît
de deux manières que ses jugements sont justes.
1.
D'abord ce
sont ses
jugements, et nous savons
ce qu'il est. Il ne peut agir qu'avec justice, et de
plus, avec justice à
notre égard ; il est
fidèle envers nous en grâce.
2. Mais, en
second lieu, nous reconnaissons
moralement la
justesse de ses jugements. Dieu
ne peut tolérer le mal, et surtout quand il s'agit de son peuple. Pour leur bien, il
ne le peut pas.
Ainsi le bien et le mal sont connus et jugés, et l'on
comprend que la sollicitude de Dieu
pour les siens l'oblige à surveiller leurs voies.
[Verset
76] Mais la certitude que le
châtiment vient de
Dieu, tout en produisant la soumission, donne aussi
le désir de sa faveur, lorsque
la soumission est complète. Sans doute on
souhaite du soulagement ; mais un
cœur humilié, avec le désir naturel d'être soulagé, cherche
dans cet allégement à sa souffrance et non
pas dans la propre volonté, la faveur
divine, la consolation de la part de Dieu. « Je te
prie, que ta
miséricorde me console ». « Dieu qui console ceux qui sont
abaissés », dit l'apôtre (2 Corinthiens 7 v.6), et cette
consolation dépend de la fidèle parole de Dieu. Le croyant compte
sur cette miséricorde, s'y attend, et il a raison.
[Verset 77] Désirer simplement d'être soulagé, n'est pas
autre chose que la propre
volonté, et pourrait
devenir, si ce
désir nous était accordé, le
moyen d'afflictions nouvelles ; mais une volonté soumise et
brisée dans le châtiment, a raison de désirer qu'il
lui soit fait miséricorde. Le croyant connaît ce
caractère du Dieu de miséricorde ;
il désire que Dieu l'exerce si possible ; il peut, dans ce cas, mettre
en avant son intégrité, car ce désir est légitime lorsque la soumission est complète et quand on sent que la bonté est en Dieu. Aussi dit-il ici : « Car ta loi est tout mon plaisir », et ….
[Verset
78] … le
jugement, ajoute-t-il, est la
portion des orgueilleux. Il a le sentiment que la volonté orgueilleuse est la cause du jugement. Pendant
la période actuelle de la grâce, le chrétien désire que cette volonté
de l'homme puisse être changée. Il sait néanmoins que « la foi n'est pas de tous » (2 Thessaloniciens 3 v.3). Ici, le désir que les orgueilleux soient rendus honteux
est selon le caractère d'un Dieu juste. Le fidèle se tient à
part et médite la volonté révélée de Dieu.
[Verset
79] Mais il ne cherche pas seulement la
faveur de Dieu ; il demande que ceux qui craignent Dieu reviennent
vers celui qui est affligé. Les rapports avec eux ont un caractère spécial.
Ce n'est pas qu'il les recherche, bien que la chose soit bonne, mais on
trouve ici cette énergie de
confiance en Dieu qui fait qu'on ne cherche que Lui, qu'on ne s'appuie pas sur d'autres, mais qu'on trouve plaisir à leur association. Ce n'est pas que le fidèle ne
soit pas le compagnon de ceux qui craignent Dieu (verset 63), mais ici il ne cherche sa consolation qu'en Dieu. Il en est de même
pour les amis de Job qui revinrent à lui lorsque le témoignage de Dieu fut avec
lui.
[Verset 80] Seulement, quelles que soient les
consolations données, le désir du
fidèle est d'être maintenu dans l'intégrité. Il ne lui
vient pas à la pensée de pouvoir être béni en dehors du chemin de la parole de
Dieu. De cette manière le serviteur de Dieu ne sera pas rendu honteux.
81 Mon âme languit après ton salut ; je m’attends
à ta parole.
82 Mes yeux languissent après ta parole (*) ; et
j’ai dit : Quand me consoleras-tu ?
83 Car je suis devenu comme une outre mise à la
fumée ; je n’oublie pas tes statuts.
84 Combien [dureront] les jours de ton serviteur ?
Quand exécuteras-tu le jugement contre ceux qui me persécutent ?
85 Les orgueilleux ont creusé pour moi des fosses,
ce qui n’est pas selon ta loi.
86 Tous tes commandements sont fidélité. On me
persécute sans cause ; aide-moi !
87 Peu s’en est fallu qu’ils ne m’eussent consumé
sur la terre ; mais moi, je n’ai pas abandonné tes préceptes.
88 Selon ta bonté, fais-moi vivre, et je garderai
le témoignage de ta bouche.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset 81] & [Verset 82]
Ces versets vont
encore plus loin. La pression de la puissance du mal est plus grande,
le cri du fidèle plus pressant, mais sa confiance en la Parole est complète. Cette précieuse révélation de Dieu, de sa volonté et de sa faveur (choses dans lesquelles il ne peut mentir), maintient le cœur à travers tout. Quelle bénédiction d'avoir une
révélation de lui, aussi sûre que lui-même !
[Verset 83] & [Verset 84]
Ensuite le fidèle
présente deux motifs pour être exaucé :
1. d'abord l'extrémité de sa détresse : il
est desséché comme une outre à la fumée , mais il n'a point oublié les statuts de
l'Eternel.
2. En second
lieu, il était une pauvre créature,
d'une existence éphémère ; il était temps, s'il devait jouir
de la bonté de Dieu, que celui-ci étendit sa main pour le secourir.
[Verset
85] Or l'affliction
qu'il traversait était d'une part le produit de l'orgueil de l'homme,
de l'autre, elle n'était pas
selon la Parole que Dieu avait confirmée et reconnue.
[Verset 86] & [Verset 87] Toutefois cette parole tout
entière n'était que
fidélité, et la persécution était injuste et avait
atteint ses dernières limites. Le fidèle était presque consumé dans le
pays, dans le lieu même
de la promesse et de la puissance de Dieu ; mais il
n'avait point abandonné Ses commandements.
[Verset 88] Il s'attend aussi à la miséricorde comme moyen de vivification pour lui-même.
La consolation venant
du dehors ne lui suffit pas ; il désire que son âme elle-même soit restaurée, et qu'il puisse ainsi garder fermement, avec bon courage et confiance, le témoignage de la bouche de Dieu. Ainsi l'affliction et la détresse deviennent,
quand le cœur est intègre, une raison
que nous présentons à Dieu pour être
exaucés.
89 Éternel ! ta parole est établie à toujours dans
les cieux.
90 Ta fidélité est de génération en génération. Tu
as établi la terre, et elle demeure ferme.
91 Selon tes ordonnances, [ces choses] demeurent
fermes aujourd’hui ; car toutes choses te servent.
92 Si ta loi n’eût fait mes délices, j’eusse péri
dans mon affliction.
93 Jamais je n’oublierai tes préceptes, car par
eux tu m’as fait vivre.
94 Je suis à toi, sauve-moi ; car j’ai recherché
tes préceptes.
95 Les méchants m’attendent pour me faire périr ;
[mais] je suis attentif à tes témoignages.
96 J’ai vu la fin de toute perfection ; ton
commandement est fort étendu.
