«Où es-tu ?» - « Qu’est-ce que tu as fait ? »
Le texte est extrait de commentaires de
C.H. Mackintosh & de S. Prod’hom
CONTENU
« Où
es-tu ? » Dieu cherche l’homme et l’appelle
« Qu’est-ce
que tu as fait ? » Dieu questionne la femme et Satan
Dieu
s’adresse à la femme ensuite à Adam
Adam
donne le nom d’Eve à sa femme – foi d’Adam
Dieu
revêt l’homme de la justice de Christ
Dieu
chasse l’homme d’Eden, l’éloigne de l’arbre de vie terrestre
8 Et ils entendirent la voix
de l’Éternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour. Et l’homme
et sa femme se cachèrent de devant l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du
jardin. 9 Et l’Éternel Dieu appela
l’homme, et lui dit : Où es-tu ? 10
Et il dit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis
nu, et je me suis caché. 11 Et
l’Éternel Dieu dit : Qui t’a montré que tu étais nu ? As-tu mangé de l’arbre
dont je t’ai commandé de ne pas manger ? 12
Et l’homme dit : La femme que tu [m’]as donnée [pour être] avec moi, — elle,
m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. 13
Et l’Éternel Dieu dit à la femme : Qu’est-ce que tu as fait ? Et la femme dit :
Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. 14
Et l’Éternel Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit
par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs ; tu
marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie
; 15 et je mettrai inimitié entre
toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et
toi tu lui briseras le talon. 16 À
la femme il dit : Je rendrai très-grandes tes souffrances et ta grossesse ; en
travail tu enfanteras des enfants, et ton désir sera [tourné] vers ton mari, et
lui dominera sur toi. 17 Et à Adam
il dit : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de
l’arbre au sujet duquel je t’ai commandé, disant : Tu n’en mangeras pas, —
maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras [en travaillant] péniblement
tous les jours de ta vie. 18 Et il
te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs. 19 À la sueur de ton visage tu mangeras
du pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été
pris ; car tu es poussière et tu retourneras à la poussière.
20 Et l’homme appela sa femme
du nom d’Ève, parce qu’elle était la mère de tous les vivants.
21 Et l’Éternel Dieu fit à
Adam et à sa femme des vêtements de peau, et les revêtit.
22 Et l’Éternel Dieu dit :
Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal
; et maintenant, — afin qu’il n’avance pas sa main et ne prenne aussi de
l’arbre de vie et n’en mange et ne vive à toujours… ! 23 Et l’Éternel Dieu le mit hors du jardin d’Éden, pour labourer le
sol, d’où il avait été pris : 24 il
chassa l’homme, et plaça à l’orient du jardin d’Éden les chérubins et la lame
de l’épée qui tournait çà et là, pour garder le chemin de l’arbre de vie.
Ce message fait
suite au message qui traite le paragraphe précédent dans lequel Satan, usant de
ruse a introduit dans le cœur le doute quant à Dieu en posant la question
« Quoi, Dieu a dit ? ». La femme préférant croire
le père du mensonge, le Diable, doutant de l’amour de Dieu, se laissa séduire,
et fit, avec son mari, ce que Dieu avait formellement défendu !
Ils étaient dès
lors conscients de ce qu’était le mal et le bien ! Découvrant leur nudité,
aussi bien morale que corporelle, ils se font des ceintures de feuilles de
figuier, essayant de couvrir leur nudité morale par la religion de l’homme,
celle de la terre, devenue maudite à cause du péché, introduit par ce premier
acte de désobéissance.
Dieu entre
maintenant en scène.
Au
chapitre 3, nous trouvons, hélas ! ce qui
a toujours eu lieu chez l’homme quand
Dieu lui confie une responsabilité
quelconque, — la désobéissance et la chute. La subtilité de
l’ennemi caché de nos âmes est à l’œuvre
immédiatement. Son premier effet est la défiance qu’il inspire à l’homme à l’égard de Dieu ; ensuite viennent les convoitises et la
désobéissance, l’injure
complète faite à la
vérité et à l’amour divin ;
l’attrait des affections naturelles sur l’homme, la conscience de la nudité et de l’impuissance, les
efforts pour se cacher à soi-même cette nudité
Ainsi
pour Adam et pour Ève, la découverte de leur nudité fut suivie d’un effort de
leur part, pour couvrir cette nudité.
C’est
ainsi que, étranger à Dieu, à cause du péché, l’homme tente de remédier
à sa condition par des moyens de sa propre invention. C’est la religion de l’homme.
Dès
qu’Adam entendit la voix de l’Éternel Dieu
dans le jardin, « il craignit », parce que, ainsi qu’il le confesse lui-même, « il était nu » ; oui, nu, malgré la couverture dont il s’était revêtu. Cette couverture ne satisfait pas même sa propre conscience, cela est
évident ; car, si sa conscience avait été divinement satisfaite, il n’aurait pas craint.
Mais
si même la conscience de l’homme ne trouve pas de repos dans les efforts de la
religion de l’homme, combien moins la sainteté de Dieu en trouverait-elle là ?
La ceinture qu’il
avait mise ne pouvait cacher Adam aux yeux de Dieu, et il ne pouvait pas non plus se montrer nu en sa
présence : c’est pourquoi il s’enfuit pour se cacher.
Tôt ou tard il
faudra rencontrer Dieu, et si l’homme ne possède autre chose que le triste sentiment de ce qu’il est, il ne peut qu’être effrayé,
il sera nécessairement malheureux. En
vérité, plus rien que l’enfer
ne manque pour compléter le tourment de celui qui, sachant qu’il doit se rencontrer avec Dieu,
ne connaît que sa propre incapacité de paraître devant lui.
Aussi, ce même homme n’aurait pas de raison de craindre, si il
avait connu l’amour parfait de Dieu, car « il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais
l’amour
parfait chasse la crainte, car la
crainte porte avec elle du tourment ; et celui qui craint n’est pas
consommé dans l’amour » (1 Jean 4:18).
Aussi longtemps qu’il y a du péché sur la conscience, il y a aussi conscience
de l’éloignement de Dieu.
