Chaque jour les Ecritures

Par Jean Koechlin

 

 

4ème année

 

 

 

Textes de la Bible suivis d’un bref commentaire du frère Jean Koechlin servant de support afin de lire toute la Bible sur une période de cinq années.


 

 

TABLE DES MATIERES


 


Janvier    Février    Mars    Avril    Mai    Juin    Juillet    Août    Septembre    Octobre    Novembre    Décembre

 




Janvier

 


1   2   3   4   5   6   7   8   9   10  11    12    13    14    15    16    17    18    19    20    21    22    23    24    25    26    27    28    29    30    31

 


 


1

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 8 v. 1 à 17

1 Et quand il fut descendu de la montagne, de grandes foules le suivirent. 2 Et voici, un lépreux s’approchant, se prosterna devant lui, disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net. 3 Et [Jésus], étendant la main, le toucha, disant : Je veux, sois net. Et aussitôt il fut nettoyé de sa lèpre. 4 Et Jésus lui dit : Prends garde de ne le dire à personne ; mais va, montre-toi au sacrificateur et offre le don que Moïse a ordonné, pour qu’il leur serve de témoignage[1].

5 Et comme il entrait dans Capernaüm, un centurion vint à lui, le suppliant, 6 et disant : Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie, horriblement tourmenté. 7 Et Jésus lui dit : J’irai, moi, et je le guérirai. 8 Et le centurion répondit et dit : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri ; 9 car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi des soldats ; et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ; et à mon esclave : Fais cela, et il le fait. 10 Et Jésus, l’ayant entendu, s’en étonna, et dit à ceux qui [le] suivaient : En vérité, je vous dis : je n’ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi. 11 Et je vous dis que plusieurs viendront d’orient et d’occident, et s’assiéront avec Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume des cieux ; 12 mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. 13 Et Jésus dit au centurion : Va, et qu’il te soit fait comme tu as cru ; et à cette heure-là son serviteur fut guéri.

14 Et Jésus, étant venu dans la maison de Pierre, vit la belle-mère de Pierre couchée là et ayant la fièvre ; 15 et il lui toucha la main, et la fièvre la quitta ; et elle se leva et le servit.

16 Et le soir étant venu, on lui apporta beaucoup de démoniaques ; et il chassa les esprits par [une] parole, et guérit tous ceux qui se portaient mal ; 17 en sorte que fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète, disant : «Lui-même a pris nos langueurs, et a porté nos maladies»[2].

Commentaires :

Le service d'amour et de justice du Seigneur succède à son enseignement. Nous assistons d'abord à trois guérisons. Le lépreux du v. 2 connaît le pouvoir de Jésus. Mais il doute de son amour: «Si tu veux, tu peux…». Jésus voulait et le guérit (Os. 11 v. 3 fin).

Le centurion de Capernaüm s'approche dans le double sentiment de l'autorité toute-puissante du Seigneur et de sa propre indignité. «Dis seulement une parole…». Cette foi exceptionnelle étonne et réjouit le Seigneur Jésus. Il la donne en exemple à ceux qui le suivent et elle nous humilie aussi, n'est-ce pas?

Enfin il est nécessaire que le Maître agisse également dans les familles des siens. Il guérit la belle-mère de son disciple Pierre.

Jésus ne s'est pas occupé des malades à la manière des médecins qui examinent, font un diagnostic, rédigent une ordonnance, perçoivent leurs honoraires, et s'en vont. Il ne s'est pas contenté de guérir. Il a Lui-même «pris nos langueurs et a porté nos maladies», remontant à leur source qui est le péché. Il en a senti tout le poids, toute l'amertume (Jean 11 v. 35). Une telle sympathie n'est-elle pas plus précieuse que la délivrance proprement dite? C'est l'expérience de beaucoup de malades chrétiens.

2

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 8 v. 18 à 34

18 Or Jésus, voyant de grandes foules autour de lui, commanda de passer à l’autre rive. 19 Et un scribe s’approchant, lui dit : Maître[3], je te suivrai où que tu ailles. 20 Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. 21 Et un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi de m’en aller premièrement et d’ensevelir mon père. 22 Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.

23 Et quand il fut monté dans la nacelle, ses disciples le suivirent ; 24 et voici, une grande tourmente s’éleva sur la mer, en sorte que la nacelle était couverte par les vagues ; mais lui dormait. 25 Et les disciples s’approchèrent et le réveillèrent, disant : Seigneur, sauve-[nous] ! nous périssons. 26 Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous craintifs, gens de petite foi ? Alors, s’étant levé, il reprit les vents et la mer, et il se fit un grand calme. 27 Et les gens s’en étonnèrent, disant : Quel est celui-ci, que les vents même et la mer lui obéissent !

28 Et quand il arriva à l’autre rive, dans le pays des Gergéséniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent à sa rencontre ; [et ils étaient] très-violents, en sorte que personne ne pouvait passer par ce chemin-là. 29 Et voici, ils s’écrièrent, disant : Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus[4], Fils de Dieu ? Es-tu venu ici avant le temps pour nous tourmenter ? 30 Et il y avait, loin d’eux, un grand troupeau de pourceaux qui paissait. 31 Et les démons le priaient, disant : Si tu nous chasses, permets-nous de nous en aller[5] dans le troupeau des pourceaux. 32 Et il leur dit : Allez. Et eux, sortant, s’en allèrent dans le troupeau des pourceaux ; et voici, tout le troupeau des pourceaux se rua du haut de la côte dans la mer ; et ils moururent dans les eaux. 33 Et ceux qui les paissaient s’enfuirent ; et, s’en étant allés dans la ville, ils racontèrent tout, et ce qui était arrivé aux démoniaques. 34 Et voici, toute la ville sortit au-devant de Jésus ; et l’ayant vu, ils le prièrent de se retirer de leur territoire.

Commentaires :

Au scribe qui s'offre à le suivre où qu'il aille, le Seigneur ne cache pas que Son chemin est celui d'un entier renoncement. Même les oiseaux du ciel, dont prend soin le Père céleste (ch. 6 v. 26), sont mieux partagés que leur Créateur ici-bas. Quel abaissement que le sien! Il n'a pas eu sur la terre de lieu où reposer sa tête. Ce n'est que sur la croix, l'œuvre achevée, qu'il pourra enfin reposer — ou baisser — la tête (même verbe grec: Jean 19 v. 30).

Au v. 21 un autre homme répond à son invitation par une excuse apparemment justifiée. Quoi de plus légitime que d'assister à l'enterrement de son père? Toutefois, si urgent que paraisse un devoir, aucun «premièrement» ne peut prendre la place de celui qu'a commandé le Seigneur (ch. 6 v. 33). Il n'est pas dit ce qu'ensuite ont décidé ces deux hommes. Ce qu'il importe que nous sachions c'est si nous nous avons répondu à l'appel du Seigneur Jésus.

La scène si connue et si belle de la traversée dans la tempête illustre le voyage terrestre du croyant. Il rencontre bien des orages. Mais son Sauveur est aussi le Maître des éléments et Il est avec lui (Ps. 23 v. 4). Il commande au vent et aux flots, à la maladie et à la mort, aux puissances sataniques, comme le montre la délivrance des deux démoniaques du pays des Gergéséniens.

3

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 9 v. 1 à 17

1 Et étant monté dans la nacelle, il passa à l’autre rive, et vint dans sa propre ville. 2 Et voici, on lui apporta un paralytique couché sur un lit. Et Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Aie bon courage, [mon] enfant, tes péchés sont pardonnés. 3 Et voici, quelques-uns des scribes dirent en eux-mêmes : Cet homme blasphème. 4 Et Jésus, voyant leurs pensées, dit : Pourquoi pensez-vous du mal dans vos cœurs ? 5 Car lequel est le plus facile, de dire : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ? 6 Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir[6] sur la terre de pardonner les péchés… ; alors il dit au paralytique : Lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison. 7 Et il se leva et s’en alla dans sa maison. 8 Et les foules, ayant vu cela, furent saisies de crainte, et elles glorifièrent Dieu qui donnait un tel pouvoir[7] aux hommes.

9 Et Jésus, passant de là plus avant, vit un homme nommé Matthieu, assis au bureau de recette ; et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit. 10 Et il arriva, comme il était à table dans la maison, que voici, beaucoup de publicains[8] et de pécheurs vinrent et se mirent à table avec Jésus et ses disciples ; 11 ce que les pharisiens ayant vu, ils dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? 12 Et Jésus, l’ayant entendu, leur dit : Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. 13 Mais allez et apprenez ce que c’est que : «Je veux miséricorde et non pas sacrifice»[9] ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.

14 Alors les disciples de Jean viennent à lui, disant : Pourquoi, nous et les pharisiens, jeûnons-nous souvent, et tes disciples ne jeûnent pas ? 15 Et Jésus leur dit : Les fils de la chambre nuptiale[10] peuvent-ils mener deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais des jours viendront, lorsque l’époux leur aura été ôté ; et alors ils jeûneront. 16 Et personne ne met un morceau de drap neuf à un vieil habit, car la pièce emporte [une partie] de l’habit, et la déchirure en devient plus mauvaise. 17 On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement les outres se rompent, et le vin se répand, et les outres sont perdues ; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et tous les deux se conservent.

Commentaires :                                                                                                                       

Les différentes maladies que le Seigneur rencontre et guérit sont autant d'aspects de la triste condition dans laquelle il a trouvé sa créature. La lèpre met l'accent sur la souillure du péché; la fièvre: sur l'agitation incessante de l'homme de ce monde. Le démoniaque est sous le pouvoir direct de Satan, tandis que le sourd, l'aveugle et le muet (v. 27, 32; ch. 11 v. 5) ont leur sens fermés aux appels du Seigneur et ne savent pas le prier. Enfin le paralytique que l'on amène ici à Jésus démontre la totale incapacité de l'homme pour faire le moindre mouvement vers Dieu (comp. Jean 5 v. 7). Il ne dit rien, il attend… il espère. Mais le divin Médecin (v. 12) sait qu'une maladie autrement grave ronge l'âme de ce paralytique et Il commence par le délivrer de celle-ci: «Tes péchés sont pardonnés». De quoi devrions-nous nous inquiéter le plus en nous et chez les autres? D'une maladie ou d'un péché?

Suit l'appel de Matthieu raconté par lui-même. Il faisait partie de ces pécheurs pour lesquels Christ était venu.

Enfin la question des disciples de Jean est l'occasion d'un nouvel enseignement: Pour contenir le vin nouveau de l'Évangile, les vieilles outres de la religion judaïque ne faisaient plus l'affaire.

4

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 9 v. 18 à 38

18 Comme il leur disait ces choses, voici, un chef [de synagogue] s’étant approché lui rendit hommage, disant : Ma fille vient de mourir, mais viens et pose ta main sur elle, et elle vivra. 19 Et Jésus se levant le suivit, ainsi que ses disciples. 20 Et voici, une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans s’approcha par derrière et toucha le bord de son vêtement ; 21 car elle disait en elle-même : Si seulement je touche son vêtement, je serai guérie[11]. 22 Et Jésus, s’étant retourné et la voyant, dit : Aie bon courage, [ma] fille ; ta foi t’a guérie[12]. Et la femme fut guérie[13] dès cette heure.

23 Et Jésus, étant arrivé à la maison du chef [de synagogue], et voyant les joueurs de flûte et la foule qui faisait un grand bruit, 24 dit : Retirez-vous, car la jeune fille n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se riaient de lui. 25 Et lorsque la foule eut été mise dehors, il entra et prit sa main, et la jeune fille se leva. 26 Et le bruit s’en répandit par tout ce pays-là.

27 Et comme Jésus passait de là plus avant, deux aveugles le suivirent, criant et disant : Aie pitié de nous, Fils de David ! 28 Et quand il fut arrivé dans la maison, les aveugles vinrent à lui. Et Jésus leur dit : Croyez-vous que je puisse faire ceci ? Ils lui disent : Oui, Seigneur. 29 Alors il toucha leurs yeux, disant : Qu’il vous soit fait selon votre foi. 30 Et leurs yeux furent ouverts. Et Jésus leur parla sévèrement, disant : Prenez garde que personne ne le sache. 31 Mais eux, étant partis, répandirent sa renommée dans tout ce pays-là.

32 Et comme ils sortaient, voici, on lui amena un homme muet, démoniaque. 33 Et le démon ayant été chassé, le muet parla. Et les foules s’en étonnèrent, disant : Il ne s’est jamais rien vu de pareil en Israël ; 34 mais les pharisiens disaient : Il chasse les démons par le chef des démons.

35 Et Jésus allait par toutes les villes et par les villages, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute maladie et toute langueur.

36 Et voyant les foules, il fut ému de compassion pour elles, parce qu’ils étaient las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger. 37 Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : 38 suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson.

Commentaires :

Les Évangiles sont loin de nous raconter tous les miracles accomplis par le Seigneur Jésus (voir Jean 21 v. 25). Dieu n'a consigné dans sa Parole que ceux qui correspondent à l'enseignement qu'il veut nous donner. Ainsi la résurrection de la fille de ce chef de synagogue a, entre autres, une application prophétique. Le Seigneur est vu comme étant en chemin pour redonner la vie à son peuple Israël. Pendant ce temps (le temps actuel), Il est à la disposition de tous ceux qui s'approchent de lui par la foi comme le fait cette femme au v. 20.

Il y avait assez de puissance en Jésus pour guérir «toute maladie et toute langueur» (v. 35). Et il y avait assez d'amour dans son cœur pour porter tout son peuple comme le vrai Berger d'Isarël (v. 36). Hélas! S'il rencontrait ici ou là de la foi, notamment chez ces deux aveugles (v. 28, 29), il se heurtait aussi à la plus terrible incrédulité (v. 34).

Nous qui traversons le même monde et côtoyons les mêmes besoins (mais avec des cœurs souvent si tristement insensibles; Jac. 2 v. 15, 16) demandons au Seigneur de nous donner une vue plus large et plus distincte de sa grande moisson (Jean 4 v. 35). Et supplions-le d'y pousser de nouveaux ouvriers (v. 38).

5

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 10 v. 1 à 23

1 Et ayant appelé ses douze disciples, il leur donna autorité sur les esprits immondes pour les chasser, et pour guérir toute maladie et toute langueur. 2 Or ce sont ici les noms des douze apôtres : le premier, Simon appelé Pierre, et André son frère ; Jacques le [fils] de Zébédée, et Jean son frère ; 3 Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques le [fils] d’Alphée, et Lebbée surnommé Thaddée ; 4 Simon le Cananéen[14], et Judas l’Iscariote, qui aussi le livra.

5 Jésus envoya ces douze et leur donna des ordres, disant : Ne vous en allez pas sur le chemin des nations, et n’entrez dans aucune ville de Samaritains ; 6 mais allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. 7 Et quand vous irez, prêchez, disant : Le royaume des cieux s’est approché. 8 Guérissez les infirmes ; [ressuscitez les morts] ; rendez nets les lépreux ; chassez les démons : vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. 9 Ne faites provision ni d’or, ni d’argent, ni de cuivre dans vos ceintures, 10 ni d’un sac pour le chemin, ni de deux tuniques, ni de sandales, ni d’un bâton, car l’ouvrier est digne de sa nourriture. 11 Et dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous qui y est digne ; et demeurez là jusqu’à ce que vous partiez. 12 Et quand vous entrerez dans une maison, saluez-la. 13 Et si la maison [en] est digne, que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n’[en] est pas digne, que votre paix retourne à vous. 14 Et si quelqu’un ne vous reçoit pas et n’écoute pas vos paroles, — quand vous partirez de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds[15]. 15 En vérité, je vous dis : le sort du pays de Sodome et de Gomorrhe sera plus supportable au jour de jugement que celui de cette ville-là.

16 Voici, moi je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes ; 17 et soyez en garde contre les hommes, car ils vous livreront aux sanhédrins[16] et vous fouetteront dans leurs synagogues ; 18 et vous serez menés même devant les gouverneurs et les rois, à cause de moi, en témoignage à eux et aux nations. 19 Et quand ils vous livreront, ne soyez pas en souci comment vous parlerez, ni de ce que vous direz ; car il vous sera donné dans cette heure-là ce que vous direz ; 20 car ce n’est pas vous qui parlez, mais c’est l’Esprit de votre Père qui parle en vous. 21 Et le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; et les enfants s’élèveront contre leurs parents et les feront mourir ; 22 et vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; et celui qui persévérera[17] jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. 23 Mais quand on vous persécutera dans cette ville, fuyez dans l’autre ; car, en vérité, je vous dis : Vous n’aurez point achevé [de parcourir] les villes d’Israël, que le fils de l’homme ne soit venu.

Commentaires :

Les douze disciples sont devenus apôtres (v. 2). En les citant, Matthieu le publicain rappelle son origine (voir ch. 21 v. 31 fin). Instruits par les paroles et l'exemple du divin Docteur, le moment vient où ils sont envoyés (sens du mot apôtre) comme ouvriers dans la moisson. Un enfant n'ira pas toute sa vie à l'école; c'est évident — bien que dans un sens le croyant soit toujours à celle de Dieu. Mais, tôt ou tard, nous devrions avoir appris l'essentiel de nos leçons, en particulier celle de notre complète incapacité naturelle. C'est alors seulement que le Seigneur pourra nous utiliser. Remarquons quelques points de la plus haute importance: C'est le Seigneur qui appelle, prépare, envoie, dirige, soutient, encourage et récompense ses serviteurs. Ils ne vont pas de leur propre mouvement ou envoyés par des hommes. Ils n'attendent de ceux-ci aucun salaire, mais donnent gratuitement ce qu'ils ont reçu gratuitement. Combien ces simples vérités sont perdues de vue dans la chrétienté! Sous forme de comités, de hiérarchies, d'organisations diverses, des personnes souvent bien intentionnées se sont interposées entre le Seigneur et ses ouvriers pour le plus grand dommage de ces derniers et surtout du travail qui leur avait été confié.

6

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 10 v. 24 à 42

24 Le disciple n’est pas au-dessus du maître, ni l’esclave au-dessus de son seigneur. 25 Il suffit au disciple qu’il soit comme son maître, et à l’esclave qu’il soit comme son seigneur : s’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul[18], combien plus les gens de sa maison ?

26 Ne les craignez donc pas ; car il n’y a rien de couvert qui ne sera révélé, ni rien de secret qui ne sera connu. 27 Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière ; et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits[19]. 28 Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent pas tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps, dans la géhenne[20]. 29 Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Et pas un seul d’entre eux ne tombe en terre, sans votre Père. 30 Et pour vous, les cheveux même de votre tête sont tous comptés. 31 Ne craignez donc pas : vous valez mieux que beaucoup de passereaux. 32 Quiconque donc me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; 33 mais quiconque me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux. 34 Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre ; je ne suis pas venu mettre la paix, mais l’épée : 35 car je suis venu jeter la division entre un homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; 36 et les ennemis d’un homme seront les gens de sa maison. 37 Celui qui aime père ou mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; et celui qui aime fils ou fille plus que moi, n’est pas digne de moi ; 38 et celui qui ne prend pas sa croix et ne vient pas après moi, n’est pas digne de moi. 39 Celui qui aura trouvé sa vie, la perdra ; et celui qui aura perdu sa vie pour l’amour de moi, la trouvera. 40 Celui qui vous reçoit, me reçoit ; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. 41 Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète, recevra la récompense d’un prophète ; et celui qui reçoit un juste en qualité de juste, recevra la récompense d’un juste. 42 Et quiconque aura donné à boire seulement une coupe d’eau froide à l’un de ces petits, en qualité de disciple, en vérité, je vous dis, il ne perdra point sa récompense.

Commentaires :

Le disciple n'est pas au-dessus de son maître (v. 24); il ne saurait prétendre à être traité mieux que lui. Qu'il soit chrétien, ou juif au temps de la tribulation, le vrai disciple peut donc s'attendre à rencontrer de la part d'un monde injuste et méchant, une opposition semblable à celle qu'a rencontrée Jésus (voir v. 17 et 18). Mais ce sera pour lui l'occasion de goûter toutes les ressources de la grâce, cette grâce illimitée qui connaît et préserve le racheté jusqu'à un cheveu près (v. 30; voir 2 Cor. 12 v. 9).

Ce n'est pas seulement la haine du monde qui atteint le croyant fidèle mais il a fréquemment affaire à l'hostilité de sa propre famille (v. 36). Qu'il ne se décourage pas! Le Seigneur a expressément annoncé qu'il en serait ainsi, et il a aussi prévu des ressources pour son cas.

Prendre sa croix, c'est porter le signe distinctif des condamnés à mort. Autrement dit, c'est montrer qu'on en a fini avec les plaisirs du monde, qu'on a fait abandon de sa volonté personnelle. À vue humaine, cela revient à perdre sa vie. Non, affirme le Maître, c'est au contraire la seule manière de la gagner. Mais encore faut-il que ce soit pour un motif essentiel: «pour l'amour de moi», précise le Seigneur Jésus (2 Cor. 5 v. 14, 15).

7

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 11 v. 1 à 19

1 Et il arriva, quand Jésus eut achevé de donner ses ordres à ses douze disciples, qu’il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes.

2 Et Jean, ayant ouï parler dans la prison des œuvres du Christ, envoya par ses disciples, 3 et lui dit : Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? 4 Et Jésus, répondant, leur dit : Allez, et rapportez à Jean les choses que vous entendez et que vous voyez: 5 les aveugles recouvrent la vue et les boiteux marchent ; les lépreux sont rendus nets et les sourds entendent, et les morts sont ressuscités, et l’évangile est annoncé aux pauvres. 6 Et bienheureux est quiconque n’aura pas été scandalisé en moi.

7 Et comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire de Jean aux foules : Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? 8 Mais qu’êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu de vêtements précieux ? Voici, ceux qui portent des choses précieuses sont dans les maisons des rois. 9 Mais qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète ; 10 car c’est ici celui dont il est écrit : «Voici, moi j’envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton chemin devant toi»[21]. 11 En vérité, je vous dis : parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a été suscité aucun de plus grand que Jean le baptiseur ; mais le moindre dans le royaume des cieux est plus grand que lui. 12 Mais, depuis les jours de Jean le baptiseur jusqu’à maintenant, le royaume des cieux est pris par violence, et les violents le ravissent.13 Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean. 14 Et si vous voulez recevoir [ce que je vous dis], celui-ci est Élie qui doit venir. 15 Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. 16 Mais à qui comparerai-je cette génération ? Elle est semblable à de petits enfants assis dans les marchés, et criant à leurs compagnons, 17 et disant : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés. 18 Car Jean est venu ne mangeant ni ne buvant, et ils disent : Il a un démon. 19 Le fils de l’homme est venu mangeant et buvant, et ils disent : Voici un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des pécheurs. Et la sagesse a été justifiée par ses enfants.

Commentaires :

Le Seigneur ne se contente pas d'envoyer des disciples, il poursuit son propre ministère. Jean le baptiseur par contre, dès le ch. 4 v. 12, a terminé le sien dans la prison d'Hérode. La question que ses disciples viennent poser à Jésus de sa part nous montre son découragement et sa perplexité: Celui dont il avait été le grand précurseur n'établissait pas son royaume et ne faisait rien pour le délivrer. N'était-il donc pas le Messie promis? Le Seigneur lui répond par un message qui met avec douceur le doigt sur sa défaillance (v. 6). Mais vis-à-vis des foules, il rend un témoignage sans réserve au plus grand de tous les prophètes (v. 7 à 15).

Quand il s'agit de l'entrée dans le royaume, la violence devient une qualité, et une qualité indispensable (v. 12). Dieu nous ouvre tous ses trésors, encore faut-il de notre côté l'ardent désir de posséder ce qu'Il nous offre; le saint zèle de la foi qui s'empare hardiment de toutes les promesses divines. Hélas! Combien de jeunes gens, de jeunes filles qui par manque de décision et d'énergie, par crainte de combats et de renoncements, sont restés derrière la porte. N'oublions pas que les timides s'y trouveront en compagnie des incrédules, des meurtriers et de tous les autres pécheurs sans repentance (Apoc. 21 v. 8).

8

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 11 v. 20 à 30

20 Alors il commença à adresser des reproches aux villes dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été faits, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties : 21 Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous eussent été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties sous le sac et la cendre. 22 Mais je vous dis que le sort de Tyr et de Sidon sera plus supportable au jour de jugement que le vôtre. 23 Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans le hadès[22] ; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi eussent été faits dans Sodome, elle serait demeurée jusqu’à aujourd’hui. 24 Mais je vous dis que le sort du pays de Sodome sera plus supportable au jour de jugement que le tien.

25 En ce temps-là, Jésus répondit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. 26 Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi. 27 Toutes choses m’ont été livrées par mon Père ; et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler. 28 Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. 29 Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire[23] et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. 30 Car mon joug est aisé et mon

Commentaires :

C'est dans les villes de la Galilée que Jésus avait accompli la plupart de ses miracles. Mais les cœurs étaient restés fermés ainsi qu'Ésaïe l'avait prophétisé: «Qui a cru à ce que nous avons fait entendre et à qui le bras de l'Éternel a-t-il été révélé?» (És. 53 v. 1). À cette question toutefois, Jésus peut donner une réponse «en ce temps-là» (v. 25) et rendre grâces à son Père: «Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et… tu les as révélées aux petits enfants». Puis se tournant vers les hommes, il les appelle: «Venez à moi»; venez avec cette foi enfantine. Nul autre que moi ne peut vous révéler le Père. Et apprenez non seulement par ma bouche mais de moi, par mon exemple, car je suis «débonnaire et humble de cœur» (Éph. 4 v. 20, 21).

Près de Jésus nous trouvons deux choses en apparence contradictoires: Le repos et le joug. Ce dernier est la lourde pièce de bois servant à atteler les bœufs, symbole de l'obéissance et du service. Mais celui du Seigneur est léger: son joug, c'était la volonté de son Père, et l'accomplir était tout son délice. De même le racheté échange la fatigue et la charge du péché (v. 28) contre le dévouement joyeux de l'amour (2 Cor. 8 v. 3 à 5). «Bienheureux les débonnaires» avait annoncé le Seigneur Jésus (ch. 5 v. 5). N'ont-ils pas le privilège de Lui ressembler?

9

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 12 v. 1 à 21

1 En ce temps-là, Jésus allait par les blés, un jour de sabbat[24] ; et ses disciples avaient faim, et se mirent à arracher des épis et à manger. 2 Et les pharisiens voyant [cela], lui dirent : Voilà, tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire en un jour de sabbat. 3 Mais il leur dit : N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, et ceux qui étaient avec lui ; 4 comment il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de proposition, qu’il ne lui était pas permis de manger ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux sacrificateurs seuls[25] ? 5 Ou n’avez-vous pas lu dans la loi, que, le jour de sabbat, les sacrificateurs dans le temple profanent le sabbat et ne sont pas coupables ? 6 Mais je vous dis qu’il y a ici quelque chose de plus grand que le temple. 7 Et si vous aviez connu ce que c’est que : «Je veux miséricorde et non pas sacrifice»[26], vous n’auriez pas condamné ceux qui ne sont pas coupables. 8 Car le fils de l’homme est seigneur du sabbat.

9 Et étant parti de là, il vint dans leur synagogue. 10 Et voici, il y avait [là] un homme qui avait la main sèche. Et ils l’interrogèrent, disant : Est-il permis de guérir, le jour de sabbat ? — afin de l’accuser. 11 Mais il leur dit : Quel sera l’homme d’entre vous, qui aura une[27] brebis, et qui, si elle vient à tomber dans une fosse un jour de sabbat, ne la prendra et ne la relèvera pas ? 12 Combien donc un homme vaut-il mieux qu’une brebis ! De sorte qu’il est permis de faire du bien le jour de sabbat. 13 Alors il dit à l’homme : Étends ta main. Et il l’étendit, et elle fut rendue saine comme l’autre.

14 Et les pharisiens, étant sortis, tinrent conseil contre lui pour le faire périr ; 15 mais Jésus, le sachant, se retira de là ; et de grandes foules le suivirent, et il les guérit tous. 16 Et il leur défendit expressément de rendre son nom public, 17 afin que fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète, disant : 18 «Voici mon serviteur que j’ai élu, mon bien-aimé, en qui mon âme a trouvé son plaisir ; je mettrai mon Esprit sur lui, et il annoncera [le] jugement aux nations. 19 Il ne contestera pas, et ne criera pas, et personne n’entendra sa voix dans les rues ; 20 il ne brisera pas le roseau froissé, et il n’éteindra pas le lumignon qui fume, jusqu’à ce qu’il ait produit en victoire le jugement ; 21 et les nations espéreront en son nom»[28].

Commentaires :

Après avoir offert le vrai repos de l'âme (ch. 11 v. 28, 29), le Seigneur Jésus fait comprendre que le repos légal du sabbat n'a plus sa raison d'être. Sur cette question du sabbat, les Pharisiens cherchent à prendre en défaut successivement les disciples (v. 2), puis le Maître lui-même (v. 10). Mais Lui se sert de cette occasion pour leur expliquer, en leur citant pour la seconde fois le verset d'Os. 6 v. 6 (v. 7; voir ch. 9 v. 13 et Mich. 6 v. 6 à 8), que tout le système basé sur la loi et les sacrifices était mis de côté par sa venue en grâce. À quoi servait l'observation du quatrième commandement de la loi quand tous les autres étaient transgressés? La miséricorde, elle aussi, réclamait ses droits. Et quelle prétention d'imposer le respect du sabbat à Celui qui l'avait institué! En fait, tant que le péché régnait, personne ne pouvait se reposer. Ni l'homme, chargé de ce fardeau; ni Dieu: le Père avec le Fils, travaillant à ôter le mal en même temps que ses conséquences (Jean 5 v. 16, 17). Aussi, sans se laisser arrêter par les conseils des méchants, le Serviteur parfait poursuit son œuvre. Il l'accomplit dans l'esprit d'humilité, de grâce, de douceur qui, selon És. 42 v. 1 à 4 devait permettre de le reconnaître, et qui a toujours un si grand prix pour le cœur de Dieu (comp. 1 Pier. 3 v. 4).

10

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 12 v. 22 à 37

22 Alors il lui fut amené un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit ; de sorte que l’homme aveugle et muet parlait et voyait. 23 Et toutes les foules étaient hors d’elles et disaient : Celui-ci serait-il le fils de David ? 24 Mais les pharisiens, ayant entendu cela, dirent : Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, chef des démons. 25 Et Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera réduit en désert ; et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne subsistera pas. 26 Et si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il ? 27 Et si c’est par Béelzébul que moi je chasse les démons, vos fils par qui les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. 28 Mais si moi je chasse les démons par l’Esprit de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous. 29 Ou comment quelqu’un pourra-t-il entrer dans la maison de l’homme fort et piller ses biens, si premièrement il n’a lié l’homme fort ? et alors il pillera sa maison. 30 Celui qui n’est pas avec moi, est contre moi ; et celui qui n’assemble pas avec moi, disperse.

31 C’est pourquoi je vous dis : tout péché et [tout] blasphème[29] sera pardonné aux hommes ; mais le blasphème[30] contre l’Esprit ne sera pas pardonné aux hommes. 32 Et quiconque aura parlé contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque aura parlé[31] contre l’Esprit Saint, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir.

33 Ou faites l’arbre bon et son fruit bon, ou faites l’arbre mauvais et son fruit mauvais, car l’arbre est connu par son fruit. 34 Race de vipères, comment, étant méchants, pouvez-vous dire de bonnes choses ? car de l’abondance du cœur la bouche parle. 35 L’homme bon, du bon trésor, produit de bonnes choses, et l’homme mauvais, du mauvais trésor, produit de mauvaises choses. 36 Et je vous dis que, de toute parole oiseuse qu’ils auront dite, les hommes rendront compte au jour de jugement ; 37 car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné.

Commentaires :

Les pharisiens haïssent le Seigneur Jésus parce qu'ils sont jaloux de son pouvoir ainsi que de son autorité sur les foules. Ils contestent l'origine de ce pouvoir puisqu'ils ne peuvent contester les miracles eux-mêmes. Comme ils l'ont déjà fait (ch. 9 v. 34; 10 v. 25), ils attribuent au chef des démons la puissance du Saint Esprit que Dieu avait mise sur son Bien-aimé (v. 18; comp. Marc 3 v. 29, 30). C'était là le blasphème contre l'Esprit Saint, péché qui ne pouvait être pardonné. Non, l'œuvre du Seigneur était au contraire la preuve de sa victoire sur Satan, l'homme fort. Il l'avait «lié» au désert par le moyen de la Parole (ch. 4 v. 3 à 10) et maintenant lui enlevait ses captifs (voir És. 49 v. 24, 25). Puis Jésus montre à ces pharisiens qu'ils étaient eux-mêmes sous l'empire de Satan: de mauvais arbres produisant de mauvais fruits.

«De l'abondance du cœur la bouche parle» (v. 34). Si c'est de Christ que notre cœur est rempli, il nous sera impossible de ne pas parler de lui. «Mon cœur bouillonne… — s'écrient les fils de Coré au Ps. 45 — Je dis ce que j'ai composé au sujet du roi». Inversement les mauvaises pensées enfouies au plus profond de nous-mêmes monteront tôt ou tard à nos lèvres. Et de toute parole même simplement oiseuse, chacun aura un jour à rendre compte.

11

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 12 v. 38 à 50

38 Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens lui répondirent, disant : Maître, nous désirons voir un signe de ta part. 39 Mais lui, répondant, leur dit : Une génération méchante et adultère recherche un signe ; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n’est le signe de Jonas le prophète. 40 Car, comme Jonas fut dans le ventre du cétacé trois jours et trois nuits, ainsi le fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. 41 Des hommes de Ninive se lèveront au jugement avec cette génération et la condamneront, car ils se sont repentis à la prédication de Jonas, et voici, il y a ici plus que Jonas[32]. 42 Une reine du midi se lèvera au jugement avec cette génération et la condamnera, car elle vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon[33].

43 Or quand l’esprit immonde est sorti d’un homme, il va par des lieux secs, cherchant du repos, et il n’en trouve point. 44 Alors il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti. Et y étant venu, il la trouve vide, balayée et ornée. 45 Alors il va, et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui-même ; et étant entrés, ils habitent là ; et la dernière condition de cet homme-là est pire que la première. Ainsi en sera-t-il aussi de cette génération méchante.

46 Et comme il parlait encore aux foules, voici, sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler. 47 Et quelqu’un lui dit : Voici, ta mère et tes frères se tiennent dehors, cherchant à te parler. 48 Mais lui, répondant, dit à celui qui lui parlait : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? 49 Et étendant sa main vers ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères ; 50 car quiconque fera la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.

