Traduction de 3 réunions sur le sujet :

Comment donner du sens à sa vie (Epitre aux Philippiens)

Conférences bibliques par Rainer Brockhaus

Traduction depuis les réunions audio diffusées par le site www.audioteaching.org

Contenu :

PREMIERE REUNION

DEUXIEME REUNION

TROISIEME REUNION

 

PREMIERE REUNION

Frères et sœurs, nous sommes réunis pour entendre la Parole de Dieu. Les questions que nous nous posons dans la vie y trouvent leur réponse. Les hommes se sont toujours posés des questions concernant le sens de leur vie, leur but à poursuivre. Cela est certainement vrai pour les chrétiens. Il y a peut-être ici, quelqu’un ne connait pas le Seigneur Jésus, ne croit pas en Lui, et cette question se pose à lui avec sérieux : « pourquoi suis-je ici sur cette terre ? » Pour le croyant, la réponse est simple : si nous voulons réellement obéir à la Parole de Dieu et si nous nous soumettons à ses directives, nous avons la réponse.

Pendant ces trois soirées, j’aimerais considérer ces questions : pourquoi est-ce que je vis ? Quel est mon but ? Comment est-ce que je vis ? Dans quel état d’esprit ? Qu’est-ce qui me donne la force de vivre une telle vie ? Puis, lors de la troisième réunion, comment vaincre les obstacles dans ma vie et dans mon être intérieur pour vivre réellement dans cet état d’esprit ? Je pense que celui qui connait le Seigneur a déjà remarqué qu’il s’agit de l’état d’esprit du Seigneur lui-même. Les croyants sont sur cette terre pour représenter le Seigneur Jésus, pour être une lumière dans ce monde comme Lui l’a été. Il nous dit « vous êtes la lumière du monde ».

Pour se diriger dans le monde, il existe des instruments, une boussole par exemple. Lorsqu’un capitaine se sert de sa boussole, il peut se maintenir dans la bonne direction ; s’il survient une tempête, l’aiguille peut parfois être secouée, mais elle reviendra toujours vers un point précis. Il en est de même pour nous : malgré les tempêtes, les difficultés, l’aiguille de la boussole se dirige toujours vers cette seule personne, le Seigneur Jésus. S’Il est la boussole de notre vie, nous nous maintiendrons dans la bonne direction et Il donnera la force pour vaincre les difficultés.

L’apôtre Paul a rencontré des difficultés, des peines de toute sorte dans sa vie et l’Esprit de Dieu a pu l’employer pour nous faire part de ses expériences. Dans l’épitre aux Philippiens que nous appelons parfois l’épitre de l’expérience, il les décrit clairement. Nous n’allons pas lire toute l’épitre, mais j’aimerais considérer quelques passages pour trouver les réponses aux questions que nous nous sommes posées.

Lectures : Philippiens 1 v.1&2 ; Philippiens 1 v.9-11 ; Philippiens 1 v.18-23 ; Philippiens 2 v.1-11

Philippiens 1: 1 Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ, à tous les saints dans le christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs : 2 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

Philippiens 1: 9 Et je demande ceci dans mes prières, que votre amour abonde encore de plus en plus en connaissance et toute intelligence, 10 pour que vous discerniez les choses excellentes, afin que vous soyez purs et que vous ne bronchiez pas jusqu’au jour de Christ, 11 étant remplis du fruit de la justice, qui est par Jésus Christ à la gloire et à la louange de Dieu.

Philippiens 1: 18 Quoi donc ? — Toutefois, de toute manière, soit comme prétexte, soit en vérité, Christ est annoncé ; et en cela je me réjouis et aussi je me réjouirai. 19 Car je sais que ceci me tournera à salut par vos supplications et par les secours de l’Esprit de Jésus Christ, 20 selon ma vive attente et mon espérance que je ne serai confus en rien, mais qu’avec toute hardiesse, maintenant encore comme toujours, Christ sera magnifié dans mon corps, soit par la vie, soit par la mort. 21 Car pour moi, vivre c’est Christ ; et mourir, un gain ; 22 mais si [je dois] vivre dans la chair, il en vaut bien la peine ; et ce que je dois choisir, je n’en sais rien ; 23 mais je suis pressé des deux côtés, ayant le désir de déloger et d’être avec Christ, car cela est de beaucoup meilleur ; …

Philippiens 2: 1 Si donc il y a quelque consolation en Christ, si quelque soulagement d’amour, si quelque communion de l’Esprit, si quelque tendresse et quelques compassions, 2 rendez ma joie accomplie [en ceci] que vous ayez une même pensée, ayant un même amour, étant d’un même sentiment, pensant à une seule et même chose. 3 Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine gloire ; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, 4 chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres. 5 Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le christ Jésus, 6 lequel, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, 7 mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; 8 et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. 9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, 10 afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, 11 et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

Disons d’abord quelques mots sur l’apôtre Paul et les Philippiens : dans les deux premiers versets, il se présente comme esclave de Jésus Christ. Il aimait les Philippiens, parce que ceux-ci aimaient le Seigneur et l’apôtre souligne d’abord ce qui lui plaisait en eux, pourtant, la raison pour laquelle il leur écrivait, et cela peut nous paraître étrange, n’apparait qu’au chapitre 4. L’apôtre, conduit par l’Esprit de Dieu pose d’abord les fondements pour que ce qu’il veut et doit dire soit bien compris et accepté. C’est la méthode de Dieu : Il prépare les cœurs par des enseignements, des instructions pratiques pour ensuite mettre le doigt sur le point qu’Il veut souligner, qui est alors accepté.

Nous pouvons apprendre de ceci pour notre comportement personnel et nos rapports entre frères. Souvent, lorsque nous sommes préoccupés par un problème, nous « enfonçons la porte » au lieu de laisser le Seigneur faire un travail dans les cœurs par Sa parole et ainsi, le frère peut être touché pour ce qui devait être dit. L’apôtre utilise cette méthode : dans le chapitre premier, il cite des choses très positives sur le service des Philippiens pour le Seigneur, leur attitude à son égard ; il leur parle de lui-même en toute humilité ainsi que de deux autres serviteurs, Timothée et Epaphrodite pour leur présenter l’état d’esprit du parfait serviteur dans le chapitre 2. Ce n’est pas un état impossible à atteindre. Bien sûr, le Seigneur est inimitable, mais il y a des frères qu’on peut imiter et dont on peut apprendre en voyant comment ils ont suivi le Seigneur. Cela doit nous toucher aussi, car, au fond, l’apôtre nous présente des personnes « normales » et veut nous montrer combien il est souhaitable d’être dans cette disposition d’esprit et vivre fidèlement en imitant le Seigneur.

« Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ » (v.1) : il utilise souvent cette expression « esclave », ce qui signifie que l’on a été acheté. Un esclave était à l’entière disposition de son maître et n’avait aucune volonté propre. C’est très beau quand on y ajoute à ce terme « de Jésus Christ ». C’est un esclavage avec lequel le croyant est complètement d’accord, puisqu’il connait son Seigneur. Ce n’était pas toujours le cas dans l’antiquité, car il y avait bien des maitres qui n’étaient pas bienveillants avec leurs esclaves et pourtant ils devaient faire ce qui leur était demandé.

Cela me rappelle le passage d’Exode concernant le serviteur hébreux qui pouvait sortir libre après avoir servi six ans. Il avait une femme et des enfants qui appartenait à son maître et disait « j’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre ». Alors, son oreille était percée par un poinçon et il restait serviteur à toujours. C’est le modèle du serviteur tel que Dieu se le présentait, comme le Seigneur Jésus l’a montré dans sa vie et comme nous devrions l’être. Un esclave de Jésus Christ doit avoir cette attitude. Deutéronome dit de ce serviteur « quand il se sentira bien auprès de toi ». Nous sentons-nous bien près du Seigneur ? Aimons-nous Sa présence ? L’apôtre ressentait cela dans son cœur, il n’y a pas de meilleure place qu’auprès du Seigneur, rien de plus heureux que de servir un tel maître.

1 Corinthiens 6 verset 20 nous dit : « vous avez été achetés à prix, glorifiez donc Dieu dans votre corps ». Pensons-nous qu’un prix élevé a été payé pour nous ? Cela touche-t-il nos cœurs pour suivre volontairement celui qui nous a tant aimés et a payé un pareil prix ?

