Un seul corps et un seul Esprit

De la méditation « Le don du Saint Esprit »

de Brockhaus R. -  ME 1908 page 17  -  ME 1909 page 16

 

Contenu de l’ensemble de la méditation :

0.  Préface

1.  La personne du Saint Esprit

2.  Le baptême du Saint Esprit et de feu 

3.  L'autre Consolateur

4.  La venue de l'autre Consolateur

5.  Des différents modes de communication du Saint Esprit

6.  Le Saint Esprit, comme sceau et gage

7.  Le temple du Saint Esprit

8.  Un seul corps et un seul Esprit

9.  Le Saint Esprit dans le livre de l'Apocalypse

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Un seul corps et un seul Esprit

«Car aussi nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres; et nous avons tous été abreuvés pour l'unité d'un seul Esprit» (1 Corinthiens 12: 13).

Dans les paragraphes précédents, nous avons déjà fait allusion, en passant, à la relation intime dans laquelle les croyants individuellement et collectivement sont avec Christ comme leur tête glorifiée. Cela a besoin néanmoins d'être considéré de plus près.

Les croyants forment le corps de Christ, et chacun individuellement est un membre de ce corps. «Car, comme dans un seul corps nous avons plusieurs membres, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps en Christ, et chacun individuellement membres l'un de l'autre» (Romains 12: 4, 5). C'est un langage simple, compréhensible. Nous, les plusieurs, sommes un seul corps en Christ. Comme l'habitation de Dieu par l'Esprit, comme le Temple saint dans le Seigneur, l'Eglise a naturellement sa place sur la terre; mais si on la considère comme corps, sa relation avec Christ, comme sa tête, en haut, passe davantage au premier plan. Il y a d'autres différences entre les deux relations, mais celle-ci est spécialement importante. Or les deux, l'une comme l'autre, sont fondées sur l'oeuvre accomplie de la rédemption, et ne peuvent se concevoir sans la présence personnelle du Saint Esprit.

«Vous serez baptisés de l'Esprit Saint sous peu de jours», avait dit le Seigneur aux disciples réunis autour de lui peu avant son ascension, et il avait exprimé ainsi l'une des plus puissantes opérations de l'Esprit en rapport avec sa position comme Fils de l'homme glorifié à la droite de Dieu. Bien que l'intelligence des disciples ne fût pas alors bien éclairée quant à cette vérité, ils avaient néanmoins été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps, dans lequel toutes les distinctions de peuples et de positions sont mises de côté pour toujours; il n'y a plus là ni Juifs, ni Grecs, ni esclaves, ni hommes libres; tous sont un en Christ et tous sont abreuvés d'un seul Esprit. J'ai à peine besoin d'insister sur le fait que c'est de nouveau là une vérité du Nouveau Testament seul; le lecteur sait bien aussi que la révélation n'en a été confiée par Dieu qu'à un seul apôtre. Ce n'est pas que les autres apôtres et prophètes du Nouveau Testament ne l'eussent pas connue, mais elle n'a été communiquée par révélation spéciale qu'au seul apôtre Paul, afin que, comme un instrument préparé pour cela, il la transmit aux croyants sous la direction du Saint Esprit.

Déjà sur le chemin de Damas, ce vase d'élection reçut comme en germe cette merveilleuse vérité jusqu'alors tout à fait inconnue. «Je suis Jésus que tu persécutes», lui fut-il répondu du sein de la gloire débordante qui rayonnait du ciel autour de lui. Jésus de Nazareth, le crucifié, homme ressuscité par la grandeur infinie de la puissance de Dieu, était dans la gloire céleste, et cet homme était le Seigneur lui-même! Oui, le Seigneur se faisait un avec ces gens que lui, Saul, haïssait avec tant d'amertume et qu'il persécutait: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?» Quelle découverte! Elle fut le point de départ et la base du service du grand apôtre. Pierre avait déjà témoigné (Actes des Apôtres 2: 36) que ce Jésus rejeté par Israël et cloué à la croix, Dieu l'avait élevé à sa droite et fait Seigneur et Christ, mais le témoignage de Paul, allait d'emblée bien au delà; Pierre et les onze rendaient témoignage, parce que, dès le commencement, ils avaient été avec Jésus (Jean 15: 27), mais Paul n'avait pas connu «Christ selon la chair». Le Seigneur glorifié lui apparut et l'établit à son service, et par l'énergie puissante et sous la direction immédiate du Saint Esprit, il fut mis à part pour l'oeuvre à laquelle Dieu l'avait appelé (Actes des Apôtres 13: 2). Son Evangile était l'Evangile de la gloire» (2 Corinthiens 4: 4); son point de départ, le Seigneur de gloire, le fils de Dieu, et cela dans sa relation avec son corps ici-bas. Il était le porteur du témoignage au seul corps, qui, composé de Juifs et de gentils, est uni avec le Christ élevé à la droite de Dieu. Ces deux grandes vérités: Christ, le Fils de Dieu, et Christ, la tête céleste de son corps, caractérisaient donc dès le commencement le service de notre apôtre. Ce n'est sans doute que graduellement qu'il a été introduit dans toute la plénitude de ces vérités jusqu'alors cachées en Dieu; mais dès la première heure il commença à comprendre ce grand mystère que le Fils de Dieu, l'homme glorifié dans le ciel, et ses disciples méprisés et cruellement persécutés ici-bas, étaient un.