Mais il n’y a pas
seulement la conscience de ce que je suis ; il y a aussi, Dieu en soit béni, la révélation de ce que Dieu est.
C’est la chute de
l’homme qui a réellement donné lieu à cette bienheureuse révélation.
Dieu
ne s’était pas révélé lui-même pleinement dans la création ; il
avait montré par elle « sa puissance éternelle et sa divinité » (*) (Rom. 1:20) ; mais il n’avait pas révélé, dans leur profondeur, tous
les secrets de sa nature et de son caractère. Satan
se trompa donc bien en
venant s’ingérer dans la création de Dieu ; il se
fit ainsi l’instrument de sa propre ruine et de son éternelle confusion :
« Le
trouble qu’il avait préparé retombera sur sa tête, et sa violence
descendra sur son crâne »
(Ps. 7:16). Le mensonge de Satan ne fit que fournir l’occasion pour la pleine manifestation de la vérité
quant à Dieu.
La création n’aurait jamais pu manifester ce que
Dieu est.
Il
y avait en Dieu infiniment plus que de la sagesse et de la puissance ; il y avait en lui l’amour, la miséricorde,
la sainteté, la justice, la bonté, la tendresse,
la longanimité. Où, ailleurs que dans un monde de pécheurs, toutes ces perfections auraient-elles pu être manifestées ?
8 Et ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour. Et l’homme et sa femme se cachèrent de devant l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. 9 Et l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? 10 Et il dit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. 11 Et l’Éternel Dieu dit : Qui t’a montré que tu étais nu ? As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? 12 Et l’homme dit : La femme que tu [m’]as donnée [pour être] avec moi, — elle, m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé.
Adam et Ève, entendant
la voix de l’Éternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour,
se cachèrent au milieu des
arbres du jardin. Ayant acquis une conscience, elle leur faisait comprendre que le péché
était incompatible avec la présence de Dieu avec lequel, dans l’innocence, ils pouvaient avoir librement des
rapports. Maintenant, ils
Le fuient.
L’Éternel appela
l’homme et lui dit :
« Où es-tu ? ». Question solennelle, qui établit le fait que Dieu prend connaissance de ce que fait
l’homme, et qu’il faut avoir affaire
avec Lui une fois ou l’autre, en grâce ou en jugement. Cette question
se pose à chacun aujourd’hui, en vue de
son salut. Un
jour, cette même voix fera sortir de leurs sépulcres ceux
qui n’auront pas répondu à la voix de la grâce, pour paraître,
avec tous leurs péchés devant
le grand trône blanc alors qu’il n’y aura plus d’arbres pour se cacher, les
cieux et la terre ayant disparus.
D’abord,
Dieu était descendu pour créer ;
ensuite, après que le serpent se fut permis de
s’immiscer dans la création, Dieu descendit pour sauver.
C’est
ce que nous révèlent les premières paroles de l’Éternel Dieu, après la chute de
l’homme : « Et l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? » (vers. 9).
Cette
question prouvait deux choses, savoir que l’homme était perdu et que Dieu était venu pour le chercher ; elle prouvait le péché de l’homme et la grâce de Dieu.
Adam n’était plus dans la position où
Dieu l’avait placé. Il était séparé
de Dieu par le péché.
À Caïn, Il dira : « Qu’as-tu fait ? ». Ces
deux questions sont en rapport avec les deux côtés de la condition de l’homme pécheur : sa position et sa culpabilité. L’homme
est perdu parce
qu’il est un enfant d’Adam pécheur ; il
est coupable à cause de ce qu’il a fait. Un petit enfant naît
perdu ; en grandissant, il péchera et deviendra coupable.
Adam répondit :
« J’ai entendu ta voix dans
le jardin, et j’ai eu
peur, car je suis nu, et je me suis caché ». Les feuilles de figuier étaient
inutiles. Adam ne dit pas : J’étais nu, et j’ai caché ma nudité ; mais : Je suis nu. Nous l’avons déjà
dit : La
religion de la chair, la propre
justice, ne sert de rien, lorsqu’il faut paraître devant Dieu. L’homme
admet bien qu’il a fait quelques péchés,
mais il a sa mesure pour en apprécier la
gravité ; il ne se préoccupe pas de ce que Dieu en pense.
Quelle fidélité, quelle grâce
merveilleuse dans cette parole qui, par
elle-même, dévoile la réalité de la condition de
l’homme, et révèle le vrai
caractère de Dieu et sa disposition à l’égard de l’homme déchu. L’homme était perdu ;
mais Dieu
est descendu pour le chercher, pour le faire sortir du lieu où il s’était caché au
milieu des arbres du jardin, afin de lui faire trouver, dans l’heureuse confiance de la foi, un
lieu de refuge en lui-même.
C’était la grâce.
Pour
créer l’homme de la poussière de la terre, il
suffisait de la puissance ; pour chercher l’homme dans
son état de perdition, il fallait la grâce.
Mais qui pourrait exprimer tout ce que
renferme l’idée que Dieu cherche, que Dieu cherche un pécheur ! Qu’est-ce
que le Dieu bienheureux a pu
voir dans l’homme déchu pour l’engager à le chercher ? Il a vu en lui ce que le berger vit dans la brebis perdue,
ce que
la femme vit dans la drachme, et ce que le père de l’enfant prodigue vit dans son fils : le
pécheur a du prix aux yeux de Dieu.
Comment donc l’homme pécheur répond-il
à la fidélité
et à la grâce
du Dieu
béni, qui l’appelait et lui disait : « Où es-tu ? » Hélas ! la réponse d’Adam ne fait
que révéler
la profondeur
du mal dans lequel il était tombé.
« Et il répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu, et je me
suis caché. Et l’Éternel Dieu dit :
Qui
t’a montré que tu étais nu ? As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? Et l’homme dit : La femme que tu m’as donnée pour
être avec moi, — elle, m’a
donné de l’arbre, et j’en ai mangé » (vers. 10-12).
Pour lui faire accepter le salut, Dieu commence par lui
montrer ce qu’est le péché à Ses propres yeux. « L’Éternel Dieu dit : Qui t’a montré que tu étais nu ?