L’apôtre envoie cette épitre « à tous les saints qui sont à Philippes avec les surveillants et les serviteurs » : elle n’est donc pas adressée à une assemblée en tant que telle, mais à des individus et puisque c’est la parole de Dieu, nous pouvons nous l’appliquer à nous-mêmes. Elle s’adresse à chacun de nous, personnellement, chers frères et sœurs, car esclaves et fidèles témoins, nous le sommes comme individus, nous ne pouvons pas nous réfugier derrière un ensemble. Le Seigneur s’est livré pour chacun de nous individuellement, chacun a été acheté personnellement. L’apôtre dit dans Galates 2 verset 20 « le Fils de Dieu M’a aimé et s’est livré pour moi ». Cela signifie qu’Il  a donné sa vie à Golgotha pour me sauver,  même si personne d’autre n’avait cru. Il cite les serviteurs et les surveillants à part, non pas pour les mettre au-dessus des autres, mais parce qu’ils ont une certaine responsabilité. Il n’y a donc pas de hiérarchie parmi les croyants, l’un n’est pas supérieur à un autre. Il y en a bien certains qui sont plus fidèles que d’autres, mais cela dépend de moi si je suis fidèle ou non. Il y a aussi des croyants auxquels Dieu a donné certains dons, ce sont des dons de grâce et celui qui a reçu un tel don a aussi une responsabilité qui y est liée, parfois plus importante pour l’un que pour l’autre comme ici pour le surveillant. Nous comprenons bien que la responsabilité d’un père est plus grande que celle d’un enfant, mais l’important est de l’assumer là où Dieu nous a placés.

Dans le premier chapitre, l’apôtre leur présente plusieurs caractères d’une vie de fidélité et de marche à la suite du Seigneur.

« Je rends grâce à mon Dieu pour tout le souvenir que j’ai de vous » (v.3) : celui qui connait le Seigneur comme son sauveur sera toujours reconnaissant. Le sommes-nous dans la vie pratique ? « Soyez reconnaissants » lisons-nous dans Colossiens 3, c’est un caractère d’un vrai christianisme alors que dans le monde, ce n’est pas souvent le cas. Sommes-nous reconnaissants, même pour des choses qui nous semblent difficiles à accepter. Elles nous viennent de notre Seigneur. Etre reconnaissant pour une maladie ? Peut-être qu’elle nous a poussés à crier plus instamment au Seigneur, à être plus dépendant de Lui et après l’épreuve, nous pourrons dire que nous n’aurions pas voulu manquer ce temps où l’on s’est senti complètement rejeté sur Lui, entre ses mains alors qu’on était sans ressources. C’est une expérience que tous devraient connaître.

« … faisant toujours des supplications pour vous tous » (v.4) : Les prières et supplications sont aussi importantes dans notre vie de croyant. Nous avons nos prières personnelles dans notre privé, j’espère que vous le faites tous, jeunes et vieux, le matin et le soir ; c’est important de nous confier au Seigneur, nous avons tellement besoin d’être gardés dans ce monde. Si nous partons au travail sans avoir prié, cela ne va pas. Bien sûr qu’Il peut nous garder, mais Il aime entendre que nous désirons dépendre de Lui et Lui être fidèles.

Mais il y a aussi la prière dans l’assemblée, les supplications pour tous les hommes dont parle l’apôtre dans 1 Timothée 2, mais ici il priait pour que les Philippiens soient bénis spirituellement, pour que leur connaissance du Seigneur s’accroisse. Prions-nous aussi dans cet esprit quand nous venons à la réunion de prières, l’œuvre du Seigneur pour la propagation de l’évangile chez nous ou au loin, tout cela est juste, mais avoir le souci de l’assemblée locale pour que les frères et sœurs croissent de plus en plus dans la connaissance du Seigneur, qu’ils soient fortifiés dans leur cœur, c’est ce que le Seigneur veut produire. Nous avons lu dans le chapitre 4 de l’épitre aux Ephésiens que le Seigneur a donné des dons d’évangéliste, de pasteur et docteur pour l’édification du corps de Christ, pour que nous croissions jusqu’à la stature de la plénitude de Christ. En sommes-nous arrivés là ? Est-ce ce genre de prières que nous avons sur le cœur ? Bien sûr, nous pouvons prier pour bien d’autres choses encore, mais les maladies de l’un ou l’autre frère ou sœur ne sont pas les priorités, elles en font partie et peut-être spécialement si l’œuvre du Seigneur progresse par la guérison du frère, mais les priorités sont les prières qui ont en vue l’accroissement spirituel des frères et sœurs.

«… à cause de la part que vous prenez à l’évangile depuis le premier jour » (v.5) : c’est aussi un point important de notre vie de croyant. Participer à l’évangile sous plusieurs aspects : d’abord prier et je pense que nous le faisons certainement, nous avons à cœur le salut des âmes et que le travail pour le Seigneur porte plus de fruit, qu’il y ait plus de pécheurs sauvés qui Le louent et L’honorent. Cette participation est très importante et de plus, nous pouvons aussi aider matériellement. C’est ce qui est souligné à la fin du chapitre. Ils avaient combattu ensemble ( v.27), peut-être par la prière, peut-être aussi en amenant des âmes pour qu’elles entendent l’évangile ou en étant des témoins fidèles. Je pense parfois à nos jeunes frères et sœurs qui s’occupent du stand biblique ; prions-nous pour eux, que le Seigneur leur donne la parole à propos ?

« … conduisez-vous d’une manière digne de l’évangile » (v.27). Ici, il s’agit du comportement général.  Un jeune homme distribue des traités en ville et son intime ami s’étonne de le voir là, parce que son comportement habituel ne correspondait pas. J’ai eu des élèves croyants qui distribuaient des invitations pour des réunions et m’en suis étonné, parce que leur comportement en classe était bien différent. En marchant d’une manière digne de l’évangile, on peut transmettre clairement la bonne nouvelle du salut.

« … il vous a été gratuitement donné … de souffrir pour lui » (v.29) : non seulement combattre mais aussi souffrir, nous en reparlerons au cours de ces soirées Aujourd’hui, le Seigneur n’est pas le grand personnage dans ce monde dont on aime parler. Il est toujours le méprisé, celui dont on ne veut rien savoir. Cela ne nous fait-il rien d’entendre des conversations légères et moqueuses concernant notre Seigneur ? Parfois, on fait bien de le dire aux collègues ou de s’en aller, on se sent exclu, mis de côté, car confesser le Seigneur apporte de la souffrance. Ici le verset dit : « il vous est gratuitement donné … de souffrir pour Lui ». Oui, c’est un don. Un jour, quand nous serons devant le Seigneur, Il nous dira « dans cette circonstance que tu as peut-être oubliée, tu as souffert pour moi ». Le Seigneur sait et cela réjouit son cœur de voir que nous prenons position pour Lui.

L’apôtre Paul leur présente ce qu’est la consécration d’un chrétien fidèle. Au milieu du chapitre (v.20) il leur parle de son service, il sait qu’il ne sera confus en rien, mais avec toute hardiesse, Christ sera magnifié dans son corps, soit par la vie, soit par la mort. Il désire être à l’entière disposition de son Seigneur, car pour lui, vivre, c’est Christ et mourir, un gain. Même dans la mort, il désire Le glorifier. Vivre sur la terre, pour l’apôtre, c’est Christ. Et pour nous ? Il y a tant de choses dans le monde pour lesquelles on sacrifie tout ; certains vivent pour la famille, pour le sport,… Un jeune homme qui était dans de grandes difficultés vint me demander de l’aide ; il voulait au moins avoir quelque chose de la vie. Je ne pouvais que lui présenter le Seigneur Jésus, car avec une telle personne, on a la vie. Il veut et peut remplir notre vie.

Passons maintenant au chapitre 2.

« Si donc, il y a quelque consolation en Christ, si quelque soulagement d’amour, si quelque communion de l’Esprit, si quelque tendresse et quelques compassions » (v.1) : l’apôtre veut remercier les Philippiens pour le don qu’ils lui avaient envoyé. Il avait un cœur très large pour eux et leur dit avec toute délicatesse combien il avait apprécié ce don. Il y a quelque consolation en Christ, et lui, l’apôtre qui était en prison à Rome avait été consolé par la part qu’ils avaient prise en envoyant ce don. Il avait éprouvé leur amour, pas seulement en paroles, mais pratiquement. Ils avaient conscience de l’état misérable dans lequel l’apôtre se trouvait, quoiqu’il ne se plaignait pas. Ils avaient une même pensée générée par l’Esprit. Quand nous utilisons l’expression « avoir communion avec le Seigneur » cela signifie que l’on a une même part, un même objet avec Lui. Les Philippiens avaient montré tout cela, mais l’apôtre a encore quelque chose à leur demander : « rendez ma joie accomplie en ceci que vous ayez un même amour, étant d’un même sentiment, pensant à une seule  et même chose. » (v.2) Il introduit ce pourquoi il leur écrivait, car il y avait de la discorde parmi eux (chapitre 4). Rendez ma joie accomplie en étant d’une même pensée, notre pensée détermine notre comportement intérieur. En ayant une même pensée, il n’y aura pas de discorde. Il leur demande d’avoir un même amour, celui  que le Seigneur avait et d’être d’un même sentiment, c’est le même mot grec que dans symphonie, c’est-à-dire harmonie de ton, harmonie dans les sentiments intérieurs. Si nous prenons cette image, nous savons que la symphonie est jouée par une série d’instruments. Pour qu’il y ait harmonie, il faut connaître les notes et suivre les instructions du chef d’orchestre, car si le flutiste est distrait et le violoniste fait attention aux indications du chef, il y a des sons discordants et l’harmonie est rompue. L’harmonie vient donc de ce que nous  nous tenions ensemble aux notes (la parole de Dieu) et le regard fixé sur celui qui dirige, le Seigneur. C’est une image pour nous faire comprendre comment nous pouvons tous être d’un même sentiment.

