Traduction de réunions tenues en Néerlandais sur le thème :

Le prophète Malachie

Par Arend Remmers

https://www.audioteaching.org/fr/sermons/ar024/lezing-over-maleachi

 

 

Contenu

1ère réunion : Malachie chapitre 1. 2

2ème réunion : Malachie 1 v.11 à 14    Malachie 2 v.1 à 17. 12

3ème réunion : Malachie 2 v.10 à Malachie 3 v.6. 23

4ème réunion : Malachie 3 v.1 à 18. 31

5ème réunion : Malachie 3 v.10 à Malachie 4 v.6. 40

 


 

1ère réunion : Malachie chapitre 1

Lecture :

Chapitre 1 - 1 L’oracle de la parole de l’Éternel à Israël par Malachie. (*)

(*) date : A.C. 420, environ.

2 Je vous ai aimés, dit l’Éternel ; et vous dites : En quoi nous as-tu aimés ? Ésaü n’était-il pas frère de Jacob ? dit l’Éternel ; 3 et j’ai aimé Jacob ; et j’ai haï Ésaü, et j’ai fait de ses montagnes une désolation, et [j’ai livré] son héritage aux chacals du désert. 4 Si Édom dit : Nous sommes détruits, mais nous rebâtirons ce qui est ruiné, — ainsi dit l’Éternel des armées : Ils bâtiront, mais moi, je renverserai, et on les appellera contrée de méchanceté, et le peuple contre lequel l’Éternel est indigné à toujours. 5 Et vos yeux le verront, et vous direz : L’Éternel sera (*) magnifié par delà les confins d’Israël.

(*)  ou : est.

6 Un fils honore son père, et un serviteur, son maître. Si donc je suis père, où est mon honneur ? et si je suis maître, où est la crainte qui m’est due (1*) ? dit l’Éternel des armées, à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom. Et vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? 7 Vous présentez sur mon autel du pain souillé, et vous dites : En quoi t’avons-nous profané (2*) ? En ce que vous dites : La table de l’Éternel est méprisable. 8 Et si vous présentez une [bête] aveugle en sacrifice, n’est-ce pas mal ? et si vous [en] présentez une boiteuse et malade, n’est-ce pas mal ? Offre-la donc à ton gouverneur : t’agréera-t-il, ou te recevra-t-il avec faveur ? dit l’Éternel des armées. 9 Et maintenant, implorez donc *Dieu, afin qu’il use de grâce envers nous. C’est par vos mains que cela a eu lieu : vous recevra-t-il avec faveur ? dit l’Éternel des armées. 10 Qui même d’entre vous fermerait les portes ? et vous n’allumeriez pas [le feu] sur mon autel pour rien (3*) ! Je ne prends pas plaisir en vous, dit l’Éternel des armées, et l’offrande, je ne l’agréerai pas de vos mains.

(1*) litt. : ma crainte. — (2*) plus haut : souillé. — (3*) ou : alors vous … en vain !

11 Car, du soleil levant jusqu’au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et, en tout lieu, l’encens sera brûlé à mon nom, et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit l’Éternel des armées. 12 Mais vous, vous le profanez, en ce que vous dites : La table du Seigneur (*) est souillée ; et ce qu’elle fournit, sa nourriture, est méprisable. 13 Et vous dites : Voilà, quel ennui ! et vous soufflez dessus, dit l’Éternel des armées, et vous apportez ce qui a été déchiré, et la [bête] boiteuse, et la malade ; c’est ainsi que vous apportez l’offrande. Agréerais-je cela de votre main ? dit l’Éternel. 14 Et maudit est celui qui trompe, et qui a dans son troupeau un mâle, et fait un vœu et sacrifie au Seigneur ce qui est corrompu ; car je suis un grand roi, dit l’Éternel des armées, et mon nom est terrible parmi les nations.

(*) d’autres lisent : de l’Éternel.

Le prophète Malachie n'est pas seulement le dernier livre de l'Ancien Testament dans notre Bible, c'est aussi le dernier témoignage que Dieu a fait écrire à Son peuple Israël. La Bible hébraïque a les mêmes livres que la nôtre, mais dans un autre ordre : d'abord la Thora, les 5 livres de Moïse, puis les Prophètes (Josué, Samuel, les livres historiques, les 4 grands prophètes et les 12 petits prophètes), enfin la 3ème partie comprend les livres poétiques, les Psaumes, Job. Dans Luc 24, les Seigneur expliquait à ses disciples les Écritures en commençant par Moïse, les prophètes et les psaumes.

Pour les Juifs donc, le prophète Malachie n'est pas le dernier livre mais nous pouvons le considérer à juste titre comme dernier témoignage donné par Dieu par la bouche de saints hommes de Dieu comme le dit 2 Pierre 1 v.21.

Il date environ du temps de Néhémie. Esdras et Néhémie décrivent le retour d'un reste de Juda et Benjamin remontés de la captivité à Babylone où le peuple avait été transporté pour y séjourner pendant 70 ans selon la prédiction de Jérémie ; à la fin de cette période, Dieu agit dans le cœur de Cyrus, roi de Perse pour leur permettre de remonter à Jérusalem.

On peut se demander ce que Dieu a à nous dire par ces prophéties concernant Israël, car nous ne nous trouvons pas sur le même terrain, mais tout l'Ancien Testament est aussi écrit pour nous et nous pouvons en retirer bien des enseignements. Certains chrétiens estiment que l'Ancien Testament est pour Israël et le Nouveau Testament, c'est la Bible des chrétiens ! Ce n'est pas juste, le croyant actuel lit avec profit toute la Bible. Plusieurs passages le confirment : Romains 15 v.4 : « toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que par la patience et la consolation des écritures, nous ayons espérance. » Dans 1 Corinthiens 10 v.6 (*) où l'apôtre Paul fait référence à l'histoire d'Israël il dit que ces choses leur arrivèrent comme types de ce qui nous concerne afin que nous ne convoitions pas, puis au verset 11 : « or ces choses leur arrivèrent comme types et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement à nous que les fins des siècles ont atteints. »

(*) « Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne, afin que nous ne convoitions pas des choses mauvaises, comme ceux-là aussi ont convoité. »

Ces deux passages sont suffisants pour nous montrer que l'Ancien Testament a beaucoup à nous apprendre tout autant que le nouveau ; bien sûr, cela ne s'adresse pas à nous directement comme les Romains qui traite du salut par l'évangile ou les Éphésiens qui présentent nos bénédictions spirituelles acquises par l'œuvre de la croix, mais les doctrines du Nouveau Testament nous sont explicitées par des exemples pratiques de l'histoire d'Israël. Dieu nous y révèle ce qu'Il fera dans l'avenir concernant la domination du Seigneur sur ce monde comme roi des rois et Messie d'Israël. Tous les prophètes parlent de cette finalité.

Un prophète n'est pas seulement quelqu'un qui prédit l'avenir, la 1ère signification du mot, c'est un homme de Dieu, se tenant dans Sa présence et ainsi capable de recevoir Ses pensées et de les communiquer au peuple pour amener leur cœur et leur conscience dans la lumière de Dieu. Elie n'a pas prédit l'avenir, il est caractérisé pas cette expression « l'Éternel devant qui je me tiens » (1 Rois 17 v.1). Élie se tenait devant la face de l'Éternel, il connaissait les pensées de Dieu et transmettait fidèlement son message au peuple, ce qui n'était pas toujours agréable à entendre. D'ailleurs beaucoup de prophètes ont dû souvent adresser des paroles graves au peuple de Dieu. Remarquons que le service prophétique n'a jamais lieu dans une situation où tout est en ordre, c'est un signe de déclin, comme nous le voyons ici en Malachie : en communion avec Dieu, il s'adresse au peuple pour atteindre leur cœur et leur conscience. Que le Seigneur fasse que nous aussi, nous comprenions cette leçon ! La situation actuelle de ce monde et de la chrétienté nous montre que le Seigneur vient chercher les siens, ce qui mettra fin à la période de la grâce. Nous avons donc un parallèle entre le temps de Malachie et le nôtre, d'où toutes les leçons que nous pouvons retirer de ce livre.

Dans les 2 premiers chapitres, Dieu leur parle de Son amour, mais il doit leur reprocher sévèrement leurs actions, comment ils se conduisent pratiquement en tant que peuple de Dieu. Au chapitre 3, Il annonce l'envoi de Son messager qui préparera le chemin, tout en les censurant sévèrement.

Par 10 fois, Il leur reproche leurs paroles inconvenantes « vous dites », comme des enfants grossiers envers leurs parents ! « … vous dites : en quoi nous as-tu aimé ? » (v.2) « … en quoi avons-nous méprisé ton nom ? » (v.6) « … vous présentez sur mon autel du pain souillé et vous dites : en quoi t'avons-nous profané ? » (v.7)

Comment est-il possible qu'un croyant puisse se comporter ainsi ? Pourtant cela peut arriver. Dieu a perçu ces paroles inconvenantes et aujourd'hui, on peut le dire d'une manière élégante, l'école vous apprend la bonne éducation pour dire des choses joliment emballées ! Leur façon de parler, de vivre en était le résultat.

Dans Esdras 2, nous lisons qu'une  très petite partie du peuple était remontée de la captivité ; ils sont cités nommément très exactement, où sont restés les autres ? Nous ne le savons pas, la plus grande partie du peuple d'Israël a disparu, mais Dieu le sait et affirme qu'Il ramènera tout Son peuple et pas seulement les 2 tribus dans son pays.

Ici dans Malachie, Dieu dit qu'Il fait peser un poids de jugement sur tout son peuple, alors que ce n'était qu'un faible reste des 2 tribus. Chers frères et sœurs et amis, nous ne pensons souvent qu'au petit cercle de croyants que nous connaissons ; pourtant, les vrais prophètes, serviteurs de Dieu avaient toujours devant les yeux tout le peuple. Elie a dit au peuple (c'était les 10 tribus) : choisissez entre l'Éternel et Baal ! Et il bâtit un autel de 12 pierres ; l'unité du peuple était représentée par ces 12 pierres. Comme dans le tabernacle, il y avait 12 pains de proposition sur la table.

Le Nouveau Testament nous révèle l'unité du peuple de Dieu, l'assemblée. Il y a un seul corps, un seul Esprit, comme nous sommes appelés à une seule espérance de notre appel. D'où cette vérité pratique : tout vrai croyant fait partie de ce seul corps que le Seigneur a créé par son œuvre à la croix et formé par la venue du St Esprit sur la terre. Éphésiens nous dit qu'il a détruit le mur mitoyen de clôture entre les juifs et les nations, Dieu les a réunis en un seul corps par l'œuvre de la réconciliation à la croix et ainsi l'unité des croyants est établie par la venue du Saint Esprit à la Pentecôte (Actes 2). Le Christ a aimé son épouse, son assemblée qu'il s'est livré pour elle (Éphésiens 5). Bien aimés, tenons ferme cette vérité, pas seulement dans notre tête, mais aussi dans notre cœur ; il n'y a qu'une assemblée sur la terre selon les pensées de Dieu, donc c'est faux de parler de plusieurs assemblées. Je ne veux blesser personne, mon seul but est de présenter la pensée de Dieu, c'est ce que les prophètes devaient faire, bien qu'extérieurement le peuple apportait des offrandes, mais pas selon le commandement de Dieu.

Nous aussi, nous sommes en danger d'oublier ces vérités, Dieu veut que les siens sur la terre montrent que l'assemblée est une. Le Seigneur, dans sa prière de Jean 17 demande au Père : « Père, je veux, que ceux que tu m'as donnés soient un comme nous, nous sommes un. » Je ne veux pas être incisif mais seulement montrer et faire comprendre aux jeunes combien cela est important. Nous ne pouvons rien modifier d'un seul coup, mais la seule façon de pouvoir changer, c'est de revenir à la Parole. Si tous les vrais croyants sur la terre avaient le désir d'agir selon la Parole, nous serions alors tous en pratique unis. Le problème c'est que la Parole est interprétée de différentes manières. Pensez-vous que la pensée du Seigneur, du Saint Esprit était de donner à ses enfants des indications si peu précises qu'il soit impossible de comprendre et d'interpréter la Parole d'une même façon ? N'est-ce pas humiliant pour chaque croyant de constater que nous ne sommes pas capables (ou même que nous n'avons pas voulu ! le Seigneur le sait) de comprendre la Parole qu'il nous a donnée dans le sens qu'il désire, de l'avoir à cœur et de la mettre en pratique. Cela reste vrai ! Ici, à la fin de l'Ancien Testament, un pauvre résidu était revenu dans le pays, à Jérusalem, lieu où Dieu voulait avoir Son peuple. Cette infime partie d'Israël est appelée Son peuple et non pas ceux qui étaient restés à Babylone et y étaient prospères.

Nous savons que les Juifs n'ont jamais perdu leur identité. Ils sont dispersés partout dans le monde, mais tous savent qu'ils sont juifs et bien peu habitent en Israël. L'image que nous avons d'Israël ne correspond pas à la réalité visible, car la réalité visible, c'est que Israël comme peuple n'existe plus, seulement un pauvre reste, mais il est appelé Israël.

Eh bien, frères et sœurs, il y a aujourd'hui une seule assemblée et ne pensons pas que tel croyant ne fait pas partie de notre assemblée ! La Parole ne connaît pas cette distinction ! Tout vrai croyant en fait partie, c'est l'unité que Dieu a créée. D'un côté, il y a la grâce de Dieu : à la venue du Seigneur pour enlever les siens, l'assemblée composée de tous les vrais croyants, sauvés pour l'éternité par l'œuvre de la croix, ayant le St Esprit et baptisés en un seul corps, ira à la rencontre du Seigneur en l'air. Il n'y a rien de nous, tout est grâce. Mais de l'autre côté, aussi longtemps que nous sommes encore sur la terre, nous devons y vivre comme membres de cette assemblée. Le Nouveau Testament nous donne les indications précises pour que nous sachions comment il faut se comporter dans la maison de Dieu qui est l'assemblée du Dieu vivant (1 Timothée 3 v.15).

Là se trouve la difficulté : dans la pratique, nous manquons tandis que la grâce ne manque jamais. Dieu accomplira Ses promesses : « car mon nom sera grand parmi les nations, dit l'Éternel » (v.11) Là où l'homme échoue, Dieu n'est empêché en rien d'accomplir ce qu'Il a décidé. Mais comme c'est grave et triste pour notre Dieu et Père de voir Ses enfants mettre si peu en pratique Ses pensées d'amour concernant l'unité de tous les croyants.

Dieu met le doigt sur le point central : « je vous ai aimés, dit l'Éternel et vous dites : en quoi nous as-tu aimés ? » (v.2) Nous avons parlé de la grâce de Dieu en salut pour les pécheurs perdus ; est-ce cela l'amour ? Oui, un amour infini et incompréhensible. Et Dieu l'avait déjà montré par Son amour pour Son peuple terrestre : Ésaü n'était-il pas frère de Jacob ? ; et j'ai aimé Jacob et j'ai haï Ésaü. C'était les ancêtres ! Deutéronome 7 v.7 nous en donne la raison : parce que l'Eternel vous a aimés et qu'il garde le serment qu'il a juré à vos pères. Ce n'est pas parce que vous étiez plus nombreux que tous les peuples que l'Éternel vous a choisis ; car vous êtes le plus petit de tous les peuples.

Voilà ce que Dieu dit par Moïse juste avant d'entrer en Canaan ; il leur rappelle tous les actes de Dieu en leur faveur, les arrachant de la fournaise de feu de l'Égypte, image du salut du pécheur arraché au pouvoir de Satan.

A la fin de l'histoire du peuple, juste avant la transportation, Jérémie leur dit : « l'Éternel m'est apparu de loin : je t'ai aimé d'un amour éternel, c'est pourquoi je t'attire avec bonté. » (Jérémie 31 v.3) Dieu a aimé son peuple d'un amour éternel. Frères et sœurs, sommes-nous conscients que notre Dieu et Père nous a aimés alors que nous étions perdus, ennemis de Dieu quant à notre nature, comme tout homme qui se dresse contre son créateur. Nous ne pouvons comprendre cet amour.

Dieu dit ici : je vous ai aimés, vous l'ai démontré en vous sauvant d'Égypte et à travers ces 40 ans dans le désert, puis pendant tous ces siècles dans le pays où vous vous êtes rebellés contre moi ; et quand j'ai dû vous punir, c'était encore par amour.

Du côté de Dieu, l'amour ne manque pas. Pourtant, j'ai déjà entendu "je crois que Dieu ne m'aime plus !" alors qu'il y a foule de passages où nous lisons que l'amour de Dieu n'est pas du tout influencé par nos péchés. Il nous aime d'un amour éternel.

Et le peuple dit : « en quoi nous as-tu aimés ? » On perçoit la brutalité spirituelle de cette question. Mais on peut l'exprimer autrement : « je ne vois pas que Dieu est amour dans ma vie, je ne rencontre que des problèmes » ! Nous n'osons pas le dire directement, car nous savons mieux qu'Israël que Dieu est amour. Il arrive que le cœur du croyant s'éloigne tellement de la source de cet amour qu'il dise « je ne le vois pas ». C’est en cela que nous voyons l'état spirituel de quelqu'un.

Que signifie cette expression « quelqu'un de spirituel » ? A-t-il une grande connaissance de la Bible ? Pas forcément, être spirituel vient de l'Esprit de Dieu que tout croyant a reçu, son corps est le temple du Saint Esprit. Il désire être conduit par le St Esprit et la Parole de Dieu, il se propose de faire la volonté de Dieu dans sa vie pratique. Cela n'a rien à voir avec la connaissance, c'est quelqu'un qui vit chaque jour sous l'influence du Saint Esprit qui ne veut que magnifier le Seigneur et donne la force de Le Suivre. De plus, il n'est pas nécessaire d'être converti depuis longtemps ; on voit des croyants convertis depuis des années, qui ne sont pas spirituels.