Commentaires :

Avec le ch. 12 s'achève la première partie de cet évangile. Le Messie étant rejeté par ceux qui auraient dû être les premiers à le recevoir, Jésus commence à parler de sa mort et de sa résurrection. C'était le grand miracle qui restait à accomplir et dont les Juifs possédaient déjà une figure: l'histoire de Jonas englouti par le cétacé et rejeté vivant par celui-ci. En même temps, le Seigneur montre à ces scribes et à ces pharisiens leur écrasante responsabilité. Ils étaient pourtant bien plus instruits que jadis les païens de Ninive ou la reine de Shéba! Et combien lui-même surpassait Jonas ou Salomon! Il était venu pour habiter cette maison d'Israël, chassant le démon et balayant l'idolâtrie (comp. 8 v. 31 et 21 v. 12, 13). Mais il n'y avait pas été reçu, et la maison restait vide… prête à abriter une puissance de mal beaucoup plus terrible que la première. C'est ce qui arrivera à Israël sous le règne de l'Antichrist.

Les versets 46 à 50 montrent que Jésus ne peut même plus reconnaître ses proches. Il rompt désormais les relations terrestres et naturelles avec son peuple et va expliquer par les paraboles du ch. 13 ce qu'est le royaume des cieux et qui peut y être reçu.

12

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 13 v. 1 à 17

1 Et en ce jour-là, Jésus, étant sorti de la maison, s’assit près de la mer. 2 Et de grandes foules étaient rassemblées auprès de lui, de sorte que, montant dans une nacelle, il s’assit ; et toute la foule se tenait sur le rivage.

3 Et il leur dit beaucoup de choses par des paraboles, disant : Voici, un semeur sortit pour semer. 4 Et comme il semait, quelques [grains] tombèrent le long du chemin, et les oiseaux vinrent et les dévorèrent. 5 Et d’autres tombèrent sur les endroits rocailleux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; et aussitôt ils levèrent, parce qu’ils n’avaient pas une terre profonde ; 6 et, le soleil s’étant levé, ils furent brûlés, et parce qu’ils n’avaient pas de racine, ils séchèrent. 7 Et d’autres tombèrent entre les épines, et les épines montèrent et les étouffèrent. 8 Et d’autres tombèrent sur une bonne terre et produisirent du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. 9 Qui a des oreilles pour entendre[34], qu’il entende.

10 Et les disciples, s’approchant, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? 11 Et lui, répondant, leur dit : C’est parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais à eux, il n’est pas donné. 12 Car à quiconque a, il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à quiconque n’a pas, cela même qu’il a sera ôté. 13 C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que voyant ils ne voient pas, et qu’entendant ils n’entendent ni ne comprennent. 14 Et par eux s’accomplit la prophétie d’Ésaïe qui dit : «En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez point, et en voyant vous verrez et vous n’apercevrez point ; 15 car le cœur de ce peuple s’est épaissi, et ils ont ouï dur de leurs oreilles[35], et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient des yeux, et qu’ils n’entendent des oreilles, et qu’ils ne comprennent du cœur, et qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse»[36]. 16 Mais bienheureux sont vos yeux, car ils voient, et vos oreilles, car elles entendent ; 17 car en vérité, je vous dis, que plusieurs prophètes et [plusieurs] justes ont désiré de voir les choses que vous voyez, et ils ne les ont pas vues, et d’entendre les choses que vous entendez, et ils ne les ont pas entendues.

Commentaires :

Le cœur du peuple s'était endurci. Il avait volontairement fermé ses yeux et bouché ses oreilles (v. 15). Aussi est-ce en paraboles, d'une manière cachée, que Jésus va lui parler dorénavant. Ses enseignements seront réservés à ses seuls disciples. Oui, les v. 18 et 36, 37 nous prouvent que le Seigneur est toujours prêt à expliquer aux siens ce qu'ils sont désireux de comprendre. La Bible contient bien des choses difficiles et obscures pour notre intelligence naturelle limitée (Deut. 29 v. 29). Mais l'explication nous en sera donnée au bon moment si nous en avons vraiment le désir (voir Prov. 28, fin du v. 5). Ne nous laissons donc pas décourager par les passages ou les expressions que nous ne comprenons pas immédiatement. Demandons au Seigneur de nous expliquer Sa Parole.

Le rejet du Messie par Israël a encore une autre conséquence: Ne trouvant pas de fruit à récolter au milieu de son peuple, le Seigneur va maintenant ensemencer le monde de la parole de l'Évangile. Celle-ci est appelée ailleurs «la parole implantée» qui a la puissance de sauver les âmes (Jac. 1 v. 21). Mais, s'il n'y a qu'une seule espèce de semence, tous sont loin de recevoir la Parole de la même manière. Comment l'avez-vous reçue?

13

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 13 v. 18 à 30

18 Vous donc, écoutez la parabole du semeur. 19 Toutes les fois que quelqu’un entend la parole du royaume, et ne [la] comprend pas, le méchant vient et ravit ce qui est semé dans son cœur ; c’est là celui qui a été semé le long du chemin. 20 Et celui qui a été semé sur les endroits rocailleux, c’est celui qui entend la parole, et qui la reçoit aussitôt avec joie ; 21 mais il n’a pas de racine en lui-même, mais n’est que pour un temps : et quand la tribulation ou la persécution survient à cause de la parole, il est aussitôt scandalisé. 22 Et celui qui a été semé dans les épines, c’est celui qui entend la parole ; et les soucis[37] de ce siècle[38] et la tromperie des richesses étouffent la parole, et il[39] est sans fruit. 23 Et celui qui a été semé sur la bonne terre, c’est celui qui entend et comprend la parole, qui aussi porte du fruit, et produit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente.

24 Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux a été fait semblable à un homme qui semait de bonne semence dans son champ. 25 Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie parmi le froment, et s’en alla. 26 Et lorsque la tige monta et produisit du fruit, alors l’ivraie aussi parut. 27 Et les esclaves du maître de la maison, s’approchant, lui dirent : Seigneur, n’as-tu pas semé de bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il a l’ivraie ? 28 Et il leur dit : Un ennemi a fait cela. Et les esclaves lui dirent : Veux-tu donc que nous allions et que nous la cueillions ? 29 Et il dit : Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. 30 Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier.

Commentaires :

Parmi ceux qui entendent la parole, le Seigneur, dans sa parfaite connaissance du cœur humain, distingue quatre classes de personnes. La première est comparée au sol battu du chemin, devenu dur à force d'être piétiné par tout le monde. Notre cœur ressemblerait-il à ce chemin sur lequel le monde passe et repasse, de sorte que la Parole ne peut plus y pénétrer?

D'autres, comme ces «endroits rocailleux», sont des esprits superficiels. Leur conscience n'a pas été profondément labourée par la conviction du péché. Aussi l'émotion fugitive ressentie en entendant l'évangile n'est-elle que l'apparence de la foi.

Si la véritable foi a, nécessairement, des racines (invisibles), c'est à son fruit visible qu'elle se fait connaître. Sans œuvres, la foi est morte, étouffée comme ces grains levés au milieu des épines (Jac. 2 v. 17).

Mais la semence est aussi tombée dans la bonne terre où l'épi pourra mûrir en sa saison.

La parabole de l'ivraie nous apprend que l'ennemi n'a pas seulement ravi la bonne semence chaque fois qu'il le pouvait (v. 19) mais qu'il en a aussi semé de la mauvaise pendant que les hommes dormaient. Le sommeil spirituel nous met à la merci de toutes les mauvaises influences. Aussi sommes-nous continuellement exhortés à la vigilance (Marc 13 v. 37; 1 Pier. 5 v. 8 etc.).

14

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 13 v. 31 à 43

31 Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et sema dans son champ : 32 lequel est, il est vrai, plus petit que toutes les semences ; mais quand il a pris sa croissance, il est plus grand que les herbes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent et demeurent dans ses branches.

33 Il leur dit une autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme prit et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout fût levé.

34 Jésus dit toutes ces choses aux foules en paraboles, et sans parabole il ne leur disait rien ; 35 en sorte que fût accompli ce qui a été dit par le prophète, disant : «J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses qui ont été cachées dès la fondation du monde»[40].

36 Alors, ayant congédié les foules, il entra dans la maison ; et ses disciples vinrent à lui, disant : Expose-nous la parabole de l’ivraie du champ. 37 Et lui, répondant, leur dit : Celui qui sème la bonne semence, c’est le fils de l’homme ; 38 et le champ, c’est le monde ; et la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; et l’ivraie, ce sont les fils du méchant ; 39 et l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; et la moisson, c’est la consommation du siècle[41] ; et les moissonneurs sont des anges. 40 Comme donc l’ivraie est cueillie et brûlée au feu, il en sera de même à la consommation du siècle[42]. 41 Le fils de l’homme enverra ses anges, et ils cueilleront de son royaume tous les scandales[43] et ceux qui commettent l’iniquité[44], 42 et ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents. 43 Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles pour entendre[45], qu’il entende.

Commentaires :

Dans les six «paraboles du royaume» qui font suite à celle du semeur, le Seigneur expose quel va être le résultat de ses semailles dans ce monde. La parabole du grain de moutarde devenant un grand arbre décrit la forme extérieure qu'a revêtue le royaume des cieux après le rejet du roi, tandis que celle du levain caché dans la pâte met l'accent sur un travail secret qui altère son caractère. C'est le temps de l'Église responsable. Après un très petit commencement (quelques disciples), le christianisme a eu le grand développement que nous lui connaissons. Mais son succès et son extension dans le monde ne sont nullement la preuve de la bénédiction et de l'approbation de Dieu et ne le mettent pas — bien au contraire — à l'abri des attaques de Satan. Il a été de bonne heure envahi par le mal (les oiseaux — cf. v. 4 et 19 — et le levain).

Le mélange qui caractérise la chrétienté professante est illustré d'une autre manière par la parabole de l'ivraie du champ que le Seigneur explique ici. Nous savons que le nom de chrétien est porté aujourd'hui par tous ceux qui sont baptisés, qu'ils soient ou non des enfants de Dieu véritables. Le Seigneur supporte cet état de choses jusqu'au jour de la moisson (Apoc. 14 v. 15, 16). Il montrera alors par le sort final des uns et des autres ce qu'il pensait de chacun d'eux.

15

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 13 v. 44 à 58

44 Encore, le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu’un homme, après l’avoir trouvé, a caché ; et de la joie qu’il en a, il s’en va, et vend tout ce qu’il a, et achète ce champ-là.

45 Encore, le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles ; 46 et ayant trouvé une perle de très-grand prix, il s’en alla, et vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta.

47 Encore, le royaume des cieux est semblable à une seine[46] jetée dans la mer et rassemblant [des poissons] de toute sorte ; 48 et quand elle fut pleine, ils la tirèrent sur le rivage, et s’asseyant, ils mirent ensemble les bons dans des vaisseaux, et jetèrent dehors les mauvais.

49 Il en sera de même à la consommation du siècle[47] : les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, 50 et les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents.

51 Jésus leur dit : Avez-vous compris toutes ces choses ? Ils lui disent : Oui, [Seigneur].52 Et il leur dit : C’est pour cela que tout scribe qui a été fait disciple du[48] royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles.

53 Et il arriva que, quand Jésus eut achevé ces paraboles, il se retira de là.

54 Et étant venu dans son pays, il les enseignait dans leur synagogue, en sorte qu’ils étaient étonnés et disaient : D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ? 55 Celui-ci n’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? et ses frères, Jacques, et Joses[49], et Simon, et Jude ? 56 Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes auprès de nous ? D’où donc viennent à celui-ci toutes ces choses ? 57 Et ils étaient scandalisés[50] en lui. Et Jésus leur dit : Un prophète n’est pas sans honneur, si ce n’est dans son pays et dans sa maison. 58 Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité.

Commentaires :

Les courtes paraboles du trésor et de la perle soulignent deux vérités merveilleuses: le très grand prix attaché par Christ à son Assemblée et payé pour l'acquérir: Il a vendu tout ce qu'il avait; il a donné jusqu'à sa vie. En second lieu, la joie qu'il trouve en elle. Au v. 47, le filet de l'évangile est jeté dans la mer des peuples. Le Seigneur avait annoncé à ses disciples qu'il ferait d'eux des pêcheurs d'hommes. Voici donc les serviteurs à l'œuvre. Mais les poissons ne sont pas tous bons,… ni tous les chrétiens de nom, des croyants véritables! C'est la Parole qui permet de les distinguer: Le bon poisson se reconnaît à ses écailles et ses nageoires (Lév. 11 v. 9 à 11) et le vrai chrétien à son armure morale, à sa capacité de résister à la pénétration et à l'entraînement du courant de ce monde.

À côté du trésor que le Seigneur a trouvé dans les siens (v. 44) le v. 52 nous montre celui que le disciple possède dans Sa Parole. Est-elle pour chacun de nous le trésor d'où nous savons tirer «des choses nouvelles et des choses vieilles»?

Hélas! Ce chapitre s'achève comme le précédent sur l'incrédulité des foules; elles ne voient en Jésus que «le fils du charpentier». De sorte que sa grâce ne peut s'exercer envers elles.

16

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 14 v. 1 à 21

1 En ce temps-là, Hérode le tétrarque[51] ouït parler de la renommée de Jésus ; 2 et il dit à ses serviteurs : C’est Jean le baptiseur ; il est ressuscité des morts, et c’est pourquoi les miracles s’opèrent par lui. 3 Car Hérode, ayant fait prendre Jean, l’avait fait lier et mettre en prison, à cause d’Hérodias, la femme de Philippe son frère ; 4 car Jean lui disait : Il ne t’est pas permis de l’avoir. 5 Et tout en ayant le désir de le faire mourir, il craignait la foule, parce qu’ils le tenaient pour prophète. 6 Mais lorsqu’on célébrait l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa devant tous, et plut à Hérode : 7 sur quoi il lui promit avec serment de lui donner tout ce qu’elle demanderait. 8 Et elle, poussée par sa mère : Donne-moi ici, dit-elle, dans un plat, la tête de Jean le baptiseur. 9 Et le roi en fut affligé ; mais, à cause des serments et de ceux qui étaient à table avec lui, il donna l’ordre qu’on la lui donnât. 10 Et il envoya décapiter Jean dans la prison. 11 Et sa tête fut apportée dans un plat et donnée à la jeune fille ; et elle la porta à sa mère. 12 Et ses disciples vinrent et enlevèrent le corps et l’ensevelirent ; et s’en allant, ils rapportèrent à Jésus [ce qui était arrivé].

13 Et Jésus, l’ayant entendu, se retira de là dans une nacelle en un lieu désert, à l’écart ; et les foules, l’ayant appris, le suivirent à pied, des [différentes] villes. 14 Et étant sorti, il vit une grande foule ; et il fut ému de compassion envers eux, et il guérit leurs infirmes. 15 Et le soir étant venu, ses disciples vinrent à lui, disant : Le lieu est désert, et l’heure est déjà passée ; renvoie les foules, afin qu’elles s’en aillent aux villages et qu’elles s’achètent des vivres. 16 Mais Jésus leur dit : Il n’est pas nécessaire qu’elles s’en aillent ; vous, donnez-leur à manger. 17 Mais ils lui disent : Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. 18 Et il dit : Apportez-les-moi ici. 19 Et ayant donné l’ordre aux foules de s’asseoir sur l’herbe, ayant pris les cinq pains et les deux poissons, il regarda vers le ciel et bénit ; et ayant rompu les pains, il les donna aux disciples, et les disciples aux foules. 20 Et ils mangèrent tous et furent rassasiés. Et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, douze paniers pleins. 21 Or ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, outre les femmes et les enfants.

Commentaires :

Le ch. 11 nous a montré Jean le Baptiseur en prison. Nous apprenons ici qu'il y avait été jeté par Hérode (fils de celui du ch. 2). Et pour quel motif? Jean n'avait pas craint de le reprendre parce qu'il avait pris la femme de son frère. Maintenant le fidèle témoin paie de sa vie la vérité qu'il a eu le courage de dire au roi. Sa mort entre dans le cadre des divertissements et des fêtes de la cour royale; elle est l'affreux salaire du plaisir que s'est offert le méchant (comp. Jac. 5 v. 5, 6). Hérode a beau être affligé sur le moment, il nourrissait depuis longtemps le secret désir de faire mourir Jean (v. 5), car la haine de la vérité et de ceux qui l'annoncent vont toujours de pair (Gal. 4 v. 16). À vue humaine, cette fin de Jean est tragique et horrible; aux yeux de Dieu elle est l'achèvement triomphant de «sa course» (Act. 13 v. 25).

On lit entre les lignes ce qu'a été pour Jésus la nouvelle de la mort de son précurseur. N'était-ce pas déjà l'annonce de son propre rejet et de sa croix? Il semble que sa tristesse lui fasse éprouver le besoin d'être seul (v. 13). Mais déjà les foules le rejoignent et son cœur, ne pensant qu'aux autres, s'émeut de compassion pour elles. Il accomplit en leur faveur de grand miracle de la première multiplication des pains.

17

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 14 v. 22 à 36

22 Et aussitôt il contraignit les disciples de monter dans la nacelle et de le précéder à l’autre rive, jusqu’à ce qu’il eût renvoyé les foules. 23 Et quand il eut renvoyé les foules, il monta sur une montagne à l’écart pour prier ; et le soir étant venu, il était là seul.

24 Or la nacelle était déjà au milieu de la mer, battue par les vagues, car le vent était contraire. 25 Et à la quatrième veille de la nuit[52], il s’en alla vers eux, marchant sur la mer. 26 Et les disciples, le voyant marcher sur la mer, furent troublés, disant : C’est un fantôme. Et ils crièrent de peur. 27 Mais Jésus leur parla aussitôt, disant : Ayez bon courage ; c’est moi, n’ayez point de peur. 28 Et Pierre, lui répondant, dit : Seigneur, si c’est toi, commande-moi d’aller à toi sur les eaux. 29 Et il dit : Viens. Et Pierre, étant descendu de la nacelle, marcha sur les eaux pour aller à Jésus. 30 Mais voyant que le vent était fort, il eut peur ; et comme il commençait à enfoncer, il s’écria, disant : Seigneur, sauve-moi ! 31 Et aussitôt Jésus, étendant la main, le prit et lui dit : Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? 32 Et quand ils furent montés dans la nacelle, le vent tomba. 33 Et ceux qui étaient dans la nacelle vinrent et lui rendirent hommage, disant : Véritablement tu es le Fils de Dieu !

34 Et ayant passé à l’autre rive, ils vinrent dans la contrée de Génésareth. 35 Et les hommes de ce lieu-là, l’ayant reconnu, envoyèrent dans tout le pays d’alentour ; et on lui apporta tous ceux qui se portaient mal ; 36 et ils le priaient de [les laisser] toucher seulement le bord de sa robe : et tous ceux qui le touchèrent furent complètement guéris.

Commentaires :

Cette scène de la barque au milieu de la tempête est l'image de la position actuelle des rachetés du Seigneur. Pendant que lui est dans les cieux, absent mais priant et intercédant pour eux, ils ont à traverser péniblement la mer agitée de ce monde. C'est la nuit morale: l'Ennemi soulevant l'opposition des hommes agit comme le vent et les vagues qui annulent presque l'effort des rameurs. Mais Jésus ne vient-il pas à la rencontre des siens? Sa voix familière rassure les pauvres disciples. «Ayez bon courage ; c’est moi, n’ayez point de peur». Et la foi, s'appuyant sur sa parole (viens!) porte Pierre au-devant de Celui qui l'aime. Mais soudain cette foi manque et il enfonce. Que s'est-il passé? Pierre a quitté son Maître des yeux pour regarder à la hauteur des vagues et à la violence du vent. Comme s'il était plus facile de marcher sur une eau calme que sur une mer tourmentée! Mais il crie au Seigneur, qui aussitôt vient à son secours.

Puis Jésus est reçu dans cette contrée de Génésareth où il n’avait pu faire que peu de miracles à cause de leur incrédulité (ch. 13 v. 58). Figure du moment où son peuple qui l'a rejeté, le reconnaîtra, lui rendra hommage et sera délivré par lui.

18

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 15 v. 1 à 20

1 Alors les scribes et les pharisiens de Jérusalem viennent à Jésus, disant : 2 Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens, car ils ne lavent pas leurs mains quand ils mangent du pain ? 3 Mais lui, répondant, leur dit : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? 4 car Dieu a commandé, disant : «Honore ton père et ta mère»[53] ; et : «que celui qui médira[54] de père ou de mère, meure de mort»[55] ; 5 mais vous, vous dites : Quiconque dira à son père ou à sa mère : Tout ce dont tu pourrais tirer profit de ma part est un don[56], 6 — et il n’honorera point son père ou sa mère. Et vous avez annulé le commandement de Dieu à cause de votre tradition. 7 Hypocrites ! Ésaïe a bien prophétisé de vous, disant : 8 «Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi ; 9 mais ils m’honorent en vain, enseignant comme doctrines des commandements d’hommes»[57].

10 Et ayant appelé la foule, il leur dit : Écoutez et comprenez : 11 ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est là ce qui souille l’homme.

12 Alors ses disciples, s’approchant, lui dirent : Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ? 13 Mais lui, répondant, dit : Toute plante que mon Père céleste n’a pas plantée sera déracinée. 14 Laissez-les ; ce sont des aveugles, conducteurs d’aveugles : et si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. 15 Et Pierre, répondant, lui dit : Expose-nous cette parabole. 16 Et il dit : Et vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence ? 17 N’entendez-vous pas encore que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, et passe ensuite dans le lieu secret ? 18 Mais les choses qui sortent de la bouche viennent du cœur, et ces choses-là souillent l’homme. 19 Car du cœur viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les injures : 20 ce sont ces choses qui souillent l’homme ; mais de manger avec des mains non lavées ne souille pas l’homme.

Commentaires :

Le zèle religieux des pharisiens se bornait à observer strictement un certain nombre de formes extérieures et de traditions. Et, sous le couvert de cette pieuse apparence (qui peut faire illusion aux hommes mais ne saurait tromper Dieu) ils suivaient tous les penchants de leur cœur naturel. Ils en étaient arrivés à se soustraire par avarice même aux devoirs les plus élémentaires: comme celui de pourvoir aux besoins de leurs parents (v. 5; comp. Prov. 28 v. 24). La question du Seigneur (v. 3) répond coup pour coup à celle des pharisiens (v. 2). Ceux-ci, par leurs traditions, annulaient les commandements de Dieu. Alors Jésus, dont ces commandements faisaient précisément les délices, confond ces hypocrites par leurs propres Écritures. Puis, à l'intention des disciples qui sont eux-mêmes déconcertés par ses paroles, il met à nu la méchanceté du cœur humain et démontre sa ruine complète. Oui, les mains peuvent être soigneusement lavées… alors que le cœur est rempli de souillure. Eh bien! Nous reconnaissons combien est vrai cet inventaire effrayant du contenu du cœur de l'homme, de notre propre cœur (v. 19, 20)! Quand bien même nous le masquons sous des apparences flatteuses et respectables!

19

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 15 v. 21 à 39

21 Et Jésus, partant de là, se retira dans les quartiers[58] de Tyr et de Sidon.

22 Et voici, une femme cananéenne de ces contrées-là, sortant, s’écria, lui disant : Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi ; ma fille est cruellement tourmentée d’un démon. 23 Et il ne lui répondit mot. Et ses disciples, s’approchant, le prièrent, disant : Renvoie-la, car elle crie après nous. 24 Mais lui, répondant, dit : Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. 25 Et elle vint et lui rendit hommage, disant : Seigneur, assiste-moi. 26 Et lui, répondant, dit : Il ne convient pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens[59]. 27 Et elle dit : Oui, Seigneur ; car même les chiens[60] mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. 28 Alors Jésus, répondant, lui dit : Ô femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux. Et dès cette heure-là sa fille fut guérie.

29 Et Jésus, étant parti de là, vint près de la mer de Galilée ; et montant sur une montagne, il s’assit là. 30 Et de grandes foules vinrent à lui, ayant avec elles des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et beaucoup d’autres ; et elles les jetèrent à ses pieds, et il les guérit ; 31 de sorte que les foules s’étonnèrent en voyant les muets parler, les estropiés guérir, les boiteux marcher, et les aveugles voir ; et elles glorifièrent le Dieu d’Israël.

32 Et Jésus, ayant appelé à lui ses disciples, dit : Je suis ému de compassion envers la foule, car voici trois jours déjà qu’ils demeurent auprès de moi, et ils n’ont rien à manger ; et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu’ils ne défaillent en chemin. 33 Et ses disciples lui disent : D’où aurions-nous dans le désert assez de pains pour rassasier une si grande foule ? 34 Et Jésus leur dit : Combien avez-vous de pains ? Et ils dirent : Sept, et quelques petits poissons. 35 Et il commanda aux foules de s’asseoir sur la terre. 36 Et ayant pris les sept pains et les poissons, il rendit grâces et les rompit et les donna à ses disciples, et les disciples à la foule. 37 Et ils mangèrent tous et furent rassasiés ; et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, sept corbeilles pleines. 38 Or ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, outre les femmes et les enfants. 39 Et ayant renvoyé les foules, il monta dans une nacelle et vint dans la contrée de Magadan.

Commentaires :

Jésus rend visite aux quartiers de Tyr et de Sidon. Ces villes païennes, avait-il déclaré, étaient moins coupables que celles de la Galilée où il avait accompli la plupart de ses miracles (ch. 11 v. 21, 22). Mais elles n'avaient aucune part aux bénédictions du «Fils de David» (v. 22); elles étaient étrangères aux alliances de la promesse (Éph. 2 v. 12). C’était notre cas, ne l’oublions pas, à nous gens des nations. Le Seigneur, par une parole inhabituelle dans sa bouche, commence par souligner cela à la pauvre Cananéenne qui le supplie pour sa fille. Et cette femme reconnaît sa complète indignité. Quand nous prenons notre place devant Dieu la grâce peut briller de tout son éclat. En effet, s'il y avait du côté de l'homme le moindre droit ou le moindre mérite, il ne s'agirait plus de grâce mais de chose due (Rom. 4 v. 4). Pour mesurer toujours mieux la grandeur de cette grâce envers nous, n'oublions jamais notre misère et notre indignité devant Dieu.

Puis le Seigneur se tourne à nouveau vers son peuple. Selon le Ps. 132 v. 15, il bénit abondamment ses vivres et rassasie de pain ses pauvres. Et ce qui le fait agir, dans ce second miracle comme dans le premier, c'est la compassion dont son cœur est étreint pour ces foules (v. 32; ch. 14 v. 14).

20

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 16 v. 1 à 12

1 Et les pharisiens et les sadducéens, s’approchant, lui demandèrent, pour l’éprouver, de leur montrer un signe du ciel. 2 Mais lui, répondant, leur dit : Quand le soir est venu, vous dites : Il fera beau temps, car le ciel est rouge ; 3 et le matin : Il y aura aujourd’hui de l’orage, car le ciel est rouge et sombre. Vous savez discerner l’apparence du ciel ; et ne pouvez-vous pas [discerner] les signes des temps ? 4 Une génération méchante et adultère recherche un signe ; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n’est le signe de Jonas[61]. Et les laissant, il s’en alla.

5 Et quand les disciples furent venus à l’autre rive, ils avaient oublié de prendre du pain. 6 Et Jésus leur dit : Voyez, et soyez en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens. 7 Et ils raisonnaient en eux-mêmes, disant : C’est parce que nous n’avons pas pris du pain. 8 Mais Jésus, le sachant, dit : Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de petite foi, sur ce que vous n’avez pas pris du pain ? 9 N’entendez-vous pas encore, et ne vous souvient-il pas des cinq pains des cinq mille hommes, et combien de paniers vous en recueillîtes ? 10 ni des sept pains des quatre mille hommes, et combien de corbeilles vous en recueillîtes ? 11 Comment n’entendez-vous pas que ce n’était pas touchant du pain que je vous disais : Soyez en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens ? 12 Alors ils comprirent que ce n’était pas contre le levain du pain qu’il leur avait dit d’être en garde, mais contre la doctrine des pharisiens et des sadducéens.

Commentaires :

Une nouvelle fois les pharisiens demandent un signe (ch. 12 v. 38…); une nouvelle fois Jésus les renvoie au signe de Jonas: sa mort qu'Il allait accomplir. Les chrétiens parvenus aujourd'hui à la veille du retour du Seigneur Jésus, n'ont pas davantage de signes à attendre avant sa venue. Leur foi repose sur sa promesse et non sur des preuves visibles, sans quoi elle ne serait plus la foi. Et pourtant, que d'indices nous montrent que nous arrivons à la fin de l'histoire de l'Église ici-bas! L'orgueil de l'homme s'enfle plus que jamais; le monde christianisé manifeste les caractères annoncés en 2 Tim. 3 v. 1 à 5. Signes extérieurs aussi: le peuple juif retourne dans son pays, les nations d’Europe cherchent à s'unir dans le cadre de l'ancien empire romain… Ouvrons les yeux, levons-les vers le ciel: Jésus revient.

Le Seigneur laisse ces incrédules et s'en va (v. 4). Mais ce sont maintenant ses propres disciples qui l'attristent par leur manque de confiance et de mémoire comme ils l'ont affligé au ch. 15 v. 16, 17 par leur manque d'intelligence. Ne leur ressemblons-nous pas quelquefois? Retenons l'exhortation que Dieu nous donne par la bouche de Pierre lui-même, à rejeter sur Lui tout notre souci, car Il a soin de nous (1 Pier. 5 v. 7).

21

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 16 v. 13 à 28

13 Or, lorsque Jésus fut venu aux quartiers de Césarée de Philippe, il interrogea ses disciples, disant : Qui disent les hommes que je suis, moi, le fils de l’homme ? 14 Et ils dirent : Les uns [disent] : Jean le baptiseur ; les autres : Élie ; et d’autres : Jérémie ou l’un des prophètes. 15 Il leur dit : Et vous, qui dites-vous que je suis ? 16 Et Simon Pierre, répondant, dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. 17 Et Jésus, répondant, lui dit : Tu es bienheureux, Simon Barjonas[62], car la chair et le sang ne t’ont pas révélé [cela], mais mon Père qui est dans les cieux. 18 Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre[63] ; et sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et [les] portes du hadès ne prévaudront pas contre elle. 19 Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. 20 Alors il enjoignit aux disciples de ne dire à personne qu’il fût le Christ.

21 Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, et qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il fût mis à mort, et qu’il fût ressuscité le troisième jour. 22 Et Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre, disant : Seigneur, Dieu t’en préserve[64], cela ne t’arrivera point ! 23 Mais lui, se retournant, dit à Pierre : Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes. 24 Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive : 25 car quiconque voudra sauver sa vie[65] la perdra ; et quiconque perdra sa vie[66] pour l’amour de moi, la trouvera. 26 Car que profitera-t-il à un homme s’il gagne le monde entier, et qu’il fasse la perte de son âme[67] ; ou que donnera un homme en échange de son âme[68] ? 27 Car le fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa conduite. 28 En vérité, je vous dis : Il y en a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort jusqu’à ce qu’ils aient vu le fils de l’homme venant dans son royaume.

Commentaires :

La question que pose le Seigneur à ses disciples nous apprend qu'à son sujet les opinions sont partagées, et c'est encore le cas aujourd'hui. Mais vous, lecteur, pouvez-vous dire qui est Jésus et ce qu'Il est pour vous? Le Père dicte à Simon sa magnifique confession: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant». Voilà l'inébranlable fondement sur lequel le Seigneur édifiera son Assemblée, dont chaque croyant, comme Simon, deviendra une pierre vivante. Comment les forces du mal prévaudraient-elles contre ce qui est à Christ et qu'Il bâtit lui-même? Et le Seigneur honorera son disciple d'une mission particulière: celle d'ouvrir (par ses prédications) les portes du royaume aux Juifs et aux nations (Act. 2 v. 36; 10 v. 43).

«Dès lors», Jésus, mentionnant l'Assemblée, doit parler du prix qu'il va payer pour l'acquérir: ses souffrances et sa mort. Hélas! le pauvre Pierre, qui l'instant d'avant parlait «comme oracle de Dieu» devient ici un instrument de Satan. Ce dernier cherche à détourner Christ de son chemin d'obéissance, mais il est aussitôt reconnu et repoussé.

Jésus qui s'avance le premier dans la voie de l'entier renoncement ne cache pas ce que cela comporte de venir après Lui (comp. ch. 10 v. 37 à 40). Sommes-nous prêts à le suivre coûte que coûte (Phil. 3 v. 8)?

22

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 17 v. 1 à 13

1 Et après six jours, Jésus prend avec lui Pierre, et Jacques, et Jean son frère, et les mène à l’écart sur une haute montagne. 2 Et il fut transfiguré devant eux ; et son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. 3 Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, parlant avec lui. 4 Et Pierre, répondant, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, faisons ici trois tentes : une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie. 5 Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit[69] ; et voici une voix de la nuée, disant : Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ; écoutez-le. 6 Ce que les disciples ayant entendu, ils tombèrent le visage contre terre et furent saisis d’une très-grande peur. 7 Et Jésus, s’approchant, les toucha et dit : Levez-vous, et n’ayez point de peur. 8 Et eux, levant leurs yeux, ne virent personne que Jésus seul.

9 Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur enjoignit, disant : Ne dites à personne la vision, jusqu’à ce que le fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. 10 Et ses disciples l’interrogèrent, disant : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne premièrement ? 11 Et lui, répondant, leur dit : En effet, Élie vient premièrement, et il rétablira toutes choses ; 12 mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, et ils ne l’ont pas reconnu ; mais ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu ; ainsi aussi le fils de l’homme va souffrir de leur part. 13 Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le baptiseur.

Commentaires :

Le ch. 16 se terminait sur la pensée des souffrances et de la mort de Jésus. Le ch. 17 s'ouvre sur son apparition en gloire qui répond à la promesse faite aux disciples (ch. 16 v. 28). Après le mépris dont son Fils a été l'objet de la part de son peuple Israël et toutes les formes d'incrédulité qu'Il a rencontrées au chapitre précédent, Dieu a voulu donner à des témoins choisis d'entre les hommes un avant-goût de ce que sera sa majesté royale. Quelle scène grandiose! Mais les trois disciples sont incapables de la supporter. L'effroi s'empare d'eux (après le sommeil: Luc 9 v. 32). Et finalement il est nécessaire que Dieu prenne la parole pour empêcher que son Bien-aimé ne soit confondu avec les deux compagnons de sa gloire. Plus tard seulement, après la résurrection, les disciples comprendront la portée de cette vision magnifique et seront autorisés à la raconter. C'est ce que fera Pierre dans sa 2º épître (ch. 1 v. 17, 18). Mais à présent, tandis que Moïse et Élie retournent à leur repos, le Fils de Dieu revêt de nouveau l'humble «forme d'esclave» qu'il n'avait quittée que pour un moment, et descendant de la montagne, il reprend tout seul le chemin de la croix.