[Verset 89] Un autre aspect de la Parole est
maintenant placé devant l'âme. Cette
Parole est devant
Dieu, dans le ciel
même ; elle
y est établie pour toujours. Là où Dieu est, elle demeure avec le caractère qui
lui est propre, comme étant l'expression du propos arrêté de Dieu.
[Verset 90] Mais, quoique son conseil soit arrêté dans le ciel, c'est hors du ciel qu'il a agi. Sa fidélité, sa
manière invariable de s'en tenir
à ce qu'il a dit et à ce qu'il est, restent les mêmes à travers les générations changeantes
des hommes. Aussi, quand nous avons sa Parole, nous
pouvons y compter aussi
sûrement que sur ce qui est dans
le ciel ; elle ne change pas
davantage que Dieu
lui-même. Il a établi la terre et elle demeure ferme.
[Verset
91] Tout subsiste comme Dieu l'a ordonné, car,
autre vérité importante, toutes les
choses qui existent sont au
service de Dieu. Si même il leur a donné des lois déterminées, pourquoi
n'en sortent-elles pas ? Parce
qu'elles dépendent de lui : « Toutes choses le servent ».
[Verset
92] Or l'âme trouve sa force dans cette Parole. Ici, nous
trouvons une obéissance morale
volontaire dans un cœur
renouvelé ; lorsque toutes
les circonstances étaient contraires, il aurait été difficile de
tenir bon, si le côté
moral de la loi n'avait exercé sa puissance sur l'âme. Dieu semblait être en dehors
des circonstances, mais le plaisir que le cœur trouvait à la loi de Dieu
le faisait tenir ferme.
Comme chrétiens, nous avons, je le
pense, quelque chose de plus,
quoique ceci mérite notre attention comme
témoignage d'un cœur renouvelé,
et par conséquent s'applique à nous. Nous nous
glorifions dans les tribulations, sachant ce qu'elles produisent en nous, et l'amour de Dieu est versé
dans nos cœurs par le Saint
Esprit qui nous a été donné, amour qui nous est témoigné par le don de son Fils. « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux
qui aiment Dieu » (Romains 8 v.28). Combien, dans le sens le plus élevé, Christ fut attaché à la volonté de
Dieu au milieu des circonstances les plus contraires —
même en face de la colère !
[Verset
93] Cette
puissance de la Parole pour soutenir le cœur dans
l'affliction, pour restaurer la
force du nouvel
homme et vivifier
l'homme intérieur, affermit
le cœur dans la conscience de la valeur divine de cette
Parole.
[Verset
94] Et ceci nous amène à Dieu avec la
conscience que nous
sommes siens. Je ne dis pas que cela produise en nous cette pensée, mais cela
conduit nos cœurs à en avoir
conscience et, par conséquent, à
regarder vers Celui qui est fidèle pour sauver et délivrer.
Comme toujours, dans ce Psaume, cela a lieu dans la
conscience de notre intégrité : « J'ai recherché tes commandements ». Cette intégrité est nécessaire ;
si elle manque, la confiance est affaiblie, quoique
Dieu puisse faire grâce.
[Verset
95] Nous voyons ici l'âme mise continuellement
en présence de ses ennemis qui l'oppriment ; il en sera ainsi du
résidu d'Israël aux derniers jours. Dans un sens, il en est toujours de même
pour nous, mais cela s'applique plus particulièrement aux mauvais jours. « Les méchants m'ont attendu pour me faire périr ». Mais l'âme attend en paix, attentive aux témoignages de Dieu. Ils lui
donnent la paix
et la rendent capable de remettre tout à Dieu.
[Verset 96] Une autre cause de tristesse pour l'âme est la ruine générale. Non que
l'intégrité n'existe pas, mais, dans son accablement, le cœur serait disposé à le croire. Car il n'y a pas d'accomplissement (telle est
la force du mot) de la volonté de
Dieu, même dans ceux qui entreprennent d'y marcher (*). Mais si le
cœur se tourne vers la Parole, l'effet
en est bien différent. Cette ruine même,
quoiqu'elle ne puisse être justifiée, nous amène à voir combien le commandement de Dieu est
parfait, complet, d'une
grande étendue ; combien il
touche à toutes les circonstances de l'homme, à tout ce qui tient aux relations entre Dieu et sa créature, à toutes ses relations morales.
(*) Litt. : « J'ai vu
la fin de toute perfection » ou accomplissement. (Trad.)
97 Combien j’aime ta loi ! tout le jour je la
médite.
98 Tes commandements m’ont rendu plus sage que mes
ennemis, car ils sont toujours avec moi.
99 J’ai plus d’intelligence que tous ceux qui
m’enseignent, parce que je médite tes préceptes.
100 J’ai plus de sens que les anciens, parce que
j’observe tes préceptes.
101 J’ai gardé mes pieds de toute mauvaise voie,
afin que je garde ta parole.
102 Je ne me suis pas détourné de tes ordonnances,
car c’est toi qui m’as instruit.
103 Que tes paroles ont été douces à mon palais,
plus que le miel à ma bouche !
104 Par tes préceptes je suis devenu intelligent ;
c’est pourquoi je hais toute voie de mensonge.
[Verset
97] Ces versets nous montrent l'affection que le fidèle a
pour la loi et la valeur qu'il y attache, connaissant
cette valeur par expérience. Il aime
la loi de Dieu en elle-même. Elle lui est donnée de Dieu comme la
révélation de sa volonté. Il en fait l'objet de sa méditation tout le jour, non pour le
fruit qu'il en retire, ou la sagesse dont elle le pare, vis-à-vis
des autres, mais il l'aime pour
elle-même. C'est ce qui
caractérise le nouvel homme.
[Verset 98] Or l'effet de la loi lorsqu'elle est aimée pour elle-même,
est de rendre l'homme plus sage que ses ennemis, quelque
subtils et rusés qu'ils puissent être. Il y a un sentier que l'œil du vautour ne connaît point — « sages quant au bien, et simples quant
au mal » (Romains 16 v.19) — sentier
qui surmonte et déjoue les adversaires de Dieu et du
juste. Ils ne peuvent se former aucune appréciation des principes de ceux qui
craignent Dieu, si ces derniers restent attachés à ces principes et conséquents avec eux. « Tes commandements sont toujours avec moi ». Telle est la sagesse divine, sagesse
sans intermédiaire, en sorte qu'elle donne le discernement (car, parfaite sous tous les rapports, elle agit sur l'âme et la forme), ce que ne peut aucun enseignement humain, quelque pieux qu'il puisse être.
Celui-ci
peut être fort utile en tant qu'il est tiré de la Parole ou qu'il y mène ; mais même lorsqu'il s'agit du don le plus
élevé, rien de ce qu'on peut
apprendre par ce moyen
ne fait partie du
trésor de la foi dans l'âme, tant qu'elle ne l'a pas
appris dans la Parole. Cela peut
intéresser l'esprit et le cœur, mais pour le posséder, il faut l'avoir appris avec Dieu. « Ils seront tous enseignés de Dieu » (Jean 6 v.45).
