Traduction de réunions tenues sur le sujet :

Esaïe chapitre 52 verset 13 à chapitre 53 verset 12

Par Karl-Heinz WEBER

 

CONTENU

1ère réunion : lecture de ESAIE Chapitre 52 v.13 à chapitre 53 v.6

2ème réunion : lecture de Esaïe chapitre 53 versets 4 à 9

3ème réunion : lecture de Esaïe chapitre 53 versets 8 à 12

 

1ère réunion : lecture de ESAIE Chapitre 52 v.13 à chapitre 53 v.6

Lecture :

Chapitre 52 : 13 Voici, mon serviteur agira sagement ; il sera exalté et élevé, et [placé] très-haut. 14 Comme beaucoup ont été stupéfaits en te voyant*, — tellement son visage était défait plus que celui d’aucun homme, et sa forme, plus que celle d’aucun fils d’homme, — 15 ainsi il fera tressaillir d’étonnement beaucoup de nations ; des rois fermeront leur bouche en le voyant* ; car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils considéreront** ce qu’ils n’avaient pas entendu.

— v. 14 : litt.: de toi. — v. 15* : litt.: sur lui. — v. 15** : ou : apercevront.

Chapitre 53 : 1 Qui a cru à ce que nous avons fait entendre, et à qui le bras de l’Éternel a-t-il été révélé ? 2 Il* montera devant lui comme un rejeton, et comme une racine [sortant] d’une terre aride. Il n’a ni forme, ni éclat ; quand nous le voyons, il n’y a point d’apparence [en lui] pour nous le faire désirer. 3 Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur, et comme quelqu’un de qui on cache sa face ; il est méprisé, et nous n’avons eu pour lui aucune estime.

— v. 2 : hébreu : Et il.

4 Certainement, lui, a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé ;

5 mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris.

6 Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous.

 

L’apôtre Pierre a dit que les prophètes de l’ancien testament ont annoncé les souffrances qui devaient être la part du Christ et les gloires qui suivraient. C’est un passage très important pour comprendre l’ancien testament, car ces prophéties se rapportent à Israël et aux nations, pas à l’assemblée. Les souffrances qui devaient être la part du Christ sont décrites dans les chapitres 52 et 53 que nous venons de lire, ainsi que ses gloires, les gloires qui seront manifestées pendant le règne millénaire. L’assemblée a une vocation céleste ; les vérités concernant Christ et son assemblée ne sont pas révélées dans l’ancien testament, elles ont été cachées en d’autres générations et révélée à l’apôtre Paul. Nous ne devons donc pas chercher dans ces chapitres les vérités concernant l’assemblée.

Le prophète Esaïe se divise en deux grandes sections : les chapitres 1 à 35 contiennent des prophéties concernant le jugement des nations ; des chapitres 40 à 66 il s’agit de l’histoire du peuple d’Israël, vue de l’intérieur, sa libération et son rétablissement. Les chapitres 36 à 39 sont une insertion relative à la vie d’Ezéchias. Nous avons ici la preuve de ce que j’ai dit au début sur les prophéties de l’ancien testament : elles concernent Israël et les nations, pas celles qui actuellement font partie de l’Eglise, mais ceux qui, après l’enlèvement des croyants seront touchés par la prédication de l’évangile du royaume et ainsi la bénédiction de la croix s’étendra aux nations. « C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre. » (chapitre 49 verset 6)

Dans la 2ème partie, le chapitre 53 que nous avons lu est central : nous y voyons le chemin du rédempteur de la crèche à la croix, ses souffrances et sa mort, son abaissement profond et son élévation. Le mot « rachat » n’apparait qu’une fois dans la première partie « les rachetés y marcheront » (chapitre 35 v.9) ; par contre, dans la 2ème partie, il revient 23 fois. Le sujet de la 2ème partie est donc le rédempteur, le vrai Boaz, présenté ici d’une manière remarquable.

Et pourtant, chers frères et sœurs, Esaïe 53, c’est aussi notre histoire : le Seigneur Jésus par son sacrifice à la croix est devenu la base de notre salut. N’a-t-il pas souffert aussi pour nos iniquités ? Quand nous lisons ce chapitre, quels sentiments montent-ils dans nos cœurs ? Y a-t-il un écho devant les souffrances du Sauveur ? Je pense qu’il n’y a pas de faute plus grande que d’être indifférent devant un Sauveur souffrant et mourant, Dieu nous en demandera compte. Je réalise bien que le langage humain est trop pauvre pour présenter les gloires de ce chapitre. Nous nous heurtons à ce qui dépasse de beaucoup notre compréhension ; c’est pourquoi, nous voulons demander au Seigneur de nous ouvrir les Ecritures, nous aborderons ces passages avec toute crainte, en nous déchaussant, car le lieu où nous nous trouvons est saint.

Esaïe 52 v.13 à Esaïe 53 v.1 à 12 est composé de 5 strophes de 3 versets chacune : c’est un dialogue entre le résidu croyant futur des juifs et Dieu. Dans le chapitre 52, c’est Dieu qui parle, ensuite chapitre 53, versets 1 à 6 c’est le résidu, dans les versets 7 à 9, de nouveau Dieu, au verset 10, le résidu reprend la parole, puis dans les versets 11 et 12, c’est Dieu qui répond. Ecouter cet échange est d’une beauté saisissante.

Remarquons que le serviteur lui-même se tait dans le chapitre 53 ; aux chapitres 49 versets 4 à 6 et 50 versets 4 à 9, il s’exprime : « j’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain ; toutefois mon jugement est par devers l’Eternel et mon œuvre par devers mon Dieu. Et maintenant, dit l’Eternel, qui m’a formé dès le ventre pour lui être serviteur afin de lui ramener Jacob… ; quoiqu’Israël ne soit pas rassemblé, je serai glorifié aux yeux de l’Eternel et mon Dieu sera ma force… Et il me dit : C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre. » « Le Seigneur m’a donné la langue des savants, pour que je sache soutenir par une parole celui qui est las. Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. Le Seigneur l’Eternel m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière. J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; le n’ai pas caché ma face à l’opprobre et aux crachats. Mais le Seigneur m’aidera : c’est pourquoi je ne serai pas confus, j’ai dressé ma face comme un caillou et je sais que je ne serai pas confus. Celui qui me justifie est proche. Voici, le Seigneur, l’Eternel m’aidera : … »

Au chapitre 53, Dieu révèle ses pensées au sujet de son Fils, celui auquel Il a pris tout son plaisir. « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir » (chap. 42 v.1). Le résidu qui s’exprime ce sont les juifs qui après l’enlèvement de l’Eglise passeront par ces temps terribles de la grande tribulation. Une partie d’entre eux reconnaitront que le messie qu’ils ont crucifié était celui que Dieu leur avait envoyé pour leur salut. Ce retour du résidu purifié, devenu croyant n’est possible que par la repentance qui a précédé. Lisons un passage dans Zacharie 12 v.10 : « Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplications et ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé, et ils se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un fils unique, et il y aura de l’amertume pour lui, comme on a de l’amertume pour un premier-né. » Ils confesseront leurs péchés, alors sera réalisé ce que David dit dans ses dernières paroles dans 2 Samuel 23 v.5 : « il a établi une alliance éternelle, à tous égards bien ordonnée et assurée, car c’est là tout mon salut et tout mon plaisir. » Ils comprendront que leur salut se fonde uniquement sur ce Messie qu’ils ont rejeté autrefois.

