Chaque jour les Ecritures
Par Jean Koechlin
Première année
Textes de la Bible suivis d’un bref commentaire du frère Jean Koechlin
servant de support afin de lire toute la Bible sur une période de cinq années.
L’édition a été déchargée du site de Bibliquest
Janvier
Lecture : Luc 1
v. 1 à 17
1 Puisque plusieurs ont entrepris de rédiger un récit des choses qui sont
reçues parmi nous avec une pleine certitude, 2 comme nous les ont transmises ceux qui, dès le commencement, ont
été les témoins oculaires et les ministres[1]
de la parole[2], 3 il m’a semblé bon à moi aussi, qui ai
suivi exactement toutes choses depuis le commencement, très-excellent
Théophile, de te [les] écrire par ordre, 4
afin que tu connaisses la certitude des choses dont tu as été instruit.
5 Aux jours d’Hérode, roi de Judée, il y avait un certain sacrificateur,
nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; et sa femme était des filles
d’Aaron, et son nom était Élisabeth. 6 Et
ils étaient tous deux justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements
et dans toutes les ordonnances du *Seigneur, sans reproche. 7 Et ils n’avaient pas d’enfant, parce
qu’Élisabeth était stérile ; et ils étaient tous deux fort avancés en âge.
8 Or il arriva, pendant qu’il exerçait la sacrificature devant Dieu dans
l’ordre de sa classe, 9 que, selon
la coutume de la sacrificature, le sort lui échut d’offrir le parfum en entrant
dans le temple[3] du
*Seigneur. 10 Et toute la multitude
du peuple priait dehors, à l’heure du parfum. 11 Et un ange du *Seigneur lui apparut, se tenant au côté droit de
l’autel du parfum. 12 Et Zacharie,
le voyant, fut troublé, et la crainte le saisit. 13 Et l’ange lui dit : Ne crains pas, Zacharie, parce que tes
supplications ont été exaucées, et ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et
tu appelleras son nom Jean[4]. 14 Et il sera pour toi un sujet de joie
et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance ; 15 car il sera grand devant le
*Seigneur, et il ne boira ni vin ni cervoise[5] ;
et il sera rempli de l’Esprit Saint déjà dès le ventre de sa mère. 16 Et il fera retourner plusieurs des
fils d’Israël au *Seigneur leur Dieu. 17
Et il ira devant lui dans l’esprit et la puissance d’Élie, pour faire retourner
les cœurs des pères vers les enfants, et les désobéissants à[6] la pensée
des justes, pour préparer au *Seigneur un peuple bien disposé.
Commentaires :
L'Évangile selon Luc est celui qui, pour ainsi
dire, approche le Seigneur Jésus le plus près de nous. Car il nous le fait
admirer spécialement dans son humanité parfaite. Dieu a choisi Luc, le
médecin bien-aimé et fidèle compagnon de Paul, jusqu'à la fin (Col. 4 v. 14; 2
Tim. 4 v. 11), pour nous faire cette révélation. Elle se présente sous la forme
d'un exposé destiné à un certain Théophile (celui qui aime Dieu).
Son sujet conduit l'évangéliste à décrire avec
un soin tout particulier comment Jésus a revêtu notre humanité et a fait son
entrée dans le monde. Certes, Il aurait pu paraître ici-bas à l'âge adulte.
Mais Il a voulu vivre entièrement notre histoire de la naissance jusqu'à la
mort, toutefois à la gloire de Dieu.
Le début du récit nous montre Zacharie, un
sacrificateur pieux, accomplissant son service dans le temple. Tandis qu'il officie
dans ce lieu solennel, il s'aperçoit soudain avec effroi qu'il n'est plus seul.
Un ange se tient à côté de l'autel du parfum, porteur d'un message divin: un
fils va être donné à Zacharie et Élisabeth. Mis à part pour Dieu dès sa
naissance, ce sera un grand prophète chargé de préparer Israël à la venue de
son Messie (comp. v. 17 et Mal. 4 v. 5, 6).
Janvier
Lecture : Luc 1
v. 18 à 38
18 Et Zacharie dit à l’ange : Comment connaîtrai-je cela ? car moi,
je suis un vieillard, et ma femme est fort avancée en âge. 19 Et l’ange, répondant, lui dit : Moi, je suis Gabriel, qui
me tiens devant Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer ces
bonnes nouvelles[7]. 20 Et voici, tu seras muet et tu ne pourras
point parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, parce que tu n’as pas cru
mes paroles qui s’accompliront en leur temps.
21 Et le peuple attendait Zacharie ; et ils s’étonnaient de ce qu’il
tardait tant dans le temple[8]. 22 Et quand il fut sorti, il ne pouvait
pas leur parler : et ils reconnurent qu’il avait vu une vision dans le
temple[9] ; et
lui-même leur faisait des signes, et il demeura muet. 23 Et il arriva que, quand les jours de son ministère furent
accomplis, il s’en alla dans sa maison.
24 Or après ces jours, Élisabeth sa femme conçut, et elle se cacha cinq mois,
disant : 25 Le *Seigneur m’a
ainsi fait aux jours où il m’a regardée, pour ôter mon opprobre parmi les
hommes.
26 Et au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de
Galilée, nommée Nazareth, 27 à une
vierge, fiancée à un homme dont le nom était Joseph, de la maison de
David ; et le nom de la vierge était Marie. 28 Et l’ange étant entré auprès d’elle, dit : Je te salue, toi
que [Dieu] fait jouir de sa faveur ! Le *Seigneur est avec toi ; tu
es bénie entre les femmes. 29 Et
elle, le voyant, fut troublée à sa parole ; et elle raisonnait en
elle-même sur ce que pourrait être cette salutation. 30 Et l’ange lui dit : Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé
grâce auprès de Dieu. 31 Et voici,
tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son
nom Jésus. 32 Il sera grand et sera
appelé le Fils du Très-haut[10] ; et
le *Seigneur Dieu[11] lui
donnera le trône de David son père ; 33
et il régnera sur la maison de Jacob à toujours[12],
et il n’y aura pas de fin à son royaume. 34
Et Marie dit à l’ange : Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais
pas d’homme ? 35 Et l’ange,
répondant, lui dit : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du
Très-haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi aussi la sainte chose
qui naîtra sera appelée Fils de Dieu. 36
Et voici, Élisabeth ta parente, elle aussi a conçu un fils dans sa vieillesse,
et c’est ici le sixième mois pour celle qui était appelée stérile ; 37 car rien ne sera impossible à Dieu. 38 Et Marie dit : Voici l’esclave
du *Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. Et l’ange se retira
d’auprès d’elle.
Commentaires :
Devant «ces bonnes nouvelles» (v. 19), le cœur
de Zacharie reste incrédule. Pourtant ne contiennent-elles pas l'exaucement de
ses prières (v. 13)? Hélas! Il nous arrive aussi de ne plus attendre du
Seigneur ce que nous lui avons demandé. En réponse à ce «comment…?» le messager
céleste révèle son propre nom: Gabriel qui signifie Dieu est puissant.
Oui, Sa parole s'accomplira malgré les tristes raisonnements qui l'ont
accueillie. Zacharie va demeurer muet jusqu'à la naissance de l'enfant, tandis
qu'Élisabeth sa femme, objet de la grâce divine, se cachera modestement pour ne
pas attirer l'attention sur elle-même.
Puis l'ange Gabriel est chargé d'une mission
plus extraordinaire encore: celle d'annoncer à Marie, vierge d'Israël, qu'elle
sera la mère du Sauveur. Merveilleux événement, infini dans ses conséquences!
On comprend le trouble et l'émotion dont est
saisie la jeune fille. Mais Marie croit et se soumet entièrement à la
volonté divine: «Voici l'esclave du Seigneur…» (v. 38). N'est-ce pas la même
réponse qu'attend de nous Celui qui nous a rachetés?
De Jean l’ange avait dit : «il sera grand devant
le Seigneur» (v. 15), mais de Jésus il déclare : «Il sera grand et
sera appelé le Fils du Très-Haut… Fils de Dieu» (v. 32, 35).
Janvier
Lecture : Luc 1
v. 39 à 56
39 Et Marie, se levant en ces jours-là, s’en alla en hâte au
pays des montagnes, dans une ville de Juda. 40 Et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 41 Et il arriva, comme Élisabeth
entendait la salutation de Marie, que le petit enfant tressaillit dans son
ventre ; et Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, 42 et elle s’écria à haute voix et dit : Tu es bénie entre les
femmes, et béni est le fruit de ton ventre ! 43 Et d’où me vient ceci, que la mère de mon Seigneur vienne vers
moi ? 44 Car voici, dès que la
voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles, le petit enfant a tressailli
de joie dans mon ventre. 45 Et
bienheureuse est celle qui a cru ; car il y aura un accomplissement des
choses qui lui ont été dites de la part du *Seigneur.
46 Et Marie dit : Mon âme magnifie le *Seigneur, 47 et mon esprit s’est réjoui en Dieu
mon Sauveur, 48 car il a regardé
l’humble état de son esclave ; car voici, désormais toutes les générations
me diront bienheureuse ;
49 car le Puissant m’a fait de grandes choses, et son nom
est saint ; 50 et sa
miséricorde est de générations en générations sur ceux qui le craignent. 51 Il a agi puissamment par son
bras ; il a dispersé les orgueilleux dans la pensée de leur cœur ; 52 il a fait descendre les puissants de
leurs trônes, et il a élevé les petits ; 53 il a rempli de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les
riches à vide ; 54 il a pris la
cause d’Israël, son serviteur, pour se souvenir de sa miséricorde 55 (selon qu’il avait parlé à nos
pères) envers Abraham et envers sa semence, à jamais. 56 — Et Marie demeura avec elle environ trois mois ; et elle
s’en retourna en sa maison.
Commentaires :
Empressée de partager l'heureux message avec
celle dont l'ange vient de lui parler, Marie se rend chez sa parente Élisabeth.
Quel entretien a lieu alors entre ces deux femmes! Il illustre Mal. 3 v. 16:
«Alors ceux qui craignent l'Éternel ont parlé l'un à l'autre…». Ce qui les
occupe, c'est la gloire de Dieu, l'accomplissement de ses promesses, les
bénédictions accordées à la foi. Avons-nous de tels sujets de conversation
lorsque nous nous rencontrons entre enfants de Dieu?
«Bienheureuse est celle qui a cru…»
s'écrie Élisabeth, et Marie répond: «Mon esprit s'est réjoui en Dieu mon
Sauveur…» (v. 47). Voilà qui suffit à prouver que Marie n'a pas été sauvée
autrement que par la foi. Pécheresse, elle avait besoin comme tous les
hommes du Sauveur qui allait naître d'elle. Elle ajoute: «Il a regardé l'humble
état de son esclave» (v. 48). Malgré l'honneur exceptionnel que Dieu lui fait,
Marie reste à sa place devant Lui. Que penserait-elle du culte dont elle est
devenue l'objet dans la chrétienté?
«Il a renvoyé les riches à vide». Dieu ne
renvoie à vide que ceux qui sont remplis d'eux-mêmes. Remarquons combien le
beau cantique de Marie ressemble à celui d'Anne (1 Sam. 2).
Janvier
57 Or le temps où elle devait accoucher fut accompli pour
Élisabeth, et elle mit au monde un fils. 58
Et ses voisins et ses parents apprirent que le *Seigneur avait magnifié sa miséricorde
envers elle, et ils se réjouirent avec elle. 59 Et il arriva qu’au huitième jour ils vinrent pour circoncire le
petit enfant ; et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. 60 Et sa mère, répondant, dit :
Non, mais il sera appelé Jean[13].
61 Et ils lui dirent : Il n’y a
personne dans ta parenté qui soit appelé de ce nom. 62 Et ils firent signe à son père [qu’il déclarât] comment il
voulait qu’il fût appelé. 63 Et
ayant demandé des tablettes, il écrivit, disant : Jean est son nom. Et ils
en furent tous étonnés. 64 Et à
l’instant sa bouche fut ouverte et sa langue [déliée] ; et il parlait,
louant Dieu. 65 Et tous leurs
voisins furent saisis de crainte ; et on s’entretenait de toutes ces
choses par tout le pays des montagnes de la Judée ; 66 et tous ceux qui les entendirent, les mirent dans leur cœur,
disant : Que sera donc cet enfant ? Et la main du *Seigneur était
avec lui.
67 Et Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint, et
prophétisa, disant : 68 Béni soit
le *Seigneur, le Dieu d’Israël, car il a visité et sauvé[14] son
peuple, 69 et nous a suscité une
corne[15]
de délivrance dans la maison de David son serviteur, 70 selon ce qu’il avait dit par la bouche de ses saints prophètes,
qui ont été de tout temps, 71 une
délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent ; 72 pour accomplir la miséricorde envers
nos pères et pour se souvenir de sa sainte alliance, 73 du serment qu’il a juré à Abraham notre père, 74 de nous accorder, étant libérés[16]
de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, 75 en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours. 76 Et toi, petit enfant, tu seras
appelé prophète du Très-haut : car tu iras devant la face du *Seigneur
pour préparer ses voies, 77 pour
donner la connaissance du salut[17]
à son peuple, dans la rémission de leurs péchés, 78 par les entrailles de miséricorde de notre Dieu, selon
lesquelles l’Orient[18]*
d’en haut nous a visités, 79 afin de
luire à ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour
conduire nos pieds dans le chemin de la paix.
80 Et l’enfant croissait et se fortifiait en esprit ;
et il fut dans les déserts jusqu’au jour de sa manifestation[19]
à Israël.
Commentaires :
Élisabeth met au monde celui qui deviendra le
prophète du Très-haut (v. 76). Voisins et parents se réjouissent avec elle.
Voyez combien la joie remplit ces chapitres (ch. 1 v. 14, 44, 47, 58; 2
v. 10). C'est maintenant l'occasion pour Zacharie de montrer sa foi en
confirmant le beau nom de cet enfant (Jean signifie faveur de
l'Éternel). Aussitôt l'usage de la parole lui est rendu, et ses premiers
mots sont pour louer et bénir Dieu. Plein du Saint Esprit, il célèbre la grande
délivrance que l'Éternel va accomplir en faveur de son peuple. Combien notre
cantique chrétien peut monter plus haut encore! Par la venue de Christ et son
œuvre à la croix, Dieu nous a délivrés non d'ennemis terrestres mais du pouvoir
de Satan. Étant ainsi libérés, notre privilège n'est-il pas de servir le
Seigneur «sans crainte, en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours»
(v. 74, 75)?
«L'Orient d'en haut nous a visités» ajoute
Zacharie. Au temps d'Ézéchiel, la gloire s'en était allée en direction de
l'Orient. Adorable mystère, cette gloire divine revient visiter le peuple
impuissant et misérable (v. 79). Ce n'est plus cette fois sous l'aspect d'une
nuée éblouissante mais sous les traits d'un humble petit enfant.
Janvier
Lecture : Luc 2
v. 1 à 20
1 Or il arriva, en ces jours-là,
qu’un décret fut rendu de la part de César Auguste[20],
[portant] qu’il fût fait un recensement de toute la terre habitée. 2 (Le recensement lui-même se fit
seulement[21]
lorsque Cyrénius eut le gouvernement de la Syrie). 3 Et tous allaient pour être enregistrés, chacun en sa propre
ville. 4 Et Joseph aussi monta de
Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, dans la ville[22] de
David qui est appelée Bethléhem, parce qu’il était de la maison et de la
famille de David, 5 pour être
enregistré avec Marie, la femme qui lui était fiancée, laquelle était enceinte.
6 Et il arriva, pendant qu’ils
étaient là, que les jours où elle devait accoucher s’accomplirent ; 7 et elle mit au monde son fils
premier-né, et l’emmaillota, et le coucha dans la crèche, parce qu’il n’y avait
pas de place pour eux dans l’hôtellerie.
8 Et il y avait dans la même
contrée des bergers demeurant aux champs, et gardant leur troupeau durant les
veilles de la nuit. 9 Et voici, un
ange du *Seigneur se trouva avec eux, et la gloire du *Seigneur resplendit
autour d’eux ; et ils furent saisis d’une fort grande peur. 10 Et l’ange leur dit : N’ayez
point de peur, car voici, je vous annonce un grand sujet de joie[23]
qui sera pour tout le peuple ; 11
car aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le
Christ, le Seigneur. 12 Et ceci en
est le signe pour vous, c’est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et
couché dans une crèche. 13 Et
soudain il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu, et
disant : 14 Gloire à Dieu dans
les lieux très-hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans
les hommes !
15 Et il arriva, lorsque les
anges s’en furent allés d’avec eux au ciel, que les bergers dirent entre
eux : Allons donc jusqu’à Bethléhem, et voyons cette chose qui est arrivée
que le *Seigneur nous a fait connaître. 16
Et ils allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant
couché dans la crèche. 17 Et l’ayant
vu, ils divulguèrent la[24]
parole qui leur avait été dite touchant ce petit enfant. 18 Et tous ceux qui l’ouïrent s’étonnèrent des choses qui leur
étaient dites par les bergers. 19 Et
Marie gardait toutes ces choses par devers elle, les repassant dans son cœur. 20 Et les bergers s’en retournèrent,
glorifiant et louant Dieu de toutes les choses qu’ils avaient entendues et vues,
selon qu’il leur en avait été parlé.
Commentaires :
À son insu, l'empereur Auguste est un des
instruments dont Dieu se sert pour accomplir ses merveilleux desseins. Inconnus
de tous, Joseph et Marie se rendent à Bethléhem et c'est là qu'a lieu la sainte
naissance du Seigneur Jésus. Mais quelle entrée le Fils de Dieu a faite
ici-bas! Voyez-le couché dans une crèche parce qu'il n'y a pas de place pour
Lui dans l'hôtellerie! Sa venue dérange le monde. Combien de cœurs
ressemblent à cette hôtellerie: il ne s'y trouve pas de place pour le Seigneur
Jésus.
Ce n'est pas à des
grands, mais à d'humbles bergers qu'est annoncée la bienheureuse nouvelle: «Un
Sauveur vous est né»; Il est né pour eux et pour nous. Si le
monde ne se soucie pas de la naissance du Sauveur, le ciel tout entier célèbre
cet incomparable mystère: «Dieu manifesté en chair… vu des anges» (1 Tim. 3 v.
16). Ceux-ci donnent gloire à Dieu dans leur chœur magnifique, annoncent la
paix sur la terre et le bon plaisir de Dieu dans les hommes (comp. Prov. 8 v.
31). Grâce au signe qui leur a été donné, les bergers trouvent le petit enfant.
Ils communiquent ce qu'ils viennent de voir et d'entendre, et à leur tour
donnent gloire à Dieu (v. 20). Joignons notre reconnaissance et notre louange à
la leur.
Janvier
Lecture : Luc 2
v. 21 à 38
21 Et quand huit jours furent
accomplis pour le circoncire, son nom fut appelé Jésus, nom duquel il avait été
appelé par l’ange avant qu’il fût conçu dans le ventre.
22 Et quand les jours de leur
purification, selon la loi de Moïse, furent accomplis, ils le portèrent à
Jérusalem, pour le présenter au *Seigneur 23
(selon qu’il est écrit dans la loi du *Seigneur, que tout mâle qui ouvre la
matrice sera appelé saint au *Seigneur)[25], 24 et pour offrir un sacrifice, selon
ce qui est prescrit dans la loi du *Seigneur, une paire de tourterelles ou deux
jeunes colombes[26].
25 Et voici, il y avait à
Jérusalem un homme dont le nom était Siméon ; et cet homme était juste et
pieux, et il attendait la consolation d’Israël ; et l’Esprit Saint était
sur lui. 26 Et il avait été averti
divinement par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort, que premièrement il
n’eût vu le Christ du *Seigneur. 27
Et il vint par l’Esprit dans le temple ; et comme les parents apportaient
le petit enfant Jésus pour faire à son égard selon l’usage de la loi, 28 il[27] le
prit entre ses bras et bénit Dieu et dit : 29 Maintenant, Seigneur[28], tu
laisses aller ton esclave en paix selon ta parole ; 30 car mes yeux ont vu ton salut[29], 31 lequel tu as préparé devant la face de
tous les peuples : 32 une
lumière pour la révélation des nations, et la gloire de ton peuple Israël. 33 Et son père et sa mère s’étonnaient
des choses qui étaient dites de lui. 34 Et
Siméon les bénit et dit à Marie sa mère : Voici, celui-ci est mis pour la
chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et pour un signe que l’on
contredira 35 (et même une épée
transpercera ta propre âme), en sorte que les pensées de plusieurs cœurs soient
révélées.
36 Et il y avait Anne, une
prophétesse, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser (elle était fort avancée en
âge, ayant vécu avec un mari sept ans depuis sa virginité, 37 et veuve d’environ[30]
quatre-vingt-quatre ans), qui ne quittait pas le temple, servant [Dieu] en
jeûnes et en prières, nuit et jour ; 38
celle-ci, survenant en ce même moment, louait le *Seigneur, et parlait de lui à
tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance[31].
Commentaires :
On fait à l'égard du petit enfant tout ce que
prescrivait la loi du Seigneur (ce nom de Seigneur est répété
quatre fois dans les v. 22 à 24 comme pour affirmer les droits divins sur cet
enfant et l'accomplissement de la volonté de Dieu dès son berceau). Le
sacrifice offert dans le temple fait ressortir la pauvreté de Joseph et Marie
(lire Lév. 12 v. 8). Et, cette fois encore, ce n'est pas aux principaux du
peuple que le Libérateur d'Israël est présenté, mais à d'humbles et
pieux vieillards: Siméon et Anne. À quel titre cette faveur leur est-elle
accordée? Parce qu'ils l'attendaient!
L'Esprit conduit Siméon dans le temple et lui
désigne Celui qui est «la consolation d'Israël» (v. 25), le salut
de Dieu, la lumière des nations et la gloire du peuple. Il voit
de ses yeux, il tient dans ses bras ce petit enfant qui est tout cela pour sa
foi. Il rend grâces à Dieu, puis annonce que Jésus sera la pierre de touche
pour manifester l'état des cœurs (És. 8 v. 14). C'est ce qu'Il est encore
aujourd'hui.
À son tour Anne,
femme de prière et fidèle témoin, survient et se joint à la louange. Ne
quittant pas le temple, elle réalise le v. 4 du Ps. 84. Enfin, dans l'abondance
de son cœur, elle parle de Lui et à cet égard quel exemple elle est pour
nous!
Janvier
Lecture : Luc 2
v. 39 à 52
39 Et quand ils eurent tout
accompli selon la loi du *Seigneur, ils s’en retournèrent en Galilée, à Nazareth,
leur ville. 40 Et l’enfant croissait
et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur
lui.
41 Et ses parents allaient chaque
année à Jérusalem, à la fête de Pâque. 42
Et quand il eut douze ans, comme ils étaient montés à Jérusalem, selon la
coutume de la fête, 43 et qu’ils
avaient accompli les jours [de la fête], comme ils s’en retournaient, l’enfant
Jésus demeura dans Jérusalem ; et ses parents ne le savaient pas. 44 Mais croyant qu’il était dans la
troupe des voyageurs, ils marchèrent le chemin d’un jour et le cherchèrent
parmi leurs parents et leurs connaissances ; 45 et ne le trouvant pas, ils s’en retournèrent à Jérusalem à sa
recherche. 46 Et il arriva qu’après
trois jours ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les
écoutant et les interrogeant. 47 Et
tous ceux qui l’entendaient s’étonnaient de son intelligence et de ses
réponses. 48 Et quand ils le virent,
ils furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi
nous as-tu fait ainsi ? Voici, ton père et moi nous te cherchions, étant
en grande peine. 49 Et il leur
dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut
être aux affaires de mon Père ? 50
Et ils ne comprirent pas la parole qu’il leur disait. 51 Et il descendit avec eux, et vint à Nazareth, et leur était
soumis. Et sa mère conservait toutes ces paroles dans son cœur. 52 Et Jésus avançait en sagesse et en
stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes.
Commentaires :
Ce passage a une importance toute particulière:
il est en effet le seul aperçu que Dieu ait jugé bon de nous donner sur
l'enfance et la jeunesse du Seigneur Jésus. Aussi avons-nous ici, tout
spécialement pour les jeunes et les enfants, le Modèle par excellence.
Il est parfait dans ses relations avec son Père céleste, dont «les
affaires» passent avant toute autre considération. Parfait aussi dans ses
rapports avec les docteurs du Temple: infiniment plus sage qu'eux tous,
Il ne les enseigne pas, mais les écoute et les interroge, seule
attitude qui convienne à son âge. Parfait encore dans ses relations avec ses parents:
Il leur était soumis, précise le v. 51, pour qu'on ne puisse pas
supposer qu'Il leur avait échappé par insubordination. Lui qui avait conscience
de sa souveraineté de Fils de Dieu s'est plié à une obéissance entière
dès son plus jeune âge dans la maison de ses parents.
Soulignons enfin l'assiduité de l'enfant Jésus
au Temple et son précoce intérêt pour les vérités divines. Rien d'autre ne
l'attirait dans l'illustre cité de Jérusalem visitée pourtant pour la première
fois. Quel prix attachons-nous à la présence du Seigneur et à son enseignement?
Janvier
Lecture : Luc 3
v. 1 à 14
1 Or, en la quinzième année du
règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, et Hérode
tétrarque de la Galilée, et Philippe son frère tétrarque de l’Iturée et de la
contrée de Trachonite, et Lysanias tétrarque de l’Abilène, 2 sous la souveraine sacrificature d’Anne et de Caïphe, la parole
de Dieu vint à Jean, le fils de Zacharie, au désert. 3 Et il alla dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant
le baptême de repentance en rémission de péchés ; 4 comme il est écrit au livre des paroles d’Ésaïe le
prophète : «Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le
chemin du *Seigneur, faites droits ses sentiers. 5 Toute vallée sera comblée, et toute montagne et toute colline
sera abaissée, et les choses tortues seront rendues droites, et les [sentiers]
raboteux deviendront des sentiers unis ; 6 et toute chair verra le salut[32] de
Dieu»[33].
7 Il disait donc aux foules qui
sortaient pour être baptisées par lui : Race de vipères, qui vous a
avertis de fuir la colère qui vient ? 8
Produisez donc des fruits qui conviennent à la repentance ; et ne vous
mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car
je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham. 9 Et déjà même la cognée est mise à la
racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit, est
coupé et jeté au feu.
10 Et les foules
l’interrogèrent, disant : Que faut-il donc que nous fassions ? 11 Et répondant, il leur dit : Que
celui qui a deux tuniques en donne à celui qui n’en a point, et que celui qui a
des vivres fasse de même. 12 Et des
publicains vinrent aussi pour être baptisés ; et ils lui dirent :
Maître[34],
que faut-il que nous fassions ? 13 Et
il leur dit : Ne percevez rien au delà de ce qui vous est ordonné. 14 Et des gens de guerre
l’interrogèrent aussi, disant : Et nous, que faut-il que nous
fassions ? Et il leur dit : Ne commettez pas d’extorsions, ni
n’accusez faussement personne, et contentez-vous de vos gages.
Commentaires :
Les routes de jadis étaient en général si
mauvaises qu'il fallait les réparer et les rectifier chaque fois que le cortège
d'un haut personnage devait y passer. Vu dans un sens moral, c'est le service
de Jean le baptiseur. Chargé de préparer la venue du Messie, il avertit les
Juifs que leur qualité d'enfants d'Abraham ne suffit pas à les mettre à l'abri
de la colère. Ce que Dieu réclame d'eux c'est la repentance
accompagnée de fruits réels. La repentance ou la colère, oui, tel est le choix
laissé à Israël et à tout homme.
Des personnes appartenant à différentes classes
s'adressent à Jean les unes après les autres et il a quelque chose à dire à
chacune de la part de Dieu. Ainsi la Parole répond-elle à tous les états et à
toutes les circonstances.
En dernier lieu ce sont des hommes de guerre qui
se présentent. Ceux-là s'attendaient peut-être à être enrôlés sous la bannière
du Messie dans une armée de libération du joug romain. La réponse de Jean a dû
alors les surprendre (v. 14). Ne pensons pas que le Seigneur ait besoin de nous
pour accomplir des actions d'éclat. Ce qu'Il attend de notre part c'est un
témoignage d'honnêteté, de douceur et de contentement dans la situation où nous
nous trouvons (1 Cor. 7 v. 24).
Janvier
15 — Et comme le peuple était
dans l’attente, et que tous raisonnaient dans leurs cœurs à l’égard de Jean si
lui ne serait point le Christ, 16 Jean
répondait à tous, disant : Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais
il vient, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de
délier la courroie des sandales : lui vous baptisera de[35]
l’Esprit Saint et de feu. 17 Il a
son van dans sa main, et il nettoiera entièrement son aire et assemblera le
froment dans son grenier, mais il brûlera la balle au feu inextinguible.
18 Et faisant aussi plusieurs
autres exhortations, il évangélisait donc le peuple ; 19 mais Hérode le tétrarque, étant repris par lui au sujet
d’Hérodias, la femme de son frère, et à cause de toutes les choses méchantes
qu’Hérode avait faites, 20 ajouta
encore à toutes les autres celle de mettre Jean en prison.
21 Et il arriva que, comme tout
le peuple était baptisé, Jésus aussi étant baptisé et priant, le ciel
s’ouvrit ; 22 et l’Esprit Saint
descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe ; et il y
eut une voix qui venait du ciel : Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi
j’ai trouvé mon plaisir.
23 Et Jésus lui-même commençait
d’avoir environ trente ans[36],
étant, comme on l’estimait, fils de Joseph : d’Héli, 24 de Matthat, de Lévi, de Melchi, de Janna, de Joseph, 25 de Mattathie, d’Amos, de Nahum,
d’Esli, de Naggé, 26 de Maath, de
Mattathie, de Séméi, de Joseph, de Juda, 27
de Johanna, de Rhésa, de Zorobabel, de Salathiel, de Néri, 28 de Melchi, d’Addi, de Cosam,
d’Elmodam, d’Er, 29 de José,
d’Éliézer, de Jorim, de Matthat, de Lévi, 30
de Siméon, de Juda, de Joseph, de Jonan, d’Éliakim, 31 de Méléa, de Maïnan, de Mattatha, de Nathan, de David, 32 de Jessé, d’Obed, de Booz, de
Salmon, de Naasson, 33 d’Aminadab,
d’Aram, d’Esrom, de Pharès, de Juda, 34
de Jacob, d’Isaac, d’Abraham, de Thara, de Nachor, 35 de Seruch, de Ragaü, de Phalek, d’Éber, de Sala, 36 de Caïnan, d’Arphaxad, de Sem, de
Noé, de Lamech, 37 de Mathusala,
d’Énoch, de Jared, de Maléléel, de Caïnan, 38
d’Énos, de Seth, d’Adam, de Dieu.
Commentaires :
Jean a exhorté et évangélisé le peuple (v. 18). Messager
fidèle, il a parlé de Christ et de sa puissance; après quoi il est mis de côté,
sa tâche accomplie. Quel bel exemple il est pour nous qui désirons servir le
Seigneur! Il n'est pas en notre pouvoir de convertir qui que ce soit. Mais
notre vie et nos paroles doivent préparer ceux qui nous connaissent à
recevoir le Seigneur Jésus. Il ne suffit pas d'appeler à la repentance; il faut
présenter le Sauveur. Jésus paraît donc. En grâce, Il prend place avec ceux de
son peuple dès leurs premiers pas dans le bon chemin. Il est baptisé, Il prie
(ce que Luc est seul à mentionner) et, réponse divine, le Saint Esprit descend
sur Lui. En même temps la voix du Père s'adresse personnellement à lui (en
Matt. 3 v. 17 elle est pour les assistants): «Tu es mon fils bien-aimé; en
toi j'ai trouvé mon plaisir». Puissions-nous trouver nous aussi tout notre
plaisir en Lui!
La généalogie du Seigneur par Marie remonte à
Adam et à Dieu, attestant sa qualité de Fils de l'homme en même temps
que de Fils de Dieu. Matt. 1 v. 1 à 17 établissait son titre de Fils de David
et d'Abraham, Héritier des promesses divines à Israël.
Janvier
Lecture : Luc 4
v. 1 à 15
1 Or Jésus, plein de l’Esprit
Saint, s’en retourna du Jourdain et fut mené par[37]
l’Esprit dans le désert, 2 étant tenté
par le diable quarante jours. Et il ne mangea rien pendant ces jours-là ;
et lorsqu’ils furent accomplis, il eut faim. 3 Et le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu, dis à cette
pierre qu’elle devienne du pain. 4 Et
Jésus lui répondit, disant : Il est écrit que «l’homme ne vivra pas de
pain seulement, mais de toute parole de Dieu»[38].
5 Et le diable, le menant sur
une haute montagne, lui montra, en un instant, tous les royaumes de la terre
habitée. 6 Et le diable lui
dit : Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes[39] ;
car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux. 7 Si donc tu te prosternes[40] devant moi, elle sera toute à
toi. 8 Et Jésus, lui répondant,
dit : Il est écrit : «Tu rendras hommage au *Seigneur ton Dieu, et tu
le serviras lui seul»[41].
9 Et il l’amena à Jérusalem, et
le plaça sur le faîte du temple et lui dit : Si tu es Fils de Dieu,
jette-toi d’ici en bas ; 10 car
il est écrit : «Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, pour te
garder ; 11 et ils te porteront
sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre»[42].
12 Et Jésus, répondant, lui
dit : Il est dit : «Tu ne tenteras pas le *Seigneur ton Dieu»[43].
13 Et ayant accompli toute
tentation, le diable se retira d’avec lui pour un temps[44].
14 Et Jésus s’en retourna en
Galilée, dans la puissance de l’Esprit ; et sa renommée se répandit par
tout le pays d’alentour. 15 Et
lui-même enseignait dans leurs synagogues, étant glorifié par tous.
Commentaires :
La tentation du Seigneur se déroule au désert,
ce lieu où Israël avait multiplié les murmures et les convoitises (Ps. 106 v.
14). La première attaque de l'Ennemi est l'occasion pour Jésus de rappeler
cette vérité fondamentale: l'homme a une âme qui a besoin d’aliment,
c'est la Parole de Dieu dont se nourrit l’être intérieur.
Puis à cet homme parfaitement dépendant, Satan
offre à la fois tous les royaumes du monde et leur gloire. Combien ont vendu
leur âme pour infiniment moins! Le monde fait en effet partie de l'héritage
destiné au Seigneur Jésus. Mais que ce soit la terre entière ou un simple
morceau de pain, Christ ne voulait rien recevoir sinon de la main de son Père
(Ps. 2 v. 8).
Alors Satan insinue pour la seconde fois: «Si
tu es Fils de Dieu…» (v. 3 et 9), comme si la chose était à prouver. C'était
mettre en doute ce que le Père venait de proclamer solennellement (ch. 3 v.
22), autrement dit tenter Dieu.
Jésus n'aurait pas pu être un modèle pour nous
s'Il avait vaincu le diable en vertu de sa puissance divine. Mais Il
triomphe par les armes à la disposition de l'homme: une dépendance
entière de Dieu, une obéissance absolue à Sa Parole et une confiance
inébranlable en Ses promesses.
Janvier
Lecture : Luc 4
v. 16 à 30
16 Et il vint à
Nazareth où il avait été élevé[45] ;
et il entra dans la synagogue au jour du sabbat, selon sa coutume, et se leva
pour lire. 17 Et on lui donna le
livre du prophète Ésaïe ; et ayant déployé le livre, il trouva le passage
où il était écrit : 18
«L’Esprit du *Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de
bonnes nouvelles[46]
aux pauvres ; il m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance[47],
et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour renvoyer libres ceux qui
sont foulés, 19 et pour publier l’an
agréable du Seigneur»[48].
20 Et ayant ployé le livre, et
l’ayant rendu à celui qui était de service[49],
il s’assit ; et les yeux de tous ceux qui étaient dans la synagogue
étaient arrêtés sur lui. 21 Et il se
mit à leur dire : Aujourd’hui cette écriture est accomplie, vous
l’entendant[50].
22 Et tous lui rendaient témoignage,
et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils
disaient : Celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph ? 23 Et il leur dit : Assurément
vous me direz cette parabole : Médecin, guéris-toi toi-même ; fais ici
aussi dans ton pays toutes les choses que nous avons ouï dire qui ont été
faites à Capernaüm. 24 Et il
dit : En vérité, je vous dis qu’aucun prophète n’est reçu dans son pays. 25 Et, en vérité, je vous dis qu’il y
avait plusieurs veuves en Israël, aux jours d’Élie, lorsque le ciel fut fermé
trois ans et six mois, de sorte qu’il y eut une grande famine par tout le
pays ; 26 et Élie ne fut envoyé
vers aucune d’elles, sinon à Sarepta de la Sidonie vers une femme veuve[51].
27 Et il y avait plusieurs lépreux en
Israël au temps d’Élisée le prophète ; et aucun d’eux ne fut rendu net,
sinon Naaman, le Syrien[52].
28 Et ils furent tous remplis de
colère dans la synagogue en entendant ces choses ; 29 et s’étant levés, ils le chassèrent hors de la ville, et le
menèrent jusqu’au bord escarpé de la montagne sur laquelle leur ville était
bâtie, de manière à l’en précipiter. 30 Mais
lui, passant au milieu d’eux, s’en alla.
Commentaires :
Nous voyons débuter le ministère du Seigneur à
Nazareth où Il a été élevé. Notre témoignage commence à la maison, dans notre
entourage. Nous aurions peut-être plus de courage pour aller évangéliser les
païens que pour prendre ainsi position devant ceux qui nous connaissent.
Dans la synagogue, le divin Docteur lit le
passage d'Ésaïe qui le recommande comme le Messager de la grâce. Il proclame
aux captifs l'ouverture de la prison (voir És. 61 v. 1 et 42 v. 7). Si
l'on venait annoncer à des prisonniers l'amnistie et la mise en liberté, imaginerions-nous
que certains puissent préférer la captivité; que quelques-uns osent compter
plutôt sur leur innocence pour être libérés par voie légale; que plusieurs
disent au contraire: ce n'est pas pour moi, je suis trop coupable; que d'autres
enfin refusent de croire au message de grâce? Attitudes insensées, bien
improbables… et courantes pourtant parmi ceux qui rejettent le salut. Mais bien
des captifs de Satan saisissent avec joie la délivrance offerte. Auxquels de
ces prisonniers ressemblez-vous? Hélas! La triste fin de cet épisode nous
montre comment les habitants de Nazareth, image de tout le peuple, ont
accueilli ces «bonnes nouvelles».
Janvier
31 Et il descendit à Capernaüm,
ville de Galilée, et il les enseignait au jour de sabbat. 32 Et ils s’étonnaient de sa doctrine, parce que sa parole était
avec autorité.
33 Et il y avait dans la
synagogue un homme qui avait un esprit de démon immonde ; et il s’écria à
haute voix, 34 disant : Ha[53] !
qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien ? Es-tu venu pour nous
détruire ? Je te connais, qui tu es[54] :
le Saint de Dieu. 35 Et Jésus le
tança, disant : Tais-toi, et sors de lui. Et le démon, l’ayant jeté au
milieu [de tous], sortit de lui sans lui avoir fait aucun mal. 36 Et ils furent tous saisis
d’étonnement, et ils parlaient entre eux, disant : Quelle parole est
celle-ci ? car il commande avec autorité et puissance aux esprits
immondes, et ils sortent. 37 Et sa
renommée se répandait dans tous les lieux d’alentour.
38 Et s’étant levé, [il sortit]
de la synagogue et entra dans la maison de Simon. Et la belle-mère de Simon
était prise d’une grosse fièvre, et on le pria pour elle. 39 Et s’étant penché sur elle, il tança la fièvre, et [la fièvre]
la quitta ; et à l’instant s’étant levée, elle les servit.
40 Et comme le soleil se
couchait, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies, les
lui amenèrent ; et ayant imposé les mains à chacun d’eux, il les guérit. 41 Et les démons aussi sortaient de
plusieurs, criant et disant : Tu es le Fils de Dieu. Et, les tançant, il
ne leur permettait pas de parler, parce qu’ils savaient qu’il était le Christ.
42 Et quand il fut jour, il
sortit et s’en alla en un lieu désert ; et les foules le recherchaient et
vinrent jusqu’à lui ; et elles le retenaient, afin qu’il ne s’en allât
point d’auprès d’elles. 43 Mais il
leur dit : Il faut que j’annonce[55] le
royaume de Dieu aux autres villes aussi ; car j’ai été envoyé pour cela. 44 Et il prêchait dans les synagogues
de la Galilée.