[Verset 99] & [Verset 100]
Rien n'enseigne
comme la parole de Dieu, recherchée et sondée dans
une soumission sainte et reçue
avec la simplicité d'un petit enfant. Elle nous donne
alors l'intelligence,
— la sagesse divine, — pour
notre esprit et notre marche ; et ainsi, quand
les préceptes de Dieu sont observés, elle nous donne plus de sagesse que n'en apporte
l'expérience humaine.
[Verset 101] Elle
devient un mobile positif ; nous la préférons aux mauvaises voies que nous quittons
toutes pour la seule qui soit
celle de Dieu, parce que c'est
en celle-là que le cœur a
appris à trouver ses délices.
[Verset
102] Nous voyons aussi combien l'âme est
ici en relation directe avec Dieu
en grâce, et combien la
conscience qu'elle est de Dieu, donne de l'autorité à Sa parole. « Je ne me suis point détourné de tes
arrêts, car c'est toi qui m'as enseigné ». Ceci est d'un grand poids pour l'âme,
lorsque la puissance de
la parole de Dieu a été réalisée. Ce qui est enseigné par
l'homme pourra être abandonné pour l'homme ; mais ce qui est enseigné par
Dieu,
nous ne pourrons jamais l'abandonner
pour Dieu ; pour qui
d'autre le laisserions-nous
? Cet enseignement engage l'âme par la foi et par l'autorité divine. Il vient de Dieu et mène à lui.
[Verset 103] Maintenant l'âme revient à la pensée
de la douceur de la Parole. Ces communications divines sont ses délices. Elles ne sont pas seulement un devoir,
quoiqu'il soit reconnu aussi, mais
elles sont plus douces que le
miel à la bouche.
[Verset
104] C'est par les préceptes de Dieu que le cœur est formé et qu'il apprend à
discerner le mal d'avec le bien. Il ne s'en tient
pas à l'obéissance à une loi,
mais le discernement
moral se développe
dans le cœur et dans la volonté. Le cœur étant attaché à la parole de Dieu, par
le fait de l'habitude, les sens sont exercés à discerner le bien et le mal, et l'on déteste tout mauvais chemin.
105 Ta parole est une lampe à mon pied, et une
lumière à mon sentier.
106 J’ai juré, et je le tiendrai, de garder les
ordonnances de ta justice.
107 Je suis extrêmement affligé, ô Éternel !
fais-moi vivre selon ta parole !
108 Agrée, je te prie, ô Éternel ! les offrandes
volontaires de ma bouche, et enseigne-moi tes ordonnances.
109 Ma vie est continuellement dans ma main, mais
je n’oublie pas ta loi.
110 Les méchants m’ont tendu un piège ; mais je ne
me suis pas égaré de tes préceptes.
111 Tes témoignages me sont un héritage (*) à
toujours ; car ils sont la joie de mon cœur.
112 J’ai incliné mon cœur à pratiquer tes statuts,
à toujours, jusqu’à la fin.
(*) ou : je les ai
pris pour héritage.
[Verset
105] Il est remarquable de voir à combien
de choses la Parole s'applique. Dans la dernière section, le cœur et les affections s'occupaient de la Parole pour elle-même, comme conduisant à la sagesse. Maintenant
elle nous est montrée comme un guide
pour notre chemin, à travers le monde dans lequel nous marchons — ce
qui est un but bien différent du premier. « Elle est une lampe à mon pied, et une
lumière à mon sentier ». Elle est le moyen de produire
une marche droite, non seulement parce qu'elle place le cœur dans la
droiture, mais parce qu'elle
jette la lumière sur ce monde, et non
seulement sur ce monde tel qu'il est, mais aussi sur notre chemin qui le traverse.
De même aussi Christ
ne se borne pas à faire ressortir par
sa justice pratique ce qu'est le monde, mais il donne à celui qui le suit la
lumière de la vie.
[Verset 106] La Parole montre le
chemin de la loi (pour nous le chemin de la vie divine) à travers le monde. Mais le caractère d'obéissance ne se perd jamais. Ici il prend
la forme juive, cela va sans dire : « J'ai juré, et je le tiendrai, de garder les jugements de ta justice ».
Cependant je crois que nous trouvons ici une estimation morale bien
marquée du caractère de ces
jugements en contraste avec l'homme et le monde. Il n'est point parlé ici de témoignages ;
ceux-là sont pour le fidèle ; mais « tes justes jugements » indiquent
le contraste entre les voies de Dieu et celles de l'homme.
[Verset
107] Ensuite le fidèle considère les épreuves au milieu
desquelles doit passer son chemin.
L'affliction est
regardée ici simplement comme une affliction, non comme venant de la main de Dieu. Le
croyant avait eu à l'apprendre sous ce dernier caractère, sa volonté étant brisée (voyez versets 67, 71, 75), ce qui détruisait toute force humaine
(versets 81-83). Le verset 107, au contraire, nous présente l'affliction dans un chemin qui est éclairé par la Parole, et le fidèle cherche, pour y
marcher, la force et la vigueur que la Parole donne à l'âme.
[Verset
108] Le désir
du cœur n'est pas ici la
délivrance, quelque douce qu'elle puisse être, mais que
les oblations
volontaires de sa bouche soient acceptées, parce qu'il
se tourne vers Dieu dans ce chemin de justice où,
gardé par Dieu et possédant ses pensées, il
peut lui offrir des
louanges volontaires. Ces dernières
n'avaient point été interrompues par
l'affliction. Il avait été extrêmement affligé, il avait erré ;
mais, marchant maintenant dans la
droiture du cœur, il désire que les louanges qui en sortent, fruits de la puissance de la Parole, soient acceptées. Ceci est juste, mais
ce n'est pas la joie du salut actuel.
La conscience d'avoir
erré se montre ici partout, quoique
le cœur soit rétabli. La Parole
a de l'empire sur ses voies ; il sent qu'elle est une lumière sur le chemin où il vient
d'entrer, et quoiqu'il soit encore, dans un certain sens, sous les conséquences de son ancienne
marche, son cœur
redressé peut éclater
en louanges ; pourront-elles
être acceptées ? Son désir
est qu'elles le soient et certainement elles le seront.
L'humilité de ce désir est juste, comme le désir lui-même est le fruit de
la grâce. Ce n'est pas la
louange pleine de simplicité d'une âme en relation connue avec Dieu,
louange qui coule sans hésitation, comme fruit naturel et nécessaire
de la bénédiction ; au contraire, tout en louant, il désire être enseigné dans les voies de Dieu,
en contraste avec le mal.
[Verset
109] La
décision du cœur caractérise alors sa marche. Son affliction et son danger étaient grands, son âme vivait
continuellement dans l'angoisse, mais cela
ne change pas sa détermination, il n'oublie pas la loi de Dieu.
[Verset 110] Le danger ne l'absorbait
pas au point de la lui
faire perdre de vue. Ceci est une preuve bénie de la puissance qu'ont les liens établis, par la grâce,
entre nous et
Dieu ; et combien, lorsque la foi est exercée, ce que nous connaissons de Dieu est
supérieur à la puissance de Satan et aux plus grands effets des
circonstances ! En dépit d'eux, l'âme garde la mémoire de ce
que Dieu lui donne. L'astuce et les ruses subtiles
étaient semées sur son passage
; pour un esprit
droit cela est éprouvant et pénible, mais ses pieds restent dans le bon chemin.
