L’autel d’airain – figure de la croix

Son application spirituelle

Fait suite ŕ la page

« L’importance de l’Ancien Testament »

Avant - propos

L’Ancien Testament contient des images, ou des figures, qui nous rendent plus concrčtes les notions plus abstraites présentées dans le Nouveau Testament.

Ainsi, l’entičreté des Ecritures, l’Ancien et le Nouveau Testament nous parlent ainsi du Seigneur Jésus, le Christ, de son śuvre ŕ la croix et de ses conséquences.

Bien des choses, révélées aprčs la mort, la résurrection et l’ascension du Seigneur, aprčs qu’il ait envoyé le Saint-Esprit, sont restées cachées dans la partie des Ecritures écrites dans l’Ancien Testament. Le juif ne pouvait, ŕ cette époque, comprendre que les sacrifices prescrits dans le livre du Lévitique, parlait du sacrifice du Seigneur Jésus ŕ la croix.

C’est le contenu du Nouveau Testament qui le révčle par le Saint-Esprit. Ce qui est inscrit « en filigrane » dans l’Ancien est révélé dans la Nouveau, c’est comme une image que l’on ne distingue pas ŕ la lumičre normale, mais qui se voit alors sous un certain éclairage, ultra-violet par exemple.

La Parole de Dieu n’a ainsi pas besoin de « preuves » dites « scientifiques », elle démontre par elle-męme qu’elle est de nature divine.

L’utilisation et la recherche de « preuves » extérieure ŕ la Parole elle-męme, pour se convaincre de sa divinité, est de l’incrédulité. Le Seigneur a caché ces choses aux sages et aux intelligents (sage et intelligent selon l’homme), et les a révélées ŕ la foi, celle manifestée par les petits enfants (c’est la sagesse et l’intelligence selon Dieu : voir le livre des Proverbes de Salomon).

Pour les différents composants et détails : clique ici

Introduction

L’autel d’airain est le premier objet rencontré lorsque l’on entre dans le parvis du Tabernacle, aprčs avoir passé la porte qui parle de la personne du Seigneur Jésus, tel que décrit dans les 4 évangiles. Il n’y a pas d’autre entrée. Le Seigneur Jésus a dit lui-męme qu’il était la porte : « Moi, je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ... » (Jean 10 v.9).

Le pécheur, chargé de ses péchés, entrait par cette porte pour venir apporter le sacrifice qui serait alors offert sur cet autel, pour que Dieu puisse alors dire « … il lui sera pardonné ». On trouve plusieurs fois cette expression important dans le livre du Lévitique, par exemple : « … si quelqu’un du peuple du pays a péché … il amčnera son offrande … pour son péché qu’il a commis …  il posera sa main sur la tęte du sacrifice pour le péché … égorgera le sacrifice pour le péché …  le sacrificateur fera propitiation pour lui, et il lui sera pardonné. »  (Lévitique 4 v.27-31)

C’est donc le lieu, et le seul lieu, oů le sacrifice pour le péché de différentes catégories du peuple d’Israël devait impérativement ętre offert, sans quoi, il n’y avait aucune possibilité d’ętre pardonné pour avoir péché en enfreignant un quelconque des commandements de Dieu, ŕ savoir l’ensemble de toutes les prescriptions que Dieu avait donné ŕ Moďse pour son peuple terrestre.

Il fallait un sacrifice sanglant !  Dans le cadre de l’Ancien Testament, avant que le Seigneur Jésus donne sa vie sur la croix, les sacrifices étaient répétitifs.

Aujourd’hui, il en va de męme, un sacrifice sanglant est nécessaire, comme nous le lisons : « … sans effusion de sang il n’y a pas de rémission. » (Hébreux 9 v.22). Il y a cependant une trčs grande différence : c’est que ce sang est celui du Seigneur Jésus, qui a été versé une fois pour toute : « … Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits ŕ perpétuité ceux qui sont sanctifiés. … » (Hébreux 10 v.14). Il ne doit et ne peut plus ętre répété.

L’autel d’airain est l’endroit, et le seul endroit oů Dieu se rencontre avec le pécheur ! Il était aussi une manifestation de Dieu. Par sa position dans le parvis, juste devant la porte, il est la limite de la manifestation de Dieu. Dieu ne se manifeste pas au-delŕ de cet endroit.

