Traduction de réunions tenues sur :

Le Royaume des Cieux

Par Karl-Heinz Weber

L’original en allemand peut être écouté en cliquant ici :

·        Das Reich der Himmel (1. Vortragsreihe)

·        Das Reich der Himmel (2. Vortragsreihe)

·        Das Reich der Himmel (3. Vortragsreihe)

·        Das Reich der Himmel (4. abschließender Vortrag)

 

 

Contenu :

Préface – Note du traducteur 2

1ère réunion : 2

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu, chapitre 13 v.1-43. 2

Introduction. 3

Les paraboles du Royaume des cieux. 5

La parabole du semeur 6

2ème réunion. 6

La parabole de la bonne semence et de l’ivrée (Mathieu 13 v.24-30 & 36-43) 7

3ème réunion. 10

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu, chapitre 13 v.13-43. 10

La parabole du grain de moutarde (Mathieu 13 v.31-32) 13

La parabole du levain (Mathieu 13 v.33) 14

4ème réunion. 15

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu, chapitre 13 v.44. 15

La parabole du trésor caché dans un champ (Matthieu 13 v.44) 16

5ème réunion. 18

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 13 v.45-46. 18

La parabole de la perle de grand prix (Matthieu 13 v.45-46) 19

6ème réunion. 21

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 13 v.47 à 52. 22

La parabole du filet de pêche (ou seine) jeté à la mer (Matthieu 13 v.47-50) 22

La parabole des DISCIPLES du Royaume des cieux (Matthieu 13 v.51-52) 25

7ème réunion. 26

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 18 v.23 à 35. 26

La parabole du méchant esclave (Matthieu 18 v.23-35) 27

8ème réunion. 30

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 20 v.1 à 16. 30

La parabole des ouvriers de la 11ème heure (Matthieu 22 v.1-14) 31

9ème réunion. 35

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 22 v.1 à 14. 35

La parabole du roi qui fit des noces pour son fils (Matthieu 22 v.1 à 14) 35

10ème réunion. 39

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 25 v.1 à 13. 39

La parabole des 10 vierges (Matthieu 25 v.1 à 13) 39

 

 

Préface – Note du traducteur

Pour faciliter la lecture, voici la liste des 10 paraboles du Royaume des Cieux

1.     Celle de la bonne semence et de l’ivrée (Matthieu 13 v.24-30 & 36-43)

2.     Celle du grain de moutarde (Matthieu 13 v.31-32)

3.     Celle du levain (Matthieu 13 v.33)

4.     Celle du trésor caché dans un champ (Matthieu 13 v.44)

5.     Celle de la perle de grand prix (Matthieu 13 v.45-46)

6.     Celle du filet de pêche (ou seine) jeté dans la mer (Matthieu 13 v.47-50)

7.     Celle du méchant esclave (Matthieu 18 v.23-35)

8.     Celle des ouvriers de la 11ème heure (Matthieu 20 v.1-16)

9.     Celle du roi qui fit des noces pour son fils (Matthieu 22 v.1-14)

10. Celle des 10 vierges (Matthieu 25 v.1-13)

 

N.B.

La parabole du semeur n’est pas à proprement parlé une parabole du Royaume des Cieux (Matthieu 13 v.1-23)

Celle du maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles est une parabole des disciples du Royaume des Cieux, et non pas du Royaume des Cieux à proprement parlé. (Matthieu 13 v.51-52)

 

1ère réunion :

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu, chapitre 13 v.1-43

Matthieu 13 - 1 Et en ce jour-là, Jésus, étant sorti de la maison, s’assit près de la mer. 2 Et de grandes foules étaient rassemblées auprès de lui, de sorte que, montant dans une nacelle, il s’assit ; et toute la foule se tenait sur le rivage. 3 Et il leur dit beaucoup de choses par des paraboles, disant : Voici, un semeur sortit pour semer. 4 Et comme il semait, quelques [grains] tombèrent le long du chemin, et les oiseaux vinrent et les dévorèrent. … 8 Et d’autres tombèrent sur une bonne terre et produisirent du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. 9 Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

10 Et les disciples, s’approchant, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? 11 Et lui, répondant, leur dit : C’est parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais à eux, il n’est pas donné. 12 Car à quiconque a, il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à quiconque n’a pas, cela même qu’il a sera ôté. …

18 Vous donc, écoutez la parabole du semeur. 19 Toutes les fois que quelqu’un entend la parole du royaume, et ne [la] comprend pas, le méchant vient et ravit ce qui est semé dans son cœur ; c’est là celui qui a été semé le long du chemin. …

24 Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux a été fait semblable à un homme qui semait de bonne semence dans son champ. 25 Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie parmi le froment, et s’en alla. 26 Et lorsque la tige monta et produisit du fruit, alors l’ivraie aussi parut. 27 Et les esclaves du maître de la maison, s’approchant, lui dirent : Seigneur, n’as-tu pas semé de bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il a l’ivraie ? 28 Et il leur dit : Un ennemi a fait cela. Et les esclaves lui dirent : Veux-tu donc que nous allions et que nous la cueillions ? 29 Et il dit : Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. 30 Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier.

34 Jésus dit toutes ces choses aux foules en paraboles, et sans parabole il ne leur disait rien ; 35 en sorte que fût accompli ce qui a été dit par le prophète, disant : « J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses qui ont été cachées dès la fondation du monde ».

36 Alors, ayant congédié les foules, il entra dans la maison ; et ses disciples vinrent à lui, disant : Expose-nous la parabole de l’ivraie du champ. 37 Et lui, répondant, leur dit : Celui qui sème la bonne semence, c’est le fils de l’homme ; 38 et le champ, c’est le monde ; et la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; et l’ivraie, ce sont les fils du méchant ; 39 et l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; et la moisson, c’est la consommation du siècle ; et les moissonneurs sont des anges. 40 Comme donc l’ivraie est cueillie et brûlée au feu, il en sera de même à la consommation du siècle. 41 Le fils de l’homme enverra ses anges, et ils cueilleront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité, 42 et ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents. 43 Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

Introduction

Quelques mots d'introduction avant de considérer ces paraboles. Il y a pour nous le danger de ne voir que les pensées de Dieu concernant l'assemblée et dans les années précédentes, on a eu la tendance d'insister sur les vérités de l'assemblée et de négliger celles concernant le royaume. Or, la parole de Dieu est homogène, gardons cet équilibre et nous pourrons nous réjouir en voyant les 2 côtés.

Les pensées concernant le royaume se rapportent à la terre tandis que pour l'assemblée, c'est le ciel ; nous trouvons toujours à nouveau ces 2 côtés dès le début de la Genèse : Dieu s'occupe de la terre, la prépare et la rend habitable pour l'homme ; puis, on voit Enoch appelé pour le ciel. Avec Noé, c'est de nouveau la terre. Là où le péché est entré, Dieu veut réinstaurer Ses principes de paix et de joie dans le Saint Esprit et dans Ses voies pour la terre, Il fera finalement triompher Ses exigences concernant la terre par la réalisation de Ses pensées dans le millénium.

L'allusion au royaume se retrouve dans l'histoire de Joseph, image du Seigneur qui régnera ; dans les bénédictions de Jacob concernant Juda « le sceptre ne se retirera point de Juda » (Genèse 49 v.10)

Mais chaque fois que l'homme est appelé pour la terre, il corrompt tout par son infidélité. Alors Dieu se choisit un peuple sur la terre, non pas qu'il soit meilleur que les autres, mais pour témoigner du seul vrai Dieu devant les autres nations. Ici aussi, au lieu de servir l'Éternel, il se tourne vers les idoles. Dieu s'occupe constamment de son peuple en lui envoyant des prophètes pour les ramener, mais Israël se détourne et rejette même le Messie promis. Beaucoup de passages de l'Ancien Testament annonçaient l'instauration d'un royaume.

Dieu a aussi envoyé son précurseur, Jean le Baptiseur : « repentez-vous, car le royaume de Dieu s'est approché » (Matthieu 3 v.2). Quelques-uns l'ont fait, mais pas l'ensemble du peuple. Or, c'était la condition pour entrer dans le royaume. « Si quelqu'un n'est né d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3 v.5). Israël aurait dû le savoir ; c'était déjà connu dans l'Ancien Testament : « … je vous donnerai un cœur nouveau et j'ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair et je mettrai mon Esprit au dedans de vous et ferai que vous marchiez dans mes statuts … » (Ézéchiel 36 v.26-27). Mais à Nicodème le Seigneur doit dire « … tu es un docteur d'Israël et tu ne connais pas ces choses ! »

La repentance, le renouveau intérieur était nécessaire pour entrer dans le royaume, mais le Messie a été rejeté, si bien que Dieu a dû postposer ses desseins concernant la terre.

Ceci nous amène à notre chapitre ; remarquons le tournant entre la fin du chapitre 12 et le début du 13. Dans le chapitre 12 le Seigneur a chassé des démons et les pharisiens disent que c'est par Béelzébul, le chef des démons. Au verset 31, le Seigneur doit leur dire que ce blasphème ne sera pas pardonné. C'était le sommet du rejet de ce peuple. Dès lors, Jésus sort de la maison et s'assit près de la mer (Matthieu 13 v.1) Il quitte Israël et se tourne vers les nations.

Ceci est très important pour comprendre les paraboles. Le Seigneur ne cherche plus de fruit chez son peuple ! Il avait tout fait pour sa vigne, mais elle n'a produit que des fruits sauvages (voir Esaïe 5 v.1-2) La même pensée se retrouve dans Luc 13 v.6 dans l'image du figuier, représentant le résidu remonté de la captivité, mais n'ayant pas produit de fruit. Dieu dans Sa grâce se tourne vers les nations malgré le rejet du Messie, Il ne met pas de côté définitivement Ses pensées concernant le royaume, elles sont seulement repoussées jusqu'au millénium. Entre temps s'ouvre une période intermédiaire.

 

Que signifie le terme « royaume des cieux » ? Expression utilisée seulement dans Matthieu qui écrivait à des Juifs, qui, par l'Ancien Testament, était bien au courant de la domination du ciel sur la terre. Le royaume était annoncé dans Daniel 2 v.44, comme aussi par le Psaume 89 v.29. Cette pensée n'était donc pas étrange pour les Juifs, mais le royaume ne pouvait pas être établi puisque le peuple n'avait pas accepté son roi. Il faut attendre le rétablissement de toutes choses dont parle Pierre dans Actes 3 v.2.

Maintenant ce royaume prend une autre forme mystérieuse ; c'est pour cela que l'on lit de nombreuses fois le mot mystère. Ce mot ne signifie pas quelque chose de mystérieux que l'on ne comprend pas. Dans le Nouveau Testament un mystère est toujours quelque chose de caché dans l'Ancien Testament et révélé dans le Nouveau.

Le Seigneur nous explique la nouvelle forme que prend le royaume dirigé maintenant depuis le ciel puisque le roi est rejeté ; c'est donc la chrétienté actuelle composée de vrais croyants et de personnes qui n'en portent que le nom. Le royaume des cieux suppose un Christ rejeté, crucifié et maintenant au ciel ; il commence donc avec l'ascension du Seigneur, absence qui dure jusqu'à son retour pour instituer le millénium. La période de l'assemblée commence à la descente du Saint Esprit qui baptise les croyants en un seul corps et se termine à l'enlèvement des croyants.

L'expression « royaume des cieux » ne se trouve que dans l'évangile de Matthieu, et quatre fois aussi « royaume de Dieu » (par exemple dans le chapitre 6 v.33, le chapitre 12 v.28). Dans bien des passages, les expressions « royaume des cieux » et « royaume de Dieu » sont équivalentes (Matthieu 13 v.31, parabole du grain de moutarde et le récit parallèle dans Marc), mais pas tous. La différence doit se trouver dans le contexte ; le royaume de Dieu présente plus le côté intérieur, spirituel : le royaume de Dieu c’est justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint (Romains 14 v.17), ou le royaume de Dieu n’est pas en parole, mais en puissance. (1 Corinthiens 4 v.20). C’est la sphère de la puissance de Dieu en sagesse divine sur la terre.

Le royaume des cieux montre plus le développement, la responsabilité de l'homme, son infidélité, l'action de Satan. Il a aussi une sphère intérieure (voir les paraboles du trésor caché, des belles perles, des poissons).

Encore une différence avec l'assemblée : dans le royaume, l'ivraie et le bon grain subsistent ensemble jusqu'à la moisson. Dans l'assemblée, 1 Corinthiens 5 v.13 nous dit d'ôter le mal.

Le royaume des cieux a aussi une sphère spirituelle intérieure, par exemple les paraboles du trésor caché, des belles perles, des poissons. D'autres passages montrent aussi ce caractère : « si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux (Matthieu 18 v.3), « Parmi ceux qui sont nés de femme, il n'en a été suscité aucun de plus grand que Jean le Baptiseur, mais le moindre dans le royaume des cieux est plus grand que lui » (Matthieu 11 v.11).

Les paraboles du Royaume des cieux

Revenons à Matthieu 13 : il y a 8 paraboles dont la première, la parabole du semeur, n'est pas retenue comme parabole du royaume des cieux.

Un 1er groupe de 3 : l'ivraie, le grain de moutarde et le levain qu'une femme prit et cacha dans la farine. Dans les 3 suivantes, nous voyons le côté intérieur : le trésor caché dans un champ, le marchand qui cherche de belles perles et la seine jetée dans la mer et rassemblant des poissons.

La 8ème se trouve au verset 52 : le royaume est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles.

Souvent, le Seigneur présente des groupes de paraboles comme par exemple dans Luc 15, les 3 paraboles de ce qui est perdu : la brebis, la drachme et le fils prodigue.

Ici, la première et la dernière ne sont pas des paraboles du royaume des cieux, mais si nous ne comprenons pas la parabole du semeur, nous ne pourrons pas comprendre les autres. La 8ème tire la conclusion de l'enseignement.

Il y a donc en tout 10 paraboles du royaume :

·      Un 1er groupe de 3 paraboles qui montrent le développement extérieur historique du royaume, côté négatif : mélange du bien et du mal, développement extérieur de la puissance de la chrétienté dans ce monde et la corruption intérieure.

·      Le 2ème groupe présente la valeur intérieure de ce royaume, Dieu trouvant son plaisir dans les croyants formant ce trésor, l'assemblée représentée par les belles perles et comment les poissons sont assemblés pour composer l'assemblée.

·      Ensuite, nous avons un 3ème groupe aux chapitres 18, 20 et 22 qui présentent des personnes vues dans une position de responsabilité.

·      Enfin la 10ème parabole dans Matthieu 25 : le royaume sera fait semblable à 10 vierges qui sortirent à la rencontre de l'époux.

De nouveau, nous pouvons faire un parallèle : la 1ère donne une vue d'ensemble de toute la période du royaume ; l'ivraie est semée et à la fin vient le jugement. En Matthieu 25, nous avons une rétrospective ; les vierges sortent à la rencontre de l'époux, elles s'endorment, l'époux vient et les prudentes entrent dans le royaume tandis que les folles sont perdues.

Les 4 premières paraboles sont exposées au peuple ; « … de grandes foules étaient rassemblées auprès de lui » (v.2). Mais au verset 10 quand les disciples demandent pourquoi le Seigneur leur parle en paraboles, il leur répond : « … à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux mais à eux, il n'est pas donné », jugement prédit par Ésaïe sur le peuple.

Puis au verset 36, le Seigneur entre dans la maison et ne s'adresse plus qu'aux disciples qui reçoivent l'explication sur l'ivraie dans le champ et sur la valeur interne du royaume, dans les paraboles du trésor caché, des belles perles et des poissons. On le voit clairement dans Marc 4 v.11 : « A vous il est donné de connaître le mystère du royaume de Dieu, mais pour ceux qui sont dehors, toutes choses se traitent par des paraboles »

La parabole du semeur

Encore quelques mots sur la parabole du semeur : « … un semeur sortit pour semer » (v.3). Le verset 37 nous dit qui est ce semeur : « celui qui sème la bonne semence, c'est le fils de l'homme. » Il sème de la bonne semence, la parole de Dieu, ici avec un caractère spécifique où l'autorité dans le royaume est soulignée. Il sortit, c'est-à-dire qu'il dépasse les limites d'Israël et se tourne vers les nations puisque ce peuple l'a rejeté. C'est important de comprendre cela pour pouvoir saisir les mystères du royaume des cieux.

Auparavant il avait dit à ses disciples : « … n'allez pas vers les nations, adressez-vous seulement aux brebis perdues de la maison d'Israël ». Maintenant, le Seigneur lui-même répand la semence dans le cœur de tous les hommes. C'est au fond ce que nous lisons dans Tite 2 v.11 : « la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes ».

Quand les disciples ont compris cette explication, que le Seigneur veut toucher tous les hommes, il leur est plus facile de comprendre les autres paraboles (à partir du verset 24). Marc 4 v.13 nous en donne la confirmation : c'est la condition nécessaire pour comprendre les paraboles du royaume.

Toutes ces considérations sont un peu fastidieuses, mais me semblaient nécessaires pour comprendre ce que le royaume signifie pour nous aujourd'hui.

Le Seigneur étant rejeté par son peuple ne peut instituer le royaume sur la terre. Le royaume des cieux est régi par un roi absent depuis le ciel qui désire voir les pensées divines réalisées. On voit un développement extérieur négatif, Satan agit, l'ivraie est semée au milieu de la bonne semence. Nous avons aussi la sphère intérieure, les croyants sont rassemblés et forment le trésor du Seigneur, vivent selon les préceptes de Matthieu 6 et 7 par exemple. On entre dans le royaume par la nouvelle naissance, mais à côté des vrais croyants il y a la profession sans vie entrée dans le domaine du Royaume par le baptême et qui plus tard sera jugée.

2ème réunion

Nous avons vu hier que la parabole du semeur forme la base pour comprendre l'enseignement concernant les paraboles du royaume des cieux. Elle nous montre le travail préparatoire du Seigneur lorsqu'Il était sur la terre : Il ne cherche plus de fruits en Israël, mais Il sort et sème la parole (« … toutes les fois que quelqu'un entend la parole ». v.19). Le service du Seigneur s'étend donc au-delà des limites d'Israël.

Nous avons vu aussi que le royaume n'est pas l'assemblée qui n'est composée que de vrais croyants nés de nouveau.

C'est un royaume sur la terre régi par un seigneur dans le ciel. Partout où l'on reconnaît appartenir à la chrétienté, c'est le royaume des cieux, il n'est donc pas visible sur la terre. Il avait bien été annoncé dans l'Ancien Testament, mais n'a pu être instauré parce que le peuple a rejeté son roi. L'institution de ce royaume en puissance est repoussée pour un temps et se révèle en mystères

Chaque groupe de 3 paraboles commence par la même introduction : « … il leur proposa une autre parabole » (v.24, 31 & 33). Le premier groupe présente le côté extérieur, le développement historique du royaume ; les 3 suivantes exposent les pensées de Dieu.

Le Seigneur ne s'adresse qu'aux disciples, à eux, il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; aux foules, il ne parle qu'en paraboles.