Commentaires :
Chassé de Nazareth, Jésus poursuit son ministère
à Capernaüm. Il enseigne et guérit avec une autorité qui n'aurait pas tellement
étonné les hommes (v. 32, 36) s'ils avaient voulu reconnaître en Lui le
Fils de Dieu. Par contre les démons, eux, ne s'y trompent pas. Jac. 2 v.
19 nous déclare qu'ils croient et qu'ils frissonnent. Et pendant que le
Seigneur était ici-bas leur activité redoublait pour faire obstacle à la
Sienne. Il rencontrait ces esprits impurs jusque dans la synagogue, mais Il ne
leur permettait pas de Lui rendre témoignage.
Les v. 38 et 39 nous racontent la guérison de la
belle-mère de Simon. Jésus se penche affectueusement sur la malade, car ce
n'est pas de loin qu'Il s'occupe de nos maux. Comment cette femme
emploie-t-elle la santé qu'elle vient de recouvrer? D'une manière qui nous
parle à tous: «à l'instant… elle les servit».
Étranger à ce monde, Jésus n'était pas étranger
à ses peines et à ses misères. Le soir n'interrompt pas son activité
inlassable, et dès le matin Il est prêt à la reprendre parce qu'Il a passé un
moment à l'écart, seul avec Dieu. Mais cette dépendance ne se laisse pas
arrêter par les foules qui cherchent à le retenir.
Janvier
Lecture : Luc 5
v. 1 à 11
1 Or il arriva, comme
la foule se jetait sur lui pour entendre la parole de Dieu, qu’il se tenait sur
le bord du lac de Génésareth. 2 Et
il vit deux nacelles qui étaient au bord du lac. Or les pêcheurs en étaient
descendus et lavaient leurs filets. 3 Et
montant dans l’une des nacelles qui était à Simon, il le pria de s’éloigner un
peu de terre ; et, s’étant assis, il enseignait les foules de dessus la
nacelle.
4 Et quand il eut
cessé de parler, il dit à Simon : Mène en pleine eau, et lâchez vos filets
pour la pêche. 5 Et Simon,
répondant, lui dit : Maître[56], nous
avons travaillé toute la nuit, et nous n’avons rien pris ; mais sur ta
parole je lâcherai le filet. 6 Et
ayant fait cela, ils enfermèrent une grande quantité de poissons, et leur filet
se rompait. 7 Et ils firent signe à
leurs compagnons qui étaient dans l’autre nacelle de venir les aider ; et
ils vinrent et remplirent les deux nacelles, de sorte qu’elles enfonçaient. 8 Et Simon Pierre, ayant vu cela, se
jeta aux genoux de Jésus, disant : Seigneur, retire-toi de moi, car je
suis un homme pécheur. 9 Car la
frayeur l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la
prise de poissons qu’ils venaient de faire ; 10 de même que Jacques et Jean aussi, fils de Zébédée, qui étaient
associés de Simon. Et Jésus dit à Simon : Ne crains pas ; dorénavant
tu prendras des hommes. 11 Et ayant
mené les nacelles à terre, ils quittèrent tout et le suivirent.
Commentaires :
C'est le récit bien connu de la pêche
miraculeuse… et d'un événement plus merveilleux encore: la conversion de
Simon. Que fait celui-ci pendant que le divin Maître enseigne les foules
auprès de lui? Il lave ses filets salis par le travail infructueux de la nuit
précédente. Jésus va l'obliger à écouter. Il lui demande de le mener sur le
lac, de façon à s'adresser depuis la nacelle au peuple massé sur le rivage… en
même temps qu'à l'homme qui est à côté de lui. Puis le Seigneur va encore
parler d'une autre manière à Simon et à ses compagnons. Il remplit leur filet,
se faisant connaître ainsi comme le Maître de l'univers, Celui qui commande aux
poissons de la mer selon le Ps. 8 v. 6, 8 et qui peut tout là où l'homme ne
peut rien. Saisi de crainte, convaincu de péché par la présence du Seigneur,
Simon se jette à ses genoux en s'écriant: «Retire-toi de moi…». Mais est-ce
pour se retirer de lui que le Sauveur plein d'amour a cherché le
pécheur?
Luc est seul à
nous raconter cette rencontre décisive du Seigneur avec son disciple Pierre.
Dans le livre des Actes, il nous montrera ce dernier, devenu pêcheur d'hommes,
être le moyen d'une miraculeuse «prise» d'environ trois mille âmes (Act. 2 v.
41).
Janvier
Lecture : Luc 5
v. 12 à 26
12 Et il arriva, comme il était
dans une des villes, que voici un homme plein de lèpre ; et voyant Jésus, il
se jeta sur sa face et le supplia, disant : Seigneur, si tu veux, tu peux
me rendre net. 13 Et étendant la
main, il le toucha, disant : Je veux, sois net. Et aussitôt la lèpre se
retira de lui. 14 Et il lui commanda
de ne le dire à personne : mais va et montre-toi au sacrificateur, et
offre pour ta purification selon ce que Moïse a ordonné[57],
pour que cela leur serve de témoignage. 15
Et sa renommée se répandait de plus en plus ; et de grandes foules
s’assemblèrent pour l’entendre et pour être guéries de leurs infirmités ; 16 mais lui, se tenait retiré dans les
déserts et priait.
17 Et il arriva, l’un de ces
jours[58],
qu’il enseignait. Et des pharisiens et des docteurs de la loi, qui étaient
venus de chaque bourgade de Galilée, et de Judée, et de Jérusalem, étaient
assis [là], et la puissance du *Seigneur était [là] pour les guérir. 18 Et voici des hommes portant sur un
lit un homme qui était paralysé ; et ils cherchaient à l’introduire et à
le mettre devant lui. 19 Et ne
trouvant pas par quel moyen ils pourraient l’introduire, à cause de la foule,
ils montèrent sur le toit et le descendirent par les tuiles, avec son petit
lit, au milieu, devant Jésus. 20 Et
voyant leur foi, il dit : Homme, tes péchés te sont pardonnés. 21 Et les scribes et les pharisiens se
mirent à raisonner, disant : Qui est celui-ci qui profère des
blasphèmes ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ? 22 Et Jésus, connaissant leurs pensées,
répondant, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs ? 23 Lequel est le plus facile, de
dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et
marche ? 24 Or, afin que vous
sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les
péchés (il dit au paralytique) : Je te dis, lève-toi, et, prenant ton
petit lit, va dans ta maison. 25 Et
à l’instant, s’étant levé devant eux, il prit [le lit] sur lequel il était
couché, et s’en alla dans sa maison, glorifiant Dieu. 26 Et ils furent tous saisis d’étonnement, et glorifiaient
Dieu ; et ils furent remplis de crainte, disant : Nous avons vu
aujourd’hui des choses étranges.
Commentaires :
Un homme lépreux vient à Jésus dont il reconnaît
la puissance. Il est guéri par la volonté de Son amour.
Le v. 16 nous révèle de nouveau le secret de cet
homme parfait: sa vie de prière. La perfection pour un homme consiste à
réaliser une entière dépendance de Dieu, et cette dépendance trouve son
expression dans la prière. C'est pourquoi Luc nous montre à tout moment
notre incomparable Modèle dans cette attitude bénie (ch. 3 v. 21; 5 v. 16; 6 v.
12; 9 v. 18, 29; 11 v. 1; 22 v. 32, 44).
Nous assistons ensuite à l'effort considérable
déployé par quelques personnes pour mettre un pauvre paralytique en contact
avec Jésus. Puissent ce zèle et cette foi persévérante nous encourager! Nous
pouvons aussi apporter au Seigneur (par la prière) ceux dont la
conversion nous tient à cœur et peut-être les inviter à nous accompagner là où
Il a promis sa présence.
Dans les chapitres
4 et 5 le péché nous est présenté sous différents aspects: Comme puissance
de Satan dans les démoniaques (ch. 4 v. 33, 41); sous forme de souillure
chez le lépreux; enfin en tant qu'état de mort devant Dieu (le
paralytique). Jésus est venu répondre à ces trois caractères: Il est celui qui délivre,
qui purifie et qui rend à l'homme l'usage de ses facultés pour Dieu.
Janvier
27 Et après cela il
sortit ; et il vit un publicain[59]
nommé Lévi, assis au bureau de recette, et il lui dit : Suis-moi. 28 Et quittant tout, il se leva et le
suivit. 29 Et Lévi lui fit un grand
festin dans sa maison ; et il y avait une grande foule de publicains et
d’autres gens qui étaient avec eux à table. 30 Et leurs scribes et les pharisiens murmuraient contre ses
disciples, disant : Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains[60]
et les pécheurs ? 31 Et Jésus,
répondant, leur dit : Ceux qui sont en santé n’ont pas besoin de médecin,
mais ceux qui se portent mal. 32 Je
ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance.
33 Et ils lui dirent :
Pourquoi les disciples de Jean jeûnent-ils souvent et font-ils des prières,
pareillement aussi ceux des pharisiens, mais les tiens mangent et
boivent ? 34 Et il leur
dit : Pouvez-vous faire jeûner les fils de la chambre nuptiale[61]
pendant que l’époux est avec eux ? 35
Mais des jours viendront, où aussi l’époux leur aura été ôté ; alors ils
jeûneront en ces jours-là.
36 Et il leur dit aussi une
parabole : Personne ne met un morceau d’un habit neuf à un vieil
habit ; autrement il déchirera le neuf, et aussi la pièce [prise] du neuf
ne s’accordera pas avec le vieux. 37 Et
personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement le vin
nouveau rompra les outres, et il se répandra, et les outres seront perdues ;
38 mais le vin nouveau doit être mis
dans des outres neuves, et tous les deux se conservent. 39 Et il n’y a personne qui ait bu du vieux, qui veuille aussitôt
du nouveau ; car il dit : Le vieux est meilleur.
Commentaires :
Lévi (ou Matthieu: Matt. 9 v. 9) est à son
travail lorsque la voix de Jésus l'appelle. Il quitte tout, se lève et le suit.
Puis il reçoit le Seigneur chez lui en même temps que ses anciens collègues,
pour leur donner l'occasion de rencontrer son nouveau Maître (Puissent nos
invitations avoir aussi ce motif!). Ces publicains, percepteurs d'impôts,
étaient détestés par les autres Juifs parce qu'ils s'enrichissaient à leurs
dépens et tiraient un profit personnel du joug romain. D'où l'indignation des
scribes et des pharisiens en voyant Jésus et ses disciples en compagnie de ces
renégats. Combien de personnes sont davantage portées à se retirer des pécheurs
plutôt que du péché! En réponse à ces murmures Jésus se fait connaître
comme le grand médecin des âmes. De même que le docteur ne se rend pas chez des
gens bien portants (ou qui se croient tels), le Seigneur ne peut s'occuper que
de ceux qui reconnaissent leur culpabilité.
Puis les scribes
et les pharisiens soulèvent la question du jeûne. Jésus leur répond que
cette marque de tristesse n'était pas de saison pendant que Lui, l'Époux, était
au milieu d'eux. Du reste la servitude de la loi et des ordonnances ne
s'accorde pas avec la liberté et la joie qu'apporte la grâce (v. 36, 37).
Janvier
Lecture : Luc 6
v. 1 à 19
1 Or il arriva, au sabbat
second-premier, qu’il passait par des blés ; et ses disciples arrachaient
des épis et les mangeaient, les froissant entre leurs mains. 2 Et quelques-uns des pharisiens leur
dirent : Pourquoi faites-vous ce qu’il n’est pas permis de faire au jour
de sabbat ? 3 Et Jésus,
répondant, leur dit : N’avez-vous pas même lu ce que fit David quand il
eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; 4 comment il entra dans la maison de Dieu, et prit les pains de
proposition, et en mangea, et en donna aussi à ceux qui étaient avec lui,
quoiqu’il ne soit pas permis d’en manger, sinon aux sacrificateurs seuls ?
[62]
5 Et il leur dit : Le fils de
l’homme est seigneur aussi du sabbat.
6 Et il arriva aussi, un autre
sabbat, qu’il entra dans la synagogue et qu’il enseignait. Et il y avait là un
homme, et sa main droite était sèche. 7 Et
les scribes et les pharisiens observaient s’il guérirait en un jour de sabbat,
afin qu’ils trouvassent de quoi l’accuser. 8
Et lui connut leurs pensées et dit à l’homme qui avait la main sèche :
Lève-toi, et tiens-toi là devant tous. Et s’étant levé, il se tint là. 9 Jésus donc leur dit : Je vous
demanderai s’il est permis, le jour de sabbat, de faire du bien ou de faire du
mal, de sauver la vie ou de la perdre ? 10 Et les ayant tous regardés à l’entour, il lui dit : Étends
ta main. Et il fit ainsi ; et sa main fut rendue [saine] comme l’autre. 11 Et ils en furent hors d’eux-mêmes,
et s’entretenaient ensemble de ce qu’ils pourraient faire à Jésus.
12 Or il arriva, en ces jours-là,
qu’il s’en alla sur une montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier
Dieu. 13 Et quand le jour fut venu,
il appela ses disciples. Et en ayant choisi douze d’entre eux, lesquels il
nomma aussi apôtres : 14 Simon,
qu’il nomma aussi Pierre, et André son frère ; Jacques et Jean ;
Philippe et Barthélemy ; 15
Matthieu et Thomas ; Jacques le [fils] d’Alphée, et Simon qui était appelé
Zélote[63] ;
16 Jude [frère] de Jacques, et Judas
Iscariote, qui aussi devint traître ;
17 — et étant descendu avec eux,
il s’arrêta dans un lieu uni, ainsi que la foule de ses disciples et une grande
multitude de peuple de toute la Judée et de Jérusalem, et de la contrée
maritime de Tyr et de Sidon, qui étaient venus pour l’entendre et pour être
guéris de leurs maladies ; 18 ceux
aussi qui étaient tourmentés par des esprits immondes furent guéris ; 19 et toute la foule cherchait à le
toucher, car il sortait de lui de la puissance, et elle les guérissait tous.
Commentaires :
Le Seigneur Jésus était venu introduire un
nouvel ordre de choses. Mais Israël trouvait meilleur l'ancien régime de la loi
(comp. ch. 5 v. 39). L'homme est tel, qu'il préfère des ordonnances parce
qu'elles lui permettent de se glorifier en les accomplissant tant soit peu; tandis
que la grâce l'humilie en le considérant perdu. Pour ce motif les Juifs
tenaient fortement au sabbat, et le Seigneur donne à ce sujet deux
leçons aux pharisiens: l'une tirée des Écritures et de l'histoire d'Israël (v.
3, 4), l'autre de son propre exemple d'amour (v. 9, 10). Seul effet sur leurs
cœurs: ils trament un complot pour se débarrasser de Lui!
Puis le Maître désigne ses apôtres; mais avant
de le faire, Il prie une nuit entière. Quelle importance avait ce choix pour
l'œuvre qui devait être accomplie ensuite! Le Seigneur Jésus connaissait le caractère
naturel de tous ses disciples, ce que chacun avait à acquérir et à abandonner…
Il les connaissait mais Il les aimait, comme Il vous connaît et vous aime (Jean
10 v. 14, 27).
Et puis il s'agissait pour Celui qui savait
toutes choses de prendre avec Lui le traître Judas! Mais là encore
triomphe Sa soumission parfaite. Jésus était venu accomplir les Écritures.
Janvier
Lecture : Luc 6
v. 20 à 38
20 Et lui, élevant les yeux vers
ses disciples, dit : Bienheureux, vous pauvres, car à vous est le royaume
de Dieu ; 21 bienheureux, vous
qui maintenant avez faim, car vous serez rassasiés ; bienheureux, vous qui
pleurez maintenant, car vous rirez. 22
Vous êtes bienheureux quand les hommes vous haïront, et quand ils vous
retrancheront [de leur société], et qu’ils vous insulteront et rejetteront
votre nom comme mauvais, à cause du fils de l’homme. 23 Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, car voici,
votre récompense est grande dans le ciel, car leurs pères en ont fait de même
aux prophètes. 24 Mais malheur à
vous, riches, car vous avez votre consolation ; 25 malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim ;
malheur à vous qui riez maintenant, car vous mènerez deuil et vous pleurerez. 26 Malheur [à vous] quand tous les
hommes diront du bien de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux
prophètes. 27 Mais à vous qui
écoutez, je vous dis : Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui
vous haïssent ; 28 bénissez
ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous font du tort. 29 À celui qui te frappe sur une joue,
présente aussi l’autre ; et si quelqu’un t’ôte ton manteau, ne l’empêche
pas [de prendre] aussi ta tunique. 30
Donne à tout homme qui te demande, et à celui qui t’ôte ce qui t’appartient, ne
le redemande pas.
31 Et comme vous voulez que les
hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même. 32 Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en
saura-t-on ? car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. 33 Et si vous faites du bien à ceux qui
vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi en
font autant. 34 Et si vous prêtez à
ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs
aussi prêtent aux pécheurs, afin qu’ils reçoivent la pareille.
35 Mais aimez vos ennemis, et
faites du bien, et prêtez sans en rien espérer ; et votre récompense sera
grande, et vous serez les fils du Très-haut ; car il est bon envers les
ingrats et les méchants. 36 Soyez
donc miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux ; 37 et ne jugez pas, et vous ne serez
point jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés ;
acquittez, et vous serez acquittés[64] ;
38 donnez, et il vous sera
donné : on vous donnera dans le sein bonne mesure, pressée et secouée, et
qui débordera ; car de la même mesure dont vous mesurerez, on vous
mesurera en retour.
Commentaires :
Combien nous nous sentons repris par ces
enseignements du Maître. Laissons-les pénétrer dans nos cœurs et surtout vivons-les!
La plupart de ces paroles se trouvent en Matt. 5 à 7; mais ici elles sont plus
personnelles. Ce n'est pas «bienheureux ceux qui…» mais «bienheureux vous…».
Le v. 31 résume les exhortations adressées «à
vous qui écoutez» (v. 27): «Comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous
aussi faites-leur de même» (v. 31). Que nos semblables seraient bien traités si
nous obéissions à cette parole!
Tous ces traits de
caractère sont étrangers à notre nature orgueilleuse, égoïste et impatiente. Le
Seigneur souligne qu'ils sont ceux de Dieu même et nous feront reconnaître
comme les enfants du Père céleste… sur la terre (v. 35 fin et 36). Nous
n'aurons plus en effet l'occasion de les manifester au ciel puisqu'il n'y aura
là-haut ni ennemis à aimer, ni injustices à supporter, ni misères à soulager.
Notre responsabilité et notre privilège, c'est de ressembler à Jésus ici-bas,
de refléter la douceur, l'amour, l'humilité, la patience du Modèle parfait
«qui, lorsqu'on l'outrageait ne rendait pas d'outrage, quand il souffrait, ne
menaçait pas…» (1 Pier. 2 v. 21, 23).
Janvier
Lecture : Luc 6
v. 39 à 49
39 Et il leur disait aussi une
parabole : Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? ne tomberont-ils pas
tous deux dans la fosse ? 40 Le
disciple n’est pas au-dessus de son maître, mais tout homme accompli sera comme
son maître.
41 Et pourquoi regardes-tu le
fétu[65]
qui est dans l’œil de ton frère, et tu ne t’aperçois pas de la poutre qui est
dans ton propre œil ? 42 Ou
comment peux-tu dire à ton frère : Frère, permets, j’ôterai le fétu[66]
qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ?
Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour
ôter le fétu qui est dans l’œil de ton frère.
43 Car il n’y a pas de bon arbre
qui produise de mauvais fruit, ni d’arbre mauvais qui produise de bon
fruit ; 44 car chaque arbre se
connaît à son propre fruit, car on ne récolte pas des figues sur des épines, ni
ne cueille du raisin sur un buisson. 45 L’homme
bon, du bon trésor de son cœur produit ce qui est bon, et l’homme mauvais, du
mauvais produit ce qui est mauvais : car de l’abondance du cœur sa bouche
parle.
46 Et pourquoi
m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je
dis ? 47 Je vous montrerai à
qui est semblable tout homme qui vient à moi, et qui entend mes paroles et les
met en pratique : 48 il est
semblable à un homme qui bâtit une maison, qui a foui et creusé profondément,
et a mis un fondement sur le roc : mais une inondation étant survenue, le
fleuve s’est jeté avec violence contre cette maison, et il n’a pu l’ébranler,
car elle avait été fondée sur le roc. 49
Mais celui qui a entendu et n’a pas mis en pratique, est semblable à un
homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement ; et le fleuve
s’est jeté avec violence contre elle, et aussitôt elle est tombée ; et la
ruine[67]
de cette maison a été grande.
Commentaires :
Si un petit corps étranger se dépose sur la
lentille d'un microscope on ne peut plus rien voir à travers. Chose curieuse,
pour nous c'est l'inverse! Plus grosse est la poutre que nous avons dans
l'œil, plus nous avons la vue perçante pour distinguer le petit fétu
dans l'œil de notre frère.
Au v. 46, Jésus nous pose à tous une question
qui doit nous faire réfléchir: «Pourquoi m'appelez-vous: Seigneur, Seigneur, et
ne faites-vous pas ce que je dis?». Ne sommes-nous pas souvent très légers et
très inconséquents en prononçant dans nos prières le nom du Seigneur Jésus?
Nous n'avons pas le droit de l'appeler ainsi si nous ne sommes pas disposés à
faire en toutes choses sa volonté (1 Jean 2 v. 4). Beaucoup d'enfants de
parents chrétiens ont, par grâce, accepté Jésus Christ comme leur Sauveur;
mais, tant qu'ils ne reconnaissent pas aussi son autorité de Seigneur,
peut-on dire qu'ils se sont vraiment tournés vers Lui? Le vrai christianisme
consiste à ne plus vivre pour soi-même mais pour Celui qui est mort pour nous,
à Le servir et à L'attendre (1 Thess. 1 v. 9, 10; 2 Cor. 5 v. 15).
Fonder ses espérances «sur la terre» c'est aller
au-devant d'une grande ruine (v. 49). Oui, allons à Jésus, écoutons ses paroles
et mettons-les en pratique (v. 47).
Janvier
Lecture : Luc 7
v. 1 à 17
1 Or, quand il eut achevé tous
ses discours, le peuple l’entendant, il entra dans Capernaüm. 2 Et l’esclave d’un certain centurion,
à qui il était fort cher, était malade et s’en allait mourir. 3 Et ayant ouï parler de Jésus, il
envoya vers lui des anciens des Juifs, le priant de venir sauver[68]
son esclave. 4 Et étant venus à
Jésus, ils le priaient instamment, disant : Il est digne que tu lui
accordes cela, 5 car il aime notre
nation et nous a lui-même bâti la synagogue. 6 Et Jésus alla avec eux. Et déjà comme il n’était plus guère loin
de la maison, le centurion envoya des amis vers lui, lui disant :
Seigneur, ne te donne pas de fatigue, car je ne suis pas digne que tu entres
sous mon toit ; 7 c’est
pourquoi je ne me suis pas cru digne moi-même non plus d’aller vers toi ;
mais dis une parole[69]
et mon serviteur sera guéri. 8 Car
moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi
des soldats ; et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un
autre : Viens, et il vient ; et à mon esclave : Fais cela, et il
le fait. 9 Et Jésus, ayant entendu
ces choses, l’admira ; et se tournant vers la foule qui le suivait, il
dit : Je vous dis que je n’ai pas trouvé, même en Israël, une si grande
foi. 10 Et ceux qui avaient été
envoyés, s’en étant retournés à la maison, trouvèrent bien portant l’esclave
malade.
11 Et le jour suivant[70],
il arriva que [Jésus] allait à une ville appelée Naïn, et plusieurs de ses
disciples et une grande foule allaient avec lui. 12 Et comme il approchait de la porte de la ville, voici, on
portait dehors un mort, fils unique de sa mère, et elle était veuve ; et
une foule considérable de la ville était avec elle. 13 Et le Seigneur, la voyant, fut ému de compassion envers elle et
lui dit : Ne pleure pas. 14 Et
s’approchant, il toucha la bière ; et ceux qui la portaient s’arrêtèrent ;
et il dit : Jeune homme, je te dis, lève-toi. 15 Et le mort se leva sur son séant, et commença à parler ; et
il le donna à sa mère. 16 Et ils
furent tous saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand
prophète a été suscité parmi nous, et Dieu a visité son peuple. 17 Et le bruit de ce fait[71]
se répandit à son sujet dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour.
Commentaires :
Quels nobles sentiments nous trouvons chez le
centurion de Capernaüm: grande affection pour un simple esclave; bienveillance
envers Israël; humilité («je ne suis pas digne…» déclare-t-il; comp. v. 4);
sens de l'autorité et du devoir acquis par la vie militaire (v. 8)! Mais ce ne
sont pas ces qualités morales que le Seigneur admire; c'est la foi de
cet étranger. Jésus la cite en exemple. La foi n'existe que par l'objet sur
lequel elle s'appuie: ici la toute-puissance du Seigneur. Plus l'objet sera
connu dans sa grandeur, plus grande sera la foi. Que Christ soit grand pour
notre cœur!
En approchant de Naïn, le Seigneur et la foule
qui l'accompagne croisent un autre cortège. C'est un enterrement, comme
ceux qu'on voit dans les rues (Eccl. 12 v. 5 fin: rappel tragique que la mort
constitue le salaire du péché). Mais celui-ci est particulièrement triste, car
il s'agit du fils unique d'une veuve. Ému de compassion, Jésus commence par
consoler la pauvre mère. Puis il touche le cercueil (de même qu'Il a touché
le lépreux au ch. 5 v. 13, sans en être souillé; comp. Nomb. 19 v. 11). Et
voilà ce mort qui s'assied et qui commence à parler!
N'oublions pas que le témoignage verbal
est une preuve nécessaire de la vie qui est en nous (Rom. 10 v. 9).
Janvier
Lecture : Luc 7
v. 18 à 35
18 Et les disciples de Jean lui
rapportèrent toutes ces choses. 19 Et
ayant appelé deux de ses disciples, Jean les envoya vers Jésus, disant :
Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? 20 Et les hommes, étant venus à lui,
dirent : Jean le baptiseur nous a envoyés auprès de toi, disant :
Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? 21 (En cette heure-là, il guérit
plusieurs personnes de maladies et de fléaux et de mauvais esprits, et il donna
la vue à plusieurs aveugles). 22 Et
Jésus, répondant, leur dit : Allez, et rapportez à Jean les choses que
vous avez vues et entendues : que les aveugles recouvrent la vue, que les
boiteux marchent, que les lépreux sont rendus nets, que les sourds entendent,
que les morts ressuscitent, et que l’évangile[72] est
annoncé aux pauvres. 23 Et
bienheureux est quiconque n’aura pas été scandalisé en moi.
24 Et lorsque les messagers de
Jean s’en furent allés, il se mit à dire de Jean aux foules : Qu’êtes-vous
allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? 25 Mais qu’êtes-vous allés voir ?
Un homme vêtu de vêtements précieux ? Voici, ceux qui sont vêtus
magnifiquement et qui vivent dans les délices, sont dans les palais des rois. 26 Mais qu’êtes-vous allés voir ?
Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. 27 C’est ici celui dont il est
écrit : «Voici, j’envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton
chemin devant toi»[73] ;
28 car je vous dis : Parmi ceux
qui sont nés de femme, il n’y a aucun prophète plus grand que Jean le
baptiseur ; mais le moindre dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.
29 (Et tout le peuple qui
entendait cela, et les publicains, justifiaient Dieu, ayant été baptisés du
baptême de Jean ; 30 mais les
pharisiens et les docteurs de la loi rejetaient contre[74]
eux-mêmes le conseil de Dieu, n’ayant pas été baptisés par lui).
31 À qui donc comparerai-je les
hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ? 32 Ils sont semblables à des petits
enfants qui sont assis au marché et qui crient les uns aux autres et
disent : Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ;
nous vous avons chanté des complaintes et vous n’avez pas pleuré. 33 Car Jean le baptiseur est venu, ne
mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites : Il a un
démon. 34 Le fils de l’homme est
venu, mangeant et buvant, et vous dites : Voici un mangeur et un buveur,
un ami des publicains et des pécheurs. 35
Et la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.
Commentaires :
De la prison où Hérode l'avait enfermé (ch. 3 v.
20), Jean le baptiseur envoie vers Jésus deux de ses disciples pour s'enquérir
à son sujet. À travers la question posée, transparaissent ses doutes et son
découragement. Il avait annoncé le royaume, et c'est la prison qu'il a obtenu.
Vraiment est-il possible que Jésus soit «celui qui vient»?
Bien des personnes, considérant l'état actuel de
l'Église, la persécution des croyants dans de nombreux pays, et l'indifférence
du monde à l'égard de l'Évangile, en viennent à douter de la puissance du
Seigneur et de son règne. Mais ce dernier ne s'établira pas avant l'enlèvement
de l'Église et l'accomplissement des événements prophétiques.
Les œuvres de Jésus se chargent de répondre à la
question des deux messagers.
Jean avait rendu témoignage au Seigneur. Maintenant
c'est le Seigneur qui, devant les mêmes foules, rend témoignage à Jean. Et Il
montre avec tristesse quel accueil le ministère du précurseur et le sien ont
rencontré auprès de «cette génération» privilégiée (v. 31). Ni les complaintes
de Jean (ses appels à se repentir) ni les bonnes nouvelles du Sauveur
qui devaient produire la joie et la louange, n'avaient trouvé d'écho auprès de
la masse du peuple et de ses chefs.
Janvier
Lecture : Luc 7
v. 36 à 50
36 Et un des pharisiens le pria
de manger avec lui. Et entrant dans la maison du pharisien, il se mit à table. 37 Et voici, une femme dans la ville,
qui était une pécheresse, et qui savait qu’il était à table dans la maison du
pharisien, apporta un vase d’albâtre [plein] de parfum ; 38 et se tenant derrière à ses pieds,
et pleurant, elle se mit à les[75]
arroser de ses larmes, et elle les essuyait avec les cheveux de sa tête, et
couvrait ses pieds de baisers, et les oignait avec le parfum. 39 Et le pharisien qui l’avait convié,
voyant cela, dit en lui-même[76] :
Celui-ci, s’il était prophète, saurait qui et quelle est cette femme qui le
touche, car c’est une pécheresse. 40 Et
Jésus, répondant, lui dit : Simon, j’ai quelque chose à te dire. Et il
dit : Maître[77],
dis-le. 41 Un créancier avait deux
débiteurs : l’un lui devait cinq cents deniers, et l’autre
cinquante ; 42 et comme ils
n’avaient pas de quoi payer, il quitta la dette à l’un et à l’autre. Dis donc
lequel des deux l’aimera le plus. 43 Et
Simon, répondant, dit : J’estime que c’est celui à qui il a été quitté
davantage. Et il lui dit : Tu as jugé justement. 44 Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu
cette femme ? Je suis entré dans ta maison ; tu ne m’as pas donné
d’eau pour mes pieds, mais elle a arrosé mes pieds de ses larmes et les a essuyés
avec ses cheveux. 45 Tu ne m’as pas
donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, n’a pas cessé de
couvrir mes pieds de baisers. 46 Tu
n’as pas oint ma tête d’huile, mais elle a oint mes pieds avec un parfum. 47 C’est pourquoi je te dis : Ses
nombreux péchés sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ; mais celui à
qui il est peu pardonné, aime peu. 48 Et
il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés. 49 Et ceux qui étaient à table avec lui, se mirent à dire en
eux-mêmes : Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés ? 50 Et il dit à la femme : Ta foi
t’a sauvée, va-t’en en paix.
Commentaires :
Bien différent du publicain Lévi au ch. 5 (v.
29), Simon le pharisien a aussi convié le Seigneur à sa table. Il pensait
peut-être en recevoir de l'honneur, mais c'est une leçon humiliante que Jésus
va lui donner. Voici qu'une femme connue pour sa vie dissolue s'est introduite
dans la maison. Elle répand aux pieds de Jésus, avec l'hommage de son parfum,
d'abondantes larmes de repentir. C'est cette pécheresse, et non le pharisien
Simon, qui rafraîchit et restaure le cœur du Sauveur. Car elle a conscience de
sa grande dette envers Dieu et elle vient à Jésus dans le seul état convenable:
avec un cœur brisé et humilié (Ps. 51 v. 17). Avant d'adresser à cette femme la
parole de grâce qu'elle attend, le Seigneur a «quelque chose à dire» à Simon
dont Il connaît les pensées secrètes. Que de fois nous pourrions entendre notre
nom à la place de celui de Simon. «J'ai quelque chose à te dire à toi aussi»,
déclare le Maître à tel ou tel d'entre nous: Tu te compares peut-être
avantageusement à d'autres qui n'ont pas reçu comme toi une éducation
chrétienne, mais ce qui compte à mes yeux c'est l'amour pour moi et les preuves
qui m'en sont données.
Sachons mieux discerner combien il nous a été
pardonné pour aimer davantage notre Sauveur!
Janvier
Lecture : Luc 8
v. 1 à 15
1 Et il arriva après cela[78],
qu’il passait par les villes et par les villages, prêchant et annonçant[79]
le royaume de Dieu ; et les douze [étaient] avec lui, 2 et des femmes aussi qui avaient été guéries d’esprits malins et
d’infirmités, Marie, qu’on appelait Magdeleine[80], de
laquelle étaient sortis sept démons, 3
et Jeanne, femme de Chuzas intendant d’Hérode, et Susanne, et plusieurs autres,
qui l’assistaient[81]
de leurs biens.
4 Et comme une grande foule
s’assemblait, et qu’on venait à lui de toutes les villes, il dit en
parabole : 5 Le semeur sortit
pour semer sa semence. Et comme il semait, quelques [grains] tombèrent le long
du chemin, et furent foulés aux pieds, et les oiseaux du ciel les dévorèrent. 6 Et d’autres tombèrent sur le
roc ; et ayant levé, ils séchèrent, parce qu’ils n’avaient pas d’humidité.
7 Et d’autres tombèrent au milieu
des épines ; et les épines levèrent avec eux et les étouffèrent. 8 Et d’autres tombèrent dans la bonne
terre, et ils levèrent, et produisirent du fruit au centuple. En disant ces
choses, il criait : Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. 9 Et ses disciples l’interrogèrent,
disant : Qu’est-ce que cette parabole ? 10 Et il dit : À vous il est donné de connaître les mystères
du royaume de Dieu ; mais [il en est parlé] aux autres en paraboles, afin
que voyant, ils ne voient pas, et qu’entendant, ils ne comprennent pas.
11 Or voici ce qu’est la
parabole : La semence est la parole de Dieu ; 12 et ceux qui sont le long du chemin, sont ceux qui entendent [la
parole] ; ensuite vient le diable, et il ôte de leur cœur la parole, de
peur qu’en croyant, ils ne soient sauvés. 13
Et ceux qui sont sur le roc, sont ceux qui, lorsqu’ils entendent la parole,
la reçoivent avec joie ; et ceux-ci n’ont pas de racine : ils ne
croient que pour un temps, et au temps de la tentation ils se retirent. 14 Et ce qui est tombé dans les épines,
ce sont ceux qui, ayant entendu [la parole] et s’en étant allés, sont étouffés
par les soucis et par les richesses et par les voluptés de la vie[82],
et ils ne portent pas de fruit à maturité. 15
Mais ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la
parole, la retiennent dans un cœur honnête et bon, et portent du fruit avec
patience.
Commentaires :
Avec les disciples, quelques femmes dévouées
suivaient le Seigneur et «l'assistaient de leurs biens». Ce qu'elles ont fait
pour Jésus est mentionné à la suite de ce que Lui a d'abord fait pour elles (v.
2).
Les v. 4 à 15 contiennent la parabole du
Semeur et son explication. Trois choses amènent la stérilité du sol: les oiseaux,
figure du diable (v. 12), le roc, image ici du cœur aride,
impénétrable à toute action profonde et durable, les épines enfin, qui
nous parlent du monde avec ses préoccupations, ses richesses et ses
plaisirs (v. 14). Cependant le meilleur des terrains doit d'abord être labouré.
Opération pénible ! le sol est brisé, remué, retourné, rendu ainsi propre
à laisser pénétrer et germer la semence. C'est ainsi que Dieu opère (souvent
par des épreuves) dans la conscience de ceux qui vont recevoir la Parole.
Mais ce travail ne se fait pas dans les trois
premiers terrains. Il est inutile de labourer dans un chemin
continuellement piétiné et c'est chose impossible sur le rocher.
Quant aux épines, un défrichage est d'abord nécessaire et les racines du
monde dans un cœur sont souvent profondément enfoncées.
Entendre la Parole caractérise tous les sols. La
retenir et porter du fruit avec patience est le propre de la
bonne terre (v. 15).
Janvier
Lecture : Luc 8
v. 16 à 25
16 Or personne, après avoir
allumé une lampe, ne la couvre d’un vase, ni ne la met sous un lit ; mais il
la place sur un pied de lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. 17 Car il n’y a rien de secret qui ne
deviendra manifeste, ni rien de caché qui ne se connaîtra et ne vienne en
évidence.
18 Prenez donc garde comment
vous entendez ; car à quiconque a, il sera donné, et à quiconque n’a pas,
cela même qu’il paraît[83]
avoir sera ôté.
19 Or sa mère et ses frères
vinrent auprès de lui ; et ils ne pouvaient l’aborder, à cause de la
foule. 20 Et cela lui fut rapporté
par [quelques-uns] qui disaient : Ta mère et tes frères se tiennent
dehors, désirant te voir. 21 Mais
lui, répondant, leur dit : Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la
parole de Dieu et qui la mettent en pratique.
22 Et il arriva, l’un de ces
jours, qu’il monta dans une nacelle, et ses disciples [avec lui]. Et il leur
dit : Passons à l’autre rive du lac. Et ils prirent le large. 23 Et comme ils voguaient, il
s’endormit ; et un vent impétueux fondit sur le lac, et [la nacelle]
s’emplissait[84],
et ils étaient en péril. 24 Et ils vinrent
et le réveillèrent, disant : Maître, maître[85],
nous périssons ! Et lui, s’étant levé, reprit le vent et les flots ;
et ils s’apaisèrent, et il se fit un calme. 25 Et il leur dit : Où est votre foi ? Mais eux, saisis
de crainte, étaient dans l’étonnement, disant entre eux : Qui donc est
celui-ci, qui commande même aux vents et à l’eau, et ils lui obéissent ?
Commentaires :
Il ne viendrait à l'idée de personne, après
avoir allumé une lampe, de la cacher sous un vase ou sous un lit. «Enfants de
lumière», notre raison d'être ici-bas est de faire briller bien
distinctement dans les ténèbres de ce monde les vertus de Celui qui est Lumière
(v. 16; Matt. 5 v. 14; 1 Pier. 2 v. 9).
À l'occasion de la venue de sa mère et de ses
frères, le Seigneur parle encore de «ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui
la mettent en pratique» (v. 21; ch. 6 v. 47). Eux seuls peuvent se
prévaloir d'une relation avec Lui.
Le sommeil de
Jésus dans la nacelle nous le montre comme un homme fatigué par sa
journée de travail. Mais, l'instant d'après, l'ordre qu'Il donne au vent et aux
vagues le fait connaître comme Dieu souverain. Saisis de crainte, les
disciples s'écrient: «Qui donc est celui-ci…?». Plusieurs fois nous avons
entendu cette question (v. 25; ch. 5 v. 21; 7 v. 49). Agur autrefois l'avait
posée: «Qui a rassemblé le vent dans le creux de ses mains? Qui a serré les
eaux dans un manteau?…» (Prov. 30 v. 4). Celui qui «commande même aux vents
et à l'eau» et révèle sa puissance aux disciples manquant de foi est le Fils de
Dieu, le Créateur. Sa puissance aujourd'hui n'a pas changé. Mais qu'en est-il
de notre foi?
Janvier
Lecture : Luc 8
v. 26 à 39
26 Et ils abordèrent dans le
pays des Gadaréniens, qui est vis-à-vis de la Galilée. 27 Et quand il fut descendu à terre, un homme de la ville vint à sa
rencontre, qui depuis longtemps avait des démons, et ne portait pas de
vêtements, et ne demeurait pas dans une maison, mais dans les sépulcres. 28 Et ayant aperçu Jésus, et s’étant
écrié, il se jeta devant lui, et dit à haute voix : Qu’y a-t-il entre moi
et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-haut ? Je te supplie, ne me tourmente
pas. 29 Car [Jésus] avait commandé à
l’esprit immonde de sortir de l’homme ; car depuis longtemps il s’était
saisi de lui, et [l’homme] avait été lié et gardé dans les chaînes et avec les
fers aux pieds ; et brisant ses liens, il était emporté par le démon dans
les déserts. 30 Et Jésus lui
demanda, disant : Quel est ton nom ? Et il dit : Légion ;
car beaucoup de démons étaient entrés en lui. 31 Et ils le priaient[86]
pour qu’il ne leur commandât pas de s’en aller dans l’abîme[87].32 Et il y avait là un grand troupeau
de pourceaux paissant sur la montagne, et ils le priaient de leur permettre
d’entrer en eux ; et il le leur permit. 33 Et les démons, sortant de l’homme, entrèrent dans les pourceaux,
et le troupeau se rua du haut de la côte dans le lac, et fut étouffé.
34 Et ceux qui le paissaient,
voyant ce qui était arrivé, s’enfuirent, et le racontèrent dans la ville et
dans les campagnes. 35 Et ils
sortirent pour voir ce qui était arrivé, et vinrent vers Jésus, et trouvèrent
assis, vêtu et dans son bon sens, aux pieds de Jésus, l’homme duquel les démons
étaient sortis ; et ils eurent peur. 36
Et ceux qui avaient vu [ce qui s’était passé], leur racontèrent aussi
comment le démoniaque avait été délivré. 37
Et toute la multitude du pays environnant des Gadaréniens, pria Jésus de
s’en aller de chez eux, car ils étaient saisis d’une grande frayeur : et
lui, étant monté dans la nacelle, s’en retourna. 38 Et l’homme duquel les démons étaient sortis, le supplia [de lui
permettre] d’être avec lui ; 39 mais
il le renvoya, disant : Retourne dans ta maison et raconte tout ce que
Dieu t’a fait. Et il s’en alla, publiant par toute la ville tout ce que Jésus
lui avait fait.
Commentaires :
La puissance divine dont Jésus a donné un aperçu
en calmant la tempête se trouve ici en face d'une violence autrement
redoutable: celle de Satan. Une armée de démons s'était complètement emparée de
la volonté de ce malheureux Gadarénien. On avait bien essayé, mais sans succès,
de le maîtriser par des chaînes et des fers, image des vains efforts de
la société pour réfréner les passions. Habitant les sépulcres, ce possédé était
déjà moralement un mort. Il était nu; c'est-à-dire incapable, comme Adam, de
cacher à Dieu son état. Quel tableau de la déchéance morale de la
créature! Mais aussi quel changement lorsque intervient la délivrance du
Seigneur (lire Éph. 2 v. 1 à 6)! Les gens de la ville ne peuvent que le
constater. Ils trouvent cet homme «assis, vêtu et dans son bon sens, aux
pieds de Jésus». Oui, le racheté trouve enfin paix et repos auprès de son
Sauveur; Dieu le revêt de justice et lui donne une intelligence pour le
connaître.
Hélas! La présence de Dieu inquiète et dérange
davantage le monde que la domination du diable.
Le démoniaque
guéri souhaite accompagner Jésus (comp. Phil. 1 v. 23). Mais le Seigneur lui
désigne son champ de travail: sa propre maison et sa ville où il raconte tout
ce que Jésus a fait pour lui (Ps. 66 v. 16).
Janvier
40 Et quand Jésus fut de retour,
il arriva que la foule l’accueillit, car tous l’attendaient. 41 Et voici, un homme dont le nom était
Jaïrus, — et il était chef de la synagogue, — vint, et se jetant aux pieds de Jésus,
le supplia de venir dans sa maison, 42
car il avait une fille unique, d’environ douze ans, et elle se mourait. Et
comme il s’en allait, les foules le serraient.
43 — Et une femme qui avait une
perte de sang depuis douze ans, et qui, ayant dépensé tout son bien en
médecins, n’avait pu être guérie par aucun, 44 s’approcha par derrière et toucha le bord de son vêtement ;
et à l’instant sa perte de sang s’arrêta. 45
Et Jésus dit : Qui est-ce qui m’a touché ? Et comme tous niaient,
Pierre dit, et ceux qui étaient avec lui : Maître[88],
les foules te serrent et te pressent, et tu dis : Qui est-ce qui m’a
touché ? 46 Et Jésus dit :
Quelqu’un m’a touché, car je sais qu’il est sorti de moi de la puissance. 47 Et la femme, voyant qu’elle n’était
pas cachée, vint en tremblant, et, se jetant devant lui, déclara devant tout le
peuple pour quelle raison elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie
instantanément. 48 Et il lui
dit : Aie bon courage[89], [ma] fille ; ta foi t’a
guérie[90] ; va-t’en en paix.
49 — Comme il parlait encore, il
vient quelqu’un de chez le chef de synagogue, lui disant : Ta fille est
morte, ne tourmente pas le maître[91].
50 Et Jésus, l’ayant entendu, lui
répondit, disant : Ne crains pas, crois seulement, et elle sera sauvée. 51 Et quand il fut arrivé à la maison,
il ne permit à personne d’entrer, sinon à Pierre et à Jean et à Jacques, et au
père de la jeune fille et à la mère. 52
Et tous pleuraient et se lamentaient sur elle ; et il leur dit : Ne
pleurez pas, car elle n’est pas morte, mais elle dort. 53 Et ils se riaient de lui, sachant qu’elle était morte. 54 Mais lui, les ayant tous mis dehors,
et l’ayant prise par la main, cria, disant : Jeune fille, lève-toi. 55 Et son esprit retourna [en elle], et
elle se leva immédiatement ; et il commanda qu’on lui donnât à manger. 56 Et ses parents étaient hors
d’eux ; et il leur enjoignit de ne dire à personne ce qui était arrivé.
Commentaires :
Jaïrus, ce chef de synagogue dont la fille
unique est en train de mourir, supplie Jésus de venir dans sa maison. Il n'a
pas autant de foi que le centurion du ch. 7; car ce dernier savait qu'une
parole du Seigneur était suffisante pour que son serviteur soit guéri, même
à distance. Pendant que Jésus est en chemin, Il est touché furtivement par
cette femme qui auparavant avait consulté en pure perte un grand nombre de
médecins. Mais avec la guérison le Seigneur veut lui donner l'assurance de
la paix: aussi l'oblige-t-il à se faire connaître.
Poursuivant sa route avec le père angoissé,
Jésus a «la langue des savants» pour soutenir par une parole (v. 50; comp. ch.
7 v. 13 et És. 50 v. 4). Et alors, a lieu une scène extraordinaire. À l'appel
du «Prince de la vie» (Act. 3 v. 15), la jeune fille se lève immédiatement.
Mais Jésus sait qu'elle a maintenant besoin de nourriture, et dans sa
tendre sollicitude, Il veille à ce que celle-ci soit assurée. Ainsi dans ces
deux circonstances nous voyons l'amour du Seigneur se manifester encore après
la délivrance: Envers la femme pour l'établir dans une relation personnelle avec
Lui et l'amener à Lui rendre un témoignage public; envers cette jeune fille
pour la nourrir et la fortifier.
Janvier
Lecture : Luc 9
v. 1 à 17
1 Et ayant assemblé les douze,
il leur donna puissance et autorité sur tous les démons, et [le pouvoir] de
guérir les maladies. 2 Et il les
envoya prêcher le royaume de Dieu et guérir les infirmes ; 3 et il leur dit : Ne prenez rien
pour le chemin, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; et n’ayez pas
chacun deux tuniques. 4 Et dans
quelque maison que vous entriez, là demeurez, et de là partez. 5 Et tous ceux qui ne vous recevront
pas,… en sortant de cette ville-là, secouez même la poussière de vos pieds, en
témoignage contre eux[92].
6 Et, partant, ils parcouraient tous
les villages, évangélisant et guérissant partout. 7 Et Hérode le tétrarque ouït parler de toutes les choses qui
étaient faites par lui ; et il était en perplexité, parce que quelques-uns
disaient que Jean était ressuscité d’entre les morts ; 8 et quelques-uns, qu’Élie était
apparu ; et d’autres, que l’un des anciens prophètes était ressuscité. 9 Et Hérode dit : Moi, j’ai fait
décapiter Jean ; mais qui est celui-ci, de qui j’entends dire de telles
choses ? et il cherchait à le voir.
10 Et les apôtres, étant de
retour, lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait. Et les prenant avec lui,
il se retira à l’écart dans un lieu désert d’une ville[93]
appelée Bethsaïda. 11 Et les foules,
l’ayant su, le suivirent. Et les ayant reçus, il leur parla du royaume de Dieu,
et guérit ceux qui avaient besoin de guérison.
12 Et le jour commença à
baisser ; et les douze, s’approchant, lui dirent : Renvoie la foule,
afin qu’ils aillent dans les villages et dans les campagnes d’alentour, et s’y
logent et trouvent des vivres, car nous sommes ici dans un lieu désert. 13 Mais il leur dit : Vous,
donnez-leur à manger. Et ils dirent : Nous n’avons pas plus de cinq pains
et de deux poissons, à moins que nous n’allions et que nous n’achetions de quoi
manger pour tout ce peuple ; 14 car
ils étaient environ cinq mille hommes. Et il dit à ses disciples :
Faites-les asseoir par rangs de cinquante chacun. 15 Et ils firent ainsi, et les firent tous asseoir. 16 Et ayant pris les cinq pains et les
deux poissons, et regardant vers le ciel, il les bénit, et les rompit ; et
il les donna à ses disciples pour les mettre devant la foule. 17 Et ils mangèrent tous et furent
rassasiés ; et de ce qui leur était resté de morceaux, on ramassa douze
paniers.
Commentaires :
Le Seigneur envoie ses apôtres. La puissance et
l'autorité qu'Il leur confère sont la seule chose dont ils ont besoin pour le
chemin (v. 3). À leur retour, les douze s'empressent de raconter ce qu'ils
ont fait (v. 10; comp. Act. 14 v. 27 où Paul et Barnabas font le récit de
«toutes les choses que Dieu avait faites avec eux»; voir aussi Act.
21 v. 19 et 1 Cor. 15 v. 10). Alors Jésus les prend avec lui à l'écart; mais
les foules ne tardent pas à le découvrir, de sorte que, sans la moindre
impatience, sans se lasser, Il reprend son ministère. Il les reçoit, leur
parle, et les guérit. Quant aux disciples, ils voudraient renvoyer tous ces
gens, moins peut-être par intérêt pour eux comme ils le prétendent (v. 12) que
par souci de leur propre repos. Mais leur Maître, en même temps qu'Il va
s'occuper de ces foules, a préparé une leçon pour les siens. Quand a été
constatée l'insuffisance de leurs ressources pour nourrir cette multitude,
Jésus y pourvoit par son propre pouvoir. Remarquons qu'Il aurait pu se passer
des cinq pains et des deux poissons. Mais dans sa grâce, Il prend le peu que
nous mettons à sa disposition et sait en faire une grande abondance. Sa
puissance s'accomplit toujours dans l'infirmité de ses serviteurs (2 Cor. 12 v.
9).
Janvier
Lecture : Luc 9
v. 18 à 36
18 Et il arriva, comme il priait
à l’écart, que ses disciples étaient avec lui. Et il les interrogea,
disant : Qui disent les foules que je suis ? 19 Et répondant, ils dirent : Jean le baptiseur ; et
d’autres : Élie ; et d’autres, que l’un des anciens prophètes est
ressuscité. 20 Et il leur dit :
Et vous, qui dites-vous que je suis ? Et Pierre, répondant, dit : Le
Christ de Dieu ! 21 Et
s’adressant à eux avec force, il leur commanda de ne dire ceci à personne, 22 disant : Il faut que le fils de
l’homme souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté des anciens et des principaux
sacrificateurs et des scribes, et qu’il soit mis à mort, et qu’il soit
ressuscité le troisième jour.
23 Et il disait à tous : Si
quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa
croix chaque jour, et me suive : 24
car quiconque voudra sauver sa vie la perdra[94] ;
et quiconque perdra[95]
sa vie pour l’amour de moi, celui-là la sauvera. 25 Car que profitera-t-il à un homme de gagner le monde entier,
s’il se détruit[96]
lui-même ou se perd lui-même ? 26 Car
quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le fils de l’homme aura honte de
lui quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. 27 Et je vous dis, en vérité, que de
ceux qui sont ici présents, il y en a quelques-uns qui ne goûteront point la
mort jusqu’à ce qu’ils aient vu le royaume de Dieu.
28 Et il arriva, environ huit
jours après ces paroles, qu’il prit avec lui Pierre et Jean et Jacques, et
qu’il monta sur une[97]
montagne pour prier. 29 Et comme il
priait, l’apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement devint
blanc [et] resplendissant comme un éclair ; 30 et voici, deux hommes, qui étaient Moïse et Élie, parlaient avec
lui, 31 lesquels, apparaissant en
gloire, parlaient de sa mort[98]
qu’il allait accomplir à Jérusalem. 32
Et Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil ; et
quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui étaient
avec lui. 33 Et il arriva, comme ils
se séparaient de lui, que Pierre dit à Jésus : Maître[99], il
est bon que nous soyons ici ; et faisons trois tentes : une pour toi,
et une pour Moïse, et une pour Élie, ne sachant ce qu’il disait. 34 Et comme il disait ces choses, une
nuée vint et les couvrit[100] ;
et ils eurent peur comme ils entraient dans la nuée. 35 Et il y eut une voix venant de la nuée, disant : Celui-ci
est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. 36
Et la voix s’étant fait entendre, Jésus se trouva seul. Et ils se turent, et ne
rapportèrent en ces jours-là à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Commentaires :
Les foules considèrent Jésus comme un prophète,
et non comme le Christ, le Fils de Dieu (v. 19). C'est ce qui conduit le
Seigneur à parler de son chemin de réjection et de souffrances où Il
invite les siens à Le suivre. Ce chemin implique le renoncement non pas simplement à telle ou telle
chose, mais à soi-même, à toute volonté propre. Vis-à-vis du monde
et de ses convoitises, les chrétiens sont morts (Gal. 6 v. 14), mais ils
sont vivants pour Dieu et pour le ciel. Par contre, ceux qui veulent vivre
leur vie ici-bas ont devant eux la mort éternelle. L'enjeu de ce choix
capital, c'est notre âme; elle a plus de prix que le monde tout entier.
En même temps qu'Il ouvre ce difficile chemin de
la croix, le Seigneur, pour encourager les siens, désire leur montrer où il se
termine: dans la gloire avec Lui. Et quel est là-haut le grand sujet
d'entretien? La mort du Seigneur Jésus. Il en parle avec Moïse et Élie, n'ayant
pu le faire avec ses disciples (v. 22; Matt. 16 v. 21, 22). Mais quelque grands
que soient ces témoins de l'Ancien Testament, ils doivent s'effacer devant la
gloire du «Fils bien-aimé». La loi et les prophètes ont pris fin; dorénavant
Dieu parle dans le Fils. Écoutons-Le (v. 35; Héb. 1 v. 2)!
Janvier
Lecture : Luc 9
v. 37 à 56
37 Et il arriva, le jour
suivant, quand ils furent descendus de la montagne, qu’une grande foule vint à
sa rencontre. 38 Et voici, un homme
de la foule s’écria, disant : Maître[101],
je te supplie, jette les yeux sur mon fils, car il est mon unique ; 39 et voici, un esprit le saisit ;
et soudain il crie ; et il le déchire, en le faisant écumer ; et
c’est à peine s’il se retire de lui après l’avoir broyé ; 40 et j’ai supplié tes disciples de le
chasser, et ils n’ont pas pu. 41 Et
Jésus, répondant, dit : Ô génération incrédule et perverse, jusques à
quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? Amène ici ton fils. 42 Et encore, comme il approchait, le
démon le renversa et le tourmenta violemment ; mais Jésus tança l’esprit
immonde, et guérit l’enfant, et le rendit à son père. 43 Et tous furent étonnés de la grandeur de Dieu. Et comme tous
s’étonnaient de tout ce que Jésus faisait, il dit à ses disciples : 44 Vous, gardez bien ces paroles que
vous avez entendues, car le fils de l’homme va être livré entre les mains des
hommes. 45 Mais ils ne comprirent
pas cette parole, et elle leur était cachée, en sorte qu’ils ne la saisissaient
pas ; et ils craignaient de l’interroger touchant cette parole.
46 Et il s’éleva au milieu d’eux
une question, [à savoir] lequel d’entre eux serait[102] le
plus grand. 47 Mais Jésus, voyant la
pensée de leur cœur, prit un petit enfant, et le plaça auprès de lui ; 48 et il leur dit : Quiconque
recevra ce petit enfant en mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit,
reçoit celui qui m’a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous,
c’est celui-là qui est grand.
49 Et Jean, répondant,
dit : Maître[103],
nous avons vu quelqu’un qui chassait des démons en ton nom, et nous le lui
avons défendu[104],
parce qu’il ne [te] suit pas avec nous. 50
Et Jésus lui dit : Ne le lui défendez pas[105],
car celui qui n’est pas contre vous est pour vous.
51 Or il arriva, comme les jours
de son assomption s’accomplissaient, qu’il dressa sa face résolument pour aller
à Jérusalem ; 52 et il envoya
devant sa face des messagers. Et s’en étant allés, ils entrèrent dans un
village de Samaritains pour lui préparer [un logis] ; 53 et ils ne le reçurent point, parce que sa face était tournée
vers Jérusalem. 54 Et ses disciples,
Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous disions
que le feu descende du ciel et les consume, comme aussi fit Élie ?[106]
55 Et, se tournant, il les censura
fortement [et dit : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés] ! 56 Et ils s’en allèrent à un autre
village.
Commentaires :
Après la scène de gloire dont Il a été le
centre, Jésus doit faire face à une situation terrible: l'emprise de Satan sur
un jeune garçon et la détresse de son père. La délivrance qu'Il opère exalte la
grandeur de Dieu (v. 43).
Quelle inconséquence nous trouvons ensuite chez
les disciples! Ils suivent Celui dont l'abaissement volontaire le
conduit à la croix. Mais en même temps ils s'occupent de savoir lequel d'entre
eux sera le plus grand (v. 46)! Ils ont eux-mêmes chassé les démons au
nom du Seigneur — sans toujours y réussir (v. 40), mais ils interdisent à un
autre de le faire (v. 49; comp. Nomb. 11 v. 26 à 29). Enfin, tandis que leur
Maître est en chemin pour accomplir l'œuvre du salut des hommes… et le
leur, Jacques et Jean voudraient faire descendre le feu du jugement sur les
Samaritains qui refusent de le recevoir. Égoïsme, jalousie, étroitesse, rancune
et projets de vengeance, nous reconnaissons le triste esprit qui, hélas!
anime souvent nos pauvres cœurs naturels (v. 55).
Jésus entreprend maintenant son dernier voyage à
Jérusalem en pleine connaissance de ce qui l'y attend, mais avec une sainte
détermination. Il dresse sa face résolument (v. 51). Notre cher Sauveur
ne déviera pas du but que son amour s'est assigné.
Janvier
Lecture : Luc 9
v. 57 à 62 ; 10 v. 1 à 9
57 Et il arriva,
comme ils allaient par le chemin, qu’un certain homme lui dit : Seigneur,
je te suivrai où que tu ailles. 58 Et
Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont
des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. 59 Et il dit à un autre :
Suis-moi ; — et il dit : Seigneur, permets-moi d’aller premièrement
ensevelir mon père. 60 Et Jésus lui
dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; mais toi, va et
annonce le royaume de Dieu. 61 Et un
autre aussi dit : Je te suivrai, Seigneur ; mais permets-moi de
prendre premièrement congé de ceux qui sont dans ma maison. 62 Et Jésus lui dit : Nul qui a
mis la main à la charrue et qui regarde en arrière, n’est propre pour le
royaume de Dieu.
1 Or après ces choses, le Seigneur en désigna aussi soixante-dix autres, et les envoya deux à deux devant sa face dans toutes les villes et dans tous les lieux où il devait lui-même aller. 2 Il leur disait donc : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson. 3 Allez ; voici, moi je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. 4 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales ; et ne saluez personne en chemin. 5 Mais, dans quelque maison que vous entriez, dites premièrement : Paix sur cette maison ! 6 Et si un fils de paix est là, votre paix reposera sur elle[107], sinon elle retournera sur vous. 7 Et demeurez dans la même maison, mangeant et buvant de ce qui [vous sera offert] de leur part ; car l’ouvrier est digne de son salaire. Ne passez pas de maison en maison. 8 Et dans quelque ville que vous entriez et qu’on vous reçoive, mangez de ce qui sera mis devant vous, 9 et guérissez les infirmes qui y seront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous.
Commentaires :
Il est facile de déclarer: «Seigneur, je te
suivrai où que tu ailles» (v. 57). Mais Jésus n'a pas caché ce que cela
comporte de Le suivre (voir v. 23). Or les plus grands obstacles ne sont pas
dans le chemin mais dans notre cœur; et pour nous aider à les y
découvrir, le Seigneur passe en revue ses recoins les plus secrets. L'amour de
nos aises (v. 58), telle ou telle convenance, affection ou habitude (v. 59, 61)
prendraient vite le pas sur l'obéissance que nous devons à Christ et nous
conduiraient ensuite inévitablement à des regrets, à des regards en arrière et
peut-être même à un humiliant abandon final.
Au ch. 10, Jésus met à part 70 ouvriers qu'Il
pousse Lui-même dans sa moisson. Il leur donne ses instructions et les
envoie «comme des agneaux au milieu des loups» (v. 3). Car ils ont à manifester
les caractères d'humilité et de douceur de Celui qui était l'Agneau au
milieu des mêmes loups.
Il y a peu d'ouvriers aujourd'hui comme alors.
Supplions donc le Seigneur de la grande moisson (2 Thess. 3 v. 1). Lui se
chargera de désigner, de former et d'envoyer de nouveaux serviteurs; toutefois
pour pouvoir le demander avec ferveur et droiture, il faut être prêt à accepter
d'y être poussé soi-même.
Janvier
Lecture : Luc
10 v. 10 à 24
10 Mais dans quelque ville que
vous soyez entrés et qu’on ne vous reçoive pas, sortez dans ses rues et
dites : 11 La poussière même de
votre ville, qui s’est attachée à nos pieds[108],
nous la secouons contre vous[109] ;
mais sachez ceci, que le royaume de Dieu s’est approché. 12 Je vous dis que le sort de Sodome sera plus supportable en ce
jour-là que celui de cette ville-là.
13 Malheur à toi,
Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été
faits au milieu de vous eussent été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a
longtemps qu’elles se seraient repenties, s’étant assises dans le sac et la
cendre ; 14 mais le sort de Tyr
et de Sidon, au jugement, sera plus supportable que le vôtre. 15 Et toi, Capernaüm, qui as été élevée
jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans le hadès[110].
16 Celui qui vous écoute,
m’écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette ; et celui qui me
rejette, rejette celui qui m’a envoyé.
17 Et les soixante-dix s’en
revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont
assujettis en ton nom. 18 Et il leur
dit : Je voyais Satan tombant du ciel comme un éclair. 19 Voici, je vous donne l’autorité de
marcher sur les serpents et sur les scorpions, et sur toute la puissance de
l’ennemi ; et rien ne vous nuira ; 20 toutefois ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont
assujettis, mais réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux.
21 — En cette même heure, Jésus
se réjouit en esprit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de
la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et
que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, car c’est ce que tu as
trouvé bon devant toi. 22 Toutes
choses m’ont été livrées par mon Père ; et personne ne connaît qui est le
Fils, si ce n’est le Père ; ni qui est le Père, si ce n’est le Fils, et
celui à qui le Fils voudra le révéler.
23 Et se tournant vers les
disciples, il leur dit en particulier : Bienheureux sont les yeux qui
voient ce que vous voyez ! 24
Car je vous dis que plusieurs prophètes et [plusieurs] rois ont désiré de voir
les choses que vous voyez, et ils ne les ont pas vues, et d’entendre les choses
que vous entendez, et ils ne les ont pas entendues.
Commentaires :
Jésus s'adresse solennellement aux villes dans
lesquelles Il avait enseigné et accompli tant de miracles. Et Il souligne la
grande responsabilité de leurs habitants. Que pourrait-Il dire aujourd'hui de
tant de jeunes élevés dans des familles chrétiennes, bien plus privilégiés,
mais plus responsables aussi que tant d'autres?
Les 70 reviennent
tout joyeux. Qu'ils aient ainsi chassé les démons dirige les pensées du
Seigneur sur le moment où le diable sera lui-même chassé du ciel et précipité
sur la terre (Apoc. 12 v. 7…). Mais Jésus invite les disciples à se réjouir
pour un autre motif: le ciel, purifié de la présence de Satan, deviendra leur
demeure. Dès maintenant leurs noms y sont écrits. À son tour, le Seigneur se
réjouit et s'émerveille, non de la puissance qui a été exercée, mais des
conseils du Dieu d'amour. Il a plu au Père de se faire connaître par le moyen
du Fils. Et, en contraste avec ce que nous disons généralement aux enfants:
«quand tu seras grand, tu comprendras ceci ou cela», à qui une telle révélation
a-t-elle justement été faite? Aux petits enfants et à ceux qui leur
ressemblent par l'humilité et la simplicité de leur foi. Remplissons-nous ces
conditions?
Janvier
25 Et voici, un
docteur de la loi se leva pour l’éprouver, et dit : Maître, que faut-il
que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle ? 26 Et il lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Comment
lis-tu ? 27 Et répondant, il
dit : «Tu aimeras le *Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton
âme, et de toute ta force, et de toute ta pensée»[111] ; «et ton prochain comme toi-même»[112].
28 Et il lui dit : Tu as bien
répondu ; fais cela, et tu vivras. 29
Mais lui, voulant se justifier lui-même, dit à Jésus : Et qui est mon
prochain ?
30 Et Jésus,
répondant, dit : Un homme descendit de Jérusalem à Jéricho, et tomba entre
[les mains des] voleurs, qui aussi, l’ayant dépouillé et l’ayant couvert de
blessures, s’en allèrent, le laissant à demi mort. 31 Or, par aventure, un sacrificateur descendait par ce chemin-là,
et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; 32 et pareillement aussi un lévite, étant arrivé en cet endroit-là,
s’en vint, et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; 33 mais un Samaritain, allant son
chemin, vint à lui, et, le voyant, fut ému de compassion, 34 et s’approcha et banda ses plaies, y versant de l’huile et du
vin ; et l’ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l’hôtellerie et
eut soin de lui. 35 Et le lendemain,
s’en allant, il tira deux deniers[113]
et les donna à l’hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui ; et ce
que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai. 36 Lequel de ces trois te semble avoir
été le prochain de celui qui était tombé entre les [mains des] voleurs ? 37 Et il dit : C’est celui qui a
usé de miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Va, et toi fais de même.
38 Et il arriva,
comme ils étaient en chemin, qu’il entra dans un village. Et une femme nommée
Marthe le reçut dans sa maison. 39
Et elle avait une sœur appelée Marie, qui aussi, s’étant assise aux pieds de
Jésus[114],
écoutait sa parole ; 40 mais
Marthe était distraite par beaucoup de service. Et étant venue à Jésus, elle
dit : Seigneur, ne te soucies-tu pas de ce que ma sœur me laisse toute
seule à servir ? Dis-lui donc qu’elle m’aide. 41 Et Jésus, lui répondant, dit : Marthe, Marthe, tu es en
souci et tu te tourmentes de beaucoup de choses, 42 mais il n’est besoin que d’une seule ; et Marie a choisi la
bonne part qui ne lui sera pas ôtée.
Commentaires :
Interrogé par un docteur de la loi, Jésus
retourne la question à la conscience de son interlocuteur. Celui-ci, pour
l'esquiver, voudrait restreindre la portée du mot «prochain». Eh bien!
Le Seigneur lui apprend que ce prochain c'est d'abord Lui, Jésus (v. 36,
37), et qu'à son exemple un racheté devient, par amour, prochain de tous les
hommes. Nous reconnaissons dans le malheureux dépouillé et laissé à demi-mort
le pécheur perdu et sans ressource; dans le sacrificateur et le lévite
les vains secours de la religion; mais dans le Samaritain charitable le Sauveur
qui s'est penché sur notre misère et nous a arrachés à notre sort tragique et
désespéré. L'hôtellerie nous fait penser à l'Assemblée où l'homme
secouru recevra des soins appropriés, et l'hôtelier au Saint-Esprit y
pourvoyant par la Parole et la prière (les deux deniers), sujets
des v. 38 à 42 et ch. 11 v. 1 à 13. En conclusion le Seigneur ne dit plus:
«fais cela (la loi) et tu vivras» (v. 28) mais «va, et toi fais de
même» (v. 37).
La scène suivante
se déroule dans une maison amie. Jésus y est reçu, servi, écouté et aimé. Mais
le service accapare les pensées de Marthe et elle doit être reprise. Le cœur de
Marie ouvert à sa Parole, voilà ce qui réjouit celui du Sauveur (1 Sam. 15 v.
22).
Février
Lecture : Luc
11 v. 1 à 20
1 Et comme il était en prière
dans un certain lieu, il arriva, après qu’il eut cessé, que quelqu’un de ses
disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme aussi Jean l’a
enseigné à ses disciples. 2 Et il
leur dit : Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit
sanctifié ; que ton règne vienne ; 3 donne-nous chaque jour le pain qu’il nous faut ; 4 et remets-nous nos péchés, car
nous-mêmes aussi nous remettons à tous ceux qui nous doivent ; et ne nous
induis pas en tentation[115].
5 Et il leur dit : Qui sera
celui d’entre vous qui, ayant un ami, aille à lui sur le minuit, et lui
dise : Ami, prête-moi trois pains, 6
car mon ami est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui
présenter ?… 7 et celui qui est
dedans, répondant, dira : Ne m’importune pas ; la porte est déjà
fermée, et mes enfants sont au lit avec moi ; je ne puis me lever et t’en
donner. 8 — Je vous dis que, bien
qu’il ne se lève pas et ne lui en donne pas parce qu’il est son ami, pourtant,
à cause de son importunité[116],
il se lèvera et lui en donnera autant qu’il en a besoin. 9 Et moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné ;
cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert ; 10 car quiconque demande, reçoit ;
et celui qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert. 11 Or quel est le père d’entre vous à
qui son fils demandera un pain et qui lui donnera une pierre ? ou aussi,
[s’il demande] un poisson, lui donnera, au lieu d’un poisson, un serpent ?
12 ou aussi, s’il demande un œuf,
lui donnera un scorpion ? 13 Si
donc vous qui êtes méchants, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes[117],
combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il[118]
l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.
14 Et il chassa un démon qui
était muet. Et il arriva que, quand le démon fut sorti, le muet parla ; et
les foules s’en étonnèrent. 15 Mais
quelques-uns d’entre eux disaient : Il chasse les démons par Béelzébul, le
chef des démons. 16 Et d’autres,
pour l’éprouver, lui demandaient un signe du ciel. 17 Mais lui, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout
royaume divisé contre lui-même sera réduit en désert ; et une maison
[divisée] contre elle-même[119]
tombe ; 18 et si Satan aussi
est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il ? parce
que vous dites que je chasse les démons par Béelzébul. 19 Or si c’est par Béelzébul que moi je chasse les démons, vos
fils, par qui les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos
juges. 20 Mais si je chasse les
démons par le doigt de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous.
Commentaires :
Les disciples sont frappés par la place
qu'occupe la prière dans la vie de leur Maître. Faisons comme eux:
demandons au Seigneur de nous apprendre à prier. S'agit-il de réciter quelques
phrases apprises par cœur? La parabole des deux amis nous apprend au contraire
à exprimer chaque besoin d'une manière simple et précise: «Ami,
prête-moi trois pains…» (v. 5). Peut-être est-ce un besoin spirituel
qui tout à coup se fait sentir, et, pour ainsi dire, est venu frapper à la
porte de notre propre cœur (v. 6)? Gardons-nous de le repousser; traitons-le au
contraire comme un ami de passage (v. 6). Mais nous n'avons rien à
lui présenter? Alors tournons-nous vers l'Ami divin, sans crainte de
L'importuner. Dans son amour, Dieu se plaît à répondre à ses enfants et ne les
trompe jamais. Au contraire, si dans notre ignorance et notre manque de sagesse
il nous est arrivé de Lui demander «une pierre», Il a su changer notre demande
en «des choses bonnes».
Jusqu'à ce qu'il ait rencontré le Seigneur
Jésus, l'homme est aussi muet pour Dieu que le démoniaque du v. 14.
Sauvé par Christ, ayant à sa conversion reçu le don du Saint Esprit (comp. v.
13), c'est alors qu'il peut élever sa voix en louange et en prière. Usons
largement de ce privilège!
Février
Lecture : Luc
11 v. 21 à 36
21 Quand l’homme fort, revêtu de
ses armes, garde son palais[120],
ses biens sont en paix ; 22
mais s’il en survient un plus fort que lui qui le vainque, il lui ôte son
armure à laquelle il se confiait, et fait le partage de ses dépouilles. 23 Celui qui n’est pas avec moi est
contre moi ; et celui qui n’assemble pas avec moi, disperse.
24 Quand l’esprit immonde est
sorti d’un homme, il va par des lieux secs, cherchant du repos ; et n’en
trouvant point, il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti.
25 Et y étant venu, il la trouve
balayée et ornée. 26 Alors il va, et
prend sept autres esprits plus méchants que lui-même ; et étant entrés,
ils habitent là ; et la dernière condition de cet homme-là est pire que la
première.
27 Et il arriva, comme il disait
ces choses, qu’une femme éleva sa voix du milieu de la foule et lui dit :
Bienheureux est le ventre qui t’a porté, et les mamelles que tu as tetées. 28 Et il dit : Mais plutôt,
bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent.
29 Et comme les foules
s’amassaient, il se mit à dire : Cette génération est une méchante
génération ; elle demande un signe ; et il ne lui sera pas donné de
signe, si ce n’est le signe de Jonas[121]. 30 Car comme Jonas fut un signe aux
Ninivites, ainsi aussi sera le fils de l’homme à cette génération. 31 Une reine du midi se lèvera au
jugement avec les hommes de cette génération et les condamnera ; car elle
vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y
a ici plus que Salomon[122].
32 Des hommes de Ninive se lèveront
au jugement avec cette génération et la condamneront ; car ils se sont
repentis à la prédication de Jonas, et voici, il y a ici plus que Jonas.
33 Or personne, après avoir
allumé une lampe, ne la met dans un lieu caché, ni sous le boisseau, mais sur
le pied de lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. 34 La lampe du corps, c’est ton
œil ; lorsque ton œil est simple, ton corps tout entier aussi est plein de
lumière ; mais lorsqu’il est méchant, ton corps aussi est ténébreux. 35 Prends donc garde que la lumière qui
est en toi ne soit ténèbres. 36 Si
donc ton corps tout entier est plein de lumière, n’ayant aucune partie
ténébreuse, il sera tout plein de lumière, comme quand la lampe t’éclaire de
son éclat.
Commentaires :
Seule la puissance du Seigneur Jésus, vainqueur
de «l'homme fort», peut nous délivrer du mal qui est en nous. Sinon une passion
chassée sera fatalement remplacée par une autre. Notre cœur est semblable à la
maison du v. 25. Rien ne sert de le balayer ou de l'orner si un hôte
nouveau, Jésus, ne vient l'habiter et le gouverner.
La bénédiction, répète ensuite le Seigneur, ne
dépend ni des relations de famille (v. 27, 28; comp. ch. 8 v. 21) ni des
privilèges d'une génération. Elle est promise à ceux qui écoutent et qui
gardent la Parole de Dieu.
Le v. 33 reprend l'enseignement du ch. 8 v. 16.
Le boisseau, mesure de capacité, est le symbole du commerce et des affaires;
le lit, celui du sommeil et de la paresse. Choses opposées l'une
à l'autre, mais toutes deux capables d'étouffer la petite flamme de notre
témoignage. En Matt. 5 v. 15, la lampe devait luire «pour tous ceux qui sont dans
la maison». Ici, elle est allumée «afin que ceux qui entrent — les
visiteurs — voient la lumière».
L'œil méchant (v. 34) est celui qui fait
pénétrer en nous les ténèbres du péché. Attention à la direction que prennent
quelquefois nos regards (Job 31 v. 1), à certaines lectures qui souillent le
cœur et égarent l'imagination ! (2 Cor. 7 v. 1).
Février
37 Et comme il
parlait, un pharisien le pria de dîner chez lui ; et entrant, il se mit à
table. 38 Mais le pharisien, voyant
[cela], s’étonna parce qu’il ne s’était pas premièrement lavé avant le dîner. 39 Et le Seigneur lui dit : Pour
vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, mais au
dedans vous êtes pleins de rapine et de méchanceté. 40 Insensés ! celui qui a fait le dehors, n’a-t-il pas fait le
dedans aussi ? 41 Mais donnez
l’aumône de ce que vous avez ; et voici, toutes choses vous seront nettes.
42 Mais malheur à vous,
pharisiens ! car vous payez la dîme de la menthe et de la rue[123]
et de toute sorte d’herbe, et vous négligez le jugement et l’amour de
Dieu : il fallait faire ces choses-ci, et ne pas laisser celles-là. 43 Malheur à vous, pharisiens !
car vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans
les places publiques. 44 Malheur à
vous ! car vous êtes comme les sépulcres qui ne paraissent pas ; et
les hommes, marchant dessus, n’en savent rien.
45 Et l’un des
docteurs de la loi, répondant, lui dit : Maître[124],
en disant ces choses tu nous dis aussi des injures. 46 Et il dit : À vous aussi, malheur, docteurs de la
loi ! car vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et
vous-mêmes vous ne touchez pas ces fardeaux d’un seul de vos doigts. 47 Malheur à vous ! car vous
bâtissez les tombeaux des prophètes, et vos pères les ont tués. 48 Vous rendez donc témoignage aux
œuvres de vos pères et vous y prenez plaisir ; car eux, ils les ont tués,
et vous, vous bâtissez leurs tombeaux. 49
C’est pourquoi aussi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des
prophètes et des apôtres, et ils en tueront et en chasseront par des
persécutions : 50 afin que le
sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde soit
redemandé à cette génération, 51
depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui périt entre l’autel et la
maison : oui, vous dis-je, il sera redemandé à cette génération. 52 Malheur à vous, les docteurs de la
loi ! car vous avez enlevé la clef de la connaissance : vous n’êtes
pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché ceux qui entraient. 53 Et comme il leur disait ces choses,
les scribes et les pharisiens se mirent à le presser fortement ; et ils le
provoquaient à parler de plusieurs choses, 54
lui dressant des pièges, et cherchant à surprendre quelque chose de sa bouche,
afin de l’accuser.
Commentaires :
Pour la seconde fois Jésus se trouve invité à la
table d'un pharisien (comp. ch. 7 v. 36). Et ici encore son hôte se permet des
critiques à son sujet. Alors, dans un discours véhément, Celui qui connaît les
cœurs dénonce la méchanceté et l'hypocrisie de cette classe responsable du
peuple. Tout en se donnant une apparence pieuse aux yeux des hommes, ces
pharisiens et ces docteurs de la loi cachaient un état intérieur de corruption
et de mort, comme un tombeau sur lequel on marche sans s'en apercevoir.
Qui oserait jamais parler aussi sévèrement à
quelqu'un qui l'a invité? Mais, selon le témoignage des pharisiens eux-mêmes,
Jésus était vrai et ne s'embarrassait de personne et n'avait pas
égard à l'apparence des hommes (Matt. 22 v. 16). Quel exemple pour nous qui
savons si bien, par des paroles aimables (mais souvent si peu sincères),
ménager notre réputation! Sous prétexte de courtoisie, c'est faire preuve au
fond de cette fausseté et de ce formalisme que Jésus condamnait chez les
pharisiens.
Ne pouvant contredire le Seigneur, ses
adversaires cherchent à le trouver en faute. Quelques expressions du Ps. 119
nous font connaître ses prières pendant qu'Il souffrait d'une telle opposition
(v. 98, 110, 150…).
Février
Lecture : Luc
12 v. 1 à 12
1 Cependant les foules s’étant
rassemblées par milliers, de sorte qu’ils se foulaient les uns les autres, il
se mit, avant tout, à dire à ses disciples : Tenez-vous en garde contre le
levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. 2 Mais il n’y a rien de couvert qui ne sera révélé, ni rien de
secret qui ne sera connu. 3 C’est
pourquoi toutes les choses que vous avez dites dans les ténèbres seront
entendues dans la lumière, et ce dont vous avez parlé à l’oreille dans les
chambres sera publié sur les toits.
4 Mais je vous dis à vous, mes
amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui après cela ne
peuvent rien faire de plus ; 5
mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après
avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne[125] :
oui, vous dis-je, craignez celui-là. 6
Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous[126] ?
et pas un seul d’entre eux n’est oublié devant Dieu. 7 Mais les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne
craignez donc pas : vous valez mieux que beaucoup de passereaux.
8 Et je vous dis : Quiconque
m’aura confessé devant les hommes, le fils de l’homme le confessera aussi
devant les anges de Dieu ; 9 mais
celui qui m’aura renié devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu.
10 Et quiconque parlera[127]
contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais à celui qui aura
proféré des paroles injurieuses contre le Saint Esprit, il ne sera pas
pardonné.
11 Et quand ils vous mèneront
devant les synagogues et les magistrats et les autorités, ne soyez pas en souci
comment, ou quelle chose vous répondrez, ou de ce que vous direz ; 12 car le Saint Esprit vous enseignera
à l’heure même ce qu’il faudra dire.
Commentaires :
L'hypocrisie qui caractérisait les pharisiens
pouvait aussi, sous une autre forme, devenir un danger pour les disciples. Ceux
qui suivent Jésus peuvent cacher aux yeux du monde leur relation avec
Lui. C'est pourquoi le Seigneur, en présence des foules, encourage les siens à
Le reconnaître ouvertement devant les hommes sans crainte des conséquences.
Nous savons qu'en effet des persécutions terribles attendaient les disciples et
les chrétiens des premiers siècles. Avec tendresse, le Seigneur prépare ses
amis (v. 4) à ces jours difficiles, et Il dirige leurs pensées vers le Père
céleste. Dieu qui se préoccupe du sort d'un petit moineau de valeur infime,
n'aurait-Il pas soin de ses enfants dans l'épreuve? Et de plus, pour le
témoignage qu'ils auraient à rendre, ils n'avaient pas à se tourmenter; le Saint
Esprit leur en dicterait les paroles.
De nos jours, dans nos pays, les croyants ne
sont ni maltraités ni mis à mort. Mais s'ils sont fidèles, ils seront néanmoins
haïs et méprisés par le monde, chose toujours pénible à supporter. Ces
exhortations et les promesses qui les accompagnent sont donc bien aussi pour
nous. Demandons au Seigneur de nous donner plus de courage pour proclamer son
Nom.
Février
Lecture : Luc
12 v. 13 à 31
13 Et quelqu’un lui dit du
milieu de la foule : Maître[128],
dis à mon frère de partager avec moi l’héritage. 14 Mais il lui dit : Homme, qui est-ce qui m’a établi sur vous
[pour être votre] juge et pour faire vos partages ? 15 Et il leur dit : Voyez, et gardez-vous de toute
avarice ; car encore que quelqu’un soit riche, sa vie n’est pas dans[129]
ses biens.
16 Et il leur dit une parabole,
disant : Les champs d’un homme riche avaient beaucoup rapporté ; 17 et il raisonnait en lui-même,
disant : Que ferai-je, car je n’ai pas où je puisse assembler mes
fruits ? 18 Et il dit :
Voici ce que je ferai : j’abattrai mes greniers et j’en bâtirai de plus
grands, et j’y assemblerai tous mes produits et mes biens ; 19 et je dirai à mon âme : [Mon]
âme, tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ;
repose-toi, mange, bois, fais grande chère. 20 Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme
te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui
seront-elles ? 21 Il en est
ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche
quant à Dieu.
22 Et il dit à ses
disciples : À cause de cela, je vous dis : Ne soyez pas en souci pour
la vie, de ce que vous mangerez ; ni pour le corps, de quoi vous serez
vêtus : 23 la vie est plus que
la nourriture, et le corps plus que le vêtement. 24 Considérez les corbeaux : ils[130] ne
sèment ni ne moissonnent, et ils n’ont pas de cellier ni de grenier ; et
Dieu les nourrit : combien valez-vous mieux que les oiseaux ! 25 Et qui d’entre vous, par le souci
qu’il se donne, peut ajouter une[131]
coudée à sa taille ? 26 Si donc
vous ne pouvez pas même ce qui est très-petit, pourquoi êtes-vous en souci du
reste ? 27 Considérez les lis,
comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant
je vous dis que même Salomon, dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un
d’eux. 28 Et si Dieu revêt ainsi
l’herbe qui est aujourd’hui au champ et qui demain est jetée dans le four,
combien plus vous [vêtira-t-il], gens de petite foi ! 29 Et vous, ne recherchez pas ce que vous mangerez ou ce que vous
boirez, et n’en soyez pas en peine ; 30
car les nations du monde recherchent toutes ces choses, et votre Père sait
que vous avez besoin de ces choses ; 31
mais recherchez son royaume, et ces choses vous seront données par-dessus. 32 — Ne crains pas, petit troupeau[132],
car il a plu à votre Père de vous donner le royaume.
Commentaires :
Le Seigneur est interpellé par quelqu'un de la
foule au sujet d'une question d'héritage. Il en profite pour mettre à nu
la racine de ces contestations: l'avarice. «Car c'est une racine
de toutes sortes de maux que l'amour de l'argent» (1 Tim. 6 v. 10). La parabole
du riche et de ses greniers devenant trop petits, illustre cette passion
d'amasser. Accumuler, calculer et faire des projets à long terme, on couvre
volontiers cela du nom de prévoyance. Eh bien! C'est au contraire la suprême imprévoyance,
car c'est négliger et tromper ce qu'on a de plus précieux: … son âme!
Dans sa folie, le riche avait cru satisfaire la sienne en lui offrant «beaucoup
de biens» (v. 19). Mais à l'âme impérissable il faut une autre nourriture. Oui,
«insensé» est le nom que Dieu donne à cet homme (comp. Jér. 17 v. 11
fin). Sur combien de tombes cette épitaphe pourrait-elle être inscrite (Ps. 52
v. 7)?
En contraste, Jésus apprend aux siens que la
vraie prévoyance consiste à mettre sa confiance en Dieu. Toute inquiétude
au sujet de nos besoins journaliers est réglée par cette affirmation: «Votre
Père sait que vous avez besoin de ces choses» (v. 30). Si nous faisons
passer d'abord Son royaume et Ses
intérêts, Lui se chargera entièrement des nôtres.
Février
Lecture : Luc
12 v. 32 à 48
32 — Ne crains pas, petit
troupeau[133],
car il a plu à votre Père de vous donner le royaume.
33 Vendez ce que vous avez, et
donnez l’aumône ; faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un
trésor qui ne défaille pas, dans les cieux, d’où le voleur n’approche pas, et
où la teigne ne détruit pas ; 34
car là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur.
35 Que vos reins soient ceints[134]
et vos lampes allumées ; 36 et
soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître[135],
à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra et qu’il
heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. 37
Bienheureux sont ces esclaves, que le maître[136],
quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra[137]
et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira. 38 Et s’il vient à la seconde veille[138],
et s’il vient à la troisième, et qu’il les trouve ainsi, bienheureux sont ces
[esclaves]-là. 39 Mais sachez ceci,
que si le maître de la maison eût su à quelle heure le voleur devait venir, il
eût veillé et n’eût pas laissé percer sa maison. 40 Vous donc aussi soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne
pensez pas, le fils de l’homme vient.
41 Et Pierre lui dit :
Seigneur, dis-tu cette parabole pour nous, ou aussi pour tous ? 42 Et le Seigneur dit : Qui donc
est l’économe fidèle et prudent que le maître[139]
établira sur les domestiques de sa maison, pour leur donner au temps convenable
leur ration de blé ? 43
Bienheureux est cet esclave-là, que son maître lorsqu’il viendra, trouvera
faisant ainsi. 44 En vérité, je vous
dis qu’il l’établira sur tous ses biens. 45
Mais si cet esclave-là dit en son cœur : Mon maître tarde à venir, et
qu’il se mette à battre les serviteurs et les servantes, et à manger et à boire
et à s’enivrer, 46 le maître de cet
esclave-là viendra en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne sait
pas, et il le coupera en deux, et lui donnera sa part avec les infidèles.
47 Or cet esclave qui a connu la
volonté de son maître, et qui ne s’est pas préparé et n’a point fait selon sa
volonté, sera battu de plusieurs coups ; 48 et celui qui ne l’a point connue, et qui a fait des choses qui
méritent des coups, sera battu de peu de coups : car à quiconque il aura
été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé ; et à celui à qui il aura
été beaucoup confié, il sera[140]
plus redemandé.
Commentaires :
Le riche dans la parabole avait amassé des
trésors pour lui-même (v. 21) et il avait tout perdu, y compris son âme.
Le Seigneur révèle maintenant à ses disciples un moyen pour se constituer des
trésors à l'abri de tous les risques: donner l'aumône, partager leurs biens,
car cela revient à faire un sûr placement à la banque du ciel (v. 33; comp. ch.
18 v. 22). Le cœur s'attachera alors à ce trésor céleste et attendra d'autant
plus ardemment la venue du Seigneur (lire 1 Pier. 1 v. 4). Jésus revient.
Cette espérance a-t-elle dans notre vie ses conséquences pratiques: nous
détacher déjà d'un monde que nous allons quitter et nous purifier
«comme Lui est pur» (1 Jean 3 v. 3); nous remplir de zèle dans le
service envers les âmes et enfin nous réjouir? Pensons aussi à la joie
de notre cher Sauveur dont les affections seront comblées. Il se plaira à
recevoir et à servir Lui-même au festin de la grâce ceux qui l'auront servi et
attendu sur la terre (v. 37). Alors «l'économe fidèle et prudent» recevra sa
récompense et l'esclave qui n'a point fait selon la volonté de son Maître — tout
en la connaissant (v. 47; Jac. 4 v. 17) — sa rétribution solennelle. «À
celui à qui il aura été beaucoup confié…». Essayons de faire chacun le compte
de tout ce que nous avons reçu et tirons notre conclusion.
Février
Lecture : Luc
12 v. 49 à 59 ; 13 v. 1 à 5
49 Je suis venu jeter le feu sur
la terre ; et que veux-je[141],
si déjà il est allumé ? 50 Mais
j’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à
ce qu’il soit accompli ! 51
Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, vous
dis-je ; mais plutôt la division. 52
Car désormais ils seront cinq dans une[142]
maison, divisés : trois seront divisés contre deux, et deux contre
trois ; 53 le père contre le
fils, et le fils contre le père ; la mère contre la fille, et la fille
contre la mère ; la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille
contre sa belle-mère.
54 Et il dit aussi aux
foules : Quand vous voyez une nuée se lever de l’occident, aussitôt vous
dites : Une ondée vient ; et cela arrive ainsi. 55 Et quand [vous voyez] souffler le vent du midi, vous
dites : Il fera chaud ; et cela arrive. 56 Hypocrites ! vous savez discerner les apparences de la
terre et du ciel, et comment ne discernez-vous pas ce temps-ci ?
57 Et pourquoi aussi ne
jugez-vous pas par vous-mêmes de ce qui est juste ? 58 Car quand tu vas avec ta partie adverse devant le magistrat,
efforce-toi en chemin d’en être délivré, de peur qu’elle ne te tire devant le
juge ; et le juge te livrera au sergent, et le sergent te jettera en
prison. 59 Je te dis que tu ne
sortiras point de là, que tu n’aies payé jusqu’à la dernière pite[143].
1 Or en ce même temps,
quelques-uns se trouvaient là présents, qui lui racontèrent [ce qui s’était
passé] touchant les Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec leurs
sacrifices. 2 Et [Jésus], répondant,
leur dit : Croyez-vous que ces Galiléens fussent plus pécheurs que tous
les Galiléens, parce qu’ils ont souffert de telles choses ? 3 Non, vous dis-je ; mais si vous
ne vous repentez, vous périrez tous de la même manière. 4 Ou, ces dix-huit sur qui tomba la tour dans Siloé, et qu’elle
tua, croyez-vous qu’ils fussent plus coupables[144]
que tous les hommes qui habitent Jérusalem ? 5 Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous
périrez tous pareillement.
Commentaires :
Jusqu'au «baptême» de sa mort, Jésus est «à
l'étroit» dans son âme. La croix est nécessaire pour que son amour puisse
s'exprimer pleinement et trouver un écho dans le cœur des hommes.
Sa venue est une mise à l'épreuve. Au sein de
familles autrefois unies dans l'impiété, Il sera reçu par les uns, rejeté
par les autres. Combien de maisons ressemblent à celle qui est décrite ici (v.
52, 53)!
Puis le Seigneur s'adresse de nouveau aux Juifs
«hypocrites»… dans un amour vrai pour leurs âmes (v. 56). Ne nous
étonnons pas de la dureté que revêtent parfois ses paroles. Elle est
imposée par celle du cœur de l'homme. Il faut un marteau de fer pour
briser le roc (Jér. 23 v. 29).
Israël avait encouru la colère de Dieu qui était
devenu sa «partie adverse» (v. 58). Or Dieu était alors en Christ, offrant la
réconciliation à son peuple, mais celui-ci refusait de la saisir et de
discerner les signes avant-coureurs du jugement (v. 56). Aujourd'hui encore
Dieu offre à tout homme la réconciliation avant le moment où Il ne pourra être
rencontré que comme le Juge inexorable (2 Cor. 5 v. 19).
Au ch. 13 v. 1 à 5, Jésus évoque deux événements
récents et solennels et s'en sert pour exhorter ses auditeurs à la repentance.
Sachons aussi saisir les occasions d'avertir ceux qui nous entourent.
Février
Lecture : Luc
13 v. 6 à 21
6 Et il disait
cette parabole : Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne ; et il vint y chercher du
fruit, et il n’en trouva point. 7 Et
il dit au vigneron : Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce
figuier, et je n’en trouve point : coupe-le ; pourquoi aussi
occupe-t-il inutilement la terre ? 8
Et répondant, il lui dit : Maître, laisse-le cette année aussi,
jusqu’à ce que je l’aie déchaussé et que j’y aie mis du fumier ; 9 et peut-être portera-t-il du fruit :
sinon, après, tu le couperas.
10 Or il enseignait dans l’une
des synagogues en un jour de sabbat. 11 Et
voici, il y avait là une femme ayant un esprit d’infirmité depuis dix-huit ans,
et elle était courbée et ne pouvait nullement se redresser. 12 Et Jésus, la voyant, l’appela et lui
dit : Femme, tu es délivrée[145] de ton infirmité. 13 Et il posa les mains sur elle :
et à l’instant elle fut redressée, et glorifiait Dieu. 14 Et le chef de synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri, un
jour de sabbat, répondant, dit à la foule : Il y a six jours où il faut
travailler ; venez donc ces jours-là, et soyez guéris, et non pas le jour
du sabbat. 15 Le Seigneur donc lui
répondit, et dit : Hypocrites ! chacun de vous ne détache-t-il pas de
la crèche son bœuf ou son âne un jour de sabbat, et ne les mène-t-il pas
boire ? 16 Et celle-ci qui est
fille d’Abraham, laquelle Satan avait liée, voici, il y a dix-huit ans, ne
fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? 17 Et comme il disait ces choses, tous
ses adversaires furent couverts de honte ; et toute la foule se
réjouissait de toutes les choses glorieuses qui étaient faites par lui.
18 Et il disait : À quoi
est semblable le royaume de Dieu, et à quoi le comparerai-je ? 19 Il est semblable à un grain de moutarde
qu’un homme prit et jeta dans son jardin ; et il crût et devint un grand
arbre, et les oiseaux du ciel demeuraient dans ses branches.
20 Et il dit encore : À quoi
comparerai-je le royaume de Dieu ? 21
Il est semblable à du levain qu’une femme prit, et qu’elle cacha parmi trois
mesures de farine, jusqu’à ce que tout fût levé.
Commentaires :
L'histoire d'Israël racontée par le figuier
stérile est en même temps celle de l'humanité tout entière. Dieu a tout essayé
pour tirer quelque bien de sa créature. Hélas! L'homme dans la chair, en dépit
de ses prétentions religieuses (de belles feuilles) est incapable de porter le
moindre fruit pour Dieu. Il occupe donc inutilement la terre et doit
être jugé.
Poursuivant son ministère de grâce, Jésus guérit
une pauvre femme infirme. Elle était courbée, comme nous risquons de l’être
spirituellement quand nos regards sont tournés vers les choses de la terre ou
que nous nous obstinons à porter des fardeaux dont le Seigneur veut se charger
pour nous. Mais «Il relève ceux qui sont courbés» et veut nous faire «marcher
la tête levée» (Ps. 146 v. 8 ; Lév. 26 v. 13).
De nouveau ce miracle en un jour de sabbat sert
de prétexte à ses adversaires hypocrites. Mais sa réponse les couvre de honte
et les rappelle à leurs devoirs d'amour envers une sœur: fille d'Abraham.
Les deux petites paraboles qui suivent décrivent
le grand développement visible que le christianisme était appelé à prendre
ici-bas, tout en étant pénétré intérieurement par le levain des fausses
doctrines. Le grand arbre de la chrétienté subira finalement le même sort que
le figuier d'Israël (v. 9).
Février
22 Et il allait par
les villes et par les villages, enseignant, et poursuivant son chemin vers
Jérusalem.
23 Et quelqu’un lui
dit : Seigneur, ceux qui doivent être sauvés[146]
sont-ils en petit nombre ? Et il leur dit : 24 Luttez pour entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je
vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas. 25 Dès que le maître de la maison se sera levé, et aura fermé la
porte, et que vous vous serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte,
en disant : Seigneur, ouvre-nous ! et que, répondant, il vous
dira : Je ne vous connais pas [ni ne sais] d’où vous êtes ; 26 alors vous vous mettrez à
dire : Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos
rues. 27 Et il dira : Je vous
dis, je ne vous connais pas, [ni ne sais] d’où vous êtes ; retirez-vous de
moi, vous tous, ouvriers d’iniquité[147].
28 Là seront les pleurs et les
grincements de dents, quand vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les
prophètes dans le royaume de Dieu, mais vous, jetés dehors. 29 Et il en viendra d’orient et
d’occident, et du nord et du midi ; et ils s’assiéront dans le royaume de
Dieu. 30 Et voici, il y a des derniers
qui seront les premiers, et il y a des premiers qui seront les derniers.
31 En ce même jour[148],
des pharisiens vinrent, lui disant : Retire-toi et va-t’en d’ici ;
car Hérode veut te tuer. 32 Et il
leur dit : Allez, dites à ce renard : Voici, je chasse des démons et
j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour je suis
consommé[149].
33 Mais il faut que je marche
aujourd’hui et demain et le jour suivant, car il ne se peut qu’un prophète
périsse hors de Jérusalem.
34 Jérusalem, Jérusalem,
[la ville] qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que
de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule sa couvée sous ses
ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! 35
Voici, votre maison vous est abandonnée ; et je vous dis, que vous ne me
verrez point jusqu’à ce qu’il arrive que vous disiez : Béni soit celui qui
vient au nom du *Seigneur[150] !
Commentaires :
Jamais nous ne voyons le Seigneur satisfaire la curiosité.
Quand on Lui demande si les élus sont en petit nombre, Il en profite pour parler
à la conscience, comme pour dire à chacun: Ne t'inquiète pas des autres;
fais en sorte d'être de ce nombre. Certes la porte est étroite, mais le
royaume est assez vaste pour accueillir tous ceux qui désirent y entrer
maintenant. Et si tu ne veux pas de cette porte étroite (v. 24), tu
n'auras devant toi plus tard qu'une porte fermée (v. 25). Quoi de plus
solennels que ces coups frappés, que ces vains appels et que cette réponse
terrible: «Je ne vous connais pas»! Il y a erreur, s'écrieront certains,
j'ai pourtant eu des parents chrétiens, je suis allé régulièrement aux
réunions, j'ai lu ma Bible et chanté des cantiques. Mais le Seigneur ne
recevra dans son ciel que ceux qui L'auront ici-bas reçu dans leur cœur.
Ces paroles sévères, Jésus les adresse tout
spécialement à la nation d'Israël. Pendant qu'Hérode «ce renard» cruel et rusé
ravageait «la couvée» d'Israël, son Roi véritable avait cherché à la rassembler
(v. 34). Mais on n'avait pas voulu de Lui ni de sa grâce, et maintenant le
Seigneur de gloire, abandonnant la maison, son «chez soi» où Il n'avait pas été
reçu (v. 35; Jean 1 v. 11), poursuit sa marche vers la croix.
Février
Lecture : Luc
14 v. 1 à 14
1 Et il arriva que, comme il
entrait, un sabbat, dans la maison d’un des principaux des pharisiens pour
manger du pain, ils l’observaient.
2 Et voici, il y avait un homme
hydropique devant lui. 3 Et Jésus,
répondant, parla aux docteurs de la loi et aux pharisiens, disant : Est-il
permis de guérir, un jour de sabbat? 4 Et
ils se turent. Et l’ayant pris, il le guérit, et le renvoya. 5 Et répondant, il leur dit : Qui
sera celui de vous, qui, ayant un âne[151] ou
un bœuf, lequel vienne à tomber dans un puits, ne l’en retire aussitôt le jour
du sabbat ? 6 Et ils ne pouvaient
répliquer à ces choses.
7 Or il dit une parabole aux
conviés, observant comment ils choisissaient les premières places ; et il
leur disait : 8 Quand tu seras
convié par quelqu’un à des noces, ne te mets pas à table à la première place,
de peur qu’un plus honorable que toi ne soit convié par lui, 9 et que celui qui vous a conviés, toi
et lui, ne vienne et ne te dise : Fais place à celui-ci ; et qu’alors
tu ne te mettes avec honte à occuper la dernière place. 10 Mais, quand tu seras convié, va et assieds-toi à la dernière
place, afin que, quand celui qui t’a convié viendra, il te dise : Ami,
monte plus haut. Alors tu auras de la gloire devant tous ceux qui seront à
table avec toi. 11 Car quiconque
s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé.
12 Et il dit aussi à celui qui
l’avait convié : Quand tu fais un dîner ou un souper, n’appelle pas tes
amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; de peur qu’eux
aussi ne te convient à leur tour, et que la pareille ne te soit rendue. 13 Mais quand tu fais un festin[152],
convie les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles ; 14 et tu seras bienheureux, car ils
n’ont pas de quoi te rendre la pareille : car la pareille te sera rendue
en la résurrection des justes.
Commentaires :
De nouveau nous trouvons le Seigneur chez un
pharisien. Il y est cette fois encore, l'objet d'une franche malveillance. On
l'observe (v. 1) pour le prendre en faute sur la question du sabbat. Mais
Jésus guérit l'homme hydropique et comme au ch. 13 v. 15, ferme la bouche à ses
adversaires. Puis c'est son tour de les observer (v. 7). Son œil auquel
rien n'échappe considère la course aux meilleures places autour de la table. Il
en est ainsi dans le monde. C'est à qui obtiendra le plus d'honneur ou les
meilleurs morceaux. Mais pour nous chrétiens, la dernière place est
toujours celle où nous serons le plus heureux parce que c'est celle où nous
rencontrerons Jésus! Nous n'avons en effet pas besoin de nous demander
depuis quelle place le Seigneur a fait ces observations. Car le pharisien ne
semble guère avoir été disposé à le faire monter plus haut.
Si Jésus a une leçon pour les convives,
Il en a une aussi pour le maître de maison. Aux premiers Il a appris à
choisir leur place, au second Il enseigne à choisir ses invités.
Le Seigneur veut toujours nous faire examiner le motif qui nous fait
agir. Est-ce l'espoir d'obtenir des avantages ou de la considération? Ou l'amour
qui se satisfait dans le dévouement pour Lui?
Février
15 Et un de ceux qui
étaient à table, ayant entendu ces choses, lui dit : Bienheureux celui qui
mangera du pain dans le royaume de Dieu.
16 Et il lui
dit : Un homme fit un grand souper et y convia beaucoup de gens. 17 Et à l’heure du souper, il envoya
son esclave dire aux conviés : Venez, car déjà tout est prêt. 18 Et ils commencèrent tous unanimement
à s’excuser. Le premier lui dit : J’ai acheté un champ, et il faut
nécessairement que je m’en aille et que je le voie ; je te prie, tiens-moi
pour excusé. 19 Et un autre
dit : J’ai acheté cinq couples de bœufs, et je vais les essayer ; je
te prie, tiens-moi pour excusé. 20 Et
un autre dit : J’ai épousé une femme, et à cause de cela je ne puis aller.
21 Et l’esclave, s’en étant
retourné, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison, en
colère, dit à son esclave : Va-t’en promptement dans les rues et dans les
ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, et les estropiés, et les
aveugles, et les boiteux. 22 Et
l’esclave dit : Maître, il a été fait ainsi que tu as commandé, et il y a
encore de la place. 23 Et le maître
dit à l’esclave : Va-t’en dans les chemins et [le long des] haies, et
contrains [les gens] d’entrer, afin que ma maison soit remplie ; 24 car je vous dis, qu’aucun de ces
hommes qui ont été conviés ne goûtera de mon souper.
25 Et de grandes
foules allaient avec lui. Et se tournant, il leur dit : 26 Si quelqu’un vient à moi, et ne hait
pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses
sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple. 27 Et quiconque ne porte pas sa croix,
et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple.
28 Car quel est
celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne s’asseye premièrement et ne
calcule la dépense, [pour voir] s’il a de quoi l’achever ? 29 de peur que, en ayant jeté le
fondement et n’ayant pu l’achever, tous ceux qui le voient ne se mettent à se
moquer de lui, 30 disant : Cet
homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever. 31 Ou, quel est le roi qui, partant pour faire la guerre à un autre
roi, ne s’asseye premièrement et ne délibère s’il peut, avec dix mille
[hommes], résister à celui qui vient contre lui avec vingt mille ? 32 Autrement, pendant qu’il est encore
loin, il lui envoie une ambassade et s’informe des [conditions] de paix. 33 Ainsi donc, quiconque d’entre vous
ne renonce pas à tout ce qu’il a, ne peut être mon disciple.
34 Le sel donc est
bon ; mais si le sel aussi a perdu sa saveur, avec quoi l’assaisonnera-t-on ?
35 Il n’est propre, ni pour la
terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Qui a des oreilles pour
entendre, qu’il entende.
Commentaires :
De tous les gens conviés à ce grand souper,
c'est à qui trouvera la plus mauvaise excuse. Attend-on en effet d'avoir acheté
un champ pour le voir, des bœufs pour connaître leur force? Celui qui venait de
se marier aurait pu amener sa jeune femme au festin. En déclinant l'invitation,
non seulement ils manquent la fête mais ils offensent le maître de maison.
Au grand souper de sa grâce, Dieu a convié
d'abord le peuple juif, puis sur son refus, tous ceux qui ne peuvent cacher
leur pauvreté, leur infirmité, leur misère. Ce sont de telles créatures qui
vont remplir son ciel (comp. v. 21 fin avec v. 13). Il y reste encore des
places vides… la vôtre si vous ne l'avez pas déjà prise.
Le v. 26 nous
apprend simplement que, si quelqu'un était empêché de devenir disciple
de Christ, y compris par ses propres parents, cet obstacle deviendrait aussitôt
haïssable. Il faut venir à Lui (v. 26) et ensuite venir après Lui
(v. 27). Mais l'ennemi est redoutable. Insensé celui qui se mettrait en route
sans avoir calculé la dépense: Celle-ci est grande, car il s'agit de
renoncer à tout ce qu'on a (v. 33). Si on porte la croix, on ne peut se
charger d'autres bagages. Mais le gain est incomparable: c'est Christ
Lui-même (Phil. 3 v. 8).
Février
Lecture : Luc
15 v. 1 à 10
1 Et tous les publicains et les
pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre. 2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant :
Celui-ci reçoit des pécheurs, et mange avec eux.
3 Et il leur dit cette parabole,
disant : 4 Quel est l’homme
d’entre vous, qui, ayant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse les
quatre-vingt-dix-neuf au désert, et ne s’en aille après celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? 5 et
l’ayant trouvée, il la met sur ses propres épaules, bien joyeux ; 6 et, étant de retour à la maison, il
appelle les amis et les voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai trouvé ma brebis perdue. 7 Je
vous dis, qu’ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se
repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de
repentance.
8 Ou quelle est la femme, qui,
ayant dix drachmes[153],
si elle perd une drachme, n’allume la lampe et ne balaye la maison, et ne
cherche diligemment jusqu’à ce qu’elle l’ait trouvée ? 9 et l’ayant trouvée, elle assemble les
amies et les voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé
la drachme que j’avais perdue. 10
Ainsi, je vous dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul
pécheur qui se repent.
Commentaires :
Les trois paraboles de ce chapitre forment un
ensemble merveilleux. La condition d'un pécheur nous y est présentée
sous trois aspects: celui de la brebis, de la drachme et de l'enfant,
tous trois perdus; et son salut comme accompli en amour à la fois
par le Fils (le bon Berger) par le Saint Esprit (la femme
diligente) et par le Père.
Non seulement le tendre Berger cherche sa brebis
«jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée» (v. 4; comp. v. 8 fin) mais Il la charge
ensuite sur ses propres épaules pour la conduire à la maison.
Comme cette drachme, pièce de monnaie à
l'effigie du souverain qui l'a émise, l'homme est à l'image de Celui qui l'a
créé. Mais perdu, à quoi pouvait-il servir? Il est devenu inutile (Rom.
3 v. 12). Alors le Saint Esprit «allumant la lampe» s'est mis à l'œuvre
diligemment et Il nous a trouvés dans nos ténèbres et dans notre poussière.
Chaque parabole mentionne la joie du
propriétaire légitime, une joie qui cherche à être partagée. Celle de
Dieu rencontre un écho chez les anges. Si nous entendons ceux-ci chanter au
moment de la création (Job 38 v. 7) puis lors de la naissance du Sauveur (ch. 2
v. 13), l'allégresse remplit aussi le ciel «pour un seul pécheur qui se
repent». Le prix d'une âme est si grand aux yeux du Dieu d'amour!
Février
11 Et il dit :
Un homme avait deux fils ; 12
et le plus jeune d’entre eux dit à son père : Père, donne-moi la part du
bien qui me revient. Et il leur partagea son bien. 13 Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé,
s’en alla dehors en un pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant
dans la débauche. 14 Et après qu’il
eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il
commença d’être dans le besoin. 15 Et
il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de ce pays-là, et celui-ci
l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. 16 Et il désirait de remplir son ventre des gousses que les
pourceaux mangeaient ; et personne ne lui donnait [rien]. 17 Et étant revenu à lui-même, il
dit : Combien de mercenaires[154]
de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! 18 Je me lèverai et je m’en irai vers
mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant
toi ; 19 je ne suis plus digne
d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires[155].
20 Et se levant, il vint vers son
père. Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion,
et, courant [à lui], se jeta à son cou et le couvrit de baisers. 21 Et le fils lui dit : Père, j’ai
péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé
ton fils. 22 Mais le père dit à ses
esclaves : Apportez dehors la plus belle[156]
robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à
ses pieds ; 23 et amenez le
veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; 24 car mon fils que voici était mort,
et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils se
mirent à faire bonne chère.
25 Or son fils aîné
était aux champs ; et comme il revenait et qu’il approchait de la maison,
il entendit la mélodie et les danses ; 26 et, ayant appelé l’un des serviteurs, il demanda ce que c’était.
27 Et il lui dit : Ton frère
est venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et
sauf. 28 Et il se mit en colère et
ne voulait pas entrer. Et son père étant sorti, le pria. 29 Mais lui, répondant, dit à son père : Voici tant d’années
que je te sers[157],
et jamais je n’ai transgressé ton commandement ; et tu ne m’as jamais
donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; 30 mais quand celui-ci, ton fils, qui a
mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as tué pour lui le veau gras.
31 Et il lui dit : [Mon]
enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; 32 mais il fallait faire bonne chère et
se réjouir ; car celui-ci, ton frère, était mort, et il est revenu à la
vie ; il était perdu, et il est retrouvé.
Commentaires :
Un premier tableau nous présente ce jeune homme
qui considère son père comme un obstacle à son bonheur et qui s'en va, loin de
sa présence, dissiper follement tout ce qu'il a reçu de lui. La scène suivante
nous le montre dans le pays éloigné réduit à la pire déchéance, au dénuement le
plus complet. Chacun de nous a-t-il jusqu'ici reconnu se propre histoire?
Puisse-t-elle alors s'achever de la même manière! Sous le poids de sa misère,
le prodigue revient à lui-même, se souvient des ressources de la maison
paternelle, se lève, prend le chemin du retour… Et c'est le troisième tableau:
l'empressement du père qui se porte à sa rencontre, les bras ouverts, les
baisers, la confession suivie du plein pardon, les haillons échangés contre la
plus belle robe…
Ami qui réalisez votre misère morale, ce récit
vous apprend quelles sont envers vous les dispositions du cœur de Dieu.
Ne craignez pas d'aller à Lui. Vous serez reçu comme ce fils.
Hélas! Le père ne peut faire partager
complètement sa joie. Le frère aîné qui n'aurait pas hésité à faire bonne chère
avec ses amis pendant que son frère était perdu, refuse de prendre part à la
fête. Figure du peuple juif obstiné dans son légalisme, mais aussi de tous les propres
justes dont le cœur est fermé à la grâce de Dieu.
Février
Lecture : Luc
16 v. 1 à 13
1 Et il dit aussi à ses
disciples : Il y avait un homme riche qui avait un économe[158] ;
et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens. 2 Et l’ayant appelé, il lui dit :
Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton
administration ; car tu ne pourras plus administrer. 3 Et l’économe dit en lui-même : Que ferai-je, car mon maître
m’ôte l’administration ? Je ne puis pas bêcher la terre ; j’ai honte
de mendier : 4 je sais ce que
je ferai, afin que, quand je serai renvoyé de mon administration, je sois reçu
dans leurs maisons. 5 Et ayant
appelé chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien
dois-tu à mon maître ? 6 Et il
dit : Cent baths[159]
d’huile. Et il lui dit : Prends ton écrit, et assieds-toi promptement et
écris cinquante. 7 Puis il dit à un
autre : Et toi, combien dois-tu ? Et il dit : Cent cors de
froment. Et il lui dit : Prends ton écrit, et écris quatre-vingts. 8 Et le maître loua l’économe injuste
parce qu’il avait agi prudemment. Car les fils de ce siècle[160]
sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la
lumière. 9 Et moi, je vous
dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes[161],
afin que, quand vous viendrez[162]
à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels.
10 Celui qui est fidèle dans ce
qui est très-petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui
est injuste dans ce qui est très-petit, est injuste aussi dans ce qui est
grand. 11 Si donc vous n’avez pas
été fidèles dans les richesses injustes[163],
qui vous confiera les vraies ? 12
Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera
ce qui est vôtre ?
13 Nul serviteur ne peut servir[164]
deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à
l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et les richesses[165].
Commentaires :
Il nous étonne, ce maître qui approuve son
serviteur malhonnête, comme aussi nous étonne la conclusion du Seigneur:
«Faites-vous des amis avec les richesses injustes…» (v. 9). Mais cet
adjectif nous fournit la clé de la parabole. Rien ici-bas n'appartient à
l'homme. Les richesses qu'il prétend posséder sont en réalité toutes à
Dieu; ce sont donc des richesses injustes. Placé sur la terre en vue
de l'administrer, l'homme s'est comporté comme un voleur. Il a détourné à son
profit, pour satisfaire ses convoitises, ce que Dieu avait mis entre ses mains
pour Son propre service. Mais il peut encore se repentir et se mettre à
employer pour les autres et en vue de l'avenir les biens du divin
Propriétaire tant qu'ils sont entre ses mains.
L'économe du ch. 12 v. 42 était fidèle et
prudent; celui-ci est infidèle, toutefois il agit aussi prudemment, et
c'est cette qualité que lui reconnaît son maître. Si les gens du monde montrent
une telle prévoyance, ne devrions-nous pas, nous qui sommes «fils de la
lumière», penser davantage aux vraies richesses (v. 11; ch. 12 v. 33).
Le v. 13 nous rappelle que nous n'avons pas deux
cœurs: un pour Christ, l'autre pour Mammon et les choses de ce monde. Qui
voulons-nous aimer et servir (1 Rois 18 v. 21)?
Février
Lecture : Luc
16 v. 14 à 31
14 Et les pharisiens aussi, qui
étaient avares, entendirent toutes ces choses, et ils se moquèrent de lui. 15 Et il leur dit : Vous êtes ceux
qui se justifient eux-mêmes devant les hommes ; mais Dieu connaît vos
cœurs : car ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination
devant Dieu.
16 La loi et les prophètes [ont
été] jusqu’à Jean ; dès lors le royaume de Dieu est annoncé[166]
et chacun use de violence pour y entrer. 17
Or il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu’il ne l’est qu’un
seul trait de lettre de la loi tombe.
18 Quiconque répudie sa femme et
en épouse une autre, commet adultère ; et quiconque épouse une femme
répudiée par son mari, commet adultère.
19 Or il y avait un homme riche
qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui faisait joyeuse chère, chaque
jour, splendidement. 20 Et il y
avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d’ulcères, 21 et qui désirait de se rassasier des
miettes qui tombaient de la table du riche ; mais les chiens aussi venaient
lécher ses ulcères. 22 Et il arriva
que le pauvre mourut, et qu’il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham[167].
Et le riche aussi mourut, et fut enseveli. 23
Et, en hadès[168],
levant ses yeux, comme il était dans les tourments, il voit de loin Abraham, et
Lazare dans son sein. 24 Et
s’écriant, il dit : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin
qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt, et qu’il rafraîchisse ma langue,
car je suis tourmenté dans cette flamme. 25
Mais Abraham dit : [Mon] enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens
pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux ; et maintenant lui est
consolé ici, et toi tu es tourmenté. 26
Et outre tout cela, un grand gouffre est fermement établi entre nous et
vous ; en sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent,
et que ceux qui [veulent passer] de là ne traversent pas non plus vers nous. 27 Et il dit : Je te prie donc,
père, de l’envoyer dans la maison de mon père, 28 car j’ai cinq frères, en sorte qu’il les adjure ; de peur
qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment. 29 Mais Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les
prophètes ; qu’ils les écoutent. 30
Mais il dit : Non, père Abraham ; mais si quelqu’un va des morts vers
eux, ils se repentiront. 31 Et il lui
dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas
persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts.
Commentaires :
À ces pharisiens avares, Jésus déclare que Dieu
connaît leur cœur et juge autrement que les hommes. Sur les plus grandes
œuvres, réussites et ambitions terrestres, est écrite la terrible appréciation
du v. 15: «une abomination devant Dieu». Aussi, quels renversements de
situations apparaîtront dans l'autre monde! Le Seigneur en donne un exemple
saisissant. Ce riche était précisément un économe infidèle. Bien qu'ayant son
prochain à sa porte, il employait pour lui-même, dans le luxe et
l'égoïsme ce que Dieu l'avait chargé d'administrer sur la terre. Mais le même
événement survient pour le riche comme pour le pauvre: c'est la mort;
tôt ou tard chacun la rencontre. Et ce récit, fait par Celui qui ne peut
mentir, prouve que notre histoire n'est pas terminée pour autant. Elle
comporte encore le chapitre définitif dont le Seigneur, tournant un instant la
page, nous permet de lire quelques lignes. Que découvrons-nous dans cet au-delà
sur lequel tant d'hommes en frissonnant s'interrogent? Un lieu de bonheur
et un lieu de tourment! Alors il sera impossible de passer de l'un dans
l'autre, trop tard pour croire, mais aussi trop tard pour
annoncer l'évangile. «Voici, c'est maintenant le jour du salut» (2 Cor.
6 v. 2).
Février
Lecture : Luc
17 v. 1 à 19
1 Or il dit à ses
disciples : Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales[169] ;
mais malheur à celui par qui ils arrivent ! 2 Mieux lui vaudrait qu’on lui mît au cou une meule d’âne[170],
et qu’il fût jeté dans la mer, que de scandaliser un de ces petits. 3 Prenez garde à vous-mêmes. Si ton
frère pèche, reprends-le, et s’il se repent, pardonne-lui ; 4 et si sept fois le jour il pèche
contre toi, et que sept fois il retourne à toi, disant : Je me repens, tu
lui pardonneras.
5 Et les apôtres dirent au
Seigneur : Augmente-nous la foi. 6 Et
le Seigneur dit : Si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous
diriez à ce mûrier : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il
vous obéirait.
7 Mais qui est celui d’entre
vous, qui, ayant un esclave labourant ou paissant [le bétail], quand il revient
des champs, dise : Avance-toi de suite et[171]
mets-toi à table ? 8 Ne lui
dira-t-il pas au contraire : Apprête-moi à souper et ceins-toi, et me sers
jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ; et après cela, tu mangeras et tu
boiras, toi ? 9 Est-il obligé à
l’esclave de ce qu’il a fait ce qui avait été commandé ? Je ne le pense
pas. 10 Ainsi, vous aussi, quand
vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites :
Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire,
nous l’avons fait.
11 Et il arriva qu’en allant à
Jérusalem, il traversait la Samarie et la Galilée. 12 Et comme il entrait dans un village, dix hommes lépreux le
rencontrèrent ; et ils s’arrêtèrent de loin ; 13 et ils élevèrent la voix, disant : Jésus, maître[172],
aie pitié de nous ! 14 Et les
voyant, il leur dit : Allez, montrez-vous aux sacrificateurs[173].
Et il arriva qu’en s’en allant ils furent rendus nets. 15 Or l’un d’entre eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses
pas, glorifiant Dieu à haute voix ; 16
et il se jeta sur sa face aux pieds de Jésus[174],
lui rendant grâces. Et c’était un Samaritain. 17 Et Jésus, répondant, dit : Les dix n’ont-ils pas été rendus
nets ? Et les neuf, où sont-ils ? 18 Il ne s’en est point trouvé qui soient revenus pour donner
gloire à Dieu, si ce n’est cet étranger. 19
Et il lui dit : Lève-toi, et t’en va ; ta foi t’a guéri[175].
Commentaires :
Il est normal que le monde où règne le mal soit
rempli de scandales et d'occasions de chute. Mais qu'un chrétien puisse être en
piège à de plus faibles que lui est une chose infiniment triste… et solennelle
pour lui.
Celui qui pardonne (ch. 7 v. 48) enseigne ici
comment pardonner (v. 3, 4). Toutefois les apôtres sentent que pour agir selon
ces principes de grâce ils ont besoin de plus de foi et ils la demandent au
Seigneur. Il leur répond qu'une autre vertu est indispensable: l'obéissance,
parce que c'est dans la connaissance et dans l'accomplissement de la volonté de
Dieu que nous pourrons compter sur Lui. Oui, la foi ne se sépare pas de
l'obéissance ni celle-ci de l'humilité. Esclaves inutiles: c'est
ce que nous devons penser de nous-mêmes, car Dieu peut travailler sans
nous et s'Il nous emploie c'est pure grâce de sa part. Mais ce n'est pas ce que
le Seigneur pense de ceux qui sont ses amis (comp. v. 7, 8 et ch.
12 v. 37; Jean 15 v. 15).
Dix lépreux rencontrent Jésus,
élèvent la voix vers Lui et s'en vont guéris. Un seul, le Samaritain,
tient à remercier son Sauveur. Ainsi dans la grande chrétienté, parmi
tous ceux qui sont sauvés, un petit nombre seulement sait «revenir» pour rendre
culte au Seigneur. En faites-vous partie?
Février
20 Or, étant interrogé par les
pharisiens quand viendrait le royaume de Dieu, il leur répondit et dit :
Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention ; 21 et on ne dira pas : Voici, il
est ici ; ou, voilà, il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au
milieu de vous.
22 Et il dit aux disciples :
Les jours viendront où vous désirerez de voir l’un des jours du fils de
l’homme, et vous ne le verrez pas. 23
Et on vous dira : Voici, il est ici ; ou, voilà, il est là. N’y allez
pas, et ne les suivez pas. 24 Car
comme l’éclair qui brille, luit de l’un des côtés de dessous le ciel jusqu’à
l’autre côté de dessous le ciel, ainsi sera le fils de l’homme en son jour. 25 Mais auparavant il faut qu’il
souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté par cette génération. 26 Et comme il arriva aux jours de Noé,
ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l’homme aussi : 27 on mangeait, on buvait, on se
mariait, on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
et le déluge vint, et les fit tous périr[176]. 28 De même aussi, comme il arriva aux
jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on
plantait, on bâtissait ; 29
mais, au jour où Lot sortit de Sodome, il plut du feu et du soufre du ciel, qui
les fit tous périr[177] ;
30 il en sera de même au jour où le
fils de l’homme sera manifesté. 31 En
ce jour-là, que celui qui sera sur le toit[178] et
qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les emporter ; et
pareillement que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière. 32 Souvenez-vous de la femme de Lot[179].
33 Quiconque cherchera à sauver sa
vie, la perdra ; et quiconque la perdra, la gagnera[180]. 34 Je vous dis qu’en cette nuit-là deux
seront sur un même lit, l’un sera pris et l’autre laissé ; 35 deux femmes moudront ensemble, l’une
sera prise et l’autre laissée ; 36
[deux seront aux champs, l’un sera pris et l’autre laissé]. 37 Et répondant, ils lui disent :
Où, Seigneur ? Et il leur dit : Là où est le corps, là aussi
s’assembleront les aigles[181].
Commentaires :
Contre toute logique, les pharisiens se
préoccupent du moment où viendra le royaume de Dieu… tout en refusant de
reconnaître et de recevoir le roi qui se trouve au milieu d'eux
(v. 21). Le royaume de Dieu, souvent mentionné dans l'évangile de Luc,
est la sphère, le domaine, où les droits de Dieu sont reconnus. Il comprend
d'abord le ciel — et pour cette raison nous trouvons aussi, spécialement
dans Matthieu, l'expression du royaume des cieux.
Mais il devait aussi s’étendre à Israël et à la
terre. Or le Roi, afin de mettre ses sujets à l'épreuve, est venu parmi eux
sous une humble apparence, sans «attirer l'attention» (v. 20); et comme tel il
a été rejeté. Qu'en est-il résulté? Le fait que le royaume n'existe encore que
sous la forme céleste. Il s'établira bien sur la terre, le moment venu, mais par
des jugements. Ceux-ci seront soudains et terribles. Le déluge, la
destruction subite de Sodome, en sont des illustrations solennelles (et les v.
27 à 30 pourraient tout aussi bien caractériser notre époque). Cependant il
existe un autre domaine où les droits moraux du Seigneur sont reconnus dès
maintenant: ce sont les cœurs de ceux qui Lui appartiennent. Ami, votre
cœur est-il «une province» du royaume de Dieu?
Février
Lecture : Luc
18 v. 1 à 17
1 Et il leur dit aussi une
parabole, pour [montrer] qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser, 2 disant : Il y avait dans une
ville un certain juge qui ne craignait pas Dieu et qui ne respectait pas les
hommes ; 3 et dans cette
ville-là il y avait une veuve, et elle alla vers lui, disant : Venge-moi
de mon adversaire. 4 Et il ne le
voulut pas pour un temps. Mais après cela, il dit en lui-même : Quoique je
ne craigne pas Dieu et que je ne respecte pas les hommes, 5 néanmoins, parce que cette veuve m’ennuie, je lui ferai justice,
de peur que, revenant sans cesse, elle ne me rompe[182] la
tête. 6 Et le Seigneur dit :
Écoutez ce que dit le juge inique[183]. 7 Et Dieu ne ferait-il point justice à
ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience [avant
d’intervenir] pour eux ? 8 Je
vous dis que bientôt il leur fera justice. Mais le fils de l’homme quand il
viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ?
9 Et il dit aussi cette parabole
à quelques-uns qui se confiaient en eux-mêmes comme s’ils étaient justes, et
qui tenaient le reste des hommes pour rien : 10 Deux hommes montèrent au temple pour prier, l’un pharisien, et
l’autre publicain. 11 Le pharisien,
se tenant à l’écart, priait en lui-même en ces termes : Ô Dieu, je te
rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont
ravisseurs, injustes, adultères ; ou même comme ce publicain. 12 Je jeûne deux fois la semaine, je
donne la dîme de tout ce que je possède. 13
Et le publicain, se tenant loin, ne voulait même pas lever les yeux vers le
ciel, mais se frappait la poitrine, disant : Ô Dieu, sois apaisé envers
moi, pécheur[184] !
14 Je vous dis que celui-ci
descendit en sa maison justifié plutôt que l’autre ; car quiconque
s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé.
15 Et on lui apporta aussi les
petits enfants, afin qu’il les touchât ; et les disciples, le voyant,
reprirent ceux [qui les apportaient]. 16
Mais Jésus, les ayant appelés, dit : Laissez venir à moi les petits
enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels[185]
est le royaume de Dieu. 17 En
vérité, je vous dis : Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un
petit enfant, n’y entrera point.
Commentaires :
La parabole de la veuve et du juge inique nous
encourage à prier avec persévérance (Rom. 12 v. 12 fin; Col. 4 v. 2). En
effet, si un homme méchant finit par se laisser fléchir, à plus forte
raison le Dieu d'amour interviendra-t-il pour délivrer «ses élus». Il
tarde quelquefois à le faire, parce que le fruit qu'Il attend n'est pas mûr,
mais n'oublions pas que Lui-même se contraint à user de patience, car
son amour le porterait à agir aussitôt (fin du v. 7). Il viendra un temps,
celui de la tribulation finale, où ce passage prendra toute sa force pour les
élus du peuple juif.
Le pharisien plein de lui-même qui
présente à Dieu sa propre justice et le publicain qui se tient à l'écart
dans une profonde conviction de péché, sont moralement les descendants
respectifs de Caïn et d'Abel (mais ce dernier se savait
justifié). Le seul titre qui nous donne le droit de nous approcher de Dieu est
celui de pécheur. Il est humiliant pour l'homme d'avoir à mettre de côté
à la fois ses œuvres (v. 11) et aussi ses raisonnements, sa sagesse, son
expérience. Mais les vérités divines du royaume ne peuvent être saisies que par
la simple foi, dans la confiance du petit enfant nous offre une image si
touchante. Le Seigneur lorsqu'Il viendra, trouvera-t-il en nous une
telle foi (v. 8)?
Février
Lecture : Luc
18 v. 18 à 34
18 Et un des chefs [du peuple]
l’interrogea, disant : Bon maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter
de la vie éternelle ? 19 Et
Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, sinon un
[seul], Dieu. 20 Tu sais les
commandements : Ne commets point adultère ; ne tue point ; ne
dérobe point ; ne dis point de faux témoignage ; honore ton père et
ta mère. 21 Et il dit : J’ai
gardé toutes ces choses dès ma jeunesse. 22
Et quand Jésus eut entendu cela, il lui dit : Une[186]
chose te manque encore : vends tout ce que tu as, et distribue-le aux
pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; et viens, suis-moi. 23 Et lui, ayant entendu ces choses,
devint fort triste ; car il était extrêmement riche.
24 Et Jésus, voyant qu’il était
devenu fort triste, dit : Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront-ils
dans le royaume de Dieu ! 25
Car il est plus facile qu’un chameau entre par un trou d’aiguille, qu’un riche
n’entre dans le royaume de Dieu. 26 Et
ceux qui entendirent cela, dirent : Et qui peut être sauvé ? 27 Et il dit : Les choses qui sont
impossibles aux hommes, sont possibles à Dieu.
28 Et Pierre dit : Voici,
nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. 29 Et il leur dit : En vérité, je vous dis, qu’il n’y a
personne qui ait quitté maison, ou parents, ou frères, ou femme, ou enfants,
pour l’amour du royaume de Dieu, 30 qui
ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci, et, dans le siècle qui vient, la vie
éternelle.
31 Et prenant à lui les douze, il
leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et toutes les choses qui sont
écrites par les prophètes touchant le fils de l’homme seront accomplies : 32 car il sera livré aux nations ;
on se moquera de lui, et on l’injuriera, et on crachera contre lui ; 33 et après qu’ils l’auront fouetté,
ils le mettront à mort ; et le troisième jour il ressuscitera. 34 Et ils ne comprirent rien de ces
choses ; et cette parole leur était cachée, et ils ne comprirent[187]
pas les choses qui étaient dites.
Commentaires :
En présence de ce chef du peuple, apparemment
doué des plus nobles qualités, tout autre que Jésus n'aurait pas manqué de se
dire: voilà quelqu'un qui va me faire honneur, un disciple de choix qu'il faut
chercher à retenir. Mais c'est au cœur que Dieu regarde (1 Sam. 16 v.
7), et le Seigneur va sonder celui de cet homme.
«Que faut-il que j'aie fait?» a été sa
question. Sur ce terrain, Jésus ne peut que lui rappeler la loi. Mais pourquoi
aurait-il dérobé? Il était riche; tué ou porté un faux témoignage? Il avait une
réputation à ménager; manqué d'honneur à ses parents qui lui avaient laissé
probablement un bel héritage? En réalité, il enfreint le premier
commandement puisque son dieu ce sont ses richesses (Ex. 20 v. 3). La tristesse
de cet homme, qui humainement possédait tout pour être heureux:
situation en vue, immense fortune et la jeunesse pour en jouir, prouve à ceux
qui envient de tels avantages, que rien de tout cela ne donne le
bonheur. Au contraire, si le cœur s'y attache, ce sont des entraves pour
suivre Jésus et avoir part à la vie éternelle. Lui-même allait accomplir
l'œuvre qui nous y donne accès. Dans ces v. 32 et 33, il nous faut méditer
chaque expression en nous disant: Jésus a souffert ainsi pour moi.
Février
Lecture : Luc
18 v. 35 à 43 ; 19 v. 1 à 10
35 Et il arriva, lorsqu’il fut
venu dans le voisinage de Jéricho, qu’un aveugle était assis sur le bord du
chemin et mendiait. 36 Et entendant
la foule qui passait, il demanda ce que c’était. 37 Et on lui rapporta que Jésus le Nazaréen passait. 38 Et il cria, disant : Jésus,
Fils de David, aie pitié de moi ! 39
Et ceux qui allaient devant le reprirent afin qu’il se tût ; mais il
criait d’autant plus fort : Fils de David ! aie pitié de moi. 40 Et Jésus, s’étant arrêté, ordonna
qu’on le lui amenât ; et comme il s’approchait, il l’interrogea, [disant] :
41 Que veux-tu que je te
fasse ? Et il dit : Seigneur, que je recouvre la vue. 42 Et Jésus lui dit : Recouvre la
vue, ta foi t’a guéri[188].
43 Et à l’instant il recouvra la vue
et le suivit, glorifiant Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, donna louange à
Dieu.
Chapitre
19 - 1 Et il entra dans Jéricho, et
traversa [la ville]. 2 Et voici, un
homme, appelé du nom de Zachée : et il était chef de publicains, et il
était riche ; 3 et il cherchait
à voir Jésus, quel il était ; et il ne pouvait, à cause de la foule, car
il était petit de taille. 4 Et,
courant en avant, il monta sur un sycomore pour le voir ; car il allait
passer là. 5 Et quand il fut venu à
cet endroit, Jésus, regardant, le vit, et lui dit : Zachée, descends vite ;
car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison.
6 Et il descendit à la hâte, et
le reçut avec joie. 7 Et voyant
cela, tous murmuraient, disant qu’il était entré chez un pécheur pour y loger. 8 Et Zachée, se tenant là, dit au
Seigneur : Voici, Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux
pauvres ; et si j’ai fait tort à quelqu’un par une fausse accusation, je
lui rends le quadruple. 9 Et Jésus
lui dit : Aujourd’hui [le] salut est venu[189] à
cette maison, vu que lui aussi est fils d’Abraham ; 10 car le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était
perdu.
Commentaires :
La visite du Seigneur Jésus à Jéricho est
probablement l'unique occasion donnée à ces deux hommes de le
rencontrer. En dépit des obstacles, ils ont su ne pas la manquer (comp.
ch. 16 v. 16).
Considérons cet aveugle; il ne peut voir le
Sauveur qui passe, et de plus la foule cherche à le faire taire; mais il crie d'autant
plus fort et obtient la réponse à la foi. Quant à Zachée, sa petite
taille et la même foule qui se presse autour de Jésus, l'empêchent de le distinguer.
Alors il court pour devancer le cortège et escalade un arbre sans se préoccuper
du qu'en-dira-t-on. Lui aussi triomphe des difficultés et quelle récompense il
obtient! Nous imaginons sa confusion et sa joie en s'entendant appeler par
son nom, invité à descendre vite pour accueillir le Seigneur dans sa
propre maison.
Cher ami, Jésus passe encore maintenant près de
toi, apportant le salut (v. 9). Ne te laisse arrêter ni par ton
incapacité naturelle, ni par les formes d'une fausse religion qui, comme cette
foule, empêche de voir «Jésus comme il est»; ni non plus par la crainte
de l'opinion d'autrui. Le Maître t'appelle par ton nom: «Il faut que je
demeure aujourd'hui dans ton cœur. Vas-tu le laisser passer?
Février
Lecture : Luc
19 v. 11 à 28
11 Et comme ils entendaient ces
choses, il ajouta et [leur] dit une parabole, parce qu’il était près de
Jérusalem, et qu’ils pensaient que le royaume de Dieu allait immédiatement
paraître. 12 Il dit donc : Un
homme noble[190]
s’en alla dans un pays éloigné, pour recevoir un royaume[191] et
revenir. 13 Et ayant appelé dix de
ses propres esclaves, il leur donna dix mines, et leur dit : Trafiquez
jusqu’à ce que je vienne. 14 Or ses
concitoyens[192]
le haïssaient ; et ils envoyèrent après lui une ambassade, disant :
Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous. 15 Et il arriva, à son retour, après qu’il eut reçu le royaume[193],
qu’il commanda d’appeler auprès de lui ces esclaves auxquels il avait donné
l’argent, afin qu’il sût combien chacun aurait gagné par son trafic. 16 Et le premier se présenta,
disant : Maître[194],
ta mine a produit dix mines. 17 Et
il lui dit : Bien, bon esclave, parce que tu as été fidèle en ce qui est
très-peu de chose, aie autorité sur dix villes. 18 Et le second vint, disant : Maître, ta mine a produit cinq
mines. 19 Et il dit aussi à
celui-ci : Et toi, sois [établi] sur cinq villes. 20 Et un autre vint, disant : Maître, voici ta mine, que j’ai
gardée déposée dans un linge ; 21
car je t’ai craint, parce que tu es un homme sévère : tu prends ce que tu
n’as pas mis, et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé. 22 Il lui dit : Je te jugerai par ta propre parole[195],
méchant esclave : tu savais que moi je suis un homme sévère, prenant ce
que je n’ai pas mis et moissonnant ce que je n’ai pas semé ; 23 et pourquoi n’as-tu pas mis mon
argent à la banque, et quand je serais venu je l’eusse retiré avec
l’intérêt ? 24 Et il dit à ceux
qui étaient présents : Ôtez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix
mines. 25 — Et ils lui dirent :
Seigneur, il a dix mines. 26 — Car
je vous dis qu’à quiconque a, il sera donné ; et à celui qui n’a pas, cela
même qu’il a lui sera ôté. 27 Mais
ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les
ici et tuez-les devant moi.
28 Et ayant dit ces choses, il
allait devant eux, montant à Jérusalem.
Commentaires :
Cette parabole nous présente à la fois le rejet
du Seigneur Jésus comme roi (v. 14) et la responsabilité des siens
pendant le temps de son absence. Dans celle des «talents» en Matt. 25, chaque
esclave a reçu une somme différente selon la souveraineté du maître, mais la
récompense est la même. Dans celle-ci au contraire, une mine a été
confiée à chaque esclave, tandis que la rémunération est proportionnelle à son
activité. À chaque croyant, Dieu fait don du même salut, de la même Parole, du
même Esprit, sans parler des grâces variées dispensées à chacun. En revanche,
tous n'ont pas le même zèle pour faire valoir ces dons à la gloire de
leur Maître absent. Car le secret du service, c'est l'amour éprouvé pour
Celui que l'on sert. Plus cet amour est grand, plus grand est le dévouement.
C'est parce qu'il haïssait son maître, le trouvant sévère et injuste, que le
troisième serviteur n'a pas travaillé pour lui. Il représente tous les
soi-disant chrétiens à qui Dieu ôtera ce qu'ils paraissent avoir (v. 26). Mais
il arrive, malheureusement à de vrais enfants de Dieu, d'accepter les dons tout
en refusant le service, frustrant le Seigneur et finalement eux-mêmes, du fruit
dont Il les aurait fait jouir avec Lui.
Février
29 Et il arriva,
comme il approchait de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée des
Oliviers, qu’il envoya deux de ses disciples, 30 disant : Allez au village qui est vis-à-vis ; et y
étant entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel jamais aucun homme[196]
ne s’assit ; détachez-le, et amenez-le. 31 Et si quelqu’un vous demande pourquoi vous le détachez, vous lui
direz ainsi : Le Seigneur en a besoin. 32 Et ceux qui étaient envoyés, s’en allant, trouvèrent [tout]
comme il le leur avait dit. 33 Et
comme ils détachaient l’ânon, les maîtres de celui-ci leur dirent :
Pourquoi détachez-vous l’ânon ? 34
Et ils dirent : Parce que le Seigneur en a besoin. 35 Et ils l’amenèrent à Jésus ; et ayant jeté leurs vêtements
sur l’ânon, ils mirent Jésus dessus. 36
Et comme il allait son chemin, ils étendaient leurs vêtements sur le chemin. 37 Et comme il approchait déjà, à la
descente de la montagne des Oliviers, toute la multitude des disciples, se
réjouissant, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils
avaient vus, 38 disant : Béni
soit le roi qui vient au nom du *Seigneur[197] !
Paix au ciel, et gloire dans les lieux très-hauts ! 39 Et quelques-uns des pharisiens lui dirent du milieu de la
foule : Maître, reprends tes disciples. 40 Et répondant, il leur dit : Je vous dis que si ceux-ci se
taisent, les pierres crieront.
41 Et quand il fut
proche, voyant la ville, il pleura sur elle, disant : 42 Si tu eusses connu, toi aussi, au moins en cette tienne journée,
les choses qui appartiennent à ta paix ! mais maintenant elles sont
cachées devant tes yeux. 43 Car des
jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées, et t’environneront,
et te serreront de tous côtés, 44 et
te renverseront par terre, toi et tes enfants au dedans de toi ; et ils ne
laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as point connu le temps
de ta visitation[198].
45 Et il entra au
temple, et se mit à chasser dehors ceux qui y vendaient et qui y achetaient, 46 leur disant : Il est
écrit : «Ma maison est une maison de prière»[199];
mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs[200].
47 Et il enseignait
tous les jours dans le temple ; et les principaux sacrificateurs et les
scribes, et les principaux du peuple, tâchaient de le faire mourir. 48 Et ils ne trouvaient rien qu’ils
pussent faire ; car tout le peuple se tenait suspendu à ses lèvres pour
l’entendre.
Commentaires :
Le chemin du Seigneur approche de son terme:
cette ville de Jérusalem vers laquelle, dès le ch. 9 v. 51, il avait
dressé résolument sa face sachant ce qui l'y attendait. Pourtant, un bref
moment, les disciples peuvent penser que son règne va immédiatement paraître (comp.
v. 11). Jésus montre sa souveraineté en revendiquant l'ânon (et n'y a-t-il pas
dans notre vie tant de choses dont nous pourrions entendre dire: «le
Seigneur en a besoin»?; v. 34). Le Roi va faire son entrée majestueuse dans
la ville aux acclamations de la foule de ses disciples. Hélas! En contraste
avec cette joie, les pharisiens montrent leur indifférence hostile (v. 39). En
vérité des pierres seraient plus dociles à l'action de la puissance
divine que le cœur endurci du malheureux peuple juif (S.P.). En apercevant la
ville, Jésus pleure sur elle. Il sait quelles vont être les tragiques
conséquences de son aveuglement. Il voit déjà les légions de Titus, quarante
ans plus tard, assiéger la cité coupable (comp. És. 29 v. 3, 6). Des scènes
indescriptibles de massacre et de destruction passent devant ses yeux!
Puis entrant dans la ville et dans le temple, Il
considère avec non moins de peine le trafic qui remplit ce dernier et, avec une
sainte énergie, Il s'emploie à le faire cesser (comp. Éz. 8 v. 6).
Février
Lecture : Luc
20 v. 1 à 18
1 Et il arriva, l’un de ces
jours[201],
comme il enseignait le peuple dans le temple et évangélisait, que les
principaux sacrificateurs et les scribes survinrent avec les anciens. 2 Et ils lui parlèrent, disant :
Dis-nous par quelle autorité tu fais ces choses, ou qui est celui qui t’a donné
cette autorité ? 3 Et
répondant, il leur dit : Je vous demanderai, moi aussi, une chose, et
dites-moi : 4 Le baptême de
Jean était-il du ciel, ou des hommes ? 5 Et ils raisonnèrent entre eux, disant : Si nous
disons : Du ciel, il dira : Pourquoi ne l’avez-vous pas cru ? 6 Et si nous disons : Des hommes,
tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète. 7 Et ils répondirent qu’ils ne savaient
pas d’où [il était]. 8 Et Jésus leur
dit : Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces
choses.
9 Et il se mit à dire au peuple
cette parabole : Un homme planta une vigne, et la loua à des cultivateurs,
et s’en alla hors du pays pour longtemps. 10
Et en la saison, il envoya un esclave aux cultivateurs, afin qu’ils lui
donnassent du fruit de la vigne ; mais les cultivateurs, l’ayant battu, le
renvoyèrent à vide. 11 Et il envoya
encore un autre esclave ; mais l’ayant battu lui aussi, et l’ayant traité
ignominieusement, ils le renvoyèrent à vide. 12 Et il en envoya encore un troisième ; mais ils blessèrent
aussi celui-ci, et le jetèrent dehors. 13
Et le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils
bien-aimé ; peut-être que, quand ils verront celui-ci, ils le
respecteront. 14 Mais quand les
cultivateurs le virent, ils raisonnèrent entre eux, disant : Celui-ci est
l’héritier, tuons-le, afin que l’héritage soit à nous. 15 Et l’ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera
donc le maître de la vigne ? 16
Il viendra et fera périr ces cultivateurs, et donnera la vigne à d’autres. Et
l’ayant entendu, ils dirent : Qu’ainsi n’advienne ! 17 Et lui, les regardant, dit :
Qu’est-ce donc que ceci qui est écrit : «La pierre que ceux qui
bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du
coin» ?[202].
18 Quiconque tombera sur cette
pierre, sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera.
Commentaires :
S'ils
s'étaient trouvés au baptême de Jean, les pharisiens n'auraient pas eu besoin
de demander au Seigneur par quelle autorité il faisait «ces choses» (voir ch. 7
v. 30). Dieu y avait solennellement désigné son Fils bien-aimé et l'avait
revêtu de puissance pour son ministère (ch. 3 v. 22). D'ailleurs tout ce que
Jésus faisait ou disait ne montrait-il pas clairement que c'était le Père qui
l'avait envoyé (Jean 12 v. 49, 50)?
Le
Seigneur donne encore à ces hommes de mauvaise foi une occasion de se
reconnaître dans la parabole des méchants cultivateurs. Refusant à Dieu le
fruit de l'obéissance, Israël a méprisé, maltraité et parfois mis à mort Ses
messagers et Ses prophètes (2 Chron. 36 v. 15). Et lorsque l'amour de Dieu leur
a donné son propre Fils, ils n'ont pas hésité à le «jeter hors de la vigne» et
à le tuer. Mais le Seigneur énumère les conséquences terribles de ce dernier
crime: Dieu fera périr ce peuple méchant. Il confiera à d'autres (pris d'entre
les nations) le soin de porter du fruit pour Lui. Enfin, si du temple terrestre
il ne doit pas rester pierre sur pierre (ch. 19 v. 44; 21 v. 5, 6), Christ, «la
pierre rejetée», deviendra en résurrection le fondement précieux d'une maison
spirituelle et céleste qui est l'Assemblée (lire 1 Pier. 2 v. 4…).
Février
Lecture : Luc
20 v. 19 à 40
19 Et les principaux
sacrificateurs et les scribes cherchèrent, en cette heure même, à mettre les
mains sur lui ; et ils craignaient le peuple, car ils connurent qu’il
avait dit cette parabole contre eux.
20 Et l’observant,
ils envoyèrent des agents secrets, qui feignaient d’être justes, pour le
surprendre en [quelque] parole, de manière à le livrer au magistrat et au
pouvoir du gouverneur. 21 Et ils
l’interrogèrent, disant : Maître, nous savons que tu dis et que tu
enseignes justement, et que tu n’as point égard à l’apparence des personnes,
mais que tu enseignes la voie de Dieu avec vérité. 22 Nous est-il permis de payer le tribut à César[203],
ou non ? 23 Et s’apercevant de
leur perfidie, il leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? 24 Montrez-moi un denier ; de qui
a-t-il l’image et l’inscription ? Et répondant, ils dirent : De
César. 25 Et il leur dit :
Rendez donc les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu. 26 Et ils ne pouvaient le surprendre
dans ses paroles devant le peuple ; et étonnés de sa réponse, ils se
turent.
27 Et quelques-uns
des sadducéens, qui nient qu’il y ait une résurrection, s’approchèrent, et
l’interrogèrent, 28 disant :
Maître, Moïse nous a écrit, que si le frère de quelqu’un meurt, ayant une
femme, et qu’il meure sans enfants, son frère prenne la femme et suscite de la
postérité[204]
à son frère[205].
29 Il y avait donc sept
frères ; et le premier, ayant pris une femme, mourut sans enfants ; 30 et le second [prit la femme, et
celui-ci aussi mourut sans enfants] ; 31
et le troisième la prit, et de même aussi les sept : ils ne laissèrent pas
d’enfants et moururent ; 32 et
après eux tous la femme aussi mourut. 33
Dans la résurrection donc, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme, car les
sept l’ont eue pour femme ? 34
Et Jésus leur dit : Les fils de ce siècle[206]
se marient et sont donnés en mariage ; 35 mais ceux qui seront estimés dignes d’avoir part à ce siècle-là
et à la résurrection d’entre les morts, ne se marient ni ne sont donnés en
mariage, 36 car aussi ils ne peuvent
plus mourir ; car ils sont semblables aux anges, et ils sont fils de Dieu,
étant fils de la résurrection. 37 Or
que les morts ressuscitent, Moïse même l’a montré, au [titre] : «Du
buisson», quand il appelle le *Seigneur : le Dieu d’Abraham, et le Dieu
d’Isaac, et le Dieu de Jacob[207].
38 Or il n’est pas le Dieu des
morts, mais des vivants ; car pour lui tous vivent.
39 Et quelques-uns
des scribes, répondant, dirent : Maître, tu as bien dit. 40 Et ils n’osèrent plus l’interroger
sur rien.
Commentaires :
À la question perfide que posent ces «agents secrets»,
Jésus répond comme d'habitude en parlant à leur conscience. Il faut rendre à
chacun ce qui lui est dû et d'abord à Dieu l'obéissance et l'honneur
(Rom. 13 v. 7).
Quant aux sadducéens, le Seigneur leur prouve la
réalité de la résurrection simplement par ce titre que Dieu se donne: «le
Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob» (v.
37; Ex. 3 v. 6). Lorsque l'Éternel parlait ainsi à Moïse, ces patriarches
avaient quitté la terre depuis longtemps. Mais Il se proclamait toujours leur
Dieu. Pour Lui, ils étaient donc encore vivants et ils devaient
ressusciter. Ces hommes de foi s'étaient attachés à des «choses promises» au-delà
de la vie présente et montraient qu'ils les attendaient avec certitude.
«C'est pourquoi — est-il souligné — Dieu n'a pas honte… d'être appelé leur
Dieu» (Héb. 11 v. 13 à 16). — Croyants, appliquons-nous aussi à montrer
autour de nous que nous avons une espérance vivante.
Les pharisiens et les sadducéens correspondent à
deux tendances religieuses de tous les temps: d'une part le formalisme
légal, l'attachement à des traditions, et à l'opposé le rationalisme (ou
modernisme) qui met en doute la Parole et ses vérités fondamentales.
Février
Lecture : Luc
20 v. 41 à 47 ; 21 v. 1 à 9
41 Et il leur dit : Comment
dit-on que le Christ est fils de David ? 42 Et David lui-même dit, dans le livre des Psaumes : «Le
*Seigneur a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, 43 jusqu’à ce que je mette tes ennemis
pour marchepied de tes pieds»[208].
44 David donc l’appelle seigneur ;
et comment est-il son fils ?
45 Et comme tout le peuple
écoutait, il dit à ses disciples : 46
Soyez en garde contre les scribes, qui se plaisent à se promener en longues
robes, et qui aiment les salutations dans les places publiques, et les premiers
sièges dans les synagogues, et les premières places dans les repas ; 47 qui dévorent les maisons des veuves,
et pour prétexte font de longues prières ; — ceux-ci recevront une
sentence plus sévère.
Chapitre
21 - 1 Et comme il regardait, il vit
des riches qui jetaient leurs dons au trésor. 2 Et il vit aussi une pauvre veuve qui y jetait deux pites[209].
3 Et il dit : En vérité, je
vous dis que cette pauvre veuve a jeté plus que tous [les autres] ; 4 car tous ceux-ci ont jeté aux
offrandes [de Dieu] de leur superflu, mais celle-ci y a jeté de sa pénurie,
tout ce qu’elle avait pour vivre.
5 Et comme quelques-uns
parlaient du temple [et disaient] qu’il était orné de belles pierres et de dons[210],
il dit : 6 Quant à ces choses
que vous regardez, les jours viendront où il ne sera laissé pierre sur pierre
qui ne soit jetée à bas.
7 Et ils l’interrogèrent,
disant : Maître, quand donc ces choses auront-elles lieu, et quel sera le
signe quand ces choses devront arriver ? 8 Et il dit : Prenez garde que vous ne soyez séduits ;
car plusieurs viendront en mon nom, disant : C’est moi, et le temps est
proche ; n’allez point après eux. 9
Et quand vous entendrez parler de guerres et de séditions, ne vous épouvantez
pas ; car il faut que ces choses arrivent premièrement ; mais la fin
ne sera pas tout aussitôt.
Commentaires :
Côtoyant des riches et des pauvres, des gens
instruits et des ignorants, des flatteurs et des contradicteurs, Jésus, dans sa
sagesse parfaite, discerne les motifs et les sentiments de tous, et prend
envers chacun l'attitude qui convient à son état. Il dénonce la vanité des
chefs du peuple en même temps que leur cupidité, et Il met en garde ceux qui
pourraient être trompés par eux. Il se plaît à souligner, en contraste, le
dévouement d'une de ces pauvres veuves qui étaient victimes de la
rapacité des scribes. En jetant au trésor ses dernières ressources, elle
s'abandonnait entièrement à Dieu, montrant qu'elle ne dépendait plus que de Lui
seul (1 Tim. 5 v. 5; comp. 2 Cor. 8 v. 1 à 5). Le Seigneur considère moins ce
que chacun donne que ce que chacun garde pour lui. Il n'a pas la même
façon de compter que nous (v. 3) et c'est un encouragement pour tous ceux qui
ne peuvent pas donner beaucoup (2 Cor. 8 v. 12). Combien de pites deviendront
des fortunes pour le trésor céleste (comp. 12 v. 33; 18 v. 22)!
Certains sont éblouis par les belles pierres et
les ornements du temple. Mais là aussi Jésus juge différemment. Il connaît l'intérieur
de ce temple et le compare à une caverne de voleurs (ch. 19 v. 46). Puis Il
déclare quel sera le sort de ces choses que l'homme regarde et admire (v. 6).
Février
Lecture : Luc
21 v. 10 à 24
10 Alors il leur dit :
Nation s’élèvera contre nation, et royaume contre royaume ; 11 et il y aura de grands tremblements
de terre en divers lieux, et des famines, et des pestes ; et il y aura des
sujets d’épouvantement et de grands signes du ciel.
12 Mais, avant toutes ces
choses, ils mettront les mains sur vous, et vous persécuteront, vous livrant
aux synagogues et [vous mettant] en prison ; et vous serez menés devant
les rois et les gouverneurs à cause de mon nom. 13 Et cela se tournera pour vous en témoignage. 14 Mettez donc dans vos cœurs de ne pas
vous préoccuper à l’avance de votre défense, 15 car moi je vous donnerai une bouche et une sagesse, à laquelle
tous vos adversaires ne pourront répondre ou résister. 16 Et vous serez aussi livrés par des parents et par des frères, et
par des proches et par des amis, et on fera mourir [quelques-uns] d’entre
vous ; 17 et vous serez haïs de
tous, à cause de mon nom. 18 Et pas
un cheveu de votre tête ne périra. 19
Possédez[211]
vos âmes par votre patience.
20 Et quand vous verrez
Jérusalem environnée d’armées, sachez alors que sa désolation est proche. 21 Alors, que ceux qui sont en Judée s’enfuient
dans les montagnes ; et que ceux qui sont au milieu de Jérusalem s’en
retirent ; et que ceux qui sont dans les campagnes[212]
n’entrent pas en elle. 22 Car ce
sont là des jours de vengeance[213];
afin que toutes les choses qui sont écrites soient accomplies. 23 Mais malheur à celles qui sont
enceintes et à celles qui allaitent en ces jours-là ! car il y aura une
grande détresse sur le pays, et de la colère contre ce peuple. 24 Et ils tomberont sous le tranchant
de l’épée, et seront menés captifs parmi toutes les nations ; et Jérusalem
sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps des nations
soient accomplis.
Commentaires :
Déjà au ch. 17, Jésus avait prévenu ses
disciples des châtiments subits qui atteindraient Israël et le monde à cause de
son rejet. Mais, au milieu d'un peuple condamné, le Seigneur a toujours su
distinguer ceux qui Lui appartiennent. Comme au ch. 12, Il les avertit
et les encourage à l'avance en vue de ces temps difficiles (comp. v. 14, 15
avec ch. 12 v. 11, 12). «Possédez vos âmes par votre patience» (v. 19). Cette
exhortation nous concerne tous. «Usez donc de patience, frères…», c'est ce que
recommande Jacques, «car la venue du Seigneur est proche» (Jac. 5 v. 7, 8).
Dieu est patient (ch. 18 v. 7) et Il désire que ses enfants manifestent
ce même caractère.
Les v. 20 et 21 se réalisèrent à la lettre avant
la destruction de Jérusalem par les Romains en l'an 70. Ayant occupé une
première fois leurs positions autour des murailles, les armées assaillantes
levèrent le siège sans aucune raison apparente et partirent en direction du
nord. Alors les chrétiens, se souvenant des paroles du Seigneur, mirent à
profit ce temps de répit pour quitter la ville en hâte, avant que les légions
romaines ne reviennent à nouveau l'investir. Le v. 24 correspond donc à la
période qui suivit; elle dure depuis bientôt deux mille ans.
Février
25 Et il y aura des signes dans
le soleil et la lune et les étoiles[214],
et sur la terre une angoisse des nations en perplexité devant le grand bruit de
la mer et des flots, 26 les hommes
rendant l’âme de peur et à cause de l’attente des choses qui viennent sur la
terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Et alors on verra le fils de l’homme
venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. 28 Et quand ces choses commenceront à arriver, regardez en haut, et
levez vos têtes, parce que votre rédemption[215]
approche.
29 Et il leur dit une
parabole : Voyez le figuier et tous les arbres : 30 quand ils ont déjà commencé à pousser, vous connaissez par
vous-mêmes, en les voyant, que l’été est déjà proche. 31 De même aussi vous, quand vous verrez arriver ces choses, sachez
que le royaume de Dieu est proche. 32 En
vérité, je vous dis que cette génération ne passera point que tout ne soit
arrivé. 33 Le ciel et la terre
passeront, mais mes paroles ne passeront point.
34 Et prenez garde à vous-mêmes,
de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la gourmandise et l’ivrognerie,
et par les soucis de la vie, et que ce jour-là ne vous surprenne
inopinément ; 35 car il viendra
comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. 36 Veillez donc, priant en tout temps,
afin que vous soyez estimés dignes d’échapper à toutes ces choses qui doivent
arriver, et de vous tenir devant le fils de l’homme.