Cette question, « en quoi nous as-tu aimés ? », montre le manque de spiritualité.

En lisant l'histoire de Jacob et d'Ésaü, nous voyons la grande différence entre les 2 frères. Dieu avait prédit avant qu'ils naissent que « le plus grand sera asservi au plus petit » (Genèse 25 v.23). Jacob était choisi par la préconnaissance de Dieu, il voulait servir Dieu, mais avec beaucoup d'expédients. Ésaü, lui n'avait aucun intérêt pour Dieu, il était d'un caractère plus sympathique, de sorte que son père, qui connaissait la prédiction, le préférait. Mais Esaü était un homme impie voulant se venger.

Jacob aimait Dieu. A la fin de sa vie, il dit au Pharaon, que les jours des années de sa vie ont été courts et mauvais, mais il a fait un retour sur lui-même et adore, appuyé sur le bout de son bâton. Nous ne voyons pas cela chez Ésaü. Et cette déclaration « j'ai haï Ésaü » est prononcée plus de 1400 ans après la Genèse.

Beaucoup de croyants ont des difficultés concernant l'élection : « si Dieu a tout déterminé à l'avance, qu'y puis-je ? Si Dieu m'a élu, je suis sauvé et si non, je suis condamné et ne peux rien y changer ». Ce raisonnement n'est pas juste. C’est pour cette raison que nous trouvons dans l’épitre aux Romains :

« … quant à Rebecca, lorsqu’elle conçut d’un, d’Isaac, notre père, (car avant que les enfants fussent nés et qu’ils eussent rien fait de bon ou de mauvais, afin que le propos de Dieu selon l’élection demeurât, non point sur le principe des œuvres, mais de celui qui appelle,) il lui fut dit : « Le plus grand sera asservi au plus petit » ; ainsi qu’il est écrit : « J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Ésaü ». (Romains 9 v.10-13)

Ces 2 assertions sont distantes de plus de 1400 ans ; Dieu prononce ce jugement après avoir considéré leur vie : l'un est sauvé, l'autre condamné.

« Que dirons-nous donc ? Y a-t-il de l’injustice en Dieu ? Qu’ainsi n’advienne ! Car il dit à Moïse : « Je ferai miséricorde à celui à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion ». Ainsi donc ce n’est pas de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l’écriture dit au Pharaon : « C’est pour cela même que je t’ai suscité, pour montrer en toi ma puissance, et pour que mon nom soit publié dans toute la terre ». Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.

Tu me diras donc : Pourquoi se plaint-il encore ? car qui est-ce qui a résisté à sa volonté ? Mais plutôt, toi, ô homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu ? La chose formée dira-t-elle à celui qui l’a formée : Pourquoi m’as-tu ainsi faite ? » (Romains 9 v.14-20)

Ce n'est pas la conclusion à tirer. Car pourquoi y a-t-il tant de passages dans le Nouveau Testament nous incitant à prêcher l'évangile, à croire en l'œuvre de la croix, affirmant que c'est aujourd'hui le jour du salut et qu'il ne faut pas remettre à demain ?

Dieu nous donne ici l'explication :

« Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère tout préparés pour la destruction ; — et afin de faire connaître les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde qu’il a préparés d’avance pour la gloire… ? » (Romains 9 v.22-23)

Nous, tels que de petites fourmis par rapport à la grandeur de Dieu, nous ne pouvons pas solutionner ce problème par notre logique. Ces vases de colère se sont préparés eux-mêmes pour la destruction par leurs œuvres tandis que des vases de miséricorde, il est dit que Dieu les a préparés d'avance pour la gloire. Il y a donc une élection positive de Dieu : Il a préparé à l'avance ceux qu'Il voulait gracier. La logique humaine en tire la conclusion que Dieu a donc dû aussi préparer ceux qui seront perdus.  Le calvinisme est bâti sur cette logique. Mais vouloir résoudre les grandes questions de la Bible de cette façon, conduit à errer. La Parole ne s'exprime pas ainsi.

Jacob, quoique pécheur, était un homme selon le cœur de Dieu. Ésaü a eu les mêmes opportunités et il s'est détourné. C'est la raison pour laquelle, Dieu dit 1400 ans plus tard, qu'Il a haï Ésaü.

En lisant ce texte exactement, nous pouvons mieux comprendre : « Je vous ai aimés » dit Dieu, à quoi Israël répond « en quoi ? Où se trouve la preuve ? ». Dieu souligne toute la grâce dont Il a entouré son peuple, mais le peuple ne le comprend pas.

Aux versets 4 & 5, Il montre ce qu'est Edom, descendant d'Ésaü : dans toute l'histoire du peuple, il s'est toujours opposé à Israël.

Edom habitait au sud de l'actuelle Jordanie, vers le golfe d'Aqaba. Les prophètes de l'Ancien Testament regardent l'avenir, le temps du royaume millénaire ; ils ne connaissaient pas le temps du rejet du Seigneur et la période de la grâce. Ce que nous lisons ici fait allusion à ce que le Seigneur fera, lors de l'établissement de son règne. Actuellement, la contrée est occupée par les arabes et Edom a disparu, mais Dieu les retrouvera et ils n'échapperont pas au jugement. (Voir Ésaïe 63 : « … qui est celui-ci qui vient d'Edom avec des habits teints en rouge, ... le jour de la vengeance, l'année de mes rachetés est venue. »)

« Un fils honore son père et un serviteur, son maître. Si donc je suis père, où est mon honneur ? Et si je suis maître, où est la crainte qui m'est due ? » (v.6)

C'est comme un proverbe, une vérité connue de tous. Dieu est appelé le père d'Israël, comme peuple dans son ensemble dans plusieurs passages. Mais Dieu, habitant l'obscurité profonde, comme dit Salomon, jamais un Israélite ne l'aurait appelé son Père de manière personnelle. Il aurait même considéré cette affirmation comme un blasphème ! Et c’est, ce que nous, enfants de Dieu, nous avons le privilège de faire. Le Seigneur a dit : « je monte vers mon Dieu et votre Dieu vers mon Père et votre Père ».

Dieu, l'Éternel des armées doit leur reprocher leur comportement, tout à fait en contradiction avec l'honneur et la crainte qui Lui sont dues. Ce titre, « Éternel des armées », revient souvent, mais toujours en rapport avec la prophétie : c'est l'expression de la toute-puissance et de la gloire de Dieu, aussi dans un temps où tout s'écroule, car Dieu ne change pas.

Si nous appliquons ceci à ce qui se passe dans la chrétienté aujourd'hui (dont nous faisons partie comme nous avons vu), qu'en est-il de la crainte et de l'honneur dus au Seigneur ? On ose dire : « pourquoi Dieu doit-il être vu comme un père, il pourrait tout aussi bien être une mère. C'est l'influence d'une société masculine. »

La féminisation de Dieu démonte son vrai caractère et ce n'a plus rien à voir avec le christianisme. Le féminisme se répand partout dans le monde. Nous sommes en plein dans ce processus en Europe. Ce sont des pensées sataniques ; ce n'est plus le déclin, nous sommes arrivés au début de l'apostasie : rejeter Dieu le Père, le Fils et le St Esprit, et dire ne pas avoir besoin de ce Christ, dieu masculin, mais vouloir une femme, une mère, cela conduit à l'adoration de la Terre !

Nous, vrais croyants, sommes en danger de subir l'influence de ces idées. C'est pourquoi, ces reproches du verset 6 prennent une nouvelle signification. Pour chaque chrétien professant ayant les yeux ouverts dans la chrétienté, mais aussi pour les vrais croyants, il est clair qu’il y a des tendances voulant changer les choses de Dieu et les adapter aux exigences de ce monde. On dit que les temps ont changé et qu'on ne peut appliquer à la lettre ce qu'on lit dans la Parole. Mais Dieu ne change pas, c'est ce qui ressort de toute la prophétie de Malachie : quelle consolation pour tout croyant qui veut tenir ferme !

Au verset 6, Malachie s'adresse aux sacrificateurs et non pas au peuple en général. Ceux-ci étaient une classe privilégiée : descendants d'Aaron, ils avaient le privilège d'apporter les offrandes et de s'approcher de Dieu pour adorer. Dans le chapitre 2, nous voyons qu'ils étaient aussi prophètes : « les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance et c'est de sa bouche qu'on recherche la loi, car il est le messager de l'Éternel des armées » (v.7) Dans le Nouveau Testament, tous les croyants sont sacrificateurs.

Ces sacrificateurs posent de nouveau 2 questions brutales :

« … en quoi t'avons-nous profané ? En quoi méprisons-nous ton nom ? » (v.6)

Or, en lisant dans le Lévitique ce qui concerne les sacrifices, il est toujours précisé que l'offrande devait être sans défaut ; chaque Israélite et à fortiori le sacrificateur le savait : apporter un animal boiteux ou malade était interdit et ces sacrificateurs acceptaient ces animaux dont on voyait qu'ils n'étaient pas selon la loi.

Eh bien, frères et sœurs, je peux tomber si bas dans ma vie de croyant, qu’extérieurement cela ne se voit pas, mon comportement semble juste ; par exemple aller régulièrement aux réunions, mais est-ce pour être dans la présence du Seigneur ? Dans quel état d'esprit ? Si ce n'est qu'une forme, à la longue cela se verra, il faut que l'état intérieur corresponde, que cela vienne du cœur.

Quand nous sommes réunis, apportons-nous vraiment des offrandes agréables à Dieu ? Et les collectes ? Elles sont aussi appelées offrandes. Juste après la guerre, un pasteur faisait appel à ses auditeurs, il fallait beaucoup reconstruire et les gens avaient peu ; quelques piécettes, ce n'est pas une offrande, c'est une aumône !

Le cœur doit être engagé pour le Seigneur. Nous pouvons agir par habitude, par exemple indiquer un cantique, est-ce une offrande qui plaît à Dieu ? S'il n'était pas à sa place, n'est-ce pas un animal boiteux ? Il n'aurait pas fallu l'indiquer et attendre que le Seigneur par son Esprit le donne.

Ici, on offrait selon les prescriptions des sacrifices de bêtes défectueuses et ce n'était pas agréable à Dieu. Si l'on s'examine sérieusement devant Dieu, combien de choses dans la vie ne plaisent pas à Dieu ? Il peut nous reprocher de mépriser son nom, car il lit dans les cœurs. Voilà le message de ce prophète, qu'il puisse avoir un impact sur notre vie ! Zacharie quelque temps auparavant exhortait le peuple « considérez bien vos voies ». Suivons-nous un chemin selon les pensées de Dieu ou selon ce qui plaît à notre cœur ? C'est la question que nous pose Malachie dont le nom signifie messager de Dieu. Notre vie de foi est-elle dirigée selon les pensées de Dieu ou formellement, elle correspond plus ou moins dans une certaine mesure à la Parole, mais la puissance manque et beaucoup de choses ne sont même plus extérieurement selon la Parole, comme nous le voyons ici concernant ces offrandes.

Et pourtant, dans l'Ancien Testament, les offrandes sont appelées le pain de Dieu ; la graisse des sacrifices offerts était pour Dieu, sa nourriture. Dieu veut se nourrir de ce que nous Lui apportons, non pas qu'Il en ait besoin, mais Il désire recevoir ce que nous Lui rapportons du Seigneur Jésus. C'est la seule chose qui réjouit le cœur de Dieu : refléter quelque chose de Lui dans notre vie quotidienne et dans l'adoration, l'excellence de la personne du Seigneur, c'est ce dont parlait toutes ces offrandes. Et Israël osait apporter des sacrifices qui ne pouvaient pas être agréés !

On peut comprendre le reproche du verset 10 :

« Qui même d'entre vous fermerait les portes ». (v.10)

Personne n'avait plus la force pour s'opposer à ce que des choses impures entrent dans le lieu saint.

À la fin du  chapitre, Dieu souligne la gravité d'un tel comportement, il met le doigt sur la plaie et est attristé que son peuple fait comme si de rien n'était ; mais en même temps, quelque grave que soit la situation, Il ajoute ce qu'Il va faire :

« Car du soleil levant jusqu'au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations et en tout lieu, l'encens sera brûlé à mon nom et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit l'Éternel des armées. » (v.11)

Ce verset montre les intentions de Dieu, Ses voies ne peuvent être influencées par la défaillance de l'homme. Et d'autre part, Il prend soin de Sa gloire. A la fin, les sacrifices offerts pendant le règne millénaire, à Jérusalem et partout dans le monde, magnifieront les œuvres de Dieu. Nous ne serons plus sur la terre, mais verrons de là-haut toute la scène. Les pensées de Dieu s'accompliront indépendamment de ce que l'homme a réalisé !

Mais comme c'est grave quand l'action de l'homme n'est pas en accord avec les pensées de Dieu.

Qu'Il nous accorde par la lecture de ce chapitre et l'application faite à notre temps de nous souvenir de Sa grâce, de Son amour qui ne change pas, mais aussi penser à notre grande part de responsabilité qu'Il nous rappelle et dont nous devrons rendre compte. Que le Seigneur, dans ce jour de rétributions puisse nous dire « bien, bon et fidèle esclave, entre dans la joie de ton maître ».


 

2ème réunion : Malachie 1 v.11 à 14    Malachie 2 v.1 à 17

Lecture :

Chapitre 1 - 11 Car, du soleil levant jusqu’au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et, en tout lieu, l’encens sera brûlé à mon nom, et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit l’Éternel des armées. 12 Mais vous, vous le profanez, en ce que vous dites : La table du Seigneur (*) est souillée ; et ce qu’elle fournit, sa nourriture, est méprisable. 13 Et vous dites : Voilà, quel ennui ! et vous soufflez dessus, dit l’Éternel des armées, et vous apportez ce qui a été déchiré, et la [bête] boiteuse, et la malade ; c’est ainsi que vous apportez l’offrande. Agréerais-je cela de votre main ? dit l’Éternel. 14 Et maudit est celui qui trompe, et qui a dans son troupeau un mâle, et fait un vœu et sacrifie au Seigneur ce qui est corrompu ; car je suis un grand roi, dit l’Éternel des armées, et mon nom est terrible parmi les nations.

(*) d’autres lisent : de l’Éternel.

Chapitre 2 - 1 Et maintenant, sacrificateurs, ce commandement est pour vous.

2 Si vous n’écoutez pas, et si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit l’Éternel des armées, j’enverrai parmi vous la malédiction et je maudirai vos bénédictions, et même je les ai maudites, parce que vous ne le prenez pas à cœur. 3 Voici, je vais flétrir vos semences, et je répandrai de la fiente sur vos visages, la fiente de vos fêtes, et on vous emportera avec elle. 4 Et vous saurez que je vous ai envoyé ce commandement, afin que mon alliance subsiste avec Lévi, dit l’Éternel des armées. 5 Mon alliance avec lui était la vie et la paix, et je les lui donnai pour qu’il craignît (1*) ; et il me craignit et trembla devant mon nom. 6 La loi de vérité était dans sa bouche, et l’iniquité ne se trouva pas sur ses lèvres ; il marcha avec moi dans la paix et dans la droiture, et il détourna de l’iniquité beaucoup de gens. 7 Car les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance, et c’est de sa bouche qu’on recherche (2*) la loi, car il est le messager de l’Éternel des armées. 8 Mais vous vous êtes écartés du chemin, vous avez fait broncher beaucoup de gens à l’égard de la loi, vous avez corrompu l’alliance de Lévi, dit l’Éternel des armées. 9 Et moi aussi, je vous ai rendus méprisables et vils devant tout le peuple, parce que vous n’avez pas gardé mes voies, et avez fait acception des personnes dans ce qui concerne la loi. 10 N’y a-t-il pas pour nous tous un seul père ? Un seul *Dieu ne nous a-t-il pas créés ? Pourquoi agissons-nous perfidement chacun envers son frère, en profanant l’alliance de nos pères ?

(1*) litt. : [pour] crainte. — (2*) ou : doivent garder … doit rechercher.

11 Juda a agi perfidement, et l’abomination se commet en Israël et dans Jérusalem ; car Juda a profané le sanctuaire (1*) de l’Éternel, qu’il aima, et a épousé la fille d’un *dieu étranger. 12 L’Éternel retranchera des tentes de Jacob l’homme qui fait cela, celui qui veille et celui qui répond, et celui qui apporte une offrande à l’Éternel des armées. 13 Et en second lieu, voici ce que vous faites : vous couvrez l’autel de l’Éternel de larmes, de pleurs et de gémissements, de sorte qu’il n’a plus égard à l’offrande, ni ne l’agrée de vos mains. 14 Et vous dites : Pourquoi ? Parce que l’Éternel est témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, envers laquelle tu as agi perfidement ; cependant elle est ta compagne et la femme de ton alliance. 15 Et un seul ne [les] a-t-il pas faits ? Toutefois il avait le reste de l’Esprit. Et pourquoi ce seul [a-t-il fait ainsi] ? Il cherchait une semence de Dieu (2*). Or prenez garde à votre esprit ; et n’agis pas perfidement envers la femme de ta jeunesse 16 (car je hais la répudiation, dit l’Éternel, le Dieu d’Israël) … ; il couvre aussi de violence son vêtement, dit l’Éternel des armées. Prenez donc garde à votre esprit, et n’agissez pas perfidement. 17 Vous fatiguez l’Éternel par vos paroles, et vous dites : En quoi l’avons-nous fatigué ? — En ce que vous dites : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l’Éternel, et c’est en eux qu’il prend plaisir — ou bien : Où est le Dieu de jugement ?

