Traduction de réunions tenues sur :
Le Sermon sur la montagne
Par Arend Remmers
Lecture :
Matthieu 5 versets 1 à 3, versets 10, 19 & 20
1 Or, voyant les foules, il monta sur la
montagne; et lorsqu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui ;
2 et ayant ouvert la bouche, il les enseignait,
disant :
3 Bienheureux les pauvres en esprit, car c’est
à eux qu’est le royaume des cieux ;
…
10 bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de
la justice, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux.
…
19 Quiconque donc aura supprimé l’un de ces plus petits commandements et aura
enseigné ainsi les hommes, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux
; et quiconque l’aura pratiqué et enseigné, celui-là sera appelé grand dans le
royaume des cieux.
20 Car je vous dis que, si votre justice ne
surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le
royaume des cieux.
Matthieu 6 versets 9 à 10 & 33
9 Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es
dans les cieux, que ton nom soit sanctifié;
10 que ton règne vienne ; que ta volonté soit
faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre.
…
33 mais cherchez premièrement le royaume de Dieu
et sa justice, et toutes ces choses vous
seront données par-dessus.
Matthieu 7 verset 21
21 Ce ne sont pas tous ceux qui me disent :
Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui
fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Le sujet choisi
pour ces deux soirs est le sermon sur la montagne, contenu dans les chapitres
5, 6 et 7 de l'évangile de Matthieu. Il ne sera pas possible de considérer ces
chapitres en deux soirées, aussi, je
veux émettre aujourd'hui quelques pensées fondamentales sur ce que l'on appelle
« le sermon sur la montagne », terme que l'on ne trouve pas dans la
Bible, mais que nous pouvons employer, et
demain, considérer quelques extraits particuliers de ce discours du
Seigneur.
Le nom « sermon
sur la montagne » vient des premiers versets que nous avons lus au
chapitre 5 : Jésus, voyant les foules, était monté sur la montagne et a
parlé à ses disciples et à ceux qui s'étaient rassemblés autour de lui ;
de là, le nom de sermon sur la montagne, parce que les gens étaient assis à ses
pieds pour l'écouter.
Nous ne trouvons ce
sermon que dans Matthieu. Marc ne cite pratiquement aucun de ces versets ;
ceci s'explique par le caractère de l'évangile de Marc qui rapporte peu les
paroles du Seigneur, mais parle des actes du serviteur parfait.
Dans Luc, nous
trouvons une grande partie du contenu, mais pas l'entièreté, le sermon est
disséminé dans les chapitres 6 principalement,
11, 12, 13 et 16. Cela nous montre que très probablement, le Seigneur
n'a pas prononcé ces paroles au même moment, d'ailleurs, Luc ne suit pas
toujours l'ordre chronologique.
Les quatre
évangélistes avaient pour mission de décrire la vie et l'œuvre du Seigneur
Jésus, le Fils de Dieu, notre Sauveur, mais chacun d'un point de vue particulier
et ainsi, nous arrivons à la question centrale : qu'est-ce que ce sermon
que nous ne trouvons qu'en Matthieu ?
Il n'est pas dans
Jean, où le Seigneur est présenté comme le Fils éternel de Dieu, venu dans le
monde, devenu homme et accomplissant toute la volonté de Dieu sur cette terre,
s'offrant à Dieu en holocauste.
Le sermon ne se
trouve pas non plus dans Marc, le plus court des évangiles, où très peu de
paroles du Seigneur sont rapportées, mais un terme revient constamment
« aussitôt » pour décrire les œuvres du serviteur de Dieu.
Et dans Luc, nous
lisons peu de ce discours : l'évangéliste nous donne une description détaillée
de la vie du Seigneur d'un autre point de vue, comme le Fils de l'homme ou
exprimé autrement comme l'homme parfait. Aucun autre évangile nous décrit d'une
manière aussi détaillée la naissance du Seigneur, Luc voulait nous montrer,
conduit par le Saint Esprit qu'il s'agit vraiment de la naissance d'un homme,
quoique unique et exceptionnel comme il n'y en a jamais eu. La naissance et la
mort du Seigneur, le Fils de Dieu et en même temps l'homme parfait montre qu'Il
était véritablement homme. Mais justement, dans Sa naissance telle que nous la lisons dans les chapitres 1
et 2, il y a une telle différence avec les autres hommes que nous ne pouvons
que conclure qu'Il était en même temps Fils de Dieu ; et l'on peut dire la
même chose de la mort du Seigneur qui s'est offert lui-même sur la croix, qui a
donné sa vie pour nous, des hommes perdus.
Quel est le sujet
de Matthieu ? La plupart savent ce que je vais dire mais il est quand même
bon de le répéter. Plus on avance dans la vie chrétienne, plus on entend des
vérités connues, bien sûr, on ne cesse jamais d'apprendre, mais en gros, on
réalise que ce qu'on entend, ce sont des vérités telles qu'elles nous ont été
enseignées, car il n'y a pas de nouveautés dans la parole de Dieu. Pour les
jeunes croyants, ces choses sont nouvelles.
Aujourd'hui, il n'y
a pas de nouvelles révélations. Un jour, quelqu'un dont je suis persuadé qu'il
est un croyant me prétendait avoir constamment de nouvelles révélations ;
je pensais qu'il parlait de ses expériences journalières, mais lui faisait
allusion à de nouvelles révélations telles que l'apôtre Paul en avait eu. Il
m'a été impossible de le persuader qu'il se trompait, car l'apôtre, dans Col.
1, 25 dit que Dieu l'a appelé à compléter la parole, donc il n'y a plus rien à
ajouter.
Matthieu décrit le
Seigneur comme le Messie, le roi d'Israël.
Pour nous, Européens, ce qui concerne Israël nous semble éloigné, mais
en ouvrant la Bible, on constate que pratiquement tout l'ancien testament ne
s'occupe que d'un seul peuple, Israël est le sujet principal de l'ancien
testament et le nouveau testament montre l'accomplissement des promesses faites
au peuple terrestre de Dieu ; Israël ne l'a pas seulement été autrefois,
mais il le sera de nouveau. Actuellement, il ne l'est pas : Dieu n'a pas
de peuple terrestre aujourd'hui, Il n'a en vue qu'un groupe de personnes,
constitué de croyants provenant de toutes races, de toutes nations et aussi de
juifs ; c'est pourquoi, nous lisons « il n'y a ni juifs ni grecs,
mais tous sont un en Christ ». Dieu ne fait aucune différence, car tous
appartiennent au seul corps de Christ. Mais un jour viendra, et peut-être très
bientôt, où l'église formée de tous les vrais croyants qui vivent sur la terre
sera enlevée au ciel, alors l'horloge prophétique se remettra en marche. Le
temps où Dieu s'occupait d'Israël a été suspendu quand le peuple a rejeté son
messie et a crié « ôte, crucifie-le ! » Quand le temps de la
parenthèse de la grâce prévue de toute éternité sera terminé, Dieu reprendra
ses relations avec Israël.
Nous sommes arrivés
pratiquement au niveau où le sermon sur la montagne se déroule. Beaucoup disent
que ce discours est le meilleur programme politique qui existe ; c'est
faux, car le croyant n'est absolument pas appelé à faire de la politique. Comment
le Seigneur pourrait-il nous donner des directives pour faire de la
politique ? D'ailleurs, la grâce selon la sagesse humaine, n'a jamais été
le fondement d'un gouvernement sur la terre, régner sur un principe de grâce
est impossible, les 6000 ans qui se sont écoulés nous le prouvent.
Le Seigneur ne
parle pas au monde, Il ne s'adresse pas aux gens qui ne croient pas en Lui.
Ici, nous ne trouvons pas l'évangile, la grâce viendrait plus tard, car l'œuvre
du Seigneur à la croix n'était pas encore accomplie. Est-ce alors le
christianisme ? Pas vraiment, pourquoi donc nous en occuper si cela ne
nous concerne pas ? Il y a des croyants qui disent que le sermon sur la
montagne s'adresse uniquement aux juifs, au résidu croyant d'Israël, mais ce
n'est pas exact.
