Traduction de réunions tenues sur le thème :

Le jeune chrétien

Par Arend Remmers

1ère réunion : lecture 1 Rois 12 versets 6 à 15

Lecture : 1 Rois 12

6    Et le roi Roboam tint conseil avec les vieillards qui s’étaient tenus devant Salomon, son père, lorsqu’il vivait, disant : Comment conseillez-vous de répondre à ce peuple ?

7    Et ils lui parlèrent, disant : Si aujourd’hui tu deviens serviteur de ce peuple, et que tu les serves, et leur répondes, et leur dises de bonnes paroles, ils seront toujours tes serviteurs.

8    Mais il laissa le conseil des vieillards, qu’ils lui avaient donné, et tint conseil avec les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, qui se tenaient devant lui ;

9    et il leur dit : Que conseillez-vous que nous répondions à ce peuple, qui m’a parlé, disant : Allège le joug que ton père a mis sur nous ?

10 Et les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, lui parlèrent, disant : Tu diras ainsi à ce peuple qui t’a parlé, disant : Ton père a rendu pesant notre joug ; toi, allège-le de dessus nous ; — tu leur diras ainsi : Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père ;

11 et maintenant, mon père a chargé sur vous un joug pesant, et moi j’ajouterai à votre joug ; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions.

12 Et Jéroboam et tout le peuple vinrent vers Roboam le troisième jour, comme le roi avait dit, en disant : Revenez vers moi le troisième jour.

13 Et le roi répondit au peuple avec dureté, et laissa le conseil que les vieillards lui avaient donné ;

14 et il leur parla selon le conseil des jeunes gens, disant : Mon père a rendu pesant votre joug, et moi j’ajouterai à votre joug ; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions.

15 Et le roi n’écouta pas le peuple, car cela était amené par l’Éternel, afin d’accomplir sa parole que l’Éternel avait dite par Akhija, le Silonite, à Jéroboam, fils de Nebath.

Le sujet de ces réunions est le jeune croyant considéré dans la famille, dans la société et dans l'assemblée. C'est un thème qui cause problème à bien des égards et auquel nous voulons apporter un éclairage. Je veux aborder quelques considérations générales pour introduire le sujet et c'est dans ce but que j'ai lu ce passage des Rois.

Il y a ici un ensemble de problèmes avec lesquels la jeunesse est confrontée et les plus âgés aussi bien évidemment: c'est ce qu'on appelle aujourd'hui le problème intergénérationnel.

Si nous voulons être sincères, nous devons admettre que c'est là un des problèmes majeurs de notre temps: les jeunes ne comprennent pas les plus âgés et ceux-ci ne comprennent pas les jeunes. Si ce soir nous considérons le problème au sein de la famille, nous pouvons dire que les parents ne comprennent pas les enfants et inversement les enfants ne comprennent pas les parents. Je ne dis pas que c'est le cas partout, mais dans le monde, c'est un très gros problème. Et cela existait parmi les croyants, pas seulement aujourd'hui, mais aussi déjà il y a 3000 ans. C'est pourquoi j'ai lu ce passage dans le livre des  Rois. Déjà à cette époque, il y avait un problème entre générations dans le peuple de Dieu et je pense que nous rencontrons ces difficultés aujourd'hui aussi parmi les croyants. En considérant ce que la Parole de Dieu nous présente et aussi ce qui se passe dans le monde autour de nous, nous pouvons en retirer quelques leçons. Car d'où proviennent les difficultés que les jeunes et les vieux s'opposent et se confrontent ainsi? On peut trouver quelques explications.

Quand on est devenu plus âgé (et je ne suis plus si jeune!) on a rassemblé bien des expériences positives et négatives dans la vie et ces expériences nous conduisent à modifier notre attitude. Par les expériences négatives, on est amené à être plus prudent dans la vie, c'est une tendance générale que plus on vieillit, plus on devient circonspect dans son jugement, ses actes, ses décisions, parce qu'on a expérimenté que la précipitation conduit souvent à l'erreur. C'est une caractéristique générale de quelqu'un de plus âgé: en tout, il est plus prudent, plus réservé, il craint de mal agir justement comme enfant de Dieu et ses réactions poussées à l'extrême, il peut être si peureux qu'il préfère ne rien entreprendre par peur de se tromper.

De l'autre côté, dans la jeunesse, c'est tout différent: il y a l'ardeur, l'empressement, une énergie et une force physique et intellectuelle que l'on ne possède plus quand on est plus âgé. Ce sont des contrastes qui existent et que l'homme ne peut changer. Normalement, un jeune homme a plus de force et d'énergie qu'un vieillard, c'est un fait et rien que ces points de vue opposés engendrent vite des problèmes.

A ceci s'ajoute que le manque d'expérience conduit à ne reculer devant rien, on n'a peur de rien, on ne voit de problèmes nulle part. Et dans un sens cela est bien, car si un jeune de 18 ou 20 ans avait connu les circonstances par lesquelles sont passés un plus âgé, il réagirait alors comme un vieux et n'aurait pas confiance en lui-même, mais Dieu le créateur a bien fait les choses: la jeunesse est insouciante, mais aussi inexpérimentée.

Ces 2 faits, d'un côté la position des plus âgés et de l'autre celle des jeunes, nous pouvons bien imaginer que cela aboutit facilement à une confrontation. C'était le cas chez Roboam; ce passage est un exemple des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, les parents avec leurs enfants, les jeunes croyants avec les frères et sœurs plus âgés dans l'assemblée. Ce sont des choses qui apparaissent partout et nous pouvons demander au Seigneur qu'Il accorde la grâce de les régler selon Lui, nous voulons Lui demander Son aide pour ces soirées.

Ces problèmes, ces confrontations provenant de divers points de vue qui ne sont pas pris consciemment mais proviennent simplement de la nature, du développement, apparaissent dans le monde comme chez les enfants de Dieu, car au fond, avec quelques variantes, l'origine est la même.

Nous le voyons chez Roboam: il avait la tendance à réagir énergiquement, à monter ce dont il était capable; c'était humain, c'était sa jeunesse et nous voyons que les vieillards plus prudents, eux qui avaient une bonne connaissance de la situation voulaient lui conseiller de parler au peuple avec amour et non avec dureté. Mais nous voyons aussi le côté négatif: le jeune roi repoussa le conseil des vieillards et suivit ce que les jeunes de son âge lui suggérèrent. Au fond, c'est naturel (je ne veux pas excuser, mais expliquer) qu'il suive les conseils de ceux qui se trouvent au même niveau que lui. C'est une réaction de la chair et nous devons en tenir compte; l'homme naturel ne supporte pas l'autorité, il n'aime pas qu'on lui dicte ce qu'il doit faire.

D'autre part, le jeune est aussi quelqu'un qui apprend, qui se trouve dans un processus d'apprentissage constant qu'on peut plus ou moins perdre en vieillissant, mais au fond l'homme ne cesse jamais d'apprendre et il n'est pas bon de penser qu'on n'a plus rien à apprendre.

Essentiellement dans l'enfance et la jeunesse, on a à apprendre énormément, pas seulement à l'école, mais constamment; toute la vie est un apprentissage; tout ce que l'on rencontre est neuf, on l'assimile et par ces impressions, on croît; c'est cela apprendre.

Nous ne nous occupons pas des problèmes de la jeunesse en général, mais de la jeunesse croyante; c'est le sujet, mais tout d'abord une 1ère question: êtes-vous tous convertis? Si ce n'est pas le cas, il faut d'abord dire qu'aujourd'hui est encore un jour de grâce. Je ne vous connais pas tous, peut-être as-tu grandi dans une famille chrétienne et aujourd'hui, Dieu te donne encore « la chance » de pouvoir te convertir. « La chance »? Oui, parce que le jour de demain ne t'appartient pas, il est possible que tu ne rentres pas sain et sauf ce soir à la maison, c'est entre les mains du Seigneur.

C'est la toute première question: appartiens-tu au Seigneur? Si ce n'est pas le cas, le Seigneur est miséricordieux et t'offre ce soir encore le salut par la foi en Lui. Puis se pose la question suivante: si nous appartenons au Seigneur, et je pense que la plupart, les plus jeunes aussi peuvent le dire; d'où apprenons-nous? C'est  très important comme jeune croyant de bien choisir nos sources d'information. D'abord pour la vie de foi, c'est ce dont il s'agit ici, la Parole de Dieu est le seul critère d'où nous apprenons; mais nous avons besoin d'aide; les parents nous enseignent, cela a lieu aussi à l'école du dimanche, dans les réunions et c'est très heureux aussi quand les jeunes se retrouvent, pas seulement pour se détendre et pratiquer un hobby, mais aussi pour s'entretenir d'un sujet dans la Parole et ainsi croître dans la connaissance.

Mais l'école en tant qu'autre source d'information joue un rôle essentiel dans la formation. Normalement, et c'était ainsi dans ma jeunesse et celle de la plupart des plus âgés ici, l'école transmettait des valeurs, des connaissances qui étaient indispensables pour comprendre le monde et les choses qui nous entourent, pour exercer un métier ou dans les relations avec les autres. C'était des notions élémentaires comme apprendre à lire, écrire, compter, etc. et autres connaissances suivant le degré de formation. Bien sûr, comme croyant, nous devions toujours avoir un esprit critique parce que cet enseignement était transmis par des maîtres pour la plupart incroyants, mais ce qui était transmis, histoire, math, géographie... pour ne citer que quelques branches, c'était la connaissance de faits en première ligne, la communication d'un savoir et en cela, il n'y a rien de mal. Mais comment était-ce transmis, quelle interprétation donnée puisque les professeurs étaient incroyants? En cela, nous aussi, nous avons été confrontés à ce problème. La jeunesse est facilement influençable, car elle est ouverte à tout ce qui lui est présenté; dans un sens, c'est bien d'être ouvert, mais cela présente aussi un certain danger, c'est pourquoi, l'esprit critique est toujours nécessaire.

Et maintenant, je dois aborder un sujet qui est probablement la plus grande cause des difficultés que nous rencontrons aujourd'hui: l'origine du problème intergénérationnel prend ses racines à l'école.

L'école aujourd'hui n'est plus ce qu'elle a été il y a 20 ans. Je veux expliquer cette affirmation par ce que j'ai dit concernant la transmission de la connaissance. Ce processus fonctionnait bien jusqu'à il y a environ 15 ou 20 ans; puis il y a eu un changement progressivement: l'enseignement n'est plus seulement la transmission d'un pur savoir, et cela ne vient pas directement des enseignants, mais de ceux qui élaborent les programmes. Nous ne voulons pas faire de politique, mais je dois quand même y faire allusion, car beaucoup d'entre nous ne connaissent pas ce contexte ou ne s'en rendent pas compte. Dans plusieurs « Länder » comme « Nord Rhein Wesphalen » ou « Hessen », les programmes scolaires ne contiennent pas seulement l'enseignement d'un savoir, mais aussi la formation de personnes. Qu'entend-on par cela?

Aujourd'hui, nous sommes confrontés par le résultat, les conséquences des pensées émises il y a 200 ans lors de la révolution française. Jusque là, le monde occidental était imprégné de l'influence chrétienne dont la référence était la Bible. Puis est apparu le siècle des lumières: les hommes se sont libérés de la pensée religieuse, de la foi en Dieu, ils ont pensé qu'ils devaient s'interroger sur le sens de la vie indépendamment de la Bible, de la religion. Cela a permis le développement de la science, développement qui serait impensable aujourd'hui sans cette approche, car la Bible avait été jusque là le seul critère pour tout. La conséquence en a été que le centre n'était plus Dieu mais l'homme, la mesure de tout l'homme et pas Dieu.

