Traduction de réunions tenues sur :

L’épitre aux Colossiens « Christ notre tête dans le ciel »

Par Arend Remmers

1ère réunion : lecture Colossiens 1 du verset 1 au verset 17

Lecture : Colossiens 1 v. 1 à 17

1    Paul, apôtre du christ Jésus par la volonté de Dieu, et Timothée, le frère, aux saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colasses :

2    Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

3    Nous rendons grâces au Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, priant toujours pour vous,

4    ayant ouï parler de votre foi dans le christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints,

5    à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux et dont vous avez déjà ouï parler dans la parole de la vérité de l’évangile,

6    qui est parvenu jusqu’à vous, comme aussi il l’est dans tout le monde, et qui porte du fruit et croît, comme aussi parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu en vérité,

7    comme vous l’avez entendue d’Épaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est un fidèle serviteur du Christ pour vous,

8    qui nous a aussi fait connaître votre amour dans l’Esprit.

9    C’est pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous en avons ouï parler, nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle,

10 pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu :

11 étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie,

12 rendant grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière ;

13 qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,

14 en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ;

15 qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création ;

16 car par lui ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par lui et pour lui ;

17 et lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui ;

Peut-être que plusieurs ont pensé que le sujet qui a été choisi dans l’épitre aux Colossiens, est un sujet difficile. Il s’agit d’une épitre doctrinale. Doit-il en être ainsi ? Doit-on s’occuper de tels sujets doctrinaux difficiles ? N’est-ce pas mieux pour nous, de nous occuper de sujets pratiques, comme aussi nous l’avons fait dans les années écoulées. Si elle était posée, une telle question indiquerait  que la perception que nous avons de ce que la Parole de Dieu englobe sous le mot « doctrine » ne soit pas correcte. Cela manifesterait que l’on pense que la doctrine est une chose qui passe quelques mètres par-dessus la tête, que cela concerne des frères et sœurs qui disposent de temps et d’énergie et qui ont un intérêt pour cela. Mais que cela n’a pas nécessairement à voir avec le côté pratique de la vie chrétienne et ce en quoi nous devons être actifs pour le Seigneur Jésus.

Je pense qu'il est totalement faux  de raisonner ainsi! Je reconnais que parfois, cette impression se développe parmi les croyants, comme si il y avait une différence,   entre la pratique et la doctrine. Mais cela n'est pas juste et  conduit à s'égarer.Car ces Colossiens qui ont reçu cette lettre, tout comme aussi plusieurs assemblées, n’ont pas perçu les choses de cette manière. Représentez-vous un frère que nous n’aurions jamais vu, duquel nous n’avons qu’entendu parler, et qui nous écrirait une lettre relativement courte (si on devait l’écrire à la main, elle s’écrirait sur peut-être 4 pages) à l’assemblée ici à Bergneustadt. Les frères liraient cette lettre, et elle serait réellement  en relation avec ce qui se passe ici dans l’assemblée. Je dis cela, pour que nous comprenions ce qu’était cette lettre. Ce n’était pas une lettre qui était destinée à devenir la page 169 du nouveau testament de la Bible d’Elberfeld ! Elle devait être intégrée dans la Parole de Dieu, car c était l’intention de l’Esprit Saint.

Le Saint Esprit a  poussé l’apôtre Paul, un saint homme de Dieu, (conduit par le Saint Esprit comme nous le montre 2 Pierre 1 verset 21)à  écrire au sujet de choses précises relatives à l’assemblée à Colasses, une ville où l’apôtre Paul n’était jamais allé mais de laquelle il avait entendu parler, et au sujet de laquelle il se faisait du souci,    C’est pour cette raison que les Colossiens ont reçu cette lettre et l’ont lue. Ils ont alors remarqué : « l’apôtre s’adresse à nous, en mentionnant ceci, cela, cela, etc. … C’est là le problème avec lequel nous sommes confrontés ! » . C’est de cette manière que les Colossiens ont reçu cette lettre. Et c’est aussi dans ce but que cette lettre a été écrite. C’était là l’intention de Dieu.

Mais il y a le deuxième point. Nous devons faire très attention de ne pas prendre maintenant une certaine distance, en pensant que cette épitre ne nous concerne pas, car il s'agit de problèmes survenus à un moment particulier. Cette distance   prise par rapport à la Parole de Dieu, parce que nous pensons que ces circonstances ne sont pas d'actualité constitue un  très grand danger.

Lorsque le prophète Jérémie a écrit sa prophétie, c’était une prophétie qui concernait directement les circonstances du moment du peuple Israël, mais partant de là, elle est aussi une vue prophétique qui couvre une période allant jusqu’à la fin des jours. Mais, par la voix du prophète en pleurs, la plus grande partie du contenu de la prophétie se rapportait seulement aux circonstances du moment du peuple Israël. Beaucoup de personnes ont lu et entendu ces paroles, un roi a même déchiré le livre et l’a jeté dans le feu. Mais Dieu a pris soin que son contenu soit réécrit, du moins la partie concernée ici. Daniel avait pris avec lui lors de la captivité une partie de ce livre prophétique, peut-être l’a-t-il même reçu là bas, et il l’a lu en tant que  Parole de Dieu, comme chaque Israélite d’alors devait le faire. Il a étudié cette Parole, et il dit dans le chapitre 9 de son livre, qu’il a vu l’accomplissement de la prophétie de Jérémie, que les 70 années dont Jérémie avait parlé, étaient passées. Et c’est dans ce sens que je voudrais que nous lisions la Parole de Dieu. Que nous ne la considérions pas comme une réalité lointaine, comme un livre saint qui nous communique les pensées de Dieu, mais sous plusieurs aspects n’entre pas dans le cœur des problèmes que nous vivons, je le dit surtout à l’intention de nos jeunes frères et sœurs. Si cette vue était exacte, alors cette parole ne serait pas la Parole de Dieu.

Ce qui est remarquable, c’est que ce que Paul jadis devait écrire à l’assemblée à Colasses sous la direction du Saint Esprit, nous interpelle toujours avec la même actualité, avec le même tranchant lorsque nous en avons besoin et cela aussi longtemps que l’Assemblée de Dieu est présente sur la terre, afin que nos cœurs et nos consciences le lisent de manière telle que nous reconnaissions que cela a été écrit pour nous.

Paul ne connaissait pas l’assemblée de Colasses, il ne pouvait d’ailleurs pas leur rendre visite, car il était en prison. Il y était déjà depuis quelques années, peut-être trois ou quatre, d’abord deux années à Césarée et ensuite il a été conduit à Rome, et c’est à partir de sa prison à Rome qu’il a écrit cette épitre ainsi que celle aux Ephésiens, aux Philippiens, et celle à Philémon.

En tant qu’apôtre, Paul aimait le peuple de Dieu. Il n’exerçait pas seulement un service,  le plus grand qu’un homme ait reçu à accomplir pourrait-on dire, « serviteur de l’Assemblée de Dieu » dit-il au verset 24. Il ne considérait pas cela comme simplement un  service important et puissant, mais l’exerçait mû par son amour profond pour le Seigneur Jésus et pour tous les saints et ainsi pour toutes les assemblées.

Il avait ainsi entendu parler de cette assemblée à Colasses, une ville située dans ce qui est aujourd’hui la Turquie et qui n’existe plus aujourd’hui, une de ces nombreuses assemblées d’Asie mineure, où  la propagation de l'évangile avait été la plus importante et la plus rapide, et de laquelle il n’en reste plus rien aujourd’hui. Il avait entendu dire que cette assemblée, qui d’un côté avait de grandes connaissances transmises par de grands dons spirituels, où il y avait beaucoup de zèle, était face à des dangers .Comme nous allons le voir, nous allons à nouveau nous reconnaître face à ce grand danger. Bien que, sans aucun doute, ils se rassemblaient régulièrement, ils faisaient tout ce qui devait être fait dans une assemblée, ils se trouvaient devant le grand danger de perdre de vue le Seigneur Jésus. C’était le danger qui guettait les Colossiens : rien de plus et rien de moins ! C’est ce qui est le plus grave qui peut se passer dans notre vie de foi : que devant des activités criantes, devant une « religiosité chrétienne » marquante, nous  perdions de vue le Seigneur ! C’est pour cette raison que l’Apôtre leur écrit une lettre dans laquelle, dès le début, il veut les amener sur ce point. C’est aussi la raison pour laquelle  dans cette épitre, , tout en tenant compte de sa longueur,  le Seigneur Jésus est le plus souvent mentionné. Le Seigneur Jésus est mentionné de manière répétitive bien plus que dans d’autres épitres, à l’exception de l’épitre aux Philippiens. La répétition est remarquable, et nous pouvons en conclure que cela nous parle aussi à nous, et en premier lieu à moi-même. Ce danger très grand de perdre de vue le Seigneur Jésus nous guette très vite au cours de notre vie. Nous croyons en lui, nous voulons le suivre, nous voulons le servir et il se peut cependant que nous soyons devant le grand danger de ne plus le faire pour lui.

Les dangers qui étaient à Colasses peuvent être rapidement énumérés, ils sont principalement mentionnés dans la chapitre 2 : la philosophie, la tromperie des hommes, les éléments du monde, le culte des anges et pas Christ, le fait de s’occuper de choses qui enlève complètement tout discernement, c’est cela la religiosité. La religiosité consiste à être occupé de choses qui sont étrangères à la simplicité de la foi : on discute de ceci de cela. On est humble afin d’en retirer un grand honneur ! L’humilité était mise sur un piédestal à un point tel qu’ils en étaient enflés d’orgueil. A cela, il n’y a qu’un seul remède : se tenir dans la lumière de la Parole de Dieu, dans la présence du Seigneur ! Là nous n’avons plus besoin de nous faire petits, car là nous sommes réellement petits.

Ces derniers temps j’ai été frappé par le fait que l’apôtre nous parle souvent dans le nouveau testament de choses qui nous éloignent, sans qu’il y ait au départ une mauvaise intention, mais l’effet est là  les cœurs ne battent plus sans partage pour le Seigneur. En 1 Corinthiens 7 verset 35, l’apôtre parle de « vaquer au service du Seigneur sans distraction ». Quelle expression : « sans distraction » ! C’est tellement simple qu’un enfant peut le comprendre en constatant : « j’ai réparti mon cœur dans autant d’orientations : j’aimerais tant ceci, tant cela, … ». Mais sans partage, sans distraction pour le Seigneur, c’est si simple et pourtant si difficile.

De la même manière, nous voyons Barnabas exhorter les croyants d’Antioche (Actes 11 v.23), qui étaient pourtant encore très jeunes dans la foi, de demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur. C’est aussi le sens de cette épitre que l’apôtre adresse aux Colossiens, sans les avoir jamais vus.

On pourrait dire qu’il ne savait cela que par ouï-dire. Mais lorsque de telles choses se passent dans les assemblées, à la longue, cela ne peut pas bien marcher. C’est très simple ! On peut discuter à l’infini en disant « mais qu’est-ce qu’il y a de grave à cela, mais on peut bien faire ceci ou cela, ce n’est absolument pas grave, on peut quand même aussi avoir cela, …». Paul dit « abandonne cela ! ». Si cela dure, cela vous éloignera du Seigneur !

La leçon que nous pouvons retirer de cette lettre d’une manière générale sans entrer dans les détails, c’est que quoique ce soit qui ne me conduit pas plus près du Seigneur, m’éloignera de lui à la longue. C’est tout aussi simple que cela. La vie chrétienne n’a rien de difficile, mais nous en faisons une chose difficile.

Le Seigneur ne présume pas que l’on doive avoir une grande intelligence pour pouvoir reconnaître ceci ou cela, afin de le suivre de manière correcte. Nous voulons peut-être apporter de telles pensées. Le Seigneur dit « au simple » ce qui veut dire « en toute simplicité », mais dans le monde on appelle cela « simpliste ». L’homme ne peut pas être « un simple », car il est alors considéré comme quelqu’un  qui a un problème mental ! C’est ainsi que c'est interprété dans le monde. Mais la Parole de Dieu nous parle de la « simplicité quant au Christ » et  c’est cela qui  devient de plus en plus difficile. Voilà ce que nous présente cette épitre : mettre le Seigneur toujours à nouveau devant les yeux.

Ce qui peut être aussi difficile dans l’enseignement, considérons le tout simplement sous cet angle là ! L’apôtre n’a qu’un seul but, celui de lever les yeux vers Jésus. Et si nous regardons vers lui, alors nous voyons qu’il n’est pas seulement (je ne veux pas être mal compris en utilisant le mot « seulement »), celui qui m’a aimé et qui a donné sa vie pour moi (cela est le tout premier point), mais si nous considérons qui est celui qui a fait cela, cela le rend encore plus grand : il s’agit du Fils de Dieu, le Fils éternel de Dieu.

Dans les huit premiers versets, qui sont divisés en deux parties, l'apôtre se présente d’abord lui-même et nous dit qui il est. De fait,  il n’était connu des Colossiens que de nom. Il n’était jamais allé lui-même dans cette ville, comme nous dit le verset 1 du chapitre 2 (« …et tous ceux qui n’ont point vu mon visage en la chair … »). Il se présente donc comme « Paul, apôtre du christ Jésus par la volonté de Dieu », c’était là son appel, comme il le rappelle dans bien d’autres passages, même si cela n’est pas exprimé avec les mêmes mots. Il était l’apôtre, l’envoyé, du christ Jésus et cela par la volonté de Dieu. Ensuite il présente aussi Timothée qui l’avait très souvent accompagné. Celui-ci était relativement jeune et plutôt timide. Paul était une personne très différente de Timothée. Paul, malgré sa faiblesse humaine, était un homme énergique et d’un caractère fort, mais le caractère de Timothée était tout à l’opposé. Il doit lui écrire, ne sois pas craintif, « … Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de conseil … ». Cependant Timothée était l’une des rares personnes qui pendant la deuxième partie de sa vie, après le deuxième voyage, l’a probablement accompagné de manière permanente, sans pour cela avoir reçu une tâche ou une mission particulière. Il était celui qui était toujours avec lui, comme Paul le montre dans les lettres qui mentionnent les relations particulières entre Paul et Timothée : « tu as pleinement compris ma doctrine, ma conduite, mon but constant, … » toutes ces choses que connaissait Timothée, et c’est aussi pour cela, qu’il est un des rares qui avait persévéré à l’accompagner pendant son emprisonnement. Beaucoup d’autres commençaient à avoir honte de l’apôtre ! Est-ce cela le but du christianisme, si celui-ci conduit à la prison ? C'était un opprobre pour ces personnes en quête d’honneur. Mais dans le cours des deux mille ans qui ont suivi, beaucoup de personnes se sont retrouvées en prison à cause du Seigneur. Pour le monde, cela est un opprobre, mais pour le Seigneur il n’en était pas ainsi. Malgré cela, il y en avait qui ont eu honte de ses chaînes, d’être en relation avec un apôtre emprisonné, mais Timothée n’était pas de ceux-là, et c’est la raison pour laquelle il est mentionné ici en tant que « le frère », « fidèle », comme aussi dans d’autres épitres.

Il s’adresse ici aux « saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colasses ». Comme nous le voyons aussi dans d’autres épitres, il mentionne d’abord ce qui est bien parmi ceux à qui il s’adresse, et commence sa lettre par là. On trouve cela dans toutes les lettres à l’exception de l’épitre aux Galates, où il ne mentionne rien qui soit bien dans ce qu’il y avait à dire des Galates, car il y avait tant de mauvaises choses, le légalisme ou plutôt ce retour à la loi, ce qui est différent de ce qu’aujourd’hui nous appelons légalisme. Cela était tellement horrible aux yeux de Dieu, que le bien qui certainement devait aussi se trouver chez les Galates n’est pas mentionné en premier lieu. Ils se seraient arraché les yeux pour l’apôtre, cela n’était-il rien ? Mais il en est fait mention plus loin dans l’épitre et continue à les appeler frères bien aimés.

Aussi, dans la première épitre aux Corinthiens, nous ne trouvons pas que l’apôtre loue les Corinthiens. L’apôtre mentionne bien ce que Dieu a produit au milieu d’eux, mais ne loue en rien  ce qu’eux-mêmes ont fait. Ici, les choses sont différentes, dès le début il les appelle « saints et fidèles frères ». Ils étaient tous saints, mais fidèles, pouvait-il le dire de tous ? Pourrait-il le dire de nous ?

« Saint », c’était le résultat de la sanctification de l’Esprit, c'est l’œuvre de Dieu. Cela a de toute évidence son côté pratique, mais ici il n’en est pas question. Mais « fidèle », c’est ce qui se manifestait dans leur vie et qui est en cohérence avec l’appel de Dieu.

Ensuite, tout comme dans d’autres épitres, il leur souhaite  « Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ ! ». La relation,   dans laquelle nous sommes introduits comme chrétiens, est mentionnée dès le début : nous sommes enfants de Dieu, enfants du Père. Tous ceux qui connaissent le Seigneur Jésus comme leur Seigneur, sont frères entre eux, sanctifiés par la Parole de Dieu, par l’œuvre du Seigneur Jésus et par l’action du Saint Esprit et fidèle en ce qui concerne l’appel. Rien que dans l’introduction (elle n’était pas seulement une introduction simplement affable, mais inspirée par le Saint Esprit), il donne toute la position du croyant et en même temps aussi ce qu’il a fait et fait pour le Seigneur, tout comme ce dont il a besoin, par exemple la grâce et la paix.

La grâce et la paix qu'il leur souhaite n’a rien à voir avec la position.

La grâce qui les a conduits au salut, il n’a pas besoin de leur souhaiter, c’est une chose qui a été expérimentée depuis longtemps. Mais il souhaite que cette grâce, dans laquelle ils étaient, vienne à s’exprimer dans leur vie. Il en est de même de la paix.

La paix que le Seigneur Jésus a faite, comme il est dit au verset 20, « ayant fait la paix par le sang de sa croix »,   c’est ce que Dieu a offert  dans la personne du Seigneur Jésus. Mais l'apôtre veut au verset 2 que les Colossiens réalisent la paix dans leur cœur. La paix avec Dieu, Dieu l’a donnée abondamment, c’est le Seigneur Jésus qui les y a introduits, et qu’ils l’ont acceptée par la foi et personne ne peut ôter cette paix avec Dieu. Mais la paix de Dieu, ou la paix les uns avec les autres, c’est une chose que l’apôtre souhaite aux Colossiens : qu’ils soient dans la jouissance de cette paix, et qu’ils le réalisent pratiquement.

C’est pour cette raison que dans le verset 3, il leur dit dans une mention qui les loue : « Nous rendons grâces au Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, priant toujours pour vous, ayant ouï parler de votre foi dans le christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints, à cause de l’espérance etc. … ».

Paul dit qu’il a travaillé pour le Seigneur Jésus nuit et jour, et il écrit à un autre endroit qu’il priait aussi incessamment jour et nuit. On pourrait dire qu’il y a là une contradiction. Mais l’Apôtre Paul, remplissait un service tout particulier en tant qu’envoyé de Dieu, mais je voudrais dire que cela devrait être le cas pour tous. 

Ce n'est pas qu'il se loue lui-même, c'est la manifestation de son don qui est souligné par le Saint Esprit.

Et il mentionne sa sollicitude pour toutes les assemblées (2 Corinthiens 11,28), ces assemblées citées dans le Nouveau Testament existaient et sans doute, il y en avait plus que celles dont il est parlé. Paul avait à cœur toutes ces assemblées.

Quand il dit : Nous rendons grâce au Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ , priant toujours pour vous..., il ne s'agit pas d'une prière générale « ayant entendu parler de votre foi et de l'amour que vous avez pour tous les saints » c'était bien précis, cela souligne toute l'affection que l'apôtre avait pour ces Colossiens qu'il n'avait jamais vus et nous montre le côté humain qui le poussait à écrire cette lettre, mais d'autre part , nous avons aussi le côté divin d'une épitre dictée par le Saint Esprit  et considérée directement comme étant la Parole de Dieu.

Jude, par exemple, dans la dernière épitre du Nouveau Testament, nous dit qu'au départ, il voulait parler de notre commun salut (c'était le côté humain), mais l'Esprit lui dit : non, tu dois les exhorter à combattre pour la foi. Il nous dit quelle était d'abord son intention, mais qu'il s'est trouvé dans la nécessité d'écrire sur un autre sujet.

Ici, les 2 côtés, son affection pour les Colossiens et la volonté du Saint Esprit coïncident. Et ainsi l'apôtre peut donner libre cours à son amour pour les Colossiens.  

« Ayant ouï parler de votre foi  dans le Christ Jésus », ici il n'est pas dit « foi au Seigneur Jésus », mais « dans le Christ Jésus », expression que nous retrouvons aussi dans les Ephésiens. Bien sûr, la foi au Seigneur Jésus pour le salut, les Colossiens l'avaient depuis longtemps, mais ici « dans le Christ Jésus » signifie que la foi a son origine, repose sur Lui. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes trouve son origine en Lui. Notre foi a son centre en Lui.

Au verset 4, « et l'amour que vous avez pour tous les saints », c'était peut-être plus facile de l'exprimer en ce temps-là, car au début, il n'y avait pas de séparation entre les croyants, puis ils ont été amenés petit à petit à vivre le christianisme différemment, mais cela ne change pas le fait que l'amour pour tous les saints soit aussi pour nous un principe divin, quelque chose de naturel pour un croyant. Quand cet amour ne se trouve pas dans notre cœur, il y a quelque chose qui ne va pas, si je ne peux pas me réjouir de rencontrer n'importe quel croyant. Mais bien sûr, il y a une restriction : par exemple, dans 1 Cor. 5 ou 2 Cor. 2 l'apôtre ne pouvait pas leur parler comme il s'exprimait à Timothée et cela, on l'oublie souvent, l'amour pour tous les saints ne s'exprime pas toujours de la même façon, mais l'amour pour tous les saints, si on ne l'a pas, on est handicapé intérieurement et extérieurement.

Au verset 4, La foi, l'amour et maintenant l'espérance : nous trouvons ces 3 vertus citées ensemble à plusieurs endroits dans l'Ecriture, mais ici nous voyons que la foi et l'amour sont fortifiés par l'espérance : « à cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux », quelle influence l'attente du Seigneur peut avoir sur nos cœurs, sur notre amour. Nous disons que le Seigneur vient bientôt qu'Il peut venir à tout moment, mais quelle influence cela a-t-il dans ma vie? Si le Seigneur venait ce soir et que ce point ne soit pas réglé, est-ce que j'aimerais alors  Le rencontrer? Chez les Colossiens, l'amour entre les croyants se manifestait et ainsi la foi était fortifiée.

«… l'espérance qui vous est réservée dans les cieux » Pierre parle d'un héritage conservé dans les cieux, qui est inviolable, qui ne peut se dégrader. L'espérance humaine peut disparaître bien vite, mais pas celle qui nous est réservée dans les cieux.

« … dont vous avez entendu parler dans la Parole de la vérité de l'évangile » il parle ici sans doute de la prédication de l'évangile par Epaphras qu'il cite au v. 7  comme son compagnon de service. Au chapitre 4, verset 12, il le qualifie comme un de ses collaborateurs, originaire de Colosses qui avait suivi l'apôtre, mais qui avait d'abord prêché l'évangile dans sa ville natale, là où personne n'avait encore évangélisé. C'est une leçon pour nous: rendons témoignage d'abord autour de nous, là où le Seigneur nous a placé.

« … la  parole de la vérité de l'évangile » quelle expression! Nous trouvons, dans divers passages, la vérité, ou la parole de la vérité, mais ici, l'expression la plus complète: la parole de la vérité de l'évangile. La parole, c'est l'expression, la vérité, la communication ou la représentation des choses comme elles sont. Dans ce monde, la vérité n'existe pas, on s'efforce bien de la connaître, mais elle n'existe pas, la connaissance de la vérité ne vient que de Dieu. Il n'est pas dit que Dieu est la vérité, cela n'est pas possible, car la vérité suppose une représentation. Par contre cela est dit du Seigneur. Dieu est lumière, Il est amour et le Seigneur Jésus comme homme en était la représentation : « moi je suis le chemin, la vérité et la vie ». En Lui, l'amour, la vérité, la lumière était exprimée. Dieu n'est pas la vérité, parce que la vérité est toujours quelque chose de relatif, quelque chose qui exprime ce qui existe réellement. Dieu est amour et lumière, la parole apporte la vérité : « la parole de la vérité de l'évangile, de la Bonne Nouvelle », c'est la vérité que Dieu nous a communiquée d'abord par le Seigneur Jésus, ensuite par la Parole.

« … l'évangile qui est parvenu jusqu'à vous, et qui porte du fruit et qui croît » v. 6 à 8, c'est par Epaphras que l'apôtre en avait eu connaissance.

Remarquons que dans cette introduction, l'apôtre mentionne d'abord le côté positif, ce qui le réjouit chez les Colossiens avant de traiter les points négatifs pour lesquels il leur écrivait. Il y a un équilibre dans cette façon d'agir. Nous, quand nous avons des critiques nécessaires à émettre, nous allons souvent droit au but.

Au verset 9, il aborde maintenant son sujet: il dit qu'il ne cesse de prier pour eux (c'est ce dont il a parlé dans les versets 3 à 7 ) et de demander « que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté » Il ne s'agissait donc pas d'être heureux de ce que les Colossiens aient la connaissance du salut et de toutes les bénédictions dont il a parlé auparavant; cela ne suffisait pas pour l'apôtre, ni pour Dieu non plus. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité.

Paul dit: je me réjouis de ce que vous êtes fermes dans la foi, mais je désire que vous croissiez, que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté. Ici, nous voyons à quoi sert l'enseignement de la parole, connaître mieux la volonté de Dieu.

Dans Actes 2, les premiers croyants persévéraient dans la doctrine des apôtres, non pas pour apprendre le plus possible, augmenter leur connaissance. Ils persévéraient aussi dans la communion des apôtres. Les croyants avaient une relation entre eux en tant que membres du corps de Christ,  dans la pratique, ils vivaient comme étant un, liés les uns aux autres, quoique en Actes 2, ils ne le savaient pas encore, cela leur a été révélé plus tard, la parole n'était pas encore écrite, mais au fur et à mesure, ils réalisaient ce que la parole leur disait.

Que ces lettres aient été intégrées directement dans le canon des Ecritures, cela est  peut-être difficile à expliquer, mais  pas difficile à comprendre pour nous. Certains les ont rejetées, mais normalement, elles ont été acceptées directement par les croyants.

L'apôtre Paul, par exemple, écrivait à Timothée, la Parole dit, l'Ecriture dit; « tu n'emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain, et l'ouvrier est digne de son salaire »

L'Ecriture, c'est la Bible. A l'époque, c'était l'Ancien Testament. Ce passage ne se trouve que 2 fois dans la parole, en Deutéronome 25 verset 4 et Luc 10 verset 7. Luc a écrit son évangile, Paul l'a lu et dit « l'Ecriture »

On ne peut pas expliquer cela, comme on ne peut pas non plus expliquer l'inspiration, parce que la foi n'est pas une affaire de compréhension. Certains n'acceptent pas cela.

« De saints hommes de Dieu ont parlé, poussés par l'Esprit Saint » (2 Pierre 1 verset 21) C'est Dieu qui leur a parlé, l'Ecriture est donnée de Dieu, on ne peut expliquer ce fait, mais on peut le comprendre. Et Pierre dit déjà qu'en ce temps-là, comme aussi actuellement, certains tordaient les Ecritures, des ignorants pour leur propre destruction.

Pierre écrit: « notre bien-aimé frère Paul vous a écrit selon la sagesse qui lui a été donnée... dans TOUTES ses lettres » donc Pierre connaissait tous les écrits de Paul et pour lui, c'était la parole de Dieu.

« … remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle » verset 9,  ce n'est pas une connaissance intellectuelle. Je me souviens que dans ma jeunesse, j'ai beaucoup lu la Bible et retenu énormément de passages que je ne comprenais pas bien à l'époque, j'exerçais ma mémoire, mais je pense que cela m'a quand même aidé plus tard à comprendre Sa  volonté.

Il ne s'agit pas tellement combien nous comprenons, mais comment nous assimilons cette parole, avec sagesse et intelligence spirituelle. Que veut me dire le Seigneur aujourd'hui personnellement? Peut-être que cette parole aura une toute autre signification pour un autre frère qui est plus ou moins dans la même situation.

C'est pourquoi, nous voyons que nous pouvons connaître la volonté de Dieu d'abord par la parole, peut-être pas exclusivement, mais d'abord en lisant la parole. Voilà pourquoi il est si important de la lire avec prière. Que nous puissions demander au Seigneur de nous montrer quelle est Sa volonté, de nous donner Sa sagesse.

Cela ne va pas de dire, comme on l'entend parfois, « je peux faire ceci, il n'est rien dit à ce sujet, donc ce n'est pas interdit ». Je ne pense pas que Dieu nous parle de cette manière. Il veut que Sa parole soit assimilée avec intelligence spirituelle.

Un croyant m'a dit un jour sérieusement: je ne lis aucune interdiction de polygamie dans l'Ancien Testament ni dans le Nouveau, on ne peut donc pas en conclure que Dieu sanctionne la polygamie. Voilà les conclusions que l'on tire quand on lit la parole mécaniquement en interprétant seulement les mots. Dès le début de la Genèse, Dieu nous donne déjà Sa pensée à cet égard, Il a créé un homme et une femme s'il  en avait été autrement, Dieu aurait agi différemment. Le Seigneur Jésus aussi dans les évangiles nous dit que les pensées de Dieu n'ont pas changé.

On pourrait prendre bien d'autres exemples, dont on peut tordre le sens. C'est pourquoi, il est si important de croître dans la connaissance de Sa volonté et en être rempli. Dans quel but? Pour marcher d'une manière digne du Seigneur, portant du fruit en toute bonne œuvre. Ainsi, nous voyons que chaque méditation, chaque lecture de la parole a pour but la connaissance de Sa volonté. Mais ce n'est pas un but en soi, c'est pour que je sois plus disposé à marcher d'une manière digne du Seigneur.

La mesure de notre vie est le Seigneur: c'est  pourquoi il est impossible de marcher d'une manière digne de Lui, si je ne connais pas Sa volonté, si je ne lis pas la parole en demandant toujours à nouveau de me donner cette sagesse spirituelle et que cela occupe mes pensées avec ce but.

Il y a peut-être eu un temps dans  notre vie où nous avons lu la parole en ayant comme seul but d'accumuler de la connaissance, mais au fond cela n'était pas juste, car par là, on veut montrer que l'on sait mieux qu'un autre et cela est mauvais.

Malgré tout, quand je repense à ma jeunesse, j'en ai quand même retiré une bénédiction, comme jeune homme, j'ai lu la parole, pas avec intelligence spirituelle, ma motivation intérieure  était de connaître de mieux en mieux la parole pour la connaissance en elle-même et cela n'est pas juste, mais quand la connaissance est là, le Seigneur peut  intervenir pour qu'on prenne conscience  qu'Il désire que nous marchions pour Lui plaire à tous égards, que notre marche corresponde à la relation dans laquelle nous avons été introduits.

« … portant du fruit en toute bonne œuvre » : on voit par le fruit que l'on croît spirituellement. Il y a un résultat visible et l'on croît aussi par ou dans la connaissance de Dieu. Plus j'ai le désir de faire la volonté du Seigneur, de le connaître, pour marcher à Sa gloire, plus je connaitrai celui qui est le centre de tout, le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu et ainsi aussi je connaitrai Dieu dans son essence. Donc, plus nous avons ce désir de suivre le Seigneur, mieux nous connaitrons Dieu, par notre vie et non par l'intelligence. C'est très clair ici, c'est la conséquence d'une vie conduite par la connaissance de Sa volonté. Et ainsi, il y a croissance.

Dans Philippiens 3 verset 7, Paul nous dit que toutes les choses qui pour lui était un gain, il les a regardées comme une perte à cause de  la connaissance du Christ. C'est cette pensée qu'il voulait communiquer aux Colossiens: la connaissance de Christ qui surpasse tout.

Quelle est la place qu'occupe le Seigneur dans ma vie? C'est selon ce critère qu'elle sera jugée et pas d'après quoi que se soit d'autre. Quel est le rôle que le Seigneur a dans ma vie  de tous les jours? C'est aussi simple que cela.

Quand on repasse en pensée ce que l'on a fait de son temps, bien sûr, il ne s'agit pas de penser 24h sur 24 au Seigneur; il y a des moments où nous devons être tout entier à nos occupations terrestres, mais la question est: dans quel état d'esprit? Je peux agir rien que pour moi, pour mon chef... ou le faire pour le Seigneur.

Quoi que vous fassiez, faites tout pour le Seigneur, nous est-il dit. Alors, le Seigneur a la prééminence. Ce n'est pas que je doive penser chaque seconde au Seigneur, c'est impossible, au travail, je dois me concentrer sur ce que je fais, mais l'important, c'est mon état d'esprit. C'est d'après cela que notre vie sera jugée.

C'est pour cela que l'apôtre dit au chapitre 3 « si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut ». Sommes-nous occupés de la terre ou nos regards sont-ils dirigés vers le ciel? L'important, c'est que nos pensées soient dirigées en haut.

 « … croître par la connaissance de Dieu, étant fortifié en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance » verset 11. On va dire: mais il est impossible de vivre une telle vie et de plus pour toute patience et constance. Le Saint Esprit nous dit: tu n'as pas cette force, mais je te la donne et la mesure, c'est la puissance de sa gloire. Y a-t-il quelque chose qui manque? Non, pas du côté de Dieu; le problème se trouve chez moi. Quand j'ai péché, c'est parce que je n'ai pas veillé et c'est pour cela que je suis tombé. Mais le Seigneur voulait me donner Sa force pour avoir la victoire.

C'est pourquoi cette expression est si belle: « selon la puissance de sa gloire »  Depuis la gloire, Il nous dispense sa force. Recherchons combien de fois il est parlé de la puissance et de la gloire qui sont à notre disposition depuis que le Seigneur est ressuscité, de quelle lumière cela éclaire le sentier de celui qui veut croître dans la connaissance de Sa volonté.

Peut-être disons-nous: je ne le réalise pas. Pourquoi? Parce que nos yeux ne sont pas dirigés en haut, nous sommes trop peu occupés des choses d'en haut et nous regardons autour de nous, notre misère, les choses de cette terre ou même de ce monde et alors nous ne réalisons pas cette force. Paul lui l'a réalisait, lui qui a rencontré les adversités surabondamment, toujours en butte à l'opposition et finalement jeté en prison. Quand il parle de cette puissance qu'il éprouvait, il ne s'agissait pas d'une tactique humaine, comme s'il voulait maintenir la tête haute, on rencontre aussi cette attitude stoïque, mais pas chez Paul.  Humainement parlant, Paul était faible, mais il avait une liaison avec le ciel qui ne pouvait être rompue, d'où découlait cette force.

Nous réalisons cela bien trop peu. Nous regardons aux circonstances autour de nous et nous disons: je ne peux pas, c'est impossible, cela n'ira pas. Cela montre que nous voulons agir nous-mêmes, nous comptons sur nos propres forces alors que le Seigneur veut nous fortifier. Si nous l'expérimentions, nous verrions qu'il en est bien ainsi. Mais nous le faisons si peu, nous devons bien l'admettre et c'est justement la raison de notre faiblesse aujourd'hui. Pourtant, l'apôtre nous dit « fortifié en toute force selon la puissance de sa gloire » Nous pouvons être sûrs qu'il en est bien ainsi, c'est la parole qui le dit, nous pouvons nous appuyer sur cette parole, nous devons même le faire.

Mais demander au Seigneur de nous donner sa force et faire ce que nous voulons, cela ne va pas.

Paul nous montre ici le chemin céleste: « pour toute patience et constance avec joie » C'est dans ce but que nous avons la parole de Dieu. Nous pourrions dire: nous avons cette merveilleuse puissance à notre disposition, et bien, allons de l'avant! Ce serait une réaction charnelle et nous pourrions même mal utiliser cette force pour prouver combien nous sommes forts. Comme antidote, la parole met devant nos yeux l'exemple du Seigneur Jésus et ainsi nous serons fortifiés pour toute patience et constance avec joie. C'est là que l'on voit qu'il s'agit réellement de la puissance de Dieu et non pas d'une énergie humaine que l'homme aime avoir et montrer. Ce n'est pas cela la force que Dieu donne. La force qu'Il donne nous permet de reproduire les traits de la nature divine.

« … pour toute constance » nous restons fermes même dans les difficultés, dans des circonstances les plus adverses. Cela ne signifie pas que nous avons cette puissance divine pour foncer, pour tout casser, absolument pas!

La force divine n'a rien à voir avec cela. Cette merveilleuse énergie que Dieu donne se montre justement dans la persévérance au milieu de circonstances pénibles, de situations contraires où l'homme dit: « ce n'est plus possible, je n'en peux plus! »

Justement ces derniers temps, j'ai entendu cette réflexion dans la bouche de plus d'un enfant de Dieu: « j'aimerais suivre le Seigneur, mais je n'en peux plus, la force manque dans les situations que l'on vit dans les assemblées ».

Mais on ne peut échapper au Seigneur. S'Il nous place dans une impasse, demandons Lui sa force pour toute patience et constance, pas avec des visages tristes et en pleurant, mais avec joie. Et la force du Seigneur nous conduira à réaliser cela; tenir ferme dans les circonstances les plus contraires et alors nous pourrons rendre grâce.

Ainsi, toutes les choses que nous avons considérées ce soir nous amènent à voir quelle est notre relation avec le Seigneur, quelle est la grandeur de ce Seigneur que l'apôtre par le Saint Esprit veut dépeindre devant nos yeux.

Si nous voulons sincèrement occuper nos cœurs de Lui, voir le Seigneur dans tout son amour, Sa grâce, Sa gloire, Sa grandeur comme créateur, comme notre rédempteur... si nos pensées étaient plus occupées de tout cela, bien des choses changeraient dans notre vie.

2ème réunion : Colossiens 1 à partir du verset 12

Lecture : Colossiens 1 depuis le verset 12 jusqu’à la fin

12 rendant grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière ;

13 qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,

14 en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ;

15 qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création ;

16 car par lui ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par lui et pour lui ;

17 et lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui ;

18 et il est le chef du corps, de l’assemblée, lui qui est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place ;

19 car, en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter,

20 et, par lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux.

21 Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre entendement, dans les mauvaises œuvres,

22 il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant lui,

23 si du moins vous demeurez dans la foi, fondés et fermes, et ne vous laissant pas détourner de l’espérance de l’évangile que vous avez ouï, lequel a été prêché dans toute la création qui est sous le ciel, et duquel moi, Paul, je suis devenu serviteur.

24 Maintenant, je me réjouis dans les souffrances pour vous, et j’accomplis dans ma chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée,

25 de laquelle moi je suis devenu serviteur selon l’administration de Dieu qui m’a été donnée envers vous, pour compléter la parole de Dieu,

26 savoir le mystère qui avait été caché dès les siècles et dès les générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses saints,

27 auxquels Dieu a voulu donner à connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations, c’est-à-dire Christ en vous l’espérance de la gloire,

28 lequel nous annonçons, exhortant tout homme et enseignant tout homme en toute sagesse, afin que nous présentions tout homme parfait en Christ :

29 à quoi aussi je travaille, combattant selon son opération qui opère en moi avec puissance.

Paul a écrit cette lettre aux Colossiens depuis la prison. Il ne les avait jamais vus auparavant, sauf Epaphras, qui était auprès de lui et par le travail d'évangélisation de celui-ci, cette assemblée avait vu le jour.

Tout d'abord, Paul mentionne tout ce qui le réjouissait dans ce qu'il avait entendu d'eux: c'est le côté positif qu'il reconnaît chez ces croyants. Voilà une leçon si simple et pourtant si importante à apprendre dans notre vie pratique: reconnaître le bien produit chez nos frères.

C'est ce que nous retrouvons dans l'épitre à Philémon. Ce frère, à qui l'apôtre a envoyé une lettre privée, était lui aussi originaire de Colosses. Paul ne le connaissait pas personnellement, mais l'appelle bien-aimé « apprenant ton amour et la foi que tu as dans le Seigneur Jésus et pour tous les saints », il souligne ces belles vertus de la vie divine mises en pratique chez ce croyant : la foi et l'amour pour le Seigneur et pour tous les frères. C'était quelque  chose de tellement précieux pour l'apôtre. Et n'est-ce pas aussi précieux pour le Seigneur quand nous apprécions nos frères de cette manière?

Mais cela ne signifie pas que nous devons fermer les yeux devant le mal. Nous voyons cela aussi dans notre épitre.

La raison pour laquelle l'apôtre avait écrit aux Colossiens, nous l'avons déjà vu, c'est qu'ils risquaient de perdre de vue le Seigneur. Ce danger était déjà présent;  ils ne tenaient pas ferme le chef (chapitre 2 verset 19)

Ils ne s'étaient pas détournés de la foi, mais dans leur vie de croyants, ils avaient beaucoup d'autres choses devant eux et par là, ils se détournaient du Seigneur

Comme cela parle à nos cœurs aujourd'hui!

C'est pour cela que cette lettre, souvent considérée comme une épitre doctrinale, nous présente aussi tout l'amour de l'apôtre pour les Colossiens et l'amour du Seigneur pour les siens.

Toujours à nouveau, Paul répète qu'il n'existe qu'un moyen pour tous leurs problèmes et leurs difficultés, c'est de regarder au Seigneur. C'est le sujet de l'épitre

C'est pourquoi, après cette longue introduction, cette épitre nous montre comment l'apôtre s'investit pour cette assemblée. Combien cela est important cette sollicitude pour les assemblées qu'ont les frères actifs dans l'œuvre du Seigneur, mais, au fond, chaque frère devrait agir de cette façon dans l'assemblée où il est : prier pour chaque croyant individuellement dans l'assemblée locale. Comme nous devons déplorer que nous le faisons si peu!

Et Colosses n'était pas l'assemblée  de l'apôtre, elle était distante de plus de 1000 km et pourtant, il priait pour eux et pour d'autres aussi, il y fait allusion dans d'autres épitres.

Il y a bien des années, un vieux frère m'a dit: « tu ne peux jamais t'entretenir efficacement avec une âme, si tu n'as pas d'abord prié pour elle » Cette réflexion nous parle, n'est-ce pas?

Ensuite, l'apôtre présente la force de Dieu. Nous avons considéré ce sujet hier, cette puissance de Dieu qui nous remplit et nous fortifie sur cette terre, qui tout d'abord (versets 10 & 11) nous conduit à produire du fruit (c'est le but), à croître dans la connaissance de Dieu, à être fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire et quatrièmement à rendre grâce au Père. Dieu que nous pouvons appeler Père, avec lequel chaque croyant a été mis en relation.

Mais ici, l'apôtre ne parle pas de remercier Dieu pour tous les bienfaits qu'Il nous accorde dans notre vie journalière, bien sûr nous pouvons le faire, mais quand nous lisons le Nouveau Testament, nous voyons qu'il est  très peu parlé des bénédictions extérieures  du croyant. L'apôtre Jean (3 Jean 2) écrit: « je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé » donc il fait allusion au côté terrestre, mais il souligne la prospérité de l'âme.

Pensons à nos prières personnelles, quels sujets ont nos demandes, nos actions de grâce? Ce n’est pas que nous ne puissions pas prier pour les choses terrestres qui ont aussi leur place, mais nous voyons ici ce qui était important pour l'apôtre au delà des choses terrestres, ce qui est vraiment notre bénédiction et notre richesse: « rendant grâce au Père qui nous a rendu capables de participer au lot des saints dans la lumière ».

C'est là notre place, participer au lot des saints, où tous les croyants sont amenés; ce n'est pas futur, mais c'est déjà maintenant sur la terre. Par l'œuvre du Seigneur Jésus, nous sommes rendus capables d'occuper cette place dans la lumière de Dieu.

1 Jean 1 verset 5 nous dit: « Dieu est lumière » et dans 1 Timothée 6 verset 16  nous lisons que Dieu habite la lumière inaccessible, c'est-à-dire son « environnement » correspond exactement à ce qu'Il est.

Nous avons été rendus capables d'avoir une place dans la lumière comme enfants de Dieu. C'est là notre place sur cette terre; bien sûr, nous avons aussi notre activité, mais elle est passagère. Déjà maintenant, nous sommes enfants de lumière, transportés des ténèbres à sa merveilleuse lumière et nous pouvons rendre grâce pour cela.

Comment est-ce possible? L'homme est tout l'opposé de la lumière. Nous sommes par nature ténèbres et dans les ténèbres au point de vue moral, vu du côté de Dieu. Aujourd'hui, « le siècle des lumières » nous vivons dans un temps qui n'a jamais été aussi éclairé extérieurement, comme pensent les hommes et pourtant, ce monde est ténèbres et dans les ténèbres.

Seule, la lumière de Dieu peut nous retirer de ces ténèbres et elle nous en a retirés. Ce n'est pas une lumière dont nous devons avoir peur, comme Jean le dit, c'est la lumière de la vie. Dieu nous l'a donnée et nous a rendus capables d'y être. Cela signifie que nous pouvons avoir une place auprès de Lui. Comment? Pas par nous-mêmes !

Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour. C'est l'œuvre du Seigneur, que nous allons considérer dans le paragraphe suivant.

Quelqu'un pourrait poser la question: mais enfin de quoi l'homme devrait-il être délivré? Il a ici la réponse: du pouvoir des ténèbres.

Pour venir dans la lumière de Dieu, l'homme doit être délivré du pouvoir des ténèbres, c'est une autre façon de définir le pouvoir du diable. C'est une réalité, quoique l'homme aujourd'hui ne veuille rien en savoir.

Le pouvoir des ténèbres, l'homme sans s'en douter en est un prisonnier. Il y a des cas extrêmes comme la drogue; les hommes sont dominés, ils voudraient bien en être délivrés, mais ils ne le peuvent pas. Chez d'autres, cet esclavage prend une forme plus douce. L'homme ne réalise pas qu'il est sous l'emprise de ce pouvoir des ténèbres, mais c'est pourtant la réalité.

Un chrétien a écrit un jour: Satan est tellement rusé qu'il lie les hommes avec des chaines d'airain et en même temps les trompe de sorte qu'ils s'imaginent qu'ils sont libres.

C'est pourquoi, nous devons être délivrés. Délivrés signifie être libérés du danger de mort. Mais il n'est possible de sauver quelqu'un que si il est conscient du danger. Et le Saint Esprit doit convaincre l'homme qu'il a besoin de salut.

Si il y a quelqu'un ici qui pense qu'il n'a pas besoin de ce salut, je lui souhaite qu'il ressente ce besoin d'être sauvé et réalise qu'il n'existe pas d'autre moyen que le Seigneur Jésus.

Un jour, un homme important, on dirait aujourd'hui un directeur de prison, a crié à l'apôtre Paul: « que dois-je faire pour être sauvé? » Il était convaincu qu'il avait besoin d'être sauvé. Paul lui répond en une seule phrase: crois au Seigneur Jésus. C'est si simple et pourtant si difficile d'être délivrés du pouvoir des ténèbres.

Le verset 13 nous dit que nous sommes rendus capables de participer au lot des saints, placés dans la lumière et transportés dans le royaume du Fils de son amour. C'est la révélation complète de l'amour de Dieu dans le Seigneur Jésus. Il nous a donné une part dans la lumière et transportés déjà maintenant dans le royaume du Fils de son amour; c'est la part de chaque enfant de Dieu.

Et ainsi, nous arrivons au grand sujet de l'épitre concernant le Seigneur: le Fils de son amour.

Quand l'apôtre en vient à décrire cette personne, il nous le présente d'abord comme le Fils de l'amour du Père. Le Seigneur Jésus est notre rédempteur: c'est ainsi que l'homme apprend d'abord à le connaître, comme sauveur, mais ici, nous est décrit qui est cette personne de toute éternité: le Fils de l'amour du Père. Peut-être que cette expression est un peu difficile à comprendre. Nous trouvons dans le Nouveau Testament d'autres expressions comme par exemple « fils de la désobéissance, enfants de colère », cela signifie qu'ils sont caractérisés par la colère, par la désobéissance. Une telle expression désigne quelqu'un qui est caractérisé par un tel caractère et non des enfants qui auraient été conçus dans la désobéissance.

Le caractère du Fils, ce n'est pas son origine: le Fils comme Dieu n'a pas d'origine, de commencement, c'est le Fils éternel qui est l'expression, le centre, l'objet de cet amour du Père. Voilà qui est notre sauveur, mort sur la croix: le Fils de Dieu : « celui que Dieu n'a pas épargné, mais a livré pour nous » (Romains 8 verset 32)

Le Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. C'est le point central autour duquel tout tourne. Nous avons reçu énormément de bénédictions, dont l'origine est la rédemption, la rémission des péchés.

Aujourd'hui, les hommes ne savent plus ce qu'est le péché. Dernièrement une jeune femme me disait: la Bible parle constamment de péché, mais je ne suis pas consciente de pécher.

Qu'est-ce que le péché? Tout simplement tout acte qui ne tient pas compte de Dieu, et pas seulement au point de vue moral. Tout ce qui n'est pas par la foi est péché.

Quand quelqu'un dit: je n'ai pas péché, comment peut-il être sauvé? Mais Dieu peut lui donner cette conscience qu'il a besoin d'obtenir le pardon de ses péchés. Bienheureux celui qui sait que ses péchés sont effacés!

Il est l'image du Dieu invisible (verset 15): notre sauveur, qui est de toute éternité, qui n'a pas de commencement (impossible pour nous, êtres humains, de nous représenter cela) lui est l'image du Dieu invisible.

Dieu est invisible; nous lisons cela dans bien des passages, par exemple Jean 4; Il est un esprit et en lui-même invisible; Il habite la lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a vu ni ne peut voir. Dieu est Esprit, mais il en existe une image: le Seigneur Jésus, son fils. La plénitude de la déité trouve son expression ici.

Hébreux 1 verset 3 nous donne une belle expression: il est le resplendissement de sa gloire, l'empreinte de sa substance. Le Fils est l'image, la reproduction exacte de la gloire du Dieu que l'homme ne peut voir. Et l'empreinte de sa substance, ce Dieu invisible, il en existe une empreinte comme d'un sceau qui donne la reproduction exacte de ce qu'il y a dessus. C'est ainsi que nous devons comprendre l'expression: l'image du Dieu invisible. Dieu ne peut être vu que dans la personne du Seigneur. Cette expression ne renvoie pas seulement au Seigneur, comme homme, Dieu manifesté en chair, mais aussi, quand nous lisons dans l'évangile de Jean « au commencement était la parole » Le Seigneur était de toute éternité cette parole, c'est-à-dire l'expression de la pensée de Dieu.

Nous touchons là un domaine qui dépasse notre compréhension. Dieu invisible dans son être est visible dans la personne du Fils éternel. Dieu le Fils est l'expression absolue de ce qui est perceptible pour un homme, pour une créature. Il est cela de toute éternité.

Dans l'Ancien Testament, Dieu s'est déjà révélé quand Il se présente comme l'Ange de l'Eternel. C'était aussi une image de Dieu, mais le Seigneur l'est tout spécialement quand Il est devenu homme.

Jean écrit: « nous avons vu sa gloire, comme d'un fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité » C'est le Dieu invisible.

Il n'y a pas de doute, l'image du Dieu invisible, la parole, c'est bien Dieu révélé.

L'expression suivante « le premier-né de toute la création » est un verset mal compris dans beaucoup de milieux de la chrétienté, spécialement des témoins de Jéhovah qui utilisent ce verset pour dire que le Seigneur n'est pas le fils éternel, mais le premier-né des créatures. C'est une fausse doctrine, car si nous lisons la Parole de Dieu, bien des passages nous montrent que premier-né signifie premier, non dans le temps, mais dans la préséance. Par exemple, au Psaume 89 au verset 27, Dieu parle par le psalmiste du roi: « je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre » Il ne s'agit pas d'un ordre dans le temps mais de préséance, le plus élevé.

Dans Genèse par exemple, nous trouvons la confirmation de cette interprétation du terme premier-né. Ismaël est le premier-né d'Abraham, mais c'est Isaac, le fils de Sara qui est appelé premier-né. Esaü est l'ainé d'Isaac, mais c'est Jacob qui obtient la bénédiction comme premier-né. Nous connaissons tous l'histoire du plat de lentilles.

Jacob avait douze fils; Ruben perd son droit de premier-né qui est donné à Joseph lui qui est une image du Seigneur Jésus. Juda eut la prééminence, le prince sort de lui  (1 Chroniques 5), mais le droit de premier-né fut donné à Joseph.

Pourquoi Dieu a-t-il changé cet ordre? La raison nous est donnée dans les Chroniques.

Tout ceci nous montre que l'expression premier-né dans la Bible ne signifie pas nécessairement ainé, le premier dans le temps, mais celui qui a la première place, celui qui a la primauté, comme nous le voyons ici du Seigneur. C'est pourquoi ce terme ne signifie pas le premier-né de toutes les créatures.

Quand nous voyons le Seigneur entrer dans le monde comme homme, lui le Fils éternel du Père, l'image du Dieu invisible. Il n'était pas le premier homme, c'est Adam qui est le premier homme. Lui était le dernier Adam. Dieu voulait qu'il occupe la première place. Il est aussi le premier-né d'entre les morts.

Dès qu'il devient homme, il faut qu'il tienne en toutes choses la première place. Il est le point central, le premier-né de toute la création.

Par lui et pour lui, toutes choses ont été créées. Nous revenons ici à la création. C'est lui qui a créé toutes choses. Alors, comment serait-ce possible qu'il soit le premier des créatures? Non, il est le créateur de toutes choses comme Fils éternel.

Bien des gens disent: c'est Dieu le créateur! Bien sûr, mais le Seigneur Jésus est Dieu.

Comme Hébreux 1 le dit, Dieu le Père a réalisé ses conseils par ou dans le Fils, le Fils est celui qui agit.

Dans Jean 1, nous trouvons aussi une référence à cette pensée « la parole était Dieu, elle était auprès de Dieu. Toutes choses furent faites par elle et sans elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait » (verset 3)

Dieu le Père avait ses desseins, Il a conçu le projet, le Fils l'a exécuté.

Dieu est le créateur, mais en réalité, la création est venue à l'existence par la personne du Fils.

Le Saint Esprit est aussi présent dans la question de la création. Au début de la Genèse, nous lisons des formes grammaticales qu'aucun rabbin ne peut expliquer. « au commencement Dieu Elohim (pluriel) créa (singulier) », « faisons l'homme à notre image », « l'Esprit de Dieu planait à la surface des eaux »

Toutes ces expressions sont une allusion à la Trinité qui était déjà active  dans la création: le Père, le Fils et le Saint Esprit. C'est un créateur, Dieu au pluriel. C'est la perfection de la parole dans tous ses détails.

« Par lui et pour lui » Il est l'origine et le but de la création.

Nous nous sommes entretenus avant la réunion sur l'évolution. Quel fatras d'idées nébuleuses auxquelles on veut croire, pensant raisonner avec un esprit rationnel, mais au fond on y croit parce que l'on ne veut pas croire à la création.

Ici nous avons une seule phrase riche de sens pour un esprit sain: par lui et pour lui, toutes choses ont été créées. Je le répète, il est l'origine et le but de la création.

Les scientifiques, les philosophes disent qu'il est impossible de s'occuper du but de la création, ils essayent plutôt de faire des recherches concernant l'avenir. Mais le chrétien sait quel est ce but: l'origine et le but de la création, c'est Dieu et le péché qui y est entré ne peut empêcher Dieu de réaliser son propos d'amour et de grâce.