23

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 17 v. 14 à 27

14 Et quand ils furent venus auprès de la foule, un homme s’approcha de lui, se jetant à genoux devant lui, 15 et disant : Seigneur, aie pitié de mon fils, car il est lunatique[70] et souffre cruellement, car souvent il tombe dans le feu, et souvent dans l’eau ; 16 et je l’ai apporté à tes disciples, et ils n’ont pu le guérir. 17 Et Jésus, répondant, dit : Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous ; jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. 18 Et Jésus le tança ; et le démon sortit de lui ; et le jeune garçon fut guéri dès cette heure-là. 19 Alors les disciples, venant à Jésus à l’écart, dirent : Pourquoi n’avons-nous pu le chasser ? 20 Et Jésus leur dit : À cause de votre incrédulité ; car, en vérité, je vous dis : si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; et rien ne vous serait impossible. 21 Mais cette sorte ne sort que par la prière et par le jeûne.

22 Et comme ils séjournaient en Galilée, Jésus leur dit : Le fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes ; 23 et ils le feront mourir ; et le troisième jour il sera ressuscité[71]. Et ils furent fort attristés.

24 Et lorsqu’ils furent venus à Capernaüm, les receveurs des didrachmes[72] vinrent à Pierre, et dirent : Votre maître[73] ne paye-t-il pas les didrachmes ? 25 Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t’en semble, Simon ? Les rois de la terre, de qui reçoivent-ils des tributs ou des impôts, de leurs fils ou des étrangers ? 26 Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui dit : Les fils en sont donc exempts. 27 Mais, afin que nous ne les scandalisions pas, va-t’en à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu y trouveras un statère ; prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi.

Commentaires :

L'adoration du chrétien a pour effet de le transporter en esprit «sur la montagne», dans la compagnie du Seigneur glorifié. Puissions-nous connaître plus souvent de tels moments! Mais il faut savoir redescendre avec lui au milieu des circonstances de la vie dans ce monde, ce monde où Satan règne. C'est l'expérience que font ici les disciples. La guérison de l'enfant lunatique est pour Jésus l'occasion de souligner la toute-puissance de la foi.

La scène des v. 24 à 27 est à la fois instructive et touchante. Pierre, toujours prêt à s'avancer sans réflexion, oubliant la vision de gloire et la voix du Père, s'est engagé au nom de son Maître à acquitter l'impôt du temple. Jésus lui demande avec douceur s'il s'est jamais vu que le fils d'un roi paie des impôts à son propre père. Or lui, Simon, L'avait peu avant reconnu comme le Fils du Dieu vivant! Après cette mise au point, le Seigneur charge Pierre de payer tout de même cette somme qu'Il ne doit pas. Mais en même temps il manifeste sa puissance: il est Celui qui domine sur toute la création, y compris les poissons de la mer (Ps. 8 v. 6 à 8). Et il manifeste aussi son amour: Il s'associe son faible disciple en payant également pour lui.

24

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 18 v. 1 à 14

1 En cette heure-là les disciples vinrent à Jésus, disant : Qui donc est le plus grand[74] dans le royaume des cieux ? 2 Et Jésus, ayant appelé auprès de lui un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, 3 et dit : En vérité, je vous dis : si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux 4 Quiconque donc s’abaissera comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux ; 5 et quiconque reçoit un seul petit enfant tel que celui-ci en mon nom, me reçoit.

6 Et quiconque est une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en moi, il serait avantageux pour lui qu’on lui eût pendu au cou une meule d’âne[75] et qu’il eût été noyé dans les profondeurs de la mer. 7 Malheur au monde à cause des occasions de chute ! car il est nécessaire qu’il arrive des occasions de chute ; mais malheur à cet homme par qui l’occasion de chute arrive. 8 Et si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi : il vaut mieux pour toi d’entrer dans la vie boiteux ou estropié, que d’avoir deux mains ou deux pieds, et d’être jeté dans le feu éternel. 9 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il vaut mieux pour toi d’entrer dans la vie n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux, et d’être jeté dans la géhenne[76] du feu.

10 Prenez garde de ne pas mépriser un de ces petits ; car je vous dis que, dans les cieux, leurs anges voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. 11 Car le fils de l’homme est venu pour sauver ce qui était perdu. 12 Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles se soit égarée, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf sur les montagnes, pour s’en aller chercher celle qui s’est égarée ? 13 Et s’il arrive qu’il la trouve, — en vérité, je vous dis qu’il a plus de joie de celle-là que des quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. 14 Ainsi, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux, qu’un seul de ces petits périsse.

Commentaires :

Le monde se complaît dans ce qui est grand. Les disciples n'échappent pas à cet esprit. Ils désirent savoir qui est le plus grand dans le royaume des cieux. Le Seigneur leur répond que la première chose est d'y entrer et que pour cela, il faut au contraire être petit. Afin de bien graver cet enseignement dans leur esprit, il appelle un petit enfant et le place au milieu d'eux. Nous avons peut-être de jeunes enfants dans notre entourage. Eux aussi sont placés près de nous comme des modèles de confiance et de simplicité. Gardons-nous de les mépriser à cause de leur faiblesse, de leur ignorance et de leur naïveté. Et gardons-nous davantage encore de les scandaliser. Le mauvais exemple d'un aîné est le pire des pièges devant les pas de ses cadets. Jésus répète donc ici ce qu'il a déjà dit au sujet des occasions de chute (comp. v. 8, 9 et ch. 5 v. 29, 30).

Bien loin de dédaigner ces petits, Dieu répond à leur faiblesse par des soins particuliers. Des anges sont chargés de veiller sur eux. Et n'oublions pas que le Seigneur Jésus est venu pour les sauver (v. 11); ils sont mis au bénéfice de son œuvre s'ils meurent sans avoir atteint l'âge de responsabilité. La parabole de la brebis perdue nous apprend quelle est la valeur d'un seul de ces agneaux pour le bon Berger.

25

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 18 v. 15 à 35

15 Et si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le[77], entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère ; 16 mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que par la bouche de deux ou de trois témoins toute parole soit établie[78]. 17 Et s’il ne veut pas les écouter, dis-le à l’assemblée ; et s’il ne veut pas écouter l’assemblée non plus, qu’il te soit comme un homme des nations et comme un publicain.

18 En vérité, je vous dis : Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. 19 Je vous dis encore que si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux ; 20 car là où deux ou trois sont assemblés en[79] mon nom, je suis là au milieu d’eux.

21 Alors Pierre, s’approchant de lui, dit : Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et lui pardonnerai-je ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? 22 Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. 23 C’est pourquoi le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui voulut compter avec ses esclaves. 24 Et quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui lui devait dix mille talents[80]. 25 Et comme il n’avait pas de quoi payer, son seigneur ordonna qu’il fût vendu, [lui], et sa femme, et ses enfants, et tout ce qu’il avait ; et que le payement fût fait. 26 L’esclave donc, se jetant à ses pieds, lui rendit hommage, disant : Seigneur, use de patience envers moi, et je te payerai tout. 27 Et le seigneur de cet esclave-là, touché de compassion, le relâcha et lui remit la dette. 28 Mais cet esclave, étant sorti, trouva un de ceux qui étaient esclaves avec lui, qui lui devait cent deniers[81] ; et l’ayant saisi, il l’étranglait, disant : Paye, si tu dois quelque chose. 29 Celui donc qui était esclave avec lui, se jetant à ses pieds, le supplia, disant : Use de patience envers moi, et je te payerai. 30 Et il ne voulut pas ; mais il s’en alla et le jeta en prison jusqu’à ce qu’il eût payé la dette. 31 Or ceux qui étaient esclaves avec lui, voyant ce qui était arrivé, furent extrêmement affligés, et s’en vinrent et déclarèrent à leur seigneur tout ce qui s’était passé. 32 Alors son seigneur, l’ayant appelé auprès de lui, lui dit : Méchant esclave, je t’ai remis toute cette dette, parce que tu m’en as supplié ; 33 n’aurais-tu pas dû aussi avoir pitié de celui qui est esclave avec toi, comme moi aussi j’ai eu pitié de toi ? 34 Et son seigneur, étant en colère, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qui lui était dû. 35 Ainsi aussi mon Père céleste vous fera, si vous ne pardonnez pas de tout votre cœur, chacun à son frère.

Commentaires :

Le Seigneur explique comment doivent se régler les torts entre frères (v. 15 à 17). Et nous pouvons y rattacher son enseignement concernant le pardon (v. 22; comp. Éph. 4 v. 32 et Col. 3 v. 13). Mais c'est aussi pour lui l'occasion de reprendre le sujet de l'Assemblée en nous donnant un verset, ou plutôt une promesse, d'une importance capitale: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux» (v. 20). De cette présence découle tout ce dont a besoin le plus faible rassemblement de croyants réunis au nom de Jésus. La bénédiction pourrait-elle manquer quand celui qui en est la source est là au milieu de ceux qui s'attendent à Lui? Cette promesse est ici spécialement en rapport avec l'autorité conférée à l'assemblée (lier et délier) et avec la prière des deux ou trois à laquelle tout est accordé. Malheureusement certains chrétiens semblent oublier l'importance des réunions de prière.

La parabole de l'esclave aux dix mille talents (une somme fabuleuse), nous rappelle la dette incalculable que Dieu nous a remise en Christ (Esd. 9 v. 6). Que sont à côté d'elle les petites injustices que nous pourrons avoir à subir? Le pardon divin dont nous avons été les objets nous rend responsables d'exercer à notre tour la miséricorde.

26

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 19 v. 1 à 26

1 Et il arriva, quand Jésus eut achevé ces discours, qu’il partit de la Galilée et vint vers les confins de la Judée, au delà du Jourdain ; 2 et de grandes foules le suivirent, et il les guérit là.

3 Et les pharisiens vinrent à lui, l’éprouvant et [lui] disant : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque cause que ce soit ? 4 Et lui, répondant, leur dit : N’avez-vous pas lu que celui qui les a faits, dès le commencement les a faits mâle et femelle, 5 et qu’il dit : «C’est pourquoi, l’homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme ; et les deux seront une seule chair[82]» ?[83]. 6 Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. 7 Ils lui disent : Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner une lettre de divorce, et de la répudier ? 8 Il leur dit : Moïse, à cause de votre dureté de cœur, vous a permis de répudier vos femmes ; mais au commencement il n’en était pas ainsi. 9 Et je vous dis que quiconque répudiera sa femme, non pour cause de fornication, et en épousera une autre, commet adultère ; et celui qui épouse une femme répudiée, commet adultère. 10 Ses disciples lui disent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il ne convient pas de se marier. 11 Mais il leur dit : Tous ne reçoivent pas cette parole, mais ceux à qui il est donné ; 12 car il y a des eunuques qui sont nés tels dès le ventre de leur mère ; et il y a des eunuques qui ont été faits eunuques par les hommes ; et il y a des eunuques qui se sont faits eux-mêmes eunuques pour le royaume des cieux. Que celui qui peut le recevoir, le reçoive.

13 Alors on lui apporta de petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains et qu’il priât ; mais les disciples reprenaient ceux [qui les apportaient]. 14 Et Jésus dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels[84] est le royaume des cieux. 15 Et leur ayant imposé les mains, il partit de là.

16 Et voici, quelqu’un s’approchant, lui dit : Maître, quel bien ferai-je pour avoir la vie éternelle ? 17 Et il lui dit : Pourquoi m’interroges-tu touchant ce qui est bon ? Un seul est bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. 18 Il lui dit : Lesquels ? Et Jésus dit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; 19 honore ton père et ta mère ; et, tu aimeras ton prochain comme toi-même. 20 Le jeune homme lui dit : J’ai gardé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ? 21 Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, et donne aux pauvres ; et tu auras un trésor dans le ciel ; et viens, suis-moi. 22 Et le jeune homme, ayant entendu cette parole, s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

23 Et Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous dis qu’un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux ; 24 et je vous le dis encore : Il est plus facile qu’un chameau entre par un trou d’aiguille, qu’un riche n’entre dans le royaume de Dieu. 25 Et les disciples, l’ayant entendu, s’étonnèrent fort, disant : Qui donc peut être sauvé ? 26 Et Jésus, [les] regardant, leur dit : Pour les hommes, cela est impossible ; mais pour Dieu, toutes choses sont possibles.

 

 

Commentaires :

Au début de ce chapitre, Jésus répond à une question des pharisiens en condamnant de nouveau le divorce (voir ch. 5 v. 31, 32).

Puis il bénit les petits enfants qui lui sont amenés et reprend ses disciples qui voudraient les en empêcher. Faisons-nous partie de ceux qui apportent de jeunes âmes au Seigneur par la prière? Ou bien sommes-nous au contraire de ceux qui les empêchent de venir?

Au v. 16 nous voyons un jeune homme s’approcher de Jésus avec un heureux désir: obtenir la vie éternelle. Seulement la question était mal posée et le Seigneur voudrait le faire comprendre à son visiteur. «Tu veux faire le bien? Eh bien! Voici les commandements»! La réponse du jeune homme montre qu'il ne réalisait pas son incapacité de faire quelque bien que ce soit. Alors le Seigneur lui apprend qu'une idole habite dans son cœur. Ce sont ses biens temporels, obstacle qui empêche tant de personnes de venir à Christ et de le suivre! Non, la vie éternelle ne s'obtient pas en faisant du bien. Et les meilleures dispositions avec les plus grands dons naturels ne servent à rien pour la mériter… parce qu'elle ne se mérite pas. Elle est le don gratuit que Jésus fait à ceux qui le suivent (Jean 10 v. 28).

27

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 19 v. 27 à 30 ; 20 v. 1 à 16

27 Alors Pierre, répondant, lui dit : Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi ; que nous adviendra-t-il donc ?

28 Et Jésus leur dit : En vérité, je vous dis que vous qui m’avez suivi, — dans la régénération, quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël ; 29 et quiconque aura quitté maisons, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l’amour de mon nom, en recevra cent fois autant, et héritera de la vie éternelle. 30 Mais plusieurs qui sont les premiers seront les derniers, et des derniers seront les premiers.

Chapitre 20                                                                                                                                                                   

1 Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le point du jour afin de louer des ouvriers pour sa vigne. 2 Et étant tombé d’accord avec les ouvriers pour un denier par jour, il les envoya dans sa vigne. 3 Et sortant vers la troisième heure[85], il en vit d’autres qui étaient sur la place du marché à ne rien faire ; 4 et il dit à ceux-ci : Allez, vous aussi, dans la vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste ; et ils s’en allèrent. 5 Sortant encore vers la sixième heure[86] et vers la neuvième heure, il fit de même. 6 Et sortant vers la onzième heure[87], il en trouva d’autres qui étaient là ; et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire ? 7 Ils lui disent : Parce que personne ne nous a engagés. Il leur dit : Allez, vous aussi, dans la vigne, et vous recevrez ce qui sera juste. 8 Et le soir étant venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paye-leur leur salaire, en commençant depuis les derniers jusqu’aux premiers. 9 Et lorsque ceux [qui avaient été engagés] vers la onzième heure furent venus, ils reçurent chacun un denier ; 10 et quand les premiers furent venus, ils croyaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun un denier. 11 Et l’ayant reçu, ils murmuraient contre le maître de maison, 12 disant : Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les as faits égaux à nous qui avons porté le faix du jour et la chaleur. 13 Et lui, répondant, dit à l’un d’entre eux : Mon ami, je ne te fais pas tort : n’es-tu pas tombé d’accord avec moi pour un denier ? 14 Prends ce qui est à toi et va-t’en. Mais je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. 15 Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien ? Ton œil est-il méchant, parce que moi, je suis bon ? 16 Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers les derniers, car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

Commentaires :

Cette question qui préoccupait tant les disciples, savoir qui serait premier et dernier dans le royaume des cieux est illustrée par une nouvelle parabole. Nous serions assez disposés peut-être à prendre le parti des ouvriers mécontents et à trouver injuste la façon dont agit ce maître. Mais considérons le récit de plus près. Les ouvriers du matin étaient «tombés d'accord» avec le propriétaire (v. 2, 13). Ils estimaient leur travail à un certain prix. Au contraire les suivants ont fait confiance au maître pour fixer «ce qui sera juste» (v. 4, 7). Ils n'ont pas à le regretter. Dans le royaume des cieux, la récompense n'est jamais un droit. Tous sont des esclaves inutiles selon Luc 17 v. 10 ; personne ne mérite rien. Tout dépend de la grâce souveraine de Dieu et chacun reçoit ce qu’il lui faut pour vivre, indépendamment de son travail. D'autre part, les ouvriers de la onzième heure ne sont-ils pas en réalité les moins favorisés de tous? Ils ont manqué l'occasion et la joie de servir ce bon maître pendant la plus grande partie de la journée. «Jésus est le meilleur maître» — dit un cantique — servons-le dès notre enfance, c'est à lui qu'on ne peut être ni trop tôt ni trop longtemps.

Dans l'histoire des voies de Dieu, les premiers ouvriers tombés d'accord avec le maître représentent Israël sous le régime de l'alliance; ceux de la onzième heure nous parlent des «nations», objets de la grâce de Dieu.

28

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 20 v. 17 à 34

les ouvriers de la onzième heure sont en réalité les moins favorisés de tous, car ils ont manqué l'occasion et la joie de servir ce bon maître pendant la plus grande partie de la journée. Dans l'histoire des voies de Dieu, les premiers ouvriers tombés d'accord avec le maître représentent Israël sous le régime de l'alliance; ceux de la onzième heure nous parlent des «nations», objets de la grâce de Dieu.

 
17 Et Jésus, montant à Jérusalem, prit à part sur le chemin les douze disciples, et leur dit : 18 Voici, nous montons à Jérusalem, et le fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes, et ils le condamneront à mort ; 19 et ils le livreront aux nations pour s’en moquer, et le fouetter, et le crucifier ; et le troisième jour il ressuscitera.

20 Alors la mère des fils de Zébédée vint à lui avec ses fils, [lui] rendant hommage et lui demandant quelque chose. 21 Et il lui dit : Que veux-tu ? Elle lui dit : Ordonne que mes deux fils que voici, s’asseyent, l’un à ta droite et l’un à ta gauche, dans ton royaume. 22 Et Jésus, répondant, dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que moi, je vais boire ? Ils lui disent : Nous le pouvons. 23 Et il leur dit : Vous boirez bien ma coupe ; mais de s’asseoir à ma droite et à ma gauche, n’est pas à moi pour le donner, sinon à ceux pour lesquels cela est préparé par mon Père.

24 Et les dix, l’ayant entendu, furent indignés à l’égard des deux frères. 25 Et Jésus, les ayant appelés auprès de lui, dit : Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles, et que les grands usent d’autorité sur elles. 26 Il n’en sera pas ainsi parmi vous ; mais quiconque voudra devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; 27 et quiconque voudra être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave ; 28 de même que le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs.

29 Et comme ils sortaient de Jéricho, une grande foule le suivit. 30 Et voici, deux aveugles assis sur le bord du chemin, ayant ouï que Jésus passait, s’écrièrent, disant : Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David. 31 Et la foule les reprit, afin qu’ils se tussent ; mais ils criaient plus fort, disant : Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David. 32 Et Jésus, s’arrêtant, les appela et dit : Que voulez-vous que je vous fasse ? 33 Ils lui disent : Seigneur, que nos yeux soient ouverts. 34 Et Jésus, ému de compassion, toucha leurs yeux ; et aussitôt leurs yeux recouvrèrent la vue ; et ils le suivirent.

Commentaires :

C'est sur un sujet particulièrement intime et solennel que le Seigneur Jésus cherche la compréhension de ses disciples: les souffrances et la mort qui l'attendent à Jérusalem. Eh bien! La mère de Jacques et de Jean choisit ce moment pour lui faire une demande intéressée. Elle serait fière de voir ses fils occuper les places d'honneur dans le royaume du Messie. Et les dix de manifester leur indignation! Non pas peut-être parce que la demande était égoïste et inopportune, mais parce que, secrètement, chacun d'eux ambitionnait cette première place (Luc 22 v. 24). Hélas! Après tout ce que le Seigneur leur avait dit, ce petit enfant qu'il avait placé au milieu d'eux, ils n'avaient donc rien compris ni retenu? Ne les jugeons pas! Combien de peine nous avons à apprendre nos leçons, les mêmes leçons! Combien nous leur ressemblons!

Alors, sans un reproche, avec une patience infinie, le Maître reprend son enseignement. Et, cette fois, il l'appuie de son propre exemple par le v. 28, thème éternel de l'adoration des rachetés.

Poursuivant son chemin qui monte à Jérusalem, Jésus guérit deux aveugles à la porte de Jéricho. Soulignons chez ceux-ci la belle insistance de la foi et chez le Seigneur son immense compassion.

29

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 21 v. 1 à 17

1 Et quand ils approchèrent de Jérusalem et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, alors Jésus envoya deux disciples, 2 leur disant : Allez au village qui est vis-à-vis de vous, et aussitôt vous trouverez une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les et amenez-les-moi. 3 Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous direz : Le Seigneur en a besoin ; et aussitôt il les enverra. 4 Et tout cela arriva, afin que fût accompli ce qui avait été dit par le prophète, disant : 5 «Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, débonnaire[88] et monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une ânesse[89]»[90]. 6 Et les disciples, s’en étant allés et ayant fait comme Jésus leur avait ordonné, 7 amenèrent l’ânesse et l’ânon, et mirent leurs vêtements dessus ; et il s’y assit. 8 Et une immense foule étendit ses vêtements sur le chemin, et d’autres coupaient des rameaux des arbres et les répandaient sur le chemin. 9 Et les foules qui allaient devant lui, et celles qui suivaient, criaient, disant : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du *Seigneur[91] ! Hosanna dans les lieux très-hauts ! 10 Et comme il entrait dans Jérusalem, toute la ville fut émue, disant : Qui est celui-ci ? 11 Et les foules disaient : Celui-ci est Jésus, le prophète, qui est de Nazareth de Galilée.

12 Et Jésus entra dans le temple de Dieu, et chassa dehors tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient les colombes ; 13 et il leur dit : Il est écrit : «Ma maison sera appelée une maison de prière»[92] ; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs[93]. 14 Et des aveugles et des boiteux vinrent à lui dans le temple, et il les guérit. 15 Et les principaux sacrificateurs et les scribes, voyant les merveilles qu’il faisait, et les enfants criant dans le temple et disant : Hosanna au fils de David ! en furent indignés, 16 et lui dirent : Entends-tu ce que ceux-ci disent ? Mais Jésus leur dit : Sans doute ; n’avez-vous jamais lu : «Par la bouche des petits enfants et de ceux qui tètent, tu as établi ta louange» ? [94]. 17 Et les ayant laissés, il sortit de la ville [et s’en alla] à Béthanie ; et il y passa la nuit.

Commentaires :

Dans chacun des trois premiers évangiles, la traversée de Jéricho et l'entrée à Jérusalem marquent le début de la dernière partie du voyage de notre Sauveur ici-bas. L'accomplissement de Zach. 9 v. 9 était pour Israël une nouvelle preuve que c'était bien son Messie qui venait le visiter. Il était impossible de le confondre avec un autre: «Juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne…». On se représente plutôt un roi hautain et superbe, faisant son entrée dans sa capitale sur un cheval de guerre, à la tête de ses armées. Mais un roi humble et débonnaire voilà une notion bien étrangère aux pensées des hommes.

Ces caractères de grâce et de douceur n'empêchent nullement le Seigneur d'agir avec la plus grande sévérité lorsqu'il voit que les droits de Dieu sont foulés aux pieds (v. 12…). Il doit en être de même de ceux qui sont ses disciples. La douceur qui doit les caractériser n'exclut pas la plus grande fermeté (1 Cor. 15 v. 58). La présence de Jésus dans le temple produit divers effets: En premier lieu une immédiate purification. Mais en même temps la guérison en grâce des infirmes qui viennent à Lui. Puis la louange de la part des petits enfants. Enfin également l'indignation et l'opposition des ennemis de la vérité.

30

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 21 v. 18 à 32

18 Et le matin, comme il retournait à la ville, il eut faim. 19 Et voyant un figuier sur le chemin, il s’en approcha ; et il n’y trouva rien que des feuilles ; et il lui dit : Que jamais aucun fruit ne naisse plus de toi ! Et à l’instant le figuier sécha. 20 Et les disciples, le voyant, en furent étonnés, disant : Comment en un instant le figuier est-il devenu sec ! 21 Et Jésus, répondant, leur dit : En vérité, je vous dis : Si vous avez de la foi et que vous ne doutiez pas, non seulement vous ferez ce qui [a été fait] au figuier, mais si même vous disiez à cette montagne : Ôte-toi et jette-toi dans la mer, cela se ferait. 22 Et quoi que vous demandiez en priant, si vous croyez, vous le recevrez.

23 Et quand il fut entré dans le temple, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent à lui, comme il enseignait, disant : Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité ? 24 Et Jésus, répondant, leur dit : Je vous demanderai, moi aussi, une chose ; et si vous me la dites, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais ces choses. 25 Le baptême de Jean, d’où était-il ? du ciel, ou des hommes ? Et ils raisonnaient en eux-mêmes, disant : Si nous disons : Du ciel, il nous dira : Pourquoi donc ne l’avez-vous pas cru ? 26 Et si nous disons : Des hommes, nous craignons la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. 27 Et, répondant, ils dirent à Jésus : Nous ne savons. Lui aussi leur dit : Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses.

28 Mais que vous en semble ? Un homme avait deux enfants ; et venant au premier, il dit : [Mon] enfant, va aujourd’hui travailler dans ma[95] vigne. 29 Et lui, répondant, dit : Je ne veux pas ; mais après, ayant du remords, il y alla. 30 Et venant au second, il dit la même chose ; et lui, répondant, dit : Moi [j’y vais], seigneur ; et il n’y alla pas. 31 Lequel des deux fit la volonté du père ? Ils lui disent : Le premier. Jésus leur dit : En vérité, je vous dis que les publicains et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu. 32 Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous ne l’avez pas cru ; mais les publicains et les prostituées l’ont cru ; et vous, l’ayant vu, vous n’en avez pas eu de remords ensuite pour le croire.

Commentaires :

Sur le chemin de Jérusalem, Jésus accomplit un miracle qui, exceptionnellement, n'est pas un miracle d'amour, mais un signe avertisseur du jugement qui va tomber sur le peuple. Considérons ce figuier: Rien que des feuilles! Toutes les formes extérieures de la piété, mais pas un seul fruit! C'était l'état d'Israël… et c'est celui de tous les soi-disants chrétiens!

Ce miracle est pour Jésus l'occasion de rappeler à ses disciples la toute-puissance de la prière de la foi. Puis il entre de nouveau dans le temple où les responsables du peuple viennent contester son autorité. Par sa question, le Seigneur leur fait comprendre qu'ils ne peuvent reconnaître cette autorité s'ils n'ont pas reconnu d'abord la mission de Jean le baptiseur. Comme le second fils d’une autre parabole (Luc 15 v. 29), les chefs du peuple faisaient ostensiblement profession d'accomplir la volonté de Dieu. Mais en réalité elle restait pour eux lettre morte (Tite 1 v. 16). D'autres au contraire, autrefois rebelles, pécheurs notoires, se sont repentis à la voix de Jean et ont fait ensuite cette volonté. Enfants de parents chrétiens, nous risquons d'être largement devancés au ciel par des gens pour lesquels nous éprouvons peut-être maintenant du mépris ou de la condescendance (voir ch. 20 v. 16). Pensons à notre responsabilité!

31

Janvier

Lecture de la Bible: Matthieu 21 v. 33 à 46

33 Écoutez une autre parabole : Il y avait un maître de maison, qui planta une vigne, et l’environna d’une clôture, et y creusa un pressoir, et y bâtit une tour ; et il la loua à des cultivateurs et s’en alla hors du pays. 34 Et lorsque la saison des fruits approcha, il envoya ses esclaves aux cultivateurs pour recevoir ses fruits. 35 Et les cultivateurs, ayant pris ses esclaves, battirent l’un, tuèrent l’autre, et en lapidèrent un autre. 36 Il envoya encore d’autres esclaves en plus grand nombre que les premiers, et ils leur firent de même.

37 Et enfin, il envoya auprès d’eux son fils, disant : Ils auront du respect pour mon fils. 38 Mais les cultivateurs, voyant le fils, dirent entre eux : Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et possédons son héritage. 39 Et l’ayant pris, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. 40 Quand donc le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces cultivateurs-là ? 41 Ils lui disent : Il fera périr misérablement ces méchants, et louera sa vigne à d’autres cultivateurs qui lui remettront les fruits en leur saison.

42 Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les écritures : «La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin ; celle-ci[96] est de par le *Seigneur, et est merveilleuse devant nos yeux» ?[97]. 43 C’est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous sera ôté, et sera donné à une nation qui en rapportera les fruits. 44 Et celui qui tombera sur cette pierre sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera. 45 Les principaux sacrificateurs et les pharisiens, ayant entendu ses paraboles, connurent qu’il parlait d’eux. 46 Et, cherchant à se saisir de lui, ils craignaient les foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

Commentaires :

Une autre parabole illustre le terrible état du peuple et de ses mauvais conducteurs. Dieu attendait du fruit de sa vigne Israël. Il n'avait rien négligé pour en obtenir (comp. És. 5 v. 1, 2). Or les Juifs (et les hommes en général) ont montré non seulement leur incapacité d'en produire, mais un esprit de révolte et de haine contre le légitime Possesseur de toutes choses. Ils ont méconnu et rejeté ses esclaves les prophètes, ils s'apprêtent maintenant à chasser — et de quelle manière — l'Héritier lui-même, afin de rester seuls maîtres de l'héritage — c'est-à-dire du monde (1 Thess. 2 v. 15).

Le Seigneur amène ces hommes à prononcer leur propre condamnation (v. 40, 41). Puis il montre qu'il est lui-même la «maîtresse pierre de coin, élue, précieuse» que Dieu avait posée en Israël. Ceux qui bâtissaient (les chefs des Juifs) n'en avaient pas voulu selon le Ps. 118 v. 22, 23. Alors il est devenu à la fois la pierre d'angle d'une «maison spirituelle»: l'Assemblée, et «un rocher de chute» pour les désobéissants (1 Pier. 2 v. 4 à 8). Selon ce passage, Christ est, à proprement parler, la pierre de touche de la foi. Précieux auprès de Dieu, et ayant ce prix pour nous qui croyons, il est rejeté par les hommes et devient une pierre d'achoppement pour les incrédules.

 

Février


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Février

Lecture de la Bible: Matthieu 22 v. 1 à 22

1 Et Jésus, répondant, leur parla encore en paraboles, disant : 2 Le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui fit des noces pour son fils, 3 et envoya ses esclaves pour convier ceux qui étaient invités aux noces ; et ils ne voulurent pas venir. 4 Il envoya encore d’autres esclaves, disant : Dites aux conviés : Voici, j’ai apprêté mon dîner ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout est prêt : venez aux noces. 5 Mais eux, n’en ayant pas tenu compte, s’en allèrent, l’un à son champ, et un autre à son trafic ; 6 et les autres, s’étant saisis de ses esclaves, les outragèrent et les tuèrent. 7 Et le roi, [l’ayant entendu, en] fut irrité ; et ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville. 8 Alors il dit à ses esclaves : Les noces sont prêtes, mais les conviés n’en étaient pas dignes ; 9 allez donc dans les carrefours des chemins, et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces. 10 Et ces esclaves-là, étant sortis, [s’en allèrent] par les chemins, et assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, tant mauvais que bons ; et la [salle] des noces fut remplie de gens qui étaient à table. 11 Et le roi, étant entré pour voir ceux qui étaient à table, aperçut là un homme qui n’était pas vêtu d’une robe de noces. 12 Et il lui dit : Ami, comment es-tu entré ici, sans avoir une robe de noces ? Et il eut la bouche fermée. 13 Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, emportez-le, et jetez-le dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. 14 Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

15 Alors les pharisiens vinrent et tinrent conseil pour l’enlacer dans [ses] paroles. 16 Et ils lui envoient leurs disciples avec les hérodiens[98], disant : Maître, nous savons que tu es vrai et que tu enseignes la voie de Dieu en vérité, et que tu ne t’embarrasses de personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes. 17 Dis-nous donc, que t’en semble : est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? 18 Et Jésus, connaissant leur méchanceté, dit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites ? 19 Montrez-moi la monnaie du tribut. Et ils lui apportèrent un denier. 20 Et il leur dit : De qui est cette image et cette inscription ? 21 Ils lui disent : De César. Alors il leur dit : Rendez donc les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu. 22 Et l’ayant entendu, ils furent étonnés ; et le laissant, ils s’en allèrent.

Commentaires :

La parabole des noces du fils du roi complète celle des méchants cultivateurs. Elle montre ce qui se passera après le rejet de l'Héritier. Les Juifs, premiers conviés, refusent la grâce annoncée par les apôtres (les esclaves du v. 3). Alors ces derniers se tourneront vers les «nations» (Act. 13 v. 46).

Dieu fait aux hommes l'honneur et la grâce de les inviter. Vous avez, vous aussi, sa lettre d'invitation entre les mains. Hélas! Le mépris et l'opposition sont les deux réponses qu'il reçoit généralement (Héb. 2 v. 3). Car il ne suffit pas d'être convié (v. 3), il faut accepter, venir… et venir à la manière ordonnée par Dieu, c'est-à-dire avec cette robe de justice fournie par le Roi lui-même (comp. Phil. 3 v. 9). L'homme du v. 11 avait pensé que ses propres habits feraient aussi bien l'affaire. Il représente ceux qui s'imaginent être reçus au ciel avec leur propre justice; ils se joignent à l'Église mais ne reçoivent pas Christ comme leur Sauveur personnel (ch. 5 v. 20; Rom. 10 v. 3, 4). Quelle confusion les attend et quel terrible sort final!

Sourds à tous ces enseignements, les pharisiens et les hérodiens s'approchent avec une question calculée pour «enlacer» Jésus. Mais il discerne aussitôt le piège enrobé de flatteries. Et sa réponse inattendue retourne la flèche à ceux qui l'avaient envoyée.

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Février

Lecture de la Bible: Matthieu 22 v. 23 à 46

23 En ce jour-là, des sadducéens, qui disent qu’il n’y a pas de résurrection, vinrent à lui et l’interrogèrent, 24 disant : Maître[99], Moïse dit : Si quelqu’un meurt n’ayant pas d’enfants, son frère épousera sa femme, et suscitera de la postérité[100] à son frère[101]. 25 Or il y avait parmi nous sept frères ; et le premier s’étant marié, mourut, et n’ayant pas de postérité[102], il laissa sa femme à son frère ; 26 de la même manière le second aussi et le troisième, jusqu’au septième ; 27 et après eux tous, la femme aussi mourut. 28 Dans la résurrection donc, duquel des sept sera-t-elle la femme, car tous l’ont eue ? 29 Et Jésus, répondant, leur dit : Vous errez, ne connaissant pas les écritures, ni la puissance de Dieu ; 30 car, dans la résurrection, on ne se marie ni on n’est donné en mariage, mais on est comme des anges de Dieu dans le ciel. 31 Et quant à la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce qui vous est dit par Dieu, disant : 32 «Moi, je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob»? [103]. Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. 33 Et les foules, ayant entendu [cela], s’étonnèrent de sa doctrine.

