Traduction de réunions tenues sur :
L’épitre aux Colossiens « Christ notre tête dans le ciel »
Par Arend Remmers
Lecture : Colossiens 1 v. 1 à 17
1 Paul, apôtre du christ Jésus par la volonté de Dieu, et Timothée, le frère, aux saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colasses :
2 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !
3 Nous rendons grâces au Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, priant toujours pour vous,
4 ayant ouï parler de votre foi dans le christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints,
5 à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux et dont vous avez déjà ouï parler dans la parole de la vérité de l’évangile,
6 qui est parvenu jusqu’à vous, comme aussi il l’est dans tout le monde, et qui porte du fruit et croît, comme aussi parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu en vérité,
7 comme vous l’avez entendue d’Épaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est un fidèle serviteur du Christ pour vous,
8 qui nous a aussi fait connaître votre amour dans l’Esprit.
9 C’est pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous en avons ouï parler, nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle,
10 pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu :
11 étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie,
12 rendant grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière ;
13 qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,
14 en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ;
15 qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création ;
16 car par lui ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par lui et pour lui ;
17 et lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui ;
Peut-être que plusieurs ont pensé que le sujet qui a été choisi dans
l’épitre aux Colossiens, est un sujet difficile. Il s’agit d’une épitre
doctrinale. Doit-il en être ainsi ? Doit-on s’occuper de tels sujets
doctrinaux difficiles ? N’est-ce pas mieux pour nous, de nous occuper de
sujets pratiques, comme aussi nous l’avons fait dans les années écoulées. Si
elle était posée, une telle question indiquerait que la perception que nous avons de ce que la
Parole de Dieu englobe sous le mot « doctrine » ne soit pas correcte.
Cela manifesterait que l’on pense que la doctrine est une chose qui passe
quelques mètres par-dessus la tête, que cela concerne des frères et sœurs qui disposent
de temps et d’énergie et qui ont un intérêt pour cela. Mais que cela n’a pas
nécessairement à voir avec le côté pratique de la vie chrétienne et ce en quoi
nous devons être actifs pour le Seigneur Jésus.
Je pense qu'il est totalement faux de raisonner ainsi! Je
reconnais que parfois, cette impression se développe parmi les croyants, comme
si il y avait une différence, entre la
pratique et la doctrine. Mais cela n'est pas juste et conduit à s'égarer.Car
ces Colossiens qui ont reçu cette lettre, tout comme aussi plusieurs
assemblées, n’ont pas perçu les choses de cette manière. Représentez-vous un
frère que nous n’aurions jamais vu, duquel nous n’avons qu’entendu parler, et
qui nous écrirait une lettre relativement courte (si on devait l’écrire à la
main, elle s’écrirait sur peut-être 4 pages) à l’assemblée ici à Bergneustadt. Les frères liraient cette lettre, et elle
serait réellement en relation avec ce
qui se passe ici dans l’assemblée. Je dis cela, pour que nous comprenions ce
qu’était cette lettre. Ce n’était pas une lettre qui était destinée à devenir
la page 169 du nouveau testament de la Bible d’Elberfeld !
Elle devait être intégrée dans la Parole de Dieu, car c
était l’intention de l’Esprit Saint.
Le Saint Esprit a poussé l’apôtre
Paul, un saint homme de Dieu, (conduit par le Saint Esprit comme nous le montre
2 Pierre 1 verset 21)à écrire au sujet
de choses précises relatives à l’assemblée à Colasses,
une ville où l’apôtre Paul n’était jamais allé mais de laquelle il avait
entendu parler, et au sujet de laquelle il se faisait du souci, C’est pour cette raison que les Colossiens
ont reçu cette lettre et l’ont lue. Ils ont alors
remarqué : « l’apôtre s’adresse à nous, en mentionnant ceci,
cela, cela, etc. … C’est là le problème avec lequel nous sommes
confrontés ! » . C’est de cette manière que les Colossiens ont reçu
cette lettre. Et c’est aussi dans ce but que cette lettre a été écrite. C’était
là l’intention de Dieu.
Mais il y a le deuxième point. Nous devons faire très attention de ne
pas prendre maintenant une certaine distance, en pensant que cette épitre ne
nous concerne pas, car il s'agit de problèmes survenus à un moment particulier.
Cette distance prise par rapport à la
Parole de Dieu, parce que nous pensons que ces circonstances ne sont pas
d'actualité constitue un très grand
danger.
Lorsque le prophète Jérémie a écrit sa prophétie, c’était une prophétie
qui concernait directement les circonstances du moment du peuple Israël, mais
partant de là, elle est aussi une vue prophétique qui couvre une période allant
jusqu’à la fin des jours. Mais, par la voix du prophète en pleurs, la plus
grande partie du contenu de la prophétie se rapportait seulement aux
circonstances du moment du peuple Israël. Beaucoup de personnes ont lu et entendu
ces paroles, un roi a même déchiré le livre et l’a jeté dans le feu. Mais Dieu
a pris soin que son contenu soit réécrit, du moins la partie concernée ici.
Daniel avait pris avec lui lors de la captivité une partie de ce livre
prophétique, peut-être l’a-t-il même reçu là bas, et
il l’a lu en tant que Parole de Dieu,
comme chaque Israélite d’alors devait le faire. Il a étudié cette Parole, et il
dit dans le chapitre 9 de son livre, qu’il a vu l’accomplissement de la
prophétie de Jérémie, que les 70 années dont Jérémie avait parlé, étaient
passées. Et c’est dans ce sens que je voudrais que nous lisions la Parole de
Dieu. Que nous ne la considérions pas comme une réalité lointaine, comme un
livre saint qui nous communique les pensées de Dieu, mais sous plusieurs
aspects n’entre pas dans le cœur des problèmes que nous vivons, je le dit
surtout à l’intention de nos jeunes frères et sœurs. Si cette vue était exacte,
alors cette parole ne serait pas la Parole de Dieu.
Ce qui est remarquable, c’est que ce que Paul jadis devait écrire à
l’assemblée à Colasses sous la direction du Saint
Esprit, nous interpelle toujours avec la même actualité, avec le même tranchant
lorsque nous en avons besoin et cela aussi longtemps que l’Assemblée de Dieu
est présente sur la terre, afin que nos cœurs et nos consciences le lisent de
manière telle que nous reconnaissions que cela a été écrit pour nous.
Paul ne connaissait pas l’assemblée de Colasses,
il ne pouvait d’ailleurs pas leur rendre visite, car il était en prison. Il y
était déjà depuis quelques années, peut-être trois ou quatre, d’abord deux
années à Césarée et ensuite il a été conduit à Rome, et c’est à partir de sa
prison à Rome qu’il a écrit cette épitre ainsi que celle aux Ephésiens, aux
Philippiens, et celle à Philémon.
En tant qu’apôtre, Paul aimait le peuple de Dieu. Il n’exerçait pas
seulement un service, le plus grand
qu’un homme ait reçu à accomplir pourrait-on dire, « serviteur de l’Assemblée
de Dieu » dit-il au verset 24. Il ne considérait pas cela comme simplement
un service important et puissant, mais
l’exerçait mû par son amour profond pour le Seigneur Jésus et pour tous les
saints et ainsi pour toutes les assemblées.
Il avait ainsi entendu parler de cette assemblée à Colasses,
une ville située dans ce qui est aujourd’hui la Turquie et qui n’existe plus
aujourd’hui, une de ces nombreuses assemblées d’Asie mineure, où la propagation de l'évangile avait été la
plus importante et la plus rapide, et de laquelle il n’en reste plus rien
aujourd’hui. Il avait entendu dire que cette assemblée, qui d’un côté avait de
grandes connaissances transmises par de grands dons spirituels, où il y avait
beaucoup de zèle, était face à des dangers .Comme nous allons le voir, nous
allons à nouveau nous reconnaître face à ce grand danger. Bien que, sans aucun
doute, ils se rassemblaient régulièrement, ils faisaient tout ce qui devait
être fait dans une assemblée, ils se trouvaient devant le grand danger de
perdre de vue le Seigneur Jésus. C’était le danger qui guettait les
Colossiens : rien de plus et rien de moins ! C’est ce qui est le plus
grave qui peut se passer dans notre vie de foi : que devant des activités
criantes, devant une « religiosité chrétienne » marquante, nous perdions de vue le Seigneur ! C’est pour
cette raison que l’Apôtre leur écrit une lettre dans laquelle, dès le début, il
veut les amener sur ce point. C’est aussi la raison pour laquelle dans cette épitre, , tout en tenant compte de
sa longueur, le Seigneur Jésus est le
plus souvent mentionné. Le Seigneur Jésus est mentionné de manière répétitive
bien plus que dans d’autres épitres, à l’exception de l’épitre aux Philippiens.
La répétition est remarquable, et nous pouvons en conclure que cela nous parle
aussi à nous, et en premier lieu à moi-même. Ce danger très grand de perdre de
vue le Seigneur Jésus nous guette très vite au cours de notre vie. Nous croyons
en lui, nous voulons le suivre, nous voulons le servir et il se peut cependant
que nous soyons devant le grand danger de ne plus le faire pour lui.
Les dangers qui étaient à Colasses peuvent
être rapidement énumérés, ils sont principalement mentionnés dans la chapitre
2 : la philosophie, la tromperie des hommes, les éléments du monde, le
culte des anges et pas Christ,
le fait de s’occuper de choses qui enlève complètement tout discernement, c’est
cela la religiosité. La religiosité consiste à être occupé de choses qui sont
étrangères à la simplicité de la foi : on discute de ceci de cela. On est
humble afin d’en retirer un grand honneur ! L’humilité était mise sur un
piédestal à un point tel qu’ils en étaient enflés d’orgueil. A cela, il n’y a
qu’un seul remède : se tenir dans la lumière de la Parole de Dieu, dans la
présence du Seigneur ! Là nous n’avons plus besoin de nous faire petits,
car là nous sommes réellement petits.
Ces derniers temps j’ai été frappé par le fait que l’apôtre nous parle
souvent dans le nouveau testament de choses qui nous éloignent, sans qu’il y
ait au départ une mauvaise intention, mais l’effet est là les cœurs ne battent plus sans partage pour
le Seigneur. En 1 Corinthiens 7 verset 35, l’apôtre parle de « vaquer au
service du Seigneur sans distraction ». Quelle expression :
« sans distraction » ! C’est tellement simple qu’un enfant peut
le comprendre en constatant : « j’ai réparti mon cœur dans autant
d’orientations : j’aimerais tant ceci, tant cela, … ». Mais sans
partage, sans distraction pour le Seigneur, c’est si simple et pourtant si
difficile.
De la même manière, nous voyons Barnabas exhorter les croyants
d’Antioche (Actes 11 v.23), qui étaient pourtant encore très jeunes dans la
foi, de demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur. C’est aussi le sens de
cette épitre que l’apôtre adresse aux Colossiens, sans les avoir jamais vus.
On pourrait dire qu’il ne savait cela que par ouï-dire. Mais lorsque de
telles choses se passent dans les assemblées, à la longue, cela ne peut pas
bien marcher. C’est très simple ! On peut discuter à l’infini en disant
« mais qu’est-ce qu’il y a de grave à cela, mais on peut bien faire ceci
ou cela, ce n’est absolument pas grave, on peut quand même aussi avoir cela,
…». Paul dit « abandonne cela ! ». Si cela dure, cela vous
éloignera du Seigneur !
La leçon que nous pouvons retirer de cette lettre d’une manière générale
sans entrer dans les détails, c’est que quoique ce soit qui ne me conduit pas
plus près du Seigneur, m’éloignera de lui à la longue. C’est tout aussi simple
que cela. La vie chrétienne n’a rien de difficile, mais nous en faisons une
chose difficile.
Le Seigneur ne présume pas que l’on doive avoir une grande intelligence
pour pouvoir reconnaître ceci ou cela, afin de le suivre de manière correcte.
Nous voulons peut-être apporter de telles pensées. Le Seigneur dit « au
simple » ce qui veut dire « en toute simplicité », mais dans le
monde on appelle cela « simpliste ». L’homme ne peut pas être
« un simple », car il est alors considéré comme quelqu’un qui a un problème mental ! C’est ainsi
que c'est interprété dans le monde. Mais la Parole de Dieu nous parle de la
« simplicité quant au Christ » et
c’est cela qui devient de plus en
plus difficile. Voilà ce que nous présente cette épitre : mettre le
Seigneur toujours à nouveau devant les yeux.
Ce qui peut être aussi difficile dans l’enseignement, considérons le
tout simplement sous cet angle là ! L’apôtre n’a
qu’un seul but, celui de lever les yeux vers Jésus. Et si nous regardons vers
lui, alors nous voyons qu’il n’est pas seulement (je ne veux pas être mal compris
en utilisant le mot « seulement »), celui qui m’a aimé et qui a donné
sa vie pour moi (cela est le tout premier point), mais si nous considérons qui
est celui qui a fait cela, cela le rend encore plus grand : il s’agit du
Fils de Dieu, le Fils éternel de Dieu.
Dans les huit premiers versets, qui sont divisés en deux parties,
l'apôtre se présente d’abord lui-même et nous dit qui il est. De fait, il n’était connu des Colossiens que de nom.
Il n’était jamais allé lui-même dans cette ville, comme nous dit le verset 1 du
chapitre 2 (« …et tous ceux qui n’ont point vu mon visage en la chair
… »). Il se présente donc comme « Paul, apôtre du christ Jésus par la
volonté de Dieu », c’était là son appel, comme il le rappelle dans bien
d’autres passages, même si cela n’est pas exprimé avec les mêmes mots. Il était
l’apôtre, l’envoyé, du christ Jésus et cela par la volonté de Dieu. Ensuite il
présente aussi Timothée qui l’avait très souvent accompagné. Celui-ci était
relativement jeune et plutôt timide. Paul était une personne très différente de
Timothée. Paul, malgré sa faiblesse humaine, était un homme énergique et d’un
caractère fort, mais le caractère de Timothée était tout à l’opposé. Il doit
lui écrire, ne sois pas craintif, « … Dieu ne nous a pas donné un esprit
de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de conseil … ». Cependant
Timothée était l’une des rares personnes qui pendant la deuxième partie de sa
vie, après le deuxième voyage, l’a probablement accompagné de manière
permanente, sans pour cela avoir reçu une tâche ou une mission particulière. Il
était celui qui était toujours avec lui, comme Paul le montre dans les lettres
qui mentionnent les relations particulières entre Paul et Timothée :
« tu as pleinement compris ma doctrine, ma conduite, mon but constant,
… » toutes ces choses que connaissait Timothée, et c’est aussi pour cela,
qu’il est un des rares qui avait persévéré à l’accompagner pendant son
emprisonnement. Beaucoup d’autres commençaient à avoir honte de l’apôtre !
Est-ce cela le but du christianisme, si celui-ci conduit à la prison ?
C'était un opprobre pour ces personnes en quête d’honneur. Mais dans le cours
des deux mille ans qui ont suivi, beaucoup de personnes se sont retrouvées en
prison à cause du Seigneur. Pour le monde, cela est un opprobre, mais pour le
Seigneur il n’en était pas ainsi. Malgré cela, il y en avait qui ont eu honte
de ses chaînes, d’être en relation avec un apôtre emprisonné, mais Timothée
n’était pas de ceux-là, et c’est la raison pour laquelle il est mentionné ici en
tant que « le frère », « fidèle », comme aussi dans
d’autres épitres.
Il s’adresse ici aux « saints et fidèles frères en Christ qui sont
à Colasses ». Comme nous le voyons aussi dans
d’autres épitres, il mentionne d’abord ce qui est bien parmi ceux à qui il
s’adresse, et commence sa lettre par là. On trouve cela dans toutes les lettres
à l’exception de l’épitre aux Galates, où il ne mentionne rien qui soit bien
dans ce qu’il y avait à dire des Galates, car il y avait tant de mauvaises
choses, le légalisme ou plutôt ce retour à la loi, ce qui est différent de ce
qu’aujourd’hui nous appelons légalisme. Cela était tellement horrible aux yeux
de Dieu, que le bien qui certainement devait aussi se trouver chez les Galates
n’est pas mentionné en premier lieu. Ils se seraient arraché les yeux pour
l’apôtre, cela n’était-il rien ? Mais il en est fait mention plus loin
dans l’épitre et continue à les appeler frères bien aimés.
Aussi, dans la première épitre aux Corinthiens, nous ne trouvons pas que
l’apôtre loue les Corinthiens. L’apôtre mentionne bien ce que Dieu a produit au
milieu d’eux, mais ne loue en rien ce
qu’eux-mêmes ont fait. Ici, les choses sont différentes, dès le début il les
appelle « saints et fidèles frères ». Ils étaient tous saints, mais
fidèles, pouvait-il le dire de tous ? Pourrait-il le dire de nous ?
« Saint », c’était le résultat de la sanctification de
l’Esprit, c'est l’œuvre de Dieu. Cela a de toute évidence son côté pratique,
mais ici il n’en est pas question. Mais « fidèle », c’est ce qui se
manifestait dans leur vie et qui est en cohérence avec l’appel de Dieu.
Ensuite, tout comme dans d’autres épitres, il leur souhaite « Grâce et paix à vous, de la part de
Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ ! ». La relation, dans laquelle nous sommes introduits comme
chrétiens, est mentionnée dès le début : nous sommes enfants de Dieu,
enfants du Père. Tous ceux qui connaissent le Seigneur Jésus comme leur
Seigneur, sont frères entre eux, sanctifiés par la Parole de Dieu, par l’œuvre
du Seigneur Jésus et par l’action du Saint Esprit et fidèle en ce qui concerne
l’appel. Rien que dans l’introduction (elle n’était pas seulement une
introduction simplement affable, mais inspirée par le Saint Esprit), il donne
toute la position du croyant et en même temps aussi ce qu’il a fait et fait
pour le Seigneur, tout comme ce dont il a besoin, par exemple la grâce et la
paix.
La grâce et la paix qu'il leur souhaite n’a rien à voir avec la
position.
La grâce qui les a conduits au salut, il n’a pas besoin de leur
souhaiter, c’est une chose qui a été expérimentée depuis longtemps. Mais il
souhaite que cette grâce, dans laquelle ils étaient, vienne à s’exprimer dans
leur vie. Il en est de même de la paix.
La paix que le Seigneur Jésus a faite, comme il est dit au verset 20,
« ayant fait la paix par le sang de sa croix », c’est ce que Dieu a offert dans la personne du Seigneur Jésus. Mais
l'apôtre veut au verset 2 que les Colossiens réalisent la paix dans leur cœur.
La paix avec Dieu, Dieu l’a
donnée abondamment, c’est le Seigneur Jésus qui les y a introduits, et qu’ils
l’ont acceptée par la foi et personne ne peut ôter cette paix avec Dieu. Mais
la paix de Dieu, ou la paix
les uns avec les autres, c’est une chose que l’apôtre souhaite aux
Colossiens : qu’ils soient dans la jouissance de cette paix, et qu’ils le
réalisent pratiquement.
C’est pour cette raison que dans le verset 3, il leur dit dans une
mention qui les loue : « Nous rendons grâces au Dieu et Père de
notre seigneur Jésus Christ, priant toujours pour vous, ayant ouï parler de
votre foi dans le christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les
saints, à cause de l’espérance etc. … ».
Paul dit qu’il a travaillé pour le Seigneur Jésus nuit et jour, et il
écrit à un autre endroit qu’il priait aussi incessamment jour et nuit. On
pourrait dire qu’il y a là une contradiction. Mais l’Apôtre Paul, remplissait
un service tout particulier en tant qu’envoyé de Dieu, mais je voudrais dire
que cela devrait être le cas pour tous.
Ce n'est pas qu'il se loue lui-même, c'est la manifestation de son don
qui est souligné par le Saint Esprit.
Et il mentionne sa sollicitude pour toutes les assemblées (2 Corinthiens
11,28), ces assemblées citées dans le Nouveau Testament existaient et sans
doute, il y en avait plus que celles dont il est parlé. Paul avait à cœur
toutes ces assemblées.
Quand il dit : Nous rendons grâce au Dieu et Père de notre Seigneur
Jésus Christ , priant toujours pour vous..., il ne s'agit pas d'une prière
générale « ayant entendu parler de votre foi et de l'amour que vous avez
pour tous les saints » c'était bien précis, cela souligne toute
l'affection que l'apôtre avait pour ces Colossiens qu'il n'avait jamais vus et
nous montre le côté humain qui le poussait à écrire cette lettre, mais d'autre
part , nous avons aussi le côté divin d'une épitre dictée par le Saint
Esprit et considérée directement comme
étant la Parole de Dieu.
Jude, par exemple, dans la dernière épitre du Nouveau Testament, nous
dit qu'au départ, il voulait parler de notre commun salut (c'était le côté
humain), mais l'Esprit lui dit : non, tu dois les exhorter à combattre pour la
foi. Il nous dit quelle était d'abord son intention,
mais qu'il s'est trouvé dans la nécessité d'écrire sur un autre sujet.
Ici, les 2 côtés, son affection pour les Colossiens et la volonté du
Saint Esprit coïncident. Et ainsi l'apôtre peut donner libre cours à son amour
pour les Colossiens.
« Ayant ouï parler de votre foi
dans le Christ Jésus », ici il n'est pas dit « foi au Seigneur
Jésus », mais « dans le Christ Jésus », expression que nous
retrouvons aussi dans les Ephésiens. Bien sûr, la foi au Seigneur Jésus pour le
salut, les Colossiens l'avaient depuis longtemps, mais ici « dans le
Christ Jésus » signifie que la foi a son origine, repose sur Lui. Tout ce
que nous avons, tout ce que nous sommes trouve son
origine en Lui. Notre foi a son centre en Lui.
Au verset 4, « et l'amour que vous avez pour tous les
saints », c'était peut-être plus facile de l'exprimer en ce temps-là, car
au début, il n'y avait pas de séparation entre les croyants, puis ils ont été
amenés petit à petit à vivre le christianisme différemment, mais cela ne change
pas le fait que l'amour pour tous les saints soit aussi pour nous un principe
divin, quelque chose de naturel pour un croyant. Quand cet amour ne se trouve
pas dans notre cœur, il y a quelque chose qui ne va pas, si je ne peux pas me
réjouir de rencontrer n'importe quel croyant. Mais bien sûr, il y a une
restriction : par exemple, dans 1 Cor. 5 ou 2 Cor. 2 l'apôtre ne pouvait pas
leur parler comme il s'exprimait à Timothée et cela, on l'oublie souvent,
l'amour pour tous les saints ne s'exprime pas toujours de la même façon, mais
l'amour pour tous les saints, si on ne l'a pas, on est handicapé intérieurement
et extérieurement.
Au verset 4, La foi, l'amour et maintenant l'espérance : nous trouvons
ces 3 vertus citées ensemble à plusieurs endroits dans l'Ecriture, mais ici
nous voyons que la foi et l'amour sont fortifiés par l'espérance :
« à cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux »,
quelle influence l'attente du Seigneur peut avoir sur nos cœurs, sur notre
amour. Nous disons que le Seigneur vient bientôt qu'Il peut venir à tout
moment, mais quelle influence cela a-t-il dans ma vie? Si le Seigneur venait ce
soir et que ce point ne soit pas réglé, est-ce que j'aimerais alors Le rencontrer? Chez les Colossiens, l'amour
entre les croyants se manifestait et ainsi la foi était fortifiée.
«… l'espérance qui vous est réservée dans les cieux » Pierre parle
d'un héritage conservé dans les cieux, qui est inviolable, qui ne peut se
dégrader. L'espérance humaine peut disparaître bien vite, mais pas celle qui
nous est réservée dans les cieux.
« … dont vous avez entendu parler dans la Parole de la vérité de
l'évangile » il parle ici sans doute de la prédication de l'évangile par Epaphras qu'il cite au v. 7
comme son compagnon de service. Au chapitre 4, verset 12, il le qualifie
comme un de ses collaborateurs, originaire de Colosses qui avait suivi
l'apôtre, mais qui avait d'abord prêché l'évangile dans sa ville natale, là où
personne n'avait encore évangélisé. C'est une leçon pour nous: rendons
témoignage d'abord autour de nous, là où le Seigneur nous a placé.
« … la parole de la vérité
de l'évangile » quelle expression! Nous trouvons, dans divers passages, la
vérité, ou la parole de la vérité, mais ici, l'expression la plus complète: la
parole de la vérité de l'évangile. La parole, c'est l'expression, la vérité, la
communication ou la représentation des choses comme elles sont. Dans ce monde,
la vérité n'existe pas, on s'efforce bien de la connaître, mais elle n'existe
pas, la connaissance de la vérité ne vient que de Dieu. Il n'est pas dit que Dieu
est la vérité, cela n'est pas possible, car la vérité suppose une
représentation. Par contre cela est dit du Seigneur. Dieu est lumière, Il est
amour et le Seigneur Jésus comme homme en était la représentation :
« moi je suis le chemin, la vérité et la vie ». En Lui, l'amour, la
vérité, la lumière était exprimée. Dieu n'est pas la vérité, parce que la
vérité est toujours quelque chose de relatif, quelque chose qui exprime ce qui
existe réellement. Dieu est amour et lumière, la parole apporte la vérité : « la
parole de la vérité de l'évangile, de la Bonne Nouvelle », c'est la vérité
que Dieu nous a communiquée d'abord par le Seigneur Jésus, ensuite par la
Parole.
« … l'évangile qui est parvenu jusqu'à vous, et qui porte du fruit
et qui croît » v. 6 à 8, c'est par Epaphras que
l'apôtre en avait eu connaissance.
Remarquons que dans cette introduction, l'apôtre mentionne d'abord le
côté positif, ce qui le réjouit chez les Colossiens avant de traiter les points
négatifs pour lesquels il leur écrivait. Il y a un équilibre dans cette façon
d'agir. Nous, quand nous avons des critiques nécessaires à émettre, nous allons
souvent droit au but.
Au verset 9, il aborde maintenant son sujet: il dit qu'il ne cesse de
prier pour eux (c'est ce dont il a parlé dans les versets 3 à 7 ) et de
demander « que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté »
Il ne s'agissait donc pas d'être heureux de ce que les Colossiens aient la
connaissance du salut et de toutes les bénédictions dont il a parlé auparavant;
cela ne suffisait pas pour l'apôtre, ni pour Dieu non plus. Dieu veut que tous
les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité.
Paul dit: je me réjouis de ce que vous êtes fermes dans la foi, mais je
désire que vous croissiez, que vous soyez remplis de la connaissance de sa
volonté. Ici, nous voyons à quoi sert l'enseignement de la parole, connaître
mieux la volonté de Dieu.
Dans Actes 2, les premiers croyants persévéraient dans la doctrine des
apôtres, non pas pour apprendre le plus possible, augmenter leur connaissance.
Ils persévéraient aussi dans la communion des apôtres. Les croyants avaient une
relation entre eux en tant que membres du corps de Christ, dans la pratique, ils vivaient comme étant
un, liés les uns aux autres, quoique en Actes 2, ils ne le savaient pas encore,
cela leur a été révélé plus tard, la parole n'était pas encore écrite, mais au
fur et à mesure, ils réalisaient ce que la parole leur disait.
Que ces lettres aient été intégrées directement dans le canon des
Ecritures, cela est peut-être difficile
à expliquer, mais pas difficile à
comprendre pour nous. Certains les ont rejetées, mais normalement, elles ont
été acceptées directement par les croyants.
L'apôtre Paul, par exemple, écrivait à Timothée, la Parole dit,
l'Ecriture dit; « tu n'emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain, et
l'ouvrier est digne de son salaire »
L'Ecriture, c'est la Bible. A l'époque, c'était l'Ancien Testament. Ce
passage ne se trouve que 2 fois dans la parole, en Deutéronome 25 verset 4 et
Luc 10 verset 7. Luc a écrit son évangile, Paul l'a lu et dit
« l'Ecriture »
On ne peut pas expliquer cela, comme on ne peut pas non plus expliquer
l'inspiration, parce que la foi n'est pas une affaire de compréhension.
Certains n'acceptent pas cela.
« De saints hommes de Dieu ont parlé, poussés par l'Esprit
Saint » (2 Pierre 1 verset 21) C'est Dieu qui leur a parlé, l'Ecriture est
donnée de Dieu, on ne peut expliquer ce fait, mais on peut le comprendre. Et
Pierre dit déjà qu'en ce temps-là, comme aussi actuellement, certains tordaient
les Ecritures, des ignorants pour leur propre destruction.
Pierre écrit: « notre bien-aimé frère Paul vous a écrit selon la
sagesse qui lui a été donnée... dans TOUTES ses lettres » donc Pierre
connaissait tous les écrits de Paul et pour lui, c'était la parole de Dieu.
« … remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et
intelligence spirituelle » verset 9,
ce n'est pas une connaissance intellectuelle. Je me souviens que dans ma
jeunesse, j'ai beaucoup lu la Bible et retenu énormément de passages que je ne
comprenais pas bien à l'époque, j'exerçais ma mémoire, mais je pense que cela
m'a quand même aidé plus tard à comprendre Sa
volonté.