(1*) ailleurs : lieu saint, ou chose sainte. — (2*) quelques-uns, bien à tort, voudraient qu’on lût : L’un (Abraham) ne l’a-t-il pas fait ? lui qui avait le résidu de l’Esprit. Mais que cherchait ce seul [homme] ? Une semence de Dieu.

C'est un message bien sérieux que ce dernier prophète délivre au peuple de Dieu. Hier soir, nous en avons déjà considéré quelques points et, quoique nous vivions plus de 2500 ans plus tard, nous avons vu que cela s'adresse également à nous : c'est la Parole de Dieu et dans l'ancien comme dans le Nouveau Testament, Dieu nous parle ; Il se révèle plus complètement dans le nouveau dans Son Fils et dévoile le chemin du salut à tous ceux qui croient en Lui. Souvent, nous regardons l'Ancien Testament de plus loin, parce qu'il ne nous présente pas directement la grâce, et pourtant, nous pouvons et même devons en retirer beaucoup d'enseignements.

Malachie dont le nom signifie messager ou ange (cf. chapitre 3 v.1) s'adresse donc aussi à nous.

Cette 2ème partie du chapitre 1 dont nous avons dit quelques mots hier, commence au fond déjà au verset 7 où il est question de l'autel de l'Éternel.

« Vous apportez sur mon autel du pain souillé et vous dites : en quoi t'avons-nous profané ? En ce que vous dites : la table de l'Éternel est méprisable. » (v.7)

L'Éternel prononce alors un reproche sévère aux versets 9 et 10, puis montre au verset 11, que du soleil levant au soleil couchant, c'est-à-dire dans toute la terre, son nom sera grand parmi les nations. Cela fait référence au règne millénaire, quand non seulement le peuple juif, mais aussi toute la terre confessera publiquement le nom de l'Éternel et Le servira, seule période dans toute l'existence de la terre où cela aura lieu.

Alors, les pensées de Dieu exprimées à la création « fructifiez et dominez sur la terre » seront accomplies par la population du monde. Dieu l'avait dit à Adam et Eve et ils se sont asservis à Satan. Mais les plans de Dieu s'accompliront pendant ce règne, le dernier Adam, Christ répondra parfaitement aux pensées de Dieu : le nom de l'Éternel sera réellement craint et glorifié par tous les habitants de la terre.

Dieu doit dire à son peuple, sensé de connaître et d'obéir à Ses pensées qu'il ne tient pas compte de Sa Parole.

Croire que par la prédication de l'évangile, le règne millénaire se prépare est une pensée complètement erronée et pourtant fort répandue dans la chrétienté. Nous devons ne pas cesser de prêcher l'évangile, mais la Parole de Dieu nous montre que la période de la grâce, dans laquelle nous vivons va prendre fin quand le Seigneur va venir enlever les siens de ce monde et de la corruption toujours croissante de la chrétienté (il faut être aveugle pour ne pas le voir !). Le Seigneur vient chercher les siens (1 Thessaloniciens 4, 1 Corinthiens 15). Beaucoup de passages parlent de la résurrection des croyants, il faudrait dire d'entre les morts, car tous les morts ne ressusciteront pas à ce moment-là, les incrédules le seront bien plus tard.

Quand l'Eglise est retirée du monde à la venue du Seigneur, il ne reste plus aucun vrai croyant sur la terre. Les hommes seront heureux d'être débarrassés de ces témoins gênants de l'amour et la sainteté de Dieu. Ils rejettent Dieu et pourtant adoreront un autre dieu, l'Antichrist. Le Seigneur leur a prédit :

« Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez. » (Jean 5 v.43)

Alors commencera un temps de terribles jugements, la grande tribulation, dont parle Matthieu 24, Dieu fait annoncer l'évangile du royaume pour pousser les hommes à se détourner de leurs mauvaises voies, c'est donc encore une courte période de grâce « le royaume de Dieu s'est approché ».

Malachie annonce, à la fin de son livre, le dernier témoignage avant le début du règne :

« Voici, je vous envoie Elie, le prophète, avant que vienne le grand et terrible jour de l'Éternel » (Chapitre 4 v.5)

Jean le Baptiseur, annoncé par l'ange, « ira dans l'esprit et la puissance d'Elie » (Luc 1 v.17), ne l'était pas, parce que le peuple n'a pas reçu son message. Le jour de tribulation n'était pas encore arrivé.

En Matthieu 17 v.12, le Seigneur répond aux disciples, qu'en effet, Elie est venu et ils ne l'ont pas reconnu, mais lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu et rejettent également le Seigneur.

En Apocalypse 11, nous voyons 2 témoins dans ce temps de tribulation : ils ferment le ciel pour qu'il n'y ait pas de pluie et font descendre le feu sur leurs ennemis : 2 choses rapportées dans l'histoire d'Elie. Il est clair que ce sont les prophètes qui viennent dans l'esprit d'Elie pour introduire le royaume. Car le Roi ne vient pas dans l'humilité comme quand le Seigneur est venu en chair, mais en puissance et gloire. Il exécutera le jugement sur le monde qui a reçu l'Antichrist dans sa plus grande partie. Tous ces hommes qui ont rejeté l'évangile du royaume et se sont soumis à l'Antichrist périssent dans les combats d'Apocalypse 19 que les rois de la terre livrent contre le Seigneur. Il s'assiéra sur le trône de sa gloire et toutes les nations seront assemblées devant lui et il séparera les brebis d'avec les chèvres (Matthieu 25). C'est le jugement des vivants et seuls ceux qui auront accepté le Seigneur par la foi comme Messie entreront dans le royaume, les autres sont définitivement perdus pour l'éternité. Nous voyons donc que ce n'est qu'à ce moment qu'est établi l'état dont rêvent les hommes maintenant : par l'évangile, toute la population du monde reçoit le Seigneur et Le sert !

Je pense que ce ne sera qu'une petite partie de la population mondiale qui réalisera ce que nous lisons ici :

« … du soleil levant jusqu'au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et en tout lieu, l'encens sera brûlé à mon nom et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit l'Éternel des armées. » (Chapitre 1 v.11)

Pendant ce règne, il n'y aura pas de maladie, pas de mort, sinon celui qui aura péché ouvertement ; il y aura une sorte d'explosion de population croissant rapidement.

Avant ce règne merveilleux, il y aura une césure énorme amenée par la grande tribulation et l'apparition du Seigneur. Mais, quelle que soit l'infidélité de son peuple, Dieu demeure fidèle, Il ne change pas et Ses pensées s'accompliront.

Au verset 12, Malachie revient à ce que nous avons vu au verset 6 :

 « Mais vous, vous le profanez en ce que vous dites : la table du Seigneur est souillée et ce qu'elle fournit, sa nourriture, est misérable. Et vous dites : voilà, quel ennui ! »

Nous avons vu au verset 6 que le reproche est adressé aux sacrificateurs, la partie la plus responsable du peuple ; c'était leur responsabilité de garder la connaissance, car ils sont le messager de l'Éternel (chapitre 2 v.7). Pour Israël, c'était une petite partie du peuple qui était responsable tandis que nous, les croyants d'aujourd'hui, nous sommes tous sacrificateurs, par conséquent, tous responsables et dans une plus grande mesure. Et de quoi est-il question ici ? Des offrandes, ils estiment que la table du Seigneur est souillée et méprisable.

1 Corinthiens 10 nous parle aussi de la table du Seigneur : c'est la place où se réunissent les croyants conscients d'être le seul corps auquel ils appartiennent par grâce ; ils expriment ensemble cette unité dont les signes, le pain et le vin, sont sur la table et montrent par la foi et la participation au corps donné et au sang versé qu'ils ont communion avec Lui et avec tous ceux qui sont achetés par ce sang et baptisés par l'Esprit en un seul corps.

La table exprime la communion. Le repas est l'occasion pour la famille de se retrouver et de se nourrir. Ces pensées se trouve aussi dans la table du Seigneur. Nous avons communion ensemble en prenant la cène, symbole de la mort du Seigneur, base de notre salut et de nos bénédictions.

Non pas que par cela nous recevions quelque bénédiction spirituelle, le but de notre réunion est d’apporter quelque chose pour Lui : « faites ceci en mémoire de moi ». Nous annonçons Sa mort, mais en le faisant réellement par amour pour le Seigneur, nous en recevons. Notre Dieu est si riche, si grand, que nous ne pouvons jamais faire quelque chose pour Lui sans qu'Il ne nous bénisse richement.

L'autel d'airain qui était dans le parvis est appelé la table du Seigneur. Dans le lieu saint du temple futur d'Ézéchiel (chapitre 41 v.22), l'autel d'or est aussi appelé la table du Seigneur et ici aussi, la pensée de communion est exprimée.

Sur l'autel d'airain, on apportait les sacrifices et l'holocauste brûlait tout entier pour Dieu en sacrifice de bonne odeur. Cette offrande était la nourriture de Dieu. L'homme n'y avait aucune part. D'autres sacrifices, comme le sacrifice pour le péché, on brûlait la graisse et le sacrificateur et celui qui offrait en mangeaient certains morceaux. On s'identifiait avec la victime, c'est-à-dire à l'œuvre que le Seigneur a dû accomplir pour expier ce péché. Dans le sacrifice de prospérité, tout le peuple en mangeait, la graisse était portée sur l'autel, c'était le pain de Dieu. Tous ces sacrifices parlent tous du Seigneur Jésus.

« … par une seule offrande, il a rendu parfait à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. » (Hébreux 10 v.14).

Il est l'agneau de Dieu offert sur la croix. La graisse était pour Dieu.

« … Christ … s'est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur." (Éphésiens 5 v.2)

C'est le pain de Dieu porté sur l'autel.

Dans le sacrifice de prospérité, le sacrificateur mangeait la poitrine et l'épaule, qui parlent de l'amour et la force et celui qui offrait avait aussi sa part et pouvait inviter le peuple, mais, il est ajouté « celui qui était pur », ce qui a aussi une signification.

Donc, l'autel était le lieu où Dieu avait communion avec les hommes sur base des sacrifices offerts en figure l'œuvre du Seigneur. C'est pourquoi l'autel est appelé la table de l'Éternel. Nous comprenons alors, que la même expression dans le Nouveau Testament, la table du Seigneur, est le lieu d'adoration des chrétiens. C’est le lieu central, où l'offrande du Seigneur, accomplissement de tous ces sacrifices de l'Ancien Testament, est rappelée, et la louange, l'adoration, les actions de grâce montent vers Dieu qui nous l'a donné. Je ne pense pas qu'un seul croyant venu le cœur rempli, sa corbeille pleine des premiers fruits (Deutéronome 26), soit retourné à vide. Notre Dieu est un Dieu de grâce qui bénit richement.

Dans 1 Corinthiens 10 v.21, l'autel des Juifs et des nations est mis en parallèle :

"vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur et à la table des démons. Vous ne pouvez pas boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ».

Par le contexte, il est clair que la table des démons, c'est l'autel où ils apportaient leurs offrandes aux démons.

Hébreux 13 v.10 nous parle d'un autel qui n'a rien à voir avec celui de certaines églises où l'on n'offre pas de sacrifices, mais ces églises ne se sont pas distanciées de ce système de religion.

« Nous avons un autel dont ceux qui servent au tabernacle n'ont pas le droit de manger »

C'est-à-dire que ce système où des sacrifices étaient offerts sur l'autel par Israël était condamné puisque le peuple avait rejeté le Seigneur. Il fallait sortir vers Lui hors du camp, étant associés au Seigneur Jésus rejeté de ce monde, un système où Il n'est pas reconnu comme Seigneur. Si nous voulons être fidèles, nous devons prendre cette place hors du camp.

Là, l'autel n'est pas à proprement dit la table du Seigneur de 1 Corinthiens 10, c'est plutôt symboliquement le lieu d'adoration, de communion qui n'a rien à voir avec le système juif, ni avec ceux qui se réfèrent extérieurement à ce système. Je ne veux blesser personne, mais l'église catholique fait revivre l'Ancien Testament par l'autel, les prêtres, habits somptueux, offrandes de messe. Dieu a mis ce système de côté. Nous avons maintenant un nouveau lieu d'adoration et de communion avec Dieu, hors du camp, car le Seigneur a été rejeté. Si l'on revient à ce système, on rebâtit un nouveau camp. Toutes ces choses reprises dans la chrétienté, c'est recréer un camp et Dieu nous dit d’en sortir.

C'est terrible ce que l'Éternel doit dire au peuple :

« … vous dites : la table du Seigneur est souillée, ce qu'elle fournit … est méprisable. » (v.12)

Ils savaient selon le Lévitique et les Nombres que l'autel était un lieu saint où rien d'impur ne pouvait être porté. Seuls, les sacrificateurs et les lévites y officiaient. Le peuple s'approchait uniquement pour apporter un animal. Ils étaient donc une famille sainte, responsable, mais étaient devenus indifférents et laissaient faire ce qui n'était pas permis.

Or, dans l'Ancien Testament, il était simple de distinguer ce qui était pur de l'impur. Les rabbins avaient compté 613 préceptes à appliquer pour être extérieurement en accord avec la loi. Actuellement, ce n'est malheureusement plus le cas, nous n'avons pas de préceptes à appliquer, mais nous avons le Saint Esprit et la Parole de Dieu qui agit sur notre conscience. Nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu saint avec une conscience purifiée (Hébreux 10). Des croyants qui se demandent pourquoi ils ne peuvent pas faire telle ou telle chose se souillent et entrent en difficulté.

Dans l'Ancien Testament, tout était bien défini, mais ils étaient devenus indifférents et aujourd'hui, ne voyons-nous pas aussi une attitude telle que : « ce n'est plus comme cela devrait être, on ne peut retourner au commencement, alors un peu plus ou un peu moins de déviation, qu'importe ! »

Pourtant au chapitre 2, Dieu rappelle aux sacrificateurs ce qui était au commencement :

« … mon alliance subsiste avec Lévi, … Mon alliance avec lui était la vie et la paix, … il me craignit et trembla devant mon nom. … Mais vous vous êtes écartés du chemin, ... » (v.4-8)

Puis dans la 2ème partie du chapitre, il rappelle que le mariage a été institué au début de la création :

« … un seul ne les a-t-il pas faits ? » (v.15)

Dieu a créé l'homme et la femme pour être une seule chair. Dans la confusion de cette époque et maintenant dans la chrétienté, Dieu renvoie à Sa parole, le seul chemin pour en sortir.

Nous non plus ne pouvons rétablir l'assemblée d'Actes 2, mais nous avons toujours la Parole comme guide et le Saint Esprit :

« La parole … et mon Esprit, demeurent au milieu de vous … » (Aggée 2 v.5)

C'est notre planche de salut au lieu de penser que tout est devenu tellement difficile et confus qu'il faut bien s'en accommoder.

Malachie nous renvoie aux pensées du commencement qui sont toujours valables, même si elles ne sont plus respectées, car Dieu ne change pas. Et pour revenir au chapitre 1 v.11, Dieu affirme, quelle que soit la décadence, que toute la terre sera remplie de la connaissance de l'Éternel. Dieu ne rabaisse pas Ses exigences, au contraire, nous devons revenir et Lui accomplira Ses desseins.

« Voilà, quel ennui ! » (v.13) 

Le culte, apporter des offrandes à Dieu, cette place d'honneur que Dieu leur avait donnée, cela les ennuyait. Respecter scrupuleusement les ordonnances, ils trouvaient cela harassant, mais oubliaient que c'était ainsi qu'ils pouvaient faire la volonté de Dieu, eux, descendants d'Israël, vainqueur de Dieu.

Il en est de même pour nous ; est-ce ennuyeux de faire la volonté du Seigneur , même si l'on ne le comprend pas toujours, surtout quand on est jeune. Aujourd'hui, on estime devoir tout comprendre. Les pensées de Dieu sont si élevées que nous ne pouvons que les accepter comme étant Sa parole, pas parce que nous les comprenons. Et nous savons qu'Il ne veut que notre bien. Son but est de nous bénir, même si le chemin nous semble difficile.

Confesser sa faute, c'est difficile et cela ne convient pas à l'homme naturel ; on veut bien le faire devant le Seigneur, car personne ne le voit, mais devant les hommes, c'est si difficile et pourtant, c'est le seul chemin pour une restauration. Confesser sa faute à son prochain, c'est inacceptable pour la chair, car nous sommes superficiels et trouvons humiliant de nous abaisser devant les hommes, alors qu'ils sont par nature faibles et pécheurs comme nous. Mais devant le Dieu saint qui sonde toute chose, quoique connaissant Son infinie miséricorde, cela devrait être encore plus humiliant. Ce n'est qu'un exemple pour monter combien c'est parfois difficile ou même ennuyeux de faire la volonté de Dieu.

 « … n'abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l'habitude de faire … ». (Hébreux 10 v.25)

N'est-ce pas contraignant d'abandonner son hobby pour aller à la réunion ? C'est pourtant le chemin. Dieu veut toujours notre bien. Combien de fois ai-je fait l'expérience d'être rafraîchi en y allant alors que je me sentais si fatigué ! Nous négligeons d'obéir pour la gloire de Dieu et perdons la bénédiction qu'Il veut nous accorder.