Cela a conduit aussi au renversement de tout ordre existant; la révolution française en est la preuve. On commença à critiquer la Bible, la référence étant l'esprit de l'homme, sa pensée. Le processus a débuté au 19ème siècle et continue encore aujourd'hui: tout ce qui va à l'encontre de la raison est rejeté. Nous connaissons le résultat de cette même approche de la Bible dans la chrétienté.

Un troisième point: les relations sociales ont aussi été contestées. Il y avait bien des injustices: c'était un fait qu'un petit groupe privilégié, sous le manteau de la religion, exploitait de nombreux pauvres. On ne peut pas le nier et on a voulu changer cela; le communisme en est devenu la forme la plus flagrante. Au siècle passé, ce courant a pris de l'ampleur et continue encore actuellement. On veut créer une humanité complètement différente de ce qu'elle était. C'est le but de toute politique aujourd'hui. N'oublions pas, et c'est pour cette raison que j'ai décrit ce processus en détail, que cela provient de Satan. Dire que l'homme devient le centre, c'est un moyen pour Satan de mettre l'homme sous sa coupe.

Ces idées ont pénétré dans les écoles: le but des programmes est de modifier la société. Un slogan bien connu est celui-ci: nous devons créer un nouvel homme dans une nouvelle société et un nouveau monde verra le jour.

Voilà le but, le mobile de ce monde: former des hommes indépendants et opposés à Dieu. Peut-être ne percevez-vous pas cet esprit dans les écoles, mais si l'on n'est pas au clair à ce sujet, on se fourvoie. Que nous considérions la science et la théorie de l'évolution, la théologie moderne sans Dieu (un théologien a dit un jour que la meilleure théologie est une religion où l'on n'a pas besoin de croire à un Dieu), le socialisme, marxisme, le matérialisme qui est une religion athéiste qui ne considère que la matière éternelle, donc nie Dieu, tous ces domaines se retrouvent à l'école. Il y a une quinzaine d'années, une révolution a commencé dans les universités, actuellement ces théories ont mûri et ces gens qui répandent ces idées avec grands résultats sont à la tête de ministères et enseignent dans les universités.

Je dis cela pour que nous nous rendions compte de ces influences négatives  qui nous atteignent, principalement les jeunes. Il ne s'agit pas d'un phénomène unique, mais c'est un système dans lequel l'homme essaie de changer le monde et cela n'est possible qu'en changeant l'homme, pas les vieux, mais les jeunes plus malléables. C'était déjà la théorie émise par le philosophe Rousseau il y a deux siècles: l'homme est bon, la société le corrompt. Donc si l'on change la société, le bien pourra triompher en l'homme.

Mais que lisons-nous en Romains 3? juste le contraire. Ne nous laissons pas influencer par ces idées; Dieu nous dit que l'imagination de l'homme est mauvaise dès sa jeunesse. Romains 3 prononce la sentence de Dieu sur l'homme. Lisons ces versets pour montrer que la Parole de  Dieu doit être notre seul critère; comme cela est appréciable de l'avoir pour guide.

« Il n'y a point de juste, non pas même un seul; il n'y a personne qui ait de l'intelligence, il n'y a personne qui recherche Dieu; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles; il n'y en a aucun qui exerce la bonté, il n'y en a pas même un seul. C'est un sépulcre ouvert que leur gosier; ils ont frauduleusement usé de leurs langues; il y a du venin d'aspic sous leurs lèvres et leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume; leurs pieds sont rapides pour verser le sang; la destruction et la misère sont dans leurs voies et ils n'ont point connu la voie de la paix. Il n'y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux. Or nous savons que tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit coupable devant Dieu. »

Voilà l'appréciation de Dieu sur l'homme, juste le contraire de cette théorie qui considère l'homme bon et qu'il suffit de l'influencer dans la bonne direction et le bien se développera en lui. Cette idéologie estime aussi pouvoir former, orienter la personnalité. C'est évident que l'éducation a une influence sur ma vie. « … éduque le jeune garçon » nous dit le livre des proverbes. Mais dans ce contexte, on estime atteindre le but souhaité par ces influences.

Troisièmement, elle estime l'homme  capable d'une autodétermination illimitée, c'est-à-dire il n'a pas besoin de reconnaître une autorité quelconque, il est entièrement libre de décider ce qu'il estime être son bien.

Là aussi, nous voyons que cela est en contradiction avec la Parole de Dieu, car elle dit que l'homme est incapable de prendre en main son destin, de choisir sa voie pour être heureux; l'homme sans Dieu est perdu. Ici, toute autorité est rejetée pour être libre de déterminer soi-même ce qu'il convient. En fait, c'est une illusion, car d'après cette idéologie, la plupart sont tellement enchaînés qu'ils sont totalement incapables de se libérer de ce système corrompu. Cela montre bien que c'est une religion de l'homme: ceux qui peuvent leur apporter la délivrance de cet état de choses sont justement les maîtres dans les écoles.

C'est donc le but de la pédagogie actuelle: éduquer les enfants, les jeunes pour qu'ils deviennent des adultes responsables, indépendants, capables de se prendre en charge. Si nous considérons cela dans ce contexte, nous voyons qu'il s'agit bien là d'une attaque contre toute autorité. Evidemment, d'un point de vue général, l'autorité dans le monde est souvent injuste, parfois même mauvaise, nous ne voulons pas le contester, mais d'un point de vue chrétien, il y a un grand danger à ne pas faire la distinction entre une autorité vraie, de Dieu et cette autorité que l'homme s'est arrogée et qui génère bien des misères. Le danger pour nous est que nous oubliions que Dieu a institué dans notre vie une autorité que nous ne pouvons pas mettre de côté. Par cette éducation qui utilise souvent des arguments qui semblent logiques, on peut être amené à penser qu'il y a des cas où l'on n'a pas besoin de se soumettre aux parents, gouvernement ou toute autre autorité. C'est pourquoi, je veux encore répéter que la Parole de Dieu est une norme ferme et sûre montrant que le monde est bâti sur l'autorité. Peut-être que nous ne percevons pas ce déni d'autorité sous cette forme aussi flagrante, mais il est clair que ces idées sont distillées plus ou moins dans les écoles aujourd'hui; l'éducation à la critique, l'épanouissement de soi, idées qui plaisent au cœur naturel. Mais qu'en dit la Parole de Dieu? Nous devons nous rendre compte qu'il y a des choses que nous n'avons aucun droit à critiquer, nous libérer de toute contrainte, mener notre vie comme bon nous semble, tendre vers l'épanouissement de notre personnalité. Nous sommes confrontés à toutes ces idées, basées sur la religion de l'homme, ces théories du socialisme sont une religion de remplacement qui utilise même des expressions que nous lisons dans la Bible.

Quelle est l'autorité à laquelle aucun homme ne peut se dérober? Tout d'abord Dieu, mais aujourd'hui, qui la reconnaît?

Romains 9, 5 nous présente, en rapport avec le peuple d'Israël Christ qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement, l'autorité suprême représentée dans la personne du Seigneur Jésus, le Fils de Dieu.

1 Tim. 6, 15 « Dieu, le bienheureux et seul souverain, le roi de ceux qui règnent et le seigneur de ceux qui dominent » voilà l'autorité suprême, et à cette autorité, chers frères et sœurs, il est clair qu'aucun homme ne peut échapper, quoi qu'on fasse, car elle est inébranlable. « … qui habite la lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a vu ni ne peut voir, auquel soit honneur et force éternelle » telle est la description qu'en fait l'apôtre Paul. Quelle  merveille que nous croyants, nous connaissions cette autorité, que nous nous y soumettions consciemment ou y résistions inconsciemment.

Mais ce n'est pas tout: 1 Cor. 11, 3  nous montre qu'il existe une autorité dans la création. Comme Dieu, nous venons de le voir, le Seigneur en est le chef, mais Il est devenu homme et comme homme Il est le premier-né de toute la création (Col 1) cette expression n'a rien à voir avec le temps, mais désigne une préséance dans le rang; en tant qu'homme Il occupe la première place dans la création. Soit dit en passant, Hébreux 12 nous parle de l'assemblée des premiers-nés et pourtant, il y a eu bien des croyants avant, mais dans les desseins de Dieu, l'assemblée occupe par grâce une place privilégiée parmi les croyants.

Ici en 1 Cor. 11, il nous est dit clairement « je veux que vous sachiez »: comme homme, le Seigneur est le chef de tout homme, deuxième autorité dans la création, mais celui-ci est soumis au Seigneur; il ne peut donc pas faire ce qu'il veut. Dans Ephésiens 5, 23 le Seigneur est le chef de l'Assemblée, tous les croyants formant Son corps unis ensemble, Le reconnaissant et devant Le reconnaître comme autorité. Troisièmement, l'homme est le chef de la femme. Ce n'est pas quelque chose que l'homme a inventé pour opprimer la femme, comme cela est présenté aujourd'hui! La question de l'émancipation est aussi un point qui va à l'encontre de l'autorité de Dieu, que ce soit clair ce soir.

Tout ceci nous montre, et c'est la raison de cette longue introduction, qu'aujourd'hui toute autorité établie de Dieu est rejetée dans le monde et le grand danger est que nous nous laissions un tant soit peu influencer par ces courants. Si je traverse une forêt après une averse, même si je ne touche pas les arbres, il m'est impossible de ne pas être mouillé;  il en est de même pour ces influences, nous devons constamment nous en purifier; le Seigneur lui-même a institué le lavage des pieds pour que nous soyons purifiés de la souillure dans la marche. C'est pour cette raison que j'avais tant à cœur d'insister sur l'importance de ces influences sur notre marche chrétienne, car il ne s'agit pas de notre but céleste, mais de notre vie ici-bas, de notre comportement sur la terre et cela passe par la reconnaissance de l'autorité établie de Dieu. Ce n'est pas un hobby ou une idée fixe de Chrétiens qui veulent à tout prix maintenir l'ordre (c’est ce qu'on dit aujourd'hui dans le monde), cette autorité a existé bien avant le christianisme et elle existera toujours quand les ennemis de Dieu seront en enfer; alors tout genou se ploiera devant le Seigneur Jésus et devra reconnaître qu'Il est le Seigneur.

Il en est de même pour l'autorité de l'homme sur la femme et aussi de l'autorité des parents qui s'exerce dans la famille sur les enfants.

Luc 2, 51 et cela nous touche de lire ceci, nous montre le Seigneur Jésus à l’âge de 12 ans aller avec ses parents à Nazareth et leur être soumis. Cela est dit du Roi des rois, du Seigneur des seigneurs, Il était devenu homme et était soumis à des parents semblables à nous et cela va encore plus loin, quand on lit le passage de Philippiens 2; ce n'est pas mon intention de pointer tel ou tel comportement, il est plus important de considérer l'attitude du Seigneur Jésus qui tout en étant Dieu, était soumis à des êtres faibles, faillibles, mais en tant que parents avaient une autorité sur Lui.

Dans Phil. 2, 5 nous voyons la pensée, l'état d'esprit du Seigneur: étant Dieu Il s'est abaissé et est devenu homme, c'était s'abaisser que d'être soumis comme homme à des êtres faibles et faillibles, mais je voudrais insister sur Son obéissance, c'est un mot qui est démodé aujourd'hui, est-ce inconvenant pour nous d'être obéissant alors que le Seigneur nous en a donné l'exemple?

Obéissance, soumission à l'autorité des parents; cela ne signifie pas que les parents ne soient pas susceptibles d'erreurs et je ne pense pas que les parents prétendent cela d'eux-mêmes. Ici nous est donné l'exemple incomparable du Seigneur quoique nous trouvions aussi des commandements dans l'ancien et le nouveau testament, par exemple Exode 20, 12 le 5ème commandement de la loi « honore ton père et ta mère » Il n'est pas dit « obéis » ou « sois soumis », cela va bien plus loin « honore ton père et ta mère pour que tu prolonges tes jours sur la terre » Dieu a dit cela à Son peuple terrestre et une promesse y est rattachée. Eph. 6 le cite comme premier commandement avec promesse.