C’est ŕ partir de lŕ, aprčs avoir que la question du péché a été réglée ŕ cet autel, le pécheur (devenu sacrificateur, ou adorateur pour le chrétien), représenté par le sacrificateur (dans le cadre de l’Ancien Testament), peut alors aller plus avant ŕ l’intérieur du parvis, jusque dans le sanctuaire aprčs ętre passé par la cuve d’airain. Nous en verrons la signification dans des messages ultérieurs.

Les matériaux reflčtent l’image de Christ

Deux matériaux sont mis en śuvre dans la construction de l’autel : du mois de sittim

 

Grille d’airain

 

 

 

 

Autel d’airain et mort de Christ

 

Dans les versets que nous avons cités, il s’agit de l’autel d’airain (v. 13). Cet autel se trouvait ŕ l’entrée męme du tabernacle ; c’était le premier objet qui frappait le regard de l’Israélite, lorsqu’il s’approchait de cette enceinte bénie, sur laquelle reposait la nuée, signe de la présence de l’Éternel. Il était fait de bois de sittim recouvert d’airain ; ces deux matériaux nous en donnent le sens symbolique. Le bois de sittim, que la version grecque des Septante traduit par « bois incorruptible », nous parle de l’humanité parfaite de Celui qui est apparu ici-bas, comme un Rejeton ou une plante sortant d’une terre aride (És. 53:2), et en qui Dieu a trouvé toute plénitude de gloire morale et d’obéissance.

 

L’airain, dont l’autel était recouvert, typifie les exigences infinies de la justice invariable de Dieu qui doit punir le péché. Il renferme plusieurs métaux, fondus ensemble sous l’action d’un feu violent. Le feu étant l’image du jugement de Dieu, l’airain nous parle de la justice et de la sainteté divines que devait satisfaire la sainte Victime, en étant soumise, ŕ la croix, au feu du jugement divin. Ensemble, ces deux matériaux nous présentent l’Homme parfait qui, étant Dieu manifesté en chair, pouvait seul revendiquer et satisfaire les droits de la sainteté divine, outragée par notre désobéissance. En s’offrant aux coups de cette justice infinie qui doit punir le péché, Il a, par son sacrifice ŕ la croix, glorifié la majesté et la sainteté divines et ouvert le chemin du ciel ŕ tous les pécheurs qui s’approchent de Dieu par Lui.

 

 

Le but essentiel de l’autel était d’ętre le lieu oů l’on offrait les sacrifices et répandait le sang qui seul «fait propitiation pour l’âme» (Lév. 17:11 ; voyez aussi Héb. 9:22 : «sans effusion de sang il n’y a pas de rémission»). L’autel nous parle de Christ ; les sacrifices nous parlent de Christ ; le sacrificateur nous parle de Christ.

 

 

 

L’ensemble de ce qui se passait ŕ l’autel nous présente la croix.

 

 

 

Deux vérités fondamentales se dégagent de l’autel d’airain et des sacrifices qui y étaient offerts :

 

·       la nécessité du sang pour ôter le péché. Cette vérité est mise en évidence de la Genčse ŕ l’Apocalypse : «Les gages du péché, c’est la mort» (Rom. 6:23) ; le sang répandu nous parle de la mort ou du coupable ou d’une victime offerte ŕ sa place. Il n’y a pas d’autre moyen pour ôter le péché devant Dieu.

 

·       la doctrine essentielle de la substitution : selon la pensée de Dieu une victime sans défaut peut-ętre offerte ŕ la place du coupable. Tel le bélier offert ŕ la place d’Isaac, Genčse 22 ; ou l’agneau de la Pâque en Exode 12, qui meurt ŕ la place du premier-né. «Christ a souffert une fois pour les péchés ; le juste pour les injustes» (1 Pierre 3:18) ; lui «qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous» (2 Cor. 5:21).

 

 

 

La grille d’airain de l’autel, qui supportait le feu du jugement, nous rappelle aussi Christ qui a passé ŕ travers le feu du jugement de Dieu. Sondé ainsi dans tout son ętre, il n’a manifesté que ses propres perfections.

 

Les sacrifices étaient offerts sur l’autel : holocaustes, offrandes de gâteau, sacrifices de prospérité, sacrifices pour le péché et le délit. Arrętons-nous un moment au sacrifice pour le péché, tel qu’il est présenté en Lévitique 4:27 ŕ 35.