« … vous soufflez dessus … » (v.13) 

Vous méprisez mon commandement, vous n'en tenez pas compte. Voyez le contexte :

« … vous apportez ce qui a été déchiré, et la bête boiteuse et la malade : c'est ainsi que vous apportez l'offrande. Agréerais-je cela de votre main ? Et maudit est celui qui trompe, et qui a dans son troupeau un mâle, et fait un vœu et sacrifie au Seigneur ce qui est corrompu ; car je suis un grand roi dit l'Éternel des armées et mon nom est terrible parmi les nations ». (v.13-14)

De nouveau une allusion au règne millénaire. Quelle consolation et sécurité pour ceux qui craignaient l'Éternel et souffraient de cet état de chose : Dieu affirme que Ses desseins aboutiront malgré la faillite de l'homme.

Quant aux offrandes, l'Israélite savait bien que l'animal devait être sans défaut, mais offrir un tel sacrifice coûtait moins et ils agissaient ainsi au mépris de Dieu.

Au début du chapitre 2, quoique tout le peuple soit concerné, Dieu s'adresse de nouveau aux sacrificateurs. Dans Apocalypse 2 & 3, où les 7 églises sont mentionnées, Dieu parle à l'ange de l'assemblée, c'est-à-dire le messager de Dieu, responsable pour l'assemblée. Dieu considère parmi son peuple certaines personnes plus responsables que d'autres. Mais si je me considère plus important et responsable et m'arroge cette place, c'est une fausse position et là se trouve le problème de l'autorité dans l'assemblée. Mais en obéissant à la parole du Seigneur « Celui qui veut être le plus grand sera le serviteur de tous », le problème sera résolu ; être serviteur, c'est avoir cette attitude d'humilité qui essaie en toutes choses de servir son maître, d'être en dessous des autres. Si cela a lieu dans l'assemblée, la responsabilité sera reconnue et aura une influence sur les autres.

Actuellement, nous sommes tous sacrificateurs, donc tous responsables, mais à des degrés divers.

Au verset 2, Dieu parle très sérieusement :

« Si vous n'écoutez pas et ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit l'Éternel des armées, j'enverrai parmi vous la malédiction et je maudirai vos bénédictions et même je les ai maudites, parce que vous ne le prenez pas à cœur. » (v.2)

Comme c'est sérieux ! Ce que Dieu donne pour la joie des croyants, Il doit le maudire ; c'est un jugement sévère.

« … je vais flétrir vos semences, … » (v.3)

N'oublions pas que pour Israël, la bénédiction était terrestre, une bonne récolte était pour eux la bénédiction que Dieu leur avait promise. Nous, par contre, sommes bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes (Ephésiens 1). Nos biens terrestres ne sont pas des bénédictions chrétiennes particulières. Pour le juif, la richesse était une bénédiction, mais nous sommes un peuple céleste et les biens de la terre nous sont confiés comme administrateurs.

Dans Luc 16, le Seigneur nous parle des richesses injustes :

« Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les vraies ? [c'est-à-dire nos bénédictions]  Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre ? » (v.11-12)

Si nous ne comprenons pas que les biens de ce monde ne nous enrichissent pas comme croyants mais plutôt sont un piège, ils deviennent une malédiction et j'ai l'impression que c'est le cas dans notre monde occidental. À l'est, ils le recherchent ; ils n'ont qu'un but : arriver le plus vite possible au niveau de l'ouest et les croyants ne font pas exceptions, de plus en plus, cette prospérité extérieure est une tentation vers laquelle nous tendons et beaucoup d'entre nous y succombent. Nous réagissons à notre détriment spirituel au lieu d'œuvrer à notre bien : prospérité extérieure, mais pauvreté spirituelle, c'est l'état du témoignage à l'ouest.

Dans la DDR sous le régime communiste, c'était le contraire : extérieurement, persécution, mais croissance spirituelle, des milliers se convertissaient alors qu'il n'y avait pas d'instruction chrétienne, les Bibles interdites, et ici, toute facilité et tant de moyens pour répandre l'évangile, mais indifférence, recherche de prospérité. La bénédiction que Dieu veut accorder, Il doit la transformer en malédiction.

« … je répandrai de la fiente sur vos visages, la fiente de vos fêtes et on vous emportera avec elle. » (v.3)

Ce même langage convient à notre temps, aujourd'hui, nos pays ne sont plus chrétiens à cause de cette prospérité recherchée. Voilà le jugement de Dieu :

« … vous saurez que je vous ai envoyé ce commandement, afin que mon alliance subsiste avec Lévi, dit l'Éternel des armées. Mon alliance avec lui était la vie et la paix et je les lui donnai pour qu'il craignit ; et il me craignit et trembla devant mon nom. La loi de vérité était dans sa bouche, et l'iniquité ne se trouva pas sur ses lèvres ; il marcha avec moi dans la paix et dans la droiture, et il détourna de l'iniquité beaucoup de gens. Car les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance et c'est de sa bouche qu'on recherche la loi, car il est le messager de l'Éternel des armées." (v.4-7)

Ces versets nous renvoient au début de l'histoire du peuple : Dieu avait choisi la famille de Lévi pour être Ses serviteurs ; déjà dans le désert, les fils d'Israël servaient leurs idoles. Après l'histoire de Balaam qui voulait maudire le peuple, Phinées, fils d'Aaron se lève pour venger la gloire de l'Éternel (Nombres 25 v.11) et tue l'Israélite qui avait commis cette infamie ; Dieu apprécie cette action de ce lévite qui a détourné la colère de l'Éternel. C'est pourquoi, je lui donne une alliance de paix, ce sera une alliance de sacrificature perpétuelle pour lui et pour sa semence après lui, parce qu'il a été jaloux pour son Dieu et a fait propitiation pour les fils d'Israël.

Malachie rappelle cette alliance

« … il ne craignit pas et trembla devant mon nom ». (v.5)

Voilà comment était la tribu de Lévi au début.

Et à nous qui soupirons à cause de l'état de la chrétienté aujourd'hui, Dieu parle de la même manière : impossible de restaurer l'état de chose du début, mais Dieu ne nous laisse pas à notre sort ; Il nous dit de revenir à sa parole ; même si beaucoup l'ont abandonnée, celui qui veut peut lui obéir pour la gloire de Dieu et pour sa bénédiction.

« La loi de vérité était dans sa bouche, … » (v.6)

ce que les lévites disaient était la vérité.

« … l'iniquité ne se trouva pas sur ses lèvres ; il marcha avec moi dans la paix et la droiture et détourna de l'iniquité beaucoup de gens. » (v.6)

Tout à fait l'opposé des pharisiens dont le Seigneur devait dire à ses disciples « faites ce qu'ils disent, pas ce qu'ils font ! ». Pour Dieu, les paroles et les actions doivent correspondre.

Au temps de Malachie, les sacrificateurs ne tenaient aucun compte des pensées de Dieu, ils osaient même s'exprimer honteusement contre Dieu et conduisaient d'autres dans un mauvais chemin.

« … les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance [de la pensée de Dieu] et c'est de sa bouche qu'on recherche la loi, car il est le messager de l'Éternel des armées. » (v.7)

Dans la bénédiction de Moïse, nous voyons qu'ils avaient 2 tâches :

« Ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël ; ils mettront l'encens sous tes narines et l'holocauste sur ton autel. » (Deutéronome 33 v.10)

Ils avaient un office d'enseignement et le privilège d'entrer dans la présence de Dieu pour le service d'adoration. Eux seuls pouvaient entrer dans la présence de Dieu, donc devaient avoir conscience de la sainteté de Dieu et ainsi être à même de communiquer Ses pensées au peuple.

1 Pierre 2 v.5 nous parle de ce double rôle : nous sommes une sainte sacrificature pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu ; et aussi, une sacrificature royale pour annoncer les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (v.9). Pour apporter la parole de Dieu justement, il faut l'avoir connue dans Sa présence ; car on peut la connaître dans sa tête et ceci est un danger pour chacun de nous. C'est d'ailleurs une raison de notre faiblesse : on ne recherche pas Ses pensées dans Sa présence. C'est ce que nous dit Malachie :

« … les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance, … car il est le messager de l'Éternel … » (v.7)

Alors comme c'est sérieux de s’être …

« … écarté du chemin et fait broncher beaucoup de gens … » (v.8).

Nous qui avons été si privilégiés, comme il peut nous arriver facilement dans notre époque d'indifférence, de faire broncher d'autres par notre attitude, surtout parmi les jeunes.

« … vous avez corrompu l'alliance de Lévi, dit l'Éternel des armées. Et moi, je vous ai rendus méprisables et vils devant tout le peuple, parce que vous n'avez pas gardé mes voies et avez fait acception des personnes … » (v.8-9).

C'était donc pure politique, prendre parti par intérêt personnel.

En lisant tout ceci, nous devons tirer la conclusion qu'aujourd'hui nous vivons la même situation ; alors comment en sortir ? Ne terminons pas cette réunion sans citer le verset 16 de Malachie 3 :

« Alors ceux qui craignent l'Éternel ont parlé l'un à l'autre et l'Éternel a été attentif et a entendu et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l'Éternel et pour ceux qui pensent à son nom. »

Personne ne va affirmer qu'il est un de ceux-là, mais c'est le chemin : si nous voulons vraiment suivre le Seigneur, nous ne devons pas désespérer ; l'apôtre exhorte Timothée à « poursuivre la justice, la foi, l'amour, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. » (2 Timothée 2 v.22) Dieu en soit loué, il n'y a pas seulement corruption et ténèbres ; ceux qui veulent suivre le Seigneur, le servir, rendre témoignage, le magnifier parmi les siens, quoique dans la faiblesse, trouveront toujours l'oreille attentive du Seigneur. Frères et sœurs, prenons courage et encourageons-nous dans ce chemin selon Ses pensées pour Le servir jusqu'à ce qu'Il vienne. Ce moment est proche.

« Mais vous bien-aimés, vous édifiant sur votre très-sainte foi, … conservez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre seigneur Jésus Christ … » (Jude 20-21)

Que le Seigneur nous donne le désir et la force de le réaliser !


 

3ème réunion : Malachie 2 v.10 à Malachie 3 v.6

Lecture :

 Chapitre 2 - 10 N’y a-t-il pas pour nous tous un seul père ? Un seul *Dieu ne nous a-t-il pas créés ? Pourquoi agissons-nous perfidement chacun envers son frère, en profanant l’alliance de nos pères ?

11 Juda a agi perfidement, et l’abomination se commet en Israël et dans Jérusalem ; car Juda a profané le sanctuaire (1*) de l’Éternel, qu’il aima, et a épousé la fille d’un *dieu étranger. 12 L’Éternel retranchera des tentes de Jacob l’homme qui fait cela, celui qui veille et celui qui répond, et celui qui apporte une offrande à l’Éternel des armées. 13 Et en second lieu, voici ce que vous faites : vous couvrez l’autel de l’Éternel de larmes, de pleurs et de gémissements, de sorte qu’il n’a plus égard à l’offrande, ni ne l’agrée de vos mains. 14 Et vous dites : Pourquoi ? Parce que l’Éternel est témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, envers laquelle tu as agi perfidement ; cependant elle est ta compagne et la femme de ton alliance. 15 Et un seul ne [les] a-t-il pas faits ? Toutefois il avait le reste de l’Esprit. Et pourquoi ce seul [a-t-il fait ainsi] ? Il cherchait une semence de Dieu (2*). Or prenez garde à votre esprit ; et n’agis pas perfidement envers la femme de ta jeunesse 16 (car je hais la répudiation, dit l’Éternel, le Dieu d’Israël) … ; il couvre aussi de violence son vêtement, dit l’Éternel des armées. Prenez donc garde à votre esprit, et n’agissez pas perfidement. 17 Vous fatiguez l’Éternel par vos paroles, et vous dites : En quoi l’avons-nous fatigué ? — En ce que vous dites : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l’Éternel, et c’est en eux qu’il prend plaisir — ou bien : Où est le Dieu de jugement ?

(1*) ailleurs : lieu saint, ou chose sainte. — (2*) quelques-uns, bien à tort, voudraient qu’on lût : L’un (Abraham) ne l’a-t-il pas fait ? lui qui avait le résidu de l’Esprit. Mais que cherchait ce seul [homme] ? Une semence de Dieu.

Chapitre 3 - 1 Voici, j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple, et l’Ange de l’alliance en qui vous prenez plaisir, — voici, il vient, dit l’Éternel des armées. 2 Mais qui supportera le jour de sa venue, et qui subsistera lorsqu’il se manifestera ? Car il est comme un feu d’affineur, et comme la potasse des foulons. 3 Et il s’assiéra [comme] celui qui affine et purifie l’argent ; et il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme l’or et comme l’argent, et ils apporteront à l’Éternel une offrande en justice. 4 Alors l’offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l’Éternel, comme aux jours anciens et comme aux années d’autrefois. 5 Et je m’approcherai de vous en jugement, et je serai un prompt témoin contre les magiciens et contre les adultères, et contre ceux qui jurent faussement, et contre ceux qui oppriment le mercenaire quant à son salaire, [ou] la veuve et l’orphelin, et qui font fléchir le droit de l’étranger, et ne me craignent pas, dit l’Éternel des armées. 6 Car moi, l’Éternel, je ne change pas ; et vous, fils de Jacob, vous n’êtes pas consumés.

Malachie, le dernier prophète de l'Ancien Testament, le dernier messager de Dieu a beaucoup à nous dire. C'était un temps difficile comme aujourd'hui ; le peuple de Dieu, ceux qui invoquent son nom ne rencontrent qu'opposition et même rejet de Dieu.

Dès le début de la prophétie, l'amour de Dieu est souligné « je vous ai aimés » (chapitre 1 v.2), amour infini, incompréhensible alors que le peuple prétend le contraire. Et à la fin de notre passage, n'est-ce pas touchant de lire « moi, l'Éternel, je ne change pas » ? Amour infini de Dieu pour son peuple ; si ce n'était pas le cas, nous serions tous consumés comme Jérémie le dit « ce sont les bontés de l'Éternel que nous ne sommes pas consumés, car ses compassions ne cessent pas » quelle grâce !

Avant de parler de reproches, Dieu rappelle son amour à son peuple terrestre, lui qui ne se comportait pas comme le peuple de Dieu. Ces choses leur arrivèrent comme types et ont été écrites pour nous servir d'avertissements (1 Corinthiens 10 v.11). Nous devons apprendre ces leçons, nous qui sommes son peuple céleste.

Dieu les réprimande sévèrement, ils ont gravement péché contre Lui et eux répliquent : « en quoi nous as-tu aimé ? » (chapitre 1 v.2) ; « en quoi t'avons-nous profané ? » (chapitre 1 v.7) ; « en quoi t'avons-nous fatigué ? » (chapitre 2 v.17) Dans ce dernier livre de l'Ancien Testament, Dieu doit répéter de nombreuses fois ce qu'Il a contre ce peuple.

Le peuple revenu de la captivité de Babylone au temps d'Esdras et de Néhémie, n'était pas retombé dans l'idolâtrie, mais ils essayaient de contourner la loi. La Parole était honorée extérieurement, elle était lue dans les synagogues qui ont vu le jour au temps de la captivité et ont été construites dans les diverses villes de la Palestine, le temple n'a plus jamais eu cette place centrale, c'était ainsi au temps du Seigneur. Encore maintenant, l'Ancien Testament est lu et expliqué à leur façon. Le Seigneur doit dire aux pharisiens « vous dites de faire ceci ou cela, mais l'important c'est de le mettre en pratique ». Ils connaissaient les commandements, mais tentaient d'échapper au tranchant de la Parole. En pensant à ma jeunesse, nous n'avions que quelques livres et périodiques tandis que maintenant, il n'a jamais eu autant de possibilités pour avoir des explications. Où cela nous a-t-il conduit ? La spiritualité s'est-elle améliorée ? Bien au contraire, nous devons le confesser.

Les commandements de Dieu les plus simples, donnés dès le début de la création, ils ne voulaient pas les respecter. Et nous qui vivons dans des pays qui étaient autrefois christianisés, mais maintenant les pensées de Dieu sont mises de côté, il nous arrive la même chose qu'à ce peuple : être aveuglés par Satan qui n'a qu'un seul but : détourner l'homme de Dieu et remplacer les pensées divines concernant le mariage par les convoitises humaines. (chapitre 2 v.10-16).

Le verset 10 introduit le sujet d'une manière générale :

« Un seul Dieu ne nous a-t-il pas créés ? Pourquoi agissons-nous perfidement chacun envers son frère, en profanant l'alliance de nos pères ? » (v.10)

Ils sont frères d'un seul peuple ; Juda a agi infidèlement non seulement envers son frère mais aussi envers Dieu (v.11), envers la femme (v.14), envers la femme de sa jeunesse (v.15) et enfin :

« … n'agissez pas perfidement. » (v.16)

Le mot infidélité est caractéristique de tout ce passage ; quelle en est la signification ? Être fidèle, c'est respecter une liaison ainsi que les obligations qui en découlent, c'est valable dans tout, dans le travail également ; 1 Corinthiens 4 souligne que ce qui est demandé à un administrateur c'est d'être fidèle ; autrefois la fidélité était appréciée.

Le peuple n'était plus conscient du lien qui les unissait à Dieu. Dieu est fidèle et ne peut se renier lui-même, sinon Il ne serait pas Dieu ; ce qu'Il a dit, Il l'accomplira, jamais Il ne dévie de Ses desseins. Malgré notre faiblesse, Il attend de nous que nous soyons fidèles en s'appuyant sur Sa force et Sa fidélité. Ce n'était plus le cas. « Pourquoi agissons-nous perfidement ? » question qui devrait atteindre la conscience, mais malgré beaucoup de connaissance, elle n'a pas produit de retour.

