Traduction transcrite de réunions tenues sur

1 Corinthiens Chapitres 12 à 14

Par Arend Remmers

1ère réunion : 1 Corinthiens 12

1 Corinthiens 12 :

1 Or, pour ce qui est des [manifestations] spirituelles, frères, je ne veux pas que vous soyez ignorants. 2 Vous savez que, quand vous étiez [gens des] nations, [vous étiez] entraînés vers les idoles muettes, selon que vous étiez menés. 3 C’est pourquoi je vous fais savoir que nul homme parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit : «Anathème [à] Jésus» ; et que nul ne peut dire «Seigneur Jésus», si ce n’est par l’Esprit Saint.

4 Or il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : 5 et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; 6 et il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. 7 Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité. 8 Car à l’un est donnée, par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance, selon le même Esprit ; 9 et à un autre la foi, par le même Esprit ; et à un autre des dons de grâce de guérisons, par le même Esprit ; 10 et à un autre des opérations de miracles ; et à un autre la prophétie ; et à un autre des discernements d’esprits ; et à un autre [diverses] sortes de langues ; et à un autre l’interprétation des langues. 11 Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît.

12 Car de même que le corps est un et qu’il a plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. 13 Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit[1] pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour [l’unité d’]un seul Esprit[2]. 14 Car aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. 15 Si le pied disait : Parce que je ne suis pas main, je ne suis pas du corps, est-ce qu’à cause de cela il n’est pas du corps ? 16 Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps, est-ce qu’à cause de cela elle n’est pas du corps ? 17 Si le corps tout entier était œil, où serait l’ouïe ? Si tout était ouïe, où serait l’odorat ? 18 Mais maintenant, Dieu a placé les membres, — chacun d’eux, — dans le corps, comme il l’a voulu. 19 Or, si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? 20 Mais maintenant les membres sont plusieurs, mais le corps, un. 21 L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ou bien encore la tête, aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous ; 22 — mais bien plutôt les membres du corps qui paraissent être les plus faibles, sont nécessaires ; 23 et les membres du corps que nous estimons être les moins honorables, nous les environnons d’un honneur plus grand ; et nos membres qui ne sont pas décents sont les plus parés, 24 tandis que nos membres décents n’en ont pas besoin. Mais Dieu a composé le corps en donnant un plus grand honneur à ce qui en manquait, 25 afin qu’il n’y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un égal soin les uns des autres. 26 Et si un[3] membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un[4] membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui. 27 Or vous êtes le corps de Christ, et [ses] membres chacun en particulier. 28 Et Dieu a placé les uns dans l’assemblée : — d’abord des apôtres, en second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs[5], ensuite des miracles[6], puis des dons de grâce de guérisons, des aides, des gouvernements, [diverses] sortes de langues. 29 Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous [font-ils] des miracles[7] ? 30 Tous ont-ils des dons de grâce de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? 31 Tous interprètent-ils ? Or désirez avec ardeur des dons de grâce plus grands : et je vous montre encore un chemin bien plus excellent.

La première épitre aux Corinthiens a été écrite depuis Ephèse, comme l’apôtre le dit au chapitre 16, 8 alors qu’il accomplissait son troisième voyage missionnaire (Actes 17 et suivants). Pour autant que nous le savons, il n’a été à Ephèse que cette seule fois d’où il a écrit cette lettre. Il avait séjourné à Corinthe, ville du sud de la Grèce pendant un an et demi, mais avait bien dû quitter cette assemblée comme aussi les autres.

Les Corinthiens lui avaient écrit et l’apôtre avait aussi eu des échos du triste état dans lequel se trouvait cette assemblée, qu’il désigne quand même comme assemblée de Dieu (chap. 1,1). Au cours de l’épitre, nous apprenons des détails sur la triste situation qui était survenue dans cette assemblée : des divisions, des sectes, des choses immorales qu’on ose à peine évoquer ( mais la parole de Dieu doit parler de ces choses parce qu’il s’agit de la sainte assemblée de Dieu), des croyants en trainaient d’autres devant les tribunaux, il y avait un manque  de connaissance des choses les plus élémentaires de la vie chrétienne.

En rapport avec son gouvernement sur la terre, Dieu avait déjà donné dans l’ancien testament des directives concernant la vie morale, mais les Corinthiens sortaient du paganisme pour la plupart et n’avaient aucune notion des principes selon lesquels Dieu veut que les hommes et en particulier ceux qui portent Son nom vivent dans ce monde. Il n’est pas facile pour nous d’imaginer cette situation, mais nous pouvons être reconnaissants de ce que l’apôtre a été poussé par le Saint Esprit à écrire cette lettre à cause de ce triste état.

Le contenu de cette épitre est attaqué aujourd’hui même par de vrais croyants qui disent qu’elle fait référence aux circonstances de ce temps-là à Corinthe et n’a pas une application actuelle. Beaucoup d’enfants de Dieu acceptent ces arguments superficiels qui conviennent à la chair et pensent qu’il ne faut pas prendre à la lettre tout ce qui est écrit dans l’épitre : il s’agit de la situation de ce temps-là dans une assemblée issue du paganisme, les choses qui s’y sont passées n’existent pas aujourd’hui. C’est pourquoi, je  reviens au début de l’épitre, où Corinthe est qualifiée d’assemblée de Dieu, malgré toutes ces mauvaises choses dues à un grand manque de connaissance. Nous, nous avons souvent tendance à dire que telle ou telle assemblée n’est pas une assemblée de Dieu. Votons comme l’apôtre sous la conduite du Saint Esprit est prudent à ce sujet, nous ne devons pas émettre un jugement trop rapidement.

De plus, cette épitre n’était pas du tout limitée à Corinthe. « l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe, avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre seigneur Jésus Christ, et leur seigneur et le nôtre » (chap. 1, 2). C’est la seule épitre du nouveau testament où il est dit expressément qu’elle concerne les croyants du monde entier. Cette épitre est donc universelle, elle s’adresse non seulement à tous les enfants de Dieu, mais aussi à tous ceux qui invoquent le nom du Seigneur, c’est-à-dire la profession chrétienne. Evidemment, la profession devrait selon les pensées de Dieu être liée à une vie divine véritable, mais il y a deux côtés : des saints appelés et ceux qui invoquent le nom du Seigneur.

Nous voyons donc la portée de cette lettre où sont décrites beaucoup de choses tristes et en même temps la façon selon Dieu d’y répondre. Nous devons être reconnaissants d’y trouver une foule de directives concernant l’ordre dans l’assemblée de Dieu sur la terre. Il s’agit ici du côté intérieur de l’assemblée comme témoignage de la puissance de Dieu.

Dans la première partie de l’épitre jusqu’au chapitre 10, l’assemblée est vue comme maison de Dieu. A partir du chapitre 10,  elle est considérée comme le corps de Christ. Nous savons que le nouveau testament nous décrit l’assemblée par divers concepts et images pour présenter chaque fois un caractère particulier. S’il s’agit de la maison de Dieu, le temple du Dieu vivant (chap. 3), nous voyons l’autorité, la discipline que Dieu exerce dans Sa maison. Déjà le psalmiste disait : « la sainteté sied à ta maison pour de longs jours » (Ps. 93). Si c’est le côté du corps de Christ, sujet développé spécialement dans l’épitre aux Ephésiens et thème de notre chapitre , c’est l’unité qui ressort en premier lieu, l’unité entre la tête, le Seigneur qui est au ciel et, comme un corps humain, les membres composés de tous les vrais croyants du temps actuel qui sont baptisés d’un seul esprit  en un seul corps ici sur la terre.  Il y a unité indestructible par le Saint Esprit et aussi des membres entre eux. Enfin, l’assemblée est aussi considérée comme épouse de Christ. Là, c’est l’amour du Seigneur pour les siens qui est souligné, l’amour des croyants et leur soumission à l’époux qui est la tête.

A partir du chapitre 10, il est parlé de la table du Seigneur : « nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps » (v. 17). Par des exemples pratiques, l’apôtre montre comment ce corps, composé des vrais croyants fonctionne. Dans ce chapitre 12, l’apôtre veut répondre aux difficultés que les Corinthiens avaient concernant tous ces membres.

Nous devons d’abord nous représenter quelle était la situation d’alors : les Grecs avaient « l’Olympe », c’est-à-dire un monde de divinités innombrables qu’ils invoquaient dans toutes les circonstances de la vie. Le nouveau testament nous apprend que derrière ces divinités qui en soi ne sont rien que du bois, de la pierre, se tenaient des démons, des esprits sataniques. Avant leur conversion, les Corinthiens avaient eu affaire à ces idoles derrière lesquelles Satan se trouvait, ils avaient été conduits comme des animaux sans volonté, leur vie était dominée par ces démons dont ils devaient se concilier les faveurs et qu’ils servaient. C’est quelque chose que nous connaissons à peine actuellement par expérience personne, grâce à Dieu ! Mais cela s’introduit de plus en plus en Europe aujourd’hui ; on entend que dans les écoles au cours de religion, on s’en occupe tout à fait consciemment. Chers jeunes amis, il ne faut absolument pas avoir affaire avec ces choses-là ! Je ne peux que vous avertir de ne pas vous laisser entraîner, cela attire la chair, la curiosité et l’on est vite embarqué. Plus d’un qui se sont laissés prendre à ce petit jeu, l’ont regretté amèrement.  On connait trop peu la puissance et les ruse de Satan, quoique Paul dise que nous n’ignorons pas ses desseins. En parlant avec des croyants, on se rend compte qu’ils n’ont aucune idée de la puissance du diable et de ses artifices : par curiosité, on expérimente un peu ces influences sataniques comme pour jouer et  ce qui est terrible, on s’étonne ensuite que l’on est pris. Les Corinthiens en avaient été délivrés, malheureusement, ils n’avaient pas fait des progrès dans la vie de foi ; ils étaient ignorants.

Paul leur dit : « je ne veux pas que vous soyez ignorants pour ce qui est des manifestations spirituelles » (v.1). Plus loin dans ce chapitre, il fait référence aux dons spirituels et aux services, ce qui se passe dans le domaine spirituel. Ils étaient ignorants : dans le chapitre 3, nous lisons pourquoi. Ils n’étaient pas spirituels, mais charnels, quoiqu’ils soient nés de nouveau, ’ils avaient dépouillé le vieil homme, ils se laissaient conduire par leur vieille nature, la chair. C’est la raison pour laquelle ils manquaient de connaissance, le premier problème que nous rencontrons, c’est le manque de discernement. Satan avait atteint son objectif : dans cette assemblée où il nous est dit qu’ils ne manquaient d’aucun don de grâce (chap. 1, 17), car Dieu leur avait donné tous les dons par Son Esprit, ceux-ci étaient à disposition et pouvaient être exercés, les Corinthiens ne distinguaient pas cette abondance d’activités spirituelles, en partie extraordinaires comme des miracles , des guérisons ou parler en langues de ce qui existait dans le paganisme et dont ils avaient été délivrés. Ils ne remarquaient pas que Satan avait réussi à réintroduire des influences démoniaques dans l’assemblée et n’étaient pas capables de distinguer ces influences de l’action du Saint Esprit parmi eux. Quelle triste situation ! Ce n’étaient pas des incroyants qui s’étaient glissés parmi eux, il ne s’agissait pas de discerner si on avait affaire à un croyant ou un incroyant, mais de se rendre compte que ce qui était dit provenait du diable.

Est-ce possible qu’il en soit ainsi parmi les croyants ? Paul ne parle pas seulement à des croyants dans cette épitre, il s’adresse aussi à ceux qui ont la profession chrétienne et il pouvait en avoir quelques uns à Corinthe.

Le diable peut parfois amener des croyants à dire ou faire des choses qui déshonorent le Seigneur.   « je vous fais savoir que nul homme parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit anathème à Jésus » (v.3). C’est ce que les Corinthiens lui avaient écrit. L’apôtre leur affirme qu’une telle expression ne peut provenir du Saint Esprit. Ils avaient été autrefois entraînés vers les idoles et maintenant, ils avaient reçu le Saint Esprit et devaient pouvoir faire la distinction, car  « personne ne peut dire Seigneur Jésus, si ce n’est par l’Esprit Saint ». On peut à peine imaginer que ces choses existaient dans cette assemblée.