34 Et les pharisiens, ayant ouï dire qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, s’assemblèrent en un même lieu. 35 Et l’un d’eux, docteur de la loi, l’interrogea pour l’éprouver, disant : 36 Maître, quel est le grand commandement dans la loi ? 37 Et il lui dit : «Tu aimeras le *Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée»[104]. 38 C’est là le grand et premier commandement. 39 Et le second lui est semblable : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même»[105]. 40 De ces deux commandements dépendent la loi tout entière et les prophètes.

41 Et les pharisiens étant assemblés, Jésus les interrogea, 42 disant : Que vous semble-t-il du Christ ? — de qui est-il fils ? Ils lui disent : De David. 43 Il leur dit : Comment donc David, en Esprit, l’appelle-t-il seigneur, disant : 44 «Le *Seigneur a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds» ? [106] 45 Si donc David l’appelle seigneur, comment est-il son fils ? 46 Et personne ne pouvait lui répondre un mot ; et personne, depuis ce jour-là, n’osa plus l’interroger.

Commentaires :

D'autres contradicteurs, les sadducéens, viennent au Seigneur avec une question oiseuse. Ils pensent par leur récit démontrer l'extravagance de la résurrection. Avant d'en donner la preuve par les Écritures, Jésus s'adresse à la conscience de ces hommes et leur montre qu'ils discutent sans connaître la Parole, sur la base incertaine (et toujours fausse) de leurs propres pensées. C'est ce que font aujourd'hui nombre de personnes, en particulier celles qui appartiennent à des sectes d'erreur et de perdition.

Battus sur le terrain de l'Écriture, les ennemis de la vérité reviennent à la charge (v. 34 à 40). Ils reçoivent en réponse un résumé magistral de la loi tout entière… qui les condamne sans appel. Alors, à son tour, Jésus pose à ses interlocuteurs une question qui leur ferme la bouche. Rejeté, celui qui est à la fois le Fils et le Seigneur de David allait occuper une position glorieuse. Et ceux qui, envers et contre tout, voulaient rester ses ennemis, trouvaient eux aussi la place qui leur est réservée… comme le marchepied de ses pieds (v. 44). Il est toujours impressionnant de voir des personnes si déterminées à suivre leur propre chemin qu'elles refusent de s'incliner devant les enseignements bibliques les plus clairs (2 Tim. 3 v. 8).

3

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 23 v. 1 à 22

1 Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples, 2 disant : Les scribes et les pharisiens se sont assis dans la chaire de Moïse. 3 Toutes les choses donc qu’ils vous diront, faites-les et observez-les ; mais ne faites pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas ; 4 mais ils lient des fardeaux pesants et difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes, mais eux, ils ne veulent pas les remuer de leur doigt. 5 Et ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes ; car ils élargissent leurs phylactères[107] et donnent plus de largeur aux franges[108] [de leurs vêtements], 6 et ils aiment la première place dans les repas et les premiers sièges dans les synagogues, 7 et les salutations dans les places publiques, et à être appelés par les hommes : Rabbi, Rabbi ! 8 Mais vous, ne soyez pas appelés : Rabbi ; car un seul est votre conducteur, [le Christ] ; et vous, vous êtes tous frères. 9 Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre père, celui qui est dans les cieux. 10 Ne soyez pas non plus appelés conducteurs ; car un seul est votre conducteur, le Christ. 11 Mais le plus grand de vous sera votre serviteur. 12 Et quiconque s’élèvera sera abaissé ; et quiconque s’abaissera sera élevé.

13 Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous fermez le royaume des cieux devant les hommes ; car vous n’entrez pas vous-mêmes, ni ne permettez à ceux qui entrent, d’entrer.[109] 15 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous parcourez la mer et la terre pour faire un prosélyte[110] ; et quand il l’est devenu, vous le rendez fils de la géhenne[111] deux fois plus que vous. 16 Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : Quiconque aura juré par le temple[112], ce n’est rien ; mais quiconque aura juré par l’or du temple, est obligé. 17 Fous et aveugles ! car lequel est le plus grand, ou l’or, ou le temple[113] qui sanctifie l’or ? 18 Et quiconque aura juré par l’autel, ce n’est rien ; mais quiconque aura juré par le don qui est dessus, est obligé. 19 Aveugles ! car lequel est le plus grand, ou le don, ou l’autel qui sanctifie le don ? 20 Celui donc qui jure par l’autel, jure par l’autel et par toutes les choses qui sont dessus ; 21 et celui qui jure par le temple, jure par le temple[114] et par celui qui y habite[115] ; 22 et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui est assis dessus.

Commentaires :

Jésus, qui a déjoué toutes les attaques des chefs religieux, met maintenant en garde contre eux les disciples et les foules. Ce qu'ils disaient de faire était en général excellent; malheureusement ce qu'ils faisaient était bien différent (voir ch. 21 v. 30). Nous qui avons peut-être appris tant de vérités bibliques et qui savons fort bien à l'occasion les rappeler aux autres, sommes-nous sûrs de les mettre nous-mêmes en pratique (Jean 13 v. 17; Rom. 2 v. 21…)?

Quel contraste entre ces conducteurs-là et Christ le seul vrai conducteur (v. 8, 10)! Eux recommandaient la loi; lui l'accomplissait (ch. 5 v. 17). Eux chargeaient sur les autres des «fardeaux pesants et difficiles à porter» (v. 4); lui appelait ceux qui se fatiguaient et qui étaient chargés, pour leur donner du repos (ch. 11 v. 28). Eux choisissaient les premières places (v. 6); lui, de la crèche à la croix, a pris constamment la dernière. Il a été serviteur avant d'être conducteur (v. 11). Nul ne sera plus haut élevé, car nul ne s'est abaissé plus profondément. Mais de leur côté ces scribes et ces pharisiens, qui poursuivaient leur propre gloire, iront à la ruine et à la perdition. Au lieu des béatitudes du commencement de son ministère, «malheur» est le mot terrible que le Sauveur doit prononcer maintenant par sept fois contre ces hommes si responsables.

4

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 23 v. 23 à 39

23 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous payez la dîme de la menthe et de l’aneth et du cumin[116], et vous avez laissé les choses plus importantes de la loi, le jugement et la miséricorde et la fidélité ; il fallait faire ces choses-ci, et ne pas laisser celles-là. 24 Guides aveugles, qui coulez[117] le moucheron et qui avalez le chameau !

25 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat ; mais au dedans, ils sont pleins de rapine et d’intempérance[118]. 26 Pharisien aveugle ! nettoie premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi soit net. 27 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, mais qui, au dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte d’impureté. 28 Ainsi, vous aussi, au dehors vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité[119].

29 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous bâtissez les tombeaux des prophètes, et vous ornez[120] les sépulcres des justes, 30 et vous dites : Si nous avions été dans les jours de nos pères, nous n’aurions pas pris part avec eux au sang des prophètes ; 31 en sorte que vous êtes témoins contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes ; 32 et vous, — comblez la mesure de vos pères ! 33 Serpents, race de vipères ! comment échapperez-vous au jugement de la géhenne[121] ? 34 C’est pourquoi voici, moi, je vous envoie des prophètes, et des sages, et des scribes ; et vous en tuerez et vous en crucifierez, et vous en fouetterez dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, 35 en sorte que vienne sur vous tout le sang juste versé sur la terre, depuis le sang d’Abel[122] le juste, jusqu’au sang de Zacharie[123], fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple[124] et l’autel. 36 En vérité, je vous dis : toutes ces choses viendront sur cette génération. 37 Jérusalem, Jérusalem, la [ville] qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! 38 Voici, votre maison vous est laissée déserte, 39 car je vous dis : Vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du *Seigneur ! [125]

Commentaires :

Dans ces paroles véhémentes, le Seigneur condamne solennellement ce qu'on peut appeler «le clergé» en Israël. Ils étaient doublement coupables, ces guides aveugles qui, non seulement n'entraient pas eux-mêmes dans le royaume des cieux, mais qui de plus abusaient de leur position d'autorité pour empêcher les autres d'entrer (v. 13). Pointilleux pour de très petites choses, ils négligeaient les principales: le jugement, la miséricorde, la fidélité (v. 23). Avec tout cela, leur masque hypocrite trompait la confiance des simples. Jésus, rempli d'indignation, découvre leur vrai visage: Ce sont des «sépulcres blanchis» (morts intérieurement), des «serpents», des meurtriers, fils de meurtriers.

Avant de quitter le temple et de laisser déserte cette maison où Dieu n'avait plus sa place, Jésus s'exprime en termes pathétiques au sujet du jugement qui allait tomber sur Jérusalem. Oui, nous comprenons un peu ce qu'a été pour son cœur divinement sensible ce mépris de la grâce offerte: «Vous ne l'avez pas voulu» (ch. 22 v. 3; Os. 11 v. 7)! Parole accablante! Parmi ceux qui devront l'entendre un jour, quel homme pourra rendre Dieu responsable de son malheur éternel? Le salut en Christ lui aura été offert. Et il ne l'aura pas voulu.

5

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 24 v. 1 à 14

1 Et Jésus sortit et s’en alla du temple ; et ses disciples s’approchèrent pour lui montrer les bâtiments du temple. 2 Et lui, répondant, leur dit : Ne voyez-vous pas toutes ces choses ? En vérité, je vous dis : Il ne sera point laissé ici pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas. 3 Et comme il était assis sur la montagne des Oliviers, les disciples vinrent à lui en particulier, disant : Dis-nous quand ces choses auront lieu, et quel sera le signe de ta venue et de la consommation du siècle. 4 Et Jésus, répondant, leur dit : Prenez garde que personne ne vous séduise ; 5 car plusieurs viendront en mon nom, disant : Moi, je suis le Christ ; et ils en séduiront plusieurs. 6 Et vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres ; prenez garde que vous ne soyez troublés, car il faut que tout arrive ; mais la fin n’est pas encore. 7 Car nation s’élèvera contre nation, et royaume contre royaume ; et il y aura des famines, et des pestes, et des tremblements de terre en divers lieux. 8 Mais toutes ces choses sont un commencement de douleurs. 9 Alors ils vous livreront pour être affligés, et ils vous feront mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom. 10 Et alors plusieurs seront scandalisés[126], et se livreront l’un l’autre, et se haïront l’un l’autre ; 11 et plusieurs faux prophètes s’élèveront et en séduiront plusieurs : 12 et parce que l’iniquité[127] prévaudra[128], l’amour de plusieurs[129] sera refroidi ; 13 mais celui qui persévérera[130] jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. 14 Et cet évangile du royaume sera prêché dans la terre habitée tout entière, en témoignage à toutes les nations ; et alors viendra la fin.

Commentaires :

Les disciples cherchent à faire partager au Seigneur leur fierté au sujet de ce temple qui semble défier le temps… mais qui sera bientôt détruit. Aussi, les prenant à part, il va leur exposer dans les ch. 24 et 25 la succession des événements prophétiques. Avant de répondre une à une à leurs trois questions (Quand auront lieu ces choses? v. 15 à 28; quel sera le signe de sa venue? v. 29 à 31; quel sera le signe de la consommation du siècle? v. 32 à 51), le Seigneur commence par parler à leur conscience (v. 4). Une vérité doit toujours avoir un effet moral: par exemple celui d'augmenter la crainte de Dieu ou l'amour pour le Seigneur. Sans quoi la curiosité seule est nourrie et la conscience s'endurcit. Ici, il s'agit pour les disciples de prendre garde. Ils sont encore de «petits enfants» dans la foi. Ils connaissent le Père que Jésus leur a révélé (ch. 11 v. 27). Mais ils ne sont pas armés contre ceux que 1 Jean 2 v. 18 appelle «plusieurs antichrists», autrement dit les propagateurs d'erreurs diverses, et ils ont besoin d'être avertis. Satan cherche à séduire par des contrefaçons (2 Thess. 2 v. 9, 10). Avertis comme nous le sommes, ne nous laissons pas troubler (v. 6). Et veillons à ce que notre amour pour Dieu et pour nos frères ne se refroidisse pas.

6

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 24 v. 15 à 31

15 Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation[131], dont il a été parlé par Daniel le prophète, établie dans [le] lieu saint (que celui qui lit comprenne[132]), 16 alors que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes ; 17 que celui qui est sur le toit ne descende pas pour emporter ses effets hors de sa maison ; 18 et que celui qui est aux champs ne retourne pas en arrière pour emporter son vêtement. 19 Mais malheur à celles qui sont enceintes et à celles qui allaitent en ces jours-là ! 20 Et priez que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de sabbat ; 21 car alors il y aura une grande tribulation, telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais. 22 Et si ces jours-là n’eussent été abrégés, nulle chair n’eût été sauvée ; mais, à cause des élus, ces jours-là seront abrégés. 23 Alors, si quelqu’un vous dit : Voici, le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. 24 Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; et ils montreront[133] de grands signes et des prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus. 25 Voici, je vous l’ai dit à l’avance. 26 Si donc on vous dit : Voici, il est au désert, ne sortez pas ; voici, il est dans les chambres intérieures, ne le croyez pas. 27 Car comme l’éclair sort de l’orient et apparaît jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du fils de l’homme. 28 Car, où que soit le corps mort, là s’assembleront les aigles[134].

29 Et aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. 30 Et alors paraîtra le signe du fils de l’homme dans le ciel : et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront et verront le fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec puissance et une grande gloire[135]. 31 Et il enverra ses anges avec un grand son de trompette ; et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis l’un des bouts du ciel jusqu’à l’autre bout.

Commentaires :

Les événements annoncés dans ces versets concernent Israël et ne se produiront qu'après l'enlèvement de l'Église. Mais pour bien montrer qu'ils sont la conséquence de Son rejet aux chapitres précédents, le Seigneur s'adresse à ses disciples comme si leur génération devait traverser cette terrible période. En réalité quand l'Antichrist séduira les nations, souillera le temple (v. 15) et persécutera les fidèles (v. 16…), les chrétiens de l'économie actuelle ne seront plus sur la terre. Ainsi tous les avertissements et les encouragements donnés ici ne nous concernent pas directement. Mais Jésus lui-même porte un grand intérêt à ces circonstances qui précèdent sa venue en gloire (v. 30). Et il pense avec une profonde sympathie aux fidèles qui souffriront alors. Il suppose aussi que ceux qu'il appelle ses amis partagent cet intérêt, cette sympathie (Jean 15 v. 15). Nous en parler à l'avance (v. 25) constitue de sa part une grande marque de confiance et d'amour (comp. Gen. 18 v. 17). N'est-ce pas là une raison suffisante pour chercher à comprendre ces sujets de la prophétie? Et de plus, c'est une source d'exhortations profitables en tous temps à tous les témoins du Seigneur. Exhortations telles que: Persévérez (v. 13); priez (v. 20); veillez (v. 42).

7

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 24 v. 32 à 51

32 Mais apprenez du figuier la parabole [qu’il vous offre] : Quand déjà son rameau est tendre et qu’il pousse des feuilles, vous connaissez que l’été est proche. 33 De même aussi vous, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que cela est proche, à la porte. 34 En vérité, je vous dis : Cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées. 35 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. 36 Mais, quant à ce jour-là et à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges des cieux, si ce n’est mon Père seul. 37 Mais comme ont été les jours de Noé, ainsi sera aussi la venue du fils de l’homme. 38 Car, comme dans les jours avant le déluge on mangeait et on buvait, on se mariait et on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, 39 et ils ne connurent rien, jusqu’à ce que le déluge vint et les emporta tous, ainsi sera aussi la venue du fils de l’homme. 40 Alors deux hommes seront au champ, l’un sera pris et l’autre laissé ; 41 deux femmes moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée. 42 Veillez donc ; car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur vient. 43 Mais sachez ceci, que si le maître de la maison eût su à quelle veille le voleur devait venir[136], il eût veillé, et n’eût pas laissé percer sa maison. 44 C’est pourquoi, vous aussi, soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le fils de l’homme vient.

45 Qui donc est l’esclave fidèle et prudent, que son maître[137] a établi sur les domestiques de sa maison pour leur donner leur nourriture au temps convenable ? 46 Bienheureux est cet esclave-là que son maître, lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi. 47 En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens. 48 Mais si ce méchant esclave-là dit en son cœur : Mon maître tarde à venir, 49 et qu’il se mette à battre ceux qui sont esclaves avec lui, et qu’il mange et boive avec les ivrognes, 50 le maître de cet esclave-là viendra en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne sait pas, 51 et il le coupera en deux et lui donnera sa part avec les hypocrites : là seront les pleurs et les grincements de dents.

Commentaires :

Le Seigneur interrompt son exposé prophétique pour exhorter les siens à la vigilance et au service. Le jugement va tomber subitement sur le monde. Il frappera les incrédules et les moqueurs. Il atteindra également les indifférents, les indécis, les enfants de chrétiens qui ne sont pas en même temps des enfants de Dieu. Peut-être est-ce votre cas? «C'est pourquoi, vous aussi, soyez prêts» dit le Seigneur à chacun (v. 44). Au v. 45 un beau service est placé devant ceux qui ont été établis par Lui: distribuer autour d'eux la nourriture de la Parole (Act. 20 v. 28; 1 Tim. 1 v. 12). Deux conditions sont à remplir: La fidélité, pour connaître cette Parole et ne pas s'en écarter, la prudence, pour l'adapter aux besoins et aux circonstances des autres. Mais dans la grande chrétienté demeurent aussi de méchants esclaves. Ils ont dominé durement sur les âmes; ils se sont enivrés de plaisirs avec le monde (comp. 1 Thess. 5 v. 7…). La cause: c'est qu'au fond d'eux-mêmes ils ne croient pas au retour du Maître. Car le serviteur de Christ ne peut être fidèle et prudent qu'en gardant un heureux secret: chaque jour il attend le Seigneur. «Mon âme attend le Seigneur, plus que les sentinelles n'attendent le matin…» s'écrie l'auteur du Ps. 130.

8

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 25 v. 1 à 13

1 Alors le royaume des cieux sera fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes[138], sortirent à la rencontre de l’époux. 2 Et cinq d’entre elles étaient prudentes, et cinq folles. 3 Celles qui étaient folles, en prenant leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elles ; 4 mais les prudentes prirent de l’huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes. 5 Or, comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. 6 Mais au milieu de la nuit il se fit un cri : Voici l’époux ; sortez à sa rencontre. 7 Alors toutes ces vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. 8 Et les folles dirent aux prudentes : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. 9 Mais les prudentes répondirent, disant : [Non], de peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt vers ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous mêmes. 10 Or, comme elles s’en allaient pour en acheter, l’époux vint ; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces ; et la porte fut fermée. 11 Ensuite viennent aussi les autres vierges, disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! 12 Mais lui, répondant, dit : En vérité, je vous dis : je ne vous connais pas. 13 Veillez donc ; car vous ne savez ni le jour ni l’heure.

Commentaires :

Selon la coutume orientale, un époux arrivant de nuit pour le festin de ses noces était éclairé et escorté par des jeunes filles, amies de l'épouse (nous dirions aujourd'hui des demoiselles d'honneur; comp. Ps. 45 v. 9 et 14). Le Seigneur emploie cette illustration touchante pour nous montrer de quelle manière il devait être attendu, lui, le céleste Époux. Chose juste, les chrétiens dans leur ensemble se sont lassés de cette attente ! Le sommeil spirituel s'est emparé d'eux tous et a duré bien des siècles. Il a fallu qu'à un moment récent de l'histoire de l'Église, appelé très justement le Réveil, retentisse ce «cri de minuit»: «Voici l'époux!…». Le Seigneur revient! Comme conséquence une différence est apparue: Les jeunes filles prudentes ont de l'huile dans leur lampe; ainsi les croyants véritables sont prêts pour la venue du Maître et leur lumière, celle du Saint Esprit, peut briller dans la nuit du monde. D'autres personnes comme ces vierges folles, auront professé attendre le Seigneur sans posséder sa vie. C'est indûment qu'elles portaient le beau titre de chrétien. Terrible illusion et non moins terrible réveil!

Ah! Que chacun s'interroge pendant qu'il est temps encore: Y a-t-il de l'huile dans ma lampe? Suis-je prêt pour Son retour (Rom. 8 fin du v. 9)?

9

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 25 v. 14 à 30

14 Car c’est comme un homme qui, s’en allant hors du pays, appela ses propres esclaves et leur remit ses biens. 15 Et à l’un, il donna cinq talents[139] ; à un autre, deux ; à un autre, un ; à chacun selon sa propre capacité[140] ; et aussitôt il s’en alla hors du pays. 16 Or celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla et les fit valoir, et acquit cinq autres talents. 17 De même aussi, celui qui avait reçu les deux, en gagna, lui aussi, deux autres. 18 Mais celui qui en avait reçu un, s’en alla et creusa dans la terre, et cacha l’argent de son maître[141]. 19 Et longtemps après, le maître de ces esclaves vient et règle compte avec eux. 20 Et celui qui avait reçu les cinq talents vint et apporta cinq autres talents, disant : Maître, tu m’as remis cinq talents ; voici, j’ai gagné cinq autres talents par-dessus. 21 Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître. 22 Et celui qui avait reçu les deux talents vint aussi et dit : Maître, tu m’as remis deux talents ; voici, j’ai gagné deux autres talents par-dessus. 23 Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître. 24 Et celui qui avait reçu un talent vint aussi et dit : Maître, je te connaissais, que tu es un homme dur, moissonnant où tu n’as pas semé et recueillant où tu n’as pas répandu ; 25 et, craignant, je m’en suis allé et j’ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui est à toi. 26 Et son maître, répondant, lui dit : Méchant et paresseux esclave, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que je recueille où je n’ai pas répandu, 27 — tu aurais donc dû placer mon argent chez les banquiers, et, quand je serais venu, j’aurais reçu ce qui est à moi avec l’intérêt. 28 Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents ; 29 car à chacun qui a il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. 30 Et jetez l’esclave inutile dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents.

Commentaires :

La parabole des dix vierges se rapportait à l'attente du Seigneur. Celle des talents considère le côté du service. La vie du chrétien après sa conversion revêt ce double caractère: «servir le Dieu vivant et vrai et attendre des cieux son Fils» (1 Thess. 1 v. 9, 10). Car attendre le Seigneur ne signifie pas se croiser les bras jusqu'à ce qu'il vienne. Au contraire chaque racheté a le privilège de pouvoir travailler pour Lui. Et il a reçu dans ce but, un certain nombre de talents qu'il est responsable de faire fructifier: santé, mémoire, intelligence, loisirs, biens matériels… Par-dessus tout il possède la Parole divine avec la connaissance qui y correspond (1 Cor. 2 v. 12). Chers amis, même si nous sommes sauvés, nous pouvons ressembler plus ou moins au méchant esclave. Sommes-nous sûrs de ne pas avoir égoïstement, paresseusement, et de toute manière malhonnêtement, enfoui l'un ou l'autre de ces dons qui appartiennent au Maître? Oui, qu'aurons-nous à lui rendre quand il viendra? Pourra-t-il nous faire entrer dans sa joie, celle de l'œuvre achevée et de l'amour satisfait, joie qui était aussi «devant lui» (Héb. 12 v. 2)? La récompense, notons-le, est la même pour les deux premiers esclaves. Ce qui a du prix pour le Seigneur, ce n'est pas tant les résultats (toujours peu de chose) que la fidélité.

10

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 25 v. 31 à 46

31 Or, quand le fils de l’homme viendra[142] dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur le trône de sa gloire, 32 et toutes les nations seront assemblées devant lui ; et il séparera les uns d’avec les autres, comme un berger sépare les brebis d’avec les chèvres ; 33 et il mettra les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche.

34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, les bénis de mon Père, héritez du royaume qui vous est préparé dès la fondation du monde ; 35 car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; 36 j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais infirme, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus auprès de moi. 37 Alors les justes lui répondront, disant : Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim, et que nous t’avons nourri ; ou avoir soif, et que nous t’avons donné à boire ? 38 Et quand est-ce que nous t’avons vu étranger, et que nous t’avons recueilli ; ou nu, et que nous t’avons vêtu ? 39 Et quand est-ce que nous t’avons vu infirme, ou en prison, et que nous sommes venus auprès de toi ? 40 Et le roi, répondant, leur dira : En vérité, je vous dis : En tant que vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci [qui sont] mes frères, vous me l’avez fait à moi.

41 Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche : Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges ; 42 car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; 43 j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; infirme et en prison, et vous ne m’avez pas visité. 44 Alors eux aussi répondront, disant : Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim, ou avoir soif, ou être étranger, ou nu, ou infirme, ou en prison, et que nous ne t’avons pas servi ? 45 Alors il leur répondra, disant : En vérité, je vous dis : En tant que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, vous ne me l’avez pas fait non plus à moi.

46 Et ceux-ci s’en iront dans les tourments éternels, et les justes, dans la vie éternelle.

Commentaires :

Le v. 31 reprend le cours de la prophétie au moment où l'avaient laissé les v. 30 et 31 du ch. 24, c'est-à-dire à la venue du Seigneur en gloire pour son peuple terrestre. Pour ceux des «nations» présents sur la terre (v. 32) sonnera alors le jour des récompenses ou du châtiment. Et ce qui fera la différence entre eux, ce sera la manière dont ils auront accueilli les ambassadeurs du Roi (ses frères — ici les juifs — v. 40) quand ceux-ci leur annonçaient l'évangile du royaume (ch. 24 v. 14).

Certains ont voulu se servir de cette parabole pour appuyer la doctrine du salut par les œuvres. Mais il est clair que nous sommes ici en dehors du temps de l'Église et de la foi chrétienne proprement dite.

Toutefois, en laissant de côté cette question du salut, la déclaration du Roi est pleine d'instruction pour nous chrétiens. Si le Seigneur Jésus était sur la terre aujourd'hui, quel empressement nous mettrions à le recevoir, à le servir, bref à satisfaire ses moindres désirs. Eh bien! Ces occasions nous les avons tous les jours. Dons, hospitalité, visites, tout ce que nous faisons par amour pour quelqu'un, c'est d'abord pour Lui que nous l'accomplissons (comp. Jean 13 v. 20; 1 Cor. 12 v. 12). Inversement ce que nous ne faisons pas, nous le refusons au Seigneur.

11

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 26 v. 1 à 16

1 Et il arriva, lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, qu’il dit à ses disciples : 2 Vous savez que la Pâque est dans[143] deux jours, et le fils de l’homme est livré pour être crucifié.

3 Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple s’assemblèrent dans le palais[144] du souverain sacrificateur, appelé Caïphe, 4 et tinrent conseil ensemble pour se saisir de Jésus par ruse et le faire mourir ; 5 mais ils disaient : Non pas pendant la fête, afin qu’il n’y ait pas de tumulte parmi le peuple.

6 Et comme Jésus était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, 7 une femme, ayant un vase d’albâtre [plein] d’un parfum de grand prix, vint à lui et le répandit sur sa tête comme il était à table. 8 Et les disciples, le voyant, en furent indignés, disant : À quoi bon cette perte ? 9 Car ce [parfum] aurait pu être vendu pour une forte somme, et être donné aux pauvres. 10 Et Jésus, le sachant, leur dit : Pourquoi donnez-vous du déplaisir à cette femme ? car elle a fait une bonne œuvre envers moi ; 11 car vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m’avez pas toujours ; 12 car cette femme, en répandant ce parfum sur mon corps, l’a fait pour ma sépulture[145]. 13 En vérité, je vous dis : En quelque lieu que cet évangile soit prêché dans le monde entier, on parlera aussi de ce que cette femme a fait, en mémoire d’elle.

14 Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariote, s’en alla vers les principaux sacrificateurs, 15 et dit : Que voulez-vous me donner, et moi, je vous le livrerai ? Et ils lui comptèrent trente pièces d’argent. 16 Et dès lors, il cherchait une bonne occasion pour le livrer.

Commentaires :

Le Seigneur a terminé ses enseignements. Maintenant les derniers événements vont s'accomplir. Pendant qu'à Jérusalem se trame le conseil des méchants (v. 3 à 5), une scène bien différente se déroule à Béthanie. Rejeté et haï par les grands de son peuple, Jésus trouve parmi d'humbles fidèles l'accueil, l'amour et, nous pouvons bien dire, l'adoration qui lui reviennent. N'ayant plus place dans le temple, il est reçu dans la maison de Simon le lépreux. La royauté lui a été refusée, mais un parfum de grand prix est répandu sur sa tête, figure de l'onction royale. Cette femme discerne et honore le Messie d'Israël. «Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur» (Cant. 1 v. 12). Le Seigneur est seul à comprendre et à apprécier son acte. Mais qu'importe! Du moment que Lui y trouve du plaisir, personne n'a le droit de donner du déplaisir à cette femme. De nouveau nous passons avec le v. 14 à une scène de ténèbres. Le traître Judas qui venait de respirer lui aussi l'odeur du parfum, accomplit son forfait et reçoit son salaire: trente pièces d'argent, le prix d'un esclave. Mais le prophète Zacharie l'appelle, et non sans ironie, un prix magnifique, parce que c'est celui auquel le Fils de Dieu devait être estimé (Zach. 11 v. 13).

12

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 26 v. 17 à 30

17 Et, le premier jour des pains sans levain, les disciples vinrent à Jésus, disant : Où veux-tu que nous te préparions [ce qu’il faut] pour manger la pâque ? 18 Et il dit : Allez à la ville auprès d’un tel, et dites-lui : Le maître[146] dit : Mon temps est proche ; je ferai la pâque chez toi avec mes disciples. 19 Et les disciples firent comme Jésus leur avait ordonné, et ils apprêtèrent la pâque.

20 Et le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. 21 Et comme ils mangeaient, il dit : En vérité, je vous dis que l’un d’entre vous me livrera. 22 Et, en étant fort attristés, ils commencèrent, chacun d’eux, à lui dire : Seigneur, est-ce moi ? 23 Et lui, répondant, dit : Celui qui aura trempé la main avec moi dans le plat, celui-là me livrera. 24 Le fils de l’homme s’en va, selon qu’il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme par qui le fils de l’homme est livré ! Il eût été bon pour cet homme-là qu’il ne fût pas né. 25 Et Judas qui le livrait, répondant, dit : Est-ce moi, Rabbi ? Il lui dit : Tu l’as dit.

26 Et comme ils mangeaient, Jésus ayant pris le pain et ayant béni, le rompit et le donna aux disciples, et dit : Prenez, mangez ; ceci est mon corps. 27 Et, ayant pris la coupe et ayant rendu grâces, il la leur donna, disant : Buvez-en tous. 28 Car ceci est mon sang, le [sang] de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés. 29 Mais je vous dis que désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le boirai nouveau[147] avec vous dans le royaume de mon Père. 30 Et ayant chanté une hymne, ils sortirent [et s’en allèrent] à la montagne des Oliviers.

Commentaires :

On peut penser à ce qu'ont été les sentiments du Seigneur en mangeant cette pâque avec ses disciples. Elle était la figure de ce dont lui-même allait être la réalité. Encore quelques moments et le saint Agneau de la Pâque serait sacrifié (1 Cor. 5 v. 7). Mais il lui restait d'abord à donner à ses disciples une marque toute particulière de son amour. Chaque année, depuis la grande nuit de l'exode, la pâque annonçait en figure une œuvre à venir. Désormais la cène rappellera chaque premier jour de la semaine au croyant que cette œuvre est accomplie. Toutes les fois que nous la célébrons, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne (1 Cor. 11 v. 26).

Après leur avoir distribué le pain, Jésus donne aussi la coupe aux siens en leur disant: «Buvez-en tous». Oui, il veut que chacun d'eux participe avec lui à ce repas d'amour (sauf Judas qui est sorti: Jean 13 v. 30). En sont-ils dignes? Pierre va le renier; tous les autres s'enfuiront. Malgré cela Jésus leur dit — et dit encore à ses rachetés: «Buvez-en tous». Puis il leur explique la valeur inestimable de son sang qui va être versé «pour plusieurs en rémission de péchés». Lecteur, êtes-vous parmi ces «plusieurs»? S'il en est ainsi, quelle sera votre réponse au désir exprimé par le Seigneur Jésus (comp. Ps. 116 v. 12 à 14)?

13

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 26 v. 31 à 46

31 Alors Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés en moi cette nuit ; car il est écrit : «Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées»[148] ; 32 mais, après que j’aurai été ressuscité, j’irai devant vous en Galilée. 33 Et Pierre, répondant, lui dit : Si tous étaient scandalisés en toi, moi, je ne serai jamais scandalisé [en toi]. 34 Jésus lui dit : En vérité, je te dis, que cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois. 35 Pierre lui dit : Quand même il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous les disciples dirent la même chose.

36 Alors Jésus s’en vient avec eux en un lieu appelé Gethsémané, et dit aux disciples : Asseyez-vous ici, jusqu’à ce que, m’en étant allé, j’aie prié là. 37 Et ayant pris Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à être attristé et fort angoissé. 38 Alors il leur dit : Mon âme est saisie de tristesse[149] jusqu’à la mort ; demeurez ici et veillez avec moi. 39 Et s’en allant un peu plus avant, il tomba sur sa face, priant et disant : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi [tu veux]. 40 Et il vient vers les disciples, et il les trouve dormant ; et il dit à Pierre : Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une[150] heure avec moi ? 41 Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible. 42 Il s’en alla de nouveau, une seconde fois, et il pria, disant : Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi, sans que je le boive, que ta volonté soit faite. 43 Et étant venu, il les trouva de nouveau dormant ; car leurs yeux étaient appesantis. 44 Et les laissant, il s’en alla de nouveau, et pria une troisième fois, disant les mêmes paroles[151]. 45 Alors il vient vers les disciples, et leur dit : Dormez dorénavant et reposez-vous ; voici, l’heure s’est approchée, et le fils de l’homme est livré entre les mains des pécheurs. 46 Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’est approché.

Commentaires :

Plein de confiance en lui-même, Pierre s'est déclaré prêt à mourir avec le Seigneur. Il n'ira pas loin, nous le verrons.

Puis Jésus, ayant enjoint à ses disciples de veiller et de prier avec lui, s'avance seul dans ce jardin où il devait donner la preuve suprême de son dévouement à la volonté du Père. Cette volonté, qui n'avait cessé de faire les délices du Fils, comporte maintenant une double et terrible nécessité: l'abandon de Dieu, infiniment triste pour le cœur de son Bien-aimé; et le fardeau du péché qu'Il devait porter, avec la mort son salaire, — profondément angoissante pour l'Homme parfait. Ainsi la tristesse et l'angoisse ont envahi son âme (v. 37). Ah! Il réalise tout ce que représente ce terrible chemin de la croix, dont Satan à cette heure encore fait tous ses efforts pour le détourner. Mais il reçoit la coupe de la main de son Père: «Que ta volonté soit faite»!

Dans sa grâce, Dieu nous a permis d'assister à ce combat du Sauveur à Gethsémané, d'entendre sa prière instante et douloureuse. Qu'il nous garde d'avoir, comme les trois disciples — ceux qui forment pourtant autour de lui le cercle le plus intime — des cœurs assoupis et indifférents à sa souffrance ! Qu'il veuille au contraire pénétrer nos âmes, en y pensant, de reconnaissance et d'adoration!

14

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 26 v. 47 à 58

47 Et comme il parlait encore, voici Judas, l’un des douze, vint, et avec lui une grande foule avec des épées et des bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple. 48 Et celui qui le livrait leur donna un signe, disant : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le. 49 Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit : Je te salue, Rabbi ; et il le baisa avec empressement. 50 Et Jésus lui dit : Ami, pourquoi es-tu venu ? Alors, s’étant approchés, ils mirent les mains sur Jésus et se saisirent de lui. 51 Et voici, l’un de ceux qui étaient avec Jésus, étendant la main tira son épée, et frappant l’esclave du souverain sacrificateur, lui emporta l’oreille. 52 Alors Jésus lui dit : Remets ton épée en son lieu ; car tous ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée. 53 Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournira plus de douze légions d’anges ? 54 Comment donc seraient accomplies les écritures, [qui disent] qu’il faut qu’il en arrive ainsi ?

55 En cette heure-là Jésus dit aux foules : Êtes-vous sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre ? J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple ; et vous ne vous êtes pas saisis de moi. 56 Mais tout ceci est arrivé, afin que les écritures des prophètes soient accomplies. Alors tous les disciples le laissèrent et s’enfuirent.

57 Et ceux qui s’étaient saisis de Jésus l’amenèrent à Caïphe le souverain sacrificateur, où les scribes et les anciens étaient assemblés. 58 Et Pierre le suivait de loin, jusqu’au palais[152] du souverain sacrificateur ; et étant entré, il s’assit avec les huissiers pour voir la fin.

Commentaires :

Un disciple n'avait pas dormi comme les autres. C'était Judas. Le voici à la tête d'une troupe menaçante venue s'emparer de Jésus. Et quel moyen choisit le misérable pour désigner son Maître? Le baiser empressé de l'hypocrisie. «Ami — lui répond le Sauveur — pourquoi es-tu venu?». Dernière question propre à sonder l'âme du malheureux Judas! Mais il est trop tard désormais pour le «fils de perdition» (Jean 17 v. 12). Ces flèches pour la conscience (voir aussi v. 55) sont les seuls actes de défense de Celui qui se livre lui-même. Les douze sont défaillants, mais au même moment plus de douze légions d'anges sont pour ainsi dire l'arme au pied, prêtes à intervenir sur sa demande au Père. Toute la puissance de Dieu est à sa disposition s'il veut y faire appel. Mais son heure est venue. Loin de se dérober ou de se défendre, il retient au contraire le bras de son disciple trop impulsif, lequel donne l'instant d'après la vraie mesure de son courage en fuyant avec ses compagnons!

Mais déjà, dans le palais du souverain sacrificateur, les scribes avec les anciens sont assemblés en pleine nuit pour accomplir la suprême injustice (Ps. 94 v. 21).

15

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 26 v. 59 à 75

59 Or les principaux sacrificateurs et les anciens et tout le sanhédrin[153] cherchaient [quelque] faux témoignage contre Jésus, de manière à le faire mourir ; 60 et ils n’en trouvèrent point, — bien que plusieurs faux témoins fussent venus. Mais, à la fin, deux faux témoins vinrent, 61 et dirent : Celui-ci a dit : Je puis détruire le temple[154] de Dieu, et en trois jours le bâtir. 62 Et le souverain sacrificateur, se levant, lui dit : Ne réponds-tu rien ? De quoi ceux-ci témoignent-ils contre toi ? 63 Mais Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, répondant, lui dit : Je t’adjure, par le Dieu vivant, que[155] tu nous dises si toi, tu es le Christ, le Fils de Dieu. 64 Jésus lui dit : Tu l’as dit. De plus, je vous dis : dorénavant vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel. 65 Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : Il a blasphémé ; qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous avez ouï maintenant [son] blasphème : 66 que vous en semble ? Et répondant, ils dirent : Il mérite la mort.  67 Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des soufflets ; et quelques-uns le frappèrent, 68 disant : Prophétise-nous, Christ ; qui est celui qui t’a frappé ?

69 Or Pierre était assis dehors, dans la cour[156] ; et une servante vint à lui, disant : Et toi, tu étais avec Jésus le Galiléen. 70 Et il le nia devant tous, disant : Je ne sais ce que tu dis. 71 Et une autre [servante] le vit, comme il était sorti dans le vestibule ; et elle dit à ceux qui étaient là : Celui-ci aussi était avec Jésus le Nazaréen. 72 Et il le nia de nouveau avec serment : Je ne connais pas cet homme ! 73 Et un peu après, ceux qui se trouvaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : Certainement, toi, tu es aussi de ces gens-là ; car aussi ton langage te fait reconnaître. 74 Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme ! Et aussitôt le coq chanta. 75 Et Pierre se souvint de la parole de Jésus, qui lui avait dit : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti dehors, il pleura amèrement.

Commentaires :

Les chefs du peuple tiennent Jésus en leur pouvoir. Mais il leur manque un motif permettant de le condamner. Car l'Homme parfait n'offre aucune prise à leurs accusations. Ils en sont réduits à chercher contre lui «quelque faux témoignage» (Ps. 27 v. 12; 35 v. 11, 12). Et même celui-ci est difficile à trouver, car il doit pourtant avoir une apparence de réalité. Enfin deux faux témoins se présentent avec une parole qu'ils ont tordue (comp. v. 61 avec Jean 2 v. 19). Mais ce qui sert de prétexte pour condamner Jésus, c'est sa déclaration solennelle qu'il est le Fils de Dieu, prêt à venir en puissance et en gloire! La peine de mort est prononcée. Et aussitôt la brutalité et la lâcheté des hommes se donnent libre cours (v. 67, 68). La première partie de ce que le Sauveur avait plus d'une fois annoncé aux siens s'est accomplie (ch. 16 v. 21; 17 v. 22; 20 v. 18, 19).

Pour Pierre aussi l'heure est sombre, mais pour une raison bien différente. Satan qui n'a pu ébranler le Maître, va faire trébucher le disciple. À trois reprises, le pauvre Pierre renie Celui pour lequel il s'était déclaré prêt à mourir. Il va jusqu'à prendre un langage grossier pour donner le change. Car auparavant sans qu'il s'en rendît compte, sa manière de parler l'avait fait reconnaître comme disciple de Jésus.

16

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 27 v. 1 à 18

1 Or, quand le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. 2 Et l’ayant lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.

3 Alors Judas qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, ayant du remords, reporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 4 disant : J’ai péché en livrant le sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ! tu y aviseras. 5 Et ayant jeté l’argent dans le temple[157], il se retira ; et s’en étant allé, il se pendit. 6 Mais les principaux sacrificateurs, ayant pris les pièces d’argent, dirent : Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré[158], puisque c’est le prix du sang. 7 Et ayant tenu conseil, ils achetèrent avec cet [argent] le champ du potier, pour la sépulture des étrangers ; 8 c’est pourquoi ce champ-là a été appelé Champ de sang, jusqu’à aujourd’hui. 9 Alors fut accompli ce qui avait été dit par Jérémie le prophète, disant : Et ils ont pris les trente pièces d’argent, le prix de celui qui a été évalué, lequel ceux d’entre les fils d’Israël ont évalué ; 10 et ils les ont données pour le champ du potier, comme le *Seigneur m’avait ordonné[159].

11 Or Jésus se tenait devant le gouverneur ; et le gouverneur l’interrogea, disant : Es-tu, toi, le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. 12 Et étant accusé par les principaux sacrificateurs et les anciens, il ne répondit rien. 13 Alors Pilate lui dit : N’entends-tu pas de combien de choses ils portent témoignage contre toi ? 14 Et il ne lui répondit pas même un seul mot ; en sorte que le gouverneur s’en étonnait fort. 15 Or, à la fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un[160] prisonnier à la foule, celui qu’ils voulaient. 16 Et il y avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. 17 Comme donc ils étaient assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus qui est appelé Christ ? 18 Car il savait qu’ils l’avaient livré par envie.

Commentaires :

Le jour se lève. Un jour comme il n'y en a pas eu de pareil dans l'histoire du monde et de l'éternité! Les premières lueurs du matin trouvent les principaux sacrificateurs et les anciens machinant la mise à mort qu'ils ont décidée. Mais quelqu'un leur rend visite; ils le connaissent bien: c'est le traître grâce auquel ils sont parvenus à leurs fins. Que veut-il? Judas affirme l'innocence de son Maître, rapporte l'argent, exprime son remords.

C'est ton affaire, répondent les autres, sans la moindre compassion. Alors le misérable va se pendre, perdant avec sa vie, son âme, sans parler de l'argent pour lequel il l'avait vendue! Quant aux sacrificateurs qui n'avaient pas eu de scrupules à acheter le sang innocent, ils en éprouvent quant il s'agit d'en mettre le prix dans le trésor du Temple!

Jésus a été conduit devant Pilate, le gouverneur. Il lui serait facile de trouver auprès de ce magistrat romain un appui contre la haine de son peuple. Mais il garde le silence; sauf toutefois pour reconnaître son titre de roi des Juifs. «Brebis muette devant ceux qui la tondent… il n'a pas ouvert sa bouche» (És. 53 v. 7; comp. v. 12 et 14 et ch. 26 v. 63).

17

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 27 v. 19 à 31

19 Et comme il était assis sur le tribunal, sa femme lui envoya dire : N’aie rien à faire avec ce juste ; car j’ai beaucoup souffert aujourd’hui à son sujet dans un songe. 20 Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent aux foules de demander Barabbas et de faire périr Jésus. 21 Et le gouverneur, répondant, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Et ils dirent : Barabbas. 22 Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé Christ ? Ils disent tous : Qu’il soit crucifié ! 23 Et le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils s’écriaient encore plus fort, disant : Qu’il soit crucifié ! 24 Et Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que plutôt il s’élevait un tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, disant : Je suis innocent du sang de ce juste ; vous, vous y aviserez. 25 Et tout le peuple, répondant, dit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! 26 Alors il leur relâcha Barabbas ; et ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.

27 Alors les soldats du gouverneur, ayant emmené Jésus au prétoire[161], assemblèrent contre lui toute la cohorte[162]. 28 Et lui ayant ôté ses vêtements, ils lui mirent un manteau d’écarlate ; 29 et ayant tressé une couronne d’épines, ils la mirent sur sa tête, et un roseau dans sa main droite ; et fléchissant les genoux devant lui, ils se moquaient de lui, disant : Salut, roi des Juifs ! 30 Et ayant craché contre lui, ils prirent le roseau et lui en frappaient la tête. 31 Et après qu’ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, et le revêtirent de ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.

Commentaires :

Grande est la perplexité de Pilate en face de l'accusé que lui ont amené les chefs des Juifs. Jamais il n'a eu devant lui un homme comme celui-là. Un double témoignage: celui de sa femme (v. 19) et celui de sa conscience (v. 24 fin) lui donne la conviction qu'il a affaire à un juste. De plus il connaît la perversité de ceux qui l'ont livré par envie (v. 18). Que faire? Certes, s'il le condamne, il accomplit une injustice. Mais s'il le libère, sa popularité en souffrira certainement. Lavant symboliquement ses mains (mais pas sa conscience) il en rejette la responsabilité sur le peuple qui l'accepte les yeux fermés. Derrière cette foule poussée par les instincts les plus bas, et derrière ses chefs qui l'excitent, Satan poursuit son œuvre de haine. Mais Dieu poursuit aussi son œuvre, toute de grâce et de salut.

Maintenant Jésus est entre les mains des soldats grossiers. Ils lui mettent un simulacre de vêtement royal afin de se moquer de lui avant de le conduire au supplice. Mais un jour, à tous les regards, le Seigneur paraîtra dans toute sa majesté de Roi des rois. Et sa main puissante, cette main qui tenait alors un roseau, se lèvera en jugement contre ses ennemis (comp. v. 29 avec Ps. 21 v. 3, 5, 8).

18

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 27 v. 32 à 49

32 Et comme ils sortaient, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu’ils contraignirent de porter sa croix. 33 Et étant arrivés au lieu appelé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, 34 ils lui donnèrent à boire du vinaigre[163] mêlé de fiel ; et l’ayant goûté, il n’en voulut pas boire. 35 Et l’ayant crucifié, ils partagèrent ses vêtements, en tirant au sort[164] ; 36 et s’étant assis, ils veillaient là sur lui. 37 Et ils placèrent au-dessus de sa tête son accusation écrite : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. 38 Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, un à la droite, et un à la gauche.

39 Et ceux qui passaient par là l’injuriaient, hochant la tête, 40 et disant : Toi qui détruis le temple[165] et qui le bâtis en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix. 41 Et pareillement aussi les principaux sacrificateurs avec les scribes et les anciens, se moquant, disaient : 42 Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même ; s’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui. 43 Il s’est confié en Dieu ; qu’il le délivre maintenant, s’il tient à lui[166] ; car il a dit : Je suis fils de Dieu. 44 Et les brigands aussi qui avaient été crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.

45 Mais, depuis la sixième heure, il y eut des ténèbres sur tout le pays[167], jusqu’à la neuvième heure. 46 Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant : Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? [168] 47 Et quelques-uns de ceux qui se tenaient là, ayant entendu [cela], disaient : Il appelle Élie, celui-ci ! 48 Et aussitôt l’un d’entre eux courut et prit une éponge, et l’ayant remplie de vinaigre, la mit au bout d’un roseau, et lui donna à boire. 49 Mais les autres disaient : Laisse, voyons si Élie vient pour le sauver.

Commentaires :

Jésus est conduit du prétoire au Calvaire. Simon de Cyrène est contraint de porter Sa croix. Mais Lui va se charger volontairement d'un fardeau incomparablement lourd: celui du péché, que nul n'a pu prendre à sa place. Il est crucifié entre deux malfaiteurs. «Son accusation écrite», au-dessus de la croix accuse en réalité un peuple qui crucifie son Roi. Ce récit nous est donné brièvement, sans les détails que des hommes n'auraient manqué d'y ajouter pour émouvoir les sentiments. Cependant, à travers le sobre langage de l'Esprit, nous comprenons qu'aucune forme de souffrance n'a été épargnée au bien-aimé Sauveur. Souffrances physiques, mais avant tout indicibles blessures morales. Les moqueurs sont là: ils provoquent Jésus en le mettant au défi de se sauver lui-même (v. 40). (Mais s'il demeure sur la croix, n'est-ce pas précisément pour sauver les autres?) Ils provoquent Dieu en mettant en doute son amour pour Christ qui ressent infiniment cet outrage (v. 43; Ps. 69 v. 9). Toutefois la souffrance des souffrances pour lui, c'est l'abandon des trois heures. Alors Dieu détourna sa face, quand Jésus fut fait malédiction, expiant mes péchés et les vôtres, et que «son cœur infini, sous ce poids d'un moment, porta l'éternité de notre châtiment».

19

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 27 v. 50 à 66

50 Et Jésus, ayant encore crié d’une forte voix, rendit l’esprit. 51 Et voici, le voile du temple[169] se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; et la terre trembla, et les rochers se fendirent, 52 et les sépulcres s’ouvrirent ; et beaucoup de corps des saints endormis ressuscitèrent, 53 et étant sortis des sépulcres après sa résurrection, ils entrèrent dans la sainte ville, et apparurent à plusieurs.

54 Et le centurion et ceux qui avec lui veillaient sur Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, eurent une fort grande peur, disant : Certainement celui-ci était Fils de Dieu.

55 Et il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin, qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, en le servant, 56 entre lesquelles étaient Marie de Magdala, et Marie, la mère de Jacques et de Joses, et la mère des fils de Zébédée.

57 Et, le soir étant venu, il arriva un homme riche d’Arimathée, dont le nom était Joseph, qui aussi lui-même était disciple de Jésus. 58 Celui-ci étant allé auprès de Pilate, demanda le corps de Jésus ; alors Pilate donna l’ordre que le corps fût livré. 59 Et Joseph, ayant pris le corps, l’enveloppa d’un linceul net, 60 et le mit dans son sépulcre neuf qu’il avait taillé dans le roc ; et ayant roulé une grande pierre contre la porte du sépulcre, il s’en alla. 61 Et Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre.

62 Et le lendemain, qui est après la Préparation[170], les principaux sacrificateurs et les pharisiens s’assemblèrent auprès de Pilate, 63 disant : Seigneur, il nous souvient que ce séducteur, pendant qu’il était encore en vie, disait : Après trois jours, je ressuscite. 64 Ordonne donc que le sépulcre soit gardé avec soin jusqu’au troisième jour ; de peur que ses disciples ne viennent et ne le dérobent, et ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts ; et ce dernier égarement sera pire que le premier. 65 Et Pilate leur dit : Vous avez une garde ; allez, rendez-le sûr comme vous l’entendez. 66 Et eux, s’en allant, rendirent le sépulcre sûr, scellant la pierre, et y mettant la garde[171].

Commentaires :

L'œuvre de l'expiation est achevée, la victoire remportée. C'est avec un puissant cri de triomphe que Christ entre dans la mort. Et Dieu donne aussitôt d'autres preuves de cette victoire: Il déchire le voile du temple, ouvrant «un chemin nouveau et vivant» par où l'homme pourra pénétrer dorénavant dans sa présence avec «une pleine liberté» (Héb. 10 v. 19 à 21). Il ouvre des sépulcres, et la mort est forcée de rendre quelques-uns de ses prisonniers comme signe qu’elle est vaincue.

Puis Dieu veille à l'honneur dû à son Fils. Conformément à la prophétie, Jésus occupe le tombeau d'un homme riche qui, pieusement, s’est occupé de sa sépulture (És. 53 v. 9). Quelques femmes dont le dévouement est rappelé assistent à toute la scène. L'amour ensevelit Celui que la haine a crucifié. Du commencement à la fin de cet évangile cette haine de l'homme s'est acharnée contre Jésus. Dès son berceau elle s'est manifestée en Hérode. Elle le poursuit jusque dans le tombeau, gardé et scellé par les soins des chefs des Juifs. Mais les soldats, le sceau, la pierre, sont autant de vaines précautions; elles ne serviront qu'à démontrer de façon plus éclatante la réalité de la résurrection.

Détail attristant, les ennemis du Seigneur se souviennent de ce que ses propres disciples ont oublié (v. 63)!

20

Février

Lecture de la Bible: Matthieu 28 v. 1 à 20

1 Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre.

2 Et voici, il se fit un grand tremblement de terre ; car un ange du *Seigneur, descendant du ciel, vint et roula la pierre, et s’assit sur elle. 3 Et son aspect était comme un éclair, et son vêtement blanc comme la neige. 4 Et de la frayeur qu’ils en eurent, les gardiens tremblèrent et devinrent comme morts. 5 Et l’ange, répondant, dit aux femmes : Pour vous, n’ayez point de peur ; car je sais que vous cherchez Jésus le crucifié ; 6 il n’est pas ici ; car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez, voyez le lieu où le Seigneur gisait ; 7 et allez promptement, et dites à ses disciples qu’il est ressuscité des morts. Et voici, il s’en va devant vous en Galilée : là vous le verrez ; voici, je vous l’ai dit. 8 Et sortant promptement du sépulcre avec crainte et une grande joie, elles coururent l’annoncer à ses disciples.

9 Et comme elles allaient pour l’annoncer à ses disciples, voici aussi Jésus vint au-devant d’elles, disant : Je vous salue. Et elles, s’approchant de lui, saisirent ses pieds et lui rendirent hommage. 10 Alors Jésus leur dit : N’ayez point de peur ; allez annoncer à mes frères qu’ils aillent en Galilée, et là ils me verront.

11 Et comme elles s’en allaient, voici, quelques hommes de la garde s’en allèrent dans la ville, et rapportèrent aux principaux sacrificateurs toutes les choses qui étaient arrivées. 12 Et s’étant assemblés avec les anciens, ils tinrent conseil et donnèrent une bonne somme d’argent aux soldats, 13 disant : Dites : ses disciples sont venus de nuit, et l’ont dérobé pendant que nous dormions ; 14 et si le gouverneur vient à en entendre parler, nous le persuaderons, et nous vous mettrons hors de souci. 15 Et eux, ayant pris l’argent, firent comme ils avaient été enseignés ; et cette parole s’est répandue parmi les Juifs jusqu’à aujourd’hui.

16 Et les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné [de se rendre]. 17 Et l’ayant vu, ils lui rendirent hommage ; mais quelques-uns doutèrent[172]. 18 Et Jésus, s’approchant, leur parla, disant : Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. 19 Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant[173] pour[174] le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, 20 leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle.

Commentaires :

C'est matin triomphant de la résurrection. Par elle, Dieu rend un témoignage éclatant à la perfection de la victime, à l'entière satisfaction qu'il trouve dans l'œuvre accomplie. Les gardiens postés au sépulcre, loin de pouvoir s'opposer à ce prodigieux événement, en sont les témoins involontaires… et terrifiés (Ps. 48 v. 5). Mais les sacrificateurs, totalement endurcis, achèteront la conscience de ces hommes comme précédemment celle de Judas.

Les femmes au tombeau reçoivent le message de l'ange. Le cœur rempli à la fois de crainte et de joie, elles s'empressent d'aller le communiquer. Alors elles rencontrent le Seigneur lui-même.

Puis Jésus apparaît à ses onze disciples, au rendez-vous qu'il leur a fixé en Galilée. Il leur donne un «ordre de route» aux v. 19 et 20, une mission d'autant plus importante qu'elle est la dernière volonté de Celui qui la leur confie. Toute l’autorité royale que l’homme lui a refusée, Dieu la lui a donnée dans le ciel et sur la terre et ses disciples ont charge de la faire reconnaître. Mais Jésus donne aussi une promesse aux siens. Elle n'a manqué et ne manquera aucun jour à aucun racheté. «Je suis avec vous tous les jours». Ainsi finit comme il avait commencé l'Évangile d'Emmanuel: Dieu avec nous (ch. 1 v. 23).

21

Février

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 1 v. 1 à 16

1 Paul, apôtre appelé[175] de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et Sosthène, le frère, 2 à l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés dans le christ Jésus, saints appelés[176], avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre seigneur Jésus Christ, et leur [seigneur] et le nôtre : 3 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

4 Je rends toujours grâces à mon Dieu pour vous, à cause[177] de la grâce de Dieu qui vous a été donnée dans le christ Jésus, 5 de ce qu’en toutes choses vous avez été enrichis en lui en toute parole[178] et toute connaissance, 6 selon que le témoignage du Christ a été confirmé au milieu de vous[179], 7 de sorte que vous ne manquez d’aucun don de grâce pendant que vous attendez la révélation de notre seigneur Jésus Christ, 8 qui aussi vous affermira jusqu’à la fin [pour être] irréprochables dans la journée de notre seigneur Jésus Christ. 9 Dieu, par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils Jésus Christ, notre Seigneur, est fidèle.

10 Or je vous exhorte, frères, par le nom de notre seigneur Jésus Christ, à parler tous un même langage, et à ce qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais que vous soyez parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis. 11 Car, mes frères, il m’a été dit[180] de vous, par ceux qui sont de chez Chloé, qu’il y a des dissensions parmi vous. 12 Or voici ce que je dis, c’est que chacun de vous dit : Moi, je suis de Paul ; et moi, d’Apollos ; et moi, de Céphas ; et moi, de Christ. 13 Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? ou avez-vous été baptisés pour le nom de Paul ? 14 Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, sinon Crispus et Gaïus, 15 afin que personne ne dise que j’ai baptisé pour mon nom. 16 J’ai bien aussi baptisé la maison de Stéphanas ; du reste je ne sais pas si j’ai baptisé quelqu’un d’autre.

Commentaires :                                                                                                                       

Une assemblée nombreuse avait été formée à Corinthe par le ministère de Paul (Act. 18 v. 10). Et celui-ci, aussi fidèle pasteur que zélé évangéliste, continue à veiller sur elle avec sollicitude (comp. 2 Cor. 11 v. 28). Il écrit d'Éphèse cette première lettre qui s'adresse aussi à «tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ» (v. 2). Si nous en faisons partie, elle est donc bien écrite pour nous.

Paul a reçu de Corinthe des nouvelles fâcheuses. Divers désordres étaient apparus dans cette assemblée. Mais avant d'aborder ces sujets pénibles, il rappelle à ces croyants leurs richesses spirituelles, attribuant celles-ci à la grâce de Dieu (v. 4, 5). Pour mesurer notre responsabilité et prendre plus au sérieux notre vie chrétienne, essayons quelquefois de faire le compte de nos inestimables privilèges. Et sachons-en remercier le Seigneur comme l'apôtre le fait ici.

Le premier reproche adressé à l'assemblée de Corinthe concerne leurs discordes, tendance qui nous guette aussi parfois! On y suivait l'homme (Paul, Apollos, Céphas et Christ en tant que docteur plus excellent que d'autres: Jean 3 v. 2), au lieu d'être unis dans la communion de «Jésus Christ, notre Seigneur», le Fils de Dieu (v. 9). Que celle-ci soit toujours notre part (1 Jean 1 v. 3)!

22

Février

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 1 v. 17 à 31

17 Car Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais évangéliser, non point avec sagesse de parole, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine ;

18 car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent, mais à nous qui obtenons le salut elle est la puissance de Dieu. 19 Car il est écrit : «Je détruirai la sagesse des sages et j’annulerai l’intelligence des intelligents»[181]. 20 Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas fait de la sagesse du monde une folie ? 21 Car, puisque, dans la sagesse de Dieu, le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu, il a plu à Dieu, par la folie de la prédication[182], de sauver ceux qui croient ; 22 puisque les Juifs demandent des miracles[183] et que les Grecs recherchent la sagesse ; 23 mais nous, nous prêchons Christ crucifié, aux Juifs occasion de chute, aux nations folie, 24 mais à ceux qui sont appelés, et Juifs et Grecs, Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu ; 25 parce que la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et que la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.

26 Car considérez votre appel, frères, — qu’il n’y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles,… 27 Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les [hommes] sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ; 28 et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont ; 29 en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. 30 Or vous êtes de lui dans le christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption, 31 afin que, comme il est écrit, «celui qui se glorifie, se glorifie dans le *Seigneur»[184].

Commentaires :

Pour «nous qui obtenons le salut», la parole de la croix est la puissance de Dieu. Mais pour ceux qui n’ont pas la vie divine, elle n'est que folie. Tout ce que signifie la croix: la mort d'un juste exigée par la justice de Dieu, le pardon gratuit pour des pécheurs, la mise de côté de l'homme naturel, autant de vérités qui heurtent la raison humaine. Qu'on présente au contraire des miracles et des œuvres spectaculaires, un noble idéal accompagné d'une morale qui réclame des efforts… à la bonne heure, voilà le genre de religion qui ne choque personne! Eh bien, tous les sages, scribes, disputeurs, bref les esprits forts de ce siècle… et de tous les siècles, le v. 18 les range sous une commune et effrayante désignation: «ceux qui périssent».

C'est un fait que parmi les rachetés du Seigneur il y a peu de sages, de puissants, de nobles… (v. 26). Car il est plus difficile à ceux-ci de devenir «comme de petits enfants» (Matt. 18 v. 3; 11 v. 25). Pour se glorifier Dieu choisit ce qui est faible, vil, méprisé, et tels sont les chrétiens selon l'estime du monde. Mais qu'importe leur valeur propre puisqu'ils sont en Christ et que Lui est pour leur compte: puissance,… sagesse… et justice, et sainteté, et rédemption (v. 24, 30).

23

Février

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 2 v. 1 à 16

1 Et moi-même, quand je suis allé auprès de vous, frères, je ne suis pas allé avec excellence de parole ou de sagesse, en vous annonçant le témoignage de Dieu ; 2 car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ[185] crucifié. 3 Et moi-même j’ai été parmi vous dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement ; 4 et ma parole et ma prédication n’ont pas été en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de puissance, 5 afin que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu[186].

6 Or nous parlons sagesse parmi les parfaits[187], sagesse toutefois non pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle qui s’en vont ; 7 mais nous parlons la sagesse de Dieu en mystère, la [sagesse] cachée, laquelle Dieu avait préordonnée avant les siècles pour notre gloire ; 8 qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, (car s’ils l’eussent connue, ils n’eussent pas crucifié le Seigneur de gloire,) 9 — mais selon qu’il est écrit : «Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment»[188], 10 — mais Dieu nous l’a révélée par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. 11 Car qui des hommes connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? Ainsi personne ne connaît les choses de Dieu non plus, si ce n’est l’Esprit de Dieu. 12 Mais nous, nous avons reçu, non l’esprit du monde, mais l’Esprit[189] qui est de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données par Dieu ; 13 desquelles aussi nous parlons, non point en paroles enseignées de[190] sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit, communiquant[191] des choses spirituelles par des moyens spirituels. 14 Or l’homme animal[192] ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement. 15 Mais celui qui est spirituel discerne toutes choses ; mais lui n’est discerné par personne ; 16 car «qui a connu la pensée[193] du *Seigneur pour qu’il l’instruise» ?[194]. Mais nous, nous avons la pensée[195] de Christ.

Commentaires :

Nous savons que, dans le monde, un don d'orateur, un certain brio, et des «paroles persuasives de sagesse» peuvent suffire à assurer le triomphe de presque n’importe quelle cause. Mais pour communiquer la foi, Dieu n'a pas l'emploi de ces capacités humaines ni des habiletés de la propagande (v. 4, 5). Paul, malgré son instruction, ne s'était pas fait remarquer à Corinthe par sa sagesse, sa culture ou son éloquence. Il aurait contredit son enseignement, car la croix de Christ qu'il annonçait signifie justement la fin de tout ce dont l'homme s'enorgueillit. Mais loin d'y perdre quoi que ce soit, le croyant a reçu à la fois les choses invisibles «librement données par Dieu» — et le moyen de les discerner et de se les approprier: le Saint Esprit, seul agent que Dieu emploie pour transmettre ses pensées (v. 12). À quoi peut servir un morceau de musique sans instrument pour l'interpréter, une cassette ou un disque sans l'appareil qui permet de l'écouter? Mais aussi quel serait l'effet du plus beau concert sur un auditoire composé de gens complètement sourds? De même le langage de l'Esprit est inintelligible à «l'homme animal». Par contre «celui qui est spirituel» peut recevoir les «choses spirituelles par des moyens spirituels» (v. 13 à 15).

24

Février

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 3 v. 1 à 15

1 Et moi, frères, je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels[196], comme à de petits enfants en Christ. 2 Je vous ai donné du lait à boire, non pas de la viande[197], car vous ne pouviez pas encore [la supporter], et même maintenant encore vous ne le pouvez pas, 3 car vous êtes encore charnels. Car, puisqu’il y a parmi vous de l’envie et des querelles, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas à la manière des hommes ? 4 Car quand l’un dit : Moi, je suis de Paul ; et l’autre : moi, je suis d’Apollos, n’êtes-vous pas des hommes ? 5 Qui donc est Apollos, et qui Paul ? Des serviteurs par lesquels vous avez cru, et comme le Seigneur a donné à chacun d’eux. 6 Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais Dieu a donné l’accroissement. 7 De sorte que ni celui qui plante n’est rien, ni celui qui arrose, mais Dieu qui donne l’accroissement. 8 Or celui qui plante et celui qui arrose sont un ; mais chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. 9 Car nous sommes collaborateurs de Dieu ; vous êtes le labourage de Dieu, l’édifice de Dieu. 10 Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme un sage architecte, j’ai posé le fondement, et un autre édifie dessus ; mais que chacun considère comment il édifie dessus. 11 Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ. 12 Or si quelqu’un édifie sur ce fondement de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, 13 l’ouvrage[198] de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu’il est révélé en feu ; et quel est l’ouvrage de chacun, le feu l’éprouvera. 14 Si l’ouvrage de quelqu’un qu’il aura édifié dessus demeure, il recevra une récompense ; 15 si l’ouvrage de quelqu’un vient à être consumé, il en éprouvera une perte, mais lui-même il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu.

Commentaires :

Absorbés par leurs divisions, les Corinthiens n'avaient fait aucun progrès. Ils ressemblaient à de mauvais écoliers se disputant à qui a le maître le plus savant ou la plus belle salle de classe. Paul leur déclare que s'occuper du serviteur plutôt que de son enseignement c'était de l'enfantillage, c'était être encore charnels (v. 3). Que de fois nous confondons la vérité avec celui qui la présente: Si par exemple nous écoutons tel serviteur de Dieu avec le parti-pris qu'il n'a rien à nous apporter, nous recevrons exactement ce que nous avons attendu.

Puis l'apôtre évoque la responsabilité de celui qui édifie. Dans l'œuvre de Dieu, vue comme un champ de culture ou comme un édifice, chaque ouvrier a une activité propre. Il peut apporter des matériaux (c'est-à-dire divers aspects de la vérité): édifier les âmes en leur présentant la justice de Dieu (l'or), la rédemption (l'argent), les gloires variées de Christ (les pierres précieuses). Mais sous l'apparence de beaucoup de volume, il peut aussi construire avec du bois, du foin, du chaume… travail qui ne résistera pas au feu. Oui, «que chacun considère comment» (non pas combien) il édifie sur ce fondement unique et impérissable: Jésus Christ.

25

Février

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 3 v. 16 à 23 ; 4 v. 1 à 5

16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple[199] de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? 17 Si quelqu’un corrompt[200] le temple de Dieu, Dieu le détruira[201], car le temple de Dieu est saint, et tels vous êtes.

18 Que personne ne s’abuse soi-même : si quelqu’un parmi vous a l’air d’être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage ; 19 car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu ; car il est écrit : «Celui qui prend les sages dans leurs ruses»[202], 20 et encore : «Le *Seigneur connaît les raisonnements des sages, qu’ils sont vains»[203]. 21 Que personne donc ne se glorifie dans les hommes, car toutes choses sont à vous, 22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit monde, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses à venir : toutes choses sont à vous, 23 et vous à Christ, et Christ à Dieu.

Chapitre 4

1 Que [tout] homme pense ainsi à notre égard, — [qu’il nous tienne] pour des serviteurs[204] de Christ et pour des administrateurs des mystères de Dieu. 2 Ici, au reste, ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle. 3 Mais il m’importe fort peu, à moi, que je sois jugé[205] par vous, ou de jugement[206] d’homme ; et même je ne me juge[207] pas moi-même. 4 Car je n’ai rien sur ma conscience ; mais par là je ne suis pas justifié ; mais celui qui me juge, c’est le Seigneur. 5 Ainsi ne jugez[208] rien avant le temps, jusqu’à ce que le Seigneur vienne, qui aussi mettra en lumière les choses cachées des ténèbres, et qui manifestera les conseils des cœurs ; et alors chacun recevra sa louange de la part de Dieu.

Commentaires :

À côté de vrais ouvriers qui peuvent faire un mauvais travail (v. 15), il existe de faux serviteurs qui corrompent le temple de Dieu, ce temple qui est saint comme celui qui l’habite. Et nous aussi nous sommes saints, rappelle l’apôtre (v. 17). Que personne ne se fasse illusion ni sur ce qu'il est, ni sur ce qu'il fait (v. 18). La sagesse du monde est folie pour Dieu, la sagesse de Dieu folie pour le monde (v. 19). L'une et l'autre s'apprécient en fonction du but poursuivi. L'homme naturel considère avec pitié le chrétien qui, estime-t-il, sacrifice à un avenir vague et incertain les avantages et les plaisirs du moment présent. Eh bien! Puissions-nous tous être atteints de ce genre de folie! Que sont d'ailleurs les misérables vanités dont nous pourrions faire étalage à côté de ce que nous possédons? Toutes choses sont à nous, affirme Paul; et elles sont à nous parce que nous-mêmes sommes à Christ à qui tout appartient. Sous sa dépendance, nous pouvons disposer de tout pour son service. Mais ce qui importe d'abord c'est d'être «trouvé fidèle» (ch. 4 v. 2). Car chacun est un administrateur, petit ou grand, et chacun à ce titre recevra sa louange non de la part de son frère mais de la part de Celui qui lit dans les cœurs (v. 5; voir 2 Tim. 2 v. 15).

26

Février

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 4 v. 6 à 21

6 Or, frères, j’ai tourné ceci sur moi et sur Apollos, à cause de vous, afin qu’en nous, vous appreniez à ne pas élever vos pensées au-dessus de ce qui est écrit, afin que vous ne vous enfliez pas pour l’un contre un autre[209]. 7 Car qui est-ce qui met de la différence entre toi [et un autre] ? Et qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? Et si aussi tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? 8 Déjà vous êtes rassasiés ; déjà vous êtes riches ; vous avez régné sans nous ; et je voudrais bien que vous régnassiez, afin que nous aussi nous régnassions avec vous ! 9 Car je pense que Dieu nous a produits les derniers sur la scène, nous les apôtres, comme des gens voués à la mort ; car nous avons été faits un spectacle pour le monde, et pour les anges et pour les hommes. 10 Nous, nous sommes fous pour l’amour de Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous forts ; vous en honneur, mais nous dans le mépris. 11 Jusqu’à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, et nous sommes nus, et nous sommes souffletés, et nous sommes sans demeure fixe, 12 et nous prenons de la peine, travaillant de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous [le] supportons ; 13 calomniés, nous supplions ; nous sommes devenus comme les balayures du monde [et] le rebut de tous jusqu’à maintenant.

14 Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses, mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. 15 Car quand vous auriez dix mille maîtres[210] dans le Christ, vous n’avez cependant pas beaucoup de pères, car moi je vous ai engendrés dans le christ Jésus par l’évangile. 16 Je vous supplie[211] donc d’être mes imitateurs.

17 C’est pourquoi je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et qui est fidèle dans le Seigneur ; il vous fera souvenir de mes voies en Christ, selon que j’enseigne partout dans chaque assemblée. 18 Or quelques-uns se sont enflés d’orgueil, comme si je ne devais pas aller vers vous ; 19 mais j’irai bientôt vers vous, si le Seigneur le veut, et je connaîtrai, non la parole de ceux qui se sont enflés, mais la puissance. 20 Car le royaume de Dieu n’est pas en parole, mais en puissance. 21 Que voulez-vous ? Que j’aille vers vous avec la verge, ou avec amour et un esprit de douceur ?

Commentaires :

La racine des querelles à Corinthe, qu'était-ce sinon l'orgueil (Prov. 13 v. 10)? Chacun faisait valoir ses dons spirituels et ses connaissances (ch. 1 v. 5), n'oubliant qu'une chose, c'est qu'il avait tout reçu par pure grâce. Pour rester humbles, souvenons-nous toujours de la question du v. 7: «qu'as-tu que tu n'aies reçu?».

De plus, s'enfler ainsi du vent de sa propre importance, c'était désirer autre chose que «Jésus Christ crucifié» (ch. 2 v. 2), c'était «régner» dès maintenant, alors qu'il est écrit: «si nous souffrons (c'est le présent) nous régnerons aussi avec lui» (2 Tim. 2 v. 12). Paul de son côté n'avait pas inversé les choses. Il acceptait volontiers de prendre place pour le moment présent avec «les balayures du monde, le rebut de tous»…, part dont bien peu de chrétiens savent se contenter. Mais, sachant qu'il y allait de leur vrai bonheur, il supplie ses chers Corinthiens de le suivre dans un tel chemin. Il était leur père spirituel (v. 15) et voulait qu'ils lui ressemblent comme des enfants ressemblent à leur père. Or, si ses avertissements n'étaient pas écoutés, il était prêt, lorsqu'il irait vers eux, à faire usage de «la verge», c'est-à-dire à les corriger sévèrement, devoir paternel dont il s'acquitterait pour le profit de ses «enfants bien-aimés» (v. 14).

27

Février

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 5 v. 1 à 13

1 On entend dire partout qu’il y a de la fornication parmi vous, et une fornication telle qu’elle [n’existe] pas même parmi les nations, de sorte que quelqu’un aurait la femme de son père. 2 Et vous êtes enflés d’orgueil, et vous n’avez pas plutôt mené deuil, afin que celui qui a commis cette action fût ôté du milieu de vous. 3 Car pour moi, étant absent de corps, mais présent en esprit, j’ai déjà, comme présent, jugé 4 (vous et mon esprit étant assemblés, avec la puissance de notre seigneur Jésus Christ), [de livrer], au nom de notre seigneur Jésus Christ, celui qui a ainsi commis cette action, 5 [j’ai jugé, dis-je,] de livrer un tel homme à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé dans la journée du Seigneur Jésus. 6 Votre vanterie n’est pas bonne ; ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever la pâte tout entière ? 7 Ôtez[212] le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain. Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée : 8 c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité.

9 Je vous ai écrit dans la lettre, de ne pas avoir de commerce[213] avec des fornicateurs, 10 non pas absolument avec les fornicateurs de ce monde, ou les avares et les ravisseurs, ou les idolâtres, puisqu’ainsi il faudrait que vous sortissiez du monde ; 11 mais, maintenant, je vous ai écrit que, si quelqu’un appelé frère est fornicateur, ou avare, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, vous n’ayez pas de commerce[214] avec lui, que vous ne mangiez pas même avec un tel homme. 12 Car qu’ai-je affaire de juger ceux de dehors aussi ? Vous, ne jugez-vous pas ceux qui sont de dedans ? 13 Mais ceux de dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes.

Commentaires :

L'apôtre aborde maintenant un sujet bien pénible. Outre de divisions fâcheuses, il y avait dans l'assemblée à Corinthe un grave péché moral, lequel, bien que commis par un seul individu, souillait l'assemblée toute entière (comp. Jos. 7 v. 13…). Or ce ferment de mal, ce «levain», qui aurait dû plonger les Corinthiens dans le deuil et la confusion, n'empêchait pas leur «vanterie». C'est un peu comme si un homme atteint de lèpre feignait d'ignorer sa maladie et cachait ses plaies sous des habits magnifiques. Au nom du Seigneur, l'apôtre réclame la sincérité et la vérité (v. 8). Il n'hésite pas à mettre sans ménagement ce mal à découvert. Avant tout service et toute profession chrétienne, il faut que la conscience soit en ordre. Et la sainteté exige que les croyants, non seulement s'abstiennent du mal dans leurs propres voies, mais se tiennent séparés des personnes qui vivent dans le péché tout en se parant du titre d'enfants de Dieu (v. 11). Quel est le grand motif pour lequel, individuellement et comme assemblée, nous avons à nous garder de toute communion et de toute légèreté à l'égard du mal? Nullement notre supériorité sur d'autres, mais la valeur infinie du sacrifice qui a expié nos péchés (v. 7).

28

Février

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 6 v. 1 à 20

1 Quelqu’un de vous, lorsqu’il a une affaire avec un autre, ose-t-il entrer en procès devant les injustes et non devant les saints ? 2 Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si le monde est jugé par vous, êtes-vous indignes des plus petits jugements[215] ? 3 Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? et [nous ne jugerions] pas les affaires de cette vie ? 4 Si donc vous avez des procès pour les affaires de cette vie, établissez ceux-là [pour juges] qui sont peu estimés dans l’assemblée. 5 Je parle pour vous faire honte : ainsi il n’y a pas d’[homme] sage parmi vous, pas même un seul, qui soit capable de décider entre ses frères ? 6 Mais un frère entre en procès avec un frère, et cela devant les incrédules. 7 C’est donc de toute manière déjà une faute en vous, que vous ayez des procès entre vous. Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt des injustices ? pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt faire tort ? 8 Mais vous, vous faites des injustices et vous faites tort, et cela à vos frères. 9 Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, 10 ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n’hériteront du royaume de Dieu. 11 Et quelques-uns de vous, vous étiez tels ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au[216] nom du seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu.

12 Toutes choses me sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses ; toutes choses me sont permises, mais je ne me laisserai, moi, asservir par aucune. 13 Les viandes pour l’estomac, et l’estomac pour les viandes ; mais Dieu mettra à néant et celui-ci et celles-là. Or le corps n’est pas pour la fornication, mais pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. 14 Mais Dieu a ressuscité le Seigneur, et il nous ressuscitera par sa puissance. 15 Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres du Christ pour en faire les membres d’une prostituée ? Qu’ainsi n’advienne ! 16 Ne savez-vous pas que celui qui est uni à une prostituée est un seul corps [avec elle] ? «Car les deux, dit-il, seront[217] une seule chair»[218] ; 17 mais celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit[219] [avec lui]. 18 Fuyez la fornication : quelque péché que l’homme commette, il est hors du corps, mais le fornicateur pèche contre son propre corps. 19 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? Et vous n’êtes pas à vous-mêmes ; 20 car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps.

Commentaires :

Un autre désordre existait à Corinthe. Des frères avaient été jusqu'à porter leurs différends devant les tribunaux de ce monde. Triste témoignage vraiment! L'apôtre reprend aussi bien celui qui n'a pas supporté l'injustice que celui qui l'a commise. Puis il envisage les principaux vices courants parmi les païens et déclare solennellement qu'il n'est pas possible d'être sauvé tout en continuant à vivre dans l'iniquité. — Voilà ce que vous étiez, certains d'entre vous, conclut-il. Mais aussi, voilà ce que Dieu a fait: vous avez été lavés, sanctifiés, justifiés! Est-ce pour vous souiller de nouveau?

Le péché mis à part, rien ne m'est défendu… mais tout peut m'asservir si je n'y prends pas garde (v. 12). «Le mal n'est pas dans les choses, mais dans l'amour pour les choses qui est dans le cœur» (J.N.D., Notes sur Luc).

Les v. 13 à 20 concernent la pureté. Qu'ils soient tout spécialement gravés dans le cœur du jeune homme chrétien, plus exposé aux tentations charnelles. Son propre corps ne lui appartient plus. Dieu l'a racheté afin d'en faire pour Christ un membre de Son corps (v. 15) et pour le Saint Esprit un temple qui doit être saint comme l'est son Hôte divin (v. 19).

29

Février

Lecture de la Bible: Psaumes 120 & 121

Psaume 120

Cantique des degrés.

1             À l’Éternel, en ma détresse, j’ai crié ; et il m’a répondu.

2             Éternel ! délivre mon âme de la lèvre menteuse, de la langue qui trompe.

3             Que te donnera-t-on, et que t’ajoutera-t-on, langue trompeuse[220] ? —

4             Des flèches aiguës d’un homme puissant, et des charbons ardents de genêt.

5             Malheur à moi de ce que je séjourne en Méshec, de ce que je demeure avec les tentes de Kédar ; —

6             Que mon âme ait tant demeuré avec ceux qui haïssent la paix !

7             Je veux la paix ; mais si j’en parle, ils sont, eux, pour la guerre.

Psaume 121

Cantique des degrés.

1             J’élève mes yeux vers les montagnes d’où vient mon secours[221] ;

2             Mon secours [vient] d’auprès de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.

3             Il ne permettra point que ton pied soit ébranlé ; celui qui te garde ne sommeillera pas.

4             Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira pas.

5             L’Éternel est celui qui te garde ; l’Éternel est ton ombre, à ta main droite.

6             Le soleil ne te frappera pas de jour, ni la lune de nuit.

7             L’Éternel te gardera de tout mal ; il gardera ton âme.

8             L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée, dès maintenant et à toujours.

Commentaires :

Les quinze cantiques des degrés (Psaume 120 à 134) retracent d'une manière ascendante la délivrance et la restauration du résidu d'Israël.

Le Psaume 120 trouve ces fidèles dans leur captivité au milieu des nations et nous fait entendre leurs soupirs. Ils souffrent d'avoir à séjourner au milieu de «ceux qui haïssent la paix». Chrétiens, puissions-nous réaliser davantage combien le monde est opposé à Dieu et par conséquent à Ses enfants! Il ignore la paix; encore moins peut-il la donner. Mais que dit le Seigneur aux siens? «... Je vous donne ma paix; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne» (Jean 14:27).

Détournant ses regards de la scène de son affliction, le fidèle au Psaume 121 les élève vers les montagnes (Sion, objet de son espérance: voir Psaume 87:1-2). Mais son secours viendra de plus haut, d'auprès du Créateur qui a établi ces montagnes. L'Éternel répond à cette confiance par de touchantes promesses personnelles (versets 3 à 8). Chaque croyant peut entendre le Seigneur les lui adresser. Il est dans le monde, mais il y sera gardé (verbe six fois répété) partout et toujours en réponse à cette prière de son Sauveur. «Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal» (comparer verset 7 avec Jean 17:15).

 

Mars


 

1    2    3    4    5    6    7    8    9    10    11    12    13    14    15    16    17    18    19    20    21    22    23    24    25    26    27    28    29    30    31

 

 

 


 


 

1

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 7 v. 1 à 31

1 Or, pour ce qui est des choses au sujet desquelles vous m’avez écrit, il est bon à l’homme de ne pas toucher de femme ; 2 mais, à cause de la fornication, que chacun ait sa propre femme, et que chaque femme ait son mari à elle. 3 Que le mari rende à la femme ce qui lui est dû, et pareillement aussi la femme au mari. 4 La femme ne dispose pas de son propre corps, mais le mari ; et pareillement aussi le mari ne dispose pas de son propre corps, mais la femme. 5 Ne vous privez[222] pas l’un l’autre, à moins que ce ne soit d’un consentement mutuel, pour un temps, afin que vous vaquiez à la prière, et que vous vous trouviez de nouveau ensemble, afin que Satan ne vous tente pas à cause de votre incontinence. 6 Or je dis ceci par indulgence, non comme commandement ; 7 mais je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; toutefois chacun a son propre don de grâce de la part de Dieu, l’un d’une manière, et l’autre d’une autre.

8 Or je dis à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, qu’il leur est bon de demeurer comme moi. 9 Mais s’ils ne savent pas garder la continence, qu’ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler. 10 Mais quant à ceux qui sont mariés, je leur enjoins, non pas moi, mais le Seigneur : que la femme ne soit pas séparée du mari ; 11 (et si elle est séparée, qu’elle demeure sans être mariée, ou qu’elle se réconcilie avec son mari ;) et que le mari n’abandonne pas sa femme.

12 Mais quant aux autres, je dis, moi, non pas le Seigneur : Si quelque frère a une femme incrédule, et qu’elle veuille habiter avec lui, qu’il ne l’abandonne pas ; 13 et si une femme a un mari incrédule, et qu’il veuille habiter avec elle, qu’elle n’abandonne pas [son] mari. 14 Car le mari incrédule est sanctifié par[223] la femme, et la femme incrédule est sanctifiée par le frère, [son mari] ; puisque autrement vos enfants seraient impurs ; mais maintenant ils sont saints. 15 Mais si l’incrédule s’en va, qu’il s’en aille ; le frère ou la sœur ne sont pas asservis en pareil cas ; mais Dieu nous a appelés [à marcher] dans la paix. 16 Car que sais-tu, femme, si tu ne sauveras pas ton mari ? ou que sais-tu, mari, si tu ne sauveras pas ta femme ?

17 Toutefois, que chacun marche comme le Seigneur le lui a départi, chacun comme Dieu l’a appelé ; et c’est ainsi que j’en ordonne dans toutes les assemblées. 18 Quelqu’un a-t-il été appelé étant circoncis, qu’il ne redevienne pas incirconcis. Quelqu’un a-t-il été appelé étant dans l’incirconcision, qu’il ne soit pas circoncis. 19 La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu. 20 Que chacun demeure dans la vocation dans laquelle [il était quand] il a été appelé. 21 As-tu été appelé étant esclave, ne t’en mets pas en peine ; toutefois, si tu peux devenir libre, uses-en plutôt : 22 car l’esclave qui est appelé dans le Seigneur est l’affranchi du Seigneur ; de même aussi l’homme libre qui a été appelé est l’esclave de Christ. 23 Vous avez été achetés à prix ; ne devenez pas esclaves des hommes. 24 Frères, que chacun demeure auprès de Dieu dans l’état dans lequel il a été appelé.

25 Or, pour ce qui est de ceux qui sont vierges[224], je n’ai pas d’ordre du Seigneur ; mais je donne mon opinion comme ayant reçu miséricorde du Seigneur pour être fidèle. 26 J’estime donc que ceci est bon, à cause de la nécessité présente, qu’il est bon, [dis-je], à l’homme d’être tel qu’il est. 27 Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à en être séparé. N’es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas de femme. 28 Toutefois, si même tu te maries, tu n’as pas péché ; et si la vierge se marie, elle n’a pas péché. Mais ceux qui font[225] ainsi auront de l’affliction pour ce qui regarde la chair ; mais moi, je vous épargne. 29 Or je dis ceci, frères : le temps est difficile[226] : au reste, c’est pour que ceux mêmes qui ont une femme soient comme n’en ayant pas ; 30 et ceux qui pleurent, comme ne pleurant pas ; et ceux qui se réjouissent, comme ne se réjouissant pas ; et ceux qui achètent, comme ne possédant pas ; 31 et ceux qui usent du monde, comme n’en usant pas à leur gré ; car la figure de ce monde passe.

Commentaires :

Après avoir au ch. 6. 13 à 20 mis en garde le croyant contre l'impureté, l'apôtre en réponse à des questions posées lui parle au ch. 7 du chemin dans lequel il peut s'engager avec l'approbation du Seigneur: celui du mariage. Le jeune chrétien qui a pris garde à sa voie selon la Parole (Ps. 119 v. 9), devra plus que jamais continuer à s'attendre à lui pour cette décision capitale.

Des instructions sont données ensuite, soit par inspiration directe du Seigneur, soit par l'apôtre comme fruit de son expérience, pour aider ceux dont la situation de mariage peut être difficile : en particulier un frère ou une soeur ayant un conjoint incrédule. Notons bien que l'encouragement du v. 16 s'adresse à un croyant déjà marié lors de sa conversion et non à quelqu'un qui désobéirait à 2 Cor. 6. 14.

«Vous avez été achetés à prix», répète le v. 23 (ch. 6 v. 20). Ce que nous avons coûté de souffrances au Seigneur Jésus pour nous arracher à la puissance de Satan et du monde, est le grand motif pour ne pas nous y replacer. Pour le servir, le Seigneur veut des hommes et des femmes libres. Mais c'est lui qui a choisi les conditions dans lesquelles il veut que chacun le serve: pays, milieu social, relations de travail. Avant de décider n'importe quel changement, soyons sûrs que c'est bien selon sa volonté.

2

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 7 v. 32 à 40 ; 8 v. 1 à 13

32 Mais je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n’est pas marié a le cœur occupé des choses du Seigneur, comment il plaira au Seigneur ; 33 mais celui qui s’est marié a le cœur occupé des choses du monde, comment il plaira à sa femme. 34 Il y a une différence entre la femme et la vierge : celle qui n’est pas mariée a le cœur occupé des choses du Seigneur, pour être sainte, et de corps et d’esprit ; mais celle qui s’est mariée a le cœur occupé des choses du monde, comment elle plaira à son mari. 35 Mais je dis ceci pour votre propre avantage, non pour vous enlacer dans des liens, mais en vue de ce qui est bienséant, et pour que vous vaquiez au service du Seigneur sans distraction. 36 Mais si quelqu’un estime qu’il agit d’une manière inconvenante à l’égard de sa virginité[227], et qu’elle ait passé la fleur de son âge, et qu’il faut que cela soit ainsi, qu’il fasse ce qu’il veut : il ne pèche pas ; — qu’ils se marient. 37 Mais celui qui tient ferme dans son cœur, et qui n’est pas sous l’empire[228] de la nécessité, mais qui est maître de sa propre volonté et a décidé dans son cœur de garder sa propre virginité[229], fait bien. 38 Ainsi, et celui qui se marie[230] fait bien ; et celui qui ne se marie pas[231] fait mieux. 39 La femme est liée pendant tout le temps que son mari est en vie ; mais si le mari s’est endormi, elle est libre de se marier à qui elle veut, seulement dans le Seigneur ; 40 mais elle est, à mon avis, plus heureuse si elle demeure ainsi : or j’estime que moi aussi j’ai l’Esprit de Dieu.

Chapitre 8

1 Pour ce qui est des choses sacrifiées aux idoles, nous savons — (car nous avons tous de la connaissance ; la connaissance enfle, mais l’amour édifie. 2 Si quelqu’un pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître ; 3 mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui). 4 — Pour ce qui est donc de manger des choses sacrifiées aux idoles, nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a point d’autre Dieu qu’un seul. 5 Car aussi, s’il y en a qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, (comme il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs,) 6 toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui.

7 Toutefois la connaissance n’est pas en tous ; mais quelques-uns, ayant jusqu’à maintenant conscience de l’idole, mangent des choses comme sacrifiées aux idoles, et leur conscience, étant faible, en est souillée. 8 Or la viande ne nous recommande pas à Dieu ; si nous ne mangeons pas, nous n’avons pas moins, et si nous mangeons, nous n’avons rien de plus. 9 Mais prenez garde que cette liberté[232] que vous avez ne devienne une pierre d’achoppement pour les faibles. 10 Car si quelqu’un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d’idoles, sa conscience à lui qui est faible, ne sera-t-elle pas enhardie[233] à manger les choses sacrifiées à l’idole ? 11 et celui qui est faible, le frère pour lequel Christ est mort, périra par ta connaissance. 12 Or en péchant ainsi contre les frères, et en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre Christ. 13 C’est pourquoi, si la viande est une occasion de chute pour mon frère, je ne mangerai pas de chair, à jamais, pour ne pas être une occasion de chute pour mon frère.

Commentaires :

Être sans inquiétude quant aux choses de la terre, avoir le coeur exclusivement occupé des intérêts du Seigneur en cherchant comment lui plaire, vaquer à son service sans distraction, oui, voilà l'avantage du serviteur de Dieu qui n'est pas marié par rapport à celui qui l'est. Mais il faut, comme Paul, avoir reçu cela comme une grâce.

Au ch. 8 Paul s'occupe des viandes de boucherie, souvent offertes sur les autels païens avant d'être vendues sur le marché. C'était pour plusieurs un problème de conscience (comp. Rom. 14). Dans nos pays cette question n'est plus actuelle mais ces exhortations s'appliquent à tous les cas où nous risquons de choquer un autre croyant: un frère pour lequel Christ est mort.

Que de choses les Corinthiens connaissaient! «Ne savez-vous pas…?», leur répète continuellement l'apôtre (voir ch. 6 v. 2, 3, 9, 15, 19…). Hélas! À quoi leur servait cette connaissance? Seulement à en tirer vanité. Et nous courons ce même danger, nous qui connaissons souvent tant de vérités par l'intelligence plutôt que par le cœur. Pour connaître «comme il faut connaître», il faut aimer Dieu (v. 3). Et l'aimer c'est mettre en pratique ce que l'on a le privilège de savoir (Jean 14 v. 21, 23).

L'exemple du laboureur revient fréquemment dans la Parole. Il souligne d'abord la fatigue liée au travail de la terre (Gen. 3 v. 17); puis l'espérance et la foi qui doivent animer l'agriculteur (v. 10; 2 Tim. 2 v. 6); enfin la patience avec laquelle il lui faut attendre «le fruit précieux de la terre» (Jac. 5 v. 7). Or les Corinthiens étaient «le labourage de Dieu» (ch. 3 v. 9) et le fidèle ouvrier du Seigneur y poursuivait ses travaux au prix du renoncement à bien des choses légitimes afin de ne mettre aucun obstacle à l'Évangile du Christ (que de choses moins légitimes entravent souvent notre service!). Paul effectuait présentement un pénible sarclage, arrachant en quelque sorte toutes les mauvaises herbes qui avaient poussé dans le champ de Corinthe.

3

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 9 v. 1 à 27

1 Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N’êtes-vous pas, vous, mon ouvrage dans le Seigneur ? 2 Si je ne suis pas apôtre pour d’autres, je le suis pour vous du moins ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. 3 C’est ici ma défense auprès de ceux qui m’interrogent. 4 N’avons-nous pas le droit de manger et de boire ? 5 N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur comme femme, comme [font] aussi les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? 6 N’y a-t-il que moi et Barnabas qui n’ayons pas le droit de ne pas travailler ? 7 Qui jamais va à la guerre à ses propres dépens ? Qui plante une vigne et n’en mange pas le fruit ? Ou qui paît un troupeau et ne mange pas du lait du troupeau ? 8 Est-ce que je dis ces choses selon l’homme ? Ou la loi aussi ne dit-elle pas ces choses ? 9 Car dans la loi de Moïse il est écrit : «Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain» [234] Dieu s’occupe-t-il des bœufs ? 10 ou parle-t-il entièrement pour nous ? Car c’est pour nous que cela est écrit, que[235] celui qui laboure doit labourer avec espérance, et que celui qui foule le grain [doit le fouler] dans l’espérance d’y avoir part. 11 Si nous avons semé pour vous des [biens] spirituels, est-ce beaucoup que nous moissonnions de vos [biens] charnels ? 12 Si d’autres ont part à ce droit sur vous, ne l’avons-nous pas bien plus ? Mais nous n’avons pas usé de ce droit, mais nous supportons tout, afin de ne mettre aucun obstacle à l’évangile du Christ. 13 Ne savez-vous pas que ceux qui s’emploient aux choses sacrées mangent [de ce qui vient] du temple[236] ; que ceux qui servent à l’autel ont leur part de l’autel ? 14 De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile, de vivre de l’évangile. 15 Mais moi je n’ai usé d’aucune de ces choses, et je n’ai pas écrit ceci, afin qu’il en soit fait ainsi à mon égard ; car il serait bon pour moi de mourir, plutôt que [de voir] quelqu’un anéantir ma gloire. 16 Car, si j’évangélise, je n’ai pas de quoi me glorifier, car c’est une nécessité qui m’est imposée, car malheur à moi si je n’évangélise pas. 17 Car, si je fais cela volontairement, j’en ai un salaire ; mais si c’est malgré moi, une administration m’est confiée. 18 Quel est donc mon salaire ? C’est que, en évangélisant, je rends l’évangile exempt de frais, pour ne pas user comme d’une chose à moi de mon droit dans l’évangile.

19 Car, étant libre à l’égard de tous, je me suis asservi à tous, afin de gagner le plus de gens[237] ; 20 et pour les Juifs, je suis devenu comme Juif, afin de gagner les Juifs ; pour ceux qui étaient sous la loi, comme si j’étais sous la loi, n’étant pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui étaient sous la loi ; 21 pour ceux qui étaient sans loi[238], comme si j’étais sans loi (non que je sois sans loi quant à Dieu, mais je suis justement soumis à Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi[239]. 22 Je suis devenu pour les faibles [comme] faible, afin de gagner les faibles ; je suis devenu toutes choses pour tous, afin que de toute manière j’en sauve quelques-uns. 23 Et je fais toutes choses à cause de l’évangile, afin que je sois coparticipant avec lui.

24 Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice[240] courent tous, mais un seul reçoit le prix ? Courez de telle manière que vous le remportiez. 25 Or quiconque combat dans l’arène vit de régime en toutes choses ; eux donc, afin de recevoir une couronne corruptible ; mais nous, [afin d’en recevoir] une incorruptible. 26 Moi donc je cours ainsi, non comme ne sachant pas vers quel but ; je combats ainsi, non comme battant l’air ; 27 mais je mortifie mon corps et je l’asservis, de peur qu’après avoir prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé.

Commentaires :

Enflés par leurs dons et leurs connaissances, certains hommes s'étaient attribués une place prépondérante dans l'assemblée de Corinthe. Et, comme s'élever soi-même conduit toujours à rabaisser les autres, ils en étaient venus à contester l'autorité de l'apôtre, c'est-à-dire celle de Dieu. Paul se trouve de ce fait obligé de justifier son ministère et sa conduite. Évangéliser était son devoir, reçu de la bouche du Seigneur, et il n'avait pas été désobéissant à la vision céleste (Act. 26 v. 17 à 19). L'apôtre se faisait le serviteur de tous afin de les gagner à l'évangile. Doit-on comprendre alors qu'il se prêtait à tous les compromis? Absolument pas! Comme Jésus lui-même au puits de Sichar, il savait trouver chaque âme sur son propre terrain et lui parler le langage qu'elle pouvait comprendre. Aux Juifs il présentait le Dieu d'Israël, leur responsabilité dans le rejet du Sauveur, Fils de David et la rémission des péchés (Act. 13 v. 38…). Aux Gentils idolâtres, il annonçait le Dieu unique, patient envers sa créature, ordonnant de se repentir (Act. 17 v. 22…). L'apôtre avait constamment devant les yeux le prix qui devait couronner ses efforts: toutes les âmes sauvées par son ministère (1 Thess. 2 v. 19; Phil. 4 v. 1). Tendu vers le but, il courait comme l'athlète dans le stade, disciplinant strictement son corps, ne pensant qu'à la victoire. Mais le champion sportif n'a devant lui qu'une gloire éphémère, des lauriers qui demain seront fanés (v. 25). Notre course chrétienne, elle, a pour enjeu une couronne inflétrissable. Courons chacun de manière à la remporter (v. 24).

4

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 10 v. 1 à 13

1 Car je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, et que tous ils ont passé à travers la mer, 2 et que tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer, 3 et que tous ils ont mangé la même viande spirituelle, 4 et que tous ils ont bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient d’un[241] rocher spirituel qui les suivait : et le rocher était le Christ. 5 Mais Dieu n’a point pris plaisir en la plupart d’entre eux, car ils tombèrent dans le désert. 6 Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne, afin que nous ne convoitions pas des choses mauvaises, comme ceux-là aussi ont convoité. 7 Ne soyez pas non plus idolâtres, comme quelques-uns d’eux, ainsi qu’il est écrit : «Le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour jouer»[242]. 8 Ne commettons pas non plus la fornication, comme quelques-uns d’eux ont commis la fornication, et il en est tombé en un seul jour vingt-trois mille. 9 Ne tentons pas non plus le Christ, comme quelques-uns d’eux l’ont tenté et ont péri par les serpents. 10 Ne murmurez pas non plus, comme quelques-uns d’eux ont murmuré et ont péri par le destructeur. 11 Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints. 12 Ainsi, que celui qui croit[243] être debout prenne garde qu’il ne tombe. 13 Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été une tentation humaine ; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de ce que vous pouvez [supporter], mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter.

Commentaires :

À travers l'exemple d'Israël, Paul nous fait mesurer l'accablante responsabilité des chrétiens professants. Ils ont eu part extérieurement aux bénédictions spirituelles les plus excellentes: Christ, Son œuvre, Son Esprit, Sa Parole… (v. 3, 4). Mais Dieu ne peut prendre plaisir en la plupart d'entre eux parce que la foi leur manque (v. 5; Héb. 10 v. 38). Par l'histoire du peuple dans le désert, l’Esprit de Dieu nous donne un triste exemple de ce que nos cœurs sont capables de produire, même sous le manteau du christianisme: convoitises, idolâtrie, murmures… Il nous avertit solennellement de ce que méritent ces fruits de la chair — bien que la grâce agisse en faveur du croyant. Or ce mal qui est en puissance en nous, le Tentateur cherche à le faire apparaître par ses sollicitations, afin de nous faire tomber. Et ceci précisément au moment où nous pourrions nous croire debout par nos propres forces (v. 12). Mais «Dieu est fidèle»; quel encouragement d'y penser! Connaissant notre faiblesse, il ne permettra pas à Satan de nous tenter au delà de ce que chacun peut supporter (v. Job 1 v. 12; 2 v. 6). Il a préparé d'avance à l'épreuve une issue victorieuse (v. 13). Appuyons-nous sur ces promesses chaque fois que l'Ennemi se présente. Oui, Dieu est fidèle!

5

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 10 v. 14 à 33 ; 11 v. 1

14 C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. 15 Je parle comme à des personnes intelligentes : jugez vous-mêmes de ce que je dis. 16 La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps du Christ ? 17 Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain. 18 Considérez l’Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n’ont-ils pas communion avec l’autel ? 19 Que dis-je donc ? que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? 20 [Non], mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non pas à Dieu : or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons. 21 Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons. 22 Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ?

23 Toutes choses sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses ; toutes choses sont permises, mais toutes choses n’édifient pas. 24 Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui. 25 Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie, sans vous enquérir de rien à cause de la conscience : 26 «car la terre est au *Seigneur, et tout ce qu’elle contient»[244]. 27 Or si quelqu’un des incrédules vous convie, et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qui est mis devant vous, sans vous enquérir de rien à cause de la conscience. 28 Mais si quelqu’un vous dit : Ceci a été offert en sacrifice[245], — n’en mangez pas, à cause de celui qui vous a avertis, et à cause de la conscience. 29 Or je dis : la conscience, non la tienne, mais celle de l’autre ; car pourquoi ma liberté est-elle jugée par la conscience d’autrui ? 30 Si moi, je participe avec action de grâces[246], pourquoi suis-je blâmé pour une chose dont moi je rends grâces ? 31 Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. 32 Ne devenez une cause d’achoppement ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l’assemblée de Dieu ; 33 comme moi aussi je complais à tous en toutes choses, ne cherchant pas mon avantage propre, mais celui du grand nombre, afin qu’ils soient sauvés.

Chapitre 11.

1 Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ.

Commentaires :

La communion avec Dieu, part bénie du croyant, exclut toute participation avec l'idolâtrie sous ses formes les plus raffinées. D'une manière particulière, c'est à «la table du Seigneur» que la communion est exprimée. Ceux qui prennent part à la coupe et au pain sont en principe tous des rachetés du Seigneur sans être, il s'en faut de beaucoup, tous les rachetés du Seigneur. Cependant nous les voyons par la foi représentés dans le seul pain, signe visible qu'il y a un seul corps. Il exprime cette unité de l'Église que le monde religieux prétend vouloir réaliser… alors qu'elle existe déjà!

Si je ne cherche pas mon propre intérêt, que de moments deviennent disponibles pour les intérêts des autres, autrement dit pour ceux de Jésus Christ (comp. Phil. 2 v. 21)! Or chercher l'intérêt de mon frère, ce n'est pas seulement veiller à son bien-être; c'est également penser à sa conscience. C'est faire certaines choses pour lui et s'abstenir d'en faire d'autres. Ainsi serai-je amené à me poser toujours les mêmes questions: Dans l'occasion présente, ai-je la liberté de rendre grâces? Ce que je fais en ce moment, y compris simplement manger et boire (en contraste avec le v. 7), est-ce ou non pour la gloire de Dieu?

6

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 11 v. 2 à 16

2 Or je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi en toutes choses, et de ce que vous gardez les enseignements, comme je vous les ai donnés. 3 Mais je veux que vous sachiez que le chef[247] de tout homme[248], c’est le Christ, et que le chef de la femme, c’est l’homme, et que le chef du Christ, c’est Dieu. 4 Tout homme qui prie ou qui prophétise en ayant [quelque chose] sur la tête, déshonore sa tête ; 5 et toute femme qui prie ou qui prophétise, la tête découverte, déshonore sa tête, car c’est la même chose qu’une femme qui serait rasée. 6 Car si la femme n’est pas couverte, qu’on lui coupe aussi les cheveux. Mais s’il est déshonnête pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle soit couverte. 7 Car l’homme, étant l’image et la gloire de Dieu, ne doit pas se couvrir la tête ; mais la femme est la gloire de l’homme. 8 Car l’homme ne procède[249] pas de la femme, mais la femme de l’homme ; 9 car aussi l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l’homme. 10 C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête [une marque de l’]autorité [à laquelle elle est soumise]. 11 Toutefois, ni la femme n’est sans l’homme, ni l’homme sans la femme, dans le Seigneur ; 12 car comme la femme procède de l’homme, ainsi aussi l’homme est par la femme ; mais toutes choses procèdent de Dieu. 13 Jugez-en en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être couverte ? 14 La nature même ne vous enseigne-t-elle pas que, si un homme a une longue chevelure, c’est un déshonneur pour lui ? 15 Mais si une femme a une longue chevelure, c’est une gloire pour elle, parce que la chevelure lui est donnée en guise de voile. 16 Mais si quelqu’un paraît vouloir contester, nous, nous n’avons pas une telle coutume, ni les assemblées de Dieu.

Commentaires :

Peu de portions de la Bible ont fait l'objet d'autant de contestations que les enseignements de ces chapitres (v. 16). Pourquoi l'apôtre — ou plutôt le Saint Esprit — s'occupe-t-il de questions en apparence aussi minimes que le fait pour une femme de porter une longue chevelure ou de se couvrir la tête en certaines occasions? Il faut nous souvenir d'abord que notre christianisme ne consiste pas en quelques actions remarquables accomplies de temps à autre, mais qu'il est fait d'un ensemble de détails qui tissent notre vie quotidienne (Luc 16 v. 10). D'autre part, que Dieu est souverain et n'est pas tenu de nous donner la raison de tout ce qu'Il demande de nous dans sa Parole. Obéir sans discuter est la seule vraie obéissance. Aussi ces instructions sont-elles une sorte de test pour chaque femme ou jeune fille chrétienne. C'est comme si le Seigneur lui demandait: Feras-tu cela pour moi? Auras-tu à cœur de montrer par ce signe extérieur ta dépendance et ta soumission, ou bien feras-tu passer d'abord les exigences de la mode ou de la commodité?

Enfin, n'oublions pas ce fait solennel: le monde invisible des anges observe de quelle manière les croyants répondent à la pensée de Dieu (v. 10). Quel spectacle leur donnons-nous?

7

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 11 v. 17 à 34

17 Or, en prescrivant ceci, je ne [vous] loue pas[250], — c’est que vous vous réunissez, non pas pour votre profit, mais à votre détriment. 18 Car d’abord, quand vous vous réunissez en assemblée, j’entends dire qu’il y a des divisions parmi vous, et je le crois en partie ; 19 car il faut aussi qu’il y ait des sectes[251] parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient manifestes parmi vous.

20 Quand donc vous vous réunissez ensemble[252], ce n’est pas manger la cène dominicale : 21 car lorsqu’on mange, chacun prend par avance son propre souper, et l’un a faim, et l’autre s’enivre. 22 N’avez-vous donc pas des maisons pour manger et pour boire ? Ou méprisez-vous l’assemblée de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela, je ne vous loue pas.

23 Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné : c’est que le seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain, 24 et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : «Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi». 25 De même [il prit] la coupe aussi, après le souper, en disant : «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi». 26 Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.

27 Ainsi quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur. 28 Mais que chacun[253] s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; 29 car celui qui mange et qui boit, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps. 30 C’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment. 31 Mais si nous nous jugions[254] nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. 32 Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. 33 Ainsi, mes frères, quand vous vous réunissez pour manger, attendez-vous l’un l’autre ; 34 si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour être jugés. Or, quant aux autres points, je les réglerai quand j’irai [vers vous].

Commentaires :

Il y avait des partis à Corinthe. Même les réunions s'en ressentaient. Les riches faisaient honte aux pauvres et excitaient leur jalousie. Fait plus grave encore, la cène, confondue avec l'agape (le repas en commun), était prise indignement par beaucoup. C'est l'occasion pour l'apôtre de rappeler ce que le Seigneur lui a spécialement révélé. La cène est le saint souvenir d'un Christ qui s'est livré pour nous. Un souvenir qui certes parle au cœur de chaque participant, mais aussi qui proclame universellement ce fait capital: Celui qui est le Seigneur a dû mourir. Et, jusqu'à Son retour, nous sommes invités à annoncer cette mort du Seigneur dans le langage si grand et si simple qui nous a été enseigné.

Enfin ce mémorial parle à la conscience du croyant. Car la mort de Christ signifie la condamnation du péché. Prendre la cène sans s'être d'abord jugé expose donc (pour la terre) aux effets de cette condamnation. Ainsi s'expliquait la faiblesse de plusieurs à Corinthe (et peut-être parmi nous), la maladie, la mort même, qui avaient frappé certains (v. 30). Néanmoins la crainte ne doit pas nous tenir à l'écart (v. 28). Elle peut et doit s'accorder avec une réponse fervente à Celui qui a dit: «Faites ceci en mémoire de moi» (v. 24, 25).

8

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 12 v. 1 à 13

1 Or, pour ce qui est des [manifestations] spirituelles, frères, je ne veux pas que vous soyez ignorants. 2 Vous savez que, quand vous étiez [gens des] nations, [vous étiez] entraînés vers les idoles muettes, selon que vous étiez menés. 3 C’est pourquoi je vous fais savoir que nul homme parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit : «Anathème [à] Jésus» ; et que nul ne peut dire «Seigneur Jésus», si ce n’est par l’Esprit Saint.

4 Or il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : 5 et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; 6 et il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. 7 Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité. 8 Car à l’un est donnée, par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance, selon le même Esprit ; 9 et à un autre la foi, par le même Esprit ; et à un autre des dons de grâce de guérisons, par le même Esprit ; 10 et à un autre des opérations de miracles ; et à un autre la prophétie ; et à un autre des discernements d’esprits ; et à un autre [diverses] sortes de langues ; et à un autre l’interprétation des langues. 11 Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît.

12 Car de même que le corps est un et qu’il a plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. 13 Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit[255] pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour [l’unité d’]un seul Esprit[256].

Commentaires :

Parlant des réunions d'assemblée, l'apôtre a donné la première place à la célébration de la cène (ch. 11 v. 20 à 34). Ensuite seulement, il traite des dons et services ayant en vue l'édification. N'oublions pas que le culte est de toutes les réunions la plus importante.

Paul rappelle à ces anciens idolâtres qu'ils étaient autrefois entraînés par les esprits sataniques (v. 2). Quel changement! À présent c'est l'Esprit de Dieu qui les dirige, opérant en eux «comme il Lui plaît» par les dons qu'Il leur distribue (v. 11). L'apôtre énumère ces dons, précisant qu'ils sont donnés en vue de l'utilité. Et pour illustrer à la fois l'unité de l'Église et la diversité des services, il prend l'exemple du corps humain: composé de beaucoup de membres et d'organes dont aucun ne peut fonctionner sans les autres, il constitue pourtant un organisme unique, conduit par une seule volonté, celle que la tête communique à chaque membre. Ainsi est le corps de Christ. S'il comporte beaucoup de membres (autant que de croyants), il est animé par un seul Esprit pour accomplir une seule volonté, celle du Seigneur qui est «le chef» (c'est-à-dire la Tête: Éph. 4 v. 15, 16). Nous n'avons donc à choisir ni notre activité (v. 11), ni la place où nous devons l'exercer (v. 18).

9

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 12 v. 14 à 31

14 Car aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. 15 Si le pied disait : Parce que je ne suis pas main, je ne suis pas du corps, est-ce qu’à cause de cela il n’est pas du corps ? 16 Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps, est-ce qu’à cause de cela elle n’est pas du corps ? 17 Si le corps tout entier était œil, où serait l’ouïe ? Si tout était ouïe, où serait l’odorat ? 18 Mais maintenant, Dieu a placé les membres, — chacun d’eux, — dans le corps, comme il l’a voulu. 19 Or, si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? 20 Mais maintenant les membres sont plusieurs, mais le corps, un. 21 L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ou bien encore la tête, aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous ; 22 — mais bien plutôt les membres du corps qui paraissent être les plus faibles, sont nécessaires ; 23 et les membres du corps que nous estimons être les moins honorables, nous les environnons d’un honneur plus grand ; et nos membres qui ne sont pas décents sont les plus parés, 24 tandis que nos membres décents n’en ont pas besoin. Mais Dieu a composé le corps en donnant un plus grand honneur à ce qui en manquait, 25 afin qu’il n’y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un égal soin les uns des autres. 26 Et si un[257] membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un[258] membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui. 27 Or vous êtes le corps de Christ, et [ses] membres chacun en particulier. 28 Et Dieu a placé les uns dans l’assemblée : — d’abord des apôtres, en second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs[259], ensuite des miracles[260], puis des dons de grâce de guérisons, des aides, des gouvernements, [diverses] sortes de langues. 29 Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous [font-ils] des miracles[261] ? 30 Tous ont-ils des dons de grâce de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? 31 Tous interprètent-ils ? Or désirez avec ardeur des dons de grâce plus grands : et je vous montre encore un chemin bien plus excellent.

Commentaires :

Quel sujet d'émerveillement constitue sans chercher plus loin, le corps que nous «habitons»! «Je te célébrerai de ce que j'ai été fait d'une étrange et admirable manière», s'écrie David au Ps. 139 v. 14. Oui, quelle diversité et pourtant quelle harmonie dans cet ensemble complexe de membres et d'organes dont le plus infime a sa raison d'être et sa fonction propre! L'œil et le petit doigt, par exemple, ne peuvent pas se remplacer l'un l'autre. Mais le second permet d'ôter la poussière venue irriter le premier. Qu'un seul organe fonctionne insuffisamment ou d'une manière déréglée, le corps tout entier sera bientôt malade.

Tout ceci a son équivalent dans l'Église, corps de Christ, lequel n’est pas une organisation, mais un organisme vivant. «Les membres… qui paraissent être les plus faibles, sont nécessaires» (v. 22) et chacun doit se garder de mépriser soit sa propre fonction (v. 15, 16) soit celle des autres (v. 21). Une chrétienne âgée ou infirme, par ses prières, une parole à propos ou simplement par un réconfort matériel, soutiendra peut-être le zèle d'un évangéliste ou d'un pasteur. Ainsi, ce que chacun a reçu, qu'il l'emploie pour les autres comme un bon dispensateur de la grâce variée de Dieu (1 Pier. 4 v. 10).

10

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 13 v. 1 à 13

1 Si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je suis[262] comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante. 2 Et si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j’aie toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. 3 Et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me profite de rien.

4 L’amour use de longanimité ; il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas ; il ne s’enfle pas d’orgueil ; 5 il n’agit pas avec inconvenance ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne s’irrite pas ; 6 il n’impute pas[263] le mal ; il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité ; 7 il supporte[264] tout, croit tout, espère tout, endure tout.

8 L’amour ne périt jamais. Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin. 9 Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie ; 10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin. 11 Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui était de l’enfant. 12 Car nous voyons maintenant au travers d’un verre[265], obscurément, mais alors face à face ; maintenant je connais en partie, mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu. 13 Or maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour.

Commentaires :

Après les différents membres du corps de Christ: pied, main, oreille, œil… au ch. 12, c'est comme si nous trouvions le cœur au ch. 13. Son rôle est d'animer et de réchauffer tous les autres organes. Remarquons que l'amour n'est pas un don parmi ceux du ch. 12 mais le mobile nécessaire à l'exercice de tous les dons. C'est un «chemin» ouvert à tous et qui conduit vers tous (ch. 12 v. 31). De même qu'un chemin est fait pour y marcher, l'amour ne se connaît vraiment que par l'expérience. C'est pourquoi ce chapitre merveilleux ne nous en donne aucune définition. Il dresse une liste — non limitative mais suffisante pour nous humilier profondément — de tout ce que l'amour fait et surtout de ce qu'il ne fait pas. Ce chemin a été celui de Christ ici-bas; et remarquons que son Nom peut être substitué au mot amour dans ce chapitre sans en changer le sens (voir 1 Jean 4 v. 8). Dans notre connaissance des choses encore invisibles, tout est partiel, indistinct, précaire. Mais bientôt nous verrons «face à face». Alors notre Sauveur, qui Lui nous a connus à fond, nous fera entrer dans l'entière connaissance de Lui-même (v. 12; Ps. 139 v. 1…). Et l'amour impérissable sera parfaitement et éternellement satisfait dans notre cœur et dans le Sien.

11

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 14 v. 1 à 19

1 Poursuivez l’amour, et désirez avec ardeur les [dons] spirituels, mais surtout de prophétiser. 2 Parce que celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne l’entend ; mais en esprit il prononce des mystères. 3 Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation. 4 Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; mais celui qui prophétise édifie l’assemblée. 5 Or je désire que tous vous parliez en langues, mais surtout que vous prophétisiez ; mais celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins qu’il n’interprète, afin que l’assemblée reçoive de l’édification.

6 Et maintenant, frères, si je viens à vous et que je parle en langues, en quoi vous profiterai-je, à moins que je ne vous parle par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ? 7 De même les choses inanimées qui rendent un son, soit une flûte, soit une harpe, si elles ne rendent pas des sons distincts, comment connaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ? 8 Car aussi, si la trompette rend un son confus, qui se préparera pour le combat ? 9 De même aussi vous, avec une langue[266], si vous ne prononcez pas un discours intelligible, comment saura-t-on ce qui est dit, car vous parlerez en l’air ? 10 Il y a je ne sais combien de genres de voix dans le monde, et aucune d’elles n’est sans son distinct. 11 Si donc je ne connais pas le sens de la voix, je serai barbare[267] pour celui qui parle, et celui qui parle sera barbare pour moi. 12 Ainsi vous aussi, puisque vous désirez avec ardeur des dons de l’Esprit[268], cherchez à en être abondamment doués pour l’édification de l’assemblée.

13 C’est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour qu’il interprète. 14 Car si je prie en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit. 15 Qu’est-ce donc ? Je prierai avec l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence ; je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence. 16 Autrement, si tu as béni avec l’esprit, comment celui qui occupe la place d’un homme simple dira-t-il l’amen à ton action de grâces, puisqu’il ne sait ce que tu dis ? 17 Car toi, il est vrai, tu rends bien grâces ; mais l’autre n’est pas édifié. 18 Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous ; 19 mais, dans l’assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence, afin que j’instruise aussi les autres, que dix mille paroles en langue.

Commentaires :

Beaucoup se plaignent de la faiblesse actuelle due à l'absence de dons dans les assemblées. Mais désirent-ils ceux-ci avec ardeur comme le v. 1 les y invite? Le Seigneur s'est peut-être proposé de vous confier un tel don et attend pour le faire de lire en vous ce désir ardent. Demandez-le Lui… en même temps que l'humilité qui vous empêchera de vous glorifier de ce don; il n'est pas pour vous, mais pour l'Assemblée (v. 12). Les Corinthiens précisément se servaient de leurs dons pour leur propre gloire, et le plus grand désordre en était résulté. L'apôtre les ramène à une juste appréciation des choses en leur montrant que le don dont ils se vantaient le plus, celui des langues, était justement un des moins grands (v. 5). Le don de prophétie par contre était — et reste — particulièrement désirable. Il ne comporte plus comme autrefois la révélation de l'avenir, mais sert à édifier, à exhorter, à consoler…

Le v. 15 nous rappelle que, pour prier comme pour chanter, une participation de notre intelligence est nécessaire. Nous qui sommes souvent si distraits dans la présence du Seigneur, pensons à ce que nous exprimons devant Dieu; appliquons-nous à en méditer la profondeur. Mais que notre esprit soit conduit par le Saint Esprit.

12

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 14 v. 20 à 40

20 Frères, ne soyez pas des enfants dans vos entendements, mais, pour la malice, soyez de petits enfants ; mais, dans vos entendements, soyez des hommes faits. 21 ²Il est écrit dans la loi : «C’est en d’autres langues et par des lèvres étrangères que je parlerai à ce peuple ; et même ainsi, ils ne m’écouteront pas, dit le *Seigneur»[269]. 22 De sorte que les langues sont pour signe, non à ceux qui croient, mais aux incrédules ; mais la prophétie [est un signe], non aux incrédules, mais à ceux qui croient. 23 Si donc l’assemblée tout entière se réunit ensemble[270], et que tous parlent en langues, et qu’il entre des hommes simples ou des incrédules, ne diront-ils pas que vous êtes fous ? 24 Mais si tous prophétisent, et qu’il entre quelque incrédule ou quelque homme simple, il est convaincu par tous, [et] il est jugé par tous : 25 les secrets de son cœur sont rendus manifestes ; et ainsi, tombant sur sa face, il rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est véritablement parmi vous.

26 Qu’est-ce donc, frères ? Quand vous vous réunissez, chacun de vous a un psaume, a un enseignement, a une langue, a une révélation, a une interprétation : que tout se fasse pour l’édification. 27 Et si quelqu’un parle en langue, que ce soient deux, ou tout au plus trois, [qui parlent], et chacun à son tour, et que [quelqu’]un interprète ; 28 mais s’il n’y a pas d’interprète, qu’il se taise dans l’assemblée, et qu’il parle à soi-même et à Dieu ; 29 et que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent[271] ; 30 et s’il y a eu une révélation faite à un autre qui est assis, que le premier se taise. 31 Car vous pouvez tous prophétiser un à un, afin que tous apprennent et que tous soient exhortés. 32 Et les esprits des prophètes sont assujettis aux prophètes. 33 Car Dieu n’est pas [un Dieu] de désordre[272], mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints.

34 Que[273] vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu’elles soient soumises, comme le dit aussi la loi. 35 Et si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles interrogent leurs propres maris chez elles, car il est honteux pour une femme de parler dans l’assemblée. 36 La parole de Dieu est-elle procédée de vous, ou est-elle parvenue à vous seuls ?

37 Si quelqu’un pense être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont le commandement du Seigneur. 38 Et si quelqu’un est ignorant, qu’il soit ignorant. 39 Ainsi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez pas de parler en langues. 40 Mais que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre.

Commentaires :

Le don des langues était accordé non pour édifier l'assemblée ni pour évangéliser, mais pour convaincre les incrédules juifs (ce peuple) que Dieu offrait la grâce aux nations (v. 21, 22). Démonstration qui n’est plus nécessaire aujourd’hui. Or «l'édification» est le mot-clé de ce chapitre, la pierre de touche à laquelle toute action doit être soumise: ce que je me propose de dire ou de faire, est-ce réellement pour le bien de mes frères (Éph. 4 v. 29)? D'ailleurs si j'ai en vue leur profit, j'y trouverai toujours en même temps une bénédiction pour moi-même. Si par contre je pense à mon intérêt ou à ma gloire, il s'ensuivra finalement une perte à la fois pour les autres et pour moi (ch. 3 v. 15).

Deux autres conditions président à la vie de l'assemblée: la bienséance et l'ordre (v. 40). Elles imposent des règles pratiques qui touchent au bon sens (v. 26 à 33) ou à l'ordre divin (v. 34, 35). L'apôtre ne voulait pas que les Corinthiens soient ignorants (ch. 12 v. 1). Toutefois si quelqu'un néglige de s'instruire dans ces sujets concernant l'Assemblée, eh bien! qu'il reste ignorant (v. 38). Dieu est un Dieu de paix (v. 33) et Il veut que l'Assemblée, répondant à ses propres caractères, soit le lieu où Il puisse amener des inconvertis qui y reconnaîtront Sa présence (v. 24, 25).

13

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 15 v. 1 à 19

1 Or je vous fais savoir, frères, l’évangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu, et dans lequel vous êtes, 2 par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous tenez ferme la parole que je vous ai annoncée, à moins que vous n’ayez cru en vain. 3 Car je vous ai communiqué avant toutes choses ce que j’ai aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures, 4 et qu’il a été enseveli, et qu’il a été[274] ressuscité le troisième jour, selon les écritures ; 5 et qu’il a été vu de Céphas, puis des douze. 6 Ensuite il a été vu de plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont demeurés [en vie] jusqu’à présent, mais quelques-uns aussi se sont endormis. 7 Ensuite il a été vu de Jacques, puis de tous les apôtres ; 8 et, après tous, comme d’un avorton, il a été vu aussi de moi. 9 Car je suis le moindre des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’assemblée de Dieu. 10 Mais par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis ; et sa grâce envers moi n’a pas été vaine, mais j’ai travaillé beaucoup plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. 11 Soit donc moi, soit eux, nous prêchons ainsi, et vous avez cru ainsi.

12 Or si Christ est prêché, — qu’il a été[275] ressuscité d’entre les morts, comment disent quelques-uns parmi vous qu’il n’y a pas de résurrection de morts ? 13 Mais s’il n’y a pas de résurrection de morts, Christ n’a pas été ressuscité non plus ; 14 et si Christ n’a pas été ressuscité, notre prédication donc est vaine aussi, et votre foi aussi est vaine ; 15 et même nous sommes trouvés de faux témoins de Dieu, car nous avons rendu témoignage à l’égard de Dieu qu’il a ressuscité Christ, lequel il n’a pas ressuscité si réellement les morts ne ressuscitent pas. 16 Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ n’a pas été[276] ressuscité non plus ; 17 et si Christ n’a pas été ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés : 18 ceux donc aussi qui se sont endormis en Christ ont péri. 19 Si, pour cette vie seulement, nous avons espérance en Christ, nous sommes plus misérables que tous les hommes.

Commentaires :

Une grave question restait à régler: Quelques personnes à Corinthe niaient la résurrection. Paul démontre qu'on ne peut toucher à cette doctrine sans renverser tout l'édifice de la foi chrétienne. S'il n'y a pas de résurrection, Christ Lui-même n'est pas ressuscité; son œuvre n'a pas reçu l'approbation de Dieu; la mort demeure invaincue et nous sommes encore dans nos péchés. De ce fait, l'Évangile n'a plus aucun sens et notre foi a perdu tout appui. La vie de renoncement et de séparation du chrétien devient absurde, et de tous les hommes, il est le plus à plaindre puisqu'il perd à la fois la vie présente et l'éternité.

Dieu soit béni, il n'en est rien: «le Seigneur est réellement ressuscité» (Luc 24 v. 34). Mais devant l'importance de cette vérité, nous comprenons pourquoi Dieu a pris tant de soin pour l'établir. En premier lieu par les Écritures (v. 3, 4). Puis par des témoins irrécusables en raison de leur qualité: Céphas, Jacques, Paul lui-même (tout en s'en déclarant indigne); ou de leur nombre: environ cinq cents frères que l'on pouvait encore interroger. Et sans doute, plus d'un lecteur, sans avoir encore vu le Seigneur Jésus de ses yeux, a expérimenté pour lui-même que son Sauveur est vivant (comp. Job 19 v. 25).

14

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 15 v. 20 à 34

20 (Mais maintenant Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis. 21 Car puisque la mort est par l’homme, c’est par l’homme aussi qu’est la résurrection des morts ; 22 car, comme dans l’Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants ; 23 mais chacun dans son propre rang : les prémices, Christ ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue ; 24 ensuite la fin, quand il aura remis le royaume à Dieu le Père[277], quand il aura aboli toute principauté, et toute autorité, et [toute] puissance. 25 Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds : 26 le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort. 27 Car «il a assujetti toutes choses sous ses pieds»[278]. Or, quand il dit que toutes choses sont assujetties, il est évident que c’est à l’exclusion de celui qui lui a assujetti toutes choses. 28 Mais quand toutes choses lui auront été assujetties, alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous).

29 Autrement, que feront ceux qui sont baptisés pour[279] les morts, si les morts ne ressuscitent absolument pas ? Pourquoi aussi sont-ils baptisés pour[280] eux ? 30 Pourquoi aussi nous, bravons-nous le péril à toute heure ? 31 Par votre confiance que j’ai[281] dans le christ Jésus notre Seigneur, je meurs chaque jour. 32 Si, [pour parler] à la manière des hommes, j’ai combattu contre les bêtes[282] à Éphèse, quel profit en ai-je si les morts ne ressuscitent pas ? «Mangeons[283] et buvons, car demain nous mourrons»[284]. 33 Ne soyez pas séduits : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. 34 Réveillez-vous [pour vivre] justement, et ne péchez pas ; car quelques-uns sont dans l’ignorance de Dieu, je vous le dis à votre honte.

Commentaires :

Christ ressuscité n'a fait que devancer les croyants qui se sont «endormis». Ils ressusciteront à sa venue. Quant aux autres morts, ils ne seront «rendus vivants» que plus tard, pour comparaître devant le trône du jugement (Apoc. 20 v. 12). Et c'est alors seulement que tout sera définitivement soumis à Christ. Après quoi la pensée se perd dans les profondeurs de l'éternité bienheureuse où Dieu finalement sera tout en tous (v. 28).

Ayant fermé cette parenthèse glorieuse (v. 20 à 28), l'apôtre montre comment le fait de croire ou de ne pas croire à la vie future détermine le comportement de tous les hommes… à commencer par le sien (v. 30 à 32). Combien y a-t-il de ces malheureux dont toute la religion tient en ces mots: «Mangeons et buvons, car demain nous mourrons» (v. 32)! Ils se persuadent que rien n'existe au delà de la tombe pour s'excuser de jouir sans frein de leur brève existence, «comme des bêtes sans raison, purement animales» (2 Pier. 2 v. 12). Quant au chrétien, sa foi devrait le tenir en éveil (v. 34), le préserver de s'associer à de dangereuses compagnies, l'empêcher de manger et de boire avec les ivrognes de ce monde (v. 33; Matt. 24 v. 49). Que la compagnie du Seigneur et des siens nous suffise jusqu'à Son retour!

15

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 15 v. 35 à 50

35 Mais quelqu’un dira : Comment ressuscitent les morts, et avec quel corps viennent-ils ? 36 Insensé ! ce que tu sèmes n’est pas vivifié s’il ne meurt ; 37 et quant à ce que tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui sera, mais le simple grain, de blé, comme il se rencontre, ou de quelqu’une des autres semences ; 38 mais Dieu lui donne un corps comme il a voulu, et à chacune des semences son propre corps. 39 Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre la chair des bêtes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons : 40 et il y a des corps célestes et des corps terrestres ; mais différente est la gloire des célestes, et différente celle des terrestres ; 41 autre la gloire du soleil, et autre la gloire de la lune, et autre la gloire des étoiles, car une étoile diffère d’une [autre] étoile en gloire. 42 Ainsi aussi est la résurrection des morts : il est semé en corruption, il ressuscite en incorruptibilité ; 43 il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; 44 il est semé corps animal[285], il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y en a aussi un spirituel ; 45 c’est ainsi aussi qu’il est écrit : «Le premier homme Adam devint une âme vivante»[286], le dernier Adam, un esprit vivifiant[287]. 46 Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, mais ce qui est animal ; ensuite ce qui est spirituel. 47 Le premier homme est [tiré] de la terre, — poussière ; le second homme est [venu] du ciel. 48 Tel qu’est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière ; et tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes. 49 Et comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du céleste.

50 Or je dis ceci, frères, que la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et que la corruption non plus n’hérite pas de l’incorruptibilité.

Commentaires :

À quoi ressemblera le nouveau corps dont le croyant sera revêtu dans la gloire (v. 35)? La Bible ne satisfait jamais notre curiosité. «Insensé…» répond-elle à tous les efforts de notre imagination. Si je vous présente une graine inconnue, vous ne pouvez me dire quel genre de plante en sortira. De même, dans une chenille répugnante et terne, rien ne laisse deviner le papillon qui va se déployer chatoyant sous tous les jeux de la lumière. — Mais pour assister aux petits miracles de la germination ou de la métamorphose, il faut la mort de la graine et le sommeil de la chrysalide (comp. Jean 12 v. 24). Ainsi le racheté qui s'est «endormi» paraîtra revêtu d'un corps de résurrection. Quel avenir prodigieux est réservé à ce corps de poussière, simple enveloppe de l'âme! Il ressuscite «en incorruptibilité»: la mort n'a plus de pouvoir sur lui; «en gloire» et «en puissance»: sans plus d'infirmités ni de faiblesse; «corps spirituel»: définitivement débarrassé de la chair et de ses désirs, instrument parfait du Saint Esprit. Enfin, il sera semblable à celui de Christ ressuscité. N'avons-nous pas là déjà suffisamment de renseignements précieux sur notre état futur… et de raisons pour glorifier Dieu dès maintenant dans notre corps (ch. 6 v. 14, 20)?

16

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 15 v. 51 à 58 ; 16 v. 1 à 9

51 Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : 52 en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. 53 Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité. 54 Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira[288] la parole qui est écrite : «La mort a été engloutie en victoire»[289]. 55 «Où est, ô mort, ton aiguillon ? où est, ô mort, ta victoire ?»[290]. 56 Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. 57 Mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre seigneur Jésus Christ ! 58 Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur.

Chapitre 16

1 Or pour ce qui est de la collecte qui [se fait] pour les saints, comme j’en ai ordonné aux[291] assemblées de Galatie, ainsi faites, vous aussi. 2 Que chaque premier jour de la semaine chacun de vous mette à part chez lui, accumulant selon qu’il aura prospéré, afin que, lorsque je serai arrivé, il ne se fasse pas alors de collectes. 3 Et quand je serai là, ceux que vous approuverez, je les enverrai avec des lettres, pour porter votre libéralité à Jérusalem. 4 Et s’il convient que j’y aille moi-même, ils iront avec moi.

5 Or je me rendrai auprès de vous quand j’aurai traversé la Macédoine, car je traverse la Macédoine ; 6 et peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l’hiver, afin que vous me fassiez la conduite où que ce soit que j’aille ; 7 car je ne veux pas vous voir maintenant en passant, car j’espère que je demeurerai avec vous quelque temps, si le Seigneur le permet. 8 Mais je demeurerai à Éphèse jusqu’à la Pentecôte ; 9 car une porte grande et efficace m’est ouverte, et il y a beaucoup d’adversaires.

Commentaires :

Cet exposé magistral de la doctrine de la résurrection ne serait pas complet sans une dernière révélation: tous les croyants ne passeront pas par le sommeil de la mort. Les vivants ne seront pas oubliés quand Jésus reviendra. «En un clin d'œil» aura lieu l'extraordinaire transformation qui rendra chacun propre à la présence de Dieu. De même que, dans la parabole, les invités aux noces royales devaient échanger leurs haillons contre la robe glorieuse (Matt. 22), morts et vivants revêtiront un corps incorruptible et immortel. Alors la victoire de Christ sur la mort, dont Il a donné la preuve dans sa propre résurrection, aura son accomplissement grandiose dans les siens. Eh bien! Comme toute vérité, ce «mystère» doit avoir une conséquence pratique dans la vie de chaque racheté. Notre espérance est «ferme» (Héb. 6 v. 19); soyons fermes nous aussi, «inébranlables, abondant toujours dans l'œuvre du Seigneur». Notre travail ne sera jamais vain s'il est fait «dans le Seigneur» (v. 58, réponse au v. 32). Si même aucun fruit n'est visible sur la terre, il y a une suite en résurrection.

Le ch. 16 fournit un exemple de service chrétien: la collecte au premier jour de la semaine. Elle a beaucoup d'importance pour le cœur de l'apôtre et pour celui du Seigneur.

17

Mars

Lecture de la Bible: 1 Corinthiens 16 v. 10 à 24

10 Or, si Timothée vient, ayez soin qu’il soit sans crainte au milieu de vous, car il s’emploie à l’œuvre du Seigneur comme moi-même. 11 Que personne donc ne le méprise ; mais faites-lui la conduite en paix, afin qu’il vienne vers moi, car je l’attends avec les frères. 12 Or, pour ce qui est du frère Apollos, je l’ai beaucoup[292] prié d’aller auprès de vous avec les frères, mais ce n’a pas été du tout[293] sa volonté d’y aller maintenant ; mais il ira quand il trouvera l’occasion favorable.

13 Veillez, tenez ferme dans la foi ; soyez hommes, affermissez-vous. 14 Que toutes choses parmi vous se[294] fassent dans l’amour.

15 Or je vous exhorte, frères — (vous connaissez la maison de Stéphanas, qu’elle est les prémices de l’Achaïe, et qu’ils se sont voués au service des saints,) — 16 à vous soumettre, vous aussi, à de tels hommes et à quiconque coopère à l’œuvre et travaille. 17 Or je me réjouis de la venue de Stéphanas, et de Fortunat, et d’Achaïque, parce qu’ils ont suppléé à ce qui a manqué de votre part ; 18 car ils ont récréé mon esprit et le vôtre : reconnaissez donc de tels hommes.

19 Les assemblées de l’Asie vous saluent. Aquilas et Priscilla, avec l’assemblée qui [se réunit] dans leur maison, vous saluent affectueusement[295] dans le Seigneur. 20 Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. 21 La salutation, de la propre main de moi, Paul. 22 — Si quelqu’un n’aime pas le seigneur [Jésus Christ], qu’il soit anathème, Maranatha[296] ! 23 Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec vous ! 24 Mon amour est avec vous tous dans le christ Jésus. Amen.

Commentaires :

Ces versets contiennent: les dernières recommandations de l'apôtre, quelques nouvelles qu'il donne, enfin les salutations qu'il adresse à ses chers Corinthiens. Parmi eux, il se plaît à reconnaître des frères dévoués et dignes de respect: Stéphanas, Fortunat, Achaïque, et il les cite en exemple (1 Tim. 3 v. 13).

À ces croyants de Corinthe qui ne s'occupaient que des effets extérieurs et spectaculaires du christianisme, Paul a souligné successivement quels motifs devaient les faire agir: «Faites tout pour la gloire de Dieu» (ch. 10 v. 31). — «Que tout se fasse pour l'édification» (ch. 14 v. 26). — «Que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre» (ch. 14 v. 10). — Enfin ici: «Que toutes choses parmi vous se fassent dans l'amour» (v. 14). C'est sur ce mot amour que Paul achève une épître pourtant si sévère (comp. 2 Cor. 7 v. 8). Sans tenir compte des partis qui existaient à Corinthe, il affirme: «Mon amour est avec vous tous dans le Christ Jésus». Toutefois, étant donné cette dernière condition, s'il y en avait qui n'aimaient pas le Seigneur, ils s'excluaient eux-mêmes de cette salutation et Sa venue prenait pour eux un caractère solennel. «Maranatha»! Le Seigneur vient. Puissions-nous l'attendre avec joie!

18

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 1 v. 1 à 11

1 Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et Timothée, le frère, à l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe, avec tous les saints qui sont dans l’Achaïe tout entière : 2 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

3 Béni soit le Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation[297], 4 qui nous console[298] à l’égard de toute notre affliction, afin que nous soyons capables de consoler ceux qui sont dans quelque affliction que ce soit, par la consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés de Dieu. 5 Car comme les souffrances du Christ abondent à notre égard, ainsi, par le Christ, notre consolation aussi abonde. 6 Et soit que nous soyons affligés, c’est pour votre consolation et votre salut, qui est opéré en ce que vous endurez les mêmes souffrances que nous aussi nous souffrons (et notre espérance à votre égard est ferme) ; soit que nous soyons consolés, c’est pour votre consolation et votre salut ; 7 sachant que, comme vous avez part aux souffrances, de même aussi vous avez part à la consolation.

8 Car nous ne voulons pas, frères, que vous ignoriez, quant à notre affliction qui [nous] est arrivée en Asie, que nous avons été excessivement chargés, au delà de notre force, de sorte que nous avons désespéré même de vivre. 9 Mais nous-mêmes nous avions[299] en nous-mêmes la sentence de mort, afin que nous n’eussions pas confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts, 10 qui nous a délivrés d’une si grande mort, et qui nous délivre ; en qui nous espérons qu’il nous délivrera aussi encore, 11 vous aussi coopérant par vos supplications pour nous, afin que, pour le don de grâce qui nous est [accordé] par le moyen de plusieurs personnes, des actions de grâces soient rendues pour nous par plusieurs.

Commentaires :

Sa première épître, Paul ne l'avait pas écrite aux Corinthiens comme un censeur ou un juge sévère. Il avait été lui-même humilié et bouleversé par les nouvelles reçues de cette assemblée. D'autant plus qu'elles lui étaient parvenues à un moment où il passait par une affliction extrême dans cette ville d'Éphèse en Asie, où il y avait beaucoup d'adversaires (v. 8; 1 Cor. 16 v. 9). Or même une telle somme de souffrances peut être un sujet de reconnaissance, car elle entraîne une double et précieuse conséquence. D'abord elle fait perdre au croyant toute confiance en lui-même (v. 9). En second lieu elle le fait entrer dans la profondeur des sympathies du Seigneur. L'abondance des souffrances a ainsi révélé au cher apôtre l'abondance de la consolation (v. 5). Une consolation est toujours personnelle, mais elle permet à celui qui en a fait l'expérience d'entrer à son tour dans les peines des autres et de leur exprimer une vraie sympathie. Être passé par l'épreuve avec le soutien du Seigneur qualifie un chrétien pour s'adresser aux affligés et diriger leurs regards vers «le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation» (v. 3).

19

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 1 v. 12 à 24

12 Car notre gloire est celle-ci, [savoir] le témoignage de notre conscience, qu’avec simplicité et sincérité de Dieu, non pas avec une sagesse charnelle, mais par la grâce de Dieu, nous nous sommes conduits dans le monde et plus encore envers vous. 13 Car nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous savez, et que vous reconnaissez, et que vous reconnaîtrez, je l’espère, jusqu’à la fin, 14 comme aussi vous nous avez reconnus en partie, que[300] nous sommes votre sujet de gloire, comme vous êtes aussi le nôtre dans la journée du seigneur Jésus.

15 Et dans cette confiance j’avais voulu aller auprès de vous d’abord, afin que vous eussiez une seconde grâce, 16 et par chez vous passer en Macédoine, et de Macédoine de nouveau aller auprès de vous ; et puis que vous me fissiez la conduite vers la Judée. 17 En me proposant donc cela, est-ce que j’aurais usé de légèreté ? Ou les choses que je me propose, me les proposé-je selon la chair, en sorte qu’il y ait en moi le oui, oui, et le non, non ? 18 Mais Dieu est fidèle, que notre parole que nous vous avons adressée, n’est pas oui et non. 19 Car le Fils de Dieu, Jésus Christ, qui a été prêché par nous au milieu de vous, [savoir] par moi et par Silvain et par Timothée, n’a pas été oui et non, mais il y a oui en lui[301] ; 20 car autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu par nous[302]. 21 Or celui qui nous lie fermement avec vous à[303] Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, 22 qui aussi nous a scellés, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs.

23 Or, moi, j’appelle Dieu à témoin sur mon âme, que ç’a été pour vous épargner que je ne suis pas encore allé à Corinthe, 24 non que nous dominions sur votre foi, mais nous coopérons à votre joie : car c’est par la foi que vous êtes debout.

Commentaires :

Il n'était pas dans les habitudes de Paul de dire oui quand il pensait non (v. 17). Les Corinthiens pouvaient lui faire confiance: il n'avait pas d'arrière-pensée et faisait preuve de la même sincérité dans ses actes et décisions de la vie courante que lorsqu'il leur avait annoncé un évangile non falsifié (voir ch. 2 v. 17 et ch. 4 v. 2 fin). Combien c'est important! Si un enfant de Dieu manque sous le rapport de la vérité, il expose ceux qui l'observent à mettre également en toute la Parole dont il est un témoin si peu sûr. Paul, lui, montrait une droiture parfaite, qu'il s'agisse de ses rapports avec le monde ou avec les autres chrétiens (v. 12). N'était-il pas le messager de Celui qui est «l'Amen, le témoin fidèle et véritable», le Garant que toutes les promesses de Dieu s'accompliront (v. 20; Apoc. 3 v. 14)?

Les v. 21 et 22 nous rappellent trois aspects du don du Saint Esprit: Par Lui Dieu nous a oints, c'est-à-dire consacrés pour Lui et rendus capables d'entrer dans ses pensées. Il nous a scellés, autrement dit désignés comme Lui appartenant. Enfin Il nous a mis en possession des arrhes de nos biens célestes, nous donnant à la fois une première preuve de leur réalité et le moyen de les goûter dès à présent «dans nos cœurs».

20

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 2 v. 1 à 17

1 Mais j’ai jugé ceci en[304] moi-même, de ne pas retourner auprès de vous avec de la tristesse. 2 Car si moi je vous attriste, qui est-ce donc qui me réjouit, sinon celui qui est attristé par moi ? 3 Et j’ai écrit ceci même, afin que, quand j’arriverai, je n’aie pas de tristesse de la part de ceux de qui je devais me réjouir, ayant cette confiance à l’égard de vous tous, que ma joie est celle de vous tous ; 4 car je vous ai écrit[305] dans une grande affliction et avec serrement de cœur, avec beaucoup de larmes, non afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l’amour que j’ai si abondamment pour vous.

5 Mais si quelqu’un a causé de la tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, mais, en quelque sorte (afin que je ne vous surcharge pas), c’est vous tous. 6 Il suffit, pour un tel homme, de cette punition[306] [qui lui a été infligée] par le grand nombre[307], 7 de sorte qu’au contraire vous devriez plutôt pardonner et consoler, de peur qu’un tel homme ne soit accablé par une tristesse excessive. 8 C’est pourquoi je vous exhorte à ratifier envers lui votre amour. 9 Car c’est aussi pour cela que je vous ai écrit, afin que je connaisse, à l’épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses. 10 Or à celui à qui vous pardonnez quelque chose, moi aussi [je pardonne] ; car moi aussi, ce que j’ai pardonné, si j’ai pardonné quelque chose, [je l’ai fait] à cause de vous dans la personne de Christ ; 11 afin que nous ne soyons pas circonvenus par Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins.

12 Or, étant arrivé dans la Troade pour l’évangile du Christ, et une porte m’y étant ouverte dans le Seigneur, 13 je n’ai point eu de repos dans mon esprit, parce que je n’ai pas trouvé Tite, mon frère ; mais, ayant pris congé d’eux, je suis parti pour la Macédoine.

14 Or, grâces à Dieu qui nous mène toujours en triomphe dans le Christ et manifeste par nous l’odeur de sa connaissance en tout lieu. 15 Car nous sommes la bonne odeur de Christ pour Dieu, à l’égard de[308] ceux qui sont sauvés et à l’égard de[309] ceux qui périssent : 16 aux uns une odeur de mort pour la mort, et aux autres une odeur de vie pour la vie. Et qui est suffisant pour ces choses ? 17 Car nous ne sommes pas comme plusieurs, qui frelatent la parole de Dieu ; mais comme avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, nous parlons en Christ.

Commentaires :

L'apôtre avait retardé son voyage à Corinthe pour laisser à sa première lettre le temps de faire son effet. Grâce à Dieu, le travail de conscience attendu s'était produit, tant dans l'assemblée que chez l'homme qui avait dû être exclu. Mais à présent les Corinthiens couraient un autre danger: celui d'oublier la grâce envers le coupable repentant. D'une indulgence blâmable, ils étaient passés à une sévérité sans amour. Satan est toujours prêt à nous faire verser d'un extrême dans l'autre. Ses moyens sont variés pour accomplir ses desseins qui eux ne changent pas: anéantir le témoignage rendu à Christ et retenir les hommes sous sa domination. Il se sert même des plaisanteries à son sujet — si courantes dans le monde — pour faire oublier ses desseins redoutables. Soyons donc en garde contre toute légèreté vis-à-vis du diable et de son pouvoir.

L'apôtre dans son inquiétude au sujet des Corinthiens, avait quitté un beau champ de travail pour aller à la rencontre de Tite qui lui apportait de leurs nouvelles. Mais Paul est consolé en pensant que partout où il va, il répand «la bonne odeur de Christ». Ce même parfum est-il perceptible pour tous ceux qui nous connaissent? Et surtout l'est-il pour Dieu?

21

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 3 v. 1 à 18

1 Commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes ? Ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation pour vous ou de lettres de recommandation de votre part ? 2 Vous êtes, vous, notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue[310] de tous les hommes ; 3 car vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par notre ministère, écrite non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur.

4 Or nous avons une telle confiance par le Christ envers Dieu : 5 non que nous soyons capables par nous-mêmes de penser quelque chose comme de nous-mêmes, mais notre capacité vient de Dieu, 6 qui nous a rendus propres aussi pour être des ministres de la nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’esprit[311], car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie.

7 (Or si le ministère[312] de la mort, gravé en lettres sur des pierres, a été introduit avec gloire, de sorte que les fils d’Israël ne pouvaient arrêter leurs yeux sur la face de Moïse[313], à cause de la gloire de sa face, laquelle devait prendre fin, 8 combien plus le ministère de l’Esprit ne subsistera-t-il[314] pas en gloire ! 9 Car si le ministère de la condamnation a été gloire, combien plus le ministère de la justice abonde-t-il[315] en gloire ! 10 Car aussi ce qui a été glorifié n’a pas été glorifié sous ce rapport, à cause de la gloire qui l’emporte de beaucoup.[316] 11 Car si ce qui devait prendre fin [a été introduit] avec gloire, bien plus ce qui demeure [subsistera-t-il] en gloire !

12 Ayant donc une telle espérance, nous usons d’une grande liberté ; 13 et [nous ne faisons] pas comme Moïse qui mettait un voile sur sa face, pour que les fils d’Israël n’arrêtassent pas leurs yeux sur la consommation de ce qui devait prendre fin. 14 Mais leurs entendements[317] ont été endurcis, car jusqu’à aujourd’hui, dans la lecture de l’ancienne alliance, ce même voile demeure sans être levé, lequel prend fin en Christ. 15 Mais jusqu’à aujourd’hui, lorsque Moïse est lu, le voile demeure sur leur cœur ; 16 mais quand il se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté).[318]

17 Or le Seigneur est l’esprit[319] ; mais là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté. 18 Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en[320] la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit[321].

 

Commentaires :

Les hommes jugeaient la doctrine prêchée par Paul d'après la marche des Corinthiens. Ils étaient sa vivante «lettre de recommandation» ou plutôt celle de Christ dont le nom avait été écrit sur leurs cœurs. Tous les chrétiens sont des lettres de Christ que Dieu adresse à ceux qui ne lisent pas la Bible pour qu'ils aient sous les yeux un évangile vécu. Malheureusement, ces lettres sont souvent tachées ou indéchiffrables au lieu d'être connues et lues de tous (v. 2). Veillons donc à ce qu'il n'y ait sur nos visages aucun voile qui empêche notre rayonnement chrétien: voile du souci, de l'égoïsme, de la mondanité… Mais qu'il n'y ait d'abord aucun voile sur nos cœurs (v. 15: par exemple une mauvaise conscience) pour intercepter les rayons que nous avons à recevoir de Celui qui est amour et lumière. Cachez un arbuste sous une bâche ou un écran; il dépérira. Exposez-le au contraire normalement au soleil et à la pluie et le voilà qui croîtra d'une saison à l'autre pour porter les fruits que vous en attendez. Il en est ainsi de nos âmes. Maintenues dans la présence de Christ, il s'opère de ce fait en elles une transformation graduelle (mais inconsciente), de progrès en progrès, à la ressemblance des perfections morales de Celui que nous contemplons dans sa Parole (v. 18).

22

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 4 v. 1 à 15

1 C’est pourquoi, ayant ce ministère[322] comme ayant obtenu miséricorde, 2 nous ne nous lassons point, mais nous avons entièrement renoncé aux choses honteuses qui se font en secret, ne marchant point avec ruse et ne falsifiant point la parole de Dieu, mais, par la manifestation de la vérité, nous recommandant nous-mêmes à toute conscience d’homme devant Dieu : 3 et si aussi notre évangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent, 4 en lesquels le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’évangile de la gloire du Christ qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas [pour eux]. 5 Car nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais [nous prêchons] le christ Jésus comme Seigneur, et nous-mêmes comme vos esclaves pour l’amour de Jésus. 6 Car c’est le Dieu[323] qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire[324] la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ.

7 Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous : 8 étant dans la tribulation de toute manière, mais non pas réduits à l’étroit ; dans la perplexité, mais non pas sans ressource ; 9 persécutés, mais non pas abandonnés ; abattus, mais ne périssant pas ; 10 portant toujours partout dans le corps la mort[325] de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps. 11 Car nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle. 12 Ainsi donc la mort opère en nous, mais la vie en vous. 13 Or, ayant le même esprit de foi, selon ce qui est écrit : «J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé»[326], nous aussi nous croyons, c’est pourquoi aussi nous parlons : 14 sachant que celui qui a ressuscité le seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous présentera avec vous. 15 Car toutes choses sont pour vous, afin que la grâce, abondant par le moyen de plusieurs, multiplie les actions de grâces à la gloire de Dieu.

Commentaires :

À condition d’être bien orienté vers une source de lumière, un miroir peut éclairer un coin sombre. C’est parce qu’il contemplait la gloire du Seigneur (ch. 3 v. 18) que Paul réfléchissait fidèlement autour de lui chaque rayon qu'il recevait. Oui, quel était l'objet, resplendissant sur lui, qu'il rendait ainsi visible aux autres hommes? «La gloire de Dieu dans la face de Christ» (v. 6). Cette connaissance de Christ dans la gloire, quel trésor c'était pour Paul! Lui n'était que le vase dans lequel elle était contenue. Un pauvre vase de terre, fragile et sans valeur propre. Car si l'instrument de Dieu s'était fait remarquer par de brillantes qualités humaines, il aurait attiré l'attention sur lui-même aux dépens du trésor qu'il devait présenter. Les bijoutiers savent bien qu'un écrin trop luxueux tend à éclipser le joyau qui y est renfermé. Ils exposent leurs plus beaux bijoux sur du simple velours noir. Ainsi le vase, Paul, était dans la tribulation, dans la perplexité, persécuté, abattu… pour que le trésor: la vie de Jésus en lui soit pleinement manifestée (v. 10). Les épreuves d'un croyant contribuent à le dépouiller de tout éclat personnel afin que brille d'autant plus Celui dont il n'est en quelque sorte que le pied de lampe.

23

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 4 v. 16 à 18 ; 5 v. 1 à 10

16 C’est pourquoi nous ne nous lassons point ; mais si même notre homme extérieur dépérit, toutefois l’homme intérieur est renouvelé de jour en jour. 17 Car notre légère tribulation d’un moment, opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, 18 nos regards n’étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas : car les choses qui se voient sont pour un temps, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles.

Chapitre 5

1 Car nous savons que, si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente[327], est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux. 2 Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, 3 si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. 4 Car aussi nous qui sommes dans la tente, nous gémissons, étant chargés ; non pas que nous désirions d’être dépouillés, mais [nous désirons] d’être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. 5 Or celui qui nous a formés à cela même, c’est Dieu, qui nous a aussi[328] donné les arrhes de l’Esprit. 6 Nous avons donc toujours confiance, et nous savons qu’étant présents[329] dans le corps, nous sommes absents du Seigneur, 7 car nous marchons par la foi, non par la vue ; 8 nous avons, dis-je, de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur. 9 C’est pourquoi aussi, que nous soyons présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables ; 10 car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses [accomplies] dans[330] le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal.

Commentaires :

Que de soins nous prenons pour entretenir et faire prospérer «notre homme extérieur» (v. 16). Si seulement notre «homme intérieur» pouvait être aussi bien traité! Ce qui renouvelait le cœur de l'apôtre c'était ce poids éternel de gloire sans commune mesure avec les épreuves qu'il traversait. Marchant «par la foi, non par la vue» (v. 7), les regards de son âme fixés sur les choses qui ne se voient pas mais qui sont éternelles, il en avait l’avant-goût déjà par les arrhes de l'Esprit (v. 5). C'est pourquoi il ne se lassait pas (ch. 4 v. 1, 16).

Quelle crainte, quelle ardeur, la pensée du tribunal de Christ devrait sans cesse produire en nous! Nous n'y comparaîtrons par en jugement, notre salut est assuré. Mais comme un film, notre vie entière s'y déroulera révélant tout ce que nous aurons fait «soit bien, soit mal» et nous recevrons soit gain, soit perte. En même temps le Seigneur y montrera comment sa grâce a su tirer son éclat même de nos péchés. Un artiste qui a fini de restaurer un portrait détérioré met son travail en valeur en y juxtaposant la photo du tableau initial. Étant souvent peu sensibles au péché, nous mesurons aussi trop peu la grâce qui nous pardonne et nous supporte. Le tribunal de Christ nous en fera enfin réaliser toute l'immensité.

24

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 5 v. 11 à 21

11 Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint[331], nous persuadons les hommes, mais nous avons été manifestés à Dieu, et j’espère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences. 12 Nous ne nous recommandons pas de nouveau à vous, mais nous vous donnons occasion de vous glorifier de nous, afin que vous ayez [de quoi répondre] à ceux qui se glorifient extérieurement et non pas du cœur. 13 Car si nous sommes hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ; si nous sommes de sens rassis, c’est pour vous. 14 Car l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts[332], 15 et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité. 16 En sorte que nous, désormais, nous ne connaissons personne selon la chair ; et, si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus [ainsi]. 17 En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; 18 et toutes sont du Dieu[333] qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation, 19 savoir, que Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, — Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen ; nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! 21 Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui.

Commentaires :

Paul désirait avec ardeur la gloire céleste (v. 2) mais en attendant il s'appliquait avec la même ardeur à être agréable au Seigneur (v. 9). N'ayant rien à cacher ni à Dieu, ni aux hommes (v. 11), il ne vivait plus pour lui-même; corps et âme, il était l'esclave de Christ mort et ressuscité pour lui (v. 15). Or le Seigneur l'avait appelé — comme chaque racheté — à une très haute fonction: celle d'ambassadeur du Dieu souverain pour offrir de Sa part au monde la réconciliation. Pour s'acquitter de cette mission et persuader les hommes, deux grands motifs pressaient le cher apôtre: la solennité du jugement: il connaissait combien le Seigneur doit être craint (v. 11); et l'amour de Christ pour les âmes, amour sans lequel le prédicateur le plus éloquent n'est qu'un airain qui résonne (v. 14; 1 Cor. 13 v. 1).

En quoi consiste encore le message de la réconciliation? Christ, le seul homme sans péché a été identifié sur la croix pour l'expier, avec le péché même. Ainsi Dieu a annulé en grâce le péché qui nous séparait de Lui (v. 21). «Les choses vieilles sont passées». Dieu ne les raccommode pas, ce n’est pas digne de Lui. Il se plaît à faire «toutes choses nouvelles». «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création» (v. 17).

25

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 6 v. 1 à 18 ; 7 v. 1

1 Or, travaillant à cette même œuvre[334], nous aussi, nous exhortons à ce que vous n’ayez pas reçu la grâce de Dieu en vain ; 2 (car il dit : «Au temps agréé je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru»[335]. Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut) 3 — ne donnant aucun scandale en rien, afin que le service ne soit pas blâmé, 4 mais en toutes choses nous recommandant comme serviteurs de Dieu, par une grande patience, dans les tribulations, dans les nécessités, dans les détresses, 5 sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, 6 dans les jeûnes, par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par l’Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie, 7 par la parole de la vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de justice de la main droite et de la main gauche, 8 dans la gloire et dans l’ignominie, dans la mauvaise et dans la bonne renommée ; comme séducteurs, et véritables ; 9 comme inconnus, et bien connus[336] ; comme mourants, et voici, nous vivons ; comme châtiés, et non mis à mort ; 10 comme attristés, mais toujours joyeux ; comme pauvres, mais enrichissant plusieurs ; comme n’ayant rien, et possédant toutes choses.

11 Notre bouche est ouverte pour vous, ô Corinthiens ! notre cœur s’est élargi : 12 vous n’êtes pas à l’étroit en nous, mais vous êtes à l’étroit dans vos entrailles ; 13 et, en juste récompense, (je [vous] parle comme à mes enfants,) élargissez-vous, vous aussi.

14 Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti[337] avec les incrédules ; car quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité[338] ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? 15 et quel accord de Christ avec Béliar[339] ? ou quelle part a le croyant avec l’incrédule ? 16 et quelle convenance y a-t-il entre le temple[340] de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple[341] du Dieu vivant, selon ce que Dieu a dit : «J’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple»[342]. 17 «C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le *Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai» [343]; 18 «et je vous serai pour père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, [le] Tout-puissant[344]».

Chapitre 7.

1 Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu.

Commentaires :

«Une grande patience», voilà ce qui recommande le serviteur de Dieu (c'est-à-dire chaque croyant; v. 4; ch. 12 v. 12). Mieux que tout discours, la manière dont Paul endurait ses épreuves démontrait la valeur de son évangile. Il souffrait pour quelque chose qui en valait la peine.

Quel homme étrange que le chrétien! Il a en quelque sorte deux faces. Aux yeux du monde, il paraît dans l'ignominie, séducteur, inconnu,… attristé, pauvre, n'ayant rien. Et qu'est-il devant Dieu?: Véritable, bien connu, vivant, toujours joyeux, enfin possédant toutes choses (v. 8 à 10)! C'est son vrai visage.

Les exhortations qui suivent peuvent paraître étroites et sévères. Mais elles procèdent du cœur large de l'apôtre (v. 11). Le mot de séparation nous rebute, et pourtant qui dit sainteté dit séparation pour Dieu (Lév. 20 v. 26). Achever l'une (ch. 7 v. 1) équivaut nécessairement à pratiquer l'autre. Séparation du monde… et les v. 14 et 15 ne s'appliquent pas seulement à tel projet de mariage mal assorti. Séparation du monde religieux (v. 16 à 18) : elle offre des compensations incomparables, l’espérance de la présence du Seigneur Jésus «au milieu» des siens et de relations bénies avec Dieu notre Père. Enfin, séparation du mal sous toutes ses formes (ch. 7 v. 1).

26

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 7 v. 2 à 12

2 Recevez-nous : nous n’avons fait tort à personne, nous n’avons ruiné personne, nous ne nous sommes enrichis aux dépens de personne. 3 Je ne dis pas ceci pour [vous] condamner, car j’ai déjà dit que vous êtes dans nos cœurs à mourir ensemble et à vivre ensemble. 4 Ma franchise est grande envers vous, je me glorifie grandement de vous ; je suis rempli de consolation ; ma joie surabonde au milieu de toute notre affliction.

5 Car aussi, lorsque nous arrivâmes en Macédoine, notre chair n’eut aucun repos, mais nous fûmes affligés en toute manière : au dehors, des combats ; au dedans, des craintes. 6 Mais celui qui console ceux qui sont abaissés, Dieu, nous a consolés par la venue de Tite, 7 et non seulement par sa venue, mais aussi par la consolation dont il a été rempli à votre sujet, en nous racontant votre grand désir, vos larmes, votre affection ardente envers moi, de sorte que je me suis d’autant plus réjoui. 8 Car si aussi je vous ai attristés par ma lettre, je n’en ai pas de regret, si même[345] j’en ai eu du regret (car je vois que cette lettre vous a attristés, lors même que [ce n’a été que] pour un temps). 9 Maintenant je me réjouis, non de ce que vous avez été attristés, mais de ce que vous avez été attristés à repentance ; car vous avez été attristés selon Dieu, afin qu’en rien vous ne receviez de préjudice de notre part. 10 Car la tristesse qui est selon Dieu opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret, mais la tristesse du monde opère la mort. 11 Car voici, ce [fait] même que vous avez été attristés selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, mais quelles excuses, mais quelle indignation, mais quelle crainte, mais quel ardent désir, mais quel zèle, mais quelle vengeance : À tous égards, vous avez montré que vous êtes purs dans l’affaire. 12 Ainsi, si même je vous ai écrit, ce n’a point été à cause de celui qui a fait le tort ni à cause de celui à qui on a fait tort, mais afin que le zèle que nous avons pour vous, vous fût manifesté devant Dieu.

Commentaires :

L'amour de Christ étreignait Paul pour ses Corinthiens. Et cet amour était aussi vrai, aussi grand quand il leur avait écrit sa première lettre sévère. Mais à présent son cœur est au large; il peut laisser parler librement ses affections. Ceux qui nous reprennent et nous avertissent avec le plus de sévérité sont souvent ceux qui nous aiment le plus. «Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime», dira le Seigneur à une église devenue tiède (Apoc. 3 v. 19).

L'assemblée avait jugé le mal au milieu d'elle; elle avait ainsi montré sa pureté et sa droiture (v. 11): si elle avait supporté un affreux péché, c'était par ignorance et par négligence. Les Corinthiens n'en avaient pas moins dû s'humilier de leur état qui avait permis à un tel mal d'apparaître au milieu d'eux et ils en avaient éprouvé une tristesse selon Dieu.

Le v. 10 nous montre que le simple regret, la honte, le remords… ne sont pas la repentance. Celle-ci consiste à porter sur nos fautes le même jugement que Dieu, à reconnaître le mal et l'abandonner, qu'il s'agisse des actes commis avant ou après notre conversion (Prov. 28 v. 13). Elle est le premier fruit de la foi. Et à son tour elle produit «des fruits qui conviennent à la repentance» comme le disait Jean le Baptiseur à ceux qui venaient à son baptême (Luc 3 v. 8). Chacun de nos lecteurs a-t-il passé par une vraie repentance?

27

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 7 v. 13 à 16 ; 8 v. 1 à 8

13 C’est pourquoi nous avons été consolés[346]. Et nous nous sommes réjouis d’autant plus abondamment, dans notre consolation, de la joie de Tite, parce que son esprit a été récréé par vous tous. 14 Parce que, si en quelque chose je me suis glorifié de vous auprès de lui, je n’en ai pas été confus ; mais comme nous vous avons dit toutes choses selon la vérité, ainsi aussi ce dont nous nous étions glorifiés auprès de Tite s’est trouvé vrai, 15 et son affection[347] se porte plus abondamment sur vous, quand il se souvient de l’obéissance de vous tous, comment vous l’avez reçu avec crainte et tremblement. 16 Je me réjouis de ce qu’en toutes choses j’ai de la confiance à votre égard.

Chapitre 8

1 Or nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu donnée [aux saints] dans les assemblées de la Macédoine : 2 c’est que, dans une grande épreuve de tribulation, l’abondance de leur joie et leur profonde pauvreté ont abondé dans la richesse de leur libéralité. 3 Car selon leur pouvoir (j’en rends témoignage), et au delà de leur pouvoir, [ils ont agi] spontanément, 4 nous demandant avec de grandes instances la grâce et la communion de ce service envers les saints ; 5 et non [seulement] comme nous l’avions espéré, mais ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur, et puis à nous, par la volonté de Dieu ; 6 de sorte que nous avons exhorté Tite, afin que, comme il l’avait auparavant commencée, ainsi aussi il achevât à votre égard cette grâce aussi. 7 Mais comme vous abondez en toutes choses : en foi, et en parole, et en connaissance, et en toute diligence, et dans votre amour envers nous, — que vous abondiez aussi dans cette grâce. 8 Je ne parle pas comme [donnant un] commandement, mais à cause de la diligence d’autres personnes, et pour mettre à l’épreuve la sincérité de votre amour.

Commentaires :

L'obéissance des Corinthiens avait éveillé la joie et l'affection de Tite et ainsi doublement réjoui et réconforté Paul lui-même (ch. 7 v. 13, 15). Mais ils étaient encore loin d'avoir le zèle des saints de la Macédoine (ch. 8). Ces derniers n'avaient pas donné simplement telle ou telle partie de leurs ressources et de leur temps: ils s'étaient donnés eux-mêmes tout entiers. Ils n'avaient pas attendu, comme certains, la fin de leur vie pour n'offrir à Dieu qu'un pauvre reste de leurs forces; ils s'étaient donnés «premièrement»… Ils n'avaient pas non plus commencé par le service des saints; non, c'est au Seigneur qu'ils s'étaient d'abord donnés. Et ce premier don avait entraîné tous les autres. Ils appartenaient aussi aux apôtres, parce que ceux-ci étaient serviteurs du Seigneur. Était-ce chose pénible pour ces Macédoniens? Bien au contraire! «L'abondance de leur joie» pouvait accompagner «une grande épreuve de tribulation» et leur «profonde pauvreté» se changer en «richesse de leur libéralité» (v. 2). Ce que nous appellerions facilement une charge, ils l'appelaient une grâce (v. 4). Que Dieu nous accorde cette même consécration heureuse à notre Seigneur, Lui que nous avons le privilège de pouvoir servir en servant les siens!

28

Mars

Lecture de la Bible: 2 Corinthiens 8 v. 9 à 24       

9 Car vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa[348] pauvreté vous fussiez enrichis. 10 Et en cela je [vous] donne un avis, car cela vous est profitable, à vous qui avez déjà commencé dès l’année passée, non seulement de faire, mais aussi de vouloir. 11 Or maintenant, achevez aussi de faire, de sorte que, comme vous avez été prompts à vouloir, ainsi aussi [vous soyez prompts] à achever en prenant sur ce que vous avez ; 12 car si la promptitude à donner existe, elle[349] est agréable selon ce qu’on a, non selon ce qu’on n’a pas ; 13 car ce n’est pas afin que d’autres soient à leur aise et que vous, vous soyez opprimés, mais sur un principe d’égalité : que dans le temps présent votre abondance [supplée] à leurs besoins, 14 afin qu’aussi leur abondance supplée à vos besoins, de sorte qu’il y ait égalité, 15 selon qu’il est écrit : «Celui qui [recueillait] beaucoup n’avait pas plus[350], et celui qui [recueillait] peu n’avait pas moins[351]»[352].

16 Or grâces à Dieu qui met le même zèle pour vous dans le cœur de Tite ; 17 car il a reçu l’exhortation ; mais, étant très-zélé, il est allé spontanément auprès de vous. 18 Et nous avons envoyé avec lui le frère dont la louange dans l’évangile est répandue dans toutes les assemblées 19 (et non seulement [cela], mais aussi il a été choisi par les assemblées pour notre compagnon de voyage, avec cette grâce qui est administrée par nous à la gloire du Seigneur lui-même, et [pour montrer] notre empressement) ; 20 évitant que personne ne nous blâme dans cette abondance qui est administrée par nous ; 21 car nous veillons à ce qui est honnête, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes. 22 Et nous avons envoyé avec eux notre frère, du zèle duquel, en plusieurs choses, nous avons souvent fait l’épreuve, et qui maintenant est beaucoup plus zélé à cause de la grande confiance qu’il a en vous. 23 Quant à Tite, il est mon associé et mon compagnon d’œuvre auprès de vous ; quant à nos frères, ils sont les envoyés des assemblées, la gloire de Christ. 24 Montrez donc envers eux, devant les assemblées, la preuve de votre amour et du sujet que nous avons eu de nous glorifier de vous.

Commentaires :

Qu'était l'amour des Macédoniens à côté de l'exemple suprême de «notre Seigneur Jésus Christ»? Ils n'avaient pas choisi eux-mêmes leur profonde pauvreté (v. 2). Mais Lui l'«Héritier de toutes choses» (Héb. 1 v. 2) a daigné s'appauvrir de ses gloires célestes, naître dans une étable, être ici-bas «le Pauvre», celui qui n'avait pas un lieu où reposer sa tête (v. 9; Ps. 40 v. 17; 41 v. 1; Luc 9 v. 58). Pourquoi? Pour nous enrichir de ces mêmes g