Nous avons lu
quelques extraits de ce discours ce soir, versets où nous retrouvons le mot
« royaume » ; c'est la clef pour comprendre le sermon sur la
montagne.
L'évangéliste
Matthieu nous présente le Seigneur comme le roi des juifs, le Messie que le
peuple attendait pour établir son royaume, voilà le message central de
Matthieu : le Seigneur Jésus est le messie promis. Il cite de nombreux
passages de l'ancien testament qui l'établissent, constamment, on lit
« cela eut lieu pour que soit accompli... ». Le Saint Esprit rappelle
au lecteur juif que les promesses de Dieu, les prophéties de l'ancien testament
se sont accomplies, mais la plupart d'entre eux n'ont pas voulu l'accepter.
C'est Matthieu qui
écrit le plus souvent sur le royaume de Dieu ou royaume des cieux, comme nous
le lisons ici. Mais il est faux de penser que le royaume des cieux a sa sphère
dans le ciel, la plupart des versets montrent qu'il ne s'agit pas d'un royaume
situé dans le ciel, le royaume des
cieux se trouve sur la terre.
Si l'on compare
quelques paraboles de Matthieu avec les passages parallèles dans Luc, nous
constaterons que souvent, pas toujours, mais souvent, en Matthieu, la parabole
est introduite par « le royaume des cieux a été fait semblable ... »,
et dans Luc, la même parabole est introduite par « le royaume de Dieu a
été fait semblable... » Ce n'est pas exactement la même chose, mais cela
signifie qu'il n'y a pas de différence de principe entre ces deux termes ;
c'est ce à quoi les prophéties de l'ancien testament font allusion, ce que
beaucoup de croyants aujourd'hui considèrent comme accessoire ; ils
oublient que les desseins de Dieu ne sont pas uniquement d'amener des hommes au
ciel.
Ainsi, nous
arrivons à notre sujet : dans Sa parole, Dieu nous montre qu'Il a deux
buts : Dieu a une création visible dont le centre est la terre, je le dis
ainsi quoique nous ne soyons plus au Moyen Age, aujourd'hui, les hommes sont à
la recherche de vie sur d'autres planètes, pourquoi sont-ils si intéressés par
les planètes ? En fait, l'homme désire montrer, et Satan est derrière,
qu'au fond, la Bible n'a pas raison. Mais je puis assurer quiconque que pas une
affirmation de la Bible n'a pu être réfutée scientifiquement ; des
suppositions, des théories, il y en a par milliers, mais aucune déclaration de
la Bible n'a été démentie ; ceci doit faire réfléchir les sceptiques. Au
contraire, toutes les découvertes qui sont classées et établies indubitablement
confirment toujours la Bible, elles n'ont jamais pu être réfutées, s'il y a
contradiction, c'est qu'on les explique autrement, c'est tout autre chose
qu'une preuve. Si l'on parle de découvertes historiques qui pourraient
contredire la Bible, qu'on dise qu'elles datent de x millions d'années, ce
n'est ni prouvé ni prouvable. J'ai lu quelque part que l'on a trouvé à une
profondeur de quelques centaines de mètres un coquillage vivant et l'on a
utilisé la méthode carbone 14 pour conclure que cette moule datait de 10
millions d'années ; ce ne sont pas des preuves, mais des suppositions qui
peuvent avoir une approche juste mais par lesquelles on ne peut rien prouver.
La parole de Dieu
nous décrit le monde comme étant la scène où Dieu sera celui qui y domine, et
il le fera en final par Celui qu’Il a destiné à cela, à savoir le Seigneur
Jésus : c'est le royaume de Dieu. L'histoire du monde ne se terminera pas
dans un certain chaos, mais par le règne millénaire où règnera la justice, la
paix, le bonheur, tout ce que l'homme désire mais n'a jamais pu réaliser par
lui-même. Le Seigneur sera le roi du peuple d'Israël qui sera le centre pendant
ce règne millénaire, mais Il sera aussi le roi du monde entier. Voilà le plan
de Dieu au sujet de la création. On pourrait dire que cela ne nous concerne pas
directement, c'est vrai, mais si Dieu a
conçu ce plan pour ce monde, devons-nous l'ignorer ?
Au commencement de
la création, le propos de Dieu était que l'homme règne selon Ses pensées sur
toute la création, les animaux, la nature, Dieu avait tout soumis à l'homme,
mais celui-ci, au lieu de se soumettre à la volonté de Dieu, a écouté la voix
de Satan qui lui-même s'était déjà rebellé contre Dieu ; c'était le péché
du diable qui voulait être semblable à Dieu et sous l'influence de cet ange
déchu, l'homme s'est rebellé et a pensé que Dieu ne voulait pas son bien. Satan
lui a fait miroiter qu'il ne mourrait pas s'il mangeait du fruit défendu, or
Dieu l'avait dit, donc le serpent a fait Dieu menteur. Dans toute l'histoire de
l'humanité, Satan a toujours suggéré à l'homme que ce que Dieu dit n'est pas
vrai et encore maintenant, c'est ce qu'il fait.
Puis vint la
chute ; chassé du jardin d'Eden, l'homme entraina toute la création sous
le joug du péché, nous le voyons autour de nous et ce que nous sommes par
nature est aussi visible. Mais Dieu ne veut pas que ce monde tombe de plus en
plus bas et finalement disparaisse dans le chaos, mais Son propos est d'amener
pendant les derniers 1000 ans un règne merveilleux dont il n'existe pas
d'exemple : ce règne millénaire de justice, paix, joie, toutes les
bénédictions terrestres que l'on peut s'imaginer.
Le deuxième propos
éternel de Dieu, pensée qui est développée parallèlement, nous intéresse bien
plus ; le règne aura une fin, mais pas le propos éternel de Dieu, c'est
pourquoi, il est plus important : la part des élus et le bannissement
éternel de ceux qui ne croient pas au Seigneur Jésus. C'est la question
essentielle : où passerais-je l'éternité ? Éternellement loin de Dieu
ou sauvé par la foi, auprès de Lui dans la maison du Père ?
Comme Jean nous le
dit « Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle »
La vie éternelle, c'est l'amour, la grâce de Dieu ; Il ne veut pas la mort
du pécheur mais désire nous attirer tous à Lui. Je souhaite que tous ici ce soir
aient fait le pas vers le Sauveur pour avoir part à cette vie éternelle. Si on
ne le fait pas, - c'est aussi une ancienne façon de parler – il n'y a qu'une
alternative. Au ciel, il n'y a que des volontaires, ceux qui voulaient y aller
et ont cru au Seigneur Jésus, mais dans la damnation éternelle, il n'y a aussi
que des volontaires, chacun reçoit ce qu'il a voulu. C'est là tout le
sérieux : soit la vie et la gloire éternelle par la foi au Fils de Dieu
ou, pour celui qui ne croit pas, la perdition éternelle. La décision se trouve
entre nos mains ; mais cette foi a lieu sur la terre, pas dans le ciel.
Le Seigneur est
venu accomplir l'œuvre de la rédemption sur la terre et règnera un jour sur
toutes les œuvres de Ses mains ; et par Son sacrifice, Il a aussi appelé
des hommes qui passeront l'éternité auprès de Lui. Ainsi, pendant notre vie sur
cette terre, nous sommes en un certain sens en relation avec ce royaume. Il y a
donc un point de contact entre les conseils éternels et ceux qui se rapportent
au temps et concernent le royaume sur la terre. Quand le Seigneur Jésus est
retourné au ciel, Il est au fond entré dans son règne. Il était né comme fils
de David ; Matthieu 1 nous donne sa généalogie : Il est donc présenté
d'emblée comme le fils du premier roi d'Israël que Dieu a établi selon Son
propos. Quand les pharisiens lui demandent quand viendra le royaume de Dieu, le
Seigneur leur répond : « il ne vient pas comme vous l'imaginez, qu'on
puisse dire le voici, non, le royaume de Dieu est au milieu de vous ». Il
pouvait le dire parce qu'il était venu au milieu de son peuple et en était le
prince désigné de Dieu ; au moment où Il vint dans ce monde, ce royaume a
commencé selon la volonté de Dieu, certes pas comme les juifs le souhaitaient,
car la plupart d'entre eux ne voulaient pas de lui. Et quand le Seigneur a été
crucifié à Golgotha, le royaume n'a pas cessé, mais on pourrait dire que le roi
a été envoyé en exil.