La parabole de la bonne semence et de l’ivrée (Mathieu 13 v.24-30 & 36-43)

« Le royaume des cieux a été fait semblable à un homme qui semait de bonne semence dans son champ. » (v.24) Il y a plusieurs différences instructives avec la parabole du semeur.

Voyons aussi les explications du Seigneur aux versets 37 et 38. Quand le Seigneur lui-même en donne la signification, il n'est pas besoin de spéculer !

Celui qui sème la bonne semence, c'est le fils de l'homme. Il n'est pas parlé de Christ, le Messie envoyé à son peuple mais rejeté, il prend ici le titre de fils de l'homme, ce qui suppose sa réjection. La bonne semence ce sont les fils du royaume et l'ivraie les fils du méchant. Dans la parabole du semeur, la semence c'est la parole de Dieu, ici, on voit les fruits de la semence.

Il sème la semence dans son champ, or, le champ c'est le monde. Au verset 19, il sème dans le cœur des hommes (c'est au fond Jean 3 v.16) ici au v.38, c'est le monde où habite l'homme. Et le monde appartient au Seigneur comme créateur, mais ici il est considéré comme fils de l'homme, c'est son champ qu'il s'est acquis par son œuvre à la croix.

Au verset 44, « il a acheté le champ », c'est le résultat de la croix et du droit qu'il s'est acquis. En tant que fils de l'homme, le Seigneur s'est acquis un droit sur tout homme. Pierre parle de sectes de perdition reniant le maître qui les a achetés (2 Pierre 2 v.1) Le Seigneur a acheté le champ, c'est-à-dire le monde et est ainsi le maître de tout homme (acheter est différent de sauver).

Dans le royaume, les fils du royaume sont le fruit de la semence qui a germé dans leur cœur ; il ne s'agit pas d'Israël, ce sont de vrais croyants qui ont reçu la parole. Au début d'Actes 2, ces personnes forment l'assemblée, mais très vite les choses changent, pensons à Simon le magicien (Actes 8) qui était baptisé mais pas né de nouveau. Il y a donc dans ce royaume des professants qui ne possèdent pas la vie divine.

« … pendant que les hommes dormaient, un ennemi est venu et sema de l'ivraie parmi le froment » (v.25) Ce qui avait été semé, c'était du froment ; cela nous fait penser à ce verset de Jean 12 v.24 : « A moins que le grain de blé tombant en terre ne meure, il demeure seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Mais dès le début, Satan se sert du manque de vigilance, de responsabilité (les hommes dormaient) pour semer l'ivraie. Ce développement du royaume a caractérisé le tout début de la période juste après la disparition des apôtres ; la chrétienté était déjà dans un état de sommeil, car la vérité du retour du Seigneur pour enlever les siens était déjà perdue. C'est cet état que décrit la parabole des 10 vierges : elles se sont toutes endormies.

Et quel en est la cause ? Pensons à l'assemblée d'Éphèse d'Apocalypse 2 ; le Seigneur doit lui reprocher d'avoir abandonné son premier amour. Quand la qualité de l'amour pour Christ faiblit, s'en suit le sommeil spirituel et l'ennemi en profite pour semer l'ivraie parmi le froment, un mélange de bien et de mal, de vrais croyants et de ceux qui n'en ont que le nom.

C'est ce que nous voyons encore aujourd'hui, l'ennemi est toujours actif, c'est pourquoi la parole nous avertis : « Ainsi donc, ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres » (1 Thessaloniciens 5 v.6) ou Romains 13 v.11 : « … connaissant le temps que c'est déjà l'heure de nous réveiller du sommeil … ». Dieu veut nous avertir pour que des éléments du monde, des principes mélangés n'envahissent pas notre vie. Voilà un côté pratique que nous pouvons retirer de l'enseignement des paraboles du royaume des cieux.

L'ivraie est entrée très tôt dans le royaume des cieux. Déjà dans 2 Thessaloniciens 2 v.7 l'apôtre dit que le mystère d'iniquité opère déjà et en 1 Jean 2 v.18 : « … maintenant il y a plusieurs antichrists … ».

En Actes 8, faisant suite à la lapidation d'Étienne, survint une persécution dispersant les croyants qui répandirent la parole dans le monde. Aujourd'hui encore par des missionnaires là où la lumière de l'évangile se répand, le Seigneur introduit dans le royaume, des fils du royaume nés de la bonne semence.

Mais en même temps (au v.38 de Matthieu 13) il y a les fils du méchant. L'ennemi sème l'ivraie, semence ressemblant très fort au froment, si bien qu'il n’est possible de faire la différence que quand la semence lève (v.26).

Ne reconnaissons-nous pas la tactique de l'ennemi ? De tout temps, il a imité l’action de Dieu (pensons aux magiciens Jannes et Jambres en Égypte au temps de Moïse). Aussi maintenant, dans la chrétienté combien de choses sont et seront de l'imitation ; dans l'avenir après l'enlèvement de l'église, l'antichrist, prenant la place de Christ séduira par toutes sortes de mensonges juste avant l'instauration du royaume. C'est un grand danger pour notre vie comme disciple du royaume. Soyons vigilants pour que rien ne prenne la place de Christ.

L'ennemi a introduit des fausses doctrines au milieu des croyants et ces doctrines portent des fruits ; ce sont les fils du méchant. Il ne s'agit pas du bouddhisme, de l'islam, des juifs incrédules. Mais parmi la chrétienté se sont glissés des incrédules et se sont mélangés aux chrétiens. L'ennemi sème l'ivraie parmi le froment.

Dans ces 2 paraboles, nous distinguons 2 ruses de Satan : il enlève quelque chose (v.19), il ravit la parole et v.25, il ajoute quelque chose au froment

Ne retrouvons-nous pas cela partout dans l'Écriture ?

L'ennemi enlève : ce verset est-il encore d'application concernant la position de la femme, la coupe des cheveux ? Faut-il prendre à la lettre 1 Corinthiens 10 et 11 concernant la table du Seigneur ? De plus en plus, Satan veut nous enlever certains passages de la Bible. L'a-t-il déjà fait dans notre cœur ou nous mettons-nous sous l'autorité de la parole dans tous les détails de notre vie ? Remarquons que ceci a été la cause de bien des divisions parmi nous.

Mais Satan ajoute aussi. Ce danger est tout aussi grand et nous a aussi conduit à des divisions. A la fin de l'apocalypse, l'apôtre cite ces 2 dangers sur lesquels Dieu prononce un jugement : « … si quelqu'un ajoute...et si quelqu'un ôte quelque chose des paroles du livre de cette prophétie … » (v.18 &19). Vous voyez que cet enseignement du royaume des cieux est très actuel, ce sont les 2 tactiques de l'ennemi : ôter et ajouter.

Au début, le royaume était caractérisé par les fils du royaume, mais peu à peu, l'ivraie a tout envahi. Les disciples s'étonnent de voir l'ivraie ; leur question (v.27) montre que l'évolution a été rapide, ils voient l'ivraie qui a levé. Cette parabole a un côté prophétique qui décrit l'histoire du royaume du commencement à la fin comme aussi la parabole des 10 vierges. Nous qui vivons à la fin de cette période,  nous voyons bien que la chrétienté est marquée par les fils du méchant, l'ivraie a mis son sceau sur la chrétienté. Quelle triste évolution !

« … n'as-tu pas semé de bonne semence dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y a l'ivraie ? » (v.27) Pour les disciples, c'était difficile à comprendre, car ils connaissaient l'Ancien Testament remplis de descriptions du royaume d'où leur étonnement.

Citons seulement un passage d'Ésaïe 11 v.9 : « On ne fera pas de tort et on ne détruira pas dans toute ma sainte montagne, car la terre sera pleine de la connaissance de l'Éternel comme les eaux couvrent le fond de la mer. »

Nous pouvons facilement voir, bien mieux que les disciples que le royaume est caractérisé par des principes mélangés, un mélange de bien et de mal ; des millions de gens sont entrés dans le royaume par le baptême, s'appellent chrétiens, mais n'ont pas la vie. En Matthieu 7 le Seigneur parle de gens qui ont chassé des démons en son nom, mais il devra leur dire : « je ne vous connais pas ». Et les 5 vierges folles disent : « Seigneur, seigneur, ouvre-nous ! », mais elles n'ont pas la vie et n'entrent pas aux noces.

« Un ennemi a fait cela. Les esclaves lui dirent : veux-tu que nous allions et que nous la cueillions ? » (v.28) Remarquons l'attitude des esclaves, ils dépendent de leur maître et n'agissent pas d'initiative pour enlever l'ivraie. Le maître leur répond : « non, de peur qu'en cueillant l'ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. »

Ceux qui s'étaient endormis n'avaient pas empêché que l'ennemi ne sème l'ivraie ; ils sont donc incapables de l'enlever. Dans l'histoire de la chrétienté, on n'a pas observé la défense d'enlever l'ivraie. Pensons à toutes les persécutions contre les hérétiques l'église a pensé devoir les ôter, combien ont été tués, et on a déraciné le froment.

Le Seigneur leur dit : « Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu'à la moisson … » (v.30)

Remarquons qu'il y a une différence notoire avec ce qui doit se passer dans l'assemblée : dans l'assemblée, le bien et le mal ne se côtoie pas. Quand le mal se manifeste, il doit être ôté : « Otez le méchant du milieu de vous-mêmes » (1 Corinthiens 5 v.13). C'est la forme la plus sévère de la discipline de l'assemblée, mais elle ne doit pas toujours être appliquée, il existe d'autres formes selon l'Écriture. Cependant, on doit s'occuper d'un mal manifesté et ne pas le laisser se développer ; c'est la discipline d'un père à son enfant (Galates 6). Le mal est ainsi jugé, ce qui est différent dans le royaume des cieux : « Laissez-les croître ensemble jusqu'à la moisson … ».

Pourquoi en est-il ainsi ? Le Seigneur veut-il que le mal mûrisse ? Non, mais il ne veut pas que les fils du royaume soient déracinés, c'est donc pour leur protection. Il ne s'agit ni d'indifférence envers le mal, ni de l'impuissance, c'est la miséricorde de Dieu.

Je veux encore citer quelques passages concernant cette miséricorde de Dieu envers tous les hommes : Genèse 7 v.4 « encore 7 jours ». Noé a bâti l'arche pendant environ 120 ans, Dieu lui dit d'entrer dans l'arche, mais Il donne encore un délai de 7 jours avant d'exécuter son jugement. Psaume 103 v.8 : « l'Éternel est miséricordieux et plein de grâce, lent à la colère et grand en bonté ». 2 Thessaloniciens 2 v.7 : « le mystère d'iniquité opère déjà, seulement celui qui retient maintenant le fera jusqu'à ce qu'il soit loin et alors sera révélé l'inique ». Nous attendons la venue du Seigneur et nous désirons qu'il vienne ; le Seigneur a envoyé sur la terre le Saint Esprit, personne divine qui habite dans les croyants et dans l'assemblée. Dieu est encore patient, ne voulant pas que quiconque soit perdu. 2 Pierre 3 v.15 : « … estimez que la patience de notre Seigneur est salut ».

Demain, nous considérerons la fin de cette parabole : la récolte et quand elle a lieu.

3ème réunion

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu, chapitre 13 v.13-43

Matthieu 13 … 30 Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier.

31 Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et sema dans son champ : 32 lequel est, il est vrai, plus petit que toutes les semences ; mais quand il a pris sa croissance, il est plus grand que les herbes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent et demeurent dans ses branches.

33 Il leur dit une autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme prit et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout fût levé.

34 Jésus dit toutes ces choses aux foules en paraboles, et sans parabole il ne leur disait rien ; 35 en sorte que fût accompli ce qui a été dit par le prophète, disant : « J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses qui ont été cachées dès la fondation du monde ».

36 Alors, ayant congédié les foules, il entra dans la maison ; et ses disciples vinrent à lui, disant : Expose-nous la parabole de l’ivraie du champ. 37 Et lui, répondant, leur dit : Celui qui sème la bonne semence, c’est le fils de l’homme ; 38 et le champ, c’est le monde ; et la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; et l’ivraie, ce sont les fils du méchant ; 39 et l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; et la moisson, c’est la consommation du siècle ; et les moissonneurs sont des anges. 40 Comme donc l’ivraie est cueillie et brûlée au feu, il en sera de même à la consommation du siècle. 41 Le fils de l’homme enverra ses anges, et ils cueilleront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité, 42 et ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents. 43 Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

Nous avons vu hier la différence entre l'assemblée et le royaume des cieux. Celui-ci est la sphère où l'on fait profession d'appartenir à Christ, que ce soit vrai ou seulement un dire sans réalité. C'est la chrétienté où l'on n'arrache pas le mal pour épargner le froment.

Dans l'assemblée au contraire, quand le mal se manifeste, on ne doit pas le laisser se développer ; diverses formes de disciplines doivent être exercées et si elles n'ont pas abouti, 1 Corinthiens 5 nous dit : « ôtez le méchant du milieu de vous ».

Occupons-nous maintenant du temps de la moisson, mais n'oublions pas de faire une différence entre la parabole elle-même, qui ne va que jusqu'au rassemblement du froment dans le grenier (jusqu'au verset 30), et l’explication donnée par le Seigneur. Dans l'explication (v.36 à 43) le Seigneur parle d'un temps après ce rassemblement du froment dans les greniers célestes et s'occupe de l'ivraie.

Le sujet n'est pas l'enlèvement des croyants, cette vérité n'était pas encore révélée, la parabole ne l'exclut pas et ne s'occupe pas directement du froment qui sera assemblé après l'enlèvement.

« … au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : cueillez premièrement l'ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler mais assemblez le froment dans mon grenier. » (v.30)

La moisson, c'est une époque, il y a un processus de maturité des 2 semences ; la récolte dépend de la maturité du froment. Il est dit aux moissonneurs de cueillir l'ivraie et de la lier en bottes, pas encore de la brûler. C'est la période actuelle : les bottes se forment : association du mal, naissance de groupements antichrétiens, communautés religieuses. Ce sont des préparatifs, pour le moment futur, où l'ivraie sera brûlée. Et pendant que les bottes se forment, le froment est rassemblé dans les greniers célestes, allusion cachée à l'enlèvement des croyants que nous attendons et qui est très proche. Le froment actuel, c'est les fils du royaume, bientôt enlevés dans les greniers célestes, 1er acte de la récolte. La parabole ne va pas plus loin.

« … la moisson, c'est la consommation du siècle ; et les moissonneurs sont les anges. Comme donc l'ivraie est cueillie et brûlée au feu, il en sera de même à la consommation du siècle. » (v.39) Ici, il s'agit du temps qui précède l'inauguration du royaume millénaire ; de nouveau les moissonneurs sont appelés à rassembler l'ivraie et à la brûler au feu.

Remarquons que jamais les croyants ne sont appelés à exécuter le jugement. Nous serons là lorsque le Seigneur jugera les nations avant le millénium et pendant le millénium les croyants seront assis avec Lui sur des trônes et régneront avec Lui (« Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? » - 1 Corinthiens 6). Mais pour un jugement guerrier, étant des objets de grâce, le Seigneur ne les utilise pas, ce sont des anges qui exécutent le jugement : « Le fils de l’homme enverra ses anges et ils cueilleront tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise de feu ». (v.41 & 42)

Avant l'instauration du règne, ils sont envoyés pour cueillir l'ivraie et la brûler : les méchants subissent alors le jugement. Aujourd'hui, l'ivraie est liée en bottes et à l'instauration du règne, vient le jugement, elle est brûlée. Quant au froment, il est directement assemblé dans le ciel (enlèvement des croyants). Mais il y aura encore du froment en ce temps-là.

Dès que le Seigneur est venu enlever les siens, il ne reste plus aucun croyant sur la terre, tous sont enlevés au ciel y compris tous les croyants de l'Ancien Testament : « … afin qu'ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous. » (Hébreux 11 v.40)

Dans Matthieu 24 & 25, le Seigneur nous dit que l'évangile du royaume sera prêché en témoignage à toutes les nations. Il parle de ses frères qui iront partout dans le monde annoncer l'évangile du royaume à ceux qui n'auront pas entendu l'évangile de la grâce, car il y aura des personnes qui n'auront pas entendu l'évangile de la grâce et pendant ces 7 ans dont parle la prophétie de Daniel, il y aura des juifs qui se convertiront. Comment ? La parole n'en dit rien.

Mais actuellement, les juifs qui refusent l'évangile de la grâce sont perdus.

 « Voici le Messie vient, ne vous soumettez pas à l'antichrist (qui apparaîtra au milieu de la dernière semaine de Daniel), n'adorez pas l'image de l'abomination qui sera dressée dans le temple » (voir Apocalypse 13). Tous ceux qui recevront cette bonne nouvelle, feront partie du froment de cette période. Beaucoup parmi les juifs et les nations recevront cet évangile du royaume : les 144.000 scellés d'entre toutes les tribus d'Israël (Apocalypse 7 v.4) et une grande foule de toute nation, tribu, peuple et langues (Apocalypse 7 v.9) se convertissent et entrent vivant dans le royaume.

Actuellement, le royaume des cieux est caractérisé par un Seigneur absent, mais il revient pour instituer son royaume sur la terre.

À côté des croyants dont nous venons de parler, il y a les incroyants : pensons au développement du mal dans des formes inimaginables pendant cette période où la bête romaine et l'antichrist se déchaînent, un christianisme de nom sans Christ. Tous ceux-là sont de l'ivraie qui sera rassemblée : « … en cette nuit-là, 2 seront sur un même lit, l'un sera pris, l'autre laissé ; 2 femmes moudront ensemble, l'une sera prise, l'autre laissée … » (Luc 17 v.34 & 35) Ceux qui sont pris, c'est l'ivraie que les anges cueillent pour être brûlée, enlevée par la mort, mais pas encore jetée en enfer, ce qui aura lieu lors du grand trône blanc d'Apocalypse 20.

Ici c'est le contraire de ce que nous lisons au verset 30 où le froment est assemblé dans les greniers célestes et l'ivraie reste sur la terre.

Les croyants entrent donc dans les bénédictions du millénium : ceux qui seront restés en vie pendant ces 7 ans et tous les martyrs d'Apocalypse 20, les derniers qui font partie de la 1ère résurrection, « … ils régnèrent avec le Christ 1000 ans … »

Dans Matthieu 3 v.11 & 12, Jean le Baptiseur annonce le Seigneur qui comme Fils de l'homme s'est acquis le droit de juger par son œuvre à la croix. « … lui baptisera de l'Esprit Saint et de feu. Il a son van dans sa main et il nettoiera entièrement son aire et assemblera son froment dans le grenier, mais il brûlera la balle au feu inextinguible. » C’est aussi là que « seront les pleurs et les grincements de dents. »

Ils comparaîtront devant le grand trône blanc pour recevoir leur jugement définitif.

Chers amis, nous nous trouvons tous ici dans le royaume des cieux. Puis-je demander : êtes-vous tous des fils du royaume ? Ou y en a-t-il qui ont la profession chrétienne et pas Christ ? Si le Seigneur venait aujourd'hui, tu restes ici comme l'ivraie, c'est terrible, car tu n'as alors plus aucune chance de te convertir ; tu seras brûlé, destiné éternellement aux tourments de l'enfer. Je te supplie : viens au Sauveur !