Cette pensée est bien plus simple et plus rationnelle que ces théories contradictoires et absurdes du big-bang et de l'évolution, et pourtant, il y a des chrétiens qui disent: « oui, Dieu est au-dessus de tout, mais Il peut avoir permis ces choses ou même provoqué ce big-bang qui a contrôlé cette évolution. »

Cette hypothèse est un bien triste raisonnement. Le croyant qui se confie vraiment en la parole de Dieu, et j'espère que tous ici ce soir pensent que la parole suffit, pour lui c'est divinement clair.

Platon et d'autres penseurs de l'Antiquité s'étaient déjà occupés de cette question il y a plus de 2500 ans, mais ils n'ont pas osé écrire: par Dieu et pour lui ont été créées toutes choses. Ils n'ont pas osé écrire cela, mais ils ne le pouvaient pas non plus, car la révélation de ces choses leur manquait. Ils étaient plus sages que bien des gens aujourd'hui.

« Les choses qui sont dans les cieux, les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles » (verset 16). Toute la création est englobée. Et nous ne devons pas nous tromper, les invisibles sont sans doute bien plus importantes que les visibles. Nous n'avons que les visibles devant les yeux, mais ces millions d'anges, trônes, seigneuries, principautés répartis en 2 catégories: les anges saints qui accomplissent la volonté de Dieu et les autres qui obéissent à Satan, l'adversaire qui  s'est élevé contre Dieu, appartiennent tous à ce monde invisible qui n'est d'ailleurs pas très éloigné de nous et qui s'introduit dans notre vie. Pensons à l'occultisme, quel pouvoir ont ces créatures! Le Seigneur n'a pas créé ces éléments pécheurs, nous lisons qu'à la création, tout était très bon, mais la chute est intervenue.

Toutes choses ont été créées par lui et pour lui et lui est avant toutes choses. Lui, le créateur se trouve au-dessus de tout. Notre sauveur, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés, nous est présenté dans ce qu'il est et ce qu'il a fait. Si nous vivions plus en ayant cette adorable personne devant nous, quelle considération, quel amour rempliraient nos cœurs!

Toutes choses subsistent par lui, « soutenant toutes choses par la parole de sa puissance » (Hébreux 1 verset 3). Il a ordonné les lois de la nature et un jour, il les abrogera, quand ce monde passera. Toutes choses subsistent par lui, moi, toi, nous n'existons que par lui. Nous avons devant nous le créateur et celui qui maintient toutes choses. Quel Seigneur nous avons! Et il est venu sur cette terre pour nous!

Au verset  18, il est question d'un nouveau commencement. L'apôtre ne considère pas ce commencement au point de vue historique, dans le déroulement du temps, mais veut nous présenter le Seigneur dans toute sa gloire: comme Fils éternel, créateur et celui qui maintient toutes choses à l'existence, comme homme, premier-né de toute  la création, comme sauveur, chef de l'assemblée. A tous points de vue, il est le commencement: de la première création, quand il entre dans le monde comme homme et de la nouvelle création. Il est aussi le premier-né d'entre les morts par la résurrection. La pensée qui est soulignée ici, c'est qu'il est le commencement de ceux qui se sont endormis (1 Corinthiens 15 verset 20), de la nouvelle création.

Tout ce développement des versets 14 à 18 nous fait mesurer la grandeur de celui qui occupe en toutes choses la première place, dans la création, la nature, comme chef du corps, de l'assemblée et par la résurrection, il a créé une nouvelle création. C'est la place que Dieu lui a octroyée. Et l'apôtre désire que ces gloires du Seigneur aient un impact dans la vie pratique des Colossiens et de nous-mêmes aussi.

Pourquoi l'apôtre écrit-il cela? Si cela reste au niveau théorique, c'est un grand danger. Penser: « ces points de doctrine sont pour les frères particulièrement doués » ce n'est pas juste. Cela nous est présenté à nous, enfants de Dieu, pour que nous ayons une vue étendue, où règne celui qui est notre Seigneur et Sauveur. Alors, il est évident que cela doit avoir une influence dans notre vie. C'était justement le danger chez les Colossiens, ils connaissaient le Seigneur Jésus, mais pratiquement, le Seigneur n'avait plus cette influence dans leur vie, ils ne tenaient plus fermes le chef.

C'est pourquoi, l'apôtre nous le présente comme le Fils de Dieu qui a la préséance en toutes choses. Pour nous aussi, cela devrait en être le cas pratiquement. Et s'il en était ainsi, alors beaucoup de choses dans notre vie se présenteraient différemment, toutes ces choses qui nous causent problèmes, trouveraient leur solution, s'Il avait en tout la première place. Dans les pensées de Dieu, il l'occupe cette première place et Il aimerait qu'il en soit ainsi aussi dans notre vie; dans cet ordre, qu'il n'y ait rien avant lui.

Comme enfant de Dieu, nous admettons bien ce principe, mais qu'en est-il de la pratique? C'est pourquoi, je désire insister sur ces remarques pratiques, pour moi d'abord. Que nous puissions dire: « Seigneur, j'aimerais plus te donner la première place en tout » Quelle lumière serait alors apportée dans notre vie, là où nous ne savons plus quoi. Nous ne voyons pas clair parce que nous plaçons les choses dans un mauvais ordre. « Pour qu'Il ait la première place » Mon souhait ce soir c'est que nous n'oubliions pas cette phrase, que nous y pensions beaucoup et agissions en accord avec elle. Qu'Il ait lui la première place en tout! Quelle lumière, force et joie cela apporte dans notre vie et ce sont les pensées de Dieu.

Notre Dieu et Père n'a que des pensées d'amour envers les hommes. Il veut le bien du pécheur perdu quand Il lui parle de salut, de réconciliation, Il veut notre bien à nous croyants, en nous communiquant ses pensées; Il veut que celui qui est le centre de tous ses desseins, le Fils de son amour ait aussi la première place en tout dans notre vie, pas seulement le dimanche, mais à tout moment, dans le travail, dans la famille. N'est-il pas digne d'avoir cette place? Nous ne voulons pas nous entretenir de doctrines, il existe suffisamment d'études pour cela, mais nous voulons nous encourager dans ces temps de la fin pour que la parole parle à nos cœurs.

En lui, la plénitude s'est plue à habiter. Au chapitre 2 verset 9, nous lisons: « toute la plénitude de la déité habite en lui corporellement ». La plénitude de la trinité, cela dépasse notre entendement, habitait dans l'homme Christ Jésus de Nazareth. Il était parfaitement homme et en même temps Dieu, toute la plénitude de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit.

Cet homme parfait qui pouvait accomplir la rédemption parce qu'il était Dieu, l'a accomplie comme homme, mais cela n'était possible que parce qu’en même temps, la plénitude de la déité habitait en lui. C'est une telle œuvre qu'il a accomplie pour réconcilier de pauvres pécheurs, et pas seulement cela, le verset 20 nous dit « à réconcilier toutes choses avec elle-même », toutes choses signifiant ici l'ensemble. Ce terme inclut le monde inanimé, le monde animal non intelligent, l'humanité, des êtres intelligents et le monde invisible.

Tout ne sera pas réconcilié. D'autres passages nous disent que l'enfer est réservé pour Satan et ses anges, il n'y a pas de réconciliation pour eux. Toutes ces créatures déchues du monde invisible n'en font pas partie, ni les hommes qui ne croient pas au Seigneur.

Toutes choses sont réconciliées: le message s'adresse à tout homme. Au départ, personne n'est exclu, mais c'est faux de penser que la réconciliation est d'après ce passage pour tous les hommes. Cela est en contradiction avec d'autres parties de la parole. Au verset 21, l'apôtre fait la différence « vous qui autrefois étaient ennemis, il vous a maintenant réconciliés ».

La création inanimée a été souillée par la chute et sera réconciliée, c'est à cela que l'apôtre se réfère en disant « à réconcilier toutes choses » et ainsi, un monde purifié verra l'existence. L'ancienne création est souillée par le péché; la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées (2 Pierre 3 verset 10) et il y aura une nouvelle terre.

Il s'agit donc clairement de choses, pas d'êtres humains! Au verset 21, la différence est soulignée « et vous ». C'est ceux qui ont cru et sont fermes dans la foi.

La réconciliation de toutes choses signifie donc que le péché sera ôté du monde et non la réconciliation de tous les hommes. Satan, ses anges et les incroyants restent en dehors.

L'œuvre du Seigneur est présentée ici comme ayant fait la paix par le sang de sa croix. (verset 20)  Cela nous montre quel est la valeur de ce sang.

Certaines personnes disent: « pourquoi le sang devait-il couler? » C'est parfois incompréhensible pour nous aujourd'hui. Pour un Juif, ce n'est pas incompréhensible. L'œuvre de la croix a eu lieu il y a plus de 2000 ans. Quand nous pensons aux torrents de sang qui ont coulé lors de ces sacrifices dont nous parle l'ancien testament et maintenant encore, combien d'animaux sont offerts partout dans le monde dans certaines religions. Dans leur entendement obscurci, ces gens pensent que l'on a besoin d'un substitut, d'un sacrifice expiatoire.

L'expiation a lieu par le sang. Pourquoi? Dieu dit que le sang est le symbole de la vie offerte. (Lévitique 17 verset 11) « l'âme de la chair est dans son sang, je vous l'ai donnée sur l'autel pour faire propitiation pour l'âme, car c'est le sang qui fait propitiation. »

C'est pourquoi il est dit ici « le sang de sa croix »: à l'endroit du mépris, car la croix était pour les Romains une honte, la mort réservée aux maudits. C'est là que le Seigneur qui nous a été présenté ce soir dans toute sa gloire, a donné sa vie, il a offert à Dieu sa vie pure et sans tâche pour accomplir l'expiation.

C'est la signification du sang: il parle de vie offerte. Le sang, normalement invisible, ne se voit que quand il coule et alors, la vie s'en va, il n'y a plus rien à faire. Bien des organes sont remplacés, c'est devenu techniquement possible, mais quand il y a hémorragie, c'est fini. C'est pourquoi, c'est si sage et merveilleux de la part de Dieu d'avoir utilisé ce sang, le précieux sang de  Christ comme symbole de la vie offerte. Devenu homme, il s'est livré pour expier nos péchés.

Il a fait la paix par le sang de sa croix, pour réconcilier des ennemis. Nous étions haïssables, nous haïssant l'un l'autre et malgré cela, il a posé le fondement de la paix que chaque homme désire si ardemment. Il est venu et a annoncé la Bonne Nouvelle de la paix (Ephésiens 2 verset 17). Romains 5 verset 1  dit: « par la foi, nous avons la paix avec Dieu ». Le fondement de la paix a été établi une fois pour toute à Golgotha.

Aujourd'hui encore, nous pouvons annoncer ce salut; il a fait la paix à la croix. Quand on accepte cela, Romains 5 dit: « ayant été justifié par la foi, nous avons la paix avec Dieu » Nous n'avons pas besoin de plus et c'est tellement précieux d'avoir cette paix avec Dieu!

Tout sera bientôt en harmonie avec Dieu. Le péché sera ôté du monde, il y aura une nouvelle création où les sauvés vivront tandis que ceux qui sont perdus seront avec Satan et ses anges en enfer. Il n'en n'est pas fait mention ici, mais ailleurs dans l'Ecriture. Il n'existe que ces deux chemins. Ici nous est présenté le chemin des croyants dans la nouvelle création.

Et vous qui étiez autrefois ennemis, qui avaient besoin de la paix, il vous a réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort. « le sang de sa croix et son corps »: dans la cène, les enfants de Dieu ont devant eux le mémorial, c'est symboliquement le don de sa vie qu'ils ont devant les yeux dans le pain et le vin, le don complet de sa vie. C'est ainsi qu'il nous a aimés, il nous a réconciliés dans le corps de sa chair par la mort, la mort qui est le salaire du péché que le Seigneur, lui seul,  n'avait pas mérité. Il l'a subie pour nous délivrer de cette mort et nous donner la vie.

« pour vous présenter saints, irréprochables et irrépréhensibles devant lui » (verset 22)

Il vous a réconciliés, c'est un fait accompli, c'est ainsi que Dieu voit ses enfants.

Ephésiens 1 verset 4 nous qualifie de saints et irréprochables devant lui en amour. En pratique, ce n'est pas toujours le cas, nous devons bien le dire, mais Dieu dans Sa sainteté absolue nous considère ainsi.

Nous lisons dans toute l'Ecriture que Dieu a les yeux trop purs pour voir le mal. S'Il ne voyait que notre état pratique, Il serait obligé de nous détruire sur le champ. Dieu est saint, Il prend connaissance de chaque péché, Il ne peut être indifférent devant le mal, Il a les yeux trop purs pour ne pas le punir.

Déjà dans l'ancien testament, Dieu est présenté comme un feu consumant. Le prophète Esaïe (Esaïe 6 verset 5) avait bien compris combien c'était solennel de se trouver en présence d'un Dieu saint et si aujourd'hui, je devais paraître devant lui tel que je suis pratiquement, je ne pourrais réagir que comme le prophète et dire « malheur à moi, car je suis perdu »

Dieu ne peut tolérer le péché en sa présence. Et pourtant nous sommes acceptés, nous pécheurs qui avons toujours notre nature pécheresse. C’est une contradiction à laquelle l’être humain ne peut pas trouver par lui-même la solution.

D'un côté, Dieu ne peut tolérer le péché, mais de l'autre Il a accompli quelque chose de merveilleux: le Seigneur était parfaitement homme, sans péché, il était comme Dieu voulait avoir l'homme (et personne ne l'était). Cet homme parfait a été fait péché à la croix, il s'est offert à notre place et a accompli la réconciliation. Maintenant, dans Ses conseils d'amour et de grâce, Dieu considère celui qui accepte son Fils par la foi à travers son Fils, Il le voit en Christ. Ainsi nous pouvons comprendre que Dieu nous voit saints et irréprochables. Pratiquement cela ne sera jamais le cas sur la terre, quoique nous devrions nous y efforcer. C'est l'autre côté des choses (verset 23) « si vous demeurez dans la foi, fondés et fermes »

Mais Dieu, dans sa grâce dit: je veux avoir des hommes en qui je trouve mon plaisir, ils sont encore pécheurs par nature, mais je les vois en Christ, dans mon Fils saints et irréprochables. C'est ainsi que nous nous tenons devant Lui. Dieu peut nous considérer avec plaisir à ce point de vue là, dans cette position où le croyant a été amené en Christ par l'œuvre du Seigneur. Par contre, dans notre vie pratique, nous devons le reconnaître, Dieu le Père ne peut pas toujours nous considérer ainsi. C'est l'autre côté que nous devons distinguer, les deux côtés coexistent. Donc le verset 23 renvoie à notre responsabilité qui est liée à notre appel merveilleux.

 

 

3ème réunion : Colossiens 1, versets 24 jusqu’au chapitre 2, verset 15

Lecture :

Colossiens 1 depuis le verset 24

24 Maintenant, je me réjouis dans les souffrances pour vous, et j’accomplis dans ma chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée,

25 de laquelle moi je suis devenu serviteur selon l’administration de Dieu qui m’a été donnée envers vous, pour compléter la parole de Dieu,

26 [savoir] le mystère qui avait été caché dès les siècles et dès les générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses saints,

27 auxquels Dieu a voulu donner à connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations, c’est-à-dire Christ en vous l’espérance de la gloire,

28 lequel nous annonçons, exhortant tout homme et enseignant tout homme en toute sagesse, afin que nous présentions tout homme parfait en Christ :

29 à quoi aussi je travaille, combattant selon son opération qui opère en moi avec puissance.

Colossiens 2 jusqu’au verset 15

1    Car je veux que vous sachiez quel combat j’ai pour vous et pour ceux qui sont à Laodicée, et tous ceux qui n’ont point vu mon visage en la chair,

2    afin que leurs cœurs soient consolés, étant unis ensemble dans l’amour et pour toutes les richesses de la pleine certitude d’intelligence, pour la connaissance du mystère de Dieu,

3    dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance.

4    Or je dis ceci, afin que personne ne vous séduise par des discours spécieux ;

5    car lors même que je suis absent de corps, toutefois je suis avec vous en esprit, me réjouissant et voyant votre ordre, et la fermeté de votre foi en Christ.

6    Comme donc vous avez reçu le christ Jésus, le Seigneur,

7    marchez en lui, enracinés et édifiés en lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle avec des actions de grâces.

8    Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l’enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ ;

9    car en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement ;

10 et vous êtes accomplis en lui, qui est le chef de toute principauté et autorité,

11 en qui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ,

12 étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts.

13 Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes,

14 ayant effacé l’obligation qui était contre nous, [laquelle consistait] en ordonnances [et] qui nous était contraire, et il l’a ôtée en la clouant à la croix :

15 ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d’elles en la [croix].

Nous avons déjà considéré les soirs précédents la raison pour laquelle l'apôtre a écrit cette lettre aux Colossiens: ils étaient en danger de ne pas tenir fermes le chef, comme il est dit au chapitre 2,19, non pas qu'ils risquaient d'abandonner la foi, mais qu'ils perdent de vue le Seigneur comme la tête dans le ciel, à qui a été donnée toute autorité et donc a toute autorité dans notre vie privée et collective. Mais ce qui est si précieux, c'est qu'il présente justement le Seigneur aux croyants comme antidote à ce danger. Le verset 18 du chapitre 1 est le condensé de son assertion: le Seigneur a en toutes choses la primauté.

Voilà le sens, le but de cette épitre: que le Seigneur ait en toutes choses la première place. Que nous la Lui donnions dans notre vie de foi de tous les jours.

Au verset 23 du chapitre 1, l'apôtre ajoute quelque chose le concernant; il parle rarement de lui-même, c'est au fond la caractéristique d'un serviteur du Seigneur: il ne se met pas lui-même en évidence, le Seigneur ne demande jamais cela d'un serviteur. Un vrai serviteur du Seigneur qui travaille pour Lui a plutôt l'attitude de  Jean le Baptiseur: « il faut qu'Il croisse et que moi, je diminue ». Paul se caractérise comme serviteur, esclave de Jésus Christ. C'est cette attitude que nous devons avoir; l'important est de magnifier le Seigneur devant les âmes, de Le rendre plus précieux à leurs cœurs.

Au verset 23, Paul explique qu'il est devenu serviteur de l'évangile, que le Seigneur, le chef du corps l'a établi. C'est du Seigneur que tout dépend. Paul a été établi prédicateur de l'évangile, annoncé dans toute la création.

Nous avons lu ce soir au chapitre 2 qu'il avait encore reçu un autre service qui s'adressait alors aux croyants.

Il existe divers services: le don d'évangéliste s'adresse principalement au monde, aux incroyants, le don de pasteur et le don de docteur s'occupe d'abord exclusivement des enfants de Dieu. Ceci ne signifie pas qu'un évangéliste ne peut pas avoir de service à rendre aux croyants et qu'un pasteur ou docteur ne rend pas témoignage aux incroyants. Cela va de soi, mais ce sont des dons différents.

Paul avait ces deux dons réunis dans sa personne: serviteur de l'évangile et serviteur de l'assemblée et en tant que tel, il avait reçu une tâche toute particulière. Nous le lisons à la fin du verset 25: il avait reçu du Seigneur la mission de compléter la parole de Dieu.

C'est une expression très importante. Il y a quelques années, je parlais avec un croyant qui pensait qu'il serait possible encore aujourd'hui d'avoir des révélations comme l'apôtre Paul, puisque nous sommes tous enfants de Dieu. J'ai attiré son attention sur ce verset 25; l'apôtre avait reçu du Seigneur la mission de compléter la parole, c'est -à-dire pour qu'elle soit complète. Le Seigneur dit lui-même à Ananias que l'apôtre était un vase d'élection (Actes 9,15).

A l'époque, l'ancien testament existait, le nouveau était déjà écrit en grandes parties, mais n'était pas encore complet. Paul n'est d'ailleurs pas le dernier écrivain, très probablement c'est l'apôtre Jean, qui a vécu plus longtemps, qui a composé les derniers écrits du nouveau testament: son évangile, les épitres et l'apocalypse. Mais malgré tout, Paul dit ici qu'il a été appelé à compléter la parole de Dieu. Cela ne signifie pas qu'il a mis le point final au nouveau testament, mais nous lisons dans plusieurs passages que Paul avait été particulièrement choisi par le Seigneur pour recevoir des révélations concernant l'assemblée. Nous ne trouvons chez aucun autre écrivain du nouveau testament ce sujet de l'assemblée, ce mystère dont il parle ici. C'était ce qui manquait encore dans la révélation.

Pierre, dans ses écrits se réfère à l'ancien testament et en montre l'accomplissement, Jean est en quelque sorte un prophète qui précise et dépeint ce dont Jérémie, Ezéchiel et surtout Daniel n'avaient que tracé les contours. L'apocalypse ne peut être comprise sans connaître Daniel. Donc, Jean au fond n'a rien écrit de nouveau, n'a pas apporté d'aspects nouveaux et Pierre a continué dans la ligne de l'ancien testament. Mais pour Paul, c'est différent; c'est très important de le comprendre, justement parce qu’aujourd'hui la théologie prétend que par sa doctrine, Paul a mis le christianisme sous sa coupe et a conduit la foi que le Seigneur avait annoncé dans une toute autre direction. Nous avons vu qu'il a prêché d'autres choses, mais pas dans le sens de ce qui est sous-entendu ici, car il n'a pas agi de son propre fond, mais de par le Seigneur. Plusieurs passages nous le montrent. Tout d'abord, le Seigneur dit lui-même à Ananias que Saul de Tarse était un vase d'élection. Il n'a dit cela d'aucun autre homme. Et l'apôtre avait reçu une révélation particulière, ce que les autres apôtres savaient, mais aucun ne l'avait eue sous cette forme: Paul avait vu le Seigneur glorifié à la droite de Dieu, Dieu L'avait placé comme chef sur toutes choses et ainsi aussi comme tête de l'Assemblée. C'est cette pensée qui est présentée ici comme un mystère, c'est-à-dire ce qui auparavant n'avait jamais été révélé dans l'ancien testament.

C'est très important, parce que nous voyons quelle place particulière l'assemblée  occupe dans les pensées de Dieu. J'utilise le mot assemblée, dans d'autres versions, on trouve les mots église, communauté, l'important c'est la signification de ce mot: il désigne l'ensemble des croyants depuis la Pentecôte qui ont été rachetés par le sang de Christ et sont formés en un seul corps par le Saint Esprit jusqu'au moment où le Seigneur viendra les enlever. C'est cela l'Assemblée de Dieu. « Ecclesia » en grec signifie un ensemble de gens. C'est pour cela que j'utilise le mot assemblée qui me semble plus clair, quoique on pourrait penser qu'il désigne un certain groupe de croyants et cela serait totalement faux. L'Ecriture n'emploie pas ce terme dans ce sens et nous ne devons pas le faire non plus.

Voilà le mystère: l'Assemblée de Dieu vue comme corps de Christ, épouse de l'Agneau et maison de Dieu, édifiée sur la terre qui est composé, comme nous venons de le voir, de tous les croyants. Dans ce mystère, Dieu révèle toutes Ses pensées d'amour, de grâce, de gloire et aussi de sainteté.

Nous tous ici, tous ceux dans cette ville, tous les gens sur la surface de la terre qui avons cru au Seigneur Jésus et accepté comme sauveur, nous en faisons partie.

C'est à ceci que le Seigneur fait allusion dans la parabole (Matthieu.13) où Il nous parle de ce marchand qui a vendu tout ce qu'il avait pour acquérir cette perle de grand prix. Mais le Seigneur a été encore plus loin: Il s'est donné lui-même pour acquérir cette perle; ce n'est qu'une faible image, mais précieuse de ce qu'est l'assemblée.

C'est pour cette raison que l'apôtre dit qu'il est devenu serviteur de l'assemblée, pour compléter la parole. On peut dire que l'assemblée est le sujet principal de l'apôtre.

On peut alors comprendre que des hommes très instruits, qui connaissent bien la Bible, mais ne font pas partie de l'Assemblée, l'Eglise du Dieu vivant, eux n'entrent pas dans ces pensées et imaginent que Paul voulait orienter l'évangile dans une certaine direction. Cela est faux! C'est pourquoi, il est dangereux de se laisser instruire par de tels gens qui ne sont pas de vrais croyants. On ne peut d'ailleurs pas s'attendre à autre chose, qu'ils disent que Paul était un misogyne qui exprimait sa haine contre les femmes en voyant la place qu'il leur donne dans l'Ecriture. C'est ainsi que ces théologiens expliquent la place de la femme.

Si l'on s'en tient en toute simplicité à la parole, on restera ferme et on ne sera pas influencé par des fausses doctrines qui font errer.

Mais ce service auquel Paul a été appelé comporte aussi des souffrances. Le Seigneur a été haï en rendant témoignage des pensées de Dieu. Il a aussi parlé de l'assemblée, pas seulement dans les paraboles de Matthieu 13, mais en Matthieu 16, nous trouvons les premières allusions « sur ce roc je bâtirai mon assemblée », c'est le fondement, puis en Matthieu 18 Il donne les détails, les principes, l'expression de ce qu'elle est localement.

En Jean 16,12 Il dit « j'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez le supporter », c'est-à-dire que le Seigneur n'a pas révélé l'entièreté de la vérité concernant l'assemblée. Il devait encore accomplir l'œuvre de la rédemption.

C'est pourquoi, ce service confié à Paul pour compléter la parole au sujet de l'assemblée était lié à de la souffrance pour l'assemblée. Il écrit au verset 24, « je me réjouis dans les souffrances pour vous ». Il se réjouissait dans la prison à Rome de pouvoir souffrir pour le Seigneur. Comme nous sommes loin d'une telle attitude de l'apôtre! Les premiers disciples se réjouissaient d'être trouvés dignes de souffrir pour le nom. Et nous, dirions-nous cela quand nous subissons l'opprobre lié à ce nom? Que Dieu nous estime dignes de souffrir parce que nous sommes fidèles?

L'apôtre se réjouissait dans les souffrances et  accomplissait ce qui restait à souffrir des afflictions du Christ pour son assemblée (verset 24). Il devait compléter ces révélations qui manquaient encore par des souffrances dans sa chair, mais cela n'a absolument rien à voir avec l'expiation accomplie à la croix par le Seigneur. Il souffrait comme témoin, comme d'ailleurs le Seigneur aussi a souffert pour la vérité. Dans la mesure où l'apôtre complétait la parole, il accomplissait le reste des afflictions pour l'assemblée, mais encore une fois, cela n'a rien à voir avec l'expiation accomplie une fois pour toutes à Golgotha.

Pourquoi l'apôtre écrivait-il cela? Pour présenter le mystère caché dès les siècles et les générations (verset 26). C'était ce que Dieu avait caché jusque là, qui n'était pas connu auparavant.

Maintenant, quand nous lisons l'ancien testament, nous en trouvons bien des images: par exemple, Adam et Eve sont une image de Christ et son assemblée, comme nous le trouvons en Ephésiens 5. Nous pouvons le voir éclairés par le Saint Esprit, parce que c'est expliqué dans le nouveau testament. Mais les écrivains de l'ancien testament n'en avaient pas connaissance.

Un exemple encore: Joseph est une image du Seigneur, sa femme Asnath, qu'il a reçu dans sa gloire, de l'assemblée. Mais Joseph n'en a rien su! Le tabernacle, le temple parlaient de la maison de Dieu, mais les Juifs en ignoraient la signification. Paul dit que toutes ces choses sont arrivées comme type. Et maintenant nous pouvons comprendre ces images par l'éclairage du nouveau testament.

Ainsi, nous voyons que cela était caché dès les siècles et les générations. Toutes ces générations n'ont pas su que Dieu le Père voulait par le Seigneur Jésus, par son œuvre à la croix accomplir Ses desseins. Il voulait donner à connaître quelles sont les richesses de  la gloire de ce mystère parmi les nations.