As-tu mangé
de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? ». Dieu
s’adresse à l’homme parce que c’est lui qui est responsable. Mais, au lieu de reconnaître
sa faute, il cherche à se justifier en la rejetant sur sa femme
et, indirectement, sur Dieu, disant : « La femme que tu m’as donnée pour être avec moi,
— elle m’a
donné de l’arbre, et j’en ai mangé ». C’était dire : Si Tu
ne m’avais pas donné cette femme,
cela ne serait pas arrivé. Tel est le cœur naturel. Lorsque le mal
vient en évidence, au lieu de l’avouer
franchement, il cherche à en rejeter la faute sur autrui, même sur Dieu. Le péché a complètement perverti les pensées de l’homme ; tout en
lui est faussé, malgré la conscience. Dans l’innocence, Adam reconnaissait en Dieu la bonté qui l’avait placé
au sein de cette belle création, ayant
complété son bonheur par le don d’une
épouse. Maintenant, ce Dieu
lui apparaît comme la cause de son malheur dans ce qu’Il
lui avait donné de meilleur. Dieu est un objet de terreur pour
l’homme ; et pourtant, rien
n’a changé, en Lui, à son égard. Tel
est l’homme aujourd’hui. Christ
a dû venir pour établir la vérité à
tous égards : ce qu’est Dieu,
l’homme,
le
monde, le bien, le mal.
La conscience du bien et du mal que l’homme a acquis par
sa désobéissance, développe en lui la frayeur de Dieu qui le porte à se cacher de Lui, mais il est confronté à l’impossibilité d’y réussir !
Il manifeste de plus la disposition naturelle
à se justifier, aux
dépens des autres et même de Dieu, de ce dont on est soi-même
coupable !
Adam rejette, de fait, sa honteuse chute sur les circonstances dans lesquelles Dieu l’avait placé ;
c’est-à-dire indirectement sur Dieu lui-même. Il
en a toujours été ainsi de l’homme déchu ; il accuse tout le monde et toutes choses,
excepté lui-même. L’âme vraiment
humble, au contraire, demande : « N’est-ce pas moi qui ai péché ? » (1 Chr.21:17). Si Adam se fût connu lui-même, son langage eût été bien
différent de ce qu’il fut ; mais Adam ne
connaissait ni lui-même, ni Dieu ; c’est
pourquoi, au lieu de
s’accuser lui-même tout seul, il jette la faute sur Dieu.
Telle était l’affreuse condition de l’homme. Il avait tout perdu : sa domination, sa
dignité, son bonheur, son innocence, sa pureté, sa paix et, ce qui était pire
encore, il accusait Dieu d’être
la cause de sa misère. Il était
là, un pécheur perdu et coupable, et, néanmoins, se
justifiant lui-même et
accusant Dieu.
L’homme, non
seulement accuse Dieu de sa chute, mais il lui reproche aussi de le
laisser dans cet état. Il y a des gens qui disent qu’ils ne peuvent pas
croire, à moins que Dieu ne leur
donne le pouvoir de croire ; et encore, qu’à moins d’être les
objets des décrets éternels de Dieu, ils ne peuvent pas être sauvés. Or il est certain que nul ne peut croire l’Évangile, si
ce n’est par la puissance du Saint
Esprit ; et il est
également vrai que ceux qui croient ainsi l’Évangile sont les bienheureux
objets des conseils éternels de Dieu. Mais tout
cela met-il de côté la responsabilité
sous laquelle l’homme se
trouve de croire le
témoignage clair et simple
que l’Écriture place devant lui ? Non,
assurément au contraire, tout révèle la méchanceté du cœur de l’homme
qui le porte à rejeter le témoignage de Dieu, qui est clairement révélé ; et à prétexter, comme motif de ce
rejet, le décret de Dieu, qui est un profond secret, connu
de Dieu seul. Mais cette excuse ne profitera à personne ; car il
est écrit, 2 Thes. 1:8-9, que ceux « qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus Christ,
subiront le châtiment d’une destruction éternelle ». Les
hommes sont responsables de croire
l’Évangile, et seront punis pour
ne l’avoir pas cru. Ils ne sont pas responsables de connaître ce qui, dans
les conseils de Dieu, n’a pas été révélé, et nul ne peut être tenu pour
coupable d’être dans l’ignorance à cet égard. L’apôtre
pouvait dire aux Thessaloniciens : « Sachant, frères aimés de Dieu, votre élection ». Comment le
savait-il ? Était-ce parce qu’il avait pu lire les pages du secret de
Dieu et de ses desseins éternels ? — Nullement ; mais « parce que notre Évangile n’est pas venu
à vous en parole seulement, mais
aussi en puissance » (1 Thes.
1:4-5). Voilà ce
qui fait connaître les élus ; l’Évangile
venant en puissance est la
preuve manifeste de l’élection de Dieu. Ceux qui se font
des conseils de Dieu un prétexte
pour rejeter le témoignage de Dieu, ne cherchent au
fond qu’une misérable excuse pour
continuer à vivre dans le péché.
De fait, ils ne se soucient pas de Dieu ; et ils montreraient
plus de droiture en
l’avouant franchement, qu’en avançant ce prétexte.
Voir le message
intitulé : « Personne
n’est prédestiné à la condamnation éternelle ! Mais pour refus de la grâce de
Dieu ! »
13 Et l’Éternel Dieu dit à la femme : Qu’est-ce que tu as fait ? Et la femme dit : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. 14 Et l’Éternel Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie ; 15 et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon.
La question est pour la femme, pas pour Satan qui se manifeste au travers du serpent.
Dieu
annonce, non
la bénédiction ou le rétablissement de l’homme, non des promesses qui lui soient faites,
mais le
jugement porté sur le serpent et dans ce jugement la promesse faite au second
Adam, homme vainqueur, qui en grâce
doit naître du sein de la faiblesse et de la chute. C’est, en
effet, la Semence de la femme qui
doit écraser la tête du serpent.
Dieu s’adresse à la femme, en disant : « Qu’est-ce que tu as
fait ? ». Elle répondit : « Le
serpent m’a séduite, et j’en ai mangé ». Au serpent, Dieu ne
pose pas de question ; Il lui
dit : « Parce que tu as fait cela, tu
es maudit par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs ; tu
marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de
ta vie ; et je mettrai
inimitié entre toi et la
femme, et entre ta semence
et sa semence ». De tous les animaux, le serpent est le
seul, dans le millenium, qui ne jouira pas de la restauration de la création.