 

Un Israélite qui, ayant désobéi ŕ l’un des commandements de l’Éternel «s’est rendu coupable», réalise son péché. C’est le Saint Esprit qui convainc de péché par le moyen de la Parole. Longtemps un jeune homme peut rester indifférent aux péchés qu’il a commis, comme ŕ son état de péché devant Dieu, mais un moment vient oů, dans sa grâce, Dieu intervient par son Esprit pour produire en lui ce sentiment de culpabilité. Que doit-il faire alors ?

 

L’Israélite devait «amener son offrande», une chčvre ou un agneau sans défaut (vers. 28, 32). Il ne suffisait pas de savoir comment on devait procéder pour que le péché soit pardonné, mais il fallait effectivement amener une offrande : aller chercher dans son troupeau un animal, non pas de rebut, mais sans défaut, et traverser tout le camp en le conduisant jusqu’ŕ la porte du parvis pour l’amener ŕ l’autel. Arrivé lŕ, l’Israélite devait «poser la main sur la tęte du sacrifice» : il plaçait ainsi sur cette victime innocente et sans défaut le péché dont il s’était rendu coupable. Puis lui-męme devait égorger la victime. Il faut venir personnellement ŕ la croix, en reconnaissant son péché, en acceptant qu’il a été porté par la Victime sainte et sans tache, frappée par le jugement de Dieu ŕ la place du pécheur.

 

Le sacrificateur prenait du sang de la victime, le mettait sur les cornes de l’autel et versait le reste au pied de l’autel ; puis il brűlait la graisse et faisait propitiation pour le coupable. Ce sacrificateur nous parle de Christ qui, lui, a tout accompli pour la purification du pécheur. La parole déclare alors formellement ŕ deux reprises : «et il lui sera pardonné» (v. 31 et v. 35). L’Israélite pouvait s’en retourner dans sa tente avec l’assurance du pardon ; non pas parce qu’il ressentait quelque chose en lui-męme, mais parce qu’il était écrit dans la Parole inspirée «il lui sera pardonné». De męme aujourd’hui : l’śuvre de Christ nous donne la sécurité du salut, mais c’est la Parole de Dieu qui nous en donne la certitude : «Qui croit au Fils a la vie éternelle» (Jean 3:36 ; voir aussi Héb. 10:10 et 14). Si quelqu’un n’est pas certain de son salut, qu’il prenne sa bible et que sous le regard de Dieu il relise ce qui est écrit et le croie.

 

Pour les holocaustes (Lév. 1) l’Israélite qui s’approchait de l’autel devait aussi «poser sa main sur la tęte de l’holocauste» (vers. 4). Dans ce cas, il ne s’agissait pas d’ętre pardonné ; celui qui apportait l’offrande était déjŕ pardonné, car il avait dű précédemment apporter un sacrifice pour le péché. Il offrait cet holocauste en signe de reconnaissance et d’adoration. En quelque sorte les mérites de la victime passaient sur l’adorateur et celle-ci était «agréée pour Lui». «Il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé» (Éph. 1). Dieu voit les siens en Christ ; ŕ cause de l’holocauste qui monte «comme une odeur agréable ŕ l’Éternel», celui qui s’approche est agréé devant Lui (Éph. 5:2).

 

 

 

 

 

 

En figure, l’homme qui répond ŕ l’appel du Sauveur entre par la porte. Introduit dans le parvis, que voit-il premičrement ? L’autel d’airain. Il apprend qu’une sainte victime, innocente, sans souillure, a été consumée lŕ pour lui.

 

Cet autel était fait de bois de sittim et plaqué d’airain. Le sittim (acacia) est une trčs belle image de la vraie humanité du fils de Dieu, «né de femme, né sous la loi» (Gal. 4:4). L’airain est la figure de la justice et de la sainteté divines face au pécheur et au péché. Il résiste aux flammes ardentes qui consument tout : une image de la maničre dont notre Seigneur Jésus a subi sur la croix l’ardeur de la colčre de Dieu, volontairement, dans une entičre soumission, et une détermination unique.