Non seulement, le Seigneur est la tête, le chef du corps, de son assemblée formée des croyants, mais ces croyants ne sont plus originaires seulement de son peuple terrestre, Israël, mais ils viennent aussi des nations, dont faisaient partie les Colossiens. Le mur mitoyen de clôture a été aboli (Ephésiens 2 verset 14). C'était une révolution dans la façon d'agir de Dieu avec cette terre. Auparavant, il n'y avait qu'un peuple appartenant à Dieu, Israël qui connaissait Dieu, et maintenant, toutes les nations sont incluses. C'est pourquoi on peut dire qu'il s'agit du temps de la grâce. Dieu s'est tourné vers tous les hommes. Tout homme peut profiter de l'œuvre du salut. Dieu invite quiconque à accepter le Seigneur par la foi. Ici, il s'agit du mystère de l'assemblée, tirée des nations « Christ en vous l'espérance de la gloire ». Ce mystère, c'est justement Christ et son Assemblée.

Nous devrions aussi avoir cette pensée quand nous sommes réunis entre frères et sœurs dans l'assemblée locale: Dieu avait cela dans Son propos de toute éternité et y trouvait Son plaisir. Et, je le répète, tous les vrais croyants en font partie, mais pratiquement, nous sommes liés avec ceux qui invoquent le Seigneur là où nous habitons.

Nous nous sommes entretenus hier soir de la raison pour laquelle Dieu le Père peut nous considérer avec plaisir: Il nous voit dans le Seigneur Jésus et ainsi, Il nous a placés élus, saints et irréprochables devant Lui. Ne considérons pas cela comme une doctrine du deuxième ou troisième étage qui n'a rien à voir avec la pratique, cela va ensemble. Si nous considérerions les frères et sœurs comme le Seigneur les voit, des saints en Christ, beaucoup de choses apparaitraient différemment dans les assemblées locales. Non pas que nous excusions les choses contraires, ni fermions les yeux devant le mal, il ne s'agit pas de cela, mais de considérer les choses avec les yeux de Dieu.

Ce mystère « Christ en vous l'espérance de la gloire » c'est le sujet de l'épitre. Le croyant est vu mort avec Christ et ressuscité avec Lui, mais en étant vu encore sur la terre.

Etant encore vu sur la terre, le croyant a devant lui l’espérance de la gloire, c’est pour cette raison que Paul leur demande de chercher les choses qui sont en haut.

« L’espérance de la gloire » : si j’espère, cela veut dire que je n’ai pas encore atteint le but. Par contre dans l’épitre aux Ephésiens, l’apôtre va plus loin: là, le but est atteint (Ephésiens 2 verset 6) nous sommes vus assis ensemble dans les lieux célestes en Christ. L'apôtre fait ainsi un pas plus loin, conduit par le Saint Esprit: vous êtes assis dans les lieux célestes en Christ, et cela déjà maintenant.

Bien sûr, nous sommes par nos corps encore sur la terre, mais en réalité, par la foi, nous sommes déjà dans les lieux célestes. Il n'y a aucun obstacle pour occuper nos cœurs et jouir de toutes ces bénédictions spirituelles que Dieu nous a données. C'est pourquoi, il dit aux Ephésiens « vous êtes déjà bénis de toute bénédiction ». C’est pourquoi aussi l’apôtre Paul demande aussi aux Colossiens de chercher les choses qui sont en haut.

Donc, dans l’épitre aux Ephésiens, la doctrine présentée nous conduit ainsi au stade suivant. Dans les Colossiens, nous sommes ressuscités ensemble avec lui, dans les Ephésiens, nous sommes assis ensemble avec Christ dans les lieux célestes.

 « Christ en vous l'espérance de la gloire ». Quelle pensée de savoir que le Christ qui est présenté toujours à nouveau dans l'épitre comme le Seigneur auquel nous devons tenir fermes, habite en nous. Vous en moi et moi en vous dit le Seigneur.

Ici, c'est l'espérance de la gloire, ils n'ont pas encore atteint le but. Les Ephésiens pouvaient s'occuper des richesses de la gloire de ce mystère (verset 27) qui sont exposées dans l'épitre, pour les Colossiens, ces richesses sont présentées comme  quelque chose qu'ils n'ont pas encore, le but sera atteint quand le Seigneur viendra et introduira les siens là où Il leur a préparé une place, comme le Seigneur le dit en Jean 14,3. Voilà l'espérance de la gloire.

« … exhortant tout homme et enseignant tout homme ». Bien sûr, on ne peut pas dire que Paul a annoncé l'évangile à toute la création, il n'est pas allé dans toutes les parties du monde. Ce qu'il dit ici, c'est qu'aucun homme n'est exclu. Auparavant, Dieu ne s'adressait qu'à Israël, maintenant, il n'y a plus aucune exception: tout homme est concerné et maintenant, chacun est l'objet de son service pour l'assemblée.

« … afin que nous présentions tout homme parfait en Christ, à quoi aussi je travaille, combattant selon son opération qui opère en moi avec puissance » Dans ces versets 28 et 29 il  décrit son service pratique. Quel travail! Il combattait pour présenter tout homme parfait en Christ.

C'est le but de tout service aux croyants: Présenter tout homme accompli, parfait en Christ. Dans les conversations que nous pouvons avoir avec les âmes, nous devons avoir ce but devant nous.

D'abord, le jeune croyant doit recevoir de la nourriture pour tenir debout, pas pour se tenir sur ses propres jambes, avec ses propres forces, mais être debout en Christ. C'est important de voir que tout service doit nous mettre en rapport avec Christ, en Christ, dans cette position où Dieu nous voit, inséparable du Seigneur Jésus. Ensuite, il faut croître, devenir accompli, parfait en Christ, pas à moitié ou au trois quart, mais  parfait, adulte. Voilà le but quand je m'entretiens avec un croyant, je me pose la question: « est-ce que ce que je dis conduit à ce but? ». C'est simple et pourtant combien nous manquons!

Paul dit: « je travaille, combattant » souvent ce n'est pas si simple. Quelqu'un me disait qu'il avait bien souvent souhaité de présenter le Seigneur à un ami et celui-ci se dérobait toujours, à chaque fois, la conversation tournait court.

Paul dit qu'il combattait; cela ne se remarquait peut-être pas, mais intérieurement, il priait pour que le Seigneur lui donne l'attitude, le mot justes. Bien sûr, un serviteur doit pouvoir écouter, entendre les besoins, mais le but est toujours de faire croître, de présenter tout homme parfait en Christ. Souvent, cela dure très longtemps et en perfection, nous ne le connaitrons probablement pas sur la terre, mais c'est là le but.

Les jeunes croyants parlent souvent de servir le Seigneur, ils ont le désir d'annoncer l'évangile, de parler du Seigneur autour d'eux. Faites-le. Ici, vous voyez le but.

Pourquoi l'apôtre le faisait-il? Il savait que c'était la seule façon de ne pas faire naufrage, le seul refuge à la dérive.

Dans les versets 1 à 9 du chapitre 2, le contenu de son service est décrit. Paul voulait que les croyants soient affermis dans un monde où tout s'ébranle, où rien n'est stable. Combien de gens m'ont dit: « je ne comprends pas comment vous pouvez avoir une telle certitude » et bien c'est parce que le Seigneur veut que je sois assuré, non pas comptant sur moi-même, mon énergie et mes ressources; aujourd'hui on parle beaucoup de confiance en soi, nous ne devrions pas utiliser ce terme, parce qu'au fond, la confiance en soi ne signifie rien d'autre que confiance dans le vieil homme, dans ma volonté.

Paul, en annonçant l'évangile n'avait pas confiance en lui-même, et pourtant, il était ferme comme un arbre bien enraciné, il ne se laissait pas influencer par les choses terrestres. Veuille le Seigneur que nous  n'ayons pas confiance en nous-mêmes mais nous tenant sur le fondement de la parole de Dieu, nous soyons pleinement assurés. Dieu veut nous donner toute certitude. Il veut que nous soyons fermes, Il ne désire pas que nous soyons ballottés, comme il est dit en Ephésiens 4 au verset 14, où il est question du but du service.

« afin que nous ne soyons plus des petits enfants, ballottés et emportés ça et là par tout vent de doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habilité à user de voies détournées pour égarer »

Ballottés ça et là, cela n'existe-t-il pas parmi les croyants? On entend l'un, puis un autre et finalement, on ne sait plus quoi. Où pouvons-nous avoir la certitude, sur quoi pouvons-nous nous appuyer? Sur la parole de Dieu. Voilà l'important: le service, ce n'est pas présenter une opinion, la pensée des hommes, mais le Seigneur. Alors, on a toute certitude.

Je veux que vous sachiez quel combat j'ai pour vous et pour ceux qui sont à Laodicée et tous ceux qui n'ont point vu mon visage dans la chair, afin que leurs cœurs soient consolés, étant unis ensemble dans l'amour et pour toutes les richesses de la pleine certitude d'intelligence

Ce combat qu'il menait pour les Colossiens qu'il n'avait jamais rencontrés et dont il était éloigné de plus de 1000 km, de la Turquie à Rome, de l'autre côté de la Méditerranée, Paul voulait qu'ils sachent combien il combattait pour eux, un combat dans la prière, mais pas seulement: il leur écrivait pour les avertir de ce danger dont il avait entendu parler, pour qu'ils reviennent au Seigneur et tiennent fermes le chef; pour que Christ ait en toute chose la première place. Le danger était là et il voulait le dénoncer et ainsi, il combattait pour eux et ceux de Laodicée. Curieusement, nous ne lisons rien ailleurs au sujet de cette assemblée si ce n'est dans Apocalypse 3;  ici et plusieurs fois au chapitre 4, elle est citée pour montrer que l'apôtre menait le même combat pour eux et tous ceux qui ne l'avaient jamais vu.

« … pour que leurs cœurs soient consolés, étant unis ensemble dans l'amour ». L'apôtre désirait non seulement qu'ils comprennent tout convenablement, mais aussi qu'ils soient encouragés et parviennent à toutes les richesses de la pleine certitude d'intelligence pour connaître le mystère de Dieu. Ce n'est pas une question d'intelligence nécessaire pour appréhender le mystère de Dieu. Rien que la compréhension de ces choses apporte déjà une richesse, mais cela n'est pas suffisant: il voulait qu'ils aient une pleine certitude, que cette certitude les conduise à un repos, à de la force.

« … une pleine certitude d'intelligence » considérons-nous que l'étude de la parole nous amène à une pleine certitude? Nous ne voulons rien apporter de nouveau, et d'ailleurs, nous ne le pouvons pas, mais nous pouvons toujours présenter « l'ancien », ce qui était au commencement rafraichi et rendre le Seigneur plus vivant. Cela améliore la compréhension. Mais pour cela, nous devons avoir l'attitude des gens de Bérée et repasser à la maison ce que nous avons entendu: le « ruminer ». Les animaux qui ruminaient (Lévitique 11) étaient purs et  étaient appropriés pour la nourriture du peuple d'Israël. Sommes-nous des ruminants dans le sens biblique comme les croyants de Bérée qui examinaient les écritures pour voir s'il en était bien ainsi. (Actes 17 verset 11) et ainsi ils ont eu la certitude d'intelligence. Paul insiste sur la pleine certitude, c'est la base de notre assurance. Que nous puissions dire: cela se trouve dans la Bible, même si 30 ou 40 personnes me prétendent autre chose, je ne me laisse pas détourner, parce que j'ai toute assurance.

Comme je l'ai déjà dit, la Bible n'est pas réservée aux théologiens qui ont une grande intelligence de la parole et ont étudié pour cela. Ce serait bien triste pour les autres qui n'ont pas cette formation et la majeure partie des croyants se compose de ceux-là. Paul dit qu'il n'y a pas beaucoup de sages, de nobles (au sens moral)  1 Corinthiens 1 verset 26.

Dieu s'adresse à quiconque, aux gens simples et si ceux-ci ne pouvaient pas la comprendre, elle ne serait pas la parole de Dieu. Bien sûr, les docteurs, les évangélistes sont appelés à nourrir les âmes, mais un frère rappelait que le Seigneur reprochait aux pharisiens d'être des conducteurs aveugles enseignant des aveugles. Ce frère disait que dans l'assemblée, les docteurs doivent voir clair et enseigner des gens qui voient clair. Ainsi, ils peuvent examiner s'il en est bien ainsi et se rendre compte que la parole leur est présentée justement. Alors, on en vient à une pleine certitude.

Dans l'épitre aux Hébreux, Paul parle d'une pleine assurance de foi (chapitre 10 verset 22) et d'une pleine assurance d'espérance (chapitre 6 verset 11). C'est merveilleux de voir que notre Seigneur veut que nous soyons pleinement assurés. Et de quoi? De la connaissance du mystère de Dieu. Dans la plupart des manuscrits, on trouve la mention « et du Christ » comme il est précisé à la note dans la version Darby. C'est là le mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance.

La science, la sagesse et la connaissance sur la terre ne servent qu'à élever l'homme aux yeux de ses semblables. On peut se demander pourquoi l'homme, dans nos pays occidentaux, cherche tant à accéder à la connaissance, pourquoi toutes les recherches? Pourquoi il n'est pas satisfait de ce qu'il a, alors que bien des peuples ne tendent pas vers ce but; le tiers-monde est heureux de ce qu'il a, ils sont insatisfaits à cause de nous. Pourquoi l'homme chez nous concentre-t-il toute son énergie pour acquérir la connaissance? Je pense que la raison profonde, c'est la concurrence et la concurrence signifie être meilleur qu'un autre. Bien sûr, Dieu a donné aux hommes la faculté de sonder toutes choses, de rechercher, mais tant de peuples dans divers continents ne le font pas. Ici, dans les pays « leaders et développés », le but de la recherche, c'est être meilleur que les autres. La recherche de la sagesse et la connaissance humaine conduit à cela, mais ici dans l'épitre, l'apôtre parle d'une connaissance qui n'élève pas l'homme, mais qui agrandit Dieu. C'est pour cela que Paul dit « tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ». Il y a toute sorte de trésors de connaissance et je peux bien comprendre les savants qui trouvent leur plaisir dans la recherche; qu'on ne me comprenne pas mal, il ne s'agit pas de critiquer ces travaux, nous profitons tous de ces découvertes, sans microphone, on serait bien vite enroué! Et combien d'autres inventions qui nous facilitent la vie. Il ne s'agit pas de condamner les résultats de ces recherches, mais de comprendre l'origine, le mobile: c'est toujours le désir d'être meilleur! Le plus grand motif de l'humanité pour agir c'est le désir de surpasser autrui. Et c'est pour cela que l'on n'est jamais content, cela conduit toujours à une lutte, un combat.

Mais ces trésors de sagesse et de connaissance dont parle l'apôtre ne nous élèvent pas, au contraire, ils nous rendent petits à nos yeux et nous présentent Dieu dans Sa gloire et Sa grandeur. C'est pourquoi, ce sont de vrais trésors.

Le danger existe de se détourner de ces vrais trésors (verset 4), cette simplicité envers Dieu et Sa parole où l'apôtre nous montre que nous pouvons trouver la paix, jouir des richesses du Seigneur, où nous trouvons tout ce dont nos âmes ont besoin, tous ces trésors de sagesse, nous ne les comprenons peut-être pas tous, mais nous pouvons en jouir. Quelqu'un qui a beaucoup voyagé et vu beaucoup de choses dans le monde, dira: « quels trésors introuvables sur la terre contient la parole », un autre, très intelligent et doué, je parle de croyant, peut dire « c'est un livre qui ne peut être comparé à aucun autre ».

Dans les choses de la terre, on peut étudier un certain domaine et devenir spécialiste, mais dans les choses de Dieu, on ne devient pas spécialiste, on s'enrichit par la connaissance de ces trésors. C'est pourquoi l'apôtre souhaite qu'ils croissent dans cette connaissance pour qu'ils parviennent à la pleine certitude de ces richesses.

Ces trésors sont cachés, pour l'homme naturel, c'est une folie, mais pour les croyants qui ont l'Esprit de Dieu, c'est la puissance de Dieu. Que nous puissions réaliser la grandeur de ce Livre qui nous parle de l'amour, la grâce, la gloire du Seigneur Jésus.

« Comme vous avez reçu le Christ, marchez en lui » (verset 6). Epaphras leur avait présenté le Christ, ils avaient entendu la bonne nouvelle de l'évangile, l'avaient cru et reçu; l'apôtre les exhorte à marcher alors en lui, comme ils avaient été enseignés, qu'ils restent attachés à ce qu'ils avaient entendu et que ce soit le fil conducteur, la règle de leur vie.

Au verset 7 « enracinés, édifiés, affermis dans la foi »  il souligne la fermeté dans la foi. Nous vivons un temps où tout est remis en question, le passé est balayé, on présente du nouveau parce que l'ancien n'est plus d'actualité, la Bible, la religion aussi, qu'on en fasse table rase! Mais Dieu, le Seigneur Jésus et la parole demeurent à toujours.

Dans ces temps de confusion, l'homme moderne se pose tant de questions; il est désorienté et ne s'y retrouve plus; pourtant il recherche la stabilité, un terrain solide, mais il ne sait où le trouver. Nous, croyants, nous avons un ferme appui, cela ne vient pas de nous, ce n'est pas la confiance en soi que l'homme essaie de se procurer. C'est la parole de Dieu qui nous parle d'assurance, de terrain solide, mais nous ne le trouvons pas en nous-mêmes, ni dans la société et sûrement pas dans l'idéologie humaine, mais nous l'avons dans la parole, en Christ.

« Vous avez reçu le Christ » la fermeté se trouve dans une personne, le sauveur, pas dans la foi, la parole de Dieu seulement, quoique tout cela soit vrai, mais en Christ. EN LUI, pas seulement avec Lui, nous tenant par la main, mais en Lui, nous pouvons marcher dans cette relation, cette position qu'il nous a procurée.

Enracinés, comme un arbre plongeant naturellement ses racines dans le sol. On dit et cela est vrai, qu'un arbre a autant de racines que de branches. Il faut se représenter cela, autant dans le sol que ce que l'on voit à l'extérieur. On n'y pense pas souvent, les racines le maintiennent debout et le nourrissent. C'est une belle image pour nous. Si nous nous demandons si nous aussi, nous avons autant de racines invisibles que ce qui est apparent au point de vue spirituel, comme nous devons être confus! Et pourtant, nous ne pouvons refléter du Seigneur à l'extérieur que ce que nous sommes devant Lui intérieurement. Un chêne qui a des racines qui plongent à des mètres de profondeur n'est pas vite déraciné, alors que, comme Jude écrit dans son épitre (verset 12) « arbres d'automne sans fruit, deux fois morts, déracinés » des gens dans la chrétienté se laissent emporter. Mais le Seigneur veut que nous soyons enracinés en Lui, pas dans la tradition, dans notre environnement, mais EN LUI.

« … édifiés », c'est une autre image  tirée de la construction. C'est encore aujourd'hui la meilleure façon de construire: le maçon doit assembler les pierres entre elles par du mortier, faire les joints pour qu'elles portent les suivantes. Quand j'ai fait construire il y a 20 ans, ma femme m'a fait remarquer que les fenêtres étaient trop hautes, il a fallu défaire. Quand on construit, il faut parfois démolir pour que tout tienne en place et concorde. Mais construire signifie monter des murs lentement pour que l'édifice soit stable; une maison qui n'est pas construite selon les règles de l'art ne tient pas.

Et ainsi, le Seigneur veut que dans notre vie de foi, nous soyons édifiés en Lui, que les matériaux proviennent de Lui et combien de matériaux utilisons-nous, ce qui constitue parfois une façade magnifique, mais ne correspond pas à l'intérieur, à la réalité.

C'était le souhait de l'apôtre que les Colossiens soient édifiés en Christ et n'est-ce pas ce que nous devons désirer pour nous aussi?

« … et affermis dans la foi ». Quand nous sommes enracinés et édifiés en Lui, alors nous avons toute assurance, nous sommes fermes dans la foi.

« … comme vous avez été enseignés », pour que nous ne soyons pas indécis ou nous prenant nous-mêmes pour référence « c'est mon opinion, je vois les choses de cette façon ». Un frère qui avait beaucoup de problèmes me disait un jour: « mon Seigneur voit les choses autrement ». Il voulait me dire que je me trompais. J'ai pensé: y a-t-il deux Seigneurs?

Le danger existe que si nous ne sommes pas vraiment enracinés en Lui comme nous avons été enseignés par la parole de Dieu, nous nous représentions un faux Christ, même en temps que croyant, qui ne correspond plus à Celui qui nous a été enseigné et c'est ainsi qu'on en arrive à une telle expression. Ce frère disait MON Seigneur; Paul le disait aussi, il aimait tellement son Seigneur qu'il ne l'appelait pas LE Seigneur mais MON Seigneur, mais ce frère estimait que SON Seigneur était différent du mien, comme s'il existait un autre Seigneur.

Que le Seigneur nous rende attentifs à cela, nous pouvons nous représenter un Seigneur qui corresponde à nos idées, mais alors ce n'est plus le Christ des Ecritures. Je ne parle pas de fausses doctrines, mais du danger que l'on s'imagine le Seigneur d'une certaine façon qui ne corresponde pas à ce que nous présente la parole. C'était là le souci de l'apôtre, non pas que les Colossiens se détournent de la foi, mais il y avait des frères qui voulaient leur apporter un autre Christ. Paul dit aux Galates: « si quelqu'un vous évangélise autrement, vous apporte un évangile différent, qu'il soit anathème » (Galates 1 verset 9).  C'était leur apporter la loi mélangée au christianisme.

Nous avons vu au verset 2 la connaissance liée à l'amour, pas seulement la connaissance seule, mais avec l'amour car nous devons tous être amenés à la même connaissance. On ne met pas de côté un frère « avec lui, je ne m'entends pas, il comprend les choses autrement ». La vraie connaissance unit dans l'amour comme la vraie assurance  de foi (verset 7) conduit à des actions de grâce et non pas à une affirmation de soi « je vois les choses justement », mais elle nous pousse à être humble, à rendre grâce pour tout ce que le Seigneur a fait. C'était l'attitude du Seigneur.

Après avoir insisté sur l'importance d'avoir toute assurance dans la foi, parlé de son service et son souhait que les croyants soient fermes dans le Seigneur Jésus, l'apôtre les avertis qu'ils pouvaient être la proie de la philosophie, de l'enseignement des hommes. Toutes ces pensées ne les conduisent pas à Christ, elles les font dévier.

A partir du verset 9 suit un long paragraphe où l'apôtre revient à la personne du Seigneur et toute sa grandeur. Déjà au verset 19, nous lisons que toute la plénitude s'est plue à habiter en Lui. Ici, toute la plénitude de la déité habite en Lui corporellement, lui qui est maintenant assis à la droite de Dieu.

Les trésors de la sagesse de Dieu se trouvent dans la connaissance de cette personne, le Seigneur Jésus, tel qu'il était comme homme sur la terre et en même temps la plénitude de la déité, chose incompréhensible pour nous. C'est avec une telle personne que nous avons affaire, dont nous pouvons occuper nos pensées.

Que par l'action du Saint Esprit, la lecture et les quelques considérations de ces soirées contribuent à magnifier cette personne dans nos cœurs, que nous lui donnions en toutes choses la première place dans notre vie, que étant notre chef, Il soit notre règle de vie quotidiennement, étant fermes. Que le Seigneur imprime profondément dans nos cœurs ce désir!

4ème réunion :

lecture depuis le chapitre 2 verset 6 jusqu’au chapitre 3 verset 4

Lecture :

Chapitre 2

6    Comme donc vous avez reçu le christ Jésus, le Seigneur,

7    marchez en lui, enracinés et édifiés en lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle avec des actions de grâces.

8    Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l’enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ ;

9    car en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement ;

10 et vous êtes accomplis en lui, qui est le chef de toute principauté et autorité,

11 en qui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ,

12 étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts.

13 Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes,

14 ayant effacé l’obligation qui était contre nous, laquelle consistait en ordonnances et qui nous était contraire, et il l’a ôtée en la clouant à la croix :

15 ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d’elles en la croix.

16 Que personne donc ne vous juge en ce qui concerne le manger ou le boire, ou à propos d’un jour de fête ou de nouvelle lune, ou de sabbats,

17 qui sont une ombre des choses à venir ; mais le corps est du Christ.

18 Que personne ne vous frustre du prix [du combat], faisant sa volonté propre dans l’humilité et dans [le] culte des anges, s’ingérant dans les choses qu’il n’a pas vues, enflé d’un vain orgueil par les pensées de sa chair,

19 et ne tenant pas ferme le chef, duquel tout le corps, alimenté et bien uni ensemble par des jointures et des liens, croît de l’accroissement de Dieu.

20 Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous des ordonnances,

21 — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas !

22 — (choses qui sont toutes destinées à périr par l’usage,) selon les commandements et les enseignements des hommes

23 (qui ont bien une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité, et en ce qu’elles n’épargnent pas le corps, ne [lui] rendant pas un certain honneur), pour la satisfaction de la chair ?

Chapitre 3

1    Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ;

2    pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ;

3    car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu.

4    Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire.

Nous ne lisons pas grand chose dans le nouveau testament au sujet de l'assemblée de Colosses en Asie mineure à qui l'apôtre écrit cette épitre depuis sa prison à Rome. Mais par ces quelques renseignements, nous pouvons en conclure qu'il leur avait exposé tous les conseils de Dieu, puisqu'il les leur rappelle souvent tout au long de l'épitre et qu'il écrivait à ces croyants de la même manière qu'aux autres assemblées. « ainsi j'enseigne dans toutes les assemblées » (1 Cor.)

Mais nous l'avons vu dans les réunions précédentes, chez les Colossiens, il y avait un danger dont il se sentait pressé de les avertir et ce danger nous guette aussi aujourd'hui: comme enfant de Dieu, comme assemblée, on tient ferme la foi, le Seigneur Jésus, mais à côté de cela, on estime d'autres choses importantes, non pas du monde ou le mal, mais d'autres choses sur le plan spirituel ou religieux qui occupent notre esprit et nos cœurs et prennent une telle importance que la personne du Seigneur est voilée et laissée de côté dans la vie pratique.

Nous comprenons bien à quel point il est sérieux de considérer ce danger auquel nous pouvons être ou sommes confrontés. C'est pourquoi l'épitre doit aussi nous parler.

Nous avons vu dans le premier chapitre que l'apôtre place toujours à nouveau la personne du Seigneur devant les yeux, c'est aussi le cas dans le chapitre 2: chaque fois qu'un danger peut surgir dans notre vie, et Paul cite à Colosses des exemples concrets, il dirige les yeux vers le Seigneur comme remède. Ici Il est tout particulièrement présenté comme le Christ, Celui qui occupe la place d'honneur à la droite de la Majesté, place que Dieu lui a octroyée comme récompense de son œuvre à la croix qu'il a accomplie comme Fils de Dieu, comme Fils de l'homme, Jésus, l'objet de toute la gloire dans le ciel. Tel est notre Seigneur! C'est ce que répète toujours à nouveau l'apôtre aux Colossiens  et nous pouvons nous le rappeler constamment.

Quant au danger d'être entrainé par la philosophie, ces vaines déceptions que sont les enseignements des hommes (verset 8), cela peut être très attirant pour l'esprit humain, mais Paul leur montre que ce n'est pas selon Christ. Ce sont des éléments du monde, même si ce n'a rien de grossier ou d'immoral. Alors, en opposition à cela, il leur dépeint le Christ, le Seigneur (verset 9) « en Lui habite toute la plénitude de la déité corporellement »

Il siège maintenant à la droite de la Majesté, nous lui appartenons, nous recevons de Lui la force, nous sommes liés à Lui, nous y reviendrons dans le chapitre 3. C'est mon Sauveur, ton Sauveur, notre Seigneur!