Des obstacles y avaient été placés pour jeter le fidèle dans le
découragement, mais la Parole
exerçait son influence sur l'homme intérieur.
[Verset 111] Le secret de ceci, c'est qu'il
avait pris les témoignages de
Dieu pour sa portion
à jamais.
Ce n'était pas une jouissance présente, sentiment qui peut exercer
une influence immédiate sur l'esprit et se perdre en un instant, mais c'était l'estimation donnée de Dieu, de
la vérité bonne et divine
contenue dans ces
témoignages.
Aussi, quand cette pensée est réellement retenue par grâce, elle demeure et n'est point affectée par les
circonstances. Les terreurs et les ruses de l'ennemi poussent
l'âme à s'attacher plus solidement
à la vérité de Dieu et à tout
ce qui vient de lui. Ses
témoignages ont été
et seront la jouissance du cœur.
[Verset 112] Seulement nous disons encore davantage
: « Rien ne pourra
nous séparer de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur ». L'obéissance, dans
sa pratique continuelle, était
le but du cœur — c'était un engagement à perpétuité. Ainsi en
est-il de nous. Cependant nous
dirons plutôt : « Ayant aimé
les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin » (Jean 13 v.1). Or ceci nous engage aussi à une obéissance
perpétuelle, qui doit être notre
élément et le seul
état qui nous
convienne comme hommes.
113 J’ai eu en haine ceux qui sont doubles de cœur,
mais j’aime ta loi.
114 Tu es mon asile et mon bouclier ; je me suis
attendu à ta parole.
115 Retirez-vous de moi vous qui faites le mal, et
j’observerai les commandements de mon Dieu.
116 Soutiens-moi selon ta parole (1*), et je
vivrai ; et ne me laisse pas être confus en mon espérance.
117 Soutiens-moi, et je serai sauvé, et je
regarderai continuellement tes statuts.
118 Tu as rejeté (2*) tous ceux qui s’égarent de tes
statuts ; car leur tromperie n’est que mensonge.
119 Tu ôtes tous les méchants de la terre, comme
des scories ; c’est pourquoi j’aime tes témoignages.
120 Ma chair frissonne de la frayeur que j’ai de
toi, et j’ai craint à cause de tes jugements.
(1*) plutôt : ce que
tu as dit. — (*)
ou : foulé aux pieds.
[Verset 113] La section suivante est d'un caractère
simple. L'âme rend compte de
son propre état, puis s'attend
à l'intervention de Dieu selon
la Parole (verset 116) ; elle espère la voir, mais en même
temps elle appréhende les jugements de Dieu sur les désobéissants : « J'ai eu en haine les pensées diverses,
mais j'ai aimé ta loi » (verset 113). Je suppose qu'il
entend par là les pensées et les
raisonnements de l'entendement
humain, mais il aime
la parole de Dieu.
[Verset 114] Ainsi l'âme se détourne des
raisonnements vers Dieu. Dieu
seul est son asile
et son bouclier ; elle
espère dans sa Parole.
[Verset
115] Puis, regardant du côté des hommes,
elle se retire d'avec les méchants
; …
[Verset 116] … son parti est pris, elle
s'attend à être soutenue jusqu'à la fin, et à n'être pas désappointée dans cette espérance fondée
sur la Parole.
[Verset 117] Mais le désir du fidèle a
plus de précision encore ; c'est-à-dire qu'il regarde au Seigneur afin qu'il le soutienne dans le chemin, et alors il sera en sûreté. Il n'a pas
seulement besoin d'être gardé, mais d'être tenu moralement dans la droiture ; il a besoin
de la grâce et de la force de Dieu pour le soutenir. Autrement l'ennemi aurait l'avantage sur lui
; mais, gardé ainsi, il obéira constamment aux
commandements de Dieu.
[Verset 118] Mais il voit ses jugements sur
ceux qui se sont éloignés de ses commandements. Ce par quoi ils
avaient cherché à séduire les hommes se trouve n'être que vanité et vide. La
tromperie est, vis-à-vis des hommes, de la fausseté, c'est-à-dire ce qui est
vain et faux en soi-même.
[Verset 119] Dieu rejette les méchants, et les
traite comme n'étant que néant, comme de l'écume, et cela encourage le fidèle dans les
témoignages de Dieu, dont il a gardé les voies en dépit du méchant qui les raillait.
[Verset
120] Mais il est rempli de frayeur, d'une juste frayeur à la vue de ces jugements. Nous serons
au-dessus d'eux, gardés
hors de l'heure de la tentation qui viendra sur toute la terre, mais nous
sommes encouragés par la Parole et par le jugement même à regarder à Celui dont il émane, et il
en est toujours ainsi dans ce Psaume. Rien ne peut être plus naturel, ni
mieux à sa place que cette juste
frayeur. L'expression de l'apôtre (combien l'Ecriture est toujours
parfaite !) en vue de jugements plus profonds, quoiqu’extérieurement moins
terribles, montre que, lors même que lui n'y serait pas directement engagé du
tout, il n'y était point insensible. Il dit : « Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint, nous persuadons les
hommes » (2 Corinthiens 5 v.11).
Cette crainte n'éveillait en lui que l'amour (car Lui-même ne viendrait point en jugement), mais il en
connaissait la solennité et la terreur. Cette pensée agissait en puissance sanctifiante en le
manifestant actuellement à Dieu, mais lorsqu'il passait à travers ce jugement, quoique sans en être atteint, la crainte était juste. C'est
ainsi que, « par la foi, Noé
étant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit, et bâtit une arche pour la
conservation de sa maison » (Hébreux 11 v.7).
121 J’ai pratiqué le jugement et la justice ; ne
m’abandonne pas à mes oppresseurs.
122 Sois le garant de ton serviteur pour [son] bien
; que les orgueilleux ne m’oppriment pas.
123 Mes yeux languissent après ton salut et la
parole (*)
de ta justice.
124 Agis envers ton serviteur selon ta bonté, et
enseigne-moi tes statuts.
125 Je suis ton serviteur ; rends-moi intelligent,
et je connaîtrai tes témoignages.
126 Il est temps que l’Éternel agisse : ils ont
annulé ta loi.
127 C’est pourquoi j’aime tes commandements plus que
l’or, et que l’or épuré.
128 C’est pourquoi j’estime droits tous [tes]
préceptes, à l’égard de toutes choses ; je hais toute voie de mensonge.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
Il y a trois points dans
cette section.
1. Le croyant est en pleine présence de la puissance du
mal,
2. et il regarde à Jéhovah lui-même.
3. L'énergie du mal, dans son caractère moral, l'attache toujours davantage à
la parole de Dieu et à ses témoignages.
Tel est l'effet de la proximité de Dieu, parce que sa présence guide
le cœur libre et confiant, et maintient
le sentiment de la valeur
des choses contenues
dans la parole de Dieu. Je pense qu'il y
a progrès ici.