Quand il n’y a pas un même sentiment dans une assemblée, que se passe-t-il ? Un frère dit oui,  un autre non, un troisième je ne sais pas. Que faire ? Se mettre à genoux et implorer le Seigneur pour qu’Il nous montre les « notes » pour reprendre l’image et regarder à Lui. Si c’est Lui qui dirige, il y aura un même sentiment.

« Que rien ne se fasse par esprit de parti ou par vaine gloire » (v.3) : l’apôtre sait que la chair en nous se manifeste par un esprit de parti, on pense à son propre intérêt, on veut faire triompher sa pensée et ainsi la discorde est amenée. Et la vaine gloire, cela peut-il se trouver parmi nous ? Il y a des exemples dans la parole : il y a des frères et sœurs très pieux dont nous admirons la piété, ils sont reconnus par les autres. Si je veux paraître pieux pour être loué, c’est faire comme les pharisiens que le Seigneur dénonçait, il n’y a rien de vrai, sauf que l’on veut paraître. Pensons aussi à Ananias et Sapphira, ils avaient vendu leur terre et voulaient montrer combien ils étaient généreux et ont fait comme s’ils avaient donné toute la somme pour paraître pieux parmi les frères et sœurs. Mensonge, hypocrisie, vaine gloire, est-ce-que cela ne se voit pas aussi chez nous ?

« … mais que dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres. » (v.4) On dit souvent que nous devons apprendre l’humilité. Mais nous ne pouvons l’apprendre que du Seigneur, Il était humble de cœur. Que nous ayons tous le souhait de l’être, alors on estimera l’autre supérieur. L’humilité est prête à voir ce que le Seigneur a produit chez les autres. Etre humble pour un croyant aujourd’hui, c’est avoir conscience qu’il est un objet de grâce. Plus nous réaliserons que nous ne vivons que par grâce, nous sommes sauvés par la grâce, c’est par grâce que nous avons eu des parents qui nous ont conduits au Seigneur, nous avons été gardés de bien des pièges par grâce, nous ne pouvons donc pas nous vanter et ainsi nous devenons humbles. Et nous n’avons pas besoin d’attendre d’être vieux ; il y a un cantique hollandais rédigé par quelqu’un qui s’en est allé à l’âge de 25 ans : « rends-nous doux, humble et bon, apprends-nous à porter ton joug paisiblement dans nos cœurs, que ta personne remplisse les cœurs et les esprits pour que ta paix habite en nous, alors nous pouvons avancer sans peur. Seigneur, que ton image glorieuse soit devant nos yeux pour que nos cœurs battent sans partage pour toi. »

« … chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais à ce qui est aux autres » (v.4) : c’est reconnaître ce que le Seigneur a produit chez l’autre. Il est l’objet de l’amour du Seigneur, de Sa grâce comme moi, je l’aime et le respecte parce qu’il appartient au Seigneur. Chers frères et sœurs, si j’avais toujours cette pensée, même sur le frère qui ne m’est pas sympathique par son caractère, il est aimé du Seigneur donc précieux aussi pour moi et un jour au ciel, nous louerons ensemble le Seigneur. C’est cela qui nous lie les uns aux autres. Et peut-être déjà sur la terre, nous adorons ensemble le Seigneur. Aurais-je alors des mauvais sentiments à son égard ?

Et maintenant, nous abordons l’exemple suprême de l’humilité : le vrai serviteur parfait. « qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été dans le Christ Jésus, lequel, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix. » (v.5 à 8) Il était en forme de Dieu c’est-à-dire il était Dieu et a fait le contraire d’Adam qui voulait être comme Dieu : « au jour où tu en mangeras, tu seras comme Dieu, connaissant le bien et le mal ». Adam a écouté la voix de l’Ennemi, et ce désir d’être comme Dieu est monté dans son cœur. Le Seigneur a fait le chemin inverse et a montré ce que c’était l’humilité. Il est devenu homme et s’est abaissé. Etant lui-même Dieu, qui est tout, il s’est complètement dépouillé pour n’être rien. Il a pris la forme d’esclave ; comme il était en forme de Dieu, vrai Dieu, il est devenu vrai serviteur.

Etant fait à la ressemblance des hommes : la parole est précise ; il n’est pas dit identique, ce qui voudrait dire qu’il aurait aussi participé à tout ce que nous sommes comme hommes pécheurs. Chez lui, ce n’est pas le cas, c’est pourquoi l’apôtre utilise l’expression ressemblance des hommes. On retrouve la même pensée dans Hébreux 2 verset 14 « puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé ». Il y a pris part d’une manière approchante, il est devenu homme, mais sans péché.

Il a été trouvé en figure comme un homme ; on l’a vu marcher sur la terre dépendant de Dieu, il ne faisait rien sans demander la volonté de Dieu. Il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix. Il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes (Hébreux 5). Les enfants doivent apprendre l’obéissance par l’expérience, s’ils n’obéissent pas, ils sont punis. Mais le Seigneur a appris ce que c’est que l’obéissance. Comme Dieu, il n’avait pas à obéir, c’était lui qui commandait. Mais il a obéi parce que la volonté de Dieu était qu’il aille jusqu’à la mort de la croix. « A cause de ceci, le Père m’aime, c’est que moi, je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, je la laisse de moi-même, j’ai reçu ce commandement de mon Père » (Jean 10,17). Il a toujours été obéissant pendant sa vie sur la terre, dans les plus petites circonstances du chemin, il a toujours accompli les pensées de Dieu pour Le glorifier.

Dieu souhaite que nous soyons obéissants, le Seigneur a droit à ce que nous lui obéissions. Quand nous paraitrons devant Dieu, chacun sera jugé selon ses actes, soit bien, soit mal. Mais qu’est-ce que le bien ? Pas ce que les hommes pensent. Faire le bien, c’est obéir. Méditons cette pensée : le Seigneur nous jugera d’après notre obéissance et notre récompense sera donnée sur base de l’obéissance.

 « Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom » (v.9) Ce soir, nous terminerons avec cette pensée de l’obéissance parfaite et absolue du Seigneur.

DEUXIEME REUNION

Le thème de cette 2ème réunion concerne aussi le sens donné à notre vie.

Pour quoi vivons-nous ? C’est la question qui nous a occupé hier soir et elle doit nous occuper constamment, car nous avons à prendre des décisions tous les jours. Si nous ne les prenons pas en accord et correctement avec cette question, à savoir « dans quel but ou plus précisément pour qui vivons-nous ? », alors nous prenons de mauvaises décisions, c’est d’ailleurs ce que le Seigneur veut nous garder.

Nous avons chanté ce cantique : « C’est pour Toi seul que doit être ma vie et tout ce que j’ai, parce que Tu m’as acquis à la croix et m’as délivré du péché et de la mort. Oui, ce que je suis, je le suis pour Toi. ». L’auteur de ces lignes exprime un souhait : que notre vie soit uniquement consacrée au Seigneur. C’est un grand témoignage, mais nous pouvons nous demander s’il en est bien ainsi. Quant à ce que je suis par le Seigneur, nous pouvons l’affirmer, car Il en est le garant ; ce qu’Il a fait de nous dans Son amour. Ce que nous possédons en Lui et par Lui est ferme. Mais nous avons toujours à nous demander si, dans la pratique notre vie correspond à cette position. C’est ce que nous avons considéré hier. L’apôtre place devant nos yeux des modèles pour que nous puissions plaire au Seigneur, tout d’abord le Seigneur Jésus lui-même, quelles pensées, quelle attitude Il avait dans Sa vie sur la terre.

Je voudrai encore considérer deux exemples que nous trouvons à la fin de ce 2ème chapitre.