Les quatre premiers commandements ( la première table de la loi) s'occupent de notre relation avec Dieu,  « honore ton père et ta mère » est cité avant ces horribles péchés, tuer, adultère, voler, faux témoignage, où est décrit notre comportement vis à vis de notre prochain.

Je ne peux pas comme jeune croyant dire: « j'aime le Seigneur, je souhaite Le servir » si je n'honore pas mes parents. Il n'est pas précisé si les parents sont croyants ou incroyants, cela ne change rien à mon comportement envers eux.

Je ne sais pas si l'un ou l'autre parmi vous a des parents incroyants, ce n'est pas facile d'avoir des parents incroyants comme jeune chrétien, j'en connais plusieurs et cela peut susciter de grands problèmes, mais ici, il s'agit de mon comportement comme enfant de Dieu qui me demande d'honorer mon père et ma mère. C'est un commandement donné à tous les hommes et cela doit caractériser aussi mon service pour le Seigneur.

J'ai rencontré un cas dernièrement: un jeune homme m'avait fait part de son souhait de suivre le Seigneur et de Le servir, il désirait aussi participer à la fraction du pain, mais beaucoup de choses n'étaient pas en ordre avec ses parents, qui n'ont rien caché de la situation; d'une part, ils se réjouissaient de ce désir, car il était sincère, mais ne se  rendait pas compte que le christianisme commence d'abord au sein de la famille. Quelle valeur les discours à l'extérieur peuvent-ils avoir si je n'obéis pas aux préceptes que Dieu m'a donnés au sein de la famille où Il m'a placé?

Quel exemple nous avons du Seigneur Jésus en Luc 2 « et Il leur était soumis » Dans Ephésiens 6,20, nous lisons « enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur », puis il est ajouté faisant allusion à Exode 20 « honore ton père et ta mère afin que tu prospères et vives longtemps sur la terre ». Cela est proposé au jeune croyant, il n'y a pas de limite d'âge. Voyez comme Satan est rusé! Ce n'est pas un phénomène isolé comme j'ai essayé de le montrer, mais un ensemble d'éléments -rejet de l'autorité, droit de décider ce qui convient, etc. - idées qui n'intéressent pas trop les parents, mais plaisent aux jeunes, qui contribuent à renverser les bases de la société et sapent les fondements de notre foi. C'est pourquoi, ce principe demeure « honore ton père et ta mère ». De mon temps, la majorité était fixée à 21 ans, aujourd'hui, c'est 18;  un jour, un frère m'a dit: « que veux-tu que je fasse, mon fils est majeur » que répondre alors si le gouvernement abaissait l'âge à 14 ans! Le respect dû aux parents s'arrête-t-il à un moment donné?

Le danger nous guette d'arriver à penser comme le monde. Le père d'un jeune homme de 19 ans qui sortait avec une jeune fille incroyante m'a fait la même réflexion « il est majeur, je ne peux rien faire ». Chers frères et sœurs, quand ces pensées commencent à influencer notre vie de croyant, si nous excusons notre comportement parce que ces choses ont cours dans le monde, nous devons sérieusement nous poser la question: en tant que parents, où en sommes nous arrivés, si nous disons « que puis-je faire, il a 18 ans »?

Oui, à 18 ans, il est un peu tard pour réagir, c'est dès la naissance que l'éducation commence, à 18 ans, les comportements sont acquis. Si je n'ai pas appris, comme jeune croyant à honorer mes parents, à accepter leur autorité, le désir qu'ils ont de servir le Seigneur, il ne faut pas s'étonner de l'attitude de contestation actuelle. C'est bien le problème central d'aujourd'hui: reconnaître l'autorité que Dieu a établie, pas celle qu'on s'arroge,  même quand on estime que les parents demandent quelque chose d'injuste et l'on est majeur. Il n'est pas dit « obéis, si cela te convient ou si tu comprends ce qu'ils veulent de toi » Des discussions sans fin ont lieu entre parents et enfants au sujet de l'obéissance. Ce n'est pas juste, nous n'avons pas le droit de contester l'autorité des parents en disant « pourquoi ferais-je cela? » Ce sont les racines de ce que j'ai décrit au début. Chers amis, nous sommes tous empoisonnés par cet esprit de contestation, les uns plus, les autres moins. Je n'ai pas moi-même d'enfants, mais je suis souvent en contact avec les jeunes et leurs parents et sais comment ils s'opposent dans des discussions sans fin. La question qui se pose pour nous est celle-ci : comment répondre aux pensées de Dieu?

L'exemple du Seigneur nous est proposé: Il était soumis à ses parents; et pourtant comme jeune garçon de 12 ans, Il était aussi Fils de Dieu, ayant une pleine connaissance de toutes choses, Il soutenait toutes choses par Sa puissance et il nous est dit  qu'Il leur était soumis, malgré leurs faiblesses comme ici, leur reproche injustifié, alors qu'Il était dans le temple aux affaires de Son Père.

Que faites-vous de ce verset : « enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur »?  On dit parfois « dans le Seigneur » signifie que je dois obéir si je reconnais que c'est bien la volonté du Seigneur. C'est un côté des choses; Col. 3,20 ajoute une idée « obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable au Seigneur », de sorte que il ne s'agit absolument pas de déterminer si oui ou non c'est la volonté de Dieu. Vous voyez les ruses de Satan qui insinue que les parents pourraient exiger quelque chose de contraire à la pensée de Dieu. Ici, il est dit « en toutes  choses » c'est-à-dire « dans le Seigneur »; cela ne se rapporte pas à ma responsabilité devant le Seigneur s'opposant à celle de mes parents qui eux aussi sont appelés à m'élever sous les avertissements du Seigneur, mais cela signifie que je reconnaisse l'autorité du Seigneur, que je me rende compte que l'autorité exercée par les parents leur est donnée de Dieu et légitime, donc je n'ai pas à la critiquer. En me soumettant à leur autorité, je suis agréable au Seigneur.

Je veux encore ajouter une remarque à propos de ce verset de l'ancien testament; il est cité 3 fois dans le nouveau : Matt.15, 4 où le Seigneur montre que les Juifs déjà en ce temps-là trouvaient des excuses pour ne pas le respecter, puis dans le passage parallèle de Marc 7, 10 et ici en Ephésiens 6. De la bouche de 2 ou 3 témoins, toute chose sera établie. Si donc cela est répété trois fois, c'est bien pour en souligner l'importance. Ce principe subsiste pour nous alors que les commandements de la loi étaient prescrits pour les fils d'Israël et ne sont plus à appliquer à la lettre pour le croyant actuel. Mais ce 4ème commandement garde toute sa valeur aussi longtemps que la terre, la relation parents-enfants subsistent.

Et comment honorer ses parents? D'abord par une stricte obéissance; c'est un principe qu'on ne respecte plus volontiers, chers jeunes, mais c'est la clef de bien des problèmes.  En obéissant aux parents, on les honore et ainsi, on honore le Seigneur. Deuxièmement, on respecte leur personnalité, non pas leur obéir aveuglement, passivement, mais les respecter tout au long de la vie. Je ne peux jamais dire qu'adulte, je ne suis plus l'enfant de mes parents, mais d'autre part, il faut que les parents se comportent en conséquence.

Un de mes cousins d'Amérique en visite chez moi appelait ses parents par le prénom. Je ne pense pas que c'est témoigner du respect de cette manière. Ici aussi, il y en a qui appellent leurs parents par le prénom, c'est moderne actuellement, mais ne reflète pas le respect à la personne. Je ne me permettrais pas d'appeler le président de la république par son prénom!

On rencontre cela aussi à l'école: combien de professeurs se présentent à leur classe en disant: « je m'appelle Emile ». C'est le renversement de l'autorité et l'un d'entre eux se plaignait de problèmes de discipline avec ses élèves, mais il ne faut pas s'en étonner puisqu'il sapait lui-même son autorité.

Certains parents, je veux le dire crûment, n'ont pas toujours un comportement qui conduit au respect: quand j'entends dire et sais que des parents croyants se promènent tout nus devant leurs enfants dans l'appartement, c'est une dégradation de la position que l'on considère comme moderne dans le monde. Lisez ce que Dieu nous en dit dans le récit  sur Noé, comment ses fils Sem et Japheth ont respecté leur père tandis que Cham a été maudit.

Et il y a encore un côté: aujourd'hui, les parents ne sont plus assistés comme autrefois, grâce au bien être extérieur et les aides sociales, les parents sont beaucoup plus négligés; d'après les rapports de médecins et infirmières, 70 à 80% des vieux meurent à l'hôpital ou dans des homes, c'est ce qui se passe dans le monde aujourd'hui, c'est ainsi que l'on met en pratique dans le monde ce commandement d'honorer ses parents.

Nous avons aussi le devoir de les assister, au point de vue matériel ou moralement, pour les honorer jusqu'au moment où le Seigneur les reprend ou qu'IL viendra nous chercher.

Que le Seigneur nous rende attentifs à Sa parole; aujourd'hui, le déclin et la détérioration de l'autorité sont les raisons essentielles des difficultés rencontrées dans les relations intergénérationnelles et qu'en tant que jeunes, nous ayons à cœur d'honorer le Seigneur en étant soumis aux parents.

2ème réunion :    

lecture dans l’épitre aux Philippiens chapitre 2, versets 14 à 16 et dans l’évangile selon Matthieu chapitre 5, versets 13 à 16.

Lecture :

Philippiens 2

14 Faites toutes choses sans murmures et sans raisonnements,

15 afin que vous soyez sans reproche et purs, des enfants de Dieu irréprochables, au milieu d’une génération tortue et perverse, parmi laquelle vous reluisez comme des luminaires dans le monde,

16 présentant la parole de vie, ….

Matthieu 5

13 Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel a perdu sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes.

14 Vous êtes la lumière du monde : une ville située sur une montagne ne peut être cachée.

15 Aussi n’allume-t-on pas une lampe pour la mettre ensuite sous le boisseau, mais sur le pied de lampe ; et elle luit pour tous ceux qui sont dans la maison.

16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

Nous voulons considérer ce soir l'attitude du jeune croyant dans la société. Nous avons vu hier quel doit être son comportement dans la famille, le premier cercle avec lequel il est confronté, mais il a également affaire à un autre cercle, car nous vivons dans un certain environnement, dans une société.

Pour obtenir une réponse à une question, il est important d'être au clair sur les concepts qu'elle recouvre et souvent, la clarification de la question, la reconnaissance du problème conduit au minimum à trouver une partie de la solution, si pas au but.

Trouvons-nous dans la Parole de Dieu le mot « société » ? Nous ne voulons pas faire de philosophie, ce n'est pas le but,  mais approcher le problème d'un point de vue chrétien. Ce mot « société » ne se trouve pas dans la Bible ; nous devons donc nous demander ce que l'on veut dire par là.

Mais d'abord, je veux préciser ceci : les frères avaient à cœur en proposant ce sujet d'aider les jeunes, mais je pense que cela ne concerne pas seulement les jeunes croyants, mais chacun d'entre nous, car il n'y a pas de différence de comportement pour un jeune ou un croyant plus âgé ; il n'existe pas deux sortes de mesure, de ligne de conduite. Soyons sincères, quand nous sommes devenus plus âgés, savons-nous vraiment comment nous conduire dans la société, est-ce un problème que rencontrent seulement les jeunes ? Nous voulons donc rechercher dans la Parole ce qu'elle a à nous dire et qu'elle nous parle à chacun, jeunes et plus âgés ainsi qu'à celui qui parle.

Revenons à la signification de ce mot « société » : c'est un concept qui occupe  de plus en plus le premier plan aujourd'hui, il est au centre de l'intérêt, des discussions et fait l'objet de critique, nous en avons déjà parlé hier ; la question principale est le désir de changer la société : une nouvelle société, un homme nouveau, un nouveau monde, slogans répétés constamment qui font penser à l'évangile, mais un évangile terrestre, sans Dieu.

Qu'est-ce donc la société ? Un groupe d'individus ; vu du point de vue éthique, moral, c'est l'ensemble des hommes d'un pays, du monde entier, ce sont donc les gens qui nous entourent, avec lesquels nous avons affaire. La Bible nous parle des hommes de ce monde dans bien des passages. C'est pourquoi, si nous voulons savoir ce que signifie ce mot « société » pour nous croyants - et nous sommes en relation avec les hommes de ce monde tous les jours, car nous vivons dans ce monde , dans cette création - il faut que ces notions soient claires dans nos esprits, pour connaître notre position et notre rôle dans cette société.

Qu'est-ce qu'un croyant ? Nous en avons déjà parlé hier, mais je veux le répéter : ce n'est pas quelqu'un qui a reçu une certaine éducation, qui obéit à certaines pensées, mais c'est quelqu'un qui a reçu la vie de Dieu, est né de nouveau, né de Dieu et ainsi a une origine céleste, un caractère céleste, un but céleste. Voilà la définition d'un croyant : c'est la part la plus élevée qu'un homme peut obtenir sur cette terre.

Qu'est-ce que la société dans laquelle il se trouve ?  La Bible nous la désigne par un mot « le monde » qui se présente sous diverses formes en Europe, Asie, Amérique, Chine …, ce sont partout les mêmes hommes et la nature dans laquelle nous vivons en fait partie, c'est ce que Dieu a créé. Voilà déjà une première approche.

Dieu a créé le monde : la création qui est sortie de Ses mains était très bonne (Genèse. 1). La nature, les arbres, les plantes, tout était très bon. Nous pouvons y voir la grandeur, la sagesse et la puissance de Dieu. C'est le cosmos, mais déjà au chapitre 3 a lieu la chute. Satan était déjà tombé dans le péché avant et entraine l'homme dans sa chute. Que nous est-il dit de la création après l'introduction du péché ? Cette création dont nous disons qu'elle est  l'image et le reflet de la sagesse de Dieu, dont nous pouvons nous réjouir, n'oublions pas qu'elle n'est plus ce qu'elle était quand elle est sortie des mains de Dieu. Rom. 8, 20 à 23 : « à cause de celui qui l'a assujettie » c'est à dire Adam qui l'a entrainé, Dieu nous dit qu'elle a été assujettie au péché et aux conséquences du péché par la chute, quoiqu'elle n'ait pas été active, c'est Satan, c'est l'homme qui l'a entrainée dans cette servitude. Dieu a dit : « maudit est le sol à cause de toi » (Genèse. 3,17), Il n'a pas maudit l'homme. Il s'agit ici de la création matérielle, ce qui est visible. La création en soi n'est pas mauvaise, mais elle est sous la malédiction du péché ; elle est chargée d'un fardeau sous lequel elle soupire et attend la délivrance, quoiqu'elle soit innocente. Ces soupirs de la création nous montrent qu'elle est asservie au péché, c'est la nature dans laquelle nous vivons.

Paul nous dit que nous ne pouvons pas sortir du monde (1 Corinthiens 5) ; certains chrétiens ont pensé, puisque le monde est si mauvais, qu'ils devaient en sortir et se sont retirés dans des endroits déserts, des grottes et ont essayé de vivre saintement pour Dieu. Il faut que nous comprenions exactement ce que l'apôtre nous dit en 1 Corinthiens 5 verset 9 : il parle d'un frère qui vit dans le péché et ne veut pas écouter ; la Parole nous dit alors que nous ne devons pas avoir de rapports avec lui, mais il ne s'agit pas de notre comportement avec les gens du monde. En d'autres termes, il leur dit « vous ne pouvez pas aller à la pharmacie, demander au pharmacien s'il vit dans le péché et en conclure de ne pas lui acheter ses médicaments ! » C'est cela que l'apôtre veut dire. Si c'était le cas, vous devriez sortir du monde, ce qui est impossible, car il n'y a aucun homme du monde qui est moralement sans péché.

Il est impossible de sortir du monde, par nos membres, nous faisons partie de cette création que Dieu a créée, mais qui se trouve sous le joug du péché et soupire. Dans Jean 17 verset 11, le Seigneur dit « je ne suis plus dans le monde et ceux-ci, c'est à dire ses disciples, sont dans le monde », nous retrouvons l'expression « cosmos », le monde assujetti à la malédiction du péché. Nous, les croyants avons échappé à cette malédiction, nous avons été délivrés en ce qui concerne notre position, mais nous sommes toujours dans le monde.

« … le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde » (verset 14) et cette vérité est si importante que le Saint Esprit la répète au verset 16 « ils ne sont pas du monde comme moi, je ne suis pas du monde ».Il y a parfois tant de discussions à ce sujet pour savoir jusqu'où nous ne sommes pas du monde, alors que nous avons les deux jambes sur terre. Nous devons nous rendre compte que nous ne faisons plus partie de ce monde, même si notre corps y est toujours, aux yeux de Dieu, nous sommes des hommes nouveaux, célestes. C'est peut-être difficile à comprendre, spécialement pour les jeunes, mais ici, le Seigneur nous en explique la signification : « comme je ne suis pas du monde », une comparaison sur le même niveau (en mathématique, nous savons ce que cela signifie). Avons-nous le moindre doute concernant le Seigneur qu'il n'était pas de ce monde, qu'il était du ciel, qu'il est venu sur la terre et est retourné au Père ? Et maintenant, Il dit « comme je ne suis pas du monde, pareillement ceux-ci, mes disciples ne le sont pas non plus »

Tel qu'est celui qui est poussière, tels sont ceux qui sont poussière ; et tel qu'est le céleste, tels aussi sont les célestes (1Corinthiens 15 verset 48). Ceux qui sont poussière, c'est notre nature adamique, notre homme naturel, mais en tant que croyants, nés de nouveau, nous sommes célestes comme le Seigneur. Cela rend notre position claire : dans le monde, avec bien des tâches à remplir, mais pas du monde quant à notre disposition intérieure.

Comme le Seigneur a été envoyé dans le monde par le Père, Il nous y envoie aussi (verset 18). C'est ce que nous avons lu dans Matthieu 5 « nous sommes le sel de la terre » Nous avons une influence étrange qui pourtant doit avoir un effet positif sur ce monde. C'est dans ce but que nous sommes envoyés dans ce monde. Et nous sommes aussi une lumière au milieu de cette obscurité due au péché, pour que nous puissions éclairer dans notre entourage.

Le Seigneur était la lumière du monde. Il dit « aussi longtemps que je suis dans le monde (comme homme), je suis la lumière du monde » Il nous dit aussi « vous êtes la lumière du monde ».

Tous ces concepts dont nous avons parlé, le monde, le cosmos, la nature sous les conséquences du péché, nous en faisons partie par nos corps aussi longtemps que nous vivons, mais intérieurement, nous en sommes séparés et d'autre part, nous sommes envoyés dans le monde pour être une lumière dans les ténèbres, avoir l'influence de la lumière et de la grâce de Dieu pour que le monde vienne à la lumière de Dieu et croie.

Dans le nouveau testament, nous rencontrons un autre terme, avec une signification complètement différente, traduit aussi par monde, souvent à la note « train de ce monde ». Ephésiens 2 verset 2 « selon le train de ce monde, selon le chef de l'autorité de l'air, de l'esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ». Cette expression provient du grec « eon » qu'on peut aussi traduire par siècle, mais qui se réfère au caractère, à l'esprit de ce siècle.

Satan est le prince de ce monde ; dans l'évangile de Jean, le Seigneur dit : « le chef de ce monde vient et il n'a rien en moi » (chapitre 14 verset 30) « le chef de ce monde sera jeté dehors » (chapitre 12 verset 31). Dans 2 Corinthiens 4 verset 4, nous trouvons encore une expression de ce même mot « le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l'évangile ne resplendît pas pour eux ». Satan s'est approprié ce titre, il le dit au Seigneur lors de la tentation ; c'était un mensonge, mais dans les faits, c'était exact, « tous les royaumes de la terre me sont donnés ». Il a usurpé ce pouvoir et ainsi, il est le prince de ce monde. Ce passage nous parle de la lumière de l'évangile qui éclaire le monde, mais Satan a aveuglé les pensées des incrédules.

Nous voyons donc que ce terme doit être distingué, quoique souvent traduit par monde ; il n'a rien à voir avec la création, ici il désigne le système qui règne aujourd'hui dans le monde, l'organisation de ce monde. C'est pour cela que nous lisons en Ephésiens 2 « vous avez marché autrefois selon le train de ce monde ».

Satan est le chef de ce monde et aussi le dieu de ce siècle, l'idole de ce monde. Et ainsi, nous revenons au concept « société », un ensemble d'hommes, c'est le côté extérieur, mais aussi une certaine organisation, certains principes qui ont une influence. C'est pourquoi, il est si important que nos idées soient claires pour en tirer les conséquences. Rien n'est plus mauvais que l'imprécision, l'équivoque et c'est ce que Satan veut toujours : mettre un voile sur les choses, pas de netteté, mais Dieu est lumière et alors, il n'y a pas de zone d'ombre, tout est découvert aux yeux de Celui à qui nous avons affaire.

N'est-ce pas merveilleux que nous, croyants, nous ne sommes pas laissés à des suppositions, mais nous pouvons prendre la lampe de la Parole de Dieu pour savoir comment nous comporter et porter un jugement sur ce qui nous entoure ? Il faut aussi avoir un œil simple, qui n'est pas obscurci. Les problèmes que nous rencontrons ont deux causes : les choses ne sont pas claires ou notre œil n'est pas simple et souvent ces deux critères sont réunis ; il n'est alors pas étonnant que nous ayons des problèmes ! Je ne veux pas dire que les choses sont toujours simples, que tout apparaît toujours clairement, mais comme c'est triste quand la Parole éclaire et que nous ne voyons pas. Je ne dis pas que dans notre vie de croyant, toutes choses sont toujours simples ; nous pouvons marcher avec une foi simple et être confrontés à bien des problèmes. Mais nous en créons aussi beaucoup nous-mêmes, en n'ayant pas une vue claire des choses telles que Dieu les considère. Pourtant, en principe nous le savons, et je dois le dire de moi-même aussi, même quand nous connaissons quel jugement Dieu porte sur le monde, un système qui nous entoure : nos voisins, nos collègues au travail, nos camarades de classe, ce ne sont pas des enfants de Dieu, ils font partie du train de ce monde dont le dieu est Satan. Il n'y a que deux catégories de personnes : ceux qui sont du monde et les croyants qui ne sont pas de ce monde. En contraste avec notre position dans le monde, Galates 1,4 nous dit « Jésus Christ qui s'est donné lui-même pour nos péchés en sorte qu'Il nous retirât du présent siècle mauvais ». De la création, nous ne pouvons pas sortir, nous avons la mission d'être un témoin, mais en ce qui concerne le système, les pensées de ce monde, le Seigneur nous a retirés de ce présent siècle. Dans Sa grâce, Il ne nous laisse pas nous débattre seuls sans moyens : pouvons-nous être sous la domination du dieu de ce monde et être en même temps au Seigneur ? C'est impossible.