Je ne veux pas
faire de politique mais seulement donner un exemple : il y a quelques
dizaines d'années, le shah d'Iran a dû se réfugier à l'étranger, partir en
exil, mais dans le pays, il avait des fidèles qui étaient méprisés par les
autres. Lorsque le Seigneur est retourné au ciel, il y avait beaucoup de gens
qui l'avaient accepté comme roi en Israël et qui restaient seuls en arrière et,
si l'on peut dire restaient fidèles à un roi rejeté, banni. Cette période dure
encore aujourd'hui et quiconque croit au Seigneur, appartient à ce royaume, en
ce sens qu'il suit un Christ rejeté. Pourtant, nous ne lisons nulle part dans
la Bible que le Seigneur est le roi des chrétiens, quoiqu'il y ait bien des
cantiques qui le proclament. Le Seigneur n'est pas notre roi ; notre
relation est toute autre : c'est comme si un roi a une épouse et des
enfants, il ne viendra à l'idée d'aucun membre de sa famille de dire
« voilà le roi », mais plutôt « voilà mon père ». C'est là
la relation du chrétien par rapport au roi d'Israël. Dans le cantique
d'Apocalypse 1 verset 5, nous lisons que nous sommes un royaume pour son Dieu
et Père et nous règnerons avec le Christ.
Pour Israël, Il est
le roi ou plutôt Il le sera au moment où Il apparaîtra sur les nuées ; car
quand la période de la grâce pendant laquelle nous avons affaire avec un
Seigneur rejeté sera terminée, alors commencera un temps de tribulation.
Chers frères et
sœurs, nous ne connaitrons pas cette période décrite dans l'Apocalypse, mais
nous serons enlevés avant « je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va
venir sur la terre habitée toute entière » Apocalypse 3, 10. Après la
tribulation, le Seigneur apparaîtra et le règne millénaire sera instauré.
Revenons au sermon
sur la montagne: l'expression « royaume des cieux » est répétée 8
fois, car pour Matthieu, ce royaume ne paraitrait pas selon des principes, des
bénédictions terrestres pour le peuple juif, mais aurait un caractère céleste,
or les juifs attendaient le royaume pour être délivrés du joug romain. Quand on
pense aux révolutionnaires qui ont lutté jusqu'au moment où le temple a été
détruit, leur but était de secouer la domination romaine. Mais le Seigneur leur
annonce un royaume céleste, régi par des principes célestes et pas selon
l'homme. Les juifs devaient apprendre cela, c'est pour cette raison que l'on ne
trouve cette expression « royaume des cieux » que dans Matthieu, ils
attendaient un royaume pour la terre.
Deuxièmement, mais
à l'époque les juifs ne pouvaient pas le comprendre, ce royaume encore futur allait prendre une
forme anormale : le roi n'est pas présent sur la terre parmi son peuple,
mais se trouve dans le ciel. Voilà les deux raisons pour lesquelles Matthieu
parle du royaume des cieux ; ce n'est en principe rien d'autre que le
royaume de Dieu et c'est dans cette perspective qu'il faut comprendre cette
expression.
Chaque chrétien,
pendant sa vie sur la terre fait partie de ce royaume ; un royaume est un domaine où
une autorité s'exerce. Reconnaissons-nous l'autorité du Seigneur ?
Actuellement, en nous soumettant à l'autorité du Seigneur, nous reconnaissons
Son autorité dans Son royaume. Dans presque toutes les épitres des apôtres,
nous trouvons le mot « royaume », pas seulement en rapport avec
l'avenir, mais avec le temps actuel.
Nous avons ici les
deux pensées éternelles de Dieu qui se recoupent : le corps de Christ,
l'assemblée du Dieu vivant actuellement sur la terre et le règne futur du
Seigneur Jésus, le Fils de Dieu.
Si nous recherchons
quel est le sens de ce sermon, il est clair qu'il ne s'agit pas de
l'évangile ; c'est un message pour le peuple d'Israël, c'est pourquoi il
est beaucoup question de la loi. C'est au fond la constitution du royaume de
Dieu, pas pour ce monde, mais la loi selon laquelle le Seigneur règnera dans
son royaume, selon laquelle les hommes se comporteront ; ce sont les
règles appliquées dans le royaume et aussi les lignes de conduite pour
entrer dans le royaume. Ce n'est
donc pas l'évangile.
Nous avons lu deux
versets où il est question d'entrer dans le royaume. Au chapitre 5, 20
« si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux ». Nous voyons là que cela
s'adresse d'abord aux juifs de cette époque ; eux pouvaient comprendre ce
qu'était cette justice des pharisiens, elle consistait à respecter tous les
commandements de la loi, les pharisiens en avaient trouvé 6013 ou 6014 dans
l'ancien testament, après le retour de Babylone, ils avaient rajouté des
prescriptions dont le Seigneur parle abondamment, qu'ils appelaient la
tradition des anciens et qu'ils estimaient aussi importante que les
commandements ; si on les suivait strictement, on était un juste. L'état
du cœur, on n’en parlait pas. Pensons à ce que signifie aujourd'hui
l'expression « pharisien », cela vient de là ! Ils prescrivaient
un respect extérieur de la loi, mais ne tenaient absolument pas compte de ce qu'il
y avait dans le cœur.
C'est pourquoi, le
Seigneur leur dit : « si c'est cela la justice, vous n'entrerez
pas dans le royaume » A Nicodème, Il dit qu'il faut être né de
nouveau, d'eau et d'Esprit pour entrer dans le royaume de Dieu. Et le Seigneur
ajoute que si leur justice pratique ne dépasse pas celle des pharisiens, ils
n'y entreront pas.
«… ce ne sont
pas tous ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le
royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les
cieux » Matth.7, 21. Il ne suffit pas d'avoir le nom du Seigneur à la
bouche, de faire profession de foi « je crois en Dieu » ; le
dire ne suffit pas, mais celui qui fait la volonté de mon Père. Il ne s'agit
donc pas ici de l'évangile pour entrer au ciel. Pouvons-nous faire preuve d'une
justice qui serait meilleure que celle des pharisiens ? Absolument
pas ! Et pourtant, le Seigneur l'indique comme condition. Et par nature,
un homme peut-il faire la volonté de Dieu ? Impossible ! Il faut la
nouvelle naissance, ce n'est pas de cela dont le Seigneur parle ici. Il
s'adresse à ceux qui attendaient sincèrement le royaume et leur indique sous
quelles conditions on y entre. Ce sont les caractéristiques, les règles
appliquées à l'individu. Qu'avons-nous alors affaire avec ce royaume ?
J'ai déjà dit que nous participons à ce royaume pendant notre vie sur la terre,
tant que le Seigneur est rejeté comme roi ; dans l'avenir, quand le
royaume sera établi, nous serons au ciel, mais actuellement ces règles sont d'application
à côté de l'appel céleste, de ce que nous sommes enfants de Dieu, et
reconnaissons le Seigneur comme chef de Son assemblée.
Elles auront une
application toute particulière à la fin, dans les dernières années précédant
l'apparition du Seigneur ; les juifs se réveilleront alors et attendront
leur Messie. Dans Matthieu 24, 14 le Seigneur cite ce temps de la fin
« cet évangile du royaume sera prêché dans la terre habitée toute entière
en témoignage à toutes les nations ». Il y aura donc à ce moment-là un
évangile du royaume différent de l'évangile prêché aujourd'hui, l'évangile de
la grâce, de la gloire du Dieu bienheureux. Nous voyons ici que les paroles du
Seigneur auront aussi une application dans un temps futur, quand le Seigneur
paraitra comme roi des rois.
Il y a donc trois
aspects : au moment où le peuple
était assemblé autour du Seigneur, pour les juifs de cette époque-là ; deuxièmement,
pour le temps actuel, nous avons vu que cela s'applique aussi à nous, quoique
notre relation principale avec le Seigneur est celle qu'a l'assemblée avec son
chef, malgré tout, nous avons affaire à un Seigneur rejeté, et troisièmement,
quand Il paraitra, pas pour nous, mais pour le monde, Il aura une importance
toute particulière pour son peuple.