Il ne s'agit pas tellement combien nous comprenons, mais comment nous
assimilons cette parole, avec sagesse et intelligence spirituelle. Que veut me
dire le Seigneur aujourd'hui personnellement? Peut-être que cette parole aura
une toute autre signification pour un autre frère qui est plus ou moins dans la
même situation.
C'est pourquoi, nous voyons que nous pouvons connaître la volonté de
Dieu d'abord par la parole, peut-être pas exclusivement, mais d'abord en lisant
la parole. Voilà pourquoi il est si important de la lire avec prière. Que nous
puissions demander au Seigneur de nous montrer quelle est Sa volonté, de nous
donner Sa sagesse.
Cela ne va pas de dire, comme on l'entend parfois, « je peux faire
ceci, il n'est rien dit à ce sujet, donc ce n'est pas interdit ». Je ne
pense pas que Dieu nous parle de cette manière. Il veut que Sa parole soit
assimilée avec intelligence spirituelle.
Un croyant m'a dit un jour sérieusement: je ne lis aucune interdiction
de polygamie dans l'Ancien Testament ni dans le Nouveau, on ne peut donc pas en
conclure que Dieu sanctionne la polygamie. Voilà les conclusions que l'on tire
quand on lit la parole mécaniquement en interprétant seulement les mots. Dès le
début de la Genèse, Dieu nous donne déjà Sa pensée à cet égard, Il a créé un
homme et une femme s'il en avait été
autrement, Dieu aurait agi différemment. Le Seigneur Jésus aussi dans les
évangiles nous dit que les pensées de Dieu n'ont pas changé.
On pourrait prendre bien d'autres exemples, dont on peut tordre le sens.
C'est pourquoi, il est si important de croître dans la connaissance de Sa
volonté et en être rempli. Dans quel but? Pour marcher d'une manière digne du
Seigneur, portant du fruit en toute bonne œuvre. Ainsi, nous voyons que chaque
méditation, chaque lecture de la parole a pour but la connaissance de Sa
volonté. Mais ce n'est pas un but en soi, c'est pour que je sois plus disposé à
marcher d'une manière digne du Seigneur.
La mesure de notre vie est le Seigneur: c'est pourquoi il est impossible de marcher d'une
manière digne de Lui, si je ne connais pas Sa volonté, si je ne lis pas la
parole en demandant toujours à nouveau de me donner cette sagesse spirituelle
et que cela occupe mes pensées avec ce but.
Il y a peut-être eu un temps dans
notre vie où nous avons lu la parole en ayant comme seul but d'accumuler
de la connaissance, mais au fond cela n'était pas juste, car par là, on veut montrer que l'on sait mieux qu'un autre et
cela est mauvais.
Malgré tout, quand je repense à ma jeunesse, j'en ai quand même retiré
une bénédiction, comme jeune homme, j'ai lu la parole, pas avec intelligence
spirituelle, ma motivation intérieure
était de connaître de mieux en mieux la parole pour la connaissance en
elle-même et cela n'est pas juste, mais quand la connaissance est là, le
Seigneur peut intervenir pour qu'on
prenne conscience qu'Il désire que nous
marchions pour Lui plaire à tous égards, que notre marche corresponde à la
relation dans laquelle nous avons été introduits.
« … portant du fruit en toute bonne œuvre » : on voit par
le fruit que l'on croît spirituellement. Il y a un résultat visible et l'on croît aussi par ou dans la connaissance de Dieu. Plus j'ai
le désir de faire la volonté du Seigneur, de le connaître, pour marcher à Sa
gloire, plus je connaitrai celui qui est le centre de tout, le Seigneur Jésus,
le Fils de Dieu et ainsi aussi je connaitrai Dieu dans son essence. Donc, plus
nous avons ce désir de suivre le Seigneur, mieux nous connaitrons Dieu, par
notre vie et non par l'intelligence. C'est très clair ici, c'est la conséquence
d'une vie conduite par la connaissance de Sa volonté. Et ainsi, il y a
croissance.
Dans Philippiens 3 verset 7, Paul nous dit que toutes les choses qui
pour lui était un gain, il les a regardées comme une perte à cause de la connaissance du Christ. C'est cette pensée
qu'il voulait communiquer aux Colossiens: la connaissance de Christ qui
surpasse tout.
Quelle est la place qu'occupe le Seigneur dans ma vie? C'est selon ce
critère qu'elle sera jugée et pas d'après quoi que se
soit d'autre. Quel est le rôle que le Seigneur a dans ma vie de tous les jours? C'est aussi simple que
cela.
Quand on repasse en pensée ce que l'on a fait de son temps, bien sûr, il
ne s'agit pas de penser 24h sur 24 au Seigneur; il y a des moments où nous
devons être tout entier à nos occupations terrestres, mais la question est:
dans quel état d'esprit? Je peux agir rien que pour moi, pour mon chef... ou le
faire pour le Seigneur.
Quoi que vous fassiez, faites tout pour le Seigneur, nous est-il dit.
Alors, le Seigneur a la prééminence. Ce n'est pas que je doive penser chaque
seconde au Seigneur, c'est impossible, au travail, je dois me concentrer sur ce
que je fais, mais l'important, c'est mon état d'esprit. C'est d'après cela que
notre vie sera jugée.
C'est pour cela que l'apôtre dit au chapitre 3 « si vous êtes
ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut ».
Sommes-nous occupés de la terre ou nos regards sont-ils dirigés vers le ciel?
L'important, c'est que nos pensées soient dirigées en haut.
« … croître par la connaissance de Dieu, étant fortifié en
toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et
constance » verset 11. On va dire: mais il est impossible de vivre une
telle vie et de plus pour toute patience et constance. Le Saint Esprit nous
dit: tu n'as pas cette force, mais je te la donne et la mesure, c'est la
puissance de sa gloire. Y a-t-il quelque chose qui manque? Non, pas du côté de
Dieu; le problème se trouve chez moi. Quand j'ai péché, c'est parce que je n'ai
pas veillé et c'est pour cela que je suis tombé. Mais le Seigneur voulait me
donner Sa force pour avoir la victoire.
C'est pourquoi cette expression est si belle: « selon la puissance
de sa gloire » Depuis la gloire, Il
nous dispense sa force. Recherchons combien de fois il est parlé de la
puissance et de la gloire qui sont à notre disposition depuis que le Seigneur
est ressuscité, de quelle lumière cela éclaire le sentier de celui qui veut
croître dans la connaissance de Sa volonté.
Peut-être disons-nous: je ne le réalise pas. Pourquoi? Parce que nos
yeux ne sont pas dirigés en haut, nous sommes trop peu occupés des choses d'en
haut et nous regardons autour de nous, notre misère, les choses de cette terre
ou même de ce monde et alors nous ne réalisons pas cette force. Paul lui l'a
réalisait, lui qui a rencontré les adversités surabondamment, toujours en butte
à l'opposition et finalement jeté en prison. Quand il parle de cette puissance
qu'il éprouvait, il ne s'agissait pas d'une tactique humaine, comme s'il
voulait maintenir la tête haute, on rencontre aussi cette attitude stoïque,
mais pas chez Paul. Humainement parlant,
Paul était faible, mais il avait une liaison avec le ciel qui ne pouvait être
rompue, d'où découlait cette force.
Nous réalisons cela bien trop peu. Nous regardons aux circonstances
autour de nous et nous disons: je ne peux pas, c'est impossible, cela n'ira
pas. Cela montre que nous voulons agir nous-mêmes, nous comptons sur nos
propres forces alors que le Seigneur veut nous fortifier. Si nous l'expérimentions,
nous verrions qu'il en est bien ainsi. Mais nous le faisons si peu, nous devons
bien l'admettre et c'est justement la raison de notre faiblesse aujourd'hui.
Pourtant, l'apôtre nous dit « fortifié en toute force selon la puissance
de sa gloire » Nous pouvons être sûrs qu'il en est bien ainsi, c'est la
parole qui le dit, nous pouvons nous appuyer sur cette parole, nous devons même
le faire.
Mais demander au Seigneur de nous donner sa force et faire ce que nous
voulons, cela ne va pas.
Paul nous montre ici le chemin céleste: « pour toute patience et
constance avec joie » C'est dans ce but que nous avons la parole de Dieu.
Nous pourrions dire: nous avons cette merveilleuse puissance à notre
disposition, et bien, allons de l'avant! Ce serait une réaction charnelle et
nous pourrions même mal utiliser cette force pour prouver combien nous sommes
forts. Comme antidote, la parole met devant nos yeux l'exemple du Seigneur
Jésus et ainsi nous serons fortifiés pour toute patience et constance avec
joie. C'est là que l'on voit qu'il s'agit réellement de la puissance de Dieu et
non pas d'une énergie humaine que l'homme aime avoir et montrer. Ce n'est pas
cela la force que Dieu donne. La force qu'Il donne nous permet de reproduire
les traits de la nature divine.
« … pour toute constance » nous restons fermes même dans les
difficultés, dans des circonstances les plus adverses. Cela ne signifie pas que
nous avons cette puissance divine pour foncer, pour tout casser, absolument
pas!
La force divine n'a rien à voir avec cela. Cette merveilleuse énergie
que Dieu donne se montre justement dans la persévérance au milieu de
circonstances pénibles, de situations contraires où l'homme dit: « ce
n'est plus possible, je n'en peux plus! »
Justement ces derniers temps, j'ai entendu cette réflexion dans la
bouche de plus d'un enfant de Dieu: « j'aimerais suivre le Seigneur, mais
je n'en peux plus, la force manque dans les situations que l'on vit dans les
assemblées ».
Mais on ne peut échapper au Seigneur. S'Il nous place dans une impasse, demandons
Lui sa force pour toute patience et constance, pas avec des visages tristes et
en pleurant, mais avec joie. Et la force du Seigneur nous conduira à réaliser
cela; tenir ferme dans les circonstances les plus contraires et alors nous
pourrons rendre grâce.
Ainsi, toutes les choses que nous avons considérées ce soir nous amènent
à voir quelle est notre relation avec le Seigneur, quelle est la grandeur de ce
Seigneur que l'apôtre par le Saint Esprit veut dépeindre devant nos yeux.
Si nous voulons sincèrement occuper nos cœurs de Lui, voir le Seigneur
dans tout son amour, Sa grâce, Sa gloire, Sa grandeur comme créateur, comme
notre rédempteur... si nos pensées étaient plus occupées de tout cela, bien des
choses changeraient dans notre vie.
Lecture : Colossiens 1 depuis le verset 12 jusqu’à la fin
12 rendant grâces au Père qui nous a rendus
capables de participer au lot des saints dans la lumière ;
13 qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et
nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,
14 en qui nous avons la rédemption, la rémission
des péchés ;
15 qui est l’image du Dieu invisible, le
premier-né de toute la création ;
16 car par lui ont été créées toutes choses, les
choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les
visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou
autorités : toutes choses ont été créées par lui et pour lui ;
17 et lui est avant toutes choses, et toutes
choses subsistent par lui ;
18 et il est le chef du corps, de l’assemblée, lui
qui est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes
choses il tienne, lui, la première place ;
19 car, en lui, toute la plénitude s’est plu à
habiter,
20 et, par lui, à réconcilier toutes choses avec
elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses
qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux.
21 Et vous qui étiez autrefois étrangers et
ennemis quant à votre entendement, dans les mauvaises œuvres,
22 il vous a toutefois maintenant réconciliés dans
le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables
et irrépréhensibles devant lui,
23 si du moins vous demeurez dans la foi, fondés
et fermes, et ne vous laissant pas détourner de l’espérance de l’évangile que
vous avez ouï, lequel a été prêché dans toute la création qui est sous le ciel,
et duquel moi, Paul, je suis devenu serviteur.
24 Maintenant, je me réjouis dans les souffrances
pour vous, et j’accomplis dans ma chair ce qui reste encore à souffrir des
afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée,
25 de laquelle moi je suis devenu serviteur selon
l’administration de Dieu qui m’a été donnée envers vous, pour compléter la
parole de Dieu,
26 savoir le mystère qui avait été caché dès les
siècles et dès les générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses
saints,
27 auxquels Dieu a voulu donner à connaître
quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations,
c’est-à-dire Christ en vous l’espérance de la gloire,
28 lequel nous annonçons, exhortant tout homme et enseignant
tout homme en toute sagesse, afin que nous présentions tout homme parfait en
Christ :
29 à quoi aussi je travaille, combattant selon son
opération qui opère en moi avec puissance.
Paul a écrit cette lettre aux Colossiens depuis la prison. Il ne les
avait jamais vus auparavant, sauf Epaphras, qui était
auprès de lui et par le travail d'évangélisation de celui-ci, cette assemblée
avait vu le jour.
Tout d'abord, Paul mentionne tout ce qui le réjouissait dans ce qu'il
avait entendu d'eux: c'est le côté positif qu'il reconnaît chez ces croyants.
Voilà une leçon si simple et pourtant si importante à apprendre dans notre vie
pratique: reconnaître le bien produit chez nos frères.
C'est ce que nous retrouvons dans l'épitre à Philémon. Ce frère, à qui
l'apôtre a envoyé une lettre privée, était lui aussi originaire de Colosses.
Paul ne le connaissait pas personnellement, mais l'appelle bien-aimé
« apprenant ton amour et la foi que tu as dans le Seigneur Jésus et pour
tous les saints », il souligne ces belles vertus de la vie divine mises en
pratique chez ce croyant : la foi et l'amour pour le Seigneur et pour tous les
frères. C'était quelque chose de
tellement précieux pour l'apôtre. Et n'est-ce pas aussi précieux pour le
Seigneur quand nous apprécions nos frères de cette manière?
Mais cela ne signifie pas que nous devons fermer les yeux devant le mal.
Nous voyons cela aussi dans notre épitre.
La raison pour laquelle l'apôtre avait écrit aux Colossiens, nous
l'avons déjà vu, c'est qu'ils risquaient de perdre de vue le Seigneur. Ce
danger était déjà présent; ils ne
tenaient pas ferme le chef (chapitre 2 verset 19)
Ils ne s'étaient pas détournés de la foi, mais dans leur vie de
croyants, ils avaient beaucoup d'autres choses devant eux et par là, ils se
détournaient du Seigneur
Comme cela parle à nos cœurs aujourd'hui!
C'est pour cela que cette lettre, souvent considérée comme une épitre
doctrinale, nous présente aussi tout l'amour de l'apôtre pour les Colossiens et
l'amour du Seigneur pour les siens.
Toujours à nouveau, Paul répète qu'il n'existe qu'un moyen pour tous
leurs problèmes et leurs difficultés, c'est de regarder au Seigneur. C'est le
sujet de l'épitre
C'est pourquoi, après cette longue introduction, cette épitre nous
montre comment l'apôtre s'investit pour cette assemblée. Combien cela est
important cette sollicitude pour les assemblées qu'ont les frères actifs dans
l'œuvre du Seigneur, mais, au fond, chaque frère devrait agir de cette façon
dans l'assemblée où il est : prier pour chaque croyant individuellement dans
l'assemblée locale. Comme nous devons déplorer que nous le faisons si peu!
Et Colosses n'était pas l'assemblée
de l'apôtre, elle était distante de plus de 1000 km et pourtant, il
priait pour eux et pour d'autres aussi, il y fait allusion dans d'autres
épitres.
Il y a bien des années, un vieux frère m'a dit: « tu ne peux jamais
t'entretenir efficacement avec une âme, si tu n'as pas d'abord prié pour
elle » Cette réflexion nous parle, n'est-ce pas?
Ensuite, l'apôtre présente la force de Dieu. Nous avons considéré ce
sujet hier, cette puissance de Dieu qui nous remplit et nous fortifie sur cette
terre, qui tout d'abord (versets 10 & 11) nous conduit à produire du fruit
(c'est le but), à croître dans la connaissance de Dieu, à être fortifiés en toute
force, selon la puissance de sa gloire et quatrièmement à rendre grâce au Père.
Dieu que nous pouvons appeler Père, avec lequel chaque croyant a été mis en
relation.
Mais ici, l'apôtre ne parle pas de remercier Dieu pour tous les
bienfaits qu'Il nous accorde dans notre vie journalière, bien sûr nous pouvons
le faire, mais quand nous lisons le Nouveau Testament, nous voyons qu'il
est très peu parlé des bénédictions
extérieures du croyant. L'apôtre Jean (3
Jean 2) écrit: « je souhaite que tu prospères à tous égards et sois
en bonne santé » donc il fait allusion au côté terrestre, mais il souligne
la prospérité de l'âme.
Pensons à nos prières personnelles, quels sujets ont nos demandes, nos
actions de grâce? Ce n’est pas que nous ne puissions pas prier pour les choses
terrestres qui ont aussi leur place, mais nous voyons ici ce qui était
important pour l'apôtre au delà des choses
terrestres, ce qui est vraiment notre bénédiction et notre richesse:
« rendant grâce au Père qui nous a rendu capables de participer au lot des
saints dans la lumière ».
C'est là notre place, participer au lot des saints, où tous les croyants
sont amenés; ce n'est pas futur, mais c'est déjà maintenant sur la terre. Par
l'œuvre du Seigneur Jésus, nous sommes rendus capables d'occuper cette place
dans la lumière de Dieu.
1 Jean 1 verset 5 nous dit: « Dieu est lumière » et dans
1 Timothée 6 verset 16 nous lisons que
Dieu habite la lumière inaccessible, c'est-à-dire son
« environnement » correspond exactement à ce qu'Il est.
Nous avons été rendus capables d'avoir une place dans la lumière comme
enfants de Dieu. C'est là notre place sur cette terre; bien sûr, nous avons
aussi notre activité, mais elle est passagère. Déjà maintenant, nous sommes
enfants de lumière, transportés des ténèbres à sa merveilleuse lumière et nous
pouvons rendre grâce pour cela.
Comment est-ce possible? L'homme est tout l'opposé de la lumière. Nous
sommes par nature ténèbres et dans les ténèbres au point de vue moral, vu du
côté de Dieu. Aujourd'hui, « le siècle des lumières » nous
vivons dans un temps qui n'a jamais été aussi éclairé extérieurement, comme
pensent les hommes et pourtant, ce monde est ténèbres et dans les ténèbres.
Seule, la lumière de Dieu peut nous retirer de ces ténèbres et elle nous
en a retirés. Ce n'est pas une lumière dont nous devons avoir peur, comme Jean
le dit, c'est la lumière de la vie. Dieu nous l'a donnée et nous a rendus
capables d'y être. Cela signifie que nous pouvons avoir une place auprès de
Lui. Comment? Pas par nous-mêmes !
Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le
royaume du Fils de son amour. C'est l'œuvre du Seigneur, que nous allons
considérer dans le paragraphe suivant.
Quelqu'un pourrait poser la question: mais enfin de quoi l'homme
devrait-il être délivré? Il a ici la réponse: du pouvoir des ténèbres.
Pour venir dans la lumière de Dieu, l'homme doit être délivré du pouvoir
des ténèbres, c'est une autre façon de définir le pouvoir du diable. C'est une
réalité, quoique l'homme aujourd'hui ne veuille rien en savoir.
Le pouvoir des ténèbres, l'homme sans s'en douter en est un prisonnier.
Il y a des cas extrêmes comme la drogue; les hommes sont dominés, ils
voudraient bien en être délivrés, mais ils ne le peuvent pas. Chez d'autres,
cet esclavage prend une forme plus douce. L'homme ne réalise pas qu'il est sous
l'emprise de ce pouvoir des ténèbres, mais c'est pourtant la réalité.
Un chrétien a écrit un jour: Satan est tellement rusé qu'il lie les
hommes avec des chaines d'airain et en même temps les trompe de sorte qu'ils
s'imaginent qu'ils sont libres.
C'est pourquoi, nous devons être délivrés. Délivrés signifie être
libérés du danger de mort. Mais il n'est possible de sauver quelqu'un que si il
est conscient du danger. Et le Saint Esprit doit convaincre l'homme qu'il a
besoin de salut.
Si il y a quelqu'un ici qui pense qu'il n'a pas besoin de ce salut, je
lui souhaite qu'il ressente ce besoin d'être sauvé et réalise qu'il n'existe
pas d'autre moyen que le Seigneur Jésus.
Un jour, un homme important, on dirait aujourd'hui un directeur de
prison, a crié à l'apôtre Paul: « que dois-je faire pour être
sauvé? » Il était convaincu qu'il avait besoin d'être sauvé. Paul lui
répond en une seule phrase: crois au Seigneur Jésus. C'est si simple et
pourtant si difficile d'être délivrés du pouvoir des ténèbres.
Le verset 13 nous dit que nous sommes rendus capables de participer au lot des saints, placés dans la lumière
et transportés dans le royaume du Fils de son amour. C'est la révélation
complète de l'amour de Dieu dans le Seigneur Jésus. Il nous a donné une part
dans la lumière et transportés déjà maintenant dans le royaume du Fils de son
amour; c'est la part de chaque enfant de Dieu.
Et ainsi, nous arrivons au grand sujet de l'épitre concernant le
Seigneur: le Fils de son amour.
Quand l'apôtre en vient à décrire cette personne, il nous le présente
d'abord comme le Fils de l'amour du Père. Le Seigneur Jésus est notre
rédempteur: c'est ainsi que l'homme apprend d'abord à le connaître, comme
sauveur, mais ici, nous est décrit qui est cette personne de toute éternité: le
Fils de l'amour du Père. Peut-être que cette expression est un peu difficile à
comprendre. Nous trouvons dans le Nouveau Testament d'autres expressions comme
par exemple « fils de la désobéissance, enfants de colère », cela
signifie qu'ils sont caractérisés par la colère, par la désobéissance. Une
telle expression désigne quelqu'un qui est caractérisé par un tel caractère et
non des enfants qui auraient été conçus dans la désobéissance.
Le caractère du Fils, ce n'est pas son origine: le Fils comme Dieu n'a
pas d'origine, de commencement, c'est le Fils éternel qui est l'expression, le
centre, l'objet de cet amour du Père. Voilà qui est notre sauveur, mort sur la
croix: le Fils de Dieu : « celui que Dieu n'a pas épargné, mais a
livré pour nous » (Romains 8 verset 32)
Le Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des
péchés. C'est le point central autour duquel tout tourne. Nous avons reçu
énormément de bénédictions, dont l'origine est la rédemption, la rémission des
péchés.
Aujourd'hui, les hommes ne savent plus ce qu'est le péché. Dernièrement
une jeune femme me disait: la Bible parle constamment de péché, mais je ne suis
pas consciente de pécher.
Qu'est-ce que le péché? Tout simplement tout acte qui ne tient pas
compte de Dieu, et pas seulement au point de vue moral. Tout ce qui n'est pas
par la foi est péché.
Quand quelqu'un dit: je n'ai pas péché, comment peut-il être sauvé? Mais
Dieu peut lui donner cette conscience qu'il a besoin d'obtenir le pardon de ses
péchés. Bienheureux celui qui sait que ses péchés sont effacés!
Il est l'image du Dieu invisible (verset 15): notre sauveur, qui est de
toute éternité, qui n'a pas de commencement (impossible pour nous, êtres
humains, de nous représenter cela) lui est l'image du Dieu invisible.
Dieu est invisible; nous lisons cela dans bien des passages, par exemple
Jean 4; Il est un esprit et en lui-même invisible; Il habite la lumière
inaccessible, qu'aucun homme n'a vu ni ne peut voir. Dieu est Esprit, mais il
en existe une image: le Seigneur Jésus, son fils. La plénitude de la déité
trouve son expression ici.
Hébreux 1 verset 3 nous donne une belle expression: il est le
resplendissement de sa gloire, l'empreinte de sa substance. Le Fils est
l'image, la reproduction exacte de la gloire du Dieu que l'homme ne peut voir.
Et l'empreinte de sa substance, ce Dieu invisible, il en existe une empreinte
comme d'un sceau qui donne la reproduction exacte de ce qu'il y a dessus. C'est
ainsi que nous devons comprendre l'expression: l'image du Dieu invisible. Dieu
ne peut être vu que dans la personne du Seigneur. Cette expression ne renvoie
pas seulement au Seigneur, comme homme, Dieu manifesté en chair, mais aussi,
quand nous lisons dans l'évangile de Jean « au commencement était la
parole » Le Seigneur était de toute éternité cette parole, c'est-à-dire
l'expression de la pensée de Dieu.
Nous touchons là un domaine qui dépasse notre compréhension. Dieu
invisible dans son être est visible dans la personne du Fils éternel. Dieu le
Fils est l'expression absolue de ce qui est perceptible pour un homme, pour une
créature. Il est cela de toute éternité.
Dans l'Ancien Testament, Dieu s'est déjà révélé quand Il se présente
comme l'Ange de l'Eternel. C'était aussi une image de Dieu, mais le Seigneur
l'est tout spécialement quand Il est devenu homme.
Jean écrit: « nous avons vu sa gloire, comme d'un fils unique de la
part du Père, pleine de grâce et de vérité » C'est le Dieu invisible.
Il n'y a pas de doute, l'image du Dieu invisible, la parole, c'est bien
Dieu révélé.
L'expression suivante « le premier-né de toute la création »
est un verset mal compris dans beaucoup de milieux de la chrétienté,
spécialement des témoins de Jéhovah qui utilisent ce verset pour dire que le
Seigneur n'est pas le fils éternel, mais le premier-né des créatures. C'est une
fausse doctrine, car si nous lisons la Parole de Dieu, bien des passages nous
montrent que premier-né signifie premier, non dans le temps, mais dans la
préséance. Par exemple, au Psaume 89 au verset 27, Dieu parle par le psalmiste
du roi: « je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la
terre » Il ne s'agit pas d'un ordre dans le temps mais de préséance, le
plus élevé.
Dans Genèse par exemple, nous trouvons la confirmation de cette
interprétation du terme premier-né. Ismaël est le premier-né d'Abraham, mais
c'est Isaac, le fils de Sara qui est appelé premier-né. Esaü est l'ainé
d'Isaac, mais c'est Jacob qui obtient la bénédiction comme premier-né. Nous
connaissons tous l'histoire du plat de lentilles.
Jacob avait douze fils; Ruben perd son droit de premier-né qui est donné
à Joseph lui qui est une image du Seigneur Jésus. Juda eut la prééminence, le
prince sort de lui (1 Chroniques 5), mais
le droit de premier-né fut donné à Joseph.
Pourquoi Dieu a-t-il changé cet ordre? La raison nous est donnée dans
les Chroniques.
Tout ceci nous montre que l'expression premier-né dans la Bible ne
signifie pas nécessairement ainé, le premier dans le temps, mais celui qui a la
première place, celui qui a la primauté, comme nous le voyons ici du Seigneur.
C'est pourquoi ce terme ne signifie pas le premier-né de toutes les créatures.
Quand nous voyons le Seigneur entrer dans le monde comme homme, lui le
Fils éternel du Père, l'image du Dieu invisible. Il n'était pas le premier
homme, c'est Adam qui est le premier homme. Lui était le dernier Adam. Dieu
voulait qu'il occupe la première place. Il est aussi le premier-né d'entre les
morts.
Dès qu'il devient homme, il faut qu'il tienne en toutes choses la
première place. Il est le point central, le premier-né de toute la création.
Par lui et pour lui, toutes choses ont été créées. Nous revenons ici à
la création. C'est lui qui a créé toutes choses. Alors, comment serait-ce
possible qu'il soit le premier des créatures? Non, il est le créateur de toutes
choses comme Fils éternel.
Bien des gens disent: c'est Dieu le créateur! Bien sûr, mais le Seigneur
Jésus est Dieu.
Comme Hébreux 1 le dit, Dieu le Père a réalisé ses conseils par ou dans
le Fils, le Fils est celui qui agit.
Dans Jean 1, nous trouvons aussi une référence à cette pensée « la
parole était Dieu, elle était auprès de Dieu. Toutes choses furent faites par
elle et sans elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait »
(verset 3)
Dieu le Père avait ses desseins, Il a conçu le projet, le Fils l'a
exécuté.
Dieu est le créateur, mais en réalité, la création est venue à
l'existence par la personne du Fils.
Le Saint Esprit est aussi présent dans la question de la création. Au
début de la Genèse, nous lisons des formes grammaticales qu'aucun rabbin ne
peut expliquer. « au commencement Dieu Elohim (pluriel) créa
(singulier) », « faisons l'homme à notre image »,
« l'Esprit de Dieu planait à la surface des eaux »
Toutes ces expressions sont une allusion à la Trinité qui était déjà
active dans la création: le Père, le
Fils et le Saint Esprit. C'est un créateur, Dieu au pluriel. C'est la
perfection de la parole dans tous ses détails.
« Par lui et pour lui » Il est l'origine et le but de la
création.
Nous nous sommes entretenus avant la réunion sur l'évolution. Quel
fatras d'idées nébuleuses auxquelles on veut croire, pensant raisonner avec un
esprit rationnel, mais au fond on y croit parce que l'on ne veut pas croire à
la création.
Ici nous avons une seule phrase riche de sens pour un esprit sain: par
lui et pour lui, toutes choses ont été créées. Je le répète, il est l'origine
et le but de la création.
Les scientifiques, les philosophes disent qu'il est impossible de
s'occuper du but de la création, ils essayent plutôt de faire des recherches
concernant l'avenir. Mais le chrétien sait quel est ce but: l'origine et le but
de la création, c'est Dieu et le péché qui y est entré ne peut empêcher Dieu de
réaliser son propos d'amour et de grâce.