Lectures : Philippiens 2 versets 19 à 22

Philippiens 2 : 19 Or j’espère dans le seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin que moi aussi j’aie bon courage quand j’aurai connu l’état de vos affaires ; 20 car je n’ai personne qui soit animé d’un même sentiment avec moi pour avoir une sincère sollicitude à l’égard de ce qui vous concerne ; 21 parce que tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ. 22 Mais vous savez qu’il a été connu à l’épreuve, savoir qu’il a servi avec moi dans l’évangile comme un enfant sert son père.

Philippiens 2 : 25 mais j’ai estimé nécessaire de vous envoyer Epaphrodite mon frère, mon compagnon d’œuvre et mon compagnon d’armes, …

Philippiens 2 : 29 Recevez-le donc dans le Seigneur avec toute sorte de joie, et honorez de tels hommes; 30 car, pour l’œuvre, il a été proche de la mort, …

L’apôtre est prisonnier à Rome, donc privé de liberté. Il peut cependant écrire des lettres, dont celle-ci à ses chers Philippiens à qui il avait prêché l’évangile et étaient devenus ses frères et sœurs en Christ. Ils savaient ce que c’était de suivre le Seigneur, Actes 16 nous parle d’une persécution contre l’apôtre et ses compagnons, jetés en prison, battus et mis aux fers. Les Philippiens connaissaient ces circonstances et avaient bien compris qu’un tel chemin avait des conséquences. Depuis sa prison de Rome, l’apôtre n’avait d’autre possibilité de donner des nouvelles, que par ceux qui venaient le visiter par amour et affection pour lui. Timothée était l’un d’eux. Il est d’ailleurs appelé au début de l’épitre « esclave de Jésus Christ ». Quel beau témoignage ! Pourrions-nous être désignés ainsi ? Suis-je un esclave de Jésus Christ, entièrement à Sa disposition, faisant ce qu’Il me demande ?

« … je n’ai personne qui soit animé d’un même sentiment avec moi pour avoir une sincère sollicitude à votre égard ». Timothée a les mêmes sentiments c’est-à-dire la même attitude de cœur que l’apôtre pour les Philippiens, il les aime et souhaite servir le Seigneur. L’apôtre  avait pris Timothée à Lystre et à Iconium, il avait constaté qu’il avait du cœur pour le Seigneur et les frères et sœurs. Maintenant, il est préoccupé pour les Philippiens. Est-ce aussi mon cas ? Suis-je préoccupé dans mon cœur du bien de mes frères et sœurs ? Pas seulement pour leurs besoins extérieurs, bien sûr il est important que nous priions si un frère ou une sœur est malade, mais avons-nous aussi leur intérêt spirituel ? Nous en avions déjà parlé hier, avoir de l’intérêt pour des frères et sœurs qui travaillent pour le seigneur au loin, bien évidemment, mais tout d’abord pour ceux qui nous sont les plus proches et c’est justement le plus difficile. Nous y reviendrons encore.

« … tous cherchent leurs propres intérêts et non pas ceux de Jésus Christ »  (v.21) Quelle triste phrase! Chers frères et sœurs, est-ce que je recherche ce qui m’intéresse, est-ce mon « moi » qui se met à l’avant-plan, qui a la première place ? Tous cherchent leurs propres intérêts, quelle tristesse en avait l’apôtre. Et ici, l’apôtre Paul, devenu vieux peut  parler d’un jeune frère qui est près de lui, ayant les mêmes sentiments d’intérêt que l’apôtre pour ces chers Philippiens. Quelle joie cela doit être encore aujourd’hui quand un frère devenu vieux dans le service peut-être, dans le chemin avec le Seigneur peut avoir à ses côtés un jeune frère, occupé du bien des frères et sœurs, un vrai compagnon spirituel.

 « … j’ai estimé nécessaire de vous envoyer Epaphrodite, mon frère, mon compagnon d’œuvre et mon compagnon d’armes … Recevez-le donc dans le Seigneur avec toute sorte de joie et honorez de tels hommes, car pour l’œuvre, il a été proche de la mort … ». (v.25, 29, 30)

Epaphrodite avait été envoyé de Philippes pour apporter un don pour l’apôtre ; il s’était acquitté fidèlement de sa mission et avait consolé l’apôtre. Paul l’appelle d’abord « mon frère », c’était un frère de l’assemblée de Philippes,  « mon compagnon d’œuvre », il collaborait à l’œuvre de Dieu. Etre collaborateur à l’œuvre de Dieu ne signifie pas toujours de partir au loin, nous avons vu qu’il y a  beaucoup de formes différentes pour travailler à l’œuvre du Seigneur, et « mon compagnon d’armes », c’est-à-dire qu’on participe ensemble au travail, au combat, ce qui est plus difficile que de travailler seul, cela signifie le retrait en arrière de soi-même pour travailler avec un autre. Aujourd’hui on dit travailler dans un team. Nombre de gens travaillent très bien, mais seuls, travailler en équipe, c’est voir le travail de l’autre et pouvoir y ajouter sa part pour que le tout soit harmonieux et en bénédiction. Ce sont toutes ces qualités qui sont placées devant nos yeux comme modèle. Au verset 26, Epaphrodite se faisait du souci pour les Philippiens parce qu’ils avaient entendu dire qu’il avait été malade, c’est la preuve d’une affection réciproque. L’apôtre demande qu’on honore de tels hommes, car pour l’œuvre, il avait été proche de la mort, il s’était sacrifié complètement. Réalisons-nous que l’œuvre du Seigneur demande des sacrifices ? Sommes-nous allés jusqu’au bout de nos possibilités ? Nous pouvons nous poser la question : suis-je capable de me sacrifier pour le Seigneur en comptant sur les forces qu’Il me donne ?

Passons maintenant au chapitre 3

Lectures : Philippiens 3 versets 7 à 21

Philippiens 3 : 7 Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. 8 Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ, 9 et que je sois trouvé en lui, n’ayant pas ma justice qui est de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi; 10 pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, 11 si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts. 12 Non que j’aie déjà reçu le prix ou que je sois déjà parvenu à la perfection ; mais je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ. 13 Frères, pour moi, je ne pense pas moi-même l’avoir saisi ; 14 mais je fais une  chose : oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste  de Dieu dans le christ Jésus. 15 Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons ce sentiment ; et si en quelque chose vous avez un autre sentiment, cela aussi Dieu vous le révélera ; 16 cependant, dans les choses auxquelles nous sommes parvenus, marchons dans le même sentier.

17 Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et portez vos regards sur ceux qui marchent ainsi suivant le modèle que vous avez en nous. 18 Car plusieurs marchent, dont je vous ai dit souvent et dont maintenant je le dis même en pleurant, qu’ils sont ennemis de la croix du Christ, 19 dont la fin est la perdition, dont le dieu est le ventre et dont la gloire est dans leur honte, qui ont leurs pensées aux choses terrestres. 20 Car notre bourgeoisie  est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, 21 qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de s’assujettir même toutes choses.

C’est un paragraphe très important. L’apôtre cite 6 choses qu’il a abandonnées et celles qu’il poursuit maintenant. Il pouvait être fier de ses origines : Hébreu des Hébreux, circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, pharisien, respectueux de la loi et sans reproche, mais quand il a rencontré le Seigneur Jésus, tous ces avantages ne représentaient plus rien pour lui. Nous, nous disons bien : « le Seigneur est pour moi le plus important », et sous-entendu, « ceci ou cela compte quand même un peu ». Chez l’apôtre, c’était radical, comme sa conversion avait été radicale, le cours de ses pensées était complètement modifié. Avant, il s’était dressé contre ce Jésus de Nazareth, il persécutait les croyants. Il était présent lorsqu’Etienne a été lapidé et a entendu : « je vois le ciel ouvert et le Fils de l’Homme debout à la droite de Dieu ». Tous sont devenus furieux, ont perdu toute dignité, déposent leurs vêtements aux pieds de Saul de Tarse et lapident Etienne. Il pensait comme eux, persuadé qu’Etienne blasphémait. Mais sur le chemin de Damas, il rencontre cette lumière, il entend cette voix « je suis Jésus que tu persécutes ». Nous connaissons le récit de sa conversion (Actes 9). Dès lors, il annonce le contraire de ce qu’il proclamait auparavant, il est maintenant entièrement du côté de ce Nazaréen qui est devenu son Sauveur et dont l’excellence de la connaissance est devenue primordiale pour lui. C’est pourquoi, il écrit : « ce qui pour moi était un gain, je le regarde comme une perte à cause du Christ, et je les estime comme des ordures ». Non pas qu’elles ont moins d’importance, elles ne signifient plus rien pour lui.