« N'y a-t-il pas pour nous tous un seul père ? » (chapitre 2 v.10)

Je pense qu'il ne s'agit pas ici d'Abraham mais de Dieu comme créateur de tous les hommes :

« Il y a un seul Dieu et père de tous, qui est au-dessus de tous et partout et en nous tous. » (Éphésiens 4 v.6)

Il est vrai que les Israélites ne connaissaient pas Dieu comme nous, le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, quoique Dieu dit d'Israël « j'ai appelé mon fils hors d'Égypte ». Dieu connu personnellement comme Père n'a été possible qu'avec la venue du Saint Esprit. Seul le Seigneur connaissait Dieu comme Père de toute éternité, Il en parlait constamment et disait aux disciples « mon Père et votre Père », ce qu'ils n'ont compris qu'après la résurrection. Il a dit à Marie Madeleine : « va vers mes frères et dit leur, je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». Lui, le Fils unique du Père n'a pas honte de nous appeler ses frères, nous des pécheurs sauvés. À chacun de ceux qui l'ont reçu, Il a ouvert l'accès au Père de sorte que nous pouvons dire comme lui « Abba, Père ».

Dans Malachie, ils savaient bien qu'ils appartenaient tous au peuple de Dieu tout en profanant l'alliance de leurs pères, ce que Dieu doit leur reprocher dans les versets suivants. Et il peut en être ainsi aussi pour nous : considérons notre vie, nous savons que bien des choses ne sont pas selon la pensée de Dieu, nous en parlons peut-être en nous plaignant que nous sommes si faibles, mais le dire n'est pas suffisant, il faut revenir et c'était le message de Malachie.

C'est un signe de notre temps que de voir ce qui ne va pas et malgré tout continuer dans cette mauvaise voie.

« Juda a agi perfidement et l'abomination se commet en Israël et dans Jérusalem ; car Juda a profané le sanctuaire de l'Éternel qu'il aima et a épousé la fille d'un dieu étranger. » (Chapitre 2 v.11)

Dieu parle d'abord en général ; nous voyons que le prophète s'adresse à tout le peuple dans son ensemble quoique seules 2 tribus soient remontées de la captivité (souvent, nous ne considérons que ceux avec lesquels nous sommes liés). La faute n'est pas seulement attribuée au peuple revenu dans le pays, c'est une abomination commise en Israël ; nous lisons en Esdras et Néhémie qu'ils avaient pris des femmes étrangères qui servaient des idoles et Jérémie nous montre dans quelle misère le résidu était tombé. Dieu impute la responsabilité à tout le peuple, à Jérusalem, ville choisie de Dieu pour y placer son nom. Juda a profané le sanctuaire de l'Éternel. Tout péché est une atteinte à la sainteté de Dieu, mais affecte aussi son sanctuaire. Aujourd'hui, nous sommes membres du corps de Christ et Dieu dit que si un membre souffre, tous souffrent avec lui, donc la sainteté de Dieu est atteinte.

Pourquoi devons-nous retrancher le méchant du milieu de nous ? Parce que le sanctuaire c'est-à-dire la table du Seigneur où nous exprimons Ses pensées de la manière la plus élevée sur la terre a été souillé. La raison nous en est donnée : il a épousé la fille d'un dieu étranger (chapitre 2 v.11) ; drôle d'expression ! Il ne s'agit pas de filles d'idoles, mais de gens qui servaient les idoles. On retrouve un langage similaire ailleurs : par exemple « nous étions fils de la désobéissance et sommes devenus enfants d'obéissance, enfants de lumière » ; cela signifie ce par quoi nous sommes caractérisés.

En type, le peuple est une image des croyants et les peuplades environnantes une image des incrédules ; c'était donc pécher car extérieurement ils étaient un peuple saint.

Pour nous le principe s'applique littéralement : « quelle convenance y a-t-il entre Dieu et les idoles ? … Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules », non pas que nous ne puissions pas avoir de contact avec certains peuples (pour Dieu, tous les hommes sont les mêmes), mais un croyant ne doit pas avoir de relation avec un incrédule, car pour Dieu il est un serviteur d'idoles. Comme ces versets de 2 Corinthiens 6 sont sérieux et combien peu suivis aujourd'hui ! J'ai l'impression qu'on fait un détour pour en éviter le tranchant.

« Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ; car quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? et quel accord de Christ avec Béliar ? ou quelle part a le croyant avec l’incrédule ? et quelle convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, selon ce que Dieu a dit : « J’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple » [Lévitique 26 v.11-12]. « C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai » [voir Ésaïe 52 v.11] ; « et je vous serai pour père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le Tout-puissant ». Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu. » (2 Corinthiens 6 v.14 à 7 v.1)

Chaque fois le côté de Dieu est placé en opposition avec l'incrédulité. Voilà comment Dieu considère ce joug mal assorti : une liaison entre un croyant et un incrédule. Il n'y a pas de lien plus étroit qu'un mariage et celui-ci ne peut être brisé. Dans le monde christianisé aujourd'hui, on agit légèrement à ce sujet ; on bafoue ce lien pour en contracter un autre ; combien de misères s'en suivent !

Dieu souligne leur infidélité dans le mariage et leur manque d'amour pour le sanctuaire, ce lieu que Dieu avait choisi pour y mettre son nom. Nous, nous devons confesser que nous manquons d'amour pour l'assemblée, cette perle de grand prix pour laquelle le Seigneur Jésus a donné sa vie. Il nous a aimé chacun en particulier, mais il a aussi aimé l'assemblée et s'est livré pour elle, quel appel cela devrait avoir sur nous !

« l'Éternel retranchera des tentes de Jacob l'homme qui fait cela, celui qui veille et celui qui répond et celui qui apporte une offrande à l'Éternel des armées. » (v.12)

Remarquons qu'il ne s'agit ici que de l'offrande de gâteau, image de la vie du Seigneur ; les autres sacrifices (holocaustes, sacrifices pour le péché, ...) parlaient de la mort, un animal était sacrifié, son sang répandu. Les juifs ne pouvaient comprendre la signification de ces images, mais pour nous, nous savons que cela parle du Seigneur, de sa vie pure et sans taches. Leur propre vie était en totale opposition à l'offrande qu'ils apportaient ; ainsi, nous pouvons très bien être occupés de la vie du Seigneur et en même temps refléter tout le contraire, ce qui amène Dieu à prononcer un jugement.

« … voici ce que vous faites : vous couvrez l'autel de l'Éternel de larmes, de pleurs et de gémissements, de sorte qu'il n'a plus égard à l'offrande, ni ne l'agrée de vos mains. » (v.13)

Dieu leur montre les conséquences du non-respect de son commandement. De fait, le peuple ne s'approchait pas de l'autel, il venait dans le parvis apporter son offrande et c'était les sacrificateurs qui officiaient à l'autel, mais Dieu accuse les deux dans les différents chapitres.

Ces larmes qui étaient versées par ceux qui apportaient l'offrande, étaient des larmes de crocodile ; c'était très probablement les pleurs et les gémissements de la femme de « ta jeunesse, envers laquelle tu as agi perfidement » (v.14) qu'ils avaient répudiées, cependant elle est ta compagne et la femme de ton alliance. Dieu en est témoin « … et vous dites : pourquoi ? » C'était un mépris total de ce que Dieu avait institué dès la création.

À nous aussi, le Seigneur nous donne ses instructions à ce sujet : dans Matthieu 19, le Seigneur répond aux pharisiens :

« Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque cause que ce soit ? Et lui, répondant, leur dit : N’avez-vous pas lu que celui qui les a faits, dès le commencement les a faits mâle et femelle, et qu’il dit : « C’est pourquoi, l’homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme ; et les deux seront une seule chair » ? Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » (Matthieu 19 v.3-6)

Le Seigneur leur montre la place du mariage aux yeux de Dieu ; dès le commencement, Dieu indique Sa pensée : un homme et une femme et c'est ce que Dieu veut pour toute la création.

J'ai lu dernièrement qu'un évêque anglican avait écrit que la polygamie, tellement ancrée dans l'homme était voulue de Dieu ! Ainsi, il voulait promouvoir la liberté sexuelle.

On interprète souvent mal ce verset « ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ». Des croyants alléguant que leur mariage a été contracté avant leur conversion, peuvent divorcer, car ce mariage n'était pas selon Dieu, c'était donc une désobéissance. Mais la signification de ce verset n'est pas celle-là ; chaque mariage contracté sur cette terre reste valable. Dieu le voit comme étant Sa pensée dans la création. C'est différent de 1 Corinthiens 7 : ce qui est prévu pour le croyant, il peut marier qui il veut, seulement dans le Seigneur. Mais ici, chaque mariage conclu sur la terre, Dieu le considère selon la règle établie à la création : « ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ».

Dans Matthieu 19, les pharisiens, voulant éprouver le Seigneur, lui demandent :

« Pourquoi Moïse a-t-il commandé de donner une lettre de divorce et de la répudier ? » (v.7)

Il n'est pas dit que Moïse a donné ce commandement, mais donne des instructions si quelqu'un écrit une lettre de divorce, c'était l'habitude à l'époque ; les pharisiens interprétaient que s'il en était ainsi, Dieu le sanctionnait et c'était permis, dès lors, ils détournaient la parole de Dieu.

Le Seigneur leur répond :

« Moïse, à cause de votre dureté de cœur, vous a permis de répudier vos femmes ; mais au commencement il n’en était pas ainsi. » (v.8)

Le Seigneur se réfère à l'ordre de la création ; tout divorce est contre la volonté de Dieu. Dans l'Ancien Testament, le caractère de Dieu n'était pas pleinement révélé, comme quand le Seigneur est venu, il agissait pour montrer toute Sa patience et Sa bonté. Ici à la fin de l'Ancien Testament Il établit clairement Sa pensée :

« … je hais la répudiation, dit l'Éternel, le Dieu d'Israël … » (v.16)

« … un seul ne les a-t-il pas faits ? Toutefois il avait le reste de l'Esprit. Et pourquoi ce seul a-t-il fait ainsi ? Il cherchait une semence de Dieu. Or prenez garde à votre esprit ; et n'agis pas perfidement envers la femme de ta jeunesse … » (v.15)

Frères et sœurs, nous connaissons tous des cas de divorce et de remariage, aussi parmi les croyants ; soyons sur nos garde de traiter ces choses légèrement. Prenons garde avant de se marier ! Je le dis spécialement aux jeunes, le mariage, ce n'est pas comme quand on achète une auto, après quelques années on s'en défait, non, c'est un lien contracté pour la vie ; nous pouvons prier à ce sujet bien longtemps avant d'y penser pour que ce soit dans le Seigneur. Pour Isaac, Abraham a envoyé son serviteur chercher une épouse pour son fils « l'ange de l'Éternel ira devant ta face », Jacob est allé au pays de sa parenté et a levé les yeux sur Rachel. Les cas sont différents, mais jeunes gens, si vous cherchez et priez après, c'est déjà trop tard pour être conduit par l'Esprit, la propre volonté est active et on ne s'enquiert plus de la volonté de Dieu.

Après la conversion, le choix dans le mariage est la chose la plus importante et aujourd'hui, on ne demande plus la volonté de Dieu, Lui qui hait la répudiation.

Comme c'est beau de savoir « j'ai reçu ma femme, mon époux de la main du Seigneur », que le Seigneur nous a unis et nous conduira tous les jours, car les difficultés ne manqueront pas.

« Et un seul ne les a-t-il pas faits ? Toutefois il avait le reste de l'Esprit. » (v.15)

Ce verset nous renvoie au v.10 :

« N'y a-t-il pas pour nous tous un seul père ? » (v.10)

Dieu est le créateur de tous les hommes ; on peut aussi le comprendre : « Dieu a créé l'homme et la femme pour être un seul couple. »

Dans quel état était ce peuple ? Il s'était dressé contre les pensées de Dieu, mais Dieu voyait quand même quelques-uns qui Le craignaient, gardés par l'Esprit de Dieu dont il nous est parlé dans le chapitre 3 :

« … ceux qui craignent l’Eternel ont parlé l'un à l'autre et l'Éternel a été attentif et a entendu … » (v.16).

Dans ce temps de confusion, certains craignaient l'Éternel et refusaient de suivre le train de ce monde, alors que la plupart ne tenaient pas compte des pensées de Dieu.

« Et pourquoi ce seul a-t-il fait ainsi ? Il cherchait une semence de Dieu. » (chapitre 2 v.15)

Quel était le but de Dieu ? Il cherchait une semence de Dieu, c'est-à-dire des croyants.

Dieu a créé un couple Adam et Ève ; Abel n'a pas eu de descendant, Caïn est parti loin de la face de Dieu, il est resté dans ses péchés, mais en Seth, nous voyons une semence de Dieu. Chaque enfant qui naît devrait être une semence de Dieu, mais combien de parents élèvent leurs enfants pour qu'ils deviennent des croyants ; or le désir de Dieu n'était pas seulement de peupler le monde de créatures, mais des hommes qui croiraient en Lui et vivraient selon ses pensées. Comme c'est important pour des parents croyants d'y penser et d'élever leurs enfants dans la crainte de Dieu pour qu'ils deviennent une semence de Dieu. C'est la seule façon d'accroître le peuple de Dieu. Quelle tâche nous est dévolue pour témoigner, spécialement aux enfants, plus accessibles à l'évangile.

« Or, prenez garde à votre esprit ; et n'agis pas perfidement envers la femme de ta jeunesse (car je hais la répudiation, dit l'Éternel, le Dieu d'Israël) … » (v.15-16)

Voilà un témoignage sans ambiguïté à la fin de l'Ancien Testament que Dieu est contre le divorce. Or, maintenant, nous voyons de plus en plus la tendance de vivre en couple, on s'accorde en privé estimant que le mariage n'est pas nécessaire et on officialise le vivre en couple pour accorder légalement certains droits. On pourrait même en arriver à supprimer le mariage en mairie et si cela devenait la norme dans le monde, je pense que le mariage de deux croyants devrait se faire dans l'assemblée pour officialiser cette union publiquement ; actuellement, la réunion a pour but de les recommander à Dieu.

Maintenant, la notion de partenaire et même partenaire temporel, c'est-à-dire être lié pour un temps se répand de plus en plus. Soyons conscients, frères et sœurs, de l'influence de ces choses sur notre jeunesse, c'est un sujet très actuel, on ne s'en rend pas compte, protégés que nous sommes dans nos familles, mais les jeunes qui grandissent dans ce monde, prions pour eux, parlons leur en leur exposant les pensées de Dieu, pour qu'ils soient fermes dans la foi pour résister à ce flot de péché « je hais la répudiation » dit Dieu ! Prenez garde à votre esprit : c'est là dans nos pensées que commence la légèreté à ce sujet.

« Vous fatiguez l'Éternel par vos paroles, et vous dites : En quoi l'avons-nous fatigué ? En ce que vous dites : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l'Éternel, et c'est en eux qu'il prend plaisir – ou bien : Où est le Dieu de jugement ? » (v.17)

Dieu dénonce par son prophète, son messager, ce qu'il y a dans les cœurs ; comment est-il possible de dire cela ? peut-être qu'ils ne l'ont jamais dit ouvertement, mais en agissant à l'encontre de la pensée de Dieu, ils estimaient que Dieu était indifférent, pas de conséquences de leurs actes.

Et ceci peut aussi être le cas aujourd'hui ; nos parents nous ont appris que le Seigneur châtie les péchés commis ; mais on peut parfois être si éloigné du Seigneur que l'on pense que ce n'est rien, que telle circonstance peut arriver à n'importe qui : « c'était peut-être bien une faute, mais Dieu ne réagit pas, Il ne l'a peut-être pas vu, donc on peut continuer dans cette voie. »

Pourtant je pense que chaque croyant a bien expérimenté dans sa vie que telle circonstance permise était une discipline parce qu'il avait déshonoré le Seigneur. Ce n'est pas que le Seigneur châtie immédiatement pour tout péché, mais on a souvent tendance à voir le châtiment du Seigneur chez les autres, examinons plutôt nos propres voies.

Et c'était le reproche du prophète à ce peuple qui niait que Dieu est un Dieu de jugement. Évidemment, Israël avait des bénédictions terrestres alors que nous avons des bénédictions célestes.

« … si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu … L’Éternel commandera à la bénédiction d’être avec toi … dans tout ce à quoi tu mettras ta main … Et si tu n’écoutes pas la voix de l’Éternel, ton Dieu, … il arrivera que toutes ces malédictions viendront sur toi et t’atteindront … » (Deutéronome 28 v.1-15) 

Dieu pourtant dans sa grâce n'agit pas toujours selon le principe œil pour œil, dent pour dent et si quelqu'un avait une conscience délicate, et combien cela nous parle, il pouvait dire que Dieu ne l'avait pas puni pour son péché et n'agissait pas en jugement. Dans le chapitre 3 aux versets 1 à 6 nous avons alors la réponse de l'Éternel à cette brutale expression :

« … Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l'Éternel et c'est en eux qu'il prend plaisir – ou bien, où est le Dieu de jugement ? » (chapitre 2 v.17)


 

4ème réunion : Malachie 3 v.1 à 18

Lecture :

Chapitre 3 - 1 Voici, j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple, et l’Ange de l’alliance en qui vous prenez plaisir, — voici, il vient, dit l’Éternel des armées. 2 Mais qui supportera le jour de sa venue, et qui subsistera lorsqu’il se manifestera ? Car il est comme un feu d’affineur, et comme la potasse des foulons. 3 Et il s’assiéra [comme] celui qui affine et purifie l’argent ; et il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme l’or et comme l’argent, et ils apporteront à l’Éternel une offrande en justice. 4 Alors l’offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l’Éternel, comme aux jours anciens et comme aux années d’autrefois. 5 Et je m’approcherai de vous en jugement, et je serai un prompt témoin contre les magiciens et contre les adultères, et contre ceux qui jurent faussement, et contre ceux qui oppriment le mercenaire quant à son salaire, [ou] la veuve et l’orphelin, et qui font fléchir le droit de l’étranger, et ne me craignent pas, dit l’Éternel des armées. 6 Car moi, l’Éternel, je ne change pas ; et vous, fils de Jacob, vous n’êtes pas consumés. 7 Dès les jours de vos pères, vous vous êtes détournés de mes statuts, et vous ne les avez pas gardés. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées. Et vous dites : En quoi retournerons-nous ?