Toute la création ploiera les genoux devant Lui, lui que les hommes ont cloué à la croix, criant: « ôte, crucifie-le! » A ce moment-là aussi, toute la plénitude habitait en Lui. Nous l'avons vu au chapitre 1,19. Quand Il se tenait devant Pilate, les pharisiens, le souverain sacrificateur, quand Il est monté à Golgotha et a été crucifié, la plénitude s'est plue à habiter en Lui et cela est vrai  aussi à la résurrection. Bien peu de personnes s'en sont rendues compte, même les disciples, mais Il était la plénitude de la déité et maintenant Il l'est comme homme glorifié dans le ciel.

Quand Il était sur la terre, Il a pu dire: « le Père qui habite en moi, c'est lui qui fait les œuvres; celui qui m'a vu a vu le Père » Il n'était pas le Père, mais en Lui, en tant qu'homme, Dieu le Père habitait. Les chefs du peuple blasphémaient en l'accusant de chasser les démons par le chef des démons, mais Il leur répond: « si je chasse les démons par l'Esprit de Dieu » L'Esprit de Dieu habitait en Lui. Ainsi, nous retrouvons les 3 personnes de la trinité. Quel Seigneur nous avons! Sa grandeur est insondable.

Quand on recherche des choses élevées, comme c'était le cas ici, et maintenant encore dans la chrétienté et aussi parmi les croyants, on veut aller de plus en plus loin dans la connaissance. Celle que Dieu propose, nous l'avons lu au chapitre 2 au verset 3, tous les trésors de la connaissance sont cachés dans ce mystère, c'est-à-dire : ce n'est rien d'autre que la personne du Seigneur, le Christ. On peut chercher autant qu'on veut quel que soit le domaine, on restera toujours en deçà de cette connaissance du Seigneur. C'est pourquoi, l'apôtre dirige l'attention et les cœurs des Colossiens vers le Seigneur, cet homme parfait en qui nous sommes accomplis; et cela ne vient pas de nous, c'est Lui qui a tout fait, qui nous a tracé le chemin vers Dieu, par sa mort à Golgotha et notre mort et résurrection avec Lui, car nous sommes liés avec Lui. Il n'y a rien à ajouter, il n'y a rien de plus élevé que cette personne que nous possédons. Quand nous pensons, et je le dis consciemment, combien peu cette personne nous est précieuse dans notre vie pratique. Nous devons le dire, combien de choses dans certaines situations, dans certaines circonstances nous sont plus importantes que le Seigneur. C'était le cas à Colosses et chez nous aussi bien souvent.

« … vous êtes accomplis en Lui, qui est le chef de toute principauté et autorité » ces expressions sont souvent sur le cœur de l'apôtre, car elles sont la réponse à la recherche de ce qui est élevé, la recherche de grandeur, de pouvoir qui se trouve dans l'homme. Il leur dit: vous êtes liés à celui qui possède déjà maintenant toute autorité. Pensons-nous obtenir une autorité quelconque qui surpasse celle-ci?

C'était l'erreur que faisaient les Corinthiens; ils voulaient exercer une certaine autorité dans l'assemblée (1 Corinthiens 4 verset 8) L'apôtre leur reproche avec une certaine ironie et des mots durs: je voudrais bien que vous régniez pour que nous aussi nous régnions.

Le moment vient où le Seigneur exercera ce pouvoir sur toute principauté et autorité et nous savons que les croyants régneront avec Lui. Apocalypse 20 nous dit qu'ils vivent et règnent avec Lui 1000 ans. L'apôtre fait allusion à cela pour montrer quelle position élevée le croyant a en Christ, et rien qu'en Lui, pas sans Lui. Et ainsi il répond à l'aspiration qu'avaient les Colossiens d'être quelque chose. Vous l'êtes déjà, mais cela ne vient pas de vous. Vous êtes accomplis et avez été amenés au repos, à un contentement (le Seigneur désire que nos souhaits soient accomplis en Lui). Je ne veux pas utiliser le mot satisfaction, car cela implique une idée de satiété et ce n'est pas en rapport avec la vie de foi; ce n'est pas ce que l'Esprit de Dieu veut produire. Mais dans notre vie pratique, nous devons bien l'avouer, nous réagissons comme les Colossiens, nous sommes bien éloignés de ce contentement et pourtant, c'est ce que le Saint Esprit désire: que nous trouvions tout notre bonheur dans le Seigneur.

A partir des versets 11 à 15, l'apôtre explique comment cela a eu lieu, comment le croyant est amené dans cette position excellente, incomparable, insurpassable et tout à fait nouvelle.

Dans le chapitre 1, l'apôtre présente plutôt la part commune des croyants, de l'assemblée dans sa relation avec le Seigneur comme chef. Ici, nous trouvons l'individu lié au Seigneur comme celui qui détient toute autorité. Ces versets nous montrent donc le moyen par lequel Dieu a opéré. Ils contiennent des expressions souvent considérées comme obscures et mal comprises.

« … vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'a pas été faite de main »: la circoncision que subissait un Israélite était ordonnée par la loi, mais elle existait déjà avant la loi; pensons à Abraham, c'était le sceau de l'alliance que Dieu avait établie avec lui. Par cette action, on enlevait un morceau de chair, symboliquement cela signifiait que la chair de cet homme devait être coupée. Les Israélites n'ont pas compris le symbole, mais Dieu voulait indiquer par là ce qui correspond à ce que Paul dit en Romains « il n'habite aucun bien dans la chair, elle doit être condamnée. C'était ce qui avait lieu en Israël symboliquement par la circoncision. Mais le mot désigne aussi le caractère du peuple. Quand nous lisons « la circoncision », c'est Israël, mais la signification profonde c'est le jugement de Dieu sur l'homme naturel, la chair en qui il n'habite aucun bien.

Les Israélites n'en ont pas eu connaissance, ils considéraient cela comme un signe extérieur, mais dans le Nouveau Testament, cela nous est rendu clair, dans ce passage et ailleurs aussi, par exemple en Philippiens 3 verset 3 « nous sommes la circoncision (la vraie) nous qui rendons culte par l'Esprit ».

« … dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ »: quand un Israélite était circoncis, cela ne signifiait pas le dépouillement du corps de la chair, c'est-à-dire pratiquement la mort, chez eux, c'était un morceau de chair qui était ôté, mais pour les Colossiens, Paul leur explique que c'est le dépouillement complet du corps de la chair, dont la circoncision faite de main chez Israël était une faible image. Cela a eu lieu par la circoncision du Christ.

Bien sûr, il ne s'agit pas ici de la circoncision du Seigneur décrite en Luc 2 où Il est le vrai Israélite, vrai homme circoncis selon la loi au huitième jour. L'expression ici signifie sa mort à la croix; là, le Seigneur a donné son corps que Dieu lui avait préparé quand Il est devenu homme. Prophétiquement, Il dit « tu m'as retranché de la terre des vivants », c'est la mort quand le Seigneur a donné sa vie, Dieu a condamné le péché dans la chair (Romains 8 verset 3), nos péchés ont été condamnés dans sa chair, Lui n'en avait aucun.

Cela va donc bien plus loin que la circoncision chez l'Israélite; se dépouiller signifie notre mort, pas notre mort physique, nous n'avons pas encore dépouillé notre corps, nous ne sommes pas encore morts, mais le corps de la chair, c'est la vie de l'homme dans le péché considérée comme un corps, un tout. L'apôtre désigne par cette expression la chair comme caractéristique de l'homme naturel comparée, vue comme un ensemble. C'est cela qui a trouvé sa fin. La chair, notre corps sont toujours là, ce n'est pas ce qu'il veut dire, mais notre être, notre vie en tant que pécheur.

En Romains 6 verset 6, nous retrouvons cette expression « le corps du péché » avec la même signification « notre vieil homme a été crucifié, afin que le corps du péché soit annulé ». Nous sommes toujours bien vivants et notre corps physique n'est pas appelé corps du péché, il n'est pas mort, il est toujours là, malheureusement dois-je dire, parce que nous avons toujours affaire avec lui, mais cela désigne notre vie comme pécheur, le principe qui fait agir le pécheur et c'est cela qui a trouvé sa fin.

Peut-être sans se l'avouer, cette pensée nous cause des problèmes. Chers amis, c'est une vérité fondamentale: le croyant est mort avec Christ, sa vie passée, pas seulement ce qu'il a fait, mais cet organisme qui produit ce mal, Dieu l'a annulé. Le vieil homme, expression qui désigne la même chose, c'est cela le corps de la chair a trouvé sa fin en Christ. C'est ce que nous pouvons, que nous devons accepter par la foi. Combien souvent nous montrons que ce qui est révélé ici n'est pas réalisé dans notre vie. Nous disons: « je suis comme cela, c'est mon caractère ». Quand nous disons cela, et par là, voulons excuser notre péché comme croyant, si nous ne le disons pas ouvertement, nous l'admettons pour nous-mêmes, au fond nous disons que ce corps du péché est bien vivant chez nous et qu'il doit continuer à vivre. Quelle contradiction avec la pensée de Dieu! Dieu ne peut rien faire avec le vieil homme et c'est pour cela qu'Il l'a condamnée à la croix quand le Seigneur a subi cette circoncision, a donné sa vie pour nous; par la foi, nous pouvons aussi accepter que nous sommes morts avec Lui.

Ici, nous voyons les conséquences: nous sommes morts. Le dépouillement du corps de la chair, c'est la fin du vieil homme, le jugement de Dieu que nous acceptons par la foi. La circoncision de Christ, c'est ce que le Seigneur a dû faire pour que nous soyons délivrés de ce jugement.

Puis nous sommes ensevelis dans le baptême (verset 12). Un mort doit être enseveli et c’est justement ce fait que nous réalisons si peu par la foi, nous l'avons montré extérieurement en étant baptisés: mon vieil homme incroyant a été enterré lors de ce baptême et ceux qui y assistaient en sont témoins. Mais on enterre un mort, pas un vivant! Jusqu'où le comprenons-nous? Paul rappelle constamment aux croyants que, par le baptême ils ont fait profession d'être morts.

En Romains 6, nous avons un passage parallèle et plus détaillé. Voyons en le contexte. Paul leur dit : quelle sorte de gens êtes-vous? Vous avez reçu la grâce, mais vous dites, où le péché a abondé, la grâce surabonde, plus il y a de péchés, plus grande est la grâce, alors péchons pour obtenir plus de grâce. Ce n'est quand même pas ce que vous pensez réellement alors que vous avez reconnu dans le baptême que vous êtes morts?

Le péché provient du vieil homme. Il leur rappelle avec amour que par le baptême, ils ont témoigné extérieurement sur cette terre ce qu'ils avaient auparavant accepté par la foi. Voilà ce que signifie cette expression « ensevelis avec Lui dans le baptême.

Nous pouvons aussi y penser quand Satan nous tente de quelque manière que ce  soit.

Le baptême est quelque chose de sérieux, il ne doit pas être fait à la légère. Il doit être effectué sur quelqu'un qui confesse qu'il a été « circoncis  avec le Christ », qu'il est mort avec Lui. Là, on montre ce qui s'est passé dans notre cœur et évidemment cela se voit aussi pratiquement.

Dans le baptême, nous témoignons aussi que nous partageons cette place de rejet, de mépris du Seigneur. Le monde ne voulait rien savoir de ce Seigneur, il ne Lui a offert que la mort et par la foi, nous partageons cette mort avec Lui et aussi le tombeau, « ensevelis avec Lui ». Jusque ici, le monde n'a rien vu de plus de ce Seigneur et de fait, il ne peut pas voir réellement autre chose de nous, car ce qui suit, la vie de résurrection, aucun homme du monde ne peut la comprendre (nous avons le même sujet dans le chapitre 3 où les conséquences pratiques sont décrites). Le monde n'a pas vu le Seigneur ressuscité; nous ne lisons nulle part qu'un incroyant aurait vu le Seigneur après la résurrection. Cela prouve symboliquement que maintenant les hommes sont incapables de voir notre résurrection spirituelle.

« … vous avez été ressuscités avec Lui par la foi en l'opération de Dieu qui l'a ressuscité  d'entre les morts … ». Ce qui vient après la conversion, ce qu'un croyant témoigne au baptême, la vie qu'il mène après le baptême est incompréhensible pour le monde, car c'est une vie nouvelle.

Nous voyons là que le baptême fait partie de la conversion. En Romains 6 au verset 4 nous avons été ensevelis par le baptême pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité par la gloire du Père, ainsi nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie.

Paul relie si étroitement la conversion et le baptême que la vie de résurrection commence immédiatement après la sortie des eaux du baptême.

Le baptême ne parle que d'ensevelissement, mais il y a une suite: nous ne sommes pas seulement ensevelis, mais la vie sort des eaux, étant « ressuscités ensemble » avec le Seigneur. Le Seigneur est sorti du tombeau, nous commençons une vie nouvelle avec Lui.

Un évangéliste qui avait été l'instrument de la conversion d'une jeune sœur racontait  une conversation qu'il avait eue quelque temps plus tard avec elle. Elle estimait que quelque chose n'allait pas chez elle, parce qu'elle continuait à pécher tout en étant née de nouveau.

Pour lui faire comprendre que le baptême est une image de la mort morale de la vieille nature (la chair), il lui dit : « alors je ne t’ai pas baptisé correctement, tu aurais dû rester plus longtemps dans l’eau du baptême ! ». Alors elle comprit que le baptême n'est qu'un symbole. Par la foi, elle avait accepté qu'elle était remontée de la mort, et vivait d’une vie nouvelle, quoique la chair du croyant soit toujours présente (si elle ne l'était pas, on ne pècherait plus). Seulement, le vieil homme (la chair) n'est plus la force qui domine le croyant, mais le nouvel homme conduit par le Saint Esprit. Voilà le nouveau chemin du croyant!

La résurrection a lieu par la foi en l'opération de la puissance de Dieu, qui L'a ressuscité d'entre les morts. Quand nous réalisons que notre force dans la vie est bien mince, nous pouvons nous souvenir de cette extraordinaire puissance que Dieu a déployée en faisant sortir du tombeau le Seigneur Jésus. On dit que la mort est le fond de la faiblesse humaine et il en est bien ainsi. Dieu a tiré le Seigneur de la mort par une puissance à nulle autre égalée jusque-là. Chaque fois qu'il est question de la résurrection du Seigneur, nous lisons quelle puissance a été à l'œuvre et nous pouvons nous l'appliquer par la foi, nous qui avons été ressuscités avec Lui spirituellement.

Comme nous le présente Romains 6 au verset 5 « si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de sa résurrection ». Quelle en est la signification? Ressuscités, puis vivifiés (verset 13). Ce sont deux choses liées mais différentes: ressuscités ensemble signifie que nous partageons sa position, vivifiés ensemble, que nous avons sa vie. L'épitre aux Ephésiens (chapitre 2 verset 5) fait la même distinction: ressuscités ensemble, vivifiés ensemble, et nous présente le stade suivant: assis ensemble dans les lieux célestes. L'épitre aux Colossiens nous amène jusqu'au pas précédent: ressuscités ensemble et vivifiés: voilà notre place comme croyants sur la terre, nous sommes retirés de la vie présente pour être amenés dans une nouvelle vie, un nouveau monde.

Ceci est rendu compréhensible quand nous considérons le Seigneur: Il était descendu dans ce monde, mais n'appartenait pas à ce monde. Il dit, alors qu'Il était encore sur la terre « ils ne sont pas du monde et moi, je ne suis pas du monde » (Jean 17). Dans les récits des évangiles où le Seigneur apparait ressuscité, nous avons les preuves concrètes qu'Il n'appartenait plus à cette terre dont Il avait fait partie à un certain point de vue quand Il est né de femme, dans son abaissement, mais cela cesse à la résurrection. Nous ne savons pas où se tenait le Seigneur après sa résurrection; chaque fois il est dit qu'Il apparut aux disciples. Où était-il entre temps?

Quand Marie Magdeleine Le voit, elle ne l'a pas reconnu tout de suite, les disciples non plus, il y avait donc eu un changement, Il n'était plus comme avant. Leurs yeux étaient retenus, ils ne Le reconnaissaient pas immédiatement, sauf quand Il apparut dans la chambre haute où ils étaient réunis, « les disciples se réjouirent quand ils virent le Seigneur ».

Et 3ème preuve, quand Marie l'ayant reconnu veut Le toucher, Il lui dit « ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père », on comprendrait mieux sous une forme telle que « car je n'appartiens plus à ce monde, je ne suis plus celui qui était sur la terre en forme de sang et de chair ». Marie pouvait dire: je le vois de mes yeux et je ne peux pas le toucher! Le Seigneur voulait par là lui faire comprendre qu'Il n'appartenait plus à ce monde, bientôt elle ne le verrait plus. Et nous aussi, nous avons en quelque sorte au point de vue spirituel la même position: nous sommes encore sur cette terre, mais nous n'appartenons pas à ce monde. Nous faisons partie d'un autre monde. Voilà l'exhortation du chapitre 3: si vous avez été ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut où le Christ est assis. Vous êtes liés à Lui. Cela signifie donc: étant ressuscités avec Lui à travers le tombeau, nous sommes introduits dans une nouvelle position et appartenons maintenant à un monde nouveau, quoique étant toujours ici sur cette terre par nos corps, où nous avons une tâche à remplir (dont il parle à la fin du chapitre 3).

Le verset 13, par l’expression « vivifiés », introduit une pensée différente quoique l'acte soit le même pour le Seigneur sorti du tombeau, pour nous, le passage montre clairement que nous obtenons une position totalement différente. Ici, l'enseignement des Colossiens rejoint les doctrines exposées en Romains 6 et Ephésiens 2. Au chapitre 2, verset 11, nous avons été circoncis, donc nous vivions avant comme pécheurs: c'est l'enseignement de Romains 6, nous sommes morts et ensevelis avec Lui par le baptême pour la mort, tandis que le verset 13 correspond à la doctrine des Ephésiens: vous étiez morts dans vos fautes, ce n'est pas une allusion à la mort de la croix, mais l'homme est vu devant Dieu comme un être mort dans ses fautes et ses péchés et donc a besoin  d'être vivifié. Nous pouvons être bien vivants et actifs, pour Dieu l'homme est mort, spirituellement mort. D'un tel être, il n'est pas dit qu'il doit mourir et ressusciter, mais il doit être vivifié, passer de la mort à la vie.

Nous sommes morts à deux points de vue: dans nos fautes et nos péchés, c'est ce que nous avons fait, et dans l'incirconcision de notre chair, c'est notre état de péché. Pour ces deux raisons, l'homme perdu, mort dans ses fautes et ses péchés est vivifié avec Lui, c'est la part du croyant.

Nous sommes si souvent faibles et misérables; si nous pouvions réaliser par la foi ces faits « ressuscités, vivifiés avec Lui par la puissance de Dieu ». Nous avons reçu Sa vie, une vie caractérisée par l'incorruptibilité. Dans ce monde qui va à la rencontre du jugement, nous sommes des preuves vivantes de la grâce de Dieu. Nous sommes les seuls sur cette terre qui pouvons entrer dans la félicité, nous avons ces choses et pourtant, combien peu nous le réalisons!

« … ayant effacé l'obligation qui était contre nous … » (verset 14). Voyez comme la parole de Dieu est précise:  jusque ici, Paul a toujours parlé de « vous », ici, tout à coup il dit « nous », non qu'il s'inclut, mais il change d'objet, car « l'obligation qui était contre nous » ne concernait qu'un seul peuple, Israël, le seul peuple qui avait reçu de Dieu la loi, désignée par cette expression « qui consistait en ordonnances qui nous étaient contraire ». Les ordonnances, ce sont les différentes lois (je pense que les rabbins en comptaient 416 auxquelles ils devaient obéir), mais cette obligation, c'est plus encore: dans la note, nous lisons lettre de créance. Ce n'était donc pas seulement des commandements que Dieu leur avait donnés et auxquels ils devaient obéir, mais nous lisons en Exode 19 et 24, deux fois le peuple s'était obligé devant Dieu en affirmant:  « tout ce que l'Eternel a dit nous le ferons ». En ayant reçu la loi, ils s'y étaient engagés, le peuple avait pour ainsi dire signé la lettre de créance. Ils ont dû constater dès le premier jour qu'ils en étaient incapables, ces ordonnances, ils n'ont jamais pu les accomplir.

Le Seigneur en a effacé l'obligation, comme  un crédit qu’on biffe, parce qu'il a été payé, mais ceux qui avaient signé cette lettre ne pouvaient l'effacer eux-mêmes, cette obligation, c'est le Seigneur qui l'a payée à la croix.

« … il l'a ôtée en la clouant à la croix »  ce n'est pas la loi que le Seigneur a cloué à la croix, mais les ordonnances qu'Israël avait affirmé respecter, car la loi est bonne, sainte et juste (soit dit en passant, la loi n'a pas été donnée à tous les hommes, on l'oublie souvent). Le Seigneur est mort sous la loi; à la croix, Il a été fait malédiction; Galates 3 verset 13 nous rappelle « maudit est quiconque est pendu au bois ». La croix est la fin de la loi (Romains 10); car par  son œuvre, Dieu n'a plus d'exigences envers l'homme. Ces ordonnances sont ôtées, elles étaient pour Israël, maintenant, la loi n'est plus la base des relations de Dieu avec l'homme. Paul utilise un langage imagé: il a cloué ces ordonnances à la croix. C'est le Seigneur qui a été cloué à la croix, Il a montré les marques dans ses mains aux disciples. Ici, il est dit qu'il a cloué les ordonnances, ce qui signifie que le jugement de Dieu a été prononcé sur la loi.

Troisièmement, il a vaincu Satan et sa puissance à la croix (fin du verset 15). Ces trois choses, notre état, la loi et Satan, nous ne pouvons le comprendre que par la foi; elles ont été réglées à la croix pendant les trois heures sombres.

C'était le dessein de Dieu, personne ne pouvait le voir et en être témoin, Dieu a révélé après par les apôtres quels résultats merveilleux ont été obtenus par l'œuvre de la croix. Hébreux 2 au verset 14 dit « il rendit impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable ».

On voit ici l'abaissement profond du Seigneur, sujet dont nous nous occupons bien trop peu, que nous ne pouvons sonder. Quand nous considérons l'œuvre de croix, nous nous voyons dans la lumière, sous un jour juste, nous ne nous pensons pas importants, nous voyons la grandeur du Seigneur et nous Lui rendons grâce pour ce qu'Il a fait pour nous. Alors que nous, nous cherchons toujours à nous élever, nous voyons le Seigneur accomplir les desseins de Dieu en s'abaissant toujours plus. Dans Jean 17, alors que le Seigneur connaissait tout à l'avance, il dit « j'ai accompli l'œuvre que tu m'as donné à faire ». Ici nous sont expliqués quelques aspects de cette œuvre.

Nous voyons que l'apôtre revient sans cesse au Seigneur Jésus, parce que les Colossiens étaient toujours occupés d'eux-mêmes, s'estimant importants par leur philosophie et exercices religieux. Paul leur dit que cela ne sert à rien, au contraire, c'est dangereux, car vous risquez de vous détourner du Seigneur. C'est pourquoi, il leur présente le Seigneur dans sa grandeur comme créateur (chapitre 1),  comme chef de l'assemblée (chapitre 2) et ici chapitre 3, comme Celui en qui toute la plénitude de la déité habite, en qui tous les conseils de Dieu ont été accomplis, par lequel nous sommes sauvés; tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes trouve son origine en Lui. C'est là que l'apôtre veut amener les Colossiens, non pas pour que ces notions soient claires dans leurs têtes, mais pour que leurs cœurs en soient remplis. Que le Seigneur fasse que ce soit aussi le cas pour nous!

Quand nous comprenons cela, les choses extérieures citées au verset 16, le manger , le boire, respecter un jour de fête, c'était des ordonnances juives que nous retrouvons dans l'ancien testament. Le manger et le boire, ce sont les animaux purs et impurs dont pouvaient se nourrir les Israélites ou devaient s'en abstenir. Si nous avons quelque peu considéré ces ordonnances, nous savons qu'elles ont une signification profonde au point de vue spirituel, mais Israël ne l'a probablement pas compris, ce sont des images, des ombres. Les fêtes (Lévitique 23) nous parlent toutes symboliquement de l'œuvre du Seigneur. Israël devait respecter ces ordonnances et ces fêtes sans en réaliser la signification, mais pour nous, ce sont des images. La nouvelle lune signifiait pour Israël un nouveau commencement, une vie nouvelle qui recommençait toujours à nouveau, ils ont respecté cette ordonnance sans la comprendre; le sabbat, une image du repos du peuple de Dieu revenait chaque semaine. Les Israélites n'en comprenaient pas le sens profond, c'était des ombres de la réalité. Tout ce dont parlent ces ombres est en relation avec le Seigneur et parlent de Lui.

L'apôtre explique que les Colossiens n'ont pas seulement les ombres mais aussi la réalité, Christ; alors, pourquoi s'occuper de ces ombres et estimer devoir les observer?

Que personne ne vous juge: c'était des faux docteurs qui voulaient introduire ces règles pour faire croire aux Colossiens qu'ainsi ils pourraient atteindre à plus de sainteté, à mener une vie de foi plus élevée. Non, dit l'apôtre, ne vous tournez pas vers ces ombres, mais considérez ce qu'elles représentent, le Christ.

Le verset 18 nous amène au cœur de l'épitre. Ces faux docteurs avaient une mauvaise influence qui empêchait les Colossiens à tenir ferme le chef. On s'occupe de choses extérieures, le culte des anges...; nous n'en sommes sans doute pas là, mais ces choses qui ne sont peut être pas sans importance, ne sont pas l'essentiel et occupent nos pensées à ce point qu'elles nous détournent du Seigneur et nous ne tenons plus ferme le chef.

Ici, ils cultivaient une humilité religieuse en adorant les anges. A l'époque, dans ces pays plusieurs religions cohabitaient et fusionnaient, on adorait une panoplie de dieux. C'est redevenu moderne, on retrouve le même cheminement à la fin du christianisme. On pense que Juifs, chrétiens et musulmans ont le même Dieu; c'est absolument faux! Pour les Juifs, on pourrait dire que c'est le même Dieu, mais ce Dieu qui avait donné la loi à Israël pour s'approcher de Lui et leur a montré qu'ils étaient incapables de répondre à ses exigences, s'est révélé maintenant dans la personne du Fils; le chemin pour s'approcher de Dieu n'est plus le même, il passe par le Seigneur Jésus; donc le Juif aujourd'hui ne se trouve pas sur un bon chemin et le musulman de toute façon non plus. C'est ce qu'on appelle syncrétisme, cette combinaison de plusieurs éléments qui est très moderne aujourd'hui. A un congrès religieux, un professeur a dit que Dieu se révélait dans chaque religion.

Au temps des Colossiens, c'était d'autres religions, mais on estimait que tout en adorant Dieu, on pouvait aussi adorer les anges, des êtres supérieurs, quoique pas aussi élevés et ainsi montrer que l'on est vraiment humble.

L'apôtre dit non, les anges sont là pour servir les croyants, et pas l'inverse. Ce sont des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut (Hébreux 1 verset 14). Ils font partie du monde invisible. Si on lit la note « s'abandonnant à ses visions », il s'agit de choses que l'on ne peut pas voir, les anges sont des êtres immatériels, appartiennent au monde invisible, et quand ils sont visibles, c'est parce qu'ils doivent servir l'homme, alors ils sont devenus visibles, mais ce sont des esprits. Cette interprétation qu'ils s'abandonnent à des visions, s'ingérant dans des choses qu'ils n'ont pas vues est juste. Il y a des manuscrits qui n'ont pas la négation « s'ingérant dans les choses qu'il a vues, s'introduisant dans des domaines de visions », par cette traduction, on suppose que l'homme peut les voir, ce qui est impossible.