C’est donc le serviteur de Dieu qui nous est présenté : dans le chapitre 49, c’est le serviteur rejeté, au chapitre 50, le serviteur obéissant, dans le chapitre 52, le serviteur qui agit sagement et au chapitre 53, le serviteur souffrant. Ce serviteur, c’est le fils de Dieu, le fils bien-aimé du Père. A la fin du chapitre, les pensées de Dieu concernant son Fils ont atteint leur conclusion dans son élévation et dans la suite du livre, on ne parle plus de ce serviteur.

« Voici, mon serviteur agira sagement ; il sera exalté et élevé et placé très haut » : Dieu considère son serviteur d’en-haut, Il présente la personne sur laquelle Son regard se pose avec plaisir et conduit le Résidu jusqu’au sommet de la croix. Il agira sagement décrit son chemin de la crèche à la croix. Déjà dans le chapitre 11 v.2, nous voyons cette sagesse. « l’Esprit de l’Eternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force ,l’esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel. Et son plaisir sera la crainte de l’Eternel. » Le Seigneur Jésus a agi en plein accord avec la volonté de Dieu, il s’avançait vers la croix comme le serviteur fidèle, poussé par un amour éternel, obéissant et juste. Le Seigneur lui-même a dit : ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. (Jean 4 v.34). Dieu caractérise ce chemin de la crèche à la croix par cette expression « mon serviteur agira sagement ». La 2ème partie du verset est la réponse de Dieu à cet abaissement. Quiconque s’abaisse sera élevé, nous dit Matthieu 23 v.12 ; le Seigneur s’est abaissé comme homme jusqu’à la mort de la croix, il ne s’élève pas lui-même, Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom (Philippiens 2 v.9)

Dieu répond à l’abaissement de son serviteur de 3 manières : exalté, élevé et placé très haut. Que signifient ces expressions ? Exalté, nous fait penser à sa résurrection, élevé, c’est son ascension au ciel et placé très haut, Dieu l’honore en lui donnant cette place à Sa droite, place qu’il occupe seul, tandis que dans Matthieu 25 v.31 où il s’agit de la domination du Seigneur, quand il est assis sur son trône de gloire, nous partagerons cette place avec lui.

Cette combinaison « exaltation et élévation » se retrouve 3 fois et ces 3 passages se rapportent exclusivement à la divinité : « je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé » (Esaïe 6 v.1) « maintenant, dit l’Eternel, je me lèverai ; maintenant je serai exalté ; maintenant je m’élèverai. » (Esaïe 33 v.10) « ainsi dit celui qui est haut élevé et exalté, qui habite l’éternité et duquel le nom est le Saint » (Es.57,15). Et dans le chapitre 53, il s’agit du Seigneur devenu homme, Dieu le Fils éternel.

Les versets 14 et 15 mettent l’un en face de l’autre, les 2 côtés de la vie du Seigneur comme Fils de l’homme dans son abaissement et son élévation quand il viendra pour recevoir le royaume. « Comme beaucoup ont été stupéfaits en te voyant » : il était venu pour son peuple, mais un tel Messie, abaissé, humilié, ils n’en voulaient pas. Ils attendaient un Messie qui les aurait délivrés du joug des Romains, un roi puissant et glorieux. Ils rejetaient un serviteur qui, rempli d’un amour parfait mettait à nu leur état de péché par la révélation de la lumière de Dieu. Telle était la cause de la haine de ce peuple.

« … son visage était défait plus que celui d’aucun homme » (Es.52,14) : je pense à cette expression du chapitre 53 « il n’a ni forme ni éclat ; quand nous le voyons, il n’a point d’apparence en lui pour nous le faire désirer » (Es.53,2). Considérons quelques circonstances dans les évangiles qui nous décrivent l’aspect que le Seigneur devait avoir. Dans Jean 8 v.57, les Juifs lui disent : « Tu n’as pas encore 50 ans et tu as vu Abraham ! ». Or quand le Seigneur a commencé son ministère, il avait environ 30 ans et cette scène a lieu 1 ou 2 ans plus tard. En Jean 11 v.34, au tombeau de Lazare, il frémit en son esprit et se troubla. Dans le Psaume 69 v.10 « j’ai pleuré, mon âme était dans le jeune et cela m’a été en opprobre. J’ai pris un sac pour vêtement et je leur suis devenu un proverbe » Dans son aspect extérieur, le Seigneur était marqué à la vue du péché et de ses conséquences. Il prenait sur lui le péché de ceux qu’il guérissait et souffrait profondément en voyant les conséquences du péché. Lui qui n’a pas connu le péché, qui n’a pas commis de péché, qui était descendu du ciel, était entouré de péchés, le juste parmi les injustes, le saint au milieu des souillés. Lui qui était la lumière, au milieu des ténèbres, qui révélait l’amour de Dieu, haï de son peuple.

Mais Dieu lui dit que tout ce qu’il a subi aura une rétribution : « il fera tressaillir d’étonnement beaucoup de nations ; des rois fermeront leur bouche en le voyant » (Es.52,15) : Dieu lui donnera la domination, avant l’établissement du règne millénaire, il s’assiéra sur son trône et jugera les nations ; il séparera les brebis, c’est-à-dire ceux qui n’avaient jamais entendu l’évangile de la grâce et ont accepté l’évangile du royaume, pourront jouir de la bénédiction du royaume. Ces nations seront dans l’étonnement quand elles verront le Seigneur, roi des rois et seigneurs des seigneurs réclamer ses droits sur cette terre, lui dont on s’est moqué, qu’on a méprisé et dont l’apparence était si défaite !

Apocalypse 19 versets 15 et 16 nous le présente dans sa majesté : « il a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : roi des rois et seigneur des seigneurs. Une épée à deux tranchants sort de sa bouche, afin qu’il en frappe les nations et lui les paitra avec une verge de fer. » Oui, les « rois de la terre fermeront leur bouche en le voyant, car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils considéreront ce qu’ils n’avaient pas entendu ». Nous avons une belle image de la domination future du Seigneur dans le récit de 1 Rois 10 v.7 où la reine de Shéba dit à Salomon : « je n’ai pas cru ces choses jusqu’à ce que je sois venue et que mes yeux aient vu, et voici, on ne m’en avait pas rapporté la moitié : tu surpasses en sagesse et en prospérité la rumeur que j’en avais entendue » (1 Rois 10,7). Les rois de la terre seront subjugués en voyant toute la gloire du vrai Salomon qui règnera en justice. Quel honneur pour le Seigneur qui a été méprisé.

La dernière partie du verset 15 est citée dans Romains 15 v.21 : « ceux à qui il n’a pas été annoncé verront, et ceux qui n’ont pas entendu, comprendront ». Nous avons déjà vu que l’assemblée n’est pas le sujet de la prophétie de l’ancien testament et pourtant, l’apôtre Paul par le Saint Esprit applique ce passage pour nous dire que nous, qui ne nous enquerrions pas de lui, nous avons pu entendre la bonne nouvelle du salut. Est-ce une contradiction ? Pas du tout, le Saint Esprit en donne une autre signification et cela montre que toute Ecriture est pour notre instruction.