Nous, nous pouvons estimer certaines choses très haut, puis ayant un peu moins de valeur et ensuite comme rien, mais peut-on aller encore plus loin ? Pour l’apôtre, ce sont des ordures à cause de Christ. Il veut gagner Christ, obtenir, non pas sa justice qu’il avait par la loi, mais la justice par la foi, par grâce. L’homme aime se confier en sa propre justice, l’incrédule a du mal à accepter la grâce,  il estime qu’il n’est pas aussi incapable que cela. C’est l’attitude de beaucoup qui se disent chrétiens. Accepter la grâce, c’est au fond accepter sa condamnation, admettre que l’on a besoin de quelque chose que l’on n’a pas et c’est humiliant. C’est renoncer au respect de soi-même. L’apôtre était conscient que tout dans sa vie était un don de la grâce de Dieu. Et nous aussi, nous devons en arriver là, cela nous humilie, mais c’est très bon pour nous.

« … pour le connaître, lui et la puissance de la résurrection et la communion de ses souffrances » (v.10) En effet, la puissance divine s’est manifestée dans la résurrection du Seigneur. Nous lisons dans Ephésiens 1 que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts. C’est le côté de Dieu, mais d’autre part, nous lisons aussi que comme Fils de Dieu, il est ressuscité par Sa propre puissance. L’apôtre désire connaître cette puissance de résurrection ; il l’a connaitra et nous aussi.

La communion de ses souffrances : pas les souffrances de la croix, quand le Seigneur portait nos péchés, mais souffrir en tant que le méprisé, le rejeté. L’apôtre voulait être rejeté du monde comme le Seigneur et connaître cela avec Lui. La question se pose pour moi : est-ce que je veux aussi connaître la communion de ses souffrances ? Juste avant, il est question de la puissance de résurrection ; c’est très beau, car c’est impossible de par nous-mêmes, la force vient de Lui.

« … étant rendu conforme à sa mort, si en quelque manière je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts » : rendu conforme à sa mort, oui, il voulait aller jusque-là, si il y était conduit dans son service et son dévouement pour le Seigneur, donc passer par le martyre. L’apôtre est-il un modèle pour nous? Serais-je prêt à laisser ma vie pour le Seigneur si cela devait être le cas ? Au temps des persécutions des chrétiens, la question a été posée : on recule devant cette alternative, mais le fidèle sait qu’au moment même, le Seigneur donne la force. Nous ne connaissons pas l’avenir, mais actuellement, il y a encore des pays où les croyants sont persécutés et s’ils devaient payer de leur vie leur foi au Seigneur, nous pouvons compter sur le Seigneur qu’Il leur donnera la force pour traverser cette épreuve. Combien de martyrs l’ont expérimenté ! Mais cela suppose un engagement de cœur comme chez l’apôtre. Cela ne signifie pas toujours que nous ayons à donner notre vie, mais serais-je prêt par dévouement pour le Seigneur à renoncer à certains agréments auxquels je tiens ?

« … si je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts » (v.11). Les croyants attendent une résurrection d’entre les morts, c’est-à-dire qu’ils ressusciteront avant les incrédules qui resteront dans les tombeaux jusqu’à la résurrection des morts pour le jugement. Quand un croyant meurt, son âme et son esprit vont auprès du Seigneur dans le paradis, tandis que son corps est déposé en terre. A la résurrection, nous recevons un corps nouveau, un corps de gloire propre pour le ciel. Il est donc différent de notre corps actuel. Beaucoup souffrent dans leur corps aujourd’hui, on est faible, malade, l’un peut-être plus que l’autre, mais sommes-nous prêts à devenir vieux, à accepter les infirmités en pensant à notre corps de résurrection ou est-ce que je cherche à y remédier ? C’est de nouveau une question d’attitude ! Permettez-moi cette pensée pratique, car dans mon entourage, il y a bien des croyants qui essayent d’effacer les rides pour que le processus de vieillissement soit moins visible. Combien de sœurs ne veulent pas avoir des cheveux gris et les teignent pour ne pas paraître aussi vieilles. Sommes-nous mécontents de la dégénérescence de notre corps ? Mais acceptons de Sa main ce que Dieu permet. Il sait pourquoi Il nous fait passer par les maladies, la faiblesse. Il fait concourir toutes choses pour notre bien, pour nous amener dans Sa proximité. A la résurrection, tout ce pour quoi nous gémissons prendra fin, acceptons donc avec reconnaissance ce qu’Il nous dispense. Même si cela s’oppose à ce qui nous est naturel, le Seigneur a un but, celui de nous bénir.

« … non que j’ai déjà reçu le prix ou que je sois parvenu à la perfection » (v.12). C’est une consolation, car en considérant comment l’apôtre voyait les choses, pensant à notre attitude, bien différente de la sienne, nous pourrions être découragés. Mais il nous dit qu’il n’est pas parvenu à la perfection, mais poursuit, cherchant à le saisir. Il consacre toute son énergie pour le saisir. Nous pouvons imaginer ce mouvement comme quand on cherche à atteindre un objet un peu trop éloigné, le bras s’étend plus loin. L’apôtre a été saisi un jour par Christ et déploie maintenant toute son énergie pour le posséder. Ne sommes-nous pas touchés de voir comment le Seigneur marchait sur cette terre, comment Il agissait ? Si nous pensons à la veuve de Naïn, quelle miséricorde, quel amour envers cette pauvre veuve qui n’avait que ce fils.

« … je fais une chose : oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le christ Jésus. » (v.14) Quatre verbes sont utilisés ici : oubliant, l’apôtre oubliait des choses de valeur, nous, nous oublions volontiers ce qui n’est pas très agréable, nous retenons ce que nous avons réussi. Oublions les choses qui sont derrière et tendons vers celles qui sont devant, regardant vers le but, le prix de l’appel céleste. L’apôtre court droit au but, il poursuit. Pour atteindre le but, les pensées sont concentrées sur le but, on dépense toute son énergie, sans détourner son regard du prix de l’appel, c’est-à-dire de Christ. Si le Seigneur est devant nos yeux, tout le reste perd de sa valeur.

Il y a donc un prix à gagner : le prix de l’appel céleste. L’apôtre savait qu’il avait été appelé à être un jour près du Seigneur. C’est là notre véritable appel. Un croyant n’est pas appelé à jouer un rôle ici-bas, il doit agir pour son maître, pour le glorifier.  Dans la prédication de l’évangile, il y a deux aspects: que des âmes échappent à Satan et soient sauvées, et ainsi qu’il y ait plus de croyants au ciel, louant le Seigneur, L’entourant comme une famille de sacrificateurs et qu’ainsi les fruits du travail de son âme soient d’autant plus nombreux. Pensons à tous ces enfants que l’on ne veut pas aujourd’hui et pourtant il nous est dit : par la bouche de ceux qui tètent j’ai établi ma louange.

« … nous  tous qui sommes parfaits, ayons ce sentiment et si en quelque chose vous avez un autre sentiment » (v.15). Il s’agit de notre attitude intérieure, parfait c’est-à-dire adulte dans la compréhension. Et pour y parvenir, il faut ce dévouement pour le Seigneur. Il peut donc avoir des différences et j’aimerais montrer ceci par un exemple : il est possible que des croyants mettent au premier plan leur activité dans la prédication de l’évangile. C’est très bien de vouloir travailler à l’œuvre du Seigneur, mais être mû en pensant d’abord à la personne du Seigneur est une attitude meilleure. Quand David a dû fuir de Jérusalem devant son fils Absalom, Joab le chef de l’armée n’a pas tenu compte du désir du roi d’épargner la vie d’Absalom et l’a tué. Il faut maintenant porter la nouvelle à David et il mande le Cushite de lui dire que les ennemis du roi sont vaincus et qu’Absalom est mort. Il rapporte les faits. Akhimaats, fils de Tsadok veut aussi courir vers David, mais il veut préparer le roi à recevoir cette triste nouvelle, car il savait que David avait demandé d’épargner le jeune homme. Cela illustre la différence que nous avons ici. Si vous avez un autre sentiment, ce n’est pas forcément un reproche, mais vous n’êtes pas encore arrivés au point où le regard n’est fixé que sur le Seigneur.

« Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères et portez vos regards sur ceux qui marchent ainsi suivant le modèle que vous avez en nous » (v.17). Dans d’autres passages, l’apôtre demande aux croyants d’être ses imitateurs comme il l’est de Christ. Ici, il s’agit du dévouement pour Christ, de Le poursuivre, cherchant à l’atteindre, il se consacre entièrement à son maître, mais il ne veut pas se présenter comme le serviteur modèle du Seigneur, il y a d’autres frères à imiter, ceux qui marchent en suivant le modèle que vous avez en nous.