[Verset 121] ; [Verset 122] & [Verset 123] Au verset 82, il dit : « Quand me consoleras-tu ? » Ici il
n'en est pas de même, quoiqu'il recherche sérieusement la faveur de Jéhovah. Il en appelle à la protection de Dieu sur
le principe de la justice ; avec
cela, il me semble que, lors même qu'il éprouve un ardent désir de délivrance, il y compte plus à cause de la Parole de la justice de Dieu, qu'à
cause de la fidélité à sa promesse de le
délivrer, comme le montre le verset 123. Il sent que, lorsqu'il
sera délivré, son cœur sera en liberté pour obéir.
[Verset
124] Mais il demandait encore plus que la délivrance et
faisait encore mieux que de mesurer
celle-ci au mal sous lequel il gémissait. Son cœur était venu à Dieu et il désirait être traité selon sa miséricorde.
Ceci est aussi un progrès et montre,
je le crois, la conscience d'une
intégrité sur laquelle Dieu a mis son sceau dans le cœur. Lorsque nous sommes dans les souffrances sous
la main de Dieu en châtiment, nous cherchons la miséricorde pour être délivrés
: c'est le désir de
sa faveur et la grâce qui nous y portent. Mais sa délivrance dépend de Lui - elle est imméritée. L'oppression de
la puissance du mal est méritée et la délivrance est une preuve suffisante de la miséricorde. Mais lorsque cette épreuve a eu son
effet, lorsque le cœur
purifié est rendu capable
de penser davantage à Dieu, à sa sainteté, à sa
volonté, moins à l'affliction et au mal extérieur sous lequel il
ne plie plus — en un mot, lorsque
le cœur est rétabli moralement — (or la place que Dieu y occupe, en
contraste avec la place
qu'y prend l'affliction, est la pierre de touche de ce rétablissement moral), il mesure par Dieu
ce qu'il cherche, car il est,
pour ainsi dire, rentré dans sa
connaissance intérieurement révélée.
[Verset 125] A cause de cela nous voyons, dans ce
qui suit, le fruit de cette réconciliation
avec Dieu, ou de ce retour à
lui. Le cœur rentré dans l'intégrité dit : « Je suis ton serviteur ». Nous n'avons pas encore rencontré ceci. Nous
avons vu de saints
désirs, de la confiance,
une confession sincère et l'expression générale : « Tu as agi fidèlement envers ton
serviteur » (verset 65 ; cf. 49 et 76). Mais ceci est autre chose. Le fidèle
se présente directement à Dieu comme étant dans cette relation et cette position. « Je suis ton serviteur ». C'est la soumission parfaite de
quelqu'un qui a cette position,
sachant, comme cela est vrai, que Dieu l'y reconnaît. C'est beaucoup
dire. Quel fondement pour demander à Dieu l'intelligence nécessaire pour le servir ! Quelle chose
sérieuse, en effet, que des êtres tels que nous soient appelés à servir Dieu d'une manière qui lui convienne !
Sans nul doute, il y a un grand encouragement à pouvoir dire : « Je suis
ton serviteur ». Il en est ainsi dans la parabole des
talents, où la confiance en Celui
qui les avait rendus capables de le
servir était pour les serviteurs le ressort du service. Mais là tout était heureux et en règle, tandis
qu'ici, dans ce Psaume, l'âme
arrive seulement à dire : « Je suis
ton serviteur », après de
longs châtiments pour ses
errements.
[Verset 126] Le verset 126 nous montre la confiance qui s'accroît, et qui
prend le langage béni de quelqu'un qui est libre devant Dieu. La loi de Dieu est précieuse à Dieu
lui-même ; pas un iota n'en passera sans être accompli. Lorsque
le croyant a appris à regarder en dehors de lui, le mépris général de la loi
ne fait que l'enhardir auprès
de Dieu. Il est temps pour
toi d'agir : « ils ont
aboli ta loi ». Quel principe que celui-ci ! L'autorité de Dieu doit toujours être
maintenue ; en sorte que le comble du mal donne l'assurance de la délivrance. Cela
rend la loi de Dieu excessivement précieuse à l'âme.
[Verset
127] L'amour
pour la loi (ici elle est l'expression de la volonté de Dieu)
grandit avec l'agrandissement de la puissance du mal.
Nous sentons davantage combien
elle est précieuse, sûre, combien elle procède de Dieu ; et ce
qui rend l'intervention de Dieu précieuse contre la puissance du mal, rend
sa parole précieuse aussi contre le
développement de ce mal.
Ceci est éprouvé de deux
manières :
1. d'abord les commandements de Dieu sont aimés au-dessus de tout
ce que l'homme apprécie,
2. ensuite il y a décision dans notre jugement moral.
[Verset
128] Tous les
commandements de Dieu sont estimés
comme absolument droits et comme
étant l'ensemble de ce qui est
bon, et toute voie de mensonge
est haïe. La
distinction entre le bien et le mal se fait uniquement par la Parole.
129 Tes témoignages sont merveilleux ; c’est
pourquoi mon âme les observe.
130 L’entrée (1*) de tes paroles illumine,
donnant de l’intelligence aux simples.
131 J’ai ouvert ma bouche, et j’ai soupiré ; car
j’ai un ardent désir de tes commandements.
132 Tourne-toi vers moi et use de grâce envers moi,
selon ta coutume envers ceux qui aiment ton nom.
133 Affermis mes pas dans ta parole (2*), et
qu’aucune iniquité ne domine en (3*) moi.
134 Rachète-moi de l’oppression de l’homme, et je
garderai tes préceptes.
135 Fais luire ta face sur ton serviteur, et
enseigne-moi tes statuts.
136 Des ruisseaux d’eau coulent de mes yeux, parce qu’on
ne garde pas ta loi.
(1*) quelques-uns : la
déclaration. — (2*) plutôt : ce que tu as dit. — (3*) ou : sur.
[Verset 129] & [Verset 130]
L'âme en est
arrivée maintenant au point d'estimer
la valeur de la loi en
elle-même, après y
avoir obéi et en avoir
compris l'excellence. C'est de l'intelligence. « Tes témoignages sont des choses
merveilleuses, c'est pourquoi mon âme les a gardés ». Les
paroles de Dieu, entrant dans
le cœur, donnent la lumière ; elles
donnent de l'intelligence même aux simples.
[Verset 131] & [Verset 132] Ainsi, elles deviennent pour le cœur le sujet d'un sérieux désir ; l'âme est occupée de leur
excellence. Elles produisent une
soif ; elles n'ont pas encore rempli le cœur, quoiqu'elles
aient engendré le désir. Il peut y avoir intelligence,
obéissance quant à la voie
que nous suivons ici-bas, faim et soif
de justice, une appropriation
morale au besoin et à sa satisfaction ; mais ce désir
ne sera pleinement satisfait que lors
de l'accomplissement des promesses, et lorsque Dieu prendra sa place, lui qui révèle sa pensée par ses témoignages. Ainsi en
est-il de nous, quoique d'une manière plus élevée, car Christ lui-même et les choses célestes sont le but de nos désirs.
[Verset 133] & [Verset 134] Ce que le fidèle demande ici, c'est
la grâce pour diriger ses pas,
et pour le délivrer de l'oppression.
[Verset 135] On voit qu'il est au milieu du mal
et cherche la face de Dieu pour
être éclairé et
enseigné.