La formation du corps, de l'Assemblée, par le Saint Esprit, est la réponse à l'exaltation et à la glorification de l'homme à la droite de Dieu. Tandis que le premier Adam, sur le pied de sa conduite, a dû être chassé du jardin d'Eden, le dernier Adam, l'homme du ciel, sur la base de son oeuvre, par laquelle Dieu a été pleinement glorifié sous tous les rapports, est entré dans le ciel et s'est assis sur le trône de gloire. Et après cela, Dieu exécute le conseil éternel de son amour et forme par son Esprit une épouse pour son Fils, il forme un corps pour lui, la tête glorifiée en haut. Ce qui était caché dès les siècles et les générations, ce qui remplissait et dirigeait le coeur de Dieu «dès avant la fondation du monde», est maintenant mis en lumière. Oh! combien il est affligeant que tant d'enfants de Dieu, d'ailleurs sincères, soient si peu prêts à entrer dans ces glorieuses pensées de leur Père. Au lieu de se laisser conduire par le Saint Esprit là où Christ est maintenant, et de voir, dans la glorification de Christ et dans la descente du Saint Esprit, la première application des droits du Seigneur sur la terre et le déploiement tout nouveau des conseils célestes, ils sont (comme les disciples dans la période entre la résurrection et l'ascension du Seigneur) toujours occupés du monde visible, et ils attendent de grandes choses pour cette terre. Tout lecteur attentif de la Parole sait bien que Dieu a pour cette terre aussi des conseils glorieux, mais il ne devrait pas ignorer non plus que ce n'est pas maintenant le temps du déploiement de ces conseils, mais qu'il commencera seulement quand l'Eglise de Christ aura quitté cette terre, et que les jugements divins auront aplani le terrain pour l'établissement du royaume du Fils de l'homme. La non observation de la vérité qu'il y a un seul corps, l'Assemblée du Dieu vivant, qui n'est pas du monde, qui n'a rien à faire avec ce siècle, mais est céleste dans son origine, dans son caractère et dans son appel, — même la négligence de cette merveilleuse vérité peut être accompagnée des suites les plus graves; elle doit contrister l'Esprit de Dieu, qui est descendu spécialement dans le but d'en rendre témoignage et de nous conduire dans toute la vérité. Le Fils de Dieu est entré comme homme dans la gloire qu'il avait avant que le monde fût. Il a, pour ainsi dire, introduit dans sa personne l'humanité en la présence de Dieu. Il a vaincu Satan, il a emmené captive la captivité et reçu des dons en l'homme (c'est-à-dire comme homme) et pour l'homme (Psaumes 68: 18; Ephésiens 4: 8).

L'Esprit Saint rend témoignage de ce fait glorieux et béni. Quel autre l'aurait pu? Qui aurait pu faire connaître la gloire de l'homme céleste, révéler les conseils de Dieu en rapport avec le Fils de l'homme glorifié? Dieu le Saint Esprit seul les connaissait parfaitement, et il est venu pour les mettre en lumière, pour glorifier Christ. Or, quel est le résultat, le fruit de sa venue? Il forme un corps, l'Assemblée, «la plénitude de celui qui remplit tout en tous». Une tête sans corps est incomplète. De même, Christ dans cette nouvelle position qui lui appartient, bien qu'il remplisse le ciel et la terre de sa gloire, car «celui qui est descendu, est le même aussi que celui qui est monté au-dessus de tous les cieux», ne serait pas complet sans son corps. Le corps est sa plénitude, son complément. Quelle pensée élevée et délicieuse en même temps!

Mais remarquons aussi qu'une tête ne peut avoir plusieurs corps. La pensée de beaucoup de corps, de corporations chrétiennes diverses, est entièrement étrangère à l'Ecriture et directement contraire à l'activité du Saint Esprit. «Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel» (Ephésiens 4: 4). C'est un fait malheureusement trop bien connu qu'il y a aujourd'hui beaucoup d'églises et de corporations, mais un chrétien fidèle, ayant à coeur la gloire de son Seigneur, mène deuil à ce sujet et s'abstient de tout ce qui ne répond pas aux pensées de Dieu sous ce rapport. Oh! puissent tous les croyants, qui, par paroles ou par actes, se rattachent aux principes humains quant au rassemblement des enfants de Dieu, prendre à coeur et mettre sur leurs consciences le préjudice qu'ils portent ainsi au Seigneur Jésus, et la complète contradiction dans laquelle ils sont avec les pensées de Dieu quant à la glorification de son Fils par le Saint Esprit envoyé ici-bas.