Le chapitre 53 nous présente le serviteur muet dont Dieu nous parle : la question du verset 1er ne reçoit pas de réponse, car celle-ci est contenue dans la question ; les versets 2 à 4 parle des souffrances du Seigneur avant la croix pour la justice. Des versets 5 à 10, ce sont ses souffrances sur la croix pendant les 3 heures de ténèbres, puis les versets 11 et 12 contiennent la réponse de Dieu.

Esaïe pourrait s’être posé la question du verset 1er comme porte-parole du Résidu qui s’exprime dans les versets 1 à 6. Deux passages étayent ceci : « ils ne crurent pas en lui afin que la parole d’Esaïe le prophète fût accomplie : Seigneur, qui a cru à ce qu’il a entendu de nous et à qui le bras de l’Eternel a-t-il été révélé ? » (Jean 12,38) et « tous n’ont pas obéi à l’évangile, car Esaïe dit : Seigneur, qui a cru à ce qu’il a entendu de nous ? » (Rom.10,16)

Cette question est adressée au peuple ; le Résidu croyant futur se souvient que le Seigneur Jésus avait été annoncé en ce temps-là et que le peuple l’a rejeté, il regrette amèrement qu’ils n’ont pas reçu le Messie que Dieu leur envoyait.

Que représente ce bras de l’Eternel ? Citons quelques passages : « Voici, le Seigneur, l’Eternel viendra avec puissance et son bras dominera pour lui » (Es.40,10) « mes bras jugeront les peuples ; les îles auront leur attente en mon bras. » (Es.51,5) « l’Eternel a mis à nu le bras de sa sainteté aux yeux des nations. » (Es.52,10). Dans ces différents passages, le bras est l’expression du déploiement de puissance, mais dans Esaïe 53, il n’a pas cette signification. Il fait allusion à Jésus de Nazareth ; Dieu avait envoyé son « bras » au peuple d’Israël, leur avait révélé son Fils, mais ils n’ont pas voulu d’un Jésus, crucifié en infirmité. Le Résidu, regardant en arrière se lamente, reconnaissant qu’ils n’ont pas reconnu ce bras qui leur était révélé.

« … il montera devant lui comme un rejeton, comme une racine sortant d’une terre aride » (Es.53,2). La terre aride représente le peuple d’Israël qui n’a pas produit de fruit pour Dieu. Dieu avait pris soin de sa vigne, mais elle n’a produit que du raisin sauvage. Il n’y avait pas de fruit sur le figuier, quand le Seigneur s’est approché de lui avec ses disciples. Israël comme le monde entier ressemblait à une terre aride, personne ne porte de fruit pour Dieu. Et maintenant se présente un Homme qui est comme un rejeton devant Dieu. Esaïe 11 v.1 nous parle de ce rejeton : « il sortira un rejeton du tronc d’Isaï et une branche de ses racines fructifiera. » Et le verset 10 : « … en ce jour-là, il y aura une racine d’Isaï se tenant là comme une bannière des peuples. », c’est-à-dire celui qui revient victorieux de sa campagne. Lisons encore Ezéchiel 17 v.22 : « … je prendrai de la cime du cèdre élevé un rejeton et je le placerai : de la plus haute de ses jeunes pousses, j’arracherai un tendre rejeton et je le planterai sur la haute montagne d’Israël ». Cette jeune pousse sans apparence était l’expression de la vie divine dans cette terre aride, jamais fleur n’avait été si belle pour Dieu. Si les hommes ne l’ont pas connu, Dieu l’a vu et a donné son appréciation de son Fils pour la 1ère fois au baptême du Jourdain : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Marc 1) Dans ce monde de ténèbres fleurissait quelque chose pour Dieu !

Dans Apocalypse 22 v.16, le Seigneur se présente à Jean comme la racine et la postérité de David. Le Seigneur devenu homme descend de David et en même temps, il est aussi l’origine, il est le fils éternel.

« … Il n’a ni forme ni éclat : quand nous le voyons, il n’y a point d’apparence en lui pour nous le faire désirer. » (Es.53,2) : peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? lisons-nous en Jean 1,47. Le bras de l’Eternel, c’était ce Nazaréen sans apparence ni éclat et on n’en voulait pas. Cela montre l’incrédulité du peuple de ce temps-là. Mais n’oublions pas que c’est le Résidu qui s’exprime ainsi, il dit ce que le peuple a pensé et se lamente de cet état d’esprit d’alors. Et pourtant, c’était celui dont parle le Psaume 45 « Tu es plus beau que les fils des hommes. », le Cantique des Cantiques 5,16 : « toute sa personne est désirable ». L’apôtre Jean dit qu’ils ont vu sa gloire (Jean1,14) ; l’œil de la foi voyait toute la beauté divine de la révélation de Dieu, l’incrédulité du peuple lui fait dire qu’il n’a ni forme ni éclat.

« … il est méprisé … des hommes » (Es.53,3) : les pharisiens, les hommes hauts placés en Israël le méprisait. On a honte de lire « voici, un mangeur et un buveur » (Matthieu 11 v.19) « nous savons que cet homme est un pécheur » (Jean 9 v.24). Dans Luc 7 v.36, invité dans la maison d’un pharisien, il ne reçoit pas la simple règle de l’hospitalité, et le Seigneur doit lui dire : tu ne m’as pas lavé les pieds, mais cette pécheresse les a arrosés de ses larmes, a oint mes pieds du parfum qu’elle avait apporté et les a essuyés avec ses cheveux. Le Psaume 69 v.12 nous montre encore l’attitude de ces hauts fonctionnaires qui prononçaient le droit à la porte de la ville « ceux qui sont assis dans la porte parlent contre moi et je sers de chanson aux buveurs. »

« … il est … délaissé des hommes » (Es.53,3) : rappelons encore quelques passages qui nous décrivent cet abandon. Psaume 102 v.4 :  « je suis devenu semblable au pélican du désert, je suis comme le hibou des lieux désolés, je suis comme un passereau solitaire sur le coin d’un toit. »  Psaume 142 v.4 : « tout refuge est perdu pour moi, il n’y a personne qui s’enquière de mon âme. »  Les Lamentations de Jérémie 1 v.21 : « il n’y a personne qui me console. » Il a été abandonné de tous, cela, nous pouvons un peu le ressentir, n’est-ce -pas ? N’avoir personne à qui se confier, à qui s’adresser, tel a été notre Seigneur. Peut-être pouvons-nous dire que seule Marie de Béthanie a compris quelque peu les sentiments intérieurs du Seigneur.

De la crèche à la croix, il a connu ce qu’était la langueur, pas seulement les douleurs physiques, mais surtout morales. Le frère J.N. Darby a écrit un très long poème sur l’homme de douleurs où il décrit le chemin de souffrances du Seigneur, tout ce qu’il lui en a coûté pour aller à Golgotha. Jamais homme n’a autant souffert des conséquences du péché.

« … quelqu’un de qui on cache sa face » (Es.53,3), expression d’un mépris particulier en Orient. Les hommes se détournaient de lui en constatant que le Seigneur était profondément troublé dans son esprit par les conséquences du péché. D’ailleurs, nous voyons dans le livre d’Esther que l’on n’avait pas le droit d’être triste devant le roi. Ses frères même étaient scandalisés en lui (Marc 6 v.3).