[Verset 136] Il éprouve une profonde tristesse, parce que la loi n'est point observée. Mais cela semble
découler plutôt du sentiment de l'excellence de la loi, que de l'amour pour les
personnes qui ont failli.
137 Tu es juste, ô Éternel ! et droit dans tes
jugements.
138 Tu as commandé la justice de tes témoignages,
et la fidélité, strictement.
139 Mon zèle m’a dévoré ; car mes oppresseurs ont
oublié tes paroles.
140 Ta parole (*) est bien affinée, et ton
serviteur l’aime.
141 Je suis petit et méprisé ; je n’ai pas oublié
tes préceptes.
142 Ta justice est une justice à toujours, et ta
loi est vérité.
143 La détresse et l’angoisse m’avaient atteint ;
tes commandements sont mes délices.
144 La justice de tes témoignages est à toujours ;
donne-moi de l’intelligence, et je vivrai.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset
137] Mais la justice de la loi de Dieu et
la clef qu'elle nous donne de ses voies, mènent à la connaissance de
ce qu'est Jéhovah qui la donna. « Tu es juste, ô Eternel ! et droit en tes jugements ». C'est
la manière dont Jéhovah agit dans un cas donné, ou la décision
morale qu'il exprime à ce sujet.
[Verset
138] Il a ordonné ses témoignages suivant
la justice et la fidélité. C'est ce qui les caractérise.
[Verset 139] Le mépris des paroles de Jéhovah avait excité le
zèle du fidèle, de manière à le consumer ; il devenait comme
un combattant sérieux en collision avec le mal dans sa puissance, comme Christ dans le temple.
[Verset 140] Mais quel que soit le mal autour de
lui, il y a un repos et une consolation pour le cœur, lorsque la parole de Dieu est connue et aimée. « Ta parole est souverainement raffinée » ; plus vous la mettez à l'épreuve,
plus elle se
montre être la pureté même ; le cœur l'aime comme son refuge et sa joie.
[Verset
141] Elle donne de la grandeur et du courage à l'âme. Il se
peut qu'on soit petit et
méprisé, cependant on
a le courage de garder les
préceptes de Dieu, en dépit de la puissance du monde ou de son mépris,
car ce sont les paroles de Dieu
- ce que Dieu est lorsqu'il juge le mal et le bien ; il est éternel.
[Verset 142] Sa justice est éternelle, sa loi, vérité.
Il n'est pas question ici de
la vérité qui vint avec la grâce par Jésus Christ. Mais en présence de toutes les choses de la terre,
qui ne sont que mensonge, la loi
est la vérité, la vraie religion, la pensée de Dieu sur toute chose, en contraste avec les pensées de l'homme et tout ce qu'il prétend être. Et Dieu établira
à jamais son jugement révélé
dans la loi (Cf. Esaïe 42 v.3). La loi n'est pas la révélation absolue de Dieu,
tel qu'il est ; nous
avons cette révélation en Christ. Mais elle est la révélation du jugement de Dieu quant à l'homme, quant au bien et au mal ; ce jugement sera
établi à toujours. Le jugement exécuté sera ratifié. Ceux qui ont péché
contre la loi seront jugés par la loi ; exactement
comme ceux qui auront entendu la
parole de Christ, seront jugés par elle.
[Verset 143] La puissance du mal jettera la tribulation sur le résidu ; mais il aura pour consolation les commandements qui
seront pour lui les
délices de l'homme intérieur.
Il en est de même pour nous dans toutes les affections, au mauvais jour, et
cela d'une manière plus élevée.
[Verset
144] Maintenant il en arrive au point que
nous avons déjà touché : « Tes
témoignages sont éternellement justes ». Ils viennent de Dieu, ils
sont sa volonté et sa pensée à l'égard de
l'homme ; et celles-ci
seront établies à jamais. Ce que le croyant
doit rechercher, c'est de
l'intelligence. Alors il
vivra, guidé dans
le chemin où l'on trouve la vie,
où on la trouve, alors même que les méchants sont retranchés ; et jamais ici-bas autant
qu'alors. Ceci est vrai du gouvernement de Dieu envers nous et même de Christ : « Comme j'ai gardé les commandements
de mon Père et je demeure dans son amour » (Jean 15 v.10).
Quant à la vie, elle était en lui, mais nous l'avons par
lui, ainsi que tous
ceux qui vivent ; mais cela ne fut mis en lumière que par l'évangile. Ce qui était présenté alors comme le
chemin gouvernemental de la vie et le sera littéralement aussi à la fin,
est le chemin gouvernemental de
bénédiction pour nous ici-bas.
145 J’ai crié de tout mon cœur ; réponds-moi,
Éternel ! j’observerai tes statuts.
146 Je t’invoque : sauve-moi ! et je garderai tes
témoignages.
147 J’ai devancé le crépuscule, et j’ai crié ; je
me suis attendu à ta parole.
148 Mes yeux ont devancé les veilles de la nuit
pour méditer ta parole (*).
149 Écoute ma voix, selon ta bonté, ô Éternel !
Fais-moi vivre selon ton ordonnance.
150 Ceux qui poursuivent la méchanceté se sont
approchés de moi ; ils s’éloignent de ta loi.
151 Éternel ! tu es proche ; et tous tes
commandements sont vérité.
152 Dès longtemps j’ai connu, d’après tes
témoignages, que tu les as fondés pour toujours.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset 145] Ici l'âme exprime à Dieu le sentiment de sa dépendance.
Ceci est un point important. Nous sommes dépendants, nous savons
que nous le sommes, mais nous
restons ainsi sans chercher du secours. Cela montre
véritablement un manque
d'intérêt à ce pour
quoi nous sommes dépendants, et un manque de confiance en l'amour fidèle de Dieu. S'il en
était autrement, nous
crierions à Lui. « Si tu connaissais le
don de Dieu et celui qui te dit : Donne-moi à boire, tu
lui eusses demandé, et il t'eût donné » (Jean 4 v.10). Ici, il crie de tout son cœur
et déclare sa ferme intention
d'obéir aux statuts
de Jéhovah.
[Verset 146] Ensuite il cherche la délivrance, afin que, par son moyen, il
puisse sans empêchement
et d'un cœur bien disposé, garder ses ordonnances.
[Verset
147] Il y avait du zèle dans ce cri, car le cœur dirigé par la
Parole avait confiance en
elle, - cependant le zèle ne s'applique pas seulement à la délivrance, …
[Verset
148] … mais aussi au désir de méditer la parole même de Jéhovah. Certainement
la délivrance était recherchée, mais
la Parole
elle-même était aimée. Tout cela se lie
nécessairement dans l'âme. La
délivrance, c'est d'être
avec Dieu à l'abri de ceux
qui transgressent sa loi, des oppresseurs rebelles. La méditation de la loi (c'est aussi être avec Dieu), et la parole qui nous donne espérance,
ce sont les témoignages dont
nous faisons nos délices.
[Verset 149] De plus, le fidèle s'attendait à ce
que Jéhovah le fit revivre
selon sa miséricorde, — il en est ainsi pour nous dans la
détresse, — mais avec
le désir que l'œuvre de la
puissance fût accomplie en lui ; il s'attendait à recevoir la vie selon la
pensée de Dieu (c'est-à-dire avec une
nature et des désirs conformes à la pensée de Dieu. Le
fidèle ne parle point comme étant mort, mais il parle d'une vivification morale). Nous savons qu'il nous faut une vie nouvelle.
[Verset 150] Le sentiment de la puissance actuelle
du mal pesait sur l'âme du fidèle.
[Verset 151] Jéhovah seul était
le refuge où il pût se retirer. Ceci est
très beau, la seule vraie ressource
qui repose sur un principe parfait. « J'ai attendu patiemment l'Eternel » (Psaumes 40 v.1). C'est une soumission parfaite à
sa volonté ; aucune délivrance
n'est recherchée avant que sa volonté ne la donne ; mais la foi savait que Jéhovah était près, et que
le chemin était uni.
[Verset
152] Tous ses
commandements étaient le
seul chemin véritable de sécurité, le seul chemin selon Dieu. Les témoignages de Jéhovah étaient fondés pour
toujours ; ils ne
pouvaient changer et seront justifiés.
Seulement, il faut que Dieu intervienne, et telle
est ici la demande et le cri de l'âme. Ces versets
sont un appel à être délivré. Pour être véritable et venir de Dieu, cette
délivrance doit être selon
sa Parole, elle doit confirmer
à jamais la vérité
de cette Parole dans ses témoignages moraux et comme fondement de l'espérance.
153 Vois mon affliction, et délivre-moi ! Car je
n’ai pas oublié ta loi.
154 Prends en main ma cause, et rachète-moi !
Fais-moi vivre selon ta parole (*).
155 Le salut est loin des méchants, car ils ne
recherchent pas tes statuts.
156 Tes compassions sont en grand nombre, ô Éternel !
— fais-moi vivre selon tes ordonnances.
157 Mes persécuteurs et mes oppresseurs sont en
grand nombre ; je n’ai point dévié de tes témoignages.
158 J’ai vu les perfides, et j’en ai eu horreur,
parce qu’ils ne gardaient pas ta parole (*).
159 Considère que j’ai aimé tes préceptes ; Éternel
! fais-moi vivre selon ta bonté.
160 La somme de ta parole est [la] vérité, et toute
ordonnance de ta justice est pour toujours.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset
153] & [Verset 154] L'âme de celui qui ouvre son cœur à Dieu est maintenant beaucoup plus en présence
de ses persécuteurs et de ses ennemis, de la délivrance de
Dieu et du besoin de son secours, qu'elle ne l'était au commencement. Là, en effet, le
cœur avait plus en vue ce que la
loi était pour lui. Il en est
toujours ainsi. Christ a commencé avec la parole de
bénédiction ; à la fin il est en présence des ennemis
et demande la délivrance. Paul commence aussi par présenter la bénédiction, puis à
la fin de sa carrière il souffre la persécution et l'abandon. Il en est
toujours ainsi lorsqu'on persévère
dans le bien, parce que le
témoignage de Dieu sous toutes ses faces et la fidélité attirent
l'opposition, et que la
place de la Parole dans le monde (non dans nos propres cœurs) se
fait sentir plus distinctement. Malgré
cela le cœur ne ressent aucune incertitude.
[Verset
155] On a besoin de salut, c'est-à-dire de délivrance actuelle, mais cette délivrance est loin des méchants. Quand il
y a droiture de cœur et de marche, l'affliction est
une raison pour supplier Dieu.
[Verset
156] Avec la délivrance, l'âme demande aussi d'être vivifiée ; elle
recherche la puissance
pratique d'une vie
selon la Parole et les jugements révélés de Dieu. On
recherche la justice
en liberté et en puissance, lorsqu'elle est aimée dans le cœur.
[Verset
157] ; [Verset 158] & [Verset 159] On recherche la sécurité extérieure dans la Parole, mais aussi la puissance intérieure, tout en
pensant aux tendres miséricordes de Jéhovah ; on cherche encore à être vivifié selon les jugements
de Dieu. Le sentiment de
la bonté de Dieu nous porte toujours à désirer sa volonté. Lorsque
nous pensons avec délices à la pureté et à la bénédiction de la Parole, nous
pensons à Sa bonté comme au moyen de nous vivifier. Sa Parole est si
précieuse ! nous regardons à la grâce pour nous former complètement d'après elle.
[Verset 160] La vérité et la
perpétuité caractérisent cette Parole.
161 Des princes m’ont persécuté sans cause ; mais
mon cœur a eu peur de ta parole.
162 J’ai de la joie en ta parole (*), comme
un [homme] qui trouve un grand butin.
163 Je hais, et j’ai en horreur le mensonge ;
j’aime ta loi.
164 Sept fois le jour je te loue, à cause des
ordonnances de ta justice.
165 Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi ;
et pour eux il n’y a pas de chute.
166 J’ai espéré en ton salut, ô Éternel ! et j’ai
pratiqué tes commandements.
167 Mon âme a gardé tes témoignages, et je les aime
beaucoup.
168 J’ai gardé tes préceptes et tes témoignages ;
car toutes mes voies sont devant toi.
(*) plutôt : ce que tu
as dit.
[Verset
161] Dans cette partie du Psaume, l'âme va
un peu plus loin. Le cœur est dans la crainte en présence de la
parole de Dieu ; c'est un sentiment selon Lui. Elle se présente avec l'autorité de Dieu ; …
[Verset 162] … et néanmoins il se réjouit en elle, comme un homme qui aurait trouvé un
grand butin.
La connexion de ces deux choses caractérise la pleine compréhension de la Parole.
Elle est de Dieu, — chose
solennelle, — l'âme tremble,
est-il dit, à sa Parole (Esaïe 66 v.2 & 5). Elle vient à nous avec une
autorité divine, absolue ; mais comme
elle est la Parole de Dieu et
que nous avons une nouvelle nature, et sommes enseignés de Dieu, nous
nous réjouissons d'une
manière indicible en ce qui
est de lui, en ce qui le
révèle. La loi est reçue comme
la vérité elle-même,
c'est-à-dire comme seule mesure
de ce qui est bien, et cette mesure s'applique
indifféremment à tout, soit au bien, soit au mal.
[Verset 163] Le fidèle hait et il aime ; il hait le mensonge, il aime la loi ; il
n'aime pas seulement ce qui est juste,
mais ce qui en est
l'expression selon l'autorité
de Dieu.
[Verset
164] Tout ceci engendre la louange, parce que le cœur s'élève jusqu'à la source de toutes ces choses.
[Verset
165] Non seulement nous possédons ce qui est bon, mais nous l'avons de Dieu. L'âme le loue selon ses relations avec
lui. Ce sont les voies de Jéhovah avec son peuple. Mais la volonté exprimée de Dieu possède
encore un autre pouvoir, lorsqu'elle
est reçue réellement ; le cœur
est en paix. Il connaît une communication parfaite de Dieu dont il est satisfait, et, s'il se confie en Dieu, les circonstances ne
peuvent le faire broncher, parce qu'il
possède la pensée de Dieu
qu'aucune circonstance ne peut
affecter.