Nous avons dit plus haut que la communication de la vérité d'un seul corps a été confiée exclusivement à l'apôtre Paul; nous ne la trouvons que dans ses écrits. Cela est très compréhensible. Elle était étrangère aux apôtres qui avaient été envoyés par un Christ vivant ici-bas. C'est avant tout, avec l'épître aux Ephésiens, la première épître aux Corinthiens qui traite cette vérité. Dans les autres épîtres, Paul y fait fréquemment allusion, mais sans la développer plus particulièrement. Dans l'épître aux Romains, il en parle une fois seulement dans le passage déjà cité (12: 5). Examinons donc en détail le chapitre 12 de 1 Corinthiens, qui s'occupe exclusivement de notre sujet et nous donne (en y joignant le chapitre 14) des enseignements et des directions valables pour tous les temps, aussi longtemps que l'Assemblée et l'Esprit de Dieu restent ici-bas.

Le Saint Esprit ne forme pas seulement le corps de Christ en rassemblant ses membres et les liant si intimement avec Christ, qu'il peut donner à l'ensemble, Christ et l'Eglise, ce nom: «le Christ» (verset 12); mais il habite et opère aussi dans l'Assemblée, le corps. Une force merveilleuse, divine, est en activité dans cet organisme en apparence si faible et si peu considéré. Je dis: est; car cette force y est encore aujourd'hui, bien que, par suite de l'infidélité de l'homme et du désordre qu'il a introduit, elle soit extrêmement entravée dans son activité. La foi peut encore aujourd'hui compter sur elle, et là où elle le fait, se soumettant à sa direction, le désordre disparaît, et malgré la ruine générale, les effets bénis de sa présence se manifestent.

Au commencement de ce chapitre (1 Corinthiens 12), nous apprenons que Dieu ne veut pas, «pour ce qui est des manifestations spirituelles, que nous soyons ignorants». Il aime à donner à ses enfants l'intelligence et l'entrée dans ses pensées. Prêtons donc l'oreille à ses enseignements. Au point de vue de Dieu et des hommes, deux puissances sont en activité dans ce monde. Il y a l'esprit qui demeure dans les fils de la désobéissance, et le Saint Esprit qui opère dans les enfants de Dieu. Le premier excite l'homme à la révolte contre Dieu et contre son Christ, le second produit l'obéissance à Jésus comme Seigneur — car c'est là le point important dont il s'agit ici dès le commencement, et comme la base de tout. «Personne parlant par l'Esprit, ne dit à Jésus: Anathème! et personne ne peut dire: Seigneur Jésus! si ce n'est par l'Esprit Saint», c'est-à-dire que le Saint Esprit rend témoignage que Jésus est Seigneur, bien que lui-même, comme nous le verrons plus tard, soit sans entrave et distribue ses dons comme il veut. Tout se subordonne à ce fait.

Plus loin, nous lisons: «Or il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit; et il y a diversité de services, et le même Seigneur; et il y a diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous» (versets 4-6). On ne trouve pas ici précisément la Trinité (Père, Fils et Saint Esprit), comme en d'autre passages, mais Dieu, le Seigneur et l'Esprit, opérant dans l'Eglise sur la terre. On a totalement oublié cette vérité qu'il y a ici-bas dans l'Assemblée de Dieu des dons de grâce, des services et des opérations, qu'ils sont tous dépendants et découlent de la présence de Dieu en elle, Dieu habite dans l'Assemblée par son Esprit, et elle est responsable d'agir conformément à ce fait et de déployer en dépendance et en sainteté la puissance présente en elle. Si donc aujourd'hui une communauté de croyants prétend répondre à cet appel divin, il faut que les éléments indiqués dans les versets ci-dessus s'y trouvent: diversité de dons et liberté de les exercer dans la simplicité et la dépendance; diversité de services reconnaissant un seul Seigneur et sa direction; diversité d'opérations, et, comprenons-le bien, d'opérations de Dieu, excluant l'homme et rendant gloire à Dieu seul; car c'est lui «qui opère tout en tous». Là où ces choses ne se trouvent pas, là où elles sont reniées dans la doctrine ou la pratique, ce n'est pas l'Assemblée de Dieu. C'est quelque chose de bon qu'une assemblée de croyants, mais quand elle n'est rien de plus que cela, elle ne peut en réalité prétendre au titre d'Assemblée de Dieu; c'est une réunion humaine, où les règles et les ordonnances humaines ont plus ou moins d'importance. Ce n'est pas la présence d'un grand nombre de croyants, fussent-ils des milliers, mais la présence de Dieu par le Saint Esprit, qui fait d'une assemblée son Assemblée, où il peut opérer par son Esprit comme il veut.