En És. 65,
après la description de la terre millénaire, sous laquelle les animaux
carnassiers retourneront à leur état primitif : « Le lion mangera de la paille comme le
bœuf », il est
dit : « et la poussière
sera la nourriture du serpent »
(v.
25). Le serpent est un animal dont la vue même produit l’effroi. Mais Dieu ne s’arrête pas au jugement de
l’animal dont le diable s’est servi ;
Il lui annonce que la semence de la femme lui brisera
la tête, et que lui, lui brisera le talon. C’est la grâce qui apparaît, dans toute sa beauté, dès
que le péché est introduit et que l’homme s’est placé sous le pouvoir de
Satan. « Car on
est esclave de celui par qui on est vaincu » (2
Pierre 2:19). Cette semence de la femme est le Fils de Dieu, devenu homme,
ici-bas pour délivrer l’homme
du pouvoir de Satan, en subissant à sa place le jugement
de Dieu. En
Héb. 2:14-15, il est dit : « Puis donc que les
enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rendît
impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable ; et qu’il délivrât tous ceux qui, par la
crainte de la mort, étaient, pendant
toute leur vie, assujettis à la servitude ». Mais cette victoire ne pouvait être
remportée sans que cette semence de la femme, l’Agneau de
Dieu, endurât les souffrances indicibles de la croix. Par la désobéissance, Satan
avait perdu l’homme ; et, par
Son obéissance, le Fils
de l’homme l’a sauvé. Satan voulait la mort de l’homme ; le Fils de l’homme l’a subie. En vertu de cette œuvre, Satan
n’a aucun pouvoir sur le croyant. C’est à Satan, non à Adam, que Dieu annonce la venue de Celui qui lui
ôterait son pouvoir. À Adam, il
n’est fait aucune promesse ; la grâce lui sera offerte en vertu
de l’œuvre qui a rendu possible le salut de l’homme qui avait
péché. Toutes
les promesses reposent sur le dernier Adam.
On voit, dans l’histoire de l’homme jusqu’à Christ, tous les
efforts que Satan accomplit pour empêcher
l’apparition de la semence de la femme. Il a poussé l’homme au
mal afin que Dieu le détruisît par le
déluge ; mais Dieu a déjoué
ses plans en sauvant Noé. Plus tard, comme le
libérateur devait venir de la famille de
David, il chercha maintes fois à l’éteindre, entre autres par la méchante Athalie, qui voulut faire périr toute la race royale. Nous voyons, jusqu’à la destruction des petits enfants de Bethléem
et la
croix, tous ses vains
efforts pour empêcher l’exécution
de la sentence prononcée sur lui en
Éden.
C’est aussi en vue de la naissance du Christ et de l’établissement
de Son règne que Dieu eut soin de
donner les dates, tout au long de l’Ancien Testament, afin que l’on sût quand
viendrait le Libérateur ; car la venue du Fils de Dieu et Sa
glorieuse personne constituent le point
culminant, le grand sujet de toute la révélation divine. Il n’est pas donné de
dates dans le Nouveau Testament,
puisqu’il commence par la naissance du Seigneur. Le
temps que l’Église passe sur la terre
ne fait pas partie des temps prophétiques.
Après son enlèvement, ces
temps-là recommenceront à compter ;
il n’en reste que la dernière semaine de Daniel 9
à accomplir, mentionnée dans Apoc.
12:6, 14 ; 13:5 — Dan.7:24 ; 9:27 ; 12:11.
Nous
voyons ainsi que, c’est précisément quand
l’homme se montre complètement démuni que Dieu commença à se révéler lui-même, et à déployer les desseins de son amour rédempteur ;
et en cela gît le vrai fondement de la paix, et du bonheur
de l’homme. Quand l’homme
en a fini avec lui-même, Dieu peut montrer
ce
qu’il est, et pas avant. Il
faut que l’homme disparaisse entièrement de dessus la
scène avec toutes ses vaines prétentions, ses vanteries et ses
raisonnements blasphématoires, avant que Dieu puisse ou veuille se révéler. Ainsi pour Adam, c’est pendant qu’il est caché derrière les arbres du jardin, que Dieu développe le plan
merveilleux de la rédemption, par
l’instrumentalité de la semence meurtrie
de la femme, et nous
apprenons ici ce qui seul
peut
amener l’homme en paix et avec assurance devant Dieu.
Nous avons déjà vu l’incapacité de la conscience à cet
égard. La conscience chassa Adam derrière les arbres du
jardin ; la révélation de Dieu
l’amène en la présence de Dieu. La conscience de ce qu’il était le remplit de terreur ; la révélation de ce que Dieu est le tranquillise.
Il
y a là quelque chose de très consolant pour un cœur accablé sous le poids du
péché. La réalité de ce que Dieu est, fait face à la réalité de ce que je suis, et c’est en cela qu’est le
salut. Il
faut que Dieu
et l’homme
se
rencontrent, soit en grâce, soit en jugement, et le point de rencontre est là où
Dieu et l’homme sont révélés tels qu’ils sont.
Heureux ceux qui y arrivent par la grâce ; malheur à ceux qui devront se rencontrer avec Dieu en jugement !
Dieu
s’occupe de nous et agit envers nous, selon
ce que nous sommes ; et ses voies envers nous découlent de ce qu’il est lui-même. À la croix, Dieu descend en grâce dans les profondeurs
non seulement de
notre condition négative, mais de notre
condition positive, comme pécheurs ; et il nous donne ainsi une parfaite paix. Si Dieu est venu me trouver, dans la position réelle où je suis, et que lui-même
ait préparé un remède qui soit à
la hauteur du mal dans lequel je suis plongé, tout est pour jamais réglé.
Mais tous ceux qui ne voient pas ainsi, par la foi, Dieu en la croix, se rencontreront bientôt avec lui en jugement pour être traités par lui selon ce qu’il est, et selon ce qu’ils sont. Dès qu’une âme est amenée à connaître son état réel, elle
n’a pas de repos qu’elle n’ait trouvé
Dieu à la croix ; et alors
elle se repose en Dieu
lui-même. Dieu est le repos et l’asile de l’âme fidèle ; que son nom soit béni !