8 Un homme frustrera-t-il Dieu ? Toutefois, vous me frustrez, et vous dites : En quoi te frustrons-nous ? Dans les dîmes et dans les offrandes élevées. 9 Vous êtes chargés de malédiction (1*), et vous me frustrez [toujours], [vous], la nation tout entière. 10 Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison, et éprouvez-moi par ce moyen, dit l’Éternel des armées, si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et ne verse pas sur vous la bénédiction, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez [de place] (2*). 11 Et je tancerai en votre faveur celui qui dévore, afin qu’il ne détruise pas pour vous le fruit du sol, et que, pour vous, la vigne ne soit pas stérile (3*), dans la campagne, dit l’Éternel des armées. 12 Et toutes les nations vous diront bienheureux, car vous serez un pays de délices, dit l’Éternel des armées.

(1*) litt. : maudits de malédiction. — (2*) d’autres : jusqu’à ce qu’il y ait surabondance. — (3*) ou : ne laisse pas tomber son fruit.

13 Vos paroles ont été fortes contre moi, dit l’Éternel ; et vous dites : Qu’avons-nous dit contre toi ? 14 Vous dites : C’est en vain qu’on sert Dieu ; et quel profit y a-t-il à ce que nous fassions l’acquit de la charge qu’il nous a confiée, et que nous marchions dans le deuil devant l’Éternel des armées ? 15 Et maintenant, nous tenons pour heureux les orgueilleux ; ceux même qui pratiquent la méchanceté sont établis (1*) ; même ils tentent Dieu et sont délivrés. 16 Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom. 17 Et ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai ; et je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert. 18 Alors vous reviendrez, et vous ferez la différence entre (2*) le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas.

— v. 15 : litt. : bâtis. — v. 18 : litt. : et vous verrez entre.

Dans les 2 premiers chapitres, Malachie met en lumière l'état déplorable du peuple. Ceci nous montre que le rôle du prophète n'est pas nécessairement de révéler l'avenir, mais de parler au cœur et à la conscience d'Israël de la part de l'Éternel et aussi aux nations ; pensons à Jonas envoyé à Ninive comme messager de Dieu.

Les apôtres ont possédé ce don pour rédiger le Nouveau Testament, actuellement, il n'existe plus d’apôtres puisque nous possédons toutes les pensées de Dieu dans la Parole.

Mais dans les réunions d'assemblées, le service de prophète donné à l'un ou l'autre frère conduit par l'Esprit Saint est des plus élevé : tous les cœurs sont mis dans la lumière révélant les pensées de Dieu et aussi les voies des individus. Le prophète transmet le message que Dieu lui donne à un certain moment ; le but de la prophétie c'est d'édifier, encourager, parfois reprendre pour être plus en communion avec le Seigneur.

Après tous ces reproches dus à l'état du peuple, Malachie en vient au chapitre 3 à parler d'un avenir lointain.

« Voici, j'envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple. » (v.1)

La gloire qui remplissait le temple de Salomon, mais l'avait quitté et n'était jamais revenue, ni aux jours d'Esdras, ni au temps d'Hérode et du Seigneur, quoique le Seigneur ait dit « c'est la maison de mon Père ». Mais cette gloire reviendra comme Ézéchiel le décrit dans sa prophétie sur le nouveau temple à la fin des jours, au règne millénaire (chapitres 40 à 48), ce temps appelé le jour du Seigneur. Dans l'Ancien Testament, ce jour est toujours décrit comme ici au verset 2 :

« … qui supportera le jour de sa venue et qui subsistera lorsqu'il se manifestera ? » (v.2)

Pensons aussi à Amos qui annonce un jour de tonnerre et de jugement (Amos 8 v.9-14). C'est un jour à venir et pour nous aussi, 2 Thessaloniciens 2 nous en parle. Les Thessaloniciens, jeunes convertis avaient été troublés par de mauvais enseignements et pensaient que le jour du Seigneur était là ; c'est pourquoi l'apôtre leur écrit de ne pas se laisser bouleverser dans leurs pensées, ni troubler, ni par esprit, ni par lettre comme si le jour du Seigneur était là, ne vous laissez pas séduire, car ce jour ne viendra pas que l'apostasie ne soit arrivée et que l'homme de péché, l'antichrist n'ait été révélé, le fils de perdition.

Dans l'Ancien Testament, la venue du Seigneur dans l'humilité, sa réjection avait bien été annoncée, les prophètes parlent de sa naissance, ses souffrances, sa mort (Esaïe 53), mais surtout de son règne en gloire. Nous vivons entre sa venue en infirmité, sa réjection, sa mort sur la croix et d'autre part, sa venue en gloire, après nous avoir pris auprès de lui dans la maison du Père et avoir exécuté le jugement de ce monde.

Mais pour les prophètes de l'Ancien Testament, c'est comme si ils se tenaient sur une montagne et regardaient dans le lointain, apercevaient une montagne (le Seigneur) une vallée profonde et derrière encore une montagne (le Seigneur) ; ils ne voyaient donc que la venue du Messie. La vallée leur était cachée. Nous vivons pour ainsi dire dans cette vallée : c'est le temps de la grâce et de l'assemblée. C'était un mystère dont l'Ancien Testament ne dit pas un mot, le Nouveau Testament y fait souvent allusion (Romains 16, Ephésiens 2, Colossiens 1), l'ancien nous donne bien des types comme Eve, mais nous le comprenons par le passage d'Éphésiens, « ce mystère est grand, mais je parle de Christ et de l'assemblée » ; le Nouveau Testament nous parle aussi de l'enlèvement de l'Église « voici, je vous dis un mystère ». L'Ancien Testament ne nous présente que la venue du Messie.

« Voici, j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi … » (Malachie 3 v.1)

« Mon messager » est bien Jean le Baptiseur, envoyé devant la face du Messie, comme il est écrit dans Ésaïe le prophète (Marc 1 v.2) Mais quand les Juifs viennent lui demander s'il est Élie, il répond non, il n'est qu'une voix qui crie dans le désert pour préparer le chemin du Seigneur. C'est pourquoi, Luc 1 dit au verset 17 qu'il ira dans l'esprit et la puissance d'Élie pour faire retourner les cœurs des pères vers les enfants et les désobéissants à la pensée des justes, pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé. Ces versets cités par Luc montrent que Jean était bien ce messager, précurseur du Seigneur. Mais dans Matthieu 17 v.10, quand les disciples demandent pourquoi les scribes disent qu'il faut qu'Élie vienne premièrement (allusion à Malachie 4 v.5) le Seigneur répond :

« … En effet, Élie vient premièrement, et il rétablira toutes choses ; mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, et ils ne l’ont pas reconnu ; mais ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu ; ainsi aussi le fils de l’homme va souffrir de leur part. Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le baptiseur. » (Matthieu 17 v.11-13)

Au verset 5 du chapitre 4, il s'agit bien de la même personne, Luc précise en disant qu'il viendrait dans l'esprit et la puissance d'Élie ; or Jean savait pourquoi Dieu l'avait envoyé : « il faut qu'il croisse et que moi, je diminue ». C'est pourquoi il dit qu'il n'est pas Élie.

Dans Matthieu 17, nous avons la clef : Dieu avait prédit qu'Élie viendrait, si le peuple avait reçu le message de Jean, le Seigneur aurait pu être couronné roi, le royaume aurait pu être instauré et la prophétie de Malachie aurait été accomplie. Mais le Seigneur a été rejeté et le jour du Seigneur, jour de jugement avant le règne n'est pas venu. Et il s'est déjà écoulé plus de 2000 ans !

Dans Apocalypse 11, nous voyons les deux témoins qui font les mêmes signes qu'Élie : ils ont le pouvoir de fermer le ciel afin qu'il ne tombe pas de pluie et faire tomber le feu du ciel, avant l'instauration du règne millénaire. C'est donc une confirmation du chapitre 4 de Malachie, quand le Seigneur apparaîtra pour entrer dans son règne.

Malachie 3 renvoie à un temps futur ; Dieu parle de l'avenir en réponse à la légèreté du peuple qui ose demander où est le Dieu de jugement, Il ne réagit pas et même ce mal serait bon aux yeux de l'Éternel ! Dieu leur dit que le temps d'agir n'est pas encore venu, il s'écoulera environ 400 ans, mais le jugement viendra certainement.

L'Éternel lui-même annonce la venue du messager qui préparera le chemin devant sa face. Marc 1 nous parle d'Élie envoyé devant le Seigneur présenté comme homme ; l'évangile de Jean insiste sur sa divinité. C'est l'annonce de la venue du Messie.

« … le Seigneur que vous cherchez … » (Malachie 3 v.1)

En fait, il n'y avait pas de véritable recherche provenant du fond de leurs cœurs. Amos 5 v.18 montre qu'il y avait bien la connaissance de la venue du Messie, mais pas d'attente réelle.

« Malheur à vous qui désirez le jour de l’Éternel ! À quoi vous servira le jour de l’Éternel ? Il sera ténèbres, et non lumière, … » (Amos 5 v.18)

C'était attendre ce jour en pensant que Dieu ne jugerait pas vraiment ; ce peuple persévérait dans le péché et se faisait une image de Dieu qui ne correspondait pas à ce que Dieu est réellement.

Et c'est aussi un danger pour nous de nous faire une idée de Dieu très différente de ce que la parole nous dit. On pense que ce n'est pas si grave et la venue du Seigneur ne sera pas aussi terrible. C'est pourquoi, Dieu doit rappeler que ce jugement viendra et même soudainement !

Cela fait penser à la venue du Seigneur comme un voleur dans la nuit ; cette venue ne fait jamais référence à l'enlèvement de l'assemblée, mystère caché dans l'Ancien Testament, mais dont le nouveau parle en plusieurs endroits. Le Seigneur vient en grâce pour prendre les siens auprès de Lui et en jugement pour juger le monde : c'est sa venue comme un voleur dans la nuit, c'est-à-dire pour ceux qui ne l'attendent pas.

« … vous savez vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand ils diront : « Paix et sûreté », alors une subite destruction viendra sur eux, comme les douleurs sur celle qui est enceinte, et ils n’échapperont point. » (1 Thessaloniciens 5 v.2-3)

Le verset 2 du chapitre 3 est un avertissement pour ces juifs qui vivaient au jour le jour et pensaient que tout était bien :

« … qui supportera le jour de sa venue et qui subsistera lorsqu'il se manifestera ? » (v.2)

Ésaïe avait déjà prophétisé à leur sujet :

« Entendez, vous qui êtes loin, ce que j’ai fait ; et connaissez ma puissance, vous qui êtes près ! Les pécheurs ont peur dans Sion ; le tremblement a saisi les impies : Qui de nous séjournera dans le feu consumant ? Qui de nous séjournera dans les flammes éternelles ? » (Esaïe 33 v.13-14)

Qui supportera la sainteté de Dieu ? Ésaïe en donne la réponse :

« Celui qui marche dans la justice, et celui qui parle avec droiture, celui qui rejette le gain acquis par extorsion, qui secoue ses mains pour ne pas prendre de présent, qui bouche ses oreilles pour ne pas entendre parler de sang et qui ferme ses yeux pour ne pas voir le mal, celui-là demeurera en haut : les forteresses des rochers seront sa haute retraite ; son pain lui sera donné, ses eaux seront assurées. Tes yeux verront le roi dans sa beauté ; ils contempleront le pays lointain. » (Esaïe 33 v.15-17)

C'est la réponse à la question de Malachie : celui qui vit en conformité avec les pensées de Dieu ne doit pas avoir peur de ce jour, au contraire, ils verront le roi et entreront dans le royaume.

Mais au peuple qui ne tenait pas compte de la sainteté de Dieu, le caractère du jugement est décrit :

« … il est comme un feu d'affineur, comme la potasse des foulons. ». (Malachie 3 v.2)

Les croyants non plus ne doivent pas craindre la comparution devant le tribunal de Christ ; le Seigneur a porté nos fautes, Il a pris sur lui la condamnation de nos péchés, nous ne serons donc pas punis une 2ème fois. D'ailleurs dans le monde on n'est pas condamné 2 fois pour un même méfait. C'est pourquoi, l'apôtre Paul pouvait considérer avec joie ce jour où le Seigneur, juste juge donnera la couronne de justice à tous ceux qui aiment son apparition.

Ceux de l'Ancien Testament qui ont vécu justement, dans la dépendance de l'Éternel et les croyants d'aujourd'hui qui ont mis leur confiance dans le sang de Golgotha peuvent être sans crainte et même se réjouir de cet avenir glorieux.

« … je m'approcherai de vous en jugement, et je serai un prompt témoin contre les magiciens et contre les adultères, contre ceux qui jurent faussement et contre ceux qui oppriment le mercenaire quant à son salaire, ou la veuve et l'orphelin, et qui font fléchir le droit de l'étranger, et ne me craignent pas, dit l'Éternel des armées. » (v.5)

Ésaïe promettait à ceux qui s'étaient abstenus de toutes ces choses qu'ils échapperaient au jugement, mais le caractère de ces hommes du temps de Malachie, c'était une absence totale de crainte de Dieu, ceux-là devaient craindre le jugement.

Notre temps est aussi caractérisé par le manque de crainte de Dieu. Un jour viendra où tous comparaîtront devant Dieu, tout sera mis en lumière : pour les croyants, manifestés devant le tribunal de Christ, pas de crainte, car le juge, c'est mon sauveur, cela me donne de l'assurance ; tout sera manifesté, rien ne restera caché, mais tout est pardonné, expié, nous sommes réconciliés avec Dieu. Mais les incrédules comparaîtront beaucoup plus tard devant le grand trône blanc ; des livres seront ouverts et ils seront jugés d'après leurs œuvres et condamnés car leurs noms ne seront pas trouvés au livre de vie.

Si quelqu'un ici ne s'est pas encore décidé et craint parce qu'il n'a pas confessé ses péchés, pense à l'avenir, à la venue du Seigneur : c'est aujourd'hui le jour du salut ; fais comme le publicain « O Dieu, sois apaisé envers moi pécheur », fais-le sincèrement, c'est suffisant, Dieu veut que l'on ait conscience d'être pécheur, mais le Seigneur a donné sa vie à Golgotha par amour pour des pécheurs perdus et leur dit : « venez à moi, vous tous qui êtes chargés ». Viens à lui aujourd'hui et tu n'auras pas peur de ce jour.

Ces juifs ne croyaient pas que le jugement allait venir, de même aujourd'hui, mais le jugement viendra au moment où on ne l'attend pas. Et alors, il sera impossible de se convertir.

On pense avoir une vie correcte, pieuse et s'imaginer que cela suffit… et bien non, pour eux aussi le moment viendra subitement, à la venue du Seigneur pour enlever les siens, il sera trop tard.

2 Thessaloniciens nous dit clairement que quiconque a entendu l'évangile et n'a pas reçu l'amour de la vérité, Dieu leur envoie une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge, parce qu'ils n'ont pas cru à la vérité. Il y aura endurcissement quand le Seigneur vient ; personne ne dira « si seulement j'avais cru », mais plutôt « nous sommes débarrassés de ces gens ! », même ceux qui ont été étroitement en contact avec l'évangile. Voilà ce que sera le sort de ceux qui vivent sur la terre.

Mais les morts paraîtront devant le grand trône blanc et là, plus de grâce, plus d'amour, il sera seulement question de justice et de sainteté. N'oublions pas que Dieu a pendant toute la vie offert sa grâce, si on la rejette, on a ce que l'on a voulu : éternellement loin de la face de Dieu. Comme ces choses sont sérieuses !

« … qui subsistera lorsqu'il se manifestera ? Car il est comme un feu d'affineur ; il s'assiéra comme celui qui affine et purifie l'argent ; il purifiera les fils de Lévi et les affinera comme l'or et l'argent … » (v.2-3)

Ici, c'est l'apparition du Seigneur pour son peuple terrestre, tous n'attendront pas sa venue avec joie.

On affine l'or à très haute température pour enlever toutes les impuretés, le point de fusion de l'or est d'environ 1000 degrés. Dieu accomplit aussi cette purification dans la vie des croyants :

« … afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu, soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur … » (1 Pierre 1 v.7)

Dieu désire que les siens resplendissent et pour cela il est nécessaire qu'il nous éprouve pendant notre vie, qu'il nous purifie de tout ce qui n'est pas à Sa gloire, Dieu enlève les scories quand nous rencontrons des difficultés.

« … il s'assiéra comme celui qui affine et purifie l'argent … » (v.3)

Un chrétien regardait un orfèvre travailler ; assis, il observait attentivement l'argent liquide prêt à enlever l'impureté ; jusqu'au point de fusion, il y a toujours une sorte de gris qui disparaît tout d'un coup : le métal est alors comme un miroir dans lequel il voit son visage, c'est le moment où l'argent est pur. Ce processus de purification peut être appliqué aux moyens que le Seigneur utilise pour nous débarrasser de ce qui n'est pas à Sa gloire et que son image en nous soit de plus en plus visible.

« … Il purifiera les fils de Lévi … » (v.3)

Nous en lisons quelque chose dans Zacharie 13 au verset 7 sur l'attitude du Seigneur à l'égard de son peuple terrestre.

« Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme [qui est] mon compagnon, dit l’Éternel des armées ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé » (Zacharie 13 v.7)

C'est Dieu qui parle, en un seul verset, nous avons la venue du Seigneur, son rejet et sa mort et en conséquence, le peuple d'Israël chassé de son pays. Puis, référence à l'avenir :

« … et je tournerai ma main sur les petits » (Zacharie 13 v.7)

Il s’agit du résidu qui représentera tout Israël à la fin des temps.

« … il arrivera dans tout le pays, dit l’Éternel, que deux parties y seront retranchées et expireront ; mais un tiers y demeurera de reste. Et le tiers, je l’amènerai dans le feu, et je les affinerai comme on affine l’argent, et je les éprouverai comme on éprouve l’or. » (Zacharie 13 v.8-9)

Il s'agit de la grande tribulation ; le peuple d'Israël est retourné dans son pays après 2000 ans de dispersion dans toutes les nations comme Moïse l'avait annoncé, nous en sommes témoins ; Dieu les ramènera à la fin des jours et nous lisons ici que deux tiers mourront. N'est-ce pas terrible ? La Parole nous apprend que dans le futur, sans doute après l'enlèvement de l'Église, le peuple d'Israël en Palestine sera tellement opprimé par les peuples voisins que les deux tiers périront, la partie incrédule de ce peuple. Les prophètes et en partie l'Apocalypse nous parlent de cette persécution.

Zacharie 13 nous dit, au verset 9, ce que Dieu va faire de cette dernière partie :

« … le tiers, je l’amènerai dans le feu, et je les affinerai comme on affine l’argent, et je les éprouverai comme on éprouve l’or. Ils invoqueront mon nom, et moi, je leur répondrai ; je dirai : C’est ici mon peuple ; et lui, dira : L’Éternel est mon Dieu. » (Zacharie 13 v.9)

Le feu de purification éprouve ce tiers extérieurement ; nous ne trouvons pas toujours une description chronologique dans les prophètes comme nos esprits rationnels aimeraient avoir pour comprendre la suite des événements ; Dieu ne parle pas ainsi, Il décrit les choses de l'intérieur et parfois l'ordre des choses est inversé.

La purification dont parle Malachie dans le verset 3 n'a pas lieu après l'apparition du Seigneur, mais bien avant : le Seigneur est encore au ciel quand Il les fait passer par la grande tribulation, pour qu'à sa venue, un peuple de franche volonté le reçoive. En lisant Malachie, on peut penser qu'il vient et les purifie, par contre Zacharie et le Nouveau Testament parlent de jugement des méchants ; il vient pour vaincre l'antichrist et le chef de l'empire romain.

 

« … Il s'assiéra sur le trône de sa gloire et toutes les nations seront assemblées devant lui et il séparera les uns d'avec les autres, comme un berger sépare les brebis des chèvres. » (Matthieu 25 v.31)

C'est de nouveau un jugement séparant des méchants ; le seul critère sera comment ils auront reçu les messagers de l'évangile du royaume. C'est pendant la grande tribulation que le Seigneur, du ciel, les purifie, amène la conversion des nations et d'un résidu pour recevoir le Messie.

« Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l'Éternel, comme aux jours anciens, et comme aux années d'autrefois. » (Malachie 3 v.4)

Nous avons déjà remarqué plusieurs fois que Malachie ne mentionne que l'offrande de gâteau, une image de la vie parfaite du Seigneur que nous pouvons reproduire. Le Seigneur a dit à ses disciples : « apprenez de moi ». L'offrande de gâteau était le seul sacrifice dont se nourrissaient les sacrificateurs. Et ici, cette offrande apportée par des hommes dont la vie est en accord avec Dieu sera agréable comme aux jours anciens.

Le verset 5 revient au jugement :

« … je m'approcherai de vous en jugement et je serai un prompt témoin contre les magiciens et contre les adultères … » (Malachie 3 v.5)

Ce sont des gens ennemis de Dieu et pécheurs.

Mais le verset 6 est un appel aux cœurs à considérer la grandeur et la fidélité de Dieu :

« Car moi, l’Éternel, je ne change pas … » (Malachie 3 v.6)

Jacques écrit :

« … en qui il n'y a pas de variation ou d'ombre de changement. » (Jacques 1 v.17)

Paul, en rapport avec Israël dit :

« … les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir. » (Romains 11 v.29)

Dieu ne revient pas sur ce qu'il a promis. Les hommes sont changeants, nous avons des hauts et des bas, mais Dieu ne change pas dans son amour, sa fidélité et aussi sa sainteté ; l'attitude des croyants changent de plus en plus et pas en bien, mais Dieu reste le même fidèle, miséricordieux.

« … et vous, fils de Jacob, vous n'êtes pas consumés. Dès les jours de vos pères, vous vous êtes détournés de mes statuts et vous ne les avez pas gardés. Revenez à moi et je reviendrai à vous … » (Malachie 3 v.6-7)

Si cela dépendait d'eux ou de nous, il y a longtemps que nous serions anéantis. Après l'annonce de tous ces jugements, Dieu les sollicite encore de revenir à lui.

« Un homme frustrera-t-il Dieu ? Toutefois, vous me frustrez et vous dites : En quoi te frustrons-nous ? Dans les dîmes et les offrandes élevées. » (Malachie 3 v.8)

En Israël, tout était minutieusement prescrit : prélever un dixième de leurs récoltes pour le service de la maison de Dieu. Ils ne donnaient pas ce qui revenait à Dieu, Lui qui avait tant fait pour eux : Sauvés d'Égypte, un pays d'esclavage pour les conduire à travers le désert dans un pays ruisselant de lait et de miel ; une abondance de bénédictions et Dieu leur demandait de lui donner la dîme !

« Dès les jours de vos pères, vous vous êtes détournés de mes statuts, et vous ne les avez pas gardés. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées. Et vous dites : En quoi retournerons-nous ? » (Malachie 3 v.7)

Toujours ce refus d'obéir aux injonctions de Dieu, c'est de l'endurcissement : qu'avons-nous fait de mal ? Penser que nous pouvons cacher quelque chose à Dieu ! Quand un croyant en arrive là, on ne peut plus que prier pour lui et combien souvent cela arrive que l'on ferme son cœur et que l'on dise : « mais je n'ai rien fait, que Dieu me le montre ! »

Tout le service religieux reposait sur le principe des dîmes ; sans les dîmes, le service du temple n'était pas rempli. Au temps de Néhémie, les lévites étaient retournés dans leurs champs, les trésors du temple étaient vides et ils n'avaient plus rien, parce que le peuple ne faisait pas ce que Dieu exigeait. Qu'un autre le fasse était la mentalité parmi le peuple et ainsi ils frustraient Dieu.

« Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor, afin qu'il y ait de la nourriture dans ma maison et éprouvez-moi par ce moyen, dit l'Éternel des armées, si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et ne verse pas sur vous la bénédiction, jusqu'à ce qu'il n'ait plus assez de place. » (Malachie 3 v.10)

Ce qui est dit de la frustration est très remarquable : si l'individu pense que ce qu'il fait n'a pas d'importance, de fait il frustre Dieu.

Que chacun se pose la question : quelle est ma tâche dans l'assemblée et ne pas penser qu'un autre peut l'accomplir, il ne s'agit pas de grandes prestations, mais de montrer de l'intérêt pour les choses de Dieu, sinon on frustre le Seigneur et les siens. Si chacun apporte sa contribution comme l'Israélite sa dîme, Dieu promet de bénir en abondance ; pour Israël des bénédictions extérieures.

Dieu attend que nous lui donnions, Lui qui a tant fait pour nous, plus encore que pour Israël.

Si nous faisons ce que le Seigneur nous a confié, nous pouvons Le mettre à l'épreuve et voir qu'Il verse sur nous la bénédiction. Au temps de Malachie comme aujourd'hui c'était un temps de déclin. Nous pouvons appliquer la promesse à notre situation, même si tout semble si triste parmi les croyants. Dieu ne change pas et n'abandonnera pas les siens ; soyons fidèles et dévoués pour Lui et son assemblée qu'Il aime et Il peut nous bénir abondamment, pas matériellement, mais nous donner des bénédictions spirituelles et de la joie dans le Seigneur.    


 

5ème réunion : Malachie 3 v.10 à Malachie 4 v.6

Lecture :

Chapitre 3 - 10 Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison, et éprouvez-moi par ce moyen, dit l’Éternel des armées, si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et ne verse pas sur vous la bénédiction, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez [de place] (2*). 11 Et je tancerai en votre faveur celui qui dévore, afin qu’il ne détruise pas pour vous le fruit du sol, et que, pour vous, la vigne ne soit pas stérile (3*), dans la campagne, dit l’Éternel des armées. 12 Et toutes les nations vous diront bienheureux, car vous serez un pays de délices, dit l’Éternel des armées.

(1*) litt. : maudits de malédiction. — (2*) d’autres : jusqu’à ce qu’il y ait surabondance. — (3*) ou : ne laisse pas tomber son fruit.

13 Vos paroles ont été fortes contre moi, dit l’Éternel ; et vous dites : Qu’avons-nous dit contre toi ? 14 Vous dites : C’est en vain qu’on sert Dieu ; et quel profit y a-t-il à ce que nous fassions l’acquit de la charge qu’il nous a confiée, et que nous marchions dans le deuil devant l’Éternel des armées ? 15 Et maintenant, nous tenons pour heureux les orgueilleux ; ceux même qui pratiquent la méchanceté sont établis (1*) ; même ils tentent Dieu et sont délivrés. 16 Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom. 17 Et ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai ; et je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert. 18 Alors vous reviendrez, et vous ferez la différence entre (2*) le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas.

— v. 15 : litt. : bâtis. — v. 18 : litt. : et vous verrez entre.

Chapitre 4 - 1 Car voici, le jour vient, brûlant comme un four ; et tous les orgueilleux, et tous ceux qui pratiquent la méchanceté seront du chaume, et le jour qui vient les brûlera, dit l’Éternel des armées, de manière à ne leur laisser ni racine, ni branche. 2 Et pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes ; et vous sortirez, et vous prospérerez comme des veaux à l’engrais. 3 Et vous foulerez les méchants, car ils seront de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je ferai dit l’Éternel des armées.

4 Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, que je lui commandai en Horeb pour tout Israël, — des statuts et des ordonnances. 5 Voici, je vous envoie Élie, le prophète, avant que vienne le grand et terrible jour de l’Éternel. 6 Et il fera retourner le cœur des pères vers les fils, et le cœur des fils vers leurs pères, de peur que je ne vienne et ne frappe le pays de malédiction.

Rappelons-nous que les prophètes Aggée, Zacharie et Malachie sont les derniers, que Dieu a envoyé à son peuple terrestre, pour autant que nous le sachions. Entre les dernières pages de l'Ancien Testament et le nouveau, il s'écoule une période d'environ 400 ans pendant laquelle Dieu ne dit plus rien sur l'histoire de ce peuple.

Au temps d'Esdras et de Néhémie, le peuple, remonté de Babylone avait reçu l'ordre de rebâtir le temple. Malachie a prophétisé probablement du temps de Néhémie ; c'est donc les dernières paroles de Dieu à son peuple. Israël (les 10 tribus) et Juda étaient tombés dans une affreuse idolâtrie, ce pourquoi Dieu les avait envoyés en captivité à Babylone. Lorsqu'ils remontent de captivité, cette idolâtrie a disparu complètement pour faire place à une sorte de religiosité qui répondait extérieurement aux exigences des commandements de Dieu mais sans réalité dans le cœur.

Au temps du Seigneur, les pharisiens se concentraient sur l'observation de détails, mais les pensées de Dieu étaient mises de côté.

Il y a 2 côtés à retirer dans l'enseignement de ce prophète : ce que Dieu a à dire à son peuple de l'époque, est toujours relié à ses voies futures qui s'exécuteront immanquablement et cela a aussi un côté pratique pour nous. Combien de fois Dieu doit leur reprocher leur manque de déférence, de respect. Ils prennent la parole contre Dieu :

« … vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? …  En quoi t’avons-nous profané ? » (Malachie 1 v.6-7)

Et Dieu doit leur dire qu'ils apportent des bêtes impures à son autel, ce qui n'était pas selon la loi ; même les sacrificateurs et les lévites participaient à cela. Quand Dieu fait des reproches, n'est-ce pas terrible de dire « mais qu'avons-nous fait ? »

Je pense que jamais auparavant la chrétienté ne s'est permise de se dresser contre Dieu comme aujourd'hui. Cela doit nous parler !

Même le mariage, ils ne s'y tenaient pas sérieusement et que voyons-nous aujourd'hui ? Aussi chez les croyants, le mariage est piétiné, on le met totalement de côté et le divorce est admis ; pourtant Dieu dit « je hais la répudiation ! Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas. »

Quand Dieu les appelle à revenir à Lui, ils répliquent :

« … en quoi retournerons-nous ? » (Malachie 3 v.7)

C'est une totale ignorance de leur véritable état.

Ils frustrent Dieu de ce qui lui revient, ils n'apportaient pas les dîmes et prétendent qu'ils ne font rien de mal. Or Dieu avait choisi la tribu de Lévi pour faire le service (Nombres 18 v.24), l'Éternel était leur héritage, c'est pourquoi Israël devait apporter les dîmes de leur récolte pour que les lévites puissent vivre et accomplir le service. Ils invoquent toutes sortes d'excuses et n'apportent pas à la maison du trésor ce qui revient à Dieu, pour qu'il y ait de la nourriture pour les lévites et aussi pour Dieu, car la graisse des sacrifices était pour Dieu. Alors comme maintenant, Dieu attache de l'importance à ce que son peuple le serve et l'honore.

Nous devons confesser, non pas que nous voulons nous mettre au-dessus d'autres croyants, que le service religieux est mal compris. Pour beaucoup, c'est le service de la Parole. Mais ce à quoi nous sommes appelés, c'est servir le Dieu vivant et vrai et attendre des cieux son Fils. Dieu a créé l'homme pour lui-même, pour sa joie, mais par la chute l'homme s'est éloigné de Lui. Il faut donc la rédemption pour que Dieu ait des adorateurs.

Nous ne sommes pas sous la loi comme le peuple qui devait apporter la dîme de la récolte ; bien souvent, nous donnons moins ! Or un croyant est tellement enrichi qu'il peut bien donner plus même ; nous ne sommes que des administrateurs, tout appartient à Dieu et nous pouvons utiliser ce qu'il nous donne abondamment et ne pas penser donner tant à Dieu et garder le reste pour nous.

Si Israël apportait la dîme, Dieu lui promettait d'ouvrir les écluses des cieux et le bénir abondamment. Au chapitre 1, nous lisons qu'ils apportaient des offrandes de bêtes défectueuses et disaient « quel ennui » ! Ils n'en avaient donc aucune satisfaction, car ils frustraient Dieu. Dans notre chapitre, Dieu leur promet de verser la bénédiction jusqu'à ce qu'il n'ait plus assez de place. Proverbes 11 exprime la même pensée au verset 25 :

« L’âme qui bénit sera engraissée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé. »

Mais pour cela il faut la foi, voir les richesses de Sa grâce et être prêt à en faire usage, nous verrons alors une bénédiction de plus en plus grande. C'est un principe qui se retrouve dans l'Écriture et nous montre que Dieu n'est pas un Dieu de loin, mais se manifeste publiquement dans notre vie en nous ouvrant les fenêtres du ciel.

Déjà au déluge, les écluses des cieux se sont ouvertes, mais alors en jugement ; comment ont réagi les hommes devant ce prédicateur de justice qu'était Noé ? Pas un seul n'a écouté, tous ont péri.

Au temps d'Élisée, la famine régnait à Samarie et le roi d'Israël tenait le prophète pour responsable, Elisée annone en 2 Rois 7 :

« … Demain à cette heure-ci, la mesure de fleur de farine sera à un sicle, et les deux mesures d’orge à un sicle, à la porte de Samarie. » (v.1)

Mais le capitaine répondit à l'homme de Dieu :

« … quand l’Éternel ferait des fenêtres aux cieux, cela arriverait-il ? » (v.2)

Impossible ! Comme si Dieu allait ouvrir les fenêtres du ciel ! C'est de l'incrédulité. Dieu a agi en miséricorde alors que le peuple ne le méritait pas. Dieu leur donne ce que l'armée des Syriens avait abandonné.

Cette expression nous montre que Dieu intervient activement dans notre vie ; combien nous avons manqué ! Mais revenons à Lui et donnons-Lui ce qui Lui revient et Il nous bénira abondamment, même en un temps de décadence.

« … je tancerai en votre faveur celui qui dévore, afin qu’il ne détruise pas pour vous le fruit du sol, et que, pour vous, la vigne ne soit pas stérile … » (Malachie 3 v.11)

C'est ainsi qu'était appelées les sauterelles, plaie terrible au Moyen Orient et en Afrique qui dévorent tout sur leur passage. Tout agriculteur sait qu'il dépend entièrement de la grâce de Dieu, l'homme ne peut rien contre les éléments de la nature.

« … toutes les nations vous diront bienheureux, car vous serez un pays de délices, dit l’Éternel des armées. » (Malachie 3 v.12)

C'était la pensée première de Dieu que le pays d'Israël, le centre de la terre serait un jardin de délices pour son peuple et il en sera ainsi dans le millénium lorsque chaque Israélite pourra s'asseoir sous sa vigne et sous son figuier et jouir de la richesse de ce pays.

Malachie fait toujours le rapport entre la situation présente du peuple et ce qu'il sera dans le futur quand toutes les promesses de Dieu se réaliseront. Quel temps merveilleux ce sera. Mais déjà maintenant on voit en Israël une richesse dans l'agriculture, alors qu’elle est absente tout autour.