[Verset 166] & [Verset 167]
Rien ne peut donc le renverser. Je possède ce qui est parfait, de la part de Dieu, j'en connais la perfection, et j'en jouis avec une nature nouvelle. Tout cela ne peut être ébranlé par rien
d'extérieur.
[Verset 168] Outre l'obéissance, nous trouvons ici un autre élément d'une marche selon Dieu.
« Toutes mes voies
sont devant toi ». Cela mène naturellement à l'obéissance, mais le cœur et la conscience sont entièrement
devant Dieu. C'est un principe
des plus importants.
Paul dit : « Nous
sommes manifestés à Dieu » seulement il va plus loin. Il regardait au jugement final et complet des hommes,
et en vue de cela il
connaissait la justice de Dieu. Ce n'étaient pas
seulement ses voies devant Dieu, quant à son gouvernement terrestre.
Il était manifesté lui-même, comme les hommes le seraient, devant
le tribunal de Christ, —qui jugera
parfaitement comme Fils de l'homme, manifestant le cœur tout entier avec ses
pensées les plus secrètes.
169 Que mon cri parvienne devant toi, ô Éternel !
Rends-moi intelligent, selon ta parole !
170 Que ma supplication vienne devant toi ;
délivre-moi selon ta parole !
171 Mes lèvres publieront [ta] louange, quand tu
m’auras enseigné tes statuts.
172 Ma langue parlera haut de ta parole (1*) ; car
tous tes commandements sont justice.
173
Ta main me sera pour secours, car j’ai choisi tes préceptes.
174
J’ai ardemment désiré ton salut, ô Éternel ! et ta loi est mes délices.
175
Que mon âme vive, et elle te louera ; et fais que tes ordonnances (2*) me
soient en aide !
176
J’ai erré comme une brebis qui périt : cherche ton serviteur, car je n’ai pas
oublié tes commandements.
(1*) plutôt : ce que
tu as dit. — (2*) jugements ; le mot hébreu a les deux sens.
[Verset
169]
& [Verset
170] Lorsque les hommes se sont égarés, les cris et les supplications viennent
en premier lieu, la louange
et le témoignage ensuite. Cependant
le cri et la supplication sont selon Dieu, lors même qu'ils sont produits par le besoin. Le
croyant cherche la sagesse,
l'intelligence, non pas précisément celle de la Parole elle-même, mais celle qui est selon cette Parole. C'est là cette sagesse en discernement que
possèdent ceux qui sont instruits
dans la parole de Dieu. Ils pénètrent
clairement ce qui est devant eux. Sans doute c'est la pensée
de Dieu et sa volonté
qu'ils discernent, mais ils les discernent dans les
circonstances. Ils ne marchent pas comme des fous, mais comme des sages. La Parole a formé leur jugement.
Ensuite l'âme désire être exaucée et délivrée.
[Verset 171] & [Verset 172] Cependant la volonté
révélée de Dieu reste toujours ses délices. Elle
louera Dieu lorsqu'il
le lui aura réellement enseigné.
La reconnaissance vient en premier lieu, puisque
notre part est toujours de recevoir d'abord de Dieu, ensuite nous avons la liberté d'en parler à d'autres.
Ce principe
est important.
Aucun témoignage, aucune
prédication, aucun enseignement, même lorsque le sujet en est
parfaitement légitime, n'est véritablement
un bon enseignement lorsque
l'âme n'a pas été d'abord nourrie pour elle-même. Il nous faut boire nous-mêmes, afin que des
sources d'eau vive puissent découler de nous. Toute autre
chose en effet dessèche l'âme. « Afin que tes progrès soient
évidents parmi tous » dit l'apôtre. L'enseignement
n'est frais, bon,
puissant, que quand il a été d'abord la part de l'âme avec Dieu.
[Verset 173] L'aide de la main de Dieu , …
[Verset
174] … le
souhait de Son salut, n'est pas uniquement le désir d'être délivré.
Si l'on ne
cherche que cela, c'est chercher la délivrance par un chemin de traverse et non pas dans le chemin de Dieu. Mais lorsque le cœur vit dans les préceptes
de Dieu, il ne recherche que la délivrance de Dieu.
Tel fut le
Christ
: « J'ai attendu patiemment l'Eternel. » C'était la soumission à la volonté de
Dieu. Dieu ne
pouvait intervenir avant
que sa volonté fût
accomplie, de manière à ce que sa gloire fût établie dans son intervention — avant que
ses conseils fussent accomplis et que le jugement parfait fût produit
par son intervention. L'âme avait appris au
moyen de la souffrance à désirer
la seule délivrance
selon Dieu. Là était
la perfection de Christ.
Sous ce rapport, tel doit être aussi notre sentier
dans l'intégrité de notre soumission.
[Verset 175] Alors l'âme loue Dieu, Dieu lui-même dans ses voies, et ses arrêts lui sont en aide. C'est un principe de grande
bénédiction et d'une grande perfection.
[Verset 176] Cependant, bien
qu'il ait été amené jusque-là, ou plus exactement parce qu'il en est venu là,
le peuple (et à l'occasion nous aussi) reconnaît qu'il a été
« égaré comme la
brebis perdue » car dans tout ce Psaume la condition du peuple est qu'ils avaient été égarés, mais qu'enfin la loi est écrite dans leurs cœurs, au moins en tant que désir. Le résidu humble et repentant (et nous, je le répète, lorsque nous
nous sommes éloignés de Dieu) désire
que Dieu les
recherche, car ils
sont droits de cœur, attentifs
à ses commandements.
Telle est la clef de tout ce Psaume :
Israël s'était égaré, mais il a dans le
cœur le désir et l'amour de la loi de Dieu ; sa condition et
ses circonstances ne sont pas encore rétablies par la délivrance de Jéhovah, mais son cœur est rétabli, en
sorte que Dieu peut intervenir,
sa Parole et sa délivrance étant leur désir, et cette Parole étant le fondement de
leur espérance.
Dans le relèvement de toute âme,
nous voyons un procédé analogue, spécialement lorsque cette âme est sous le
châtiment. On ne cherche pas
la consolation sans relèvement, lorsqu'on est droit de cœur. Seulement, si nous connaissons le Seigneur,
nous nous tenons
en lui, comme étant notre
justice.
Israël ne pouvait pas parler de cela comme d'une chose établie, comme d'une position connue ; il ne s'attendait à posséder ce privilège,
que lorsqu'il aurait obtenu la délivrance ; la prophétie avait annoncé que
Jéhovah serait leur justice. Quelque vrai et miséricordieux que
cela soit pour eux, notre
place est infiniment plus élevée.
~ ~ ~
Je termine ici
ces notes courantes sur le Psaume 119, et je sens vivement combien elles sont
restées au-dessous du sujet.
Mais je sens
aussi chaque jour davantage que, quoique cela soit vrai et puisse
s'appliquer au gouvernement de nos cœurs,
nous nous trouvons ici fort loin
du terrain chrétien. Rien ne rend la chose plus sensible
que les Psaumes. Ni le
Père, ni la justice
divine n'y sont connus, ni cette classe entière de sentiments
précieux et saints qui en découlent pour nous. Puissions-nous nous souvenir que nous
sommes des chrétiens !