Toutes ces choses qui semblent avoir une connotation religieuse ne font que détourner de Christ. C'est la chair enflée d'un vain orgueil. L'appréciation qu'en donne l'apôtre, reproche formulé sous une forme atténuée et pleine d'amour, c'est que les Colossiens étaient en danger de ne pas tenir ferme le chef.

C'est la raison profonde de toute l'épitre, l'axe autour duquel tout tourne: l'apôtre était en souci, car dans leur zèle religieux (ce n'est pas toujours négatif, mais ici ce zèle n'était pas spirituel), ils avaient perdu de vue  ou du moins étaient en danger de perdre de vue le Seigneur. C'est ce qui préoccupait l'apôtre et aussi le Saint Esprit.

C'est pourquoi ce soir encore, cela doit parler à nos cœurs: que le Seigneur fasse que par dessus tout chacun d'entre nous, nous n'ayons qu'une ligne directrice dans nos vies: tenir ferme Celui qui est notre chef. C'est de Lui que tout dépend, pas de nous, de nos pensées, opinions, intentions, projets ou fidélité, mais de LUI.

Dans le corps, tous les membres sont plus ou moins indirectement liés à la tête. Notre corps, si merveilleusement agencé, où tous les différents membres, organes ont chacun leur fonction n'est qu'une faible image de la perfection du corps de Christ, «… comme dans le corps il y a plusieurs membres, ainsi est le Christ ». Tous ces millions, milliards de croyants qui font partie de ce corps ont leur fonction; ils sont en lien direct et immédiat avec la tête, le Seigneur et chacun entre eux. Ce lien direct avec la tête, nous devrions le réaliser pratiquement en tenant ferme le chef.

C'est le désir exprimé par l'apôtre: que nous tenions ferme ce Seigneur qui nous est présenté  dans ce paragraphe comme Celui en qui est cachée toute la sagesse de Dieu, en qui la plénitude de la déité habite, qui a accompli l'œuvre de la réconciliation en notre faveur, Lui qui est notre chef. N'en est-il pas digne? Que sommes-nous par nous-mêmes?

Si nous le faisons, chacun en particulier: tenir ferme le chef comme membres du corps « Seigneur, je désire agir seulement selon ce que tu veux » et si je ne me laisse pas détourner par toutes ces autres choses, croyez-vous qu'il y aurait alors des disputes, des désaccords entre croyants? Nous ne voulons pas émettre de jugement, mais seulement avoir cette pensée: obéir au Seigneur. Cela serait impossible n'est ce pas?

C'est pourquoi nous voyons combien cette épitre est actuelle, combien nous avons besoin de ces exhortations : « avons-nous tenu ferme le chef, le Seigneur a-t-il pour nous ce prix que nous disions: je ne veux faire que ce que le Seigneur désire, Lui obéir ». Chers frères et sœurs, si toi et moi nous agissons ainsi, nous n'aurons pas de désaccord, c'est clair. Cela signifie que nous pouvons faire un mauvais usage du nom du Seigneur pour faire notre volonté propre. Je pense qu'aujourd'hui dans nos milieux, c'est justement le grand danger. Je ne veux pas juger ni condamner quiconque, je m'inclus aussi, mais nous devons bien constater que là où le Seigneur est bien connu, le danger est que nous imposions notre volonté au nom du Seigneur. C'est ce qui se passait à Colosses: ils ne tenaient pas ferme le chef.

Veuille le Seigneur agir dans nos cœurs pour que nous puissions dire avec plus d'amour et de consécration: « Seigneur, je désire t'être fidèle, m'attacher fermement à toi, pas à telle habitude ou souhait ». Que le Seigneur nous l'accorde pour que nous croissions jusqu'à Lui de cet accroissement de Dieu dont il est question dans ce dernier verset.

5ème réunion : lecture  chapitre 2, verset 20 au chapitre 3 verset 17

Lecture :

Chapitre 2

20 Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous des ordonnances,

21 — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas !

22 — (choses qui sont toutes destinées à périr par l’usage,) selon les commandements et les enseignements des hommes

23 (qui ont bien une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité, et en ce qu’elles n’épargnent pas le corps, ne lui rendant pas un certain honneur), pour la satisfaction de la chair ?

Chapitre 3

1    Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ;

2    pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ;

3    car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu.

4    Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire.

5    Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre, la fornication, l’impureté, les affections déréglées, la mauvaise convoitise, et la cupidité, qui est de l’idolâtrie ;

6    à cause desquelles la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance ;

7    parmi lesquels vous aussi vous avez marché autrefois, quand vous viviez dans ces choses.

8    Mais maintenant, renoncez, vous aussi, à toutes ces choses : colère, courroux, malice, injures, paroles honteuses venant de votre bouche.

9    Ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions

10 et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon [l’]image de celui qui l’a créé,

11 où il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais où Christ est tout et en tous.

12 Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité,

13 vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même.

14 Et par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection.

15 Et que la paix du Christ, à laquelle aussi vous avez été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants.

16 Que la parole du Christ habite en vous richement, — en toute sagesse vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce.

17 Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père.

La deuxième partie du chapitre 2 nous présente la fin de l'homme naturel par la croix de Christ. Il est dit deux fois « vous êtes morts » dans ce chapitre. Au verset 11, nous retrouvons la notion « nous sommes circoncis par la circoncision du Christ », puis au verset 20 « si vous êtes morts avec Christ ». Ici au chapitre 3, verset 3 « vous êtes morts »

C'est un fait dont nous nous sommes occupés longuement hier soir: l'œuvre du Seigneur signifie la fin de l'homme naturel. C'est pourquoi nous pouvons dire: nous sommes morts avec Lui et pas seulement qu'Il est mort pour nous. Notre vieil homme, ce corps de péché est ôté, ce mécanisme qui produit le péché qui se trouve en tout homme a trouvé sa fin. Cela ne veut pas dire que le péché a disparu, malheureusement, nous allons le voir, aussi longtemps que nous sommes en vie dans ce corps, la chair est toujours là, mais elle n'est plus l'élément dominant.

L'apôtre rappelle aux Colossiens que s'ils sont morts avec Christ, leur vie passée avant leur conversion a trouvé sa fin, par sa mort à la croix, le Seigneur a porté le jugement de Dieu sur cette chair. Si nous croyons cela, non seulement nos péchés sont pardonnés, effacés, c'est un des résultats de l'œuvre du Seigneur, mais notre vieil homme a aussi pris fin.

Nous sommes morts avec Christ, nous pouvons rendre grâce pour cela; voyons l'effet pratique (verset 20-23) ces éléments qui attirent le monde parce qu'il n'a rien d'autre n'intéressent plus le croyant. Alors, pourquoi vous assujettir à ces ordonnances, comme si vous viviez dans le monde? Nous avons vu que ces ordonnances, c'était la loi. N'oublions pas que la loi, les dix commandements ne sont pas la ligne de conduite donnée de Dieu pour le croyant, mais l'exemple de la vie du Seigneur,  les ordonnances dont il est question ici s'adressent à l'homme naturel, la loi a été donnée à l'homme naturel, pas à l'homme régénéré. Il y en avait bien parmi le peuple qui l'était, comme Moïse et Aaron, mais la loi ne leur a pas été donnée en tant que hommes régénérés. Le Dieu saint avait donné ces commandements au peuple qui avait demandé des ordonnances auxquelles il voulait obéir. Dieu les leur a données et le résultat, c'est que personne n'a été capable de les respecter. Par là, nous voyons toute la corruption de l'homme. La loi a été donnée à un peuple que Dieu avait choisi au milieu des nations, composé d'hommes pas nécessairement régénérés, c'est pour eux que Dieu avait donné ces ordonnances.

On retrouve la même expression dans Galates 4,3 « nous étions asservis sous les éléments du monde » et au verset 9 « comment retournez-vous de nouveau aux faibles et misérables éléments auxquels vous voulez encore être asservis? » C'est une périphrase pour désigner la loi utilisée comme règle au temps de la grâce. Dieu l'avait donnée aux juifs, mais elle n'est pas pour le croyant actuel, pour l'homme céleste.

Pourquoi vous assujettir à ces ordonnances, comme si vous viviez dans le monde? L'apôtre leur dit: vous ne vivez plus dans le monde et ces éléments sont pour les hommes du monde, les hommes naturels auxquels appartenait aussi Israël en ce temps-là. On voit combien c'est sérieux de vouloir s'asservir à des commandements ou à des règles que l'on s'impose. Le croyant ne fait plus partie de ce monde, non pas que nous ne soyons plus sur la terre; aussi longtemps que nous vivons dans notre corps, nous faisons partie de la création et par là vivons dans le monde, mais nous n'appartenons plus à ce monde vu comme système. Le Seigneur dit lui-même en Jean 17 « ils sont dans le monde, mais ne sont pas du monde ».

Le mot « monde » a différentes significations. Par exemple en 1 Cor.5,9 l'apôtre leur dit de ne pas avoir de contact avec les fornicateurs, les idolâtres, non pas de ce monde puisque ainsi il faudrait que vous sortiez du monde, ce qui est impossible.

Il s'agit de commandements cérémoniels concernant la nourriture auxquels encore aujourd'hui certaines parties de la chrétienté accordent de l'importance. (pensons par exemple au jeune).

Toute nourriture nous est donnée, il n'existe rien qu'un croyant ne puisse manger, nous dit Paul à un autre endroit, la prenant avec actions de  grâce. C'est pourquoi ces ordonnances que l'on s'impose « ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas », que certains vrais croyants pensent devoir respecter pour diverses raisons peuvent être dangereux. Dieu ne nous a donné aucun commandement de s'abstenir d'une quelconque nourriture, excepté un seul, établi dès le commencement quand Dieu a donné la chair des animaux comme nourriture à l'homme.

Au jardin d'Eden, Dieu avait donné l'herbe des champs pour nourriture à Adam et Eve, mais après le déluge, Il leur a donné aussi la chair des animaux (Genèse 9). Israël devait s'abstenir de certains animaux, il pouvait manger les animaux purs.

Après le déluge, Noé qui est pour ainsi dire à l'origine de la nouvelle population du monde (dans l'arche, il y avait huit personnes, Noé et sa femme, ses trois fils et leurs épouses) reçut ce commandement de ne pas manger le sang. Ceci est valable aussi longtemps que le monde existe, car Dieu a dit: le sang est l'expression de la vie. Il n'existe pas de symbole plus parlant de la signification de la vie; cette vie, sortie des mains du créateur n'appartient qu'à lui. C'est pour cette raison que Dieu a dit: « vous ne mangerez pas le sang ». Dieu a répété ce commandement  spécialement à son peuple terrestre, probablement parce que au cours des temps, les hommes avaient enfreint cette loi, comme ils ne se préoccupent pas d'obéir aux autres commandements de Dieu. Si cela n'avait pas été le cas, Dieu n'aurait pas trouvé nécessaire de le rappeler. Dieu n'a pas ordonné aux femmes d'Israël de ne pas se couper les cheveux, car aucune ne le faisait, mais aujourd'hui, ce commandement a été donné. Dieu est plus sage que nous!

Et ce commandement de ne pas manger le sang est répété pour la troisième fois à la chrétienté. Si toute la race humaine est indifférente à ce commandement de Dieu concernant la création, les chrétiens peuvent-ils ne pas tenir compte de ce que Dieu demande?

En Actes 15 où la question du respect de la loi par les croyants est posée, l'apôtre dit non, ils ne doivent pas observer la loi du Sinaï, mais retenir quatre points: s'abstenir des idoles, de la fornication, choses fondamentales qui vont à l'encontre de la pensée de Dieu, de ce qui est étouffé, c'est à dire manger la viande en ayant gardé le sang consciemment pour la manger avec son sang et le sang lui-même.

C'est un commandement général que Dieu a donné à tout homme et pas spécialement à la chrétienté, mais je le répète, voulons-nous être désobéissants sur ce point, nous croyants qui disons obéir à notre Dieu, nous ses enfants?

Ici l'apôtre fait référence à des lois juives et cela peut aussi s'appliquer à des lois que nous nous imposons nous-mêmes. Le verset 22 nous dit qu'elles sont destinées à périr par l'usage, ces choses que Dieu a données, les Colossiens disaient de ne pas les prendre. Ces ordonnances sont selon le commandement des hommes. A l'origine, la loi était de Dieu, sainte, juste et bonne, mais maintenant, la loi a trouvé sa fin; Israël avait ajouté bien des commandements à la loi de Dieu et par cela, on peut dire que c'était selon le commandement de l'homme. Elles ont une apparence de sagesse, car elles font souvent appel à l'intellect, cela semble particulièrement intéressant; ainsi on sort en quelque sorte de la masse, cela permet d'atteindre un niveau spirituel plus élevé.

Paul détruit cette idée dans l'œuf, ce n'est qu'une apparence de sagesse qui est caractérisée par une religiosité volontaire et pas la vraie sagesse que nous apprenons à connaître dans la présence du Seigneur. C'est ce que beaucoup d'enfants de Dieu trouvent si difficile à comprendre: que la religion peut être marquée par la propre volonté. On pourrait dire bien des choses à ce sujet, mais nous devons reconnaître que la chrétienté est caractérisée presque partout par une religion de propre volonté. Au lieu de s'en tenir simplement à la parole de Dieu, se soumettre à la direction de Son Esprit qu'Il nous a donné, on établit des ordonnances, des règlements qui ont une apparence de sagesse et qui plaisent à l'intelligence humaine, mais quand on les soumet à la parole de Dieu, on voit clairement que cela ne concorde pas avec elle. Nous savons bien trop peu ce que signifie le culte aux yeux de Dieu (culte qui ne se limite pas à une heure par semaine). Qu'est-ce que rendre culte selon la pensée de Dieu?

Nous avons un exemple dans l'ancien testament en 1 Samuel 13, quand Saül devant monter à la bataille devait attendre l'arrivée de Samuel pour sacrifier. Cette attente du  prophète qui était la voix de Dieu ne plaisait pas à Saül, c'est ce qui ne plait pas à la chair. Quand Saül a vu que le peuple se dispersait, il a pensé qu'il fallait agir pour empêcher cela: attendre Samuel, oui, mais cela ne va pas, voilà le résultat! Cela ne fonctionne pas.

Combien de fois n'avons-nous pas entendu cette réflexion: la direction du Saint Esprit, cela ne marche pas. C'est pourquoi on doit agir, dans une bonne intention, dit-on.

C'est ce qu'a fait Saül, il a offert le sacrifice et quand Samuel est arrivé, il a dû lui dire: tu a été désobéissant, tu n'as pas gardé le commandement de l'Eternel. Beaucoup n'ont pas compris que c'était contraire à la pensée de Dieu, ils ont participé à un culte de propre volonté.

Si nous remontons un peu plus loin dans l'histoire du peuple, quand les deux tribus et demie avaient choisi leur héritage de l'autre côté du Jourdain (Nombres 32), ils préféraient rester en deçà du fleuve à cause de leurs nombreux troupeaux. Ce n'était pas la pensée de Dieu; la terre était bien fertile de part et d'autre du Jourdain, mais le pays promis, Canaan se trouvait de l'autre côté.

En Josué 22 les deux  tribus et demie, bien conscientes qu'elles sont liées aux autres, pensent tout à coup qu'étant séparées de leurs frères par le fleuve, leurs enfants ne réaliseront peut être plus qu'ils font partie du peuple de Dieu et risquent de se détourner de l'Eternel.. Il faut avoir un point de ralliement pour rappeler leur appartenance. Et ils bâtirent un autel de grande apparence. Chacun pouvait voir ce grand monument construit pour attester qu'ils appartiennent au peuple de Dieu, tout en n'habitant pas dans le pays. Ce qui aurait été juste de faire: passer le Jourdain pour aller en Canaan, ils ne l'ont pas fait.

Mais les autres tribus en ont entendu parler et ont jugé autrement. Ils ont dit: c'est un culte de propre volonté, vous vous détournez de l'Eternel. Les deux tribus et demie voulaient ériger un mémorial, bâtir cet autel comme témoin.

« Si ce n'est par crainte de cette chose » nous l'avons bâti par peur: voilà la clé. C'était logique, compréhensible au point de vue humain, mais c'était de la propre volonté.

Nous pourrions énumérer bien des choses qui se passent dans la chrétienté qui ont le même caractère; c'est un mal religieux. On met en contraste la fornication, l'idolâtrie, ce qui est bien plus grave, mais ici, il s'agit de choses qui se passent au milieu de croyants qui confessent et pratiquent de se réunir comme chrétiens; il y a du mal toléré et introduit officiellement, ce dont on ne se rend pas compte. Cela s'appelle un mal ecclésiastique. Le terme n'a pas d'importance, mais ce dont il s'agit ici c'est que beaucoup d'enfants de Dieu ne ressentent pas l'offense faite à Dieu.

Tous les croyants forment la maison de Dieu; nous devons donc nous comporter dans Sa maison selon Ses pensées. Quelle offense, quand nous pensons que nous pouvons établir nos propres règles qui ne concordent pas avec la pensée de Dieu. C'est cela un mal ecclésiastique. Nous ne réalisons pas quel affront nous faisons à Dieu par ce culte de propre volonté. Nous ne savons pas combien cela est horrible aux yeux de Dieu.

« … ne lui rendant pas un certain honneur » cela a l'apparence de l'humilité. Par le jeune, des châtiments infligés au corps, des macérations, l'homme veut montrer quel degré de sainteté il peut atteindre, mais en fin de compte, c'est pour la satisfaction de la chair, c'est lui accorder tout ce qu'elle désire. Une autre satisfaction de la chair d'un autre niveau, c'est considérer les désirs de la chair comme négatifs et accorder de la valeur aux sentiments, à l'intelligence. C'est aussi la satisfaction de la chair; c'est plus difficile à discerner et c'est ce dont il s'agit ici. C'est la satisfaction de la chair qui ne convient absolument pas à ceux qui sont morts avec Christ.

Après avoir présenté ce côté négatif, l'apôtre aborde maintenant la partie pratique. Nous avons vu au chapitre 2 la fin de l'homme naturel: c'est un côté de la vérité « si vous êtes morts ». Cela devait avoir lieu d'abord, vous ne devez plus vous occuper de ces éléments du monde, vous devez détourner vos regards de ces choses. Puis vient l'autre côté « si vous êtes ressuscités, cherchez les choses qui sont en haut » C'est le complément nécessaire à cet enseignement. En tant qu'enfant de Dieu, nous sommes introduits dans une nouvelle vie, un nouveau monde qui n'a absolument rien à voir avec ce monde-ci d'où nous avons été retirés. Nous avons vu ce que cette résurrection signifie: le Seigneur Jésus ressuscité n'appartient plus à ce monde où il s'était abaissé au niveau de l'homme, où il a subi la mort pour prendre sur lui le jugement de Dieu. Par sa résurrection Il est sorti de ce monde pour entrer dans un nouveau; nous avons considéré cela hier soir. Ressuscités avec Lui, nous sommes introduits dans ce nouveau monde de résurrection. C'est une réalité, ce fait n'est pas mis en question, on pourrait traduire « puisque vous êtes ressuscités »

« cherchez les choses qui sont en haut » c'est là notre monde. L'homme du monde et nous avant notre conversion, ne peut chercher que ce qui se trouve dans ce monde et qu'il ne trouve pas, il n'atteint jamais le but. Nous en avons été retirés, nous sommes liés avec notre Seigneur qui a porté le jugement concernant notre position d'homme naturel. Romains 6 nous dit crucifiés avec Lui, morts avec Lui, ensevelis et ressuscités avec Lui, non seulement ressuscités par Lui , mais aussi avec Lui. Ici s'ouvre devant nos yeux un monde dont nous réalisons peu l'étendue. C'est pourquoi nous devons rechercher les choses qui se trouvent où Lui est. Nous sommes liés à Lui, il est donc naturel que nous recherchions ce qui Le concerne, en haut, pas dans ce monde; ici, nous ne pouvons pas Le trouver. Il est au ciel, à la droite de Dieu.

Placer quelqu'un à sa droite a toujours signifié que l'on veut honorer la personne. Dieu accorde cette place à son Fils, le Seigneur comme l'homme glorifié. Pensons qu'il s'agit de notre Seigneur, il occupe la place de puissance et d'honneur la plus grande.

Le psaume 110 y fait déjà allusion: « assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'ai mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds ». Lisons aussi les nombreux passages où il est question de cette place à la droite de Dieu, où Il intercède pour nous. C'est pourquoi nous devons rechercher ce qui est en haut; notre Seigneur est là, pas sur la terre.

Ainsi nous voyons la merveilleuse logique du raisonnement: sur la terre, nous sommes appelés à rendre témoignage de lui (nous y reviendrons), mais nous ne le pouvons pas si nous ne connaissons pas le Seigneur dans cette position à la droite de Dieu.

Pourquoi annonce-t-on aujourd'hui si souvent un évangile dénaturé? Parce que le point de départ n'est pas le Seigneur considéré à la droite de Dieu dans sa gloire et sa puissance.

Le vrai témoignage pour le Seigneur ne peut avoir d'autre point de départ; c'est pourquoi l'ordre des exhortations doit être celui-ci: d'abord chercher les choses qui sont en haut, où le Christ est assis. C'est le message essentiel.

Déjà l'apôtre au chapitre 2 avertissait les Colossiens de ne pas tenir ferme le chef; ici il leur montre comment éviter le danger: chercher le Seigneur en haut.

Et nous, que cherchons-nous?, à quoi pensons-nous? Il est dit deux fois « cherchez, pensez aux choses qui sont en haut » là se trouvent toutes nos ressources, toute l'aide dont nous avons besoin, là, à la droite de Dieu. Ici-bas, nous ne pourrons trouver aucune aide. Le psalmiste dit au psaume 121 « j'élève mes yeux vers les montagnes, d'où vient mon secours,? Mon secours vient d'auprès de l'Eternel qui a fait les cieux et la terre » Mon secours ne vient pas des montagnes de ce monde, mais de l'Eternel. Voilà pourquoi il est si important de penser à ce qui est en haut. Levons les yeux vers notre Seigneur, recherchons en Lui notre secours, il est notre souverain sacrificateur qui porte les siens sur son cœur; les noms du peuple d'Israël était gravés sur le s épaules et la poitrine du souverain sacrificateur

Notre espérance est aussi là-haut, pas sur la terre: le Seigneur va revenir du ciel nous chercher pour être avec lui, cette pensée n'a-t-elle pas un effet pratique?

Et si nous pensons au but. En Phil.3,14, l'apôtre nous dit: « je fais une chose, oubliant les choses qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l'appel céleste (littéralement en haut).

Toute sagesse, secours, force viennent d'en haut, c'est pourquoi cherchons les choses qui sont en haut, pas celles qui sont sur la terre. Ici, pas d'aide pour les Colossiens comme pour nous.

Au verset 3, il nous est encore une fois rappelé que là se trouve aussi notre vie, pour nous avertir de ne rien rechercher ici-bas. Et combien nous manquons! Si souvent notre but est ici, nous recherchons l'aide ici, l'apôtre nous dit: « ne cherchez pas cela sur la terre. »

Mais on dira: nous sommes sur cette terre, nous avons nos devoirs, nous devons rendre témoignage, nous sommes entourés de gens et nous avons une responsabilité envers eux. Il faut faire une distinction: certains croyants ont une conception totalement erronée du rôle du chrétien dans le monde, ils pensent qu'ils sont appelés à influencer positivement le monde. Celui qui pense ainsi se trompe: le croyant n'est pas habilité à avoir une influence et à améliorer le monde. Il est appelé à rechercher les choses qui sont en haut; la seule influence positive qu'il peut avoir dans ce monde, c'est de rendre témoignage, avec ce but: être un témoin de la grâce de Dieu, pour que le plus de gens possible se tournent vers le Seigneur. C'est la seule mission du croyant, le reste, c'est une erreur. On se trompe si l'on pense pouvoir changer et améliorer le système de ce monde, c'est impossible et Dieu ne le fait pas, Il dit: « sors de ce monde et viens à moi »

Mais on dira: oui, nous sommes étrangers dans ce monde, mais nous désirons rendre témoignage, nous sommes encore dans ce monde et avons nos obligations. Oui, c'est vrai, mais il y a là aussi un danger: dire nous sommes citoyens du ciel, mais au travail, nous devons travailler et agir comme nos collègues. Il existe une énorme différence: le collègue travaille uniquement pour ce monde, mais nous, nous ne le devrions pas. Cherchez les choses qui sont en haut, c'est-à-dire, l'état d'esprit du croyant est complètement différent de celui d'un homme naturel. Je pense que c'est un point que nous ne considérons pas suffisamment et nous manquons souvent. Nous pensons que nous devons avoir le même but, utiliser les mêmes méthodes.

Mais alors, si nous devons être différents, comment devons-nous faire? La parole ne nous laisse pas dans l'incertitude. Nous trouvons la réponse au verset 17 « quoique vous fassiez, faites tout au nom du Seigneur »D'abord, l'apôtre nous incite à tourner nos regards en haut et place le Seigneur devant nos yeux, puis au verset 17, il entre dans les détails: concernant les femmes, les maris, les enfants, les serviteurs et les maîtres, chacun à son tour reçoit une exhortation, après nous avoir entretenu de cet appel merveilleux. Si nous y répondions mieux, nous pourrions mieux témoigner à notre travail, autour de nous.

« … car vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu », nous avons déjà vu que notre vie de croyant, par le lien que nous avons avec le Seigneur Jésus, aucun homme du monde ne peut la comprendre, c'est pour cela que notre vie est cachée. Le mot vie a une double signification. Nous étions morts et nous avons reçu une vie, une existence nouvelle; cette vie, c'est le Seigneur Jésus. Sans lui, nous serions morts, mais avec lui, nous sommes vivants; Il est notre vie. L'autre signification, c'est le but, le contenu de cette vie.

De quoi est faite la vie d'un homme du monde? Quel est son but, son mobile? Rien que les choses du monde.  Mais nous, par le Seigneur, nous possédons la plénitude de cette vie, toutes les richesses qui sont cachées au monde. L'homme naturel est incapable de comprendre cela; lui expliquer, c'est jeter ses perles aux pourceaux et nous ne devons pas nous en étonner, notre vie est cachée en Christ.

Ce ne sera pas toujours le cas: Quand nous serons enlevés au ciel pour aller auprès du Seigneur, le moment viendra où nous reviendrons avec lui; c'est à ce moment auquel l'apôtre fait allusion au verset 4. Il y aura un moment où le monde verra quelle richesse nous avons possédée par la foi. Maintenant, le monde ne peut pas le comprendre et c'est pourquoi il nous méprise et nous rejette. Ce sera révélé plus tard, maintenant, c'est caché, mais alors, nous serons manifestés avec lui en gloire (v.4)

C'est une vérité que nous devons nous efforcer de saisir et nous occuper avec profit; bien des misères dans notre vie spirituelle ont cela pour cause: nous ne nous efforçons pas de saisir les choses qui sont en haut. Paul le faisait, il tendait avec effort, il courrait droit au but pour le prix de l'appel céleste

Ce n'est qu'en jouissant de ces choses célestes que nous serons capables de mortifier nos membres qui sont sur la terre, (verset 5)  « fornication, impureté, affections déréglées, mauvaise convoitise, cupidité », ce sont des éléments, je ne dis pas des caractères,  qui ne se manifestent pas nécessairement, mais qui se trouvent dans notre nature pécheresse et quand ils se manifestent, ils ont des conséquences terribles; ce sont les caractéristiques de la vieille nature, chacun le sait bien, ce serait ridicule de le nier.

L'apôtre dit: ces éléments se trouvent encore chez vous, il les appelle vos membres (bien sûr, ce ne sont pas les membres de notre corps), au verset 9 il l'appelle le vieil homme; on peut dire que ces choses sont les membres du vieil homme, c'est-à-dire des excroissances de la vieille nature qui ne conviennent absolument pas à notre nouvelle vie avec Christ.