Matthieu 5, 25
« mets-toi promptement d'accord avec ta partie adverse, pendant que tu es
en chemin avec elle, de peur que ta partie adverse ne te livre au juge et que
le juge ne te livre au sergent et que tu ne sois jeté en prison ; en
vérité, je te dis que tu ne sortiras point de là jusqu'à ce que tu aies payé le
dernier quadrant ». De ce verset, l'on déduit la doctrine du
purgatoire ; Dieu inflige aux hommes une punition après la mort, ils sont
tourmentés jusqu'à ce qu'ils aient payé leurs fautes. Ce n'est pas la
signification de ce verset ; quand la vie sur la terre est terminée, que
nous expirons, tout est figé pour
l'éternité ; on se décide ici sur la terre, il n'y a pas de purgatoire,
pas d'état transitoire où l'on expie ses péchés et ensuite on est quand même
sauvé, l'homme est sauvé pour l'éternité ou perdu pour l'éternité.
Dans ce passage, il
s'agit de ce qui se passe sur la terre, en particulier du peuple juif qui se
trouvait pour ainsi dire devant ses débiteurs et ne voulait pas se mettre
d'accord avec Dieu et rejetait le Seigneur. Il leur annonce qu'ils devront
payer jusqu'au dernier centime avant d'être délivrés.
Qu'est-ce que ce
pauvre peuple a dû subir, notamment de la part de l'Allemagne ; Dieu
l'avait prédit, mais ce n'est pas une excuse pour atténuer la gravité des
faits. Deutéronome 27, 28, 29 en parlait déjà 1500 ans avant la venue du
Seigneur, il y a plus de 3500 ans, le Seigneur leur avait annoncé qu'ils
seraient dispersés aux quatre coins du monde et fuiraient devant une ombre. Ces
choses terribles étaient prédites et Dieu accomplit ce qu'Il a dit. Le peuple
juif devra encore passer par de terribles épreuves pour recevoir le Seigneur à
la fin. Penser qu'ils se sont attirés eux-mêmes ces tribulations et qu'après
tout ce n'est pas si grave ce qu'ils ont subi, est abominable, mais Dieu
l'avait annoncé. Ce temps de tribulation pour Israël est encore futur ;
ils sont déjà passés par bien des périodes pénibles, mais ils subiront encore
cette épreuve jusqu'à ce qu'ils reconnaitront Celui qu'ils ont percé
(Apocalypse 1, 7) Alors, commencera le royaume.
Pour nous, ce
sermon sur la montagne a une signification purement pratique ; tout ce que
nous lisons ici s'applique à notre vie quotidienne comme croyant, bien que nous
ne soyons pas sous la loi. Ce que le Seigneur préconise n'est pas de respecter
des commandements extérieurs, mais c'est une affaire de cœur ; cela a une
portée très pratique et nous pouvons considérer tous ces versets sous ce point
de vue.
Nous considérerons
quelques passages demain et verrons qu'ils contiennent bien des enseignements
importants et sont peut-être souvent négligés, parce qu'au fond, ils nous font
honte, quand nous voyons combien peu nous y pensons. Par exemple, ce verset
« cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice et toutes ces
choses vous seront données par-dessus » chap. 6,33 : le Seigneur
prononce ce verset comme conclusion d'un paragraphe où Il nous exhorte à ne pas
nous faire de soucis. Vous ne pouvez pas changer vos circonstances, mais vous
pouvez faire une chose : diriger vos yeux vers le royaume de Dieu, vers
les choses qui concernent le Seigneur et le reste vous sera donné
par-dessus ; vous n'avez pas besoin de vous faire du souci !
Quand on peut vivre
dans un tel état d'esprit, on est heureux et satisfait. Que le Seigneur nous
accorde de rechercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice.
Lecture : Mattieu. 5, 1 à 12
1 Or, voyant les foules, il monta sur la
montagne* ; et lorsqu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de
lui ;
2 et ayant ouvert la bouche, il les enseignait,
disant :
3 Bienheureux les pauvres en esprit, car c’est
à eux qu’est le royaume des cieux ;
4 bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est
eux qui seront consolés ;
5 bienheureux les débonnaires, car c’est eux
qui hériteront de la terre* ;
6 bienheureux ceux qui ont faim et soif de la
justice, car c’est eux qui seront rassasiés ;
7 bienheureux les miséricordieux, car c’est à
eux que miséricorde sera faite ;
8 bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car
c’est eux qui verront Dieu ;
9 bienheureux ceux qui procurent la paix, car
c’est eux qui seront appelés fils de Dieu ;
10 bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de
la justice, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux.
11 Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera,
et qu’on vous persécutera, et qu’on dira, en mentant, toute espèce de mal
contre vous, à cause de moi.
12 Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car
votre récompense est grande dans les cieux ; car on a persécuté ainsi les
prophètes qui ont été avant vous.
Revenons à ce qui a
été dit hier soir sur le sermon sur la montagne que le Seigneur a prononcé à
son peuple et à ses disciples en particulier. Je voudrais rappeler quelques
points essentiels.
Ce n'est que dans
Matthieu, l'évangile où le Seigneur est présenté comme le roi d'Israël, le
Messie promis que nous trouvons ce discours. Ceci nous montre par les
expressions répétées de « royaume de Dieu ou royaume des cieux »
qu'il s'agit de quelque chose de spécial ; royaume de Dieu signifie la
domination de Dieu sur le monde dans la personne de Son fils, le Seigneur Jésus
comme homme glorifié. Ce royaume viendra, tout l'ancien testament l'annonce. Il
est venu au moment où le Messie promis est entré dans ce monde ; le
Seigneur pouvait dire : « voici, le royaume de Dieu est au milieu de
vous ». Mais comme le peuple n'a pas accepté le Seigneur comme roi
d'Israël et l'a rejeté, Il a accompli l'œuvre de la rédemption par laquelle les
membres de son corps, l'assemblée est rassemblée actuellement pour le
ciel ; ce royaume n'a pas été annulé ni repoussé à plus tard, car il
existe aussi maintenant quoique sous une forme mystérieuse et cachée pour la
plupart des hommes. Le Seigneur est et reste le roi, quoique pas dans une
relation directe avec nous. Ses droits à régner sont toujours valables et
seront exercés quand le Seigneur paraitra, comme nous le voyons dans Apocalypse
19, comme roi des rois et Seigneur des seigneurs et accomplira pendant le règne
millénaire ce dont parlent les prophètes de l'ancien testament ; les juifs
qui l'attendaient étaient persuadés que le royaume était arrivé à ce moment-là.
Nous avons vu aussi
que maintenant, pendant le temps où le roi est rejeté et se trouve au ciel, le
royaume des cieux a pris un tout autre caractère, nous le voyons clairement
dans les sept paraboles de Matthieu 13.
Dans le sermon sur
la montagne, le Seigneur énonce les règles qui seront appliquées au moment où
Il était sur la terre, pas seulement
alors, mais aussi aujourd'hui et pendant le règne millénaire ; ces paroles
s'adressent bien sûr tout d'abord à son peuple terrestre de ce temps-là, elles
seront aussi pour le peuple futur quand celui-ci aura retrouvé sa place dans
les voies de Dieu, mais elles ont aussi une signification pour nous qui vivons
sur la terre alors que le Seigneur est rejeté, car chaque croyant reconnait
appartenir au Seigneur qui est en même temps un roi rejeté.
Ces versets doivent
nous parler, quoique, j'insiste encore une fois, ils s'adressent en premier
lieu au peuple d'Israël. Ils sont importants pour la pratique de la vie
quotidienne, et cela d'autant plus qu'il s'agit de paroles prononcées par le
Seigneur lui-même. Chaque croyant qui l'aime, ne doit-il pas considérer ces
paroles avec sérieux et les méditer ?
Il n'est pas
possible de traiter ces trois chapitres dans leur entièreté ce soir, mais
j'aimerais donner une vue d'ensemble du contenu et examiner plus
particulièrement quelques paragraphes qui me semblent importants.
