Le service
Cette suite de messages est tirée d’une méditation du frère Henri Rossier, serviteur du Seigneur, parue dans le Messager Evangélique de 1888, et intitulée :
« Simon
Pierre »
Accès aux différents chapitres:
Chapitre 1 - «Je suis un homme pécheur »
Chapitre 2 - Pierre marchant sur les eaux
Chapitre 3 - La connaissance personnelle de Christ
Chapitre 5 - Le contempler dans la gloire
Chapitre 6 - La maison du Père
Chapitre 7 - La relation avec le Fils
Chapitre 8 - Sacrificature et communion
Chapitre 9 - Pierre entre en tentation
Après ces choses, Jésus
se manifesta encore aux disciples près de la mer de Tibérias ; et il se
manifesta ainsi : Simon Pierre, et Thomas, appelé Didyme, et Nathanaël de Cana
de Galilée, et les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples étaient
ensemble. Simon Pierre leur dit : Je m’en vais pêcher. Ils lui disent : Nous
allons aussi avec toi. Ils sortirent, et montèrent dans la nacelle : et cette
nuit-là ils ne prirent rien. Et le matin venant déjà, Jésus se tint sur le
rivage ; les disciples toutefois ne savaient pas que ce fût Jésus. Jésus donc
leur dit : Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? Ils lui répondirent :
Non. Et il leur dit : Jetez le filet au côté droit de la nacelle, et vous
trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le tirer, à cause de
la multitude des poissons. Ce disciple donc que Jésus aimait, dit à Pierre :
C’est le Seigneur. Simon Pierre donc, ayant entendu que c’était le Seigneur,
ceignit sa robe de dessus, car il était nu, et se jeta dans la mer. Et les
autres disciples vinrent dans la petite nacelle (car ils n’étaient pas loin de
terre, mais à environ deux cents coudées), traînant le filet de poissons. Quand
ils furent donc descendus à terre, ils voient là de la braise, et du poisson
mis dessus, et du pain. Jésus leur dit : Apportez quelques-uns des poissons que
vous venez de prendre. Simon Pierre monta, et tira le filet à terre, plein de
cent cinquante-trois gros poissons ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet
n’avait pas été déchiré. Jésus leur dit : Venez, dînez. Et aucun des disciples
n’osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c’était le Seigneur. Jésus vient
et prend le pain, et le leur donne, et de même le poisson. Ce fut là la
troisième fois déjà que Jésus fut manifesté aux disciples, après qu’il fut
ressuscité d’entre les morts. (Jean 21 v.1-14)
Nous trouvons dans ce passage quelques
enseignements au sujet du service
et de la nourriture des serviteurs du Seigneur.
Examinons-le avec quelques détails.
1) Le Service
Après toutes les expériences qu'il a faites, Simon
Pierre semble désormais qualifié
pour le service. Suivi de six autres disciples, il s'en va pêcher sur la
mer de Tibérias. Cette
entreprise est caractérisée par le fait que Pierre se met à l'oeuvre
de sa propre initiative pour obtenir les résultats de son travail. Ces résultats sont
nuls, et la nuit s'écoule sans que l'apôtre
et ses compagnons voient leur activité couronnée de succès. Pierre employait les
mêmes procédés que ceux dont il avait usé dans la scène qui précéda sa conversion.
Que de fois, lorsque Dieu nous confie une
activité pour son service, nous avons la manière d'agir et les
décisions de l'homme selon la
chair, et notre travail reste stérile. Il est important de
comprendre que dans le ministère tout,
absolument tout, doit être de Dieu et rien de l'homme.
Quand Jésus se tient sur le rivage, la scène change
aussitôt ; l'aurore d'un jour de bénédiction
paraît avec sa
présence. C'est sa présence qu'il faut avant tout. Tant
qu'ils avaient travaillé, lui absent, loin
de son regard, leur travail avait été stérile. Cette
scène a lieu au point du jour. Il y a un moment spécial,
déterminé de Dieu pour le service, et les disciples, qui
ignoraient ce moment, avaient perdu leur temps toute la nuit. Ils trouvent du poisson au côté droit de la nacelle, dans
un endroit spécial,
connu
de Jésus seul, et Pierre doit s'en remettre
à cette connaissance pour voir son activité couronnée de succès. Les disciples jettent le filet à sa parole :
ils ne peuvent dépendre que d'elle. Ils capturent cent cinquante-trois gros poissons : leur pêche,
à cette place désignée par le
Seigneur, est close avec un
nombre déterminé que le
Seigneur seul pouvait connaître. Dès ce moment, ils ont autre chose à faire : ils apportent le résultat de leur
travail à Jésus (verset 10). Ils ne pêchent pas
pour eux, ni pour les autres,
mais pour
le Seigneur seul.
Ah ! que nos
cœurs, chers serviteurs de Christ, apprennent
tous cette leçon. Quand, où, avec qui,
par qui et pour qui
travaillons-nous ?
Notre vie est-elle une longue nuit d'activité humaine dirigée par la volonté
de l'homme, ou est-elle comme
une aurore illuminée de la présence du Seigneur, et dans laquelle nous voyons nos
filets se remplir, parce que nous travaillons sous sa
dépendance ?
2) La Nourriture
Voici maintenant la nourriture : le Seigneur se tient sur le rivage et dit : « Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? » « Non », répondent-ils. Ils pensent, sans doute, que cet étranger qu'ils n'ont pas encore reconnu, a besoin de nourriture. Mais la question du Seigneur les force à l'aveu que tout leur travail n'a pu jusqu'ici donner quelque chose à Christ. Alors viennent ces mots « Jetez le filet ». C'est comme s'il leur disait Si vous voulez me donner quelque chose, il faut que vous l'ayez reçu de moi. Dès lors, Jean ne peut plus le méconnaître, lui que Jésus aimait, car le Seigneur était pour lui celui qui donne et auquel on ne donne pas.
Mais un autre point ressort ici : les disciples, eux-mêmes, n'avaient rien à manger. Le travail même celui fait pour le Seigneur ne nourrit pas, il donne faim. Même un travail productif, une pêche miraculeuse, laissait les disciples aux prises avec la faim.
Que d'âmes, en
nos jours d'activité, restent
spirituellement sèches, malgré leur travail, parce qu'elles se
font illusion sur les
bénéfices que cette activité leur
apporte pour leur vie spirituelle.
Ce n'est pas sur la mer, au milieu de l'effort et de l'agitation qui les entoure, c'est sur le rivage, dans le calme,
que les disciples
entendent cette parole du Seigneur : « Venez, dînez ». Remarquez
le bien : Ce repas n'est pas
apprêté avec les poissons
qu'ils
ont tirés de leur filet. Il a été préparé par
le
Seigneur lui-même qui le leur distribue. Ils se nourrissent du résultat du travail de
Christ, de ce que lui
a fait tout seul pour eux.
Qu'il en soit
ainsi pour nous, bien-aimés. Après
avoir apporté au Seigneur le fruit du service pour qu'il en fasse ce qu'il
juge bon, sachons
nous asseoir au repas auquel il nous convie, nous nourrir de lui dans la
retraite du rivage. Revenons toujours, non seulement pour les autres, mais avant tout pour
nous-mêmes, à la sainte Parole qui révèle Christ.
Après avoir pris son repas, Pierre fut introduit dans un meilleur service où il fut capable de distribuer la nourriture aux agneaux et aux brebis du
Seigneur.
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