 

 

 

 

 

 

24.1 - Signification de l’autel

Ch. 27:1-8 — Avant de considérer l’usage de l’autel, il convient d’expliquer sa signification symbolique. Nous trouvons ici aussi, comme pour l’arche, la table, les ais, le bois de sittim, mais il est plaqué d’airain et non pas d’or. L’airain représente la justice divine, non pas telle qu’elle est symbolisée par l’or : selon ce que Dieu est en lui-męme, c’est-ŕ-dire adaptée ŕ sa nature divine, mais comme éprouvant l’homme en responsabilité. De ce fait, il s’y rattache toujours un certain aspect judiciaire, car cette justice juge nécessairement l’homme qu’elle rencontre en responsabilité, parce qu’il est pécheur. L’autel, comme un tout, parle donc de Dieu manifesté en justice ; il était le lieu de rencontre entre Dieu et le pécheur, car aussi longtemps que le pécheur est dans ses péchés, Dieu ne peut le rencontrer que sur le terrain de sa responsabilité. L’autel était par conséquent le premier objet que rencontrait le regard du pécheur lorsque, sortant du monde, il pénétrait dans le parvis du tabernacle. Ce qu’il voyait donc, c’était un autel, symbole de la croix de Christ. Ainsi, lorsque le pécheur venait ŕ l’autel, croyant ŕ l’efficacité du sacrifice, bien que l’autel mît en évidence sa responsabilité, il découvrait que tous ses péchés étaient ôtés et qu’il pouvait se tenir devant Dieu dans toute la bonne odeur du sacrifice qui avait été consumé lŕ. La position męme de l’autel manifeste ce caractčre. Il était juste en dehors du monde et juste ŕ l’intérieur du parvis. De męme lorsque Christ fut rejeté, il fut chassé du monde, élevé au-dessus de celui-ci en étant cloué sur le bois de la croix. Mais lŕ, comme le sacrifice sur l’autel, il a rencontré et a porté dans son entier la responsabilité de l’homme. Il a subi tout le saint jugement de Dieu contre le péché et a répondu d’une maničre si complčte ŕ chacune des exigences de sa gloire, que ce sacrifice, entičrement brűlé sur l’autel pouvait monter devant Dieu comme un parfum d’agréable odeur. C’était l’holocauste et non pas le sacrifice pour le péché qui était placé sur l’autel d’airain. Le sacrifice pour le péché était brűlé hors du camp. L’autel d’airain montre davantage ce que Dieu a trouvé — sa part — dans la mort de Christ ; et ce n’est que lorsque nous avons appris cette vérité que nous pouvons venir dans sa présence avec une sainte liberté (*).

(*) Il ne faut jamais oublier que si l’holocauste présente la part de Dieu dans la mort de Christ, il était cependant agréé pour celui qui l’offrait, pour faire propitiation pour lui (Lév. 1:4).

24.2 - Usage de l’autel

Si nous considérons maintenant l’usage de l’autel, nous recueillerons d’autres instructions sur ce point. Il était avant tout, comme cela vient d’ętre dit, l’autel de l’holocauste (Lév. 1). A part l’holocauste, certaines parties de l’offrande de gâteau, du sacrifice de prospérités et męme du sacrifice pour le péché, étaient également brűlées sur «l’autel de l’holocauste» (comparer Lév. 2:2 ; 3:5 ; 4:10). Sans entrer ici dans les caractčres particuliers de ces divers sacrifices, il suffira de dire qu’ils sont des figures des différents aspects de la mort de Christ ; et c’est par conséquent dans la combinaison de tous que nous apprenons la valeur infinie et le prix inestimable de ce seul sacrifice qu’ils présentent en type. L’autel d’airain parle donc de Christ, de ce seul sacrifice de Christ, lorsque, par l’Esprit éternel, il s’est offert lui-męme ŕ Dieu sans tache. Tout Israélite qui apportait un sacrifice reconnaissait par cet acte qu’il ne pouvait par lui-męme répondre aux justes exigences de Dieu, qu’il était un pécheur et que, comme tel, il avait perdu sa vie ; c’est pourquoi il apportait une autre vie, afin qu’elle soit sacrifiée ŕ sa place. En venant ainsi, il s’identifiait avec le sacrifice, comme cela ressort du fait qu’il posait la main sur la tęte de la victime (Lév. 1:4, etc.).