Mais si nous disions à un homme naturel: ces mauvaises pensées, tu dois les bannir! Impossible! Il vit dans ces choses, la convoitise, c'est une des plus grandes forces qui animent les hommes du monde et lui dire de tuer ces pulsions, c'est lui dire de se suicider. L'homme naturel n'a pas d'autre nature que celle-là

Nous, nous avons un nouvel homme, nous sommes ressuscités avec Christ et avons une vie qui trouve son développement en pureté, perfection, en gloire. C'est pourquoi nous avons la capacité, la force de mortifier ces membres. Au fond, c'est agir comme Israël, qui après avoir traversé le Jourdain et être entré dans le pays de Canaan, est passé à Guilgal.

1 Corinthiens 10, versets 6 et 10 nous montre l'histoire du peuple comme exemple, comme type, elle est écrite pour notre instruction, pour nous servir d'avertissement. Quand Israël est sorti d'Egypte (c'est une image de notre rédemption) , le peuple a passé à travers la mer rouge, Moïse a fendu les eaux et ils sont passés à pieds secs (image de la mort et résurrection du Seigneur pour nous et mort du croyant avec Lui), puis dans le désert, une nouvelle vie commence (c'est Rom.6); mais au bout du désert, ils rencontrent le Jourdain, nouvelle frontière entre la marche dans le désert et le pays promis. Traverser les eaux du Jourdain, c'est toujours l'image de la mort et résurrection du Seigneur, mais pour nous notre résurrection avec lui. Ils avaient marché 40 ans dans le désert, ceux qui avaient été circoncis en Egypte étaient morts et leurs enfants ne l'étaient pas. Dieu leur dit: vous avez encore l'opprobre des Egyptiens sur vous. Il fallait donc rouler cet opprobre à Guilgal (Guilgal signifie roulement). Ils étaient pourtant dans le pays de la promesse, ce qui correspond à notre position d'homme ressuscité avec Christ, et devaient rechercher ces bénédictions du pays, chercher les choses qui sont en haut. Mais Dieu doit leur dire: il y a encore des choses qui ne sont pas en ordre, ainsi ils devaient être circoncis (récit que nous lisons en Josué 5)

L'Egypte est une image du monde et tous ces péchés, cupidité, fornication, impureté... sont en fait l'opprobre de l'Egypte, toutes choses qui ne conviennent pas au croyant, car ce sont des caractères de notre vieille nature pécheresse, corrompue, incorrigible de l'homme naturel. Mais parce que nous nous trouvons en Canaan, passés à travers le Jourdain et possédons toutes ces bénédictions et la force de Dieu, nous sommes capables de faire mourir les actions de la chair. Ce n'est pas seulement par la position que nous occupons que nous réalisons cette mortification, mais c'est la réalité d'une action que nous devons entreprendre avec toute détermination, où nous pouvons dire: je ne veux plus m'occuper de ces choses.

Avons-nous la force pour cela? Combien de chrétiens gémissent parce qu'ils ne s'en sortent pas? Ils n'ont pas de force parce qu'ils ne regardent pas en haut, sont constamment occupés d'eux-mêmes, ont même pitié d'eux-mêmes. Ils ont pitié du vieil homme! Si c'est votre cas, vous ne vous en sortirez pas! Celui qui a pitié de sa vieille nature, la chouchoute, la nourrit et pense « ma vieille nature doit quand même un peu trouver son compte », je le dis un peu ironiquement, mais on se comprend, n'est-ce pas souvent le cas?, est-ce que cela ne nous arrive pas souvent? On ne doit pas s'étonner d'une vie de foi si misérable. Si nous voulons faire un retour sur nous-mêmes, regarder dans nos familles, combien souvent nous voyons qu'au lieu de mortifier ces membres, nous les dorlotons, nous les nourrissons ou du moins nous les supportons et excusons. Mortifiez vos membres! Mais encore une fois, cela n'est possible que par la force du Seigneur, nos pensées étant dirigées en haut, disant: voilà mon but, voilà ma vie, tout le reste, c'est l'opprobre de l'Egypte, du monde avec lequel nous n'avons plus affaire. C'est pourquoi, c'est une lutte qui durera aussi longtemps que nous sommes sur la terre.

La colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance (v.6), parmi lesquels vous viviez autrefois; le jugement de Dieu va tomber sur ce monde, mais vous n'en faites plus partie.

Voilà pourquoi suit maintenant au verset 8 une deuxième exhortation un peu différente « maintenant renoncez à toutes ces choses, dépouillez » c'est-à-dire enlevez, comme on enlève un vêtement. « … colère, courroux, malice, injures, paroles honteuses », ce sont des choses extérieures, c'est pourquoi il n'est pas dit de les faire mourir mais de renoncer, de dépouiller. Ce sont des « vêtements » qui ne conviennent pas au croyant; le mensonge est aussi un vêtement du vieil homme que nous avons ôté à la croix, nous lisons cela en Rom.6,6 « notre vieil homme a été crucifié avec Christ »

Donc ici au verset 9, il est dit ayant dépouillé le vieil homme et ses actions (il s'agit des choses extérieures) et ayant revêtu le nouvel homme. Nous n'avons pas seulement obtenu une nouvelle position! Nous voyons quelle peine doit se donner le Saint Esprit. Dieu se donne beaucoup de peine avec nous parce que nous avons tant de mal à apprendre, nous sommes si bornés, si lents à comprendre. Le Saint Esprit nous dit: votre vieil homme a trouvé sa fin, vous en êtes dépouillés, de plus, vous avez revêtu le nouvel homme, vous êtes ressuscités en Christ, voilà le nouvel homme qui doit être toujours à nouveau renouvelé en connaissance.

Fasse le Seigneur que ces quelques considérations bien faibles et bien incomplètes que nous avons pu avoir ces soirs contribuent quelque peu à ce renouvellement en connaissance du nouvel homme. Que nos jeunes surtout puissent dire:  « je n'avais pas bien compris ce point-là, maintenant, j'y vois plus clair, c'est cela être renouvelé en connaissance.

La connaissance n'est pas intellectuelle, mais c'est apprendre à mieux connaître le Seigneur Jésus. « … selon l'image de celui qui l'a créé », c'est l'image du Seigneur tel qu'il était lorsqu'il marchait sur la terre. Il disait: »apprenez de moi, soyez mes imitateurs » ou comme Pierre l'écrit: « il nous a laissé un modèle afin que nous suivions ses traces ». Nous devons marcher en suivant son exemple. Et au chapitre 1,15, il nous est dit qu'il est l'image du Dieu invisible. C'est selon ce modèle que notre nouvel homme doit être transformé, que nous devons faire des progrès, grandir dans la foi.

Dans ce nouvel homme que Dieu a créé, toutes les différences sont effacées: nationales (grec et juif), religieuses (circoncision et incirconcision), de culture (barbare et Scythe), sociales (esclave et homme libre). Tous les niveaux de la société humaine sont mis de côté par le Seigneur Jésus. Certaines différences, Dieu les avait introduits pour un temps, comme celle entre les juifs et les nations, d'autres comme esclave et homme libre proviennent de l'homme, mais maintenant, toutes ces différences du vieil homme disparaissent: Christ est tout en tous. Galates 3,28 va même plus loin: « il n'y a ni esclave, ni homme libre, ni mâle ni femelle, car vous êtes tous d'un dans le Christ Jésus ». Bien sûr, ces différences restent aussi longtemps que la création subsiste.

L'apôtre continue ses explications en présentant chaque fois les deux côtés: morts et ressuscités, dépouiller et revêtir. Au verset 12, il présente la « garde -robe » du croyant, nos vêtements de tous les jours. Quand nous voulons nous présenter dans ce monde, nous choisissons nos vêtements pour paraître à notre honneur, n'est-ce-pas? Et bien, que convient-il à des élus, saints et bien-aimés? Car c'est ce que nous sommes devenus par la grâce de Dieu. Je ne parle pas des vêtements extérieurs, ce n'est qu'une comparaison, il s'agit ici de nos vêtements spirituels. Que nous convient-il de revêtir? Les traits, la perfection morale du Seigneur que nous avons si peu!

Tous ces caractères manquent si souvent dans nos vêtements;  comme nous pouvons être durs au lieu de miséricordieux,  légers, manquer de support au lieu d'être plein de bonté envers nos frères et sœurs, comme nous manquons d'humilité, nous sommes si facilement orgueilleux; sommes-nous prêts à servir le Seigneur en nous abaissant dans l'assemblée ou ailleurs?

Je parlais dernièrement avec un frère qui faisait remarquer combien il y a partout des luttes. Cela m'a fait penser à une réflexion d'un vieux frère: dans les luttes, il faut toujours être deux! Si l'on est humble, on n'a pas de dispute, on n'entre pas dans la lutte. Cela nous parle, n'est-ce-pas? Le Seigneur nous dit: « apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur » de CŒUR, car nous pouvons être extérieurement humbles, mais extérieurement orgueilleux.

Tous ces caractères, nous pouvons les apprendre en considérant la vie du Seigneur dans les évangiles. Il nous a montré l'exemple et dit « apprenez de moi ». Combien peu nous mettons cela en pratique, combien peu sommes-nous revêtus de ces vêtements! Quand on pense qu'il est dit: « enlevez ces vieux vêtements et revêtez-vous de ces caractères du Seigneur », et nous nous excusons en disant: je suis comme ça. Savez-vous ce que cela signifie? C'est une pièce de mon vieil habit que je veux garder!

Ne pas revêtir ces vêtements est la cause de bien des choses chez les croyants, nous devons le dire; que le Seigneur imprime cela profondément dans nos cœurs!

« … vous pardonnant l'un l'autre » comme nous sommes réticents à pardonner! Pierre disait: je suis prêt à pardonner 7 fois; c'est déjà beaucoup! Mais le Seigneur répond: non,70 fois 7 fois, mais nous voulons maintenir nos droits, nous ne sommes pas humbles.

Nous pourrions parler pendant des heures sur chacun de ces caractères, mais relisons avec prière ce paragraphe en demandant au Seigneur de nous montrer ce qui cloche chez nous; que nous puissions revêtir ces vêtements avec Son aide et par Sa puissance, pour vivre comme Il le désire.

« … et par dessus tout, revêtez-vous de l'amour qui est le lien de la perfection », l'amour réunit toutes ces qualités, « et la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs ». Avons-nous cette paix du Christ? Il nous dit: je vous donne ma paix, lui la possédait à tout moment. Nous pouvons mettre le passage de Philippiens 4 verset 7 en parallèle « la paix de Dieu gardera vos cœurs », la paix dans nos cœurs, un doux repos qui nous permet de tout supporter dans l'adversité, même quand il se passe quelque chose dans l'assemblée et que nous disons: je ne peux plus le supporter!

En relation avec la paix, l'apôtre cite l'unité du corps; pourquoi? L'unité que les croyants sont appelés à réaliser dans la paix du Christ, à cause de notre manque de calme intérieur, nous ne sommes plus à même de la garder. Cette paix présidera, dominera dans nos relations mutuelles. La parole de Dieu est plus pénétrante qu'une épée à deux tranchants, atteignant jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles, elle discerne les pensées et les intentions du cœur; il n'y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire. (Hébreux 4 versets 12 & 13)

« … que la parole du Christ habite richement en vous » ce n'est pas seulement la parole de Dieu, bien sûr, elle l'est, mais ici elle est appelée la parole du Christ. Nous devons nous demander pourquoi le Saint Esprit utilise cette expression. Nous avons vu que dans cette épitre, tout se rapporte à Christ: il est le Seigneur qui a accompli tous les desseins de Dieu, assis à la droite de la majesté, couronné de gloire et d'honneur, c'est lui notre but, le sens, le contenu de notre vie et c'est cette parole qui magnifie notre Seigneur. Qu'elle habite richement en vous, pour que  notre cœur possède tout ce qui est l'expression du Christ.

Et soyez reconnaissants. Au verset 16, il ne s'agit pas de dons, cela s'adresse à tous; que le Seigneur nous encourage à nous enseigner et nous exhorter l'un l'autre, profitant de toute occasion pour nous entretenir du Seigneur. Cela comblerait bien des lacunes, mais nous sommes devenus si faibles que nous n'osons plus parler de la parole, on peut parler de n'importe quel sujet, mais présenter la parole et s'encourager, nous n'en avons pas la force. Que la parole du Christ habite richement en vous; que nous soyons nourris de cette parole et qu'ainsi elle déborde de nos bouches.

Et maintenant, nous arrivons à la pratique (v.17) « quoique vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus » Paul pouvait dire: quoi que je fasse, je fais tout pour la gloire de Dieu.

6ème réunion : lecture du chapitre 3 verset 18  au chapitre 4 verset 18  

Lecture :

Colossiens 3 versets 18 à 25

18 Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur.

19 Maris, aimez vos femmes et ne vous aigrissez pas contre elles.

20 Enfants, obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur.

21 Pères, n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils ne soient pas découragés.

22 Esclaves, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, craignant le Seigneur.

23 Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes,

24 sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l’héritage : vous servez le seigneur Christ.

25 Car celui qui agit injustement, recevra ce qu’il aura fait injustement ; et il n’y a pas d’acception de personnes.

Col. 4 versets 1 à 18

1    Maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans les cieux.

2    Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces ;

3    priant en même temps aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, pour annoncer le mystère du Christ, mystère pour lequel aussi je suis lié,

4    afin que je le manifeste comme je dois parler.

5    Marchez dans la sagesse envers ceux de dehors, saisissant l’occasion.

6    Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun.

7    Tychique, le bien-aimé frère et fidèle serviteur et compagnon de service dans le Seigneur, vous fera savoir tout ce qui me concerne :

8    je l’ai envoyé vers vous tout exprès, afin qu’il connaisse l’état de vos affaires, et qu’il console vos cœurs,

9    avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, qui est des vôtres. Ils vous informeront de toutes les choses d’ici.

10 Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, et Marc, le neveu de Barnabas, touchant lequel vous avez reçu des ordres (s’il vient vers vous, recevez-le),

11 et Jésus appelé Juste, — qui sont de la circoncision. Ceux-ci sont les seuls compagnons d’œuvre pour le royaume de Dieu qui [aussi] m’ont été en consolation.

12 Épaphras qui est des vôtres, esclave du christ Jésus, vous salue, combattant toujours pour vous par des prières, afin que vous demeuriez* parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu ;

13 car je lui rends témoignage qu’il est dans un grand travail [de cœur] pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour ceux qui sont à Hiérapolis.

14 Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, et Démas.

15 Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l’assemblée qui [se réunit] dans sa maison.

16 Et quand la lettre aura été lue parmi vous, faites qu’elle soit lue aussi dans l’assemblée des Laodicéens, et vous aussi lisez celle qui viendra de Laodicée.

17 Et dites à Archippe : Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses.

18 La salutation, de la propre main de moi, Paul. — Souvenez-vous de mes liens. La grâce soit avec vous !

Ces exhortations de la fin du chapitre 3 et le premier verset du chapitre 4 forment le contenu final de l'épitre; ce qui suit sont les salutations. C'est remarquable de constater que ces exhortations s'adressent à 3 différents groupes de personnes. Elles sont en relation directe avec ce que nous avons considéré hier soir, nous ne devons pas l'oublier. Nous connaissons tous ces exhortations que nous retrouvons dans d'autres épitres; certains diront que ce sont des manifestations extérieures, ce n'est pas cela l'important, mais nous devons les rattacher au contexte, elles découlent des chapitres précédents. En Ephésiens 5, nous retrouvons le même principe: le contexte nous amène au plus haut niveau de la vie de foi « imitateurs de Dieu, comme de bien-aimés enfants », ici, nous l'avons vu hier soir, « si vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut » , c'est le contenu et le but de notre vie, notre Seigneur dans la gloire et pas cette vie sur la terre, pas ce que nous considérons malheureusement comme très important et souvent comme plus important que la personne du Seigneur. Le croyant va rétorquer: on ne peut pas dire cela de moi! Ce n'est pas une question de doctrine ou de connaissance, mais de pratique. Et dans la pratique, nous montrons souvent le contraire de ce que nous connaissons et confessons. Le Seigneur est-il vraiment pour nous au-dessus de tout? Dans la vie de tous les jours, nous prouvons souvent le contraire; combien de choses peu importantes ou insignifiantes ont le dessus! C'est pourquoi, il est merveilleux de voir ici comment le Seigneur Jésus et Sa gloire ainsi que notre relation avec Lui, ressuscités en Lui nous sont dépeints; c'est en haut qu'est notre but, nous l'avons vu hier.

Ces exhortations forment au fond la conclusion pratique. Nous avons vu aussi, et c'est le thème central des chapitres précédents, que notre vieil homme, ce corps du péché, a trouvé sa fin, nous avons non seulement revêtu le nouvel homme, la nature, le caractère du Seigneur Jésus, mais nous avons aussi devant les yeux l'image du Seigneur pour vivre jour après jour de sa vie. Et ces deux choses: le but de notre vie, le Seigneur Jésus dans la gloire et la faculté de réaliser ce but, mener une nouvelle existence par la conversion, la nouvelle naissance, l'œuvre du Seigneur pour nous et en nous, ces deux choses nous permettent de réaliser ces exhortations. Ce sont même les conditions indispensables pour pouvoir les réaliser, car si elles sont absentes, il est impossible de répondre à ces exhortations C'est d'ailleurs la raison de tous nos problèmes et pourtant, ce n'est pas le sommet de la foi, il s'agit de choses toutes simples, ce qui est extérieur, mais qui fait partie de la vie de foi.

Souvent, nous nous révoltons contre ces exhortations; notre environnement nous conforte ou nous pousse dans ces réactions de rejet. Il s'agit surtout du concept de l'autorité; dans le monde d'aujourd'hui, elle est mise en brèche, nous vivons un temps où l'autorité est contestée et mise de côté. Mais le monde passe d'un extrême à l'autre et l'autorité ne sera plus longtemps bafouée. Nous ne voulons pas faire de politique, mais nous voyons que tout se met en place pour la reconstitution du quatrième empire décrit dans le prophète Daniel. Kohl et Mitterrand veulent l'unification de l'Europe avant la fin de leur mandat et Dieu le permet parce que cela correspond à Ses desseins. Nous, croyants, nous ne connaitrons pas ces temps-là, mais les hommes du monde sous l'empire romain reconstitué vivront une période terrible, quand personne ne pourra acheter ou vendre s'il n'a pas la marque de la bête sur son front. Ils connaitront une oppression terrible.

L'absence d'autorité ou l'excès qui règnera alors proviennent tout deux de Satan: c'est lui qui est derrière la scène. C'est pourquoi, nous les croyants, nous devons honorer notre Seigneur en obéissant à ces exhortations. Dans ce paragraphe, du verset 17 au chapitre 4 verset 1, le nom du Seigneur est répété sept fois; dans la première partie du chapitre 3, c'est le mot Christ qui revient constamment, mais le Christ est aussi Seigneur, il n'y a pas de Jésus qui ne soit aussi notre Seigneur, c'est pourquoi nous ne pouvons pas jouir des privilèges et mettre de côté son autorité.

Hier, nous avons considéré les privilèges et aussi quel Seigneur Il est, comment Il nous a rendus capables de vivre de sa vie et de L'honorer. A partir du verset 17, nous avons le côté de notre responsabilité; c'est ainsi que nous devons comprendre ces exhortations.

Ces trois groupes, le mariage (femme - mari), la famille (parents - enfants) et esclaves – maîtres en ce temps-là, nous dirions aujourd'hui travailleurs - patrons, ont leur signification profonde. Le premier groupe remonte au jardin d'Eden avant la chute; Dieu les a créés mâle et femelle. Les enfants sont nés après la chute. Quant au troisième groupe, il n'existait pas dans les premiers temps, c'est après le déluge que nous trouvons la première mention dans la bouche de Noé qui dit que Cham soit esclave de ses frères. (Genèse 9 verset 27)

La relation homme-femme, instituée par Dieu dès le début est une image de Christ et son assemblée (Ephésiens 5). La relation parents enfants vient après la chute et est voulue de Dieu. Dieu avait dit « fructifiez et remplissez la terre ». Mais quelle sagesse de Dieu que les enfants soient nés après la chute. S'il avait eu une descendance avant et des enfants après la chute, quelle classification cela aurait donné, cela aurait conduit à un conflit! Le troisième groupe esclaves maîtres n'était absolument pas voulu de Dieu; l'oppression d'un homme par un autre n'a jamais été la pensée de Dieu, l'esclavage n'est pas voulu de Dieu, mais Il ne l'abolit pas, Il exhorte l'homme à se comporter selon Sa pensée dans l'ordre qu'Il a établi. Dans la famille, Il exhorte les enfants, les pères à faire leurs preuves dans l'ordre établi de Dieu. Il  le dit aussi aux esclaves et aux maîtres, quoique cette relation soit une conséquence du péché, cela n'a jamais été la pensée de Dieu qu'un être créé à la ressemblance de son créateur asservisse un autre être créé aussi à la ressemblance de Dieu. Mais le Seigneur n'a pas été un réformateur social comme je le lisais dans un livre théologique, il y aura un temps où l'esclavage n'existera plus, mais dans le temps actuel, nous avons à refléter la grâce de Dieu dans la position où Il nous a placés.

Le contenu de ces versets est que, par là, en obéissant à ces exhortations, la grâce, la vie nouvelle s'exprime et qu’ainsi nous honorions notre Seigneur.

Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient au Seigneur (verset 17). Pourquoi l'apôtre exhorte-il d'abord les femmes? Pas parce qu'il était misogyne, comme on peut le lire actuellement dans beaucoup de livres, mais parce que cela répond à l'ordre que Dieu a établi au commencement; c'est selon Sa volonté, car c'est là que commence la révolte.

Je veux attirer l'attention de nos jeunes amis sur ce point; nous vivons dans un temps où l'autorité est contestée de toute part, mais Dieu a établi un ordre où clairement il y a un haut et un bas, un chef et un subordonné, celui qui conteste cela comme croyant s'oppose à la parole de Dieu.

La femme n'est pas le chef de famille et n'est pas non plus mise sur le même pied. C'est intéressant de considérer comment Satan introduit ces notions petit à petit. Dans mon enfance ou jeunesse, on parlait d'égalité des droits; les gens ont milité pour cela, l'idée a fait son chemin, les mêmes droits, cela va de soi dans un monde où l'on parle tant des droits de l'homme. Tout cela, c'est de la politique. Je me fais parfois du souci pour nos jeunes amis qui pourraient être influencés par ces slogans. La justice dans ce monde n'existe pas et n'existera jamais, malgré tous les efforts de l'homme pour l'obtenir. La plupart des gens s'efforcent de l'obtenir, surtout quand il s'agit de faire valoir ses droits. Ici en Europe, les droits de l'homme sont foulés aux pieds; ce n'est que politique et il en est de même de l'égalité des droits.

Avant, on disait que la femme doit avoir les mêmes droits. Evidemment, elle ne doit pas être opprimée, Dieu ne veut pas qu'une créature soit opprimée par une autre. Mais aujourd'hui, le mot égalité des droits est remplacé par égalité de position. C'est tout différent. C'est la politique de Satan: introduire quelque chose qui semble juste, mais qui est pernicieux. Quand on parle des mêmes droits, on peut difficilement s'opposer, mais exiger la même position dans la vie sociale, culturelle, c'est un peu ridicule. Celui qui veut cela est sous l'influence de Satan.

Vous, les jeunes qui êtes confrontés journellement à l'école ou aux études par ces pensées, je ne peux que vous dire de prendre garde à ne pas être souillés par ces pensées. Dans les jeunes ménages chrétiens aujourd'hui, ces pensées se sont introduites, c'est très clair, dans bien des cas, l'homme n'est plus le chef de famille; cela ne veut pas dire qu'il doit être l'oppresseur, le « pacha » comme on dit ironiquement aujourd'hui, mais il est le chef de la famille et la femme lui est soumise à cet égard. Il n'est pas dit que la femme doit lui obéir, cela est demandé aux enfants, mais qu'elle reconnaisse qu'il est le chef et pas elle, ni que tous les deux sont sur le même pied. C'est la toute première chose. Si on considère cela du point de vue humain, on n’en sort pas, on ne peut l'admettre. Hommes et femmes sont égaux, l'homme n'est pas meilleur, plus intelligent! Evidemment qu'il ne l'est pas. Mais Dieu a dit: le Christ dans la gloire est le chef de l'homme et l'homme, le chef de la femme (1 Corinthiens 11 verset 3). Reconnaissons cela!

Quand nous lisons la Bible et que nous ne saisissons pas bien la pensée de Dieu, il est toujours précieux de se rappeler que Dieu a toujours en vue notre bien. C'est une pensée très importante. Ne nous l'a-t-Il pas prouvé en donnant le Seigneur Jésus, son fils bien-aimé, en nous donnant combien de bénédictions et nous penserions que Dieu ne veut pas notre bien, comme l'a insinué le serpent au jardin d'Eden? Pensons que notre Dieu et Père nous aime tellement qu'Il a donné ce qu'Il avait de plus cher à son cœur et ces exhortations découlent aussi de son amour envers ses créatures et ses chers enfants.

C'est pourquoi, vous, femmes, soyez soumises à vos propres maris, comme il convient au Seigneur (verset18). C'est comme si Dieu avait prévu que cela est difficile; il y a beaucoup de passages dans les épitres où de telles exhortations sont citées, mais celles adressées aux femmes sont encore plus fréquentes qu'aux autres groupes.

Je veux remarquer d'une manière générale que les exhortations sont données justement parce qu'elles sont nécessaires. Dieu ne nous exhorte pas pour quelque chose qui n'est pas nécessaire. Il n'existe pas de groupe de croyants auquel Dieu s'adresse plus fréquemment qu'aux femmes.

1 Corinthiens 14 verset 34 : que vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler, mais qu'elles soient soumises.

Ephésiens 5 verset 22 : femmes, soyez soumises à vos propres maris comme au Seigneur.

Ephésiens 5 verset 24 : comme l'assemblée est soumise au Christ, ainsi que les femmes le soient à leurs maris.

Ephésiens 5 verset 33 : quant à la femme, qu'elle craigne son mari.

Colossiens 3 verset 18 : femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur.

1 Timothée 2 verset 11 : que la femme apprenne dans le silence, en toute soumission.

Tite 2 verset 5 : soumises à leurs propres maris.

1 Pierre 3 verset 1 : pareillement vous femmes, soyez soumises à vos propres maris.

Huit fois, cette expression « être soumise » est répétée dans le nouveau testament. Ce n'est pas pour rien! Il ne s'agit pas de juger nos femmes dont il nous est dit que nous devons les aimer de tout cœur, nous comprenons bien cela, mais en cela, et c'est l'enseignement d'Ephésiens, elles sont une image de l'assemblée, Dieu souhaite voir dans cette soumission la relation entre Christ et son assemblée.

C'est pourquoi aussi il est dit que les maris doivent aimer leurs femmes et l'exemple du Seigneur Jésus leur est présenté « comme le Christ a aimé l'assemblée ». C'est l'exemple qui est mis devant nos yeux à nous, les hommes. Un frère a dit un jour au frère Wilts que beaucoup ici connaissent: « je pense que j'aime trop ma femme, cela n'est pas bien » Celui-ci lui a répondu: « peux-tu dire que tu aimes ta femme comme Il a aimé l'assemblée et comme Il t'a aimé? ». Non, bien sûr, a rétorqué ce frère. « Alors, tu peux être rassuré, tu n'aimes pas trop ta femme ». Ephésiens dit « comme le Christ a aimé l'assemblée », nous restons bien en-deçà de cette mesure.

Il y a bien des femmes qui sont plus intelligentes que leurs maris. Si nous lisons l'histoire de la Sunamite, nous voyons qu'elle était bien plus sage, plus spirituelle que son mari, je veux parler de la Sunamite au temps d'Elisée, elle avait toujours des propositions sages, mais elle a laissé son mari décider, cela montre une femme spirituelle soumise à son mari.