« … il est méprisé et nous n’avons eu pour lui aucune estime » (Es.53,3) : mépris pas seulement de cœur, mais aussi exprimé par des paroles et des actes. Dans le verset 3, nous voyons surtout l’attitude des chefs des chefs du peuple, ici, tous l’ont considéré pour rien, ils lui ont craché au visage, l’ont frappé, fouetté en se moquant. « Ainsi dit l’Eternel, le rédempteur d’Israël, son saint : à celui que l’homme méprise … ». (Es.49,7) C’était notre Seigneur ! Encore une fois, quelle est notre attitude en regard du Sauveur ? Nous en rendrons compte un jour. Est-ce comme le peuple ou est-il celui qui réjouit notre cœur ?


 

2ème réunion : lecture de Esaïe chapitre 53 versets 4 à 9

Lecture :

4 Certainement, lui, a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé ; 5 mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris. 6 Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous. 7 Il a été opprimé* et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche. 8 Il est ôté de l’angoisse* et du jugement ; et sa génération, qui la racontera ? Car il a été retranché de la** terre des vivants ; à cause de la transgression de mon peuple, lui, a été frappé. 9 Et on lui donna son sépulcre avec les méchants ; mais il a été avec le riche dans sa mort, parce qu’il n’avait fait aucune violence, et qu’il n’y avait pas de fraude dans sa bouche.

— v. 7 : tourmenté, maltraité. — v. 8* : plutôt : serrement. — v. 8** : d’autres : et qui, de sa génération, aurait pensé qu’il serait retranché de la….

Esaïe 53 n’est pas seulement un des chapitres les plus connus de l’ancien testament, mais il nous présente celui qui est le centre des conseils de Dieu, il décrit la vie du Seigneur Jésus, ses souffrances, sa mort et son élévation.

Dans l’ancien testament, il y a 3 passages importants qui parlent de la mort du Seigneur : Genèse 22, où Abraham offre son fils Isaac ; c’est le Seigneur vu comme holocauste. Au Psaume 22 où nous trouvons l’expression « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Le Seigneur est essentiellement le sacrifice de propitiation, il est fait péché. Dans Esaïe 53, il est le sacrifice pour le péché ; il a porté en son corps sur le bois nos péchés.

Ce dialogue entre Dieu et le Résidu croyant futur est remarquable ; écoutons attentivement ce que Dieu dit de Son Fils, rien n’est plus profitable que de considérer ce que Dieu pense de Son Fils. Dans le chapitre 52, versets 13 à 15, nous avons vu ce que Dieu nous dit de Son Fils bien-aimé, puis au chapitre 53, le Résidu s’exprime sur le Messie ; après l’enlèvement des croyants, les juifs convertis par l’évangile du royaume se souviendront avec honte et repentance comment autrefois ils avaient reçu le Seigneur venu sur la terre, ce ne sont pas les mêmes personnes, mais le Résidu futur s’identifie avec le peuple coupable. Nous avons vu comment ils considèrent le mépris qui a été la part du Messie. Il a été un homme de douleurs sachant ce que c’est que la langueur. Il est très important de bien distinguer les souffrances que le Seigneur a subies de la part des hommes et celles qu’il a endurées de la part de Dieu et aussi faire la différence entre le traitement injuste de la part du peuple et le juste jugement de Dieu : des versets 1 à 4, il s’agit des souffrances infligées par les hommes durant sa vie, il a souffert comme juste parmi les injustes. Les versets 5 et 6 nous parlent de ses souffrances pendant les 3 heures sombres de la croix, frappé par un Dieu juste.

« Certainement, lui, a porté nos langueurs et s’est chargé de nos douleurs » (v.4) : ce ne sont pas les souffrances de la croix, pendant sa vie, le Seigneur a fait siennes les douleurs de son peuple. On peut prouver ceci par un passage de Matthieu 8 v.16 : « et le soir étant venu, on lui apporta beaucoup de démoniaques et il chassa les esprits par une parole et guérit tous ceux qui se portaient mal, en sorte que fût accompli ce qui a été dit par Esaïe le prophète : lui-même a pris nos langueurs et a porté nos maladies ». Son déploiement de puissance pour guérir les malades et souffrants de son peuple était aussi l’expression de toute sa miséricorde et son amour et cela l’a meurtri au plus profond de son âme. Dans Marc 7 v.34 on lui amena un sourd et « regardant vers le ciel, il soupira et lui dit : Ephphatha c’est-à-dire ouvre-toi ». Ce soupir n’était pas un signe d’un épuisement physique mais d’une émotion intérieure en constatant les conséquences du péché. Dans Marc 8 v.11-12, « … les pharisiens … se mirent à disputer avec lui demandant un signe pour l’éprouver. Et, soupirant profondément en son esprit, il dit : Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? » Il était ému en voyant l’incrédulité de ces conducteurs du peuple. Et dans Jean 11 v.33, il rencontre les conséquences extrêmes du péché : Lazare est mort et quand le Seigneur vit sa sœur pleurer et les juifs qui étaient venus avec elle, pleurer, « il frémit dans son esprit et se troubla ». Le Seigneur a été profondément peiné en voyant le pouvoir de la mort sur l’homme et c’est ainsi qu’il s’est approprié les souffrances de son peuple, mais le peuple ne l’a pas compris ainsi, il a pensé au contraire, que Dieu le frappait, ce que nous lisons dans la 2ème partie du verset 4 « nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu et affligé ». Le Résidu reconnait que l’appréciation du peuple était fausse. Les juifs de ce temps-là pensaient que c’était un jugement de Dieu, comme par exemple le serviteur d’Elisée qui avait été frappé de lèpre ou le roi Ozias qui était entré dans le temple pour faire fumer l’encens alors que c’était le rôle des sacrificateurs et qui aussi avait été frappé de lèpre, ce qui montrait que l’Eternel intervenait suite à un mauvais comportement de l’homme. Aujourd’hui aussi nous retrouvons le même principe : « c’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous » (1 Corinthiens 11 v.30). Mais pour le Seigneur, le Résidu reconnait qu’il a été frappé pour le peuple.

« … il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités … » (v.5) : ici, la scène change, c’est sa mort à Golgotha, le Résidu reconnait que le Seigneur a pris leur place comme offrande pour le péché, à cause de leurs transgressions et leurs iniquités. Les souffrances du verset 4, sa vie parfaite ne pouvait pas faire propitiation, la lumière qui mettait à nu les ténèbres les condamnait. Il fallait une offrande sanglante. Le Seigneur lui-même a dit : « A moins que le grain de blé ne tombe en terre et meure il demeure seul, mais s’il meure il porte beaucoup de fruits ». Ce chapitre parle de la propitiation pour son peuple mais en considérant ces passages, nous ne pouvons pas rester insensibles devant une telle scène.  Chacun ici peut-il dire avec le verset 5 : il a été blessé pour mes transgressions, meurtri pour mes iniquités ; il est allé pour moi à Golgotha ; alors nous honorons celui qui a tant souffert. « … lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à la justice ; par les meurtrissures duquel vous avez été guéris … » (1 Pierre 2 v.24) Ceci ne peut être dit que par celui qui par la foi a vraiment accepté pour lui-même le sacrifice du Seigneur.

