La Croix, ou Le péché qui abonde et la grâce qui surabonde (Luc 23: 32-43)

De la méditation « Paroles de foi et de bonne doctrine »

de J.N. Darby -  ME 1904 page 298  -  ME 1905 page 118  -  ME 1906 page 17

La méditation est publiée paragraphe par paragraphe.

Contenu de l’ensemble de la méditation :

1.           «Donne-moi à boire» (Jean 4: 10)

2.           «Qui nous fera voir du bien» (Psaumes 4: 6) «Viens et vois» (Jean 1: 47)

3.           «M'aimes-tu?» (Jean 21: 12-19)

4.           Le fils prodigue (Luc 15: 11-24)

5.           Comme une greffe sur un arbre sauvage   

6.           Les Ecritures (2 Timothée 3: 14-17)

7.           Immortalité, vie éternelle et résurrection

8.           La divinité de Jésus Christ

9.           «La foi sans les oeuvres est morte» (Jacques 2 : 26)

10.       «Un arbre mauvais» (Matthieu 7: 18)

11.       Le commandement de l'Eternel à Josué (Josué 1: 1-9)

12.       Le grand trône blanc (Apocalypse 20: 11-15)

13.       Une vie d'activité dans l'obscurité

14.       L'Assemblée qui est son corps (Ephésiens 1: 22, 23)

15.       La valeur de la mort de Christ

16.       La Croix, ou Le péché qui abonde et la grâce qui surabonde (Luc 23: 32-43)

17.       « En mémoire de Moi» (1 Corinthiens 11: 23-26)

18.       «Nous avons toujours confiance» (2 Corinthiens 5: 1-8; 1 Jean 3: 2)

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La Croix, ou Le péché qui abonde et la grâce qui surabonde (Luc 23: 32-43)

Luc 23 v.32-43 :

« Et deux autres aussi, qui étaient des malfaiteurs, furent menés avec lui, pour être mis à mort.

Et quand ils furent venus au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs, l’un à la droite, l’autre à la gauche. Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Et ayant fait le partage de ses vêtements, ils tirèrent au sort. Et le peuple se tenait là, regardant ; et les gouverneurs aussi se raillaient de lui avec eux, disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, si lui est le Christ, l’élu de Dieu. Et les soldats aussi se moquaient de lui, s’approchant, et lui présentant du vinaigre, et disant : Si toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. Et il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau en lettres grecques, romaines, et hébraïques : Celui-ci est le roi des Juifs.

Et l’un des malfaiteurs qui étaient pendus l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. Mais l’autre, répondant, le reprit, disant : Et tu ne crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement ? Et pour nous, nous y sommes justement ; car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises : mais celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire. Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume. Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »

Les principaux chefs des Juifs, aussi complètement aveuglés que le peuple, raillaient Jésus disant qu'il était incapable de se délivrer lui-même de la croix. Ils ne savaient pas que cela était impossible, s'il était un Sauveur, que tout leur était ôté et que Dieu établissait un autre ordre de choses fondé sur l'expiation, dans la puissance d'une vie éternelle par la résurrection. Terrible aveuglement dont les pauvres soldats n'étaient que les imitateurs, selon la méchanceté de la nature humaine ! Mais le jugement d'Israël se trouvait dans leur bouche, et (de la part de Dieu) sur la croix. C'était le Roi des Juifs qui était pendu là, et dans quel abaissement, puisqu'un brigand pendu à son côté pouvait l'injurier, — mais il était à la place l'amour l'avait amené pour le salut éternel et actuel des âmes. Cela se manifestait au moment même. Aux insultes qui Lui reprochaient de ne pas se délivrer lui-même de la croix, il répondait par le sort du brigand converti qui le rejoignit le même jour dans le paradis.