Nous le savons, mais  comme il nous est difficile de le mettre en pratique, d'être conscients dans la vie de tous les jours que nous avons été retirés de ce présent siècle mauvais. Encore une fois, je le répète, dans le monde, nous avons pour mission de témoigner, d'être une lumière, mais nous sommes retirés du présent siècle, c'est à dire de l'organisation de ce monde. Cela clarifie notre relation avec ce monde, en tout cas, en principe cela est clair ; bien sûr, nous devons, jour après jour, nous laisser enseigner par le Seigneur, mais il est important que nous sachions quelle est notre position dans ce monde.

Je veux encore lire deux passages qui parlent du monde, vu dans la création : Jacques 4,4 « ne savez-vous pas que l'amitié du monde est inimitié contre Dieu ? » et 1 Jean 2,14 « je vous ai écrit, jeunes gens,  parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le méchant. N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui ; parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie, n'est pas du Père, mais est du monde ». Ce sont les passages principaux qui nous éclairent, mais auxquels nous ne prêtons pas toujours une oreille attentive, parce que nous réalisons trop peu quelle est la position que nous avons dans ce monde par l'oeuvre du Seigneur à la croix et le jugement que Dieu porte sur ce monde et les choses qui sont dans le monde.

Pourquoi n'avons-nous pas la même mesure, pourquoi nos pensées vont-elles si souvent à l'encontre de celles de Dieu ? Si nous sommes honnêtes, nous devons toujours à nouveau reconnaître que c'est bien souvent le cas, les plus âgés aussi doivent avouer qu'ils ne sont pas toujours au clair. Chers jeunes, vous ne devez pas penser que cela n'arrive qu'à vous, le manque de clarté ne s'arrête pas à un certain âge. Sans doute, les problèmes que rencontre un jeune de 20 ans ne sont pas les mêmes que pour un plus âgé. Un frère de notre assemblée locale, il a 96 ans, priait un jour pour que le Seigneur nous garde des tentations qui nous assaillent jour après jour. Les tentations ne sont pas les mêmes suivant les âges, mais elles existent pour chacun. Pourquoi n'en avons-nous pas conscience ? Nous n'avons pas seulement une nouvelle nature ; nous sommes nés de nouveau, mais aussi longtemps que nous sommes sur cette terre dans ce corps d'abaissement qui est sous la sentence du péché, nous avons la chair en nous, et la chair du croyant, nous ne devons pas l'oublier, n'est jamais changée, elle ne s'améliore jamais ; ma chair, ta chair reste ce qu'elle était jusqu'au bout. L'apôtre Paul disait : « je sais qu'en ma chair, il n'habite aucun bien »

Chers amis, cette chair ne trouve son plaisir que dans le monde, les choses du monde, le péché. Romains 8,7 nous le dit : « la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas » Il ne faut donc pas s'étonner que nous ne voyions pas clairement, que tout à coup nous trouvions notre plaisir dans des choses dont la Parole de Dieu, notre conscience et le nouvel homme nous font remarquer que ce n'est pas la pensée de Dieu. Les deux natures qui se trouvent dans le croyant aussi longtemps qu'il vit sur cette terre le conduisent à ces problèmes.

Quand nous serons au ciel, l'ancienne création existera toujours jusqu'au règne millénaire ; pendant les 7 premières années, Satan  sera toujours le prince, le dieu de ce monde et montrera ce qu'il est réellement. Mais nous n'aurons plus de rapport avec les choses de ce monde, notre chair aura disparu ; notre seule relation avec ce monde sera de prier pour ces gens qui passeront par la grande tribulation. A ce moment-là, la terre ne nous attirera plus. Il est très important de réaliser que le monde, le péché  n'exerce d'influence que sur ma chair et ce sera ainsi, tant que nous sommes sur la terre. Dans un sens, c'est dur de devoir reconnaître que ma chair n'est pas améliorable, mais quelle grâce de savoir que pour Dieu, elle a été ôtée, même si elle est toujours là tant que nous sommes ici, mais je suis devenu un nouvel homme, je suis mort avec Christ, ressuscité avec Lui et assis dans les lieux célestes et je peux penser aux choses qui sont en haut, ce qui est impossible pour un homme de ce monde. Par le Saint Esprit, j'ai la force d'accomplir la volonté de Dieu et d'adapter constamment mes pensées à la Parole, ce qui est nécessaire, parce que nous subissons l'influence de notre entourage.

C'est dans ce cadre que nous avons des rapports avec ce monde. Nous avons vu hier nos rapports dans la famille dans le cadre de cette création ; s'il s'agit de parents incroyants, ce sont des relations dans le cadre du train de ce monde comme aussi avec mes collègues de travail. Je dois savoir quel comportement adopter.

Dans cette création, nous devons travailler pour gagner notre vie. 2 Thessaloniciens 3 dit expressément qu'il est inconvenant de ne pas vouloir travailler. Ce n'est pas le travail qui est une malédiction, comme on l'entend aujourd'hui. Un philosophe bien connu affirme que le plus beau serait de travailler seulement 2 à 3 heures par jour pour avoir le reste de son temps libre. Voilà le but de ce monde !

Mais Dieu dit que nous devons travailler. Déjà Adam au paradis avait reçu la tâche de garder et cultiver le jardin d'Eden, c'était une bénédiction de Dieu, cela faisait partie du sens de la vie. Et Dieu aussi a travaillé ; le Seigneur disait : « mon Père travaille et moi aussi je travaille » et Dieu travaille toujours en grâce actuellement.

Toute activité est travail, la malédiction est venue par le péché. C'est pourquoi, il n'est pas juste de dire qu'il faut travailler le moins possible pour avoir du temps libre, c'est ce que recherche le monde ; on combat pour cela ; c'est l'esprit de ce monde poussé par Satan. Et nous, comment réagissons-nous ? J'espère que les considérations précédentes nous rendent les choses plus claires.

Quelle est notre position face aux syndicats qui défendent les travailleurs dans les entreprises et, dit d'une manière ironique, les comités de défense des chefs d'entreprises ont eux bien le droit de s'organiser pour contrer leurs revendications ? Ces organisations proviennent toutes deux de l'esprit de ce monde, et nous n'avons absolument rien avoir avec cela, nous ne sommes pas ici pour nous adapter au monde moderne, mais nous en avons été retirés, quoique nous vivions encore dans cette création où nous avons le devoir d'être actifs là où Dieu nous a placés. C'est pour cela que j'insiste sur la différence entre ces deux notions : le train de ce monde, le système conduit par Satan et la création qui soupire sous le joug du péché.

C'est aussi pour cette raison que l'apôtre Paul ne dit pas aux esclaves de se libérer du joug de l'esclavage, quoique ce soit une conséquence du péché. Dieu n'a pas donné le droit à un homme d'asservir un autre, c'est l'homme qui a institué cela ; Dieu a créé l'homme à sa ressemblance et nous ne lisons nulle part qu'Il a permis à l'homme d'asservir son semblable. L'esclavage est la conséquence du péché et disparaitra dans l'éternité. Mais nous, chrétiens, nous ne sommes pas appelés à changer les circonstances de ce monde amenées par le péché, nous en sommes retirés.

Ephésiens 6 nous donne encore quelques directives : Dieu s'adresse d'abord à ceux qui sont dans la position de subordination : la femme puis l'homme, les enfants puis les parents, les serviteurs puis les maîtres. « esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et tremblement, en simplicité de cœur, comme à Christ, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais comme esclaves de Christ, faisant de cœur la volonté de Dieu, servant joyeusement, comme asservis au Seigneur et non pas aux hommes, sachant que chacun, soit esclave soit homme libre, quelque bien qu'il fasse, le recevra du Seigneur. »

A l'époque, ces esclaves ne pouvaient disposer de leur vie, ils appartenaient à leurs maîtres et leur devaient une obéissance absolue, qu'ils soient bons ou mauvais. Paul s'adressait à des esclaves croyants qui pour la plupart avaient des maîtres incroyants. Ceux qui servaient des maîtres croyants reçoivent une exhortation spéciale : « qu'ils les servent d'autant plus que ceux qui profitent de leur bon et prompt service sont des fidèles et des bien-aimés » (1 Timothée 6 verset 2)

Ici, il nous est parlé d'esclaves, ce qui n'existe plus aujourd'hui, mais cela ne rend pas les choses plus faciles pour autant. Quand j'accomplis mon travail dans une firme, je le fais librement, ayant conclu un contrat avec mon employeur qui a determiné le cadre de mon travail, les tâches et responsabilités ; des deux côtés, c'est convenu librement, il y a donc une grande différence par rapport aux relations qui existaient entre les maîtres et les esclaves. Celui-ci n'était pas libre, il appartenait à son maître et devait obéir.

La plupart d'entre nous sont des travailleurs, nous ne sommes pas esclaves de nos employeurs, mais la relation en est plus difficile. D'un côté, la relation est librement consentie, mais si mon chef - et le plus souvent, il s'agit d'un chef incroyant - exige quelque chose en contradiction avec la Parole de Dieu, j'ai l'obligation de lui dire qu'il m'est impossible d'obéir. Pierre nous dit qu'il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes (Actes 5), mais comme nous pouvons facilement être amenés à désobéir à Dieu ; peut-être le faisons-nous par peur des collègues ou de perdre notre emploi. Mais en agissant ainsi, nous nous conformons au monde et courons le danger d'être entrainés par le train de ce monde

D'autre part, l'augmentation du temps libre aujourd'hui, ne nous permet pas de négliger notre travail, nous avons à être fidèles dans l'accomplissement de nos devoirs, comme autrefois les esclaves. Nous avons un maître qui est bien plus grand que notre chef, nous servons le Seigneur. Cela est très clair dans Colossiens 3 verset 23 où le Seigneur nous est présenté comme le chef de l'Assemblée, Celui qui a toute autorité sur notre vie. Voilà ce qui distingue le travail d'un croyant par rapport à un homme du monde. Nous devons en être conscients.

Il arrive parfois qu'un chef croyant ait des employés ; la Parole de Dieu s'adresse aussi à lui. C'est aussi une relation librement consentie : on a besoin de quelqu'un avec lequel on détermine le cadre du travail, les obligations, les responsabilités, et aussi les droits, le salaire. C'est un accord librement conclu auquel nous devons nous tenir, comme frère, comme croyant, de toute manière pas comme les gens du monde où règne une atmosphère de conflits, où chacun défend ses droits. Nous ne devons rien avoir affaire avec cet esprit, nous devons servir le Seigneur en tout. Notre devoir est donc clair, mais il est si facile de dévier.

Et qu'en est-il quand employeur et employé sont tous les deux croyants ? J'ai entendu les réflexions suivantes : « j'embauche quiconque sauf un croyant. J'accepte tout travail, mais pas pour un chef croyant ». C'est bien triste de raisonner comme cela et cela nous montre combien nous sommes influencés par l'esprit de ce monde. J'ai eu la chance et le bonheur de travailler pendant des années pour un chef croyant et quand la firme a été reprise par une multinationale, mon chef direct était un frère en Christ ; je peux dire que cela a été un temps de bénédiction. N'oublions pas que les croyants ne peuvent pas se comporter différemment des hommes « normaux ».

Si un employeur chrétien pense pouvoir exiger de son employé croyant plus de prestations sans le dédommager, il n'agit pas selon la pensée de Dieu. Colossiens 4 verset 1  « maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est juste et équitable » Notre relation avec le Seigneur repose sur la grâce, mais dans le cadre de cette création, j'ai le devoir de donner ce qui est juste et équitable. Il n'y a rien de plus triste que de voir ce principe oublié entre frères, alors que dans le monde, on dit « l'ouvrier est digne de son salaire » Cela s'est déjà vu parmi les croyants que l'on estime qu'un frère peut bien accepter un salaire moindre. C'est pour cela que la parole dit : « donnez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable. » Nous n'avons pas le droit de spéculer sur la grâce et penser qu'il s'en contentera.

Mais en considérant l'autre côté, celui de l'employé, 1 Timothée 6 verset 1 et 2 nous montre l'attitude que nous devons avoir : « que tous les esclaves qui sont sous le joug estiment leurs propres maîtres dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphémés, et que ceux qui ont des maîtres croyants ne les méprisent pas parce qu'ils sont frères, mais qu'ils les servent d'autant plus que ceux qui profitent de leur bon et prompt service sont des fidèles et des bien-aimés ».

Le danger consiste à penser que nous pouvons nous permettre d'être moins scrupuleux avec un frère. Avons-nous le droit de nous soustraire à nos devoirs, d'être moins fidèles que nos collègues incroyants ? Le nom du Seigneur est blasphémé par un tel comportement, et de plus si je le méprise en ne respectant pas les conventions mutuelles sous prétexte qu'il est mon frère, en faisant comme s'il n'existait pas de différence dans ce cadre terrestre. Dans le corps de Christ, il n'y a pas de différence, mais dans les relations terrestres, je dois en tenir compte. Si ces deux choses étaient respectées, il n'y aurait pas de problèmes relationnels entre frères. Nous devons tous accomplir notre travail en tenant compte de ces règles.

Notre attitude envers les autorités fait aussi partie de nos relations dans la société.

Lisons Romains 13 versets 1 à 8 :

1    Que toute âme se soumette aux autorités qui sont au-dessus d’elle ; car il n’existe pas d’autorité, si ce n’est de par Dieu ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu ;

2    de sorte que celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordonnance de Dieu ; et ceux qui résistent feront venir un jugement sur eux-mêmes.

3    Car les magistrats ne sont pas une terreur pour une bonne œuvre, mais pour une mauvaise. Or veux-tu ne pas craindre l’autorité ? fais le bien, et tu recevras d’elle de la louange ;

4    car [le magistrat] est serviteur de Dieu pour ton bien ; mais si tu fais le mal, crains ; car il ne porte pas l’épée en vain ; car il est serviteur de Dieu, vengeur pour exécuter la colère sur celui qui fait le mal.

5    C’est pourquoi il est nécessaire d’être soumis, non seulement à cause de la colère, mais aussi à cause de la conscience.

6    Car c’est pour cela que vous payez aussi les tributs ; — car ils sont ministres de Dieu, s’employant constamment à cela même.

7    Rendez à tous ce qui leur est dû : à qui le tribut, le tribut ; à qui le péage, le péage ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l’honneur, l’honneur.

8    Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la loi.

Dans notre époque de démocratie et de décadence, où toute autorité est contestée – nous avons vu hier qu'une certaine politique conduit sciemment dans ce sens -  ce long paragraphe détaillé a toujours la même application qu'au temps de l'apôtre, où régnait Néron, le potentat le plus terrible de l'empire romain. On dira peut-être qu'il n'est pas possible que Dieu ait établi un tel régime. Là n'est pas la question, il s'agit du principe de l'autorité dans l'administration du monde. Quand Noé sort de l'arche après le déluge (Genèse 9) il lui est dit expressément : « celui qui aura versé le sang par l'homme, son sang sera versé ». Il ne lui est pas dit de verser le sang, il n'est pas question de vengeance, mais une autorité neutre doit  intervenir pour maintenir l'ordre parmi les hommes. C'est pour cela qu'il nous est dit d'être soumis aux autorités. Les hommes et les femmes qui exercent cette autorité en pratique ont leur responsabilité devant Dieu comme créatures, mais le principe subsiste ; elles sont établies de Dieu, si l'autorité disparaît, cela conduit à l'anarchie et Dieu n'est pas un Dieu de désordre. Cela ne veut pas dire qu'un Hitler, Staline, Néron … étaient appelés de Dieu pour agir comme ils l'ont fait, leur responsabilité reste entière. Nous ne pouvons pas prétexter ne pas obéir parce que tel ou tel parti dirige le pays. Ce commandement de se soumettre aux autorités était valable sous Néron, ce terrible persécuteur des chrétiens et Paul a subi le martyre sous ce gouvernement et combien de frères russes sont morts sous Staline.

« … que toute âme se soumette aux autorités », cela s'applique aux impôts comme au reste et aujourd'hui c'est aussi valable pour les règles de circulation ; si nous pensons pouvoir considérer cela comme une peccadille, et je dois m'inclure, nous sommes sous l'influence de l'esprit de ce monde Ces règles sont de plus en plus enfreintes, parce que le non respect de l'autorité instituée de Dieu est moderne aujourd'hui.

La limite se situe ici : si l'autorité exige ce qui s'oppose à la volonté de Dieu. Pierre dit en Actes 5 « on doit obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes ». On s'est posé la question concernant la loi qui a rendu légal l'avortement. Des chrétiens ont pensé qu'il fallait s'opposer à une loi en contradiction flagrante à la volonté de Dieu. Le verset d'Actes 5 est d'application, si l'on exigeait par exemple que l'avortement soit pratiqué après le 2ème enfant, mais aussi longtemps que nous ne sommes pas forcés, nous ne devons pas nous occuper de cela. Toutes ces prises de position, manifestations pour la paix,... beaucoup de chrétiens participent et se laissent entrainer, ne se rendant pas compte qu'ils sont sous l'influence de l'esprit de ce monde Par cette attitude, on pense pouvoir changer l'esprit de ce monde.

Chers frères et sœurs, le seul moyen de changer les hommes de ce monde, c'est la nouvelle naissance, le monde en tant que tel ne peut être amélioré ; le système de ce monde ne peut être modifié, il ne changera pas, il va à la rencontre du jugement de Dieu. C'est un côté. D'autre part, nous sommes une lumière dans ce monde jusqu'à la fin et  nous voulons prier que beaucoup d'hommes, éclairés par la lumière de Dieu soient encore retirés de ce présent siècle. Voilà notre chemin dans ce monde.

Que le Seigneur nous conserve cette clarté, ou si nous ne l'avions pas encore, qu'Il nous accorde de comprendre comment Dieu considère ce monde. Nous devons le voir comme Lui et comprenons aussi notre position pour qu'Il puisse nous utiliser. Qu'au milieu d'une génération tortue et perverse, la société dans laquelle nous vivons, nous reluisions comme des luminaires. Nous ne sommes pas du monde, comme le Seigneur ne l'était pas non plus, mais en avons été retirés. Et comme le Seigneur était une lumière sur cette terre, ainsi nous devons et pouvons l'être pour briller, présentant la parole de vie.

3ème réunion :        lecture dans l’épitre aux Romains chapitre 12, versets 1 à 8.

Lecture : Romains 12

1    Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent.

2    Et ne vous conformez pas à ce siècle ; mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite.

3    Car, par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de lui-même, au-dessus de celle qu’il convient d’avoir, mais de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun.

4    Car comme dans un seul corps nous avons plusieurs membres, et que tous les membres n’ont pas la même fonction,

5    ainsi nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps en Christ, et chacun individuellement membres l’un de l’autre.

6    Or ayant des dons de grâce différents, selon la grâce qui nous a été donnée, soit la prophétie, prophétisons selon la proportion de la foi ;

7    soit le service, [soyons occupés] du service ; soit celui qui enseigne, qu’il s’applique à l’enseignement ;

8    soit celui qui exhorte, à l’exhortation ; — celui qui distribue, qu’il le fasse en simplicité ; celui qui est à la tête, qu’il conduise soigneusement ; celui qui exerce la miséricorde, qu’il le fasse joyeusement.

Nous nous sommes occupés ces soirs précédents du jeune croyant dans la famille, puis en relation avec la société et aujourd'hui nous voulons  le considérer dans l'assemblée.

Un frère, et cela m'a profondément marqué, a écrit ceci concernant la réception du croyant pour participer à la fraction du pain : « dans les conversations, j'ai toujours posé cette question : que veux-tu apporter dans le cercle de croyants parmi lesquels tu souhaites être reçu ? »

C'est une question très importante et que nous négligeons souvent : qu'apportons-nous au milieu des croyants pour servir le Seigneur ? La plupart d'entre nous pensent plus à ce qu'ils peuvent recevoir au lieu de voir ce qu'ils peuvent apporter comme don, comme service à l'assemblée. Je crois que c'est un point très important, spécialement pour les jeunes. Nous estimons tellement vite que nous ne recevons pas ce qui convient. Mais nous ne lisons nulle part dans la parole que nous  ne sommes appelés qu'à recevoir. Dieu donne et bénit bien au-delà de ce que nous attendons et sûrement de ce que nous méritons, c'est un côté, mais la question de ce soir est celle-ci : que sommes-nous prêts à apporter à l'assemblée ? C'est le côté pratique ; personne ne peut s'y soustraire, nous avons lu que nous sommes tous membres du corps de Christ. C'est en tant que tels que nous sommes réunis ce soir et que nous désirons nous laisser enseigner par la parole de Dieu.

Avant d'aller plus loin dans le sujet, je pense qu'il faut considérer deux points importants qui concernent chacun : après s'être converti, avoir reçu le Seigneur par la foi et l'avoir remercié, ce que nous ne ferons jamais assez, le Seigneur attend de nous deux choses extérieures : d'abord ce qu'Ananias dit à Paul : « lève-toi et sois baptisé ». Pourquoi reculer devant ce témoignage, montrer que nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes, à ce monde ? Nous ne faisons plus partie de cette génération tortue et perverse. Pierre nous dit « sauvez-vous de cette génération perverse ». On n'est pas sauvé d'une génération par la foi, mais par un abandon ; pour l'éternité, nous sommes sauvés par la foi, mais le baptême nous sépare du monde.

Aussi longtemps que tu n'es pas baptisé, tu n'as pas tiré le trait, la séparation entre toi et le monde d'où tu viens, même comme enfant de Dieu, comme enfant de parents chrétiens, tu fais partie de ce monde, mais quand nous sommes nés de nouveau, nous n'appartenons plus au monde,  nous sommes crucifiés au monde et le monde nous est crucifié, le trait de séparation est le baptême qui exprime que nous ne vivons plus dans ce monde, nous nous identifions à un Christ crucifié, mort et enterré. Le Seigneur est méprisé et rejeté dans ce monde, le monde ne Le connait pas autrement, par le baptême, nous témoignons que nous sommes unis à Lui ; c'est le côté que le monde voit. L'autre côté, seulement vu des croyants, c'est que nous sommes assis dans les lieux célestes, nous sommes liés à un Seigneur vivant glorifié. Aussi longtemps que tu n'as pas fait le pas, il te manque quelque chose dans ta responsabilité de témoigner ici sur cette terre. On est pas sauvé par le baptême, mais cela ne va pas de dire : « je crois » les deux choses vont ensemble. L'eunuque de Candace, dans Actes 8, dit : « qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé ? » Je rends témoignage que non seulement je suis lié à un Seigneur glorifié, mais aussi à un Seigneur méprisé, rejeté. C'est le premier pas qui est personnel, le côté du témoignage sur la terre ; il y a un Seigneur, une foi, un baptême (Ephésiens 4), puis l'assemblée, témoignage vu du côté céleste : un seul corps, un seul esprit, une seule espérance.

Le pas suivant est en rapport avec la participation à la table du Seigneur. Le Seigneur avait dit à ses disciples : « allez dans tout le monde et prêchez l'évangile à toute la création, celui qui aura cru et aura été baptisé sera sauvé ». La fraction du pain se lie aussi à la mort du Seigneur. C'est le mémorial qu'il a institué avant de mourir, la seule chose visible qui nous rappelle constamment ce qu'il en a coûté pour Dieu, pour le Seigneur. Nous n'avons pas de sacrements, le Seigneur nous a donné deux choses : le baptême qui nous concerne personnellement et la fraction du pain qui nous touche collectivement.

Et là aussi, pourquoi beaucoup hésitent-ils à répondre au dernier souhait du Seigneur ? Quand nous pensons à un être cher qui nous a quitté, ne considérons-nous pas sa dernière volonté comme sacrée et à remplir ? Et le désir du Seigneur ? Il nous demande de le faire en mémoire de lui. Nous devons aussi penser que nous le faisons pour lui, pas pour nous, notre bénédiction, parce que nous sommes heureux d'être ensemble. Le Seigneur ne nous laissera pas retourner à vide, mais nous nous réunissons pour le Seigneur. Nous devons toujours nous rappeler quel prix Il a payé. Comme cela peut vite devenir une habitude ! Dans la pratique, pensons-nous souvent au prix que le Seigneur a dû payer pour nous sauver ? Si nous l'oublions, Pierre en parle « ayant oublié la purification des péchés précédents » 2 Pierre 1 verset 10, nous perdons de vue la valeur, l'importance de Son œuvre. Le Seigneur connaissait nos cœurs oublieux, c'est pourquoi Il nous dit « faites ceci en mémoire de moi ».

Les premiers chrétiens l'ont fait journellement, puis le premier jour de la semaine, le jour de sa résurrection, ils avaient pris l'habitude de se réunir pour la fraction du pain (Actes 20) Pour nous, le dimanche reste bien le premier jour de la semaine, quoique dans notre calendrier, c'est le lundi qui est considéré comme tel. Le peuple d'Israël encore aujourd'hui fête le sabbat le dernier jour de la semaine, donc pour eux aussi le dimanche est le premier jour. Le Seigneur a été mis dans le tombeau le vendredi, mais le dimanche nous rappelle sa victoire sur la mort ; nous nous rappelons sa mort, mais c'est un Seigneur ressuscité, élevé à la droite de Dieu.

Le Seigneur a tout fait pour nous et Il attend que nous répondions à Son amour, que nous Le servions comme nous le lisons ici dans le premier verset. Je voulais insister sur ces deux choses importantes, sans entrer dans la signification de l'enseignement de la table du Seigneur et de la fraction du pain. Que nous soyons conscients de notre relation avec l'assemblée de Dieu, tous les vrais croyants, pas seulement les quelques uns ici et que nous nous demandions ce que nous sommes prêts à lui apporter. Peut-être n'avions-nous jamais considéré ce point de vue. Cela concerne chacun, mais a aussi trait à l'ensemble puisqu'il s'agit du corps de Christ et de ses membres.

Le sujet de ce paragraphe des versets 1 à 8  n'est pas divers enseignements mais a un seul thème : déterminer le but, la tâche de chacun, que l'apôtre nous rappelle par le Saint Esprit. « je vous exhorte, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent »

L'épitre aux Romains nous montre très clairement, plus que partout ailleurs, ce que Dieu a fait pour nous en Christ. Dans les chapitres 1 à 3 il nous dit ce que l'homme est par nature : ennemi de Dieu, puis suit la description de ce que Dieu a fait par le Seigneur Jésus pour sauver des pécheurs et la conclusion à la fin du chapitre 8 « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Voilà la merveilleuse position dans laquelle Dieu, notre Père nous a placé, nous, des êtres perdus. On pourrait dire que Dieu nous présente le sacrifice du Seigneur dans ces chapitres, Il a donné ce qu'Il avait de plus cher pour nous racheter et maintenant l'apôtre en vient à l'exhortation, comment allons-nous répondre à un tel amour. Je vous exhorte à présenter vos corps en sacrifice. Dieu a tout fait pour nous, maintenant Il attend que nous aussi, nous apportions un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ; c'est nos corps.

Le Seigneur a racheté l'homme au complet, esprit, âme et corps, comme nous le montre 1 Thessaloniciens 5 verset 23 « le Dieu de paix vous sanctifie entièrement, que votre esprit et votre âme et votre corps tout entiers soient conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus Christ » et 1 Corinthiens 6 verset 19 nous dit que notre corps est le temple du Saint Esprit. Notre corps est l'instrument de tout ce que nous faisons ; l'esprit est actif, plein d'idées, mais ne peut rien sans le corps. Un esprit sans corps est incapable d'entrer en contact avec d'autres dans cette création, mais il y a d'autres domaines, par exemple le paradis, où l'âme de ceux qui sont endormis est active. Mais ici sur cette terre, le corps, l'esprit et l'âme sont liés et le corps est l'instrument. Quand nous péchons, nous le faisons avec le corps et nous servons Dieu aussi avec notre corps.

Nous sommes exhortés à présenter nos corps en sacrifice vivant, saint. L'ancien testament nous parle beaucoup de sacrifices. L'Israélite séparait un animal de son troupeau et l'apportait à Dieu, cela lui coûtait. La signification de tout ce cérémonial, tous ces sacrifices offerts renvoyaient au sacrifice parfait du Seigneur dont nous parle Ephésiens 5 verset 2 « Il nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur ». Ici, il nous est demandé de présenter nos corps, c'est-à-dire toute notre vie sans rien en excepter. Dans l'ancien testament, la victime offerte mourait et ne pouvait plus rien faire, tandis que nous, nous offrons un sacrifice vivant : toute notre vie doit être une offrande, que nous ne vivions plus pour nous-mêmes, asservis à Satan, au péché. Nous avons été rachetés, nous appartenons à Dieu et par conséquent, nous pouvons et devons être un sacrifice vivant pour Dieu.

Avons-nous déjà pensé à la signification de ceci ? Quand Israël apportait un holocauste dans l'ancien testament, il l'offrait comme sacrifice agréable à Dieu. Combien plus grand et plus merveilleux est le sacrifice du Seigneur qui s'est offert à Dieu sans taches.

Ce sacrifice est aussi saint et nous étions tout sauf saints. Saint signifie être séparé de ce avec quoi on était lié auparavant pour appartenir à Dieu uniquement. La première allusion à une sanctification se trouve dans Genèse 2 verset 3 « Dieu se reposa au septième jour, Dieu bénit le septième jour et le sanctifia » Dieu sépara le sabbat des autres jours de la semaine pour l'avoir comme son jour de repos, ce que nous retrouvons dans tout l'ancien testament. Ceci signifie que nous soyons séparés de tout ce qui faisait notre vie avant notre conversion et peut-être encore après.

La sanctification a toujours un but ; pas seulement se détourner de quelque chose, mais se tourner vers le Seigneur, car sans objet elle n'est que forme vide, c'est ce que le Seigneur appelait l'hypocrisie des pharisiens. Le contenu de la sanctification est une vie pour Dieu. L'apôtre nous dit que c'est notre service intelligent, on pourrait le qualifier de logique : c'est la conséquence logique pour un croyant de servir le Dieu vivant et vrai. C'est un juste retour pour ce qu'il a fait pour nous. Mais nous avons tendance à oublier que notre chair est là ; notre vieille nature a été annulée, mais la chair en nous veut toujours nous détourner, nous occuper d'autres pensées. On pourrait émettre des pensées telles que celles-ci : puisque j'appartiens au Seigneur, je suis là pour Lui, je suis sauvé pour l'éternité, je ne peux être perdu. Ce raisonnement démontre une incompréhension totale de ce que le Seigneur a fait pour nous, il n'a absolument pas perçu la valeur et la nécessité de l'œuvre du Seigneur et l'on peut se demander s'il est réellement sauvé celui qui pense pouvoir jouer avec la grâce. Pourquoi un frère disait-il que quand nous nous réunissons comme enfants de Dieu, tout se passe sous la direction du Saint Esprit, quoique je fasse, les dons agissent grâce au Saint Esprit ? Cela aura bien lieu un jour, mais actuellement, il existe d'autres influences que nous devons reconnaître. C'est pourquoi, l'apôtre dit : « ne vous conformez pas à ce siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement ». Ne vous conformez pas à ce siècle, l'organisation de ce monde, ses tendances, ses aspirations, ne pensez pas que votre vie est d'office consacrée à Dieu ; c'est votre responsabilité de ne pas rechercher les choses du monde. Parce que nous ne sommes pas encore parfaits, que la chair veut y trouver son compte, nous devons être transformés par le renouvellement de notre entendement.

Notre entendement a déjà été renouvelé, mais il a toujours besoin d'être transformé. En Colossiens 3  versets 9 & 10,  « ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé », nous avons la même image : d'un côté, le nouvel homme, de l'autre la chair qui a toujours besoin d'être redressée.

2 Corinthiens 3 verset 18 « contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit ». Il ne s'agit pas de position ici, nous sommes transformés pour lui être semblables dans la pratique, en étant occupés de la parole, par la prière et aussi par la communion entre nous. La personne du Seigneur est notre modèle pour notre vie, la loi n'est pas la règle du croyant ou un ensemble de prescriptions, mais la personne du Seigneur et Sa vie ; en Le contemplant, nous sommes constamment transformés par le renouvellement de notre entendement, nous Lui ressemblerons de plus en plus et refléterons ses caractères et pourrons discerner quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite.

Aussi longtemps que nous sommes sur la terre, nous devrons rechercher la volonté de Dieu. Cela ne suffit pas d'avoir cru au Seigneur Jésus, d'être baptisé et avoir pris sa place dans l'assemblée, puis penser être là où le Seigneur me veut, donc tout est bien. Nous sommes invités à faire quelque chose : nous devons constamment nous demander quelle est la volonté du Seigneur. Etant dans l'assemblée,  je suis à l'endroit où je peux faire quelque chose pour Lui et cela commence par la recherche de Sa volonté. Cela indique aussi notre faiblesse, car souvent nous ne sommes pas en état de discerner Sa volonté et c'est la raison pour laquelle tant de problèmes surgissent, quoique la volonté de Dieu soit claire dans bien des cas, qu'un croyant, par exemple n'a pas à s'allier à un incroyant et pourtant, comme nous perdons facilement cela de vue !Et si nous éprouvons déjà tant de difficultés là où la volonté de Dieu n'est pas contestable, que dire des cas où cela n'est pas aussi évident !

« … ne vous mettez pas sous un joug mal assorti » C'est si clair et pourtant, comme la chair, la volonté propre sont capables de mettre de côté ce verset. Si nous ne sommes pas prêts à obéir à la volonté de Dieu clairement révélée, comment voulons-nous alors que Dieu nous montre le chemin dans des domaines où nous n'avons pas d'indications précises comme par exemple le choix d'un métier, le lieu d'habitation,... Et pour le mariage, même si le partenaire est croyant, ce n'est pas encore le seul critère, « dans le Seigneur » va plus loin ; il faut que l'on ait la conviction devant le Seigneur que l'union avec cette jeune fille, avec ce jeune homme est voulue de Dieu. C'est cela qui unifie, donne force et joie et forme une union selon la pensée de Dieu. Voilà pourquoi nous devons toujours éprouver quelle est la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite et qu'il est si important d'avoir toujours ce paragraphe devant les yeux.

« … par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de lui-même, au-dessus de celle qu'il convient d'avoir ». Il s'agit de notre vie commune, ce chapitre traite de nos relations entre croyants alors que le début de l'épitre présente le côté individuel : la conversion, le salut du pécheur, sauf les chapitres 9 à 11 qui nous parlent d'Israël.