Les œuvres
et la justice de l’homme sont ainsi mises à leur place une fois pour toutes. Ceux
qui se reposent sur leurs œuvres et leur justice, on peut le dire avec
vérité, ne peuvent pas encore être parvenus à la vraie connaissance d’eux-mêmes ;
cela est absolument impossible. Une conscience, réveillée par la puissance divine, ne
peut trouver de repos ailleurs que dans le parfait sacrifice du Fils de Dieu. Tous les efforts que
fait l’homme pour établir sa propre justice proviennent de l’ignorance dans laquelle il est de la
justice de Dieu.
Adam
pouvait apprendre, dans la révélation de Dieu concernant « la semence de la femme », l’inefficacité de sa ceinture de feuilles. La grandeur de l’œuvre dont il
s’agissait faisait voir l’impuissance de l’homme à l’accomplir. — Il fallait que le
péché fût ôté : l’homme
pouvait-il accomplir cette œuvre ? Non certainement ! C’est par lui que le péché était entré. — Il fallait briser la tête du serpent : l’homme en était-il capable ? Non, certainement !
Il était devenu l’esclave de Satan.
— Il
fallait satisfaire aux exigences de Dieu : l’homme le pouvait-il ? Non,
c’était impossible !
Il les avait déjà foulées aux pieds. — Il fallait détruire la
mort : l’homme en avait-il le
pouvoir ? Non, il en était incapable, car lui-même, par le péché, il l’avait introduite et lui avait donné son terrible aiguillon.
Ainsi de quelque côté que nous nous tournions, nous
voyons l’impuissance
complète du pécheur, et, par conséquent,
la
présomptueuse folie de tous ceux qui croient pouvoir
aider Dieu dans l’œuvre prodigieuse de la
rédemption, comme font tous ceux qui pensent être sauvés autrement
que « par la grâce, par la foi ».
Cependant, bien qu’Adam aurait dû voir, et, par la grâce, aurait
dû sentir en effet son impuissance à accomplir tout ce qui devait être fait, Dieu néanmoins lui a révélé qu’il allait lui-même accomplir l’œuvre
jusque dans les moindres détails, par la
semence de la femme. En un mot, Dieu prend en main l’œuvre tout entière il en fait une question entre le serpent et lui-même car, quoique l’homme et la femme auraient dû, individuellement et de diverses manières, moissonner
les fruits amers de leur péché, cependant
c’est au serpent que Dieu dit : « Parce
que tu as fait cela ».
Le serpent a été la cause de la chute
et de la misère
de l’homme, et la semence de la femme devait être la source de la rédemption.
16 À la femme il dit : Je
rendrai très-grandes tes souffrances et ta grossesse ; en travail tu enfanteras
des enfants, et ton désir sera [tourné] vers ton mari, et lui dominera sur toi.
17 Et à Adam il dit : Parce
que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre au sujet
duquel je t’ai commandé, disant : Tu n’en mangeras pas, — maudit est le sol à
cause de toi ; tu en mangeras [en travaillant] péniblement tous les jours de ta
vie. 18 Et il te fera germer des
épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs. 19 À la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu
retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris ; car tu es poussière et
tu retourneras à la poussière.
À la femme, Dieu annonce les conséquences de sa désobéissance
durant sa vie. Adam, parce
qu’il a écouté la voix de sa femme
plutôt que la voix de Dieu, qui s’était adressé à lui formellement, devra
travailler péniblement un sol maudit,
qui lui fera germer des épines et des ronces. Il
mangera l’herbe des champs, comme les bœufs, c’est-à-dire les légumes, non plus
seulement des fruits, comme dans
l’innocence. Il
mangera son pain à la sueur de son front, jusqu’à ce qu’il retourne à la
poussière d’où il a été pris. Tant pour l’homme que pour la femme, les conséquences du péché sous lesquelles ils étaient désormais, se bornent à la vie présente ; tout
homme les endure, même
les chrétiens. Mais cela ne concerne pas les conséquences
éternelles du péché. Celles-là, Christ les portera, en détruisant le pouvoir
de Satan, pour ceux qui croient ; et ceux
qui ne croient pas les porteront eux-mêmes éternellement ; mais ce n’est pas ce dont il s’agit,
ici. Ce qui concerne l’éternité est traité dans le Nouveau Testament, quoiqu’il y en ait des allusions dans
l’Ancien.
Nous voyons le résultat présent de la chute,
quant au gouvernement de Dieu, ainsi que la sentence, quant au temporel,
prononcée sur Adam et sur la femme, jusqu’à ce que la mort s’empare d’eux, car
la mort était cette puissance sous laquelle ils étaient tombés.
20 Et l’homme appela sa femme
du nom d’Ève, parce qu’elle était la mère de tous les vivants.
Après avoir entendu que
la semence de la femme écraserait la tête du
serpent, Adam appela sa femme Ève, mot
qui vient du verbe hébreu vivre ;
parce que, dit-il, elle est la mère de tous les vivants. Il comprit que la délivrance viendrait de là et que, malgré la mort qui serait leur partage, la vie proviendrait de la semence de la femme. Ce passage fait comprendre qu’Adam avait la foi. Il crut Dieu, qui introduirait
la vie
au sein de la mort qu’il venait
d’attirer sur l’homme.
Au point de vue de la nature, Ève pouvait être appelée la « mère
de tous les mourants », mais par la révélation de Dieu, la foi voyait en elle la
mère de tous les vivants. « Elle appela le nom du
fils Ben-oni (fils de ma peine) ; et son père l’appela Benjamin (fils de ma droite) » (Gen.35:18).
Ce fut par l’énergie
de la foi qu’Adam supporta les terribles
résultats de son péché ; et c’est dans sa
miséricorde infinie que Dieu lui
accorda d’entendre ce qu’il dit au
serpent, avant qu’il lui parlât à lui-même. S’il en avait été autrement, Adam serait tombé dans le désespoir. Il
n’y a, en effet, pour
nous que désespoir, si nous sommes appelés à nous considérer nous-mêmes, tels que nous sommes, sans pouvoir en même temps contempler
Dieu, tel qu’il s’est révélé à la croix, pour notre salut.