Le Roi des Juifs, de leur propre aveu, n'était pas délivréil était crucifié. Quelle fin pour les espérances de ce peuple ! Mais en même temps un grossier pécheur, converti par grâce sur le gibet même, va droit au paradis. Une âme est sauvée pour l'éternité. Ce n'est pas le royaume, mais une âmehors du corpsdans le bonheur avec Christ. Remarquez ici comment la présentation de Christ fait ressortir la méchanceté du coeur de l'homme. Aucun brigand ne se moquerait d'un autre brigand sur le gibet ou ne lui adresserait de reproches ; la chose a lieu du moment que Christ est là !

La condition du brigand converti et la réponse de Christ

Mais je voudrais dire quelques mots sur la condition du brigand converti et sur la réponse de Christ. Nous voyons ici toutes les marques de la conversion et de la plus remarquable foi. La crainte de Dieu, commencement de la sagesse, est là ; la conscience est droite et forte. Le brigand dit à son compagnon : « Et pour nous, nous y sommes justement »; c'est la connaissance de la perfection de Christ comme homme; il le reconnaît comme le Seigneur, alors que ses propres disciples l'avaient abandonné et renié, et qu'il n'y avait aucun signe de sa gloire ou de la dignité de sa personne. L'homme ne le considérait que comme l'un de ses semblables. Son royaume n'était pour tous qu'un objet de mépris. Mais le pauvre brigand est enseigné de Dieu, et pour lui tout est clair. Il est aussi sûr que Christ aura le royaume que s'il régnait dans la gloire à ce moment-là. Tout son désir est que Christ se souvienne de lui alors. Et quelle confiance en Christ il montre par la connaissance qu'il avait de Lui, malgré sa culpabilité reconnue ! Cela montre comment Christ remplissait son coeur, comment sa confiance dans la grâce éclatante de Christ excluait la honte humaine, car qui aimerait qu'on se souvînt de lui dans l'opprobre d'un gibet ! L'enseignement divin apparaît ici d'une manière particulière. Ne savons-nous pas, par l'enseignement divin, que Christ était sans péché, et que, pour être assuré de son royaume, il fallait une foi qui fût au-dessus de toutes les circonstances? Ce malfaiteur est la seule consolation de Jésus sur la croix, et le fait penser (en répondant à sa foi) au paradis qui l'attendait, quand il aurait achevé l'oeuvre que son Père lui avait donnée à faire. Remarquez l'état de sanctification où se trouvait ce pauvre homme par la foi. Dans toute l'agonie de la croix, tout en croyant que Jésus était le Seigneur, il ne cherche aucun soulagement de sa part, mais il lui demande de se souvenir de lui dans son royaume. Il n'a qu'une pensée : avoir sa part avec Jésus. Il croit que le Seigneur reviendra ; il croit au royaume, tandis que le Roi est rejeté et crucifié, et que, pour l'homme, il n'y avait plus d'espérance. Mais la réponse de Jésus va plus loin, et ajoute ce qui introduit, non le royaume, mais la vie éternelle, le bonheur de l'âme. Le brigand avait demandé à Jésus de se souvenir de lui quand il viendrait dans son royaume. Le Seigneur répond qu'il n'attendrait pas le jour de la gloire manifestée qui serait visible pour le monde, mais « qu'aujourd'hui même, il serait avec Lui dans le paradis ». Précieux témoignage et grâce parfaite ! Jésus, crucifié était plus que Roiil était Sauveur. Le pauvre malfaiteur en était un témoignage, en même temps qu'il était la joie et la consolation du coeur du Seigneurles prémices de l'amour qui les avait mis côte à côte ; et là, si le pauvre brigand portait le fruit de ses péchés de la part de l'homme, le Seigneur de gloire à son côté en portait le fruit de la part de Dieu, placé sous la même condamnation, comme s'il eût été lui-même un malfaiteur.

Par le moyen d'une oeuvre inconnue à l'homme et connue seulement à la foi les péchés du compagnon de Christ étaient pour toujours ôtés, ils n'existaient plus, leur souvenir n'était que celui de la grâce qui les avait enlevés, et qui en avait purifié son âme à jamais, le rendant à ce moment-là aussi capable d'entrer dans le paradis que Christ lui-même, et d'y être son compagnon.

 

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