Les dons de grâce que le Saint Esprit distribue en plénitude de puissance divine, s'exercent dans la dépendance du seul Seigneur. Bien que lui-même soit une personne divine, agissant librement, l'Esprit emploie tous ses dons à ce seul but. Par eux, nous sommes serviteurs du Seigneur, non de l'Esprit Saint. «Vous servez le Seigneur, Christ». Paul se nomme toujours avec une profonde joie, «l'esclave de Jésus Christ», et parle avec une prédilection particulière de «notre Seigneur Jésus Christ». J'insiste là-dessus, parce qu'il y a danger, surtout dans le temps présent, à mettre, pour ainsi dire, le Saint Esprit à la place du Seigneur. Le résultat en est d'une part, que l'on perd le sentiment de la dépendance de Christ, qui est maintenant en haut, et d'autre part, le Saint Esprit agissant dans l'homme et par l'homme, et étant surtout occupé de ces opérations, on est en danger de regarder plus à l'homme qu'à Christ. Le Saint Esprit ne prend pas la place d'un Seigneur, ni d'un Chef, mais plutôt celle d'un serviteur de la gloire de Christ. Bien qu'étant Dieu dans sa propre personne, comme nous l'avons déjà remarqué plusieurs fois, il lui a cependant plu, pour l'accomplissement des conseils de Dieu, de servir le Seigneur Jésus, comme une fois le Fils servait le Père. Et il imprime aussi ce caractère sur tous ceux qu'il emploie comme ses instruments: il en fait des serviteurs, et nous l'avons déjà dit, non pas ses serviteurs, mais les serviteurs de Christ. Chacun est responsable envers Christ de l'exercice de son don et est appelé à l'exercer où et comme le Seigneur le veut, et comme Dieu a placé chaque membre dans le corps (verset 18). Nul n'est indépendant, et nul ne peut dire à l'autre: «Je n'ai pas besoin de toi» (verset 21).

Il y a donc dans le corps une sérieuse responsabilité personnelle jointe à une pleine liberté personnelle, et pourtant aussi une dépendance réciproque à laquelle nul ne peut se soustraire. Un apôtre pouvait, en raison de ses dons et du fait qu'il était revêtu d'une puissance extraordinaire, ordonner, conduire, gouverner, etc., et même, sur la base de révélations directes de la part du Seigneur, donner des commandements à l'Eglise, mais avec tout cela il restait non seulement lui-même un serviteur dépendant, et ne portait aucune atteinte à la responsabilité personnelle envers le Seigneur du membre le plus faible de Son corps. Si tous devaient obéissance à un tel commandement, cela provenait seulement de ce que c'était un commandement du Seigneur. Quel que fût le caractère du don, celui d'un apôtre, d'un prophète, d'un docteur, des dons de guérison, d'aides ou de gouvernement — le porteur du don restait responsable de son exercice envers Christ, le Seigneur, et ce n'est qu'en tant qu'il l'administrait fidèlement, dans sa dépendance, que son don était utile à l'ensemble et profitait au bien et à l'édification du corps. Or, comme il en était alors, il en est encore aujourd'hui en principe, malgré l'infidélité et la ruine.

Je voudrais, à cette occasion, signaler une expression fausse ou une manière de voir inexacte que l'on rencontre fréquemment. On parle du droit que chacun possède d'exercer son don. Ce mot, ou plutôt la pensée qu'il exprime, qu'un homme a le droit de faire sa volonté sans qu'un autre puisse s'y opposer, est totalement étranger au christianisme. Sans doute, nul n'a le droit de se mêler d'une chose que je fais par obéissance à un commandement formel de Dieu — «il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes» — mais quand on dit que tout croyant a le droit de parler dans l'assemblée, on affirme une chose qui contredit directement la nature du christianisme. Nous avons été sanctifiés pour l'obéissance de Jésus Christ. L'assemblée n'est pas un endroit où l'homme pourrait faire valoir des droits et où il y aurait place pour sa volonté. Le Saint Esprit seul a le droit et le pouvoir de distribuer à chacun comme il veut, et nous avons la responsabilité de servir le Seigneur en soumission selon l'intention du Saint Esprit, et non pas pour nous complaire en cela, mais pour sa glorification et pour le profit des autres. «Or à chacun est donnée la manifestation de l'Esprit en vue de l'utilité» (verset 7). Le don ne nous confère donc pas un droit, mais nous place plutôt sous une responsabilité envers le Seigneur. D'autres ont la responsabilité de le reconnaître, mais c'est autre chose.

En outre, je répète encore une fois, que les dons ne sont pas le Saint Esprit lui-même, bien qu'ils soient distribués par lui. Ils doivent servir à l'accomplissement des conseils de grâce de Dieu pour le rassemblement et l'édification de l'assemblée. Quand donc, par exemple, le don des langues, dont les Corinthiens étaient si fiers, s'exerçait en un lieu où il n'y avait personne à qui il pût être utile, il n'était rien autre qu'une folie enfantine. Les esprits des prophètes aussi — et la prophétie était le don le plus désirable (comparez 14: 1) — étaient soumis aux prophètes. Les Corinthiens avaient introduit le désordre par leur folie et leur amour propre. Et combien cela arrive souvent de nos jours! L'apôtre ne devrait-il pas aussi crier aujourd'hui à bien des croyants: «Frères, ne soyez pas des enfants quant à l'intelligence»?

