Traduction de réunions tenues sur le thème :
Le jeune chrétien
Par Arend Remmers
Lecture : 1 Rois 12
6 Et le roi Roboam tint conseil avec les vieillards
qui s’étaient tenus devant Salomon, son père, lorsqu’il vivait, disant :
Comment conseillez-vous de répondre à ce peuple ?
7 Et ils lui parlèrent, disant : Si
aujourd’hui tu deviens serviteur de ce peuple, et que tu les serves, et leur
répondes, et leur dises de bonnes paroles, ils seront toujours tes serviteurs.
8 Mais il laissa le conseil des vieillards,
qu’ils lui avaient donné, et tint conseil avec les jeunes gens qui avaient
grandi avec lui, qui se tenaient devant lui ;
9 et il leur dit : Que conseillez-vous que
nous répondions à ce peuple, qui m’a parlé, disant : Allège le joug que
ton père a mis sur nous ?
10 Et les jeunes gens qui avaient grandi avec lui,
lui parlèrent, disant : Tu diras ainsi à ce peuple qui t’a parlé,
disant : Ton père a rendu pesant notre joug ; toi, allège-le de
dessus nous ; — tu leur diras ainsi : Mon petit doigt est plus gros
que les reins de mon père ;
11 et maintenant, mon père a chargé sur vous un
joug pesant, et moi j’ajouterai à votre joug ; mon père vous a corrigés
avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions.
12 Et Jéroboam et tout le peuple vinrent vers
Roboam le troisième jour, comme le roi avait dit, en disant : Revenez vers
moi le troisième jour.
13 Et le roi répondit au peuple avec dureté, et
laissa le conseil que les vieillards lui avaient donné ;
14 et il leur parla selon le conseil des jeunes
gens, disant : Mon père a rendu pesant votre joug, et moi j’ajouterai à
votre joug ; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous
corrigerai avec des scorpions.
15 Et le roi n’écouta pas le peuple, car cela
était amené par l’Éternel, afin d’accomplir sa parole que l’Éternel avait dite
par Akhija, le Silonite, à Jéroboam, fils de Nebath.
Le sujet de ces réunions est le jeune croyant considéré dans la famille,
dans la société et dans l'assemblée. C'est un thème qui cause problème à bien
des égards et auquel nous voulons apporter un éclairage. Je veux aborder
quelques considérations générales pour introduire le sujet et c'est dans ce but
que j'ai lu ce passage des Rois.
Il y a ici un ensemble de problèmes avec lesquels la jeunesse est
confrontée et les plus âgés aussi bien évidemment: c'est ce qu'on appelle
aujourd'hui le problème intergénérationnel.
Si nous voulons être sincères, nous devons admettre que c'est là un des
problèmes majeurs de notre temps: les jeunes ne comprennent pas les plus âgés
et ceux-ci ne comprennent pas les jeunes. Si ce soir nous considérons le
problème au sein de la famille, nous pouvons dire que les parents ne
comprennent pas les enfants et inversement les enfants ne comprennent pas les
parents. Je ne dis pas que c'est le cas partout, mais dans le monde, c'est un
très gros problème. Et cela existait parmi les croyants, pas seulement
aujourd'hui, mais aussi déjà il y a 3000 ans. C'est pourquoi j'ai lu ce passage
dans le livre des Rois. Déjà à cette
époque, il y avait un problème entre générations dans le peuple de Dieu et je
pense que nous rencontrons ces difficultés aujourd'hui aussi parmi les
croyants. En considérant ce que la Parole de Dieu nous présente et aussi ce qui
se passe dans le monde autour de nous, nous pouvons en retirer quelques leçons.
Car d'où proviennent les difficultés que les jeunes et les vieux s'opposent et
se confrontent ainsi? On peut trouver quelques explications.
Quand on est devenu plus âgé (et je ne suis plus si jeune!) on a
rassemblé bien des expériences positives et négatives dans la vie et ces
expériences nous conduisent à modifier notre attitude. Par les expériences
négatives, on est amené à être plus prudent dans la vie, c'est une tendance
générale que plus on vieillit, plus on devient circonspect dans son jugement,
ses actes, ses décisions, parce qu'on a expérimenté que la précipitation
conduit souvent à l'erreur. C'est une caractéristique générale de quelqu'un de
plus âgé: en tout, il est plus prudent, plus réservé, il craint de mal agir
justement comme enfant de Dieu et ses réactions poussées à l'extrême, il peut
être si peureux qu'il préfère ne rien entreprendre par peur de se tromper.
De l'autre côté, dans la jeunesse, c'est tout différent: il y a
l'ardeur, l'empressement, une énergie et une force physique et intellectuelle
que l'on ne possède plus quand on est plus âgé. Ce sont des contrastes qui
existent et que l'homme ne peut changer. Normalement, un jeune homme a plus de
force et d'énergie qu'un vieillard, c'est un fait et rien que ces points de vue
opposés engendrent vite des problèmes.
A ceci s'ajoute que le manque d'expérience conduit à ne reculer devant
rien, on n'a peur de rien, on ne voit de problèmes nulle part. Et dans un sens
cela est bien, car si un jeune de 18 ou 20 ans avait connu les circonstances
par lesquelles sont passés un plus âgé, il réagirait alors comme un vieux et
n'aurait pas confiance en lui-même, mais Dieu le créateur a bien fait les
choses: la jeunesse est insouciante, mais aussi inexpérimentée.
Ces 2 faits, d'un côté la position des plus âgés et de l'autre celle des
jeunes, nous pouvons bien imaginer que cela aboutit facilement à une
confrontation. C'était le cas chez Roboam; ce passage est un exemple des
problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, les parents avec leurs
enfants, les jeunes croyants avec les frères et sœurs plus âgés dans
l'assemblée. Ce sont des choses qui apparaissent partout et nous pouvons
demander au Seigneur qu'Il accorde la grâce de les régler selon Lui, nous
voulons Lui demander Son aide pour ces soirées.
Ces problèmes, ces confrontations provenant de divers points de vue qui
ne sont pas pris consciemment mais proviennent simplement de la nature, du
développement, apparaissent dans le monde comme chez les enfants de Dieu, car
au fond, avec quelques variantes, l'origine est la même.
Nous le voyons chez Roboam: il avait la tendance à réagir énergiquement,
à monter ce dont il était capable; c'était humain, c'était sa jeunesse et nous
voyons que les vieillards plus prudents, eux qui avaient une bonne connaissance
de la situation voulaient lui conseiller de parler au peuple avec amour et non
avec dureté. Mais nous voyons aussi le côté négatif: le jeune roi repoussa le
conseil des vieillards et suivit ce que les jeunes de son âge lui suggérèrent.
Au fond, c'est naturel (je ne veux pas excuser, mais expliquer) qu'il suive les
conseils de ceux qui se trouvent au même niveau que lui. C'est une réaction de
la chair et nous devons en tenir compte; l'homme naturel ne supporte pas
l'autorité, il n'aime pas qu'on lui dicte ce qu'il doit faire.
D'autre part, le jeune est aussi quelqu'un qui apprend, qui se trouve
dans un processus d'apprentissage constant qu'on peut plus ou moins perdre en
vieillissant, mais au fond l'homme ne cesse jamais d'apprendre et il n'est pas
bon de penser qu'on n'a plus rien à apprendre.
Essentiellement dans l'enfance et la jeunesse, on a à apprendre
énormément, pas seulement à l'école, mais constamment; toute la vie est un
apprentissage; tout ce que l'on rencontre est neuf, on l'assimile et par ces
impressions, on croît; c'est cela apprendre.
Nous ne nous occupons pas des problèmes de la jeunesse en général, mais
de la jeunesse croyante; c'est le sujet, mais tout d'abord une 1ère question:
êtes-vous tous convertis? Si ce n'est pas le cas, il faut d'abord dire
qu'aujourd'hui est encore un jour de grâce. Je ne vous connais pas tous,
peut-être as-tu grandi dans une famille chrétienne et aujourd'hui, Dieu te
donne encore « la chance » de pouvoir te convertir. « La
chance »? Oui, parce que le jour de demain ne t'appartient pas, il est
possible que tu ne rentres pas sain et sauf ce soir à la maison, c'est entre
les mains du Seigneur.
C'est la toute première question: appartiens-tu au Seigneur? Si ce n'est
pas le cas, le Seigneur est miséricordieux et t'offre ce soir encore le salut
par la foi en Lui. Puis se pose la question suivante: si nous appartenons au
Seigneur, et je pense que la plupart, les plus jeunes aussi peuvent le dire;
d'où apprenons-nous? C'est très
important comme jeune croyant de bien choisir nos sources d'information.
D'abord pour la vie de foi, c'est ce dont il s'agit ici, la Parole de Dieu est
le seul critère d'où nous apprenons; mais nous avons besoin d'aide; les parents
nous enseignent, cela a lieu aussi à l'école du dimanche, dans les réunions et
c'est très heureux aussi quand les jeunes se retrouvent, pas seulement pour se
détendre et pratiquer un hobby, mais aussi pour s'entretenir d'un sujet dans la
Parole et ainsi croître dans la connaissance.
Mais l'école en tant qu'autre source d'information joue un rôle essentiel
dans la formation. Normalement, et c'était ainsi dans ma jeunesse et celle de
la plupart des plus âgés ici, l'école transmettait des valeurs, des
connaissances qui étaient indispensables pour comprendre le monde et les choses
qui nous entourent, pour exercer un métier ou dans les relations avec les
autres. C'était des notions élémentaires comme apprendre à lire, écrire,
compter, etc. et autres connaissances suivant le degré de formation. Bien sûr,
comme croyant, nous devions toujours avoir un esprit critique parce que cet
enseignement était transmis par des maîtres pour la plupart incroyants, mais ce
qui était transmis, histoire, math, géographie... pour ne citer que quelques
branches, c'était la connaissance de faits en première ligne, la communication
d'un savoir et en cela, il n'y a rien de mal. Mais comment était-ce transmis,
quelle interprétation donnée puisque les professeurs étaient incroyants? En
cela, nous aussi, nous avons été confrontés à ce problème. La jeunesse est
facilement influençable, car elle est ouverte à tout ce qui lui est présenté;
dans un sens, c'est bien d'être ouvert, mais cela présente aussi un certain
danger, c'est pourquoi, l'esprit critique est toujours nécessaire.
Et maintenant, je dois aborder un sujet qui est probablement la plus
grande cause des difficultés que nous rencontrons aujourd'hui: l'origine du
problème intergénérationnel prend ses racines à l'école.
L'école aujourd'hui n'est plus ce qu'elle a été il y a 20 ans. Je veux
expliquer cette affirmation par ce que j'ai dit concernant la transmission de
la connaissance. Ce processus fonctionnait bien jusqu'à il y a environ 15 ou 20
ans; puis il y a eu un changement progressivement: l'enseignement n'est plus
seulement la transmission d'un pur savoir, et cela ne vient pas directement des
enseignants, mais de ceux qui élaborent les programmes. Nous ne voulons pas
faire de politique, mais je dois quand même y faire allusion, car beaucoup
d'entre nous ne connaissent pas ce contexte ou ne s'en rendent pas compte. Dans
plusieurs « Länder » comme « Nord Rhein Wesphalen » ou
« Hessen », les programmes scolaires ne contiennent pas seulement
l'enseignement d'un savoir, mais aussi la formation de personnes. Qu'entend-on
par cela?
Aujourd'hui, nous sommes confrontés par le résultat, les conséquences
des pensées émises il y a 200 ans lors de la révolution française. Jusque là,
le monde occidental était imprégné de l'influence chrétienne dont la référence
était la Bible. Puis est apparu le siècle des lumières: les hommes se sont libérés
de la pensée religieuse, de la foi en Dieu, ils ont pensé qu'ils devaient
s'interroger sur le sens de la vie indépendamment de la Bible, de la religion.
Cela a permis le développement de la science, développement qui serait
impensable aujourd'hui sans cette approche, car la Bible avait été jusque là le
seul critère pour tout. La conséquence en a été que le centre n'était plus Dieu mais l'homme, la mesure de tout l'homme et
pas Dieu.
Cela a conduit aussi au renversement de tout ordre existant; la révolution
française en est la preuve. On commença à critiquer la Bible, la référence
étant l'esprit de l'homme, sa pensée. Le processus a débuté au 19ème
siècle et continue encore aujourd'hui: tout ce qui va à l'encontre de la raison
est rejeté. Nous connaissons le résultat de cette même approche de la Bible
dans la chrétienté.
Un troisième point: les relations sociales ont aussi été contestées. Il
y avait bien des injustices: c'était un fait qu'un petit groupe privilégié,
sous le manteau de la religion, exploitait de nombreux pauvres. On ne peut pas
le nier et on a voulu changer cela; le communisme en est devenu la forme la
plus flagrante. Au siècle passé, ce courant a pris de l'ampleur et continue
encore actuellement. On veut créer une humanité complètement différente de ce
qu'elle était. C'est le but de toute politique aujourd'hui. N'oublions pas, et
c'est pour cette raison que j'ai décrit ce processus en détail, que cela
provient de Satan. Dire que l'homme devient le centre, c'est un moyen pour
Satan de mettre l'homme sous sa coupe.
Ces idées ont pénétré dans les écoles: le but des programmes est de
modifier la société. Un slogan bien connu est celui-ci: nous devons créer un
nouvel homme dans une nouvelle société et un nouveau monde verra le jour.
Voilà le but, le mobile de ce monde: former des hommes indépendants et
opposés à Dieu. Peut-être ne percevez-vous pas cet esprit dans les écoles, mais
si l'on n'est pas au clair à ce sujet, on se fourvoie. Que nous considérions la
science et la théorie de l'évolution, la théologie moderne sans Dieu (un
théologien a dit un jour que la meilleure théologie est une religion où l'on
n'a pas besoin de croire à un Dieu), le socialisme, marxisme, le matérialisme
qui est une religion athéiste qui ne considère que la matière éternelle, donc
nie Dieu, tous ces domaines se retrouvent à l'école. Il y a une quinzaine
d'années, une révolution a commencé dans les universités, actuellement ces
théories ont mûri et ces gens qui répandent ces idées avec grands résultats
sont à la tête de ministères et enseignent dans les universités.
Je dis cela pour que nous nous rendions compte de ces influences
négatives qui nous atteignent,
principalement les jeunes. Il ne s'agit pas d'un phénomène unique, mais c'est
un système dans lequel l'homme essaie de changer le monde et cela n'est
possible qu'en changeant l'homme, pas les vieux, mais les jeunes plus
malléables. C'était déjà la théorie émise par le philosophe Rousseau il y a
deux siècles: l'homme est bon, la société le corrompt. Donc si l'on change la
société, le bien pourra triompher en l'homme.
Mais que lisons-nous en Romains 3? juste le contraire. Ne nous laissons
pas influencer par ces idées; Dieu nous dit que l'imagination de l'homme est
mauvaise dès sa jeunesse. Romains 3 prononce la sentence de Dieu sur l'homme.
Lisons ces versets pour montrer que la Parole de Dieu doit être notre seul critère; comme cela
est appréciable de l'avoir pour guide.
« Il n'y a point de juste, non pas même un seul; il n'y a personne
qui ait de l'intelligence, il n'y a personne qui recherche Dieu; ils se sont
tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles; il n'y en a aucun
qui exerce la bonté, il n'y en a pas même un seul. C'est un sépulcre ouvert que
leur gosier; ils ont frauduleusement usé de leurs langues; il y a du venin
d'aspic sous leurs lèvres et leur bouche est pleine de malédiction et
d'amertume; leurs pieds sont rapides pour verser le sang; la destruction et la
misère sont dans leurs voies et ils n'ont point connu la voie de la paix. Il
n'y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux. Or nous savons que tout ce
que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche
soit fermée et que tout le monde soit coupable devant Dieu. »
Voilà l'appréciation de Dieu sur l'homme, juste le contraire de cette
théorie qui considère l'homme bon et qu'il suffit de l'influencer dans la bonne
direction et le bien se développera en lui. Cette idéologie estime aussi
pouvoir former, orienter la personnalité. C'est évident que l'éducation a une
influence sur ma vie. « … éduque le jeune garçon » nous dit le livre
des proverbes. Mais dans ce contexte, on estime atteindre le but souhaité par
ces influences.
Troisièmement, elle estime l'homme
capable d'une autodétermination illimitée, c'est-à-dire il n'a pas
besoin de reconnaître une autorité quelconque, il est entièrement libre de
décider ce qu'il estime être son bien.
Là aussi, nous voyons que cela est en contradiction avec la Parole de
Dieu, car elle dit que l'homme est incapable de prendre en main son destin, de
choisir sa voie pour être heureux; l'homme sans Dieu est perdu. Ici, toute
autorité est rejetée pour être libre de déterminer soi-même ce qu'il convient.
En fait, c'est une illusion, car d'après cette idéologie, la plupart sont
tellement enchaînés qu'ils sont totalement incapables de se libérer de ce
système corrompu. Cela montre bien que c'est une religion de l'homme: ceux qui
peuvent leur apporter la délivrance de cet état de choses sont justement les
maîtres dans les écoles.
C'est donc le but de la pédagogie actuelle: éduquer les enfants, les
jeunes pour qu'ils deviennent des adultes responsables, indépendants, capables
de se prendre en charge. Si nous considérons cela dans ce contexte, nous voyons
qu'il s'agit bien là d'une attaque contre toute autorité. Evidemment, d'un
point de vue général, l'autorité dans le monde est souvent injuste, parfois
même mauvaise, nous ne voulons pas le contester, mais d'un point de vue
chrétien, il y a un grand danger à ne pas faire la distinction entre une autorité
vraie, de Dieu et cette autorité que l'homme s'est arrogée et qui génère bien
des misères. Le danger pour nous est que nous oubliions que Dieu a institué
dans notre vie une autorité que nous ne pouvons pas mettre de côté. Par cette
éducation qui utilise souvent des arguments qui semblent logiques, on peut être
amené à penser qu'il y a des cas où l'on n'a pas besoin de se soumettre aux
parents, gouvernement ou toute autre autorité. C'est pourquoi, je veux encore
répéter que la Parole de Dieu est une norme ferme et sûre montrant que le monde
est bâti sur l'autorité. Peut-être que nous ne percevons pas ce déni d'autorité
sous cette forme aussi flagrante, mais il est clair que ces idées sont
distillées plus ou moins dans les écoles aujourd'hui; l'éducation à la
critique, l'épanouissement de soi, idées
qui plaisent au cœur naturel. Mais qu'en dit la Parole de Dieu? Nous devons
nous rendre compte qu'il y a des choses que nous n'avons aucun droit à
critiquer, nous libérer de toute contrainte, mener notre vie comme bon nous
semble, tendre vers l'épanouissement de notre personnalité. Nous sommes
confrontés à toutes ces idées, basées
sur la religion de l'homme, ces théories du socialisme sont une religion de
remplacement qui utilise même des expressions que nous lisons dans la Bible.
Quelle est l'autorité à laquelle aucun homme ne peut se dérober? Tout
d'abord Dieu, mais aujourd'hui, qui la reconnaît?
Romains 9, 5 nous présente, en rapport avec le peuple d'Israël Christ
qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement, l'autorité suprême
représentée dans la personne du Seigneur Jésus, le Fils de Dieu.
1 Tim. 6, 15 « Dieu, le bienheureux et seul souverain, le roi de
ceux qui règnent et le seigneur de ceux qui dominent » voilà l'autorité
suprême, et à cette autorité, chers frères et sœurs, il est clair qu'aucun
homme ne peut échapper, quoi qu'on fasse, car elle est inébranlable. « …
qui habite la lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a vu ni ne peut voir,
auquel soit honneur et force éternelle » telle est la description qu'en
fait l'apôtre Paul. Quelle merveille que
nous croyants, nous connaissions cette autorité, que nous nous y soumettions
consciemment ou y résistions inconsciemment.
Mais ce n'est pas tout: 1 Cor. 11, 3
nous montre qu'il existe une autorité dans la création. Comme Dieu, nous
venons de le voir, le Seigneur en est le chef, mais Il est devenu homme et
comme homme Il est le premier-né de toute la création (Col 1) cette expression
n'a rien à voir avec le temps, mais désigne une préséance dans le rang; en tant
qu'homme Il occupe la première place dans la création. Soit dit en passant,
Hébreux 12 nous parle de l'assemblée des premiers-nés et pourtant, il y a eu
bien des croyants avant, mais dans les desseins de Dieu, l'assemblée occupe par
grâce une place privilégiée parmi les croyants.
Ici en 1 Cor. 11, il nous est dit clairement « je veux que vous
sachiez »: comme homme, le Seigneur est le chef de tout homme, deuxième
autorité dans la création, mais celui-ci est soumis au Seigneur; il ne peut
donc pas faire ce qu'il veut. Dans Ephésiens 5, 23 le Seigneur est le chef de
l'Assemblée, tous les croyants formant Son corps unis ensemble, Le
reconnaissant et devant Le reconnaître comme autorité. Troisièmement, l'homme
est le chef de la femme. Ce n'est pas quelque chose que l'homme a inventé pour
opprimer la femme, comme cela est présenté aujourd'hui! La question de
l'émancipation est aussi un point qui va à l'encontre de l'autorité de Dieu,
que ce soit clair ce soir.
Tout ceci nous montre, et c'est la raison de cette longue introduction,
qu'aujourd'hui toute autorité établie de Dieu est rejetée dans le monde et le
grand danger est que nous nous laissions un tant soit peu influencer par ces
courants. Si je traverse une forêt après une averse, même si je ne touche pas
les arbres, il m'est impossible de ne pas être mouillé; il en est de même pour ces influences, nous
devons constamment nous en purifier; le Seigneur lui-même a institué le lavage
des pieds pour que nous soyons purifiés de la souillure dans la marche. C'est
pour cette raison que j'avais tant à cœur d'insister sur l'importance de ces
influences sur notre marche chrétienne, car il ne s'agit pas de notre but
céleste, mais de notre vie ici-bas, de notre comportement sur la terre et cela
passe par la reconnaissance de l'autorité établie de Dieu. Ce n'est pas un
hobby ou une idée fixe de Chrétiens qui veulent à tout prix maintenir l'ordre
(c’est ce qu'on dit aujourd'hui dans le monde), cette autorité a existé bien
avant le christianisme et elle existera toujours quand les ennemis de Dieu
seront en enfer; alors tout genou se ploiera devant le Seigneur Jésus et devra
reconnaître qu'Il est le Seigneur.
Il en est de même pour l'autorité de l'homme sur la femme et aussi de
l'autorité des parents qui s'exerce dans la famille sur les enfants.
Luc 2, 51 et cela nous touche de lire ceci, nous montre le Seigneur
Jésus à l’âge de 12 ans aller avec ses parents à Nazareth et leur être soumis.
Cela est dit du Roi des rois, du Seigneur des seigneurs, Il était devenu homme
et était soumis à des parents semblables à nous et cela va encore plus loin,
quand on lit le passage de Philippiens 2; ce n'est pas mon intention de pointer
tel ou tel comportement, il est plus important de considérer l'attitude du
Seigneur Jésus qui tout en étant Dieu, était soumis à des êtres faibles,
faillibles, mais en tant que parents avaient une autorité sur Lui.
Dans Phil. 2, 5 nous voyons la pensée, l'état d'esprit du Seigneur:
étant Dieu Il s'est abaissé et est devenu homme, c'était s'abaisser que d'être soumis
comme homme à des êtres faibles et faillibles, mais je voudrais insister sur
Son obéissance, c'est un mot qui est démodé aujourd'hui, est-ce inconvenant
pour nous d'être obéissant alors que le Seigneur nous en a donné l'exemple?
Obéissance, soumission à l'autorité des parents; cela ne signifie pas
que les parents ne soient pas susceptibles d'erreurs et je ne pense pas que les
parents prétendent cela d'eux-mêmes. Ici nous est donné l'exemple incomparable
du Seigneur quoique nous trouvions aussi des commandements dans l'ancien et le
nouveau testament, par exemple Exode 20, 12 le 5ème commandement de
la loi « honore ton père et ta mère » Il n'est pas dit
« obéis » ou « sois soumis », cela va bien plus loin
« honore ton père et ta mère pour que tu prolonges tes jours sur la
terre » Dieu a dit cela à Son peuple terrestre et une promesse y est
rattachée. Eph. 6 le cite comme premier commandement avec promesse.
Les quatre premiers commandements ( la première table de la loi)
s'occupent de notre relation avec Dieu,
« honore ton père et ta mère » est cité avant ces horribles
péchés, tuer, adultère, voler, faux témoignage, où est décrit notre
comportement vis à vis de notre prochain.
Je ne peux pas comme jeune croyant dire: « j'aime le Seigneur, je
souhaite Le servir » si je n'honore pas mes parents. Il n'est pas précisé
si les parents sont croyants ou incroyants, cela ne change rien à mon
comportement envers eux.
Je ne sais pas si l'un ou l'autre parmi vous a des parents incroyants,
ce n'est pas facile d'avoir des parents incroyants comme jeune chrétien, j'en
connais plusieurs et cela peut susciter de grands problèmes, mais ici, il
s'agit de mon comportement comme enfant de Dieu qui me demande d'honorer mon
père et ma mère. C'est un commandement donné à tous les hommes et cela doit
caractériser aussi mon service pour le Seigneur.
J'ai rencontré un cas dernièrement: un jeune homme m'avait fait part de
son souhait de suivre le Seigneur et de Le servir, il désirait aussi participer
à la fraction du pain, mais beaucoup de choses n'étaient pas en ordre avec ses
parents, qui n'ont rien caché de la situation; d'une part, ils se réjouissaient
de ce désir, car il était sincère, mais ne se
rendait pas compte que le christianisme commence d'abord au sein de la
famille. Quelle valeur les discours à l'extérieur peuvent-ils avoir si je
n'obéis pas aux préceptes que Dieu m'a donnés au sein de la famille où Il m'a
placé?
Quel exemple nous avons du Seigneur Jésus en Luc 2 « et Il leur
était soumis » Dans Ephésiens 6,20, nous lisons « enfants,
obéissez à vos parents dans le Seigneur », puis il est ajouté faisant
allusion à Exode 20 « honore ton père et ta mère afin que tu prospères et
vives longtemps sur la terre ». Cela est proposé au jeune croyant, il n'y
a pas de limite d'âge. Voyez comme Satan est rusé! Ce n'est pas un phénomène
isolé comme j'ai essayé de le montrer, mais un ensemble d'éléments -rejet de
l'autorité, droit de décider ce qui convient, etc. - idées qui n'intéressent
pas trop les parents, mais plaisent aux jeunes, qui contribuent à renverser les
bases de la société et sapent les fondements de notre foi. C'est pourquoi, ce
principe demeure « honore ton père et ta mère ». De mon temps, la
majorité était fixée à 21 ans, aujourd'hui, c'est 18; un jour, un frère m'a dit: « que veux-tu
que je fasse, mon fils est majeur » que répondre alors si le gouvernement
abaissait l'âge à 14 ans! Le respect dû aux parents s'arrête-t-il à un moment
donné?
Le danger nous guette d'arriver à penser comme le monde. Le père d'un
jeune homme de 19 ans qui sortait avec une jeune fille incroyante m'a fait la
même réflexion « il est majeur, je ne peux rien faire ». Chers frères
et sœurs, quand ces pensées commencent à influencer notre vie de croyant, si nous
excusons notre comportement parce que ces choses ont cours dans le monde, nous
devons sérieusement nous poser la question: en tant que parents, où en sommes
nous arrivés, si nous disons « que puis-je faire, il a 18 ans »?
Oui, à 18 ans, il est un peu tard pour réagir, c'est dès la naissance
que l'éducation commence, à 18 ans, les comportements sont acquis. Si je n'ai
pas appris, comme jeune croyant à honorer mes parents, à accepter leur
autorité, le désir qu'ils ont de servir le Seigneur, il ne faut pas s'étonner de
l'attitude de contestation actuelle. C'est bien le problème central
d'aujourd'hui: reconnaître l'autorité que Dieu a établie, pas celle qu'on
s'arroge, même quand on estime que les
parents demandent quelque chose d'injuste et l'on est majeur. Il n'est pas dit
« obéis, si cela te convient ou si tu comprends ce qu'ils veulent de
toi » Des discussions sans fin ont lieu entre parents et enfants au sujet
de l'obéissance. Ce n'est pas juste, nous n'avons pas le droit de contester
l'autorité des parents en disant « pourquoi ferais-je cela? » Ce sont
les racines de ce que j'ai décrit au début. Chers amis, nous sommes tous
empoisonnés par cet esprit de contestation, les uns plus, les autres moins. Je
n'ai pas moi-même d'enfants, mais je suis souvent en contact avec les jeunes et
leurs parents et sais comment ils s'opposent dans des discussions sans fin. La
question qui se pose pour nous est celle-ci : comment répondre aux pensées de
Dieu?
L'exemple du Seigneur nous est proposé: Il était soumis à ses parents;
et pourtant comme jeune garçon de 12 ans, Il était aussi Fils de Dieu, ayant
une pleine connaissance de toutes choses, Il soutenait toutes choses par Sa
puissance et il nous est dit qu'Il leur
était soumis, malgré leurs faiblesses comme ici, leur reproche injustifié,
alors qu'Il était dans le temple aux affaires de Son Père.
Que faites-vous de ce verset : « enfants, obéissez à vos parents
dans le Seigneur »? On dit parfois
« dans le Seigneur » signifie que je dois obéir si je reconnais que
c'est bien la volonté du Seigneur. C'est un côté des choses; Col. 3,20 ajoute
une idée « obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable
au Seigneur », de sorte que il ne s'agit absolument pas de déterminer si
oui ou non c'est la volonté de Dieu. Vous voyez les ruses de Satan qui insinue
que les parents pourraient exiger quelque chose de contraire à la pensée de
Dieu. Ici, il est dit « en toutes
choses » c'est-à-dire « dans le Seigneur »; cela ne se
rapporte pas à ma responsabilité devant le Seigneur s'opposant à celle de mes
parents qui eux aussi sont appelés à m'élever sous les avertissements du
Seigneur, mais cela signifie que je reconnaisse l'autorité du Seigneur, que je
me rende compte que l'autorité exercée par les parents leur est donnée de Dieu
et légitime, donc je n'ai pas à la critiquer. En me soumettant à leur autorité,
je suis agréable au Seigneur.
Je veux encore ajouter une remarque à propos de ce verset de l'ancien
testament; il est cité 3 fois dans le nouveau : Matt.15, 4 où le Seigneur
montre que les Juifs déjà en ce temps-là trouvaient des excuses pour ne pas le
respecter, puis dans le passage parallèle de Marc 7, 10 et ici en Ephésiens 6.
De la bouche de 2 ou 3 témoins, toute chose sera établie. Si donc cela est
répété trois fois, c'est bien pour en souligner l'importance. Ce principe
subsiste pour nous alors que les commandements de la loi étaient prescrits pour
les fils d'Israël et ne sont plus à appliquer à la lettre pour le croyant
actuel. Mais ce 4ème commandement garde toute sa valeur aussi longtemps que la
terre, la relation parents-enfants subsistent.
Et comment honorer ses parents? D'abord par une stricte obéissance;
c'est un principe qu'on ne respecte plus volontiers, chers jeunes, mais c'est
la clef de bien des problèmes. En
obéissant aux parents, on les honore et ainsi, on honore le Seigneur.
Deuxièmement, on respecte leur personnalité, non pas leur obéir aveuglement,
passivement, mais les respecter tout au long de la vie. Je ne peux jamais dire
qu'adulte, je ne suis plus l'enfant de mes parents, mais d'autre part, il faut
que les parents se comportent en conséquence.
Un de mes cousins d'Amérique en visite chez moi appelait ses parents par
le prénom. Je ne pense pas que c'est témoigner du respect de cette manière. Ici
aussi, il y en a qui appellent leurs parents par le prénom, c'est moderne
actuellement, mais ne reflète pas le respect à la personne. Je ne me
permettrais pas d'appeler le président de la république par son prénom!
On rencontre cela aussi à l'école: combien de professeurs se présentent
à leur classe en disant: « je m'appelle Emile ». C'est le
renversement de l'autorité et l'un d'entre eux se plaignait de problèmes de
discipline avec ses élèves, mais il ne faut pas s'en étonner puisqu'il sapait
lui-même son autorité.
Certains parents, je veux le dire crûment, n'ont pas toujours un
comportement qui conduit au respect: quand j'entends dire et sais que des
parents croyants se promènent tout nus devant leurs enfants dans l'appartement,
c'est une dégradation de la position que l'on considère comme moderne dans le
monde. Lisez ce que Dieu nous en dit dans le récit sur Noé, comment ses fils Sem et Japheth ont
respecté leur père tandis que Cham a été maudit.
Et il y a encore un côté: aujourd'hui, les parents ne sont plus assistés
comme autrefois, grâce au bien être extérieur et les aides sociales, les
parents sont beaucoup plus négligés; d'après les rapports de médecins et
infirmières, 70 à 80% des vieux meurent à l'hôpital ou dans des homes, c'est ce
qui se passe dans le monde aujourd'hui, c'est ainsi que l'on met en pratique
dans le monde ce commandement d'honorer ses parents.
Nous avons aussi le devoir de les assister, au point de vue matériel ou
moralement, pour les honorer jusqu'au moment où le Seigneur les reprend ou
qu'IL viendra nous chercher.
Que le Seigneur nous rende attentifs à Sa parole; aujourd'hui, le déclin
et la détérioration de l'autorité sont les raisons essentielles des difficultés
rencontrées dans les relations intergénérationnelles et qu'en tant que jeunes,
nous ayons à cœur d'honorer le Seigneur en étant soumis aux parents.
Lecture :
Philippiens 2
14 Faites toutes choses sans murmures et sans
raisonnements,
15 afin que vous soyez sans reproche et purs, des
enfants de Dieu irréprochables, au milieu d’une génération tortue et perverse,
parmi laquelle vous reluisez comme des luminaires dans le monde,
16 présentant la parole de vie, ….
Matthieu 5
13 Vous êtes le sel de la terre ; mais si le
sel a perdu sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n’est plus bon à rien
qu’à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes.
14 Vous êtes la lumière du monde : une ville
située sur une montagne ne peut être cachée.
15 Aussi n’allume-t-on pas une lampe pour la
mettre ensuite sous le boisseau, mais sur le pied de lampe ; et elle luit
pour tous ceux qui sont dans la maison.
16 Que votre lumière luise ainsi devant les
hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre
Père qui est dans les cieux.
Nous voulons considérer ce soir l'attitude du jeune croyant dans la
société. Nous avons vu hier quel doit être son comportement dans la famille, le
premier cercle avec lequel il est confronté, mais il a également affaire à un
autre cercle, car nous vivons dans un certain environnement, dans une société.
Pour obtenir une réponse à une question, il est important d'être au
clair sur les concepts qu'elle recouvre et souvent, la clarification de la
question, la reconnaissance du problème conduit au minimum à trouver une partie
de la solution, si pas au but.
Trouvons-nous dans la Parole de Dieu le mot « société » ?
Nous ne voulons pas faire de philosophie, ce n'est pas le but, mais approcher le problème d'un point de vue
chrétien. Ce mot « société » ne se trouve pas dans la Bible ;
nous devons donc nous demander ce que l'on veut dire par là.
Mais d'abord, je veux préciser ceci : les frères avaient à cœur en
proposant ce sujet d'aider les jeunes, mais je pense que cela ne concerne pas
seulement les jeunes croyants, mais chacun d'entre nous, car il n'y a pas de
différence de comportement pour un jeune ou un croyant plus âgé ; il n'existe
pas deux sortes de mesure, de ligne de conduite. Soyons sincères, quand nous
sommes devenus plus âgés, savons-nous vraiment comment nous conduire dans la
société, est-ce un problème que rencontrent seulement les jeunes ? Nous
voulons donc rechercher dans la Parole ce qu'elle a à nous dire et qu'elle nous
parle à chacun, jeunes et plus âgés ainsi qu'à celui qui parle.
Revenons à la signification de ce mot « société » : c'est
un concept qui occupe de plus en plus le
premier plan aujourd'hui, il est au centre de l'intérêt, des discussions et
fait l'objet de critique, nous en avons déjà parlé hier ; la question
principale est le désir de changer la société : une nouvelle société, un
homme nouveau, un nouveau monde, slogans répétés constamment qui font penser à
l'évangile, mais un évangile terrestre,
sans Dieu.
Qu'est-ce donc la société ? Un groupe d'individus ; vu du
point de vue éthique, moral, c'est l'ensemble des hommes d'un pays, du monde
entier, ce sont donc les gens qui nous entourent, avec lesquels nous avons
affaire. La Bible nous parle des hommes de ce monde dans bien des passages.
C'est pourquoi, si nous voulons savoir ce que signifie ce mot
« société » pour nous croyants - et nous sommes en relation avec les
hommes de ce monde tous les jours, car nous vivons dans ce monde , dans cette
création - il faut que ces notions soient claires dans nos esprits, pour
connaître notre position et notre rôle dans cette société.
Qu'est-ce qu'un croyant ? Nous en avons déjà parlé hier, mais je
veux le répéter : ce n'est pas quelqu'un qui a reçu une certaine
éducation, qui obéit à certaines pensées, mais c'est quelqu'un qui a reçu la vie de Dieu, est né de nouveau, né de
Dieu et ainsi a une origine céleste, un caractère céleste, un but céleste.
Voilà la définition d'un croyant : c'est la part la plus élevée qu'un
homme peut obtenir sur cette terre.
Qu'est-ce que la société dans laquelle il se trouve ? La Bible nous la désigne par un mot « le
monde » qui se présente sous diverses formes en Europe, Asie, Amérique, Chine
…, ce sont partout les mêmes hommes et la nature dans laquelle nous vivons en
fait partie, c'est ce que Dieu a créé. Voilà déjà une première approche.
Dieu a créé le monde : la création qui est sortie de Ses mains
était très bonne (Genèse. 1). La nature, les arbres, les plantes, tout était
très bon. Nous pouvons y voir la grandeur, la sagesse et la puissance de Dieu.
C'est le cosmos, mais déjà au chapitre 3 a lieu la chute. Satan était déjà
tombé dans le péché avant et entraine l'homme dans sa chute. Que nous est-il
dit de la création après l'introduction du péché ? Cette création dont
nous disons qu'elle est l'image et le
reflet de la sagesse de Dieu, dont nous pouvons nous réjouir, n'oublions pas qu'elle n'est plus ce
qu'elle était quand elle est sortie des mains de Dieu. Rom. 8, 20 à
23 : « à cause de celui qui l'a assujettie » c'est à dire Adam
qui l'a entrainé, Dieu nous dit qu'elle a été assujettie au péché et aux
conséquences du péché par la chute, quoiqu'elle n'ait pas été active, c'est
Satan, c'est l'homme qui l'a entrainée dans cette servitude. Dieu a dit :
« maudit est le sol à cause de toi » (Genèse. 3,17), Il n'a pas
maudit l'homme. Il s'agit ici de la création matérielle, ce qui est visible. La
création en soi n'est pas mauvaise, mais elle est sous la malédiction du
péché ; elle est chargée d'un fardeau sous lequel elle soupire et attend
la délivrance, quoiqu'elle soit innocente. Ces soupirs de la création nous
montrent qu'elle est asservie au péché, c'est la nature dans laquelle nous
vivons.
Paul nous dit que nous ne pouvons pas sortir du monde (1 Corinthiens
5) ; certains chrétiens ont pensé, puisque le monde est si mauvais, qu'ils
devaient en sortir et se sont retirés dans des endroits déserts, des grottes et
ont essayé de vivre saintement pour Dieu. Il faut que nous comprenions
exactement ce que l'apôtre nous dit en 1 Corinthiens 5 verset 9 : il
parle d'un frère qui vit dans le péché et ne veut pas écouter ; la Parole
nous dit alors que nous ne devons pas avoir de rapports avec lui, mais il ne
s'agit pas de notre comportement avec les gens du monde. En d'autres termes, il
leur dit « vous ne pouvez pas aller à la pharmacie, demander au pharmacien
s'il vit dans le péché et en conclure de ne pas lui acheter ses
médicaments ! » C'est cela que l'apôtre veut dire. Si c'était le cas,
vous devriez sortir du monde, ce qui est impossible, car il n'y a aucun homme
du monde qui est moralement sans péché.
Il est impossible de sortir du monde, par nos membres, nous faisons
partie de cette création que Dieu a créée, mais qui se trouve sous le joug du
péché et soupire. Dans Jean 17 verset 11, le Seigneur dit « je ne suis
plus dans le monde et ceux-ci, c'est à dire ses disciples, sont dans le
monde », nous retrouvons l'expression « cosmos », le monde
assujetti à la malédiction du péché. Nous, les croyants avons échappé à cette
malédiction, nous avons été délivrés en ce qui concerne notre position, mais
nous sommes toujours dans le monde.
« … le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde »
(verset 14) et cette vérité est si importante que le Saint Esprit la répète au
verset 16 « ils ne sont pas du monde comme moi, je ne suis pas du
monde ».Il y a parfois tant de discussions à ce sujet pour savoir jusqu'où
nous ne sommes pas du monde, alors que nous avons les deux jambes sur terre.
Nous devons nous rendre compte que nous ne faisons plus partie de ce monde,
même si notre corps y est toujours, aux
yeux de Dieu, nous sommes des hommes nouveaux, célestes. C'est peut-être
difficile à comprendre, spécialement pour les jeunes, mais ici, le Seigneur
nous en explique la signification : « comme je ne suis pas du
monde », une comparaison sur le même niveau (en mathématique, nous savons
ce que cela signifie). Avons-nous le moindre doute concernant le Seigneur qu'il
n'était pas de ce monde, qu'il était du ciel, qu'il est venu sur la terre et
est retourné au Père ? Et maintenant, Il dit « comme je ne suis pas
du monde, pareillement ceux-ci, mes disciples ne le sont pas non plus »
Tel qu'est celui qui est poussière, tels sont ceux qui sont
poussière ; et tel qu'est le céleste, tels aussi sont les célestes
(1Corinthiens 15 verset 48). Ceux qui sont poussière, c'est notre nature
adamique, notre homme naturel, mais en
tant que croyants, nés de nouveau, nous sommes célestes comme le Seigneur.
Cela rend notre position claire : dans le monde, avec bien des tâches à
remplir, mais pas du monde quant à notre disposition intérieure.
Comme le Seigneur a été envoyé dans le monde par le Père, Il nous y
envoie aussi (verset 18). C'est ce que nous avons lu dans Matthieu 5
« nous sommes le sel de la terre » Nous avons une influence étrange
qui pourtant doit avoir un effet positif sur ce monde. C'est dans ce but que
nous sommes envoyés dans ce monde. Et nous sommes aussi une lumière au milieu
de cette obscurité due au péché, pour que nous puissions éclairer dans notre
entourage.
Le Seigneur était la lumière du monde. Il dit « aussi longtemps que
je suis dans le monde (comme homme), je suis la lumière du monde » Il nous
dit aussi « vous êtes la lumière du monde ».
Tous ces concepts dont nous avons parlé, le monde, le cosmos, la nature
sous les conséquences du péché, nous en faisons partie par nos corps aussi
longtemps que nous vivons, mais intérieurement, nous en sommes séparés et
d'autre part, nous sommes envoyés dans le monde pour être une lumière dans les
ténèbres, avoir l'influence de la lumière et de la grâce de Dieu pour que le
monde vienne à la lumière de Dieu et croie.
Dans le nouveau testament, nous rencontrons un autre terme, avec une
signification complètement différente, traduit aussi par monde, souvent à la
note « train de ce monde ». Ephésiens 2 verset 2 « selon le
train de ce monde, selon le chef de l'autorité de l'air, de l'esprit qui opère
maintenant dans les fils de la désobéissance ». Cette expression provient
du grec « eon » qu'on peut aussi traduire par siècle, mais qui se
réfère au caractère, à l'esprit de ce siècle.
Satan est le prince de ce monde ; dans l'évangile de Jean, le
Seigneur dit : « le chef de ce monde vient et il n'a rien en
moi » (chapitre 14 verset 30) « le chef de ce monde sera jeté
dehors » (chapitre 12 verset 31). Dans 2 Corinthiens 4 verset 4, nous
trouvons encore une expression de ce même mot « le dieu de ce siècle a
aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l'évangile ne
resplendît pas pour eux ». Satan s'est approprié ce titre, il le dit au
Seigneur lors de la tentation ; c'était un mensonge, mais dans les faits,
c'était exact, « tous les royaumes de la terre me sont donnés ». Il a
usurpé ce pouvoir et ainsi, il est le prince de ce monde. Ce passage nous parle
de la lumière de l'évangile qui éclaire le monde, mais Satan a aveuglé les
pensées des incrédules.
Nous voyons donc que ce terme doit être distingué, quoique souvent
traduit par monde ; il n'a rien à voir avec la création, ici il désigne le
système qui règne aujourd'hui dans le monde, l'organisation de ce monde. C'est
pour cela que nous lisons en Ephésiens 2 « vous avez marché autrefois
selon le train de ce monde ».
Satan est le chef de ce monde et aussi le dieu de ce siècle, l'idole de
ce monde. Et ainsi, nous revenons au concept « société », un ensemble
d'hommes, c'est le côté extérieur, mais aussi une certaine organisation,
certains principes qui ont une influence. C'est pourquoi, il est si important
que nos idées soient claires pour en tirer les conséquences. Rien n'est plus
mauvais que l'imprécision, l'équivoque et c'est ce que Satan veut
toujours : mettre un voile sur les choses, pas de netteté, mais Dieu est
lumière et alors, il n'y a pas de zone d'ombre, tout est découvert aux yeux de
Celui à qui nous avons affaire.
N'est-ce pas merveilleux que nous, croyants, nous ne sommes pas laissés
à des suppositions, mais nous pouvons prendre la lampe de la Parole de Dieu
pour savoir comment nous comporter et porter un jugement sur ce qui nous
entoure ? Il faut aussi avoir un œil simple, qui n'est pas obscurci. Les
problèmes que nous rencontrons ont deux causes : les choses ne sont pas
claires ou notre œil n'est pas simple et souvent ces deux critères sont
réunis ; il n'est alors pas étonnant que nous ayons des problèmes !
Je ne veux pas dire que les choses sont toujours simples, que tout apparaît
toujours clairement, mais comme c'est triste quand la Parole éclaire et que
nous ne voyons pas. Je ne dis pas que dans notre vie de croyant, toutes choses
sont toujours simples ; nous pouvons marcher avec une foi simple et être
confrontés à bien des problèmes. Mais nous en créons aussi beaucoup nous-mêmes,
en n'ayant pas une vue claire des choses telles que Dieu les considère.
Pourtant, en principe nous le savons, et je dois le dire de moi-même aussi,
même quand nous connaissons quel jugement Dieu porte sur le monde, un système
qui nous entoure : nos voisins, nos collègues au travail, nos camarades de
classe, ce ne sont pas des enfants de Dieu, ils font partie du train de ce
monde dont le dieu est Satan. Il n'y a que deux catégories de personnes :
ceux qui sont du monde et les croyants qui ne sont pas de ce monde. En
contraste avec notre position dans le monde, Galates 1,4 nous dit « Jésus
Christ qui s'est donné lui-même pour nos péchés en sorte qu'Il nous retirât du
présent siècle mauvais ». De la création, nous ne pouvons pas sortir, nous
avons la mission d'être un témoin, mais en ce qui concerne le système, les
pensées de ce monde, le Seigneur nous a retirés de ce présent siècle. Dans Sa
grâce, Il ne nous laisse pas nous débattre seuls sans moyens :
pouvons-nous être sous la domination du dieu de ce monde et être en même temps
au Seigneur ? C'est impossible.
Nous le savons, mais comme il
nous est difficile de le mettre en pratique, d'être conscients dans la vie de
tous les jours que nous avons été retirés de ce présent siècle mauvais. Encore
une fois, je le répète, dans le monde, nous avons pour mission de témoigner,
d'être une lumière, mais nous sommes retirés du présent siècle, c'est à dire de
l'organisation de ce monde. Cela clarifie notre relation avec ce monde, en tout
cas, en principe cela est clair ; bien sûr, nous devons, jour après jour,
nous laisser enseigner par le Seigneur, mais il est important que nous sachions
quelle est notre position dans ce monde.
Je veux encore lire deux passages qui parlent du monde, vu dans la
création : Jacques 4,4 « ne savez-vous pas que l'amitié du monde est
inimitié contre Dieu ? » et 1 Jean 2,14 « je vous ai écrit,
jeunes gens, parce que vous êtes forts,
et que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le méchant.
N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu'un
aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui ; parce que tout ce qui
est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et
l'orgueil de la vie, n'est pas du Père, mais est du monde ». Ce sont les
passages principaux qui nous éclairent, mais auxquels nous ne prêtons pas
toujours une oreille attentive, parce que nous réalisons trop peu quelle est la
position que nous avons dans ce monde par l'oeuvre du Seigneur à la croix et le
jugement que Dieu porte sur ce monde et les choses qui sont dans le monde.
Pourquoi n'avons-nous pas la même mesure, pourquoi nos pensées
vont-elles si souvent à l'encontre de celles de Dieu ? Si nous sommes
honnêtes, nous devons toujours à nouveau reconnaître que c'est bien souvent le
cas, les plus âgés aussi doivent avouer qu'ils ne sont pas toujours au clair.
Chers jeunes, vous ne devez pas penser que cela n'arrive qu'à vous, le manque
de clarté ne s'arrête pas à un certain âge. Sans doute, les problèmes que
rencontre un jeune de 20 ans ne sont pas les mêmes que pour un plus âgé. Un
frère de notre assemblée locale, il a 96 ans, priait un jour pour que le
Seigneur nous garde des tentations qui nous assaillent jour après jour. Les
tentations ne sont pas les mêmes suivant les âges, mais elles existent pour
chacun. Pourquoi n'en avons-nous pas conscience ? Nous n'avons pas
seulement une nouvelle nature ; nous sommes nés de nouveau, mais aussi
longtemps que nous sommes sur cette terre dans ce corps d'abaissement qui est
sous la sentence du péché, nous avons la chair en nous, et la chair du croyant,
nous ne devons pas l'oublier, n'est jamais changée, elle ne s'améliore
jamais ; ma chair, ta chair reste ce qu'elle était jusqu'au bout. L'apôtre
Paul disait : « je sais qu'en ma chair, il n'habite aucun bien »
Chers amis, cette chair ne trouve son plaisir que dans le monde, les
choses du monde, le péché. Romains 8,7 nous le dit : « la pensée de
la chair est inimitié contre Dieu, elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car
aussi elle ne le peut pas » Il ne faut donc pas s'étonner que nous ne
voyions pas clairement, que tout à coup nous trouvions notre plaisir dans des
choses dont la Parole de Dieu, notre conscience et le nouvel homme nous font
remarquer que ce n'est pas la pensée de Dieu. Les deux natures qui se trouvent
dans le croyant aussi longtemps qu'il vit sur cette terre le conduisent à ces
problèmes.
Quand nous serons au ciel, l'ancienne création existera toujours
jusqu'au règne millénaire ; pendant les 7 premières années, Satan sera toujours le prince, le dieu de ce monde
et montrera ce qu'il est réellement. Mais nous n'aurons plus de rapport avec
les choses de ce monde, notre chair aura disparu ; notre seule relation
avec ce monde sera de prier pour ces gens qui passeront par la grande
tribulation. A ce moment-là, la terre ne nous attirera plus. Il est très
important de réaliser que le monde, le péché
n'exerce d'influence que sur ma chair et ce sera ainsi, tant que nous
sommes sur la terre. Dans un sens, c'est dur de devoir reconnaître que ma chair
n'est pas améliorable, mais quelle grâce de savoir que pour Dieu, elle a été
ôtée, même si elle est toujours là tant que nous sommes ici, mais je suis devenu un nouvel homme, je
suis mort avec Christ, ressuscité avec Lui et assis dans les lieux célestes
et je peux penser aux choses qui sont en haut, ce qui est impossible pour un
homme de ce monde. Par le Saint Esprit, j'ai la force d'accomplir la volonté de
Dieu et d'adapter constamment mes pensées à la Parole, ce qui est nécessaire,
parce que nous subissons l'influence de notre entourage.
C'est dans ce cadre que nous avons des rapports avec ce monde. Nous
avons vu hier nos rapports dans la famille dans le cadre de cette
création ; s'il s'agit de parents incroyants, ce sont des relations dans
le cadre du train de ce monde comme aussi avec mes collègues de travail. Je
dois savoir quel comportement adopter.
Dans cette création, nous devons travailler pour gagner notre vie. 2
Thessaloniciens 3 dit expressément qu'il est inconvenant de ne pas vouloir
travailler. Ce n'est pas le travail qui est une malédiction, comme on l'entend
aujourd'hui. Un philosophe bien connu affirme que le plus beau serait de
travailler seulement 2 à 3 heures par jour pour avoir le reste de son temps
libre. Voilà le but de ce monde !
Mais Dieu dit que nous devons travailler. Déjà Adam au paradis avait
reçu la tâche de garder et cultiver le jardin d'Eden, c'était une bénédiction
de Dieu, cela faisait partie du sens de la vie. Et Dieu aussi a
travaillé ; le Seigneur disait : « mon Père travaille et moi aussi
je travaille » et Dieu travaille toujours en grâce actuellement.
Toute activité est travail, la malédiction est venue par le péché. C'est
pourquoi, il n'est pas juste de dire qu'il faut travailler le moins possible
pour avoir du temps libre, c'est ce que recherche le monde ; on combat
pour cela ; c'est l'esprit de ce monde poussé par Satan. Et nous, comment
réagissons-nous ? J'espère que les considérations précédentes nous rendent
les choses plus claires.
Quelle est notre position face aux syndicats qui défendent les travailleurs
dans les entreprises et, dit d'une manière ironique, les comités de défense des
chefs d'entreprises ont eux bien le droit de s'organiser pour contrer leurs
revendications ? Ces organisations proviennent toutes deux de l'esprit de
ce monde, et nous n'avons absolument rien avoir avec cela, nous ne sommes pas
ici pour nous adapter au monde moderne, mais nous en avons été retirés, quoique
nous vivions encore dans cette création où nous avons le devoir d'être actifs
là où Dieu nous a placés. C'est pour cela que j'insiste sur la différence entre
ces deux notions : le train de ce monde, le système conduit par Satan et
la création qui soupire sous le joug du péché.
C'est aussi pour cette raison que l'apôtre Paul ne dit pas aux esclaves
de se libérer du joug de l'esclavage, quoique ce soit une conséquence du péché.
Dieu n'a pas donné le droit à un homme d'asservir un autre, c'est l'homme qui a
institué cela ; Dieu a créé l'homme à sa ressemblance et nous ne lisons
nulle part qu'Il a permis à l'homme d'asservir son semblable. L'esclavage est
la conséquence du péché et disparaitra dans l'éternité. Mais nous, chrétiens,
nous ne sommes pas appelés à changer les circonstances de ce monde amenées par
le péché, nous en sommes retirés.
Ephésiens 6 nous donne encore quelques directives : Dieu s'adresse
d'abord à ceux qui sont dans la position de subordination : la femme puis
l'homme, les enfants puis les parents, les serviteurs puis les maîtres.
« esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et
tremblement, en simplicité de cœur, comme à Christ, ne servant pas sous leurs
yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais comme esclaves de Christ,
faisant de cœur la volonté de Dieu, servant joyeusement, comme asservis au Seigneur
et non pas aux hommes, sachant que chacun, soit esclave soit homme libre,
quelque bien qu'il fasse, le recevra du Seigneur. »
A l'époque, ces esclaves ne pouvaient disposer de leur vie, ils
appartenaient à leurs maîtres et leur devaient une obéissance absolue, qu'ils
soient bons ou mauvais. Paul s'adressait à des esclaves croyants qui pour la
plupart avaient des maîtres incroyants. Ceux qui servaient des maîtres croyants
reçoivent une exhortation spéciale : « qu'ils les servent d'autant
plus que ceux qui profitent de leur bon et prompt service sont des fidèles et
des bien-aimés » (1 Timothée 6 verset 2)
Ici, il nous est parlé d'esclaves, ce qui n'existe plus aujourd'hui,
mais cela ne rend pas les choses plus faciles pour autant. Quand j'accomplis mon
travail dans une firme, je le fais librement, ayant conclu un contrat avec mon
employeur qui a determiné le cadre de mon travail, les tâches et
responsabilités ; des deux côtés, c'est convenu librement, il y a donc une
grande différence par rapport aux relations qui existaient entre les maîtres et
les esclaves. Celui-ci n'était pas libre, il appartenait à son maître et devait
obéir.
La plupart d'entre nous sont des travailleurs, nous ne sommes pas
esclaves de nos employeurs, mais la relation en est plus difficile. D'un côté,
la relation est librement consentie, mais si mon chef - et le plus souvent, il
s'agit d'un chef incroyant - exige quelque chose en contradiction avec la
Parole de Dieu, j'ai l'obligation de lui dire qu'il m'est impossible d'obéir.
Pierre nous dit qu'il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes (Actes 5), mais
comme nous pouvons facilement être amenés à désobéir à Dieu ; peut-être le
faisons-nous par peur des collègues ou de perdre notre emploi. Mais en agissant
ainsi, nous nous conformons au monde et courons le danger d'être entrainés par
le train de ce monde
D'autre part, l'augmentation du temps libre aujourd'hui, ne nous permet
pas de négliger notre travail, nous avons à être fidèles dans l'accomplissement
de nos devoirs, comme autrefois les esclaves. Nous avons un maître qui est bien
plus grand que notre chef, nous servons le Seigneur. Cela est très clair dans
Colossiens 3 verset 23 où le Seigneur nous est présenté comme le chef de
l'Assemblée, Celui qui a toute autorité sur notre vie. Voilà ce qui distingue
le travail d'un croyant par rapport à un homme du monde. Nous devons en être
conscients.
Il arrive parfois qu'un chef croyant ait des employés ; la Parole
de Dieu s'adresse aussi à lui. C'est aussi une relation librement
consentie : on a besoin de quelqu'un avec lequel on détermine le cadre du
travail, les obligations, les responsabilités, et aussi les droits, le salaire.
C'est un accord librement conclu auquel nous devons nous tenir, comme frère,
comme croyant, de toute manière pas comme les gens du monde où règne une
atmosphère de conflits, où chacun défend ses droits. Nous ne devons rien avoir
affaire avec cet esprit, nous devons servir le Seigneur en tout. Notre devoir
est donc clair, mais il est si facile de dévier.
Et qu'en est-il quand employeur et employé sont tous les deux
croyants ? J'ai entendu les réflexions suivantes : « j'embauche
quiconque sauf un croyant. J'accepte tout travail, mais pas pour un chef
croyant ». C'est bien triste de raisonner comme cela et cela nous montre combien
nous sommes influencés par l'esprit de ce monde. J'ai eu la chance et le
bonheur de travailler pendant des années pour un chef croyant et quand la firme
a été reprise par une multinationale, mon chef direct était un frère en
Christ ; je peux dire que cela a été un temps de bénédiction. N'oublions
pas que les croyants ne peuvent pas se comporter différemment des hommes
« normaux ».
Si un employeur chrétien pense pouvoir exiger de son employé croyant
plus de prestations sans le dédommager, il n'agit pas selon la pensée de Dieu.
Colossiens 4 verset 1 « maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est
juste et équitable » Notre relation avec le Seigneur repose sur la grâce,
mais dans le cadre de cette création, j'ai le devoir de donner ce qui est juste
et équitable. Il n'y a rien de plus triste que de voir ce principe oublié entre
frères, alors que dans le monde, on dit « l'ouvrier est digne de son
salaire » Cela s'est déjà vu parmi les croyants que l'on estime qu'un
frère peut bien accepter un salaire moindre. C'est pour cela que la parole
dit : « donnez à vos serviteurs ce qui est juste et
équitable. » Nous n'avons pas le droit de spéculer sur la grâce et penser
qu'il s'en contentera.
Mais en considérant l'autre côté, celui de l'employé, 1 Timothée 6
verset 1 et 2 nous montre l'attitude que nous devons avoir : « que
tous les esclaves qui sont sous le joug estiment leurs propres maîtres dignes
de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas
blasphémés, et que ceux qui ont des maîtres croyants ne les méprisent pas parce
qu'ils sont frères, mais qu'ils les servent d'autant plus que ceux qui
profitent de leur bon et prompt service sont des fidèles et des
bien-aimés ».
Le danger consiste à penser que nous pouvons nous permettre d'être moins
scrupuleux avec un frère. Avons-nous le droit de nous soustraire à nos devoirs,
d'être moins fidèles que nos collègues incroyants ? Le nom du Seigneur est
blasphémé par un tel comportement, et de plus si je le méprise en ne respectant
pas les conventions mutuelles sous prétexte qu'il est mon frère, en faisant
comme s'il n'existait pas de différence dans ce cadre terrestre. Dans le corps
de Christ, il n'y a pas de différence, mais dans les relations terrestres, je
dois en tenir compte. Si ces deux choses étaient respectées, il n'y aurait pas
de problèmes relationnels entre frères. Nous devons tous accomplir notre
travail en tenant compte de ces règles.
Notre attitude envers les autorités fait aussi partie de nos relations
dans la société.
Lisons Romains 13 versets 1 à 8 :
1 Que toute âme se soumette aux autorités qui
sont au-dessus d’elle ; car il n’existe pas d’autorité, si ce n’est de par
Dieu ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu ;
2 de sorte que celui qui résiste à l’autorité
résiste à l’ordonnance de Dieu ; et ceux qui résistent feront venir un
jugement sur eux-mêmes.
3 Car les magistrats ne sont pas une terreur
pour une bonne œuvre, mais pour une mauvaise. Or veux-tu ne pas craindre
l’autorité ? fais le bien, et tu recevras d’elle de la louange ;
4 car [le magistrat] est serviteur de Dieu pour
ton bien ; mais si tu fais le mal, crains ; car il ne porte pas
l’épée en vain ; car il est serviteur de Dieu, vengeur pour exécuter la
colère sur celui qui fait le mal.
5 C’est pourquoi il est nécessaire d’être
soumis, non seulement à cause de la colère, mais aussi à cause de la
conscience.
6 Car c’est pour cela que vous payez aussi les
tributs ; — car ils sont ministres de Dieu, s’employant constamment à cela
même.
7 Rendez à tous ce qui leur est dû : à qui
le tribut, le tribut ; à qui le péage, le péage ; à qui la crainte,
la crainte ; à qui l’honneur, l’honneur.
8 Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer
les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la loi.
Dans notre époque de démocratie et de décadence, où toute autorité est
contestée – nous avons vu hier qu'une certaine politique conduit sciemment dans
ce sens - ce long paragraphe détaillé a
toujours la même application qu'au temps de l'apôtre, où régnait Néron, le
potentat le plus terrible de l'empire romain. On dira peut-être qu'il n'est pas
possible que Dieu ait établi un tel régime. Là n'est pas la question, il s'agit
du principe de l'autorité dans l'administration du monde. Quand Noé sort de
l'arche après le déluge (Genèse 9) il lui est dit expressément :
« celui qui aura versé le sang par l'homme, son sang sera versé ». Il
ne lui est pas dit de verser le sang, il n'est pas question de vengeance, mais
une autorité neutre doit intervenir pour
maintenir l'ordre parmi les hommes. C'est pour cela qu'il nous est dit d'être
soumis aux autorités. Les hommes et les femmes qui exercent cette autorité en
pratique ont leur responsabilité devant Dieu comme créatures, mais le principe
subsiste ; elles sont établies de Dieu, si l'autorité disparaît, cela
conduit à l'anarchie et Dieu n'est pas un Dieu de désordre. Cela ne veut pas
dire qu'un Hitler, Staline, Néron … étaient appelés de Dieu pour agir comme ils
l'ont fait, leur responsabilité reste entière. Nous ne pouvons pas prétexter ne
pas obéir parce que tel ou tel parti dirige le pays. Ce commandement de se
soumettre aux autorités était valable sous Néron, ce terrible persécuteur des
chrétiens et Paul a subi le martyre sous ce gouvernement et combien de frères
russes sont morts sous Staline.
« … que toute âme se soumette aux autorités », cela s'applique
aux impôts comme au reste et aujourd'hui c'est aussi valable pour les règles de
circulation ; si nous pensons pouvoir considérer cela comme une
peccadille, et je dois m'inclure, nous sommes sous l'influence de l'esprit de
ce monde Ces règles sont de plus en plus enfreintes, parce que le non respect
de l'autorité instituée de Dieu est moderne aujourd'hui.
La limite se situe ici : si l'autorité exige ce qui s'oppose à la
volonté de Dieu. Pierre dit en Actes 5 « on doit obéir à Dieu plutôt
qu'aux hommes ». On s'est posé la question concernant la loi qui a rendu
légal l'avortement. Des chrétiens ont pensé qu'il fallait s'opposer à une loi
en contradiction flagrante à la volonté de Dieu. Le verset d'Actes 5 est
d'application, si l'on exigeait par exemple que l'avortement soit pratiqué
après le 2ème enfant, mais aussi longtemps que nous ne sommes pas
forcés, nous ne devons pas nous occuper de cela. Toutes ces prises de position,
manifestations pour la paix,... beaucoup de chrétiens participent et se
laissent entrainer, ne se rendant pas compte qu'ils sont sous l'influence de
l'esprit de ce monde Par cette attitude, on pense pouvoir changer l'esprit de
ce monde.
Chers frères et sœurs, le seul
moyen de changer les hommes de ce monde, c'est la nouvelle naissance, le
monde en tant que tel ne peut être amélioré ; le système de ce monde ne
peut être modifié, il ne changera pas, il va à la rencontre du jugement de
Dieu. C'est un côté. D'autre part, nous sommes une lumière dans ce monde
jusqu'à la fin et nous voulons prier que
beaucoup d'hommes, éclairés par la lumière de Dieu soient encore retirés de ce
présent siècle. Voilà notre chemin dans ce monde.
Que le Seigneur nous conserve cette clarté, ou si nous ne l'avions pas
encore, qu'Il nous accorde de comprendre comment Dieu considère ce monde. Nous
devons le voir comme Lui et comprenons aussi notre position pour qu'Il puisse
nous utiliser. Qu'au milieu d'une génération tortue et perverse, la société dans
laquelle nous vivons, nous reluisions comme des luminaires. Nous ne sommes pas
du monde, comme le Seigneur ne l'était pas non plus, mais en avons été retirés.
Et comme le Seigneur était une lumière sur cette terre, ainsi nous devons et
pouvons l'être pour briller, présentant la parole de vie.
Lecture : Romains 12
1 Je vous exhorte donc, frères, par les
compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable
à Dieu, ce qui est votre service intelligent.
2 Et ne vous conformez pas à ce siècle ;
mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que
vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite.
3 Car, par la grâce qui m’a été donnée, je dis
à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de
lui-même, au-dessus de celle qu’il convient d’avoir, mais de penser de manière
à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun.
4 Car comme dans un seul corps nous avons
plusieurs membres, et que tous les membres n’ont pas la même fonction,
5 ainsi nous qui sommes plusieurs, sommes un
seul corps en Christ, et chacun individuellement membres l’un de l’autre.
6 Or ayant des dons de grâce différents, selon
la grâce qui nous a été donnée, soit la prophétie, prophétisons selon la
proportion de la foi ;
7 soit le service, [soyons occupés] du
service ; soit celui qui enseigne, qu’il s’applique à
l’enseignement ;
8 soit celui qui exhorte, à
l’exhortation ; — celui qui distribue, qu’il le fasse en simplicité ;
celui qui est à la tête, qu’il conduise soigneusement ; celui qui exerce
la miséricorde, qu’il le fasse joyeusement.
Nous nous sommes occupés ces soirs précédents du jeune croyant dans la
famille, puis en relation avec la société et aujourd'hui nous voulons le considérer dans l'assemblée.
Un frère, et cela m'a profondément marqué, a écrit ceci concernant la
réception du croyant pour participer à la fraction du pain : « dans
les conversations, j'ai toujours posé cette question : que veux-tu
apporter dans le cercle de croyants parmi lesquels tu souhaites être
reçu ? »
C'est une question très importante et que nous négligeons souvent :
qu'apportons-nous au milieu des croyants pour servir le Seigneur ? La
plupart d'entre nous pensent plus à ce qu'ils peuvent recevoir au lieu de voir
ce qu'ils peuvent apporter comme don, comme service à l'assemblée. Je crois que
c'est un point très important, spécialement pour les jeunes. Nous estimons
tellement vite que nous ne recevons pas ce qui convient. Mais nous ne lisons
nulle part dans la parole que nous ne
sommes appelés qu'à recevoir. Dieu donne et bénit bien au-delà de ce que nous
attendons et sûrement de ce que nous méritons, c'est un côté, mais la question
de ce soir est celle-ci : que sommes-nous prêts à apporter à
l'assemblée ? C'est le côté pratique ; personne ne peut s'y
soustraire, nous avons lu que nous sommes tous membres du corps de Christ.
C'est en tant que tels que nous sommes réunis ce soir et que nous désirons nous
laisser enseigner par la parole de Dieu.
Avant d'aller plus loin dans le sujet, je pense qu'il faut considérer
deux points importants qui concernent chacun : après s'être converti,
avoir reçu le Seigneur par la foi et l'avoir remercié, ce que nous ne ferons
jamais assez, le Seigneur attend de nous deux choses extérieures : d'abord
ce qu'Ananias dit à Paul : « lève-toi et sois baptisé ».
Pourquoi reculer devant ce témoignage, montrer que nous ne nous appartenons
plus à nous-mêmes, à ce monde ? Nous ne faisons plus partie de cette
génération tortue et perverse. Pierre nous dit « sauvez-vous de cette
génération perverse ». On n'est pas sauvé d'une génération par la foi,
mais par un abandon ; pour l'éternité, nous sommes sauvés par la foi, mais
le baptême nous sépare du monde.
Aussi longtemps que tu n'es pas baptisé, tu n'as pas tiré le trait, la
séparation entre toi et le monde d'où tu viens, même comme enfant de Dieu,
comme enfant de parents chrétiens, tu fais partie de ce monde, mais quand nous
sommes nés de nouveau, nous n'appartenons plus au monde, nous sommes crucifiés au monde et le monde
nous est crucifié, le trait de séparation est le baptême qui exprime que nous
ne vivons plus dans ce monde, nous nous identifions à un Christ crucifié, mort
et enterré. Le Seigneur est méprisé et rejeté dans ce monde, le monde ne Le
connait pas autrement, par le baptême, nous témoignons que nous sommes unis à
Lui ; c'est le côté que le monde voit. L'autre côté, seulement vu des
croyants, c'est que nous sommes assis dans les lieux célestes, nous sommes liés
à un Seigneur vivant glorifié. Aussi longtemps que tu n'as pas fait le pas, il
te manque quelque chose dans ta responsabilité de témoigner ici sur cette
terre. On est pas sauvé par le baptême, mais cela ne va pas de dire :
« je crois » les deux choses vont ensemble. L'eunuque de Candace,
dans Actes 8, dit : « qu'est-ce qui m'empêche d'être
baptisé ? » Je rends témoignage que non seulement je suis lié à un
Seigneur glorifié, mais aussi à un Seigneur méprisé, rejeté. C'est le premier
pas qui est personnel, le côté du témoignage sur la terre ; il y a un
Seigneur, une foi, un baptême (Ephésiens 4), puis l'assemblée, témoignage vu du
côté céleste : un seul corps, un seul esprit, une seule espérance.
Le pas suivant est en rapport avec la participation à la table du
Seigneur. Le Seigneur avait dit à ses disciples : « allez dans tout
le monde et prêchez l'évangile à toute la création, celui qui aura cru et aura
été baptisé sera sauvé ». La fraction du pain se lie aussi à la mort du
Seigneur. C'est le mémorial qu'il a institué avant de mourir, la seule chose
visible qui nous rappelle constamment ce qu'il en a coûté pour Dieu, pour le
Seigneur. Nous n'avons pas de sacrements, le Seigneur nous a donné deux
choses : le baptême qui nous concerne personnellement et la fraction du
pain qui nous touche collectivement.
Et là aussi, pourquoi beaucoup hésitent-ils à répondre au dernier
souhait du Seigneur ? Quand nous pensons à un être cher qui nous a quitté,
ne considérons-nous pas sa dernière volonté comme sacrée et à remplir ? Et
le désir du Seigneur ? Il nous demande de le faire en mémoire de lui. Nous
devons aussi penser que nous le faisons pour lui, pas pour nous, notre bénédiction,
parce que nous sommes heureux d'être ensemble. Le Seigneur ne nous laissera pas
retourner à vide, mais nous nous réunissons pour le Seigneur. Nous devons
toujours nous rappeler quel prix Il a payé. Comme cela peut vite devenir une
habitude ! Dans la pratique, pensons-nous souvent au prix que le Seigneur
a dû payer pour nous sauver ? Si nous l'oublions, Pierre en parle
« ayant oublié la purification des péchés précédents » 2 Pierre 1
verset 10, nous perdons de vue la valeur, l'importance de Son œuvre. Le Seigneur
connaissait nos cœurs oublieux, c'est pourquoi Il nous dit « faites ceci
en mémoire de moi ».
Les premiers chrétiens l'ont fait journellement, puis le premier jour de
la semaine, le jour de sa résurrection, ils avaient pris l'habitude de se
réunir pour la fraction du pain (Actes 20) Pour nous, le dimanche reste bien le
premier jour de la semaine, quoique dans notre calendrier, c'est le lundi qui
est considéré comme tel. Le peuple d'Israël encore aujourd'hui fête le sabbat
le dernier jour de la semaine, donc pour eux aussi le dimanche est le premier
jour. Le Seigneur a été mis dans le tombeau le vendredi, mais le dimanche nous
rappelle sa victoire sur la mort ; nous nous rappelons sa mort, mais c'est
un Seigneur ressuscité, élevé à la droite de Dieu.
Le Seigneur a tout fait pour nous et Il attend que nous répondions à Son
amour, que nous Le servions comme nous le lisons ici dans le premier verset. Je
voulais insister sur ces deux choses importantes, sans entrer dans la
signification de l'enseignement de la table du Seigneur et de la fraction du
pain. Que nous soyons conscients de notre relation avec l'assemblée de Dieu,
tous les vrais croyants, pas seulement les quelques uns ici et que nous nous
demandions ce que nous sommes prêts à lui apporter. Peut-être n'avions-nous
jamais considéré ce point de vue. Cela concerne chacun, mais a aussi trait à
l'ensemble puisqu'il s'agit du corps de Christ et de ses membres.
Le sujet de ce paragraphe des versets 1 à 8 n'est pas divers enseignements mais a un seul
thème : déterminer le but, la tâche de chacun, que l'apôtre nous rappelle
par le Saint Esprit. « je vous exhorte, par les compassions de Dieu, à
présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est
votre service intelligent »
L'épitre aux Romains nous montre très clairement, plus que partout
ailleurs, ce que Dieu a fait pour nous en Christ. Dans les chapitres 1 à 3 il
nous dit ce que l'homme est par nature : ennemi de Dieu, puis suit la
description de ce que Dieu a fait par le Seigneur Jésus pour sauver des
pécheurs et la conclusion à la fin du chapitre 8 « si Dieu est pour nous,
qui sera contre nous ? » Voilà la merveilleuse position dans laquelle
Dieu, notre Père nous a placé, nous, des êtres perdus. On pourrait dire que Dieu
nous présente le sacrifice du Seigneur dans ces chapitres, Il a donné ce qu'Il
avait de plus cher pour nous racheter et maintenant l'apôtre en vient à
l'exhortation, comment allons-nous répondre à un tel amour. Je vous exhorte à
présenter vos corps en sacrifice. Dieu a tout fait pour nous, maintenant Il
attend que nous aussi, nous apportions un sacrifice vivant, saint, agréable à
Dieu ; c'est nos corps.
Le Seigneur a racheté l'homme au complet, esprit, âme et corps, comme
nous le montre 1 Thessaloniciens 5 verset 23 « le Dieu de paix vous
sanctifie entièrement, que votre esprit et votre âme et votre corps tout
entiers soient conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus
Christ » et 1 Corinthiens 6 verset 19 nous dit que notre corps est le
temple du Saint Esprit. Notre corps est l'instrument de tout ce que nous
faisons ; l'esprit est actif, plein d'idées, mais ne peut rien sans le
corps. Un esprit sans corps est incapable d'entrer en contact avec d'autres
dans cette création, mais il y a d'autres domaines, par exemple le paradis, où
l'âme de ceux qui sont endormis est active. Mais ici sur cette terre, le corps,
l'esprit et l'âme sont liés et le corps est l'instrument. Quand nous péchons,
nous le faisons avec le corps et nous servons Dieu aussi avec notre corps.
Nous sommes exhortés à présenter nos corps en sacrifice vivant, saint.
L'ancien testament nous parle beaucoup de sacrifices. L'Israélite séparait un
animal de son troupeau et l'apportait à Dieu, cela lui coûtait. La
signification de tout ce cérémonial, tous ces sacrifices offerts renvoyaient au
sacrifice parfait du Seigneur dont nous parle Ephésiens 5 verset 2 « Il
nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à
Dieu en parfum de bonne odeur ». Ici, il nous est demandé de présenter nos
corps, c'est-à-dire toute notre vie sans rien en excepter. Dans l'ancien
testament, la victime offerte mourait et ne pouvait plus rien faire, tandis que
nous, nous offrons un sacrifice vivant : toute notre vie doit être une
offrande, que nous ne vivions plus pour nous-mêmes, asservis à Satan, au péché.
Nous avons été rachetés, nous appartenons à Dieu et par conséquent, nous
pouvons et devons être un sacrifice vivant pour Dieu.
Avons-nous déjà pensé à la signification de ceci ? Quand Israël
apportait un holocauste dans l'ancien testament, il l'offrait comme sacrifice
agréable à Dieu. Combien plus grand et plus merveilleux est le sacrifice du
Seigneur qui s'est offert à Dieu sans taches.
Ce sacrifice est aussi saint et nous étions tout sauf saints. Saint
signifie être séparé de ce avec quoi on était lié auparavant pour appartenir à
Dieu uniquement. La première allusion à une sanctification se trouve dans
Genèse 2 verset 3 « Dieu se reposa au septième jour, Dieu bénit le
septième jour et le sanctifia » Dieu sépara le sabbat des autres jours de
la semaine pour l'avoir comme son jour de repos, ce que nous retrouvons dans
tout l'ancien testament. Ceci signifie que nous soyons séparés de tout ce qui
faisait notre vie avant notre conversion et peut-être encore après.
La sanctification a toujours un but ; pas seulement se détourner de
quelque chose, mais se tourner vers le Seigneur, car sans objet elle n'est que
forme vide, c'est ce que le Seigneur appelait l'hypocrisie des pharisiens. Le
contenu de la sanctification est une vie pour Dieu. L'apôtre nous dit que c'est
notre service intelligent, on pourrait le qualifier de logique : c'est la
conséquence logique pour un croyant de servir le Dieu vivant et vrai. C'est un
juste retour pour ce qu'il a fait pour nous. Mais nous avons tendance à oublier
que notre chair est là ; notre vieille nature a été annulée, mais la chair
en nous veut toujours nous détourner, nous occuper d'autres pensées. On
pourrait émettre des pensées telles que celles-ci : puisque j'appartiens au
Seigneur, je suis là pour Lui, je suis sauvé pour l'éternité, je ne peux être
perdu. Ce raisonnement démontre une incompréhension totale de ce que le
Seigneur a fait pour nous, il n'a absolument pas perçu la valeur et la
nécessité de l'œuvre du Seigneur et l'on peut se demander s'il est réellement
sauvé celui qui pense pouvoir jouer avec la grâce. Pourquoi un frère disait-il
que quand nous nous réunissons comme enfants de Dieu, tout se passe sous la
direction du Saint Esprit, quoique je fasse, les dons agissent grâce au Saint
Esprit ? Cela aura bien lieu un jour, mais actuellement, il existe
d'autres influences que nous devons reconnaître. C'est pourquoi, l'apôtre
dit : « ne vous conformez pas à ce siècle, mais soyez transformés par
le renouvellement de votre entendement ». Ne vous conformez pas à ce
siècle, l'organisation de ce monde, ses tendances, ses aspirations, ne pensez
pas que votre vie est d'office consacrée à Dieu ; c'est votre
responsabilité de ne pas rechercher les choses du monde. Parce que nous ne
sommes pas encore parfaits, que la chair veut y trouver son compte, nous devons
être transformés par le renouvellement de notre entendement.
Notre entendement a déjà été renouvelé, mais il a toujours besoin d'être
transformé. En Colossiens 3 versets 9 & 10, « ayant dépouillé le vieil homme avec
ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance,
selon l'image de celui qui l'a créé », nous avons la même image :
d'un côté, le nouvel homme, de l'autre la chair qui a toujours besoin d'être
redressée.
2 Corinthiens 3 verset 18 « contemplant à face découverte la gloire
du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire,
comme par le Seigneur en Esprit ». Il ne s'agit pas de position ici, nous
sommes transformés pour lui être semblables dans la pratique, en étant occupés
de la parole, par la prière et aussi par la communion entre nous. La personne
du Seigneur est notre modèle pour notre vie, la loi n'est pas la règle du
croyant ou un ensemble de prescriptions, mais la personne du Seigneur et Sa
vie ; en Le contemplant, nous sommes constamment transformés par le
renouvellement de notre entendement, nous Lui ressemblerons de plus en plus et
refléterons ses caractères et pourrons discerner quelle est la volonté de Dieu,
bonne et agréable et parfaite.
Aussi longtemps que nous sommes sur la terre, nous devrons rechercher la
volonté de Dieu. Cela ne suffit pas d'avoir cru au Seigneur Jésus, d'être
baptisé et avoir pris sa place dans l'assemblée, puis penser être là où le
Seigneur me veut, donc tout est bien. Nous sommes invités à faire quelque
chose : nous devons constamment nous demander quelle est la volonté du
Seigneur. Etant dans l'assemblée, je
suis à l'endroit où je peux faire quelque chose pour Lui et cela commence par
la recherche de Sa volonté. Cela indique aussi notre faiblesse, car souvent
nous ne sommes pas en état de discerner Sa volonté et c'est la raison pour
laquelle tant de problèmes surgissent, quoique la volonté de Dieu soit claire
dans bien des cas, qu'un croyant, par exemple n'a pas à s'allier à un incroyant
et pourtant, comme nous perdons facilement cela de vue !Et si nous
éprouvons déjà tant de difficultés là où la volonté de Dieu n'est pas
contestable, que dire des cas où cela n'est pas aussi évident !
« … ne vous mettez pas sous un joug mal assorti » C'est si
clair et pourtant, comme la chair, la volonté propre sont capables de mettre de
côté ce verset. Si nous ne sommes pas prêts à obéir à la volonté de Dieu
clairement révélée, comment voulons-nous alors que Dieu nous montre le chemin
dans des domaines où nous n'avons pas d'indications précises comme par exemple
le choix d'un métier, le lieu d'habitation,... Et pour le mariage, même si le
partenaire est croyant, ce n'est pas encore le seul critère, « dans le
Seigneur » va plus loin ; il faut que l'on ait la conviction devant
le Seigneur que l'union avec cette jeune fille, avec ce jeune homme est voulue
de Dieu. C'est cela qui unifie, donne force et joie et forme une union selon la
pensée de Dieu. Voilà pourquoi nous devons toujours éprouver quelle est la
volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite et qu'il est si important d'avoir
toujours ce paragraphe devant les yeux.
« … par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de ceux qui
sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de lui-même, au-dessus de
celle qu'il convient d'avoir ». Il s'agit de notre vie commune, ce
chapitre traite de nos relations entre croyants alors que le début de l'épitre
présente le côté individuel : la conversion, le salut du pécheur, sauf les
chapitres 9 à 11 qui nous parlent d'Israël.
Qu'attend le Seigneur de nous ? Quelle est notre position, notre
engagement vis-à-vis de l'assemblée ? Sommes-nous prêts à apporter quelque
chose pour que cette volonté de Dieu soit faite, que son nom soit glorifié et
un témoignage rendu ? Cela ne peut se réaliser qu'en étant prêts à
présenter nos corps en sacrifice vivant, en éprouvant quelle est la volonté du
Seigneur et en n'ayant pas une haute pensée de soi-même, au-dessus de celle
qu'il convient d'avoir.
Chers frères et sœurs, je pense qu'ici réside un des plus grands
problèmes auxquels nous sommes confrontés. « … par la grâce qui m'a été
donnée, je dis à CHACUN », pas à tel ou tel, nous n'aimons pas beaucoup
entendre cela, nous désirons toujours paraître aux yeux des autres, mais le
Seigneur nous connait, nous ne pouvons pas Le tromper, nous le savons bien, et
pourtant, parmi les frères et sœurs, nous voulons être quelque chose. Le
Seigneur nous dit que cette attitude est l'obstacle le plus important dans le
service. Nous ne pouvons rien faire pour Lui aussi longtemps que nous sommes
grands à nos propres yeux. Il faut la connaissance de soi-même ; c'est la
leçon la plus difficile à apprendre dans la vie de tout homme et aussi du croyant :
ne pas se duper soi-même ; nous sommes ainsi faits que nous nous gonflons
d'importance comme un ballon et nous paradons pensant être quelque chose. Le
Seigneur met le doigt là où le bat blesse, où nous n'avons même pas aperçu le
point sensible.
Bien sûr, chacun d'entre nous a certaines facultés qui proviennent de
notre vieille nature. Si nous les mettons en avant et pensons devoir favoriser
les traits de caractère de notre vieille nature, nous avons une haute pensée de
nous-mêmes, au-dessus de ce qu'il convient d'avoir. L'apôtre nous demande de
reconnaître quelles aptitudes le Seigneur nous a données.
Quand il a fallu engager des personnes dans la firme où je travaillais,
plusieurs candidats pensaient que leur connaissance du français était parfaite.
Mon chef, pour faire un test, leur demandait de lire un texte dans un journal,
on voyait déjà si la lecture était facile ou hésitante, puis on passait à la
traduction ; s'ils n'étaient pas capables de traduire convenablement,
plusieurs recherchaient des excuses au lieu d'admettre que l'on ne peut parler
parfaitement une langue étrangère.
Voilà où commence la connaissance de soi, nous ne sommes pas capables de
nous juger nous-mêmes !
Quelles conséquences dramatiques peuvent résulter, si nous estimons avoir
la capacité de faire des choses que le Seigneur ne nous a pas
commandées ! Voilà pourquoi il est
si important dans l'assemblée de ne pas avoir une haute pensée de soi-même,
mais « de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de
foi que Dieu a départie à chacun ». C'est le point de départ pour
comprendre la volonté du Seigneur et éviter les obstacles : des saines
pensées, selon la mesure de foi. La foi ici n'est pas la foi qui sauve, mais la
foi qui nous rend capables d'agir pour le Seigneur.
1 Corinthiens 12 verset 8 parle même de don de la foi, c'est-à-dire agir
selon l'énergie de la foi que Dieu donne, car tout ce que nous faisons doit
être réalisé par la foi. « … ce qui n'est pas sur le principe de la foi
est péché » (Romains 14 verset 23)
Je le répète, c'est la leçon la plus difficile à apprendre, car nous
aimons toujours à nouveau nous vanter. De saines pensées sur nos aptitudes,
selon ce que le Seigneur nous a donné, cela va de pair avec le jugement de
soi-même, en condamnant des pensées, des mots, peut-être des actes, en étant
petits à nos yeux, alors le Seigneur pourra nous employer.
« … comme le corps a plusieurs membres, mais qu'ils n'ont pas tous
la même fonction, ainsi nous qui sommes plusieurs sommes un seul corps en
Christ et chacun individuellement membres l'un de l'autre ». Nous avons
ici l'image de notre corps physique, la liaison des différents membres et leur
dépendance mutuelle. Notre corps terrestre est un reflet de la réalité céleste,
des desseins que Dieu avait formés dès avant la fondation du monde, la
représentation de ce corps dont le Seigneur est la tête, les membres qui sont
liés l'un à l'autre et ont chacun une fonction différente.
Cela nous montre clairement que nous avons chacun à apporter quelque
chose : le Seigneur nous a placés chacun à un endroit différent pour que
nous Le servions.
C'est la pensée centrale de ce soir : quel est mon service pour le
corps de Christ ? Peut-être n'ai-je pas encore éprouvé quelle est la
volonté du Seigneur, j'ai nourri des idées
fausses sur mes capacités et ne me suis pas jugé dans la présence du Seigneur.
Quand on a compris cela, on peut discerner la volonté du Seigneur et
l'accomplir.
Que le Seigneur nous donne de ne pas venir simplement nous asseoir – et
c'est malheureusement souvent le cas aujourd'hui – pour apprécier si ce que j'entends est bon
ou mal, si cela me plait ou non. Que nous ayons cette attitude de
« missionnaire » apportant quelque chose pour Sa gloire et pour la
bénédiction des siens. C'est la signification de la réflexion de ce vieux frère
que je citais au début : qu'apportes-tu parmi les croyants ?
Avons-nous déjà pensé que le Seigneur veut nous utiliser dans le corps
de Christ à une tâche particulière ? Il y a tant de choses que nous savons
et comprenons, mais combien sont mises en pratique ? Que le Seigneur
agisse pour que nous puissions Lui être utiles.
« … des dons de grâce différents » (verset 6) nous renvoie à
deux autres passages où nous retrouvons les mêmes enseignements : 1
Corinthiens 12 – diversité de dons de grâce opérés par le même Esprit – et
Ephésiens 4 qui décrit des dons plus
particuliers contribuant à l'édification spirituelle, dons qui subsistent
« jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de la
connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature
de la plénitude du Christ ». Ces dons de prophètes, évangélistes,
pasteurs, docteurs ne sont pas donnés à chacun, loin s'en faut ! Ces trois
passages nous énumère plus de vingt dons différents, nous ne trouvons nulle
part une liste complète, mais il est clair que chacun d'entre nous en a reçu
un : ce n'est pas le rôle de tous d'être à la tête (verset 8 ) ou
d'exercer la miséricorde, mais chacun a une fonction à remplir et ne pensons
pas qu'elle est nécessairement publique. 1 Corinthiens 12 nous dit que les
membres que nous estimons les moins honorables sont justement très importants.
Le don de prophétie (verset 6) n'est pas exclusivement prédire l'avenir,
c'est aussi appliquer la parole aux besoins du moment. Le prophète Elie se
présentait comme celui qui se tient devant l'Eternel ; c'est la définition
d'un prophète : il est en communion avec Dieu et entend Ses paroles, puis
donne la parole qui convient à une situation donnée. Jonas non plus, n'a pas
prononcé une prophétie pour l'avenir ; il a prêché l'évangile
disant : « dans 40 jours Ninive sera détruite, vous allez périr
si vous ne vous repentez pas ». C'était le message que Dieu lui avait
donné. Et Aggée, sa prophétie devait toucher la conscience du peuple dans la
situation où il se trouvait. Et aujourd'hui, c'est aussi le cas. Il y a des
prophètes du nouveau testament qui ont révélé des choses cachées jusque là,
comme Paul le dit.
Le service de la prophétie subsiste jusqu'à ce que le Seigneur revienne.
C'est le service le plus important, il est cité le premier. Pour l'exercer, il
faut se tenir dans la présence du Seigneur, dans Sa communion pour réaliser le
moment où l'on doit apporter la parole qui convient aux auditeurs. C'était un
don que les quatre filles de Philippe,
l'évangéliste possédaient, mais elles ne l'exerçaient pas dans l'assemblée, car
il est ordonné à la femme de se taire dans l'assemblée, mais elles pouvaient
l'exercer dans la maison. Cela peut encore être le cas aujourd'hui : une sœur
qui visite une personne âgée ou un malade peut prononcer la parole que Dieu lui
donne, adaptée à la situation.
Selon la mesure de foi (verset 6) : cela est souligné d'une manière
tout à fait générale, mais il s'agit de respecter cette mesure, comme dit le
proverbe « à chacun son métier ». Quand le Seigneur nous montre une
tâche à remplir, accomplissons-la humblement et ne pensons pas, s'Il y a mis sa
bénédiction, nous en attribuer la réussite,
(c'est là ne pas avoir une haute opinion de soi-même), mais nous sommes
ainsi, nous avons cette tendance et pensons alors pouvoir faire aussi telle
autre chose que le Seigneur ne nous a pas demandée. Quelles conséquences
terribles cela peut parfois avoir ! Nous n'obéissons pas à ce que la
parole nous dit ici et nous nous mêlons de choses auxquelles nous aurions mieux
fait de ne pas nous occuper, cela n'avait rien à voir avec la tâche que le
Seigneur nous avait donnée.
Pour donner un exemple concret : si quelqu'un est évangéliste, il
n'est pas appelé à enseigner les croyants, inversement un docteur n'est pas
nécessairement un bon évangéliste. On doit s'en rendre compte et remplir
uniquement le service pour lequel Seigneur a appelé. Et cela est aussi valable
pour toutes sortes de tâches qui ne sont pas exercées publiquement :
accomplir ce que le Seigneur m'a confié fidèlement, car Il apprécie la manière
dont on s'acquitte de sa tâche, comme nous le lisons dans la
parabole : « bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle en
peu de chose,... », le Seigneur le dit aux deux esclaves qui n'avaient pas
reçu la même chose, l'un avait 5 talents, l'autre 2 et pourtant le Seigneur a
prononcé les mêmes paroles de rétribution, ils avaient été fidèles selon ce que
le Seigneur leur avait confié tandis qu'Il reproche à celui qui avait reçu un
talent de l'avoir enterré.
Nous ne recevons pas une récompense pour ce que nous avons reçu, c'est
la grâce de Dieu, sa souveraineté, mais Il apprécie la façon dont nous nous
acquittons de notre tâche, avec quelle fidélité nous avons administré ce qu'Il nous
avait confié. Nous devons rechercher Sa pensée et l'accomplir là où Il nous a
placés.
Il y a des frères qui ont le don d'organisation, cela n'a pas
directement à voir avec l'enseignement, mais s'occuper de l'ordre, comment les
choses doivent se passer parmi les croyants, ou pouvoir aider là où cela est
nécessaire, le verset 8 cite un ensemble
de dons qui ne sont pas aussi spécifiques que le service, l'enseignement,
l'exhortation dans le verset 7 ; ils appartiennent à un domaine qui nous
concerne tous : nous pouvons tous exercer la miséricorde, partager ce que
le Seigneur nous a confié ; ce sont des tâches plus générales, effectuées
au sein des croyants ou même seulement dans la famille. Il ressort donc
clairement que le Seigneur attend un service de nous tous.
Qu'Il imprime profondément cette pensée dans nos consciences ! Nous
nous étions retrouvés pour que les jeunes spécialement aient des pensées
claires sur ce sujet et peut-être que certains n'avaient pas vraiment compris
que le Seigneur attend un dévouement de notre part. Que nous puissions nous
tenir dans Sa présence et Lui dire : « je suis prêt à me présenter en
sacrifice vivant, je désire connaître Ta volonté, ne pas avoir une haute pensée
de moi-même, au delà de ce qui convient et accomplir ce que tu attends de
moi ». Si tous les enfants de Dieu en arrivaient là, quelle vie à la
gloire du Seigneur nous pourrions alors mener, quelle renaissance, quelle
fraîcheur, si chacun, dans les divers rassemblements se comportait ainsi, si
chacun reconnaissait quel est le service que le Seigneur lui a confié. Car il
s'agit de l'édification du corps pour qu'il croisse en toutes choses jusqu'au
Seigneur, qui est le chef, pour que la tête soit glorifiée. Mais cela n'est
possible que si chacun y contribue. C'est pourquoi cette question posée au
début « qu'apportes-tu ? » ne reste pas sans réponse ;
celui qui est prêt à répondre positivement ne sortira jamais à vide :
l'âme qui bénit sera engraissée et celui qui arrose sera lui-même arrosé (Proverbes
11 verset 25).