S’il apportait un sacrifice pour le péché, dont seule la graisse qui est sur l’intérieur était brűlée sur cet autel (voir Lév. 4), au moment oů il posait sa main sur la tęte de l’animal, sa culpabilité était transférée (en figure) sur le sacrifice qui, par conséquent, était brűlé hors du camp comme une chose impure, étant chargé des péchés de celui qui l’offrait. S’il s’agissait d’un holocauste, par le męme acte consistant ŕ poser sa main sur la tęte de la victime, celui qui apportait le sacrifice était pour ainsi dire revętu de toute l’acceptation du sacrifice ; il était identifié avec lui. Ainsi deux choses étaient effectuées. D’un côté, ses péchés étaient ôtés de la vue de Dieu ; de l’autre, il était amené devant Dieu dans toute l’acceptation de Christ. Si donc l’autel éprouvait l’homme en justice, il révélait en męme temps la grâce qui avait pourvu ŕ un sacrifice parfait en sa faveur ; de sorte que Dieu pouvait le rencontrer en grâce et en amour aussi bien qu’en justice, et lui donner le droit de se tenir, pleinement agréé, dans sa sainte présence. Les dimensions de l’autel illustrent cette vérité. C’était un carré de cinq coudées de côté : la responsabilité du côté de l’homme entičrement manifestée et satisfaite dans la croix de Christ.

24.3 - Réponse aux exigences de Dieu

Quel précieux encouragement Dieu donne au pécheur ! Les exigences de son trône, de son gouvernement ont été satisfaites par l’autel ; car il a été fait aspersion du sang sur lui, et le sacrifice a été consumé. Dieu peut alors recevoir en grâce et en justice quiconque s’approche avec foi de l’autel ; et c’est pour proclamer cette bonne nouvelle que l’Évangile est annoncé dans tout le monde. La croix de Christ est maintenant le lieu de rencontre entre Dieu et le pécheur. C’est sur la base de ce qui a été accompli lŕ que Dieu peut ętre juste et justifier celui qui est de la foi de Jésus. Il n’existe aucun autre terrain sur lequel il puisse amener le pécheur dans sa présence. Si l’Israélite rejetait l’autel d’airain, il se privait ŕ toujours de la miséricorde de Dieu ; et pareillement quiconque rejette la croix de Christ se prive ŕ jamais de l’espérance du salut.

24.4 - Les cornes de l’autel

Les cornes de l’autel peuvent aussi retenir notre attention. Il en comptait quatre, une ŕ chaque coin (v. 2). Dans certains cas, on devait faire aspersion du sang du sacrifice sur ces cornes, comme par exemple dans le sacrifice pour le péché pour un chef ou pour quelqu’un du peuple (Lév. 4:25, 30, etc.). La corne est un symbole de la force. Lors donc qu’il était fait aspersion du sang sur les cornes, toute la force de l’autel (et elle était déployée d’une maničre complčte) qui avait été contre le pécheur, était alors exercée en sa faveur. Les cornes de l’autel devenaient ainsi un lieu de refuge, un sanctuaire inviolable, pour tous ceux qui étaient ŕ bon droit sous leur protection, sur le terrain de l’aspersion du sang. Joab a recherché cette protection lorsqu’il s’enfuyait de devant Salomon (1 Rois 2:28) ; mais comme il n’y avait aucun droit, étant un meurtrier, il fut mis ŕ mort. Il en est de męme du pécheur qui, arrivé ŕ sa fin, voudrait bien se mettre au bénéfice de la mort de Christ pour échapper au jugement, quoique dans son cśur, il soit encore loin de Christ. En revanche, lŕ oů se trouve la confiance dans la valeur du sacrifice qui a été offert ŕ Dieu sur l’autel, il n’existe aucune puissance sur la terre ou en enfer qui puisse porter atteinte ŕ l’âme qui repose ŕ son abri et sous sa protection.