Il est aussi très important de remarquer que le Saint Esprit, considéré comme habitant soit dans l'individu, soit dans l'Assemblée entière, nous conduit toujours par la Parole et d'accord avec elle. Tout comme l'individu qui se laisse conduire par l'Esprit, reçoit de la Parole les enseignements et les instructions nécessaires, les manifestations de la puissance de l'Esprit dans l'assemblée seront et devront toujours être d'accord avec la parole de Dieu. C'est là une pierre de touche sérieuse et importante pour tout ce qui prétend au service du Seigneur, tant dans l'assemblée qu'au dehors. «Obéissance», soumission sans réserve à la volonté révélée, telle est la condition sans laquelle nul service réellement agréable à Dieu ne peut être accompli. Le dévouement et le zèle d'une part, et de grands résultats d'autre part, ne sont pas une preuve de la réalité du service d'un homme. Pour ceci, comme pour toute autre chose, notre Seigneur nous a donné un modèle parfait. Il fut obéissant, et vécut de toute parole sortie de la bouche de Dieu. C'était là sa perfection comme homme et comme serviteur. Maintenant, sans doute, il a pris une place de gloire et de puissance, et comme homme glorifié, exalté, comme vainqueur du pouvoir de Satan, il a donné des dons à ses disciples. Mais, quoique étant des vases de cette puissance qui lui appartient, ils restent néanmoins responsables en tout temps d'accomplir leur service dans la dépendance de leur Seigneur, dont ils sont les serviteurs, dans la soumission à sa Parole et à sa gloire, soit comme témoins de l'Evangile envers le monde, soit en édification pour l'Assemblée.

De cette responsabilité envers notre Chef glorifié dépend aussi l'obligation de «ne pas éteindre l'Esprit», ni «mépriser les prophéties» (1 Thessaloniciens 5: 19, 20). Les exhortations: «Ne contristez pas l'Esprit», et «Soyez remplis de l'Esprit», nous les avons déjà considérées en relation avec la responsabilité individuelle du croyant, comme le temple du Saint Esprit. «Eteindre l'Esprit» est une chose qui se rapporte plutôt à l'assemblée, aux croyants collectivement. Comme les manifestations de l'Esprit sont données pour l'utilité de tous, tous aussi doivent les reconnaître et ne pas mépriser les prophéties, même quand il plairait à Dieu de se servir du plus simple, du plus ignorant, du plus pauvre frère comme Sa bouche et son instrument. Mépriser les prophéties, critiquer et juger sans amour, rechercher des discours pleins de sagesse et de science humaine, tout cela sert à éteindre l'Esprit, à le réduire complètement au silence dans une assemblée. Chacun sait de quelle manière nuisible cela s'est produit dans l'histoire de l'Eglise chrétienne, mais le danger de retomber dans le même piège est tout aussi grand aujourd'hui. Que le Seigneur donne à tous ses bien-aimés de retourner simplement et sincèrement aux principes divins qui prévalaient dès l'origine, comptant sur lui avec une simplicité d'enfants. Il est puissant et prêt à donner tout ce qui est nécessaire, et il se glorifiera partout où il est reconnu lui seul comme Seigneur et où l'on s'attend à la puissante opération de son Esprit en grâce. Ce n'est pas à nous de faire quelque chose de nouveau, mais de reconnaître ce que l'Esprit a formé et n'abandonnera plus jamais; car sa demeure et son activité se basent non sur la fidélité de l'homme, mais sur l'oeuvre de Christ et sur la fidélité immuable de Dieu. Ce qu'il nous faut, c'est d'agir par la foi selon la parole de Dieu, de nous purifier de tout ce qu'il condamne et d'être fidèles à ce que Dieu lui-même a donné. S'il y a, ne fût-ce que deux ou trois en un lieu, prêts à agir ainsi, Dieu les reconnaîtra.

Que personne ne dise: Ce sont des choses dont je ne m'inquiète pas! Mon salut et le salut des autres, c'est la chose importante. Plusieurs pensent et parlent malheureusement ainsi. Mais je voudrais leur demander: Où est votre coeur pour Christ et pour son Assemblée? Dieu n'a-t-il pas des pensées et des conseils plus élevés encore que de vous sauver, vous et d'autres, de la condamnation éternelle? N'est-il pas glorifié au-dessus de tout en Christ et dans son Assemblée? N'y a-t-il pas un mystère caché dès l'éternité dans le coeur de Dieu et qu'il a maintenant fait connaître à ses enfants? N'avez-vous point d'yeux pour «les richesses insondables de Christ?» N'a-t-il pas fait connaître «aux principautés et aux puissances dans les lieux célestes, la sagesse si variée de Dieu, par l'Assemblée?» Oh! bien-aimés frères et soeurs, votre coeur ne désire-t-il pas connaître mieux la volonté de Dieu et apprendre à la faire quant à ce qui est si cher et si précieux à Christ, son Assemblée?