Au verset 13 Dieu doit de nouveau leur reprocher leurs paroles brutales :

« Vos paroles ont été fortes contre moi, dit l’Éternel ; et vous dites : Qu’avons-nous dit contre toi ? » (Malachie 3 v.13)

C'est le caractère de ce peuple, plein de propre justice et cela ne peut venir que de la chair. Dieu alors leur précise par leurs paroles :

« … C’est en vain qu’on sert Dieu ; et quel profit y a-t-il à ce que nous fassions l’acquit de la charge qu’il nous a confiée, et que nous marchions dans le deuil devant l’Éternel des armées ? » (Malachie 3 v.14)

C'est ce qu'on entend dans la bouche de certains qui se disent croyants actuellement : « j'ai consacré ma vie pour le Seigneur, j'ai renoncé à plusieurs choses, je n'en ai rien eu, Il n'a rien fait pour moi ! » Ils apprécient selon leur propre mesure et ne voient pas que tout ce que Dieu fait vient d'un cœur qui nous connaît mieux que nous-mêmes.

Dire que c'est en vain que l'on sert Dieu, c'est estimer que la foi doit automatiquement apporter un avantage. Tout ira bien si l'on est très pieux. Mais on oublie l’enseignement de Galates 6 au verset 8 :

« … celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. »

Selon ce raisonnement, Paul aurait été un bien mauvais chrétien. Et d’autre part, Job que condamnaient ses amis a dû apprendre à se connaître.

Servir Dieu, respecter ses commandements, même être dans l'humiliation, tout cela n'a pas de sens pour ces hommes superficiels. Ils pensaient qu'il suffisait d’être en ordre extérieurement, alors que, dans leur cœur, ils en étaient bien loin.

Qu'était pour David un vrai service religieux ? :

« Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. Ô Dieu ! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié. » (Psaume 51 v.17)

Il avait expérimenté dans sa vie que son cœur était mauvais. Dans l'Ancien Testament, ce n'était pas révélé comme maintenant que la chair est corrompue, mais plusieurs croyants l'ont compris par l'expérience. Il a fallu la croix, quand le saint Fils de Dieu est mort pour que soit démontré que l'homme est irrémédiablement perdu et que l'on puisse dire :

« … je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien … » (Romains 7 v.18)

Ils vont même plus loin :

« Et maintenant, nous tenons pour heureux les orgueilleux ; ceux même qui pratiquent la méchanceté sont établis ; même ils tentent Dieu et sont délivrés. » (Malachie 3 v.15)

Les orgueilleux peuvent faire ce qu'ils veulent et tout va très bien pour eux, un problème qu'avait soulevé Asaph au Psaume 73, où Il voyait que les méchants prospèrent (v.12), tandis que lui rencontrait bien des difficultés « mon châtiment revenait chaque matin » (v.14), il a fallu qu'il entre dans les sanctuaires de Dieu pour comprendre le pourquoi : « j'ai compris leur fin » (v.17). Dans la présence de Dieu, il a vu la réalité, la fin des méchants : « ceux qui sont loin de toi périront » (v.27) c'est le jugement de Dieu. Quant à lui : « Tu me conduiras par ton conseil et après la gloire tu me recevras » (v.24). Voilà son avenir.

Dieu veut que nous lui consacrions notre cœur et non pas prononcer des paroles aussi terribles.

Mais parmi le peuple, il y avait quelques-uns qui craignaient l'Éternel :

« Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom. » (Malachie 3 v.16)

Dans ce peuple qui était remonté de la transportation déjà si peu nombreux (pas même 50.000 sous Esdras et Néhémie), il y en avait quelques-uns qui se démarquaient de cette situation de désordre et parlaient l'un avec l'autre, sachant que Dieu voit ceux qui Le craignent.

Frères et sœurs, nous aussi, nous voyons dans la chrétienté et aussi parmi ceux qui sont une sorte de reste ce même mépris de la sainteté de Dieu et de ce qui Lui revient. Pour ceux qui ne peuvent participer à une telle situation, il ne reste plus que de parler l'un à l'autre et s'encourager pour se distinguer de ceux qui pratiquent ces choses. C'est beau de lire ici qu'un livre de souvenir a été écrit pour ceux qui craignent l'Éternel et pensent à son nom. On voit donc que ce n'est pas en vain que l'on sert Dieu ; Dieu peut ne pas nous bénir comme nous le voudrions, car il nous éprouve, mais Il prend soin de ceux qui Le craignent.

Au Psaume 56 au verset 8, David, lors de ses fuites devant Saül et plus tard devant Absalon dit :

 « Tu comptes mes allées et venues, mets mes larmes dans tes vaisseaux, ne sont-elles pas dans ton livre ? »

De fait, Dieu n'a pas besoin de livre, Lui qui est omniscient, mais pourtant, il est souvent question de livres devant Lui, ce qui signifie que nous ne sommes pas oubliés, même si parfois on peut le penser. David, conduit par l'Esprit dit même que ses larmes sont enregistrées et ici, un livre de souvenir a été écrit pour ceux qui pensent à son nom. Ils avaient entendu les paroles du prophète et n'ont pas agi comme le peuple infidèle ; ce n'est pas en vain que l'on craint Dieu.

Frères et sœurs, c'est un encouragement pour marcher selon les pensées de Dieu et ne pas nous laisser détourner en rien. Ce n'est pas étonnant que ce verset est si souvent cité et lu parmi nous.

Dieu leur fait une promesse :

« … ils seront à moi, mon trésor particulier … au jour que je ferai … » (Malachie 3 v.17)

Ce jour c'est quand le Seigneur viendra pour établir son règne sur la terre pour son peuple terrestre ; nous nous ne serons plus là, nous sommes un peuple céleste.

Cette expression « mon trésor particulier » est utilisée pour la 1ère fois au verset 5 d’Exode 19, quand Dieu a délivré son peuple d'Égypte, l'a conduit à travers la Mer Rouge dans le désert jusqu'à Sinaï et leur dit :

« … si vous écoutez attentivement ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez en propre d’entre tous les peuples ; car toute la terre est à moi … » (Exode 19 v.5)

Dès le début, Dieu voulait avoir un peuple qui lui appartienne. Mais ce peuple s'est détaché de Dieu pour se vouer aux idoles. La même pensée se trouve dans le Nouveau Testament :

« … vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ... » (1 Pierre 2 v.10)

Cette pensée d'un trésor particulier sera la caractéristique de ce résidu, mais ce ne sera qu'un résidu ; ce peuple devra traverser une terrible tribulation, les 2 tiers seront retranchés, mais un tiers subsistera et passera par le feu :

« … je les affinerai comme on affine l’argent, et je les éprouverai comme on éprouve l’or. Ils invoqueront mon nom, et moi, je leur répondrai ; je dirai : C’est ici mon peuple ; et lui, dira : L’Éternel est mon Dieu. (Zacharie 13 v.8)

Nous lisons en Romains 11 :

« … ainsi tout Israël sera sauvé … » (v.26)

Zacharie 13 nous dit quelle partie du peuple, éprouvé formera ce trésor particulier sur la terre qui sera caractérisé par la crainte de l'Éternel.

Quoique nous n'ayons pas à passer par un tel chemin, ce verset doit nous parler aussi : l'assemblée comme ensemble est complètement tombée en ruine, mais il reste toujours vrai que seulement 2 ou 3 peuvent porter ces caractéristiques si précieuses aux yeux de Dieu.

« … je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert. » (Malachie 3 v.17)

En Exode 4 au verset 22 Israël est appelé pour la 1ère fois « mon fils » :

« … tu diras au Pharaon : Ainsi a dit l’Éternel : Israël est mon fils, mon premier-né. Et je te dis : Laisse aller mon fils pour qu’il me serve … » (v.22-23)

La même expression se retrouve dans Deutéronome 1 au verset 31, à la fin du désert, mais encore au début de l'histoire du peuple :

« … dans le désert, où tu as vu que l’Éternel, ton Dieu, t’a porté comme un homme porte son fils, dans tout le chemin où vous avez marché, jusqu’à ce que vous soyez arrivés en ce lieu-ci. » (v.30-31)

Et au verset 5 de Deutéronome 8 :

« Connais dans ton cœur que, comme un homme châtie son fils, l’Éternel, ton Dieu, te châtie … »

Quel amour Dieu a pour son peuple pour le porter tout au long du chemin et si à la fin il doit le châtier, c'est aussi par amour. Hébreux 12 nous explique que c'est par amour que Dieu nous discipline.

Ici, Dieu dit qu'il va les épargner et s'Il peut le faire c'est parce que lui n'a pas épargné son propre fils mais l'a livré pour nous tous (Romains 8 v.32).

Dieu a aussi condamné Son Fils pour Israël, car il a rejeté son Messie, le clouant à la croix. Actuellement, Israël ne le voit pas, mais dès qu'il le réalisera, ils seront épargnés : ils devront d'abord passer par cette terrible tribulation ; puis Dieu pourra alors trouver Son plaisir en eux ; ils seront son trésor particulier.

Constamment, nous voyons le rapport entre la situation au temps de Malachie et l'avenir :

« Alors vous reviendrez, et vous ferez la différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. » (Malachie 3 v.18)

Les hommes peuvent penser que les impies sont impunis et disent « comment Dieu peut-il permettre tout ce désordre ? Et parmi les siens, un tel mépris de sa sainteté ? » C'est parce que Dieu, actuellement la plupart du temps ne juge pas directement ; mais plus tard à l'instauration du règne millénaire, il jugera les vivants en séparant les brebis d'avec les chèvres (Matthieu 25) et alors, on fera la différence entre le juste et le méchant. Ne nous laissons donc pas troubler comme si le jugement n'avait pas lieu, il viendra en son temps.

Au chapitre 4 est décrit en détails ce « jour que je ferai » du verset 17. Au verset 18 : ce sont les dernières paroles de Dieu à son peuple terrestre, la fin des voies de Dieu pour Israël : d'une part, c'est encourageant, mais c'est quand même terrible ! Quelle différence entre la fin de la période de la loi et la fin de la période de la grâce :

« Voici, je viens bientôt … que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie. … Oui, je viens bientôt … » (Apocalypse 22 v.12-20)

Le jour du Seigneur, c'est une période qui s'étend sur 1000 ans et commence par son apparition :

« … voici, le jour vient, brûlant comme un four … » (Malachie 4 v.1)

Ici, l'Église a déjà été enlevée (comme le montre les épîtres aux Thessaloniciens) et le Seigneur revient avec les siens sur la terre  pour régner ; lui qui a été méprisé, rejeté pendant sa vie sur la terre sera reconnu comme Seigneur, tout genou se ploiera devant lui (Philippiens 2) ; il en sera ainsi pendant le millénium et celui qui ne le fera pas sera anéanti. Il sera clairement établi qu'il est le Seigneur, car Dieu ne peut permettre que le rejet du Seigneur clôture ses voies.

Dans l'Ancien Testament, ce jour est toujours en rapport avec des jugements avant qu'il soit reçu. Dans le nouveau, il est appelé le jour de Christ ; c'est l'autre côté, ce qu'il signifie pour nous : il commence au ciel, au tribunal de Christ où seront distribuées les récompenses et le Seigneur partagera toute sa gloire avec nous, nous paraîtrons avec lui.

Mais avant cela, c'est le jugement :

« … je vis le ciel ouvert : et voici un cheval blanc, et celui qui est assis dessus [appelé] fidèle et véritable ; et il juge et combat en justice. » (Apocalypse 19 v.11)

Il est suivi par les armées qui sont dans le ciel sur des chevaux blancs (les croyants).

L'empire romain et l'antichrist seront anéantis, ce sera une terrible guerre destructrice, telle que les animaux des champs ne pourront manger toute la chair.

Dans Matthieu 25 nous lisons que le Seigneur prononcera aussi un jugement sur les vivants, « il séparera comme un berger les brebis des chèvres », ceux qui sont croyants entreront dans le royaume et jouiront de la paix sous sa domination.

« … tous les orgueilleux, et tous ceux qui pratiquent la méchanceté seront du chaume, et le jour qui vient les brûlera, dit l’Éternel des armées, de manière à ne leur laisser ni racine, ni branche. » (Malachie 4 v.1)

Ce sont ces gens du chapitre 3 qui ne croyaient pas au jugement. Et alors, on fera la différence entre le juste et le méchant.

Jean le Baptiseur avait déjà annoncé le Messie comme juge : il a son van en sa main et rassemblera son blé (les croyants) et la balle (les incrédules) sera brûlée :

« … de manière à ne leur laisser ni racine, ni branche. Et pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes … » (Malachie 4 v.1-2)

Malachie parle du résidu de ce temps-là, mais souvent dans la prophétie l'étend jusqu'au millénium.

Nous non plus, nous ne verrons pas le soleil de justice se lever, nous serons déjà au ciel ; nous attendons l'étoile brillante du matin et quand le soleil se lève, le jour a commencé. Le Seigneur est souvent appelé le soleil : « comme le soleil quand il luit dans sa force » (Apocalypse 1 v.16). Le soleil, source de lumière la plus haute de la création visible pour nous, hommes, c'est une image du Seigneur, de son autorité dans la création.

Quand le soleil se lève, le jour commence avec le soleil de justice ; mais la nuit se termine par le lever de l'étoile brillante du matin, image de la venue du Seigneur pour nous, avant le jour de la domination du Seigneur comme soleil de justice pour son peuple terrestre. « Je suis l'étoile brillante du matin » (fin de l'Apocalypse). Nous l'attendons à tout moment dans cette nuit de ténèbres où est plongé ce monde.

Les promesses du verset 2 sont adressées aux croyants de ce temps de tribulation :

« … pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes ; et vous sortirez, et vous prospérerez comme des veaux à l’engrais. » (Malachie 4 v.2)

C’est la promesse d'une vie caractérisée par la joie.

« Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, que je lui commandai en Horeb pour tout Israël … » (Malachie 4 v.4)

A partir du verset 4 suit la conclusion de l'Ancien Testament. Dieu leur rappelle le point de départ de Ses voies envers Son peuple. Ici, il n'est pas fait allusion à leur sortie d'Égypte, pourtant citée plus de 140 fois dans l'Ancien Testament où Dieu leur rappelle leur rédemption, ce qu'Il a fait pour les délivrer de la main du Pharaon. Ici, Il leur rappelle la loi, base de leur relation avec Dieu.

Maintenant, la loi est mise de côté ; nous ne vivons pas selon la loi, la vie du Seigneur qui a accompli parfaitement toute la loi est notre modèle. Et pourtant, le Seigneur en Matthieu 5 dit aux pharisiens :

« Ne pensez pas que je suis venu pour abolir la loi, mais pour l'accomplir ; … Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli.". (Matthieu 5 v.17-18)

Dans l'avenir, Dieu jugera son peuple selon les critères de la loi, c'est pour cela qu'il est dit ici « souvenez-vous de la loi de Moïse » ; mais nous, nous avons le Seigneur comme ligne de conduite, accomplir la loi ne peut en rien nous sauver ni être la règle pour notre vie.

De même le juif ne peut être sauvé que par la foi dans l'œuvre du Seigneur à la croix ; il est alors tiré du judaïsme pour faire partie de l'Église où il n'y a ni juif, ni grec, mais tous un en Christ. Actuellement, le judaïsme est mis de côté.

Si le Seigneur dit que pas un iota de la loi ne passera, signifie que tout le côté moral des pensées de Dieu subsiste, mais notre modèle, le Seigneur Jésus a fait plus que ce que la loi exigeait, Il a montré ce que Dieu voulait pour l'homme.

Dans le Nouveau Testament, nous retrouvons les pensées morales de la loi, cela va même plus loin que condamner le vol, meurtre et toute immoralité ; « travaillez de vos propres mains pour pouvoir donner à celui qui est dans le besoin ». Ces valeurs morales subsistent, mais le Seigneur, notre modèle est bien plus haut que la loi.

« … pour tout Israël … » (Malachie 4 v.4)

Dieu s'adresse toujours à tout le peuple, pas seulement à une petite partie de la tribu de Juda.

« … je vous envoie Élie, le prophète, … » (Malachie 4 v.5)

Avec Moïse, c'est une rétrospective dans l'histoire du peuple, Élie nous parle de l'avenir.

Lorsque les anges annoncent la naissance de Jean le Baptiseur à Zacharie, ils utilisent les mêmes mots qu'ici :

« … il ira devant lui dans l’esprit et la puissance d’Élie, pour faire retourner les cœurs des pères vers les enfants, … » (Luc 1 v.17)

Dans Jean 1, quand on lui demande s'il est Élie, il répond qu'il ne l'est pas. Et dans Matthieu 17 au verset 10, le Seigneur donne l'explication de cette apparente contradiction :

 « … Élie est déjà venu et ils ne l'ont pas reconnu, mais lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu … » (Matthieu 17 v.12).

Le peuple ne l'a pas reçu.

En Apocalypse 11 au verset 3 on trouve une dernière fois une allusion à cette prophétie :

« … je donnerai puissance à mes deux témoins, … si quelqu’un veut leur nuire, le feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis … Ceux-ci ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie … » (Apocalypse 11 v.3-6)

Ils accomplissent les mêmes faits que le prophète Élie envers les chefs de cinquantaine et les prophètes de Baal.

« … il fera retourner le cœur des pères vers les fils, ... » (Malachie 4 v.6)

Pourquoi lisons-nous ces expressions à la fin de l'AT ? Le fossé entre les générations a toujours existé, mais dans Luc, les anges donnent une explication :

« … pour faire retourner … les désobéissants à la pensée des justes … » (Luc 1 v.17)