Puis, il en vient à un autre groupe « … ceux qui marchent, dont je vous ai dit souvent et dont maintenant je le dis en pleurant, qu’ils sont ennemis de la croix de Christ » (v.18). Trois groupes nous sont donc présentés : les parfaits, ceux qui ont un autre sentiment et les ennemis de la croix de Christ. Les deux premiers sont de vrais croyants, le troisième, des chrétiens de nom. Ces derniers ne sont pas ennemis de Christ, c’est-à-dire ouvertement contre Christ, mais ennemis de la croix de Christ ; ils ne nient pas que le Christ ait été un modèle, un grand bienfaiteur de l’humanité. Mais qu’Il ait été rejeté de cette terre, qu’Il ait dû mourir sur la croix pour sauver l’homme pécheur, cela, ils n’en veulent pas. Car la croix amène des conséquences : subir l’opprobre de ce rejet. Or nous savons que la croix est la condamnation de notre état de péché, le Dieu juste et saint a prononcé le jugement qui a atteint le Seigneur à notre place. Les ennemis de la croix de Christ ne veulent pas accepter cela. Leur fin est la perdition, leur dieu, leur ventre, la gloire est dans leur honte (v.19). Ils portent le nom de chrétien, mais recherchent leur satisfaction, ils veulent obtenir la reconnaissance, la gloire ici-bas.

Quand un croyant recherche la gloire de ce monde, c’est au fond une honte pour lui. Pourquoi ? Cette terre a crucifié, rejeté notre Seigneur et si un croyant est honoré par ceux qui sont opposés au Seigneur, c’est une honte pour lui. Comment pourrais-je accepter honneur de ceux qui haïssent mon maître ?

A quel groupe appartenons-nous ? A celui qui a ses pensées aux choses terrestres ? Pourrais-je moi aussi adopter l’attitude de ces chrétiens de nom, vivre pour mon plaisir, rechercher l’honneur dans ce monde ? Ce serait pour moi une honte. Si je marche dans un tel chemin, il est temps de faire demi-tour. Si j’appartiens plutôt au deuxième, le Seigneur veut me montrer quelque chose de plus excellent « … cela aussi Dieu vous le révélera » (v.15). En étant sincère, droit devant Lui, on peut apprendre et réaliser que Dieu a toujours en vue la personne de son Fils, Il deviendra toujours plus grand à nos yeux. Le Père se réjouit de ce que son Fils est honoré et aujourd’hui ce sont les croyants qui peuvent honorer le Seigneur sur cette terre. Le Seigneur peut faire que nous croissions dans sa connaissance.

Mais si nous faisons partie du premier groupe, ne méprisons pas les autres, ne pensons pas que nous avons plus de connaissance qu’eux, car nous sommes engagés dans le même chemin (v.16), nous pouvons fouler les mêmes traces, le regard fixé sur Sa personne ou plus sur le travail pour Lui, mais dans le même chemin. Et le troisième groupe dont la fin est la perdition, qu’en dit l’apôtre ? « … je le dis même en pleurant » : il était triste pour eux, car ils allaient à la perdition, mais aussi pour le Seigneur : ils portent la livrée de Christ et en réalité ce sont des ennemis. Ressentons-nous aussi cela ? Tout d’abord, penser au Seigneur dont le nom est déshonoré et aussi à toutes ces personnes qui seront perdues.

J’espère que personne ici n’appartient au troisième groupe. Si jamais c’était le cas, tournez-vous vers le Seigneur, repentez-vous reconnaissant votre culpabilité. Il n’y a pas d’autre chemin pour passer dans les autres groupes. Encore cette question : lequel de ces groupes prenons-nous comme modèle? Le troisième, vivre pour le plaisir, est-ce que je me comporte comme les gens qui m’entourent, mes intérêts sont-ils les mêmes qu’eux ou en ai-je d’autres ? Ils ont leurs pensées aux choses terrestres ; ils veulent bien vivre, se trouver bien ici sur la terre et ne s’intéressent pas à autre chose.

En contraste avec cela, l’apôtre rappelle aux Philippiens : « … notre bourgeoisie est dans les cieux » (v.20). Nous vivons sur la terre et pouvons rendre témoignage pour notre maître et vivre déjà maintenant pour Lui, car notre patrie est dans les cieux, tous nos trésors se trouvent là d’où nous attendons une personne qui va venir nous chercher.

Pourquoi ce mot « cieux » est-il toujours au pluriel ? Nous pouvons distinguer un premier ciel que nous pouvons voir, le ciel bleu, les nuages ; le deuxième, c’est le monde des étoiles et ce qui est autour de la terre, dont nous pouvons apercevoir une partie avec un télescope. L’apôtre a été ravi dans le troisième ciel, c’est le lieu du trône de Dieu, les anges y sont, même les anges déchus et Satan qui a accès au trône de Dieu comme nous le lisons dans le livre de Job. Ils y seront chassés, précipités sur la terre. Il y en a encore un quatrième plus loin : c’est la maison du Père où nous serons introduits, nous y jouirons de l’amour de Dieu pour ses enfants, c’est là notre patrie. Nous verrons celui qui vient nous chercher pour nous prendre auprès de lui et nous introduire dans cette atmosphère de la maison du Père. Comment sera le ciel ? Nous ne pouvons pas nous le représenter réellement, mais nous savons une chose que le Seigneur a dit lui-même : nous verrons sa gloire dans l’atmosphère de l’amour éternel du Père pour le Fils et du Fils pour le Père et nous y serons associés, « tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jean 17), impossible à se le représenter !

« … d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de s’assujettir même toutes choses » (v.20 et 21). Il transformera notre corps d’abaissement, à savoir, tout ce qui nous caractérise sur cette terre, la faiblesse avec ses infirmités, ses limites. Il le transformera en la conformité de son corps de gloire, un corps qui ne sera plus fatigué, convenant à cette gloire de la maison du Père pour y être pour toujours, un corps semblable à celui du Seigneur. Lui, cet Homme parfait, qui est déjà dans le ciel, et qui attend le moment d’avoir auprès de lui ces hommes qu’il a rendus parfaits, qu’il aime parfaitement et qui jouiront de sa gloire. Voyez-vous quel est le but placé devant nos yeux ? Pensons-y toujours plus et nous aurons alors la force pour marcher dans ce chemin avec nos regards tournés vers le ciel. Ma bourgeoisie est dans les cieux et étant encore sur cette terre, je peux montrer ce qu’il y a là-haut, où le Seigneur Jésus se trouve et d’où il va venir.


 

TROISIEME REUNION

Lectures : Philippiens 4  versets 1 à 9

Philippiens 4 : 1 Ainsi donc, mes frères bien-aimés et ardemment désirés, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés. 2 Je supplie Evodie, et je supplie Syntyche, d’avoir une même pensée dans le Seigneur. 3 Oui, je te prie, toi aussi, vrai compagnon de travail, aide celles qui ont combattu avec moi dans l’évangile avec Clément aussi et mes autres compagnons d’œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.

4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : réjouissez-vous. 5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes ; le Seigneur est proche ; 6 ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces ; 7 et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus.

8 Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, — s’il y a quelque vertu et quelque louange, — que ces choses occupent vos pensées : 9 ce que vous avez et appris, et reçu, et entendu, et vu en moi, — faites ces choses, et le Dieu de paix sera avec vous.

Le paragraphe commence par « ainsi donc » et se rattache à ce qui nous a occupé hier. L’apôtre  avait présenté trois groupes de croyants dont un en particulier qu’il cite en pleurant, car ils sont ennemis de la croix de Christ ; l’apôtre ne les méprise pas mais pleure à cause du déshonneur porté au nom du Seigneur. D’autres ont leurs pensées aux choses terrestres.

Notre bourgeoisie est céleste et non pas comme le peuple d’Israël auquel Dieu avait donné des bénédictions terrestres, Il leur avait promis que si il gardait fidèlement Ses commandements, il serait richement béni. Quant à nous, nos bénédictions sont célestes, nous traversons la terre mais notre patrie est dans les cieux. Notre cœur est-il dans le ciel ? Pensons-nous à notre patrie là-haut auprès du Seigneur ? Nous réjouissons-nous de ce qu’Il va venir pour nous délivrer de ce corps d’abaissement qui est soumis à la corruption. Quand Il viendra, Il transformera les corps de ceux qui sont endormis en la conformité de Son corps de gloire. Nos pensées sont-elles occupées de ces vérités ?

Ainsi donc, mes frères bien-aimés : nous sommes liés, ayant le même Père, la même nature, nous appartenons à une même famille. L’apôtre était attaché à ses chers Philippiens, il désirait les encourager, les inciter à regarder au Seigneur pour Le connaître mieux, devenir toujours plus semblable à Lui.