Considérons maintenant les 7 fêtes de l'Éternel de Lévitique 23 : les 4 premières fêtes (la Pâque, la fête des pains sans levain, la gerbe des prémices et la fête de la pentecôte) s'occupent de vérités chrétiennes ; puis suit une longue période sans fêtes et au 7ème mois (v.25), c'est la fête des trompettes, allusion à la restauration nationale d'Israël qui n'a pas encore eu lieu.

Nous vivons donc toujours dans la période de cette 4ème fête : l'assemblée est encore sur la terre, mais à l'enlèvement de l'église commence cette longue période sans fêtes.

Le verset 22 s'applique à cet intervalle : « … quand vous ferez la moisson de votre terre, tu n'achèveras pas de moissonner les coins de ton champ et tu ne glaneras pas la glanure de ta moisson, tu les laisseras pour le pauvre et l'étranger. » Le pauvre, c'est ceux d'entre les juifs qui croiront au Messie après l'enlèvement de l'église et l'étranger, ceux des nations qui recevront l'évangile du royaume.

Le royaume millénaire a 2 sphères : la sphère terrestre du Fils de l'homme où n'entrent que des croyants (Matthieu 25), lorsque le Seigneur aura jugé les vivants et séparé les brebis, qui hériteront du royaume, d'avec les chèvres ; et la sphère céleste décrite ici au verset 43 de Mathieu 13 : « … les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. ». Ce n'est pas la maison du Père, c'est la métropole céleste du royaume ; les justes, sont ceux qui appartiennent à la 1ère résurrection : ceux de l'Ancien Testament, ceux de la période de la grâce et les martyrs de la dernière semaine de Daniel. Apocalypse 20 v.4 & 5 : « … je vis des trônes et ils étaient assis dessus … », ce sont les 24 anciens, « … les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, … », cela pendant la 1ère demi semaine, « … et ceux qui n'avaient pas rendu hommage à la bête et à son image … », pendant la 2ème demi semaine, « … et ils vécurent et régnèrent avec le Christ mille ans » C'est la Jérusalem céleste qu'attendait Abraham (Hébreux 11) à distinguer de la Jérusalem d'Apocalypse 21, l'assemblée dans l'état éternel.

Toi et moi, nous sommes ces justes qui resplendiront dans le royaume de leur Père, pensée qui faisait déjà partie des promesses de l'Ancien Testament : « … les sages brilleront comme la splendeur de l'étendue et ceux qui ont enseigné la justice à la multitude comme les étoiles à toujours et à perpétuité. » (Daniel 12 v.3). Vous remarquez le parallèle, quel triomphe sur Satan, sur l'ivraie ! Le Seigneur accomplit ses desseins conçus de toute éternité dans la sphère terrestre et céleste.

 

Passons maintenant aux 2 paraboles suivantes (v.31 à 33) Les 2 paraboles que nous avons considérées s'occupent de personnes, les fils du royaume et les fils du méchant, elles ont une note individuelle, ici, c'est plutôt le côté collectif qui est souligné : développement extérieur du royaume qui devient un grand arbre, développement intérieur imagé par le levain qui envahit toute la pâte. Ces 3 premières paraboles (l'ivraie, mélange du bien et du mal, le grain de moutarde qui devient un grand arbre et le levain caché dans la pâte) montrent le côté historique extérieur depuis le début jusqu'au jugement final. Dans les 3 suivantes (le trésor caché, la perle de grand prix et les poissons v.44 à 47) le Seigneur parle de la valeur intérieure qu'ont à ses yeux les fils du royaume.

La parabole du grain de moutarde (Mathieu 13 v.31-32)

Le grain de moutarde est une image de petitesse, ce qui n'a pas d'apparence, ce que le Seigneur a produit au commencement. Le Seigneur étant rejeté par son peuple, le royaume ne pouvait pas être institué en puissance ; humble et débonnaire, il a semé une semence petite et sans apparence qui est devenue un grand arbre, image du système religieux chrétien, où les oiseux des cieux trouvent refuge.

Dans la parole nous trouvons plusieurs passages sur des arbres concernant des puissances :

Ézéchiel 31 v.9 sur l'Assyrie : « je l'avais fait beau dans la multitude de ses branches et tous les arbres d'Éden qui étaient dans le jardin de Dieu lui portaient envie »

Daniel 4 v.20 sur Babylone : « l'arbre que tu as vu qui croissait et devenait fort et dont la hauteur atteignait jusqu'aux cieux et qu'on voyait de toute la terre et dont le feuillage était beau et le fruit abondant et qui avait de la nourriture pour tous, sous lequel habitaient les bêtes des champs et dans les branches duquel demeuraient les oiseaux des cieux. »

Ézéchiel 17 v.23: concernant le royaume millénaire : « sur la haute montagne d'Israël, il portera des branches et produira du fruit et sera un cèdre magnifique et tout oiseau de toute aile demeurera sous lui ; ils habiteront à l'abri de ses branches. »

Ces passages nous montrent qu'un grand arbre représente un grand système puissant sur la terre, devenant un système religieux mondain corrompu. Comment est-ce possible que la bonne semence devienne quelque chose de mauvais ? Eh bien, tout ce qui est confié à la responsabilité de l'homme se corrompt : à la création, chez le peuple d'Israël et dans l'assemblée.

Le royaume des cieux aujourd'hui n'est pas régner, mais souffrance et rejet, que nous partageons avec le Seigneur. Il a dû dire « ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ».

Nous ne sommes plus dans Smyrne souffrant les persécutions, ni Éphèse ayant abandonné son 1er amour et s'est endormie, c'est Pergame : sous Constantin, l'église est devenue religion d'état.

Puis, on arrive à Thyatire qui prétend dominer sur le monde, ce qui est absolument contraire à la pensée de Dieu quant au royaume sur la terre actuellement ; c'est la période où l'église met et démet des rois. C'est la description de l'évolution historique du royaume où toute sorte d'éléments trouvent refuge.

Rappelons maintenant quelques passages pour étayer la position actuelle du croyant :

« Ils ne sont pas du monde comme moi, je ne suis pas du monde » (Jean 17)

« Vous avez de la tribulation dans le monde » (Jean 15)

« Le monde ne les connaît pas parce qu'ils ne sont pas du monde » (1Jean 3)

« Retirés du présent siècle mauvais » (Galates 1)

« Notre bourgeoisie est dans les cieux » (Philippiens 3)

« Étrangers sur la terre » (1 Pierre 2)

« Nous sommes devenus la balayure du monde » (1 Corinthiens 4)

Voilà la position actuelle des fils du royaume : pour aujourd'hui, c'est le rejet, la souffrance, aucune domination terrestre, nous avons des bénédictions spirituelles (Éphésiens 1) et si nous souffrons avec Lui, c'est afin que nous soyons aussi glorifiés avec Lui (Romains 8 v.17)

Ce que nous voyons dans la parabole du grain de moutarde s'oppose complètement à ces passages et avec le recul de plus de 2000 ans, je pense pouvoir dire, quoique ce ne soit pas l'enseignement direct, que ces oiseaux qui demeurent dans ses branches représentent des doctrines et des influences démoniaques. Ceci est d'ailleurs confirmé par Apocalypse 18 v.2 : « Babylone devenue la demeure de démons, le repaire de tout esprit immonde, de tout oiseau immonde et exécrable. »

Bien-aimés, que faire alors ? Nous ne pouvons pas sortir du royaume, nous appartenons à la chrétienté, mais nous pouvons nous séparer moralement du mal (Hébreux 13, 2 Timothée 2)

La parabole du levain (Mathieu 13 v.33)

Disons encore quelques mots de la 3ème parabole (v.33) : ici, il s'agit de l'évolution intérieure de ce royaume, décrit par l'image d'une activité quotidienne. Une femme prend du levain qu'elle mélange à 3 mesures de farine ; le Seigneur s'en sert par nous donner un enseignement spirituel.

Quelle est la signification du levain ? Dans la chrétienté, on pense qu'il est l'image de l'évangile apporté dans le monde pour sauver les hommes. C'est une interprétation totalement fausse ; remarquons que toute la masse est pénétrée par le levain, or tous n'acceptent pas l'évangile ! Non, dans toutes les Écritures, le levain n'est jamais l'image du bien.

En considérant dans Lévitique 3 l'offrande de gâteau composée de fine fleur de farine qui nous parle du Seigneur, celui qui était parfaitement pur, complètement séparé du mal, celle-ci devait être sans levain. C'est donc bien l'image du mal.

Cette parabole nous présente une doctrine répandue dans une certaine sphère de la chrétienté (3 mesures de farine), ce n'est pas le monde entier, mais là où l'on se dit chrétien, tout est imprégné de ce levain ; c'est un évangile de forme où l'on ne supporte plus Dieu et la vérité. Elle est devenue une religion avec une confession où l'on peut être chrétien sans Christ ; pas besoin de Dieu, de repentance, de foi, un évangile social avec des activités caritatives. On ne parle pas des peines éternelles ni de la nécessité d'être sauvé uniquement par l'œuvre de Christ. Cela fait penser à 2 Timothée 3 v.5 « ayant la forme de la piété, mais ayant renié la puissance ».

Quel triste développement de ce qui était si beau au début ! Nous arrivons à la fin de ces réunions sur le développement extérieur du royaume des cieux ; mais il y a quand même un côté encourageant : on voit à la fin de la parabole de l'ivraie, toute l'activité de l'ennemi ne peut empêcher le Seigneur d'accomplir ses desseins. Cela nous encourage et motive pour mettre en pratique les pensées de Dieu comme fils du royaume. Nous pouvons montrer notre amour pour ce Seigneur absent par notre obéissance, heureux d'être les fruits pour Dieu dans le royaume.

4ème réunion

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu, chapitre 13 v.44

Matthieu 13 … 44 Encore, le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu’un homme, après l’avoir trouvé, a caché ; et de la joie qu’il en a, il s’en va, et vend tout ce qu’il a, et achète ce champ-là.

Je pense qu'il est bon de répéter quelques pensées que nous avons considérées dans les réunions précédentes.  Il y a en tout 10 paraboles qui portent cette suscription « du royaume des cieux » dans l'évangile de Matthieu. Dans Matthieu 13, il y en a 8, mais la 1ère et la dernière ne sont pas des paraboles du royaume des cieux. La parabole du semeur est une introduction qui nous parle de l'activité du Seigneur pendant le temps de son absence ; la dernière (v.51 & 52) tire une conclusion sur l'enseignement de ces paraboles.

L'expression « royaume des cieux » ne se trouve qu'en Matthieu et correspond au caractère de cet évangile. Les autres évangélistes rapportent les mêmes paraboles, mais introduites par l'expression « royaume de Dieu ». Ces 2 expressions sont parfois semblables, mais parfois pas ; il faut donc faire la distinction d'après le contexte : « royaume des cieux » montre en général le développement de la chrétienté dans son côté extérieur, l'activité de Satan, mais aussi la vraie valeur du côté intérieur.

Le « royaume de Dieu » décrit plutôt le caractère moral, un ensemble de principes que Dieu veut voir réaliser dans ce royaume : par exemple « le royaume de Dieu n'est pas en parole, mais en puissance » (1Corinthiens 4 v.20)

Trois des paraboles de Matth.13 sont introduites par la même expression « il leur proposa une autre parabole » (v.24,31,33). Elles nous décrivent le développement extérieur du royaume, un royaume sur la terre, mais régi depuis le ciel puisque le roi est absent. Le royaume des cieux, c'est partout sur la terre où le christianisme est pratiqué.

Ce royaume a donc pris une autre forme que celle qui était annoncée dans l'Ancien Testament, un royaume que le Messie instituerait pour délivrer son peuple de l'esclavage dans lequel il s'était mis par sa propre faute. Dans Matthieu, le Messie est là, mais il est rejeté, on ne veut pas de ce roi, on ne veut pas se repentir comme le préconisait Jean le Baptiseur. Dans Matthieu 12 ce rejet atteint un sommet, de sorte que le Seigneur parle alors des mystères du royaume des cieux.

Les 3 premières sont prononcées aux foules au bord de la mer ; au verset 36 le Seigneur entre dans la maison et les explique aux disciples « à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ». La parabole de l'ivraie, c'est la chrétienté sous le mélange entre le bien et le mal, les deux se développent ensemble. Dans le grain de moutarde, on voit le royaume devenir une grande institution puissante où toute sorte d'éléments trouvent refuge. Et dans la parabole du levain, c'est le développement d'une profession sans vie. On peut faire le parallèle avec la description de Sardes dans Apocalypse 3 « tu as le nom de vivre et tu es mort ».

La parabole du trésor caché dans un champ (Matthieu 13 v.44)

En considérant cette évolution, on pourrait être triste ou résigné se demandant si c'est cela le résultat de la pensée de Dieu. Satan a-t-il anéanti les desseins de Dieu ? Non, mais par ses ruses, il a introduit bien des développements faux. Cependant il existe dans ce royaume un vrai noyau caché, là où se trouve la véritable vie divine, des personnes qui répondent à la pensée de Dieu, qui font sa joie, son trésor. Le côté divin, réjouissant est décrit dans les paraboles suivantes. Comme toujours le Seigneur utilise des images de la vie de tous les jours pour illustrer des choses spirituelles.

Un homme a trouvé un trésor dans un champ, circonstance tout à fait commune ; c'est bien la coutume d'enterrer dans la terre quelque chose de valeur. Le Seigneur se sert de cette habitude pour nous donner un enseignement.

Qui est cet homme du verset 44 ? ou le marchand du verset 45 ? peut-être penses-tu que tu es cet homme qui a trouvé le Seigneur Jésus ; c'est une explication courante dans la chrétienté, mais tout à fait fausse. Romains 3 nous dit qu'il n'y a personne qui recherche Dieu, pas même un seul ; nous ne pouvons rien faire pour obtenir le salut ; d'ailleurs ce ne serait plus la grâce, mais la loi si nous pouvions obtenir quelque chose par nos mérites.

Paul dit avoir renoncé à tous ses mérites humains pour gagner Christ (Philippiens 3) : ceci est un enseignement pour les croyants, ce n'est pas l'évangile.

Est-il possible qu'un homme achète le champ ? C'est-à-dire le monde (v.38) Nous n'avons rien à vendre ; nous ne pouvons qu'apporter nos péchés qui sont comme un linge souillé.

Cette parabole est un enseignement pour ses disciples : il s'agit du Seigneur, le Fils de l'homme du verset 37, le marchand du verset 45.

Dans Marc 10, il est bien dit au jeune homme riche de vendre ce qu'il a et il aura un trésor dans le ciel ; mais le Seigneur lui dit ce qu'il doit faire selon la loi. Les vierges sages conseillent aux folles d'aller acheter de l'huile. Oui, il faut « acheter », cela désigne l'énergie, vouloir obtenir, mais on le reçoit gratuitement : « venez, achetez sans argent et sans prix du vin et du lait » (Esaïe 55)

« Que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie » (Apocalypse 22) Voilà le message de l'évangile.

Qu'est-ce que le trésor ? La perle ? C'est l'assemblée et non pas Israël. Son histoire ne fait pas partie des mystères du royaume des cieux, tout ce qui le concerne est raconté par les prophètes de l'Ancien Testament, les souffrances de Christ, Sa gloire, le rejet de ce peuple est prédit (Lo Ammi) ainsi que la reprise de ses relations avec eux.

Le trésor, la perle de très grand prix, c'est les croyants qui sont actuellement dans le royaume.

Le trésor, composé de différentes parties précieuses représentent les croyants individuellement, formant ensemble l'assemblée. La perle de très grand prix parle plutôt du côté corporatif, l'unité de cette assemblée. Il est courant dans la Bible de nous donner 2 descriptions différentes pour illustrer une même chose sous 2 aspects.

Revenons au champ ; le champ, c'est le monde ; dans la parabole de l'ivraie, la semence a été semée dans le champ, là où il n'y a pas encore de vie. C'est le champ du Fils de l'Homme (v.24)

Ici, il est seulement parlé du champ ; le Seigneur ne s'est pas encore acquis ce champ par son œuvre à la croix ; par la faute du 1er homme, le champ est tombé entre les mains de Satan qui est devenu le prince de ce monde. Ce trésor était caché dans ce champ et le Seigneur trouve ce trésor.

Qui l'a caché ? Dans Ephésiens, l'apôtre Paul parle d'un mystère caché dès les siècles en Dieu ; de toute éternité, Dieu avait en vue l'assemblée, des croyants cachés dans ce champ appartenant à Satan, ceux que le Père voulait donner à Son Fils quand Il vint sur la terre.

« … tu lui a donné autorité sur tout chair, afin que, quant à ceux que lui as donnés, il leur donne la vie éternelle » (Jean 17 v.2).

« J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du monde, ils étaient à toi et tu me le as donnés » (v.6)

« … me voici, moi et les enfants que tu m'as donnés » (Hébreux 2 v.13)

Voilà ce trésor que le Seigneur a trouvé.

Mais si l'on parle de trouver, il faut l'avoir cherché ; nous, nous cherchons quelque chose que nous avons perdu ou égaré, nous ne savons pas où il est et le trouvons peut-être par hasard.

Pour le Seigneur, c'est différent : dans Jean 1, Jésus trouve Philippe, puis Philippe trouve Nathanaël ; le Seigneur lui dit « quand tu étais sous le figuier, je te voyais ».

Le Seigneur trouve l'aveugle-né qu'on avait chassé (Jean 9), il trouve la brebis perdue de Luc 15.

Oui, le Seigneur nous a cherchés, mais Il savait où nous étions, perdus et égarés, il est venu pour nous tirer de notre misère. Il connaissait les pensées de Dieu concernant ce trésor, les élus que Dieu voulait donner à Son Fils.

« … après l'avoir trouvé, l'a caché » (v.44) : où donc ? Dans le monde. Quelle valeur avait pour lui ce trésor qu'il l'a caché pour qu'il ne soit pas souillé par cette terre. C'est le point de vue de Dieu ; en ce qui concerne la pratique, c'est autre chose.

Encore maintenant, quand on trouve un trésor, pour qu'il nous appartienne, il faut posséder le terrain. Le Seigneur devait donc acquérir le champ.

« … de la joie qu'il en a, il s'en va et vend tout ce qu'il a et achète le champ » : quel était le mobile du Seigneur ? La joie d'avoir trouvé un trésor ! Lui, le Dieu bienheureux à qui rien ne manque éprouve une profonde joie à nous avoir. Chose incompréhensible. Comment Dieu peut-Il avoir de la joie avec des hommes tels que nous ? Proverbes 8 nous dit : « mes délices étaient dans les fils des hommes ».

Luc 10 v.21 : « je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et que tu les as révélées aux petits enfants » de tels comme toi et moi.

Matthieu 25 : « bien, bon et fidèle esclave, entre dans la joie de ton maître ».

Combien devait être précieux ce trésor à ses yeux pour vouloir acquérir de pauvres pécheurs perdus.