Admirons les termes que le Saint Esprit utilise pour décrire la mort expiatoire du Seigneur : battu, frappé de Dieu, blessé, le châtiment, les meurtrissures, il est ôté, il l’a soumis à la souffrance. Frères et sœurs, laissons agir sur nos cœurs ces expressions que le Saint Esprit a choisi pour imprimer la profondeur de ses souffrances. Dans les lamentations, le Seigneur est transpercé par le jugement de Dieu « il a bandé son arc et m’a placé comme un but pour la flèche. » C’était Dieu qui était actif pour frapper celui qui est pendu au bois, le juste jugement de Dieu sur Son Fils comme substitut du peuple qui avait mérité d’être condamné. Que le Seigneur soit loué pour un tel amour !

« … le châtiment de notre paix a été sur lui … » : ce châtiment qu’il a subi de la part de Dieu était bien plus terrible pour lui que tout ce que lui ont fait les hommes. « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? Tu m’as mis dans la poussière de la mort. » (Psaume 22). Les évangiles nous décrivent les coups infligés par l’homme : ils le frappèrent, lui donnèrent des soufflets… mais ici, c’est Dieu qui le frappe.

« … notre paix … » : aujourd’hui, le peuple d’Israël ne jouit pas de paix, mais le Résidu l’obtiendra, pas seulement la paix du cœur, mais aussi dans les circonstances extérieures comme Dieu leur a promis ; Il introduira le Résidu croyant dans les bénédictions du règne et ils connaitront 1000 ans de paix. Pour nous, nous avons déjà maintenant ce que le Résidu connaitra plus tard. Lisons quelques passages : « … ayant fait la paix par le sang de sa croix … » (Colossiens 1 v.20) « … c’est lui qui est notre paix afin qu’il créât les deux [juif et grec] en lui-même, pour être un seul homme nouveau, en faisant la paix … »  (Ephésiens 2 v.14 & 15) « Ayant été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu … » (Romains 5 v.1) Notre paix se fonde sur la même base, le sacrifice du Seigneur.

« Nous avons tous été errants comme des brebis, chacun vers son propre chemin » : le Résidu s’identifie au peuple d’alors, errants, sans but et perspective d’avenir. Le Seigneur fut « ému de compassion » parce que les foules étaient « dispersées comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Matthieu 9,36). Nous avons tous été errants, c’est une appréciation globale, mais la parole est précise « chacun », nous sommes tous pécheurs mais je dois reconnaitre pour moi-même que j’ai suivi mon propre chemin qui me conduisait loin de Dieu. Ceci ne concerne pas seulement Israël, toute l’humanité s’est éloignée de Dieu. Caïn est parti hors de la présence de Dieu ; le fils prodige de Luc 15 s’en alla dans un pays éloigné et pas d’issue pour l’homme sinon ce que nous dit la fin du verset : « … l’Eternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous. » Nos péchés, nombreux comme le sable de la mer, il en a porté le châtiment. Mais il n’a pas porté les péchés de tous les hommes ; les iniquités dont il est question ici sont celles du Résidu croyant et des nôtres si nous avons reçu le pardon par la foi en lui. Ne croyons pas cette fausse doctrine d’une réconciliation générale qui prétend qu’en fin de compte tous iront au ciel, même le diable ! Le Seigneur dit « celui qui ne croit pas est déjà jugé » et sa fin, c’est la perdition éternelle.

Au verset 7, Dieu reprend la parole et approfondit les expressions du Résidu. Lui seul connait les motifs qui ont conduit son Fils à la croix et les apprécie : les hommes l’ont crucifié mais Dieu a vu les gloires de Golgotha, ce parfum de bonne odeur qui montait vers Lui. 

« Il a été opprimé et affligé et il n’a pas ouvert sa bouche. » : oui, il a été maltraité, terrible a été la raillerie ; l’opprobre m’a brisé le corps dit le prophète. Le mépris s’est concrétisé en actions. Ils n’ont pas eu honte de mettre la main sur lui, quand il pendait au bois, ils ont osé dire : « descends de la croix si tu es fils de Dieu ! » Il l’était, c’est une maltraitance orale, si Dieu prend son plaisir en toi, qu’il te sauve ! Ils lui ont craché au visage, expression du plus profond mépris, il a été frappé, fouetté, couronné d’épines.  Et comment Dieu apprécie-t-Il le comportement du Seigneur à ce traitement ? « Il n’a pas ouvert sa bouche comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ». Lisons quelques passages qui nous le montrent : il se tait quand il s’agit de lui-même, il voulait aller dans un chemin d’obéissance à la gloire de Dieu, jusqu’à la croix. En Matthieu 26 v.63 : ils avaient produit des faux témoins et quand le souverain sacrificateur lui demande pourquoi il ne répond rien, il « garda le silence ». En Matthieu 27 v.14 : « il ne lui répondit pas même un seul mot ». En Marc 14 v.60-61 : « le souverain sacrificateur … interrogea Jésus, disant : ne réponds-tu rien ? … et il garda le silence ».  En Luc 23 v.8-9 : « Hérode, voyant Jésus se réjouit fort, … il l’interrogea longuement, mais il ne lui répondit rien ».  En Jean 19 v.9 : Pilate « dit à Jésus : D’où es-tu ? et Jésus ne lui donna pas de réponse ». Sur la croix, il a prononcé 7 paroles, c’était pour la gloire de Dieu.  Et Celui qui se tait, c’est celui qui est appelé dans Jean 1 la Parole, la parfaite expression des pensées de Dieu.

Dans Apocalypse 5 v.5, il est dit à Jean de ne pas pleurer, car « voici, le lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David a vaincu … ». Tout fait silence quand le lion dans sa majesté fait retentir sa voix et ici, comme un agneau amené à la boucherie, il n’a pas ouvert sa bouche.

Comparons le chemin de l’homme au verset 6 et celui du Seigneur décrit au verset 7 : l’homme s’est tourné vers son propre chemin poursuivant sa volonté, mais cet agneau s’est laissé conduire à Golgotha. Cela fait penser à ce verset de cantique « ainsi tu t’avanças vers la croix, fidèle serviteur de Dieu, poussé par un amour éternel, obéissant et juste. » Le Psaume 38 v.13-15 nous montre pourquoi : « Et moi, comme un sourd, je n’entends pas, et, comme un muet, je n’ouvre pas la bouche. Je suis devenu comme un homme qui n’entend point et dans la bouche duquel il n’y a pas de réplique. Car je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu ! » Il se confiait en son Dieu.

Encore quelques passages concernant l’agneau : « Dieu se pourvoira de l’agneau pour l’holocauste » (Genèse 22 v.8).  « Au dixième jour de ce mois, vous prendrez chacun … un agneau par maison » (Exode 12 v.3). « Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1 v.29). « Et je vis au milieu du trône … un agneau … comme immolé, … » (Apocalypse 5 v.6) Oui, nous pouvons chanter : « Adoration à Toi, l’agneau qui a porté nos péchés »

Ce verset : « Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent », est cité dans Actes 8,32 ; remarquons que l’ordre des mots « agneau et brebis » est inversé. Pourquoi ? Peut-être pouvons-nous trouver une explication en voyant qu’Esaïe pense d’abord à l’agneau pascal et l’évangéliste Luc à la brebis pour le sacrifice pour le péché. Quoi qu’il en soit cela ne change rien.  Dans son chemin vers Golgotha, l’agneau se tait, sur la croix, il s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Là, c’est Dieu qui se tait, Il ne lui répond pas.  « Mon Dieu, je crie de jour et tu ne me réponds pas ». Nous ne pouvons sonder la signification profonde.