Nous avons lu ce
qu'on appelle « les béatitudes », passage connu ; beaucoup des
gens du monde les citent, du moins partiellement, chacun connait ces maximes,
mais comment les comprend-on ? Je veux encore répéter que le Seigneur
n'annonce pas l'évangile dans ces versets ; ces paroles ne s'adressent pas
au monde entier, comme si le monde pouvait s'améliorer grâce à ces principes,
ce que pensent pas mal de gens qui disent « si les commandements du sermon
sur la montagne étaient respectés, la vie serait meilleure sur la terre ».
Ils ne se rendent pas compte que pour réaliser ces paroles, on doit être né de
nouveau. L'homme naturel n'est pas capable d'obéir à ces commandements ;
mais quand nous avons cru au Seigneur, étant nés de nouveau, ces principes sont
justement ce que nous désirons intérieurement.
Mais il y a encore
un point sur lequel nous devons insister : nous n'avons pas seulement une
nouvelle nature – chacun qui croit au Seigneur Jésus a reçu une nouvelle vie
- mais nous avons toujours en nous notre
mauvaise, vieille nature, la chair et celle-ci, Romains 5 nous le dit
clairement, ne se soumet pas à la loi de Dieu, elle ne le peut pas et ne le
veut pas. Voilà pourquoi nous avons besoin d'exhortation, or l'exhortation ne
nous est pas agréable et pourtant, elle est nécessaire chaque jour, parce que,
si nous ne sommes pas soumis à la parole et à la puissance et direction du
Saint Esprit, nous sommes en danger de quitter le chemin de la foi
intérieurement et extérieurement.
C'est pour cette
raison que le verset 3 est important pour nous : « bienheureux les
pauvres en esprit », une expression souvent mal comprise. On pense que les
pauvres en esprit sont des simples d'esprit, mais cela ne signifie pas que l'on
manque d'intelligence, qu'on est arriéré mental, mais que dans l'intérieur de
son être, l'on ne se prenne pas pour grand, important, mais se présente comme
petit et humble. Notre Seigneur est le plus bel exemple du pauvre en
esprit ; Il n'a pas élevé sa voix sur la rue mais a poursuivi son chemin
méprisé, débonnaire et humble de cœur. Voilà la signification du pauvre en esprit,
il ne se croit pas important, il ne pense pas être quelque chose. Et là, les
enfants parmi nous le comprennent déjà, nous voyons quel danger cela représente
que de s'imaginer être important ; dans la vie de foi, cela a été et est
un très grand danger. Le Seigneur nous dit que cet état d'esprit ne convient
pas au royaume des cieux. Le psalmiste disait : « mon cœur n'est pas
hautain, j'étais comme un enfant dans les bras de sa mère »
Dans le paragraphe
que nous avons lu, il est répété neuf fois cette expression
« bienheureux ». Nous voulons un peu considérer ce que le Seigneur
veut nous dire par là.
Au verset 4, Il
nous dit bienheureux ceux qui mènent deuil. Si nous pensons aux personnes qui
nous sont présentées au début de l'évangile de Luc, Zacharie et sa femme,
Siméon, Anne la prophétesse attendaient le Messie, le fils de David annoncé par
les prophètes et ils voyaient autour d'eux un peuple qui connaissait plus ou
moins cette promesse, mais n'en faisait rien ou ne voyait là qu'un moyen d'être
délivré du joug des Romains, ils voyaient les pharisiens et les scribes qui se
targuaient de leur connaissance et en réalité étaient bien loin du royaume de
Dieu. Ce petit résidu menait deuil en voyant cet état de chose mais le Seigneur
leur dit : « vous êtes bienheureux ».
On applique ce
verset à ceux qui ont perdu un proche, mais ce n'est pas la pensée ici ;
bien sûr, le Seigneur nous console dans nos deuils personnels, pensons à 2
Corinthiens 1, 3 « le Père des miséricordes, le Dieu de toute consolation
qui nous console à l'égard de toute notre affliction ». La pensée ici,
c'est que ce petit résidu menait deuil sur l'état du peuple qui n'était pas en
accord avec les pensées de Dieu. Le Seigneur leur annonce un temps où leur
deuil sera changé en joie.
« bienheureux
les débonnaires, car c'est eux qui hériteront de la terre ». Ici, nous
voyons clairement qu'il s'agit bien des juifs auxquels Dieu avaient promis
qu'ils hériteraient du pays. Le psaume 37 montre que hériter du pays n'aura pas
lieu sous la domination de peuples étrangers, ni dans un environnement où règne
le péché avec ses conséquences, mais sous la domination du Seigneur qui règnera
en paix et avec justice. Ils posséderont alors le pays et comme les prophètes
de l'ancien testament l'ont promis, chacun jouira du pays, assis sous sa vigne
et son figuier, heureux et reconnaissant. Ici est décrit l'état d'esprit de
ceux qui hériteront du pays : les débonnaires. De nouveau, nous voyons
l'exemple du Seigneur, quelques chapitres plus loin, Il nous dit « venez à
moi, apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur » et Il
ajoute pour ses disciples « vous trouverez le repos de vos âmes ».
L'héritage, ce sera dans le royaume millénaire, mais déjà maintenant, le
Seigneur veut nous donner intérieurement le repos, la paix, quand nous nous
courbons sous sa main, et allons notre chemin tranquillement, humblement.
Quelle est la
différence entre l'humilité et la débonnaireté ou douceur ? L'humilité ne
choque jamais personne, quelqu’un de humble ne vexe pas et la douceur ne
s'offusque pas même si elle est vexée. Si nous montrions plus ces qualités dans
nos contacts entre frères et sœurs, comme le Seigneur nous l'a montré dans sa
vie et nous demande d'apprendre de lui, combien de choses seraient différentes.
Bienheureux ceux
qui ont faim et soif de la justice :
la justice et la paix seront les caractéristiques du règne millénaire.
De tout temps, les hommes ont soupiré et soupirent après cette justice, on n'a
jamais autant parlé aujourd'hui de justice sociale, de justice sous toutes ses
formes et on doit constater qu'on en a jamais été aussi éloigné ; dans ce
monde, la justice n'existe pas, c'est impossible, même si l'on veut l'être, il
y aura toujours quelqu'un qui sera injuste, c'est insoluble, mais il y aura un
temps où cela se réalisera, quand le Seigneur règnera en justice. On connaitra
alors la paix, un but que les hommes poursuivent aussi sans jamais l'atteindre.
Aujourd'hui, nous
les croyants, nous possédons les deux : « étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par
notre seigneur Jésus Christ » (Rom.5) Chaque enfant de Dieu a la paix avec Dieu, mais le Seigneur veut
que nous ayons aussi la paix de Dieu dans notre vie pratique entre nous. C'est
pareil pour la justice, pas de justice possible dans un monde dominé par Satan,
mais le Seigneur la produira lors du règne millénaire. Nous sommes justifiés,
nous venons de le lire, parce que le Seigneur qui n'a pas connu le péché, a été
fait péché pour nous ; nous, les croyants sommes par grâce la preuve de la
justice de Dieu.
Dans Romains 14,17,
Paul parle aux croyants de Rome du temps de la grâce « le royaume de Dieu
n'est pas manger et boire, mais justice et paix et joie dans l'Esprit
Saint » ce sont les traits qui caractérisent le royaume de Dieu maintenant ;
nous les avons obtenus par l'œuvre du Seigneur à la croix. Il y aura un temps
où la terre sera remplie de la connaissance de Dieu et la justice règnera sur
la terre ; alors les juifs qui soupirent après cette justice seront
satisfaits.
Bienheureux les
miséricordieux : cinquième béatitude qui décrit le caractère de ceux qui
attendaient et vivaient en accord avec ce royaume futur.
Bienheureux ceux
qui sont purs de cœur, car ils verront Dieu : ceci aussi nous montre qu'il
ne s'agit pas d'évangile, le Seigneur nous donne simplement les caractères
nécessaires pour entrer dans le royaume sans dire comment on les acquiert. Si
l'on n'a pas un cœur pur, impossible de voir Dieu, chacun le comprend, en ce
temps-là comme maintenant.