« … il s'en alla » : cette expression caractérise tout son chemin, quittant la gloire du Saint lieu pour aller à la croix. C'est son humanité ; lui qui était riche a vécu dans la pauvreté (2 Corinthiens 8) ; il a été trouvé en figure comme un homme, il s'est abaissé lui-même étant devenu obéissant jusqu'à la mort de la croix (Philippiens 2)

Il 'en alla son chemin subissant les souffrances terribles de la croix.

Il est frappant de retrouver ces expressions dans l'évangile de Jean : « là où je vais, vous ne pouvez venir » (Jean 8) ; « Jésus sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s'avança » (Jean 18,4) ; « Jésus sortit dehors, portant la couronne d'épines » (Jean 19,5) ; « il sortit portant sa croix et s'en alla au lieu appelé lieu du crâne » (v.17) ; « il va en pleurant, portant la semence qu'il répand » (Ps.126 v.6)

Ce chemin ardu, de contradiction, honte et souffrances, où il n'a rencontré que la haine pour son amour, pourquoi l'a-t-il suivi ? Ah, c'est parce qu'il nous aimait !

Lui qui nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous, il est sorti et a vendu tout ce qu'il avait. Réalisons-nous ce que c'est que de vendre tout ce qu'il avait ?

Nous n'avions rien, mais lui avait de quoi vendre : il a renoncé à ses droits comme Messie, du moins pour un temps. A Pilate il dit « mon royaume n'est pas de ce monde », cela suppose un rejet.

Le psaume 102 v.10 parle prophétiquement du Messie « tu m'as élevé haut et tu m'as jeté en bas ».

Et le prophète Daniel (chapitre 9 v.26) annonce qu'il sera retranché et n'aura rien.

Il n'a pas seulement renoncé à ses droits messianiques, mais nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous, il a donné sa vie pour acquérir ces personnes, toi et moi, qui formaient ce trésor caché dans le champ. « … il m'a aimé et s'est livré pour moi » (Galates 2 v.20)

Le Seigneur Jésus n'a rien voulu retenir pour nous avoir. Combien grand est son amour !

Alors vient cette question : quelle est notre réponse à un tel amour, un amour infini. L'apôtre Paul nous dit : « ce qui était pour moi un gain, je l'ai regardé comme une perte à cause du Christ, à cause de l'excellence de la connaissance du Christ, mon Seigneur » (Philippiens 3)

Restons sous l'impression de son amour, de l'offrande ineffable qu'il a acceptée pour acquérir ce trésor dans le champ.

5ème réunion

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 13 v.45-46

Matthieu 13 …. 45 Encore, le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles ; 46 et ayant trouvé une perle de très-grand prix, il s’en alla, et vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta.

« De la joie qu'il en a, il s'en va et vend tout ce qu'il a, et achète ce champ-là. » Hier soir, nous n'avons pas pu achever les considérations concernant le trésor dans le champ.

L'homme qui a trouvé ce trésor, c'est une image du Seigneur, mais nous avons vu qu'aussi longtemps qu'il ne possède le champ, le trésor ne lui appartient pas ; il était donc nécessaire de l'acheter.

Le verset 38 nous dit que le champ, c'est le monde. Est-ce que le monde n'appartient pas au Seigneur ? Il est le créateur et en tant que tel, le monde lui appartient. Le premier Adam, à cause du péché a livré le monde dans les mains de Satan ; celui-ci est devenu le prince de ce monde. Le Seigneur, le second Adam, l'homme venu du ciel doit racheter le champ des mains de Satan et le récupérer pour Dieu. Comme Fils de Dieu, le monde lui appartient, mais en le rachetant, il nous permet d'avoir une part dans sa domination sur la terre. Voilà les résultats de son œuvre.

Le mystère de sa volonté était de « réunir en un toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » (Ephésiens 1 v.9-10)

« … nous avons été faits héritiers, ayant été prédestinés selon le propos de celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté » (v.11)

Cela n'était possible qu'en rachetant le champ comme homme. Quel merveilleux dessein de Dieu !

En rachetant le champ, le Seigneur s'est acquis des droits ; dans ce sens, il est le maître de tout homme. 2 Pierre 2 v.1 nous parle de faux docteurs qui introduiront des sectes de perdition, reniant le maître qui les a achetés. Ces gens sont achetés par la mort du Seigneur.

La parabole s'arrête à l'acquisition du champ, elle ne dit rien du trésor ; pourtant, le trésor ne reste pas dans le champ : avant de revendiquer ses droits sur le monde, le Seigneur prend auprès de lui ce trésor, composé de tous ceux que le Père a donnés au Seigneur (Jean 17). Nous serons pour toujours dans le ciel auprès de lui.

"je ne suis plus dans le monde, mais ceux-ci sont dans le monde (v.11) ; je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal (v.15) Père, je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire que tu m'as donnée."(v.24)

"Il va en pleurant, portant la semence qu'il répand ; il revient avec chant de joie, portant ses gerbes" (Psaume 126,6) Là où l'on l'a crucifié, tout genou se ploiera et toute langue confessera qu'il est Seigneur ; là où sa croix a été dressée, il sera glorifié ; il introduira son peuple terrestre dans les bénédictions du royaume et délivrera la création de l'esclavage de la corruption et introduira les nations dans ce merveilleux domaine de bénédictions sur cette terre.

Toute la terre célébrera ce Fils de l'homme qui acheté le champ au prix de sa vie.

La parabole de la perle de grand prix (Matthieu 13 v.45-46)

Considérons maintenant la parabole du marchand qui cherche de belles perles : elle fait partie du groupe de 3 paraboles introduites par "encore, le royaume des cieux est semblable" ; elle a beaucoup de similitudes avec la précédente, mais il y a aussi des différences. Le Seigneur nous donne souvent plusieurs images pour illustrer son enseignement. Pensons à Luc 15 où nous avons 3 images pour nous décrire la recherche de la brebis perdue par le Seigneur, le Saint Esprit et Dieu le Père. Ici, c'est la valeur des croyants du point de vue individuel ou de l'assemblée dans son ensemble, son unité et sa beauté.

Le marchand qui recherche de belles perles en connaît la valeur, il en a évalué le prix. Il vend tout ce qu'il a pour acquérir cette perle de très grand prix. La valeur qu'a l'assemblée à son cœur est toujours la même, quelle que soit son triste état aujourd'hui ; nous la considérons plutôt sous un autre angle, sa décadence et c'est juste et nécessaire parfois, mais il est aussi important de voir le côté de Dieu : déjà avant que le Seigneur vienne dans ce monde, il voulait posséder ce trésor. De tout temps, Dieu cherchait dans l'homme quelque chose qui produise du fruit pour lui, avant la loi, sous la loi et après.

« L'Éternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble corrompus » (Ps.14 v.2)

« Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile, il l'a fossoya et en ôta les pierres et la planta de ceps exquis...il s'attendait à ce qu'elle produirait de bons raisins et elle produisit des raisins sauvages. » (Esaïe 5 v.1-2)

« Voici 3 ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et je n'en trouve point, coupe-le ...Maître, laisse-le cette année aussi, jusqu'à ce que je l'aie déchaussé et que j'y ai mis du fumier ; peut-être portera-t-il du fruit. » (Luc 13 v.7)

Dieu n'a pas trouvé de fruit, mais maintenant, la parabole le souligne, il a trouvé une perle de très grand prix et il s'y connaît et est conquis par la beauté de cette perle.

L'expression "de très grand prix" est rare dans la Parole ; « un nard de très grand prix » lisons-nous dans le Nouveau Testament, ce qui montre combien le Seigneur en appréciait la valeur.

Selon les desseins de Dieu, le Seigneur connaissait la beauté de cette perle et désirait la posséder. Pour l'obtenir, il renonce à tout ; « il s'en alla » (v.46). Nous avons rappelé quel a été son chemin, quittant le ciel, il est descendu sur cette terre ; devenu homme, fidèle serviteur de Dieu, il a suivi un chemin de renoncement, de moquerie, de haine pour acheter cette perle.

Comme dans la parabole précédente, ici aussi il renonce à ses droits comme Messie.

« … le Messie sera retranché et n'aura rien » (Daniel 9 v.26)

Dans un psaume, il est dit : « ne m'enlève pas à la moitié de mes jours ». Et, ne peut-on pas aller encore plus loin et appliquer Éphésiens 5 ? « … il a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle ». C'est l'expression d'un amour spécial. Dans la Parole, il est souvent question de l'amour des personnes divines pour l'homme ; par exemple « l'Éternel aime les peuples », Jésus regarda le jeune homme riche et l'aima (Marc 10) ou Jean 3,16 « Dieu a tant aimé le monde », mais il y a une valeur spéciale dans ces 2 paraboles, un amour fondé sur une relation.

On a raconté un fait divers : un bateau était en perdition sur une mer si mauvaise que aucun marin n'avait le courage de mettre le bateau de sauvetage à l'eau ; mais un homme réussit à persuader quelques-uns et ils parvinrent à sauver les naufragés. Cet homme était le père de l'un d'eux, il voulait sauver son fils, par amour pour lui, il a affronté le danger et tous ont été sauvés. Ce n'est qu'une faible image de l'amour du Seigneur pour son assemblée ; il a vu cette perle de très grand prix et s'est donné lui-même pour elle. Le Seigneur n'est pas seulement mort parce que nous étions perdus, mais il a aimé l'assemblée et l'a désirée pour sa beauté.

Le fondement de la rédemption, c'est Golgotha pour tous les croyants, y compris ceux qui entreront dans le royaume après l'enlèvement de l'Église.

Quand le Seigneur aura pris les siens auprès de lui, l'assemblée reflétera dans la pratique cette beauté qu'il a toujours vue ; levons les yeux pour voir la position qu'a l'Église aux yeux de Dieu ; elle est sainte et irréprochable devant lui en amour (Éphésiens 1 v.4). J'insiste sur cette pensée, car cela nous garde de la résignation et du découragement devant le triste déclin de l'assemblée. En considérant sa beauté et sa perfection, cela nous permet de mesurer toute l'étendue de notre chute.

Comment se forme une perle ? Dans le fond de la mer, un coquillage où s'est introduit un corps étranger réagit en se protégeant par des couches successives de nacre ; par un long processus à l'intérieur du coquillage naît la perle. Les plongeurs, pour obtenir la perle doivent ouvrir, tuer le coquillage. N'est-ce pas une belle image du travail de son âme à Golgotha ? Ses souffrances, sa mort sur la croix ont été nécessaires pour acquérir cette perle et cela nous conduit à adorer.

Je voudrais encore faire une comparaison entre ces 3 paraboles, comme dans Luc 15, nous y voyons l'activité des 3 personnes divines.

Au verset 44, c'est Dieu qui donne le trésor à son Fils ; dans la perle du verset 45, c'est le Seigneur qui accomplit la rédemption. Et dans la seine (v.47) le St Esprit cherche hors de la mer des nations pour rassembler les poissons dans les filets de l'évangile.

Encore une petite différence : au verset 44, le présent est utilisé, la joie du Seigneur d'avoir ce trésor ; l'acquisition de la perle (v.45) est racontée au passé, insiste sur son action unique à Golgotha pour obtenir cette perle.

Les 2 paraboles se terminent d'une façon abrupte. Mais qu'arrive-t-il à cette perle ? Je veux aussi aller plus loin comme pour le trésor. L'assemblée est encore sur la terre, mais elle ne reste pas là ; elle a une origine, un appel et une patrie céleste. Et Éphésiens 5 v.27 nous décrit son avenir : « afin qu'il se la présentât glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride ni rien de semblable. »

Le Seigneur va revenir et alors il verra le résultat de son amour.

Tu jouiras, Seigneur, du travail de ton âme

Toi -même tu verras ce que ton cœur réclame

De ton œuvre à la croix le fruit mûr et parfait

Et ton amour divin en sera satisfait

(Cantique 64)

Actuellement, Il la sanctifie, la purifie, mais bientôt cette purification prendra fin ; alors l'assemblée n'aura plus de rides, de signes de vieillesse ; d'un instant à l'autre, plus rien ne subsistera de ce qui ne correspond pas à la pureté et la sainteté de Celui qui est mort pour elle. Quelle merveilleuse perspective !

Jetons encore un coup d'œil dans Apocalypse 21 v.21 : « les portes de la sainte cité étaient 12 perles, chacune des portes était une seule perle ». En contemplant la beauté de l'assemblée au règne millénaire, on ne voit que la beauté de cette perle ; ce que le Seigneur avait vu sera aussi perçu par les hommes.

Encore une petite remarque à propos du grain de moutarde (v.31), une petite semence qui devint un grand arbre : système puissant sur la terre, triste développement de la chrétienté.

La perle a aussi eu un petit commencement, est restée relativement petite, mais sa valeur ne se trouve pas dans la grandeur, elle est précieuse aux yeux du Seigneur et à Dieu qui se l'est acquise au prix du sang de Son Fils. Elle gardera cette valeur toute l'éternité. Nous devrions considérer l'assemblée comme Dieu la voit ; beaucoup de problèmes parmi nous ont pour origine le peu de valeur qu'elle a à nos yeux.

6ème réunion

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 13 v.47 à 52

Matthieu 13 …. 47 Encore, le royaume des cieux est semblable à une seine jetée dans la mer et rassemblant des poissons de toute sorte ; 48 et quand elle fut pleine, ils la tirèrent sur le rivage, et s’asseyant, ils mirent ensemble les bons dans des vaisseaux, et jetèrent dehors les mauvais. 49 Il en sera de même à la consommation du siècle : les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, 50 et les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents.

51 Jésus leur dit : Avez-vous compris toutes ces choses ? Ils lui disent : Oui, Seigneur. 52 Et il leur dit : C’est pour cela que tout scribe qui a été fait disciple du royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles.

La parabole du filet de pêche (ou seine) jeté à la mer (Matthieu 13 v.47-50)

Nous considérons aujourd'hui la 3ème parabole du 2ème groupe sur le royaume des cieux.

Elle aussi est introduite par le mot « encore », ce qui confirme bien le rapport qui la relie aux deux précédentes sur le trésor et la perle.

Concernant le trésor, nous avons vu qu'il représente l'ensemble des vrais croyants du royaume, dans la perle de très grand prix, il s'agit de l'assemblée, mais ici, il n'est pas facile de reconnaître la liaison, car on ne parle pas seulement de bons poissons, mais aussi de mauvais.

Nous avons déjà remarqué que les paraboles sont présentées par paire comme aux versets 44 et 45, le trésor et la perle. On peut faire un parallèle avec la parabole de l'ivraie et le froment (Matthieu 13 v.24) et le filet avec les bons et mauvais poissons. Ces 2 paraboles parlent d'un mélange du bien et du mal.

Pourquoi l'explication de cette 3ème parabole est-elle si difficile ? Dans la chrétienté, on l'interprète faussement en mélangeant la parabole elle-même (v.47 & 48) avec l'explication du Seigneur (v.49 & 50) qui va plus loin : la consommation du siècle et les anges, exécuteurs du jugement. En tenant compte de cette différence : v.47 & 48, il s'agit de l'activité des pêcheurs ; v.49 & 50, de l'activité des anges, on sera gardé de tirer des mauvaises conclusions.

Les bons poissons ne représentent pas le rassemblement des nations après l'enlèvement de l'église, mais aujourd'hui, tandis que le Seigneur est absent, il y a un royaume sur la terre où l'évangile est proclamé parmi toutes les nations et pas seulement aux juifs.

Le filet est jeté dans la mer des peuples et les pêcheurs sont ceux qui répandent l'évangile.

La mer est une image des peuples ; voyons Apocalypse 17 v.15 « les eaux que tu as vues sont des peuples et des foules et des nations et des langues ». Marc 16 v.15 : « allez dans tout le monde et prêchez l'évangile à toute la création ». Le Seigneur dit à Simon et à André, son frère : « je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes ». Actes : « vous serez mes témoins à Jérusalem et jusqu'au bout de la terre. »

C'est donc notre tâche aussi, même si nous n'avons pas le don d'évangéliste, cela ne nous décharge pas dans le cadre qui nous est départi ; il faut que l'évangile se répande pour que les conseils de Dieu concernant la perle et le trésor puissent se réaliser.

Et quand le filet fut plein, les pêcheurs font le tri : toute sorte de poissons ont été assemblés, des hommes de toutes races sont atteints par l'évangile, mais il y a encore des poissons dans la mer, c'est-à-dire qu'une grande partie du monde n'a pas été atteinte par la bonne nouvelle de l'évangile, beaucoup ne connaissent pas le seul vrai Dieu. Dans les écoles, on compare les différentes religions, l'islam, le bouddhisme, le christianisme ; il faut le dire clairement : Allah, … ce sont des dieux imaginés par l'homme, ce n'est pas le Dieu vivant et vrai.

Dans notre parabole, on ne parle que d'une seule action des pêcheurs. Cela veut dire que pendant toute la période de la grâce, il n'y a qu'une seine jetée dans la mer ; donc celui qui entend aujourd'hui l'évangile de la grâce et la refuse, n'aura plus l'occasion de l'accepter plus tard ; nous sommes dans les derniers temps où le filet se remplit. (L’apôtre Jean parle de la dernière heure).

Dans le filet, il y a des bons et des mauvais poissons ; les pêcheurs ne voulaient rassembler que des bons poissons, des hommes qui se tournent vers Dieu et se convertissent, mais en pratique, lors de la prédication de l'évangile, il y a eu des hommes attirés par certains avantages que le christianisme leur procurait ; ils sont devenus chrétiens sans avoir la vie. Déjà tout au début, des juifs s'étaient tournés vers le christianisme, ont goûté du don céleste, mais n'avaient que la profession, donc n'étaient pas nés de nouveau. C'est cela les mauvais poissons ! Des gens qui se disent chrétiens, mais n'ont pas Christ ! Ne sommes-nous pas entourés de tels gens ? Jude 4 : « certains hommes se sont glissés parmi les fidèles ». 2 Pierre 2 « des faux docteurs qui introduiront furtivement des sectes de perdition ». Ainsi, il y a dans la chrétienté un grand nombre de gens baptisés, confirmés, mariés et enterrés chrétiennement et pourtant perdus ! Ce sont les mauvais poissons.

Il y a séparation : les bons sont mis dans des vaisseaux et les mauvais jetés dehors. Dans la parabole de l'ivraie, il n'y a pas de séparation : les disciples voulaient cueillir l'ivraie, mais le Seigneur les en empêche « laissez les croître ensemble jusqu'à la moisson ». C'est le développement extérieur du royaume. Ici, on ne laisse pas ce mélange ; le Seigneur ne veut pas laisser le bien et le mal côte à côte quand il s'agit du vrai noyau interne du royaume.

Les juifs savaient faire la différence entre les animaux purs et les animaux impurs (Lévitique 11) : les poissons purs devaient avoir des écailles et des nageoires, les bons poissons ont la force spirituelle pour nager contre le courant et les écailles leur permettent de repousser le mal.

Nous avons ici une forme cachée de la pensée de séparation que nous devons réaliser pour vivre selon Dieu.