Aucun
enfant d’Adam ne peut supporter la vue de la réalité de ce qu’il est et de ce qu’il a fait, sans tomber dans le désespoir, à moins
qu’il ne puisse trouver son refuge à la
croix.
C’est aussi pourquoi, celui qui a trouvé refuge à la
croix, ayant cette espérance, n’aura jamais à approcher du lieu où tous ceux qui rejettent Christ doivent finalement être détenus. Car, là, les
hommes auront les yeux ouverts à la
réalité de ce qu’ils sont et de ce qu’ils ont fait, sans être capables de chercher du soulagement et un asile
en
Dieu. Alors
« ce que
Dieu est » impliquera pour eux une
perdition sans espoir, aussi certainement que ce qui implique maintenant le salut éternel, pour tous ceux qui croient. Car, la
sainteté de Dieu sera alors éternellement contre eux ; comme elle fait
maintenant la joie de tous ceux qui croient. Plus nous réalisons la sainteté de Dieu maintenant, mieux nous connaissons que nous sommes en sûreté ;
mais pour les réprouvés, cette sainteté même, et c’est là une pensée solennelle,
sera la
ratification de leur condamnation éternelle !
21 Et l’Éternel Dieu fit à
Adam et à sa femme des vêtements de peau, et les revêtit.
Il
y avait cependant un signe de miséricorde des plus
profonds : Dieu les revêt d’un vêtement pour
couvrir leur nudité, vêtement qui avait son origine dans
la mort qui avait fait son entrée dans le
monde, mais maintenant dans la mort
d’autrui comme substitut, mort qui cachait par conséquent les effets du péché qui l’avait
introduite. L’homme
n’était plus nu, ni à ses propres yeux ni aux yeux de ceux qui le regardaient : Dieu lui-même l’avait vêtu.
La grande doctrine de la justice de Dieu est ici mise en lumière dans une figure. La
robe dont Dieu
avait revêtu Adam était une couverture effective, parce que Dieu l’avait préparée ; tout comme la ceinture de feuilles de figuier était
une couverture inefficace
et inutile,
parce qu’elle était l’œuvre de
l’homme. De plus, le vêtement dont Dieu couvrit la nudité de l’homme avait pour origine la mort ;
le
sang avait coulé : il n’en était pas de même de la
ceinture d’Adam. De même maintenant, la justice de Dieu est manifestée
à la croix ; tandis que la justice de l’homme se montre
dans les œuvres de ses mains, ces œuvres souillées
par le péché. Revêtu
de la robe de peau, Adam
ne pouvait pas dire comme autrefois,
sous les arbres du jardin : « J’étais nu ». Il n’avait plus
aucun besoin de se cacher.
Le pécheur peut être parfaitement tranquille, quand, par la foi, il
sait que Dieu l’a revêtu ; mais jusqu’alors, être tranquille ne pouvait être que le résultat de la présomption ou de l’ignorance. Savoir que la robe
que je porte, et dans laquelle j’apparais devant Dieu, m’a été préparée
par lui,
doit mettre mon cœur parfaitement à l’aise, comme
en dehors de là il ne peut y avoir de repos
permanent.
Si l’homme était incapable de cacher son état aux yeux de Dieu, ni de rien changer aux conséquences du péché qu’il allait subir toute sa vie, il appartenait ainsi à Dieu de faire le nécessaire pour qu’il pût subsister devant Lui. Ce vêtement de peau dont Dieu a revêtu Adam et Eve est figure de la justice divine, de Christ Lui-même, dont le pécheur est revêtu lorsqu’il croit en l’efficacité de la mort du Sauveur. Si Adam et Ève ne moururent pas sitôt après avoir péché, une victime a dû mourir à leur place, afin de fournir à Dieu le vêtement dont Il les revêtit, puisqu’ils ne pouvaient en aucune manière se le procurer eux-mêmes. Nous voyons donc ici l’évangile apparaître, dans toute sa beauté, au moment où l’homme perdait la vie et où s’effondrait, par le péché, tout son bonheur en rapport avec la création première et sa relation d’innocence avec Dieu. Le péché de l’homme a toujours fait ressortir la grâce de Dieu. C’est à la croix, où la culpabilité de l’homme a atteint son point culminant, que Dieu a manifesté la plénitude de Son amour pour lui. Aussi comprend-on que le sort de ceux qui refusent la grâce sera terrible, dans l’éternité, et quelle reconnaissance éternelle Lui doivent ceux qui sont sauvés.
22 Et l’Éternel Dieu dit :
Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal
; et maintenant, — afin qu’il n’avance pas sa main et ne prenne aussi de
l’arbre de vie et n’en mange et ne vive à toujours… ! 23 Et l’Éternel Dieu le mit hors du jardin d’Éden, pour labourer le
sol, d’où il avait été pris : 24 il
chassa l’homme, et plaça à l’orient du jardin d’Éden les chérubins et la lame
de l’épée qui tournait çà et là, pour garder le chemin de l’arbre de vie.
Adam ayant reconnu par la foi que la vie subsiste encore, Ève étant la mère de tous les
vivants. Il
est, maintenant, justement chassé du jardin, il est privé désormais de toute participation à l’arbre de vie, afin
qu’il ne puisse pas perpétuer ici-bas une vie de misères et de douleurs. Le chemin de l’arbre de vie est dorénavant inaccessible à l’homme selon la nature, comme créature de
Dieu. Il n’y a pour l’homme aucun retour possible au paradis et à l’innocence. Adam, dans un état
de péché et d’éloignement de Dieu, est devenu le père d’une race qui participe de sa condition.
L’homme
déchu ne doit pas manger du fruit de l’arbre de vie, de peur que sa misère ne devienne éternelle dans ce monde. Manger
du fruit de l’arbre de vie, et vivre éternellement dans notre
présente condition, serait le malheur
consommé et sans mélange. On ne peut goûter de l’arbre de vie que dans la résurrection.