Mais nous devons nous occuper encore un peu des différentes formes sous lesquelles l'Esprit se manifestait au milieu de l'Assemblée. A ce sujet nous lisons: «Car à l'un est donnée, par l'Esprit, la parole de sagesse; et à un autre, la parole de connaissance, selon le même Esprit; et à un autre, la foi, par le même Esprit; et à un autre, des dons de grâce de guérisons, par le même Esprit; «nous entendons encore parler plus loin de miracles, de prophéties, de discernements d'esprits, de différentes sortes de langues, d'interprétation des langues, d'aides, de gouvernements, etc.: (versets 8-10, 28). Tous ces dons étaient représentés dans l'Assemblée — la puissance de Dieu était présente — et, tandis qu'une partie de ces dons servait principalement à l'utilité de l'assemblée, d'autres devaient être des signes pour ceux du dehors. Ainsi tout particulièrement le don des langues. Il est dit spécialement de lui, qu'il n'était pas pour signe aux croyants, mais aux incrédules (14: 22). Et c'était, en effet, un signe glorieux de la grandeur de la grâce de Dieu, de son amour qui ne se limitait désormais plus à Israël seul, mais voulait faire annoncer à tous les peuples, en leur propre langue, ses grands actes de rédemption. Il en était de même du don de guérison, d'opérations de miracles; ils étaient des signes accompagnant la prédication de la Parole, plutôt que des dons de grâce destinés aux croyants (Hébreux 2: 4).

«Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier, comme il lui plaît» (verset 11). Que ces paroles sont simples et claires, et pourtant qu'elles sont élevées et divines! Si les opérations de l'Esprit ne se manifestent plus aujourd'hui de la même manière que précédemment, cela ne vient pas de ce que l'Esprit n'est plus là dans la même plénitude, ou de ce qu'il ne désire plus glorifier Christ comme dans les premiers jours de l'Eglise, mais en partie de ce que ces dons ont servi à leur but, en partie aussi de ce qu'ils ne peuvent plus trouver à s'exercer dans la même force que précédemment, parce que l'Esprit est entravé par la ruine de l'Eglise et l'infidélité des croyants. Tous les dons nécessaires «en vue de la perfection des saints pour l'oeuvre du service, pour l'édification du corps de Christ», seront gardés jusqu'à la fin du séjour de l'Eglise sur la terre; car le Seigneur est fidèle et il nourrit et soigne son corps, aussi longtemps que celui-ci a besoin de nourriture et de soins (Ephésiens 4: 11, 12, etc.). Mais n'oublions pas, à côté de toutes les grandes choses que le Seigneur fait de nos jours, que l'Eglise est en ruine et qu'au milieu de la décadence générale, il n'y a plus ici-bas qu'un résidu croyant, avec «peu de force».

«Car de même que le corps est un et qu'il a plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, quoiqu'ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. Car aussi nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit, pour être un seul corps… et nous avons tous été abreuvés pour l'unité d'un seul Esprit» (versets 12, 13). Ainsi aussi est le Christ — merveilleuse parole! Il n'est pas dit: ainsi aussi est l'Assemblée, ou: le Christ et l'Assemblée, mais: le Christ. C'est le «nouvel homme» des conseils de Dieu qui est ici devant nous, et l'Assemblée est son corps. Bien qu'il y ait dans ce corps plusieurs membres, ayant tous reçu des dons spéciaux destinés à des fonctions et à des services spéciaux, ils forment cependant tous ensemble un seul corps, ils sont tous baptisés par un seul Esprit pour ce seul corps, ils ont tous été rendus participants de ce seul Esprit, ils ont tous été abreuvés d'un seul Esprit. Le Saint Esprit est la force vivante qui pénètre tous les membres de ce corps composé de Juifs et de gentils, «les nations étant cohéritières et d'un même corps et coparticipantes de sa promesse dans le Christ Jésus» (Ephésiens 3: 6). Tous ceux qui ont été sauvés par la grâce de Dieu depuis la mort et la résurrection de Christ, tous ceux qui ont cru en Jésus, ont été introduits dans la composition de ce corps. Pas un ne manque. Tous ont été baptisés par le Saint Esprit et non pas pour être désormais des individus isolés, mais pour appartenir au corps que le Saint Esprit est venu former ici-bas. Chaque chrétien possède et conserve sans doute des bénédictions personnelles dans ses relations avec Dieu, mais, à côté de cela, Dieu nous a placés tous ensemble sur un terrain commun, et cela non pas seulement comme un seul peuple, ou comme enfants d'une seule famille, bien que ces deux choses soient vraies, mais comme membres d'un seul corps, inséparablement unis à la Tête, et entre eux.

Cette précieuse vérité est une affaire de foi, aussi bien que le salut, l'affranchissement ou l'adoption; sa mise en évidence et sa réalisation par le croyant ne peuvent provenir que de la foi et en même temps d'un renoncement continuel à lui-même. Mais nous savons qu'elle est excessivement précieuse au coeur de Dieu, et que le Fils de Dieu a dû laisser sa vie pour la mettre en lumière.