24.5 - Ressources pour le voyage

Il est intéressant de s’arręter un instant sur les ressources pour le voyage telles qu’elles sont détaillées en Nombres 4 : « Et ils ôteront les cendres de l’autel, et ils étendront sur lui un drap de pourpre. Et ils mettront dessus tous ses ustensiles dont on fait usage pour son service : les brasiers, les fourchettes, et les pelles, et les bassins, tous les ustensiles de l’autel ; et ils étendront dessus une couverture de peaux de taissons, et y placeront les barres » (v. 13, 14). Le drap de pourpre était placé directement sur l’autel. La pourpre correspond ŕ la royauté, et cela rend la signification évidente. Ce sont les souffrances de Christ, telles qu’elles sont vues ŕ l’autel, et les gloires qui suivraient, comme l’indique la pourpre. La croix d’abord et ensuite la couronne. Mais l’autel était dans le désert, aussi les peaux de taissons étaient-elles ŕ l’extérieur, recouvrant la pourpre. Le moment de la revendication de la gloire royale de Christ n’était pas encore venu. Entre-temps seules apparaissaient les peaux de taissons, emblčme de cette sainte vigilance qui le mettait ŕ l’abri du mal tandis que, rejeté, il traversait le désert, en attendant l’avčnement de son royaume.

Tous les ustensiles de l’autel étaient d’airain, en harmonie avec son trait caractéristique. Les barres avec lesquelles l’autel devait ętre porté étaient de bois de sittim et d’airain, comme l’autel lui-męme. Enfin il est une fois encore rappelé ŕ Moďse que ce qui lui avait été montré sur la montagne devait ętre son modčle. La sagesse de Dieu seule pouvait concevoir l’autel qui devait incarner tant de vérités bénies. Un roi Achaz, impressionné par la beauté de l’autel syrien, pouvait rejeter l’autel de Dieu (2 Rois 16), mais ce fut sa ruine et celle de tout Israël (2 Chron. 28:23). De męme, l’homme peut aujourd’hui refuser la prédication de la croix de Christ, trouvant en elle soit une occasion de chute, soit une folie ; et il peut se choisir un autel et offrir un culte qui répondent ŕ ses propres goűts esthétiques et qui ne choqueront par conséquent pas les préjugés naturels. Mais, comme dans le cas d’Achaz, cela ne peut que l’amener ŕ sa ruine éternelle. Dieu seul peut prescrire le chemin approprié et le moyen de s’approcher de lui.

 

 

 

 

 

 

 

L’autel

Il est d’assez grandes dimensions : 5 x 5 x 3 coudées soit 2,5 x 2, 5 x 1,5 m pour que l’on puisse y mettre un taureau. Il y avait une grille d’airain ŕ mi-hauteur et tous les ustensiles étaient d’airain.

Il était constitué de bois de Sittim plaqué d’airain.

Le bois de Sittim (Acacia) est imputrescible et résiste ŕ la chaleur. Il symbolise ainsi l’humanité du Seigneur qui ne connaît pas la corruption et a pu subir le jugement dont le feu est l’image.

L’airain représente la justice divine, selon ce que Dieu est en lui-męme, c’est-ŕ-dire adaptée ŕ sa nature divine, mais comme éprouvant l’homme en responsabilité. Il est l’expression de la justice de Dieu s’exerçant contre le péché et qui le condamne — comme les bases des 60 piliers du parvis.

Voici l’origine du matériau : « Et l’Éternel parla ŕ Moďse, disant : Dis ŕ Éléazar, fils d’Aaron, le sacrificateur, qu’il relčve les encensoirs du milieu de l’incendie, et répands-en le feu au loin, car ils sont sanctifiés, — les encensoirs de ceux-lŕ qui ont péché contre leurs propres âmes ; et on en fera des lames aplaties pour en plaquer l’autel ; car ils les ont présentés devant l’Éternel, et ils sont sanctifiés ; et ils seront un signe aux fils d’Israël. Et Éléazar, le sacrificateur, prit les encensoirs d’airain qu’avaient présentés les hommes qui furent brűlés, et on les aplatit pour plaquer l’autel, en mémorial pour les fils d’Israël, afin qu’aucun étranger qui n’est pas de la semence d’Aaron ne s’approche pour brűler l’encens devant l’Éternel, et ne soit comme Coré et son assemblée, — selon que l’Éternel lui avait parlé par Moďse» (Nombres 16 v.36-40) 

Il a reçu un plaquage additionnel avec les 250 encensoirs des fils de Coré et de son assemblée rebelle ; leurs encensoirs furent aplatis en lames et appliqués sur les parois de l’autel d’airain. Cela signifie que les prétentions de l’homme naturel ŕ faire agréer son offrande devant Dieu, n’a pas d’autre place que l’autel du sacrifice pour le péché, ętre cloué ŕ la croix de Christ. Ce plaquage servait ŕ rappeler perpétuellement que s’approcher de Dieu dans la chair est une chose terrible qui entraîne la destruction.