Vivre toujours dans une frêle tente, dans un corps de péché et de mort serait intolérable. C’est pourquoi l’Éternel Dieu « chassa l’homme d’Éden » ; il le chassa dans un monde qui partout présentait à sa vue les tristes résultats de sa chute.
C’était encore une chose
qui restait à faire, et qui résultait du changement que le péché avait amené et
de la bonté de Dieu envers l’homme pécheur.
L’arbre de vie demeurait encore dans le jardin ; et, si l’homme en avait mangé, il
aurait vécu à toujours, mais portant
les conséquences du péché, ce qui
eût été effectivement affreux. Pour
empêcher qu’il ne prît de cet arbre, l’Éternel Dieu le chassa hors du jardin d’Éden, pour
labourer le sol d’où il avait été pris ;
« et plaça à l’orient du jardin d’Éden les chérubins et la lame
de l’épée qui tournait çà et là, pour
garder le chemin de l’arbre de vie ». Là encore apparaît la bonté de Dieu, qui laisse entrevoir l’accomplissement de Ses pensées éternelles de grâce. Si
l’accès à l’arbre de vie, dans le paradis terrestre, était rigoureusement
défendu par l’épée des chérubins, afin de ne pas perpétuer une race de pécheurs qui auraient
gémi indéfiniment sous les conséquences
du péché, c’est parce que Dieu voulait ouvrir le chemin du paradis céleste en
donnant la vie éternelle, nécessaire pour
jouir du bonheur dans la
présence de Dieu, dans un monde nouveau. Pour
cela, il fallut que le Seigneur rencontrât l’épée du jugement de Dieu, lorsqu’Il se présenta chargé de nos péchés, pour ouvrir
le chemin du ciel aux coupables,
au travers
de la mort. Nous lisons en Zacharie (13:7) : « Épée, réveille-toi contre mon berger, contre
l’homme qui est mon compagnon, dit
l’Éternel des armées ; frappe le berger, et le
troupeau sera dispersé ; et je tournerai ma main sur les petits ». Le
Seigneur avait conduit Ses brebis jusqu’aux portes
de la mort, qu’il fallait traverser pour entrer au
paradis céleste, dont l’entrée était
gardée par l’épée de la justice inflexible du Dieu juste et saint. Mais Il ne pouvait les conduire plus loin sans porter à leur place le jugement
qu’elles avaient mérité. Dans
ce moment suprême, le troupeau fut dispersé, comme Jésus le dit aux
Siens : « Vous
me laisserez seul ». Mais, sitôt
l’œuvre accomplie, la tête du serpent
écrasée, le Seigneur apparaît aux Siens, de
l’autre côté de la mort, souffle en eux l’esprit de vie de résurrection, et devient le centre de leur rassemblement, pour le temps et l’éternité.
« Les chérubins » et « la lame de l’épée » interdisaient à l’homme de cueillir du fruit de l’arbre de vie, tandis que la révélation de Dieu dirigeait ses regards vers la mort et la résurrection de la semence de la femme, comme vers la source de la vie,
d’une vie
qui est en
dehors de la puissance de la mort. De
cette manière, Adam était plus heureux et dans une plus grande sécurité
hors du
paradis, qu’il ne l’avait été dans le
paradis même ; attendu que s’il était resté dans Éden, sa vie aurait dépendu de
lui-même, tandis que, hors du jardin, sa vie dépendait d’un autre, savoir du Christ promis ;
et quand Adam levait les yeux en haut et rencontrait « les
chérubins et la lame de l’épée », il
pouvait bénir la
main qui les avait placés là, pour garder le chemin de l’arbre de vie ; parce
que cette
même main lui avait ouvert un chemin
meilleur
et plus sûr
et plus
heureux que vers cet arbre.
Si
les chérubins et la lame de l’épée ont fermé le chemin du paradis, le Seigneur Jésus a ouvert « un chemin nouveau et vivant » qui conduit au Père dans le saint des saints.
« Je suis le chemin, et la vérité
et la
vie ; nul ne vient au Père que par moi » (comp. Jean 14:6 ;
Héb. 10:20).
C’est dans la connaissance de ces choses que le
chrétien s’avance maintenant au travers d’un monde maudit, où les traces du
péché sont visibles partout ; il a trouvé,
par la foi,
le chemin qui
le conduit au sein du Père ;
et tandis qu’il
peut se reposer là en secret, il est réjoui
par la bienheureuse certitude que Celui qui
l’a amené là est allé lui préparer une place dans « les demeures » de la maison
du Père et qu’il reviendra pour le
prendre et l’introduire avec lui dans la gloire du royaume du Père. Le croyant trouve ainsi,
dès à présent, dans l’intimité du Père, dans la maison et le royaume du Père,
et sa part, et sa demeure future, et sa glorieuse récompense.
Remarquons
combien la chute de l’homme et sa séparation d’avec Dieu sont complètes. Dieu l’avait abondamment béni ; Satan lui suggère l’idée que Dieu lui refuse les bénédictions les plus excellentes, et cela par un esprit supposé de jalousie, de peur que l’homme ne soit semblable à Lui.
L’homme se confie à Satan, comme étant rempli de bonté pour lui, plutôt
qu’à Dieu, qu’il juge selon le mensonge de
l’adversaire. Il croit Satan comme véridique au
lieu de Dieu, quand Satan lui dit qu’il ne mourra point, tandis
que Dieu lui avait
dit qu’il mourrait ;
et, pour satisfaire
ses convoitises, il rejette le Dieu qui l’avait béni. Ne se
confiant pas en Dieu,
il suit sa
propre volonté comme moyen plus sûr de trouver le
bonheur : c’est ce que
l’homme fait encore aujourd’hui.
Nous
lisons, en Philippiens 2, avec quelle plénitude, à tous ces mêmes égards, le Seigneur Jésus a glorifié Dieu et s’est conduit d’une manière, en tout, opposée à Adam. Nous pouvons remarquer
encore qu’Adam agit ainsi pour s’exalter lui-même, pour être comme Dieu par usurpation ; précisément le
contraire du Christ, qui, étant dans la gloire divine, ne regardait
point comme une usurpation d’être
égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même pour
se rendre semblable à l’homme,
et est devenu obéissant, au lieu de désobéissant, jusqu’à
la mort.