« … ardemment désirés » : belle expression sous la plume de l’apôtre, il désirait ardemment les revoir pour leur témoigner son amour. En cela, il est pour nous un modèle. Les frères sont-ils pour nous ce qu’il exprime ici ? Nous réjouissons-nous vraiment de revoir un frère ? Peut-être plus sur cette terre, puisque nous attendons le retour du Seigneur, mais dans cette expression, l’apôtre savait qu’il les reverrait là-haut. C’est ce que nous avons chanté hier : « Réponds au désir de notre cœur, Seigneur Jésus viens ! »

Et il ajoute « ma joie et ma couronne » parce qu’ils avaient été amenés au Seigneur par le service de l’apôtre dans cette position d’enfants de Dieu, de frères bien-aimés. L’apôtre savait qu’il aurait la joie de voir ces chers croyants comme fruit de son travail, lui qui répétait qu’il était moins que le moindre des apôtres.

« … demeurez ainsi fermes dans le Seigneur ». Ici nous ne trouvons pas d’exhortations comme dans les Colossiens où l’apôtre les met en garde contre la philosophie ou de vaines déceptions pour ne pas se laisser entraîner. Nous ne courons peut-être pas le danger d’être influencés par la philosophie, mais qu’en est-il d’autres choses ? « … dans le Seigneur », c’est rechercher la communion avec Lui, cette expression nous renvoie toujours à l’attitude du cœur, pour que nous ne soyons pas influencés par quoi que ce soit. Nous savons bien que nos regards suivent toujours nos pensées et ainsi, si nous nous tournons vers d’autres choses, le Seigneur devient moins précieux. Il peut même disparaître de notre vue.

Nous avons vu que l’apôtre avait écrit cette épitre pour remercier les Philippiens du don qu’ils lui avaient fait parvenir par Epaphrodite. C’était une preuve de leur amour envers lui et aussi envers le Seigneur. Nous pouvons monter notre amour envers le Seigneur en faisant preuve d’affection envers les frères et sœurs. Il ne s’agit pas de sympathie, car je peux aimer un frère parce qu’il m’est sympathique, mais ai-je la même affection pour lui parce qu’il est un frère, l’objet de l’amour du Seigneur. Voilà la vraie question !

L’apôtre avait encore une autre chose sur le cœur : à Philippes, il y avait une mésentente entre deux sœurs. Quand nous lisons cela, nous devons nous poser la question : et chez nous dans l’assemblée locale, y a-t-il cet état d’esprit ? Y a-t-il un sujet de discorde entre l’un ou l’autre frère ou sœur? L’apôtre aborde le sujet, car cela peut faire de grands dégâts dans une assemblée. Considérons comment l’apôtre procède : « je supplie Evodie, je supplie Syntyche d’avoir une même pensée dans le Seigneur. » Il est pour nous un exemple, il s’adresse à chacune en particulier, sans partialité. Il ne met pas, l’une en avant et l’autre en retrait. Imaginons la scène : un frère lit cette lettre de l’apôtre présentant beaucoup de sujets élevés et tout d’un coup, il lit : « je supplie Evodie, je supplie Syntyche » ; comme le cœur de ces sœurs a dû battre ! L’apôtre s’adresse à elles directement. Par ces lignes, des pensées profondes produites par le Saint Esprit montent dans le cœur de ces sœurs. L’apôtre le fait avec beaucoup de tact plein de sagesse et sans parti pris. Il ne mentionne pas la cause de leur différend, mais il atteint les cœurs par l’action du Saint Esprit et fait appel à des frères qui peuvent aider.

Il les supplie d’avoir une même pensée dans le Seigneur. Déjà au chapitre deux, il disait « rendez ma joie accomplie en étant d’un même amour, d’un même sentiment » ; peut-être ces sœurs avaient déjà réalisé qu’elles n’étaient pas d’un même sentiment et voilà que l’apôtre s’adresse à elles personnellement. Cela devait être réglé : non pas en disant qu’elles vont cesser de se disputer. Cela ne suffit pas : quand il y a des différends, il ne faut pas simplement passer l’éponge, pour qu’un nouveau commencement soit possible, il faut confesser ce qui n’était pas juste devant le Seigneur et devant le frère ou la sœur, sinon il est voué à l’échec. Si nous disons que la séparation du mal est le chemin de l’unité, dans la pratique pour être d’un même sentiment, il faut que nous nous séparions du mal, que nous condamnions le mal, les querelles et le confessions au Seigneur et entre frères. Ce chemin entre deux personnes n’est souvent pas facile, il y a une retenue pour le dire à l’autre, même si les cœurs sont prêts. C’est pourquoi l’apôtre ajoute, preuve de sa sagesse et sollicitude « … je te prie, vrai compagnon de travail, aide celles qui ont combattu avec moi dans l’évangile ».  Il mentionne ce côté positif alors que nous, nous avons tendance de le taire, mais nous nous souvenons de tous  les faux pas ou erreurs du passé. Nous devons aussi penser aux bonnes choses concernant le frère qui est l’objet de l’amour du Seigneur et ne pas oublier que nous aussi, nous avons pu faire des erreurs. « … mon fidèle compagnon », belle expression qui désigne celui qui porte avec nous, qui a collaboré fidèlement. Voulons-nous aussi être des fidèles compagnons de travail ? C’est souvent plus difficile de travailler avec quelqu’un ; on est plus proche, on voit quel caractère le frère a et on doit le supporter, mais on le fait pour servir le Seigneur ensemble. Voyons ce que cela implique : des frères d’une assemblée locale sont au fond des collaborateurs qui ont le même but : servir le Seigneur dans l’assemblée et cela est très beau si l’on est fidèle.

« … avec Clément et mes autres compagnons d’œuvre dont les noms sont dans le livre de vie ». Clément et les autres n’avaient rien à voir avec la discorde des sœurs et n’avaient pas à s’en occuper. Mais eux aussi avaient collaboré dans l’évangile et cette mention était un encouragement pour les frères et sœurs de Philippes. Ces problèmes peuvent nous empêcher de marcher dans l’attitude du Seigneur Jésus, les discordes peuvent être très paralysantes pas seulement pour ceux qui ne sont pas d’accord mais peuvent toucher toute une assemblée, mais nous avons vu que nous trouvons la force en fixant le regard sur le Seigneur.

Le paragraphe  suivant, versets 4 à 7, commence par l’exhortation de se réjouir toujours dans le Seigneur. Déjà il en avait parlé au chapitre 3. « Encore une fois je vous le dirai », vous avez des raisons de vous réjouir. Dans l’ancien testament (Néhémie 8), il est dit au peuple qui pleurait parce qu’il n’avait pas obéi à la loi « la joie de l’Eternel est votre force ». C’est cette joie que nous avons dans une communion vivante avec le Seigneur. Avoir un tel Seigneur, une telle espérance fortifie la joie: notre regard se dirige vers Lui, nous découvrons les choses qui le concernent dans les évangiles et les épitres. Comme nous sommes heureux d’avoir toutes ces promesses, cette espérance alors que les nombreux hommes qui nous entourent et s’en vont à la perdition recherchent le plaisir au cinéma, internet ou autre amusement, mais ce n’est pas la joie, la vraie joie ne se trouve pas dans le monde.

« … que votre douceur soit connue de tous les hommes, le Seigneur est proche ». Se réjouir dans le Seigneur conduit à la douceur envers les hommes. On a dit que la douceur ne s’offusque pas et l’humilité ne scandalise pas. On n’est pas insatisfait, ni dur avec son entourage, quand on vous fait tort, on avale le reproche et ne cherche pas à faire prévaloir son droit. Le Seigneur est proche, Il mettra tout en lumière et révélera les secrets des cœurs et les torts que vous supportez maintenant.

Un deuxième handicap pour marcher comme le Seigneur, c’est le souci que nous nous faisons : « … ne vous inquiétez de rien » (v.6). Qu’une mère se soucie de sa famille ou un père pour ses enfants, cela est juste, mais s’en rendre malade en ne les remettant pas au Seigneur, estimant devoir les résoudre soi-même n’est pas bien. On ne se confie pas dans le Seigneur et un manque de confiance en Lui est un obstacle à marcher comme Lui. L’attitude juste c’est dépendre du seigneur qui nous aime, qui ne nous laisse pas et ne nous abandonne pas. De nombreux passages nous le rappellent ; 1 Pierre 5,7 par exemple « rejetant tout votre souci, car il a soin de vous ». Un frère expliquait ce passage comme  ceci : vous venez aux pieds du Seigneur avec votre fardeau, mais vous êtes impatient parce qu’Il ne répond pas immédiatement, alors vous le remettez dans votre sac et repartez avec votre souci! Ce danger existe aussi pour nous : combien de fois nous exposons nos soucis au Seigneur, puis nous les reprenons au lieu de les Lui laisser et d’attendre ce qu’Il fera.