Dans Actes 19 v.8, nous voyons l'apôtre Paul à Éphèse discourant pendant 3 mois pour les persuader des choses concernant le royaume de Dieu, mais comme il y en avait qui ne croyaient pas et disaient du mal de la voie, l'apôtre sépara les disciples. C'est exactement cela que nous voyons ici dans la parabole ; mais pour réaliser cette séparation, il faut un discernement spirituel, comme nous lisons dans Hébreux 5 v.14 « les hommes faits qui par le fait de l'habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal. »

Les bons poissons sont mis ensemble dans des vaisseaux, n'est-ce pas une image du rassemblement de croyants en divers lieux ? Là, ils reçoivent protection et bénédiction. Dans la dernière parabole de Matthieu 24, il est question d'un esclave fidèle et prudent que son maître a établi sur les domestiques de sa maison pour leur donner leur nourriture au temps convenable. Cette attitude glorifie le Seigneur et il loue cet esclave-là que son maître, lorsqu'il viendra trouvera faisant ainsi. Je vous dis qu'il l'établira sur tous ses biens.

Ce travail effectué dans les différentes assemblées locales est très utile, c'est un service reconnu par le Seigneur. Chers frères, c'est très bien de répandre l'évangile, c'est nécessaire, mais servir les croyants et édifier l'assemblée n'en est pas moins valable ; ne méprisons pas ce travail et si le Seigneur veut t'employer pour édifier les siens, Il te classe alors dans la rubrique de l'esclave fidèle qu'il appelle bienheureux.

Je veux m'adresser spécialement aux frères en rapport avec les réunions d'édification ; ne pensez pas que c'est la tâche d'un autre. 1 Corinthien 14 est clair à ce sujet. Chacun a quelque chose, que tout se fasse pour l'édification de l'assemblée. Peux-tu rester passif pendant 20 ans et n'avoir jamais été la bouche l'assemblée ? Je sais bien qu'il y a des exceptions, mais alors, on prend comme frère la position d'une sœur. Laisse-toi utiliser par le Seigneur pour édifier et ne dis pas « je n'ai pas de don ». Tu peux toujours prier et l'assemblée peut être édifiée par une prière ou un cantique. « … vous enseignant et vous exhortant par des  psaumes et des cantiques spirituels » (Colossiens 3)

Tu as l'approbation de ton maître en rendant ce service aux croyants ; c'est cela l'amour chrétien dans le vrai sens du mot.

Nous avons vu que les paraboles nous décrivent toute la période de l'église sur la terre ; les pécheurs qui tirent le filet sont les mêmes que ceux qui trient les poissons, de même que l'esclave fidèle et prudent ainsi que les 10 vierges qui sortent à la rencontre de l'époux et celles qui entrent dans la salle de noce.

Pourquoi le Seigneur nous dépeint-il ceci de cette façon, alors qu'au fond ce ne sont pas les mêmes personnes ? Pour que nous ne pensions pas que la venue du Seigneur est pour plus tard ; elle est toujours décrite comme étant imminente.

Les bons poissons sont rassemblés dans les vaisseaux et attendent la venue du Seigneur, quant aux mauvais poissons, ils sont jetés dehors. « … quand le filet fut rempli » nous parle de la fin de la grâce.

L'ivraie est rassemblée en bottes pour être jugées plus tard,

Au début du christianisme, les bons poissons furent assemblés dans des vaisseaux, dans les assemblées locales, les croyants sortirent du judaïsme d'abord ; dans Actes 2, Pierre dit aux juifs : « sauvez-vous de cette génération perverse ». Puis, l'évangile se répand parmi les nations.

Les Thessaloniciens « se sont tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai ». Il y eut des faux frères comme Simon le magicien, mais c'était l'exception, tandis qu'après, c'est devenu un monde christianisé où beaucoup de mauvais éléments se sont glissés au milieu des croyants.

« Il en sera de même à la consommation du siècle » (v.49) : il faut bien comprendre que cette phrase ne parle pas de la parabole que nous venons de voir, mais renvoie à une autre époque, où il y aura encore une séparation des méchants d'avec les justes. On pourrait croire que cela n'est plus nécessaire puisque les pécheurs ont déjà trié lorsque le filet fut plein. Il s'agit de la période après l'enlèvement des croyants, au temps où le Seigneur revient pour établir son royaume (Matthieu 24 & 25) ; il jugera les hommes qui vivront alors sur la terre. Le rassemblement en bottes de l'ivraie (v.30), c'était pour la juger plus tard, ce que nous lisons ici.

Remarquons que ce ne sont pas les pécheurs qui s'occupent des méchants, mais les anges.

Le royaume des cieux, c'est le temps de l'absence du Seigneur, se termine avec le retour du Seigneur sur la terre pour instaurer le millénium.

Lorsque l'église est enlevée à la rencontre du Seigneur, il n'y a plus aucun croyant sur la terre. Alors des juifs (que le Seigneur appelle « mes frères » dans Matth.25) répandront partout sur la terre l'évangile du royaume. Comment ? Cela n'est pas dit ; mais dès que le Saint Esprit remonte au ciel avec l'épouse, ces juifs qui n'ont pas entendu l'évangile de la grâce se convertiront et annonceront dans le monde entier l'évangile du royaume, différent de celui de la grâce, car il annonce un Messie qui vient. Ils toucheront toutes les nations qui n'ont pas entendu l'évangile de la grâce, pendant cette période de la dernière semaine de Daniel.

C'est le temps où Satan a été précipité sur la terre (Apocalypse 11), une 1ère bête monte de la mer, c'est le chef de l'empire romain reconstitué et une seconde, l'antichrist (Apocalypse 13). Ces 3 personnages forment une trinité satanique sur la terre. L'antichrist érigera une image de la bête dans le temple et celui qui ne se prosternera pas devant elle ne pourra ni acheter ni vendre ; temps terrible ! Mais il y aura des hommes qui recevront les messagers juifs et accepteront l'évangile du royaume. Ce que « vous avez fait à l'un de mes frères vous l'avez fait à moi-même » (Matth.25) ; c'est ce que le Seigneur dit quand il vient pour instaurer son royaume : aux brebis à sa droite « venez les bénis de mon Père, héritez du royaume qui est préparé dès la fondation du monde » et aux chèvres à sa gauche, car ils ne lui appartiennent pas, « allez-vous-en loin de moi dans le feu éternel ». Le tri a lieu par les anges, exécuteurs du jugement. 2 Thessaloniciens 1,7 en parle aussi « … à la révélation du Seigneur du ciel avec les anges de sa puissance en flammes de feu ». Apocalypse 7 nous parle de 2 groupes d'hommes que le Seigneur caractérise comme justes : les 144.000 scellés provenant de toutes les tribus d'Israël (nombre symbolique) et ceux qui proviennent des nations (v.13). Tous ceux-là entrent vivants dans les bénédictions du royaume.

Dans Matthieu 24 nous voyons aussi un tri « l'un sera pris (pour le jugement) et l'autre laissé » (il entre vivant dans le millénium). C'est donc le contraire par rapport au moment où le Seigneur vient pour enlever les siens ; ceux qui sont pris vont au ciel, ceux qui restent, pour le jugement.

Et si le Seigneur venait maintenant ? Celui qui reste sera alors perdu pour toujours. Les méchants qui n'ont pas reçu l'évangile du royaume comme ceux qui aujourd'hui rejettent l'évangile de la grâce, car quand le Seigneur vient, le temps du jugement commence, seront destinés à être jetés dans la fournaise de feu.

Les 2 premiers personnages qui seront jetés dans l'enfer sont le chef de l'empire romain (la 1ère bête) et l'Antichrist avant l'instauration du millénium et à la fin du millénium Satan.

Dans Apocalypse 20, nous avons la mention du grand trône blanc où paraîtront tous les incroyants ; leur nom ne se trouve pas dans le livre de vie et sont condamnés à être jetés en enfer, terrible sort pour les hommes qui vivent aujourd'hui et refusent l'évangile de la grâce !

C'est pourquoi, ne nous lassons pas à annoncer la bonne nouvelle du salut.

Tirons encore quelques remarques au sujet de cette parabole : sommes-nous prêts pour la venue du Seigneur ? Peut-être diras-tu : oui, j'ai le pardon de mes péchés ; mais vis-tu dans l'attente de son retour ? Sommes-nous pratiquement séparés du mal ? Et qu’en est-il du service chrétien ? Sommes-nous utiles à nos frères dans les assemblées locales, utiles comme membres du corps de Christ ?

La parabole des DISCIPLES du Royaume des cieux (Matthieu 13 v.51-52)

Encore quelques mots sur les versets 51 et 52 : ce n'est pas vraiment une parabole du royaume des cieux comme la 1ère, la parabole du semeur qui décrit l'activité du semeur.

« … tout scribe est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles ». C'est-à-dire que le Seigneur nous demande : es-tu un scribe accompli par opposition aux scribes juifs qui ne comprenaient pas le Seigneur ? Le vrai scribe enseigné de Dieu aujourd'hui, c'est un intendant qui produit hors du trésor de la Parole des choses nouvelles, les vérités de la Parole qu'il tient ferme, les apprécie et les transmet à d'autres et des choses vieilles, ce que Dieu a promis à son peuple et qu'Il exécutera dans le millénium. Puisons dans ce trésor inépuisable !

Le royaume des cieux a maintenant une nouvelle forme, différente de celle promise dans l'Ancien Testament, puisque le roi absent régit son royaume depuis le ciel. Que le seigneur nous aide à garder, apprécier et transmettre ces trésors qu'il nous a confiés.

7ème réunion

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 18 v.23 à 35

Matthieu 1821 Alors Pierre, s’approchant de lui, dit : Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et lui pardonnerai-je ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? 22 Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. 23 C’est pourquoi le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui voulut compter avec ses esclaves. 24 Et quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui lui devait dix mille talents. 25 Et comme il n’avait pas de quoi payer, son seigneur ordonna qu’il fût vendu, lui, et sa femme, et ses enfants, et tout ce qu’il avait ; et que le payement fût fait. 26 L’esclave donc, se jetant à ses pieds, lui rendit hommage, disant : Seigneur, use de patience envers moi, et je te payerai tout. 27 Et le seigneur de cet esclave-là, touché de compassion, le relâcha et lui remit la dette. 28 Mais cet esclave, étant sorti, trouva un de ceux qui étaient esclaves avec lui, qui lui devait cent deniers ; et l’ayant saisi, il l’étranglait, disant : Paye, si tu dois quelque chose. 29 Celui donc qui était esclave avec lui, se jetant à ses pieds, le supplia, disant : Use de patience envers moi, et je te payerai. 30 Et il ne voulut pas ; mais il s’en alla et le jeta en prison jusqu’à ce qu’il eût payé la dette. 31 Or ceux qui étaient esclaves avec lui, voyant ce qui était arrivé, furent extrêmement affligés, et s’en vinrent et déclarèrent à leur seigneur tout ce qui s’était passé. 32 Alors son seigneur, l’ayant appelé auprès de lui, lui dit : Méchant esclave, je t’ai remis toute cette dette, parce que tu m’en as supplié ; 33 n’aurais-tu pas dû aussi avoir pitié de celui qui est esclave avec toi, comme moi aussi j’ai eu pitié de toi ? 34 Et son seigneur, étant en colère, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qui lui était dû. 35 Ainsi aussi mon Père céleste vous fera, si vous ne pardonnez pas de tout votre cœur, chacun à son frère.

Nous avons déjà considéré les années précédentes des paraboles du royaume des cieux, mais avant de parler de celle-ci, je voudrais faire quelques remarques préliminaires.

L'évangile de Matthieu nous présente les paraboles du royaume des cieux à partir du chapitre 13 ; d'abord annoncé par la présence du roi sur la terre ; le Messie était là, mais le peuple l'a rejeté. Dès lors, le royaume prend une autre forme, cachée avec un roi dans le ciel et ses disciples sur la terre.

À partir du chapitre 13 jusqu'au chapitre 25, le royaume est présenté par 10 paraboles. C'est le domaine où l'on se reconnaît pour le Christ aujourd'hui, le domaine de la profession chrétienne que nous devons distinguer de l'assemblée. L'assemblée vue du point de vue du corps de Christ ne se compose que des membres de ce corps, des enfants de Dieu nés de nouveau, si nous considérons l'ordre qui doit être pratiqué dans la maison de Dieu selon 1 Corinthiens 5 « ôtez le méchant du milieu de vous ».

Dans les 3 premières paraboles, on ne voit pas de séparation du bien et du mal, mais au contraire un mélange, le mal n'est pas ôté du royaume, le Seigneur dit lui-même « laissez les croître tous deux ensemble (l'ivraie et le froment) jusqu'à la consommation du siècle ».

Les 3 premières paraboles (Matthieu 13) : l'ivraie, le grain de moutarde et le levain dans la pâte, décrivent le développement historique du royaume ; l'idée principale c'est le mélange qu'un ennemi a fait. Le 2ème groupe de 3 paraboles, le trésor dans le champ, la perle et les bons poissons décrivent le vrai noyau de la vie et souligne le travail du Seigneur, c'est lui qui cherche. Elles sont introduites par «… encore, le royaume est semblable … ».

Enfin, le 3ème groupe : l'esclave sans pitié (Matthieu 18), l'appel au service (chapitre 20) et le roi qui fit des noces pour son fils (chapitre 22) présente la bonté et la grâce de Dieu envers les hommes et leurs réactions. En résumé : 3 paraboles qui soulignent l'action de l'ennemi, 3 autres montrant l'action du Seigneur et 3 la réaction de l'homme.

La 10ème nous donne une vue d'ensemble sur toute la période du début à la fin.

La parabole du méchant esclave (Matthieu 18 v.23-35)

Les paraboles doivent toujours être considérées dans leur contexte, en rapport avec les passages qui précèdent et qui suivent. On voit cela très clairement dans notre parabole de Matthieu 18 ; elle forme le cadre de ce verset si connu de Matthieu 18,20 pour le mettre en pratique. Nous devons d'abord apprendre ce que c'est que l'humilité (début du chapitre), montrer de la considération, nous juger nous-mêmes et ainsi avoir un amour qui recherche le bien du prochain pour pardonner. Notre parabole insiste sur la signification du pardon.

Beaucoup de paraboles ont des parallèles et sont souvent présentées par groupes ; par exemple dans Luc 15 : la brebis perdue, la drachme et le fils prodigue, 3 images de Dieu qui cherche ce qui est perdu. Ici, nous avons aussi un parallèle en Luc 7 v.41 et aussi un contraste : il s'agit d'une dette de 500 deniers et une autre de 50 deniers ; la différence est somme toute assez peu importante ; c'est une image de la dette de l'homme envers Dieu, peu de différence souvent d'ailleurs à nos propres yeux ! La leçon ici, c'est la conscience, l'appréciation de la dette remise influence notre amour pour le Seigneur « celui à qui il a été beaucoup pardonné, aime beaucoup ». Pensons à Marie de Magdala au sépulcre, quel amour pour le Seigneur, car elle avait été délivrée de 7 démons.

En Matthieu 18, le 1er esclave a une énorme dette envers Dieu, le 2ème doit 100 deniers à son prochain, dette minime qu'il refuse de remettre. Nous devons comprendre la différence.

Quand le Seigneur propose une parabole, Il l'illustre par des faits de la vie courante pour nous apporter un enseignement spirituel ; elles ont toujours un point principal pour nous faire saisir l'explication.

Encore une remarque : ces paraboles sont appelées mystères du royaume des cieux : « un mystère » dans le Nouveau Testament désigne des choses cachées dans l'ancien et que Dieu révèle dans le nouveau ; pour nous qui pouvons entrer dans les pensées de Dieu ce ne sont pas des mystères.

Notre parabole nous apprend comment nous avons à répondre à cet amour de Dieu, ce que nous avons expérimenté de la miséricorde de Dieu, s'applique aussi aux autres.

Si nous considérons le contexte, c'est au fond une réponse à la question de Pierre au verset 21 : « combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je ? »  Pierre pensait que 7 fois, c'était déjà beaucoup ; pour la loi c'était certainement suffisant. Mais le Seigneur lui répond « 77 fois 7 fois », c'est-à-dire toujours. Colossiens 3 v.13 : « … vous pardonnant l'un l'autre, si l'un a un sujet de plainte contre un autre … ». Voilà le principe évoqué dans la parabole : toujours pardonner.

Dans Luc 17 v.3, le Seigneur donne la condition du pardon « si ton frère pèche, reprends-le et s'il se repent, pardonne-lui, et si 7 fois le jour, il pèche contre toi et se repent, tu lui pardonneras ». L'enseignement de Matthieu 18 est complété par Luc 7 : le pardon est accordé à condition que l'on se repente et qu'on reconnaisse sa faute. On doit donc avoir dans le cœur une attitude de pardon, que l'autre se repente ou pas.

Parfois, on veut mettre différents passages en opposition les uns aux autres et on s'appuie sur un comme argument pour justifier ses propres pensées, mais les différents passages sont complémentaires et s'expliquent, nous devons les mettre ensemble pour avoir l'entièreté de l'image.

Une mauvaise conclusion est parfois tirée de cette parabole : puisque l'esclave à qui son seigneur a remis la dette est plus tard livré aux bourreaux, certains ont pensé que le pardon n'est pas définitif, éternel et donc un croyant peut perdre son salut et être perdu.

Frères et sœurs, ceci est une doctrine misérable et perverse ! Il y a quantités de passages qui nous affirment un salut éternel. Pour ne citer que quelques-uns : « Personne ne les ravira de ma main » ; « celui qui a le Fils a la vie et ne vient pas en jugement ». Dieu a fait asseoir le Seigneur à sa droite comme preuve de l'acceptation de son œuvre à la croix, Il a été pleinement satisfait et glorifié par son Fils ; de plus, nous sommes unis à lui, notre vie est cachée avec le Christ en Dieu (Colossiens 3). Cette erreur provient du fait que l'on confond le pardon pour le ciel avec celui qui est valable pour la terre. « Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom » (1 Jean 2,12) donc pour l'éternité. La grâce offre, le sang de Christ en est le garant et la foi le saisit.

La parabole est une parabole du royaume : c'est un pardon gouvernemental : Dieu accorde aux hommes un pardon pour la terre, à ses enfants, aux professants et même à une nation (son peuple terrestre). Nous ne pouvons pas mélanger cela.

Le Seigneur dit à ses disciples dans Jean 20 v.23 : « à quiconque vous remettrez les péchés, ils seront remis, à quiconque vous les retiendrez, ils seront retenus ». C'est ce que fait une assemblée locale quand elle agit selon Matthieu 18v.18, quand elle délie, elle le libère du péché, pardonne celui qui a été exclu, s'est repenti et a reconnu sa faute et l'accepte pour la fraction du pain. Quand elle lie, elle lie le péché sur lui et l'exclut. C'est ce côté du pardon qui est décrit dans notre parabole.

Venons-en maintenant à l'explication de la parabole qui est directement liée à la question de Pierre (le v.23 commence par « c'est pourquoi ») : le roi est l'image de Dieu qui voulut compter avec ses esclaves. La responsabilité est mise en avant, ce qui est différent d'exécuter le jugement immédiatement. Au chapitre 3 v.10 « … déjà la cognée est mise à la racine des arbres, tout arbre qui ne produit pas de bon fruit est coupé », c'est un avertissement, pas encore le jugement.

L'esclave qui est amené, c'est Israël. « Maintenant, écoute Jacob, mon serviteur et toi Israël que j'ai choisi » (Esaïe 44 v.1). Israël avait une très grande dette vis-à-vis de Dieu comme d'ailleurs tout homme. Dieu s'était révélé à ce peuple, l'avait choisi lui seul, mais Israël s'est détourné, a adoré les idoles et le summum a crucifié le Messie. Malgré tous les appels des prophètes, ils ont piétiné leurs droits nationaux, répondu aux bénédictions par la désobéissance, le rejet de Dieu, l'idolâtrie...

L'esclave ne peut payer cette immense dette, il doit être vendu avec tout ce qu'il a ; il en appelle à la grâce, il se jette à ses pieds et le supplie d'user de patience (v.26)

Dieu avait usé de patience pendant des siècles, les ramenant de la transportation ; dans Malachie, ils offraient des bêtes impures ! Encore 400 ans de patience, puis « ayant encore un unique Fils Il l'envoya et les cultivateurs le voyant dirent : celui-ci est l'héritier, tuons-le ! » Quelle patience ! Et ce Fils sur la croix plaide encore en leur faveur : « Père, pardonne-leur, ils ne savent ce qu'ils font » (Luc 23 v.34). Une grâce qui ne peut être dépassée.

Le meurtrier qui avait tué sans intention de donner la mort, pouvait se réfugier dans la ville de refuge et la grâce était possible, mais pas pour celui qui l'avait fait délibérément. C'est pourquoi, le Seigneur parle d'ignorance, terme que nous lisons en Actes 3 v.17 dans le discours de Pierre : « je sais que vous l'avez fait par ignorance, mais Dieu a ainsi accompli ce qu'il avait prédit par la bouche de tous les prophètes, savoir que son Christ devait souffrir. Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés : en sorte que viennent des temps de rafraîchissement de devant la présence du Seigneur, et qu'il envoie Jésus Christ, qui vous a été préordonné, lequel il faut que le ciel reçoive, jusqu'au temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps. » Encore une fois, la grâce est offerte, s'ils se repentent Dieu fait grâce quoiqu'ils aient crucifié leur Messie.

En Actes 7 v.60 Étienne leur confirme encore cette grâce : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché ». Il prie encore une fois en faveur de ce peuple ; leur réponse à cette offre du Seigneur déjà au ciel, c'est la lapidation d'Étienne. Cela confirme bien cette parole : « nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous ». Dans ses voies gouvernementales, Dieu a remis la dette, c'est-à-dire que le jugement n'est pas exécuté immédiatement. (v.27)

Quelle est l'attitude de cet esclave envers son compagnon (v.28), lui qui a profité de la bonté de son maître ? « … l'ayant saisi, il l'étranglait et réclamait le paiement de sa dette ». Celui qui était esclave avec lui représente les nations qui en quelque sorte étaient coupables envers Israël. Au cours de l'histoire du peuple, Dieu les avait utilisés comme verge pour châtier son peuple terrestre et Il les utilisera encore dans le futur pour les discipliner ; mais en agissant de par Dieu contre Israël, les nations ont dépassé la mesure et se sont ainsi rendues coupables. Ce cri, « que son sang soit sur nous et sur nos enfants », ne dédouane pas les nations de leur faute.

Mais Israël, au lieu d'être miséricordieux envers les nations, comme Dieu l'était pour son peuple a été sans pitié ; ce que Dieu leur avait donné, n'a aucune influence sur leur comportement.

La Parole nous en donne des preuves dans le livre des Actes : « les juifs, voyant les foules furent remplis de jalousie et contredirent à ce que Paul disait et blasphémaient » (chapitre 13 v.45) ; « les juifs qui ne croyaient pas émurent et irritèrent les esprits de ceux des nations contre les frères. » (Actes 14 v.2). Dans 1 Thessaloniciens 2 v.15, l'apôtre Paul parle de l'opposition des juifs contre les nations : « les juifs qui ont mis à mort et le Seigneur Jésus et les prophètes et qui nous ont chassés par la persécution et qui ne plaisent pas à Dieu et qui sont opposés à tous les hommes, nous empêchant de parler aux nations afin qu'elles soient sauvées, pour combler toujours la mesure de leurs péchés. » Le peuple d'Israël n'était pas enclin à user de grâce. Le verset 30 de notre parabole le montre : il fait jeter son compagnon en prison sans aucune pitié. Mais Dieu ne peut admettre cela et juge celui qui réagit ainsi à la grâce qu'il a reçue.

Les autres esclaves racontent au maître ce qui s'est passé ; ils n'agissent pas de leur propre initiative. C'est ce que nous pouvons faire quand nous subissons des injustices, remettons tout au Seigneur. Nous ne devons pas défendre nos droits. Cela donne du repos, Lui agira en notre faveur, c'est une épreuve qu'Il permet dans sa grâce.

Le maître appelle cet esclave (v.32 & 33) « n'aurais-tu pas dû aussi avoir pitié de celui qui est esclave avec toi, comme moi aussi j'ai eu pitié de toi ? » Étant en colère, il le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qui lui était dû (v.34). c'est-à-dire qu'Israël continua à être livré aux nations ; elles ont accompli et accompliront envers eux les voies de Dieu. Ce que ce peuple a déjà enduré n'est rien en comparaison avec ce qu'il devra encore subir, des jugements terribles pendant la grande tribulation. (v.34) En prison jusqu'à ce qu'il eût payé ce qui était dû. Cette dette concerne les voies de Dieu envers son peuple terrestre ; le résidu sauvé hors de la grande tribulation qui aura atteint Juda (il aura payé sa dette) entrera dans les bénédictions du règne. Le résidu, affligé reconnaîtra son péché, il dira « quelles sont ces blessures à tes mains ? » et reconnaîtra son Messie.

Ésaïe 40 v.1-2 : « consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son temps de détresse est accompli, que son iniquité est acquittée ; car elle a reçu de la main de l'Éternel le double pour tous ses péchés ». Ce verset est la réponse de Dieu pour ce manque de miséricorde.

« Ainsi aussi mon Père céleste vous fera, si vous ne pardonnez pas de tout votre cœur, chacun à son frère. » (v.35) C'est la conclusion de l'enseignement du Seigneur pour les disciples et que nous pouvons nous appliquer à nous-mêmes.

Il y a 2 côtés : « ce qu'un homme sème, il le moissonnera » (Galates 6 v.7) &  « vous pardonnant l'un l'autre comme Dieu aussi en Christ vous a pardonné » (Éphésiens 4 v.32)

Si nous, croyants, nous ne sommes pas miséricordieux envers nos frères et sœurs, nous ne devons pas nous étonner que Dieu nous traite de la même façon ; le principe demeure.

Je suis persuadé que bien des problèmes dans les assemblées locales ont pour origine le non-respect de ce verset d'Éphésiens ; nous n'avons pas appris ce que cette parabole nous enseigne. La mesure du pardon c'est comme Dieu en Christ. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner.

Mais on peut avoir une attitude raide : je suis prêt à pardonner, mais celui qui m'a fait tort ne reconnaît pas sa faute ; pas de pardon sans confession !

Quel est l'esprit dans lequel on réagit ? Est-ce juste ? Si Dieu avait agi ainsi avec nous qui étions en rébellion contre Dieu, personne n'aurait confessé ses fautes et ne voulait venir à Lui, mais Dieu nous pousse à la repentance.

Dieu ne se souvient plus de nos péchés ni de nos iniquités ; il les a jetés dans les profondeurs de la mer et ne nous les comptera plus jamais. Quelle grâce ! Le Seigneur les a expiés et Dieu ne punit pas 2 fois. Voilà comment il faut pardonner. Agir comme dans la parabole de Luc 15, la confession doit être là mais on ne revient pas sur la faute.

8ème réunion

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 20 v.1 à 16

Chapitre 20 - 1 Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le point du jour afin de louer des ouvriers pour sa vigne. 2 Et étant tombé d’accord avec les ouvriers pour un denier par jour, il les envoya dans sa vigne. 3 Et sortant vers la troisième heure, il en vit d’autres qui étaient sur la place du marché à ne rien faire ; 4 et il dit à ceux-ci : Allez, vous aussi, dans la vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste ; et ils s’en allèrent. 5 Sortant encore vers la sixième heure et vers la neuvième heure, il fit de même. 6 Et sortant vers la onzième heure, il en trouva d’autres qui étaient là ; et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire ? 7 Ils lui disent : Parce que personne ne nous a engagés. Il leur dit : Allez, vous aussi, dans la vigne, et vous recevrez ce qui sera juste. 8 Et le soir étant venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paye-leur leur salaire, en commençant depuis les derniers jusqu’aux premiers. 9 Et lorsque ceux qui avaient été engagés vers la onzième heure furent venus, ils reçurent chacun un denier ; 10 et quand les premiers furent venus, ils croyaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun un denier. 11 Et l’ayant reçu, ils murmuraient contre le maître de maison, 12 disant : Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les as faits égaux à nous qui avons porté le faix du jour et la chaleur. 13 Et lui, répondant, dit à l’un d’entre eux : Mon ami, je ne te fais pas tort : n’es-tu pas tombé d’accord avec moi pour un denier ? 14 Prends ce qui est à toi et va-t’en. Mais je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. 15 Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien ? Ton œil est-il méchant, parce que moi, je suis bon ? 16 Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers les derniers, car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

La parabole des ouvriers de la 11ème heure (Matthieu 22 v.1-14)

Comme dans la 7ème parabole où Pierre avait posé la question du pardon, il y a une étroite liaison avec les versets précédents.

Au chapitre 19, un jeune homme riche vient demander au Seigneur ce qu'il doit faire pour hériter de la vie éternelle. Le Seigneur l'enseigne, mais il s'en va tout triste, car il avait de grands biens. Le Seigneur dit alors à ses disciples combien il est difficile pour un riche d'entrer dans le royaume des cieux. Pour le juif, c'était une notion difficile à comprendre, car les biens matériels, les richesses étaient une preuve de bénédictions. Si vous écoutez ma voix, vous serez bénis de tous biens terrestres lit-on dans Deutéronome 25. Et maintenant, les disciples devaient apprendre qu'un riche entrait difficilement dans le royaume (par un trou d'aiguille v.24) Mais si pour les hommes c'est impossible, pour Dieu toutes choses sont possibles (v.26)

Au verset 27, Pierre demande alors ce qu'il adviendra d'eux qui ont tout quitté pour le suivre, en contraste avec le jeune homme riche.

Le Seigneur leur annonce qu'ils seront récompensés d'une récompense particulière pour honorer leur renoncement « quand le fils de l'homme se sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur 12 trônes jugeant les 12 tribus d'Israël. » Et quiconque renonce à quelque chose pour le Seigneur en recevra 100 fois autant. (v.29)

Puis après avoir établi ce principe, il doit leur dire que plusieurs qui sont les premiers seront les derniers (v.30) Et suite à cela, il leur expose cette parabole. Pourquoi ? D'un côté, il est juste de penser que celui qui agit selon ce principe du v.29, ayant renoncé à quelque chose pour l'amour du Seigneur, sera récompensé, mais d'autre part, pour ne penser qu'à la récompense, il nous avertit contre un esprit qui recherche la récompense. Le Seigneur ne veut pas que nous agissions pour la récompense qui nous est due, comme si Dieu pouvait nous être redevable. Voilà, je pense, le sens de cette parabole. De fait, nous n'avons absolument pas droit à être récompensés, mais sa pure grâce, sa souveraineté veut nous l'accorder.

Le verset 1er qui commence par "car" se réfère bien à ce qui précède : le maître de maison c'est Dieu. Par une circonstance de la vie de tous les jours (un propriétaire d'une vigne a besoin d'engager des ouvriers pour les vendanges) le Seigneur en retire une signification spirituelle.

D'abord, pensons quelle immense grâce Dieu nous fait en nous prenant comme collaborateurs capables de travailler dans son royaume, collaborateurs, c'est-à-dire ensemble sous sa direction.

Pour étayer ce que je dis ici, lisons 1 Timothée 1 v.12 : « je rends grâce au Christ Jésus, notre Seigneur qui m'a fortifié, de ce qu'il m'a estimé fidèle, m'ayant établi dans le service, moi qui auparavant étais un blasphémateur, un persécuteur et un outrageux, mais miséricorde m'a été faite. »

Je sais bien que l'on ne peut pas transposer littéralement ce verset sur nous, mais ne peut-on pas dire que nous louons cette miséricorde, nous qui étions pécheur, ennemi de Dieu. C'est une immense grâce que le Seigneur nous prenne à son service, quel que soit le domaine où il veut nous employer ; c'est lui qui détermine où il nous veut.

Il convient d'un salaire pour ces ouvriers qu'il engage tôt matin, ce qui est normal pour ce fait divers ; mais nous ne devons pas en tirer une application spirituelle fausse : jamais le Seigneur ne conviendra d'un salaire avec nous avant de nous appeler à son service.

L'enseignement est celui-ci : Dieu appelle qui Il veut. Il agit d'une part selon sa justice avec les ouvriers qu'Il a engagés et d'autre part selon Sa souveraineté et Sa grâce et cela ne s'oppose jamais.

Dans la chrétienté, on pense parfois que ce denier donné à tous représente la vie éternelle ou la rédemption que chaque croyant reçoit. Non, il faut rester dans le fait divers de l'époque : on engageait à divers moments ceux qui n'avaient pas de travail pour la journée. Comment interpréter ceux qui sont engagés à la 11ème heure ; le Seigneur ne prend pas les paresseux et si le denier était une image du salut ou de la vie éternelle, le principe de la grâce est nié. « Vous êtes sauvés par la grâce, c'est le don de Dieu afin que personne ne se glorifie. »

Dans les versets 1 à 6, le Seigneur appelle 5 groupes d'ouvriers : au point du jour (v.1) ; vers la 3ème heure (v.3), à la 6ème et 9ème heure (v.5), et à la 11ème heure (v.6), donc 5 appels durant la période du christianisme sur la terre : dès le début du livre des Actes, alors que le royaume des cieux commençait et que le roi était retourné au ciel jusqu'à son retour, il appelle des ouvriers pour travailler dans sa vigne. Si le travail est inachevé, imparfait, c'est à cause des ouvriers ; de son côté, le Seigneur appelle et veut rencontrer tous les besoins ; quelle grâce !

L'appel est individuel, pas toujours dès le début, il y en a qui sont appelés tard, déjà âgés ; merveilleuse pensée que de savoir qu'il est toujours possible de faire quelque chose pour le maître.

Comparons ces 5 groupes : avec le 1er, il convient d'un salaire ; aux autres il leur dit qu'il leur donnera ce qui sera juste et ces ouvriers se confient en sa parole. Quant au dernier groupe qui se tenait là sans rien faire, il n'y a pas de promesse mais ils obéissent et vont travailler.

On voit que progressivement le sentiment du droit au salaire diminue pour une augmentation de confiance en sa bonté, réaction bénie pour être gardé de l'attitude du 1er groupe le soir quand il reçoit le salaire convenu.

Le mobile pour un travail pour le Seigneur ne doit pas être la récompense, mais notre amour pour Lui , « vous servez le seigneur christ » (Colossiens 3 v.24). L'objet, c'est Lui, le mobile, l'amour pour le Seigneur.

Il est question dans la Parole de récompense comme stimulant, encouragement à ne pas abandonner le service, plus que quelques pas sur le chemin, quand le serviteur est en danger de se décourager.

Ésaïe 49 v.4 nous parle du Seigneur, parfaitement homme servant son Dieu : « j'ai consumé ma force pour le néant et en vain » (Il le dit d'Israël) et c'était juste, « toutefois mon jugement est par devers l'Éternel et mon œuvre par devers mon Dieu ».

Le soir étant venu (v.8) : en pensant au service, c'est parfois bien fatigant ce que l'on peut ressentir de la part des hommes ; le chemin n'est en général pas caractérisé par des encouragements, mais il y a des exceptions : le Seigneur encourage dans certaines circonstances comme le Seigneur l'a été dans son chemin de service, mais la règle, c'est rencontrer comme notre maître l'animosité, la privation.

Et pensée encourageante qui nous réjouit : le Seigneur viendra bientôt chercher les siens pour nous enlever tous auprès de Lui ou individuellement « tu m'as servi bien longtemps, je te prends auprès de moi ».

Le soir signifie aussi que le temps est passé où nous pouvons travailler pour le Seigneur, le combat est terminé et nous pourrons nous reposer.

L'intendant appelle les ouvriers et leur paie leur salaire : quand le Seigneur nous a pris auprès de Lui, c'est la comparution au tribunal de Christ où chacun sera récompensé.

"Dieu n'est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et le servant encore ». (Hébr.6,10)

Dans un autre passage, le Seigneur dit : « quand vous avez fait ce qui vous étaient demandé, vous êtes de serviteurs inutiles ».

Nous devons nous arrêter et réfléchir à ce salaire qu'il veut nous accorder par fidélité dans le service.

« … en commençant depuis les derniers jusqu'aux premiers » : les derniers, ceux qu'il avait appelés à la 11ème heure, ne s'attendaient sans doute pas à recevoir un denier comme les autres. Ceci est en rapport avec le verset 20 du chapitre 19 « plusieurs qui sont les premiers seront les derniers et des derniers seront les premiers ». Ils faisaient confiance en la bonté du maître qui les avait établis dans le service. Cela ne doit-il pas être notre attitude, heureux d'avoir pu accomplir cette tâche ? Le Seigneur apprécie le fait qu'ils s'en soient remis à sa bonté, bien plus que de revendiquer ce qu'il avait promis.

Les autres esclaves reçoivent chacun un denier : ceux qui avaient été appelés au point du jour comme les derniers. Mais il ne faut pas en tirer la conclusion qu'au tribunal de Christ, chacun reçoit la même chose ; il y a récompense, mais pas la même pour tous. D'autres passages nous le montrent : celui dont la mine avait produit 10 mines, sa fidélité est récompensée par une autorité sur 10 villes et celui qui en avait gagné 5 est établi sur 5 villes (Luc 19).

Le salaire sera divers ; l'enseignement ici, c'est que la bonté du Seigneur nous est dispensée comme Il le veut, nous ne subissons aucune injustice. Nous n'avons donc aucune raison à murmurer contre Dieu qui accorde la récompense. « … qui es-tu, ô homme qui conteste contre Dieu » (Romains 9 v.20).

Ceux qui ont été engagés les premiers protestent :  ceux-ci n'ont travaillé qu'une heure et tu les as faits égaux à nous qui avons porté le faix du jour et la chaleur. On peut rétorquer qu'ils ont raison ; ils ont travaillé 12 heures et ne reçoivent rien de plus que ceux qui ont travaillé une heure ; c'est injuste ! N'est-ce pas souvent notre sentiment dans la vie de tous les jours ?

« … ami, je ne te fais pas tort : n'es-tu pas tombé d'accord avec moi pour un denier ? » (v.13) il n'y a donc pas d'injustice. Romains 9 v.14: « y a-t-il de l'injustice en Dieu ? Non » et Genèse 18 v.25 : « Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste ? ».

Évidemment, il n'y aura pas de murmure au tribunal de Christ, là impossible qu'un œil méchant soit actif, car la chair ne sera plus en nous ; l'enseignement est pour nous maintenant.  C'est aujourd'hui que nous devons avoir cette attitude et supporter qu'un autre jouisse de la bonté de Dieu, non pas me sentir lésé. Le verset clef « je veux donner à ce dernier autant qu'à toi ; ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien ? Ton œil est-il méchant, parce que moi, je suis bon ? » (v.14)

Pourquoi avoir ce sentiment d'injustice quand je vois la grâce envers un autre ? Je devrais au contraire me réjouir. « Quand un membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Corinthiens 12 v.26).

D'où vient ce sentiment d'injustice ? C'est de la jalousie, mécontent de ce qu'un autre a, mécontent de la mesure que Dieu m'a départie. La jalousie est l'un des fruits cités dans l'épître aux Galates ; ce trait horrible de la chair rend très difficile le vivre ensemble des croyants.

Nous avons bien des exemples dans la Parole pour nous montrer quelles conséquences ont ces caractères de la chair.

Pensons à Abel, tué par Caïn parce que celui-ci était jaloux de son frère ; Coré, quand il s'éleva contre Moïse voulant s'approprier le service de la sacrificature. Les fils de Jacob, jaloux de leur frère Joseph. Le Seigneur aussi a été livré par jalousie.

« Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers les derniers » (v.16)

Disons d'abord quelques mots sur ces expressions « premiers et derniers » : le brigand sur la croix peu de temps avant sa mort a reçu la promesse du Seigneur d'être le jour même avec Lui dans le paradis ; il peut être compté parmi les derniers. Et certainement aussi l'apôtre Paul « après tous comme d'un avorton » (1 Corinthiens 15 v.8)

Mais Démas, parmi les premiers sont devenus les derniers : « il m'a abandonné, ayant aimé le présent siècle » (2 Timothée 4) Cela ne signifie pas être perdu, mais quelle est l'appréciation du Seigneur ?

Si l'on compare la fin du chapitre 19 « plusieurs qui sont les premiers seront les derniers », il s'agit d'un salaire donné en réponse à la tâche effectuée, cela demande beaucoup de renoncement et de fidélité au service du maître, c'est pour cela que beaucoup de premiers seront les derniers.

Dans le chapitre 20 v.16, il n'y a pas de défaillance, c'est la description de la grâce souveraine de Dieu. Voilà pourquoi des derniers seront les premiers, ceux qui se sont confiés en cette bonté et non sur un salaire convenu.

Cette parabole du royaume des cieux nous parle de ceux qui se déclarent chrétiens, ayant la vie ou non ; ceux qui murmurent, nous pouvons les inclure parmi ceux qui ont servi le Seigneur sans la vie. Pensons à certains disciples de Matthieu 7 qui disent « nous avons chassé des démons en ton nom, mais le Seigneur doit leur répondre qu'Il ne les a pas connu » . Et le jeune homme riche qui voulait suivre le Seigneur mais s'est détourné parce qu'il avait de grands biens, il est perdu éternellement !

Dans ce cercle de profession, nous voyons ceux qui ont servi sans vrai amour pour le Seigneur, recherchant une récompense. « Car il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus » : on trouve la même phrase au chapitre 22 v.14, mais la signification en est différente.

Ici, ceux qui ont été appelés au point du jour se sont mis au travail pour servir le Seigneur dans le royaume des cieux ; les élus, c'est plutôt ceux de la 11ème heure qui se sont confiés en Sa bonté, sans penser au côté matériel. L'un d'entre eux est certainement l'apôtre Paul. Nous lisons dans Actes 9 v.15 « … cet homme m'est un vase d'élection pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d'Israël ». Des serviteurs qui par amour pour le Seigneur se sont consacrés à Lui et L'ont servi.

Puisse le Seigneur nous mettre dans cette catégorie des élus du verset 16 ; que nous soyons de ceux qui veulent Le servir par amour en réponse à ce qu'Il a fait pour nous à la croix.

9ème réunion

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 22 v.1 à 14

Matthieu 22 - 1 Et Jésus, répondant, leur parla encore en paraboles, disant : 2 Le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui fit des noces pour son fils, 3 et envoya ses esclaves pour convier ceux qui étaient invités aux noces ; et ils ne voulurent pas venir. 4 Il envoya encore d’autres esclaves, disant : Dites aux conviés : Voici, j’ai apprêté mon dîner ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout est prêt : venez aux noces. 5 Mais eux, n’en ayant pas tenu compte, s’en allèrent, l’un à son champ, et un autre à son trafic ; 6 et les autres, s’étant saisis de ses esclaves, les outragèrent et les tuèrent. 7 Et le roi, [l’ayant entendu, en] fut irrité ; et ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville. 8 Alors il dit à ses esclaves : Les noces sont prêtes, mais les conviés n’en étaient pas dignes ; 9 allez donc dans les carrefours des chemins, et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces. 10 Et ces esclaves-là, étant sortis, [s’en allèrent] par les chemins, et assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, tant mauvais que bons ; et la [salle] des noces fut remplie de gens qui étaient à table. 11 Et le roi, étant entré pour voir ceux qui étaient à table, aperçut là un homme qui n’était pas vêtu d’une robe de noces. 12 Et il lui dit : Ami, comment es-tu entré ici, sans avoir une robe de noces ? Et il eut la bouche fermée. 13 Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, emportez-le, et jetez-le dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. 14 Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

La parabole du roi qui fit des noces pour son fils (Matthieu 22 v.1 à 14)

Il ressort clairement que cette parabole est en rapport direct avec les derniers versets du chapitre 21. A partir du verset 33 de ce chapitre, un maître de maison, c'est-à-dire Dieu, plante une vigne et l'environne d'une clôture ; au v.34, il envoie ses serviteurs pour recevoir ses fruits. Dieu cherche du fruit dans sa vigne, Israël, mais aucun fruit ! L'homme est incapable de produire du fruit pour Dieu. Il rejette cette grâce « les cultivateurs dirent entre eux : celui-ci est l'héritier, tuons-le et possédons son héritage ».

Dans notre parabole du chapitre 22, Dieu ne recherche pas de fruit, mais Il donne, Il révèle Sa grâce. Dieu fait des noces pour Son fils (v.1), image de la vie courante où un roi invite au mariage de son fils. Il ne s'agit pas des noces de l'Agneau que nous fêterons au ciel.

Quel est l'enseignement spirituel ? Dieu agit toujours pour la gloire de son fils ; « le Père aime le fils et a mis toutes choses entre ses mains » (Jean 3 v.35). Il veut le glorifier, que Lui soit le premier-né, le plus élevé alors que l'homme Le traite de façon méprisante. La parabole veut nous amener à être d'accord avec Ses pensées.

Le roi « envoya ses esclaves pour convier ceux qui étaient invités aux noces » (v.3) Ce sont les disciples que le Seigneur a envoyés avant la croix aux brebis perdues d'Israël. « Ne vous en allez pas sur le chemin des nations et n'entrez pas dans aucune ville des Samaritains, mais allez plutôt vers les brebis perdues d'Israël » (Chapitre 10 v.5)

Jean le baptiseur était aussi l'un de ces envoyés ; il avait prêché « repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché » (Matthieu 3 v.2) et quelle a été la réponse des invités ? Nous le lisons dans la parabole précédente (Chapitre 21 v.35) : « ayant pris ses esclaves, ils battirent l'un, tuèrent l'autre et en lapidèrent un autre ». Jean Baptiste a été décapité.

Et enfin, il envoya son fils, mais les cultivateurs dirent entre eux (v.38) « celui-ci est l'héritier, tuons-le et possédons son héritage ». C'est ainsi qu'Israël a répondu à l'invitation de Dieu qui avait en vue la gloire de Son fils.

Cette fois, on pourrait penser que c'en est fini de la grâce, Dieu doit juger les coupables ; bien qu'ils aient tué son fils, Dieu agit encore en grâce envers ce peuple.

Entre le verset 3 et 4 de notre parabole, nous devons placer la croix et la résurrection du Seigneur. Pierre, dans son discours du livre des Actes (chapitre 3 v.15) s'adresse aux juifs : « vous avez mis à mort le prince de la vie, lequel Dieu a ressuscité d'entre les morts, ce dont nous, nous sommes témoins. »

Au verset 4, il envoya encore d'autres esclaves aux conviés ; les premiers envoyés ce sont ceux dont parle Matthieu jusqu'au chapitre 12 quand les juifs attribuent la guérison opérée par le Seigneur à Béelzébul, le chef des démons ; c'est un blasphème contre le Saint Esprit. Et dès lors, le Seigneur sort de la maison (Israël) et s'assied au bord de la mer (Matthieu 13) : il s'adresse alors aux nations. Le royaume des cieux prend une autre forme.

Mais Dieu agit encore en grâce envers Israël : dans le livre des Actes, Pierre s'adresse aux juifs : « que toute la maison d'Israël sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (chapitre 2,36). « Repentez-vous et vous convertissez pour que vos péchés soient effacés en sorte que viennent des temps de rafraîchissement » (chapitre 3 v.19), puis au v.26 « à vous premièrement, Dieu ayant suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir en détournant chacun de vous de vos méchancetés. »

Le Seigneur ressuscité cite les Écritures « il fallait que le Christ ressuscite le 3ème jour et que la repentance et la rémission des péchés soient prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (Luc 24 v.47)

Peut-on comprendre une telle grâce ? Il envoya encore d'autres esclaves aux conviés (v.4) : Pierre bien sûr, Étienne, l'apôtre Paul se sont adressés aux juifs après la croix ; une nouvelle époque où Dieu agit avec son peuple terrestre est introduite. Ici, il y a plus de détails dans l'invitation « voici, j'ai apprêté mon dîner : mes taureaux et mes bêtes grasses sont tuées et tout est prêt : venez aux noces ».

Sur la base de la croix et de la résurrection, le royaume peut se déployer dans une nouvelle forme. Mais quelle est la réponse des juifs à cette 2ème invitation ? « …n'en ayant pas tenu compte, ils s'en allèrent … » (v.5) C'est la même attitude qu'à la 1ère invitation ; comme le Seigneur leur dit dans Jean 5 : « vous ne voulez pas venir à moi ».

Ils rejettent les envoyés : Pierre a subi le martyre, Étienne a été lapidé. Luc 19 v.14 le montre « … ses concitoyens le haïssaient, ils envoyèrent une ambassade après lui en disant : nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous ».

La réaction à cette 2ème invitation est double : indifférence, l'un s'en va à son champ, l'autre à son trafic, ils ne gaspillent pas leur temps pour une telle invitation, ils s'en moquent. Luc nous donne quelques détails « … ils commencèrent tous unanimement à s'excuser, l'un dit j'ai acheté un champ, il faut que je m'en aille et le voie, l'autre : j'ai acheté 5 couples de bœufs et je vais les essayer et un autre dit : j'ai épousé une femme et à cause de cela je ne peux venir. » (Luc 14 v.18), toutes excuses qui ne sont pas mauvaises en soi, mais les choses terrestres sont plus importantes.

2ème réaction : « … les autres, s'étant saisis de ses esclaves les outragèrent et les tuèrent. » (v.6) violence conduite par les chefs religieux. Il existe beaucoup d'exemples dans l'histoire. Paul n'a-t-il pas été livré à Rome par la haine des juifs ?

« Et le roi en fut irrité… » (v.7) : une telle réponse à la grâce de Dieu doit être sanctionnée, on ne peut repousser la bonté de Dieu sans être puni.

« … ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville ». Quand le Seigneur énonce cette parabole, le jugement est encore futur ; en l'an 70, les armées romaines accomplirent le jugement annoncé. Un soldat romain jeta une torche dans le temple à l'encontre du commandement, Dieu le voulait ainsi, Jérusalem a été réduite en cendre, jugement national sur le peuple qui est actuellement « Lo Ammi » [« pas mon peuple » (Osée 1 v.9)]. Actuellement, Israël n'a pas de place privilégiée devant Dieu, mais cela ne signifie pas qu'un individu ne peut être sauvé ; la Bonne Nouvelle de la grâce s'adresse à tous les peuples, y compris les juifs. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (2 Timothée 4), mais la nation d'Israël est actuellement sous la sentence de « Lo Ammi ».

Dans Actes 7 v.52, Etienne leur fait ce reproche : « Lequel des prophètes vos pères n'ont pas persécuté ! Ils ont tué ceux qui ont prédit la venue du Juste lequel maintenant vous, vous avez livré et mis à mort. »

Qu'a ressenti le Seigneur devant une telle réaction de son peuple qu'il rencontrait avec un amour tout particulier ?

Dans Luc 19 v.42, Il pleura sur Jérusalem « Si tu eusses connu en cette tienne journée les choses qui appartiennent à ta paix » et il annonce le jugement (v.43 et 44) et Matthieu 23 v.37 : « Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés. Que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme un poule rassemble ses poussins sous ses ailes et vous ne l'avez pas voulu ».

Au verset 8, c'est le 3ème envoi de ses serviteurs. « Les noces sont prêtes mais les conviés n'en étaient pas dignes, allez donc dans les carrefours des chemins et autant que vous trouverez, conviez-les aux noces ». La grâce est toujours active, elle s'adresse maintenant à d'autres, plus une nation spécifique, mais les hommes du monde entier, dans l'image des carrefours des chemins.

La grâce nous est parvenue d'abord par le service de l'apôtre Paul, l'apôtre des nations, « … à ceux qui étaient sans Dieu dans le monde, sans espérance » (Éphésiens). Les serviteurs invitent.

Dans Luc 14 v.23, c'est l'activité du Saint Esprit « contrains les gens d'entrer ».

L'évangile est répandu parmi les nations à tout homme : « … je n'ai pas honte de l'évangile, car il est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit, au juif premièrement et au grec. » (Romains 1 v.16) Éphésiens 2 v.12 : « … vous étiez en ce temps-là sans Christ, sans droit de cité en Israël et étrangers aux alliances de la promesse, n'ayant pas d'espérance et étant sans Dieu dans le monde ; mais maintenant dans le Christ Jésus, vous qui étiez loin, avez été approchés … »

Dans cette parabole, il ne s'agit pas essentiellement de la rédemption, la pensée principale ici, c'est que Dieu agit pour la gloire de son Fils. Si la grâce n'est pas reçue, Dieu a d'autres moyens pour atteindre son but : Il invite d'autres conviés aux noces et depuis le temps des apôtres, la salle de noces a commencé à se remplir ; le but de Dieu est de glorifier son Fils avec des conviés qui en sont dignes. Jusqu'à aujourd'hui, n'y a-t-il pas eu des appels de la grâce sur « les carrefours des chemins » et des millions sont venus. Tous les jours jusqu'à aujourd'hui des âmes sont sauvées, c'est le temps de la grâce, la salle se remplit peu à peu.

« … tant mauvais que bons … » (v.10) : pourtant, Romains 3 nous affirme que tous sont méchants, personne n'est bon ! Quand la grâce est parvenue aux nations, par exemple au géôlier de Philippe, un homme rustre et à Corneille, un homme pieux, tous les deux ont besoin de salut, quelqu'un issu d'un milieu le plus bas ou un homme honnête qui cherche à plaire à Dieu selon ses propres pensées, tous sont invités à répondre à l'appel.

« Et le roi étant entré pour voir ceux qui étaient à table, aperçut là un homme qui n'était pas vêtu d'une robe de noces. » (v.11) Le roi n'examine pas la salle bien décorée, mais est venu pour voir les invités : ont-ils tous une robe de noces ? C'était la coutume en ce temps-là de fournir la robe de noces aux invités. Déjà en Genèse 24 v.53, le serviteur apporte à Rebecca des présents dont des vêtements. De même en Genèse 45 v.22, Joseph invitant ses frères à descendre en Égypte, leur donne des provisions et des vêtements de rechange. Donc celui qui invite offre un vêtement. Quelle en est la signification ?

Le vêtement nous parle de Christ ; nous devons avoir revêtu Christ pour être admis aux noces. « … vous avez revêtu Christ … » (Galates 3 v.27) Voilà l'essentiel, alors nous répondons à la dignité du Fils. Dans Luc 15, le fils prodigue reçoit la plus belle robe, c'est-à-dire Christ.

Le roi qui vient voir les conviés ne désire rien d'autre que de voir Christ en eux. « … il nous a rendu agréables dans le Bien Aimé … » (Éphésiens 1) « … vous êtes de lui dans le christ Jésus qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice et sainteté et rédemption … » (1Corinthiens 1 v.30)

Dieu le Père veut voir le reflet de la gloire de Christ ; Il veut que l'on honore le Fils comme on honore le Père. Voilà ce qui nous est présenté, donc la profession de foi doit être éprouvée. Il ne s'agit pas du tout que, plus tard au ciel quelqu'un qui n'aurait pas la robe de noces serait banni, bêtise cela !

C'est une parabole du royaume des cieux dans sa forme actuelle : des gens confessant appartenir à Christ, faisant profession sans avoir la vie ; ils avaient été baptisés, ils sont alors éprouvés pour voir si leur confession est vraie ou pas. Dans la parabole des 10 vierges, certaines aussi n'avaient pas d'huile.

Cet homme du verset 12 avait un habit qu'il s'était procuré lui-même, c'est sa propre justice, il estimait qu'il n'avait pas besoin de Christ ; c'est au fond un mépris de Dieu, Dieu offre et l'on refuse sa grâce. Le roi s'adresse à lui « Ami, comment es-tu entré ici … ? »

Je voudrais ici faire un appel comme évangéliste : tous ici ont-ils revêtu Christ ? Ou y a-t-il encore quelqu'un qui ayant une éducation pieuse dans une famille chrétienne marche honnêtement devant Dieu. Tu fais ce que nos premiers parents ont fait ; étant nus, ils se sont couverts de feuilles. Cela ne suffit pas, Dieu les a revêtus de peaux de bête, il fallait un remplaçant qui a dû mourir. Si ce n'est pas le cas, le jugement doit t'atteindre. Toutes leurs justices sont comme un linge souillé (Ésaïe 64). « … je te conseille d'acheter de moi des vêtements afin que tu sois vêtu … » (Apocalypse 3 v.18) il s'adresse justement à ces gens qui font profession d'appartenir à Christ. Alors, tu seras revêtu de cet habit de noces pour être éternellement là.

Cette parabole nous conduit jusque dans l'éternité : des événements actuels avec des conséquences éternelles. Au v.13 : « Liez-le … et jetez-le dans les ténèbres du dehors … ». Ici, c'est un jugement personnel et pour l'éternité ; il est différent de celui du verset 7, un jugement national, limité dans le temps aux juifs.

Si quelqu'un pense pouvoir rencontrer Dieu sans Christ, sa condamnation est éternelle, elle le conduit dans les ténèbres, alors que le chemin vers Dieu nous amène dans la lumière.

Dehors signifie être là où Dieu n'est pas, l'enfer, c'est être pour toujours loin de Dieu.

Une rédemption générale n'existe pas, pas plus qu’une destruction éternelle ; il y a une existence éternelle : les incrédules dans la condamnation éternelle, ceux qui possèdent la vie éternelle dans la gloire divine et éternelle. Où veux-tu passer l'éternité ? Si tu ne possèdes pas encore cet habit de noces, fais le pas ce soir encore.

Les serviteurs qui reçoivent l'ordre de lier les pieds et mains de cet homme sont les anges, des agents de Dieu pour exercer le jugement (cf. Matthieu13 v.39 en la consommation du siècle les moissonneurs sont les anges). Nous ne sommes pas appelés à exercer le jugement mais à annoncer la bonne nouvelle.

Au v.14 : « … il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus … ». C'est l'appel pour être sauvé, car tous les hommes sont appelés sans exception, tous ceux qui entendent l'évangile et les élus sont ceux qui acceptent. Ce n'est pas juste de dire que si je ne suis pas élu je ne peux me convertir ! Calvin s'est trompé en disant qu'il y a une prédestination à être condamné ; il y a bien une prédestination à la gloire, ce qui semble être une contradiction. Il y a deux côtés : la responsabilité de l'homme d'une part et la grâce souveraine de Dieu. L'invitation s'adresse à chacun, car Dieu veut que tous les hommes soient sauvés.

Le message qui réjouit les croyants ayant répondu à l'appel « venez tous ceux qui sont fatigués et chargés », entrent dans la salle et pourront lire à l'intérieur qu'ils étaient prédestinés.

Il n'y a rien pour les incrédules ; retenons que tous sont appelés, accepte la bonne nouvelle et tu seras parmi les élus.

10ème réunion

Lectures dans l’Evangile selon Matthieu chapitre 25 v.1 à 13

Matthieu 25 - 1 Alors le royaume des cieux sera fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, sortirent à la rencontre de l’époux. 2 Et cinq d’entre elles étaient prudentes, et cinq folles. 3 Celles qui étaient folles, en prenant leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elles ; 4 mais les prudentes prirent de l’huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes. 5 Or, comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. 6 Mais au milieu de la nuit il se fit un cri : Voici l’époux ; sortez à sa rencontre. 7 Alors toutes ces vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. 8 Et les folles dirent aux prudentes : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. 9 Mais les prudentes répondirent, disant : Non, de peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt vers ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous mêmes. 10 Or, comme elles s’en allaient pour en acheter, l’époux vint ; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces ; et la porte fut fermée. 11 Ensuite viennent aussi les autres vierges, disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! 12 Mais lui, répondant, dit : En vérité, je vous dis : je ne vous connais pas. 13 Veillez donc ; car vous ne savez ni le jour ni l’heure.

La parabole des 10 vierges (Matthieu 25 v.1 à 13)

Je suis heureux de considérer la dernière, la 10ème des paraboles du royaume des cieux et je voudrais la placer dans le cadre où le Seigneur lui-même l'a donnée. Au début du chapitre 24, les disciples avaient posé 3 questions concernant la destruction du temple dont Il leur avait parlé. Sa réponse dépasse de beaucoup le cadre de la question et pour bien comprendre, nous devons voir 3 divisions :  des versets 1 à 45, il s'agit d'un aspect purement juif qui ne concerne pas notre temps.

A partir du verset 45 du chapitre 24 jusqu'au verset 30 du chapitre 25, nous avons 3 paraboles concernant la chrétienté, 3 paraboles concernant notre temps avec divers points forts : le dernier paragraphe du chapitre 24 parle de l'esclave fidèle et prudent qui sert les croyants à l'intérieur du royaume ; la parabole des 10 vierges parlent des croyants qui attendent l'époux et dans la parabole des talents, les esclaves travaillent pour le Seigneur à l'extérieur comme par exemple l'évangélisation. Puis la dernière partie (chapitre 25 v.31 à 46) parle d'un temps futur qui commence après l'enlèvement de l'église ; les nations qui n'auront pas entendu l'évangile de la grâce entendront l'évangile du royaume.

Il faut tenir compte de ces divisions pour bien comprendre notre parabole. Nous avons donc une vue d'ensemble de toute la période de la chrétienté sur la terre depuis le début jusqu'à la venue du Seigneur.

« Alors le royaume des cieux sera fait semblable … » : le 1er verset commence au futur, comme si le Seigneur, regardant en arrière considérait toute la période de l'église sur la terre.

N'oublions pas que le royaume des cieux est un royaume sur la terre, régi par un Seigneur absent depuis le ciel ; c'est un domaine où l'on se dit chrétien, qu'il s'agisse de vrais croyants ou seulement de profession. La plupart des paraboles montent un mélange : dans la parabole de l'ivraie, le Seigneur a semé du froment et aussitôt l'ennemi y sème l'ivraie. Ici aussi, il y a mélange.

Le Seigneur prend des images de la vie courante pour nous donner un enseignement spirituel : en Orient, il était courant lors d'un mariage que des vierges sortent pour accompagner l'époux et éclairer avec leurs lampes le chemin vers la noce.

La question est : sont-elles prêtes à recevoir l'époux ? Elles représentent donc les chrétiens qui attendent le Seigneur. La parabole ne parle pas de l'épouse, il ne s'agit pas non plus des noces de l'Agneau de l'Apocalypse.

Quand l'Écriture parle-t-elle pour la 1ère fois de l'assemblée, épouse de Christ ? C'est dans Apocalypse 21 dans l'état éternel et la dernière mention se trouve tout à la fin d'Apocalypse 22 « l'Esprit et épouse disent viens ! »

Il faut que l'épouse juive soit complètement mise de côté à la destruction de Jérusalem en l'an 70, mais depuis longtemps déjà, Israël était « Lo Ammi », pas mon peuple. L'apôtre Jean a écrit l'Apocalypse après.

Venons maintenant aux détails : le chiffre 10 se réfère à notre responsabilité ; nous avons 10 doigts, 10 orteils, il y a 10 commandements… chacun de nous doit se demander s'il répond à la pensée de Dieu, concernant Son Fils, ceux qui portent le nom de Chrétiens.

Quels sont les caractères de celles qui sortent à la rencontre de l'époux ?

Elles sont vierges : c'est-à-dire se sont gardées pures, séparées du mal. Dans un autre temps, Apocalypse 14 v.4 nous présente les 144.000 qui ont été sauvés à travers la grande tribulation, ceux qui ne se sont pas souillés avec les femmes, car ils sont vierges ; ceux-ci sont ceux qui suivent l'Agneau où qu'il aille.

Quelqu'un qui se dit chrétien est donc caractérisé par la séparation du mal. Portons-nous ce caractère ? L'apôtre Paul dit aux Corinthiens « je vous ai fiancé à christ comme une vierge chaste. »

Elles prennent leurs lampes : la Parole s'explique toujours par la parole. Dans la parabole précédente, l'esclave fidèle donne la nourriture, image de la Parole de Dieu qui nourrit et est aussi lumière qui éclaire notre sentier. « Ta parole est une lampe à mon pied et une lumière sur mon sentier ». Nous devons donc répandre la lumière pour éclairer ce monde. Dans Matthieu 5, le Seigneur dit qu'on met une lampe sur un pied de lampe et non pas sous le lit. La lampe est donc la confession chrétienne en témoignage à notre Seigneur.

Elles sortent à la rencontre de l'époux : cela nous rappelle le début du christianisme, quand l'apôtre Pierre, dans Actes 2, dit « sauvez-vous de cette génération perverse », les juifs croyants sont sortis du judaïsme. Les nations aussi sont sorties : les Thessaloniciens s'étaient tournés des idoles vers Dieu pour servir le Dieu vivant et vrai.

Elles sortent pour rencontrer une personne « à la rencontre du Seigneur en l'air » (1 Thessaloniciens 4 v.17). C'est là, la bénédiction, sortir vers Lui, car si nous oublions cette pensée notre témoignage s'affaiblit.

Ceci est en totale contradiction avec le judaïsme : le juif croyant dans l'Ancien Testament attendait un Messie sur la terre, un roi qui établirait le royaume.

Matthieu 24 v.1 à 44 : il est question de personnes prises ou laissées, celles qui sont laissées entrent dans les bénédictions du royaume ; tandis que le chrétien sort à la rencontre de l'époux.

« … cinq d'entre elles étaient prudentes et cinq folles … » (v.2) : de nouveau nous retrouvons la pensée d'un mélange, la réalité et la profession ; les folles avaient bien une lampe mais pas d'huile, les prudentes par contre, s'étaient munies d'huile dans leurs vaisseaux.

Pourquoi 5 folles et 5 prudentes ? Le chiffre 5 nous parle de responsabilité ; le Seigneur veut montrer par là qu'il y a des vrais croyants au milieu des professants sans vie.

Quelle est la signification de l'huile ? Dans l'ancien comme dans le nouveau testament, l'huile nous parle du Saint Esprit ; des rois, des prophètes ont été oint d'huile, c'est-à-dire séparés pour un service pour Dieu. Ésaïe 61 v.1 : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires. » C'est une allusion prophétique au baptême du Seigneur au Jourdain, quand le Saint Esprit est descendu sur Lui sous la forme d'une colombe. Dans Zacharie 4, le prophète voit un chandelier ; l'ange lui donne la signification au verset 6 « Ni par force ni par puissance, mais mon Esprit, dit l'Éternel des armées. »

L'huile est donc une image de l'action du St Esprit.

1 Jean 2 v.20 : « … vous avez l'onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses. » L'onction, c'est le Saint Esprit que nous avons reçu du Seigneur. « Après que vous ayez cru, vous avez été scellés du Saint Esprit ».

Dans la parabole, les unes avaient de l'huile, donc le Saint Esprit, les autres pas : il ne s'agit pas de croyants fidèles ou infidèles , les unes sont une image de croyants, les autres de professants sans vie (ils n'ont pas d'huile).

Au début du christianisme, tous ceux qui sont sortis étaient des vrais croyants ; à partir de Actes 8 avec Simon le magicien commence la 2ème phase « comme l'époux tardait », un mélange de vrais croyants et de professants. Nous savons bien que le Seigneur ne tarde pas (2 Pierre 3 v.9), mais le retour du Seigneur n'est jamais présenté comme s'il se passerait un long temps, nous devons tous vivre dans l'attente de son retour.

La parabole précédente (Mattieu 24) décrit aussi un esclave qui distribue la nourriture au temps convenable, puis en vient à dire dans son cœur « mon maître tarde à venir ». C'est le même serviteur, les mêmes vierges, comme s'il s'agissait d'une seule génération qui attend l'époux. Nous ne devons pas penser que le Seigneur reviendra pour la génération suivante, nous devons l'attendre aujourd'hui.

« … comme l’époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent. » (v.5) Cette 2ème phase a duré fort longtemps, en lisant l'histoire des pères de l'église, on voit que ce sommeil a déjà commencé au 3ème siècle et a duré jusqu'au 19ème siècle.

Toutes s'endormirent. Doit-on en conclure que tous les vrais croyants ont été infidèles en tous points ? Non, il y a eu beaucoup de fidèles qui ont même laissé leur vie pour Christ, mais le Saint Esprit insiste sur ceci : on a oublié que le Seigneur revenait pour enlever les siens. Attendre l'époux, c'est important, car quand une vérité nous devient indifférente, quelle qu'elle soit, en peu de temps on l'oublie. La vérité du retour du Seigneur au jugement dernier a bien été maintenue mais qu'avant il reviendrait pour nous enlever cela a été perdu. Luther n'a pas écrit un seul mot concernant la venue de l'époux ; combien de beaux cantiques ont été rédigés à cette époque, mais aucun sur le retour du Seigneur. Donc au Moyen Age et plus tard où de vrais hommes de Dieu ont vécu, pas un n'a retrouvé cette vérité.

Au verset 6 commence la 3ème période : « … au milieu de la nuit, il se fit un cri : voici l'époux … ». Cela correspond au moment où le Seigneur a réveillé des frères partout dans le monde concernant cette vérité (vers 1830). Ce n'était pas seulement la vérité mais la personne même du Seigneur qui avait du prix pour leur cœur.

Ces frères du début se sont consacrés à Christ, leurs écrits témoignent combien leurs cœurs brûlaient pour leur Sauveur. Je recommande la lecture par exemple de « Chants spirituels » de Darby, un long poème sur l'Homme de douleurs où il décrit les profondes souffrances du Seigneur ; Bellett dépeint le Seigneur Jésus : « les gloires du Seigneur dans son humanité » et « le Fils de Dieu ». En lisant ces écrits le cœur s'ouvre. Ce qui a caractérisé nos devanciers, c'est qu'ils ont entendu le cri « voici l'époux » qui a retenti au début du 19ème siècle après un long temps d'assoupissement, état décrit dans la parabole du chapitre précédent, où l'esclave dit en son cœur « mon maître tarde » ; il repousse le retour du Seigneur à plus tard.

Et comment se termine cet état ? Apocalypse 3 nous en donne aussi une image : le Seigneur dit à Philadelphie « Je viens bientôt, tiens ferme ce que tu as afin que personne ne prenne ta couronne. » (v.11). C'est précisément cette époque du début du 19ème siècle.

Le verset 6 répète cette injonction « sortez à sa rencontre ». Elles étaient déjà sorties au verset 1 et doivent le faire de nouveau. Pendant tous ces siècles depuis le début du christianisme jusqu'au 19ème siècle, beaucoup de croyants s'étaient rattachés à divers églises et groupements humains. Nos devanciers ont entendu cet appel et sont sortis de tous ces milieux. Et cela n'a pas été facile, cela leur a coûté, par amour pour Christ, ils ont abandonné leur position, leur gagne-pain et n'ont pas eu peur de le faire. Je crains bien, frères et sœurs, qu'aujourd'hui nous pourrions prendre un chemin inverse, nous sommes prêts à retourner dans ces milieux qu'eux, ils ont quitté. Soyons prêts à maintenir ce flambeau, comme nos devanciers ; sortir pas seulement du monde, comme dans Galates 1 « retirés du présent siècle mauvais », mais sortir hors de tout groupement religieux humain.

« Alors toutes ces vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. » (v.7) Toutes, les folles aussi !

Ce cri de minuit a été un mouvement mondial, mais quelle différence entre les lampes des prudentes et celles des folles. Comme le Seigneur a béni les lampes des vierges sages : il y a eu des réunions d'évangélisation partout, la vérité s'est répandue, ces frères ont parlé devant des milliers de personnes. On a raconté qu'à Londres un grand cirque était installé et à côté une salle où l'évangile était prêché ; c'est le cirque qui a dû fermer ses portes tant la soif de l'évangile était grande. Temps merveilleux où des milliers se sont convertis.

Mais les folles avaient aussi leurs lampes et leur activité dure jusqu'à aujourd'hui : on annonce toujours un christianisme social, on s'occupe des biens matériels, on manifeste contre la pollution ... ce n'est pas le rôle d'un vrai croyant qui a une vocation céleste. Il ne s'agit pas d'évangile social, mais le message c'est Christ, unique moyen de salut.

Heureusement, on voit encore actuellement les lampes des sages : la vérité du retour du Seigneur pour enlever les siens, partout il y a encore des croyants qui retiennent cette vérité « je viens bientôt ». Mais hélas, je sais bien que cela n'est pas connu dans bien des milieux.

Au v.8 quand retentit le cri « voici l'époux » les folles s'aperçoivent que leurs lampes s'éteignent. La profession est mise à l'épreuve, est-elle réelle ou non ?

Elles demandent aux prudentes de leur donner de l'huile, mais c'est impossible ; n'est-il pas dit dans un psaume (49 v.7) « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon. »  Un homme ne peut donner de l'huile, donner le salut, il peut en montrer le chemin, mais il faut aller à Christ. Déjà dans l'Ancien Testament : « Quiconque a soif, venez aux eaux, venez, achetez sans argent » (Esaïe 55) En Jean 7 le Seigneur s'écrie : « que celui qui veut vienne et prenne de l'eau de la vie ». Et à la fin du Nouveau Testament on lit encore « … que celui qui a soif vienne, que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie. » (Apoc. 22) Il faut venir au Seigneur pour avoir la vie.

Dans la parabole, il semble que la rencontre avec l'époux a lieu immédiatement lorsque le cri retentit ; mais les folles ont la possibilité d'aller à la ville pour acheter de l'huile. Il y a donc un certain temps entre l'appel et la rencontre avec l'époux ; il reste encore une possibilité de se convertir ; ce cri a retenti il y a déjà environ 170 ans et grâce à Dieu, beaucoup ont entendu l'appel de la grâce et se sont convertis. Il est encore temps de se repentir, mais la merveilleuse grâce de Dieu va se terminer.

« … nos lampes s'éteignent … » (v.8) : des incrédules ont nié l'interprétation qu'il n'y avait pas d'huile, car les lampes des vierges folles avaient brillé ; la mèche, c'est-à-dire une foi formelle, sans vie a brillé, mais pas alimentée par l'huile, elle n'a pas résisté à l'épreuve.

On peut trouver une explication dans Proverbes 13 v.9 : « La lumière des justes est joyeuse, mais la lampe des méchants s'éteindra. »

« … comme elles s'en allaient pour en acheter, l'époux vint … » (v.10) Que celui qui a soif vienne et prenne gratuitement, on reçoit le salut sans rien payer, mais il peut y avoir un « trop tard » !

Le cri a retenti ; n'attends pas demain, viens au Sauveur qui te donnes gratuitement la vie. Es-tu prêt si l'époux vient aujourd'hui ? Entres-tu avec les vierges prudentes dans la salle des noces ? Viens-tu avec nous à la rencontre du Seigneur en l'air pour être pour toujours avec Lui dans le ciel ?

On a demandé à une petite fille où était le ciel. Elle a répondu : « c'est là où le Seigneur Jésus se trouve ». Merveilleuse image, nous allons à sa rencontre et vivrons éternellement avec Lui.

« … et la porte fut fermée. » : c'est-à-dire que le temps de la grâce est terminé, il est trop tard. De même, pour les contemporains de Noé quand Dieu a fermé la porte de l'arche. C'est tragique quand on y pense !

« Ensuite viennent aussi les autres vierges, disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » (v.11) : elles prononcent le nom du Seigneur, preuve qu'il peut y avoir une profession sans avoir Christ. Dans Matthieu 7 nous lisons : « n'avez-vous pas chassé des démons en mon nom ? »

Le Seigneur doit leur dire : « je ne vous connais pas ». Je n'ai pas de relation avec vous.

Pour les croyants, c'est différent ; il ne s'agit pas de fidélité ou d'infidélité ; la question c'est y a-t-il la vie. Le Seigneur connaît les siens (1 Timothée 2), le Bon Berger connaît ses brebis (Jean 10)

La conclusion de la parabole : veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure.

Veillons et ne nous endormons pas. Tenons ferme cette vérité du retour du Seigneur, pas seulement en théorie, mais vivons la pratiquement jour après jour et elle influencera ma et ta vie. As-tu déjà pensé aujourd'hui que l'époux pourrait venir maintenant ? Cette pensée donne du courage pour poursuivre la course dans ces jours difficiles, malgré toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer.