Traduction de réunions tenues sur le thème :

L’épître à Philémon

Conférences bibliques par Arend Remmers

Traduction depuis  réunions 1 & 2  audio diffusées par le site www.audioteaching.org

Contenu :

1ère réunion. 1

2ème réunion. 7

 

Par Arend Remmers

1ère réunion

Lecture : La lettre à Philémon, versets 1 à 7

1 Paul, prisonnier de Jésus Christ, et le frère Timothée, à Philémon, le bien-aimé et notre compagnon d’œuvre, 2 et à la sœur Apphie, et à Archippe notre compagnon d’armes, et à l’assemblée qui [se réunit] dans ta maison : 3 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

4 Je rends grâces à mon Dieu, faisant toujours mention de toi dans mes prières, 5 apprenant l’amour et la foi que tu as envers le seigneur Jésus et pour tous les saints ; 6 en sorte que ta communion dans la foi opère en reconnaissant tout le bien qui est en nous à l’égard du christ Jésus. 7 Car nous avons une grande joie et une grande consolation dans ton amour, parce que les entrailles des saints sont rafraîchies par toi, frère.

Il y a dans le Nouveau Testament, outre les épîtres adressées à des assemblées, 6 épîtres envoyées à des personnes particulières par l'apôtre Paul à Timothée, Tite et Philémon et par Jean à la dame élue et à Gaius, qui se différencient des autres. L'apôtre a un certain sujet devant lui sur lequel il désire attirer l'attention de son interlocuteur. Par exemple dans Timothée, il veut en tout 1er lieu insister sur le juste comportement du croyant dans la maison de Dieu, colonne et soutien de la vérité, puis dans l'état de décadence, dans Tite, il s'agit de l'ordre à l'intérieur de l'assemblée, des services des anciens.

L'épître à Philémon a un but privé : Paul, emprisonné à Rome écrit à son ami et frère qui habitait Colosses, on peut le déduire en lisant les salutations qu'il nomme des frères que nous retrouvons à la fin de l'épître aux Colossiens.

Philémon avait un esclave qui s'était enfui, s'était converti à Rome et que Paul renvoie à son maître. Pourquoi une telle épître, inspirée par l'Esprit de Dieu nous a-t-elle été conservée ? Parce que nous apprenons mieux par des exemples pratiques et concrets que par la théorie. Les vérités de la Parole de Dieu ne sont pas théoriques, elles doivent être traduites dans la pratique. La Parole de Dieu est la vérité, indépendamment de la façon dont je la mets en pratique. La grande question est celle-ci : comment je la réalise, quelle est la valeur de la Parole qui m'expose tout ce qui a trait à la piété pour moi. Si nous lisons l'épître aux Ephésiens ou aux Colossiens, écrites au même moment, l'apôtre place devant nos yeux des choses des plus merveilleuses, les conseils éternels de Dieu, qui a donné Son Fils à la croix pour notre salut, qui voulait nous avoir dans Sa présence pour l'éternité, qui nous a tout donné pour attirer nos cœurs en haut. Qu'en faisons-nous ? Nous connaissons beaucoup de choses, mais si cela n'a pas de prix pour nous, que c'est triste !

Nous admettons bien que les pensées de Dieu sont merveilleuses, toutes ces vérités concernant l'assemblée, que nous sommes membres du corps de Christ, ce corps lié à la Tête d'où tout part et que chaque membre prend sa place dans ce corps avec une unité à la gloire du Seigneur et en témoignage au monde... elles ne sont pas seulement incompréhensibles pour nous mais aussi impossible à réaliser ici sur la terre. Sommes-nous parfois tentés de penser ; ce serait alors pure théorie, mais c'est le diable qui veut nous persuader que cela est impossible.

Ici dans cette épître, nous voyons comment ces vérités sont réalisées ; jeunes ou vieux, si nous nous remettons au Seigneur, nous pouvons mettre la Parole en pratique dans notre vie de tous les jours. C'est aussi la raison pour laquelle le Saint Esprit nous la donnée pour que nous ne pensions pas que nous sommes trop faibles et que ces vérités seront réalisées au ciel. Nous sommes toujours enclins à descendre le niveau auquel le Seigneur veut nous avoir. On parle d'incapacité et au fond, il s'agit de non vouloir. C'est pourquoi, cette épître est un témoignage de ce que ces merveilleuses vérités peuvent être réalisées. Des personnes nées de nouveau, possédant le Saint Esprit peuvent recevoir journellement la force pour les mettre en pratique.

Paul était à Rome en prison, mais ici, il n'écrit pas comme apôtre, il se présente comme un frère parmi d'autres. Dans les épîtres aux Éphésiens et Colossiens, écrites depuis sa prison, il s'adresse aux croyants en tant qu'apôtre avec l'autorité qu'il avait reçue du Seigneur. Aujourd'hui, personne ne peut prétendre être apôtre, il fallait avoir vu le Seigneur et Paul l'avait vu sur le chemin de Damas.

Il s'appelle le prisonnier de Jésus Christ, car il n'était pas en prison pour sa conduite, mais seulement à cause de son témoignage pour le Seigneur.

Dans cette lettre qui avait un but privé, il associe Timothée qui, quoique jeune, a toujours été un fidèle collaborateur de l'apôtre. C'est dire que ce n'était pas une affaire personnelle qui ne regardait que l'apôtre et Philémon. Et nous, comment réagissons-nous ? Disons-nous : c'est moi qui suis responsable de ce qui se passe dans ma famille, les frères n'ont pas à s'en mêler, c'est une affaire privée ; d'un côté, ce n'est pas faux, car je suis responsable chez moi, mais c'est souvent une demi vérité, car d'autre part, je ne suis pas indépendant des autres, je ne peux pas dire que l'un ou l'autre frère n'en est pas concerné. Evidemment, cela ne veut pas dire qu'il faut tout dire à chaque frère, mais je suis un membre du corps de Christ et voilà le côté pratique ; si je pense qu'il y a des choses qui ne concernent que moi, je n'ai pas compris la position que le Seigneur m'a donnée.

On pouvait penser que cette affaire entre l'apôtre et Philémon ne concernait pas Timothée. Il s'agissait d'un esclave, et à l'époque, les esclaves n'avaient pas grande valeur. En associant son fidèle collaborateur depuis bien des années, l'apôtre montre que ce n'était pas faire prévaloir sa pensée personnelle.

« … Philémon, le bien-aimé » : quel amour dans cette expression ! Ce n'était pas seulement le fait que celui-ci était un ami, un frère dont l'apôtre avait sans doute joui de l'hospitalité lors de son passage à Colosses. La raison de ce qualificatif c'est que Philémon était aimé du même amour du Seigneur et de Dieu le Père que lui. Nous devons être conscients que chaque frère, que je le connaisse ou non est un bien-aimé de Dieu. Ce sont des choses toutes simples de la vie de tous les jours et pourtant combien peu nous les réalisons, avec quelles lunettes regardons nous souvent nos frères et sœurs. Paul aimait Philémon non pas parce qu'il lui était sympathique mais parce que le Seigneur avait payé le même prix pour chaque racheté. Cela ne nous interpelle pas ? D'où viennent les guerres et querelles parmi vous, disait l'apôtre Jacques. Y a-t-il quelque part une assemblée où ces choses n'existent pas ? L'origine, c'est que nous ne considérons pas nos frères avec les yeux du Seigneur.

« … et notre compagnon d'œuvre » : encore une raison de l'appeler « bien-aimé », car Philémon avait collaboré à l'œuvre du Seigneur, il avait le même intérêt que l'apôtre ; à la fin de l'épître (v.24), il cite d'autres compagnons d'œuvre. Tous n'avaient pas participé à l'œuvre de la même façon, il ne faut pas nécessairement jouer un rôle public ni avoir un don particulier. Combien de collaborateurs qui prient journellement ou soutiennent l'œuvre selon leurs moyens sans qu'on le sache !

Nous avons quelques éléments concernant la personne de Philémon où l'on peut voir comment se réalise la plénitude de grâce dans un croyant et ainsi, le Seigneur est glorifié.

Extérieurement, Philémon était un homme considéré à Colosses ; il recevait l'assemblée dans sa maison et devait être à l'aise, car il avait au moins un esclave qui s'était enfui, peut-être plusieurs, car à l'époque un quart de la population était libre, le reste était des esclaves ; chaque guerre amenait des prisonniers vendus comme esclaves. Il était donc normal d'avoir des esclaves dans une maison et d'avoir une main d'œuvre qui ne coûtait pas. Mais qui était-il réellement ? Nous le lisons ici : il était un chrétien pieux, dévoué entièrement au Seigneur. Les doctrines développées dans les épîtres aux Éphésiens, Philippiens, Colossiens, nous les trouvons réalisées dans la personne de Philémon : il réalisait qu'il avait dépouillé le vieil homme et ses convoitises et revêtu le nouvel homme, renouvelé selon l'image de celui qui l'a créé.

La lettre est aussi adressée « à la sœur Apphie », sans doute la femme de Philémon. Dans la Parole, il est peu parlé des sœurs, à part l'épître de Jean à la dame élue, parce que leur service ne se passe pas en public. L'apôtre la mentionne simplement ainsi que « Archippe », cité également dans l'épître aux Colossiens (chapitre 4 v.17: « … dites à Archippe : Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l'accomplisses ») ,ici, il est appelé « notre compagnon d'armes », c'est-à-dire qu'il devait avoir été au côté de l'apôtre dans des circonstances difficiles et avait été capable de déployer de l'énergie dans le combat de l'apôtre pour l'évangile et où celui-ci rencontrait beaucoup d'adversaires.

Il adresse aussi la lettre, quoique privée, à l'assemblée : au fond, elle concernait aussi l'assemblée ; c'était comme une lettre de recommandation pour Onésime qui s'était enfui inconverti et maintenant revenait converti, dont Paul dit qu'il est « maintenant utile à toi et à moi » (v.11)

Ensuite viennent les salutations que nous retrouvons si souvent dans les épîtres : « Grâce et paix à vous de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ ! ». La grâce de Dieu est intervenue à notre égard, s'est manifestée dans le seigneur Jésus par qui nous sommes sauvés, nous sommes sauvés par la grâce, par la foi, nous avons accès à cette grâce. Combien peu nous mettons tout cela en pratique !

Et la paix : chaque enfant de Dieu a la paix avec Dieu par la foi au Seigneur Jésus ; en jouissons-nous ? Avons-nous ce repos dans notre cœur pour traverser combats et douleurs ? N'est-ce pas nécessaire que l'apôtre souhaite aux croyants grâce et paix ? Et si nous avons intérieurement la paix avec Dieu en ce qui concerne notre conscience, jouissons-nous de la paix de Dieu qui surpasse toute connaissance et qui garde nos cœurs et nos pensées ? Si nous ne l'avons pas, comment vivre en paix avec nos frères et sœurs et nos semblables ? Romains 12 nous invite à vivre en paix avec tous, autant qu'il dépend de vous. La grâce et la paix de la part de Dieu, nous en avons besoin pratiquement tous les jours comme nous avons besoin du pain quotidien.

« Je rends grâces à mon Dieu, faisant toujours mention de toi dans mes prières, … » (v.4). Avant de parler de la personnalité de Philémon qu'il décrit en quelques traits, l'apôtre souligne tout le bien qu'il reconnaît en lui (v.6). Pour louer le bien chez une personne, il faut parfois le rechercher, et combien rapidement nous faisons le contraire, nous ne reconnaissons pas le bien mais le mal. Alors, impossible de faire comme l'apôtre ici : rendre grâces en priant toujours pour lui. L'apôtre était à des km de Philémon et nous ne savons même pas si Paul le connaissait bien. Pourtant, le grand apôtre des nations rend grâces à Dieu en priant toujours pour Philémon. Dans 1 Thessaloniciens 1, nous retrouvons une expression semblable : « Nous rendons toujours grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières, … ». Là, c'est pour l'assemblée de Thessalonique, ici, pour un croyant en particulier. Cela montre son attachement, sa communion pratique. Ainsi d'un frère pour qui on prie tous les jours, on ne parle pas si vite d'une façon négative. Le Seigneur veut nous donner cela comme exemple, que nous exprimions pratiquement que nous sommes liés les uns aux autres comme membres d'un seul corps en priant les uns pour les autres.

Au verset 5, il dit pourquoi : « … apprenant l’amour et la foi que tu as envers le seigneur Jésus et pour tous les saints ; … ». Les termes amour et foi sont inversés, l'amour se rapporte aux saints et la foi au Seigneur, mais l'apôtre veut les citer ensemble : Philémon ne faisait pas de différence, pensant seulement à certains croyants, il montrait son amour pour tous en réalisant pratiquement la vérité du seul corps. Il y a un grand danger concernant l'amour pour les enfants de Dieu de ne penser qu'à ceux avec lesquels nous marchons, avec qui nous sommes en communion pratique et nous oublions que tous les vrais enfants de Dieu, où qu'ils soient, font partie de l'Assemblée du Dieu vivant. Il ne faut pas que le terme « assemblée » soit pris dans un sens sectaire. Évidemment aujourd'hui, dans la chrétienté on ne peut exprimer l'amour pour tous les saints de la même manière et sans limites. Comme dans une famille, l'amour pour un enfant désobéissant s'exprime d'une autre façon que pour un enfant obéissant ; nous devons en tenir compte.

« La foi au seigneur Jésus », ce n'est pas la foi qui sauve à la conversion qu'il s'agit, ni de la foi de 1 Corinthiens 13, foi donnée de Dieu à certains croyants qui font confiance au Seigneur sans tenir compte des difficultés extérieures. Ici, c'est la foi que nous trouvons chez Abraham qui s'attendait à Dieu jour après jour ; tout le contraire de ce que Jacques reproche « … nous irons dans telle ou telle ville, et nous y passerons une année, et nous trafiquerons et nous gagnerons, vous qui ne savez pas ce qui arrivera le jour de demain ; … » (chapitre 4 v.13). Cela n'est pas la foi, mais la foi, c'est la dépendance, l'obéissance à la Parole de Dieu, la confiance que le Seigneur ne nous décevra pas. C'est ce que nous voyons chez Abraham : quand Dieu lui a dit « sors de ton pays, de ta parenté », toutes ses relations sont coupées. Hébreux 11 v.8 nous dit qu'il s'en alla ne sachant où il allait, il obéit confiant que Dieu ne l'abandonnerait pas.

Faisons confiance au Seigneur, Il ne nous sera jamais redevable, s'Il nous demande de renoncer à certaines choses qui ne conviennent pas pour Le suivre.

« … en sorte que ta communion dans la foi opère en reconnaissant tout le bien qui est en nous à l’égard du christ Jésus. » (v.6). L'apôtre avait appris l'amour et la foi de Philémon et cela le remplit de reconnaissance, il a en même temps le désir d'une communion avec Philémon.

En remerciant Dieu de tout le bien qu'Il a produit en Philémon, l'apôtre le loue, mais ce n'est pas une louange humaine, car celle-ci est dommageable et parle à la chair ; il recherche une relation spirituelle entre croyants qui ne conduit pas à l'orgueil, mais à une communion de foi.

Frères et sœurs, connaissons-nous encore aujourd'hui cette communion entre croyants ? Actes 2 v.42 nous décrit ce qu'elle était au commencement : les croyants se retrouvaient tous en un seul lieu, ils n'avaient qu'une pensée, un sujet de conversation, un seul but commun, c’est-à-dire le Seigneur Jésus. Rien ne peut être plus élevé qu'une telle communion entre croyants. Mais nous, que savons-nous aujourd'hui d'une vraie communion chrétienne ? Quand nous rompons le pain, symbole du seul corps de Christ le dimanche matin, c'est l'expression la plus élevée de cette communion, mais n'avons-nous communion entre nous qu'une fois par semaine, puis chacun va son chemin. Comment pratiquons-nous cette communion qui devrait être constante ? La communion, ce n'est pas rallier des croyants par intérêt commun, mais parce que le Seigneur nous a tous rachetés par Son sang, nous avons tous été baptisés en un seul corps, avons reçu un seul Esprit et ainsi sommes amenés à la plus haute communion, celle avec le Père et Son Fils Jésus Christ. L'apôtre Jean ajoute : « afin que votre joie soit accomplie ». C'est le bonheur, la félicité de partager les délices du Père dans Son Fils, une communion de toute éternité dans l'amour mutuel ; le Seigneur dit même « tu m'as aimé avant la fondation du monde ». Quand nous serons là-haut où plus rien ne nous troublera, nous jouirons complètement de cette joie sans mélange, mais nous devrions déjà maintenant l'apprécier. Que le Seigneur nous donne de penser à la signification de cette communion et de la mettre en pratique selon les pensées de Dieu.

C'est l'action du Saint Esprit de nous lier les uns aux autres et de nous tourner vers ce qu'Il a produit, c 'est-à-dire reconnaître le bien chez l'autre ; ne recherchons pas les fautes des uns et des autres, je ne parle pas de péché, mais de faiblesses, de traits de caractères, nous devons reconnaître le bien pour avoir communion. On pourrait avoir l'impression qu'un frère a un sens spirituel élevé quand il discerne les fautes, mais il ne s'agit pas alors de communion. Comme les enseignements de la Parole sont simples et pourtant sérieux ! Pour rechercher la communion avec un frère, recherchons ses qualités, en suivant l'exemple de l'apôtre, et ne critiquons pas.

« … à l'égard du christ Jésus ». Tout bien produit a le Seigneur pour mobile, pour objet, c'est au fond ce qui vient du nouvel homme. Mettre ma personne en avant, ce n'est pas cela le bien, Jean Baptiste disait : « il faut que Lui croisse et que moi, je diminue ». Un service qui ne glorifie pas le Seigneur, aussi beau soit-il, c'est une cymbale retentissante ; cela sonne bien, mais quand on sort, il ne reste rien, car cela ne nous a pas amenés plus près du Seigneur ni appris quelque chose de Lui.

Puis, l'apôtre conclut : « … nous avons une grande joie et une grande consolation dans ton amour, parce que les entrailles des saints sont rafraîchies par toi, frère. » Philémon était un vrai croyant que nous pouvons bien prendre comme exemple, quoique nous n'ayons pas à imiter un homme. J'ai dit au début que l'apôtre appelle Philémon son collaborateur ; nous ne savons pas en quoi cela consistait, il ne s'agit pas de ce qui a été fait ou comment, mais du résultat : il a rafraîchi les cœurs des saints, en cela le Seigneur est glorifié. Certains travaillent beaucoup, mais en finale, il n'en reste rien.

Nous pouvons nous demander comment nous pouvons rafraîchir les frères et sœurs. Nous n'avons pas besoin d'un don particulier, rien qu'un cœur qui désire servir le Seigneur, qui désire mettre en pratique l'amour pour les saints et ne pas rester dans son coin, mais demander au Seigneur ce qu'Il place devant nous ; ainsi, les frères et sœurs seront certainement réconfortés. Par contre, vouloir faire plus que ce qu'Il nous demande, n'apportera pas le résultat escompté.

Lisons les passages concernant les membres du corps (1 Corinthiens 12, Romains 12, Ephésiens 4) où nous voyons comme il est important d'être là où le Seigneur nous a placés pour accomplir ce qu'Il désire. Un jeune converti, un frère âgé ou une vieille sœur peuvent le faire de la même façon.

Que le Seigneur nous donne de ne pas oublier ce verset, il est important pour notre vie commune comme membre du corps ; pensons que nous sommes ici pour rafraîchir, encourager les saints, pour que le corps croisse à la gloire du Seigneur.


 

2ème réunion 

Lecture : La lettre à Philémon, versets 8 à 28:

8 C’est pourquoi, tout en ayant une grande liberté en Christ de te commander ce qui convient 9 — à cause de l’amour, je te prie plutôt, étant tel que je suis, Paul, un vieillard, et maintenant aussi prisonnier de Jésus Christ 10 je te prie pour mon enfant que j’ai engendré dans les liens, Onésime, 11 qui t’a été autrefois inutile, mais qui maintenant est utile à toi et à moi, 12 lequel je t’ai renvoyé, — lui, mes propres entrailles. 13 Moi, j’aurais voulu le retenir auprès de moi, afin qu’il me servît pour toi dans les liens de l’évangile ; 14 mais je n’ai rien voulu faire sans ton avis, afin que le bien que tu fais ne fût pas l’effet de la contrainte, mais qu’il fût volontaire. 15 Car c’est peut-être pour cette raison qu’il a été séparé [de toi] pour un temps, afin que tu le possèdes pour toujours, 16 non plus comme un esclave, mais au-dessus d’un esclave, comme un frère bien-aimé, spécialement de moi, et combien plus de toi, soit dans la chair, soit dans le Seigneur. 17 Si donc tu me tiens pour associé [à toi], reçois-le comme moi-même ; 18 mais, s’il t’a fait quelque tort ou s’il te doit quelque chose, mets-le moi en compte. 19 Moi, Paul, je l’ai écrit de ma propre main ; moi, je payerai, pour ne pas te dire que tu te dois toi-même aussi à moi. 20 Oui, frère, que moi, je tire ce profit de toi dans le Seigneur : rafraîchis mes entrailles en Christ. 21 Ayant de la confiance dans ton obéissance, je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne dis. 22 Mais en même temps, prépare-moi aussi un logement, car j’espère que, par vos prières, je vous serai donné.

23 Épaphras, mon compagnon de captivité dans le christ Jésus, 24 Marc, Aristarque, Démas, Luc, mes compagnons d’œuvre, te saluent. 25 Que la grâce de notre seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit!

Hier, nous nous sommes occupés des 7 premiers versets de cette courte épître et si Dieu nous la gardée dans le canon des Écritures, c'est pour nous donner par un cas pratique de la vie de croyants un enseignement profond, un exemple vivant des pensées de Dieu exposées ailleurs. N'entendons-nous pas souvent des réflexions telles que celles-ci : « le christianisme, c'est un idéal, mais qui peut le mettre en pratique ? » Frères et sœurs, dans cette épître, nous avons la preuve que cela est possible ; les pensées de Dieu modifient toute la vie de l'homme, pas seulement peu à peu ou dans une certaine mesure, mais complètement en produisant une toute nouvelle vie et peuvent être mises en pratique.

Nous l'avons vu dans la personne de Philémon : il était un vrai croyant, membre du corps de Christ, né de nouveau et animé de l'amour pour le Seigneur Jésus et tous les saints et cela se réalisait dans sa vie.  Le résultat en était, que d'autres croyants étaient rafraîchis. Rien n'est plus beau que ce désir de rafraîchir les cœurs pour que les croyants soient de plus en plus remplis de la foi.

À partir du verset 8, nous arrivons au véritable sujet de l'épître : qu'était-il arrivé ? Pourquoi cette lettre ? Nous n'avons que quelques indications, mais bien claires : l'apôtre écrit à son ami et frère Philémon au sujet de son esclave Onésime.

Nulle part dans l'Écriture, il n'est dit que les maîtres croyants devaient libérer leurs esclaves convertis ; ni l'esclavage, ni la polygamie, ne sont selon les pensées de Dieu, mais la Parole ne le présente pas comme devant être modifié, cela ne veut pas dire que Dieu approuve le péché et la volonté propre de l'homme. Cette pensée est très importante pour nous aujourd'hui. Les chrétiens ne sont pas sur la terre pour changer le monde régi par Satan, non, la foi chrétienne change les cœurs. Cela cause parfois problème à certains croyants qui pensent devoir intervenir dans les affaires de ce monde. Il est bien écrit que nous devons être lumière ! Si nous tous, qui, par la grâce de Dieu, sommes nés de nouveau, qui étions autrefois ténèbres mais qui, maintenant, sommes  lumière dans le Seigneur, nous éclairions là où Dieu nous a placés ! N'est-ce pas honteux que ce soit si peu le cas ?

Mais jamais le christianisme ne sera une révolution ; la seule révolution a lieu dans le cœur, sans ce changement, on ne devient pas enfant de Dieu. C'est ce que le Seigneur a dit à Nicodème « … Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, [né de nouveau] il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » C'est ce que nous allons voir ce soir.

Philémon était donc un croyant et je suis sûr qu'il s'en est tenu à ce qui est demandé aux maîtres pour leurs esclaves. « … accordez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans les cieux. » (Colossiens 4 v.1). Philémon a sûrement montré de la bonté envers son esclave.

Aujourd'hui, il n'y a plus d'esclaves, c'est un grand privilège de pouvoir travailler dans une atmosphère de liberté, en tant que croyants, dans nos relations sur la terre. Entre employeurs et employés ce principe est toujours valable.  Aux serviteurs croyants, il est dit d'obéir.

Donc, cet esclave Onésime s'était sauvé de chez son maître, il était incrédule et son sort ne lui convenait plus. Si nous pensons à la situation de ce temps-là, on était esclave, soit provenant du butin de guerre et vendu sur le marché ou on était né esclave, on n'avait rien à dire, tout droit était entre les mains du maître. Comment se contenter d'une telle situation ? Un homme qui n'est pas né de nouveau peut vite se révolter de son sort, qu'il s'est peut-être attiré lui-même, combien de gens souffrent des conséquences de leurs actes ?

Nous comprenons bien qu'un jour Onésime en a eu assez et s'est sauvé emportant quelque bien de son maître. Peut-être quelqu'un s'est trouvé dans une situation semblable et a pensé que les biens de ce monde devraient être répartis avec plus de justice.

À l'époque, il devait y avoir environ un quart de la population libre, le reste était esclaves et considérés comme des machines. Il y avait même une police spéciale chargée d'arrêter ces esclaves en fuite qui partaient le plus loin possible pour se fondre dans cette métropole qui pullulait de différentes nations et où il était facile de disparaître.

Aujourd'hui, maintes personnes s'imaginent devoir échapper à ses circonstances et partir n'importe où, Amérique, Canada, Australie, couper les ponts et tenter sa chance ailleurs pour connaître une meilleure vie. C'est ce qu'Onésime avait sans doute pensé : « à Rome, je pourrai commencer une nouvelle vie ». Il lui manquait la paix avec Dieu, la foi au Seigneur qu'il avait entendu prêcher et peut-être était-ce là la raison de sa fuite. On peut vouloir échapper à la voix de Dieu ! Cette nouvelle vie, était-elle plus heureuse ? Devoir travailler jour après jour, faire ce qui ne plaît pas et cette inquiétude, ce mécontentement… Impossible d'échapper à Dieu, Son regard nous suit toujours.

Lisons le Psaume 139, 1 à 10 ! David qui a écrit ce magnifique psaume connaissait Dieu et par l'Esprit Saint nous montre qu'il est impossible de fuir loin de Dieu.

Tous, nous connaissons l'histoire de Saul qui est devenu l'apôtre Paul et se nomme le plus grand des pécheurs, car il persécutait les saints. Mais un jour, Dieu l'a arrêté. Nous ne devons pas penser que nous pouvons faire comme bon nous semble, Dieu nous conduit parfois par une longue corde, mais il arrive un moment où celle-ci est tendue et nous devons céder. Paul a vu une lumière plus brillante que le soleil (la lumière la plus forte que nous pouvons imaginer), la lumière du Seigneur éclairant dans sa nuit et a dû demander « qui es-tu, Seigneur ? » considérant la personne du Seigneur. Il s'est converti réalisant qu'il avait voulu échapper à l'école de Dieu. Le Seigneur lui avait dit qu'il serait un vase d'élection pour porter ce nom devant les nations et les rois et maintenant le moment était arrivé où il se tiendrait devant l'empereur, non pas libre mais prisonnier.

Nous ne savons pas comment Onésime est entré en contact avec l'apôtre: déjà il avait voulu échapper à Dieu en s'enfuyant à Rome et le voici de nouveau confronté avec l'évangile qu'il rejetait. Quand, par la grâce de Dieu, nous jetons un regard en arrière sur le moment où Il nous a parlé, n'avons-nous pas eu aussi ce désir d'échapper ? Des jeunes de familles chrétiennes, et que les parents voulaient les élever sous la discipline et les enseignements du Seigneur… Mais personne ne peut échapper au Seigneur ! Pensons-y ! Il est donné à l'homme de mourir une fois, et après vient le jugement. C'est pourquoi, Onésime a encore entendu cette invitation d'accepter la vie offerte par le Seigneur et se convertir et trouver la paix avec Dieu, par le moyen de l'apôtre qui l'a engendré dans les liens (v.10). Tout dans ce monde passe, mais la paix avec Dieu est ce qui a de plus élevé à atteindre sur cette terre. Paul et Philémon la possédaient et mon souhait est que tous ici en jouissent aussi ! On peut alors rencontrer les problèmes de la vie de la bonne manière et on a un but, un sens pour sa vie !

C'est ainsi qu'Onésime est devenu un enfant de Dieu : il a compris que non seulement il avait fait des choses mauvaises  mais toute sa vie passée était loin de Dieu. Qu'est-ce que le mal ? On peut avoir une vie moralement correcte, mais sans Dieu, c'est une vie perdue, aucune de nos œuvres ne subsistent à la balance de Dieu : pesées, elles sont trouvées manquant de poids. D'où la nécessité de se convertir, de venir au Seigneur Jésus qui s'est donné lui-même pour nous.

Onésime pouvait maintenant être d'accord avec Paul, avec son maître Philémon et commencer une nouvelle vie (« les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles »). La vraie lumière l'éclaire, il voit sa vie passée, son injustice, sa fuite de chez son maître, tout cela doit être mis en ordre. Il le confesse devant Dieu. Paul ne connaissait rien des circonstances, mais il voit par sa confession la profondeur de sa conversion. Quand nous venons dans la lumière du Seigneur après notre conversion, nous sommes capables de mettre notre vie en ordre selon Dieu.

Que faut-il faire maintenant ? Selon la loi, l'esclave était épargné de la punition qu'il devait normalement recevoir de son maître. Deutéronome 23 v.15-16 : « Tu ne livreras point à son maître le serviteur qui se sera sauvé chez toi d’auprès de son maître ; il habitera avec toi, au milieu de toi, dans le lieu qu’il choisira en l’une de tes portes, là où bon lui semble : tu ne l’opprimeras pas. » De fait, sous la loi c'était une « punition de grâce ». Mais maintenant, sous la grâce, on agit différemment : du point de vue humain, c'est plus dur, mais nous voyons ce que Dieu peut accomplir dans l'âme de quelqu'un de régénéré. Ce qui était interdit sous la loi, à cause de réactions incontrôlées du maître, devient une rencontre normale sous la grâce, l'esclave ne devait avoir aucune crainte de son maître. Onésime devait donc retourner chez son maître, demander pardon à Philémon de s'être enfui et reconnaître ses torts. Quelle image de la grâce ! La vie d'Onésime est complètement changée ; plus d'ombre entre l'esclave et son maître : il accomplirait son travail comme un croyant fidèle, comme l'apôtre l'avait encouragé et Paul désirait que Philémon se conduise en chrétien.

Désirons-nous entre croyants régler toutes choses de cette manière dans notre vie de tous les jours ? Que le Seigneur nous l'accorde ; c'est le but de cette épître en voyant par un exemple pratique comment des hommes ont agi comme Dieu le désire. C'est pour notre joie, la gloire du Seigneur et en témoignage dans ce monde.

L'apôtre écrit cette lettre à Philémon, non pas en tant que possédant une certaine autorité : « … tout en ayant une grande liberté en Christ de te commander ce qui convient, … » (v.8). Car il avait tout à fait le droit de dicter le comportement d'un maître chrétien ; il n'exige pas son obéissance, mais il le prie. Parfois nous posons la question de la mauvaise manière « dois-je vraiment faire cela ? » Demandons-nous plutôt « que convient-il à un chrétien ? Quel est le comportement qui plaît au Seigneur ? » Ce qui devrait déterminer notre comportement, c'est l'amour. L'amour nous porte l'un vers l'autre et c'est ce que Paul voulait obtenir.

Il n'y avait pas de plus grande différence sociale qu’entre un esclave et un maître. Que signifie ce verset de Colossiens 3 « ayant dépouillé le vieil homme … et ayant revêtu le nouvel homme» ? C'est agir, comme le Seigneur le fait, voilà le nouvel homme ! Dans ce cadre, il n'y a ni juif, ni grec (différence nationale et religieuse), ni esclave ni homme libre, mais tous un en Christ. Voilà la pratique de ces versets.

Onésime s'était enfui comme esclave, il revient comme frère en Christ. Philémon, même comme chrétien, avait tous les droits de punir son esclave fugitif qui avait agi injustement, mais il revient comme frère et l'apôtre voulait les amener l'un vers l'autre, d'où l'expression « … je te prie plutôt, étant tel que je suis, Paul, un vieillard, et maintenant aussi prisonnier … »

Il avait commencé la lettre en ces termes « prisonnier de Jésus Christ ». Philémon aurait pu penser qu'on pouvait bien craindre l'apôtre, dans le passé, mais maintenant, il n'avait plus aucune autorité pour imposer sa volonté. Sachant que Dieu avait opéré dans le cœur de Philémon, il le prie pour son enfant Onésime, son enfant dans le sens spirituel, puisqu'il était venu à la foi par l'apôtre.

1 Corinthiens 4 v.15 explique le verset 10 « mon enfant que j'ai engendré dans les liens ».

Seulement au verset 11, Philémon apprend le but de cette lettre : « Onésime, qui t'a été autrefois inutile, … lequel je t'ai renvoyé ». Maintenant qu'il s'était converti, les choses vieilles sont passées, tout est nouveau, il servait l'apôtre dans les liens de l'évangile et sans doute était-il aussi actif pour l'évangile (v.12). Ainsi que nous lisons dans Philippiens 1, que des frères avaient plus de hardiesse pour annoncer l'évangile depuis que l'apôtre était emprisonné.

Paul aurait bien aimé garder Onésime. Mais il ne veut pas s'imposer, il voulait qu'il montre en pratique sa nouvelle vie en mettant en ordre son contentieux avec son maître. C'est une démarche difficile : revenir là où l'on est connu de tous, on peut se dire que c'est impossible ! Mais quelles pensées sont-elles montées dans son cœur ?

Parfois n'avons-nous pas vu clairement ce qui était à faire ? Nous y avons renoncé par peur des hommes, par honte, notre honneur en aurait été atteint. Mais alors, il n’y a pas eu de croissance dans la foi.

Onésime ne s'est pas soucié de ce que d'autres pensaient, il avait confiance dans le Seigneur pour qu'il trouve grâce et amour auprès des frères. L'apôtre dépeint un tel portrait de Philémon que nous pouvons être certains que celui-ci a accueilli son esclave de la bonne manière.

Il fallait qu'Onésime retourne à Colosses pour mettre les choses en ordre. C'est une image de l'action de l'Esprit de Dieu dans les cœurs, alors que nous, nous sommes souvent lâches parce que nous manquons de confiance dans le Seigneur.

« … je n’ai rien voulu faire sans ton avis, afin que le bien que tu fais ne fût pas l’effet de la contrainte, mais qu’il fût volontaire. » (14) Paul aurait aimé garder Onésime auprès de lui, il pouvait rendre bien des services à l'apôtre qui était prisonnier. Et nous pouvons voir que après une période relativement courte, Onésime est appelé le fidèle et bien aimé frère qui est des vôtres (Colossiens 4 v.9). L'apôtre ne demande pas de lui céder Onésime : « je n’ai rien voulu faire sans ton avis » mais voulait le recevoir de son frère. Quelle délicatesse de la part de Paul ! Nous exigeons souvent, estimant avoir des droits, alors que nous devrions agir en amour et patience.

Par les versets 15 &16, certains ont pensé que Philémon aurait affranchi Onésime ; cela n'est pas clair, bien sûr, s'il était libre, il pouvait utiliser sa liberté, mais Paul ne fait aucune allusion à ce fait.

« … c’est peut-être pour cette raison qu’il a été séparé [de toi] pour un temps, afin que tu le possèdes pour toujours, non plus comme un esclave, mais au-dessus d’un esclave, comme un frère bien-aimé, … »

Onésime par sa conversion était devenu un autre homme qui voulait montrer en pratique qu'il réparait ce qu'il avait fait dans le passé. Maintenant, il avait une double relation avec Philémon : comme esclave et comme frère en Christ. Autrefois, il n'avait pas montré ce que Dieu attendait d'un esclave, il revient aussi comme frère et là, pas de différence entre maître et esclave, ce qui constitue des rapports où la plus grande différence existait. Aujourd'hui, il n'y a plus d'esclavage, mais les différences sociales existent ; les relations maître serviteur subsistent pour la terre, mais devant Dieu tout cela disparaît : Onésime était un fidèle et bien aimé frère, peut-être avait-il reçu un don du Seigneur pour annoncer l'évangile et dans l'assemblée, le maître et l'esclave étaient frères en Christ.

Comme c'est parfois difficile de passer par-dessus des différences sociales bien moins grandes ! Il est facile de dire « il n'y a ni juif ni grec, ni barbare », mais comme nous avons du mal à passer au-dessus de nos différences régionales et d'appliquer les vérités à nous-mêmes. Quand Onésime est arrivé à Colosses, il a sans doute été reçu comme un frère et ils ont rompu le pain le dimanche ensemble, comme membre d'un seul corps. Nous voyons comment ces vérités peuvent être réalisées et, par la grâce de Dieu, cela doit aussi être possible chez nous.

« Si donc tu me tiens pour associé à toi, reçois-le comme moi-même ; … »  (v.17) Quelle belle expression de l'affection de Paul ! Évidemment, si l'apôtre en personne était venu, comment aurait-il été reçu ?

On raconte une petite anecdote au sujet du frère Darby, qui ayant un peu de temps entre deux voyages, voulut rendre visite à un frère influent. Il demanda à la servante d'annoncer un frère en Christ ; ce qu'elle fit, mais le maître désirait connaître le nom du visiteur et comme Darby ne se nomma que comme frère en Christ, celui-ci dit qu'il n'avait pas le temps. Le frère Darby continua son voyage et écrivit à ce frère qu'il était dommage qu'il n'avait pu le recevoir. Celui-ci, bien étonné lui répondit que s'il avait su que c'était le frère Darby, il aurait pris le temps de le recevoir.

Nous pouvons faire si facilement des différences entre nos frères ! Pourtant, nous avons tous été rachetés par le même prix, nous sommes membres du corps de Christ. Nous ne pouvons jamais mélanger l'amour de Dieu qui a été versé dans nos cœurs avec de la sympathie humaine ou un respect pour une position terrestre. Ces choses n'ont pas leur place dans l'assemblée.

L'apôtre demande à Philémon de ne pas tenir compte de sa position d'apôtre, mais de le tenir pour associé, c'est-à-dire de celui qui est sous le même joug.

« … s’il t’a fait quelque tort ou s’il te doit quelque chose, met-le moi en compte. Moi, Paul, je l’ai écrit de ma propre main ; moi, je payerai, pour ne pas te dire que tu te dois toi-même aussi à moi. » (v.18 & 19) Comment Paul aurait-il pu payer ? C'était faire ressortir la grâce ; d'autre part, Philémon avait une dette auprès de l'apôtre, probablement s'était-il converti par son moyen, quand l'apôtre dit qu'il a travaillé nuit et jour pendant 3 ans à Ephèse, la ville voisine, ne cessant d'avertir chacun avec larmes. Puisqu'il était redevable envers l'apôtre, il pouvait bien remettre cette dette ; quel amour entre ces 2 frères, où chacun s'estime redevable de l'autre !

Romains 13 nous dit : «Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres, … » C'est la plus belle dette que nous pouvons avoir ! Toute autre dette, Dieu l'a en horreur ! Nous vivons dans un temps où l'on fait facilement des dettes, je sais bien que les magasins proposent des crédits, mais ne nous laissons pas tenter, combien ont été pris et enlacés par des dettes, ce n'est pas un témoignage pour le monde, le Seigneur peut venir aujourd'hui. « Ne devez rien à personne » : nos ancêtres observaient cette règle de très près !

« Oui, frère, que moi, je tire ce profit de toi dans le Seigneur : rafraîchis mes entrailles en Christ. » (V.20). Au verset 7, il avait déjà souligné que Philémon avait rafraîchi d'autres croyants, maintenant il le demande pour lui-même. Voilà encore une indication très pratique. Dans bien des situations, un frère, une sœur peuvent apporter un mot d'encouragement, réjouir un autre croyant. Que le Seigneur nous l'accorde ! Que ce soit notre désir de rafraîchir le cœur des croyants, nous en avons tous besoin et en sommes reconnaissants pour un tel service que chacun, jeune ou vieux, peut effectuer. Bien sûr, la parole d'avertissement a aussi sa place, mais combien d'avertissements ne seraient-ils pas nécessaires, s'il y avait plus d'encouragements.

« Ayant de la confiance dans ton obéissance, je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne dis. » (v.21) En usant de son autorité d'apôtre, il pouvait exiger l'obéissance de Philémon, mais Paul voulait toucher le cœur, obtenir une obéissance qui n'était pas une contrainte extérieure mais  agissant poussé par l'amour.

Au verset 22, suit la conclusion de l'épître : « … en même temps, prépare-moi aussi un logement, car j’espère que, par vos prières, je vous serai donné. » Pour autant que nous pouvons déduire des circonstances décrites dans le Nouveau Testament, l'apôtre a été libéré et a pu encore une fois faire le voyage vers l'Asie mineure et visiter quelques assemblées ; cependant, sa mise en liberté n'a pas duré et il a été de nouveau emprisonné, cette fois définitivement. Dans l'épître aux Philippiens qui a été écrite au même moment, il parle de la même manière : « … j’ai confiance dans le Seigneur que, moi-même aussi, j’irai vous voir … » (chapitre 2v.24), tandis que dans la 2ème épître à Timothée, il dit qu'il se trouve face à la mort.

Viennent pour terminer les salutations de ses compagnons de captivité : d'abord Epaphras, originaire de Colosses (Colossiens 4 v.12 : « Épaphras qui est des vôtres ») et qui était à l'origine de l'assemblée. Car Paul n'était jamais allé à Colosses (Colossiens 1 v.7). Maintenant il était en prison avec l'apôtre et quelques autres. Marc avait été tout d'abord un serviteur infidèle mais par la grâce du Seigneur, il était revenu. Aristarque, originaire de Thessalonique avait bien souvent accompagné l'apôtre dans ses voyages et Démas, qui avait bien commencé s'est détourné de l'apôtre, il a aimé le présent siècle lisons-nous ailleurs, influencé par Satan, le dieu de ce monde. Ah, combien lui ressemblent ! Que le Seigneur nous garde de jeter d'autres regards sur les choses de ce monde que ceux du voyageur et ainsi suivre fidèlement le Seigneur.

Luc, le médecin bien-aimé qui a rédigé l'évangile de Luc et les Actes a accompagné l'apôtre dans de nombreux voyages et lors de sa 2ème captivité, il était le seul auprès de Paul. Nous ne savons pas exactement quel était son service, mais il était un collaborateur comme aussi Philémon.

Que le Seigneur fasse que nous soyons tous des collaborateurs dans l'œuvre du Seigneur, comme il est écrit aux Corinthiens (1 Corinthiens 15 v.58) « …  abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur ». Le temps qu'il nous reste pour travailler pour Lui est très court, car Il vient bientôt. Que ces quelques considérations sur cette courte épître contribuent à nous encourager l'un l'autre. Si nous suivons l'exemple de Démas, nous ne serons pas une aide mais plutôt un obstacle. Il n'y a pas de neutralité possible : c'est une aide ou alors une entrave. Posons-nous la question: qu'est-ce-que je fais pour l'assemblée de Dieu dans ce monde ? Ma vie est-elle mue par Son amour, fortifiée par Sa parole ? Que cela ne soit pas seulement de la théorie, mais puissions-nous réaliser ces vérités à la lumière de ces exemples entre autres.