Un frère avait de réels problèmes qu’il a exposé au Seigneur ; alors sa femme lui demande : « et maintenant, que faisons-nous ? ». Je n’en sais rien, répondit-il, c’est l’affaire du Seigneur maintenant. Pouvons-nous penser ainsi, agir par la foi et la confiance en Lui ?

« … ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces et la paix de Dieu gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus » (v.7) : exposer ses requêtes avec des prières (expression de la dépendance et de l’humilité ) et des supplications (terme plus fort ) avec des actions de grâces (car nous avons toujours des raisons de Le remercier pour tout ce que nous avons). Un cœur reconnaissant est joyeux.

Les problèmes que nous appréhendons peuvent aussi être exposés au Seigneur pour qu’Il s’en occupe et s’Il ne change pas les circonstances, Il nous accorde la paix dans le cœur et donne la force pour les supporter et attendre le moment où Il interviendra. Il faut persévérer dans la prière, même quand il semble ne pas avoir de réponse. Parfois, le Seigneur peut nous dire « non » et nous pouvons quand même avoir la paix dans le cœur.

Je veux vous raconter une histoire qui s’est passée en Grèce : un oncle incroyant avait invité sa nièce pour une excursion qui devait avoir lieu le samedi à condition qu’il fasse beau temps et lui avait suggéré sur un ton moqueur de prier pour cela. Le samedi, il pleuvait à verse. L’oncle lui demande alors si elle n’a pas prié, et la petite fille de répondre : « mais si, mais Il m’a répondu non ».

La paix de Dieu garde nos cœurs et nos pensées pour que nous ne soyons pas insatisfaits, mécontents et que nous commencions à chercher comment nous pourrions nous tirer d’affaire nous-mêmes. La paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer nous gardera de vouloir résoudre le problème en remettant tous nos soucis au Seigneur. Les soucis nous empêchent de marcher d’un cœur heureux.

« … toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, que ces choses occupent vos pensées. » (v.8) L’apôtre ajoute ici une petite exhortation : combien de choses accaparent nos pensées, soyez occupés de bonnes choses, qu’elles soient le centre de vos intérêts. Car nous nous occupons souvent de bien des choses qui sont le contraire de ce qui est dit ici : des choses vraies, pures, vénérables. Quelles idées nous passent par la tête? Nous pouvons facilement nous mettre dans des situations qui favorisent des pensées vaines, peut-être inconsciemment, certaines lectures, internet et ces choses ont souillé notre cœur et nous font perdre la communion avec le Seigneur. Nous quittons alors le chemin où le Seigneur désire nous voir. Que ces bonnes choses soient devant nous et ainsi, nous nous détournerons des autres. Mais il s’agit d’éprouver notre cœur devant le Seigneur.

« … ce qui est vrai » : ne pas dire de mensonge ni en entendre ; mais il y a plus. Nous connaissons ce verset « ce qui est vrai en Lui », le Seigneur est la vérité.

« … les choses vénérables » : La parole nous exhorte à marcher d’une manière digne de notre appel; n’oublions pas notre appel, il y a beaucoup de choses qui ne conviennent pas à cet appel. Aux Philippiens, l’apôtre écrit de se conduire d’une manière digne de l’évangile ; il est aussi dit : digne de Dieu qui vous a appelés, digne du Seigneur, pour Lui plaire à tous égards. Si je désire plaire au Seigneur, je ne me pose pas la question « puis-je faire ceci ou cela ?, les autres le font bien, il n’y a rien à cela ». Cette façon de raisonner est complètement fausse, il faut se demander comment plaire au Seigneur, être positif pour orienter ma vie à Sa gloire  et pour Lui plaire. Ephésiens 4 nous dit : « comprenez quelle est la volonté du Seigneur ».

« … ce qui est juste » : c’est ce qui est lié à la justice pratique dans notre vie de tous les jours, mais aussi à ce qui est juste de faire : apprécier quelque chose, une position, une tâche à sa juste valeur ; par exemple par rapport à ma famille, c’est-à-dire respecter les droits de tous ceux de ma famille à commencer par ma femme, elle a le droit que j’aie du temps pour elle, que j’aie échange et communion spirituelle avec elle. Est-ce que j’oublie cela ? Et mes enfants ont le droit que je m’occupe de leurs intérêts, car c’est pour cela que le Seigneur me les a confiés.

« … ce qui est pur » : cela s’oppose à la saleté et il y a tant de souillure dans ce monde, à entendre, à voir, à lire. Occupons-nous de ce qui est pur, je ne veux pas dire qu’il faille lire exclusivement la Bible, il existe bien des lectures pures qui édifient, encouragent et se réfèrent à Christ. Mais aujourd’hui, il y a pas mal de livres qualifiés de chrétiens dont il est préférable de se garder, où l’on parle légèrement d’immoralité, d’adultère comme n’étant pas si grave. Occupons-nous de choses pures pour ne pas être souillés et celui qui s’est souillé doit le confesser au Seigneur, car si on ne le fait pas ; on s’habitue à la souillure.

« … les choses aimables » : tout ce qui est en rapport avec la personne du Seigneur ;  Le psaume 27 verset 4 nous parle de David : « j’ai demandé une chose à l’Eternel, je la rechercherai : c’est que j’habite dans la maison de l’Eternel tous les jours de ma vie, pour voir la beauté de l’Eternel et pour m’enquérir diligemment de lui dans son temple. »

« … de bonne renommée » : ce qui produit la vraie harmonie et n’est pas dissonant comme ce que nous avions considéré dans l’orchestre où chaque musicien suit la partition et les indications du chef ; en tenant compte du Seigneur dans notre vie commune, on produit un ensemble qui Lui plait.

« … s’il y a quelque vertu et quelque louange ». La vertu est l’énergie par laquelle on fait quelque chose résolument, l’énergie spirituelle qui nous rend capable de comprendre la volonté du Seigneur et de l’accomplir. Pour être réellement obéissant, nous avons besoin d’énergie intérieure. Certains aimeraient bien mais sont si indolents qu’ils ne font pas ce qu’ils reconnaissent être juste. Quand vertu et louange sont combinées, cela se voit, on remarque que ce croyant vit près du Seigneur et peut être un modèle. C’est clair que les jeunes ont besoin d’exemples et plus d’un père s’est posé la question si un tel pouvait être un ami pour son fils, c’est une réelle bénédiction quand on constate cela. Nous, les frères plus âgés, sommes-nous positifs, pouvons-nous dire à un jeune frère que l’on a apprécié telle pensée émise à la réunion ? Il ne s’agit pas de flatter mais d’encourager et cela encourage à la communion avec le Seigneur et la disponibilité pour le service.

« … ce que vous avez appris et reçu et entendu et vu en moi, faites ces choses et le Dieu de paix sera avec vous » (v.9) : Je pense que nous en avons appris quelques points au cours de ces réunions, d’ailleurs, nous ne cessons pas d’apprendre toute notre vie. Apprendre avec un tel maître que l’apôtre, qui fait appel aux oreilles et aux yeux, les deux sens par lesquels nous percevons les choses ; apprendre et recevoir, c’est se l’approprier, c’est devenu ma foi personnelle. Ce que vous avez entendu et vu de moi, car on peut avoir d’autres exemples, mais l’apôtre pouvait dire en toute humilité « soyez mes imitateurs ». Les Philippiens avaient vu combien l’apôtre était fidèle au Seigneur, il avait été battu, jeté en prison, lié de chaines, mais pouvait chanter les  louanges de Dieu ; ils connaissaient l’histoire du geôlier qui voulait se tuer pensant que les prisonniers s’étaient échappés et s’est écrié « que faut-il que je fasse pour être sauvé ? ». Ils avaient observé tout le service de l’apôtre.

« … le Dieu de paix sera avec vous » : la paix de Dieu apporte la tranquillité à mon cœur, mais cette expression « le Dieu de paix » va plus loin, c’est la présence même de Dieu, comme ce que l’apôtre dit:  « le Seigneur s’est tenu près de moi ». Frères et sœurs, nous pouvons expérimenter cela aussi particulièrement dans le danger, si nous suivons le Seigneur réellement, comme l’apôtre en est un exemple.

En terminant, j’aimerais poser une question : voulons-nous prendre comme modèle le verset 21 du chapitre 2 : « … tous cherchent leurs propres intérêts et non pas ceux de Jésus Christ », ou le verset 21 du chapitre premier : « … pour moi, vivre c’est Christ ». Quelle est l’orientation de notre vie ? Montrons-le dans notre vie pratique.