J'ai lu dans mon
enfance un récit qui illustre ceci
simplement : un capitaine croyant, faisant sa ronde sur le pont supérieur
de son bateau fut intrigué par le comportement d'un des passagers, un
professeur savant qui scrutait le ciel ; je cherche à apercevoir Dieu,
expliqua-t-il, et le capitaine de
répondre en lui citant ce verset, cela ne vous est pas possible. Le savant,
gêné a baissé les yeux, devant admettre qu'il n'avait pas un cœur pur. Bien
sûr, nous savons que nous ne pouvons pas voir Dieu de nos yeux, le capitaine et
le savant le savaient aussi, mais la parole de Dieu qu'il tournait en dérision
avait atteint sa conscience.
Bienheureux ceux
qui procurent la paix, car c'est eux qui seront appelés fils de Dieu :
c'est déjà bien difficile de maintenir la paix, mais la procurer va plus
loin ; là où la paix fait défaut, on fait tout pour la rétablir. Ce verset
9 a une portée pratique, les conséquences sont pratiques ; on ne devient
pas un enfant de Dieu en procurant la paix, mais ici il est dit qu'ils seront
appelés fils de Dieu longtemps avant que le Seigneur ait révélé ce que cela
signifiait réellement. Quand Il est ressuscité des morts (Jean 20) Il dit à
Marie Magdeleine « va vers mes frères et dis-leur, je monte vers mon Dieu
et votre Dieu, vers mon Père et votre Père » Là, les disciples pouvaient
savoir ce que Paul et Jean ont montré clairement dans leurs épitres :
croire au Fils du Dieu vivant est indispensable pour être enfant de Dieu et
pouvoir l'appeler Père. « A tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le
droit d'être enfants de Dieu » (Jean 1,12 ) Ici, ils seront appelés fils
de Dieu, expression qui n'était pas encore révélée, c'est pour cette raison
qu'il n'est pas question de comment on est sauvé, ni comment on devient fils de
Dieu, il est dit à ces croyants que s'ils agissent dans cet esprit, ils
montreront pratiquement que leur comportement est digne de leur Père qui est
dans les cieux. C'est l'anticipation de ce que le Seigneur a révélé après sa
résurrection.
Aucun juif n'aurait
jamais osé appeler Dieu son Père et maintenant non plus, il ne viendrait à
l'idée d'un juif de le dire, car la distance entre un homme sous la loi et un
Dieu saint est bien trop grande. On ne trouve pas ce terme dans l'ancien
testament. Dieu se nomme Père de son peuple : « laisse aller mon
fils, Israël, mon premier-né », mais le peuple n'aurait jamais eu l'idée
d'appeler Dieu son Père.
Aujourd'hui, quand
un homme croit au Seigneur Jésus, il devient enfant de Dieu et peut appeler
Dieu son Père, comme le Seigneur l'a fait « Abba, Père ». C'était une
chose inconnue à cette époque. C'est un privilège immense pour les créatures
misérables que nous sommes par nature de recevoir cette faveur par la foi au
Fils de Dieu ; le Seigneur n'a pas honte de nous appeler ses frères, nous
ne devons pas craindre d'appeler Dieu notre Père, privilège élevé qui régit
notre amour dans notre relation avec un Dieu saint, ce qu'Il reste toujours.
Que cette relation soit mentionnée ici, bien longtemps avant l'œuvre de la
croix a une signification pratique : vous serez en accord avec Celui que
vous servez et serez appelés fils de Dieu.
Bienheureux ceux
qui sont persécutés à cause de la justice, car c'est à eux qu'est le royaume
des cieux. Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera et qu'on vous
persécutera (v. 10 § 11 ): ici, le Seigneur applique la béatitude en
particulier à ses disciples et prévoit déjà le temps de son rejet quand ceux
qui Le suivent dans cet état anormal du royaume où le roi est absent, sont
persécutés. Nous connaissons peu la persécution dans nos pays, cela vient de ce
que nous vivons encore dans un contexte relativement christianisé, mais cette
influence est en train de diminuer très rapidement et alors la persécution
pourrait s'intensifier, peut-être plus individuellement. Dans nos pays où l'on
prône tant la tolérance, ne sent-on pas souvent qu'elle cesse quand on veut
être fidèle à la parole de Dieu ? Alors, les gens deviennent intolérants
et nous accusent de fondamentalisme, attitude qu'ils rejettent avec vigueur.
Mais l'intolérance se rencontre à quelques centaines de kilomètres de chez
nous, en Turquie par exemple ; j'ai
lu dernièrement qu'une communauté chrétienne avait été fermée pendant quelques
mois, sans raison, alors que la liberté religieuse existe théoriquement,
c'était une communauté allemande qui avait rapporté le fait à l'ambassade
allemande pour qu'elle intervienne. De fait, il n'y a aucune liberté religieuse
là-bas. Et si nous pensons aux pays communistes de l'Europe de l'est il y a
quelques années ou à la Chine aujourd'hui.
Mais nous n'avons pas besoin d'aller si loin : en Arabie Saoudite,
quarante croyants qui s'étaient rassemblés dans une habitation privée ont été
arrêtés ; officiellement, il est absolument interdit d'accomplir une
quelconque action chrétienne, la parole de Dieu est interdite, quoiqu'il y ait
de nombreux européens, mais en privé, c'est soi-disant permis et malgré tout,
ces quarante croyants ont été arrêtés parce qu'ils s'étaient réunis pour
étudier la parole de Dieu et n'ont été relâchés qu'après bien des jours. Bienheureux
sont ceux qui sont persécutés à cause de la justice, béatitude prononcée pour
ceux qui attendaient ce royaume.
Dans le paragraphe
suivant qui est très connu aussi ( verset 13 à 16 ) le Seigneur parle du sel de
la terre et de la lumière du monde ; ceci ne se rapporte pas au règne
millénaire, mais au temps où le Seigneur était sur la terre et à l'époque
actuelle, quand le règne n'est pas reconnu.
Le Seigneur
s'adresse aux disciples et à travers eux aussi à nous. D'ailleurs, les premiers
croyants étaient toujours appelés disciples, le mot chrétien ne se trouve que
trois fois dans le nouveau testament. Actes 11, 26 « ce fut à Antioche
premièrement que les disciples furent nommés chrétiens », titre qui leur a
été donné par d'autres, on les appelait « petits christs ».
Actes 26, 28 où Agrippa dit à Paul « tu me
persuaderas bientôt d'être chrétien », expression pas très positive. Et
Pierre utilise ce mot dans sa première épitre où il parle de persécution.
A ce moment-là, ce
n'était pas un titre que les croyants prenaient, ils se nommaient frères ou
disciples ; que veut dire ce mot ? Élève ou apprenti.
Nous ne devons pas
oublier que nous sommes appelés à avoir ce caractère du Seigneur, à être le sel
de la terre, dans un certain sens à exercer une influence qui empêche la
corruption, car c'est la fonction du sel, empêcher la corruption, pas besoin
d'agir, de fonder des comités, mais si chaque croyant, là où il se trouve,
jouait ce rôle que son entourage dise « avec lui on ne peut pas faire
cela », il aurait ce caractère du sel qui repousse la corruption. Vous
voyez qu'il ne s'agit pas d'évangile ni de la grâce, mais plutôt le témoignage
de la sainteté de Dieu.
Etre la lumière du
monde est un peu différent : la lumière luit, éclaire. Nous ne voulons pas
rendre la chose plus difficile qu'elle n'est, mais si chacun de nous, dans la
rue où il est faisait briller sa lumière aussi bien qu'il le peut, comme la
lumière de l'évangile brillerait plus dans ce monde !
Nous connaissons la
parabole de Lazare, dans le sein d'Abraham et de l'homme riche, tourmenté dans
le hadès, qui demandait à Abraham d'envoyer quelqu'un sur la terre pour
prévenir ses frères. Il connaissait la position de Lazare. Quand les hommes se
tiendront devant le grand trône blanc et nous verront dans la gloire, combien
pourront dire : untel et untel ne m'ont rien dit ! Sans doute, ils
nous verront ; on peut le déduire de ce récit : les perdus verront
les sauvés, mais pas l'inverse, il n'est pas dit que Lazare voyait l'homme
riche, mais l'homme riche voyait Lazare dans le sein d'Abraham et cela n'a-t-il
pas augmenté son tourment ? Inversement, cela compromettrait la gloire si
nous pouvions voir les tourments des perdus. Mais imaginons que parmi ces
perdus, certains disent : celui-là ne m'a jamais parlé du Seigneur
Jésus !
On peut appliquer
cela à la lumière dont il est question ici. Que votre lumière luise devant les
hommes, le Seigneur était la lumière du monde, nous devrions l'être aussi et ce
n'est pas lié à beaucoup d'activités, mais à notre témoignage quotidien.
Ensuite, dans un
long paragraphe, le Seigneur aborde la question de la loi, cela se rapporte à
ce temps-là spécialement, nous avons déjà vu comment les scribes et les
pharisiens avaient enlevé la force des commandements, en les comptant, en
rajoutant des prescriptions et prétendant qu'il suffisait de les observer
extérieurement pour être juste, ainsi, ils avaient complètement détourné le
sens de la loi. Le Seigneur montre à ses disciples que la justice ne consiste
pas en l'observation d'un certain nombre de commandements avec je ne sais
combien d'exceptions qu'ils avaient inventées, la justice, c'est garder les
commandements en comprenant ce que Dieu veut nous dire par là.
Nous ne voulons pas
entrer dans tous les détails de ces versets ; prenons quelques exemples.
« il a été dit aux anciens : tu ne tueras pas » v. 21 : le
Seigneur dit que celui qui traite son frère de fou ou stupide montre déjà un
état d'esprit qui conduit finalement au meurtre ; voilà l'important, si
l'on s'examine dans ce miroir, on doit bien admettre, même si l'on a jamais
frappé à mort quiconque, que nous avons péché contre ce commandement.
Au verset 27,
concernant l'adultère, le Seigneur dit que l'on a déjà péché en regardant
l'autre avec de mauvaises pensées, pas seulement en passant à l'acte ; on
a commis adultère dans le cœur. On voit donc que si l'on donne une valeur à
l'observation extérieure du commandement, on peut être rapidement satisfait et
penser être pur ; Dieu nous dit qu'il ne s'agit pas d'extérieur mais du cœur.
Alors chacun ne peut être que confus.
Au verset 31,
l'introduction est un peu différente « il a été dit » parce que ce
n'était pas un commandement de Dieu, les juifs avaient introduit la lettre de
divorce, mais Dieu n'a jamais ordonné le divorce. Le Seigneur leur dit dans le
chapitre 19 v.8 que Moïse leur avait permis à cause de leur dureté de cœur.
Dieu hait la répudiation ( Malachie 2, 16 ). Voilà le principe : toute
répudiation est contraire à la volonté de Dieu. Il n'existe aucune raison pour
laquelle un mariage entre croyants doit être dissout, un chemin d'aveu et de
réconciliation est toujours possible et dans la plupart des cas, c'est en
accord avec les pensées de Dieu. Cela peut paraître dur aux oreilles de
certains, mais nous devons nous en tenir à la parole de Dieu et nous voyons
comment aujourd'hui, exactement de la même façon que les pharisiens autrefois,
nous cherchons constamment un moyen pour nous détourner et échapper aux pensées
pures et élevées de Dieu. La seule exception, c'est pour cause de fornication,
pensée qui se retrouve dans le chapitre 19, mais ici, l'idée est que le divorce
n'est pas selon la pensée de Dieu ;
chaque mariage subsiste jusqu'à la fin de la vie. L'exception d'adultère est
considérée si légèrement dans nos pays, au fond, on cherche une raison pour
dire qu'on est libre, mais la pensée de Dieu, nous la trouvons dans Ephésiens 5
où le mariage est l'image de l'union de notre Seigneur avec son assemblée.
Pouvons-nous imaginer qu'il pourrait y avoir une interruption ?
« tu ne
parjureras pas » v.33 : là aussi, les juifs avaient trouvé bien des
exceptions, ils juraient pour attester leurs affirmations, car ils ne se
faisaient pas confiance. Le Seigneur leur dit de ne pas jurer du tout, que
votre oui soit oui et votre non, non. Je ne pense pas que cela inclut un
serment devant les autorités, mais si certains pensent répondre à la volonté du
Seigneur en refusant de jurer, qu'ils le fassent.
Au verset 38, le Seigneur
montre que cette loi du talion, de rendre la pareille « œil pour œil, dent
pour dent » n'est pas à prendre littéralement, mais que l'on rende ce qui
correspond au dommage infligé. En opposition à cela, Il parle de
grâce : « si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente
-lui aussi l'autre »v.39 Le Seigneur l'a fait, Il n'a pas caché sa face
aux crachats, Il a présenté sa joue à ceux qui arrachaient le poil.
« tu aimeras
ton prochain et tu haïras ton ennemi » v.43. Voilà encore quelque chose que
Dieu n'avait pas dit, cela avait été rajouté par les juifs. Le Seigneur leur
dit tout le contraire : « aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous
persécutent » Le Seigneur l'a fait à la croix, Etienne aussi, quand on le
lapidait « Seigneur, pardonne-leur » Actes 7 et Paul, peu avant sa
mort demandait que le Seigneur ne leur impute pas ce péché. C'est un tel état
d'esprit que nous devons montrer, car nous aussi courrons le danger de nous en
tenir à une simple observation extérieure et penser qu'ainsi tout est en ordre,
non, le Seigneur veut notre cœur, c'est ce que le sermon sur la montagne
signifie pour nous.
Au chapitre 6, un
autre danger nous est décrit : vouloir paraître. Dans les versets 1 à 4,
il s'agit d'aumônes, d'exercer la bienfaisance ; si vous le criez sur les
toits, vous avez déjà votre récompense, si vous recherchez l'honneur des
hommes, la réputation d'être un bienfaiteur, vous avez déjà la reconnaissance
des hommes et vous n'aurez rien de plus.
Pour la prière ( v.
5 ) c'est pareil : faire une mise en scène, impressionner les gens pour
qu'ils pensent « quel homme pieux ! », tu as déjà reçu ta
récompense, c'est là le sens de ces paroles : en vérité, je vous dis, ils
ont leur récompense.
Puis au verset 16,
le jeûne, troisième signe d'une piété sincère. Nous ne trouvons nulle part dans
l'ancien ou le nouveau testament le commandement de jeûner et malgré tout, les
croyants sérieux l'ont pratiqué ; nous ne connaissons plus le jeûne
aujourd'hui . Ici, certains le pratiquaient ostensiblement pour être reconnus
et appréciés des hommes, eux aussi avaient déjà leur récompense. Le Seigneur
veut nous prévenir de manifestations extérieures de notre foi ou de ce que nous
pouvons faire pour Lui. « que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta
droite », nous savons bien que cela n'est pas possible, mais le Seigneur
veut que nous le fassions de telle manière que personne ne le sache.
Le verset 19 nous
parle de nos rapports sur la terre « ne vous amassez pas des trésors sur
la terre... car là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur ». Ce sont
des versets qui doivent nous parler, dans un temps où l'on essaie de nous
persuader de jouer au Lotto pour devenir millionnaire; on enfonce dans la tête
des gens qu'ils ne sont rien, s'ils n'ont pas d'argent et les gens le croient,
parce qu'ils veulent avoir toujours plus. Mais si nous savons que nous sommes
sauvés par la grâce de Dieu, que nous avons un trésor éternel qui ne peut nous
être enlevé et que, malgré tout, nous nous laissions influencer par ces
idées ! Le Seigneur nous dit que nous ne pouvons pas servir Dieu et
Mammon.
Ensuite, dans ce
paragraphe si important pour nous, le Seigneur nous dit de ne pas craindre
l'avenir : « ne soyez pas en souci pour votre vie, de ce que vous
mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez
vêtus : la vie n'est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que
le vêtement ? » Cela ne nous parle-t-il pas directement ?