Cette pensée est bien plus simple et plus rationnelle que ces théories
contradictoires et absurdes du big-bang et de l'évolution, et pourtant, il y a
des chrétiens qui disent: « oui, Dieu est au-dessus de tout, mais Il
peut avoir permis ces choses ou même provoqué ce big-bang qui a contrôlé cette
évolution. »
Cette hypothèse est un bien triste raisonnement. Le croyant qui se
confie vraiment en la parole de Dieu, et j'espère que tous ici ce soir pensent
que la parole suffit, pour lui c'est divinement clair.
Platon et d'autres penseurs de l'Antiquité s'étaient déjà occupés de
cette question il y a plus de 2500 ans, mais ils n'ont pas osé écrire: par Dieu
et pour lui ont été créées toutes choses. Ils n'ont pas osé écrire cela, mais
ils ne le pouvaient pas non plus, car la révélation de ces choses leur
manquait. Ils étaient plus sages que bien des gens aujourd'hui.
« Les choses qui sont dans les cieux, les choses qui sont sur la
terre, les visibles et les invisibles » (verset 16). Toute la création est
englobée. Et nous ne devons pas nous tromper, les invisibles sont sans doute
bien plus importantes que les visibles. Nous n'avons que les visibles devant
les yeux, mais ces millions d'anges, trônes, seigneuries, principautés répartis
en 2 catégories: les anges saints qui accomplissent la volonté de Dieu et les
autres qui obéissent à Satan, l'adversaire qui
s'est élevé contre Dieu, appartiennent tous à ce monde invisible qui
n'est d'ailleurs pas très éloigné de nous et qui s'introduit dans notre vie.
Pensons à l'occultisme, quel pouvoir ont ces créatures! Le Seigneur n'a pas
créé ces éléments pécheurs, nous lisons qu'à la création, tout était très bon,
mais la chute est intervenue.
Toutes choses ont été créées par lui et pour lui et lui est avant toutes
choses. Lui, le créateur se trouve au-dessus de tout. Notre sauveur, en qui
nous avons la rédemption, la rémission des péchés, nous est présenté dans ce
qu'il est et ce qu'il a fait. Si nous vivions plus en ayant cette adorable
personne devant nous, quelle considération, quel amour rempliraient nos cœurs!
Toutes choses subsistent par lui, « soutenant toutes choses par la
parole de sa puissance » (Hébreux 1 verset 3). Il a ordonné les lois de la
nature et un jour, il les abrogera, quand ce monde passera. Toutes choses
subsistent par lui, moi, toi, nous n'existons que par lui. Nous avons devant
nous le créateur et celui qui maintient toutes choses. Quel Seigneur nous
avons! Et il est venu sur cette terre pour nous!
Au verset 18, il est question
d'un nouveau commencement. L'apôtre ne considère pas ce commencement au point
de vue historique, dans le déroulement du temps, mais veut nous présenter le
Seigneur dans toute sa gloire: comme Fils éternel, créateur et celui qui
maintient toutes choses à l'existence, comme homme, premier-né de toute la création, comme sauveur, chef de
l'assemblée. A tous points de vue, il est le commencement: de la première
création, quand il entre dans le monde comme homme et de la nouvelle création.
Il est aussi le premier-né d'entre les morts par la résurrection. La pensée qui
est soulignée ici, c'est qu'il est le commencement de ceux qui se sont endormis
(1 Corinthiens 15 verset 20), de la nouvelle création.
Tout ce développement des versets 14 à 18 nous fait mesurer la grandeur
de celui qui occupe en toutes choses la première place, dans la création, la
nature, comme chef du corps, de l'assemblée et par la résurrection, il a créé
une nouvelle création. C'est la place que Dieu lui a octroyée. Et l'apôtre
désire que ces gloires du Seigneur aient un impact dans la vie pratique des
Colossiens et de nous-mêmes aussi.
Pourquoi l'apôtre écrit-il cela? Si cela reste au niveau théorique,
c'est un grand danger. Penser: « ces points de doctrine sont pour les
frères particulièrement doués » ce n'est pas juste. Cela nous est présenté
à nous, enfants de Dieu, pour que nous ayons une vue étendue, où règne celui
qui est notre Seigneur et Sauveur. Alors, il est évident que cela doit avoir
une influence dans notre vie. C'était justement le danger chez les Colossiens,
ils connaissaient le Seigneur Jésus, mais pratiquement, le Seigneur n'avait
plus cette influence dans leur vie, ils ne tenaient plus fermes le chef.
C'est pourquoi, l'apôtre nous le présente comme le Fils de Dieu qui a la
préséance en toutes choses. Pour nous aussi, cela devrait en être le cas
pratiquement. Et s'il en était ainsi, alors beaucoup de choses dans notre vie
se présenteraient différemment, toutes ces choses qui nous causent problèmes,
trouveraient leur solution, s'Il avait en tout la première place. Dans les
pensées de Dieu, il l'occupe cette première place et Il aimerait qu'il en soit
ainsi aussi dans notre vie; dans cet ordre, qu'il n'y ait rien avant lui.
Comme enfant de Dieu, nous admettons bien ce principe, mais qu'en est-il
de la pratique? C'est pourquoi, je désire insister sur ces remarques pratiques,
pour moi d'abord. Que nous puissions dire: « Seigneur, j'aimerais plus te
donner la première place en tout » Quelle lumière serait alors apportée
dans notre vie, là où nous ne savons plus quoi. Nous ne voyons pas clair parce
que nous plaçons les choses dans un mauvais ordre. « Pour qu'Il ait la
première place » Mon souhait ce soir c'est que nous n'oubliions pas cette
phrase, que nous y pensions beaucoup et agissions en accord avec elle. Qu'Il
ait lui la première place en tout! Quelle lumière, force et joie cela apporte
dans notre vie et ce sont les pensées de Dieu.
Notre Dieu et Père n'a que des pensées d'amour envers les hommes. Il
veut le bien du pécheur perdu quand Il lui parle de salut, de réconciliation,
Il veut notre bien à nous croyants, en nous communiquant ses pensées; Il veut
que celui qui est le centre de tous ses desseins, le Fils de son amour ait
aussi la première place en tout dans notre vie, pas seulement le dimanche, mais
à tout moment, dans le travail, dans la famille. N'est-il pas digne d'avoir
cette place? Nous ne voulons pas nous entretenir de doctrines, il existe
suffisamment d'études pour cela, mais nous voulons nous encourager dans ces
temps de la fin pour que la parole parle à nos cœurs.
En lui, la plénitude s'est plue à habiter. Au
chapitre 2 verset 9, nous lisons: « toute la plénitude de la déité habite
en lui corporellement ». La plénitude de la trinité, cela dépasse notre
entendement, habitait dans l'homme Christ Jésus de Nazareth. Il était
parfaitement homme et en même temps Dieu, toute la plénitude de Dieu, Père,
Fils et Saint Esprit.
Cet homme parfait qui pouvait accomplir la rédemption parce qu'il était
Dieu, l'a accomplie comme homme, mais cela n'était possible que parce qu’en
même temps, la plénitude de la déité habitait en lui. C'est une telle œuvre
qu'il a accomplie pour réconcilier de pauvres pécheurs, et pas seulement cela,
le verset 20 nous dit « à réconcilier toutes choses avec elle-même »,
toutes choses signifiant ici l'ensemble. Ce terme inclut le monde inanimé, le
monde animal non intelligent, l'humanité, des êtres intelligents et le monde
invisible.
Tout ne sera pas réconcilié. D'autres passages nous disent que l'enfer
est réservé pour Satan et ses anges, il n'y a pas de réconciliation pour eux.
Toutes ces créatures déchues du monde invisible n'en font pas partie, ni les
hommes qui ne croient pas au Seigneur.
Toutes choses sont réconciliées: le message s'adresse à tout homme. Au
départ, personne n'est exclu, mais c'est faux de penser que la réconciliation
est d'après ce passage pour tous les hommes. Cela est en contradiction avec
d'autres parties de la parole. Au verset 21, l'apôtre fait la différence
« vous qui autrefois étaient ennemis, il vous a maintenant
réconciliés ».
La création inanimée a été souillée par la chute et sera réconciliée,
c'est à cela que l'apôtre se réfère en disant « à réconcilier toutes
choses » et ainsi, un monde purifié verra l'existence. L'ancienne création
est souillée par le péché; la terre et les œuvres qui sont en elle seront
brûlées (2 Pierre 3 verset 10) et il y aura une nouvelle terre.
Il s'agit donc clairement de choses, pas d'êtres humains! Au verset 21,
la différence est soulignée « et vous ». C'est ceux qui ont cru et
sont fermes dans la foi.
La réconciliation de toutes choses signifie donc que le péché sera ôté
du monde et non la réconciliation de tous les hommes. Satan, ses anges et les
incroyants restent en dehors.
L'œuvre du Seigneur est présentée ici comme ayant fait la paix par le
sang de sa croix. (verset 20) Cela nous
montre quel est la valeur de ce sang.
Certaines personnes disent: « pourquoi le sang devait-il
couler? » C'est parfois incompréhensible pour nous aujourd'hui. Pour un
Juif, ce n'est pas incompréhensible. L'œuvre de la croix a eu lieu il y a plus
de 2000 ans. Quand nous pensons aux torrents de sang qui ont coulé lors de ces
sacrifices dont nous parle l'ancien testament et maintenant encore, combien
d'animaux sont offerts partout dans le monde dans certaines religions. Dans
leur entendement obscurci, ces gens pensent que l'on a besoin d'un substitut,
d'un sacrifice expiatoire.
L'expiation a lieu par le sang. Pourquoi? Dieu dit que le sang est le
symbole de la vie offerte. (Lévitique 17 verset 11) « l'âme de la chair
est dans son sang, je vous l'ai donnée sur l'autel pour faire propitiation pour
l'âme, car c'est le sang qui fait propitiation. »
C'est pourquoi il est dit ici « le sang de sa croix »: à
l'endroit du mépris, car la croix était pour les Romains une honte, la mort
réservée aux maudits. C'est là que le Seigneur qui nous a été présenté ce soir
dans toute sa gloire, a donné sa vie, il a offert à Dieu sa vie pure et sans tâche
pour accomplir l'expiation.
C'est la signification du sang: il parle de vie offerte. Le sang,
normalement invisible, ne se voit que quand il coule et alors, la vie s'en va, il
n'y a plus rien à faire. Bien des organes sont remplacés, c'est devenu
techniquement possible, mais quand il y a hémorragie, c'est fini. C'est
pourquoi, c'est si sage et merveilleux de la part de Dieu d'avoir utilisé ce
sang, le précieux sang de Christ comme
symbole de la vie offerte. Devenu homme, il s'est livré pour expier nos péchés.
Il a fait la paix par le sang de sa croix, pour réconcilier des ennemis.
Nous étions haïssables, nous haïssant l'un l'autre et malgré cela, il a posé le
fondement de la paix que chaque homme désire si ardemment. Il est venu et a
annoncé la Bonne Nouvelle de la paix (Ephésiens 2 verset 17). Romains 5 verset
1 dit: « par la foi, nous
avons la paix avec Dieu ». Le fondement de la paix a été établi une fois
pour toute à Golgotha.
Aujourd'hui encore, nous pouvons annoncer ce salut; il a fait la paix à
la croix. Quand on accepte cela, Romains 5 dit: « ayant été justifié
par la foi, nous avons la paix avec Dieu » Nous n'avons pas besoin de plus
et c'est tellement précieux d'avoir cette paix avec Dieu!
Tout sera bientôt en harmonie avec Dieu. Le péché sera ôté du monde, il
y aura une nouvelle création où les sauvés vivront tandis que ceux qui sont
perdus seront avec Satan et ses anges en enfer. Il n'en n'est pas fait mention
ici, mais ailleurs dans l'Ecriture. Il n'existe que ces deux chemins. Ici nous
est présenté le chemin des croyants dans la nouvelle création.
Et vous qui étiez autrefois ennemis, qui avaient besoin de la paix, il
vous a réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort. « le sang de sa
croix et son corps »: dans la cène, les enfants de Dieu ont devant eux le
mémorial, c'est symboliquement le don de sa vie qu'ils ont devant les yeux dans
le pain et le vin, le don complet de sa vie. C'est ainsi qu'il nous a aimés, il
nous a réconciliés dans le corps de sa chair par la mort, la mort qui est le
salaire du péché que le Seigneur, lui seul,
n'avait pas mérité. Il l'a subie pour nous délivrer de cette mort et
nous donner la vie.
« pour vous présenter saints, irréprochables et irrépréhensibles
devant lui » (verset 22)
Il vous a réconciliés, c'est un fait accompli, c'est ainsi que Dieu voit
ses enfants.
Ephésiens 1 verset 4 nous qualifie de saints et irréprochables devant
lui en amour. En pratique, ce n'est pas toujours le cas, nous devons bien le
dire, mais Dieu dans Sa sainteté absolue nous considère ainsi.
Nous lisons dans toute l'Ecriture que Dieu a les yeux trop purs pour
voir le mal. S'Il ne voyait que notre état pratique, Il serait obligé de nous
détruire sur le champ. Dieu est saint, Il prend connaissance de chaque péché,
Il ne peut être indifférent devant le mal, Il a les yeux trop purs pour ne pas
le punir.
Déjà dans l'ancien testament, Dieu est présenté comme un feu consumant.
Le prophète Esaïe (Esaïe 6 verset 5) avait bien compris combien c'était
solennel de se trouver en présence d'un Dieu saint et si aujourd'hui, je devais
paraître devant lui tel que je suis pratiquement, je ne pourrais réagir que
comme le prophète et dire « malheur à moi, car je suis perdu »
Dieu ne peut tolérer le péché en sa présence. Et pourtant nous sommes
acceptés, nous pécheurs qui avons toujours notre nature pécheresse. C’est une
contradiction à laquelle l’être humain ne peut pas trouver par lui-même la
solution.
D'un côté, Dieu ne peut tolérer le péché, mais de l'autre Il a accompli
quelque chose de merveilleux: le Seigneur était parfaitement homme, sans péché,
il était comme Dieu voulait avoir l'homme (et personne ne l'était). Cet homme
parfait a été fait péché à la croix, il s'est offert à notre place et a
accompli la réconciliation. Maintenant, dans Ses conseils d'amour et de grâce,
Dieu considère celui qui accepte son Fils par la foi à travers son Fils, Il le
voit en Christ. Ainsi nous pouvons comprendre que Dieu nous voit saints et irréprochables.
Pratiquement cela ne sera jamais le cas sur la terre, quoique nous devrions
nous y efforcer. C'est l'autre côté des choses (verset 23) « si vous
demeurez dans la foi, fondés et fermes »
Mais Dieu, dans sa grâce dit: je veux avoir des hommes en qui je trouve
mon plaisir, ils sont encore pécheurs par nature, mais je les vois en Christ,
dans mon Fils saints et irréprochables. C'est ainsi que nous nous tenons devant
Lui. Dieu peut nous considérer avec plaisir à ce point de vue
là, dans cette position où le croyant a été amené en Christ par l'œuvre
du Seigneur. Par contre, dans notre vie pratique, nous devons le reconnaître,
Dieu le Père ne peut pas toujours nous considérer ainsi. C'est l'autre côté que
nous devons distinguer, les deux côtés coexistent. Donc le verset 23 renvoie à
notre responsabilité qui est liée à notre appel merveilleux.
Lecture :
Colossiens 1 depuis le verset 24
24 Maintenant, je me réjouis dans les souffrances
pour vous, et j’accomplis dans ma chair ce qui reste encore à souffrir des
afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée,
25 de laquelle moi je suis devenu serviteur selon
l’administration de Dieu qui m’a été donnée envers vous, pour compléter la
parole de Dieu,
26 [savoir] le mystère qui avait été caché dès les
siècles et dès les générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses
saints,
27 auxquels Dieu a voulu donner à connaître
quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations,
c’est-à-dire Christ en vous l’espérance de la gloire,
28 lequel nous annonçons, exhortant tout homme et
enseignant tout homme en toute sagesse, afin que nous présentions tout homme
parfait en Christ :
29 à quoi aussi je travaille, combattant selon son
opération qui opère en moi avec puissance.
Colossiens 2 jusqu’au verset 15
1 Car je veux que vous sachiez quel combat j’ai
pour vous et pour ceux qui sont à Laodicée, et tous ceux qui n’ont point vu mon
visage en la chair,
2 afin que leurs cœurs soient consolés, étant
unis ensemble dans l’amour et pour toutes les richesses de la pleine certitude
d’intelligence, pour la connaissance du mystère de Dieu,
3 dans lequel sont cachés tous les trésors de
la sagesse et de la connaissance.
4 Or je dis ceci, afin que personne ne vous
séduise par des discours spécieux ;
5 car lors même que je suis absent de corps, toutefois
je suis avec vous en esprit, me réjouissant et voyant votre ordre, et la
fermeté de votre foi en Christ.
6 Comme donc vous avez reçu le christ Jésus, le
Seigneur,
7 marchez en lui, enracinés et édifiés en lui,
et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle
avec des actions de grâces.
8 Prenez garde que personne ne fasse de vous sa
proie par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l’enseignement des
hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ ;
9 car en lui habite toute la plénitude de la
déité corporellement ;
10 et vous êtes accomplis en lui, qui est le chef
de toute principauté et autorité,
11 en qui aussi vous avez été circoncis d’une
circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de
la chair par la circoncision du Christ,
12 étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans
lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de
Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts.
13 Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos
fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble
avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes,
14 ayant effacé l’obligation qui était contre
nous, [laquelle consistait] en ordonnances [et] qui nous était contraire, et il
l’a ôtée en la clouant à la croix :
15 ayant dépouillé les principautés et les
autorités, il les a produites en public, triomphant d’elles en la [croix].
Nous avons déjà
considéré les soirs précédents la raison pour laquelle l'apôtre a écrit cette
lettre aux Colossiens: ils étaient en danger de ne pas tenir fermes le chef,
comme il est dit au chapitre 2,19, non pas qu'ils risquaient d'abandonner la
foi, mais qu'ils perdent de vue le Seigneur comme la tête dans le ciel, à qui a
été donnée toute autorité et donc a toute autorité
dans notre vie privée et collective. Mais ce qui est si précieux, c'est qu'il
présente justement le Seigneur aux croyants comme antidote à ce danger. Le
verset 18 du chapitre 1 est le condensé de son assertion: le Seigneur a en
toutes choses la primauté.
Voilà le sens, le
but de cette épitre: que le Seigneur ait en toutes choses la première place.
Que nous la Lui donnions dans notre vie de foi de tous les jours.
Au verset 23 du
chapitre 1, l'apôtre ajoute quelque chose le concernant; il parle rarement de
lui-même, c'est au fond la caractéristique d'un serviteur du Seigneur: il ne se
met pas lui-même en évidence, le Seigneur ne demande jamais cela d'un
serviteur. Un vrai serviteur du Seigneur qui travaille pour Lui a plutôt
l'attitude de Jean le Baptiseur: « il faut qu'Il croisse et que
moi, je diminue ». Paul se caractérise comme serviteur, esclave de Jésus
Christ. C'est cette attitude que nous devons avoir; l'important est de
magnifier le Seigneur devant les âmes, de Le rendre plus précieux à leurs
cœurs.
Au verset 23, Paul
explique qu'il est devenu serviteur de l'évangile, que le Seigneur, le chef du
corps l'a établi. C'est du Seigneur que tout dépend. Paul a été établi
prédicateur de l'évangile, annoncé dans toute la création.
Nous avons lu ce
soir au chapitre 2 qu'il avait encore reçu un autre service qui s'adressait
alors aux croyants.
Il existe divers
services: le don d'évangéliste s'adresse principalement au monde, aux
incroyants, le don de pasteur et le don de docteur s'occupe d'abord
exclusivement des enfants de Dieu. Ceci ne signifie pas qu'un évangéliste ne
peut pas avoir de service à rendre aux croyants et qu'un pasteur ou docteur ne
rend pas témoignage aux incroyants. Cela va de soi, mais ce sont des dons
différents.
Paul avait ces deux
dons réunis dans sa personne: serviteur de l'évangile et serviteur de
l'assemblée et en tant que tel, il avait reçu une tâche toute particulière.
Nous le lisons à la fin du verset 25: il avait reçu du Seigneur la mission de
compléter la parole de Dieu.
C'est une
expression très importante. Il y a quelques années, je parlais avec un croyant
qui pensait qu'il serait possible encore aujourd'hui d'avoir des révélations
comme l'apôtre Paul, puisque nous sommes tous enfants de Dieu. J'ai attiré
son attention sur ce verset 25; l'apôtre avait reçu du Seigneur la mission de
compléter la parole, c'est -à-dire pour qu'elle soit complète. Le Seigneur dit
lui-même à Ananias que l'apôtre était un vase d'élection (Actes 9,15).
A l'époque, l'ancien
testament existait, le nouveau était déjà écrit en grandes parties, mais
n'était pas encore complet. Paul n'est d'ailleurs pas le dernier écrivain, très
probablement c'est l'apôtre Jean, qui a vécu plus longtemps, qui a composé les
derniers écrits du nouveau testament: son évangile, les épitres et
l'apocalypse. Mais malgré tout, Paul dit ici qu'il a été appelé à compléter la
parole de Dieu. Cela ne signifie pas qu'il a mis le point final au nouveau
testament, mais nous lisons dans plusieurs passages que Paul avait été
particulièrement choisi par le Seigneur pour recevoir des révélations
concernant l'assemblée. Nous ne trouvons chez aucun autre écrivain du nouveau
testament ce sujet de l'assemblée, ce mystère dont il parle ici. C'était ce qui
manquait encore dans la révélation.
Pierre, dans ses
écrits se réfère à l'ancien testament et en montre l'accomplissement, Jean est
en quelque sorte un prophète qui précise et dépeint ce dont Jérémie, Ezéchiel
et surtout Daniel n'avaient que tracé les contours. L'apocalypse ne peut être
comprise sans connaître Daniel. Donc, Jean au fond n'a rien écrit de nouveau,
n'a pas apporté d'aspects nouveaux et Pierre a continué dans la ligne de
l'ancien testament. Mais pour Paul, c'est différent; c'est très important de le
comprendre, justement parce qu’aujourd'hui la théologie prétend que par sa
doctrine, Paul a mis le christianisme sous sa coupe et a conduit la foi que le
Seigneur avait annoncé dans une toute autre direction. Nous avons vu qu'il a
prêché d'autres choses, mais pas dans le sens de ce qui est sous-entendu ici,
car il n'a pas agi de son propre fond, mais de par le Seigneur. Plusieurs
passages nous le montrent. Tout d'abord, le Seigneur dit lui-même à Ananias que
Saul de Tarse était un vase d'élection. Il n'a dit cela d'aucun autre homme. Et
l'apôtre avait reçu une révélation particulière, ce que les autres apôtres
savaient, mais aucun ne l'avait eue sous cette forme: Paul avait vu le Seigneur
glorifié à la droite de Dieu, Dieu L'avait placé comme chef sur toutes choses
et ainsi aussi comme tête de l'Assemblée. C'est cette pensée qui est présentée
ici comme un mystère, c'est-à-dire ce qui auparavant n'avait jamais été révélé
dans l'ancien testament.
C'est très
important, parce que nous voyons quelle place particulière l'assemblée occupe dans les pensées de Dieu. J'utilise le
mot assemblée, dans d'autres versions, on trouve les mots église, communauté,
l'important c'est la signification de ce mot: il désigne l'ensemble des croyants
depuis la Pentecôte qui ont été rachetés par le sang de Christ et sont formés
en un seul corps par le Saint Esprit jusqu'au moment où le Seigneur viendra les
enlever. C'est cela l'Assemblée de Dieu. « Ecclesia » en grec
signifie un ensemble de gens. C'est pour cela que j'utilise le mot assemblée
qui me semble plus clair, quoique on pourrait penser qu'il désigne un certain
groupe de croyants et cela serait totalement faux. L'Ecriture n'emploie pas ce
terme dans ce sens et nous ne devons pas le faire non plus.
Voilà le mystère:
l'Assemblée de Dieu vue comme corps de Christ, épouse de l'Agneau et maison de
Dieu, édifiée sur la terre qui est composé, comme nous venons de le voir, de
tous les croyants. Dans ce mystère, Dieu révèle toutes Ses pensées d'amour, de
grâce, de gloire et aussi de sainteté.
Nous tous ici, tous
ceux dans cette ville, tous les gens sur la surface de la terre qui avons cru
au Seigneur Jésus et accepté comme sauveur, nous en faisons partie.
C'est à ceci que le
Seigneur fait allusion dans la parabole (Matthieu.13) où Il nous parle de ce
marchand qui a vendu tout ce qu'il avait pour acquérir cette perle de grand
prix. Mais le Seigneur a été encore plus loin: Il s'est donné lui-même pour
acquérir cette perle; ce n'est qu'une faible image, mais précieuse de ce qu'est
l'assemblée.
C'est pour cette
raison que l'apôtre dit qu'il est devenu serviteur de l'assemblée, pour
compléter la parole. On peut dire que l'assemblée est le sujet principal de
l'apôtre.
On peut alors
comprendre que des hommes très instruits, qui connaissent bien la Bible, mais
ne font pas partie de l'Assemblée, l'Eglise du Dieu vivant, eux n'entrent pas
dans ces pensées et imaginent que Paul voulait orienter l'évangile dans une
certaine direction. Cela est faux! C'est pourquoi, il est dangereux de se
laisser instruire par de tels gens qui ne sont pas de vrais croyants. On ne
peut d'ailleurs pas s'attendre à autre chose, qu'ils disent que Paul était un
misogyne qui exprimait sa haine contre les femmes en voyant la place qu'il leur
donne dans l'Ecriture. C'est ainsi que ces théologiens expliquent la place de
la femme.
Si l'on s'en tient
en toute simplicité à la parole, on restera ferme et on ne sera pas influencé
par des fausses doctrines qui font errer.
Mais ce service
auquel Paul a été appelé comporte aussi des souffrances. Le Seigneur a été haï
en rendant témoignage des pensées de Dieu. Il a aussi parlé de l'assemblée, pas
seulement dans les paraboles de Matthieu 13, mais en Matthieu 16, nous trouvons
les premières allusions « sur ce roc je bâtirai mon assemblée », c'est
le fondement, puis en Matthieu 18 Il donne les détails, les principes,
l'expression de ce qu'elle est localement.
En Jean 16,12 Il
dit « j'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez le
supporter », c'est-à-dire que le Seigneur n'a pas révélé l'entièreté de la
vérité concernant l'assemblée. Il devait encore accomplir l'œuvre de la
rédemption.
C'est pourquoi, ce
service confié à Paul pour compléter la parole au sujet de l'assemblée était
lié à de la souffrance pour l'assemblée. Il écrit au verset 24, « je
me réjouis dans les souffrances pour vous ». Il se réjouissait dans la
prison à Rome de pouvoir souffrir pour le Seigneur. Comme nous sommes loin
d'une telle attitude de l'apôtre! Les premiers disciples se réjouissaient
d'être trouvés dignes de souffrir pour le nom. Et nous, dirions-nous cela quand
nous subissons l'opprobre lié à ce nom? Que Dieu nous estime dignes de souffrir
parce que nous sommes fidèles?
L'apôtre se
réjouissait dans les souffrances et
accomplissait ce qui restait à souffrir des afflictions du Christ pour
son assemblée (verset 24). Il devait compléter ces révélations qui manquaient
encore par des souffrances dans sa chair, mais cela n'a absolument rien à voir
avec l'expiation accomplie à la croix par le Seigneur. Il souffrait comme
témoin, comme d'ailleurs le Seigneur aussi a souffert pour la vérité. Dans la
mesure où l'apôtre complétait la parole, il accomplissait le reste des
afflictions pour l'assemblée, mais encore une fois, cela n'a rien à voir avec
l'expiation accomplie une fois pour toutes à Golgotha.
Pourquoi l'apôtre
écrivait-il cela? Pour présenter le mystère caché dès les siècles et les
générations (verset 26). C'était ce que Dieu avait caché jusque
là, qui n'était pas connu auparavant.
Maintenant, quand
nous lisons l'ancien testament, nous en trouvons bien des images: par exemple,
Adam et Eve sont une image de Christ et son assemblée, comme nous le trouvons
en Ephésiens 5. Nous pouvons le voir éclairés par le Saint Esprit, parce que
c'est expliqué dans le nouveau testament. Mais les écrivains de l'ancien
testament n'en avaient pas connaissance.
Un exemple encore:
Joseph est une image du Seigneur, sa femme Asnath,
qu'il a reçu dans sa gloire, de l'assemblée. Mais Joseph n'en a rien su! Le
tabernacle, le temple parlaient de la maison de Dieu, mais les Juifs en
ignoraient la signification. Paul dit que toutes ces choses sont arrivées comme
type. Et maintenant nous pouvons comprendre ces images par l'éclairage du
nouveau testament.
Ainsi, nous voyons
que cela était caché dès les siècles et les générations. Toutes ces générations
n'ont pas su que Dieu le Père voulait par le Seigneur Jésus, par son œuvre à la
croix accomplir Ses desseins. Il voulait donner à connaître quelles sont les
richesses de la gloire de ce mystère
parmi les nations.