Aujourd’hui, nous voyons des mouvements dans la chrétienté où il se passe des choses aussi graves. Grâce à Dieu, là où l’on s’attache à la parole, où l’on se sépare de tout mal y compris dans le domaine religieux, on n’est pas confronté à cela, mais dans maints cercles charismatiques, lors de soi –disant parler en langues, on dit des choses semblables à ce que nous lisons ici. On n’a pas de discernement. Jamais un démon, un mauvais esprit ne dira « Seigneur Jésus », nous en avons de nombreux exemples dans les évangiles, ils appelaient le Seigneur Fils de Dieu, Fils du Très Haut, Fils de David, mais jamais Seigneur Jésus.

Le croyant devrait être heureux de dire « Seigneur Jésus », de reconnaître la seigneurie à son Sauveur. Celui qui par la foi s’est soumis au Seigneur aime reconnaître Son autorité. Mais dans bien des églises ces notions ne sont pas enseignées, c’est pourquoi, il faut être très prudent et ne pas prononcer rapidement un jugement négatif, si dans la chrétienté, on parle de Jésus sans ajouter Seigneur. Mais si la personne refuse catégoriquement le terme tout en se déclarant chrétien, on peut se poser la question si elle est vraiment convertie. Est-ce par ignorance ou à dessein ? Et nous, nous voulons exprimer joyeusement qu’Il est devenu notre Seigneur.

L’apôtre est ainsi amené à dire qu’il y a une grande diversité de dons dans l’assemblée de Dieu, le corps de Christ, mais aussi une unité. Si nous regardons dans le monde autour de nous, et aussi parmi les chrétiens, il faut dire que souvent nous concilions ces deux choses très difficilement. Dans le monde, c’est ainsi et pour nous le danger existe, nous penchons d’un côté ou de l’autre, soit un pluralisme où chacun peut faire ce qu’il veut, c’est la diversité illimitée, mais ce n’est pas cela l’image de l’assemblée de Dieu, ou alors l’uniformité. C’est ce que nous avons connu il y a cinquante ans : on devait être tous les mêmes intérieurement et extérieurement, celui qui était différent allait dans un camp de concentration, c’est l’homme ! Mais c’est aussi notre tendance, l’un penche plus d’un côté, l’autre plus de l’autre côté, il n’arrive pas à relier diversité et unité. Or Dieu dit que les deux tendances sont fausses. Nous sommes tous sauvés, chacun différent avec ses facultés particulières pas ses péchés et ses tendances mauvaises de la chair qui doivent être condamnées et jugées. Dieu nous a intégrés dans le corps de Christ, il y a donc diversité de dons de grâce que le Seigneur, assis maintenant à la droite de Dieu (Eph. 4) a donné aux hommes.

Il y en a tant que nous ne trouvons nulle part dans le nouveau testament une liste complète. Romains 12 cite un certain nombre de dons, ici nous avons deux listes assez semblables, mais pas exactement les mêmes et en Ephésiens, il est parlé de dons divers qui contribuent spécialement à l’édification. Ici en Corinthiens, nous avons plutôt le côté du témoignage de la puissance et la gloire de Dieu parmi les siens, vu de l’extérieur dans le monde. On compte environ 20 dons, mais nulle part nous lisons :  « voici tous les dons », ce que nous comprenons si nous pensons aux dons cités dans le verset 28 des aides, des gouvernements ». Il y a donc beaucoup de possibilités de services pour le Seigneur, une grande diversité, mais c’est le même Esprit qui agit dans chaque membre.                 « diversité de services et le même Seigneur » (v.5) –le service est toujours en relation avec un maître- chacun, frère ou sœur a un service différent pour le même Seigneur, nous voyons de nouveau le diversité avec l’unité. « il y a diversité d’opérations mais le même Dieu » (v.6). Tout vient du même Dieu et Père, nous devons y penser, il ne s’agit pas qu’un membre s’épanouisse et se mette en avant. Toute cette diversité de dons contribue à servir le Seigneur, à laisser agir le Saint Esprit parmi nous. Il y a un seul Seigneur avec qui nous avons affaire et tout procède de Dieu. C’est le principe de la vie commune des membres dans une assemblée locale et au-delà : tout par du centre, notre Seigneur et est opéré par le Saint Esprit.

Le verset 7 a une signification très pratique : ces dons sont donnés en vue de l’utilité. Quel que soit le don, et nous voyons que chaque membre a une fonction,  le don d’évangéliste, docteur, pasteur ne se trouve que chez certains, mais chacun a une tâche , le but est l’utilité, c’est-à-dire que les membres croissent, connaissent de mieux en mieux le Seigneur. L’utilité pour l’assemblée, c’est connaître mieux le Seigneur pour être capable de Le servir mieux, de L’aimer et L’attendre. C’est pour cela que les dons nous sont donnés. Voyez le côté pratique de ce chapitre, parfois mal compris parce que considéré de manière théorique, on pense qu’il ne nous concerne pas puisque l’on a pas de don d’évangéliste, pasteur ou docteur. Il y a ici une toute autre pensée : être utile à l’ensemble et ainsi, chacun , jeune ou vieux, là où le Seigneur l’a placé contribue à la gloire du Seigneur.

A partir du verset 8, neuf ou dix dons sont énumérés : la parole de sagesse qui peut être attribuée au pasteur, la parole de connaissance au docteur, à un autre, la foi. On dira peut-être que nous avons tous la foi, mais ce n’est pas de cette foi qu’il s’agit,  mais d’une foi qui transporte les montagnes, qui surmonte les difficultés présentes en comptant sur le Seigneur, ce qui n’est pas donné à tous . C’est un don particulier que certains frères et sœurs ont et qui est en bénédiction pour d’autres qui traversent de grandes difficultés.

Puis sont cités des dons de grâce de guérisons, des opérations de miracles, diverses sortes de langues et l’interprétation des langues. Ces dons de guérisons, de miracles ou preuves de puissance selon une autre traduction, l’interprétation de langues ont été donnés par le Seigneur au début de l’assemblée, ils devaient servir à montrer au monde Son action parmi les croyants. Je ne peux pas trouver dans tout le nouveau testament qu’un enfant de Dieu ait été guéri par un apôtre, c’était toujours des incroyants, car ainsi, on voyait la puissance de Dieu. Nous avons d’autres exemples où des croyants malades pour qui on priait n’ont pas été guéris. Cela ne se passait pas comme on le pratique dans certains cercles chrétiens où le malade doit avoir une grande foi pour être guéri. Notre passage correspond à Actes 3 où l’apôtre Pierre dit : « lève-toi et marche », c’était la puissance de Dieu.  Il en est ainsi pour le parler en langues qui n’était pas destiné aux croyants, mais était un signe de Dieu pour les incrédules. C’est pourquoi, on peut dire que ce qui est propagé dans ce domaine ne correspond pas à la parole de Dieu. Nous avons aussi si peu de connaissance que nous ne réagissons pas toujours de la bonne manière quand nous sommes confrontés à ces choses qui ne répondent pas à la pensée de Dieu.

Il y avait aussi des discernements d’esprits (v.10) : il est important d’avoir ce don. Je pense à 1 Jean 4 où il est dit d’éprouver les esprits pour voir s’ils sont de Dieu. Si quelqu’un vient dans l’assemblée avec un magnifique don d’orateur, on doit se demander s’il s’agit bien de la voix du Bon Berger. Est-ce que chacun est capable de le discerner ? Il ne s’agit pas de savoir s’il est croyant ou pas, mais de juger ce qu’il dit, discerner si cela provient de l’opération du Saint Esprit.

« mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît » (v.11) Il connait les facultés de chacun, comme nous le voyons dans Matthieu 25 où le maître distribue les talents à ses esclaves selon les capacités de chacun. Avoir une bonne mémoire, être capable de bien comprendre les choses, de bien parler ne sont pas des dons dans le sens de la parole. Ce sont des facultés humaines que Dieu, le créateur a données et qui sont le vase dans lequel le Saint Esprit peut mettre ces dons de grâce. Cela ne signifie absolument pas que celui qui est bon orateur a un don d’évangéliste ou docteur, mais que le Saint Esprit peut sanctifier cette faculté pour l’utiliser. C’est Lui qui agit, cette diversité conduirait parmi les hommes au désordre, à la confusion.

Des croyants demandent parfois comment cela se passe chez nous, qui dirige les réunions. Quand on répond qu’on se soumet à la direction du Saint Esprit, ils sont  sceptiques et pensent que cela ne peut fonctionner, parce qu’ils ne sont pas habitués à dépendre du Saint Esprit. Ce chapitre nous le présente d’un point de vue tout à fait général ; le Seigneur nous montre quelles sont Ses pensées, ces divers dons qu’Il distribue comme In lui plaît, sous l’action du Saint Esprit peuvent s’exercer sans désordre ni confusion. C’est le côté pratique et merveilleux : si tous, nous nous tenons tranquilles devant le Seigneur, lui demandant qu’Il donne selon Sa sagesse les dons et la réalisation pratique, alors tout contribuera à l’utilité, à l’édification et à l’accroissement de la vie de foi de chacun (chap.14) C’est l’expérience que nous pouvons faire de cette diversité de dons que le Seigneur veut nous donner et de l’unité parce qu’elle vient de Lui et conduit à Lui.

Au verset 12, l’apôtre fait une comparaison avec notre corps physique : chacun sait que notre corps reçoit tous les ordres de fonctionnement de la tête, le cerveau commande les mouvements des muscles,  quand le corps est en bonne santé, tout fonctionne harmonieusement dans l’intérêt de l’ensemble. Quelle perfection, quelle précision dans un corps sain parce qu’il y a un organe qui dirige tout, qui commande les nerfs, les muscles et fonctionne comme Dieu l’a créé. Nous ne pensons pas combien de muscles entrent en action pour que nous saisissions une tasse et la portions à nos lèvres sans renverser !

Beaucoup de membres, mais un seul corps : nous retrouvons toujours cette dualité, diversité et unité, c’est le côté divin, ce qu’aucun homme ne peut amener, le Saint Esprit le réalise au milieu des croyants. Ici, le terme « le Christ » ne désigne pas seulement l’homme Christ Jésus, glorifié à la droite de Dieu, cette expression comprend aussi son corps considéré comme un tout. Quand le Seigneur viendra, alors cette situation anormale de séparation de la tête d’avec le corps cessera, mais actuellement, il en est ainsi extérieurement quoique selon les pensées de Dieu et pour la foi, nous savons qu’il y a un seul corps par le Saint Esprit. Nous le lisons dans le verset 13 « nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit » C’est la puissance unificatrice entre les membres du corps et non pas la même éducation, la même position sociale . Nous voyons justement qu’il y avait et a dans le monde des différences nationales, religieuses. Il n’y avait pas de différences plus grandes entre l’esclave et l’homme libre. Pour Dieu, elles n’existent plus dans l’assemblée. Galates 3 nous dit même que la différence entre l’homme et la femme n’existe plus. Ici sur la terre, elle subsiste, mais en Christ elle a disparu. Et pourtant, comme il nous est difficile de mettre de côté ces différences sociales, souvent rebâties artificiellement parmi les croyants, à l’encontre des pensées de Dieu. Il n’y a ni esclaves ni hommes libres, ce sont les extrêmes, nous sommes tous baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps.

Cette notion est mal comprise : le baptême du Saint Esprit a eu lieu à la Pentecôte (Actes 2), le seul corps s’est formé, les croyants ont été baptisés pour être un  seul corps. Le Seigneur l’avait annoncé : « vous serez baptisés de l’Esprit Saint dans peu de jours », cela a eu lieu 10 jours plus tard ; c’est l’explication biblique du baptême de l’Esprit, mais nous ne lisons pas qu’un croyant, après avoir cru, été scellé du Saint Esprit, soit encore baptisé de l’Esprit. Cela ne se trouve nulle part dans la parole. Nous avons ici un passage clair qui nous montre que ce corps n’est pas chaque fois reformé, il est considéré comme capable de fonctionner, parfait comme le Seigneur l’a créé.

Dans les versets 14 à26, nous avons l’explication du fonctionnement du corps humain, il ne s’agit pas du corps de Christ en tant que tel, mais en comparaison avec l’assemblée, le corps de Christ. Nous en avons la preuve au verset 27, sorte de conclusion « or vous êtes le corps de Christ et ses membres chacun en particulier » et au verset 21 « la tête ne peut pas dire aux pieds : je n’ai pas besoin de vous ». Nous voyons bien qu’il ne s’agit pas du corps de Christ, il serait tout à fait déplacé d’attribuer ces paroles au Seigneur. Non, il s’agit de notre corps qui nous présente une image compréhensible des pensées de Dieu.

Deux points de vue  sont traités ici  pour montrer la diversité et l’unité. « car aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs » (v.14). Tout n’est pas pareil dans le corps,  il n’est pas composé de membres identiques, ce serait une représentation ridicule. Dieu veut montrer Sa grandeur et Sa gloire parmi les croyants par la diversité, voilà pourquoi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. Là réside le danger : « si le pied disait : parce que je ne suis pas main, je ne suis pas du corps, est-ce qu’à cause de cela il n’est pas du corps ? »(v.15). Le corps ressemblerait à un monstre ! En tirant l’application pratique : que serait l’assemblée si tous étaient comme tel ou tel frère ? N’avons-nous pas souvent pensé cela ? S’il en était ainsi, ce ne serait plus le corps. Non, dit l’apôtre, « si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ?  mais Dieu a placé les membres, chacun d’eux, dans le corps comme il l’a voulu » (v.18). Ce n’est pas moi qui décide mais le Seigneur et il ne viendrait à l’idée d’aucun membre de penser qu’il ne fait pas partie du corps parce qu’il n’est pas cet autre organe ! Pourtant, cela se passe souvent dans l’assemblée parmi les croyants. N’a-t-on pas souvent entendu :  « ah, si j’étais comme tel frère, si j’avais un caractère aimable comme cette sœur, alors je pourrais servir le Seigneur, mais ce n’est pas le cas » et on se croise les mains et ne fait rien. Ce n’est pas du tout une vue de l’esprit, c’est bien réel, on peut rapidement en arriver là et le résultat, c’est que nous désobéissons au Seigneur, nous ne laissons pas agir l’Esprit dans notre vie et les frères  et sœurs subissent un dommage, ils ne jouissent pas de ce que le Seigneur voulait donner. Se poser la question : pourquoi le Seigneur m’a placé ici ?, pourquoi m’a-t-il donné tel don et pas un autre ?, ne convient pas ; Il est plus sage que nous. Il s’agit de reconnaître que Dieu a placé les membres comme Il l’a voulu. N’ayons pas  « une haute pensée au-dessus de celle qu’il convient d’avoir, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun » (Rom.12), nous ferions alors ce dont nous n’avons pas la capacité.

« mais maintenant les membres sont plusieurs, mais le corps un » (v.20). L’apôtre le souligne encore une fois pour que nous comprenions que le Seigneur veut la diversité, mais qu’il s’agit d’un seul corps.

Le verset 21 présente l’autre danger, l’autre extrême : « l’œil ne peut pas dire à la main : je n’ai pas besoin de toi ». Dans notre corps, il serait absolument impossible qu’un membre s’élève au)-dessus d’un autre et dise : je suis plus honorable et n’ai pas besoin de toi. Mais dans le corps de Christ ! Si nous sommes vrais devant le Seigneur, nous devons confesser que cette pensée monte très vite dans nos cœurs : on pourrait bien se passer de tel frère ! C’est très sérieux, car ainsi, nous jugeons un frère auquel le Seigneur a confié une mission, peut-être remplie en faiblesse. Mais qu’en est-il de moi-même ? puis-je dire que je me laisse toujours conduire par le Seigneur ? Nous devons avouer qu’il n’en est malheureusement pas ainsi et pourtant nous nous élevons facilement au-dessus d’un autre. Quel orgueil qu’un croyant pense pouvoir juger pourquoi tel frère est là avec ses faiblesses ! Reconnaissons que c’est Dieu qui a composé le corps (v.24), nous ne sommes pas responsables de cette composition, c’est l’œuvre de Dieu et ne nous élevons pas au-dessus des autres pensant présomptueusement que l’on peut très bien se passer de ce frère. D’autre part, se croire si faible que l’on ne peut rien faire, c’est se sous-estimer et alors on est incapable d’être utile pour l’édification du corps de Christ.

De nouveau, l’apôtre insiste « Dieu a formé le corps en donnant un plus grand honneur à ce qui en manquait » (v.24). Nous voulons appeler les choses par leur nom et ne pas les enjoliver : malheureusement il nous est déjà arrivé de mépriser des frères et sœurs. Dieu a donné un plus grand honneur à ce qui en manquait.

Quand on pense à notre corps physique, certains membres sont considérés comme étant un critère dela beauté et sont bien soignés. Le Seigneur dit à ces membres-là qu’ils n’ont pas besoin d’honneur. D’autres membres sont laids, cachés à l’intérieur du corps, mais remplissent un rôle important. On pourrait bien vivre sans jambes, mais pas sans cœur, sans poumons ou autre organe important qui ne sont pas aussi honorables comme il est dit ici, mais qui ont une fonction vitale. C’est ainsi qu’est vu le corps de Christ ; bien des frères et sœurs qui ne se sont jamais mis en avant, qui ont prié fidèlement pour l’assemblée, qui peut-être étaient considérés comme ces membres peu honorables, le Seigneur les connait et leur donne cet honneur tandis que des frères qui servent en public, qu’on admire pour leur grande connaissance de la parole ou parce qu’ils ont conduit des âmes au Seigneur, eux n’ont pas besoin d’honneur, ils l’ont déjà obtenu des autres.

Nous devons tâcher de voir l’assemblée avec les yeux de notre Dieu et Père qui veut que nous comprenions un peu mieux Ses pensées. Nous sommes si souvent enclins à voir des choses qui peuvent être présentes en partie comme la faiblesse ou l’erreur, mais l’assemblée telle que le Seigneur la voit et ce dont elle est l’expression est perdu. C’est pourquoi, il est important que nous ayons à cœur cet enseignement : vous êtes le corps de Christ. N’est-ce pas encore plus merveilleux que notre corps physique qui se délabre ; quand nous mourrons, si le Seigneur ne vient pas avant, il se décomposera et deviendra poussière. Mais le corps de Christ sera éternellement à la gloire de Dieu. Bien sûr, notre corps ressuscitera en gloire, mais le corps de Christ a une importance bien plus grande pour notre Dieu et Père. Vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier : de nouveau unité et diversité.

Nous avons encore une autre pensée qui n’est pas toujours bien comprise : une assemblée locale dans un lieu est l’expression dans ce lieu de l’assemblée universelle. Il s’agit ici de l’assemblée de Corinthe considérée comme le corps de Christ ; ils n’étaient pas tout le corps de Christ qui lui est composé de tous les vrais croyants où qu’ils soient dans le monde. Mais représentaient à Corinthe le corps de Christ. C’est pourquoi, quand il se passe quelque chose dans une assemblée, les autres assemblées ne peuvent pas décider si elles reconnaissent ou non le décision prise, car alors eeles mettraient complètement de côté cette pensée que l’assemblée locale est l’expression du corps de Christ, elles n’ont pas le droit d’apprécier si cela leur convient. D’autre part, et c’est très important, l’assemblée qui agit ou doit agir selon ce caractère, doit être consciente qu’elle agit pour le compte et au nom du Seigneur pour tout le corps. C’est le côté pratique : les autres rassemblements reconnaissent dès lors la décision prise. Vous êtes le corps de Christ, vous exprimez à cet endroit le caractère de ce corps.

Dans la dernière partie du chapitre, l’apôtre énumère de nouveau quelques dons et montre que tous ne possèdent pas ces divers dons., tous parlent-ils en langues ? et pourtant certains croyants pensent que chacun devrait parler en langues, que c’est la preuve qu’on est un chrétien spirituel. Je dis ceci pour corriger cette pensée erronée, si couramment répandue chez des croyants qui ne peuvent se libérer de cette influence exaltée. Qu’ils lisent la parole de Dieu et ils verront qu’elle est très claire à ce sujet.

« or désirez avec ardeur les dons de grâce plus grands : et je vous montre encore un chemin plus excellent. » L’apôtre ne veut pas que l’on ne recherche que les dons les plus grands. Comment peut-on désirer avec ardeur ?  Peut-on y arriver en allant dans une école biblique ? en s’occupant beaucoup de la parole ? Non, mais en s’efforçant, là où l’on est, de servir fidèlement le Seigneur. Un frère disait que s’il y a du dévouement, il y aura des dons. C’est ce chemin plus excellent, l’amour pour le Seigneur, c’est la condition la plus importante pour n’importe quel service. Voilà pourquoi ce chapitre 13 est  inséré ici, ce n’est pas une interruption des pensées de l’apôtre au sujet des dons, ce chapitre sur l’amour en est le centre.

L’esprit de puissance, au chapitre 12, l’esprit de l’amour au chapitre 13 et les détails de la réalisation pratique au chapitre 14, trois choses que l’apôtre citait à Timothée « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour et de conseil ».

2ème réunion : 1 Corinthiens 13

1 Corinthiens 13 :

1 Si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je suis[8] comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante. 2 Et si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j’aie toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. 3 Et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me profite de rien.

4 L’amour use de longanimité ; il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas ; il ne s’enfle pas d’orgueil ; 5 il n’agit pas avec inconvenance ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne s’irrite pas ; 6 il n’impute pas[9] le mal ; il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité ; 7 il supporte[10] tout, croit tout, espère tout, endure tout.

8 L’amour ne périt jamais. Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin. 9 Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie ; 10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin. 11 Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui était de l’enfant. 12 Car nous voyons maintenant au travers d’un verre[11], obscurément, mais alors face à face ; maintenant je connais en partie, mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu. 13 Or maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour.

Dans le dernier verset du chapitre 12, l’apôtre incitait les Corinthiens à désirer avec ardeur les dons de grâce et leur montrait un chemin plus excellent. Il leur avait présenté la grande diversité des dons que le Seigneur donne à l’assemblée, au corps de Christ par le Saint Esprit. Nous avons vu cet équilibre divin qu’il nous est si difficile à réaliser : d’un côté toute cette abondance de dons, mais de l’autre, un seul corps. Le danger existe de pencher d’un côté, faire usage de cette grande diversité d’une manière désordonnée comme c’est le cas dans le monde et souvent parmi les croyants, ou une uniformité stricte, parce que l’on pense que l’unité s’exprime ainsi. Ces deux points de vue ne correspondent pas à la pensée de Dieu. La diversité des dons et l’unité sont le signe de la puissance de Dieu exprimée d’une manière toute particulière au début du christianisme, mais encore maintenant dans l’assemblée, c’est le témoignage de la grâce et la puissance de Dieu qui agit sur la terre. Voilà le contenu du chapitre 12, l’unité et la diversité révèlent les pensées divines dans un langage humain.

C’était une bonne chose de désirer ces dons, et nous avons vu que ce n’est pas par un effort humain , par une formation spéciale, mais ces dons s’obtiennent plutôt en se consacrant au Seigneur avec dévouement. Il peut nous confier plus si nous nous attachons à Lui de tout notre cœur tandis que si nous nous mettons en avant, le Seigneur ne peut rien faire de nous. Et ainsi, l’apôtre en vient à notre chapitre : je vous montre encore un chemin plus excellent.

En désirant avec ardeur ces dons, il peut bien arriver que le moi soit le centre, alors le Seigneur ne peut rien donner, mais si nous marchons dans ce chemin plus excellent, décrit ici, le Seigneur peut agir. Au chapitre 8,1 l’apôtre avait déjà émis cette pensée « la connaissance enfle, mais l’amour édifie ». On peut dire que le chapitre 13 en est le développement. Si quelqu’un pense avoir plus de connaissance qu’un autre, il peut très vite se considérer supérieur, c’est cela s’enfler. Mais si réellement l’amour est présent, le but sera toujours de servir l’autre et alors il y a édification. C’est ce chemin plus excellent, car il s’agit d’édification dans l’exercice des dons.

Mais Paul dit « à quoi me servent les dons les plus grands si ma motivation devant le Seigneur n’est pas bonne ? » On a dit à juste titre que nous avons ici le cantique des cantiques du nouveau testament, l’esprit d’amour dans l’exercice des dons, car nous avons vu que chaque membre du corps a un don à exercer et ici l’apôtre s’adresse à chacun : l’amour est le chemin le plus excellent par lequel nous pouvons servir le Seigneur et les autres à notre place.

L’amour : combien de choses sont recouvertes par ce concept aujourd’hui dans le monde ! Mais tout cela ne nous concerne pas. Le mot « amour » employé dans le nouveau testament « agape » n’était pratiquement pas utilisé dans le langage courant en ce temps-là, les grecs avaient d’autres mots comme « eros ». Nous voyons en cela la sagesse de Dieu, Il a utilisé un mot qui n’avait rien affaire avec les pensées humaines, avec la saleté du péché, un mot réservé à l’amour vrai, à l’amour de Dieu, un mot qui révèle la nature de Dieu.

Dieu utilise des mots humains pour exprimer des choses célestes, au fond, tous nos mots sont plus ou moins souillés, c’est pourquoi on voit que le Saint Esprit sélectionne des mots dont la signification ne peut pas être comprise par notre intelligence et expliquée par un dictionnaire. On tente parfois d’expliquer ainsi un concept spirituel, on y trouvera une signification humaine, mais pas celle qu’elle a dans la parole. Dieu parle par des paroles enseignées de l’Esprit (1 Cor.2) quand il s’agit de la révélation de son être. C’est cela que nous avons ici : nous devons rechercher dans la parole ce qu’est cet amour divin. Si nous voulons comprendre ce chapitre, nous devons d’abord nous demander de quel amour il s’agit. Est-ce un comportement social,  est-ce ce qu’on appelle amour aujourd’hui dans le monde ? Non, il est question ici de l’essence même de Dieu et si nous ne voyons pas cela, nous ne pouvons pas comprendre ce chapitre, encore moins le mettre en pratique.

Nous devons donc nous occuper quelque peu de la signification de ce mot « agape ». Lisons pour cela dans 1 Jean 4,8 « Dieu est amour » et v.16 « nous avons connu et cru l’amour que Dieu a pour nous. Dieu est amour ». Jean répète deux fois le principe : Dieu est amour, c’est Sa nature. Il nous dit une fois qu’il est lumière (1 Jean 1,7) car on comprend très vite que Dieu est saint.

De toute éternité, cet amour de Dieu le Père avait un parfait récepteur, Son Fils qui pouvait dire dans Jean 17 « tu m’as aimé avant la fondation du monde ». Là nous voyons ce qu’est réellement l’amour de Dieu, un amour parfait qui avait un objet parfait et se développait parfaitement entre le Père et le Fils qui était dans le sein du Père.. Nous avons comme un projecteur qui nous permet de voir dans l’éternité, dans la maison du Père, comment cet amour divin se déploie parfaitement, en parfaite harmonie envers le Fils, Son nourrisson , Son artisan. Et il n’est certainement pas faux d’affirmer que déjà dans l’éternité le Fils aimait le Père.

 Dieu a créé le monde, le péché y est entré et les hommes, au lieu de se soumettre volontairement sont devenus ses ennemis Au cours de l’histoire du monde, Dieu l’éprouve de diverses manières, puis quand l’accomplissement des temps fut venu, Dieu envoya Son Fils et révéla ainsi Son amour pour Ses ennemis. Humainement parlant, on ne comprend pas cet amour de Dieu ; Ses créatures se sont révoltées, se sont détournées de Lui et sont devenues Ses ennemis. L’amour de Dieu est bien d’une toute autre nature que ce que nous nous représentons : un sentiment produit pour un objet qui en est digne, mais pour Dieu, il n’en est pas ainsi, Son amour se répand comme un fleuve, une source, même si l’objet en est indigne, car le monde était absolument indigne de l’amour de Dieu, mais Dieu a tant aimé le monde (Jean 3, 16) et si nous pensons aux individus, « Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom.5,8) Peut-on attendre que l’amour se manifeste envers des pécheurs ? D’un point de vue humain, sûrement pas, mais le caractère de l’amour divin se montre justement là, Dieu est amour, ce n’est pas seulement un attribut de Dieu, mais Sa nature, Il en est la source et cet amour s’est déployé envers des êtres qui étaient pécheurs, ses ennemis, parce qu’il ne dépend pas d’un objet qui en est digne. D’autre part, cela montre que l’amour de Dieu est capable en même temps de faire le nécessaire pour que l’objet puisse en être digne. Dieu se renierait s’Il exerçait cet amour constamment et ainsi s’identifiait avec quelqu’un qui lui est opposé.

A la croix, l’amour de Dieu s’est révélé dans le don de Son Fils pour Ses ennemis, mais  la croix montre aussi qu’Il est lumière, saint. Ce sont les deux côtés de Sa nature : Son amour et Sa sainteté ont été révélées et satisfaits par la croix. Et ainsi, nous qui avons cru au Seigneur Jésus, nous participons à la nature de Dieu, nous ne sommes pas seulement les objets de Son amour, mais par la nouvelle naissance, nous avons reçu une nouvelle nature qui correspond à Sa sainteté : d’un côté, nous sommes lumière dans le Seigneur et d’autre part, l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint (Rom.5,5). C’est la position, la nature d’un chrétien, il est en parfaite harmonie avec la nature de Dieu, sinon, il ne pourrait pas avoir communion avec Dieu. C’est du moins le point de vue qui ressort ici : être conforme à la nature de Dieu, lumière et l’amour versé dans nos cœurs comme un récipient que l’on remplit.

Cet amour, comme nous l’avons dit n’est pas suscité par ce qui est digne de lui, il nous relie simplement à la nature de Dieu et pour cette raison, nous libère de la dépendance et du regard des hommes. Si nous nous reposons dans cet amour divin – et c’est la condition de ce chapitre -  nous savons que nous sommes les objets de cet amour de Dieu, il a été versé dans nos cœurs, nous en sommes remplis et nous pouvons en jouir, alors, il s’agit de révéler cet amour à d’autres. « soyez imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants et marchez dans l’amour » (Eph.5).

Cet amour divin, ne nous délivre-t-il pas de tout ce qui nous entoure dans ce monde, quand nous pensons que nous avons expérimenté un tel amour, manifesté envers nous alors que nous étions encore pécheurs et qui maintenant que nous sommes devenus enfants de Dieu, nous enveloppe de sorte que nous pouvons nous reposer totalement dans cet amour ?

J’ai trouvé là mon repos, je vois que le Seigneur, comme chef de son corps m’a placé ici sur la terre à un endroit précis, l’important c’est que je jouisse de ma relation avec Lui et par Lui avec le Père. Et si je vois autour de moi que l’un ou l’autre membre du corps a besoin de quelque chose, que je peux aider, je désire être imitateur de Dieu, montrer cet amour et ainsi servir le corps de Christ. Quand nous voyons ce qui est présenté dans ce chapitre, nous réalisons que nous sommes bien peu remplis de cet amour pratique.

« si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je suis comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante ». Il est question ici de quelqu’un qui possédait les plus grands dons, et Paul en était, il parlait en langues plus que tous les autres. Ces dons nous impressionnent, nous pauvres humains ! Mais l’apôtre dit que si l’on a pas l’amour, c’est seulement un beau discours ; on peut exprimer magnifiquement les plus hautes vérités, si le mobile n’est pas l’amour, ce n’est qu’une musique produite par un bel instrument, la conscience, le cœur n’est pas atteint. C’est pourquoi, l’apôtre cite ce don en dernier, alors que les Corinthiens le mettait à la première place. Si l’amour n’est pas le mobile, ce n’est qu’un son qui n’a pas d’effet. L’amour édifie, recherche l’utilité, la bénédiction des autres membres du corps.

« si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j’aie toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. » Cela va encore plus loin que le premier verset qui parle de ce don de langues, considéré dans la parole comme peu important, mais qui impressionne extérieurement. Et l’on peut bien se représenter l’impression que cela fait sur la chair d’entendre quelqu’un parler sous l’influence de l’Esprit une langue qu’il n’a pas apprise. Mais l’apôtre nous dit que ce n’est pas plus qu’une cymbale retentissante. En ce temps-là, la prophétie était chez les apôtres la révélation de mystères qui étaient encore inconnus. Mais le service d’un prophète ne doit pas nécessairement concerner des choses futures. Déjà dans l’ancien testament, nous trouvons des prophètes qui ne parlaient pas d’événements futurs. Pensons à Jonas que Dieu a envoyé à Ninive : « encore quarante jours et Ninive sera détruite ! ». On peut l’appeler l’évangéliste de l’ancien testament, par son sermon, il appelait à la repentance et Ninive n’a pas été détruite, parce qu’elle s’est repentie. Cela nous montre que la prophétie n’annonce pas toujours l’avenir comme on le pense souvent. Mais le prophète est toujours le canal par lequel Dieu communique Ses pensées dans une certaine situation, pour toucher les cœurs et les consciences. Celui qui possédait ce don de prophétie devait avoir son oreille attentive à la voix du Seigneur.

« si je connais tous les mystères et toute connaissance ». Dieu avait confié à Paul beaucoup de mystères et qui peut dire qu’un croyant possède autant de connaissance que l’apôtre ? Pierre écrit dans sa deuxième épitre que les lettres de Paul sont difficiles à comprendre et pourtant, lui aussi avait beaucoup de connaissance.

« et toute la foi qui transporte les montagnes », nous en avons dit hier quelques mots. C’est un don de grâce que Dieu a donné à quelques-uns pour être capables d’accomplir Son service dans les plus grandes difficultés. Si je possède tout cela sans l’amour, peut-être que d’autres en retireront de la bénédiction, dit l’apôtre, mais je ne suis rien.

« et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me profite de rien ». Il y a eu des gens qui ont fait beaucoup pour les autres et il y en a encore aujourd’hui ; certains ont même donné leur vie pour protester, ils se sont aspergés d’essence et y ont mis le feu, mais à quoi cela a-t-il servi ? C’est une action héroïque qui nous bouleverse, mais  Paul dit que cela ne sert à rien si je n’ai pas l’amour. Par contraste, nous voyons l’infinie valeur de l’œuvre du Seigneur qui s’est donné lui-même pour nous par amour pour nous. Plusieurs passages insistent sur ce côté « il nous a aimé et s’est livré lui-même pour nous ».

Puis, l’apôtre en vient à parler du côté positif de l’amour, mais encore une fois, ce n’est pas d’un amour humain qu’il s’agit à partir du verset 4. « l’amour use de longanimité, il est plein de bonté ». Il y a des gens naturellement aimables, patients, s’il s’agissait de ces qualités humaines, tout ce que je viens de dire n’aurait servi à rien. C’est justement un point important, si souvent mal compris parmi les croyants. On pense que pour celui qui a un tel caractère, il est plus facile de croire. En est-il vraiment ainsi ? Dieu a-t-il avantagé certains au détriment d’autres ? Je ne pense pas qu’il y ait un seul écrivain qui le montre. C’est une pensée tout-à-fait fausse de croire que quelqu’un est favorisé dans le chemin de la foi. Si c’était par nature, nous devrions admettre qu’il y a encore quelque chose de bon dans notre vieille nature et nous savons bien qu’il n’en est pas ainsi. Il y a des qualités que Dieu nous a données et qu’il désire voir chez les siens, qui extérieurement Lui ressemble, comme par exemple dans la parabole de Matthieu 13, l’ivraie est fort semblable au bon grain, mais n’en est pas. C’est pourquoi, on ne doit pas penser qu’un caractère aimable a plus facile, au contraire, il est en grand danger d’être patient et doux alors qu’il faut résister et ne pas céder, quand il s’agit de se déclarer résolument pour le Seigneur. Celui qui est doux naturellement sera pris dans les filets de Satan. On a souvent fait l’expérience que quand il s’agit de se déclarer pour le Seigneur dans une circonstance particulière, des frères et sœurs aimables et doux n’ont pas été fermes et sont devenus des instruments du diable. D’autre part, il y a des gens qui montent facilement sur leurs grands chevaux et s’emportent, réagissent d’une manière égoïste. Nous devons bien comprendre qu’il n’est pas question ici de qualités humaines naturelles, mais ce que le Seigneur a produit en nous et veut produire tous les jours. Nous devons apprendre la patience toujours à nouveau et ne pas penser que nous le sommes par nature. Considérons comment ces caractères s’exprimaient chez le Seigneur. Il était patient, mais Il a aussi parlé très sévèrement aux pharisiens dans des circonstances où ils portaient atteinte à la gloire de Dieu. Nous aurions été indifférents au déshonneur porté à Dieu.

« l’amour n’est pas envieux, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne se vante pas » (v.4) : tous ces caractères se retrouvent dans l’exemple du Seigneur Jésus. Je veux encore revenir à ce que je disais, nous ne pouvons refléter ces caractères que si nous nous reposons et jouissons complètement de cet amour de Dieu qui a été versé dans nos cœurs. Alors je ne regarderai pas avec envie mon frère ou mon voisin qui est peut-être mieux loti extérieurement que moi, s’il a un plus grand don que moi, s’il remplit un service plus visible, ce qui est honoré par les hommes.

Si je suis rempli de l’amour de notre Dieu et Père et du Seigneur Jésus, je peux me réjouir de ce que le Seigneur utilise un frère pour le bien des autres ; s’il n’en est pas ainsi, je serai vite jaloux ! Mais ce n’est pas une vie d’ascèse comme la philosophie le préconise « contente-toi de ce que tu as ». L’amour se réjouit même si mon frère a plus de connaissance ou est plus riche, pourquoi devrais-je être jaloux ? peut-être que cela ne serait pas bon pour moi.

L’amour ne se vante pas : comme c’est triste quand on est tellement occupé de soi-même que l’on doit toujours être plus que les autres !Et nous devons dire que personne n’est épargné de cette tendance à s’élever. Mais si nous nous occupons de la grandeur de l’amour du Seigneur, et c’est le côté pratique, y a-t-il encore place pour notre importance ? Jean le Baptiseur disait : « il faut qu’il croisse et que moi, je diminue ». Il était heureux de voir le Seigneur honoré et lui être mis à l’arrière-plan.

« l’amour n’agit pas avec inconvenance » : combien de choses sont entreprises pour attirer l’attention sur soi, même parmi les croyants. Dans le monde, c’est monnaie courante « arrange-toi pour être au centre, fais du bien et parles-en ! » C’est juste le contraire de ce que l’amour de Dieu veut produire dans nos vies pratiquement.

« l’amour ne cherche pas son propre intérêt » : il se tourne vers son prochain parce qu’il est mon frère. J’aime les frères et sœurs, non pas parce qu’ils me sont sympathiques – ce serait un amour naturel -  mais parce qu’ils sont enfants de Dieu, rachetés au même prix que moi, participants de la même nature que moi. Voilà la raison de mon amour pour eux et pas parce qu’ils me sont sympathiques. Dieu nous a donné un amour naturel qui a sa place dans le mariage, dans les relations entre parents et enfants. Il nous est dit que dans les derniers jours, il surviendra des temps fâcheux où les hommes seront sans affection naturelle. (2 Tim.3) Nous en voyons déjà maintenant la manifestation, mais ici, ce n’est pas de cet amour dont il est question.

« il ne s’irrite pas » : encore une caractéristique négative , ce que l’amour ne fait pas. On ne parle pas du côté actif, je veux encore insister sur cette pensée que nous devons être en communion avec le Seigneur, nous appuyant toujours sur cet amour pour être capables de réaliser cela. Nous sommes très vite irrités par les choses ordinaires de la vie si nous ne sommes pas en communion pratique  avec le Seigneur. Réalisons que cet amour peut et doit devenir un pôle dans notre vie, alors nous ne serons pas vite ébranlés et serons capables de servir, car il s’agit dans ce chapitre de service pour le Seigneur.

Le chapitre nous parle des dons, puis du service et du chemin par lequel s’effectue le vrai service. Souvent, nous effectuons un service parce que nous estimons qu’il est nécessaire, que les frères comptent sur nous, le Seigneur peut l’utiliser en bénédiction, mais ce n’est pas le bon mobile et le Seigneur pourrait donner bien plus si nous étions poussés par l’amour pour Lui. Pour cela, nous avons besoin de réaliser cette paix intérieure, cette communion produite par l’amour du Seigneur pour nous et les siens.

Dans le verset6, l’amour se réjouit du bien ; il faut d’abord le renoncement de soi, ce qui est si difficile à réaliser. Il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité. Pourtant, se réjouir avec l’injustice peut monter facilement dans nos cœurs, cette pensée « c’est bien fait pour lui ! ». Ce n’est pas l’amour divin cela ! Nous le savons bien, mais condamnons-nous ces tendances ou les considérons-nous facilement comme réactions humaines naturelles ? Nous nous demandons pourquoi nous avons si peu de force, si peu d’amour vrai alors que nous nous tenons trop peu dans la lumière de Dieu. Ici, cet amour de Dieu est souligné tout particulièrement pour nous faire sentir ce qui est une entrave dans nos vies au développement de l’amour de Dieu. Il se réjouit avec la vérité.

Pour conclure au verset 7, il supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout, qualités qui, je le souligne de nouveau, ne sont possibles qu’en possédant ce repos intérieur, la jouissance de l’amour du Père.     Nous sommes très vite méfiants vis-à-vis de croyants, supposons toute sorte de choses qui sont parfois vraies, mais ce n’est pas l’amour, on exprime sa clairvoyance, sa compréhension des choses, mais quel tort peut-on faire à l’âme alors que nous voyons ici que nous ne devrions pas le faire. L’amour supporte tout, croit tout, espère tout. Nous, nous arrivons vite à la conclusion qu’il n’y a plus rien à espérer, cela signifie que notre service cesse, l’amour de Dieu ne peut plus s’exprimer en nous et agir. Insistons encore sur cette pensée que tous ces caractères sont vus dans la vie de notre Seigneur. N’a-t-il pas supporté Judas pendant 3 ans alors qu’Il savait dès le premier jour qu’il allait le livrer ? C’était Son amour qui Lui permettait de tout supporter de la part de ses autres disciples.

Au verset 8, l’apôtre tire la conclusion que l’amour ne périt jamais. Tout le reste disparaît, mais l’amour, la nature même de Dieu ne périt jamais. Dieu est amour, c’est pourquoi Il demeure éternellement, ce qui précède, ce qui suit passe. L’apôtre s’explique :  y a-t-il des prophéties ? » ce service pour les croyants qui vivent dans l’imperfection sur la terre trouvera sa fin. Elles disparaîtront par l’intervention de Dieu quand le Seigneur viendra nous enlever, il n’y aura plus de prophéties pour parler aux hommes qui sont loin de Dieu, nous serons dans la maison du Père. « y a-t-il des langues, elles cesseront . Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin. » Il y aura un moment où je n’aurai plus besoin de connaissance, quand le Seigneur viendra, je connaitrai comme j’ai été connu. Il est intéressant de remarquer que l’apôtre utilise une autre expression pour les langues, elles cesseront, c’est-à-dire qu’elles n’auront plus raison d’être, on ne peut pas en tirer la conclusion qu’elles cesseront quand le Seigneur vient enlever les siens. Je pense qu’elles ont cessé bien avant cela, je suis persuadé que cela a eu lieu peu après la fin de la rédaction du nouveau testament. Dans Hébreux 2, 3 , l’apôtre en parle déjà au passé « un si grand salut, qui ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu, Dieu rendant témoignage avec eux par des signes et des prodiges et par divers miracles et distributions de l’Esprit Saint ». Un salut d’abord annoncé par le Seigneur, puis par ceux qui l’ont entendu, Ses apôtres qui l’ont transmis à d’autres, déjà avant l’an 70, cela faisait partie du passé : Dieu rendait témoignage par ces signes. On pourrait citer d’autres indices qui montrent que les langues ont cessé bien plus tôt que les prophéties et la connaissance qui disparaitront quand le Seigneur viendra. Dans ce domaine règne une grande confusion : certains disent que les prophéties ont disparu, ce don particulier n’aurait existé qu’au début du christianisme, mais les langues subsistent encore aujourd’hui. Cela nous conduirait trop loin d’approfondir le sujet. Revenons au verset 9 : »nous connaissons en partie et nous prophétisons en partie », preuve que les prophéties et la connaissance existent toujours, mais ce n’est qu’en partie, tout sera toujours imparfait sur la terre. Cela ne signifie pas que nous devons être indifférents, que nous ne sommes pas responsables, non, mais nous sommes des créatures encore sous les conséquences du péché, même si nous le voulions, il est impossible de parvenir à la perfection dans cette création.

« mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin » (v.10). Cela fait référence au moment où le Seigneur vient nous chercher. Jusque-là, tout est en partie, une situation parfaite sur la terre ne sera jamais atteinte.

Puis au verset 11, l’apôtre fait une autre comparaison :  « quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui est de l’enfant. ». Il en est ainsi dans notre vie, aussi longtemps que nous sommes ici, tout est faible, comme dans l’enfance, mais vient un moment où ce qui nous caractérise ici sur la terre prendra fin et la perfection représentée par l’adulte sera réalisée.

« nous voyons au travers d’un verre, obscurément, mais alors face à face, maintenant je connais en partie, mais alors je connaitrai à fond comme aussi j’ai été connu ».A l’époque, les fenêtres avaient un verre semi-transparent, on ne voyait pas distinctement. Cette dernière image nous montre bien qu’il ne s’agit pas de perfection terrestre, mais d’un état qui sera atteint quand le Seigneur viendra. Alors tout ce qui n’est pas parfait disparaîtra.

Même la foi trouvera sa fin : ici sur la terre, la foi est nécessaire, mais au moment où nous passons de la foi  à la vue, quand nous serons dans la maison du Père, il n’y aura plus de foi, car la foi est l’assurance de ce que l’on ne voit pas (Hebr. 11) et ce que je vois, je n’ai pas besoin de le croire. C’est la même chose pour l’espérance : une espérance que l’on voit n’est pas une espérance, ce que l’on voit, pourquoi l’espère-t-il ? (Rom. 8). L’espérance aussi sera atteinte, mais sur la terre, nous avons besoin des deux.

L’amour, par contre , ne cessera jamais, c’est pour cette raison qu’il est le plus grand : il est la nature de Dieu et subsiste toujours. Et nous, qui avons expérimenté cet amour divin dans notre vie et avons le privilège de l’exprimer, que le Seigneur nous accorde de l’avoir compris, de croître de plus en plus dans la pratique, si nous sommes prêts à laisser agir cet amour en nous, non pas parce que l’objet en est digne, mais qui agit comme un courant, une source qui ne peut être arrêtée. Que ce soit le mobile de notre service envers les frères et sœurs et tous les hommes auxquels nous pouvons apporter la grâce de Dieu. Que nous emportions cette pensée : la plus grande chose que nous puissions connaître sur la terre, c’est l’amour de Dieu qui se déploie en nous en bénédiction à d’autres et pour Sa gloire.

3ème réunion : 1 Corinthiens 14

1 Corinthiens 14 :

1 Poursuivez l’amour, et désirez avec ardeur les [dons] spirituels, mais surtout de prophétiser. 2 Parce que celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne l’entend ; mais en esprit il prononce des mystères. 3 Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation. 4 Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; mais celui qui prophétise édifie l’assemblée. 5 Or je désire que tous vous parliez en langues, mais surtout que vous prophétisiez ; mais celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins qu’il n’interprète, afin que l’assemblée reçoive de l’édification.

6 Et maintenant, frères, si je viens à vous et que je parle en langues, en quoi vous profiterai-je, à moins que je ne vous parle par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ? 7 De même les choses inanimées qui rendent un son, soit une flûte, soit une harpe, si elles ne rendent pas des sons distincts, comment connaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ? 8 Car aussi, si la trompette rend un son confus, qui se préparera pour le combat ? 9 De même aussi vous, avec une langue[12], si vous ne prononcez pas un discours intelligible, comment saura-t-on ce qui est dit, car vous parlerez en l’air ? 10 Il y a je ne sais combien de genres de voix dans le monde, et aucune d’elles n’est sans son distinct. 11 Si donc je ne connais pas le sens de la voix, je serai barbare[13] pour celui qui parle, et celui qui parle sera barbare pour moi. 12 Ainsi vous aussi, puisque vous désirez avec ardeur des dons de l’Esprit[14], cherchez à en être abondamment doués pour l’édification de l’assemblée.

13 C’est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour qu’il interprète. 14 Car si je prie en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit. 15 Qu’est-ce donc ? Je prierai avec l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence ; je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence. 16 Autrement, si tu as béni avec l’esprit, comment celui qui occupe la place d’un homme simple dira-t-il l’amen à ton action de grâces, puisqu’il ne sait ce que tu dis ? 17 Car toi, il est vrai, tu rends bien grâces ; mais l’autre n’est pas édifié. 18 Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous ; 19 mais, dans l’assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence, afin que j’instruise aussi les autres, que dix mille paroles en langue.

20 Frères, ne soyez pas des enfants dans vos entendements, mais, pour la malice, soyez de petits enfants ; mais, dans vos entendements, soyez des hommes faits. 21 ²Il est écrit dans la loi : «C’est en d’autres langues et par des lèvres étrangères que je parlerai à ce peuple ; et même ainsi, ils ne m’écouteront pas, dit le *Seigneur»[15]. 22 De sorte que les langues sont pour signe, non à ceux qui croient, mais aux incrédules ; mais la prophétie [est un signe], non aux incrédules, mais à ceux qui croient. 23 Si donc l’assemblée tout entière se réunit ensemble[16], et que tous parlent en langues, et qu’il entre des hommes simples ou des incrédules, ne diront-ils pas que vous êtes fous ? 24 Mais si tous prophétisent, et qu’il entre quelque incrédule ou quelque homme simple, il est convaincu par tous, [et] il est jugé par tous : 25 les secrets de son cœur sont rendus manifestes ; et ainsi, tombant sur sa face, il rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est véritablement parmi vous.

26 Qu’est-ce donc, frères ? Quand vous vous réunissez, chacun de vous a un psaume, a un enseignement, a une langue, a une révélation, a une interprétation : que tout se fasse pour l’édification. 27 Et si quelqu’un parle en langue, que ce soient deux, ou tout au plus trois, [qui parlent], et chacun à son tour, et que [quelqu’]un interprète ; 28 mais s’il n’y a pas d’interprète, qu’il se taise dans l’assemblée, et qu’il parle à soi-même et à Dieu ; 29 et que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent[17] ; 30 et s’il y a eu une révélation faite à un autre qui est assis, que le premier se taise. 31 Car vous pouvez tous prophétiser un à un, afin que tous apprennent et que tous soient exhortés. 32 Et les esprits des prophètes sont assujettis aux prophètes. 33 Car Dieu n’est pas [un Dieu] de désordre[18], mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints.

34 Que[19] vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu’elles soient soumises, comme le dit aussi la loi. 35 Et si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles interrogent leurs propres maris chez elles, car il est honteux pour une femme de parler dans l’assemblée. 36 La parole de Dieu est-elle procédée de vous, ou est-elle parvenue à vous seuls ?

37 Si quelqu’un pense être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont le commandement du Seigneur. 38 Et si quelqu’un est ignorant, qu’il soit ignorant. 39 Ainsi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez pas de parler en langues. 40 Mais que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre.

L’apôtre Paul écrit à Timothée : « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, d’amour et de conseil. » (2 Tim. 1, 7). On a souvent remarqué que ces trois choses se retrouvent dans le chapitre que nous sommes en train de considérer. Dans le chapitre 12, nous avons vu la grande diversité des dons de grâce que les membres du corps de Christ possèdent. C’est l’esprit de puissance dans lequel la vie d’assemblée se révèle, puis, nous avons considéré dans le chapitre 13 l’esprit d’amour qui doit être la base de tout service qui veut être utile et béni.

Ici, dans le chapitre 14, nous avons l’esprit de conseil, l’application pratique du chapitre 12 et automatiquement, on pense aux réunions d’assemblée dont il n’était pas question dans les deux chapitres précédents. Ici, l’expression « l’assemblée » est citée 9 fois. C’est pourquoi, ce chapitre est très important pour l’ordre dans les réunions de croyants comme il est dit tout à la fin (v.40).

Certains diront qu’il y est question de choses dont ils ne savent que faire. Evidemment, il y a des choses considérées ici et expliquées par le Saint Esprit que nous ne connaissons plus aujourd’hui sous cette forme, nous le verrons au cours de nos considérations, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas en tirer un enseignement important.

Dans la première partie jusqu’au verset 25, l’apôtre apprécie et compare deux dons, le parler en langues et la prophétie. Or, les Corinthiens ne manquaient d’aucun don comme nous le lisons au début de l’épitre et plaçaient très haut le don de parler en langues. D’emblée, il apparait clairement que le don de prophétie est le plus élevé. A partir du verset 26, nous voyons l’exercice de ces dons dans les réunions d’assemblée, on peut dire l’ordre intérieur et extérieur dans les réunions de croyants, d’abord dans les réunions où la parole est annoncée, c’est-à-dire où Dieu nous parle. Dans les réunions d’adoration ou de prières, nous nous adressons à Dieu, au Père, au Seigneur, mais dans les réunions où la parole est annoncée ou les réunions d’édification, nous désirons que le Seigneur nous parle par Sa parole.

Examinons d’abord les premiers versets qui résument ce que nous avons considéré dans les chapitres précédents :à la fin du chapitre 12, l’apôtre leur avait dit de désirer avec ardeur les dons de grâce plus grands et leur avait montré un chemin plus excellent qu’il faut absolument suivre si nous voulons servir le Seigneur. Nous avons vu qu’il consiste en ce que nous  nous mettions à la disposition du Seigneur comme Ses instruments, nous soumettant à Lui pour qu’Il puisse nous utiliser. (chap. 13). Le premier verset reprend cette pensée : « poursuivez l’amour et désirez avec ardeur les dons spirituels, mais surtout de prophétiser. »

Poursuivre l’amour, nous avons vu qu’il ne s’agit pas de sympathie humaine, mais d’amour divin que Dieu nous a manifesté, nous a faits enfants de Dieu et nous a rendus participants de la nature divine. Dans notre vie de foi, nous devons toujours à nouveau le poursuivre, parce que nous avons encore en nous notre vieille nature qui est opposée à celle de Dieu. C’est pourquoi, il y a continuellement lutte, ou plutôt le mot n’est pas correct,  car il n’est pas dit que nous devons lutter contre le péché, contre notre vieille nature. Le combat a eu lieu, la chair est mise de côté, elle n’a plus le dessus en nous ni la même force, le combat a eu lieu, le Seigneur a vaincu par Sa mort sur la croix. Mais nous devons maintenir dans la mort les membres du vieil homme, cela fait aussi partie de l’exhortation « poursuivez l’amour ». Revêtez-vous comme des élus de Dieu (Col. 3, 12)

Mais ce n’est pas encore suffisant : l’apôtre répète la fin du chapitre 12 désirez avec ardeur les dons spirituels. Et si l’exhortation est répétée, c’est qu’il est important de mettre toute son énergie pour posséder des dons que le Seigneur veut nous donner . Ce n’est pas quelque chose qui tombe du ciel, que l’on fait comme hobby. Bien des frères et sœurs peuvent en témoigner. Le don de grâce qui est à désirer le plus c’est celui de prophétie ; l’apôtre montre dès le début que c’est le plus grand que Dieu donne, et pourtant, comme c’est souvent le cas, c’est un don qui est le moins connu. Bien peu de croyants ont une vue claire de ce en quoi il consiste. Si l’on demande ce qu’est la prophétie, la plupart répondront qu’il s’agit de la prédiction de l’avenir, or ce n’est pas la définition de la prophétie, cela en fait partie, mais ce n’est pas l’explication de la prophétie.

Il est question de bien des prophètes dans l’ancien testament, par exemple Elie, il n’a pas décrit d’événements futurs, sauf qu’il a annoncé qu’il ne pleuvrait pas. Jonas a dit que Ninive serait détruite dans 40 jours, mais cela n’a pas eu lieu puisque les Ninivites se sont repentis, Jonas était un prédicateur qui appelait à la repentance. Et si nous pensons à Aggée, il devait exhorter le résidu à travailler à la reconstruction du temple au lieu de se consacrer à leur propre maison. Voilà le service d’Aggée, juste à la fin de son livre, il écrit une phrase concernant le Messie à venir sous une forme cachée en parlant de Zorobabel.

Le service du prophète n’est donc pas défini par la prédiction de l’avenir, il peut l’être et l’est souvent, mais un prophète est quelqu’un qui se tient devant Dieu et révèle Ses pensées aux hommes de telle façon que leurs cœurs et leurs consciences soient amenés dans la lumière de Dieu et touchés. C’est cela un prophète et peu de gens le savent ! Il nous est dit ici que c’est le don le plus élevé, ce n’est pas un don de signes comme le don de langues. Quelle confusion dans la chrétienté aujourd’hui ! Beaucoup pensent que la prophétie ne consiste qu’en l’annonce d’événements futurs et ils tiennent des réunions où sont annoncées les choses les plus farfelues en contradiction totale avec la parole de Dieu.

Le prophète est donc celui qui se tient dans la présence de Dieu. C’est ce que nous voyons dans bien des passages de l’ancien testament. Elie, par exemple disait :  « l’Eternel devant qui je me tiens ». Ces prophètes dans l’ancien testament se tenaient devant l’Eternel pour connaître Ses pensées et être ainsi le canal pour toucher les consciences et mettre les âmes dans la lumière divine. C’est cela la prophétie. On comprend dès lors que c’est le service le plus important qui exige la plus grande communion avec le Seigneur. Un docteur peut expliquer parfaitement des vérités, mais il est possible que les consciences ne soient pas atteintes, un évangéliste pourrait parler à des multitudes ou comme il est question ici, les Corinthiens pouvaient  parler dans une langue que personne ne comprenait, ce ne serait ni l’un ni l’autre spirituel.

Par contre, le don de prophétie est justement caractérisé par le fait qu’il touche les cœurs, celui qui exerce ce don est sous la direction du Saint Esprit qui connait les pensées de Dieu pour la situation du moment. C’est pour cette raison que l’apôtre dit au verset premier « surtout de prophétiser ». Quelqu’un dira peut-être qu’il n’a jamais entendu une telle interprétation ; les prophètes de l’ancien testament annonçaient des événements futurs et dans le nouveau testament, il y a aussi la prédiction de choses à venir. Bien sûr, cela en fait partie : Jérémie, par exemple, parle dans de nombreux passages de l’avenir du peuple d’Israël répétant souvent que Dieu s’est levé de bonne heure et envoyait par Ses prophètes. Pourquoi donc ? pour ramener le cœur du peuple. Le service du prophète de l’ancien testament n’était pas d’écrire quelque chose qui montrerait aux générations futures que ces prédictions s’accomplissaient, c’était pour toucher le cœur du peuple au moment où il prononçait la prophétie. Et il en est de même dans le nouveau testament, la révélation de mystères encore inconnus, c’était pour que les croyants soient amenés dans la lumière de Dieu et dans une communion plus grande avec le Seigneur.

On doit cependant faire une distinction entre les prophètes qui ont été appelés à rédiger l’Ecriture au début du christianisme, ils ont eu des révélations nouvelles concernant des choses inconnues jusque-là. Ceci n’existe plus depuis que le nouveau testament est complet ; s’il y avait encore aujourd’hui des nouvelles révélations, l’autorité de la parole serait mise en question. Qu’est-ce qui prévaut ? ce que dit par exemple l’église nouvelle apostolique « Dieu s’est révélé autrefois, mais aujourd’hui, c’est la parole des apôtres qui prime », d’autres ne parlent pas aussi clairement, mais émettent des pensées semblables. Je parlais dernièrement avec quelqu’un, apparemment croyant qui disait être capable de parler comme l’apôtre Paul, il était persuadé qu’il pouvait avoir des nouvelles révélations comme l’apôtre Paul en avait eu. Mais considérons ce qu’il dit en Col.1, 25, qu’il a été appelé à compléter la parole de Dieu. Paul n’est pas le dernier écrivain dans le temps, mais il s’agit du contenu. Il n’y a donc plus de nouvelles révélations aujourd’hui.

Faisons la différence entre ces prophètes et ceux que le Seigneur peut utiliser maintenant. Ici, il est question du don de prophétie plutôt que du service de prophète. C’est une question de dépendance du Seigneur, ce don ne peut être exercé que si l’on est vraiment en communion avec le Seigneur. Un croyant qui mène une vie mondaine ne pourra jamais exercer un tel don, parce qu’il ne se tient pas dans la présence de Dieu.

Ensuite, l’apôtre aborde le sujet du parler en langues. Ce qu’on appelle ainsi aujourd’hui est une invention des hommes, une folie qui n’a pas grand-chose à voir avec ce que nous trouvons dans la parole. Le début des Actes se réfère aux différentes langues parlées à l’époque. Considérons les circonstances dans lesquelles le parler en langues est pratiqué aujourd’hui, dans la plupart des cas, il a lieu dans des réunions de croyants, alors que notre chapitre nous dit expressément que c’est un signe pour les incroyants. Et c’est le plus souvent des femmes qui l’exercent alors qu’il leur est dit de se taire dans les assemblées. Ces deux remarques doivent nous rendre circonspects, même critiques. De quoi s’agit-il dans le nouveau testament ? Dieu le cite dans Actes 2 comme un des différents signes que le Seigneur avait annoncé à ses disciples dans Marc 16 pour montrer qu’Il agissait « le Seigneur coopérant avec eux et confirmant la parole par les signes qui l’accompagnaient. ». C’était des signes de la puissance et de l’opération de Dieu. IL en a été de même quand Dieu a délivré Son peuple terrestre d’Egypte. Pensons aux signes que Moïse a effectués devant le peuple, son bâton devenu serpent, l’eau changée en sang, les dix plaies…c’était des signes par lesquels Dieu voulait convaincre qu’Il agissait.

Quand le Saint Esprit a été répandu et l’assemblée a commencé à se former sur la terre, le premier signe a été qu’ils ont parlé en plusieurs langues selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. C’était un miracle de Dieu : ils parlaient dans les diverses langues utilisées à ce moment-là, langues qu’ils n’avaient pas apprises, mais Dieu leur en avait donné la capacité, un signe impressionnant quand on sait que la personne ne l’a pas appris. Deuxièmement, ils annonçaient les choses merveilleuses de Dieu à des hommes venus de bien des contrées éloignées pour participer à la fête à Jérusalem dans leurs langues.

Les Juifs utilisaient plusieurs langues en ce temps-là : dans les synagogues, on parlait l’Hébreux. Au temps des Rois, l’Hébreux était la langue parlée dans le pays, mais après la transportation à Babylone, ils avaient adopté la langue perse et parlaient araméen. « Rabbi, Talitha koumi » sont des expressions araméennes. Probablement, le Seigneur parlait araméen avec Ses disciples, c’était le langage courant et dans les synagogues, on employait l’Hébreux. Mais tous ces Juifs qui vivaient en dehors de la Palestine parlaient la langue du pays où ils avaient émigré. Ils viennent à Jérusalem et entendent les choses merveilleuses de Dieu dans leurs langues. C’était un moyen de répandre l’évangile dans tous les pays.

C’était aussi un signe pour Israël. Esaïe le prophète avait dit : « je parlerai à ce peuple obstiné dans d’autres langues pour qu’ils voient que je me suis détourné d’eux et les ai rejetés pour un temps, j’agirai en dehors d’Israël. » Ce signe était donc aussi pour montrer que Dieu se tournerait vers les nations.

Ce parler en langue n’était donc pas une preuve de spiritualité, c’était un signe que Dieu accordait à certaines personnes pour annoncer l’évangile. Mais qu’en avaient fait les Corinthiens ? Nous avons vu qu’ils ne manquaient d’aucun don et en étaient très fiers. Vu de l’extérieur, c’était impressionnant que tout à coup des frères se mettaient à parler en langues étrangères. C’était comme de jeunes enfants qui s’amusent avec un joli jouet. Au fond, ils faisaient un mauvais usage de ce don dans l’assemblée. Corinthe était une grande ville portuaire, s’ils étaient allés dans le port pour annoncer l’évangile aux marins venus de tous les coins de la terre, ils auraient utilisé ce don de la bonne façon, mais ils le faisaient dans l’assemblée et le résultat en était que personne n’en profitait.

C’est le sujet principal de ce chapitre, si on le considère de cette façon, il semble beaucoup plus clair. Dans l’assemblée, il s’agit de l’édification des frères et sœurs et l’édification passe toujours par l’intelligence, il ne peut y avoir d’édification, s’il n’a pas de compréhension de l’esprit. C’est un point important qui est souligné dans la deuxième partie du chapitre. Les versets 1 à 13 comparent le don de prophétie et celui de parler en langue et montrent que le plus grand est la prophétie qui amène les croyants dans la lumière de Dieu et parle à leurs cœurs. A partir du verset 14, l’apôtre insiste sur la nécessité de comprendre ce qui est dit pour apporter l’édification, puis aux versets 26 et suivants, nous avons la pratique dans les réunions.

Si nous lisons le chapitre encore une fois, nous ne le trouverons plus aussi difficile, je l’espère du moins . « Celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu » (v.2) A Corinthe, la langue véhiculaire était le grec ; si quelqu’un parlait en langue, il ne parlait pas aux hommes, car personne ne le comprenait, il n’y avait donc pas d’édification. Les croyants charismatiques – Dieu merci, la plupart sont des enfants de Dieu – disent qu’on en a de l’édification. Mais comment est-ce possible si ce que l’on entend n’est qu’un langage barbare pour celui qui écoute ? Peut-il y avoir une édification spirituelle ? C’est pourquoi il est important de voir que l’apôtre présente le côté de l’intelligence. Certains livres, pour essayer d’expliquer présentent le parler en langue comme parler en langues étrangères apprises et suppriment le côté de la puissance divine. « il ne parle pas aux hommes, mais à Dieu », car ce don était donné de Dieu. « mais en esprit il prononce des mystères ». Personne ne le comprend, son discours contient peut-être des vérités magnifiques, mais cela reste un mystère puisque personne ne le comprend. Si je parlais ce soir en chinois, je suppose que la plupart d’entre nous diraient qu’ils ne comprennent absolument rien, cela ne leur servirait de rien ou alors on s’imagine en avoir retiré quelque chose. Celui qui prophétise, qui se jugeant lui-même et dépendant du Seigneur Lui demande de lui donner la parole convenable et conduit par le Saint Esprit atteint les cœurs et les consciences, n’a-t-il pas contribué à apporter l’édification, l’exhortation et la consolation ? Nous avons ici l’énumération des effets de la prophétie qui est, comme Pierre le dit, prononcer les oracles de Dieu. Le résultat doit être l’édification, l’exhortation et la consolation de l’assemblée. C’est une pensée importante pour tout frère qui souhaite se laisser utiliser par le Seigneur.

Nous l’avons vu hier soir, le parler en langue selon la pensée de Dieu n’existe plus aujourd’hui, on peut affirmer clairement que ce n’est pas du Seigneur. Nous pouvons retirer bien des enseignements pratiques de ce chapitre : tout ce que nous disons dans l’assemblée doit être compréhensible pour tous et servir à l’édification, l’avertissement et la consolation. Le but doit être cela, car l’amour édifie, avons-nous lu au chapitre 13. Je ne peux servir de la bonne manière qu’en étant rempli d’amour pour le Seigneur, pour les frères et sœurs, pour les âmes s’il s’agit d’un évangéliste. C’est le côté important qui est constamment souligné.

« Celui qui parle en langue s’édifie lui-même » (v.4) Il est difficile de juger d’un phénomène qui avait lieu il y a plus de 2000 ans, tenons-nous à la parole qui nous dit ici qu’il s’édifie lui-même, il comprenait donc ce qu’il disait alors qu’il s’exprimait dans une langue qu’il n’avait pas apprise et que normalement il ne comprenait pas ; c’était une grâce de Dieu et il pouvait être conscient de ce que Dieu lui donnait et en jouir pour lui-même. « mais celui qui prophétise édifie l’assemblée ». La pensée principale est l’édification (répété 7 fois dans le chapitre et l’édification de l’assemblée 3 fois.) Edifier, c’est faire croître les âmes dans la vie de foi. Voilà encore une pensée importante et pratique dans tout service pour le Seigneur : se demander si ce qu’on apporte est une aide pour les âmes et non pas, comme c’était le cas chez les Corinthiens, se mettre en avant. C’était le problème à Corinthe et pour cette raison, l’apôtre avait inséré le chapitre 13. On peut avoir les plus grands dons, la plus grande connaissance, si l’on n’a pas l’amour, cela conduit à se mettre en avant et détourne les âmes du Seigneur. Ceci est valable pour tous, aussi pour les jeunes frères et sœurs, dans l’étude de la parole ou même dans des conversations, comme il peut arriver facilement que l’on veuille montrer ce que l’on sait ! Disons-le très clairement, cela ne contribue jamais à l’édification de l’autre. Le but de tout service est que l’âme croisse dans la connaissance du Seigneur, dans sa vie de foi. C’est l’important à retenir ce soir : tout service accompli doit avoir ce seul but et s’il s’exerce dans la dépendance de Dieu il touchera les cœurs et, s’il entre quelque homme simple ou incrédule , il est convaincu que Dieu est véritablement parmi nous (v.25)

« Or je désire que tous vous parliez en langues, mais surtout que vous prophétisiez ». Il ne faut pas interpréter ce verset comme si l’apôtre contredisait ce qui est dit précédemment ; ce n’est pas une contradiction, car il s’agit d’un don que Dieu a donné, on ne doit donc pas le mépriser, mais il leur fait remarquer comment et dans quelles circonstances ils exercent ce don. L’apôtre souhaite que tous ils parlent en langues, mais surtout qu’ils prophétisent tous. Cela montrerait qu’ils sont vraiment en communion avec le Seigneur et ont le désir d’être utilisés pour la bénédiction des autres.

« Mais celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins qu’il n’interprète, afin que l’assemblée reçoive de l’édification ». Si deux frères parlent dans l’assemblée, l’un en langue que personne ne comprend, l’autre en toute simplicité essaie d’expliquer un verset et parler aux cœurs des frères et sœurs, le second est plus grand, même si le premier avait énoncé des vérités les plus précieuses que personne n’a comprises. C’est pour cela que l’apôtre ajoute cette restriction « à moins qu’il interprète »

C’était un autre don que d’interpréter les langues, pas comme un simple traducteur d’aujourd’hui, mais en ce temps-là cela comprenait aussi l’explication de révélations. Si le parler en langue était interprété il pouvait alors contribuer à l’édification de l’assemblée.

Au verset 6, l’apôtre prend son exemple personnel, comme c’est souvent le cas « si je viens à vous et parle en langues, en quoi vous profiterai-je ? ». Ensuite, il montre que des instruments comme la flûte ou la harpe rendent un son confus s’ils ne sont pas joués de la bonne manière ; pour reconnaître ce qui est joué, il faut être capable d’en tirer un son juste. Et si la trompette ne donne pas un son clair, personne ne se préparera pour le combat. Il faut que le son soit distinct pour que les soldats se préparent et s’arment. Il faut donc comprendre l’ordre pour saisir la signification de ce qui est dit. Ainsi, il tire la conclusion au verset 9 :  « si vous ne prononcez pas un discours intelligible, comment saura-t-on ce qui est dit ? 

Faisons abstraction du parler en langue,  mais nous pouvons en tirer une application pratique : on doit s’efforcer à s’exprimer clairement. Cela manque souvent, on ne se rend pas toujours compte que l’on n’est pas clair, qu’on utilise des phrases compliquées, un style ampoulé. Il faut surtout que les pensées soient claires et correspondant à la pensée de Dieu. Et si je ne comprends pas bien quelque chose, mieux vaut se taire que de vouloir donner ma pensée à tout prix, car alors on parle sans beaucoup de contenu et il n’y aura pas d’utilité ni de bénédiction. Nous pouvons considérer ce chapitre non pas comme relatant des choses lointaines, mais justement pratiques pour ceux qui veulent être utilisés dans le service de la parole.

Aux versets 10 et 11, l’apôtre revient aux divers sons et voix qui, s’ils ne sont pas compris, sont barbares, ce qui signifie dans le monde grec de l’époque, un langage incompréhensible d’une tribu primitive. Le grec était la langue des gens cultivés et ceux qui ne le parlaient pas étaient considérés comme barbares. Si donc je ne parle pas un langage compréhensible, personne ne me comprend. C’était tellement important pour l’apôtre qu’il répète au verset 12 « désirez avec ardeur les dons de l’Esprit et cherchez à en être abondamment doués pour l’édification de l’assemblée », mais il insiste sur l’intelligence.

« Si je prie en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit » (v.14) : nous devons conclure que celui qui priait en langue ne comprenait pas ce qu’il disait, sa conscience avait le sentiment de communion avec le Seigneur, mais pas son intelligence. C’est pourquoi, « je prierai avec l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence, je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence » (v.15). Cela nous parle aussi aujourd’hui, j’ai déjà insisté là-dessus, ce qui est dit doit être compréhensible pour tous ceux qui ont une intelligence spirituelle normale. Le paragraphe insiste sur l’intelligence, c’est-à-dire le pouvoir de comprendre les pensées exprimées. On dit parfois qu’il ne faut pas faire appel à notre intelligence, c’est faux ! Les mots doivent être traduits en pensées, ils ne doivent pas rester au niveau du cerveau, mais être appliqués aux cœurs et consciences et ils ne peuvent atteindre ceux-ci sans l’intelligence. C’est la porte par laquelle tout entre dans notre vie, mais cela n’a de valeur pour notre vie de foi que si notre cœur et la conscience sont touchés.

Si je parle en russe, je pourrai peut-être dire des choses correctes, mais la plupart ne comprendrait pas ; pour assimiler ce qui est dit, il faut l’intelligence, ce pouvoir de comprendre les pensées, sinon il n’y a pas d’édification.

« je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous » (v.18). Paul avait donc aussi ce don, mais il ne l’utilisait pas dans une assemblée de croyants « dans l’assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence afin que j’instruise les autres ». Voilà encore un verset qui doit parler aux adeptes du parler en langues. Cela va à l’encontre de la parole de Dieu et de l’exemple de l’apôtre. Le but de tout service est l’édification des frères et sœurs.

« Frères, ne soyez pas des enfants dans vos entendements, mais pour la malice, soyez de petits enfants ; mais dans vos entendements, soyez des hommes faits » (v.20) .Nous voyons qu’il s’agit de l’intelligence spirituelle. Notre méditation de ce soir ne s’adresse pas à des enfants de 6, 7 ans, ils en comprennent très peu, parce qu’ils n’ont pas cette maturité vu leur âge. Il faut la capacité de juger spirituellement « soyez adultes en ce qui concerne l’entendement ». Ils devaient croître spirituellement pour connaitre les pensées de Dieu, pour pouvoir juger et discerner.

Au verset 21, il leur rappelle qu’Esaïe avait annoncé que les langues seraient un signe pour le peuple incrédule que Dieu allait se tourner vers les nations.

Dans le paragraphe suivant, l’apôtre en vient à la pratique : quand l’assemblée se réunit et que tous parlent sans ordre dans diverses langues qui leur étaient données par le Saint Esprit, il n’y avait pas d’édification, puisque personne n’interprétait. De plus, s’il entre un étranger, un voisin qui veut voir ce que vous faites, quelle impression va-t-il avoir ? Son cœur sera-t-il touché ou va-t-il penser que vous êtes fous ? Mais si le don de prophétie est exercé par 2 ou 3 frères, un passage de l’Ecriture est lu et les pensées de Dieu sont expliquées. S’ils parlent sous la direction du Saint Esprit en se tenant dans la lumière de Dieu de sorte que les cœurs et les consciences sont touchés, l’état de l’âme est découvert. « les secrets des cœurs sont rendus manifestes » (v.25). N’avons-nous pas fait l’expérience qu’un frère a parlé et appliqué la parole correspondant justement à notre situation, quoiqu’il ne pouvait pas la connaître ? Je me souviens d’un dimanche matin où le culte avait été particulièrement faible et confus. L’après-midi, un frère venant de l’extérieur a parlé sur l’holocauste dans Lévitique 1 de telle manière qu’on aurait pensé qu’il avait assisté au culte du matin alors qu’il était absolument pas au courant. C’était le service d’un prophète, ce qui est beau dans ce don, c’est que les cœurs sont amenés dans la lumière de Dieu et se tournent vers le Seigneur, tous sont convaincus que Dieu est véritablement parmi nous.

L’apôtre décrit très précisément l’ordre qui doit régner dans l’assemblée, comment doivent se dérouler les réunions en ayant toujours en vue l’édification. « quand vous vous réunissez, chacun de vous a un psaume, un enseignement, une langue , une révélation, une interprétation ; que tout se fasse pour l’édification » (v.26). C’est le chapitre du Nouveau Testament qui nous renseigne en détails sur le déroulement des réunions si nous voulons nous soumettre à la direction du Saint Esprit. Certains ont allégué qu’il n’est pas question du Saint Esprit ici. En parlant ainsi, je pense qu’on comprend très peu les pensées de Dieu, l’apôtre ne dit pas qu’il y a une conduite spéciale du Saint Esprit, chose que nous connaissons et pratiquons très peu. D’ailleurs, la conduite du Saint Esprit doit marquer toute notre vie, mais qu’en est-il de la pratique ? Cela ne se limite pas aux seules réunions, mais concerne toute notre vie, 24 heures sur 24.

Citons quelques passages : « ceux qui sont conduits par l’Esprit, ceux-là sont fils de Dieu » (Rom.8,14) Nous sommes, nous devrions toujours être sous la direction de l’Esprit de Dieu.                                      « Si vous marchez par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi » Gal.5. C’était le problème des Galates qui voulaient se remettre sous les prescriptions de la loi et les considéraient comme le principe de la vie de foi. L’apôtre doit leur écrire une longue lettre où il leur dit qu’ils sont déchus de la grâce en faisant cela, mais s’ils sont conduits par l’Esprit, dont il énumère les fruits, alors ils ne sont pas sous la loi. Le croyant n’est pas conduit par des prescriptions légales. Il y a bien des commandements de Dieu dans le Nouveau Testament, par exemple au verset 34 « que vos femmes se taisent dans les assemblées ». Et les longs cheveux de la femme, Ce commandement ne concerne pas seulement le christianisme, mais tous les hommes, c’est un signe de la position de la femme que Dieu lui a assignée dans la création. Si nous pensons au sang, cela n’a rien à voir avec le christianisme, c’est un commandement de Dieu à tous les hommes, celui qui mange le sang transgresse positivement le commandement de Dieu. Nous savons bien que la plupart des gens ne se sentent pas concernés, mais la question se pose pour nous, croyants, qui confessons aimer le Seigneur : pouvons-nous nous permettre de voir les choses comme les gens du monde ? quand on entend le raisonnement suivant : pourquoi doit-on… ?, que veulent les frères, nous ne sommes pas sous la loi ! Nous nous écartons un peu du sujet,  mais c’est un point important :  Dieu a établi un certain nombre de règles pour avoir de l’ordre dans la création. La soumission aux autorités en fait partie. Dieu veut que les choses qui se déroulent dans ce monde obéissent à l’ordre qu’Il a prévu,  le monde ne veut pas en tenir compte, il est ennemi de Dieu, mais pour nous qui L’aimons, qui avons accepté le Seigneur Jésus, il est normal que tout d’abord nous nous soumettions à l’ordre qu’Il a prévu pour l’humanité et par –delà nous nous réjouissions des bénédictions que nous avons acquises en Christ.

Le seul commandement vraiment chrétien, c’est l’amour. « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre » et Jean dit : « je ne vous écris pas un commandement nouveau, mais un commandement ancien que vous avez eu dès le commencement » (1Jean 2,7). En fait, ce n’est pas réellement un commandement, car nous avons vu que c’est la nature de Dieu implantée en nous, quoique sans être un commandement, nous avons à le pratiquer, sinon nous renierions le fait que nous sommes enfants de Dieu.

Comment sommes-nous conduits par l’Esprit dans les réunions ? Il n’y a pas de direction particulière. Ce sont des heures particulières qui se distinguent des autres heures de notre vie, mais la direction de l’Esprit, encore un point important que nous devons retenir ce soir, ne se limite pas aux réunions. Voilà la raison pour laquelle le Saint Esprit n’est pas mentionné ici,  cette conduite est valable pour toute notre vie, mais pendant ces heures de réunions où nous sommes assemblés au nom du Seigneur, nous mettons tout le reste de côté, notre intérêt personnel doit disparaître, nous avons un but, nous sommes rassemblés à Son nom, qu’il s’agisse d’édifier l’assemblée, ou d’une prière ou d’un cantique. Nous voyons combien il est important qu’auparavant notre intelligence soit utilisée sous la direction du Saint Esprit à la gloire du Seigneur. Alors, le verset 26 est clair : je m’adresse plus particulièrement aux frères, à tous les frères « chacun de vous a un psaume, un enseignement,… », cela ne signifie pas que chacun doit intervenir dans chaque réunion, mais il doit l’avoir « en poche » si je puis dire, pour pouvoir l’utiliser au moment où le Seigneur lui montrera pour l’édification des frères et sœurs. Nous ne pouvons pas entrer dans tous les détails de ce paragraphe,  peut-être encore quelques mots sur le verset 34 «  que vos femmes se taisent dans l’assemblée ». L’apôtre parle en général, « chacun a un psaume… » concerne tout frère, personne n’est exclu, nous devons bien faire attention d’interdire à quelqu’un d’ouvrir la bouche, comme cela s’est déjà passé, de l’empêcher d’intervenir, nous devons être très prudents. Bien sûr, des entretiens sérieux sont parfois nécessaires pour atteindre la conscience, lui demander d’attendre un peu plus longtemps avant de se lever, mais généralement, tout frère doit se laisser conduire par le Saint Esprit pour intervenir dans l’assemblée et pour les sœurs, elles ont à se taire, il n’y a pas d’exceptions.

Je n’ai pas besoin de répéter que cette épitre n’a pas été écrite uniquement pour les Corinthiens, mais pour tous les croyants qui invoquent le nom du Seigneur en tout lieu.

Que le Seigneur veuille nous aider par ces réflexions dans la pratique de notre vie commune d’assemblée en un temps où l’on dévie de plus en plus de la parole de Dieu et que l’amour pour le Seigneur et pour les siens nous pousse pour la bénédiction et l’édification des frères et sœurs à prendre notre place là où le Seigneur nous a placé comme membre de Son corps.



[1] en, ou : dans la puissance d’un seul Esprit.

[2] ou : en un seul Esprit.

[3] un, un seul.

[4] un, un seul.

[5] docteur, maître qui enseigne.

[6] litt.: puissances.

[7] litt.: puissances.

[8] litt.: je suis devenu.

[9] ou : ne pense pas.

[10] ou : couvre.

[11] verre demi-transparent.

[12] dans le sens de : langage.

[13] étranger, c. à d. incompréhensible.

[14] litt.: des esprits.

[15] [Ésaïe 28:11-12]

[16] ensemble, en un même lieu.

[17] ou : discernent.

[18] ou : le Dieu du désordre.

[19] de paix. Comme dans toutes les assemblée des saints, que.