La combinaison du bois de sittim et de l’airain est une image de Christ, victime sans défaut, réglant la question du péché en son corps sur le bois. C’est la perfection de la victime qui confčre au sacrifice toute son efficacité.

Les victimes sacrifiées devaient ętre sans défaut, mais elles appartenaient ŕ cette création, portant inévitablement la tache de la nature pécheresse, d’oů leur inefficacité malgré leur répétition.

Nous lisons « … le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, … » (1 Pierre 1 v.19) . Christ était donc la sainte victime, sans défaut et sans tache, sans la tache de la nature pécheresse, de sorte que « … par une seule offrande, il a rendu parfaits ŕ perpétuité ceux qui sont sanctifiés. » (Hébreux 10 v.14)

 

 

 

 

 

 

 

 

La grille

La grille d’airain ŕ mi-hauteur de l’autel, soit 1 coudée ˝ (±75 cm) au-dessus du sol. La grille se trouve ainsi exactement au męme niveau que le propitiatoire placé sur l’arche, nous reviendrons plus loin sur ce point, dans la page consacrée ŕ l’arche.

La grille se situe aussi entre ciel et terre, comme le Seigneur l’a été suspendu, cloué au bois de la croix :

Tu fus élevé de la terre

Sur la croix ;

Pour nous tu bus la coupe amčre

Sur la croix.

Ton amour a tout achevé :

Dans ton sang le croyant lavé,

Sait qu’il est ŕ jamais sauvé

Par la croix.

(Hymnes et Cantique n°43 v.2)

Cette grille constituait le support du cadre de l’autel. C’est lŕ que s’exerçait toute l’ardeur du feu sur la victime, sur les sacrifices dont les huit premiers chapitres du Lévitique nous entretiennent, ŕ mi-hauteur de l’autel.

Comme l’évoque ce verset 2 du cantique 43, mentionné ci-avant, nous ne pouvons que penser au Seigneur qui a été « élevé », au-dessus de la terre qui l’a rejeté, sur une croix, et au-dessous du ciel qui s’est fermé pour que sa pričre ne passe point : « Tu t’es enveloppé d’un nuage, de maničre ŕ ce que la pričre ne passât point. » (Lamentations de Jérémie 3 v.44).

Nous retrouvons aussi ici une relation avec les 4 évangiles dans les 4 types de sacrifices offerts sur la grille de l’autel :

·         Jean : l’holocauste

·         Matthieu : le sacrifice pour le péché ou le délit

·         Marc : le sacrifice de prospérité

·         Luc : l’offrande de gâteau, sacrifice non sanglant

« C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts, parce qu’il aura livré son âme ŕ la mort, et qu’il aura été compté parmi les transgresseurs, et qu’il a porté le péché de plusieurs, et qu’il a intercédé pour les transgresseurs. » (Esaďe 53 v.12)

Ces sacrifices offerts sur cette grille, devaient se répéter, et n’étaient finalement que des actes remémoratifs de péché, qui ne pouvaient pas rendre parfaits ceux qui s’approchaient. En revanche, l’offrande du corps de Jésus faite une fois pour toutes, a rendus parfaits ŕ perpétuité ceux qui sont sanctifiés :

« Car la loi, ayant l’ombre des biens ŕ venir, non l’image męme des choses, ne peut jamais, par les męmes sacrifices que l’on offre continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s’approchent. Autrement n’eussent-ils pas cessé d’ętre offerts, puisque ceux qui rendent le culte, étant une fois purifiés, n’auraient plus eu aucune conscience de péchés ? Mais il y a dans ces sacrifices, chaque année, un acte remémoratif de péchés. Car il est impossible que le sang de taureaux et de boucs ôte les péchés. C’est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : ‘’Tu n’as pas voulu de sacrifice ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché ; alors j’ai dit : Voici, je viens, — il est écrit de moi dans le rouleau du livre — pour faire, ô Dieu, ta volonté’’ » (Hébreux. 10 v.1 ŕ 7)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir aussi la page relative au Tabernacle