D'un autre côté, les hommes sont exhortés à aimer leurs femmes. Comme nous pouvons rapidement être durs et injustes envers elles. Nous rentrons du travail à la maison, avons rencontré des ennuis et elles en subissent le contre coup; elles ne l'ont pas mérité! Et combien d'autres choses se passent et nous conduisent à devoir admettre que nous ne traitons pas nos femmes comme Dieu le demande. Dans l'épitre de Pierre (chapitre 3, verset 7), il nous est dit qu'à plusieurs égards elles sont plus faibles; c'est un fait, mais à d'autres égards elles sont plus fortes. C'est pourquoi, nous devons admettre que nous sommes bien en-deçà de ce que la parole nous demande, nous manquons d'amour et nous aigrissons facilement contre elles. C'est là que nous pouvons évaluer nos comportements et nous déprécier.

Encore une réflexion du frère Wilts qui s'est beaucoup occupé de ce qui concerne les familles: si nous aimions nos femmes comme le Seigneur nous a aimé, ce ne leur serait pas difficile de nous être soumises et inversement, mais il faut voir le verset comme écrit pour soi-même, si la femme est soumise comme la parole le dit, il serait facile au mari de mettre en pratique ces exhortations, mais si la femme s'oppose toujours!

Cependant, pensons qu'il faut les appliquer à soi-même; nous ne devons pas souligner ces exhortations pour les autres et oublier celles qui nous sont adressées. Dire: « ma femme n'est malheureusement pas très soumise, ou mon mari ne m'aime pas tant que cela! »

Au groupe suivant, il est dit: « enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur ». Pour les femmes, la soumission est liée au Seigneur, ici cela est agréable dans le Seigneur. La relation d'autorité du Seigneur est donc mise en évidence ainsi que le cadre et les limites de tel comportement. Si un homme exigeait de sa femme quelque chose de contraire à la pensée de Dieu, la soumission n'est plus de mise; il n'est d'ailleurs pas dit que la femme doit obéir, c'est possible que soumission et obéissance se superposent, mais cela s'arrête où la volonté de Dieu est mise de côté. Et alors, elle doit quand même être soumise même quand elle ne peut obéir.

Aux enfants, il n'est pas dit « soyez soumis » mais «  soyez obéissants ». Obéir signifie faire ce qui est demandé. Il est précisé « dans le Seigneur » cela a toujours une double signification: le cadre où nous nous trouvons et en même temps, ses limites; c'est aussi valable pour les enfants.

A des enfants de 13, 14 ans issus de familles incroyantes, qui par la grâce de Dieu sont sauvés et recherchent les contacts avec des familles chrétiennes ou ont besoin d'aide et à qui leur famille dit: « tu n'y va pas » ; il ne serait pas juste de leur dire de désobéir à cette interdiction. Grâce à Dieu, par le travail parmi les enfants, beaucoup d'entre eux viennent à la connaissance du Seigneur, mais ce serait une mauvaise chose de les inciter à désobéir à leurs parents. La seule chose à faire pour les frères et sœurs qui s'occupent de cette œuvre est d'aller voir les parents, il se peut qu’ainsi une certaine relation de confiance s'établisse et de ce fait permettre aux enfants de venir. Quant à la question du baptême, les enfants aimeraient se faire baptiser, mais pour les parents, il n'en est pas question. Il ne faut jamais dresser les enfants contre les parents. Bien sûr, toujours obéir en tout temps et en toutes circonstances peut avoir des limites, il peut y avoir des cas où l'obéissance peut cesser, par exemple si l'on exigeait de déchirer la Bible, mais il est important que l'Esprit de Christ agisse dans leurs cœurs.

Et s'il s'agit d'enfants de nos milieux? J'ai vécu le cas: dans une famille de croyants en communion avec nous, où nous parlions de passages comme celui-ci ou Ephésiens 6, l'enfant qui n'avait pas 12 ans affirmait qu'il ne devait pas obéir, si son papa lui commandait quelque chose contraire à la volonté de Dieu. Je me suis étonné que le père ait dit à l'enfant: « je dois exiger l'obéissance de ta part, mais tu n'es pas obligé d'obéir ». J'étais étonné, je ne pense pas que le Seigneur nous demande d'éduquer nos enfants de cette manière!

Chers amis, l'obéissance est un des plus beaux caractères du croyant; et aujourd'hui, ce n'est pas seulement le problème des enfants, mais aussi de la plupart des adultes.  L'obéissance est un des caractères les plus merveilleux du chrétien, pourquoi? C'était le caractère de notre Seigneur; Il a été obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix. Ne méprisons pas l'obéissance. L'obéissance à Dieu commence par l'obéissance aux parents. Normalement, un enfant dans une famille croyante ne doit pas se trouver dans la situation où il n'a pas à obéir à ses parents pour obéir au Seigneur. C'est clair, c'est ce que le Seigneur a fait: Il a été soumis, obéissant jusqu'à la mort de la croix.

Nous ne devons pas mettre cette obéissance de côté, comme si cela n'était rien, car, et c'est ici un deuxième point: beaucoup de parents actuellement démissionnent et n'exigent plus l'obéissance.

Dans les écoles, c'est aussi le cas: j'ai vu un programme où il était dit que l'obéissance, l'ordre et la discipline ne faisaient plus partie des objectifs de l'éducation. D'après les directives de ce programme, on ne doit pas accorder de valeur à ce que les enfants soient obéissants, ordonnés et disciplinés. Savez-vous quels sont les objectifs de l'éducation moderne? Faculté de s'adapter et de s'imposer! Voilà le but de l'éducation de ce monde et qu'est-ce-que cela va donner? Voilà pourquoi les croyants sont de plus en plus en opposition avec le monde. Pourtant, nous ne voulons pas encore le croire vraiment, nous nous imaginons que nous vivons toujours dans un environnement chrétien, mais non, c'est un environnement totalement opposé à Dieu, qui rejette et met de côté tout ce qui est de Dieu avec tout de sorte d'arguments scientifiques et logiques. Malheur à celui qui ne s'adapte pas! Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur.

« … pères, n'irritez pas vos enfants, afin qu'ils ne soient pas découragés » (verset 21) ici est soulignée la responsabilité de celui qui exerce l'autorité; elle ne doit pas être utilisée à mauvais escient. C'est un problème qui a conduit à l'abolition de toute autorité: on a commencé à utiliser les exemples d'abus de l'autorité dans tout de sorte de domaines y compris la politique (dictature) pour montrer que l'autorité est mauvaise, car elle est toujours mal utilisée et ceci est un argument de poids et séduit la raison. Dieu admet qu'elle peut être mal utilisée, mais même si c'est le cas, dans les familles, le mariage, au travail, dans l'assemblée, cela ne signifie pas que cette autorité en tant que telle doit être comptée pour rien.

Nous nous trouvons devant un réel dilemme; il y a des croyants qui ne vont pas aussi loin que le monde pour abolir l'autorité, mais céder, ne pas répondre à ses obligations (nous devons bien reconnaître que cela arrive et cela devrait nous mettre dans la poussière) devient alors l'occasion d'attaquer ce principe d'autorité, dans certains cas du moins, que ce soit chez les parents, les couples. Combien de divorces, or chaque divorce est une abomination pour Dieu, il n'existe aucune justification biblique, divorcer c'est pécher parce que cela détruit ce que Dieu a uni. Quand un divorce a lieu parce que la femme ne supporte plus la soumission, c'est quand même particulier. Et on pourrait citer bien des exemples. Je ne dis pas que Dieu ne peut pas pardonner un tel péché, tout péché peut être pardonné s'il est confessé, mais ce n'est pas une excuse d'après la parole pour demander le divorce, mais une explication. Aujourd'hui, nous en sommes arrivés à prendre ces explications exceptionnelles comme justification du divorce et cela n'est pas juste. Mais nous nous écartons du sujet.

Passons au troisième groupe: maîtres-esclaves. Nous avons déjà remarqué que cette distinction n'est pas voulue de Dieu, ce qui a conduit à un boycott dans les pays où l'esclavage a été longtemps pratiqué. Mais Dieu ne reconnaît pas la révolte, Il dit: « apprenez de moi ». Ces serviteurs, qui la plupart du temps étaient esclaves, n'ayant aucun droit, ne gagnant rien, formaient le niveau le plus bas de la condition humaine. Ils étaient considérés comme des objets. Selon le droit romain, les esclaves n'étaient pas des hommes, mais devant Dieu, ils n'étaient pas des objets.

Il est parlé à de multiples reprises des esclaves dans la parole de Dieu et pas sous une forme méprisante. Si nous considérons le passage de Philipiens 2, où il est question de l'obéissance du Seigneur, il est remarquable de souligner qu'il est dit que le Seigneur a pris une forme d'esclave. Nous voyons ici quelle mesure, quels critères Dieu utilise pour mesurer, apprécier les relations dans lesquelles nous nous trouvons. A ces gens, si bas dans l'échelle sociale, Paul leur dit: « si vous n'êtes rien pour le monde, devant Dieu, vous êtes des affranchis, vous servez le Seigneur, Christ ».

Dans ce passage concernant les esclaves, le mot Seigneur revient quatre fois. Se soumettre était sûrement encore plus pénible que pour les autres groupes, mais c'est justement à eux que le Seigneur est présenté quatre fois sur les sept du paragraphe: verset 22 en simplicité de cœur, craignant le Seigneur, quoi que vous fassiez, faites-le comme pour le Seigneur, verset 24 sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense, vous servez le Seigneur, Christ.

Quatre fois, le Seigneur est placé devant eux; et nous, nous sommes dans une situation bien moins pénible, nous parlons bien de pauvreté et de misère en Allemagne, mais cela n'a rien de comparable, chacun de nous se trouve dans une position bien meilleure que ces  esclaves et pourtant on dit parfois, et quelqu'un pourrait le penser: « je trouve tellement peu de sens et de satisfaction dans mon travail, c'est si pénible que c'est un véritable esclavage! » Pense que tu sers le Seigneur Christ.

C'est aussi une influence du monde que de penser que chacun a le droit de développer pleinement sa personnalité. Autrefois, on ne parlait pas de métier de rêve, de ne pas avoir pu réaliser ce que l'on aurait aimé faire; quand le père était tailleur, le fils le devenait automatiquement, s'il était boulanger, le fils reprenait le métier d'office et si quelqu'un avait une ferme, le fils n'avait pas le choix, il continuait l'exploitation; il n'avait que peu d'exceptions. Mais aujourd'hui, on dit que chacun doit être libre de pouvoir s'épanouir pleinement. C'est une chose impossible, la plupart de ceux qui sont ici de plus de 40 ou 50 ans n'ont pas pu réaliser ce qu'ils auraient souhaité, on ne leur demandait d’ailleurs pas! Et si aujourd'hui, vous avez ce but devant vous et que vous n'arrivez pas à le réaliser, ne soyez pas déçus, vous n'êtes pas les seuls.

Ne pas pouvoir accomplir ses rêves pour quelqu'un qui n'a rien d'autre que cette vie sur la terre, je peux bien m'imaginer qu'il considère cela comme catastrophique; si je n'ai pour buts et mobiles que le cadre de cette vie et ne peux faire ce que je souhaite, c'est terriblement frustrant, mais n'oublions pas, pour nous, croyants, notre vie, c'est Christ, elle est dans la gloire et quand nous serons enlevés de cette terre, notre vie ne se termine pas, elle va seulement s’épanouir. C'est pourquoi, pendant ce court laps de temps passé sur la terre, si ton travail, ton métier ne correspond pas exactement à ce que tu souhaites, n'en sois pas malheureux; même si cela ne correspond qu'à 50% ou ne répond pas du tout à ton attente, tu es de toute façon dans une situation meilleure que ces esclaves. L'apôtre vous dit aujourd'hui: « vous servez le Seigneur Christ ».

N'oublions pas cela! Nous vivons dans un monde matérialiste où ne comptent que les choses visibles de cette terre. Prenons garde à ne pas être entrainés par ces choses, notre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Sur cette terre, nous pouvons tout faire pour le Seigneur. C'est un encouragement extraordinaire. Nous pouvons faire notre travail, quel qu'il soit, même si cela est devenu si pénible que l'on en peut plus; on ne devrait pas en arriver là, mais penser: « Seigneur, je veux le faire pour toi ».

Notre travail n'est pas l'épanouissement de notre vie sur la terre. Si un croyant pense cela, alors, il est en opposition avec ce que nous avons vu l'autre soir; il a ses pensées aux choses de la terre. Si je recherche dans mon travail l'épanouissement de ma vie et tends constamment à cela jusqu'à ce que j'ai trouvé ce qui me plait, mes pensées sont aux choses de la terre et il nous a été dit de ne pas rechercher ces choses, mais de regarder en haut où le Seigneur Jésus est assis à la droite de Dieu. J'insiste là-dessus parce que je pense que nous sommes tellement inondés et influencés par ces pensées que nous ne voyons plus clairement d'où viennent ces idées, nous considérons que c'est normal, mais cela ne l'est pas pour un enfant de Dieu.

Ce qui est « normal » pour un croyant, nous le trouvons ici: penser aux choses qui sont en haut, dépouiller ce qui est du vieil homme, revêtir le nouvel homme et montrer au monde que l'on vit cela. Alors, il est possible pour la femme d'être soumise, pour l'homme d'aimer sa femme comme le Seigneur le demande (et nous savons que nous le faisons bien trop peu), chacun, là où il est placé; Paul dit ailleurs « que chacun reste dans l'état où il se trouve, si tu as été appelé comme esclave, sers comme esclave, tu es l'affranchi du Seigneur ».

Le verset 24 indique le résultat: vous recevrez du Seigneur la récompense de l'héritage. Si l'on ne gagne pas grand chose sur la terre, on a la promesse de l'appréciation du Seigneur; les esclaves ne recevaient rien du tout, ils pouvaient être heureux de recevoir la nourriture. Le Seigneur prend connaissance de l'esprit dans lequel nous accomplissons notre travail et il y aura une récompense pour cela.

Cette récompense de l'héritage, c'est la part que le chrétien aura dans le règne millénaire. On peut avoir été méconnu sur la terre, avoir été tout en bas de l'échelle sociale, si l'on a accompli son travail pour le Seigneur, Il le récompensera. Un frère disait: il se pourrait bien que celui qui sera le plus honoré dans le royaume, ait été inconnu de tous ici sur la terre, parce que le Seigneur n'honore pas nos prestations extérieures, mesurables, mais Il tient compte de la fidélité avec laquelle nous l'avons servi, à l'endroit où Il nous a placés, avec les dons et facultés qu'Il nous a donnés. Vous servez le Seigneur Christ, Il vous récompensera.

Le monde regarde à la récompense, c'est un mobile qui fait agir l'homme. Paul l'utilise ici. Si nous sommes disponibles pour le Seigneur, Il nous donnera des occasions où nous pourrons témoigner pour Lui, mais si nous sommes insatisfaits de la position où nous nous trouvons, cela ne sera pas le cas; si nous considérons le travail comme une interruption ennuyeuse des loisirs ou si nous voyons le travail comme un mal nécessaire qui nous empêche de servir le Seigneur, alors nous n'avons RIEN compris du service pour le Seigneur. Celui qui pense que ses activités professionnelles de huit heures par jour l'empêche de servir le Seigneur, montre qu'il n'a rien compris, c'est là que le service commence.

Le Seigneur ne parle pas d'évangélistes, la plupart ne le sont pas, ni de docteurs ou pasteurs, la plupart n'ont pas ce don et ceux qui l'ont reçu, nous pouvons être certains que le Seigneur les jugera selon un critère élevé. Ne pensons pas que nous pouvons servir le Seigneur seulement pendant nos loisirs, les esclaves n'en avaient pas.

Au verset 1 du chapitre 4, les maitres ne sont pas oubliés et c'est une recommandation que chaque chef doit bien retenir: donner ce qui est juste et équitable. Chacun a tendance à faire ses comptes quand il s'agit de payer ses gens, du moins presque tous. Penser de son salarié: il est chrétien, il doit donc être humble et de l'autre côté, c'est un employeur chrétien, il sera généreux, n'est pas juste.

Il y a quelques années, un jeune frère de mes amis a commencé à travailler pour un frère sans avoir convenu du salaire. Il pensait: il appréciera mon travail, je laisse cela au Seigneur. Ce jeune homme avait une très haute opinion de lui-même (malheureusement c'est la pensée que nous avons tous) et espérait être rétribué convenablement, tandis que l'employeur, pas du tout un mauvais chef, pensait: c'est un débutant, je ne le connais pas, pendant la période d'essai, il commencera avec un salaire modeste. Le désaccord était déjà là parce qu'ils n'avaient pas abordé ce point auparavant.

C'est pourquoi, quand il s'agit de problèmes financiers, en particulier de salaire entre employeurs et employés croyants, la règle n'est pas la grâce ou l'amour fraternel, mais ce qui est juste et équitable. Nous devons bien retenir cela. Nous ne pouvons pas penser attendre d'un frère plus que d'un autre employeur, et le chef chrétien qui est plus généreux, c'est tout à la gloire de Dieu, grâce Lui soit rendue, mais moi, je ne dois pas m'attendre qu'il fasse plus qu'un autre employeur. L'ordre de Dieu est ce qui est juste, conforme au travail fourni. Ce qui est équitable (en allemand « billig ») vient du mot anglais « bill of right », qui signifie loi, donc conforme à la loi, aux règles en vigueur. Voilà donc la règle toute simple dans le domaine financier pour le croyant. Si maintenant l'employé fait plus de zèle  ou l'employeur rémunère mieux, c'est la grâce, mais nous ne devons pas y compter et bâtir notre relation là-dessus, mais ce qui est juste et équitable; ainsi les contestations seront évitées.

« Vous avez un maître dans les cieux », un jour nous devrons rendre compte devant le tribunal de Christ comment nous auront traité nos frères et sœurs. Dans Jacques 5 verset 4 nous lisons que le salaire des ouvriers n'avait pas été payé. Le Seigneur dit lui-même dans la parabole de l'économe injuste (Luc 16) : si vous n'êtes pas fidèles dans ce qui est petit, comment voulez-vous administrer les vraies richesses?

Nous devons être fidèles dans ce que le Seigneur appelle ce qui est petit, ces choses matérielles qui sont de peu d'importance pour un croyant, mais si nous ne sommes pas fidèles là, le Seigneur ne peut pas nous confier les choses spirituelles. Vous voyez que le service pour le Seigneur et le travail journalier sont liés étroitement, il n'est pas possible d'être bon dans un domaine et mauvais dans l'autre, ces deux domaines dépendent l'un de l'autre.

Toutes ces exhortations nous sont données pour régler les relations entre nous ici sur la terre, et je le souligne encore une fois, il est remarquable de voir qu'elles sont rattachées à ce verset « pensez aux choses qui sont en haut » Si nous les détachons du contexte, nous ne pourrons pas répondre à ces exhortations, surtout pas les dernières.

Nous arrivons à la fin qui contient encore quelques exhortations importantes. « … persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces; priant en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole ». Paul était en prison; nous, nous dirions: sa carrière comme évangéliste et apôtre est terminée. Mais c'est juste le contraire! Aux Philippiens (chapitre 1, verset 12) il affirme: « je veux que vous sachiez que les circonstances par lesquelles je passe sont plutôt arrivées pour l'avancement de l'évangile ». Paul n'était ni résigné, ni abattu de ce que ses projets n'aient pas pu aboutir, il n'avait pas souhaité aller en prison pour le Seigneur, mais puisqu'il y était, il considérait ces circonstances comme une nouvelle occasion de témoigner pour son Seigneur. Il se réjouissait de ce que les frères à Rome, qui jusque-là s'appuyaient sur Paul et se tenaient tranquilles, avaient maintenant la hardiesse d'annoncer la parole sans crainte. Ses liens étaient donc pour l'avancement de l'évangile. Ici, il demande de prier pour que Dieu lui ouvre une porte pour la parole; ce n'est rien d'autre que demander au Seigneur qu'Il ouvre les cœurs à l'évangile, que des hommes se convertissent. C'était son désir le plus cher. En 1 Corinthiens 16, verset 9, Paul écrit qu'une porte grande et efficace lui était ouverte, mais qu’il y a beaucoup d'adversaires. Cette porte ne se réfère pas à des circonstances extérieures, car il y avait beaucoup d'adversaires à Corinthe ou à Ephèse, la porte, c'est la porte des cœurs, elle était ouverte, alors qu'importe les adversaires. Paul ne souhaitait pas prêcher devant un grand auditoire, ce n'était plus possible, mais que Dieu ouvre la porte des cœurs.

Et nous, prions-nous aussi dans ce sens?  Prions-nous pour l'évangile, les évangélistes et leur service, car c'est de cela qu'il est question ici,  « pour annoncer le mystère du Christ, afin que je le manifeste comme je dois parler ». Je pense souvent que le service de la parole, s'il n'est pas soutenu par la prière, ne peut porter du fruit; c'est comme une cymbale retentissante.

« Marchez dans la sagesse envers ceux du dehors, saisissant l'occasion » (verset 5) L'apôtre revient au sujet de la marche. J'espère que ce soir, personne ici ne se trouve dans cette catégorie « ceux du dehors ». Selon la parole, les pensées de Dieu, il n'y a que deux chemins, l'un étroit conduit à la vie, l'autre large va à la perdition. Sur la terre, il y a deux endroits où l'on peut se trouver: à l'intérieur, en sécurité près de Christ, ou dehors. Il n'y a que deux buts dans la vie que l'homme choisit à sa mort: être près de Christ ou dehors. Sais-tu si tu es à l'intérieur? Peux-tu répondre: oui, grâce à Dieu, j'appartiens au Seigneur? Ou alors, exprimé crument, tu te trouves dehors, dans les ténèbres éternelles, loin de la présence de Dieu, même si tu ne le veux pas. C'est ce que la parole de Dieu nous dit et, je le répète, j'espère que personne ici n'est dehors!

Marcher dans la sagesse envers ceux du dehors, c'est saisir l'occasion de témoigner;  viens au Seigneur, accepte-Le, confesse tes péchés, si tu fais le pas, tu sais que ce soir, la parole a été annoncée, nous essayons que par la puissance du Saint Esprit, la lumière de Dieu pénètre nos cœurs et nos vies. On ne peut pas estimer ne pas être lié par ce que l'on a entendu; que la parole ait une action, il ne suffit pas de dire: j'écoute volontiers, mais se décider.

Et tous ceux qui ont accepté le Seigneur sont exhortés à marcher avec sagesse envers ceux du dehors, car il y en a qui sont dehors. Avons-nous été, sommes-nous toujours sages dans nos contacts avec nos semblables que Dieu dans Sa grâce désire sauver et auxquels nous voulons encore parler ce soir. Se rendent-ils compte de l'importance de cette décision qu'ils ont au fond déjà prise, s'ils ne se décident pas pour le Seigneur? Tu es dehors si tu ne dis pas: je sais que je suis pécheur, je n'ai pas commis de péchés grossiers, mais ma vie va dans la mauvaise direction. Si le Seigneur venait maintenant, tu serais dehors pour l'éternité, c'est pourquoi, il y a des péchés dans ta vie, apporte-les au Seigneur, confesse-les, courbe la tête, car c'est là le problème, tu dis: je ne veux pas! Alors, tu restes dehors! Et le Seigneur veut t'attirer; Il nous utilise, nous, les croyants, qui ne sommes rien en nous-mêmes et ne pouvons qu'être reconnaissants de ce qu'Il nous a sauvés, nous pouvons collaborer à ce travail de grâce. Viens au Seigneur, viens dans la lumière de Sa présence et ne reste pas dehors.

Et pour nous, croyants, il ne s'agit pas d'évangélisation, mais de la vie de tous les jours, au travail; marchez avec sagesse, as-tu déjà raconté à tes collègues des histoires d'assemblée, était-ce sage? Dévoiler les péchés de croyants empêche les pécheurs qui sont dehors de venir à Christ, car ils n'ont aucune envie d'avoir affaire avec de telles personnes. Et combien de freins n'y a-t-il pas?

Marchez dans la sagesse envers ceux du dehors, saisissant l'occasion: un jour, il sera trop tard, nous n'avons pas trop de temps, combien de temps laissons-nous passer, nous devons utiliser les occasions jusqu'à la fin. Cela ne s'adresse pas seulement aux évangélistes, mais à chacun d'entre nous.

Comment nous comportons-nous avec nos semblables qui sont encore dehors?

Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, ici, il nous est dit comment nous devons le faire. La marche, c'est comment nous nous comportons dans la pratique, la parole, comment nous nous entretenons avec eux, « … assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun » (verset 6). Savoir comment répondre à chacun, c'est là la sagesse, nous voulons toucher les cœurs; ce n'est pas utiliser la même formule pour chacun. Cette sagesse vient d'en-haut et le commencement de toute sagesse, c'est la crainte de Dieu.

Pour terminer, à partir du verset 7, nous avons des salutations. Paul cite relativement peu de personnes de qui il veut transmettre les salutations aux Colossiens. De chacune de ces huit personnes, l'apôtre a quelque chose de particulier à dire, chacun a une place particulière dans son cœur; combien de milliers de croyants l'apôtre a connus! Ici c'était des croyants qui étaient auprès de lui pendant sa captivité, qui étaient très proches de lui et auxquels il était attaché.

Puis, il s'adresse à deux personnes: Nymphas et Archippe qui devait prendre garde au service qu'il avait reçu. Nous avons beaucoup parlé ce soir de service, comment nous pouvons servir le Seigneur. Il s'agit pour Archippe de service dans l'assemblée, mais chacun a reçu un service à accomplir et le Seigneur nous dit: fais en sorte d'accomplir le service que tu as reçu, pas celui du voisin, du frère untel ou de la sœur qui est si douée, mais ton service. N'est-ce pas un grand encouragement pour chacun d'entre nous?

Il nomme aussi deux assemblées: l'assemblée qui se réunit chez Nymphas. A Colosses, il devait avoir beaucoup de croyants; il y avait aussi une assemblée dans la maison de Philémon et sans doute encore d'autres dans les environs. Paul n'y était jamais allé, mais il était au courant de leurs circonstances. Puis, il cite encore l'assemblée de Laodicée qui n'est mentionnée que dans cette épitre et en Apocalypse 3. Cinq fois elle est citée. Le chiffre cinq que nous trouvons dans les cinq doigts de la main, images de nos actions renvoie à la responsabilité. Nous savons ce que Laodicée représente dans la parole: la fin d'une décadence telle que le Seigneur doit dire « je te vomis de ma bouche ». Dégoûté, le Seigneur vomit ce témoignage de sa bouche.

A la fin de cette épitre, le Seigneur s'adresse à elle cinq fois: une fois au chapitre 2 et ici quatre fois, le Seigneur s'efforce de la toucher. Cette épitre qui nous présente tant de privilèges insiste aussi sur la grande responsabilité que nous avons si nous ne tenons pas ferme le chef, le Christ, vu ici dans toute sa gloire, le chef de l'assemblée, celui de qui nous avons tout reçu.

Laodicée n'a pas tenu ferme, elle s'est détachée de la tête et c'était la fin. Quelle triste situation alors que cette épitre nous avertit des dangers et nous présente la gloire du Seigneur. Chers amis, si nous ne réalisons pas ces choses, je ne pense pas que nous nous trouvons dans une meilleure situation que Laodicée. « … parce que tu dis je suis riche, je me suis enrichi et je n'ai besoin de rien et tu ne connais pas que toi, tu es misérable, pauvre et aveugle et nu, je vais te vomir de ma bouche ». C'est un avertissement très sérieux de voir cette assemblée citée tant de fois ici. Que le Seigneur veuille nous parler par cela ce soir et pas seulement cela, mais que nous L'ayons Lui devant les yeux, sa personne, son amour, sa grandeur et que cela nous amène à vivre ici sur la terre comme membres de son assemblée, de son corps et comme enfants de Dieu à sa gloire. Que nous recherchions ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu.