Chaque jour les Ecritures

Par Jean Koechlin

 

 

Première année

 

 

Textes de la Bible suivis d’un bref commentaire du frère Jean Koechlin servant de support afin de lire toute la Bible sur une période de cinq années.

L’édition a été déchargée du site de Bibliquest

 


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Janvier


 


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1

Janvier

Lecture : Luc 1 v. 1 à 17

1 Puisque plusieurs ont entrepris de rédiger un récit des choses qui sont reçues parmi nous avec une pleine certitude, 2 comme nous les ont transmises ceux qui, dès le commencement, ont été les témoins oculaires et les ministres[1] de la parole[2], 3 il m’a semblé bon à moi aussi, qui ai suivi exactement toutes choses depuis le commencement, très-excellent Théophile, de te [les] écrire par ordre, 4 afin que tu connaisses la certitude des choses dont tu as été instruit.

5 Aux jours d’Hérode, roi de Judée, il y avait un certain sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; et sa femme était des filles d’Aaron, et son nom était Élisabeth. 6 Et ils étaient tous deux justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements et dans toutes les ordonnances du *Seigneur, sans reproche. 7 Et ils n’avaient pas d’enfant, parce qu’Élisabeth était stérile ; et ils étaient tous deux fort avancés en âge.

8 Or il arriva, pendant qu’il exerçait la sacrificature devant Dieu dans l’ordre de sa classe, 9 que, selon la coutume de la sacrificature, le sort lui échut d’offrir le parfum en entrant dans le temple[3] du *Seigneur. 10 Et toute la multitude du peuple priait dehors, à l’heure du parfum. 11 Et un ange du *Seigneur lui apparut, se tenant au côté droit de l’autel du parfum. 12 Et Zacharie, le voyant, fut troublé, et la crainte le saisit. 13 Et l’ange lui dit : Ne crains pas, Zacharie, parce que tes supplications ont été exaucées, et ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu appelleras son nom Jean[4]. 14 Et il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance ; 15 car il sera grand devant le *Seigneur, et il ne boira ni vin ni cervoise[5] ; et il sera rempli de l’Esprit Saint déjà dès le ventre de sa mère. 16 Et il fera retourner plusieurs des fils d’Israël au *Seigneur leur Dieu. 17 Et il ira devant lui dans l’esprit et la puissance d’Élie, pour faire retourner les cœurs des pères vers les enfants, et les désobéissants à[6] la pensée des justes, pour préparer au *Seigneur un peuple bien disposé.

Commentaires :

L'Évangile selon Luc est celui qui, pour ainsi dire, approche le Seigneur Jésus le plus près de nous. Car il nous le fait admirer spécialement dans son humanité parfaite. Dieu a choisi Luc, le médecin bien-aimé et fidèle compagnon de Paul, jusqu'à la fin (Col. 4 v. 14; 2 Tim. 4 v. 11), pour nous faire cette révélation. Elle se présente sous la forme d'un exposé destiné à un certain Théophile (celui qui aime Dieu).

Son sujet conduit l'évangéliste à décrire avec un soin tout particulier comment Jésus a revêtu notre humanité et a fait son entrée dans le monde. Certes, Il aurait pu paraître ici-bas à l'âge adulte. Mais Il a voulu vivre entièrement notre histoire de la naissance jusqu'à la mort, toutefois à la gloire de Dieu.

Le début du récit nous montre Zacharie, un sacrificateur pieux, accomplissant son service dans le temple. Tandis qu'il officie dans ce lieu solennel, il s'aperçoit soudain avec effroi qu'il n'est plus seul. Un ange se tient à côté de l'autel du parfum, porteur d'un message divin: un fils va être donné à Zacharie et Élisabeth. Mis à part pour Dieu dès sa naissance, ce sera un grand prophète chargé de préparer Israël à la venue de son Messie (comp. v. 17 et Mal. 4 v. 5, 6).

2

Janvier

Lecture : Luc 1 v. 18 à 38

18 Et Zacharie dit à l’ange : Comment connaîtrai-je cela ? car moi, je suis un vieillard, et ma femme est fort avancée en âge. 19 Et l’ange, répondant, lui dit : Moi, je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer ces bonnes nouvelles[7]. 20 Et voici, tu seras muet et tu ne pourras point parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, parce que tu n’as pas cru mes paroles qui s’accompliront en leur temps.

21 Et le peuple attendait Zacharie ; et ils s’étonnaient de ce qu’il tardait tant dans le temple[8]. 22 Et quand il fut sorti, il ne pouvait pas leur parler : et ils reconnurent qu’il avait vu une vision dans le temple[9] ; et lui-même leur faisait des signes, et il demeura muet. 23 Et il arriva que, quand les jours de son ministère furent accomplis, il s’en alla dans sa maison.

24 Or après ces jours, Élisabeth sa femme conçut, et elle se cacha cinq mois, disant : 25 Le *Seigneur m’a ainsi fait aux jours où il m’a regardée, pour ôter mon opprobre parmi les hommes.

26 Et au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, nommée Nazareth, 27 à une vierge, fiancée à un homme dont le nom était Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. 28 Et l’ange étant entré auprès d’elle, dit : Je te salue, toi que [Dieu] fait jouir de sa faveur ! Le *Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre les femmes. 29 Et elle, le voyant, fut troublée à sa parole ; et elle raisonnait en elle-même sur ce que pourrait être cette salutation. 30 Et l’ange lui dit : Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31 Et voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Jésus. 32 Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-haut[10] ; et le *Seigneur Dieu[11] lui donnera le trône de David son père ; 33 et il régnera sur la maison de Jacob à toujours[12], et il n’y aura pas de fin à son royaume. 34 Et Marie dit à l’ange : Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? 35 Et l’ange, répondant, lui dit : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu. 36 Et voici, Élisabeth ta parente, elle aussi a conçu un fils dans sa vieillesse, et c’est ici le sixième mois pour celle qui était appelée stérile ; 37 car rien ne sera impossible à Dieu. 38 Et Marie dit : Voici l’esclave du *Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. Et l’ange se retira d’auprès d’elle.

Commentaires :

Devant «ces bonnes nouvelles» (v. 19), le cœur de Zacharie reste incrédule. Pourtant ne contiennent-elles pas l'exaucement de ses prières (v. 13)? Hélas! Il nous arrive aussi de ne plus attendre du Seigneur ce que nous lui avons demandé. En réponse à ce «comment…?» le messager céleste révèle son propre nom: Gabriel qui signifie Dieu est puissant. Oui, Sa parole s'accomplira malgré les tristes raisonnements qui l'ont accueillie. Zacharie va demeurer muet jusqu'à la naissance de l'enfant, tandis qu'Élisabeth sa femme, objet de la grâce divine, se cachera modestement pour ne pas attirer l'attention sur elle-même.

Puis l'ange Gabriel est chargé d'une mission plus extraordinaire encore: celle d'annoncer à Marie, vierge d'Israël, qu'elle sera la mère du Sauveur. Merveilleux événement, infini dans ses conséquences!

On comprend le trouble et l'émotion dont est saisie la jeune fille. Mais Marie croit et se soumet entièrement à la volonté divine: «Voici l'esclave du Seigneur…» (v. 38). N'est-ce pas la même réponse qu'attend de nous Celui qui nous a rachetés?

De Jean l’ange avait dit : «il sera grand devant le Seigneur» (v. 15), mais de Jésus il déclare : «Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut… Fils de Dieu» (v. 32, 35).

3

Janvier

Lecture : Luc 1 v. 39 à 56

39 Et Marie, se levant en ces jours-là, s’en alla en hâte au pays des montagnes, dans une ville de Juda. 40 Et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 41 Et il arriva, comme Élisabeth entendait la salutation de Marie, que le petit enfant tressaillit dans son ventre ; et Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, 42 et elle s’écria à haute voix et dit : Tu es bénie entre les femmes, et béni est le fruit de ton ventre ! 43 Et d’où me vient ceci, que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? 44 Car voici, dès que la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles, le petit enfant a tressailli de joie dans mon ventre. 45 Et bienheureuse est celle qui a cru ; car il y aura un accomplissement des choses qui lui ont été dites de la part du *Seigneur.

46 Et Marie dit : Mon âme magnifie le *Seigneur, 47 et mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur, 48 car il a regardé l’humble état de son esclave ; car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse ;

49 car le Puissant m’a fait de grandes choses, et son nom est saint ; 50 et sa miséricorde est de générations en générations sur ceux qui le craignent. 51 Il a agi puissamment par son bras ; il a dispersé les orgueilleux dans la pensée de leur cœur ; 52 il a fait descendre les puissants de leurs trônes, et il a élevé les petits ; 53 il a rempli de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les riches à vide ; 54 il a pris la cause d’Israël, son serviteur, pour se souvenir de sa miséricorde 55 (selon qu’il avait parlé à nos pères) envers Abraham et envers sa semence, à jamais. 56 — Et Marie demeura avec elle environ trois mois ; et elle s’en retourna en sa maison.

Commentaires :

Empressée de partager l'heureux message avec celle dont l'ange vient de lui parler, Marie se rend chez sa parente Élisabeth. Quel entretien a lieu alors entre ces deux femmes! Il illustre Mal. 3 v. 16: «Alors ceux qui craignent l'Éternel ont parlé l'un à l'autre…». Ce qui les occupe, c'est la gloire de Dieu, l'accomplissement de ses promesses, les bénédictions accordées à la foi. Avons-nous de tels sujets de conversation lorsque nous nous rencontrons entre enfants de Dieu?

«Bienheureuse est celle qui a cru…» s'écrie Élisabeth, et Marie répond: «Mon esprit s'est réjoui en Dieu mon Sauveur…» (v. 47). Voilà qui suffit à prouver que Marie n'a pas été sauvée autrement que par la foi. Pécheresse, elle avait besoin comme tous les hommes du Sauveur qui allait naître d'elle. Elle ajoute: «Il a regardé l'humble état de son esclave» (v. 48). Malgré l'honneur exceptionnel que Dieu lui fait, Marie reste à sa place devant Lui. Que penserait-elle du culte dont elle est devenue l'objet dans la chrétienté?

«Il a renvoyé les riches à vide». Dieu ne renvoie à vide que ceux qui sont remplis d'eux-mêmes. Remarquons combien le beau cantique de Marie ressemble à celui d'Anne (1 Sam. 2).

4

Janvier

Lecture : Luc 1 v. 57 à 80

57 Or le temps où elle devait accoucher fut accompli pour Élisabeth, et elle mit au monde un fils. 58 Et ses voisins et ses parents apprirent que le *Seigneur avait magnifié sa miséricorde envers elle, et ils se réjouirent avec elle. 59 Et il arriva qu’au huitième jour ils vinrent pour circoncire le petit enfant ; et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. 60 Et sa mère, répondant, dit : Non, mais il sera appelé Jean[13]. 61 Et ils lui dirent : Il n’y a personne dans ta parenté qui soit appelé de ce nom. 62 Et ils firent signe à son père [qu’il déclarât] comment il voulait qu’il fût appelé. 63 Et ayant demandé des tablettes, il écrivit, disant : Jean est son nom. Et ils en furent tous étonnés. 64 Et à l’instant sa bouche fut ouverte et sa langue [déliée] ; et il parlait, louant Dieu. 65 Et tous leurs voisins furent saisis de crainte ; et on s’entretenait de toutes ces choses par tout le pays des montagnes de la Judée ; 66 et tous ceux qui les entendirent, les mirent dans leur cœur, disant : Que sera donc cet enfant ? Et la main du *Seigneur était avec lui.

67 Et Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint, et prophétisa, disant : 68 Béni soit le *Seigneur, le Dieu d’Israël, car il a visité et sauvé[14] son peuple, 69 et nous a suscité une corne[15] de délivrance dans la maison de David son serviteur, 70 selon ce qu’il avait dit par la bouche de ses saints prophètes, qui ont été de tout temps, 71 une délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent ; 72 pour accomplir la miséricorde envers nos pères et pour se souvenir de sa sainte alliance, 73 du serment qu’il a juré à Abraham notre père, 74 de nous accorder, étant libérés[16] de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, 75 en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours. 76 Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-haut : car tu iras devant la face du *Seigneur pour préparer ses voies, 77 pour donner la connaissance du salut[17] à son peuple, dans la rémission de leurs péchés, 78 par les entrailles de miséricorde de notre Dieu, selon lesquelles l’Orient[18]* d’en haut nous a visités, 79 afin de luire à ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix.

80 Et l’enfant croissait et se fortifiait en esprit ; et il fut dans les déserts jusqu’au jour de sa manifestation[19] à Israël.

Commentaires :

Élisabeth met au monde celui qui deviendra le prophète du Très-haut (v. 76). Voisins et parents se réjouissent avec elle. Voyez combien la joie remplit ces chapitres (ch. 1 v. 14, 44, 47, 58; 2 v. 10). C'est maintenant l'occasion pour Zacharie de montrer sa foi en confirmant le beau nom de cet enfant (Jean signifie faveur de l'Éternel). Aussitôt l'usage de la parole lui est rendu, et ses premiers mots sont pour louer et bénir Dieu. Plein du Saint Esprit, il célèbre la grande délivrance que l'Éternel va accomplir en faveur de son peuple. Combien notre cantique chrétien peut monter plus haut encore! Par la venue de Christ et son œuvre à la croix, Dieu nous a délivrés non d'ennemis terrestres mais du pouvoir de Satan. Étant ainsi libérés, notre privilège n'est-il pas de servir le Seigneur «sans crainte, en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours» (v. 74, 75)?

«L'Orient d'en haut nous a visités» ajoute Zacharie. Au temps d'Ézéchiel, la gloire s'en était allée en direction de l'Orient. Adorable mystère, cette gloire divine revient visiter le peuple impuissant et misérable (v. 79). Ce n'est plus cette fois sous l'aspect d'une nuée éblouissante mais sous les traits d'un humble petit enfant.

5

Janvier

Lecture : Luc 2 v. 1 à 20

1 Or il arriva, en ces jours-là, qu’un décret fut rendu de la part de César Auguste[20], [portant] qu’il fût fait un recensement de toute la terre habitée. 2 (Le recensement lui-même se fit seulement[21] lorsque Cyrénius eut le gouvernement de la Syrie). 3 Et tous allaient pour être enregistrés, chacun en sa propre ville. 4 Et Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, dans la ville[22] de David qui est appelée Bethléhem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David, 5 pour être enregistré avec Marie, la femme qui lui était fiancée, laquelle était enceinte. 6 Et il arriva, pendant qu’ils étaient là, que les jours où elle devait accoucher s’accomplirent ; 7 et elle mit au monde son fils premier-né, et l’emmaillota, et le coucha dans la crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.

8 Et il y avait dans la même contrée des bergers demeurant aux champs, et gardant leur troupeau durant les veilles de la nuit. 9 Et voici, un ange du *Seigneur se trouva avec eux, et la gloire du *Seigneur resplendit autour d’eux ; et ils furent saisis d’une fort grande peur. 10 Et l’ange leur dit : N’ayez point de peur, car voici, je vous annonce un grand sujet de joie[23] qui sera pour tout le peuple ; 11 car aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. 12 Et ceci en est le signe pour vous, c’est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. 13 Et soudain il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu, et disant : 14 Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes !

15 Et il arriva, lorsque les anges s’en furent allés d’avec eux au ciel, que les bergers dirent entre eux : Allons donc jusqu’à Bethléhem, et voyons cette chose qui est arrivée que le *Seigneur nous a fait connaître. 16 Et ils allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche. 17 Et l’ayant vu, ils divulguèrent la[24] parole qui leur avait été dite touchant ce petit enfant. 18 Et tous ceux qui l’ouïrent s’étonnèrent des choses qui leur étaient dites par les bergers. 19 Et Marie gardait toutes ces choses par devers elle, les repassant dans son cœur. 20 Et les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de toutes les choses qu’ils avaient entendues et vues, selon qu’il leur en avait été parlé.

Commentaires :

À son insu, l'empereur Auguste est un des instruments dont Dieu se sert pour accomplir ses merveilleux desseins. Inconnus de tous, Joseph et Marie se rendent à Bethléhem et c'est là qu'a lieu la sainte naissance du Seigneur Jésus. Mais quelle entrée le Fils de Dieu a faite ici-bas! Voyez-le couché dans une crèche parce qu'il n'y a pas de place pour Lui dans l'hôtellerie! Sa venue dérange le monde. Combien de cœurs ressemblent à cette hôtellerie: il ne s'y trouve pas de place pour le Seigneur Jésus.

Ce n'est pas à des grands, mais à d'humbles bergers qu'est annoncée la bienheureuse nouvelle: «Un Sauveur vous est né»; Il est né pour eux et pour nous. Si le monde ne se soucie pas de la naissance du Sauveur, le ciel tout entier célèbre cet incomparable mystère: «Dieu manifesté en chair… vu des anges» (1 Tim. 3 v. 16). Ceux-ci donnent gloire à Dieu dans leur chœur magnifique, annoncent la paix sur la terre et le bon plaisir de Dieu dans les hommes (comp. Prov. 8 v. 31). Grâce au signe qui leur a été donné, les bergers trouvent le petit enfant. Ils communiquent ce qu'ils viennent de voir et d'entendre, et à leur tour donnent gloire à Dieu (v. 20). Joignons notre reconnaissance et notre louange à la leur.

6

Janvier

Lecture : Luc 2 v. 21 à 38

21 Et quand huit jours furent accomplis pour le circoncire, son nom fut appelé Jésus, nom duquel il avait été appelé par l’ange avant qu’il fût conçu dans le ventre.

22 Et quand les jours de leur purification, selon la loi de Moïse, furent accomplis, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au *Seigneur 23 (selon qu’il est écrit dans la loi du *Seigneur, que tout mâle qui ouvre la matrice sera appelé saint au *Seigneur)[25], 24 et pour offrir un sacrifice, selon ce qui est prescrit dans la loi du *Seigneur, une paire de tourterelles ou deux jeunes colombes[26].

25 Et voici, il y avait à Jérusalem un homme dont le nom était Siméon ; et cet homme était juste et pieux, et il attendait la consolation d’Israël ; et l’Esprit Saint était sur lui. 26 Et il avait été averti divinement par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort, que premièrement il n’eût vu le Christ du *Seigneur. 27 Et il vint par l’Esprit dans le temple ; et comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour faire à son égard selon l’usage de la loi, 28 il[27] le prit entre ses bras et bénit Dieu et dit : 29 Maintenant, Seigneur[28], tu laisses aller ton esclave en paix selon ta parole ; 30 car mes yeux ont vu ton salut[29], 31 lequel tu as préparé devant la face de tous les peuples : 32 une lumière pour la révélation des nations, et la gloire de ton peuple Israël. 33 Et son père et sa mère s’étonnaient des choses qui étaient dites de lui. 34 Et Siméon les bénit et dit à Marie sa mère : Voici, celui-ci est mis pour la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et pour un signe que l’on contredira 35 (et même une épée transpercera ta propre âme), en sorte que les pensées de plusieurs cœurs soient révélées.

36 Et il y avait Anne, une prophétesse, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser (elle était fort avancée en âge, ayant vécu avec un mari sept ans depuis sa virginité, 37 et veuve d’environ[30] quatre-vingt-quatre ans), qui ne quittait pas le temple, servant [Dieu] en jeûnes et en prières, nuit et jour ; 38 celle-ci, survenant en ce même moment, louait le *Seigneur, et parlait de lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance[31].

Commentaires :

On fait à l'égard du petit enfant tout ce que prescrivait la loi du Seigneur (ce nom de Seigneur est répété quatre fois dans les v. 22 à 24 comme pour affirmer les droits divins sur cet enfant et l'accomplissement de la volonté de Dieu dès son berceau). Le sacrifice offert dans le temple fait ressortir la pauvreté de Joseph et Marie (lire Lév. 12 v. 8). Et, cette fois encore, ce n'est pas aux principaux du peuple que le Libérateur d'Israël est présenté, mais à d'humbles et pieux vieillards: Siméon et Anne. À quel titre cette faveur leur est-elle accordée? Parce qu'ils l'attendaient!

L'Esprit conduit Siméon dans le temple et lui désigne Celui qui est «la consolation d'Israël» (v. 25), le salut de Dieu, la lumière des nations et la gloire du peuple. Il voit de ses yeux, il tient dans ses bras ce petit enfant qui est tout cela pour sa foi. Il rend grâces à Dieu, puis annonce que Jésus sera la pierre de touche pour manifester l'état des cœurs (És. 8 v. 14). C'est ce qu'Il est encore aujourd'hui.

À son tour Anne, femme de prière et fidèle témoin, survient et se joint à la louange. Ne quittant pas le temple, elle réalise le v. 4 du Ps. 84. Enfin, dans l'abondance de son cœur, elle parle de Lui et à cet égard quel exemple elle est pour nous!

7

Janvier

Lecture : Luc 2 v. 39 à 52

39 Et quand ils eurent tout accompli selon la loi du *Seigneur, ils s’en retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. 40 Et l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui.

41 Et ses parents allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. 42 Et quand il eut douze ans, comme ils étaient montés à Jérusalem, selon la coutume de la fête, 43 et qu’ils avaient accompli les jours [de la fête], comme ils s’en retournaient, l’enfant Jésus demeura dans Jérusalem ; et ses parents ne le savaient pas. 44 Mais croyant qu’il était dans la troupe des voyageurs, ils marchèrent le chemin d’un jour et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances ; 45 et ne le trouvant pas, ils s’en retournèrent à Jérusalem à sa recherche. 46 Et il arriva qu’après trois jours ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. 47 Et tous ceux qui l’entendaient s’étonnaient de son intelligence et de ses réponses. 48 Et quand ils le virent, ils furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait ainsi ? Voici, ton père et moi nous te cherchions, étant en grande peine. 49 Et il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? 50 Et ils ne comprirent pas la parole qu’il leur disait. 51 Et il descendit avec eux, et vint à Nazareth, et leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces paroles dans son cœur. 52 Et Jésus avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes.

Commentaires :

Ce passage a une importance toute particulière: il est en effet le seul aperçu que Dieu ait jugé bon de nous donner sur l'enfance et la jeunesse du Seigneur Jésus. Aussi avons-nous ici, tout spécialement pour les jeunes et les enfants, le Modèle par excellence. Il est parfait dans ses relations avec son Père céleste, dont «les affaires» passent avant toute autre considération. Parfait aussi dans ses rapports avec les docteurs du Temple: infiniment plus sage qu'eux tous, Il ne les enseigne pas, mais les écoute et les interroge, seule attitude qui convienne à son âge. Parfait encore dans ses relations avec ses parents: Il leur était soumis, précise le v. 51, pour qu'on ne puisse pas supposer qu'Il leur avait échappé par insubordination. Lui qui avait conscience de sa souveraineté de Fils de Dieu s'est plié à une obéissance entière dès son plus jeune âge dans la maison de ses parents.

Soulignons enfin l'assiduité de l'enfant Jésus au Temple et son précoce intérêt pour les vérités divines. Rien d'autre ne l'attirait dans l'illustre cité de Jérusalem visitée pourtant pour la première fois. Quel prix attachons-nous à la présence du Seigneur et à son enseignement?

8

Janvier

Lecture : Luc 3 v. 1 à 14

1 Or, en la quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, et Hérode tétrarque de la Galilée, et Philippe son frère tétrarque de l’Iturée et de la contrée de Trachonite, et Lysanias tétrarque de l’Abilène, 2 sous la souveraine sacrificature d’Anne et de Caïphe, la parole de Dieu vint à Jean, le fils de Zacharie, au désert. 3 Et il alla dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant le baptême de repentance en rémission de péchés ; 4 comme il est écrit au livre des paroles d’Ésaïe le prophète : «Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du *Seigneur, faites droits ses sentiers. 5 Toute vallée sera comblée, et toute montagne et toute colline sera abaissée, et les choses tortues seront rendues droites, et les [sentiers] raboteux deviendront des sentiers unis ; 6 et toute chair verra le salut[32] de Dieu»[33].

7 Il disait donc aux foules qui sortaient pour être baptisées par lui : Race de vipères, qui vous a avertis de fuir la colère qui vient ? 8 Produisez donc des fruits qui conviennent à la repentance ; et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham. 9 Et déjà même la cognée est mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit, est coupé et jeté au feu.

10 Et les foules l’interrogèrent, disant : Que faut-il donc que nous fassions ? 11 Et répondant, il leur dit : Que celui qui a deux tuniques en donne à celui qui n’en a point, et que celui qui a des vivres fasse de même. 12 Et des publicains vinrent aussi pour être baptisés ; et ils lui dirent : Maître[34], que faut-il que nous fassions ? 13 Et il leur dit : Ne percevez rien au delà de ce qui vous est ordonné. 14 Et des gens de guerre l’interrogèrent aussi, disant : Et nous, que faut-il que nous fassions ? Et il leur dit : Ne commettez pas d’extorsions, ni n’accusez faussement personne, et contentez-vous de vos gages.

Commentaires :

Les routes de jadis étaient en général si mauvaises qu'il fallait les réparer et les rectifier chaque fois que le cortège d'un haut personnage devait y passer. Vu dans un sens moral, c'est le service de Jean le baptiseur. Chargé de préparer la venue du Messie, il avertit les Juifs que leur qualité d'enfants d'Abraham ne suffit pas à les mettre à l'abri de la colère. Ce que Dieu réclame d'eux c'est la repentance accompagnée de fruits réels. La repentance ou la colère, oui, tel est le choix laissé à Israël et à tout homme.

Des personnes appartenant à différentes classes s'adressent à Jean les unes après les autres et il a quelque chose à dire à chacune de la part de Dieu. Ainsi la Parole répond-elle à tous les états et à toutes les circonstances.

En dernier lieu ce sont des hommes de guerre qui se présentent. Ceux-là s'attendaient peut-être à être enrôlés sous la bannière du Messie dans une armée de libération du joug romain. La réponse de Jean a dû alors les surprendre (v. 14). Ne pensons pas que le Seigneur ait besoin de nous pour accomplir des actions d'éclat. Ce qu'Il attend de notre part c'est un témoignage d'honnêteté, de douceur et de contentement dans la situation où nous nous trouvons (1 Cor. 7 v. 24).

9

Janvier

Lecture : Luc 3 v. 15 à 38

15 — Et comme le peuple était dans l’attente, et que tous raisonnaient dans leurs cœurs à l’égard de Jean si lui ne serait point le Christ, 16 Jean répondait à tous, disant : Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de délier la courroie des sandales : lui vous baptisera de[35] l’Esprit Saint et de feu. 17 Il a son van dans sa main, et il nettoiera entièrement son aire et assemblera le froment dans son grenier, mais il brûlera la balle au feu inextinguible.

18 Et faisant aussi plusieurs autres exhortations, il évangélisait donc le peuple ; 19 mais Hérode le tétrarque, étant repris par lui au sujet d’Hérodias, la femme de son frère, et à cause de toutes les choses méchantes qu’Hérode avait faites, 20 ajouta encore à toutes les autres celle de mettre Jean en prison.

21 Et il arriva que, comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi étant baptisé et priant, le ciel s’ouvrit ; 22 et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe ; et il y eut une voix qui venait du ciel : Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir.

23 Et Jésus lui-même commençait d’avoir environ trente ans[36], étant, comme on l’estimait, fils de Joseph : d’Héli, 24 de Matthat, de Lévi, de Melchi, de Janna, de Joseph, 25 de Mattathie, d’Amos, de Nahum, d’Esli, de Naggé, 26 de Maath, de Mattathie, de Séméi, de Joseph, de Juda, 27 de Johanna, de Rhésa, de Zorobabel, de Salathiel, de Néri, 28 de Melchi, d’Addi, de Cosam, d’Elmodam, d’Er, 29 de José, d’Éliézer, de Jorim, de Matthat, de Lévi, 30 de Siméon, de Juda, de Joseph, de Jonan, d’Éliakim, 31 de Méléa, de Maïnan, de Mattatha, de Nathan, de David, 32 de Jessé, d’Obed, de Booz, de Salmon, de Naasson, 33 d’Aminadab, d’Aram, d’Esrom, de Pharès, de Juda, 34 de Jacob, d’Isaac, d’Abraham, de Thara, de Nachor, 35 de Seruch, de Ragaü, de Phalek, d’Éber, de Sala, 36 de Caïnan, d’Arphaxad, de Sem, de Noé, de Lamech, 37 de Mathusala, d’Énoch, de Jared, de Maléléel, de Caïnan, 38 d’Énos, de Seth, d’Adam, de Dieu.

Commentaires :

Jean a exhorté et évangélisé le peuple (v. 18). Messager fidèle, il a parlé de Christ et de sa puissance; après quoi il est mis de côté, sa tâche accomplie. Quel bel exemple il est pour nous qui désirons servir le Seigneur! Il n'est pas en notre pouvoir de convertir qui que ce soit. Mais notre vie et nos paroles doivent préparer ceux qui nous connaissent à recevoir le Seigneur Jésus. Il ne suffit pas d'appeler à la repentance; il faut présenter le Sauveur. Jésus paraît donc. En grâce, Il prend place avec ceux de son peuple dès leurs premiers pas dans le bon chemin. Il est baptisé, Il prie (ce que Luc est seul à mentionner) et, réponse divine, le Saint Esprit descend sur Lui. En même temps la voix du Père s'adresse personnellement à lui (en Matt. 3 v. 17 elle est pour les assistants): «Tu es mon fils bien-aimé; en toi j'ai trouvé mon plaisir». Puissions-nous trouver nous aussi tout notre plaisir en Lui!

La généalogie du Seigneur par Marie remonte à Adam et à Dieu, attestant sa qualité de Fils de l'homme en même temps que de Fils de Dieu. Matt. 1 v. 1 à 17 établissait son titre de Fils de David et d'Abraham, Héritier des promesses divines à Israël.

10

Janvier

Lecture : Luc 4 v. 1 à 15

1 Or Jésus, plein de l’Esprit Saint, s’en retourna du Jourdain et fut mené par[37] l’Esprit dans le désert, 2 étant tenté par le diable quarante jours. Et il ne mangea rien pendant ces jours-là ; et lorsqu’ils furent accomplis, il eut faim. 3 Et le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu’elle devienne du pain. 4 Et Jésus lui répondit, disant : Il est écrit que «l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu»[38].

5 Et le diable, le menant sur une haute montagne, lui montra, en un instant, tous les royaumes de la terre habitée. 6 Et le diable lui dit : Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes[39] ; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux. 7 Si donc tu te prosternes[40] devant moi, elle sera toute à toi. 8 Et Jésus, lui répondant, dit : Il est écrit : «Tu rendras hommage au *Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul»[41].

9 Et il l’amena à Jérusalem, et le plaça sur le faîte du temple et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas ; 10 car il est écrit : «Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, pour te garder ; 11 et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre»[42]. 12 Et Jésus, répondant, lui dit : Il est dit : «Tu ne tenteras pas le *Seigneur ton Dieu»[43]. 13 Et ayant accompli toute tentation, le diable se retira d’avec lui pour un temps[44].

14 Et Jésus s’en retourna en Galilée, dans la puissance de l’Esprit ; et sa renommée se répandit par tout le pays d’alentour. 15 Et lui-même enseignait dans leurs synagogues, étant glorifié par tous.

Commentaires :

La tentation du Seigneur se déroule au désert, ce lieu où Israël avait multiplié les murmures et les convoitises (Ps. 106 v. 14). La première attaque de l'Ennemi est l'occasion pour Jésus de rappeler cette vérité fondamentale: l'homme a une âme qui a besoin d’aliment, c'est la Parole de Dieu dont se nourrit l’être intérieur.

Puis à cet homme parfaitement dépendant, Satan offre à la fois tous les royaumes du monde et leur gloire. Combien ont vendu leur âme pour infiniment moins! Le monde fait en effet partie de l'héritage destiné au Seigneur Jésus. Mais que ce soit la terre entière ou un simple morceau de pain, Christ ne voulait rien recevoir sinon de la main de son Père (Ps. 2 v. 8).

Alors Satan insinue pour la seconde fois: «Si tu es Fils de Dieu…» (v. 3 et 9), comme si la chose était à prouver. C'était mettre en doute ce que le Père venait de proclamer solennellement (ch. 3 v. 22), autrement dit tenter Dieu.

Jésus n'aurait pas pu être un modèle pour nous s'Il avait vaincu le diable en vertu de sa puissance divine. Mais Il triomphe par les armes à la disposition de l'homme: une dépendance entière de Dieu, une obéissance absolue à Sa Parole et une confiance inébranlable en Ses promesses.

11

Janvier

Lecture : Luc 4 v. 16 à 30

16 Et il vint à Nazareth où il avait été élevé[45] ; et il entra dans la synagogue au jour du sabbat, selon sa coutume, et se leva pour lire. 17 Et on lui donna le livre du prophète Ésaïe ; et ayant déployé le livre, il trouva le passage où il était écrit : 18 «L’Esprit du *Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles[46] aux pauvres ; il m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance[47], et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour renvoyer libres ceux qui sont foulés, 19 et pour publier l’an agréable du Seigneur»[48]. 20 Et ayant ployé le livre, et l’ayant rendu à celui qui était de service[49], il s’assit ; et les yeux de tous ceux qui étaient dans la synagogue étaient arrêtés sur lui. 21 Et il se mit à leur dire : Aujourd’hui cette écriture est accomplie, vous l’entendant[50]. 22 Et tous lui rendaient témoignage, et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : Celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph ? 23 Et il leur dit : Assurément vous me direz cette parabole : Médecin, guéris-toi toi-même ; fais ici aussi dans ton pays toutes les choses que nous avons ouï dire qui ont été faites à Capernaüm. 24 Et il dit : En vérité, je vous dis qu’aucun prophète n’est reçu dans son pays. 25 Et, en vérité, je vous dis qu’il y avait plusieurs veuves en Israël, aux jours d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois, de sorte qu’il y eut une grande famine par tout le pays ; 26 et Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, sinon à Sarepta de la Sidonie vers une femme veuve[51]. 27 Et il y avait plusieurs lépreux en Israël au temps d’Élisée le prophète ; et aucun d’eux ne fut rendu net, sinon Naaman, le Syrien[52]. 28 Et ils furent tous remplis de colère dans la synagogue en entendant ces choses ; 29 et s’étant levés, ils le chassèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu’au bord escarpé de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, de manière à l’en précipiter. 30 Mais lui, passant au milieu d’eux, s’en alla.

Commentaires :

Nous voyons débuter le ministère du Seigneur à Nazareth où Il a été élevé. Notre témoignage commence à la maison, dans notre entourage. Nous aurions peut-être plus de courage pour aller évangéliser les païens que pour prendre ainsi position devant ceux qui nous connaissent.

Dans la synagogue, le divin Docteur lit le passage d'Ésaïe qui le recommande comme le Messager de la grâce. Il proclame aux captifs l'ouverture de la prison (voir És. 61 v. 1 et 42 v. 7). Si l'on venait annoncer à des prisonniers l'amnistie et la mise en liberté, imaginerions-nous que certains puissent préférer la captivité; que quelques-uns osent compter plutôt sur leur innocence pour être libérés par voie légale; que plusieurs disent au contraire: ce n'est pas pour moi, je suis trop coupable; que d'autres enfin refusent de croire au message de grâce? Attitudes insensées, bien improbables… et courantes pourtant parmi ceux qui rejettent le salut. Mais bien des captifs de Satan saisissent avec joie la délivrance offerte. Auxquels de ces prisonniers ressemblez-vous? Hélas! La triste fin de cet épisode nous montre comment les habitants de Nazareth, image de tout le peuple, ont accueilli ces «bonnes nouvelles».


 

12

Janvier

Lecture : Luc 4 v. 31 à 44

31 Et il descendit à Capernaüm, ville de Galilée, et il les enseignait au jour de sabbat. 32 Et ils s’étonnaient de sa doctrine, parce que sa parole était avec autorité.

33 Et il y avait dans la synagogue un homme qui avait un esprit de démon immonde ; et il s’écria à haute voix, 34 disant : Ha[53] ! qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien ? Es-tu venu pour nous détruire ? Je te connais, qui tu es[54] : le Saint de Dieu. 35 Et Jésus le tança, disant : Tais-toi, et sors de lui. Et le démon, l’ayant jeté au milieu [de tous], sortit de lui sans lui avoir fait aucun mal. 36 Et ils furent tous saisis d’étonnement, et ils parlaient entre eux, disant : Quelle parole est celle-ci ? car il commande avec autorité et puissance aux esprits immondes, et ils sortent. 37 Et sa renommée se répandait dans tous les lieux d’alentour.

38 Et s’étant levé, [il sortit] de la synagogue et entra dans la maison de Simon. Et la belle-mère de Simon était prise d’une grosse fièvre, et on le pria pour elle. 39 Et s’étant penché sur elle, il tança la fièvre, et [la fièvre] la quitta ; et à l’instant s’étant levée, elle les servit.

40 Et comme le soleil se couchait, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies, les lui amenèrent ; et ayant imposé les mains à chacun d’eux, il les guérit. 41 Et les démons aussi sortaient de plusieurs, criant et disant : Tu es le Fils de Dieu. Et, les tançant, il ne leur permettait pas de parler, parce qu’ils savaient qu’il était le Christ.

42 Et quand il fut jour, il sortit et s’en alla en un lieu désert ; et les foules le recherchaient et vinrent jusqu’à lui ; et elles le retenaient, afin qu’il ne s’en allât point d’auprès d’elles. 43 Mais il leur dit : Il faut que j’annonce[55] le royaume de Dieu aux autres villes aussi ; car j’ai été envoyé pour cela. 44 Et il prêchait dans les synagogues de la Galilée.

Commentaires :

Chassé de Nazareth, Jésus poursuit son ministère à Capernaüm. Il enseigne et guérit avec une autorité qui n'aurait pas tellement étonné les hommes (v. 32, 36) s'ils avaient voulu reconnaître en Lui le Fils de Dieu. Par contre les démons, eux, ne s'y trompent pas. Jac. 2 v. 19 nous déclare qu'ils croient et qu'ils frissonnent. Et pendant que le Seigneur était ici-bas leur activité redoublait pour faire obstacle à la Sienne. Il rencontrait ces esprits impurs jusque dans la synagogue, mais Il ne leur permettait pas de Lui rendre témoignage.

Les v. 38 et 39 nous racontent la guérison de la belle-mère de Simon. Jésus se penche affectueusement sur la malade, car ce n'est pas de loin qu'Il s'occupe de nos maux. Comment cette femme emploie-t-elle la santé qu'elle vient de recouvrer? D'une manière qui nous parle à tous: «à l'instant… elle les servit».

Étranger à ce monde, Jésus n'était pas étranger à ses peines et à ses misères. Le soir n'interrompt pas son activité inlassable, et dès le matin Il est prêt à la reprendre parce qu'Il a passé un moment à l'écart, seul avec Dieu. Mais cette dépendance ne se laisse pas arrêter par les foules qui cherchent à le retenir.

13

Janvier

Lecture : Luc 5 v. 1 à 11

1 Or il arriva, comme la foule se jetait sur lui pour entendre la parole de Dieu, qu’il se tenait sur le bord du lac de Génésareth. 2 Et il vit deux nacelles qui étaient au bord du lac. Or les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. 3 Et montant dans l’une des nacelles qui était à Simon, il le pria de s’éloigner un peu de terre ; et, s’étant assis, il enseignait les foules de dessus la nacelle.

4 Et quand il eut cessé de parler, il dit à Simon : Mène en pleine eau, et lâchez vos filets pour la pêche. 5 Et Simon, répondant, lui dit : Maître[56], nous avons travaillé toute la nuit, et nous n’avons rien pris ; mais sur ta parole je lâcherai le filet. 6 Et ayant fait cela, ils enfermèrent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait. 7 Et ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre nacelle de venir les aider ; et ils vinrent et remplirent les deux nacelles, de sorte qu’elles enfonçaient. 8 Et Simon Pierre, ayant vu cela, se jeta aux genoux de Jésus, disant : Seigneur, retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur. 9 Car la frayeur l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la prise de poissons qu’ils venaient de faire ; 10 de même que Jacques et Jean aussi, fils de Zébédée, qui étaient associés de Simon. Et Jésus dit à Simon : Ne crains pas ; dorénavant tu prendras des hommes. 11 Et ayant mené les nacelles à terre, ils quittèrent tout et le suivirent.

Commentaires :

C'est le récit bien connu de la pêche miraculeuse… et d'un événement plus merveilleux encore: la conversion de Simon. Que fait celui-ci pendant que le divin Maître enseigne les foules auprès de lui? Il lave ses filets salis par le travail infructueux de la nuit précédente. Jésus va l'obliger à écouter. Il lui demande de le mener sur le lac, de façon à s'adresser depuis la nacelle au peuple massé sur le rivage… en même temps qu'à l'homme qui est à côté de lui. Puis le Seigneur va encore parler d'une autre manière à Simon et à ses compagnons. Il remplit leur filet, se faisant connaître ainsi comme le Maître de l'univers, Celui qui commande aux poissons de la mer selon le Ps. 8 v. 6, 8 et qui peut tout là où l'homme ne peut rien. Saisi de crainte, convaincu de péché par la présence du Seigneur, Simon se jette à ses genoux en s'écriant: «Retire-toi de moi…». Mais est-ce pour se retirer de lui que le Sauveur plein d'amour a cherché le pécheur?

Luc est seul à nous raconter cette rencontre décisive du Seigneur avec son disciple Pierre. Dans le livre des Actes, il nous montrera ce dernier, devenu pêcheur d'hommes, être le moyen d'une miraculeuse «prise» d'environ trois mille âmes (Act. 2 v. 41).

14

Janvier

Lecture : Luc 5 v. 12 à 26

12 Et il arriva, comme il était dans une des villes, que voici un homme plein de lèpre ; et voyant Jésus, il se jeta sur sa face et le supplia, disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net. 13 Et étendant la main, il le toucha, disant : Je veux, sois net. Et aussitôt la lèpre se retira de lui. 14 Et il lui commanda de ne le dire à personne : mais va et montre-toi au sacrificateur, et offre pour ta purification selon ce que Moïse a ordonné[57], pour que cela leur serve de témoignage. 15 Et sa renommée se répandait de plus en plus ; et de grandes foules s’assemblèrent pour l’entendre et pour être guéries de leurs infirmités ; 16 mais lui, se tenait retiré dans les déserts et priait.

17 Et il arriva, l’un de ces jours[58], qu’il enseignait. Et des pharisiens et des docteurs de la loi, qui étaient venus de chaque bourgade de Galilée, et de Judée, et de Jérusalem, étaient assis [là], et la puissance du *Seigneur était [là] pour les guérir. 18 Et voici des hommes portant sur un lit un homme qui était paralysé ; et ils cherchaient à l’introduire et à le mettre devant lui. 19 Et ne trouvant pas par quel moyen ils pourraient l’introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et le descendirent par les tuiles, avec son petit lit, au milieu, devant Jésus. 20 Et voyant leur foi, il dit : Homme, tes péchés te sont pardonnés. 21 Et les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner, disant : Qui est celui-ci qui profère des blasphèmes ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ? 22 Et Jésus, connaissant leurs pensées, répondant, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs ? 23 Lequel est le plus facile, de dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ? 24 Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés (il dit au paralytique) : Je te dis, lève-toi, et, prenant ton petit lit, va dans ta maison. 25 Et à l’instant, s’étant levé devant eux, il prit [le lit] sur lequel il était couché, et s’en alla dans sa maison, glorifiant Dieu. 26 Et ils furent tous saisis d’étonnement, et glorifiaient Dieu ; et ils furent remplis de crainte, disant : Nous avons vu aujourd’hui des choses étranges.

Commentaires :

Un homme lépreux vient à Jésus dont il reconnaît la puissance. Il est guéri par la volonté de Son amour.

Le v. 16 nous révèle de nouveau le secret de cet homme parfait: sa vie de prière. La perfection pour un homme consiste à réaliser une entière dépendance de Dieu, et cette dépendance trouve son expression dans la prière. C'est pourquoi Luc nous montre à tout moment notre incomparable Modèle dans cette attitude bénie (ch. 3 v. 21; 5 v. 16; 6 v. 12; 9 v. 18, 29; 11 v. 1; 22 v. 32, 44).

Nous assistons ensuite à l'effort considérable déployé par quelques personnes pour mettre un pauvre paralytique en contact avec Jésus. Puissent ce zèle et cette foi persévérante nous encourager! Nous pouvons aussi apporter au Seigneur (par la prière) ceux dont la conversion nous tient à cœur et peut-être les inviter à nous accompagner là où Il a promis sa présence.

Dans les chapitres 4 et 5 le péché nous est présenté sous différents aspects: Comme puissance de Satan dans les démoniaques (ch. 4 v. 33, 41); sous forme de souillure chez le lépreux; enfin en tant qu'état de mort devant Dieu (le paralytique). Jésus est venu répondre à ces trois caractères: Il est celui qui délivre, qui purifie et qui rend à l'homme l'usage de ses facultés pour Dieu.

15

Janvier

Lecture : Luc 5 v. 27 à 39

27 Et après cela il sortit ; et il vit un publicain[59] nommé Lévi, assis au bureau de recette, et il lui dit : Suis-moi. 28 Et quittant tout, il se leva et le suivit. 29 Et Lévi lui fit un grand festin dans sa maison ; et il y avait une grande foule de publicains et d’autres gens qui étaient avec eux à table. 30 Et leurs scribes et les pharisiens murmuraient contre ses disciples, disant : Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains[60] et les pécheurs ? 31 Et Jésus, répondant, leur dit : Ceux qui sont en santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. 32 Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance.

33 Et ils lui dirent : Pourquoi les disciples de Jean jeûnent-ils souvent et font-ils des prières, pareillement aussi ceux des pharisiens, mais les tiens mangent et boivent ? 34 Et il leur dit : Pouvez-vous faire jeûner les fils de la chambre nuptiale[61] pendant que l’époux est avec eux ? 35 Mais des jours viendront, où aussi l’époux leur aura été ôté ; alors ils jeûneront en ces jours-là.

36 Et il leur dit aussi une parabole : Personne ne met un morceau d’un habit neuf à un vieil habit ; autrement il déchirera le neuf, et aussi la pièce [prise] du neuf ne s’accordera pas avec le vieux. 37 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement le vin nouveau rompra les outres, et il se répandra, et les outres seront perdues ; 38 mais le vin nouveau doit être mis dans des outres neuves, et tous les deux se conservent. 39 Et il n’y a personne qui ait bu du vieux, qui veuille aussitôt du nouveau ; car il dit : Le vieux est meilleur.

Commentaires :

Lévi (ou Matthieu: Matt. 9 v. 9) est à son travail lorsque la voix de Jésus l'appelle. Il quitte tout, se lève et le suit. Puis il reçoit le Seigneur chez lui en même temps que ses anciens collègues, pour leur donner l'occasion de rencontrer son nouveau Maître (Puissent nos invitations avoir aussi ce motif!). Ces publicains, percepteurs d'impôts, étaient détestés par les autres Juifs parce qu'ils s'enrichissaient à leurs dépens et tiraient un profit personnel du joug romain. D'où l'indignation des scribes et des pharisiens en voyant Jésus et ses disciples en compagnie de ces renégats. Combien de personnes sont davantage portées à se retirer des pécheurs plutôt que du péché! En réponse à ces murmures Jésus se fait connaître comme le grand médecin des âmes. De même que le docteur ne se rend pas chez des gens bien portants (ou qui se croient tels), le Seigneur ne peut s'occuper que de ceux qui reconnaissent leur culpabilité.

Puis les scribes et les pharisiens soulèvent la question du jeûne. Jésus leur répond que cette marque de tristesse n'était pas de saison pendant que Lui, l'Époux, était au milieu d'eux. Du reste la servitude de la loi et des ordonnances ne s'accorde pas avec la liberté et la joie qu'apporte la grâce (v. 36, 37).

16

Janvier

Lecture : Luc 6 v. 1 à 19

1 Or il arriva, au sabbat second-premier, qu’il passait par des blés ; et ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, les froissant entre leurs mains. 2 Et quelques-uns des pharisiens leur dirent : Pourquoi faites-vous ce qu’il n’est pas permis de faire au jour de sabbat ? 3 Et Jésus, répondant, leur dit : N’avez-vous pas même lu ce que fit David quand il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; 4 comment il entra dans la maison de Dieu, et prit les pains de proposition, et en mangea, et en donna aussi à ceux qui étaient avec lui, quoiqu’il ne soit pas permis d’en manger, sinon aux sacrificateurs seuls ? [62] 5 Et il leur dit : Le fils de l’homme est seigneur aussi du sabbat.

6 Et il arriva aussi, un autre sabbat, qu’il entra dans la synagogue et qu’il enseignait. Et il y avait là un homme, et sa main droite était sèche. 7 Et les scribes et les pharisiens observaient s’il guérirait en un jour de sabbat, afin qu’ils trouvassent de quoi l’accuser. 8 Et lui connut leurs pensées et dit à l’homme qui avait la main sèche : Lève-toi, et tiens-toi là devant tous. Et s’étant levé, il se tint là. 9 Jésus donc leur dit : Je vous demanderai s’il est permis, le jour de sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver la vie ou de la perdre ? 10 Et les ayant tous regardés à l’entour, il lui dit : Étends ta main. Et il fit ainsi ; et sa main fut rendue [saine] comme l’autre. 11 Et ils en furent hors d’eux-mêmes, et s’entretenaient ensemble de ce qu’ils pourraient faire à Jésus.

12 Or il arriva, en ces jours-là, qu’il s’en alla sur une montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier Dieu. 13 Et quand le jour fut venu, il appela ses disciples. Et en ayant choisi douze d’entre eux, lesquels il nomma aussi apôtres : 14 Simon, qu’il nomma aussi Pierre, et André son frère ; Jacques et Jean ; Philippe et Barthélemy ; 15 Matthieu et Thomas ; Jacques le [fils] d’Alphée, et Simon qui était appelé Zélote[63] ; 16 Jude [frère] de Jacques, et Judas Iscariote, qui aussi devint traître ;

17 — et étant descendu avec eux, il s’arrêta dans un lieu uni, ainsi que la foule de ses disciples et une grande multitude de peuple de toute la Judée et de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon, qui étaient venus pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies ; 18 ceux aussi qui étaient tourmentés par des esprits immondes furent guéris ; 19 et toute la foule cherchait à le toucher, car il sortait de lui de la puissance, et elle les guérissait tous.

Commentaires :

Le Seigneur Jésus était venu introduire un nouvel ordre de choses. Mais Israël trouvait meilleur l'ancien régime de la loi (comp. ch. 5 v. 39). L'homme est tel, qu'il préfère des ordonnances parce qu'elles lui permettent de se glorifier en les accomplissant tant soit peu; tandis que la grâce l'humilie en le considérant perdu. Pour ce motif les Juifs tenaient fortement au sabbat, et le Seigneur donne à ce sujet deux leçons aux pharisiens: l'une tirée des Écritures et de l'histoire d'Israël (v. 3, 4), l'autre de son propre exemple d'amour (v. 9, 10). Seul effet sur leurs cœurs: ils trament un complot pour se débarrasser de Lui!

Puis le Maître désigne ses apôtres; mais avant de le faire, Il prie une nuit entière. Quelle importance avait ce choix pour l'œuvre qui devait être accomplie ensuite! Le Seigneur Jésus connaissait le caractère naturel de tous ses disciples, ce que chacun avait à acquérir et à abandonner… Il les connaissait mais Il les aimait, comme Il vous connaît et vous aime (Jean 10 v. 14, 27).

Et puis il s'agissait pour Celui qui savait toutes choses de prendre avec Lui le traître Judas! Mais là encore triomphe Sa soumission parfaite. Jésus était venu accomplir les Écritures.

17

Janvier

Lecture : Luc 6 v. 20 à 38

20 Et lui, élevant les yeux vers ses disciples, dit : Bienheureux, vous pauvres, car à vous est le royaume de Dieu ; 21 bienheureux, vous qui maintenant avez faim, car vous serez rassasiés ; bienheureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. 22 Vous êtes bienheureux quand les hommes vous haïront, et quand ils vous retrancheront [de leur société], et qu’ils vous insulteront et rejetteront votre nom comme mauvais, à cause du fils de l’homme. 23 Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, car voici, votre récompense est grande dans le ciel, car leurs pères en ont fait de même aux prophètes. 24 Mais malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation ; 25 malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim ; malheur à vous qui riez maintenant, car vous mènerez deuil et vous pleurerez. 26 Malheur [à vous] quand tous les hommes diront du bien de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes. 27 Mais à vous qui écoutez, je vous dis : Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; 28 bénissez ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous font du tort. 29 À celui qui te frappe sur une joue, présente aussi l’autre ; et si quelqu’un t’ôte ton manteau, ne l’empêche pas [de prendre] aussi ta tunique. 30 Donne à tout homme qui te demande, et à celui qui t’ôte ce qui t’appartient, ne le redemande pas.

31 Et comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même. 32 Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. 33 Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi en font autant. 34 Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin qu’ils reçoivent la pareille.

35 Mais aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez sans en rien espérer ; et votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-haut ; car il est bon envers les ingrats et les méchants. 36 Soyez donc miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux ; 37 et ne jugez pas, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés ; acquittez, et vous serez acquittés[64] ; 38 donnez, et il vous sera donné : on vous donnera dans le sein bonne mesure, pressée et secouée, et qui débordera ; car de la même mesure dont vous mesurerez, on vous mesurera en retour.

Commentaires :

Combien nous nous sentons repris par ces enseignements du Maître. Laissons-les pénétrer dans nos cœurs et surtout vivons-les! La plupart de ces paroles se trouvent en Matt. 5 à 7; mais ici elles sont plus personnelles. Ce n'est pas «bienheureux ceux qui…» mais «bienheureux vous…».

Le v. 31 résume les exhortations adressées «à vous qui écoutez» (v. 27): «Comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même» (v. 31). Que nos semblables seraient bien traités si nous obéissions à cette parole!

Tous ces traits de caractère sont étrangers à notre nature orgueilleuse, égoïste et impatiente. Le Seigneur souligne qu'ils sont ceux de Dieu même et nous feront reconnaître comme les enfants du Père céleste… sur la terre (v. 35 fin et 36). Nous n'aurons plus en effet l'occasion de les manifester au ciel puisqu'il n'y aura là-haut ni ennemis à aimer, ni injustices à supporter, ni misères à soulager. Notre responsabilité et notre privilège, c'est de ressembler à Jésus ici-bas, de refléter la douceur, l'amour, l'humilité, la patience du Modèle parfait «qui, lorsqu'on l'outrageait ne rendait pas d'outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas…» (1 Pier. 2 v. 21, 23).

18

Janvier

Lecture : Luc 6 v. 39 à 49

39 Et il leur disait aussi une parabole : Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? ne tomberont-ils pas tous deux dans la fosse ? 40 Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, mais tout homme accompli sera comme son maître.

41 Et pourquoi regardes-tu le fétu[65] qui est dans l’œil de ton frère, et tu ne t’aperçois pas de la poutre qui est dans ton propre œil ? 42 Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, permets, j’ôterai le fétu[66] qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter le fétu qui est dans l’œil de ton frère.

43 Car il n’y a pas de bon arbre qui produise de mauvais fruit, ni d’arbre mauvais qui produise de bon fruit ; 44 car chaque arbre se connaît à son propre fruit, car on ne récolte pas des figues sur des épines, ni ne cueille du raisin sur un buisson. 45 L’homme bon, du bon trésor de son cœur produit ce qui est bon, et l’homme mauvais, du mauvais produit ce qui est mauvais : car de l’abondance du cœur sa bouche parle.

46 Et pourquoi m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? 47 Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, et qui entend mes paroles et les met en pratique : 48 il est semblable à un homme qui bâtit une maison, qui a foui et creusé profondément, et a mis un fondement sur le roc : mais une inondation étant survenue, le fleuve s’est jeté avec violence contre cette maison, et il n’a pu l’ébranler, car elle avait été fondée sur le roc. 49 Mais celui qui a entendu et n’a pas mis en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement ; et le fleuve s’est jeté avec violence contre elle, et aussitôt elle est tombée ; et la ruine[67] de cette maison a été grande.

Commentaires :

Si un petit corps étranger se dépose sur la lentille d'un microscope on ne peut plus rien voir à travers. Chose curieuse, pour nous c'est l'inverse! Plus grosse est la poutre que nous avons dans l'œil, plus nous avons la vue perçante pour distinguer le petit fétu dans l'œil de notre frère.

Au v. 46, Jésus nous pose à tous une question qui doit nous faire réfléchir: «Pourquoi m'appelez-vous: Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis?». Ne sommes-nous pas souvent très légers et très inconséquents en prononçant dans nos prières le nom du Seigneur Jésus? Nous n'avons pas le droit de l'appeler ainsi si nous ne sommes pas disposés à faire en toutes choses sa volonté (1 Jean 2 v. 4). Beaucoup d'enfants de parents chrétiens ont, par grâce, accepté Jésus Christ comme leur Sauveur; mais, tant qu'ils ne reconnaissent pas aussi son autorité de Seigneur, peut-on dire qu'ils se sont vraiment tournés vers Lui? Le vrai christianisme consiste à ne plus vivre pour soi-même mais pour Celui qui est mort pour nous, à Le servir et à L'attendre (1 Thess. 1 v. 9, 10; 2 Cor. 5 v. 15).

Fonder ses espérances «sur la terre» c'est aller au-devant d'une grande ruine (v. 49). Oui, allons à Jésus, écoutons ses paroles et mettons-les en pratique (v. 47).

19

Janvier

Lecture : Luc 7 v. 1 à 17

1 Or, quand il eut achevé tous ses discours, le peuple l’entendant, il entra dans Capernaüm. 2 Et l’esclave d’un certain centurion, à qui il était fort cher, était malade et s’en allait mourir. 3 Et ayant ouï parler de Jésus, il envoya vers lui des anciens des Juifs, le priant de venir sauver[68] son esclave. 4 Et étant venus à Jésus, ils le priaient instamment, disant : Il est digne que tu lui accordes cela, 5 car il aime notre nation et nous a lui-même bâti la synagogue. 6 Et Jésus alla avec eux. Et déjà comme il n’était plus guère loin de la maison, le centurion envoya des amis vers lui, lui disant : Seigneur, ne te donne pas de fatigue, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; 7 c’est pourquoi je ne me suis pas cru digne moi-même non plus d’aller vers toi ; mais dis une parole[69] et mon serviteur sera guéri. 8 Car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi des soldats ; et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ; et à mon esclave : Fais cela, et il le fait. 9 Et Jésus, ayant entendu ces choses, l’admira ; et se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : Je vous dis que je n’ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi. 10 Et ceux qui avaient été envoyés, s’en étant retournés à la maison, trouvèrent bien portant l’esclave malade.

11 Et le jour suivant[70], il arriva que [Jésus] allait à une ville appelée Naïn, et plusieurs de ses disciples et une grande foule allaient avec lui. 12 Et comme il approchait de la porte de la ville, voici, on portait dehors un mort, fils unique de sa mère, et elle était veuve ; et une foule considérable de la ville était avec elle. 13 Et le Seigneur, la voyant, fut ému de compassion envers elle et lui dit : Ne pleure pas. 14 Et s’approchant, il toucha la bière ; et ceux qui la portaient s’arrêtèrent ; et il dit : Jeune homme, je te dis, lève-toi. 15 Et le mort se leva sur son séant, et commença à parler ; et il le donna à sa mère. 16 Et ils furent tous saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a été suscité parmi nous, et Dieu a visité son peuple. 17 Et le bruit de ce fait[71] se répandit à son sujet dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour.

Commentaires :

Quels nobles sentiments nous trouvons chez le centurion de Capernaüm: grande affection pour un simple esclave; bienveillance envers Israël; humilité («je ne suis pas digne…» déclare-t-il; comp. v. 4); sens de l'autorité et du devoir acquis par la vie militaire (v. 8)! Mais ce ne sont pas ces qualités morales que le Seigneur admire; c'est la foi de cet étranger. Jésus la cite en exemple. La foi n'existe que par l'objet sur lequel elle s'appuie: ici la toute-puissance du Seigneur. Plus l'objet sera connu dans sa grandeur, plus grande sera la foi. Que Christ soit grand pour notre cœur!

En approchant de Naïn, le Seigneur et la foule qui l'accompagne croisent un autre cortège. C'est un enterrement, comme ceux qu'on voit dans les rues (Eccl. 12 v. 5 fin: rappel tragique que la mort constitue le salaire du péché). Mais celui-ci est particulièrement triste, car il s'agit du fils unique d'une veuve. Ému de compassion, Jésus commence par consoler la pauvre mère. Puis il touche le cercueil (de même qu'Il a touché le lépreux au ch. 5 v. 13, sans en être souillé; comp. Nomb. 19 v. 11). Et voilà ce mort qui s'assied et qui commence à parler!

N'oublions pas que le témoignage verbal est une preuve nécessaire de la vie qui est en nous (Rom. 10 v. 9).

20

Janvier

Lecture : Luc 7 v. 18 à 35

18 Et les disciples de Jean lui rapportèrent toutes ces choses. 19 Et ayant appelé deux de ses disciples, Jean les envoya vers Jésus, disant : Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? 20 Et les hommes, étant venus à lui, dirent : Jean le baptiseur nous a envoyés auprès de toi, disant : Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? 21 (En cette heure-là, il guérit plusieurs personnes de maladies et de fléaux et de mauvais esprits, et il donna la vue à plusieurs aveugles). 22 Et Jésus, répondant, leur dit : Allez, et rapportez à Jean les choses que vous avez vues et entendues : que les aveugles recouvrent la vue, que les boiteux marchent, que les lépreux sont rendus nets, que les sourds entendent, que les morts ressuscitent, et que l’évangile[72] est annoncé aux pauvres. 23 Et bienheureux est quiconque n’aura pas été scandalisé en moi.

24 Et lorsque les messagers de Jean s’en furent allés, il se mit à dire de Jean aux foules : Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? 25 Mais qu’êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu de vêtements précieux ? Voici, ceux qui sont vêtus magnifiquement et qui vivent dans les délices, sont dans les palais des rois. 26 Mais qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. 27 C’est ici celui dont il est écrit : «Voici, j’envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton chemin devant toi»[73] ; 28 car je vous dis : Parmi ceux qui sont nés de femme, il n’y a aucun prophète plus grand que Jean le baptiseur ; mais le moindre dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.

29 (Et tout le peuple qui entendait cela, et les publicains, justifiaient Dieu, ayant été baptisés du baptême de Jean ; 30 mais les pharisiens et les docteurs de la loi rejetaient contre[74] eux-mêmes le conseil de Dieu, n’ayant pas été baptisés par lui).

31 À qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ? 32 Ils sont semblables à des petits enfants qui sont assis au marché et qui crient les uns aux autres et disent : Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes et vous n’avez pas pleuré. 33 Car Jean le baptiseur est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites : Il a un démon. 34 Le fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : Voici un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des pécheurs. 35 Et la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.

Commentaires :

De la prison où Hérode l'avait enfermé (ch. 3 v. 20), Jean le baptiseur envoie vers Jésus deux de ses disciples pour s'enquérir à son sujet. À travers la question posée, transparaissent ses doutes et son découragement. Il avait annoncé le royaume, et c'est la prison qu'il a obtenu. Vraiment est-il possible que Jésus soit «celui qui vient»?

Bien des personnes, considérant l'état actuel de l'Église, la persécution des croyants dans de nombreux pays, et l'indifférence du monde à l'égard de l'Évangile, en viennent à douter de la puissance du Seigneur et de son règne. Mais ce dernier ne s'établira pas avant l'enlèvement de l'Église et l'accomplissement des événements prophétiques.

Les œuvres de Jésus se chargent de répondre à la question des deux messagers.

Jean avait rendu témoignage au Seigneur. Maintenant c'est le Seigneur qui, devant les mêmes foules, rend témoignage à Jean. Et Il montre avec tristesse quel accueil le ministère du précurseur et le sien ont rencontré auprès de «cette génération» privilégiée (v. 31). Ni les complaintes de Jean (ses appels à se repentir) ni les bonnes nouvelles du Sauveur qui devaient produire la joie et la louange, n'avaient trouvé d'écho auprès de la masse du peuple et de ses chefs.

21

Janvier

Lecture : Luc 7 v. 36 à 50

36 Et un des pharisiens le pria de manger avec lui. Et entrant dans la maison du pharisien, il se mit à table. 37 Et voici, une femme dans la ville, qui était une pécheresse, et qui savait qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre [plein] de parfum ; 38 et se tenant derrière à ses pieds, et pleurant, elle se mit à les[75] arroser de ses larmes, et elle les essuyait avec les cheveux de sa tête, et couvrait ses pieds de baisers, et les oignait avec le parfum. 39 Et le pharisien qui l’avait convié, voyant cela, dit en lui-même[76] : Celui-ci, s’il était prophète, saurait qui et quelle est cette femme qui le touche, car c’est une pécheresse. 40 Et Jésus, répondant, lui dit : Simon, j’ai quelque chose à te dire. Et il dit : Maître[77], dis-le. 41 Un créancier avait deux débiteurs : l’un lui devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante ; 42 et comme ils n’avaient pas de quoi payer, il quitta la dette à l’un et à l’autre. Dis donc lequel des deux l’aimera le plus. 43 Et Simon, répondant, dit : J’estime que c’est celui à qui il a été quitté davantage. Et il lui dit : Tu as jugé justement. 44 Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison ; tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds, mais elle a arrosé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. 45 Tu ne m’as pas donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, n’a pas cessé de couvrir mes pieds de baisers. 46 Tu n’as pas oint ma tête d’huile, mais elle a oint mes pieds avec un parfum. 47 C’est pourquoi je te dis : Ses nombreux péchés sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui il est peu pardonné, aime peu. 48 Et il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés. 49 Et ceux qui étaient à table avec lui, se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés ? 50 Et il dit à la femme : Ta foi t’a sauvée, va-t’en en paix.

Commentaires :

Bien différent du publicain Lévi au ch. 5 (v. 29), Simon le pharisien a aussi convié le Seigneur à sa table. Il pensait peut-être en recevoir de l'honneur, mais c'est une leçon humiliante que Jésus va lui donner. Voici qu'une femme connue pour sa vie dissolue s'est introduite dans la maison. Elle répand aux pieds de Jésus, avec l'hommage de son parfum, d'abondantes larmes de repentir. C'est cette pécheresse, et non le pharisien Simon, qui rafraîchit et restaure le cœur du Sauveur. Car elle a conscience de sa grande dette envers Dieu et elle vient à Jésus dans le seul état convenable: avec un cœur brisé et humilié (Ps. 51 v. 17). Avant d'adresser à cette femme la parole de grâce qu'elle attend, le Seigneur a «quelque chose à dire» à Simon dont Il connaît les pensées secrètes. Que de fois nous pourrions entendre notre nom à la place de celui de Simon. «J'ai quelque chose à te dire à toi aussi», déclare le Maître à tel ou tel d'entre nous: Tu te compares peut-être avantageusement à d'autres qui n'ont pas reçu comme toi une éducation chrétienne, mais ce qui compte à mes yeux c'est l'amour pour moi et les preuves qui m'en sont données.

Sachons mieux discerner combien il nous a été pardonné pour aimer davantage notre Sauveur!

 

 

 


 

22

Janvier

Lecture : Luc 8 v. 1 à 15

1 Et il arriva après cela[78], qu’il passait par les villes et par les villages, prêchant et annonçant[79] le royaume de Dieu ; et les douze [étaient] avec lui, 2 et des femmes aussi qui avaient été guéries d’esprits malins et d’infirmités, Marie, qu’on appelait Magdeleine[80], de laquelle étaient sortis sept démons, 3 et Jeanne, femme de Chuzas intendant d’Hérode, et Susanne, et plusieurs autres, qui l’assistaient[81] de leurs biens.

4 Et comme une grande foule s’assemblait, et qu’on venait à lui de toutes les villes, il dit en parabole : 5 Le semeur sortit pour semer sa semence. Et comme il semait, quelques [grains] tombèrent le long du chemin, et furent foulés aux pieds, et les oiseaux du ciel les dévorèrent. 6 Et d’autres tombèrent sur le roc ; et ayant levé, ils séchèrent, parce qu’ils n’avaient pas d’humidité. 7 Et d’autres tombèrent au milieu des épines ; et les épines levèrent avec eux et les étouffèrent. 8 Et d’autres tombèrent dans la bonne terre, et ils levèrent, et produisirent du fruit au centuple. En disant ces choses, il criait : Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. 9 Et ses disciples l’interrogèrent, disant : Qu’est-ce que cette parabole ? 10 Et il dit : À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu ; mais [il en est parlé] aux autres en paraboles, afin que voyant, ils ne voient pas, et qu’entendant, ils ne comprennent pas.

11 Or voici ce qu’est la parabole : La semence est la parole de Dieu ; 12 et ceux qui sont le long du chemin, sont ceux qui entendent [la parole] ; ensuite vient le diable, et il ôte de leur cœur la parole, de peur qu’en croyant, ils ne soient sauvés. 13 Et ceux qui sont sur le roc, sont ceux qui, lorsqu’ils entendent la parole, la reçoivent avec joie ; et ceux-ci n’ont pas de racine : ils ne croient que pour un temps, et au temps de la tentation ils se retirent. 14 Et ce qui est tombé dans les épines, ce sont ceux qui, ayant entendu [la parole] et s’en étant allés, sont étouffés par les soucis et par les richesses et par les voluptés de la vie[82], et ils ne portent pas de fruit à maturité. 15 Mais ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, la retiennent dans un cœur honnête et bon, et portent du fruit avec patience.

Commentaires :

Avec les disciples, quelques femmes dévouées suivaient le Seigneur et «l'assistaient de leurs biens». Ce qu'elles ont fait pour Jésus est mentionné à la suite de ce que Lui a d'abord fait pour elles (v. 2).

Les v. 4 à 15 contiennent la parabole du Semeur et son explication. Trois choses amènent la stérilité du sol: les oiseaux, figure du diable (v. 12), le roc, image ici du cœur aride, impénétrable à toute action profonde et durable, les épines enfin, qui nous parlent du monde avec ses préoccupations, ses richesses et ses plaisirs (v. 14). Cependant le meilleur des terrains doit d'abord être labouré. Opération pénible ! le sol est brisé, remué, retourné, rendu ainsi propre à laisser pénétrer et germer la semence. C'est ainsi que Dieu opère (souvent par des épreuves) dans la conscience de ceux qui vont recevoir la Parole.

Mais ce travail ne se fait pas dans les trois premiers terrains. Il est inutile de labourer dans un chemin continuellement piétiné et c'est chose impossible sur le rocher. Quant aux épines, un défrichage est d'abord nécessaire et les racines du monde dans un cœur sont souvent profondément enfoncées.

Entendre la Parole caractérise tous les sols. La retenir et porter du fruit avec patience est le propre de la bonne terre (v. 15).

23

Janvier

Lecture : Luc 8 v. 16 à 25

16 Or personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase, ni ne la met sous un lit ; mais il la place sur un pied de lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. 17 Car il n’y a rien de secret qui ne deviendra manifeste, ni rien de caché qui ne se connaîtra et ne vienne en évidence.

18 Prenez donc garde comment vous entendez ; car à quiconque a, il sera donné, et à quiconque n’a pas, cela même qu’il paraît[83] avoir sera ôté.

19 Or sa mère et ses frères vinrent auprès de lui ; et ils ne pouvaient l’aborder, à cause de la foule. 20 Et cela lui fut rapporté par [quelques-uns] qui disaient : Ta mère et tes frères se tiennent dehors, désirant te voir. 21 Mais lui, répondant, leur dit : Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique.

22 Et il arriva, l’un de ces jours, qu’il monta dans une nacelle, et ses disciples [avec lui]. Et il leur dit : Passons à l’autre rive du lac. Et ils prirent le large. 23 Et comme ils voguaient, il s’endormit ; et un vent impétueux fondit sur le lac, et [la nacelle] s’emplissait[84], et ils étaient en péril. 24 Et ils vinrent et le réveillèrent, disant : Maître, maître[85], nous périssons ! Et lui, s’étant levé, reprit le vent et les flots ; et ils s’apaisèrent, et il se fit un calme. 25 Et il leur dit : Où est votre foi ? Mais eux, saisis de crainte, étaient dans l’étonnement, disant entre eux : Qui donc est celui-ci, qui commande même aux vents et à l’eau, et ils lui obéissent ?

Commentaires :

Il ne viendrait à l'idée de personne, après avoir allumé une lampe, de la cacher sous un vase ou sous un lit. «Enfants de lumière», notre raison d'être ici-bas est de faire briller bien distinctement dans les ténèbres de ce monde les vertus de Celui qui est Lumière (v. 16; Matt. 5 v. 14; 1 Pier. 2 v. 9).

À l'occasion de la venue de sa mère et de ses frères, le Seigneur parle encore de «ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique» (v. 21; ch. 6 v. 47). Eux seuls peuvent se prévaloir d'une relation avec Lui.

Le sommeil de Jésus dans la nacelle nous le montre comme un homme fatigué par sa journée de travail. Mais, l'instant d'après, l'ordre qu'Il donne au vent et aux vagues le fait connaître comme Dieu souverain. Saisis de crainte, les disciples s'écrient: «Qui donc est celui-ci…?». Plusieurs fois nous avons entendu cette question (v. 25; ch. 5 v. 21; 7 v. 49). Agur autrefois l'avait posée: «Qui a rassemblé le vent dans le creux de ses mains? Qui a serré les eaux dans un manteau?…» (Prov. 30 v. 4). Celui qui «commande même aux vents et à l'eau» et révèle sa puissance aux disciples manquant de foi est le Fils de Dieu, le Créateur. Sa puissance aujourd'hui n'a pas changé. Mais qu'en est-il de notre foi?

24

Janvier

Lecture : Luc 8 v. 26 à 39

26 Et ils abordèrent dans le pays des Gadaréniens, qui est vis-à-vis de la Galilée. 27 Et quand il fut descendu à terre, un homme de la ville vint à sa rencontre, qui depuis longtemps avait des démons, et ne portait pas de vêtements, et ne demeurait pas dans une maison, mais dans les sépulcres. 28 Et ayant aperçu Jésus, et s’étant écrié, il se jeta devant lui, et dit à haute voix : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-haut ? Je te supplie, ne me tourmente pas. 29 Car [Jésus] avait commandé à l’esprit immonde de sortir de l’homme ; car depuis longtemps il s’était saisi de lui, et [l’homme] avait été lié et gardé dans les chaînes et avec les fers aux pieds ; et brisant ses liens, il était emporté par le démon dans les déserts. 30 Et Jésus lui demanda, disant : Quel est ton nom ? Et il dit : Légion ; car beaucoup de démons étaient entrés en lui. 31 Et ils le priaient[86] pour qu’il ne leur commandât pas de s’en aller dans l’abîme[87].32 Et il y avait là un grand troupeau de pourceaux paissant sur la montagne, et ils le priaient de leur permettre d’entrer en eux ; et il le leur permit. 33 Et les démons, sortant de l’homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se rua du haut de la côte dans le lac, et fut étouffé.

34 Et ceux qui le paissaient, voyant ce qui était arrivé, s’enfuirent, et le racontèrent dans la ville et dans les campagnes. 35 Et ils sortirent pour voir ce qui était arrivé, et vinrent vers Jésus, et trouvèrent assis, vêtu et dans son bon sens, aux pieds de Jésus, l’homme duquel les démons étaient sortis ; et ils eurent peur. 36 Et ceux qui avaient vu [ce qui s’était passé], leur racontèrent aussi comment le démoniaque avait été délivré. 37 Et toute la multitude du pays environnant des Gadaréniens, pria Jésus de s’en aller de chez eux, car ils étaient saisis d’une grande frayeur : et lui, étant monté dans la nacelle, s’en retourna. 38 Et l’homme duquel les démons étaient sortis, le supplia [de lui permettre] d’être avec lui ; 39 mais il le renvoya, disant : Retourne dans ta maison et raconte tout ce que Dieu t’a fait. Et il s’en alla, publiant par toute la ville tout ce que Jésus lui avait fait.

Commentaires :

La puissance divine dont Jésus a donné un aperçu en calmant la tempête se trouve ici en face d'une violence autrement redoutable: celle de Satan. Une armée de démons s'était complètement emparée de la volonté de ce malheureux Gadarénien. On avait bien essayé, mais sans succès, de le maîtriser par des chaînes et des fers, image des vains efforts de la société pour réfréner les passions. Habitant les sépulcres, ce possédé était déjà moralement un mort. Il était nu; c'est-à-dire incapable, comme Adam, de cacher à Dieu son état. Quel tableau de la déchéance morale de la créature! Mais aussi quel changement lorsque intervient la délivrance du Seigneur (lire Éph. 2 v. 1 à 6)! Les gens de la ville ne peuvent que le constater. Ils trouvent cet homme «assis, vêtu et dans son bon sens, aux pieds de Jésus». Oui, le racheté trouve enfin paix et repos auprès de son Sauveur; Dieu le revêt de justice et lui donne une intelligence pour le connaître.

Hélas! La présence de Dieu inquiète et dérange davantage le monde que la domination du diable.

Le démoniaque guéri souhaite accompagner Jésus (comp. Phil. 1 v. 23). Mais le Seigneur lui désigne son champ de travail: sa propre maison et sa ville où il raconte tout ce que Jésus a fait pour lui (Ps. 66 v. 16).

25

Janvier

Lecture : Luc 8 v. 40 à 56

40 Et quand Jésus fut de retour, il arriva que la foule l’accueillit, car tous l’attendaient. 41 Et voici, un homme dont le nom était Jaïrus, — et il était chef de la synagogue, — vint, et se jetant aux pieds de Jésus, le supplia de venir dans sa maison, 42 car il avait une fille unique, d’environ douze ans, et elle se mourait. Et comme il s’en allait, les foules le serraient.

43 — Et une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans, et qui, ayant dépensé tout son bien en médecins, n’avait pu être guérie par aucun, 44 s’approcha par derrière et toucha le bord de son vêtement ; et à l’instant sa perte de sang s’arrêta. 45 Et Jésus dit : Qui est-ce qui m’a touché ? Et comme tous niaient, Pierre dit, et ceux qui étaient avec lui : Maître[88], les foules te serrent et te pressent, et tu dis : Qui est-ce qui m’a touché ? 46 Et Jésus dit : Quelqu’un m’a touché, car je sais qu’il est sorti de moi de la puissance. 47 Et la femme, voyant qu’elle n’était pas cachée, vint en tremblant, et, se jetant devant lui, déclara devant tout le peuple pour quelle raison elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie instantanément. 48 Et il lui dit : Aie bon courage[89], [ma] fille ; ta foi t’a guérie[90] ; va-t’en en paix.

49 — Comme il parlait encore, il vient quelqu’un de chez le chef de synagogue, lui disant : Ta fille est morte, ne tourmente pas le maître[91]. 50 Et Jésus, l’ayant entendu, lui répondit, disant : Ne crains pas, crois seulement, et elle sera sauvée. 51 Et quand il fut arrivé à la maison, il ne permit à personne d’entrer, sinon à Pierre et à Jean et à Jacques, et au père de la jeune fille et à la mère. 52 Et tous pleuraient et se lamentaient sur elle ; et il leur dit : Ne pleurez pas, car elle n’est pas morte, mais elle dort. 53 Et ils se riaient de lui, sachant qu’elle était morte. 54 Mais lui, les ayant tous mis dehors, et l’ayant prise par la main, cria, disant : Jeune fille, lève-toi. 55 Et son esprit retourna [en elle], et elle se leva immédiatement ; et il commanda qu’on lui donnât à manger. 56 Et ses parents étaient hors d’eux ; et il leur enjoignit de ne dire à personne ce qui était arrivé.

Commentaires :

Jaïrus, ce chef de synagogue dont la fille unique est en train de mourir, supplie Jésus de venir dans sa maison. Il n'a pas autant de foi que le centurion du ch. 7; car ce dernier savait qu'une parole du Seigneur était suffisante pour que son serviteur soit guéri, même à distance. Pendant que Jésus est en chemin, Il est touché furtivement par cette femme qui auparavant avait consulté en pure perte un grand nombre de médecins. Mais avec la guérison le Seigneur veut lui donner l'assurance de la paix: aussi l'oblige-t-il à se faire connaître.

Poursuivant sa route avec le père angoissé, Jésus a «la langue des savants» pour soutenir par une parole (v. 50; comp. ch. 7 v. 13 et És. 50 v. 4). Et alors, a lieu une scène extraordinaire. À l'appel du «Prince de la vie» (Act. 3 v. 15), la jeune fille se lève immédiatement. Mais Jésus sait qu'elle a maintenant besoin de nourriture, et dans sa tendre sollicitude, Il veille à ce que celle-ci soit assurée. Ainsi dans ces deux circonstances nous voyons l'amour du Seigneur se manifester encore après la délivrance: Envers la femme pour l'établir dans une relation personnelle avec Lui et l'amener à Lui rendre un témoignage public; envers cette jeune fille pour la nourrir et la fortifier.

26

Janvier

Lecture : Luc 9 v. 1 à 17

1 Et ayant assemblé les douze, il leur donna puissance et autorité sur tous les démons, et [le pouvoir] de guérir les maladies. 2 Et il les envoya prêcher le royaume de Dieu et guérir les infirmes ; 3 et il leur dit : Ne prenez rien pour le chemin, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; et n’ayez pas chacun deux tuniques. 4 Et dans quelque maison que vous entriez, là demeurez, et de là partez. 5 Et tous ceux qui ne vous recevront pas,… en sortant de cette ville-là, secouez même la poussière de vos pieds, en témoignage contre eux[92]. 6 Et, partant, ils parcouraient tous les villages, évangélisant et guérissant partout. 7 Et Hérode le tétrarque ouït parler de toutes les choses qui étaient faites par lui ; et il était en perplexité, parce que quelques-uns disaient que Jean était ressuscité d’entre les morts ; 8 et quelques-uns, qu’Élie était apparu ; et d’autres, que l’un des anciens prophètes était ressuscité. 9 Et Hérode dit : Moi, j’ai fait décapiter Jean ; mais qui est celui-ci, de qui j’entends dire de telles choses ? et il cherchait à le voir.

10 Et les apôtres, étant de retour, lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait. Et les prenant avec lui, il se retira à l’écart dans un lieu désert d’une ville[93] appelée Bethsaïda. 11 Et les foules, l’ayant su, le suivirent. Et les ayant reçus, il leur parla du royaume de Dieu, et guérit ceux qui avaient besoin de guérison.

12 Et le jour commença à baisser ; et les douze, s’approchant, lui dirent : Renvoie la foule, afin qu’ils aillent dans les villages et dans les campagnes d’alentour, et s’y logent et trouvent des vivres, car nous sommes ici dans un lieu désert. 13 Mais il leur dit : Vous, donnez-leur à manger. Et ils dirent : Nous n’avons pas plus de cinq pains et de deux poissons, à moins que nous n’allions et que nous n’achetions de quoi manger pour tout ce peuple ; 14 car ils étaient environ cinq mille hommes. Et il dit à ses disciples : Faites-les asseoir par rangs de cinquante chacun. 15 Et ils firent ainsi, et les firent tous asseoir. 16 Et ayant pris les cinq pains et les deux poissons, et regardant vers le ciel, il les bénit, et les rompit ; et il les donna à ses disciples pour les mettre devant la foule. 17 Et ils mangèrent tous et furent rassasiés ; et de ce qui leur était resté de morceaux, on ramassa douze paniers.

Commentaires :

Le Seigneur envoie ses apôtres. La puissance et l'autorité qu'Il leur confère sont la seule chose dont ils ont besoin pour le chemin (v. 3). À leur retour, les douze s'empressent de raconter ce qu'ils ont fait (v. 10; comp. Act. 14 v. 27 où Paul et Barnabas font le récit de «toutes les choses que Dieu avait faites avec eux»; voir aussi Act. 21 v. 19 et 1 Cor. 15 v. 10). Alors Jésus les prend avec lui à l'écart; mais les foules ne tardent pas à le découvrir, de sorte que, sans la moindre impatience, sans se lasser, Il reprend son ministère. Il les reçoit, leur parle, et les guérit. Quant aux disciples, ils voudraient renvoyer tous ces gens, moins peut-être par intérêt pour eux comme ils le prétendent (v. 12) que par souci de leur propre repos. Mais leur Maître, en même temps qu'Il va s'occuper de ces foules, a préparé une leçon pour les siens. Quand a été constatée l'insuffisance de leurs ressources pour nourrir cette multitude, Jésus y pourvoit par son propre pouvoir. Remarquons qu'Il aurait pu se passer des cinq pains et des deux poissons. Mais dans sa grâce, Il prend le peu que nous mettons à sa disposition et sait en faire une grande abondance. Sa puissance s'accomplit toujours dans l'infirmité de ses serviteurs (2 Cor. 12 v. 9).

27

Janvier

Lecture : Luc 9 v. 18 à 36

18 Et il arriva, comme il priait à l’écart, que ses disciples étaient avec lui. Et il les interrogea, disant : Qui disent les foules que je suis ? 19 Et répondant, ils dirent : Jean le baptiseur ; et d’autres : Élie ; et d’autres, que l’un des anciens prophètes est ressuscité. 20 Et il leur dit : Et vous, qui dites-vous que je suis ? Et Pierre, répondant, dit : Le Christ de Dieu ! 21 Et s’adressant à eux avec force, il leur commanda de ne dire ceci à personne, 22 disant : Il faut que le fils de l’homme souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il soit mis à mort, et qu’il soit ressuscité le troisième jour.

23 Et il disait à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix chaque jour, et me suive : 24 car quiconque voudra sauver sa vie la perdra[94] ; et quiconque perdra[95] sa vie pour l’amour de moi, celui-là la sauvera. 25 Car que profitera-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se détruit[96] lui-même ou se perd lui-même ? 26 Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le fils de l’homme aura honte de lui quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. 27 Et je vous dis, en vérité, que de ceux qui sont ici présents, il y en a quelques-uns qui ne goûteront point la mort jusqu’à ce qu’ils aient vu le royaume de Dieu.

28 Et il arriva, environ huit jours après ces paroles, qu’il prit avec lui Pierre et Jean et Jacques, et qu’il monta sur une[97] montagne pour prier. 29 Et comme il priait, l’apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement devint blanc [et] resplendissant comme un éclair ; 30 et voici, deux hommes, qui étaient Moïse et Élie, parlaient avec lui, 31 lesquels, apparaissant en gloire, parlaient de sa mort[98] qu’il allait accomplir à Jérusalem. 32 Et Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil ; et quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui étaient avec lui. 33 Et il arriva, comme ils se séparaient de lui, que Pierre dit à Jésus : Maître[99], il est bon que nous soyons ici ; et faisons trois tentes : une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie, ne sachant ce qu’il disait. 34 Et comme il disait ces choses, une nuée vint et les couvrit[100] ; et ils eurent peur comme ils entraient dans la nuée. 35 Et il y eut une voix venant de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. 36 Et la voix s’étant fait entendre, Jésus se trouva seul. Et ils se turent, et ne rapportèrent en ces jours-là à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

Commentaires :

Les foules considèrent Jésus comme un prophète, et non comme le Christ, le Fils de Dieu (v. 19). C'est ce qui conduit le Seigneur à parler de son chemin de réjection et de souffrances où Il invite les siens à Le suivre. Ce chemin implique le renoncement non pas simplement à telle ou telle chose, mais à soi-même, à toute volonté propre. Vis-à-vis du monde et de ses convoitises, les chrétiens sont morts (Gal. 6 v. 14), mais ils sont vivants pour Dieu et pour le ciel. Par contre, ceux qui veulent vivre leur vie ici-bas ont devant eux la mort éternelle. L'enjeu de ce choix capital, c'est notre âme; elle a plus de prix que le monde tout entier.

En même temps qu'Il ouvre ce difficile chemin de la croix, le Seigneur, pour encourager les siens, désire leur montrer où il se termine: dans la gloire avec Lui. Et quel est là-haut le grand sujet d'entretien? La mort du Seigneur Jésus. Il en parle avec Moïse et Élie, n'ayant pu le faire avec ses disciples (v. 22; Matt. 16 v. 21, 22). Mais quelque grands que soient ces témoins de l'Ancien Testament, ils doivent s'effacer devant la gloire du «Fils bien-aimé». La loi et les prophètes ont pris fin; dorénavant Dieu parle dans le Fils. Écoutons-Le (v. 35; Héb. 1 v. 2)!

28

Janvier

Lecture : Luc 9 v. 37 à 56

37 Et il arriva, le jour suivant, quand ils furent descendus de la montagne, qu’une grande foule vint à sa rencontre. 38 Et voici, un homme de la foule s’écria, disant : Maître[101], je te supplie, jette les yeux sur mon fils, car il est mon unique ; 39 et voici, un esprit le saisit ; et soudain il crie ; et il le déchire, en le faisant écumer ; et c’est à peine s’il se retire de lui après l’avoir broyé ; 40 et j’ai supplié tes disciples de le chasser, et ils n’ont pas pu. 41 Et Jésus, répondant, dit : Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? Amène ici ton fils. 42 Et encore, comme il approchait, le démon le renversa et le tourmenta violemment ; mais Jésus tança l’esprit immonde, et guérit l’enfant, et le rendit à son père. 43 Et tous furent étonnés de la grandeur de Dieu. Et comme tous s’étonnaient de tout ce que Jésus faisait, il dit à ses disciples : 44 Vous, gardez bien ces paroles que vous avez entendues, car le fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes. 45 Mais ils ne comprirent pas cette parole, et elle leur était cachée, en sorte qu’ils ne la saisissaient pas ; et ils craignaient de l’interroger touchant cette parole.

46 Et il s’éleva au milieu d’eux une question, [à savoir] lequel d’entre eux serait[102] le plus grand. 47 Mais Jésus, voyant la pensée de leur cœur, prit un petit enfant, et le plaça auprès de lui ; 48 et il leur dit : Quiconque recevra ce petit enfant en mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand.

49 Et Jean, répondant, dit : Maître[103], nous avons vu quelqu’un qui chassait des démons en ton nom, et nous le lui avons défendu[104], parce qu’il ne [te] suit pas avec nous. 50 Et Jésus lui dit : Ne le lui défendez pas[105], car celui qui n’est pas contre vous est pour vous.

51 Or il arriva, comme les jours de son assomption s’accomplissaient, qu’il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem ; 52 et il envoya devant sa face des messagers. Et s’en étant allés, ils entrèrent dans un village de Samaritains pour lui préparer [un logis] ; 53 et ils ne le reçurent point, parce que sa face était tournée vers Jérusalem. 54 Et ses disciples, Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel et les consume, comme aussi fit Élie ?[106] 55 Et, se tournant, il les censura fortement [et dit : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés] ! 56 Et ils s’en allèrent à un autre village.

Commentaires :

Après la scène de gloire dont Il a été le centre, Jésus doit faire face à une situation terrible: l'emprise de Satan sur un jeune garçon et la détresse de son père. La délivrance qu'Il opère exalte la grandeur de Dieu (v. 43).

Quelle inconséquence nous trouvons ensuite chez les disciples! Ils suivent Celui dont l'abaissement volontaire le conduit à la croix. Mais en même temps ils s'occupent de savoir lequel d'entre eux sera le plus grand (v. 46)! Ils ont eux-mêmes chassé les démons au nom du Seigneur — sans toujours y réussir (v. 40), mais ils interdisent à un autre de le faire (v. 49; comp. Nomb. 11 v. 26 à 29). Enfin, tandis que leur Maître est en chemin pour accomplir l'œuvre du salut des hommes… et le leur, Jacques et Jean voudraient faire descendre le feu du jugement sur les Samaritains qui refusent de le recevoir. Égoïsme, jalousie, étroitesse, rancune et projets de vengeance, nous reconnaissons le triste esprit qui, hélas! anime souvent nos pauvres cœurs naturels (v. 55).

Jésus entreprend maintenant son dernier voyage à Jérusalem en pleine connaissance de ce qui l'y attend, mais avec une sainte détermination. Il dresse sa face résolument (v. 51). Notre cher Sauveur ne déviera pas du but que son amour s'est assigné.

29

Janvier

Lecture : Luc 9 v. 57 à 62 ; 10 v. 1 à 9

57 Et il arriva, comme ils allaient par le chemin, qu’un certain homme lui dit : Seigneur, je te suivrai où que tu ailles. 58 Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. 59 Et il dit à un autre : Suis-moi ; — et il dit : Seigneur, permets-moi d’aller premièrement ensevelir mon père. 60 Et Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; mais toi, va et annonce le royaume de Dieu. 61 Et un autre aussi dit : Je te suivrai, Seigneur ; mais permets-moi de prendre premièrement congé de ceux qui sont dans ma maison. 62 Et Jésus lui dit : Nul qui a mis la main à la charrue et qui regarde en arrière, n’est propre pour le royaume de Dieu.

Chapitre 10

1 Or après ces choses, le Seigneur en désigna aussi soixante-dix autres, et les envoya deux à deux devant sa face dans toutes les villes et dans tous les lieux où il devait lui-même aller. 2 Il leur disait donc : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson. 3 Allez ; voici, moi je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. 4 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales ; et ne saluez personne en chemin. 5 Mais, dans quelque maison que vous entriez, dites premièrement : Paix sur cette maison ! 6 Et si un fils de paix est là, votre paix reposera sur elle[107], sinon elle retournera sur vous. 7 Et demeurez dans la même maison, mangeant et buvant de ce qui [vous sera offert] de leur part ; car l’ouvrier est digne de son salaire. Ne passez pas de maison en maison. 8 Et dans quelque ville que vous entriez et qu’on vous reçoive, mangez de ce qui sera mis devant vous, 9 et guérissez les infirmes qui y seront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous.

Commentaires :

Il est facile de déclarer: «Seigneur, je te suivrai où que tu ailles» (v. 57). Mais Jésus n'a pas caché ce que cela comporte de Le suivre (voir v. 23). Or les plus grands obstacles ne sont pas dans le chemin mais dans notre cœur; et pour nous aider à les y découvrir, le Seigneur passe en revue ses recoins les plus secrets. L'amour de nos aises (v. 58), telle ou telle convenance, affection ou habitude (v. 59, 61) prendraient vite le pas sur l'obéissance que nous devons à Christ et nous conduiraient ensuite inévitablement à des regrets, à des regards en arrière et peut-être même à un humiliant abandon final.

Au ch. 10, Jésus met à part 70 ouvriers qu'Il pousse Lui-même dans sa moisson. Il leur donne ses instructions et les envoie «comme des agneaux au milieu des loups» (v. 3). Car ils ont à manifester les caractères d'humilité et de douceur de Celui qui était l'Agneau au milieu des mêmes loups.

Il y a peu d'ouvriers aujourd'hui comme alors. Supplions donc le Seigneur de la grande moisson (2 Thess. 3 v. 1). Lui se chargera de désigner, de former et d'envoyer de nouveaux serviteurs; toutefois pour pouvoir le demander avec ferveur et droiture, il faut être prêt à accepter d'y être poussé soi-même.

30

Janvier

Lecture : Luc 10 v. 10 à 24

10 Mais dans quelque ville que vous soyez entrés et qu’on ne vous reçoive pas, sortez dans ses rues et dites : 11 La poussière même de votre ville, qui s’est attachée à nos pieds[108], nous la secouons contre vous[109] ; mais sachez ceci, que le royaume de Dieu s’est approché. 12 Je vous dis que le sort de Sodome sera plus supportable en ce jour-là que celui de cette ville-là.

13 Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous eussent été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, s’étant assises dans le sac et la cendre ; 14 mais le sort de Tyr et de Sidon, au jugement, sera plus supportable que le vôtre. 15 Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans le hadès[110].

16 Celui qui vous écoute, m’écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette ; et celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé.

17 Et les soixante-dix s’en revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont assujettis en ton nom. 18 Et il leur dit : Je voyais Satan tombant du ciel comme un éclair. 19 Voici, je vous donne l’autorité de marcher sur les serpents et sur les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne vous nuira ; 20 toutefois ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont assujettis, mais réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux.

21 — En cette même heure, Jésus se réjouit en esprit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi. 22 Toutes choses m’ont été livrées par mon Père ; et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père ; ni qui est le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler.

23 Et se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier : Bienheureux sont les yeux qui voient ce que vous voyez ! 24 Car je vous dis que plusieurs prophètes et [plusieurs] rois ont désiré de voir les choses que vous voyez, et ils ne les ont pas vues, et d’entendre les choses que vous entendez, et ils ne les ont pas entendues.

Commentaires :

Jésus s'adresse solennellement aux villes dans lesquelles Il avait enseigné et accompli tant de miracles. Et Il souligne la grande responsabilité de leurs habitants. Que pourrait-Il dire aujourd'hui de tant de jeunes élevés dans des familles chrétiennes, bien plus privilégiés, mais plus responsables aussi que tant d'autres?

Les 70 reviennent tout joyeux. Qu'ils aient ainsi chassé les démons dirige les pensées du Seigneur sur le moment où le diable sera lui-même chassé du ciel et précipité sur la terre (Apoc. 12 v. 7…). Mais Jésus invite les disciples à se réjouir pour un autre motif: le ciel, purifié de la présence de Satan, deviendra leur demeure. Dès maintenant leurs noms y sont écrits. À son tour, le Seigneur se réjouit et s'émerveille, non de la puissance qui a été exercée, mais des conseils du Dieu d'amour. Il a plu au Père de se faire connaître par le moyen du Fils. Et, en contraste avec ce que nous disons généralement aux enfants: «quand tu seras grand, tu comprendras ceci ou cela», à qui une telle révélation a-t-elle justement été faite? Aux petits enfants et à ceux qui leur ressemblent par l'humilité et la simplicité de leur foi. Remplissons-nous ces conditions?

31

Janvier

Lecture : Luc 10 v. 25 à 42

25 Et voici, un docteur de la loi se leva pour l’éprouver, et dit : Maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle ? 26 Et il lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Comment lis-tu ? 27 Et répondant, il dit : «Tu aimeras le *Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force, et de toute ta pensée»[111] ; «et ton prochain comme toi-même»[112]. 28 Et il lui dit : Tu as bien répondu ; fais cela, et tu vivras. 29 Mais lui, voulant se justifier lui-même, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?

30 Et Jésus, répondant, dit : Un homme descendit de Jérusalem à Jéricho, et tomba entre [les mains des] voleurs, qui aussi, l’ayant dépouillé et l’ayant couvert de blessures, s’en allèrent, le laissant à demi mort. 31 Or, par aventure, un sacrificateur descendait par ce chemin-là, et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; 32 et pareillement aussi un lévite, étant arrivé en cet endroit-là, s’en vint, et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; 33 mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui, et, le voyant, fut ému de compassion, 34 et s’approcha et banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin ; et l’ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l’hôtellerie et eut soin de lui. 35 Et le lendemain, s’en allant, il tira deux deniers[113] et les donna à l’hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui ; et ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai. 36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les [mains des] voleurs ? 37 Et il dit : C’est celui qui a usé de miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Va, et toi fais de même.

38 Et il arriva, comme ils étaient en chemin, qu’il entra dans un village. Et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison. 39 Et elle avait une sœur appelée Marie, qui aussi, s’étant assise aux pieds de Jésus[114], écoutait sa parole ; 40 mais Marthe était distraite par beaucoup de service. Et étant venue à Jésus, elle dit : Seigneur, ne te soucies-tu pas de ce que ma sœur me laisse toute seule à servir ? Dis-lui donc qu’elle m’aide. 41 Et Jésus, lui répondant, dit : Marthe, Marthe, tu es en souci et tu te tourmentes de beaucoup de choses, 42 mais il n’est besoin que d’une seule ; et Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée.

Commentaires :

Interrogé par un docteur de la loi, Jésus retourne la question à la conscience de son interlocuteur. Celui-ci, pour l'esquiver, voudrait restreindre la portée du mot «prochain». Eh bien! Le Seigneur lui apprend que ce prochain c'est d'abord Lui, Jésus (v. 36, 37), et qu'à son exemple un racheté devient, par amour, prochain de tous les hommes. Nous reconnaissons dans le malheureux dépouillé et laissé à demi-mort le pécheur perdu et sans ressource; dans le sacrificateur et le lévite les vains secours de la religion; mais dans le Samaritain charitable le Sauveur qui s'est penché sur notre misère et nous a arrachés à notre sort tragique et désespéré. L'hôtellerie nous fait penser à l'Assemblée où l'homme secouru recevra des soins appropriés, et l'hôtelier au Saint-Esprit y pourvoyant par la Parole et la prière (les deux deniers), sujets des v. 38 à 42 et ch. 11 v. 1 à 13. En conclusion le Seigneur ne dit plus: «fais cela (la loi) et tu vivras» (v. 28) mais «va, et toi fais de même» (v. 37).

La scène suivante se déroule dans une maison amie. Jésus y est reçu, servi, écouté et aimé. Mais le service accapare les pensées de Marthe et elle doit être reprise. Le cœur de Marie ouvert à sa Parole, voilà ce qui réjouit celui du Sauveur (1 Sam. 15 v. 22).

 

Février



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Février

Lecture : Luc 11 v. 1 à 20

1 Et comme il était en prière dans un certain lieu, il arriva, après qu’il eut cessé, que quelqu’un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme aussi Jean l’a enseigné à ses disciples. 2 Et il leur dit : Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; 3 donne-nous chaque jour le pain qu’il nous faut ; 4 et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à tous ceux qui nous doivent ; et ne nous induis pas en tentation[115].

5 Et il leur dit : Qui sera celui d’entre vous qui, ayant un ami, aille à lui sur le minuit, et lui dise : Ami, prête-moi trois pains, 6 car mon ami est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui présenter ?… 7 et celui qui est dedans, répondant, dira : Ne m’importune pas ; la porte est déjà fermée, et mes enfants sont au lit avec moi ; je ne puis me lever et t’en donner. 8 — Je vous dis que, bien qu’il ne se lève pas et ne lui en donne pas parce qu’il est son ami, pourtant, à cause de son importunité[116], il se lèvera et lui en donnera autant qu’il en a besoin. 9 Et moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert ; 10 car quiconque demande, reçoit ; et celui qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert. 11 Or quel est le père d’entre vous à qui son fils demandera un pain et qui lui donnera une pierre ? ou aussi, [s’il demande] un poisson, lui donnera, au lieu d’un poisson, un serpent ? 12 ou aussi, s’il demande un œuf, lui donnera un scorpion ? 13 Si donc vous qui êtes méchants, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes[117], combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il[118] l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.

14 Et il chassa un démon qui était muet. Et il arriva que, quand le démon fut sorti, le muet parla ; et les foules s’en étonnèrent. 15 Mais quelques-uns d’entre eux disaient : Il chasse les démons par Béelzébul, le chef des démons. 16 Et d’autres, pour l’éprouver, lui demandaient un signe du ciel. 17 Mais lui, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera réduit en désert ; et une maison [divisée] contre elle-même[119] tombe ; 18 et si Satan aussi est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il ? parce que vous dites que je chasse les démons par Béelzébul. 19 Or si c’est par Béelzébul que moi je chasse les démons, vos fils, par qui les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. 20 Mais si je chasse les démons par le doigt de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous.

Commentaires :

Les disciples sont frappés par la place qu'occupe la prière dans la vie de leur Maître. Faisons comme eux: demandons au Seigneur de nous apprendre à prier. S'agit-il de réciter quelques phrases apprises par cœur? La parabole des deux amis nous apprend au contraire à exprimer chaque besoin d'une manière simple et précise: «Ami, prête-moi trois pains…» (v. 5). Peut-être est-ce un besoin spirituel qui tout à coup se fait sentir, et, pour ainsi dire, est venu frapper à la porte de notre propre cœur (v. 6)? Gardons-nous de le repousser; traitons-le au contraire comme un ami de passage (v. 6). Mais nous n'avons rien à lui présenter? Alors tournons-nous vers l'Ami divin, sans crainte de L'importuner. Dans son amour, Dieu se plaît à répondre à ses enfants et ne les trompe jamais. Au contraire, si dans notre ignorance et notre manque de sagesse il nous est arrivé de Lui demander «une pierre», Il a su changer notre demande en «des choses bonnes».

Jusqu'à ce qu'il ait rencontré le Seigneur Jésus, l'homme est aussi muet pour Dieu que le démoniaque du v. 14. Sauvé par Christ, ayant à sa conversion reçu le don du Saint Esprit (comp. v. 13), c'est alors qu'il peut élever sa voix en louange et en prière. Usons largement de ce privilège!

2

Février

Lecture : Luc 11 v. 21 à 36

21 Quand l’homme fort, revêtu de ses armes, garde son palais[120], ses biens sont en paix ; 22 mais s’il en survient un plus fort que lui qui le vainque, il lui ôte son armure à laquelle il se confiait, et fait le partage de ses dépouilles. 23 Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; et celui qui n’assemble pas avec moi, disperse.

24 Quand l’esprit immonde est sorti d’un homme, il va par des lieux secs, cherchant du repos ; et n’en trouvant point, il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti. 25 Et y étant venu, il la trouve balayée et ornée. 26 Alors il va, et prend sept autres esprits plus méchants que lui-même ; et étant entrés, ils habitent là ; et la dernière condition de cet homme-là est pire que la première.

27 Et il arriva, comme il disait ces choses, qu’une femme éleva sa voix du milieu de la foule et lui dit : Bienheureux est le ventre qui t’a porté, et les mamelles que tu as tetées. 28 Et il dit : Mais plutôt, bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent.

29 Et comme les foules s’amassaient, il se mit à dire : Cette génération est une méchante génération ; elle demande un signe ; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n’est le signe de Jonas[121]. 30 Car comme Jonas fut un signe aux Ninivites, ainsi aussi sera le fils de l’homme à cette génération. 31 Une reine du midi se lèvera au jugement avec les hommes de cette génération et les condamnera ; car elle vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon[122]. 32 Des hommes de Ninive se lèveront au jugement avec cette génération et la condamneront ; car ils se sont repentis à la prédication de Jonas, et voici, il y a ici plus que Jonas.

33 Or personne, après avoir allumé une lampe, ne la met dans un lieu caché, ni sous le boisseau, mais sur le pied de lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. 34 La lampe du corps, c’est ton œil ; lorsque ton œil est simple, ton corps tout entier aussi est plein de lumière ; mais lorsqu’il est méchant, ton corps aussi est ténébreux. 35 Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres. 36 Si donc ton corps tout entier est plein de lumière, n’ayant aucune partie ténébreuse, il sera tout plein de lumière, comme quand la lampe t’éclaire de son éclat.

Commentaires :

Seule la puissance du Seigneur Jésus, vainqueur de «l'homme fort», peut nous délivrer du mal qui est en nous. Sinon une passion chassée sera fatalement remplacée par une autre. Notre cœur est semblable à la maison du v. 25. Rien ne sert de le balayer ou de l'orner si un hôte nouveau, Jésus, ne vient l'habiter et le gouverner.

La bénédiction, répète ensuite le Seigneur, ne dépend ni des relations de famille (v. 27, 28; comp. ch. 8 v. 21) ni des privilèges d'une génération. Elle est promise à ceux qui écoutent et qui gardent la Parole de Dieu.

Le v. 33 reprend l'enseignement du ch. 8 v. 16. Le boisseau, mesure de capacité, est le symbole du commerce et des affaires; le lit, celui du sommeil et de la paresse. Choses opposées l'une à l'autre, mais toutes deux capables d'étouffer la petite flamme de notre témoignage. En Matt. 5 v. 15, la lampe devait luire «pour tous ceux qui sont dans la maison». Ici, elle est allumée «afin que ceux qui entrent — les visiteurs — voient la lumière».

L'œil méchant (v. 34) est celui qui fait pénétrer en nous les ténèbres du péché. Attention à la direction que prennent quelquefois nos regards (Job 31 v. 1), à certaines lectures qui souillent le cœur et égarent l'imagination ! (2 Cor. 7 v. 1).

3

Février

Lecture : Luc 11 v. 37 à 54

37 Et comme il parlait, un pharisien le pria de dîner chez lui ; et entrant, il se mit à table. 38 Mais le pharisien, voyant [cela], s’étonna parce qu’il ne s’était pas premièrement lavé avant le dîner. 39 Et le Seigneur lui dit : Pour vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, mais au dedans vous êtes pleins de rapine et de méchanceté. 40 Insensés ! celui qui a fait le dehors, n’a-t-il pas fait le dedans aussi ? 41 Mais donnez l’aumône de ce que vous avez ; et voici, toutes choses vous seront nettes. 42 Mais malheur à vous, pharisiens ! car vous payez la dîme de la menthe et de la rue[123] et de toute sorte d’herbe, et vous négligez le jugement et l’amour de Dieu : il fallait faire ces choses-ci, et ne pas laisser celles-là. 43 Malheur à vous, pharisiens ! car vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques. 44 Malheur à vous ! car vous êtes comme les sépulcres qui ne paraissent pas ; et les hommes, marchant dessus, n’en savent rien.

45 Et l’un des docteurs de la loi, répondant, lui dit : Maître[124], en disant ces choses tu nous dis aussi des injures. 46 Et il dit : À vous aussi, malheur, docteurs de la loi ! car vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et vous-mêmes vous ne touchez pas ces fardeaux d’un seul de vos doigts. 47 Malheur à vous ! car vous bâtissez les tombeaux des prophètes, et vos pères les ont tués. 48 Vous rendez donc témoignage aux œuvres de vos pères et vous y prenez plaisir ; car eux, ils les ont tués, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux. 49 C’est pourquoi aussi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, et ils en tueront et en chasseront par des persécutions : 50 afin que le sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde soit redemandé à cette génération, 51 depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui périt entre l’autel et la maison : oui, vous dis-je, il sera redemandé à cette génération. 52 Malheur à vous, les docteurs de la loi ! car vous avez enlevé la clef de la connaissance : vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché ceux qui entraient. 53 Et comme il leur disait ces choses, les scribes et les pharisiens se mirent à le presser fortement ; et ils le provoquaient à parler de plusieurs choses, 54 lui dressant des pièges, et cherchant à surprendre quelque chose de sa bouche, afin de l’accuser.

Commentaires :

Pour la seconde fois Jésus se trouve invité à la table d'un pharisien (comp. ch. 7 v. 36). Et ici encore son hôte se permet des critiques à son sujet. Alors, dans un discours véhément, Celui qui connaît les cœurs dénonce la méchanceté et l'hypocrisie de cette classe responsable du peuple. Tout en se donnant une apparence pieuse aux yeux des hommes, ces pharisiens et ces docteurs de la loi cachaient un état intérieur de corruption et de mort, comme un tombeau sur lequel on marche sans s'en apercevoir.

Qui oserait jamais parler aussi sévèrement à quelqu'un qui l'a invité? Mais, selon le témoignage des pharisiens eux-mêmes, Jésus était vrai et ne s'embarrassait de personne et n'avait pas égard à l'apparence des hommes (Matt. 22 v. 16). Quel exemple pour nous qui savons si bien, par des paroles aimables (mais souvent si peu sincères), ménager notre réputation! Sous prétexte de courtoisie, c'est faire preuve au fond de cette fausseté et de ce formalisme que Jésus condamnait chez les pharisiens.

Ne pouvant contredire le Seigneur, ses adversaires cherchent à le trouver en faute. Quelques expressions du Ps. 119 nous font connaître ses prières pendant qu'Il souffrait d'une telle opposition (v. 98, 110, 150…).

4

Février

Lecture : Luc 12 v. 1 à 12

1 Cependant les foules s’étant rassemblées par milliers, de sorte qu’ils se foulaient les uns les autres, il se mit, avant tout, à dire à ses disciples : Tenez-vous en garde contre le levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. 2 Mais il n’y a rien de couvert qui ne sera révélé, ni rien de secret qui ne sera connu. 3 C’est pourquoi toutes les choses que vous avez dites dans les ténèbres seront entendues dans la lumière, et ce dont vous avez parlé à l’oreille dans les chambres sera publié sur les toits.

4 Mais je vous dis à vous, mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui après cela ne peuvent rien faire de plus ; 5 mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne[125] : oui, vous dis-je, craignez celui-là. 6 Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous[126] ? et pas un seul d’entre eux n’est oublié devant Dieu. 7 Mais les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc pas : vous valez mieux que beaucoup de passereaux.

8 Et je vous dis : Quiconque m’aura confessé devant les hommes, le fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu ; 9 mais celui qui m’aura renié devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu.

10 Et quiconque parlera[127] contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais à celui qui aura proféré des paroles injurieuses contre le Saint Esprit, il ne sera pas pardonné.

11 Et quand ils vous mèneront devant les synagogues et les magistrats et les autorités, ne soyez pas en souci comment, ou quelle chose vous répondrez, ou de ce que vous direz ; 12 car le Saint Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire.

Commentaires :

L'hypocrisie qui caractérisait les pharisiens pouvait aussi, sous une autre forme, devenir un danger pour les disciples. Ceux qui suivent Jésus peuvent cacher aux yeux du monde leur relation avec Lui. C'est pourquoi le Seigneur, en présence des foules, encourage les siens à Le reconnaître ouvertement devant les hommes sans crainte des conséquences. Nous savons qu'en effet des persécutions terribles attendaient les disciples et les chrétiens des premiers siècles. Avec tendresse, le Seigneur prépare ses amis (v. 4) à ces jours difficiles, et Il dirige leurs pensées vers le Père céleste. Dieu qui se préoccupe du sort d'un petit moineau de valeur infime, n'aurait-Il pas soin de ses enfants dans l'épreuve? Et de plus, pour le témoignage qu'ils auraient à rendre, ils n'avaient pas à se tourmenter; le Saint Esprit leur en dicterait les paroles.

De nos jours, dans nos pays, les croyants ne sont ni maltraités ni mis à mort. Mais s'ils sont fidèles, ils seront néanmoins haïs et méprisés par le monde, chose toujours pénible à supporter. Ces exhortations et les promesses qui les accompagnent sont donc bien aussi pour nous. Demandons au Seigneur de nous donner plus de courage pour proclamer son Nom.

5

Février

Lecture : Luc 12 v. 13 à 31

13 Et quelqu’un lui dit du milieu de la foule : Maître[128], dis à mon frère de partager avec moi l’héritage. 14 Mais il lui dit : Homme, qui est-ce qui m’a établi sur vous [pour être votre] juge et pour faire vos partages ? 15 Et il leur dit : Voyez, et gardez-vous de toute avarice ; car encore que quelqu’un soit riche, sa vie n’est pas dans[129] ses biens.

16 Et il leur dit une parabole, disant : Les champs d’un homme riche avaient beaucoup rapporté ; 17 et il raisonnait en lui-même, disant : Que ferai-je, car je n’ai pas où je puisse assembler mes fruits ? 18 Et il dit : Voici ce que je ferai : j’abattrai mes greniers et j’en bâtirai de plus grands, et j’y assemblerai tous mes produits et mes biens ; 19 et je dirai à mon âme : [Mon] âme, tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais grande chère. 20 Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles ? 21 Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche quant à Dieu.

22 Et il dit à ses disciples : À cause de cela, je vous dis : Ne soyez pas en souci pour la vie, de ce que vous mangerez ; ni pour le corps, de quoi vous serez vêtus : 23 la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. 24 Considérez les corbeaux : ils[130] ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’ont pas de cellier ni de grenier ; et Dieu les nourrit : combien valez-vous mieux que les oiseaux ! 25 Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une[131] coudée à sa taille ? 26 Si donc vous ne pouvez pas même ce qui est très-petit, pourquoi êtes-vous en souci du reste ? 27 Considérez les lis, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que même Salomon, dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. 28 Et si Dieu revêt ainsi l’herbe qui est aujourd’hui au champ et qui demain est jetée dans le four, combien plus vous [vêtira-t-il], gens de petite foi ! 29 Et vous, ne recherchez pas ce que vous mangerez ou ce que vous boirez, et n’en soyez pas en peine ; 30 car les nations du monde recherchent toutes ces choses, et votre Père sait que vous avez besoin de ces choses ; 31 mais recherchez son royaume, et ces choses vous seront données par-dessus. 32 — Ne crains pas, petit troupeau[132], car il a plu à votre Père de vous donner le royaume.

Commentaires :

Le Seigneur est interpellé par quelqu'un de la foule au sujet d'une question d'héritage. Il en profite pour mettre à nu la racine de ces contestations: l'avarice. «Car c'est une racine de toutes sortes de maux que l'amour de l'argent» (1 Tim. 6 v. 10). La parabole du riche et de ses greniers devenant trop petits, illustre cette passion d'amasser. Accumuler, calculer et faire des projets à long terme, on couvre volontiers cela du nom de prévoyance. Eh bien! C'est au contraire la suprême imprévoyance, car c'est négliger et tromper ce qu'on a de plus précieux: … son âme! Dans sa folie, le riche avait cru satisfaire la sienne en lui offrant «beaucoup de biens» (v. 19). Mais à l'âme impérissable il faut une autre nourriture. Oui, «insensé» est le nom que Dieu donne à cet homme (comp. Jér. 17 v. 11 fin). Sur combien de tombes cette épitaphe pourrait-elle être inscrite (Ps. 52 v. 7)?

En contraste, Jésus apprend aux siens que la vraie prévoyance consiste à mettre sa confiance en Dieu. Toute inquiétude au sujet de nos besoins journaliers est réglée par cette affirmation: «Votre Père sait que vous avez besoin de ces choses» (v. 30). Si nous faisons passer d'abord Son royaume et Ses intérêts, Lui se chargera entièrement des nôtres.

6

Février

Lecture : Luc 12 v. 32 à 48

32 — Ne crains pas, petit troupeau[133], car il a plu à votre Père de vous donner le royaume.

33 Vendez ce que vous avez, et donnez l’aumône ; faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un trésor qui ne défaille pas, dans les cieux, d’où le voleur n’approche pas, et où la teigne ne détruit pas ; 34 car là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur.

35 Que vos reins soient ceints[134] et vos lampes allumées ; 36 et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître[135], à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. 37 Bienheureux sont ces esclaves, que le maître[136], quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra[137] et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira. 38 Et s’il vient à la seconde veille[138], et s’il vient à la troisième, et qu’il les trouve ainsi, bienheureux sont ces [esclaves]-là. 39 Mais sachez ceci, que si le maître de la maison eût su à quelle heure le voleur devait venir, il eût veillé et n’eût pas laissé percer sa maison. 40 Vous donc aussi soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le fils de l’homme vient.

41 Et Pierre lui dit : Seigneur, dis-tu cette parabole pour nous, ou aussi pour tous ? 42 Et le Seigneur dit : Qui donc est l’économe fidèle et prudent que le maître[139] établira sur les domestiques de sa maison, pour leur donner au temps convenable leur ration de blé ? 43 Bienheureux est cet esclave-là, que son maître lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi. 44 En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens. 45 Mais si cet esclave-là dit en son cœur : Mon maître tarde à venir, et qu’il se mette à battre les serviteurs et les servantes, et à manger et à boire et à s’enivrer, 46 le maître de cet esclave-là viendra en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne sait pas, et il le coupera en deux, et lui donnera sa part avec les infidèles.

47 Or cet esclave qui a connu la volonté de son maître, et qui ne s’est pas préparé et n’a point fait selon sa volonté, sera battu de plusieurs coups ; 48 et celui qui ne l’a point connue, et qui a fait des choses qui méritent des coups, sera battu de peu de coups : car à quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé ; et à celui à qui il aura été beaucoup confié, il sera[140] plus redemandé.

Commentaires :

Le riche dans la parabole avait amassé des trésors pour lui-même (v. 21) et il avait tout perdu, y compris son âme. Le Seigneur révèle maintenant à ses disciples un moyen pour se constituer des trésors à l'abri de tous les risques: donner l'aumône, partager leurs biens, car cela revient à faire un sûr placement à la banque du ciel (v. 33; comp. ch. 18 v. 22). Le cœur s'attachera alors à ce trésor céleste et attendra d'autant plus ardemment la venue du Seigneur (lire 1 Pier. 1 v. 4). Jésus revient. Cette espérance a-t-elle dans notre vie ses conséquences pratiques: nous détacher déjà d'un monde que nous allons quitter et nous purifier «comme Lui est pur» (1 Jean 3 v. 3); nous remplir de zèle dans le service envers les âmes et enfin nous réjouir? Pensons aussi à la joie de notre cher Sauveur dont les affections seront comblées. Il se plaira à recevoir et à servir Lui-même au festin de la grâce ceux qui l'auront servi et attendu sur la terre (v. 37). Alors «l'économe fidèle et prudent» recevra sa récompense et l'esclave qui n'a point fait selon la volonté de son Maître — tout en la connaissant (v. 47; Jac. 4 v. 17) — sa rétribution solennelle. «À celui à qui il aura été beaucoup confié…». Essayons de faire chacun le compte de tout ce que nous avons reçu et tirons notre conclusion.

7

Février

Lecture : Luc 12 v. 49 à 59 ; 13 v. 1 à 5

49 Je suis venu jeter le feu sur la terre ; et que veux-je[141], si déjà il est allumé ? 50 Mais j’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! 51 Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, vous dis-je ; mais plutôt la division. 52 Car désormais ils seront cinq dans une[142] maison, divisés : trois seront divisés contre deux, et deux contre trois ; 53 le père contre le fils, et le fils contre le père ; la mère contre la fille, et la fille contre la mère ; la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille contre sa belle-mère.

54 Et il dit aussi aux foules : Quand vous voyez une nuée se lever de l’occident, aussitôt vous dites : Une ondée vient ; et cela arrive ainsi. 55 Et quand [vous voyez] souffler le vent du midi, vous dites : Il fera chaud ; et cela arrive. 56 Hypocrites ! vous savez discerner les apparences de la terre et du ciel, et comment ne discernez-vous pas ce temps-ci ?

57 Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes de ce qui est juste ? 58 Car quand tu vas avec ta partie adverse devant le magistrat, efforce-toi en chemin d’en être délivré, de peur qu’elle ne te tire devant le juge ; et le juge te livrera au sergent, et le sergent te jettera en prison. 59 Je te dis que tu ne sortiras point de là, que tu n’aies payé jusqu’à la dernière pite[143].

Chapitre 13

1 Or en ce même temps, quelques-uns se trouvaient là présents, qui lui racontèrent [ce qui s’était passé] touchant les Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec leurs sacrifices. 2 Et [Jésus], répondant, leur dit : Croyez-vous que ces Galiléens fussent plus pécheurs que tous les Galiléens, parce qu’ils ont souffert de telles choses ? 3 Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de la même manière. 4 Ou, ces dix-huit sur qui tomba la tour dans Siloé, et qu’elle tua, croyez-vous qu’ils fussent plus coupables[144] que tous les hommes qui habitent Jérusalem ? 5 Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous pareillement.

Commentaires :

Jusqu'au «baptême» de sa mort, Jésus est «à l'étroit» dans son âme. La croix est nécessaire pour que son amour puisse s'exprimer pleinement et trouver un écho dans le cœur des hommes.

Sa venue est une mise à l'épreuve. Au sein de familles autrefois unies dans l'impiété, Il sera reçu par les uns, rejeté par les autres. Combien de maisons ressemblent à celle qui est décrite ici (v. 52, 53)!

Puis le Seigneur s'adresse de nouveau aux Juifs «hypocrites»… dans un amour vrai pour leurs âmes (v. 56). Ne nous étonnons pas de la dureté que revêtent parfois ses paroles. Elle est imposée par celle du cœur de l'homme. Il faut un marteau de fer pour briser le roc (Jér. 23 v. 29).

Israël avait encouru la colère de Dieu qui était devenu sa «partie adverse» (v. 58). Or Dieu était alors en Christ, offrant la réconciliation à son peuple, mais celui-ci refusait de la saisir et de discerner les signes avant-coureurs du jugement (v. 56). Aujourd'hui encore Dieu offre à tout homme la réconciliation avant le moment où Il ne pourra être rencontré que comme le Juge inexorable (2 Cor. 5 v. 19).

Au ch. 13 v. 1 à 5, Jésus évoque deux événements récents et solennels et s'en sert pour exhorter ses auditeurs à la repentance. Sachons aussi saisir les occasions d'avertir ceux qui nous entourent.

8

Février

Lecture : Luc 13 v. 6 à 21

6 Et il disait cette parabole : Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne ; et il vint y chercher du fruit, et il n’en trouva point. 7 Et il dit au vigneron : Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve point : coupe-le ; pourquoi aussi occupe-t-il inutilement la terre ? 8 Et répondant, il lui dit : Maître, laisse-le cette année aussi, jusqu’à ce que je l’aie déchaussé et que j’y aie mis du fumier ; 9 et peut-être portera-t-il du fruit : sinon, après, tu le couperas.

10 Or il enseignait dans l’une des synagogues en un jour de sabbat. 11 Et voici, il y avait là une femme ayant un esprit d’infirmité depuis dix-huit ans, et elle était courbée et ne pouvait nullement se redresser. 12 Et Jésus, la voyant, l’appela et lui dit : Femme, tu es délivrée[145] de ton infirmité. 13 Et il posa les mains sur elle : et à l’instant elle fut redressée, et glorifiait Dieu. 14 Et le chef de synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri, un jour de sabbat, répondant, dit à la foule : Il y a six jours où il faut travailler ; venez donc ces jours-là, et soyez guéris, et non pas le jour du sabbat. 15 Le Seigneur donc lui répondit, et dit : Hypocrites ! chacun de vous ne détache-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne un jour de sabbat, et ne les mène-t-il pas boire ? 16 Et celle-ci qui est fille d’Abraham, laquelle Satan avait liée, voici, il y a dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? 17 Et comme il disait ces choses, tous ses adversaires furent couverts de honte ; et toute la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qui étaient faites par lui.

18 Et il disait : À quoi est semblable le royaume de Dieu, et à quoi le comparerai-je ? 19 Il est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et jeta dans son jardin ; et il crût et devint un grand arbre, et les oiseaux du ciel demeuraient dans ses branches.

20 Et il dit encore : À quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? 21 Il est semblable à du levain qu’une femme prit, et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout fût levé.

Commentaires :

L'histoire d'Israël racontée par le figuier stérile est en même temps celle de l'humanité tout entière. Dieu a tout essayé pour tirer quelque bien de sa créature. Hélas! L'homme dans la chair, en dépit de ses prétentions religieuses (de belles feuilles) est incapable de porter le moindre fruit pour Dieu. Il occupe donc inutilement la terre et doit être jugé.

Poursuivant son ministère de grâce, Jésus guérit une pauvre femme infirme. Elle était courbée, comme nous risquons de l’être spirituellement quand nos regards sont tournés vers les choses de la terre ou que nous nous obstinons à porter des fardeaux dont le Seigneur veut se charger pour nous. Mais «Il relève ceux qui sont courbés» et veut nous faire «marcher la tête levée» (Ps. 146 v. 8 ; Lév. 26 v. 13).

De nouveau ce miracle en un jour de sabbat sert de prétexte à ses adversaires hypocrites. Mais sa réponse les couvre de honte et les rappelle à leurs devoirs d'amour envers une sœur: fille d'Abraham.

Les deux petites paraboles qui suivent décrivent le grand développement visible que le christianisme était appelé à prendre ici-bas, tout en étant pénétré intérieurement par le levain des fausses doctrines. Le grand arbre de la chrétienté subira finalement le même sort que le figuier d'Israël (v. 9).

9

Février

Lecture : Luc 13 v. 22 à 35

22 Et il allait par les villes et par les villages, enseignant, et poursuivant son chemin vers Jérusalem.

23 Et quelqu’un lui dit : Seigneur, ceux qui doivent être sauvés[146] sont-ils en petit nombre ? Et il leur dit : 24 Luttez pour entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas. 25 Dès que le maître de la maison se sera levé, et aura fermé la porte, et que vous vous serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant : Seigneur, ouvre-nous ! et que, répondant, il vous dira : Je ne vous connais pas [ni ne sais] d’où vous êtes ; 26 alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos rues. 27 Et il dira : Je vous dis, je ne vous connais pas, [ni ne sais] d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité[147]. 28 Là seront les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, mais vous, jetés dehors. 29 Et il en viendra d’orient et d’occident, et du nord et du midi ; et ils s’assiéront dans le royaume de Dieu. 30 Et voici, il y a des derniers qui seront les premiers, et il y a des premiers qui seront les derniers.

31 En ce même jour[148], des pharisiens vinrent, lui disant : Retire-toi et va-t’en d’ici ; car Hérode veut te tuer. 32 Et il leur dit : Allez, dites à ce renard : Voici, je chasse des démons et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour je suis consommé[149]. 33 Mais il faut que je marche aujourd’hui et demain et le jour suivant, car il ne se peut qu’un prophète périsse hors de Jérusalem.

34 Jérusalem, Jérusalem, [la ville] qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! 35 Voici, votre maison vous est abandonnée ; et je vous dis, que vous ne me verrez point jusqu’à ce qu’il arrive que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du *Seigneur[150] !

Commentaires :

Jamais nous ne voyons le Seigneur satisfaire la curiosité. Quand on Lui demande si les élus sont en petit nombre, Il en profite pour parler à la conscience, comme pour dire à chacun: Ne t'inquiète pas des autres; fais en sorte d'être de ce nombre. Certes la porte est étroite, mais le royaume est assez vaste pour accueillir tous ceux qui désirent y entrer maintenant. Et si tu ne veux pas de cette porte étroite (v. 24), tu n'auras devant toi plus tard qu'une porte fermée (v. 25). Quoi de plus solennels que ces coups frappés, que ces vains appels et que cette réponse terrible: «Je ne vous connais pas»! Il y a erreur, s'écrieront certains, j'ai pourtant eu des parents chrétiens, je suis allé régulièrement aux réunions, j'ai lu ma Bible et chanté des cantiques. Mais le Seigneur ne recevra dans son ciel que ceux qui L'auront ici-bas reçu dans leur cœur.

Ces paroles sévères, Jésus les adresse tout spécialement à la nation d'Israël. Pendant qu'Hérode «ce renard» cruel et rusé ravageait «la couvée» d'Israël, son Roi véritable avait cherché à la rassembler (v. 34). Mais on n'avait pas voulu de Lui ni de sa grâce, et maintenant le Seigneur de gloire, abandonnant la maison, son «chez soi» où Il n'avait pas été reçu (v. 35; Jean 1 v. 11), poursuit sa marche vers la croix.

10

Février

Lecture : Luc 14 v. 1 à 14

1 Et il arriva que, comme il entrait, un sabbat, dans la maison d’un des principaux des pharisiens pour manger du pain, ils l’observaient.

2 Et voici, il y avait un homme hydropique devant lui. 3 Et Jésus, répondant, parla aux docteurs de la loi et aux pharisiens, disant : Est-il permis de guérir, un jour de sabbat? 4 Et ils se turent. Et l’ayant pris, il le guérit, et le renvoya. 5 Et répondant, il leur dit : Qui sera celui de vous, qui, ayant un âne[151] ou un bœuf, lequel vienne à tomber dans un puits, ne l’en retire aussitôt le jour du sabbat ? 6 Et ils ne pouvaient répliquer à ces choses.

7 Or il dit une parabole aux conviés, observant comment ils choisissaient les premières places ; et il leur disait : 8 Quand tu seras convié par quelqu’un à des noces, ne te mets pas à table à la première place, de peur qu’un plus honorable que toi ne soit convié par lui, 9 et que celui qui vous a conviés, toi et lui, ne vienne et ne te dise : Fais place à celui-ci ; et qu’alors tu ne te mettes avec honte à occuper la dernière place. 10 Mais, quand tu seras convié, va et assieds-toi à la dernière place, afin que, quand celui qui t’a convié viendra, il te dise : Ami, monte plus haut. Alors tu auras de la gloire devant tous ceux qui seront à table avec toi. 11 Car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé.

12 Et il dit aussi à celui qui l’avait convié : Quand tu fais un dîner ou un souper, n’appelle pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; de peur qu’eux aussi ne te convient à leur tour, et que la pareille ne te soit rendue. 13 Mais quand tu fais un festin[152], convie les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles ; 14 et tu seras bienheureux, car ils n’ont pas de quoi te rendre la pareille : car la pareille te sera rendue en la résurrection des justes.

Commentaires :

De nouveau nous trouvons le Seigneur chez un pharisien. Il y est cette fois encore, l'objet d'une franche malveillance. On l'observe (v. 1) pour le prendre en faute sur la question du sabbat. Mais Jésus guérit l'homme hydropique et comme au ch. 13 v. 15, ferme la bouche à ses adversaires. Puis c'est son tour de les observer (v. 7). Son œil auquel rien n'échappe considère la course aux meilleures places autour de la table. Il en est ainsi dans le monde. C'est à qui obtiendra le plus d'honneur ou les meilleurs morceaux. Mais pour nous chrétiens, la dernière place est toujours celle où nous serons le plus heureux parce que c'est celle où nous rencontrerons Jésus! Nous n'avons en effet pas besoin de nous demander depuis quelle place le Seigneur a fait ces observations. Car le pharisien ne semble guère avoir été disposé à le faire monter plus haut.

Si Jésus a une leçon pour les convives, Il en a une aussi pour le maître de maison. Aux premiers Il a appris à choisir leur place, au second Il enseigne à choisir ses invités. Le Seigneur veut toujours nous faire examiner le motif qui nous fait agir. Est-ce l'espoir d'obtenir des avantages ou de la considération? Ou l'amour qui se satisfait dans le dévouement pour Lui?

11

Février

Lecture : Luc 14 v. 15 à 35

15 Et un de ceux qui étaient à table, ayant entendu ces choses, lui dit : Bienheureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu.

16 Et il lui dit : Un homme fit un grand souper et y convia beaucoup de gens. 17 Et à l’heure du souper, il envoya son esclave dire aux conviés : Venez, car déjà tout est prêt. 18 Et ils commencèrent tous unanimement à s’excuser. Le premier lui dit : J’ai acheté un champ, et il faut nécessairement que je m’en aille et que je le voie ; je te prie, tiens-moi pour excusé. 19 Et un autre dit : J’ai acheté cinq couples de bœufs, et je vais les essayer ; je te prie, tiens-moi pour excusé. 20 Et un autre dit : J’ai épousé une femme, et à cause de cela je ne puis aller. 21 Et l’esclave, s’en étant retourné, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison, en colère, dit à son esclave : Va-t’en promptement dans les rues et dans les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, et les estropiés, et les aveugles, et les boiteux. 22 Et l’esclave dit : Maître, il a été fait ainsi que tu as commandé, et il y a encore de la place. 23 Et le maître dit à l’esclave : Va-t’en dans les chemins et [le long des] haies, et contrains [les gens] d’entrer, afin que ma maison soit remplie ; 24 car je vous dis, qu’aucun de ces hommes qui ont été conviés ne goûtera de mon souper.

25 Et de grandes foules allaient avec lui. Et se tournant, il leur dit : 26 Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple. 27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple.

28 Car quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne s’asseye premièrement et ne calcule la dépense, [pour voir] s’il a de quoi l’achever ? 29 de peur que, en ayant jeté le fondement et n’ayant pu l’achever, tous ceux qui le voient ne se mettent à se moquer de lui, 30 disant : Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever. 31 Ou, quel est le roi qui, partant pour faire la guerre à un autre roi, ne s’asseye premièrement et ne délibère s’il peut, avec dix mille [hommes], résister à celui qui vient contre lui avec vingt mille ? 32 Autrement, pendant qu’il est encore loin, il lui envoie une ambassade et s’informe des [conditions] de paix. 33 Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il a, ne peut être mon disciple.

34 Le sel donc est bon ; mais si le sel aussi a perdu sa saveur, avec quoi l’assaisonnera-t-on ? 35 Il n’est propre, ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

Commentaires :

De tous les gens conviés à ce grand souper, c'est à qui trouvera la plus mauvaise excuse. Attend-on en effet d'avoir acheté un champ pour le voir, des bœufs pour connaître leur force? Celui qui venait de se marier aurait pu amener sa jeune femme au festin. En déclinant l'invitation, non seulement ils manquent la fête mais ils offensent le maître de maison.

Au grand souper de sa grâce, Dieu a convié d'abord le peuple juif, puis sur son refus, tous ceux qui ne peuvent cacher leur pauvreté, leur infirmité, leur misère. Ce sont de telles créatures qui vont remplir son ciel (comp. v. 21 fin avec v. 13). Il y reste encore des places vides… la vôtre si vous ne l'avez pas déjà prise.

Le v. 26 nous apprend simplement que, si quelqu'un était empêché de devenir disciple de Christ, y compris par ses propres parents, cet obstacle deviendrait aussitôt haïssable. Il faut venir à Lui (v. 26) et ensuite venir après Lui (v. 27). Mais l'ennemi est redoutable. Insensé celui qui se mettrait en route sans avoir calculé la dépense: Celle-ci est grande, car il s'agit de renoncer à tout ce qu'on a (v. 33). Si on porte la croix, on ne peut se charger d'autres bagages. Mais le gain est incomparable: c'est Christ Lui-même (Phil. 3 v. 8).

12

Février

Lecture : Luc 15 v. 1 à 10

1 Et tous les publicains et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre. 2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Celui-ci reçoit des pécheurs, et mange avec eux.

3 Et il leur dit cette parabole, disant : 4 Quel est l’homme d’entre vous, qui, ayant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert, et ne s’en aille après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? 5 et l’ayant trouvée, il la met sur ses propres épaules, bien joyeux ; 6 et, étant de retour à la maison, il appelle les amis et les voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis perdue. 7 Je vous dis, qu’ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance.

8 Ou quelle est la femme, qui, ayant dix drachmes[153], si elle perd une drachme, n’allume la lampe et ne balaye la maison, et ne cherche diligemment jusqu’à ce qu’elle l’ait trouvée ? 9 et l’ayant trouvée, elle assemble les amies et les voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue. 10 Ainsi, je vous dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.

Commentaires :

Les trois paraboles de ce chapitre forment un ensemble merveilleux. La condition d'un pécheur nous y est présentée sous trois aspects: celui de la brebis, de la drachme et de l'enfant, tous trois perdus; et son salut comme accompli en amour à la fois par le Fils (le bon Berger) par le Saint Esprit (la femme diligente) et par le Père.

Non seulement le tendre Berger cherche sa brebis «jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée» (v. 4; comp. v. 8 fin) mais Il la charge ensuite sur ses propres épaules pour la conduire à la maison.

Comme cette drachme, pièce de monnaie à l'effigie du souverain qui l'a émise, l'homme est à l'image de Celui qui l'a créé. Mais perdu, à quoi pouvait-il servir? Il est devenu inutile (Rom. 3 v. 12). Alors le Saint Esprit «allumant la lampe» s'est mis à l'œuvre diligemment et Il nous a trouvés dans nos ténèbres et dans notre poussière.

Chaque parabole mentionne la joie du propriétaire légitime, une joie qui cherche à être partagée. Celle de Dieu rencontre un écho chez les anges. Si nous entendons ceux-ci chanter au moment de la création (Job 38 v. 7) puis lors de la naissance du Sauveur (ch. 2 v. 13), l'allégresse remplit aussi le ciel «pour un seul pécheur qui se repent». Le prix d'une âme est si grand aux yeux du Dieu d'amour!

13

Février

Lecture : Luc 15 v. 11 à 32

11 Et il dit : Un homme avait deux fils ; 12 et le plus jeune d’entre eux dit à son père : Père, donne-moi la part du bien qui me revient. Et il leur partagea son bien. 13 Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, s’en alla dehors en un pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant dans la débauche. 14 Et après qu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença d’être dans le besoin. 15 Et il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de ce pays-là, et celui-ci l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. 16 Et il désirait de remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; et personne ne lui donnait [rien]. 17 Et étant revenu à lui-même, il dit : Combien de mercenaires[154] de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! 18 Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; 19 je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires[155]. 20 Et se levant, il vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et, courant [à lui], se jeta à son cou et le couvrit de baisers. 21 Et le fils lui dit : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. 22 Mais le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus belle[156] robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds ; 23 et amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; 24 car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils se mirent à faire bonne chère.

25 Or son fils aîné était aux champs ; et comme il revenait et qu’il approchait de la maison, il entendit la mélodie et les danses ; 26 et, ayant appelé l’un des serviteurs, il demanda ce que c’était. 27 Et il lui dit : Ton frère est venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf. 28 Et il se mit en colère et ne voulait pas entrer. Et son père étant sorti, le pria. 29 Mais lui, répondant, dit à son père : Voici tant d’années que je te sers[157], et jamais je n’ai transgressé ton commandement ; et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; 30 mais quand celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as tué pour lui le veau gras. 31 Et il lui dit : [Mon] enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; 32 mais il fallait faire bonne chère et se réjouir ; car celui-ci, ton frère, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.

Commentaires :

Un premier tableau nous présente ce jeune homme qui considère son père comme un obstacle à son bonheur et qui s'en va, loin de sa présence, dissiper follement tout ce qu'il a reçu de lui. La scène suivante nous le montre dans le pays éloigné réduit à la pire déchéance, au dénuement le plus complet. Chacun de nous a-t-il jusqu'ici reconnu se propre histoire? Puisse-t-elle alors s'achever de la même manière! Sous le poids de sa misère, le prodigue revient à lui-même, se souvient des ressources de la maison paternelle, se lève, prend le chemin du retour… Et c'est le troisième tableau: l'empressement du père qui se porte à sa rencontre, les bras ouverts, les baisers, la confession suivie du plein pardon, les haillons échangés contre la plus belle robe…

Ami qui réalisez votre misère morale, ce récit vous apprend quelles sont envers vous les dispositions du cœur de Dieu. Ne craignez pas d'aller à Lui. Vous serez reçu comme ce fils.

Hélas! Le père ne peut faire partager complètement sa joie. Le frère aîné qui n'aurait pas hésité à faire bonne chère avec ses amis pendant que son frère était perdu, refuse de prendre part à la fête. Figure du peuple juif obstiné dans son légalisme, mais aussi de tous les propres justes dont le cœur est fermé à la grâce de Dieu.

14

Février

Lecture : Luc 16 v. 1 à 13

1 Et il dit aussi à ses disciples : Il y avait un homme riche qui avait un économe[158] ; et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens. 2 Et l’ayant appelé, il lui dit : Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration ; car tu ne pourras plus administrer. 3 Et l’économe dit en lui-même : Que ferai-je, car mon maître m’ôte l’administration ? Je ne puis pas bêcher la terre ; j’ai honte de mendier : 4 je sais ce que je ferai, afin que, quand je serai renvoyé de mon administration, je sois reçu dans leurs maisons. 5 Et ayant appelé chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? 6 Et il dit : Cent baths[159] d’huile. Et il lui dit : Prends ton écrit, et assieds-toi promptement et écris cinquante. 7 Puis il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Et il dit : Cent cors de froment. Et il lui dit : Prends ton écrit, et écris quatre-vingts. 8 Et le maître loua l’économe injuste parce qu’il avait agi prudemment. Car les fils de ce siècle[160] sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière. 9 Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes[161], afin que, quand vous viendrez[162] à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels.

10 Celui qui est fidèle dans ce qui est très-petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui est injuste dans ce qui est très-petit, est injuste aussi dans ce qui est grand. 11 Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes[163], qui vous confiera les vraies ? 12 Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre ?

13 Nul serviteur ne peut servir[164] deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et les richesses[165].

Commentaires :

Il nous étonne, ce maître qui approuve son serviteur malhonnête, comme aussi nous étonne la conclusion du Seigneur: «Faites-vous des amis avec les richesses injustes…» (v. 9). Mais cet adjectif nous fournit la clé de la parabole. Rien ici-bas n'appartient à l'homme. Les richesses qu'il prétend posséder sont en réalité toutes à Dieu; ce sont donc des richesses injustes. Placé sur la terre en vue de l'administrer, l'homme s'est comporté comme un voleur. Il a détourné à son profit, pour satisfaire ses convoitises, ce que Dieu avait mis entre ses mains pour Son propre service. Mais il peut encore se repentir et se mettre à employer pour les autres et en vue de l'avenir les biens du divin Propriétaire tant qu'ils sont entre ses mains.

L'économe du ch. 12 v. 42 était fidèle et prudent; celui-ci est infidèle, toutefois il agit aussi prudemment, et c'est cette qualité que lui reconnaît son maître. Si les gens du monde montrent une telle prévoyance, ne devrions-nous pas, nous qui sommes «fils de la lumière», penser davantage aux vraies richesses (v. 11; ch. 12 v. 33).

Le v. 13 nous rappelle que nous n'avons pas deux cœurs: un pour Christ, l'autre pour Mammon et les choses de ce monde. Qui voulons-nous aimer et servir (1 Rois 18 v. 21)?

15

Février

Lecture : Luc 16 v. 14 à 31

14 Et les pharisiens aussi, qui étaient avares, entendirent toutes ces choses, et ils se moquèrent de lui. 15 Et il leur dit : Vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes ; mais Dieu connaît vos cœurs : car ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu.

16 La loi et les prophètes [ont été] jusqu’à Jean ; dès lors le royaume de Dieu est annoncé[166] et chacun use de violence pour y entrer. 17 Or il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu’il ne l’est qu’un seul trait de lettre de la loi tombe.

18 Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet adultère ; et quiconque épouse une femme répudiée par son mari, commet adultère.

19 Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui faisait joyeuse chère, chaque jour, splendidement. 20 Et il y avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d’ulcères, 21 et qui désirait de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; mais les chiens aussi venaient lécher ses ulcères. 22 Et il arriva que le pauvre mourut, et qu’il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham[167]. Et le riche aussi mourut, et fut enseveli. 23 Et, en hadès[168], levant ses yeux, comme il était dans les tourments, il voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. 24 Et s’écriant, il dit : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt, et qu’il rafraîchisse ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. 25 Mais Abraham dit : [Mon] enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux ; et maintenant lui est consolé ici, et toi tu es tourmenté. 26 Et outre tout cela, un grand gouffre est fermement établi entre nous et vous ; en sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent, et que ceux qui [veulent passer] de là ne traversent pas non plus vers nous. 27 Et il dit : Je te prie donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père, 28 car j’ai cinq frères, en sorte qu’il les adjure ; de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment. 29 Mais Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. 30 Mais il dit : Non, père Abraham ; mais si quelqu’un va des morts vers eux, ils se repentiront. 31 Et il lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts.

Commentaires :

À ces pharisiens avares, Jésus déclare que Dieu connaît leur cœur et juge autrement que les hommes. Sur les plus grandes œuvres, réussites et ambitions terrestres, est écrite la terrible appréciation du v. 15: «une abomination devant Dieu». Aussi, quels renversements de situations apparaîtront dans l'autre monde! Le Seigneur en donne un exemple saisissant. Ce riche était précisément un économe infidèle. Bien qu'ayant son prochain à sa porte, il employait pour lui-même, dans le luxe et l'égoïsme ce que Dieu l'avait chargé d'administrer sur la terre. Mais le même événement survient pour le riche comme pour le pauvre: c'est la mort; tôt ou tard chacun la rencontre. Et ce récit, fait par Celui qui ne peut mentir, prouve que notre histoire n'est pas terminée pour autant. Elle comporte encore le chapitre définitif dont le Seigneur, tournant un instant la page, nous permet de lire quelques lignes. Que découvrons-nous dans cet au-delà sur lequel tant d'hommes en frissonnant s'interrogent? Un lieu de bonheur et un lieu de tourment! Alors il sera impossible de passer de l'un dans l'autre, trop tard pour croire, mais aussi trop tard pour annoncer l'évangile. «Voici, c'est maintenant le jour du salut» (2 Cor. 6 v. 2).

16

Février

Lecture : Luc 17 v. 1 à 19

1 Or il dit à ses disciples : Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales[169] ; mais malheur à celui par qui ils arrivent ! 2 Mieux lui vaudrait qu’on lui mît au cou une meule d’âne[170], et qu’il fût jeté dans la mer, que de scandaliser un de ces petits. 3 Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère pèche, reprends-le, et s’il se repent, pardonne-lui ; 4 et si sept fois le jour il pèche contre toi, et que sept fois il retourne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras.

5 Et les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi. 6 Et le Seigneur dit : Si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait.

7 Mais qui est celui d’entre vous, qui, ayant un esclave labourant ou paissant [le bétail], quand il revient des champs, dise : Avance-toi de suite et[171] mets-toi à table ? 8 Ne lui dira-t-il pas au contraire : Apprête-moi à souper et ceins-toi, et me sers jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ; et après cela, tu mangeras et tu boiras, toi ? 9 Est-il obligé à l’esclave de ce qu’il a fait ce qui avait été commandé ? Je ne le pense pas. 10 Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites : Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait.

11 Et il arriva qu’en allant à Jérusalem, il traversait la Samarie et la Galilée. 12 Et comme il entrait dans un village, dix hommes lépreux le rencontrèrent ; et ils s’arrêtèrent de loin ; 13 et ils élevèrent la voix, disant : Jésus, maître[172], aie pitié de nous ! 14 Et les voyant, il leur dit : Allez, montrez-vous aux sacrificateurs[173]. Et il arriva qu’en s’en allant ils furent rendus nets. 15 Or l’un d’entre eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix ; 16 et il se jeta sur sa face aux pieds de Jésus[174], lui rendant grâces. Et c’était un Samaritain. 17 Et Jésus, répondant, dit : Les dix n’ont-ils pas été rendus nets ? Et les neuf, où sont-ils ? 18 Il ne s’en est point trouvé qui soient revenus pour donner gloire à Dieu, si ce n’est cet étranger. 19 Et il lui dit : Lève-toi, et t’en va ; ta foi t’a guéri[175].

Commentaires :

Il est normal que le monde où règne le mal soit rempli de scandales et d'occasions de chute. Mais qu'un chrétien puisse être en piège à de plus faibles que lui est une chose infiniment triste… et solennelle pour lui.

Celui qui pardonne (ch. 7 v. 48) enseigne ici comment pardonner (v. 3, 4). Toutefois les apôtres sentent que pour agir selon ces principes de grâce ils ont besoin de plus de foi et ils la demandent au Seigneur. Il leur répond qu'une autre vertu est indispensable: l'obéissance, parce que c'est dans la connaissance et dans l'accomplissement de la volonté de Dieu que nous pourrons compter sur Lui. Oui, la foi ne se sépare pas de l'obéissance ni celle-ci de l'humilité. Esclaves inutiles: c'est ce que nous devons penser de nous-mêmes, car Dieu peut travailler sans nous et s'Il nous emploie c'est pure grâce de sa part. Mais ce n'est pas ce que le Seigneur pense de ceux qui sont ses amis (comp. v. 7, 8 et ch. 12 v. 37; Jean 15 v. 15).

Dix lépreux rencontrent Jésus, élèvent la voix vers Lui et s'en vont guéris. Un seul, le Samaritain, tient à remercier son Sauveur. Ainsi dans la grande chrétienté, parmi tous ceux qui sont sauvés, un petit nombre seulement sait «revenir» pour rendre culte au Seigneur. En faites-vous partie?

17

Février

Lecture : Luc 17 v. 20 à 37

20 Or, étant interrogé par les pharisiens quand viendrait le royaume de Dieu, il leur répondit et dit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention ; 21 et on ne dira pas : Voici, il est ici ; ou, voilà, il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.

22 Et il dit aux disciples : Les jours viendront où vous désirerez de voir l’un des jours du fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. 23 Et on vous dira : Voici, il est ici ; ou, voilà, il est là. N’y allez pas, et ne les suivez pas. 24 Car comme l’éclair qui brille, luit de l’un des côtés de dessous le ciel jusqu’à l’autre côté de dessous le ciel, ainsi sera le fils de l’homme en son jour. 25 Mais auparavant il faut qu’il souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté par cette génération. 26 Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l’homme aussi : 27 on mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint, et les fit tous périr[176]. 28 De même aussi, comme il arriva aux jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; 29 mais, au jour où Lot sortit de Sodome, il plut du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr[177] ; 30 il en sera de même au jour où le fils de l’homme sera manifesté. 31 En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit[178] et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les emporter ; et pareillement que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière. 32 Souvenez-vous de la femme de Lot[179]. 33 Quiconque cherchera à sauver sa vie, la perdra ; et quiconque la perdra, la gagnera[180]. 34 Je vous dis qu’en cette nuit-là deux seront sur un même lit, l’un sera pris et l’autre laissé ; 35 deux femmes moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée ; 36 [deux seront aux champs, l’un sera pris et l’autre laissé]. 37 Et répondant, ils lui disent : Où, Seigneur ? Et il leur dit : Là où est le corps, là aussi s’assembleront les aigles[181].

Commentaires :

Contre toute logique, les pharisiens se préoccupent du moment où viendra le royaume de Dieu… tout en refusant de reconnaître et de recevoir le roi qui se trouve au milieu d'eux (v. 21). Le royaume de Dieu, souvent mentionné dans l'évangile de Luc, est la sphère, le domaine, où les droits de Dieu sont reconnus. Il comprend d'abord le ciel — et pour cette raison nous trouvons aussi, spécialement dans Matthieu, l'expression du royaume des cieux.

Mais il devait aussi s’étendre à Israël et à la terre. Or le Roi, afin de mettre ses sujets à l'épreuve, est venu parmi eux sous une humble apparence, sans «attirer l'attention» (v. 20); et comme tel il a été rejeté. Qu'en est-il résulté? Le fait que le royaume n'existe encore que sous la forme céleste. Il s'établira bien sur la terre, le moment venu, mais par des jugements. Ceux-ci seront soudains et terribles. Le déluge, la destruction subite de Sodome, en sont des illustrations solennelles (et les v. 27 à 30 pourraient tout aussi bien caractériser notre époque). Cependant il existe un autre domaine où les droits moraux du Seigneur sont reconnus dès maintenant: ce sont les cœurs de ceux qui Lui appartiennent. Ami, votre cœur est-il «une province» du royaume de Dieu?

18

Février

Lecture : Luc 18 v. 1 à 17

1 Et il leur dit aussi une parabole, pour [montrer] qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser, 2 disant : Il y avait dans une ville un certain juge qui ne craignait pas Dieu et qui ne respectait pas les hommes ; 3 et dans cette ville-là il y avait une veuve, et elle alla vers lui, disant : Venge-moi de mon adversaire. 4 Et il ne le voulut pas pour un temps. Mais après cela, il dit en lui-même : Quoique je ne craigne pas Dieu et que je ne respecte pas les hommes, 5 néanmoins, parce que cette veuve m’ennuie, je lui ferai justice, de peur que, revenant sans cesse, elle ne me rompe[182] la tête. 6 Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge inique[183]. 7 Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience [avant d’intervenir] pour eux ? 8 Je vous dis que bientôt il leur fera justice. Mais le fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ?

9 Et il dit aussi cette parabole à quelques-uns qui se confiaient en eux-mêmes comme s’ils étaient justes, et qui tenaient le reste des hommes pour rien : 10 Deux hommes montèrent au temple pour prier, l’un pharisien, et l’autre publicain. 11 Le pharisien, se tenant à l’écart, priait en lui-même en ces termes : Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont ravisseurs, injustes, adultères ; ou même comme ce publicain. 12 Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède. 13 Et le publicain, se tenant loin, ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine, disant : Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur[184] ! 14 Je vous dis que celui-ci descendit en sa maison justifié plutôt que l’autre ; car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé.

15 Et on lui apporta aussi les petits enfants, afin qu’il les touchât ; et les disciples, le voyant, reprirent ceux [qui les apportaient]. 16 Mais Jésus, les ayant appelés, dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels[185] est le royaume de Dieu. 17 En vérité, je vous dis : Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point.

Commentaires :

La parabole de la veuve et du juge inique nous encourage à prier avec persévérance (Rom. 12 v. 12 fin; Col. 4 v. 2). En effet, si un homme méchant finit par se laisser fléchir, à plus forte raison le Dieu d'amour interviendra-t-il pour délivrer «ses élus». Il tarde quelquefois à le faire, parce que le fruit qu'Il attend n'est pas mûr, mais n'oublions pas que Lui-même se contraint à user de patience, car son amour le porterait à agir aussitôt (fin du v. 7). Il viendra un temps, celui de la tribulation finale, où ce passage prendra toute sa force pour les élus du peuple juif.

Le pharisien plein de lui-même qui présente à Dieu sa propre justice et le publicain qui se tient à l'écart dans une profonde conviction de péché, sont moralement les descendants respectifs de Caïn et d'Abel (mais ce dernier se savait justifié). Le seul titre qui nous donne le droit de nous approcher de Dieu est celui de pécheur. Il est humiliant pour l'homme d'avoir à mettre de côté à la fois ses œuvres (v. 11) et aussi ses raisonnements, sa sagesse, son expérience. Mais les vérités divines du royaume ne peuvent être saisies que par la simple foi, dans la confiance du petit enfant nous offre une image si touchante. Le Seigneur lorsqu'Il viendra, trouvera-t-il en nous une telle foi (v. 8)?

19

Février

Lecture : Luc 18 v. 18 à 34

18 Et un des chefs [du peuple] l’interrogea, disant : Bon maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle ? 19 Et Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, sinon un [seul], Dieu. 20 Tu sais les commandements : Ne commets point adultère ; ne tue point ; ne dérobe point ; ne dis point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère. 21 Et il dit : J’ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse. 22 Et quand Jésus eut entendu cela, il lui dit : Une[186] chose te manque encore : vends tout ce que tu as, et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; et viens, suis-moi. 23 Et lui, ayant entendu ces choses, devint fort triste ; car il était extrêmement riche.

24 Et Jésus, voyant qu’il était devenu fort triste, dit : Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront-ils dans le royaume de Dieu ! 25 Car il est plus facile qu’un chameau entre par un trou d’aiguille, qu’un riche n’entre dans le royaume de Dieu. 26 Et ceux qui entendirent cela, dirent : Et qui peut être sauvé ? 27 Et il dit : Les choses qui sont impossibles aux hommes, sont possibles à Dieu.

28 Et Pierre dit : Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. 29 Et il leur dit : En vérité, je vous dis, qu’il n’y a personne qui ait quitté maison, ou parents, ou frères, ou femme, ou enfants, pour l’amour du royaume de Dieu, 30 qui ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci, et, dans le siècle qui vient, la vie éternelle.

31 Et prenant à lui les douze, il leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et toutes les choses qui sont écrites par les prophètes touchant le fils de l’homme seront accomplies : 32 car il sera livré aux nations ; on se moquera de lui, et on l’injuriera, et on crachera contre lui ; 33 et après qu’ils l’auront fouetté, ils le mettront à mort ; et le troisième jour il ressuscitera. 34 Et ils ne comprirent rien de ces choses ; et cette parole leur était cachée, et ils ne comprirent[187] pas les choses qui étaient dites.

Commentaires :

En présence de ce chef du peuple, apparemment doué des plus nobles qualités, tout autre que Jésus n'aurait pas manqué de se dire: voilà quelqu'un qui va me faire honneur, un disciple de choix qu'il faut chercher à retenir. Mais c'est au cœur que Dieu regarde (1 Sam. 16 v. 7), et le Seigneur va sonder celui de cet homme.

«Que faut-il que j'aie fait?» a été sa question. Sur ce terrain, Jésus ne peut que lui rappeler la loi. Mais pourquoi aurait-il dérobé? Il était riche; tué ou porté un faux témoignage? Il avait une réputation à ménager; manqué d'honneur à ses parents qui lui avaient laissé probablement un bel héritage? En réalité, il enfreint le premier commandement puisque son dieu ce sont ses richesses (Ex. 20 v. 3). La tristesse de cet homme, qui humainement possédait tout pour être heureux: situation en vue, immense fortune et la jeunesse pour en jouir, prouve à ceux qui envient de tels avantages, que rien de tout cela ne donne le bonheur. Au contraire, si le cœur s'y attache, ce sont des entraves pour suivre Jésus et avoir part à la vie éternelle. Lui-même allait accomplir l'œuvre qui nous y donne accès. Dans ces v. 32 et 33, il nous faut méditer chaque expression en nous disant: Jésus a souffert ainsi pour moi.

20

Février

Lecture : Luc 18 v. 35 à 43 ; 19 v. 1 à 10

35 Et il arriva, lorsqu’il fut venu dans le voisinage de Jéricho, qu’un aveugle était assis sur le bord du chemin et mendiait. 36 Et entendant la foule qui passait, il demanda ce que c’était. 37 Et on lui rapporta que Jésus le Nazaréen passait. 38 Et il cria, disant : Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! 39 Et ceux qui allaient devant le reprirent afin qu’il se tût ; mais il criait d’autant plus fort : Fils de David ! aie pitié de moi. 40 Et Jésus, s’étant arrêté, ordonna qu’on le lui amenât ; et comme il s’approchait, il l’interrogea, [disant] : 41 Que veux-tu que je te fasse ? Et il dit : Seigneur, que je recouvre la vue. 42 Et Jésus lui dit : Recouvre la vue, ta foi t’a guéri[188]. 43 Et à l’instant il recouvra la vue et le suivit, glorifiant Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, donna louange à Dieu.

Chapitre 19 - 1 Et il entra dans Jéricho, et traversa [la ville]. 2 Et voici, un homme, appelé du nom de Zachée : et il était chef de publicains, et il était riche ; 3 et il cherchait à voir Jésus, quel il était ; et il ne pouvait, à cause de la foule, car il était petit de taille. 4 Et, courant en avant, il monta sur un sycomore pour le voir ; car il allait passer là. 5 Et quand il fut venu à cet endroit, Jésus, regardant, le vit, et lui dit : Zachée, descends vite ; car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison.

6 Et il descendit à la hâte, et le reçut avec joie. 7 Et voyant cela, tous murmuraient, disant qu’il était entré chez un pécheur pour y loger. 8 Et Zachée, se tenant là, dit au Seigneur : Voici, Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres ; et si j’ai fait tort à quelqu’un par une fausse accusation, je lui rends le quadruple. 9 Et Jésus lui dit : Aujourd’hui [le] salut est venu[189] à cette maison, vu que lui aussi est fils d’Abraham ; 10 car le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

Commentaires :

La visite du Seigneur Jésus à Jéricho est probablement l'unique occasion donnée à ces deux hommes de le rencontrer. En dépit des obstacles, ils ont su ne pas la manquer (comp. ch. 16 v. 16).

Considérons cet aveugle; il ne peut voir le Sauveur qui passe, et de plus la foule cherche à le faire taire; mais il crie d'autant plus fort et obtient la réponse à la foi. Quant à Zachée, sa petite taille et la même foule qui se presse autour de Jésus, l'empêchent de le distinguer. Alors il court pour devancer le cortège et escalade un arbre sans se préoccuper du qu'en-dira-t-on. Lui aussi triomphe des difficultés et quelle récompense il obtient! Nous imaginons sa confusion et sa joie en s'entendant appeler par son nom, invité à descendre vite pour accueillir le Seigneur dans sa propre maison.

Cher ami, Jésus passe encore maintenant près de toi, apportant le salut (v. 9). Ne te laisse arrêter ni par ton incapacité naturelle, ni par les formes d'une fausse religion qui, comme cette foule, empêche de voir «Jésus comme il est»; ni non plus par la crainte de l'opinion d'autrui. Le Maître t'appelle par ton nom: «Il faut que je demeure aujourd'hui dans ton cœur. Vas-tu le laisser passer?

21

Février

Lecture : Luc 19 v. 11 à 28

11 Et comme ils entendaient ces choses, il ajouta et [leur] dit une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’ils pensaient que le royaume de Dieu allait immédiatement paraître. 12 Il dit donc : Un homme noble[190] s’en alla dans un pays éloigné, pour recevoir un royaume[191] et revenir. 13 Et ayant appelé dix de ses propres esclaves, il leur donna dix mines, et leur dit : Trafiquez jusqu’à ce que je vienne. 14 Or ses concitoyens[192] le haïssaient ; et ils envoyèrent après lui une ambassade, disant : Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous. 15 Et il arriva, à son retour, après qu’il eut reçu le royaume[193], qu’il commanda d’appeler auprès de lui ces esclaves auxquels il avait donné l’argent, afin qu’il sût combien chacun aurait gagné par son trafic. 16 Et le premier se présenta, disant : Maître[194], ta mine a produit dix mines. 17 Et il lui dit : Bien, bon esclave, parce que tu as été fidèle en ce qui est très-peu de chose, aie autorité sur dix villes. 18 Et le second vint, disant : Maître, ta mine a produit cinq mines. 19 Et il dit aussi à celui-ci : Et toi, sois [établi] sur cinq villes. 20 Et un autre vint, disant : Maître, voici ta mine, que j’ai gardée déposée dans un linge ; 21 car je t’ai craint, parce que tu es un homme sévère : tu prends ce que tu n’as pas mis, et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé. 22 Il lui dit : Je te jugerai par ta propre parole[195], méchant esclave : tu savais que moi je suis un homme sévère, prenant ce que je n’ai pas mis et moissonnant ce que je n’ai pas semé ; 23 et pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque, et quand je serais venu je l’eusse retiré avec l’intérêt ? 24 Et il dit à ceux qui étaient présents : Ôtez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. 25 — Et ils lui dirent : Seigneur, il a dix mines. 26 — Car je vous dis qu’à quiconque a, il sera donné ; et à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. 27 Mais ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici et tuez-les devant moi.

28 Et ayant dit ces choses, il allait devant eux, montant à Jérusalem.

Commentaires :

Cette parabole nous présente à la fois le rejet du Seigneur Jésus comme roi (v. 14) et la responsabilité des siens pendant le temps de son absence. Dans celle des «talents» en Matt. 25, chaque esclave a reçu une somme différente selon la souveraineté du maître, mais la récompense est la même. Dans celle-ci au contraire, une mine a été confiée à chaque esclave, tandis que la rémunération est proportionnelle à son activité. À chaque croyant, Dieu fait don du même salut, de la même Parole, du même Esprit, sans parler des grâces variées dispensées à chacun. En revanche, tous n'ont pas le même zèle pour faire valoir ces dons à la gloire de leur Maître absent. Car le secret du service, c'est l'amour éprouvé pour Celui que l'on sert. Plus cet amour est grand, plus grand est le dévouement. C'est parce qu'il haïssait son maître, le trouvant sévère et injuste, que le troisième serviteur n'a pas travaillé pour lui. Il représente tous les soi-disant chrétiens à qui Dieu ôtera ce qu'ils paraissent avoir (v. 26). Mais il arrive, malheureusement à de vrais enfants de Dieu, d'accepter les dons tout en refusant le service, frustrant le Seigneur et finalement eux-mêmes, du fruit dont Il les aurait fait jouir avec Lui.

22

Février

Lecture : Luc 19 v. 29 à 48

29 Et il arriva, comme il approchait de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée des Oliviers, qu’il envoya deux de ses disciples, 30 disant : Allez au village qui est vis-à-vis ; et y étant entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel jamais aucun homme[196] ne s’assit ; détachez-le, et amenez-le. 31 Et si quelqu’un vous demande pourquoi vous le détachez, vous lui direz ainsi : Le Seigneur en a besoin. 32 Et ceux qui étaient envoyés, s’en allant, trouvèrent [tout] comme il le leur avait dit. 33 Et comme ils détachaient l’ânon, les maîtres de celui-ci leur dirent : Pourquoi détachez-vous l’ânon ? 34 Et ils dirent : Parce que le Seigneur en a besoin. 35 Et ils l’amenèrent à Jésus ; et ayant jeté leurs vêtements sur l’ânon, ils mirent Jésus dessus. 36 Et comme il allait son chemin, ils étendaient leurs vêtements sur le chemin. 37 Et comme il approchait déjà, à la descente de la montagne des Oliviers, toute la multitude des disciples, se réjouissant, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, 38 disant : Béni soit le roi qui vient au nom du *Seigneur[197] ! Paix au ciel, et gloire dans les lieux très-hauts ! 39 Et quelques-uns des pharisiens lui dirent du milieu de la foule : Maître, reprends tes disciples. 40 Et répondant, il leur dit : Je vous dis que si ceux-ci se taisent, les pierres crieront.

41 Et quand il fut proche, voyant la ville, il pleura sur elle, disant : 42 Si tu eusses connu, toi aussi, au moins en cette tienne journée, les choses qui appartiennent à ta paix ! mais maintenant elles sont cachées devant tes yeux. 43 Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées, et t’environneront, et te serreront de tous côtés, 44 et te renverseront par terre, toi et tes enfants au dedans de toi ; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as point connu le temps de ta visitation[198].

45 Et il entra au temple, et se mit à chasser dehors ceux qui y vendaient et qui y achetaient, 46 leur disant : Il est écrit : «Ma maison est une maison de prière»[199]; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs[200].

47 Et il enseignait tous les jours dans le temple ; et les principaux sacrificateurs et les scribes, et les principaux du peuple, tâchaient de le faire mourir. 48 Et ils ne trouvaient rien qu’ils pussent faire ; car tout le peuple se tenait suspendu à ses lèvres pour l’entendre.

Commentaires :

Le chemin du Seigneur approche de son terme: cette ville de Jérusalem vers laquelle, dès le ch. 9 v. 51, il avait dressé résolument sa face sachant ce qui l'y attendait. Pourtant, un bref moment, les disciples peuvent penser que son règne va immédiatement paraître (comp. v. 11). Jésus montre sa souveraineté en revendiquant l'ânon (et n'y a-t-il pas dans notre vie tant de choses dont nous pourrions entendre dire: «le Seigneur en a besoin»?; v. 34). Le Roi va faire son entrée majestueuse dans la ville aux acclamations de la foule de ses disciples. Hélas! En contraste avec cette joie, les pharisiens montrent leur indifférence hostile (v. 39). En vérité des pierres seraient plus dociles à l'action de la puissance divine que le cœur endurci du malheureux peuple juif (S.P.). En apercevant la ville, Jésus pleure sur elle. Il sait quelles vont être les tragiques conséquences de son aveuglement. Il voit déjà les légions de Titus, quarante ans plus tard, assiéger la cité coupable (comp. És. 29 v. 3, 6). Des scènes indescriptibles de massacre et de destruction passent devant ses yeux!

Puis entrant dans la ville et dans le temple, Il considère avec non moins de peine le trafic qui remplit ce dernier et, avec une sainte énergie, Il s'emploie à le faire cesser (comp. Éz. 8 v. 6).

23

Février

Lecture : Luc 20 v. 1 à 18

1 Et il arriva, l’un de ces jours[201], comme il enseignait le peuple dans le temple et évangélisait, que les principaux sacrificateurs et les scribes survinrent avec les anciens. 2 Et ils lui parlèrent, disant : Dis-nous par quelle autorité tu fais ces choses, ou qui est celui qui t’a donné cette autorité ? 3 Et répondant, il leur dit : Je vous demanderai, moi aussi, une chose, et dites-moi : 4 Le baptême de Jean était-il du ciel, ou des hommes ? 5 Et ils raisonnèrent entre eux, disant : Si nous disons : Du ciel, il dira : Pourquoi ne l’avez-vous pas cru ? 6 Et si nous disons : Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète. 7 Et ils répondirent qu’ils ne savaient pas d’où [il était]. 8 Et Jésus leur dit : Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses.

9 Et il se mit à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, et la loua à des cultivateurs, et s’en alla hors du pays pour longtemps. 10 Et en la saison, il envoya un esclave aux cultivateurs, afin qu’ils lui donnassent du fruit de la vigne ; mais les cultivateurs, l’ayant battu, le renvoyèrent à vide. 11 Et il envoya encore un autre esclave ; mais l’ayant battu lui aussi, et l’ayant traité ignominieusement, ils le renvoyèrent à vide. 12 Et il en envoya encore un troisième ; mais ils blessèrent aussi celui-ci, et le jetèrent dehors. 13 Et le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut-être que, quand ils verront celui-ci, ils le respecteront. 14 Mais quand les cultivateurs le virent, ils raisonnèrent entre eux, disant : Celui-ci est l’héritier, tuons-le, afin que l’héritage soit à nous. 15 Et l’ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le maître de la vigne ? 16 Il viendra et fera périr ces cultivateurs, et donnera la vigne à d’autres. Et l’ayant entendu, ils dirent : Qu’ainsi n’advienne ! 17 Et lui, les regardant, dit : Qu’est-ce donc que ceci qui est écrit : «La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin» ?[202]. 18 Quiconque tombera sur cette pierre, sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera.

Commentaires :

S'ils s'étaient trouvés au baptême de Jean, les pharisiens n'auraient pas eu besoin de demander au Seigneur par quelle autorité il faisait «ces choses» (voir ch. 7 v. 30). Dieu y avait solennellement désigné son Fils bien-aimé et l'avait revêtu de puissance pour son ministère (ch. 3 v. 22). D'ailleurs tout ce que Jésus faisait ou disait ne montrait-il pas clairement que c'était le Père qui l'avait envoyé (Jean 12 v. 49, 50)?

Le Seigneur donne encore à ces hommes de mauvaise foi une occasion de se reconnaître dans la parabole des méchants cultivateurs. Refusant à Dieu le fruit de l'obéissance, Israël a méprisé, maltraité et parfois mis à mort Ses messagers et Ses prophètes (2 Chron. 36 v. 15). Et lorsque l'amour de Dieu leur a donné son propre Fils, ils n'ont pas hésité à le «jeter hors de la vigne» et à le tuer. Mais le Seigneur énumère les conséquences terribles de ce dernier crime: Dieu fera périr ce peuple méchant. Il confiera à d'autres (pris d'entre les nations) le soin de porter du fruit pour Lui. Enfin, si du temple terrestre il ne doit pas rester pierre sur pierre (ch. 19 v. 44; 21 v. 5, 6), Christ, «la pierre rejetée», deviendra en résurrection le fondement précieux d'une maison spirituelle et céleste qui est l'Assemblée (lire 1 Pier. 2 v. 4…).

24

Février

Lecture : Luc 20 v. 19 à 40

19 Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent, en cette heure même, à mettre les mains sur lui ; et ils craignaient le peuple, car ils connurent qu’il avait dit cette parabole contre eux.

20 Et l’observant, ils envoyèrent des agents secrets, qui feignaient d’être justes, pour le surprendre en [quelque] parole, de manière à le livrer au magistrat et au pouvoir du gouverneur. 21 Et ils l’interrogèrent, disant : Maître, nous savons que tu dis et que tu enseignes justement, et que tu n’as point égard à l’apparence des personnes, mais que tu enseignes la voie de Dieu avec vérité. 22 Nous est-il permis de payer le tribut à César[203], ou non ? 23 Et s’apercevant de leur perfidie, il leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? 24 Montrez-moi un denier ; de qui a-t-il l’image et l’inscription ? Et répondant, ils dirent : De César. 25 Et il leur dit : Rendez donc les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu. 26 Et ils ne pouvaient le surprendre dans ses paroles devant le peuple ; et étonnés de sa réponse, ils se turent.

27 Et quelques-uns des sadducéens, qui nient qu’il y ait une résurrection, s’approchèrent, et l’interrogèrent, 28 disant : Maître, Moïse nous a écrit, que si le frère de quelqu’un meurt, ayant une femme, et qu’il meure sans enfants, son frère prenne la femme et suscite de la postérité[204] à son frère[205]. 29 Il y avait donc sept frères ; et le premier, ayant pris une femme, mourut sans enfants ; 30 et le second [prit la femme, et celui-ci aussi mourut sans enfants] ; 31 et le troisième la prit, et de même aussi les sept : ils ne laissèrent pas d’enfants et moururent ; 32 et après eux tous la femme aussi mourut. 33 Dans la résurrection donc, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme, car les sept l’ont eue pour femme ? 34 Et Jésus leur dit : Les fils de ce siècle[206] se marient et sont donnés en mariage ; 35 mais ceux qui seront estimés dignes d’avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d’entre les morts, ne se marient ni ne sont donnés en mariage, 36 car aussi ils ne peuvent plus mourir ; car ils sont semblables aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. 37 Or que les morts ressuscitent, Moïse même l’a montré, au [titre] : «Du buisson», quand il appelle le *Seigneur : le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob[207]. 38 Or il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous vivent.

39 Et quelques-uns des scribes, répondant, dirent : Maître, tu as bien dit. 40 Et ils n’osèrent plus l’interroger sur rien.

Commentaires :

À la question perfide que posent ces «agents secrets», Jésus répond comme d'habitude en parlant à leur conscience. Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû et d'abord à Dieu l'obéissance et l'honneur (Rom. 13 v. 7).

Quant aux sadducéens, le Seigneur leur prouve la réalité de la résurrection simplement par ce titre que Dieu se donne: «le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob» (v. 37; Ex. 3 v. 6). Lorsque l'Éternel parlait ainsi à Moïse, ces patriarches avaient quitté la terre depuis longtemps. Mais Il se proclamait toujours leur Dieu. Pour Lui, ils étaient donc encore vivants et ils devaient ressusciter. Ces hommes de foi s'étaient attachés à des «choses promises» au-delà de la vie présente et montraient qu'ils les attendaient avec certitude. «C'est pourquoi — est-il souligné — Dieu n'a pas honte… d'être appelé leur Dieu» (Héb. 11 v. 13 à 16). — Croyants, appliquons-nous aussi à montrer autour de nous que nous avons une espérance vivante.

Les pharisiens et les sadducéens correspondent à deux tendances religieuses de tous les temps: d'une part le formalisme légal, l'attachement à des traditions, et à l'opposé le rationalisme (ou modernisme) qui met en doute la Parole et ses vérités fondamentales.

25

Février

Lecture : Luc 20 v. 41 à 47 ; 21 v. 1 à 9

41 Et il leur dit : Comment dit-on que le Christ est fils de David ? 42 Et David lui-même dit, dans le livre des Psaumes : «Le *Seigneur a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, 43 jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour marchepied de tes pieds»[208]. 44 David donc l’appelle seigneur ; et comment est-il son fils ?

45 Et comme tout le peuple écoutait, il dit à ses disciples : 46 Soyez en garde contre les scribes, qui se plaisent à se promener en longues robes, et qui aiment les salutations dans les places publiques, et les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les repas ; 47 qui dévorent les maisons des veuves, et pour prétexte font de longues prières ; — ceux-ci recevront une sentence plus sévère.

Chapitre 21 - 1 Et comme il regardait, il vit des riches qui jetaient leurs dons au trésor. 2 Et il vit aussi une pauvre veuve qui y jetait deux pites[209]. 3 Et il dit : En vérité, je vous dis que cette pauvre veuve a jeté plus que tous [les autres] ; 4 car tous ceux-ci ont jeté aux offrandes [de Dieu] de leur superflu, mais celle-ci y a jeté de sa pénurie, tout ce qu’elle avait pour vivre.

5 Et comme quelques-uns parlaient du temple [et disaient] qu’il était orné de belles pierres et de dons[210], il dit : 6 Quant à ces choses que vous regardez, les jours viendront où il ne sera laissé pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas.

7 Et ils l’interrogèrent, disant : Maître, quand donc ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe quand ces choses devront arriver ? 8 Et il dit : Prenez garde que vous ne soyez séduits ; car plusieurs viendront en mon nom, disant : C’est moi, et le temps est proche ; n’allez point après eux. 9 Et quand vous entendrez parler de guerres et de séditions, ne vous épouvantez pas ; car il faut que ces choses arrivent premièrement ; mais la fin ne sera pas tout aussitôt.

Commentaires :

Côtoyant des riches et des pauvres, des gens instruits et des ignorants, des flatteurs et des contradicteurs, Jésus, dans sa sagesse parfaite, discerne les motifs et les sentiments de tous, et prend envers chacun l'attitude qui convient à son état. Il dénonce la vanité des chefs du peuple en même temps que leur cupidité, et Il met en garde ceux qui pourraient être trompés par eux. Il se plaît à souligner, en contraste, le dévouement d'une de ces pauvres veuves qui étaient victimes de la rapacité des scribes. En jetant au trésor ses dernières ressources, elle s'abandonnait entièrement à Dieu, montrant qu'elle ne dépendait plus que de Lui seul (1 Tim. 5 v. 5; comp. 2 Cor. 8 v. 1 à 5). Le Seigneur considère moins ce que chacun donne que ce que chacun garde pour lui. Il n'a pas la même façon de compter que nous (v. 3) et c'est un encouragement pour tous ceux qui ne peuvent pas donner beaucoup (2 Cor. 8 v. 12). Combien de pites deviendront des fortunes pour le trésor céleste (comp. 12 v. 33; 18 v. 22)!

Certains sont éblouis par les belles pierres et les ornements du temple. Mais là aussi Jésus juge différemment. Il connaît l'intérieur de ce temple et le compare à une caverne de voleurs (ch. 19 v. 46). Puis Il déclare quel sera le sort de ces choses que l'homme regarde et admire (v. 6).

26

Février

Lecture : Luc 21 v. 10 à 24

10 Alors il leur dit : Nation s’élèvera contre nation, et royaume contre royaume ; 11 et il y aura de grands tremblements de terre en divers lieux, et des famines, et des pestes ; et il y aura des sujets d’épouvantement et de grands signes du ciel.

12 Mais, avant toutes ces choses, ils mettront les mains sur vous, et vous persécuteront, vous livrant aux synagogues et [vous mettant] en prison ; et vous serez menés devant les rois et les gouverneurs à cause de mon nom. 13 Et cela se tournera pour vous en témoignage. 14 Mettez donc dans vos cœurs de ne pas vous préoccuper à l’avance de votre défense, 15 car moi je vous donnerai une bouche et une sagesse, à laquelle tous vos adversaires ne pourront répondre ou résister. 16 Et vous serez aussi livrés par des parents et par des frères, et par des proches et par des amis, et on fera mourir [quelques-uns] d’entre vous ; 17 et vous serez haïs de tous, à cause de mon nom. 18 Et pas un cheveu de votre tête ne périra. 19 Possédez[211] vos âmes par votre patience.

20 Et quand vous verrez Jérusalem environnée d’armées, sachez alors que sa désolation est proche. 21 Alors, que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes ; et que ceux qui sont au milieu de Jérusalem s’en retirent ; et que ceux qui sont dans les campagnes[212] n’entrent pas en elle. 22 Car ce sont là des jours de vengeance[213]; afin que toutes les choses qui sont écrites soient accomplies. 23 Mais malheur à celles qui sont enceintes et à celles qui allaitent en ces jours-là ! car il y aura une grande détresse sur le pays, et de la colère contre ce peuple. 24 Et ils tomberont sous le tranchant de l’épée, et seront menés captifs parmi toutes les nations ; et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.

Commentaires :

Déjà au ch. 17, Jésus avait prévenu ses disciples des châtiments subits qui atteindraient Israël et le monde à cause de son rejet. Mais, au milieu d'un peuple condamné, le Seigneur a toujours su distinguer ceux qui Lui appartiennent. Comme au ch. 12, Il les avertit et les encourage à l'avance en vue de ces temps difficiles (comp. v. 14, 15 avec ch. 12 v. 11, 12). «Possédez vos âmes par votre patience» (v. 19). Cette exhortation nous concerne tous. «Usez donc de patience, frères…», c'est ce que recommande Jacques, «car la venue du Seigneur est proche» (Jac. 5 v. 7, 8). Dieu est patient (ch. 18 v. 7) et Il désire que ses enfants manifestent ce même caractère.

Les v. 20 et 21 se réalisèrent à la lettre avant la destruction de Jérusalem par les Romains en l'an 70. Ayant occupé une première fois leurs positions autour des murailles, les armées assaillantes levèrent le siège sans aucune raison apparente et partirent en direction du nord. Alors les chrétiens, se souvenant des paroles du Seigneur, mirent à profit ce temps de répit pour quitter la ville en hâte, avant que les légions romaines ne reviennent à nouveau l'investir. Le v. 24 correspond donc à la période qui suivit; elle dure depuis bientôt deux mille ans.

27

Février

Lecture : Luc 21 v. 25 à 38

25 Et il y aura des signes dans le soleil et la lune et les étoiles[214], et sur la terre une angoisse des nations en perplexité devant le grand bruit de la mer et des flots, 26 les hommes rendant l’âme de peur et à cause de l’attente des choses qui viennent sur la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Et alors on verra le fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. 28 Et quand ces choses commenceront à arriver, regardez en haut, et levez vos têtes, parce que votre rédemption[215] approche.

29 Et il leur dit une parabole : Voyez le figuier et tous les arbres : 30 quand ils ont déjà commencé à pousser, vous connaissez par vous-mêmes, en les voyant, que l’été est déjà proche. 31 De même aussi vous, quand vous verrez arriver ces choses, sachez que le royaume de Dieu est proche. 32 En vérité, je vous dis que cette génération ne passera point que tout ne soit arrivé. 33 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

34 Et prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la gourmandise et l’ivrognerie, et par les soucis de la vie, et que ce jour-là ne vous surprenne inopinément ; 35 car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. 36 Veillez donc, priant en tout temps, afin que vous soyez estimés dignes d’échapper à toutes ces choses qui doivent arriver, et de vous tenir devant le fils de l’homme.

37 Et il passait les jours dans le temple à enseigner ; et les nuits il sortait et demeurait dans la montagne qui est appelée des Oliviers. 38 Et tout le peuple, dès le point du jour, venait à lui dans le temple, pour l’entendre.

Commentaires :

À partir du v. 25, les signes annoncés concernent des événements encore à venir. Ce seront des temps terribles. Les choses les plus stables seront bouleversées, et les âmes des hommes le seront aussi. Déjà la peur plane sur le monde. Les hommes pensent échapper en se creusant des abris (Apoc. 6 v. 15…). Mais pour les fidèles de ce temps-là, la délivrance (appelée leur rédemption au v. 28) viendra d'en haut. Ce sera le retour du Seigneur en gloire; et pour nous, croyants d'aujourd'hui, ce que nous attendons c'est sa venue sur la nuée. Promesse certaine! Oui, car le ciel et la terre passeront, mais Ses paroles ne passeront point (v. 33).

On ne considère pas généralement la gourmandise comme un péché bien grave. Pourtant elle est associée à l'ivrognerie, parce qu'elle contribue à appesantir le cœur. Elle cultive l'égoïsme; on en oublie les besoins qui nous entourent (comp. ch. 16 v. 19…). La joie d'attendre le Seigneur disparaît d'un cœur appesanti (fin du v. 34); les soucis de la vie l'envahissent. Pour cette raison, les épîtres associent souvent les exhortations à être sobre et à veiller (1 Thess. 5 v. 6, 7; 1 Pier. 1 v. 13; 4 v. 7; 5 v. 8); et ici le Seigneur nous recommande «prenez garde à vous-mêmes… veillez donc, priant en tout temps» (v. 34, 36).

28

Février

Lecture : Luc 22 v. 1 à 23

1 Or la fête des pains sans levain, qui est appelée la Pâque, approchait. 2 Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient le faire mourir ; car ils craignaient le peuple.

3 Et Satan entra dans Judas, surnommé Iscariote, qui était du nombre des douze ; 4 et il s’en alla et parla avec les principaux sacrificateurs et [les] capitaines sur la manière dont il le leur livrerait. 5 Et ils se réjouirent, et convinrent de lui donner de l’argent. 6 Et il s’engagea ; et il cherchait une bonne occasion pour le leur livrer sans que la foule y fût.

7 Et le jour des pains sans levain, dans lequel il fallait sacrifier la pâque, arriva. 8 Et il envoya Pierre et Jean, disant : Allez, et apprêtez-nous la pâque , afin que nous la mangions. 9 Et ils lui dirent : Où veux-tu que nous l’apprêtions ? 10 Et il leur dit : Voici, quand vous entrerez dans la ville, un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre ; suivez-le dans la maison où il entrera. 11 Et vous direz au maître[216] de la maison : Le maître[217] te dit : Où est le logis où je mangerai la pâque avec mes disciples ? 12 Et lui vous montrera une grande chambre[218] garnie ; apprêtez là [la pâque]. 13 Et s’en étant allés, ils trouvèrent [tout] comme il leur avait dit ; et ils apprêtèrent la pâque.

14 Et quand l’heure fut venue, il se mit à table, et les [douze] apôtres avec lui. 15 Et il leur dit : J’ai fort désiré[219] de manger cette pâque avec vous, avant que je souffre ; 16 car je vous dis que je n’en mangerai plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. 17 Et ayant reçu une coupe, il rendit grâces et dit : Prenez ceci et le distribuez entre vous, 18 car je vous dis que je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. 19 Et ayant pris un pain, [et] ayant rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ; 20 — de même la coupe aussi, après le souper, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous ;

21 mais voici, la main de celui qui me livre est avec moi à table. 22 Et le fils de l’homme s’en va bien, selon ce qui est déterminé ; mais malheur à cet homme par qui il est livré ! 23 Et ils se mirent à s’entre-demander l’un à l’autre, qui donc serait celui d’entre eux qui allait faire cela.

Commentaires :

Les chefs du peuple sont embarrassés pour réaliser leurs desseins criminels parce qu'ils savent que la foule prend plaisir à écouter Jésus (ch. 19 v. 48). Mais Satan va leur venir en aide. Il a préparé son instrument: Judas, et maintenant il entre en lui, se substituant à la volonté du misérable disciple. Celui-ci s'en va aussitôt conclure son affreux marché.

Quand il s'agit de célébrer la pâque — et la cène aujourd'hui — rien n'est laissé à l'initiative des disciples. Jésus leur demande de l'apprêter, mais Il attend aussi d'être interrogé pour leur révéler cela doit avoir lieu. Combien de chrétiens, au lieu de poser cette question au Seigneur, ont eux-mêmes choisi leur lieu de rassemblement! Pourtant tout est si simple. Il suffit de se laisser conduire par cet homme chargé d'une cruche d'eau, figure du Saint Esprit présentant la Parole. La grande chambre garnie suggère qu'il y a place pour tous les croyants, là où Jésus se trouve Lui-même. «J'ai fort désiré…», dit-Il aux siens lorsque l'heure fut venue. Quel amour! Le Seigneur parle non d'une faveur qu'Il leur fait, mais d'un besoin de son propre cœur, «comme quelqu'un qui, avant de quitter sa famille, désire avoir encore avec elle une réunion d'adieu» (J.N.D.).

29

Février

Lecture : Psaumes 120 & 121

Psaume 120

Cantique des degrés.

1     À l’Éternel, en ma détresse, j’ai crié ; et il m’a répondu.

2     Éternel ! délivre mon âme de la lèvre menteuse, de la langue qui trompe.

3     Que te donnera-t-on, et que t’ajoutera-t-on, langue trompeuse[220] ? —

4     Des flèches aiguës d’un homme puissant, et des charbons ardents de genêt.

5     Malheur à moi de ce que je séjourne en Méshec, de ce que je demeure avec les tentes de Kédar ; —

6     Que mon âme ait tant demeuré avec ceux qui haïssent la paix !

7     Je veux la paix ; mais si j’en parle, ils sont, eux, pour la guerre.

Psaume 121

Cantique des degrés.

1     J’élève mes yeux vers les montagnes d’où vient mon secours[221] ;

2     Mon secours [vient] d’auprès de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.

3     Il ne permettra point que ton pied soit ébranlé ; celui qui te garde ne sommeillera pas.

4     Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira pas.

5     L’Éternel est celui qui te garde ; l’Éternel est ton ombre, à ta main droite.

6     Le soleil ne te frappera pas de jour, ni la lune de nuit.

7     L’Éternel te gardera de tout mal ; il gardera ton âme.

8      L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée, dès maintenant et à toujours.

Commentaires :

Les quinze cantiques des degrés (Psaume 120 à 134) retracent d'une manière ascendante la délivrance et la restauration du résidu d'Israël.

Le Psaume 120 trouve ces fidèles dans leur captivité au milieu des nations et nous fait entendre leurs soupirs. Ils souffrent d'avoir à séjourner au milieu de «ceux qui haïssent la paix». Chrétiens, puissions-nous réaliser davantage combien le monde est opposé à Dieu et par conséquent à Ses enfants! Il ignore la paix; encore moins peut-il la donner. Mais que dit le Seigneur aux siens? «... Je vous donne ma paix; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne» (Jean 14:27).

Détournant ses regards de la scène de son affliction, le fidèle au Psaume 121 les élève vers les montagnes (Sion, objet de son espérance: voir Psaume 87:1-2). Mais son secours viendra de plus haut, d'auprès du Créateur qui a établi ces montagnes. L'Éternel répond à cette confiance par de touchantes promesses personnelles (versets 3 à 8). Chaque croyant peut entendre le Seigneur les lui adresser. Il est dans le monde, mais il y sera gardé (verbe six fois répété) partout et toujours en réponse à cette prière de son Sauveur. «Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal» (comparer verset 7 avec Jean 17:15).

 

Mars


1   2   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29  30   31


 


 

1

Mars

Lecture : Luc 22 v. 24 à 38

24 Et il arriva aussi une contestation entre eux [pour savoir] lequel d’entre eux serait estimé le plus grand. 25 Et il leur dit : Les rois des nations les dominent, et ceux qui exercent l’autorité sur elles sont appelés bienfaiteurs ; 26 mais il n’en sera pas ainsi de vous ; mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui conduit comme celui qui sert. 27 Car lequel est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

28 Mais vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations[222]. 29 Et moi, je vous confère un royaume comme mon Père m’en a conféré un, 30 afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans mon royaume ; et que vous soyez assis sur des trônes, jugeant les douze tribus d’Israël.

31 Et le Seigneur dit : Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; 32 mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères. 33 — Et il lui dit : Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort. 34 — Et il dit : Pierre, je te dis : le coq ne chantera point aujourd’hui, que premièrement tu n’aies nié trois fois de me connaître.

35 Et il leur dit : Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac et sans sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? Et ils dirent : De rien. 36 Il leur dit donc : Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, et de même [celui qui a] un sac, et que celui qui n’a pas [d’épée] vende son vêtement et achète une épée. 37 Car je vous dis, qu’il faut encore que ceci qui est écrit, soit accompli en moi : «Et il a été compté parmi les iniques»[223]. Car aussi les choses qui me concernent vont avoir leur fin. 38 Et ils dirent : Seigneur, voici ici deux épées. Et il leur dit : C’est assez.

Commentaires :

C'est le dernier entretien du Maître avec ses disciples. Mais que font ceux-ci pendant ce saint moment? Ils se disputent à qui sera estimé le plus grand! Avec quelle patience et quelle douceur le Seigneur les reprend! Une dernière fois Il leur rappelle (ainsi qu'à nous) que la vraie grandeur consiste à servir les autres. C'est ce que Lui-même n'a cessé de faire (comp. v. 27 et ch. 12 v. 37). Et non seulement Il ne leur adresse aucun reproche, mais Il se plaît à reconnaître leur dévouement et leur fidélité: «vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations» — leur dit-Il. Toutefois il allait y avoir encore pour les faibles disciples des tentations qui risqueraient de renverser leur foi. Alors Jésus révèle de quelle manière Il sert et servira dorénavant les siens: son intercession devancera leur épreuve et les soutiendra tandis qu'ils la traverseront (Jean 17 v. 9, 11, 15). Pendant qu'Il était avec eux, ils n'avaient eu besoin de rien; Lui veillait à tout et les protégeait. Maintenant qu'Il va les quitter, ils auront à combattre pour leur propre compte. Mais pas avec des armes charnelles (v. 38; 2 Cor. 10 v. 4), ni «contre le sang et la chair» (Éph. 6 v. 12). Satan s'approche à cette heure, adversaire autrement redoutable (1 Pier. 5 v. 8).

2

Mars

Lecture : Luc 22 v. 39 à 53

39 Et sortant, il s’en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent. 40 Et quand il fut en ce lieu-là, il leur dit : Priez que vous n’entriez pas en tentation. 41 Et il s’éloigna d’eux lui-même environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, 42 disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite. 43 Et un ange du ciel lui apparut, le fortifiant. 44 Et étant dans [l’angoisse du] combat, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre. 45 Et s’étant levé de sa[224] prière, il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse ; 46 et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous, et priez afin que vous n’entriez pas en tentation.

47 Comme il parlait encore, voici une foule, et celui qui avait nom Judas, l’un des douze, les précédait ; et il s’approcha de Jésus, pour le baiser. 48 Et Jésus lui dit : Judas, tu livres le fils de l’homme par un baiser ? 49 Et ceux qui étaient autour de lui, voyant ce qui allait arriver, lui dirent : Seigneur, frapperons-nous de l’épée ? 50 Et l’un d’entre eux frappa l’esclave du souverain sacrificateur et lui emporta l’oreille droite. 51 Mais Jésus, répondant, dit : Laissez [faire] jusqu’ici ; et lui ayant touché l’oreille, il le guérit.

52 Et Jésus dit aux principaux sacrificateurs et aux capitaines du temple et aux anciens qui étaient venus contre lui : Êtes-vous sortis comme contre un brigand avec des épées et des bâtons ? 53 Lorsque j’étais tous les jours avec vous, dans le temple, vous n’avez pas étendu vos mains contre moi ; mais c’est ici votre heure, et le pouvoir des ténèbres.

Commentaires :

Ce récit solennel de la scène de Gethsémané contient des détails que Luc est seul à nous donner. Nous y voyons Jésus à genoux au v. 41; un ange lui apparaît pour le fortifier au v. 43. Il y est question de l'angoisse du combat et nous savons à quel ennemi Il avait affaire. Combat si intense, qu'à un certain moment sa sueur se changea en des grumeaux de sang! Mais cette angoisse même démontre sa perfection. Car le mal fait souvent peu d'impression sur nos cœurs endurcis, tandis que, pour l'Homme saint par excellence, la pensée de porter le péché ne pouvait que le saisir d'horreur et d'effroi.

Puis Jésus vient vers ses disciples qu'Il trouve endormis. Accablés de sommeil sur la montagne en présence de sa gloire (9 v. 32), ils le sont ici, devant sa souffrance. Il leur avait appris à demander: «Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal» (ch. 11 v. 4; Matt. 6 v. 13). Que n'ont-ils fait cette prière à l'heure où Satan s'approchait!

Voici Judas et la troupe qui l'accompagne. Et il est merveilleux de voir le Seigneur qui, au moment précédent traversait le plus terrible des combats, montrer à présent devant les hommes une patience, une grâce (v. 51) et un calme parfaits.

3

Mars

Lecture : Luc 22 v. 54 à 71

54 Et se saisissant de lui, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Or Pierre suivait de loin. 55 Et lorsqu’ils eurent allumé un feu au milieu de la cour[225] et qu’ils se furent assis ensemble, Pierre s’assit au milieu d’eux. 56 Et une servante, le voyant assis auprès de la lumière, et l’ayant regardé fixement, dit : Celui-ci aussi était avec lui. 57 Mais il le renia, disant : Femme, je ne le connais pas. 58 Et peu après, un autre le voyant, dit : Et toi, tu es de ces gens-là. Mais Pierre dit : Ô homme, je n’en suis point. 59 Et environ une heure après, un autre affirma, disant : En vérité, celui-ci aussi était avec lui ; car aussi il est Galiléen. 60 Et Pierre dit : Ô homme, je ne sais ce que tu dis. Et à l’instant, comme il parlait encore, le coq chanta. 61 Et le Seigneur, se tournant, regarda Pierre ; et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, comme il lui avait dit : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. 62 Et Pierre[226], étant sorti dehors, pleura amèrement.

63 Et les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient ; 64 et lui couvrant [les yeux], ils l’interrogeaient, disant : Prophétise ; qui est celui qui t’a frappé ? 65 Et ils disaient plusieurs autres choses contre lui, en l’outrageant.

66 Et quand le jour fut venu, le corps des anciens du peuple, principaux sacrificateurs et scribes, s’assembla ; et ils l’amenèrent dans leur sanhédrin, 67 disant : Si toi, tu es le Christ, dis-le-nous. Et il leur dit : Si je vous le disais, vous ne le croiriez point ; 68 et si je vous interroge, vous ne me répondrez point [ou ne me laisserez point aller]. 69 Mais désormais le fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. 70 Et ils dirent tous : Toi, tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur dit : Vous dites vous-mêmes que je le suis. 71 Et ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Car nous-mêmes nous l’avons entendu de sa bouche.

Commentaires :

Pauvre Pierre! Pendant que Jésus priait, lui dormait; pendant qu'Il se laissait prendre et amener «comme un agneau familier qui est mené à la tuerie» (Jér. 11 v. 19; És. 53 v. 7), Pierre frappait de l'épée (v. 50; comp. Jean 18 v. 10). Enfin pendant que le Seigneur confessait la vérité devant les hommes, lui par trois fois mentait et Le reniait! Il s'était assis dans la cour en compagnie de ceux qui venaient d'arrêter son Maître et qui parlaient contre Lui (Ps. 69 v. 12 et Ps. 1 v. 1 fin). Comment dans une telle position aurait-il pu Lui rendre témoignage?

Un simple regard du Seigneur brise le cœur du pauvre disciple bien davantage que des reproches n'auraient pu le faire. Oh! Ce regard. Il pénètre sa conscience et y commence une œuvre de restauration. Ce reniement si douloureux pour le Seigneur s'ajoute à tous les outrages reçus (v. 63 à 65).

Les hommes méchants devant lesquels Il se tient sont obligés de reconnaître eux-mêmes que «le fils de l'homme» (v. 69) est en même temps «le Fils de Dieu» (v. 70). C'est pourquoi Jésus peut leur répondre: «vous dites vous-mêmes que je le suis». C'est pourquoi aussi, ils sont infiniment plus coupables en le condamnant après de telles paroles!

4

Mars

Lecture : Luc 23 v. 1 à 12

1 Et se levant tous ensemble[227], ils le menèrent à Pilate.

2 Et ils se mirent à l’accuser, disant : Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation et défendant de donner le tribut à César[228], se disant lui-même être le Christ, un roi. 3 Et Pilate l’interrogea, disant : Toi, tu es le roi des Juifs ? Et répondant, il lui dit : Tu le dis. 4 Et Pilate dit aux principaux sacrificateurs et aux foules : Je ne trouve aucun crime en cet homme. 5 Mais ils insistaient, disant : Il soulève le peuple, enseignant par toute la Judée, ayant commencé depuis la Galilée jusqu’ici.

6 Et Pilate, ayant entendu parler de la Galilée, demanda si l’homme était Galiléen. 7 Et ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode qui, en ces jours-là, était lui-même aussi à Jérusalem.

8 Et Hérode, voyant Jésus, se réjouit fort ; car il y avait longtemps qu’il désirait de le voir, parce qu’il avait entendu dire plusieurs choses de lui ; et il espérait voir quelque miracle[229] opéré par lui. 9 Et il l’interrogea longuement ; mais il ne lui répondit rien. 10 Et les principaux sacrificateurs et les scribes se tinrent là, l’accusant avec véhémence. 11 Et Hérode, avec ses troupes, l’ayant traité avec mépris et s’étant moqué de lui, le revêtit d’un vêtement éclatant et le renvoya à Pilate. 12 Et Pilate et Hérode devinrent amis entre eux ce même jour ; car auparavant ils étaient en inimitié l’un avec l’autre.

Commentaires :

L'unanimité s'est facilement faite contre Jésus. Les chefs du peuple se lèvent tous ensemble pour le conduire à Pilate qui seul a le pouvoir de condamner à mort. De quoi accusent-ils leur prisonnier? De pervertir la nation, c'est-à-dire de la détourner vers le mal, Lui qui n'avait travaillé qu'à ramener à Dieu le cœur de ce peuple. De défendre de donner le tribut à César, alors qu'Il avait dit au contraire: «Rendez donc les choses de César à César…» (ch. 20 v. 25). Mais ces mensonges n'ont pas sur Pilate l'effet que les Juifs en attendent. Dans sa perplexité le gouverneur cherche un moyen de se dérober. Il fait conduire Jésus à Hérode qui éprouve à son égard un mélange de crainte (ch. 9 v. 7), de haine (ch. 13 v. 31) et de curiosité (v. 8). mais ce dernier sentiment n'étant pas satisfait, toute la bassesse morale de cet homme haut placé se découvre: Il se plaît à humilier un prisonnier sans défense, dont on lui avait de plus rapporté les miracles d'amour! Puis, déçu, il le renvoie à Pilate.

En contemplant Celui dont on dispose ainsi, que l'on raille et que l'on méprise, nos cœurs se réjouissent en pensant au moment où Il paraîtra dans sa gloire et où chacun devra reconnaître qu'Il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (És. 53 v. 3; Phil. 2 v. 11).

5

Mars

Lecture : Luc 23 v. 13 à 32

13 Et Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, et les chefs, et le peuple, 14 leur dit : Vous m’avez amené cet homme comme détournant le peuple, et voici, l’ayant examiné devant vous, moi je n’ai trouvé aucun crime dans cet homme quant aux choses dont vous l’accusez, 15 ni Hérode non plus, car je vous ai renvoyés à lui ; et voici, rien n’a été fait par[230] lui qui soit digne de mort. 16 L’ayant donc châtié, je le relâcherai. 17 Or il était obligé de leur relâcher quelqu’un à la fête. 18 Et toute la multitude s’écria ensemble, disant : Ôte[231] celui-ci, et relâche-nous Barabbas 19 (qui avait été jeté en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour meurtre). 20 Pilate donc s’adressa de nouveau à eux, désirant relâcher Jésus. 21 Mais ils s’écriaient, disant : Crucifie, crucifie-le ! 22 Et il leur dit pour la troisième fois : Mais quel mal celui-ci a-t-il fait ? Je n’ai rien trouvé en lui qui soit digne de mort ; l’ayant donc châtié, je le relâcherai. 23 Mais ils insistaient à grands cris, demandant qu’il fût crucifié. Et leurs cris et ceux des principaux sacrificateurs eurent le dessus.

24 Et Pilate prononça que ce qu’ils demandaient fût fait. 25 Et il relâcha celui qui, pour sédition et pour meurtre, avait été jeté en prison, lequel ils demandaient ; et il livra Jésus à leur volonté.

26 Et comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon, Cyrénéen, qui venait des champs, et le chargèrent de la croix, pour la porter après Jésus.

27 Et une grande multitude du peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et le pleuraient, le suivait. 28 Mais Jésus, se tournant vers elles, dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ; 29 car voici, des jours viennent, dans lesquels on dira : Bienheureuses les stériles, et les ventres qui n’ont pas enfanté, et les mamelles qui n’ont pas nourri. 30 Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ; et aux coteaux : Couvrez-nous ; 31 car s’ils font ces choses au bois vert, que sera-t-il fait au bois sec ?

32 Et deux autres aussi, qui étaient des malfaiteurs, furent menés avec lui, pour être mis à mort.

Commentaires :

Plus embarrassé que jamais, Pilate assemble les sacrificateurs, les chefs et le peuple et affirme devant eux à trois reprises qu'il n'a rien trouvé en Jésus qui soit digne de mort. Mais son insistance à vouloir le libérer ne fait qu'augmenter celle du peuple à réclamer sa crucifixion. Une foule est facilement lâche et cruelle parce que, sous le couvert de l'anonymat, les plus bas instincts se donnent libre cours. Celle-ci l'est d'autant plus qu'elle est poussée par ses propres conducteurs. Finalement leurs cris ont le dessus, et, en échange de la libération du meurtrier Barabbas, ils obtiennent que Jésus soit livré à leur volonté. Car pour Pilate, homme sans scrupules, une vie humaine a moins de valeur que la faveur de la populace.

Parmi ceux qui accompagnent le condamné innocent, beaucoup sont pris de pitié et pleurent. Mais l'émotion n'est pas une preuve de l'œuvre de Dieu dans un cœur. Sans quoi ces femmes auraient pleuré sur elles-mêmes et sur leur ville criminelle comme Jésus l'avait fait au ch. 19 v. 41. Bien des personnes sont touchées sentimentalement par la vie admirable de Jésus, indignées de l'injustice dont il a été l'objet, sans penser qu'elles ont, par leurs péchés, une responsabilité personnelle à sa mort (És. 53 v. 6).

6

Mars

Lecture : Luc 23 v. 33 à 49

33 Et quand ils furent venus au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs, l’un à la droite, l’autre à la gauche. 34 Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Et ayant fait le partage de ses vêtements, ils tirèrent au sort.

35 Et le peuple se tenait là, regardant ; et les gouverneurs aussi se raillaient de lui [avec eux], disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, si lui est le Christ, l’élu de Dieu. 36 Et les soldats aussi se moquaient de lui, s’approchant, et lui présentant du vinaigre, 37 et disant : Si toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. 38 Et il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau en lettres grecques, romaines, et hébraïques : Celui-ci est le roi des Juifs.

39 Et l’un des malfaiteurs qui étaient pendus[232] l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. 40 Mais l’autre, répondant, le reprit, disant : Et tu ne crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement ? 41 Et pour nous, nous y sommes justement ; car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises : mais celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire. 42 Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume. 43 Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.

44 Or il était environ la sixième heure ; et il y eut des ténèbres sur tout le pays[233] jusqu’à la neuvième heure ; 45 et le soleil fut obscurci, et le voile du temple[234] se déchira par le milieu. 46 Et Jésus, criant à haute voix, dit : Père ! entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira.

47 Et le centurion, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, disant : En vérité, cet homme était juste. 48 Et toutes les foules qui s’étaient assemblées à ce spectacle, ayant vu les choses qui étaient arrivées, s’en retournaient, frappant leurs poitrines.

49 Et tous ceux de sa connaissance, et des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient loin, regardant ces choses.

Commentaires :

Jésus est conduit à ce sinistre lieu du Crâne où Il est crucifié entre deux malfaiteurs. «Père, pardonne-leur…», telle est Sa réponse sublime à tout le mal que lui font les hommes (comp. ch. 6 v. 27). S'ils se repentent, leur crime — le plus grand de l'histoire de l'humanité — sera expié par Sa mort même.

À la croix où tous sont présents: des gouverneurs (v. 35) au misérable brigand (v. 39), l'entière méchanceté du cœur humain se découvre sans honte: regards cyniques, railleries, provocations, injures grossières… Mais voici qu'un entretien merveilleux s'engage entre le Sauveur crucifié et l'autre brigand convaincu de péché (v. 41). Éclairé par Dieu, il discerne dans l'homme méprisé et couronné d'épines qui va mourir à côté de lui, une victime sainte, un roi glorieux (v. 42). Et il reçoit une promesse sans prix (v. 43). Ainsi, sur la croix même, le Seigneur goûte déjà un premier fruit du terrible travail de son âme.

Après les trois dernières heures de ténèbres impénétrables, Jésus retrouve les relations interrompues pendant l'abandon qu'Il vient de traverser. Et, en pleine sérénité, Il remet Lui-même son esprit entre les mains de son Père. La mort du Juste est l'occasion d'un dernier témoignage que Dieu fait rendre par le centurion romain (v. 47).

7

Mars

Lecture : Luc 23 v. 50 à 56 ; 24 v. 1 à 12

50 Et voici, un homme nommé Joseph, qui était conseiller, homme de bien et juste 51 (celui-ci ne s’était pas joint à leur conseil et à leur action), qui était d’Arimathée, ville des Juifs, et qui attendait, lui aussi, le royaume de Dieu… ; 52 celui-ci, étant venu à Pilate, lui demanda le corps de Jésus. 53 Et l’ayant descendu, il l’enveloppa d’un linceul, et le[235] mit dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait jamais été déposé. 54 Et c’était le jour de la Préparation[236] et le crépuscule du sabbat.

55 Et des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, ayant suivi, regardèrent le sépulcre et comment son corps y avait été déposé. 56 Et s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums ; et, le sabbat, elles se tinrent en repos, selon le commandement[237].

Chapitre 24

1 Or le premier jour de la semaine, de très-grand matin, elles vinrent au sépulcre, apportant les aromates qu’elles avaient préparés. 2 Et elles trouvèrent la pierre roulée de devant le sépulcre. 3 Et étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du seigneur Jésus. 4 Et il arriva, comme elles étaient en grande perplexité à ce sujet, que voici, deux hommes se trouvèrent avec elles, en vêtements éclatants de lumière. 5 Et comme elles étaient épouvantées et baissaient le visage contre terre, ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? 6 Il n’est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous comment il vous parla quand il était encore en Galilée, 7 disant : Il faut que le fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, et qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. 8 Et elles se souvinrent de ses paroles.

9 Et, laissant le sépulcre, elles s’en retournèrent et rapportèrent toutes ces choses aux onze et à tous les autres. 10 Or ce furent Marie de Magdala, et Jeanne, et Marie, la [mère] de Jacques, et les autres femmes avec elles, qui dirent ces choses aux apôtres. 11 Et leurs paroles semblèrent à leurs yeux comme des contes, et ils ne les crurent pas. 12 Mais Pierre, s’étant levé, courut au sépulcre ; et, se baissant, il voit les linges là tout seuls ; et il s’en alla chez lui, s’étonnant de ce qui était arrivé.

Commentaires :

L'intervention de Joseph d'Arimathée, nous montre que la grâce avait atteint dans cet homme à la fois un de ces riches dont il est si souvent question dans Luc (voir ch. 18 v. 24; Matt. 27 v. 57) et un des principaux du peuple. Ce disciple a été spécialement préparé en vue du service qu'il remplit maintenant: celui d'ensevelir le corps du Seigneur (selon És. 53 v. 9). L'Esprit nous présente ensuite ces femmes dévouées dont il est répété qu'elles avaient accompagné Jésus depuis la Galilée (v. 49, 55). Elles se sont tenues au Calvaire. Puis, avec plus d'affection que d'intelligence, elles ont préparé des parfums pour oindre Son corps. Enfin, nous les voyons se rendre au sépulcre au matin du premier jour de la semaine, et y faire une merveilleuse rencontre. Deux anges sont là pour leur annoncer que leurs préparatifs n’ont plus de raison d’être: Celui qu'elles cherchent n'est plus dans le tombeau; Il est ressuscité.

L'expérience chrétienne de nombreux enfants de Dieu ne va pas plus loin que la croix. La question étonnée de la fin du v. 5 pourrait leur être adressée. Chers amis, réjouissons-nous! Jésus n'est pas seulement un Sauveur mort sur la croix pour nos péchés. Il est vivant pour l'éternité (Apoc. 1 v. 18). Et nous vivons avec Lui (Jean 14 v. 19).

8

Mars

Lecture : Luc 24 v. 13 à 35

13 Et voici, deux d’entre eux étaient ce même jour en chemin, pour aller à un village dont le nom était Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades[238]. 14 Et ils s’entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. 15 Et il arriva, comme ils s’entretenaient et raisonnaient ensemble, que Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. 16 Mais leurs yeux étaient retenus, de manière qu’ils ne le reconnurent pas. 17 Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous tenez entre vous en marchant, et vous êtes tristes ? 18 Et l’un d’eux, dont le nom était Cléopas, répondant, lui dit : Est-ce que tu séjournes tout seul dans Jérusalem[239], que tu ne saches pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ? 19 Et il leur dit : Lesquelles ? Et ils lui dirent : Celles touchant Jésus le Nazaréen, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple ; 20 et comment les principaux sacrificateurs et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort, et l’ont crucifié. 21 Or nous, nous espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël ; mais encore, avec tout cela, c’est aujourd’hui le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. 22 Mais aussi quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés ; ayant été de grand matin au sépulcre, 23 et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues, disant qu’elles avaient vu aussi une vision d’anges qui disent qu’il est vivant. 24 Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous, sont allés au sépulcre, et ont trouvé [les choses] ainsi que les femmes aussi avaient dit ; mais pour lui, ils ne l’ont point vu. 25 Et lui leur dit : Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? 27 Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les écritures, les choses qui le regardent.

28 Et ils approchèrent du village où ils allaient ; et lui, il fit comme s’il allait plus loin. 29 Et ils le forcèrent, disant : Demeure avec nous, car le soir approche et le jour a baissé. Et il entra pour rester avec eux. 30 Et il arriva que, comme il était à table avec eux, il prit le pain et il bénit ; et l’ayant rompu, il le leur distribua. 31 Et leurs yeux furent ouverts, et ils le reconnurent ; mais lui devint invisible [et disparut] de devant eux. 32 Et ils dirent entre eux : Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait par le chemin, et lorsqu’il nous ouvrait les écritures ?

33 Et se levant à l’heure même, ils s’en retournèrent à Jérusalem, et trouvèrent assemblés les onze et ceux qui étaient avec eux, 34 disant : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. 35 Et ils racontèrent les choses qui étaient arrivées en chemin, et comment il s’était fait connaître à eux dans la fraction du pain.

Commentaires :

Deux disciples marchent tristement sur le chemin d'Émmaüs. Ayant perdu leur espérance terrestre d'un Messie pour Israël, ils s'en retournent maintenant à leurs champs et à leurs affaires (Marc 16 v. 12). Mais le mystérieux étranger qui se joint à eux va complètement changer le cours de leurs pensées. Il commence par s'étonner de leur manque d'intelligence et de leur incrédulité (v. 25). Ce sont deux choses qui vont souvent ensemble. Que de fois notre ignorance vient de ce que nous ne croyons pas (Héb. 11 v. 3)! Puis le Seigneur ouvre les écritures à ces deux compagnons de route, et leur y fait découvrir «les choses qui le regardent». Ne l'oublions jamais, la clé de l'Ancien Testament, et spécialement des prophéties, consiste à y chercher Jésus.

Remarquez comment le Seigneur se laisse retenir par ceux qui ont besoin de Lui: Il entre pour rester avec ces deux disciples. Puissions-nous faire aussi cette expérience ! En particulier lorsque nous sommes découragés et que nos circonstances ont tourné autrement que ce que nous espérions, apprenons dans Sa présence à les accepter telles qu'elles sont. «La consolation des écritures» dirigera alors nos pensées vers un Sauveur vivant et fera brûler notre cœur (lire Rom. 15 v. 4).

9

Mars

Lecture : Luc 24 v. 36 à 53

36 Et comme ils disaient ces choses, il se trouva lui-même là au milieu d’eux, et leur dit : Paix vous soit ! 37 Et eux, tout effrayés et remplis de crainte, croyaient voir un esprit. 38 Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi monte-t-il des pensées dans vos cœurs ? 39 Voyez mes mains et mes pieds ; — que c’est moi-même : touchez-moi, et voyez ; car un esprit n’a pas de la chair et des os, comme vous voyez que j’ai. 40 Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. 41 Et comme, de joie, ils ne croyaient pas encore et s’étonnaient, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? 42 Et ils lui donnèrent un morceau de poisson cuit et [quelque peu] d’un rayon de miel ; 43 et l’ayant pris, il en mangea devant eux.

44 Et il leur dit : Ce sont ici les paroles que je vous disais quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies. 45 Alors il leur ouvrit l’intelligence pour entendre les écritures. 46 Et il leur dit : Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, 47 et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. 48 Et vous, vous êtes témoins de ces choses ; 49 et voici, moi, j’envoie sur vous la promesse de mon Père. Mais vous, demeurez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut.

50 Et il les mena dehors jusqu’à Béthanie, et, levant ses mains en haut, il les bénit. 51 Et il arriva qu’en les bénissant, il fut séparé[240] d’eux, et fut élevé dans le ciel.

52 Et eux, lui ayant rendu hommage, s’en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. 53 Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.

Commentaires :

Le Seigneur aurait pu monter au ciel au moment de sa résurrection. Mais Il désirait encore rencontrer ses chers disciples (Jean 16 v. 22); Il voulait leur donner la preuve que non seulement Il était vivant, mais qu'Il restait un homme pour toujours, le même Jésus qu'ils avaient connu, suivi et servi ici-bas. Chers enfants de Dieu, Celui que nous verrons au ciel n'est pas seulement «un esprit», ni non plus un étranger pour nos cœurs. C'est le Jésus des Évangiles, le Fils de l'homme, que Luc nous a présenté, le tendre Sauveur que nous aurons appris sur la terre à connaître et à aimer.

«Il faut», «il fallait», «ne fallait-il pas?» (v. 7, 26, 44, 46). Tout le conseil de Dieu devait s'accomplir dans les souffrances de Christ, mais aussi dans ses gloires.

Et c'est Béthanie que Jésus choisit pour y quitter les siens. En figure, Il les établit ainsi pour le temps de son absence sur un nouveau terrain, en «dehors» du système juif (v. 50) : celui de la vie nouvelle et de la communion (1 Jean 12 v. 1…).

La dernière parole du Seigneur est une promesse (v. 49), son dernier geste une bénédiction (v. 50). Il s'en est allé, mais le cœur des siens déborde désormais de joie et de louange. Objets du même amour, célébrons, nous aussi, notre Dieu, notre Père, et réjouissons-nous en un Sauveur parfait.

10

Mars

Lecture : Actes 1 v. 1 à 14

1 J’ai composé le premier traité, ô Théophile, sur toutes les choses que Jésus commença de faire et d’enseigner, 2 jusqu’au jour où il fut élevé [au ciel], après avoir donné, par l’Esprit Saint, des ordres aux apôtres qu’il avait choisis ; 3 à qui aussi, après avoir souffert, il se présenta lui-même vivant, avec plusieurs preuves assurées, étant vu par eux durant quarante jours, et parlant des choses qui regardent le royaume de Dieu. 4 Et étant assemblé avec eux, il leur commanda de ne pas partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle, [dit-il], vous avez ouïe de moi : 5 car Jean a baptisé avec de l’eau ; mais vous, vous serez baptisés de[241] l’Esprit Saint, dans peu de jours.

6 Eux donc étant assemblés, l’interrogèrent, disant : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ? 7 Mais il leur dit : Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité ; 8 mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous[242] ; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre[243].

9 Et ayant dit ces choses, il fut élevé [de la terre], comme ils regardaient, et une nuée le reçut [et l’emporta] de devant leurs yeux. 10 Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu’il s’en allait, voici, deux hommes en vêtements blancs, se tinrent là à côté d’eux, 11 qui aussi dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel.

12 Alors ils s’en retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, le chemin d’un sabbat[244]. 13 Et quand ils furent entrés [dans la ville], ils montèrent dans la chambre haute où demeuraient Pierre, et Jean, et Jacques, et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques [fils] d’Alphée et Simon Zélote[245], et Jude [frère] de Jacques. 14 Tous ceux-ci persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec les femmes, et avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères.

Commentaires :

Luc, auteur inspiré du livre des Actes, commence son récit par l'ascension de Jésus dans le ciel, bien qu'il ait déjà relaté cet événement à la fin de son évangile. Car la venue du Saint Esprit et toute l'œuvre qui devait en résulter «jusqu'au bout de la terre» découle de la présence de Christ dans la gloire (Jean 16 v. 7). De plus, ce début confirme que tout ce que feront les apôtres correspond aux ordres qu'ils ont reçus du Seigneur (v. 2, 8) et justifiera leur service. «Vous serez mes témoins», leur dit Jésus, car leurs pensées étaient encore tournées vers les choses de la terre (v. 6). Ils devenaient les dépositaires des vérités merveilleuses qui le concernaient: Celui qui avait souffert était maintenant vivant (v. 3). Élevé dans le ciel sous leurs yeux (v. 9), Il reviendrait de la même manière selon la promesse certaine communiquée par les anges (v. 11). Et eux auraient à annoncer ces choses par la puissance de l'Esprit qu'ils allaient bientôt recevoir (v. 8).

La première réunion après l'ascension du Seigneur est consacrée à la prière et tous les apôtres sont présents. Parvenus à la fin de l'histoire de l'Église sur la terre, faisons en sorte de ne pas être absents à celle qui sera la dernière avant Son retour (lire Héb. 10 v. 25).

11

Mars

Lecture : Actes 1 v. 15 à 26

15 Et en ces jours-là, Pierre se levant au milieu des disciples (le nombre de ceux[246] qui étaient réunis était d’environ cent vingt), dit : 16 Hommes frères[247], il fallait que fût accomplie cette écriture que l’Esprit Saint a dite d’avance par la bouche de David, touchant Judas, qui a été le guide de ceux qui ont pris Jésus ; 17 car il était compté parmi nous, et il avait reçu en partage[248] ce service ; 18 (celui-ci donc s’était acquis un champ avec le salaire de l’iniquité[249], et, étant tombé la tête en avant, s’est crevé par le milieu, et toutes ses entrailles ont été répandues. 19 Et ceci a été connu de tous les habitants de Jérusalem, de sorte que ce champ-là est appelé dans leur propre dialecte Aceldama, c’est-à-dire champ de sang ;) 20 car il est écrit dans le livre des Psaumes : «Que sa demeure soit déserte, et qu’il n’y ait personne qui y habite»[250], et : «Qu’un autre prenne sa charge de surveillant»[251]. 21 Il faut donc que d’entre les hommes qui se sont rassemblés avec nous pendant tout le temps que le seigneur Jésus entrait et sortait au milieu de nous, 22 en commençant depuis le baptême de Jean, jusqu’au jour auquel il a été élevé [au ciel] d’avec nous, quelqu’un d’entre eux soit témoin avec nous de sa résurrection. 23 Et ils en mirent deux sur les rangs : Joseph, appelé Barsabbas, qui était surnommé Juste, et Matthias. 24 Et priant, ils dirent : Toi, Seigneur, qui connais les cœurs de tous, montre lequel de ces deux tu as choisi, 25 afin qu’il reçoive en partage[252] ce service et cet apostolat, duquel Judas est déchu pour s’en aller en son propre lieu. 26 Et ils jetèrent le sort sur eux ; et le sort tomba sur Matthias, qui fut adjoint aux onze apôtres.

Commentaires :

Pierre — et c’est un Pierre pleinement restauré — prend la parole au milieu des premiers disciples. Il rappelle la fin misérable de Judas qui s'était pendu (Matt. 27 v. 5 à 8). Mort terrible, mais sort éternel infiniment plus terrible encore (v. 25)! Puis, se fondant sur la lumière et l'autorité des Écritures, Pierre montre la nécessité de remplacer le disciple déchu. Douze apôtres devaient être les témoins, en quelque sorte officiels, de ce fait fondamental du christianisme: la résurrection du Seigneur Jésus (comp. 1 Cor. 15 v. 5). Joseph et Matthias se trouvaient parmi ceux qui avaient eu le privilège d'accompagner Jésus durant son ministère ici-bas. Peut-être faisaient-ils partie des soixante-dix qu'Il avait jadis envoyés (Luc 10 v. 1). Après avoir demandé au Seigneur, qui connaît les cœurs de tous, de manifester son choix, ils jettent le sort et Matthias est désigné.

Jeter le sort aujourd'hui pour connaître la volonté de Dieu ne conviendrait plus, car le Saint Esprit est là, qui donne aux croyants le discernement dont ils ont besoin. Il est intéressant à cet égard de comparer cette scène avec Act. 13 v. 2 où l'Esprit commande: «Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés».

12

Mars

Lecture : Actes 2 v. 1 à 21

1 Et comme le jour de la Pentecôte s’accomplissait, ils étaient tous ensemble dans un même lieu. 2 Et il se fit tout à coup du ciel un son, comme d’un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. 3 Et il leur apparut des langues divisées, comme de feu ; et elles se posèrent[253] sur chacun d’eux. 4 Et ils furent tous remplis de l’Esprit Saint, et commencèrent à parler d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’énoncer.

5 Or il y avait des Juifs séjournant à Jérusalem, hommes pieux, de toute nation d’entre ceux qui sont sous le ciel. 6 Et le bruit de ceci s’étant répandu, la multitude s’assembla, et fut confondue de ce que chacun les entendait parler dans son propre langage. 7 Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes, et s’étonnaient, disant : Voici, tous ceux-ci qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens ? 8 Et comment les entendons-nous, chacun dans son propre langage, [celui du pays] dans lequel nous sommes nés ? 9 Parthes et Mèdes et Élamites, et nous qui habitons la Mésopotamie, la Judée et la Cappadoce, le Pont et l’Asie, 10 la Phrygie et la Pamphylie, l’Égypte et les quartiers de la Libye qui est près de Cyrène, et nous, Romains qui séjournons [ici], tant Juifs que prosélytes[254], 11 Crétois et Arabes, — nous les entendons annoncer dans nos langues les choses magnifiques de Dieu. 12 Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes et en perplexité, disant l’un à l’autre : Que veut dire ceci ? 13 Et d’autres, se moquant, disaient : Ils sont pleins de vin doux.

14 Mais Pierre, s’étant levé avec les onze, éleva sa voix, et leur parla : Hommes juifs, et vous tous qui habitez Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles ; 15 car ceux-ci ne sont pas ivres, comme vous pensez, car c’est la troisième heure du jour[255] ; 16 mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël : 17 «Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes hommes verront des visions, et vos vieillards songeront en songes ; 18 et sur mes serviteurs[256] et sur mes servantes[257], en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils prophétiseront ; 19 et je montrerai[258] des prodiges dans le ciel en haut, et des signes sur la terre en bas, du sang et du feu, et une vapeur de fumée ; 20 le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne la grande et éclatante journée du *Seigneur. 21 Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du *Seigneur sera sauvé»[259].

Commentaires :

Quelques jours se sont écoulés depuis l'ascension du Seigneur. Sa promesse, qui est aussi celle du Père, va s'accomplir (ch. 1 v. 4). Sous forme de «langues divisées, comme de feu», le Saint Esprit, personne divine, descend sur la terre et demeure sur les disciples. Aussitôt sa puissance se manifeste en eux: ils deviennent capables de s'exprimer dans des langues qu'ils ne connaissaient pas. Dieu remédie ainsi en grâce à la malédiction de Babel et confirme à tous que la bénédiction divine va s’étendre à la terre entière (Gen. 11 v. 1 à 9).

La fête juive de la Pentecôte amenait chaque année à Jérusalem une foule considérable d'entre les Israélites dispersés au milieu des nations. Cette affluence va être l'occasion de la première grande réunion d'évangélisation. Mais quels sujets d'étonnement pour cette multitude! Chacun peut entendre dans sa propre langue «les choses magnifiques de Dieu». Et ceux qui leur parlent sont des «Galiléens» sans instruction (comp. ch. 4 v. 13; Jean 7 v. 15). Il n'est nullement nécessaire de faire partie d'une élite, ni d'avoir fait certaines études pour être ouvrier du Seigneur. Dépendre de Lui, se soumettre à l'action de son Esprit, telles sont les seules conditions requises. Puisse chacun de nous les remplir!

13

Mars

Lecture : Actes 2 v. 22 à 41

22 Hommes israélites, écoutez ces paroles : Jésus le Nazaréen, homme approuvé[260] de Dieu auprès de vous par les miracles et les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous-mêmes vous le savez, 23 ayant été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu, — lui, vous l’avez cloué à [une croix] et vous l’avez fait périr par la main d’hommes iniques[261], 24 lequel Dieu a ressuscité, ayant délié les douleurs de la mort, puisqu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. 25 Car David dit de lui : «Je contemplais toujours le *Seigneur devant moi ; car il est à ma droite, afin que je ne sois pas ébranlé. 26 C’est pourquoi mon cœur s’est réjoui, et ma langue a tressailli de joie ; et plus encore, ma chair aussi reposera en espérance ; 27 car tu ne laisseras pas mon âme en hadès[262], et tu ne permettras pas que ton saint[263] voie la corruption. 28 Tu m’as fait connaître les chemins de la vie, tu me rempliras de joie par [le regard de] ta face»[264]. 29 Hommes frères, qu’il me soit permis[265] de vous dire avec liberté, touchant le patriarche David, et qu’il est mort, et qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est au milieu de nous jusqu’à ce jour. 30 Étant donc prophète, et sachant que Dieu lui avait juré, avec serment, qu’il ferait asseoir [quelqu’un suscité] du fruit de ses reins, sur son trône, 31 il a dit de la résurrection du Christ, en la prévoyant, qu’il n’a pas été laissé dans le hadès[266], et que sa chair non plus n’a pas vu la corruption. 32 Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, ce dont nous, nous sommes tous témoins. 33 Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis[267], il a répandu ce que vous voyez et entendez. 34 Car David n’est pas monté dans les cieux ; mais lui-même dit : «Le *Seigneur a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, 35 jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds»[268]. 36 Que toute la maison d’Israël donc sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.

37 Et ayant ouï [ces choses], ils eurent le cœur saisi de componction[269], et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Que ferons-nous, frères ? 38 Et Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit : 39 car à vous est la promesse et à vos enfants, et à tous ceux qui sont loin, autant que le *Seigneur notre Dieu en appellera à lui. 40 Et par plusieurs autres paroles, il conjurait et exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse. 41 Ceux donc qui reçurent[270] sa parole, furent baptisés ; et en ce jour-là furent ajoutées environ trois mille âmes.

Commentaires :

À partir d'un texte du prophète Joël, Pierre a démontré aux Juifs que la puissance qui agit au milieu d'eux est d'origine divine. Lorsque nous entendons une lecture biblique quelle qu’elle soit, n'oublions jamais que Dieu nous parle. Maintenant Pierre rappelle le chemin merveilleux de Christ ici-bas, sa mort et sa résurrection annoncées par plusieurs passages des Écritures, attestées par les apôtres. Ainsi «ce Jésus» que le peuple avait crucifié, Dieu l'a fait asseoir à sa droite, le désignant comme Seigneur et Christ. Quel sujet d'épouvante pour ses meurtriers, convaincus d'un tel crime! Atteints dans leur conscience, les auditeurs sont saisis de componction c'est-à-dire à la fois de crainte et de confusion. Comment apaiser Dieu après un pareil outrage? En premier lieu par la repentance, répond Pierre. Celle-ci n'est pas un simple regret d'avoir mal agi mais un jugement que l'on porte avec Dieu sur ses actions passées et l'abandon de cette ancienne conduite; elle est déjà une première manifestation de la foi (c'est pourquoi l'apôtre n'a pas besoin de les inviter à croire). Trois mille personnes sont converties et baptisées à la suite de cette première prédication.

14

Mars

Lecture : Actes 2 v. 42 à 47 ; 3 v. 1 à 11

42 Et ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres[271], dans la fraction du pain et les prières. 43 Et toute âme avait de la crainte ; et beaucoup de prodiges et de miracles[272] se faisaient par les apôtres. 44 Et tous les croyants étaient en un même lieu, et ils avaient toutes choses communes ; 45 et ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon que quelqu’un pouvait en avoir besoin. 46 Et tous les jours ils persévéraient d’un commun accord dans le temple[273] ; et, rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, 47 louant Dieu, et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés[274].

Chapitre 3

1 Et Pierre et Jean montaient ensemble au[275] temple, à l’heure de la prière, qui est la neuvième, 2 et on portait un homme qui était boiteux dès le ventre de sa mère, lequel on mettait tous les jours à la porte du temple, appelée la Belle, pour demander l’aumône à ceux qui entraient dans le temple : 3 cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, leur demanda l’aumône. 4 Et Pierre, ayant, avec Jean, arrêté ses yeux sur lui, dit : Regarde-nous. 5 Et il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir quelque chose d’eux. 6 Mais Pierre dit : Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. 7 Et l’ayant pris par la main droite, il le leva ; et à l’instant les plantes et les chevilles de ses pieds devinrent fermes ; 8 et faisant un saut, il se tint debout et marcha ; et il entra avec eux au temple, marchant, et sautant, et louant Dieu. 9 Et tout le peuple le vit marchant et louant Dieu ; 10 et ils le reconnurent comme celui qui était assis, pour demander l’aumône, à la Belle porte du temple, et ils furent remplis d’étonnement et d’admiration de ce qui lui était arrivé.

11 Et comme il tenait [par la main] Pierre et Jean, tout le peuple étonné accourut vers eux au portique appelé de Salomon.

Commentaires :

Le ch. 2 s'achève sur un admirable tableau de l'assemblée à ses débuts. Il y avait comme aujourd'hui des réunions pour l'édification, le culte et la prière (v. 42). Mais nous limitons souvent la à celles-ci la vie de l'assemblée alors qu'elle a son prolongement dans les maisons de ceux qui la composent (v. 46). — «Toute âme avait de la crainte», déclare le v. 43. La gravité et le sérieux peuvent parfaitement s'accorder avec la joie signalée à la fin du v. 46.

Au ch. 3 nous voyons la puissance du Saint Esprit se manifester non seulement dans les paroles des apôtres, mais aussi dans leurs œuvres.

En demandant l'aumône à Pierre et Jean, le pauvre boiteux assis à la Belle porte du temple était loin de s'attendre au don qu'il allait recevoir: une miraculeuse guérison par la foi au nom de Jésus. «Ce que j'ai, je te le donne» — dit Pierre (v. 6). Quand il s'agit de donner, nous pensons généralement d'abord à de l'argent (v. 6). Plus rarement à l'inépuisable trésor céleste c'est-à-dire la connaissance du Sauveur dont nous avons pourtant le privilège de faire part autour de nous.

Quel changement pour ce pauvre boiteux! Jusque là il était «à la porte». Il entre maintenant dans la présence de Dieu pour le louer (v. 8). L'un de nos lecteurs serait-il encore «à la porte»?

15

Mars

Lecture : Actes 3 v. 12 à 26

12 Et Pierre, voyant cela, répondit au peuple : Hommes israélites, pourquoi vous étonnez-vous de ceci ? Ou pourquoi avez-vous les yeux fixés sur nous, comme si nous avions fait marcher cet homme par notre propre puissance ou par notre piété ? 13 Le Dieu d’Abraham et d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous, vous avez livré, et que vous avez renié devant Pilate, lorsqu’il avait décidé de le relâcher. 14 Mais vous, vous avez renié le saint et le juste, et vous avez demandé qu’on vous accordât un meurtrier[276] ; 15 et vous avez mis à mort le prince[277] de la vie, lequel Dieu a ressuscité d’entre les morts ; ce dont nous, nous sommes témoins. 16 Et, par la foi en son nom, son nom a raffermi cet homme que vous voyez et que vous connaissez ; et la foi qui est par lui a donné à celui-ci cette entière disposition de tous ses membres, en la présence de vous tous. 17 Et maintenant, frères, je sais que vous l’avez fait par ignorance, de même que vos chefs aussi ; 18 mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait prédit par la bouche de tous les prophètes, [savoir] que son Christ devait souffrir. 19 Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés : en sorte que viennent des temps de rafraîchissement de devant la face du *Seigneur, 20 et qu’il envoie Jésus Christ, qui vous a été préordonné, 21 lequel il faut que le ciel reçoive, jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps. 22 Moïse déjà a dit : «Le *Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il pourra vous dire ; 23 et il arrivera que toute âme qui n’écoutera pas ce prophète sera exterminée d’entre le peuple»[278]. 24 Et même tous les prophètes, depuis Samuel et ceux qui l’ont suivi, tous ceux qui ont parlé, ont aussi annoncé ces jours. 25 Vous, vous êtes les fils des prophètes et de l’alliance que Dieu a établie avec nos pères, disant à Abraham : «Et en ta semence seront bénies toutes les familles de la terre»[279]. 26 À vous premièrement, Dieu, ayant suscité son serviteur, l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun [de vous] de vos méchancetés.

Commentaires :

En apprenant la guérison de l'homme impotent, la foule curieuse s'est attroupée. Tous sont remplis d'étonnement et d'admiration (v. 10). Mais Pierre détourne immédiatement l'attention de lui-même et de Jean, pour attribuer le miracle au pouvoir du nom de Jésus. Cette œuvre démontrait d'une manière éclatante la vie et la puissance en résurrection de Celui qu'ils avaient mis à mort. «Vous avez renié le saint et le juste» leur déclare l'apôtre, non pour les condamner, mais comme quelqu'un qui comprend par expérience la honte de ce péché (v. 14; Luc 22 v. 57…). «Je sais que vous l'avez fait par ignorance» (v. 17), ajoute-t-il, confirmant la parole du Sauveur sur la croix: «Père, pardonne-leur, car ils se savent ce qu'ils font» (Luc 23 v. 34). Eh bien! L'occasion donnée encore ici aux Juifs d'entendre l'Évangile et de se repentir répond à cette prière du Seigneur. Ils ont au milieu d'eux le témoignage du Saint Esprit parlant par la bouche de Pierre et visible dans l'assemblée (ch. 2 v. 44 à 47). Si la nation, reconnaissant son péché, se tourne maintenant vers Dieu, le Seigneur pourra revenir. Sinon elle n'aura plus dorénavant l'excuse de l'ignorance.

16

Mars

Lecture : Actes 4 v. 1 à 22

1 Mais comme ils parlaient au peuple, les sacrificateurs et le commandant du temple et les sadducéens survinrent, 2 étant en peine de ce qu’ils enseignaient le peuple et annonçaient par Jésus la résurrection d’entre les morts. 3 Et ils mirent les mains sur eux, et les firent garder jusqu’au lendemain, car c’était déjà le soir. 4 Mais plusieurs de ceux qui avaient ouï la parole crurent ; et le nombre des hommes se monta à environ cinq mille.

5 Or il arriva que, le lendemain, leurs chefs et leurs anciens et leurs scribes, s’assemblèrent à Jérusalem, 6 et Anne, le souverain sacrificateur, et Caïphe, et Jean, et Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race souveraine sacerdotale. 7 Et les ayant fait comparaître, ils [leur] demandaient : Par quelle puissance ou par quel nom avez-vous fait ceci ? 8 Alors Pierre, étant rempli de l’Esprit Saint, leur dit : Chefs du peuple et anciens d’Israël,b9 si aujourd’hui nous sommes interrogés au sujet de la bonne œuvre qui a été faite à un homme impotent, [et qu’on veuille apprendre] comment[280] il a été guéri[281], 10 sachez, vous tous, et tout le peuple d’Israël, que ç’a été par le nom de Jésus Christ le Nazaréen, que vous, vous avez crucifié, [et] que Dieu a ressuscité d’entre les morts ; c’est, [dis-je], par ce [nom] que cet homme est ici devant vous plein de santé. 11 Celui-ci est la pierre méprisée par vous qui bâtissez, qui est devenue la pierre angulaire ; 12 et il n’y a de salut en aucun autre ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés.

13 — Et, voyant la hardiesse de Pierre et de Jean, et s’étant aperçus qu’ils étaient des hommes illettrés et du commun, ils s’en étonnaient, et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus. 14 Et, voyant là présent avec eux l’homme qui avait été guéri, ils n’avaient rien à opposer. 15 Et leur ayant ordonné de sortir du sanhédrin, ils conférèrent entre eux, 16 disant : Que ferons-nous à ces hommes ? car il est apparent pour tous les habitants de Jérusalem, qu’un miracle[282] notoire a été fait par eux, et nous ne pouvons le nier ; 17 mais afin que cela ne soit pas répandu davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces, de parler davantage en ce nom à qui que ce soit. 18 Et les ayant appelés, ils [leur] enjoignirent de ne plus parler ni enseigner, en aucune manière, au nom de Jésus. 19 Mais Pierre et Jean, répondant, leur dirent : Jugez s’il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu. 20 Car, pour nous, nous ne pouvons pas ne pas parler des choses que nous avons vues et entendues. 21 Et après les avoir menacés, ils les relâchèrent, ne trouvant pas comment ils pourraient les punir, à cause du peuple ; parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui avait été fait. 22 Car l’homme en qui avait été faite cette miraculeuse guérison[283], avait plus de quarante ans.

Commentaires :

Une œuvre aussi puissante ne peut manquer de provoquer l'opposition de Satan. Ses instruments nous sont connus: Anne, Caïphe, les sacrificateurs, les anciens et les scribes, bref les principaux responsables de la condamnation du Seigneur. En ménageant les disciples, ils auraient par là même avoué avoir été injustes en faisant mourir le Maître. L'orgueil les en empêche. Ils persévèrent dans leur haine contre le nom de Jésus. Lui-même devient dorénavant la pierre de touche par excellence: pour les uns la «maîtresse pierre de coin, élue, précieuse», pour les autres «une pierre d'achoppement et un rocher de chute» (comp. v. 11 et 1 Pier. 2 v. 4 à 8). Le v. 12 est fondamental; il affirme la valeur unique et la nécessité du nom de Jésus pour être sauvé.

Les disciples sont reconnus pour avoir été avec Jésus (v. 13). Si nous vivons habituellement dans la communion du Seigneur, cela se remarquera.

Toute l'opposition des chefs des Juifs ne peut arrêter l'action de l'évangile (v. 4), ni fermer la bouche des apôtres. Car ceux-ci ont reçu de Dieu Lui-même leur appel et leur mission (v. 19). Et la Parole est en eux «comme un feu brûlant» (v. 20; Jér. 20 v. 9).

17

Mars

Lecture : Actes 4 v. 23 à 37

23 Et ayant été relâchés, ils vinrent vers les leurs et leur rapportèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. 24 Et l’ayant entendu, ils élevèrent d’un commun accord leur voix à Dieu, et dirent : Ô Souverain[284] ! toi, tu es le Dieu[285] qui as fait le ciel et la terre, et la mer, et toutes les choses qui y sont : 25 qui as dit, par la bouche de David ton serviteur[286] : «Pourquoi se sont déchaînées les nations, et les peuples ont-ils projeté des choses vaines ? 26 Les rois de la terre se sont trouvés là, et les chefs se sont réunis ensemble, contre le *Seigneur et contre son Christ[287]»[288]. 27 Car en effet, dans cette ville, contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, se sont assemblés et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, 28 pour faire toutes les choses que ta main et ton conseil avaient à l’avance déterminé devoir être faites. 29 Et maintenant, Seigneur, regarde à leurs menaces, et donne à tes esclaves d’annoncer ta parole avec toute hardiesse, 30 en étendant ta main pour guérir, et pour qu’il se fasse des miracles[289] et des prodiges par le nom de ton saint serviteur Jésus. 31 Et comme ils faisaient leur supplication, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé, et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse.

32 Et la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme ; et nul ne disait d’aucune des choses qu’il possédait, qu’elle fût à lui ; mais toutes choses étaient communes entre eux. 33 Et les apôtres rendaient avec une grande puissance le témoignage de la résurrection du seigneur Jésus ; et une grande grâce était sur eux tous. 34 Car il n’y avait parmi eux aucune personne nécessiteuse ; car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, et apportaient le prix des choses vendues, 35 et le mettaient aux pieds des apôtres ; et il était distribué à chacun, selon que l’un ou l’autre pouvait en avoir besoin.

36 Et Joseph qui, par les apôtres, fut surnommé Barnabas (ce qui, étant interprété, est fils de consolation), lévite, et Cypriote de naissance, 37 ayant une terre, la vendit, et en apporta la valeur, et la mit aux pieds des apôtres.

Commentaires :

Pierre et Jean retrouvent les autres disciples (appelés «les leurs» au v. 23) et ils leur répètent les propos des chefs du peuple. Puis, au lieu de délibérer sur ce qu'ils doivent faire, ils usent de leur ressource commune: la prière (voir aussi ch. 6 v. 4; 12 v. 5, 12; 14 v. 23). Ils reconnaissent dans la révolte des Juifs et des nations contre Dieu et contre son «saint serviteur Jésus» l'accomplissement des Écritures (encore partiel, c'est pourquoi les apôtres omettent en citant le Ps. 2, la terrible réponse divine à ces provocations des hommes).

La hardiesse est un mot caractéristique de ce chapitre (v. 13, 29, 31). Elle n'a rien de commun avec l'énergie charnelle qui jadis poussait Pierre en avant… et l'abandonnait le moment d'après. Les disciples l'obtiennent en réponse à leur prière. Imitons-les, lorsque nous sentons que nous manquons de courage.

Suit, dans les v. 32 à 37, une nouvelle description magnifique de l'Assemblée dans la fraîcheur de son premier amour. Sans prétendre revenir à cet heureux commencement, efforçons-nous d'en réaliser l'esprit en mettant de côté notre égoïsme et en saisissant toutes les occasions de nous dévouer pour nos frères.

18

Mars

Lecture : Actes 5 v. 1 à 16

1 Mais un homme nommé Ananias, avec Sapphira sa femme, vendit une possession, 2 et, de connivence avec sa femme, mit de côté une partie du prix, et, en apportant une partie, la mit aux pieds des apôtres. 3 Mais Pierre dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, que tu aies menti à l’Esprit Saint et que tu aies mis de côté une partie du prix de la terre ? 4 Si elle fût restée [non vendue], ne te demeurait-elle pas ? Et vendue, n’était-elle pas en ton pouvoir ? Comment t’es-tu proposé cette action dans ton cœur ? Tu n’as pas menti aux hommes, mais à Dieu. 5 Et Ananias, entendant ces paroles, tomba et expira. Et une grande crainte s’empara de tous ceux qui entendirent [ces choses]. 6 Et les jeunes hommes, se levant, le couvrirent, et l’ayant emporté dehors, l’ensevelirent.

7 Et il arriva, environ trois heures après, que sa femme, ne sachant pas ce qui était arrivé, entra ; 8 et Pierre lui répondit : Dis-moi, avez-vous donné le champ pour tant ? Et elle dit : Oui, pour tant. 9 Et Pierre lui [dit] : Comment êtes-vous convenus entre vous de tenter l’Esprit du *Seigneur ? Voici, les pieds de ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront aussi. 10 Et à l’instant elle tomba à ses pieds et expira. Et les jeunes hommes, entrant, la trouvèrent morte ; et ils l’emportèrent dehors et l’ensevelirent auprès de son mari. 11 Et une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui entendaient parler de ces choses.

12 Et beaucoup de miracles[290] et de prodiges se faisaient parmi le peuple, par les mains des apôtres ; (et ils étaient tous d’un commun accord au portique de Salomon ; 13 mais, d’entre les autres, nul n’osait se joindre à eux, mais le peuple les louait hautement[291] ; 14 et des croyants d’autant plus nombreux se joignaient[292] au Seigneur, une multitude tant d’hommes que de femmes ;) 15 de sorte qu’on apportait les infirmes dehors dans les rues, et qu’on les mettait sur de petits lits et sur des couchettes, afin que, quand Pierre viendrait, au moins son ombre passât sur quelqu’un d’eux. 16 Et la multitude aussi des villes d’alentour s’assemblait à Jérusalem, apportant les infirmes et ceux qui étaient tourmentés par des esprits immondes ; et ils étaient tous guéris.

Commentaires :

Le ch. 4 commençait par un «mais», qui annonçait l'action de l'ennemi depuis le dehors contre la vérité. Le ch. 5 débute par un autre «mais» qui introduit son œuvre au dedans pour corrompre l'Assemblée. Nous savons que Satan n'a cessé depuis lors d'être actif de cette double manière. L'esprit d'imitation et le désir de se donner une apparence de piété ont entraîné au mensonge Ananias et Sapphira. Pierre les reprend avec une sainte indignation et ils sont aussitôt frappés par la main de Dieu. Leur sort éternel n'est pas ici en question. Il s'agit d'une manifestation du gouvernement de Dieu. Sous prétexte que nous sommes les objets de sa grâce ne pensons pas que Dieu ait le péché moins en horreur. Il est saint, et tels doivent être ses enfants (1 Pier. 1 v. 15 à 17).

Une grande crainte s'empare des assistants. C'est un sentiment que nous devons aussi cultiver vis-à-vis de Celui qui lit nos pensées les plus secrètes.

Les v. 12 à 16 nous parlent des miracles d'amour accomplis «par les mains des apôtres» et nous montrent aussi qu'il ne suffit pas d'admirer les croyants; il faut faire soi-même le pas et se joindre au Seigneur (v. 13, 14). En Apoc. 21 v. 8 les timides sont les premiers nommés parmi ceux qui sont éternellement perdus.

19

Mars

Lecture : Actes 5 v. 17 à 32

17 Et le souverain sacrificateur se leva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, savoir la secte des sadducéens ; et ils furent remplis de jalousie, 18 et mirent les mains sur les apôtres et les jetèrent dans la prison publique. 19 Mais un ange du *Seigneur ouvrit de nuit les portes de la prison, et les conduisit dehors, et dit : 20 Allez, et, vous tenant dans le temple, annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie. 21 Ce qu’ayant entendu, ils entrèrent, vers le point du jour, dans le temple, et ils enseignaient. Mais le souverain sacrificateur étant venu, et ceux qui étaient avec lui, ils assemblèrent le sanhédrin et tous les anciens des fils d’Israël, et ils envoyèrent à la prison pour les faire amener. 22 Mais les huissiers, y étant arrivés, ne les trouvèrent pas dans la prison ; et s’en retournant, ils le rapportèrent, 23 disant : Nous avons trouvé la prison fermée avec toute sûreté, et les gardes se tenant aux portes ; mais, ayant ouvert, nous n’avons trouvé personne dedans. 24 Et quand le sacrificateur et le commandant du temple et les principaux sacrificateurs eurent entendu ces paroles, ils furent en perplexité à leur sujet, [ne sachant] ce que cela deviendrait. 25 Or quelqu’un arriva et leur rapporta : Voilà, les hommes que vous avez mis en prison sont au temple et enseignent le peuple. 26 Alors le commandant, avec les huissiers, s’en alla et les amena sans violence ; car ils craignaient d’être lapidés par le peuple.

27 Et les ayant amenés, ils les présentèrent devant le sanhédrin. Et le souverain sacrificateur les interrogea, 28 disant : Nous vous avons expressément enjoint de ne pas enseigner en ce nom-là, et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine, et vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme. 29 Et Pierre et les apôtres, répondant, dirent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. 30 Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus que vous avez fait mourir, le pendant au bois. 31 C’est lui que Dieu a exalté par sa droite prince[293] et sauveur, afin de donner la repentance à Israël et la rémission des péchés : 32 et nous, nous lui sommes témoins de ces choses, ainsi que l’Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent.

Commentaires :

Le souverain sacrificateur et ceux qui sont avec lui sont remplis de jalousie en voyant des hommes sans instruction et qui ne faisaient pas partie du clergé, obtenir un tel succès auprès des foules. De plus les sadducéens, niant la résurrection, sont particulièrement excités contre les apôtres qui annoncent celle du Seigneur Jésus (v. 17; ch. 4 v. 1, 2). Incapables d'imposer leur autorité d'une autre manière, ils jettent en prison ces hommes qu'ils ne sont pas parvenus à faire taire. Mais le Seigneur envoie un ange pour délivrer ses serviteurs qui retournent aussitôt enseigner dans le temple. Les chefs en sont avertis et les font comparaître devant le sanhédrin. «Vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme», leur disent-ils; alors que, devant Pilate, ils ont eux-mêmes réclamé avec le peuple que son sang soit sur eux et sur leurs enfants (Matt. 27 v. 25). Puis ils leur enjoignent encore de se taire. — «Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes», répondent Pierre et les apôtres (voir ch. 4 v. 19). Et ils rendent une fois de plus un éclatant témoignage à la résurrection glorieuse de Jésus, «prince et Sauveur», ainsi qu'à la rémission des péchés par son moyen.

20

Mars

Lecture : Actes 5 v. 33 à 42

33 Mais eux, ayant entendu [ces choses], frémissaient de rage, et tenaient conseil pour les faire mourir. 34 Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, honoré de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin et donna l’ordre de faire sortir les apôtres pour un peu de temps. 35 Et il leur dit : Hommes israélites[294], prenez garde à vous-mêmes par rapport à ces hommes, [et voyez] ce que vous allez faire. 36 Car, avant ces jours-ci, Theudas se leva, se disant être quelque chose, auquel se joignit un nombre d’environ quatre cents hommes ; et il fut tué, et tous ceux qui lui obéissaient furent dissipés et réduits à rien. 37 Après lui s’éleva Judas le Galiléen, aux jours du recensement, et il entraîna à la révolte un [grand] peuple après lui ; lui aussi a péri, et tous ceux qui lui obéissaient furent dispersés. 38 Et maintenant je vous dis : Ne vous mêlez plus de ces hommes, et laissez-les ; car si ce dessein ou cette œuvre est des hommes, elle sera détruite ; 39 mais si elle est de Dieu, vous ne pourrez les détruire ; — de peur que vous ne soyez même trouvés faire la guerre à Dieu. 40 Et ils furent de son avis. Et ayant appelé les apôtres, ils leur enjoignirent, après les avoir battus, de ne pas parler au nom de Jésus, et les relâchèrent. 41 Eux donc se retiraient de devant le sanhédrin en se réjouissant d’avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le nom ; 42 et ils ne cessaient tous les jours d’enseigner et d’annoncer[295] Jésus [comme] le Christ, dans le temple et de maison en maison.

Commentaires :

Après son ange, Dieu se sert pour délivrer les siens d'un éminent pharisien (secte opposée à celle des sadducéens) nommé Gamaliel. C'était un docteur connu et respecté parmi les Juifs. Avec modération, en se servant d'exemples que chacun connaissait, il exhorte ses collègues à la patience. La fin montrerait si cette œuvre était des hommes ou si elle était de Dieu. Il n'est par ailleurs jamais difficile de discerner à quel bord appartiennent ceux qui se disent être quelque chose (v. 36). Mais il n'en était pas ainsi des apôtres. En reconnaissant que par eux-mêmes ils n'étaient rien, ils donnaient toute la gloire au nom de Jésus qu'ils ne cessaient d'annoncer (ch. 3 v. 12; 4 v. 10).

Le Seigneur avait jadis prévenu ses disciples qu'on mettrait les mains sur eux, qu'ils seraient persécutés, livrés aux synagogues et emprisonnés (Luc 21 v. 12). En effet toutes ces épreuves n'avaient pas tardé à leur arriver (v. 17 à 32), et depuis elles n'ont pas cessé d'être la part des croyants ici ou là. Nous remercions souvent le Seigneur de nous épargner les persécutions qui sévissent dans d'autres pays. Mais n'oublions pas que souffrir pour son Nom est un honneur. Les apôtres se réjouissent d'en avoir été estimés dignes (v. 41; comp. 1 Pier. 4 v. 19; Matt. 5 v. 11, 12).

21

Mars

Lecture : Actes 6 v. 1 à 15

1 Or en ces jours-là, le nombre des disciples se multipliant, il s’éleva un murmure des Hellénistes[296] contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service journalier. 2 Et les douze, ayant appelé la multitude des disciples, dirent : Il ne convient pas que, laissant la parole de Dieu, nous servions aux tables. 3 Jetez donc les yeux, frères, sur sept hommes d’entre vous, qui aient un [bon] témoignage, pleins de l’Esprit Saint et de sagesse, que nous établirons sur cette affaire. 4 Et, pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole. 5 Et ce discours plut à toute la multitude ; et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et de l’Esprit Saint, et Philippe, et Prochore, et Nicanor, et Timon, et Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche, 6 qu’ils présentèrent aux apôtres ; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains.

7 Et la parole de Dieu croissait, et le nombre des disciples se multipliait beaucoup dans Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi.

8 Or Étienne, plein de grâce et de puissance, faisait parmi le peuple des prodiges et de grands miracles[297]. 9 Et quelques-uns de la synagogue appelée des Libertins[298], et des Cyrénéens, et des Alexandrins, et de ceux de Cilicie et d’Asie, se levèrent, disputant contre Étienne. 10 Et ils ne pouvaient pas résister à la sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait. 11 Alors ils subornèrent des hommes qui disaient : Nous l’avons ouï proférant des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. 12 Et ils soulevèrent le peuple et les anciens et les scribes ; et tombant sur lui, ils l’enlevèrent et l’amenèrent devant le sanhédrin. 13 Et ils présentèrent de faux témoins qui disaient : Cet homme ne cesse pas de proférer des paroles contre le saint lieu et contre la loi ; 14 car nous l’avons entendu dire que ce Jésus le Nazaréen[299] détruira ce lieu-ci, et changera les coutumes que Moïse nous a enseignées. 15 Et tous ceux qui étaient assis dans le sanhédrin, ayant leurs yeux arrêtés sur lui, virent son visage comme le visage d’un ange.

Commentaires :

Déjà l'harmonieux tableau des ch. 2 v. 42 et 4 v. 32 se trouve assombri. Un murmure (une réclamation qu'on n'ose pas formuler à haute voix) s'est élevé au milieu des disciples. Veillons à faire taire en nous de tels murmures de mécontentement ou de jalousie, car par eux «le destructeur» s'efforce de troubler la communion des enfants de Dieu (lire 1 Cor. 10 v. 10).

Pour remédier à cet état de choses, des serviteurs sont choisis. Nous n'aurions pas pensé que, même pour servir aux tables, il convenait d'être «pleins de l'Esprit Saint» (v. 3). Eh bien! C'est l'état normal du chrétien et il peut être le nôtre si nous le désirons! Non pas, comme certains le croient, en demandant une nouvelle venue du Saint Esprit; Il est déjà dans le croyant. Mais en Lui laissant toute la place dans le temple de notre cœur.

Chez Étienne en particulier, l'Esprit brille sous ses trois caractères: «de puissance, d'amour et de conseil» (ou de sagesse: v. 8 et 10; comp. 2 Tim. 1 v. 7). Les œuvres (v. 8) et les paroles (v. 10) de cet homme de Dieu ferment la bouche à tous ses adversaires qui en sont réduits à soudoyer contre lui de faux témoins (comp. Matt. 26 v. 59). Mais déjà son visage rayonne d'une beauté céleste (v. 15).

22

Mars

Lecture : Actes 7 v. 1 à 19

1 Et le souverain sacrificateur dit : Ces choses donc sont-elles ainsi ? 2 Et il dit : Hommes frères et pères[300], écoutez : Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il habitât en Charran, et il lui dit : 3 Sors de ton pays et de ta parenté, et viens au pays que je te montrerai. 4 Alors, sortant du pays des Chaldéens, il habita en Charran ; et de là, après que son père fut mort, Dieu le fit passer dans ce pays où vous habitez maintenant. 5 Et il ne lui donna pas d’héritage dans ce pays, pas même où poser son pied, et il lui promit de le lui donner en possession, et à sa postérité après lui, alors qu’il n’avait point d’enfant. 6 Et Dieu parla ainsi : «Sa postérité séjournera dans une terre étrangère, et on l’asservira et on la maltraitera pendant quatre cents ans ; 7 et je jugerai, moi, la nation à laquelle ils auront été asservis, dit Dieu ; et après cela ils sortiront et me serviront en ce lieu-ci»[301]. 8 Et il lui donna l’alliance de la circoncision ; et ainsi Abraham engendra Isaac et le circoncit le huitième jour ; et Isaac, Jacob ; et Jacob, les douze patriarches.

9 Et les patriarches, étant pleins d’envie contre Joseph, le vendirent [pour être mené] en Égypte ; et Dieu était avec lui ; 10 et il le délivra de toutes ses afflictions, et lui fit trouver grâce et sagesse auprès du Pharaon, roi d’Égypte ; et il l’établit gouverneur sur l’Égypte et sur toute sa maison. 11 Or il survint une famine dans tout le pays d’Égypte et en Canaan, et une grande détresse, et nos pères ne trouvèrent pas de nourriture. 12 Et Jacob, ayant ouï dire qu’il y avait du blé en Égypte, y envoya une première fois nos pères ; 13 et, la seconde fois, Joseph fut reconnu de ses frères, et la famille de Joseph fut connue du Pharaon. 14 Et Joseph envoya chercher son père Jacob et toute sa parenté, en [tout] soixante-quinze âmes. 15 Et Jacob descendit en Égypte ; et il mourut, lui et nos pères, 16 et ils furent transportés à Sichem, et mis dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté à prix d’argent des fils d’Emmor, le [père] de Sichem.

17 Mais comme le temps de la promesse que Dieu avait promise à Abraham, approchait, le peuple s’accrut et se multiplia en Égypte, 18 jusqu’à ce qu’il se leva un autre roi sur l’Égypte, qui ne connaissait pas Joseph. 19 Celui-ci, usant de ruse contre notre race, maltraita les pères jusqu’à leur faire exposer leurs enfants pour qu’ils ne demeurassent pas en vie.

Commentaires :

Étienne ne profite pas de ce que le souverain sacrificateur lui donne la parole pour se justifier des fausses accusations dont il est l'objet. Le Saint Esprit dont il est rempli, lui dicte «à l'heure même» ce qu'il doit répondre (Luc 12 v. 11, 12). Il va se servir de l'histoire d'Israël pour exposer les voies de Dieu et Sa fidélité, en même temps que l'infidélité de son peuple. En effet ce récit qui occupe une telle place dans la Parole de Dieu contient sous forme de «types» des enseignements destinés à servir d'avertissement (1 Cor. 10 v. 11). Abraham avait été appelé et il avait obéi (Héb. 11 v. 8). Il avait saisi par la foi les promesses que Dieu lui avait faites dès avant la naissance d'Isaac. Ses descendants devaient séjourner en Égypte, en subir le joug, puis en sortir et servir l'Éternel dans la terre de la promesse. Ils me serviront (v. 7): parole propre à atteindre la conscience de ce peuple indocile et rebelle.

L'histoire de Joseph, rejeté par ses frères puis exalté par le Pharaon, illustre remarquablement la haine des Juifs contre Christ ainsi que la position glorieuse que Dieu Lui a donnée après l'avoir délivré «de toutes ses afflictions» (v. 10).

23

Mars

Lecture : Actes 7 v. 20 à 43

20 En ce temps-là naquit Moïse, et il était divinement beau[302] ; et il fut nourri trois mois dans la maison du père. 21 Mais, ayant été exposé, la fille du Pharaon l’emporta, et l’éleva pour elle, afin qu’il fût son fils. 22 Et Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ; et il était puissant dans ses paroles et dans ses actions. 23 Mais quand il fut parvenu à l’âge de quarante ans, il lui vint au cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël ; 24 et voyant l’un d’eux à qui l’on faisait tort, il le défendit, et vengea l’opprimé, en frappant l’Égyptien. 25 Or il croyait que ses frères comprendraient que Dieu leur donnerait la délivrance par sa main, mais ils ne le comprirent point.26 Et le jour suivant, il se montra à eux comme ils se battaient ; et il les engagea à la paix, disant : Vous êtes frères ; pourquoi vous faites-vous tort l’un à l’autre ? 27 Mais celui qui faisait tort à son prochain, le repoussa, disant : Qui t’a établi chef et juge sur nous ? 28 Veux-tu me tuer, toi, comme tu tuas hier l’Égyptien ? 29 Et Moïse s’enfuit à cette parole, et fut étranger dans le pays de Madian, où il engendra deux fils.

30 Et, quarante ans s’étant écoulés, un ange lui apparut au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme de feu d’un buisson. 31 Et Moïse, voyant cela, fut étonné de la vision ; et comme il approchait pour regarder[303], une voix du *Seigneur se fit [entendre] : 32 Moi, je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, et d’Isaac, et de Jacob. Et Moïse, devenu tout tremblant, n’osait regarder. 33 Et le *Seigneur lui dit : Délie les sandales de tes pieds ; car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. 34 J’ai vu, j’ai vu l’oppression de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu leur gémissement, et je suis descendu pour les délivrer ; et maintenant viens, je t’enverrai en Égypte[304]. 35 Ce Moïse qu’ils avaient rejeté, disant : Qui t’a établi chef et juge ? celui-là, Dieu l’a envoyé pour chef et pour libérateur, par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson. 36 C’est lui qui les conduisit dehors, en faisant des prodiges et des miracles[305] dans le pays d’Égypte, et dans la mer Rouge, et au désert pendant quarante ans. 37 C’est ce Moïse qui a dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; [écoutez-le] [306]. 38 C’est lui qui fut dans l’assemblée au désert, avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï, et avec nos pères ; qui reçut des oracles vivants pour nous les donner ; 39 auquel nos pères ne voulurent pas être soumis ; mais ils le repoussèrent et retournèrent de leur cœur en Égypte, 40 disant à Aaron : Fais-nous des dieux qui aillent devant nous, car, quant à ce Moïse qui nous a conduits hors du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. 41 Et ils firent en ces jours-là un veau, et offrirent un sacrifice à l’idole, et se réjouirent dans les œuvres de leurs mains. 42 Et Dieu se retourna, et les livra au service[307] de l’armée du ciel, ainsi qu’il est écrit au livre des prophètes : «M’avez-vous offert des bêtes égorgées et des sacrifices pendant quarante ans dans le désert, maison d’Israël ? 43 Et vous avez porté le tabernacle de Moloch et l’étoile de votre dieu Remphan, les figures que vous avez faites pour leur rendre hommage ; et je vous transporterai au delà de Babylone»[308].

 

Commentaires :

On avait accusé Étienne de proférer des paroles blasphématoires contre Moïse (ch. 6 v. 11). Mais voyez avec quelle vénération au contraire, il parle de ce patriarche! La beauté que Dieu discernait dans l'enfant dès sa naissance (v. 20), plus tard sa puissance en paroles et en actions (v. 22), son amour pour ses frères qui l'a poussé à les visiter (v. 23), l'incompréhension qu'il a rencontrée de leur part quand il a voulu les délivrer (v. 25, 35), autant de traits qui devraient porter les regards du peuple sur le Sauveur précieux qu'il a rejeté. Moïse avait d'ailleurs lui-même annoncé Sa venue en exhortant à L'écouter (v. 37). Et Pierre, avant Étienne, avait déjà cité ce v. 15 du ch. 18 du Deutéronome dans son discours du ch. 3 (v. 22). Double témoignage à l'accomplissement des Écritures! Mais ce peuple s'est montré insoumis et idolâtre dès le commencement de son histoire, et malgré les plus grands témoignages d'amour et de patience de la part de Dieu, son caractère naturel n'a pas changé. Il en est ainsi de nos pauvres cœurs. Aussi loin que nous pouvons remonter dans nos souvenirs, dans notre plus petite enfance même, nous retrouvons la désobéissance et la convoitise. Et seule la puissance de Dieu a pu nous donner une autre nature.

24

Mars

Lecture : Actes 7 v. 44 à 60

44 Nos pères avaient le tabernacle du témoignage dans le désert, comme avait ordonné celui qui avait dit à Moïse de le faire selon le modèle qu’il avait vu. 45 Et nos pères, l’ayant reçu, l’introduisirent avec Josué, en prenant possession des nations que Dieu chassa de devant la face de nos pères, jusqu’aux jours de David, 46 qui trouva grâce devant Dieu, et qui demanda de trouver un tabernacle pour le Dieu de Jacob. 47 Mais Salomon lui bâtit une maison. 48 Mais le Très-haut[309] n’habite point dans des [demeures] faites de main ; selon que dit le prophète : 49 «Le ciel est mon trône, et la terre est le marchepied de mes pieds. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le *Seigneur, et quel sera le lieu de mon repos ? 50 Ma main n’a-t-elle pas fait toutes ces choses ?»[310].

51 Gens de col roide et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit Saint ; comme vos pères, vous aussi. 52 Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué ceux qui ont prédit la[311] venue du Juste, lequel maintenant vous, vous avez livré et mis à mort, 53 vous qui avez reçu la loi par la disposition[312] des anges, et qui ne l’avez point gardée….

54 En entendant ces choses, ils frémissaient de rage dans leurs cœurs, et ils grinçaient les dents contre lui. 55 Mais lui, étant plein de l’Esprit Saint, et ayant les yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu ; 56 et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. 57 Et criant à haute voix, ils bouchèrent leurs oreilles, et d’un commun accord se précipitèrent sur lui ; 58 et l’ayant poussé hors de la ville, ils le lapidaient ; et les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. 59 Et ils lapidaient Étienne, qui priait[313] et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. 60 Et s’étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur, ne leur impute point ce péché. Et quand il eut dit cela, il s’endormit ;

Commentaires :

Étienne achève son récit. Comparaissant comme accusé devant le sanhédrin, c'est au contraire lui, qui de la part de Dieu, fait le terrible procès de ce peuple au cou roide (voir déjà Ex. 32 v. 9; 33 v. 3…). «Vous résistez toujours à l'Esprit Saint» leur dit-il, lui qui en était rempli. Ne nous arrive-t-il pas souvent, à nous aussi, de résister à l'Esprit Saint, qu'il s'agisse de faire la volonté du Seigneur ou de ne pas faire la nôtre?

Quel contraste entre la paix du disciple, absorbé par la vision glorieuse de Jésus debout à la droite de Dieu et la rage de ses adversaires. Elle les pousse sans même un simulacre de jugement, au crime qui va entraîner pour bien des siècles le rejet des Juifs comme nation et leur dispersion par toute la terre. En comparant les derniers mots de cet homme de Dieu (v. 56, 60) à ceux du Seigneur sur la croix (Luc 23 v. 46 et 34), nous remarquons encore une fois combien le disciple ressemble au Maître sur lequel il fixait les yeux. Ce meurtre est la conclusion tragique de l'histoire du peuple rebelle racontée par Étienne. Il la signe de son propre sang, devenant après la longue liste des prophètes persécutés (v. 52) le premier martyr de l'Église (lire 1 Thess. 2 v. 15, 16). Et justement cette scène introduit magistralement la dispensation de l’Église. Celle-ci est caractérisée par la présence du Saint Esprit sur la terre (Étienne en est rempli) et celle de Christ glorifié à la droite de Dieu tel que le décrit le fidèle témoin.

25

Mars

Lecture : Actes 8 v. 1 à 25

1 et Saul consentait à sa mort.

Or en ce temps-là[314], il y eut une grande persécution contre l’assemblée qui était à Jérusalem ; et tous furent dispersés dans les contrées de la Judée et de la Samarie, excepté les apôtres. 2 Et des hommes pieux emportèrent Étienne pour l’ensevelir, et menèrent un grand deuil sur lui. 3 Or Saul ravageait l’assemblée, entrant dans les maisons ; et traînant hommes et femmes, il les livrait [pour être jetés] en prison.

4 Ceux donc qui avaient été dispersés allaient çà et là, annonçant[315] la parole. 5 Et Philippe, étant descendu dans une ville de la Samarie, leur prêcha le Christ. 6 Et les foules, d’un commun accord, étaient attentives aux choses que Philippe disait, l’entendant, et voyant les miracles[316] qu’il faisait ; 7 car les esprits immondes, criant à haute voix, sortaient de plusieurs qui en étaient possédés ; et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris ; 8 et il y eut une grande joie dans cette ville-là.

9 Or, avant cela, il y avait dans la ville un homme nommé Simon, qui exerçait la magie et étonnait le peuple de la Samarie, se disant être quelque grand personnage ; 10 auquel tous s’attachaient, depuis le petit jusqu’au grand, disant : Celui-ci est la puissance de Dieu appelée la grande. 11 Et ils s’attachaient à lui, parce que depuis longtemps il les étonnait par sa magie[317]. 12 Mais quand ils eurent cru Philippe qui leur annonçait les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ, tant les hommes que les femmes furent baptisés. 13 Et Simon crut aussi lui-même ; et après avoir été baptisé, il se tenait toujours auprès de Philippe ; et voyant les prodiges[318] et les grands miracles qui se faisaient, il était dans l’étonnement.

14 Or les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et Jean, 15 qui, étant descendus, prièrent pour eux, pour qu’ils reçussent l’Esprit Saint : 16 car il n’était encore tombé sur aucun d’eux, mais seulement ils avaient été baptisés pour le nom du seigneur Jésus. 17 Puis ils leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. 18 Or Simon, voyant que l’Esprit Saint était donné par l’imposition des mains des apôtres, leur offrit de l’argent, 19 disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que[319] tous ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent l’Esprit Saint. 20 Mais Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, parce que tu as pensé acquérir avec de l’argent le don de Dieu. 21 Tu n’as ni part ni portion dans cette affaire ; car ton cœur n’est pas droit devant Dieu. 22 Repens-toi donc de cette méchanceté[320], et supplie le Seigneur, afin que, si faire se peut, la pensée de ton cœur te soit pardonnée ; 23 car je vois que tu es dans un fiel d’amertume et dans un lien d’iniquité[321]. 24 Et Simon, répondant, dit : Vous, suppliez le Seigneur pour moi, en sorte que rien ne vienne sur moi de ce dont vous avez parlé. 25 Eux donc, après avoir rendu témoignage et avoir annoncé la parole du Seigneur, s’en retournaient à Jérusalem ; et ils évangélisaient plusieurs villages des Samaritains.

 

Commentaires :

Le Seigneur avait commandé aux disciples: «vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout de la terre» (ch. 1 v. 8). Ils n'avaient accompli jusqu'ici que la première partie de cet ordre. Afin de leur faire franchir l'étape suivante, le Seigneur recourt dans sa sagesse à un moyen pénible: la persécution (dont la mort d'Étienne a donné le signal). Elle a pour résultat de disperser les croyants et par conséquent de porter l'évangile ailleurs. C'est ainsi qu'un vent désagréable a souvent l’effet heureux de semer au loin des graines utiles.

Philippe l'évangéliste (nommé au ch. 6 v. 5) se rend en Samarie pour prêcher «le Christ»: non une doctrine, mais une Personne (v. 5; comp. v. 35). Quelle puissance aurait notre témoignage si, au lieu de présenter seulement des vérités, nous parlions autour de nous de Celui dont notre cœur est (…ou devrait être) rempli!

Ainsi ces Samaritains, détestés et méprisés par les Juifs, participent désormais avec eux au baptême et au don du Saint Esprit. Ni la naissance, ni les mérites, ni l'argent — comme se l'imaginait Simon le magicien — ne donnent accès à un tel privilège. Tout provient de la pure grâce de Dieu.

26

Mars

Lecture : Actes 8 v. 26 à 40

26 Et un ange du *Seigneur parla à Philippe, disant : Lève-toi, et va vers le midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, lequel est désert. 27 Et lui, se levant, s’en alla. Et voici, un Éthiopien eunuque, homme puissant à la cour de Candace, reine des Éthiopiens, intendant de tous ses trésors, et qui était venu pour adorer à Jérusalem, s’en retournait ; 28 et il était assis dans son char et lisait le prophète Ésaïe. 29 Et l’Esprit dit à Philippe : Approche-toi et joins-toi à ce char. 30 Et Philippe étant accouru, l’entendit qui lisait le prophète Ésaïe ; et il dit : Mais comprends-tu ce que tu lis ? 31 Et il dit : Comment donc le pourrais-je, si quelqu’un ne me conduit ? Et il pria Philippe de monter et de s’asseoir avec lui. 32 Or le passage de l’écriture qu’il lisait était celui-ci : «Il a été mené comme une brebis à la boucherie ; et comme un agneau, muet devant celui qui le tond, ainsi il n’ouvre point sa bouche ; 33 dans son humiliation, son jugement a été ôté ; et qui racontera sa génération ? car sa vie est ôtée de la terre»[322]. 34 Et l’eunuque, répondant, dit à Philippe : Je te prie, de qui le prophète dit-il cela ? De lui-même, ou de quelque autre ? 35 Et Philippe, ouvrant sa bouche et commençant par cette écriture, lui annonça Jésus. 36 Et comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à une eau, et l’eunuque dit : Voici de l’eau, qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé ? 37[323] 38 Et il donna l’ordre qu’on arrêtât le char, et ils descendirent tous deux à l’eau, et Philippe et l’eunuque ; et [Philippe] le baptisa. 39 Et, quand ils furent remontés hors de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus, car il continua son chemin tout joyeux ; 40 mais Philippe fut trouvé à Azot ; et en passant au travers [du pays], il évangélisa toutes les villes, jusqu’à ce qu’il fut arrivé à Césarée.

Commentaires :

Philippe venait d'être l'instrument d'une grande œuvre en Samarie. Aussi quel dut être son étonnement en recevant l'ordre de quitter son champ de travail pour se rendre sur un chemin désert! Étrange endroit vraiment pour y annoncer l'évangile! Il obéit cependant sans discuter. Et voici que passe le char d'un noble ministre africain qui a fait un long voyage pour adorer à Jérusalem. Mais comment aurait-il trouvé Dieu dans cette ville d'où Son Fils avait été rejeté? Cet homme rapporte pourtant un trésor, infiniment plus grand que ceux de sa souveraine (v. 27): une portion des saintes Écritures. Et Dieu l'a conduit dans sa lecture jusqu'au cœur du livre d'Ésaïe, le ch. 53. Ainsi tout a été préparé devant le serviteur du Seigneur. L'Éthiopien apprend par lui à connaître Jésus. Il peut être baptisé et continuer son chemin «tout joyeux» pour devenir, on aime à le pense, un messager de la grâce dans son lointain pays.

Ne sont pas évangélistes seulement ceux qui s'adressent à des foules. Commençons par être obéissants, en particulier dans nos déplacements. Le Seigneur permettra alors que nous nous trouvions aussi, juste au bon moment, sur le chemin de quelqu'un à qui nous aurons l’occasion d’annoncer Jésus.

27

Mars

Lecture : Actes 9 v. 1 à 22

1 Or Saul, respirant encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur, alla au souverain sacrificateur 2 et lui demanda pour Damas des lettres [adressées] aux synagogues, en sorte que, s’il en trouvait quelques-uns qui fussent de la voie[324], il les amenât, hommes et femmes, liés à Jérusalem. 3 Et, comme il était en chemin, il arriva qu’il approcha de Damas ; et tout à coup une lumière brilla du ciel comme un éclair autour de lui. 4 Et étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 5 Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il [dit] : Je suis Jésus que tu persécutes. 6 Mais lève-toi, et entre dans la ville ; et il te sera dit ce que tu dois faire. 7 Et les hommes qui faisaient route avec lui s’arrêtèrent tout interdits, entendant bien la voix[325], mais ne voyant personne. 8 Et Saul se leva de terre ; et ses yeux étant ouverts, il ne voyait personne[326] ; et, le conduisant par la main, ils l’emmenèrent à Damas ; 9 et il fut trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but.

10 Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananias ; et le Seigneur lui dit en vision : Ananias ! Et il dit : Me voici, Seigneur. 11 Et le Seigneur lui [dit] : Lève-toi, et va dans la rue appelée la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car voici, il prie, 12 et il a vu [en vision] un homme nommé Ananias, entrant et lui imposant la main pour qu’il recouvrât la vue. 13 Et Ananias répondit : Seigneur, j’ai ouï parler à plusieurs de cet homme, combien de maux il a faits à tes saints dans Jérusalem ; 14 et ici il a pouvoir, de la part des principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui invoquent ton nom. 15 Mais le Seigneur lui dit : Va ; car cet homme m’est un vase d’élection pour porter mon nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël ; 16 car je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom. 17 Et Ananias s’en alla, et entra dans la maison ; et, lui imposant les mains, il dit : Saul, frère, le Seigneur, Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de [l’]Esprit Saint. 18 Et aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles ; et il recouvra la vue ; et se levant, il fut baptisé ; 19 et ayant mangé, il reprit des forces. Et il fut quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas ; 20 et aussitôt il prêcha Jésus dans les synagogues, [disant] que lui est le Fils de Dieu. 21 Et tous ceux qui l’entendaient étaient dans l’étonnement et disaient : N’est-ce pas celui-là qui a détruit à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et qui est venu ici dans le but de les amener liés aux principaux sacrificateurs ? 22 Mais Saul se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs qui demeuraient à Damas, démontrant que celui-ci était le Christ.

Commentaires :

Le ch. 8 v. 3 mentionnait un jeune homme appelé Saul comme étant un adversaire particulièrement acharné des chrétiens. Selon ses propres paroles, il était «un blasphémateur, et un persécuteur, et un outrageux», bref le premier des pécheurs (1 Tim. 1 v. 13, 15). Mais la puissance de Dieu va arracher à Satan un de ses meilleurs instruments et l'enrôler à Son service. Non content de tourmenter les chrétiens de Jérusalem, Saul, dans sa fureur et son fanatisme va porter la persécution jusque dans les villes où l'œuvre s'est étendue (comp. ch. 26 v. 11). Le voici qui se rend à Damas ayant dans les mains une procuration du souverain sacrificateur et dans le cœur une haine implacable contre les disciples du Christ. Mais sur la route, en plein midi, il est soudain aveuglé par une clarté éblouissante, jeté à terre, et il apprend, nous imaginons avec quel saisissement, que Celui qui l'interpellait du haut de la gloire était ce Jésus qu'il combattait dans ses disciples. Car le Seigneur s'identifie avec ses chers rachetés; ils font partie de Lui-même.

Saul est conduit à Damas, cependant qu'un travail profond s'accomplit dans son âme. Le Seigneur charge Ananias de visiter le nouveau converti, de lui ouvrir les yeux et de le baptiser.

28

Mars

Lecture : Actes 9 v. 23 à 43

23 Et des jours en grand nombre s’étant écoulés, les Juifs tinrent conseil ensemble pour le tuer ; 24 mais leur complot fut connu de Saul. Et ils surveillaient aussi les portes, jour et nuit, pour le tuer. 25 Mais les disciples, le prenant de nuit, le descendirent par la muraille, en le dévalant dans une corbeille.

26 Et étant arrivé à Jérusalem, il cherchait à se joindre aux disciples ; et tous le craignaient, ne croyant pas qu’il fût disciple ; 27 mais Barnabas le prit et le mena aux apôtres, et leur raconta comment, sur le chemin, il avait vu le Seigneur, qui[327] lui avait parlé, et comment il avait parlé ouvertement, à Damas, au nom de Jésus. 28 Et il était avec eux à Jérusalem, allant et venant, et parlant ouvertement au nom du Seigneur. 29 Et il parlait et disputait avec les Hellénistes[328] ; mais ceux-ci tâchaient de le faire mourir. 30 Et les frères, l’ayant su, le menèrent à Césarée, et l’envoyèrent à Tarse.

31 Les assemblées[329] donc, par toute la Judée et la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant édifiées, et marchant dans la crainte du Seigneur ; et elles croissaient par la consolation du Saint Esprit.

32 Or il arriva que, comme Pierre parcourait toute la contrée, il descendit aussi vers les saints qui habitaient Lydde. 33 Et il trouva là un homme nommé Énée, qui depuis huit ans était couché sur un petit lit ; et il était paralytique. 34 Et Pierre lui dit : Énée ! Jésus, le Christ, te guérit ; lève-toi, et fais-toi toi-même ton lit. Et aussitôt il se leva. 35 Et tous ceux qui habitaient Lydde et le Saron le virent ; et ils se tournèrent vers le Seigneur.

36 Or il y avait à Joppé une femme disciple, nommée Tabitha, qui, interprété, signifie Dorcas[330] ; elle était pleine de bonnes œuvres et d’aumônes qu’elle faisait. 37 Et il arriva en ces jours-là, qu’étant tombée malade elle mourut ; et quand ils l’eurent lavée, ils la mirent dans la chambre haute. 38 Et comme Lydde est près de Joppé, les disciples ayant appris que Pierre était dans cette [ville], envoyèrent vers lui deux hommes, le priant : Ne tarde pas de venir jusqu’à nous. 39 Et Pierre, se levant, s’en alla avec eux. Et quand il fut arrivé, ils le menèrent dans la chambre haute ; et toutes les veuves vinrent auprès de lui en pleurant, et en montrant les robes et les vêtements, toutes les choses que Dorcas avait faites pendant qu’elle était avec elles. 40 Mais Pierre, les ayant tous mis dehors et s’étant mis à genoux, pria ; et, se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève-toi. Et elle ouvrit ses yeux, et voyant Pierre, elle se mit sur son séant ; 41 — et lui ayant donné la main, il la leva ; et ayant appelé les saints et les veuves, il la [leur] présenta vivante. 42 Et cela fut connu dans tout Joppé ; et plusieurs crurent au Seigneur. 43 Et il arriva qu’il demeura plusieurs jours à Joppé, chez un certain Simon, corroyeur.

Commentaires :

Aussitôt converti, Saul s'est mis à prêcher le nom qu'il avait tant combattu jusque là (v. 20). Cependant bien des années vont encore être nécessaires pour le préparer au ministère qui sera le sien d'après le v. 15. Jeunes croyants, n'attendez pas d'avoir beaucoup de connaissance pour parler à d'autres du Seigneur Jésus. Mais en même temps ne pensez pas qu'il suffise d'être sauvé pour entreprendre immédiatement n'importe quel service. Il a fallu à Paul un temps de retraite en Arabie (Gal. 1 v. 17), puis une nouvelle période d'effacement à Tarse (Act. 9 v. 30; 11 v. 25), avant d'être appelé à porter l'évangile aux nations en compagnie de Barnabas. Ce n'est que quatorze ans après sa conversion que les autres apôtres lui donnèrent «la main d'association» pour l'œuvre parmi les nations. Quatre beaux traits signalent les assemblées dans ces temps du commencement: la paix, l'édification, une sainte crainte, enfin des progrès dus à l'action du divin «Consolateur» (v. 31). Le Saint Esprit est toujours avec nous pour nous faire réaliser ces caractères.

Le chapitre se termine sur la guérison d'Énée et la résurrection de Dorcas: deux miracles, accomplis par Pierre, qui sont le moyen d'amener des âmes au Seigneur et de faire jouir les disciples de la consolation du Saint Esprit.

29

Mars

Lecture : Actes 10 v. 1 à 24

1 Or, à Césarée, un homme nommé Corneille, centurion de la cohorte appelée Italique, 2 pieux et craignant Dieu avec toute sa maison, faisant beaucoup d’aumônes au peuple, et priant Dieu continuellement, 3 vit clairement en vision, environ vers la neuvième heure du jour, un ange de Dieu entrant auprès de lui et lui disant : Corneille ! 4 Et, fixant les yeux sur lui et étant tout effrayé, il dit : Qu’est-ce, Seigneur ? Et il lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées pour mémorial devant Dieu. 5 Et maintenant envoie des hommes à Joppé, et fais venir Simon qui est surnommé Pierre ; 6 il est logé chez un certain Simon, corroyeur, qui a sa maison au bord de la mer. 7 Et quand l’ange qui lui parlait s’en fut allé, Corneille, ayant appelé deux de ses domestiques et un soldat pieux d’entre ceux qui se tenaient toujours auprès de lui, 8 et leur ayant tout raconté, les envoya à Joppé.

9 Or le lendemain, comme ils marchaient et qu’ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit[331] pour prier, vers la sixième heure. 10 Et il eut très-faim, et voulut manger ; et comme on lui apprêtait [à manger], il lui survint une extase. 11 Et il voit le ciel ouvert, et un vase descendant comme une grande toile [liée] par les quatre coins et dévalée en terre, 12 dans laquelle il y avait tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre, et les oiseaux du ciel. 13 Et une voix lui [fut adressée, disant] : Lève-toi, Pierre, tue et mange. 14 Mais Pierre dit : Non point, Seigneur ; car jamais je n’ai rien mangé qui soit impur ou immonde[332]. 15 Et une voix lui [fut adressée] encore, pour la seconde fois, [disant] : Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur. 16 Et cela eut lieu par trois fois, et le vase fut aussitôt élevé au ciel. 17 Et comme Pierre était en perplexité en lui-même à l’égard de ce qu’était cette vision qu’il avait vue, voici aussi, les hommes envoyés de la part de Corneille, s’étant enquis de la maison de Simon, se tenaient à la porte ; 18 et ayant appelé, ils demandèrent si Simon surnommé Pierre, logeait là. 19 Et comme Pierre méditait sur la vision, l’Esprit lui dit : Voilà, trois hommes te cherchent ; 20 mais lève-toi, et descends, et va avec eux sans hésiter, parce que c’est moi qui les ai envoyés. 21 Et Pierre étant descendu vers les hommes, dit : Voici, moi, je suis celui que vous cherchez ; quelle est la cause pour laquelle vous êtes venus ? 22 Et ils dirent : Corneille, centurion, homme juste et craignant Dieu, et qui a un [bon] témoignage de toute la nation des Juifs, a été averti divinement par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d’entendre des paroles de ta part. 23 Les ayant donc fait entrer, il les logea ; et le lendemain, se levant, il s’en alla avec eux ; et quelques-uns des frères de Joppé allèrent avec lui. 24 Et le lendemain ils entrèrent à Césarée. Et Corneille les attendait, ayant assemblé ses parents et ses intimes amis.

Commentaires :

Ce chapitre a une grande importance pour nous qui appartenons aux nations. En effet, nous y voyons Pierre ouvrir à celles-ci les portes du royaume des cieux (Matt. 16 v. 19). Il faut remarquer avec quel soin et quelle grâce Dieu a préparé d'un côté son serviteur, de l'autre Corneille, à la rencontre qui aura, pour ce dernier et pour nous, des conséquences aussi bénies. La révélation de Dieu les trouve l'un et l'autre dans la même heureuse occupation: la prière. Mais aux réticences de Pierre pour manger du contenu de la grande toile dévalée du ciel, nous pouvons comprendre combien les préjugés juifs étaient enracinés même chez les disciples et quel était l'esprit de supériorité d'un Israélite vis-à-vis d'un païen. Par cette vision Dieu voulait apprendre à son serviteur à ne plus distinguer entre un peuple «pur» et des nations impures. Tous, Juifs et nations, sont des pécheurs souillés «renfermés dans la désobéissance» pour devenir les «objets d'une même miséricorde» (Rom. 10 v. 12 et 11 v. 30 à 32). Que Dieu nous garde donc de faire «acception de personnes» (ou de partialité v. 34) en considérant certains comme moins dignes que d'autres de recevoir l'évangile! Nous n'avons pas à choisir, mais à obéir.

30

Mars

Lecture : Actes 10 v. 25 à 48

25 Et comme il arrivait que Pierre entrait, Corneille allant au-devant de lui se jeta à ses pieds et lui rendit hommage. 26 Mais Pierre le releva, disant : Lève-toi ; et moi aussi je suis un homme. 27 Et conversant avec lui, il entra et trouva plusieurs personnes assemblées. 28 Et il leur dit : Vous savez, vous, que[333] c’est une chose illicite pour un Juif que de se lier avec un étranger, ou d’aller à lui ; et Dieu m’a montré, à moi, à n’appeler aucun homme impur ou immonde. 29 C’est pourquoi aussi, lorsque vous m’avez envoyé chercher, je suis venu sans faire de difficulté. Je vous demande donc pour quel sujet vous m’avez fait venir. 30 Et Corneille dit : Il y a quatre jours que j’étais en jeûne jusqu’à cette heure-ci, et à la neuvième heure, je priais dans ma maison ; et voici, un homme se tint devant moi dans un vêtement éclatant, 31 et dit : Corneille, ta prière est exaucée, et tes aumônes ont été rappelées en mémoire devant Dieu. 32 Envoie donc à Joppé, et fais venir Simon qui est surnommé Pierre ; il loge dans la maison de Simon, corroyeur, au bord de la mer ; et lorsqu’il sera venu, il te parlera. 33 J’ai donc aussitôt envoyé vers toi, et tu as bien fait de venir. Maintenant donc, nous sommes tous présents devant Dieu, pour entendre tout ce qui t’a été ordonné de Dieu.

34 Et Pierre, ouvrant la bouche, dit : En vérité, je comprends que Dieu ne fait pas acception de personnes, 35 mais qu’en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice, lui est agréable. 36 Vous connaissez la parole qu’il a envoyée aux fils d’Israël, annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ (lui est Seigneur de tous[334]), 37 ce qui a été annoncé par toute la Judée, en commençant par la Galilée, après le baptême que Jean a prêché, 38 — Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec lui ; 39 (et nous, nous sommes témoins de toutes les choses qu’il a faites, au pays des Juifs et à Jérusalem ;) lequel aussi ils ont fait mourir, le pendant au bois ; 40 — celui-ci, Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et l’a donné pour être manifesté, 41 non à tout le peuple, mais à des témoins qui avaient été auparavant choisis de Dieu, [savoir] à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu’il eut été ressuscité d’entre les morts. 42 Et il nous a commandé de prêcher au peuple, et d’attester que c’est lui qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts. 43 Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés.

44 Comme Pierre prononçait encore ces mots, l’Esprit Saint tomba sur tous ceux qui entendaient la parole. 45 Et les fidèles de la circoncision, tous ceux qui étaient venus avec Pierre, s’étonnèrent de ce que le don du Saint Esprit était répandu aussi sur les nations, 46 car ils les entendaient parler en langues et magnifier Dieu. 47 Alors Pierre répondit : Quelqu’un pourrait-il refuser l’eau, afin que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont reçu l’Esprit Saint comme nous-mêmes ? 48 Et il commanda qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur. Alors ils le prièrent de demeurer [là] quelques jours.

Commentaires :

Dieu emploie des moyens différents pour amener les âmes à sa connaissance. La conversion de l'Éthiopien (ch. 8), celle de Saul (ch. 9) et celle de Corneille (ch. 10) ne se ressemblent pas. Dans ces trois hommes nous reconnaissons les descendants des trois fils de Noé: Cham: les races africaines et asiatiques; Sem: Israël et certains peuples orientaux; Japheth enfin: les nations du Nord et de l'Occident. «Quiconque croit» en Jésus Christ «reçoit la rémission des péchés»: tel est dorénavant le message universel adressé à toute tribu et langue et peuple et nation (v. 43; Apoc. 5 v. 9). En la personne de Corneille, «ceux qui étaient loin» entendent donc à leur tour «la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ» (v. 36; ch. 2 v. 39; Éph. 2 v. 17).

Glorieuses visites, en vérité, pour cette maison jadis païenne ! : un ange (v. 3); Pierre et les frères qui l'accompagnent, porteurs du message de l'Évangile; enfin, et par-dessus tout, le Saint Esprit qui vient sceller ces nouveaux convertis, témoignant de leur foi et de leur qualité d'enfants de Dieu. Comment ne pas reconnaître à ce signe public la volonté de la grâce de Dieu? Pierre ne peut que la sanctionner par le signe du baptême chrétien (v. 48).

31

Mars

Lecture : Actes 11 v. 1 à 18

1 Or les apôtres et les frères qui étaient en Judée apprirent que les nations aussi avaient reçu la parole de Dieu. 2 Et quand Pierre fut monté à Jérusalem, ceux de la circoncision[335] disputaient avec lui, 3 disant : Tu es entré chez des hommes incirconcis, et tu as mangé avec eux.

4 Mais Pierre se mit à leur exposer [les choses] par ordre, disant : 5 J’étais en prière dans la ville de Joppé, et je vis dans une extase une vision, [savoir] un vase descendant comme une grande toile dévalée du ciel par les quatre coins ; et elle vint jusqu’à moi ; 6 et y ayant jeté les yeux, je considérais, et je vis les quadrupèdes de la terre, et les bêtes sauvages, et les reptiles, et les oiseaux du ciel ; 7 et j’ouïs aussi une voix qui me dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. 8 Et je dis : Non point, Seigneur ; car jamais chose impure ou immonde n’entra dans ma bouche. 9 Et une voix répondit pour la seconde fois du ciel : Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur. 10 Et cela eut lieu par trois fois, et tout fut de nouveau retiré dans le ciel. 11 Et voici, aussitôt, trois hommes qui avaient été envoyés de Césarée vers moi, se trouvèrent devant la maison où j’étais. 12 Et l’Esprit me dit d’aller avec eux sans hésiter ; et les six frères que voici vinrent avec moi, et nous entrâmes dans la maison de cet homme. 13 Et il nous raconta comment il avait vu dans sa maison l’ange qui, se tenant là, lui avait dit : Envoie à Joppé, et fais venir Simon qui est surnommé Pierre, 14 qui te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. 15 Et comme je commençais à parler, l’Esprit Saint tomba sur eux, comme aussi [il est tombé] sur nous au commencement. 16 Et je me souvins de la parole du Seigneur, comment il a dit : Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés de l’Esprit Saint[336]. 17 Si donc Dieu leur a fait le même don qu’à nous qui avons cru au seigneur Jésus Christ, qui étais-je, moi, pour pouvoir l’interdire à Dieu ? 18 Et ayant ouï ces choses, ils se turent, et glorifièrent Dieu disant : Dieu a donc en effet donné aux nations la repentance pour la vie !

Commentaires :

Ne jugeons jamais sur les apparences ni sur des circonstances que nous ne connaissons qu'imparfaitement. Un chrétien dont le comportement nous a surpris peut avoir agi par obéissance au Seigneur. Il en était ainsi de Pierre lorsqu'il était entré chez Corneille et avait mangé avec lui. Ces détails étaient tout ce qu'avaient voulu retenir «ceux de la circoncision» (v. 2). Alors qu'il s'était passé dans cette maison des événements extraordinaires que l'apôtre va raconter maintenant! Le salut des nations était annoncé dans l'Ancien Testament (par ex. És. 49 v. 6 et 65 v. 1). Pierre lui-même y avait fait allusion dès son premier discours (ch. 2 v. 21, 39). Cependant pour faire disparaître les préventions des frères de Jérusalem, il fallait des preuves formelles. Elles leur sont apportées par ce récit de Pierre, confirmé par les six témoins qui l'ont accompagné. En apprenant comment l'apôtre a été éclairé et conduit chez Corneille et surtout comment le Saint Esprit est descendu sur ces Gentils, tous reconnaissent la volonté de Dieu et Lui donnent gloire. Réjouissons-nous de cette faveur qui s'est étendue jusqu'à nous et, si nous ne l'avons pas encore fait, hâtons-nous de recevoir nous aussi «la repentance pour la vie» (v. 18).

 

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Lecture : Actes 11 v. 19 à 30 ; 12 v. 1 à 6

19 Ceux donc qui avaient été dispersés par la tribulation qui arriva à l’occasion d’Étienne, passèrent jusqu’en Phénicie, et à Chypre, et à Antioche, n’annonçant la parole à personne, si ce n’est à des Juifs seulement. 20 Mais quelques-uns d’entre eux étaient des Cypriotes et des Cyrénéens, qui, étant venus à Antioche, parlaient aussi aux Grecs, annonçant le seigneur Jésus ; 21 et la main du Seigneur était avec eux ; et un grand nombre, ayant cru, se tournèrent vers le Seigneur. 22 Et le bruit en[337] vint aux oreilles de l’assemblée qui était à Jérusalem ; et ils envoyèrent Barnabas pour passer jusqu’à Antioche ; 23 lequel, y étant arrivé et ayant vu la grâce de Dieu, se réjouit ; et il les exhortait tous à demeurer [attachés] au Seigneur de tout leur cœur[338], 24 car il était homme de bien et plein de l’Esprit Saint et de foi ; et une grande foule fut ajoutée au Seigneur. 25 Et il s’en alla à Tarse, pour chercher Saul ; 26 et l’ayant trouvé, il le mena à Antioche. Et il leur arriva que, pendant un an tout entier, ils se réunirent dans l’assemblée et enseignèrent une grande foule, — et que ce fut à Antioche premièrement que les disciples furent nommés chrétiens.

27 Or en ces jours-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. 28 Et l’un d’entre eux, nommé Agabus, se leva et déclara par l’Esprit, qu’une grande famine aurait lieu dans toute la terre habitée, laquelle aussi eut lieu sous Claude. 29 Et les disciples, chacun selon ses ressources, déterminèrent d’envoyer quelque chose pour le service des frères qui demeuraient en Judée : 30 ce qu’ils firent aussi, l’envoyant aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul.

Chapitre 12

1 Or vers ce temps-là, le roi Hérode[339] mit les mains sur quelques-uns de ceux de l’assemblée pour les maltraiter, 2 et il fit mourir par l’épée Jacques, le frère de Jean. 3 Et voyant que cela était agréable aux Juifs, il continua, en faisant prendre aussi Pierre ; (or c’étaient les jours des pains sans levain ;) 4 et quand il l’eut fait prendre, il le mit en prison, et le livra à quatre bandes de quatre soldats chacune pour le garder, voulant, après la Pâque, le produire devant le peuple. 5 Pierre donc était gardé dans la prison ; mais l’assemblée faisait d’instantes prières à Dieu pour lui.

6 Mais lorsque Hérode allait le produire, cette nuit-là, Pierre dormait entre deux soldats, lié de deux chaînes ; et des gardes, devant la porte, gardaient la prison.

Commentaires :

La porte de la grâce, fermée aux Juifs en tant que peuple de Dieu par la mort d'Étienne, s'est trouvée ouverte aux nations. Des Grecs se tournent en grand nombre vers le Seigneur (v. 20, 21). Jésus avait vu d'avance ce fruit de son œuvre lorsque des Grecs précisément, avaient désiré le voir (Jean 12 v. 20…). À Antioche se forme alors une assemblée prospère où pendant une année, Barnabas et Saul exercent leur ministère. Et, en voyant vivre ces croyants, on leur donne le nom de leur Seigneur: pour la première fois ils sont appelés chrétiens. C'est un honneur… et une responsabilité que de porter le nom même de Christ. Sur la multitude de personnes baptisées qui se réclament du beau titre de chrétiens, combien le sont véritablement?

L'amour fraternel de ces croyants d'Antioche s'exprime par des dons «pour le service des frères» de Judée qui sont sur le point de souffrir encore (v. 27 à 30). Car Hérode Agrippa (ch. 12 v. 1) est le digne successeur de son oncle Hérode Antipas (Luc 13 v. 31, 32; 23 v. 11 etc.) et de son grand-père Hérode le grand (Matt. 2). La cruauté et le désir de plaire (comp. v. 3 et Marc 6 v. 26) l'incitent à tuer Jacques, le frère de Jean, puis, à mettre Pierre en prison.

2

Avril

Lecture : Actes 12 v. 7 à 25

7 Et voici, un ange du *Seigneur survint, et une lumière resplendit dans la prison ; et frappant le côté de Pierre, il le réveilla, disant : Lève-toi promptement. Et les chaînes tombèrent de ses mains. 8 Et l’ange lui dit : Ceins-toi[340] et chausse tes sandales. Et il fit ainsi. Et il lui dit : Jette ton vêtement sur toi et suis-moi. 9 Et sortant, il le suivit ; et il ne savait pas que ce qui se faisait par l’ange était réel, mais il croyait voir une vision. 10 Et ayant passé la première et la seconde garde, ils vinrent à la porte de fer qui conduit à la ville, et elle s’ouvrit à eux d’elle-même ; et, étant sortis, ils allèrent jusqu’au bout d’une rue ; et aussitôt l’ange se retira d’avec lui. 11 Et Pierre, étant revenu à lui, dit : Je connais à présent certainement que le Seigneur a envoyé son ange, et m’a délivré de la main d’Hérode et de toute l’attente du peuple des Juifs. 12 Et s’étant reconnu, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où plusieurs étaient assemblés et priaient. 13 Et comme il heurtait à la porte du vestibule, une servante nommée Rhode vint pour écouter ; 14 et reconnaissant la voix de Pierre, de joie elle n’ouvrit point le vestibule ; mais étant rentrée en courant, elle rapporta que Pierre se tenait devant le vestibule. 15 Et ils lui dirent : Tu es folle. Mais elle affirmait qu’il en était ainsi. Et ils disaient : C’est son ange. 16 Mais Pierre continuait à heurter ; et quand ils eurent ouvert, ils le virent et furent hors d’eux. 17 Et leur ayant fait signe de la main de se taire, il leur raconta comment le Seigneur l’avait fait sortir de la prison ; et il dit : Rapportez ces choses à Jacques et aux frères. Et sortant, il s’en alla en un autre lieu.

18 Mais le jour étant venu, il y eut un grand trouble parmi les soldats au sujet de ce que Pierre était donc devenu. 19 Et Hérode, l’ayant cherché et ne l’ayant pas trouvé, fit subir un interrogatoire aux gardes et donna ordre qu’ils fussent emmenés au supplice. Et descendant de la Judée à Césarée, il y séjourna.

20 Or il était très-irrité contre les Tyriens et les Sidoniens ; mais ils vinrent à lui d’un commun accord, et ayant gagné Blaste le chambellan du roi, ils demandèrent la paix, parce que leur pays était nourri par celui du roi. 21 Et, à un jour marqué, Hérode, revêtu d’une robe royale et assis sur une estrade, les haranguait. 22 Et le peuple s’écriait : Voix d’un dieu et non pas d’un homme ! 23 Et à l’instant un ange du *Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas donné la gloire à Dieu ; et, étant rongé par les vers, il expira.

24 Mais la parole de Dieu croissait et se multipliait. 25 Et Barnabas et Saul, ayant accompli leur service, s’en retournèrent de Jérusalem, emmenant aussi avec eux Jean qui était surnommé Marc.

Commentaires :

Ni les chaînes, ni les seize soldats, ni les intentions meurtrières d'Hérode ne peuvent empêcher Pierre de dormir paisiblement dans sa prison. Et aucun obstacle ne peut empêcher non plus le Seigneur de délivrer son cher serviteur (Ps. 121 v. 4). Un ange le réveille puis le fait sortir avec puissance (v. 7 et 10) et sollicitude (v. 8). Comme tout est facile lorsque c'est Dieu qui agit! Il connaissait la criminelle «attente du peuple des Juifs» (v. 11), mais Il avait aussi entendu les «instantes prières» de l'Assemblée pour Pierre (v. 5) et ce sont celles-ci qui ont le dessus. Choses triste à dire, quand l'exaucement arrive, avec l'apôtre en personne, la foi manque pour le reconnaître. Combien souvent nous prions des lèvres, sans attendre réellement l'objet de notre demande! Que de fois nous doutons encore… alors que la réponse est déjà à la porte!

Sourd à tous les avertissements divins, Hérode va prêter une oreille complaisante aux flatteries des Tyriens et des Sidoniens qui, pour des raisons politiques, recherchent l'amitié de ce meurtrier. Il est frappé soudainement devant tous d'une mort horrible. Tandis que la Parole de Celui auquel il s'était attaqué dans sa folie va se répandre plus que jamais (v. 24).

3

Avril

Lecture : Actes 13 v. 1 à 12

1 Or il y avait à Antioche, dans l’assemblée qui était là, des prophètes et des docteurs : et Barnabas, et Siméon, appelé Niger[341], et Lucius le Cyrénéen, et Manahen, qui avait été nourri avec Hérode le tétrarque, et Saul. 2 Et comme ils servaient le Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. 3 Alors, ayant jeûné et prié, et leur ayant imposé les mains, ils les laissèrent aller.

4 Eux donc, ayant été envoyés par l’Esprit Saint, descendirent à Séleucie ; et de là ils firent voile pour Chypre. 5 Et quand ils furent à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs ; et ils avaient aussi Jean pour serviteur[342]. 6 Et ayant traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent un certain homme, un magicien, faux prophète juif, nommé Bar-Jésus, 7 qui était avec le proconsul[343] Serge Paul, homme intelligent. Celui-ci, ayant fait appeler Barnabas et Saul, demanda à entendre la parole de Dieu. 8 Mais Élymas, le magicien (car c’est ainsi que son nom s’interprète), leur résistait, cherchant à détourner le proconsul de la foi. 9 Et Saul qui est aussi [appelé] Paul, étant rempli de l’Esprit Saint, fixant ses yeux sur lui, dit : 10 Ô homme plein de toute fraude et de toute méchanceté, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu pas de pervertir les voies droites du Seigneur ? 11 Et maintenant voici, la main du Seigneur est sur toi, et tu seras aveugle, sans voir le soleil pour un temps. Et à l’instant une obscurité et des ténèbres tombèrent sur lui ; et se tournant de tous côtés, il cherchait quelqu’un qui le conduisît par la main. 12 Alors le proconsul, voyant ce qui était arrivé, crut, étant saisi par la doctrine du Seigneur.

Commentaires :

Ici commence une nouvelle division du livre des Actes. L'Assemblée d'Antioche devient le point de départ de l'œuvre qui va s'accomplir parmi les nations. Barnabas et Saul sont appelés, mis à part, et s'en vont accompagnés par les prières de l'Assemblée. Leur première étape est l'île de Chypre dont Barnabas était originaire (ch. 4 v. 36). Arrivant à Paphos, les apôtres sont convoqués par le proconsul Serge Paul, le plus haut fonctionnaire romain de l'île. Cet «homme intelligent» connaissait le Dieu des Juifs et désirait entendre sa Parole. Mais il était conseillé par un personnage inquiétant: Élymas, magicien juif (exerçant donc une activité abominable aux yeux de Dieu: voir Deut. 18 v. 9, 10), qui profitait des besoins spirituels de Serge Paul pour exercer sur lui une influence néfaste. L'opposition de cet homme produit précisément ce qu'il cherchait à empêcher. Elle permet à Paul (ainsi nommé pour la première fois) de donner au proconsul, en châtiant le faux prophète, une preuve de la puissance du Seigneur.

Élymas est un type du peuple juif qui, à cause de sa résistance à l'Esprit de Dieu, a été rendu aveugle spirituellement «pour un temps» au profit des nations.

4

Avril

Lecture : Actes 13 v. 13 à 31

13 Et faisant voile de Paphos, Paul et ses compagnons se rendirent à Perge de Pamphylie. Mais Jean, s’étant retiré d’avec eux, s’en retourna à Jérusalem. 14 Et eux, étant partis de Perge, traversèrent [le pays] et arrivèrent à Antioche de Pisidie ; et étant entrés dans la synagogue le jour du sabbat, ils s’assirent. 15 Et après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : Hommes frères, si vous avez quelque parole d’exhortation pour le peuple, parlez. 16 Et Paul, s’étant levé et ayant fait signe de la main, dit :

Hommes israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez : 17 Le Dieu de ce peuple choisit nos pères et éleva haut le peuple pendant son séjour au pays d’Égypte ; et il les en fit sortir à bras élevé. 18 Et il prit soin d’eux dans le désert, comme une mère, environ quarante ans ; 19 et ayant détruit sept nations au pays de Canaan, il leur en donna le pays en héritage. 20 Et après ces choses, jusqu’à environ quatre cent cinquante ans, il leur donna des juges, jusqu’à Samuel le prophète. 21 Et puis ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis, homme de la tribu de Benjamin, pendant quarante ans. 22 Et l’ayant ôté, il leur suscita David pour roi, duquel[344] aussi il dit en lui rendant témoignage : J’ai trouvé David, le [fils] de Jessé, un homme selon mon cœur, qui fera toute ma volonté[345]. 23 De la semence de cet homme, Dieu, selon sa promesse, a amené à Israël un Sauveur, Jésus, — 24 Jean ayant déjà, immédiatement avant son arrivée[346], prêché le baptême de repentance à tout le peuple d’Israël. 25 Et comme Jean achevait sa course, il dit : Qui pensez-vous que je sois ? Je ne le suis pas, moi ; mais voici, il en vient un après moi, des pieds duquel je ne suis pas digne de délier la sandale.

26 Hommes frères, fils de la race d’Abraham, à vous et à ceux qui parmi vous craignent Dieu, la parole de ce salut est envoyée ; 27 car ceux qui habitent à Jérusalem et leurs chefs, n’ayant pas connu [Jésus], ni les voix des prophètes qui se lisent chaque sabbat, ont accompli celles-ci en le jugeant. 28 Et quoiqu’ils ne trouvassent [en lui] aucun crime [qui fût digne] de mort, ils prièrent Pilate de le faire mourir. 29 Et après qu’ils eurent accompli toutes les choses qui sont écrites de lui, ils le descendirent du bois et le mirent dans un sépulcre. 30 Mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts. 31 Et il a été vu pendant plusieurs jours par ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple.

Commentaires :

Les apôtres, poursuivant leur voyage, abordent en Pamphylie. Mais là, Jean (nommé aussi Marc: ch. 12 v. 12) les abandonne et retourne à Jérusalem. Sa foi n'était pas à la hauteur du service dans lequel il s'était engagé, ni des difficultés qu'il entrevoyait. Il ne suffit pas d'accompagner ou d'imiter un serviteur de Dieu. Même dans une œuvre commune, chacun a sa responsabilité propre devant le Seigneur et ne peut marcher qu'avec sa foi personnelle.

S'adressant aux Juifs dans la synagogue d'Antioche de Pisidie, Paul, comme Étienne, rappelle l'histoire d'Israël et montre comment Dieu a accompli en Jésus les promesses faites à David (Ps. 132 v. 11). Ce dernier n'était-il pas lui-même un type précieux du Sauveur qui devait descendre de lui (v. 23)? Car en contraste avec Saül, roi selon la chair, Dieu s'était choisi en David un homme selon son cœur qui ferait toute sa volonté (v. 22).

Tout concordait bien pour désigner Jésus comme le Messie: le témoignage de Jean après celui de tous les prophètes; l'accomplissement des Écritures dans Sa mort, alors qu'aucun crime n'avait été trouvé en Lui (v. 28; És. 53 v. 9). Et, par-dessus tout, Sa résurrection (v. 30).

5

Avril

Lecture : Actes 13 v. 32 à 52

32 Et nous, nous vous annonçons la bonne nouvelle quant à la promesse qui a été faite aux pères, 33 que Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité Jésus ; comme aussi il est écrit dans le psaume second : «Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré»[347]. 34 Or qu’il l’ait ressuscité d’entre les morts, pour ne devoir plus retourner à la corruption, il l’a dit ainsi : «Je vous donnerai les grâces assurées de David»[348]. 35 C’est pourquoi il dit aussi dans un autre endroit : «Tu ne permettras point que ton saint[349] voie la corruption»[350]. 36 Car David, après avoir, en sa propre génération, servi au conseil de[351] Dieu, s’est endormi, et a été réuni à ses pères, et a vu la corruption ; 37 mais celui que Dieu a ressuscité, n’a pas vu la corruption. 38 Sachez donc, hommes frères, que par lui vous est annoncée la rémission des péchés, 39 et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui. 40 Prenez donc garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes : 41 «Voyez, contempteurs[352], et étonnez-vous, et soyez anéantis ; car moi, je fais une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croiriez point, si quelqu’un vous la racontait»[353].

42 Et comme ils sortaient, ils demandèrent que ces paroles leur fussent annoncées le sabbat suivant. 43 Et la synagogue s’étant dissoute, plusieurs des Juifs et des prosélytes qui servaient [Dieu] suivirent Paul et Barnabas qui, leur parlant, les exhortaient à persévérer dans la grâce de Dieu. 44 Et le sabbat suivant, presque toute la ville fut assemblée pour entendre la parole de Dieu ; 45 mais les Juifs, voyant les foules, furent remplis de jalousie et contredirent à ce que Paul disait, contredisant et blasphémant. 46 Et Paul et Barnabas, s’enhardissant, dirent : C’était à vous premièrement qu’il fallait annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous la rejetez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les nations, 47 car le Seigneur nous a commandé ainsi : «Je t’ai établi pour être la lumière des nations, afin que tu sois en salut jusqu’au bout de la terre»[354].

48 Et lorsque ceux des nations[355] entendirent cela, ils s’en réjouirent, et ils glorifièrent la parole du Seigneur ; et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. 49 Et la parole du Seigneur se répandait par tout le pays. 50 Mais les Juifs excitèrent les femmes de qualité qui servaient [Dieu] et les principaux de la ville ; et ils suscitèrent une persécution contre Paul et Barnabas, et les chassèrent de leur territoire. 51 Mais eux, ayant secoué contre eux la poussière de leurs pieds[356], s’en vinrent à Iconium. 52 Et les disciples étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint.

Commentaires :

 «Si Christ n'a pas été ressuscité, notre prédication… est vaine» écrira l'apôtre aux Corinthiens (1 Cor. 15 v. 14). Ne nous étonnons donc pas de l'entendre insister tellement sur la résurrection du Seigneur Jésus. Aux Juifs elle démontrait qu'Il était bien le Messie promis, Celui dont parlait le Ps. 16 et d'autres écritures (v. 34, 35). Aux païens elle confirmait la puissance de Dieu et l'imminence de son jugement (ch. 17 v. 31). À nous croyants la présence dans la gloire de notre Rédempteur vivant garantit que son œuvre a été acceptée par Dieu pour notre justification (Rom. 4 v. 25), que notre part est céleste (Col. 3 v. 1, 2) et notre espérance «sûre et ferme» (Héb. 6 v. 18 fin à 20).

Hélas! «La bonne nouvelle» (v. 32) ne rencontre de la part des malheureux Juifs que contradiction et blasphème (v. 45). Alors, sur l'ordre du Seigneur, les apôtres se tournent solennellement vers les nations, confirmant que la rémission des péchés est pour quiconque croit (v. 38, 39).

Ces Juifs se jugeaient indignes de la vie éternelle (v. 46). C'était de l'incrédulité, nullement de l'humilité! Le Seigneur les avait désignés sous l'image du fils aîné de la parabole (Luc 15 v. 25…) qui par son égoïsme et sa propre justice se privait lui-même volontairement des joies de la maison du père.

6

Avril

Lecture : Actes 14 v. 1 à 28

1 Or il arriva qu’à Iconium ils entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs, et parlèrent de telle sorte qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent. 2 Mais les Juifs qui ne croyaient pas émurent et irritèrent les esprits [de ceux] des nations contre les frères. 3 Ils séjournèrent donc là assez longtemps, parlant hardiment, [appuyés] sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce, accordant que des miracles[357] et des prodiges se fissent par leurs mains. 4 Mais la multitude de la ville fut partagée, et les uns étaient avec les Juifs, et les autres avec les apôtres. 5 Et ceux des nations[358] et les Juifs avec leurs chefs s’étant soulevés pour les outrager et pour les lapider, 6 — eux l’ayant su, s’enfuirent aux villes de Lycaonie, à Lystre et à Derbe et dans les environs ; 7 et ils y évangélisaient.

8 Et [il y avait] à Lystre un homme impotent de ses pieds, [qui] se tenait assis ; perclus dès le ventre de sa mère, il n’avait jamais marché. 9 Cet homme entendait parler Paul qui, fixant ses yeux sur lui et voyant qu’il avait la foi pour être guéri[359], 10 [lui] dit à haute voix : Lève-toi droit sur tes pieds. Et il sautait et marchait. 11 Et les foules, ayant vu ce que Paul avait fait, élevèrent leur voix, disant en lycaonien : Les dieux, s’étant faits semblables aux hommes, sont descendus vers nous. 12 Et ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c’était lui qui portait la parole. 13 Et le sacrificateur du Jupiter qui était devant la ville, ayant amené des taureaux et des couronnes jusqu’aux portes, voulait sacrifier avec les foules. 14 Mais les apôtres, Barnabas et Paul, l’ayant appris, déchirèrent leurs vêtements et s’élancèrent dans la foule, s’écriant 15 et disant : Hommes, pourquoi faites-vous ces choses ? Nous sommes, nous aussi, des hommes ayant les mêmes passions que vous ; et nous vous annonçons que de ces choses vaines vous vous tourniez vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et toutes les choses qui y sont ; 16 lequel dans les générations passées a laissé toutes les nations marcher dans leurs propres voies ; 17 quoique cependant il ne se soit pas laissé sans témoignage, en faisant du bien, en vous donnant du ciel des pluies et des saisons fertiles, remplissant vos cœurs de nourriture et de joie. 18 Et en disant ces choses, à peine empêchèrent-ils les foules de leur sacrifier.

19 Mais des Juifs arrivèrent d’Antioche et d’Iconium ; et ayant gagné les foules et lapidé Paul, ils le traînèrent hors de la ville, croyant qu’il était mort. 20 Mais comme les disciples se tenaient autour de lui, se levant, il entra dans la ville ; et le lendemain il s’en alla avec Barnabas à Derbe. 21 Et ayant évangélisé cette ville-là et fait beaucoup de disciples, ils s’en retournèrent à Lystre, et à Iconium, et à Antioche, 22 fortifiant les âmes des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et [les avertissant] que c’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. 23 Et leur ayant choisi des anciens dans chaque assemblée, ils prièrent avec jeûne, et les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru. 24 Et ayant traversé la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie ; 25 et ayant annoncé la parole à Perge, ils descendirent à Attalie ; 26 et de là ils se rendirent par mer à Antioche, d’où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie. 27 Et, étant arrivés, et ayant réuni l’assemblée, ils racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. 28 Et ils séjournèrent assez longtemps avec les disciples.

Commentaires :

À Iconium, la parole produit le même double effet que précédemment: la foi chez un grand nombre, l'opposition chez les autres. Quant aux apôtres, ils parlent hardiment; et quel est le secret de leur courage? Ils sont «appuyés sur le Seigneur», qui aussi coopère avec eux, confirmant leur parole par des miracles et des prodiges (comp. v. 3 et Marc 16 v. 20). La guérison opérée à Lystre — après que les apôtres ont été chassés d'Iconium — produit la plus forte impression sur ces pauvres païens. Ils s'apprêtent à adorer comme des dieux ces hommes qu'hier on cherchait ailleurs à lapider. Aux yeux des apôtres, cela était bien pire. Horrifiés, ils invitent ces idolâtres à se tourner vers le Dieu vivant (comp. ch. 12 v. 22, 23). Mais les sentiments des foules tiennent à peu de chose! Les Juifs arrivés d'Iconium ont tôt fait de les gagner et de lapider Paul avec l'assentiment de tous. Préservé par le Seigneur, le fidèle serviteur n'est ni effrayé ni découragé. Il poursuit calmement son ministère, repassant par les villes dans lesquelles l'évangile a déjà été annoncé. Ce premier voyage pour l’évangile se termine. Les apôtres sont prompts à raconter à l'assemblée toutes les choses glorieuses que Dieu a faites avec eux.

7

Avril

Lecture : Actes 15 v. 1 à 21

1 Et quelques-uns, étant descendus de Judée, enseignaient les frères [disant] : Si vous n’avez pas été circoncis selon l’usage de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. 2 Une contestation s’étant donc élevée et une grande dispute, entre Paul et Barnabas et eux, ils résolurent que Paul et Barnabas et quelques autres d’entre eux monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens pour cette question. 3 Eux donc, ayant été accompagnés par l’assemblée, traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des nations ; et ils causèrent une grande joie à tous les frères. 4 Et étant arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’assemblée et les apôtres et les anciens ; et ils racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux. 5 Et quelques-uns de la secte des pharisiens, qui avaient cru, s’élevèrent, disant qu’il faut les circoncire et leur enjoindre de garder la loi de Moïse.

6 Et les apôtres et les anciens s’assemblèrent pour examiner cette affaire. 7 Et une grande discussion ayant eu lieu, Pierre se leva et leur dit : Hommes frères, vous savez vous-mêmes que, dès les jours anciens, Dieu m’a choisi entre vous, afin que par ma bouche les nations ouïssent la parole de l’évangile, et qu’elles crussent. 8 Et Dieu qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, leur ayant donné l’Esprit Saint comme à nous-mêmes ; 9 et il n’a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi. 10 Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ? 11 Mais nous croyons être sauvés par la grâce du seigneur Jésus, de la même manière qu’eux aussi. 12 Et toute la multitude se tut ; et ils écoutaient Barnabas et Paul qui racontaient quels miracles[360] et quels prodiges Dieu avait faits par leur moyen parmi les nations. 13 Et après qu’ils se furent tus, Jacques répondit, disant : Hommes frères, écoutez-moi : 14 Siméon a raconté comment Dieu a premièrement visité les nations pour en tirer un peuple pour son nom. 15 Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit : 16 «Après ces choses, je retournerai et je réédifierai le tabernacle de David, qui est tombé, et je réédifierai ses ruines et je le relèverai, 17 en sorte que le résidu des hommes recherche le *Seigneur, et toutes les nations sur lesquelles mon nom est réclamé, dit le *Seigneur, qui fait ces choses» [361] 18 connues de tout temps. 19 C’est pourquoi moi, je suis d’avis de ne pas inquiéter ceux des nations qui se tournent vers Dieu, 20 mais de leur écrire qu’ils s’abstiennent des souillures des idoles, et de la fornication, et de ce qui est étouffé, et du sang ; 21 car Moïse, dès les générations anciennes, a dans chaque ville ceux qui le prêchent, étant lu dans les synagogues chaque sabbat.

Commentaires :

Les croyants d'origine juive qui composaient les assemblées de Jérusalem et de la Judée avaient éprouvé une grande joie en apprenant la conversion des nations; mais certains pensaient qu'avant de devenir chrétien il fallait d'abord se faire juif: être circoncis et obéir à la loi. Paul et Barnabas comprennent aussitôt le danger de ce raisonnement, le même qui plus tard obligera l'apôtre à écrite aux Galates une lettre sévère. Retourner à l'esclavage de la loi, leur dira-t-il, ce n'est rien d'autre qu'être déchu de la grâce (Gal. 5 v. 1 à 6). Cette question risquait de diviser Jérusalem et Antioche. Dieu conduit tout pour qu'elle soit débattue à Jérusalem et sauvegarde l'unité de l'assemblée. Pierre, puis Jacques prennent la parole et confirment que nations et Juifs sont sauvés d'une seule et même manière: par la grâce du Seigneur Jésus (v. 11). Et il faut se garder d'asservir ou d'inquiéter (v. 19) de nouveaux convertis par ce que Gal. 4 v. 9 appelle de «faibles et misérables éléments». Il existe cependant des ordonnances que Dieu maintient parce qu'elles sont antérieures au peuple d'Israël; elles sont valables pour tous les temps et pour toutes ses créatures. Ainsi l'abstention du sang remonte au déluge (Gen. 9 v. 4) et le respect du mariage à la création (Matt. 19 v. 4 à 8).

8

Avril

Lecture : Actes 15 v. 22 à 41

22 Alors il sembla bon aux apôtres et aux anciens, avec toute l’assemblée, de choisir parmi eux des hommes, et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas : [savoir] Judas appelé Barsabbas, et Silas, hommes [d’entre ceux] qui tenaient la première place parmi les frères. 23 Et ils écrivirent par leur main en ces termes : Les apôtres et les anciens et les frères, aux frères d’entre les nations qui sont à Antioche et en Syrie et en Cilicie : Salut ! 24 Comme nous avons ouï dire que quelques-uns qui sont sortis d’entre nous, vous ont troublés par des discours, bouleversant vos âmes, [disant qu’il faut être circoncis et garder la loi], (auxquels nous n’avons donné aucun ordre,) 25 il nous a semblé bon, étant tous d’accord[362], de choisir parmi nous des hommes et de les envoyer vers vous avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, 26 hommes qui ont exposé leurs vies pour le nom de notre seigneur Jésus Christ. 27 Nous avons donc envoyé Judas et Silas, qui vous annonceront de bouche les mêmes choses. 28 Car il a semblé bon au Saint Esprit et à nous de ne mettre sur vous aucun autre fardeau que ces choses-ci qui sont nécessaires : 29 qu’on s’abstienne des choses sacrifiées aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé, et de la fornication. Si vous vous gardez de ces choses, vous ferez[363] bien. Portez-vous bien.

30 Eux donc ayant été congédiés, vinrent à Antioche, et ayant assemblé la multitude, ils remirent la lettre. 31 Et l’ayant lue, ils se réjouirent de la consolation. 32 Et Judas et Silas qui eux aussi étaient prophètes, exhortèrent les frères par plusieurs discours et les fortifièrent. 33 Et après avoir séjourné là quelque temps, ils furent renvoyés en paix par les frères vers ceux qui les avaient envoyés. 34[364]

35 Et Paul et Barnabas séjournèrent à Antioche, enseignant et annonçant, avec plusieurs autres aussi, la parole du Seigneur.

36 Et quelques jours après, Paul dit à Barnabas : Retournons maintenant visiter les frères par toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, [pour voir] comment ils vont. 37 Et Barnabas se proposait de prendre avec eux Jean aussi, appelé Marc. 38 Mais Paul trouvait bon de ne pas prendre avec eux un homme qui les avait abandonnés dès la Pamphylie et qui n’était pas allé à l’œuvre avec eux. 39 Il y eut donc [entre eux] de l’irritation, en sorte qu’ils se séparèrent l’un de l’autre, et que Barnabas, prenant Marc, fit voile pour Chypre. 40 Mais Paul, ayant fait choix pour lui de Silas, partit, après avoir été recommandé à la grâce du Seigneur par les frères. 41 Et il parcourait la Syrie et la Cilicie, fortifiant les assemblées.

Commentaires :

Les apôtres et les anciens réunis à Jérusalem se sont occupés avec diligence de la question dont on les avait saisis. Toute l'assemblée s'est trouvée d'accord avec les conclusions de Jacques (v. 22 et 25). Et la lettre qu'ils envoient par les mains de Judas et de Silas vient rassurer et consoler les frères d'Antioche qui avaient été bouleversés (v. 24). En même temps la visite des deux serviteurs de Dieu contribue beaucoup à l'édification de l'Assemblée (v. 32). Ainsi les efforts de l'Ennemi pour jeter le trouble et pour diviser ont finalement produit des effets opposés. La foi des disciples a été fortifiée et les liens de la communion entre les assemblées ont été resserrés. Une fois de plus le méchant a été trompé par son œuvre (Prov. 11 v. 18).

Toute difficulté étant réglée, le travail du Seigneur peut reprendre. La sollicitude de Paul pour les assemblées constituées lors de son premier voyage l'engage à en entreprendre un second pour voir «comment vont» spirituellement les frères (comp. 2 Cor. 11 v. 28). Mais cette fois Barnabas n'ira pas avec Paul. Un désaccord au sujet de Marc son neveu en est la cause. Plus tard ce dernier retrouvera la confiance de l'apôtre et lui sera «utile pour le service» (Col. 4 v. 10; 2 Tim. 4 v. 11).

9

Avril

Lecture : Actes 16 v. 1 à 15

1 Et il arriva à Derbe et à Lystre. Et voici, il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d’une femme juive croyante, mais d’un père grec, 2 lequel avait un [bon] témoignage des frères qui étaient à Lystre et à Iconium. 3 Paul voulut que celui-ci allât avec lui, et l’ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là ; car tous, ils savaient que son père était Grec. 4 Et comme ils passaient par les villes, ils leur remirent pour les garder, les ordonnances établies par les apôtres et les anciens qui étaient à Jérusalem. 5 Les assemblées donc étaient affermies dans la foi et croissaient en nombre chaque jour.

6 Et ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie, ayant été empêchés par le Saint Esprit d’annoncer la parole en Asie ; 7 et étant venus jusqu’en Mysie, ils essayèrent de se rendre en Bithynie, mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas. 8 Mais ayant passé par la Mysie, ils descendirent dans la Troade. 9 Et Paul vit de nuit une vision : un homme macédonien se tenait là, le priant et disant : Passe en Macédoine et aide-nous. 10 Et quand il eut vu la vision, aussitôt nous cherchâmes à partir pour la Macédoine, concluant que le Seigneur nous avait appelés à les évangéliser.

11 Quittant donc la Troade, nous fîmes voile, tirant droit sur Samothrace, et le lendemain à Néapolis, 12 et de là à Philippes, qui est la première ville du quartier de la Macédoine, [et] une colonie[365] ; et nous séjournâmes quelques jours dans cette ville. 13 Et le jour du sabbat, nous sortîmes hors de la porte [et nous nous rendîmes] au bord du fleuve, où l’on avait coutume de faire la prière ; et, nous étant assis, nous parlions aux femmes qui étaient assemblées. 14 Et une femme nommée Lydie, marchande de pourpre de la ville de Thyatire, qui servait Dieu, écoutait ; et le Seigneur lui ouvrit le cœur pour qu’elle fût attentive aux choses que Paul disait. 15 Et après qu’elle eut été baptisée ainsi que sa maison, elle [nous] pria, disant : Si vous jugez que je suis fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous y contraignit.

Commentaires :

Paul se retrouve à Derbe et à Lystre où des assemblées s'étaient formées lors de son premier passage. Nous y faisons la connaissance du jeune Timothée dont le nom signifie «honoré par Dieu». Il avait été élevé dans la connaissance des saintes Écritures par une mère et une grand-mère pieuses (2 Tim. 1 v. 5 et 3 v. 15). Heureuse préparation au service qu'il va désormais accomplir avec l'apôtre «comme un enfant sert son père» (Phil. 2 v. 22)! Le «nous» employé à partir du v. 10 montre que Luc, l'auteur du livre, est dès lors avec eux. En regardant la carte, on s'aperçoit qu'après avoir essayé d'aller à gauche dans la province d'Asie (la région d'Éphèse), puis à droite en Bithynie, l'apôtre et ses compagnons ont été appelés par l'Esprit droit devant eux, en Macédoine, de l'autre côté de la mer Égée. En présence de portes fermées, le serviteur obéissant doit se garder d'insister, et attendre les directions d'en haut.

Philippes est donc la première ville d'Europe à entendre l'Évangile. Et la première conversion mentionnée est celle de Lydie. Le Seigneur avait ouvert son cœur pour qu'elle soit attentive… Demandons-Lui d'ouvrir aussi le nôtre et de nous garder de toute distraction chaque fois que la Parole nous est présentée.

10

Avril

Lecture : Actes 16 v. 16 à 40

16 Or il arriva que, comme nous allions à la prière, une servante qui avait un esprit de python[366] et qui, en prophétisant, procurait à ses maîtres un grand gain, vint au-devant de nous. 17 Et marchant après Paul et nous, elle criait, disant : Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-haut, qui vous annoncent la voie du salut. 18 Et elle fit cela pendant plusieurs jours. Mais Paul, affligé, se retourna et dit à l’esprit : Je te commande au nom de Jésus Christ de sortir d’elle. Et à l’heure même il sortit.

19 Mais ses maîtres, voyant que l’espérance de leur gain s’en était allée, ayant saisi Paul et Silas les traînèrent dans la place publique devant les magistrats. 20 Et les ayant présentés aux préteurs[367], ils dirent : Ces hommes-ci, qui sont Juifs, mettent tout en trouble dans notre ville 21 et annoncent des coutumes qu’il ne nous est pas permis de recevoir ni de pratiquer, à nous qui sommes Romains. 22 Et la foule se souleva ensemble contre eux ; et les préteurs[368], leur ayant fait arracher leurs vêtements, donnèrent l’ordre de les fouetter. 23 Et leur ayant fait donner un grand nombre de coups, ils les jetèrent en prison, en commandant au geôlier de les garder sûrement. 24 Celui-ci, ayant reçu un tel ordre, les jeta dans la prison intérieure et fixa sûrement leurs pieds dans le bois.

25 Or sur le minuit, Paul et Silas, en priant, chantaient les louanges de Dieu ; et les prisonniers les écoutaient. 26 Et tout d’un coup il se fit un grand tremblement de terre, de sorte que les fondements de la prison furent ébranlés ; et au même instant toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous furent détachés. 27 Et le geôlier, s’étant éveillé et voyant les portes de la prison ouvertes, tira son épée et allait se tuer, croyant que les prisonniers s’étaient enfuis. 28 Mais Paul cria à haute voix, disant : Ne te fais point de mal, car nous sommes tous ici. 29 Et ayant demandé de la lumière, le geôlier s’élança dans [la prison], et tout tremblant il se jeta aux pieds de Paul et de Silas. 30 Et les ayant menés dehors, il dit : Seigneurs[369], que faut-il que je fasse pour être sauvé ? 31 Et ils dirent : Crois au seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison. 32 Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. 33 Et il les prit en cette même heure de la nuit, et lava leurs plaies ; et sur-le-champ il fut baptisé, lui et tous les siens. 34 Et il les fit monter dans sa maison, et fit dresser une table ; et croyant Dieu, il se réjouit avec toute sa maison[370].

35 Et le jour étant venu, les préteurs envoyèrent les licteurs[371], disant : Relâche ces hommes. 36 Et le geôlier rapporta ces paroles à Paul, [disant] : Les préteurs ont envoyé afin que vous soyez relâchés ; sortez donc maintenant, et allez-vous-en en paix. 37 Mais Paul leur dit : Après nous avoir fait battre publiquement, sans que nous fussions condamnés, nous qui sommes Romains, ils nous ont jetés en prison ; et maintenant ils nous mettent dehors en secret ! Non certes, mais qu’ils viennent eux-mêmes et qu’ils nous mènent dehors ! 38 Les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs ; et ils eurent peur, ayant appris qu’ils étaient Romains. 39 Et ils vinrent et les prièrent [de se rendre à leur vœu], et les ayant menés dehors, leur demandèrent de sortir de la ville. 40 Et étant sortis de la prison, ils entrèrent chez Lydie ; et ayant vu les frères, ils les exhortèrent[372] et partirent.

Commentaires :

La guérison de la servante animée d'un esprit satanique entraîne pour les deux serviteurs de Dieu les tortures et la prison. Étrange accueil en Macédoine, étaient-ils en droit de penser, après y avoir été appelés à l'aide (v. 9)! Mais Paul met en pratique ce que plus tard il recommandera aux chrétiens de cette ville: «Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur» (Phil. 4 v. 4). Couvert de plaies, il est capable avec Silas de chanter dans la prison. Jamais certainement ces murs sinistres n'avaient répercuté des échos semblables. Aussi quel témoignage que ces cantiques pour ceux qui les écoutaient! Plus nos circonstances seront difficiles, plus notre paix et notre joie parleront à ceux qui nous entourent. Et c'est souvent pour cela que le Seigneur nous envoie des tribulations.

À ce témoignage fidèle, Dieu ajoute le sien en délivrant les prisonniers. Tout tremblant, le geôlier s'écrie: «Que faut-il que je fasse pour être sauvé?». La réponse merveilleusement simple, s'adresse à chaque âme angoissée: «Crois au Seigneur Jésus…» (v. 30, 31). Alors la joie remplit cette maison.

Après cette nuit mémorable, les apôtres sont libérés officiellement et quittent la ville non sans avoir encore exhorté «les frères».

11

Avril

Lecture : Actes 17 v. 1 à 15

1 Et ayant traversé Amphipolis et Apollonie, ils vinrent à Thessalonique, où était la synagogue des Juifs. 2 Et selon sa coutume, Paul entra vers eux, et, pendant trois sabbats, il discourut avec eux d’après les écritures, 3 expliquant et exposant qu’il fallait que le Christ souffrît et qu’il ressuscitât d’entre les morts ; — et [disant], que celui-ci, Jésus, que moi je vous annonce, est le Christ. 4 Et quelques-uns d’entre eux furent persuadés et se joignirent à Paul et à Silas, et une grande multitude de Grecs qui servaient [Dieu], et des femmes de premier rang en assez grand nombre.

5 Mais les Juifs, pleins de jalousie, ayant pris quelques méchants hommes de la populace, et ayant fait un amas de peuple, troublèrent la ville, et ayant assailli la maison de Jason, ils cherchèrent Paul et Silas pour les amener au peuple. 6 Mais ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant : Ces gens qui ont bouleversé la terre habitée, sont aussi venus ici ; 7 et Jason les a reçus chez lui, et ils contreviennent tous aux ordonnances de César, disant qu’il y a un autre roi, Jésus. 8 Et la foule et les magistrats de la ville, qui entendaient ces choses, furent troublés. 9 Et après avoir reçu caution de Jason et des autres, ils les relâchèrent.

10 Et aussitôt les frères envoyèrent Paul et Silas, de nuit, à Bérée, lesquels étant arrivés, entrèrent dans la synagogue des Juifs. 11 Or ceux-ci étaient plus nobles que ceux de Thessalonique ; et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les écritures [pour voir] si les choses étaient ainsi. 12 Plusieurs donc d’entre eux crurent, et des femmes grecques de qualité et des hommes aussi, en assez grand nombre. 13 Mais quand les Juifs de Thessalonique surent que la parole de Dieu était aussi annoncée par Paul à Bérée, ils y vinrent aussi, agitant les foules. 14 Mais alors les frères renvoyèrent aussitôt Paul, comme pour[373] aller à la mer ; mais Silas et Timothée demeurèrent encore là. 15 Et ceux qui conduisaient Paul le menèrent jusqu’à Athènes ; et après avoir reçu pour Silas et pour Timothée l’ordre de le rejoindre au plus tôt, ils partirent.

Commentaires :

De Philippes, Paul et ses compagnons se rendent à Thessalonique, autre ville de la Macédoine. Quelques Juifs et de nombreux Grecs, parmi lesquels des femmes distinguées, reçoivent la parole qui leur est annoncée (1 Thess. 1 v. 5). Mais la plupart des Juifs, eux-mêmes poussés par Satan, excitent le peuple contre les évangélistes. Ils n'hésitent pas à se servir pour cela de gens sans aveu, qu'ils méprisaient par ailleurs, ni à reprendre devant les magistrats l'argument utilisé jadis devant Pilate: «nous n'avons pas d'autre roi que César» (v. 7; Jean 19 v. 15).

Le séjour de Paul à Thessalonique a donc été bref: trois semaines environ. Mais Dieu l'a permis ainsi pour notre profit. Car l'apôtre s'est trouvé de ce fait obligé de compléter son enseignement par deux épîtres, si riches en instructions pour nous tous.

À Bérée les Juifs ont plus de noblesse et de droiture. Au lieu d'être aveuglés par la jalousie (comp. v. 5), ils cherchent à assurer leur foi en étudiant chaque jour la Parole dont ils reconnaissent l’autorité souveraine (v. 11; comp. Jean 5 v. 39). Nous ne saurions trop engager chacun de nos jeunes lecteurs à suivre cet exemple (en particulier en se reportant aux passages que nous citons). C'est le but — comme c'est le titre — de ces petites méditations quotidiennes.

12

Avril

Lecture : Actes 17 v. 16 à 34

16 Et comme Paul les attendait à Athènes, son esprit était excité au dedans de lui, en voyant la ville remplie d’idoles. 17 Il discourait donc dans la synagogue avec les Juifs et avec ceux qui servaient [Dieu], et tous les jours sur la place publique avec ceux qui s’y rencontraient. 18 Et quelques-uns aussi des philosophes épicuriens et des philosophes stoïciens s’en prirent à lui ; et les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? et d’autres : Il semble annoncer des divinités[374] étrangères ; parce qu’il leur annonçait Jésus et la résurrection. 19 Et l’ayant pris, ils le menèrent à l’Aréopage[375], disant : Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine dont tu parles ? 20 car tu nous fais entendre[376] certaines choses étranges ; nous voudrions donc savoir ce que veulent dire ces choses. 21 Or tous les Athéniens et les étrangers séjournant [à Athènes], ne passaient leur temps à autre chose qu’à dire ou à ouïr quelque nouvelle.

22 Mais Paul, se tenant au milieu de l’Aréopage, dit : Hommes athéniens, je vois qu’en toutes choses vous êtes voués au culte des démons ; 23 car, en passant et en contemplant les objets de votre culte, j’ai trouvé aussi un autel sur lequel était inscrit : Au dieu inconnu ! Celui donc que vous honorez sans le connaître, c’est celui que moi je vous annonce. 24 Le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas dans des temples[377] faits de main ; 25 et il n’est pas servi par des mains d’hommes, comme s’il avait besoin de quelque chose, lui qui donne à tous la vie et la respiration et toutes choses ; 26 et il a fait d’un seul sang toutes les races des hommes pour habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé les temps ordonnés et les bornes de leur habitation, 27 pour qu’ils cherchent Dieu, s’ils pourraient en quelque sorte le toucher en tâtonnant et le trouver, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous ; 28 car en lui nous vivons et nous nous mouvons et nous sommes, comme aussi quelques-uns de vos poètes ont dit : «Car aussi nous sommes sa race». 29 Étant donc la race de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à de l’or, ou à de l’argent, ou à de la pierre, à une œuvre sculptée de l’art et de l’imagination de l’homme.

30 Dieu donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ; 31 parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné [à cela], de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts.

32 Mais quand ils ouïrent parler de la résurrection des morts, les uns s’en moquaient, et les autres disaient : Nous t’entendrons encore sur ce sujet. 33 Ainsi Paul sortit du milieu d’eux. 34 Mais quelques hommes se joignirent à lui et crurent, entre lesquels aussi était Denys, l’Aréopagite, et une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux.

Commentaires :

Resté seul à Athènes, Paul n'est pas distrait par ses monuments et ses sculptures. Il a le cœur serré et indigné en découvrant que cette cité, célèbre par sa culture, est remplie de l’idolâtrie la plus affreuse. Sur l'agora (la place publique), il rencontre les philosophes de différentes écoles, universellement réputées pour leur sagesse. L'intelligence a été donnée à l'homme pour discerner la puissance éternelle et la divinité de son Créateur (Rom. 1 v. 20). Or l'ignorance de ces esprits éminents confirme que «le monde, par la sagesse, n'a pas connu Dieu» (1 Cor. 1 v. 21). Il est au milieu d'eux un «Dieu inconnu». Commençant par le commencement, Paul leur parle du «Seigneur du ciel et de la terre» (v. 24) qui s'est désormais révélé non seulement dans la création mais aussi dans la rédemption. Ce Dieu souverain «ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent» (v. 30). Ainsi personne, ni vous non plus, ne peut prétendre que cet ordre divin n'est pas pour lui.

La curiosité intellectuelle n'a rien de commun avec le vrai besoin de l'âme. Certains des auditeurs de Paul se moquent ouvertement; les autres remettent à plus tard l'examen de ces choses. Mais quelques-uns croient. Triple effet de l'évangile lorsqu'il est prêché encore aujourd'hui !

13

Avril

Lecture : Actes 18 v. 1 à 11

1 Après cela, étant parti d’Athènes, il vint à Corinthe ; 2 et ayant trouvé un Juif, nommé Aquilas, originaire du Pont, tout récemment venu d’Italie, ainsi que Priscilla sa femme (parce que Claude avait commandé que tous les Juifs sortissent de Rome), il alla à eux ; 3 et parce qu’il était du même métier, il demeura avec eux et travaillait, car leur métier était de faire des tentes. 4 Et chaque sabbat, il discourait dans la synagogue et persuadait Juifs et Grecs. 5 Et quand et Silas et Timothée furent descendus de Macédoine, Paul était étreint[378] par la parole, rendant témoignage aux Juifs que Jésus était le Christ. 6 Et comme ils s’opposaient et blasphémaient, il secoua ses vêtements et leur dit : Que votre sang soit sur votre tête ! Moi, je suis net : désormais je m’en irai vers les nations. 7 Et étant parti de là, il entra dans la maison d’un nommé Juste qui servait Dieu, et dont la maison tenait à la synagogue. 8 Mais Crispus, le chef de synagogue, crut au Seigneur avec toute sa maison ; et plusieurs des Corinthiens l’ayant ouï, crurent et furent baptisés. 9 Or le Seigneur dit de nuit, dans une vision, à Paul : Ne crains point, mais parle et ne te tais point, 10 parce que je suis avec toi ; et personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal, parce que j’ai un grand peuple dans cette ville. 11 Et il demeura là un an et six mois, enseignant parmi eux la parole de Dieu.

Commentaires :

À Corinthe, Paul fait l'heureuse rencontre d'un couple juif: Aquilas et Priscilla. Amenés à Christ, ils sont devenus particulièrement chers à l'apôtre, ayant été jusqu'à exposer leur vie pour lui dans une circonstance qui ne nous est pas rapportée (Rom. 16 v. 4). Corinthe était réputée pour la corruption de ses mœurs et pour son luxe. L'apôtre et ses amis, qui ne veulent pas dépendre de cette richesse, y donnent l'exemple en travaillant manuellement (1 Cor. 9 v. 15 et 18; 2 Cor. 11 v. 8, 9).

Devant l'opposition des Juifs, Paul dégage sa responsabilité vis-à-vis d'eux et leur déclare qu'il se tourne vers les nations (v. 6). Mais Rom. 9 v. 2 à 5 nous permet de comprendre combien il souffre de devoir leur parler ainsi. Aussi le Seigneur encourage-t-il son cher serviteur. Il lui révèle que, si son peuple terrestre ne répond pas à son attente, Il a dans cette ville «un grand peuple» pour le ciel (v. 10). Oui, dans cette cité dissolue, Il se plaira à rassembler un grand nombre de croyants, comme le confirment les deux épîtres qui leur seront adressées. Preuve que ni les richesses ni les plaisirs, dans cette ville où rien ne manquait, ne peuvent satisfaire les vrais besoins du cœur de l'homme.

14

Avril

Lecture : Actes 18 v. 12 à 28

12 Mais pendant que Gallion était proconsul[379] d’Achaïe, les Juifs, d’un commun accord, s’élevèrent contre Paul et l’amenèrent devant le tribunal, 13 disant : Cet homme persuade aux hommes de servir Dieu contrairement à la loi. 14 Et comme Paul allait ouvrir la bouche, Gallion dit aux Juifs : S’il s’agissait de quelque injustice ou de quelque méchante fourberie, ô Juifs, je vous supporterais à bon droit ; 15 mais si ce sont des questions de paroles, et de noms, et de votre loi, vous y mettrez ordre vous-mêmes, [car] moi, je ne veux pas être juge de ces choses. 16 Et il les chassa de devant le tribunal. 17 Et ayant tous saisi Sosthène, le chef de synagogue, ils le battaient devant le tribunal ; et Gallion ne se mettait pas en peine de tout cela.

18 Et Paul, ayant demeuré là encore assez longtemps, prit congé des frères et mit à la voile pour la Syrie, et avec lui Priscilla et Aquilas, après qu’il se fut fait raser la tête à Cenchrée, car il avait fait un vœu. 19 Et il arriva à Éphèse et les y laissa ; mais étant entré lui-même dans la synagogue, il discourut avec les Juifs. 20 Mais lorsqu’ils le prièrent de demeurer plus longtemps avec eux, il n’y consentit pas, 21 mais il prit congé d’eux, disant : [Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem] ; je reviendrai vers vous, si Dieu le veut. Et il partit d’Éphèse par mer. 22 Et ayant abordé à Césarée, il monta et salua l’assemblée, et descendit à Antioche.

23 Et ayant séjourné là quelque temps, il s’en alla, et traversa successivement le pays de Galatie et la Phrygie, fortifiant tous les disciples.

24 Et il vint à Éphèse un Juif, nommé Apollos, Alexandrin d’origine, homme éloquent et puissant dans les écritures. 25 Il était instruit dans la voie[380] du Seigneur ; et, étant fervent d’esprit, il parlait et enseignait diligemment les choses qui concernaient Jésus, ne connaissant que le baptême de Jean. 26 Et il se mit à parler avec hardiesse dans la synagogue. Et Aquilas et Priscilla, l’ayant entendu, le prirent et lui expliquèrent plus exactement la voie[381] de Dieu. 27 Et comme il se proposait de passer en Achaïe, les frères écrivirent aux disciples et les exhortèrent à le recevoir ; et quand il y fut arrivé, il contribua beaucoup par la grâce à [l’avancement de] ceux qui avaient cru ; 28 car il réfutait publiquement les Juifs avec une grande force, démontrant par les écritures que Jésus était le Christ.

Commentaires :

Les menées des Juifs et leurs accusations devant Gallion n'empêchent pas Paul de poursuivre son œuvre à Corinthe. Le Seigneur le protège selon sa promesse (v. 10).

Puis il se remet en route, passe à Éphèse où il laisse Aquilas et Priscilla, descend à Jérusalem par Césarée, achève enfin à Antioche son second voyage missionnaire (voyez la carte à la fin de votre Bible). Et, dès le v. 23 commence le troisième voyage de l'apôtre infatigable. Il traverse de nouveau la Phrygie et la Galatie (voir ch. 16 v. 6) où s'étaient formées des assemblées qui lui donnèrent beaucoup de souci (Gal. 1 v. 2; 4 v. 11).

Sur ces entrefaites, un autre serviteur de Dieu est arrivé à Éphèse. C'est Apollos, ouvrier remarquable par son éloquence et sa puissance pour présenter la Parole: conséquences de sa ferveur (v. 25) car on ne parle bien que de ce qui remplit le cœur (Matt. 12 v. 34, 35). De plus, il enseigne diligemment et avec hardiesse «les choses qui concernaient Jésus». Mais ses dons n'empêchent pas Apollos de se laisser humblement expliquer par Aquilas et Priscilla les vérités qu'il ignore. Il est prompt à écouter et son service en Achaïe, où il se rend ensuite, n'en sera que plus utile.

15

Avril

Lecture : Actes 19 v. 1 à 22

1 Or il arriva, comme Apollos était à Corinthe, que Paul, après avoir traversé les contrées supérieures, vint à Éphèse ; et ayant trouvé de certains disciples, 2 il leur dit : Avez-vous reçu l’Esprit Saint après avoir cru ? Et ils lui [dirent] : Mais nous n’avons même pas ouï dire si l’Esprit Saint est. 3 Et il dit : De quel [baptême][382] donc avez-vous été baptisés ? Et ils dirent : Du[383] baptême de Jean. 4 Et Paul dit : Jean a baptisé du baptême de la repentance, disant au peuple qu’ils crussent en celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. 5 Et ayant ouï [ces choses], ils furent baptisés pour le nom du Seigneur Jésus ; 6 et Paul leur ayant imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux, et ils parlèrent en langues et prophétisèrent. 7 Et ils étaient en tout environ douze hommes.

8 Et étant entré dans la synagogue, il parla avec hardiesse, discourant pendant trois mois et les persuadant des choses du royaume de Dieu. 9 Mais comme quelques-uns s’endurcissaient et étaient rebelles, disant du mal de la voie devant la multitude, lui, s’étant retiré d’avec eux, sépara les disciples, discourant tous les jours dans l’école de Tyrannus. 10 Et cela continua pendant deux ans, de sorte que tous ceux qui demeuraient en Asie ouïrent la parole du Seigneur, tant Juifs que Grecs. 11 Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, 12 de sorte que même on portait de dessus son corps[384] des mouchoirs et des tabliers sur les infirmes ; et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient.

13 Mais quelques-uns aussi des Juifs exorcistes qui couraient çà et là, essayèrent d’invoquer[385] le nom du seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits malins, disant : Je vous adjure par Jésus que Paul prêche. 14 Et il y avait sept fils de Scéva, Juif, principal sacrificateur, qui faisaient cela. 15 Mais l’esprit malin, répondant, leur dit : Je connais Jésus et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? 16 Et l’homme en qui était l’esprit malin, s’élança sur eux, et, s’étant rendu maître des deux, usa de violence contre eux, de sorte qu’ils s’enfuirent de cette maison, nus et blessés. 17 Et cela vint à la connaissance de tous ceux qui demeuraient à Éphèse, Juifs et Grecs ; et ils furent tous saisis de crainte, et le nom du seigneur Jésus était magnifié. 18 Et plusieurs de ceux qui avaient cru, venaient, confessant et déclarant ce qu’ils avaient fait. 19 Plusieurs aussi de ceux qui s’étaient adonnés à des pratiques curieuses, apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tous ; et ils en supputèrent le prix, et ils trouvèrent [qu’il se montait à] cinquante mille pièces d’argent. 20 C’est avec une telle puissance que la parole du Seigneur croissait et montrait sa force.

21 Or, après que ces choses se furent accomplies, Paul se proposa dans son esprit de passer par la Macédoine et par l’Achaïe, et d’aller à Jérusalem, disant : Après que j’aurai été là, il faut que je voie Rome aussi. 22 Et ayant envoyé en Macédoine deux de ceux qui le servaient, Timothée et Éraste, il demeura lui-même quelque temps en Asie.

Commentaires :

Fidèle à sa promesse (ch. 18 v. 21), l'apôtre arrive à Éphèse, capitale de la province d'Asie. Il y séjournera trois ans (ch. 20 v. 31), succédant à Apollos, tandis qu'à Corinthe c'est ce dernier qui «arrose» là où l'apôtre a planté (ch. 18 v. 27, 28; 1 Cor. 3 v. 6). Nous ne voyons entre ces serviteurs de Dieu ni jalousie, ni revendication d'un champ particulier de travail.

Le baptême de Jean, seul connu de ces Éphésiens, préparait les Juifs repentants à recevoir un Messie régnant sur la terre. Le chrétien au contraire a une position céleste, il est mis en relation par le Saint Esprit avec un Christ mort et ressuscité. Vérité que souligne tout particulièrement l'épître aux Éphésiens!

Or la parole du Seigneur «croissait et montrait sa force», non seulement par les miracles accomplis par l'apôtre, mais par son autorité sur les cœurs (v. 20). Elle amenait ces croyants à confesser ce qu'ils avaient fait et à renoncer publiquement aux pratiques de magie. Remplis du «premier amour» (Apoc. 2 v. 4), ces Éphésiens ne voulaient plus avoir «rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres» (Éph. 5 v. 11). — Chers amis, la Parole du Seigneur montre-t-elle sa puissance au monde par des fruits visibles dans nos vies?

16

Avril

Lecture : Actes 19 v. 23 à 41

23 Or il y eut en ce temps-là un grand trouble au sujet de la voie ; 24 car un certain homme nommé Démétrius, qui travaillait en argenterie et faisait des temples de Diane en argent, procurait un grand profit aux artisans ; 25 et il les assembla, ainsi que ceux qui travaillaient à de semblables ouvrages, et dit : Ô hommes, vous savez que notre bien-être vient de ce travail ; 26 et vous voyez et apprenez que non seulement à Éphèse, mais presque par toute l’Asie, ce Paul, usant de persuasion, a détourné une grande foule, disant que ceux-là ne sont pas des dieux, qui sont faits de main. 27 Et non seulement il y a du danger pour nous que cette partie ne tombe en discrédit, mais aussi que le temple de la grande déesse Diane ne soit plus rien estimé, et qu’il n’arrive que sa majesté, laquelle l’Asie entière et la terre habitée révère, soit anéantie.

28 Et quand ils eurent entendu [ces choses], ils furent remplis de colère, et s’écriaient, disant : Grande est la Diane des Éphésiens ! 29 Et [toute] la ville fut remplie de confusion ; et, d’un commun accord, ils se précipitèrent dans le théâtre, entraînant avec eux Gaïus et Aristarque, Macédoniens, compagnons de voyage de Paul. 30 Et comme Paul voulait entrer vers le peuple, les disciples ne le lui permirent pas ; 31 et quelques-uns aussi des Asiarques[386], qui étaient ses amis, envoyèrent vers lui pour le prier de ne pas s’aventurer dans le théâtre. 32 Les uns donc criaient une chose, les autres une autre ; car l’assemblée était en confusion, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils étaient assemblés. 33 Et ils tirèrent Alexandre hors de la foule, les Juifs le poussant en avant ; et Alexandre, faisant signe de la main, voulait présenter une apologie au peuple. 34 Mais quand ils eurent connu qu’il était Juif, ils s’écrièrent tous d’une seule voix, durant près de deux heures : Grande est la Diane des Éphésiens ! 35 Mais le secrétaire [de la ville], ayant apaisé la multitude, dit : Hommes éphésiens, qui est donc l’homme qui ne sache pas que la ville des Éphésiens est consacrée à la garde du temple de la grande Diane, et à l’[image] tombée du ciel[387] ? 36 Ces choses donc étant incontestables, il convient que vous vous teniez tranquilles et que vous ne fassiez rien précipitamment ; 37 car vous avez amené ces hommes qui ne sont ni des voleurs sacrilèges, ni des blasphémateurs de votre déesse. 38 Si donc Démétrius et les artisans qui sont avec lui ont quelque affaire contre quelqu’un, les tribunaux sont ouverts et il y a des proconsuls[388] ; qu’ils s’accusent les uns les autres. 39 Et si vous avez une réclamation à faire sur d’autres sujets, on en décidera dans l’assemblée légale ; 40 car nous sommes en danger d’être accusés de sédition pour ce qui s’est passé aujourd’hui, puisqu’il n’y a pas de motif que nous puissions alléguer pour rendre raison de cet attroupement. 41 Et quand il eut dit ces choses, il congédia l’assemblée.

Commentaires :

Il y avait à Éphèse un temple splendide consacré à la déesse Diane qui comptait parmi les fameuses sept merveilles du monde ancien. Sa visite, et les miniatures en argent vendues comme souvenirs, procuraient un gros bénéfice aux artisans de la ville. La prédication de l'évangile ne pouvait que faire du tort à leur commerce, aussi les voyons-nous s'associer pour soutenir leurs intérêts en donnant hypocritement à leur action un prétexte religieux (comp. Apoc. 18 v. 11). Il est bien triste de constater que beaucoup de personnes encore aujourd’hui, au lieu de rechercher ardemment la vérité, sont retenues par des considérations matérielles touchant leur «bien-être» (v. 25) ou par l'opinion d'autrui. — D'immenses clameurs s'élèvent en faveur de la déesse… prouvant seulement que celle-ci était incapable de montrer sa «grandeur» en assurant sa propre défense (comp. 1 Rois 18 v. 26 à 29).

Tout en se croyant plus évolué et plus éclairé qu'autrefois, le monde n'a fait que changer ses dieux, mais les cœurs, eux, n'ont pas changé. Idoles du stade, du spectacle ou de la chanson… les foules aujourd'hui adorent et suivent celles qui leur sont proposées par le chef de ce monde, passé maître dans l'art d'égarer les âmes.

17

Avril

Lecture : Actes 20 v. 1 à 16

1 Or, après que le tumulte eut cessé, Paul fit venir les disciples, et les ayant embrassés, il partit pour aller en Macédoine. 2 Et ayant traversé ces quartiers-là, et ayant beaucoup exhorté les [disciples], il vint en Grèce. 3 Et après qu’il y eut séjourné trois mois, les Juifs lui ayant dressé des embûches comme il allait s’embarquer pour la Syrie, on fut d’avis de s’en retourner par la Macédoine. 4 Et Sopater de Bérée, [fils] de Pyrrhus, l’accompagna jusqu’en Asie, et les Thessaloniciens Aristarque et Second, et Gaïus, et Timothée de Derbe[389], et Tychique et Trophime d’Asie. 5 Ceux-ci ayant pris les devants, nous attendirent en Troade. 6 Et pour nous, nous partîmes à force de voiles, de Philippes, après les jours des pains sans levain, et nous arrivâmes au bout de cinq jours auprès d’eux dans la Troade, et nous y séjournâmes sept jours.

7 Et le premier jour de la semaine, lorsque nous étions assemblés pour rompre le pain, Paul qui devait partir le lendemain, leur fit un discours, et il prolongea le discours jusqu’à minuit. 8 Or il y avait beaucoup de lampes dans la chambre haute où nous étions assemblés. 9 Et un jeune homme nommé Eutyche, qui était assis sur la fenêtre, accablé d’un profond sommeil, comme Paul prêchait très-longuement, tomba, accablé par le sommeil, du troisième étage en bas, et fut relevé mort. 10 Mais Paul étant descendu, se pencha sur lui, et l’ayant embrassé, il dit : Ne soyez pas troublés, car son âme[390] est en lui. 11 Et après qu’il fut remonté, et qu’il eut rompu le pain et mangé, et qu’il eut conversé longtemps jusqu’à l’aube, il partit. 12 Et ils amenèrent le jeune garçon vivant, et furent extrêmement consolés.

13 Or pour nous, ayant pris les devants sur un navire, nous fîmes voile vers Assos où nous devions prendre Paul à bord ; car il l’avait ainsi ordonné, étant dans l’intention d’aller lui-même à pied. 14 Et lorsqu’il nous eut rejoints à Assos, nous le prîmes à bord, et nous allâmes à Mitylène. 15 Et ayant fait voile de là, nous arrivâmes le lendemain à la hauteur de Chios ; et le jour suivant nous touchâmes à Samos ; et nous étant arrêtés à Trogylle, nous vînmes le jour d’après à Milet ; 16 car Paul avait résolu de passer devant Éphèse, de manière à ne pas dépenser son temps en Asie ; car il se hâtait pour être, s’il lui était possible, le jour de la Pentecôte, à Jérusalem.

Commentaires :

La manifestation hostile d'Éphèse a conduit Paul à quitter cette ville (comp. Matt. 10 v. 23). Après être allé en Grèce par la Macédoine, il s'en revient par le même chemin et aborde en Troade. Le récit qui suit (v. 7 à 12) nous confirme que la cène se célébrait comme aujourd'hui le premier jour de la semaine. Nous sommes choqués du sommeil d'Eutyche pendant la prédication de l'apôtre. Mais n'est-ce pas encore ce dernier qui nous parle lorsque nous lisons ses épîtres? Quelle attention leur accordons-nous? Le terrible accident qui se produit nous montre, moralement, où l'indifférence à l'égard de la Parole peut conduire quelqu’un: à une chute et à un état de mort. Mais la grâce de Dieu accorde ici un miracle consolant.

Cette scène peut aussi nous faire penser par analogie à l'histoire de l'Église responsable. Son sommeil, sa ruine, sa mort apparente, résultèrent d'un manque d'attention à l'enseignement des apôtres. Toutefois le Seigneur a permis un réveil suivi de nourriture et de consolation pour les siens, en attendant l'aube du grand départ.

Paul quitte la Troade par la route. Il rejoint ses compagnons à Assos où il reprend la mer en direction de Jérusalem.

18

Avril

Lecture : Actes 20 v. 17 à 38

17 Or il envoya de Milet à Éphèse, et appela auprès de lui les anciens de l’assemblée ; 18 et quand ils furent venus vers lui, il leur dit : Vous savez de quelle manière je me suis conduit envers vous tout le temps, depuis le premier jour que je suis entré en Asie, 19 servant[391] le Seigneur en toute humilité, et avec des larmes, et des épreuves qui me sont arrivées par les embûches des Juifs ; 20 comment je n’ai rien caché des choses qui étaient profitables, en sorte que je ne vous eusse pas prêché et enseigné publiquement et dans les maisons, 21 insistant et auprès des Juifs et auprès des Grecs sur la repentance envers Dieu et la foi en notre seigneur Jésus Christ. 22 Et maintenant, voici, étant lié dans mon[392] esprit, je m’en vais à Jérusalem, ignorant les choses qui m’y doivent arriver, 23 sauf que l’Esprit Saint rend témoignage de ville en ville, me disant que des liens et de la tribulation m’attendent. 24 Mais je ne fais aucun cas de ma vie, [ni ne la tiens] pour précieuse à moi-même, pourvu que j’achève ma course, et le service que j’ai reçu du seigneur Jésus pour rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu.  25 Et maintenant, voici, moi je sais que vous tous, parmi lesquels j’ai passé en prêchant le royaume de Dieu, vous ne verrez plus mon visage. 26 C’est pourquoi je vous prends aujourd’hui à témoin, que je suis net du sang de tous ; 27 car je n’ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu. 28 Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre [fils]. 29 Moi je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau ; 30 et il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des [doctrines] perverses pour attirer les disciples après eux. 31 C’est pourquoi veillez, vous souvenant que, durant trois ans, je n’ai cessé nuit et jour d’avertir chacun [de vous] avec larmes. 32 Et maintenant je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, qui[393] a la puissance d’édifier et de [vous] donner un héritage avec tous les sanctifiés. 33 Je n’ai convoité ni l’argent, ni l’or, ni la robe de personne. 34 Vous savez vous-mêmes que ces mains ont été employées pour mes besoins et pour les personnes qui étaient avec moi. 35 Je vous ai montré[394] en toutes choses, qu’en travaillant ainsi il nous faut secourir les faibles, et nous souvenir des paroles du seigneur Jésus, qui lui-même a dit : Il est plus heureux de donner que de recevoir.

36 Et ayant dit ces choses, il se mit à genoux et pria avec eux tous. 37 Et ils versaient tous beaucoup de larmes, et se jetant au cou de Paul, ils le couvraient de baisers, 38 étant surtout peinés de la parole qu’il avait dite, qu’ils ne verraient plus son visage. Et ils l’accompagnèrent au navire.

Commentaires :

À Milet, Paul appelle à lui les anciens de l'assemblée d'Éphèse pour leur faire ses recommandations et ses adieux. Il leur rappelle ce qu'a été son ministère parmi eux et l'exemple qu'il s'est attaché à leur donner. Il les avertit des dangers qui, du dehors (v. 29) et du dedans (v. 30) menacent l'Assemblée. Comment y faire face? Il les exhorte à la vigilance (v. 31), mais surtout il les recommande à la grâce de Dieu (v. 32). En ce qui le concerne, l'apôtre n'a qu'une pensée: achever fidèlement sa course (elle lui est personnelle; comp. 2 Tim. 4 v. 7) ainsi que «le service» (c'est celui du Seigneur). Sa vie n'a pas d'autre sens et il est tout prêt à en faire le sacrifice pour cette Assemblée qui lui a déjà coûté bien des larmes (v. 19 et 31; Col. 1 v. 24). Mais qu'était-ce à côté de la valeur infinie que celle-ci a pour Dieu? Elle ne Lui a pas moins coûté que «le sang de son propre Fils» (v. 28; 1 Pier. 1 v. 19). L'apôtre trouve dans ce prix immense le motif de son dévouement et le rappelle aux surveillants d'Éphèse pour souligner leur responsabilité.

En terminant Paul rapporte une parole du Seigneur Jésus: «Il est plus heureux de donner que de recevoir» (v. 35). Puissions-nous l'expérimenter en imitant celui qui nous a tout donné !

19

Avril

Lecture : Actes 21 v. 1 à 14

1 Et quand, nous étant arrachés d’auprès d’eux, nous eûmes mis à la voile, voguant en droite ligne, nous arrivâmes à Cos, et le jour suivant à Rhodes, et de là à Patara. 2 Et ayant trouvé un navire qui passait en Phénicie, nous y montâmes et mîmes à la voile. 3 Et ayant découvert Chypre, et l’ayant laissée à gauche, nous voguâmes vers la Syrie et nous abordâmes à Tyr ; car c’était là que le navire devait décharger sa cargaison. 4 Et ayant trouvé les disciples, nous y demeurâmes sept jours. Et ils dirent à Paul, par l’Esprit, de ne pas monter à Jérusalem. 5 Mais ayant accompli ces jours, nous partîmes et nous nous mîmes en chemin ; et tous nous accompagnèrent avec femmes et enfants jusque hors de la ville ; et nous étant mis à genoux sur le rivage, nous priâmes. 6 Et après nous être embrassés les uns les autres, nous montâmes sur le navire ; et ils s’en retournèrent chez eux.

7 Et quant à nous, achevant notre navigation, nous arrivâmes de Tyr à Ptolémaïs ; et ayant salué les frères, nous demeurâmes un jour auprès d’eux. 8 Et le lendemain, étant partis, nous vînmes à Césarée ; et étant entrés dans la maison de Philippe l’évangéliste qui était [l’un] des sept, nous demeurâmes chez lui. 9 Or il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. 10 Et comme nous nous arrêtâmes là plusieurs jours, un prophète nommé Agabus descendit de la Judée ; 11 et étant venu auprès de nous et ayant pris la ceinture de Paul, et s’étant lié les pieds et les mains, il dit : L’Esprit Saint dit ces choses : L’homme à qui est cette ceinture, les Juifs à Jérusalem le lieront ainsi et le livreront entre les mains des nations. 12 Et quand nous eûmes entendu ces choses, nous et ceux qui étaient du lieu, nous le suppliâmes de ne pas monter à Jérusalem. 13 Mais Paul répondit : Que faites-vous en pleurant et en brisant mon cœur ? Car pour moi, je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du seigneur Jésus. 14 Et comme il ne se laissait pas persuader, nous nous tûmes, disant : La volonté du Seigneur soit faite !

Commentaires :

L'amour fraternel se manifeste tout au long de ce voyage (v. 1, 6, 12…). À Tyr comme à Milet, Paul se sépare des frères après avoir prié avec eux à genoux sur le rivage (v. 5; ch. 20 v. 36, 37). L'Esprit y souligne la présence des enfants, si souhaitable aux réunions!

À Césarée, Paul descend chez Philippe qui s'y était établi après avoir prêché dans toutes les villes depuis Azot (y compris sans doute à Lydde et à Joppé; ch. 8 v. 40; 9 v. 32, 36). Ses filles avaient un beau service pour le Seigneur qu'elles n'exerçaient pas cependant dans l'assemblée (1 Cor. 14 v. 3 et 34).

Ce qui conduit l'apôtre durant ce voyage ce sont ses affections toujours aussi vives pour ceux de son peuple. Il était porteur des dons des assemblées de la Macédoine et de l'Achaïe et se réjouissait de les apporter lui-même à Jérusalem (Rom. 15 v. 25…). Aussi ne tient-il compte ni des avertissements de l'Esprit (v. 4), ni de ceux du prophète Agabus (v. 11; voir ch. 11 v. 28), ni des supplications des frères (v. 12). Nous ne pouvons nous permettre de le juger. Mais ce récit nous est donné pour nous enseigner qu'en n'écoutant que ses sentiments, si bons soient-ils, même un apôtre peut sortir du chemin de la dépendance. Sérieuse leçon pour chacun de nous!

20

Avril

Lecture : Actes 21 v. 15 à 32

15 Et après ces jours, ayant rassemblé nos effets, nous montâmes à Jérusalem. 16 Et quelques-uns aussi des disciples de Césarée vinrent avec nous, amenant[395] un certain Mnason, Cypriote, un ancien disciple[396], chez qui nous devions loger. 17 Et quand nous fûmes arrivés à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie.

18 Et, le jour suivant, Paul entra avec nous chez Jacques, et tous les anciens y vinrent[397]. 19 Et après qu’il les eut embrassés, il raconta une à une les choses que Dieu avait faites parmi les nations par son service. 20 Et eux, l’ayant ouï, glorifièrent Dieu et dirent à Paul : Tu vois, frère, combien il y a de milliers[398] de Juifs qui ont cru ; et ils sont tous zélés pour la loi. 21 Or ils ont ouï dire de toi, que tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les nations de renoncer à Moïse, disant qu’ils ne doivent pas circoncire leurs enfants, ni vivre[399] selon les coutumes. 22 Qu’est-ce donc ? Il faut absolument que la multitude s’assemble, car ils entendront dire que tu es arrivé. 23 Fais donc ce que nous te disons : Nous avons quatre hommes qui ont fait un vœu ; 24 prends-les et purifie-toi avec eux, et paye leur dépense, afin qu’ils se rasent la tête, et tous sauront que rien n’est [vrai] des choses qu’ils ont ouï dire de toi, mais que toi aussi, tu marches gardant la loi. 25 Mais à l’égard de ceux des nations[400] qui ont cru, nous [en] avons écrit, ayant décidé qu’ils n’ont rien de semblable à observer, si ce n’est qu’ils se gardent et de ce qui est sacrifié aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé, et de la fornication. 26 Alors Paul, ayant pris les hommes avec lui, et, le jour suivant, s’étant purifié, entra avec eux au temple, annonçant quand seraient accomplis les jours de leur purification, l’époque à laquelle l’offrande aurait été présentée pour chacun d’eux.

27 Et comme les sept jours allaient s’accomplir, les Juifs d’Asie l’ayant vu dans le temple, soulevèrent toute la foule et mirent les mains sur lui, 28 s’écriant : Hommes israélites, aidez-nous ! C’est ici l’homme qui partout enseigne tout le monde contre le peuple, et la loi, et ce lieu ; et qui de plus a aussi amené des Grecs dans le temple et a profané ce saint lieu. 29 Car ils avaient vu auparavant dans la ville Trophime l’Éphésien avec lui, et ils croyaient que Paul l’avait amené dans le temple. 30 Et toute la ville fut en émoi, et il se fit un rassemblement du peuple ; et ayant saisi Paul, ils le traînèrent hors du temple ; et aussitôt les portes furent fermées. 31 Et comme ils cherchaient à le tuer, le bruit vint au chiliarque[401] de la cohorte, que tout Jérusalem était en confusion ; 32 et aussitôt il prit des soldats et des centurions, et courut à eux ; mais eux, voyant le chiliarque et les soldats, cessèrent de battre Paul.

Commentaires :

Pour aller de Grèce à Rome, l'apôtre s'était proposé de passer par Jérusalem (ch. 19 v. 21)! Malgré ce fâcheux détour, la volonté du Seigneur se fera (v. 14). Seulement le chemin que nous choisissons nous-mêmes n'est jamais simple; nous pouvons nous attendre à y rencontrer toutes sortes de complications. Paul est invité par les anciens de Jérusalem à «judaïser», pour rassurer les croyants juifs, et se trouve entraîné ainsi à contredire son propre enseignement. Pénible dilemme pour lui! Une fois de plus, nous constatons combien les chrétiens de Jérusalem étaient restés attachés à leur religion juive. Ils essaient de mettre le vin nouveau dans de vieilles outres (Matt. 9 v. 17). C'est à ces Israélites «zélés pour la loi» que Jacques, nommé au v. 18, parle de la «loi de la liberté» et du «service religieux pur et sans tache» (Jacq. 1 v. 27; 2 v. 12). Ce dernier ne consiste pas en une «purification» corporelle (v. 24) mais à «se conserver pur du monde», ainsi qu'à visiter les affligés.

Paul est ici comme pris dans un engrenage. Il fréquente le temple et se soumet aux rites du culte pour être agréable à ses frères. En vain d'ailleurs, car les Juifs prennent cela pour une provocation et cherchent à le tuer, mettant toute la ville en émoi (v. 30).

21

Avril

Lecture : Actes 21 v. 33 à 40 ; 22 v. 1 à 11

33 Alors le chiliarque s’étant approché, se saisit de lui et donna l’ordre de le lier de deux chaînes, et demanda qui il était et ce qu’il avait fait. 34 Mais les uns criaient une chose, les autres une autre, dans la foule ; et n’en pouvant apprendre quelque chose de certain, à cause du tumulte, il donna ordre que Paul fût mené dans la forteresse. 35 Et quand il fut sur les degrés, il arriva qu’il fut porté par les soldats à cause de la violence de la foule ; 36 car la multitude du peuple suivait, en criant : Ôte-le ! 37 Et comme on allait faire entrer Paul dans la forteresse, il dit au chiliarque : M’est-il permis de te dire quelque chose ? Et il dit : Tu sais le grec ? 38 N’es-tu donc pas l’Égyptien qui, ces jours passés, a excité une sédition et emmené au désert les quatre mille hommes des assassins ? 39 Et Paul dit : Je suis Juif, de Tarse, citoyen d’une ville de la Cilicie qui n’est pas sans renom ; je te prie, permets-moi de parler au peuple. 40 Et quand il le lui eut permis, Paul, se tenant sur les degrés, fit signe de la main au peuple, et un grand silence s’étant fait, il leur parla en langue hébraïque, disant :

Chapitre 22.

1 Hommes frères et pères[402], écoutez maintenant mon apologie auprès de vous. 2 Et quand ils entendirent qu’il leur parlait en langue hébraïque, ils firent silence encore plus ; et il dit : 3 Je suis Juif, né à Tarse de Cilicie, mais élevé dans cette ville-ci, [et] instruit aux pieds de Gamaliel selon l’exactitude de la loi de nos pères, étant zélé pour Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui ; 4 et j’ai persécuté cette voie jusqu’à la mort, liant les hommes et les femmes, et les livrant [pour être mis] en prison, 5 comme le souverain sacrificateur même m’en est témoin, et tout le corps des anciens, desquels aussi ayant reçu des lettres pour les frères, j’allais à Damas, afin d’amener liés à Jérusalem ceux aussi qui se trouvaient là, pour qu’ils fussent punis. 6 Et il m’arriva, comme j’étais en chemin et que j’approchais de Damas, que vers midi, tout à coup, une grande lumière, venant du ciel, brilla comme un éclair autour de moi. 7 Et je tombai sur le sol, et j’entendis une voix qui me disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 8 Et moi je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes. 9 Et ceux qui étaient avec moi virent la lumière, et ils furent saisis de crainte, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. 10 Et je dis : Que dois-je faire, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Lève-toi et va à Damas, et là on te parlera de toutes les choses qu’il t’est ordonné de faire. 11 Et comme je n’y voyais pas, à cause de la gloire de cette lumière, j’arrivai à Damas, ceux qui étaient avec moi me conduisant par la main.

Commentaires :

Paul a été arraché à la violence de la foule par l'intervention du chiliarque, c'est-à-dire du commandant de la garnison romaine. Ce dernier, qui l'a d'abord confondu avec un célèbre bandit, se radoucit en l'entendant parler grec et l'autorise à s'adresser à la foule. Devant celle-ci, et dans un silence solennel, Paul rappelle qu'il avait en effet un passé très coupable mais dans un sens tout opposé à ce que pensaient les Juifs. Doué de qualités et d'avantages peu ordinaires… «Hébreu des Hébreux; quant à la loi, pharisien» (Phil. 3 v. 5), sa réputation était celle d'un homme pieux et irréprochable. Eh bien! Son zèle religieux, semblable à celui qui animait les meneurs de cette foule, l'avait conduit, malgré les avertissements de son maître Gamaliel, à faire la guerre à Dieu (v. 3; ch. 5 v. 39). «Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes» (v. 8) est la réponse terrible qu'il a entendue du ciel. En touchant à ces faibles chrétiens, en les persécutant jusqu'à la mort, c'était le Fils de Dieu qu'il combattait. Mais au lieu de le châtier de son audace impie, le Seigneur, en même temps qu'Il lui rendait la vue, a ouvert les yeux de son cœur (Éph. 1 v. 18), faisant de cet homme mis à part dès sa naissance un fidèle instrument pour Lui.

22

Avril

Lecture : Actes 22 v. 12 à 30

12 Et un certain Ananias, homme pieux selon la loi, et qui avait un [bon] témoignage de tous les Juifs qui demeuraient [là], 13 venant vers moi et se tenant là, me dit : Saul, frère, recouvre la vue. Et sur l’heure, levant les yeux, moi je le vis. 14 Et il dit : Le Dieu de nos pères t’a choisi d’avance pour connaître sa volonté, et pour voir le Juste, et entendre une voix de sa bouche ; 15 car tu lui seras témoin, auprès de tous les hommes, des choses que tu as vues et entendues. 16 Et maintenant que tardes-tu ? Lève-toi et sois baptisé, et te lave de tes péchés, invoquant son nom. 17 Or, quand je fus de retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, il m’arriva d’être en extase, 18 et de le[403] voir me disant : Hâte-toi et sors au plus tôt de Jérusalem ; parce qu’ils ne recevront pas ton témoignage à mon égard. 19 Et moi je dis : Seigneur, ils savent que je mettais en prison et que je battais dans les synagogues ceux qui croient en toi ; 20 et lorsque le sang d’Étienne, ton témoin, fut répandu, moi-même aussi j’étais présent et consentant, et je gardais les vêtements de ceux qui le tuaient. 21 Et il[404] me dit : Va, car je t’enverrai au loin vers les nations.

22 Et ils l’écoutèrent jusqu’à ce mot, et ils élevèrent leur voix, disant : Ôte de la terre un pareil homme, car il n’aurait pas dû vivre. 23 Et comme ils poussaient des cris et jetaient leurs vêtements et lançaient de la poussière en l’air, 24 le chiliarque donna l’ordre de le conduire à la forteresse, disant qu’on le mît à la question par le fouet, afin d’apprendre pour quel sujet ils criaient ainsi contre lui. 25 Mais quand ils l’eurent fait étendre avec les courroies, Paul dit au centurion qui était près [de lui] : Vous est-il permis de fouetter un homme qui est Romain et qui n’est pas condamné ? 26 Et quand le centurion entendit cela, il s’en alla faire son rapport au chiliarque, disant : Que vas-tu faire ? car cet homme est Romain. 27 Et le chiliarque s’approchant dit à Paul : Dis-moi, es-tu Romain ? Et il dit : Oui. 28 Et le chiliarque reprit : Moi, j’ai acquis cette bourgeoisie[405] pour une grande somme. Et Paul dit : Mais moi, je l’ai par naissance. 29 Aussitôt donc, ceux qui allaient le mettre à la question se retirèrent de lui ; et le chiliarque aussi eut peur, sachant qu’il était Romain, et parce qu’il l’avait fait lier.

30 Mais le lendemain, voulant savoir exactement ce pour quoi il était accusé par les Juifs, il le fit délier et ordonna que les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin s’assemblassent ; et ayant fait descendre Paul, il le présenta devant eux.

Commentaires :

Le nouveau converti a posé deux questions qui se complètent: «qui es-tu Seigneur?» (v. 8) et «que dois-je faire Seigneur?» (v. 10). La seconde réponse lui est donnée par Ananias qui ajoute: «Et maintenant que tardes-tu?».

Trois ans plus tard, à Jérusalem, Paul a le privilège de voir «le Juste» et de recevoir des ordres de Sa bouche (v. 17…). Lui-même aurait désiré travailler parmi les Juifs, estimant que son témoignage y aurait d'autant plus de force qu'on le connaissait précédemment comme un adversaire acharné de la vérité (v. 19, 20). Mais il avait été mis à part pour le service parmi les nations (Gal. 1 v. 15, 16). Laissons le Seigneur nous fixer notre champ de travail.

Le v. 18 reste vrai. Les Juifs ne reçoivent toujours pas le témoignage de l'apôtre. Le commandant est obligé de nouveau de le soustraire à leur fureur. Au moment où il va être mis à la torture, Paul déclare comme au ch. 16 v. 37 qu'il est né citoyen romain. En Phil. 3 ayant considéré toutes choses comme une perte (v. 7, 8) il fera valoir un autre droit de cité, la bourgeoisie céleste (v. 20). Celle-ci, personne ne l'a par naissance. Et ce n'est pas avec de l'argent qu'elle peut s'acquérir (v. 28). Seuls la possèdent ceux qui ont passé par la nouvelle naissance (Jean 3 v. 3).

23

Avril

Lecture : Actes 23 v. 1 à 15

1 Et Paul, ayant arrêté les yeux sur le sanhédrin, dit : Hommes frères, je me suis conduit en toute bonne conscience devant Dieu jusqu’à ce jour…. 2 Mais le souverain sacrificateur Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. 3 Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, paroi blanchie ! Es-tu assis là pour me juger selon la loi ; et, contrairement à la loi, tu ordonnes que je sois frappé ? 4 Et ceux qui étaient présents dirent : Injuries-tu le souverain sacrificateur de Dieu ? 5 Et Paul dit : Je ne savais pas, frères, que ce fût le souverain sacrificateur ; car il est écrit : «Tu ne diras pas du mal du chef de ton peuple»[406]. 6 Et Paul, sachant qu’une partie [d’entre eux] étaient des sadducéens et l’autre des pharisiens, s’écria dans le sanhédrin : Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisien ; je suis mis en jugement pour l’espérance et la résurrection des morts. 7 Et quand il eut dit cela, il s’éleva une dissension entre les pharisiens et les sadducéens ; et la multitude fut partagée ; 8 car les sadducéens disent qu’il n’y a pas de résurrection, ni d’ange, ni d’esprit ; mais les pharisiens confessent l’un et l’autre. 9 Et il s’éleva une grande clameur ; et quelques scribes du parti des pharisiens se levèrent et contestèrent, disant : Nous ne trouvons aucun mal en cet homme ; mais si un esprit lui a parlé, ou un ange…. 10 Et un grand tumulte s’étant élevé, le chiliarque, craignant que Paul ne fût mis en pièces par eux, commanda à la troupe de descendre et de l’enlever du milieu d’eux et de le conduire à la forteresse. 11 Et la nuit suivante, le Seigneur se tint près de lui et dit : Aie bon courage ; car comme tu as rendu témoignage des choses qui me regardent, à Jérusalem, ainsi il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome.

12 Et quand le jour fut venu, les Juifs s’unirent et s’obligèrent par un serment d’exécration, disant qu’ils ne mangeraient ni ne boiraient jusqu’à ce qu’ils eussent tué Paul. 13 Et ils étaient plus de quarante qui avaient fait cette conjuration. 14 Et ils vinrent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, et dirent : Nous nous sommes obligés par un serment d’exécration à ne goûter de rien jusqu’à ce que nous ayons tué Paul. 15 Vous donc, maintenant, avec le sanhédrin, avertissez le chiliarque pour qu’il le fasse descendre vers vous, comme si vous vouliez vous informer plus exactement de ce qui le regarde ; et, avant qu’il approche, nous sommes prêts pour le tuer.

Commentaires :

Le commandant ne s'explique toujours pas la fureur des Juifs contre un homme auquel il ne voit aucun reproche à faire. Pour se renseigner, il fait comparaître son prisonnier devant le sanhédrin. Une parole habile de Paul (mais était-elle par l'Esprit?) met de son côté le parti des pharisiens. La résurrection de Jésus Christ était bien le fondement de sa doctrine et indirectement le motif de l'opposition des Juifs. Mais Paul n'a même pas l'occasion de prononcer le nom de son Sauveur; il a jeté cette pomme de discorde entre les adversaires traditionnels: pharisiens et sadducéens, et le plus grand tumulte s'ensuit dans le sanhédrin. Il faut une fois encore que le commandant mette Paul en sécurité.

Mais après tous ces événements, l'apôtre, seul et découragé, a besoin de réconfort. Le Seigneur lui-même lui rend visite et se tient près de son cher disciple (v. 11). Sans un reproche — au contraire, Il reconnaît le témoignage que Paul vient de rendre à Jérusalem — Il le console et lui rappelle sa vraie mission: annoncer le salut non aux Juifs mais aux nations. Il ira à Rome dans ce but.

Puissions-nous faire nous aussi continuellement l'expérience que «le Seigneur est proche» et que nous n'avons besoin de nous inquiéter de rien (Phil. 4 v. 5, 6; 2 Tim. 4 v. 17).

24

Avril

Lecture : Actes 23 v. 16 à 35

16 Mais le fils de la sœur de Paul, ayant ouï parler de ce guet-apens, s’en alla et entra dans la forteresse, et le rapporta à Paul. 17 Et Paul, ayant appelé l’un des centurions, dit : Conduis ce jeune homme au chiliarque, car il a quelque chose à lui rapporter. 18 Il le prit donc et le conduisit au chiliarque et dit : Le prisonnier Paul m’a appelé, et m’a prié de t’amener ce jeune homme qui a quelque chose à te dire. 19 Et le chiliarque, l’ayant pris par la main et s’étant retiré à part, lui demanda : Qu’est-ce que tu as à me rapporter ? 20 Et il dit : Les Juifs se sont entendus pour te prier que demain tu fasses descendre Paul devant le sanhédrin, comme si tu voulais t’enquérir plus exactement à son sujet. 21 Toi donc n’y consens pas, car plus de quarante hommes d’entre eux lui dressent un guet-apens, lesquels se sont obligés par un serment d’exécration de ne manger ni ne boire jusqu’à ce qu’ils l’aient tué ; et ils sont maintenant prêts, attendant de toi la promesse. 22 Le chiliarque donc renvoya le jeune homme, lui ayant enjoint de ne divulguer à personne qu’il lui eût déclaré ces choses.

23 Et ayant appelé deux des centurions, il dit : Préparez deux cents soldats pour aller à Césarée, et soixante-dix cavaliers, et deux cents porte-lances, dès la troisième heure de la nuit ; 24 et procurez-vous des montures, afin qu’ayant mis Paul dessus ils le conduisent en sûreté auprès de Félix le gouverneur. 25 Et il écrivit une lettre conçue en ces termes :

26 Claude Lysias, au très-excellent gouverneur Félix, salut ! 27 Cet homme ayant été saisi par les Juifs et étant sur le point d’être tué par eux, je suis survenu avec la troupe et je l’ai délivré, ayant appris qu’il est Romain. 28 Et voulant connaître le motif pour lequel ils l’accusaient, je l’ai fait descendre devant leur sanhédrin ; 29 et j’ai trouvé qu’il était accusé touchant des questions de leur loi, mais qu’il n’était sous le coup d’aucune accusation qui méritât la mort ou les liens. 30 Et ayant été averti des embûches que [les Juifs] allaient dresser contre cet homme, je te l’ai aussitôt envoyé, ayant donné l’ordre à ses accusateurs aussi de dire devant toi les choses qu’ils ont contre lui. Porte-toi bien.

31 Les soldats donc, selon les ordres qui leur avaient été donnés, prirent Paul et le menèrent de nuit à Antipatris. 32 Et le lendemain, ayant laissé les cavaliers s’en aller avec lui, ils retournèrent à la forteresse. 33 Et ceux-là, étant arrivés à Césarée, remirent la lettre au gouverneur et lui présentèrent aussi Paul. 34 Et quand il eut lu [la lettre] et qu’il eut demandé de quelle province il était, ayant appris qu’il était de Cilicie : 35 Je t’entendrai à fond, dit-il, quand tes accusateurs aussi seront arrivés. Et il donna ordre qu’il fût gardé au prétoire d’Hérode[407].

Commentaires :

Nous ne voyons pas le Seigneur intervenir d'une façon miraculeuse comme à Philippes (ch. 16 v. 26) ou dans le cas de Pierre (ch. 12 v. 7) pour délivrer son serviteur. Il dirige les événements, se sert du jeune neveu de Paul, de la qualité de citoyen romain de ce dernier, ainsi que de l'orgueilleux mépris du commandant romain pour les Juifs… auxquels, sans doute, celui-ci était content de jouer un tour. Le Seigneur avait promis à son serviteur qu'il rendrait témoignage à Rome (v. 11). Toutes les machinations de ses ennemis ne pourraient donc l'en empêcher. Elles vont plutôt y contribuer; ce sont en effet ces menaces qui décident Lysias à envoyer Paul sous bonne escorte à Césarée, le port où il débarquait peu de temps avant, pour le soustraire aux complots des Juifs fanatiques. En même temps que son prisonnier, Lysias adresse à son sujet une lettre au gouverneur Félix. Remarquez combien il arrange les faits à son avantage en cachant l'erreur qu'il a failli commettre (v. 27; ch. 22 v. 25). Malgré cela, les fautes des païens s'effacent presque ici à côté de la terrible culpabilité des Juifs. Les quarante assassins conjurés n'ont évidemment pas pu tenir leur serment, appelant de ce fait l'exécration (une malédiction) sur leur propre tête.

25

Avril

Lecture : Actes 24 v. 1 à 21

1 Or cinq jours après, le souverain sacrificateur Ananias descendit avec les anciens et un certain orateur [nommé] Tertulle, et ils portèrent plainte devant le gouverneur contre Paul. 2 Et quand celui-ci eut été appelé, Tertulle se mit à l’accuser, disant : 3 Puisque nous jouissons par ton moyen d’une grande tranquillité, et que par ta prévoyance des mesures excellentes sont prises en vue de cette nation, très-excellent Félix, nous l’acceptons, en tout et partout, avec une entière gratitude. 4 Mais afin de ne pas t’arrêter davantage, je te prie de nous entendre brièvement selon ta clémence ; 5 car nous avons trouvé que cet homme est une peste, et qu’il excite des séditions parmi tous les Juifs dans toute la terre habitée, et qu’il est un meneur de la secte des Nazaréens ; 6 il a même tenté de profaner le temple : aussi l’avons-nous saisi, [et nous avons voulu le juger selon notre loi ; 7 mais Lysias, le chiliarque, étant survenu, l’a emmené en l’arrachant d’entre nos mains avec une grande violence, 8 donnant ordre que ses accusateurs vinssent auprès de toi] ; et par lui tu pourras toi-même, en l’interrogeant, arriver à la pleine connaissance de toutes ces choses dont nous l’accusons. 9 Et les Juifs aussi se joignirent à lui pour insister contre [Paul], affirmant que les choses étaient ainsi.

10 Et Paul, après que le gouverneur lui eut fait signe de parler, répondit : Sachant que depuis plusieurs années tu es juge de cette nation, je fais mon apologie avec plus de courage : 11 car tu peux connaître qu’il ne s’est pas passé plus de douze jours depuis que je suis monté pour adorer à Jérusalem. 12 Et ils ne m’ont trouvé, ni dans le temple, disputant avec quelqu’un ou ameutant la foule, ni dans les synagogues, ni dans la ville ; 13 et ils ne peuvent pas soutenir les choses dont ils m’accusent présentement. 14 Mais je te confesse bien ceci, que, selon la voie qu’ils appellent secte, ainsi je sers le Dieu de mes pères, croyant toutes les choses qui sont écrites dans[408] la loi et dans les prophètes, 15 ayant espérance en Dieu, — [espérance] que ceux-ci nourrissent aussi eux-mêmes, — qu’il y aura une résurrection, tant des justes que des injustes. 16 À cause de cela, moi aussi je m’exerce à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes. 17 Or, après plusieurs années, je suis venu pour faire des aumônes à ma nation et des offrandes. 18 Sur ces entrefaites, ils me trouvèrent purifié dans le temple, sans attroupement et sans tumulte. 19 Or c’étaient certains Juifs d’Asie, qui auraient dû être ici devant toi et m’accuser, s’ils avaient quelque chose contre moi ; 20 ou bien, que ceux-ci eux-mêmes disent quelle injustice ils ont trouvée en moi, quand j’ai été devant le sanhédrin, 21 si ce n’est ce seul cri que je fis entendre, étant au milieu d’eux : C’est pour la résurrection des morts que je suis aujourd’hui mis en jugement par vous.

Commentaires :

Paul comparaît devant Félix en présence de ses accusateurs. Ceux-ci ont besoin d'un avocat d'autant plus éloquent que leur cause est plus mauvaise. Mais quel contraste entre les flatteries (v. 3) puis les grossières calomnies (v. 5; comp. Luc 23 v. 2) de l'orateur Tertulle et la dignité de Paul dans sa profession de foi accompagnée de l’exposé sincère des faits!

Une secte (v. 5 et 14) est un groupement religieux qui se réclame d'un chef ou d'une doctrine particulière. Or le racheté ne peut se réclamer que de Christ. Mais le monde religieux appellera aussi de ce nom le rassemblement des enfants de Dieu qui se sont séparés de lui par obéissance à la Parole. Qu'importe! Cette expression comme bien d'autres, fait partie de l'opprobre pour Christ. De même que Paul, le croyant fidèle a le privilège d'être associé dans le mépris du monde à Celui qui fut le Nazaréen (fin du v. 5). Ce qui par contre exerçait l'apôtre — et devrait aussi nous préoccuper — c'était d'avoir toujours «une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes» (v. 16). Il pensait au jour de la résurrection où il aurait à rendre compte au Seigneur de sa marche et de son service. Une vérité connue doit toujours avoir un effet moral. À plus forte raison la perspective du Tribunal de Christ (2 Cor. 5 v. 9, 10).

26

Avril

Lecture : Actes 24 v. 22 à 27 ; 25 v. 1 à 12

22 Mais Félix, ayant plus exactement connaissance de ce qui regardait la voie, les ajourna, disant : Quand le chiliarque Lysias sera descendu, je prendrai connaissance de votre affaire, 23 — ordonnant au centurion que [Paul] fût gardé, et qu’il eût [quelque] liberté, et qu’on n’empêchât aucun des siens de le servir.

24 Or quelques jours après, Félix étant venu avec Drusille sa femme qui était Juive, manda Paul et l’entendit sur la foi en Christ. 25 Et comme il discourait sur la justice et sur la tempérance et sur le jugement à venir, Félix tout effrayé répondit : Pour le présent va-t’en ; quand je trouverai un moment convenable, je te ferai appeler, 26 — espérant en même temps que Paul lui donnerait quelque argent ; c’est pourquoi aussi il le faisait venir souvent et s’entretenait avec lui. 27 Or, quand deux ans furent accomplis, Félix eut pour successeur Porcius Festus ; et, voulant gagner la faveur des Juifs, Félix laissa Paul prisonnier.

Chapitre 25

1 Festus donc, étant arrivé dans la province, monta trois jours après de Césarée à Jérusalem. 2 Et les principaux sacrificateurs et les principaux d’entre les Juifs portèrent plainte devant lui contre Paul ; et ils lui présentaient leur requête, 3 lui demandant contre [Paul] cette grâce qu’il le fît venir à Jérusalem, dressant des embûches pour le tuer en chemin. 4 Festus donc répondit que Paul serait gardé à Césarée, et que lui-même allait bientôt partir. 5 Que les hommes influents parmi vous descendent donc avec [moi], dit-il ; et s’il y a quelque crime en cet homme, qu’ils l’accusent.

6 Et n’ayant pas séjourné parmi eux plus de huit ou dix jours, il descendit à Césarée ; et le lendemain, s’étant assis sur le tribunal, il donna l’ordre que Paul fût amené. 7 Et lorsqu’il fut arrivé, les Juifs qui étaient descendus de Jérusalem se tinrent à l’entour, portant contre [Paul] de nombreuses et graves accusations qu’ils ne pouvaient prouver  8 tandis que Paul se défendait, [en disant] : Je n’ai péché en rien, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César. 9 Mais Festus, voulant gagner la faveur des Juifs, répondit à Paul et dit : Veux-tu monter à Jérusalem pour y être jugé quant à ces choses, devant moi ? 10 Et Paul dit : Je suis ici devant le tribunal de César[409], où je dois être jugé. Je n’ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais toi-même très-bien. 11 Si donc je leur ai fait tort, ou que j’aie fait quelque chose qui soit digne de mort, je ne refuse pas de mourir ; mais si rien n’est [vrai] de ce dont ils m’accusent, personne ne peut me livrer à eux : j’en appelle à César. 12 Alors Festus, ayant conféré avec le conseil, répondit : Tu en as appelé à César, tu iras à César.

Commentaires :

Malgré l'innocence évidente de Paul et la mauvaise foi de ses accusateurs, Félix, pour ménager ceux-ci, a lâchement ajourné sa décision (v. 22). Mais il va différer une décision autrement plus grave: celle qui concerne son âme. Convoqué pour l'entretenir sur «la foi en Christ», Paul présente un côté de la vérité auquel Félix ne s'attendait pas (v. 25). La Parole terrifie — sans y pénétrer — sa conscience endurcie par l'amour de l'argent (v. 26). Nous nous occuperons de cela plus tard, répond-il évasivement, laissant échapper, peut-être pour toujours, l'occasion que Dieu lui donnait. En dépit de son nom qui signifie heureux, Félix a donc passé à côté du vrai bonheur. Ah, ne l'oublions pas, le «moment convenable» c'est maintenant!

Deux ans s'écoulent; l'apôtre est toujours en prison. Mais la haine des Juifs n'a pas désarmé. À peine Festus a-t-il remplacé Félix qu'un nouveau complot est machiné, dont le Seigneur délivre son témoin. Comme Félix (ch. 24 v. 27) et autrefois Pilate (Marc 15 v. 15), le principal souci de Festus est de «gagner la faveur des Juifs» (v. 9). Aussi Paul s'estime-t-il obligé d'invoquer à nouveau son droit de citoyen romain en faisant appel au jugement de l'empereur.

27

Avril

Lecture : Actes 25 v. 13 à 27

13 Or, quelques jours s’étant écoulés, le roi Agrippa[410] et Bérénice vinrent à Césarée pour saluer Festus. 14 Et comme ils séjournaient là plusieurs jours, Festus exposa au roi l’affaire de Paul, disant : Un certain homme a été laissé [ici] prisonnier par Félix, 15 au sujet duquel, lorsque j’étais à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs ont porté plainte, sollicitant une sentence contre lui : 16 mais je leur ai répondu que ce n’est pas la coutume des Romains de livrer quelqu’un avant que l’accusé ait ses accusateurs devant lui et qu’il ait l’occasion de se défendre de ce dont il est accusé. 17 Quand donc ils furent venus ici, sans aucun délai, le jour suivant, m’étant assis sur le tribunal, j’ordonnai que cet homme fût amené ; 18 au sujet duquel les accusateurs, se tenant là, n’avancèrent aucune charge relativement aux choses que moi je supposais ; 19 mais ils avaient contre lui quelques questions touchant leur culte religieux et touchant un certain Jésus mort, que Paul affirmait être vivant. 20 Et comme moi j’étais dans l’embarras pour procéder à une information sur ces choses, je demandai [à cet homme] s’il voulait aller à Jérusalem pour y être jugé quant à ces choses. 21 Mais Paul, en ayant appelé, [demandant] à être réservé au jugement d’Auguste[411], je donnai ordre qu’il fût gardé jusqu’à ce que je l’envoyasse à César[412]. 22 Et Agrippa [dit] à Festus : Je voudrais bien moi-même aussi entendre cet homme. Demain, dit-il, tu l’entendras.

23 Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice étant venus en grande pompe, et étant entrés dans la salle d’audience avec les chiliarques et les principaux de la ville, Paul, sur l’ordre de Festus, fut amené. 24 Et Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous qui êtes ici présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs m’a sollicité, tant à Jérusalem qu’ici, s’écriant qu’il ne devait plus vivre. 25 Mais moi, ayant trouvé qu’il n’avait rien fait qui fût digne de mort, et cet homme lui-même en ayant appelé à Auguste, j’ai résolu de l’envoyer. 26 Mais je n’ai rien de certain à écrire à l’empereur[413] à son sujet, c’est pourquoi je l’ai amené devant vous, et principalement devant toi, roi Agrippa, en sorte qu’après avoir procédé à un interrogatoire, j’aie quelque chose à écrire ; 27 car il me semble déraisonnable d’envoyer un prisonnier sans indiquer en même temps les choses qui sont mises à sa charge.

Commentaires :

Agrippa, Bérénice (ainsi que Drusille, femme de Félix: ch. 24 v. 24) étaient les enfants d'Hérode III (ch. 12 v. 1) et constituaient la quatrième génération de cette dynastie criminelle. La visite de courtoisie qu'ils rendent au nouveau gouverneur va être pour celui-ci l'occasion de se renseigner sur son étrange prisonnier. On sent, à la manière dont Festus résume l'affaire, le peu d'intérêt que présentent pour lui ces questions religieuses. Il s'agit d'«un certain Jésus mort…» (v. 19). Christ n'est rien de plus pour des multitudes aujourd'hui. Mais Paul affirmait qu'Il était vivant et c'était bien en effet ce qui faisait toute la différence.

L'apôtre est donc introduit au milieu de cette cour réunie «en grande pompe». Selon la parole du Seigneur à Ananias, il devait être «un vase d'élection» pour porter son nom devant les rois (ch. 9 v. 15). Mais il était l'ambassadeur d'un Roi combien plus grand que ceux devant lesquels il était appelé à comparaître, «un ambassadeur lié de chaînes», ainsi qu'il se nomme ailleurs, toutefois usant de hardiesse pour parler de son Seigneur car la parole de Dieu n'était pas liée (Éph. 6 v. 20; 2 Tim. 2 v. 9).

28

Avril

Lecture : Actes 26 v. 1 à 18

1 Et Agrippa dit à Paul : Il t’est permis de parler pour toi. Alors Paul, ayant étendu la main, prononça son apologie : 2 Je m’estime heureux, roi Agrippa, de ce que, au sujet de toutes les choses dont je suis accusé par les Juifs, je dois faire mon apologie aujourd’hui devant toi, 3 surtout parce que tu es au fait de toutes les coutumes et questions qui [existent] parmi les Juifs ; c’est pourquoi je te prie de m’écouter avec patience. 4 Ma manière de vivre donc dès ma jeunesse, telle qu’elle a été dès le commencement au milieu de ma nation à Jérusalem, tous les Juifs la connaissent, 5 m’ayant connu depuis le commencement, s’ils veulent en rendre témoignage, [et sachant] que, selon la secte la plus exacte de notre culte, j’ai vécu pharisien. 6 Et maintenant je comparais en jugement pour l’espérance de la promesse faite par Dieu à nos pères, 7 à laquelle nos douze tribus, en servant [Dieu] sans relâche nuit et jour, espèrent parvenir ; et c’est pour cette espérance, ô roi, que je suis accusé par les Juifs. 8 Pourquoi, parmi vous, juge-t-on incroyable que Dieu ressuscite des morts ?

9 Pour moi donc, j’ai[414] pensé en moi-même qu’il fallait faire beaucoup contre le nom de Jésus le Nazaréen : 10 ce que j’ai fait aussi dans Jérusalem ; et j’ai enfermé dans les prisons plusieurs des saints, après en avoir reçu le pouvoir des principaux sacrificateurs ; et quand on les faisait mourir, j’y donnais ma voix ; 11 et souvent, dans toutes les synagogues, en les punissant, je les contraignais de blasphémer ; et transporté de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères. 12 Et comme j’allais aussi à Damas pour cela, avec pouvoir et commission de la part des principaux sacrificateurs, 13 en chemin, en plein midi, je vis, ô roi, une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil, laquelle resplendit du ciel autour de moi et de ceux qui étaient en chemin avec moi. 14 Et comme nous étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons. 15 Et moi je dis : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. 16 Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds : car je te suis apparu afin de te désigner pour serviteur[415] et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour [la révélation] desquelles je t’apparaîtrai, 17 en te retirant du milieu du peuple et des nations vers lesquelles[416] moi je t’envoie pour ouvrir leurs yeux, 18 pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés et une part[417] avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en moi.

Commentaires :

Paul, invité à témoigner devant le roi Agrippa étend solennellement son bras chargé de chaînes. Comme au ch. 22, il fait le récit de sa rencontre avec le Seigneur et des conditions dans lesquelles son service lui a été confié. Ses propres yeux ayant été ouverts, il a reçu la charge d'ouvrir ceux des gens des nations pour qu'ils aient accès par la foi à la lumière, à la liberté, à la rémission des péchés, et à la part céleste des saints (v. 18; comp. Col. 1 v. 12, 13).

Les circonstances des conversions ne se ressemblent pas. Pierre était dans son bateau quand il a reconnu son état de péché. Lévi était assis à son bureau et Zachée dans un arbre au moment de l'appel du Seigneur (Luc 5 v. 10 et 27; 19 v. 5). L'Éthiopien a été converti dans son char et le geôlier dans la prison, à minuit (ch. 8 v. 27…; 16 v. 29…). Au contraire Paul le fut, en plein midi, pendant qu'il marchait sur la route (v. 13). L’important est que chacun puisse dire où et quand il a rencontré Jésus. Ne craignons pas, quand l'occasion s'en présente, de raconter notre conversion. Ce n'est pas là se glorifier, puisqu'il faut en même temps parler du triste état dans lequel nous avons été trouvés. C'est au contraire exalter la grâce souveraine qui a voulu nous en arracher.

29

Avril

Lecture : Actes 26 v. 19 à 32

19 Ainsi, ô roi Agrippa, je n’ai pas été désobéissant à la vision céleste ; 20 mais j’ai annoncé premièrement à ceux de Damas, et à Jérusalem, et à tout le pays de la Judée, et aux nations, de se repentir et de se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres convenables à la repentance. 21 À cause de cela les Juifs, m’ayant pris dans le temple, cherchaient à me tuer. 22 Ayant donc reçu le secours qui vient de Dieu, me voici debout jusqu’à ce jour, rendant témoignage aux petits et aux grands, ne disant rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont annoncé devoir arriver, 23 [savoir] qu’il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances, et que, le premier, par [la] résurrection des morts[418], il devait annoncer la lumière et au peuple et aux nations.

24 Et comme il parlait ainsi pour sa défense, Festus dit à haute voix : Tu es hors de sens, Paul ; ton grand savoir te met hors de sens. 25 Mais Paul dit : Je ne suis point hors de sens, très-excellent Festus, mais je prononce des paroles de vérité et de sens rassis : 26 car le roi a la connaissance de ces choses, et je parle hardiment devant lui, car je suis persuadé qu’il n’ignore rien de ces choses : car ceci n’a point été fait en secret. 27 Ô roi Agrippa ! crois-tu aux prophètes ? Je sais que tu [y] crois. 28 Et Agrippa [dit] à Paul : Tu me persuaderas bientôt[419] d’être chrétien. 29 Mais Paul [dit] : Plût à Dieu que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui, vous devinssiez de toutes manières[420] tels que je suis, hormis ces liens.

30 Et le roi se leva, et le gouverneur et Bérénice, et ceux qui étaient assis avec eux ; 31 et quand ils se furent retirés, ils conférèrent entre eux, disant : Cet homme ne fait rien qui soit digne de mort ou de liens. 32 Et Agrippa dit à Festus : Cet homme aurait pu être relâché, s’il n’en avait appelé à César.

Commentaires :

Appelé par Jésus Christ à un ministère extraordinaire parmi les nations, Paul n'a pas été désobéissant… (v. 19). Ne le soyons pas pour accomplir les services les plus modestes et les plus faciles que le Seigneur nous a confiés!

Pour Festus, homme sans besoins spirituels, les propos de Paul sont pure divagation (v. 24). En effet «l'homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car elles lui sont folie» (1 Cor. 2 v. 14). Alors l'apôtre s'adresse directement au roi, avec déférence, mais aussi avec l'autorité que lui donne la Parole (Ps. 119 v. 46). Agrippa cache sa gêne en détournant la question (v. 28). Hélas! Être à peu près convaincu; devenir presque un chrétien, c'est être encore tout à fait perdu.

Du roi ou du pauvre captif, lequel avait la part la plus enviable? Conscient de sa haute position devant Dieu, Paul, le prisonnier de Jésus Christ, ne pense pas à la couronne de l'homme qui est devant lui, mais à son âme! Ne nous laissons pas arrêter non plus par l'apparence des hommes; pensons à leur sort éternel.

L'apôtre a été traduit successivement devant le sanhédrin, Félix, Festus et Agrippa. Il faut encore qu'il comparaisse devant César, qui, à ce moment-là, n'était autre que le cruel Néron.

30

Avril

Lecture : Actes 27 v. 1 à 17

1 Or après qu’il eut été décidé que nous ferions voile pour l’Italie, ils remirent Paul et quelques autres prisonniers à un centurion nommé Jules, de la cohorte Auguste. 2 Et étant montés sur un navire d’Adramytte devant faire voile pour[421] les lieux [qui sont situés] le long de la côte d’Asie, nous partîmes, Aristarque, Macédonien de Thessalonique, étant avec nous. 3 Et le jour suivant nous arrivâmes à Sidon ; et Jules, traitant Paul avec humanité, lui permit d’aller vers ses amis pour jouir de leurs soins. 4 Et étant partis de là, nous voguâmes à l’abri de[422] Chypre, parce que les vents étaient contraires ; 5 et après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous arrivâmes à Myra en Lycie ; 6 et là, le centurion ayant trouvé un navire d’Alexandrie qui allait en Italie, nous y fit monter. 7 Et naviguant pesamment durant plusieurs jours, et étant arrivés avec peine à la hauteur de Cnide, le vent ne nous permettant pas d’avancer, nous côtoyâmes la Crète, vis-à-vis de Salmone ; 8 et l’ayant longée avec peine, nous arrivâmes en un lieu qui est appelé Beaux-Ports, près duquel était la ville de Lasée.

9 Et comme il s’était écoulé assez de temps, et que la navigation était déjà périlleuse, parce que le jeûne[423] aussi était déjà passé, Paul les avertissait, 10 disant : Hommes, je vois que la navigation sera accompagnée de revers et de beaucoup de dommage, non seulement quant au chargement et au navire, mais même quant à nos vies. 11 Mais le centurion se fiait plus au pilote et au patron du navire qu’à ce que Paul disait. 12 Et comme le port n’était pas commode pour hiverner, la plupart furent d’avis de partir de là, afin d’atteindre, s’il était possible, Phénice, port de Crète regardant vers le nord-est et le sud-est[424], afin d’y passer l’hiver.

13 Et comme le vent du midi soufflait doucement, pensant qu’ils étaient venus à bout de leur dessein, ils levèrent l’ancre et côtoyèrent de près [l’île de] Crète. 14 Mais un peu après, un vent orageux, appelé Euroclydon, descendit violemment de l’île. 15 Et le navire étant emporté et ne pouvant tenir contre le vent, nous le laissâmes aller à la dérive et fûmes emportés. 16 Et courant sous une petite île appelée Clauda, nous nous rendîmes à grand-peine maîtres de la chaloupe ; 17 et l’ayant retirée à bord, ils employèrent des mesures de sûreté[425] en liant le navire avec un câble passé dessous ; et craignant de tomber sur les bancs de sable de la Syrte, ils descendirent les agrès [supérieurs], et étaient ainsi emportés.

Commentaires :

Pour empêcher la propagation de l'Évangile, l'Ennemi a poussé les hommes contre Paul. Il se sert à présent d'obstacles naturels pour lui barrer la route.

Beaucoup de chrétiens ressemblent au voilier: leur marche dépend du vent qui souffle. Si c'est celui «du midi» qui les pousse doucement, tout va bien; ils lèvent l'ancre pleins de courage (v. 13). Mais tourne-t-il pour devenir contraire, les voilà qui naviguent «pesamment», «avec peine», ne sont plus capables d'avancer (v. 7, 8) et cherchent ici et là des abris humains contre leurs difficultés (v. 4). Enfin, lorsque survient le vent orageux d'une grosse épreuve, ils ne peuvent plus tenir et sont emportés à la dérive (v. 15). Le vapeur, lui, poursuit sa route par tous les temps. Que mus par une foi active et ferme, nous avancions toujours ainsi vers le but, en dépit de tous les orages!

Tout en étant bienveillant envers son prisonnier, le centurion s'était fié davantage au patron du navire qu'à ce que Paul disait (v. 11). Ne nous arrive-t-il pas fréquemment d'accorder plus de confiance aux conseils et à l'opinion des hommes qu'aux directions de la Parole et du Saint Esprit? Et ceci pour notre plus grand dommage (v. 10).

 

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Lecture : Actes 27 v. 18 à 44

18 Et comme nous étions violemment battus par la tempête, le jour suivant ils jetèrent une partie de la charge. 19 Et le troisième jour ils jetèrent de leurs propres mains les agrès du navire. 20 Et comme durant plusieurs jours il ne parut ni soleil ni étoiles, et qu’une grande tempête nous pressait, dès lors toute espérance de pouvoir nous sauver nous fut ôtée.

21 Et après qu’on eut été longtemps sans manger, alors Paul, se tenant au milieu d’eux, dit : Ô hommes, vous auriez dû m’écouter et ne pas partir de Crète, et éviter ces avaries et ce dommage. 22 Et maintenant je vous exhorte à avoir bon courage ; car on ne fera la perte de la vie d’aucun de vous, mais seulement du navire. 23 Car un ange du Dieu à qui je suis et que je sers, est venu à moi cette nuit, 24 disant : Ne crains point, Paul : il faut que tu comparaisses devant César ; et voici, Dieu t’a donné tous ceux qui naviguent avec toi. 25 C’est pourquoi, ô hommes, ayez bon courage ; car je crois Dieu, [et je sais] que la chose arrivera comme il m’a été dit. 26 Mais il faut que nous soyons jetés sur quelque île.

27 — Et quand la quatorzième nuit fut venue, comme nous étions portés çà et là sur la mer Adriatique, les matelots, au milieu de la nuit, pensèrent que quelque terre les approchait ; 28 et ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses ; puis ayant passé un peu plus loin, et ayant encore jeté la sonde, ils trouvèrent quinze brasses. 29 Et craignant que nous ne donnassions au milieu des écueils, ils jetèrent quatre ancres de la poupe et souhaitèrent que le jour vînt. 30 Et comme les matelots cherchaient à s’enfuir du navire, ayant descendu la chaloupe en mer sous prétexte d’aller jeter au loin les ancres de la proue, 31 Paul dit au centurion et aux soldats : Si ceux-ci ne demeurent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés. 32 Alors les soldats coupèrent les cordes de la chaloupe et la laissèrent tomber.

33 Et en attendant que le jour vînt, Paul les exhortait tous à prendre de la nourriture, disant : C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous passez à jeun, dans l’attente, sans avoir rien pris ; 34 c’est pourquoi je vous exhorte à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre conservation ; car pas un cheveu de la tête d’aucun de vous ne périra. 35 Et quand il eut dit ces choses, ayant pris du pain il rendit grâces à Dieu devant tous, et, l’ayant rompu, il se mit à manger. 36 Et ayant tous pris courage, eux aussi prirent de la nourriture. 37 Or nous étions en tout dans le navire deux cent soixante-seize personnes. 38 Et quand ils eurent assez mangé, ils allégèrent le navire en jetant le froment dans la mer.

39 Et le jour étant venu, ils ne reconnaissaient pas le pays ; mais ils apercevaient une baie ayant une plage, sur laquelle ils résolurent, s’ils le pouvaient, de faire échouer le navire. 40 Et ils abandonnèrent les ancres à la mer, coupant [les câbles], lâchant en même temps les attaches des gouvernails ; et ayant mis au vent la voile d’artimon, ils cinglèrent vers la plage. 41 Et étant tombés en un lieu baigné des deux côtés par la mer, ils échouèrent le navire ; et la proue se trouvant engagée demeurait immobile, mais la poupe se rompait par la violence des vagues. 42 Et l’avis des soldats fut de tuer les prisonniers, de peur que quelqu’un d’eux ne se sauvât à la nage et ne s’enfuît. 43 Mais le centurion, voulant sauver Paul, les empêcha [d’exécuter] leur dessein, et il ordonna que ceux qui savaient nager se jetassent dehors les premiers et gagnassent la terre ; 44 et le reste, les uns sur des planches, et les autres sur quelques [débris] du navire. Et ainsi il arriva que tous parvinrent à terre sains et saufs.

Commentaires :

Paul est aussi calme au milieu de la tempête que devant les gouverneurs et les rois. L'ouragan ne l'empêche pas d'entendre la voix du Dieu à qui il est et qu'il sert (v. 23). Alors que dans l'épreuve les hommes montrent souvent le pire égoïsme, le cher apôtre, lui, pense au salut de ses compagnons de voyage. Il les rassure par la Parole de son Dieu, mais les exhorte à prendre de la nourriture, non sans rendre grâces devant tous (1 Tim. 4 v. 4, 5).

Après bien des péripéties et la perte du navire, ils parviennent tous sains et saufs au port désiré (lire Ps. 107 v. 25 à 30).

On a pu voir dans ce vaisseau, jouet de la tourmente, l'image de l'Église ici-bas. Partie par un temps favorable, elle n'a pas tardé à rencontrer le vent des épreuves et des persécutions que Satan a soulevé contre elle. Le manque de nourriture, une période de profondes ténèbres morales, le recours à toutes sortes de dispositions prudentes, tout cela est arrivé parce que la voix des apôtres — dans la Parole — n'a pas été écoutée. Le jour approche; et avec lui le naufrage final de la chrétienté professante (le navire). Mais le Seigneur connaît ceux qui sont siens dans cette Église qui se réclame de son nom. Et aucun ne sera perdu de ceux que le Père Lui a donnés (2 Tim. 2 v. 19; Jean 17 v. 12).

2

Mai

Lecture : Actes 28 v. 1 à 16

1 Et ayant été sauvés, alors nous apprîmes que l’île s’appelait Malte. 2 Et les barbares[426] usèrent d’une humanité peu ordinaire envers nous, car ayant allumé un feu, ils nous reçurent tous, à cause de la pluie qui tombait et à cause du froid. 3 Et Paul ayant ramassé une quantité de branches sèches et les ayant mises sur le feu, une vipère sortit de la chaleur et s’attacha à sa main. 4 Et quand les barbares virent la bête suspendue à sa main, ils se dirent l’un à l’autre : Assurément, cet homme est un meurtrier, puisque, après avoir été sauvé de la mer, Némésis[427] n’a pas permis qu’il vécût. 5 Lui donc, ayant secoué la bête dans le feu, n’en souffrit aucun mal ; 6 et ils s’attendaient à ce qu’il enflerait ou tomberait mort subitement. Mais quand ils eurent longtemps attendu et qu’ils eurent vu qu’il ne lui arrivait rien d’extraordinaire, changeant de sentiment, ils dirent que c’était un dieu.

7 Or aux environs de ce lieu-là se trouvaient des possessions du premier de l’île, nommé Publius, qui nous reçut, et nous logea durant trois jours avec beaucoup de bonté. 8 Et il arriva que le père de Publius était [là] couché, souffrant beaucoup de la fièvre et de la dysenterie ; et Paul, étant entré auprès de lui, pria et lui imposa les mains et le guérit. 9 Mais ceci étant arrivé, les autres malades aussi qui se trouvaient dans l’île vinrent et furent guéris. 10 Et ceux-ci nous firent aussi de grands honneurs, et à notre départ nous fournirent ce qui nous était nécessaire.

11 Et trois mois après, nous partîmes sur un navire d’Alexandrie qui avait hiverné dans l’île, et qui avait pour enseigne les Dioscures. 12 Et ayant relâché à Syracuse, nous y demeurâmes trois jours. 13 De là nous fîmes un circuit, et nous arrivâmes à Rhegium ; et un jour après, le vent du midi s’étant levé, nous arrivâmes le deuxième jour à Pouzzoles, 14 où, ayant trouvé des frères, nous fûmes priés de demeurer avec eux sept jours ; et ainsi nous allâmes à Rome. 15 Et de là[428], les frères, ayant appris les choses qui nous étaient arrivées, vinrent au-devant de nous jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes ; et Paul, les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage. 16 Et lorsque nous fûmes arrivés à Rome, [le centurion livra les prisonniers au préfet du prétoire, et] il fut permis à Paul de demeurer chez lui avec un soldat qui le gardait.

Commentaires :

Dieu a mis des sentiments d'humanité dans le cœur des païens de l'île de Malte (comme précédemment dans celui du centurion Jules; v. 2; ch. 27 v. 3). Ils accueillent et réconfortent les naufragés. Au milieu de ceux-ci le Seigneur se plaît à faire reconnaître son serviteur par le moyen d'un miracle. L'apôtre qui n'a pas jugé au-dessous de sa dignité de ramasser du bois pour alimenter le feu, est mordu par une vipère et n'en subit aucun mal. C'était un des signes qui devaient «accompagner» les disciples. Un autre était l'imposition des mains aux malades pour les guérir (Marc 16 v. 17, 18). La bienveillance des «barbares» de Malte trouve vite sa récompense. Tous les malades de l'île, à commencer par le père de Publius, sont guéris par la puissance de Dieu. Et nous aimons à penser que beaucoup de ces gens ont trouvé la guérison de l'âme. Ainsi l'opposition de l'Ennemi n'aura servi qu'à jeter sur une terre nouvelle la semence de l'Évangile.

Le voyage de Paul s'achève. Avant d'apporter quoi que ce soit à ses frères de Rome, c'est lui-même qui prend courage dans leur communion fraternelle. Le plus jeune croyant peut être aussi un sujet de joie et d'encouragement pour un serviteur de Dieu.

3

Mai

Lecture : Actes 28 v. 17 à 31

17 Or il arriva, trois jours après, que [Paul] convoqua ceux qui étaient les principaux des Juifs ; et quand ils furent assemblés, il leur dit : Hommes frères, quoique je n’aie rien fait contre le peuple ou contre les coutumes des pères, fait prisonnier à Jérusalem, j’ai été livré[429] entre les mains des Romains 18 qui, après m’avoir interrogé, voulaient me relâcher, parce qu’il n’y avait en moi aucun crime digne de mort. 19 Mais les Juifs s’y opposant, j’ai été contraint d’en appeler à César, non que j’aie quelque accusation à porter contre ma nation. 20 C’est donc là le sujet pour lequel je vous ai appelés, afin de vous voir et de vous parler, car c’est pour l’espérance d’Israël que je suis chargé de cette chaîne. 21 Mais ils lui dirent : Pour nous, nous n’avons pas reçu de lettre de Judée à ton sujet ; et aucun des frères qui sont arrivés n’a rapporté ou dit quelque mal de toi ; 22 mais nous demandons à entendre de toi quel est ton sentiment ; car, quant à cette secte, il nous est connu que partout on la contredit.

23 Et lui ayant assigné un jour, plusieurs vinrent auprès de lui dans son logis ; et il leur exposait [la vérité], en rendant témoignage du royaume de Dieu, depuis le matin jusqu’au soir, cherchant à les persuader [des choses] concernant Jésus, et par la loi de Moïse et par les prophètes. 24 Et les uns furent persuadés par les choses qu’il disait ; et les autres ne croyaient pas. 25 Et n’étant pas d’accord entre eux, ils se retirèrent, après que Paul leur eut dit une seule parole : L’Esprit Saint a bien parlé à nos pères par Ésaïe le prophète, 26 disant : «Va vers ce peuple et dis : En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez point, et en voyant vous verrez et vous n’apercevrez point ; 27 car le cœur de ce peuple s’est épaissi et ils ont ouï dur de leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient des yeux, et qu’ils n’entendent des oreilles et qu’ils ne comprennent du cœur, et qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse»[430]. 28 Sachez donc que ce salut[431] de Dieu a été envoyé aux nations ; et eux écouteront. 29 [Quand il eut dit ces choses, les Juifs se retirèrent, ayant entre eux une grande discussion.]

30 Et [Paul] demeura deux ans entiers dans un logement qu’il avait loué pour lui, et il recevait tous ceux qui venaient vers lui, 31 prêchant le royaume de Dieu et enseignant les choses qui regardent le seigneur Jésus Christ, avec toute hardiesse, sans empêchement.

Commentaires :

À peine arrivé à Rome, Paul convoque les principaux des Juifs. Il leur explique les conditions de son emprisonnement. Et, bien loin de garder rancune à ceux de son peuple de tout le mal qu'il en a subi, il leur donne encore et toujours la première place dans la prédication de l'évangile. Inlassablement, du matin au soir, il leur expose la vérité, jusqu'au moment où ils se retirent (v. 25, 29; lire Héb. 10 v. 38, 39).

Paul reste deux ans prisonnier à Rome. Mais il pourra constater que les circonstances par lesquelles il passe «sont plutôt arrivées pour l'avancement de l'évangile» (Phil. 1 v. 12). N'est-ce pas pendant cette captivité qu'il a écrit plusieurs épîtres, dont celles aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens…? Nous ne les aurions pas s'il avait été libre de visiter ces assemblées.

Ce sont d'ailleurs les épîtres qui nous permettent de continuer quelque peu l'histoire du grand apôtre. Car ici le récit s'interrompt et le livre des Actes n'a pas de conclusion. Comme pour nous montrer que l'œuvre du Saint Esprit ici-bas n'est pas terminée! Elle se continue, tant que l'Église est sur la terre, dans la vie de chaque croyant.

4

Mai

Lecture : Romains 1 v. 1 à 17

1 Paul, esclave de Jésus Christ, apôtre appelé[432], mis à part pour l’évangile[433] de Dieu 2 (lequel il avait auparavant promis par ses prophètes dans de saintes écritures), 3 touchant son Fils (né de la semence de David, selon la chair, 4 déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon [l’]Esprit[434] de sainteté, par [la] résurrection des morts[435]), Jésus Christ, notre Seigneur, 5 par lequel nous avons reçu grâce et apostolat, pour [l’]obéissance de [la] foi parmi toutes les nations, 6 pour son nom, parmi lesquelles vous aussi, vous êtes des appelés de Jésus Christ, 7 — à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome, saints appelés[436] : Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

8 Premièrement, je rends grâces à mon Dieu, par Jésus Christ, pour vous tous, de ce que votre foi est publiée dans le monde entier. 9 Car Dieu, que je sers dans mon esprit dans l’évangile de son Fils, m’est témoin que sans cesse je fais mention de vous, 10 demandant toujours dans mes prières, si en quelque manière, maintenant une fois, il me sera accordé par la volonté de Dieu d’aller vers vous. 11 Car je désire ardemment de vous voir, afin de vous faire part de quelque don de grâce spirituel, pour que vous soyez affermis, 12 c’est-à-dire pour que nous soyons consolés ensemble au milieu de vous, vous et moi, chacun par la foi qui est dans l’autre. 13 Or je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que je me suis souvent proposé d’aller vers vous (et que j’en ai été empêché jusqu’à présent), afin de recueillir quelque fruit parmi vous aussi, comme parmi les autres nations. 14 Je suis débiteur[437] et envers les Grecs et envers les barbares[438], et envers les sages et envers les inintelligents : 15 ainsi, pour autant qu’il dépend de moi, je suis tout prêt à vous annoncer l’évangile[439], à vous aussi qui êtes à Rome.

16 Car je n’ai pas honte de l’évangile, car il est [la] puissance de Dieu en salut à quiconque croit, et au Juif premièrement, et au Grec. 17 Car [la] justice de Dieu y est révélée sur le principe de la foi pour la foi, selon qu’il est écrit : «Or le juste vivra de[440] foi»[441].

Commentaires :

Les épîtres sont des lettres adressées par les apôtres à des assemblées ou à des croyants et dans lesquelles nous trouvons exposées les vérités chrétiennes. Celle aux Romains, bien qu'écrite après d'autres, a été à juste titre placée la première. Car son sujet, c'est l'évangile. Et avant de recevoir un enseignement chrétien, il faut commencer par devenir chrétien. Ami lecteur, cette occasion vous est donnée, si vous ne l'avez pas encore saisie. Demandez au Seigneur qu’Il touche votre coeur et votre conscience par le pouvoir de la seule Parole et l'autorité de l'évangile, «puissance de Dieu en salut à quiconque croit» (v. 16).

Cette lettre a été écrite bien avant le voyage dramatique raconté à la fin des Actes. Paul n'avait donc encore jamais vu les Romains. Mais — ce qui est la condition d'un service utile — il est plein d'amour pour eux et avant tout pour Celui dont il va leur parler: Jésus Christ. Son Nom remplit les premiers versets. N'est-Il pas en effet la substance de l'Évangile, le fondement de toute relation entre Dieu et l'homme? D’autre part le fait que Paul était prêt à annoncer l’Évangile à ceux qu’il appelle pourtant déjà des bien-aimés et des saints (v. 15, 7) nous confirme que cette bonne nouvelle de l’Évangile ne se limite pas au simple pardon des péchés. Il contient toute la vérité en Christ.

5

Mai

Lecture : Romains 1 v. 18 à 32

18 Car [la] colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété et toute iniquité[442] des hommes qui possèdent la vérité [tout en vivant] dans l’iniquité[443] : 19 parce que ce qui se peut connaître de Dieu est manifeste parmi eux ; car Dieu le leur a manifesté ; 20 car, depuis la fondation du monde, ce qui ne se peut voir de lui, [savoir] et sa puissance éternelle et sa divinité[444], se discerne par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites, de manière à les[445] rendre inexcusables : 21 — parce que, ayant connu Dieu, ils ne le glorifièrent point comme Dieu, ni ne lui rendirent grâces ; mais ils devinrent vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence fut rempli de ténèbres : 22 se disant sages, ils sont devenus fous, 23 et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l’image d’un homme corruptible et d’oiseaux et de quadrupèdes et de reptiles. 24 C’est pourquoi Dieu les a aussi livrés, dans les convoitises de leurs cœurs, à l’impureté, en sorte que leurs corps soient déshonorés entre eux-mêmes : 25 eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont honoré et servi la créature plutôt que celui qui l’a créée, qui est béni éternellement[446]. Amen ! 26 C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes, car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; 27 et les hommes aussi pareillement, laissant l’usage naturel de la femme, se sont embrasés dans leur convoitise l’un envers l’autre, commettant l’infamie, mâles avec mâles, et recevant en eux-mêmes la due récompense de leur égarement. 28 Et comme ils n’ont pas eu de sens moral pour garder la connaissance de Dieu[447], Dieu les a livrés à un esprit réprouvé[448], pour pratiquer des choses qui ne conviennent pas, 29 étant remplis de toute injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice, — pleins d’envie, de meurtres, de querelles, de fraude, de mauvaises mœurs, — délateurs, 30 médisants, haïssables pour Dieu[449], outrageux, hautains, vantards, inventeurs de mauvaises choses, désobéissants à leurs parents, 31 sans intelligence, ne tenant pas ce qu’ils ont promis, sans affection naturelle, sans miséricorde, 32 [et] qui, ayant connu la juste sentence[450] de Dieu, que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort, non seulement les pratiquent, mais encore trouvent leur plaisir en ceux qui les commettent.

Commentaires :

Avant d'expliquer comment Dieu justifie le pécheur, il est nécessaire de convaincre chacun qu'il en est un. Dieu va, pour ainsi dire, ouvrir ici le procès de l’humanité toute entière. On pensera peut-être que les païens sont excusables; ils n'ont pas la Parole écrite. Toutefois ils ont sous les yeux un autre livre toujours ouvert: celui de la Création (Ps. 19 v. 1). Mais ils n'ont pas voulu reconnaître ni honorer son Auteur et ils ont négligé de Lui rendre grâces (ce qui est un devoir universel). Tout être humain a reçu une intelligence lui permettant de discerner des faits évidents et d’en tirer la conclusion qu’il y a un Dieu. Or les hommes ont employé cette faculté à imaginer des idoles, et dès lors, asservis aux puissances du mal, ils ont été livrés aux pires convoitises.

Il est d’une laideur insoutenable le portrait que Dieu fait ici de l'homme naturel. Eh bien! Dieu déclare coupables non seulement ceux qui s'adonnent eux-mêmes à de tels vices, mais aussi tous ceux qui «trouvent leur plaisir en ceux qui les commettent». Lire un roman racontant des choses immorales, se complaire dans des descriptions troubles et malsaines, c'est se placer sous la même «juste sentence» (v. 32; Ps. 50 v. 18).

6

Mai

Lecture : Romains 2 v. 1 à 16

1 C’est pourquoi tu es inexcusable, ô homme, qui que tu sois qui juges ; car en ce que tu juges autrui, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu commets les mêmes choses. 2 Or nous savons que le jugement de Dieu est selon la vérité contre ceux qui commettent de telles choses. 3 Et penses-tu, ô homme qui juges ceux qui commettent de telles choses et qui les pratiques, que tu échapperas au jugement de Dieu ? 4 Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, et de sa patience, et de sa longue attente, ne connaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? 5 Mais, selon ta dureté et selon ton cœur sans repentance, tu amasses pour toi-même la colère dans le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu, 6 qui rendra à chacun selon ses œuvres : 7 à ceux qui, en persévérant dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire et l’honneur et l’incorruptibilité[451], — la vie éternelle ; 8 mais à ceux qui sont disputeurs et qui désobéissent à la vérité, et obéissent à l’iniquité[452], — la colère et l’indignation ; 9 tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, et du Juif premièrement, et du Grec ; 10 mais gloire et honneur et paix à tout [homme] qui fait le bien, et au Juif premièrement, et au Grec ; 11 car il n’y a pas d’acception de personnes auprès de Dieu.

12 Car tous ceux qui ont péché sans loi, périront aussi sans loi ; et tous ceux qui ont péché sous [la] loi, seront jugés par [la] loi 13 (car ce ne sont pas les auditeurs de la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ce sont ceux qui accomplissent la loi qui seront justifiés ; 14 car quand les nations[453] qui n’ont point de loi, font naturellement les choses de la loi, n’ayant pas de loi, elles sont loi à elles-mêmes, 15 et elles montrent l’œuvre de la loi, écrite[454] dans leurs cœurs, leur conscience rendant en même temps témoignage, et leurs pensées s’accusant entre elles, ou aussi s’excusant), 16 [seront jugés, dis-je,] au jour où Dieu jugera par Jésus Christ les secrets des hommes, selon mon évangile.

Commentaires :

Si bas qu'un homme soit tombé, il trouvera toujours quelqu'un de plus misérable que lui à qui il pourra se comparer à son propre avantage! Celui qui a la passion du jeu méprisera le pauvre buveur et celui-ci regardera un malfaiteur avec supériorité. En réalité, tous les vices sont en germe dans notre propre cœur. Lorsque nous jugeons autrui (v. 1), nous donnons la preuve que nous savons très bien reconnaître le mal; nous montrons donc que nous avons une conscience. Et ceci nous condamne nous-mêmes lorsque, à notre tour, nous commettons des actes semblables. Tous les hommes ont une conscience (Gen. 3 v. 22). Dans sa bonté, Dieu s'en sert pour les pousser à la repentance (v. 4), mais ne les autorise nullement à l'employer pour juger leur prochain. Un seul a le droit de juger; c'est Jésus Christ (v. 16; Jean 5 v. 22; Act. 10 v. 42). Il mettra un jour en lumière «les secrets des hommes», tous leurs actes et intentions inavouables, cachés avec tant de soin (Matt. 10 v. 26). Confessez-Lui sans tarder vos secrets les plus honteux. Votre conscience n'est pas une voix hostile mais une amie qui vient vous dire: parle de cela au Seigneur Jésus; Il saura s'en occuper.

7

Mai

Lecture : Romains 2 v. 17 à 29

17 Or si toi, tu portes le nom de Juif, et que tu te reposes entièrement sur la loi, et que tu te glorifies en Dieu, 18 et que tu connaisses la volonté, et que tu saches discerner les choses excellentes, étant instruit par la loi, 19 et que tu croies que tu es conducteur d’aveugles, lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, 20 instructeur des hommes dépourvus d’intelligence, maître[455] de petits enfants, ayant la formule de la connaissance et de la vérité dans la loi ; 21 toi donc qui enseignes les autres, ne t’enseignes-tu pas toi-même ? Toi qui prêches qu’on ne doit pas dérober, dérobes-tu ? 22 Toi qui dis qu’on ne doit pas commettre adultère, commets-tu adultère ? Toi qui as en abomination les idoles, commets-tu des sacrilèges ? 23 Toi qui te glorifies en [la] loi, déshonores-tu Dieu par la transgression de la loi ? 24 Car le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les nations, comme il est écrit[456].

25 Car en effet [la] circoncision est profitable si tu accomplis [la] loi ; mais si tu es transgresseur de [la] loi, ta circoncision est devenue incirconcision. 26 Si donc l’incirconcision garde les exigences[457] de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas comptée pour circoncision ; 27 et l’incirconcision qui l’est par nature, en accomplissant la loi, ne te jugera-t-elle pas, toi qui, dans la lettre et la circoncision[458], es transgresseur de [la] loi ? 28 Car celui-là n’est pas Juif qui l’est au dehors, et celle-là n’est pas la circoncision qui l’est au dehors dans la chair ; 29 mais celui-là est Juif qui l’est au dedans, et la circoncision est du cœur, en esprit, non pas dans la lettre ; et la louange de ce [Juif] ne vient pas des hommes, mais de Dieu.

Commentaires :

Ces chapitres nous font penser à la séance d'un tribunal. L'un après l'autre, les accusés comparaissent devant le Juge souverain. Après la condamnation du barbare (ch. 1), après celle de l'homme moral et civilisé (début du ch. 2), c'est le Juif qui est appelé à la barre. Il se présente la tête haute. Son nom de Juif, la loi sur laquelle il se repose, le vrai Dieu qu'il prétend connaître et servir (v. 17…), tout cela va certainement établir sa supériorité sur les autres prévenus et le faire acquitter… Mais que lui répond le Magistrat suprême? — Je ne te jugerai ni sur tes titres (v. 17), ni sur ta connaissance (v. 18), ni sur tes paroles (v. 21), mais sur tes actes. «Toi donc qui enseignes les autres… toi qui prêches… toi qui dis…», ce qui m'intéresse c'est ce que tu fais… et aussi ce que tu ne fais pas (Matt. 23 v. 3). Loin de t'excuser, tes privilèges aggravent ta culpabilité.

Le péché des païens est appelé l'iniquité (ch. 1 v. 18): une marche sans loi et sans frein selon les caprices de la volonté propre (1 Jean 3 v. 4). Le péché des Juifs se nomme la transgression (v. 23), autrement dit la désobéissance aux commandements divins connus. Et combien plus responsables sont aujourd'hui les chrétiens; ils possèdent toute la Parole de Dieu!

8

Mai

Lecture : Romains 3 v. 1 à 18

1 Quel est donc l’avantage du Juif, ou quel est le profit de la circoncision ? 2 — Grand de toute manière, et d’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés. 3 Quoi donc ? Si quelques-uns n’ont pas cru, leur incrédulité annulera-t-elle la fidélité de Dieu ? 4 Qu’ainsi n’advienne ! mais que Dieu soit vrai et tout homme menteur, selon ce qui est écrit : «En sorte que tu sois justifié dans tes paroles, et que tu aies gain de cause quand tu es jugé»[459]. 5 Mais si notre injustice constate la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu est-il injuste quand il donne cours à la colère ? — Je parle selon l’homme. 6 — Qu’ainsi n’advienne ! puisqu’[alors], comment Dieu jugera-t-il le monde ? 7 Car si la vérité de Dieu dans mon mensonge a abondé pour sa gloire, pourquoi moi aussi suis-je encore jugé comme pécheur ? 8 Et non, comme nous sommes calomnieusement accusés et que quelques-uns prétendent que nous disons : Faisons du mal, afin qu’arrive le bien ? — desquels le jugement est juste[460].

9 Quoi donc ? Sommes-nous plus excellents[461] ? Nullement. Car nous avons ci-devant accusé et Juifs et Grecs d’être tous sous [le] péché, 10 selon qu’il est écrit : «Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; 11 il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; 12 ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul»[462] ; 13 «c’est un sépulcre ouvert que leur gosier ; ils ont frauduleusement usé de leurs langues»[463]; «il y a du venin d’aspic sous leurs lèvres»[464] ; 14 «et leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume»[465]; 15 «leurs pieds sont rapides pour verser le sang ; 16 la destruction et la misère sont dans leurs voies, 17 et ils n’ont point connu la voie de la paix»[466]; 18 «il n’y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux»[467].

Commentaires :

Qui a raison? Dieu qui condamne? Ou l'accusé qui se défend? — «Que Dieu soit vrai et tout homme menteur!» s'écrie l'apôtre (v. 4). La Parole de Dieu n'est pas annulée sous prétexte qu'elle n'a pas été crue par les Juifs, ses dépositaires (v. 3; Héb. 4 v. 2). Avec la plus grande inconséquence, ces derniers se glorifiaient de posséder la loi (ch. 2 v. 17), alors qu'elle rendait témoignage contre eux. C'est comme un criminel qui, tout en proclamant son innocence, remettrait lui-même à la police la pièce à conviction établissant sa culpabilité. Aussi l'Esprit de Dieu, tel le procureur dans un tribunal, fait-Il lire devant cet accusé juif toute une série de versets irréfutables tirés de ses propres Écritures (v. 10 à 18).

Mais un autre argument pourrait être avancé par l'accusé: Je ne nie pas mon injustice, mais elle met en relief la justice de Dieu; au fond elle le sert. Affreuse mauvaise foi! S'il en était ainsi, Dieu devrait renoncer à juger le monde (v. 6) et lui savoir gré au contraire de sa méchanceté qui souligne Sa propre sainteté. Mais Il cesserait alors d'être juste et se renierait Lui-même (2 Tim. 2 v. 13). Avant le verdict final, Dieu écarte les derniers raisonnements derrière lesquels sa créature cherche toujours à se retrancher.

9

Mai

Lecture : Romains 3 v. 19 à 31

19 Or nous savons que tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous[468] la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu. 20 C’est pourquoi nulle chair ne sera justifiée devant lui par des œuvres de loi, car par [la] loi est la connaissance du péché.

21 Mais maintenant, sans loi, [la] justice de Dieu est manifestée, témoignage lui étant rendu par la loi et [par] les prophètes, 22 [la] justice, dis-je, de Dieu par [la] foi en[469] Jésus Christ envers tous, et sur tous ceux qui croient ; car il n’y a pas de différence, 23 car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu, 24 — étant justifiés gratuitement par sa grâce, par[470] la rédemption qui est dans le christ Jésus, 25 lequel Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang, afin de montrer sa justice à cause[471] du support des péchés précédents dans la patience de Dieu, 26 afin de montrer, [dis-je], sa justice dans le temps présent, en sorte qu’il soit juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus.

27 Où donc est la vanterie ? — Elle a été exclue. — Par quelle loi ? — celle des œuvres ? — Non, mais par la loi de la foi ; 28 car nous concluons que l’homme est justifié par [la] foi, sans œuvres de loi. 29 [Dieu] est-il seulement le Dieu des Juifs ? ne l’est-il pas aussi des nations ? — Certes, aussi des nations ; 30 puisque c’est un seul Dieu qui justifiera la circoncision sur le principe de [la] foi et l’incirconcision par la foi. 31 Annulons-nous donc [la] loi par la foi ? Qu’ainsi n’advienne ! au contraire, nous établissons [la] loi.

Commentaires :

Devant le tribunal de Dieu, toute bouche est maintenant fermée. Les accusés sans exception sont reconnus coupables, condamnés par la loi à la peine de mort (v. 19). «Tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu». C'est pourquoi la sentence terrible: «tu mourras certainement», déjà annoncée par Dieu avant la chute de l'homme (Gen. 2 v. 17), va être confirmée: «le salaire du péché, c'est la mort» (ch. 6 v. 23). Pour l'incrédule, gentil ou juif, ce jugement est définitif et le tribunal devant lequel tous comparaîtront un jour est une réalité effrayante (Apoc. 20 v. 11…). Mais voici l'avocat qui intervient en faveur de ceux qui, tant juifs que gentils, l'ont choisi par la foi. Il ne cherche pas à minimiser les fautes commises, ainsi que le font les avocats devant les tribunaux des hommes. Il plaide au contraire en disant: La sentence est juste, mais elle a déjà été exécutée; la dette est acquittée; une mort, la mienne, a payé l'affreux salaire de leurs péchés.

Oui, la justice de Dieu est satisfaite car un crime expié ne peut être porté en compte une seconde fois. Et si Dieu est juste en condamnant le péché, Il est également juste en justifiant le pécheur «qui est de la foi de Jésus» (v. 26).

10

Mai

Lecture : Romains 4 v. 1 à 12

1 Que dirons-nous donc que, selon la chair, Abraham notre père a trouvé ? 2 Car si Abraham a été justifié sur le principe des œuvres, il a de quoi se glorifier, mais non pas relativement à Dieu ; 3 car que dit l’écriture ? «Et Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice»[472]. 4 Or à celui qui fait des œuvres, le salaire n’est pas compté à titre de grâce, mais à titre de chose due ; 5 mais à celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi [lui] est comptée à justice ; 6 ainsi que David aussi exprime la béatitude de l’homme à qui Dieu compte la justice sans œuvres : 7 «Bienheureux ceux dont les iniquités[473] ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts ; 8 bienheureux l’homme à qui le *Seigneur ne compte point le péché[474]»[475].

9 Cette béatitude donc [vient-elle] sur la circoncision ou aussi sur l’incirconcision ? Car nous disons que la foi fut comptée à Abraham à justice. 10 Comment donc lui fut-elle comptée ? quand il était dans la circoncision, ou dans l’incirconcision ? — Non pas dans la circoncision, mais dans l’incirconcision. 11 Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice de la foi qu’[il avait] dans l’incirconcision, pour qu’il fût le père de tous ceux qui croient étant dans l’incirconcision, pour que la justice leur fût aussi comptée, 12 et qu’il fût père de circoncision[476], non seulement pour ceux qui sont de la circoncision, mais aussi pour ceux qui marchent sur les traces de la foi qu’a eue notre père Abraham, dans l’incirconcision.

Commentaires :

Quand une échelle est trop courte pour atteindre un objet haut placé, un homme monté sur le barreau le plus élevé n'a pas plus de facilité à s'en emparer que ceux qui sont au-dessous de lui. «Il n'y a pas de différence», avons-nous lu (ch. 3 v. 22); le Juif pas plus que le Grec n'atteint à la gloire de Dieu. Personne n'y accède par l'échelle de la propre justice; elle sera toujours insuffisante. La preuve en est que même Abraham (v. 3) et David (v. 6), qui incontestablement auraient eu le droit de se tenir tout en haut de cette échelle des œuvres, ne s'en sont pas servis pour être justifiés devant Dieu. Et si eux ne l'ont pas fait, qui pourrait y prétendre? Pour bien démontrer que le salut par grâce n'a aucun rapport avec les prétentions charnelles et «la vanterie» du peuple juif (ch. 3 v. 27), les v. 9 et 10 rappellent que le patriarche Abraham a reçu la justice par la foi avant le signe de la circoncision (Gen. 15 v. 6; 17 v. 24). Au moment où Dieu l'a justifié, il était encore semblable aux païens.

Pour être sauvé, il faut commencer par se reconnaître coupable, autrement dit se déclarer d'accord avec la sentence divine rendue au chapitre précédent. C'est «l'impie», et lui seul, que Dieu justifie (v. 5; comp. Matt. 9 v. 12).

11

Mai

Lecture : Romains 4 v. 13 à 25

13 Car ce n’est pas par [la] loi que la promesse d’être héritier du monde [a été faite] à Abraham ou à sa semence, mais par [la] justice de [la] foi. 14 Car si ceux qui sont du principe de [la] loi sont héritiers, la foi est rendue vaine et la promesse annulée ; 15 car [la] loi produit la colère, mais là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas non plus de transgression. 16 Pour cette raison, [c’est] sur le principe de [la] foi, afin que [ce soit] selon [la] grâce, pour que la promesse soit assurée à toute la semence, non seulement à celle qui est de la loi, mais aussi à celle qui est de la foi d’Abraham, lequel est père de nous tous 17 (selon qu’il est écrit : «Je t’ai établi père de plusieurs nations»[477]), devant Dieu qu’il a cru, — qui fait vivre les morts et appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient, 18 — qui, contre espérance, crut avec espérance, pour devenir père de plusieurs nations, selon ce qui a été dit : «Ainsi sera ta semence»[478]. 19 Et n’étant pas faible dans la foi, il n’eut pas égard à son propre corps déjà amorti[479], âgé qu’il était d’environ cent ans, ni à l’état de mort du sein de Sara ; 20 et il ne forma point de doute sur la promesse de Dieu par incrédulité, mais il fut fortifié dans[480] la foi, donnant gloire à Dieu, 21 et étant pleinement persuadé que ce qu’il a promis, il est puissant aussi pour l’accomplir. 22 C’est pourquoi aussi cela lui a été compté à justice. 23 Or ce n’est pas pour lui seul qu’il a été écrit que cela lui a été compté, 24 mais aussi pour nous, à qui il sera compté, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, 25 lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification.

Commentaires :

Si Dieu est puissant pour accomplir ce qu'Il a promis (v. 21), l'homme de son côté est totalement impuissant à remplir ses propres obligations. C'est pourquoi les promesses faites à Abraham (et au chrétien) ne comportent aucune condition…, il suffit de croire. Toutes les apparences semblaient contredire ce que Dieu avait assuré à Abraham. Mais celui-ci «ne forma point de doute… étant pleinement persuadé…» (v. 20, 21). D'où lui venait cette foi inébranlable? De ce qu'il connaissait Celui qui lui avait fait les promesses et Lui accordait une confiance totale. La signature de quelqu'un que nous respectons a plus de valeur pour nous que celle d'un inconnu et garantit ses engagements. La foi croit les promesses parce qu'elle croit Dieu qui les a faites (v. 17 et 3; comp. 2 Tim. 1 v. 12). Elle s'empare des grandes vérités affirmées par Sa Parole: la mort du Seigneur Jésus pour expier nos fautes, sa résurrection pour nous donner une justice (v. 25). Cher ami, arrivé à ce point de votre lecture, pouvez-vous dire avec tous les croyants: Je possède cette foi qui donne le salut. C'est pour mes péchés que Jésus a été livré; c'est pour ma justification que Dieu l'a ressuscité?

12

Mai

Lecture : Romains 5 v. 1 à 11

1 Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec[481] Dieu par notre seigneur Jésus Christ, 2 par lequel nous avons trouvé[482] aussi accès, par la foi, à cette faveur dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu.

3 Et non seulement [cela], mais aussi nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, 4 et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance ; 5 et l’espérance ne rend point honteux, parce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. 6 Car Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies. 7 Car à peine, pour un juste, quelqu’un mourra-t-il, (car pour l’homme de bien, peut-être, quelqu’un se résoudrait[483] même à mourir) ; 8 mais Dieu constate[484] son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. 9 Beaucoup plutôt donc, ayant été maintenant justifiés par son sang, serons-nous sauvés de la colère par lui. 10 Car si, étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, beaucoup plutôt, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.

11 Et non seulement [cela], mais aussi nous nous glorifions en Dieu par notre seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant reçu la réconciliation.

Commentaires :

Acquitté, justifié, le croyant laisse éclater sa joie (v. 1). La paix avec Dieu est désormais sa part inestimable. Il est réconcilié avec le souverain Juge et cela par l'acte même qui aurait dû à tout jamais attirer Sa colère: «la mort de Son Fils» (v. 10)! En vérité, l'amour de Dieu ne ressemble à aucun autre. C'est bien «son amour à Lui», dont tous les motifs sont en Lui-même. Il a aimé de pauvres êtres qui n'avaient rien d'aimable, avant qu'ils fassent le moindre pas vers Lui, lorsqu'ils étaient encore sans force, impies (v. 6), pécheurs (v. 8) et ennemis (v. 10; 1 Jean 4 v. 10 et 19). Or c'est cet amour-là qui est maintenant versé dans notre cœur.

En face du monde qui se glorifie d'avantages présents et passagers, le croyant, loin d'être honteux (v. 5), peut se prévaloir de son avenir extraordinaire: la gloire de Dieu (v. 2). Qui plus est, il est capable de trouver de la joie dans ses tribulations présentes. Car elles produisent des fruits précieux (v. 3, 4) qui rendent son espérance d'autant plus vive et plus fervente. «Et non seulement cela…» (v. 11): nous avons le droit de nous glorifier dans les dons, mais avant tout dans Celui qui nous les dispense: Dieu Lui-même, devenu notre Dieu par notre Seigneur Jésus Christ.

13

Mai

Lecture : Romains 5 v. 12 à 21

12 [485] C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché… 13 [486] (car jusqu’à [la] loi [le] péché était dans le monde ; mais [le] péché n’est pas mis en compte quand il n’y a pas de loi ; 14 mais la mort régna depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui ne péchèrent pas selon la ressemblance[487] de la transgression d’Adam, qui est la figure de celui qui devait venir. 15 Mais n’en est-il[488] pas du don de grâce comme de la faute ? car si, par la faute d’un seul, plusieurs[489] sont morts, beaucoup plutôt la grâce de Dieu et le don ont abondé envers plusieurs[490], par la grâce qui est d’un seul homme, Jésus Christ. 16 Et n’en est-il[491] pas du don comme [de ce qui est arrivé] par un seul qui a péché ? car le jugement vient[492] d’un seul en condamnation, — mais le don de grâce, de plusieurs fautes, en justification[493]. 17 Car si, par la faute d’un seul, la mort a régné par un seul, beaucoup plutôt ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice, régneront-ils en vie par un seul, Jésus Christ) ; 18 ainsi donc, comme par une seule faute [les conséquences de cette faute furent] envers tous les hommes en condamnation, ainsi aussi par une seule justice[494] [les conséquences de cette justice furent] envers tous les hommes en justification de vie. 19 Car comme par la désobéissance d’un seul homme plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi aussi par l’obéissance d’un seul, plusieurs[495] seront constitués justes. 20 Or [la] loi est intervenue afin que la faute abondât ; mais là où le péché abondait, la grâce a surabondé, 21 afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi aussi la grâce régnât par [la] justice pour [la] vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur.

Commentaires :

Pour un croyant converti sur son lit de mort, l'épître aurait pu se terminer avec le v. 11. La question de ses péchés a été réglée; il est propre pour la gloire de Dieu. Mais pour celui qui continue à vivre sur la terre, un problème douloureux se pose désormais: il a encore en lui l'ancienne nature, «le péché», qui n'est capable de produire que des fruits corrompus. Risque-t-il donc de perdre son salut? Ce qui suit, du ch. 5 v. 12 au ch. 8, nous apprend comment Dieu y a pourvu: Il a condamné non seulement les actes, mais aussi la volonté mauvaise qui en est la cause, le «vieil homme» (ch. 6 v. 6), strictement conforme à Adam notre ancêtre. Imaginons qu'un imprimeur peu consciencieux, en composant le cliché d'un livre, ait laissé passer de graves erreurs qui faussent complètement la pensée de l'auteur. Ces fautes se reproduiront lors du tirage autant de fois qu'il y aura d'exemplaires. La plus belle reliure n'y changera rien. Pour avoir un texte fidèle, l'écrivain devra faire procéder à une nouvelle édition à partir d'un autre cliché.

Le premier Adam est comme ce mauvais cliché. Autant d'hommes, autant de pécheurs! Mais Dieu n'a pas cherché à améliorer la race adamique. Il a suscité un nouvel homme, Christ, et nous a donné sa vie.

14

Mai

Lecture : Romains 6 v. 1 à 14

1 Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? 2 — Qu’ainsi n’advienne ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ? 3 — Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? 4 Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. 5 Car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi [dans la ressemblance] de [sa] résurrection ; 6 sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions[496] plus le péché. 7 Car celui qui est mort est justifié du péché. 8 Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, 9 sachant que Christ, ayant été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui. 10 Car en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché ; mais en ce qu’il vit, il vit à Dieu. 11 De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus.

12 Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel pour que vous obéissiez aux convoitises de celui-ci ; 13 et ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d’iniquité[497], mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant [faits] vivants, — et vos membres à Dieu, comme instruments de justice. 14 Car le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous n’êtes pas sous [la] loi, mais sous [la] grâce.

Commentaires :

C'est trop facile — disent certains! Puisque la grâce surabonde et que nos injustices ne servent qu'à la faire briller davantage, profitons-en pour nous laisser aller à tous les caprices de notre volonté charnelle (v. 1 et 15). Mais peut-on imaginer le fils prodigue, après avoir vu l'accueil que lui a réservé son père, désirer retourner dans le pays éloigné en se disant: Je sais maintenant que je serai toujours reçu à la maison chaque fois qu'il me plaira d'y revenir? Non, un tel raisonnement n'est jamais celui d'un véritable enfant de Dieu. D'abord parce qu'il sait ce que la grâce a coûté à son Sauveur et qu'il craint de l'attrister. Ensuite, parce que le péché doit avoir perdu tout attrait pour lui. En effet, un cadavre ne peut plus être séduit par les plaisirs et les tentations. Ma mort avec Christ (v. 6) enlève au péché toute force et toute autorité sur moi. Et c'est une délivrance merveilleuse!

Le ch. 3 v. 13 à 18 constatait que tous les membres de l'homme: sa langue, ses pieds, ses yeux… étaient des «instruments d'iniquité» au service du péché (v. 13). Eh bien! À ma conversion ces mêmes membres changent de propriétaire. Ils deviennent des «instruments de justice» à la disposition de Celui qui a tous les droits sur moi.

15

Mai

Lecture : Romains 6 v. 15 à 23

15 Quoi donc ! pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous [la] loi, mais sous [la] grâce ? — Qu’ainsi n’advienne ! 16 Ne savez-vous pas qu’à quiconque vous vous livrez vous-mêmes comme esclaves pour obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour [la] mort, soit de l’obéissance pour [la] justice. 17 Or grâces à Dieu de ce que vous étiez esclaves du péché, mais de ce que [ensuite] vous avez obéi de cœur à la forme de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. 18 Mais ayant été affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice 19 (je parle à la façon des hommes, à cause de l’infirmité de votre chair). Car ainsi que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité[498] pour l’iniquité[499], ainsi livrez maintenant vos membres comme esclaves à la justice pour la sainteté. 20 Car lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. 21 Quel fruit donc aviez-vous alors des choses dont maintenant vous avez honte ? car la fin de ces choses est la mort. 22 — Mais maintenant, ayant été affranchis du péché et asservis à Dieu, vous avez votre fruit dans la sainteté et pour fin la vie éternelle. 23 Car les gages du péché, c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le christ Jésus, notre Seigneur.

Commentaires :

Il n'est rien dont l'homme fasse plus de cas que de sa liberté. Or celle-ci est une complète illusion. «La libre volonté n'est que l'esclavage du diable» (Pensées de J.N.D.). Toutefois l'homme ne s'en rend compte qu'après sa conversion. C'est seulement en cherchant à s'envoler que l'oiseau captif expérimente qu'on lui a rogné les ailes. «Quiconque pratique le péché est esclave du péché», enseignait le Seigneur Jésus. Mais Il ajoutait: «Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres» (Jean 8 v. 34, 36). Libres,… non pas de faire notre propre volonté: ce serait nous replacer sous le même esclavage! Qu'il nous suffise d'avoir «dans le temps déjà écoulé» accompli la volonté de l'homme pécheur (et pour quel fruit? v. 21; 1 Pier. 4 v. 3); d'avoir travaillé pour Satan l'imposteur dans un marché de dupe, moyennant un tragique salaire: la mort, que Christ a subie à notre place (v. 23). Non; si nous sommes libres, c'est pour servir Dieu et lui obéir de cœur (v. 17; 2 Cor. 10 v. 5). Tel ce jeune esclave, racheté un jour à un maître cruel par un voyageur qui avait eu pitié de lui; au lieu d'aller vivre sa vie, il demanda à ne pas quitter son bienfaiteur; tout son désir était de le servir dorénavant.

16

Mai

Lecture : Romains 7 v. 1 à 11

1 Ignorez-vous, frères, (car je parle à gens qui entendent ce que c’est que [la] loi,) que la loi a autorité sur l’homme aussi longtemps qu’il vit ? 2 Car la femme qui est soumise à un mari, est liée à son mari par [la] loi, tant qu’il vit ; mais si le mari meurt, elle est déliée de la loi du mari. 3 Ainsi donc, le mari étant vivant, elle sera appelée adultère si elle est à un autre homme ; mais si le mari meurt, elle est libre de la loi, de sorte qu’elle n’est pas adultère en étant à un autre homme. 4 C’est pourquoi, mes frères, vous aussi, vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu. 5 Car, quand nous étions dans la chair, les passions des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort ; 6 mais maintenant nous avons été déliés de la loi, étant morts dans ce en quoi nous étions tenus, en sorte que nous servions[500] en nouveauté d’esprit, et non pas en vieillesse de lettre.

7 Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? — Qu’ainsi n’advienne ! Mais je n’eusse pas connu le péché, si ce n’eût été par [la] loi ; car je n’eusse pas eu conscience de la convoitise, si la loi n’eût dit : «Tu ne convoiteras point»[501]. 8 Mais le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, a produit en moi toutes les convoitises, car sans [la] loi [le] péché est mort. 9 Or moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus ; 10 et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même pour moi pour la mort. 11 Car le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua.

Commentaires :

Non seulement la loi réprime les méfaits que j'ai commis, mais elle juge ma nature pécheresse, par exemple mon incapacité à aimer Dieu et mon prochain comme elle le prescrit. Le péché me place donc inexorablement sous la condamnation de la loi de Dieu… Eh bien! J'en suis délivré de la même manière que j'ai été libéré du péché: par la mort (c'est-à-dire ma mort avec Christ; v. 4). Quand un coupable est décédé, la justice humaine ne peut plus le mettre en prison.

La loi est-elle une chose mauvaise, puisque Dieu a dû me protéger contre sa rigueur? «Qu'ainsi n'advienne!» s'écrie de nouveau l'apôtre (v. 7). Si dans un musée je prends en main un objet exposé, je n'ai peut-être pas conscience de commettre une infraction. Par contre je suis pleinement fautif s'il existe un écriteau: Défense de toucher. Mais en même temps cette inscription suggèrera à beaucoup de visiteurs l'envie d'avancer le doigt vers les objets présentés. Car la nature orgueilleuse de l'homme le porte à enfreindre tout règlement pour affirmer son indépendance. Ainsi par la loi, Dieu me prend en flagrant délit de désobéissance et met en évidence la convoitise qui est en moi, afin de mieux me convaincre de péché.

17

Mai

Lecture : Romains 7 v. 12 à 25

12 La loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. 13 Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi [la] mort ? — Qu’ainsi n’advienne ! Mais le péché, afin qu’il parût péché, m’a causé la mort par ce qui est bon, afin que le péché devînt par le commandement excessivement pécheur.

14 Car nous savons que la loi est spirituelle : mais moi je suis charnel[502], vendu au péché[503] ; 15 car ce que je fais[504], je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique. 16 Or si c’est ce que je ne veux pas que je pratique, j’approuve la loi, [reconnaissant] qu’elle est bonne. 17 Or maintenant, ce n’est plus moi qui fais[505] cela, mais c’est le péché qui habite en moi. 18 Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien ; car le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, [cela] je ne le trouve pas. 19 Car le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais. 20 Or si ce que je ne veux pas, moi, — je le pratique, ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais c’est le péché qui habite en moi. 21 Je trouve donc cette loi pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi. 22 Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; 23 mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres. 24 Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort[506] ? 25 Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur. Ainsi donc moi-même, de l’entendement je sers[507] la loi de Dieu ; mais de la chair, la loi du péché.

Commentaires :

On a comparé ces versets aux vains efforts d'un homme embourbé dans un marécage. Chacun de ses mouvements pour se dégager ne fait que l'enliser davantage. Se voyant perdu, il finit par crier au secours. Moralement ce drame illustre l'histoire de beaucoup d'enfants de Dieu pendant une période qui suit leur conversion. L'apôtre se met à la place d'un tel croyant (si ce n'en était pas un, d'une part il n'aurait pas ces luttes, d'autre part il ne trouverait pas son plaisir dans la loi de Dieu; v. 22). Et il nous dépeint son désespoir. Hélas! s'écrie cet homme, au lieu d'aller de progrès en progrès, je me sens chaque jour plus mauvais. J'ai découvert successivement que j'étais «sous le péché» (ch. 3 v. 9), que celui-ci régnait sur moi (ch. 5 v. 21), me dominait (ch. 6 v. 14), me tenait captif (ch. 7 v. 23), enfin qu'il «habite en moi» (v. 17, 20), un peu comme un virus qui a pris possession de mes centres vitaux. Ce corps de mort, qui m'en délivrera? Je m'en reconnais incapable, sans force,… je suis donc prêt à m'en remettre à un Autre. Et Jésus me prend par la main. — Expérience pénible mais nécessaire! Dès l'instant où je n'attends plus rien de moi, je puis tout attendre de Christ.

Mais tu parus Seigneur, et rompis notre chaîne;

Devant ton grand amour disparut notre peine.

Quels transports quand la foi, par grâce, nous apprit

Que nous avions ta paix, ton salut, ton Esprit!

(H&C 148 v. 3)

Pour approfondir ce sujet de l’affranchissement en Christ, nous conseillons de lire l’Étude sur l’Épître aux Romains de R.B. (sur les ch. 6 à 7)

18

Mai

Lecture : Romains 8 v. 1 à 11

1 Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus ; 2 car la loi de l’Esprit de vie dans le christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ; 3 car ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour [le] péché, a condamné le péché dans la chair, 4 afin que la juste exigence de la loi fût accomplie en nous, qui ne marchons pas selon [la] chair, mais selon [l’]Esprit. 5 Car ceux qui sont selon [la] chair ont leurs pensées aux choses de la chair ; mais ceux qui sont selon [l’]Esprit, aux choses de l’Esprit ; 6 car la pensée de la chair est [la] mort ; mais la pensée de l’Esprit, vie et paix ; 7 — parce que la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. 8 Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. 9 Or vous n’êtes pas dans [la] chair, mais dans [l’]Esprit[508], si du moins [l’]Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu’un n’a pas [l’]Esprit de Christ, celui-là n’est pas de lui. 10 Mais si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché, mais l’Esprit est vie à cause de [la] justice. 11 Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels aussi, à cause de son Esprit qui habite en vous.

Commentaires :

Une paix merveilleuse succède aux tourments du ch. 7. Coupable, j'ai appris qu'il n'y a plus maintenant de condamnation pour moi: je suis dans le Christ Jésus, place de sécurité parfaite. «Misérable homme», sans force pour accomplir le bien, j'ai découvert une puissance appelée: «la loi de l'Esprit de vie, qui m'affranchit enfin de «la loi du péché», c'est-à-dire de sa domination. Telles sont les deux grandes vérités que je saisis par la foi.

Le plus habile sculpteur disposant du meilleur outil, ne pourra rien ciseler dans un bois vermoulu. Dieu est ce bon ouvrier et la loi ce bon outil (ch. 7 v. 12). Mais celle-ci a été rendue faible et inefficace par notre «chair» rongée par le péché (v. 3, 7). Nous étions «dans la chair» (v. 9), obligés d'agir «selon» sa volonté. Désormais nous sommes dans le Christ Jésus, marchant «selon l'Esprit» (v. 4).

Il est vrai que, si nous ne sommes plus «dans la chair», la chair est encore en nous. Seulement, après que nous avons cru, l'Esprit de Dieu est venu Lui-même habiter en nous comme le véritable maître de maison. La chair, «le vieil homme», ancien propriétaire, n'est plus présent que comme un locataire indésirable, enfermé dans une chambre. Il n'a plus aucun droit… mais il faut que je veille à ne pas lui ouvrir la porte.

19

Mai

Lecture : Romains 8 v. 12 à 21

12 Ainsi donc, frères, nous sommes débiteurs, non pas à la chair pour vivre selon [la] chair ; 13 car si vous vivez selon [la] chair, vous mourrez ; mais si par [l’]Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. 14 Car tous ceux qui sont conduits par [l’]Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. 15 Car vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être de nouveau dans la crainte, mais vous avez reçu [l’]Esprit[509] d’adoption, par lequel nous crions : Abba[510], Père ! 16 L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu ; 17 et si [nous sommes] enfants, [nous sommes] aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ ; si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui.

18 Car j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes [d’être comparées] avec la gloire à venir qui doit nous[511] être révélée. 19 Car la vive[512] attente de la création attend la révélation des fils de Dieu. 20 Car la création a été assujettie à la vanité (non de sa volonté, mais à cause de celui qui l’a assujettie), 21 dans l’espérance que la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour [jouir de] la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

Commentaires :

Ainsi nous ne sommes plus «débiteurs envers la chair», ce créancier insatiable et cruel (v. 12). Car nous sommes devenus les enfants de Dieu, et notre Père n'admet pas que nous soyons asservis. Il a Lui-même payé tout ce que nous devions pour que nous soyons libres, ne dépendant plus que de Lui. Jadis l'esclave romain pouvait être affranchi et même exceptionnellement adopté par son maître avec tous les droits à l'héritage. Faible image de ce que Dieu a fait pour de pauvres êtres déchus, souillés et révoltés contre Lui ! Non seulement Il leur a accordé pardon, justice, pleine délivrance, mais Il en a fait les membres de sa propre famille. Et ils sont scellés de son Esprit, par lequel aussi les enfants de Dieu connaissent leur relation avec le Père. «Papa» (Abba en hébreu) est souvent le premier mot distinct qu'articule un petit enfant (v. 15, 16; 1 Jean 2 v. 13 fin).

En plus de cette certitude qu'Il nous donne, l'Esprit nous enseigne à faire mourir — c'est-à-dire à ne pas laisser s'accomplir — les actions de la chair (v. 13). Et c'est en nous laissant conduire par Lui que nous nous ferons connaître comme fils de Dieu (v. 14; comp. Matt. 5 v. 44, 45) en attendant d'être révélés comme tels à toute la création (v. 19).

20

Mai

Lecture : Romains 8 v. 22 à 30

22 Car nous savons que toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu’à maintenant ; 23 et non seulement [elle], mais nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes, attendant l’adoption, la délivrance[513] de notre corps. 24 Car nous avons été sauvés en espérance : or une espérance qu’on voit n’est pas une espérance ; car ce que quelqu’un voit, pourquoi aussi l’espère-t-il ? 25 Mais si ce que nous ne voyons pas, nous l’espérons, nous l’attendons avec patience. 26 De même aussi l’Esprit nous est en aide dans notre infirmité[514] ; car nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient ; mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; 27 — et celui qui sonde les cœurs sait quelle est la pensée de l’Esprit, car il intercède pour les saints, selon Dieu ; 28 — mais nous savons[515] que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon [son] propos. 29 Car ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères. 30 Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

Commentaires :

Sur cette terre, souillée par le péché, règnent l'injustice, la souffrance et la peur. L'homme a assujetti toute la création, y compris aujourd'hui le cosmos, au service de sa vanité (v. 20), de sa corruption (v. 21). Les soupirs de tous les opprimés montent vers le grand Juge (Lam. 3 v. 34 à 36). Nous-mêmes aussi nous soupirons dans «le corps de notre abaissement» (Phil. 3 v. 21). Nous ressentons la fatigue du péché qui nous environne et que, de plus, il nous faut continuellement juger en nous-mêmes (v. 13). Notre infirmité est grande: nous ne savons ni comment prier ni que demander. Aussi est-ce encore une fonction de l'Esprit que d'intercéder en notre faveur dans un langage que Dieu comprend (v. 27). Nous ne savons pas davantage ce qui est bon pour nous. Mais le v. 28 nous affirme que tout ce qui arrive a été préparé par Dieu et finalement s'insère dans «son propos», dont Christ est le centre. Car c'est pour donner à son Fils des compagnons dans la gloire que Dieu a préconnu, prédestiné, appelé, justifié, glorifié ces êtres, jadis misérables et perdus, qu'Il prépare actuellement pour leur céleste vocation (v. 29). Chaîne sublime des conseils divins qui relie l'éternité passée à l'éternité à venir et qui donne son sens au moment présent !

21

Mai

Lecture : Romains 8 v. 31 à 39

31 Que dirons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32 Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? 33 Qui intentera accusation contre des élus de Dieu ? — C’est Dieu qui justifie ;  34 qui est celui qui condamne ? — C’est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ;  35 qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? Tribulation, ou détresse, ou persécution, ou famine, ou nudité, ou péril, ou épée ? 36 Selon qu’il est écrit : «Pour l’amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour ; nous avons été estimés comme des brebis de tuerie»[516]. 37 Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 38 Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, 39 ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le christ Jésus, notre Seigneur.

Commentaires :

Un tel déploiement des conseils éternels de Dieu laisse le racheté sans paroles. Toute question qu'il pouvait encore se poser a trouvé sa réponse parfaite! Dieu est pour lui; quel ennemi se risquerait encore à le toucher? Dieu le justifie; qui oserait désormais l'accuser? Le seul qui pourrait le condamner: Christ, est devenu son souverain intercesseur! Et que pourrait refuser un Dieu qui nous a fait dans son Fils le plus grand de tous les dons? Il donnera «toutes choses avec Lui». Oui, y compris s'il le faut les épreuves (v. 28). Il semble que celles-ci tendraient plutôt à nous séparer de l'amour de Christ en produisant en nous les murmures ou le découragement. Au contraire! «Toutes ces choses» nous permettent de faire l'expérience de cet amour comme nous n'aurions pas pu le connaître autrement. Quelle que soit la forme de l'épreuve: tribulation, détresse, persécution…, dans chacune d’elles la grâce variée du Seigneur trouve à s'exprimer d'une manière particulière: soutien, consolation, tendresse, sympathie parfaite… À chaque souffrance vient répondre une forme personnelle de son amour. Et quand il en sera fini à jamais de la terre et de ses peines, nous resterons pour l'éternité les objets de l'amour de Dieu.

22

Mai

Lecture : Romains 9 v. 1 à 18

1 Je dis la vérité en Christ ; je ne mens point, ma conscience me rendant témoignage par l’Esprit Saint, 2 que j’ai une grande tristesse et une douleur continuelle dans mon cœur ; 3 car moi-même j’ai souhaité d’être [par] anathème [séparé] du Christ, pour mes frères, mes parents selon la chair, 4 qui sont Israélites, auxquels sont l’adoption, et la gloire, et les alliances, et le don[517] de la loi, et le service [divin], et les promesses ; 5 auxquels sont les pères, et desquels, selon la chair, est [issu] le Christ, qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement[518]. Amen !

6 — Ce n’est pas cependant comme si la parole de Dieu avait été sans effet[519], car tous ceux qui sont [issus] d’Israël ne sont pas Israël ; 7 aussi, pour être [la] semence d’Abraham, ils ne sont pas tous enfants ; mais «en Isaac te sera appelée [une] semence»[520] ; 8 c’est-à-dire, ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu ; mais les enfants de la promesse sont comptés pour semence. 9 Car cette parole est [une parole] de promesse : «En cette saison-ci, je viendrai, et Sara aura un fils»[521].

10 Et non seulement [cela], mais aussi quant à Rebecca, lorsqu’elle conçut d’un, d’Isaac, notre père, 11 (car avant que les enfants fussent nés et qu’ils eussent rien fait de bon ou de mauvais, afin que le propos de Dieu selon l’élection demeurât, non point sur le principe des œuvres, mais de celui qui appelle,) 12 il lui fut dit : «Le plus grand sera asservi au plus petit»[522] ; 13 ainsi qu’il est écrit : «J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Ésaü»[523].

14 Que dirons-nous donc ? Y a-t-il de l’injustice en Dieu ? Qu’ainsi n’advienne ! 15 Car il dit à Moïse : «Je ferai miséricorde à celui à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion»[524]. 16 Ainsi donc ce n’est pas de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. 17 Car l’écriture dit au Pharaon : «C’est pour cela même que je t’ai suscité[525], pour montrer en toi ma puissance, et pour que mon nom soit publié dans toute la terre»[526]. 18 Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.

Commentaires :

Les ch. 1 à 8 nous rappellent l'histoire du fils prodigue: son péché avait abondé, mais la grâce a surabondé. Revêtu de la robe de justice, il n'est pas devenu un serviteur dans la maison de son père, mais il jouit dorénavant avec lui d'une pleine relation de fils (Luc 15 v. 11 à 32). Du ch. 9 au ch. 11, il va s'agir du frère aîné, autrement dit du peuple juif, de ses privilèges naturels et aussi de sa jalousie. Comme le père de la parabole, l'apôtre voudrait faire comprendre à Israël ce qu'est la grâce souveraine. Elle n'est pas liée à des avantages héréditaires. Tous les descendants d'Abraham n'étaient pas enfants de la promesse. Ésaü par exemple, ce profane, bien que frère jumeau de Jacob, n'a pas pu hériter de la bénédiction. Et Dieu a prononcé à son sujet cette parole terrible: «J'ai haï Ésaü». Pouvons-nous douter que Son amour n'ait d'abord épuisé toutes ses ressources? Il suffit de penser aux larmes du Seigneur Jésus sur Jérusalem coupable (Luc 19 v. 41), douleur à laquelle l'apôtre donne un écho poignant dans nos v. 2 et 3. Répétons-le: ce ne sont pas les droits de naissance qui assurent à qui que ce soit le salut par grâce. Enfants de parents chrétiens, ceci s'adresse à vous de la façon la plus solennelle !

23

Mai

Lecture : Romains 9 v. 19 à 33

19 Tu me diras donc : Pourquoi se plaint-il encore ? car qui est-ce qui a résisté à sa volonté ? 20 Mais plutôt, toi, ô homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu ? La chose formée dira-t-elle à celui qui l’a formée : Pourquoi m’as-tu ainsi faite ? 21 Le potier n’a-t-il pas pouvoir sur l’argile pour faire de la même masse un vase à honneur et un autre à déshonneur ? 22 Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance[527], a supporté avec une grande patience des vases de colère tout préparés pour la destruction ; 23 — et afin de faire connaître les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde qu’il a préparés d’avance pour la gloire… ? 24 lesquels aussi il a appelés, [savoir] nous, non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les nations : 25 comme aussi il dit en Osée : «J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n’était pas bien-aimée»[528]; 26 «et il arrivera que dans le lieu où il leur a été dit : Vous n’êtes pas mon peuple, là ils seront appelés fils du Dieu vivant»[529]. 27 Mais Ésaïe s’écrie au sujet d’Israël : «Quand le nombre des fils d’Israël serait comme le sable de la mer, le résidu [seul] sera sauvé. 28 Car il consomme et abrège l’affaire en justice, parce que le *Seigneur fera une affaire abrégée sur la terre»[530]. 29 Et comme Ésaïe a dit auparavant : «Si le *Seigneur Sabaoth[531] ne nous avait laissé [quelque] semence, nous serions devenus comme Sodome et nous aurions été semblables à Gomorrhe»[532].

30 Que dirons-nous donc ? Que les nations qui ne poursuivaient pas [la] justice, ont trouvé [la] justice, [la] justice qui est sur le principe de [la] foi. 31 Mais Israël, poursuivant une loi de justice, n’est point parvenu à [cette] loi. 32 Pourquoi ? — Parce que ce n’a point été sur le principe de la foi, mais comme sur le principe des œuvres : car ils ont heurté contre la pierre d’achoppement, 33 selon qu’il est écrit : «Voici, je mets en Sion une pierre d’achoppement, et un rocher de chute», et «celui qui croit en lui ne sera pas confus»[533].

Commentaires :

Dans leur incrédulité audacieuse les hommes se permettent de juger Dieu à leur propre mesure: Puisqu'en définitive Il ne fera que ce qu'Il a voulu, disent certains, de quoi peut-Il nous rendre responsables (v. 19)? Chacun aura beau faire, ajoutent-ils, s'il est prédestiné, il sera sauvé tôt ou tard; si par contre il n'est pas élu tous ses efforts ne changeront pas son sort final. Et, de ce faux point de départ découlent d'autres questions comme celles-ci: N'est-ce pas injuste d'avoir choisi les uns plutôt que les autres? — Connaissant d'avance le sort des perdus, pourquoi les avoir créés? — Comment un Dieu bon peut-Il vouer sa créature au malheur?… Ce chapitre nous apprend que Dieu n'a préparé aucun vase à déshonneur (ou de colère — v. 21). Il les a au contraire supportés — et les supporte encore — «avec une grande patience» (v. 22). Mais ce sont les pécheurs qui se préparent eux-mêmes sans relâche à la perdition éternelle.

Une chose est certaine, pouvons-nous répondre à tous les raisonneurs: Dieu vous a appelés, vous qui avez Sa Parole entre les mains. Il a voulu faire de vous aussi un vase de miséricorde. Seul votre refus peut l'empêcher de réaliser son dessein d'amour (lire 1 Tim. 2 v. 4).

24

Mai

Lecture : Romains 10 v. 1 à 13

1 Frères, le souhait[534] de mon cœur, et la supplication [que j’adresse] à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés. 2 Car je leur rends témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais non selon la connaissance. 3 Car, ignorant la justice de Dieu et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. 4 Car Christ est [la] fin de [la] loi pour justice à tout croyant. 5 Car Moïse décrit la justice qui vient de la loi : «L’homme qui aura pratiqué ces choses vivra par[535] elles»[536]. 6 Mais la justice qui est sur le principe de la foi parle ainsi : Ne dis pas en ton cœur : «Qui montera au ciel ?» — c’est à savoir pour en faire descendre Christ ; 7 ou : «Qui descendra dans l’abîme ?» — c’est à savoir pour faire monter Christ d’entre les morts. 8 Mais que dit-elle ? «La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur»[537], c’est-à-dire la parole de la foi, laquelle nous prêchons, 9 [savoir] que, si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur[538] et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. 10 Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut.

11 Car l’écriture dit : «Quiconque croit en lui ne sera pas confus»[539]. 12 Car il n’y a pas de différence de Juif et de Grec, car le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui l’invoquent ; 13 «car quiconque invoquera le nom du *Seigneur sera sauvé»[540].

Commentaires :

Les affections de l'apôtre pour son peuple se traduisaient de la bonne manière: par des prières (v. 1). C'est aussi notre premier devoir pour ceux de nos proches qui ne sont pas convertis. Paul savait par sa propre expérience qu'on pouvait être zélé pour Dieu tout en faisant complètement fausse route. Que d'entreprises, souvent généreuses et sincères, sont vouées à l'échec parce qu'elles ne sont pas «selon la connaissance»! Et ceci est à plus forte raison vrai des vains efforts déployés par tant de personnes pour gagner le ciel, alors qu'il suffit de saisir la Parole qui est «près de toi» (v. 8). Comme un homme tombé dans un précipice qui persisterait à en remonter par ses propres moyens plutôt que de se fier à la corde que des sauveteurs ont jetée à portée de sa main !

Les v. 9 et 10 nous rappellent que la foi du cœur et la confession de bouche sont inséparables. On peut douter de la réalité d'une conversion qui n'a pas le courage de se déclarer.

Au ch. 3 v. 22 il n'y avait pas de différence devant le péché. Tous étaient coupables. Ici il n'y en a pas quant au salut (v. 12). Tous peuvent l'obtenir. Le Seigneur est assez riche pour répondre aux besoins de tous ceux qui l'invoquent.

25

Mai

Lecture : Romains 10 v. 14 à 21

14 Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont point cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont point entendu parler ? Et comment entendront-ils sans quelqu’un qui prêche ? 15 Et comment prêcheront-ils, à moins qu’ils ne soient envoyés ? selon qu’il est écrit : «Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent[541] la paix, de ceux qui annoncent de bonnes choses»[542]. 16 Mais tous n’ont pas obéi à l’évangile ; car Ésaïe dit : «*Seigneur, qui est-ce qui a cru à ce qu’il a entendu de nous ?»[543]. 17 Ainsi la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu. 18 Mais je dis : N’ont-ils pas entendu ? Oui, certes, «leur voix est allée par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de la terre habitée»[544]. 19 Mais je dis : Israël n’a-t-il pas connu ? Moïse, le premier, dit : «Je vous exciterai à la jalousie par[545] ce qui n’est pas une nation ; je vous provoquerai à la colère par* une nation sans intelligence»[546]. 20 Mais Ésaïe s’enhardit tout à fait, et dit : «J’ai été trouvé de ceux qui ne me cherchaient point, et j’ai été manifesté à ceux qui ne s’enquéraient point de moi»[547]. 21 Mais quant à Israël, il dit : «Tout le long du jour j’ai étendu mes mains vers un peuple désobéissant et contredisant»[548].

Commentaires :

 «La foi provient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend par la Parole de Dieu» (v. 17). Il est donc indispensable que cette Parole efficace soit proclamée à travers le monde. «Combien sont beaux… les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles», écrivait déjà le prophète (És. 52 v. 7). Il s'agissait alors de Christ seul. Désormais il est question de «ceux qui annoncent la paix», car les rachetés deviennent des prédicateurs à leur tour. Oui, si chacun d'eux voulait être, là où le Seigneur l'envoie, un messager plein de ferveur, les appels de l'évangile retentiraient jusqu'aux extrémités de la terre habitée (v. 18). Et ce v. 15 nous montre de quelle manière les croyants ont à prêcher: Non seulement par leurs paroles, mais aussi par la beauté morale de leur marche, leurs pieds étant chaussés de «la préparation de l'évangile de paix» (Éph. 6 v. 15).

Hélas! La question attristée: «Qui est-ce qui a cru… ?» (v. 16; És. 53 v. 1) souligne que beaucoup de cœurs resteront fermés. C'était le cas d'Israël, malgré les avertissements de tout l'Ancien Testament: Moïse (v. 19), David (v. 18), Ésaïe (v. 15, 16, 20, 21), c'est-à-dire la Loi, les Psaumes et les Prophètes. Mais prenons garde de ne pas être nous aussi désobéissants et contredisants (v. 21).

26

Mai

Lecture : Romains 11 v. 1 à 15

1 Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Qu’ainsi n’advienne ! Car moi aussi je suis Israélite, de la semence d’Abraham, de la tribu de Benjamin. 2 Dieu n’a point rejeté son peuple, lequel il a préconnu. Ne savez-vous pas ce que l’écriture dit dans [l’histoire d’]Élie, comment il fait requête à Dieu contre Israël ? 3 «*Seigneur, ils ont tué tes prophètes ; ils ont renversé tes autels ; et moi, je suis demeuré seul, et ils cherchent ma vie». 4 Mais que lui dit la réponse divine ? «Je me suis réservé sept mille hommes qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal»[549]. 5 Ainsi donc, au temps actuel aussi, il y a un résidu selon [l’]élection de [la] grâce. 6 Or, si c’est par la grâce, ce n’est plus sur le principe des œuvres, puisque autrement la grâce n’est plus [la] grâce. 7 Quoi donc ? Ce qu’Israël recherche, il ne l’a pas obtenu, mais l’élection l’a obtenu, et les autres ont été endurcis[550], 8 selon qu’il est écrit : «Dieu leur a donné un esprit d’étourdissement, des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre, jusqu’au jour d’aujourd’hui»[551]. 9 Et David dit : «Que leur table devienne pour eux un filet, et un piège, et une occasion de chute, et une rétribution[552] ; 10 que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir ; et courbe continuellement leur dos»[553].

11 Je dis donc : Ont-ils bronché afin qu’ils tombassent ? Qu’ainsi n’advienne ! Mais par leur chute[554], le salut [parvient] aux nations pour les[555] exciter à la jalousie. 12 Or, si leur chute[556] est la richesse du monde, et leur diminution, la richesse des nations, combien plus le sera leur plénitude ! 13 Car je parle à vous, nations, en tant que moi je suis en effet apôtre des nations, je glorifie mon ministère, 14 si en quelque façon je puis exciter à la jalousie ma chair[557] et sauver quelques-uns d’entre eux. 15 Car si leur réjection est la réconciliation du monde, quelle sera leur réception, sinon la vie d’entre les morts.

Commentaires :

Malgré son incrédulité, Israël n'était pas définitivement rejeté. L'apôtre était lui-même un témoin de ce que la grâce pouvait encore accomplir en faveur du Juif rebelle (v. 1). Déjà dans les jours d'Élie, ce dernier se trompait en pensant que le peuple tout entier avait abandonné l'Éternel. Dans son découragement, le pauvre Élie avait été jusqu'à faire «requête à Dieu contre Israël» (v. 2, 3). Mais quelle grâce dans «la réponse divine» (v. 4)! De tout temps le Seigneur s'est réservé un résidu fidèle qui refuse de se courber devant les idoles du monde. En faisons-nous partie dans le temps actuel (v. 5)? Le v. 9 nous donne un exemple de ce que peuvent être ces idoles: les plaisirs de la table deviennent un piège pour les incrédules et, ajoute le Ps. 69 v. 22, «ce qui tend à la prospérité» leur est un filet.

Après de multiples appels, Israël a finalement été aveuglé au profit des nations. Mais l'ardent désir de l'apôtre restait celui-ci: que la jalousie du peuple juif envers les nouveaux bénéficiaires du salut (jalousie dont lui-même avait tant souffert: Act. 13 v. 45; 17 v. 5; 22 v. 21, 22) l'incite à rechercher la grâce qu'il avait jusque-là méprisée (v. 14; ch. 10 v. 19).

Puisse la vue de nos bénédictions chrétiennes éveiller l'envie de tous ceux qui nous entourent!

27

Mai

Lecture : Romains 11 v. 16 à 36

16 Or, si les prémices sont saintes, la masse l’est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. 17 Or, si quelques-unes des branches ont été arrachées, et si toi qui étais un olivier sauvage, as été enté[558] au milieu d’elles, et es devenu coparticipant de la racine et de la graisse de l’olivier, 18 ne te glorifie pas contre les branches ; mais si tu te glorifies, ce n’est pas toi qui portes la racine, mais c’est la racine qui te porte. 19 Tu diras donc : Les branches ont été arrachées, afin que moi je fusse enté[559]. 20 Bien ! elles ont été arrachées pour cause d’incrédulité, et toi tu es debout par la foi. Ne t’enorgueillis pas, mais crains 21 (si en effet Dieu n’a pas épargné les branches [qui sont telles] selon la nature), qu’il ne t’épargne pas non plus.

22 Considère[560] donc la bonté et la sévérité de Dieu : la sévérité envers ceux qui sont tombés ; la bonté de Dieu envers toi, si tu persévères dans cette bonté ; puisque autrement, toi aussi, tu seras coupé. 23 Et eux aussi, s’ils ne persévèrent pas dans l’incrédulité, ils seront entés[561], car Dieu est puissant pour les enter de nouveau. 24 Car si toi, tu as été coupé de l’olivier qui selon la nature était sauvage, et as été enté[562] contre nature sur l’olivier franc, combien plus ceux qui en sont selon la nature seront-ils entés sur leur propre olivier ?

25 Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère-ci, afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux : c’est qu’un endurcissement[563] partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée ; 26 et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit : «Le libérateur[564] viendra de Sion ; il détournera de Jacob l’impiété[565]. 27 Et c’est là l’alliance de ma part pour eux, lorsque j’ôterai leurs péchés»[566]. 28 En ce qui concerne l’évangile, ils sont ennemis à cause de vous ; mais en ce qui concerne l’élection, ils sont bien-aimés à cause des pères. 29 Car les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir[567]. 30 Car comme vous aussi vous avez été autrefois désobéissants à Dieu et que maintenant vous êtes devenus des objets de miséricorde par la désobéissance de ceux-ci, 31 de même ceux-ci aussi ont été maintenant désobéissants à votre miséricorde, afin qu’eux aussi deviennent des objets de miséricorde. 32 Car Dieu a renfermé tous, [Juifs et nations], dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous.

33 Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables ! 34 Car qui a connu la pensée du *Seigneur, ou qui a été son conseiller ? [568] 35 ou qui lui a donné le premier, et il lui sera rendu ? 36 Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! À lui soit la gloire éternellement ! Amen.

 

Commentaires :

Pour illustrer la question respective d'Israël et des nations, l'apôtre prend l'image d'un olivier franc qui représente le peuple juif. Une partie de ses branches a été arrachée «pour cause d'incrédulité» (v. 20) et à la place ont été greffés des rameaux provenant de l'olivier sauvage des nations. Or chacun sait qu'un jardinier fait toujours le contraire. Il greffe sur l'arbre sauvage le rejeton de l'espèce qu'il entend récolter. Cette introduction «contre nature» (v. 24) des gentils sur le tronc d'Israël souligne donc l'immense grâce qui nous a mis, nous qui ne sommes pas juifs, au bénéfice des promesses faites à Abraham. En éprouver de l'orgueil serait la plus grande des inconséquences (v. 20)!

Le moment viendra, après l'enlèvement des croyants, où la chrétienté infidèle sera jugée à son tour; après quoi tout le résidu d'Israël sera sauvé par son grand Libérateur (v. 26).

Ainsi les nations n'avaient aucun droit d'origine; Israël avait perdu les siens; tous étaient donc dans le même état irrémédiable, sans autre ressource que la miséricorde d'en haut. Et l'apôtre s'arrête avec adoration devant ces plans insondables, ces «profondeurs des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu» (v. 33).

28

Mai

Lecture : Romains 12 v. 1 à 8

1 Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, [ce qui est] votre service intelligent. 2 Et ne vous conformez pas à ce siècle ; mais soyez transformés par le renouvellement de [votre] entendement, pour que vous discerniez[569] quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite.

3 Car, par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée [de lui-même], au-dessus de celle qu’il convient d’avoir, mais de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. 4 Car comme dans un seul corps nous avons plusieurs membres, et que tous les membres n’ont pas la même fonction[570], 5 ainsi nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps en Christ, et chacun individuellement membres l’un de l’autre. 6 Or ayant des dons de grâce différents, selon la grâce qui nous a été donnée, soit la prophétie, [prophétisons] selon la proportion de la foi ; 7 soit le service, [soyons occupés] du service ; soit celui qui enseigne, [qu’il s’applique] à l’enseignement ; 8 soit celui qui exhorte, à l’exhortation ; — celui qui distribue, [qu’il le fasse] en simplicité[571] ; celui qui est à la tête, [qu’il conduise] soigneusement ; celui qui exerce la miséricorde, [qu’il le fasse] joyeusement.

Commentaires :

Jusqu'ici nous avons vu ce que Dieu a fait pour nous. Les ch. 12 à 15 nous apprennent ce qu'Il attend à présent de notre part. Le Seigneur s'est acquis tous les droits sur nos vies. Présentons-Lui ce qui Lui appartient: nos corps, comme un sacrifice vivant (en contraste avec les victimes mortes du culte judaïque) afin qu'Il agisse à travers eux. Mais avant de servir, il est nécessaire que notre intelligence renouvelée discerne la volonté du Seigneur (lire Col. 1 v. 9, 10). Quelles que soient les apparences, elle est toujours bonne, et agréable, et parfaite (pesons ces mots)… par le seul fait que c'est Sa volonté (v. 2; Jean 4 v. 34). Il importe aussi de surveiller nos pensées et de les juger, de manière qu'elles restent des pensées d'humilité et non de propre satisfaction, des pensées saines et non souillées.

Les v. 6 à 8 énumèrent quelques dons de grâce: prophétie, service dans l'assemblée, enseignement, exhortation, administration, conduite du troupeau… Toutes ces activités, diront certains, ne me concernent pas; elles sont pour des chrétiens ayant de l'âge et de l'expérience. Eh bien! La dernière en tout cas peut être remplie par tout croyant, quel que soit son âge: «celui qui exerce la miséricorde, qu'il le fasse joyeusement» (2 Cor. 9 v. 7).

29

Mai

Lecture : Romains 12 v. 9 à 21

9 Que l’amour soit sans hypocrisie ; ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien ; 10 quant à l’amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; quant à l’honneur, étant les premiers à le rendre aux autres ; 11 quant à l’activité, pas paresseux ; fervents en esprit[572] ; servant[573] le Seigneur ; 12 vous réjouissant dans l’espérance ; patients dans la tribulation ; persévérants dans la prière ; 13 subvenant aux nécessités des saints ; vous appliquant à l’hospitalité. 14 Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez et ne maudissez pas. 15 Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, et pleurez avec ceux qui pleurent ; 16 ayant, les uns envers les autres, un même sentiment ; ne pensant pas aux choses élevées, mais vous associant aux humbles[574]. Ne soyez pas sages à vos propres yeux ;… 17 ne rendant à personne mal pour mal ; vous proposant ce qui est honnête devant tous les hommes ; 18 s’il est possible, autant que cela dépend de vous, vivant en paix avec tous les hommes ; 19 ne vous vengeant pas vous-mêmes, bien-aimés ; mais laissez agir la colère, car il est écrit : «À moi la vengeance ; moi je rendrai, dit le *Seigneur»[575]. 20 «Si donc ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en faisant cela tu entasseras des charbons de feu sur sa tête»[576]. 21 Ne sois pas surmonté par le mal, mais surmonte le mal par le bien.

Commentaires :

Dans les v. 1 à 8, il s'agissait de notre service devant Dieu; les v. 9 à 16 énumèrent plutôt nos devoirs envers nos frères, tandis que du v. 17 au v. 21 il est question de notre responsabilité à l'égard de tous les hommes. Chacune de ces exhortations doit être méditée et trouve à s'appliquer dans notre vie quotidienne. Car l'autorité de la Parole s'étend aussi bien à notre vie de famille qu'à notre travail, à la semaine qu'au dimanche, aux jours de joie qu'aux jours de tristesse (v. 15)… Il n'est pas une circonstance dans laquelle nous ne puissions et ne devions nous comporter en chrétiens.

Le v. 11 nous encourage à l'activité. Toutefois les divers services placés devant nous: bienfaisance, hospitalité (v. 13)… doivent tous se résumer dans l'expression «servant le Seigneur» (et non notre réputation).

Se plaire dans ce qui est humble et avec les humbles (v. 16), supporter avec patience des injustices ou des outrages (v. 17 à 20), sont des attitudes contraires à notre nature. Mais c'est ainsi que se manifestera la vie de Christ en nous comme elle s'est manifestée en Lui (1 Pier. 2 v. 22, 23). Faire du bien est la seule riposte au mal qui nous soit permise et c'est aussi la seule manière de le surmonter.

30

Mai

Lecture : Romains 13 v. 1 à 14

1 Que toute âme se soumette aux autorités qui sont au-dessus d’elle ; car il n’existe pas d’autorité, si ce n’est de par Dieu ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu ; 2 de sorte que celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordonnance de Dieu ; et ceux qui résistent feront venir[577] un jugement sur eux-mêmes. 3 Car les magistrats ne sont pas une terreur pour une bonne œuvre, mais pour une mauvaise. Or veux-tu ne pas craindre l’autorité ? fais le bien, et tu recevras d’elle de la louange ; 4 car [le magistrat] est serviteur de Dieu pour ton bien ; mais si tu fais le mal, crains ; car il ne porte pas l’épée en vain ; car il est serviteur de Dieu, vengeur pour [exécuter] la colère sur celui qui fait le mal. 5 C’est pourquoi il est nécessaire d’être soumis, non seulement à cause de la colère, mais aussi à cause de la conscience. 6 Car c’est pour cela que vous payez aussi les tributs ; — car ils sont ministres de Dieu, s’employant constamment à cela même. 7 Rendez à tous ce qui leur est dû : à qui le tribut, le tribut ; à qui le péage, le péage ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l’honneur, l’honneur.

8 Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli[578] [la] loi. 9 Car ce [qui est dit] : «Tu ne commettras point adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point»[579], et tout autre commandement qu’il puisse y avoir, est résumé dans cette parole-ci : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même»[580]. 10 L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour donc est la somme[581] de la loi.

11 Et [encore] ceci : connaissant le temps, que c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru : 12 la nuit est fort avancée, et le jour s’est approché ; rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. 13 Conduisons-nous honnêtement, comme de jour ; non point en orgies ni en ivrogneries ; non point en impudicités ni en débauches ; non point en querelles ni en envie. 14 Mais revêtez le seigneur Jésus Christ, et ne prenez pas soin de la chair pour [satisfaire à ses] convoitises.

Commentaires :

Être soumis aux autorités, c'est l'être à Dieu qui les a établies. À moins que ce qui est exigé de nous ne soit en contradiction évidente avec la volonté du Seigneur (comp. Act. 4 v. 19; 5 v. 29). Le chrétien, qui profite de la sécurité et des services publics assurés par l'État, doit se comporter en bon citoyen, payer scrupuleusement ses impôts (v. 7), respecter les lois et les règlements: police, douane, etc.

«Ne devez rien à personne» (v. 8) est une exhortation à ne pas oublier à notre époque où le crédit est entré dans les mœurs! Les dettes peuvent constituer un piège à plusieurs points de vue. 1° En engageant un avenir qui ne nous appartient pas. 2° En nous liant aux hommes plutôt qu’à Dieu (Jér. 17 v. 7). 3° En traduisant un esprit d’impatience et de propre volonté. Dois-je faire un achat pour lequel le Seigneur ne m’a pas encore donné l’argent nécessaire ? Une seule dette doit nous lier: l'amour qui résume toutes les instructions de ce chapitre: amour pour le Seigneur (1 Pier. 2 v. 13), pour nos frères, pour tous les hommes.

Un motif essentiel pour être fidèle et ranimer nos cœurs, c'est que «le matin vient» (És. 21 v. 12). Tant que dure la nuit morale de ce monde, le croyant est invité à revêtir «les armes de la lumière» (v. 12; Éph. 6 v. 13…). Le Seigneur vient!

31

Mai

Lecture : Romains 14 v. 1 à 18

1 Or quant à celui qui est faible en foi[582], recevez-le ; non pas pour la décision de questions [douteuses][583]. 2 L’un croit pouvoir manger de toutes choses ; l’autre qui est faible, mange des herbes : 3 que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas ; et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange, car Dieu l’a reçu. 4 Qui es-tu, toi qui juges le domestique d’autrui ? Il se tient debout ou il tombe pour son propre maître ; et il sera tenu debout, car le Seigneur est puissant pour le tenir debout. 5 L’un estime un jour plus qu’un autre jour, et l’autre estime tous les jours [égaux] : que chacun soit pleinement persuadé dans son propre esprit. 6 Celui qui a égard au jour, y a égard à cause du Seigneur ; et celui qui mange, mange à cause du Seigneur, car il rend grâces à Dieu ; et celui qui ne mange pas, ne mange pas à cause du Seigneur, et il rend grâces à Dieu. 7 Car nul de nous ne vit ayant égard à lui-même, et nul ne meurt ayant égard à lui-même : 8 mais soit que nous vivions, nous vivons ayant égard au Seigneur, soit que nous mourions, nous mourons ayant égard au Seigneur ; soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes du Seigneur. 9 Car c’est pour cela que Christ est mort et qu’il a revécu, afin qu’il dominât et sur les morts et sur les vivants. 10 Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? Ou aussi toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? Car nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu ; 11 car il est écrit : «Je suis vivant, dit le *Seigneur, que tout genou se ploiera devant moi, et que toute langue confessera hautement Dieu»[584]. 12 Ainsi donc, chacun de nous rendra compte pour lui-même à Dieu.

13 Ne nous jugeons donc plus l’un l’autre ; mais jugez plutôt ceci, de ne pas mettre une pierre d’achoppement ou une occasion de chute devant votre frère. 14 Je sais, et je suis persuadé dans le seigneur Jésus, que rien n’est souillé par soi-même, sauf qu’à celui qui croit qu’une chose est souillée, elle lui est souillée. 15 Car si, à cause d’une viande[585], ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour. Ne détruis pas par ta viande celui pour lequel Christ est mort. 16 Que ce qui est bien en vous ne soit donc pas blâmé. 17 Car le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint. 18 Car celui qui en cela sert[586] le Christ est agréable à Dieu et approuvé des hommes.

Commentaires :

Le livre des Actes nous a montré combien les chrétiens sortis du judaïsme avaient peine à se dégager des formes de leur religion. Nombreux sont encore aujourd'hui dans la chrétienté les croyants qui attachent de l'importance à des pratiques extérieures: abstention de viandes, respect de fêtes… Gardons-nous de les critiquer! Je n'ai pas le droit de douter qu'un chrétien n'agisse «à cause du Seigneur» (v. 6) dont il est un serviteur responsable. D'une manière générale, la disposition à juger les autres est toujours la preuve que je connais mal mon propre cœur. Car si je suis véritablement saisi à la fois par l'horreur de moi-même et par le sentiment de la grâce de Dieu qui me supporte, tout esprit de supériorité disparaît de ma pensée. Puis-je d'ailleurs m'ériger en juge alors que je vais comparaître bientôt pour mon propre compte devant le tribunal de Dieu (v. 10; bien qu'étant déjà justifié)? Non seulement je n'ai pas à juger les motifs du comportement d'un frère, mais je dois veiller à ne pas le scandaliser par le mien. Je suis exhorté à m'abstenir de ce qui pourrait détruire (contraire d'édifier) un autre croyant. Pour cela le v. 15 me donne l'argument décisif: ce frère est «celui pour lequel Christ est mort».

 

Juin


 


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Juin

Lecture : Romains 14 v. 19 à 23 ; 15 v. 1 à 13

19 Ainsi donc poursuivons les choses qui tendent à[587] la paix et celles qui tendent à l’édification mutuelle. 20 À cause d’une viande, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. Toutes choses, il est vrai, sont pures ; mais il y a du mal pour l’homme qui mange en bronchant[588]. 21 Il est bon de ne pas manger de chair, de ne pas boire de vin, et de ne [faire aucune chose] en laquelle ton frère bronche, ou est scandalisé, ou est faible. 22 Toi, tu as de la foi ; aie-la par devers toi-même devant Dieu ; bienheureux est celui qui ne se juge pas lui-même en ce qu’il approuve ; 23 mais celui qui hésite, s’il mange, est condamné, parce qu’[il n’agit] pas sur un principe de foi. Or tout ce qui n’est pas sur le principe de la foi est péché.

Chapitre 15

1 Or nous devons, nous les forts, porter les infirmités des faibles, et non pas nous plaire à nous-mêmes. 2 Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain, en vue du bien, pour l’édification. 3 Car aussi le Christ n’a point cherché à plaire à lui-même, mais selon qu’il est écrit : «Les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi»[589]. 4 Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance. 5 Or le Dieu de patience et de consolation vous donne d’avoir entre vous un même sentiment selon le christ Jésus, 6 afin que, d’un commun accord, d’une même bouche, vous glorifiiez le Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ. 7 C’est pourquoi recevez-vous les uns les autres, comme aussi le Christ vous a reçus, à la gloire de Dieu.

8 Car je dis que Jésus Christ a été serviteur de [la] circoncision, pour la vérité de Dieu, pour la confirmation des promesses [faites] aux pères, 9 et pour que les nations glorifiassent Dieu pour [la] miséricorde, selon qu’il est écrit : «C’est pourquoi je te célébrerai parmi les nations, et je psalmodierai à ton nom»[590]. 10 Et encore, il dit : «Nations, réjouissez-vous avec son peuple»[591]. 11 Et encore : «Louez le *Seigneur, vous toutes les nations, et que tous les peuples le célèbrent»[592]. 12 Et encore Ésaïe dit : «Il y aura la racine de Jessé, et il y en aura un qui s’élèvera pour gouverner les nations ; c’est en lui que les nations espéreront»[593]. 13 Or que le Dieu d’espérance vous remplisse de toute joie et paix en croyant, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit Saint.

Commentaires :        

Ces versets continuent le sujet de nos rapports avec les autres croyants. Outre la mise en garde de ne pas les scandaliser, nous trouvons des recommandations positives:

1º Poursuivre «les choses qui tendent à la paix et… à l'édification mutuelle» (v. 19). Or les critiques tendent au résultat inverse.

Porter, essentiellement par la prière, les infirmités des faibles (ce qui ne signifie nullement être indulgent pour les péchés), en nous rappelant que nous avons aussi le plus grand besoin du support de nos frères et sœurs pour nos propres infirmités.

3º Ne pas rechercher ce qui nous est agréable, mais ce qui fera du bien à notre prochain. Nous suivrons ainsi les traces du Modèle parfait (v. 2, 3).

4º S'attacher à avoir un même sentiment pour que la communion dans le culte ne soit pas troublée (v. 5, 6) et «recevoir» les autres avec la même grâce qui nous a nous-mêmes reçus (v. 7).

Soulignons les qualificatifs donnés dans ce ch. 15 au «Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ» (v. 6). Il est «le Dieu de patience et de consolation» (v. 5) et nous dispense celles-ci par sa Parole (v. 4). Il est aussi «le Dieu d'espérance» et veut nous y faire abonder (v. 13). Enfin le v. 33 le désigne comme le Dieu de paix qui veut être avec nous tous.

2

Juin

Lecture : Romains 15 v. 14 à 33

14 Or je suis persuadé, mes frères, moi-même aussi, à votre égard, que vous-mêmes aussi vous êtes pleins de bonté, remplis de toute connaissance et capables de vous exhorter l’un l’autre. 15 Mais je vous ai écrit en quelque sorte plus hardiment, frères, comme réveillant vos souvenirs, à cause de la grâce qui m’a été donnée par Dieu, 16 pour que je sois ministre[594] du christ Jésus envers les nations, exerçant la sacrificature dans l’évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit agréable, étant sanctifiée par l’Esprit Saint. 17 J’ai donc de quoi me glorifier dans le christ Jésus, dans les choses qui concernent Dieu. 18 Car je n’oserai rien dire que Christ n’ait accompli par moi pour l’obéissance des nations, par parole et par œuvre, 19 par la puissance de miracles[595] et de prodiges, par la puissance de l’Esprit [de Dieu] ; de sorte que, depuis Jérusalem, et tout alentour, jusqu’en Illyrie, j’ai pleinement annoncé l’évangile du Christ ; 20 mais ainsi m’attachant à évangéliser, non pas là où Christ avait été prêché[596], (afin que je n’édifiasse pas sur le fondement d’autrui) 21 mais selon qu’il est écrit : «Ceux à qui il n’a pas été annoncé, verront, et ceux qui n’ont pas entendu, comprendront»[597].

22 C’est pourquoi aussi j’ai été souvent empêché d’aller vers vous ; 23 mais maintenant, n’ayant plus de sujet [de m’arrêter] dans ces pays-ci, et ayant depuis plusieurs années un grand désir d’aller vers vous, 24 pour le cas où je me rendrais en Espagne… ; car j’espère que je vous verrai à mon passage, et que vous me ferez la conduite de ce côté-là, quand j’aurai d’abord un peu joui de vous ; 25 mais à présent je vais à Jérusalem, étant occupé au service des saints ; 26 car la Macédoine et l’Achaïe ont trouvé bon de subvenir, par une contribution, aux besoins des pauvres d’entre les saints qui sont à Jérusalem ; 27 car elles l’ont pris à cœur, et elles sont leurs débiteurs ; car si les nations ont participé à leurs [biens] spirituels, elles sont aussi sous l’obligation de les servir dans les choses charnelles. 28 Après donc que j’aurai achevé cette [œuvre] et que je leur aurai scellé ce fruit, j’irai en Espagne en passant par [chez] vous. 29 Et je sais qu’en allant auprès de vous, j’irai dans la plénitude de la bénédiction de Christ.

30 Mais je vous exhorte, frères, par notre seigneur Jésus Christ et par l’amour de l’Esprit, à combattre avec moi dans vos prières à Dieu pour moi, 31 afin que je sois délivré des incrédules qui sont en Judée, et que mon service que j’ai [à accomplir] à Jérusalem soit agréable aux saints, 32 afin que j’aille vers vous avec joie par la volonté de Dieu, et que je me récrée avec vous. 33 Or, que le Dieu de paix soit avec vous tous ! Amen.

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L'apôtre est persuadé des meilleures choses en ce qui concerne les chrétiens de Rome (v. 14). Présumer le bien chez nos frères, c'est faire confiance à Christ qui est en eux. C'est aussi les stimuler à se maintenir à ce niveau.

Avec une humilité touchante, Paul n'annonce pas sa visite aux Romains comme si ses exhortations leur étaient nécessaires, mais au contraire en reconnaissant leur capacité de s'exhorter l'un l'autre (v. 14). Ni non plus comme si eux allaient avoir l'honneur de sa présence, mais bien comme ayant lui-même le désir de jouir de la leur (v. 24 fin). Enfin le grand apôtre écrit à ses frères de Rome qu'il a besoin de leurs prières (v. 30).

Pressé par son zèle pour l'évangile, Paul avait souvent cherché à se rendre à Rome (v. 22). Mais Dieu, dans sa sagesse, ne le lui avait pas permis. Cette capitale du monde ancien ne devait pas devenir le centre de son œuvre. Il ne fallait pas que l'église de Rome puisse se prévaloir ensuite d'avoir été fondée par un apôtre pour s'élever au-dessus des autres assemblées… comme elle n'a pas manqué de le faire plus tard. «L'Église (entière) est la vraie capitale céleste et éternelle de la gloire et des voies de Dieu» (J.N.D., Études sur la Parole, Actes).

3

Juin

Lecture : Romains 16 v. 1 à 16

1 Or je vous recommande Phœbé, notre sœur, qui est servante de l’assemblée qui est à Cenchrée, 2 afin que vous la receviez dans le Seigneur, comme il convient à des saints, et que vous l’assistiez dans toute affaire pour laquelle elle aurait besoin de vous ; car elle-même aussi a été en aide à plusieurs, et à moi-même.

3 Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d’œuvre dans le christ Jésus 4 (qui, pour ma vie, ont exposé leur propre cou ; auxquels je ne rends pas grâces moi seul, mais aussi toutes les assemblées des nations), 5 et l’assemblée qui [se réunit] dans leur maison. Saluez Épaïnète, mon bien-aimé, qui est les prémices de l’Asie pour Christ. 6 Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous. 7 Saluez Andronique et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui sont distingués parmi les apôtres, qui même ont été avant moi en Christ. 8 Saluez Amplias, mon bien-aimé dans le Seigneur. 9 Saluez Urbain, notre compagnon d’œuvre en Christ, et Stachys, mon bien-aimé. 10 Saluez Appellès, approuvé en Christ. Saluez ceux de chez Aristobule. 11 Saluez Hérodion, mon parent. Saluez ceux de chez Narcisse qui sont dans le Seigneur. 12 Saluez Tryphène et Tryphose, lesquelles travaillent dans le Seigneur. Saluez Persis, la bien-aimée, qui a beaucoup travaillé dans le Seigneur. 13 Saluez Rufus, l’élu dans le Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. 14 Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermas, Patrobas, Hermès, et les frères qui sont avec eux. 15 Saluez Philologue, et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympas, et tous les saints qui sont avec eux. 16 Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les assemblées du Christ vous saluent.

Commentaires :        

Le ch. 12 enseignait ce que devaient être la consécration et le service chrétiens. Le ch. 16 nous en montre la pratique dans ces chers croyants de Rome auxquels l'apôtre adresse ses salutations. Nous avons ici, a écrit quelqu'un, «une page-spécimen du livre de l'éternité… Il n'est pas un seul acte de service que nous rendons à notre Seigneur, qui ne soit couché par écrit dans son livre; et non seulement la substance de l'acte, mais aussi la manière dont il est fait…» (C.H.M., Nombres). C'est ainsi qu'au v. 12, Tryphène, Tryphose et Persis, la bien-aimée, ne sont pas nommés ensemble, car si les deux premières travaillaient dans le Seigneur, le troisième avait «beaucoup travaillé» et leurs services ne sont pas confondus. Tout est apprécié et enregistré par Celui qui ne se trompe pas.

Paul de son côté n'oublie pas ce qui a été fait pour lui (fin v. 2 et 4). Nous retrouvons ici ses «compagnons d'œuvre» Prisca et Aquilas (Act. 18). L'assemblée se réunissait simplement dans leur maison (quel contraste avec les riches basiliques édifiées depuis à Rome !).

Les salutations en Christ contribuent à resserrer les liens de la communion fraternelle. Nous ne devrions donc pas négliger de transmettre celles dont on nous a chargés.

4

Juin

Lecture : Romains 16 v. 17 à 27

17 Or je vous exhorte, frères, à avoir l’œil sur ceux qui causent les divisions et les occasions de chute par [des choses qui ne sont] pas selon la doctrine que vous avez apprise ; et éloignez-vous d’eux. 18 Car ces sortes de gens ne servent[598] pas notre seigneur Christ, mais leur propre ventre ; et par de douces paroles et un beau langage, ils séduisent les cœurs des simples. 19 Car votre obéissance est venue à [la connaissance de] tous. Je me réjouis donc à votre sujet ; mais je désire que vous soyez sages quant au bien, et simples quant au mal. 20 Or le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre seigneur Jésus Christ soit avec vous !

21 Timothée, mon compagnon d’œuvre, et Lucius, et Jason, et Sosipater, mes parents, vous saluent.

22 Moi, Tertius, qui ai écrit la lettre, je vous salue dans le Seigneur. 23 Gaïus, mon hôte et celui de toute l’assemblée, vous salue. Éraste, l’administrateur de la ville, et le frère Quartus vous saluent. 24 Que la grâce de notre seigneur Jésus Christ soit avec vous tous ! Amen.

25 Or, à celui qui est puissant pour vous affermir selon mon évangile et la prédication de Jésus Christ, selon la révélation du mystère[599] à l’égard duquel le silence a été gardé dès les temps éternels, 26 mais qui a été manifesté maintenant, et qui, par des écrits prophétiques, a été donné à connaître à toutes les nations, selon le commandement du Dieu éternel, pour [l’]obéissance de [la] foi,… 27 au Dieu qui seul est sage, par Jésus Christ, — auquel soit la gloire éternellement ! Amen.

Commentaires :        

Les sujets de joie que Paul trouvait dans les croyants de Rome (v. 19) ne lui faisaient pas perdre de vue les dangers auxquels ils étaient exposés. Avant de clore son épître, il les met en garde contre les faux docteurs, reconnaissables à ce qu'ils cherchaient à se plaire à eux-mêmes, servant leurs ambitions et leurs convoitises (leur propre ventre: v. 18; Phil. 3 v. 19). Le remède ne consiste pas à discuter avec «ces sortes de gens» ni à étudier leurs erreurs mais à s'éloigner d'eux, en étant simples quant au mal (v. 17 à 19; Prov. 19 v. 27). Néanmoins, ces manifestations du mal ne nous laissent pas insensibles. Aussi, pour nous encourager, l'Esprit nous affirme que bientôt le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds (v. 20).

Plusieurs parents de Paul se trouvaient parmi les premiers chrétiens (v. 11, 21), fruits sans doute de ses prières (ch. 9 v. 3; 10 v. 1). Que ceci stimule notre intercession pour ceux des nôtres encore inconvertis!

Ce que Dieu attend de notre foi, c'est l'obéissance (v. 19 et 26 fin), et ce que notre foi peut attendre de Lui par «notre Seigneur Jésus Christ» c'est la puissance (v. 25), la sagesse (v. 27) et la grâce (v. 20, 24). Avec l'apôtre, donnons-Lui gloire, en Lui exprimant notre reconnaissance et surtout en vivant pour Lui plaire.

5

Juin

Lecture : Psaume 1

1      Bienheureux l’homme qui ne marche pas dans le conseil des méchants, et ne se tient pas dans le chemin des pécheurs, et ne s’assied pas au siège[600] des moqueurs,

2      Mais qui a son plaisir en la loi de l’Éternel, et médite dans sa loi jour et nuit !

3      Et il sera comme un arbre planté près des ruisseaux d’eaux, qui rend son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se flétrit point ; et tout ce qu’il fait prospère.

4      Il n’en est pas ainsi des méchants, mais ils sont comme la balle que le vent chasse.

5      C’est pourquoi les méchants ne subsisteront point dans le jugement, ni les pécheurs dans l’assemblée des justes ;

6      Car l’Éternel connaît la voie des justes ; mais la voie des méchants périra.

Commentaires :        

Les Psaumes, ou «louanges» ont été appelés parfois «le cœur des Écritures» parce que sous leur forme poétique ils expriment avant tout des sentiments. Sentiments qui seront ceux des fidèles Israélites pendant et après le règne de l'Antichrist: souffrance, angoisse, crainte... mais aussi confiance, joie, reconnaissance. Sentiments et affections du Seigneur Jésus entrant par avance en sympathie dans les afflictions de ce «résidu» juif. Enfin, sentiments que peuvent éprouver dans leurs circonstances les croyants de tous les temps.

Les premiers versets définissent les caractères des bienheureux qui peuvent chanter ces Psaumes. Et avant tout autre caractère, Dieu réclame celui de la mise à part, de la séparation du mal. Combien ce verset 1 a d'applications dans notre vie de tous les jours. Il est la condition indispensable pour jouir de la Parole (verset 2) et pour «porter du fruit» (verset 3; comparer Jérémie 17:7, 8; voir aussi Jean 15:5). L’arbre planté près des ruisseaux d’eaux représente le croyant enraciné en Christ, recevant de lui sa vigueur. Jésus, comme Homme, a réalisé parfaitement cette mise à part, ce plaisir dans la loi de l'Éternel et enfin cette plénitude de fruit porté à la gloire de Dieu.

6

Juin

Lecture : Psaume 2

1      Pourquoi s’agitent les nations, et les peuples[601] méditent-ils la vanité ?

2      Les rois de la terre se lèvent, et les princes consultent ensemble contre l’Éternel et contre son Oint :

3      Rompons leurs liens, et jetons loin de nous leurs cordes !

4      Celui qui habite dans les cieux se rira [d’eux], le Seigneur[602] s’en moquera.

5      Alors il leur parlera dans sa colère, et, dans sa fureur, il les épouvantera :

6      Et moi, j’ai oint mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté.

7      Je raconterai le décret : l’Éternel m’a dit : Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré.

8      Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour ta possession, les bouts de la terre ;

9      Tu les briseras avec un sceptre[603] de fer ; comme un vase de potier tu les mettras en pièces.

10    Et maintenant, ô rois, soyez intelligents ; vous, juges de la terre, recevez instruction :

11    Servez l’Éternel avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement ;

12    Baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite, et que vous ne périssiez dans le chemin, quand sa colère s’embrasera tant soit peu. Bienheureux tous ceux qui se confient en lui !

Commentaires :        

Servant d'introduction à l'ensemble du livre, les deux premiers psaumes sont complémentaires. Ils constatent les deux grands péchés d’Israël qui a rejeté le double témoignage de Dieu à la nation: Désobéissance à Sa loi (Ps. 1) et reniement de Son Fils (Ps. 2).

Nous trouvons dans ce second Psaume les pensées de Dieu envers Celui qui est «son Oint» [= Messie] (verset 2), son Roi (verset 6), son Fils (versets 7, 12 cité en Actes 13:33). Dieu veillera à ce que Jésus soit honoré sur cette terre où Il a été méprisé. Jadis Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d'Israël, se sont assemblés contre Lui (voir Actes 4:25 à 28). Sa croix a porté cette inscription outrageante: «Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs», comme pour dire à Dieu: Voilà ce que nous faisons de ton Roi. Mais dans un temps futur, lors de la révolte ouverte des nations, paraîtra le juste Roi que Dieu réserve à la terre (Psaume 89:27, 28). Ainsi, dès le début du livre des Psaumes, pour encourager le fidèle dans ses détresses, Dieu se présente (verset 6) comme dominant les événements et les conduisant à ce glorieux but final.

Retenons encore pour nous l'exhortation du verset 11 «Servez l'Éternel avec crainte» (verset 11). «Avec joie» dit aussi le Psaume 100:2. «De tout votre coeur» complète 1 Samuel 12: 20.

7

Juin

Lecture : Psaume 3

Psaume de David, lorsqu’il s’enfuyait de devant Absalom, son fils.

1      Éternel ! combien sont multipliés mes ennemis, et sont nombreux ceux qui s’élèvent contre moi.

2      Beaucoup disent de mon âme : Il n’y a point de salut pour lui en Dieu. Sélah[604].

3      Mais toi, Éternel ! tu es un bouclier pour moi ; tu es ma gloire, et celui qui élève ma tête.

4      Je crierai de ma voix à l’Éternel, et il me répondra de sa montagne sainte. Sélah.

5      Je me suis couché, et je m’endormirai : je me réveillerai, car l’Éternel me soutient.

6      Je n’aurai pas de crainte des myriades du peuple qui se sont mises contre moi tout autour.

7      Lève-toi, Éternel ; sauve-moi, mon Dieu ! Car tu as frappé à la joue tous mes ennemis ; tu as cassé les dents des méchants.

8      De l’Éternel est le salut. Ta bénédiction est sur ton peuple. Sélah.

Commentaires :        

Beaucoup de psaumes ont été composés dans des circonstances spéciales qui en ont inspiré en partie le contenu. La fuite de David devant Absalom a été l'occasion dont Dieu s'est servi pour nous donner celui-ci (2 Samuel chapitre 15 à 18). Pendant que le fils indigne trame des complots contre son père, «le doux psalmiste d'Israël» (2 Samuel 23:1), au lieu de préparer sa défense, exprime dans un cantique sa confiance en son Dieu. Qu'importe le nombre des ennemis, du moment que l'Éternel s'est placé comme un «bouclier» protecteur entre ces «myriades du peuple» et son bien-aimé (comp. Gen. 15:1; Deut. 33:29). Aussi ce dernier peut-il jouir d'un doux sommeil au milieu des plus grands dangers, sachant que l'Éternel veille sur lui (verset 5). Un épisode de la vie du Seigneur illustre cette parfaite tranquillité: Pendant la tempête, alors que les vagues furieuses remplissaient déjà la nacelle, «il était, lui, à la poupe, dormant sur un oreiller» (Marc 4:37, 38). Voir aussi l’exemple de Pierre en prison: Hérode voulait le produire le lendemain, sans doute pour le faire mourir. Mais lui, loin de s'en tourmenter, dormait paisiblement au milieu de ses chaînes (Actes 12:6). Heureuse confiance! Que Dieu nous donne de la réaliser!

Le v. 8 montre que, pour David, la bénédiction du peuple a plus de prix que sa propre sécurité. Israël est toujours le peuple de Dieu, quoiqu’en révolte contre Son oint.

8

Juin

Lecture : Psaume 4

Au chef de musique. Sur Neguinoth[605]. Psaume de David.

1      Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice ! Dans la détresse tu m’as mis au large ; use de grâce envers moi, et écoute ma prière.

2      Fils d’hommes, jusques à quand [livrerez-vous] ma gloire à l’opprobre ? [Jusques à quand] aimerez-vous la vanité et chercherez-vous le mensonge ? Sélah.

3      Mais sachez que l’Éternel s’est choisi l’homme pieux. L’Éternel écoutera quand je crierai à lui.

4      Agitez-vous[606], et ne péchez pas ; méditez dans vos cœurs sur votre couche, et soyez tranquilles. Sélah.

5      Offrez des sacrifices de justice, et confiez-vous en l’Éternel.

6      Beaucoup disent : Qui nous fera voir du bien ? Lève sur nous la lumière de ta face, ô Éternel !

7      Tu as mis de la joie dans mon cœur, plus qu’au temps où leur froment et leur moût ont été abondants.

8      Je me coucherai, et aussi je dormirai en paix ; car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en sécurité.

Commentaires :        

Au Psaume 3 l'Éternel était la protection du fidèle; au Ps. 4 il est sa portion. L'homme pieux possède l'assurance que Dieu l'a choisi (verset 3; littéralement introduit dans sa faveur). Mais il se trouve encore au milieu d'un monde où règnent la vanité et le mensonge (verset 2) et il ne peut qu'y souffrir. «Qui me fera voir du bien?», voilà la question souvent posée dans un tel monde. Ce bien, nous ne le trouverons pas autour de nous, ni davantage en nous-même! Le seul bien véritable est celui que Dieu produit. Il nous en montre la parfaite expression dans la vie de son Fils, «l'homme pieux» par excellence, le seul dont on pouvait dire: «Il fait toutes choses bien» (Marc 7:37).

Dieu est la source de tout bien, mais aussi de toute vraie joie, «Tu as mis de la joie dans mon coeur» déclare le psalmiste (verset 7). Cette joie-là ne dépend pas de l'abondance des biens matériels comme le prouve la fin du verset (comp. Hab. 3:17, 18). Le même chapitre des Philippiens qui nous exhorte à nous réjouir toujours dans le Seigneur, nous rappelle qu'un croyant peut être heureux dans les privations aussi bien que dans l'abondance (Philippiens 4:4 et 12). La joie divine peut remplir l'âme, même au milieu de la détresse. Les circonstances ne l'affectent pas, précisément, parce qu'elle a sa source en Celui qui ne change pas (Héb. 13:8).

9

Juin

Lecture : Psaume 5

Au chef de musique. Pour Nehiloth[607]. Psaume de David.

1      Prête l’oreille à mes paroles, ô Éternel ! Considère ma méditation.

2      Sois attentif à la voix de ma supplication, mon Roi et mon Dieu ! car c’est toi que je prie.

3      Éternel ! le matin, tu entendras ma voix ; le matin, je disposerai [ma prière] devant toi, et j’attendrai.

4      Car tu n’es pas un *Dieu[608] qui prenne plaisir à la méchanceté ; le mal[609] ne séjournera point chez toi.

5      Les insensés ne subsisteront point devant tes yeux ; tu hais tous les ouvriers d’iniquité.

6      Tu feras périr ceux qui profèrent le mensonge ; l’homme de sang et de fourbe, l’Éternel l’a en abomination.

7      Mais moi, dans l’abondance de ta bonté, j’entrerai dans ta maison ; je me prosternerai devant le temple de ta sainteté, dans ta crainte.

8      Éternel ! conduis-moi dans ta justice, à cause de mes ennemis ; dresse[610] ta voie devant moi ;

9      Car il n’y a rien de sûr dans leur bouche ; leur intérieur n’est que perversion ; c’est un sépulcre ouvert que leur gosier ; ils flattent de leur langue.

10    Punis-les, ô Dieu ! Qu’ils tombent par leurs propres conseils ; chasse-les à cause de la multitude de leurs transgressions ; car ils se sont rebellés contre toi.

11    Et tous ceux qui se confient en toi se réjouiront, ils chanteront de joie à toujours, et tu les protégeras ; et ceux qui aiment ton nom s’égayeront en toi.

12    Car toi, tu béniras le juste, ô Éternel ! Comme d’un bouclier[611] tu l’environneras de faveur.

Commentaires :        

À la fin du Psaume 4 nous avons vu le croyant se coucher et s'endormir en paix. Nous le considérons ici à son réveil. La piété doit marquer tous les moments de notre vie, y compris ceux que nous passons seuls dans notre chambre. Deut. 6:7 nous invite à donner sa place à la parole de Dieu, le matin comme le soir, au dedans comme au dehors. Dès l'aube, toute première occupation de sa journée, la prière du psalmiste montait vers son Roi, vers son Dieu (Psaume 63:1). Imitons-le, chers amis croyants, avec d'autant plus d'empressement et de liberté que le Dieu auquel nous nous adressons est, en Jésus, notre Père. Au Ps. 4 la prière avait un caractère d’urgence et se réduisait à un simple cri (v. 1, 3). C’est assez pour que Dieu l’écoute. Mais ici, la requête est disposée, formulée de façon précise, après quoi le fidèle peut attendre paisiblement une réponse qu’il ne doit pas chercher à obtenir autrement.

Le sujet de la confiance en face des menées des méchants est poursuivi. Il est remarquable que le verset 9 qui s'applique aux ennemis, soit cité en Romains 3:13 pour qualifier tous les hommes, vous et moi compris. Cela s'explique par le chapitre 5, verset 10 de la même épître: nous étions tous des ennemis de Dieu quant à notre entendement, dans les mauvaises œuvres (voir aussi Col. 1:21).

10

Juin

Lecture : Psaume 6

Au chef de musique. Sur Neguinoth, sur Sheminith[612]. Psaume de David.

1      Éternel ! ne me reprends pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur.

2      Use de grâce envers moi, Éternel ! car je suis défaillant ; guéris-moi, Éternel ! car mes os sont troublés.

3      Mon âme aussi est fort troublée… Et toi, Éternel ! jusques à quand ?

4      Reviens, Éternel ! délivre mon âme ; sauve-moi à cause de ta bonté.

5      Car on ne se souvient point de toi dans la mort ; dans le shéol[613], qui te célébrera ?

6      Je suis las à force de gémir ; toute la nuit je baigne ma couche, je trempe mon lit de mes larmes.

7      Mon œil dépérit de chagrin, il a vieilli à cause de tous ceux qui me pressent.

8      Retirez-vous de moi, vous, tous les ouvriers d’iniquité, car l’Éternel a entendu la voix de mes pleurs ;

9      L’Éternel a entendu ma supplication ; l’Éternel a reçu ma prière.

10    Tous mes ennemis seront honteux et fort troublés ; ils s’en retourneront, ils seront confus en un moment.

Commentaires :        

Les épreuves du croyant sont parfois la conséquence directe de ses fautes. Il est alors sous le gouvernement de Dieu, qui le reprend et le châtie (verset 1; comp. Jér. 31:18). Ce fut le cas de David après la terrible affaire d'Urie le Héthien, et aussi après le dénombrement. Il ne peut plus alors être question de joie et de paix comme au Psaume 4, (versets 7, 8). Au lieu de méditer dans son cœur sur sa couche (Psaume 4:4), le coupable trempe son lit de larmes amères (verset 6). Sachant qu'il a mérité ce qui lui arrive, il est poursuivi par les regrets et par le sentiment d'avoir offensé Dieu. La crainte de la mort peut même s'emparer de son âme (verset 5). Il n'a plus l'heureuse liberté que donne une bonne conscience. Pourtant dans ce cas aussi Dieu peut être trouvé, car Il aime trop son racheté pour le laisser dans le désespoir; Il entend sa supplication et reçoit sa prière (verset 9). Ainsi qu’à Ézéchias, tourmenté sur son lit par la perspective de la mort, Il lui adresse cette parole consolante: «J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes... je te délivrerai...» (Ésaïe 38:5; comparer verset 5 avec Ésaïe 38:18). Oui, soudain David reçoit l'assurance que sa prière est exaucée. Les circonstances n'ont pas changé, mais déjà sa foi triomphe en espérance.

11

Juin

Lecture : Psaume 7

Shiggaïon[614] de David, qu’il chanta à l’Éternel à l’occasion des paroles de Cush, le Benjaminite.

1      Éternel, mon Dieu ! en toi j’ai mis ma confiance : sauve-moi de tous ceux qui me poursuivent, et délivre-moi ;

2      De peur qu’il ne déchire mon âme comme un lion qui met en pièces, et il n’y a personne qui délivre.

3      Éternel, mon Dieu ! si j’ai fait cela, s’il y a de la méchanceté dans mes mains,

4      Si j’ai rendu le mal à celui qui était en paix avec moi (mais j’ai délivré celui qui me pressait sans cause),

5      Que l’ennemi poursuive mon âme et l’atteigne, et qu’il foule à terre ma vie, et qu’il fasse demeurer ma gloire dans la poussière. Sélah.

6      Lève-toi dans ta colère, ô Éternel ! Élève-toi contre les fureurs de ceux qui me pressent, et réveille-toi pour moi : tu as commandé le jugement.

7      Et l’assemblée des peuplades t’environnera ; et [toi], à cause d’elle[615], retourne en haut.

8      L’Éternel jugera les peuples. Juge-moi, ô Éternel, selon ma justice et selon mon intégrité qui est en moi.

9      Que la malice des méchants prenne fin, je te prie, et affermis le juste, toi, le Dieu juste, qui sondes les cœurs et les reins.

10    Mon bouclier est par devers Dieu qui sauve ceux qui sont droits de cœur.

11    Dieu est un juste juge, et un *Dieu qui s’irrite tout le jour.

12    Si [le méchant] ne se retourne pas, [Dieu] aiguisera son épée : il a bandé son arc, et l’a ajusté,

13    Et il a préparé contre lui des instruments de mort, il a rendu brûlantes ses flèches.

14    Voici, [le méchant] est en travail pour l’iniquité, et il conçoit le trouble et il enfante le mensonge.

15    Il a creusé une fosse, et il l’a rendue profonde ; et il est tombé dans la fosse qu’il a faite.

16    Le trouble qu’il avait préparé[616] retombera sur sa tête, et sa violence descendra sur son crâne.

17    Je célébrerai l’Éternel selon sa justice, et je chanterai le nom de l’Éternel, le Très-haut.

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Pour comprendre les Psaumes et en particulier pour ne pas nous étonner de certaines paroles sévères au sujet des méchants, il est un fait qu'il ne faut jamais perdre de vue: Les croyants qui s'expriment ainsi ne font pas partie de l'Église. Les Psaumes s'appliquent prophétiquement à la période qui suivra son enlèvement. Certes, nous pouvons nous approprier beaucoup de précieux versets: Par exemple tous ceux qui expriment la confiance (voir verset 1), la souffrance devant l'injustice (verset 9), la louange (verset 17) et bien d'autres sentiments encore. Mais ce n'est pas le temps d'en appeler au jugement de Dieu comme il arrive dans les Psaumes (voir verset 6). Notre prière comme chrétiens n'est pas: «Punis-les, ô Dieu!» (Psaume 5:10); mais à l'école de notre Modèle divin nous apprenons à dire: «Père, pardonne-leur...» (Luc 23:34) ou comme Étienne, son disciple: «Seigneur, ne leur impute point ce péché» (Actes 7:60). Par contre, lorsque le temps de la grâce sera terminé, et que l’Antichrist opprimera le faible résidu fidèle, prier pour la destruction des méchants sera selon la pensée de Dieu (Luc 18:7). Car c'est ainsi seulement et après le jugement des impies que pourra s'établir le royaume terrestre du Fils de l'homme, dont va nous parler le Psaume 8.

12

Juin

Lecture : Psaume 8

Au chef de musique. Sur Guitthith[617]. Psaume de David.

1      Éternel, notre Seigneur ! que ton nom est magnifique par toute la terre ; tu as mis ta majesté au-dessus des cieux !

2      Par[618] la bouche des petits enfants et de ceux qui tètent, tu as fondé [ta] force[619], à cause de tes adversaires, afin de réduire au silence l’ennemi et le vengeur.

3      Quand je regarde tes cieux, l’ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as disposées :

4      Qu’est-ce que l’homme[620], que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme[621], que tu le visites ?

5      Tu l’as fait de peu inférieur aux anges, et tu l’as couronné de gloire et d’honneur ;

6      Tu l’as fait dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds :

7      Les brebis et les bœufs, tous ensemble, et aussi les bêtes des champs,

8      L’oiseau des cieux, et les poissons de la mer, ce qui passe par les sentiers des mers.

9      Éternel, notre Seigneur ! que ton nom est magnifique par toute la terre !

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Ce psaume commence par établir la petitesse de l'homme par rapport à la création, impression que chacun de nous a pu ressentir en contemplant par exemple la prodigieuse immensité d'un ciel étoilé! «Qu'est-ce que l'homme»? « Puis, ramenés à notre humble dimension, nous apprenons que, pourtant, Dieu avait en vue des choses magnifiques et glorieuses pour l'homme et par l'homme. Mais comment les réaliser avec un être pécheur et mortel? Impossible de couronner de gloire et d'honneur une créature plongée dans la misère et dans la corruption. Alors, ce que Dieu n'a pu faire ni pour ni par le premier Adam, il l'a accompli en Christ le second Homme. Oui, le Créateur s'est pour ainsi dire lui-même revêtu du corps qu'il avait créé. «Il a été fait un peu moindre que les anges». Hébr. 2:6 à 9, qui cite en les complétant nos v. 4 à 6, en donne le motif insondable: à cause de la mort qu'il a dû connaître. Et c'est dans cette nature humaine que le Fils a reçu la domination universelle. En lui l'homme retrouve plus que ce qu'Adam avait perdu (v. 5 à 8: 1 Cor. 15:27 ... ). Couronné de gloire et d'honneur, Christ, homme ressuscité, introduira d'autres hommes avec lui dans le ciel et leur fera partager sa gloire.

13

Juin

Lecture : Psaume 9

Au chef de musique. Sur Muth-Labben[622]. Psaume de David.

1      Je célébrerai l’Éternel de tout mon cœur ; je raconterai toutes tes merveilles.

2      Je me réjouirai et je m’égayerai en toi ; je chanterai ton nom, ô Très-haut !

3      Quand mes ennemis sont retournés en arrière, ils ont bronché, et ont péri devant toi.

4      Car tu as maintenu mon droit et ma cause ; tu t’es assis sur le trône, toi qui juges justement.

5      Tu as tancé les nations, tu as fait périr le méchant ; tu as effacé leur nom pour toujours et à perpétuité.

6      Ô ennemi ! les dévastations sont venues à leur fin pour toujours. Tu as aussi rasé des villes, leur mémoire a péri avec elles.

7      Mais l’Éternel est assis pour toujours ; il a préparé son trône pour le jugement,

8      Et il jugera le monde avec justice, et exercera le jugement sur les peuples avec droiture.

9      Et l’Éternel sera une haute retraite pour l’opprimé, une haute retraite dans les temps de détresse.

10    Et ceux qui connaissent ton nom se confieront en toi ; car tu n’as pas abandonné ceux qui te cherchent, ô Éternel !

11    Chantez à l’Éternel qui habite en Sion, annoncez parmi les peuples ses [hauts] faits.

12    Car en recherchant le sang il se souvient d’eux ; il n’oublie pas le cri des affligés.

13    Ô Éternel ! use de grâce envers moi ; regarde mon affliction [que je souffre] de la part de ceux qui me haïssent, toi qui me fais remonter des portes de la mort ;

14    Afin que je raconte toutes tes louanges dans les portes de la fille de Sion. Je me réjouirai en ton salut.

15    Les nations se sont enfoncées dans la fosse qu’elles ont faite ; au filet même qu’elles ont caché, leur pied a été pris.

16    L’Éternel s’est fait connaître par le jugement qu’il a exécuté ; le méchant est enlacé dans l’œuvre de ses mains. Higgaïon[623]. Sélah.

17    Les méchants seront repoussés jusque dans le shéol, toutes les nations qui oublient Dieu ;

18    Car le pauvre ne sera pas oublié à jamais, l’attente des débonnaires[624] ne périra pas pour toujours.

19    Lève-toi, Éternel ! que l’homme ne prévale pas. Que les nations soient jugées devant ta face.

20    Éternel ! remplis-les de frayeur. Que les nations sachent qu’elles ne sont que des hommes. Sélah.

Commentaires :        

Sous leur aspect prophétique, les Ps. 9 et 10 sont étroitement liés. Le Ps. 9 met en scène l'ennemi du dehors: les nations coalisées contre Israël; le Ps. 10 introduit l'ennemi intérieur: les oppresseurs impies persécutant le résidu fidèle. Les menées des méchants ne sont que pour un temps limité. Leur nom sera effacé pour toujours (v. 5); leurs dévastations viendront à leur fin pour toujours (v. 6) et l'attente des débonnaires ne périra pas pour toujours (v. 18). En effet, c'est aussi pour toujours que l'Éternel est assis: «il a préparé son trône pour le jugement» (v. 7; Ps. 58:11). Il demandera alors compte du sang et des larmes des fidèles, versés sous toutes les économies. Il vengera l'opprimé (v. 9), les affligés dont il n'a pas oublié le cri (v. 12). Mais le grand chef d'accusation retenu contre l'humanité, suggéré par le titre du psaume, c'est la mort du Fils de Dieu (Muth Labben): l'outrage fait à Dieu par le monde en crucifiant son Bien-aimé. Un terrible châtiment est suspendu sur la race de ses meurtriers.

Dans la parabole des brebis et des boucs (Matth. 25:31) le Seigneur Jésus décrit le jugement des nations à l'aube de son Règne et annonce que chacun sera jugé selon ce qui lui aura été fait à lui-même.

14

Juin

Lecture : Psaume 10

1      Pourquoi, ô Éternel ! te tiens-tu loin, te caches-tu aux temps de la détresse ?

2      Le méchant, dans son orgueil, poursuit ardemment l’affligé ; ils seront pris dans les trames qu’ils ont ourdies.

3      Car le méchant se glorifie du désir de son âme ; et il bénit l’avare, il méprise l’Éternel.

4      Le méchant, dans la fierté de sa face, [dit] : Il ne s’enquerra [de rien] [625]. — Il n’y a point de Dieu : [voilà] toutes ses pensées.

5      Ses voies réussissent en tout temps ; tes jugements sont trop hauts pour être devant lui ; il souffle contre tous ses adversaires.

6      Il dit en son cœur : Je ne serai pas ébranlé ; de génération en génération [je ne tomberai] pas dans le malheur.

7      Sa bouche est pleine de malédiction, et de tromperies, et d’oppressions ; il n’y a sous sa langue que trouble et que vanité[626].

8      Il se tient aux embuscades des villages ; dans des lieux cachés, il tue l’innocent ; ses yeux épient le malheureux.

9      Il se tient aux embûches dans un lieu caché, comme un lion dans son fourré ; il se tient aux embûches pour enlever l’affligé ; il enlève l’affligé, quand il l’a attiré[627] dans son filet.

10    Il se tapit, il se baisse, afin que les malheureux tombent par sa force[628].

11    Il dit en son cœur : *Dieu a oublié, il cache sa face, il ne verra pas, à jamais.

12    Lève-toi, Éternel ! Ô *Dieu, élève ta main ! n’oublie pas les affligés[629].

13    Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Il dit en son cœur : Tu ne t’enquerras pas.

14    Tu l’as vu, car toi tu regardes la peine et le chagrin pour [les] rendre par ta main ; le malheureux s’abandonne à toi, tu es le secours de l’orphelin.

15    Casse le bras du méchant, et recherche l’iniquité du méchant jusqu’à ce que tu n’en trouves plus.

16    L’Éternel est roi à toujours et à perpétuité ; les nations ont péri de dessus sa terre.

17    Éternel ! tu as exaucé le désir des débonnaires, tu as établi leur cœur ; tu as prêté l’oreille,

18    Pour faire droit à l’orphelin et à l’opprimé, afin que l’homme qui est de la terre n’effraye plus.

Commentaires :        

Les «temps de la détresse» décrits dans ces Ps. 9 (v. 9) et 10 (v. 1) seront effrayants. Convoitises, orgueil, incrédulité, perfidie, violence..., ces caractères qui existent dans le monde actuel donneront leur pleine mesure quand «celui qui retient» (le Saint Esprit) sera loin, aux jours de l'Antichrist dont ces versets nous font le portrait sinistre (voir 2 Thess. 2:7, 8). Mais contrairement aux pensées du méchant qui estime que Dieu «ne s'enquerra de rien» (v. 4. 13), tout ce qu'il fait en secret avec ruse et malice est découvert. Et tout ce qu'il dit «en son cœur» (v. 6, 11, 13) est publié par Celui qui sonde les coeurs (Luc 12:3). «Je ne serai pas ébranlé» est ici le langage de la folie (v. 6), mais peut aussi être celui de la foi (Ps. 62:6). La pensée que Dieu voit tout, encourage le fidèle éprouvé; le malheureux peut s'abandonner à Lui (v. 14). Et le v. 2 contient une autre vérité rassurante: le méchant se prendra toujours dans son propre filet (comp. Ps. 7:15; Ps. 9:16).

Le Ps. 9 s'achevait sur la pensée que les nations «ne sont que des hommes»; le Ps. 10 se termine en appelant le persécuteur: «l'homme qui est de la terre». Croyants, n'oublions jamais que nous sommes du ciel et de ce fait hors de l'atteinte du monde et de son prince.

15

Juin

Lecture : Psaume 11

Au chef de musique. De David.

1      Je me suis confié en l’Éternel ; — pourquoi dites-vous à mon âme : Oiseau, envole-toi vers votre montagne ?

2      Car voici, les méchants bandent l’arc, ils ajustent leur flèche sur la corde, pour tirer dans les ténèbres sur ceux qui sont droits de cœur.

3      Si les fondements sont détruits, que fera le juste ?

4      L’Éternel est dans le palais de sa sainteté, l’Éternel a son trône dans les cieux ; ses yeux voient, ses paupières sondent les fils des hommes.

5      L’Éternel sonde le juste et le méchant ; et celui qui aime la violence, son âme le hait.

6      Il fera pleuvoir sur les méchants des pièges, du feu et du soufre ; et un vent brûlant sera la portion de leur coupe.

7      Car l’Éternel juste aime la justice ; sa face regarde l’homme droit[630].

Commentaires :        

Dieu maintient aujourd'hui dans le monde des autorités: gouvernements, magistrats, police... chargées d'y assurer l'ordre, la justice et la paix. Mais lors de la grande tribulation, tout ce qui contribue à la sécurité des hommes: les bases et les valeurs de la société («les fondements») sera renversé. La question du v. 3 mettra alors les justes à l'épreuve. Vont-ils céder à la tentation de fuir, comme l'oiseau s'envole pour échapper au danger? Non; leur confiance n'est pas dans un refuge terrestre (la montagne) mais en Celui qui est immuable parce que son trône est dans les cieux (v. 4). Amis, qu'en est-il de notre foi? Si le Seigneur devait nous ôter nos principaux points d'appui ici-bas: famille, amis, santé, biens matériels, pourrait-on voir en qui nous nous sommes confiés? Et si nous pensons aux fondements de la vérité, nous constatons qu'ils sont ébranlés de toutes parts dans la chrétienté. Que doit faire le juste? Se séparer de tout ce qui attaque et cherche à détruire les piliers de la vérité divine.

Le regard de Dieu sonde les fils des hommes (v. 5; Ps. 7:9; voir par ex. Luc 7:39, 40; Il:17; 22:61). Troublante et insupportable pensée pour «le méchant»! Heureux sentiment pour «le juste»! C'est pour son bien qu'il est ainsi scruté (Ps. 139:23, 24).

16

Juin

Lecture : Psaume 12

Au chef de musique. Sur Sheminith. Psaume de David.

1      Sauve, Éternel ! car l’homme pieux n’est plus, car les fidèles ont disparu d’entre les fils des hommes.

2      Ils parlent la fausseté[631], l’un à l’autre ; [leur] lèvre est flatteuse, ils parlent d’un cœur double[632].

3      L’Éternel retranchera toutes les lèvres flatteuses, la langue qui parle de grandes choses,

4      Ceux qui disent : Par nos langues nous prévaudrons, nos lèvres sont à nous ; qui est seigneur sur nous ?

5      À cause de l’oppression des affligés, à cause du gémissement des pauvres, maintenant je me lèverai, dit l’Éternel ; je mettrai en sûreté [celui] contre qui on souffle.

6      Les paroles de l’Éternel sont des paroles pures, un argent affiné dans le creuset de terre[633], coulé sept fois.

7      Toi, Éternel ! tu les garderas, tu les préserveras de cette génération, à toujours.

8      Les méchants se promènent de toutes parts quand la bassesse est élevée parmi les fils des hommes.

Commentaires :        

Ce psaume traduit la souffrance d'une âme accablée par le sentiment de l'injustice qui l'entoure. David qui l'a composé avait eu mainte occasion de l'éprouver personnellement. La duplicité et la haine jalouse de Saül (1 Samuel 18:17...), les lâches intentions des habitants de Kehila (chapitre 23:12), la double trahison des Ziphiens (chapitre 23:19 et 26:1) et celle plus perfide encore de Doëg l'Édomite (chapitre 22:9-10), l'ingratitude méprisante de Nabal (chapitre 25:10-11), tout cela ne pouvait laisser David indifférent. Certes à chaque fois il a aussi pu faire l'expérience de la précieuse réponse divine: «Je mettrai en sûreté celui contre qui on souffle» (verset 5; comp. Ps. 10:5). Mais sa propre mesure de la vérité n'était pas parfaite (voir 1 Samuel 20:6; 21:2...). Tandis que la sainteté du Seigneur Jésus le rendait entièrement sensible à la fausseté et à la ruse de ses adversaires (dont Luc 20:20 nous donne un exemple). Plus un chrétien se tiendra dans la lumière, et plus il souffrira de l'atmosphère corrompue de ce monde. Combien alors sa pénible expérience de la langue menteuse, hypocrite et orgueilleuse des hommes (versets 2, 3) lui fera goûter par contraste la pureté et la valeur pratique des paroles de son Dieu (verset 6). «Ta parole est la vérité » (Jean 17:17; Ps. 119:140).

17

Juin

Lecture : Psaume 13

Au chef de musique. Psaume de David.

1      Jusques à quand, ô Éternel, m’oublieras-tu toujours ? Jusques à quand cacheras-tu ta face de moi ?

2      Jusques à quand consulterai-je dans mon âme, avec chagrin dans mon cœur, tous les jours ? Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il par-dessus moi ?

3      Regarde, réponds-moi, Éternel, mon Dieu ! Illumine mes yeux, de peur que je ne dorme [du sommeil] de la mort ;

4      De peur que mon ennemi ne dise : J’ai eu le dessus sur lui, [et] que mes adversaires ne se réjouissent de ce que j’aurai été ébranlé.

5      Mais pour moi, je me suis confié en ta bonté, mon cœur s’est réjoui dans ton salut.

Je chanterai à l’Éternel, parce qu’il m’a fait du bien.

Commentaires :        

De cette tribulation que traversera le résidu de Juda pendant les temps apocalyptiques, le Seigneur Jésus déclare qu'il n'y en a point eu de semblable depuis le commencement de la création... et qu'il n'y en aura jamais. Il ajoute qu'à cause des élus, Dieu a abrégé ces jours (Marc 13:20; voir aussi Romains 9:28). On peut donc comprendre ce cri angoissé: «Jusques à quand», quatre fois répété au début de ce psaume et aussi dans plusieurs autres. C'est pour y répondre que «le Seigneur fera une affaire abrégée sur la terre». Quoiqu'il ne puisse jamais connaître une pareille détresse selon la parole du Seigneur (Apocalypse 3:10), un chrétien peut se trouver plus ou moins longtemps dans le découragement et penser que Dieu l'oublie ou lui cache volontairement sa face (verset 1). Cela nous est peut-être arrivé. Comment sortir alors de ce sombre tunnel? Cessons d'abord de nous tourmenter et de consulter avec chagrin notre propre cœur (verset 2): il ne nous apportera aucune réponse, mais plutôt fatigue et angoisse (1 Sam. 27:1). Rappelons-nous plutôt cette exclamation triomphante: «Qui est-ce qui nous séparera de l'amour du Christ? Tribulation, ou détresse, ou persécution...» (Romains 8:35...). Le souvenir de sa bonté et de son salut, voilà le secret qui ranimera notre confiance et notre joie (verset 5).

18

Juin

Lecture : Psaume 14 & 15

Au chef de musique. De David.

1      L’insensé a dit en son cœur : Il n’y a point de Dieu.

Ils se sont corrompus, ils ont rendu abominables leurs actions ; il n’y a personne qui fasse le bien.

2      L’Éternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent, qui recherche Dieu :

3      Ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble corrompus ; il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul.

4      Tous les ouvriers d’iniquité n’ont-ils aucune connaissance ? Ils dévorent mon peuple comme on mange du pain ; ils n’invoquent point l’Éternel.

5      Là, ils ont été saisis de frayeur ; car Dieu est au milieu de la génération juste.

6      Vous jetez l’opprobre sur le conseil de l’affligé, parce que l’Éternel était sa confiance.

7      Oh ! si de Sion le salut d’Israël était venu ! Quand l’Éternel rétablira les captifs de son peuple[634], Jacob s’égayera, Israël se réjouira.

PSAUME 15

Psaume de David.

1      Éternel ! qui séjournera dans ta tente ? qui demeurera en ta montagne sainte ?

2      Celui qui marche dans l’intégrité, et qui fait ce qui est juste, et qui parle la vérité de son cœur ;

3      Qui ne médit pas de sa langue ; qui ne fait pas de mal à son compagnon, et qui ne fait pas venir l’opprobre sur son prochain ;

4      Aux yeux duquel l’homme vil est méprisable, mais qui honore ceux qui craignent l’Éternel ; qui jure à son détriment, et ne change pas ;

5      Qui ne donne pas son argent à intérêt[635], et qui ne prend pas de présent contre l’innocent. Celui qui fait ces choses ne sera jamais ébranlé.

Commentaires :        

Insensé vraiment, celui qui, devant tous les témoignages que Dieu a donnés de sa puissance et de son amour, ferme ses yeux, endurcit son cœur et déclare: Il n'y a point de Dieu (v. 1; Ps. 10:4; Jér. 5:12). Mais si tous les hommes ne sont pas des athées, tous sans exception sont dépourvus de la vraie intelligence. Car aucun ne recherche ce Dieu dont il reconnaît l'existence — à moins que Lui-même n'opère dans son coeur.

Il est affreux, ce tableau de l'humanité telle que Dieu peut la contempler des cieux. Mais ne l'oublions pas, cette race rebelle et corrompue, par nature, c'est celle à laquelle nous appartenons vous et moi.

Après la triste constatation du Psaume 14:... «Il n'y a personne qui fasse le bien...», le Psaume 15 peut à juste titre poser la question: «Qui séjournera dans ta tente...?» Le chapitre 3 des Romains, qui cite les versets 1 à 3 du Psaume 14, révèle ensuite la vérité glorieuse qui nous concerne: D'entre ces hommes, tous démontrés pécheurs, Dieu justifie gratuitement ceux qui croient (versets 10 à 12 et 22 à 26).

Les caractères de l'Israélite fidèle sont aussi ceux que la grâce doit produire chez un chrétien: Justice et vérité dans la marche, les actes et les paroles; bienveillance envers le prochain; appréciation du bien et du mal selon la mesure divine (lire És. 33:15, 16).

19

Juin

Lecture : Psaume 16

Mictam[636] de David.

1      Garde-moi, ô *Dieu ! car je me confie en toi.

2      Tu as dit à l’Éternel : Tu es le Seigneur, ma bonté [ne s’élève] pas jusqu’à toi.

3      [Tu as dit] aux saints qui sont sur la terre, et aux excellents : En eux sont toutes mes délices.

4      Les misères de ceux qui courent après un autre seront multipliées : je ne répandrai pas leurs libations de sang, et je ne prendrai pas leurs noms sur mes lèvres.

5      L’Éternel est la portion de mon héritage et de ma coupe ; tu maintiens mon lot.

6      Les cordeaux[637] sont tombés pour moi en des lieux agréables ; oui, un bel héritage m’est échu.

7      Je bénirai l’Éternel qui me donne conseil ; durant les nuits même mes reins m’enseignent.

8      Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi ; parce qu’il est à ma droite je ne serai pas ébranlé.

9      C’est pourquoi mon cœur se réjouit, et mon âme[638] s’égaie ; même ma chair reposera en assurance.

10    Car tu n’abandonneras pas mon âme au shéol[639], tu ne permettras pas que ton saint[640] voie la corruption.

11    Tu me feras connaître le chemin de la vie ; ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours.

Commentaires :        

Comme le montrent les citations qui en sont faites dans le livre des Actes (chapitre 2:25 à 28 et chapitre 13:35), ce psaume s'applique directement à l'Homme Christ Jésus. D'ailleurs, qui d'autre que Lui oserait déclarer: «Je me suis toujours proposé l'Éternel devant moi» (verset 8)? Nous Le contemplons ici, non comme le Sauveur (ce sera le Psaume 22), mais comme le Modèle, non comme le Fils de Dieu, mais comme l'Homme de foi. En tant que Fils de Dieu, Il n'a pas besoin d'être gardé (verset 1) et sa bonté se confond avec celle de Dieu Lui-même (verset 2; voir Marc 10:18). Mais la confiance, la dépendance, la patience, la foi, bref tous les sentiments que nous voyons briller dans ce psaume à l'égard d'un Dieu connu et honoré sont des sentiments humains. Pour les manifester en perfection, Christ est venu vivre sur la terre (et dans quelles conditions!) la vie d'un homme... mais d'un homme sans péché! Il nous apparaît soumis à Dieu, le Seigneur (v, 2); trouvant sa joie dans les croyants (verset 3); dans la part que le Père Lui a réservée (versets 5 et Hébreux 12:2); enfin dans l'Éternel Lui-même (versets 8, 9 et 11). Il est confiant jusqu'en la mort même (verset 10). Chemin merveilleux qui fit les délices de son Dieu! Chemin qu'Il nous a aussi frayé pour que nous y marchions sur ses traces!

20

Juin

Lecture : Psaume 17

Prière de David.

1      Écoute, ô Éternel, la justice ; sois attentif à mon cri ; prête l’oreille à ma prière, qui ne s’élève pas de lèvres trompeuses.

2      Que mon droit sorte de ta présence, que tes yeux regardent à la droiture.

3      Tu as sondé mon cœur, tu [m’]as visité de nuit ; tu m’as éprouvé au creuset, tu n’as rien trouvé ; ma pensée ne va pas au delà de ma parole.

4      Quant aux actions de l’homme, par la parole de tes lèvres je me suis gardé des voies de l’homme violent.

5      Quand tu soutiens mes pas dans tes sentiers[641], mes pieds ne chancellent point.

6      Je t’ai invoqué, car tu m’exauceras, ô Dieu ! Incline ton oreille vers moi, écoute mes paroles.

7      Rends admirable ta bonté, toi qui, par ta droite, sauves de [leurs] adversaires[642] ceux qui se confient [en toi].

8      Garde-moi comme la prunelle de l’œil ; cache-moi sous l’ombre de tes ailes,

9      De devant ces méchants qui me dévastent, mes ardents ennemis qui m’entourent.

10    Ils sont enfermés dans leur propre graisse ; de leur bouche, ils parlent avec hauteur.

11    À [chacun de] nos pas, maintenant ils nous environnent ; ils fixent leurs yeux, se baissant jusqu’à terre[643] :

12    Il est semblable au lion avide de déchirer, et comme le lionceau qui se tient dans les lieux cachés.

13    Lève-toi, Éternel ! devance-le, renverse-le ; délivre mon âme du méchant [par] [644] ton épée,

14    [Délivre-moi] des hommes [par][645] ta main, ô Éternel ! des hommes de ce monde, [qui ont] leur portion dans cette vie, et dont tu remplis le ventre de tes biens cachés ; ils sont rassasiés de fils[646], et ils laissent le reste de leurs [biens] à leurs enfants.

15    Moi, je verrai ta face en justice quand je serai réveillé, je serai rassasié de ton image.

Commentaires :        

Au Ps. 16. nous avons admiré la confiance de l'homme parfait. Au Ps. 17 c'est sa justice qui est devant nous. Mais elle est aussi et d'abord devant Dieu qui y trouve une entière satisfaction. Les hommes ne peuvent voir que la marche de quelqu'un, mais Dieu va plus loin et considère les motifs qui règlent cette marche. Le Ps. 11:5 nous a appris que «L'Éternel sonde le juste...». Or voici le résultat de cet examen attentif du coeur de Jésus: «... Tu n'as rien trouvé: ma pensée ne va pas au delà de ma parole» (v. 3; comp. Jean 8:25). Modèle incomparable! Veillons à ce que nos pensées soient toujours en parfait accord avec nos paroles et réciproquement.

Apprenons d'autre part à connaître et à employer la Parole de Dieu comme Lui l'a fait. Il s'en est servi pour se garder de l'homme violent, de Satan lui-même (v. 4; Matth. 4:4, 7, 10).

Les v. 14 et 15 soulignent le contraste entre «les hommes de ce monde qui ont leur portion dans cette vie» et le juste (Christ, mais aussi le croyant) dont la part est céleste (Ps. 16. 5). Tout en souffrant maintenant pour la justice, il pense à la résurrection et à l'Objet de ses affections: «Je serai rassasié de ton image» (v. 15; comp. Ps. 16:11).

21

Juin

Lecture : Psaume 18:1 à 29

Au chef de musique. Du serviteur de l’Éternel, de David, qui adressa à l’Éternel les paroles de ce cantique, le jour où l’Éternel l’eut délivré de la main de tous ses ennemis, et de la main de Saül. Et il dit :

1      Je t’aimerai, ô Éternel, ma force !

2      Éternel, mon rocher, et mon lieu fort, et celui qui me délivre ! Mon *Dieu, mon rocher, en qui je me confie, mon bouclier et la corne de mon salut, ma haute retraite !

3      Je crierai à l’Éternel, qui est digne d’être loué, et je serai sauvé de mes ennemis.

4      Les cordeaux de la mort m’ont environné, et les torrents de Bélial[647] m’ont fait peur ;             

5      Les cordeaux du shéol[648] m’ont entouré, les filets de la mort m’ont surpris :

6      Dans ma détresse j’ai invoqué l’Éternel, et j’ai crié à mon Dieu : de son temple, il a entendu ma voix, et mon cri est parvenu devant lui à ses oreilles.

7      Alors la terre fut ébranlée, et trembla, et les fondements des montagnes furent secoués et furent ébranlés, parce qu’il était irrité.

8      Une fumée montait de ses narines, et un feu sortant de sa bouche dévorait ; des charbons en jaillissaient embrasés.

9      Et il abaissa les cieux, et descendit ; et il y avait une obscurité profonde sous ses pieds.

10    Il était monté sur un chérubin, et volait, et il planait sur les ailes du vent.

11    Il mit les ténèbres pour sa demeure secrète comme sa tente autour de lui, des ténèbres d’eaux, d’épaisses nuées de l’air.

12    De la splendeur qui était devant lui, ses nuées épaisses passaient, de la grêle et des charbons de feu.

13    Et l’Éternel tonna dans les cieux, et le Très-haut fit retentir sa voix, — de la grêle et des charbons de feu.

14    Et il tira ses flèches et dispersa [mes ennemis][649]  ; il lança des éclairs[650] et les mit en déroute.

15    Alors les lits des eaux parurent, et les fondements du monde furent mis à découvert, quand tu les tanças, ô Éternel, par le souffle du vent de tes narines.

16    D’en haut il étendit [sa main], il me il prit, il me tira des grandes eaux ;

17    Il me délivra de mon puissant ennemi et de ceux qui me haïssaient ; car ils étaient plus forts que moi.

18    Ils m’avaient surpris au jour de ma calamité, mais l’Éternel fut mon appui.

19    Et il me fit sortir au large, il me délivra, parce qu’il prenait son plaisir en moi.

20    L’Éternel m’a récompensé selon ma justice, il m’a rendu selon la pureté de mes mains ;

21    Car j’ai gardé les voies de l’Éternel, et je ne me suis point méchamment détourné de mon Dieu.

22    Car toutes ses ordonnances ont été devant moi ; et ses statuts, je ne les ai pas écartés de moi.

23    Et j’ai été parfait[651] avec lui, et je me suis gardé de mon iniquité.

24    Et l’Éternel m’a rendu selon ma justice, selon la pureté de mes mains devant ses yeux.

25    Avec celui qui use de grâce, tu uses de grâce ; avec l’homme parfait, tu te montres parfait ;

26    Avec celui qui est pur, tu te montres pur ; et avec le pervers, tu es roide[652].

27    Car toi tu sauveras le peuple affligé, et tu abaisseras les yeux hautains.

28    Car c’est toi qui fais luire ma lampe : l’Éternel, mon Dieu, fait resplendir mes ténèbres.

29    Car, par toi, je courrai au travers d’une troupe, et, par mon Dieu, je franchirai une muraille.

Commentaires :        

Ce psaume constitue une grande prophétie embrassant la mort, la résurrection, l'exaltation, la victoire finale et la royauté du Messie. Les trois premiers versets fournissent le thème qui sera ensuite longuement développé, à savoir comment a été délivré «le serviteur de l'Éternel» (voir titre). Le Seigneur Jésus nous enseigne, par sa propre expérience, ce qu'est Dieu pour celui qui se confie en lui. «L'excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons» a été démontrée dans la résurrection de Christ, son ascension, la place qui lui est donnée au-dessus de tous ses ennemis (lire Éph. 1:19 à 21). Ce que Dieu a été pour Jésus à l'heure de sa détresse (v. 6), de sa calamité (v. 18), il l'est aussi pour nous; et les épreuves que nous traversons sont autant d'occasions de le connaître d'une manière nouvelle. Suis-je fatigué, languissant? Il est ma force. Ma foi vient-elle à chanceler? Il est mon Rocher. Un danger apparaît-il? Il est mon lieu fort, la haute retraite où je trouve un refuge assuré (Ps. 9:9). Suis-je aux prises avec l'Ennemi? Il est le bouclier qui me protège de ses coups. Pour Jésus, cette délivrance était la conséquence de sa justice (v. 19. 24), tandis qu'à nous elle est assurée à cause de notre relation avec lui.

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Juin

Lecture : Psaume 18:30 à 50

30    Quant à *Dieu, sa voie est parfaite ; la parole de l’Éternel est affinée ; il est un bouclier à tous ceux qui se confient en lui.

31 Car qui est #Dieu[653], hormis l’Éternel, et qui est un rocher, si ce n’est notre Dieu,

32    Le *Dieu qui me ceint de force et qui rend ma voie parfaite ? —

33    Qui rend mes pieds pareils à ceux des biches, et me fait tenir debout sur mes lieux élevés ;

34    Qui enseigne mes mains à combattre, et mes bras bandent[654] un arc d’airain.

35    Et tu m’as donné le bouclier de ton salut, et ta droite m’a soutenu, et ta débonnaireté m’a agrandi.

36    Tu as mis au large mes pas sous moi, et les chevilles de mes pieds n’ont pas chancelé.

37    J’ai poursuivi mes ennemis, et je les ai atteints ; et je ne m’en suis pas retourné que je ne les aie consumés.

38    Je les ai transpercés, et ils n’ont pu se relever ; ils sont tombés sous mes pieds.

39    Et tu m’as ceint de force pour le combat ; tu as courbé sous moi ceux qui s’élevaient contre moi.

40    Et tu as fait que mes ennemis m’ont tourné le dos ; et ceux qui me haïssaient, je les ai détruits.

41    Ils criaient, et il n’y avait point de sauveur ; [ils criaient] à l’Éternel, et il ne leur a pas répondu.

42    Et je les ai brisés menu comme la poussière devant le vent ; je les ai jetés loin comme la boue des rues.

43    Tu m’as délivré des débats du peuple ; tu m’as établi chef des nations ; un peuple que je ne connaissais pas me servira.

44    Dès qu’ils ont entendu de leur oreille, ils m’ont obéi ; les fils de l’étranger se sont soumis à moi en dissimulant[655].

45    Les fils de l’étranger ont dépéri, et ils sont sortis en tremblant de leurs lieux cachés[656].

46    L’Éternel est vivant ; et que mon Rocher soit béni ! Et que le Dieu de mon salut soit exalté,

47    Le *Dieu qui m’a donné des vengeances, et qui m’a assujetti les peuples,

48    Qui m’a délivré de mes ennemis ! Même tu m’as élevé au-dessus de ceux qui s’élèvent contre moi, tu m’as délivré de l’homme violent.

49    C’est pourquoi, Éternel ! je te célébrerai parmi les nations, et je chanterai des cantiques à [la gloire de] ton nom.

50    [C’est lui] qui a donné de grandes délivrances à son roi, et qui use de bonté envers son oint, envers David, et envers sa semence, à toujours.

 

Commentaires :        

Le Seigneur Jésus se plaît à nous faire connaître son Dieu dont la voie est parfaite et dont la Parole est affinée (v. 30; Prov. 30:5). Dans la première partie du psaume, il nous a enseigné par son exemple à l'invoquer dans nos afflictions. Il nous apprend ici à nous appuyer sur lui pour la marche (v. 33, 36) et pour le combat (v. 34, 35, 39).

Savons-nous par expérience ce que c'est que de nous tenir debout sur nos lieux élevés? (comp. Habak. 3:19). D'un point culminant, on jouit d'une vue élargie et lointaine (voir És. 33:17). Considérons celle qui s'offre à nous en terminant ce psaume. Les regards se portent vers l'avenir, au moment où Dieu détruira les ennemis de son Fils. À l'horizon nous voyons poindre l'aurore de son règne. Il sera établi Prince sur son peuple Israël, mais aussi Chef des nations. Comme nous y invite un cantique: Contemplons ce grand Roi des rois, régnant en puissance sur tout l'univers et, par sa présence, brisant tous les fers. Il était nécessaire pour la gloire de Dieu que les nations le louent, et toutes le feront pendant le Règne. Mais dès aujourd'hui c'est notre privilège, tirés comme nous l'avons été du milieu des nations, de chanter des cantiques à la gloire de son nom (v. 49 cité en Rom. 15:9). Ne l'en privons pas.

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Juin

Lecture : Psaume 19

Au chef de musique. Psaume de David.

1      Les cieux racontent la gloire de *Dieu, et l’étendue annonce l’ouvrage de ses mains.

2      Un jour en proclame[657] la parole à l’autre jour, et une nuit la fait connaître à l’autre nuit.

3      Il n’y a point de langage, il n’y a point de paroles ; toutefois leur voix est entendue.

4      Leur cordeau[658] s’étend par toute la terre, et leur langage jusqu’au bout du monde. En eux, il a mis une tente pour le soleil.

5      Il sort comme un époux de sa chambre nuptiale ; comme un homme vaillant, il se réjouit de courir sa carrière.

6      Sa sortie est d’un bout des cieux, et son tour jusqu’à l’autre bout ; et rien n’est caché à sa chaleur.

7      La loi de l’Éternel est parfaite, restaurant l’âme ; les témoignages[659] de l’Éternel sont sûrs, rendant sages les sots.

8      Les ordonnances de l’Éternel sont droites, réjouissant le cœur ; le commandement de l’Éternel est pur, illuminant les yeux.

9      La crainte de l’Éternel est pure, subsistant pour toujours ; les jugements de l’Éternel sont la vérité, justes tous ensemble.

10    Ils sont plus précieux que l’or et que beaucoup d’or fin, et plus doux que le miel et que ce qui distille des rayons de miel.

11    Aussi ton serviteur est instruit par eux ; il y a un grand salaire à les garder.

12    Qui est-ce qui comprend ses erreurs ? Purifie-moi de mes [fautes] cachées.

13    Garde aussi ton serviteur des péchés commis avec fierté ; qu’ils ne dominent pas sur moi : alors je serai irréprochable, et je serai innocent de la[660] grande transgression.

14    Que les paroles de ma bouche et la méditation de mon cœur soient agréables devant toi, ô Éternel, mon rocher et mon rédempteur !

Commentaires :        

Dieu s'est révélé successivement par un double témoignage: Le premier est celui de sa création (v. 1 à 6), dont le langage silencieux, mais combien éloquent, fait connaître jusqu'au bout du monde sa puissance et sa sagesse (Act. 14:17). La course régulière et bienfaisante du soleil, versant sur toute la terre sa lumière et sa chaleur est une preuve constante de la bonté de Dieu envers toutes ses créatures (Ps. 136:8; Matth. 5:45).

Le second témoignage est celui de la Parole (v. 7 à 11). Sainte, juste, bonne, spirituelle, même s'il ne s'agissait que de la loi donnée à Israël (Rom. 7:12, 14), combien elle a plus de prix encore maintenant qu'elle est complète! Cette Parole excellente instruit le serviteur (v. 11) et atteint sa conscience (laquelle constitue au dedans de tout homme un troisième témoignage). Elle met en lumière tant les fautes cachées (commises par erreur: v. 12) que les péchés volontaires: la propre volonté, fruit de la fierté ou de l'orgueil (voir cette distinction en Nomb. 15:27 à 30).

Au début de l'épître aux Romains, le même triple témoignage de la création (ch. l:20), de la conscience (ch. 2:15) et de la loi (ch. 2:17 ...) est placé devant l'homme pour mettre en évidence son état et le conduire au salut.

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Juin

Lecture : Psaume 20

Au chef de musique. Psaume de David.

1      Que l’Éternel te réponde au jour de la détresse ! Que le nom du Dieu de Jacob te protège !

2      Que du sanctuaire[661] il envoie ton secours, et que de Sion il te soutienne !

3      Qu’il se souvienne de toutes tes offrandes, et qu’il accepte ton holocauste ! Sélah.

4      Qu’il te donne selon ton cœur, et qu’il accomplisse tous tes conseils !

5      Nous triompherons dans ton salut, et nous élèverons nos bannières au nom de notre Dieu. Que l’Éternel accomplisse toutes tes demandes !

6      Maintenant je sais que l’Éternel sauve son oint ; il lui répondra des cieux de sa sainteté, par les actes puissants du salut de sa droite.

7      Ceux-ci font gloire de [leurs] chars, et ceux-là de [leurs] chevaux, mais nous, du nom de l’Éternel, notre Dieu.

8      Ceux-là se courbent et tombent ; mais nous nous relevons et nous tenons debout.

9      Éternel, sauve ! Que le roi nous réponde au jour où nous crions.

Commentaires :        

Dieu a donné au monde plus que les témoignages mentionnés dans le Ps. 19: un Témoin vivant, Jésus Christ. Le Ps. 16 v. 3 nous a montré l'homme parfait trouvant toutes ses délices dans les croyants, ces «saints» et ces «excellents» de la terre. Inversement dans ce Ps. 20 nous voyons Christ être le centre des intérêts et des affections des siens. À celui qui devra proclamer sur la croix: «Je crie de jour, mais tu ne réponds point» (Ps. 22:2) ils disent: «Que l'Éternel te réponde!... Que l'Éternel accomplisse toutes tes demandes!» (v. 1, 5). Puis la certitude de la foi: «Il lui répondra» (v. 6), à laquelle correspond le cri de délivrance du Ps. 22:21: «Tu m'as répondu...». Ensuite seulement les fidèles intercèdent pour eux-mêmes: «Que le roi nous réponde» (v. 9). Puissions-nous réaliser mieux nous aussi ce que furent pour Jésus son abandon puis sa délivrance et leurs glorieux résultats pour nous.

«Ceux-ci font gloire de leurs chars, et ceux-là de leurs chevaux, mais nous, du nom de l'Éternel, notre Dieu» (v. 7). L'homme moderne met plus que jamais sa vanité dans ses puissants et rapides moyens de déplacement ainsi que dans bien d'autres choses. Mais la gloire du chrétien c'est d'appartenir à Christ et de porter son beau nom (Jacq. 2:7).

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Juin

Lecture : Psaume 21

Au chef de musique. Psaume de David.

1      Éternel ! le roi se réjouira en ta force, et combien s’égayera-t-il en ton salut !

2      Tu lui as donné le désir de son cœur, et tu ne lui as pas refusé la requête de ses lèvres. Sélah.

3      Car tu l’as prévenu par des bénédictions excellentes ; tu as mis sur sa tête une couronne d’or fin.

4      Il t’a demandé la vie : tu [la] lui as donnée, — une longueur de jours pour toujours et à perpétuité !

5      Sa gloire est grande dans ta délivrance ; tu l’as revêtu de majesté et de magnificence.

6      Car tu l’as mis pour bénédictions à toujours ; tu l’as rempli de joie par ta face.

7      Car le roi se confie en l’Éternel, et, par la bonté du Très-haut, il ne sera pas ébranlé.

8      Ta main trouvera tous tes ennemis, ta droite trouvera ceux qui te haïssent.

9      Tu les rendras comme un four de feu, au temps de ta présence ; l’Éternel, dans sa colère, les engloutira, et le feu les dévorera.

10    Tu feras périr leur fruit de dessus la terre, et leur semence d’entre les fils des hommes.

11    Car ils ont essayé de faire venir du mal sur toi, et ont médité des desseins qu’ils n’ont pu mettre à exécution.

12    Car tu leur feras tourner le dos, quand tu ajusteras la corde de ton arc[662] contre leurs faces.

13    Sois exalté, ô Éternel, dans ta force ! Nous chanterons, et nous célébrerons ta puissance.

Commentaires :        

Au Ps. 20 les fidèles s'étaient adressés à leur Roi. À présent ils parlent à l'Éternel de ce Roi (v. 1 à 7). Sujet qui plaît au coeur de Dieu! N'oublions pas que l'objet principal du culte chrétien est la présentation au Père de celui qui lui est infiniment agréable: son Fils Jésus Christ.

Les «bénédictions excellentes» qui sont maintenant les siennes prennent tout leur relief en regard des souffrances et des outrages qui furent sa part. Ainsi, à la couronne d'épines répond une couronne d'or fin; au partage de ses vêtements, la majesté et la magnificence dont Dieu l'a revêtu (Ps. 45:6 à 8); à la honte de la croix succède la gloire de sa résurrection (v. 4). Oui, celui qui fut fait malédiction pour nous, est mis pour bénédiction à toujours. Et celui dont Dieu, un moment, détourna son regard, est à nouveau rempli de joie par sa face (v. 6). On peut alors se demander pourquoi l'Esprit n'a pas interverti l'ordre des Ps. 21 et 22. N'est-ce pas précisément parce que Dieu a «prévenu» son Fils par ces bénédictions déjà préparées pour lui; il lui en a fait don par avance (comp. Jean 17:4, 5). Et aussi parce qu'il ne veut pas nous laisser aborder le sujet solennel de l'abandon de son Bien-aimé (Ps.22) sans nous avoir préalablement fait connaître ses gloires.

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Juin

Lecture : Psaume 22:1-21

Au chef de musique. Sur Ajéleth-Hashakhar[663]. Psaume de David.

1      Mon *Dieu ! mon *Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné, [te tenant] loin de mon salut, — des paroles de mon rugissement ?

2      Mon Dieu ! je crie de jour, mais tu ne réponds point ; et de nuit, et il n’y a point de repos pour moi.

3      Et toi, tu es saint, toi qui habites [au milieu des] louanges d’Israël.

4      Nos pères se sont confiés en toi ; ils se sont confiés, et tu les as délivrés.

5      Ils ont crié vers toi, et ils ont été sauvés ; ils se sont confiés en toi, et ils n’ont point été confus.

6      Mais moi, je suis un ver, et non point un homme ; l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple.

7      Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils ouvrent la bouche, ils hochent la tête :

8      Il se confie à l’Éternel : qu’il le fasse échapper, qu’il le délivre, car il prend son plaisir en lui !

9      Mais c’est toi qui m’as tiré du sein [qui m’a porté] ; tu m’as donné confiance sur les mamelles de ma mère.

10    C’est à toi que je fus remis dès la matrice ; tu es mon *Dieu dès le ventre de ma mère.

11    Ne te tiens pas loin de moi, car la détresse est proche, car il n’y a personne qui secoure.

12    Beaucoup de taureaux m’ont environné, des puissants de Basan m’ont entouré ;

13    Ils ouvrent leur gueule contre moi, comme un lion déchirant et rugissant.

14    Je suis répandu comme de l’eau, et tous mes os se déjoignent ; mon cœur est comme de la cire, il est fondu au dedans de mes entrailles.

15    Ma vigueur est desséchée comme un têt, et ma langue est attachée à mon palais ; et tu m’as mis dans la poussière de la mort.

16    Car des chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds ;

17    Je compterais tous mes os. Ils me contemplent, ils me regardent ;

18    Ils partagent entre eux mes vêtements, et sur ma robe ils jettent le sort.

19    Et toi, Éternel ! ne te tiens pas loin ; ma Force ! hâte-toi de me secourir.

20    Délivre mon âme de l’épée, mon unique de la patte du chien.

21    Sauve-moi de la gueule du lion. Tu m’as répondu[664] d’entre les cornes des buffles.

Commentaires :        

Plus que toute autre portion des Écritures, celle-ci doit être abordée avec «des pieds déchaussés». Car elle contient le plus insondable des sujets: les sentiments et les prières de Christ pendant les heures de la croix. D'abord exposé à la méchanceté des hommes, souffrant pour la justice, Il connaît ensuite, durant trois heures de ténèbres impénétrables, l'abandon de son Dieu fort. Entièrement seul, l'Homme parfait traverse cette épreuve sans égale avec l'unique soutien intérieur de son amour incomparable. Et Il ne cesse pas un instant de se confier en Celui qui pour un moment ne peut Lui donner de réponse. Il proclame publiquement son opprobre et sa faiblesse (versets 1, 2, 6), mais sans rien qui ressemble à de l'impatience, à du désespoir ni à une réaction de défense.

À la croix l'homme a donné sa mesure entière; il a montré jusqu'où il était capable d'aller dans sa haine, sa violence, son cynisme, sa bassesse morale (versets 6 à 8, 12, 13, 16 à 18). Mais dans le même moment, Dieu a, Lui aussi, donné toute la mesure de ce qu'Il est: En justice parfaite contre le péché, en amour parfait envers le pécheur. La croix a tout magnifié. Ah! que cette contemplation de Jésus mourant pour nous, produise dans chacune de nos âmes, humiliation et reconnaissance, amour et adoration.

27

Juin

Lecture : Psaume 22:22-31

22    J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de la congrégation.

23    Vous qui craignez l’Éternel, louez-le ; toute la semence de Jacob, glorifiez-le ; et révérez-le, vous, toute la semence d’Israël ;

24    Car il n’a pas méprisé ni rejeté l’affliction de l’affligé, et n’a point caché sa face de lui ; mais, quand il a crié vers lui, il l’a écouté.

25    De toi [vient] ma louange dans la grande congrégation. Je payerai mes vœux devant ceux qui le craignent.

26    Les débonnaires mangeront et seront rassasiés ; ceux qui cherchent l’Éternel le loueront ; votre cœur vivra à toujours.

27    Tous les bouts de la terre se souviendront, et ils se tourneront vers l’Éternel, et toutes les familles des nations se prosterneront devant toi.

28    Car le royaume est à l’Éternel, et il domine au milieu des nations.

29    Tous les gras de la terre mangeront et se prosterneront : devant lui se courberont tous ceux qui descendent dans la poussière, et celui qui ne peut faire vivre son âme.

30    Une semence le servira ; elle sera comptée au Seigneur comme une génération.

31    Ils viendront et raconteront sa justice à un peuple qui naîtra,… qu’il a fait [ces choses].

Commentaires :        

La réponse parvient à Celui qui est «entre les cornes des buffles» (comparer versets 2 et 21). C'est la résurrection et en même temps la joie de la communion retrouvée. Mais, dans son amour, Christ a hâte que cette joie soit partagée. Aussi sa première pensée est-elle de faire connaître à «ses frères» la nouvelle relation dans laquelle son oeuvre les a placés, en leur parlant de son Père qui devient leur Père, de son Dieu qui devient leur Dieu (verset 22; Jean 20:17). Contrairement aux autres psaumes qui traitent des souffrances de Christ, il n'est pas question de jugement dans celui-ci. Jésus y porte les péchés, et par conséquent tout n'est que grâce et bénédiction. Bénédictions pour l'Assemblée (composée à ses débuts de disciples juifs: verset 22 cité en Hébreux 2:12); pour Israël restauré, appelé au verset 25 «la grande congrégation»; pour «toutes les familles des nations» sous le règne de mille ans (versets 27, 28); enfin pour tous ceux qui naîtront au cours de ce règne glorieux. Comme des ondes s'élargissent autour du centre où elles ont été provoquées, ainsi s'étendent à toute la création les conséquences merveilleuses de l'œuvre de la croix. Et nous comprenons alors quelque peu pourquoi Jésus fut abandonné (comparer verset 1).

28

Juin

Lecture : Psaume 23

Psaume de David.

1      L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.

2      Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène à des eaux paisibles.

3      Il restaure mon âme ; il me conduit dans des sentiers de justice, à cause de son nom.

4      Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent.

5      Tu dresses devant moi une table, en la présence de mes ennemis ; tu as oint ma tête d’huile, ma coupe est comble.

6      Oui, la bonté et la gratuité me suivront tous les jours de ma vie, et mon habitation sera dans la maison de l’Éternel pour de longs jours.

Commentaires :        

Le bon Berger a mis sa vie pour ses brebis (Ps. 22: Jean 10:11). Maintenant il va devant elles. Il les paît avec tendresse; elles ne manqueront de rien puisqu'il est là, responsable d'elles. Les brebis, ces créatures faibles et dépendantes qui nous représentent, font l'expérience journalière des soins du berger (És. 40:11 et 49:10). La simple reconnaissance constate: je n'ai manqué de rien (Luc 22:35), mais la foi affirme: je ne manquerai de rien (tout au moins de rien de ce qui est nécessaire à mon âme: c'est elle qui est restaurée — v. 3).

Le Seigneur Jésus me mène aux eaux paisibles, mais aussi dans des sentiers de justice; il le doit à son propre nom que je porte.

À partir du v. 4, la brebis s'adresse à lui directement: «Tu es avec moi...». Dans cette compagnie, même la vallée de l'ombre de la mort n'est plus redoutable. La houlette et le bâton de ce bon Berger me rassurent; il me protègera, y compris contre mes propres écarts. Je puis, sans être effrayé par la présence d'ennemis puissants, m'asseoir à la table royale où ma place a été préparée. Non pour une invitation occasionnelle, mais bien tous les jours de ma vie (comp. 2 Sam. 9:13). Et cela dans la maison du Dieu de bonté et de grâce — mon Père — chez qui je demeure par la foi, en attendant d'y habiter en réalité pour toujours.

29

Juin

Lecture : Psaume 24

De David. Psaume.

1      À l’Éternel est la terre et tout ce qu’elle contient[665], le monde et ceux qui l’habitent ;

2      Car lui l’a fondée sur les mers, et l’a établie sur les fleuves.

3      Qui est-ce qui montera en la montagne de l’Éternel ? et qui se tiendra dans le lieu de sa sainteté ?

4      Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, qui n’élève pas son âme à la vanité, et ne jure pas avec fausseté.

5      Il recevra bénédiction de l’Éternel, et justice du Dieu de son salut.

6      Telle est la génération de ceux qui le cherchent, de ceux qui recherchent ta face, ô Jacob. Sélah.

7      Portes, élevez vos têtes ! et élevez-vous, portails éternels, et le roi de gloire entrera.

8      Qui est ce roi de gloire ? L’Éternel fort et puissant, l’Éternel puissant dans la bataille.

9      Portes, élevez vos têtes ! et élevez-vous, portails éternels, et le roi de gloire entrera.

10    Qui est-il, ce roi de gloire ? L’Éternel des armées, lui, est le roi de gloire. Sélah.

Commentaires :        

Au Ps. 22 nous trouvons un Sauveur. C'est le passé, la croix où tout commence. Le Ps. 23 correspond au présent: c'est d'un Berger que nous faisons l'expérience. Le Ps. 24, enfin, nous ouvre l'avenir: nous y admirons le Roi de gloire.

Tous ces psaumes sont de David, homme qui connut le rejet et la souffrance, mais qui fut aussi berger d'Israël (2 Sam. 5:2) et roi glorieux en Sion. Le Psaume 24 commence par l'affirmation des droits de l'Éternel sur la terre. La croix y fut dressée (Ps. 22). Elle est présentement une sombre vallée (Ps. 23). Mais bientôt l'Éternel y établira son trône. «Le monde et ceux qui l'habitent» devront alors reconnaître Celui à qui ils appartiennent et se soumettre à sa domination. Certains ne s'y décideront que sous l'effet de la contrainte, «en dissimulant», comme l'annonce le Ps. 18:44. En ce qui nous concerne, puissions-nous rendre dès aujourd'hui au Seigneur Jésus l'obéissance de l'amour. Pour avoir part au Royaume, les citoyens doivent en posséder les caractères (v. 3 à 6). Jésus les a promulgués dès le début de son ministère (comp. v. 4 avec Matth. 5:8). Il était le Roi, le Messie d'Israël. Mais son peuple l'a rejeté, aussi est-il sorti, portant sa croix (Jean 19:5 et 17). Contemplons-le maintenant entrant comme l'Éternel lui-même, le Roi de gloire, dans son règne de bénédiction.

30

Juin

Lecture : Psaume 25

De David.

1      À toi Éternel, j’élève mon âme.

2      Mon Dieu, en toi j’ai mis ma confiance ; que je ne sois pas confus, que mes ennemis ne triomphent pas de moi.

3      Non, aucun de ceux qui s’attendent à toi ne sera confus ; ceux-là seront confus qui agissent perfidement sans cause.

4      Fais-moi connaître tes voies, ô Éternel ! enseigne-moi tes sentiers.

5      Fais-moi marcher dans ta vérité, et enseigne-moi, car tu es le Dieu de mon salut ; c’est à toi que je m’attends tout le jour.

6      Souviens-toi de ta miséricorde, ô Éternel, et de ta bonté ; car elles sont de tout temps.

7      Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes transgressions[666] ; selon ta gratuité souviens-toi de moi à cause de ta bonté, ô Éternel.

8      L’Éternel est bon et droit ; c’est pourquoi il enseignera le chemin aux pécheurs.

9      Il fera marcher dans le droit [chemin][667] les débonnaires, et il enseignera sa voie aux débonnaires.

10    Tous les sentiers de l’Éternel sont gratuité et vérité, pour ceux qui gardent son alliance et ses témoignages.

11    À cause de ton nom, ô Éternel ! tu me pardonneras mon iniquité ; car elle est grande.

12    Qui est l’homme qui craint l’Éternel ? Il lui enseignera le chemin qu’il doit choisir[668].

13    Son âme habitera au milieu du bien, et sa semence possédera la terre.

14    Le secret[669] de l’Éternel est pour ceux qui le craignent, pour leur faire connaître son alliance.

15    Mes yeux sont continuellement sur l’Éternel ; car c’est lui qui fera sortir mes pieds du filet.

16    Tourne-toi vers moi et use de grâce envers moi, car je suis seul et affligé.

17    Les détresses de mon cœur se sont agrandies[670] ; fais-moi sortir de mes angoisses.

18    Regarde mon affliction et mes peines, et pardonne tous mes péchés.

19    Regarde mes ennemis, car ils sont nombreux, et ils me haïssent d’une haine violente.

20    Garde mon âme, et délivre-moi ; que je ne sois pas confus, car je me suis confié en toi.

21    Que l’intégrité et la droiture me gardent, car je me suis attendu à toi.

22    Ô Dieu ! rachète Israël de toutes ses détresses.

Commentaires :        

Les Psaume 16 à 24 nous ont spécialement occupés de Christ, le Messie. Le Psaume 25 commence une nouvelle série (Psaume 25 à 39) dans laquelle il est question du «résidu» et du fidèle en général. Il faut, dans la lecture des psaumes, faire attention aux astérisques * (version JND) qui signalent le commencement d'une série nouvelle et qui aussi, dans le texte, séparent les pensées principales. Ils nous aident dans ce Psaume 25 à remarquer deux prières: versets 4 à 7 et 16 à 22. Prenons tout spécialement à notre compte les demandes des versets 4 et 5 «... Fais-moi marcher dans ta vérité» (Ps. 43:3). C'était un grand sujet de joie pour l'apôtre Jean d'avoir trouvé dans la famille de «la dame élue» des enfants marchant dans la vérité (2 Jean 4).

Mais comment marcher sans connaître le chemin et les sentiers? Dieu les enseigne; et voyez comme l'âme y progresse (versets 8 à 10 et 12). Toutefois une condition est requise: «Le secret de l'Éternel (en note: ses communications intimes) est pour ceux qui le craignent» (versets 12 et 14). Autrement dit, Dieu ne révèle ses pensées et ne fait comprendre sa Parole qu'à ceux qui sont disposés à s'y soumettre. Voilà sans doute pourquoi il y a beaucoup d'ignorance dans la chrétienté... et aussi souvent dans nos propres esprits.

 

Juillet


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Juillet

Lecture : Psaume 26

De David.

1      Ô Éternel ! juge-moi, car j’ai marché dans mon intégrité, et je me suis confié en l’Éternel : je ne chancellerai pas.

2      Sonde-moi, ô Éternel ! et éprouve-moi ; examine mes reins et mon cœur.

3      Car ta bonté est devant mes yeux, et j’ai marché dans ta vérité.

4      Je ne me suis pas assis avec des hommes vains, et je ne suis pas allé avec les gens dissimulés ;

5      J’ai haï la congrégation de ceux qui font le mal, et je ne m’assiérai pas avec les méchants.

6      Je laverai mes mains dans l’innocence, et je ferai le tour de ton autel, ô Éternel !

7      Pour entonner la louange, et pour raconter toutes tes merveilles.

8      Éternel ! j’ai aimé l’habitation de ta maison, et le lieu de la demeure de ta gloire.

9      N’assemble pas mon âme avec les pécheurs, ni ma vie avec les hommes de sang,

10    Dans les mains desquels il y a des crimes, et dont la droite est pleine de présents.

11    Mais moi, je marcherai dans mon intégrité. Rachète-moi, et use de grâce envers moi.

12    Mon pied se tient au chemin uni : je bénirai l’Éternel dans les congrégations.

Commentaires :        

Au Psaume 25 le fidèle avait des péchés à confesser (versets 7, 11 et 18). Et sa prière était: «Fais-moi marcher dans ta vérité». Ici le ton change. Le croyant se tient devant Dieu avec bonne conscience (versets 1 et 2) et peut déclarer: «J'ai marché dans ta vérité» (verset 3). Il est un de ces bienheureux qui, selon le Psaume 1: 1, ne se sont pas associés à ceux qui font le mal (versets 4, 5). Une sainte occupation absorbe toutes ses pensées: celle des versets 6 et 7. Ayant lavé ses mains à la cuve d’airain, autrement dit s’étant jugé, il fait le tour de l'autel, considérant sous tous ses aspects l'œuvre de la croix et Celui qui fut le parfait Sacrifice. Sa bouche s’ouvre alors pour la louange et raconte «toutes les merveilles» opérées par la grâce (v. 7).

La vie chrétienne ne consiste pas seulement à se retirer de l'iniquité. S’étant purifié des vases à déshonneur, l'enfant de Dieu trouve ceux qui, avec lui, invoquent le Seigneur d'un cœur pur (2 Timothée 2:21, 22). Ici le fidèle qui a «haï la congrégation de ceux qui font le mal» (verset 5) jouit de la demeure de la gloire de Son Dieu et bénit l'Éternel «dans les congrégations» (verset 12). La présence du Seigneur Jésus dans le rassemblement des deux ou trois réunis en son Nom, est-elle une joie pour votre cœur (Matthieu 18:20)?

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Juillet

Lecture : Psaume 27

De David.

1      L’Éternel est ma lumière et mon salut : de qui aurai-je peur ? L’Éternel est la force de ma vie : de qui aurai-je frayeur ?

2      Quand les méchants, mes adversaires et mes ennemis, se sont approchés de moi pour dévorer ma chair, ils ont bronché et sont tombés.

3      Quand une armée camperait contre moi, mon cœur ne craindrait pas ; si la guerre s’élève contre moi, en ceci j’aurai confiance :

4      J’ai demandé une chose à l’Éternel, je la rechercherai : [c’est] que j’habite dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie, pour voir la beauté de l’Éternel et pour m’enquérir diligemment [de lui] dans son temple.

5      Car, au mauvais jour, il me mettra à couvert dans sa loge, il me tiendra caché dans le secret de sa tente ; il m’élèvera sur un rocher.

6      Et maintenant, ma tête sera élevée par dessus mes ennemis qui sont à l’entour de moi ; et je sacrifierai dans sa tente des sacrifices de cris de réjouissance ; je chanterai et je psalmodierai à l’Éternel.

7      Éternel ! écoute ; de ma voix, je crie [à toi] : use de grâce envers moi, et réponds-moi.

8      Mon cœur a dit pour toi : Cherchez ma face. Je chercherai ta face, ô Éternel !

9      Ne me cache pas ta face, ne repousse point ton serviteur avec colère. Tu as été mon secours ; ne me délaisse pas, et ne m’abandonne pas, ô Dieu de mon salut !

10    Quand mon père et ma mère m’auraient abandonné, l’Éternel me recueillera.

11    Éternel ! enseigne-moi ton chemin, et conduis-moi dans [le] sentier uni, à cause de mes ennemis.

12    Ne me livre pas au désir de mes adversaires ; car de faux témoins se sont levés contre moi, et des gens qui respirent la violence.

13    Si je n’avais pas eu la confiance que je verrais la bonté de l’Éternel dans la terre des vivants… !

14    Attends-toi à l’Éternel ; fortifie-toi, et que ton cœur soit ferme[671]: oui, attends-toi à l’Éternel.

Commentaires :        

Dans ce psaume brille toute la confiance du croyant en Celui qui est sa lumière, son salut, la force de sa vie (verset 1; comparer Psaume 18:27, 28, 29). L'épître aux Éphésiens le confirme: le Seigneur est à la fois la lumière et la force du chrétien (Éphésiens 5:14 et 6:10). Qui a réalisé cette confiance envers Dieu comme le Seigneur Jésus? De même que le Psaume 22 est celui de la croix, on a pu appeler celui-ci «le Psaume de Gethsémané». Le verset 2 évoque d'une manière saisissante cette foule, armée d'épées et de bâtons, qui s'avance sous la conduite de Judas pour s'emparer du Seigneur de gloire. À sa seule parole «C'est moi», ils reculent et tombent par terre (Jean 18:6).

C'est dans la maison de l'Éternel que le psalmiste cherche son refuge (versets 3 à 5; comparer 2 Rois 19:1 et 14), belle figure de la communion, «une chose» que nous avons à demander et à rechercher avant tout autre. Or cette communion n'est pas seulement pour l'heure de l'épreuve, mais pour «tous les jours de ma vie». Elle est «le climat» nécessaire pour discerner la beauté du Seigneur et faire des progrès dans sa connaissance.

Le dernier verset vient, comme une réponse d’en haut, apaiser toutes les alarmes du croyant: «Oui, attends-toi à l'Éternel».

3

Juillet

Lecture : Psaume 28

De David.

1      Éternel ! je crie à toi ; mon rocher ! ne te tais point envers[672] moi ; de peur que, si tu gardes le silence envers moi, je ne sois fait semblable à ceux qui descendent dans la fosse.

2      Écoute la voix de mes supplications quand je crie à toi, quand j’élève mes mains vers l’oracle de ta sainteté.

3      Ne m’entraîne pas avec les méchants, ni avec les ouvriers d’iniquité, qui parlent paix avec leur prochain, tandis que la méchanceté est dans leur cœur.

4      Donne-leur selon leur œuvre et selon l’iniquité de leurs actions ; donne-leur selon l’ouvrage de leurs mains, rends-leur selon ce qu’ils ont fait.

5      Parce qu’ils[673] ne discernent pas les œuvres de l’Éternel, ni l’ouvrage de ses mains, il les détruira et ne les édifiera point.

6      Béni soit l’Éternel ! car il a entendu la voix de mes supplications.

7      L’Éternel est ma force et mon bouclier ; en lui mon cœur a eu sa confiance, et j’ai été secouru ; et mon cœur se réjouit, et je le célébrerai dans mon cantique.

8      L’Éternel est leur force, et il est le lieu fort des délivrances de son oint.

9      Sauve ton peuple, et bénis ton héritage ; et pais-les, et élève-les pour toujours.

Commentaires :        

Les supplications que nous entendons dans ce psaume n'ont rien de comparable avec les prières confiantes qu'un chrétien peut aujourd'hui adresser à son Dieu et Père. Crainte de ne pas obtenir de réponse, effroi devant la mort, peur d'être entraîné avec les méchants, enfin, appel au jugement de ces derniers, tels sont ici les sentiments du fidèle Israélite des temps de la fin. Mais cette détresse intense ne peut que faire ressortir davantage la réponse qu'il reçoit et la joie qu'il en ressent (versets 6 à 9). «L'Éternel est ma force», déclare-t-il au verset 7. Et au v. 8: «L’Éternel est leur force». L’expérience est individuelle avant d’être collective.

On se rappelle un épisode de l'histoire de David, auteur de notre psaume. De retour à Tsiklag, après avoir failli combattre contre Israël aux côtés des Philistins, il trouve la ville incendiée et tous ses habitants emmenés en captivité; ses compagnons parlent de le lapider, il est dans une grande détresse. Et c’est alors qu’il «se fortifie en l'Éternel son Dieu» (1 Samuel 30:6). Faire comme lui l'expérience de notre entière faiblesse est quelquefois nécessaire pour réaliser que toute notre force est dans le Seigneur (2 Corinthiens 12:10).

Remarquons aussi que la réponse de Dieu produit la louange dans le cœur du croyant. Et n'oublions jamais de la Lui exprimer (Ésaïe 25:1)!

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Juillet

Lecture : Psaume 29

Psaume de David.

1      Rendez à l’Éternel, fils des forts, rendez à l’Éternel la gloire et la force !

2      Rendez à l’Éternel la gloire de son nom ; adorez l’Éternel en sainte magnificence !

3      La voix de l’Éternel est sur les eaux ; le *Dieu de gloire fait tonner, — l’Éternel sur les grandes eaux.

4      La voix de l’Éternel est puissante, la voix de l’Éternel est magnifique.

5      La voix de l’Éternel brise les cèdres : l’Éternel brise les cèdres du Liban,

6      Et il les fait bondir comme un veau, le Liban et le Sirion comme un jeune buffle.

7      La voix de l’Éternel fait jaillir des sillons de feu.

8      La voix de l’Éternel fait trembler le désert ; l’Éternel fait trembler le désert de Kadès.

9      La voix de l’Éternel fait faonner les biches, et dépouille les forêts ; et dans son temple tout dit : Gloire !

10    L’Éternel s’assied sur les flots[674], l’Éternel s’assied comme roi à toujours.

11    L’Éternel donnera force à son peuple, l’Éternel bénira son peuple par la paix.

Commentaires :        

Sous son aspect prophétique, ce psaume annonce le moment où les puissants de la terre auront à se soumettre à l'Éternel. La gloire et la force que l’homme s’attribue si volontiers appartiennent à Dieu seul. Et elles lui seront effectivement rendues lorsqu’il jugera bon d’élever la voix pour revendiquer ses droits (la voix de l’Éternel est mentionnée sept fois dans ce psaume). La domination des nations (ces «fils des forts») sur Israël prendra fin, car c'est à son peuple que le Seigneur donnera la force, quand Il s'assiéra pour roi à toujours (versets 10, 11).

N'est-elle pas puissante et magnifique, cette voix du Créateur que tous les hommes ont l'occasion d'entendre? Dieu leur parle à travers les phénomènes naturels: vent, tonnerre, avalanches ou tremblements de terre... qui frappent les âmes d'un sentiment de grandeur et d'effroi... généralement bien passager! Mais avant tout c'est par Jésus Christ, la Parole faite chair, que Dieu s'est adressé au monde (Jean 1:14 et 18:37). Ce fut la voix de la puissance divine «sur les grandes eaux» (verset 3), quand d'un mot Il arrêtait la tempête (Marc 4:39); mais aussi la voix «douce et subtile» (1 Rois 19:12) de l'amour, la voix du Bon Berger. Elle se fait entendre aujourd’hui encore dans sa Parole. Sachons l’écouter.

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Juillet

Lecture : Psaume 30

Psaume. Cantique de dédicace de la maison. De David.

1      Éternel ! je t’exalterai, parce que tu m’as délivré[675], et que tu n’as pas réjoui mes ennemis à mon sujet.

2      Éternel, mon Dieu ! j’ai crié à toi, et tu m’as guéri.

3      Éternel ! tu as fait remonter mon âme du shéol ; tu m’as rendu la vie, d’entre ceux qui descendent dans la fosse.

4      Chantez à l’Éternel, vous, ses saints[676], et célébrez la mémoire de sa sainteté.

5      Car il y a un moment dans sa colère, il y a une vie dans sa faveur ; le soir, les pleurs viennent loger [avec nous], et le matin il y a un chant de joie.

6      Et moi, j’ai dit dans ma prospérité : Je ne serai jamais ébranlé.

7      Éternel ! par ta faveur, tu as donné la stabilité et la force à ma montagne… ; tu as caché ta face, j’ai été épouvanté.

8      Éternel ! j’ai crié à toi, et j’ai supplié le Seigneur[677] :

9      Quel profit y a-t-il en mon sang, quand je descendrais dans la fosse ? La poussière te célébrera-t-elle ? Annoncera-t-elle ta vérité ?

10    Écoute, ô Éternel ! et use de grâce envers moi ; Éternel, sois-moi en aide.

11    Tu as changé mon deuil en allégresse[678], tu as détaché mon sac, et tu m’as ceint de joie ;

12    Afin que [mon] âme[679] te loue par des cantiques et ne se taise point. Éternel, mon Dieu ! je te célébrerai à toujours.

Commentaires :        

De même que la seconde moitié du Psaume 22, les trois premiers versets de ce Psaume 30 peuvent être placés dans la bouche de Christ après sa résurrection. Celle-ci est toujours considérée dans les psaumes comme une délivrance opérée par Dieu (comparer Jean 10:18). «Un moment dans sa colère... une vie dans sa faveur...». Vrais du résidu d'Israël, les versets 1 à 5 sont propres à encourager tous les rachetés, en leur rappelant que s'ils ont à passer par une «légère tribulation d'un moment», celle-ci opère pour eux «un poids éternel de gloire» (2 Corinthiens 4:17). Aux larmes qui sont la part de beaucoup dans la sombre nuit de ce monde, succéderont bientôt les chants de joie, au matin du jour éternel. Mais dans la nuit même, au milieu des épreuves, celui qui connaît le Seigneur possède une joie intérieure qui lui permet de chanter (Ps. 42:8; Job 35:10). Il rend ainsi autour de lui le plus puissant des témoignages (Actes 16:24, 25).

Se décourager dans l'épreuve est un danger! À l’opposé, un croyant dans la prospérité risque de s'appuyer sur celle-ci (ma montagne, dit le Psalmiste), obligeant Dieu à en ébranler les fondements pour amener le fidèle à Le rechercher (versets 6 à 8). La prospérité dans le monde devient facilement un obstacle à la communion avec le Seigneur; il est alors avantageux que nous en soyons dépouillés. Quel est le moyen d'échapper à ces dangers? Regarder au-delà de la nuit présente, et plus haut que «notre Montagne»; considérer toutes choses dans la perspective de la bienheureuse éternité.

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Juillet

Lecture : Psaume 31:1-14

Au chef de musique. Psaume de David.

1      En toi, Éternel, j’ai placé ma confiance ; que je ne sois jamais confus ; délivre-moi dans ta justice.

2      Incline vers moi ton oreille, hâte-toi, délivre-moi ; sois pour moi un rocher, une forteresse, une maison [qui me soit] un lieu fort, afin de me sauver.

3      Car tu es mon rocher et mon lieu fort ; à cause de ton nom, mène-moi et conduis-moi.

4      Fais-moi sortir du filet qu’ils ont caché pour moi ; car toi, tu es ma force.

5      En ta main je remets mon esprit ; tu m’as racheté, ô Éternel, *Dieu de vérité !

6      J’ai haï ceux qui prennent garde aux vaines idoles ; mais moi, je me confierai en l’Éternel.

7      Je m’égayerai, et je me réjouirai en ta bonté ; car tu as regardé mon affliction, tu as connu les détresses de mon âme ;

8      Et tu ne m’as pas livré en la main de l’ennemi, tu as fait tenir mes pieds au large.

9      Éternel ! use de grâce envers moi, car je suis dans la détresse ; mon œil dépérit de chagrin, mon âme et mon ventre ;

10    Car ma vie se consume dans la tristesse, et mes années dans le gémissement ; ma force déchoit à cause de mon iniquité, et mes os dépérissent.

11    Plus qu’à[680] tous mes ennemis, je suis un opprobre aussi à mes voisins, [même] extrêmement, et une frayeur à ceux de ma connaissance ; ceux qui me voient dehors s’enfuient de moi.

12    Je suis oublié de leur cœur comme un mort, j’ai été comme un vase de rebut.

13    Car j’ai entendu les diffamations de plusieurs, — la terreur de tous côtés ! — quand ils consultaient ensemble contre moi : ils complotent de m’ôter la vie.

14    Mais moi, ô Éternel, je me suis confié en toi ; j’ai dit : Tu es mon Dieu.

Commentaires :        

 «En toi, Éternel, j'ai placé ma confiance», telle est à présent la ferme déclaration du fidèle (verset 1). Puis au verset 6: «Mais moi je me confierai en l'Éternel». Et encore à la fin de notre lecture: «Je me suis confié en toi». Au milieu de la tempête déchaînée par les hommes, il se cramponne à cette certitude. Son refuge, il l'a trouvé, non plus sur sa propre montagne (Psaume 30:7), mais en l'Éternel, son inébranlable Rocher (verset 3). «Sois pour moi un rocher...», dit-il au verset 2. Mais au verset 3: «Tu es mon rocher». Rien ne pourra jamais renverser une foi établie sur un tel fondement (Matthieu 7:25). Cher jeune ami, est-ce sur ce roc que vous avez bâti?

Or, il est un moment de l'existence où cette confiance est nécessaire plus qu'à tout autre. C'est le dernier, celui où il faut tout laisser pour passer par la mort. Dans ce sombre passage, aucun appui ne subsiste pour l'âme, sinon le Dieu en qui, maintenant et pour toujours, nous aurons placé notre foi (voir Proverbes 14:32). Considérons notre incomparable Modèle: Au moment de sa mort, Christ exprime cette confiance absolue par son ultime parole sur la croix, qui nous rappelle le verset 5: «Père! entre tes mains je remets mon esprit» (Luc 23:46, voir aussi v. 15).

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Juillet

Lecture : Psaume 31:15-24

15    Mes temps sont en ta main ; délivre-moi de la main de mes ennemis et de ceux qui me poursuivent.

16    Fais luire ta face sur ton serviteur ; sauve-moi par ta bonté.

17    Éternel ! que je ne sois pas confus, car je t’ai invoqué ! Que les méchants soient confus, qu’ils se taisent dans le shéol !

18    Qu’elles soient muettes, les lèvres menteuses qui parlent contre le juste insolemment, avec orgueil et mépris.

19    Oh ! que ta bonté est grande, que tu as mise en réserve pour ceux qui te craignent, [et] dont tu uses devant les fils des hommes envers ceux qui se confient en toi !

20    Tu les caches dans le lieu secret de ta face, loin des complots de l’homme ; tu les mets à couvert dans une loge, loin des contestations des langues.

21    Béni soit l’Éternel, car il a rendu admirable sa bonté envers moi dans une ville forte !

22 Et moi, je disais en mon agitation : Je suis retranché de devant tes yeux. Néanmoins tu as entendu la voix de mes supplications, quand j’ai crié à toi.

23    Aimez l’Éternel, vous tous ses saints[681] ! L’Éternel garde les fidèles, et il rétribue largement celui qui agit avec orgueil.

24    Fortifiez-vous, et que votre cœur soit ferme, vous tous qui avez votre attente en l’Éternel.

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 «Il y a un temps pour toute affaire, ... un temps de naître et un temps de mourir...; un temps de se lamenter et un temps de sauter de joie...» (Ecclésiaste 3:1 à 8). Mais tous nos temps sont dans la main de notre Dieu (Ps. 31:15). Il en a déterminé d'avance la succession et la durée, en particulier en ce qui concerne le temps de l'épreuve. Et n'oublions pas ce verset 15 chaque fois que nous faisons des projets (comparer Jacques 4:13 à 15).

À côté de la protection et de la délivrance, l'âme trouve auprès de l'Éternel quelque chose de plus précieux encore: une bonté grande (verset 19), admirable (verset 21); une bonté «mise en réserve» au profit de ceux qui craignent Dieu et qui se confient en Lui (Ps. 34:9). N’ayons pas peur d’épuiser cette réserve divine. Mais aussi comment répondre à une telle bonté? Le verset 23 nous l'enseigne: «Aimez l'Éternel, vous tous ses saints!». C’est «le grand et premier commandement» de la loi (Matthieu 22:37, 38). Mais il n'est pas pénible (voir 1 Jean 5:2 et 3). Car, comprendre la bonté du Seigneur, c'est déjà L'aimer! Oui, pour que l'amour envers Lui soit produit et entretenu dans notre cœur, soyons beaucoup occupés de son amour à Lui pour nous (1 Jean 4:19). «C’est de ton amour même, que notre amour vivra» — rappelle un cantique.

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Juillet

Lecture : Psaume 32

De David. Instruction.

1      Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, [et] dont le péché est couvert !

2      Bienheureux l’homme à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude.

3      Quand je me suis tu, mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour,

4      Car jour et nuit ta main s’appesantissait sur moi ; ma vigueur[682] s’est changée en une sécheresse d’été. Sélah.

5      Je t’ai fait connaître mon péché, et je n’ai pas couvert mon iniquité ; j’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché. Sélah.

6      C’est pourquoi tout homme pieux te priera au temps où l’on te trouve ; certainement, en un déluge de grandes eaux, celles-ci ne l’atteindront pas.

7      Tu es mon asile ; tu me gardes de détresse, tu m’entoures des chants de triomphe de la délivrance. Sélah.

8      Je t’instruirai, et je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher ; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi.

9      Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, qui n’ont pas d’intelligence, dont l’ornement est la bride et le mors, pour les refréner quand ils ne veulent pas s’approcher[683] de toi.

10    Le méchant a beaucoup d’afflictions ; mais [l’homme] qui se confie en l’Éternel, la bonté l’environnera.

11    Réjouissez-vous en l’Éternel, et égayez-vous, justes ! et jetez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de cœur.

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Plus l'âme a d'abord gémi sous le poids de ses péchés, plus elle goûte ensuite le bonheur dont nous entretiennent les v. 1 et 2. Êtes-vous un de ces bienheureux? Sinon le v. 5 vous trace le chemin pour le devenir (comp. Luc 15:18). «Je n'ai pas couvert... , autrement dit tout confesser est le moyen indispensable pour que Dieu couvre mon péché (v. 1). Au contraire, si je cherche à le cacher, il faudra tôt ou tard que Dieu le mette en lumière (Matth. 10:26). C'est par le réveil de la conscience que commence le travail de Dieu. Il appesantit sa main jusqu'à ce que le pécheur soit amené à la repentance, aussitôt suivie du pardon. Ce dernier nous est présenté dans ces versets sous trois aspects: l'enlèvement d'un fardeau (v. 4), le recouvrement de la souillure (v. 1), l'annulation d'une dette (v. 2).

Puis vient la marche. Ne ressemblons pas à des bêtes de somme sans intelligence et qui de ce fait doivent être conduites par des contraintes extérieures. La bride et le mors sont l'image des moyens pénibles que Dieu est obligé d'employer quand nous ne voulons pas nous approcher de lui (v. 9; comp. Prov. 26:3). Combien il est préférable de nous laisser instruire (titre du psaume), enseigner, conseiller directement par la Parole et dans la communion avec le Seigneur.

9

Juillet

Lecture : Psaume 33

1      Exultez en l’Éternel, vous justes ! aux hommes droits sied la louange.

2      Célébrez l’Éternel avec la harpe ; chantez ses louanges sur le luth à dix cordes ;

3      Chantez-lui un cantique nouveau ; pincez habilement de vos instruments avec un cri de joie.

4      Car la parole de l’Éternel est droite, et toute son œuvre est avec vérité.

5      Il aime la justice et le jugement[684] ; la terre est pleine de la bonté de l’Éternel.

6      Les cieux ont été faits par la parole de l’Éternel, et toute leur armée par l’esprit de sa bouche.

7      Il amasse comme un monceau les eaux de la mer, il met dans des réservoirs les abîmes.

8      Que toute la terre craigne l’Éternel ; que tous les habitants du monde le redoutent !

9      Car, lui, il a parlé, et [la chose] a été ; il a commandé, et elle s’est tenue là.

10    L’Éternel dissipe le conseil des nations, il met à néant les desseins des peuples.

11    Le conseil de l’Éternel subsiste à toujours, les desseins de son cœur, de génération en génération.

12    Bienheureuse la nation qui a l’Éternel pour son Dieu, le peuple qu’il a choisi pour son héritage !

13    L’Éternel regarde des cieux ; il voit tous les fils des hommes.

14    Du lieu[685] de sa demeure il considère tous les habitants de la terre.

15    C’est lui qui forme leur cœur à tous, qui prend connaissance de toutes leurs œuvres.

16    Un roi n’est pas sauvé par la multitude de son armée, et l’homme puissant n’est pas délivré par sa grande force ;

17    Le cheval est une chose vaine pour sauver, et il ne délivre point par la grandeur de sa force.

18    Voici, l’œil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui s’attendent à sa bonté,

19    Pour délivrer leur âme de la mort, et pour les conserver en vie durant la famine.

20    Notre âme s’attend à l’Éternel ; il est notre aide et notre bouclier.

21    Car notre cœur se réjouira en lui, puisqu’en son saint nom nous avons mis notre confiance.

22    Que ta bonté, ô Éternel ! soit sur nous, selon que nous nous sommes attendus à toi.

Commentaires :        

Le premier verset reprend la pensée finale du Ps. 32: Celui qui est devenu un juste par le pardon de ses péchés est invité à se réjouir et à louer l'Éternel. C'est la part et le devoir de tout croyant. Cependant ce psaume s'applique directement à l'Israël futur, quand le rejet de son Messie lui aura été pardonné. Sa louange aura trois grands thèmes: La fidélité de Dieu (v. 4 à 9): il est le créateur de toutes choses. La sagesse de Dieu (v. 10 à 17): il prend connaissance de tout et il gouverne les nations. La bonté de Dieu (v. 18 à 22): cette bonté s'exerce envers tous ceux qui se confient en lui. Le cantique nouveau (v. 3) est ici en rapport avec une terre nouvelle dont Dieu aura balayé l'injustice et qu'il aura remplie de sa bonté. Le conseil des nations, les desseins des peuples, auront été anéantis pour que s'achèvent les conseils éternels de Dieu et les desseins de son coeur (v. 10 et 11). Sa Parole a créé les cieux (comp. v. 6 et Hébr. 11:3). Elle nous régénère et opère en nous maintenant, en attendant de s'accomplir aussi dans un monde restauré. Dieu regarde des cieux et considère tous les habitants de la terre (v. 13, 14). Mais, selon sa promesse au Ps. 32:8, il suit tout particulièrement de son oeil vigilant ceux qui lui obéissent et qui s'attendent à son amour (v. 18 voir aussi Ps. 34:15).

10

Juillet

Lecture : Psaume 34

De David, quand il dissimula sa raison devant Abimélec[686] qui le chassa, et il s’en alla.

1      Je bénirai l’Éternel en tout temps ; sa louange sera continuellement dans ma bouche.

2      Mon âme se glorifiera en l’Éternel ; les débonnaires l’entendront, et se réjouiront.

3      Magnifiez l’Éternel avec moi, et exaltons ensemble son nom.

4      J’ai cherché l’Éternel ; et il m’a répondu, et m’a délivré de toutes mes frayeurs.

5      Ils ont regardé vers lui, et ils ont été illuminés, et leurs faces n’ont pas été[687] confuses.

6      Cet affligé a crié ; et l’Éternel l’a entendu, et l’a sauvé de toutes ses détresses.

7      L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et les délivre.

8      Goûtez et voyez que l’Éternel est bon ! Bienheureux l’homme qui se confie en lui !

9      Craignez l’Éternel, vous ses saints ; car rien ne manque à ceux qui le craignent.

10    Les lionceaux souffrent disette, et ont faim ; mais ceux qui cherchent l’Éternel ne manquent d’aucun bien.

11    Venez, fils, écoutez-moi : je vous enseignerai la crainte de l’Éternel.

12    Qui est l’homme qui prenne plaisir à la vie [et] qui aime les jours pour voir du bien ?

13    Garde ta langue du mal, et tes lèvres de proférer la tromperie ;

14    Retire-toi du mal, et fais le bien ; cherche la paix, et poursuis-la.

15    Les yeux de l’Éternel [regardent] vers les justes, et ses oreilles sont [ouvertes] à leur cri.

16    La face de l’Éternel est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur mémoire.

17    [Les justes] crient, et l’Éternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses.

18    L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit abattu.

19    Les maux du juste sont en grand nombre ; mais l’Éternel le délivre de tous :

20    Il garde tous ses os, pas un d’eux n’est cassé.

21    Le mal fera mourir le méchant ; et ceux qui haïssent le juste en porteront la peine.

22    L’Éternel rachète l’âme de ses serviteurs ; et aucun de ceux qui se confient en lui ne sera tenu pour coupable.

Commentaires :        

Pour nous montrer que toutes nos circonstances, y compris les plus humiliantes, peuvent nous conduire en définitive à bénir Dieu, l'Esprit s'est servi d'un épisode de l'histoire de David pour lui dicter les paroles de ce psaume (voir 1 Samuel 21:10 à 15). Imitons «cet affligé»: sachons comme lui magnifier toujours et partout le nom de notre Dieu.

Au v. 11 c'est comme si, tendrement, le Seigneur nous rassemblait autour de Lui et disait: «Venez, fils, écoutez-moi...». Il a une parole d'encouragement pour chacun. Celui qui est en danger, Il le rassure par les versets 7, 15 et 17 (voir Ésaïe 63:9). Un autre connaît-il des besoins matériels? Il répond à son souci par les versets 9 et 10. Quelqu'un traverse-t-il le deuil ou la peine? Il lui montre où trouver la consolation (verset 18). Son désir est de nous donner confiance en son Père pour que nous le louions avec Lui (verset 3). Goûtez, nous dit-Il, combien l'Éternel est bon (comparer 1 Pierre 2:3). Mais le Seigneur sait aussi que nous avons besoin de son exhortation: «Garde ta langue du mal... retire-toi du mal, et fais le bien;... cherche la paix et poursuis-la» (versets 13, 14; voir 1 Pierre 3:10 à 12). Pierre ne termine pas la citation du passage, car c’est aujourd’hui le jour de la grâce. Le jugement annoncé à la fin du psaume est encore à venir.

11

Juillet

Lecture : Psaume 35:1-16

De David

1      Éternel ! conteste contre ceux qui contestent contre moi ; fais la guerre à ceux qui me font la guerre.

2      Saisis l’écu et le bouclier, et lève-toi à mon secours.

3      Tire la lance, et barre le chemin au devant de ceux qui me poursuivent ! Dis à mon âme : Je suis ton salut !

4      Que ceux qui cherchent ma vie soient honteux et confus ; que ceux qui complotent mon malheur se retirent en arrière et soient confondus.

5      Qu’ils soient comme la balle devant le vent, et que l’ange de l’Éternel les chasse !

6      Que leur chemin soit ténèbres et lieux glissants, et que l’ange de l’Éternel les poursuive !

7      Car, sans cause, ils ont préparé secrètement pour moi leur filet ; sans cause, ils ont creusé une fosse pour mon âme.

8      Qu’une ruine qu’il n’a pas connue vienne sur lui, et que son filet qu’il a caché le prenne : qu’il y tombe, pour sa ruine.

9      Et mon âme s’égayera en l’Éternel, elle se réjouira en son salut.

10    Tous mes os diront : Éternel ! qui est comme toi, qui délivres l’affligé de celui qui est plus fort que lui, et l’affligé et le pauvre de celui qui les pille ?

11    Des témoins violents se lèvent, ils m’interrogent sur des choses que je n’ai pas connues ;

12    Ils m’ont rendu le mal pour le bien : mon âme est dans l’abandon.

13    Mais moi, quand ils ont été malades, je me vêtais d’un sac ; j’humiliais mon âme dans le jeûne, et ma prière retournait dans mon sein.

14    J’ai marché comme si c’eût été mon compagnon, mon frère ; triste, je me suis courbé comme celui qui mène deuil pour sa mère.

15    Mais, dans mon adversité, ils se sont réjouis et se sont rassemblés ; les calomniateurs se sont rassemblés contre moi, et je ne l’ai pas su ; ils m’ont déchiré et n’ont pas cessé ;

16    Avec d’impies[688] parasites moqueurs ils ont grincé les dents contre moi.

Commentaires :        

L'Ange de l'Éternel qui «campe autour de ceux qui le craignent et les délivre» (Psaume 34:7), est appelé ici à chasser et à poursuivre les ennemis du juste (versets 5 et 6). «Après un temps de patience et de grâce infatigable, d’une grâce demeurée sans résultat, au lieu de se venger lui-même, le résidu s’en remettra à Dieu pour obtenir la délivrance» (JND). Cette délivrance du croyant juif s'accompagnera infailliblement du jugement des méchants.

Nous savons qu’en ce qui concerne les chrétiens, ce n'est pas par la destruction des injustes que s'accomplira leur délivrance, mais par leur propre enlèvement à la rencontre du Seigneur! Chrétiens et inconvertis ne resteront pas toujours ensemble. Quand le Seigneur viendra sur la nuée, les premiers seront retirés de la terre, et les autres y seront laissés pour la terrible «heure de l'épreuve»... (Apocalypse 3:10). Au contraire lors de Son apparition en gloire, les croyants de ce temps-là seront laissés pour le règne, alors que les méchants seront ôtés (Luc 17:34 à 36).

Quelle ingratitude que celle de l'homme naturel! David en parle par expérience, lui qui l'a si souvent éprouvée (versets 12 à 15). Mais Christ a connu et ressenti cette ingratitude combien plus profondément. «Ils m'ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour» (verset 12; Psaume 109:5).

12

Juillet

Lecture : Psaume 35:17-28

17    Seigneur ! jusques à quand regarderas-tu ? Retire mon âme de leurs destructions, mon unique, des jeunes lions.

18    Je te célébrerai dans la grande congrégation, je te louerai au milieu d’un grand[689] peuple.

19    Que ceux qui sont à tort mes ennemis ne se réjouissent pas de moi ; que ceux qui me haïssent sans cause ne clignent pas l’œil.

20    Car ils ne parlent pas de paix ; mais ils méditent des tromperies contre les hommes paisibles du pays.

21    Et ils ont élargi leur bouche contre moi ; ils ont dit : Ha ha ! ha ha ! notre œil l’a vu.

22    Tu l’as vu, Éternel ! ne garde pas le silence : Seigneur ! ne t’éloigne pas de moi.

23    Éveille-toi, réveille-toi, pour me faire droit, mon Dieu et Seigneur, pour soutenir ma cause.

24    Juge-moi selon ta justice, ô Éternel, mon Dieu ! et qu’ils ne se réjouissent pas à mon sujet.

25    Qu’ils ne disent pas dans leur cœur : Ha ha ! [voilà] notre désir[690] ! Qu’ils ne disent pas : Nous l’avons englouti.

26    Que ceux qui se réjouissent de mon malheur soient tous ensemble honteux et confus ; que ceux qui s’élèvent orgueilleusement contre moi soient couverts de honte et de confusion.

27    Qu’ils exultent et qu’ils se réjouissent ceux qui sont affectionnés à ma justice ; et qu’ils disent continuellement : Magnifié soit l’Éternel, qui prend plaisir à la paix de son serviteur !

28    Et ma langue redira ta justice, ta louange, tout le jour.

Commentaires :        

Si nous n'avons guère affaire comme le fidèle de ce psaume à la méchanceté des hommes, n'oublions pas que la persécution a été, et est encore aujourd'hui, la part de beaucoup de chrétiens. Combien nous pouvons être reconnaissants que la liberté de conscience et de rassemblement continue de nous être accordée dans notre pays! Célébrer le Seigneur au milieu de son peuple de rachetés est le juste désir du croyant (verset 18). Apprécions-nous ce privilège, nous qui le possédons encore?

En Jean 15:25, Jésus se réfère à cette haine sans cause dont Il a été l'objet (verset 19). Sans cause certes!... et pourtant la haine du monde contre Christ et les siens ne doit pas nous étonner (1 Jean 3:13). C'est celle que Satan inspire aux hommes contre Celui qui l'a vaincu. Peut-on imaginer plus affreux sentiments que ceux des versets 21, 25, 26? Peu d'expressions sont aussi fortes pour mettre à nu dans toute leur horreur les profondeurs de méchanceté du cœur humain: Joie perverse de voir souffrir un innocent… qui était le Fils de Dieu venu pour sauver les hommes. «Ha, ha! notre œil l’a vu» — s’écrient les moqueurs (v. 21). «Tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé» annonce Apoc. 1:7 — non plus sur la croix, mais dans toute sa gloire judiciaire.

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Juillet

Lecture : Psaume 36

Au chef de musique. Du serviteur de l’Éternel. De David.

1      La transgression du méchant dit[691], au dedans de mon cœur, qu’il n’y a point de crainte de Dieu devant ses yeux.

2      Car il se flatte à ses propres yeux quand son iniquité se présente pour être haïe.

3      Les paroles de sa bouche sont iniquité et tromperie ; il s’est désisté d’être sage, de faire le bien.

4      Il médite la vanité[692] sur son lit ; il se tient sur un chemin qui n’est pas bon ; il n’a point en horreur le mal.

5      Éternel, ta bonté est dans les cieux, ta fidélité [atteint] jusqu’aux nues.

6      Ta justice est comme de hautes montagnes[693] ; tes jugements sont un grand abîme. Éternel, tu sauves l’homme et la bête.

7      Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu ! Aussi les fils des hommes se réfugient sous l’ombre de tes ailes.

8      Ils seront abondamment rassasiés de la graisse de ta maison, et tu les abreuveras au fleuve de tes délices ;

9      Car par devers toi est la source de la vie, en ta lumière nous verrons la lumière.

10    Continue ta bonté à ceux qui te connaissent, et ta justice à ceux qui sont droits de cœur.

11    Que le pied de l’orgueil ne m’atteigne pas, et que la main des méchants ne me chasse pas loin.

12    Là sont tombés les ouvriers d’iniquité ; ils ont été renversés, et n’ont pu se relever.

Commentaires :        

Comparons la fin du verset 4 avec l'exhortation de Romains 12:9: «Ayez en horreur le mal». Non seulement l'homme du monde est indifférent au péché (car le juger serait se condamner lui-même), mais il s'en amuse et en fait les thèmes favoris de sa littérature et de ses spectacles. En même temps cette insensibilité au mal l'amène à se vanter et à «se flatter à ses propres yeux», même en présence de l'iniquité la plus criante (verset 2; Rom. 3:18; Deut. 29:19). Obligés que nous sommes de vivre dans une telle atmosphère, notre conscience de chrétiens risque à la longue de s'émousser. Mais nous aurons toujours le péché en horreur si nous nous souvenons de la croix et du terrible prix qui dut y être payé pour l'abolir. La bonté de Dieu est dans les cieux, hors d'atteinte des desseins des méchants (verset 5 et 7). Et en même temps elle s'étend comme des ailes protectrices pour abriter les fils des hommes (voir Psaume 17:8). Hélas, tels les habitants de Jérusalem au temps du Seigneur, beaucoup ne veulent pas du refuge ainsi offert (Matthieu 23:37).

La source de la vie et la lumière divine, associées dans le versets 9, nous reportent à Christ, la Parole, dont il est écrit: «En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes» (Jean 1:4).

14

Juillet

Lecture : Psaume 37:1-22

De David.

1      Ne t’irrite pas à cause de ceux qui font le mal, ne sois pas jaloux de ceux qui pratiquent l’iniquité ;

2      car bientôt, comme l’herbe, ils seront fauchés, et, comme l’herbe verte, ils se faneront.

3      Confie-toi en l’Éternel et pratique le bien ; habite le pays, et repais-toi de[694] fidélité,

4      et fais tes délices de l’Éternel : et il te donnera les demandes de ton cœur.

5      Remets ta voie sur l’Éternel, et confie-toi en lui ;

6      et lui, il agira, et il produira[695] ta justice comme la lumière, et ton droit comme le plein midi.

7      Demeure tranquille, [appuyé] sur l’Éternel, et attends-toi à lui. Ne t’irrite pas à cause de celui qui prospère dans son chemin, à cause de l’homme qui vient à bout de ses desseins.

8      Laisse la colère et abandonne le courroux ; ne t’irrite pas, au moins pour faire le mal :

9      car ceux qui font le mal seront retranchés, et ceux qui s’attendent à l’Éternel, ceux-là posséderont le pays.

10    Encore un peu de temps, et le méchant ne sera plus ; et tu considéreras son lieu, et il n’y sera plus ;

11    et les débonnaires posséderont le pays, et feront leurs délices d’une abondance de paix.

12    Le méchant complote contre le juste, et grince les dents contre lui :

13    le Seigneur se rira de lui, car il voit que son jour vient.

14    Les méchants ont tiré l’épée et on bandé leur arc, pour faire tomber l’affligé et le pauvre, pour égorger ceux qui marchent dans la droiture :

15    leur épée entrera dans leur cœur, et leurs arcs seront brisés.

16    Mieux vaut le peu du juste que l’abondance de beaucoup de méchants ;

17    car les bras des méchants seront brisés, mais l’Éternel soutient les justes.

18    L’Éternel connaît les jours de ceux qui sont intègres, et leur héritage sera pour toujours :

19    ils ne seront pas confus au mauvais temps, et ils seront rassasiés aux jours de la famine.

20    Car les méchants périront, et les ennemis de l’Éternel comme la graisse des agneaux[696] ; ils s’en iront, comme la fumée ils s’en iront.

21    Le méchant emprunte, et ne rend pas ; mais le juste use de grâce, et donne :

22    car ceux qui sont bénis de lui posséderont le pays ; mais ceux qui sont maudits de lui seront retranchés.

Commentaires :        

Le Psaume 37 n'est pas, comme la plupart des précédents, une prière du fidèle au sujet des méchants qui le tourmentent. C'est au contraire la réponse d’en haut qui lui parvient. Elle ne lui apporte pas encore la délivrance attendue, mais bien les précieuses ressources et instructions nécessaires pour faire face au mal qui l'environne. Et que de fois nous faisons cette expérience! En réponse à notre prière, au lieu d'enlever notre épreuve, le Seigneur nous donne ce qu'il faut pour la traverser. Selon la promesse du Psaume 32:8: «Je t'instruirai, et je t'enseignerai;... je te conseillerai...», nous reconnaissons la voix du tendre Maître. Il a Lui-même mis en pratique les instructions qu'Il donne ici. Et, connaissant nos pauvres cœurs, Il sait bien que la vue du mal autour de nous peut y produire deux sentiments fâcheux: l'irritation et la jalousie (versets 1, 7 et 8; Prov. 24:1, 19). D'où ces exhortations qu'il nous faudrait lire souvent: Ne t'irrite pas (3 fois); confie-toi; pratique le bien; remets ta voie sur l'Éternel; demeure tranquille,... Riches promesses aussi, qui y sont liées!: «Il te donnera les demandes de ton cœur...; Lui, il agira». Laissons-Le seul agir! Bientôt le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds (comparer versets 10, 17, 20 avec Romains 16:20).

15

Juillet

Lecture : Psaume 37:23-40

23    Par l’Éternel les pas de l’homme sont affermis, et il prend plaisir à sa voie :

24    s’il tombe, il ne sera pas entièrement abattu ; car l’Éternel lui soutient la main.

25    J’ai été jeune, et je suis vieux, et je n’ai pas vu le juste abandonné, ni sa semence cherchant du pain :

26    il use de grâce tout le jour, et il prête ; et sa semence sera en bénédiction.

27    Retire-toi du mal, et fais le bien, et demeure pour toujours ;

28    car l’Éternel aime la droiture, et il n’abandonnera pas ses saints[697]: ils seront gardés à toujours, mais la semence des méchants sera retranchée.

29    Les justes posséderont le pays, et ils l’habiteront à perpétuité.

30    La bouche du juste profère la sagesse, et sa langue parle la droiture ;

31    la loi de son Dieu est dans son cœur, ses pas ne chancelleront pas.

32    Le méchant épie le juste, et cherche à le faire mourir :

33    l’Éternel ne l’abandonnera pas entre ses mains, et ne le condamnera pas, quand il sera jugé.

34    Attends-toi à l’Éternel, et garde sa voie ; et il t’élèvera afin que tu possèdes le pays : quand les méchants seront retranchés, tu le verras.

35    J’ai vu le méchant puissant, et s’étendant comme un arbre vert croissant dans son lieu natal ;

36    mais il[698] passa, et voici, il n’était plus ; et je l’ai cherché, et il ne s’est plus trouvé.

37    Prends garde à l’homme intègre, et regarde l’homme droit, car la fin[699] d’un [tel] homme est la paix ;

38    mais les transgresseurs seront détruits ensemble ; la fin[700] des méchants, c’est d’être retranché[701] ;

39    Mais le salut des justes vient de l’Éternel ; il est leur force au temps de la détresse, et l’Éternel leur aidera et les délivrera ;

40    il les délivrera des méchants et les sauvera, car ils se sont confiés en lui.

Commentaires :        

 «Par l'Éternel les pas de l'homme sont affermis» (verset 23). L'indépendance nous caractérise par nature. Reconnaître que nous avons besoin de Dieu pour chaque pas de notre vie quotidienne est une évidence que nous n'admettons pas toujours. N'attendons pas d'avoir fait de nombreuses chutes pour en être convaincus et pour accepter le secours du Seigneur.

Il est question dans ce psaume du juste (ou des justes). C'est le nom donné au résidu juif fidèle; celui-ci possédera le pays (versets 9, 11, 22, 29, 34) après le retranchement des méchants, affirmé lui aussi à cinq reprises (versets 9, 22, 28, 34, 38). L'enfant de Dieu aujourd'hui a le droit de porter le même titre (Romains 5:19). Comment un juste se fait-il reconnaître? Il use de grâce et donne (verset 21). Sa bouche profère la sagesse, et sa langue parle la droiture; la loi de son Dieu est dans son cœur (versets 30, 31). Amour, sagesse, vérité, attachement à la Parole, tous ces traits peuvent-ils se remarquer dans notre marche de chaque jour? En retour, comptons sur la force, l'aide et la délivrance de Dieu (versets 39, 40). Que le juste soit abandonné est en effet inconcevable (verset 25). Et pourtant nous savons qu'il dut en être ainsi du «Juste par excellence» (Job 34:17; Psaume 22:1).

16

Juillet

Lecture : Psaume 38

Psaume de David, pour faire souvenir.

1      Éternel ! ne me reprends pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur.

2      Car tes flèches ont pénétré[702] en moi, et ta main est descendue sur moi.

3      Il n’y a rien d’entier en ma chair, à cause de ton indignation ; point de paix dans mes os, à cause de mon péché.

4      Car mes iniquités ont passé sur[703] ma tête ; comme un pesant fardeau, elles sont trop pesantes pour moi.

5      Mes plaies sont fétides, elles coulent, à cause de ma folie.

6      Je suis accablé et extrêmement courbé ; tout le jour je marche dans le deuil ;

7      Car mes reins sont pleins d’inflammation, et il n’y a rien d’entier dans ma chair.

8      Je suis languissant et extrêmement brisé ; je rugis dans le frémissement de mon cœur.

9      Seigneur ! tout mon désir est devant toi, et mon gémissement ne t’est point caché.

10    Mon cœur bat fort, ma force m’a abandonné, et la lumière de mes yeux aussi n’est plus avec moi.

11    Ceux qui m’aiment, et mes compagnons, se tiennent loin de ma plaie, et mes proches se tiennent à distance,

12    Et ceux qui cherchent ma vie me tendent des pièges, et ceux qui cherchent mon mal parlent de malheurs[704] et disent[705] des tromperies tout le jour.

13    Et moi, comme un sourd, je n’entends pas, et, comme un muet, je n’ouvre pas la bouche.

14    Je suis devenu comme un homme qui n’entend point et dans la bouche duquel il n’y a pas de réplique.

15    Car je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu !

16    Car j’ai dit : Qu’ils ne se réjouissent pas à mon sujet ! Quand mon pied chancelle, ils s’élèvent orgueilleusement contre moi.

17    Car je suis prêt à boiter, et ma douleur est toujours devant moi ;

18    Car je déclarerai mon iniquité ; je suis en peine pour mon péché.

19    Et mes ennemis sont vivants, ils sont forts, et ceux qui me haïssent sans motif sont nombreux ;

20    Et ceux qui me rendent le mal pour le bien sont mes adversaires, parce que je poursuis ce qui est bon.

21    Éternel ! ne m’abandonne point ; mon Dieu ! ne t’éloigne pas de moi.

22    Hâte-toi de me secourir, Seigneur, mon salut !

Commentaires :        

L'instruction du Ps. 37 semble avoir été comprise. Le fidèle ne réclame plus le retranchement des méchants, qui lui a été expressément promis. Au lieu de s'irriter à cause de ceux qui font le mal, il sent profondément son propre péché (v. 3 à 5). En même temps il réalise qu'il est dans la main de Dieu qui le reprend et le châtie. Et c'est à Lui qu'il s'attend (v. 15). Il ne lui appartient pas de répondre lui-même à ceux qui le persécutent; encore moins de se venger. «Toi tu répondras, Seigneur, mon Dieu!» Nous reconnaissons là les enseignements du Nouveau Testament: «Ne rendant à personne mal pour mal...; ne vous vengeant pas vous-mêmes, bien-aimés; ... moi je rendrai, dit le Seigneur» (Rom. 12:16, 19). La seule réponse que nous sommes en droit de donner au mal qui nous est fait, c'est... le bien; à l'inverse de ces «ennemis» (v. 19), de ces «adversaires» qui «rendent le mal pour le bien» (v. 20). Et leur surprenant motif nous est ici dévoilé: «... parce que je poursuis ce qui est bon». La jalousie, le désir pervers de supprimer ce qui soulignait, par contraste, leur propre méchanceté, tels sont les affreux sentiments qui ont conduit les hommes à mettre à mort le Saint et le juste (Jean 10:32 , lire aussi 1 Jean 3:12).

17

Juillet

Lecture : Psaume 39

Au chef de musique, à Jeduthun. Psaume de David.

1      J’ai dit : Je prendrai garde à mes voies, afin que je ne pèche point par ma langue ; je garderai ma bouche avec une muselière pendant que le méchant est devant moi.

2      J’ai été muet, dans le silence ; je me suis tu à l’égard du bien ; et ma douleur a été excitée.

3      Mon cœur s’est échauffé au dedans de moi ; dans ma méditation le feu s’est allumé, j’ai parlé de ma langue :

4      Éternel ! fais-moi connaître ma fin, et la mesure de mes jours, ce qu’elle est ; je saurai combien je suis fragile.

5      Voici, tu m’as donné des jours comme la largeur d’une main, et ma durée est comme un rien devant toi. Certainement, tout homme qui se tient debout n’est que vanité. Sélah.

6      Certainement l’homme se promène parmi[706] ce qui n’a que l’apparence ; certainement il s’agite en vain ; il amasse [des biens], et il ne sait qui les recueillera.

7      Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? Mon attente est en toi.

8      Délivre-moi de toutes mes transgressions ; ne me livre pas à l’opprobre de l’insensé.

9      Je suis resté muet, je n’ai pas ouvert la bouche, car c’est toi qui l’as fait.

10    Retire de dessus moi ta plaie : je suis consumé par les coups de ta main.

11    Quand tu châties un homme, en le corrigeant à cause de l’iniquité, tu consumes[707] comme la teigne sa beauté ; certainement, tout homme n’est que vanité. Sélah.

12    Écoute ma prière, ô Éternel ! et prête l’oreille à mon cri ; ne sois pas sourd à mes larmes, car je suis un étranger, un hôte, chez toi, comme tous mes pères.

13    Détourne tes regards de moi, et que je retrouve ma force, avant que je m’en aille et que je ne sois plus.

Commentaires :        

Pour refréner la volonté propre d'un croyant, Dieu doit parfois se servir de la bride et du mors (Ps. 32:9). L'Esprit impose silence à la nature pour faire porter des fruits à la vie nouvelle et la faire parler (v. 1).

Nous qui avons tant de peine à nous taire, en particulier quand il nous est fait du tort, pensons à l'exemple parfait de l'Agneau qui n'a pas ouvert sa bouche (v. 9; Ps. 38:13: És. 53:7; 1 Pier. 2:23).

«Tu m'as donné des jours comme la largeur d'une main...» (v. 5). Brève existence... et cependant si follement gaspillée par tant de personnes en vaine agitation pour amasser des biens terrestres! (v. 6: Eccl. 2:21 à 23). Prêtons attention aux quatre «certainement» des v. 5, 6 et 11. Non seulement l'homme n'est que vanité (v. 5 et 11), mais encore «il se promène parmi ce qui n'a que l'apparence...» Sur la scène de ce monde où le drame humain achève de se jouer, les personnages et le décor seront bientôt mis de côté. «La figure de ce monde passe». Ce qui est vrai, ferme, impérissable, c'est ce qui appartient au domaine invisible et céleste (1 Pier. 1:4). Comprenant qu'il ne peut rien attendre d'un tel monde, le fidèle se pose la question: «qu'est-ce que j'attends, Seigneur?» et donne lui-même la réponse: «Mon attente est en toi» (v. 7).

18

Juillet

Lecture : Psaume 40

Au chef de musique. De David. Psaume.

1      J’ai attendu patiemment l’Éternel ; et il s’est penché vers moi, et a entendu mon cri.

2      Il m’a fait monter hors du puits de la destruction, hors d’un bourbier fangeux ; et il a mis mes pieds sur un roc, il a établi mes pas.

3      Et il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu. Plusieurs le verront, et craindront, et se confieront en l’Éternel.

4      Bienheureux l’homme qui a mis en l’Éternel sa confiance, et ne s’est pas tourné vers les orgueilleux et ceux qui se détournent vers le mensonge !

5      Tu as multiplié, toi, Éternel mon Dieu, tes œuvres merveilleuses et tes pensées envers nous ; on ne peut les arranger devant toi. Si je veux les déclarer et les dire, — elles sont trop nombreuses pour les raconter.

6      Au sacrifice et à l’offrande de gâteau tu n’as pas pris plaisir : tu m’as creusé des oreilles ; tu n’as pas demandé d’holocauste ni de sacrifice pour le péché.

7      Alors j’ai dit : Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre.

8      C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au dedans de mes entrailles.

9      J’ai annoncé la justice dans la grande congrégation ; voici, je n’ai point retenu mes lèvres, Éternel ! tu le sais.

10    Je n’ai point caché ta justice au dedans de mon cœur ; j’ai parlé de ta fidélité et de ton salut ; je n’ai point célé ta bonté et ta vérité dans[708] la grande congrégation.

11    Toi, Éternel ! ne retiens pas loin de moi tes compassions ; que ta bonté et ta vérité me gardent continuellement.

12    Car des maux sans nombre m’ont entouré ; mes iniquités m’ont atteint, et je ne puis les regarder ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon cœur m’a abandonné.

13    Qu’il te plaise, ô Éternel ! de me délivrer. Éternel ! hâte-toi de me secourir.

14    Que ceux qui cherchent mon âme pour la détruire soient tous ensemble honteux et confondus ; qu’ils se retirent en arrière et soient confus, ceux qui prennent plaisir à mon malheur.

15    Que ceux qui disent de moi : Ha ha ! ha ha ! soient désolés, en récompense de[709] leur honte.

16    Que tous ceux qui te cherchent s’égayent et se réjouissent en toi ; que ceux qui aiment ton salut disent continuellement : Magnifié soit l’Éternel !

17    Et moi, je suis affligé et pauvre : le Seigneur pense à moi. Tu es mon secours et celui qui me délivre. Mon Dieu ! ne tarde pas.

 

Commentaires :        

Psaume glorieux! Christ, Homme ressuscité, y prend la parole pour déployer «les oeuvres merveilleuses» et «les pensées» de Dieu (envers nous: il associe les siens — v. 5) comme en quatre tableaux successifs. Le premier nous transporte dans l'éternité passée (versets 6, 7 cités en Hébreux 10:5 à 9). Seul capable de régler la question du péché, le Fils se présente pour être le serviteur obéissant: «Voici je viens...» — «Et il est venu...» confirme Éphésiens 2:17.

Le tableau suivant nous montre Jésus sur la terre, annonçant et accomplissant «toute justice» (Matthieu 3:15), rendant témoignage au Dieu de bonté et de vérité, parlant de sa fidélité et de son salut. Toute la vie de Christ est résumée dans ces versets 8 à 10.

Puis le Sauveur est devant nous à l'heure solennelle où Il doit s'écrier «Mes iniquités m'ont atteint...» (verset 12). Mes iniquités...? Mais c'étaient les miennes et les vôtres! Elles sont trop nombreuses. Au Psaume 38:4 elles étaient trop pesantes.

Et enfin, le dernier tableau pour lequel nous revenons aux versets 1 à 3 (de même que le Psaume 21 précède le Psaume 22): Le «puits de la destruction» et le «bourbier fangeux» ont fait place au roc de la résurrection. Christ, délivré de la mort par la puissance de Dieu qu'Il a patiemment attendu, chante sa louange et invite les hommes à se tourner vers Lui pour Le célébrer aussi (verset 3).

19

Juillet

Lecture : Psaume 41

Au chef de musique. Psaume de David,

1      Bienheureux celui qui comprend le pauvre ! Au mauvais jour, l’Éternel le délivrera.

2      L’Éternel le gardera, et le conservera en vie : il sera rendu heureux sur la terre, et tu ne le livreras point à l’animosité de ses ennemis.

3      L’Éternel le soutiendra sur un lit de langueur. Tu transformeras tout son lit, quand il sera malade.

4      J’ai dit : Éternel ! use de grâce envers moi, guéris mon âme, car j’ai péché contre toi.

5      Mes ennemis me souhaitent du mal : Quand mourra-t-il ? Quand périra son nom ?

6      Et si l’un vient me voir, il dit des paroles de fausseté ; son cœur amasse par devers lui l’iniquité ; … il sort dehors, il en parle.

7      Tous ceux qui me haïssent chuchotent ensemble contre moi ; ils imaginent du mal contre moi[710]:

8      Quelque œuvre de Bélial est attachée à lui, et maintenant qu’il est couché, il ne se relèvera plus.

9      Mon intime ami[711] aussi, en qui je me confiais, qui mangeait mon pain, a levé le talon contre moi.

10    Et toi, Éternel ! use de grâce envers moi et relève-moi, et je [le] leur rendrai.

11    À ceci je connais que tu prends plaisir en moi, c’est que mon ennemi ne triomphe pas de moi.

12    Et moi, tu m’as maintenu dans mon intégrité, et tu m’as établi devant toi pour toujours.

13    Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Israël, de l’éternité jusqu’en éternité ! Amen, oui, amen !

Commentaires :        

Par l'Esprit prophétique, Christ a déclaré à la fin du Psaume 40: «Et moi, je suis affligé et pauvre». Pauvreté volontaire, destinée à nous enrichir! (2 Corinthiens 8:9). Bienheureux donc, celui qui comprend ce Pauvre! Et aussi qui sait se mettre à la place de tous les pauvres, des humbles, de ceux qui souffrent... Bienheureux celui qui, en esprit sinon en réalité, prend comme son Maître cette position de pauvre! (Matthieu 5:3).

Quels encouragements le verset 3 apporte aux malades!: En premier lieu la promesse du secours divin! Même si l'être extérieur dépérit, l'homme intérieur est renouvelé de jour en jour par les soins du grand Médecin des âmes (2 Corinthiens 4:16). Mais de plus, «tout le lit» du malade va se trouver miraculeusement transformé. Car la présence du Seigneur à son chevet a le pouvoir de changer sa langueur en joie. Douce compagnie, propre à faire oublier l'incompréhension ou l'indifférence dont il a pu être l'objet (verset 8)!

Nous savons à quel moment s'est accompli le verset 9. Avec quelle tristesse le Seigneur a dû le citer, avant de donner au traître Judas «le morceau», qui le faisait reconnaître (Jean 13:18 et 26).

Et ce livre 1 des Psaumes s'achève sur une louange éternelle à laquelle, amis croyants, nous pouvons joindre notre amen!

20

Juillet

Lecture : Psaume 42

Au chef de musique. Instruction. Des fils de Coré.

1      Comme le cerf brame après les courants d’eau, ainsi mon âme crie[712] après toi, ô Dieu !

2      Mon âme a soif de Dieu, du *Dieu vivant. Quand viendrai-je et paraîtrai-je devant Dieu ?

3      Mes larmes ont été mon pain, jour et nuit, quand on me disait tout le jour : Où est ton Dieu ?

4      Je me souvenais de ces choses, et je répandais mon âme au dedans de moi : comment j’allais avec la foule, et je m’avançais en leur compagnie, avec une voix de triomphe et de louange, jusqu’à la maison de Dieu,… une multitude en fête.

5      Pourquoi es-tu abattue, mon âme, et es-tu agitée au dedans de moi ? Attends-toi à Dieu ; car je le célébrerai encore : sa face est le salut[713].

6      Mon Dieu ! mon âme est abattue au dedans de moi ; c’est pourquoi il me souvient de toi depuis le pays du Jourdain et des Hermons, de la montagne de Mitsear.

7      Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes ; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi.

8      De jour, l’Éternel commandera à sa bonté ; et, de nuit, son cantique sera avec moi, ma prière au *Dieu de ma vie.

9      Je dirai à *Dieu, mon rocher : Pourquoi m’as-tu oublié ? Pourquoi marché-je en deuil à cause de l’oppression de l’ennemi ?

10    Mes adversaires m’outragent comme un brisement dans mes os quand ils me disent tout le jour : Où est ton Dieu ?

11    Pourquoi es-tu abattue, mon âme ? et pourquoi es-tu agitée au dedans de moi ? Attends-toi à Dieu ; car je le célébrerai encore : il est le salut de ma face et mon Dieu.

Commentaires :        

Avec cette nouvelle année, nous commençons le 2e Livre des Psaumes. Il s'applique prophétiquement à la période où le résidu juif fidèle, persécuté par l'Antichrist, aura dû fuir Jérusalem; et les versets 2, 4 et 6 traduisent spécialement la douleur de cet exil. Cependant, comme dans le Livre I, beaucoup d'expressions peuvent être placées dans la bouche du Seigneur Jésus, Lui qui a souffert plus que personne de la méchanceté de son peuple (par exemple versets 7 et 10).

Existe-t-il une image plus forte que celle du verset 1 pour traduire les soupirs de l'âme assoiffée de la présence de Dieu? Puissions-nous ainsi rechercher cette présence chaque fois qu'une faute a interrompu notre communion avec le Seigneur! Et que chacun le connaisse sous ce précieux nom personnel: le «Dieu de ma vie», qui correspond à la devise de l'apôtre: «Pour moi, vivre c'est Christ» (Philippiens 1:21). Il est Celui qui d'année en année veut conduire ma vie, la remplir, comme l'objet précieux de mon coeur. «Ou est ton Dieu?» demandent ironiquement les incrédules (versets 3 et 10, comparer Matthieu 27:43). Ah! si eux ne Le discernent pas, que pour ma part je sache toujours où Le trouver, de jour ou de nuit, pour élever vers Lui avec amour mon cantique et ma prière (verset 8).

21

Juillet

Lecture : Psaume 43

1      Juge-moi, ô Dieu ! et prends en main ma cause contre une nation sans piété[714] ; délivre-moi de l’homme trompeur et inique.

2      Car toi, ô Dieu ! tu es ma force[715] ; pourquoi m’as-tu rejeté ? Pourquoi marché-je en deuil à cause de l’oppression de l’ennemi ?

3      Envoie ta lumière et ta vérité : elles me conduiront, elles m’amèneront à ta montagne sainte et à tes demeures.

4      Et je viendrai à l’autel de Dieu, au *Dieu de l’allégresse de ma joie ; et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu !

5      Pourquoi es-tu abattue, mon âme ? et pourquoi es-tu agitée au dedans de moi ? Attends-toi à Dieu ; car je le célébrerai encore : il est le salut de ma face et mon Dieu.

Commentaires :        

Ce psaume se lie au précédent comme le souligne la répétition finale des versets 5 et 11 du Psaume 42. Mon âme a souvent besoin d'être ainsi exhortée à ne pas être abattue, à s'attendre à Dieu et à le célébrer encore et toujours. Il n'a pas seulement été mon salut; Il est aussi «mon Dieu», Celui dont je dépends sans cesse, la source de «ma force» (verset 2).

Sa lumière et sa vérité me conduiront à une adoration intelligente si je le lui demande comme le fait ici le psalmiste (versets 3 et 4).

L'expression soulignée hier: «le Dieu de ma vie», se complète au verset 4 d'une autre bien remarquable: le «Dieu de l'allégresse de ma joie». Chers croyants, Dieu suffit-Il à nous rendre heureux? Est-Il la source de notre joie comme Il l'était pour Jésus? (Luc 10:21). Connaissant un tel Dieu, notre âme serait-elle encore abattue ou agitée! «Que votre cœur ne soit pas troublé, disait le Seigneur à ses disciples, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi» (Jean 14:1). Et ailleurs: «Ayez foi en Dieu» (Marc 11:22). La foi, voilà le grand remède à tout ce que ce monde peut nous infliger de tristesse ou d'agitation. Elle est notre ressource aujourd’hui comme elle sera celle du résidu fidèle au temps de la tribulation.

22

Juillet

Lecture : Psaume 44:1-8

Au chef de musique. Des fils de Coré. Instruction.

1      Ô Dieu ! nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l’œuvre que tu as opérée dans leurs jours, aux jours d’autrefois.

2      Tu as, par ta main, dépossédé les nations, et tu as planté nos pères[716] ; tu as affligé les peuples et tu les as chassés[717].

3      Car ce n’est point par leur épée qu’ils ont possédé le pays, et ce n’est pas leur bras qui les a sauvés ; car c’est ta droite et ton bras et la lumière de ta face, parce que tu avais pris ton plaisir en eux.

4      C’est toi qui es mon roi, ô Dieu ! Commande le salut pour Jacob.

5      Avec toi, nous frapperons nos adversaires ; par ton nom, nous foulerons ceux qui s’élèvent contre nous.

6      Car ce n’est pas en mon arc que je me confie, et mon épée ne me sauvera point ;

7      Car tu nous as sauvés de nos adversaires, et tu rends confus ceux qui nous haïssent.

8      En Dieu nous nous glorifierons[718] tout le jour, et nous célébrerons ton nom à toujours. Sélah.

Commentaires :        

Alors que les psaumes du Livre 1er étaient presque tous de David, ceux qui nous occupent (Psaume 42 à 49) ont été composés par les fils de Coré, ces objets de la grâce qui avaient été épargnés dans le châtiment de leur père (voir Nombres 26:11). C'est pourquoi il est remarquable d'entendre ces hommes rappeler les merveilles accomplies par Dieu «aux jours d'autrefois». Car mieux que personne, ils sont en mesure d'apprécier et de célébrer la miséricorde divine. Non, ce n'est pas l'épée des fils d'Israël qui a pu les sauver et leur donner la possession du pays (il suffit de penser au passage de la mer Rouge et à la prise de Jéricho). Et le rappel des grandes délivrances du passé est une leçon pour ces fidèles. Pas plus que leurs pères, ils ne peuvent se confier dans leurs propres armes pour vaincre (verset 6). «Avec toi» et «par ton nom» (verset 5; Osée 1:7), voilà les seules ressources du croyant.

Une autre différence avec le Livre 1er est l'emploi ici du nom de Dieu (Élohim) alors que jusqu'au Psaume 41 il était question de l'Éternel (Jéhovah). C'est la triste preuve que maintenant les fidèles n'ont plus de relations avec le culte officiel devenu apostat. L'alliance garantie par le nom d'Éternel est rompue (Exode 6:3 et 6 à 8), mais le croyant fait encore appel au Dieu suprême.

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Juillet

Lecture : Psaume 44:9-26

9      Mais tu nous as rejetés et rendus confus, et tu ne sors plus avec nos armées ;

10    Tu nous as fait retourner en arrière devant l’adversaire, et ceux qui nous haïssent ont pillé pour eux-mêmes ;

11    Tu nous as livrés comme des brebis [destinées] à être mangées, et tu nous as dispersés parmi les nations ;

12    Tu as vendu ton peuple pour rien, et tu ne t’es pas agrandi par leur prix[719] ;

13    Tu nous as mis en opprobre chez nos voisins, en risée et en raillerie auprès de nos alentours ;

14    Tu nous as mis comme proverbe parmi les nations, comme hochement de tête parmi les peuples.

15    Tout le jour ma confusion est devant moi, et la honte de ma face m’a couvert,

16    À cause de la voix de celui qui outrage et qui injurie, à cause de l’ennemi et du vengeur.

17    Tout cela nous est arrivé, et nous ne t’avons pas oublié, et nous n’avons pas été infidèles à ton alliance.

18    Notre cœur ne s’est pas retiré en arrière, et nos pas n’ont point dévié de ton sentier ;

19    Quoique tu nous aies écrasés dans le lieu des chacals, et que tu nous aies couverts de l’ombre de la mort.

20    Si nous avions oublié le nom de notre Dieu, et étendu nos mains vers un *dieu étranger,

21    Dieu ne s’en enquerrait-il pas ? car lui connaît les secrets du cœur.

22    Mais, à cause de toi, nous sommes mis à mort tous les jours, nous sommes estimés comme des brebis de tuerie.

23    Éveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi ; ne nous rejette pas pour toujours.

24    Pourquoi caches-tu ta face, [et] oublies-tu notre affliction et notre oppression ?

25    Car notre âme est courbée jusque dans la poussière, notre ventre est attaché à la terre.

26    Lève-toi, aide-nous, et rachète-nous à cause de ta bonté.

Commentaires :        

Le ton du psaume change à partir du verset 9. Au lieu de continuer de regarder à Dieu, à la lumière de sa face et à la puissance de son Nom (versets 3 et 5), les fidèles considèrent les épreuves qui les ont atteints. L'âme du racheté n'est pas toujours sur les lieux élevés, nous le savons tous par expérience.

Cependant la foi de ces croyants n'est pas renversée; ils savent attribuer à Dieu tout ce qui leur est arrivé et reçoivent les coups comme venant de sa main (Job 1:21). Leur conscience est droite; non seulement leurs pas n'ont pas dévié du sentier de l'obéissance, mais leur cœur ne s'est pas retiré en arrière (verset 18). Et Dieu en est témoin, Lui qui connaît les secrets du cœur. N'oublions jamais ce verset 21.

À quoi correspond l'étrange expression du verset 22: être «mis à mort tous les jours»? Sa citation en Romains 8:36 nous aide à la comprendre: C'est être rappelé, par le moyen des épreuves, au sentiment de notre néant, de notre incapacité totale. Mais le même passage nous invite à en réaliser aussi la contrepartie triomphante: «au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés» (Romains 8:37).

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Juillet

Lecture : Psaume 45

Au chef de musique. Sur Shoshannim[720]. Des fils de Coré. Instruction. Un cantique du bien-aimé.

1      Mon cœur bouillonne d’une bonne parole ; je dis ce que j’ai composé au sujet du roi ; ma langue est le style d’un écrivain habile.

2      Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres : c’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours.

3      Ceins ton épée sur ton côté, homme vaillant, [dans] ta majesté et ta magnificence ;

4      Et, prospérant dans ta magnificence, mène en avant ton char, à cause de la vérité et de la débonnaireté [et] de la justice ; et ta droite t’enseignera des choses terribles.

5      Tes flèches sont aiguës, — les peuples tomberont sous toi, — dans le cœur des ennemis du roi.

6      Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne.

7      Tu as aimé la justice, et tu as haï la méchanceté ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons.

8      Tous tes vêtements sont myrrhe, aloès, et casse, [quand tu sors] des palais d’ivoire d’où ils t’ont réjoui[721].

9      Des filles de rois ont été parmi tes dames d’honneur ; la reine est à ta droite, parée d’or d’Ophir.

10    Écoute, fille ! et vois, et incline ton oreille ; et oublie ton peuple et la maison de ton père ;

11    Et le roi désirera ta beauté, car il est ton seigneur : adore-le.

12    Et avec une offrande, la fille de Tyr, les plus riches du peuple[722] rechercheront ta faveur.

13    La fille du roi est tout gloire, dans l’intérieur [du palais] ; son vêtement est de broderies d’or.

14    Elle sera amenée au roi en vêtements de brocart ; des vierges qui la suivent, ses compagnes, te seront amenées ;

15    Elles te seront amenées avec joie et allégresse, elles entreront dans le palais du roi.

16    Au lieu de tes pères, tu auras tes fils ; tu les établiras pour princes dans tout le pays[723].

17    Je rappellerai ton nom dans toutes les générations ; c’est pourquoi les peuples te célébreront à toujours et à perpétuité.

Commentaires :        

Sous l'action du Saint Esprit, «écrivain habile», ce psaume nous invite à louer Christ, le Bien-aimé, Celui qui surpasse en beauté et en grâce tous les fils des hommes. Mais avant de jaillir sur les lèvres, la louange a été préparée, méditée dans un cœur qui bouillonne (comparer Matthieu 12:34); elle célèbre sa personne, ses paroles, ses oeuvres.

On a pu dire que le culte du dimanche était le cantique réunissant toutes les strophes que l'Esprit a enseignées au racheté durant les jours de la semaine sur les thèmes inépuisables des gloires et des grâces du Seigneur Jésus. Il est «le roi», mais les versets 6 et 7 cités en Hébreux 1:8-9, l'appellent «Dieu». Quand Il parait dans sa majesté et sa magnificence, Il est l'objet d'une admiration universelle. Sa puissance s'affirme dans le jugement terrible qu'Il accomplit (versets 3 à 5). Des parfums imprègnent ses vêtements: la myrrhe rappelle ses souffrances, l'aloès sa mort (Jean 19:39) et la casse son élévation. Mais ce qui aura pour Christ plus de prix que toutes ces gloires, ce sera la beauté de l'Épouse qui Lui sera présentée (ici Jérusalem) et l'amour qu'elle Lui rendra. Ami chrétien, c'est ton privilège de Lui exprimer dès maintenant cet amour reconnaissant. «Il est ton Seigneur: adore-le» (verset 11).

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Juillet

Lecture : Psaume 46

Au chef de musique. Des fils de Coré. Sur Alamoth[724]. Chant.

1      Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver.

2      C’est pourquoi nous ne craindrons point, quand la terre serait transportée de sa place, et que les montagnes seraient remuées [et jetées] au cœur des mers ;

3      Quand ses eaux mugiraient, qu’elles écumeraient, [et] que les montagnes seraient ébranlées à cause de son emportement. Sélah.

4      Il y a un fleuve dont les ruisseaux réjouissent la ville de Dieu, le saint lieu des demeures du Très-haut.

5      Dieu est au milieu d’elle ; elle ne sera pas ébranlée. Dieu la secourra au lever du matin.

6      Les nations s’agitent tumultueusement, les royaumes sont ébranlés ; il a fait entendre sa voix : la terre s’est fondue.

7      L’Éternel des armées est avec nous ; le Dieu de Jacob nous est une haute retraite. Sélah.

8      Venez, voyez les actes de l’Éternel, quelles dévastations il a faites sur la terre !

9      Il a fait cesser les guerres jusqu’au bout de la terre ; il brise les arcs et met en pièces les lances, il brûle les chariots par le feu.

10    Tenez-vous tranquilles, et sachez que je suis Dieu : je serai exalté parmi les nations, je serai exalté sur la terre.

11    L’Éternel des armées est avec nous ; le Dieu de Jacob nous est une haute retraite. Sélah.

Commentaires :        

Combien de croyants dans la détresse ont fait la précieuse expérience du verset l ! À l'heure de l'épreuve, et tout spécialement au moment de la tentation, le jeune chrétien ne doit pas oublier qu'il a à sa disposition ce refuge, cette force, ce secours toujours facile à trouver. De telles ressources ne sont pas en lui-même, ni dans les bonnes résolutions qu’il a prises, mais en Dieu, autrement dit dans Sa communion!

Coré avait été englouti vivant par un bouleversement terrestre opéré par Dieu, comme ceux que suggère le v. 2. Mais ses fils furent sauvés, et il en sera de même des croyants du résidu juif. Ils seront en sécurité car leur abri n'est autre que l'Éternel Lui-même (Psaume 91:9-10). Quel contraste avec les hommes de la terre au cours de la même période apocalyptique (comparer Luc 21:26 et Apocalypse 6:14 à 17)! Face à ces eaux écumantes et mugissantes du jugement (verset 3), Dieu rappelle qu'il y a un fleuve de la grâce se répandant en ruisseaux généreux, c'est-à-dire en manifestations multiples, qui «réjouissent la ville de Dieu» et ceux qui y trouvent refuge.

La fin du psaume nous montre les fidèles assistant paisiblement depuis leur «haute retraite» à l'accomplissement des derniers jugements de Dieu.

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Juillet

Lecture : Psaume 47

Au chef de musique. Des fils de Coré. Psaume.

1      Battez des mains, vous, tous les peuples ; poussez des cris de joie vers Dieu avec une voix de triomphe ;

2      Car l’Éternel, le Très-haut, est terrible, un grand roi sur toute la terre.

3      Il assujettit les peuples sous nous, et les peuplades sous nos pieds.

4      Il nous a choisi notre héritage, la gloire de Jacob qu’il a aimé. Sélah.

5      Dieu est monté avec un chant de triomphe, l’Éternel avec la voix de la trompette.

6      Chantez Dieu, chantez ; chantez à notre roi, chantez ;

7      Car Dieu est le roi de toute la terre ; chantez avec intelligence[725].

8      Dieu règne sur les nations, Dieu est assis sur le trône de sa sainteté.

9      Ceux d’entre les peuples qui sont de bonne volonté se sont réunis au peuple du Dieu d’Abraham ; car les boucliers de la terre sont à Dieu : il est fort exalté.

Commentaires :        

Ce psaume exprime la joie qui remplira le cœur des fidèles lorsque, après les jugements mentionnés au Psaume 46, Christ établira son règne. Israël aura une position de prééminence sur tous les peuples et leur enseignera à chanter Dieu, ses gloires, sa suprématie (versets 3, 6; comparer Ésaïe 2:2-3). Les relations du peuple avec Dieu étant rétablies, nous remarquons que le nom d'Éternel reparaît (voir déjà Psaume 46:7 et 11). C'est Christ qui, enfin reconnu, prend son titre de grand roi sur toute la terre (Zacharie 14:9). Et nous comprenons pourquoi nous chrétiens n'appelons pas Jésus notre roi. Nous sommes des citoyens du ciel, non pas des sujets du royaume terrestre. Christ ne régnera pas sur l'Église mais avec elle; elle sera dans la même position qu'une reine aux côtés du roi son époux.

Ne chanterions-nous pas, nous qui n'avons pas seulement un grand Roi à célébrer, mais un Sauveur divin, un Seigneur ressuscité, un Époux céleste aimant son Église et venant la chercher? Combien de gloires réunies dans la même personne, gloires merveilleuses qui devraient dès à présent remplir nos bouches et nos cœurs du cantique éternel des vrais adorateurs.

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Juillet

Lecture : Psaume 48

Cantique. Psaume des fils de Coré.

1      L’Éternel est grand et fort digne de louange dans la ville de notre Dieu, dans sa montagne sainte.

2      Belle dans son élévation, la joie de toute la terre, est la montagne de Sion, aux côtés du nord, la ville du grand roi ;

3      Dieu est connu dans ses palais pour une haute retraite.

4      Car voici, les rois se sont assemblés[726], ils ont passé outre ensemble :

5      Ils ont vu, — ils ont été étonnés ; ils ont été troublés, ils se sont enfuis consternés.

6      Là, le tremblement les a saisis, une angoisse comme [celle de] la femme qui enfante.

7      Par le vent d’orient tu as brisé les navires de Tarsis.

8      Comme nous avons entendu, ainsi nous l’avons vu dans la ville de l’Éternel des armées, dans la ville de notre Dieu : Dieu l’établit pour toujours. Sélah.

9      Ô Dieu ! nous avons pensé à ta bonté, au milieu de ton temple.

10    Ô Dieu ! comme ton nom, ainsi est ta louange, jusqu’aux bouts de la terre ; ta droite est pleine de justice.

11    Que la montagne de Sion se réjouisse, que les filles de Juda s’égayent, à cause de tes jugements.

12    Faites le tour de Sion, et faites-en le circuit ; comptez ses tours,

13    Faites attention à son rempart, considérez ses palais, afin que vous le racontiez à la génération à venir.

14    Car ce Dieu est notre Dieu, pour toujours et à perpétuité ; il sera notre guide jusqu’à la mort.

Commentaires :        

Le Psaume 48 termine l'aperçu prophétique commencé au Psaume 42. Nous assistons en raccourci à l'attaque finale des rois de la terre contre Jérusalem et à leur complète déroute (versets 4 à 7). Les Juifs pieux constatent alors que ce qu'ils avaient entendu s'accomplit à leur profit (verset 8; Psaume 44:1). Certes ils n'avaient pas mis en vain leur confiance en Dieu. Après avoir tant souffert de l'exil, quelle valeur prend pour eux chaque pierre de la cité bien-aimée! Et ils se retrouvent au milieu de ce temple après lequel ils avaient tant soupiré (Psaume 42:4; Psaume 43:3-4), tout remplis du sentiment de la bonté de leur Dieu (verset 9). N'est-ce pas également notre sainte occupation lorsque nous sommes là où le Seigneur a promis sa présence: méditer sur son grand amour?

Mais alors la louange ne remplira pas seulement le cœur des croyants dispersés ici et là comme aujourd'hui; elle s'étendra jusqu'aux bouts de la terre et sera enfin digne du nom du grand Dieu qu'elle célébrera (verset 10).

Cher ami, ce Dieu qui préside aux destinées du monde et qui accomplira ce que sa bouche a dit, est-il ton Dieu pour toujours et ton guide jusqu'à ta dernière heure ici-bas? (verset 14).

28

Juillet

Lecture : Psaume 49

Au chef de musique. Des fils de Coré. Psaume.

1      Vous, tous les peuples, entendez ceci ; vous, tous les habitants du monde, prêtez l’oreille ;

2      Fils des gens du commun, et fils des grands, le riche et le pauvre pareillement :

3      Ma bouche dira des paroles de sagesse[727], et la méditation de mon cœur sera [pleine] d’intelligence ;

4      Je prêterai l’oreille au discours sentencieux, j’exposerai mon énigme sur la harpe.

5      Pourquoi craindrais-je au mauvais jour, quand l’iniquité de ceux qui me talonnent m’enveloppe ?

6      Ils se confient en leurs biens et se glorifient en l’abondance de leurs richesses….

7      Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon,

8      (Car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais,)

9      Afin qu’il vive encore, à toujours, [et] qu’il ne voie pas la fosse.

10    Car il voit que les sages meurent, que le sot et l’insensé périssent pareillement et laissent leurs biens à d’autres.

11    Leur [pensée] intérieure est que leurs maisons durent à toujours, et leurs demeures de génération en génération ; ils appellent les terres de leur propre nom.

12    Pourtant l’homme qui est en honneur ne dure pas ; il est semblable aux bêtes qui périssent.

13    Ce chemin qu’ils tiennent est leur folie ; mais ceux qui viennent après eux prennent plaisir aux propos de leur bouche. Sélah.

14    Ils gisent dans le shéol[728] comme des brebis : la mort se repaît d’eux, et au matin les hommes droits domineront sur eux ; et leur beauté va se consumer dans le shéol, sans qu’ils aient plus de demeure.

15    Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance[729] du shéol, car il me prendra. Sélah.

16    Ne crains pas quand un homme s’enrichit, quand la gloire de sa maison s’accroît ;

17    Car, lorsqu’il mourra, il n’emportera rien ; sa gloire ne descendra pas après lui,

18    Quoique pendant sa vie il bénît son âme (et on te louera, si tu te fais du bien),

19    Il[730] s’en ira jusqu’à la génération de ses pères : ils ne verront jamais la lumière.

20    L’homme qui est en honneur et n’a point d’intelligence, est comme les bêtes qui périssent.

Commentaires :        

Face à l'avenir qu'Il vient d'esquisser dans les psaumes précédents, l'Esprit de Dieu s'adresse maintenant à tous les habitants du monde quel que soit leur rang dans la société (versets 1, 2). À quoi servent les richesses dont ils se glorifient et dans lesquelles ils mettent leur confiance si le plus grand trésor de la terre ne peut suffire à racheter une seule âme? (versets 7, 8). Rançon inestimable qu'il nous faut renoncer à jamais verser nous-mêmes! Mais «Dieu rachètera mon âme»... déclare le verset 15. Et nous savons quel prix Il a dû payer pour elle (1 Pierre 1:18-19).

Si quelqu'un recherche les honneurs de ce monde, qu'il médite le versets 12, complété par le verset 20. Où conduit-elle cette course aux honneurs, chemin de folie (verset 13) dans lequel sont engagés d'innombrables concurrents, riches ou pauvres, gens du commun ou fils des grands? À la mort où l'on n'emporte rien! (verset 17). La mort met en défaut la prévoyance humaine, menace les dispositions les plus prudentes, assombrit les joies et marque tous les projets d'une terrible incertitude (Luc 12:20). Aussi les hommes ferment-ils les yeux de peur d'avoir à la considérer en face. Mais pour le racheté, la mort n'est que le dernier pas vers la maison de son Père,... car Il le prendra (verset 15).

29

Juillet

Lecture : Psaume 50

Psaume d’Asaph.

1      Le [Dieu] Fort[731], Dieu, l’Éternel, a parlé, et a appelé la terre, du soleil levant jusqu’au soleil couchant.

2      De Sion, perfection de la beauté, Dieu a fait luire sa splendeur.

3      Notre Dieu viendra, et il ne se taira point ; un feu dévorera devant lui, et autour de lui tourbillonnera la tempête ;

4      Il appellera les cieux d’en haut, et la terre, pour juger son peuple :

5      Assemblez-moi mes saints[732], qui ont fait alliance avec moi par [un] sacrifice.

6      Et les cieux déclareront sa justice, car Dieu lui-même est juge. Sélah.

7      Écoute, mon peuple, et je parlerai ; [écoute], Israël, et je témoignerai au milieu de toi. Moi, je suis Dieu, ton Dieu.

8      Je ne te reprendrai pas à cause de tes sacrifices ou de tes holocaustes, qui ont été continuellement devant moi.

9      Je ne prendrai pas de taureau de ta maison, ni de boucs de tes parcs ;

10    Car tout animal de la forêt est à moi, les bêtes sur mille montagnes.

11    Je connais tous les oiseaux des montagnes, et ce qui se meut par les champs est à moi.

12    Si j’avais faim, je ne te le dirais pas ; car le monde est à moi, et tout ce qu’il contient[733].

13    Mangerais-je la chair des gros taureaux, et boirais-je le sang des boucs ?

14    Sacrifie à Dieu la louange, et acquitte tes vœux envers le Très-haut,

15    Et invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras.

16    Mais Dieu dit au méchant : Qu’as-tu à faire de redire mes statuts, et de prendre mon alliance dans ta bouche ?

17    Toi qui hais la correction[734], et qui as jeté mes paroles derrière toi.

18    Si tu as vu un voleur, tu t’es plu avec lui, et ta portion est avec les adultères ;

19    Tu livres ta bouche au mal, et ta langue trame la tromperie ;

20    Tu t’assieds, tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère :

21    Tu as fait ces choses-là, et j’ai gardé le silence ; — tu as estimé que j’étais véritablement comme toi ; [mais] je t’en reprendrai, et je te les mettrai devant les yeux.

22    Considérez donc cela, vous qui oubliez #Dieu, de peur que je ne déchire, et qu’il n’y ait personne qui délivre.

23    Celui qui sacrifie la louange me glorifie ; et à celui qui règle sa voie je ferai voir le salut de Dieu.

Commentaires :        

Le Psaume 49 rappelait à tous les habitants du monde la fragilité et la vanité des richesses et des honneurs, ces deux pôles d'attraction pour les hommes de tous les temps. Dans le Psaume 50, Dieu s'adresse à Israël son peuple (verset 7) pour lui montrer l'inutilité des sacrifices. Ceux-ci non plus ne peuvent racheter l'âme, ni «rendre parfaits ceux qui s'approchent». Par un seul sacrifice, Dieu a scellé son alliance avec Israël (verset 5; Hébreux 10:1-10). En retour, ce qu'il attend maintenant de tous les siens, c'est la louange (versets 14 et 23; Hébreux 13:15).

Le court verset 15 résume l'histoire de nos délivrances. D'abord la prière; puis la réponse divine qui nous est assurée; enfin l'action de grâce (tu me glorifieras) — que nous oublions souvent. Mettons en Dieu notre confiance; invoquons-Le et Il accomplira sa promesse!

Dans les versets 16 à 22, Dieu avertit le méchant, mais celui-ci, tout en ayant la bouche remplie de paroles pieuses, les renie en pratique et il hait la correction. Gardons-nous de lui ressembler!

Remarquons encore la magnifique introduction (versets 1, 2) qui donne, comme souvent, le thème du psaume: Dieu parlant à la terre pour lui révéler sa splendeur dans la Personne de Christ, juge souverain et roi glorieux en Sion.

30

Juillet

Lecture : Psaume 51

Au chef de musique. Psaume de David ; lorsque Nathan le prophète vint à lui, après qu’il fut entré vers Bath-Shéba.

1      Use de grâce envers moi, ô Dieu ! selon ta bonté ; selon la grandeur de tes compassions, efface mes transgressions.

2      Lave-moi pleinement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché.

3      Car je connais mes transgressions, et mon péché est continuellement devant moi.

4      Contre toi, contre toi seul, j’ai péché, et j’ai fait ce qui est mauvais à tes yeux ; afin que tu sois justifié quand tu parles, trouvé pur quand tu juges.

5      Voici, j’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu.

6      Voici, tu veux[735] la vérité dans l’homme intérieur, et tu me feras comprendre la sagesse dans le secret [de mon cœur].

7      Purifie-moi du péché avec de l’hysope, et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.

8      Fais-moi entendre l’allégresse et la joie, afin que les os que tu as brisés se réjouissent.

9      Cache ta face de mes péchés, et efface toutes mes iniquités.

10    Crée-moi[736] un cœur pur, ô Dieu ! et renouvelle au dedans de moi un esprit droit.

11    Ne me renvoie pas de devant ta face, et ne m’ôte pas l’esprit de ta sainteté.

12    Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit de franche volonté me soutienne.

13    J’enseignerai tes voies aux transgresseurs, et des pécheurs se retourneront vers toi.

14    Délivre-moi de la coulpe du sang, ô Dieu, Dieu de mon salut ! Ma langue chantera hautement ta justice.

15    Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.

16    Car tu ne prends pas plaisir aux sacrifices, autrement j’en donnerais ; l’holocauste ne t’est point agréable :

17    Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. Ô Dieu ! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié.

18    Fais du bien, dans ta faveur, à Sion ; bâtis les murs de Jérusalem.

19    Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice, à l’holocauste et au sacrifice [qu’on brûle] tout entier ; alors on offrira des taureaux sur ton autel.

Commentaires :        

Le Psaume 51 a été écrit par David dans une circonstance bien humiliante (2 Samuel 12). Il nous révèle les sentiments produits dans l'âme par une réelle conviction de péché, ainsi que le chemin tracé par le Saint Esprit pour retrouver la communion. Considérons-en les pénibles étapes: la confession de la faute commise (verset 3); la pensée que Dieu a été offensé, et pas seulement telle ou telle personne (verset 4); le rappel de notre nature mauvaise (verset 5); le sentiment des exigences de Dieu quant à «la vérité dans l'homme intérieur» (n'oublions jamais ce verset 6); le désir d'une conscience pure et droite (verset 10); enfin le besoin d'un retour à la sainteté pratique (verset 11), à la joie et à un service dévoué (versets 8, 12). Une fois restauré, le croyant sera en mesure de faire connaître à d'autres la grâce qui lui a pardonné (verset 13; comparer Luc 22:32).

Tout ce travail ne comporte l'offrande d'aucun sacrifice (verset 16), d'aucune oeuvre de «pénitence». Un esprit brisé, un cœur vraiment humilié, voilà ce que Dieu peut recevoir par l'efficacité de l'œuvre de Christ (versets 16, 17).

Amis, si nous nous sommes laissés surprendre par quelque faute, relisons ce psaume dans la présence de Dieu, non comme la confession de David, mais comme notre propre prière.

31

Juillet

Lecture : Psaume 52

Au chef de musique ; pour instruire. De David ; lorsque Doëg, l’Édomite, rapporta à Saül et lui dit : David est venu dans la maison d’Akhimélec.

1      Pourquoi te glorifies-tu du mal, homme fort ? La bonté de *Dieu subsiste de jour en jour[737].

2      Ta langue trame des malheurs, pratiquant la fausseté, comme un rasoir affilé.

3      Ta as aimé le mal plus que le bien, le mensonge plus que la parole de justice. Sélah.

4      Tu as aimé toutes les paroles de destruction, langue trompeuse !

5      Aussi *Dieu te détruira pour toujours ; il te saisira et t’arrachera de ta tente, et il te déracinera de la terre des vivants. Sélah.

6      Et les justes verront, et craindront, et ils se riront de lui :

7      Voilà l’homme qui n’a pas pris Dieu pour sa force, mais qui s’est confié en la multitude de ses richesses, et qui se fortifiait dans son avidité !

8      Mais moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier vert. Je me confierai en la bonté de Dieu, pour toujours et à perpétuité.

9      Je te célébrerai à jamais, parce que tu l’as fait ; et je m’attendrai à ton nom, car il est bon devant tes saints.

Commentaires :        

Jusqu'à la fin du 2e Livre (Psaume 72) nous allons trouver des psaumes de David dont plusieurs ont été composés, comme le 51, dans des circonstances particulières. 1 Samuel 22:9... nous raconte comment Doëg l'Édomite rapporta à Saül le passage de David chez Akhimélec le sacrificateur, et le massacre qui s'ensuivit. Ce Doëg est une figure de l'Antichrist, personnage prophétique qui incarnera le mal et y mettra sa gloire (verset 1). Quel contraste entre le verset 7 du Psaume 45 adressé au Seigneur Jésus et ces versets 1 et 3 qui interpellent cet «homme fort»! Pour la consolation des fidèles, la prophétie du verset 5 s'accomplira en Apocalypse 19:20.

En face de cette puissance de mal, le psalmiste se réfugie en Dieu (verset 8) et le célèbre même (verset 9). Ainsi l'Esprit de Dieu sait se servir des pires épreuves pour produire des accents de louange dans le cœur des rachetés. Quant à l'incrédule, il n'a jamais de paix, et ses appuis précaires ne méritent aucunement la confiance qu'il met en eux (verset 7). Non, cet homme fort n’a pas pris Dieu pour sa force, c’est dans son avidité qu’il se fortifiait (v. 7). Ses richesses sont pourries... son or et son argent sont rouillés, comme le déclare l'apôtre Jacques (chapitre 5:2-3).

 

Août


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Août

Lecture : Psaume 53

Au chef de musique. Sur Mahalath[738] ; pour instruire. De David.

1      L’insensé a dit dans son cœur : Il n’y a point de Dieu. Ils se sont corrompus, et ils ont rendu abominable la perversité ; il n’y a personne qui fasse le bien.

2      Dieu a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent, qui recherche Dieu :

3      Ils se sont tous retirés, ils se sont tous ensemble corrompus ; il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul.

4      Les ouvriers d’iniquité n’ont-ils aucune connaissance ? Ils dévorent mon peuple, comme on mange du pain ; ils n’invoquent point Dieu.

5      Là où il n’y avait pas de sujet de frayeur ils ont été saisis de frayeur ; car Dieu disperse les os de ceux qui se campent contre toi. Tu les as rendus confus, parce que Dieu les a méprisés.

6      Oh ! si de Sion le salut[739] d’Israël était venu ! Quand Dieu rétablira les captifs[740] de son peuple, Jacob s’égayera, Israël se réjouira.

Commentaires :        

À l'exception du versets 5 et de la substitution du nom de Dieu à celui de l’Éternel, le Psaume 53 est la reproduction presque textuelle du Psaume 14. Romains 3:10 à 12 en cite les trois premiers versets pour démontrer la faillite générale de toute la race humaine, et personne jamais n'a pu le contredire. «Il n'y a personne qui fasse le bien» (verset 1), «non pas même un seul» ajoute le verset 3. Nous savons pourtant qu'il y a eu un Homme, Celui qui est venu du ciel, sainte exception entre les fils des hommes, que Dieu a pu regarder des cieux (verset 2; comparer Matthieu 3:16-17).

«Il n'y a point de Dieu» prétend l'insensé dans son cœur, bien que sa conscience lui dise le contraire; et bien qu'il se meuve par Sa permission, vive de Ses bienfaits et respire par Son souffle (Actes 17:28). Mais Dieu le gêne, aussi s'efforce-t-il de se persuader qu'Il n'existe pas, mettant à sa place la science et ses hypothèses fragiles et mouvantes. Et quand il est obligé malgré tout d'admettre une cause aux choses qui le dépassent, l'incrédule parle vaguement de la Nature ou de la Providence pour éviter d'avoir à prononcer le nom qui lui fait peur... parce que Dieu est Lumière. C'est Lui qui confondra tous les «ouvriers d'iniquité».

2

Août

Lecture : Psaume 54

Au chef de musique. Sur Neguinoth[741] ; pour instruire. De David ; lorsque les Ziphiens vinrent, et dirent à Saül : David ne se tient-il pas caché auprès de nous ?

1      Ô Dieu ! sauve-moi par ton nom, et fais-moi justice par ta puissance.

2      Ô Dieu ! écoute ma prière, prête l’oreille aux paroles de ma bouche.

3      Car des étrangers se sont levés contre moi, et des hommes violents cherchent ma vie ; ils n’ont pas mis Dieu devant eux. Sélah.

4      Voici, Dieu est mon secours ; le Seigneur est entre ceux qui soutiennent mon âme.

5      Il rendra le mal à ceux qui me pressent : selon ta vérité, détruis-les.

6      De franche volonté je t’offrirai des sacrifices ; je célébrerai ton nom, ô Éternel ! car cela est bon[742].

7      Car il m’a délivré de toute détresse, et mon œil a vu [son plaisir] en mes ennemis.

Commentaires :        

Après Doëg l'Édomite, les Ziphiens avaient eux aussi traîtreusement renseigné Saül sur les faits et gestes de David son rival et lui avaient permis de retrouver sa trace. Nous avons ce récit en 1 Samuel 23:19.... mais un détail essentiel n'y est pas mentionné: c'est cette prière confiante que le roi rejeté a fait monter vers son Dieu à l'heure du danger.

Il devrait y avoir ainsi dans la vie du chrétien, au travers de ses circonstances de tous les jours, une «trame» de prières tissée dans le secret entre le Seigneur et lui. C’est ce que nous trouvons par exemple tout au long du livre de Néhémie (ch. 1:11; 2:4; 4:4; 5:19; 6:14…). Le monde qui n'a pas mis Dieu devant lui (verset 3) et ne peut rien comprendre à la puissance de la prière, attribuera à «un heureux hasard» la manière dont le croyant échappe aux dangers qui le menacent (voyez précisément en 1 Samuel 23:26 comment Saül cherche toujours David du côté de la montagne où il ne se trouve pas). Mais le racheté connaît le nom de Celui qui le délivre de toute détresse et c'est ce nom qu'il célèbre (versets 1, 6, 7). Dieu est son secours, mais de plus, tout au long de l'épreuve, Il soutient l'âme qui pourrait se décourager (verset 4).

3

Août

Lecture : Psaume 55:1-11

Au chef de musique, Sur Neguinoth[743] ; pour instruire. De David.

1      Prête l’oreille, ô Dieu, à ma prière, et ne te cache pas de ma supplication.

2      Écoute-moi, et réponds-moi ; je m’agite dans ma plainte et je me lamente,

3      À cause de la voix de l’ennemi [et] devant l’oppression du méchant ; car ils font tomber sur moi l’iniquité, et me poursuivent avec passion.

4      Mon cœur est dans l’angoisse au dedans de moi, et des frayeurs mortelles sont tombées sur moi ;

5      La crainte et le tremblement sont venus sur moi, et un frisson de terreur m’a couvert.

6      Et j’ai dit : Oh ! si j’avais des ailes comme une colombe, je m’envolerais et je demeurerais tranquille ;

7      Voici, je m’enfuirais loin, et je me logerais au désert. Sélah.

8      Je me hâterais de m’échapper loin du vent de tempête, loin de l’ouragan.

9      Engloutis-[les], Seigneur ! divise leur langue ; car j’ai vu la violence et les querelles dans la ville.

10    Jour et nuit ils font la ronde sur ses murailles ; et l’iniquité et le tourment sont au milieu d’elle ;

11    La perversité est au milieu d’elle, et l’oppression et la fraude ne s’éloignent pas de ses places.

Commentaires :        

Pressé par les méchants qui le poursuivent avec passion, saisi d'angoisse et de «frayeurs mortelles» (versets 3 et 4), le fidèle ne répond pas lui-même à «la voix de l'ennemi»; il se tourne vers Dieu. C'est ce que nous avons toujours à faire plutôt que de riposter aux paroles venimeuses..., mais non pour crier vengeance comme David dans ces versets. Prophétiquement, les Psaumes nous transportent au-delà du temps actuel de la grâce dans ces jours où le Royaume ne pourra s'établir que par le jugement des iniques. La méchanceté du monde n'atteint pas aujourd'hui l'intensité qu'elle connaîtra dans cette terrible période. Elle est encore retenue, freinée, par la présence du Saint Esprit sur la terre (2 Thessaloniciens 2:6, 7). Cependant les caractères décrits ici se manifestent déjà: la violence et les querelles (verset 9), l'iniquité et le tourment (verset 10), la perversité, l'oppression et la fraude (verset 11). Le racheté ne peut se sentir à l'aise dans un tel monde. Comme le fidèle du résidu, il soupire après le lieu du repos tranquille (verset 6), après la maison du Père, qui est son espérance et le thème de son cantique:

 Oui, bientôt adieu, choses mortelles

Loin de vous je prendrai des ailes

Vers les demeures éternelles

Vers Jésus Christ.

(Hymnes et Cantiques N° 94).

4

Août

Lecture : Psaume 55:12-23

12    Car ce n’est pas un ennemi qui m’a outragé, alors je l’aurais supporté ; ce n’est point celui qui me hait qui s’est élevé orgueilleusement contre moi, alors je me serais caché de lui ;

13    Mais c’est toi, un homme comme moi, mon conseiller et mon ami[744] :

14    Nous avions ensemble de douces communications ; nous allions avec la foule dans la maison de Dieu.

15    Que la mort les saisisse ! qu’ils descendent vivants dans le shéol[745] ! Car la malice est dans leur demeure, au milieu d’eux.

16    Moi, je crie à Dieu ; et l’Éternel me sauvera.

17    Le soir, et le matin, et à midi, je médite et je me lamente ; et il entendra ma voix.

18    Il a mis en paix mon âme, la rachetant de la guerre qu’on me fait, car ils étaient plusieurs autour de moi.

19    Dieu a entendu, et il les accablera : il demeure dès les jours d’autrefois ; (Sélah) … car il n’y a point de changement en eux, et ils ne craignent pas Dieu.

20    [Le méchant] a étendu ses mains sur ceux qui sont en paix avec lui ; il a profané son alliance.

21    [Les paroles de] sa bouche étaient lisses comme le beurre, mais la guerre était dans son cœur ; ses paroles étaient douces comme l’huile, mais elles sont des épées nues.

22    Rejette ton fardeau sur l’Éternel, et il te soutiendra ; il ne permettra jamais que le juste soit ébranlé.

23    Et toi, ô Dieu ! tu les feras descendre dans le puits de la destruction : les hommes de sang et de fourbe n’atteindront pas la moitié de leurs jours ; mais moi, je me confierai en toi.

Commentaires :        

Celui dont parle David dans les versets 12 à 14 était probablement Akhitophel le Guilonite, dont 2 Samuel 15 à 17 nous raconte la trahison et le suicide. Mais, prophétiquement, ces paroles s'appliquent au malheureux Judas. Y a-t-il une expression plus forte que celle du verset 13 pour désigner des liens d'affection: «mon conseiller et mon ami» (d'après la note: «guide, intime ami»)? Voilà bien la preuve que les plus grandes marques de confiance et d'amour sont incapables de gagner le cœur naturel de l'homme, dans lequel habite la guerre contre Dieu (verset 21; comparer Marc 14:45). Pensons alors à ce qu'ont été ici-bas les sentiments du Seigneur. Il ne pouvait compter sur rien ni se fier à personne (Jean 2:24). Mais devant un tel déploiement de mal, le psalmiste nous dit: «Rejette ton fardeau sur l'Éternel...» (verset 22). Un fardeau gêne un homme dans sa course, c'est pourquoi Hébreux 12:1 nous dit aussi: «rejetant tout fardeau... courons avec patience». Cela ne veut pas dire que l'épreuve sera immédiatement retirée. Mais elle cesse d'être un fardeau à partir du moment où nous l'avons rejetée sur Dieu, en Lui laissant le soin de s’occuper de ce qui nous inquiète.

5

Août

Lecture : Psaume 56

Au chef de musique. Sur Jonath-Élem-Rekhokim[746]. De David. Mictam ; quand les Philistins le prirent dans Gath.

1      Use de grâce envers moi, ô Dieu ! car l’homme voudrait m’engloutir ; me faisant la guerre tout le jour, il m’opprime.

2      Mes ennemis voudraient tout le jour m’engloutir ; car il y en a beaucoup qui me font la guerre, avec hauteur[747].

3      Au jour où je craindrai, je me confierai en toi.

4      En Dieu, je louerai sa parole ; en Dieu je me confie : je ne craindrai pas ; que me fera la chair ?

5      Tout le jour ils tordent mes paroles ; toutes leurs pensées sont contre moi en mal.

6      Ils s’assemblent, ils se cachent, ils observent mes pas, car ils guettent mon âme.

7      Échapperont-ils par l’iniquité ? Dans ta colère, ô Dieu, précipite les peuples !

8      Tu comptes mes allées et mes venues ; mets mes larmes dans tes vaisseaux ; ne sont-elles pas dans ton livre ?

9      Alors mes ennemis retourneront en arrière, au jour où je crierai ; je sais cela, car Dieu est pour moi.

10    En Dieu, je louerai sa parole ; en l’Éternel, je louerai sa parole.

11    En Dieu je me confie : je ne craindrai pas ; que me fera l’homme ?

12    Les vœux que je t’ai faits sont sur moi, ô Dieu ! je te rendrai des louanges.

13    Car tu as délivré mon âme de la mort : [ne garderais-tu] pas mes pieds de broncher, pour que je marche devant Dieu dans la lumière des vivants ?

Commentaires :        

Ce Psaume se situe, comme le 34e, au moment de la triste expérience de David à Gath (1 Samuel 21:11 à 15).

Les versets 5 et 6 évoquent le Seigneur dans ses rapports avec ceux qui s'assemblaient, qui l'observaient pour le surprendre et qui tordaient ses paroles (Matthieu 22:34, 41; Luc 11:53; 20:20). À leur méchanceté Jésus répondait par sa confiance en son Père. Imitons-le!

Toutefois pour se confier en Dieu il est nécessaire d'abord de Le connaître. Un petit enfant ne mettra généralement pas sa main dans celle d'un inconnu. Or c'est la Parole qui nous révèle Celui sur qui nous pouvons nous appuyer; c'est pourquoi le fidèle s'écrie à deux reprises: «En Dieu, je louerai sa parole; en Dieu je me confie» (versets 4 et 10, 11).

Les méchants observent les pas des croyants (verset 6), mais Dieu compte ces mêmes pas (verset 8). Nous savons qu'Il connaît le nombre des cheveux de leurs têtes: Matthieu 10:30, et ici nous Le voyons s'inquiéter de chacune des larmes de ses enfants, même les plus secrètes. Ainsi donc, si dans «mes allées et mes venues» je dois rencontrer un piège tendu par l'Ennemi, Celui qui a délivré mon âme de la mort éternelle gardera aussi mes pieds de broncher (verset 13; Psaume 94:18; Jude 24).

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Août

Lecture : Psaume 57

Au chef de musique. Al-Tashkheth[748]. De David. Mictam ; quand il fuyait devant Saül, dans la caverne.

1      Use de grâce envers moi, ô Dieu ! use de grâce envers moi ; car en toi mon âme se réfugie, et sous l’ombre de tes ailes je me réfugie, jusqu’à ce que les calamités soient passées.

2      Je crierai au Dieu Très-haut, à *Dieu qui mène [tout] à bonne fin pour moi.

3      Il a envoyé des cieux, et m’a sauvé ; il a couvert de honte celui qui veut m’engloutir. Sélah. Dieu a envoyé sa bonté et sa vérité.

4      Mon âme est au milieu de lions ; je suis couché parmi ceux qui soufflent des flammes, — les fils des hommes, dont les dents sont des lances et des flèches, et la langue une épée aiguë.

5      Élève-toi, ô Dieu ! au-dessus des cieux ; que ta gloire soit au-dessus de toute la terre !

6      Ils ont préparé un filet pour mes pas, mon âme se courbait ; ils ont creusé devant moi une fosse, ils sont tombés dedans. Sélah.

7      Mon cœur est affermi, ô Dieu ! mon cœur est affermi ; je chanterai et je psalmodierai.

8      Éveille-toi, mon âme[749] ! Éveillez-vous, luth et harpe ! Je m’éveillerai à l’aube du jour.

9      Je te célébrerai parmi les peuples, ô Seigneur ! je chanterai tes louanges parmi les peuplades ;

10    Car ta bonté est grande jusqu’aux cieux, et ta vérité jusqu’aux nues.

11    Élève-toi, ô Dieu ! au-dessus des cieux ; que ta gloire soit au-dessus de toute la terre !

Commentaires :        

Comme les psaumes 51 et 56, celui-ci débute par les mots: «Use de grâce envers moi, ô Dieu!...» Car la grâce divine est ma ressource aussi bien contre le mal qui m'entoure qu'à l'égard du péché qui est en moi (Psaume 51). Que les ennemis s'appellent Absalom, les Philistins ou Saül,... Satan ou le monde, le refuge assuré de mon âme est «en toi», Seigneur Jésus, «sous l'ombre de tes ailes» (verset 1). Dans un tel abri, je ne crains ni ce qui sort de la bouche des hommes, ni le filet préparé sous mes pas (versets 4, 6; comparer Psaume 91:3, 4). «Dieu... mène tout à bonne fin pour moi» (verset 2). C'est l'équivalent de Romains 8:28. «Nous savons, affirme l'apôtre, que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu». La foi nous amène à croire, puis à faire l'expérience que «toutes choses», même les plus contraires à nos propres pensées, sont dirigées par Dieu en vue de notre bénédiction.

Mais ici le croyant est plus soucieux de la gloire de Dieu que de sa propre délivrance (verset 5 répété au versets 11 et Psaume 108:5). Ce fut la prière du Seigneur à propos de la croix qui était devant lui: «Père glorifie ton nom» (Jean 12:28) et ce doit être notre premier désir dans chaque circonstance de notre vie.

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Août

Lecture : Psaume 58

Au chef de musique. Al-Tashkheth[750]. De David. Mictam.

1      Est-ce que vraiment la justice se tait ? Prononcez-vous [ce qui est juste] ? Vous, fils des hommes, jugez-vous avec droiture ?

2      Bien plutôt, dans le cœur, vous commettez des iniquités ; dans le pays, vous pesez[751] la violence de vos mains.

3      Les méchants se sont égarés dès la matrice ; ils errent dès le ventre, parlant le mensonge.

4      Ils ont un venin semblable au venin d’un serpent, comme l’aspic sourd qui se bouche l’oreille,

5      Qui n’entend pas la voix des charmeurs, du sorcier expert en sorcelleries.

6      Ô Dieu ! dans leur bouche brise leurs dents ; Éternel ! arrache les grosses dents des jeunes lions.

7      Qu’ils se fondent comme des eaux qui s’écoulent ! S’il ajuste ses flèches, qu’elles soient comme cassées[752] !

8      Qu’ils soient comme une limace qui va se fondant ! Comme l’avorton d’une femme, qu’ils ne voient pas le soleil !

9      Avant que vos chaudières aient senti les épines, vertes ou enflammées, le tourbillon les emportera.

10    Le juste se réjouira quand il verra la vengeance ; il lavera ses pieds[753] dans le sang du méchant.

11    Et l’homme dira : Certainement il y a un fruit pour le juste, certainement il y a un Dieu qui juge sur la terre.

Commentaires :        

Les versets 1 à 5 ne nous laissent aucune illusion sur ce qu'est la justice humaine. Si nous trouvons ce tableau trop sévère, il suffit d'évoquer la croix. Les rapports des hommes entre eux sont bien souvent régis par la loi du plus fort. Et le mensonge avec le venin de la calomnie sont des armes couramment employées (versets 3, 4; Psaume 140:3). Oui, le monde autour de nous est rempli d'injustice, comme il l'était au temps de David. Mais notre attitude de chrétiens doit être bien différente de celle de l'Israélite pieux, telle qu'elle ressort des versets 6 à 10. À l'heure de la grande tribulation, celui-ci ne pourra que s'adresser au Dieu des vengeances pour hâter la venue du jour où la justice régnera sur la terre.

Ce jour viendra en effet, mais en attendant c'est encore «maintenant le jour du salut» (2 Corinthiens 6:2). Aussi nous appartient-il à nous à qui grâce a été faite, d'intercéder pour les hommes auprès du Dieu Sauveur. L'injustice qui nous entoure est pour nous l'occasion de faire du bien et de semer «le fruit de la justice» (Jacques 3:18). Nous n'avons pas à chercher à améliorer le monde qui ne peut pas l'être, mais à y manifester les caractères du Sauveur.

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Août

Lecture : Psaume 59

Au chef de musique. Al-Tashkheth[754]. De David. Mictam ; quand Saül envoya, et qu’on surveilla sa maison, afin de le faire mourir.

1      Délivre-moi de mes ennemis, ô mon Dieu ! protège-moi contre ceux qui s’élèvent contre moi.

2      Délivre-moi des ouvriers d’iniquité, et sauve-moi des hommes de sang.

3      Car voici, ils ont dressé des embûches contre ma vie, des hommes forts se sont assemblés contre moi, — non pour ma transgression, ni pour mon péché, ô Éternel !

4      Sans qu’il y ait d’iniquité [en moi][755] ils courent et se préparent ; éveille-toi pour venir à ma rencontre, et regarde.

5      Et toi, Éternel, Dieu des armées ! Dieu d’Israël ! réveille-toi pour visiter toutes les nations ; n’use de grâce envers aucun de ceux qui trament l’iniquité. Sélah.

6      Ils reviennent le soir, ils hurlent comme un chien, et font le tour de la ville.

7      Voici, de leur bouche ils vomissent l’injure, des épées sont sur leurs lèvres ; car, [disent-ils], qui [nous] entend ?

8      Mais toi, Éternel, tu te riras d’eux, tu te moqueras de toutes les nations.

9      [À cause de] sa force[756], je regarderai à toi ; car Dieu est ma haute retraite.

10    Le Dieu qui use de bonté envers moi me préviendra ; Dieu me fera voir [mon plaisir] en mes ennemis.

11    Ne les tue pas, de peur que mon peuple ne l’oublie ; fais-les errer par ta puissance, et abats-les, ô Seigneur, notre bouclier !

12    [À cause du] péché de leur bouche, — la parole de leurs lèvres, — qu’ils soient pris dans leur orgueil, et à cause de la malédiction et des mensonges qu’ils profèrent !

13    Consume-[les] en ta fureur, consume-[les], et qu’ils ne soient plus, et qu’ils sachent que Dieu domine en Jacob jusqu’aux bouts de la terre. Sélah.

14    Et ils reviendront le soir, ils hurleront comme un chien, et feront le tour de la ville.

15    Ils errent çà et là pour trouver à manger ; ils y passeront la nuit[757] s’ils ne sont pas rassasiés.

16    Et moi je chanterai ta force, et, dès le matin, je célébrerai avec joie ta bonté : car tu m’as été une haute retraite et un refuge au jour où j’étais dans la détresse.

17    Ma force ! à toi je chanterai ; car Dieu est ma haute retraite, le Dieu qui use de bonté envers moi.

Commentaires :        

Parmi les psaumes qui se rapportent aux circonstances de la vie de David, celui-ci est le plus ancien (voir 1 Samuel 19:11 à 18). Il a été composé au cours de cette nuit dramatique où, à trois reprises, Saül avait envoyé ses agents criminels pour surveiller (verset 11), prendre (verset 14), et mettre à mort celui qu'il haïssait (verset 15; voyez dans notre psaume leur obstination à mal faire, versets 6 et 14). Pendant cette nuit d'angoisse, l'affligé se tourne vers son Dieu: «Éveille-toi pour venir à ma rencontre,... Dieu d'Israël, réveille-toi...» (versets 4, 5; comparer Psaume 44:23 et Marc 4:38). Il le connaît dans Sa puissance; il sait que Dieu peut le délivrer s'il le désire, mais il connaît mal Sa fidélité, Sa vigilance et Sa tendresse envers les siens (comparer Matthieu 8:2-3). Le Psaume 121 versets 3 à 8 répond à l'inquiétude du croyant: «Celui qui te garde ne sommeillera pas...». Et au verset 17 nous constatons que David a éprouvé non seulement la force, mais la bonté de son Dieu; Il le célèbre sous ces deux caractères.

Le projet de Saül était de faire mourir son ennemi au matin (1 Samuel 19:11). Mais pour David, comme pour nous, ce matin devient celui de la délivrance, de la joie et de la louange (verset 16; 2 Samuel 23:4).

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Août

Lecture : Psaume 60

Au chef de musique. Sur Shushan[758]. Témoignage. Mictam. De David ; pour enseigner ; quand il fit la guerre contre les Syriens de Naharaïm[759], et contre les Syriens de Tsoba, et que Joab revint et frappa les Édomites dans la vallée du Sel, au nombre de douze mille.

1      Ô Dieu ! tu nous as rejetés, tu nous as dispersés, tu t’es irrité ; ramène-nous.

2      Tu as fait trembler la terre[760], tu l’as fendue : répare ses brèches, car elle chancelle.

3      Tu as fait voir à ton peuple des choses dures ; tu nous as donné à boire un vin d’étourdissement.

4      Tu as donné une bannière à ceux qui te craignent, pour la déployer à cause de la vérité, (Sélah)

5      Afin que tes bien-aimés soient délivrés. Sauve par ta droite, et réponds-moi !

6      Dieu a parlé dans sa sainteté : je me réjouirai ; je partagerai Sichem et je mesurerai la vallée de Succoth.

7      Galaad est à moi, et Manassé est à moi, et Éphraïm est la force[761] de ma tête ; Juda est mon législateur ;

8      Moab est le bassin où je me lave ; sur Édom j’ai jeté ma sandale. Philistie, pousse des cris de triomphe à mon sujet[762] !

*9    Qui me conduira dans la ville forte ? Qui me mènera jusqu’en Édom ?

10    Ne sera-ce pas toi, ô Dieu, qui nous as rejetés, et qui n’es pas sorti, ô Dieu, avec nos armées ?

11    Donne-nous du secours pour sortir de détresse ; car la délivrance qui vient de l’homme est vaine.

12    Par Dieu nous ferons des actes de valeur, et c’est lui qui foulera nos adversaires.

Commentaires :        

En lisant en 2 Samuel 8 et 1 Chroniques 18 la page glorieuse des victoires de David sur les Syriens et sur les Édomites, qui aurait pensé qu'à cette occasion Israël et son roi avaient passé par une semblable détresse (versets 1 à 3 et 10, 11). La victoire du chrétien est souvent précédée de pénibles combats intérieurs connus du Seigneur seul. Et une partie du butin conquis dans ces luttes consiste dans les leçons qu'en même temps Dieu nous fait apprendre dans le secret de notre coeur. C'est dans ce sens qu'on peut comprendre l'expression de Romains 8:37 déjà citée: être «plus que vainqueurs». Aussi ce psaume est-il écrit spécialement «pour enseigner» (voir titre). David a appris, et nous rappelle, que «la délivrance qui vient de l'homme est vaine» (comparer Psaume 146:3) et que «par Dieu nous ferons des actes de valeur».

«Tu as donné une bannière à ceux qui te craignent pour la déployer à cause de la vérité». Tenons-la bien haut et d'une main ferme, cette bannière de la vérité.

Les psaumes précédents nous présentaient les relations individuelles de l'âme avec Dieu, il s'agit ici d'exercices communs à tout le peuple. Ne perdons jamais de vue l'unité des rachetés du Seigneur, leur caractère de «bien-aimés» (verset 5) et le témoignage collectif qu'ils sont appelés à rendre.

10

Août

Lecture : Psaume 61

Au chef de musique. Sur Neguinoth. De David.

1      Ô Dieu ! écoute mon cri, sois attentif à ma prière.

*2    Du bout de la terre je crierai à toi, dans l’accablement de mon cœur ; tu me conduiras sur un rocher qui est trop haut pour moi[763].

3      Car tu m’as été un refuge, une forte tour, de devant l’ennemi.

4      Je séjournerai dans ta tente à toujours ; je me réfugierai sous l’abri de tes ailes. Sélah.

5      Car toi, ô Dieu ! tu as entendu mes vœux, tu m’as donné l’héritage de ceux qui craignent ton nom.

6      Tu ajouteras des jours aux jours du roi ; ses années seront comme des générations et des générations.

7      Il habitera pour toujours devant Dieu. Donne la bonté et la vérité, afin qu’elles le gardent.

8      Ainsi je chanterai ton nom à perpétuité, acquittant mes vœux jour par jour.

Commentaires :        

Quand le croyant rencontre la méchanceté sous toutes ses formes, quand il est poursuivi par les hommes, «dans l'accablement de son coeur», il trouve son refuge en Dieu (versets 2, 3). Ce fut l'expérience de David pourchassé d'abord par Saül, plus tard par Absalom; ce sera celle du résidu fuyant la domination de l'Antichrist.

«Tu me conduiras sur un rocher qui est trop haut pour moi». L'Esprit de Dieu transporte la foi sur des hauteurs auxquelles l'intelligence naturelle n'a pas accès et dont on se sent indigne. Et, du haut de ce rocher, le croyant exalte tout ce que le Seigneur est pour lui; tous les aspects du secours et de la protection qu'il trouve en Lui: une forte tour contre les ennemis (comparer Proverbes 18:10); une tente contre l'orage ou l'ardeur du soleil; l'abri de ses ailes qui parle de tendresse et de sécurité.

De même qu'au Psaume 56:12, le fidèle rappelle les voeux qu'il a faits, c'est-à-dire les engagements qu'il a pris envers Dieu (versets 5 et 8). Pour nous chrétiens, ces voeux correspondent au sentiment des droits du Seigneur sur nous, à la conscience que nous sommes maintenant livrés à Dieu, que nous n'appartenons plus à nous-mêmes, mais à Celui qui nous a rachetés (2 Corinthiens 5:15; lire aussi Romains 12:1).

11

Août

Lecture : Psaume 62

Au chef de musique. Sur Jeduthun. Psaume de David.

1      Sur Dieu seul mon âme se repose paisiblement ; de lui vient mon salut.

2      Lui seul est mon rocher et mon salut, ma haute retraite ; je ne serai pas beaucoup ébranlé.

3      Jusques à quand vous jetterez-vous sur un homme, [et chercherez]-vous tous à le renverser[764] comme une muraille qui penche, comme un mur qui va crouler ?

4      Ils ne consultent que pour [le] précipiter de son élévation ; ils prennent plaisir au mensonge ; ils bénissent de leur bouche, et intérieurement ils maudissent. Sélah.

5      Mais toi, mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu ; car mon attente est en lui.

6      Lui seul est mon rocher et mon salut, ma haute retraite : je ne serai pas ébranlé.

7      Sur Dieu [reposent] mon salut et ma gloire ; le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu.

8      Peuple, — confiez-vous en lui en tout temps, répandez votre cœur devant lui : Dieu est notre refuge. Sélah.

9      Les fils des gens du commun ne sont que vanité, les fils des grands ne sont que mensonge : placés dans la balance, ils montent ensemble plus [légers] que la vanité.

10    N’ayez pas confiance dans l’oppression, et ne mettez pas un vain espoir dans la rapine ; si les biens augmentent, n’y mettez pas votre cœur.

11    Dieu a parlé une fois ; … deux fois j’ai entendu ceci, que la force est à Dieu.

12    Et à toi, Seigneur, est la bonté ; car toi tu rends à chacun selon son œuvre.

Commentaires :        

Ce beau psaume n'est pas désigné comme s'appliquant à une circonstance spéciale de la vie de David. Comme pour nous confirmer «qu'en tout temps» (verset 8), l'âme doit se reposer paisiblement sur Dieu (nommé sept fois) et sur Lui seul! Précieuses expressions de confiance (versets 1, 2, 5 à 8), et surtout précieux objet de ma confiance: Christ, le rocher des siècles sur lequel reposent à la fois mon salut et ma gloire! (verset 7). Si je le réalise, je puis en inviter d'autres à se confier en Lui (verset 8) et en même temps les mettre en garde contre tout appui trompeur. En effet, qu'ils soient en bas ou en haut de l'échelle sociale, les hommes s'enflent du vent de leur vanité et de leurs prétentions mensongères. À la balance divine, ils seront tous trouvés «manquant de poids» (verset 9; comparer Daniel 5:27).

Quant à nous, chrétiens, retenons soigneusement la fin du verset 10: «Si les biens augmentent, n'y mettez pas votre coeur». Beaucoup d'enfants de Dieu, fidèles tant qu'ils n'avaient que Dieu sur qui se reposer (verset 1) n'ont pas résisté à l'épreuve de... la prospérité (comparer Psaume 69:22). «La tromperie des richesses» a étouffé la parole vivante qui est alors restée sans fruit (Matthieu 13:22).

12

Août

Lecture : Psaume 63

Psaume de David ; quand il était dans le désert de Juda.

1      Ô Dieu ! tu es mon *Dieu ; je te cherche au point du jour ; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau,

2      Pour voir ta force et ta gloire, comme je t’ai contemplé dans le lieu saint.

3      Car ta bonté est meilleure que la vie ; mes lèvres te loueront.

4      Ainsi je te bénirai durant ma vie, j’élèverai mes mains en ton nom.

5      Mon âme est rassasiée comme de moelle et de graisse, et ma bouche [te] louera avec des lèvres qui chantent de joie.

6      Quand je me souviens de toi sur mon lit, je médite de toi durant les veilles de la nuit ;

7      Car tu as été mon secours, et à l’ombre de tes ailes je chanterai de joie.

8      Mon âme s’attache à toi pour te suivre, ta droite me soutient.

9      Mais ceux qui cherchent ma vie pour sa ruine entreront dans les parties inférieures de la terre ;

10    On les livrera à la puissance de l’épée, ils seront la portion des renards.

11    Mais le roi se réjouira en Dieu, [et] quiconque jure par lui se glorifiera ; car la bouche de ceux qui parlent faussement sera fermée.

Commentaires :        

Que peut chercher David, dès le point du jour, dans le désert de Juda, un lieu aride, désolé, image du monde? Rien que Dieu mais son Dieu personnel. Avons-nous avec notre Seigneur un tel rendez-vous matinal, pour lui apporter notre faiblesse, nos craintes — le croyant n'est pas quelqu'un d'insensible — mais aussi pour écouter ses instructions, lui demander aide et directions? Exigence de l'âme que Lui seul peut satisfaire par sa propre présence: «Mon âme a soif de toi» (v. 1). À ce besoin-là, Dieu répond toujours (Jér. 31:25). Le v. 5 confirme: «Mon âme est rassasiée...». Dieu a-t-il changé le désert en un lieu fertile? C'est souvent dans ce sens que nous prions. Nous demandons telle amélioration de nos circonstances, faussement convaincus que notre condition spirituelle en dépend. Non, ici le désert est resté le désert, mais ce qui a changé, c'est la manière de le traverser. L'âme s'est ressourcée à l'intérieur du sanctuaire. Elle est maintenant capable de chanter de joie (v. 3, 5, 7). Car Dieu veut toujours se montrer suffisant et si le désert est nécessaire à cette démonstration, mes cantiques le sont aussi, parce qu'ils témoignent que c'est bien Lui qui fait mon bonheur.

13

Août

Lecture : Psaume 64

Au chef de musique. Psaume de David.

1      Écoute, ô Dieu ! ma voix, quand je me plains ; garde ma vie de la crainte de l’ennemi.

2      Cache-moi loin du conseil secret des méchants, et de la foule tumultueuse des ouvriers d’iniquité,

3      Qui ont aiguisé leur langue comme une épée, ajusté leur flèche, — une parole amère,

4      Pour tirer de leurs cachettes contre celui qui est intègre : soudain ils tirent sur lui, et ils ne craignent pas.

5      Ils s’affermissent dans de mauvaises choses, ils s’entretiennent ensemble pour cacher des pièges ; ils disent : Qui le verra ?

6      Ils méditent des méchancetés : Nous avons fini ; la machination est ourdie. L’intérieur de chacun, et le cœur, est profond.

7      Mais Dieu tirera sa flèche contre eux : soudain ils sont blessés ;

8      Et leur langue les fera tomber les uns par-dessus les autres ; tous ceux qui les voient s’enfuiront.

9      Et tous les hommes craindront, et ils raconteront les actes de Dieu, et considéreront son œuvre.

10    Le juste se réjouira en l’Éternel et se confiera en lui, et tous ceux qui sont droits de cœur se glorifieront.

Commentaires :        

Le croyant n'éprouve pas seulement comme au Psaume 63 l'aridité d'un monde où il ne peut étancher la soif de son âme (Psaume 63:1), mais il ressent aussi l'hostilité des hommes. Ils aiguisent leur langue contre lui comme une épée (comparer Psaume 55:21; 57:4). La fidélité a toujours excité l'animosité des incrédules. N'en soyons pas étonnés, mais veillons à ce que notre conduite ne donne aucune prise à des accusations justifiées. Contre cette épée et ces flèches, revêtons la cuirasse de la justice (c'est-à-dire une conduite irréprochable; Éphésiens 6:14; lire 1 Pierre 2:12) et opposons à toutes les manifestations de méchanceté «la douceur de la sagesse» (Jacques 3:13). Alors Dieu prendra notre cause en main (Rom 12:17 à 19).

«Qui le verra?» avaient dit les ennemis du juste (verset 5; voir aussi Psaume 10:11 et 59:7). Eh bien, Dieu le voit! Son regard décèle au plus profond du cœur la malveillance et la machination (verset 6). Et en réponse à la flèche (cette «parole amère») ajustée et décochée soudain contre l'homme intègre (verset 4), Il prépare sa propre flèche qui délivrera son racheté d'une manière tout aussi soudaine quand le moment sera venu (verset 7).

14

Août

Lecture : Psaume 65

Au chef de musique. Psaume de David. Cantique.

1      Ô Dieu ! la louange t’attend dans le silence en Sion, et le vœu te sera payé.

2      Ô toi qui écoutes la prière ! toute chair viendra à toi.

3      Les iniquités ont prévalu sur moi ; nos transgressions, toi tu les pardonneras[765].

4      Bienheureux celui que tu as choisi et que tu fais approcher : il habitera tes parvis. Nous serons rassasiés du bien[766] de ta maison, de ton saint temple.

5      Tu nous répondras par des choses terribles de justice[767], ô Dieu de notre salut, toi qui es la confiance de tous les bouts de la terre, et des régions lointaines de la mer !

6      Toi qui as établi les montagnes par ta force, qui es ceint de puissance,

7      Qui apaises le tumulte des mers, le tumulte de leurs flots, et l’agitation des peuplades.

8      Et ceux qui habitent aux bouts [de la terre] craindront à la vue de tes prodiges[768] ; tu fais chanter de joie les sorties du matin et du soir[769].

9      Tu as visité la terre, tu l’as abreuvée, tu l’enrichis abondamment : le ruisseau de Dieu est plein d’eau. Tu prépares les[770] blés, quand tu l’as ainsi préparée.

10    Tu arroses ses sillons, tu aplanis ses mottes, tu l’amollis par des ondées, tu bénis son germe.

11    Tu couronnes l’année de ta bonté, et tes sentiers distillent la graisse.

12    Ils distillent sur les pâturages du désert, et les collines se ceignent d’allégresse.

13    Les prairies se revêtent de menu bétail, et les plaines sont couvertes de froment : elles poussent des cris de triomphe ; oui, elles chantent.

Commentaires :        

Avant d'être universelle à l'aube du «jour millénaire» (Psaume 66), la louange se prépare en silence dans le cœur des rachetés. Elle devrait nous être familière, cette adoration qui monte silencieusement vers Dieu avec d'autant plus de réalité que des paroles ne peuvent la trahir. Pratiquons-la dans nos trajets, pendant les pauses de notre travail, sur notre lit durant la nuit... (Psaume 63:6). Elle sera toujours entendue et comprise par Celui qui écoute la prière (verset 2).

Après avoir réalisé au verset 3 le pardon des péchés, Israël (et le chrétien également) pourra jouir de la présence de Dieu et des joies de Sa communion (verset 4).

Le Psaume se termine sur un tableau magnifique des futures bénédictions terrestres, images des richesses spirituelles du croyant dès maintenant en sa possession. Si celui-ci languit «dans une terre aride et altérée, sans eau» (Psaume 63:1), il doit se souvenir que «le ruisseau de Dieu est plein d'eau» (verset 9). Chers amis, n'est-ce pas alors notre faute si notre âme est quelquefois desséchée? (voir Jean 4:14, 15)

«Tu fais chanter de joie les sorties du matin et du soir» dit encore le verset 8. Oui, que nos journées commencent, se déroulent et s'achèvent dans un chant de bonheur et d'amour.

15

Août

Lecture : Psaume 66

Au chef de musique. Cantique. Psaume.

1      Poussez des cris de joie vers Dieu, toute la terre !

2      Chantez la gloire de son nom, rendez glorieuse sa louange.

3      Dites à Dieu : Que tes œuvres sont terribles ! Tes ennemis se soumettent[771] à toi, à cause de la grandeur de ta force.

4      Toute la terre se prosternera devant toi, et chantera tes louanges ; elle chantera ton nom. Sélah.

5      Venez, et voyez les œuvres de Dieu : il est terrible dans ses actes envers les fils des hommes.

6      Il changea la mer en terre sèche ; ils passèrent le fleuve à pied : là nous nous réjouîmes en lui.

7      Il domine par sa puissance pour toujours ; ses yeux observent les nations. Que les rebelles ne s’élèvent pas ! Sélah.

8      Peuples, bénissez notre Dieu, et faites entendre la voix de sa louange.

9      C’est lui qui a conservé[772] notre âme en vie, et il n’a pas permis que nos pieds fussent ébranlés.

10    Car, ô Dieu ! tu nous as éprouvés, tu nous as affinés comme on affine l’argent ;

11    Tu nous as fait entrer dans le filet, tu as mis un fardeau accablant sur nos reins ;

12    Tu as fait passer[773] les hommes sur notre tête ; nous sommes entrés dans le feu et dans l’eau, et tu nous as fait sortir dans un lieu spacieux.

13    J’entrerai dans ta maison avec des holocaustes ; j’acquitterai envers toi mes vœux,

14    Ce que mes lèvres ont proféré, et que ma bouche a dit dans ma détresse.

15    Je t’offrirai des holocaustes de bêtes grasses, avec l’encens des béliers ; je sacrifierai du gros bétail avec des boucs. Sélah.

16    Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai ce qu’il a fait pour mon âme.

17    J’ai crié à lui de ma bouche, et il a été exalté par ma langue.

18    Si j’avais regardé l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas écouté.

19    Cependant Dieu m’a écouté ; il a fait attention à la voix de ma prière.

20    Béni soit Dieu, qui n’a point rejeté ma prière, ni retiré d’avec moi sa bonté.

Commentaires :        

Dans les temps heureux dont parlait le Psaume 65, ce sera le rôle d'Israël d'inviter les nations à la joie et à la louange. Tout d'abord à cause de Ses oeuvres terribles (versets 3, 5), puis pour Sa bonté à l'égard de son peuple. La sortie d'Égypte et l'entrée en Canaan (verset 6) sont les premiers grands actes de puissance qui devront toujours être exaltés. Chrétiens, ne cessons pas de célébrer la croix de notre Seigneur Jésus Christ. Il nous a délivrés du joug du prince de ce monde (l'Égypte) et nous a fait entrer dans des bénédictions célestes.

Puis les longues souffrances d'Israël seront aussi remises en mémoire (versets 10 à 12). Les Juifs ont été (et sont encore) éprouvés de toutes les manières, accablés, foulés aux pieds (verset 12) par les nations au milieu desquelles ils ont été dispersés. Mais bientôt ils pourront bénir Dieu qui a conservé leur âme en vie et les a affinés au creuset de l'épreuve. N'oublions jamais, nous non plus, ce précieux but divin. Le verset 18 nous rappelle une vérité très importante: Dieu ne peut écouter nos prières tant que nous avons sur la conscience un péché non jugé. Hâtons-nous de le confesser afin de jouir à nouveau de Sa communion! (Ésaïe 1:15; Psaume 32:5, 6).

16

Août

Lecture : Psaume 67

Au chef de musique. Sur Neguinoth. Psaume. Cantique.

1      Que Dieu use de grâce envers nous et nous bénisse, qu’il fasse lever la lumière de sa face sur[774] nous, (Sélah)

2      Pour que ta voie soit connue sur la terre, ton salut parmi toutes les nations.

3      Que les peuples te célèbrent, ô Dieu ! que tous les peuples te célèbrent !

4      Que les peuplades se réjouissent, et chantent de joie ; car tu jugeras les peuples avec droiture, et tu conduiras les peuplades sur[775] la terre. Sélah.

5      Que les peuples te célèbrent, ô Dieu ! que tous les peuples te célèbrent !

6      La terre donnera son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénira.

7      Dieu nous bénira, et tous les bouts de la terre le craindront.

Commentaires :        

Israël demande à être béni afin que la volonté de Dieu et Son salut soient connus de toute la terre (versets 1, 2). Ne sommes-nous pas habituellement trop occupés de nous-mêmes dans nos prières? Demandons que la grâce dont nous sommes les objets et les bénédictions dont nous jouissons puissent être remarquées par ceux qui nous entourent et les attirent à Jésus.

L'Épître aux Romains (chapitre 9 à 11) nous explique comment Israël a été mis de côté pour permettre à Dieu d'étendre dorénavant sa grâce aux nations. Elle nous montre aussi comment cette participation des «gentils» aux promesses faites à Abraham devait exciter les Juifs à jalousie (lire Romains 11:11, 12). Mais sous le sceptre du Messie, il y aura place pour les uns et pour les autres (Psaume 22:27). Toutes les nations du monde seront bénies avec le peuple juif. Il ne sera plus question de jalousie ni d'orgueil national; Israël n'aura qu'un désir: voir tous les peuples se réjouir en Dieu et Le célébrer (versets 3, 5). Alors l'Agneau sera exalté dans les cieux et sur la terre comme Il en est digne. «Tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation...» (Apocalypse 5:9).

17

Août

Lecture : Psaume 68:1-14

Au chef de musique. De David. Psaume. Cantique,

1      Que Dieu se lève, que ses ennemis soient dispersés, et que ceux qui le haïssent s’enfuient devant lui.

2      Comme la fumée est dissipée, tu les dissiperas ; comme la cire se fond devant le feu, les méchants périront devant Dieu.

3      Mais les justes se réjouiront, ils exulteront en la présence de Dieu et s’égayeront avec joie.

4      Chantez à Dieu, chantez son nom, dressez un chemin à celui qui passe comme à cheval par les déserts : son nom est Jah[776], réjouissez-vous devant lui.

5      Dieu, dans sa demeure sainte, est le père des orphelins et le juge des veuves.

6      Dieu fait habiter en famille[777] ceux qui étaient seuls ; il fait sortir ceux qui étaient enchaînés, pour qu’ils jouissent de l’abondance ; mais les rebelles demeurent dans une terre aride.

7      Ô Dieu ! quand tu sortis devant ton peuple, quand tu marchas dans le désert, (Sélah)

8      La terre trembla ; les cieux aussi distillèrent des eaux devant Dieu, ce Sinaï [trembla] devant Dieu, le Dieu d’Israël.

9      Ô Dieu ! tu répandis une pluie abondante sur ton héritage, et, quand il était las, tu l’établis.

10    Ton troupeau a habité là ; dans ta bonté, tu préparas [tes biens] pour l’affligé, ô Dieu !

11    Le Seigneur donna la parole : grande fut la foule des femmes qui répandirent la bonne nouvelle.

12    Les rois des armées s’enfuirent ; ils s’enfuirent, et celle qui demeurait dans la maison partagea le butin.

13    Quoique vous ayez été couchés au milieu des étables, vous serez [comme] les ailes d’une colombe couverte d’argent, et dont le plumage est comme l’or vert.

14    Quand le Tout-puissant y dispersa des rois, [le pays] devint blanc comme la neige du Tsalmon.

Commentaires :        

Terrible dans ses jugements contre les impies, Dieu se montre plein de tendresse envers ceux qui Lui appartiennent et qu'il appelle «les justes» (verset 3). Lui-même prend les beaux noms de «père des orphelins» et «juge des veuves» (verset 5; Psaume 146:9; Jérémie 49:11). Il montre ainsi qu'il s'occupe d'une manière toute spéciale de ceux qui ont perdu leur soutien naturel. Les isolés sont les objets de soins particuliers: «Dieu fait habiter en famille ceux qui étaient seuls» (verset 6). Combien ont fait cette précieuse expérience! À leur conversion des portes s'étaient fermées; certains membres de leur famille ne voulaient plus les recevoir. Pour l'amour du Seigneur, ils avaient dû quitter «maison, ou frères, ou soeurs...». Mais «le Père des orphelins» les a recueillis dans sa propre famille où ils ont trouvé d'autres frères et d'autres soeurs (lire Marc 10:29, 30).

Jusqu'au verset 14 sont rappelés les soins de Dieu envers son peuple depuis le chemin du désert (comparer versets 1 et 7 avec Nombres 10:33 à 36). Il n'a pas cessé de veiller sur Israël son «troupeau» (verset 10). Mais aujourd'hui le Seigneur a «d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie» juive (Jean 10:16). Êtes-vous l'une d'elles? Pouvez-vous parler de l'amour de ce bon Berger?

18

Août

Lecture : Psaume 68:15-23

15    Une montagne de Basan est la montagne de Dieu, une montagne à plusieurs sommets, une montagne de Basan.

16    Pourquoi, montagnes à plusieurs sommets, regardez-vous avec jalousie la montagne que Dieu a désirée pour y habiter ? Oui, l’Éternel y demeurera pour toujours.

17    Les chars de Dieu sont par vingt mille, par milliers redoublés ; le Seigneur est au milieu d’eux : c’est un Sinaï en sainteté.

18    Tu es monté en haut, tu as emmené captive la captivité ; tu as reçu des dons dans l’homme, et même [pour] les rebelles, afin que Jah[778], Dieu, ait une demeure.

19    Béni soit le Seigneur, qui, de jour en jour, nous comble [de ses dons], le *Dieu qui nous sauve. Sélah.

20    Notre *Dieu est un *Dieu de salut[779] ; et c’est à l’Éternel, le Seigneur, de faire sortir de la mort.

21    Mais Dieu brisera la tête de ses ennemis, le crâne chevelu de ceux qui marchent dans leurs iniquités.

22    Le Seigneur a dit : Je ramènerai [les miens] de Basan, je les ramènerai des profondeurs de la mer ;

23    Afin que tu trempes ton pied dans le sang de [tes] ennemis, [et] que la langue de tes chiens en ait sa part.

Commentaires :        

Il viendra un moment où toutes les prétentions des hommes à la puissance (ces montagnes à plusieurs sommets du verset 16) devront faire place à la seule puissance divine. Celle-ci a donné sa preuve la plus grande, non par sa victoire sur les ennemis d'Israël, mais par celle que Christ a remportée sur Satan (l'homme fort qui nous retenait captifs) et par Sa résurrection triomphante (verset 18; Romains 1:4). Élevé «au-dessus de tous les cieux», le Seigneur est ici Celui qui reçoit des dons en tant qu'homme. Dans la citation d'Éphésiens 4:8 à 10, Il les distribue. Son Église aujourd'hui dispose pour son édification de ces dons répandus sur elle par le moyen du Saint Esprit (Actes 2:33). De toutes manières nous pouvons dire avec le verset 19: «Béni soit le Seigneur, qui, de jour en jour, nous comble de ses dons, le Dieu qui nous sauve». En vérité notre Dieu est un Dieu de salut. C'est à Lui qu'il appartient de faire sortir de la mort (bien que ce verset 20 s'applique en premier lieu à la résurrection nationale d'Israël) et de donner à ceux qui étaient retenus par son pouvoir une part céleste et éternelle avec le Premier-né d'entre les morts, avec l'Homme ressuscité.

19

Août

Lecture : Psaume 68:24-35

24    Ils ont vu ta marche, ô Dieu ! la marche de mon *Dieu, de mon roi, dans le lieu saint :

25    Les chanteurs allaient devant, ensuite les joueurs d’instruments à cordes, au milieu des jeunes filles jouant du tambourin.

26    Dans les congrégations bénissez Dieu, le Seigneur, — vous qui êtes de la source d’Israël !

27    Là est Benjamin, le petit, qui domine sur eux ; les princes de Juda, leur troupe ; les princes de Zabulon, les princes de Nephthali.

28    Ton Dieu a commandé ta force. Établis en force, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous !

29    À cause de ton temple, à Jérusalem, les rois t’apporteront des présents.

30    Tance la bête des roseaux, l’assemblée des forts taureaux, avec les veaux des peuples : [chacun] se prosterne, offrant des lingots d’argent. Disperse les peuples qui trouvent leurs délices dans la guerre.

31    Des grands viendront d’Égypte ; Cush s’empressera d’étendre ses mains vers Dieu.

32    Royaumes de la terre, chantez à Dieu, chantez les louanges du Seigneur, (Sélah)

33    À celui qui passe comme à cheval sur les cieux, sur les cieux d’ancienneté ! Voici, il fait retentir sa voix, une voix puissante.

34    Attribuez la force à Dieu : sa majesté est sur Israël, et sa force dans les nuées.

35    Tu es terrible, ô Dieu ! du milieu de tes sanctuaires. Le *Dieu d’Israël, c’est lui qui donne la puissance et la force à son peuple. Béni soit Dieu !

Commentaires :        

Cette fin du Psaume nous présente un autre côté de l'établissement du Règne. La «marche» de Dieu avec son peuple, qui avait commencé dans le désert (verset 7), s'achève maintenant dans le lieu Saint, figure d'un glorieux repos (verset 24; comparer 2 Samuel 6:17 et 7:6). Les tribus d'Israël enfin rassemblées partagent ce repos. Le verset 27 mentionne Juda maintenant réuni à Zabulon et Nephthali ainsi que Benjamin, le petit. En effet cette dernière tribu avait été jadis presque anéantie par le jugement (Juges 21); elle est donc l'image du peuple d'Israël tout entier qui vient de traverser les tribulations. Mais à présent elle domine, car Dieu a commandé la force de son peuple (verset 28). Et le monde entier se soumet: les rois (verset 29), les grands (verset 31), les royaumes (verset 32), tous invités à attribuer à Dieu la force et la majesté qui sont visibles en Israël.

«Ils ont vu ta marche, ô Dieu!» (verset 24). Nous pensons aussi à ces disciples de Jean le Baptiseur «regardant Jésus qui marchait» (Jean 1:36) et qui l'ont suivi. Oui, considérons en lisant la Parole cette marche parfaite du Seigneur dans le désert de ce monde, en attendant de Le contempler face à face dans le repos et dans la gloire.

20

Août

Lecture : Psaume 69:1-19

Au chef de musique. Sur Shoshannim[780]. De David.

1      Sauve-moi, ô Dieu ! car les eaux [me] sont entrées jusque dans l’âme.

2      Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge.

3      Je suis las de crier ; mon gosier est desséché ; mes yeux se consument, pendant que j’attends mon Dieu.

4      Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête ; ceux qui voudraient me perdre, qui sont à tort mes ennemis, sont puissants ; ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu.

5      Ô Dieu ! tu connais ma folie, et mes fautes ne te sont pas cachées.

6      Que ceux qui s’attendent à toi ne soient pas rendus honteux à cause de moi, Seigneur, Éternel des armées ! Que ceux qui te cherchent ne soient pas rendus confus à cause de moi, ô Dieu d’Israël !

7      Car à cause de toi j’ai porté l’opprobre, la confusion a couvert mon visage.

8      Je suis devenu un étranger à mes frères, et un inconnu aux fils de ma mère ;

9      Car le zèle de ta maison m’a dévoré, et les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi.

10    Et j’ai pleuré, mon âme était dans le jeûne ; et cela m’a été en opprobre.

11    J’ai pris aussi un sac pour mon vêtement, et je leur suis devenu un proverbe.

12    Ceux qui sont assis dans la porte parlent contre[781] moi, et je sers de chanson aux buveurs[782].

13    Mais pour moi, ma prière s’adresse à toi, Éternel, en un temps agréé. — Ô Dieu ! selon la grandeur de ta bonté, réponds-moi selon la vérité de ton salut.

14    Délivre-moi du bourbier, et que je n’y enfonce point ; que je sois délivré de ceux qui me haïssent et des profondeurs des eaux.

15    Que le courant des eaux ne me submerge pas, et que la profondeur ne m’engloutisse pas, et que le puits ne ferme pas sa gueule sur moi.

16    Réponds-moi, ô Éternel ! car ta gratuité est bonne ; selon la grandeur de tes compassions, tourne-toi vers moi ;

17    Et ne cache pas ta face de ton serviteur, car je suis en détresse. Hâte-toi, réponds-moi.

18    Approche-toi de mon âme, sois son rédempteur ; rachète-moi à cause de mes ennemis.

19    Toi, tu connais mon opprobre, et ma honte, et ma confusion : tous mes adversaires sont devant toi.

 

Commentaires :        

Le Psaume 68 nous a montré Christ élevé au ciel en vainqueur, recevant des dons glorieux (verset 18). Le Psaume 69 nous Le présente abaissé, dans la honte et l'indicible douleur, rendant ce qu'Il n'avait pas ravi (verset 4). Nous avons déjà trouvé dans cet ordre le Psaume 21 précédant le Psaume 22, afin que nul ne se trompe quant à la personne présentée ensuite au milieu de telles souffrances. Comme l'arche frayant au peuple un chemin à travers le fleuve du Jourdain (fleuve de la mort), Christ s'avance prenant sur Lui-même le fardeau des fautes, «la folie» de son peuple (verset 5). Il enfonce dans la boue profonde du péché, dans la profondeur des eaux du jugement (verset 2); Il voit l'affreux puits de la mort menaçant de l'engloutir (verset 15); mais Il ne cesse malgré tout cela d'élever sa prière à son Dieu (verset 13).

La citation du verset 9 en Romains 15:3 nous invite à imiter ce grand Modèle qui n'a jamais cherché à plaire à Lui-même, à se soustraire à des outrages qui concernaient son Père (Matthieu 27:43).

Il demande aussi que son épreuve ne soit pas une pierre d'achoppement pour les croyants lorsqu'ils verront un tel fidèle plongé dans une telle détresse (verset 6).

21

Août

Lecture : Psaume 69:20-36

20    L’opprobre m’a brisé le cœur, et je suis accablé ; et j’ai attendu que [quelqu’un] eût compassion [de moi], mais il n’y a eu personne,… et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé.

21    Ils ont mis du fiel[783] dans ma nourriture, et, dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre.

22    Que leur table soit un piège devant eux, et que ce qui tend à la prospérité leur soit un filet ;

23    Que leurs yeux soient obscurcis de sorte qu’ils ne voient pas, et fais continuellement chanceler leurs reins.

24    Répands sur eux ton indignation, et que l’ardeur de ta colère les atteigne.

25    Que leur demeure soit désolée, qu’il n’y ait personne qui habite dans leurs tentes.

26    Car ils persécutent celui que toi tu as frappé, et parlent pour[784] la douleur de ceux que tu as blessés.

27    Mets iniquité sur leur iniquité, et qu’ils n’entrent pas en ta justice ;

28    Qu’ils soient effacés du livre de vie, et qu’ils ne soient pas inscrits avec les justes.

29    Mais pour moi, je suis affligé et dans la douleur : que ton salut, ô Dieu, m’élève en un lieu de sûreté !

30    Je louerai le nom de Dieu dans un cantique, et je le magnifierai par ma louange ;

31    Et cela plaira plus à l’Éternel qu’un taureau, un bœuf qui a des cornes et l’ongle divisé.

32    Les débonnaires le verront, ils se réjouiront ; vous qui cherchez Dieu, votre cœur vivra.

33    Car l’Éternel écoute les pauvres, et ne méprise pas ses prisonniers.

34    Les cieux et la terre le loueront, les mers et tout ce qui se meut en elles.

35    Car Dieu sauvera Sion, et bâtira les villes de Juda ; et on y habitera, et on la possédera ;

36    Et la semence de ses serviteurs l’héritera, et ceux qui aiment son nom y demeureront.

Commentaires :        

Les Psaume 22 et 69 qui, l'un et l'autre, nous occupent des souffrances du Seigneur, présentent entre eux une différence essentielle: Dans le Psaume 22 Christ est vu accomplissant l'expiation de nos péchés; Il y est présenté comme Celui que Dieu a frappé à notre place. Ici au contraire, nous voyons Jésus souffrir de la part des hommes; et que de moyens ceux-ci n'ont-ils pas trouvés pour le persécuter! Un mot revient quatre fois dans ce psaume: l'opprobre, autrement dit le déshonneur public (versets 7, 10, 19, 20). Le cœur infiniment sensible du Seigneur en a été brisé (verset 20). En Lui la gloire de Dieu, Son amour, Sa sainteté, ont été foulés aux pieds devant tous par les hommes iniques. Et le verset 21 s'est littéralement réalisé à l'heure de la croix (Matthieu 27:34, 48).

Une autre cause de profonde douleur pour le Sauveur a été l'incompréhension, l'indifférence de ses disciples: «J'ai attendu que quelqu'un eût compassion de moi, mais il n'y a eu personne...»

C'est à juste titre que les représentants de la race humaine coupable d'un tel forfait subiront, s'ils ne se sont pas repentis, l'indignation et la colère demandées au verset 24 par le résidu. Mais puisse le Seigneur trouver chacun de nos lecteurs parmi «ceux qui aiment son nom» (verset 36).

22

Août

Lecture :         Psaume 70

Au chef de musique. De David ; pour faire souvenir.

1      Hâte-toi, ô Dieu, de me délivrer ! [hâte-toi], ô Éternel, de me secourir !

2      Que ceux qui cherchent ma vie soient honteux et confondus ; qu’ils se retirent en arrière et soient confus, ceux qui prennent plaisir à mon malheur ;

3      Qu’ils retournent en arrière à cause de leur honte, ceux qui disent : Ha ha ! ha ha !

4      Que tous ceux qui te cherchent s’égayent et se réjouissent en toi ; et que ceux qui aiment ton salut disent continuellement : Magnifié soit Dieu !

5      Et moi, je suis affligé et pauvre ; ô Dieu, hâte-toi vers moi ! Tu es mon secours et celui qui me délivre ; Éternel, ne tarde pas !

Commentaires :        

Trop souvent les souffrances des autres nous laissent insensibles (comparer Psaume 69:20). C'est encore plus vrai lorsque nous sommes nous-mêmes éprouvés. En général, dans de tels moments, nous ne pensons plus qu'à notre propre fardeau et nous trouvons même un certain soulagement à constater que nous ne sommes pas seuls à souffrir. Mais il n'en était pas ainsi de Jésus. Tout en étant Lui-même «affligé et pauvre», sa prière était que tous ceux qui cherchent Dieu s'égaient et se réjouissent en Lui... (verset 4). Déjà au Psaume 69:6, Il avait intercédé: «Que ceux qui te cherchent ne soient pas rendus confus à cause de moi, ô Dieu d'Israël»! Tout son désir était que Dieu soit magnifié et que les siens se réjouissent en Lui (verset 4). En revanche, la honte et la confusion atteindront ceux qui ont cherché sa vie, qui ont pris un insolent plaisir à son malheur (verset 2). Mais nous savons qu'aucun désir de vengeance comme ceux des versets 2, 3 n'est monté dans le cœur du Sauveur plein d'amour. Au contraire, au plus profond de sa douleur Il s'occupait en grâce de ceux qui le tourmentaient, et demandait à Dieu de leur pardonner (Luc 23:34).

23

Août

Lecture : Psaume 71:1-16

1      En toi, Éternel ! j’ai mis ma confiance : que je ne sois jamais confus !

2      Dans ta justice, délivre-moi et fais que j’échappe ; incline ton oreille vers moi et sauve-moi.

3      Sois pour moi un rocher d’habitation, afin que j’y entre continuellement ; tu as donné commandement de me sauver, car tu es mon rocher et mon lieu fort.

4      Mon Dieu ! fais-moi échapper de la main du méchant, de la main de l’injuste et de l’oppresseur.

5      Car toi tu es mon attente, Seigneur Éternel ! ma confiance dès ma jeunesse.

6      Je me suis appuyé sur toi dès le ventre ; c’est toi qui m’as tiré hors des[785] entrailles de ma mère : tu es le sujet continuel de ma louange.

7      Je suis pour plusieurs comme un prodige ; mais toi, tu es mon fort refuge.

8      Ma bouche est pleine de ta louange [et] de ta magnificence, tout le jour.

9      Ne me rejette pas au temps de [ma] vieillesse ; ne m’abandonne pas quand ma force est consumée.

10    Car mes ennemis parlent contre moi, et ceux qui guettent mon âme consultent ensemble,

11    Disant : Dieu l’a abandonné ; poursuivez-le et saisissez-le, car il n’y a personne qui le délivre.

12    Ô Dieu ! ne te tiens pas loin de moi ; mon Dieu, hâte-toi de me secourir !

13    Qu’ils soient honteux, qu’ils soient consumés, ceux qui sont ennemis de mon âme ; qu’ils soient couverts d’opprobre et de confusion, ceux qui cherchent mon malheur.

14    Mais moi, j’attendrai continuellement, et je redirai sans cesse toutes tes louanges.

15    Ma bouche racontera tout le jour ta justice [et] ton salut, car je n’en connais pas l’énumération[786].

16    J’irai dans la puissance du Seigneur Éternel ; je ferai mention de ta justice, de la tienne seule.

Commentaires :        

Tu es «ma confiance dès ma jeunesse...» dit le psalmiste (verset 5) et au verset 17: «Ô Dieu! tu m'as enseigné dès ma jeunesse; et jusqu'ici j'ai annoncé tes merveilles». Heureux le croyant qui entre de très bonne heure à l'école de Dieu et y apprend à se confier en Lui. «Je me suis appuyé sur toi», dit-il aussi (verset 6). Le Seigneur est son fort refuge (verset 7) son rocher d'habitation, son lieu fort (verset 3), expressions que nous rencontrons souvent dans les Psaumes (par exemple Psaume 31:2, 3). En ce qui nous concerne, nous ne sommes en général pas exposés à des persécutions dans nos pays. Mais, nous ne le dirons jamais trop, les ennemis qui «guettent» nos âmes ne sont pas moins redoutables que ceux des versets 10 et 13. 1 Pierre 2:11 nous met en garde contre les «convoitises charnelles, lesquelles font la guerre à l'âme». Quand elles surgissent, hâtons-nous de chercher notre refuge en Dieu, certains d'y trouver une délivrance entière. Cependant le Seigneur est plus qu'un lieu fort pour le racheté: «Tu es le sujet continuel de ma louange... Ma bouche est pleine de ta louange et de ta magnificence, tout le jour» (versets 6, 8, 14, 22, 23). Seul Jésus pouvait affirmer cela (comparer aussi versets 6, 11 et 12 avec respectivement Psaume 22:9, 11, 19). Mais qu'il nous soit donné, amis croyants, de le réaliser quelque peu!

24

Août

Lecture : Psaume 71:17-24

17    Ô Dieu ! tu m’as enseigné dès ma jeunesse ; et jusqu’ici j’ai annoncé tes merveilles.

18    Et aussi, jusqu’à la vieillesse et aux cheveux blancs, ô Dieu ! ne m’abandonne pas, jusqu’à ce que j’annonce ton bras à [cette] génération, ta puissance à tous ceux qui viendront.

19    Et ta justice, ô Dieu ! est haut élevée[787]. Toi qui as fait de grandes choses, ô Dieu ! qui est comme toi ?

20    Toi qui nous[788] as fait voir de nombreuses et amères détresses, tu nous* redonneras la vie, et tu nous* feras remonter hors des profondeurs de la terre.

21    Tu multiplieras ma grandeur, et tu te tourneras, tu me consoleras.

22    Aussi, mon Dieu, je te célébrerai avec le luth[789], [je louerai] ta vérité ; je chanterai tes louanges avec la harpe, ô Saint d’Israël !

23    Mes lèvres, et mon âme, que tu as rachetée, exulteront quand je chanterai tes louanges.

24    Ma langue aussi redira tout le jour ta justice ; car ils seront honteux, car ils seront confondus, ceux qui cherchent mon malheur.

Commentaires :        

Il est probable que ce psaume a été rédigé par David quand il fuyait devant son fils Absalom. Déjà âgé (versets 9, 18), l'homme de Dieu traverse une fois encore «de nombreuses et amères détresses» (verset 20). Il s'adresse à l'Éternel: «Jusqu'à la vieillesse et aux cheveux blancs, ô Dieu! ne m'abandonne pas...». Ésaïe 46:4 apporte une réponse divine à cette prière: «Jusqu'à votre vieillesse, je suis le Même, et jusqu'aux cheveux blancs, je vous porterai...». Non, Dieu n'a pas abandonné son serviteur et Il n'abandonnera jamais ceux dont Il a racheté l'âme (verset 23; lire Psaume 37:25), précisément parce qu'Il abandonna son Fils sur la croix pour accomplir ce rachat. S'Il est le Dieu de notre jeunesse — et nous désirons que ce soit votre cas à tous, jeunes amis lecteurs, — faisons-Lui confiance, Il sera Celui de toute notre vie.

Voyez combien de fois l'auteur du psaume rappelle et célèbre la justice de Dieu (versets 2, 15, 16, 19, 24). Habitant un monde où règne l'injustice (et qui n'a pas changé depuis), il mesure par contraste tout le prix de cette justice de Dieu. Elle triomphera sur la terre quand celle-ci sera donnée au Roi glorieux dont nous parlera le Psaume 72 (verset 1).

25

Août

Lecture : Psaume 72

Au sujet de Salomon.

1      Ô Dieu ! donne tes jugements au roi, et ta justice au fils du roi.

2      Il jugera ton peuple en justice, et tes affligés avec droiture.

3      Les montagnes porteront la paix au peuple, et les coteaux, — par la justice.

4      Il fera justice aux affligés du peuple, il sauvera les fils du pauvre, et il brisera l’oppresseur.

5      Ils te craindront, de génération en génération, tant que dureront le soleil et la lune[790].

6      Il descendra comme la pluie sur un pré fauché, comme les gouttes d’une ondée sur la terre[791].

7      En ses jours le juste fleurira, et il y aura abondance de paix, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lune.

8      Et il dominera d’une mer à l’autre mer, et depuis le fleuve jusqu’aux bouts de la terre[792].

9      Les habitants du désert se courberont devant lui, et ses ennemis lécheront la poussière.

10    Les rois de Tarsis et des îles lui apporteront des présents, les rois de Sheba et de Seba lui présenteront des dons.

11    Oui, tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront.

12    Car il délivrera le pauvre qui crie [à lui], et l’affligé qui n’a pas[793] de secours.

13    Il aura compassion du misérable et du pauvre, et il sauvera les âmes des pauvres.

14    Il rachètera leur âme de l’oppression et de la violence, et leur sang sera précieux à ses yeux.

15    Et il vivra, et on lui donnera de l’or de Sheba, et on priera pour lui continuellement ; et on le bénira tout le jour.

16    Il y aura abondance de froment sur la terre[794], sur le sommet des montagnes ; son fruit bruira comme le Liban ; et les [hommes] de la ville fleuriront comme l’herbe de la terre.

17    Son nom sera pour toujours ; son nom se perpétuera devant le soleil, et on se bénira en lui : toutes les nations le diront bienheureux.

18    Béni soit l’Éternel, Dieu, le Dieu d’Israël, qui seul fait des choses merveilleuses !

19    Et béni soit le nom de sa gloire, à toujours ; et que toute la terre soit pleine de sa gloire ! Amen ! oui, amen !

20    Les prières de David, fils d’Isaï, sont finies.

 

Commentaires :        

Ce psaume a pour sujet Salomon (voir titre), figure de Christ, roi de justice et de paix. Au temps des souffrances et des combats dont parlaient les psaumes précédents, succèdera le règne juste et béni du Messie, Fils de David. Auprès de Lui, le pauvre et l'affligé, tous les malheureux de la terre, trouveront compassion et secours. La violence et l'oppression, l'exploitation des plus faibles par les plus forts, toutes ces injustices prendront fin, en même temps que la misère matérielle et la sous-alimentation qui touche aujourd'hui la moitié au moins de la population du globe. «Il y aura abondance de froment sur la terre, sur le sommet des montagnes» (verset 16). «Abondance de paix» (verset 7), «abondance de froment», ne s'agit-il pas des biens que l'humanité désire le plus? Et toutes ces bénédictions éveilleront enfin un écho de reconnaissance dans le cœur de ces hommes aujourd'hui si ingrats à l'égard des bienfaits de Dieu. Ainsi que l'exprime un cantique: Les cieux béniront la terre, Et la terre aux cieux répondra (comparer Osée 2:21, 22). Alors la gloire de l'Éternel couvrira la terre (verset 19; Nombres 14:21). C'est sur cette louange et sur la contemplation du vrai Salomon que se termine le 2e livre des Psaumes.

26

Août

Lecture : Psaume 73:1-14

Psaume d’Asaph.

1      Certainement Dieu est bon envers Israël, envers ceux qui sont purs de cœur.

2      Et pour moi, il s’en est fallu de peu que mes pieds ne m’aient manqué, — d’un rien que mes pas n’aient glissé ;

3      Car j’ai porté envie aux arrogants, en voyant la prospérité des méchants.

4      Car [il n’y a] pas de tourments dans[795] leur mort, et leur corps est gras ;

5      Ils n’ont point de part aux peines des humains, et ils ne sont pas frappés avec les hommes.

6      C’est pourquoi l’orgueil les entoure comme un collier, la violence les couvre comme un vêtement ;

7      Les yeux leur sortent de graisse ; ils dépassent les imaginations de leur cœur.

8      Ils sont railleurs et parlent méchamment d’opprimer ; ils parlent avec hauteur ;

9      Ils placent leur bouche dans les cieux, et leur langue se promène sur la terre.

10    C’est pourquoi son peuple se tourne de ce côté-là, et on lui verse[796] l’eau à plein bord,

11    Et ils disent : Comment *Dieu connaîtrait-il, et y aurait-il de la connaissance chez le Très-haut ?

12    Voici, ceux-ci sont des méchants, et ils prospèrent dans le monde[797], ils augmentent leurs richesses.

13    Certainement c’est en vain que j’ai purifié mon cœur et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence :

14    J’ai été battu[798] tout le jour, et mon châtiment [revenait] chaque matin.

Commentaires :        

Le 3e Livre des Psaumes commence par une série de onze psaumes d'Asaph. C'est lui qui, du temps de David, dirigeait le chant et l'accompagnait avec des cymbales (1 Chroniques 16:5). Le Psaume 73 nous raconte sa dure expérience. En comparant son sort à celui des hommes impies, Asaph est bien découragé. Il lui semble que Dieu réserve peines et tourments à ceux qui le craignent (sous forme de discipline), tandis qu'il épargne les arrogants et les méchants dont les versets 3 et suivants nous font un odieux portrait. Le fidèle s'aigrit et se tourmente (verset 21). Il n'est pas loin d'accuser Dieu d'injustice et d'indifférence. S'il en est ainsi, pense-t-il, à quoi sert-il de purifier mon coeur?

D'une manière générale, il est arrivé à chacun de nous de porter envie à ceux qui peuvent jouir de tout ce qu'offre l'existence sans se laisser arrêter par la crainte de Dieu. Les jeunes chrétiens qui font des études connaissent tous des camarades qui ont à la fois beaucoup d'argent et des principes relâchés. Qu'ils n'oublient pas leurs propres richesses, lesquelles ne se mesurent pas à l'échelle des valeurs humaines! Il faut qu’ils s’en souviennent: leur espérance fait d’eux, non pas les plus misérables (1 Cor. 15:19), mais les plus privilégiés des hommes.

27

Août

Lecture : Psaume 73:15-28

15    Si j’avais dit : Je parlerai ainsi[799], voici, j’aurais été infidèle à la génération de tes fils.

16    Quand j’ai médité pour connaître[800] cela, ce fut un travail pénible à mes yeux,

17    Jusqu’à ce que je fusse entré dans les sanctuaires de *Dieu… : j’ai compris leur fin.

18    Certainement tu les places en des lieux glissants, tu les fais tomber en ruines.

19    Comme ils sont détruits en un moment ! Ils sont péris, consumés par la frayeur.

20    Comme un songe, quand on s’éveille, tu mépriseras, Seigneur, leur image, lorsque tu t’éveilleras.

21    Quand mon cœur s’aigrissait, et que je me tourmentais dans mes reins,

22    J’étais alors stupide et je n’avais pas de connaissance ; j’étais avec toi comme une brute.

23    Mais je suis toujours avec toi : tu m’as tenu[801] par la main droite ;

24    Tu me conduiras par ton conseil, et, après la gloire, tu me recevras.

25    Qui ai-je dans les cieux ? Et je n’ai eu de plaisir sur la terre qu’en toi.

26    Ma chair et mon cœur sont consumés ; Dieu est le rocher de mon cœur, et mon partage pour toujours.

27    Car voici, ceux qui sont loin de toi périront ; tu détruiras tous ceux qui se prostituent en se détournant de toi.

28    Mais, pour moi, m’approcher de Dieu est mon bien ; j’ai mis ma confiance dans le Seigneur, l’Éternel, pour raconter tous tes faits.

Commentaires :        

Le psalmiste poursuit sa pénible méditation (verset 16). Et soudain la lumière se fait! L'introduisant dans le sanctuaire de Sa communion, Dieu lui fait comprendre où finit la voie des méchants (comparer Psaume 37:38). La pente qu'ils suivent est glissante et les conduit à une ruine certaine; leur passage ici-bas n'aura été qu'un vain songe (versets 18, 20). Proverbes 23:17, 18, qui exhorte aussi à ne pas envier les méchants, nous apprend que, pour celui qui craint l'Éternel, «certainement il y a une fin»... combien différente (Romains 6:22).

Oui vraiment! comment le croyant avait-il pu l'oublier? Il s'accuse d'avoir été sans connaissance et stupide. Quel contraste entre ce sort des impies et ce qu'il possède, lui, même éprouvé! N'a-t-il pas l'honneur de la compagnie du Seigneur? «Je suis toujours avec toi» (verset 23). Il Le connaît selon les précieuses expressions du verset 26. Et c'est dans les cieux qu'il a sa part (Christ Lui-même; verset 25). On cite cette réflexion faite par des gens du monde à des chrétiens qui s'occupaient de politique: «Vous avez le ciel; laissez-nous la terre». Rappel à l'ordre ironique mais bien digne d'attention!

Puisse notre vie se résumer par cette parole qui en Jésus seul a pris toute sa valeur: «Je n'ai eu de plaisir sur la terre qu'en toi»! (verset 25)

28

Août

Lecture : Psaume 74

Pour instruire. D’Asaph.

1      Pourquoi, ô Dieu, [nous] as-tu rejetés pour toujours, [et] ta colère fume-t-elle contre le troupeau de ta pâture ?

2      Souviens-toi de ton assemblée, que tu as acquise autrefois, que tu as rachetée pour être la portion[802] de ton héritage[803], — de la montagne de Sion, où tu as habité.

3      Élève tes pas vers les ruines perpétuelles ; l’ennemi a tout saccagé dans le lieu saint.

4      Tes adversaires rugissent au milieu des lieux assignés pour ton service[804] ; ils ont mis leurs signes[805] pour signes[806].

5      Un homme se faisait connaître quand il élevait la hache dans l’épaisseur de la forêt ;

6      Et maintenant, avec des cognées et des marteaux, ils brisent ses sculptures toutes ensemble.

7      Ils ont mis le feu à ton sanctuaire, ils ont profané par terre la demeure[807] de ton nom ;

8      Ils ont dit en leur cœur : Détruisons-les tous ensemble. Ils ont brûlé tous les lieux assignés [pour le service] de *Dieu dans le pays.

9      Nous ne voyons plus nos signes[808] ; il n’y a plus de prophète, et il n’y a personne avec nous qui sache jusques à quand.

10    Jusques à quand, ô Dieu ! l’adversaire dira-t-il des outrages ? L’ennemi méprisera-t-il ton nom à jamais ?

11    Pourquoi détournes-tu ta main, et ta droite ? [Tire-la] de ton sein : détruis !

12    Et Dieu est d’ancienneté mon roi, opérant des délivrances au milieu de la terre.

13    Tu as fendu la mer par ta puissance, tu as brisé les têtes des monstres sur les eaux ;

14    Tu as écrasé les têtes du léviathan, tu l’as donné pour pâture au peuple, — aux bêtes du désert.

15    Tu as fait sortir la source et le torrent ; tu as séché les grosses rivières.

16    À toi est le jour, à toi aussi la nuit ; toi tu as établi la lune[809] et le soleil.

17    Tu as posé toutes les bornes de la terre ; l’été et l’hiver, c’est toi qui les as formés.

18    Souviens-toi de ceci, que l’ennemi a outragé l’Éternel ! et qu’un peuple insensé a méprisé ton nom.

19    Ne livre pas à la bête sauvage l’âme de ta tourterelle ; n’oublie pas à jamais la troupe de tes affligés.

20    Regarde à l’alliance ! Car les lieux ténébreux de la terre sont pleins d’habitations de violence.

21    Que l’opprimé ne s’en retourne pas confus ; que l’affligé et le pauvre louent ton nom.

22    Lève-toi, ô Dieu ! plaide ta cause, souviens-toi des outrages que te fait tous les jours l’insensé.

23    N’oublie pas la voix de tes adversaires : le tumulte de ceux qui s’élèvent contre toi monte continuellement.

Commentaires :        

Le «pourquoi» qui commence le psaume ressemble à la grande question sur laquelle s'ouvre le Psaume 22. Mais le rejet, pour un temps, d'Israël a une raison que ce peuple finira par comprendre: ce sont ses propres péchés (Zacharie 12:10), alors que l'abandon de Christ a eu pour cause nos iniquités. Dans ce 3e Livre des Psaumes, il ne s'agit plus seulement du résidu de Juda, mais aussi des fidèles des douze tribus. Contre celles-ci aussi fumera la colère, qui toutefois ne sera pas «pour toujours» (verset 1; Psaume 30:5). Ces pauvres croyants considèrent les ruines du sanctuaire, la cessation du culte public... et mesurent la puissance des adversaires. Ils n'ont aucun signe de la part de Dieu pour les encourager; au contraire, ils comprennent que c'est Lui qui a permis une telle désolation. Mais ils se confient dans le «Dieu d'ancienneté» et rappellent tout ce qu'Il a accompli autrefois pour délivrer son peuple. «Souviens-toi», répètent-ils (versets 2, 18, 22). Ils savent qu'ils sont ses rachetés et que par conséquent l'ennemi, quand il s'est attaqué à Israël et à son culte, a en réalité méprisé et outragé Dieu Lui-même (versets 10, 18). C'est Lui que cette affaire concerne; Il ne manquera pas de plaider Sa propre cause (verset 22).

29

Août

Lecture : Psaume 75

Au chef de musique. Al-Tashkheth[810]. Psaume d’Asaph. Cantique.

1      Nous te célébrons, ô Dieu ! nous te célébrons, et ton nom est proche : tes merveilles le racontent.

2      Quand je recevrai l’assemblée, je jugerai avec droiture.

3      La terre[811] et tous ses habitants se sont fondus ; moi, j’affermis ses piliers. Sélah.

4      J’ai dit à ceux qui se glorifient : Ne vous glorifiez pas ; et aux méchants : N’élevez pas [votre] corne ;

5      N’élevez pas en haut votre corne, ne parlez pas avec arrogance, d’un cou [roide].

6      Car ce n’est ni du levant, ni du couchant, ni du midi[812], que vient l’élévation.

7      Car c’est Dieu qui juge ; il abaisse l’un, et élève l’autre.

8      Car une coupe est dans la main de l’Éternel, et elle écume de vin[813] ; elle est pleine de mixtion, et il en verse : oui, tous les méchants de la terre en suceront la lie, ils la boiront.

9      Mais moi, je raconterai [ces choses][814] à toujours ; je chanterai au Dieu de Jacob.

10    Et toutes les cornes des méchants, je les abattrai ; [mais] les cornes des justes seront élevées.

Commentaires :        

Ce cantique d'Asaph fait suite à son expérience du Psaume 73. Non seulement il a cessé d'envier les orgueilleux et les méchants, mais, connaissant la fin terrible qui les attend (Psaume 73:17), il les avertit de la part de Dieu (verset 4...). Ce service nous incombe aussi, chers enfants de Dieu, rappeler aux pécheurs la souveraineté et la justice de Dieu, sans oublier son amour.

Prophétiquement c'est Christ qui parle du moment où Il recevra l'assemblée d'Israël (verset 2; Psaume 73:24). Alors chacun occupera la place que le Seigneur lui assignera. Beaucoup qui auront été les premiers seront les derniers et des derniers seront les premiers (Marc 10:31; 1 Samuel 2:7). Dans ce monde, d'une manière générale chacun cherche à s'élever tout en rabaissant les autres. N'oublions pas, chrétiens, que le Seigneur a Lui-même fixé sur la terre la place de notre témoignage,... comme Il a aussi préparé celle que nous occuperons dans la maison du Père.

«Ton nom est proche» déclare le fidèle au verset 1. Et pour nous, c'est précisément ce nom de Père qui nous garantit pour le temps présent les soins les plus tendres ainsi qu'un libre et continuel accès auprès de Lui (Éphésiens 2:18).

Notons que «la corne» (versets 4, 5, 10) dont il est souvent question dans les Psaumes et les prophètes est le symbole de la puissance et de la dignité.

30

Août

Lecture : Psaume 76

Au chef de musique. Sur Neguinoth[815]. Psaume d’Asaph. Cantique.

1      Dieu est connu en Juda, son nom est grand en Israël ;

2      Et son tabernacle est en Salem, et son domicile en Sion.

3      Là, il a brisé les éclairs de l’arc, le bouclier, et l’épée, et la bataille. Sélah.

4      Tu es plus resplendissant, plus magnifique que les montagnes de la rapine.

5      Les forts de cœur ont été dépouillés, ils ont dormi leur sommeil, et aucun des hommes vaillants n’a trouvé ses mains.

6      Quand tu les as tancés, ô Dieu de Jacob ! chars et chevaux se sont endormis profondément.

7      Tu es terrible, toi ; Et qui est-ce qui subsistera devant toi, dès que ta colère [éclate] ?

8      Tu fis entendre des cieux le jugement ; la terre en eut peur, et se tint tranquille,

9      Quand tu te levas, ô Dieu, pour le jugement, pour sauver tous les débonnaires de la terre[816]. Sélah.

10    Car la colère de l’homme te louera ; tu te ceindras du reste de la colère.

Commentaires :        

Le moment viendra où Dieu fera sa demeure au milieu de son peuple Israël afin de se faire connaître de lui et à travers lui (versets 1 et 2). Mais, dans le temps actuel, Il ne s'est pas laissé sans témoignage. C'est par l'Assemblée, «habitation de Dieu par l'Esprit» que Sa sagesse si diverse est maintenant donnée à connaître (Éphésiens 2:22 et 3:10). Et qu'attend-il de notre part, sinon que Jésus soit vraiment rendu visible autour de nous par notre moyen!

Le résidu considère et exalte la puissance qui l'aura délivré. Dieu est resplendissant et magnifique,... « redoutable» aussi dans le jugement qu'Il accomplira et par lequel Il sauvera «tous les débonnaires de la terre». Ceux-ci auront manifesté les caractères de leur grand Modèle, «débonnaire et humble de coeur» (Matthieu 5:58; 11:29), en contraste avec «les forts de cœur» (verset 5): autrement dit les orgueilleux. Ils auront souffert de la part de ces derniers à cause de leur foi. En effet, le croyant fidèle est souvent méprisé, rejeté, persécuté dans un monde égoïste et dur; mais il n'en sera pas toujours ainsi. Le verset 10 nous fait comprendre de quelle manière Dieu interviendra en faveur de son peuple. Il se servira de la colère des hommes qui se détruiront mutuellement.

31

Août

Lecture : Psaume 77

Au chef de musique. Sur Jeduthun. D’Asaph. Psaume.

1      Ma voix s’adresse à Dieu, et je crierai ; ma voix s’adresse à Dieu, et il m’écoutera.

2      Au jour de ma détresse j’ai cherché le Seigneur ; ma main était étendue durant la nuit et ne se lassait point ; mon âme refusait d’être consolée.

3      Je me souvenais de Dieu, et j’étais agité ; je me lamentais, et mon esprit défaillait. Sélah.

4      Tu tiens ouvertes mes paupières ; je suis inquiet, et je ne parle pas.

5      Je pense aux jours d’autrefois, aux années des siècles passés.

6      Je me souviens, de nuit, de mon cantique ; je médite en mon cœur, et mon esprit cherche diligemment.

7      Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours ? et ne montrera-t-il plus sa faveur ?

8      Sa bonté a-t-elle cessé pour toujours ? Sa parole a-t-elle pris fin de génération en génération ?

9      Dieu a-t-il oublié d’user de grâce ? A-t-il enfermé ses miséricordes dans la colère ? Sélah.

10    Et je dis : C’est ici mon infirmité ; — [je me souviendrai des] années de la droite du Très-haut,

11    Je me souviendrai des œuvres de Jah ; car je me souviendrai de tes merveilles d’autrefois,

12    Et je penserai à toute ton œuvre, et je méditerai tes actes.

13    Ô Dieu ! ta voie est dans le lieu saint. Où y a-t-il un *dieu grand comme Dieu ?

14    Toi, tu es le *Dieu qui fais des merveilles ; tu as fait connaître ta puissance parmi les peuples.

15    Tu as racheté par [ton] bras ton peuple, les fils de Jacob et de Joseph. Sélah.

16    Les eaux t’ont vu, ô Dieu ! les eaux t’ont vu, elles ont tremblé ; les abîmes aussi se sont émus.

17    Les nuées ont versé des eaux, les nuages ont fait retentir une voix, et tes flèches se sont promenées.

18    La voix de ton tonnerre était dans le tourbillon, les éclairs ont illuminé le monde ; la terre en a été émue et a tremblé.

19    Ta voie est dans la mer, et tes sentiers dans les grandes eaux ; et tes traces ne sont pas connues.

20    Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, par la main de Moïse et d’Aaron.

Commentaires :        

Comme le Psaume 73, celui-ci se divise en deux parties: une première qui nous expose l'amertume d'esprit du psalmiste, une seconde qui nous le montre comprenant la voie de Dieu qui est «dans le lieu saint» (verset 13; comparer Psaume 73:17). Cette fois ce n'est pas la prospérité des méchants qui le tourmente, mais le regret des bénédictions du passé: «Je pense aux jours d'autrefois... Sa bonté a-t-elle cessé?» (versets 5, 8). Une épreuve est, hélas! souvent l'occasion de semblables murmures et de vains retours en arrière. Et on juge l'amour du Seigneur en fonction des circonstances qu'il permet pour nous. S'Il a cessé de montrer sa faveur (verset 7), nous nous mettons à douter de Lui. Eh bien! un tel raisonnement ne change rien à la fidélité de cet amour, mais il nous empêche de le goûter dans la consolation qu'il nous avait préparée. «Mon âme refusait d'être consolée» (verset 2).

«C'est ici mon infirmité» (verset 10), ajoute Asaph, qui regarde à lui-même et se compare aux autres. Mais Dieu lui montre l'inutilité de ses lamentations. Et ses pensées prennent une autre direction. Non pas qu'il ait cessé de regarder la route déjà suivie. Mais ce sont les merveilles de Dieu qu'il considère à présent et dont il se souvient pour Le célébrer.

 

Septembre


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1

Septembre

Lecture : Psaume 78:1-16

Pour instruire. D’Asaph.

1      Prête l’oreille à ma loi, mon peuple ! inclinez vos oreilles aux paroles de ma bouche.

2      J’ouvrirai ma bouche en paraboles, j’annoncerai les énigmes [des jours] d’autrefois,

3      Que nous avons entendues et connues, et que nos pères nous ont racontées.

4      Nous ne les cèlerons pas à leurs fils ; nous raconterons à la génération à venir les louanges de l’Éternel, et sa force, et ses merveilles qu’il a faites.

5      Il a établi un témoignage en Jacob, et il a mis en Israël une loi qu’il a commandée à nos pères, pour qu’ils les fissent connaître à leurs fils,

6      Afin que la génération à venir, les fils qui naîtraient, les connussent, [et] qu’ils se levassent et les annonçassent à leurs fils,

7      Et qu’ils missent leur confiance en Dieu, et qu’ils n’oubliassent pas les œuvres de *Dieu, et qu’ils observassent ses commandements,

8      Et qu’ils ne fussent pas, comme leurs pères, une génération indocile et rebelle, une génération qui n’a point affermi son cœur, et dont l’esprit n’a pas été fidèle à *Dieu.

9      Les fils d’Éphraïm, armés [et] tirant de l’arc, ont tourné le dos le jour du combat.

10    Ils n’ont pas gardé l’alliance de Dieu, et ont refusé de marcher selon sa loi ;

11    Et ils ont oublié ses actes et ses œuvres merveilleuses, qu’il leur avait fait voir.

12    Il fit des merveilles devant leurs pères dans le pays d’Égypte, dans la campagne de Tsoan[817].

13    Il fendit la mer, et les fit passer : il fit se dresser les eaux comme un monceau ;

14    Et il les conduisit, le jour par une nuée, et toute la nuit par une lumière de feu.

15    Il fendit les rochers dans le désert, et les abreuva comme aux abîmes, abondamment ;

16    Et il fit sortir des ruisseaux du rocher, et fit couler les eaux comme des fleuves.

Commentaires :

Le long Psaume 78 rappelle ces merveilles (versets 4, 12) accomplies en faveur des siens par «le Dieu qui fait des merveilles» (Psaume 77:14). Le peuple est invité à prêter l'oreille à ce récit qui lui est donné pour l'instruire! (voir titre). Et quant à nous, chrétiens, nous savons que cette histoire d'Israël a également été écrite «pour nous servir d'avertissement» (1 Corinthiens 10:11); elle est une sorte de vaste parabole (rapportant toutefois des faits réellement arrivés), selon le verset 2 que Matthieu 13:35 place dans la bouche du Seigneur Jésus. Enfin les versets 4 et 6 nous montrent que ce rappel des merveilles du passé énumérées dans les versets 12 à 16 s'adresse tout particulièrement à la nouvelle génération, avec un triple but défini par le verset 7: amener ces «fils» à mettre leur confiance en Dieu, à ne pas oublier ses oeuvres, enfin à observer ses commandements. N'est-ce pas également ce qu'Il attend de nous? Demandons au Seigneur qu'Il nous garde d'être comme Israël dans le désert «une génération indocile et rebelle,... et dont l'esprit n'a pas été fidèle à Dieu» (verset 8; Ézéchiel 20:18). Et sachons nous laisser enseigner par les expériences déjà faites: ces choses «que nous avons entendues et connues, et que nos pères nous ont racontées» (verset 3).

2

Septembre

Lecture : Psaume 78:17-39

17    Et ils péchèrent de nouveau contre lui, irritant le Très-haut dans le désert ;

18    Et ils tentèrent *Dieu dans leurs cœurs, en demandant de la viande selon leur désir ;

19    Et ils parlèrent contre Dieu ; ils dirent : *Dieu pourrait-il dresser une table dans le désert ?

20    Voici, il a frappé le rocher, et les eaux ont coulé, et des rivières ont débordé : pourrait-il aussi donner du pain, ou préparer de la chair à son peuple ?

21    C’est pourquoi l’Éternel les entendit, et se mit en grande colère ; et le feu s’alluma contre Jacob, et la colère aussi monta contre Israël,

22    Car ils ne crurent pas Dieu, et ne se fièrent pas en son salut,

23    Bien qu’il eût commandé aux nuées d’en haut, et qu’il eût ouvert les portes des cieux,

24    Et qu’il eût fait pleuvoir sur eux la manne pour manger, et qu’il leur eût donné le blé des cieux :

25    L’homme mangea le pain des puissants ; il leur envoya des vivres à satiété.

26    Il fit lever dans les cieux le vent d’orient, et il amena par sa puissance le vent du midi ;

27    Et il fit pleuvoir sur eux de la chair comme de la poussière, et, comme le sable des mers, des oiseaux ailés ;

28    Et il les fit tomber au milieu de leur camp, autour de leurs demeures.

29    Et ils en mangèrent, et en furent abondamment rassasiés. Il leur envoya ce qu’ils convoitaient.

30    Ils ne s’étaient pas encore détournés de leur convoitise, leur viande était encore dans leur bouche,

31    Que la colère de Dieu monta contre eux ; et il tua de leurs hommes forts[818], et abattit les hommes d’élite d’Israël.

32    Avec tout cela ils péchèrent encore, et ne crurent point par[819] ses œuvres merveilleuses ;

33    Et il consuma leurs jours par la vanité, et leurs années par la frayeur.

34    S’il les tuait, alors ils le recherchaient, et ils se retournaient, et cherchaient *Dieu dès le matin ;

35 Et ils se souvenaient que Dieu était leur rocher, et *Dieu, le Très-haut, leur rédempteur ;

36    Mais ils le flattaient de leur bouche et ils lui mentaient de leur langue ;

37    Et leur cœur n’était pas ferme envers lui, et ils ne furent pas fidèles dans son alliance.

38    Mais lui, étant miséricordieux, pardonna l’iniquité et ne [les] détruisit pas ; mais il détourna souvent sa colère, et n’éveilla pas toute sa fureur.

39    Et il se souvint qu’ils étaient chair, un souffle qui passe et ne revient pas.

 

Commentaires :

Comment le peuple a-t-il répondu aux oeuvres merveilleuses de Dieu (verset 11)? Par les «œuvres de la chair» dont Galates 5:19... nous donne la triste énumération. Ce chapitre 5 des Galates nous rappelle que les chrétiens ont été affranchis de la servitude, de même qu'Israël fut délivré de l'esclavage de l'Égypte. Mais la liberté dans laquelle nous sommes maintenant placés ne doit pas être une occasion pour la chair d'agir à sa guise. Aussi l'apôtre ajoute: «Marchez par l'Esprit et vous n'accomplirez pas la convoitise de la chair» (Galates 5:1, 13, 16, 25). Les versets 17 et suivants de ce psaume nous montrent comment ces convoitises se sont éveillées dans le cœur du peuple. La manne (image de Christ et de sa Parole) a cessé de lui suffire (versets 23, 24; voir Nombres 11:4...). Et en même temps l'incrédulité est apparue (verset 22). Bien qu'ayant été témoin de la puissance de Dieu, Israël ne craint pas de le tenter, en disant: «Dieu pourrait-il dresser une table dans le désert?» (verset 19; comparer 2 Rois 7:2). À nous aussi, chers amis, le Seigneur a largement «ouvert les portes des cieux» pour nous bénir (verset 23). Répondons-Lui par toujours plus de confiance et de reconnaissance.

3

Septembre

Lecture : Psaume 78:40-72

40    Que de fois ils l’irritèrent dans le désert, [et] le provoquèrent dans le lieu désolé !

41    Et ils recommencèrent et tentèrent *Dieu, et affligèrent[820] le Saint d’Israël :

42    Ils ne se souvinrent pas de sa main au jour où il les avait délivrés[821] de l’oppresseur,

43    Lorsqu’il mit ses signes en Égypte, et ses prodiges dans les campagnes de Tsoan,

44    Et qu’il changea en sang leurs canaux[822] et leurs courants d’eau, de sorte qu’ils n’en pussent pas boire ;

45    Il envoya contre eux des mouches qui les dévorèrent, et des grenouilles qui les détruisirent ;

46    Et il livra leurs fruits à la locuste, et leur travail à la sauterelle.

47    Il fit périr leurs vignes par la grêle, et leurs sycomores[823] par les grêlons ;

48    Et il livra leur bétail à la grêle, et leurs troupeaux à la foudre.

49    Il envoya sur eux l’ardeur de sa colère, la fureur, et l’indignation, et la détresse, une troupe d’anges de malheur[824].

50    Il fraya un chemin à sa colère ; il ne préserva pas leurs âmes de la mort, et livra leur vie à la peste ;

51    Et il frappa tout premier-né en Égypte, les prémices de la vigueur dans les tentes de Cham.

52    Et il fit partir son peuple comme des brebis, et les mena comme un troupeau dans le désert ;

53    Et il les conduisit sains et saufs, et ils furent sans crainte ; et la mer couvrit leurs ennemis.

54    Et il les introduisit dans les confins de sa sainte [terre], cette montagne que sa droite s’est acquise.

55    Et il chassa de devant eux les nations, et leur partagea[825] un héritage, et fit habiter dans leurs tentes les tribus d’Israël.

56    Mais ils tentèrent et irritèrent le Dieu Très-haut, et ne gardèrent pas ses témoignages,

57    Et se retirèrent, et agirent infidèlement, comme leurs pères ; ils tournèrent comme un arc trompeur.

58    Et ils le provoquèrent à colère par leurs hauts lieux, et l’émurent à jalousie par leurs images taillées.

59    Dieu l’entendit, et se mit en grande colère, et il méprisa fort Israël.

60    Et il abandonna la demeure[826] de Silo, la tente où il avait habité parmi les hommes ;

61    Et il livra à la captivité sa force, et sa magnificence en la main de l’ennemi ;

62    Et il livra son peuple à l’épée, et se mit en grande colère contre son héritage :

63    Le feu dévora leurs jeunes hommes, et leurs vierges ne furent pas célébrées[827] ;

64    Leurs sacrificateurs tombèrent par l’épée, et leurs veuves ne se lamentèrent pas[828].

65    Alors le Seigneur s’éveilla comme un homme qui dort, et comme un homme puissant qui, [animé] par le vin, pousse des cris.

66    Et il frappa ses ennemis par derrière, il les livra à un opprobre éternel.

67    Et il méprisa la tente de Joseph, et ne choisit pas la tribu d’Éphraïm ;

68    Mais il choisit la tribu de Juda, la montagne de Sion qu’il aima.

69    Et il bâtit son sanctuaire comme des lieux très-hauts, comme la terre qu’il a fondée pour toujours.

70    Et il choisit David, son serviteur, et le prit des parcs des brebis ;

71    Il le fit venir d’auprès des brebis qui allaitent, pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage.

72    Et il les fit paître selon l’intégrité de son cœur, et les conduisit par l’intelligence de ses mains.

Commentaires :

Le manque de mémoire du peuple et son ingratitude amènent Dieu à reprendre à ses débuts le récit de ce qu'Il a fait pour lui. Les plaies d'Égypte sont rappelées jusqu'au versets 51, puis le départ (verset 52), le voyage (verset 53) et l'entrée du peuple en Canaan (verset 54). Le verset 55 résume le livre de Josué, tandis que les versets suivants nous replacent au temps des Juges et du 1er Livre de Samuel. Les versets 60 et 61 font allusion à la prise de l'arche par les Philistins (1 Samuel 4). Nous voyons alors le Seigneur intervenir de nouveau d'une triple manière: Il frappe ses ennemis (verset 66); Il met de côté les dix tribus infidèles personnifiées par Joseph et Éphraïm (verset 67; historiquement il s'agit de la royauté de Saül et de ceux qui l'ont suivi: 2 Samuel 2:8 à 11). Enfin Exode 15:17 s'accomplit (verset 69) et Juda est élevée, parce qu'elle est la tribu royale de David. Le libre choix de Dieu et sa grâce sont exaltés (comparer Jean 15:16 et Romains 9:15), car il n'est mentionné nulle part que cette tribu fut moins coupable que les autres. Mais elle est indissolublement unie à celui qui est l'Oint de l'Éternel et c'est aussi à ce titre que Dieu nous choisit et nous aime (verset 68: nous appartenons à Christ, son Bien-aimé; comparer Jean 17:6, 9, 10).

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Septembre

Lecture : Psaume 79

Psaume d’Asaph.

1      Ô Dieu ! les nations sont entrées dans ton héritage ; elles ont profané ton saint temple ; elles ont mis Jérusalem en monceaux de pierres.

2      Elles ont donné les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux des cieux, la chair de tes saints[829] aux bêtes de la terre ;

3      Elles ont versé leur sang comme de l’eau tout autour de Jérusalem, et il n’y a eu personne pour les enterrer.

4      Nous avons été en opprobre à nos voisins, en risée et en raillerie auprès de nos alentours.

5      Jusques à quand, ô Éternel ? Seras-tu en colère à toujours ? Ta jalousie brûlera-t-elle comme le feu ?

6      Verse ta fureur sur les nations qui ne t’ont pas connu, et sur les royaumes qui n’invoquent pas ton nom ;

7      Car on a dévoré Jacob, et on a dévasté sa demeure.

8      Ne te souviens pas contre nous des iniquités anciennes ; que tes compassions viennent en hâte au-devant de nous, car nous sommes devenus fort misérables.

9      Aide-nous, ô Dieu de notre salut ! à cause de la gloire de ton nom ; et délivre-nous, et pardonne nos péchés, à cause de ton nom.

10    Pourquoi les nations diraient-elles : Où est leur Dieu ? Qu’elle soit connue parmi les nations, devant nos yeux, la vengeance du sang de tes serviteurs qui a été versé.

11    Que le gémissement du prisonnier vienne devant toi ; selon la grandeur de ton bras garantis ceux qui sont voués à la mort[830] ;

12    Et rends à nos voisins sept fois dans leur sein l’opprobre qu’ils ont jeté sur toi, Seigneur !

13    Mais nous, ton peuple et le troupeau de ta pâture, nous te célébrerons à toujours ; de génération en génération nous raconterons ta louange.

Commentaires :

Ce psaume traduit les sentiments et les prières du résidu d'Israël quand les nations auront envahi la Palestine et profané le temple. Les fidèles se lamentent: ils sont des objets de risée et de raillerie pour leurs voisins (verset 4; comparer Psaume 80:6 et 44:13). Dans nos pays où l'oppression de jadis a fait place à la tolérance religieuse, la moquerie reste une des armes modernes de la persécution. Le chrétien fidèle sera parfois traité de fanatique, d'orgueilleux ou d'illuminé. Nous n'y échapperons pas si nous voulons rester séparés du monde. Toutefois, en plus des ennemis du dehors, le croyant qui n'est pas affranchi peut avoir affaire à des accusateurs au-dedans de lui-même. Ce sont les iniquités anciennes qui reviennent en mémoire, car l'épreuve est souvent l'occasion d'un pénible examen de conscience. Alors l'âme qui sent sa misère (fin du verset 8) fait appel aux compassions d'en haut. «Aide-nous, ô Dieu de notre salut! à cause de la gloire de ton nom... et pardonne nos péchés, à cause de ton nom» (verset 9). Notre position de rachetés est bien différente, mais c'est aussi à cause de son nom, parce qu'Il est fidèle et juste envers son Fils Jésus Christ, que Dieu pardonne nos péchés et nous purifie de toute iniquité (1 Jean 1:9).

5

Septembre

Lecture : Psaume 80

Au chef de musique. Sur Shoshannim[831]. Témoignage d’Asaph. Psaume.

1      Berger d’Israël ! prête l’oreille. Toi qui mènes Joseph comme un troupeau, toi qui es assis entre les chérubins[832], fais luire ta splendeur !

2      Devant Éphraïm, et Benjamin, et Manassé, réveille ta puissance, et viens nous sauver !

3      Ô Dieu ! ramène-nous ; et fais luire ta face, et nous serons sauvés.

4      Éternel, Dieu des armées ! jusques à quand ta colère fumera-t-elle[833] contre la prière de ton peuple ?

5      Tu leur as fait manger un pain de larmes, et tu les as abreuvés de larmes à pleine mesure.

6      Tu as fait de nous un sujet de contestation pour nos voisins, et nos ennemis se moquent [de nous] entre eux.

7      Ô Dieu des armées ! ramène-nous ; et fais luire ta face, et nous serons sauvés.

8      Tu as transporté d’Égypte un cep ; tu as chassé les nations, et tu l’as planté ;

9      Tu as préparé une place devant lui, il a poussé des racines, et a rempli le pays.

10    Les montagnes étaient couvertes de son ombre, et ses sarments étaient [comme] des cèdres de *Dieu[834] ;

11    Il étendait ses pampres jusqu’à la mer, et ses pousses jusqu’au fleuve.

12    Pourquoi as-tu rompu ses clôtures, de sorte que tous ceux qui passent le pillent ?

13    Le sanglier de la forêt le déchire, et les bêtes des champs le broutent.

14    Ô Dieu des armées ! retourne, je te prie ; regarde des cieux, et vois, et visite ce cep,

15    Et la plante que ta droite a plantée[835], et le provin que tu avais fortifié pour toi.

16    Elle est brûlée par le feu, elle est coupée ; ils périssent, parce que tu les tances[836].

17    Que ta main soit sur l’homme de ta droite, sur le fils de l’homme que tu as fortifié pour toi :

18    Et nous ne nous retirerons pas de toi. Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom.

19    Éternel, Dieu des armées ! ramène-nous ; fais luire ta face, et nous serons sauvés.

Commentaires :

À la fin du Psaume 79 Israël rappelait à Dieu qu'il était «le troupeau de sa pâture». Le Psaume 80 commence en invoquant le Berger d'Israël. Comme des brebis dispersées incapables de retrouver leur chemin, les fidèles s'écrient: «Ô Dieu! ramène-nous» (versets 3, 7 19). Ce travail de restauration après un temps d'égarement fait partie des soins de notre bon Berger (Psaume 23:3).

«Fais luire ta splendeur» (verset 1), demande le résidu dans sa détresse. Éphraïm, Benjamin et Manassé, étaient les tribus qui, sous leur bannière, suivaient immédiatement l'arche, figure de Christ (Nombres 10:22 à 24).

À partir du versets 12, les croyants s'étonnent: Pourquoi Dieu a-t-il livré au pillage et au feu le cep, Israël, qu'Il avait transporté d'Égypte et planté avec tant de soin? L'Éternel donne sa réponse en Ésaïe 5:4 sous la forme d'un autre pourquoi: Pourquoi quand j'espérais que ma vigne produirait de bons raisins, at-elle produit des raisins sauvages?

Mais en contraste avec ce cep d'Israël, improductif malgré tout le travail du divin Cultivateur, Jean 15 désigne «le vrai Cep»: Christ. Il est introduit au verset 17 comme l'homme de la droite de Dieu et le Fils de l'homme, ce nom qu'Il se donne si souvent dans les évangiles.

6

Septembre

Lecture : Psaume 81

Au chef de musique. Sur Guitthith[837]. D’Asaph.

1      Chantez joyeusement à Dieu, notre force ; poussez des cris de joie vers le Dieu de Jacob.

2      Entonnez le cantique, et faites résonner le tambourin, la harpe agréable, avec le luth.

3      Sonnez de la trompette à la nouvelle lune, au temps fixé, au jour de notre fête ;

4      Car c’est un statut pour Israël, un ordonnance du Dieu de Jacob :

5      Il l’établit comme un témoignage[838] en Joseph, lorsqu’il sortit à travers le pays d’Égypte, où j’entendis une langue que je ne connaissais pas.

6      J’ai retiré son épaule de dessous le fardeau, ses mains ont été déchargées des corbeilles.

7      Dans la détresse tu as crié, et je t’ai délivré ; je t’ai répondu du lieu secret du tonnerre ; je t’ai éprouvé auprès des eaux de Meriba. Sélah.

8      Écoute, mon peuple, et je témoignerai au milieu de toi ; Israël, oh ! si tu voulais m’écouter !

9      Il n’y aura point au milieu de toi de *dieu étranger, et tu ne te prosterneras pas devant un *dieu de l’étranger.

10    Moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait monter du pays d’Égypte ; ouvre ta bouche toute grande, et je la remplirai.

11    Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix, et Israël n’a pas voulu de moi.

12    Alors je les ai abandonnés à l’obstination de leur cœur : ils ont marché selon leurs conseils.

13    Oh ! si mon peuple m’avait écouté ! si Israël avait marché dans mes voies !

14    J’aurais bientôt subjugué leurs ennemis, et tourné ma main contre leurs adversaires.

15    Ceux qui haïssent l’Éternel se seraient soumis[839] à lui ; et leur temps, à eux, eût été à toujours ;

16    Et il les aurait nourris de la moelle du froment, et je t’aurais rassasié du miel du rocher.

Commentaires :

Israël est invité à chanter comme il l'avait fait jadis au bord de la mer Rouge, au son du tambourin (verset 2; Exode 15:20). Mais, après la délivrance de l'Égypte évoquée au versets 6, l'Éternel aurait eu encore beaucoup de grandes choses à accomplir en faveur de son peuple... si celui-ci avait voulu l'écouter. Il était prêt en particulier à le nourrir de la moelle du froment (la fine fleur de farine qui nous parle toujours de Christ), ainsi que du miel du rocher, image de la douceur de la grâce divine. Mais Dieu est obligé de constater tristement: «Israël n'a pas voulu de moi...» (verset 11). Combien touchante est Son exclamation: «Israël, oh! si tu voulais m'écouter» (verset 8) et plus loin: «Oh! si mon peuple m'avait écouté» (verset 13; comparer Deutéronome 5:29). Amis croyants, Dieu a aussi retiré notre épaule de dessous le plus pesant des fardeaux: celui du péché (verset 6). Mais souvenons-nous qu'il a encore beaucoup d'autres bénédictions en réserve pour nous... à condition que nous ayons le désir de les recevoir et que nous écoutions sa Parole. Il nous a préparé des victoires (comparer verset 14); Il veut nous nourrir de Christ et de son amour. Ouvrons-Lui nos coeurs; Il les remplira et sa louange sera dans nos bouches (comparer verset 10).

7

Septembre

Lecture : Psaume 82

Psaume d’Asaph.

1      Dieu se tient dans l’assemblée de *Dieu ; il juge au milieu des juges[840].

2      Jusques à quand jugerez-vous injustement et ferez-vous acception de la personne des méchants ? Sélah.

3      Faites droit[841] au misérable et à l’orphelin, faites justice à l’affligé et au nécessiteux.

4      Délivrez le misérable et le pauvre, sauvez-le de la main des méchants.

5      Ils ne connaissent ni ne comprennent, ils marchent dans les ténèbres : tous les fondements de la terre chancellent.

6      Moi j’ai dit : Vous êtes des dieux, et vous êtes tous fils du Très-haut.

7      Mais vous mourrez comme un homme, et vous tomberez comme un des princes.

8      Lève-toi, ô Dieu ! juge la terre ; car tu hériteras toutes les nations.

Commentaires :

Le souverain Juge a placé l'homme sur la terre avec la charge d'y exercer la justice (lire Deut 1:17). Hélas! il suffit d'ouvrir les yeux pour voir de quelle manière ce dernier assume cette responsabilité. Nous sommes nous-mêmes souvent indignés de l'injustice qui règne autour de nous, spécialement quand nous en sommes les victimes, et elle exige de notre part beaucoup de patience (Jacques 5:10, 11). Comprenons alors ce que peuvent être les sentiments du Dieu juste par excellence, et combien grande est Sa patience envers ce monde! Elle a brillé tout particulièrement lorsque son saint Fils a été de la part des hommes l'objet de la suprême injustice.

Et qui donc aujourd'hui manifestera la justice de Dieu dans le monde, sinon Ses propres enfants? (Mais n'oublions pas que l'injustice peut prendre la forme d'un jugement défavorable ou malveillant que nous portons sur quelqu'un). C'est tous les jours que nous rencontrons, sous des visages qui nous laissent peut-être indifférents, le misérable, l'orphelin, l'affligé, le nécessiteux (verset 3). Demandons-nous si ce n'est pas notre service de les rechercher et de leur apporter, avec la compassion et sans parler de l'aide matérielle qui est en notre pouvoir, le témoignage de l'amour du Seigneur Jésus.

8

Septembre

Lecture : Psaume 83

Cantique. Psaume d’Asaph.

1      Ô Dieu ! ne garde pas le silence. Ne te tais pas, et ne te tiens pas tranquille, ô *Dieu !

2      Car voici, tes ennemis s’agitent, et ceux qui te haïssent lèvent la tête.

3      Ils trament avec astuce des complots contre ton peuple, et ils consultent contre tes [fidèles] cachés.

4      Ils ont dit : Venez, et exterminons-les, de sorte qu’ils ne soient plus une nation et qu’on ne fasse plus mention du nom d’Israël.

5      Car ils ont consulté ensemble d’un cœur, ils ont fait une alliance contre toi :

6      Les tentes d’Édom, et les Ismaélites, Moab, et les Hagaréniens,

7      Guebal, et Ammon, et Amalek, la Philistie, avec les habitants de Tyr ;

8      Assur[842] aussi s’est joint à eux ; ils servent de bras aux fils de Lot. Sélah.

9      Fais-leur comme à Madian, — comme à Sisera, comme à Jabin au torrent de Kison,

10    Qui ont été détruits à En-Dor, qui sont devenus du fumier pour la terre.

11    Fais que leurs nobles soient comme Oreb et comme Zeëb, et tous leurs princes[843] comme Zébakh et comme Tsalmunna ;

12    Car ils ont dit : Prenons possession des habitations de Dieu.

13    Mon Dieu ! rends-les semblables à un tourbillon[844], comme la balle devant le vent.

14    Comme le feu brûle la forêt, et comme la flamme embrase les montagnes,

15    Ainsi poursuis-les par ta tempête, et épouvante-les par ton ouragan.

16    Remplis leurs faces d’ignominie, afin qu’ils cherchent ton nom, ô Éternel !

17    Qu’ils soient honteux et épouvantés à jamais, qu’ils soient confondus et qu’ils périssent ;

18    Et qu’ils sachent que toi seul, dont le nom est l’Éternel[845], tu es le Très-haut sur toute la terre.

Commentaires :

Au temps de la grande tribulation, les nations coalisées énumérées aux versets 6 à 8 se concerteront pour effacer de la terre le nom d'Israël (Ésaïe 10:24). Parmi elles Assur, le roi du Nord, occupera une place prépondérante. Devant cette menace d'extermination, la plus terrible qu'ait jamais connue ce malheureux peuple déjà tellement éprouvé dans l’histoire, les fidèles du résidu se tourneront vers Dieu. Leurs ennemis sont aussi les Siens (verset 2); cette alliance a été conclue contre Lui (verset 5). Et, d'autre part, les croyants ont conscience de Lui appartenir. Ils sont Ses «fidèles cachés» (verset 3), tels les sept mille hommes au temps d'Achab qui, malgré la persécution, n'avaient pas fléchi les genoux devant Baal (1 Rois 19:18). Oui, Dieu ne peut manquer d'intervenir puisque tous ces peuples, dans leur folie aveugle, seront trouvés Lui faisant la guerre (verset 5; comparer Psaume 2:2 et Apocalypse 19:19). Les fidèles se reportent aux délivrances du passé, aux grandes dates de l'histoire d'Israël (verset 9: Juges 4; verset 11: Juges 7 et 8).

Nous, chrétiens, qui n'aurons pas à traverser ces temps terribles, aurions-nous moins de patience et de confiance? L'opposition du monde doit avoir pour seul effet de nous rejeter sur le Seigneur.

9

Septembre

Lecture : Psaume 84

Au chef de musique. Sur Guitthith. Des fils de Coré. Psaume.

1      Combien sont aimables tes demeures, ô Éternel des armées !

2      Mon âme désire, et même elle languit après les parvis de l’Éternel ; mon cœur et ma chair crient après le *Dieu vivant.

3      Le passereau même a trouvé une maison, et l’hirondelle un nid pour elle, où elle a mis ses petits : … tes autels, ô Éternel des armées ! mon roi et mon Dieu !

4      Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront incessamment ! Sélah.

5      Bienheureux l’homme dont la force est en toi, [et ceux] dans le cœur desquels sont les chemins frayés !

6      Passant par la vallée de Baca[846], ils en font une fontaine ; la pluie[847] aussi la couvre de bénédictions.

7      Ils marchent de force en force, ils paraissent devant Dieu en Sion.

8      Éternel, Dieu des armées ! écoute ma prière ; Dieu de Jacob ! prête l’oreille. Sélah.

9      Toi, notre bouclier ! — vois, ô Dieu ! et regarde la face de ton oint.

10    Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille. J’aimerais mieux me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu, que de demeurer dans les tentes de la méchanceté.

11    Car l’Éternel Dieu est un soleil et un bouclier ; l’Éternel donnera la grâce et la gloire ; il ne refusera aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité.

12    Éternel des armées ! bienheureux l’homme qui se confie en toi !

Commentaires :

Dans la création, chaque être vivant a trouvé un gîte ou un nid. Mais le croyant, comme son Seigneur, ne connaît pas ici-bas de vrai repos (verset 3; Matthieu 8:20). Ses affections sont ailleurs: dans ces demeures célestes où sa place est préparée (Jean 14:2; comparer versets 2:10). Les points de suspension du verset 3 paraissent traduire l'émotion du coeur; il déborde de ce qui le remplit: «...tes autels, ô Éternel des armées!» L'autel d'airain et l'autel d'or nous parlent de Christ dans son sacrifice et dans son intercession, Lui dont la présence fait pour nous tout le prix de la Maison du Père. Mais le chemin qui conduit à cette Maison du Père traverse un monde qui est une vallée de Baca (ou de pleurs; et les fils de Coré, auteurs du psaume, en avaient fait l'expérience: voir Psaume 42:3). Qu'importe; si ce chemin est frayé dans notre cœur, si rien ne nous sépare de Celui vers qui nous allons, alors les larmes mêmes se changeront en expériences bienfaisantes; nous marcherons de force en force et non plus de chute en chute. Enfin les excellentes promesses du verset 11 seront notre part. Mais retenons du verset 9 que le précieux secret de l'exaucement de nos prières, revient à les présenter au nom du Seigneur Jésus, qui est l'Oint de Dieu.

10

Septembre

Lecture : Psaume 85

Au chef de musique. Des fils de Coré. Psaume.

1      Éternel ! tu as été propice à ta terre, tu as rétabli les captifs de Jacob.

2      Tu as pardonné l’iniquité de ton peuple, tu as couvert tous leurs péchés. Sélah.

3      Tu as retiré tout ton courroux, tu es revenu de l’ardeur de ta colère.

4      Ramène-nous, ô Dieu de notre salut, et fais cesser ton indignation contre nous.

5      Veux-tu être à toujours en colère contre nous, faire durer ta colère de génération en génération ?

6      Ne veux-tu pas nous faire vivre de nouveau, afin que ton peuple se réjouisse en toi ?

7      Éternel ! fais-nous voir ta bonté, et accorde-nous ton salut.

8      J’écouterai ce que dira *Dieu, l’Éternel ; car il dira paix à son peuple et à ses saints[848]. Mais qu’ils ne retournent pas à la folie !

9      Certainement, son salut est près de ceux qui le craignent, afin que la gloire demeure dans notre pays.

10    La bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont entre-baisées.

11    La vérité germera de la terre, et la justice regardera des cieux.

12    L’Éternel aussi donnera ce qui est bon, et notre pays rendra son fruit.

13    La justice marchera devant lui, et elle mettra ses[849] pas sur le chemin.

Commentaires :

Le sujet de ce psaume est le pardon que Dieu accordera à son peuple Israël. Les fidèles ne doutent pas de Sa bonté, mais ils sentent en même temps le poids de Sa juste colère contre son peuple coupable. Oui Dieu est bon; ne pardonnera-t-il donc pas? Mais Il est aussi saint, juste et véritable, comment passerait-il par-dessus un seul péché? Bonté et vérité, justice et paix, ces caractères divins, inconciliables à vue humaine, se sont cependant rencontrés (verset 10). À la croix, je vois le péché condamné, la justice satisfaite, la grâce se donnant libre cours (Romains 5:21). Glorieuse harmonie! Combien de personnes hélas! ne connaissant pas ce merveilleux point de rencontre de la croix, se font de Dieu une idée totalement fausse! Elles veulent voir en Lui un Juge sévère, faisant souffrir sa créature à plaisir. Ou bien elles imaginent un «bon Dieu», indulgent pour les «petits» péchés, facilement contenté par de bonnes intentions et des efforts pour bien faire. Fatales pensées! Le Dieu juste condamne le péché, tout péché, mais le Dieu d'amour pardonne au pécheur. Et c'est à la croix où a été accomplie cette oeuvre que j'apprends à Le connaître.

11

Septembre

Lecture : Psaume 86

Prière de David.

1      Éternel ! incline ton oreille, réponds-moi ; car je suis affligé et pauvre.

2      Garde mon âme, car je suis un de [tes] saints[850] ; toi, mon Dieu ! sauve ton serviteur qui se confie en toi.

3      Use de grâce envers moi, Seigneur ! car je crie à toi tout le jour.

4      Réjouis l’âme de ton serviteur ; car à toi, Seigneur, j’élève mon âme.

5      Car toi, Seigneur ! tu es bon, prompt à pardonner, et grand en bonté envers tous ceux qui crient vers toi.

6      Éternel ! prête l’oreille à ma prière, et sois attentif à la voix de mes supplications.

7      Au jour de ma détresse je crierai vers toi, car tu me répondras.

8      Seigneur ! nul entre les dieux n’est comme toi, et il n’y a point d’œuvres comme les tiennes.

9      Toutes les nations que tu as faites viendront et se prosterneront devant toi, Seigneur ! et elles glorifieront ton nom.

10    Car tu es grand, et tu fais des choses merveilleuses ; tu es Dieu, toi seul.

11    Éternel ! enseigne-moi ton chemin ; je marcherai dans ta vérité ; unis mon cœur à la crainte de ton nom.

12    Je te célébrerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu ! et je glorifierai ton nom à toujours ;

13    Car ta bonté est grande envers moi, et tu as sauvé mon âme du shéol[851] profond.

14    Ô Dieu ! des hommes arrogants se sont levés contre moi, et l’assemblée des hommes violents cherche ma vie ; et ils ne t’ont pas mis devant eux.

15    Mais toi, Seigneur ! tu es un *Dieu miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité.

16    Tourne-toi vers moi, et use de grâce envers moi ; donne ta force à ton serviteur, et sauve le fils de ta servante.

17    Opère pour moi un signe de [ta] faveur, et que ceux qui me haïssent le voient et soient honteux ; car toi, ô Éternel ! tu m’auras aidé, et tu m’auras consolé.

Commentaires :

Dans ce psaume de David (le seul dans ce 3e Livre) celui-ci s'adresse à l'Éternel à plusieurs titres: Il est affligé et pauvre; il est un de ses saints; enfin il est son serviteur. Il s'en réclame pour demander la délivrance (verset 2), la joie (verset 4), la force (verset 16). Car ce serviteur connaît son Maître; il sait qu'il est Dieu, lui seul (verset 10), qu'il est «bon, prompt à pardonner...» (verset 5), «miséricordieux, faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité» (verset 15; voir aussi Jonas 4:2). C'est en ces termes qu'autrefois l'Éternel s'était révélé à Moïse sur la montagne de Sinaï (Exode 34:6).

Mais le psalmiste éprouve toute sa faiblesse et son incapacité à se diriger. «Enseigne-moi ton chemin», demande-t-il; puis: «Unis mon cœur à la crainte de ton nom» (verset 11). «Le cœur — écrit quelqu’un — a la tendance d'être distrait par mille objets, par mille pensées fugitives, aussi le psalmiste demande-t-il au Seigneur de lui donner un seul but. Combien nous avons besoin d'avoir un cœur concentré tout entier sur Christ. Là se trouve la puissance... Notre petitesse a trouvé dans Sa grandeur notre place et notre force» (Réflexions Pratiques - JND). Que cette «prière de David», spécialement ce verset 11, soit aussi celle de chacun de nous!

12

Septembre

Lecture : Psaume 87

Des fils de Coré. Psaume. Cantique.

1      La fondation qu’il a posée[852] est dans les montagnes de sainteté.

2      L’Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob.

3      Des choses glorieuses sont dites de toi, cité de Dieu. Sélah.

4      Je ferai mention de Rahab[853] et de Babylone à ceux qui me connaissent ; voici la Philistie, et Tyr, avec l’Éthiopie : celui-ci était né là.

5      Et de Sion il sera dit : Celui-ci et celui-là sont nés en elle ; et le Très-haut, lui, l’établira.

6      Quand l’Éternel enregistrera les peuples, il comptera : Celui-ci est né là. Sélah.

7      Et en chantant et en dansant[854], [ils diront] : Toutes mes sources sont en toi !

Commentaires :

Le contraste est complet entre Sion, la sainte cité fondée par Dieu Lui-même, et les puissantes nations de la terre: l'Égypte, Babylone, Tyr... empires édifiés par l'homme à sa propre gloire. Le moment vient où «l'Éternel enregistrera les peuples» et donnera à chacun son droit de cité.

Deux origines, deux citoyennetés, sont en quelque sorte reconnues aux hommes selon qu'ils ont passé ou non par la nouvelle naissance. Celle du croyant est dans les cieux (Philippiens 3:20). Il est pour l'éternité citoyen de la Jérusalem céleste et Dieu le considère comme né en elle (verset 5). L'autre appartenance est celle du monde. Elle est éphémère, car «la figure de ce monde passe», tandis que «le solide fondement de Dieu demeure» (1 Corinthiens 7:31; 2 Timothée 2:19). Aussi sera-t-il dit des hommes de la terre, y compris les plus illustres: «celui-ci était né là» (verset 4).

«Toutes mes sources sont en toi» chantent les rachetés (verset 7). Nous qui sommes par grâce citoyens du ciel, irions-nous puiser nos joies aux sources du monde? Que le Seigneur nous donne plutôt de pouvoir chanter en toute vérité:

Source de lumière et de vie,

source de grâce pour la foi...

source d'amour toujours nouvelle...

nous les avons trouvées en toi

  (Hymnes et Cantiques n° 182).

13

Septembre

Lecture : Psaume 88

Cantique. Psaume. Pour les fils de Coré. Au chef de musique, sur Mahalath-Leannoth[855]. Pour instruire. D’Héman, l’Ezrakhite.

1      Éternel, Dieu de mon salut ! j’ai crié de jour [et] de nuit devant toi.

2      Que ma prière vienne devant toi, incline ton oreille à mon cri.

3      Car mon âme est rassasiée de maux, et ma vie touche au shéol[856].

4      Je suis compté parmi ceux qui descendent dans la fosse, je suis comme un homme qui n’a pas de force,

5      Gisant parmi les morts, comme les tués qui sont couchés dans le sépulcre, desquels tu ne te souviens plus, et qui sont retranchés de ta main[857].

6      Tu m’as mis dans une fosse profonde, dans des lieux ténébreux, dans des abîmes.

7      Ta fureur s’est appesantie sur moi, et tu m’as accablé de toutes tes vagues. Sélah.

8      Tu as éloigné de moi ceux de ma connaissance, tu m’as mis en abomination auprès d’eux ; je suis enfermé, et je ne puis sortir.

9      Mon œil se consume d’affliction ; j’ai crié à toi, Éternel, tous les jours ; j’ai étendu mes mains vers toi.

10    Feras-tu des merveilles[858] pour les morts ? ou les trépassés se lèveront-ils pour te célébrer ? Sélah.

11    Racontera-t-on ta bonté dans le sépulcre, ta fidélité dans l’abîme[859] ?

12    Connaîtra-t-on tes merveilles[860] dans les ténèbres, et ta justice dans le pays de l’oubli ?

13    Mais moi, Éternel ! je crie à toi, et dès le matin ma prière te prévient.

14    Éternel ! Pourquoi as-tu rejeté mon âme, [et] me caches-tu ta face ?

15    Je suis affligé et expirant dès ma jeunesse ; je porte tes terreurs, je ne sais où j’en suis.

16    Les ardeurs de ta colère ont passé sur moi, tes frayeurs m’ont anéanti ;

17    Elles m’ont environné comme des eaux tout le jour, elles m’ont entouré toutes ensemble.

18    Tu as éloigné de moi amis et compagnons ; ceux de ma connaissance [me sont] des ténèbres.

Commentaires :

Ce psaume constitue une des pages les plus sombres de toute la Parole de Dieu. Il n'y est question que de ténèbres et de mort. Pas un rayon de lumière n'y brille; l'âme en détresse n'y trouve aucune perspective de délivrance. Et cependant un serviteur de Dieu a pu dire que ce psaume avait été pendant un certain temps le seul qui l'eût consolé. Exprimant les pensées d'un croyant, il lui prouvait qu'il pouvait aussi être croyant, même s'il passait par de terribles angoisses d'âme, pendant lesquelles le ciel lui semblait fermé. Un lecteur est-il troublé lui aussi, attendant que Dieu l'éclaire sur son état et lui donne — ou lui fasse retrouver — l'assurance de son salut? Eh bien! ses tourments mêmes et ses soupirs vers Dieu sont une preuve que la vie divine est en lui; un incrédule n'a jamais soupiré vers Dieu.

«Dès le matin ma prière te prévient», dit le psalmiste (verset 13). Imitons-le; exposons au Seigneur dès le réveil les circonstances de la journée qui commence, et pas seulement celles qui nous inquiètent (Psaume 5:3).

Dans certains versets enfin, la profondeur des angoisses, des douleurs et de la solitude porte les pensées du croyant sur Celui qui a été l'Affligé suprême (par exemple versets 6 à 8 et 16 à 18).

14

Septembre

Lecture : Psaume 89:1-14

Instruction d’Éthan, l’Ezrakhite.

1      Je chanterai à toujours les bontés de l’Éternel ; de génération en génération je ferai connaître de ma bouche ta fidélité.

2      Car j’ai dit : La bonté sera édifiée pour toujours ; dans les cieux mêmes tu établiras ta fidélité.

3      J’ai fait alliance avec mon élu, j’ai juré à David, mon serviteur :

4      J’établirai ta semence pour toujours, et j’édifierai ton trône de génération en génération. Sélah.

5      Et les cieux célébreront tes merveilles[861], ô Éternel ! oui, ta fidélité, dans la congrégation des saints.

6      Car qui, dans les nues, peut être comparé à l’Éternel ? Qui, parmi les fils des forts, est semblable à l’Éternel ?

7      Dieu est extrêmement redoutable dans l’assemblée[862] des saints, et terrible au milieu de[863] tous ceux qui l’entourent.

8      Éternel, Dieu des armées, qui est comme toi, puissant Jah ? Et ta fidélité est tout autour de toi.

9      Toi, tu domines l’orgueil de la mer ; quand ses flots se soulèvent, toi tu les apaises.

10    Toi, tu as abattu Rahab[864] comme un homme tué ; par le bras de ta force tu as dispersé tes ennemis.

11    À toi les cieux, et à toi la terre ; le monde et tout ce qu’il contient, toi tu l’as fondé.

12    Le nord et le midi, toi tu les as créés ; le Thabor et l’Hermon exultent en ton nom.

13    À toi est le bras de puissance ; ta main est forte ; ta droite est haut élevée.

14    La justice et le jugement sont les bases de ton trône ; la bonté et la vérité marchent devant ta face.

Commentaires :

Nous trouvons Éthan l'Ezrakhite, ainsi qu'Héman auteur du psaume précédent, parmi les sages que seul Salomon surpassait (1 Rois 4:31). Tous deux appartenaient à la famille de Zérakh, fils de Juda. Mais leurs dispositions d'esprit sont bien différentes. Alors qu'Héman ne parlait que de fosses et de lieux ténébreux, de fureur et de colère, les mots qui reviennent sans cesse dans le psaume d'Éthan sont ceux de bonté et de fidélité. Ces caractères divins sont rappelés et célébrés, comme pour répondre justement à l'angoisse qui remplissait le psaume précédent. C'est comme si Éthan avait écrit cette «instruction» afin de ranimer la foi de son frère. Deux amis croyants ont ainsi le privilège de s'encourager l'un l'autre à la confiance (Proverbes 27:17 et 1 Samuel 23:16). Dieu est bon; Dieu est fidèle: c'est ainsi que nous le connaissons et notre foi s'attache à un tel Dieu, même si les événements paraissent quelquefois contredire cette bonté et cette fidélité (lire 1 Corinthiens 1:9; 10:13). En regardant aux circonstances nous avons souvent de l’inquiétude, mais en pensant au Seigneur et à son amour fidèle, nous ne perdrons jamais courage.

Les versets 3 et 4 font allusion aux promesses assurées à David et à sa descendance, c'est-à-dire à Christ (comparer 2 Samuel 7:16).

15

Septembre

Lecture : Psaume 89:15-29

15    Bienheureux le peuple qui connaît le cri de joie ! Ils marchent, ô Éternel ! à la lumière de ta face.

16    Ils s’égaient en ton nom tout le jour, et sont haut élevés par ta justice.

17    Car tu es la gloire de leur force ; et dans ton bon plaisir notre corne sera haut élevée.

18    Car l’Éternel[865] est notre bouclier, et le Saint d’Israël[866], notre roi.

19    Alors tu parlas en vision de ton saint[867], et tu dis : J’ai placé du secours sur un homme puissant, j’ai haut élevé un élu d’entre le peuple.

20    J’ai trouvé David, mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ;

21    Ma main sera fermement avec lui, et mon bras le fortifiera ;

22    L’ennemi ne le pressurera pas et le fils d’iniquité ne l’affligera pas ;

23    J’abattrai ses adversaires devant sa face, et je frapperai ceux qui le haïssent ;

24    Et ma fidélité et ma bonté seront avec lui, et, par mon nom, sa corne sera élevée.

25    Et j’ai mis sa main à la mer, et sa droite dans les fleuves.

26    Lui me criera : Tu es mon père, mon *Dieu, et le rocher de mon salut.

27    Aussi moi, je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre.

28    Je lui garderai ma bonté à toujours, et mon alliance lui sera assurée.

29 Et je ferai subsister sa semence à perpétuité, et son trône comme les jours des cieux.

Commentaires :

Pour confirmer les promesses qu'ils se font réciproquement, les hommes échangent des signatures ou des gages. Mais Dieu, pour garantir l'accomplissement des siennes, a donné Son propre Fils. «Autant il y a de promesses de Dieu, en Lui (Christ) est le oui et en lui l'amen» (2 Cor 1:20). Qui pourrait mettre en doute des engagements assurés par une telle Personne? «J'ai placé du secours sur un homme puissant» (verset 19). Connaissons-nous ce secours, chers amis? Faisons-nous quelquefois appel à cet «Homme puissant»? Il est toujours prêt à déployer Sa puissance en faveur de ceux qu'Il condescend à appeler ses frères. S'Il est devenu homme, c'est afin de les sauver, mais aussi pour être capable de sympathiser à leurs infirmités humaines (Hébreux 2:17; 4:15). Tout l'amour de Dieu pour le vrai David se discerne dans les expressions qu'Il emploie pour parler de Lui: Il est son saint, son élu (versets 3,19), le serviteur qu'Il a trouvé, qu'Il a oint. Christ seul peut être appelé «le plus élevé des rois de la terre» (verset 27). Les chrétiens ont le privilège de le connaître déjà et d'attendre avec ferveur son apparition (2 Timothée 4:8).

16

Septembre

Lecture : Psaume 89:30-52

30    Si ses fils abandonnent ma loi et ne marchent pas dans mes ordonnances,

31    S’ils violent mes statuts et ne gardent pas mes commandements,

32    Je visiterai leur transgression avec la verge, et leur iniquité avec des coups ;

33    Mais je ne retirerai pas de lui ma bonté, et je ne démentirai pas ma fidélité ;

34    Je ne violerai point mon alliance, et je ne changerai pas ce qui est sorti de mes lèvres.

35    J’ai une fois juré par ma sainteté, si [jamais] je mens à David !

36    Sa semence sera à toujours, et son trône comme le soleil devant moi.

37    Comme la lune, il sera affermi pour toujours ; et le témoin dans les nues en est ferme. Sélah.

38    Mais tu l’as rejeté et tu l’as méprisé, tu as été courroucé contre ton oint.

39    Tu as répudié l’alliance de ton serviteur, tu as profané sa couronne[868] jusqu’en terre ;

40    Tu as rompu toutes ses clôtures, tu as mis en ruine ses forteresses :

41    Tous ceux qui passent le pillent ; il est en opprobre à ses voisins.

42    Tu as élevé la droite de ses adversaires, tu as réjoui tous ses ennemis ;

43    Tu as retourné le tranchant de son épée, et tu ne l’as pas soutenu dans la bataille.

44    Tu as fait cesser son éclat, et tu as jeté par terre son trône ;

45    Tu as abrégé les jours de sa jeunesse, tu l’as couvert de honte. Sélah.

46    Jusques à quand, ô Éternel, te cacheras-tu à toujours, [et] ta fureur brûlera-t-elle comme un feu ?

47    Souviens-toi, quant à moi, de ce qu’est la vie : Pourquoi as-tu créé tous les fils des hommes [pour n’être que] vanité ?

48    Qui est l’homme qui vit et qui ne verra pas la mort, — qui sauvera son âme de la main du shéol[869] ? Sélah.

49    Où sont, Seigneur, tes premières bontés, que tu as jurées à David dans ta fidélité ?

50    Souviens-toi, Seigneur, de l’opprobre de tes serviteurs, — je porte dans mon sein [celui de] tous les grands[870] peuples, —

51    [L’opprobre] dont tes ennemis couvrent, ô Éternel, dont ils couvrent les pas de ton oint.

52    Béni soit l’Éternel pour toujours ! Amen, oui, amen !

Commentaires :

La promesse faite à David en 2 Samuel 7:13, et rappelée dans nos versets 4 et 28, se complétait d'une condition: Si ses descendants commettaient l'iniquité, Dieu ne manquerait pas de les châtier (versets 30 à 32; 2 Samuel 7:14). Hélas! nous connaissons la triste histoire de cette royauté de Juda et nos versets 38 et suivants nous montrent que, en ce qui concerne le châtiment, Dieu a tenu parole. Toutes les épreuves d'Israël, y compris la tribulation qui l'attend encore, sont la conséquence de cette infidélité.

La pire des douleurs pour les croyants c'est la honte et l'opprobre qui rejaillit sur leur Dieu (versets 41, 45, 50, 51). «Jusques à quand...?» (verset 46); que de fois déjà nous avons entendu cette question angoissée dans les psaumes (par exemple 74:10; 79:5; 80:4...). Le temps paraît long quand on souffre (Job 7:3, 4). En réponse à ce cri, l'Éternel fera de son jugement «une affaire abrégée sur la terre» (Romains 9:28 et Marc 13:20). Car le châtiment n'est pas son dernier mot. Ésaïe 28:21 l'appelle «son oeuvre étrange, son travail inaccoutumé». Selon Sa même promesse, Dieu fera jouir son peuple de ses bontés pour toujours, en Christ, le Fils de David (verset 49; 2 Samuel 7:15...).

17

Septembre

Lecture : Psaume 90

Prière de Moïse, homme de Dieu.

1      Seigneur, tu as été notre demeure de génération en génération.

2      Avant que les montagnes fussent nées et que tu eusses formé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es *Dieu.

3      Tu fais retourner l’homme jusqu’à la poussière[871], et tu dis : Retournez, fils des hommes.

4      Car mille ans, à tes yeux, sont comme le jour d’hier quand il est passé, et comme une veille dans la nuit.

5      Comme un torrent tu les emportes ; ils sont comme un sommeil, — au matin, comme l’herbe qui reverdit :

6      Au matin, elle fleurit et reverdit ; le soir on la coupe, et elle sèche.

7      Car nous sommes consumés par ta colère, et nous sommes épouvantés par ta fureur.

8      Tu as mis devant toi nos iniquités, devant la lumière de ta face nos [fautes] cachées.

9      Car tous nos jours s’en vont par ta grande colère ; nous consumons nos années comme une pensée.

10    Les jours de nos années montent à soixante-dix ans, et si, à cause de la vigueur, ils vont à quatre-vingts ans, leur orgueil encore est peine et vanité ; car [notre vie] s’en va bientôt, et nous nous envolons.

11    Qui connaît la force de ta colère, et, selon ta crainte, ton courroux ?

12    Enseigne-nous ainsi à compter nos jours, afin que nous en acquérions un cœur sage.

13    Éternel ! retourne-toi. — Jusques à quand ? — Et repens-toi à l’égard de tes serviteurs.

14    Rassasie-nous, au matin, de ta bonté ; et nous chanterons de joie, et nous nous réjouirons tous nos jours.

15    Réjouis-nous selon les jours où tu nous as affligés, selon les années où nous avons vu des maux.

16    Que ton œuvre apparaisse à tes serviteurs, et ta majesté à[872] leurs fils.

17    Et que la gratuité[873] du Seigneur[874], notre Dieu, soit sur nous ; et établis sur nous l’œuvre de nos mains : oui, l’œuvre de nos mains, établis-la.

Commentaires :

Une année qui commence est un moment favorable pour «faire le point». Regardant en arrière, le croyant peut s'écrier avec reconnaissance: «Seigneur, tu as été notre demeure...» (verset 1). Avoir Dieu lui-même comme «rocher d’habitation», quel bonheur et quelle sécurité pour le fidèle (Ps. 71:3)!

Quant au présent, il mesure la courte durée de son existence terrestre — 80 ans pour les plus vigoureux — avant que se fasse entendre pour chacun l’ordre de retourner jusqu’à la poussière. Il demande à Dieu de lui apprendre à compter ses jours afin d'en acquérir un cœur sage (verset 12). La sagesse, selon Éphésiens 5:15-16, nous amènera à saisir l'occasion (à racheter le temps ou à le mettre à profit, d'après d'autres traductions; voir aussi Colossiens 4:5). Oui, ces années qui se passent si vite, ne les gaspillons pas, employons-les pour le Seigneur (verset 9)!

Et vous, lecteur inconverti, cette année de grâce, la dernière peut-être, vous renouvelle l'occasion d'accepter Jésus comme votre Sauveur: saisissez-la sans plus tarder.

Cette «prière de Moïse, homme de Dieu» sera dans la bouche de l'Israël repentant des derniers jours. Mais les rachetés du Seigneur, qui connaissent son amour immense, peuvent demander dès maintenant: «Rassasie-nous, au matin (c'est-à-dire dès notre jeunesse), de ta bonté; et nous chanterons de joie et nous nous réjouirons tous nos jours» (verset 14). Que ce soit notre prière au seuil de cette nouvelle année!

18

Septembre

Lecture : Psaume 91

1      Celui qui habite dans la [demeure] secrète du Très-haut logera à l’ombre du Tout-Puissant.

2      J’ai dit de l’Éternel : Il est ma confiance et mon lieu fort ; il est mon Dieu, je me confierai en lui.

3      Car il te délivrera du piège de l’oiseleur, de la peste calamiteuse.

4      Il te couvrira de ses plumes, et sous ses ailes tu auras un refuge ; sa vérité sera ton bouclier et ta rondache.

5      Tu n’auras pas peur des frayeurs de la nuit, ni de la flèche qui vole de jour,

6      Ni de la peste qui marche dans les ténèbres, ni de la destruction qui dévaste en plein midi.

7      Il en tombera mille à ton côté, et dix mille à ta droite ; — toi, tu ne seras pas atteint.

8      Seulement tu contempleras de tes yeux, et tu verras la récompense des méchants.

9      Parce que toi tu as mis l’Éternel, mon refuge, le Très-haut, pour ta demeure,

10    Aucun mal ne t’arrivera, et aucune plaie n’approchera de ta tente ;

11    Car il commandera à ses anges à ton sujet, de te garder en toutes tes voies :

12    Ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied[875] contre une pierre.

13    Tu marcheras sur le lion[876] et sur l’aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon[877].

14    Parce qu’il a mis son affection sur moi, je le délivrerai ; je le mettrai en une haute retraite, parce qu’il a connu mon nom.

15    Il m’invoquera, et je lui répondrai ; dans la détresse je serai avec lui ; je le délivrerai et le glorifierai.

16    Je le rassasierai de longs jours, et je lui ferai voir mon salut.

Commentaires :

Si la reconnaissance est le sentiment qui nous convient pour le temps écoulé (Psaume 90), celui qui doit dominer en nous pour l'avenir est la confiance en Dieu. Grands sont en effet les dangers d'ordre moral qui menacent le croyant. Qui est l'oiseleur (verset 3), le lion, l'aspic, le dragon... (verset 13), sinon Satan lui-même? «La peste calamiteuse... qui marche dans les ténèbres» (versets 3, 6) ne nous parle-telle pas du péché, chose autrement plus grave qu'une maladie? «La flèche qui vole de jour» (verset 5) suggère telle mauvaise pensée jaillie à l'improviste d'une image de la rue, d'une lecture ou d'une conversation douteuse. Les «frayeurs de la nuit», ce sont les inquiétudes qui nous empêchent souvent de goûter le sommeil paisible préparé par le Seigneur (Psaume 4:8). Quel que soit le piège ou la menace, nous avons un lieu fort, un refuge: le Dieu tout-puissant Lui-même (versets 1, 2, 9). Imitons Celui qui au milieu des mêmes dangers a réalisé parfaitement cette confiance. Christ au désert a su confondre et lier le Tentateur qui avait osé citer ce psaume. À partir du versets 9, les promesses de Dieu viennent répondre à la prière de l'Homme parfait. Nous en jouirons aussi dans la mesure où nous mettrons, comme Jésus, notre foi et notre «affection» en Dieu (verset 14).

19

Septembre

Lecture : Psaume 92 & 93

Psaume. Cantique pour le jour du sabbat.

1      Il est bon de célébrer l’Éternel, et de chanter des cantiques à [la gloire de] ton nom, ô Très-haut !

2      D’annoncer le matin ta bonté, et ta fidélité dans les nuits,

3      Sur l’instrument à dix cordes, et sur le luth, et sur le higgaïon[878] avec la harpe.

4      Car, ô Éternel ! tu m’as réjoui par tes actes ; je chanterai de joie à cause des œuvres de tes mains.

5      Éternel ! que tes œuvres sont grandes ! Tes pensées sont très-profondes :

6      L’homme stupide ne le connaît pas, et l’insensé ne le comprend pas.

7      Quand les méchants poussent comme l’herbe et que tous les ouvriers d’iniquité fleurissent, c’est pour être détruits à perpétuité.

8      Mais toi, Éternel ! tu es haut élevé pour toujours.

9      Car voici, tes ennemis, ô Éternel ! car voici, tes ennemis périront, tous les ouvriers d’iniquité seront dispersés.

10    Mais tu élèveras ma corne comme celle du buffle ; je serai oint[879] d’une huile fraîche.

11    Et mon œil verra [son plaisir] en mes ennemis, et mes oreilles se repaîtront du sort des méchants qui s’élèvent contre moi.

12    Le juste poussera comme le palmier, il croîtra comme le cèdre dans le Liban.

13    Ceux qui sont plantés dans la maison de l’Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu.

14    Ils porteront des fruits encore dans la blanche vieillesse, ils seront pleins de sève, et verdoyants,

15    Afin d’annoncer que l’Éternel est droit. Il est mon rocher, et il n’y a point d’injustice en lui.

PSAUME 93

1      L’Éternel règne, il s’est revêtu de majesté ; l’Éternel s’est revêtu, il s’est ceint de force : aussi le monde est affermi, il ne sera pas ébranlé.

2      Ton trône est établi dès longtemps ; tu es dès l’éternité.

3      Les fleuves ont élevé, ô Éternel ! les fleuves ont élevé leur voix, les fleuves ont élevé leurs flots mugissants.

4      L’Éternel, dans les lieux hauts, est plus puissant que la voix des grosses eaux, que les puissantes vagues de la mer.

5      Tes témoignages sont très-sûrs. La sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! pour de longs jours.

 

Commentaires :

Les grandes oeuvres de Dieu et ses pensées très profondes sont les sujets inépuisables de l'adoration du racheté (verset 5; comparer Psaume 40:5). Mais l'homme qui ne reconnaît pas le Créateur dans ses oeuvres est aux yeux de Dieu stupide et insensé (verset 6). Le méchant et le juste fleurissent l’un et l’autre (v. 7 et 13). Mais seule le second porte du fruit (v. 14).

L'herbe pousse et fleurit en une saison, puis elle sèche et elle est fauchée, y compris sa fleur (v. 7). Tel est le sort des méchants; ils périssent (verset 9; 1 Pierre 1:24, 25). Tandis que le juste ressemble au palmier ou au cèdre du Liban (versets 12, 13). Que de temps il faut pour amener ces beaux arbres à leur pleine stature! Mais les justes ont place dans les parvis du temple de Dieu et y prospèrent à sa gloire.

Le Psaume 93 nous rappelle que la puissance de Dieu est plus ancienne (Il est «dès l'éternité») et plus grande que le pouvoir de l'Ennemi (versets 3, 4). Les flots nous parlent de l'agitation du monde (Ésaïe 57:20; comparer Psaume 89:9). On peut se fier à Sa Parole: Ses témoignages sont très sûrs (verset 5).

Enfin «la sainteté sied à sa maison». Nous ne supportons chez nous ni saleté ni désordre. Comprenons qu'à plus forte raison le Dieu saint ne puisse tolérer le péché dans sa maison qui est aujourd'hui l'Assemblée (lire 2 Corinthiens 6:16...).

20

Septembre

Lecture : Psaume 94

1      *Dieu des vengeances, Éternel, *Dieu des vengeances ! fais luire ta splendeur.

2      Élève-toi, juge de la terre ! rends la récompense aux orgueilleux.

3      Jusques à quand les méchants, ô Éternel ! jusques à quand les méchants se réjouiront-ils ?

4      [Jusques à quand] tous les ouvriers d’iniquité proféreront-ils [et] diront-ils des paroles arrogantes ? [jusques à quand] se vanteront-ils ?

5      Ils foulent ton peuple, ô Éternel ! et affligent ton héritage ;

6      Ils tuent la veuve et l’étranger, et mettent à mort les orphelins,

7      Et ils disent : Jah[880] ne le verra pas, et le Dieu de Jacob n’y fera pas attention.

8      Comprenez, vous les stupides d’entre le peuple ! Et vous, insensés, quand serez-vous intelligents ?

9      Celui qui a planté l’oreille n’entendra-t-il point ? Celui qui a formé l’œil ne verra-t-il point ?

10    Celui qui instruit les nations ne châtiera-t-il pas, lui qui enseigne la connaissance aux hommes ?

11    L’Éternel connaît les pensées des hommes, qu’elles ne sont que vanité.

12    Bienheureux l’homme que tu châties, ô Jah ! et que tu enseignes par ta loi,

13    Pour le mettre à l’abri des mauvais jours, jusqu’à ce que la fosse soit creusée pour le méchant !

14    Car l’Éternel ne délaissera[881] point son peuple et n’abandonnera point son héritage ;

15    Car le jugement retournera à la justice, et tous ceux qui sont droits de cœur le suivront.

16    Qui se lèvera pour moi contre les méchants ? Qui se tiendra avec moi contre les ouvriers d’iniquité ?

17    Si l’Éternel n’avait été mon aide, peu s’en serait fallu que mon âme n’eût été habiter dans le silence.

18    Si j’ai dit : Mon pied glisse, ta bonté, ô Éternel ! m’a soutenu.

19    Dans la multitude des pensées qui étaient au dedans de moi, tes consolations ont fait les délices de mon âme.

20    Le trône d’iniquité, qui fait de l’oppression[882] une loi, sera-t-il uni à toi ?

21    Ils se rassemblent contre l’âme du juste, et condamnent le sang innocent.

22    Mais l’Éternel me sera une haute retraite, et mon Dieu, le rocher de ma confiance.

23    Il fera retomber sur eux leur iniquité, et les détruira par leur méchanceté ; l’Éternel, notre Dieu, les détruira.

Commentaires :

À la différence de l'Israélite du temps de la fin, le chrétien doit se garder de tout désir de vengeance (Romains 12:17...). Il n'en souffre pas moins du mal et de l'injustice qui règnent dans ce monde, où l'orgueil (verset 2), la méchanceté (verset 3), l'arrogance, la vantardise (verset 4), l'oppression et la violence (versets 5, 6) se donnent libre cours. Le croyant ne peut traverser la terre en restant insensible à ce qu'il y voit tous les jours. Et plus il a conscience de la sainteté de Dieu, plus le mal lui fait horreur (Psaume 97:10). C'est pourquoi Christ, l'homme parfait, en a souffert plus que personne. Voyez-le en Marc 3:5 «attristé de l'endurcissement de leur coeur»... Et Il a été Lui-même l'objet de la suprême injustice (verset 21).

Souvent la constatation de ce mal qui nous entoure soulève en nous une multitude de pensées pénibles: Dieu ne voit-Il pas ces choses? Pourquoi n'intervient-Il pas?... En réponse, le Seigneur nous donne rarement des explications mais toujours des consolations (verset 19). En nous ouvrant les yeux sur la méchanceté du monde, Il nous aide à nous en séparer. Mais c'est afin de mieux nous attacher à Lui-même et pour que notre espérance en soit rendue plus fervente. Puissent les consolations d'en haut faire toujours les délices de notre âme!

21

Septembre

Lecture : Psaume 95

1      Venez, chantons à haute voix à l’Éternel ; poussons des cris de joie vers le rocher de notre salut !

2      Allons au-devant de lui avec la louange, poussons vers lui des cris de joie en [chantant] des psaumes.

3      Car l’Éternel est un grand *Dieu, et un grand roi par-dessus tous les dieux.

4      Les lieux profonds de la terre sont en sa main, et les sommets[883] des montagnes sont à lui.

5      À lui est la mer, et lui-même l’a faite ; et le sec, ses mains l’ont formé.

6      Venez, adorons et inclinons-nous, agenouillons-nous devant l’Éternel qui nous a faits !

7      Car c’est lui qui est notre Dieu ; et nous, nous sommes le peuple de sa pâture et les brebis de sa main. Aujourd’hui, si vous entendez sa voix,

8      N’endurcissez pas votre cœur comme à Meriba[884], comme au jour de Massa[885], dans le désert,

9      Où vos pères m’ont tenté, éprouvé, et ont vu mes œuvres.

10    Quarante ans j’ai eu cette génération en dégoût, et j’ai dit : C’est un peuple dont le cœur s’égare, et ils n’ont point connu mes voies,

11    De sorte que j’ai juré[886] dans ma colère : S’ils entrent dans mon repos !

Commentaires :

La puissance de Dieu en salut éveille des cris de joie chez ceux qui en sont les objets. Jadis, au bord de la mer Rouge, un peuple racheté avait fait monter vers l'Éternel le cantique de la délivrance. Hélas! l'histoire d'Israël dès ses premiers pas dans le désert nous apprend qu'on peut être témoin des oeuvres de Dieu (verset 9) et ne pas connaître ses voies (verset 10). Elle nous montre aussi que ce n'est pas seulement l'impie Pharaon qui avait endurci son cœur (Exode 8:15, 32 ...) mais qu'Israël n'avait pas tardé à en faire autant (verset 8). Les noms mêmes de Massa (tentation; voir Exode 17:7) et de Meriba (contestation) sont pour toujours gravés dans son histoire (comparer Nombres 11:3, 34). Ces faux pas ont jalonné ses tristes étapes à travers le désert et ont servi à les désigner. Que ces noms soient aussi sur notre chemin comme des poteaux indicateurs pour nous avertir solennellement!

L'Épître aux Hébreux cite et commente ce psaume à notre intention (Hébreux 3:7 ... ): «Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre coeur». C'est avec le cœur que l'on doit écouter le Seigneur. Que le nôtre aujourd'hui soit sensible à «Sa voix», et Lui pourra demain, nous faire entrer dans Son glorieux repos.

22

Septembre

Lecture : Psaume 96

1      Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ; chantez à l’Éternel, toute la terre !

2      Chantez à l’Éternel, bénissez son nom, annoncez de jour en jour son salut !

3      Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses œuvres merveilleuses.

4      Car l’Éternel est grand, et fort digne de louange ; il est terrible par-dessus tous les dieux.

5      Car tous les dieux des peuples sont des idoles[887], mais l’Éternel a fait les cieux.

6      La majesté et la magnificence sont devant lui, la force et la beauté sont dans son sanctuaire.

7      Familles des peuples, rendez à l’Éternel, rendez à l’Éternel la gloire et la force !

8      Rendez à l’Éternel la gloire de son nom ; apportez une offrande et entrez dans ses parvis.

9      Adorez l’Éternel en sainte magnificence ; tremblez devant lui, toute la terre.

10    Dites parmi les nations : L’Éternel règne ! Aussi le monde est affermi, il ne sera pas ébranlé. Il exercera le jugement sur les peuples avec droiture.

11    Que les cieux se réjouissent, et que la terre s’égaye ; que la mer bruie, et tout ce qui la remplit ;

12    Que les champs se réjouissent, et tout ce qui est en eux ! Alors tous les arbres de la forêt chanteront de joie,

13    Devant l’Éternel ; car il vient, car il vient pour juger la terre : il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa fidélité.

Commentaires :

Après s'être exhortés eux-mêmes: «chantons... adorons..., agenouillons-nous» au Psaume 95, les fidèles d'Israël invitent maintenant toute la terre et la nature même à les imiter: «chantez... bénissez... adorez l'Éternel» (versets 1, 2, 9). Le jour viendra où les peuples païens rejetteront leurs idoles et où les familles des nations rendront à l'Éternel la gloire et la force (verset 7). Pour exprimer cet hommage, les rachetés n'attendent pas le règne du Seigneur. «À Lui la gloire et la force», peuvent-ils s'écrier dès maintenant (Apocalypse 1:6). Car ce n'est pas seulement la manifestation des gloires de Christ qui peut faire jaillir en eux cette louange. La majesté, la magnificence, la puissance et la beauté du Roi de toute la terre sont encore invisibles, cachées dans le sanctuaire céleste (verset 6). Mais le grand et continuel motif de l'adoration du croyant, c'est l'amour de son Sauveur: «À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang...».

Ce psaume a été composé et chanté à l'occasion du retour de l'arche, figure de Christ, au milieu d'Israël (1 Chroniques 16:23 à 30). Or ce n'est plus pour sauver mais pour juger le monde que le Seigneur reviendra (verset 13; comparer Jean 3:17 et 5:22). Il exercera le jugement sur les peuples avec droiture (verset 10), avec justice, et selon sa fidélité (verset 13; Psaume 45:3, 4).

23

Septembre

Lecture : Psaume 97

1      L’Éternel règne : que la terre s’égaye, que les îles nombreuses se réjouissent !

2      Des nuées et l’obscurité sont autour de lui ; la justice et le jugement sont la base de son trône.

3      Un feu va devant lui et consume à l’entour ses adversaires.

4      Ses éclairs illuminent le monde : la terre le vit et trembla.

5      Les montagnes se fondirent comme de la cire, à la présence de l’Éternel, à la présence du Seigneur de toute la terre.

6      Les cieux déclarent sa justice, et tous les peuples voient sa gloire.

7      Que tous ceux qui servent une image taillée, qui se vantent des idoles[888], soient honteux. Vous, tous les dieux[889], prosternez-vous devant lui.

8      Sion l’a entendu, et s’est réjouie ; et les filles de Juda se sont égayées à cause de tes jugements, ô Éternel !

9      Car toi, Éternel ! tu es le Très-haut sur toute la terre ; tu es fort élevé par-dessus tous les dieux.

10    Vous qui aimez l’Éternel, haïssez le mal ! Il garde les âmes de ses saints[890], il les délivre de la main des méchants.

11    La lumière est semée pour le juste, et la joie pour ceux qui sont droits de cœur.

12    Justes, réjouissez-vous en l’Éternel, et célébrez la mémoire de sa sainteté !

Commentaires :

Ce psaume décrit l'établissement du Règne en puissance; il correspond à Ésaïe 11:4, 5 et à Apocalypse 19:6. Tout ce qui s'oppose à la domination du Seigneur sera consumé (versets 3 à 5) tandis que les cœurs de tous les fidèles seront remplis d'allégresse (verset 8...). Alors la gloire de l'Éternel ne sera pas seulement racontée comme au Psaume 96:3; elle sera vue (verset 6), et les habitants du monde seront enfin en mesure de faire la différence entre le gouvernement exercé par les hommes et la justice établie par Dieu. Les anges, aussi appelés dieux au versets 7, si longtemps témoins de l'iniquité sur la terre, assisteront enfin au triomphe de la justice. Ils verront le Premier-né, Christ, introduit par Dieu dans le monde habité et, dans une même pensée avec les saints sur la terre, ils Lui rendront leur hommage (Hébreux 1:6).

Les trois derniers versets sont pour tous les temps, car Dieu a constamment les yeux sur ceux qui l'aiment, sur «ceux qui sont droits de coeur». Sa grâce les appelle des saints et des justes. Il attend d'eux qu'ils haïssent le mal et se réjouissent en Lui! (versets 10:12; comparer Romains 12:9 et Philippiens 4:4 ... ). Lui-même ne manquera pas de garder leur âme et d'éclairer leurs pas (versets 10, 11).

24

Septembre

Lecture : Psaume 98 & 99

Psaume.

1      Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ! Car il a fait des choses merveilleuses : sa droite et le bras de sa sainteté l’ont délivré.

2      L’Éternel a fait connaître son salut, il a révélé sa justice aux yeux des nations.

3      Il s’est souvenu de sa bonté et de sa fidélité envers la maison d’Israël ; tous les bouts de la terre ont vu le salut de notre Dieu.

4      Poussez des cris de joie vers l’Éternel, toute la terre ; éclatez d’allégresse, et exultez avec chant de triomphe, et psalmodiez !

5      Chantez les louanges de l’Éternel avec la harpe, avec la harpe et une voix de cantique !

6      Avec des trompettes et le son du cor, poussez des cris de joie devant le Roi, l’Éternel !

7      Que la mer bruie, et tout ce qui la remplit, le monde et ceux qui y habitent !

8      Que les fleuves battent des mains, que les montagnes chantent de joie ensemble,

9      Devant l’Éternel ! car il vient pour juger la terre : il jugera le monde avec justice, et les peuples avec droiture.

PSAUME 99

1      L’Éternel règne : que les peuples tremblent ! Il est assis entre les chérubins : que la terre s’émeuve !

2      L’Éternel est grand en Sion, et il est haut élevé par-dessus tous les peuples.

3      Ils célébreront ton nom grand et terrible : — il est saint ! —

4      Et la force du roi qui aime la justice[891]. Toi, tu établis la droiture, tu exerces le jugement et la justice en Jacob.

5      Exaltez l’Éternel, notre Dieu, et prosternez-vous devant le marchepied de ses pieds : — il est saint !

6      Moïse et Aaron, parmi ses sacrificateurs, et Samuel, parmi ceux qui invoquent son nom, crièrent à l’Éternel, et il leur a répondu.

7      Il leur parla dans la colonne de nuée : ils ont gardé ses témoignages, et le statut qu’il leur avait donné.

8      Éternel, notre Dieu ! tu leur as répondu, tu as été pour eux un *Dieu qui pardonnait, et prenait vengeance de leurs actes.

9      Exaltez l’Éternel, notre Dieu, et prosternez-vous en la montagne de sa sainteté ; car l’Éternel, notre Dieu, est saint !

Commentaires :

Les Psaume 98 et 99 commencent respectivement de la même manière que les Psaume 96 et 97. «Chantez à l'Éternel un cantique nouveau» (Psaume 98:1). Le cantique nouveau est celui qui considère Christ dans les nouvelles manifestations de sa gloire. À l'aube de son Règne, lorsque Dieu aura fait connaître son salut et révélé sa justice (verset 2; Psaume 97), cette hymne sera entonnée dans le ciel et toutes les créatures y feront écho (lire Apocalypse 5:9... 13 ... ). Le ciel et la terre chanteront à l'unisson; une joie universelle répondra enfin à la bonté et à la fidélité de Dieu (verset 3).

«L'Éternel règne» répète le Psaume 99. Son jugement s'étant exercé, sa gloire reprend «entre les chérubins» la place qu'elle a quittée jadis à cause de l'iniquité du peuple (Exode 25:22; Ézéchiel 10). Sa sainteté est proclamée à trois reprises: Il est saint...; il est saint...; l'Éternel notre Dieu est saint (versets 3, 5, 9; comparer Ésaïe 6:2, 3). Mais ce Dieu «trois fois saint» est aussi celui qui pardonne (verset 8) et nous savons qu'il peut le faire sans se renier Lui-même à cause de l'œuvre de la croix. Alors seulement l'intercession de Moïse, d'Aaron et de Samuel aura sa pleine réponse dans ce pardon qui est déjà notre part en grâce (Exode 32:11, 32; Nombres 16:47; 1 Samuel 7:5; 12:23).

25

Septembre

Lecture : Psaumes 100 & 101

Psaume d’action de grâces.

1      Poussez des cris de joie vers l’Éternel, toute la terre !

2      Servez l’Éternel avec joie, venez devant lui avec des chants de triomphe.

3      Sachez que l’Éternel est Dieu. C’est lui qui nous a faits, et ce n’est pas nous[892] ; [nous sommes] son peuple, et le troupeau de sa pâture.

4      Entrez dans ses portes avec des actions de grâces, dans ses parvis avec des louanges. Célébrez-le, bénissez son nom !

5      Car l’Éternel est bon ; sa bonté demeure à[893] toujours, et sa fidélité de génération en génération.

PSAUME 101

Psaume de David.

1      Je chanterai la bonté et le jugement ; à toi, ô Éternel, je psalmodierai.

2      Je veux agir sagement, dans une voie parfaite ; — quand viendras-tu à moi ? — Je marcherai dans l’intégrité de mon cœur au milieu de ma maison.

3      Je ne mettrai pas devant mes yeux une chose de Bélial ; je hais la conduite de ceux qui se détournent[894]: elle ne s’attachera point à moi.

4      Le cœur pervers se retirera d’auprès de moi ; je ne connaîtrai pas le mal[895].

5      Celui qui calomnie en secret son prochain, je le détruirai ; celui qui a les yeux hautains et le cœur orgueilleux, je ne le supporterai pas.

6      J’aurai les yeux sur les fidèles du pays, pour les faire habiter avec moi ; celui qui marche dans une voie parfaite, lui me servira.

7      Celui qui pratique la fraude n’habitera pas au dedans de ma maison ; celui qui profère des mensonges ne subsistera pas devant mes yeux.

8      Chaque matin, je détruirai tous les méchants du pays[896], pour retrancher de la ville de l’Éternel tous les ouvriers d’iniquité.

Commentaires :

Le Psaume 100 est un psaume d'action de grâces invitant «toute la terre» à célébrer l'Éternel et à Le servir avec joie.

À plus forte raison avons-nous ces privilèges, nous qui connaissons Dieu comme un bon Père et Jésus comme un tendre Berger (comparer fin verset 3). Est-ce pour nous une joie de servir le Seigneur? Ou au contraire, nous comportons-nous comme s'Il était un Maître dur au joug pesant? (Matthieu 25:24...). Que le Seigneur nous fasse goûter la joie actuelle qui accompagne toujours un service obéissant! (Jean 15:10, 11), afin d'entendre aussi plus tard cette parole si douce: «Entre dans la joie de ton Maître» (Matthieu 25:21, 23).

Une nouvelle série commence avec le Psaume 101. Celui-ci est en quelque sorte le texte de la déclaration publique du Roi inaugurant son règne. Il expose sur quelles bases reposera le gouvernement du pays: sagesse intégrité, justice, séparation du mal. Quel contraste entre ces principes simples et fermes et les codes touffus et compliqués de la justice humaine! Tous les sujets du royaume auront été prévenus: la perversité, la calomnie, l'orgueil, la fraude et le mensonge ne seront plus supportés. Appelés à régner avec le Seigneur, il nous appartient d'illustrer dès à présent dans notre marche les principes de son Royaume.

26

Septembre

Lecture : Psaume 102:1-15

Prière de l’affligé, quand il est accablé et répand sa plainte devant l’Éternel.

1      Éternel, entends ma prière, et que mon cri vienne jusqu’à toi !

2      Ne me cache pas ta face ; au jour de ma détresse, incline vers moi ton oreille ; au jour que je crie, hâte-toi, réponds-moi.

3      Car mes jours s’évanouissent comme la fumée, et mes os sont brûlés comme un foyer.

4      Mon cœur est frappé, et est desséché comme l’herbe ; car j’ai oublié de manger mon pain.

5      À cause de la voix de mon gémissement, mes os s’attachent à ma chair.

6      Je suis devenu semblable au pélican du désert ; je suis comme le hibou des lieux désolés.

7      Je veille, et je suis comme un passereau solitaire sur un toit.

8      Tout le jour mes ennemis m’outragent ; ceux qui sont furieux contre moi jurent par moi.

9      Car j’ai mangé la cendre comme du pain, et j’ai mêlé de pleurs mon breuvage,

10    À cause de ton indignation et de ta colère ; car tu m’as élevé haut, et tu m’as jeté en bas.

11    Mes jours sont comme l’ombre qui s’allonge, et je deviens sec comme l’herbe.

12    Mais toi, Éternel ! tu demeures à toujours, et ta mémoire est de génération en génération.

13    Tu te lèveras, tu auras compassion de Sion ; car c’est le temps d’user de grâce envers elle, car le temps assigné est venu.

14    Car tes serviteurs prennent plaisir à ses pierres, et ont compassion de sa poussière.

15    Alors les nations craindront le nom de l’Éternel, et tous les rois de la terre, ta gloire.

Commentaires :

Le titre de ce psaume porte nos regards sur l'Affligé suprême: Jésus dans ses souffrances. «Il est accablé et répand sa plainte». Mais c'est une plainte qui ne contient ni impatience ni murmure; tout y est parfaite soumission. Une plainte qui se répand devant Dieu, non devant les hommes! Qui d'ailleurs aurait pu comprendre le Seigneur, même parmi ses disciples? Les versets 6 et 7 traduisent son entière solitude morale ici-bas. Un homme se sent d'autant plus seul qu'il est différent des autres. Et Christ a été isolé à cause de sa perfection. Ce n'est donc pas seulement à l'heure de la croix, mais durant toute sa vie qu'il a éprouvé cette solitude. Les pleurs ont été son breuvage, sa part quotidienne (verset 9). Et Il n'a pas été outragé seulement dans les quelques circonstances rapportées par les évangiles. Il a été «tout le jour» l'objet de la haine de ses ennemis (verset 8). Il a connu à la croix cette fureur de l'homme contre Lui-même, et, combien plus terrible encore, la colère de Dieu lorsqu'il s'est substitué à nous pour la rencontrer (verset 10). Or ce même moment est devenu pour Dieu «le temps d'user de grâce» (verset 13). Envers la Sion d'Israël, mais aussi au profit de tous ceux qui croient en Lui dès maintenant.

27

Septembre

Lecture : Psaume 102:16-28

16    Quand l’Éternel bâtira Sion, il paraîtra dans sa gloire.

17    Il aura égard à la prière du désolé, et il ne méprisera pas leur prière.

18    Cela sera écrit pour la génération à venir ; et le peuple qui sera créé louera Jah ;

19    Car il a regardé des lieux hauts de sa sainteté ; des cieux l’Éternel a considéré la terre,

20    Pour entendre le gémissement du prisonnier, et pour délier ceux qui étaient voués à la mort[897] ;

21    Afin qu’on annonce dans Sion le nom de l’Éternel, et sa louange dans Jérusalem,

22    Quand les peuples seront rassemblés[898], et les royaumes, pour servir l’Éternel.

23    Il a abattu ma force dans le chemin, il a abrégé mes jours.

24    J’ai dit : Mon *Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours !… Tes années sont de génération en génération !

25    Tu as jadis fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ;

26    Eux, ils périront, mais toi, tu subsisteras ; et ils vieilliront tous comme un vêtement ; tu les changeras comme un habit, et ils seront changés ;

27    Mais toi, tu es le Même[899], et tes années ne finiront pas.

28    Les fils de tes serviteurs demeureront, et leur semence sera établie devant toi.

Commentaires :

Dieu a considéré du ciel les prisonniers de Satan, voués à la mort éternelle. Il a entendu leur gémissement (versets 19, 20). Il a voulu les délier pour qu'ils puissent le louer (verset 21). Et Il a dans ce but envoyé son Fils ici-bas.

Vrai homme, Christ a supplié Celui qui pouvait le sauver de la mort (versets 24, Hébreux 5:7 ... ). Mais, dans le même verset 24, une consolation extraordinaire répond à «la prière du désolé» (verset 17). C'est comme homme que Christ a prié, c'est comme Dieu qu'Il obtient la réponse. Et il nous est permis d'entendre l'entretien merveilleux qui s'engage entre Dieu le Père et Dieu le Fils. C'est le mystère inscrutable! Qui donc est cet affligé, cet homme solitaire accablé d'outrages et mesurant sa faiblesse? C'est Celui qui a «jadis fondé la terre» et déployé les cieux (Michée 5:2)! La moitié de ses jours? Mais ses années ne finiront pas! La création vieillira et passera; le Créateur subsiste à jamais. Il est le Même éternellement. Et l'épître aux Hébreux qui cite ces versets ajoute que le Fils, en qui resplendit toute la gloire de Dieu, est aussi Celui qui a fait «par lui-même la purification des péchés» (Hébreux 1:2, 3, 10 à 12). Valeur infinie d'une telle oeuvre accomplie par une telle Personne!

28

Septembre

Lecture : Psaume 103

De David.

1      Mon âme, bénis l’Éternel ! Et que tout ce qui est au dedans de moi, [bénisse] son saint nom !

2      Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits.

3      C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités,

4      Qui rachète ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de compassions,

5      Qui rassasie de biens ta vieillesse[900] ; ta jeunesse se renouvelle comme celle de l’aigle.

6      L’Éternel fait justice[901] et droit à tous les opprimés.

7      Il a fait connaître ses voies à Moïse, ses actes aux fils d’Israël.

8      L’Éternel est miséricordieux, et plein de grâce[902], lent à la colère et d’une grande bonté.

9      Il ne contestera pas à jamais, et il ne garde pas sa colère à toujours.

10    Il ne nous a pas fait selon nos péchés, et ne nous a pas rendu selon nos iniquités.

11    Car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, sa bonté est grande envers ceux qui le craignent.

12    Autant l’orient est loin de l’occident, autant il a éloigné de nous nos transgressions.

13    Comme un père a compassion de ses fils, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent.

14    Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière.

15    L’homme,… ses jours sont comme l’herbe ; il fleurit comme la fleur des champs ;

16    Car le vent passe dessus, et elle n’est plus, et son lieu ne la reconnaît plus.

17    Mais la bonté de l’Éternel est de tout temps et à toujours sur ceux qui le craignent, et sa justice pour les fils de leurs fils,

18    Pour ceux qui gardent son alliance, et qui se souviennent de ses préceptes pour les faire.

19    L’Éternel a établi son trône dans les cieux, et son royaume domine sur tout.

20    Bénissez l’Éternel, vous, ses anges puissants en force, qui exécutez sa parole, écoutant la voix de sa parole !

21    Bénissez l’Éternel, vous, toutes ses armées, qui êtes ses serviteurs, accomplissant son bon plaisir !

22    Bénissez l’Éternel, vous, toutes ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination ! Mon âme, bénis l’Éternel !

 

Commentaires :

Comme David, invitons notre âme à bénir Dieu et à discerner ses innombrables bienfaits. Hélas! nous sommes portés à tenir à jour la liste de tout ce qui nous manque, plutôt que celle des bienfaits reçus. Combien nous sommes ingrats et inconséquents! Ne nous arrive-t-il jamais par exemple, au moment du repas, de nous plaindre de la nourriture... pour laquelle nous venons, l'instant d’avant, de rendre grâces au Seigneur?

Par-dessus tous ses dons, nos âmes ont de quoi remercier Dieu continuellement pour le pardon de nos péchés (verset 3). S'Il nous avait rendu selon ce que ceux-ci méritaient, un châtiment éternel aurait été notre part (verset 10). Mais maintenant Il a éloigné ces péchés jusqu'à l'infini (verset 12), Il les a jetés derrière son dos (Ésaïe 38:17), blanchis comme la neige (Ésaïe 1:18), dissipés comme un nuage (Ésaïe 44:22), jetés dans les profondeurs de la mer (Michée 7:19), et Il ne s'en souviendra plus jamais (Ésaïe 43:25; Hébreux 10:17).

Envers «ceux qui le craignent» la bonté de Dieu est sans limite (versets 11, 13, 17; comparer Ésaïe 55:7 à 9). Le craindre ne signifie donc plus redouter Sa colère. C'est la disposition d'esprit de ceux qui ont appris à connaître Sa compassion et Sa miséricorde (verset 8; lire Psaume 130:4) et y puisent toujours de nouvelles raisons de Le bénir.

29

Septembre

Lecture : Psaume 104:1-18

1      Mon âme, bénis l’Éternel ! Éternel, mon Dieu, tu es merveilleusement grand, tu es revêtu de majesté et de magnificence !

2      Il s’enveloppe de lumière comme d’une manteau ; il étend les cieux comme une tenture.

3      Il joint les poutres de ses chambres hautes dans les eaux ; il fait des nuées son char ; il se promène sur les ailes du vent.

4      Il fait ses anges des esprits[903], et ses serviteurs des flammes de feu.

5      Il a fondé la terre sur ses bases ; elle ne sera point ébranlée, à toujours et à perpétuité.

6      Tu l’avais couverte de l’abîme comme d’un vêtement, les eaux se tenaient au-dessus des montagnes :

7      À ta menace, elles s’enfuirent ; à la voix de ton tonnerre, elles se hâtèrent de fuir : —

8      Les montagnes s’élevèrent, les vallées s’abaissèrent, au lieu même que tu leur avais établi ; —

9      Tu leur as mis une limite qu’elles ne dépasseront point ; elles ne reviendront pas couvrir la terre.

10    Il a envoyé les sources dans les vallées : elles coulent entre les montagnes ;

11    Elles abreuvent toutes les bêtes des champs ; les ânes sauvages y étanchent leur soif.

12    Les oiseaux des cieux demeurent auprès d’elles ; ils font résonner leur voix d’entre les branches.

13    De ses chambres hautes, il abreuve les montagnes ; la terre est rassasiée du fruit de tes œuvres.

14    Il fait germer l’herbe pour le bétail, et les plantes pour le service de l’homme, faisant sortir le pain de la terre,

15    Et le vin qui réjouit le cœur de l’homme, faisant reluire son visage avec l’huile ; et avec le pain il soutient le cœur de l’homme.

16    Les arbres de l’Éternel sont rassasiés, les cèdres du Liban, qu’il a plantés,

17    Où les oiseaux font leurs nids. Les pins sont la demeure de la cigogne.

18    Les hautes montagnes sont pour les bouquetins ; les rochers sont le refuge des damans.

Commentaires :

Les Psaumes 104 à 106 résument les premiers livres de la Bible. Le Psaume 104 célèbre la création, tandis que les Psaumes 105 et 106 rappellent l'histoire des patriarches et du peuple d'Israël.

La création décrite par le Créateur: quel sujet, et quel écrivain pour le traiter!

Nous retrouvons ici l'œuvre des six jours du chapitre 1 de la Genèse. Au 1er jour: la lumière (verset 2); au 2e: l'étendue des cieux séparée d'avec les eaux (versets 2, 3); au 3e: la fondation de la terre avec le rassemblement de masses liquides et l'apparition du règne végétal (versets 5 à 9; 14 ...); au 4e: l'établissement des grands luminaires (versets 19, 22); au 5e: le fourmillement des animaux dans les mers et dans les airs (versets 25, 26, 12, 17); au 6e enfin: la création des êtres vivants sur la terre (versets 11, 21 ...) couronnée par celle de l'homme (versets 15, 23). Mais remarquez comment, à côté de la puissance et de la sagesse de Dieu, l'accent est mis ici encore sur sa bonté. Tout a été conçu et exécuté pour le bien et la joie de sa créature (verset 11 ... ). En comparant le verset 5 avec le verset 25 du Psaume 102, nous pouvons reconnaître et adorer le Fils dans ce Dieu «merveilleusement grand» (verset 1; Psaume 145:3) auteur de toutes choses. Il était un avec le Père dans tous ses conseils et dans tout son amour.

30

Septembre

Lecture : Psaume 104:19-35

19    Il a fait la lune pour les saisons ; le soleil connaît son coucher.

20    Tu amènes les ténèbres, et la nuit arrive : alors toutes les bêtes de la forêt sont en mouvement ;

21    Les lionceaux rugissent après la proie, et pour demander à *Dieu leur nourriture….

22    Le soleil se lève : ils se retirent[904], et se couchent dans leurs tanières.

23    [Alors] l’homme sort à son ouvrage et à son travail, jusqu’au soir.

24    Que tes œuvres sont nombreuses, ô Éternel ! tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est pleine de tes richesses.

25    Cette mer, grande et vaste en tous sens ! Là se meuvent sans nombre des animaux, les petits avec les grands ;

26    Là se promènent les navires, [là] ce léviathan que tu as formé pour s’y ébattre.

27    Tous s’attendent à toi, afin que tu leur donnes leur nourriture en son temps.

28    Tu leur donnes, ils recueillent ; tu ouvres ta main, ils sont rassasiés de biens.

29    Tu caches ta face, ils sont troublés ; tu retires leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière.

30    Tu envoies ton esprit : ils sont créés, et tu renouvelles la face de la terre[905].

31    La gloire de l’Éternel sera à toujours ; l’Éternel se réjouira en ses œuvres.

32    Il regarde vers la terre, et elle tremble ; il touche les montagnes, et elles fument.

33    Je chanterai à l’Éternel durant ma vie, je chanterai des cantiques à mon Dieu tant que j’existerai.

34    Que ma méditation lui soit agréable ; moi, je me réjouirai en l’Éternel.

35    Les pécheurs prendront fin de dessus la terre, et les méchants ne seront plus. Mon âme, bénis l’Éternel ! Louez Jah ! [906]

Commentaires :

Nous sommes portés à donner beaucoup d'importance au travail de l'homme (verset 23). Mais qu'il est peu de chose à côté des oeuvres de Dieu, témoignages innombrables de Sa sagesse! (verset 24). Et c'est d'abord de Lui, non du travail humain, que toute créature dépend pour sa subsistance (versets 27, 28; Matthieu 7:11). N'attribuons pas notre gain à nos efforts mais à Sa grâce. Oui, «la terre est pleine de ses richesses»; sachons les remarquer et les observer. Toutefois on peut admirer la création et en jouir sans connaître Celui qui l’a faite. Combien d'artistes, et de philosophes ont confondu la Vérité avec la nature, sur laquelle d'ailleurs le péché a laissé sa trace impure. Contempler la nature n'instruit pas le pécheur sur ce qu'est Dieu en sainteté, en justice et en grâce. De même que pour connaître intimement un architecte, il ne suffit pas de visiter les immeubles qu'il a construits (et que des locataires sans gêne ont peut-être saccagés); il faut l'avoir fréquenté, être renseigné sur son caractère, sa famille, ses habitudes... Ainsi ne l'oublions pas, ce n'est pas nous qui découvrons Dieu, c'est Lui-même qui se révèle. Non pas à nos sens, car Il est Esprit (Jean 4:24), mais à notre âme. Non seulement dans la nature mais dans Sa Parole (Psaume 19).

 

Octobre



1   2   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31


 


 

 


 

1

Octobre

Lecture : Psaume 105:1-22

1      Célébrez l’Éternel, invoquez son nom ; faites connaître parmi les peuples ses actes !

2      Chantez-lui, chantez-lui des cantiques ! Méditez toutes ses œuvres merveilleuses.

3      Glorifiez-vous de son saint nom ; que le cœur de ceux qui cherchent l’Éternel se réjouisse !

4      Recherchez l’Éternel et sa force, cherchez continuellement sa face ;

5      Souvenez-vous de ses œuvres merveilleuses qu’il a faites, de ses prodiges, et des jugements[907] de sa bouche,

6      Vous, semence d’Abraham, son serviteur ; vous, fils de Jacob, ses élus.

7      Lui, l’Éternel, est notre Dieu ; ses jugements sont en toute la terre.

8      Il s’est souvenu pour toujours de son alliance, de la parole qu’il commanda pour mille générations,

9      [De l’alliance] qu’il a faite avec Abraham, et qu’il a jurée à[908] Isaac,

10    Et qu’il a établie pour Jacob comme statut, pour Israël comme alliance perpétuelle,

11    Disant : Je te donnerai le pays de Canaan, le lot[909] de votre héritage ;

12    Quand ils étaient un petit nombre d’hommes, peu de chose, et étrangers dans le [pays],

13    Et allant de nation en nation, d’un royaume vers un autre peuple.

14    Il ne permit à personne de les opprimer, et il reprit des rois à cause d’eux,

15    [Disant] : Ne touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes,

16    Et il appela la famine sur la terre ; il brisa tout le bâton du pain.

17    Il envoya un homme devant eux : Joseph fut vendu pour être esclave.

18    On lui serra les pieds dans les ceps, son âme entra dans les fers,

19    Jusqu’au temps où arriva ce qu’il avait dit : la parole de l’Éternel l’éprouva.

20    Le roi envoya, et il le mit en liberté ; le dominateur des peuples le relâcha.

21    Il l’établit seigneur sur sa maison, et gouverneur sur toutes ses possessions,

22    Pour lier ses princes à son plaisir, et pour rendre sages ses anciens.

Commentaires :

Les versets 1 à 15 de ce psaume font partie (avec le Psaume 96) de celui qui est appelé le premier, remis par le roi David à Asaph après le retour de l'arche (1 Chroniques 16:8 à 22). À une seule différence près qui est très remarquable! Le verset 15 de 1 Chroniques 16 exhortait: «souvenez-vous» de son alliance. Tandis que notre verset 8 déclare: «Il s'est souvenu...». Si le peuple a failli et a oublié l'alliance de son Dieu, Lui s'est souvenu de ses promesses à Abraham, Isaac et Jacob (2 Timothée 2:13). Elles étaient tout ce que possédaient ces hommes de foi. Aux yeux de leurs contemporains, ils ne comptaient guère: ils étaient «peu de chose et étrangers dans le pays», ainsi que le sont aujourd'hui les chrétiens. Mais Dieu veillait sur eux comme Il veille maintenant sur nous (versets 14, 15 par exemple Genèse 31:24).

Puis Il envoya «un homme» qui, en figure, accomplit ses propos: Joseph, type précieux du Seigneur Jésus. Esclave d'abord, prisonnier ensuite, il fut délivré par «le dominateur des peuples» qui le fit seigneur et gouverneur de toutes ses possessions (versets 17 à 21). Christ, mort et ressuscité par la puissance de Dieu, sera établi Seigneur de toute la terre et en Lui toutes les promesses de Dieu se réaliseront (Actes 2:36).

2

Octobre

Lecture : Psaume 105:23-45

23    Alors Israël entra en Égypte, et Jacob séjourna dans le pays de Cham.

24    Et [l’Éternel] fit beaucoup multiplier son peuple, et le rendit plus puissant que ses oppresseurs.

25    Il changea leur cœur pour qu’ils haïssent son peuple, pour qu’ils complotassent contre ses serviteurs.

26    Il envoya Moïse, son serviteur, Aaron qu’il avait choisi.

27    Ils opérèrent[910] au milieu d’eux ses signes, et des prodiges dans le pays de Cham.

28    Il envoya des ténèbres, et fit une obscurité ; et ils ne se rebellèrent pas contre sa parole.

29    Il changea leurs eaux en sang, et fit mourir leurs poissons.

30    Leur terre fourmilla de grenouilles, [jusque] dans les chambres de leurs rois.

31    Il parla, et il vint des mouches venimeuses, [et] des moustiques dans tous leurs confins.

32    il leur donna pour pluie de la grêle, un feu de flammes dans leur pays ;

33    Et il frappa leurs vignes et leurs figuiers, et brisa les arbres de leur contrée.

34    Il parla, et les sauterelles vinrent, et des yéleks[911] sans nombre ;

35    Et ils dévorèrent toutes les plantes dans leur pays, et dévorèrent le fruit de leur sol.

36    Et il frappa tout premier-né dans leur pays, les prémices de toute leur vigueur.

37    Et il les fit sortir avec de l’argent et de l’or, et il n’y eut aucun infirme[912] dans ses tribus.

38    L’Égypte se réjouit à leur sortie, car la frayeur d’Israël[913] était tombée sur eux.

39    Il étendit une nuée pour couverture, et un feu pour éclairer de nuit.

40    Ils demandèrent, et il fit venir des cailles, et il les rassasia du pain des cieux.

41    Il ouvrit le rocher, et les eaux en découlèrent ; elles allèrent par les lieux secs, comme une rivière.

42    Car il se souvint de sa parole sainte, [et] d’Abraham, son serviteur.

43    Et il fit sortir son peuple avec joie, ses élus avec chant de triomphe ;

44    Et il leur donna les pays des nations, et ils possédèrent le travail des peuples ;

45    Afin qu’ils gardassent ses statuts, et qu’ils observassent ses lois. Louez Jah ! [914]

Commentaires :

La puissance de l'Éternel se déploie tout au long du livre de l'Exode. On y trouve d'abord Ses miracles en jugement sur les Égyptiens (versets 27 à 36), puis Ses miracles de grâce en faveur d'Israël (versets 37 à 41). Les plaies terribles qui frappèrent l'Égypte n'étaient pas seulement destinées à effrayer et à châtier le Pharaon. L'Éternel voulait avant tout se révéler à son propre peuple par des signes et des prodiges (verset 27; Exode 14:31).

«Il parla»... et la chose arriva (versets 31, 34). Comme au jour de la création, il Lui a suffi d'une parole pour susciter les innombrables petits agents de sa colère: mouches venimeuses, moustiques, sauterelles, yéleks (comparer Hébreux 11:3...). Et quelle humiliation pour l'homme d'être vaincu... par des insectes.

Israël quitte l'Égypte après la Pâque, échangeant sa misère contre de grandes richesses (verset 37). Il a gémi sous l'oppression; Dieu le fait sortir avec joie et chant de triomphe (verset 43). Lui qui a travaillé si durement va posséder «le travail des peuples» (verset 44; Deut. 6:10, 11). Et toute cette oeuvre rédemptrice résulte de l'engagement que l'Éternel avait pris envers Abraham (verset 42; lire Genèse 15:13, 14). Rien ne peut empêcher le Dieu fidèle d'accomplir «sa parole sainte» (verset 42; Luc 1:72, 73).

3

Octobre

Lecture : Psaume 106:1-23

Louez Jah. [915]

1      Célébrez l’Éternel ! Car il est bon ; car sa bonté demeure à[916] toujours.

2      Qui dira les actes puissants de l’Éternel ? Qui fera entendre toute sa louange ?

3      Bienheureux ceux qui gardent le juste jugement, qui pratiquent la justice en tout temps !

4      Souviens-toi de moi, Éternel ! selon [ta] faveur envers ton peuple ; visite-moi par ton salut.

5      Afin que je voie le bien de tes élus, que je me réjouisse de la joie de ta nation, [et] que je me glorifie avec ton héritage.

6      Nous avons péché avec nos pères ; nous avons commis l’iniquité, nous avons agi méchamment.

7      Nos pères, en Égypte, n’ont pas été attentifs à tes merveilles ; ils ne se sont pas souvenus de la multitude de tes bontés ; mais ils ont été rebelles, près de la mer, à la mer Rouge.

8      Cependant il les sauva à cause de son nom, afin de donner à connaître sa puissance.

9      Et il tança la mer Rouge, et elle sécha ; et il les fit marcher par les abîmes comme par un désert.

10    Et il les sauva de la main de celui qui les haïssait, et les racheta de la main de l’ennemi.

11    Et les eaux couvrirent leurs oppresseurs : il n’en resta pas un seul.

12    Alors ils crurent à ses paroles, ils chantèrent sa louange.

13    Ils oublièrent vite ses œuvres, ils ne s’attendirent point à son conseil[917].

14    Et ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent *Dieu dans le lieu désolé ;

15    Et il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes.

16    Ils furent jaloux de Moïse dans le camp, [et] d’Aaron, le saint de l’Éternel :

17    La terre s’ouvrit, et engloutit Dathan, et couvrit l’assemblée d’Abiram ;

18    Et un feu s’alluma dans leur assemblée, une flamme consuma les méchants.

19    Ils firent un veau en Horeb, et se prosternèrent devant une image de fonte ;

20    Et ils changèrent leur gloire en la figure d’un bœuf qui mange l’herbe.

21    Ils oublièrent *Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Égypte,

22    Des choses merveilleuses dans le pays de Cham, des choses terribles près de la mer Rouge.

23    Et il dit qu’il les eût détruits, — si Moïse, son élu, ne s’était pas tenu à la brèche devant lui, pour détourner sa fureur de sorte qu’il ne les détruisît pas.

Commentaires :

L'oeuvre de Dieu était seule en vue dans le Psaume 105; il n'y était pas question des péchés d'Israël. Le Psaume 106 reprend le même récit à partir de la sortie d'Égypte, mais en soulignant la responsabilité du peuple (comparer par exemple l'épisode des cailles au Psaume 105:40 et 106:14, 15). Notre histoire comporte elle aussi un double aspect. D'une part, l'œuvre parfaite de la grâce qui nous sauve, puis nous prend en charge pour nous conduire sûrement au but, en dépit des obstacles et des difficultés (Philippiens 1:6). En second lieu, notre marche, trop souvent ralentie par des détours et des faux pas. Nous avons bien besoin de Celui qui, plus que Moïse, se tient sans cesse «à la brèche», intercédant pour les siens (verset 23; Romains 8:34).

«N'oublie aucun de ses bienfaits», recommandait le Psaume 103. En effet, l'oubli est la porte ouverte à la convoitise et celle-ci conduit à la rébellion (versets 7, 13, 14, 21). Dans un cœur ingrat, Satan a beau jeu de semer des désirs coupables. Pour celui qui a cessé d'estimer les dons de Dieu, il sait rendre attrayantes les choses du monde et, par elles, attirer peu à peu sa victime dans le chemin de la révolte ouverte contre Dieu. Que le Seigneur nous accorde donc d'être toujours «attentifs à ses merveilles» (verset 7).

4

Octobre

Lecture : Psaume 106:24-48

24    Et ils méprisèrent le pays désirable ; ils ne crurent point à sa parole ;

25    Et ils murmurèrent dans leurs tentes, ils n’écoutèrent pas la voix de l’Éternel.

26    Et il jura[918] à leur sujet qu’il les ferait tomber dans le désert,

27    Et qu’il ferait tomber leur semence parmi les nations, et les disperserait par les pays.

28    Et ils s’attachèrent à Baal-Péor[919], et mangèrent des sacrifices des morts ;

29    Et ils provoquèrent [Dieu] par leurs œuvres, et une peste éclata parmi eux.

30    Alors Phinées se leva, et exécuta le jugement, et la peste fut arrêtée ;

31    Et cela lui a été compté à justice, de génération en génération, pour toujours.

32    Et ils l’irritèrent aux eaux de Meriba, et il en arriva du mal à Moïse à cause d’eux ;

33    Car ils chagrinèrent son esprit, de sorte qu’il parla légèrement de ses lèvres.

34    Ils ne détruisirent point les peuples, comme l’Éternel leur avait dit ;

35    Mais ils se mêlèrent parmi les nations, et ils apprirent leurs œuvres ;

36    Et ils servirent leurs idoles, et elles leur furent en piège ;

37    Et ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles aux démons,

38    Et versèrent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu’ils sacrifièrent aux idoles de Canaan ; et le pays fut profané par le sang.

39    Et ils se rendirent impurs par leurs œuvres, et se prostituèrent par leurs pratiques.

40    Et la colère de l’Éternel s’embrasa contre son peuple, et il abhorra son héritage ;

41    Et il les livra en la main des nations ; et ceux qui les haïssaient, dominèrent sur eux ;

42    Et leurs ennemis les opprimèrent, et ils furent humiliés sous leur main.

43    Maintes fois il les délivra ; mais ils le chagrinèrent par leur conseil, et ils déchurent par leur iniquité.

44    Il les regarda dans leur détresse, quand il entendit leur cri,

45    Et il se souvint en leur faveur de son alliance, et se repentit selon la multitude de ses bontés ;

46    Et il leur fit trouver compassion auprès de tous ceux qui les avaient emmenés captifs.

47    Sauve-nous, Éternel, notre Dieu ! et rassemble-nous d’entre les nations, afin que nous célébrions ton saint nom, et que nous nous glorifiions de ta louange.

48    Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Israël, de l’éternité jusqu’en éternité ! et que tout le peuple dise : Amen ! Louez Jah !

Commentaires :

Au Psaume 105, les verbes traduisaient l'intervention souveraine de Dieu: «Il envoya» (versets 17, 26, 28), «Il parla» (versets 31, 34), «donna» (verset 32), «frappa» (verset 36), «fit sortir» (versets 37, 43)... Ici, nous l'avons vu, ce sont les pensées et les actes de l'homme (et quels actes!) qui sont mis en évidence: «Ils ne crurent pas,... ils murmurèrent,... ils se mêlèrent aux nations,... servirent leurs idoles,... sacrifièrent aux démons,... versèrent le sang innocent... se rendirent impurs...» (versets 24 à 39). Histoire navrante de ce peuple qui s'est de plus en plus enfoncé dans le mal et a tout fait pour embraser la colère de l'Éternel (verset 40)! On s'attendrait en conclusion à son rejet définitif. Eh bien! ce réquisitoire terrible s'achève par la victoire de la grâce. À nouveau c'est Dieu qui agit: «Il les regarda dans leur détresse quand Il entendit leur cri... Il se souvint,... se repentit,... leur fit trouver compassion...» (versets 44 à 46). À cette miséricorde toute divine répondra une louange éternelle (verset 48).

Le péché du verset 24 était particulièrement propre à attrister le cœur de Dieu. «Ils méprisèrent le pays désirable...». Chrétiens, nous sommes en route pour une patrie infiniment plus désirable encore que la Canaan terrestre: la Cité céleste, la Maison du Père. Est-elle à nos yeux désirable... ou méprisable? Toute notre marche en dépendra.

5

Octobre

Lecture : Psaume 107:1-22

1      Célébrez l’Éternel ! Car il est bon ; car sa bonté demeure à toujours[920].

2      Que les rachetés de l’Éternel le disent, ceux qu’il a rachetés de la main de l’oppresseur,

3      Et qu’il a rassemblés des pays, du levant et du couchant, du nord et de la mer.

4      Ils errèrent par le désert, dans un chemin solitaire ; ils ne trouvèrent pas de ville pour y habiter ;

5      Ils étaient affamés et altérés, leur âme défaillait en eux.

6      Alors ils crièrent à l’Éternel dans leur détresse, [et] il les délivra de leurs angoisses,

7      Et les conduisit dans un chemin droit, pour aller dans une ville habitable.

8      Qu’ils célèbrent l’Éternel pour sa bonté, et pour ses merveilles envers les fils des hommes !

9      Car il a rassasié l’âme altérée, et a rempli de biens l’âme affamée.

10    Ceux qui habitent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, liés d’affliction et de fers,

11    Parce qu’ils se sont rebellés contre les paroles de *Dieu, et ont méprisé le conseil du Très-haut….

12    Et il a humilié leur cœur par le travail[921] ; ils ont trébuché, sans qu’il y eût personne qui les secourût.

13    Alors ils crièrent à l’Éternel dans leur détresse, [et] il les délivra de leurs angoisses :

14    Il les fit sortir des ténèbres et de l’ombre de la mort, et rompit leurs liens.

15    Qu’ils célèbrent l’Éternel pour sa bonté, et pour ses merveilles envers les fils des hommes !

16    Car il a brisé les portes d’airain, et a mis en pièces les barres de fer.

17    Les insensés, à cause de la voie de leur transgression, et à cause de leurs iniquités, sont affligés ;

18    Leur âme abhorre toute nourriture, et ils touchent aux portes de la mort.

19    Alors ils ont crié à l’Éternel dans leur détresse, [et] il les a délivrés de leurs angoisses.

20    Il a envoyé sa parole et les a guéris, et les a retirés de leurs fosses.

21    Qu’ils célèbrent l’Éternel pour sa bonté, et pour ses merveilles envers les fils des hommes,

22    Et qu’ils sacrifient des sacrifices d’actions de grâces, et qu’ils racontent ses œuvres avec des chants de joie !

Commentaires :

Le 5e livre des Psaumes considère prophétiquement les rachetés d'Israël (Juda et les dix tribus) rassemblés dans leur pays (verset 3) «à l'aube du jour» millénial (Psaume 108:2). Ils rappellent au Psaume 107 les détresses rencontrées sur le chemin du retour, leurs cris d'angoisse à l'Éternel, Ses délivrances, et enfin la louange qui maintenant Lui revient.

D'une manière générale ces quatre tableaux: versets 4 à 9; 10 à 16; 17 à 22; 23 à 32 illustrent différentes manières d’agir de Dieu pour le salut d'une âme (verset 9). Celle-ci a peut-être longtemps erré sans but et sans repos dans le désert aride de ce monde (versets 4, 5; comparer Genèse 21:14...). Sous le sentiment de son dénuement, elle a crié à Dieu qui l'a alors rassasiée, satisfaite et conduite au repos divin (versets 9, 7).

L'âme a pu gémir sous l'esclavage de Satan l'oppresseur, dans les ténèbres et les fers du péché... (versets 2, 10). Mais Dieu a entendu ses appels au secours. Il l'a fait sortir et a rompu ses liens (versets 14, 16).

Elle a pu connaître le désespoir, toucher par la maladie ou l'accident aux portes de la mort, aboutissement des voies de l'homme (versets 17, 18). Jusqu'à ce que Dieu envoie Sa parole et la guérisse (verset 20).

Chacun de nous peut-il dire où et comment le Seigneur a trouvé et sauvé son âme?

6

Octobre

Lecture : Psaume 107:23-43

23    Ceux qui descendent sur la mer dans des navires, qui font [leur] travail[922] sur les grandes eaux,

24    Ceux-là voient les œuvres de l’Éternel, et ses merveilles dans les [eaux] profondes.

25    Il a commandé, et a fait venir un vent de tempête, qui souleva ses flots :

26    Ils montent aux cieux, ils descendent aux abîmes : leur âme se fond de détresse ;

27    Ils tournent et chancellent comme un homme ivre, et toute leur sagesse est venue à néant….

28    Alors ils ont crié à l’Éternel dans leur détresse, et il les a fait sortir de leurs angoisses ;

29    Il arrête la tempête, [la changeant] en calme, et les flots se taisent,

30    Et ils se réjouissent de ce que les [eaux] sont apaisées, et il les conduit au port qu’ils désiraient.

31    Qu’ils célèbrent l’Éternel pour sa bonté, et pour ses merveilles envers les fils des hommes ;

32    Et qu’ils l’exaltent dans la congrégation du peuple, et le louent dans l’assemblée[923] des anciens !

33    Il change les fleuves en désert, et les sources d’eaux en sol aride,

34    La terre fertile en terre salée, à cause de l’iniquité de ceux qui y habitent.

35    Il change le désert en un étang d’eau, et la terre aride en des sources d’eaux ;

36    Et il y fait habiter les affamés ; et ils y établissent des villes habitables,

37    Et sèment les champs, et plantent des vignes, qui leur rapportent du fruit.

38    Et il les bénit, et ils se multiplient beaucoup ; et il ne laisse pas diminuer leur bétail ; …

39    Et ils diminuent, et sont accablés par l’oppression, le malheur, et le chagrin.

40    Il verse le mépris sur les nobles ; et les fait errer dans un désert où il n’y a pas de chemin ;

41    Mais il relève le pauvre de l’affliction, et donne des familles comme des troupeaux.

42    Les hommes droits le verront et s’en réjouiront ; et toute iniquité fermera sa bouche.

43    Qui est sage prendra garde à ces choses, et comprendra[924] les bontés de l’Éternel.

Commentaires :

Beaucoup de personnes ne pensent à Dieu qu'au moment des épreuves. Doivent-elles s'étonner s'Il leur en envoie? Comme ces marins pris dans la tempête (versets 23 à 30), les hommes sont parfois placés dans des situations désespérées (Luc 8:23...). Dieu veut ainsi leur faire réaliser leur totale impuissance et le néant de toute leur sagesse (verset 27; Psaume 108:12). Pourquoi? Pour les amener à crier à Lui. Il n'attend que cela pour intervenir. À sa voix, les flots se calment (verset 29). Et en même temps se calme l'esprit de l'homme quand il consent à confier le gouvernail au Seigneur pour se laisser conduire au port désiré! (verset 30).

Ces voies de Dieu pour le salut d'une âme ont leur équivalent dans la vie du croyant. Les sources terrestres auxquelles il s'abreuvait peuvent tarir (verset 33; comparer 1 Rois 17:7). Mais en même temps, le Seigneur lui fera trouver de l'eau vive à l'endroit où il ne la cherchait pas (verset 35; Exode 15:22 à 25). Ce qui paraissait aride et amer deviendra précisément pour l'âme une source de joie et de force. «Qui est sage prendra garde à ces choses et comprendra les bontés de l'Éternel» (verset 43). Oui, soyons-en certains, toutes nos circonstances, celles qui sont pénibles comme celles qui sont agréables, sont dispensées par «Sa bonté qui demeure à toujours» (comparer verset 1).

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Octobre

Lecture : Psaume 108

Cantique. Psaume de David.

1      Mon cœur est affermi, ô Dieu ! je chanterai, et je psalmodierai,… mon âme[925] aussi.

2      Éveillez-vous, luth et harpe ! Je m’éveillerai à l’aube du jour.

3      Je te célébrerai parmi les peuples, ô Éternel ! et je chanterai tes louanges parmi les peuplades ;

4      Car ta bonté est grande par-dessus les cieux, et ta vérité [atteint] jusqu’aux nues.

5      Élève-toi, ô Dieu ! au-dessus des cieux, et que ta gloire soit au-dessus de toute la terre.

6      Afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite, et réponds-moi ! [926]

7      Dieu a parlé dans sa sainteté : je me réjouirai ; je partagerai Sichem et je mesurerai la vallée de Succoth.

8      Galaad est à moi, Manassé est à moi, et Éphraïm est la force[927] de ma tête ; Juda est mon législateur ;

9      Moab est le bassin où je me lave ; sur Édom j’ai jeté ma sandale ; sur la Philistie je pousserai des cris de triomphe.

10    Qui me conduira dans la ville forte ? Qui me mènera jusqu’en Édom ?

11    Ne sera-ce pas toi, ô Dieu, qui nous as rejetés, et qui n’es pas sorti, ô Dieu, avec nos armées ?

12    Donne-nous du secours pour sortir de détresse ; car la délivrance qui vient de l’homme est vaine.

13    Par Dieu nous ferons des actes de valeur, et c’est lui qui foulera nos adversaires.

Commentaires :

 «Je m'éveillerai à l'aube du jour...» (verset 2). Comme David, réalisons le prix de ces premiers moments du matin passés dans la communion du Seigneur (comparer Psaume 63:1). L'expérience montre que si nous ne savons pas en profiter, l'occasion ne s'en retrouvera pas facilement pendant le reste de la journée.

Les versets 5 et 6 nous rappellent deux vérités à ne jamais perdre de vue dans nos prières: Tout d'abord que la délivrance et la bénédiction du croyant sont inséparables de la gloire de Dieu. Trop souvent nous l'oublions au moment de prier; nous ne sommes égoïstement préoccupés que de ce qui nous concerne. Mais cherchons «premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses nous seront données par-dessus» (Matthieu 6:33). En second lieu, puisque nous connaissons l'amour du Seigneur pour les siens, ne manquons pas d'y faire appel: «Afin que tes bien-aimés soient délivrés», dit le psalmiste (comparer Jean 11:3).

À partir du verset 6 le psaume (qui a commencé par les v. 7 à 11 du Ps. 57) reproduit les versets 5 à 12 du Psaume 60. Ils se situent au moment où Dieu aura repris possession des limites d'Israël. Il a parlé dans sa sainteté (verset 7). Et ses premiers mots sont: «Je me réjouirai...» La joie du Seigneur est de bénir les siens et de leur faire partager son héritage.

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Octobre

Lecture : Psaume 109:1-20

Au chef de musique. De David. Psaume.

1      Ô Dieu de ma louange ! ne te tais point.

2      Car la bouche du méchant et la bouche de la fraude se sont ouvertes contre moi : ils parlent contre moi[928] avec une langue menteuse,

3      Et ils m’ont entouré de paroles de haine, et ils me font la guerre sans cause.

4      Pour mon amour, ils ont été mes adversaires ; mais moi [je me suis adonné à la] prière.

5      Et ils m’ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour.

6      Prépose sur lui un méchant, et que l’adversaire[929] se tienne à sa droite ;

7      Quand il sera jugé, qu’il soit déclaré méchant, et que sa prière lui soit [comptée] comme un péché ;

8      Que ses jours soient peu nombreux, qu’un autre prenne sa charge ;

9      Que ses fils soient orphelins, et sa femme veuve ;

10    Que ses fils soient vagabonds, et qu’ils mendient, et qu’ils aillent quêtant loin de leurs [demeures en] ruines.

11    Que l’usurier jette le filet sur tout ce qui est à lui, et que les étrangers pillent [le fruit de] son travail ;

12    Qu’il n’y ait personne qui étende sa bonté sur lui, et qu’il n’y ait personne qui use de grâce envers ses orphelins ;

13    Que sa postérité soit retranchée ; que, dans la génération qui suivra, leur nom soit effacé ;

14    Que l’iniquité de ses pères revienne en mémoire devant l’Éternel, et que le péché de sa mère ne soit point effacé ;

15    Qu’ils soient continuellement devant l’Éternel, et qu’il retranche leur mémoire de la terre ;

16    Parce qu’il ne s’est point souvenu d’user de bonté, et qu’il a persécuté l’affligé et le pauvre, et celui qui a le cœur brisé, pour le faire mourir.

17    Et il a aimé la malédiction : — qu’elle vienne sur lui ! Et il n’a pas pris plaisir à la bénédiction : — qu’elle soit loin de lui !

18    Et qu’il soit revêtu de la malédiction comme de sa robe ; et qu’elle entre au dedans de lui comme de l’eau, et dans ses os comme de l’huile ;

19    Qu’elle lui soit comme un vêtement dont il se couvre, et comme une ceinture qui le ceigne continuellement.

20    Telle soit, de par l’Éternel, la récompense de mes adversaires et de ceux qui parlent en mal contre mon âme.

 

Commentaires :

Ce psaume terrible s'ouvre en invoquant le «Dieu de ma louange» (verset 1). Aucune menace, aucun sujet d'accablement n'empêchait Jésus de lever les yeux vers son Père et de le louer. Au contraire, c'étaient autant de raisons pour le faire. Comment se défendait-Il quand Il était «entouré de paroles de haine» (verset 3)? «Mais moi, dit-Il, je me suis adonné à la prière» (verset 4). Telle devrait être, chrétiens, notre seule «riposte» lorsqu'il nous arrive de rencontrer une hostilité injuste. Si nous nous taisons — ou plutôt si nous ne parlons qu'à Dieu — Lui ne se taira pas et se chargera de répondre à notre place (verset 1; Romains 12:19). Toutefois Christ a été seul à endurer «une telle contradiction...» (Hébreux 12:3). Ses adversaires (qui, dans l'original hébreu, portent le même nom que leur maître Satan) non seulement Lui ont fait la guerre sans cause; mais, s'écrie Jésus, «ils m'ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour» (verset 5). Or parmi eux s'était rangé Judas, coupable d'une ingratitude d'autant plus affreuse qu'il avait été l'objet d'une affection plus intime. Actes 1:20 lui applique le verset 8 (et, pour l'avenir, ce passage se rapporte à l'Antichrist). Certes il y avait bien là de quoi briser le cœur du Sauveur (verset 16).

9

Octobre

Lecture : Psaume 109:21-31 et Psaume 110

21    Mais toi, Éternel ! Seigneur ! agis pour moi à cause de ton nom ; car ta gratuité est bonne ; délivre-moi ;

22    Car je suis affligé et pauvre, et mon cœur est blessé au dedans de moi.

23    Je m’en vais comme l’ombre quand elle s’allonge ; je suis jeté çà et là comme la sauterelle ;

24    Mes genoux chancellent par le jeûne, et ma chair s’est amaigrie et n’a plus sa graisse.

25    Et moi, je leur suis en opprobre ; quand ils me voient, ils hochent la tête.

26    Aide-moi, Éternel, mon Dieu ! Sauve-moi selon ta bonté !

27    Et qu’on sache que c’est ici ta main, — que toi, ô Éternel ! tu l’as fait.

28    Qu’eux, ils maudissent ; mais toi, bénis. S’ils s’élèvent, qu’ils soient honteux, et que ton serviteur se réjouisse.

29    Que mes adversaires soient revêtus de confusion, et qu’ils se couvrent de leur honte comme d’un manteau.

30    [Alors] de ma bouche je célébrerai hautement l’Éternel, et je le louerai au milieu de la multitude ;

31    Car il s’est tenu à la droite du pauvre, pour le sauver de ceux qui jugeaient son âme.

PSAUME 110

De David. Psaume.

1      L’Éternel a dit[930] à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds.

2      L’Éternel enverra de Sion la verge[931] de ta force : Domine au milieu de tes ennemis !

3      Ton peuple sera [un peuple] de franche volonté, au jour de ta puissance, en sainte magnificence. Du sein de l’aurore te [viendra] la rosée de ta jeunesse[932].

4      L’Éternel a juré, et il ne se repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec.

5      Le Seigneur, à ta droite, brisera les rois au jour de sa colère.

6      Il jugera parmi les nations, il remplira [tout] de corps morts, il brisera le chef d’un[933] grand pays.

7      Il boira du torrent dans le chemin, c’est pourquoi il lèvera haut la tête.

Commentaires :

 «Agis pour moi à cause de ton nom», demande celui qui a déjà été appelé au v. 16 l'Affligé et le Pauvre (versets 21, 22; comparer Jean 12:28). «Qu'on sache que c'est ici ta main...» (verset 27). Dieu devait à sa propre gloire de délivrer Celui qui l'invoquait. C'est ce que montre le Psaume 110! Quel relief il prend après le tableau de l'abaissement de l'Homme de douleurs. L'Éternel s'était tenu à la droite du Pauvre pour le sauver (Psaume 109:31); c'est le passé. Pour le présent, Il l'a fait asseoir à Sa droite proclamant toute sa satisfaction dans l’œuvre achevée (v. 1; il s’agit de Christ; Éphésiens 1:20). Et plus tard encore, promet le versets 5, «le Seigneur, à ta droite, brisera les rois au jour de sa colère». Ses adversaires du Psaume 109 seront mis pour marchepied de ses pieds: leur asservissement fera partie de sa gloire.

Ce psaume n’est cité pas moins de huit fois dans le Nouveau Testament. Il sert pratiquement de fil conducteur à toute l'épître aux Hébreux (chapitre 1:13; 7:17; 10:13...).

Enfin, à ces promesses faites au Messie, s'en ajoute une qui se rapporte à son chemin sur la terre (verset 7). Christ, homme, devait trouver ici-bas quelques rares instants de rafraîchissement, propres à encourager et à fortifier son âme (par exemple Luc 7:9, 44; 9:20; 10:21, 39; 23:42)...

10

Octobre

Lecture : Psaume 111

Louez Jah. [934]

1      Je célébrerai l’Éternel de tout mon cœur, dans la compagnie[935] des hommes droits et dans l’assemblée.

2      Les œuvres de l’Éternel sont grandes, elles sont recherchées de tous ceux qui y prennent plaisir ;

3      Son œuvre est glorieuse et magnifique, et sa justice demeure à perpétuité.

4      Il a établi un mémorial de ses merveilles. L’Éternel est plein de grâce et miséricordieux ;

5      Il donne de la nourriture à ceux qui le craignent ; il se souvient à toujours de son alliance ;

6      Il a montré à son peuple la puissance de ses œuvres, pour leur donner l’héritage des nations.

7      Les œuvres de ses mains sont vérité et jugement ; tous ses préceptes sont sûrs,

8      Maintenus à perpétuité, pour toujours, faits avec vérité et droiture.

9      Il a envoyé la rédemption à son peuple ; il a commandé son alliance pour toujours. Son nom est saint et terrible.

10    La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse ; tous ceux qui pratiquent [ses préceptes] auront une bonne intelligence. Sa louange demeure à perpétuité.

Commentaires :

Grandes sont «les œuvres» du Dieu de la création (verset 2). Mais que dire de «son œuvre» unique (verset 3), celle de la rédemption (verset 9)? Combien elle est «glorieuse et magnifique»! Nous adorons Celui qui l'a accomplie et nous concluons comme l'apôtre: «Celui même qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec Lui?» (Romains 8:32). N'assure-t-Il pas chaque jour notre subsistance? (verset 5). Oui, ce que Dieu fait confirme ce qu'Il est: «plein de grâce et miséricordieux» (verset 4). Considérer ses oeuvres fortifie notre foi en sa Parole; jamais elles n'ont contredit ses préceptes. Les unes et les autres sont vérité. Ses préceptes sont sûrs (verset 7) et les pratiquer constitue le moyen d'acquérir «une bonne intelligence» (verset 10).

Le premier pas d'un homme dans le chemin de la sagesse est la crainte de Dieu. D'après le versets 5, c'est également la seule manière de résoudre le problème si douloureux de la faim dans le monde... mais aussi la seule à laquelle les peuples ne pensent pas.

La louange de l'Éternel «demeure à perpétuité» (verset 10; de même que sa justice: verset 3; et que ses préceptes: verset 8). Sachons l'entonner dès maintenant.

11

Octobre

Lecture : Psaume 112

Louez Jah. [936]

1      Bienheureux l’homme qui craint l’Éternel [et] qui prend un grand plaisir en ses commandements !

2      Sa semence sera puissante dans le pays ; … la génération des hommes droits sera bénie.

3      Les biens et la richesse seront dans sa maison, et sa justice demeure à perpétuité.

4      La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits. Il est plein de grâce, et miséricordieux, et juste.

5      Heureux l’homme qui use de grâce, et qui prête ! Il maintiendra sa cause dans le jugement[937] ;

6      Aussi il ne sera jamais ébranlé. La mémoire du juste sera à toujours.

7      Il ne craindra pas une mauvaise nouvelle ; son cœur est ferme, se confiant en l’Éternel ;

8      Son cœur est soutenu ; il ne craint pas, jusqu’à ce qu’il voie [son plaisir] en ses adversaires.

9      Il répand, il donne aux pauvres ; sa justice demeure à perpétuité ; sa corne est élevée en gloire.

10    Le méchant [le] verra, et en aura du dépit ; il grincera les dents et se fondra ; le désir des méchants périra.

Commentaires :

Ce psaume se rattache au précédent, comme le montre une même disposition alphabétique des versets (voir note). Dans le Psaume 111 la justice de l'Éternel demeure à perpétuité (verset 3). Au Psaume 112 c'est la justice de celui qui craint l'Éternel qui demeure à perpétuité (versets 3, 9). Notre verset 1 continue et dépasse le verset 10 du Psaume 111. La crainte de Dieu, chemin de la sagesse est aussi celui de la bénédiction. Il ne s'agit plus seulement de pratiquer les commandements de l'Éternel, mais d'y prendre un grand plaisir. C'était la part de Jésus qui pouvait dire: «c'est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir» (Psaume 40:8; verset aussi Jean 4:34).

Certaines personnes ont toujours peur d'apprendre une mauvaise nouvelle. Eh bien! la crainte de Dieu éloigne cette crainte des hommes (verset 8) ou des événements fâcheux (verset 7). Le cœur de celui qui se confie en Dieu n'est pas troublé par ce qui se passe (Proverbes 1:33); il est ferme (verset 7), parce que le Seigneur le soutient (verset 8; comparer Jean 14:1, 27 fin). Mais un cœur ferme peut être en même temps un cœur sensible et plein d'amour. Le juste use de grâce (verset 5), répand et donne aux pauvres (verset 9). «Il est plein de grâce et miséricordieux» comme Dieu Lui-même (comparer verset 4 avec Psaume 111:4 fin et Jacques 5:11 fin).

12

Octobre

Lecture : Psaumes 113 et 114

Louez Jah. [938]

1      Louez, vous serviteurs de l’Éternel, louez le nom de l’Éternel.

2      Le nom de l’Éternel soit béni, dès maintenant et à toujours !

3      Du soleil levant jusqu’au soleil couchant, le nom de l’Éternel soit loué !

4      L’Éternel est haut élevé par-dessus toutes les nations ; sa gloire est au-dessus des cieux.

5      Qui est comme l’Éternel, notre Dieu ? Il a placé sa demeure en haut ;

6      Il s’abaisse pour regarder dans les cieux et sur la terre ;

7      De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre,

8      Pour les faire asseoir avec les nobles, avec les nobles de son peuple ;

9      Il fait habiter la femme stérile dans une maison, joyeuse mère de fils. Louez Jah ! [939]

PSAUME 114

1      Quand Israël sortit d’Égypte, [et] la maison de Jacob d’avec un peuple qui parle une langue étrangère,

2      Juda fut son sanctuaire, Israël la sphère de sa domination.

3      La mer le vit, et s’enfuit ; le Jourdain retourna en arrière ;

4      Les montagnes sautèrent comme des béliers, les collines comme des agneaux.

5      Qu’avais-tu, mer, pour t’enfuir ; toi, Jourdain, pour retourner en arrière ?

6      Vous, montagnes, pour sauter comme des béliers ; vous, collines, comme des agneaux ?

7      Devant la face du Seigneur, tremble, ô terre ! devant la face du #Dieu de Jacob,

8      Qui a changé le rocher en un étang d’eau, la pierre dure en une source d’eaux.

Commentaires :

Que de motifs «les serviteurs de l'Éternel» ont pour louer «le nom de l'Éternel» (verset 1). Ils gisaient autrefois dans la poussière de la mort, oui, sur le fumier du péché (verset 7). Mais Dieu s'est abaissé pour regarder sur la terre (verset 6). Ne l'oublions jamais, si grand qu'Il soit, Il prend connaissance de tout ce qui concerne chacune de ses créatures. Il a vu leur état de complet dénuement. Et, comme le maître de la parabole, il s'est plu à inviter ces pauvres et ces misérables pour les faire asseoir au grand souper de sa grâce (Matt. 22:10; comparer aussi 1 Samuel 2:8 et Luc 1:52-53).

L'Éternel avait vu l'affliction de son peuple, entendu son cri, connu ses douleurs. Et Il descendit pour le délivrer (Psaume 113:6; Exode 3:7). Il le fit sortir d'Égypte avec puissance. À son commandement, la mer Rouge s'enfuit pour laisser traverser le peuple de Dieu; «le Jourdain retourna en arrière» pour lui livrer passage; le rocher fit couler ses eaux pour le désaltérer. Dieu sait où et comment faire jaillir le rafraîchissement et la vie pour répondre au besoin des siens. Mais Il fera un miracle plus grand encore en faveur de son peuple quand Il changera le cœur dur de celui-ci en une source d'eau pour la bénédiction de toute la terre.

13

Octobre

Lecture : Psaume 115

1      Non point à nous, ô Éternel ! non point à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta vérité.

2      Pourquoi les nations diraient-elles : Où donc est leur Dieu ?

3      Mais notre Dieu est aux cieux ; tout ce qu’il lui a plu, il l’a fait.

4      Leurs idoles sont de l’argent et de l’or, ouvrage de mains d’homme :

5      Elles ont une bouche et ne parlent pas ; elles ont des yeux et ne voient pas ;

6      Elles ont des oreilles et n’entendent pas ; elles ont un nez et ne sentent pas ;

7      Elles ont des mains et ne touchent pas ; des pieds, et ne marchent pas ; elles ne rendent aucun son de leur gosier.

8      Ceux qui les ont faites, tous ceux qui se confient en elles, sont comme elles.

9      Israël, confie-toi en l’Éternel : il est leur secours et leur bouclier.

10    Maison d’Aaron, confiez-vous en l’Éternel : il est leur secours et leur bouclier.

11    Vous qui craignez l’Éternel, confiez-vous en l’Éternel : il est leur secours et leur bouclier.

12    L’Éternel s’est souvenu de nous : il bénira, il bénira la maison d’Israël ; il bénira la maison d’Aaron ;

13    Il bénira ceux qui craignent l’Éternel, les petits avec les grands.

14    L’Éternel vous augmentera [sa bénédiction], à vous et à vos fils.

15    Vous êtes bénis de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.

16    Les cieux sont les cieux de l’Éternel, mais il a donné la terre aux fils des hommes.

17    Ni les morts, ni tous ceux qui descendent dans le silence, ne loueront Jah.

18    Mais nous, nous bénirons Jah, dès maintenant et à toujours. Louez Jah ! [940]

Commentaires :

Comme jadis Moïse et Josué, le résidu d'Israël demandera plus tard à Dieu d'intervenir à cause de Sa gloire, pour que son Nom soit connu de toutes les nations (versets 1, 2; Exode 32:12; Josué 7:9). Oui, l'Éternel relèvera le défi qui a tant attristé les siens: «Où donc est leur Dieu?» (verset 2; Psaume 42:3; Joël 2:17 fin; comparer Matthieu 27:43).

«Notre Dieu est aux cieux», répondent les fidèles, et auprès de Lui est notre coeur! Quant aux gens du monde, en général, il ne faut pas longtemps pour découvrir ce qu'ils affectionnent. Pour la plupart, ils n'ont pas honte de leurs idoles: ce sont l'argent, l'or (verset 4), les produits de l'art et de la technique, ce sont les divertissements, les plaisirs; ce sont également des chanteurs, vedettes ou personnalités du moment. Proclamons, nous aussi, qui est notre Dieu. Faisons en sorte que son Nom soit connu dès maintenant autour de nous. Il le sera dans la mesure où nous rechercherons sa gloire et non la nôtre (verset 1). Dans la mesure aussi où chacun pourra voir que c'est en Dieu seul que nous mettons notre confiance (verset 11).

En contraste avec la louange et la bénédiction terrestres du règne (versets 16, 17), comme chrétiens nous nous réjouissons d'être morts avec Christ et d'avoir avec Lui notre place en résurrection dans les lieux célestes.

14

Octobre

Lecture : Psaume 116

1      J’ai aimé l’Éternel, car il a entendu ma voix, mes supplications ;

2      Car il a incliné son oreille vers moi, et je l’invoquerai durant mes jours.

3      Les cordeaux de la mort m’avaient environné, et les détresses du shéol m’avaient atteint ; j’avais trouvé la détresse et le chagrin ;

4      Mais j’invoquai le nom de l’Éternel : Je te prie, ô Éternel ! délivre mon âme.

5      L’Éternel est plein de grâce et juste, et notre Dieu est miséricordieux.

6      L’Éternel garde les simples ; j’étais devenu misérable, et il m’a sauvé.

7      Mon âme, retourne en ton repos, car l’Éternel t’a fait du bien.

8      Car tu as délivré mon âme de la mort, mes yeux de larmes, mes pieds de chute :

9      Je marcherai devant l’Éternel dans la terre[941] des vivants.

10    J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. J’ai été fort affligé.

11    Je disais en mon agitation : Tout homme est menteur.

12    Que rendrai-je à l’Éternel pour tous les biens qu’il m’a faits ?

13    Je prendrai la coupe du salut[942], et j’invoquerai le nom de l’Éternel.

14    J’acquitterai mes vœux envers l’Éternel, — oui, devant tout son peuple.

15    Précieuse, aux yeux de l’Éternel, est la mort de ses saints[943].

16    Je te prie, ô Éternel ! car je suis ton serviteur ; je suis ton serviteur, le fils de ta servante ; tu as délié mes liens.

17    Je te sacrifierai des sacrifices d’actions de grâces, et j’invoquerai le nom de l’Éternel.

18    J’acquitterai mes vœux envers l’Éternel, — oui, devant tout son peuple,

19    Dans les parvis de la maison de l’Éternel, au milieu de toi, Jérusalem. Louez Jah ! [944]

Commentaires :

Ce cantique de l'Israélite ramené dans son pays, combien plus le racheté du Seigneur peut-il le chanter aujourd'hui: «J'étais devenu misérable, et Il m'a sauvé... tu as délivré mon âme de la mort...» (versets 6, 8). Mais le rappel d'un si grand salut donne conscience au croyant des droits que son Sauveur a sur lui. Le v. 8 évoque une triple délivrance: Dieu sauve nos âmes, soutient nos cœurs accablés par l’épreuve, nous préserve enfin des pièges et des tentations dans lesquelles, faibles comme nous le sommes, nous risquons de trébucher.

C’est pourquoi chacun peut se poser la question du verset 12: «Que rendrai-je à l'Éternel pour tous les biens qu'il m'a faits?» «J'ai aimé l'Éternel...», répond le psalmiste, ce sont les premiers mots du psaume et le premier effet de l'Évangile à la base de tous les autres. Alors, de l'abondance du cœur la bouche peut proclamer le nom du Seigneur (verset 10; 2 Corinthiens 4:13). Mais il existe plus d'une manière de Lui rendre témoignage: «Je prendrai la coupe du salut... je te sacrifierai des sacrifices d'actions de grâces... oui, devant tout son peuple» (versets 13, 14, 17). Rendons-Lui donc de tout notre cœur ces sacrifices de louanges, «fruit des lèvres qui confessent son nom» (Hébreux 13:15).

15

Octobre

Lecture : Psaume 117 et 118:1-14

1      Louez l’Éternel, vous, toutes les nations ; célébrez-le, vous, tous les peuples !

2      Car sa bonté est grande envers nous, et la vérité de l’Éternel demeure à[945] toujours. Louez Jah ![946]

PSAUME 118

1      Célébrez l’Éternel ! Car il est bon ; car sa bonté demeure à[947] toujours.

2      Qu’Israël dise, que sa bonté demeure à toujours !

3      Que la maison d’Aaron dise, que sa bonté demeure à toujours !

4      Que ceux qui craignent l’Éternel disent, que sa bonté demeure à toujours !

5      Dans ma détresse j’ai invoqué Jah ; Jah m’a répondu, [et m’a mis] au large.

6      L’Éternel est pour moi, je ne craindrai pas ; que me fera l’homme ?

7      L’Éternel est pour moi entre ceux qui me secourent ; et moi je verrai [mon plaisir] en ceux qui me haïssent.

8      Mieux vaut mettre sa confiance en l’Éternel que de se confier en l’homme.

9      Mieux vaut mettre sa confiance en l’Éternel que de se confier dans les principaux.

10    Toutes les nations m’avaient environné ; au nom de l’Éternel, certes je les ai détruites.

11    Elles m’avaient environné, oui, environné ; au nom de l’Éternel, certes je les ai détruites.

12    Elles m’avaient environné comme des abeilles ; elles ont été éteintes comme un feu d’épines ; au nom de l’Éternel, certes je les ai détruites.

13    Tu m’avais rudement poussé, pour que je tombasse ; mais l’Éternel m’a été en secours.

14    Jah a été ma force et mon cantique, et il a été mon salut.

Commentaires :

Si le Seigneur nous est précieux (Psaume 116), nous en inviterons d'autres à l'adorer avec nous. Il en sera ainsi d'Israël. Autrefois si jaloux de ses privilèges, plein de mépris pour les nations, il les conviera lui-même à la louange universelle (verset 1; Romains 10:19; 15:11). La bonté et la vérité de Dieu sont de nouveau nommées ensemble (verset 2; voir Psaume 108:4; 115:1). Elles sont la double manifestation envers les hommes des caractères essentiels de Dieu: amour et lumière. Quel inépuisable sujet de méditation contient donc ce précieux petit psaume (qui se trouve être le chapitre central de la Bible).

Au Psaume 118, c'est la bonté de l'Éternel qui est le thème de la louange. Environné et menacé par le monde entier, Israël fera l'expérience que le secours de l'homme et des principaux est vain (versets 8, 9; Psaume 108:12). Le nom de l'Éternel sera sa seule sauvegarde. Quant à nous, ce qui nous menace, ce sont essentiellement, hélas, les convoitises de nos pauvres cœurs (Jacques 1:14). Maintes fois nous avons été sur le point de tomber, mais Dieu nous a été en secours; Il a gardé nos pieds de chute (verset 13; Psaume 116:8). Et l'homme ne pourra rien faire ni contre nous (verset 6) ni pour nous (verset 8) car le Seigneur est notre force (verset 14).

16

Octobre

Lecture : Psaume 118:15-29

15    La voix de triomphe et de salut est dans les tentes des justes : la droite de l’Éternel agit puissamment ;

16    La droite de l’Éternel est haut élevée, la droite de l’Éternel agit puissamment ;

17    Je ne mourrai pas, mais je vivrai, et je raconterai les œuvres de Jah.

18    Jah m’a sévèrement châtié, mais il ne m’a pas livré à la mort.

19    Ouvrez-moi les portes de la justice ; j’y entrerai, je célébrerai Jah.

20    C’est ici la porte de l’Éternel, les justes y entreront.

21    Je te célébrerai, car tu m’as répondu, et tu as été mon salut.

22    La pierre que ceux qui bâtissaient avaient rejetée, est devenue la tête de l’angle[948].

23    Ceci a été de par l’Éternel : c’est[949] une chose merveilleuse devant nos yeux.

24    C’est ici le jour que l’Éternel a fait ; égayons-nous et réjouissons-nous en lui !

25    Ô Éternel, sauve, je te prie ! Éternel, je te prie, donne la prospérité !

26    Béni soit celui qui vient au nom de l’Éternel ! Nous vous avons bénis[950] de la maison de l’Éternel.

27    L’Éternel est *Dieu, et il nous a donné la lumière. Liez avec des cordes le sacrifice[951] aux cornes de l’autel.

28    Tu es mon *Dieu, et je te célébrerai,— mon Dieu, je t’exalterai.

29    Célébrez l’Éternel ! car il est bon, car sa bonté demeure à toujours.

Commentaires :

Ce psaume occupe une place importante dans les prophéties relatives au Seigneur. Le verset 22 cité dans les évangiles ainsi qu'en 1 Pierre 2:7, annonce à la fois le rejet de Jésus et la place qui Lui reviendra. Que ce que Dieu a voulu faire par Christ et pour Christ soit toujours «une chose merveilleuse devant nos yeux» (verset 23)! Les versets 25 et 26 nous rappellent l'entrée du Messie à Jérusalem et les cris jetés par la foule: «Sauve je te prie» (Hosanna en hébreu). «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur» (Matthieu 21:9). Malgré lui, le peuple juif L'a invoqué et honoré ce jour-là comme l'annonçaient les Écritures. Et celles-ci devraient aujourd'hui ouvrir les yeux de ce peuple. Cependant le moment vient où cette prophétie aura son véritable accomplissement. Le Messie triomphant sera alors reçu et salué par le résidu fidèle.

Chez les Juifs, ce psaume faisait partie du rituel de la Pâque. Peut-être est-ce l'hymne chantée par le Seigneur avec ses disciples après la cène? (Marc 14:26). S'il en est ainsi, avec quels sentiments a-t-il prononcé en un tel moment les versets 6, 21, 22 et la fin du verset 27: «Liez... le sacrifice aux cornes de l'autel»!

Le psaume s'achève comme il a commencé: en célébrant la bonté immuable de l'Éternel (versets 1, 29).

17

Octobre

Lecture : Psaume 119:1-16

1      Bienheureux ceux qui sont intègres dans leur voie, qui marchent dans la loi de l’Éternel.

2      Bienheureux ceux qui gardent[952] ses témoignages, qui le cherchent de tout leur cœur,

3      Qui aussi ne font pas d’iniquité ; ils marchent dans ses voies.

4      Tu as commandé tes préceptes pour qu’on les garde soigneusement.

5      Oh, que mes voies fussent dressées, pour garder tes statuts !

6      Alors je ne serai pas honteux quand je regarderai à tous tes commandements.

7      Je te célébrerai d’un cœur droit, quand j’aurai appris les ordonnances[953] de ta justice.

8      Je garderai tes statuts ; ne me délaisse pas tout à fait.

9      Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole.

10    Je t’ai cherché de tout mon cœur ; ne me laisse pas m’égarer de tes commandements.

11    J’ai caché ta parole[954] dans mon cœur, afin que je ne pèche pas contre toi.

12    Éternel ! tu es béni ; enseigne-moi tes statuts.

13    J’ai raconté de mes lèvres toutes les ordonnances de ta bouche.

14    J’ai pris plaisir au chemin de tes témoignages, autant qu’à toutes les richesses.

15    Je méditerai tes préceptes et je regarderai à tes sentiers.

16    Je fais mes délices de tes statuts, je n’oublierai pas ta parole.

Commentaires :

 «Bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent», disait aux foules le Seigneur Jésus (Luc 11:28). C'est de ce bonheur et de ce privilège que va nous entretenir tout au long ce psaume magnifique. Heureux en effet ceux qui sont intègres (purs de cœur, Matthieu 5:8), qui prennent plaisir aux témoignages du Seigneur et qui font leurs délices de ses statuts (verset 16). Mais doublement heureux ceux qui gardent soigneusement ces statuts (versets 2, 4, 5, 8) et qui y marchent (verset 1).

Une question sérieuse est posée au verset 9. Elle n'a aucun sens pour les jeunes gens du monde qui se moquent ouvertement des «scrupules» du jeune croyant. Mais pour ce dernier, elle est capitale: «Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie?» La réponse suit aussitôt: «Ce sera en y prenant garde selon ta parole». Retenons ce secret d'une marche pure, à l'abri du péché contre Dieu (verset 11) et aussi contre notre propre corps (1 Corinthiens 6:18). En cachant la Parole dans notre cœur, en y gravant des passages essentiels comme ce versets 9, nous serons armés pour «le mauvais jour» où surgira la tentation (Éphésiens 6:13, 17). Car si nous gardons soigneusement Ses préceptes, le Dieu fidèle nous gardera avec le même soin. Que Sa Parole habite en nous richement! (Colossiens 3:16).

18

Octobre

Lecture : Psaume 119:17-40

17    Fais du bien à ton serviteur, [et] je vivrai et je garderai ta parole.

18    Ouvre mes yeux, et je verrai les merveilles qui sont dans ta loi.

19    Je suis étranger dans le pays ; ne me cache pas tes commandements.

20    Mon âme est brisée par l’ardent désir qu’elle a en tout temps pour tes ordonnances.

21    Tu as tancé les orgueilleux, les maudits, qui s’égarent de tes commandements.

22    Roule de dessus moi l’opprobre et le mépris ; car je garde[955] tes témoignages.

23    Les princes même se sont assis [et] parlent contre moi ; ton serviteur médite tes statuts.

24    Tes témoignages sont aussi mes délices, les hommes de mon conseil.

25    Mon âme est attachée à la poussière ; fais-moi vivre selon ta parole.

26    Je [t’]ai déclaré mes voies, et tu m’as répondu ; enseigne-moi tes statuts.

27    Fais-moi comprendre la voie de tes préceptes, et je méditerai sur tes merveilles.

28    Mon âme, de tristesse, se fond en larmes ; affermis-moi[956] selon ta parole.

29    Éloigne de moi la voie du mensonge, et, dans ta grâce, donne-moi ta loi.

30    J’ai choisi la voie de la fidélité, j’ai placé [devant moi] tes jugements.

31    Je suis attaché à tes témoignages : Éternel ! ne me rends point honteux.

32    Je courrai dans la voie de tes commandements, quand tu auras mis mon cœur au large.

33    Éternel ! enseigne-moi la voie de tes statuts, et je l’observerai jusqu’à la fin.

34    Donne-moi de l’intelligence, et j’observerai ta loi, et je la garderai de tout mon cœur.

35    Fais-moi marcher dans le chemin de tes commandements, car j’y prends plaisir.

36    Incline mon cœur à tes témoignages, et non point au gain.

37    Détourne mes yeux pour qu’ils ne regardent pas la vanité ; fais-moi vivre dans ta voie.

38    Confirme ta parole[957] à ton serviteur, qui est [adonné] à ta crainte.

39    Détourne de moi l’opprobre que je crains ; car tes jugements sont bons.

40    Voici, j’ai ardemment désiré tes préceptes ; fais-moi vivre dans ta justice.

Commentaires :

Quand nous ouvrons notre Bible, commençons toujours par demander au Seigneur d'ouvrir nos yeux pour en discerner les merveilles (verset 18). Mais qu'Il détourne en même temps nos regards de «la vanité» (verset 37), et combien d’objets ce mot recouvre! Car il n'est pas possible de trouver son plaisir à la fois dans la Parole et dans les choses de ce monde, par exemple l'amour des richesses (verset 36; lire Luc 16:13). Un autre obstacle qui trop souvent nous ferme les Écritures, c'est une mauvaise conscience. Comment jouir de ce qui nous reprend? Il faut d'abord confesser notre faute ou notre état. «Je t'ai déclaré mes voies», dit le psalmiste; et alors il peut ajouter «enseigne-moi... (versets 26, 33; Psaume 32:5-8); fais-moi comprendre... (verset 27); donne-moi de l'intelligence... (verset 34)», toutes prières agréables au Seigneur. Ses témoignages sont «les hommes de mon conseil» (verset 24). Encore faut-il que je me laisse conseiller par eux!

Remarquons aussi la progression entre les versets 30, 32, 35. Le croyant a choisi la voie de la fidélité; il se propose d'y courir et demande à Dieu, non d'élargir ce chemin, mais d'élargir son cœur pour que l'objet de ses affections l'attire avec plus de puissance (Philippiens 3:14). Enfin il compte sur Dieu pour l'y faire marcher.

19

Octobre

Lecture : Psaume 119:41-64

41    Et que ta bonté vienne à moi, ô Éternel ! — ton salut, selon ta parole[958] !

42    Et j’aurai de quoi répondre à celui qui m’outrage ; car je me suis confié en ta parole.

43    Et n’ôte pas entièrement de ma bouche la parole de la vérité ; car je me suis attendu à tes jugements.

44    Alors je garderai ta loi continuellement, à toujours et à perpétuité ;

45    Et je marcherai au large, car j’ai recherché tes préceptes ;

46    Et je parlerai de tes témoignages devant des rois, et je ne serai pas honteux ;

47    Et je trouverai mes délices en tes commandements que j’ai aimés ;

48    Et je lèverai mes mains vers tes commandements que j’ai aimés, et je méditerai tes statuts.

49    Souviens-toi de ta parole à ton serviteur, à laquelle tu as fait que je me suis attendu.

50    C’est ici ma consolation dans mon affliction, que ta parole[959] m’a fait vivre.

51    Les orgueilleux se sont moqués de moi excessivement : je n’ai pas dévié de ta loi ;

52    Je me suis souvenu de tes ordonnances de jadis, ô Éternel ! et je me suis consolé.

53    Une ardente indignation m’a saisi à cause des méchants qui abandonnent ta loi.

54    Tes statuts m’ont été des cantiques, dans la maison de mon pèlerinage.

55    Je me suis souvenu de ton nom pendant la nuit, ô Éternel ! et j’ai gardé ta loi.

56    Cela m’est arrivé, car j’ai observé tes préceptes.

57    Ma part, ô Éternel ! je l’ai dit, c’est de garder[960] tes paroles.

58    Je t’ai imploré de tout mon cœur : use de grâce envers moi selon ta parole[961].

59    J’ai pensé à mes voies, et j’ai tourné mes pieds vers tes témoignages.

60    Je me suis hâté, et je n’ai point différé de garder tes commandements.

61    Les cordes des méchants m’ont entouré : je n’ai pas oublié ta loi.

62    Je me lève à minuit pour te célébrer à cause des ordonnances de ta justice.

63    Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent, et de ceux qui gardent tes préceptes.

64    La terre, ô Éternel ! est pleine de ta bonté ; enseigne-moi tes statuts.

Commentaires :

La Parole de Dieu règle toute la vie du croyant. Elle lui permet de répondre quand on lui fait tort, non pas nécessairement par le langage, mais par la patience et la confiance qu'elle lui enseigne (verset 42). Parce qu'elle est «la parole de la vérité» (verset 43), elle donne à l'homme de Dieu une assurance et une autorité quand il parle, une sainte liberté dans sa marche. Pourquoi sommes-nous souvent si timides le témoignage que nous rendons autour de nous? Justement parce que nous manquons beaucoup de cette force et de cette conviction intérieure que communique la Parole de vérité crue, aimée et méditée. «Tes statuts m'ont été des cantiques...» (verset 54). Quel Seigneur que le nôtre! De quel chef d'état, fût-il le meilleur, pourrait-il être dit que ses commandements sont un sujet de joie pour celui qui doit s'y soumettre?

Les versets 57 à 64 nous montrent le cœur du croyant préoccupé de conformer sa marche à la volonté du Seigneur: «J'ai pensé à mes voies...» (verset 59), dit le fidèle; ensuite seulement «j'ai tourné mes pieds». Que de fois, hélas! notre conduite est inverse! Retenons aussi le verset 63: «Je suis le compagnon de tous ceux... qui gardent tes préceptes» (voir versets 79 et 115). Et demandons-nous qui nous fréquentons (Proverbes 13:20).

20

Octobre

Lecture : Psaume 119:65-88

65    Tu as fait du bien à ton serviteur, ô Éternel ! selon ta parole.

66    Enseigne-moi le bon sens et la connaissance ; car j’ai ajouté foi à tes commandements.

67    Avant que je fusse affligé, j’errais ; mais maintenant je garde ta parole[962].

68    Tu es bon et bienfaisant ; enseigne-moi tes statuts.

69    Les orgueilleux ont inventé contre moi des mensonges ; j’observerai tes préceptes de tout mon cœur.

70    Leur cœur est épaissi comme la graisse ; moi, je trouve mes délices en ta loi.

71    Il est bon pour moi que j’aie été affligé, afin que j’apprenne tes statuts.

72    La loi de ta bouche est meilleure pour moi que des milliers [de pièces] d’or et d’argent.

73    Tes mains m’ont fait et façonné ; rends-moi intelligent, et j’apprendrai tes commandements.

74    Ceux qui te craignent me verront, et se réjouiront ; car je me suis attendu à ta parole.

75    Je sais, ô Éternel ! que tes jugements sont justice, et que c’est en fidélité que tu m’as affligé.

76    Que ta bonté, je te prie, soit ma consolation, selon ta parole[963] à ton serviteur.

77    Que tes compassions viennent sur moi, et je vivrai ; car ta loi fait mes délices.

78    Que les orgueilleux soient couverts de honte, car sans cause ils ont agi perversement envers moi ; moi, je médite tes préceptes.

79    Que ceux qui te craignent se tournent vers moi, et ceux qui connaissent tes témoignages.

80    Que mon cœur soit intègre dans tes statuts, afin que je ne sois pas honteux.

81    Mon âme languit après ton salut ; je m’attends à ta parole.

82    Mes yeux languissent après ta parole[964] ; et j’ai dit : Quand me consoleras-tu ?

83    Car je suis devenu comme une outre mise à la fumée ; je n’oublie pas tes statuts.

84    Combien [dureront] les jours de ton serviteur ? Quand exécuteras-tu le jugement contre ceux qui me persécutent ?

85    Les orgueilleux ont creusé pour moi des fosses, ce qui n’est pas selon ta loi.

86    Tous tes commandements sont fidélité. On me persécute sans cause ; aide-moi !

87    Peu s’en est fallu qu’ils ne m’eussent consumé sur la terre ; mais moi, je n’ai pas abandonné tes préceptes.

88    Selon ta bonté, fais-moi vivre, et je garderai le témoignage de ta bouche.

Commentaires :

La demande du verset 17 a été exaucée. «Tu as fait du bien à ton serviteur» (verset 65). Mais d'une manière à laquelle le psalmiste ne s'était pas attendu: par l'affliction. «Il est bon pour moi que j'aie été affligé», reconnaît-il (verset 71). Pourquoi? Parce que «avant que je fusse affligé, j'errais» (verset 67). Le bon Berger a été contraint d'user de ce moyen pénible pour ramener dans le chemin sa brebis égarée. Mais elle a fait ainsi une expérience plus importante encore: elle a appris à connaître son Dieu, et n'a plus besoin de comprendre pour savoir que Son amour n'a pas varié. «Je sais — dit-elle — que c'est en fidélité que tu m'as affligé» (verset 75).

Chez les nomades du désert, la confection d'une outre de peau exige une préparation patiente. On l'expose à la fumée pour faire perdre au cuir le goût âcre et l'odeur d'origine qui ne manqueraient pas d'altérer la pureté de l'eau. Il en est ainsi du chrétien (verset 83). Le feu de l'épreuve doit passer sur lui afin de lui ôter son aigreur ou sa raideur naturelle et le rendre propre au service. «Tes mains m'ont fait et façonné; rends-moi intelligent...» (verset 73). Heureuse prière du racheté! Oui Seigneur, façonne aussi mon esprit par les moyens que tu choisiras; rends-moi souple et docile à ta volonté!

21

Octobre

Lecture : Psaume 119:89-112

89       Éternel ! ta parole est établie à toujours dans les cieux.

90       Ta fidélité est de génération en génération. Tu as établi la terre, et elle demeure ferme.

91       Selon tes ordonnances, [ces choses] demeurent fermes aujourd’hui ; car toutes choses te servent.

92       Si ta loi n’eût fait mes délices, j’eusse péri dans mon affliction.

93       Jamais je n’oublierai tes préceptes, car par eux tu m’as fait vivre.

94       Je suis à toi, sauve-moi ; car j’ai recherché tes préceptes.

95       Les méchants m’attendent pour me faire périr ; [mais] je suis attentif à tes témoignages.

96       J’ai vu la fin de toute perfection ; ton commandement est fort étendu.

97       Combien j’aime ta loi ! tout le jour je la médite.

98       Tes commandements m’ont rendu plus sage que mes ennemis, car ils sont toujours avec moi.

99       J’ai plus d’intelligence que tous ceux qui m’enseignent, parce que je médite tes préceptes.

100     J’ai plus de sens que les anciens, parce que j’observe tes préceptes.

101     J’ai gardé mes pieds de toute mauvaise voie, afin que je garde ta parole.

102     Je ne me suis pas détourné de tes ordonnances, car c’est toi qui m’as instruit.

103     Que tes paroles ont été douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche !

104     Par tes préceptes je suis devenu intelligent ; c’est pourquoi je hais toute voie de mensonge.

105     Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier.

106     J’ai juré, et je le tiendrai, de garder les ordonnances de ta justice.

107     Je suis extrêmement affligé, ô Éternel ! fais-moi vivre selon ta parole !

108     Agrée, je te prie, ô Éternel ! les offrandes volontaires de ma bouche, et enseigne-moi tes ordonnances.

109     Ma vie est continuellement dans ma main, mais je n’oublie pas ta loi.

110     Les méchants m’ont tendu un piège ; mais je ne me suis pas égaré de tes préceptes.

111     Tes témoignages me sont un héritage[965] à toujours ; car ils sont la joie de mon cœur.

112     J’ai incliné mon cœur à pratiquer tes statuts, à toujours, jusqu’à la fin.

Commentaires :

Si fermement qu'ait été établie la terre (verset 90), la Parole du Seigneur l'a été plus fermement encore. Quel bonheur, dans un monde où tout est incertain, où «la fébrile activité de l'homme déchu... se déploie en des pensées qui périront toutes» (Introduction à la Bible p. 1), de pouvoir connaître les pensées éternelles de Dieu et de nous confier dans ses promesses immuables! Le ciel et la terre passeront mais ses paroles ne passeront point (Matthieu 24:35). Au reste toute la création n'a qu'un seul but: «toutes choses te servent...» (verset 91). Tel est aussi notre privilège, mais servons le Seigneur avec intelligence et de tout notre coeur.

Christ seul a vraiment réalisé les versets 97 à 112. Il avait «plus de sens que les anciens» parce que Lui observait les divins préceptes, tandis qu'eux se contentaient de les enseigner (verset 100). Il était plus sage que tous les ennemis qui lui tendaient des pièges (verset 110; Matthieu 22:15 à 34).

Qui se hasarderait sans lampe à se déplacer la nuit sur un terrain semé d'obstacles? Dans les ténèbres de ce monde au milieu de pièges tendus par des méchants embusqués (versets 110, 95), la Parole est cette lampe, cette lumière indispensable sur notre sentier (verset 105). N'ayons crainte d'en trop faire usage pour regarder où nous posons nos pieds (verset 101)!

22

Octobre

Lecture : Psaume 119:113-136

113     J’ai eu en haine ceux qui sont doubles de cœur, mais j’aime ta loi.

114     Tu es mon asile et mon bouclier ; je me suis attendu à ta parole.

115     Retirez-vous de moi vous qui faites le mal, et j’observerai les commandements de mon Dieu.

116     Soutiens-moi selon ta parole[966], et je vivrai ; et ne me laisse pas être confus en mon espérance.

117     Soutiens-moi, et je serai sauvé, et je regarderai continuellement tes statuts.

118     Tu as rejeté[967] tous ceux qui s’égarent de tes statuts ; car leur tromperie n’est que mensonge.

119     Tu ôtes tous les méchants de la terre, comme des scories ; c’est pourquoi j’aime tes témoignages.

120     Ma chair frissonne de la frayeur que j’ai de toi, et j’ai craint à cause de tes jugements.

121     J’ai pratiqué le jugement et la justice ; ne m’abandonne pas à mes oppresseurs.

122     Sois le garant de ton serviteur pour [son] bien ; que les orgueilleux ne m’oppriment pas.

123     Mes yeux languissent après ton salut et la parole[968] de ta justice.

124     Agis envers ton serviteur selon ta bonté, et enseigne-moi tes statuts.

125     Je suis ton serviteur ; rends-moi intelligent, et je connaîtrai tes témoignages.

126     Il est temps que l’Éternel agisse : ils ont annulé ta loi.

127     C’est pourquoi j’aime tes commandements plus que l’or, et que l’or épuré.

128     C’est pourquoi j’estime droits tous [tes] préceptes, à l’égard de toutes choses ; je hais toute voie de mensonge.

129     Tes témoignages sont merveilleux ; c’est pourquoi mon âme les observe.

130     L’entrée[969] de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples.

131     J’ai ouvert ma bouche, et j’ai soupiré ; car j’ai un ardent désir de tes commandements.

132     Tourne-toi vers moi et use de grâce envers moi, selon ta coutume envers ceux qui aiment ton nom.

133     Affermis mes pas dans ta parole[970], et qu’aucune iniquité ne domine en[971] moi.

134     Rachète-moi de l’oppression de l’homme, et je garderai tes préceptes.

135     Fais luire ta face sur ton serviteur, et enseigne-moi tes statuts.

136     Des ruisseaux d’eau coulent de mes yeux, parce qu’on ne garde pas ta loi.

Commentaires :

La Parole qui est lumière sur mon sentier, me montre aussi combien les ténèbres sont épaisses autour de moi. Elle me fait prendre en horreur la méchanceté et la duplicité. En effet, sans cette mesure divine, je puis me tromper et appeler bien ce qui est mal, vérité ce qui est mensonge. Tandis que le Livre des pensées de Dieu m'apprend à voir le monde et ce qui le remplit comme Lui-même le voit.

«Rends-moi intelligent», répète le fidèle (verset 34, 125, 144, 169). L'intelligence est généralement considérée comme un don naturel. Eh bien! cette prière nous montre qu'il est possible de l'acquérir. Car c'est la Parole qui donne la vraie intelligence (verset 130). «Je suis ton serviteur...» déclare le psalmiste, décidé à observer la volonté de Dieu (verset 125). Celle-ci s'exprime sous différentes formes dans Sa Parole: loi, commandements, statuts, préceptes, témoignages, ordonnances, jugements... mots qui ne sont pas synonymes (pour une définition de ces termes voyez H.R.: «Aide-mémoire pour l'étude des Psaumes» p. 54). Quant au chrétien, la Parole ne s'impose plus à lui sous une forme légale. Son obéissance découle de l'amour qu'il éprouve non seulement pour les témoignages merveilleux du Seigneur (verset 113, 127) mais pour son nom (verset 132).


 

23

Octobre

Lecture : Psaume 119:137-160

137     Tu es juste, ô Éternel ! et droit dans tes jugements.

138     Tu as commandé la justice de tes témoignages, et la fidélité, strictement.

139     Mon zèle m’a dévoré ; car mes oppresseurs ont oublié tes paroles.

140     Ta parole[972] est bien affinée, et ton serviteur l’aime.

141     Je suis petit et méprisé ; je n’ai pas oublié tes préceptes.

142     Ta justice est une justice à toujours, et ta loi est vérité.

143     La détresse et l’angoisse m’avaient atteint ; tes commandements sont mes délices.

144     La justice de tes témoignages est à toujours ; donne-moi de l’intelligence, et je vivrai.

145     J’ai crié de tout mon cœur ; réponds-moi, Éternel ! j’observerai tes statuts.

146     Je t’invoque : sauve-moi ! et je garderai tes témoignages.

147     J’ai devancé le crépuscule, et j’ai crié ; je me suis attendu à ta parole.

148     Mes yeux ont devancé les veilles de la nuit pour méditer ta parole[973].

149     Écoute ma voix, selon ta bonté, ô Éternel ! Fais-moi vivre selon ton ordonnance.

150     Ceux qui poursuivent la méchanceté se sont approchés de moi ; ils s’éloignent de ta loi.

151     Éternel ! tu es proche ; et tous tes commandements sont vérité.

152     Dès longtemps j’ai connu, d’après tes témoignages, que tu les as fondés pour toujours.

153     Vois mon affliction, et délivre-moi ! Car je n’ai pas oublié ta loi.

154     Prends en main ma cause, et rachète-moi ! Fais-moi vivre selon ta parole[974].

155     Le salut est loin des méchants, car ils ne recherchent pas tes statuts.

156     Tes compassions sont en grand nombre, ô Éternel ! — fais-moi vivre selon tes ordonnances.

157     Mes persécuteurs et mes oppresseurs sont en grand nombre ; je n’ai point dévié de tes témoignages.

158     J’ai vu les perfides, et j’en ai eu horreur, parce qu’ils ne gardaient pas ta parole[975].

159     Considère que j’ai aimé tes préceptes ; Éternel ! fais-moi vivre selon ta bonté.

160     La somme de ta parole est [la] vérité, et toute ordonnance de ta justice est pour toujours.

Commentaires :

La justice de Dieu est la note dominante des versets 137 à 144. Elle n'est pas un sujet d'effroi pour celui qui craint l'Éternel, qui marche à sa lumière et qui connaît aussi sa bonté (verset 149, 159). Au milieu d'un monde injuste le fidèle se plaît à célébrer cette justice de Dieu, qui, comme Sa bonté, demeure à toujours (verset 142, 144).

«Ta parole est bien affinée» (verset 140). Plus vous la mettez à l'épreuve (comme l'or dans le creuset) plus elle montre qu'elle est la pureté même.

Les versets 145 et suivants traduisent l'extrême dépendance du fidèle. «Fais-moi vivre...», demande-t-il ici à quatre reprises (versets 149, 154, 156, 159; voir 25, 40, 88, 107). C'est Dieu qui donne la vie; c'est Lui aussi qui la conserve et l'entretient. Mais cette prière concerne en premier lieu l'âme du racheté. «Fais-moi vivre selon ta Parole». Car «l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu» (Matthieu 4:4; Deutéronome 8:3).

Retenez bien le verset 160: «La somme de ta parole est la vérité...» La Bible ne se compose pas d'un ensemble de vérités parmi lesquelles chacun choisit celles qui lui conviennent. Elle forme un tout inséparable que l'on reçoit ou que l'on rejette; elle est tout entière la Vérité (Jean 17:17).

24

Octobre

Lecture : Psaume 119:161-176

161     Des princes m’ont persécuté sans cause ; mais mon cœur a eu peur de ta parole.

162     J’ai de la joie en ta parole[976], comme un [homme] qui trouve un grand butin.

163     Je hais, et j’ai en horreur le mensonge ; j’aime ta loi.

164     Sept fois le jour je te loue, à cause des ordonnances de ta justice.

165     Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi ; et pour eux il n’y a pas de chute.

166     J’ai espéré en ton salut, ô Éternel ! et j’ai pratiqué tes commandements.

167     Mon âme a gardé tes témoignages, et je les aime beaucoup.

168     J’ai gardé tes préceptes et tes témoignages ; car toutes mes voies sont devant toi.

169     Que mon cri parvienne devant toi, ô Éternel ! Rends-moi intelligent, selon ta parole !

170     Que ma supplication vienne devant toi ; délivre-moi selon ta parole !

171     Mes lèvres publieront [ta] louange, quand tu m’auras enseigné tes statuts.

172     Ma langue parlera haut de ta parole[977] ; car tous tes commandements sont justice.

173     Ta main me sera pour secours, car j’ai choisi tes préceptes.

174     J’ai ardemment désiré ton salut, ô Éternel ! et ta loi est mes délices.

175     Que mon âme vive, et elle te louera ; et fais que tes ordonnances[978] me soient en aide !

176     J’ai erré comme une brebis qui périt : cherche ton serviteur, car je n’ai pas oublié tes commandements.

Commentaires :

Le fidèle, persécuté sans cause par des princes, a peur, non de ceux-ci, mais de la Parole, craignant de lui désobéir (v. 161). Et pourtant elle est sa joie! (v. 162). Que la Parole de notre Dieu soit un vrai trésor pour chacun de nos coeurs! Des richesses inépuisables y sont cachées, mais seul les découvre celui qui fait de cette Parole la règle de sa vie.

Commencer par recevoir permet ensuite d’apporter: le v. 171 nous rappelle que la louange est le fruit d’un cœur enseigné par les statuts divins. Bien nourris de ceux-ci, nous saurons parler au Seigneur, l’adorer avec intelligence, mais aussi parler haut, autour de nous, de tout ce qui aura fait le sujet de notre méditation (v. 172; comp. Éph. 5:11).

Les derniers versets, qui résument le psaume, permettent maintenant d'en dégager la pensée directrice. Israël aura été amené par la tribulation à reconnaître son égarement (verset 176). Il aura appris dans l'affliction à chérir la loi de l'Éternel (verset 163, 167, 174), à y conformer sa conduite (verset 165 à 167), à haïr le mal (verset 163), à ne chercher son salut qu'en Dieu (verset 166). Avant qu'intervienne la délivrance finale (verset 174), la restauration intérieure aura déjà été produite. Ce qui permettra à Dieu d'agir en faveur des siens et de les introduire dans la bénédiction du Règne.

25

Octobre

Lecture : Psaume 120 et 121

Cantique des degrés.

1      À l’Éternel, en ma détresse, j’ai crié ; et il m’a répondu.

2      Éternel ! délivre mon âme de la lèvre menteuse, de la langue qui trompe.

3      Que te donnera-t-on, et que t’ajoutera-t-on, langue trompeuse[979] ? —

4      Des flèches aiguës d’un homme puissant, et des charbons ardents de genêt.

5      Malheur à moi de ce que je séjourne en Méshec, de ce que je demeure avec les tentes de Kédar ; —

6      Que mon âme ait tant demeuré avec ceux qui haïssent la paix !

7      Je veux la paix ; mais si j’en parle, ils sont, eux, pour la guerre.

PSAUME 121

Cantique des degrés.

1      J’élève mes yeux vers les montagnes d’où vient mon secours[980] ;

2      Mon secours [vient] d’auprès de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.

3      Il ne permettra point que ton pied soit ébranlé ; celui qui te garde ne sommeillera pas.

4      Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira pas.

5      L’Éternel est celui qui te garde ; l’Éternel est ton ombre, à ta main droite.

6      Le soleil ne te frappera pas de jour, ni la lune de nuit.

7      L’Éternel te gardera de tout mal ; il gardera ton âme.

8      L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée, dès maintenant et à toujours.

Commentaires :

Les quinze cantiques des degrés (Psaume 120 à 134) retracent d'une manière ascendante la délivrance et la restauration du résidu d'Israël.

Le Psaume 120 trouve ces fidèles dans leur captivité au milieu des nations et nous fait entendre leurs soupirs. Ils souffrent d'avoir à séjourner au milieu de «ceux qui haïssent la paix». Chrétiens, puissions-nous réaliser davantage combien le monde est opposé à Dieu et par conséquent à Ses enfants! Il ignore la paix; encore moins peut-il la donner. Mais que dit le Seigneur aux siens? «... Je vous donne ma paix; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne» (Jean 14:27).

Détournant ses regards de la scène de son affliction, le fidèle au Psaume 121 les élève vers les montagnes (Sion, objet de son espérance: voir Psaume 87:1-2). Mais son secours viendra de plus haut, d'auprès du Créateur qui a établi ces montagnes. L'Éternel répond à cette confiance par de touchantes promesses personnelles (versets 3 à 8). Chaque croyant peut entendre le Seigneur les lui adresser. Il est dans le monde, mais il y sera gardé (verbe six fois répété) partout et toujours en réponse à cette prière de son Sauveur. «Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal» (comparer verset 7 avec Jean 17:15).

26

Octobre

Lecture : Psaumes 122 et 123

Cantique des degrés. De David.

1      Je me suis réjoui quand ils m’ont dit : Allons à la maison de l’Éternel !

2      Nos pieds se tiendront dans tes portes, ô Jérusalem !

3      Jérusalem, qui es bâtie comme une ville bien unie ensemble en elle-même !

4      C’est là que montent les tribus, les tribus de Jah, un témoignage à Israël, pour célébrer le nom de l’Éternel.

5      Car là sont placés les trônes de jugement, les trônes de la maison de David.

6      Demandez la paix de Jérusalem ; ceux qui t’aiment prospéreront.

7      Que la paix soit dans tes murs, la prospérité dans tes palais !

8      À cause de mes frères et de mes compagnons, je dirai : Que la paix soit en toi !

9      À cause de la maison de l’Éternel, notre Dieu, je rechercherai ton bien.

PSAUME 123

Cantique des degrés.

1      J’élève mes yeux vers toi, qui habites dans les cieux.

2      Voici, comme les yeux des serviteurs [regardent] à la main de leurs maîtres, comme les yeux de la servante à la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux [regardent] à l’Éternel, notre Dieu, jusqu’à ce qu’il use de grâce envers nous.

3      Use de grâce envers nous, ô Éternel ! use de grâce envers nous ; car nous sommes, outre mesure, rassasiés de mépris.

Commentaires :

L'amour que l'Israélite éprouve pour Jérusalem est l'image des désirs et des affections du chrétien pour l'Assemblée, chère au cœur de Christ. Est-ce avec joie (verset 1) que, dès maintenant, nous nous rendons au lieu où Il a promis Sa présence, afin d'y célébrer son Nom (comparer verset 4)?

Retenons la promesse du verset 6: «Ceux qui t'aiment prospéreront». L'amour pour l'Assemblée est une source de prospérité spirituelle. Comment se manifeste cet amour? En priant pour sa paix; en recherchant son bien de toutes les manières (versets 6 à 9). «Que la paix soit en tes murs» (v. 7): n’oublions pas que la sécurité est assurée par la séparation du monde représentée par la muraille.

Le Psaume 123 nous enseigne la dépendance. Le fidèle élève ses yeux vers son Dieu dans le sentiment que toutes les ressources sont en Lui (comparer 2 Chroniques 20:12). Il n'y possède aucun droit; tout est grâce. De la part des hommes, que doit-il attendre? Il peut être outre mesure rassasié du mépris et des insultes de ceux qui sont à leur aise ici-bas (versets 3, 4; 1 Corinthiens 4:13). Mais s'il est capable d'endurer ces choses, c'est parce qu'il dirige les regards de sa foi vers son Sauveur dans les cieux (verset 1; Psaume 141:8). Bientôt cette foi sera changée en vue. Aujourd'hui rassasié d'opprobre, demain il sera rassasié de Son image (Psaume 17:15).

27

Octobre

Lecture : Psaumes 124 et 125

Cantique des degrés. De David.

1      N’eût été l’Éternel, qui a été pour nous, — qu’Israël le dise,

2      N’eût été l’Éternel, qui a été pour nous quand les hommes se sont élevés contre nous, —

3      Alors ils nous eussent engloutis vivants, quand leur colère s’enflammait contre nous ;

4      Alors les eaux nous eussent submergés, un torrent eût passé sur notre âme ;

5      Alors les eaux orgueilleuses eussent passé sur notre âme.

6      Béni soit l’Éternel, qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents !

7      Notre âme est échappée comme un oiseau du piège des oiseleurs : le piège s’est rompu, et nous sommes échappés.

8      Notre secours est dans le nom de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.

PSAUME 125

Cantique des degrés.

1      Ceux qui se confient en l’Éternel sont comme la montagne de Sion, qui ne chancelle pas, qui demeure[981] à toujours.

2      Jérusalem ! — des montagnes sont autour d’elle, et l’Éternel est autour de son peuple, dès maintenant et à toujours.

3      Car le bâton[982] de la méchanceté ne reposera pas sur le lot des justes ; afin que les justes n’étendent pas leur main vers l’iniquité.

4      Éternel ! fais du bien aux gens de bien et à ceux qui sont droits dans leur cœur !

5      Mais quant à ceux qui se détournent dans leurs voies tortueuses, l’Éternel les fera marcher avec les ouvriers d’iniquité.

La paix soit[983] sur Israël !

Commentaires :

Les Psaume 120 à 123 nous ont décrit le peuple sous l'oppression. Les Psaume 124 et 125 nous font assister à sa délivrance. Elle n'est due, le fidèle se plait à le répéter, qu'à l'intervention de l'Éternel. Sans elle, il aurait été englouti (Psaume 124:3), submergé (versets 4, 5), dévoré (verset 6). Mais si Dieu est «pour nous», que pourront ceux qui se sont élevés «contre nous»? (verset 2; Romains 8:31). Le Seigneur sait arracher les siens du terrible piège des oiseleurs (verset 7). Ces derniers correspondent prophétiquement à l'Antichrist et à l'Assyrien, agents de Satan contre le résidu d'Israël. Pour nous, ils évoquent les ennemis de nos âmes. Si nous mettons notre confiance en Christ, Il nous fera échapper à leur filet, c'est-à-dire au «péché qui nous enveloppe si aisément» (Hébreux 12:1; Psaume 91:3).

La confiance est précisément la première note du Psaume 125. Confiance en Celui qui a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions (Jude 24). En nous appuyant sur le Seigneur nous ne chancellerons pas (verset 1). Mais pour bien marcher, il ne suffit pas que nos pieds soient fermes, il faut aussi que notre chemin soit droit. N'imitons pas «ceux qui se détournent dans leurs voies tortueuses» (verset 5). Et n'oublions pas qu'avant de se montrer dans la marche, la droiture doit habiter dans le cœur (verset 4).

28

Octobre

Lecture : Psaumes 126 et 127

Cantique des degrés.

1      Quand l’Éternel rétablit les captifs de Sion, nous étions comme ceux qui songent.

2      Alors notre bouche fut remplie de rire, et notre langue de chants de joie ; alors on dit parmi les nations : L’Éternel a fait de grandes choses pour ceux-ci !

3      L’Éternel a fait de grandes choses pour nous ; nous en avons été réjouis.

4      Ô Éternel ! rétablis nos captifs, comme les ruisseaux dans le midi !

5      Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chant de joie.

6      Il va en pleurant, portant la semence qu’il répand ; il revient avec chant de joie, portant ses gerbes.

PSAUME 127

Cantique des degrés. De Salomon.

1      Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain ; si l’Éternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain ;

2      C’est en vain que vous vous levez matin, que vous vous couchez tard, que vous mangez le pain de douleurs. Ainsi[984], il donne le sommeil à son bien-aimé.

3      Voici, les fils sont un héritage de l’Éternel, [et] le fruit du ventre est une récompense.

4      Comme des flèches dans la main d’un homme puissant, tels sont les fils de la jeunesse.

5      Bienheureux l’homme qui en a rempli son carquois ! Ils n’auront pas honte quand ils parleront avec des ennemis dans la porte.

Commentaires :

Comme quelqu'un qui s'éveille d'un cauchemar affreux, les fidèles seront d'abord incapables de réaliser leur subite délivrance. Mais bientôt retentiront des chants de joie auxquels les peuples feront écho: «L'Éternel a fait de grandes choses pour ceux-ci» (verset 2; Psaume 14:7). Leurs larmes auront pour ainsi dire arrosé les sillons d'une moisson abondante (verset 5). Et tel fut le ministère du Seigneur Jésus ici-bas (verset 6). Il a suivi en pleurant le chemin de la croix. «Mais s'il meurt, — dit Jean 12:24 — il porte beaucoup de fruit». Il paraîtra triomphant, chargé du fruit du travail de son âme: ses rachetés, comme ses gerbes précieuses serrés contre son coeur.

Le Psaume 127 nous rappelle que toute entreprise est vouée à l'échec si elle n'a pas au départ l'approbation du Seigneur. Une affaire peut paraître bonne, mériter beaucoup de temps et de peines, elle n'aboutira à rien si Lui n'y a pas travaillé (comparer Jean 15:5 fin). L'activité paisible et confiante du chrétien, suivie d'un sommeil tranquille, contraste avec l'agitation fiévreuse et ambitieuse des hommes de ce monde (Ecclésiaste 2:23). Le v. 1 rappelle en particulier aux jeunes qui pensent au mariage (à bâtir leur maison), la nécessité d’être dirigés par le Seigneur pour avoir ensuite sa bénédiction.

29

Octobre

Lecture : Psaumes 128 et 129

Cantique des degrés.

1      Bienheureux quiconque craint l’Éternel, [et] marche dans ses voies !

2      Car tu mangeras du travail de tes mains ; tu seras bienheureux, et tu seras entouré de biens[985].

3      Ta femme sera au dedans de ta maison comme une vigne féconde[986] ; tes fils seront comme des plants d’oliviers autour de ta table.

4      Voici, ainsi sera béni l’homme qui craint l’Éternel.

5      L’Éternel te bénira de Sion. Et puisses-tu voir le bien de Jérusalem tous les jours de ta vie,

6      Et voir des fils de tes fils ! La paix soit sur[987] Israël !

PSAUME 129

Cantique des degrés.

1      Ils m’ont souvent opprimé dès ma jeunesse, — qu’Israël le dise, —

2      Ils m’ont souvent opprimé dès ma jeunesse ; cependant ils n’ont pas prévalu sur moi.

3      Des laboureurs ont labouré mon dos, ils y ont tracé leurs longs sillons.

4      L’Éternel est juste ; il a coupé les cordes des méchants.

5      Qu’ils soient couverts de honte, et se retirent en arrière, tous ceux qui haïssent Sion.

6      Qu’ils soient comme l’herbe des toits, qui sèche avant qu’on l’arrache,

7      Dont le moissonneur ne remplit pas sa main, ni le lieur de gerbes son sein ; …

8      Et les passants ne disent pas : La bénédiction de l’Éternel soit sur vous ! nous vous bénissons au nom de l’Éternel.

Commentaires :

 «Bienheureux quiconque craint l'Éternel... tu seras bienheureux et tu seras entouré de biens» (Psaume 128:1-2). L'homme voudrait inverser les choses. Il se figure parvenir au bonheur en améliorant ses conditions matérielles. Mais sa misère est d'abord d'ordre moral. L'homme est malheureux parce qu'il est pécheur. Qu'il commence par se tourner vers Dieu pour le craindre et marcher dans ses voies! (verset 1). Alors il verra la bénédiction s'étendre à tout ce qui le concerne. «La piété est utile à toutes choses...» (lire 1 Timothée 4:8). «Cela ne signifie pas — écrit quelqu’un — que nous aurons une prospérité qui consiste à satisfaire nos convoitises, mais la jouissance paisible ici-bas de la faveur divine» (voir Psaume 37:4).

Psaume 129. Dès sa «jeunesse», en Égypte, Israël a souffert d'une dure oppression, mais rien n'égalera celle qui sera sa part sous le joug de l'Antichrist. Et Christ, en prenant la forme d'esclave, s'est identifié par avance avec les souffrances de son peuple (comparer versets 3 et Matthieu 27:26).

Mais l'Éternel est juste (verset 4). Les méchants seront arrachés (verset 6); ils ne feront pas partie des gerbes rassemblées avec joie par le grand Moissonneur (verset 7; Psaume 126:5-6); ils n'auront aucune part à la bénédiction du Règne (verset 8).

30

Octobre

Lecture : Psaumes 130 et 131

Cantique des degrés.

1      Je t’ai invoqué des lieux profonds, ô Éternel !

2      Seigneur ! écoute ma voix ; que tes oreilles soient attentives à la voix de mes supplications.

3      Ô Jah ! si tu prends garde aux iniquités, Seigneur, qui subsistera ?

4      Mais il y a pardon auprès de toi, afin que tu sois craint.

5      J’ai attendu l’Éternel ; mon âme l’a attendu, et j’ai eu mon attente en sa parole.

6      Mon âme [attend] le Seigneur, plus que les sentinelles [n’attendent] le matin, que les sentinelles [n’attendent] le matin.

7      Israël, attends-toi à l’Éternel ; car auprès de l’Éternel est la bonté, et il y a rédemption en abondance auprès de lui ;

8      Et lui rachètera Israël de toutes ses iniquités.

PSAUME 131

Cantique des degrés. De David.

1      Éternel ! mon cœur n’est pas hautain, et mes yeux ne s’élèvent pas ; et je n’ai pas marché en des choses trop grandes et trop merveilleuses pour moi.

2      N’ai-je pas soumis[988] et fait taire mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère ? Mon âme est en moi comme l’enfant sevré.

3      Israël, attends-toi à l’Éternel, dès maintenant et à toujours !

Commentaires :

Ce n'est pas l'oppression du Psaume 129, mais le sentiment du péché qui a placé l'âme du juste dans des «lieux profonds» (Psaume 130:1). Cependant si bas qu'il se sente, il peut toujours invoquer Dieu. «Il y a rédemption en abondance auprès de lui» (verset 7).

Le verset 4 nous étonne peut-être. Il nous semblerait que le pardon a plutôt pour effet de dissiper la crainte. Or c'est l'inverse! La connaissance de la grâce donne au travail de conscience sa vraie profondeur. Car nous ne mesurons l'horreur de notre situation qu'à l'effort déployé par notre Sauveur pour nous en tirer (lire Romains 6:14 et 1 Pierre 1:17 fin à 19).

Psaume 131. Les épreuves d'un croyant contribuent utilement à l'humilier et à briser sa volonté propre (verset 1). Dieu les permet, et lui doit se soumettre. Quand ce qu'il aimait lui a été enlevé, son âme se trouve comme «sevrée» (verset 2). Il ressemble au petit enfant brusquement privé du lait maternel mais toujours près de sa mère. Sur le moment il ne peut pas comprendre que c’est la condition de sa croissance. Ainsi le Seigneur juge bon quelquefois de nous ôter ce qui nous semblait précieux et indispensable pour nous obliger à ne plus nous attendre qu'à Lui seul (verset 3; relire les versets 5 à 7 du Psaume 130).

31

Octobre

Lecture : Psaume 132

Cantique des degrés.

1      Éternel, souviens-toi de David, [et] de toutes ses afflictions !

2      Comment il a juré à l’Éternel, [et] fait un vœu au Puissant de Jacob :

3      Si j’entre dans la demeure[989] de ma maison, si je monte sur le lit où je couche,

4      Si je permets à mes yeux de dormir, à mes paupières de sommeiller,

5      Jusqu’à ce que j’aie trouvé un lieu pour l’Éternel, des demeures pour le Puissant de Jacob !

6      Voici, nous avons oui parler d’elle[990] à Éphrata, nous l’avons trouvée dans les champs de Jaar[991].

7      Entrons dans ses demeures, prosternons-nous devant le marchepied de ses pieds.

8      Lève-toi, Éternel ! pour [entrer dans] ton repos, toi et l’arche de ta force !

9      Que tes sacrificateurs soient revêtus de justice, et que tes saints[992] chantent de joie.

10    À cause de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton oint.

11    L’Éternel a juré à David [en] vérité, il n’en reviendra pas : Je mettrai du fruit de ton ventre sur ton trône.

12    Si tes enfants gardent mon alliance et mes témoignages que je leur enseignerai, leurs fils aussi seront assis à perpétuité sur ton trône.

13    Car l’Éternel a choisi Sion ; il l’a désirée pour être son habitation :

14    C’est ici mon repos à perpétuité ; ici j’habiterai, car je l’ai désirée.

15    Je bénirai abondamment ses vivres, je rassasierai de pain ses pauvres ;

16    Et je revêtirai de salut ses sacrificateurs, et ses saints[993] exulteront en chantant de joie.

17    Là je ferai germer la corne de[994] David, j’ai préparé[995] une lampe à mon oint.

18    Je revêtirai de honte ses ennemis ; et sur lui fleurira sa couronne[996].

Commentaires :

Ce beau cantique évoque le jour où le roi David fit monter l'arche à Jérusalem (2 Samuel 6:17). Plus tard, lors de la consécration du Temple, Salomon termina sa prière par les versets 8 à 10 (2 Chroniques 6:41-42). Prophétiquement, ce psaume correspond à l'introduction du Règne millénaire. Dieu entrera dans son repos (verset 14); le monde entier sera béni et se réjouira (versets 15, 16); Christ, le vrai Fils de David, recevra la couronne universelle (versets 17, 18). Les promesses inconditionnelles de Dieu s'accompliront en Lui, par Lui et pour Lui.

Mais, remarquons-le bien, elles sont la conséquence de «toutes Ses afflictions» (verset 1; comparer 1 Chroniques 22:14; David est un type de Christ, Roi rejeté, tandis que Salomon représente le Messie dans sa gloire). C'est parce que Christ a souffert qu'il sera ainsi exalté et c'est parce qu'Il a connu ici-bas le travail douloureux de son âme que la terre jouira du repos de Dieu.

Rapprochons respectivement les versets 2 et 11, 5 et 13, 8 et 14, 9 et 16, 10 et 17, 18. Nous constatons que ce fidèle, qui a eu à cœur la gloire de Dieu, obtient point par point des exaucements dépassant toutes ses espérances. Il a affaire à Celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons (Éphésiens 3:20).

 

Novembre



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Novembre

Lecture : Psaumes 133 et 134

Cantique des degrés. De David.

1      Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble !

2      C’est comme l’huile précieuse, [répandue] sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements ;

3      Comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c’est là que l’Éternel a commandé la bénédiction, la vie pour l’éternité.

PSAUME 134,

Cantique des degrés.

1      Voici, bénissez l’Éternel, vous, tous les serviteurs de l’Éternel, qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l’Éternel !

2      Élevez vos mains dans le lieu saint, et bénissez l’Éternel !

3      Que l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion !

Commentaires :

Le verset 1 du Psaume 133 devrait toujours pouvoir trouver son application dans l'assemblée et dans nos familles. En est-il ainsi? Quand des frères habitent unis ensemble, c'est une chose bonne et agréable pour eux-mêmes, mais avant tout pour le cœur du Père. Les membres de la famille de Dieu sont unis entre eux parce qu'ils sont liés à une même Personne, Christ; ils forment comme le bord de son vêtement: ce qui est visible de Lui ici-bas (comparer Exode 28:33-34). Lui est en haut, vrai Aaron, souverain Sacrificateur; mais Il a donné son Esprit qui, telle une «huile précieuse», descend sur les frères réunis là où Dieu a commandé la bénédiction éternelle (verset 3; Actes 2:33; Éphésiens 4:2 à 4).

Avec le Psaume 134, dernier psaume des degrés, les rachetés du peuple terrestre sont parvenus à la plus élevée de ces quinze marches figurées par autant de cantiques. Ils ont atteint le but ardemment désiré; ils ont franchi les portes de Jérusalem (Psaume 122:1-2); ils se tiennent dans la maison de l'Éternel.

Bientôt les rachetés du Seigneur atteindront leur but céleste: la maison du Père. Mais «il n'y aura pas de nuit là», révèle Apocalypse 21:25. Et aucune exhortation à la louange n'y sera nécessaire. Celle-ci jaillira spontanément de tous nos cœurs quand nous verrons Jésus face à face.

2

Novembre

Lecture : Psaume 135

Louez Jah. [997]

1      Louez le nom de l’Éternel ; louez-[le], serviteurs de l’Éternel,

2      Qui vous tenez dans la maison de l’Éternel, dans les parvis de la maison de notre Dieu !

3      Louez Jah ! car l’Éternel est bon. Chantez des cantiques à [la gloire de] son nom ! car il[998] est agréable.

4      Car Jah s’est choisi Jacob, Israël pour son trésor particulier.

5      Car je sais que l’Éternel est grand, et que notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux.

6      Tout ce qu’il lui a plu de faire, l’Éternel l’a fait, dans les cieux et sur la terre, dans les mers et dans tous les abîmes,

7      Lui qui fait monter les vapeurs du bout de la terre, qui fait les éclairs pour la pluie, qui de ses trésors fait sortir le vent ;

8      Lui qui a frappé les premiers-nés d’Égypte, depuis l’homme jusqu’à la bête ;

9      Qui a envoyé des signes et des prodiges au milieu de toi, ô Égypte ! contre le Pharaon et contre tous ses serviteurs ;

10    Qui a frappé de nombreuses nations et tué de puissants rois,

11    Sihon, roi des Amoréens, et Og, roi de Basan, et tous les royaumes de Canaan ;

12    Et qui a donné leur pays en héritage, en héritage à Israël, son peuple.

13    Éternel ! ton nom est à toujours ; Éternel ! ta mémoire[999] est de génération en génération.

14    Car l’Éternel jugera[1000] son peuple, et se repentira en faveur de ses serviteurs.

15    Les idoles des nations sont de l’argent et de l’or, ouvrage de mains d’homme :

16    Elles ont une bouche, et ne parlent pas ; elles ont des yeux, et ne voient pas ;

17    Elles ont des oreilles, et n’entendent pas ; il n’y a pas non plus de respiration dans leur bouche.

18    Ceux qui les ont faites, tous ceux qui se confient en elles, sont comme elles.

19    Maison d’Israël, bénissez l’Éternel ! Maison d’Aaron, bénissez l’Éternel !

20    Maison de Lévi, bénissez l’Éternel ! Vous qui craignez l’Éternel, bénissez l’Éternel !

21    Béni soit, de Sion, l’Éternel, qui habite à Jérusalem ! Louez Jah ! [1001]

 

Commentaires :

Le Psaume 134 nous montrait les serviteurs de l'Éternel se tenant dans sa Maison pour le célébrer. Le Psaume 135 nous apprend quel est le thème de leur louange: le grand nom de l'Éternel.

Au Psaume 133, ce qui était bon et agréable c'était que des frères habitent unis ensemble. Ici au versets 3, c'est l'Éternel Lui-même qui est trouvé bon et agréable. L'adorateur a «goûté que le Seigneur est bon» (1 Pierre 2:3). Si précieuse que soit la communion fraternelle rien ne remplace pour l'âme la saveur de l'amour du Seigneur. Est-ce seulement pour rencontrer d'autres chrétiens que nous nous rendons au rassemblement? Ou bien parce que nous y jouissons de la présence bénie du Seigneur?

Dieu s'est choisi Israël — comme aussi chaque racheté — «pour son trésor particulier» (verset 4; comparer Matthieu 13:44) et Il a mis en oeuvre pour acquérir son âme les moyens les plus puissants (versets 5 à 12). Mentionnées après un tel Dieu combien les idoles du monde apparaissent vaines et ridicules! Et combien sont à plaindre «ceux qui se confient en elles»! (verset 18). Bénir l'Éternel, devenu pour nous le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, est le privilège de tous ceux qui le craignent (verset 20; Éphésiens 1:3).

3

Novembre

Lecture : Psaume 136

1      Célébrez l’Éternel ! Car il[1002] est bon ; car sa bonté demeure à toujours[1003].

2      Célébrez le Dieu des dieux ! car sa bonté demeure à toujours.

3      Célébrez le Seigneur des seigneurs ! car sa bonté demeure à toujours ;

4      Celui qui seul fait de grandes merveilles, car sa bonté demeure à toujours :

5      Qui a fait les cieux par [son] intelligence, car sa bonté demeure à toujours ;

6      Qui a étendu la terre sur les eaux, car sa bonté demeure à toujours ;

7      Qui a fait de grands luminaires, car sa bonté demeure à toujours :

8      Le soleil pour dominer sur le jour, car sa bonté demeure à toujours ;

9      La lune et les étoiles pour dominer sur la nuit, car sa bonté demeure à toujours ;

10    Qui a frappé l’Égypte en ses premiers-nés, car sa bonté demeure à toujours ;

11    Et a fait sortir Israël du milieu d’eux, car sa bonté demeure à toujours, —

12    À main forte et à bras étendu, car sa bonté demeure à toujours ;

13    Qui a divisé en deux la mer Rouge, car sa bonté demeure à toujours ;

14    Et a fait passer Israël au milieu d’elle, car sa bonté demeure à toujours ;

15    Et a précipité le Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car sa bonté demeure à toujours ;

16    Qui a conduit son peuple par le désert, car sa bonté demeure à toujours ;

17    Qui a frappé de grands rois, car sa bonté demeure à toujours ;

18    Et a tué de puissants rois, car sa bonté demeure à toujours :

19    Sihon, roi des Amoréens, car sa bonté demeure à toujours,

20    Et Og, roi de Basan, car sa bonté demeure à toujours ;

21    Et a donné leur pays en héritage, car sa bonté demeure à toujours, —

22    En héritage à Israël, son serviteur, car sa bonté demeure à toujours ;

23    Qui, dans notre bas état, s’est souvenu de nous, car sa bonté demeure à toujours,

24    Et nous a délivrés de nos ennemis, car sa bonté demeure à toujours ;

25    Qui donne du pain à toute chair, car sa bonté demeure à toujours.

26    Célébrez le *Dieu des cieux ! Car sa bonté demeure à toujours.

Commentaires :

Toutes les voies de Dieu envers sa créature ont un seul et même motif: sa bonté qui demeure à toujours. Elle apparaît d'abord dans les «grandes merveilles» accomplies en faveur de l'homme avant même son existence, lorsque Dieu composait le milieu favorable à sa vie et à sa subsistance (versets 4 à 9). C'est ainsi qu'une mère, avant la naissance de son enfant, prépare avec tendresse le cadre dans lequel le bébé sera accueilli et tous les objets qui vont lui être nécessaires.

À partir du verset 10 nous pouvons voir briller l'amour de Dieu dans l'œuvre de la rédemption. Elle est illustrée par la sortie d'Égypte et l'entrée d'Israël en Canaan. «Dans notre bas état, Il s'est souvenu de nous» peuvent chanter tous les rachetés reconnaissants (verset 23).

L'expression «sa bonté demeure à toujours» surprend à la fin des versets 10, 15, 17 à 20. Mais n'oublions pas que même le châtiment des méchants est lié aux desseins de l'amour de Dieu envers les siens, ainsi qu'à la bénédiction du monde futur. Ainsi s'expliquent aussi les terribles versets 8 et 9 du Psaume 137. Les hommes parlent du «bon Dieu» avec la plus grande légèreté. Puissent-ils réfléchir à la portée de cet adjectif, confirmé par des témoignages si éclatants,... et répondre ensuite à un tel amour!

4

Novembre

Lecture : Psaumes 137 et 138

1      Auprès des fleuves de Babylone, là nous nous sommes assis, et nous avons pleuré quand nous nous sommes souvenus de Sion.

2      Aux saules qui étaient au milieu d’elle nous avons suspendu nos harpes.

3      Car là, ceux qui nous avaient emmenés captifs nous demandaient des cantiques, et ceux qui nous faisaient gémir, de la joie : Chantez-nous un des cantiques de Sion.

4      Comment chanterions-nous un cantique de l’Éternel sur un sol étranger ?

5      Si je t’oublie, ô Jérusalem, que ma droite s’oublie !

6      Que ma langue s’attache à mon palais si je ne me souviens de toi, si je n’élève Jérusalem au-dessus de la première de mes joies !

7      Éternel ! souviens-toi des fils d’Édom, qui, dans la journée de Jérusalem disaient : Rasez, rasez jusqu’à ses fondements !

8      Fille de Babylone, qui vas être détruite, bienheureux qui te rendra la pareille de ce que tu nous as fait !

9      Bienheureux qui saisira tes petits enfants, et les écrasera contre le roc !

PSAUME 138

De David.

1      Je te célébrerai de tout mon cœur ; je chanterai tes louanges devant les dieux.

2      Je me prosternerai vers le temple de ta sainteté, et je célébrerai ton nom à cause de ta bonté et à cause de ta vérité ; car tu as exalté ta parole au-dessus de tout ton nom.

3      Au jour que j’ai crié, tu m’as répondu ; tu as augmenté la force de mon âme.

4      Tous les rois de la terre te célébreront, ô Éternel ! quand ils auront entendu les paroles de ta bouche ;

5      Et ils chanteront dans les[1004] voies de l’Éternel, car grande est la gloire de l’Éternel.

6      Car l’Éternel est haut élevé ; mais il voit ceux qui sont en bas état, et il connaît de loin les hautains.

7      Si je marche au milieu de la détresse, tu me feras vivre, tu étendras ta main contre la colère de mes ennemis, et ta droite me sauvera.

8      L’Éternel achèvera ce qui me concerne. Éternel ! ta bonté demeure à[1005] toujours. N’abandonne pas les œuvres de tes mains.

Commentaires :

Ici commence une avant-dernière série de psaumes, pour la plupart de David. Ils reprennent le récit de la restauration finale d'Israël depuis sa servitude au milieu des nations (Psaume 137), à travers sa tribulation, jusqu'à la délivrance et, dans les Ps. 145 à 150, la louange générale.

Le début du Psaume 137 évoque la captivité de Babylone. Comment les pauvres transportés auraient-ils pu chanter sur commande et se réjouir sous le joug de l'oppresseur? Il n'est pas de joie pour eux loin de Jérusalem. Ceux qui leur ont tout pris n'ont pu leur en ôter le souvenir. Ainsi, amis croyants, étrangers dans un monde hostile, nous n'y trouvons rien pour nos cœurs, mais nous possédons en Christ une joie que personne ne nous ôte (Jean 16:22). N'oublions jamais la cité céleste (verset 5)!

Au Psaume 138, le fidèle, malgré son «bas état» (verset 6), chante de tout son cœur, et se prosterne vers Jérusalem (cf. versets 2 et 1 Rois 8:47...). «Tu m'as répondu», peut-il dire ensuite, bien que rien ne soit encore changé dans ses circonstances. Mais Dieu a augmenté la force de son âme (verset 3). Et c'est cette force-là qui compte pour le croyant (Éphésiens 3:16).

Dieu achèvera ce qui nous concerne (verset 8), non par la destruction de la race des méchants (fin du Psaume 137), mais par le retour du Seigneur.

5

Novembre

Lecture : Psaume 139

Au chef de musique. De David. Psaume.

1      Éternel ! tu m’as sondé, et tu m’as connu.

2      Tu connais quand je m’assieds et quand je me lève, tu discernes de loin ma pensée ;

3      Tu connais[1006] mon sentier et mon coucher, et tu es au fait de toutes mes voies.

4      Car la parole n’est pas encore sur ma langue, que voilà, ô Éternel ! tu la connais tout entière.

5      Tu me tiens serré par derrière et par devant, et tu as mis ta main sur moi,….

6      Connaissance trop merveilleuse pour moi, si élevée que je n’y puis [atteindre] !

7      Où irai-je loin de ton Esprit ? et où fuirai-je loin de ta face ?

8      Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au shéol[1007], t’y voilà.

9      Si je prends les ailes de l’aube du jour, si je fais ma demeure au bout de la mer,

10    Là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira.

11    Et si je dis : Au moins les ténèbres m’envelopperont, — alors la nuit est lumière autour de moi.

12    Les ténèbres même ne sont pas obscures pour [me] cacher à toi, et la nuit resplendit comme le jour, l’obscurité est comme la lumière.

13    Car tu as possédé mes reins, tu m’as tissé[1008] dans le ventre de ma mère.

14    Je te célébrerai de ce que j’ai été fait d’une étrange et admirable manière. Tes œuvres sont merveilleuses, et mon âme le sait très-bien.

15    Mes os ne t’ont point été cachés lorsque j’ai été fait dans le secret, façonné comme une broderie dans les lieux bas de la terre.

16    Tes yeux ont vu ma substance informe, et dans ton livre [mes membres] étaient tous écrits ; de jour en jour[1009] ils se formaient, lorsqu’il n’y en avait [encore] aucun.

17    Combien me sont précieuses tes pensées, ô *Dieu ! combien en est grande la somme !

18    Si je veux les compter, elles sont plus nombreuses que le sable. Si je me réveille, je suis encore avec toi.

19    Ô #Dieu ! si tu voulais tuer le méchant ! Et vous, hommes de sang, retirez-vous de moi ; …

20    Eux qui[1010] parlent contre toi astucieusement, qui prennent [ton nom] en vain[1011], tes ennemis !

21    N’ai-je pas en haine, ô Éternel, ceux qui te haïssent ? et n’ai-je pas en horreur ceux qui s’élèvent contre toi ?

22    Je les hais d’une parfaite haine ; ils sont pour moi des ennemis.

23    Sonde-moi, ô *Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées.

24    Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle.

Commentaires :

 «Dieu est lumière» (1 Jean 1:5). «Et il n'y a aucune créature qui soit cachée devant Lui...» (lire Hébreux 4:13). Il est insoutenable pour un pécheur de sentir ce saint regard continuellement posé sur lui, mettant à nu ses pensées les plus intimes et découvrant ses plus secrets motifs! Il n'a d'abord qu'une idée: fuir ce terrible faisceau de lumière. Mais celui-ci fouille les ténèbres où il cherche à se cacher (verset 11), le rejoint au bout du monde, remonte dans son plus lointain passé... (Genèse 3:8; Jean 3:19). Car c'est une folie de penser qu'on peut échapper à Dieu. C'en est une autre de se dérober... à Celui qui veut assurer notre bonheur. Quand vous êtes malade, il ne vous vient pas à l'idée de cacher au médecin le moindre de vos symptômes. Vous savez bien que vous avez intérêt, pour être guéri, à lui dire tout ce que vous ressentez. Pourquoi agir autrement lorsque Dieu veut sauver votre âme ou vous délivrer d'un péché? Confessez-Lui tous les aspects du mal qui vous mine. Laissez sa lumière scruter votre conscience. Que votre prière soit celle des versets 23, 24: «Sonde-moi, ô Dieu» et sonde-moi encore! Mets tout en ordre dans ma vie. Ne me laisse pas m'engager sur «quelque voie de chagrin». Mais «conduis-moi dans la voie éternelle»!

6

Novembre

Lecture : Psaume 140

Au chef de musique. Psaume de David.

1      Éternel ! délivre-moi de l’homme mauvais, préserve-moi de l’homme violent,

2      Qui méditent le mal dans leur cœur : les jours ils s’assemblent tous pour la guerre ;

3      Ils affilent leur langue comme un serpent, il y a du venin d’aspic sous leurs lèvres. Sélah.

4      Éternel ! garde-moi des mains du méchant, préserve-moi de l’homme violent, qui méditent de faire trébucher mes pas.

5      Les orgueilleux m’ont caché un piège et des cordes, ils ont étendu un filet le long du chemin, ils m’ont dressé des lacets. Sélah.

6      J’ai dit à l’Éternel : tu es mon *Dieu. Prête l’oreille, ô Éternel, à la voix de mes supplications !

7      L’Éternel, le Seigneur, est la force de mon salut ; tu as couvert ma tête au jour des armes.

8      N’accorde pas, ô Éternel ! les souhaits du méchant, ne fais pas réussir son dessein : ils s’élèveraient. Sélah.

9      Quant à la tête de ceux qui m’environnent,… que le mal de leurs lèvres les couvre,

10    Que des charbons ardents tombent sur eux ! Fais-les tomber dans le feu, dans des eaux profondes, et qu’ils ne se relèvent pas !

11    Que l’homme à [mauvaise] langue ne soit point établi dans le pays : l’homme violent, le mal le poussera[1012] à sa ruine.

12    Je sais que l’Éternel maintiendra la cause de l’affligé, le jugement des pauvres.

13    Certainement, les justes célébreront ton nom, les hommes droits habiteront devant toi.

Commentaires :

Ce psaume nous fait entrevoir combien les croyants du résidu souffriront pendant les temps terribles de la grande tribulation. La grâce de Dieu nous a jusqu'ici préservés de persécutions dans nos pays. Mais il est bon de nous poser quelquefois cette question: si demain il fallait de nouveau souffrir comme chrétien, voudrais-je encore porter ce nom?

Par ailleurs n'oublions jamais que nous avons affaire continuellement à des ennemis, d'autant plus redoutables qu'ils nous sont familiers. Cet homme mauvais, violent (verset 1), qui médite le mal (verset 2), qui affile sa langue comme un serpent (verset 3) et s'efforce de faire trébucher mes pas (verset 4), l'épître aux Romains me révèle à son sujet une chose effrayante: il habite dans mon propre cœur (Romains 3:13; 7:17). Mais la même épître contient, si l'on peut dire, son faire-part de décès (lire Romains 6:6). La mort m'a délivré de ce «vieil homme»; je n'ai plus à le combattre mais à le considérer comme crucifié avec Christ. Quant à l'Ennemi du dehors, c'est aussi Dieu qui m'en protège. «Le Seigneur est la force de mon salut — dit le fidèle — ; tu as couvert ma tête au jour des armes» (verset 7). Le casque du salut est une pièce indispensable de l'armure complète de Dieu (Éphésiens 6:17).

7

Novembre

Lecture : Psaume 141 et 142

Psaume de David.

1      Éternel ! je t’ai invoqué ; hâte-toi vers moi. Prête l’oreille à ma voix, quand je crie à toi.

2      Que ma prière vienne devant toi comme l’encens, l’élévation de mes mains comme l’offrande du soir !

3      Mets, ô Éternel ! une garde à ma bouche, veille sur l’entrée de mes lèvres.

4      N’incline mon cœur à aucune chose mauvaise, pour pratiquer de méchantes actions avec des hommes qui sont des ouvriers d’iniquité ; et que je ne mange pas de leurs délices.

5      Que le juste me frappe, c’est une faveur[1013] ; qu’il me reprenne, c’est une huile excellente[1014] ; ma tête ne la refusera pas, car ma prière sera encore là dans leurs calamités[1015].

6      Que leurs juges soient précipités des rochers, alors ils entendront mes paroles, car elles sont douces.

7      Nos os sont dispersés à la gueule du shéol, comme quand on coupe et qu’on fend [du bois] sur la terre[1016].

8      Car, ô Éternel, Seigneur ! mes yeux sont sur toi, je me confie en toi ; n’abandonne pas mon âme.

9      Garde-moi du piège qu’ils m’ont tendu, et des lacets des ouvriers d’iniquité.

10    Que les méchants tombent dans leurs propres filets, tandis que moi je passe outre.

PSAUME 142

Instruction de David ; lorsqu’il était dans la caverne. Prière.

1      De ma voix, je crie à l’Éternel ; de ma voix, je supplie l’Éternel.

2      Je répands devant lui ma plainte, je déclare ma détresse devant lui.

3      Quand mon esprit était accablé en moi, toi tu as connu mon sentier. Sur le chemin par lequel je marchais, ils m’ont caché un piège.

4      Regarde à droite, et vois ; il n’y a personne qui me reconnaisse ; tout refuge est perdu pour moi ; il n’y a personne qui s’enquière de mon âme.

5      J’ai crié vers toi, Éternel ! j’ai dit : Tu es mon refuge, ma part dans la terre des vivants.

6      Sois attentif à mon cri, car je suis très-misérable ; délivre-moi de mes persécuteurs, car ils sont plus forts que moi.

7      Fais sortir mon âme de la prison, pour célébrer ton nom. Les justes m’environneront, parce que tu m’auras fait du bien.

 

Commentaires :

Nous ne fatiguons jamais le Seigneur en nous adressant à Lui. Au contraire, la prière d'un croyant est un parfum agréable pour Lui (verset 2; comparer Apocalypse 5:8 fin). Hélas! notre bouche est capable de faire jaillir aussi des paroles amères. Sans le secours d'en haut, personne n'est capable de dompter sa langue (Jacques 3:8-9). «Mets, ô Éternel! une garde à ma bouche», demande ici l'homme de Dieu. Cependant celle-ci ne fait que traduire ce qui bouillonne dans le cœur (Psaume 39:1 à 3). Ce dernier a aussi besoin d'une «garde» vigilante pour n'être incliné à aucune chose mauvaise (verset 4). Enfin sachons considérer la répréhension non comme une blessure d'amour-propre, mais comme une faveur, une «huile excellente» réservée par le Seigneur aux siens (verset 5; comparer 2 Samuel 16:5 et 10; Galates 6:1).

Psaume 142. Pourchassé par Saül, David s'est caché dans la caverne d'Adullam (1 Samuel 22; Psaume 57). Il erre avec ses compagnons «dans les déserts et les montagnes, et les cavernes et les trous de la terre» (Hébreux 11:38). Tout refuge humain est perdu pour lui (verset 4). Mais sa foi lui permet de s'écrier: «Éternel... tu es mon refuge» (verset 5).

«Les justes m'environneront...» (verset 7). Christ, le vrai David, introduira avec Lui dans sa gloire ceux qu'Il aura revêtus de sa propre justice.

8

Novembre

Lecture : Psaume 143

Psaume de David.

1      Éternel ! écoute ma prière ; prête l’oreille à mes supplications ; dans ta fidélité réponds-moi dans ta justice.

2      Et n’entre pas en jugement avec ton serviteur, car devant toi nul homme vivant ne sera justifié.

3      Car l’ennemi poursuit mon âme, il foule ma vie par terre ; il me fait habiter dans des lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps.

4      Et mon esprit est accablé en moi, mon cœur est désolé au dedans de moi.

5      Je me souviens des jours d’autrefois, je pense à tous tes actes, je médite les œuvres de tes mains.

6      J’étends mes mains vers toi ; mon âme, comme une terre altérée, [a soif] de toi. Sélah.

7      Éternel ! hâte-toi, réponds-moi ! mon esprit défaut en moi. Ne me cache pas ta face ! autrement je serai semblable à ceux qui descendent dans la fosse.

8      Fais-moi entendre dès le matin ta bonté, car en toi j’ai mis ma confiance ; fais-moi connaître le chemin où j’ai à marcher, car c’est à toi que j’élève mon âme.

9      Éternel ! délivre-moi de mes ennemis ! c’est vers toi que je me réfugie.

10    Enseigne-moi à faire ce qui te plaît, car tu es mon Dieu ; que ton bon Esprit me conduise[1017] dans un pays uni[1018],

11    À cause de ton nom, ô Éternel ! fais-moi vivre ; dans ta justice, fais sortir mon âme de la détresse,

12    Et, dans ta bonté, extermine mes ennemis, et détruis tous ceux qui oppriment mon âme ; car je suis ton serviteur.

Commentaires :

 «Écoute ma prière..., s'écrie le fidèle du fond de sa détresse, ne me cache pas ta face... réponds-moi». Quel contraste entre cette inquiétude et l'assurance paisible qui peut être aujourd'hui la part du chrétien! Ce dernier est certain de trouver toujours accès par Jésus auprès du Père (Hébreux 4:16). Et pourtant le même intense désir de communion devrait l'animer. «Mon âme, comme une terre altérée, a soif de toi» (verset 6; comparer Psaume 63:1). Oui, chaque jour, dès le matin, j'ai besoin d'entendre non seulement la Parole de Dieu, mais Sa bonté, en ouvrant mon cœur pour l'écouter (verset 8). Ce sentiment de l'amour du Seigneur fortifiera la confiance que j'ai placée en Lui et je Lui demanderai, d'abord de me faire connaître son chemin, puis de m'y conduire. L'appeler mon Dieu, me nommer moi-même «son serviteur» (verset 12), m'engage à faire ce qui Lui plaît. Mais il faut en premier lieu qu'il me l'enseigne, et ensuite que Son bon Esprit me guide dans le «pays uni» (ou: de droiture — voir note) de Sa volonté (verset 10). En réalité ces demandes sont liées les unes aux autres. D'une part la communion du Seigneur est nécessaire pour connaître Sa volonté. Mais d'autre part nous ne pouvons la goûter que dans l'obéissance à cette volonté!

9

Novembre

Lecture : Psaume 144

De David.

1      Béni soit l’Éternel, mon rocher ! qui enseigne mes mains pour le combat, mes doigts pour la bataille,

2      Ma bonté et mon lieu fort, ma haute retraite et celui qui me délivre, mon bouclier et celui en qui je me réfugie ; il assujettit mon peuple sous moi.

3      Éternel ! qu’est-ce que l’homme, que tu prennes connaissance de lui ? … le fils de l’homme, que tu tiennes compte de lui ?

4      L’homme ressemble à la vanité[1019] ; ses jours sont comme une ombre qui passe.

5      Éternel ! abaisse tes cieux et descends ; touche les montagnes, et elles fumeront.

6      Fais briller l’éclair et disperse-les ; lance tes flèches et mets-les en déroute.

7      Étends tes mains d’en haut ; arrache-moi et délivre-moi des grandes eaux, de la main des fils de l’étranger,

8      Dont la bouche profère la vanité et dont la droite est une droite de mensonge.

9      Ô Dieu ! je te chanterai un cantique nouveau ; je te célébrerai sur le luth à dix [cordes],

10    Toi qui donnes le salut aux rois, toi qui délivres David, ton serviteur, de l’épée funeste.

11    Arrache-moi et délivre-moi de la main des fils de l’étranger, dont la bouche profère la vanité et dont la droite est une droite de mensonge,

12    Afin que nos fils soient comme des plantes croissant dans leur jeunesse, [et] nos filles comme des pierres d’angle, ornementées selon le style des palais.

13    Que nos greniers soient pleins, fournissant toute espèce [de provisions] ; que nos troupeaux se multiplient par milliers, par dix milliers dans nos campagnes.

14    Que nos génisses soient fécondes[1020] ; qu’il n’y ait pas de brèche, pas de sortie, et pas de cri dans nos rues.

15    Bienheureux le peuple pour qui il en est ainsi ! Bienheureux le peuple qui a l’Éternel pour son Dieu !

Commentaires :

 «Enseigne-moi à faire ce qui te plaît» était la prière du Psaume 143 (verset 10). «Enseigne mes mains pour le combat...», demande ici David. Le combat chrétien comporte aussi des «lois» (2 Timothée 2:5) et chaque croyant qui veut plaire à «Celui qui l'a enrôlé» doit accomplir en quelque sorte ses classes militaires. Pourtant ce n'est pas sur l'expérience acquise, ni sur son courage qu'il compte pour être victorieux. L'Éternel Lui-même, déclare-t-il, est «mon lieu fort, ma haute retraite... mon bouclier et celui en qui je me réfugie» (verset 2).

La délivrance d'en haut qui répondra au cri du résidu (versets 5 à 11) ouvrira enfin la porte aux bénédictions milléniales (versets 12 à 15). N'oublions jamais qu'à la différence d'Israël, peuple terrestre, les bénédictions actuelles du chrétien sont spirituelles, «dans les lieux célestes en Christ» (Éphésiens 1:3). Elles sont par conséquent — comme Christ — hors de l'atteinte des épreuves d'ici-bas et il nous est possible d'en jouir au milieu des pires difficultés. Inversement, si tout nous paraît aller pour le mieux dans notre santé, dans nos affaires et dans notre vie de famille, n'en concluons pas que notre âme prospère elle aussi, ni que nous avons l'approbation du Seigneur. Il pourrait en être tout autrement...

10

Novembre

Lecture : Psaume 145

Louange de David.

1      Je t’exalterai, mon Dieu, ô Roi ! et je bénirai ton nom à toujours et à perpétuité.

2      Je te bénirai chaque jour, et je louerai ton nom à toujours et à perpétuité.

3      L’Éternel est grand et fort digne de louange ; et sa grandeur est insondable.

4      Une génération célébrera tes œuvres auprès de l’autre génération, et elles raconteront tes actes puissants.

5      Je parlerai de la magnificence glorieuse de ta majesté, et de tes actes merveilleux.

6      Et ils diront la force de tes actes terribles, et [moi], je déclarerai tes grands faits.

7      Ils feront jaillir la mémoire de ta grande bonté, et ils chanteront hautement ta justice.

8      L’Éternel est plein de grâce et miséricordieux, lent à la colère, et grand en bonté.

9      L’Éternel est bon envers tous, et ses compassions sont sur toutes ses œuvres.

10    Toutes tes œuvres te célébreront, ô Éternel ! et tes saints[1021] te béniront ;

11    Ils parleront de la gloire de ton royaume, et ils diront ta puissance,

12    Afin de faire connaître aux fils de l’homme[1022] ses actes puissants et la magnificence glorieuse de son royaume.

13    Ton royaume est un royaume de tous les siècles, et ta domination est de toutes les générations.

14    L’Éternel soutient tous ceux qui tombent, et relève tous ceux qui sont courbés.

15    Les yeux de tous s’attendent à toi, et tu leur donnes leur nourriture en son temps.

16    Tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie.

17    L’Éternel est juste dans toutes ses voies, et bon[1023] dans toutes ses œuvres.

18    L’Éternel est près de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité.

19    Il accomplit le souhait de ceux qui le craignent : il entend leur cri, et les sauve.

20    L’Éternel garde tous ceux qui l’aiment, et il extermine tous les méchants.

21    Ma bouche dira la louange de l’Éternel ; et que toute chair bénisse[1024] son saint nom, à toujours et à perpétuité.

Commentaires :

Christ, dont David est la figure, entonne ici la louange (voir titre), qui, dans les derniers psaumes va s'élargir à toute la création (comparer Psaume 22:25...). Et nous pouvons chanter avec Lui: «Je t'exalterai, mon Dieu... je te bénirai chaque jour... à toujours...» L'Éternel est grand, d'une grandeur insondable (verset 3). Ses actes sont puissants (versets 4, 12), merveilleux (verset 5) et terribles (verset 6). Sa bonté est grande (versets 7, 8) et universelle (verset 9); on en fera «jaillir la mémoire». Sa force sera déclarée, sa justice hautement chantée. Mais une de ses gloires surpasse toutes les autres: c'est la grâce (verset 8). Elle nous apporte le salut; de plus, les versets 14 à 20 en énumèrent diverses manifestations. L'Éternel soutient (Psaume 37:24)..., relève (Psaume 146:8)..., donne la nourriture, rassasie (Psaume 107:9), se tient près de ceux qui l'invoquent (Psaume 34:17-18)…, accomplit le souhait de ceux qui le craignent, entend leur cri, les sauve, garde ceux qui l'aiment. Oui, «de sa plénitude, nous tous nous avons reçu, et grâce sur grâce» (Jean 1:16). Et tous les verbes à la première personne du futur: «je t’exalterai… je bénirai… je louerai… je parlerai… je déclarerai…» ne sont que la juste réponse du racheté au déploiement de cette grâce.

11

Novembre

Lecture : Psaume 146

Louez Jah. [1025]

1      Mon âme, loue l’Éternel !

2      Je louerai l’Éternel durant ma vie ; je chanterai des cantiques à mon Dieu tant que j’existerai.

3      Ne vous confiez pas dans les principaux, dans un fils d’homme, en qui il n’y a pas de salut.

4      Son esprit sort, l’homme retourne dans le sol d’où il est tiré[1026] ; en ce même jour ses desseins périssent.

5      Bienheureux celui qui a le *Dieu de Jacob pour son secours, qui s’attend à l’Éternel, son Dieu,

6      Qui a fait les cieux et la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve ; qui garde la vérité à toujours ;

7      Qui exécute le jugement en faveur des opprimés ; qui donne du pain à ceux qui ont faim !

L’Éternel met en liberté les prisonniers.

8      L’Éternel ouvre les yeux des aveugles ; l’Éternel relève ceux qui sont courbés ; l’Éternel aime les justes ;

9      L’Éternel garde les étrangers ; il affermit l’orphelin et la veuve, et confond[1027] la voie des méchants.

10    L’Éternel régnera à toujours, — ton Dieu, ô Sion ! de génération en génération. Louez Jah ![1028]

Commentaires :

N'attendons pas d'être au ciel pour célébrer notre Dieu Sauveur. «Je louerai l'Éternel durant ma vie», déclare le psalmiste (verset 2; comparer Psaume 34:1). Lui seul mérite notre hommage comme aussi notre confiance Les versets 3 et 4 nous avertissent sérieusement de ne pas mettre notre confiance en l'homme, car c'est un danger constant et qui peut prendre bien des formes (par exemple la recherche d'une recommandation). N'attendons aucun appui des principaux, même si occasionnellement Dieu s'en sert Lui-même pour notre bien. Si haut placés soient-ils, il n'y a pas de salut en eux (verset 3); ils ressemblent à la vanité (Psaume 144:4) et, s'ils sont incrédules, ils périront en un jour avec leurs desseins (verset 4).

Nous avons pour Père un Dieu infiniment puissant, infiniment sage et qui nous aime; que nous faut-il de plus?

Les v. 7 et 8 illustrent ce que fait l’Évangile: Il met en liberté les captifs de Satan (verset 7); Il ouvre les yeux de la foi (Éphésiens 1:18); Il relève ceux qui marchent courbés sous des fardeaux trop pesants. L’Éternel aime les justes (verset 8). L'étranger, l'orphelin, la veuve jouissent de soins appropriés à leurs besoins. Le Seigneur Jésus sur la terre, dans les guérisons qu’il opérait, se faisait reconnaître comme ce Dieu puissant et plein d’amour (Luc 4:19 et 13:13).

12

Novembre

Lecture : Psaume 147

1      Louez Jah ! [1029] car c’est une chose bonne. Chantez les louanges de notre Dieu ! car c’est une chose agréable. La louange est bienséante.

2      L’Éternel bâtit Jérusalem ; il rassemble les exilés d’Israël.

3      C’est lui qui guérit ceux qui ont le cœur brisé, et qui bande leurs plaies ;

4      Qui compte le nombre des étoiles ; à elles toutes il donne des noms.

5      Notre Seigneur est grand et d’une grande puissance ; son intelligence est sans bornes.

6      L’Éternel affermit les débonnaires ; il renverse les méchants jusqu’en terre.

7      Chantez[1030] à l’Éternel avec actions de grâces, psalmodiez sur la harpe à notre Dieu,

8      Qui couvre de nuages les cieux, qui prépare la pluie pour la terre, qui fait germer l’herbe sur les montagnes ;

9      Qui donne la nourriture au bétail, [et] aux petits du corbeau qui crient.

10    Il ne trouve pas son plaisir en la force du cheval, il ne se complaît pas aux jambes de l’homme.

11    Le plaisir de l’Éternel est en ceux qui le craignent, en ceux qui s’attendent à sa bonté.

12    Jérusalem, célèbre l’Éternel ! Sion, loue ton Dieu !

13    Car il rend fortes les barres de tes portes ; il bénit tes fils au milieu de toi ;

14    Il met la paix dans tes confins ; il te rassasie de la moelle du froment ;

15    Il envoie ses oracles sur la terre : sa parole court avec vitesse.

16    C’est lui qui donne la neige comme de la laine, qui répand la gelée blanche comme de la cendre ;

17    Il jette sa glace comme par morceaux : qui peut subsister devant son froid ?

18    Il envoie sa parole et les fait fondre ; il fait souffler son vent : les eaux coulent.

19    Il annonce ses paroles à Jacob, ses statuts et ses ordonnances[1031] à Israël.

20    Il n’a fait ainsi à aucune nation ; et ses ordonnances[1032], elles ne les ont pas connues. Louez Jah ! [1033]

Commentaires :

Chacun des Psaumes 146 à 150 a pour en-tête et pour conclusion «Louez Jah», autrement dit «alléluia». Ce cri de joie remplira la terre lorsque Israël sera rassemblé et Jérusalem rebâtie (verset 2).

En qui l'Éternel prend-Il son plaisir? En ceux qui le craignent et qui s'attendent humblement à sa bonté. Par contre Il ne se complaît pas dans la force dont l'homme se glorifie (versets 10, 11; Apocalypse 3:8). Même dans notre siècle caractérisé par la vitesse, ni les «jambes de l'homme» (verset 10), ni ses dernières découvertes techniques ne sont nécessaires pour que la Parole du Seigneur coure avec vitesse (verset 15; 2 Thes. 3:1). Si chaque croyant rendait témoignage là où il a été placé, l'Évangile se répandrait rapidement par sa propre puissance (Psaume 68:11).

L'activité insondable de Dieu embrasse des domaines aussi différents que de guérir ceux qui ont le cœur brisé... (verset 3) et de dénombrer les étoiles (verset 4). Il fait alterner les saisons pour le bien de sa créature. Il prépare la pluie (verset 8; Deutéronome 28:12), donne la neige (verset 16), fait souffler son vent (verset 18). Y pensons-nous lorsque nous nous plaignons du temps qu'il fait?

Oui, «notre Seigneur est grand et d'une grande puissance; son intelligence est sans bornes» (verset 5).

13

Novembre

Lecture : Psaume 148

Louez Jah. [1034]

1      Louez, des cieux, l’Éternel ! Louez-le dans les lieux élevés !

2      Louez-le, vous, tous ses anges ! Louez-le, vous, toutes ses armées !

3      Louez-le, soleil et lune ! Louez-le, vous, toutes les étoiles de lumière !

4      Louez-le, cieux des cieux, et vous, eaux qui êtes au-dessus des cieux !

5      Qu’ils louent le nom de l’Éternel ; car c’est lui qui a commandé, et ils ont été créés.

6      Et il les a établis à perpétuité et pour toujours ; il a rendu son décret, et il ne passera point.

7      Louez, de la terre, l’Éternel, vous, monstres des eaux, et vous, tous les abîmes !

8      Feu et grêle, neige et vapeur, vent de tempête qui exécutes sa parole ;

9      Montagnes, et [vous], toutes les collines, arbres fruitiers, et tous les cèdres ;

10    Animaux et tout le bétail, reptiles et oiseaux ailés ;

11    Rois de la terre et tous les peuples[1035], princes et tous les juges de la terre ;

12    Jeunes hommes et les vierges aussi ; [vous], vieillards, avec les jeunes gens :

13    Qu’ils louent le nom de l’Éternel ! car son nom seul est haut élevé ; sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux.

14    Et il exaltera la corne de son peuple, la louange de tous ses saints[1036], — des fils d’Israël, le peuple qui est près de lui. Louez Jah ! [1037]

Commentaires :

Ce psaume donne essor à la louange universelle. Elle retentira dans les cieux (versets 1 à 6) et sur la terre (versets 7 à 13). Prodigieux concert, dans lequel chaque créature aura une note à faire entendre! Mais comment comprendre que des choses matérielles soient invitées à se joindre à cette symphonie? (versets 3, 7...). Romains 8 nous apprend que, depuis la chute, «la création a été assujettie à la vanité»; l'homme ne s'en est servi que pour se glorifier lui-même. Or le moment vient où, enfin «affranchie de la servitude de la corruption», la création glorifiera Dieu seul (Romains 8:20-21; Ésaïe 55:12-13). Ses «soupirs» actuels feront place à un plein épanouissement. Oui, à sa manière, elle racontera la gloire de Dieu et sa voix sera entendue (Psaume 19:1 à 3). Elle exaltera à la fois son Créateur et son Libérateur, Celui qui l'a faite et Celui qui aura permis par sa croix le «rétablissement de toutes choses» (Actes 3:21).

Le verset 12 nous rappelle la belle réponse de Moïse au Pharaon: «Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et avec nos filles,... car nous avons à célébrer une fête à l'Éternel» (Exode 10:9). Et le verset 14 nous montre la place que, dans le monde à venir, Dieu donnera à Israël, ce peuple qui est «près de Lui».

14

Novembre

Lecture : Psaume 149 & 150

Louez Jah. [1038]

1      Chantez à l’Éternel un cantique nouveau ! [Chantez] sa louange dans la congrégation des saints[1039].

2      Qu’Israël se réjouisse en celui qui l’a fait ; que les fils de Sion s’égayent en leur roi !

3      Qu’ils louent son nom avec des danses, qu’ils chantent ses louanges avec le tambourin et avec la harpe !

4      Car l’Éternel prend plaisir en son peuple ; il pare les débonnaires de salut.

5      Que les saints[1040] se réjouissent de[1041] la gloire, qu’ils exultent avec chant de triomphe sur leurs lits !

6      Les louanges de *Dieu sont dans leur bouche[1042], et une épée à deux tranchants dans leur main,

7      Pour exécuter la vengeance contre les nations, des châtiments au milieu des peuples[1043] ;

8      Pour lier leurs rois de chaînes, et leurs nobles de ceps de fer ;

9      Pour exécuter contre eux le jugement qui est écrit. Cette gloire est pour tous ses saints[1044]. Louez Jah ![1045]

PSAUME 150

Louez Jah. [1046]

1      Louez *Dieu dans son saint lieu ! Louez-le dans le firmament[1047] de sa force !

2      Louez-le pour[1048] ses actes puissants ! Louez-le pour l’étendue de sa grandeur !

3      Louez-le avec le son retentissant de la trompette ! Louez-le avec le luth et la harpe !

4      Louez-le avec le tambourin et la danse ! Louez-le avec des instruments à cordes et le chalumeau !

5      Louez-le avec les cymbales sonores ! Louez-le avec les cymbales retentissantes !

6      Que tout ce qui respire loue Jah ! Louez Jah ! [1049]

Commentaires :

Nous sommes parvenus à la conclusion des Psaumes, ce «livre de l'épreuve» dont la dernière page ne sera tournée qu'à la fin de notre séjour terrestre. Et nous constatons que toutes les souffrances qui y sont décrites ont abouti à ce résultat final: la louange de Dieu par tout ce qui respire. Puisse-t-il en être ainsi de chacune de nos épreuves: qu'elle soit trouvée «tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ» (1 Pierre 1:7).

Le livre des Psaumes a commencé par Dieu bénissant l’homme : il s’achève par l’homme bénissant Dieu.

Nous avons entendu successivement l'alléluia chanté par le résidu sauvé (Psaume 146), par Jérusalem (Psaume 147), et par la Création (Psaume 148). Le Psaume 149 a pour sujet le cantique nouveau d'Israël et les derniers jugements précédant le Règne. Enfin le Psaume 150 répond à toutes les questions concernant la louange: Qui doit être adoré; (verset 1), pourquoi (verset 2), comment (versets 3 à 5), et par qui (verset 6) le culte doit être rendu à Dieu.

Toutes les expressions diverses de cette louange universelle se fondent en une harmonie parfaite. Car le cantique est unique: il exalte les actes puissants et la grandeur infinie de Celui qui aura alors accompli tous ses conseils pour sa propre gloire et pour la bénédiction universelle.

15

Novembre

Lecture : Genèse 1:1-19

1 Au commencement Dieu[1050] créa les cieux et la terre.

2 Et la terre était désolation et vide[1051], et il y avait des ténèbres sur la face de l’abîme. Et l’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux.

3 Et Dieu dit : Que la lumière soit. Et la lumière fut. 4 Et Dieu vit la lumière, qu’elle était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. 5 Et Dieu appela la lumière Jour ; et les ténèbres, il les appela Nuit. Et il y eut soir, et il y eut matin : — premier[1052] jour.

6 Et Dieu dit : Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. 7 Et Dieu fit l’étendue, et sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et il fut ainsi. 8 Et Dieu appela l’étendue Cieux. Et il y eut soir, et il y eut matin : — second jour.

9 Et Dieu dit : Que les eaux [qui sont] au-dessous des cieux se rassemblent en un lieu, et que le sec paraisse. Et il fut ainsi. 10 Et Dieu appela le sec Terre, et le rassemblement des eaux, il l’appela Mers. Et Dieu vit que cela était bon. 11 Et Dieu dit : Que la terre produise l’herbe, la plante portant de la semence, l’arbre fruitier produisant du fruit selon son espèce, ayant sa semence en soi sur la terre. 12 Et il fut ainsi. Et la terre produisit l’herbe, la plante portant de la semence selon son espèce, et l’arbre produisant du fruit ayant sa semence en soi selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. 13 Et il y eut soir, et il y eut matin : — troisième jour.

14 Et Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue des cieux pour séparer le jour d’avec la nuit, et qu’ils soient pour signes et pour saisons [déterminées] et pour jours et pour années ; 15 et qu’ils soient pour luminaires dans l’étendue des cieux pour donner de la lumière sur la terre. Et il fut ainsi. 16 Et Dieu fit les deux grands luminaires, le grand luminaire pour dominer sur le jour, et le petit luminaire pour dominer sur la nuit ; et les étoiles. 17 Et Dieu les plaça dans l’étendue des cieux pour donner de la lumière sur la terre, 18 et pour dominer de jour et de nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. 19 Et il y eut soir, et il y eut matin : — quatrième jour.

Commentaires :

Avant que rien n'existe de tout l'univers actuel, Dieu qui n'a pas de commencement est présent. Et il nous permet d'assister au déroulement de son travail de création. Quand nous voulons fabriquer un objet quelconque, nous avons d'abord besoin d'un certain matériel. Mais à Dieu il suffit de parler pour que tout soit fait à partir de rien. Il dit, et voici que surgissent le ciel, la terre, la lumière, les nuées, les mers, le «sec», le firmament avec ses luminaires : le soleil, la lune, les étoiles innombrables, l'infiniment grand et l'infiniment petit, la prodigieuse variété des plantes et des animaux. Ce récit, à la fois majestueux et simple, apporte une réponse définitive à la grande question que les hommes, depuis toujours, n'ont cessé de se poser: «Qui a mesuré les eaux... réglé les cieux... pesé les montagnes...? Qui a créé ces choses...?» (Ésaïe 40:12, 26; Proverbes 30:4). Oui, qui a dessiné la forme parfaite des cristaux de neige, construit l'extraordinaire structure de l'insecte le plus ordinaire, choisi la couleur et le parfum de la fleur la plus commune? Hébreux 1:2-3 nous donne la réponse: Jésus, l'auteur de notre salut, est également le Créateur de toutes ces merveilles (voir aussi Proverbes 8:27 à 31).

16

Novembre

Lecture : Genèse 1:20-31

20 Et Dieu dit : Que les eaux foisonnent d’un fourmillement d’êtres[1053] vivants, et que les oiseaux volent au-dessus de la terre devant[1054] l’étendue des cieux. 21 Et Dieu créa les grands animaux des eaux[1055], et tout être vivant qui se meut, dont les eaux fourmillent, selon leurs espèces, et tout oiseau ailé selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. 22 Et Dieu les bénit, disant : Fructifiez, et multipliez, et remplissez les eaux dans les mers, et que l’oiseau multiplie sur la terre. 23 Et il y eut soir, et il y eut matin : — cinquième jour.

24 Et Dieu dit : Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, le bétail, et [tout] ce qui rampe, et les bêtes de la terre selon leur espèce. Et il fut ainsi. 25 Et Dieu fit les bêtes de la terre selon leur espèce, et le bétail selon son espèce, et tout reptile[1056] du sol selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon.

26 Et Dieu dit : Faisons [l’]homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout [animal] rampant qui rampe sur la terre. 27 Et Dieu créa l’homme[1057] à son image ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle. 28 Et Dieu les bénit ; et Dieu leur dit : Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur tout être vivant qui se meut sur la terre. 29 Et Dieu dit : Voici, je vous ai donné toute plante portant semence, qui est sur la face de toute la terre, et tout arbre dans lequel il y a un fruit d’arbre, portant semence ; [cela] vous sera pour nourriture ; 30 et à tout animal de la terre, et à tout oiseau des cieux, et à tout ce qui rampe sur la terre, qui a en soi une âme vivante, [j’ai donné] toute plante verte pour nourriture. Et il fut ainsi. 31 Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très-bon. Et il y eut soir, et il y eut matin : — le sixième jour.

Commentaires :

Une pendule témoigne de l'habileté de l'horloger qui l'a construite. Ainsi «les cieux racontent la gloire de Dieu et l'étendue annonce l'ouvrage de ses mains» (Psaume 19:1). «Regardez aux oiseaux du ciel... étudiez les lis des champs...», invite le Seigneur Jésus (Matthieu 6:26, 28). Hélas! combien restent aveugles à ces beautés de la nature, ne savent pas y discerner «sa puissance éternelle et sa divinité» (Romains 1:20). À ces versets si clairs, les incrédules ont cherché à substituer leurs théories sur les origines de l’univers et de la vie. Mais ne craignons pas de voir jamais les spéculations de l'esprit humain ou les découvertes géologiques ébranler la moindre des déclarations divines. Rappelons-nous que dans ce domaine ce n'est pas la science qui peut instruire ni l'intelligence qui peut comprendre. C'est la Parole qui instruit et la foi qui comprend (lire Hébreux 11:3).

Quel contraste maintenant avec le verset 2! Là où régnaient les ténèbres, Dieu a fait luire la lumière. D'une scène de désolation, il a fait un monde ordonné et habitable. Mais la terre est encore vide. Et «le Dieu qui a formé la terre... ne l'a pas créée pour être vide», mais «pour être habitée» (Ésaïe 45:18). Par un dernier acte souverain il crée l'homme et le fait à son image, son représentant, chef sur toute la création.

17

Novembre

Lecture : Genèse 2:1-14

1 Et les cieux et la terre furent achevés, et toute leur armée[1058]. 2 Et Dieu eut achevé au septième jour son œuvre qu’il fit ; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il fit. 3 Et Dieu bénit le septième jour, et le sanctifia ; car en ce jour[1059] il se reposa de toute son œuvre que Dieu créa en la faisant.

*4 Ce sont ici les générations des cieux et de la terre lorsqu’ils furent créés, au jour que l’Éternel[1060] Dieu fit la terre et les cieux, 5 et tout arbuste des champs avant qu’il fût sur la terre, et toute herbe[1061] des champs avant qu’elle crût ; car l’Éternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait pas d’homme pour travailler le sol ;

6 mais une vapeur montait de la terre et arrosait toute la surface du sol. 7 Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante.

8 Et l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden[1062], du côté de l’orient, et il y plaça l’homme[1063] qu’il avait formé. 9 Et l’Éternel Dieu fit croître du sol tout arbre agréable à voir et bon à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

10 Et un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait et devenait quatre rivières[1064]. 11 Le nom de la première est Pishon : c’est elle qui entoure tout le pays de Havila, où il y a de l’or. 12 Et l’or de ce pays-là est bon ; là est le bdellium[1065] et la pierre d’onyx[1066]. 13 Et le nom de la seconde rivière est Guihon : c’est elle qui entoure tout le pays de Cush. 14 Et le nom de la troisième rivière est Hiddékel[1067] : c’est elle qui coule en avant vers Assur[1068]. Et la quatrième rivière, c’est l’Euphrate[1069].

Commentaires :

 «En six jours l'Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour il s'est reposé et a été rafraîchi» (Exode 31:17). Il est lui-même réjoui de la joie qu'il a préparée à sa créature.

Dans la création, nous admirons la puissance de Dieu, capable de disposer des milliards d'étoiles dans l'immensité des cieux, d'imposer des limites à la mer, de contrôler les forces de la foudre et du vent, capable aussi de former un homme avec une poignée de poussière (Psaume 8:3). Nous admirons également sa sagesse qui a mesuré les temps et les saisons, déterminé un équilibre de toute la nature, donné des lois aux plantes et des instincts aux animaux (Psaume 104:24). Mais admirons aussi sa bonté. Il a fait les cieux, étendu la terre sur les eaux, établi de grands luminaires..., «car sa bonté demeure à toujours» (Psaume 136). Avec la tendresse d'une mère qui a préparé d'avance tout ce qui sera nécessaire à l'enfant qu'elle va mettre au monde, Dieu place l'homme dans des conditions idéales. Il l'installe dans un jardin de délices où il pourra participer au repos de son Créateur. En soufflant dans ses narines «une respiration de vie» (verset 7), Dieu en fait (à la différence de la bête) une âme vivante et impérissable, responsable devant Lui.

18

Novembre

Lecture : Genèse 2:15-25

15 Et l’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. 16 Et l’Éternel Dieu commanda à l’homme, disant : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; 17 mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement.

18 Et l’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui lui corresponde. 19 Et l’Éternel Dieu forma de la terre[1070] tous les animaux des champs et tous les oiseaux des cieux, et les fit venir vers l’homme pour voir comment il les nommerait ; et tout nom que l’homme donnait à un être vivant fut son nom. 20 Et l’homme donna des noms à tout le bétail, et aux oiseaux des cieux, et à toutes les bêtes des champs. Mais pour Adam[1071], il ne trouva pas d’aide qui lui correspondît.

21 Et l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, et il dormit ; et il prit une de ses côtes, et il en ferma la place avec de la chair. 22 Et l’Éternel Dieu forma[1072] une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et l’amena vers l’homme. 23 Et l’homme dit : Cette fois, celle-ci est os de mes os et chair de ma chair ; celle-ci sera appelée femme (Isha), parce qu’elle a été prise de l’homme (Ish). 24 C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair. 25 Et ils étaient tous deux nus, l’homme et sa femme, et ils n’en avaient pas honte.

Commentaires :

Dieu a placé l'homme au centre de sa belle création pour l'administrer comme un gérant. Il ne lui a défendu qu'une chose: manger du fruit de l'arbre de la connaissance. Cette mise à l'épreuve de son obéissance correspond à sa position de créature responsable. L'homme n'est pas comme l'animal soumis à des impulsions irraisonnées. Il est créé libre, donc tenu d'obéir à son Créateur. Nous assistons au premier acte de l'administration d'Adam: attribuer des noms aux êtres vivants. Ceux-ci sont là pour servir l'homme, mais quel que soit leur degré d'intelligence, aucun ne correspond à ses facultés supérieures, ni non plus aux exigences de ses affections. Or la solitude ne convenait pas pour l'homme; il lui fallait quelqu'un pour partager ses pensées, jouir avec lui des dons divins, et rendre grâces avec lui à Celui qui les avait accordés. L'amour de Dieu comprend ce besoin et y répond en donnant à l'homme une femme, aide intelligente et douée d'affections comme lui.

En même temps nous avons là le mystère de l'Église, épouse d'un Christ entré dans le sommeil de la mort et qu'Il reçoit maintenant de la main de Dieu pour la nourrir et la chérir (Éph. 5:29…). «Ce mystère est grand» s’écrie l’apôtre : «nous sommes membres de son corps, de sa chair et de ses os».

19

Novembre

Lecture : Genèse 3:1-13

1 Or le serpent était plus rusé qu’aucun animal des champs que l’Éternel Dieu avait fait ; et il dit à la femme : Quoi, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? 2 Et la femme dit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ; 3 mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point, et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. 4 Et le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point certainement ; 5 car Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez vos yeux seront ouverts, et vous serez comme Dieu[1073], connaissant le bien et le mal. 6 Et la femme vit que l’arbre était bon à manger, et qu’il était un plaisir pour les yeux, et que l’arbre était désirable pour rendre intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea ; et elle en donna aussi à son mari [pour qu’il en mangeât] avec elle, et il en mangea. 7 Et les yeux de tous deux furent ouverts, et ils connurent qu’ils étaient nus ; et ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s’en firent des ceintures.

8 Et ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour. Et l’homme et sa femme se cachèrent de devant l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. 9 Et l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? 10 Et il dit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. 11 Et l’Éternel Dieu dit[1074] : Qui t’a montré que tu étais nu ? As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? 12 Et l’homme dit : La femme que tu [m’]as donnée [pour être] avec moi, — elle, m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. 13 Et l’Éternel Dieu dit à la femme : Qu’est-ce que tu as fait ? Et la femme dit : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé.

Commentaires :

Le bonheur de l'homme en Éden aura été de courte durée. Sous la forme du serpent, le diable s'introduit dans le jardin et capte la confiance de la femme en même temps qu'il insinue dans son coeur la méfiance envers Dieu. Celui-ci ne vous aime pas — souffle-t-il — puisqu'il vous prive d'un si grand avantage. Non seulement vous ne mourrez point, mais «vous serez comme Dieu» (verset 5). Le Menteur excite ainsi l'orgueil et l'envie dans le pauvre coeur humain (lire en contraste Philippiens 2:6).

«La convoitise, ayant conçu, enfante le péché...» (Jacques 1:14, 15). L'homme a été trompé: la connaissance du bien et du mal ne lui a donné aucune force pour faire le bien et pas davantage pour éviter le mal. Son premier effet a été de lui donner conscience de sa nudité: ce qu'il est par nature, un état dont il a honte. Et la ceinture de feuilles de figuier qu'il s'est fabriquée ne fait qu'illustrer les vains efforts de l'humanité pour cacher sa misère morale. Mais «toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire» (Hébreux 4:13). «Où es-tu?» (verset 9). «As-tu mangé de l'arbre?» (verset 11). «Qu'est-ce que tu as fait?» (verset 13), autant de terribles questions qui excluent les faux-fuyants et les excuses.

20

Novembre

Lecture : Genèse 3:14-24

14 Et l’Éternel Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie ; 15 et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle[1075] te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon. 16 À la femme il dit : Je rendrai très-grandes tes souffrances et ta grossesse ; en travail tu enfanteras des enfants, et ton désir sera [tourné] vers ton mari, et lui dominera sur toi. 17 Et à Adam il dit : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’ai commandé, disant : Tu n’en mangeras pas, — maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras [en travaillant] péniblement tous les jours de ta vie. 18 Et il te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs. 19 À la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras à la poussière.

20 Et l’homme appela sa femme du nom d’Ève[1076], parce qu’elle était la mère de tous les vivants.

21 Et l’Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des vêtements de peau, et les revêtit.

22 Et l’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal ; et maintenant, — afin qu’il n’avance pas sa main et ne prenne aussi de l’arbre de vie et n’en mange et ne vive à toujours… ! 23 Et l’Éternel Dieu le mit hors du jardin d’Éden, pour labourer le sol, d’où il avait été pris : 24 il chassa l’homme, et plaça à l’orient du jardin d’Éden les chérubins et la lame de l’épée qui tournait çà et là, pour garder le chemin de l’arbre de vie.

Commentaires :

Dieu apprécie la responsabilité de chacun des coupables et rend sa triple sentence. Au serpent est prédit le fait que «la descendance de la femme» (Christ), brisera sa tête, autrement dit détruira sa puissance. Aussitôt que le péché est entré dans le monde, Dieu fait ainsi connaître le remède qu'il avait par devers Lui. À la femme sont réservées les souffrances de la maternité; quant à l'homme le travail pénible sera son lot jusqu'à ce que s'accomplisse pour l’un comme pour l’autre la sentence inéluctable «car le salaire du péché, c'est la mort» (Romains 5:12 ; 6:23). La foi dans le Rédempteur annoncé permet à Adam de répondre à cette condamnation à mort en appelant sa femme Ève: vivre. À son tour, l'Éternel répond à cette foi en remplaçant la ceinture des ressources de l'homme par des vêtements de peau qui nous enseignent cette vérité capitale: la seule justice dont l'homme puisse se parer est celle dont Dieu lui-même l'a revêtu. Mais, de même que ce vêtement de peau était la dépouille d'une victime, la justice dont Dieu couvre le pécheur est celle de Christ, l'Agneau mis à mort.

Combien il est consolant de constater que Dieu ne chasse pas l'homme du jardin avant de lui avoir révélé ses pensées de grâce et de salut!

21

Novembre

Lecture : Genèse 4:1-16

1 Et l’homme connut Ève sa femme ; et elle conçut, et enfanta Caïn[1077] ; et elle dit : J’ai acquis un homme avec l’Éternel. 2 Et elle enfanta encore son frère, Abel[1078]. Et Abel paissait le menu bétail, et Caïn labourait la terre[1079].

3 Et il arriva, au bout de quelque temps, que Caïn apporta, du fruit du sol, une offrande à l’Éternel. 4 Et Abel apporta, lui aussi, des premiers-nés de son troupeau, et de leur graisse. Et l’Éternel eut égard à Abel et à son offrande ; 5 mais à Caïn et à son offrande, il n’eut pas égard. Et Caïn fut très-irrité, et son visage fut abattu. 6 Et l’Éternel dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ? 7 Si tu fais bien, ne seras-tu pas agréé ?[1080] Et si tu ne fais pas bien, le péché[1081] est couché à la porte. Et son désir sera [tourné] vers toi, et toi tu domineras sur lui.

8 Et Caïn parla à Abel son frère ; et il arriva, comme ils étaient aux champs, que Caïn se leva contre Abel, son frère, et le tua. 9 Et l’Éternel dit à Caïn : Où est Abel, ton frère ? Et il dit : Je ne sais. Suis-je, moi, le gardien de mon frère ? 10 Et il dit : Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre[1082] à moi. 11 Et maintenant, tu es maudit de la terre[1083] qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. 12 Quand tu laboureras le sol, il ne te donnera plus sa force ; tu seras errant et vagabond sur la terre. 13 Et Caïn dit à l’Éternel : Mon châtiment est trop grand pour que j’en porte le poids[1084]. 14 Voici, tu m’as chassé aujourd’hui de dessus la face de la terre[1085], et je serai caché de devant ta face, et je serai errant et vagabond sur la terre ; et il arrivera que quiconque me trouvera me tuera. 15 Et l’Éternel lui dit : C’est pourquoi quiconque tuera Caïn sera puni[1086] sept fois. Et l’Éternel mit un signe sur Caïn, afin que quiconque le trouverait ne le tuât[1087] point. 16 Et Caïn sortit de devant l’Éternel ; et il habita dans le pays de Nod[1088], à l’orient d’Éden.

Commentaires :

Dès l'enfance de l'humanité, deux races se dessinent. Caïn, premier homme né sur la terre, est l'ancêtre de tous les propres justes. Satisfait de lui-même et de ses oeuvres, inconscient du péché et de ses conséquences, il se présente devant Dieu avec le fruit de son propre travail, fruit d'un sol maudit. Comment Dieu pourrait-il y avoir égard? Abel, le second homme, est le chef de la lignée de la foi; il ouvre la liste d'honneur du chapitre 11 des Hébreux (verset 4). Le sacrifice qu'il offre est «plus excellent» que celui de Caïn parce qu'il est présenté avec l'intelligence de la pensée de Dieu.

Après le péché de l'homme contre Dieu (chapitre 3), nous avons ici son péché contre son prochain. Caïn tue son frère. Et la Parole qui discerne les pensées et les intentions du coeur met son motif à nu: la jalousie. «Pour quelle raison le tua-t-il? Parce que ses oeuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes» (1 Jean 3:12). Quand plus tard le Seigneur Jésus vint sur la terre, les Juifs le mirent à mort pour le même motif. Sa perfection faisait ressortir leurs propres mauvaises oeuvres. Ils ont versé le sang du vrai Juste et leur châtiment est aujourd'hui celui de Caïn: ils sont dispersés et persécutés sur la terre.

22

Novembre

Lecture : Genèse 4:17-26

17 Et Caïn connut sa femme, et elle conçut, et enfanta Hénoc ; et il bâtit une ville, et appela le nom de la ville d’après le nom de son fils Hénoc. 18 Et à Hénoc naquit Irad ; et Irad engendra Mehujaël ; et Mehujaël engendra Methushaël ; et Methushaël engendra Lémec. 19 Et Lémec prit deux femmes : le nom de l’une était Ada, et le nom de la seconde, Tsilla. 20 Et Ada enfanta Jabal ; lui, fut père de ceux qui habitent sous des tentes et ont du bétail. 21 Et le nom de son frère fut Jubal : lui, fut père de tous ceux qui manient la harpe et la flûte. 22 Et Tsilla, elle aussi, enfanta Tubal-Caïn, qui fut forgeur de tous les outils d’airain et de fer[1089]. Et la sœur de Tubal-Caïn fut Naama.

23 Et Lémec dit à ses femmes : Ada et Tsilla, écoutez ma voix ; femmes de Lémec, prêtez l’oreille à ma parole : Je tuerai un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure ; 24 si Caïn est vengé sept fois, Lémec le sera soixante-dix-sept fois.

25 Et Adam connut encore sa femme ; et elle enfanta un fils, et appela son nom Seth[1090] ; car, [dit-elle], Dieu m’a assigné une autre semence au lieu d’Abel ; car Caïn l’a tué. 26 Et à Seth, à lui aussi, naquit un fils ; et il appela son nom Énosh[1091]. Alors on commença à invoquer le nom de l’Éternel.

Commentaires :

Caïn, condamné à être errant et vagabond, cherche à éviter le sort que Dieu lui a assigné et s'installe dans le monde d'une manière confortable. Il construit une ville pour lui et ses descendants, et chacun y trouve une occupation de son choix. Mais le «progrès social» ne corrige pas la nature humaine. La race de Caïn ressemble à son chef. La violence et l'esprit de provocation du premier meurtrier de l'histoire se reproduisent chez son descendant Lémec. Ce tableau nous offre déjà un raccourci du monde actuel qui a mis à mort Jésus, le vrai Abel. Tout continue comme si rien ne s'était passé, comme si la croix n'avait pas eu lieu. On s'est organisé pour vivre sur la terre le plus agréablement possible. Rien n'y manque: sciences, arts, industrie et même religion. Jésus seul en est presque toujours absent.

Mais parallèlement à cette dynastie de Caïn, une autre race fait discrètement son apparition à la fin du chapitre. Seth prend la place d'Abel, et c'est alors qu'on commence à invoquer le nom de l'Éternel. La vie du juste mis à mort se perpétue en figure dans la lignée de la foi, nous montrant comment Christ, le second Homme, s'est acquis une famille, portant son nom, et vivant dans la crainte de Dieu. Lecteur, à laquelle des deux races appartenez-vous?

23

Novembre

Lecture : Genèse 5:1-20

1 C’est ici le livre des générations d’Adam. Au jour où Dieu créa Adam, il le fit à la ressemblance de Dieu. 2 Il les créa mâle et femelle, et les bénit ; et il appela leur nom Adam[1092], au jour qu’ils furent créés.

3 Et Adam vécut cent trente ans, et engendra [un fils] à sa ressemblance, selon son image, et appela son nom Seth. 4 Et les jours d’Adam, après qu’il eut engendré Seth, furent huit cents ans ; et il engendra des fils et des filles. 5 Et tous les jours qu’Adam vécut furent neuf cent trente ans ; et il mourut.

6 Et Seth vécut cent cinq ans, et engendra Énosh. 7 Et Seth, après qu’il eut engendré Énosh, vécut huit cent sept ans ; et il engendra des fils et des filles. 8 Et tous les jours de Seth furent neuf cent douze ans ; et il mourut.

9 Et Énosh vécut quatre-vingt-dix ans, et engendra Kénan. 10 Et Énosh, après qu’il eut engendré Kénan, vécut huit cent quinze ans ; et il engendra des fils et des filles. 11 Et tous les jours d’Énosh furent neuf cent cinq ans ; et il mourut.

12 Et Kénan vécut soixante-dix ans, et engendra Mahalaleël. 13 Et Kénan, après qu’il eut engendré Mahalaleël, vécut huit cent quarante ans ; et il engendra des fils et des filles. 14 Et tous les jours de Kénan furent neuf cent dix ans ; et il mourut.

15 Et Mahalaleël vécut soixante-cinq ans, et engendra Jéred. 16 Et Mahalaleël, après qu’il eut engendré Jéred, vécut huit cent trente ans ; et il engendra des fils et des filles. 17 Et tous les jours de Mahalaleël furent huit cent quatre-vingt-quinze ans ; et il mourut.

18 Et Jéred vécut cent soixante-deux ans, et engendra Hénoc[1093]. 19 Et Jéred, après qu’il eut engendré Hénoc, vécut huit cents ans ; et il engendra des fils et des filles. 20 Et tous les jours de Jéred furent neuf cent soixante-deux ans ; et il mourut.

Commentaires :

Après la faillite de la lignée de Caïn, c'est comme si Dieu reprenait l'histoire de l'homme à son commencement (versets 1, 2). Nous avons ici la succession des noms qui forment ce qui a été appelé «le fil d'or de la foi» à travers les âges, celui qui conduira au Messie: la «descendance de la femme» promise après la chute. Il n'est pas question dans cette famille-là de beaucoup d'activité comme dans celle de Caïn. Le passage de l'homme de Dieu sur la terre ne laisse guère de trace. Il ne contribue pas beaucoup aux progrès du monde et l'histoire n'a pas grand-chose à dire de lui. Il naît, sert humblement son Dieu, a des enfants et meurt. Oui la mort est là, conséquence du péché, et le bref résumé de la longue vie de chacun de ces patriarches se termine par ces mots inexorables: «et il mourut» (8 fois). Satan, le menteur, avait affirmé: «vous ne mourrez point certainement» (3:4) mais Dieu a commandé: «tu retourneras à la poussière» (3:19), et ce chapitre 5 nous en apporte une solennelle confirmation. Toutefois Adam et ses premiers descendants ont atteint des âges records. De ce fait, avant l'existence de l'écriture, la vérité se transmettra oralement par aussi peu d'intermédiaires que possible (à peine sept entre Adam et Moïse).

24

Novembre

Lecture : Genèse 5:21-32

21 Et Hénoc vécut soixante-cinq ans, et engendra Methushélah. 22 Et Hénoc, après qu’il eut engendré Methushélah, marcha avec Dieu trois cents ans ; et il engendra des fils et des filles. 23 Et tous les jours de Hénoc furent trois cent soixante-cinq ans. 24 Et Hénoc marcha avec Dieu ; et il ne fut plus, car Dieu le prit.

25 Et Methushélah vécut cent quatre-vingt-sept ans, et engendra Lémec. 26 Et Methushélah, après qu’il eut engendré Lémec, vécut sept cent quatre-vingt-deux ans ; et il engendra des fils et des filles. 27 Et tous les jours de Methushélah furent neuf cent soixante-neuf ans ; et il mourut.

28 Et Lémec vécut cent quatre-vingt-deux ans, et engendra un fils ; 29 et il appela son nom Noé[1094], disant : Celui-ci nous consolera à l’égard de notre ouvrage et du travail de nos mains, à cause du sol que l’Éternel a maudit. 30 Et Lémec, après qu’il eut engendré Noé, vécut cinq cent quatre-vingt-quinze ans ; et il engendra des fils et des filles. 31 Et tous les jours de Lémec furent sept cent soixante-dix-sept ans ; et il mourut.

32 Et Noé était âgé[1095] de cinq cents ans, et Noé engendra Sem, Cham, et Japheth.

Commentaires :

Ce chapitre contient une exception étrange et remarquable à la loi de la mort. Hénoc vit 65 ans, marche ensuite avec Dieu pendant 300 ans, puis Dieu le prend. Aucun détail n'est donné ni sur cette marche avec Dieu ni sur l'enlèvement qui en est en somme le dernier pas. Mais quel beau résumé d'une vie!

Savons-nous ce que c'est que de marcher avec Dieu, même pendant un seul jour d'une seule année? Par sa marche qui est celle de la foi, Hénoc a sa place dans la liste des brillants témoins du chapitre 11 des Hébreux (verset 5). Son nom signifie «instruit», et comme eux, enseigné par Dieu, au-delà des choses présentes, il contemple par la foi le Seigneur venant régner «au milieu de ses saintes myriades» (Jude 14). Cette vision le maintient séparé de ceux qui vont être jugés.

Bientôt comme Hénoc, tous les croyants vivants seront enlevés de la terre sans passer par la mort, quand, selon sa promesse, le Seigneur Jésus viendra chercher les siens (1 Thessaloniciens 4:17). Chacun de nos lecteurs est-il instruit de cette vérité, bienheureuse pour ceux qui sont prêts, solennelle pour ceux qui ne le sont pas? Remarquons que Dieu n'envoie pas son jugement sur le monde sans avoir d'abord donné des promesses de bénédiction: Noé signifie consolation et repos.

25

Novembre

Lecture : Genèse 6:1-12

1 Et il arriva, quand les hommes[1096] commencèrent à se multiplier sur la face de la terre[1097] et que des filles leur furent nées, 2 que les fils de Dieu virent les filles des hommes[1098], qu’elles étaient belles, et ils se prirent des femmes d’entre toutes celles qu’ils choisirent. 3 Et l’Éternel dit : Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l’homme, puisque lui n’est que chair[1099] ; mais ses jours seront cent vingt ans. 4 Les géants étaient sur la terre en ces jours-là, et aussi après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes[1100] et qu’elles leur eurent donné des enfants : ceux-ci furent les vaillants hommes de jadis, des hommes de renom. 5 Et l’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps[1101]. 6 Et l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il s’en affligea dans son cœur. 7 Et l’Éternel dit : J’exterminerai de dessus la face de la terre[1102] l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, jusqu’aux reptiles, et jusqu’aux oiseaux des cieux, car je me repens de les avoir faits. 8 Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel.

* 9 Ce sont ici les générations de Noé : Noé était un homme juste ; il était parfait parmi ceux de son temps ; Noé marchait avec Dieu. 10 Et Noé engendra trois fils : Sem, Cham, et Japheth. 11 Et la terre était corrompue devant Dieu, et la terre était pleine de violence. 12 Et Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue, car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre.

Commentaires :

Pierre et Jude font l’un et l’autre allusion à ce temps d’avant le déluge où des anges «n’ont pas gardé leur origine», et en subissent les conséquences (2 Pierre 2:4 ; Jude 6, 7).

Les hommes se sont multipliés sur la terre et avec eux le mal sous ses deux formes: corruption et violence (verset 11). L'humanité est-elle meilleure de nos jours? Tout nous montre que non. Et l'Écriture nous prévient: «les hommes méchants... iront de mal en pis» (2 Timothée 3:13). Aujourd'hui comme alors, la gloire des hommes vaillants et de renom (fin du verset 4) : héros, champions sportifs, vedettes, etc.... peut aller de pair avec la pire corruption. Or c'est au coeur des hommes que l'Éternel regarde, non à leurs prouesses (1 Samuel 16:7). Le verset 5 nous fait connaître le résultat tragique de cet examen: l'imagination de leurs pensées n'est que méchanceté en tout temps. «Le coeur des fils des hommes est plein de mal et la folie est dans leur coeur», confirme le Prédicateur (Ecclésiaste 9:3; voir aussi Jérémie 17:9).

Alors l'Éternel se repent d'avoir fait l'homme. Il va sans dire que Dieu ne fait jamais d'erreur. Mais la méchanceté de l'homme l'oblige à changer de dispositions, un peu comme quand des parents, à cause d'une désobéissance de leur enfant, renoncent à lui accorder un plaisir prévu.

Dieu décide donc de faire disparaître sa créature de dessus la terre, à l'exception de Noé, le seul qui marche avec lui.

26

Novembre

Lecture : Genèse 6:13-22

13 Et Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est venue devant moi, car la terre est pleine de violence à cause d’eux ; et voici, je vais les détruire avec la terre. 14 Fais-toi une arche de bois de gopher. Tu feras l’arche avec des loges, et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors. 15 Et c’est ainsi que tu la feras : la longueur de l’arche sera de trois cents coudées, sa largeur de cinquante coudées, et sa hauteur de trente coudées. 16 Tu feras un jour à l’arche, et tu l’achèveras en [lui donnant] une coudée d’en haut ; et tu placeras la porte de l’arche sur son côté ; tu y feras un étage inférieur, un second, et un troisième. 17 Et moi, voici, je fais venir le déluge d’eaux sur la terre, pour détruire de dessous les cieux toute chair en laquelle il y a esprit de vie ; tout ce qui est sur la terre expirera. 18 Et j’établis mon alliance avec toi, et tu entreras dans l’arche, toi, et tes fils et ta femme et les femmes de tes fils avec toi. 19 Et de tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l’arche deux de chaque [espèce], pour les conserver en vie avec toi ; ce seront le mâle et la femelle. 20 Des oiseaux selon leur espèce, et du bétail selon son espèce, de tout reptile[1103] du sol selon son espèce, deux de chaque [espèce] entreront vers toi, pour [les] conserver en vie. 21 Et toi, prends de tout aliment qui se mange, et tu en feras provision[1104] près de toi ; et cela vous sera pour nourriture, à toi et à eux. 22 — Et Noé le fit ; selon tout ce que Dieu lui avait commandé, ainsi il fit.

Commentaires :

Bien que Noé soit appelé un homme «juste», «parfait» par rapport à ceux de son temps (verset 9), ce n'est pas son mérite, mais la grâce seule qui va l'épargner (verset 8). Le moment est venu pour Dieu de lui faire connaître ses pensées et de lui donner ses instructions. Il est facile de se faire entendre et comprendre de quelqu'un qui marche avec vous. À ces communications, Noé répond par la foi. «Par la foi, Noé étant averti divinement... craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison» (Hébreux 11:7). Il n'a rien d'autre que la parole de Dieu pour lui montrer que le jugement va venir. Mais elle lui suffit. Il bâtit l'arche et par elle condamne le monde. Chaque coup de son marteau rappelle à ses contemporains que le jugement approche. Et tant que dure la construction, la patience de Dieu attend (1 Pierre 3:20). Mais combien en profitent? En dehors de la famille du patriarche, apparemment personne! Aux fidèles avertissements du «prédicateur de justice» n'ont répondu qu'indifférence et moqueries. Aujourd'hui aussi, nombreux sont les moqueurs qui ne croient ni au retour du Seigneur ni au jugement (2 Pierre 2:5; 3:3 à 6). Ils ignorent volontairement ce que la Bible dit du déluge et considèrent ce récit comme une légende.

27

Novembre

Lecture : Genèse 7:1-16

1 Et l’Éternel dit à Noé : Entre dans l’arche, toi et toute ta maison, car je t’ai vu juste devant moi en cette génération. 2 De toutes les bêtes pures tu prendras sept par sept, le mâle et sa femelle, et des bêtes qui ne sont pas pures, deux, le mâle et sa femelle ; 3 de même des oiseaux des cieux, sept par sept, mâle et femelle, pour conserver en vie une semence sur la face de toute la terre. 4 Car encore sept jours, et je fais pleuvoir sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits, et j’exterminerai de dessus la face de la terre[1105] tout ce qui existe [et] que j’ai fait.

5 Et Noé fit selon tout ce que l’Éternel lui avait commandé.

6 Et Noé était âgé de six cents ans quand le déluge eut lieu [et qu’il vint] des eaux sur la terre[1106]. 7 Et Noé entra dans l’arche, et ses fils et sa femme et les femmes de ses fils avec lui, à cause des eaux du déluge. 8 Des bêtes pures, et des bêtes qui ne sont pas pures, et des oiseaux, et de tout ce qui rampe sur le sol, 9 il en entra deux par deux vers Noé dans l’arche, mâle et femelle, comme Dieu l’avait commandé à Noé.

10 Et il arriva, au bout de sept jours, que les eaux du déluge furent sur la terre. 11 L’an six cent de la vie de Noé, au second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là, toutes les fontaines du grand abîme se rompirent et les écluses des cieux s’ouvrirent ; 12 et la pluie fut sur la terre quarante jours et quarante nuits. 13 En ce même jour-là, Noé, et Sem et Cham et Japheth, fils de Noé, et la femme de Noé, et les trois femmes de ses fils avec eux, entrèrent dans l’arche, 14 eux, et tous les animaux selon leur espèce, et tout le bétail selon son espèce, et tous les reptiles qui rampent sur la terre selon leur espèce, et tous les oiseaux selon leur espèce, tout oiseau de toute aile ; 15 et ils entrèrent vers Noé dans l’arche, deux par deux, de toute chair ayant en elle esprit de vie. 16 Et ce qui entra, entra mâle et femelle, de toute chair, comme Dieu le lui avait commandé. Et l’Éternel ferma [l’arche] sur lui.

Commentaires :

Noé a obéi non seulement en construisant l'arche, mais en la faisant, dans tous les détails, comme Dieu le lui avait commandé (chapitre 6:22). Il obéit maintenant pour y entrer au moment où l'ordre lui en est donné (verset 5). C'est dans l'obéissance à Dieu qu'est notre sûreté. Noé, homme pieux, va faire littéralement l'expérience du Psaume 32:6.

Le verset 16 nous rappelle qu'une autre porte, celle de la grâce, est encore ouverte aujourd'hui, mais pour combien de temps? «Et la porte fut fermée» annonce solennellement Matthieu 25:10. Lecteur, de quel côté de cette porte serez-vous? Dedans, avec Jésus et les siens? Ou dehors avec tous ceux qui frapperont en vain et auxquels le Seigneur devra répondre: «Je ne vous connais pas» (Luc 13:27)? Remarquons que c'est par l'Éternel lui-même que la porte de l'arche est fermée sur Noé, les siens et tous les animaux. Noé ne pouvait plus l'ouvrir à qui que ce soit, même s'il l'avait voulu. Maintenant que Dieu a fourni un moyen de salut, mis les siens à l'abri, fermé la porte de l'arche, il peut ouvrir les écluses des cieux.

Sous l'angle prophétique, Noé et sa famille représentent le résidu d'Israël. Après l'enlèvement de l'Église représenté par celui d’Hénoc, il traversera sain et sauf la grande tribulation finale et sera introduit dans le monde nouveau du millenium.

28

Novembre

Lecture : Genèse 7:17-24; 8:1-5

17 Et le déluge fut sur la terre quarante jours ; et les eaux crûrent et soulevèrent l’arche, et elle fut élevée au-dessus de la terre. 18 Et les eaux se renforcèrent et crûrent beaucoup sur la terre ; et l’arche flottait sur la face des eaux. 19 Et les eaux se renforcèrent extraordinairement sur la terre ; et toutes les hautes montagnes qui étaient sous tous les cieux furent couvertes. 20 Les eaux se renforcèrent de quinze coudées par-dessus, et les montagnes furent couvertes. 21 Et toute chair qui se mouvait sur la terre expira, tant les oiseaux que le bétail et les bêtes [des champs] et tout ce qui fourmille sur la terre, et tout homme. 22 Tout ce qui avait le souffle de vie[1107] dans ses narines, de tout ce qui était sur la terre sèche, mourut. 23 Et tout ce qui existait sur la face de la terre[1108] fut détruit, depuis l’homme jusqu’au bétail, jusqu’aux reptiles et jusqu’aux oiseaux des cieux : ils furent détruits de dessus la terre ; et il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l’arche. 24 Et les eaux se renforcèrent sur la terre, cent cinquante jours.

Chapitre 8

1 Et Dieu se souvint de Noé, et de tous les animaux et de tout le bétail, qui étaient avec lui dans l’arche ; et Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux baissèrent ; 2 et les fontaines de l’abîme et les écluses des cieux furent fermées, et la pluie qui tombait du ciel fut retenue. 3 Et les eaux se retirèrent de dessus la terre, allant et se retirant[1109] ; et les eaux diminuèrent au bout de cent cinquante jours. 4 Et l’arche reposa sur les montagnes d’Ararat, au septième mois, au dix-septième jour du mois. 5 Et les eaux allèrent diminuant jusqu’au dixième mois ; au dixième [mois], le premier [jour] du mois, les sommets des montagnes apparurent.

Commentaires :

La longue patience de Dieu a pris fin. Les flots de son jugement se déversent sur la terre. À part l'arche qui se construisait, rien ne le laissait prévoir. Tout semblait aller pour le mieux. Le monde continuait son train joyeux. On mangeait et on buvait, on se mariait et on donnait en mariage. Ils ne connurent rien — dit le Seigneur — jusqu'à ce que le déluge vint et les emporta tous (voir Matthieu 24:37 à 39). Un sort aussi terrible que subit atteint tous ceux qui étaient restés sourds aux appels de la grâce. Et ce récit consigné dans la Parole de Dieu constitue de la bouche même du Seigneur Jésus, le plus solennel des avertissements pour se mettre en règle avec Dieu. Chacun aujourd'hui est invité à prendre place dans l'arche, autrement dit à trouver en Christ un abri contre la colère de Dieu. Mais si nous possédons en lui cette place de parfaite sécurité, n'oublions jamais que lui a traversé à notre place les eaux terribles du jugement divin. «Toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi» (Psaume 42:7).

Au milieu de ce cataclysme qui n'a jamais eu son égal, Noé et les siens jouissent d'une paix parfaite. Que les eaux se renforcent ou qu'elles diminuent, l'arche ne fera pas naufrage... ni non plus le croyant qui demeure en Christ.

29

Novembre

Lecture : Genèse 8:6-22

6 Et il arriva, au bout de quarante jours, que Noé ouvrit la fenêtre de l’arche qu’il avait faite ; 7 et il lâcha le corbeau, qui sortit, allant et revenant jusqu’à ce que les eaux eussent séché de dessus la terre. 8 Et il lâcha d’avec lui la colombe, pour voir si les eaux avaient baissé sur la face du sol ; 9 mais la colombe ne trouva pas où poser la plante de son pied, et revint à lui dans l’arche, car les eaux étaient sur la face de toute la terre ; et il étendit sa main, et la prit, et la fit entrer auprès de lui dans l’arche. 10 Et il attendit encore sept autres jours, et il lâcha de nouveau la colombe hors de l’arche. 11 Et la colombe vint à lui au temps du soir, et voici, dans son bec, une feuille d’olivier arrachée. Et Noé sut que les eaux avaient baissé sur la terre. 12 Et il attendit encore sept autres jours, et il lâcha la colombe, et elle ne revint plus de nouveau vers lui.

13 Et il arriva, l’an six cent un, au premier [mois], le premier [jour] du mois, que les eaux furent séchées de dessus la terre ; et Noé ôta la couverture de l’arche et regarda, et voici, la face du sol avait séché. 14 Et au second mois, le vingt-septième jour du mois, la terre fut sèche.[1110]

15 Et Dieu parla à Noé, disant : 16 Sors de l’arche, toi, et ta femme et tes fils et les femmes de tes fils avec toi. 17 Fais sortir avec toi tout animal qui est avec toi, de toute chair, tant oiseaux que bétail, et tout reptile qui rampe sur la terre, et qu’ils foisonnent en la terre, et fructifient et multiplient sur la terre. 18 Et Noé sortit, et ses fils, et sa femme et les femmes de ses fils avec lui. 19 Tout animal, tout reptile et tout oiseau, tout ce qui se meut sur la terre, selon leurs espèces[1111], sortirent de l’arche.

20 Et Noé bâtit un autel à l’Éternel, et prit de toute bête pure et de tout oiseau pur, et offrit des holocaustes sur l’autel. 21 Et l’Éternel flaira une odeur agréable[1112] ; et l’Éternel dit en son cœur : Je ne maudirai plus de nouveau le sol à cause de l’homme, car l’imagination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse ; et je ne frapperai plus de nouveau tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait. 22 Désormais, tant que seront les jours de la terre, les semailles et la moisson, et le froid et le chaud, et l’été et l’hiver, et le jour et la nuit, ne cesseront pas.

Commentaires :

Sans moyen de propulsion et sans gouvernail, l'arche que Dieu conduit d'une main sûre s'est posée sur les montagnes d'Ararat. Il semble que Noé pourrait sortir. Mais il attend, et bien des jours s'écoulent encore. Entré dans l'arche au commandement de Dieu, il ne va en sortir que sur un autre ordre divin. La colombe qui ne peut se poser nulle part et retourne à l'arche est une image de l'Esprit de Dieu qui n'a pas sa place dans un monde jugé. Mais lorsque Jésus paraitra, l'Esprit enfin pourra se poser sur Lui sous cette forme pure d'une colombe (Matthieu 3:16). Et il en est ainsi aujourd'hui du croyant, possédant le Saint Esprit: il ne trouve dans ce monde aucune nourriture, rien pour satisfaire son coeur. Au contraire, l'homme naturel s'y trouve à l'aise, à l'image du corbeau, oiseau impur selon Lévitique 11:15 qui se nourrit de chair corrompue.

Noé sort enfin de l'arche au commandement de l'Éternel. La première chose qu'il fait est d'offrir un sacrifice. Dieu a les premiers droits sur cette terre lavée de sa souillure, et il en monte vers Lui une odeur agréable.

N'avons-nous pas, nous aussi, connu souvent dans notre vie de petites ou de grandes délivrances? Ne manquons jamais de rendre grâces! Et en premier lieu pour «un si grand salut» (Hébreux 2:3).

30

Novembre

Lecture : Genèse 9:1-19

1 Et Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit : Fructifiez et multipliez et remplissez la terre. 2 Et vous serez un sujet de crainte et de frayeur pour tout animal de la terre, et pour tout oiseau des cieux, pour tout ce qui se meut sur la terre[1113], aussi bien que pour tous les poissons de la mer ; ils sont livrés entre vos mains. 3 Tout ce qui se meut [et] qui est vivant vous sera pour nourriture ; comme l’herbe verte, je vous donne tout. 4 Seulement, vous ne mangerez pas la chair avec sa vie[1114], [c’est-à-dire] son sang ; 5 et certes je redemanderai le sang de vos vies[1115] ; de la main de tout animal je le redemanderai, et de la main de l’homme ; de la main de chacun, de son frère, je redemanderai la vie de l’homme. 6 Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car à l’image de Dieu, il a fait l’homme. 7 Et vous, fructifiez et multipliez ; foisonnez sur la terre, et multipliez sur elle.

8 Et Dieu parla à Noé et à ses fils avec lui, disant : 9 Et moi, voici, j’établis mon alliance avec vous, et avec votre semence après vous, 10 et avec tout être[1116] vivant qui est avec vous, tant oiseaux que bétail et tout animal de la terre avec vous, d’entre tout ce qui est sorti de l’arche, — tout animal de la terre. 11 Et j’établis mon alliance avec vous, et toute chair ne périra plus par les eaux du déluge, et il n’y aura plus de déluge pour détruire la terre. 12 Et Dieu dit : C’est ici le signe de l’alliance que je mets entre moi et vous et tout être vivant qui est avec vous, pour les générations, à toujours : 13 je mettrai mon arc dans la nuée, et il sera pour signe d’alliance entre moi et la terre ; 14 et il arrivera que quand je ferai venir des nuages sur la terre, alors l’arc apparaîtra dans la nuée, 15 et je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous et tout être vivant de toute chair ; et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. 16 Et l’arc sera dans la nuée, et je le verrai pour me souvenir de l’alliance perpétuelle entre Dieu et tout être vivant de toute chair qui est sur la terre. 17 Et Dieu dit à Noé : C’est là le signe de l’alliance que j’établis entre moi et toute chair qui est sur la terre.

* 18 Et les fils de Noé qui sortirent de l’arche étaient Sem, et Cham, et Japheth : et Cham fut le père de Canaan. 19 Ces trois sont fils de Noé ; et c’est d’eux que la population fut disséminée sur toute la terre[1117].

Commentaires :

La terre a été balayée des conséquences du péché. Mais la source du mal est toujours là, dans ce coeur humain que toute l'eau du déluge ne pouvait nettoyer.

Dieu bénit le patriarche et sa famille, et leur confie le gouvernement de la terre. Comment les descendants de Noé répondront-ils à cette divine bonté? De la même manière que Caïn au chapitre 4: par du sang versé! Dieu l'annonce: la violence reparaîtra. Oui, le sang du Fils de Dieu lui-même sera versé, et ce sera ce sang qui seul pourra laver le coeur humain.

La terre est livrée à l'homme qui depuis y domine durement. Sous son joug «toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu'à maintenant» (Romains 8:22).

Comme signe de son alliance Dieu donne l'arc dans la nuée. Son apparition au moment d'une averse est aujourd'hui encore une marque de sa grâce, un rappel de la promesse du verset 15.

Dans le sens spirituel, il en est ainsi pour le chrétien. À travers tous les orages d'ici-bas, il a le privilège de lever les yeux de la foi vers un Dieu fidèle à ses promesses. La présence de Christ à Sa droite (Hébreux 9:12; 10:12), parlant mieux que l'arc, est le constant rappel qu'un jugement plus terrible que le déluge est à jamais passé pour l'enfant de Dieu.

 

Décembre


 


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Décembre

Lecture : Genèse 9:20-29; 10:1-20

20 Et Noé commença à être cultivateur[1118] et il planta une vigne ; 21 et il but du vin, et il s’enivra et se découvrit au milieu de la tente. 22 Et Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et le rapporta à ses deux frères, dehors. 23 Et Sem et Japheth prirent le manteau et le mirent, les deux, sur leurs épaules et marchèrent en arrière et couvrirent la nudité de leur père ; et leur visage était [tourné] en arrière, et ils ne virent pas la nudité de leur père. 24 Et Noé se réveilla de son vin et sut ce que lui avait fait son plus jeune fils ; et il dit : 25 Maudit soit Canaan ! Il sera l’esclave[1119] des esclaves de ses frères.

26 Et il dit : Béni soit l’Éternel, le Dieu de Sem, et que Canaan soit son[1120] esclave ! 27 Que Dieu élargisse Japheth[1121], et qu’il demeure dans les tentes de Sem, et que Canaan soit son[1122] esclave ! 28 Et Noé vécut, après le déluge, trois cent cinquante ans. 29 Et tous les jours de Noé furent neuf cent cinquante ans ; et il mourut.

* Chapitre 10

1 Et ce sont ici les générations des fils de Noé : Sem, Cham, et Japheth ; il leur naquit des fils après le déluge.

2 Les fils de Japheth : Gomer, et Magog, et Madaï[1123], et Javan, et Tubal, et Méshec, et Tiras. 3 — Et les fils de Gomer : Ashkenaz, et Riphath, et Togarma. 4 — Et les fils de Javan : Élisha, et Tarsis, Kittim, et Dodanim. 5 — De ceux-là est venue la répartition des îles des nations selon leurs pays, chacune selon sa langue, selon leurs familles, dans leurs nations.

6 Et les fils de Cham : Cush, et Mitsraïm, et Puth[1124], et Canaan. 7 — Et les fils de Cush : Seba, et Havila, et Sabta, et Rahma, et Sabteca. Et les fils de Rahma : Sheba et Dedan. 8 Et Cush engendra Nimrod[1125] : lui, commença à être puissant sur la terre ; 9 il fut un puissant chasseur devant l’Éternel ; c’est pourquoi on dit : Comme Nimrod, puissant chasseur devant l’Éternel. 10 Et le commencement de son royaume fut Babel[1126], et Érec, et Accad, et Calné, au pays de Shinhar. 11 De ce pays-là sortit Assur[1127], et il bâtit Ninive, et Rehoboth-Ir, et Calakh, 12 et Résen entre Ninive et Calakh : c’est la grande ville.

13 — Et Mitsraïm engendra les Ludim, et les Anamim, et les Lehabim, et les Naphtukhim, 14 et les Pathrusim, et les Caslukhim (d’où sortirent les Philistins), et les Caphtorim.

15 — Et Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth, 16 et le Jébusien, et l’Amoréen, et le Guirgasien, 17 et le Hévien, et l’Arkien, et le Sinien, 18 et l’Arvadien, et le Tsemarien, et le Hamathien. Et ensuite les familles des Cananéens se dispersèrent.

19 Et les limites des Cananéens furent depuis Sidon, quand tu viens vers Guérar, jusqu’à Gaza ; quand tu viens vers Sodome et Gomorrhe et Adma et Tseboïm, jusqu’à Lésha.

20 — Ce sont là les fils de Cham, selon leurs familles, selon leurs langues, dans leurs pays, dans leurs nations.

Commentaires :

Les plus belles expériences de la puissance et de l'amour de Dieu n'ont pas le pouvoir de rendre l'homme meilleur (chapitre 8:21). Établi pour gouverner la terre, Noé donne la preuve qu'il ne sait pas se gouverner lui-même. Cham «qui se moque d'un père» (Proverbes 30:17) et s’amuse du péché, comme fait le monde aujourd'hui, attire la malédiction sur ses descendants, les Cananéens. Nous verrons qu’en effet plusieurs nations issues de Cham et mentionnées dans ce chapitre deviendront les ennemies du peuple de Dieu: Babylone (Shinhar), l'Égypte (Mitsraïm), Ninive, les Philistins et les Cananéens dont le pays sera donné en possession à Israël. Sem et Japheth ont honoré leur père et prospéreront sur la terre (Éphésiens 6:2, 3).

Ce chapitre 10 révèle l'origine des nations du monde (lire Deutéronome 32:8). Pour connaître et apprécier une chose sous son vrai caractère, il faut remonter à sa source. Babel (Babylone) et Assur (l'Assyrie) ont comme point de départ le royaume de Nimrod. Le nom de cet homme signifie «le rebelle», ce que confirment ses actes. Avec lui nous voyons l'homme commencer à saccager la terre, y faisant régner la peur et la souffrance en tuant, pour son plaisir et pour affirmer sa puissance, les animaux que Dieu avait donnés pour sa nourriture (chapitre 9:3).

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Décembre

Lecture : Genèse 11:1-26

1 Et toute la terre avait une seule langue[1128] et les mêmes paroles. 2 Et il arriva que lorsqu’ils partirent de[1129] l’orient, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinhar ; et ils y habitèrent. 3 Et ils se dirent l’un à l’autre : Allons, faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et ils avaient la brique pour pierre, et ils avaient le bitume pour mortier. 4 Et ils dirent : Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet [atteigne] jusqu’aux cieux ; et faisons-nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. 5 Et l’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.6 Et l’Éternel dit : Voici, c’est un seul peuple, et ils n’ont, eux tous, qu’un seul langage[1130], et ils ont commencé à faire ceci ; et maintenant ils ne seront empêchés en rien de ce qu’ils pensent faire. 7 Allons, descendons, et confondons là leur langage, afin qu’ils n’entendent pas le langage l’un de l’autre. 8 Et l’Éternel les dispersa de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. 9 C’est pourquoi on appela son nom Babel[1131], car là l’Éternel confondit le langage[1132] de toute la terre ; et de là l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre.

* 10 Ce sont ici les générations de Sem : Sem était âgé de cent ans, et il engendra Arpacshad, deux ans après le déluge. 11 Et Sem, après qu’il eut engendré Arpacshad, vécut cinq cents ans ; et il engendra des fils et des filles.

12 Et Arpacshad vécut trente-cinq ans, et engendra Shélakh. 13 Et Arpacshad, après qu’il eut engendré Shélakh, vécut quatre cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles.

14 Et Shélakh vécut trente ans, et engendra Héber. 15 Et Shélakh, après qu’il eut engendré Héber, vécut quatre cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles.

16 Et Héber vécut trente-quatre ans, et engendra Péleg. 17 Et Héber, après qu’il eut engendré Péleg, vécut quatre cent trente ans ; et il engendra des fils et des filles.

18 Et Péleg vécut trente ans, et engendra Rehu. 19 Et Péleg, après qu’il eut engendré Rehu, vécut deux cent neuf ans ; et il engendra des fils et des filles.

20 Et Rehu vécut trente-deux ans, et engendra Serug. 21 Et Rehu, après qu’il eut engendré Serug, vécut deux cent sept ans ; et il engendra des fils et des filles.

22 Et Serug vécut trente ans, et engendra Nakhor. 23 Et Serug, après qu’il eut engendré Nakhor, vécut deux cents ans ; et il engendra des fils et des filles.

24 Et Nakhor vécut vingt-neuf ans, et engendra Térakh. 25 Et Nakhor, après qu’il eut engendré Térakh, vécut cent dix-neuf ans ; et il engendra des fils et des filles.

26 Et Térakh vécut soixante-dix ans, et engendra Abram, Nakhor, et Haran.

Commentaires :

Nous assistons ici à la fondation de Babel (ou Babylone) qui, à travers toute l'Écriture, représente le monde avec son orgueil et sa convoitise. Nous y discernons aussi déjà les prétentions à l'unité qui seront celles de la Babylone religieuse, la fausse Église d'Apocalypse 17 et 18. L'homme veut tenir tête à Dieu en unissant ses forces, travailler à sa propre gloire. «Faisons-nous un nom...» (contraste avec Ps. 148:13). Mais voyez en une autre occasion la réponse de Dieu à la provocation ridicule des hommes assemblés contre Lui: «Celui qui habite dans les cieux se rira d'eux, le Seigneur s'en moquera» (Psaume 2:4, voir aussi Ésaïe 8:9). L'Éternel confond le langage des hommes de Babel et les disperse (versets 7, 8).

En contraste, le Nouveau Testament nous présente «l'Assemblée du Dieu vivant», fondée par Christ et formée par le Saint Esprit (1 Timothée 3:15; Matthieu 16:18). À la Pentecôte des langues furent données aux apôtres pour faire entendre en grâce à toutes les nations jadis dispersées «les choses magnifiques de Dieu» (Actes 2:11). Et dans le chapitre 5 de l'Apocalypse la foule des rachetés qui entoure le trône de l'Agneau est composée «de toute tribu et langue et peuple et nation».

Les versets 10 à 26 établissent la lignée de Sem que nous retrouvons dans la généalogie du Seigneur Jésus (Luc 3:35).

3

Décembre

Lecture : Genèse 11:27-32; 12:1-8

* 27 Et ce sont ici les générations de Térakh : Térakh engendra Abram, Nakhor, et Haran. 28 Et Haran engendra Lot. Et Haran mourut en la présence de Térakh, son père, au pays de sa naissance, à Ur des Chaldéens. 29 — Et Abram et Nakhor prirent des femmes : le nom de la femme d’Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nakhor, Milca, fille de Haran, père de Milca et père de Jisca. 30 Et Saraï était stérile, elle n’avait pas d’enfants. 31 Et Térakh prit Abram son fils, et Lot, fils de Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d’Abram, son fils ; et ils sortirent ensemble d’Ur des Chaldéens pour aller au pays de Canaan ; et ils vinrent jusqu’à Charan, et habitèrent là. 32 Et les jours de Térakh furent deux cent cinq ans ; et Térakh mourut à Charan[1133].

Chapitre 12

1 Et l’Éternel avait dit à Abram : Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai ; 2 et je te ferai devenir une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction ; 3 et je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et en toi seront bénies toutes les familles de la terre. 4 Et Abram s’en alla, comme l’Éternel lui avait dit ; et Lot s’en alla avec lui. Et Abram était âgé de soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Charan. 5 Et Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, et tout leur bien qu’ils avaient amassé, et les âmes qu’ils avaient acquises[1134] à Charan, et ils sortirent pour aller au pays de Canaan ; et ils entrèrent au pays de Canaan. 6 Et Abram passa au travers du pays, jusqu’au lieu de Sichem, jusqu’au chêne[1135] de Moré. 7 Et le Cananéen était alors dans le pays. Et l’Éternel apparut à Abram, et dit : Je donnerai ce pays à ta semence. Et [Abram] bâtit là un autel à l’Éternel, qui lui était apparu. 8 Et il se transporta de là vers la montagne, à l’orient de Béthel, et tendit sa tente, [ayant] Béthel à l’occident et Aï à l’orient ; et il bâtit là un autel à l’Éternel et invoqua le nom de l’Éternel.

Commentaires :

En ces temps d'après le déluge, l'idolâtrie a fait d'effrayants progrès (lire Josué 24:2). Dieu laisse cette fois le mal suivre son cours, mais il appelle un homme à s'en séparer. «Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit...; et il s'en alla ne sachant où il allait» (Hébreux 11:8). «Abraham partait les yeux fermés, mais le Dieu de gloire le conduisait par la main» (JGB – Actes 7:2).

L'ordre de Dieu, accompagné d'une septuple promesse (versets 2, 3), lui suffit pour se mettre en route. L'obéissance nous est naturellement contraire, même quand nous connaissons la raison de ce qui nous est demandé. Mais pour obéir sans comprendre, partir sans connaître sa destination, il faut la foi, autrement dit une entière confiance en celui qui a donné l'ordre. Abraham est dans l'Écriture le modèle de la foi. Ce qui caractérise celle-ci, c'est l'abandon de choses visibles pour un but invisible (2 Corinthiens 4:18). En contraste avec les bâtisseurs de villes sur la terre (Caïn, les hommes de Babel...), Abraham porte ses regards vers la Cité céleste «de laquelle Dieu est l'architecte et le créateur» (Hébreux 11:10). Et cette attente fait de lui un étranger sur la terre. Il n'aura dorénavant que sa tente et son autel (verset 8), témoignant de ce double caractère de pèlerin et d'adorateur qui est celui de l'homme de foi dans tous les temps.

4

Décembre

Lecture : Genèse 12:9-20; 13:1-4

9 Et Abram partit, marchant et allant vers le midi[1136]. 10 Et il y eut une famine dans le pays ; et Abram descendit en Égypte pour y séjourner, car la famine pesait sur le pays. 11 Et il arriva, comme il était près d’entrer en Égypte, qu’il dit à Saraï, sa femme : Voici[1137], je sais que tu es une femme belle de visage ; 12 et il arrivera que lorsque les Égyptiens te verront, ils diront : C’est sa femme ; et ils me tueront, et te laisseront vivre. 13 Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin qu’il m’arrive du bien en considération de toi, et que mon âme vive à cause de toi.

14 Et il arriva que, lorsque Abram entra en Égypte, les Égyptiens virent sa femme, qu’elle était très-belle. 15 Et les princes du Pharaon la virent, et la louèrent devant le Pharaon ; et la femme fut emmenée dans la maison du Pharaon. 16 Et il traita bien Abram à cause d’elle ; et il eut du menu bétail et du gros bétail, et des ânes, et des serviteurs et des servantes[1138], et des ânesses, et des chameaux. 17 Et l’Éternel frappa de grandes plaies le Pharaon et sa maison, à cause de Saraï, femme d’Abram. 18 Et le Pharaon appela Abram, et dit : Qu’est-ce que tu m’as fait ? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré qu’elle était ta femme ? 19 Pourquoi as-tu dit : Elle est ma sœur, de sorte que je l’ai prise pour ma femme ; et maintenant, voici ta femme : prends-la, et va-t’en. 20 Et le Pharaon donna ordre à ses gens à son sujet, et ils le renvoyèrent, lui, et sa femme, et tout ce qui était à lui.

Chapitre 13

1 Et Abram monta d’Égypte vers le midi[1139], lui, et sa femme, et tout ce qui était à lui, et Lot avec lui. 2 Et Abram était très-riche en troupeaux, en argent et en or. 3 Et il s’en alla, en ses traites, du midi jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, 4 au lieu où était l’autel qu’il y avait fait auparavant ; et Abram invoqua là le nom de l’Éternel.

Commentaires :

Abram est entré au pays de Canaan avec Lot son neveu. Mais la famine survient et, sans attendre cette fois les instructions divines, le patriarche descend en Égypte. Voyez à quoi aboutit ce manque de dépendance: il renie sa femme et se place par son mensonge dans une situation critique. Par cette triste page de son histoire, nous apprenons de quoi est capable le croyant le plus pieux quand il quitte la place où Dieu l'a mis. Il peut être amené à renier sa relation avec le Seigneur. Pierre en fit la pénible expérience. Ayant recherché la compagnie des ennemis de son Maître, il avait perdu tout courage pour confesser son nom (Matthieu 26:69...). Et nous, rachetés du Seigneur, n'avons-nous pas quelquefois honte de dire que nous Lui appartenons? (comparer 2 Timothée 2:12, 13).

Désastreuse pour l'homme de Dieu, son attitude équivoque est-elle au moins profitable au monde? Même pas! La présence de Saraï dans le palais du Pharaon n'attire que des plaies sur ce dernier et sur son peuple. Après que le monde lui a jeté un «va-t'en» bien différent de celui que lui avait commandé l'Éternel au verset 1, Abram revient en Canaan à son point de départ. Il retrouve l'autel, autrement dit les relations avec Dieu dont il n'avait pu jouir pendant son séjour en Égypte.

5

Décembre

Lecture : Genèse 13:5-18

1 Et Abram monta d’Égypte vers le midi[1140], lui, et sa femme, et tout ce qui était à lui, et Lot avec lui. 2 Et Abram était très-riche en troupeaux, en argent et en or. 3 Et il s’en alla, en ses traites, du midi jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, 4 au lieu où était l’autel qu’il y avait fait auparavant ; et Abram invoqua là le nom de l’Éternel.

5 Et Lot aussi, qui allait avec Abram, avait du menu et du gros bétail, et des tentes. 6 Et le pays ne pouvait les porter pour qu’ils habitassent ensemble ; car leur bien était grand, et ils ne pouvaient habiter ensemble. 7 Et il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d’Abram et les bergers des troupeaux de Lot. Et le Cananéen et le Phérézien habitaient alors dans le pays. 8 Et Abram dit à Lot : Qu’il n’y ait point, je te prie, de contestation entre moi et toi, et entre mes bergers et tes bergers, car nous sommes frères[1141]. 9 Tout le pays n’est-il pas devant toi ? Sépare-toi, je te prie, d’avec moi. Si [tu prends] la gauche, j’irai à droite ; et si [tu prends] la droite, j’irai à gauche. 10 Et Lot leva ses yeux et vit toute la plaine du Jourdain, qui était arrosée partout, avant que l’Éternel détruisît Sodome et Gomorrhe, comme le jardin de l’Éternel, comme le pays d’Égypte, quand tu viens à Tsoar. 11 Et Lot choisit pour lui toute la plaine du Jourdain ; et Lot partit vers l’orient. Et ils se séparèrent l’un de l’autre : 12 Abram habita dans le pays de Canaan, et Lot habita dans les villes de la plaine, et dressa ses tentes jusqu’à Sodome. 13 Or les hommes de Sodome étaient méchants, et grands pécheurs devant l’Éternel.

14 Et l’Éternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui : Lève tes yeux, et regarde, du lieu où tu es, vers le nord, et vers le midi, et vers l’orient, et vers l’occident ; 15 car tout le pays que tu vois, je te le donnerai, et à ta semence, pour toujours ; 16 et je ferai que ta semence sera comme la poussière de la terre ; en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta semence aussi sera comptée. 17 Lève-toi, et promène-toi dans le pays en long et en large, car je te le donnerai. 18 Et Abram leva ses tentes, et vint et habita auprès des chênes de Mamré, qui sont à Hébron ; et il bâtit là un autel à l’Éternel.

Commentaires :

Le temps qu'Abram a passé en Égypte a été du temps perdu et les richesses qu'il y a acquises deviennent une cause de soucis pour lui. Ce sont elles qui amènent la séparation d'avec Lot. Des querelles entre «frères» se produisent en présence des habitants cananéens du pays (verset 7), ce qui est particulièrement fâcheux pour le témoignage (lire 1 Corinthiens 6:6; Jean 13:35). Abram laisse à Lot le choix du lieu où il ira. Quel esprit de douceur et de renoncement il montre là! Puissions-nous l'imiter chaque fois que nous sommes portés à faire valoir nos droits ! Lot choisit ce qui lui plait, ce qui attire son coeur mondain (et la plaine du Jourdain ressemble à l'Égypte — verset 10). Tandis qu'Abram laisse en fait l'Éternel décider à sa place (Psaume 47:4). Or Dieu ne déçoit jamais ceux qui se confient en lui. «Nos pères... se sont confiés en toi, et ils n'ont pas été confus» (Psaume 22:4, 5). En effet la possession du pays de la promesse est à présent confirmée à Abram. Dieu lui dit: «Lève tes yeux» (verset 14), puis: «Lève-toi, et promène-toi» (verset 17). Canaan est pour nous une figure du ciel que Dieu nous invite non seulement à contempler mais à parcourir par la foi. Et comment arpenterons-nous «en long et en large» le domaine céleste? En sondant et en méditant les merveilles de la divine Parole.

6

Décembre

Lecture : Genèse 14:1-12

1 Et il arriva, aux jours d’Amraphel, roi de Shinhar, d’Arioc, roi d’Ellasar, de Kedor-Laomer, roi d’Élam, et de Tidhal, roi des nations[1142], 2 qu’ils firent la guerre contre Béra, roi de Sodome, et contre Birsha, roi de Gomorrhe, [contre] Shineab, roi d’Adma, et [contre] Shéméber, roi de Tseboïm, et [contre] le roi de Béla, qui est Tsoar. 3 Tous ceux-ci se joignirent dans la vallée de Siddim, qui est la mer Salée. 4 Douze ans, ils avaient été asservis à Kedor-Laomer, mais, la treizième année, ils se révoltèrent. 5 Et la quatorzième année, Kedor-Laomer vint, et les rois qui étaient avec lui, et ils frappèrent les Rephaïm à Ashteroth-Karnaïm, et les Zuzim à Ham, et les Émim à Shavé-Kiriathaïm[1143], 6 et les Horiens dans leur montagne de Séhir, jusqu’à El-Paran[1144], qui est près du désert. 7 Et ils retournèrent, et vinrent à En-Mishpath, qui est Kadès, et ils frappèrent toute la contrée des Amalékites, et aussi les Amoréens qui habitaient à Hatsatson-Thamar. 8 Et le roi de Sodome, et le roi de Gomorrhe, et le roi d’Adma, et le roi de Tseboïm, et le roi de Béla, qui est Tsoar, sortirent et se rangèrent en bataille contre eux dans la vallée de Siddim, 9 contre Kedor-Laomer, roi d’Elan, et Tidhal, roi des nations, et Amraphel, roi de Shinhar, et Arioc, roi d’Ellasar : quatre rois contre cinq. 10 Et la vallée de Siddim était pleine de puits de bitume ; et les rois[1145] de Sodome et de Gomorrhe s’enfuirent, et y tombèrent ; et ceux qui restèrent s’enfuirent dans la montagne. 11 Et ils prirent tous les biens de Sodome et de Gomorrhe, et tous leurs vivres, et ils s’en allèrent. 12 Ils prirent aussi Lot, fils du frère d’Abram, et son bien, et ils s’en allèrent ; car [Lot] habitait dans Sodome.

Commentaires :

En contraste avec Abram l'homme de foi, Lot est l'exemple d'un croyant marchant par la vue. Il avait longtemps suivi son oncle par imitation... comme font beaucoup de jeunes en s'appuyant sur la foi de leurs parents ou de leurs aînés.

Mis à l'épreuve, Lot a manifesté ce qu'il y a dans son coeur. Après s'être peu à peu approché de Sodome (chapitre 13:12), il y habite à présent (verset 12). Une fois engagé volontairement sur un chemin glissant, on n'est plus maître de s'arrêter. Comme conséquence de cette fausse position, il est mêlé à une guerre qui ne le concerne pas et se retrouve prisonnier avec les habitants de Sodome. La fréquentation de personnes qui ne craignent pas Dieu expose un enfant de Dieu à perdre sa liberté et de plus une telle compagnie sera toujours une cause de difficultés et d’inquiétude pour son âme. 2 Pierre 2:8 fait état de ces tourments de conscience quotidiens qui, pour Lot et pour tout croyant mondain, résultent inévitablement d'une marche double. En proie à ces conflits intérieurs et extérieurs, un tel homme ne peut qu'être malheureux. Au contraire Abram, sur la montagne, ignore ces complications. Il est étranger au monde et à tout ce qui l'agite. Ressemblons-nous à Lot ou à Abram?

7

Décembre

Lecture : Genèse 14:13-24

13 Et un homme qui était échappé, vint et le rapporta à Abram, l’Hébreu, qui demeurait auprès des chênes de Mamré, l’Amoréen, frère d’Eshcol et frère d’Aner : ceux-ci étaient alliés d’Abram. 14 Et Abram apprit que son frère avait été emmené captif, et il mit en campagne ses hommes exercés, trois cent dix-huit [hommes], nés dans sa maison, et poursuivit [les rois] jusqu’à Dan ; 15 et il divisa [sa troupe, et se jeta] sur eux de nuit, lui et ses serviteurs, et il les frappa, et les poursuivit jusqu’à Hoba, qui est à la gauche de Damas. 16 Et il ramena tout le bien, et ramena aussi Lot, son frère, et son bien, et aussi les femmes et le peuple.

17 Et comme il s’en revenait après avoir frappé Kedor-Laomer et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Shavé, qui est la vallée du roi. 18 Et Melchisédec[1146], roi de Salem, fit apporter du pain et du vin, (or il était sacrificateur du *Dieu[1147] Très-haut[1148]) ; 19 et il le bénit, et dit : Béni soit Abram de par le *Dieu Très-haut, possesseur des cieux et de la terre ! 20 Et béni soit le *Dieu Très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et [Abram] lui donna la dîme de tout.

21 Et le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les personnes[1149], et prends les biens pour toi. 22 Et Abram dit au roi de Sodome : J’ai levé ma main vers l’Éternel, le *Dieu Très-haut, possesseur des cieux et de la terre : 23 si, depuis un fil jusqu’à une courroie de sandale, oui, si, de tout ce qui est à toi, je prends quoi que ce soit,… afin que tu ne dises pas : Moi, j’ai enrichi Abram ! … 24 sauf seulement ce qu’ont mangé les jeunes gens, et la part des hommes qui sont allés avec moi, Aner, Eshcol et Mamré : eux, ils prendront leur part.

Commentaires :

Jusqu'ici Abram s'est abstenu d'intervenir et de prendre parti dans un conflit qui ne le concerne pas (Proverbes 26:17). Mais sitôt qu'il apprend que son neveu a été fait prisonnier, rien ne l'arrête pour lui porter secours. Il aurait pu invoquer, pour rester neutre, la faiblesse de ses moyens en face d'une coalition de rois victorieux, ou le fait que Lot avait mérité ce qui lui arrivait. Non, son amour pour son «frère», sa foi, sa persévérance, remportent la victoire et délivrent le captif. Mais voici un adversaire plus dangereux que les quatre rois, bien qu'il ait été vaincu. C'est le roi de Sodome. Il s'approche, et par ce qu’il offre voudrait faire d'Abram son obligé, car il suppose que celui-ci, comme la plupart des hommes, est attiré par les biens terrestres. Dieu veille sur son serviteur, et pour le fortifier, il lui envoie juste avant cette rencontre un mystérieux visiteur: Melchisédec. Roi lui aussi, en même temps que sacrificateur, il est une figure du Seigneur Jésus (Hébreux 7:1 à 10). Nourri et béni par Melchisédec, Abram refuse fermement les propositions du roi de Sodome. Un coeur rassasié par Christ est le secret pour résister aux offres de Satan. Lot au contraire ne tiendra aucun compte de la leçon divine; il retournera habiter Sodome et y fera une expérience plus tragique encore.

8

Décembre

Lecture : Genèse 15:1-21

1 Après ces choses, la parole de l’Éternel fut [adressée] à Abram dans une vision, disant : Abram, ne crains point ; moi, je suis ton bouclier [et] ta très-grande récompense. 2 Et Abram dit : Seigneur Éternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants, et l’héritier[1150] de ma maison, c’est Éliézer de Damas. 3 Et Abram dit : Voici, tu ne m’as pas donné de postérité[1151] ; et voici, celui qui est né dans[1152] ma maison est mon héritier. 4 Et voici, la parole de l’Éternel [vint] à lui, disant : Celui-ci ne sera pas ton héritier ; mais celui qui sortira de tes entrailles, lui, sera ton héritier. 5 Et il le fit sortir dehors, et dit : Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Ainsi sera ta semence. 6 Et il crut l’Éternel ; et il lui compta cela à justice. 7 Et il lui dit : Moi, je suis l’Éternel, qui t’ai fait sortir d’Ur des Chaldéens, afin de te donner ce pays-ci pour le posséder. 8 Et il dit : Seigneur Éternel, à quoi connaîtrai-je que je le posséderai ? 9 Et il lui dit : Prends une génisse de trois ans, et une chèvre de trois ans, et un bélier de trois ans, et une tourterelle, et un jeune pigeon. 10 Et il prit toutes ces choses, et les partagea par le milieu, et en mit les moitiés l’une vis-à-vis de l’autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux. 11 Et les oiseaux de proie descendirent sur ces bêtes mortes ; et Abram les écarta. 12 Et comme le soleil se couchait, un profond sommeil tomba sur Abram ; et voici, une frayeur, une grande obscurité, tomba sur lui. 13 Et [l’Éternel] dit à Abram : Sache certainement que ta semence séjournera dans un pays qui n’est pas le sien, et ils l’asserviront, et l’opprimeront pendant quatre cents ans. 14 Mais aussi je jugerai, moi, la nation qui les aura asservis ; et après cela ils sortiront avec de grands biens. 15 Et toi, tu t’en iras vers tes pères en paix ; tu seras enterré en bonne vieillesse. 16 Et en la quatrième génération ils reviendront ici, car l’iniquité des Amoréens n’est pas encore venue à son comble. 17 Et il arriva que le soleil s’étant couché, il y eut une obscurité épaisse ; et voici une fournaise fumante, et un brandon de feu qui passa entre les pièces des animaux[1153]. 18 En ce jour-là, l’Éternel fit une alliance avec Abram, disant : Je donne ce pays à ta semence, depuis le fleuve[1154] d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve Euphrate : 19 le Kénien, et le Kenizien, et le Kadmonien, 20 et le Héthien, et le Phérézien, et les Rephaïm, 21 et l’Amoréen, et le Cananéen, et le Guirgasien, et le Jébusien.

Commentaires :

En repoussant les offres du roi de Sodome, Abram n'a rien perdu. Au contraire! L'Éternel lui apparaît et lui déclare: «Je suis ta très grande récompense». Il ne lui dit pas ce qu'il veut lui donner, mais ce qu'il veut être pour lui. Posséder le donateur, c'est plus que posséder ses dons. La foi d'Abram s'empare de la promesse que Dieu lui fait d'une semence céleste. Il donne «gloire à Dieu en étant pleinement persuadé que ce qu'il a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir» (Romains 4:21). Croire Dieu (et pas seulement croire en Dieu) suffit pour être rendu juste (verset 6). Ce verset capital est cité trois fois dans le Nouveau Testament (Romains 4:3; Galates 3:6; Jacques 2:23).

L'Éternel s'étant ainsi engagé, l'alliance doit être scellée par des sacrifices (versets 9:10). La mort de Christ est le seul moyen par lequel Dieu peut accomplir ce qu'il a promis. Des oiseaux de proie cherchent à s'emparer des pièces des animaux: image des efforts de Satan pour nous ravir quelque résultat de la mort de Christ. Mais notre foi, comme celle d'Abram, doit être active pour l'éloigner.

La fin du chapitre montre que l'homme de Dieu a maintenant acquis une vue beaucoup plus étendue de l'héritage promis. Il en est toujours ainsi après que la foi a été mise à l'épreuve.

9

Décembre

Lecture : Genèse 16:1-16

1 Et Saraï, femme d’Abram, ne lui donnait pas d’enfant ; et elle avait une servante égyptienne, et son nom était Agar. 2 Et Saraï dit à Abram : Tu vois que[1155] l’Éternel m’a empêchée d’avoir des enfants ; va, je te prie, vers ma servante ; peut-être me bâtirai-je [une maison] par elle. Et Abram écouta la voix de Saraï. 3 Et Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Égyptienne, sa servante, après qu’Abram eut demeuré dix ans au pays de Canaan, et la donna à Abram, son mari, pour femme. 4 Et il vint vers Agar, et elle conçut ; et elle vit qu’elle avait conçu, et sa maîtresse fut méprisée à ses yeux. 5 Et Saraï dit à Abram : Le tort qui m’est fait est sur toi : moi, je t’ai donné ma servante dans ton sein ; et elle voit qu’elle a conçu, et je suis méprisée à ses yeux. L’Éternel jugera entre moi et toi ! 6 Et Abram dit à Saraï : Voici, ta servante est entre tes mains, fais-lui comme il sera bon à tes yeux. Et Saraï la maltraita, et elle s’enfuit de devant elle.

7 Mais l’Ange de l’Éternel la trouva près d’une fontaine d’eau dans le désert, près de la fontaine qui est sur le chemin de Shur. 8 Et il dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu, et où vas-tu ? Et elle dit : Je m’enfuis de devant Saraï, ma maîtresse. 9 Et l’Ange de l’Éternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. 10 Et l’Ange de l’Éternel lui dit : Je multiplierai beaucoup ta semence, et elle ne pourra se nombrer à cause de sa multitude. 11 Et l’Ange de l’Éternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Ismaël[1156], car l’Éternel a entendu ton affliction. 12 Et lui, sera un âne sauvage[1157] ; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui ; et il habitera à la vue de tous ses frères. 13 Et elle appela le nom de l’Éternel qui lui avait parlé : Tu es le *Dieu qui te révèles[1158] ; car elle dit : N’ai-je pas aussi vu ici, après qu’il s’est révélé ? 14 C’est pourquoi on a appelé le puits : Beër-Lakhaï-roï[1159] ; voici, il est entre Kadès et Béred. 15 Et Agar enfanta un fils à Abram ; et Abram appela le nom de son fils, qu’Agar enfanta, Ismaël. 16 Et Abram était âgé de quatre-vingt-six ans lorsque Agar enfanta Ismaël à Abram.

Commentaires :

Après de si belles preuves de la foi d'Abram, nous trouvons une nouvelle défaillance dans la vie du patriarche. Au lieu d'attendre avec patience que lui soit donné le fils annoncé, il écoute Saraï sa femme. Et Agar la servante, probablement ramenée d'Égypte après le premier manquement d'Abram, va devenir la mère d'Ismaël.

Après avoir été le sujet de tristes querelles dans la maison de l'homme de Dieu, Agar s'enfuit loin de sa maîtresse. Mais l'Éternel prend soin de la pauvre servante. Il la rencontre sur son chemin qui l’éloigne et devient pour elle le Dieu qui se révèle (verset 13). Dans l'Ange de l'Éternel, il nous est permis de reconnaître le Seigneur Jésus lui-même. Chacun de nous a-t-il fait cette rencontre décisive? Dieu s'est-il révélé à vous comme étant vivant? C'est en Christ qu'il s'est fait connaître (Jean 8:19; 2 Corinthiens 4:6). Et c'est auprès de ce Sauveur vivant que nous trouvons en abondance l'eau vive de la grâce dont nous parle le puits de Lakhaï-Roï (Jean 4:14). Remarquons ce que l'Ange dit à Agar: «Retourne vers ta maîtresse et humilie-toi...» (verset 9). L'humiliation, la confession de nos fautes, est la première chose que le Seigneur nous demande quand il s'est fait connaître à notre âme.

10

Décembre

Lecture : Genèse 17:1-27

1 Et Abram était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans ; et l’Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le *Dieu Tout-puissant[1160] ; marche devant ma face, et sois parfait ; 2 et je mettrai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai extrêmement. 3 Et Abram tomba sur sa face, et Dieu parla avec lui, disant : 4 Quant à moi, voici, mon alliance est avec toi, et tu seras père d’une multitude de nations ; 5 et ton nom ne sera plus appelé Abram[1161], mais ton nom sera Abraham[1162], car je t’ai établi père d’une multitude de nations. 6 Et je te ferai fructifier extrêmement, et je te ferai devenir des nations ; et des rois sortiront de toi. 7 Et j’établirai mon alliance entre moi et toi et ta semence après toi, en leurs générations, pour être une alliance perpétuelle, afin que je sois ton Dieu, à toi et à ta semence après toi. 8 Et je te donne, et à ta semence après toi, le pays de ton séjournement, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle ; et je serai leur Dieu. 9 Et Dieu dit à Abraham : Et toi, tu garderas mon alliance, toi et ta semence après toi, en leurs générations. 10 C’est ici mon alliance, que vous garderez entre moi et vous et ta semence après toi : que tout mâle d’entre vous soit circoncis. 11 Et vous circoncirez la chair de votre prépuce, et ce sera un signe d’alliance entre moi et vous. 12 Et tout mâle de huit jours, en vos générations, sera circoncis parmi vous, celui qui est né dans la maison, et celui qui est acheté à prix d’argent, tout fils d’étranger qui n’est point de ta semence. 13 On ne manquera point de circoncire celui qui est né dans ta maison et celui qui est acheté de ton argent ; et mon alliance sera en votre chair comme alliance perpétuelle. 14 Et le mâle incirconcis, qui n’aura point été circoncis en la chair de son prépuce, cette âme sera retranchée de ses peuples : il a violé mon alliance.

15 Et Dieu dit à Abraham : Quant à Saraï[1163], ta femme, tu n’appelleras plus son nom Saraï ; mais Sara[1164] sera son nom. 16 Et je la bénirai, et même je te donnerai d’elle un fils ; et je la bénirai, et elle deviendra des nations ; des rois de peuples sortiront d’elle. 17 Et Abraham tomba sur sa face, et il rit et dit en son cœur : Naîtrait-il [un fils] à un homme âgé de cent ans ? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle ? 18 Et Abraham dit à Dieu : Oh, qu’Ismaël vive devant toi ! 19 Et Dieu dit : Certainement Sara, ta femme, t’enfantera un fils ; et tu appelleras son nom Isaac[1165] ; et j’établirai mon alliance avec lui, comme alliance perpétuelle, pour sa semence après lui. 20 Et, à l’égard d’Ismaël, je t’ai exaucé : voici, je l’ai béni, et je le ferai fructifier et multiplier extrêmement ; il engendrera douze chefs, et je le ferai devenir une grande nation. 21 Mais mon alliance, je l’établirai avec Isaac, que Sara t’enfantera en cette saison, l’année qui vient. 22 Et ayant achevé de parler avec lui, Dieu monta d’auprès d’Abraham.

23 Et Abraham prit Ismaël, son fils, et tous ceux qui étaient nés dans sa maison, et tous ceux qui avaient été achetés de son argent, tous les mâles parmi les gens de la maison d’Abraham, et il circoncit la chair de leur prépuce en ce même jour-là, comme Dieu lui avait dit. 24 Et Abraham était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans lorsqu’il fut circoncis en la chair de son prépuce ; 25 et Ismaël, son fils, était âgé de treize ans lorsqu’il fut circoncis en la chair de son prépuce. 26 En ce même jour-là Abraham fut circoncis, et Ismaël son fils, 27 et tous les hommes de sa maison, ceux qui étaient nés dans la maison, et ceux qui avaient été achetés à prix d’argent d’entre les fils de l’étranger, furent circoncis avec lui.

Commentaires :

L'Éternel apparaît de nouveau à Abram, renouvelle sa promesse d'une innombrable descendance, et change son nom en Abraham. Un changement de nom dans la Bible est toujours le signe d'une nouvelle relation avec celui qui le donne. Ici notre patriarche n'est plus seulement l'homme de foi, mais le père de tous les hommes de foi (Romains 4:11). En lui donnant ce nom: «père d'une multitude», Dieu pensait déjà avec intérêt et amour à cette multitude de croyants dont Abraham serait considéré comme le chef de race et dont nous espérons que font partie tous nos lecteurs. Et à travers les rois qui descendront d'Abraham (verset 6), Dieu voyait par avance le «Fils de David», le Roi qu'il destinait à Israël et au monde. C'est par la généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham que commence le Nouveau Testament.

En même temps qu'un nom, Dieu donne à Abraham un autre signe: celui de la circoncision, qui correspond dans une certaine mesure au baptême aujourd'hui et représente à la fois la mise à part pour Dieu et l'absence de confiance dans la chair (Philippiens 3:3).

La fin du chapitre nous montre Sara recevant elle aussi son nouveau nom, Isaac annoncé, puis Abraham obéissant à l'ordre que Dieu lui a donné.

11

Décembre

Lecture : Genèse 18:1-15

1 Et l’Éternel lui apparut auprès des chênes de Mamré ; et il était assis à l’entrée de la tente, pendant la chaleur du jour. 2 Et il leva les yeux et regarda ; et voici, trois hommes se tenaient près de lui ; et quand il les vit, il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre, et se prosterna en terre ; 3 et il dit : Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point outre, je te prie, d’auprès de ton serviteur. 4 Qu’on prenne, je te prie, un peu d’eau, et vous laverez vos pieds, et vous vous reposerez sous l’arbre ; 5 et je prendrai un morceau de pain, et vous réconforterez votre cœur, après quoi vous passerez outre ; car c’est pour cela que vous avez passé près de votre serviteur. Et ils dirent : Fais ainsi, comme tu l’as dit.

6 Et Abraham alla en hâte dans la tente vers Sara, et dit : Prends vite trois mesures[1166] de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux. 7 Et Abraham courut au troupeau, et prit un veau tendre et bon, et le donna à un jeune homme qui se hâta de l’apprêter. 8 Et il prit de la crème et du lait, et le veau qu’il avait apprêté, et le mit devant eux, et il se tint auprès d’eux sous l’arbre, et ils mangèrent.

9 Et ils lui dirent : Où est Sara, ta femme ? Et il dit : Voici, dans la tente. 10 Et il dit : Je reviendrai certainement vers toi quand [son] terme sera là[1167], et voici, Sara, ta femme, aura un fils. Et Sara écoutait[1168] à l’entrée de la tente, qui était derrière lui. 11 Or Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge ; Sara avait cessé d’avoir ce qu’ont les femmes. 12 Et Sara rit en elle-même, disant : Étant vieille aurai-je du plaisir ? … mon seigneur aussi est âgé. 13 Et l’Éternel dit à Abraham : Pourquoi Sara a-t-elle ri, disant : Est-ce que vraiment j’aurai un enfant, moi qui suis vieille ? 14 Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l’Éternel ? Au temps fixé je reviendrai vers toi, quand [son] terme sera là[1169], et Sara aura un fils. 15 Et Sara [le] nia, disant : Je n’ai pas ri ; car elle eut peur. Et il dit : Non, car tu as ri.

Commentaires :

Dieu fait à Abraham l'honneur de l'appeler son ami (2 Chroniques 20:7; Ésaïe 41:8; Jacques 2:23). À ce titre, il lui rend visite et veut le mettre au courant de ses intentions, soit à son sujet (versets 9 à 15), soit au sujet du monde (versets 20, 21; voir Jean 15:15). Le patriarche y répond par une liberté confiante, qui n'exclut pas le plus profond respect. L'empressement joyeux avec lequel il reçoit ses invités venus du ciel révèle l'état de son coeur; il connaît son Dieu; il a goûté que le Seigneur est bon (1 Pierre 2:3). Le Nouveau Testament mentionne quelques personnes qui ont eu le privilège de recevoir le Seigneur Jésus dans leur maison: Lévi, Marthe, Zachée... (Luc 5:29; 10:38; 19:6). Et il nous apprend à quelle condition nous pourrons aussi jouir de la même intimité. L'obéissance à la parole du Seigneur est la clé qui Lui ouvre notre coeur (Jean 14:23). Modèle pour la communion, Abraham l'est aussi pour l'exercice de l'hospitalité. Le chrétien est appelé à la pratiquer sans murmures (1 Pierre 4:9; Romains 12:13; Hébreux 13:2...). Quelle bonne nouvelle attend Abraham et Sara: l'annonce de l'héritier ardemment désiré! Sara doute et rit. Pour nous c'est l'occasion d'entendre une magnifique affirmation: «Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l'Éternel?» (verset 14).

12

Décembre

Lecture : Genèse 18:16-33

16 Et les hommes se levèrent de là, et regardèrent du côté de Sodome ; et Abraham allait avec eux pour leur faire la conduite. 17 Et l’Éternel dit : Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire, 18 puisque Abraham doit certainement devenir une nation grande et forte, et qu’en lui seront bénies toutes les nations de la terre ? 19 Car je le connais, [et je sais] qu’il commandera à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l’Éternel, pour pratiquer ce qui est juste et droit, afin que l’Éternel fasse venir sur Abraham ce qu’il a dit à son égard. 20 Et l’Éternel dit : Parce que le cri de Sodome et de Gomorrhe est grand, et que leur péché est très-aggravé, 21 eh bien, je descendrai, et je verrai s’ils ont fait entièrement selon le cri qui en est venu jusqu’à moi ; et sinon, je le saurai.

22 Et les hommes se détournèrent de là, et ils allaient vers Sodome ; et Abraham se tenait encore devant l’Éternel. 23 Et Abraham s’approcha, et dit : Feras-tu périr le juste avec le méchant ? 24 Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville ; [la] détruiras-tu, et ne pardonneras-tu pas à la ville[1170] à cause des cinquante justes qui seront en elle ? 25 Loin de toi d’agir de cette manière, de faire mourir le juste avec le méchant, et qu’il en soit du juste comme du méchant ! Loin de toi ! Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste ? 26 Et l’Éternel dit : Si je trouve dans Sodome cinquante justes, au dedans de la ville, je pardonnerai à tout le lieu à cause d’eux. 27 Et Abraham répondit et dit : Voici, je te prie, j’ai osé parler au Seigneur, moi qui suis poussière et cendre. 28 Peut-être en manquera-t-il cinq, des cinquante justes ; détruiras-tu pour cinq toute la ville ? Et il dit : Je ne la détruirai pas, si j’y en trouve quarante-cinq. 29 Et il continua encore de lui parler, et dit : Peut-être s’y en trouvera-t-il quarante ? Et il dit : Je ne le ferai pas, à cause des quarante. 30 Et il dit : Je te prie, que le Seigneur ne s’irrite pas, et je parlerai : Peut-être s’y en trouvera-t-il trente ? Et il dit : Je ne le ferai pas, si j’y en trouve trente. 31 Et il dit : Voici, j’ai osé parler au Seigneur : Peut-être s’y en trouvera-t-il vingt ? Et il dit : Je ne la détruirai pas, à cause des vingt. 32 Et il dit : Je te prie, que le Seigneur ne s’irrite pas, et je parlerai encore une seule fois : Peut-être s’y en trouvera-t-il dix ? Et il dit : Je ne la détruirai pas, à cause des dix. 33 Et l’Éternel s’en alla quand il eut achevé de parler à Abraham ; et Abraham s’en retourna en son lieu.

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 «Le secret de l'Éternel est pour ceux qui le craignent...» (Psaume 25:14; lire aussi Amos 3:7). Abraham est de ceux-là. «Je le connais», peut dire l'Éternel, «lui cacherai je ce que je veux faire?» L'intelligence des pensées de Dieu est inséparable d'une marche fidèle. Dieu sait que le seul effet de ses communications sera de produire dans le coeur de l'homme de Dieu des sentiments identiques aux siens: la compassion, le désir d'arracher ceux qu'il aime au jugement épouvantable. Chers amis chrétiens, nous qui connaissons par la Parole de Dieu la condamnation du monde et l'imminence de son jugement, sommes-nous animés des mêmes sentiments en pensant au sort terrible d'âmes innombrables perdues pour l'éternité? Chacun de nous a dans sa famille, parmi ses camarades ou collègues de travail, des personnes inconverties. Que pouvons-nous faire pour elles? Sans doute les avertir, mais aussi intercéder comme Abraham le fait avec insistance pour Sodome dans laquelle se trouve Lot son frère (Jér. 5:1). 1 Timothée 2 nous invite à faire des supplications pour tous les hommes en nous adressant à Celui que nous connaissons par expérience sous le beau nom de «notre Dieu Sauveur» qui «veut que tous les hommes soient sauvés».

13

Décembre

Lecture : Genèse 19:1-14

1 Et les deux anges vinrent à Sodome sur le soir ; et Lot était assis à la porte de Sodome. Et Lot les vit, et il se leva pour aller à leur rencontre, et se prosterna le visage en terre ; 2 et il dit : Voici, mes seigneurs, détournez-vous, je vous prie, vers la maison de votre serviteur, et passez-y la nuit, et lavez vos pieds ; et vous vous lèverez le matin, et vous irez votre chemin. Et ils dirent : Non, mais nous passerons la nuit sur la place. 3 Et il les pressa beaucoup, et ils se détournèrent [pour aller] chez lui, et entrèrent dans sa maison ; et il leur fit un festin, et cuisit des pains sans levain, et ils mangèrent. 4 Ils n’étaient pas encore couchés que les hommes de la ville, les hommes de Sodome, entourèrent la maison, depuis le jeune homme jusqu’au vieillard, tout le peuple de tous les bouts [de la ville]. 5 Et ils appelèrent Lot, et lui dirent : Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous, afin que nous les connaissions. 6 Et Lot sortit vers eux à l’entrée, et ferma la porte après lui ; 7 et il dit : Je vous prie, mes frères, ne faites pas [ce] mal. 8 Voici, j’ai deux filles qui n’ont point connu d’homme ; laissez-moi les faire sortir vers vous, et faites-leur comme il vous plaira[1171]. Seulement, à ces hommes ne faites rien, car c’est pour cela qu’ils sont venus à l’ombre de mon toit. 9 Et ils dirent : Retire-toi ! Et ils dirent : Cet individu est venu pour séjourner [ici], et il veut faire le juge ! Maintenant nous te ferons pis qu’à eux. Et ils pressaient beaucoup Lot[1172], et s’approchèrent pour briser la porte. 10 Et les hommes étendirent leurs mains et firent entrer Lot vers eux dans la maison, et fermèrent la porte. 11 Et ils frappèrent de cécité les hommes qui étaient à l’entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, [de sorte] qu’ils se lassèrent à chercher l’entrée.

12 Et les hommes dirent à Lot : Qui as-tu encore ici ? Gendre, et tes fils, et tes filles, et tout ce que tu as dans la ville, fais-les sortir de ce lieu ; 13 car nous allons détruire ce lieu, car leur cri est devenu grand devant l’Éternel ; et l’Éternel nous a envoyés pour le détruire. 14 Et Lot sortit, et parla à ses gendres qui avaient pris ses filles, et dit : Levez-vous, sortez de ce lieu, car l’Éternel va détruire la ville. Et il sembla aux yeux de ses gendres qu’il se moquait.

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Quel contraste entre l'heureuse visite que les anges ont rendue à Abraham sur l'heure de midi et leur pénible mission à Sodome le soir du même jour! Et quelles réticences pour accepter l'invitation de Lot, si empressée soit-elle (verset 2)! Comment auraient-ils communion avec ce croyant dans une fausse position? Ils n'entrent chez lui que pour le protéger et le délivrer. D'ailleurs Lot lui-même n'a jamais été à l'aise dans cette ville dépravée. Nous ne l'aurions pas su si le Nouveau Testament ne nous l'avait pas révélé. Mais Dieu qui connaît les coeurs tient à nous dire que Lot était un juste et que, loin de prendre son parti du mal, il était de jour en jour «accablé par la conduite débauchée de ces hommes pervers» (2 Pierre 2:7 et 8). Perversité que les hommes de Sodome n'ont pas honte d'étaler au cours de cette nuit dramatique (comparer Ésaïe 3:9). En sorte que l'Éternel qui avait dit «sinon — si ce n'est pas vrai — je le saurai» (chapitre 18:21), n'a plus besoin d'autre preuve puisque ces hommes témoignent contre eux-mêmes. — Lot n'est pas pris au sérieux même par ses gendres. Quand un croyant a, pendant un temps, marché avec le monde, il n'a plus aucune autorité ensuite pour lui parler de jugement. On ne l'écoute pas.

14

Décembre

Lecture : Genèse 19:15-38

15 Et comme l’aube du jour se levait, les anges pressèrent Lot, disant : Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, de peur que tu ne périsses dans l’iniquité[1173] de la ville. 16 Et il tardait ; et les hommes saisirent sa main, et la main de sa femme, et la main de ses deux filles, l’Éternel ayant pitié de lui ; et ils le firent sortir, et le laissèrent hors de la ville. 17 Et il arriva, quand ils les eurent fait sortir dehors, qu’il dit : Sauve-toi, pour ta vie ! ne regarde pas derrière toi, et ne t’arrête pas dans toute la plaine ; sauve-toi sur la montagne, de peur que tu ne périsses. 18 Et Lot leur dit : Non, Seigneur, je te prie ! 19 Voici, ton serviteur a trouvé grâce à tes yeux, et la bonté dont tu as usé à mon égard en conservant mon âme en vie a été grande ; et je ne puis me sauver vers la montagne, de peur que le mal ne m’atteigne, et que je ne meure. 20 Voici, je te prie, cette ville-là est proche pour y fuir, et elle est petite ; que je m’y sauve donc, (n’est-elle pas petite ?) et mon âme vivra. 21 Et il lui dit : Voici, j’ai accueilli ta demande en cette chose aussi, de ne pas détruire la ville dont tu as parlé. 22 Hâte-toi de te sauver là ; car je ne peux rien faire jusqu’à ce que tu y sois entré. C’est pourquoi on a appelé le nom de la ville Tsoar[1174].

23 Le soleil se levait sur la terre quand Lot entra dans Tsoar. 24 Et l’Éternel fit pleuvoir des cieux sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de la part de l’Éternel ; 25 et il détruisit ces villes, et toute la plaine, et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre. 26 Et la femme de Lot[1175] regarda en arrière, et elle devint une statue de sel.

27 Et Abraham se leva de bon matin, [et vint] au lieu où il s’était tenu devant l’Éternel. 28 Et il regarda du côté de Sodome et de Gomorrhe, et du côté de tout le pays de la plaine, et il vit, et voici, la fumée de la terre montait comme la fumée d’une fournaise.

29 Et il arriva, lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, que Dieu se souvint d’Abraham et renvoya Lot hors de la destruction, quand il détruisit les villes dans lesquelles Lot habitait.

30 Et Lot monta de Tsoar, et habita dans la montagne, et ses deux filles avec lui ; car il eut peur d’habiter dans Tsoar ; et il habita dans une caverne, lui et ses deux filles. 31 Et l’aînée dit à la plus jeune : Notre père est vieux, et il n’y a pas d’homme sur la terre pour venir vers nous selon la manière de toute la terre. 32 Viens, faisons boire du vin à notre père, et couchons avec lui, afin que nous conservions[1176] une semence de notre père. 33 Et elles firent boire du vin à leur père cette nuit-là ; et l’aînée vint et coucha avec son père ; et il ne s’aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. 34 Et il arriva, le lendemain, que l’aînée dit à la plus jeune : Voici, j’ai couché la nuit passée avec mon père ; faisons-lui boire du vin encore cette nuit ; et va, couche avec lui, et nous conserverons une semence de notre père. 35 Et elles firent boire du vin à leur père cette nuit-là aussi ; et la plus jeune se leva, et coucha avec lui ; et il ne s’aperçut ni quand elle se coucha ni quand elle se leva. 36 Et les deux filles de Lot conçurent de leur père. 37 Et l’aînée enfanta un fils, et appela son nom Moab : lui, est le père de Moab, jusqu’à ce jour. 38 Et la plus jeune, elle aussi, enfanta un fils, et appela son nom Ben-Ammi : lui, est le père des fils d’Ammon, jusqu’à ce jour.

 

 

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La délivrance de Lot vient répondre à la prière d'Abraham au chapitre précédent. Celui-ci avait cru que pour sauver son frère il était nécessaire que Sodome soit épargnée de la destruction. Or Dieu ne répond pas toujours de la manière que nous avions pensé. Mais il répond.

Hélas! le coeur de Lot s'est profondément attaché à tout ce qu'il doit maintenant laisser derrière lui; il tarde à partir. Les anges sont obligés de l'entraîner de force avec sa femme et ses deux filles. Chers rachetés du Seigneur, posons-nous la question: S'il nous fallait partir aujourd'hui pour le ciel, serait-ce avec joie? Ou bien aurions-nous comme Lot du regret à quitter toutes les choses d'ici-bas auxquelles nos coeurs sont attachés ?

Sodome et Gomorrhe sont «réduites en cendres», solennel exemple de ce qui attend les impies (2 Pierre 2:6; Jude 7). Quant à la femme de Lot, elle aussi demeure dans la Parole de Dieu comme un monument, un signal, pour nous avertir de ce qu'il en coûte de lier son sort à un monde condamné. Cette femme avait longtemps partagé extérieurement la vie du peuple de Dieu. Mais elle n'en faisait pas partie. Le monde était dans son coeur et elle a péri avec lui. Oui, souvenons-nous de la femme de Lot! (Luc 17:32). Quant à Lot lui-même, sa fin sera honteuse et sa descendance maudite.

15

Décembre

Lecture : Genèse 20:1-18

1 Et Abraham s’en alla de là au pays du midi, et habita entre Kadès et Shur, et séjourna à Guérar. 2 Et Abraham dit de Sara, sa femme : Elle est ma sœur. Et Abimélec, roi de Guérar, envoya et prit Sara. 3 Et Dieu vint vers Abimélec la nuit, dans un songe, et lui dit : Voici, tu es mort à cause de la femme que tu as prise, car elle est une femme mariée. 4 Or Abimélec ne s’était pas approché d’elle ; et il dit : Seigneur, feras-tu périr même une nation juste ? 5 Ne m’a-t-il pas dit : Elle est ma sœur ? Et elle-même m’a dit : Il est mon frère. J’ai fait cela dans l’intégrité de mon cœur et dans l’innocence de mes mains. 6 Et Dieu lui dit en songe : Moi aussi je sais que tu as fait cela dans l’intégrité de ton cœur, et aussi je t’ai retenu de pécher contre moi ; c’est pourquoi je n’ai pas permis que tu la touchasses. 7 Et maintenant, rends la femme de cet homme ; car il est prophète, et il priera pour toi, et tu vivras. Mais si tu ne la rends pas, sache que tu mourras certainement, toi et tout ce qui est à toi. 8 Et Abimélec se leva de bon matin, et appela tous ses serviteurs, et dit toutes ces paroles à leurs oreilles ; et ces hommes eurent une grande peur. 9 Et Abimélec appela Abraham, et lui dit : Que nous as-tu fait ? et en quoi ai-je péché contre toi, que tu aies fait venir sur moi et sur mon royaume un grand péché ? Tu as fait à mon égard des choses qui ne se doivent pas faire. 10 Et Abimélec dit à Abraham : Qu’as-tu vu pour avoir fait ainsi ? 11 Et Abraham dit : C’est parce que je disais : Assurément il n’y a point de crainte de Dieu en ce lieu, et ils me tueront à cause de ma femme. 12 Et aussi, à la vérité, elle est ma sœur, fille de mon père ; seulement elle n’est pas fille de ma mère, et elle est devenue ma femme. 13 Et il est arrivé, lorsque Dieu m’a fait errer loin de la maison de mon père, que je lui ai dit : Voici la grâce que tu me feras : Dans tous les lieux où nous arriverons, dis de moi : Il est mon frère. 14 Et Abimélec prit du menu bétail et du gros bétail, et des serviteurs et des servantes, et il les donna à Abraham, et lui rendit Sara, sa femme ; 15 et Abimélec dit : Voici, mon pays est devant toi ; habite où il te plaira. 16 Et à Sara il dit : Voici, j’ai donné mille [pièces] d’argent à ton frère ; voici, cela te sera une couverture des yeux pour tous ceux qui sont avec toi, et pour tous. Ainsi elle fut reprise. 17 Et Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélec, et sa femme et ses servantes, et elles eurent des enfants : 18 car l’Éternel avait entièrement fermé toute matrice de la maison d’Abimélec, à cause de Sara, femme d’Abraham.

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Une seconde fois Abraham renie sa femme et mérite les reproches du monde (voir chapitre 12). Il est souvent nécessaire que Dieu répète ses leçons jusqu'à ce qu'un mal soit jugé dans sa racine et confessé. Ici c'était un demi-mensonge (versets 12, 13). Il est sérieux et instructif pour nous de voir un homme privilégié, jouissant avec Dieu d'une si grande intimité, perdre conscience de sa relation et manquer quant au témoignage. Le manquement d’un homme pieux s’aggrave du poids de cette piété. Écoutons les tristes paroles d'Abraham à Abimélec: «Dieu m'a fait errer loin de la maison de mon père...» (verset 13). Pauvre langage pour un croyant! Est-ce tout ce qu'il a à dire de l'appel du «Dieu de gloire» vers la cité céleste? Hélas, combien souvent nous lui ressemblons! À fréquenter les gens du monde, un croyant en arrive à parler comme eux. Mais même pendant le temps où Dieu apprend aux siens une leçon nécessaire, il continue à veiller tendrement sur eux. «Il ne permit à personne de les opprimer et il reprit des rois à cause d'eux, disant: Ne touchez pas à mes oints...» (Psaume 105:14). L'Éternel maintient Abraham en dignité comme son représentant, le prophète qui parle en son nom (verset 7) et l'intercesseur dont il exauce les prières (verset 17).

16

Décembre

Lecture : Genèse 21:1-21

1 Et l’Éternel visita Sara comme il avait dit, et l’Éternel fit à Sara comme il en avait parlé. 2 Et Sara conçut, et enfanta à Abraham un fils dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé. 3 Et Abraham appela le nom de son fils qui lui était né, que Sara lui avait enfanté, Isaac. 4 Et Abraham circoncit Isaac, son fils, à l’âge de huit jours, comme Dieu le lui avait commandé. 5 Et Abraham était âgé de cent ans lorsque Isaac, son fils, lui naquit. 6 Et Sara dit : Dieu m’a donné lieu de rire ; quiconque l’entendra rira avec moi[1177]. 7 Et elle dit : Qui eût dit à Abraham : Sara allaitera des fils ? Car je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse.[1178] 8 Et l’enfant grandit, et fut sevré ; et Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré.

9 Et Sara vit rire le fils d’Agar, l’Égyptienne, qu’elle avait enfanté à Abraham ; 10 et elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils ; car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac. 11 Et cela fut très-mauvais aux yeux d’Abraham, à cause de son fils. 12 Et Dieu dit à Abraham : Que cela ne soit pas mauvais à tes yeux à cause de l’enfant, et à cause de ta servante. Dans tout ce que Sara t’a dit, écoute sa voix ; car en Isaac te sera appelée [une] semence. 13 Et je ferai aussi devenir une nation le fils de la servante, car il est ta semence.

14 Et Abraham se leva de bon matin, et il prit du pain et une outre d’eau, et les donna à Agar, les mettant sur son épaule, et [il lui donna] l’enfant, et la renvoya. 15 Et elle s’en alla, et erra dans le désert de Beër-Shéba. 16 Et l’eau de l’outre étant épuisée, elle jeta l’enfant sous un des arbrisseaux, et s’en alla et s’assit vis-à-vis, à une portée d’arc ; car elle disait : Que je ne voie pas mourir l’enfant. Et elle s’assit vis-à-vis, et elle éleva sa voix et pleura. 17 Et Dieu entendit la voix de l’enfant, et l’Ange de Dieu appela des cieux Agar, et lui dit : Qu’as-tu, Agar ? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant, là où il est. 18 Lève-toi, relève l’enfant et prends-le de ta main ; car je le ferai devenir une grande nation. 19 Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau ; et elle alla et remplit d’eau l’outre, et fit boire l’enfant. 20 Et Dieu fut avec l’enfant, et il grandit, et habita dans le désert et devint tireur d’arc. 21 Et il habita dans le désert de Paran ; et sa mère lui prit une femme du pays d’Égypte.

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La promesse de Dieu s'accomplit. «Au temps fixé» naît Isaac qui représente Christ sous ses caractères de Fils et d'Héritier (Gal. 4:4). Après le rire incrédule d'Abraham (17:17) et de Sara (18:12), puis le rire joyeux et reconnaissant de cette dernière, qui devient le nom même d'Isaac (versets 3 et 6), nous entendons le rire moqueur d'Ismaël (verset 9), figure de l'homme «selon la chair» qui ne peut rien comprendre aux conseils de Dieu accomplis en Christ. Ismaël, le fils de la servante, représente l'homme sous la servitude de la loi, n'ayant aucun droit aux promesses ni à l'héritage.

Ce que fait Sara paraît dur; Abraham trouve cela mauvais. Mais Dieu l'approuve, voulant montrer ainsi en figure que l'héritage appartient à Christ seul et que, sur le principe des oeuvres, l'homme n'y possède aucune part. Comme l'explique l'épître aux Galates, les croyants sont «enfants de la promesse». Ayant reçu l'adoption, ils ne sont plus esclaves mais fils, et par conséquent héritiers (Galates 4:6, 7 et 28).

La grâce agit pourtant envers Agar et son fils. Quand l'eau de l'outre, symbole des ressources humaines, est épuisée, le Vivant qui s'était révélé à elle au chapitre 16 renouvelle sa délivrance. Il est celui qui entend même la voix d'un enfant (verset 17).

17

Décembre

Lecture : Genèse 21:22-34

22 Et il arriva, dans ce temps-là, qu’Abimélec, et Picol, chef de son armée, parlèrent à Abraham, disant : Dieu est avec toi en tout ce que tu fais. 23 Et maintenant, jure-moi ici, par Dieu, que tu n’agiras faussement ni envers moi, ni envers mes enfants, ni envers mes petits-enfants : selon la bonté dont j’ai usé envers toi, tu agiras envers moi et envers le pays dans lequel tu as séjourné. 24 Et Abraham dit : Je le jurerai. 25 Et Abraham reprit Abimélec à cause d’un puits d’eau dont les serviteurs d’Abimélec s’étaient emparés de force. 26 Et Abimélec dit : Je ne sais pas qui a fait cette chose-là, et aussi tu ne m’en as pas averti, et moi, je n’en ai entendu parler qu’aujourd’hui. 27 Et Abraham prit du menu et du gros bétail, et le donna à Abimélec, et ils firent alliance, eux deux. 28 Et Abraham mit à part sept jeunes brebis du troupeau ; 29 et Abimélec dit à Abraham : Qu’est-ce que ces sept jeunes brebis que tu as mises à part ? 30 Et il répondit : C’est que tu prendras de ma main ces sept jeunes brebis, pour me servir de témoignage que j’ai creusé ce puits. 31 C’est pourquoi on appela ce lieu-là Beër-Shéba[1179], parce qu’ils y jurèrent, les deux. 32 Et ils firent alliance à Beër-Shéba. Et Abimélec se leva, et Picol, chef de son armée, et ils retournèrent au pays des Philistins.

33 Et [Abraham] planta un tamarisc[1180] à Beër-Shéba ; et là il invoqua le nom de l’Éternel, le *Dieu d’éternité. 34 Et Abraham séjourna longtemps dans le pays des Philistins.

Commentaires :

Au chapitre 20, les rapports d'Abraham avec Abimélec avaient été des plus fâcheux. Le patriarche avait encouru un blâme sévère et justifié de la part du roi de Guérar. Mais maintenant leurs relations reprennent sur un tout nouveau plan. Nous avons ici en figure la suprématie future d'Israël au temps où les nations diront: «nous irons avec vous, car nous avons entendu dire que Dieu est avec vous» (Zacharie 8:23). «Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais», constate le roi philistin (verset 22). Et il recherche l'alliance de l'homme de Dieu. Aussi, à présent, est-ce ce dernier qui reprend Abimélec avec l'autorité morale que lui confère sa relation avec «le Dieu d'éternité» (verset 33). Il lui montre à cette occasion combien il tient à ce puits dans le désert que les serviteurs d'Abimélec avaient voulu lui ravir. N'est-ce pas pour nous une figure de la Parole dont l'eau doit chaque jour rafraîchir nos âmes? Si notre compagnie est recherchée par certains, montrons-leur le plus tôt possible la valeur qu'a pour nous cette Parole de notre Dieu. Ceux d'entre eux qui ont soif de vérité, de paix, de joie, seront conduits à les chercher dans ce précieux Livre, s'ils voient que c'est là que nous les puisons.

18

Décembre

Lecture : Genèse 22:1-12

1 Et il arriva, après ces choses, que Dieu éprouva[1181] Abraham, et lui dit : Abraham ! Et il dit : Me voici. 2 Et [Dieu] dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, et va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste, sur une des montagnes que je te dirai. 3 Et Abraham se leva de bon matin et bâta son âne et prit avec lui deux de ses jeunes hommes, et Isaac, son fils ; et il fendit le bois pour l’holocauste, et se leva, et s’en alla vers le lieu que Dieu lui avait dit.

4 Le troisième jour, Abraham leva ses yeux, et vit le lieu de loin. 5 Et Abraham dit à ses jeunes hommes : Restez ici, vous, avec l’âne ; et moi et l’enfant nous irons jusque-là, et nous adorerons ; et nous reviendrons vers vous. 6 Et Abraham prit le bois de l’holocauste, et le mit sur Isaac, son fils ; et il prit dans sa main le feu et le couteau ; et ils allaient les deux ensemble. 7 Et Isaac parla à Abraham, son père, et dit : Mon père ! Et il dit : Me voici, mon fils. Et il dit : Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour l’holocauste ? 8 Et Abraham dit : Mon fils, Dieu se pourvoira de l’agneau pour l’holocauste. Et ils allaient les deux ensemble. 9 Et ils arrivèrent au lieu que Dieu lui avait dit. Et Abraham bâtit là l’autel, et arrangea le bois, et lia Isaac, son fils, et le mit sur l’autel, sur le bois. 10 Et Abraham étendit sa main et prit le couteau pour égorger son fils. 11 Mais l’Ange de l’Éternel lui cria des cieux, et dit : Abraham ! Abraham ! Et il dit : Me voici. 12 Et il dit : N’étends pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car maintenant je sais que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.

Commentaires :

Nous savons que cette scène est une image de la croix. Qui est le Fils, l'Unique, celui que le Père aime, sinon le Seigneur Jésus? Il devait être offert en holocauste. Le lieu est vu de loin dans les conseils éternels de Dieu. C'est le mont Morija où plus tard David offrira le sacrifice expiatoire et où le temple sera bâti (2 Chroniques 3:1). Ce lieu du sacrifice est bien en même temps celui de l'adoration (verset 5). Que de motifs nous trouvons là pour adorer et le Père et le Fils, allant les deux ensemble, autrement dit n'ayant qu'une seule et même pensée pour accomplir l'oeuvre du salut! L'obéissance d'Isaac nous fait souvenir de celle du Seigneur à Gethsémané: «Non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi!» (Marc 14:36). Mais en contraste avec Isaac qui s'est simplement soumis, le Fils s'est présenté de lui-même: «Voici, je viens pour faire ta volonté» (Hébreux 10:9). En contraste encore avec Isaac qui ne savait pas ce que son père allait faire, il nous est dit: «Jésus... sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s'avança...» (Jean 18:4). En contraste enfin avec le cri de l'Ange qui arrêta la main d'Abraham, aucune voix ne se fit entendre à Golgotha pour détourner l'épée qui devait frapper le Fils de Dieu.

19

Décembre

Lecture : Genèse 22:13-24

13 Et Abraham leva ses yeux, et vit, et voici, il y avait derrière [lui] un bélier retenu à un buisson par les cornes ; et Abraham alla et prit le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. 14 Et Abraham appela le nom de ce lieu-là : Jéhovah-Jiré[1182], comme on dit aujourd’hui : En la montagne de l’Éternel il y sera pourvu.

15 Et l’Ange de l’Éternel cria des cieux à Abraham, une seconde fois, 16 et dit : J’ai juré par moi-même, dit l’Éternel : Parce que tu as fait cette chose-là, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, 17 certainement je te bénirai, et je multiplierai abondamment ta semence comme les étoiles des cieux et comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ta semence possédera la porte de ses ennemis. 18 Et toutes les nations de la terre se béniront[1183] en ta semence, parce que tu as écouté ma voix. 19 Et Abraham retourna vers ses jeunes hommes ; et ils se levèrent, et s’en allèrent ensemble à Beër-Shéba ; et Abraham habita à Beër-Shéba.

*20 Et il arriva, après ces choses, qu’on rapporta à Abraham en disant : Voici, Milca, elle aussi, a enfanté des enfants à Nakhor, ton frère : 21 Uts, son premier-né ; et Buz, son frère ; et Kemuel, père d’Aram ; 22 et Késed, et Hazo, et Pildash et Jidlaph, et Bethuel. 23 Or Bethuel engendra Rebecca. Milca enfanta ces huit à Nakhor, frère d’Abraham. 24 Et sa concubine, nommée Reüma, elle aussi enfanta Tébakh, et Gakham, et Thakhash, et Maaca.

Commentaires :

Dieu s'est pourvu d'un Agneau pour l'holocauste. Quand le Seigneur Jésus est apparu au milieu du peuple sur les bords du Jourdain, Jean le Baptiseur s'est écrié: «Voilà l'Agneau de Dieu» (Jean 1:29). Il était la réponse divine à tous les péchés qui venaient d'être confessés. De sorte que le grand mystère dont nous avons une ombre dans ce chapitre est maintenant révélé. Et quelle assurance ce «Jéhovah-Jiré» continue d'apporter à tous ceux qui sont tourmentés par le fardeau de leurs péchés!

En figure Isaac est ressuscité (Hébreux 11:19); Christ l'est en réalité avec toutes les conséquences pour lui et pour nous. Il va recevoir une épouse. C’est pour cette raison que Rebecca est nommée au verset 23. Et nous recevrons les bénédictions célestes dont nous avons l'image dans les versets 17 et 18.

La foi d'Abraham a été montrée par cette oeuvre (Jacques 2:21). L'épreuve fait la preuve, dit-on. Dieu connaissait son coeur et savait qu'il possédait cette foi, mais il fallait que celle-ci soit rendue publique. En ce qui nous concerne, si nous avons pu confesser: «je crois au Seigneur Jésus», nous aurons tôt ou tard l'occasion de le montrer. Les épreuves des chrétiens n'ont souvent pas d'autre but que de mettre en évidence la réalité de la foi qui est en eux.

20

Décembre

Lecture : Genèse 23:1-20

1 Et la vie de Sara fut de cent vingt-sept ans : [ce sont là] les années de la vie de Sara. 2 Et Sara mourut à Kiriath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan ; et Abraham vint pour mener deuil sur Sara, et pour la pleurer.

3 Et Abraham se leva de devant son mort ; et il parla aux fils de Heth, disant : 4 Je suis étranger, habitant parmi vous ; donnez-moi la possession d’un sépulcre parmi vous, et j’enterrerai mon mort de devant moi. 5 Et les fils de Heth répondirent à Abraham, lui disant : 6 Écoute-nous, mon seigneur : Tu es un prince de Dieu au milieu de nous ; enterre ton mort dans le meilleur de nos sépulcres ; aucun de nous ne te refusera son sépulcre pour y enterrer ton mort. 7 Et Abraham se leva, et se prosterna devant le peuple du pays, devant les fils de Heth ; 8 et il leur parla, disant : Si c’est votre volonté que j’enterre mon mort de devant moi, écoutez-moi, et intercédez pour moi auprès d’Éphron, fils de Tsokhar, 9 afin qu’il me donne la caverne de Macpéla, qui est à lui, qui est au bout de son champ ; qu’il me la donne au milieu de vous pour sa pleine valeur, afin que je la possède comme sépulcre. 10 Or Éphron habitait[1184] parmi les fils de Heth. Et Éphron, le Héthien, répondit à Abraham, aux oreilles des fils de Heth, devant tous ceux qui entraient par la porte de sa ville, disant : 11 Non, mon seigneur, écoute-moi : Je te donne le champ ; et la caverne qui s’y trouve, je te la donne ; je te la donne aux yeux des fils de mon peuple : enterre ton mort. 12 Et Abraham se prosterna devant le peuple du pays ; 13 et il parla à Éphron, aux oreilles du peuple du pays, disant : Si pourtant tu voulais bien m’écouter. Je donne l’argent du champ, prends-le de moi, et j’y enterrerai mon mort. 14 Et Éphron répondit à Abraham, lui disant : 15 Mon seigneur, écoute-moi : Une terre de quatre cents sicles d’argent, qu’est-ce que cela entre moi et toi ? Enterre donc ton mort. 16 Et Abraham écouta Éphron, et Abraham pesa à Éphron l’argent dont il avait parlé en présence des[1185] fils de Heth, quatre cents sicles d’argent ayant cours entre les marchands.

17 Et le champ d’Éphron, qui était à Macpéla, devant Mamré, le champ et la caverne qui y était, et tous les arbres qui étaient dans le champ, dans toutes ses limites tout à l’entour, 18 furent assurés en propriété à Abraham, aux yeux des fils de Heth, devant tous ceux qui entraient par la porte de la ville. 19 Et, après cela, Abraham enterra Sara, sa femme, dans la caverne du champ de Macpéla, en face de Mamré, qui est Hébron, dans le pays de Canaan. 20 Et le champ et la caverne qui s’y trouve furent assurés à Abraham pour les posséder comme sépulcre, de la part des fils de Heth.

Commentaires :

Un sépulcre est tout ce qu'Abraham possédera de ce pays de Canaan qui pourtant lui est promis. En achetant le champ et la caverne de Macpéla pour ensevelir Sara, l'homme de Dieu confirme sa ferme attente de la résurrection. Pour lui Sara vit d'une vie divine. Il faut s'assurer tous les droits sur le lieu où sera déposé son corps qui doit ressusciter. Le plein prix payé pour la caverne et pour le champ nous fait penser aux droits définitivement acquis par la croix de Christ, la mort vaincue, la certitude de la prochaine résurrection de tous les croyants.

Pas plus qu'au chapitre 14 où nous l'avons vu refuser les propositions du roi de Sodome, Abraham n'entend être redevable à qui que ce soit. Il insiste pour acquitter l'entière valeur du champ, sans marchander. Un chrétien se fait reconnaître dans tous ses rapports avec les gens du monde par sa correction et sa parfaite honnêteté. Il est exhorté par le Nouveau Testament à ne rien devoir à personne (donc à ne pas faire de dettes — Romains 13:8), à «marcher honorablement envers ceux de dehors» (1 Thessaloniciens 4:12), enfin à «veiller à ce qui est honnête, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes» (2 Corinthiens 8:21; voir aussi Romains 12:17).

21

Décembre

Lecture : Genèse 24:1-14

1 Et Abraham était vieux, avancé en âge ; et l’Éternel avait béni Abraham en toute chose. 2 Et Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, qui avait le gouvernement de tout ce qui était à lui : Mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, 3 et je te ferai jurer par l’Éternel, le Dieu des cieux et le Dieu de la terre, que tu ne prendras pas de femme pour mon fils d’entre les filles des Cananéens, parmi lesquels j’habite ; 4 mais tu iras dans mon pays et vers ma parenté, et tu prendras une femme pour mon fils, pour Isaac. 5 Et le serviteur lui dit : Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci ; me faudra-t-il faire retourner ton fils dans le pays d’où tu es sorti ? 6 Et Abraham lui dit : Garde-toi d’y faire retourner mon fils. 7 L’Éternel, le Dieu des cieux, qui m’a pris de la maison de mon père et du pays de ma parenté, et qui m’a parlé et qui m’a juré, disant : Je donnerai à ta semence ce pays-ci, lui-même enverra son ange devant toi, et tu prendras de là une femme pour mon fils. 8 Et si la femme ne veut pas te suivre, alors tu seras quitte envers moi de ce serment ; seulement, tu ne feras pas retourner là mon fils. 9 Et le serviteur mit sa main sous la cuisse d’Abraham, son seigneur, et lui jura au sujet de ces choses.

10 Et le serviteur prit dix chameaux d’entre les chameaux de son maître, et s’en alla ; or il avait tout le bien de son maître sous sa main. Et il se leva et s’en alla en Mésopotamie[1186], à la ville de Nakhor. 11 Et il fit agenouiller les chameaux en dehors de la ville, auprès d’un puits d’eau, au temps du soir, au temps où sortent celles qui vont puiser. 12 Et il dit : Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, fais-moi faire, je te prie, une [heureuse] rencontre aujourd’hui, et use de grâce envers mon seigneur Abraham. 13 Voici, je me tiens près de la fontaine d’eau, et les filles des gens de la ville sortent pour puiser de l’eau ; 14 qu’il arrive donc que la jeune fille à laquelle je dirai : Abaisse ta cruche, je te prie, afin que je boive, et qui dira : Bois, et j’abreuverai aussi tes chameaux, soit celle que tu as destinée à ton serviteur, à Isaac ; et à cela je connaîtrai que tu as usé de grâce envers mon seigneur.

Commentaires :

La mort de Sara suggère la mise de côté d'Israël (peuple dont est issu le vrai Isaac), après la résurrection du Seigneur (chapitre 22). Pour assurer la descendance de la promesse, Abraham, le «père d'une multitude» a un grand dessein dont l'accomplissement va nous être raconté tout au long: celui de donner une épouse à son fils. Mais une troisième personne intervient alors: le serviteur le plus ancien de sa maison, son intendant, frappante figure du Saint Esprit envoyé sur la terre afin d'y rassembler ceux qui constitueront l'Église, l'Épouse de Christ. Ainsi le Père, le Fils, le Saint Esprit qui ont travaillé ensemble à l'oeuvre de la Création, ont aussi une activité commune dans le choix, l'appel et le rassemblement des rachetés unis à Christ ressuscité. Cette épouse sera cherchée en pays lointain. C'est parmi «ceux qui étaient loin» que Dieu a choisi et appelé des compagnons pour son Fils (Éphésiens 2:13).

Quel modèle de dépendance nous avons dans ce serviteur d'Abraham ! Dans la maison de son maître, il a appris à connaître l'Éternel à qui il a affaire à présent personnellement. Il dispose sa prière devant lui (Psaume 5:3). N'oublions pas, avant d'entreprendre quoi que ce soit, d'en parler d'abord au Seigneur.

22

Décembre

Lecture : Genèse 24:15-31

15 Et il arriva, avant qu’il eût achevé de parler, que voici sortir Rebecca[1187], sa cruche sur son épaule : elle était née à Bethuel, fils de Milca, femme de Nakhor, frère d’Abraham. 16 Et la jeune fille était très-belle de visage, vierge, et nul ne l’avait connue. Et elle descendit à la fontaine, et remplit sa cruche, et remonta. 17 Et le serviteur courut à sa rencontre et dit : Permets, je te prie, que je boive un peu d’eau de ta cruche. 18 Et elle dit : Bois, mon seigneur. Et vite elle abaissa sa cruche sur sa main, et lui donna à boire. 19 Et, après qu’elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit : Je puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu’à ce qu’ils aient fini de boire. 20 Et elle se hâta et vida sa cruche dans l’auge, et elle courut encore au puits pour puiser, et puisa pour tous ses chameaux. 21 Et l’homme la regardait avec étonnement sans rien dire, pour savoir si l’Éternel aurait fait prospérer son voyage, ou non.

22 Et il arriva, quand les chameaux eurent fini de boire, que l’homme prit un anneau[1188] d’or, du poids d’un demi-sicle[1189], et deux bracelets pour ses mains, du poids de dix [sicles] d’or. 23 Et il dit : De qui es-tu fille ? Fais-le-moi savoir, je te prie. Y a-t-il pour nous, dans la maison de ton père, un lieu pour y loger ? 24 Et elle lui dit : Je suis fille de Bethuel, fils de Milca, qu’elle a enfanté à Nakhor. 25 Et elle lui dit : Il y a chez nous de la paille, et aussi du fourrage en abondance, et de la place pour loger.

26 Et l’homme s’inclina, et se prosterna devant l’Éternel, 27 et dit : Béni soit l’Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui ne s’est pas départi de sa grâce et de sa vérité envers mon seigneur. Lorsque j’étais en chemin, l’Éternel m’a conduit à la maison des frères de mon seigneur.

28 Et la jeune fille courut, et rapporta ces choses dans la maison de sa mère ; 29 or Rebecca avait un frère, nommé Laban ; et Laban courut vers l’homme, dehors, à la fontaine. 30 Et il arriva que, lorsqu’il vit l’anneau et les bracelets aux mains de sa sœur, et qu’il entendit les paroles de Rebecca, sa sœur, disant : Ainsi m’a parlé l’homme, il vint vers l’homme. Et voici, il se tenait auprès des chameaux, près de la fontaine. 31 Et il dit : Entre, béni de l’Éternel ; pourquoi te tiens-tu dehors ? car j’ai préparé la maison, et de la place pour les chameaux.

Commentaires :

Le serviteur d'Abraham n'a pas achevé de formuler sa prière que déjà la réponse est devant lui: Rebecca portant sa cruche. Nous trouvons en Ésaïe une promesse correspondante: «Avant qu'ils crient je répondrai, et pendant qu'ils parlent, j'exaucerai» (Ésaïe 65:24).

Si le serviteur nous enseigne la dépendance, Rebecca est, de son côté, un modèle de dévouement et d'empressement. Elle fait au-delà que ce qui lui est demandé en abreuvant aussi les chameaux et elle le fait vite, se hâtant et courant (versets 18, 20). Voilà deux traits que nous pouvons remarquer et imiter dans nos petits services de tous les jours à la maison. Puiser de l'eau, apporter du rafraîchissement aux autres. Il existe mille manières de communiquer à ceux auxquels nous avons affaire, les bénédictions que nous avons nous-mêmes puisées dans la Parole de Dieu. Et, de même que le serviteur observait Rebecca, souvenons-nous que Quelqu'un considère avec attention tout ce que nous faisons. À la manière dont la jeune fille exécutait ce travail tout simple, le serviteur comprenait qu'elle serait pour Isaac une femme dévouée, active, vertueuse comme celle que décrit le chapitre 31 des Proverbes.

Avant toute autre chose, il se prosterne devant l'Éternel et Lui rend grâces.

23

Décembre

Lecture : Genèse 24:32-49

32 Et l’homme entra dans la maison, et on débarrassa les chameaux ; et on donna de la paille et du fourrage aux chameaux, et [pour lui] de l’eau pour laver ses pieds et les pieds des gens qui étaient avec lui. 33 Et on mit devant lui de quoi manger ; mais il dit : Je ne mangerai pas avant d’avoir dit ce que j’ai à dire[1190]. Et [Laban] dit : parle. 34 Et il dit : Je suis serviteur d’Abraham. 35 Or l’Éternel a béni abondamment mon seigneur, et il est devenu grand ; et il lui a donné du menu bétail, et du gros bétail, et de l’argent, et de l’or, et des serviteurs, et des servantes, et des chameaux, et des ânes. 36 Et Sara, femme de mon seigneur, a dans sa vieillesse enfanté un fils à mon seigneur ; et il lui a donné tout ce qu’il a. 37 Et mon seigneur m’a fait jurer, disant : Tu ne prendras pas de femme pour mon fils d’entre les filles des Cananéens, dans le pays desquels j’habite ; 38 mais tu iras à la maison de mon père et vers ma famille, et tu prendras une femme pour mon fils. 39 Et je dis à mon seigneur : Peut-être la femme ne viendra-t-elle pas après moi. 40 Et il me dit : L’Éternel, devant qui je marche[1191], enverra son ange avec toi et fera prospérer ton voyage, et tu prendras pour mon fils une femme de ma famille et de la maison de mon père. 41 Quand tu seras arrivé auprès de ma famille, alors tu seras quitte du serment[1192] que je te fais faire[1193] ; et, si on ne te la donne pas, tu seras quitte du serment que je te fais faire. 42 Et je suis venu aujourd’hui à la fontaine, et j’ai dit : Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, si tu veux bien faire prospérer le voyage que je fais, 43 voici, je me tiens près de la fontaine d’eau : qu’il arrive que la jeune fille qui sortira pour puiser, et à laquelle je dirai : Donne-moi, je te prie, à boire un peu d’eau de ta cruche, et qui me dira : 44 Bois toi-même, et je puiserai aussi pour tes chameaux, que celle-là soit la femme que l’Éternel a destinée au fils de mon seigneur. 45 Avant que j’eusse achevé de parler en mon cœur, voici sortir Rebecca, sa cruche sur son épaule ; et elle est descendue à la fontaine, et a puisé ; et je lui ai dit : Donne-moi à boire, je te prie. 46 Et elle s’est hâtée et a abaissé sa cruche de dessus son épaule[1194], et a dit : Bois, et j’abreuverai aussi tes chameaux. Et j’ai bu, et elle a aussi abreuvé les chameaux. 47 Et je l’ai interrogée, et j’ai dit : De qui es-tu fille ? Et elle a dit : Je suis fille de Bethuel, fils de Nakhor, que Milca lui a enfanté. Et j’ai mis l’anneau à son nez, et les bracelets à ses mains. 48 Et je me suis incliné et je me suis prosterné devant l’Éternel, et j’ai béni l’Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui m’a conduit par le vrai chemin, pour prendre la fille du frère de mon seigneur pour son fils. 49 Et maintenant, si vous voulez user de grâce et de vérité envers mon seigneur, déclarez-le-moi ; et sinon, déclarez-le-moi, et je me tournerai à droite ou à gauche.

Commentaires :

L'Éternel a conduit, comme par la main, le serviteur d'Abraham dans la famille de son seigneur. Celui-ci lui avait fait promettre solennellement de ne pas prendre de femme pour son fils parmi les filles des Cananéens (verset 3). Chers jeunes amis qui connaissez Jésus, même si le mariage ne se présente pas encore pour vous comme une éventualité proche, il n'est pas trop tôt pour retenir très fermement l'enseignement de la Parole à ce sujet: «Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules; car... quelle part a le croyant avec l'incrédule?» (2 Corinthiens 6:14, 15). Un enfant de Dieu ne peut se marier que dans la famille de la foi, c'est-à-dire avec un autre enfant de Dieu. Ceux qui n'ont pas tenu compte de cette injonction ont pu le confesser plus tard avec beaucoup de tristesse: une union avec un inconverti n'est pas seulement une désobéissance formelle à la Parole du Seigneur, mais aussi une source de peines et de chagrins pour toute la vie.

Quel témoignage le serviteur d'Abraham rend à son maître auquel il est fier d'appartenir (versets 34 à 36)! Il est grand, il est riche, il a un fils, héritier de tout ce qui est à lui. C'est ainsi que le Saint Esprit, quand il est reçu dans un coeur, fait connaître le Père et le Fils, et c'est ainsi que nous, rachetés du Seigneur, devrions savoir en parler.

24

Décembre

Lecture : Genèse 24:50-67

50 Et Laban et Bethuel répondirent et dirent : La chose procède de l’Éternel ; nous ne pouvons te dire ni mal, ni bien. 51 Voici Rebecca devant toi ; prends-la, et t’en va ; et qu’elle soit la femme du fils de ton seigneur, comme l’Éternel l’a dit. 52 Et il arriva, lorsque le serviteur d’Abraham entendit leurs paroles, qu’il se prosterna en terre devant l’Éternel ; 53 et le serviteur sortit des objets d’argent et des objets d’or, et des vêtements, et les donna à Rebecca ; il fit aussi de riches présents à son frère et à sa mère.

54 Et ils mangèrent et burent, lui et les hommes qui étaient avec lui, et ils logèrent là ; et ils se levèrent le matin, et il dit : Renvoyez-moi à mon seigneur. 55 Et le frère et la mère dirent : Que la jeune fille reste avec nous [quelques] jours, dix au moins ; ensuite elle s’en ira. 56 Et il leur dit : Ne me retardez point, quand l’Éternel a fait prospérer mon voyage ; renvoyez-moi, et que je m’en aille vers mon seigneur. 57 Et ils dirent : Appelons la jeune fille, et entendons-la[1195]. 58 Et ils appelèrent Rebecca, et lui dirent : Iras-tu avec cet homme ? Et elle dit : J’irai. 59 Et ils firent partir Rebecca, leur sœur, et sa nourrice, et le serviteur d’Abraham et ses gens. 60 Et ils bénirent Rebecca, et lui dirent : Toi, notre sœur, deviens des milliers de myriades, et que ta semence possède la porte de ses ennemis !

61 Et Rebecca se leva, et ses filles ; et elles montèrent sur les chameaux, et s’en allèrent après l’homme. Et le serviteur prit Rebecca, et s’en alla. 62 Et Isaac venait d’arriver du puits de Lakhaï-roï[1196] ; or il habitait au pays du midi. 63 Et Isaac était sorti dans les champs pour méditer, à l’approche du soir. Et il leva ses yeux, et regarda, et voici des chameaux qui venaient. 64 Et Rebecca leva ses yeux, et vit Isaac ; et elle descendit de dessus le chameau. 65 Or elle avait dit au serviteur : Qui est cet homme qui marche dans les champs à notre rencontre ? Et le serviteur dit : C’est mon seigneur. Et elle prit son voile et se couvrit. 66 Et le serviteur raconta à Isaac toutes les choses qu’il avait faites. 67 Et Isaac la conduisit dans la tente de Sara, sa mère ; et il prit Rebecca, et elle fut sa femme, et il l’aima ; et Isaac se consola quant à sa mère.

Commentaires :

Les termes dans lesquels le serviteur d'Abraham a décrit son maître et les richesses dont il a donné des échantillons ont touché le coeur de Rebecca. Elle est décidée, elle ira (verset 58). Vous qui avez tant entendu parler du Seigneur, qui avez eu l'occasion de jouir des trésors de sa grâce dans la maison de vos parents, êtes-vous décidé à la suivre? La question vous est aujourd'hui posée. Iras-tu...? Ce n'est pas plus tard, ni demain que l'Esprit de Dieu vous presse de le faire, c'est aujourd'hui!

Alors commence pour Rebecca la longue marche à travers le désert. Elle a tout quitté à la parole du serviteur qui maintenant la conduit. Ainsi l'Église, l'Épouse de Christ, poursuit dans ce monde, qui est un désert pour elle, son chemin de peine et de fatigue, pendant que le Saint Esprit occupe son coeur du Bien-aimé qu'elle n'a pas vu, mais qui vient à sa rencontre. «Quel moment solennel pour ta sainte assemblée, quand tu l'introduiras dans les célestes lieux...!» dit un cantique. Quel moment aussi pour le Seigneur Jésus! Rebecca fut la femme d'Isaac et il l'aima. Christ, Lui, aime déjà son Assemblée. Et son coeur, bien plus que le nôtre, attend ce moment béni, pour l'éternelle satisfaction de son amour divin.

25

Décembre

Lecture : Genèse 25:1-18

1 Et Abraham prit encore une femme, nommée Ketura ; 2 et elle lui enfanta Zimran, et Jokshan, et Medan, et Madian, et Jishbak, et Shuakh. 3 — Et Jokshan engendra Sheba et Dedan. Et les fils de Dedan furent Ashurim, et Letushim, et Leümmim. 4 — Et les fils de Madian : Épha, et Épher, et Hénoc, et Abida, et Eldaa. — Tous ceux-là furent fils de Ketura.

5 Et Abraham donna tout ce qui lui appartenait à Isaac. 6 Et aux fils des concubines qu’eut Abraham, Abraham fit des dons ; et, tandis qu’il était encore en vie, il les renvoya d’auprès d’Isaac, son fils, vers l’orient, au pays d’orient.

7 Et ce sont ici les jours des années de la vie d’Abraham, qu’il vécut : cent soixante-quinze ans. 8 Et Abraham expira et mourut dans une bonne vieillesse, âgé et rassasié [de jours] ; et il fut recueilli vers ses peuples. 9 Et Isaac et Ismaël, ses fils, l’enterrèrent dans la caverne de Macpéla, dans le champ d’Éphron, fils de Tsokhar, le Héthien, qui est en face de Mamré, 10 le champ qu’Abraham avait acheté des fils de Heth. Là fut enterré Abraham, ainsi que Sara, sa femme. 11 Et il arriva, après la mort d’Abraham, que Dieu bénit Isaac, son fils. Et Isaac habitait près du puits de Lakhaï-roï.

* 12 Et ce sont ici les générations d’Ismaël, fils d’Abraham, qu’Agar, l’Égyptienne, servante de Sara, avait enfanté à Abraham ; 13 et voici les noms des fils d’Ismaël, par leurs noms, selon leurs générations : Le premier-né d’Ismaël, Nebaïoth ; et Kédar, et Adbeël, et Mibsam, 14 et Mishma, et Duma, et Massa, 15 Hadar[1197], et Théma, Jetur, Naphish et Kedma. 16 Ce sont là les fils d’Ismaël, et ce sont là leurs noms, selon leurs villages[1198] et leurs campements : douze princes de leurs tribus. 17 Et ce sont ici les années de la vie d’Ismaël : cent trente-sept ans ; et il expira et mourut, et fut recueilli vers ses peuples. 18 Et ils habitèrent depuis Havila jusqu’à Shur, qui est en face de l’Égypte, quand tu viens vers l’Assyrie. Il s’établit[1199] à la vue de tous ses frères.

Commentaires :

La fin de la vie d'Abraham achève un vaste tableau prophétique: chapitre 21: la naissance du Fils; chapitre 22: la croix et la résurrection du vrai Isaac; chapitre 23: la mise de côté d'Israël (la mort de Sara); chapitre 24: l'appel de l'Église et son union avec Christ dans la gloire. Enfin chapitre 25: l'introduction du règne de mille ans où les nations de la terre, représentées par les enfants de Ketura, seront bénies en relation avec Isaac. À ce dernier Abraham fait don de tout ce qu'il a. Isaac représente Christ sous son caractère d'Héritier universel. «L'Éternel m'a dit: Tu es mon Fils... Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage...» (Psaume 2:7, 8). C'est sur ce glorieux avenir que les pensées d'Abraham se portaient par la foi. Au-delà d'Isaac, il contemplait celui en qui les promesses auraient leur accomplissement. «Abraham... a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour — dira Jésus aux Juifs — et il l'a vu et s'est réjoui» (Jean 8:56). Il meurt dans la foi, «n'ayant pas reçu les choses promises, mais les ayant vues de loin et saluées» (Hébreux 11:13). Aussi Abraham est-il un de ces hommes dont Dieu n'a pas honte, au point de lier son nom au Sien en s'appelant lui-même le «Dieu d'Abraham». Peut-il aussi s'appeler votre Dieu?

26

Décembre

Lecture : Genèse 25:19-34

* 19 Et ce sont ici les générations d’Isaac, fils d’Abraham : Abraham engendra Isaac. 20 Et Isaac était âgé de quarante ans lorsqu’il prit pour femme Rebecca, fille de Bethuel l’Araméen[1200] de Paddan-Aram[1201], sœur de Laban l’Araméen. 21 Et Isaac pria instamment l’Éternel au sujet de sa femme, car elle était stérile ; et l’Éternel se rendit à ses prières, et Rebecca sa femme conçut. 22 Et les enfants s’entre-poussaient dans son sein ; et elle dit : S’il en est ainsi, pourquoi suis-je là ? Et elle alla consulter l’Éternel. 23 Et l’Éternel lui dit : Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront en sortant de tes entrailles ; et un peuple sera plus fort que l’autre peuple, et le plus grand sera asservi au plus petit.

24 Et les jours où elle devait enfanter s’accomplirent, et voici, il y avait des jumeaux dans son ventre. 25 Et le premier sortit, roux, tout entier comme un manteau de poil ; et ils appelèrent son nom Ésaü[1202]. 26 Et ensuite sortit son frère, et sa main tenait le talon d’Ésaü ; et on appela son nom Jacob[1203]. Et Isaac était âgé de soixante ans quand ils naquirent[1204].

27 Et les enfants grandirent : et Ésaü était un homme habile à la chasse, un homme des champs ; et Jacob était un homme simple, qui habitait les tentes. 28 Et Isaac aimait Ésaü, car le gibier était sa viande ; mais Rebecca aimait Jacob.

29 Et Jacob cuisait un potage ; et Ésaü arriva des champs, et il était las. 30 Et Ésaü dit à Jacob : Laisse-moi, je te prie, avaler du roux, de ce roux-là ; car je suis las. C’est pourquoi on appela son nom Édom[1205]. 31 Et Jacob dit : Vends-moi aujourd’hui ton droit d’aînesse. 32 Et Ésaü dit : Voici, je m’en vais mourir ; et de quoi me sert le droit d’aînesse ? 33 Et Jacob dit : Jure-moi aujourd’hui. Et il lui jura, et vendit son droit d’aînesse à Jacob. 34 Et Jacob donna à Ésaü du pain et du potage de lentilles ; et il mangea et but, et se leva, et s’en alla : et Ésaü méprisa son droit d’aînesse.

Commentaires :

La foi d'Isaac et de Rebecca est mise à l'épreuve de la même manière que celle d'Abraham et de Sara: par la stérilité. C'est l'occasion pour Isaac d'instantes prières auxquelles l'Éternel se rend (verset 21; comparer 1 Chroniques 5:20). Deux fils jumeaux naissent, aussi différents par leur aspect physique que par l'état de leur coeur. La scène qui se déroule plus tard entre ces deux frères manifeste cet état. Jacob, malgré la manière fâcheuse dont il s'y prend, montre qu'il apprécie la place de premier-né dans la famille, la part d'héritage qui s'y rattache et surtout les promesses divines faites à Abraham et à sa semence après lui. Rien de tout cela n'a de prix pour Ésaü. Il conclut son marché, mange, boit, se lève et s'en va, inconscient de la perte incalculable qu'il a faite en un instant. Non seulement sa conduite est insensée: «pour un seul mets» sacrifier tout son avenir, comme le rappellera Héb. 12:16. Mais elle est encore et surtout une insulte à Dieu; c'est lui dire: tes dons les plus précieux ne valent pas ces quelques lentilles pour calmer ma faim.

Le droit d'aînesse est une figure de votre privilège, jeunes amis élevés dans une famille chrétienne. Dieu veuille qu'aucun de vous ne méprise l'héritage céleste.

27

Décembre

Lecture : Genèse 26:1-16

1 Et il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui avait eu lieu aux jours d’Abraham ; et Isaac s’en alla vers Abimélec, roi des Philistins, à Guérar. 2 Et l’Éternel lui apparut, et dit : Ne descends pas en Égypte ; demeure dans le pays que je t’ai dit ; 3 séjourne dans ce pays-ci, et je serai avec toi, et je te bénirai ; car à toi et à ta semence je donnerai tous ces pays, et j’accomplirai le serment que j’ai juré à Abraham, ton père, 4 et je multiplierai ta semence comme les étoiles des cieux, et je donnerai tous ces pays à ta semence, et toutes les nations de la terre se béniront[1206] en ta semence, 5 — parce qu’Abraham a écouté ma voix, et a gardé mon ordonnance, mes commandements, mes statuts et mes lois. 6 Et Isaac habita à Guérar.

7 Et les hommes du lieu s’enquirent au sujet de sa femme, et il dit : C’est ma sœur, car il craignait de dire : ma femme ; de peur, [pensait-il], que les hommes du lieu ne me tuent à cause de Rebecca, car elle est belle de visage. 8 Et il arriva, comme son séjour dans ce [lieu] se prolongeait, qu’Abimélec, roi des Philistins, regarda par la fenêtre ; et il vit, et voici, Isaac se jouait avec Rebecca sa femme. 9 Et Abimélec appela Isaac, et dit : Voici, assurément c’est ta femme ; et comment as-tu dit : C’est ma sœur ? Et Isaac lui dit : Parce que je disais : De peur que je ne meure à cause d’elle. 10 Et Abimélec dit : Qu’est-ce que tu nous as fait ? Car peu s’en est fallu que quelqu’un du peuple n’ait couché avec ta femme, et tu aurais fait venir la culpabilité sur nous. 11 Et Abimélec commanda à tout le peuple, disant : Celui qui touchera cet homme ou sa femme sera certainement mis à mort.

12 Et Isaac sema dans cette terre ; et il recueillit cette année-là le centuple ; et l’Éternel le bénit. 13 Et l’homme grandissait, et il allait grandissant de plus en plus, jusqu’à ce qu’il devint fort grand ; 14 et il eut des troupeaux de menu bétail, et des troupeaux de gros bétail, et beaucoup de serviteurs ; et les Philistins lui portèrent envie ; 15 et tous les puits que les serviteurs de son père avaient creusés aux jours d’Abraham, son père, les Philistins les bouchèrent et les remplirent de terre[1207]. 16 Et Abimélec dit à Isaac : Va-t’en d’avec nous ; car tu es beaucoup plus puissant que nous.

Commentaires :

Isaac n'a pas tiré profit des tristes expériences de son père dans les chapitres 12 et 20. Mis à l'épreuve par la famine, lui aussi séjourne à Guérar et, par crainte, y renie sa femme en trompant Abimélec. Les fréquentations mondaines nous exposent aux mêmes conséquences: manque de courage pour confesser notre relation avec Christ, peur de l'opprobre, faux témoignage devant le monde. Mais, sitôt après, nous lisons une belle page de l'histoire du patriarche. Pour se mettre lui et les siens à l'abri de la famine, il sème et récolte, Dieu bénissant son travail. Sa prospérité éveille la jalousie des Philistins (verset 14). Comme au temps d'Abraham, ces derniers cherchent à priver l'homme de Dieu de l'eau nécessaire à la vie (chapitre 21:25). Elle est fournie par les anciens puits, image de la Parole et des sources de rafraîchissement spirituel dont les générations qui nous précèdent ont joui avant nous, où nous avons à puiser pour nous-mêmes. Et ces Philistins malveillants qui bouchent les puits avec de la terre nous font penser à l'Ennemi de nos âmes. Il s'efforce de remplir notre vie des choses de la terre et de créer toujours de nouveaux besoins dans nos cœurs pour nous priver de la Parole vivante indispensable à notre prospérité spirituelle.

28

Décembre

Lecture : Genèse 26:17-35

17 Et Isaac partit de là, et campa dans la vallée de Guérar, et y habita.

18 Et Isaac recreusa les puits d’eau qu’on avait creusés aux jours d’Abraham, son père, et que les Philistins avaient bouchés après la mort d’Abraham ; et il leur donna des noms selon les noms que son père leur avait donnés. 19 Et les serviteurs d’Isaac creusèrent dans la vallée, et ils y trouvèrent un puits d’eau vive. 20 Et les bergers de Guérar contestèrent avec les bergers d’Isaac, disant : L’eau est à nous. Et il appela le nom du puits Ések[1208], parce qu’ils s’étaient disputés avec lui. 21 Et ils creusèrent un autre puits, et ils contestèrent aussi pour celui-là ; et il appela son nom Sitna[1209]. 22 Et il se transporta de là, et creusa un autre puits, et ils ne contestèrent pas pour celui-là ; et il appela son nom Rehoboth[1210], parce que, dit-il, l’Éternel nous a maintenant donné de l’espace, et nous fructifierons dans le pays.

23 Et de là il monta à Beër-Shéba. 24 Et l’Éternel lui apparut cette nuit-là, et dit : Je suis le Dieu d’Abraham ton père ; ne crains pas, car je suis avec toi ; et je te bénirai, et je multiplierai ta semence, à cause d’Abraham, mon serviteur. 25 Et il bâtit là un autel, et invoqua le nom de l’Éternel ; et il y dressa sa tente ; et les serviteurs d’Isaac y creusèrent un puits.

26 Et Abimélec alla de Guérar vers lui, avec Akhuzzath, son ami, et Picol, chef de son armée. 27 Et Isaac leur dit : Pourquoi venez-vous vers moi, puisque vous me haïssez et que vous m’avez renvoyé d’auprès de vous ? 28 Et ils dirent : Nous avons vu clairement que l’Éternel est avec toi, et nous avons dit : Qu’il y ait donc un serment[1211] entre nous, entre nous et toi ; et nous ferons une alliance avec toi : 29 que tu ne nous feras pas de mal, comme nous ne t’avons pas touché, et comme nous ne t’avons fait que du bien, et t’avons renvoyé en paix. Tu es maintenant le béni de l’Éternel. 30 Et il leur fit un festin, et ils mangèrent et burent. 31 Et ils se levèrent de bon matin, et se jurèrent l’un à l’autre ; et Isaac les renvoya, et ils s’en allèrent d’avec lui en paix. 32 Et il arriva, en ce jour-là, que les serviteurs d’Isaac vinrent, et l’avertirent au sujet du puits qu’ils avaient creusé, et lui dirent : Nous avons trouvé de l’eau. 33 Et il l’appela Shéba[1212] ; c’est pourquoi le nom de la ville a été Beër-Shéba, jusqu’à aujourd’hui.

34 Et Ésaü était âgé de quarante ans, et il prit pour femmes Judith, fille de Beéri, le Héthien, et Basmath, fille d’Élon, le Héthien ; 35 et elles furent une amertume d’esprit pour Isaac et pour Rebecca.

Commentaires :

Ces puits d'Abraham, bouchés par les Philistins, Isaac les recreuse l'un après l'autre. Demandons au Seigneur la même énergie, la même persévérance pour nous approprier les vérités dont nos devanciers ont vécu, afin que, par un «effort» personnel, elles deviennent pour ainsi dire notre propriété. À chaque effort de l'ennemi pour le priver des fruits de son travail, Isaac répond en creusant ailleurs, sans se décourager. Mais il s'abstient de contester, illustrant l'exhortation de 2 Timothée 2:24. Sa douceur peut être connue de tous (Philippiens 4:5). Souffrant l'injustice, il ne menace pas mais s'en remet à Celui qui juge justement (1 Pierre 2:23). En même temps, il rend ainsi témoignage de sa foi. L'héritage lui appartient; à quoi bon l'arracher par la force ? L'Éternel a promis «tous ces pays» à sa semence (verset 4). Isaac s'attend à Lui pour les recevoir le moment venu.

Les versets 34 et 35 nous montrent Ésaü méprisant de nouveau la volonté divine en choisissant ses femmes parmi ces Cananéens dont l'Éternel avait absolument séparé sa famille (24:2, 37). Il cause ainsi un profond chagrin à Isaac et à Rébecca. Quel contraste avec leur propre histoire vécue dans la confiance et le dépendance de Dieu ! Que le Seigneur donne à tous nos jeunes lecteurs de tirer profit de pareilles expériences pour n'être pas plus tard une cause d'amertume et de soucis pour leurs proches.

29

Décembre

Lecture : Genèse 27:1-29

1 Et il arriva, lorsque Isaac fut vieux et que ses yeux furent affaiblis de manière à ne plus voir, qu’il appela Ésaü, son fils aîné, et lui dit : Mon fils ! Et il lui dit : Me voici. 2 Et il dit : Tu vois que je suis vieux ; je ne sais pas le jour de ma mort. 3 Et maintenant, je te prie, prends tes armes, ton carquois et ton arc, et sors dans les champs, et prends-moi[1213] du gibier ; 4 et apprête-moi un mets savoureux comme j’aime, et apporte-le-moi, et j’en mangerai, afin que mon âme te bénisse avant que je meure. 5 Et Rebecca entendait Isaac pendant qu’il parlait à Ésaü, son fils. Et Ésaü s’en alla aux champs pour prendre du gibier, pour l’apporter.

6 Et Rebecca parla à Jacob, son fils, disant : Voici, j’ai entendu ton père qui parlait à Ésaü, ton frère, disant : 7 Apporte-moi du gibier, et apprête-moi un mets savoureux, afin que j’en mange, et que je te bénisse devant l’Éternel avant ma mort. 8 Et maintenant, mon fils, écoute ma voix dans ce que je te commanderai. 9 Va, je te prie, au troupeau, et prends-moi là deux bons chevreaux[1214] ; et j’en apprêterai un mets savoureux pour ton père, comme il aime ; 10 et tu le porteras à ton père, et il mangera, afin qu’il te bénisse avant sa mort. 11 Et Jacob dit à Rebecca, sa mère : Voici, Ésaü, mon frère, est un homme velu, et moi je suis un homme sans poil. 12 Peut-être que mon père me tâtera, et je passerai à ses yeux pour un trompeur, et je ferai venir sur moi la malédiction, et non pas la bénédiction. 13 Et sa mère lui dit : Que ta malédiction soit sur moi, mon fils ! Seulement, écoute ma voix, et va, prends-les-moi.

14 Et il alla et les prit, et les apporta à sa mère ; et sa mère apprêta un mets savoureux comme son père aimait. 15 Et Rebecca prit les vêtements d’Ésaü, son fils aîné, les habits précieux qu’elle avait avec elle dans la maison, et elle en revêtit Jacob, son plus jeune fils ; 16 et avec les peaux des chevreaux elle recouvrit ses mains, et le nu de son cou. 17 Et elle mit dans la main de Jacob, son fils, le mets savoureux et le pain qu’elle avait préparés.

18 Et il vint vers son père, et dit : Mon père ! Et il dit : Me voici ; qui es-tu, mon fils ? 19 Et Jacob dit à son père : Je suis Ésaü, ton premier-né ; j’ai fait comme tu m’as dit : Lève-toi, je te prie, assieds-toi, et mange de mon gibier, afin que ton âme me bénisse. 20 Et Isaac dit à son fils : Comment en as-tu trouvé si tôt, mon fils ? Et il dit : Parce que l’Éternel, ton Dieu, me l’a fait rencontrer devant moi. 21 Et Isaac dit à Jacob : Approche, je te prie, et je te tâterai, mon fils, [pour savoir] si tu es véritablement mon fils Ésaü, ou non. 22 Et Jacob s’approcha d’Isaac, son père ; et il le tâta, et dit : La voix est la voix de Jacob ; mais les mains sont les mains d’Ésaü. 23 Et il ne le reconnut pas, parce que ses mains étaient velues comme les mains d’Ésaü, son frère ; et il le bénit ; 24 et il dit : Es-tu vraiment mon fils Ésaü ? Et il dit : Je le suis. 25 Et il dit : Sers-moi, et que je mange du gibier de mon fils, afin que mon âme te bénisse. Et il le servit, et il mangea ; et il lui apporta du vin, et il but. 26 Et Isaac, son père, lui dit : Approche-toi, je te prie, et baise-moi, mon fils. 27 Et il s’approcha, et le baisa. Et il sentit l’odeur de ses vêtements, et il le bénit, et dit : Regarde, — l’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ que l’Éternel a béni. 28 Que Dieu te donne de la rosée des cieux et de la graisse de la terre, et une abondance de froment et de moût !

29 Que des peuples te servent, et que des peuplades se prosternent devant toi ! Sois le maître de tes frères, et que les fils de ta mère se prosternent devant toi ! Maudit soit qui te maudit, et béni, qui te bénit !

Commentaires :

Voilà une famille où Dieu est connu, et pourtant les convoitises, les fraudes et les mensonges s'y montrent très tristement. Isaac est devenu aveugle et il l'est aussi spirituellement. Il a perdu le discernement au point qu'un repas savoureux compte davantage pour lui que l'état moral de ses enfants. Sans chercher la pensée de Dieu, il s'apprête à bénir le fils qu'il préfère. Rebecca de son côté conseille à Jacob de dépouiller son frère de cette bénédiction et de tromper son père. Seul Ésaü pourrait nous paraître sympathique dans cette famille. Mais Dieu connaissait son coeur profane, et, à travers cette injustice apparente, sa volonté s'accomplissait. Isaac doit le reconnaître (fin du v. 33).

Jacob parvient à ses fins. Avec la complicité de sa mère, il obtient la bénédiction à laquelle il attachait tant de valeur. Mais s'il s'était confié en Dieu pour la lui donner au lieu d'agir par supercherie, ne l'aurait-il pas tout de même reçue? Sans aucun doute! Dieu qui avait déclaré: «le plus grand sera asservi au plus petit» (chapitre 25:23), ne pouvait renier sa parole ni permettre d'erreur. Et Jacob se serait épargné par la suite bien des peines et bien du temps perdu. Le chemin du Seigneur pour nous est toujours simple, mais que de fois nous le compliquons par nos interventions malencontreuses (Ps. 27:11).

30

Décembre

Lecture : Genèse 27:30-46

30 Et comme Isaac avait achevé de bénir Jacob, et que Jacob était à peine sorti de devant Isaac, son père, il arriva qu’Ésaü, son frère, revint de sa chasse. 31 Et lui aussi apprêta un mets savoureux, et l’apporta à son père ; et il dit à son père : Que mon père se lève, et qu’il mange du gibier de son fils, afin que ton âme me bénisse. 32 Et Isaac, son père, lui dit : Qui es-tu ? Et il dit : Je suis ton fils, ton premier-né, Ésaü. 33 Alors Isaac fut saisi d’un tremblement très-grand, et il dit : Qui donc est celui qui a pris du gibier, et m’en a apporté ? Et j’ai mangé de tout avant que tu vinsses, et je l’ai béni : aussi il sera béni. 34 Lorsque Ésaü entendit les paroles de son père, il jeta un cri très-grand et amer ; et il dit à son père : Bénis-moi, moi aussi, mon père ! 35 Et il dit : Ton frère est venu avec ruse et a pris ta bénédiction. 36 Et il dit : N’est-ce pas qu’on a appelé son nom Jacob ? et il m’a supplanté ces deux fois : il a pris mon droit d’aînesse ; et voici, maintenant il a pris ma bénédiction ! Et il dit : Ne m’as-tu pas réservé une bénédiction ? 37 Et Isaac répondit et dit à Ésaü : Voici, je l’ai établi ton maître, et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, et je l’ai sustenté avec du froment et du moût ; que ferai-je donc pour toi, mon fils ? 38 Et Ésaü dit à son père : N’as-tu que cette seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi, moi aussi, mon père ! Et Ésaü éleva sa voix et pleura. 39 Et Isaac, son père, répondit et lui dit : Voici, ton habitation sera en[1215] la graisse de la terre et en la rosée des cieux d’en haut.

40 Et tu vivras de ton épée, et tu serviras ton frère ; et il arrivera que, lorsque tu seras devenu nomade[1216], tu briseras son joug de dessus ton cou.

* 41 Et Ésaü eut Jacob en haine, à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni ; et Ésaü dit en son cœur : Les jours du deuil de mon père approchent, et je tuerai Jacob, mon frère.

42 Et on rapporta à Rebecca les paroles d’Ésaü, son fils aîné ; et elle envoya, et appela Jacob, son plus jeune fils, et lui dit : Voici, Ésaü, ton frère, se console à ton sujet dans l’espoir de te tuer. 43 Et maintenant, mon fils, écoute ma voix : Lève-toi, fuis chez Laban, mon frère, à Charan ; 44 et tu demeureras avec lui quelques jours, jusqu’à ce que la fureur de ton frère se détourne, 45 jusqu’à ce que la colère de ton frère se détourne de toi et qu’il oublie ce que tu lui as fait, et que j’envoie et que je te tire de là. Pourquoi serais-je privée de vous deux en un jour ?

46 Et Rebecca dit à Isaac : J’ai la vie en aversion à cause des filles de Heth. Si Jacob prend une femme d’entre les filles de Heth, comme celles-ci, d’entre les filles du pays, à quoi bon pour moi de vivre ?

Commentaires :

Hébreux 12:16, 17 rattache cette scène à celle du chapitre 25. Ésaü le profane désire ardemment hériter de la bénédiction, mais il est rejeté malgré ses larmes; il l'a jadis méprisée et maintenant c'est trop tard (Prov. 1:18-31). Hélas! le monde est rempli de gens qui, comme cet homme, vendent leur âme précieuse en échange de quelques plaisirs passagers. Leur dieu, c'est leur ventre et leurs pensées sont aux choses terrestres (Philippiens 3:19). Ils sont de la terre, ont leur portion dans cette vie (Ps. 17:14). Un terrible réveil les attend lorsque, «plus tard», ils devront reconnaître leur folie. Toutes les larmes versées dans le lieu épouvantable où sont les pleurs et les grincements de dents, seront aussi vaines que celles d'Ésaü ici pour retrouver la bénédiction perdue par leur seule faute.

Pour Jacob les difficultés vont commencer. La haine de son frère, excitée par la rancune et la jalousie, l'oblige à quitter les siens. Il ne reverra plus sa mère, alors que celle-ci ne prévoyait qu'une séparation de quelques jours (verset 44). Rébecca subira donc elle aussi les conséquences de leur commune tromperie.

En donnant une grande place au récit de la vie de Jacob, l'Écriture va nous permettre d'admirer le long et patient travail de la grâce de Dieu envers un des siens.

31

Décembre

Lecture : Genèse 28:1-22

1 Et Isaac appela Jacob, et le bénit, et lui commanda, et lui dit : Tu ne prendras pas de femme d’entre les filles de Canaan. 2 Lève-toi, va à Paddan-Aram, à la maison de Bethuel, père de ta mère, et prends de là une femme d’entre les filles de Laban, frère de ta mère. 3 Et que le *Dieu Tout-puissant[1217] te bénisse, et te fasse fructifier et te multiplie, afin que tu deviennes une assemblée de peuples ; 4 et qu’il te donne la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta semence avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu as séjourné[1218], lequel Dieu a donné à Abraham. 5 Et Isaac fit partir Jacob, qui s’en alla à Paddan-Aram, vers Laban, fils de Bethuel, l’Araméen, frère de Rebecca, mère de Jacob et d’Ésaü[1219].

6 Et Ésaü vit qu’Isaac avait béni Jacob, et l’avait fait partir pour Paddan-Aram pour y prendre une femme, et qu’en le bénissant il lui avait commandé, disant : Tu ne prendras pas de femme d’entre les filles de Canaan ; 7 et que Jacob avait écouté son père et sa mère, et s’en était allé à Paddan-Aram ; 8 alors Ésaü vit que les filles de Canaan étaient mal vues d’Isaac, son père ; 9 et Ésaü s’en alla vers Ismaël, et prit pour femme, outre les femmes qu’il avait, Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, sœur de Nebaïoth.

10 Et Jacob sortit de Beër-Shéba, et s’en alla à Charan ; 11 et il se rencontra en un lieu où il passa la nuit, car le soleil était couché ; et il prit des pierres du lieu, et s’en fit un chevet, et se coucha en ce lieu-là. 12 Et il songea : et voici une échelle dressée sur la terre, et son sommet touchait aux cieux ; et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient sur elle. 13 Et voici, l’Éternel se tenait sur elle, et il dit : Je suis l’Éternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac ; la terre, sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, et à ta semence ; 14 et ta semence sera comme la poussière de la terre ; et tu t’étendras à l’occident, et à l’orient, et au nord, et au midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta semence. 15 Et voici, je suis avec toi ; et je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans cette terre-ci, car je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit. 16 Et Jacob se réveilla de son sommeil, et il dit : Certainement, l’Éternel est dans ce lieu, et moi je ne le savais pas. 17 Et il eut peur, et dit : Que ce lieu-ci est terrible ! Ce n’est autre chose que la maison de Dieu, et c’est ici la porte des cieux ! 18 Et Jacob se leva de bon matin, et prit la pierre dont il avait fait son chevet, et la dressa en stèle, et versa de l’huile sur son sommet. 19 Et il appela le nom de ce lieu-là Béthel[1220] ; mais premièrement le nom de la ville était Luz. 20 Et Jacob fit un vœu, en disant : Si Dieu est avec moi et me garde dans ce chemin où je marche, et qu’il me donne du pain à manger et un vêtement pour me vêtir, 21 et que je retourne en paix à la maison de mon père, l’Éternel sera mon Dieu[1221]. 22 Et cette pierre que j’ai dressée en stèle sera la maison de Dieu ; et de tout ce que tu me donneras, je t’en donnerai la dîme.

Commentaires :

Jacob quitte la maison paternelle, mais Dieu va lui faire connaître Sa propre maison (Béthel signifie «maison de Dieu»). La solitude, loin de la sécurité du toit familial, est parfois l’occasion de rencontrer le Seigneur. Il faut un jour ou l'autre que cette rencontre se fasse et que le Dieu de nos parents devienne aussi notre Dieu.

Étrange rêve que celui de Jacob! Que signifie cette échelle sur laquelle des anges montent et descendent? Elle parle de relations entre le ciel et la terre, et nous pensons à Celui qui les a établies pour nous en descendant ici-bas puis en remontant dans la gloire (Jean 3:13, 31 et Éphésiens 4:10). Au pauvre pécheur fatigué, la grâce de Dieu montre la porte du ciel (verset 17) et fait part de ses promesses glorieuses. «Que ce lieu-ci est terrible!», s'écrie le voyageur à son réveil. Une conscience coupable ne peut être à l'aise, même dans la présence du Dieu de grâce (comparer Luc 5:8). Dans l'étrange marché qu'il a la prétention de faire avec l'Éternel, Jacob met au conditionnel les promesses formelles que Dieu vient de lui faire et offre de le servir en échange des bienfaits qu'il recevra. Beaucoup, comme lui, hésitent à saisir avec foi le don gratuit de Dieu et pensent que Sa faveur doit se mériter par des efforts.



[1] ailleurs : serviteur, — serviteur qui a un service spécial.

[2] ou : du Verbe ; voir Jean 1:1.

[3] la maison même ; voir Matthieu 23:16.

[4] en hébreu : l’Éternel a fait grâce.

[5] plutôt : ni aucune boisson fermentée.

[6] ou : selon.

[7] litt.: t’évangéliser ces choses.

[8] la maison même ; voir Matthieu 23:16.

[9] la maison même ; voir Matthieu 23:16.

[10] Très-haut, hébreu : Élion ; comparer Genèse 14:18.

[11] c. à d. : Jéhovah [l’Éternel] Dieu.

[12] litt.: pour les siècles (ou âges).

[13] voir note verset 13.

[14] litt.: opéré la rédemption pour.

[15] emblème de force.

[16] ailleurs : délivrer, comme 1 Thessaloniciens 1:10.

[17] délivrance, versets 69, 71.

[18] proprement : lever, levant ; les Septante rendaient ainsi le Germe de Jérémie 23:5, etc.

[19] manifestation publique.

[20] le premier empereur de Rome.

[21] litt.: premièrement.

[22] ou : une ville.

[23] litt.: je vous évangélise une grande joie.

[24] litt.: touchant la.

[25] voir Exode 13:2, 12, 15 ; Lévitique 12.

[26] voir Exode 13:2, 12, 15 ; Lévitique 12.

[27] ou : lui aussi.

[28] maître d’un esclave ; ailleurs : souverain.

[29] plutôt ce qui sauve que le salut en lui-même ; comparer 3:6 et Actes 28:28.

[30] plusieurs lisent : jusqu’à.

[31] ou : la rédemption.

[32] voir note à 2:30.

[33] [Ésaïe 40:3-5]

[34] celui qui enseigne, docteur (ici, et ailleurs souvent).

[35] en, dans la puissance de

[36] ou : lui-même avait environ trente ans, au début de son ministère.

[37] en, dans la puissance de.

[38] [Deutéronome 8:3]

[39] litt.: leur gloire.

[40] prosterner, ailleurs : rendre hommage.

[41] [Deutéronome 6:13]

[42] [Psaume 91:11-12]

[43] [Deutéronome 6:16]

[44] jusqu’à un [autre] temps.

[45] litt.: nourri.

[46] ailleurs : évangéliser.

[47] plutôt : libération.

[48] [Ésaïe 61:1-2]

[49] voir note à 1:2.

[50] litt.: dans vos oreilles.

[51] voir 1 Rois 17.

[52] voir 2 Rois 5.

[53] ici, expression de mécontentement, comme Marc 1:24.

[54] c. à d. : Je sais qui tu es.

[55] litt.: évangélise, c. à d. que j’annonce la bonne nouvelle du royaume.

[56] celui qui est au-dessus des autres.

[57] voir Lévitique 14.

[58] litt.: un des jours.

[59] voir note à Matthieu 9:10.

[60] voir note à Matthieu 9:10.

[61] les compagnons de l’époux.

[62] voir Lévitique 24:5, 9 ; 1 Samuel 21:6.

[63] ou : le zélateur.

[64] ou : renvoyez libres, et vous serez renvoyés libres.

[65] ou : la paille.

[66] ou : la paille.

[67] litt.: la brèche.

[68] ou : guérir.

[69] litt.: par parole.

[70] ou : Et après cela.

[71] litt.: Et cette parole

[72] ou : la bonne nouvelle.

[73] [Malachie 3:1]

[74] ou : quant à.

[75] litt.: ses pieds.

[76] litt.: parla en lui-même, disant.

[77] qui enseigne.

[78] ou : dans la suite.

[79] litt.: évangélisant.

[80] ou : de Magdala.

[81] litt.: le servaient.

[82] la vie comme telle dans ce monde.

[83] ou : croit.

[84] itt.: ils s’emplissaient.

[85] celui qui est au-dessus des autres ; comme 5:5.

[86] ou : il le priait.

[87] comparer Apocalypse 20:1, 3.

[88] celui qui est au-dessus des autres ; comme 5:5.

[89] quelques-uns omettent : Aie bon courage.

[90] litt.: sauvée.

[91] elui qui enseigne.

[92] voir note à Marc 6:11.

[93] plusieurs lisent : à proximité d’une ville.

[94] plus bas : détruire.

[95] plus bas : détruire.

[96] plus haut : perdre.

[97] ou : la ; comparer Matthieu 5:1.

[98] litt.: sortie, départ.

[99] celui qui est au-dessus des autres.

[100] voir note à Matthieu 17:5.

[101] celui qui enseigne.

[102] ou : était.

[103] celui qui est au-dessus des autres.

[104] ou : l’en avons empêché.

[105] ou : Ne l’en empêchez pas.

[106] voir 2 Rois 1:10-12.

[107] ou : sur lui.

[108] litt.: à nous à nos pieds.

[109] voir note Marc 6:11.

[110] voir note à Matthieu 11:23.

[111] [Deutéronome 6:5]

[112] [Lévitique 19:18]

[113] voir note Marc 6:37.

[114] plusieurs lisent : du Seigneur

[115] c. à d. : ne nous fais pas entrer en tentation                                 

[116] ou : impudence

[117] litt.: dons bons.

[118] ou : le Père qui, du ciel, donnera.

[119] litt.: contre une maison.

[120] voir notes à Matthieu 26:58, 69.

[121] voir Jonas 3.

[122] voir 1 Rois 10:1-13.

[123] plantes médicinales de faible valeur.

[124] qui enseigne.

[125] lieu des tourments infernaux, voir note Matthieu 11:23

[126] as : monnaie de cuivre, romaine.

[127] litt.: dira une parole.

[128] elui qui enseigne.

[129] litt.: ne vient pas de.

[130] ou : car ils.

[131] une seule.

[132] proprement : [toi] le petit troupeau.

[133] proprement : [toi] le petit troupeau.

[134] les vêtements orientaux, très-larges, devaient être retenus par une ceinture pour marcher ou agir.

[135] ordinairement : seigneur.

[136] ordinairement : seigneur.

[137] les vêtements orientaux, très-larges, devaient être retenus par une ceinture pour marcher ou agir.

[138] la nuit était divisée en 4 périodes, ou veilles ; voir Marc 13:35.

[139] ordinairement : seigneur.

[140] litt.: de lui il sera.

[141] ou : que puis-je désirer.

[142] une seule.

[143] toute petite pièce de cuivre (voir 21:2 et Marc 12:42) ; nous dirions : jusqu’au dernier centime.

[144] litt.: débiteurs.

[145] litt.: déliée.

[146] ou : les épargnés, dans le jugement de la nation par le Messie, en sorte qu’ils entrent dans le royaume, — c. à d. le résidu d’Israël ; voir Ésaïe 10:21-22.

[147] ailleurs : injustice.

[148] plusieurs lisent : cette même heure.

[149] litt.: je suis accompli (c’est pour moi l’accomplissement ; voir Hébreux 2:10 ; 5:9 ; 7:28).

[150] voir Psaume 118:26.

[151] plusieurs lisent : fils.

[152] ou : une réception.

[153] drachme : monnaie d’argent grecque équivalent à peu près au denier romain.

[154] serviteurs, salariés.

[155] serviteurs, salariés.

[156] litt.: la première

[157] servir, être esclave, comme Matthieu 6:24.

[158] ou : administrateur, gérant.

[159] voir Ézéchiel 45:14.

[160] les hommes du monde actuel.

[161] litt.: le mammon de l’injustice.

[162] selon quelques-uns : elles viendront.

[163] ou : le mammon injuste.

[164] ervir, être esclave, comme Matthieu 6:24.

[165] ou : mammon.

[166] litt.: évangélisé.

[167] lieu de félicité pour les Juifs.

[168] voir note à Matthieu 11:23.

[169] voir note à Matthieu 13:41.

[170] meule que fait tourner un âne dans un moulin.

[171] ou : dise aussitôt : Avance-toi, et.

[172] celui qui est au-dessus des autres.

[173] voir Lévitique 14.

[174] litt.: à ses pieds.

[175] litt.: sauvé

[176] voir Genèse 7.

[177] voir Genèse 19. 

[178] toit en terrasse accessible de l’intérieur. 

[179] voir Genèse 19. 

[180] ou : conservera ; litt.: vivifiera.

[181] évoque avec quelle rapidité les oiseaux de proie fondent sur les cadavres ; voir Matthieu 24:27-28.

[182] ou : qu’elle ne vienne perpétuellement me rompre.

[183] ailleurs : injuste.

[184] litt.: le pécheur.

[185] litt.: car de tels.

[186] Une seule.

[187] litt.: connurent.

[188] litt.: sauvé.

[189] litt.: devenu.

[190] de noble origine.

[191] ou : la royauté.

[192] litt.: ses citoyens.

[193] ou : la royauté.

[194] ou : Seigneur (ici, et dans le reste du chapitre).

[195] litt.: par ta bouche.

[196] litt.: aucun des hommes.

[197] voir Psaume 118:26.

[198] c. à d. le temps où tu as été visitée en grâce par le Messie.

[199] [Ésaïe 56:7] 

[200] voir Jérémie 7:11.

[201] litt.: un des jours ; comme 5:17 ; 8:22.

[202] [Psaume 118:22]

[203] l’empereur romain.

[204] litt.: semence.

[205] voir Deutéronome 25:5.

[206] les hommes du monde actuel.

[207] voir Exode 3:6.

[208] [Psaume 110:1]

[209] voir note à Marc 12:42.

[210] proprement : choses dédiées.

[211] proprement : posséder en acquérant, — ici, en acquérant la délivrance qu’apporterait le Messie, tout en laissant une meilleure part à ceux qui seraient tués.

[212] ailleurs : contrées.

[213] ou : les jours de la vengeance.

[214] ou, plus généralement, les astres.

[215] ou : la délivrance.

[216] litt.: au maître de maison.

[217] celui qui enseigne.

[218] chambre à l’étage supérieur, servant de salle à manger.

[219] litt.: J’ai désiré avec désir.

[220] ou : Que te donnera et t’ajoutera la langue trompeuse ?

[221] ou : montagnes ; d’où vient mon secours ?

[222] ou : épreuves.

[223] [Ésaïe 53:12]

[224] litt.: la.

[225] our entourée des bâtiments du palais, demeure du souverain sacrificateur ; ailleurs, palais ; comparer Matthieu 26:69.

[226] plusieurs omettent : Pierre.

[227] litt.: Et toute leur multitude se levant.

[228] voir 20:22-26.

[229] litt.: signe.

[230] ou : établi contre lui.

[231] au sens de : supprime, tue.

[232] ou : suspendus (à une croix).

[233] ou : sur toute la terre.

[234] la maison même.

[235] le, se rapporte à la personne.

[236] jour qui précède le sabbat.

[237] voir Exode 20:10.

[238] 11 kilomètres.

[239] ou : Ne fais-tu que séjourner à Jérusalem ?

[240] ou : se sépara.

[241] litt.: dans, dans la puissance de.

[242] ou : recevrez la puissance du Saint Esprit venant sur vous.

[243] ou : du pays ; voir 13:47.

[244] parcours permis un jour de sabbat, environ 1 km.

[245] ou : le zélateur

[246] litt.: la foule des noms.

[247] hommes frères, hébraïsme pour frères, ici et ailleurs.

[248] litt.: le lot de.

[249] ailleurs : injustice.

[250] [Psaume 69:25]

[251] [Psaume 109:8]

[252] litt.: le lot de.

[253] litt.: il se posa.

[254] non juifs qui s’étaient convertis au judaïsme.

[255] le milieu de la matinée.

[256] ailleurs aussi : esclaves.

[257] ailleurs aussi : esclaves.

[258] litt.: je donnerai.

[259] [Joël 2:28-32]

[260] à la fois révélé et consacré, d’où accrédité.

[261] ou : hommes sans loi.

[262] le hadès est une expression très-vague, comme shéol dans l’Ancien Testament, qui désigne le lieu invisible où les âmes des hommes vont après la mort ; le hadès est distinct de la géhenne qui est le lieu des tourments infernaux.

[263] ou : pieux ; voir 13:35 et 2 Chroniques 6:42 ; correspond aux mots hébreux khasid, saint, et khésed : la bonté en Dieu, et la piété dans l’homme, envers Dieu ou envers ses parents, la miséricorde. Christ lui-même en qui ces qualités se trouvent est appelé khasid : Psaume 89:1-3, 19.

[264] [Psaume 16:8-11]

[265] ou : il m’est permis.

[266] le hadès est une expression très-vague, comme shéol dans l’Ancien Testament, qui désigne le lieu invisible où les âmes des hommes vont après la mort ; le hadès est distinct de la géhenne qui est le lieu des tourments infernaux.

[267] litt.: la promesse de l’Esprit Saint.

[268] [Psaume 110:1]

[269] transpercé.

[270] recevoir ou accepter comme vrai.

[271] ou : dans la doctrine des apôtres et dans la communion.

[272] litt.: signes.

[273] ensemble des cours et bâtiments sacrés.

[274] le résidu d’Israël, que Dieu épargne : Dieu, maintenant, l’ajoutait à l’assemblée chrétienne ; comparer Luc 13:23.

[275] plusieurs lisent : le Seigneur ajoutait tous les jours [et mettait] ensemble ceux qui devaient être sauvés. (Ch. 3) Et Pierre et Jean montaient au.

[276] c. à d. : qu’on vous accordât la grâce d’un meurtrier.

[277] chef, auteur, originateur

[278] [Deutéronome 18:15-19]

[279] [Genèse 22:18]

[280] litt.: au nom de qui.

[281] litt.: sauvé.

[282] signe.

[283] litt.: ce signe de guérison.

[284] ailleurs : maître ; voir la note Luc 2:29.

[285] tu es Dieu (Élohim).

[286] selon d’autres : qui, par l’Esprit Saint, par la bouche de ton serviteur David notre père, as dit.

[287] Christ est la traduction grecque du terme hébreu traduit par Oint au Psaume 2.

[288] [Psaume 2:1-2]

[289] litt.: signes.

[290] litt.: signes.

[291] louer hautement, ailleurs : magnifier.

[292] ou : étaient ajoutés.

[293] comparer 3:15.

[294] hébraïsme pour : Israélites ; comparer 1:16.

[295] annoncer la bonne nouvelle (évangéliser).

[296] Hellénistes : juifs de culture grecque ayant vécu hors de Palestine ; Hébreux : Juifs de Palestine.

[297] litt.: signes.

[298] ou : des Affranchis.

[299] ou : que Jésus ce Nazaréen

[300] hébraïsme pour : Frères et pères

[301] [Genèse 15:13-16]

[302] litt.: beau à Dieu.

[303] plutôt : se rendre compte.

[304] voir Exode 3.

[305] litt.: signes.

[306] voir Deutéronome 18:15.

[307] c. à d. au culte.

[308] [Amos 5:25-27]

[309] ce mot Très-haut traduit le mot hébreu Élion ; voir Genèse 14:18.

[310] [Ésaïe 66:1-2]

[311] litt.: concernant la.

[312] ou : l’ordonnance, le commandement ; comparer Galates 3:19 et Hébreux 2:2.

[313] plutôt : invoquait

[314] litt.: en ce jour-là.

[315] annoncer la bonne nouvelle, évangéliser : ainsi souvent.

[316] litt.: signes

[317] plutôt : ses actes de magie, ses sortilèges.

[318] litt.: signes

[319] ou : ce pouvoir que.

[320] litt.: de cette tienne méchanceté.

[321] comme 1:18.

[322] [Ésaïe 53:7-8]

[323] le « texte reçu » ajoute : Et Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, [cela] est permis. Et répondant, il dit : Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu.

[324] c. à d. : ceux qui suivaient Christ (ici, et ailleurs).

[325] ou : le son.

[326] rien.

[327] litt.: et qu’il.

[328] voir note à 6:1.

[329] plusieurs lisent : L’assemblée.

[330] ou : gazelle.

[331] toit en terrasse.

[332] voir Lévitique 11.

[333] ou : combien

[334] du Gentil aussi bien que du Juif.

[335] c. à d. : les croyants issus du peuple juif.

[336] voir 1:5.

[337] litt.: touchant eux.

[338] litt.: du propos de leur cœur

[339] Agrippa 1er petit-fils d’Hérode 1er (Matthieu 2) et neveu d’Hérode Antipas (Matthieu 14).

[340] voir note à Luc 12:35.

[341] ou : Noir                                                                                                                                                                                                                                 

[342] voir Luc 1:2 où le mot ministre [de la parole] est utilisé ; il s’agit d’un serviteur ayant un service spécial.

[343] magistrat représentant l’autorité romaine.

[344] ou : auquel

[345] voir 1 Samuel 13:14.

[346] litt.: devant la face de son entrée.

[347] [Psaume 2:7]

[348] [Ésaïe 55:3]

[349] voir la note à 2:27.

[350] [Psaume 16:10]

[351] ou : après avoir servi sa propre génération par la volonté de.

[352] gens qui méprisent, dénigrent.

[353] [Habakuk 1:5]

[354] [Ésaïe 49:6]

[355] litt.: les nations.

[356] voir note à Marc 6:11.

[357] litt.: signes.

[358] litt.: les nations

[359] litt.: sauvé.

[360] litt.: signes

[361] [Amos 9:11-12]

[362] ou : étant assemblés d’un commun accord.

[363] ou : irez.

[364] ajouté par le texte «reçu» : Mais il sembla bon à Silas de demeurer là.

[365] colonie romaine.

[366] esprit de divination.

[367] préteurs : magistrats qui rendaient la justice à Rome, ou qui gouvernaient les colonies romaines.

[368] préteurs : magistrats qui rendaient la justice à Rome, ou qui gouvernaient les colonies romaines.

[369] plutôt : Messieurs.

[370] ou : et il se réjouit, croyant en Dieu avec toute sa maison.

[371] agents de la force publique.

[372] ou : consolèrent.

[373] c’est-à-dire avec le propos ou l’intention de.

[374] grec, ici : démons.

[375] ou : la colline de Mars ou le haut conseil d’Athènes, qui autrefois siégeait là.

[376] litt.: tu apportes à nos oreilles

[377] le temple proprement dit, la maison même, — non pas tout l’ensemble des cours et bâtiments sacrés ; comme en Matthieu 23:16.

[378] ou : absorbé

[379] magistrat représentant l’autorité romaine (voir 13:7).

[380] la voie : tout ce qui concerne le Seigneur, ou Dieu ; voir Matthieu 22:16.

[381] la voie : tout ce qui concerne le Seigneur, ou Dieu ; voir Matthieu 22:16.

[382] litt.: À quoi, ou Pour quoi.

[383] litt.: Au, ou : Pour le.

[384] litt.: de sa peau.

[385] litt.: de nommer.

[386] magistrats annuels qui présidaient aux cérémonies religieuses et aux jeux publics dans la province d’Asie, dont Éphèse était la capitale.

[387] ou : tombée de Jupiter.

[388] voir note à 18:12.

[389] ou : Gaïus de Derbe, et Timothée

[390] vie et âme

[391] servir, ici : être esclave, servir comme tel ; comme Matthieu 6:24.

[392] litt.: l’esprit.

[393] ou : lequel ; qui se rapporte à la fois à Dieu et à la parole de sa grâce.

[394] spécialement : montrer par l’exemple.

[395] ou : pour [nous] mener chez.

[396] disciple depuis longtemps.

[397] ou : étaient présents.

[398] litt.: myriades.

[399] litt.: marcher.

[400] litt.: à l’égard des nations.

[401] ou : commandant.

[402] tournure hébraïque pour : Frères et pères.

[403] le, il : renvoient à «le Juste» du verset 14.

[404] le, il : renvoient à «le Juste» du verset 14.

[405] ce titre de citoyen.

[406] [Exode 22:28]

[407] forteresse construite par Hérode le Grand, et devenue le palais du gouverneur romain.

[408] proprement : tout le long de.

[409] César : titre de l’empereur romain, qui était alors Néron.

[410] Agrippa II et sa sœur Bérénice, fils et fille de Hérode Agrippa 1er du ch. 12.

[411] Auguste, César : titres de l’empereur romain, qui était alors Néron

[412] Auguste, César : titres de l’empereur romain, qui était alors Néron

[413] litt.: au seigneur.

[414] ou : Il est vrai que moi [aussi] j’ai.

[415] voir note à 13:5 et Luc 1:2.

[416] ou : lesquels, — Juifs et nations — voir verset 20.

[417] ou : lot, comme Colossiens 1:12.

[418] litt.: de morts.

[419] litt.: Tu me persuades en peu [de temps].

[420] litt.: en peu et en beaucoup.

[421] ou : par.

[422] litt.: sous.

[423] ou : la fête des expiations (Lévitique 16:29-31), vers l’équinoxe d’automne, à l’entrée de la mauvaise saison (= Yom-Kippour).

[424] litt.: regardant selon le vent du sud-ouest et le vent du nord-ouest, c. à d., dans le sens de ces vents.

[425] litt.: de secours.

[426] c. à d. les indigènes ; des étrangers pour Paul et ses compagnons.

[427] divinité personnifiant la Justice.

[428] c. à d. : de Rome.

[429] litt.: j’ai été livré de Jérusalem prisonnier.

[430] [Ésaïe 6:9-10]

[431] plutôt ce qui sauve que le salut en lui-même ; comparer Luc 2:30 ; 3:6 ; Éphésiens 6:17.

[432] c. à d. : tel(s) par l’appel de Dieu.

[433] ou : la bonne nouvelle.

[434] Esprit, et esprit, c. à d. le Saint Esprit lui-même aussi bien que l’état de l’âme caractérisé par sa présence et sa puissance.

[435] litt.: de morts.

[436] c. à d. : tel(s) par l’appel de Dieu.

[437] c. à d. : J’ai un devoir à remplir ; voir Actes 9:15 ; 22:15.

[438] les barbares : les étrangers à la civilisation grecque.

[439] proprement : annoncer la bonne nouvelle.

[440] plus haut : sur le principe de.

[441] [Habakuk 2:4]

[442] ailleurs : injustice.

[443] ailleurs : injustice.

[444] divinité ici, — non pas déité, comme Colossiens 2:9.

[445] c’est-à-dire les [hommes].

[446] litt.: pour les siècles.

[447] litt.: avoir Dieu en connaissance.

[448] ou, selon quelques-uns : dépourvu de sens moral.

[449] ou : abominables.

[450] ce que demande la juste volonté de Dieu ; ou : un acte juste répondant à ce qu’il exige.

[451] incorruptibilité, non pas immortalité.

[452] ailleurs : injustice.

[453] ceux qui ne sont pas juifs.

[454] c’est l’œuvre qui est écrite, non pas la loi.

[455] maître qui enseigne, ailleurs : docteur.

[456] comparer Ésaïe 52:5 et Ézéchiel 36:20-23.

[457] voir note à 1:32.

[458] proprement : avec lettre et circoncision.

[459] [Psaume 51:4]

[460] c. à d. : lesquels méritent d’être condamnés.

[461] ou : Nous défendons-nous ?

[462] [Psaume 14:1-3]

[463] [Psaume 5:9] 

[464] [Psaume 140:3]

[465] [Psaume 10:7] 

[466] [Ésaïe 59:7-8] 

[467] [Psaume 36:1]

[468] litt.: en.

[469] litt.: de, voir Galates 2:20.

[470] par le moyen de.

[471] ou : à l’égard.

[472] [Genèse 15:6]

[473] marche sans loi, sans frein, comme en Matthieu 7:23.

[474] c’est-à-dire que le Seigneur tient pour n’avoir point de péché.

[475] [Psaume 32:1-2]

[476] c’est-à-dire celui en qui, le premier, la vraie séparation à Dieu, et pour Dieu, a été publiquement établie.

[477] [Genèse 17:5]

[478] [Genèse 15:5]

[479] déjà comme mort.

[480] ou : par.

[481] litt.: envers, quant à

[482] c. à d. avons obtenu et possédons.

[483] ou : aurait le courage.

[484] ou : prouve.

[485] la partie doctrinale de l’épître (chap. 1 à 8), jusqu’au chapitre 5:11 traite des péchés ; à partir d’ici, elle s’occupe du péché.

[486] v. 13 à 17 : ces versets forment une parenthèse.

[487] comparer Osée 6:7.

[488] ou : il n’en est.

[489] les plusieurs, c. à d. la masse en contraste avec la personne en question.

[490] les plusieurs, c. à d. la masse en contraste avec la personne en question.

[491] ou : il n’en est.

[492] c. à d. était fondé sur une seule chose ou un seul acte, ou en découlait.

[493] justification, ici : justice judiciaire (verset 18 : justice).

[494] ici, il s’agit de la justice qui subsiste, qui est accomplie, et qui répond à la seule faute.

[495] les plusieurs, c. à d. la masse en contraste avec la personne en question.

[496] servir, ici : être esclave, servir comme tel.

[497] ailleurs : injustice.

[498] état ou marche sans loi, sans frein.

[499] état ou marche sans loi, sans frein.

[500] servir, ici : être esclave, servir comme tel ; comme en 6:6 et 7:25.

[501] [Exode 20:17]                                    

[502] ailleurs : de chair.

[503] litt.: vendu sous le péché.

[504] faire, ici, opérer, effectuer ; au verset 8 : produire, et au verset 13 : causer.

[505] faire, ici, opérer, effectuer ; au verset 8 : produire, et au verset 13 : causer.

[506] ou : du corps de cette mort.

[507] servir, ici : être esclave, servir comme tel, comme en 6:6 et 7:6.

[508] l’Esprit lui-même, et l’état du croyant sont souvent trop intimement liés dans ces versets 1 à 11, pour faire la différence entre Esprit et esprit, et les séparer l’un de l’autre ; voir aussi verset 15, et la note à 1:4.

[509] ou : un esprit.

[510] voir Marc 14:36 ; Galates 4:6.

[511] ou : pour nous, ou : à notre profit.

[512] constante.

[513] avec l’idée qu’un prix a été payé ; ailleurs : rédemption.

[514] ou : faiblesse.

[515] se rattache au «ne savons pas» du verset 26.

[516] [Psaume 44:22]

[517] le privilège d’avoir reçu la loi.

[518] litt.: pour les siècles.

[519] litt.: était tombée.

[520] [Genèse 21:12]

[521] [Genèse 18:10]

[522] [Genèse 25:23]

[523] [Malachie 1:2-3]

[524] [Exode 33:19]

[525] litt.: suscité d’entre [les hommes].

[526] [Exode 9:16]

[527] ou : ce qu’il peut.

[528] [Osée 2:23] 

[529] [Osée 1:10]

[530] [Ésaïe 10:22-23]

[531] autrement dit : Jéhovah des armées = l’Éternel des armées.

[532] [Ésaïe 1:9]

[533] [Ésaïe 8:14 ; 28:16 citation d’après la version grecque des Septante, comme aussi 10:11, et souvent ailleurs.]

[534] ou : bon plaisir.

[535] par, en, en vertu de.

[536] [Lévitique 18:5]

[537] [Deutéronome 30:12-14]

[538] ou : le seigneur Jésus. — v. 12 : voir 3:22.

[539] [Ésaïe 28:16]

[540] [Joël 2:32]

[541] litt.: évangélisent.

[542] [Ésaïe 52:7]

[543] [Ésaïe 53:1]

[544] [Psaume 19:4]

[545] plutôt : à propos de.

[546] [Deutéronome 32:21]

[547] [Ésaïe 65:1]

[548] [Ésaïe 65:2]

[549] [1 Rois 19:14, 18]

[550] ou : aveuglés.

[551] [Ésaïe 29:10 ; et Deutéronome 29:4]

[552] plutôt : châtiment.

[553] [Psaume 69:22-23]

[554] ou : faute.

[555] eux, c. à d. Israël, — non pas elles.

[556] ou : faute.

[557] c. à d. : les Juifs, mes parents selon la chair.

[558] enté = greffé.

[559] enté = greffé.

[560] litt.: Vois.

[561] enté = greffé.

[562] enté = greffé.

[563] ou : aveuglement.

[564] litt.: Celui qui sauve.

[565] litt.: les impiétés.

[566] [Ésaïe 59:20-21 ; 27:9]

[567] c. à d. : irrévocables.

[568] voir Ésaïe 40:13

[569] ou : examiniez, éprouviez.

[570] action.

[571] ou : avec libéralité.

[572] en et par l’Esprit ; comparer la note à 8:9.

[573] servir, être esclave.

[574] personnes ou choses.

[575] [Deutéronome 32:35]

[576] [Proverbes 25:21-22]

[577] litt.: recevront.

[578] la loi est ainsi déjà accomplie avant qu’elle fasse valoir ses droits ; comparer Marc 12:30-33.

[579] [Exode 20:13-17]

[580] [Lévitique 19:18]

[581] ailleurs : plénitude.

[582] ou : dans la foi.

[583] ou : [en raisonnant].

[584] [Ésaïe 45:23]

[585] plutôt : aliment.

[586] servir, comme esclave, comme 6:6.

[587] litt.: les choses de.

[588] ou : en [donnant] du scandale.

[589] [Psaume 69:9]

[590] [Psaume 18:49]

[591] [Deutéronome 32:43]

[592] [Psaume 117:1]

[593] [Ésaïe 11:10]

[594] administrateur officiel ; ainsi aussi, 13:6 ; Philippiens 2:25 ; comparer Hébreux 1:7 et 8:2.

[595] litt.: signes.

[596] litt.: nommé

[597] [Ésaïe 52:15]

[598] servir, être esclave.

[599] mystère : comparer 1 Corinthiens 2:7-10 ; Éphésiens 3:2-11 ; 5:32 ; Colossiens 1:25-27 ; 2:2-3.

[600] ou : dans la compagnie.

[601] ailleurs : peuplades.

[602] hébreu : Adonaï.

[603] ou : verge ; voir Genèse 49:10

[604] pause avec intermède de musique ; selon d’autres : élévation, renforcement des voix ; le sens du mot est controversé.

[605] instruments à cordes

[606] ou : Tremblez.

[607] instruments à vent (?).

[608] hébreu : El ; voir note à Genèse 14:18.

[609] ou : le méchant.

[610] litt.: fais droite.

[611] ici : grand bouclier.

[612] huitième (l’octave de basse ?).

[613] mot hébreu très-vague désignant le séjour des âmes séparées du corps.

[614] mot de signification douteuse.

[615] ou : au-dessus d’elle.

[616] litt.: Son trouble.

[617] mot de signification douteuse.

[618] litt.: De.

[619] d’autres : louange

[620] hébreu : énosh ; voir Genèse 4:26.

[621] hébreu : adam.

[622] mort du fils ; d’autres expliquent le mot autrement.

[623] mot relatif à la musique et dont le sens est douteux

[624] d’autres lisent : affligés ; les deux mots sont étroitement liés en hébreu

[625] quelques-uns : … face, ne cherche pas [Dieu].

[626] ailleurs aussi : iniquité.

[627] ou : l’entraînant.

[628] litt.: ses forts.

[629] d’autres lisent : débonnaires.

[630] ou : les hommes droits verront sa face.

[631] ou : la vanité.

[632] litt.: un cœur et un cœur.

[633] ou : en terre

[634] dans ce sens, qu’il rétablit la bénédiction, et ne ramène pas seulement les captifs individuellement ; comparer pour ce dernier cas, Néh. 9:36-37, et Psaume 126:1-3 ; et voir Deut. 30:3.

[635] ou : usure.

[636] mot d’un sens incertain.

[637] voir Michée 2:5.

[638] litt.: gloire ; quelques-uns, avec les Septante : langue.

[639] voir la note à Ps. 6:5.

[640] ailleurs : pieux ; voir la note à 2 Chron. 6:42

[641] ou : Soutiens mes pas dans tes sentiers, de sorte que.

[642] litt.: de ceux qui s’élèvent [contre eux].

[643] ou : pour [nous] étendre par terre.

[644] ou peut-être : qui est.

[645] ou : qui sont.

[646] ou : [leurs] fils sont rassasiés.

[647] ou : d’iniquité.

[648] voir note à Ps. 6:5.

[649] litt.: les dispersa.

[650] ou : [il lança] beaucoup d’éclairs.

[651] ou : intègre.

[652] c. à d. tu le rencontres avec une volonté adverse.

[653] hébreu : Éloah ; voir Deut. 32:15.

[654] selon d’autres : brisent.

[655] rendant une obéissance feinte.

[656] ou : ont tremblé dans leurs châteaux forts

[657] litt.: fait jaillir

[658] c. à d. : l’étendue de leur témoignage.

[659] litt.: le témoignage

[660] ou : d’une

[661] ou : lieu saint.

[662] litt.: tes cordes.

[663] a biche de l’aurore.

[664] ou : Réponds-moi.

[665] litt.: sa plénitude.

[666] voir la note à Job 7:21

[667] ailleurs : jugement.

[668] ou : que lui, [l’Éternel], choisit.

[669] c. à d. : les communications intimes.

[670] quelques-uns lisent : Élargis mon cœur dans ses détresses, et….

[671] quelques-uns : et il fortifiera ton cœur.

[672] proprement : de vers.

[673] ou : Car ils.

[674] même mot que déluge, Genèse 6:17, etc.

[675] litt.: tiré dehors.

[676] ailleurs : hommes pieux ; voir 2 Chron. 6:41, 42.

[677] plusieurs : l’Éternel.

[678] litt.: danse.

[679] hébreu : gloire.

[680] quelques-uns : À cause de

[681] comme 30:4

[682] litt.: ma sève.

[683] ou, selon quelques-uns : de peur qu’ils n’approchent.

[684] uste jugement.

[685] lieu fixe, voir 1 Rois 8:39.

[686] titre des rois philistins (?)

[687] ou : ne seront pas.

[688] ou : hypocrites.

[689] ou : fort.

[690] hébreu : âme.

[691] dire, dans le sens de la diction oraculaire ; ici et Ps. 110:1

[692] ou : le mal.

[693] litt.: montagnes de *Dieu.

[694] ou : adonne-toi à la.

[695] litt.: fera sortir.

[696] d’autres : comme l’éclat des prairies.

[697] comme 30:4.

[698] ou : on.

[699] ou : l’avenir

[700] ou : l’avenir

[701] ou : sera retranchée.

[702] litt.: sont descendues.

[703] c. à d. comme des eaux ; — ou : dépassé.

[704] malheur, ruine.

[705] ou : méditent.

[706] litt.: en.

[707] litt.: fais fondre.

[708] litt.: à.

[709] ou : à cause de.

[710] ou : m’imputent du mal.

[711] litt.: L’homme de ma paix.

[712] litt.: brame.

[713] ou : pour le salut de sa face.

[714] ailleurs : bonté.

[715] litt.: Dieu de ma force.

[716] litt.: les as plantés.

[717] ou : et eux, tu les as étendus.

[718] ou : nous célébrerons.

[719] ou : n’as pas fait hausser leur prix.

[720] les lis.

[721] ou : dans les palais d’ivoire, des instruments à cordes t’ont réjoui.

[722] ou : des peuples.

[723] ou : toute la terre.

[724] Peut-être : [voix de] jeunes filles.

[725] litt.: en instruisant.

[726] ou : se sont donné rendez-vous.

[727] hébreu : parlera sagesse.

[728] voir la note à Ps. 6:5.

[729] litt.: main.

[730] litt.: Elle, c. à d. l’âme

[731] ou : *Dieu ; hébreu : El ; voir Genèse 14:18.

[732] comme 30:4 ; ici, et 52:9

[733] litt.: sa plénitude.

[734] ou : l’instruction

[735] litt.: prends plaisir à.

[736] c. à d. à moi, pour moi.

[737] litt.: [est] tout le jour.

[738] mot d’un sens incertain.

[739] litt.: les saluts ; comme 42:5, 11 ; 43:5 ; 44:4 ; et 116:13.

[740] voir Ps. 14:7.

[741] voir Psaume 4.

[742] ou : tu es bon.

[743] voir Psaume 4.

[744] ailleurs : guide, intime ami.

[745] voir la note à Ps. 6:5.

[746] colombe des térébinthes lointains

[747] ou : ô Très-haut ! (comme Ps. 92:8).

[748] ne détruis pas.

[749] litt.: ma gloire.

[750] ne détruis pas

[751] ou : réfléchissez à

[752] c. à d. la pointe cassée.

[753] litt.: ses pas.

[754] ne détruis pas.

[755] litt.: Sans [mon] iniquité.

[756] ou : leur force ; quelques-uns lisent : Ma force !

[757] ou : murmureront.

[758] le lis

[759] des deux fleuves (Mésopotamie)

[760] ou : le pays.

[761] ou : le rempart.

[762] ou : pousse des cris à cause de moi.

[763] ou : plus haut que moi.

[764] proprement : briser, mettre en pièces.

[765] comme Deut. 21:8.

[766] proprement : de ce qui est bon.

[767] litt.: en justice.

[768] litt.: signes.

[769] c. à d. le lever et le coucher du soleil.

[770] litt.: leurs

[771] en dissimulant ; voir 18:44.

[772] litt.: mis.

[773] proprement : passer à cheval ; comme 68:4.

[774] litt.: avec

[775] ou : qui sont sur

[776] l’Éternel dans son essence, dans le sens absolu ; voir Exode 15:2.

[777] litt.: dans une maison.

[778] voir note verset 4.

[779] litt.: délivrances.

[780] es lis.

[781] litt.: de.

[782] litt.: buveurs de boisson forte.

[783] ou : du venin.

[784] ou : de.

[785] quelques-uns : tu as été mon bienfaiteur dès les.

[786] litt.: les énumérations

[787] litt.: jusqu’en haut.

[788] quelques-uns lisent : me.

[789] litt.: un instrument de luth.

[790] litt.: avec le soleil et devant la lune.

[791] ou : pays.

[792] ou : pays.

[793] et celui qui n’a pas.

[794] ou : pays.

[795] quelques-uns : jusqu’à.

[796] proprement : exprime.

[797] ou : sont tranquilles toujours.

[798] ailleurs : frappé.

[799] quelques-uns : comme eux.

[800] ou : pensé de connaître.

[801] proprement : saisi.

[802] litt.: verge à mesurer.

[803] ou : de la tribu de ton héritage que tu as rachetée.

[804] litt.: de tes lieux assignés.

[805] voir Exode 4:17 ; 10:2.

[806] voir Exode 4:17 ; 10:2.

[807] ailleurs aussi : tabernacle.

[808] voir Exode 4:17 ; 10:2.

[809] litt.: [le] luminaire.

[810] ne détruis pas.

[811] ou : Le pays.

[812] ou : du désert ; le désert était au midi.

[813] ou : le vin y est rouge.

[814] ou : on raconte [tes merveilles] ; voir verset 1.

[815] voir Psaume 4.

[816] ou : du pays.

[817] Tanis, dans la basse Égypte.

[818] litt.: gras.

[819] ou : à.

[820] ou : limitèrent.

[821] litt.: rachetés.

[822] voir la note à Exode 6:19.

[823] sorte de figuier

[824] litt.: maux

[825] litt.: fit échoir au cordeau.

[826] ailleurs aussi : tabernacle ; de même Ps. 84:1.

[827] proprement : célébrées par des chants de noce.

[828] se lamenter ; ailleurs : pleurer.

[829] comme 30:4.

[830] litt.: les fils de la mort.

[831] les lis.

[832] ou : au-dessus des chérubins.

[833] litt.: jusques à quand fumeras-tu ?

[834] voir la note à 36:6.

[835] quelques-uns lisent : Et protège ce que ta droite a planté.

[836] litt.: à cause du tancement de ta face.

[837] voir Psaume 8

[838] ou : une ordonnance.

[839] comme 66:3.

[840] litt.: dieux.

[841] ailleurs : juger

[842] l’Assyrie.

[843] litt.: oints.

[844] proprement : une chose tourbillonnée.

[845] Jehovah ; voir Exode 6:2, 3.

[846] pleurs.

[847] pluie d’automne, la première par rapport aux semailles.

[848] comme 30:4

[849] ses c. à d. : les pas de l’Éternel

[850] comme 30:4.

[851] voir la note à Ps. 6:5.

[852] litt.: Sa fondation.

[853] c. à d. : l’Égypte.

[854] ou : en jouant de la flûte.

[855] Léannoth, peut-être : à voix tempérée.

[856] voir la note à Ps. 6:5.

[857] c. à d. : de ta main conductrice et secourable

[858] litt.: une merveille.

[859] comme Job 26:6.

[860] litt.: ta merveille

[861] litt.: ta merveille.

[862] ailleurs : conseil secret.

[863] ou : plus que.

[864] l’Égypte

[865] ou : De par l’Éternel.

[866] ou : de par le Saint d’Israël.

[867] voir la note Ps. 16:10.

[868] ailleurs aussi : diadème.

[869] voir la note à Ps. 6:5.

[870] litt.: nombreux.

[871] litt.: l’écrasement.

[872] ou : sur.

[873] ou : beauté, comme Ps. 27:4.

[874] quelques-uns : de l’Éternel.

[875] ou : que ton pied ne heurte

[876] litt.: le rugissant.

[877] ailleurs : monstre des eaux.

[878] instrument de musique ; ou : cantique de méditation.

[879] ailleurs : pétri, comme Lév. 2:4, 5.

[880] voir Psaume 68:4.

[881] ou : rejettera.

[882] ou : l’iniquité.

[883] selon quelques-uns : les trésors.

[884] contestation.

[885] tentation.

[886] ou : Auxquels j’ai juré.

[887] ou : choses de néant.

[888] ou : choses de néant.

[889] ou : anges, comme 8:5.

[890] comme 30:4.

[891] litt.: jugement.

[892] d’autres lisent : et nous sommes à lui.

[893] litt.: [est] à.

[894] ailleurs aussi : apostats

[895] ou : l’[homme] mauvais.

[896] ou : de la terre

[897] litt.: les fils de la mort

[898] litt.: rassemblés ensemble.

[899] Celui qui existe, immuable en Lui-Même ; comparer Deut. 32:39.

[900] : quelques-uns : ornement, bouche.

[901] litt.: justices, comme Ps. 11:7

[902] ailleurs : faisant grâce.

[903] c. à d. il a fait (créé) ses anges tels, des esprits.

[904] ou : se rassemblent.

[905] ou : du sol.

[906] hébreu : Halelou-iah (Alléluia) !

[907] souvent : ordonnances.

[908] litt.: et de son serment à.

[909] litt.: cordeau.

[910] litt.: placèrent.

[911] : espèce de sauterelle.

[912] ou : trébuchant.

[913] litt.: leur frayeur.

[914] Alléluia !

[915] Alléluia !

[916] litt.: [est] à.

[917] voir Prov. 8:14.

[918] litt.: leva sa main.

[919] ou : Baal de Péor.

[920] voir Psaume 100:5.

[921] ou : peine, tourment.

[922] ou : affaires.

[923] litt.: session.

[924] ou : qu’il prenne garde à ces choses, et qu’ils comprennent

[925] litt.: ma gloire, comparer : 16:9

[926] quelques-uns lisent : nous.

[927] ou : le rempart.

[928] ou  ils me parlent.

[929] ou : «Satan» ; mais l’article manque, comme 1 Chron. 21:1 ; c’est le même mot, en hébreu, versets 4, 20, 29

[930] dire, dans le sens de la diction oraculaire ; ici et Ps. 36:1.

[931] voir Exode 4:2, 17

[932] dans le sens de : tes jeunes gens.

[933] litt.: sur un.

[934] autrement dit : Alléluia.

[935] ailleurs : conseil secret.

[936] autrement dit : Alléluia

[937] ou : gouvernera ses paroles (ou : affaires) avec jugement.

[938] autrement dit : Alléluia.

[939] autrement dit : Alléluia.

[940] autrement dit : Alléluia.

[941] litt.: les terres.

[942] voir Psaume 53:6.

[943] comme 30:4.

[944] autrement dit : Alléluia.

[945] litt.: [est] à.

[946] autrement dit : Alléluia.

[947] litt.: [est] à.

[948] la maîtresse pierre du coin.

[949] ou : elle est.

[950] ou : bénissons.

[951] litt.:[sacrifice de] fête.

[952] garder, ici litt.: observer.

[953] ou : jugements ; le mot hébreu a les deux sens

[954] plutôt : ce que tu as dit, ici et versets 38, 41, 50, 58, 67, 76, 82, 116, 123, 133, 140, 148, 154, 158, 162, 172.

[955] garder, ici litt.: observer.

[956] : d’autres : relève-moi.

[957] plutôt : ce que tu as dit.

[958] plutôt : ce que tu as dit.

[959] plutôt : ce que tu as dit.

[960]  ou : Tu es ma part, ô Éternel ! j’ai dit que je garderai.

[961] plutôt : ce que tu as dit.

[962] plutôt : ce que tu as dit.

[963] plutôt : ce que tu as dit.

[964] plutôt : ce que tu as dit.

[965] ou : je les ai pris pour héritage

[966] plutôt : ce que tu as dit

[967] ou : foulé aux pieds.

[968] plutôt : ce que tu as dit.

[969] quelques-uns : la déclaration.

[970] plutôt : ce que tu as dit.

[971] ou : sur.

[972] plutôt : ce que tu as dit.

[973] plutôt : ce que tu as dit.

[974] plutôt : ce que tu as dit.

[975] plutôt : ce que tu as dit.

[976] plutôt : ce que tu as dit.

[977] plutôt : ce que tu as dit.

[978] ou : jugements ; le mot hébreu a les deux sens.

[979] ou : Que te donnera et t’ajoutera la langue trompeuse ?

[980] ou : montagnes ; d’où vient mon secours ?

[981] ou : ils ne chancellent pas, ils demeurent.

[982] quelques-uns : sceptre.

[983] ou : sera.

[984] ou : De même.

[985] ailleurs : prospéreras.

[986] ou : sera comme une vigne féconde aux côtés de ta maison.

[987] ou : [et] la paix sur.

[988] ou aussi : apaisé.

[989] litt.: tente.

[990] c. à d. : de l’arche.

[991] ou : de la forêt ; selon quelques-uns Jaar serait employé ici poétiquement pour Kiriath-Jéarim.

[992] comme 30:4.

[993] comme 30:4.

[994] litt.: une corne pour

[995] selon d’autres : je préparerai.

[996] comme 89:39.

[997] autrement dit : Alléluia !

[998] ou : cela.

[999] ou : ton mémorial, voir Exode 3:15 ; et comparer Ps. 102:12.

[1000] signifie aussi : faire justice à

[1001] autrement dit : Alléluia !

[1002] ou : cela.

[1003] litt.: car à toujours sa bonté ; ainsi partout.

[1004] ou : chanteront les.

[1005] litt.: [est] à.

[1006] litt.: Tu cribles.

[1007] voir Psaume 6:5.

[1008] comparer Job 10:11.

[1009] ou : [durant] des jours

[1010] ou : Car ils.

[1011] ou : qui se sont élevés pour la vanité, ou le mensonge.

[1012] litt.: pourchassera.

[1013] ou : me frappe en bonté.

[1014] ou : une huile pour [ma] tête.

[1015] ou : contre leurs iniquités.

[1016] ou : fend la terre.

[1017] ou : ton Esprit est bon. Conduis-moi

[1018] ou : de droiture.

[1019] ici, souffle, comme Job 7:16.

[1020] ou : nos bœufs soient chargés.

[1021] comme 30:4.

[1022] la race humaine, voir note à Genèse 2:8 ; de même, Ps. 33:13.

[1023] hébreu : khasid ; voir 2 Chron. 6:42.

[1024] ou : et toute chair bénira.

[1025] autrement dit : Alléluia !

[1026] litt.: il retourne dans son sol.

[1027] proprement : rend tortueuse.

[1028] autrement dit : Alléluia !

[1029] autrement dit : Alléluia !

[1030] litt.: Répondez.

[1031] ou : jugements

[1032] ou : jugements

[1033] autrement dit : Alléluia !

[1034] autrement dit : Alléluia !

[1035] : ailleurs aussi : peuplades

[1036] comme 30:4.

[1037] autrement dit : Alléluia !

[1038] autrement dit : Alléluia !

[1039] comme 30:4.

[1040] comme 30:4.

[1041] ou : en

[1042] litt.: gosier.

[1043] ailleurs aussi : peuplades

[1044] comme 30:4.

[1045] autrement dit : Alléluia !

[1046] autrement dit : Alléluia !

[1047] litt.: l’étendue [du ciel]

[1048] litt.: dans.

[1049] autrement dit : Alléluia

[1050] en hébreu : Élohim, (pluriel d’Elohé, le Dieu suprême), la Déité, dans le sens absolu

[1051] le vide.

[1052] ou : un.

[1053] en hébreu : âme, ici et versets 21, 24, et 2:19.

[1054] litt.: à la face de.

[1055] ailleurs aussi : serpents, crocodiles.

[1056] ce qui rampe ; (ici et ailleurs).

[1057] l’homme, la race humaine, ici, et ailleurs souvent.

[1058] date : A.C. 4004.

[1059] litt.: en lui.

[1060] en hébreu : Jéhovah. Selon d’autres : Jahveh, ou Jahoh ou Yahweh ; voir Ex. 6.

[1061] plus haut : plante.

[1062] plaisir, charme

[1063] l’homme, la race humaine, ici et ailleurs souvent.

[1064] litt.: têtes.

[1065] sorte de résine (?).

[1066] ou : béryl.

[1067] le Tigre.

[1068] ou : Assyrie.

[1069] en hébreu : Phrath

[1070] litt.: du sol.

[1071] ailleurs : homme (ici, sans l’article)

[1072] litt.: bâtit

[1073] ou : des dieux.

[1074] litt.: Et il dit.

[1075] c. à d. : la semence de la femme.

[1076] du verbe Khava, vivre.

[1077] acquisition.

[1078] vanité.

[1079] litt.: le sol

[1080] litt.: n’y aura-t-il pas relèvement [de visage] ?

[1081] ou : un sacrifice pour le péché, le mot hébreu ayant les deux sens ; couché est le terme employé pour un animal qui est couché par terre.

[1082] litt.: le sol.

[1083] litt.: le sol.

[1084] ou : Mon iniquité est trop grande pour être pardonnée.

[1085] litt.: le sol.

[1086] litt.: vengeance sera tirée.

[1087] litt.: vengeance sera tirée.

[1088] vagabond ; comparer verset 12.

[1089] ou : maître de tous ceux qui travaillent l’airain et le fer

[1090] mis, assigné.

[1091] homme, mortel.

[1092] homme.

[1093] enseigné, instruit.

[1094] hébreu : Noakh, consolation, repos.

[1095] date : A.C. 2448.

[1096] litt.: l’homme, la race humaine.

[1097] 7 : litt.: du sol.

[1098] l’homme, la race humaine.

[1099] plusieurs lisent : à toujours avec l’homme dans leur égarement ; lui, est chair.

[1100] l’homme, la race humaine.

[1101] en hébreu : tout le jour.

[1102] litt.: du sol

[1103] ce qui rampe.

[1104] litt.: assembleras.

[1105] ailleurs : sol.

[1106] date : A.C. 2348.

[1107] litt.: respiration d’esprit de vie.

[1108] ailleurs : sol.

[1109] litt.: retournèrent… allant et retournant.

[1110] date : A.C. 2347.

[1111] litt.: familles.

[1112] litt.: une odeur de repos.

[1113] ailleurs : le sol.

[1114] vie ou âme.

[1115] vie ou âme.

[1116] en hébreu : âme, ici et ailleurs, souvent.

[1117] litt.: que toute la terre fut dispersée

[1118] litt.: homme du sol.

[1119] ailleurs : serviteur.

[1120] ou : leur, c. à d. de la race de Sem.

[1121] élargissement.

[1122] ou : leur, c. à d. de la race de Japheth

[1123] nom hébreu de la Médie et des Mèdes.

[1124] noms devenus ceux des pays appelés plus tard : l’Éthiopie, l’Égypte, la Libye.

[1125] rebelle.

[1126] voir 2 Rois 17:24.

[1127] ou : il s’en alla en Assyrie.

[1128] litt.: lèvre.

[1129] ou : vers.

[1130] litt.: lèvre.

[1131] confusion.

[1132] litt.: lèvre.

[1133] date : A. C. 1921

[1134] litt.: faites

[1135] ou : à la plaine

[1136] nom de la contrée située au midi de Juda, vers le désert.

[1137] litt.: Voici, je te prie.

[1138] c. à d. : des esclaves hommes et femmes.

[1139] nom de la contrée située au midi de Juda, vers le désert.

[1140] nom de la contrée située au midi de Juda, vers le désert.

[1141] litt.: hommes frères.

[1142] selon d’autres : de Goïm.

[1143] ou : dans la plaine de Kiriathaïm

[1144] ou : jusqu’au térébinthe de Paran.

[1145] litt.: le roi.

[1146] roi de justice.

[1147] hébreu : El, le Fort, distingué toujours d’Élohim (Dieu), et d’Éloah (#Dieu), par l’astérisque* précédant le mot de Dieu ; comparer Genèse 1:1 et Deut. 32:15.

[1148] Très-haut, en hébreu : Élion

[1149] litt.: âmes.

[1150] ou : l’intendant.

[1151] proprement : semence ; comparer verset 5.

[1152] litt.: le fils de.

[1153] litt.: ces pièces.

[1154] quelques-uns : le torrent.

[1155] en hébreu : Voici, je te prie.

[1156] El a entendu.

[1157] litt.: un âne sauvage d’homme.

[1158] quelques-uns : qui voit ; d’autres : qui me voit ; le reste du verset à l’avenant.

[1159] puits du Vivant qui se révèle.

[1160] Shaddaï, (pluriel ?) de Shad, puissance.

[1161] père élevé.

[1162] père d’une multitude.

[1163] princière, ou : qui lutte.

[1164] princesse.

[1165] hébreu : Itskhak, rire

[1166] hébreu : séa.

[1167] selon d’autres : en cette même saison.

[1168] ou : entendait.                            

[1169] selon d’autres : en cette même saison.

[1170] litt.: au lieu.

[1171] litt.: sera bon à vos yeux.

[1172] litt.: l’homme, Lot.

[1173] quelques-uns : châtiment.

[1174] petit.

[1175] litt.: sa femme.

[1176] litt.: fassions vivre.

[1177] ou : à mon sujet ; voir 17:19.

[1178] date : A.C. 1896.

[1179] puits du serment.

[1180] ou : bosquet.

[1181] même mot que tenter.

[1182] L’Éternel y pourvoira.

[1183] ou : seront bénies.

[1184] ou : était assis.

[1185] litt.: parlé aux oreilles des.

[1186] hébreu : Aram-Naharaïm ; Syrie des deux fleuves.

[1187] hébreu : Ribka, attachante.

[1188] anneau pour le nez, voir verset 47 ; ailleurs aussi : un anneau pour les oreilles, voir 35:4.

[1189] hébreu : béka ; voir Ex. 38:26.

[1190] ou : mon affaire.

[1191] ou : j’ai marché.

[1192] serment avec imprécation.

[1193] litt.: de mon serment.

[1194] litt.: de dessus elle.

[1195] litt.: interrogeons sa bouche.

[1196] puits du Vivant qui se révèle.

[1197] ou : Hadad.

[1198] ou : enclos.

[1199] ou : mourut ; litt.: tomba.

[1200] Syrien

[1201] plaine de Syrie.

[1202] velu.

[1203] qui tient par le talon, c. à d. : qui supplante.

[1204] date : A.C. 1836.

[1205] roux.

[1206] ou : seront bénies.

[1207] ou : sable ; litt.: poussière.

[1208] dispute.

[1209] opposition, haine

[1210] espaces

[1211] serment avec imprécation.

[1212] serment.

[1213] litt.: chasse-moi.

[1214] hébreu : chevreaux d’entre les chèvres.

[1215] selon d’autres : privée de la graisse… et de

[1216] ou : lorsque tu te seras acquis la domination.

[1217] El-Shaddaï.

[1218] litt.: de ton séjournement.

[1219] date : A.C. 1761.

[1220] maison de *Dieu.

[1221] litt.: me sera pour Dieu