« Il est ôté de l’angoisse et du jugement … » (v.8) C’est Dieu qui parle ; de quels angoisse et jugement s’agit-il ? Ce n’est pas du jugement auquel Dieu l’a soumis pendant les 3 heures de ténèbres, il n’a pas été épargné jusqu’à ce qu’il s’écrie « c’est accompli », mais il a échappé aux mains des hommes par la mort, Dieu n’a pas permis que les hommes le maltraitent encore. Au Psaume 102 v.24, il dit : « Mon Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours » (il avait environ 33 ans) et la réponse de Dieu : « Tes années sont de génération en génération. » Les juifs crièrent à Pilate : « Ote, ôte ! » c’est-à-dire fais le mourir (Jean 19 v.15). Et dans Marc 15 v.44, « Pilate s’étonna … qu’il fut déjà mort ». Le Seigneur a donné sa vie, mais par la mort, il a été délivré du jugement des hommes.


 

3ème réunion : lecture de Esaïe chapitre 53 versets 8 à 12

Lecture :

8 Il est ôté de l’angoisse* et du jugement ; et sa génération, qui la racontera ? Car il a été retranché de la** terre des vivants ; à cause de la transgression de mon peuple, lui, a été frappé. 9 Et on lui donna son sépulcre avec les méchants ; mais il a été avec le riche dans sa mort, parce qu’il n’avait fait aucune violence, et qu’il n’y avait pas de fraude dans sa bouche. 10 Mais il plut à l’Éternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance. S’il livre son âme en sacrifice pour le péché*, il verra une semence ; il prolongera ses jours, et le plaisir de l’Éternel prospérera en sa main. 11 Il verra [du fruit] du travail de son âme, [et] sera satisfait. Par sa connaissance mon serviteur juste enseignera la justice à plusieurs*, et lui, il portera leurs iniquités. 12 C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts, parce qu’il aura livré son âme à la mort, et qu’il aura été compté parmi les transgresseurs, et qu’il a porté le péché de plusieurs*, et qu’il a intercédé pour les transgresseurs.

— v. 7 : tourmenté, maltraité. — v. 8* : plutôt : serrement. — v. 8** : d’autres : et qui, de sa génération, aurait pensé qu’il serait retranché de la…. — v. 10 : mot traduit par délit dans le Lévitique. — v. 11 : litt.: aux plusieurs, c’est-à-dire  ceux qui sont en relation avec lui. — v. 12 : proprement : beaucoup

Dans cette 4ème strophe (v.7 à 9), Dieu nous parle de Son Fils. Nous avons vu hier qu’Il a été ôté de l’angoisse et du jugement, ce qui fait allusion aux souffrances que le Seigneur a subies de la part des hommes, Il ne pouvait être ôté du jugement de la part de Dieu, car Il devait boire jusqu’à la lie, la coupe qu’Il avait acceptée de la main du Père à Gethsémané. N’a-t-Il pas dit « la coupe que le Père m’a donnée ne la boirai-je pas ? »

« … et sa génération, qui la racontera ? » : voyons d’abord la signification du mot génération. Dans le texte original, ce mot apparait pour la 1ère fois dans Genèse 6 v.9 : « Noé était un homme juste, parfait parmi ceux de son temps … ». L’expression « ceux de son temps » est le même mot que « génération » dans Esaïe 53 et il peut aussi avoir la signification de descendance, mais je pense que nous pouvons voir ici les contemporains du Seigneur. La note au bas de la page [version allemande utilisée] l’interprète de la même façon. Dieu donc exprime Son indignation parce que ses contemporains ont traité le Seigneur d’une manière outrageuse. Plusieurs passages nous le montrent : « … il vint chez soi et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1 v.11). « … il faut qu’il souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté par cette génération » (Luc 17 v.25). C’était sa génération qui ne voulait pas de lui. Même Pierre dans son 1er discours d’Actes 2 v.40, incite ceux qui étaient prêts à se repentir : « Sauvez-vous de cette génération perverse. » « Et sa génération, qui la racontera ? » C’est comme si Dieu disait : « Qui va encore se préoccuper de cette génération qui a traité Mon Fils d’une façon si outrageuse ? », ce qui se relie à la phrase suivante.

« Car il a été retranché de la terre des vivants ; à cause de la transgression de mon peuple, lui, a été frappé. » Le Messie qui était venu pour cette génération a été retranché, le peuple ne voulait pas de lui. La relation avec Israël a été interrompue pour un temps. Daniel l’avait déjà annoncé : « … le Messie sera retranché et n’aura rien … » (Daniel 9 v.26). Dans Matthieu 23 v.38, le Seigneur lui-même dit : « votre maison vous est laissée déserte, car je vous dis : vous ne me verrez plus désormais ». C’est le jugement de Dieu sur cette génération.

« … la terre des vivants… », c’est la terre comme nous le voyons dans Esaïe 38 v.10-11, quand Ezéchias, lors de sa maladie dit : « … j’irai dans les portes du Shéol, …  je ne verrai pas Jah dans la terre des vivants ! » Par la mort, sa résurrection et son ascension au ciel, le Seigneur a été retiré de cette génération et jusqu’à maintenant les relations de Dieu avec cette génération perverse sont toujours interrompues.

Dieu répète encore qu’Il a été frappé à cause des péchés du peuple, pour que celui-ci ne soit pas condamné et ainsi, nous revenons aux heures de la croix où le Seigneur, comme substitut a souffert et est mort pour son peuple et aussi pour nous.

« … on lui donna son sépulcre avec les méchants ; mais il a été avec le riche dans sa mort, … » : déjà pendant toute la nuit précédant la crucifixion, le sanhédrin, Pilate, Hérode l’ont traité comme un méchant, il a été crucifié entre 2 malfaiteurs ; il était donc logique de lui donner son sépulcre parmi les méchants, car les malfaiteurs étaient jetés dans une fosse commune. Après la crucifixion, Dieu permet encore une seule action de l’homme : un soldat perce le côté du Seigneur avec son épée. Puis Dieu intervient : Joseph d’Arimathée, « un homme riche … qui aussi lui-même était disciple de Jésus. … étant allé auprès de Pilate, demanda le corps de Jésus … l’enveloppa d’un linceul net, et le mit dans son sépulcre neuf qu’il avait taillé dans le roc » (Matthieu 27 v.57) et en Luc 23 v.53 : « … il le mit dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait jamais été déposé. »

Le Seigneur Jésus était riche, il s’est fait pauvre pour nous enrichir. : il n’y avait pas de place pour lui dans l’hôtellerie, il est né dans une étable et a été couché dans une crèche ; pendant sa vie, il devait dire : « les renards ont des tanières et les oiseaux des cieux des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas de lieu où reposer sa tête. » Nous lisons dans les évangiles que ceux qui l’accompagnaient allaient dans leur maison, mais lui ? il se retirait sur la montagne des oliviers. Il n’avait pas de pièce de monnaie pour répondre à la question s’il fallait payer le tribut, il traversait la mer sur le bateau d’un autre, il est monté sur le petit d’une ânesse qui ne lui appartenait pas et à la fin, on le mit dans le tombeau d’un autre. Il s’est abaissé pour nous, mais Dieu l’a honoré dans sa mort.

« … parce qu’il n’avait fait aucune violence, et qu’il n’y avait pas de fraude dans sa bouche. » Ce verset est cité dans 1 Pierre 2 v.22 et remarquons l’ordre qui est d’une grande beauté morale : il n’a pas commis de péchés (d’abord les actes), et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude (les paroles qui confirment ses actes). Au début de l’évangile, Luc nous affirme qu’il a suivi exactement toutes choses pour les exposer par ordre et dans les Actes, 2ème écrit de Luc : « j’ai composé le 1er traité [l’évangile] … sur toutes les choses que Jésus commença de faire et d’enseigner », de nouveau ce même ordre. C’est merveilleux, le Seigneur était l’homme parfait dans ses paroles et dans ses actes. Nous, nous pouvons très bien parler, mais souvent nos actes diffèrent de nos paroles. A la fin de sa vie, un des brigands sur la croix a témoigné : « celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire »

Au verset 10, le Résidu croyant ajoute : « mais il plût à l’Eternel de le meurtrir, il l’a soumis à la souffrance. » Comment comprendre cela ? Dieu a-t-IL pris plaisir à frapper Son Fils, à ce qu’il souffre ? Que le Seigneur doive mourir est le résultat de l’accomplissement des conseils de Dieu. Déjà dans Genèse 3 v.15, c’était annoncé : « … je mettrai inimitié entre toi [le serpent] et la femme et entre ta semence et sa semence. Elle [la Semence = le Seigneur] te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon. » A la chute, le jugement de Satan est annoncé. Satan voulait faire mourir le Seigneur, mais il n’aurait pas pu si cela n’avait pas été dans les conseils de Dieu. La foule qui venait prendre le Seigneur au jardin de Gethsémané voulait le tuer, mais le Seigneur dit à Pierre : « remets l’épée dans le fourreau, la coupe que le Père m’a donnée à boire, ne la boirai-je pas ? »

« … ayant été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu … » (Actes 2 v.23) La mort du Fils était prévue de toute éternité ; au moment où la méchanceté et la haine des hommes atteignent leur point culminant, Dieu révèle ses desseins en frappant Son Fils.

« En ceci a été manifesté l’amour de Dieu pour nous, c’est que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui ; en ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés. » (1 Jean 4 v.9-10). Dieu accomplit ses conseils en condamnant son Fils.

Le terme « meurtrir » nous fait penser à l’holocauste dans Lévitique 1 v.6 : le sacrificateur « écorchera l’holocauste et le coupera en morceaux ». Quant à l’encens, image du Seigneur, en Exode 30 v.36, il est dit : « tu le pilleras très fin ». Ce sont toutes des expressions qui décrivent les souffrances du Seigneur. Impossible à l’homme de comprendre ce qui s’est passé pendant les 3 heures de ténèbres sur la croix, nous devons nous tenir à distance et adorer.

« S’il livre son âme en sacrifice pour le péché … » : dans les versets 10 à 12, il est question par 3 fois de l’âme, ce qui signifie qu’il ne s’agit pas seulement de souffrances physiques – là nous pouvons quelque peu entrer - mais il a souffert bien plus intensément dans son âme. Ces sentiments intérieurs, nous les trouvons à peine dans les évangiles, mais ils sont abondamment décrits par des images dans les Psaumes. Par exemple au Psaume 42 v.7 : « Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes ; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi. ». Ce que le Seigneur a ressenti dans son âme, nous ne pouvons pas le concevoir.

Le sacrifice pour le péché a été accompli, l’œuvre est terminée, il a souffert pour le péché une fois pour toutes, Hébreux 9 le dit clairement ; la question du péché est réglée. Et maintenant suit la récompense : « il verra une semence, il prolongera ses jours, le plaisir de l’Eternel prospérera en sa main. » et « Il verra du fruit du travail de son âme et en sera satisfait ».

Ici, le mot « semence » désigne une descendance spirituelle, c’est en 1ère ligne le Résidu croyant. « Une semence le servira ; elle sera comptée au Seigneur comme une génération. » (Psaume 22 v.30). Nous pouvons aussi étendre le sens aux nations : « … à toi, les nations viendront des bouts de la terre, et elles diront : Certainement, nos pères ont hérité le mensonge, la vanité et dans ces choses, il n’y a point de profit » (Jérémie 16 v.19). Ces nations reconnaitront que leurs dieux étaient des idoles sans valeur et viendront au vrai Dieu. Et nous, ne faisons-nous pas aussi partie de cette semence ? Dans Apocalypse 5, les 24 anciens tombent sur leur face et adorent ; tous les croyants de l’ancien et du nouveau testament font donc partie de la semence spirituelle du Seigneur.

2ème récompense : « il prolongera ses jours » : Lui, qui a été retranché de la terre des vivants, enlevé à la moitié de ses jours, est ressuscité. Lisons quelques passages : « … il a abrégé mes jours. J’ai dit : Mon Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours ! ...Tes années sont de génération en génération ! … Toi, tu es le Même et tes années ne finiront pas. » (Psaume 102 v.23-27) « Il t’a demandé la vie : tu la lui as donnée, - une longueur de jours pour toujours et à perpétuité ! » (Psaume 21 v.4) et « … j’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles … » (Apocalypse 1 v.17-18). Merveilleuse réponse de Dieu au sacrifice de Son Fils.

« … le plaisir de l’Eternel prospérera en sa main. » : Dieu a été glorifié et a placé toutes choses sous ses pieds. Après le règne millénaire, le Seigneur remettra toutes choses entre les mains de son Père ; tout ce que le 1er Adam a corrompu, ce que nous avons corrompu, le Seigneur le rend à Dieu. Encore quelques versets : « … Mon conseil s’accomplira, et je ferai tout mon bon plaisir, … » (Esaïe 46 v.10) « Père, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, comme tu lui as donné autorité sur toute chair » (Jean 17 v.1-2) « Toutes choses m’ont été livrées par mon Père » (Matthieu 11 v.27). L’homme venu du ciel, le dernier Adam, remettra à Dieu tout ce qui a été perdu par notre infidélité. Et si nous pensons à Ephésiens 1 v.9-10 : Dieu « s’est proposé en lui-même pour l’administration de la plénitude des temps, … de réunir en un toutes choses dans le Christ. »

« Il verra du fruit travail de son âme et en sera satisfait. » : les peines, les souffrances de son âme n’ont pas été vaines. Pensons encore un peu à son chemin de souffrances, la trahison de Judas, le reniement de Pierre, sa condamnation injuste, la haine, la moquerie cinglante, ses souffrances sur la croix. Lui, qui a dit : « … j’ai consumé ma force pour le néant et en vain … » (Esaïe 49 v.4), il verra du fruit ; quelle est la réponse divine dans ce même chapitre : « … C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre. » (Esaïe 49 v.6) « Il va en pleurant, portant la semence qu’il répand, il revient avec chant de joie, portant ses gerbes » (Psaume 126 v.6). Lui qui s’est plaint au Psaume 88 v.3 « Car mon âme est rassasiée de maux … » sera rassasié par tous ces fruits innombrables du travail de son âme. Il est digne d’en jouir éternellement. De nouveau, c’est d’abord le Résidu, mais aussi l’assemblée. Nous chantons dans un cantique : Toi-même tu verras ce que ton cœur réclame ; de ton œuvre à la croix le fruit mûr et parfait ; tu jouiras Seigneur, du travail de ton âme et ton amour divin en sera satisfait. Quand nous pensons à l’éternité, nous voyons ce qui nous concerne, c’est très bien, mais pensons aussi au Seigneur qui a tant souffert « rassasié de maux » et qui alors se réjouira du travail de son âme !