Je demanderai de nouveau à mon lecteur croyant: Sais-tu que tu es un membre du corps de Christ? Et si tu le sais, te conduis-tu en conformité avec ce fait? La présence du Saint Esprit est tout aussi certaine aujourd'hui qu'au temps où l'apôtre écrivait ses épîtres. Ne devrais-tu donc pas reconnaître avec joie l'unité qu'il a formée, t'y soumettre et régler ta conduite en conséquence? Tous ceux qui font cela en sincérité, atteindront sûrement un seul et même but. Le Saint Esprit opère et dirige, encore aujourd'hui, de la même manière, si ce n'est avec la même puissance qu'auparavant, là où on lui permet d'agir, et la parole de Dieu n'a pas changé davantage. Ah! si les croyants étaient seulement tous en simplicité soumis à la parole de Dieu! Le Saint Esprit aurait bientôt réveillé en eux tous une seule conviction, une seule pensée, et les conduirait tous par le même chemin. Mais, la chair, le moi, sont si actifs! C'est pour cela que leurs opinions s'éloignent et s'écartent tant les unes des autres. Oh! que nous puissions du moins rompre avec tout ce qui contre-dit la parole de Dieu, avec tant d'organisations et de traditions humaines opposées à la vérité, qui entravent l'action de l'Esprit et donnent à l'homme une place qui ne lui appartient pas!

Au verset 18 de notre chapitre, nous lisons: «Mais maintenant Dieu a placé les membres — chacun d'eux — dans le corps, comme il l'a voulu», et après (verset 24 et suivants): «Mais Dieu a composé le corps… afin qu'il n'y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un égal soin les uns des autres… Or vous êtes le corps de Christ et ses membres chacun en particulier». Le corps n'est pas un membre, mais plusieurs, et tous ont besoin les uns des autres et sont utiles à la place même que Dieu leur a assignée, que ce soit la main, le pied, l'oeil ou l'oreille. Chacun a sa fonction spéciale, et tous sont nécessaires, les faibles comme les forts. Quelle heureuse harmonie pourrait et devrait régner dans ce corps! Mais, déjà alors malheureusement, il se montrait du désordre et de la désunion, et depuis les divisions et les partis ont pris le dessus; les chrétiens sont séparés les uns des autres. Mais, Dieu soit loué! le Saint Esprit agit toujours; il est suffisant pour tous les temps et toutes les circonstances. Bien que tout soit faible et misérable, l'Esprit n'est pas affaibli, et pour nous, tout dépend de ceci: Croyons-nous à la présence et à l'activité du Saint Esprit, et jusqu'à quel point sont-elles une réalité pour nous? C'est un fait connu, riche en bénédictions, qu'aujourd'hui encore il distribue ses dons comme il veut, et des dons divers, à l'un ceci, à l'autre cela, en sorte qu'il est occupé plus que jamais à rendre de nouveau vivante dans les coeurs des croyants la vérité de l'unité du corps. Reconnaissons donc avec gratitude et sans jalousie ses dons si variés, où qu'ils se montrent; louons le Seigneur et prions-le aussi, pour que ceux qui possèdent ces dons, (et avec eux tous les bien-aimés enfants de Dieu) reconnaissent toujours plus que Dieu leur a donné une place dans le corps, et que leur activité, qu'ils soient évangélistes, pasteurs ou docteurs, devrait être dirigée exclusivement en vue du rassemblement et de l'édification des membres du corps, de l'Assemblée! Que Dieu nous donne à tous une intelligence plus profonde du «mystère du Christ». Il peut faire bien au delà de tout ce que nous pouvons demander et penser. «A lui soit la gloire dans l'Assemblée, dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles! Amen!»

Dans le cours de notre méditation, nous avons cité plusieurs fois des versets du chapitre 4 de l'épître aux Ephésiens. Jetons encore un regard sur cette importante et riche portion de la Parole. La vérité du corps de Christ y est aussi au premier plan, mais d'une autre manière qu'en 1 Corinthiens 12 et 14. Tandis que, dans ces chapitres, l'Eglise, corps de Christ, est considérée comme scène de l'activité du Saint Esprit ici-bas — il est en elle maintenant, il opère dans le corps selon la puissance de Dieu, et en quelque mesure comme serviteur du Seigneur — en Ephésiens 4, nous la trouvons exclusivement dans sa relation avec la tête dans le ciel. Il n'y est donc nullement parlé de l'activité du Saint Esprit, ni des membres et de leurs diverses fonctions; le sujet n'est pas non plus l'administration intérieure, ni le service de l'Assemblée, mais plutôt l'amour de Christ pour son corps, sa tendre sollicitude pour chacun de ses membres. Il nourrit et soigne l'Assemblée comme sa propre chair. Il est monté en haut, et son corps, bien qu'il se trouve de fait sur la terre, est vu, quant à sa relation avec lui, comme un avec lui dans les lieux célestes. C'est lui aussi qui fournit les dons à son corps. Lui, qui est monté au-dessus de tous les cieux, et qui maintenant remplit tout en tous, est la source qui ne tarit jamais, de laquelle découle pour le corps tout ce dont il a besoin. «Mais, à chacun de nous, la grâce a été donnée, selon la mesure du don de Christ» (verset 7, comparez aussi versets 8 et 11). C'est une chose toute naturelle, que lorsque sa personne est au premier plan, nous soyons aussitôt mis en relation avec le ciel, tandis que nos regards sont dirigés sur la terre quand il est parlé du Saint Esprit, car l'Esprit opère ici-bas dans l'Eglise, à la gloire de Dieu.