37 Et il passait les jours dans
le temple à enseigner ; et les nuits il sortait et demeurait dans la
montagne qui est appelée des Oliviers. 38
Et tout le peuple, dès le point du jour, venait à lui dans le temple, pour
l’entendre.
Commentaires :
À partir du v. 25, les signes annoncés
concernent des événements encore à venir. Ce seront des temps terribles. Les
choses les plus stables seront bouleversées, et les âmes des hommes le
seront aussi. Déjà la peur plane sur le monde. Les hommes pensent échapper en
se creusant des abris (Apoc. 6 v. 15…). Mais pour les fidèles de ce temps-là,
la délivrance (appelée leur rédemption au v. 28) viendra d'en haut. Ce
sera le retour du Seigneur en gloire; et pour nous, croyants
d'aujourd'hui, ce que nous attendons c'est sa venue sur la nuée.
Promesse certaine! Oui, car le ciel et la terre passeront, mais Ses paroles ne
passeront point (v. 33).
On ne considère pas généralement la gourmandise
comme un péché bien grave. Pourtant elle est associée à l'ivrognerie, parce
qu'elle contribue à appesantir le cœur. Elle cultive l'égoïsme; on en
oublie les besoins qui nous entourent (comp. ch. 16 v. 19…). La joie d'attendre
le Seigneur disparaît d'un cœur appesanti (fin du v. 34); les soucis de la vie
l'envahissent. Pour cette raison, les épîtres associent souvent les
exhortations à être sobre et à veiller (1 Thess. 5 v. 6, 7; 1 Pier. 1 v.
13; 4 v. 7; 5 v. 8); et ici le Seigneur nous recommande «prenez garde à vous-mêmes…
veillez donc, priant en tout temps» (v. 34, 36).
Février
Lecture : Luc
22 v. 1 à 23
1 Or la fête des pains sans
levain, qui est appelée la Pâque, approchait. 2 Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient
comment ils pourraient le faire mourir ; car ils craignaient le peuple.
3 Et Satan entra dans Judas,
surnommé Iscariote, qui était du nombre des douze ; 4 et il s’en alla et parla avec les principaux sacrificateurs et
[les] capitaines sur la manière dont il le leur livrerait. 5 Et ils se réjouirent, et convinrent de lui donner de l’argent. 6 Et il s’engagea ; et il
cherchait une bonne occasion pour le leur livrer sans que la foule y fût.
7 Et le jour des pains sans
levain, dans lequel il fallait sacrifier la pâque, arriva. 8 Et il envoya Pierre et Jean, disant : Allez, et
apprêtez-nous la pâque , afin que nous la mangions. 9 Et ils lui dirent : Où veux-tu que nous l’apprêtions ? 10 Et il leur dit : Voici, quand
vous entrerez dans la ville, un homme portant une cruche d’eau viendra à votre
rencontre ; suivez-le dans la maison où il entrera. 11 Et vous direz au maître[216] de
la maison : Le maître[217]
te dit : Où est le logis où je mangerai la pâque avec mes disciples ?
12 Et lui vous montrera une grande
chambre[218]
garnie ; apprêtez là [la pâque]. 13
Et s’en étant allés, ils trouvèrent [tout] comme il leur avait dit ; et
ils apprêtèrent la pâque.
14 Et quand l’heure fut venue, il
se mit à table, et les [douze] apôtres avec lui. 15 Et il leur dit : J’ai fort désiré[219] de
manger cette pâque avec vous, avant que je souffre ; 16 car je vous dis que je n’en mangerai plus jusqu’à ce qu’elle
soit accomplie dans le royaume de Dieu. 17
Et ayant reçu une coupe, il rendit grâces et dit : Prenez ceci et le
distribuez entre vous, 18 car je
vous dis que je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume
de Dieu soit venu. 19 Et ayant pris
un pain, [et] ayant rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en
disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en
mémoire de moi ; 20 — de même
la coupe aussi, après le souper, en disant : Cette coupe est la nouvelle
alliance en mon sang, qui est versé pour vous ;
21 mais voici, la main de celui
qui me livre est avec moi à table. 22
Et le fils de l’homme s’en va bien, selon ce qui est déterminé ; mais
malheur à cet homme par qui il est livré ! 23 Et ils se mirent à s’entre-demander l’un à l’autre, qui donc
serait celui d’entre eux qui allait faire cela.
Commentaires :
Les chefs du peuple sont embarrassés pour
réaliser leurs desseins criminels parce qu'ils savent que la foule prend
plaisir à écouter Jésus (ch. 19 v. 48). Mais Satan va leur venir en aide. Il a
préparé son instrument: Judas, et maintenant il entre en lui, se
substituant à la volonté du misérable disciple. Celui-ci s'en va aussitôt
conclure son affreux marché.
Quand il s'agit de célébrer la pâque — et la
cène aujourd'hui — rien n'est laissé à l'initiative des disciples. Jésus leur
demande de l'apprêter, mais Il attend aussi d'être interrogé pour leur révéler où
cela doit avoir lieu. Combien de chrétiens, au lieu de poser cette question au
Seigneur, ont eux-mêmes choisi leur lieu de rassemblement! Pourtant tout
est si simple. Il suffit de se laisser conduire par cet homme chargé d'une
cruche d'eau, figure du Saint Esprit présentant la Parole. La grande
chambre garnie suggère qu'il y a place pour tous les croyants, là où
Jésus se trouve Lui-même. «J'ai fort désiré…», dit-Il aux siens lorsque
l'heure fut venue. Quel amour! Le Seigneur parle non d'une faveur qu'Il leur
fait, mais d'un besoin de son propre cœur, «comme quelqu'un qui, avant de
quitter sa famille, désire avoir encore avec elle une réunion d'adieu»
(J.N.D.).
Février
Lecture :
Psaumes 120 & 121
Psaume 120
Cantique des degrés.
1 À l’Éternel, en ma détresse, j’ai crié ; et il m’a répondu.
2 Éternel ! délivre mon âme de la lèvre menteuse, de la langue
qui trompe.
3 Que te donnera-t-on, et que t’ajoutera-t-on, langue trompeuse[220] ?
—
4 Des flèches aiguës d’un homme puissant, et des charbons ardents
de genêt.
5 Malheur à moi de ce que je séjourne en Méshec, de ce que je
demeure avec les tentes de Kédar ; —
6 Que mon âme ait tant demeuré avec ceux qui haïssent la
paix !
7 Je veux la paix ; mais si j’en parle, ils sont, eux, pour la
guerre.
Psaume 121
Cantique des
degrés.
1 J’élève mes yeux vers les montagnes d’où vient mon secours[221] ;
2 Mon secours [vient] d’auprès de l’Éternel, qui a fait les cieux
et la terre.
3 Il ne permettra point que ton pied soit ébranlé ; celui qui
te garde ne sommeillera pas.
4 Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira
pas.
5 L’Éternel est celui qui te garde ; l’Éternel est ton ombre,
à ta main droite.
6 Le soleil ne te frappera pas de jour, ni la lune de nuit.
7 L’Éternel te gardera de tout mal ; il gardera ton âme.
8 L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée,
dès maintenant et à toujours.
Commentaires :
Les quinze cantiques des
degrés (Psaume 120 à 134) retracent d'une manière ascendante la délivrance et
la restauration du résidu d'Israël.
Le Psaume 120 trouve ces
fidèles dans leur captivité au milieu des nations et nous fait entendre leurs
soupirs. Ils souffrent d'avoir à séjourner au milieu de «ceux qui haïssent la
paix». Chrétiens, puissions-nous réaliser davantage combien le monde est opposé
à Dieu et par conséquent à Ses enfants! Il ignore la paix; encore moins peut-il
la donner. Mais que dit le Seigneur aux siens? «... Je vous donne ma
paix; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne» (Jean 14:27).
Détournant ses regards de la
scène de son affliction, le fidèle au Psaume 121 les élève vers les montagnes
(Sion, objet de son espérance: voir Psaume 87:1-2). Mais son secours viendra de
plus haut, d'auprès du Créateur qui a établi ces montagnes. L'Éternel répond à
cette confiance par de touchantes promesses personnelles (versets 3 à 8).
Chaque croyant peut entendre le Seigneur les lui adresser. Il est dans le
monde, mais il y sera gardé (verbe six fois répété) partout et toujours
en réponse à cette prière de son Sauveur. «Je ne fais pas la demande que tu les
ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal» (comparer verset 7 avec
Jean 17:15).
Mars
Lecture : Luc 22 v. 24 à 38
24 Et il arriva
aussi une contestation entre eux [pour savoir] lequel d’entre eux serait estimé
le plus grand. 25 Et il leur
dit : Les rois des nations les dominent, et ceux qui exercent l’autorité
sur elles sont appelés bienfaiteurs ; 26
mais il n’en sera pas ainsi de vous ; mais que le plus grand parmi vous
soit comme le plus jeune, et celui qui conduit comme celui qui sert. 27 Car lequel est le plus grand, celui
qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ?
Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
28 Mais vous, vous
êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations[222].
29 Et moi, je vous confère un
royaume comme mon Père m’en a conféré un, 30
afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans mon royaume ; et
que vous soyez assis sur des trônes, jugeant les douze tribus d’Israël.
31 Et le Seigneur
dit : Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler
comme le blé ; 32 mais moi,
j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand une
fois tu seras revenu, fortifie tes frères. 33
— Et il lui dit : Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en
prison et à la mort. 34 — Et il
dit : Pierre, je te dis : le coq ne chantera point aujourd’hui, que premièrement
tu n’aies nié trois fois de me connaître.
35 Et il leur
dit : Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac et sans sandales,
avez-vous manqué de quelque chose ? Et ils dirent : De rien. 36 Il leur dit donc : Mais
maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, et de même [celui qui a] un
sac, et que celui qui n’a pas [d’épée] vende son vêtement et achète une épée. 37 Car je vous dis, qu’il faut encore
que ceci qui est écrit, soit accompli en moi : «Et il a été compté parmi
les iniques»[223].
Car aussi les choses qui me concernent vont avoir leur fin. 38 Et ils dirent : Seigneur, voici
ici deux épées. Et il leur dit : C’est assez.
Commentaires :
C'est le dernier entretien du Maître avec ses
disciples. Mais que font ceux-ci pendant ce saint moment? Ils se disputent à
qui sera estimé le plus grand! Avec quelle patience et quelle douceur le
Seigneur les reprend! Une dernière fois Il leur rappelle (ainsi qu'à nous) que
la vraie grandeur consiste à servir les autres. C'est ce que Lui-même n'a cessé
de faire (comp. v. 27 et ch. 12 v. 37). Et non seulement Il ne leur adresse
aucun reproche, mais Il se plaît à reconnaître leur dévouement et leur
fidélité: «vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations» —
leur dit-Il. Toutefois il allait y avoir encore pour les faibles disciples des
tentations qui risqueraient de renverser leur foi. Alors Jésus révèle de quelle
manière Il sert et servira dorénavant les siens: son intercession
devancera leur épreuve et les soutiendra tandis qu'ils la traverseront (Jean 17
v. 9, 11, 15). Pendant qu'Il était avec eux, ils n'avaient eu besoin de rien;
Lui veillait à tout et les protégeait. Maintenant qu'Il va les quitter, ils
auront à combattre pour leur propre compte. Mais pas avec des armes charnelles
(v. 38; 2 Cor. 10 v. 4), ni «contre le sang et la chair» (Éph. 6 v. 12). Satan
s'approche à cette heure, adversaire autrement redoutable (1 Pier. 5 v. 8).
Mars
Lecture : Luc 22 v. 39 à 53
39 Et sortant, il
s’en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers, et les disciples aussi
le suivirent. 40 Et quand il fut en
ce lieu-là, il leur dit : Priez que vous n’entriez pas en tentation. 41 Et il s’éloigna d’eux lui-même
environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, 42 disant : Père, si tu voulais
faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma
volonté mais la tienne qui soit faite. 43
Et un ange du ciel lui apparut, le fortifiant. 44 Et étant dans [l’angoisse du] combat, il priait plus
instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur
la terre. 45 Et s’étant levé de sa[224]
prière, il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse ; 46 et il leur dit : Pourquoi
dormez-vous ? Levez-vous, et priez afin que vous n’entriez pas en
tentation.
47 Comme il parlait
encore, voici une foule, et celui qui avait nom Judas, l’un des douze, les
précédait ; et il s’approcha de Jésus, pour le baiser. 48 Et Jésus lui dit : Judas, tu
livres le fils de l’homme par un baiser ? 49 Et ceux qui étaient autour de lui, voyant ce qui allait arriver,
lui dirent : Seigneur, frapperons-nous de l’épée ? 50 Et l’un d’entre eux frappa l’esclave
du souverain sacrificateur et lui emporta l’oreille droite. 51 Mais Jésus, répondant, dit :
Laissez [faire] jusqu’ici ; et lui ayant touché l’oreille, il le guérit.
52 Et Jésus dit aux
principaux sacrificateurs et aux capitaines du temple et aux anciens qui
étaient venus contre lui : Êtes-vous sortis comme contre un brigand avec
des épées et des bâtons ? 53
Lorsque j’étais tous les jours avec vous, dans le temple, vous n’avez pas
étendu vos mains contre moi ; mais c’est ici votre heure, et le pouvoir
des ténèbres.
Commentaires :
Ce récit solennel de la scène de Gethsémané
contient des détails que Luc est seul à nous donner. Nous y voyons Jésus à
genoux au v. 41; un ange lui apparaît pour le fortifier au v. 43. Il
y est question de l'angoisse du combat et nous savons à quel ennemi Il
avait affaire. Combat si intense, qu'à un certain moment sa sueur se changea en
des grumeaux de sang! Mais cette angoisse même démontre sa perfection.
Car le mal fait souvent peu d'impression sur nos cœurs endurcis, tandis que,
pour l'Homme saint par excellence, la pensée de porter le péché ne pouvait que
le saisir d'horreur et d'effroi.
Puis Jésus vient vers ses disciples qu'Il trouve
endormis. Accablés de sommeil sur la montagne en présence de sa gloire
(9 v. 32), ils le sont ici, devant sa souffrance. Il leur avait appris à
demander: «Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal» (ch. 11
v. 4; Matt. 6 v. 13). Que n'ont-ils fait cette prière à l'heure où Satan
s'approchait!
Voici Judas et la troupe qui l'accompagne. Et il
est merveilleux de voir le Seigneur qui, au moment précédent traversait le plus
terrible des combats, montrer à présent devant les hommes une patience, une
grâce (v. 51) et un calme parfaits.
Mars
54 Et se saisissant
de lui, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain
sacrificateur. Or Pierre suivait de loin. 55
Et lorsqu’ils eurent allumé un feu au milieu de la cour[225]
et qu’ils se furent assis ensemble, Pierre s’assit au milieu d’eux. 56 Et une servante, le voyant assis
auprès de la lumière, et l’ayant regardé fixement, dit : Celui-ci aussi
était avec lui. 57 Mais il le renia,
disant : Femme, je ne le connais pas. 58
Et peu après, un autre le voyant, dit : Et toi, tu es de ces gens-là.
Mais Pierre dit : Ô homme, je n’en suis point. 59 Et environ une heure après, un autre affirma, disant : En
vérité, celui-ci aussi était avec lui ; car aussi il est Galiléen. 60 Et Pierre dit : Ô homme, je ne
sais ce que tu dis. Et à l’instant, comme il parlait encore, le coq chanta. 61 Et le Seigneur, se tournant, regarda
Pierre ; et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, comme il lui
avait dit : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. 62 Et Pierre[226],
étant sorti dehors, pleura amèrement.
63 Et les hommes qui
tenaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient ; 64 et lui couvrant [les yeux], ils l’interrogeaient, disant :
Prophétise ; qui est celui qui t’a frappé ? 65 Et ils disaient plusieurs autres choses contre lui, en
l’outrageant.
66 Et quand le jour
fut venu, le corps des anciens du peuple, principaux sacrificateurs et scribes,
s’assembla ; et ils l’amenèrent dans leur sanhédrin, 67 disant : Si toi, tu es le Christ, dis-le-nous. Et il leur
dit : Si je vous le disais, vous ne le croiriez point ; 68 et si je vous interroge, vous ne me
répondrez point [ou ne me laisserez point aller]. 69 Mais désormais le fils de l’homme sera assis à la droite de la
puissance de Dieu. 70 Et ils dirent
tous : Toi, tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur dit : Vous
dites vous-mêmes que je le suis. 71
Et ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Car
nous-mêmes nous l’avons entendu de sa bouche.
Commentaires :
Pauvre Pierre! Pendant que Jésus priait, lui
dormait; pendant qu'Il se laissait prendre et amener «comme un agneau familier
qui est mené à la tuerie» (Jér. 11 v. 19; És. 53 v. 7), Pierre frappait de
l'épée (v. 50; comp. Jean 18 v. 10). Enfin pendant que le Seigneur confessait
la vérité devant les hommes, lui par trois fois mentait et Le reniait! Il
s'était assis dans la cour en compagnie de ceux qui venaient d'arrêter
son Maître et qui parlaient contre Lui (Ps. 69 v. 12 et Ps. 1 v. 1 fin).
Comment dans une telle position aurait-il pu Lui rendre témoignage?
Un simple regard du Seigneur brise le
cœur du pauvre disciple bien davantage que des reproches n'auraient pu le
faire. Oh! Ce regard. Il pénètre sa conscience et y commence une œuvre de
restauration. Ce reniement si douloureux pour le Seigneur s'ajoute à tous les
outrages reçus (v. 63 à 65).
Les hommes méchants devant lesquels Il se tient
sont obligés de reconnaître eux-mêmes que «le fils de l'homme» (v. 69)
est en même temps «le Fils de Dieu» (v. 70). C'est pourquoi Jésus peut
leur répondre: «vous dites vous-mêmes que je le suis». C'est pourquoi aussi,
ils sont infiniment plus coupables en le condamnant après de telles paroles!
Mars
Lecture : Luc 23 v. 1 à 12
1 Et se levant tous ensemble[227],
ils le menèrent à Pilate.
2 Et ils se mirent à l’accuser,
disant : Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation et
défendant de donner le tribut à César[228],
se disant lui-même être le Christ, un roi. 3
Et Pilate l’interrogea, disant : Toi, tu es le roi des Juifs ? Et
répondant, il lui dit : Tu le dis. 4
Et Pilate dit aux principaux sacrificateurs et aux foules : Je ne
trouve aucun crime en cet homme. 5 Mais
ils insistaient, disant : Il soulève le peuple, enseignant par toute la
Judée, ayant commencé depuis la Galilée jusqu’ici.
6 Et Pilate, ayant entendu
parler de la Galilée, demanda si l’homme était Galiléen. 7 Et ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le
renvoya à Hérode qui, en ces jours-là, était lui-même aussi à Jérusalem.
8 Et Hérode, voyant Jésus, se
réjouit fort ; car il y avait longtemps qu’il désirait de le voir, parce
qu’il avait entendu dire plusieurs choses de lui ; et il espérait voir
quelque miracle[229]
opéré par lui. 9 Et il l’interrogea
longuement ; mais il ne lui répondit rien. 10 Et les principaux sacrificateurs et les scribes se tinrent là,
l’accusant avec véhémence. 11 Et
Hérode, avec ses troupes, l’ayant traité avec mépris et s’étant moqué de lui,
le revêtit d’un vêtement éclatant et le renvoya à Pilate. 12 Et Pilate et Hérode devinrent amis entre eux ce même jour ;
car auparavant ils étaient en inimitié l’un avec l’autre.
Commentaires :
L'unanimité s'est facilement faite contre Jésus.
Les chefs du peuple se lèvent tous ensemble pour le conduire à Pilate qui seul
a le pouvoir de condamner à mort. De quoi accusent-ils leur prisonnier? De pervertir
la nation, c'est-à-dire de la détourner vers le mal, Lui qui n'avait travaillé
qu'à ramener à Dieu le cœur de ce peuple. De défendre de donner le tribut à
César, alors qu'Il avait dit au contraire: «Rendez donc les choses de César à
César…» (ch. 20 v. 25). Mais ces mensonges n'ont pas sur Pilate l'effet que les
Juifs en attendent. Dans sa perplexité le gouverneur cherche un moyen de se
dérober. Il fait conduire Jésus à Hérode qui éprouve à son égard un mélange de
crainte (ch. 9 v. 7), de haine (ch. 13 v. 31) et de curiosité (v. 8).
mais ce dernier sentiment n'étant pas satisfait, toute la bassesse morale de
cet homme haut placé se découvre: Il se plaît à humilier un prisonnier sans
défense, dont on lui avait de plus rapporté les miracles d'amour! Puis, déçu,
il le renvoie à Pilate.
En contemplant Celui dont on dispose ainsi, que
l'on raille et que l'on méprise, nos cœurs se réjouissent en pensant au moment
où Il paraîtra dans sa gloire et où chacun devra reconnaître qu'Il est
Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (És. 53 v. 3; Phil. 2 v. 11).
Mars
Lecture : Luc 23 v. 13 à 32
13 Et Pilate, ayant assemblé les
principaux sacrificateurs, et les chefs, et le peuple, 14 leur dit : Vous m’avez amené cet homme comme détournant le
peuple, et voici, l’ayant examiné devant vous, moi je n’ai trouvé aucun crime
dans cet homme quant aux choses dont vous l’accusez, 15 ni Hérode non plus, car je vous ai renvoyés à lui ; et
voici, rien n’a été fait par[230]
lui qui soit digne de mort. 16
L’ayant donc châtié, je le relâcherai. 17
Or il était obligé de leur relâcher quelqu’un à la fête. 18 Et toute la multitude s’écria ensemble, disant : Ôte[231]
celui-ci, et relâche-nous Barabbas 19 (qui
avait été jeté en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et
pour meurtre). 20 Pilate donc
s’adressa de nouveau à eux, désirant relâcher Jésus. 21 Mais ils s’écriaient, disant : Crucifie, crucifie-le !
22 Et il leur dit pour la troisième
fois : Mais quel mal celui-ci a-t-il fait ? Je n’ai rien trouvé en
lui qui soit digne de mort ; l’ayant donc châtié, je le relâcherai. 23 Mais ils insistaient à grands cris,
demandant qu’il fût crucifié. Et leurs cris et ceux des principaux
sacrificateurs eurent le dessus.
24 Et Pilate prononça que ce
qu’ils demandaient fût fait. 25 Et
il relâcha celui qui, pour sédition et pour meurtre, avait été jeté en prison,
lequel ils demandaient ; et il livra Jésus à leur volonté.
26 Et comme ils l’emmenaient,
ils prirent un certain Simon, Cyrénéen, qui venait des champs, et le chargèrent
de la croix, pour la porter après Jésus.
27 Et une grande multitude du
peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et le pleuraient, le suivait.
28 Mais Jésus, se tournant vers
elles, dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais
pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ; 29 car voici, des jours viennent, dans lesquels on dira :
Bienheureuses les stériles, et les ventres qui n’ont pas enfanté, et les
mamelles qui n’ont pas nourri. 30
Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ; et aux
coteaux : Couvrez-nous ; 31
car s’ils font ces choses au bois vert, que sera-t-il fait au bois sec ?
32 Et deux autres aussi, qui
étaient des malfaiteurs, furent menés avec lui, pour être mis à mort.
Commentaires :
Plus embarrassé que jamais, Pilate assemble les
sacrificateurs, les chefs et le peuple et affirme devant eux à trois reprises
qu'il n'a rien trouvé en Jésus qui soit digne de mort. Mais son insistance à
vouloir le libérer ne fait qu'augmenter celle du peuple à réclamer sa
crucifixion. Une foule est facilement lâche et cruelle parce que,
sous le couvert de l'anonymat, les plus bas instincts se donnent libre cours.
Celle-ci l'est d'autant plus qu'elle est poussée par ses propres conducteurs.
Finalement leurs cris ont le dessus, et, en échange de la libération du
meurtrier Barabbas, ils obtiennent que Jésus soit livré à leur volonté.
Car pour Pilate, homme sans scrupules, une vie humaine a moins de valeur que la
faveur de la populace.
Parmi ceux qui accompagnent le condamné
innocent, beaucoup sont pris de pitié et pleurent. Mais l'émotion n'est pas une
preuve de l'œuvre de Dieu dans un cœur. Sans quoi ces femmes auraient pleuré
sur elles-mêmes et sur leur ville criminelle comme Jésus l'avait fait au ch. 19
v. 41. Bien des personnes sont touchées sentimentalement par la vie admirable
de Jésus, indignées de l'injustice dont il a été l'objet, sans penser qu'elles
ont, par leurs péchés, une responsabilité personnelle à sa mort (És. 53
v. 6).
Mars
Lecture : Luc 23 v. 33 à 49
33 Et quand ils
furent venus au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs,
l’un à la droite, l’autre à la gauche. 34
Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Et
ayant fait le partage de ses vêtements, ils tirèrent au sort.
35 Et le peuple se
tenait là, regardant ; et les gouverneurs aussi se raillaient de lui [avec
eux], disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, si
lui est le Christ, l’élu de Dieu. 36 Et
les soldats aussi se moquaient de lui, s’approchant, et lui présentant du
vinaigre, 37 et disant : Si
toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. 38 Et il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau en lettres
grecques, romaines, et hébraïques : Celui-ci est le roi des Juifs.
39 Et l’un des
malfaiteurs qui étaient pendus[232]
l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi
toi-même, et nous aussi. 40 Mais
l’autre, répondant, le reprit, disant : Et tu ne crains pas Dieu, toi, car
tu es sous le même jugement ? 41
Et pour nous, nous y sommes justement ; car nous recevons ce que méritent
les choses que nous avons commises : mais celui-ci n’a rien fait qui ne se
dût faire. 42 Et il disait à
Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume.
43 Et Jésus lui dit : En
vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.
44 Or il était
environ la sixième heure ; et il y eut des ténèbres sur tout le pays[233]
jusqu’à la neuvième heure ; 45
et le soleil fut obscurci, et le voile du temple[234]
se déchira par le milieu. 46 Et Jésus,
criant à haute voix, dit : Père ! entre tes mains je remets mon
esprit. Et ayant dit cela, il expira.
47 Et le centurion,
voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, disant : En vérité, cet homme
était juste. 48 Et toutes les foules
qui s’étaient assemblées à ce spectacle, ayant vu les choses qui étaient
arrivées, s’en retournaient, frappant leurs poitrines.
49 Et tous ceux de
sa connaissance, et des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se
tenaient loin, regardant ces choses.
Commentaires :
Jésus est conduit à ce sinistre lieu du Crâne où
Il est crucifié entre deux malfaiteurs. «Père, pardonne-leur…», telle est Sa
réponse sublime à tout le mal que lui font les hommes (comp. ch. 6 v. 27).
S'ils se repentent, leur crime — le plus grand de l'histoire de l'humanité —
sera expié par Sa mort même.
À la croix où tous sont présents: des
gouverneurs (v. 35) au misérable brigand (v. 39), l'entière méchanceté du cœur
humain se découvre sans honte: regards cyniques, railleries, provocations,
injures grossières… Mais voici qu'un entretien merveilleux s'engage entre le
Sauveur crucifié et l'autre brigand convaincu de péché (v. 41). Éclairé par
Dieu, il discerne dans l'homme méprisé et couronné d'épines qui va mourir à
côté de lui, une victime sainte, un roi glorieux (v. 42). Et il
reçoit une promesse sans prix (v. 43). Ainsi, sur la croix même, le Seigneur
goûte déjà un premier fruit du terrible travail de son âme.
Après les trois dernières heures de ténèbres
impénétrables, Jésus retrouve les relations interrompues pendant l'abandon
qu'Il vient de traverser. Et, en pleine sérénité, Il remet Lui-même son esprit
entre les mains de son Père. La mort du Juste est l'occasion d'un
dernier témoignage que Dieu fait rendre par le centurion romain (v. 47).
Mars
Lecture : Luc 23 v. 50 à 56 ; 24 v. 1 à 12
50 Et voici, un
homme nommé Joseph, qui était conseiller, homme de bien et juste 51 (celui-ci ne s’était pas joint à
leur conseil et à leur action), qui était d’Arimathée, ville des Juifs, et qui
attendait, lui aussi, le royaume de Dieu… ; 52 celui-ci, étant venu à Pilate, lui demanda le corps de Jésus. 53 Et l’ayant descendu, il l’enveloppa
d’un linceul, et le[235]
mit dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait jamais été déposé.
54 Et c’était le jour de la Préparation[236]
et le crépuscule du sabbat.
55 Et des femmes qui
l’avaient accompagné depuis la Galilée, ayant suivi, regardèrent le sépulcre et
comment son corps y avait été déposé. 56
Et s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des
parfums ; et, le sabbat, elles se tinrent en repos, selon le commandement[237].
1 Or le premier jour
de la semaine, de très-grand matin, elles vinrent au sépulcre, apportant les
aromates qu’elles avaient préparés. 2 Et
elles trouvèrent la pierre roulée de devant le sépulcre. 3 Et étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du seigneur
Jésus. 4 Et il arriva, comme elles
étaient en grande perplexité à ce sujet, que voici, deux hommes se trouvèrent
avec elles, en vêtements éclatants de lumière. 5 Et comme elles étaient épouvantées et baissaient le visage contre
terre, ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui
est vivant ? 6 Il n’est point
ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous comment il vous parla quand il était
encore en Galilée, 7 disant :
Il faut que le fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, et
qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. 8 Et elles se souvinrent de ses
paroles.
9 Et, laissant le
sépulcre, elles s’en retournèrent et rapportèrent toutes ces choses aux onze et
à tous les autres. 10 Or ce furent
Marie de Magdala, et Jeanne, et Marie, la [mère] de Jacques, et les autres
femmes avec elles, qui dirent ces choses aux apôtres. 11 Et leurs paroles semblèrent à leurs yeux comme des contes, et
ils ne les crurent pas. 12 Mais
Pierre, s’étant levé, courut au sépulcre ; et, se baissant, il voit les
linges là tout seuls ; et il s’en alla chez lui, s’étonnant de ce qui
était arrivé.
Commentaires :
L'intervention de Joseph d'Arimathée, nous montre
que la grâce avait atteint dans cet homme à la fois un de ces riches
dont il est si souvent question dans Luc (voir ch. 18 v. 24; Matt. 27 v. 57) et
un des principaux du peuple. Ce disciple a été spécialement préparé en
vue du service qu'il remplit maintenant: celui d'ensevelir le corps du Seigneur
(selon És. 53 v. 9). L'Esprit nous présente ensuite ces femmes dévouées dont il
est répété qu'elles avaient accompagné Jésus depuis la Galilée (v. 49, 55).
Elles se sont tenues au Calvaire. Puis, avec plus d'affection que
d'intelligence, elles ont préparé des parfums pour oindre Son corps. Enfin,
nous les voyons se rendre au sépulcre au matin du premier jour de la semaine,
et y faire une merveilleuse rencontre. Deux anges sont là pour leur annoncer
que leurs préparatifs n’ont plus de raison d’être: Celui qu'elles cherchent n'est
plus dans le tombeau; Il est ressuscité.
L'expérience chrétienne de nombreux enfants de
Dieu ne va pas plus loin que la croix. La question étonnée de la fin du v. 5
pourrait leur être adressée. Chers amis, réjouissons-nous! Jésus n'est pas
seulement un Sauveur mort sur la croix pour nos péchés. Il est vivant pour
l'éternité (Apoc. 1 v. 18). Et nous vivons avec Lui (Jean 14 v. 19).
Mars
Lecture : Luc 24 v. 13 à 35
13 Et voici, deux
d’entre eux étaient ce même jour en chemin, pour aller à un village dont le nom
était Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades[238].
14 Et ils s’entretenaient ensemble
de toutes ces choses qui étaient arrivées. 15
Et il arriva, comme ils s’entretenaient et raisonnaient ensemble, que Jésus
lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. 16 Mais leurs yeux étaient retenus, de manière qu’ils ne le
reconnurent pas. 17 Et il leur
dit : Quels sont ces discours que vous tenez entre vous en marchant, et
vous êtes tristes ? 18 Et l’un
d’eux, dont le nom était Cléopas, répondant, lui dit : Est-ce que tu
séjournes tout seul dans Jérusalem[239],
que tu ne saches pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ? 19 Et il leur dit : Lesquelles ?
Et ils lui dirent : Celles touchant Jésus le Nazaréen, qui était un
prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le
peuple ; 20 et comment les
principaux sacrificateurs et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort,
et l’ont crucifié. 21 Or nous, nous
espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël ; mais encore, avec
tout cela, c’est aujourd’hui le troisième jour depuis que ces choses sont
arrivées. 22 Mais aussi quelques
femmes d’entre nous nous ont fort étonnés ; ayant été de grand matin au
sépulcre, 23 et n’ayant pas trouvé
son corps, elles sont venues, disant qu’elles avaient vu aussi une vision
d’anges qui disent qu’il est vivant. 24 Et
quelques-uns de ceux qui sont avec nous, sont allés au sépulcre, et ont trouvé
[les choses] ainsi que les femmes aussi avaient dit ; mais pour lui, ils
ne l’ont point vu. 25 Et lui leur
dit : Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses
que les prophètes ont dites ! 26
Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa
gloire ? 27 Et commençant par
Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les écritures,
les choses qui le regardent.
28 Et ils
approchèrent du village où ils allaient ; et lui, il fit comme s’il allait
plus loin. 29 Et ils le forcèrent,
disant : Demeure avec nous, car le soir approche et le jour a baissé. Et
il entra pour rester avec eux. 30 Et
il arriva que, comme il était à table avec eux, il prit le pain et il
bénit ; et l’ayant rompu, il le leur distribua. 31 Et leurs yeux furent ouverts, et ils le reconnurent ; mais
lui devint invisible [et disparut] de devant eux. 32 Et ils dirent entre eux : Notre cœur ne brûlait-il pas au
dedans de nous, lorsqu’il nous parlait par le chemin, et lorsqu’il nous ouvrait
les écritures ?
33 Et se levant à
l’heure même, ils s’en retournèrent à Jérusalem, et trouvèrent assemblés les
onze et ceux qui étaient avec eux, 34
disant : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. 35 Et ils racontèrent les choses qui
étaient arrivées en chemin, et comment il s’était fait connaître à eux dans la
fraction du pain.
Commentaires :
Deux disciples marchent tristement sur le chemin
d'Émmaüs. Ayant perdu leur espérance terrestre d'un Messie pour Israël, ils
s'en retournent maintenant à leurs champs et à leurs affaires (Marc 16 v. 12).
Mais le mystérieux étranger qui se joint à eux va complètement changer le cours
de leurs pensées. Il commence par s'étonner de leur manque d'intelligence
et de leur incrédulité (v. 25). Ce sont deux choses qui vont souvent
ensemble. Que de fois notre ignorance vient de ce que nous ne croyons
pas (Héb. 11 v. 3)! Puis le Seigneur ouvre les écritures à ces deux
compagnons de route, et leur y fait découvrir «les choses qui le
regardent». Ne l'oublions jamais, la clé de l'Ancien Testament, et spécialement
des prophéties, consiste à y chercher Jésus.
Remarquez comment le Seigneur se laisse retenir
par ceux qui ont besoin de Lui: Il entre pour rester avec ces deux disciples.
Puissions-nous faire aussi cette expérience ! En particulier lorsque nous
sommes découragés et que nos circonstances ont tourné autrement que ce que nous
espérions, apprenons dans Sa présence à les accepter telles qu'elles
sont. «La consolation des écritures» dirigera alors nos pensées vers un Sauveur
vivant et fera brûler notre cœur (lire Rom. 15 v. 4).
Mars
Lecture : Luc 24 v. 36 à 53
36 Et comme ils disaient ces
choses, il se trouva lui-même là au milieu d’eux, et leur dit : Paix vous
soit ! 37 Et eux, tout effrayés
et remplis de crainte, croyaient voir un esprit. 38 Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi
monte-t-il des pensées dans vos cœurs ? 39 Voyez mes mains et mes pieds ; — que c’est moi-même :
touchez-moi, et voyez ; car un esprit n’a pas de la chair et des os, comme
vous voyez que j’ai. 40 Et en disant
cela, il leur montra ses mains et ses pieds. 41 Et comme, de joie, ils ne croyaient pas encore et s’étonnaient,
il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? 42 Et ils lui donnèrent un morceau de
poisson cuit et [quelque peu] d’un rayon de miel ; 43 et l’ayant pris, il en mangea devant eux.
44 Et il leur dit : Ce sont
ici les paroles que je vous disais quand j’étais encore avec vous, qu’il
fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et
dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies. 45 Alors il leur ouvrit l’intelligence
pour entendre les écritures. 46 Et
il leur dit : Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ
souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, 47 et que la repentance et la rémission
des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par
Jérusalem. 48 Et vous, vous êtes
témoins de ces choses ; 49 et
voici, moi, j’envoie sur vous la promesse de mon Père. Mais vous, demeurez dans
la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut.
50 Et il les mena dehors jusqu’à
Béthanie, et, levant ses mains en haut, il les bénit. 51 Et il arriva qu’en les bénissant, il fut séparé[240]
d’eux, et fut élevé dans le ciel.
52 Et eux, lui ayant rendu
hommage, s’en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. 53 Et ils étaient continuellement dans
le temple, louant et bénissant Dieu.
Commentaires :
Le Seigneur aurait pu monter au ciel au moment
de sa résurrection. Mais Il désirait encore rencontrer ses chers disciples
(Jean 16 v. 22); Il voulait leur donner la preuve que non seulement Il était vivant,
mais qu'Il restait un homme pour toujours, le même Jésus qu'ils avaient
connu, suivi et servi ici-bas. Chers enfants de Dieu, Celui que nous verrons au
ciel n'est pas seulement «un esprit», ni non plus un étranger pour nos cœurs.
C'est le Jésus des Évangiles, le Fils de l'homme, que Luc nous a présenté, le
tendre Sauveur que nous aurons appris sur la terre à connaître et à aimer.
«Il faut», «il fallait», «ne fallait-il pas?»
(v. 7, 26, 44, 46). Tout le conseil de Dieu devait s'accomplir dans les souffrances
de Christ, mais aussi dans ses gloires.
Et c'est Béthanie que Jésus choisit pour
y quitter les siens. En figure, Il les établit ainsi pour le temps de son
absence sur un nouveau terrain, en «dehors» du système juif (v.
50) : celui de la vie nouvelle et de la communion (1 Jean 12 v. 1…).
La dernière parole du Seigneur est une promesse
(v. 49), son dernier geste une bénédiction (v. 50). Il s'en est allé, mais le
cœur des siens déborde désormais de joie et de louange. Objets du même amour,
célébrons, nous aussi, notre Dieu, notre Père, et réjouissons-nous en un
Sauveur parfait.
Mars
Lecture : Actes 1 v. 1 à 14
1 J’ai composé le
premier traité, ô Théophile, sur toutes les choses que Jésus commença de faire
et d’enseigner, 2 jusqu’au jour où il
fut élevé [au ciel], après avoir donné, par l’Esprit Saint, des ordres aux
apôtres qu’il avait choisis ; 3 à
qui aussi, après avoir souffert, il se présenta lui-même vivant, avec plusieurs
preuves assurées, étant vu par eux durant quarante jours, et parlant des choses
qui regardent le royaume de Dieu. 4 Et
étant assemblé avec eux, il leur commanda de ne pas partir de Jérusalem, mais
d’attendre la promesse du Père, laquelle, [dit-il], vous avez ouïe de
moi : 5 car Jean a baptisé avec
de l’eau ; mais vous, vous serez baptisés de[241]
l’Esprit Saint, dans peu de jours.
6 Eux donc étant
assemblés, l’interrogèrent, disant : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que
tu rétablis le royaume pour Israël ? 7
Mais il leur dit : Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les
saisons que le Père a réservés à sa propre autorité ; 8 mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur
vous[242] ;
et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et
jusqu’au bout de la terre[243].
9 Et ayant dit ces choses,
il fut élevé [de la terre], comme ils regardaient, et une nuée le reçut [et
l’emporta] de devant leurs yeux. 10
Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu’il s’en allait,
voici, deux hommes en vêtements blancs, se tinrent là à côté d’eux, 11 qui aussi dirent : Hommes
galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce
Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que
vous l’avez vu s’en allant au ciel.
12 Alors ils s’en
retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de
Jérusalem, le chemin d’un sabbat[244].
13 Et quand ils furent entrés [dans
la ville], ils montèrent dans la chambre haute où demeuraient Pierre, et Jean,
et Jacques, et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques
[fils] d’Alphée et Simon Zélote[245],
et Jude [frère] de Jacques. 14 Tous
ceux-ci persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec les femmes, et
avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères.
Commentaires :
Luc, auteur inspiré du livre des Actes, commence
son récit par l'ascension de Jésus dans le ciel, bien qu'il ait déjà relaté cet
événement à la fin de son évangile. Car la venue du Saint Esprit et toute
l'œuvre qui devait en résulter «jusqu'au bout de la terre» découle de la
présence de Christ dans la gloire (Jean 16 v. 7). De plus, ce début confirme
que tout ce que feront les apôtres correspond aux ordres qu'ils ont
reçus du Seigneur (v. 2, 8) et justifiera leur service. «Vous serez mes
témoins», leur dit Jésus, car leurs pensées étaient encore tournées vers les
choses de la terre (v. 6). Ils devenaient les dépositaires des vérités
merveilleuses qui le concernaient: Celui qui avait souffert était
maintenant vivant (v. 3). Élevé dans le ciel sous leurs yeux (v.
9), Il reviendrait de la même manière selon la promesse certaine
communiquée par les anges (v. 11). Et eux auraient à annoncer ces choses par la
puissance de l'Esprit qu'ils allaient bientôt recevoir (v. 8).
La première réunion
après l'ascension du Seigneur est consacrée à la prière et tous
les apôtres sont présents. Parvenus à la fin de l'histoire de l'Église sur la
terre, faisons en sorte de ne pas être absents à celle qui sera la dernière
avant Son retour (lire Héb. 10 v. 25).
Mars
15 Et en ces
jours-là, Pierre se levant au milieu des disciples (le nombre de ceux[246]
qui étaient réunis était d’environ cent vingt), dit : 16 Hommes frères[247],
il fallait que fût accomplie cette écriture que l’Esprit Saint a dite d’avance
par la bouche de David, touchant Judas, qui a été le guide de ceux qui ont pris
Jésus ; 17 car il était compté
parmi nous, et il avait reçu en partage[248]
ce service ; 18 (celui-ci donc
s’était acquis un champ avec le salaire de l’iniquité[249],
et, étant tombé la tête en avant, s’est crevé par le milieu, et toutes ses
entrailles ont été répandues. 19 Et
ceci a été connu de tous les habitants de Jérusalem, de sorte que ce champ-là
est appelé dans leur propre dialecte Aceldama, c’est-à-dire champ de
sang ;) 20 car il est écrit
dans le livre des Psaumes : «Que sa demeure soit déserte, et qu’il n’y ait
personne qui y habite»[250],
et : «Qu’un autre prenne sa charge de surveillant»[251]. 21
Il faut donc que d’entre les hommes qui se sont rassemblés avec nous pendant
tout le temps que le seigneur Jésus entrait et sortait au milieu de nous, 22 en commençant depuis le baptême de
Jean, jusqu’au jour auquel il a été élevé [au ciel] d’avec nous, quelqu’un d’entre
eux soit témoin avec nous de sa résurrection. 23 Et ils en mirent deux sur les rangs : Joseph, appelé
Barsabbas, qui était surnommé Juste, et Matthias. 24 Et priant, ils dirent : Toi, Seigneur, qui connais les
cœurs de tous, montre lequel de ces deux tu as choisi, 25 afin qu’il reçoive en partage[252]
ce service et cet apostolat, duquel Judas est déchu pour s’en aller en son
propre lieu. 26 Et ils jetèrent le
sort sur eux ; et le sort tomba sur Matthias, qui fut adjoint aux onze apôtres.
Commentaires :
Pierre — et c’est un Pierre pleinement restauré
— prend la parole au milieu des premiers disciples. Il rappelle la fin
misérable de Judas qui s'était pendu (Matt. 27 v. 5 à 8). Mort terrible, mais
sort éternel infiniment plus terrible encore (v. 25)! Puis, se fondant sur la
lumière et l'autorité des Écritures, Pierre montre la nécessité de remplacer le
disciple déchu. Douze apôtres devaient être les témoins, en quelque sorte
officiels, de ce fait fondamental du christianisme: la résurrection du
Seigneur Jésus (comp. 1 Cor. 15 v. 5). Joseph et Matthias se trouvaient
parmi ceux qui avaient eu le privilège d'accompagner Jésus durant son ministère
ici-bas. Peut-être faisaient-ils partie des soixante-dix qu'Il avait jadis
envoyés (Luc 10 v. 1). Après avoir demandé au Seigneur, qui connaît les
cœurs de tous, de manifester son choix, ils jettent le sort et Matthias est
désigné.
Jeter le sort aujourd'hui pour connaître la
volonté de Dieu ne conviendrait plus, car le Saint Esprit est là, qui donne aux
croyants le discernement dont ils ont besoin. Il est intéressant à cet égard de
comparer cette scène avec Act. 13 v. 2 où l'Esprit commande: «Mettez-moi
maintenant à part Barnabas et Saul, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés».
Mars
Lecture : Actes 2 v. 1 à 21
1 Et comme le jour
de la Pentecôte s’accomplissait, ils étaient tous ensemble dans un même lieu. 2 Et il se fit tout à coup du ciel un
son, comme d’un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison où
ils étaient assis. 3 Et il leur
apparut des langues divisées, comme de feu ; et elles se posèrent[253]
sur chacun d’eux. 4 Et ils furent
tous remplis de l’Esprit Saint, et commencèrent à parler d’autres langues,
selon que l’Esprit leur donnait de s’énoncer.
5 Or il y avait des
Juifs séjournant à Jérusalem, hommes pieux, de toute nation d’entre ceux qui
sont sous le ciel. 6 Et le bruit de
ceci s’étant répandu, la multitude s’assembla, et fut confondue de ce que
chacun les entendait parler dans son propre langage. 7 Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes, et s’étonnaient,
disant : Voici, tous ceux-ci qui parlent ne sont-ils pas des
Galiléens ? 8 Et comment les
entendons-nous, chacun dans son propre langage, [celui du pays] dans lequel
nous sommes nés ? 9 Parthes et
Mèdes et Élamites, et nous qui habitons la Mésopotamie, la Judée et la
Cappadoce, le Pont et l’Asie, 10 la
Phrygie et la Pamphylie, l’Égypte et les quartiers de la Libye qui est près de
Cyrène, et nous, Romains qui séjournons [ici], tant Juifs que prosélytes[254],
11 Crétois et Arabes, — nous les
entendons annoncer dans nos langues les choses magnifiques de Dieu. 12 Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes
et en perplexité, disant l’un à l’autre : Que veut dire ceci ? 13 Et d’autres, se moquant,
disaient : Ils sont pleins de vin doux.
14 Mais Pierre,
s’étant levé avec les onze, éleva sa voix, et leur parla : Hommes juifs,
et vous tous qui habitez Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes
paroles ; 15 car ceux-ci ne
sont pas ivres, comme vous pensez, car c’est la troisième heure du jour[255] ; 16 mais c’est ici ce qui a été dit par
le prophète Joël : 17 «Et il
arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute
chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes hommes verront
des visions, et vos vieillards songeront en songes ; 18 et sur mes serviteurs[256]
et sur mes servantes[257],
en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils prophétiseront ; 19 et je montrerai[258]
des prodiges dans le ciel en haut, et des signes sur la terre en bas, du sang
et du feu, et une vapeur de fumée ; 20
le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne la
grande et éclatante journée du *Seigneur. 21
Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du *Seigneur sera sauvé»[259].
Commentaires :
Quelques jours se sont écoulés depuis
l'ascension du Seigneur. Sa promesse, qui est aussi celle du Père,
va s'accomplir (ch. 1 v. 4). Sous forme de «langues divisées, comme de feu», le
Saint Esprit, personne divine, descend sur la terre et demeure sur les
disciples. Aussitôt sa puissance se manifeste en eux: ils deviennent capables
de s'exprimer dans des langues qu'ils ne connaissaient pas. Dieu remédie ainsi
en grâce à la malédiction de Babel et confirme à tous que la bénédiction divine
va s’étendre à la terre entière (Gen. 11 v. 1 à 9).
La fête juive de la Pentecôte amenait chaque
année à Jérusalem une foule considérable d'entre les Israélites dispersés au
milieu des nations. Cette affluence va être l'occasion de la première grande
réunion d'évangélisation. Mais quels sujets d'étonnement pour cette multitude!
Chacun peut entendre dans sa propre langue «les choses magnifiques de Dieu».
Et ceux qui leur parlent sont des «Galiléens» sans instruction (comp. ch. 4 v.
13; Jean 7 v. 15). Il n'est nullement nécessaire de faire partie d'une élite,
ni d'avoir fait certaines études pour être ouvrier du Seigneur. Dépendre de
Lui, se soumettre à l'action de son Esprit, telles sont les seules conditions
requises. Puisse chacun de nous les remplir!
Mars
Lecture : Actes 2 v. 22 à 41
22 Hommes
israélites, écoutez ces paroles : Jésus le Nazaréen, homme approuvé[260] de Dieu auprès de
vous par les miracles et les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au
milieu de vous, comme vous-mêmes vous le savez, 23 ayant été livré par le conseil défini et par la préconnaissance
de Dieu, — lui, vous l’avez cloué à [une croix] et vous l’avez fait périr par
la main d’hommes iniques[261],
24 lequel Dieu a ressuscité, ayant
délié les douleurs de la mort, puisqu’il n’était pas possible qu’il fût retenu
par elle. 25 Car David dit de
lui : «Je contemplais toujours le *Seigneur devant moi ; car il est à
ma droite, afin que je ne sois pas ébranlé. 26 C’est pourquoi mon cœur s’est réjoui, et ma langue a tressailli
de joie ; et plus encore, ma chair aussi reposera en espérance ; 27 car tu ne laisseras pas mon âme en
hadès[262],
et tu ne permettras pas que ton saint[263]
voie la corruption. 28 Tu m’as fait
connaître les chemins de la vie, tu me rempliras de joie par [le regard de] ta
face»[264]. 29
Hommes frères, qu’il me soit permis[265]
de vous dire avec liberté, touchant le patriarche David, et qu’il est mort, et
qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est au milieu de nous jusqu’à ce
jour. 30 Étant donc prophète, et
sachant que Dieu lui avait juré, avec serment, qu’il ferait asseoir [quelqu’un
suscité] du fruit de ses reins, sur son trône, 31 il a dit de la résurrection du Christ, en la prévoyant, qu’il
n’a pas été laissé dans le hadès[266],
et que sa chair non plus n’a pas vu la corruption. 32 Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, ce dont nous, nous sommes tous
témoins. 33 Ayant donc été exalté
par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis[267],
il a répandu ce que vous voyez et entendez. 34 Car David n’est pas monté dans les cieux ; mais lui-même
dit : «Le *Seigneur a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, 35 jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis
pour marchepied de tes pieds»[268]. 36
Que toute la maison d’Israël donc sache certainement que Dieu a fait et
Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.
37 Et ayant ouï [ces
choses], ils eurent le cœur saisi de componction[269],
et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Que ferons-nous,
frères ? 38 Et Pierre leur
dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus
Christ, en rémission des péchés ; et vous recevrez le don du Saint
Esprit : 39 car à vous est la
promesse et à vos enfants, et à tous ceux qui sont loin, autant que le
*Seigneur notre Dieu en appellera à lui. 40
Et par plusieurs autres paroles, il conjurait et exhortait, disant :
Sauvez-vous de cette génération perverse. 41
Ceux donc qui reçurent[270]
sa parole, furent baptisés ; et en ce jour-là furent ajoutées environ
trois mille âmes.
Commentaires :
À partir d'un texte du prophète Joël, Pierre a
démontré aux Juifs que la puissance qui agit au milieu d'eux est d'origine divine.
Lorsque nous entendons une lecture biblique quelle qu’elle soit, n'oublions
jamais que Dieu nous parle. Maintenant Pierre rappelle le chemin
merveilleux de Christ ici-bas, sa mort et sa résurrection annoncées par
plusieurs passages des Écritures, attestées par les apôtres. Ainsi «ce Jésus»
que le peuple avait crucifié, Dieu l'a fait asseoir à sa droite, le
désignant comme Seigneur et Christ. Quel sujet d'épouvante pour ses
meurtriers, convaincus d'un tel crime! Atteints dans leur conscience, les
auditeurs sont saisis de componction c'est-à-dire à la fois de crainte et de
confusion. Comment apaiser Dieu après un pareil outrage? En premier lieu par la
repentance, répond Pierre. Celle-ci n'est pas un simple regret d'avoir mal
agi mais un jugement que l'on porte avec Dieu sur ses actions passées et
l'abandon de cette ancienne conduite; elle est déjà une première manifestation
de la foi (c'est pourquoi l'apôtre n'a pas besoin de les inviter à croire).
Trois mille personnes sont converties et baptisées à la suite de cette première
prédication.
Mars
Lecture : Actes 2 v. 42 à 47 ; 3 v. 1 à 11
42 Et ils
persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres[271],
dans la fraction du pain et les prières. 43
Et toute âme avait de la crainte ; et beaucoup de prodiges et de miracles[272]
se faisaient par les apôtres. 44 Et
tous les croyants étaient en un même lieu, et ils avaient toutes choses
communes ; 45 et ils vendaient
leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon que
quelqu’un pouvait en avoir besoin. 46
Et tous les jours ils persévéraient d’un commun accord dans le temple[273] ;
et, rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie
et simplicité de cœur, 47 louant
Dieu, et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait tous les
jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés[274].
1 Et Pierre et Jean
montaient ensemble au[275]
temple, à l’heure de la prière, qui est la neuvième, 2 et on portait un homme qui était boiteux dès le ventre de sa
mère, lequel on mettait tous les jours à la porte du temple, appelée la Belle,
pour demander l’aumône à ceux qui entraient dans le temple : 3 cet homme, voyant Pierre et Jean qui
allaient entrer dans le temple, leur demanda l’aumône. 4 Et Pierre, ayant, avec Jean, arrêté ses yeux sur lui, dit :
Regarde-nous. 5 Et il les regardait
attentivement, s’attendant à recevoir quelque chose d’eux. 6 Mais Pierre dit : Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai,
je te le donne : Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. 7 Et l’ayant pris par la main droite,
il le leva ; et à l’instant les plantes et les chevilles de ses pieds
devinrent fermes ; 8 et faisant
un saut, il se tint debout et marcha ; et il entra avec eux au temple,
marchant, et sautant, et louant Dieu. 9 Et
tout le peuple le vit marchant et louant Dieu ; 10 et ils le reconnurent comme celui qui était assis, pour demander
l’aumône, à la Belle porte du temple, et ils furent remplis d’étonnement et
d’admiration de ce qui lui était arrivé.
11 Et comme il
tenait [par la main] Pierre et Jean, tout le peuple étonné accourut vers eux au
portique appelé de Salomon.
Commentaires :
Le ch. 2 s'achève sur un admirable tableau de
l'assemblée à ses débuts. Il y avait comme aujourd'hui des réunions pour
l'édification, le culte et la prière (v. 42). Mais nous limitons souvent la à
celles-ci la vie de l'assemblée alors qu'elle a son prolongement dans les
maisons de ceux qui la composent (v. 46). — «Toute âme avait de la
crainte», déclare le v. 43. La gravité et le sérieux peuvent parfaitement
s'accorder avec la joie signalée à la fin du v. 46.
Au ch. 3 nous voyons la puissance du Saint Esprit
se manifester non seulement dans les paroles des apôtres, mais aussi dans leurs
œuvres.
En demandant l'aumône à Pierre et Jean, le
pauvre boiteux assis à la Belle porte du temple était loin de s'attendre au don
qu'il allait recevoir: une miraculeuse guérison par la foi au nom de Jésus. «Ce
que j'ai, je te le donne» — dit Pierre (v. 6). Quand il s'agit de donner, nous
pensons généralement d'abord à de l'argent (v. 6). Plus rarement à
l'inépuisable trésor céleste c'est-à-dire la connaissance du Sauveur
dont nous avons pourtant le privilège de faire part autour de nous.
Quel changement pour ce pauvre boiteux! Jusque
là il était «à la porte». Il entre maintenant dans la présence de Dieu
pour le louer (v. 8). L'un de nos lecteurs serait-il encore «à la porte»?
Mars
12 Et Pierre, voyant
cela, répondit au peuple : Hommes israélites, pourquoi vous étonnez-vous
de ceci ? Ou pourquoi avez-vous les yeux fixés sur nous, comme si nous
avions fait marcher cet homme par notre propre puissance ou par notre
piété ? 13 Le Dieu d’Abraham et
d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que
vous, vous avez livré, et que vous avez renié devant Pilate, lorsqu’il avait
décidé de le relâcher. 14 Mais vous,
vous avez renié le saint et le juste, et vous avez demandé qu’on vous accordât
un meurtrier[276] ;
15 et vous avez mis à mort le prince[277]
de la vie, lequel Dieu a ressuscité d’entre les morts ; ce dont nous, nous
sommes témoins. 16 Et, par la foi en
son nom, son nom a raffermi cet homme que vous voyez et que vous
connaissez ; et la foi qui est par lui a donné à celui-ci cette entière
disposition de tous ses membres, en la présence de vous tous. 17 Et maintenant, frères, je sais que
vous l’avez fait par ignorance, de même que vos chefs aussi ; 18 mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il
avait prédit par la bouche de tous les prophètes, [savoir] que son Christ
devait souffrir. 19 Repentez-vous
donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés : en sorte
que viennent des temps de rafraîchissement de devant la face du *Seigneur, 20 et qu’il envoie Jésus Christ, qui
vous a été préordonné, 21 lequel il
faut que le ciel reçoive, jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses
dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps. 22 Moïse déjà a dit : «Le
*Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme
moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il pourra vous dire ; 23 et il arrivera que toute âme qui
n’écoutera pas ce prophète sera exterminée d’entre le peuple»[278]. 24
Et même tous les prophètes, depuis Samuel et ceux qui l’ont suivi, tous ceux
qui ont parlé, ont aussi annoncé ces jours. 25 Vous, vous êtes les fils des prophètes et de l’alliance que Dieu
a établie avec nos pères, disant à Abraham : «Et en ta semence seront
bénies toutes les familles de la terre»[279].
26 À vous premièrement, Dieu, ayant
suscité son serviteur, l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun [de
vous] de vos méchancetés.
Commentaires :
En apprenant la guérison de l'homme impotent, la
foule curieuse s'est attroupée. Tous sont remplis d'étonnement et d'admiration
(v. 10). Mais Pierre détourne immédiatement l'attention de lui-même et de Jean,
pour attribuer le miracle au pouvoir du nom de Jésus. Cette œuvre démontrait
d'une manière éclatante la vie et la puissance en résurrection de
Celui qu'ils avaient mis à mort. «Vous avez renié le saint et le juste»
leur déclare l'apôtre, non pour les condamner, mais comme quelqu'un qui
comprend par expérience la honte de ce péché (v. 14; Luc 22 v. 57…). «Je sais
que vous l'avez fait par ignorance» (v. 17), ajoute-t-il, confirmant la
parole du Sauveur sur la croix: «Père, pardonne-leur, car ils se savent ce
qu'ils font» (Luc 23 v. 34). Eh bien! L'occasion donnée encore ici aux Juifs
d'entendre l'Évangile et de se repentir répond à cette prière du Seigneur. Ils
ont au milieu d'eux le témoignage du Saint Esprit parlant par la bouche de
Pierre et visible dans l'assemblée (ch. 2 v. 44 à 47). Si la nation,
reconnaissant son péché, se tourne maintenant vers Dieu, le Seigneur pourra
revenir. Sinon elle n'aura plus dorénavant l'excuse de l'ignorance.
Mars
Lecture : Actes 4 v. 1 à 22
1 Mais comme ils
parlaient au peuple, les sacrificateurs et le commandant du temple et les sadducéens
survinrent, 2 étant en peine de ce
qu’ils enseignaient le peuple et annonçaient par Jésus la résurrection d’entre
les morts. 3 Et ils mirent les mains
sur eux, et les firent garder jusqu’au lendemain, car c’était déjà le soir. 4 Mais plusieurs de ceux qui avaient
ouï la parole crurent ; et le nombre des hommes se monta à environ cinq
mille.
5 Or il arriva que,
le lendemain, leurs chefs et leurs anciens et leurs scribes, s’assemblèrent à
Jérusalem, 6 et Anne, le souverain
sacrificateur, et Caïphe, et Jean, et Alexandre, et tous ceux qui étaient de la
race souveraine sacerdotale. 7 Et
les ayant fait comparaître, ils [leur] demandaient : Par quelle puissance
ou par quel nom avez-vous fait ceci ? 8
Alors Pierre, étant rempli de l’Esprit Saint, leur dit : Chefs du peuple
et anciens d’Israël,b9 si
aujourd’hui nous sommes interrogés au sujet de la bonne œuvre qui a été faite à
un homme impotent, [et qu’on veuille apprendre] comment[280]
il a été guéri[281],
10 sachez, vous tous, et tout le
peuple d’Israël, que ç’a été par le nom de Jésus Christ le Nazaréen, que vous,
vous avez crucifié, [et] que Dieu a ressuscité d’entre les morts ; c’est,
[dis-je], par ce [nom] que cet homme est ici devant vous plein de santé. 11 Celui-ci est la pierre méprisée par
vous qui bâtissez, qui est devenue la pierre angulaire ; 12 et il n’y a de salut en aucun
autre ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné
parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés.
13 — Et, voyant la
hardiesse de Pierre et de Jean, et s’étant aperçus qu’ils étaient des hommes
illettrés et du commun, ils s’en étonnaient, et ils les reconnaissaient pour
avoir été avec Jésus. 14 Et, voyant
là présent avec eux l’homme qui avait été guéri, ils n’avaient rien à opposer. 15 Et leur ayant ordonné de sortir du
sanhédrin, ils conférèrent entre eux, 16
disant : Que ferons-nous à ces hommes ? car il est apparent pour tous
les habitants de Jérusalem, qu’un miracle[282]
notoire a été fait par eux, et nous ne pouvons le nier ; 17 mais afin que cela ne soit pas
répandu davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces, de parler
davantage en ce nom à qui que ce soit. 18
Et les ayant appelés, ils [leur] enjoignirent de ne plus parler ni enseigner,
en aucune manière, au nom de Jésus. 19
Mais Pierre et Jean, répondant, leur dirent : Jugez s’il est juste devant
Dieu de vous écouter plutôt que Dieu. 20
Car, pour nous, nous ne pouvons pas ne pas parler des choses que nous avons
vues et entendues. 21 Et après les
avoir menacés, ils les relâchèrent, ne trouvant pas comment ils pourraient les
punir, à cause du peuple ; parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui
avait été fait. 22 Car l’homme en
qui avait été faite cette miraculeuse guérison[283],
avait plus de quarante ans.
Commentaires :
Une œuvre aussi puissante ne peut manquer de
provoquer l'opposition de Satan. Ses instruments nous sont connus: Anne,
Caïphe, les sacrificateurs, les anciens et les scribes, bref les principaux
responsables de la condamnation du Seigneur. En ménageant les disciples,
ils auraient par là même avoué avoir été injustes en faisant mourir le
Maître. L'orgueil les en empêche. Ils persévèrent dans leur haine contre le
nom de Jésus. Lui-même devient dorénavant la pierre de touche par
excellence: pour les uns la «maîtresse pierre de coin, élue, précieuse», pour
les autres «une pierre d'achoppement et un rocher de chute» (comp. v. 11 et 1
Pier. 2 v. 4 à 8). Le v. 12 est fondamental; il affirme la valeur unique
et la nécessité du nom de Jésus pour être sauvé.
Les disciples sont reconnus pour avoir été
avec Jésus (v. 13). Si nous vivons habituellement dans la communion du
Seigneur, cela se remarquera.
Toute l'opposition
des chefs des Juifs ne peut arrêter l'action de l'évangile (v. 4), ni fermer la
bouche des apôtres. Car ceux-ci ont reçu de Dieu Lui-même leur appel et
leur mission (v. 19). Et la Parole est en eux «comme un feu brûlant» (v. 20;
Jér. 20 v. 9).
Mars
23 Et ayant été
relâchés, ils vinrent vers les leurs et leur rapportèrent tout ce que les
principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. 24 Et l’ayant entendu, ils élevèrent d’un commun accord leur voix à
Dieu, et dirent : Ô Souverain[284] !
toi, tu es le Dieu[285]
qui as fait le ciel et la terre, et la mer, et toutes les choses qui y sont :
25 qui as dit, par la bouche de
David ton serviteur[286] :
«Pourquoi se sont déchaînées les nations, et les peuples ont-ils projeté des
choses vaines ? 26 Les rois de
la terre se sont trouvés là, et les chefs se sont réunis ensemble, contre le
*Seigneur et contre son Christ[287]»[288]. 27
Car en effet, dans cette ville, contre ton saint serviteur Jésus que tu as
oint, se sont assemblés et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les
peuples d’Israël, 28 pour faire
toutes les choses que ta main et ton conseil avaient à l’avance déterminé
devoir être faites. 29 Et
maintenant, Seigneur, regarde à leurs menaces, et donne à tes esclaves
d’annoncer ta parole avec toute hardiesse, 30
en étendant ta main pour guérir, et pour qu’il se fasse des miracles[289]
et des prodiges par le nom de ton saint serviteur Jésus. 31 Et comme ils faisaient leur supplication, le lieu où ils étaient
assemblés fut ébranlé, et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et
annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse.
32 Et la multitude
de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme ; et nul ne disait
d’aucune des choses qu’il possédait, qu’elle fût à lui ; mais toutes
choses étaient communes entre eux. 33
Et les apôtres rendaient avec une grande puissance le témoignage de la
résurrection du seigneur Jésus ; et une grande grâce était sur eux tous. 34 Car il n’y avait parmi eux aucune
personne nécessiteuse ; car tous ceux qui possédaient des champs ou des
maisons les vendaient, et apportaient le prix des choses vendues, 35 et le mettaient aux pieds des
apôtres ; et il était distribué à chacun, selon que l’un ou l’autre
pouvait en avoir besoin.
36 Et Joseph qui,
par les apôtres, fut surnommé Barnabas (ce qui, étant interprété, est fils de
consolation), lévite, et Cypriote de naissance, 37 ayant une terre, la vendit, et en apporta la valeur, et la mit
aux pieds des apôtres.
Commentaires :
Pierre et Jean retrouvent les autres disciples
(appelés «les leurs» au v. 23) et ils leur répètent les propos des chefs du
peuple. Puis, au lieu de délibérer sur ce qu'ils doivent faire, ils usent de
leur ressource commune: la prière (voir aussi ch. 6 v. 4; 12 v. 5, 12;
14 v. 23). Ils reconnaissent dans la révolte des Juifs et des nations contre
Dieu et contre son «saint serviteur Jésus» l'accomplissement des Écritures
(encore partiel, c'est pourquoi les apôtres omettent en citant le Ps. 2, la
terrible réponse divine à ces provocations des hommes).
La hardiesse est un mot caractéristique
de ce chapitre (v. 13, 29, 31). Elle n'a rien de commun avec l'énergie
charnelle qui jadis poussait Pierre en avant… et l'abandonnait le moment
d'après. Les disciples l'obtiennent en réponse à leur prière.
Imitons-les, lorsque nous sentons que nous manquons de courage.
Suit, dans les v. 32 à 37, une nouvelle
description magnifique de l'Assemblée dans la fraîcheur de son premier amour.
Sans prétendre revenir à cet heureux commencement, efforçons-nous d'en réaliser
l'esprit en mettant de côté notre égoïsme et en saisissant toutes les occasions
de nous dévouer pour nos frères.
Mars
Lecture : Actes 5 v. 1 à 16
1 Mais un homme
nommé Ananias, avec Sapphira sa femme, vendit une possession, 2 et, de connivence avec sa femme, mit de
côté une partie du prix, et, en apportant une partie, la mit aux pieds des
apôtres. 3 Mais Pierre dit :
Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, que tu aies menti à l’Esprit
Saint et que tu aies mis de côté une partie du prix de la terre ? 4 Si elle fût restée [non vendue], ne
te demeurait-elle pas ? Et vendue, n’était-elle pas en ton pouvoir ?
Comment t’es-tu proposé cette action dans ton cœur ? Tu n’as pas menti aux
hommes, mais à Dieu. 5 Et Ananias,
entendant ces paroles, tomba et expira. Et une grande crainte s’empara de tous
ceux qui entendirent [ces choses]. 6 Et
les jeunes hommes, se levant, le couvrirent, et l’ayant emporté dehors,
l’ensevelirent.
7 Et il arriva,
environ trois heures après, que sa femme, ne sachant pas ce qui était arrivé, entra ;
8 et Pierre lui répondit :
Dis-moi, avez-vous donné le champ pour tant ? Et elle dit : Oui, pour
tant. 9 Et Pierre lui [dit] :
Comment êtes-vous convenus entre vous de tenter l’Esprit du *Seigneur ?
Voici, les pieds de ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils
t’emporteront aussi. 10 Et à
l’instant elle tomba à ses pieds et expira. Et les jeunes hommes, entrant, la
trouvèrent morte ; et ils l’emportèrent dehors et l’ensevelirent auprès de
son mari. 11 Et une grande crainte
s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui entendaient parler de ces
choses.
12 Et beaucoup de
miracles[290] et de
prodiges se faisaient parmi le peuple, par les mains des apôtres ; (et ils
étaient tous d’un commun accord au portique de Salomon ; 13 mais, d’entre les autres, nul
n’osait se joindre à eux, mais le peuple les louait hautement[291] ; 14 et des croyants d’autant plus
nombreux se joignaient[292] au
Seigneur, une multitude tant d’hommes que de femmes ;) 15 de sorte qu’on apportait les
infirmes dehors dans les rues, et qu’on les mettait sur de petits lits et sur
des couchettes, afin que, quand Pierre viendrait, au moins son ombre passât sur
quelqu’un d’eux. 16 Et la multitude
aussi des villes d’alentour s’assemblait à Jérusalem, apportant les infirmes et
ceux qui étaient tourmentés par des esprits immondes ; et ils étaient tous
guéris.
Commentaires :
Le ch. 4 commençait par un «mais», qui annonçait l'action de
l'ennemi depuis le dehors contre la vérité. Le ch. 5 débute par un autre
«mais» qui introduit son œuvre au dedans pour corrompre
l'Assemblée. Nous savons que Satan n'a cessé depuis lors d'être actif de cette
double manière. L'esprit d'imitation et le désir de se donner une apparence
de piété ont entraîné au mensonge Ananias et Sapphira. Pierre les reprend
avec une sainte indignation et ils sont aussitôt frappés par la main de Dieu.
Leur sort éternel n'est pas ici en question. Il s'agit d'une manifestation du
gouvernement de Dieu. Sous prétexte que nous sommes les objets de sa grâce ne
pensons pas que Dieu ait le péché moins en horreur. Il est saint, et
tels doivent être ses enfants (1 Pier. 1 v. 15 à 17).
Une grande crainte s'empare des assistants. C'est un sentiment
que nous devons aussi cultiver vis-à-vis de Celui qui lit nos pensées les plus
secrètes.
Les v. 12 à 16 nous parlent des miracles d'amour accomplis «par les
mains des apôtres» et nous montrent aussi qu'il ne suffit pas d'admirer les
croyants; il faut faire soi-même le pas et se joindre au Seigneur (v.
13, 14). En Apoc. 21 v. 8 les timides sont les premiers nommés parmi ceux qui
sont éternellement perdus.
Mars
Lecture : Actes 5 v. 17 à 32
17 Et le souverain
sacrificateur se leva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, savoir la secte
des sadducéens ; et ils furent remplis de jalousie, 18 et mirent les mains sur les apôtres et les jetèrent dans la
prison publique. 19 Mais un ange du
*Seigneur ouvrit de nuit les portes de la prison, et les conduisit dehors, et
dit : 20 Allez, et, vous tenant
dans le temple, annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie. 21 Ce qu’ayant entendu, ils entrèrent,
vers le point du jour, dans le temple, et ils enseignaient. Mais le souverain
sacrificateur étant venu, et ceux qui étaient avec lui, ils assemblèrent le
sanhédrin et tous les anciens des fils d’Israël, et ils envoyèrent à la prison
pour les faire amener. 22 Mais les
huissiers, y étant arrivés, ne les trouvèrent pas dans la prison ; et s’en
retournant, ils le rapportèrent, 23
disant : Nous avons trouvé la prison fermée avec toute sûreté, et les
gardes se tenant aux portes ; mais, ayant ouvert, nous n’avons trouvé
personne dedans. 24 Et quand le
sacrificateur et le commandant du temple et les principaux sacrificateurs
eurent entendu ces paroles, ils furent en perplexité à leur sujet, [ne sachant]
ce que cela deviendrait. 25 Or
quelqu’un arriva et leur rapporta : Voilà, les hommes que vous avez mis en
prison sont au temple et enseignent le peuple. 26 Alors le commandant, avec les huissiers, s’en alla et les amena
sans violence ; car ils craignaient d’être lapidés par le peuple.
27 Et les ayant
amenés, ils les présentèrent devant le sanhédrin. Et le souverain sacrificateur
les interrogea, 28 disant :
Nous vous avons expressément enjoint de ne pas enseigner en ce nom-là, et
voici, vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine, et vous voulez faire venir
sur nous le sang de cet homme. 29 Et
Pierre et les apôtres, répondant, dirent : Il faut obéir à Dieu plutôt
qu’aux hommes. 30 Le Dieu de nos
pères a ressuscité Jésus que vous avez fait mourir, le pendant au bois. 31 C’est lui que Dieu a exalté par sa
droite prince[293]
et sauveur, afin de donner la repentance à Israël et la rémission des
péchés : 32 et nous, nous lui
sommes témoins de ces choses, ainsi que l’Esprit Saint que Dieu a donné à ceux
qui lui obéissent.
Commentaires :
Le souverain sacrificateur et ceux qui sont avec
lui sont remplis de jalousie en voyant des hommes sans instruction et
qui ne faisaient pas partie du clergé, obtenir un tel succès auprès des foules.
De plus les sadducéens, niant la résurrection, sont particulièrement
excités contre les apôtres qui annoncent celle du Seigneur Jésus (v. 17; ch. 4
v. 1, 2). Incapables d'imposer leur autorité d'une autre manière, ils jettent
en prison ces hommes qu'ils ne sont pas parvenus à faire taire. Mais le
Seigneur envoie un ange pour délivrer ses serviteurs qui retournent aussitôt
enseigner dans le temple. Les chefs en sont avertis et les font comparaître
devant le sanhédrin. «Vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme»,
leur disent-ils; alors que, devant Pilate, ils ont eux-mêmes réclamé avec le
peuple que son sang soit sur eux et sur leurs enfants (Matt. 27 v. 25). Puis
ils leur enjoignent encore de se taire. — «Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux
hommes», répondent Pierre et les apôtres (voir ch. 4 v. 19). Et ils rendent une
fois de plus un éclatant témoignage à la résurrection glorieuse de Jésus,
«prince et Sauveur», ainsi qu'à la rémission des péchés par son moyen.
Mars
33 Mais eux, ayant
entendu [ces choses], frémissaient de rage, et tenaient conseil pour les faire
mourir. 34 Mais un pharisien, nommé
Gamaliel, docteur de la loi, honoré de tout le peuple, se leva dans le
sanhédrin et donna l’ordre de faire sortir les apôtres pour un peu de temps. 35 Et il leur dit : Hommes
israélites[294],
prenez garde à vous-mêmes par rapport à ces hommes, [et voyez] ce que vous
allez faire. 36 Car, avant ces
jours-ci, Theudas se leva, se disant être quelque chose, auquel se joignit un
nombre d’environ quatre cents hommes ; et il fut tué, et tous ceux qui lui
obéissaient furent dissipés et réduits à rien. 37 Après lui s’éleva Judas le Galiléen, aux jours du recensement,
et il entraîna à la révolte un [grand] peuple après lui ; lui aussi a
péri, et tous ceux qui lui obéissaient furent dispersés. 38 Et maintenant je vous dis : Ne vous mêlez plus de ces
hommes, et laissez-les ; car si ce dessein ou cette œuvre est des hommes,
elle sera détruite ; 39 mais si
elle est de Dieu, vous ne pourrez les détruire ; — de peur que vous ne
soyez même trouvés faire la guerre à Dieu. 40
Et ils furent de son avis. Et ayant appelé les apôtres, ils leur enjoignirent,
après les avoir battus, de ne pas parler au nom de Jésus, et les relâchèrent. 41 Eux donc se retiraient de devant le
sanhédrin en se réjouissant d’avoir été estimés dignes de souffrir des
opprobres pour le nom ; 42 et
ils ne cessaient tous les jours d’enseigner et d’annoncer[295]
Jésus [comme] le Christ, dans le temple et de maison en maison.
Commentaires :
Après son ange, Dieu se sert pour délivrer les
siens d'un éminent pharisien (secte opposée à celle des sadducéens) nommé
Gamaliel. C'était un docteur connu et respecté parmi les Juifs. Avec
modération, en se servant d'exemples que chacun connaissait, il exhorte ses
collègues à la patience. La fin montrerait si cette œuvre était des hommes
ou si elle était de Dieu. Il n'est par ailleurs jamais difficile de
discerner à quel bord appartiennent ceux qui se disent être quelque chose
(v. 36). Mais il n'en était pas ainsi des apôtres. En reconnaissant que par
eux-mêmes ils n'étaient rien, ils donnaient toute la gloire au nom de
Jésus qu'ils ne cessaient d'annoncer (ch. 3 v. 12; 4 v. 10).
Le Seigneur avait jadis prévenu ses disciples
qu'on mettrait les mains sur eux, qu'ils seraient persécutés, livrés aux
synagogues et emprisonnés (Luc 21 v. 12). En effet toutes ces épreuves
n'avaient pas tardé à leur arriver (v. 17 à 32), et depuis elles n'ont pas
cessé d'être la part des croyants ici ou là. Nous remercions souvent le
Seigneur de nous épargner les persécutions qui sévissent dans d'autres pays.
Mais n'oublions pas que souffrir pour son Nom est un honneur. Les
apôtres se réjouissent d'en avoir été estimés dignes (v. 41; comp. 1 Pier. 4 v.
19; Matt. 5 v. 11, 12).
Mars
1 Or en ces
jours-là, le nombre des disciples se multipliant, il s’éleva un murmure des
Hellénistes[296]
contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service
journalier. 2 Et les douze, ayant
appelé la multitude des disciples, dirent : Il ne convient pas que,
laissant la parole de Dieu, nous servions aux tables. 3 Jetez donc les yeux, frères, sur sept hommes d’entre vous, qui
aient un [bon] témoignage, pleins de l’Esprit Saint et de sagesse, que nous
établirons sur cette affaire. 4 Et, pour
nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole. 5 Et ce discours plut à toute la
multitude ; et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et de l’Esprit
Saint, et Philippe, et Prochore, et Nicanor, et Timon, et Parménas, et Nicolas,
prosélyte d’Antioche, 6 qu’ils
présentèrent aux apôtres ; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les
mains.
7 Et la parole de
Dieu croissait, et le nombre des disciples se multipliait beaucoup dans
Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi.
8 Or Étienne, plein
de grâce et de puissance, faisait parmi le peuple des prodiges et de grands
miracles[297].
9 Et quelques-uns de la synagogue
appelée des Libertins[298],
et des Cyrénéens, et des Alexandrins, et de ceux de Cilicie et d’Asie, se
levèrent, disputant contre Étienne. 10 Et
ils ne pouvaient pas résister à la sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait.
11 Alors ils subornèrent des hommes
qui disaient : Nous l’avons ouï proférant des paroles blasphématoires
contre Moïse et contre Dieu. 12 Et
ils soulevèrent le peuple et les anciens et les scribes ; et tombant sur
lui, ils l’enlevèrent et l’amenèrent devant le sanhédrin. 13 Et ils présentèrent de faux témoins qui disaient : Cet
homme ne cesse pas de proférer des paroles contre le saint lieu et contre la
loi ; 14 car nous l’avons
entendu dire que ce Jésus le Nazaréen[299]
détruira ce lieu-ci, et changera les coutumes que Moïse nous a enseignées. 15 Et tous ceux qui étaient assis dans
le sanhédrin, ayant leurs yeux arrêtés sur lui, virent son visage comme le
visage d’un ange.
Commentaires :
Déjà l'harmonieux tableau des ch. 2 v. 42 et 4 v. 32 se trouve assombri.