Qu'attend le Seigneur de nous ? Quelle est notre position, notre engagement vis-à-vis de l'assemblée ? Sommes-nous prêts à apporter quelque chose pour que cette volonté de Dieu soit faite, que son nom soit glorifié et un témoignage rendu ? Cela ne peut se réaliser qu'en étant prêts à présenter nos corps en sacrifice vivant, en éprouvant quelle est la volonté du Seigneur et en n'ayant pas une haute pensée de soi-même, au-dessus de celle qu'il convient d'avoir.

Chers frères et sœurs, je pense qu'ici réside un des plus grands problèmes auxquels nous sommes confrontés. « … par la grâce qui m'a été donnée, je dis à CHACUN », pas à tel ou tel, nous n'aimons pas beaucoup entendre cela, nous désirons toujours paraître aux yeux des autres, mais le Seigneur nous connait, nous ne pouvons pas Le tromper, nous le savons bien, et pourtant, parmi les frères et sœurs, nous voulons être quelque chose. Le Seigneur nous dit que cette attitude est l'obstacle le plus important dans le service. Nous ne pouvons rien faire pour Lui aussi longtemps que nous sommes grands à nos propres yeux. Il faut la connaissance de soi-même ; c'est la leçon la plus difficile à apprendre dans la vie de tout homme et aussi du croyant : ne pas se duper soi-même ; nous sommes ainsi faits que nous nous gonflons d'importance comme un ballon et nous paradons pensant être quelque chose. Le Seigneur met le doigt là où le bat blesse, où nous n'avons même pas aperçu le point sensible.

Bien sûr, chacun d'entre nous a certaines facultés qui proviennent de notre vieille nature. Si nous les mettons en avant et pensons devoir favoriser les traits de caractère de notre vieille nature, nous avons une haute pensée de nous-mêmes, au-dessus de ce qu'il convient d'avoir. L'apôtre nous demande de reconnaître quelles aptitudes le Seigneur nous a données.

Quand il a fallu engager des personnes dans la firme où je travaillais, plusieurs candidats pensaient que leur connaissance du français était parfaite. Mon chef, pour faire un test, leur demandait de lire un texte dans un journal, on voyait déjà si la lecture était facile ou hésitante, puis on passait à la traduction ; s'ils n'étaient pas capables de traduire convenablement, plusieurs recherchaient des excuses au lieu d'admettre que l'on ne peut parler parfaitement une langue étrangère.

Voilà où commence la connaissance de soi, nous ne sommes pas capables de nous juger nous-mêmes !

Quelles conséquences dramatiques peuvent résulter, si nous estimons avoir la capacité de faire des choses que le Seigneur ne nous a pas commandées !  Voilà pourquoi il est si important dans l'assemblée de ne pas avoir une haute pensée de soi-même, mais « de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun ». C'est le point de départ pour comprendre la volonté du Seigneur et éviter les obstacles : des saines pensées, selon la mesure de foi. La foi ici n'est pas la foi qui sauve, mais la foi qui nous rend capables d'agir pour le Seigneur.

1 Corinthiens 12 verset 8 parle même de don de la foi, c'est-à-dire agir selon l'énergie de la foi que Dieu donne, car tout ce que nous faisons doit être réalisé par la foi. « … ce qui n'est pas sur le principe de la foi est péché » (Romains  14 verset 23)

Je le répète, c'est la leçon la plus difficile à apprendre, car nous aimons toujours à nouveau nous vanter. De saines pensées sur nos aptitudes, selon ce que le Seigneur nous a donné, cela va de pair avec le jugement de soi-même, en condamnant des pensées, des mots, peut-être des actes, en étant petits à nos yeux, alors le Seigneur pourra nous employer.

« … comme le corps a plusieurs membres, mais qu'ils n'ont pas tous la même fonction, ainsi nous qui sommes plusieurs sommes un seul corps en Christ et chacun individuellement membres l'un de l'autre ». Nous avons ici l'image de notre corps physique, la liaison des différents membres et leur dépendance mutuelle. Notre corps terrestre est un reflet de la réalité céleste, des desseins que Dieu avait formés dès avant la fondation du monde, la représentation de ce corps dont le Seigneur est la tête, les membres qui sont liés l'un à l'autre et ont chacun une fonction différente.

Cela nous montre clairement que nous avons chacun à apporter quelque chose : le Seigneur nous a placés chacun à un endroit différent pour que nous Le servions.

C'est la pensée centrale de ce soir : quel est mon service pour le corps de Christ ? Peut-être n'ai-je pas encore éprouvé quelle est la volonté du Seigneur,  j'ai nourri des idées fausses sur mes capacités et ne me suis pas jugé dans la présence du Seigneur. Quand on a compris cela, on peut discerner la volonté du Seigneur et l'accomplir.

Que le Seigneur nous donne de ne pas venir simplement nous asseoir – et c'est malheureusement souvent le cas aujourd'hui  – pour apprécier si ce que j'entends est bon ou mal, si cela me plait ou non. Que nous ayons cette attitude de « missionnaire » apportant quelque chose pour Sa gloire et pour la bénédiction des siens. C'est la signification de la réflexion de ce vieux frère que je citais au début : qu'apportes-tu parmi les croyants ?

Avons-nous déjà pensé que le Seigneur veut nous utiliser dans le corps de Christ à une tâche particulière ? Il y a tant de choses que nous savons et comprenons, mais combien sont mises en pratique ? Que le Seigneur agisse pour que nous puissions Lui être utiles.

« … des dons de grâce différents » (verset 6) nous renvoie à deux autres passages où nous retrouvons les mêmes enseignements : 1 Corinthiens 12 – diversité de dons de grâce opérés par le même Esprit – et Ephésiens 4  qui décrit des dons plus particuliers contribuant à l'édification spirituelle, dons qui subsistent « jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ ». Ces dons de prophètes, évangélistes, pasteurs, docteurs ne sont pas donnés à chacun, loin s'en faut ! Ces trois passages nous énumère plus de vingt dons différents, nous ne trouvons nulle part une liste complète, mais il est clair que chacun d'entre nous en a reçu un : ce n'est pas le rôle de tous d'être à la tête (verset 8 ) ou d'exercer la miséricorde, mais chacun a une fonction à remplir et ne pensons pas qu'elle est nécessairement publique. 1 Corinthiens 12 nous dit que les membres que nous estimons les moins honorables sont justement très importants.

Le don de prophétie (verset 6) n'est pas exclusivement prédire l'avenir, c'est aussi appliquer la parole aux besoins du moment. Le prophète Elie se présentait comme celui qui se tient devant l'Eternel ; c'est la définition d'un prophète : il est en communion avec Dieu et entend Ses paroles, puis donne la parole qui convient à une situation donnée. Jonas non plus, n'a pas prononcé une prophétie pour l'avenir ; il a prêché l'évangile disant : « dans 40 jours Ninive sera détruite, vous allez périr si vous ne vous repentez pas ». C'était le message que Dieu lui avait donné. Et Aggée, sa prophétie devait toucher la conscience du peuple dans la situation où il se trouvait. Et aujourd'hui, c'est aussi le cas. Il y a des prophètes du nouveau testament qui ont révélé des choses cachées jusque là, comme Paul le dit.

Le service de la prophétie subsiste jusqu'à ce que le Seigneur revienne. C'est le service le plus important, il est cité le premier. Pour l'exercer, il faut se tenir dans la présence du Seigneur, dans Sa communion pour réaliser le moment où l'on doit apporter la parole qui convient aux auditeurs. C'était un don que les  quatre filles de Philippe, l'évangéliste possédaient, mais elles ne l'exerçaient pas dans l'assemblée, car il est ordonné à la femme de se taire dans l'assemblée, mais elles pouvaient l'exercer dans la maison. Cela peut encore être le cas aujourd'hui : une sœur qui visite une personne âgée ou un malade peut prononcer la parole que Dieu lui donne, adaptée à la situation.

Selon la mesure de foi (verset 6) : cela est souligné d'une manière tout à fait générale, mais il s'agit de respecter cette mesure, comme dit le proverbe « à chacun son métier ». Quand le Seigneur nous montre une tâche à remplir, accomplissons-la humblement et ne pensons pas, s'Il y a mis sa bénédiction, nous en attribuer la réussite,  (c'est là ne pas avoir une haute opinion de soi-même), mais nous sommes ainsi, nous avons cette tendance et pensons alors pouvoir faire aussi telle autre chose que le Seigneur ne nous a pas demandée. Quelles conséquences terribles cela peut parfois avoir ! Nous n'obéissons pas à ce que la parole nous dit ici et nous nous mêlons de choses auxquelles nous aurions mieux fait de ne pas nous occuper, cela n'avait rien à voir avec la tâche que le Seigneur nous avait donnée.

Pour donner un exemple concret : si quelqu'un est évangéliste, il n'est pas appelé à enseigner les croyants, inversement un docteur n'est pas nécessairement un bon évangéliste. On doit s'en rendre compte et remplir uniquement le service pour lequel Seigneur a appelé. Et cela est aussi valable pour toutes sortes de tâches qui ne sont pas exercées publiquement : accomplir ce que le Seigneur m'a confié fidèlement, car Il apprécie la manière dont on s'acquitte de sa tâche, comme nous le lisons dans la parabole : « bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle en peu de chose,... », le Seigneur le dit aux deux esclaves qui n'avaient pas reçu la même chose, l'un avait 5 talents, l'autre 2 et pourtant le Seigneur a prononcé les mêmes paroles de rétribution, ils avaient été fidèles selon ce que le Seigneur leur avait confié tandis qu'Il reproche à celui qui avait reçu un talent de l'avoir enterré.

Nous ne recevons pas une récompense pour ce que nous avons reçu, c'est la grâce de Dieu, sa souveraineté, mais Il apprécie la façon dont nous nous acquittons de notre tâche, avec quelle fidélité nous avons administré ce qu'Il nous avait confié. Nous devons rechercher Sa pensée et l'accomplir là où Il nous a placés.

Il y a des frères qui ont le don d'organisation, cela n'a pas directement à voir avec l'enseignement, mais s'occuper de l'ordre, comment les choses doivent se passer parmi les croyants, ou pouvoir aider là où cela est nécessaire,  le verset 8 cite un ensemble de dons qui ne sont pas aussi spécifiques que le service, l'enseignement, l'exhortation dans le verset 7 ; ils appartiennent à un domaine qui nous concerne tous : nous pouvons tous exercer la miséricorde, partager ce que le Seigneur nous a confié ; ce sont des tâches plus générales, effectuées au sein des croyants ou même seulement dans la famille. Il ressort donc clairement que le Seigneur attend un service de nous tous.

Qu'Il imprime profondément cette pensée dans nos consciences ! Nous nous étions retrouvés pour que les jeunes spécialement aient des pensées claires sur ce sujet et peut-être que certains n'avaient pas vraiment compris que le Seigneur attend un dévouement de notre part. Que nous puissions nous tenir dans Sa présence et Lui dire : « je suis prêt à me présenter en sacrifice vivant, je désire connaître Ta volonté, ne pas avoir une haute pensée de moi-même, au delà de ce qui convient et accomplir ce que tu attends de moi ». Si tous les enfants de Dieu en arrivaient là, quelle vie à la gloire du Seigneur nous pourrions alors mener, quelle renaissance, quelle fraîcheur, si chacun, dans les divers rassemblements se comportait ainsi, si chacun reconnaissait quel est le service que le Seigneur lui a confié. Car il s'agit de l'édification du corps pour qu'il croisse en toutes choses jusqu'au Seigneur, qui est le chef, pour que la tête soit glorifiée. Mais cela n'est possible que si chacun y contribue. C'est pourquoi cette question posée au début « qu'apportes-tu ? » ne reste pas sans réponse ; celui qui est prêt à répondre positivement ne sortira jamais à vide : l'âme qui bénit sera engraissée et celui qui arrose sera lui-même arrosé (Proverbes 11 verset 25).