Pour le même motif, nous constatons ici l'absence des dons qui étaient des signes de la puissance de Dieu en face du monde, qui avaient à faire avec le mal dans l'assemblée, qui servaient à tenir la chair en bride: les langues, les dons de guérison, les opérations de miracles, les aides, les gouvernements. Par contre, ceux qui ont pour objet le rassemblement et l'édification de l'Eglise, sont énumérés au complet. Nous trouvons les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les docteurs. L'amour de Christ pour son Assemblée et ses tendres soins pour elle, sont donc ici la chose principale, et, d'accord avec cela, ce qui est donné à l'Eglise pour manifester sa relation avec un Christ céleste, pour l'élever dans les lieux célestes, pour la faire parvenir en Esprit à la mesure de la stature de Christ, étant ainsi gardée de toute influence d'erreur et de doctrines étrangères, et croissant dans son caractère céleste et dans Sa plénitude. Tel est ici le caractère des dons; ils doivent servir «en vue de la perfection des saints, pour l'oeuvre du service, pour l'édification du corps de Christ». Ils doivent rester jusqu'à la fin, tandis que cette assurance n'est pas donnée pour les langues et pour tout ce qui est appelé les opérations de miracles (*). Tout ce qui est nécessaire pour le bien de l'Eglise, tandis qu'elle est ici-bas, ce qui opère sur le coeur et la conscience, et produit l'intelligence et le discernement spirituels, le Seigneur le donnera jusqu'à ce que le but soit atteint. Quelle grâce de le savoir et de pouvoir compter en simplicité sur la parole de Dieu.

(*) Au fond, tout don, comme venant d'en haut et produit par le Saint Esprit, est un don miraculeux.

Remarquons encore, quant aux divers dons mentionnés dans ce chapitre, que les apôtres, dans un certain sens, ne constituent pas une partie du corps; ils le rassemblent, comme envoyés directement du Seigneur dans ce but, et en vertu des pleins pouvoirs, qui leur avaient été divinement conférés; ils donnent des ordonnances et des directions à l'Eglise. Au chapitre 2, verset 20, ils sont, conjointement avec les prophètes, nommés le fondement du temple dont Christ est la pierre angulaire. La maison est, pour ainsi dire, bâtie sur eux. Leur oeuvre, comme ayant posé le fondement du temple selon les révélations reçues d'en haut, est achevée. Dans un autre sens, cela va sans dire, les apôtres avaient leur place dans le corps, aussi bien que tout autre membre. Outre l'apôtre Paul et les douze, il y a eu d'autres apôtres aussi, comme Barnabas, par exemple (comparez Romains 16: 7; Apocalypse 2: 2).

L'évangéliste a son travail dans le monde, mais toujours en rapport avec l'Assemblée. Bien que, dans son oeuvre, il soit, en un certain sens, indépendant d'elle, il reste cependant toujours, comme personnalité, dans une relation de dépendance à son égard. Mais l'Eglise ne devrait jamais envoyer des évangélistes. C'est l'affaire de Dieu seul, bien que ceux qu'il envoie, sortent du milieu d'elle. La parole de Dieu réunit les pasteurs et les docteurs, et par la nature de leur service, ils sont étroitement unis, car garder et paître, conduire et enseigner par la Parole, sont évidemment des oeuvres qui sont en relation entre elles. Le pasteur suit les brebis que l'évangéliste a rassemblées, il garde le troupeau, veille à son bien, s'oppose au mal qui pénètre, et cherche à maintenir les pieds des saints dans le sentier étroit en appliquant aux coeurs et aux consciences la Parole que le docteur annonce. Le docteur expose, enseigne, découpe bien la Parole de la vérité, il édifie par elle; il y fait pénétrer, il découvre les fausses doctrines, etc. Très souvent ces deux dons se trouveront réunis en une seule personne, ils se complètent et réciproquement et se pénètrent l'un l'autre de bien des manières.

Or tous ces dons, c'est le Seigneur qui les donne. Comme Homme glorifié, il a reçu des dons et il les distribue aux siens, et le pouvoir ténébreux de Satan ne peut rien contre lui, ni contre la puissance qui agit dans ses messagers. Satan est un ennemi vaincu. Lui qui retenait captif, a été lui-même mené en captivité, et le Dieu de paix le brisera bientôt sous nos pieds (Romains 16: 20).

 

 

NB

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Claude Beauport