Combien de soucis nous faisons-nous pour les choses de la vie, pour
l'avenir ! Il ne s'agit pas de ne
pas être prévoyant, de ne pas répondre à ses responsabilités envers sa famille,
à ses obligations envers ses collaborateurs, ce dont parle le Seigneur ici,
c'est le souci pour les choses de la terre. Combien de fois le Seigneur répète
dans ce paragraphe de ne pas être en souci ! Je veux insister
particulièrement sur le verset 33 qui a joué un rôle important dans ma vie
« cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice et toutes ces
choses vous seront données par-dessus ». Tous ces versets que nous avons
considérés ce soir se rapportent au Seigneur et à Sa gloire. Cela devrait être
notre premier but et s'il en était ainsi, toutes les choses de notre vie
terrestre, famille, santé, métier, avancement, tout cela nous sera donné
par-dessus. Quel Dieu nous avons ! À condition de rechercher PREMIEREMENT
le royaume de Dieu. Le Seigneur est miséricordieux, Il ne nous demande pas de
rechercher rien que le royaume, Il sait bien que cela n'est pas possible et que
nous devons nous préoccuper de notre vie de tous les jours, mais que nous ne
soyons pas en souci. Voilà l'ordre qu'Il nous propose: que le Seigneur ait la
première place en toute chose. Et
j'aimerais dire aux plus jeunes comme aux plus âgés : c'est ainsi que
devrait être notre vie, d'abord Christ, d'abord le Seigneur Jésus, son royaume
d'abord. Nous devons nous le répéter chaque jour à nouveau.
Le chapitre 7
aborde quelques points pratiques qu'il n'est pas facile à mettre sous un même
dénominateur ; tous ont leur importance, mais je ne voudrais en donner
qu'un petit aperçu. Concernant notre comportement envers nos semblables, il
nous est dit « ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés », on
pourrait en dire bien des choses, il s'agit de jugement d'un individu
concernant un autre, on veut parfois appliquer ce verset au jugement que
l'assemblée est appelée à prononcer sur un de ses membres pour dire qu'il ne
faut pas juger, mais ici, il s'agit du jugement de nos semblables, de nos
frères et sœurs ; là, nous ne devons pas juger ; le verset 4 nous
l'explique « pourquoi regardes-tu le fétu qui est dans l'œil de ton frère
et tu ne t'aperçois pas de la poutre qui est dans ton œil ? » quelle
comparaison entre le fétu et la poutre ! Comme nous avons vite vu le fétu
chez notre frère et nous ne voyons pas la poutre qui nous aveugle . Un
frère a dit qu'il n'existe personne dont il connait tant de mal que de lui-même
et il avait raison et pourtant, nous avons tendance à voir le fétu chez l'autre
et à ne pas s'apercevoir du mal dans sa propre vie. Le Seigneur nous amène dans
Sa lumière, Il éclaire notre cœur pour que nous apprenions de Lui, c'est ce qui
rend le sermon sur la montagne intéressant pour nous aussi.
Ne donnez pas ce
qui est saint aux chiens, ni ne jetez vos perles devant les pourceaux
(v.6) : ce principe est aussi valable pour nous. Il arrive un moment où
nous devons nous rendre compte que cela ne sert à rien d'encore parler de la
grâce du Seigneur. Quand on se moque de la parole de Dieu, c'est jeter ses
perles devant les pourceaux que de vouloir
apporter l'évangile ; il y a des moments et des circonstances où il
est préférable de se taire, quand la haine contre le Seigneur est telle qu'on
pourrait être en danger de Le déshonorer soi-même.
Puis, au verset 7,
le Seigneur revient sur le sujet de la prière : demandez et il vous sera
donné, cherchez et vous trouverez, heurtez et il vous sera ouvert... Le
Seigneur insiste sur la nécessité de la persévérance dans la prière. Nous
sommes si vite enclins à prier quelques fois pour présenter une requête, puis
nous nous lassons, il faut persévérer, même en un temps qui peut nous sembler
inopportun.
Le verset 13
introduit une nouvelle pensée : entrez par la porte étroite, car large est
la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition et nombreux sont ceux
qui entrent par elle ; car étroite est la porte et resserré le chemin qui
mène à la vie et peu nombreux sont ceux qui le trouvent. Spacieux est le chemin
qui mène à la perdition : ceci en a retenu plus d'un, on suit volontiers
la masse, mais a-t-elle toujours raison ? En démocratie, oui, mais la
parole de Dieu nous dit qu'il y en a peu qui entrent par la porte étroite, ce
chemin est aussi escarpé, il est insupportable pour la chair, mais le Seigneur
montre où ce chemin conduit : à la vie.
Au verset 15, nous
sommes mis en garde contre les faux prophètes qui viennent en habits de brebis,
qui se présentent comme faisant partie des croyants, qui ont le nom du Seigneur
à la bouche (v. 21 ), mais ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur,
Seigneur qui entreront dans le royaume des cieux, il faut faire la volonté de Dieu. Le Seigneur
stigmatise ce que nous paraissons ou
voulons paraître extérieurement, ce que nous pouvons confesser, nos bonnes
œuvres ; au cours de l'histoire de l'église, combien de gens auront
accompli des actes au nom du Seigneur, auront eu le nom du Seigneur à la
bouche, mais n'auront pas fait la volonté de Dieu. Nous voyons de nouveau qu'il
ne s'agit pas d'évangile, le Seigneur ne parle pas de la manière dont on peut
faire la volonté de Dieu, Il décrit les
principes à ceux qui se trouvent devant la porte et veulent entrer dans le
royaume. A Nicodème, le Seigneur explique comment y entrer : il faut être
né de nouveau, être né d'eau et de l'Esprit. Ceux qui se sont glissés parmi les
autres, sans passer par ce chemin de la nouvelle naissance, n'entreront pas
dans le royaume ; quand le Seigneur apparaitra, Il séparera la balle du
froment. Ceux qui n'auront eu qu'une profession de foi, qui ont dit :
Seigneur, Seigneur iront dans les ténèbres éternelles, les autres entreront
dans la vie éternelle, comme nous le
lisons dans Matthieu 25 quand le Seigneur séparera les brebis d'avec les
chèvres.
Quiconque donc
entend ces miennes paroles et les met en pratique, je le comparerai à un homme
prudent qui a bâti sa maison sur le roc ; et la pluie est tombée et les
torrents sont venus et les vents ont soufflé et ont donné contre cette maison
et elle n'est pas tombée, car elle avait été fondée sur le roc. Et quiconque
entend ces miennes paroles et ne les met pas en pratique sera comparé à un
homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable ; et la pluie est tombée
et les torrents sont venus et les vents ont soufflé et ont battu cette maison
et elle est tombée et sa chute a été grande. (v.24 à 27 ). Pour conclure, le
Seigneur nous donne le principe qui sera appliqué dans le royaume à ceux qui
font seulement confession ou aux véritables fils du royaume : celui qui
entend mes paroles et les met en pratique, le seul critère, c'est l'obéissance.
Paul qui a été appelé à révéler le mystère caché dès les siècles, l'assemblée
parle de l'obéissance de la foi au début et à la fin de l'épitre aux Romains.
Le roc dont il est question ici n'est pas le Seigneur Jésus sur lequel
l'assemblée est bâtie, il s'agit de l'obéissance de la foi, l'obéissance
pratique, c'est le fondement sûr pour bâtir sa vie. Dans un temps où l'on
rejette toute autorité, il est important de rappeler aux plus jeunes ce
principe : celui qui entend mes paroles et les pratique, c'est-à-dire
obéit, il bâtit sur un sol solide. Retenons ce principe.
Dans ce sermon, il
y a beaucoup de détails que le Seigneur a présentés à son peuple à ce
moment-là, mais qui s'adressent à nous aussi ; c'est notre Seigneur qui
parle, c'est pourquoi nous pouvons et devons nous appliquer ces principes à
nous-mêmes. Que ces quelques réflexions de ce soir puissent servir à nous faire
réfléchir, qu'elles aient un impact dans nos cœurs et ainsi Sa parole produira
ce pour quoi Dieu nous l'a donnée et nous apporter la bénédiction.