Remarquons
enfin combien les
efforts que l’on fait pour cacher à soi-même son propre péché, apparaissent vains, dès que la présence de Dieu est là. Adam, qui avait couvert sa nudité, parle de lui-même, en la présence de Dieu, tout comme s’il n’avait rien fait pour la couvrir. Il en est de même de
tous nos efforts pour justifier ce qui doit cacher notre péché
ou prouver
notre justice.
De plus, l’homme
s’enfuit de devant Dieu, avant même que
Dieu, dans sa
justice, le chasse de sa présence et le prive de sa bénédiction. Il faut une œuvre et une justice de Dieu pour couvrir la connaissance du bien et du mal dans la
désobéissance. Comme représentant de la
race, Adam n’a pas de promesses ; il n’y en a pas pour le premier Adam ; elles sont toutes
dans le second
Adam, la semence de la femme.
Nous
voyons aussi que la grâce pouvait agir ; la
grâce d’un Dieu qui est au-dessus du péché de l’homme, et c’est ainsi qu’Abel s’approche de Lui par la
foi.
Après la chute, s’opère la
séparation entre la race de Dieu et celle de l’ennemi, entre celle du monde et celle de la
foi.
Abel vient comme coupable et incapable de s’approcher de Dieu, et en mettant la mort d’autrui entre lui et
Dieu. Il reconnaît le jugement du péché, il a foi dans l’expiation.
Caïn, travaillant honnêtement là où Dieu l’avait mis pour travailler, extérieurement adorateur du vrai Dieu,
n’a pas la conscience du péché : il apporte les fruits mêmes
qui sont signes de la malédiction : aveuglement complet du cœur et endurcissement de la conscience d’une
race coupable chassée loin
de Dieu. Il suppose que tout va assez bien ; pourquoi Dieu ne le recevrait-il
pas ? Il
n’y a chez lui aucun sentiment du péché et de la chute.
En
Caïn, nous voyons alors le péché non seulement contre Dieu, qu’Adam avait pleinement
commis, mais contre son prochain, tel qu’on l’a vu à l’égard de Jésus. Caïn est un type frappant de l’histoire des Juifs.
Dans
la conduite d’Adam et dans celle de Caïn, nous voyons le péché sous toutes ses formes, comme un tableau mis devant
nous : le péché, dans son caractère
propre et originel, contre Dieu, puis plus particulièrement contre Christ, en figure dans la
conduite de Caïn, avec ses conséquences actuelles manifestées
en ce qui regarde la terre.
Dans
le cas, soit d’Adam, soit de Caïn, c’est le gouvernement de Dieu sur la terre qui est mis en évidence quant aux effets du péché. Il y a bien là la séparation d’avec Dieu d’un être capable de rapports avec lui et
primitivement formé pour ces rapports, mais elle est comme laissée à
l’appréciation morale de l’âme.
Adam est expulsé d’un paradis
paisible et sans travail, pour labourer la terre et en manger le pain à la
sueur de son front. Caïn, dans cette
position même, est maudit de la part de la terre, où il est fugitif et vagabond.
Mais
il veut y être aussi heureux que possible ; annuler, s’il
le peut, le jugement de Dieu, et s’établir à son aise comme chez lui sur la terre.
Remarquons
aussi les deux solennelles questions de Dieu :
«Où es-tu ?» c’est l’état de l’homme loin de Dieu et privé
de tout rapport avec Lui ; et «Qu’as-tu fait ?» c’est le péché commis dans
cet état, dont la consommation et le complet témoignage se rencontrent dans le rejet
et la mort
du
Seigneur.
Dans
l’histoire de Lémec, nous trouvons, du côté de
l’homme, la
propre volonté en convoitise : il
avait deux femmes, et la
vengeance pour sa défense propre ; mais je crois voir, dans le
jugement de Dieu, une allusion à cette pensée,
que, comme Caïn était le Juif conservé,
quoique puni, sa postérité à la fin, avant
que l’héritier fût suscité et que les hommes invoquent Jéhovah sur la
terre, serait
sept fois plus l’objet des soins et de la sollicitude de Dieu. Lémec reconnaît qu’il a tué un
homme, mais qu’il sera
vengé si l’homme le touche à son tour.
Dans
les premiers chapitres de la Genèse, nous trouvons d’abord l’homme dans le cadre des bénédictions de la
création, situation dans laquelle il s’est trouvé (Ch.2). Ensuite, nous
trouvons la chute de l’homme par laquelle ses relations avec Dieu, sur ce
terrain, sont perdues (Ch.3). Et nous trouvons sa méchanceté, en rapport avec la
grâce, dans le mauvais état résultant de sa chute (Ch.4). Nous voyons ce que le monde
devient, quand le pécheur refusant la grâce, s’arrange à son aise, se procure
des plaisirs sans Dieu, qui toutefois le supporte. Cependant, un résidu conservé, l’héritier selon les conseils de Dieu suscité, et les hommes invoquant
le nom de Dieu dans ses relations avec eux, c’est-à-dire le nom de l’Éternel.
Chassé de la présence de Dieu, Caïn
cherche dans l’importance de sa famille, dans les arts et les jouissances de la vie présente, un soulagement temporel, et s’efforce de rendre le monde, où Dieu l’a renvoyé vagabond, un séjour aussi agréable
que possible loin de Dieu.
Le péché a ici le caractère d’oubli de tout ce qui s’est passé dans l’histoire de l’homme, de haine
contre la grâce et celui qui en est l’objet
et le vase, d’orgueil et d’indifférence, et enfin de désespoir,
cherchant un soulagement dans la
mondanité.
Aussi
trouvons-nous l’homme de grâce (Abel, type de
Jésus Christ et des siens) rejeté ici-bas et laissé sans héritage ; l’homme, son ennemi, jugé et abandonné à
lui-même, et un troisième homme (Seth), objet des conseils de Dieu, qui
devient de Sa part héritier du monde.
Toutefois,
il faut se souvenir que ce ne sont que des figures.
Dans
la réalité, l’homme rejeté,
qui est héritier de tout, est
le même que celui qui a été mis à mort :
c’est le Saigneur Jésus !