Non seulement, le
Seigneur est la tête, le chef du corps, de son assemblée formée des croyants,
mais ces croyants ne sont plus originaires seulement de son peuple terrestre,
Israël, mais ils viennent aussi des nations, dont faisaient partie les
Colossiens. Le mur mitoyen de clôture a été aboli (Ephésiens 2 verset 14).
C'était une révolution dans la façon d'agir de Dieu avec cette terre.
Auparavant, il n'y avait qu'un peuple appartenant à Dieu, Israël qui
connaissait Dieu, et maintenant, toutes les nations sont incluses. C'est
pourquoi on peut dire qu'il s'agit du temps de la grâce. Dieu s'est tourné vers
tous les hommes. Tout homme peut profiter de l'œuvre du salut. Dieu invite
quiconque à accepter le Seigneur par la foi. Ici, il s'agit du mystère de
l'assemblée, tirée des nations « Christ en vous l'espérance de la
gloire ». Ce mystère, c'est justement Christ et son Assemblée.
Nous devrions aussi
avoir cette pensée quand nous sommes réunis entre frères et sœurs dans
l'assemblée locale: Dieu avait cela dans Son propos de toute éternité et y
trouvait Son plaisir. Et, je le répète, tous les vrais croyants en font partie,
mais pratiquement, nous sommes liés avec ceux qui invoquent le Seigneur là où
nous habitons.
Nous nous sommes
entretenus hier soir de la raison pour laquelle Dieu le Père peut nous
considérer avec plaisir: Il nous voit dans le Seigneur Jésus et ainsi, Il nous
a placés élus, saints et irréprochables devant Lui. Ne considérons pas cela
comme une doctrine du deuxième ou troisième étage qui n'a rien à voir avec la
pratique, cela va ensemble. Si nous considérerions les frères et sœurs comme le
Seigneur les voit, des saints en Christ, beaucoup de choses apparaitraient
différemment dans les assemblées locales. Non pas que nous excusions les choses
contraires, ni fermions les yeux devant le mal, il ne s'agit pas de cela, mais
de considérer les choses avec les yeux de Dieu.
Ce mystère
« Christ en vous l'espérance de la gloire » c'est le sujet de
l'épitre. Le croyant est vu mort avec Christ et ressuscité avec Lui, mais en
étant vu encore sur la terre.
Etant encore vu sur
la terre, le croyant a devant lui l’espérance de la gloire, c’est pour cette
raison que Paul leur demande de chercher les choses qui sont en haut.
« L’espérance
de la gloire » : si j’espère, cela veut dire que je n’ai pas encore
atteint le but. Par contre dans l’épitre aux Ephésiens, l’apôtre va plus loin:
là, le but est atteint (Ephésiens 2 verset 6) nous sommes vus assis ensemble
dans les lieux célestes en Christ. L'apôtre fait ainsi un pas plus loin,
conduit par le Saint Esprit: vous êtes assis dans les lieux célestes en Christ,
et cela déjà maintenant.
Bien sûr, nous
sommes par nos corps encore sur la terre, mais en réalité, par la foi, nous
sommes déjà dans les lieux célestes. Il n'y a aucun obstacle pour occuper nos
cœurs et jouir de toutes ces bénédictions spirituelles que Dieu nous a données.
C'est pourquoi, il dit aux Ephésiens « vous êtes déjà bénis de toute
bénédiction ». C’est pourquoi aussi l’apôtre Paul demande aussi aux
Colossiens de chercher les choses qui sont en haut.
Donc, dans l’épitre
aux Ephésiens, la doctrine présentée nous conduit ainsi au stade suivant. Dans
les Colossiens, nous sommes ressuscités ensemble avec lui, dans les Ephésiens,
nous sommes assis ensemble avec Christ dans les lieux célestes.
« Christ en vous l'espérance de la
gloire ». Quelle pensée de savoir que le Christ qui est présenté toujours
à nouveau dans l'épitre comme le Seigneur auquel nous devons tenir fermes,
habite en nous. Vous en moi et moi en vous dit le Seigneur.
Ici, c'est
l'espérance de la gloire, ils n'ont pas encore atteint le but. Les Ephésiens
pouvaient s'occuper des richesses de la gloire de ce mystère (verset 27) qui
sont exposées dans l'épitre, pour les Colossiens, ces richesses sont présentées
comme quelque chose qu'ils n'ont pas
encore, le but sera atteint quand le Seigneur viendra et introduira les siens
là où Il leur a préparé une place, comme le Seigneur le dit en Jean 14,3. Voilà
l'espérance de la gloire.
« … exhortant
tout homme et enseignant tout homme ». Bien sûr, on ne peut pas dire que
Paul a annoncé l'évangile à toute la création, il n'est pas allé dans toutes
les parties du monde. Ce qu'il dit ici, c'est qu'aucun homme n'est exclu.
Auparavant, Dieu ne s'adressait qu'à Israël, maintenant, il n'y a plus aucune
exception: tout homme est concerné et maintenant, chacun est l'objet de son
service pour l'assemblée.
« … afin que
nous présentions tout homme parfait en Christ, à quoi aussi je travaille,
combattant selon son opération qui opère en moi avec puissance » Dans ces
versets 28 et 29 il décrit son service
pratique. Quel travail! Il combattait pour présenter tout homme parfait en
Christ.
C'est le but de
tout service aux croyants: Présenter tout homme accompli, parfait en Christ.
Dans les conversations que nous pouvons avoir avec les âmes, nous devons avoir
ce but devant nous.
D'abord, le jeune
croyant doit recevoir de la nourriture pour tenir debout, pas pour se tenir sur
ses propres jambes, avec ses propres forces, mais être debout en Christ. C'est
important de voir que tout service doit nous mettre en rapport avec Christ, en
Christ, dans cette position où Dieu nous voit, inséparable du Seigneur Jésus.
Ensuite, il faut croître, devenir accompli, parfait en Christ, pas à moitié ou
au trois quart, mais parfait, adulte.
Voilà le but quand je m'entretiens avec un croyant, je me pose la question:
« est-ce que ce que je dis conduit à ce but? ». C'est simple et
pourtant combien nous manquons!
Paul dit: « je
travaille, combattant » souvent ce n'est pas si simple. Quelqu'un me
disait qu'il avait bien souvent souhaité de présenter le Seigneur à un ami et
celui-ci se dérobait toujours, à chaque fois, la conversation tournait court.
Paul dit qu'il
combattait; cela ne se remarquait peut-être pas, mais intérieurement, il priait
pour que le Seigneur lui donne l'attitude, le mot justes. Bien sûr, un
serviteur doit pouvoir écouter, entendre les besoins, mais le but est toujours
de faire croître, de présenter tout homme parfait en Christ. Souvent, cela dure
très longtemps et en perfection, nous ne le connaitrons probablement pas sur la
terre, mais c'est là le but.
Les jeunes croyants
parlent souvent de servir le Seigneur, ils ont le désir d'annoncer l'évangile,
de parler du Seigneur autour d'eux. Faites-le. Ici, vous voyez le but.
Pourquoi l'apôtre
le faisait-il? Il savait que c'était la seule façon de ne pas faire naufrage,
le seul refuge à la dérive.
Dans les versets 1
à 9 du chapitre 2, le contenu de son service est décrit. Paul voulait que les
croyants soient affermis dans un monde où tout s'ébranle, où rien n'est stable.
Combien de gens m'ont dit: « je ne comprends pas comment vous pouvez avoir
une telle certitude » et bien c'est parce que le Seigneur veut que je sois
assuré, non pas comptant sur moi-même, mon énergie et mes ressources;
aujourd'hui on parle beaucoup de confiance en soi, nous ne devrions pas utiliser
ce terme, parce qu'au fond, la confiance en soi ne signifie rien d'autre que
confiance dans le vieil homme, dans ma volonté.
Paul, en annonçant
l'évangile n'avait pas confiance en lui-même, et pourtant, il était ferme comme
un arbre bien enraciné, il ne se laissait pas influencer par les choses
terrestres. Veuille le Seigneur que nous
n'ayons pas confiance en nous-mêmes mais nous tenant sur le fondement de
la parole de Dieu, nous soyons pleinement assurés. Dieu veut nous donner toute
certitude. Il veut que nous soyons fermes, Il ne désire pas que nous soyons
ballottés, comme il est dit en Ephésiens 4 au verset 14, où il est question du
but du service.
« afin que
nous ne soyons plus des petits enfants, ballottés et emportés ça et là par tout vent de doctrine dans la tromperie des
hommes, dans leur habilité à user de voies détournées pour égarer »
Ballottés ça et là, cela n'existe-t-il pas parmi les croyants? On
entend l'un, puis un autre et finalement, on ne sait plus quoi. Où pouvons-nous
avoir la certitude, sur quoi pouvons-nous nous appuyer? Sur la parole de Dieu.
Voilà l'important: le service, ce n'est pas présenter une opinion, la pensée
des hommes, mais le Seigneur. Alors, on a toute certitude.
Je veux que vous sachiez
quel combat j'ai pour vous et pour ceux qui sont à Laodicée et tous ceux qui
n'ont point vu mon visage dans la chair, afin que leurs cœurs soient consolés,
étant unis ensemble dans l'amour et pour toutes les richesses de la pleine
certitude d'intelligence
Ce combat qu'il
menait pour les Colossiens qu'il n'avait jamais rencontrés et dont il était
éloigné de plus de 1000 km, de la Turquie à Rome, de l'autre côté de la
Méditerranée, Paul voulait qu'ils sachent combien il combattait pour eux, un
combat dans la prière, mais pas seulement: il leur écrivait pour les avertir de
ce danger dont il avait entendu parler, pour qu'ils reviennent au Seigneur et
tiennent fermes le chef; pour que Christ ait en toute chose la première place.
Le danger était là et il voulait le dénoncer et ainsi, il combattait pour eux
et ceux de Laodicée. Curieusement, nous ne lisons rien ailleurs au sujet de
cette assemblée si ce n'est dans Apocalypse 3;
ici et plusieurs fois au chapitre 4, elle est citée pour montrer que
l'apôtre menait le même combat pour eux et tous ceux qui ne l'avaient jamais
vu.
« … pour que
leurs cœurs soient consolés, étant unis ensemble dans l'amour ». L'apôtre
désirait non seulement qu'ils comprennent tout convenablement, mais aussi
qu'ils soient encouragés et parviennent à toutes les richesses de la pleine
certitude d'intelligence pour connaître le mystère de Dieu. Ce n'est pas une
question d'intelligence nécessaire pour appréhender le mystère de Dieu. Rien
que la compréhension de ces choses apporte déjà une richesse, mais cela n'est
pas suffisant: il voulait qu'ils aient une pleine certitude, que cette
certitude les conduise à un repos, à de la force.
« … une pleine
certitude d'intelligence » considérons-nous que l'étude de la parole nous
amène à une pleine certitude? Nous ne voulons rien apporter de nouveau, et
d'ailleurs, nous ne le pouvons pas, mais nous pouvons toujours présenter
« l'ancien », ce qui était au commencement rafraichi et rendre le
Seigneur plus vivant. Cela améliore la compréhension. Mais pour cela, nous
devons avoir l'attitude des gens de Bérée et repasser à la maison ce que nous
avons entendu: le « ruminer ». Les animaux qui ruminaient (Lévitique
11) étaient purs et étaient appropriés
pour la nourriture du peuple d'Israël. Sommes-nous des ruminants dans le sens
biblique comme les croyants de Bérée qui examinaient les écritures pour voir
s'il en était bien ainsi. (Actes 17 verset 11) et ainsi ils ont eu la certitude
d'intelligence. Paul insiste sur la pleine certitude, c'est la base de notre
assurance. Que nous puissions dire: cela se trouve dans la Bible, même si 30 ou
40 personnes me prétendent autre chose, je ne me laisse pas détourner, parce
que j'ai toute assurance.
Comme je l'ai déjà
dit, la Bible n'est pas réservée aux théologiens qui ont une grande
intelligence de la parole et ont étudié pour cela. Ce serait bien triste pour
les autres qui n'ont pas cette formation et la majeure partie des croyants se
compose de ceux-là. Paul dit qu'il n'y a pas beaucoup de sages, de nobles (au
sens moral) 1 Corinthiens 1 verset 26.
Dieu s'adresse à
quiconque, aux gens simples et si ceux-ci ne pouvaient pas la comprendre, elle
ne serait pas la parole de Dieu. Bien sûr, les docteurs, les évangélistes sont
appelés à nourrir les âmes, mais un frère rappelait que le Seigneur reprochait
aux pharisiens d'être des conducteurs aveugles enseignant des aveugles. Ce
frère disait que dans l'assemblée, les docteurs doivent voir clair et enseigner
des gens qui voient clair. Ainsi, ils peuvent examiner s'il en est bien ainsi
et se rendre compte que la parole leur est présentée justement. Alors, on en
vient à une pleine certitude.
Dans l'épitre aux
Hébreux, Paul parle d'une pleine assurance de foi (chapitre 10 verset 22) et
d'une pleine assurance d'espérance (chapitre 6 verset 11). C'est merveilleux de
voir que notre Seigneur veut que nous soyons pleinement assurés. Et de quoi? De
la connaissance du mystère de Dieu. Dans la plupart des manuscrits, on trouve
la mention « et du Christ » comme il est précisé à la note dans la
version Darby. C'est là le mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de
la sagesse et de la connaissance.
La science, la
sagesse et la connaissance sur la terre ne servent qu'à élever l'homme aux yeux
de ses semblables. On peut se demander pourquoi l'homme, dans nos pays
occidentaux, cherche tant à accéder à la connaissance, pourquoi toutes les
recherches? Pourquoi il n'est pas satisfait de ce qu'il a, alors que bien des
peuples ne tendent pas vers ce but; le tiers-monde est heureux de ce qu'il a,
ils sont insatisfaits à cause de nous. Pourquoi l'homme chez nous
concentre-t-il toute son énergie pour acquérir la connaissance? Je pense que la
raison profonde, c'est la concurrence et la concurrence signifie être meilleur
qu'un autre. Bien sûr, Dieu a donné aux hommes la faculté de sonder toutes
choses, de rechercher, mais tant de peuples dans divers continents ne le font
pas. Ici, dans les pays « leaders et développés », le but de la
recherche, c'est être meilleur que les autres. La recherche de la sagesse et la
connaissance humaine conduit à cela, mais ici dans l'épitre, l'apôtre parle
d'une connaissance qui n'élève pas l'homme, mais qui agrandit Dieu. C'est pour
cela que Paul dit « tous les trésors de la sagesse et de la
connaissance ». Il y a toute sorte de trésors de connaissance et je peux
bien comprendre les savants qui trouvent leur plaisir dans la recherche; qu'on
ne me comprenne pas mal, il ne s'agit pas de critiquer ces travaux, nous
profitons tous de ces découvertes, sans microphone, on serait bien vite enroué!
Et combien d'autres inventions qui nous facilitent la vie. Il ne s'agit pas de
condamner les résultats de ces recherches, mais de comprendre l'origine, le
mobile: c'est toujours le désir d'être meilleur! Le plus grand motif de
l'humanité pour agir c'est le désir de surpasser autrui. Et c'est pour cela que
l'on n'est jamais content, cela conduit toujours à une lutte, un combat.
Mais ces trésors de
sagesse et de connaissance dont parle l'apôtre ne nous élèvent pas, au
contraire, ils nous rendent petits à nos yeux et nous présentent Dieu dans Sa
gloire et Sa grandeur. C'est pourquoi, ce sont de vrais trésors.
Le danger existe de
se détourner de ces vrais trésors (verset 4), cette simplicité envers Dieu et
Sa parole où l'apôtre nous montre que nous pouvons trouver la paix, jouir des
richesses du Seigneur, où nous trouvons tout ce dont nos âmes ont besoin, tous
ces trésors de sagesse, nous ne les comprenons peut-être pas tous, mais nous
pouvons en jouir. Quelqu'un qui a beaucoup voyagé et vu beaucoup de choses dans
le monde, dira: « quels trésors introuvables sur la terre contient la
parole », un autre, très intelligent et doué, je parle de croyant, peut
dire « c'est un livre qui ne peut être comparé à aucun autre ».
Dans les choses de
la terre, on peut étudier un certain domaine et devenir spécialiste, mais dans
les choses de Dieu, on ne devient pas spécialiste, on s'enrichit par la
connaissance de ces trésors. C'est pourquoi l'apôtre souhaite qu'ils croissent
dans cette connaissance pour qu'ils parviennent à la pleine certitude de ces
richesses.
Ces trésors sont
cachés, pour l'homme naturel, c'est une folie, mais pour les croyants qui ont
l'Esprit de Dieu, c'est la puissance de Dieu. Que nous puissions réaliser la
grandeur de ce Livre qui nous parle de l'amour, la grâce, la gloire du Seigneur
Jésus.
« Comme vous
avez reçu le Christ, marchez en lui » (verset 6). Epaphras
leur avait présenté le Christ, ils avaient entendu la bonne nouvelle de
l'évangile, l'avaient cru et reçu; l'apôtre les exhorte à marcher alors en lui,
comme ils avaient été enseignés, qu'ils restent attachés à ce qu'ils avaient
entendu et que ce soit le fil conducteur, la règle de leur vie.
Au verset 7
« enracinés, édifiés, affermis dans la foi » il souligne la fermeté dans la foi. Nous
vivons un temps où tout est remis en question, le passé est balayé, on présente
du nouveau parce que l'ancien n'est plus d'actualité, la Bible, la religion
aussi, qu'on en fasse table rase! Mais Dieu, le Seigneur Jésus et la parole
demeurent à toujours.
Dans ces temps de
confusion, l'homme moderne se pose tant de questions; il est désorienté et ne
s'y retrouve plus; pourtant il recherche la stabilité, un terrain solide, mais
il ne sait où le trouver. Nous, croyants, nous avons un ferme appui, cela ne
vient pas de nous, ce n'est pas la confiance en soi que l'homme essaie de se
procurer. C'est la parole de Dieu qui nous parle d'assurance, de terrain
solide, mais nous ne le trouvons pas en nous-mêmes, ni dans la société et
sûrement pas dans l'idéologie humaine, mais nous l'avons dans la parole, en
Christ.
« Vous avez
reçu le Christ » la fermeté se trouve dans une personne, le sauveur, pas
dans la foi, la parole de Dieu seulement, quoique tout cela soit vrai, mais en
Christ. EN LUI, pas seulement avec Lui, nous tenant par la main, mais en Lui,
nous pouvons marcher dans cette relation, cette position qu'il nous a procurée.
Enracinés, comme un
arbre plongeant naturellement ses racines dans le sol. On dit et cela est vrai,
qu'un arbre a autant de racines que de branches. Il faut se représenter cela,
autant dans le sol que ce que l'on voit à l'extérieur. On n'y pense pas
souvent, les racines le maintiennent debout et le nourrissent. C'est une belle
image pour nous. Si nous nous demandons si nous aussi, nous avons autant de
racines invisibles que ce qui est apparent au point de vue spirituel, comme
nous devons être confus! Et pourtant, nous ne pouvons refléter du Seigneur à
l'extérieur que ce que nous sommes devant Lui intérieurement. Un chêne qui a
des racines qui plongent à des mètres de profondeur n'est pas vite déraciné,
alors que, comme Jude écrit dans son épitre (verset 12) « arbres d'automne
sans fruit, deux fois morts, déracinés » des gens dans la chrétienté se
laissent emporter. Mais le Seigneur veut que nous soyons enracinés en Lui, pas
dans la tradition, dans notre environnement, mais EN LUI.
« …
édifiés », c'est une autre image tirée de la construction. C'est
encore aujourd'hui la meilleure façon de construire: le maçon doit assembler
les pierres entre elles par du mortier, faire les joints pour qu'elles portent
les suivantes. Quand j'ai fait construire il y a 20 ans, ma femme m'a fait
remarquer que les fenêtres étaient trop hautes, il a fallu défaire. Quand on
construit, il faut parfois démolir pour que tout tienne en place et concorde.
Mais construire signifie monter des murs lentement pour que l'édifice soit
stable; une maison qui n'est pas construite selon les règles de l'art ne tient
pas.
Et ainsi, le
Seigneur veut que dans notre vie de foi, nous soyons édifiés en Lui, que les
matériaux proviennent de Lui et combien de matériaux utilisons-nous, ce qui
constitue parfois une façade magnifique, mais ne correspond pas à l'intérieur,
à la réalité.
C'était le souhait
de l'apôtre que les Colossiens soient édifiés en Christ et n'est-ce pas ce que
nous devons désirer pour nous aussi?
« … et
affermis dans la foi ». Quand nous sommes enracinés et édifiés en Lui,
alors nous avons toute assurance, nous sommes fermes dans la foi.
« … comme vous
avez été enseignés », pour que nous ne soyons pas indécis ou nous prenant
nous-mêmes pour référence « c'est mon opinion, je vois les choses de cette
façon ». Un frère qui avait beaucoup de problèmes me disait un
jour: « mon Seigneur voit les choses autrement ». Il voulait me dire
que je me trompais. J'ai pensé: y a-t-il deux Seigneurs?
Le danger existe
que si nous ne sommes pas vraiment enracinés en Lui comme nous avons été
enseignés par la parole de Dieu, nous nous représentions un faux Christ, même
en temps que croyant, qui ne correspond plus à Celui
qui nous a été enseigné et c'est ainsi qu'on en arrive à une telle expression.
Ce frère disait MON Seigneur; Paul le disait aussi, il aimait tellement son
Seigneur qu'il ne l'appelait pas LE Seigneur mais MON Seigneur, mais ce frère
estimait que SON Seigneur était différent du mien, comme s'il existait un autre
Seigneur.
Que le Seigneur
nous rende attentifs à cela, nous pouvons nous représenter un Seigneur qui
corresponde à nos idées, mais alors ce n'est plus le Christ des Ecritures. Je
ne parle pas de fausses doctrines, mais du danger que l'on s'imagine le
Seigneur d'une certaine façon qui ne corresponde pas à ce que nous présente la
parole. C'était là le souci de l'apôtre, non pas que les Colossiens se
détournent de la foi, mais il y avait des frères qui voulaient leur apporter un
autre Christ. Paul dit aux Galates: « si quelqu'un vous évangélise
autrement, vous apporte un évangile différent, qu'il soit anathème »
(Galates 1 verset 9). C'était leur
apporter la loi mélangée au christianisme.
Nous avons vu au
verset 2 la connaissance liée à l'amour, pas seulement la connaissance seule,
mais avec l'amour car nous devons tous être amenés à la même connaissance. On
ne met pas de côté un frère « avec lui, je ne m'entends pas, il comprend
les choses autrement ». La vraie connaissance unit dans l'amour comme la
vraie assurance de foi (verset 7)
conduit à des actions de grâce et non pas à une affirmation de soi « je
vois les choses justement », mais elle nous pousse à être humble, à rendre
grâce pour tout ce que le Seigneur a fait. C'était l'attitude du Seigneur.
Après avoir insisté
sur l'importance d'avoir toute assurance dans la foi, parlé de son service et
son souhait que les croyants soient fermes dans le Seigneur Jésus, l'apôtre les
avertis qu'ils pouvaient être la proie de la philosophie, de l'enseignement des
hommes. Toutes ces pensées ne les conduisent pas à Christ, elles les font
dévier.
A partir du verset
9 suit un long paragraphe où l'apôtre revient à la personne du Seigneur et toute
sa grandeur. Déjà au verset 19, nous lisons que toute la plénitude s'est plue à habiter en Lui. Ici, toute la plénitude de la déité
habite en Lui corporellement, lui qui est maintenant assis à la droite de Dieu.
Les trésors de la
sagesse de Dieu se trouvent dans la connaissance de cette personne, le Seigneur
Jésus, tel qu'il était comme homme sur la terre et en même temps la plénitude
de la déité, chose incompréhensible pour nous. C'est avec une telle personne
que nous avons affaire, dont nous pouvons occuper nos pensées.
Que par l'action du
Saint Esprit, la lecture et les quelques considérations de ces soirées
contribuent à magnifier cette personne dans nos cœurs, que nous lui donnions en
toutes choses la première place dans notre vie, que étant notre chef, Il soit
notre règle de vie quotidiennement, étant fermes. Que le Seigneur imprime
profondément dans nos cœurs ce désir!
Lecture :
Chapitre 2
6 Comme donc vous avez reçu le christ Jésus, le
Seigneur,
7 marchez en lui, enracinés et édifiés en lui,
et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle
avec des actions de grâces.
8 Prenez garde que personne ne fasse de vous sa
proie par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l’enseignement des
hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ ;
9 car en lui habite toute la plénitude de la
déité corporellement ;
10 et vous êtes accomplis en lui, qui est le chef
de toute principauté et autorité,
11 en qui aussi vous avez été circoncis d’une
circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de
la chair par la circoncision du Christ,
12 étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans
lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de
Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts.
13 Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos
fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble
avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes,
14 ayant effacé l’obligation qui était contre
nous, laquelle consistait en ordonnances et qui nous était contraire, et il l’a
ôtée en la clouant à la croix :
15 ayant dépouillé les principautés et les
autorités, il les a produites en public, triomphant d’elles en la croix.
16 Que personne donc ne vous juge en ce qui
concerne le manger ou le boire, ou à propos d’un jour de fête ou de nouvelle
lune, ou de sabbats,
17 qui sont une ombre des choses à venir ;
mais le corps est du Christ.
18 Que personne ne vous frustre du prix [du
combat], faisant sa volonté propre dans l’humilité et dans [le] culte des
anges, s’ingérant dans les choses qu’il n’a pas vues, enflé d’un vain orgueil
par les pensées de sa chair,
19 et ne tenant pas ferme le chef, duquel tout le
corps, alimenté et bien uni ensemble par des jointures et des liens, croît de
l’accroissement de Dieu.
20 Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du
monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous
des ordonnances,
21 — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche
pas !
22 — (choses qui sont toutes destinées à périr par
l’usage,) selon les commandements et les enseignements des hommes
23 (qui ont bien une apparence de sagesse en
dévotion volontaire et en humilité, et en ce qu’elles n’épargnent pas le corps,
ne [lui] rendant pas un certain honneur), pour la satisfaction de la
chair ?
Chapitre 3
1 Si donc vous avez été ressuscités avec le
Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la
droite de Dieu ;
2 pensez aux choses qui sont en haut, non pas à
celles qui sont sur la terre ;
3 car vous êtes morts, et votre vie est cachée
avec le Christ en Dieu.
4 Quand le Christ qui est notre vie, sera
manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire.
Nous ne lisons pas grand chose dans le nouveau
testament au sujet de l'assemblée de Colosses en Asie mineure à qui l'apôtre
écrit cette épitre depuis sa prison à Rome. Mais par ces quelques
renseignements, nous pouvons en conclure qu'il leur avait exposé tous les
conseils de Dieu, puisqu'il les leur rappelle souvent tout au long de l'épitre
et qu'il écrivait à ces croyants de la même manière qu'aux autres assemblées.
« ainsi j'enseigne dans toutes les assemblées » (1 Cor.)
Mais nous l'avons vu dans les réunions précédentes, chez les Colossiens,
il y avait un danger dont il se sentait pressé de les avertir et ce danger nous
guette aussi aujourd'hui: comme enfant de Dieu, comme assemblée, on tient ferme
la foi, le Seigneur Jésus, mais à côté de cela, on estime d'autres choses
importantes, non pas du monde ou le mal, mais d'autres choses sur le plan
spirituel ou religieux qui occupent notre esprit et nos cœurs et prennent une
telle importance que la personne du Seigneur est voilée et laissée de côté dans
la vie pratique.
Nous comprenons bien à quel point il est sérieux de considérer ce danger
auquel nous pouvons être ou sommes confrontés. C'est pourquoi l'épitre doit
aussi nous parler.
Nous avons vu dans le premier chapitre que l'apôtre place toujours à
nouveau la personne du Seigneur devant les yeux, c'est aussi le cas dans le
chapitre 2: chaque fois qu'un danger peut surgir dans notre vie, et Paul cite à
Colosses des exemples concrets, il dirige les yeux vers le Seigneur comme
remède. Ici Il est tout particulièrement présenté comme le Christ, Celui qui
occupe la place d'honneur à la droite de la Majesté, place que Dieu lui a
octroyée comme récompense de son œuvre à la croix qu'il a accomplie comme Fils
de Dieu, comme Fils de l'homme, Jésus, l'objet de toute la gloire dans le ciel.
Tel est notre Seigneur! C'est ce que répète toujours à nouveau l'apôtre aux
Colossiens et nous pouvons nous le
rappeler constamment.
Quant au danger
d'être entrainé par la philosophie, ces vaines déceptions que sont les
enseignements des hommes (verset 8), cela peut être très attirant pour l'esprit
humain, mais Paul leur montre que ce n'est pas selon Christ. Ce sont des
éléments du monde, même si ce n'a rien de grossier ou d'immoral. Alors, en
opposition à cela, il leur dépeint le Christ, le Seigneur (verset 9) « en
Lui habite toute la plénitude de la déité corporellement »
Il siège maintenant
à la droite de la Majesté, nous lui appartenons, nous recevons de Lui la force,
nous sommes liés à Lui, nous y reviendrons dans le chapitre 3. C'est mon
Sauveur, ton Sauveur, notre Seigneur!
Toute la création
ploiera les genoux devant Lui, lui que les hommes ont cloué à la croix, criant:
« ôte, crucifie-le! » A ce moment-là aussi, toute la plénitude
habitait en Lui. Nous l'avons vu au chapitre 1,19. Quand Il se tenait devant
Pilate, les pharisiens, le souverain sacrificateur, quand Il est monté à
Golgotha et a été crucifié, la plénitude s'est plue à
habiter en Lui et cela est vrai aussi à
la résurrection. Bien peu de personnes s'en sont rendues compte, même les
disciples, mais Il était la plénitude de la déité et maintenant Il l'est comme
homme glorifié dans le ciel.
Quand Il était sur
la terre, Il a pu dire: « le Père qui habite en moi, c'est lui qui fait
les œuvres; celui qui m'a vu a vu le Père » Il n'était pas le Père, mais
en Lui, en tant qu'homme, Dieu le Père habitait. Les chefs du peuple
blasphémaient en l'accusant de chasser les démons par le chef des démons, mais
Il leur répond: « si je chasse les démons par l'Esprit de Dieu »
L'Esprit de Dieu habitait en Lui. Ainsi, nous retrouvons les 3 personnes de la
trinité. Quel Seigneur nous avons! Sa grandeur est insondable.
Quand on recherche
des choses élevées, comme c'était le cas ici, et maintenant encore dans la
chrétienté et aussi parmi les croyants, on veut aller de plus en plus loin dans
la connaissance. Celle que Dieu propose, nous l'avons lu au chapitre 2 au
verset 3, tous les trésors de la connaissance sont cachés dans ce mystère,
c'est-à-dire : ce n'est rien d'autre que la personne du Seigneur, le
Christ. On peut chercher autant qu'on veut quel que soit le domaine, on restera
toujours en deçà de cette connaissance du Seigneur. C'est pourquoi, l'apôtre
dirige l'attention et les cœurs des Colossiens vers le Seigneur, cet homme
parfait en qui nous sommes accomplis; et cela ne vient pas de nous, c'est Lui
qui a tout fait, qui nous a tracé le chemin vers Dieu, par sa mort à Golgotha
et notre mort et résurrection avec Lui, car nous sommes liés avec Lui. Il n'y a
rien à ajouter, il n'y a rien de plus élevé que cette personne que nous
possédons. Quand nous pensons, et je le dis consciemment, combien peu cette
personne nous est précieuse dans notre vie pratique. Nous devons le dire,
combien de choses dans certaines situations, dans certaines circonstances nous
sont plus importantes que le Seigneur. C'était le cas à Colosses et chez nous
aussi bien souvent.
« … vous êtes
accomplis en Lui, qui est le chef de toute principauté et autorité » ces
expressions sont souvent sur le cœur de l'apôtre, car elles sont la réponse à
la recherche de ce qui est élevé, la recherche de grandeur, de pouvoir qui se
trouve dans l'homme. Il leur dit: vous êtes liés à celui qui possède déjà
maintenant toute autorité. Pensons-nous obtenir une autorité quelconque qui
surpasse celle-ci?
C'était l'erreur
que faisaient les Corinthiens; ils voulaient exercer une certaine autorité dans
l'assemblée (1 Corinthiens 4 verset 8) L'apôtre leur reproche avec une certaine
ironie et des mots durs: je voudrais bien que vous régniez pour que nous aussi
nous régnions.
Le moment vient où
le Seigneur exercera ce pouvoir sur toute principauté et autorité et nous
savons que les croyants régneront avec Lui. Apocalypse 20 nous dit qu'ils
vivent et règnent avec Lui 1000 ans. L'apôtre fait allusion à cela pour montrer
quelle position élevée le croyant a en Christ, et rien qu'en Lui, pas sans Lui.
Et ainsi il répond à l'aspiration qu'avaient les Colossiens d'être quelque
chose. Vous l'êtes déjà, mais cela ne vient pas de vous. Vous êtes accomplis et
avez été amenés au repos, à un contentement (le Seigneur désire que nos
souhaits soient accomplis en Lui). Je ne veux pas utiliser le mot satisfaction,
car cela implique une idée de satiété et ce n'est pas en rapport avec la vie de
foi; ce n'est pas ce que l'Esprit de Dieu veut produire. Mais dans notre vie
pratique, nous devons bien l'avouer, nous réagissons comme les Colossiens, nous
sommes bien éloignés de ce contentement et pourtant, c'est ce que le Saint
Esprit désire: que nous trouvions tout notre bonheur dans le Seigneur.
A partir des
versets 11 à 15, l'apôtre explique comment cela a eu lieu, comment le croyant
est amené dans cette position excellente, incomparable, insurpassable et tout à
fait nouvelle.
Dans le chapitre 1,
l'apôtre présente plutôt la part commune des croyants, de l'assemblée dans sa
relation avec le Seigneur comme chef. Ici, nous trouvons l'individu lié au
Seigneur comme celui qui détient toute autorité. Ces versets nous montrent donc
le moyen par lequel Dieu a opéré. Ils contiennent des expressions souvent
considérées comme obscures et mal comprises.
« … vous avez
été circoncis d'une circoncision qui n'a pas été faite de main »: la
circoncision que subissait un Israélite était ordonnée par la loi, mais elle
existait déjà avant la loi; pensons à Abraham, c'était le sceau de l'alliance
que Dieu avait établie avec lui. Par cette action, on enlevait un morceau de
chair, symboliquement cela signifiait que la chair de cet homme devait être
coupée. Les Israélites n'ont pas compris le symbole, mais Dieu voulait indiquer
par là ce qui correspond à ce que Paul dit en Romains « il n'habite aucun
bien dans la chair, elle doit être condamnée. C'était ce qui avait lieu en
Israël symboliquement par la circoncision. Mais le mot désigne aussi le
caractère du peuple. Quand nous lisons « la circoncision », c'est
Israël, mais la signification profonde c'est le jugement de Dieu sur l'homme
naturel, la chair en qui il n'habite aucun bien.
Les Israélites n'en
ont pas eu connaissance, ils considéraient cela comme un signe extérieur, mais
dans le Nouveau Testament, cela nous est rendu clair, dans ce passage et
ailleurs aussi, par exemple en Philippiens 3 verset 3 « nous sommes la
circoncision (la vraie) nous qui rendons culte par l'Esprit ».
« … dans le
dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ »: quand
un Israélite était circoncis, cela ne signifiait pas le dépouillement du corps
de la chair, c'est-à-dire pratiquement la mort, chez eux, c'était un morceau de
chair qui était ôté, mais pour les Colossiens, Paul leur explique que c'est le
dépouillement complet du corps de la chair, dont la circoncision faite de main
chez Israël était une faible image. Cela a eu lieu par la circoncision du
Christ.
Bien sûr, il ne
s'agit pas ici de la circoncision du Seigneur décrite en Luc 2 où Il est le
vrai Israélite, vrai homme circoncis selon la loi au huitième jour.
L'expression ici signifie sa mort à la croix; là, le Seigneur a donné son corps
que Dieu lui avait préparé quand Il est devenu homme. Prophétiquement, Il dit
« tu m'as retranché de la terre des vivants », c'est la mort quand le
Seigneur a donné sa vie, Dieu a condamné le péché dans la chair (Romains 8
verset 3), nos péchés ont été condamnés dans sa chair, Lui n'en avait aucun.
Cela va donc bien
plus loin que la circoncision chez l'Israélite; se dépouiller signifie notre
mort, pas notre mort physique, nous n'avons pas encore dépouillé notre corps,
nous ne sommes pas encore morts, mais le corps de la chair, c'est la vie de
l'homme dans le péché considérée comme un corps, un tout. L'apôtre désigne par
cette expression la chair comme caractéristique de l'homme naturel comparée,
vue comme un ensemble. C'est cela qui a trouvé sa fin. La chair, notre corps
sont toujours là, ce n'est pas ce qu'il veut dire, mais notre être, notre vie
en tant que pécheur.
En Romains 6 verset
6, nous retrouvons cette expression « le corps du péché » avec la
même signification « notre vieil homme a été crucifié, afin que le corps
du péché soit annulé ». Nous sommes toujours bien vivants et notre corps
physique n'est pas appelé corps du péché, il n'est pas mort, il est toujours
là, malheureusement dois-je dire, parce que nous avons toujours affaire avec
lui, mais cela désigne notre vie comme pécheur, le principe qui fait agir le
pécheur et c'est cela qui a trouvé sa fin.
Peut-être sans se
l'avouer, cette pensée nous cause des problèmes. Chers amis, c'est une vérité
fondamentale: le croyant est mort avec Christ, sa vie passée, pas seulement ce
qu'il a fait, mais cet organisme qui produit ce mal, Dieu l'a annulé. Le vieil
homme, expression qui désigne la même chose, c'est cela le corps de la chair a
trouvé sa fin en Christ. C'est ce que nous pouvons, que nous devons accepter
par la foi. Combien souvent nous montrons que ce qui est révélé ici n'est pas
réalisé dans notre vie. Nous disons: « je suis comme cela, c'est mon
caractère ». Quand nous disons cela, et par là, voulons excuser notre
péché comme croyant, si nous ne le disons pas ouvertement, nous l'admettons
pour nous-mêmes, au fond nous disons que ce corps du péché est bien vivant chez
nous et qu'il doit continuer à vivre. Quelle contradiction avec la pensée de
Dieu! Dieu ne peut rien faire avec le vieil homme et c'est pour cela qu'Il l'a
condamnée à la croix quand le Seigneur a subi cette circoncision, a donné sa
vie pour nous; par la foi, nous pouvons aussi accepter que nous sommes morts
avec Lui.
Ici, nous voyons
les conséquences: nous sommes morts. Le dépouillement du corps de la chair,
c'est la fin du vieil homme, le jugement de Dieu que nous acceptons par la foi.
La circoncision de Christ, c'est ce que le Seigneur a dû faire pour que nous
soyons délivrés de ce jugement.
Puis nous sommes
ensevelis dans le baptême (verset 12). Un mort doit être enseveli et c’est
justement ce fait que nous réalisons si peu par la foi, nous l'avons montré
extérieurement en étant baptisés: mon vieil homme incroyant a été enterré lors
de ce baptême et ceux qui y assistaient en sont témoins. Mais on enterre un
mort, pas un vivant! Jusqu'où le comprenons-nous? Paul rappelle constamment aux
croyants que, par le baptême ils ont fait profession d'être morts.
En Romains 6, nous
avons un passage parallèle et plus détaillé. Voyons en le contexte. Paul leur
dit : quelle sorte de gens êtes-vous? Vous avez reçu la grâce, mais vous dites,
où le péché a abondé, la grâce surabonde, plus il y a de péchés, plus grande
est la grâce, alors péchons pour obtenir plus de grâce. Ce n'est quand même pas
ce que vous pensez réellement alors que vous avez reconnu dans le baptême que
vous êtes morts?
Le péché provient
du vieil homme. Il leur rappelle avec amour que par le baptême, ils ont
témoigné extérieurement sur cette terre ce qu'ils avaient auparavant accepté
par la foi. Voilà ce que signifie cette expression « ensevelis avec Lui
dans le baptême.
Nous pouvons aussi
y penser quand Satan nous tente de quelque manière que ce soit.
Le baptême est
quelque chose de sérieux, il ne doit pas être fait à la légère. Il doit être
effectué sur quelqu'un qui confesse qu'il a été « circoncis avec le
Christ », qu'il est mort avec Lui. Là, on montre ce qui s'est passé dans
notre cœur et évidemment cela se voit aussi pratiquement.
Dans le baptême,
nous témoignons aussi que nous partageons cette place de rejet, de mépris du
Seigneur. Le monde ne voulait rien savoir de ce Seigneur, il ne Lui a offert
que la mort et par la foi, nous partageons cette mort avec Lui et aussi le
tombeau, « ensevelis avec Lui ». Jusque ici, le monde n'a rien vu de
plus de ce Seigneur et de fait, il ne peut pas voir réellement autre chose de
nous, car ce qui suit, la vie de résurrection, aucun homme du monde ne peut la
comprendre (nous avons le même sujet dans le chapitre 3 où les conséquences
pratiques sont décrites). Le monde n'a pas vu le Seigneur ressuscité; nous ne
lisons nulle part qu'un incroyant aurait vu le Seigneur après la résurrection.
Cela prouve symboliquement que maintenant les hommes sont incapables de voir
notre résurrection spirituelle.
« … vous avez
été ressuscités avec Lui par la foi en l'opération de Dieu qui l'a
ressuscité d'entre les morts … ».
Ce qui vient après la conversion, ce qu'un croyant témoigne au baptême, la vie
qu'il mène après le baptême est incompréhensible pour le monde, car c'est une
vie nouvelle.
Nous voyons là que
le baptême fait partie de la conversion. En Romains 6 au verset 4 nous avons
été ensevelis par le baptême pour la mort, afin que comme Christ a été
ressuscité par la gloire du Père, ainsi nous aussi, nous marchions en nouveauté
de vie.
Paul relie si
étroitement la conversion et le baptême que la vie de résurrection commence
immédiatement après la sortie des eaux du baptême.
Le baptême ne parle
que d'ensevelissement, mais il y a une suite: nous ne sommes pas seulement
ensevelis, mais la vie sort des eaux, étant « ressuscités ensemble » avec
le Seigneur. Le Seigneur est sorti du tombeau, nous commençons une vie nouvelle
avec Lui.
Un évangéliste qui
avait été l'instrument de la conversion d'une jeune sœur racontait une conversation qu'il avait eue quelque
temps plus tard avec elle. Elle estimait que quelque chose n'allait pas chez
elle, parce qu'elle continuait à pécher tout en étant née de nouveau.
Pour lui faire
comprendre que le baptême est une image de la mort morale de la vieille nature
(la chair), il lui dit : « alors je ne t’ai pas baptisé correctement,
tu aurais dû rester plus longtemps dans l’eau du baptême ! ». Alors elle
comprit que le baptême n'est qu'un symbole. Par la foi, elle avait accepté
qu'elle était remontée de la mort, et vivait d’une vie nouvelle, quoique la chair
du croyant soit toujours présente (si elle ne l'était pas, on ne pècherait
plus). Seulement, le vieil homme (la chair) n'est plus la force qui domine le
croyant, mais le nouvel homme conduit par le Saint Esprit. Voilà le nouveau
chemin du croyant!
La résurrection a
lieu par la foi en l'opération de la puissance de Dieu, qui L'a ressuscité
d'entre les morts. Quand nous réalisons que notre force dans la vie est bien
mince, nous pouvons nous souvenir de cette extraordinaire puissance que Dieu a
déployée en faisant sortir du tombeau le Seigneur Jésus. On dit que la mort est
le fond de la faiblesse humaine et il en est bien ainsi. Dieu a tiré le
Seigneur de la mort par une puissance à nulle autre égalée jusque-là. Chaque
fois qu'il est question de la résurrection du Seigneur, nous lisons quelle
puissance a été à l'œuvre et nous pouvons nous l'appliquer par la foi, nous qui
avons été ressuscités avec Lui spirituellement.
Comme nous le
présente Romains 6 au verset 5 « si nous avons été identifiés avec lui
dans la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de
sa résurrection ». Quelle en est la signification? Ressuscités, puis
vivifiés (verset 13). Ce sont deux choses liées mais différentes: ressuscités
ensemble signifie que nous partageons sa position, vivifiés ensemble, que nous
avons sa vie. L'épitre aux Ephésiens (chapitre 2 verset 5) fait la même
distinction: ressuscités ensemble, vivifiés ensemble, et nous présente le stade
suivant: assis ensemble dans les lieux célestes. L'épitre aux Colossiens nous
amène jusqu'au pas précédent: ressuscités ensemble et vivifiés: voilà notre
place comme croyants sur la terre, nous sommes retirés de la vie présente pour
être amenés dans une nouvelle vie, un nouveau monde.
Ceci est rendu
compréhensible quand nous considérons le Seigneur: Il était descendu dans ce
monde, mais n'appartenait pas à ce monde. Il dit, alors qu'Il était encore sur
la terre « ils ne sont pas du monde et moi, je ne suis pas du monde »
(Jean 17). Dans les récits des évangiles où le Seigneur apparait ressuscité,
nous avons les preuves concrètes qu'Il n'appartenait plus à cette terre dont Il
avait fait partie à un certain point de vue quand Il est né de femme, dans son
abaissement, mais cela cesse à la résurrection. Nous ne savons pas où se tenait
le Seigneur après sa résurrection; chaque fois il est dit qu'Il apparut aux
disciples. Où était-il entre temps?
Quand Marie
Magdeleine Le voit, elle ne l'a pas reconnu tout de suite, les disciples non
plus, il y avait donc eu un changement, Il n'était plus comme avant. Leurs yeux
étaient retenus, ils ne Le reconnaissaient pas immédiatement, sauf quand Il
apparut dans la chambre haute où ils étaient réunis, « les disciples se
réjouirent quand ils virent le Seigneur ».
Et 3ème
preuve, quand Marie l'ayant reconnu veut Le toucher, Il lui dit « ne me
touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père », on
comprendrait mieux sous une forme telle que « car je n'appartiens plus à
ce monde, je ne suis plus celui qui était sur la terre en forme de sang et de
chair ». Marie pouvait dire: je le vois de mes yeux et je ne peux pas le
toucher! Le Seigneur voulait par là lui faire
comprendre qu'Il n'appartenait plus à ce monde, bientôt elle ne le verrait
plus. Et nous aussi, nous avons en quelque sorte au point de vue spirituel la
même position: nous sommes encore sur cette terre, mais nous n'appartenons pas
à ce monde. Nous faisons partie d'un autre monde. Voilà l'exhortation du
chapitre 3: si vous avez été ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui
sont en haut où le Christ est assis. Vous êtes liés à Lui. Cela signifie donc:
étant ressuscités avec Lui à travers le tombeau, nous sommes introduits dans
une nouvelle position et appartenons maintenant à un monde nouveau, quoique
étant toujours ici sur cette terre par nos corps, où nous avons une tâche à
remplir (dont il parle à la fin du chapitre 3).
Le verset 13, par
l’expression « vivifiés », introduit une pensée différente quoique
l'acte soit le même pour le Seigneur sorti du tombeau, pour nous, le passage
montre clairement que nous obtenons une position totalement différente. Ici,
l'enseignement des Colossiens rejoint les doctrines exposées en Romains 6 et
Ephésiens 2. Au chapitre 2, verset 11, nous avons été circoncis, donc nous
vivions avant comme pécheurs: c'est l'enseignement de Romains 6, nous sommes
morts et ensevelis avec Lui par le baptême pour la mort, tandis que le verset
13 correspond à la doctrine des Ephésiens: vous étiez morts dans vos fautes, ce
n'est pas une allusion à la mort de la croix, mais l'homme est vu devant Dieu
comme un être mort dans ses fautes et ses péchés et donc a besoin d'être vivifié. Nous pouvons être bien
vivants et actifs, pour Dieu l'homme est mort, spirituellement mort. D'un tel être,
il n'est pas dit qu'il doit mourir et ressusciter, mais il doit être vivifié,
passer de la mort à la vie.
Nous sommes morts à
deux points de vue: dans nos fautes et nos péchés, c'est ce que nous avons
fait, et dans l'incirconcision de notre chair, c'est notre état de péché. Pour
ces deux raisons, l'homme perdu, mort dans ses fautes et ses péchés est vivifié
avec Lui, c'est la part du croyant.
Nous sommes si
souvent faibles et misérables; si nous pouvions réaliser par la foi ces faits
« ressuscités, vivifiés avec Lui par la puissance de Dieu ». Nous
avons reçu Sa vie, une vie caractérisée par l'incorruptibilité. Dans ce monde
qui va à la rencontre du jugement, nous sommes des preuves vivantes de la grâce
de Dieu. Nous sommes les seuls sur cette terre qui pouvons entrer dans la
félicité, nous avons ces choses et pourtant, combien peu nous le réalisons!
« … ayant
effacé l'obligation qui était contre nous … » (verset 14). Voyez comme la
parole de Dieu est précise: jusque ici,
Paul a toujours parlé de « vous », ici, tout à coup il dit
« nous », non qu'il s'inclut, mais il change d'objet, car
« l'obligation qui était contre nous » ne concernait qu'un seul
peuple, Israël, le seul peuple qui avait reçu de Dieu la loi, désignée par
cette expression « qui consistait en ordonnances qui nous étaient contraire ».
Les ordonnances, ce sont les différentes lois (je pense que les rabbins en
comptaient 416 auxquelles ils devaient obéir), mais cette obligation, c'est
plus encore: dans la note, nous lisons lettre de créance. Ce n'était donc pas
seulement des commandements que Dieu leur avait donnés et auxquels ils devaient
obéir, mais nous lisons en Exode 19 et 24, deux fois le peuple s'était obligé
devant Dieu en affirmant: « tout ce que l'Eternel a dit nous le
ferons ». En ayant reçu la loi, ils s'y étaient engagés, le peuple avait
pour ainsi dire signé la lettre de créance. Ils ont dû constater dès le premier
jour qu'ils en étaient incapables, ces ordonnances, ils n'ont jamais pu les
accomplir.
Le Seigneur en a
effacé l'obligation, comme un crédit
qu’on biffe, parce qu'il a été payé, mais ceux qui avaient signé cette lettre
ne pouvaient l'effacer eux-mêmes, cette obligation, c'est le Seigneur qui l'a
payée à la croix.
« … il l'a
ôtée en la clouant à la croix » ce
n'est pas la loi que le Seigneur a cloué à la croix, mais les ordonnances
qu'Israël avait affirmé respecter, car la loi est bonne, sainte et juste (soit
dit en passant, la loi n'a pas été donnée à tous les hommes, on l'oublie
souvent). Le Seigneur est mort sous la loi; à la croix, Il a été fait malédiction;
Galates 3 verset 13 nous rappelle « maudit est quiconque est pendu au
bois ». La croix est la fin de la loi (Romains 10); car par son œuvre, Dieu n'a plus d'exigences envers
l'homme. Ces ordonnances sont ôtées, elles étaient pour Israël, maintenant, la
loi n'est plus la base des relations de Dieu avec l'homme. Paul utilise un
langage imagé: il a cloué ces ordonnances à la croix. C'est le Seigneur qui a
été cloué à la croix, Il a montré les marques dans ses mains aux disciples.
Ici, il est dit qu'il a cloué les ordonnances, ce qui signifie que le jugement
de Dieu a été prononcé sur la loi.
Troisièmement, il a
vaincu Satan et sa puissance à la croix (fin du verset 15). Ces trois choses,
notre état, la loi et Satan, nous ne pouvons le comprendre que par la foi;
elles ont été réglées à la croix pendant les trois heures sombres.
C'était le dessein
de Dieu, personne ne pouvait le voir et en être témoin, Dieu a révélé après par
les apôtres quels résultats merveilleux ont été obtenus par l'œuvre de la
croix. Hébreux 2 au verset 14 dit « il rendit impuissant celui qui avait
le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable ».
On voit ici
l'abaissement profond du Seigneur, sujet dont nous nous occupons bien trop peu,
que nous ne pouvons sonder. Quand nous considérons l'œuvre de croix, nous nous
voyons dans la lumière, sous un jour juste, nous ne nous pensons pas
importants, nous voyons la grandeur du Seigneur et nous Lui rendons grâce pour
ce qu'Il a fait pour nous. Alors que nous, nous cherchons toujours à nous élever,
nous voyons le Seigneur accomplir les desseins de Dieu en s'abaissant toujours
plus. Dans Jean 17, alors que le Seigneur connaissait tout à l'avance, il dit
« j'ai accompli l'œuvre que tu m'as donné à faire ». Ici nous sont
expliqués quelques aspects de cette œuvre.
Nous voyons que
l'apôtre revient sans cesse au Seigneur Jésus, parce que les Colossiens étaient
toujours occupés d'eux-mêmes, s'estimant importants par leur philosophie et
exercices religieux. Paul leur dit que cela ne sert à rien, au contraire, c'est
dangereux, car vous risquez de vous détourner du Seigneur. C'est pourquoi, il
leur présente le Seigneur dans sa grandeur comme créateur (chapitre 1), comme chef de l'assemblée (chapitre 2) et ici
chapitre 3, comme Celui en qui toute la plénitude de la déité habite, en qui
tous les conseils de Dieu ont été accomplis, par lequel nous sommes sauvés;
tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes trouve
son origine en Lui. C'est là que l'apôtre veut amener les Colossiens, non pas
pour que ces notions soient claires dans leurs têtes, mais pour que leurs cœurs
en soient remplis. Que le Seigneur fasse que ce soit aussi le cas pour nous!
Quand nous
comprenons cela, les choses extérieures citées au verset 16, le manger , le
boire, respecter un jour de fête, c'était des ordonnances juives que nous
retrouvons dans l'ancien testament. Le manger et le boire, ce sont les animaux
purs et impurs dont pouvaient se nourrir les Israélites ou devaient s'en
abstenir. Si nous avons quelque peu considéré ces ordonnances, nous savons
qu'elles ont une signification profonde au point de vue spirituel, mais Israël
ne l'a probablement pas compris, ce sont des images, des ombres. Les fêtes
(Lévitique 23) nous parlent toutes symboliquement de l'œuvre du Seigneur.
Israël devait respecter ces ordonnances et ces fêtes sans en réaliser la
signification, mais pour nous, ce sont des images. La nouvelle lune signifiait
pour Israël un nouveau commencement, une vie nouvelle qui recommençait toujours
à nouveau, ils ont respecté cette ordonnance sans la comprendre; le sabbat, une
image du repos du peuple de Dieu revenait chaque semaine. Les Israélites n'en
comprenaient pas le sens profond, c'était des ombres de la réalité. Tout ce
dont parlent ces ombres est en relation avec le Seigneur et parlent de Lui.
L'apôtre explique
que les Colossiens n'ont pas seulement les ombres mais aussi la réalité,
Christ; alors, pourquoi s'occuper de ces ombres et estimer devoir les observer?
Que personne ne
vous juge: c'était des faux docteurs qui voulaient introduire ces règles pour
faire croire aux Colossiens qu'ainsi ils pourraient atteindre à plus de
sainteté, à mener une vie de foi plus élevée. Non, dit l'apôtre, ne vous
tournez pas vers ces ombres, mais considérez ce qu'elles représentent, le
Christ.
Le verset 18 nous
amène au cœur de l'épitre. Ces faux docteurs avaient une mauvaise influence qui
empêchait les Colossiens à tenir ferme le chef. On s'occupe de choses
extérieures, le culte des anges...; nous n'en sommes sans doute pas là, mais
ces choses qui ne sont peut être pas sans importance,
ne sont pas l'essentiel et occupent nos pensées à ce point qu'elles nous
détournent du Seigneur et nous ne tenons plus ferme le chef.
Ici, ils
cultivaient une humilité religieuse en adorant les anges. A l'époque, dans ces
pays plusieurs religions cohabitaient et fusionnaient, on adorait une panoplie
de dieux. C'est redevenu moderne, on retrouve le même cheminement à la fin du
christianisme. On pense que Juifs, chrétiens et musulmans ont le même Dieu;
c'est absolument faux! Pour les Juifs, on pourrait dire que c'est le même Dieu,
mais ce Dieu qui avait donné la loi à Israël pour s'approcher de Lui et leur a
montré qu'ils étaient incapables de répondre à ses exigences, s'est révélé
maintenant dans la personne du Fils; le chemin pour s'approcher de Dieu n'est
plus le même, il passe par le Seigneur Jésus; donc le Juif aujourd'hui ne se
trouve pas sur un bon chemin et le musulman de toute façon non plus. C'est ce
qu'on appelle syncrétisme, cette combinaison de plusieurs éléments qui est très
moderne aujourd'hui. A un congrès religieux, un professeur a dit que Dieu se
révélait dans chaque religion.
Au temps des
Colossiens, c'était d'autres religions, mais on estimait que tout en adorant
Dieu, on pouvait aussi adorer les anges, des êtres supérieurs, quoique pas
aussi élevés et ainsi montrer que l'on est vraiment humble.
L'apôtre
dit non, les anges sont là pour servir les croyants, et pas l'inverse. Ce
sont des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui
vont hériter du salut (Hébreux 1 verset 14). Ils font partie du monde
invisible. Si on lit la note « s'abandonnant à ses visions », il
s'agit de choses que l'on ne peut pas voir, les anges sont des êtres
immatériels, appartiennent au monde invisible, et quand ils sont visibles,
c'est parce qu'ils doivent servir l'homme, alors ils sont devenus visibles,
mais ce sont des esprits. Cette interprétation qu'ils s'abandonnent à des
visions, s'ingérant dans des choses qu'ils n'ont pas vues est juste. Il y a des
manuscrits qui n'ont pas la négation « s'ingérant dans les choses qu'il a
vues, s'introduisant dans des domaines de visions », par cette traduction,
on suppose que l'homme peut les voir, ce qui est impossible.
Toutes ces choses
qui semblent avoir une connotation religieuse ne font que détourner de Christ.
C'est la chair enflée d'un vain orgueil. L'appréciation qu'en donne l'apôtre,
reproche formulé sous une forme atténuée et pleine d'amour, c'est que les
Colossiens étaient en danger de ne pas tenir ferme le chef.
C'est la raison
profonde de toute l'épitre, l'axe autour duquel tout tourne: l'apôtre était en
souci, car dans leur zèle religieux (ce n'est pas toujours négatif, mais ici ce
zèle n'était pas spirituel), ils avaient perdu de vue ou du moins étaient en danger de perdre de
vue le Seigneur. C'est ce qui préoccupait l'apôtre et aussi le Saint Esprit.
C'est pourquoi ce
soir encore, cela doit parler à nos cœurs: que le Seigneur fasse que par dessus tout chacun d'entre nous, nous n'ayons qu'une
ligne directrice dans nos vies: tenir ferme Celui qui est notre chef. C'est de
Lui que tout dépend, pas de nous, de nos pensées, opinions, intentions, projets
ou fidélité, mais de LUI.
Dans le corps, tous
les membres sont plus ou moins indirectement liés à la tête. Notre corps, si
merveilleusement agencé, où tous les différents membres, organes ont chacun
leur fonction n'est qu'une faible image de la perfection du corps de Christ,
«… comme dans le corps il y a plusieurs membres, ainsi est le
Christ ». Tous ces millions, milliards de croyants qui font partie de ce
corps ont leur fonction; ils sont en lien direct et immédiat avec la tête, le
Seigneur et chacun entre eux. Ce lien direct avec la tête, nous devrions le
réaliser pratiquement en tenant ferme le chef.
C'est le désir
exprimé par l'apôtre: que nous tenions ferme ce Seigneur qui nous est
présenté dans ce paragraphe comme Celui
en qui est cachée toute la sagesse de Dieu, en qui la plénitude de la déité
habite, qui a accompli l'œuvre de la réconciliation en notre faveur, Lui qui
est notre chef. N'en est-il pas digne? Que sommes-nous par nous-mêmes?
Si nous le faisons,
chacun en particulier: tenir ferme le chef comme membres du corps
« Seigneur, je désire agir seulement selon ce que tu veux » et si je
ne me laisse pas détourner par toutes ces autres choses, croyez-vous qu'il y
aurait alors des disputes, des désaccords entre croyants? Nous ne voulons pas
émettre de jugement, mais seulement avoir cette pensée: obéir au Seigneur. Cela
serait impossible n'est ce pas?
C'est pourquoi nous
voyons combien cette épitre est actuelle, combien nous avons besoin de ces
exhortations : « avons-nous tenu ferme le chef, le Seigneur a-t-il
pour nous ce prix que nous disions: je ne veux faire que ce que le Seigneur
désire, Lui obéir ». Chers frères et sœurs, si toi et moi nous agissons
ainsi, nous n'aurons pas de désaccord, c'est clair. Cela signifie que nous
pouvons faire un mauvais usage du nom du Seigneur pour faire notre volonté
propre. Je pense qu'aujourd'hui dans nos milieux, c'est justement le grand
danger. Je ne veux pas juger ni condamner quiconque, je m'inclus aussi, mais
nous devons bien constater que là où le Seigneur est bien connu, le danger est
que nous imposions notre volonté au nom du Seigneur. C'est ce qui se passait à
Colosses: ils ne tenaient pas ferme le chef.
Veuille le Seigneur
agir dans nos cœurs pour que nous puissions dire avec plus d'amour et de
consécration: « Seigneur, je désire t'être fidèle, m'attacher fermement à
toi, pas à telle habitude ou souhait ». Que le Seigneur nous l'accorde
pour que nous croissions jusqu'à Lui de cet accroissement de Dieu dont il est
question dans ce dernier verset.
Lecture :
Chapitre 2
20 Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du
monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde,
établissez-vous des ordonnances,
21 — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche
pas !
22 — (choses qui sont toutes destinées à périr par
l’usage,) selon les commandements et les enseignements des hommes
23 (qui ont bien une apparence de sagesse en
dévotion volontaire et en humilité, et en ce qu’elles n’épargnent pas le corps,
ne lui rendant pas un certain honneur), pour la satisfaction de la chair ?
Chapitre 3
1 Si donc vous avez été ressuscités avec le
Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la
droite de Dieu ;
2 pensez aux choses qui sont en haut, non pas à
celles qui sont sur la terre ;
3 car vous êtes morts, et votre vie est cachée
avec le Christ en Dieu.
4 Quand le Christ qui est notre vie, sera
manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire.
5 Mortifiez donc vos membres qui sont sur la
terre, la fornication, l’impureté, les affections déréglées, la mauvaise
convoitise, et la cupidité, qui est de l’idolâtrie ;
6 à cause desquelles la colère de Dieu vient
sur les fils de la désobéissance ;
7 parmi lesquels vous aussi vous avez marché
autrefois, quand vous viviez dans ces choses.
8 Mais maintenant, renoncez, vous aussi, à
toutes ces choses : colère, courroux, malice, injures, paroles honteuses
venant de votre bouche.
9 Ne mentez point l’un à l’autre, ayant
dépouillé le vieil homme avec ses actions
10 et ayant revêtu le nouvel homme qui est
renouvelé en connaissance, selon [l’]image de celui qui l’a créé,
11 où il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et
incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais où Christ est
tout et en tous.
12 Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu,
saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de
douceur, de longanimité,
13 vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant
les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme
aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même.
14 Et par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous
de l’amour, qui est le lien de la perfection.
15 Et que la paix du Christ, à laquelle aussi vous
avez été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs ; et soyez
reconnaissants.
16 Que la parole du Christ habite en vous
richement, — en toute sagesse vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre,
par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à
Dieu dans un esprit de grâce.
17 Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou
en œuvre, faites tout au nom du seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu
le Père.
La deuxième partie du chapitre 2 nous présente la fin de l'homme naturel
par la croix de Christ. Il est dit deux fois « vous êtes morts » dans
ce chapitre. Au verset 11, nous retrouvons la notion « nous sommes
circoncis par la circoncision du Christ », puis au verset 20 « si
vous êtes morts avec Christ ». Ici au chapitre 3, verset 3
« vous êtes morts »
C'est un fait dont nous nous sommes occupés longuement hier soir:
l'œuvre du Seigneur signifie la fin de l'homme naturel. C'est pourquoi nous
pouvons dire: nous sommes morts avec Lui et pas seulement qu'Il est mort pour
nous. Notre vieil homme, ce corps de péché est ôté, ce mécanisme qui produit le
péché qui se trouve en tout homme a trouvé sa fin. Cela ne veut pas dire que le
péché a disparu, malheureusement, nous allons le voir, aussi longtemps que nous
sommes en vie dans ce corps, la chair est toujours là, mais elle n'est plus
l'élément dominant.
L'apôtre rappelle aux Colossiens que s'ils sont morts avec Christ, leur
vie passée avant leur conversion a trouvé sa fin, par sa mort à la croix, le
Seigneur a porté le jugement de Dieu sur cette chair. Si nous croyons cela, non
seulement nos péchés sont pardonnés, effacés, c'est un des résultats de l'œuvre
du Seigneur, mais notre vieil homme a aussi pris fin.
Nous sommes morts avec Christ, nous pouvons rendre grâce pour cela;
voyons l'effet pratique (verset 20-23) ces éléments qui attirent le monde parce
qu'il n'a rien d'autre n'intéressent plus le croyant. Alors, pourquoi vous
assujettir à ces ordonnances, comme si vous viviez dans le monde? Nous avons vu
que ces ordonnances, c'était la loi. N'oublions pas que la loi, les dix
commandements ne sont pas la ligne de conduite donnée de Dieu pour le croyant,
mais l'exemple de la vie du Seigneur,
les ordonnances dont il est question ici s'adressent à l'homme naturel,
la loi a été donnée à l'homme naturel, pas à l'homme régénéré. Il y en avait
bien parmi le peuple qui l'était, comme Moïse et Aaron, mais la loi ne leur a
pas été donnée en tant que hommes régénérés. Le Dieu saint avait donné ces
commandements au peuple qui avait demandé des ordonnances auxquelles il voulait
obéir. Dieu les leur a données et le résultat, c'est que personne n'a été
capable de les respecter. Par là, nous voyons toute
la corruption de l'homme. La loi a été donnée à un peuple que Dieu avait choisi
au milieu des nations, composé d'hommes pas nécessairement régénérés, c'est
pour eux que Dieu avait donné ces ordonnances.
On retrouve la même expression dans Galates 4,3 « nous étions
asservis sous les éléments du monde » et au verset 9 « comment
retournez-vous de nouveau aux faibles et misérables éléments auxquels vous
voulez encore être asservis? » C'est une périphrase pour désigner la loi
utilisée comme règle au temps de la grâce. Dieu l'avait donnée aux juifs, mais
elle n'est pas pour le croyant actuel, pour l'homme céleste.
Pourquoi vous assujettir à ces ordonnances, comme si vous viviez dans le
monde? L'apôtre leur dit: vous ne vivez plus dans le monde et ces éléments sont
pour les hommes du monde, les hommes naturels auxquels appartenait aussi Israël
en ce temps-là. On voit combien c'est sérieux de vouloir s'asservir à des
commandements ou à des règles que l'on s'impose. Le croyant ne fait plus partie
de ce monde, non pas que nous ne soyons plus sur la terre; aussi longtemps que
nous vivons dans notre corps, nous faisons partie de la création et par là
vivons dans le monde, mais nous n'appartenons plus à ce monde vu comme système.
Le Seigneur dit lui-même en Jean 17 « ils sont dans le monde, mais ne sont
pas du monde ».
Le mot « monde » a différentes significations. Par exemple en
1 Cor.5,9 l'apôtre leur dit de ne pas avoir de contact avec les fornicateurs,
les idolâtres, non pas de ce monde puisque ainsi il faudrait que vous sortiez
du monde, ce qui est impossible.
Il s'agit de commandements cérémoniels concernant la nourriture auxquels
encore aujourd'hui certaines parties de la chrétienté accordent de
l'importance. (pensons par exemple au jeune).
Toute nourriture nous est donnée, il n'existe rien qu'un croyant ne
puisse manger, nous dit Paul à un autre endroit, la prenant avec actions
de grâce. C'est pourquoi ces ordonnances
que l'on s'impose « ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas », que
certains vrais croyants pensent devoir respecter pour diverses raisons peuvent
être dangereux. Dieu ne nous a donné aucun commandement de s'abstenir d'une
quelconque nourriture, excepté un seul, établi dès le commencement quand Dieu a
donné la chair des animaux comme nourriture à l'homme.
Au jardin d'Eden, Dieu avait donné l'herbe des champs pour nourriture à
Adam et Eve, mais après le déluge, Il leur a donné aussi la chair des animaux
(Genèse 9). Israël devait s'abstenir de certains animaux, il pouvait manger les
animaux purs.
Après le déluge, Noé qui est pour ainsi dire à l'origine de la nouvelle
population du monde (dans l'arche, il y avait huit personnes, Noé et sa femme,
ses trois fils et leurs épouses) reçut ce commandement de ne pas manger le
sang. Ceci est valable aussi longtemps que le monde existe, car Dieu a dit: le
sang est l'expression de la vie. Il n'existe pas de symbole plus parlant de la
signification de la vie; cette vie, sortie des mains du créateur n'appartient
qu'à lui. C'est pour cette raison que Dieu a dit: « vous ne mangerez pas
le sang ». Dieu a répété ce commandement
spécialement à son peuple terrestre, probablement parce que au cours des
temps, les hommes avaient enfreint cette loi, comme ils ne se préoccupent pas
d'obéir aux autres commandements de Dieu. Si cela n'avait pas été le cas, Dieu
n'aurait pas trouvé nécessaire de le rappeler. Dieu n'a pas ordonné aux femmes
d'Israël de ne pas se couper les cheveux, car aucune ne le faisait, mais
aujourd'hui, ce commandement a été donné. Dieu est plus sage que nous!
Et ce commandement de ne pas manger le sang est répété pour la troisième
fois à la chrétienté. Si toute la race humaine est indifférente à ce
commandement de Dieu concernant la création, les chrétiens peuvent-ils ne pas
tenir compte de ce que Dieu demande?
En Actes 15 où la question du respect de la loi par les croyants est
posée, l'apôtre dit non, ils ne doivent pas observer la loi du Sinaï, mais
retenir quatre points: s'abstenir des idoles, de la fornication, choses
fondamentales qui vont à l'encontre de la pensée de Dieu, de ce qui est
étouffé, c'est à dire manger la viande en ayant gardé le sang consciemment pour
la manger avec son sang et le sang lui-même.
C'est un commandement général que Dieu a donné à tout homme et pas
spécialement à la chrétienté, mais je le répète, voulons-nous être
désobéissants sur ce point, nous croyants qui disons obéir à notre Dieu, nous
ses enfants?
Ici l'apôtre fait référence à des lois juives et cela peut aussi
s'appliquer à des lois que nous nous imposons nous-mêmes. Le verset 22 nous dit
qu'elles sont destinées à périr par l'usage, ces choses que Dieu a données, les
Colossiens disaient de ne pas les prendre. Ces ordonnances sont selon le
commandement des hommes. A l'origine, la loi était de Dieu, sainte, juste et
bonne, mais maintenant, la loi a trouvé sa fin; Israël avait ajouté bien des
commandements à la loi de Dieu et par cela, on peut dire que c'était selon le
commandement de l'homme. Elles ont une apparence de sagesse, car elles font
souvent appel à l'intellect, cela semble particulièrement intéressant; ainsi on
sort en quelque sorte de la masse, cela permet d'atteindre un niveau spirituel
plus élevé.
Paul détruit cette idée dans l'œuf, ce n'est qu'une apparence de sagesse
qui est caractérisée par une religiosité volontaire et pas la vraie sagesse que
nous apprenons à connaître dans la présence du Seigneur. C'est ce que beaucoup
d'enfants de Dieu trouvent si difficile à comprendre: que la religion peut être
marquée par la propre volonté. On pourrait dire bien des choses à ce sujet,
mais nous devons reconnaître que la chrétienté est caractérisée presque partout
par une religion de propre volonté. Au lieu de s'en tenir simplement à la
parole de Dieu, se soumettre à la direction de Son Esprit qu'Il nous a donné,
on établit des ordonnances, des règlements qui ont une apparence de sagesse et
qui plaisent à l'intelligence humaine, mais quand on les soumet à la parole de
Dieu, on voit clairement que cela ne concorde pas avec elle. Nous savons bien
trop peu ce que signifie le culte aux yeux de Dieu (culte qui ne se limite pas
à une heure par semaine). Qu'est-ce que rendre culte selon la pensée de Dieu?
Nous avons un exemple dans l'ancien testament en 1 Samuel 13, quand Saül
devant monter à la bataille devait attendre l'arrivée de Samuel pour sacrifier.
Cette attente du prophète qui était la
voix de Dieu ne plaisait pas à Saül, c'est ce qui ne plait pas à la chair.
Quand Saül a vu que le peuple se dispersait, il a pensé qu'il fallait agir pour
empêcher cela: attendre Samuel, oui, mais cela ne va pas, voilà le résultat!
Cela ne fonctionne pas.
Combien de fois n'avons-nous pas entendu cette réflexion: la direction
du Saint Esprit, cela ne marche pas. C'est pourquoi on doit agir, dans une
bonne intention, dit-on.
C'est ce qu'a fait Saül, il a offert le sacrifice et quand Samuel est
arrivé, il a dû lui dire: tu a été désobéissant, tu
n'as pas gardé le commandement de l'Eternel. Beaucoup n'ont pas compris que
c'était contraire à la pensée de Dieu, ils ont participé à un culte de propre
volonté.
Si nous remontons un peu plus loin dans l'histoire du peuple, quand les
deux tribus et demie avaient choisi leur héritage de l'autre côté du Jourdain
(Nombres 32), ils préféraient rester en deçà du fleuve à cause de leurs
nombreux troupeaux. Ce n'était pas la pensée de Dieu; la terre était bien
fertile de part et d'autre du Jourdain, mais le pays promis, Canaan se trouvait
de l'autre côté.
En Josué 22 les deux tribus et
demie, bien conscientes qu'elles sont liées aux autres, pensent tout à coup
qu'étant séparées de leurs frères par le fleuve, leurs enfants ne réaliseront
peut être plus qu'ils font partie du peuple de Dieu et risquent de se détourner
de l'Eternel.. Il faut avoir un point de ralliement pour rappeler leur
appartenance. Et ils bâtirent un autel de grande apparence. Chacun pouvait voir
ce grand monument construit pour attester qu'ils appartiennent au peuple de
Dieu, tout en n'habitant pas dans le pays. Ce qui aurait été juste de faire:
passer le Jourdain pour aller en Canaan, ils ne l'ont pas fait.
Mais les autres tribus en ont entendu parler et ont jugé autrement. Ils
ont dit: c'est un culte de propre volonté, vous vous détournez de l'Eternel.
Les deux tribus et demie voulaient ériger un mémorial, bâtir cet autel comme
témoin.
« Si ce n'est par crainte de cette chose » nous l'avons bâti
par peur: voilà la clé. C'était logique, compréhensible au point de vue humain,
mais c'était de la propre volonté.
Nous pourrions énumérer bien des choses qui se passent dans la
chrétienté qui ont le même caractère; c'est un mal religieux. On met en
contraste la fornication, l'idolâtrie, ce qui est bien plus grave, mais ici, il
s'agit de choses qui se passent au milieu de croyants qui confessent et
pratiquent de se réunir comme chrétiens; il y a du mal toléré et introduit
officiellement, ce dont on ne se rend pas compte. Cela s'appelle un mal
ecclésiastique. Le terme n'a pas d'importance, mais ce dont il s'agit ici c'est
que beaucoup d'enfants de Dieu ne ressentent pas l'offense faite à Dieu.
Tous les croyants forment la maison de Dieu; nous devons donc nous
comporter dans Sa maison selon Ses pensées. Quelle offense, quand nous pensons
que nous pouvons établir nos propres règles qui ne concordent pas avec la
pensée de Dieu. C'est cela un mal ecclésiastique. Nous ne réalisons pas quel
affront nous faisons à Dieu par ce culte de propre volonté. Nous ne savons pas
combien cela est horrible aux yeux de Dieu.
« … ne lui rendant pas un certain honneur » cela a l'apparence
de l'humilité. Par le jeune, des châtiments infligés au corps, des macérations,
l'homme veut montrer quel degré de sainteté il peut atteindre, mais en fin de
compte, c'est pour la satisfaction de la chair, c'est lui accorder tout ce
qu'elle désire. Une autre satisfaction de la chair d'un autre niveau, c'est
considérer les désirs de la chair comme négatifs et accorder de la valeur aux
sentiments, à l'intelligence. C'est aussi la satisfaction de la chair; c'est
plus difficile à discerner et c'est ce dont il s'agit ici. C'est la
satisfaction de la chair qui ne convient absolument pas à ceux qui sont morts
avec Christ.
Après avoir présenté ce côté négatif, l'apôtre aborde maintenant la
partie pratique. Nous avons vu au chapitre 2 la fin de l'homme naturel: c'est
un côté de la vérité « si vous êtes morts ». Cela devait avoir lieu
d'abord, vous ne devez plus vous occuper de ces éléments du monde, vous devez
détourner vos regards de ces choses. Puis vient l'autre côté « si vous
êtes ressuscités, cherchez les choses qui sont en haut » C'est le
complément nécessaire à cet enseignement. En tant qu'enfant de Dieu, nous
sommes introduits dans une nouvelle vie, un nouveau monde qui n'a absolument
rien à voir avec ce monde-ci d'où nous avons été
retirés. Nous avons vu ce que cette résurrection signifie: le Seigneur Jésus
ressuscité n'appartient plus à ce monde où il s'était abaissé au niveau de
l'homme, où il a subi la mort pour prendre sur lui le jugement de Dieu. Par sa
résurrection Il est sorti de ce monde pour entrer dans un nouveau; nous avons
considéré cela hier soir. Ressuscités avec Lui, nous sommes introduits dans ce
nouveau monde de résurrection. C'est une réalité, ce fait n'est pas mis en
question, on pourrait traduire « puisque vous êtes ressuscités »
« cherchez les choses qui sont en haut » c'est là notre monde.
L'homme du monde et nous avant notre conversion, ne peut chercher que ce qui se
trouve dans ce monde et qu'il ne trouve pas, il n'atteint jamais le but. Nous
en avons été retirés, nous sommes liés avec notre Seigneur qui a porté le
jugement concernant notre position d'homme naturel. Romains 6 nous dit
crucifiés avec Lui, morts avec Lui, ensevelis et ressuscités avec Lui, non
seulement ressuscités par Lui , mais aussi avec Lui. Ici s'ouvre devant nos
yeux un monde dont nous réalisons peu l'étendue. C'est pourquoi nous devons
rechercher les choses qui se trouvent où Lui est. Nous sommes liés à Lui, il est
donc naturel que nous recherchions ce qui Le concerne, en haut, pas dans ce
monde; ici, nous ne pouvons pas Le trouver. Il est au ciel, à la droite de
Dieu.
Placer quelqu'un à sa droite a toujours signifié que l'on veut honorer
la personne. Dieu accorde cette place à son Fils, le Seigneur comme l'homme
glorifié. Pensons qu'il s'agit de notre Seigneur, il occupe la place de
puissance et d'honneur la plus grande.
Le psaume 110 y fait déjà allusion: « assieds-toi à ma droite jusqu'à
ce que j'ai mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds ». Lisons aussi
les nombreux passages où il est question de cette place à la droite de Dieu, où
Il intercède pour nous. C'est pourquoi nous devons rechercher ce qui est en
haut; notre Seigneur est là, pas sur la terre.
Ainsi nous voyons la merveilleuse logique du raisonnement: sur la terre,
nous sommes appelés à rendre témoignage de lui (nous y reviendrons), mais nous
ne le pouvons pas si nous ne connaissons pas le Seigneur dans cette position à
la droite de Dieu.
Pourquoi annonce-t-on aujourd'hui si souvent un évangile dénaturé? Parce
que le point de départ n'est pas le Seigneur considéré à la droite de Dieu dans
sa gloire et sa puissance.
Le vrai témoignage pour le Seigneur ne peut avoir d'autre point de
départ; c'est pourquoi l'ordre des exhortations doit être celui-ci: d'abord
chercher les choses qui sont en haut, où le Christ est assis. C'est le message
essentiel.
Déjà l'apôtre au chapitre 2 avertissait les Colossiens de ne pas tenir
ferme le chef; ici il leur montre comment éviter le danger: chercher le
Seigneur en haut.
Et nous, que cherchons-nous?, à quoi pensons-nous? Il est dit deux fois
« cherchez, pensez aux choses qui sont en haut » là se trouvent
toutes nos ressources, toute l'aide dont nous avons besoin, là, à la droite de
Dieu. Ici-bas, nous ne pourrons trouver aucune aide. Le psalmiste dit au psaume
121 « j'élève mes yeux vers les montagnes, d'où vient mon
secours,? Mon secours vient d'auprès de l'Eternel qui a fait les cieux et
la terre » Mon secours ne vient pas des montagnes de ce monde, mais de
l'Eternel. Voilà pourquoi il est si important de penser à ce qui est en haut.
Levons les yeux vers notre Seigneur, recherchons en Lui notre secours, il est
notre souverain sacrificateur qui porte les siens sur son cœur; les noms du
peuple d'Israël était gravés sur le s épaules et
la poitrine du souverain sacrificateur
Notre espérance est aussi là-haut, pas sur la terre: le Seigneur va
revenir du ciel nous chercher pour être avec lui, cette pensée n'a-t-elle pas
un effet pratique?
Et si nous pensons au but. En Phil.3,14, l'apôtre nous dit: « je
fais une chose, oubliant les choses qui sont devant, je cours droit au but pour
le prix de l'appel céleste (littéralement en haut).
Toute sagesse, secours, force viennent d'en haut, c'est pourquoi
cherchons les choses qui sont en haut, pas celles qui sont sur la terre. Ici,
pas d'aide pour les Colossiens comme pour nous.
Au verset 3, il nous est encore une fois rappelé que là se trouve aussi
notre vie, pour nous avertir de ne rien rechercher ici-bas. Et combien nous
manquons! Si souvent notre but est ici, nous recherchons l'aide ici, l'apôtre
nous dit: « ne cherchez pas cela sur la terre. »
Mais on dira: nous sommes sur cette terre, nous avons nos devoirs, nous
devons rendre témoignage, nous sommes entourés de gens et nous avons une
responsabilité envers eux. Il faut faire une distinction: certains croyants ont
une conception totalement erronée du rôle du chrétien dans le monde, ils
pensent qu'ils sont appelés à influencer positivement le monde. Celui qui pense
ainsi se trompe: le croyant n'est pas habilité à avoir une influence et à
améliorer le monde. Il est appelé à rechercher les choses qui sont en haut; la
seule influence positive qu'il peut avoir dans ce monde, c'est de rendre
témoignage, avec ce but: être un témoin de la grâce de Dieu, pour que le plus
de gens possible se tournent vers le Seigneur. C'est la seule mission du
croyant, le reste, c'est une erreur. On se trompe si l'on pense pouvoir changer
et améliorer le système de ce monde, c'est impossible et Dieu ne le fait pas,
Il dit: « sors de ce monde et viens à moi »
Mais on dira: oui, nous sommes étrangers dans ce monde, mais nous
désirons rendre témoignage, nous sommes encore dans ce monde et avons nos
obligations. Oui, c'est vrai, mais il y a là aussi un danger: dire nous sommes
citoyens du ciel, mais au travail, nous devons travailler et agir comme nos
collègues. Il existe une énorme différence: le collègue travaille uniquement
pour ce monde, mais nous, nous ne le devrions pas. Cherchez les choses qui sont
en haut, c'est-à-dire, l'état d'esprit du croyant est complètement différent de
celui d'un homme naturel. Je pense que c'est un point que nous ne considérons
pas suffisamment et nous manquons souvent. Nous pensons que nous devons avoir
le même but, utiliser les mêmes méthodes.
Mais alors, si nous devons être différents, comment devons-nous faire?
La parole ne nous laisse pas dans l'incertitude. Nous trouvons la réponse au
verset 17 « quoique vous fassiez, faites tout au nom du
Seigneur »D'abord, l'apôtre nous incite à tourner nos regards en haut et
place le Seigneur devant nos yeux, puis au verset 17, il entre dans les
détails: concernant les femmes, les maris, les enfants, les serviteurs et les
maîtres, chacun à son tour reçoit une exhortation, après nous avoir entretenu
de cet appel merveilleux. Si nous y répondions mieux, nous pourrions mieux
témoigner à notre travail, autour de nous.
« … car vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en
Dieu », nous avons déjà vu que notre vie de croyant, par le lien que nous
avons avec le Seigneur Jésus, aucun homme du monde ne peut la comprendre, c'est
pour cela que notre vie est cachée. Le mot vie a une double signification. Nous
étions morts et nous avons reçu une vie, une existence nouvelle; cette vie,
c'est le Seigneur Jésus. Sans lui, nous serions morts, mais avec lui, nous
sommes vivants; Il est notre vie. L'autre signification, c'est le but, le
contenu de cette vie.
De quoi est faite la vie d'un homme du monde? Quel est son but, son
mobile? Rien que les choses du monde.
Mais nous, par le Seigneur, nous possédons la plénitude de cette vie,
toutes les richesses qui sont cachées au monde. L'homme naturel est incapable
de comprendre cela; lui expliquer, c'est jeter ses perles aux pourceaux et nous
ne devons pas nous en étonner, notre vie est cachée en Christ.
Ce ne sera pas toujours le cas: Quand nous serons enlevés au ciel pour
aller auprès du Seigneur, le moment viendra où nous reviendrons avec lui; c'est
à ce moment auquel l'apôtre fait allusion au verset 4. Il y aura un moment où
le monde verra quelle richesse nous avons possédée par la foi. Maintenant, le
monde ne peut pas le comprendre et c'est pourquoi il nous méprise et nous
rejette. Ce sera révélé plus tard, maintenant, c'est caché, mais alors, nous
serons manifestés avec lui en gloire (v.4)
C'est une vérité que nous devons nous efforcer de saisir et nous occuper
avec profit; bien des misères dans notre vie spirituelle ont cela pour cause:
nous ne nous efforçons pas de saisir les choses qui sont en haut. Paul le
faisait, il tendait avec effort, il courrait droit au but pour le prix de
l'appel céleste
Ce n'est qu'en jouissant de ces choses célestes que nous serons capables
de mortifier nos membres qui sont sur la terre, (verset 5)
« fornication, impureté, affections déréglées, mauvaise convoitise,
cupidité », ce sont des éléments, je ne dis pas des caractères, qui ne se manifestent pas nécessairement,
mais qui se trouvent dans notre nature pécheresse et quand ils se manifestent,
ils ont des conséquences terribles; ce sont les caractéristiques de la vieille
nature, chacun le sait bien, ce serait ridicule de le nier.
L'apôtre dit: ces éléments se trouvent encore chez vous, il les appelle
vos membres (bien sûr, ce ne sont pas les membres de notre corps), au verset 9
il l'appelle le vieil homme; on peut dire que ces choses sont les membres du
vieil homme, c'est-à-dire des excroissances de la vieille nature qui ne
conviennent absolument pas à notre nouvelle vie avec Christ.
Mais si nous disions à un homme naturel: ces mauvaises pensées, tu dois
les bannir! Impossible! Il vit dans ces choses, la convoitise, c'est une des
plus grandes forces qui animent les hommes du monde et lui dire de tuer ces
pulsions, c'est lui dire de se suicider. L'homme naturel n'a pas d'autre nature
que celle-là
Nous, nous avons un nouvel homme, nous sommes ressuscités avec Christ et
avons une vie qui trouve son développement en pureté, perfection, en gloire.
C'est pourquoi nous avons la capacité, la force de mortifier ces membres. Au
fond, c'est agir comme Israël, qui après avoir traversé le Jourdain et être
entré dans le pays de Canaan, est passé à Guilgal.
1 Corinthiens 10, versets 6 et 10 nous montre l'histoire du peuple comme
exemple, comme type, elle est écrite pour notre instruction, pour nous servir
d'avertissement. Quand Israël est sorti d'Egypte (c'est une image de notre
rédemption) , le peuple a passé à travers la mer rouge, Moïse a fendu les eaux
et ils sont passés à pieds secs (image de la mort et résurrection du Seigneur
pour nous et mort du croyant avec Lui), puis dans le désert, une nouvelle vie
commence (c'est Rom.6); mais au bout du désert, ils rencontrent le Jourdain,
nouvelle frontière entre la marche dans le désert et le pays promis. Traverser
les eaux du Jourdain, c'est toujours l'image de la mort et résurrection du
Seigneur, mais pour nous notre résurrection avec lui. Ils avaient marché 40 ans
dans le désert, ceux qui avaient été circoncis en Egypte étaient morts et leurs
enfants ne l'étaient pas. Dieu leur dit: vous avez encore l'opprobre des
Egyptiens sur vous. Il fallait donc rouler cet opprobre à Guilgal (Guilgal
signifie roulement). Ils étaient pourtant dans le pays de la promesse, ce qui
correspond à notre position d'homme ressuscité avec Christ, et devaient
rechercher ces bénédictions du pays, chercher les choses qui sont en haut. Mais
Dieu doit leur dire: il y a encore des choses qui ne sont pas en ordre, ainsi
ils devaient être circoncis (récit que nous lisons en Josué 5)
L'Egypte est une image du monde et tous ces péchés, cupidité,
fornication, impureté... sont en fait l'opprobre de l'Egypte, toutes choses qui
ne conviennent pas au croyant, car ce sont des caractères de notre vieille
nature pécheresse, corrompue, incorrigible de l'homme naturel. Mais parce que
nous nous trouvons en Canaan, passés à travers le Jourdain et possédons toutes
ces bénédictions et la force de Dieu, nous sommes capables de faire mourir les
actions de la chair. Ce n'est pas seulement par la position que nous occupons
que nous réalisons cette mortification, mais c'est la réalité d'une action que
nous devons entreprendre avec toute détermination, où nous pouvons dire: je ne
veux plus m'occuper de ces choses.
Avons-nous la force pour cela? Combien de chrétiens gémissent parce
qu'ils ne s'en sortent pas? Ils n'ont pas de force parce qu'ils ne regardent
pas en haut, sont constamment occupés d'eux-mêmes, ont même pitié d'eux-mêmes.
Ils ont pitié du vieil homme! Si c'est votre cas, vous ne vous en sortirez pas!
Celui qui a pitié de sa vieille nature, la chouchoute, la nourrit et pense
« ma vieille nature doit quand même un peu trouver son compte », je
le dis un peu ironiquement, mais on se comprend, n'est-ce pas souvent le cas?,
est-ce que cela ne nous arrive pas souvent? On ne doit pas s'étonner d'une vie
de foi si misérable. Si nous voulons faire un retour sur nous-mêmes, regarder
dans nos familles, combien souvent nous voyons qu'au lieu de mortifier ces
membres, nous les dorlotons, nous les nourrissons ou du moins nous les
supportons et excusons. Mortifiez vos membres! Mais encore une fois, cela n'est
possible que par la force du Seigneur, nos pensées étant dirigées en haut,
disant: voilà mon but, voilà ma vie, tout le reste, c'est l'opprobre de
l'Egypte, du monde avec lequel nous n'avons plus affaire. C'est pourquoi, c'est
une lutte qui durera aussi longtemps que nous sommes sur la terre.
La colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance (v.6), parmi
lesquels vous viviez autrefois; le jugement de Dieu va tomber sur ce monde,
mais vous n'en faites plus partie.
Voilà pourquoi suit maintenant au verset 8 une deuxième exhortation un
peu différente « maintenant renoncez à toutes ces choses,
dépouillez » c'est-à-dire enlevez, comme on enlève un vêtement. « …
colère, courroux, malice, injures, paroles honteuses », ce sont des choses
extérieures, c'est pourquoi il n'est pas dit de les faire mourir mais de
renoncer, de dépouiller. Ce sont des « vêtements » qui ne conviennent
pas au croyant; le mensonge est aussi un vêtement du vieil homme que nous avons
ôté à la croix, nous lisons cela en Rom.6,6 « notre vieil homme a été
crucifié avec Christ »
Donc ici au verset 9, il est dit ayant dépouillé le vieil homme et ses
actions (il s'agit des choses extérieures) et ayant revêtu le nouvel homme.
Nous n'avons pas seulement obtenu une nouvelle position! Nous voyons quelle
peine doit se donner le Saint Esprit. Dieu se donne beaucoup de peine avec nous
parce que nous avons tant de mal à apprendre, nous sommes si bornés, si lents à
comprendre. Le Saint Esprit nous dit: votre vieil homme a trouvé sa fin, vous
en êtes dépouillés, de plus, vous avez revêtu le nouvel homme, vous êtes
ressuscités en Christ, voilà le nouvel homme qui doit être toujours à nouveau
renouvelé en connaissance.
Fasse le Seigneur que ces quelques considérations bien faibles et bien
incomplètes que nous avons pu avoir ces soirs contribuent quelque peu à ce
renouvellement en connaissance du nouvel homme. Que nos jeunes surtout puissent
dire: « je n'avais pas bien compris
ce point-là, maintenant, j'y vois plus clair, c'est cela être renouvelé en
connaissance.
La connaissance n'est pas intellectuelle, mais c'est apprendre à mieux
connaître le Seigneur Jésus. « … selon l'image de celui qui l'a
créé », c'est l'image du Seigneur tel qu'il était lorsqu'il marchait sur
la terre. Il disait: »apprenez de moi, soyez mes imitateurs » ou
comme Pierre l'écrit: « il nous a laissé un modèle afin que nous suivions
ses traces ». Nous devons marcher en suivant son exemple. Et au chapitre
1,15, il nous est dit qu'il est l'image du Dieu invisible. C'est selon ce
modèle que notre nouvel homme doit être transformé, que nous devons faire des
progrès, grandir dans la foi.
Dans ce nouvel homme que Dieu a créé, toutes les différences sont
effacées: nationales (grec et juif), religieuses (circoncision et
incirconcision), de culture (barbare et Scythe), sociales (esclave et homme
libre). Tous les niveaux de la société humaine sont mis de côté par le Seigneur
Jésus. Certaines différences, Dieu les avait introduits pour un temps, comme
celle entre les juifs et les nations, d'autres comme esclave et homme libre
proviennent de l'homme, mais maintenant, toutes ces différences du vieil homme
disparaissent: Christ est tout en tous. Galates 3,28 va même plus
loin: « il n'y a ni esclave, ni homme libre, ni mâle ni femelle, car
vous êtes tous d'un dans le Christ Jésus ». Bien sûr, ces différences
restent aussi longtemps que la création subsiste.
L'apôtre continue ses explications en présentant chaque fois les deux
côtés: morts et ressuscités, dépouiller et revêtir. Au verset 12, il présente
la « garde -robe » du croyant, nos vêtements de tous les jours. Quand
nous voulons nous présenter dans ce monde, nous choisissons nos vêtements pour
paraître à notre honneur, n'est-ce-pas? Et bien, que
convient-il à des élus, saints et bien-aimés? Car c'est ce que nous sommes
devenus par la grâce de Dieu. Je ne parle pas des vêtements extérieurs, ce
n'est qu'une comparaison, il s'agit ici de nos vêtements spirituels. Que nous
convient-il de revêtir? Les traits, la perfection morale du Seigneur que nous
avons si peu!
Tous ces caractères manquent si souvent dans nos vêtements; comme nous pouvons être durs au lieu de
miséricordieux, légers, manquer de
support au lieu d'être plein de bonté envers nos frères et sœurs, comme nous
manquons d'humilité, nous sommes si facilement orgueilleux; sommes-nous prêts à
servir le Seigneur en nous abaissant dans l'assemblée ou ailleurs?
Je parlais dernièrement avec un frère qui faisait remarquer combien il y
a partout des luttes. Cela m'a fait penser à une réflexion d'un vieux frère:
dans les luttes, il faut toujours être deux! Si l'on est humble, on n'a pas de
dispute, on n'entre pas dans la lutte. Cela nous parle, n'est-ce-pas? Le
Seigneur nous dit: « apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de
cœur » de CŒUR, car nous pouvons être extérieurement humbles, mais
extérieurement orgueilleux.
Tous ces caractères, nous pouvons les apprendre en considérant la vie du
Seigneur dans les évangiles. Il nous a montré l'exemple et dit « apprenez
de moi ». Combien peu nous mettons cela en pratique, combien peu
sommes-nous revêtus de ces vêtements! Quand on pense qu'il est dit: « enlevez
ces vieux vêtements et revêtez-vous de ces caractères du Seigneur », et
nous nous excusons en disant: je suis comme ça. Savez-vous ce que cela
signifie? C'est une pièce de mon vieil habit que je veux garder!
Ne pas revêtir ces vêtements est la cause de bien des choses chez les
croyants, nous devons le dire; que le Seigneur imprime cela profondément dans
nos cœurs!
« … vous pardonnant l'un l'autre » comme nous sommes réticents
à pardonner! Pierre disait: je suis prêt à pardonner 7 fois; c'est déjà beaucoup!
Mais le Seigneur répond: non,70 fois 7 fois, mais nous voulons maintenir nos
droits, nous ne sommes pas humbles.
Nous pourrions parler pendant des heures sur chacun de ces caractères,
mais relisons avec prière ce paragraphe en demandant au Seigneur de nous
montrer ce qui cloche chez nous; que nous puissions revêtir ces vêtements avec
Son aide et par Sa puissance, pour vivre comme Il le désire.
« … et par dessus tout, revêtez-vous de
l'amour qui est le lien de la perfection », l'amour réunit toutes ces
qualités, « et la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés en un
seul corps, préside dans vos cœurs ». Avons-nous cette paix du Christ? Il
nous dit: je vous donne ma paix, lui la possédait à tout moment. Nous pouvons
mettre le passage de Philippiens 4 verset 7 en parallèle « la paix de Dieu
gardera vos cœurs », la paix dans nos cœurs, un doux repos qui nous permet
de tout supporter dans l'adversité, même quand il se passe quelque chose dans
l'assemblée et que nous disons: je ne peux plus le supporter!
En relation avec la paix, l'apôtre cite l'unité du corps; pourquoi?
L'unité que les croyants sont appelés à réaliser dans la paix du Christ, à
cause de notre manque de calme intérieur, nous ne sommes plus à même de la
garder. Cette paix présidera, dominera dans nos relations mutuelles. La parole
de Dieu est plus pénétrante qu'une épée à deux tranchants, atteignant jusqu'à
la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles, elle
discerne les pensées et les intentions du cœur; il n'y a aucune créature qui
soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de
celui à qui nous avons affaire. (Hébreux 4 versets 12 & 13)
« … que la parole du Christ habite richement en vous » ce
n'est pas seulement la parole de Dieu, bien sûr, elle l'est, mais ici elle est
appelée la parole du Christ. Nous devons nous demander pourquoi le Saint Esprit
utilise cette expression. Nous avons vu que dans cette épitre, tout se rapporte
à Christ: il est le Seigneur qui a accompli tous les desseins de Dieu, assis à
la droite de la majesté, couronné de gloire et d'honneur, c'est lui notre but,
le sens, le contenu de notre vie et c'est cette parole qui magnifie notre
Seigneur. Qu'elle habite richement en vous, pour que notre cœur possède tout ce qui est
l'expression du Christ.
Et soyez reconnaissants. Au verset 16, il ne s'agit pas de dons, cela
s'adresse à tous; que le Seigneur nous encourage à nous enseigner et nous
exhorter l'un l'autre, profitant de toute occasion pour nous entretenir du
Seigneur. Cela comblerait bien des lacunes, mais nous sommes devenus si faibles
que nous n'osons plus parler de la parole, on peut parler de n'importe quel
sujet, mais présenter la parole et s'encourager, nous n'en avons pas la force.
Que la parole du Christ habite richement en vous; que nous soyons nourris de
cette parole et qu'ainsi elle déborde de nos bouches.
Et maintenant, nous arrivons à la pratique (v.17) « quoique vous
fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus »
Paul pouvait dire: quoi que je fasse, je fais tout pour la gloire de Dieu.
Lecture :
Colossiens 3 versets 18 à 25
18 Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il
convient dans le Seigneur.
19 Maris, aimez vos femmes et ne vous aigrissez
pas contre elles.
20 Enfants, obéissez à vos parents en toutes
choses, car cela est agréable dans le Seigneur.
21 Pères, n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils
ne soient pas découragés.
22 Esclaves, obéissez en toutes choses à vos
maîtres selon la chair, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant
plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, craignant le Seigneur.
23 Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme
pour le Seigneur et non pour les hommes,
24 sachant que du Seigneur vous recevrez la
récompense de l’héritage : vous servez le seigneur Christ.
25 Car celui qui agit injustement, recevra ce
qu’il aura fait injustement ; et il n’y a pas d’acception de personnes.
Col. 4 versets 1 à 18
1 Maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est
juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans les cieux.
2 Persévérez dans la prière, veillant en elle
avec des actions de grâces ;
3 priant en même temps aussi pour nous, afin
que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, pour annoncer le mystère du
Christ, mystère pour lequel aussi je suis lié,
4 afin que je le manifeste comme je dois
parler.
5 Marchez dans la sagesse envers ceux de dehors,
saisissant l’occasion.
6 Que votre parole soit toujours dans un esprit
de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre
à chacun.
7 Tychique, le bien-aimé frère et fidèle
serviteur et compagnon de service dans le Seigneur, vous fera savoir tout ce
qui me concerne :
8 je l’ai envoyé vers vous tout exprès, afin
qu’il connaisse l’état de vos affaires, et qu’il console vos cœurs,
9 avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère,
qui est des vôtres. Ils vous informeront de toutes les choses d’ici.
10 Aristarque, mon compagnon de captivité, vous
salue, et Marc, le neveu de Barnabas, touchant lequel vous avez reçu des ordres
(s’il vient vers vous, recevez-le),
11 et Jésus appelé Juste, — qui sont de la
circoncision. Ceux-ci sont les seuls compagnons d’œuvre pour le royaume de Dieu
qui [aussi] m’ont été en consolation.
12 Épaphras qui est des
vôtres, esclave du christ Jésus, vous salue, combattant toujours pour vous par
des prières, afin que vous demeuriez* parfaits et bien assurés dans toute la
volonté de Dieu ;
13 car je lui rends témoignage qu’il est dans un
grand travail [de cœur] pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour
ceux qui sont à Hiérapolis.
14 Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, et Démas.
15 Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l’assemblée qui [se réunit] dans sa maison.
16 Et quand la lettre aura été lue parmi vous,
faites qu’elle soit lue aussi dans l’assemblée des Laodicéens,
et vous aussi lisez celle qui viendra de Laodicée.
17 Et dites à Archippe :
Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu
l’accomplisses.
18 La salutation, de la propre main de moi, Paul.
— Souvenez-vous de mes liens. La grâce soit avec vous !
Ces exhortations de la fin du chapitre 3 et le premier verset du
chapitre 4 forment le contenu final de l'épitre; ce qui suit sont les
salutations. C'est remarquable de constater que ces exhortations s'adressent à
3 différents groupes de personnes. Elles sont en relation directe avec ce que nous
avons considéré hier soir, nous ne devons pas l'oublier. Nous connaissons tous
ces exhortations que nous retrouvons dans d'autres épitres; certains diront que
ce sont des manifestations extérieures, ce n'est pas cela l'important, mais
nous devons les rattacher au contexte, elles découlent des chapitres
précédents. En Ephésiens 5, nous retrouvons le même principe: le contexte nous
amène au plus haut niveau de la vie de foi « imitateurs de Dieu, comme de
bien-aimés enfants », ici, nous l'avons vu hier soir, « si vous êtes
ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut » ,
c'est le contenu et le but de notre vie, notre Seigneur dans la gloire et pas
cette vie sur la terre, pas ce que nous considérons malheureusement comme très important
et souvent comme plus important que la personne du Seigneur. Le croyant va
rétorquer: on ne peut pas dire cela de moi! Ce n'est pas une question de
doctrine ou de connaissance, mais de pratique. Et dans la pratique, nous
montrons souvent le contraire de ce que nous connaissons et confessons. Le
Seigneur est-il vraiment pour nous au-dessus de tout? Dans la vie de tous les
jours, nous prouvons souvent le contraire; combien de choses peu importantes ou
insignifiantes ont le dessus! C'est pourquoi, il est merveilleux de voir ici
comment le Seigneur Jésus et Sa gloire ainsi que notre relation avec Lui,
ressuscités en Lui nous sont dépeints; c'est en haut qu'est notre but, nous
l'avons vu hier.
Ces exhortations forment au fond la conclusion pratique. Nous avons vu
aussi, et c'est le thème central des chapitres précédents, que notre vieil
homme, ce corps du péché, a trouvé sa fin, nous avons non seulement revêtu le
nouvel homme, la nature, le caractère du Seigneur Jésus, mais nous avons aussi
devant les yeux l'image du Seigneur pour vivre jour après jour de sa vie. Et
ces deux choses: le but de notre vie, le Seigneur Jésus dans la gloire et la
faculté de réaliser ce but, mener une nouvelle existence par la conversion, la
nouvelle naissance, l'œuvre du Seigneur pour nous et en nous, ces deux choses
nous permettent de réaliser ces exhortations. Ce sont même les conditions
indispensables pour pouvoir les réaliser, car si elles sont absentes, il est
impossible de répondre à ces exhortations C'est d'ailleurs la raison de tous nos
problèmes et pourtant, ce n'est pas le sommet de la foi, il s'agit de choses
toutes simples, ce qui est extérieur, mais qui fait partie de la vie de foi.
Souvent, nous nous révoltons contre ces exhortations; notre
environnement nous conforte ou nous pousse dans ces réactions de rejet. Il
s'agit surtout du concept de l'autorité; dans le monde d'aujourd'hui, elle est
mise en brèche, nous vivons un temps où l'autorité est contestée et mise de
côté. Mais le monde passe d'un extrême à l'autre et l'autorité ne sera plus
longtemps bafouée. Nous ne voulons pas faire de politique, mais nous voyons que
tout se met en place pour la reconstitution du quatrième empire décrit dans le
prophète Daniel. Kohl et Mitterrand veulent l'unification de l'Europe avant la
fin de leur mandat et Dieu le permet parce que cela correspond à Ses desseins.
Nous, croyants, nous ne connaitrons pas ces temps-là, mais les hommes du monde
sous l'empire romain reconstitué vivront une période terrible, quand personne
ne pourra acheter ou vendre s'il n'a pas la marque de la bête sur son front.
Ils connaitront une oppression terrible.
L'absence d'autorité ou l'excès qui règnera alors proviennent tout deux de Satan: c'est lui qui est derrière la scène.
C'est pourquoi, nous les croyants, nous devons honorer notre Seigneur en
obéissant à ces exhortations. Dans ce paragraphe, du verset 17 au chapitre 4
verset 1, le nom du Seigneur est répété sept fois; dans la première partie du
chapitre 3, c'est le mot Christ qui revient constamment, mais le Christ est aussi
Seigneur, il n'y a pas de Jésus qui ne soit aussi notre Seigneur, c'est
pourquoi nous ne pouvons pas jouir des privilèges et mettre de côté son
autorité.
Hier, nous avons considéré les privilèges et aussi quel Seigneur Il est,
comment Il nous a rendus capables de vivre de sa vie et de L'honorer. A partir
du verset 17, nous avons le côté de notre responsabilité; c'est ainsi que nous
devons comprendre ces exhortations.
Ces trois groupes, le mariage (femme - mari), la famille (parents -
enfants) et esclaves – maîtres en ce temps-là, nous dirions aujourd'hui
travailleurs - patrons, ont leur signification profonde. Le premier groupe
remonte au jardin d'Eden avant la chute; Dieu les a créés mâle et femelle. Les
enfants sont nés après la chute. Quant au troisième groupe, il n'existait pas
dans les premiers temps, c'est après le déluge que nous trouvons la première
mention dans la bouche de Noé qui dit que Cham soit esclave de ses frères.
(Genèse 9 verset 27)
La relation homme-femme, instituée par Dieu dès le début est une image
de Christ et son assemblée (Ephésiens 5). La relation parents enfants vient
après la chute et est voulue de Dieu. Dieu avait dit « fructifiez et
remplissez la terre ». Mais quelle sagesse de Dieu que les enfants soient
nés après la chute. S'il avait eu une descendance avant et des enfants après la
chute, quelle classification cela aurait donné, cela aurait conduit à un
conflit! Le troisième groupe esclaves maîtres n'était absolument pas voulu de
Dieu; l'oppression d'un homme par un autre n'a jamais été la pensée de Dieu,
l'esclavage n'est pas voulu de Dieu, mais Il ne l'abolit pas, Il exhorte
l'homme à se comporter selon Sa pensée dans l'ordre qu'Il a établi. Dans la
famille, Il exhorte les enfants, les pères à faire leurs preuves dans l'ordre
établi de Dieu. Il le dit aussi aux
esclaves et aux maîtres, quoique cette relation soit une conséquence du péché,
cela n'a jamais été la pensée de Dieu qu'un être créé à la ressemblance de son
créateur asservisse un autre être créé aussi à la ressemblance de Dieu. Mais le
Seigneur n'a pas été un réformateur social comme je le lisais dans un livre
théologique, il y aura un temps où l'esclavage n'existera plus, mais dans le
temps actuel, nous avons à refléter la grâce de Dieu dans la position où Il nous
a placés.
Le contenu de ces versets est que, par là, en
obéissant à ces exhortations, la grâce, la vie nouvelle s'exprime et qu’ainsi
nous honorions notre Seigneur.
Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient au Seigneur
(verset 17). Pourquoi l'apôtre exhorte-il d'abord les femmes? Pas parce qu'il
était misogyne, comme on peut le lire actuellement dans beaucoup de livres,
mais parce que cela répond à l'ordre que Dieu a établi au commencement; c'est
selon Sa volonté, car c'est là que commence la révolte.
Je veux attirer l'attention de nos jeunes amis sur ce point; nous vivons
dans un temps où l'autorité est contestée de toute part, mais Dieu a établi un
ordre où clairement il y a un haut et un bas, un chef et un subordonné, celui
qui conteste cela comme croyant s'oppose à la parole de Dieu.
La femme n'est pas le chef de famille et n'est pas non plus mise sur le
même pied. C'est intéressant de considérer comment Satan introduit ces notions
petit à petit. Dans mon enfance ou jeunesse, on parlait d'égalité des droits;
les gens ont milité pour cela, l'idée a fait son chemin, les mêmes droits, cela
va de soi dans un monde où l'on parle tant des droits de l'homme. Tout cela,
c'est de la politique. Je me fais parfois du souci pour nos jeunes amis qui pourraient
être influencés par ces slogans. La justice dans ce monde n'existe pas et
n'existera jamais, malgré tous les efforts de l'homme pour l'obtenir. La
plupart des gens s'efforcent de l'obtenir, surtout quand il s'agit de faire
valoir ses droits. Ici en Europe, les droits de l'homme sont foulés aux pieds;
ce n'est que politique et il en est de même de l'égalité des droits.
Avant, on disait que la femme doit avoir les mêmes droits. Evidemment,
elle ne doit pas être opprimée, Dieu ne veut pas qu'une créature soit opprimée
par une autre. Mais aujourd'hui, le mot égalité des droits est remplacé par
égalité de position. C'est tout différent. C'est la politique de Satan:
introduire quelque chose qui semble juste, mais qui est pernicieux. Quand on
parle des mêmes droits, on peut difficilement s'opposer, mais exiger la même
position dans la vie sociale, culturelle, c'est un peu ridicule. Celui qui veut
cela est sous l'influence de Satan.
Vous, les jeunes qui êtes confrontés journellement à l'école ou aux
études par ces pensées, je ne peux que vous dire de
prendre garde à ne pas être souillés par ces pensées. Dans les jeunes ménages
chrétiens aujourd'hui, ces pensées se sont introduites, c'est très clair, dans
bien des cas, l'homme n'est plus le chef de famille; cela ne veut pas dire
qu'il doit être l'oppresseur, le « pacha » comme on dit ironiquement
aujourd'hui, mais il est le chef de la famille et la femme lui est soumise à
cet égard. Il n'est pas dit que la femme doit lui obéir, cela est demandé aux
enfants, mais qu'elle reconnaisse qu'il est le chef et pas elle, ni que tous
les deux sont sur le même pied. C'est la toute première chose. Si on considère
cela du point de vue humain, on n’en sort pas, on ne peut l'admettre. Hommes et
femmes sont égaux, l'homme n'est pas meilleur, plus intelligent! Evidemment
qu'il ne l'est pas. Mais Dieu a dit: le Christ dans la gloire est le chef de
l'homme et l'homme, le chef de la femme (1 Corinthiens 11 verset 3).
Reconnaissons cela!
Quand nous lisons la Bible et que nous ne saisissons pas bien la pensée
de Dieu, il est toujours précieux de se rappeler que Dieu a toujours en vue
notre bien. C'est une pensée très importante. Ne nous l'a-t-Il pas prouvé en
donnant le Seigneur Jésus, son fils bien-aimé, en nous donnant combien de bénédictions
et nous penserions que Dieu ne veut pas notre bien, comme l'a insinué le
serpent au jardin d'Eden? Pensons que notre Dieu et Père nous aime tellement
qu'Il a donné ce qu'Il avait de plus cher à son cœur et ces exhortations
découlent aussi de son amour envers ses créatures et ses chers enfants.
C'est pourquoi, vous, femmes, soyez soumises à vos propres maris, comme
il convient au Seigneur (verset18). C'est comme si Dieu avait prévu que cela
est difficile; il y a beaucoup de passages dans les épitres où de telles
exhortations sont citées, mais celles adressées aux femmes sont encore plus
fréquentes qu'aux autres groupes.
Je veux remarquer d'une manière générale que les exhortations sont données
justement parce qu'elles sont nécessaires. Dieu ne nous exhorte pas pour
quelque chose qui n'est pas nécessaire. Il n'existe pas de groupe de croyants
auquel Dieu s'adresse plus fréquemment qu'aux femmes.
1 Corinthiens 14 verset 34 : que vos femmes se taisent dans les
assemblées, car il ne leur est pas permis de parler, mais qu'elles soient
soumises.
Ephésiens 5 verset 22 : femmes, soyez soumises à vos propres maris comme
au Seigneur.
Ephésiens 5 verset 24 : comme l'assemblée est soumise au Christ, ainsi
que les femmes le soient à leurs maris.
Ephésiens 5 verset 33 : quant à la femme, qu'elle craigne son mari.
Colossiens 3 verset 18 : femmes, soyez soumises à vos maris, comme il
convient dans le Seigneur.
1 Timothée 2 verset 11 : que la femme apprenne dans le silence, en toute
soumission.
Tite 2 verset 5 : soumises à leurs propres maris.
1 Pierre 3 verset 1 : pareillement vous femmes, soyez soumises à vos
propres maris.
Huit fois, cette expression « être soumise » est répétée dans
le nouveau testament. Ce n'est pas pour rien! Il ne s'agit pas de juger nos
femmes dont il nous est dit que nous devons les aimer de tout cœur, nous
comprenons bien cela, mais en cela, et c'est l'enseignement d'Ephésiens, elles
sont une image de l'assemblée, Dieu souhaite voir dans cette soumission la
relation entre Christ et son assemblée.
C'est pourquoi aussi il est dit que les maris doivent aimer leurs femmes
et l'exemple du Seigneur Jésus leur est présenté « comme le Christ a aimé
l'assemblée ». C'est l'exemple qui est mis devant nos yeux à nous, les
hommes. Un frère a dit un jour au frère Wilts que
beaucoup ici connaissent: « je pense que j'aime trop ma femme, cela n'est
pas bien » Celui-ci lui a répondu: « peux-tu dire que tu aimes ta
femme comme Il a aimé l'assemblée et comme Il t'a aimé? ». Non, bien sûr,
a rétorqué ce frère. « Alors, tu peux être rassuré, tu n'aimes pas trop ta
femme ». Ephésiens dit « comme le Christ a aimé l'assemblée »,
nous restons bien en-deçà de cette mesure.
Il y a bien des femmes qui sont plus intelligentes que leurs maris. Si
nous lisons l'histoire de la Sunamite, nous voyons
qu'elle était bien plus sage, plus spirituelle que son mari, je veux parler de
la Sunamite au temps d'Elisée, elle avait toujours
des propositions sages, mais elle a laissé son mari décider, cela montre une
femme spirituelle soumise à son mari.
D'un autre côté, les hommes sont exhortés à aimer leurs femmes. Comme
nous pouvons rapidement être durs et injustes envers elles. Nous rentrons du
travail à la maison, avons rencontré des ennuis et elles en subissent le contre
coup; elles ne l'ont pas mérité! Et combien d'autres choses se passent et nous
conduisent à devoir admettre que nous ne traitons pas nos femmes comme Dieu le
demande. Dans l'épitre de Pierre (chapitre 3, verset 7), il nous est dit qu'à
plusieurs égards elles sont plus faibles; c'est un fait, mais à d'autres égards
elles sont plus fortes. C'est pourquoi, nous devons admettre que nous sommes
bien en-deçà de ce que la parole nous demande, nous manquons d'amour et nous
aigrissons facilement contre elles. C'est là que nous pouvons évaluer nos
comportements et nous déprécier.
Encore une réflexion du frère Wilts qui s'est
beaucoup occupé de ce qui concerne les familles: si nous aimions nos femmes
comme le Seigneur nous a aimé, ce ne leur serait pas difficile de nous être
soumises et inversement, mais il faut voir le verset comme écrit pour soi-même,
si la femme est soumise comme la parole le dit, il serait facile au mari de
mettre en pratique ces exhortations, mais si la femme s'oppose toujours!
Cependant, pensons qu'il faut les appliquer à soi-même; nous ne devons
pas souligner ces exhortations pour les autres et oublier celles qui nous sont
adressées. Dire: « ma femme n'est malheureusement pas très soumise, ou mon
mari ne m'aime pas tant que cela! »
Au groupe suivant, il est dit: « enfants, obéissez à vos parents
dans le Seigneur ». Pour les femmes, la soumission est liée au Seigneur,
ici cela est agréable dans le Seigneur. La relation d'autorité du Seigneur est
donc mise en évidence ainsi que le cadre et les limites de tel comportement. Si
un homme exigeait de sa femme quelque chose de contraire à la pensée de Dieu,
la soumission n'est plus de mise; il n'est d'ailleurs pas dit que la femme doit
obéir, c'est possible que soumission et obéissance se superposent, mais cela
s'arrête où la volonté de Dieu est mise de côté. Et alors, elle doit quand même
être soumise même quand elle ne peut obéir.
Aux enfants, il n'est pas dit « soyez soumis » mais «
soyez obéissants ». Obéir signifie faire ce qui est demandé. Il est
précisé « dans le Seigneur » cela a toujours une double
signification: le cadre où nous nous trouvons et en même temps, ses limites;
c'est aussi valable pour les enfants.
A des enfants de 13, 14 ans issus de familles incroyantes, qui par la
grâce de Dieu sont sauvés et recherchent les contacts avec des familles
chrétiennes ou ont besoin d'aide et à qui leur famille dit: « tu n'y va
pas » ; il ne serait pas juste de leur dire de désobéir à cette interdiction.
Grâce à Dieu, par le travail parmi les enfants, beaucoup d'entre eux viennent à
la connaissance du Seigneur, mais ce serait une mauvaise chose de les inciter à
désobéir à leurs parents. La seule chose à faire pour les frères et sœurs qui
s'occupent de cette œuvre est d'aller voir les parents, il se peut qu’ainsi une
certaine relation de confiance s'établisse et de ce fait permettre aux enfants
de venir. Quant à la question du baptême, les enfants aimeraient se faire
baptiser, mais pour les parents, il n'en est pas question. Il ne faut jamais
dresser les enfants contre les parents. Bien sûr, toujours obéir en tout temps
et en toutes circonstances peut avoir des limites, il peut y avoir des cas où
l'obéissance peut cesser, par exemple si l'on exigeait de déchirer la Bible,
mais il est important que l'Esprit de Christ agisse dans leurs cœurs.
Et s'il s'agit d'enfants de nos milieux? J'ai vécu le cas: dans une
famille de croyants en communion avec nous, où nous parlions de passages comme
celui-ci ou Ephésiens 6, l'enfant qui n'avait pas 12 ans affirmait qu'il ne
devait pas obéir, si son papa lui commandait quelque chose contraire à la
volonté de Dieu. Je me suis étonné que le père ait dit à l'enfant: « je
dois exiger l'obéissance de ta part, mais tu n'es pas obligé d'obéir ».
J'étais étonné, je ne pense pas que le Seigneur nous demande d'éduquer nos
enfants de cette manière!
Chers amis, l'obéissance est un des plus beaux caractères du croyant; et
aujourd'hui, ce n'est pas seulement le problème des enfants, mais aussi de la
plupart des adultes. L'obéissance est un
des caractères les plus merveilleux du chrétien, pourquoi? C'était le caractère
de notre Seigneur; Il a été obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix.
Ne méprisons pas l'obéissance. L'obéissance à Dieu commence par l'obéissance
aux parents. Normalement, un enfant dans une famille croyante ne doit pas se
trouver dans la situation où il n'a pas à obéir à ses parents pour obéir au
Seigneur. C'est clair, c'est ce que le Seigneur a fait: Il a été soumis, obéissant
jusqu'à la mort de la croix.
Nous ne devons pas mettre cette obéissance de côté, comme si cela
n'était rien, car, et c'est ici un deuxième point: beaucoup de parents
actuellement démissionnent et n'exigent plus l'obéissance.
Dans les écoles, c'est aussi le cas: j'ai vu un programme où il était
dit que l'obéissance, l'ordre et la discipline ne faisaient plus partie des
objectifs de l'éducation. D'après les directives de ce programme, on ne doit
pas accorder de valeur à ce que les enfants soient obéissants, ordonnés et
disciplinés. Savez-vous quels sont les objectifs de l'éducation moderne?
Faculté de s'adapter et de s'imposer! Voilà le but de l'éducation de ce monde
et qu'est-ce-que cela va donner? Voilà pourquoi les croyants sont de plus en
plus en opposition avec le monde. Pourtant, nous ne voulons pas encore le
croire vraiment, nous nous imaginons que nous vivons toujours dans un
environnement chrétien, mais non, c'est un environnement totalement opposé à
Dieu, qui rejette et met de côté tout ce qui est de Dieu avec tout de sorte
d'arguments scientifiques et logiques. Malheur à celui qui ne s'adapte pas!
Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur.
« … pères, n'irritez pas vos enfants, afin qu'ils ne soient pas
découragés » (verset 21) ici est soulignée la responsabilité de celui qui
exerce l'autorité; elle ne doit pas être utilisée à mauvais escient. C'est un
problème qui a conduit à l'abolition de toute autorité: on a commencé à
utiliser les exemples d'abus de l'autorité dans tout de sorte de domaines y
compris la politique (dictature) pour montrer que l'autorité est mauvaise, car
elle est toujours mal utilisée et ceci est un argument de poids et séduit la
raison. Dieu admet qu'elle peut être mal utilisée, mais même si c'est le cas,
dans les familles, le mariage, au travail, dans l'assemblée, cela ne signifie
pas que cette autorité en tant que telle doit être comptée pour rien.
Nous nous trouvons devant un réel dilemme; il y a des croyants qui ne
vont pas aussi loin que le monde pour abolir l'autorité, mais céder, ne pas
répondre à ses obligations (nous devons bien reconnaître que cela arrive et
cela devrait nous mettre dans la poussière) devient alors l'occasion d'attaquer
ce principe d'autorité, dans certains cas du moins, que ce soit chez les parents,
les couples. Combien de divorces, or chaque divorce est une abomination pour
Dieu, il n'existe aucune justification biblique, divorcer c'est pécher parce
que cela détruit ce que Dieu a uni. Quand un divorce a lieu parce que la femme
ne supporte plus la soumission, c'est quand même particulier. Et on pourrait
citer bien des exemples. Je ne dis pas que Dieu ne peut pas pardonner un tel
péché, tout péché peut être pardonné s'il est confessé, mais ce n'est pas une
excuse d'après la parole pour demander le divorce, mais une explication.
Aujourd'hui, nous en sommes arrivés à prendre ces explications exceptionnelles
comme justification du divorce et cela n'est pas juste. Mais nous nous écartons
du sujet.
Passons au troisième groupe: maîtres-esclaves. Nous avons déjà remarqué
que cette distinction n'est pas voulue de Dieu, ce qui a conduit à un boycott
dans les pays où l'esclavage a été longtemps pratiqué. Mais Dieu ne reconnaît
pas la révolte, Il dit: « apprenez de moi ». Ces serviteurs, qui la
plupart du temps étaient esclaves, n'ayant aucun droit, ne gagnant rien,
formaient le niveau le plus bas de la condition humaine. Ils étaient considérés
comme des objets. Selon le droit romain, les esclaves n'étaient pas des hommes,
mais devant Dieu, ils n'étaient pas des objets.
Il est parlé à de multiples reprises des esclaves dans la parole de Dieu
et pas sous une forme méprisante. Si nous considérons le passage de Philipiens 2, où il est question de l'obéissance du
Seigneur, il est remarquable de souligner qu'il est dit que le Seigneur a pris
une forme d'esclave. Nous voyons ici quelle mesure, quels critères Dieu utilise
pour mesurer, apprécier les relations dans lesquelles nous nous trouvons. A ces
gens, si bas dans l'échelle sociale, Paul leur dit: « si vous n'êtes rien
pour le monde, devant Dieu, vous êtes des affranchis, vous servez le Seigneur,
Christ ».
Dans ce passage concernant les esclaves, le mot Seigneur revient quatre
fois. Se soumettre était sûrement encore plus pénible que pour les autres
groupes, mais c'est justement à eux que le Seigneur est présenté quatre fois
sur les sept du paragraphe: verset 22 en simplicité de cœur, craignant le
Seigneur, quoi que vous fassiez, faites-le comme pour le Seigneur, verset 24
sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense, vous servez le Seigneur,
Christ.
Quatre fois, le Seigneur est placé devant eux; et nous, nous sommes dans
une situation bien moins pénible, nous parlons bien de pauvreté et de misère en
Allemagne, mais cela n'a rien de comparable, chacun de nous se trouve dans une
position bien meilleure que ces esclaves
et pourtant on dit parfois, et quelqu'un pourrait le penser: « je trouve
tellement peu de sens et de satisfaction dans mon travail, c'est si pénible que
c'est un véritable esclavage! » Pense que tu sers le Seigneur Christ.
C'est aussi une influence du monde que de penser que chacun a le droit
de développer pleinement sa personnalité. Autrefois, on ne parlait pas de
métier de rêve, de ne pas avoir pu réaliser ce que l'on aurait aimé faire;
quand le père était tailleur, le fils le devenait automatiquement, s'il était
boulanger, le fils reprenait le métier d'office et si quelqu'un avait une
ferme, le fils n'avait pas le choix, il continuait l'exploitation; il n'avait
que peu d'exceptions. Mais aujourd'hui, on dit que chacun doit être libre de
pouvoir s'épanouir pleinement. C'est une chose impossible, la plupart de ceux
qui sont ici de plus de 40 ou 50 ans n'ont pas pu réaliser ce qu'ils auraient
souhaité, on ne leur demandait d’ailleurs pas! Et si aujourd'hui, vous avez ce
but devant vous et que vous n'arrivez pas à le réaliser, ne soyez pas déçus,
vous n'êtes pas les seuls.
Ne pas pouvoir accomplir ses rêves pour quelqu'un qui n'a rien d'autre
que cette vie sur la terre, je peux bien m'imaginer qu'il considère cela comme
catastrophique; si je n'ai pour buts et mobiles que le cadre de cette vie et ne
peux faire ce que je souhaite, c'est terriblement frustrant, mais n'oublions
pas, pour nous, croyants, notre vie, c'est Christ, elle est dans la gloire et
quand nous serons enlevés de cette terre, notre vie ne se termine pas, elle va
seulement s’épanouir. C'est pourquoi, pendant ce court laps de temps passé sur
la terre, si ton travail, ton métier ne correspond pas exactement à ce que tu
souhaites, n'en sois pas malheureux; même si cela ne correspond qu'à 50% ou ne
répond pas du tout à ton attente, tu es de toute façon dans une situation
meilleure que ces esclaves. L'apôtre vous dit aujourd'hui: « vous servez
le Seigneur Christ ».
N'oublions pas cela! Nous vivons dans un monde matérialiste où ne
comptent que les choses visibles de cette terre. Prenons garde à ne pas être
entrainés par ces choses, notre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Sur
cette terre, nous pouvons tout faire pour le Seigneur. C'est un encouragement
extraordinaire. Nous pouvons faire notre travail, quel qu'il soit, même si cela
est devenu si pénible que l'on en peut plus; on ne devrait pas en arriver là,
mais penser: « Seigneur, je veux le faire pour toi ».
Notre travail n'est pas l'épanouissement de notre vie sur la terre. Si
un croyant pense cela, alors, il est en opposition avec ce que nous avons vu
l'autre soir; il a ses pensées aux choses de la terre. Si je recherche dans mon
travail l'épanouissement de ma vie et tends constamment à cela jusqu'à ce que
j'ai trouvé ce qui me plait, mes pensées sont aux choses de la terre et il nous
a été dit de ne pas rechercher ces choses, mais de regarder en haut où le
Seigneur Jésus est assis à la droite de Dieu. J'insiste là-dessus parce que je
pense que nous sommes tellement inondés et influencés par ces pensées que nous
ne voyons plus clairement d'où viennent ces idées, nous considérons que c'est
normal, mais cela ne l'est pas pour un enfant de Dieu.
Ce qui est « normal » pour un croyant, nous le trouvons ici:
penser aux choses qui sont en haut, dépouiller ce qui est du vieil homme,
revêtir le nouvel homme et montrer au monde que l'on vit cela. Alors, il est
possible pour la femme d'être soumise, pour l'homme d'aimer sa femme comme le
Seigneur le demande (et nous savons que nous le faisons bien trop peu), chacun,
là où il est placé; Paul dit ailleurs « que chacun reste dans l'état où il
se trouve, si tu as été appelé comme esclave, sers comme esclave, tu es
l'affranchi du Seigneur ».
Le verset 24 indique le résultat: vous recevrez du Seigneur la
récompense de l'héritage. Si l'on ne gagne pas grand chose
sur la terre, on a la promesse de l'appréciation du Seigneur; les esclaves ne
recevaient rien du tout, ils pouvaient être heureux de recevoir la nourriture.
Le Seigneur prend connaissance de l'esprit dans lequel nous accomplissons notre
travail et il y aura une récompense pour cela.
Cette récompense de l'héritage, c'est la part que le chrétien aura dans
le règne millénaire. On peut avoir été méconnu sur la terre, avoir été tout en
bas de l'échelle sociale, si l'on a accompli son travail pour le Seigneur, Il
le récompensera. Un frère disait: il se pourrait bien que celui qui sera le
plus honoré dans le royaume, ait été inconnu de tous ici sur la terre, parce
que le Seigneur n'honore pas nos prestations extérieures, mesurables, mais Il
tient compte de la fidélité avec laquelle nous l'avons servi, à l'endroit où Il
nous a placés, avec les dons et facultés qu'Il nous a donnés. Vous servez le
Seigneur Christ, Il vous récompensera.
Le monde regarde à la récompense, c'est un mobile qui fait agir l'homme.
Paul l'utilise ici. Si nous sommes disponibles pour le Seigneur, Il nous
donnera des occasions où nous pourrons témoigner pour Lui, mais si nous sommes
insatisfaits de la position où nous nous trouvons, cela ne sera pas le cas; si
nous considérons le travail comme une interruption ennuyeuse des loisirs ou si
nous voyons le travail comme un mal nécessaire qui nous empêche de servir le
Seigneur, alors nous n'avons RIEN compris du service pour le Seigneur. Celui
qui pense que ses activités professionnelles de huit heures par jour l'empêche de
servir le Seigneur, montre qu'il n'a rien compris, c'est là que le service
commence.
Le Seigneur ne parle pas d'évangélistes, la plupart ne le sont pas, ni
de docteurs ou pasteurs, la plupart n'ont pas ce don et ceux qui l'ont reçu,
nous pouvons être certains que le Seigneur les jugera selon un critère élevé.
Ne pensons pas que nous pouvons servir le Seigneur seulement pendant nos
loisirs, les esclaves n'en avaient pas.
Au verset 1 du chapitre 4, les maitres ne sont pas oubliés et c'est une
recommandation que chaque chef doit bien retenir: donner ce qui est juste et
équitable. Chacun a tendance à faire ses comptes quand il s'agit de payer ses
gens, du moins presque tous. Penser de son salarié: il est chrétien, il doit
donc être humble et de l'autre côté, c'est un employeur chrétien, il sera
généreux, n'est pas juste.
Il y a quelques années, un jeune frère de mes amis a commencé à
travailler pour un frère sans avoir convenu du salaire. Il pensait: il
appréciera mon travail, je laisse cela au Seigneur. Ce jeune homme avait une
très haute opinion de lui-même (malheureusement c'est la pensée que nous avons
tous) et espérait être rétribué convenablement, tandis que l'employeur, pas du
tout un mauvais chef, pensait: c'est un débutant, je ne le connais pas, pendant
la période d'essai, il commencera avec un salaire modeste. Le désaccord était
déjà là parce qu'ils n'avaient pas abordé ce point auparavant.
C'est pourquoi, quand il s'agit de problèmes financiers, en particulier
de salaire entre employeurs et employés croyants, la règle n'est pas la grâce
ou l'amour fraternel, mais ce qui est juste et équitable. Nous devons bien
retenir cela. Nous ne pouvons pas penser attendre d'un frère plus que d'un
autre employeur, et le chef chrétien qui est plus généreux, c'est tout à la
gloire de Dieu, grâce Lui soit rendue, mais moi, je ne dois pas m'attendre
qu'il fasse plus qu'un autre employeur. L'ordre de Dieu est ce qui est juste,
conforme au travail fourni. Ce qui est équitable (en allemand
« billig ») vient du mot anglais « bill of right », qui
signifie loi, donc conforme à la loi, aux règles en vigueur. Voilà donc la
règle toute simple dans le domaine financier pour le croyant. Si maintenant
l'employé fait plus de zèle ou l'employeur
rémunère mieux, c'est la grâce, mais nous ne devons pas y compter et bâtir
notre relation là-dessus, mais ce qui est juste et équitable; ainsi les
contestations seront évitées.
« Vous avez un maître dans les cieux », un jour nous devrons
rendre compte devant le tribunal de Christ comment nous auront traité nos
frères et sœurs. Dans Jacques 5 verset 4 nous lisons que le salaire des
ouvriers n'avait pas été payé. Le Seigneur dit lui-même dans la parabole de
l'économe injuste (Luc 16) : si vous n'êtes pas fidèles dans ce qui est petit,
comment voulez-vous administrer les vraies richesses?
Nous devons être fidèles dans ce que le Seigneur appelle ce qui est
petit, ces choses matérielles qui sont de peu d'importance pour un croyant,
mais si nous ne sommes pas fidèles là, le Seigneur ne peut pas nous confier les
choses spirituelles. Vous voyez que le service pour le Seigneur et le travail
journalier sont liés étroitement, il n'est pas possible d'être bon dans un
domaine et mauvais dans l'autre, ces deux domaines dépendent l'un de l'autre.
Toutes ces exhortations nous sont données pour régler les relations
entre nous ici sur la terre, et je le souligne encore une fois, il est
remarquable de voir qu'elles sont rattachées à ce verset « pensez aux
choses qui sont en haut » Si nous les détachons du contexte, nous ne
pourrons pas répondre à ces exhortations, surtout pas les dernières.
Nous arrivons à la fin qui contient encore quelques exhortations
importantes. « … persévérez dans la prière, veillant en elle avec des
actions de grâces; priant en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une
porte pour la parole ». Paul était en prison; nous, nous dirions: sa
carrière comme évangéliste et apôtre est terminée. Mais c'est juste le
contraire! Aux Philippiens (chapitre 1, verset 12) il affirme: « je veux
que vous sachiez que les circonstances par lesquelles je passe sont plutôt
arrivées pour l'avancement de l'évangile ». Paul n'était ni résigné, ni
abattu de ce que ses projets n'aient pas pu aboutir, il n'avait pas souhaité
aller en prison pour le Seigneur, mais puisqu'il y était, il considérait ces
circonstances comme une nouvelle occasion de témoigner pour son Seigneur. Il se
réjouissait de ce que les frères à Rome, qui jusque-là s'appuyaient sur Paul et
se tenaient tranquilles, avaient maintenant la hardiesse d'annoncer la parole
sans crainte. Ses liens étaient donc pour l'avancement de l'évangile. Ici, il
demande de prier pour que Dieu lui ouvre une porte pour la parole; ce n'est
rien d'autre que demander au Seigneur qu'Il ouvre les cœurs à l'évangile, que
des hommes se convertissent. C'était son désir le plus cher. En 1 Corinthiens
16, verset 9, Paul écrit qu'une porte grande et efficace lui était ouverte,
mais qu’il y a beaucoup d'adversaires. Cette porte ne se réfère pas à des
circonstances extérieures, car il y avait beaucoup d'adversaires à Corinthe ou
à Ephèse, la porte, c'est la porte des cœurs, elle était ouverte, alors
qu'importe les adversaires. Paul ne souhaitait pas prêcher devant un grand
auditoire, ce n'était plus possible, mais que Dieu ouvre la porte des cœurs.
Et nous, prions-nous aussi dans ce sens?
Prions-nous pour l'évangile, les évangélistes et leur service, car c'est
de cela qu'il est question ici,
« pour annoncer le mystère du Christ, afin que je le manifeste
comme je dois parler ». Je pense souvent que le service de la parole, s'il
n'est pas soutenu par la prière, ne peut porter du fruit; c'est comme une
cymbale retentissante.
« Marchez dans la sagesse envers ceux du dehors, saisissant
l'occasion » (verset 5) L'apôtre revient au sujet de la marche. J'espère
que ce soir, personne ici ne se trouve dans cette catégorie « ceux du
dehors ». Selon la parole, les pensées de Dieu, il n'y a que deux chemins,
l'un étroit conduit à la vie, l'autre large va à la perdition. Sur la terre, il
y a deux endroits où l'on peut se trouver: à l'intérieur, en sécurité près de
Christ, ou dehors. Il n'y a que deux buts dans la vie que l'homme choisit à sa
mort: être près de Christ ou dehors. Sais-tu si tu es à l'intérieur? Peux-tu
répondre: oui, grâce à Dieu, j'appartiens au Seigneur? Ou alors, exprimé
crument, tu te trouves dehors, dans les ténèbres éternelles, loin de la
présence de Dieu, même si tu ne le veux pas. C'est ce que la parole de Dieu
nous dit et, je le répète, j'espère que personne ici n'est dehors!
Marcher dans la sagesse envers ceux du dehors, c'est saisir l'occasion
de témoigner; viens au Seigneur,
accepte-Le, confesse tes péchés, si tu fais le pas, tu sais que ce soir, la
parole a été annoncée, nous essayons que par la puissance du Saint Esprit, la
lumière de Dieu pénètre nos cœurs et nos vies. On ne peut pas estimer ne pas
être lié par ce que l'on a entendu; que la parole ait une action, il ne suffit
pas de dire: j'écoute volontiers, mais se décider.
Et tous ceux qui ont accepté le Seigneur sont exhortés à marcher avec
sagesse envers ceux du dehors, car il y en a qui sont dehors. Avons-nous été,
sommes-nous toujours sages dans nos contacts avec nos semblables que Dieu dans
Sa grâce désire sauver et auxquels nous voulons encore parler ce soir. Se rendent-ils
compte de l'importance de cette décision qu'ils ont au fond déjà prise, s'ils
ne se décident pas pour le Seigneur? Tu es dehors si tu ne dis pas: je sais que
je suis pécheur, je n'ai pas commis de péchés grossiers, mais ma vie va dans la
mauvaise direction. Si le Seigneur venait maintenant, tu serais dehors pour
l'éternité, c'est pourquoi, il y a des péchés dans ta vie, apporte-les au
Seigneur, confesse-les, courbe la tête, car c'est là le problème, tu dis: je ne
veux pas! Alors, tu restes dehors! Et le Seigneur veut t'attirer; Il nous
utilise, nous, les croyants, qui ne sommes rien en nous-mêmes et ne pouvons
qu'être reconnaissants de ce qu'Il nous a sauvés, nous pouvons collaborer à ce
travail de grâce. Viens au Seigneur, viens dans la lumière de Sa présence et ne
reste pas dehors.
Et pour nous, croyants, il ne s'agit pas d'évangélisation, mais de la
vie de tous les jours, au travail; marchez avec sagesse, as-tu déjà raconté à
tes collègues des histoires d'assemblée, était-ce sage? Dévoiler les péchés de
croyants empêche les pécheurs qui sont dehors de venir à Christ, car ils n'ont
aucune envie d'avoir affaire avec de telles personnes. Et combien de freins n'y
a-t-il pas?
Marchez dans la sagesse envers ceux du dehors, saisissant l'occasion: un
jour, il sera trop tard, nous n'avons pas trop de temps, combien de temps
laissons-nous passer, nous devons utiliser les occasions jusqu'à la fin. Cela
ne s'adresse pas seulement aux évangélistes, mais à chacun d'entre nous.
Comment nous comportons-nous avec nos semblables qui sont encore dehors?
Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, ici, il nous est
dit comment nous devons le faire. La marche, c'est comment nous nous comportons
dans la pratique, la parole, comment nous nous entretenons avec eux, « …
assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à
chacun » (verset 6). Savoir comment répondre à chacun, c'est là la
sagesse, nous voulons toucher les cœurs; ce n'est pas utiliser la même formule
pour chacun. Cette sagesse vient d'en-haut et le commencement de toute sagesse,
c'est la crainte de Dieu.
Pour terminer, à partir du verset 7, nous avons des salutations. Paul
cite relativement peu de personnes de qui il veut transmettre les salutations
aux Colossiens. De chacune de ces huit personnes, l'apôtre a quelque chose de
particulier à dire, chacun a une place particulière dans son cœur; combien de
milliers de croyants l'apôtre a connus! Ici c'était des croyants qui étaient
auprès de lui pendant sa captivité, qui étaient très proches de lui et auxquels
il était attaché.
Puis, il s'adresse à deux personnes: Nymphas
et Archippe qui devait prendre garde au service qu'il
avait reçu. Nous avons beaucoup parlé ce soir de service, comment nous pouvons
servir le Seigneur. Il s'agit pour Archippe de
service dans l'assemblée, mais chacun a reçu un service à accomplir et le
Seigneur nous dit: fais en sorte d'accomplir le service que tu as reçu, pas
celui du voisin, du frère untel ou de la sœur qui est si douée, mais ton
service. N'est-ce pas un grand encouragement pour chacun d'entre nous?
Il nomme aussi deux assemblées: l'assemblée qui se réunit chez Nymphas. A Colosses, il devait avoir beaucoup de croyants;
il y avait aussi une assemblée dans la maison de Philémon et sans doute encore
d'autres dans les environs. Paul n'y était jamais allé, mais il était au
courant de leurs circonstances. Puis, il cite encore l'assemblée de Laodicée
qui n'est mentionnée que dans cette épitre et en Apocalypse 3. Cinq fois elle
est citée. Le chiffre cinq que nous trouvons dans les cinq doigts de la main,
images de nos actions renvoie à la responsabilité. Nous savons ce que Laodicée
représente dans la parole: la fin d'une décadence telle que le Seigneur doit
dire « je te vomis de ma bouche ». Dégoûté, le Seigneur vomit ce
témoignage de sa bouche.
A la fin de cette épitre, le Seigneur s'adresse à elle cinq fois: une
fois au chapitre 2 et ici quatre fois, le Seigneur s'efforce de la toucher.
Cette épitre qui nous présente tant de privilèges insiste aussi sur la grande responsabilité
que nous avons si nous ne tenons pas ferme le chef, le Christ, vu ici dans
toute sa gloire, le chef de l'assemblée, celui de qui nous avons tout reçu.
Laodicée n'a pas tenu ferme, elle s'est détachée de la tête et c'était
la fin. Quelle triste situation alors que cette épitre nous avertit des dangers
et nous présente la gloire du Seigneur. Chers amis, si nous ne réalisons pas
ces choses, je ne pense pas que nous nous trouvons dans une meilleure situation
que Laodicée. « … parce que tu dis je suis riche, je me suis enrichi et je
n'ai besoin de rien et tu ne connais pas que toi, tu es misérable, pauvre et
aveugle et nu, je vais te vomir de ma bouche ». C'est un avertissement
très sérieux de voir cette assemblée citée tant de fois ici. Que le Seigneur
veuille nous parler par cela ce soir et pas seulement cela, mais que nous
L'ayons Lui devant les yeux, sa personne, son amour, sa grandeur et que cela
nous amène à vivre ici sur la terre comme membres de son assemblée, de son
corps et comme enfants de Dieu à sa gloire. Que nous recherchions ce qui est en
haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu.