Traduction transcrite de réunions tenues sur
1 Jean 2, v. 13 à 27 & 3, v. 1 à 3
par Arend Remmers
Lecture : 1 Jean 2,v. 13 à 27.
13 Je vous écris, pères, parce que vous connaisse celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le méchant. Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père.
14 Je vous ai écrit, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le méchant.
15 N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ;
16 parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde ;
17 et le monde s’en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.
18 Petits enfants, c’est la dernière heure ; et comme vous avez entendu que l’antichrist vient, maintenant aussi il y a plusieurs antichrists, par quoi nous savons que c’est la dernière heure :
19 ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils eussent été des nôtres, ils fussent demeurés avec nous ; mais c’est afin qu’ils fussent manifestés comme n’étant aucun [d’eux] des nôtres.
20 Et vous, vous avez l’onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses.
21 Je ne vous ai pas écrit parce que vous ne connaissez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez et qu’aucun mensonge ne vient de la vérité.
22 Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils.
23 Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils a aussi le Père.
24 Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous : si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père.
25 Et c’est ici la promesse que lui nous a promise, — la vie éternelle.
26 Je vous ai écrit ces choses touchant ceux qui vous égarent ;
27 et, pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin que personne vous enseigne ; mais comme la même onction vous enseigne à l’égard de toutes choses, et qu’elle est vraie et n’est pas mensonge, — et selon qu’elle vous a enseignés, vous demeurerez en lui.
J’aimerais exprimer
quelques pensées pratiques sans vouloir parler du caractère de l’évangile de
Jean (on y passerait plus d’une demi-heure avant d’en venir au sujet) quoiqu’il
ne soit pas sans intérêt de dire quelques mots sur ce qui est spécifique à
l’apôtre Jean, le disciple qui se désignait lui-même comme le disciple que Jésus aimait. Déjà
cette expression nous montre ce que le Seigneur désire voir chez chacun de nous.
A-t-il aimé le Seigneur plus que les autres ? Non, mais si l’on avait demandé à
Jean ce qu’il estimait le plus important dans la vie, il aurait certainement
dit « l’amour du Seigneur » dont il était conscient et dont il jouissait.
Cela imprègne en
quelque sorte le caractère de l’épitre où il a constamment à l’esprit le fait
que nous sommes enfants de Dieu. « … je vous écris, enfants, parce que vos
péchés vous sont pardonnés par son nom ». (v.12) L’épitre leur rappelle ce
qu’ils possèdent comme enfants de Dieu pour les avertir et les protéger de tout
ce qui les menaçait. Il a un tel intérêt pour ces croyants auxquels il écrit
(nous ne savons pas où ils vivaient) qu’il les classe en trois catégories : les
pères, les jeunes gens et les petits enfants. Paul parle aussi d’enfants, mais
utilise le terme toujours dans un sens négatif « vous êtes devenus des enfants,
n’avez pas grandi alors que vu le temps vous devriez être des hommes faits ».
Pierre, lui, appelle tous les croyants enfants : « comme des enfants
nouveaux nés, désirez le pur lait intellectuel ». Mais Jean voit parmi les
croyants des pères, ceux qui sont les plus proches du Seigneur.
Tous les croyants
sont enfants de Dieu, c’est merveilleux que d’être nés de Dieu. Les frères ont
eu bien des discussions pour savoir ce qui est le plus grand : enfant ou fils.
L’enfant a la nature de celui qui l’a engendré, le fils est la joie de son
père. Nous avons les deux. Etre enfants de Dieu, possession précieuse que nous
ne pouvons perdre !
Il y en a qui ont
déjà grandi, fait des progrès : les jeunes gens, puis d’autres qui sont tout
jeunes dans la foi : les petits enfants. Quel intérêt avait cet apôtre, déjà un
vieillard pour ces croyants ! Et il leur rappelle pourquoi il leur écrit. Nous
aussi, nous devons avoir un but devant nous quand nous accomplissons un
service, qu’est-ce que le Seigneur désire atteindre. Nous savons que nous
sommes faibles, mais le Seigneur nous dit : « quand tu es faible, alors tu es
fort, car tu as ma force à ta disposition ».
Les pères, je le
répète, sont dans la pratique ceux qui sont les plus proches de Dieu, le Père.
L’apôtre s’adresse deux fois à ces trois groupes, mais il n’ajoute rien la
deuxième fois pour les pères « vous connaissez celui qui est dès le
commencement ». Que signifie cette expression ? Celui qui est dès le commencement,
c’est sûrement Dieu ? Il n’est pas dit de Dieu qu’Il est dès le commencement,
mais au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Il était là de toute
éternité, on ne peut pas dire que Dieu ait existé à partir d’un certain point
dans le temps, en reculant aussi loin qu’on veut, ce serait nier son existence
éternelle. L’expression « dès le commencement », répétée sept fois dans
l’épitre, renvoie au Seigneur Jésus, ou plutôt au fils éternel de Dieu qui est
descendu sur cette terre et a révélé Dieu. C’est le début du christianisme. La
même expression ne renvoie pas toujours exactement au même commencement : au
chapitre 1 « ce qui était dès le commencement », c’est la personne du Seigneur,
né sur la terre dans la crèche, au v.21 « ce que vous avez entendu dès le
commencement », ce n’est pas exactement le même moment, mais c’est de nouveau
le début du christianisme, personnifié dans le Seigneur. L’expression « au
commencement était la parole » est différente, elle renvoie à l’éternité, il
s’agit de Dieu révélé en chair. Ce que nous avons, ce que nous sommes trouvent
son origine en Lui.
Ce verset 13 « vous
connaissez celui qui est dès le commencement » concerne tout croyant, sinon il
ne le serait pas et pourtant, cela est dit des pères. Ils expriment le plus
haut degré de maturité. Quelle place le Seigneur occupe-t-il dans ma vie
personnelle ? Jean pouvait leur dire : vous avez atteint le repos, pas
seulement qu’ils avaient cru au Seigneur, mais ils connaissaient celui qui est
dès le commencement, ils avaient compris que le Seigneur est la réponse à toute
question. Tout ce qui nous concerne est
considéré à travers Lui, l’objet des délices du Père de toute éternité. On Le
voit dans toute sa grandeur, au-dessus de tout.
Si dans notre vie
ceci trouve un certain écho, alors le Père peut dire que nous sommes un peu
dans la ligne où Il désire nous avoir. En considérant la gloire qu’Il avait de
toute éternité et qu’il n’a pas abandonnée, car Il n’a pas cessé d’être Dieu,
en devenant homme, mais Il l’a cachée sous la forme d’esclave, quelle humilité,
quelle pauvreté a-t-Il accepté pour nous et pour la gloire de Dieu, quand nous
voyons toute sa grâce, son amour, son dévouement, sa patience envers ses
disciples et aussi envers nous. Et en même temps, nous voyons aussi sa
sainteté, sa séparation de tout mal. Si tout cela satisfait notre cœur, alors
nous sommes des pères en Christ. Nous voyons le monde à travers la personne du
Seigneur, il n’existe rien de plus grand que Lui, nous n’avons besoin de rien
d’autre. Cet état correspond un peu à ce que Paul écrit depuis la prison à
Philippes : « pour moi , vivre c’est Christ », le but de ma vie, mon modèle.
C’est vers ce but que le Père désire nous conduire : nous avons un repos
intérieur, la paix de l’esprit, la paix de Dieu qui surpasse toute
intelligence, parce que nous lui apportons tous nos soucis. Cela ne signifie
pas que nous n’en avons pas, mais nous ne faisons rien sans Lui. Nous réalisons
un peu ce que le Père dit « en lui j’ai trouvé tout mon plaisir ».
Dieu commence
toujours à nous présenter ce qui est le plus élevé. Il nous parle d’abord de ce
qui Le touche de plus près pour nous faire entrer dans Ses pensées. Par
exemple, dans le tabernacle, la description de l’arche, la dernière chose qui
était placée dans le lieu très saint est citée en premier, car c’est une image
du Seigneur dans son œuvre de la rédemption et si nous pensons aux sacrifices
dans le Lévitique, Dieu ne commence pas par le sacrifice pour le péché dont
nous avons besoin, mais par l’holocauste, qui était entièrement pour Dieu, une
odeur agréable à l’Eternel.
« … je vous écris,
jeunes gens, parce que vous avez vaincu le méchant » : il y avait des croyants
encore jeunes - souvent l’âge de la foi
correspond à l’âge physique - mais je me demande s’il n’existe pas de
croyants âgés dans la chrétienté qui sont encore des petits enfants. La
croissance dans la nature est automatique, mais pas dans le domaine spirituel,
ces images nous sont données pour nous instruire. Ces jeunes gens avaient
atteint un certain degré de croissance, ils avaient acquis une force
spirituelle et avaient vaincu le méchant. Le méchant, c’est Satan. Ils avaient
reconnu que le diable voulait les empêcher de rendre témoignage pour le
Seigneur. Et nous, que faisons-nous dans ce cas? Quand nous remarquons qu’il
nous propose une échappatoire pour nous empêcher de tenir fermes pour le
Seigneur, dans une situation où nous devrions rendre témoignage, nous ne le
faisons pas. Satan nous a de ce fait enlevé l’occasion, alors qu’il aurait
fallu résister.
« … soumettez-vous
à Dieu, résistez au diable et il s’enfuira de vous » (Jacques 4,7), « … soyez
sobres, votre adversaire, le diable comme un lion rugissant rode autour de
vous, cherchant qui il pourra dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi,
sachant que les mêmes souffrances s’accomplissent dans vos frères qui sont dans
le monde. » (1Pierre 5,8)
Quand le diable se
présente comme un lion rugissant, il ne faut pas s’enfuir, mais résister. Ce
sont les occasions où Satan cherche à nous empêcher de témoigner pour notre
Seigneur et cela peut nous apporter de la souffrance. Alors souvent, nous
fuyons au lieu de résister, nous ne sommes pas forts comme ces jeunes gens qui
avaient vaincu le méchant, nous avons défailli.
Le diable essaie de
nous attaquer de deux manières : il nous empêche de témoigner comme enfants de
Dieu et là, il faut résister pour vaincre ces attaques du diable et non pas
fuir, alors que quand il veut nous faire tomber par les convoitises de la
chair, c’est la fuite qui est la réaction qui convient. Pensons à l’histoire de
Joseph et la femme de Potiphar, si Joseph avait dit pouvoir résister à la
tentation, il aurait été vaincu, car dans un tel cas, la fuite est la seule
possibilité. Mais nous retournons souvent les situations : nous pensons pouvoir
résister là où la parole nous dit de fuir « fuyez les convoitises de la
jeunesse, fuyez la fornication » et nous fuyons là où nous devrions résister.
Ces jeunes gens
avaient bien compris, c’est le signe de leur force : ils avaient reconnu qu’ils
devaient combattre dans ce monde pour leur Seigneur et surmonter par-là les
attaques de Satan.
Puis, l’apôtre
s’adresse aux petits enfants. Ce terme
n’est pas négatif comme chez l’apôtre Paul, ici, c’est un état naturel, c’était
des jeunes croyants qui connaissaient le Père. Il y a bien longtemps, cette
expression m’a fait beaucoup réfléchir que l’apôtre dise cela de simples
enfants de Dieu qui venaient de se convertir, qui commençaient à croître dans
la foi. Des pères, Jean dit qu’ils connaissent celui qui est dès le
commencement, ils connaissent le Seigneur intimement comme nous venons de le
considérer, tandis que les petits enfants sont caractérisés comme connaissant
le Père. A l’époque, j’ai pensé que cela devait être plutôt le contraire : les
pères ont connu le Père parce que c’est une notion étrangère pour un jeune
croyant de s’adresser au Père, il prie toujours le Seigneur Jésus. S’il avait
dit des petits enfants qu’ils connaissaient celui qui est dès le commencement, cela
m’aurait paru plus logique, mais c’est justement l’inverse. Voici pourquoi : il ne s’agit pas seulement
de connaître le Seigneur comme Sauveur, mais connaître et aimer le Seigneur
comme celui qui donne à toute notre vie son sens, son contenu qui apporte
toutes richesses ; ils n’ont besoin de rien d’autre, quelle part que celle-là !
Ce qui est dit des
petits enfants, c’est le véritable caractère du christianisme : pour un enfant
de Dieu qui a accepté le Seigneur Jésus, il est naturel d’appeler père celui
qui l’a attiré à lui. Quel genre d’enfant serait celui qui n’oserait pas dire papa à son propre père? Et pourtant,
nous voyons les ruses de Satan qui veut nous enlever la parole de Dieu. Combien
de millions de croyants, de véritables convertis qui n’osent jamais appeler
Dieu leur Père, qui prient toujours le Seigneur Jésus et rien que Lui et ainsi
n’ont même pas atteint le stade de petits enfants dans la foi. Jean les
caractérise par ce seul signe : ils ont
connu le Père. Je le dis aux jeunes tout particulièrement, ne pensez pas que
c’est réservé aux plus âgés, l’apôtre désigne des tout jeunes croyants. C’est
la première et la plus grande part dès notre conversion de savoir que Dieu
n’est pas un Dieu lointain, courroucé, saint qui nous juge et dont nous avons été délivrés par
le sauveur Jésus Christ. Ce serait une fausse image, complètement en
contradiction avec la parole de Dieu et pourtant, beaucoup le voient ainsi.
C’est le Père qui a envoyé Son Fils comme propitiation pour nos péchés, c’est
l’amour du Père qui a envoyé le Fils et ainsi, par la foi, nous sommes devenus
enfants de Dieu, nés de Dieu, donc Il est devenu notre Père. C’est le
commencement, c’est précieux et pourtant, cela prend du temps pour le saisir
aujourd’hui, à l’époque de l’apôtre, c’était naturel. « … je vous écris parce
que vous connaissez le Père », ils se tenaient sur le vrai fondement chrétien.
Nous voyons comment Satan réussit à nous enlever les vérités. Il existe bien
des chrétiens aujourd’hui ( et j’espère être bien compris ) qui en ce qui
concerne la foi, ne sont pas plus loin que les croyants de l’ancien testament :
aucune certitude du salut, ils n’osent pas appeler Dieu leur Père ; ce n’était
pas une vérité révélée dans l’ancien testament, nous trouvons bien l’expression
« nous avons tous un Père » dit pour
tout le peuple et Dieu dit d’Israël qu’il est son premier-né, mais jamais un
Israélite n’aurait eu l’idée d’appeler Dieu son Père. C’est l’action de Satan,
il nous enlève les vérités pour que nous ne possédions pas ces richesses.
Des jeunes gens, il
répète « vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous et vous avez vaincu
le méchant ». Ces jeunes croyants qui avaient quelque peu grandi dans la foi
sont spirituellement forts parce que la parole habite en eux. Ces deux notions
vont ensemble. Ce sont des choses pratiques, frères et sœurs, nous pouvons nous poser la question pour
savoir à quelle catégorie nous appartenons : dois-je encore grandir,
pourrait-on dire de moi que je suis fort, que la parole demeure en moi ou plutôt
que souvent, je n’ai pas le temps de la lire ?
« … que la parole
habite en nous » : nous en avons besoin
pour être forts, pas seulement lire un feuillet de calendrier (je n’ai
absolument rien contre cela, mais je pense que nous serions bien affamés si
nous n’avions que le calendrier, c’est comme un « amuse-bouche » qui
nous ouvre l’appétit) Pour que la parole demeure en nous, nous avons besoin de
plus de temps, d’énergie et ainsi nous sommes fortifiés.
« … et vous avez
vaincu le méchant » il s’agit toujours
de résister au diable quand il nous empêche de témoigner pour le Seigneur et
nous enlève notre force, il faut combattre pour qu’il ne puisse pas nous faire
céder. Ces jeunes gens étaient victorieux. Alors, il y a une certaine
satisfaction de constater qu’on est fort, mais le diable ne s’avoue pas vaincu
et nous attaque d’un autre côté : il veut nous faire tomber, nous tendre un
piège par le monde.
C’est donc deux
tactiques différentes : pour nous faire tomber, Satan nous présente les
attractions du monde et alors, il faut montrer que nous sommes réellement
forts, nous l’avons déjà vu, il ne faut pas résister, mais fuir : la
fornication, c’est la convoitise des yeux et de la chair, les convoitises de la
jeunesse, l’orgueil de la vie, l’idolâtrie, c’est le monde par lequel Satan
veut nous faire tomber. Il ne peut y avoir aucun compromis, pas de résistance,
mais faire demi-tour et fuir ! Ce sont des situations où souvent nous pensons que nous pourrions quand
même résister.
Nous avons tous
expérimenté, je pense, dans une plus ou moins grande mesure que nous sommes
incapables de résister au monde. « … n’aimez pas le monde … » et comme si ce
n’était pas suffisant « … ni les choses qui sont dans le monde » et encore « …
ce qui est dans le monde, la convoitise
de la chair, la convoitise des yeux
et l’orgueil de la vie ». Par ces
trois choses, l’apôtre résume tout le caractère du monde, ce qui nous vient de
l’extérieur, les convoitises de la chair et des yeux, pas seulement le sexuel
sur lequel on insiste tant aujourd’hui, nous ne pouvons rien faire, il faut
fermer les yeux et fuir. Lors de la chute, on trouve ces trois tentations : «
la femme vit que l’arbre était bon à manger (convoitise de la chair), il était un plaisir pour les yeux (convoitise des yeux) et désirable pour
rendre intelligent (orgueil de la vie)
Genèse 3,6. Le serpent leur avait dit : « … au jour où vous en mangerez, vous
serez comme Dieu connaissant le bien et le mal » (orgueil de la vie). Là, le
sexe n’avait eu aucun rôle, quoique ce soit un facteur important aujourd’hui.
C’est une ruse de
l’ennemi de nous retirer la parole de Dieu des mains, il y a des discussions
sans fin pour savoir pourquoi on ne peut pas faire telle ou telle chose. « …
n’aimez pas le monde ni les choses qui sont dans le monde ».
Ici, le monde ne
signifie pas les hommes comme dans Jean 3,16 « Dieu a tant aimé le monde » ;
quelqu’un m’a dit « même Dieu a aimé le monde et moi, je ne peux pas l’aimer!
». C’est terrible comme la chair retourne la Parole. Dans le chapitre 2,2 « …
lui est la propitiation pour nos péchés et pas seulement pour les nôtres, mais
aussi pour le monde entier ». Là, il s’agit des hommes. Au chapitre 3,17 «
celui qui a les biens de ce monde », ce sont les choses matérielles, mais ici,
le monde est un système érigé par Satan. « … n’aimez pas le monde », ne
discutons pas pour savoir jusqu’où nous pouvons aller ! Le Seigneur le dit
à des jeunes gens qui étaient forts, qui avaient vaincu le méchant, mais
étaient en danger de tomber par les ruses de Satan.
« … si quelqu’un
aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » : c’est exclusif, il n’est
pas possible d’aimer Dieu et en même temps le monde. Si l’amour du monde
remplit le cœur, il n’y a pas de place pour Dieu. Ce principe est valable pour
l’homme du monde qui n’a de relations
qu’avec le monde et n’a aucun amour pour Dieu, mais aussi dans la pratique pour
le croyant : il n’a pas de place pour Dieu si le monde remplit son cœur. « … le
monde s’en va et sa convoitise » (v.16) : pensons-y, tout est passager ici-bas.
Mais le monde est
aussi ennemi de Dieu. Il l’a toujours été, mais cela devient plus visible
actuellement ; dans nos pays occidentaux christianisés, les gens étaient
simplement freinés, parce qu’il y avait un manteau chrétien qui est en train de
se décomposer, il en reste encore quelques morceaux qui font croire à certains
que nous sommes encore dans un pays chrétien. Toute la laideur du monde qui
était cachée pendant des siècles apparait de plus en plus : adversaire de Dieu.
Chers amis, nous devons en être conscients quand nous sentons cette tendance à
aimer le monde et malheureusement, nous l’avons tous ! Ma chair n’est pas
meilleure que celle de quiconque et si l’on pense que la chair peut s’améliorer, on se trompe.
Un vieux frère de plus de 90 ans m’a dit il y a
bien longtemps « ne pense pas que la chair n’est plus là, elle est toujours
active, même si elle se manifeste autrement ». Cela signifie que le monde ne
cesse jamais de m’attirer. Ne faisons donc aucun compromis, le monde est ennemi
de Dieu et passe. Quelles pauvres choses en comparaison avec ce que nous avons
reçu !
Jean s’adresse à
ceux qui étaient forts et avaient de la connaissance, pour qu’ils ne succombent
pas aux attaques de Satan. Quand Balaam a vu qu’il ne pouvait pas faire tomber
le peuple par des malédictions (Nombres 23), il a proposé aux Madianites
d’inviter le peuple à une fête idolâtre avec leurs belles jeunes filles et
ainsi les faire tomber. Dieu a contré l’attaque, mais c’est ainsi que Satan
procède encore. Les jeunes gens sont avertis de ce danger.
Au verset 18,
l’apôtre s’adresse de nouveau aux petits enfants : ici, il y a une
incompréhension, parce que certaines traductions transcrivent au verset 14
« je vous ai écrit ». Très tôt, des copistes dans des textes très précieux
ont pensé qu’il y avait déjà ces trois répétitions (versets 12, 13 et 14) et
ont modifié le temps pour la quatrième répétition, oubliant que l’ordre n’était
pas naturel : enfants, pères et puis jeunes gens. Le verset 12 « je
vous écris, enfants parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom »
se rapporte à tous les croyants du christianisme, ils ont tous le pardon de
leurs péchés par son nom, ce que l’on ne pouvait pas dire d’Abraham, c’est
pourquoi il n’est pas dit de lui qu’il est un enfant de Dieu. « Il leur a
donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir ceux qui croient en son
nom » (Jean 1,12). Le passage que nous avons lu (v.13 à 27) constitue une
parenthèse.
Ces petits enfants
avaient encore bien plus à apprendre que les jeunes gens. L’apôtre leur a
écrit, non pas qu’ils ne connaissaient pas la vérité (v.21), mais pour les
mettre en garde contre les séducteurs (v.26) : non pas contre les ruses de
Satan, quoiqu’il soit là derrière, mais contre ce qui commençait à se
manifester déjà en ce temps-là et conduirait à l’apostasie, l’esprit de
l’Antichrist.
J’ai déjà dit que
le Diable essaie de nous enlever les vérités un peu à la fois, c’est une autre
façon d’attaquer. Jean ne s’adresse pas aux pères qui connaissent celui qui est
dès le commencement, ils n’étaient pas menacés par les erreurs, car ils
connaissaient celui qui est la vérité, comme le centre de leur vie et ainsi ne
s’occupaient de rien d’autre. Il ne l’écrit pas non plus aux jeunes gens qui
étaient forts, en qui la parole de Dieu était ancrée. Ils savaient ce qui ne
correspondait pas à la parole, car elle habitait en eux, le diable n’avait
aucune chance de les attaquer avec des fausses doctrines, mais les petits
enfants, eux étaient en danger de succomber aux attaques contre le sain enseignement
et cela commence souvent innocemment. Ici, il s’agit de l’esprit de
l’Antichrist qui nie que Jésus est le Christ, le Messie, c’est le côté
judaïque, mais pas seulement, qui nie le Père et le Fils. Aujourd’hui, beaucoup
reconnaissent Dieu comme Père mais ne veulent rien savoir de Jésus, les Juifs
reconnaissent le Dieu de l’ancien testament, mais Jésus non et l’Islam répète
qu’Allah n’a pas de fils. Cela ne commence pas directement par les choses les
plus graves, mais la parole est attaquée peu à peu, lentement mais sûrement,
d’abord sur des détails, mais si je prête l’oreille à une petite chose,
pourquoi ne pas mettre en doute ceci ou cela ? Et quand l’homme se met à
juger la parole, il n’y a alors plus rien qui retient.
L’esprit de
l’Antichrist était déjà présent en ce temps-là et il y a toujours eu dans la
chrétienté des gens qui niaient que le Seigneur était le Fils éternel du Père,
des frères même et cela a causé d’énormes problèmes en Angleterre et en
Amérique. On a aussi refusé d’admettre que le Seigneur était devenu
véritablement homme, parce que ces faux docteurs ne pouvaient concevoir l’union
de la nature divine et humaine « Dieu révélé en chair » (Jean 1,14).
Cela conduit à ce que un homme, l’Antichrist, prenne la place de Dieu :
« le fils de perdition qui s’assiéra au temple de Dieu, se présentant
lui-même comme étant Dieu » (2 Thess.2, 3, 4) : un homme !
Les petits enfants,
les jeunes croyants, quoiqu’ils connaissent le Père, sont des proies faciles
pour toutes les fausses doctrines.
Je connais des
sœurs auxquelles s’appliquent le verset 13, quand il y a quelques années, des
frères ont voulu apporter des nouvelles doctrines concernant le rassemblement.
Ces vieilles sœurs m’ont dit que cela ne venait pas du Seigneur, elles étaient
incapables de le prouver, mais avaient discerné que ce n’était pas la voix du
Seigneur, elles connaissaient celui qui est dès le commencement. Les jeunes
gens en qui habite la parole de Dieu sont préparés au combat, ils sont capables
de réfuter ces fausses doctrines et l’ont fait grâce à Dieu, en grande partie
du moins. Mais combien de petits enfants dans la foi dans la chrétienté et
parmi nous ont été entraînés.
C’est à cela que
l’on reconnait où l’on se trouve réellement : est-on vraiment un jeune
homme fort dans lequel la parole demeure ou un père que rien ne peut ébranler,
ou un enfant qui est séduit parce qu’il n’a pas d’ancrage solide ?
C’est pourquoi,
l’apôtre leur donne deux ressources importantes : « vous avez
l’onction de la part du Saint » (v.20), en d’autres mots, vous avez reçu
le Saint Esprit du Seigneur pour qu’Il vous conduise dans toute la vérité (Jean
16,12). Nous lisons du Seigneur Jésus que Dieu l’a oint de l’Esprit Saint
(Actes 10,38). L’onction signifie le don du Saint Esprit pour comprendre et rendre
capable de servir. Le Seigneur nous a donné le Saint Esprit qui nous rend
capable de faire la distinction entre ce qui est du Seigneur et ce qui ne l’est
pas. Nous devons apprécier cette faculté que Dieu nous a donnée, le Saint
Esprit habite en nous, peut-être nous a-t-il déjà fait réaliser que telle ou
telle chose n’était pas bonne, mais la chair a triomphé, on s’en est occupé et
le résultat, c’est d’avoir été troublé. Je connais suffisamment de cas où l’on
s’est occupé de fausses doctrines, on voulait être au courant, et cela n’a
apporté que du trouble ! La parole de Dieu ne nous dit jamais de nous
occuper de tout ce qui se présente à nous. 1 Thess.5, 21 est avancé comme
argument : « éprouvez toutes choses, retenez ce qui est bon ».
La signification de ce verset n’est pas du tout à nous inciter à aller partout
et éprouver ce qui nous intéresse, ici, en tenant compte du contexte, il s’agit
d’éprouver ce qui se passe dans l’assemblée locale « ne pas éteindre
l’Esprit, ne pas mépriser les prophéties ». Comme ce soir, il faut, comme
les gens de Bérée éprouver ce qui se dit et retenir ce qui est bon.
Ruth avait glané,
avait séparé le grain de la balle et emporté le froment. Cela se rapporte à ce
que le Seigneur donne parmi nous : éprouver ce qui est dit à la lumière de
la parole et non pas nous intéresser à toute sorte de doctrines. Chers jeunes,
je sais bien que dans le monde, on dit qu’il faut d’abord se faire une opinion,
mais la parole ne parle pas ainsi. Rappelons-nous que les brebis n’écoutent pas
la voix d’un étranger, non pas qu’elles puissent expliquer pourquoi, mais elles
savent que ce n’est pas la voix du berger. Il en est ainsi dans la
nature : nous connaissons l’histoire des brebis et de l’étranger qui avait
prononcé les mêmes mots que le berger, elles n’ont pas réagi, car ce n’était
pas la voix connue.
Dans le monde
règnent d’autres principes : quand un malin développe une nouvelle idée,
il n’y a qu’un homme aussi malin que lui qui peut la réfuter ; c’est le
plus intelligent ou le plus prompt à la riposte qui gagne dans le monde et l’on
veut appliquer ce principe au christianisme ! Dans le domaine de la foi,
le vainqueur est celui qui se trouve le plus près du Seigneur, il jouit de la
paix, le Saint Esprit le conduit.
La deuxième
ressource, c’est la parole : « si ce que vous avez entendu dès le
commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans
le Père » (v.24). Je ne veux pas appliquer ce principe à la négation du
Père et du Fils, mais en tirer des enseignements pratiques pour des sujets
actuels, car nous sommes confrontés aux mêmes dangers : bien des choses
qui ont été et sont apportées parmi nous troublent plusieurs.
A l’époque de l’apôtre,
l’enseignement était oral, la parole n’était pas encore complète ; les
écrits de Jean sont probablement les derniers (rédigés entre l’an 90 et 100).
Il encourage ces jeunes croyants à demeurer dans ce qu’ils avaient entendu, ce
qu’il pouvait affirmer être présent chez les jeunes gens « la parole
demeure en vous ». Il leur demande de s’attacher à l’enseignement pour
grandir. Pour croître spirituellement, pour nous aussi, ce sont les deux choses
indispensables : nous attacher à la parole pour la connaître de mieux en
mieux, nous en occuper beaucoup en nous laissant guider par le Saint Esprit et
ainsi obtenir l’intelligence spirituelle.
Beaucoup se sont
demandés quelle était la signification de ce verset 27 « l’onction que
vous avez reçue de lui demeure en vous et vous n’avez pas besoin que personne
ne vous enseigne, mais comme la même onction vous enseigne à l’égard de toutes
choses, et qu’elle est vraie et n’est pas mensonge, selon qu’elle vous a
enseignés, vous demeurerez en lui » et le verset 2O « vous avez
l’onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses ». Combien
de fois n’avons-nous pas entendu : comment est-ce possible ? Il doit
y avoir une erreur. Un croyant qui a reçu le Saint Esprit (tout croyant l’a) ne
connait pas tout et pourtant, c’est écrit ici. Mais cela ne signifie pas qu’on
connait tout dans un sens absolu, qu’on est omniscient, c’est clair, mais par
le Saint Esprit et aussi par la Parole qui en est la contrepartie, nous sommes
rendus capables de tout comprendre en obéissant au Seigneur.
C’est la raison
pour laquelle des frères et sœurs qui ne connaissaient rien de ces mouvements
spirituels dans la chrétienté et qui nous ont atteints, ont perçu très vite que
cela ne venait pas du Seigneur.
Déjà dans l’ancien
testament, nous trouvons l’opération du Saint Esprit qui n’était pourtant pas
encore là. « Les hommes adonnés au mal ne comprennent pas le juste
jugement, mais ceux qui recherchent l’Eternel comprennent tout » (Prov.28,
5). L’apôtre Paul dit aux Corinthiens que l’homme naturel ne reçoit pas les
choses qui sont de l’Esprit de Dieu, mais celui qui est spirituel comprend tout
(discerne toutes choses. 1Cor.2, 14), parce qu’il a la clef pour voir les
choses à la lumière de Dieu. Il se laisse conduire par le Saint Esprit qui lui
donne le discernement pour voir ce qui est du Seigneur et ce qui ne l’est pas.
Ce sont quelques
réflexions pratiques sur un paragraphe intercalé dans le courant de pensées
simples mais très élevées de l’apôtre et je pense que nous pouvons en retirer
bien des enseignements. Que le Seigneur veuille utiliser Sa parole pour en
faire notre profit et nous laisser conduire par elle.
Lecture : 1 Jean 3, versets 1 à 3
1 Voyez de quel amour le Père nous a fait
don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ; c’est pourquoi le monde ne nous
connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu.
2 Bien-aimés, nous sommes maintenant
enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous
savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le
verrons comme il est.
3 Et quiconque a cette espérance en
lui se purifie, comme lui est pur.
Nous avons
considéré hier soir les versets 13 à 27 du chapitre 2, parenthèse dans laquelle
la pensée principale du chapitre est interrompue. Le verset 12 « je vous écris,
enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom » concerne
clairement tous les enfants de Dieu. L’apôtre les a tous devant les yeux, il
considère leur position dans la foi et veut leur dispenser l’enseignement
correspondant à leur état : les pères n’en ont pas besoin, mais pour les jeunes
gens, il y avait certains dangers, l’influence du monde contre laquelle il
fallait les avertir ; quant aux petits enfants, qui étaient encore plus
vulnérables, il leur prodigue des enseignements très détaillés.
Ensuite au verset
28, il revient à son sujet : « et maintenant, enfants, demeurez en lui ». Il
s’adresse de nouveau à tous les croyants. Jean utilise trois mots différents «
mes chers enfants » aux versets 12 et 28 « petits enfants » au verset 18 ; il
est difficile de rendre cette différence de la langue originale.
Au chapitre 3, sa
pensée est de nouveau interrompue : dans cette nouvelle parenthèse, l’apôtre
laisse dériver ses pensées si l’on peut dire, mais sous la direction du Saint
Esprit pour décrire quelle est la précieuse part du croyant, né de Dieu,
expression répétée huit fois. C’est le seul passage chez Jean qui parle de
l’espérance et de ses conséquences.
Au verset 4, il
reprend le cours de ses pensées : « quiconque pratique le péché, pratique aussi
l’iniquité » se rattache au verset 29 « quiconque pratique la justice est né de
lui ». L’opposition des principes est typique chez Jean.
Ces deux passages
intercalés contiennent des enseignements très précieux pour nous, ils sont
comme un projecteur qui éclaire des traits particuliers des croyants. Ce court
passage du chapitre 3 est très connu ; ce soir, nous voulons en souligner le
côté simple et pratique. Pendant des dizaines d’années, nous avons reçu
beaucoup d’enseignements élevés, j’en ai beaucoup joui, mais quel en a été le
résultat ? A notre confusion ! Quand la tempête est arrivée, il n’est
pratiquement rien resté de tous ces enseignements élevés. Cela signifie que
l’intelligence ne sert pas, il faut que le cœur batte pour le Seigneur. C’est
pourquoi, on ne peut jamais être trop simple pour que chacun comprenne et que
notre cœur, occupé des choses les plus simples de la foi soit affermi.
L’expression «
celui qui pratique la justice, est né de Dieu » du verset 29 est typique chez
Jean, on la comprend mieux en la retournant ; on pourrait tirer la conclusion
qu’il existe des gens du monde qui pratiquent la justice et sont donc nés de
Dieu. Non, par principe, celui qui pratique la justice ne peut le faire que
s’il est né de nouveau, on comprend mieux la phrase en la retournant.
L’apôtre développe
alors ce privilège d’être né de Dieu. La première allusion à cette notion, nous
la lisons dans l’évangile de Jean (1,12) qui explique comment cela a lieu et
quel en est le résultat. « … à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le
droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels
sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de
l’homme, mais de Dieu. » C’est le premier passage où nous trouvons l’expression
« enfants de Dieu », toujours au pluriel, considéré collectivement. On ne lit
nulle part dans la Bible « il est un enfant de Dieu » au singulier, Jean ne
nous voit pas isolés, mais faisant partie d’une famille.
Comment devient-on
enfant de Dieu ? Tous ceux qui ont accepté la parole faite chair, le Fils
éternel de Dieu devenu homme, il leur a donné le droit (pas la grâce comme nous
le penserions). Celui qui croit au Seigneur Jésus a le droit de se dire enfant
de Dieu, part inébranlable que personne ne peut nous enlever. Quelle pensée
élevée, cela provient de la grâce de Dieu et en même temps c’est un privilège
garanti. Le Seigneur lui-même dit de ses brebis « personne ne les ravira de ma
main et personne ne peut les ravir de la main de mon Père, moi et le Père nous
sommes uns. » C’est cela le christianisme, la foi n’est pas une affaire vague
remplie de peut-être.
« nés non pas de
sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme » : pas
question de différences qui jouent un si grand rôle chez les hommes, en
particulier chez les juifs, de quelle tribu, quelle famille … tout cela, c’est
la vieille nature, le vieil homme qui peut être d’une grande valeur pour
l’homme et malheureusement aussi pour nous, mais pour Dieu, cela a complètement
disparu.
Chers amis, c’est
par ce moyen que nous sommes enfants de Dieu, ce n’est pas simplement un nom
dont on ne connait pas la signification ; comme nous descendons de nos parents
par la naissance naturelle, nous sommes nés de Dieu, d’une origine complètement
nouvelle. Une nouvelle vie est apparue. Le Seigneur lui-même en parle à
Nicodème « si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu
» (Jean 3,3) « si quelqu’un n’est né d’eau et d’esprit, il ne peut entrer dans
le royaume de Dieu, ce qui est né de la chair est chair » (l’homme naturel
ne peut se tenir devant Dieu) « et ce qui est né de l’Esprit est
esprit » (Dieu a créé en nous quelque chose de nouveau par la nouvelle
naissance).
Je veux encore
redire ceci aux jeunes en particulier : il faut que ce soit clair ! Si vous
avez cru au Seigneur Jésus et l’avez accepté comme Sauveur, vous êtes devenus
enfants de Dieu, nés de Dieu. Ce passage nous l’explique, c’est une nouvelle
naissance, pas quelque chose que l’on a appris peu à peu pour devenir un bon
chrétien, il n’existe pas de lent processus pour passer de l’homme naturel au
chrétien. Il y a un « autrefois, pécheur » et un « maintenant, nouvelle nature
» et entre les deux, la nouvelle naissance, un nouveau commencement. C’est cela
qui est décrit ici : la nouvelle naissance a lieu d’une façon qui n’existait pas auparavant, l’eau est une
image de la parole de Dieu. Ce qui est né de l’Esprit est esprit : la puissance
de la personne divine qui produit la nouvelle naissance, le Saint Esprit crée
une nouvelle nature qui est esprit. Voilà l’important : par la nouvelle
naissance, une nouvelle nature est implantée en nous, c’est un nouvel être,
l’origine d’une nouvelle vie, comme notre vieille nature provient de notre
naissance naturelle. Mais nous devons toujours nous rappeler, surtout quand on
est jeune, qu’il est faux de penser que quand on a grandi dans l’assemblée, on
apprend à connaître tout cela, on le pratique et ainsi on devient chrétien,
non, il faut être né de nouveau.
D’autre part, en
considérant cette nouvelle naissance que nous avons expérimenté, peut-être ne
savons-nous pas exactement quand cela a eu lieu. Le Seigneur lui-même dit au
verset 8 « le vent souffle où il veut, tu en entends le son, mais tu ne sais
pas d’où il vient ni où il va, il en est ainsi de tout homme qui est né de
l’Esprit. » Il veut nous montrer par cette image le côté incompréhensible de
cette opération de Dieu dans la nouvelle naissance, parfois c’est simple, mais
pas toujours.
Ce statut d’enfants
de Dieu ne peut nous être enlevé et c’est par cela que notre chapitre commence.
« Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants
de Dieu ». Beaucoup de manuscrits que l’on considère comme les meilleurs
soulignent encore ce fait, nous sommes enfants de Dieu, il n’y a aucune
incertitude. L’apôtre exprime ici sa joie, ce n’est pas seulement de la grâce
et la nécessité d’être né de nouveau, mais une preuve de l’amour du Père pour
Ses enfants. Je l’ai déjà dit hier, mais je veux le répéter : quand je suis
devenu enfant de Dieu, je ne m’adresse plus à Lui comme Jéhovah, mais je dis «
Abba, Père ». Romains 8,15 « vous avez reçu l’Esprit d’adoption par lequel nous
crions : Abba, Père ». Abba est un mot araméen, Père vient du grec pater, ce
qui signifie que le juif qui n’aurait jamais osé appeler Dieu son Père et le
grec, un étranger qui était loin ont maintenant la liberté d’appeler le même
Dieu leur Père, l’un dit abba, l’autre pater et nous disons Père.
Romains 8 nous dit
: « vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être dans la crainte, mais
l’Esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba, Père ! L’Esprit lui-même
rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Dans ce
passage, nous avons la notion de fils, comme en 2 Corinthiens 6,18 « je vous
serai pour Père et vous, vous me serez pour fils et pour filles ». Fils rend
plus la notion de la dignité de ce que nous sommes, enfant souligne l’intimité
de la relation et la participation à la nature de Dieu, parce que nous sommes
nés de Lui. Fils parle de la position publique, Dieu nous a adopté selon le bon
plaisir de Sa volonté (Ephésiens 1, v. 5). Ce sont les deux aspects d’une même
chose ; Paul parle plus de fils, Jean toujours et exclusivement d’enfants pour
nous désigner. Nous pouvons appeler Dieu notre Père et savons que le Saint
Esprit rend témoignage que nous sommes Ses enfants. L’apôtre souligne cet amour
du Père exprimé par cette adoption.
On a parfois dit
que si Dieu, voyant notre état de misère nous avait simplement délivrés du
poids des péchés et de la peine éternelle que nous avions méritée, cela aurait
déjà été magnifique, cela aurait été de la grâce pure, car nous n’avions rien
mérité. Il y a peut-être bien des enfants de Dieu qui pensent que c’est là
notre part ; c’est vrai, mais Dieu nous a donné bien plus : Il ne nous a pas
seulement déchargés du péché, délivrés des peines éternelles, mais a fait de
nous Ses enfants, des nouvelles créations. En toute révérence, Dieu avait-Il
besoin de cela ? Personne ne pouvait le pousser à cela, si ce n’est une source
en lui-même, son amour qui n’a pas seulement fait le nécessaire pour nous
délivrer du jugement, mais en citant Ephésiens 1 « qui nous a bénis de toutes
bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ». Nous sommes
subjugués d’être si richement bénis par l’amour du Père. Tout repose sur le
fait que nous sommes enfants de Dieu. Que nous puissions mieux comprendre que
Dieu, le Père a manifesté son amour en faisant de nous ses enfants.
Il a une différence
entre les termes « Dieu » et « Père » : nous sommes enfants de Dieu, pas
enfants du Père. Le mot « Père » nous rappelle toujours l’amour tandis que «
Dieu » souligne tout d’abord Sa sainteté. C’est ce que nous avons dans notre
passage : « voyez de quel amour le Père nous a fait don que nous soyons appelés
enfants de ce Dieu saint, c’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, nous les
enfants de Dieu, parce qu’il ne l’a pas connu ». Jean parle ici d’une autre
personne sans le dire, le monde ne l’a pas connu, il s’agit du Seigneur, pas du
Père.
Déjà, le Seigneur
avait dit à ses disciples : « s’ils ne m’ont pas connu, ils ne vous connaitront
pas non plus, s’ils m’ont haï, ils vous haïront aussi ». Le monde pouvait
reconnaître Dieu dans le Fils, le Seigneur Jésus, mais il ne l’a pas accepté,
il l’a rejeté, les évangiles nous le montrent. Paul exprime la même idée d’une
manière un peu différente: « notre vie est cachée avec le Christ en Dieu ». Le
monde ne peut pas comprendre cela et il ne le veut pas. Le Seigneur a placé les
hommes dans la lumière, a révélé leur état, mais les hommes ont préféré les
ténèbres à la lumière, ils ont haï la lumière et ont rejeté le Seigneur, c’est
pourquoi ils ne nous reconnaissent pas non plus. Chers amis, nous ne devons pas
souhaiter ni rechercher l’approbation du monde, il a rejeté le Seigneur, il
nous rejettera aussi. Mais cela ne doit pas nous inquiéter.
Cette part que
l’apôtre répète au verset 2 : « bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de
Dieu » est tellement merveilleuse, elle inclut tout ce que Dieu pouvait nous
donner de bénédictions, une créature peut-elle être amenée plus près de Dieu,
sans devenir Dieu elle-même, devenir Son enfant. Nous avons reçu Sa nature, bien
sûr pas Sa divine majesté et puissance, mais moralement Sa lumière et Son
amour. Il faut se représenter ce que c’est que d’avoir une telle place comme
pauvre créature ! Il n’existe rien de plus élevé. Et pourtant, ce que nous
serons n’a pas encore été manifesté (v.2). En principe, ce n’est pas différent
de ce que nous sommes, actuellement, nous avons toutes les richesses que le
Père voulait nous donner dans Son amour par la foi. Cette expression ne
signifie pas qu’il y a encore des choses cachées que nous ne connaissons pas,
car la phrase suivante nous dit : nous savons. Maintenant, c’est par la foi, ce
n’est pas visible pour tous, mais nous savons, c’est notre espérance.
Quand le Seigneur
sera manifesté, quand Il reviendra sur
la terre pour établir Son règne, nous lui serons semblables, car nous le
verrons comme il est. Avant cela, nous serons manifestés devant le tribunal de
Christ, mais ce n’est pas de cela qu’il est question ici. Le Seigneur sera
manifesté aux hommes qui ne veulent pas de lui, qui ne veulent pas nous
connaître parce qu’ils ne l’ont pas connu, mais alors ils nous reconnaitrons
quand Il sera manifesté et nous avec lui.
Nous lui serons semblables, au moment où nous serons enlevés à sa
rencontre, le Seigneur transformera le corps de notre abaissement en la
conformité du corps de sa gloire (Philippiens 3, v. 20). En ce qui concerne
notre nouvelle nature que nous avons reçu par la nouvelle naissance, nous
pouvons dire avec toute révérence, mais aussi de droit, qu’intérieurement nous
avons déjà part à la nature du Seigneur. Jean dit : « comme il est, nous sommes
nous aussi dans ce monde ». Intérieurement, l’œuvre est déjà accomplie, mais
extérieurement, nous avons toujours notre corps que l’apôtre qualifie
d’abaissement, pas seulement parce qu’il est soumis à la faiblesse, les
maladies, l’âge, le déclin mais aussi parce qu’il est le vase où la chair est
active (c’est le péché) et donc ce corps ne peut pas aller au ciel, il faut
qu’il soit transformé.
Nous lisons dans 1 Corinthiens
15 comment cela a lieu : « il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire,
il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance, il est semé corps animal,
il ressuscite corps spirituel ». Cela aura lieu quand le Seigneur viendra pour
nous prendre auprès de Lui.
« Ceux qu’il a
préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils,
pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères » (Romains 8, v. 29). Nous
lui serons semblables de nature et aussi par notre corps, semblable à son corps
de gloire, mais Il reste toujours le premier-né entre plusieurs frères comme
Homme glorifié. Le Seigneur resplendira au milieu des siens, le premier-né se
rapporte à son humanité. Il est le Roi
des rois, le Seigneur des seigneurs.
Nous le verrons
comme il est : cette conformité avec le Seigneur nous permettra de voir ce que
nous ne pouvons voir avec nos yeux naturels. Le Seigneur n’est pas seulement
l’homme glorifié dans le ciel, il est le Fils éternel de Dieu, l’image du Dieu
invisible. Nous pourrons voir quelque chose du Dieu invisible, lui qui est le
resplendissement de sa gloire, l’empreinte de sa substance (Hébreux 1) tout ce
que Dieu est, est visible en lui.
On a parfois
demandé si nous verrons le Père. La parole ne le dit pas. Le Seigneur a dit :
«celui qui m’a vu a vu le Père». Nous le verrons comme Fils et comme image du
Père. C’est merveilleux, avons-nous besoin de plus ? Serons-nous déçus ? Je le
répète, un homme peut-il être approché plus près de Dieu, qu’il puisse voir
celui qui est invisible, qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir ? Nous le
verrons, lui, l’image du Dieu invisible ! Voyez de quel amour le Père nous a
fait don ! Quelle position, quel avenir, quelle espérance !
Quiconque a cette
espérance en lui se purifie comme lui est pur. (v. 3) c’est une constatation
absolue, la conséquence de cet avenir glorieux qui est devant nous. Quand nous
considérons la gloire de la maison du Père, nous comprenons que le verset 3 ne
contient pas d’exhortation. Si nous évoluons dans cette atmosphère de la
divinité éternelle, de l’amour, de la pureté, de la sainteté, nous désirons
déjà maintenant dans notre chemin sur la terre être de plus en plus conformes
avec cette part que nous aurons là-haut, puisque nous avons la vie nouvelle
comme enfants de Dieu.
Celui qui a cette
espérance en Lui, tout se rapporte au Fils de l’amour du Père. Le Seigneur est
pur, sans tache, nous, nous le sommes devenus par la nouvelle naissance, mais
en pratique[1]
nous ne le sommes pas. Cette espérance vivante dont parlent les autres apôtres
maintes fois, Jean n’en fait mention qu’ici pour montrer son influence pratique
dans notre vie de foi, pas seulement
qu’elle doit avoir, mais qu’elle a. Et s’il n’en est pas ainsi, il faut se
demander où est cette espérance. Si
l’on n’a pas ce désir d’être pur comme notre sauveur, l’espérance n’aurait-elle donc aucune influence sur nous ? Que Dieu veuille que personne ici n’en soit
là. Car l’apôtre dit que quiconque a cette espérance se purifie. En ce sens, ce
verset est à la fois un
encouragement et une exhortation pour nous : Le Seigneur vient bientôt. Il peut
venir aujourd’hui. Si nous savions que le Seigneur vient ce soir, il est clair
que nous mettrions toute diligence à nous purifier pour que nous soyons tels
qu’Il le désire. Il peut venir à chaque instant. Veuille le Seigneur nous
accorder que ce verset, que Jean nous présente comme principe, touche nos
cœurs. Un enfant de Dieu qui
vit dans cette espérance agit ainsi. Si nous ne le faisons pas, cela ne
signifie pas que nous ne sommes pas enfants de Dieu, mais que l’espérance n’a pas l’impact qu’elle
devrait avoir dans notre vie. Nous vivons dans un temps où Sa venue est proche.
Déjà, l’apôtre Paul disait : « maintenant le salut est plus près de nous que
lorsque nous avons cru » (Romains 13, v. 11). Maintenant,
notre salut est plus proche que lors de notre conversion et chaque jour nous
rapproche de ce moment et pourtant, le danger est là que cette espérance diminue
d’intensité au fil des jours. Il ne devrait pas en être ainsi.
Que le Seigneur
imprime profondément cette phrase dans nos cœurs. L’enfant de Dieu qui a
expérimenté l’amour du Père et qui a cette espérance en Lui, à savoir qu’Il vient nous chercher pour être semblables à lui et le voir comme
il est, souhaite que toutes ces bénédictions aient une influence pratique :
être pur pour son Seigneur le reste de sa vie.
Il est possible que
le Seigneur reporte encore un peu sa venue, mais il peut aussi venir cette nuit. Qu’il
fasse que nous n’ayons rien dans notre vie qui ne supporte sa présence, sinon
mettons-le en ordre ce soir pour que nous ayons cet effet dans notre vie :
quiconque a cette espérance se purifie, comme lui est pur, lui notre modèle,
notre but.