« Par sa connaissance mon serviteur juste enseignera la justice à plusieurs … » : ceci décrit l’action du Seigneur sur la terre au moment de sa 1ère venue et c’est aussi une prophétie qui renvoie à un temps futur. Le serviteur juste, c’est le Seigneur Jésus dans sa perfection, celui qui faisait toujours les choses qui plaisaient à Dieu. J’ai déjà cité Esaïe 11 v.2 où nous lisons que « l’esprit de sagesse et d’intelligence, … reposera sur lui ». Dans le sermon sur la montagne des chapitres 5 à 7 de l’évangile de Matthieu, le Seigneur enseignait aux juifs le chemin de la justice pratique.

« Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes : je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ; car, en vérité, je vous dis : Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli. Quiconque donc aura supprimé l’un de ces plus petits commandements et aura enseigné ainsi les hommes, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; et quiconque l’aura pratiqué et enseigné, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. Car je vous dis que, si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5, v.17-20). C’était le service du Seigneur sur la terre ; il a enseigné une justice pratique. Plus tard, il y aura des sages qui enseigneront la justice au peuple. (Voir Daniel 12 v.3)

« … et lui, il portera leurs iniquités. » : Nous revenons à Golgotha, il a porté nos péchés en son corps sur le bois ; il porta les iniquités de ceux qu’il a enseigné et qui sont au bénéfice de son œuvre expiatoire.

« C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, … » : c’est Dieu qui l’affirme, par son œuvre, le Seigneur s’est acquis une part avec les grands, cela nous renvoie au chapitre 52 v.15 (des rois fermeront leur bouche), une part que Dieu lui donnera dans le règne millénaire : les grands de la terre et la multitude des juifs, le Résidu futur.

« … il partagera le butin avec les forts, … » : les forts représentent tous ceux qui règnent avec lui, les martyrs aussi qui ressuscitent peu avant l’avènement du règne, et l’église. Le Psaume 16 v.3 parle du Résidu juif « Tu as dit aux saints et aux excellents : En eux sont toutes mes délices. ». Ceux qui ont partagé son rejet, partageront sa gloire, la domination qu’il exercera sur l’univers. Nous trouvons 2 types de cette scène dans l’ancien testament : Genèse 49 v.27 : « Benjamin est un loup qui déchire : le matin, il dévore la proie et le soir, il partage le butin. » Benjamin, une image du Seigneur qui met tout sous ses pieds et partage le butin. L’autre passage se trouve dans 1 Samuel 30 v.26 : David, revient de la bataille de Tsiklag et envoie du butin aux anciens de Juda, disant : « Voici un présent pour vous, sur le butin des ennemis de l’Eternel. » Le butin, c’est la récompense que le Seigneur accorde à ceux qui l’ont suivi.

Quatre motifs pour cette récompense : « … parce qu’il aura livré son âme à la mort, et qu’il aura été compté parmi les transgresseurs, et qu’il a porté le péché de plusieurs et qu’il a intercédé pour les transgresseurs. » Toutes ces raisons sont citées dans les évangiles et découlent de son œuvre.

Il a livré son âme à la mort : « A cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie … » (Jean 10 v.17) et « … ayant baissé la tête, il remit son esprit » (Jean 19 v.30). Lévitique 17 v.11 et 14 nous éclaire aussi : « … car l’âme de la chair est dans le sang et moi, je vous l’ai donné sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes, car c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme. …  quant à la vie de toute chair, son sang est sa vie en elle » (vie ou âme). Au moment où le Seigneur donne sa vie, il a livré son âme à la mort. C’est l’évangile de Jean qui nous fait penser à l’holocauste.

Au début de ces réunions, j’ai indiqué que ce chapitre 53 d’Esaïe nous présente essentiellement le sacrifice pour le péché, mais dans ce verset 12, nous trouvons une allusion aux autres sacrifices. « Il aura été compté parmi les transgresseurs ». « … il a été compté parmi les iniques. » (Luc 22 v.37) et a été crucifié entre 2 malfaiteurs. C’est dans l’évangile de Matthieu où nous voyons le Seigneur comme sacrifice pour le péché. « … Il a porté le péché de plusieurs … » : C’est « le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péché. » (Matthieu 26 v.28). Cela nous renvoie à Marc qui nous parle de l’offrande pour le péché. Puis la dernière assertion « … il a intercédé pour les transgresseurs. » : « Père, pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font. ». Le Seigneur prie pour ceux qui le crucifient. C’est le sacrifice de prospérité dans Luc.

En lisant ces citations dans les évangiles, nous admirons la concordance entre l’ancien et le nouveau testament et nous comprenons ce que le Seigneur a dit : « sondez les Ecritures car elles rendent témoignage de moi ».  Quelle personne merveilleuse est notre Seigneur !

J’ai découvert depuis peu que ce chapitre nous donne une description de la vie du Seigneur depuis sa naissance jusqu’à son élévation dans les hauts lieux. Au verset 1er, il est le bras de l’Eternel qui a été révélé. Le verset 2 nous parle de sa naissance ; il montera comme un rejeton, comme une plante délicate poussant au milieu d’une terre aride. Les versets 3 et 4 décrivent sa vie jusqu’à la croix, méprisé et délaissé des hommes, objet de répulsion. Ses souffrances sur la croix sont l’objet des versets 5 et 6 ; au verset 8, c’est sa mort, il est retranché ; au verset 9, sa mise au tombeau ; il a été avec le riche dans sa mort, et le verset 10, sa résurrection, il prolongera ses jours et le plaisir de l’Eternel prospérera en sa main, l’accomplissement de tous les desseins de Dieu.  Enfin, le dernier verset : sa domination pendant le règne millénaire ; il partagera le butin avec les forts.

J’ai dit au début combien nous sommes limités et faibles pour parler de toute la beauté de cette personne. Repassons tranquillement dans nos cœurs les différents versets de ce chapitre et écoutons comment Dieu nous parle de Son Fils, ainsi nous pourrons partager Ses pensées. C’est ce qui s’appelle avoir communion avec le Père. « … notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1 v.3). Dieu nous a rendu dignes de partager Ses pensées au sujet de son Fils ; c’est un morceau du ciel déjà maintenant sur la terre. Pendant l’éternité nous entrerons dans les pensées de Dieu concernant son Fils. Et si nous en avons perçu quelque chose, nous pouvons déjà ici-bas le dire au Père. Nous pouvons faire ce que Joseph disait à ses frères : « vous raconterez à mon père toute ma gloire ». C’est la plus haute forme d’adoration. Que le Seigneur nous y conduise, pour déjà maintenant dire quelque chose des gloires du Seigneur.