Un murmure (une réclamation qu'on n'ose pas formuler à haute voix) s'est
élevé au milieu des disciples. Veillons à faire taire en nous de tels murmures
de mécontentement ou de jalousie, car par eux «le destructeur» s'efforce
de troubler la communion des enfants de Dieu (lire 1 Cor. 10 v. 10).
Pour remédier à cet état de choses, des serviteurs sont choisis. Nous
n'aurions pas pensé que, même pour servir aux tables, il convenait d'être «pleins
de l'Esprit Saint» (v. 3). Eh bien! C'est l'état normal du chrétien et il
peut être le nôtre si nous le désirons! Non pas, comme certains le croient, en
demandant une nouvelle venue du Saint Esprit; Il est déjà dans le croyant. Mais
en Lui laissant toute la place dans le temple de notre cœur.
Chez Étienne en particulier, l'Esprit brille sous ses trois caractères:
«de puissance, d'amour et de conseil» (ou de sagesse: v. 8
et 10; comp. 2 Tim. 1 v. 7). Les œuvres (v. 8) et les paroles (v. 10) de cet
homme de Dieu ferment la bouche à tous ses adversaires qui en sont réduits à
soudoyer contre lui de faux témoins (comp. Matt. 26 v. 59). Mais déjà son
visage rayonne d'une beauté céleste (v. 15).
Mars
Lecture : Actes 7 v. 1 à 19
1 Et le souverain
sacrificateur dit : Ces choses donc sont-elles ainsi ? 2 Et il dit : Hommes frères et
pères[300],
écoutez : Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était
en Mésopotamie, avant qu’il habitât en Charran, et il lui dit : 3 Sors de ton pays et de ta parenté, et
viens au pays que je te montrerai. 4 Alors,
sortant du pays des Chaldéens, il habita en Charran ; et de là, après que
son père fut mort, Dieu le fit passer dans ce pays où vous habitez maintenant. 5 Et il ne lui donna pas d’héritage
dans ce pays, pas même où poser son pied, et il lui promit de le lui donner en
possession, et à sa postérité après lui, alors qu’il n’avait point d’enfant. 6 Et Dieu parla ainsi : «Sa
postérité séjournera dans une terre étrangère, et on l’asservira et on la
maltraitera pendant quatre cents ans ; 7 et je jugerai, moi, la nation à laquelle ils auront été asservis,
dit Dieu ; et après cela ils sortiront et me serviront en ce lieu-ci»[301]. 8
Et il lui donna l’alliance de la circoncision ; et ainsi Abraham
engendra Isaac et le circoncit le huitième jour ; et Isaac, Jacob ;
et Jacob, les douze patriarches.
9 Et les
patriarches, étant pleins d’envie contre Joseph, le vendirent [pour être mené]
en Égypte ; et Dieu était avec lui ; 10 et il le délivra de toutes ses afflictions, et lui fit trouver
grâce et sagesse auprès du Pharaon, roi d’Égypte ; et il l’établit
gouverneur sur l’Égypte et sur toute sa maison. 11 Or il survint une famine dans tout le pays d’Égypte et en
Canaan, et une grande détresse, et nos pères ne trouvèrent pas de nourriture. 12 Et Jacob, ayant ouï dire qu’il y
avait du blé en Égypte, y envoya une première fois nos pères ; 13 et, la seconde fois, Joseph fut
reconnu de ses frères, et la famille de Joseph fut connue du Pharaon. 14 Et Joseph envoya chercher son père
Jacob et toute sa parenté, en [tout] soixante-quinze âmes. 15 Et Jacob descendit en Égypte ; et il mourut, lui et nos
pères, 16 et ils furent transportés
à Sichem, et mis dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté à prix d’argent des
fils d’Emmor, le [père] de Sichem.
17 Mais comme le temps de la promesse que Dieu avait promise à Abraham, approchait, le peuple s’accrut et se multiplia en Égypte, 18 jusqu’à ce qu’il se leva un autre roi sur l’Égypte, qui ne connaissait pas Joseph. 19 Celui-ci, usant de ruse contre notre race, maltraita les pères jusqu’à leur faire exposer leurs enfants pour qu’ils ne demeurassent pas en vie.
Commentaires :
Étienne ne profite pas de ce que le souverain
sacrificateur lui donne la parole pour se justifier des fausses accusations
dont il est l'objet. Le Saint Esprit dont il est rempli, lui dicte «à l'heure
même» ce qu'il doit répondre (Luc 12 v. 11, 12). Il va se servir de l'histoire
d'Israël pour exposer les voies de Dieu et Sa fidélité, en même
temps que l'infidélité de son peuple. En effet ce récit qui occupe une
telle place dans la Parole de Dieu contient sous forme de «types» des
enseignements destinés à servir d'avertissement (1 Cor. 10 v. 11). Abraham
avait été appelé et il avait obéi (Héb. 11 v. 8). Il avait saisi par la
foi les promesses que Dieu lui avait faites dès avant la naissance d'Isaac. Ses
descendants devaient séjourner en Égypte, en subir le joug, puis en sortir et
servir l'Éternel dans la terre de la promesse. Ils me serviront (v. 7):
parole propre à atteindre la conscience de ce peuple indocile et
rebelle.
L'histoire de Joseph, rejeté par ses
frères puis exalté par le Pharaon, illustre remarquablement la haine des Juifs
contre Christ ainsi que la position glorieuse que Dieu Lui a donnée
après l'avoir délivré «de toutes ses afflictions» (v. 10).
Mars
Lecture : Actes 7 v. 20 à 43
20 En ce temps-là
naquit Moïse, et il était divinement beau[302] ;
et il fut nourri trois mois dans la maison du père. 21 Mais, ayant été exposé, la fille du Pharaon l’emporta, et
l’éleva pour elle, afin qu’il fût son fils. 22 Et Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ;
et il était puissant dans ses paroles et dans ses actions. 23 Mais quand il fut parvenu à l’âge de quarante ans, il lui vint
au cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël ; 24 et voyant l’un d’eux à qui l’on faisait tort, il le défendit, et
vengea l’opprimé, en frappant l’Égyptien. 25
Or il croyait que ses frères comprendraient que Dieu leur donnerait la
délivrance par sa main, mais ils ne le comprirent point.26 Et le jour suivant, il se montra à eux comme ils se
battaient ; et il les engagea à la paix, disant : Vous êtes
frères ; pourquoi vous faites-vous tort l’un à l’autre ? 27 Mais celui qui faisait tort à son
prochain, le repoussa, disant : Qui t’a établi chef et juge sur
nous ? 28 Veux-tu me tuer, toi,
comme tu tuas hier l’Égyptien ? 29
Et Moïse s’enfuit à cette parole, et fut étranger dans le pays de Madian, où il
engendra deux fils.
30 Et, quarante ans
s’étant écoulés, un ange lui apparut au désert de la montagne de Sinaï, dans la
flamme de feu d’un buisson. 31 Et
Moïse, voyant cela, fut étonné de la vision ; et comme il approchait pour
regarder[303],
une voix du *Seigneur se fit [entendre] : 32 Moi, je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, et
d’Isaac, et de Jacob. Et Moïse, devenu tout tremblant, n’osait regarder. 33 Et le *Seigneur lui dit : Délie
les sandales de tes pieds ; car le lieu sur lequel tu te tiens est une
terre sainte. 34 J’ai vu, j’ai vu
l’oppression de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu leur gémissement,
et je suis descendu pour les délivrer ; et maintenant viens, je t’enverrai
en Égypte[304].
35 Ce Moïse qu’ils avaient rejeté,
disant : Qui t’a établi chef et juge ? celui-là, Dieu l’a envoyé pour
chef et pour libérateur, par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson.
36 C’est lui qui les conduisit
dehors, en faisant des prodiges et des miracles[305]
dans le pays d’Égypte, et dans la mer Rouge, et au désert pendant quarante ans.
37 C’est ce Moïse qui a dit aux fils
d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme
moi ; [écoutez-le] [306].
38 C’est lui qui fut dans
l’assemblée au désert, avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï, et
avec nos pères ; qui reçut des oracles vivants pour nous les donner ;
39 auquel nos pères ne voulurent pas
être soumis ; mais ils le repoussèrent et retournèrent de leur cœur en
Égypte, 40 disant à Aaron :
Fais-nous des dieux qui aillent devant nous, car, quant à ce Moïse qui nous a
conduits hors du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. 41 Et ils firent en ces jours-là un
veau, et offrirent un sacrifice à l’idole, et se réjouirent dans les œuvres de
leurs mains. 42 Et Dieu se retourna,
et les livra au service[307]
de l’armée du ciel, ainsi qu’il est écrit au livre des prophètes :
«M’avez-vous offert des bêtes égorgées et des sacrifices pendant quarante ans
dans le désert, maison d’Israël ? 43
Et vous avez porté le tabernacle de Moloch et l’étoile de votre dieu
Remphan, les figures que vous avez faites pour leur rendre hommage ; et je
vous transporterai au delà de Babylone»[308].
Commentaires :
On avait accusé Étienne de proférer des paroles
blasphématoires contre Moïse (ch. 6 v. 11). Mais voyez avec quelle
vénération au contraire, il parle de ce patriarche! La beauté que Dieu
discernait dans l'enfant dès sa naissance (v. 20), plus tard sa puissance
en paroles et en actions (v. 22), son amour pour ses frères qui l'a
poussé à les visiter (v. 23), l'incompréhension qu'il a
rencontrée de leur part quand il a voulu les délivrer (v. 25, 35),
autant de traits qui devraient porter les regards du peuple sur le Sauveur
précieux qu'il a rejeté. Moïse avait d'ailleurs lui-même annoncé Sa venue en
exhortant à L'écouter (v. 37). Et Pierre, avant Étienne, avait déjà cité
ce v. 15 du ch. 18 du Deutéronome dans son discours du ch. 3 (v. 22). Double
témoignage à l'accomplissement des Écritures! Mais ce peuple s'est montré
insoumis et idolâtre dès le commencement de son histoire, et malgré les
plus grands témoignages d'amour et de patience de la part de Dieu, son
caractère naturel n'a pas changé. Il en est ainsi de nos pauvres cœurs. Aussi
loin que nous pouvons remonter dans nos souvenirs, dans notre plus petite
enfance même, nous retrouvons la désobéissance et la convoitise. Et seule la
puissance de Dieu a pu nous donner une autre nature.
Mars
44 Nos pères avaient
le tabernacle du témoignage dans le désert, comme avait ordonné celui qui avait
dit à Moïse de le faire selon le modèle qu’il avait vu. 45 Et nos pères, l’ayant reçu, l’introduisirent avec Josué, en
prenant possession des nations que Dieu chassa de devant la face de nos pères,
jusqu’aux jours de David, 46 qui
trouva grâce devant Dieu, et qui demanda de trouver un tabernacle pour le Dieu
de Jacob. 47 Mais Salomon lui bâtit
une maison. 48 Mais le Très-haut[309]
n’habite point dans des [demeures] faites de main ; selon que dit le
prophète : 49 «Le ciel est mon
trône, et la terre est le marchepied de mes pieds. Quelle maison me
bâtirez-vous, dit le *Seigneur, et quel sera le lieu de mon repos ? 50 Ma main n’a-t-elle pas fait toutes
ces choses ?»[310].
51 Gens de col roide
et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit
Saint ; comme vos pères, vous aussi. 52
Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué ceux
qui ont prédit la[311]
venue du Juste, lequel maintenant vous, vous avez livré et mis à mort, 53 vous qui avez reçu la loi par la
disposition[312]
des anges, et qui ne l’avez point gardée….
54 En entendant ces
choses, ils frémissaient de rage dans leurs cœurs, et ils grinçaient les dents
contre lui. 55 Mais lui, étant plein
de l’Esprit Saint, et ayant les yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de
Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu ; 56 et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de
l’homme debout à la droite de Dieu. 57 Et
criant à haute voix, ils bouchèrent leurs oreilles, et d’un commun accord se
précipitèrent sur lui ; 58 et
l’ayant poussé hors de la ville, ils le lapidaient ; et les témoins
déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. 59 Et ils lapidaient Étienne, qui
priait[313]
et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. 60 Et s’étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur,
ne leur impute point ce péché. Et quand il eut dit cela, il s’endormit ;
Commentaires :
Étienne achève son récit. Comparaissant comme
accusé devant le sanhédrin, c'est au contraire lui, qui de la part de Dieu,
fait le terrible procès de ce peuple au cou roide (voir déjà Ex. 32 v. 9; 33 v.
3…). «Vous résistez toujours à l'Esprit Saint» leur dit-il, lui qui en était
rempli. Ne nous arrive-t-il pas souvent, à nous aussi, de résister à l'Esprit
Saint, qu'il s'agisse de faire la volonté du Seigneur ou de ne pas
faire la nôtre?
Quel contraste entre la paix du disciple,
absorbé par la vision glorieuse de Jésus debout à la droite de Dieu et la
rage de ses adversaires. Elle les pousse sans même un simulacre de
jugement, au crime qui va entraîner pour bien des siècles le rejet des Juifs
comme nation et leur dispersion par toute la terre. En comparant les derniers
mots de cet homme de Dieu (v. 56, 60) à ceux du Seigneur sur la croix (Luc 23
v. 46 et 34), nous remarquons encore une fois combien le disciple ressemble au
Maître sur lequel il fixait les yeux. Ce meurtre est la conclusion
tragique de l'histoire du peuple rebelle racontée par Étienne. Il la signe de
son propre sang, devenant après la longue liste des prophètes persécutés (v.
52) le premier martyr de l'Église (lire 1 Thess. 2 v. 15, 16). Et justement
cette scène introduit magistralement la dispensation de l’Église. Celle-ci est
caractérisée par la présence du Saint Esprit sur la terre (Étienne en est
rempli) et celle de Christ glorifié à la droite de Dieu tel que le décrit le
fidèle témoin.
Mars
Lecture : Actes 8 v. 1 à 25
1 et Saul consentait à sa mort.
Or en ce temps-là[314],
il y eut une grande persécution contre l’assemblée qui était à Jérusalem ;
et tous furent dispersés dans les contrées de la Judée et de la Samarie,
excepté les apôtres. 2 Et des hommes
pieux emportèrent Étienne pour l’ensevelir, et menèrent un grand deuil sur lui.
3 Or Saul ravageait l’assemblée,
entrant dans les maisons ; et traînant hommes et femmes, il les livrait
[pour être jetés] en prison.
4 Ceux donc qui avaient été
dispersés allaient çà et là, annonçant[315] la
parole. 5 Et Philippe, étant
descendu dans une ville de la Samarie, leur prêcha le Christ. 6 Et les foules, d’un commun accord,
étaient attentives aux choses que Philippe disait, l’entendant, et voyant les
miracles[316]
qu’il faisait ; 7 car les esprits
immondes, criant à haute voix, sortaient de plusieurs qui en étaient
possédés ; et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris ; 8 et il y eut une grande joie dans
cette ville-là.
9 Or, avant cela, il y avait
dans la ville un homme nommé Simon, qui exerçait la magie et étonnait le peuple
de la Samarie, se disant être quelque grand personnage ; 10 auquel tous s’attachaient, depuis le
petit jusqu’au grand, disant : Celui-ci est la puissance de Dieu appelée
la grande. 11 Et ils s’attachaient à
lui, parce que depuis longtemps il les étonnait par sa magie[317].
12 Mais quand ils eurent cru
Philippe qui leur annonçait les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et
le nom de Jésus Christ, tant les hommes que les femmes furent baptisés. 13 Et Simon crut aussi lui-même ;
et après avoir été baptisé, il se tenait toujours auprès de Philippe ; et
voyant les prodiges[318]
et les grands miracles qui se faisaient, il était dans l’étonnement.
14 Or les apôtres qui étaient à
Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, leur
envoyèrent Pierre et Jean, 15 qui,
étant descendus, prièrent pour eux, pour qu’ils reçussent l’Esprit Saint :
16 car il n’était encore tombé sur
aucun d’eux, mais seulement ils avaient été baptisés pour le nom du seigneur Jésus.
17 Puis ils leur imposèrent les
mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. 18
Or Simon, voyant que l’Esprit Saint était donné par l’imposition des mains des
apôtres, leur offrit de l’argent, 19
disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que[319]
tous ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent l’Esprit Saint. 20 Mais Pierre lui dit : Que ton
argent périsse avec toi, parce que tu as pensé acquérir avec de l’argent le don
de Dieu. 21 Tu n’as ni part ni
portion dans cette affaire ; car ton cœur n’est pas droit devant Dieu. 22 Repens-toi donc de cette méchanceté[320],
et supplie le Seigneur, afin que, si faire se peut, la pensée de ton cœur te
soit pardonnée ; 23 car je vois
que tu es dans un fiel d’amertume et dans un lien d’iniquité[321].
24 Et Simon, répondant, dit :
Vous, suppliez le Seigneur pour moi, en sorte que rien ne vienne sur moi de ce
dont vous avez parlé. 25 Eux donc,
après avoir rendu témoignage et avoir annoncé la parole du Seigneur, s’en
retournaient à Jérusalem ; et ils évangélisaient plusieurs villages des
Samaritains.
Commentaires :
Le Seigneur avait commandé aux disciples: «vous
serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu'au bout de la terre» (ch. 1 v. 8). Ils n'avaient accompli jusqu'ici
que la première partie de cet ordre. Afin de leur faire franchir l'étape
suivante, le Seigneur recourt dans sa sagesse à un moyen pénible: la
persécution (dont la mort d'Étienne a donné le signal). Elle a pour
résultat de disperser les croyants et par conséquent de porter
l'évangile ailleurs. C'est ainsi qu'un vent désagréable a souvent l’effet
heureux de semer au loin des graines utiles.
Philippe l'évangéliste (nommé au ch. 6 v. 5) se
rend en Samarie pour prêcher «le Christ»: non une doctrine, mais une
Personne (v. 5; comp. v. 35). Quelle puissance aurait notre témoignage si,
au lieu de présenter seulement des vérités, nous parlions autour de nous
de Celui dont notre cœur est (…ou devrait être) rempli!
Ainsi ces Samaritains, détestés et méprisés par
les Juifs, participent désormais avec eux au baptême et au don du Saint Esprit.
Ni la naissance, ni les mérites, ni l'argent — comme se l'imaginait Simon le
magicien — ne donnent accès à un tel privilège. Tout provient de la pure grâce
de Dieu.
Mars
26 Et un ange du
*Seigneur parla à Philippe, disant : Lève-toi, et va vers le midi, sur le
chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, lequel est désert. 27 Et lui, se levant, s’en alla. Et voici, un Éthiopien eunuque,
homme puissant à la cour de Candace, reine des Éthiopiens, intendant de tous
ses trésors, et qui était venu pour adorer à Jérusalem, s’en retournait ; 28 et il était assis dans son char et
lisait le prophète Ésaïe. 29 Et
l’Esprit dit à Philippe : Approche-toi et joins-toi à ce char. 30 Et Philippe étant accouru,
l’entendit qui lisait le prophète Ésaïe ; et il dit : Mais
comprends-tu ce que tu lis ? 31
Et il dit : Comment donc le pourrais-je, si quelqu’un ne me conduit ?
Et il pria Philippe de monter et de s’asseoir avec lui. 32 Or le passage de l’écriture qu’il lisait était celui-ci :
«Il a été mené comme une brebis à la boucherie ; et comme un agneau, muet
devant celui qui le tond, ainsi il n’ouvre point sa bouche ; 33 dans son humiliation, son jugement a
été ôté ; et qui racontera sa génération ? car sa vie est ôtée de la
terre»[322]. 34
Et l’eunuque, répondant, dit à Philippe : Je te prie, de qui le
prophète dit-il cela ? De lui-même, ou de quelque autre ? 35 Et Philippe, ouvrant sa bouche et
commençant par cette écriture, lui annonça Jésus. 36 Et comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à une eau,
et l’eunuque dit : Voici de l’eau, qu’est-ce qui m’empêche d’être
baptisé ? 37[323]
38 Et il donna l’ordre qu’on arrêtât
le char, et ils descendirent tous deux à l’eau, et Philippe et l’eunuque ;
et [Philippe] le baptisa. 39 Et,
quand ils furent remontés hors de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe,
et l’eunuque ne le vit plus, car il continua son chemin tout joyeux ; 40 mais Philippe fut trouvé à
Azot ; et en passant au travers [du pays], il évangélisa toutes les
villes, jusqu’à ce qu’il fut arrivé à Césarée.
Commentaires :
Philippe venait d'être l'instrument d'une grande
œuvre en Samarie. Aussi quel dut être son étonnement en recevant l'ordre de
quitter son champ de travail pour se rendre sur un chemin désert!
Étrange endroit vraiment pour y annoncer l'évangile! Il obéit cependant sans
discuter. Et voici que passe le char d'un noble ministre africain qui a fait un
long voyage pour adorer à Jérusalem. Mais comment aurait-il trouvé Dieu dans
cette ville d'où Son Fils avait été rejeté? Cet homme rapporte pourtant un
trésor, infiniment plus grand que ceux de sa souveraine (v. 27): une portion
des saintes Écritures. Et Dieu l'a conduit dans sa lecture jusqu'au cœur du
livre d'Ésaïe, le ch. 53. Ainsi tout a été préparé devant le serviteur du
Seigneur. L'Éthiopien apprend par lui à connaître Jésus. Il peut être baptisé
et continuer son chemin «tout joyeux» pour devenir, on aime à le pense, un
messager de la grâce dans son lointain pays.
Ne sont pas évangélistes seulement ceux qui
s'adressent à des foules. Commençons par être obéissants, en particulier
dans nos déplacements. Le Seigneur permettra alors que nous nous
trouvions aussi, juste au bon moment, sur le chemin de quelqu'un à qui nous
aurons l’occasion d’annoncer Jésus.
Mars
Lecture : Actes 9 v. 1 à 22
1 Or Saul, respirant
encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur, alla au souverain
sacrificateur 2 et lui demanda pour
Damas des lettres [adressées] aux synagogues, en sorte que, s’il en trouvait
quelques-uns qui fussent de la voie[324],
il les amenât, hommes et femmes, liés à Jérusalem. 3 Et, comme il était en chemin, il arriva qu’il approcha de
Damas ; et tout à coup une lumière brilla du ciel comme un éclair autour
de lui. 4 Et étant tombé par terre,
il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me
persécutes-tu ? 5 Et il
dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il [dit] : Je suis Jésus que tu
persécutes. 6 Mais lève-toi, et
entre dans la ville ; et il te sera dit ce que tu dois faire. 7 Et les hommes qui faisaient route
avec lui s’arrêtèrent tout interdits, entendant bien la voix[325],
mais ne voyant personne. 8 Et Saul
se leva de terre ; et ses yeux étant ouverts, il ne voyait personne[326] ;
et, le conduisant par la main, ils l’emmenèrent à Damas ; 9 et il fut trois jours sans voir, et
il ne mangea ni ne but.
10 Or il y avait à
Damas un disciple nommé Ananias ; et le Seigneur lui dit en vision :
Ananias ! Et il dit : Me voici, Seigneur. 11 Et le Seigneur lui [dit] : Lève-toi, et va dans la rue
appelée la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de
Tarse ; car voici, il prie, 12
et il a vu [en vision] un homme nommé Ananias, entrant et lui imposant la main
pour qu’il recouvrât la vue. 13 Et
Ananias répondit : Seigneur, j’ai ouï parler à plusieurs de cet homme,
combien de maux il a faits à tes saints dans Jérusalem ; 14 et ici il a pouvoir, de la part des
principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui invoquent ton nom. 15 Mais le Seigneur lui dit :
Va ; car cet homme m’est un vase d’élection pour porter mon nom devant les
nations et les rois, et les fils d’Israël ; 16 car je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom. 17 Et Ananias s’en alla, et entra dans
la maison ; et, lui imposant les mains, il dit : Saul, frère, le
Seigneur, Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu venais, m’a envoyé
pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de [l’]Esprit Saint. 18 Et aussitôt il tomba de ses yeux
comme des écailles ; et il recouvra la vue ; et se levant, il fut
baptisé ; 19 et ayant mangé, il
reprit des forces. Et il fut quelques jours avec les disciples qui étaient à
Damas ; 20 et aussitôt il
prêcha Jésus dans les synagogues, [disant] que lui est le Fils de Dieu. 21 Et tous ceux qui l’entendaient
étaient dans l’étonnement et disaient : N’est-ce pas celui-là qui a
détruit à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et qui est venu ici dans le but
de les amener liés aux principaux sacrificateurs ? 22 Mais Saul se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs
qui demeuraient à Damas, démontrant que celui-ci était le Christ.
Commentaires :
Le ch. 8 v. 3 mentionnait un jeune homme appelé Saul
comme étant un adversaire particulièrement acharné des chrétiens. Selon ses
propres paroles, il était «un blasphémateur, et un persécuteur, et un
outrageux», bref le premier des pécheurs (1 Tim. 1 v. 13, 15). Mais la
puissance de Dieu va arracher à Satan un de ses meilleurs instruments et l'enrôler
à Son service. Non content de tourmenter les chrétiens de Jérusalem, Saul, dans
sa fureur et son fanatisme va porter la persécution jusque dans les villes où
l'œuvre s'est étendue (comp. ch. 26 v. 11). Le voici qui se rend à Damas ayant
dans les mains une procuration du souverain sacrificateur et dans le cœur une
haine implacable contre les disciples du Christ. Mais sur la route, en plein
midi, il est soudain aveuglé par une clarté éblouissante, jeté à terre, et il
apprend, nous imaginons avec quel saisissement, que Celui qui l'interpellait du
haut de la gloire était ce Jésus qu'il combattait dans ses disciples. Car le
Seigneur s'identifie avec ses chers rachetés; ils font partie de Lui-même.
Saul est conduit à Damas, cependant qu'un
travail profond s'accomplit dans son âme. Le Seigneur charge Ananias de visiter
le nouveau converti, de lui ouvrir les yeux et de le baptiser.
Mars
23 Et des jours en
grand nombre s’étant écoulés, les Juifs tinrent conseil ensemble pour le tuer ;
24 mais leur complot fut connu de
Saul. Et ils surveillaient aussi les portes, jour et nuit, pour le tuer. 25 Mais les disciples, le prenant de
nuit, le descendirent par la muraille, en le dévalant dans une corbeille.
26 Et étant arrivé à
Jérusalem, il cherchait à se joindre aux disciples ; et tous le
craignaient, ne croyant pas qu’il fût disciple ; 27 mais Barnabas le prit et le mena aux apôtres, et leur raconta
comment, sur le chemin, il avait vu le Seigneur, qui[327]
lui avait parlé, et comment il avait parlé ouvertement, à Damas, au nom de
Jésus. 28 Et il était avec eux à
Jérusalem, allant et venant, et parlant ouvertement au nom du Seigneur. 29 Et il parlait et disputait avec les
Hellénistes[328] ;
mais ceux-ci tâchaient de le faire mourir. 30
Et les frères, l’ayant su, le menèrent à Césarée, et l’envoyèrent à Tarse.
31 Les assemblées[329]
donc, par toute la Judée et la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant
édifiées, et marchant dans la crainte du Seigneur ; et elles croissaient
par la consolation du Saint Esprit.
32 Or il arriva que,
comme Pierre parcourait toute la contrée, il descendit aussi vers les saints
qui habitaient Lydde. 33 Et il
trouva là un homme nommé Énée, qui depuis huit ans était couché sur un petit
lit ; et il était paralytique. 34
Et Pierre lui dit : Énée ! Jésus, le Christ, te guérit ;
lève-toi, et fais-toi toi-même ton lit. Et aussitôt il se leva. 35 Et tous ceux qui habitaient Lydde et
le Saron le virent ; et ils se tournèrent vers le Seigneur.
36 Or il y avait à
Joppé une femme disciple, nommée Tabitha, qui, interprété, signifie Dorcas[330] ;
elle était pleine de bonnes œuvres et d’aumônes qu’elle faisait. 37 Et il arriva en ces jours-là,
qu’étant tombée malade elle mourut ; et quand ils l’eurent lavée, ils la
mirent dans la chambre haute. 38 Et
comme Lydde est près de Joppé, les disciples ayant appris que Pierre était dans
cette [ville], envoyèrent vers lui deux hommes, le priant : Ne tarde pas
de venir jusqu’à nous. 39 Et Pierre,
se levant, s’en alla avec eux. Et quand il fut arrivé, ils le menèrent dans la
chambre haute ; et toutes les veuves vinrent auprès de lui en pleurant, et
en montrant les robes et les vêtements, toutes les choses que Dorcas avait
faites pendant qu’elle était avec elles. 40
Mais Pierre, les ayant tous mis dehors et s’étant mis à genoux, pria ; et,
se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève-toi. Et elle ouvrit ses
yeux, et voyant Pierre, elle se mit sur son séant ; 41 — et lui ayant donné la main, il la leva ; et ayant appelé
les saints et les veuves, il la [leur] présenta vivante. 42 Et cela fut connu dans tout Joppé ; et plusieurs crurent au
Seigneur. 43 Et il arriva qu’il
demeura plusieurs jours à Joppé, chez un certain Simon, corroyeur.
Commentaires :
Aussitôt
converti, Saul s'est mis à prêcher le nom qu'il avait tant combattu jusque là
(v. 20). Cependant bien des années vont encore être nécessaires pour le
préparer au ministère qui sera le sien d'après le v. 15. Jeunes croyants,
n'attendez pas d'avoir beaucoup de connaissance pour parler à d'autres du
Seigneur Jésus. Mais en même temps ne pensez pas qu'il suffise d'être sauvé
pour entreprendre immédiatement n'importe quel service. Il a fallu à Paul un
temps de retraite en Arabie (Gal. 1 v. 17), puis une nouvelle période
d'effacement à Tarse (Act. 9 v. 30; 11 v. 25), avant d'être appelé à porter
l'évangile aux nations en compagnie de Barnabas. Ce n'est que quatorze ans
après sa conversion que les autres apôtres lui donnèrent «la main
d'association» pour l'œuvre parmi les nations. Quatre beaux traits signalent
les assemblées dans ces temps du commencement: la paix, l'édification,
une sainte crainte, enfin des progrès dus à l'action du divin «Consolateur»
(v. 31). Le Saint Esprit est toujours avec nous pour nous faire réaliser ces
caractères.
Le chapitre se termine sur la guérison d'Énée
et la résurrection de Dorcas: deux miracles, accomplis par Pierre, qui
sont le moyen d'amener des âmes au Seigneur et de faire jouir les disciples de
la consolation du Saint Esprit.
Mars
Lecture : Actes 10 v. 1 à 24
1 Or, à Césarée, un
homme nommé Corneille, centurion de la cohorte appelée Italique, 2 pieux et craignant Dieu avec toute sa
maison, faisant beaucoup d’aumônes au peuple, et priant Dieu continuellement, 3 vit clairement en vision, environ
vers la neuvième heure du jour, un ange de Dieu entrant auprès de lui et lui
disant : Corneille ! 4 Et,
fixant les yeux sur lui et étant tout effrayé, il dit : Qu’est-ce,
Seigneur ? Et il lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées
pour mémorial devant Dieu. 5 Et
maintenant envoie des hommes à Joppé, et fais venir Simon qui est surnommé
Pierre ; 6 il est logé chez un
certain Simon, corroyeur, qui a sa maison au bord de la mer. 7 Et quand l’ange qui lui parlait s’en
fut allé, Corneille, ayant appelé deux de ses domestiques et un soldat pieux
d’entre ceux qui se tenaient toujours auprès de lui, 8 et leur ayant tout raconté, les envoya à Joppé.
9 Or le lendemain,
comme ils marchaient et qu’ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le
toit[331]
pour prier, vers la sixième heure. 10
Et il eut très-faim, et voulut manger ; et comme on lui apprêtait [à
manger], il lui survint une extase. 11
Et il voit le ciel ouvert, et un vase descendant comme une grande toile [liée]
par les quatre coins et dévalée en terre, 12
dans laquelle il y avait tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre, et
les oiseaux du ciel. 13 Et une voix
lui [fut adressée, disant] : Lève-toi, Pierre, tue et mange. 14 Mais Pierre dit : Non point,
Seigneur ; car jamais je n’ai rien mangé qui soit impur ou immonde[332].
15 Et une voix lui [fut adressée]
encore, pour la seconde fois, [disant] : Ce que Dieu a purifié, toi, ne le
tiens pas pour impur. 16 Et cela eut
lieu par trois fois, et le vase fut aussitôt élevé au ciel. 17 Et comme Pierre était en perplexité
en lui-même à l’égard de ce qu’était cette vision qu’il avait vue, voici aussi,
les hommes envoyés de la part de Corneille, s’étant enquis de la maison de
Simon, se tenaient à la porte ; 18
et ayant appelé, ils demandèrent si Simon surnommé Pierre, logeait là. 19 Et comme Pierre méditait sur la
vision, l’Esprit lui dit : Voilà, trois hommes te cherchent ; 20 mais lève-toi, et descends, et va
avec eux sans hésiter, parce que c’est moi qui les ai envoyés. 21 Et Pierre étant descendu vers les
hommes, dit : Voici, moi, je suis celui que vous cherchez ; quelle
est la cause pour laquelle vous êtes venus ? 22 Et ils dirent : Corneille, centurion, homme juste et
craignant Dieu, et qui a un [bon] témoignage de toute la nation des Juifs, a
été averti divinement par un saint ange de te faire venir dans sa maison et
d’entendre des paroles de ta part. 23 Les
ayant donc fait entrer, il les logea ; et le lendemain, se levant, il s’en
alla avec eux ; et quelques-uns des frères de Joppé allèrent avec lui. 24 Et le lendemain ils entrèrent à
Césarée. Et Corneille les attendait, ayant assemblé ses parents et ses intimes
amis.
Commentaires :
Ce chapitre a une grande importance pour nous
qui appartenons aux nations. En effet, nous y voyons Pierre ouvrir à
celles-ci les portes du royaume des cieux (Matt. 16 v. 19). Il faut remarquer
avec quel soin et quelle grâce Dieu a préparé d'un côté son serviteur, de
l'autre Corneille, à la rencontre qui aura, pour ce dernier et pour nous, des
conséquences aussi bénies. La révélation de Dieu les trouve l'un et l'autre
dans la même heureuse occupation: la prière. Mais aux réticences de
Pierre pour manger du contenu de la grande toile dévalée du ciel, nous pouvons
comprendre combien les préjugés juifs étaient enracinés même chez les disciples
et quel était l'esprit de supériorité d'un Israélite vis-à-vis d'un
païen. Par cette vision Dieu voulait apprendre à son serviteur à ne plus
distinguer entre un peuple «pur» et des nations impures. Tous, Juifs et
nations, sont des pécheurs souillés «renfermés dans la désobéissance» pour
devenir les «objets d'une même miséricorde» (Rom. 10 v. 12 et 11 v. 30 à 32).
Que Dieu nous garde donc de faire «acception de personnes» (ou de partialité v.
34) en considérant certains comme moins dignes que d'autres de recevoir
l'évangile! Nous n'avons pas à choisir, mais à obéir.
Mars
25 Et comme il
arrivait que Pierre entrait, Corneille allant au-devant de lui se jeta à ses pieds
et lui rendit hommage. 26 Mais
Pierre le releva, disant : Lève-toi ; et moi aussi je suis un homme. 27 Et conversant avec lui, il entra et
trouva plusieurs personnes assemblées. 28
Et il leur dit : Vous savez, vous, que[333]
c’est une chose illicite pour un Juif que de se lier avec un étranger, ou
d’aller à lui ; et Dieu m’a montré, à moi, à n’appeler aucun homme impur
ou immonde. 29 C’est pourquoi aussi,
lorsque vous m’avez envoyé chercher, je suis venu sans faire de difficulté. Je
vous demande donc pour quel sujet vous m’avez fait venir. 30 Et Corneille dit : Il y a quatre jours que j’étais en jeûne
jusqu’à cette heure-ci, et à la neuvième heure, je priais dans ma maison ;
et voici, un homme se tint devant moi dans un vêtement éclatant, 31 et dit : Corneille, ta prière
est exaucée, et tes aumônes ont été rappelées en mémoire devant Dieu. 32 Envoie donc à Joppé, et fais venir
Simon qui est surnommé Pierre ; il loge dans la maison de Simon,
corroyeur, au bord de la mer ; et lorsqu’il sera venu, il te parlera. 33 J’ai donc aussitôt envoyé vers toi,
et tu as bien fait de venir. Maintenant donc, nous sommes tous présents devant
Dieu, pour entendre tout ce qui t’a été ordonné de Dieu.
34 Et Pierre,
ouvrant la bouche, dit : En vérité, je comprends que Dieu ne fait pas
acception de personnes, 35 mais
qu’en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice, lui est
agréable. 36 Vous connaissez la
parole qu’il a envoyée aux fils d’Israël, annonçant la bonne nouvelle de la
paix par Jésus Christ (lui est Seigneur de tous[334]),
37 ce qui a été annoncé par toute la
Judée, en commençant par la Galilée, après le baptême que Jean a prêché, 38 — Jésus qui était de Nazareth,
comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de
lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait
asservis à sa puissance ; car Dieu était avec lui ; 39 (et nous, nous sommes témoins de
toutes les choses qu’il a faites, au pays des Juifs et à Jérusalem ;)
lequel aussi ils ont fait mourir, le pendant au bois ; 40 — celui-ci, Dieu l’a ressuscité le
troisième jour, et l’a donné pour être manifesté, 41 non à tout le peuple, mais à des témoins qui avaient été
auparavant choisis de Dieu, [savoir] à nous qui avons mangé et bu avec lui après
qu’il eut été ressuscité d’entre les morts. 42 Et il nous a commandé de prêcher au peuple, et d’attester que
c’est lui qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts. 43 Tous les
prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en lui
reçoit la rémission des péchés.
44 Comme Pierre
prononçait encore ces mots, l’Esprit Saint tomba sur tous ceux qui entendaient
la parole. 45 Et les fidèles de la
circoncision, tous ceux qui étaient venus avec Pierre, s’étonnèrent de ce que
le don du Saint Esprit était répandu aussi sur les nations, 46 car ils les entendaient parler en
langues et magnifier Dieu. 47 Alors
Pierre répondit : Quelqu’un pourrait-il refuser l’eau, afin que ceux-ci ne
soient pas baptisés, eux qui ont reçu l’Esprit Saint comme nous-mêmes ? 48 Et il commanda qu’ils fussent
baptisés au nom du Seigneur. Alors ils le prièrent de demeurer [là] quelques
jours.
Commentaires :
Dieu emploie des moyens différents pour amener
les âmes à sa connaissance. La conversion de l'Éthiopien (ch. 8), celle
de Saul (ch. 9) et celle de Corneille (ch. 10) ne se ressemblent
pas. Dans ces trois hommes nous reconnaissons les descendants des trois fils de
Noé: Cham: les races africaines et asiatiques; Sem: Israël et
certains peuples orientaux; Japheth enfin: les nations du Nord et de
l'Occident. «Quiconque croit» en Jésus Christ «reçoit la rémission des
péchés»: tel est dorénavant le message universel adressé à toute tribu et
langue et peuple et nation (v. 43; Apoc. 5 v. 9). En la personne de Corneille,
«ceux qui étaient loin» entendent donc à leur tour «la bonne nouvelle de la
paix par Jésus Christ» (v. 36; ch. 2 v. 39; Éph. 2 v. 17).
Glorieuses visites, en vérité, pour cette maison
jadis païenne ! : un ange (v. 3); Pierre et les frères
qui l'accompagnent, porteurs du message de l'Évangile; enfin, et par-dessus
tout, le Saint Esprit qui vient sceller ces nouveaux convertis,
témoignant de leur foi et de leur qualité d'enfants de Dieu. Comment ne pas
reconnaître à ce signe public la volonté de la grâce de Dieu? Pierre ne peut
que la sanctionner par le signe du baptême chrétien (v. 48).
Mars
Lecture : Actes 11 v. 1 à 18
1 Or les apôtres et
les frères qui étaient en Judée apprirent que les nations aussi avaient reçu la
parole de Dieu. 2 Et quand Pierre fut
monté à Jérusalem, ceux de la circoncision[335]
disputaient avec lui, 3 disant :
Tu es entré chez des hommes incirconcis, et tu as mangé avec eux.
4 Mais Pierre se mit à leur exposer [les choses] par ordre, disant : 5 J’étais en prière dans la ville de Joppé, et je vis dans une extase une vision, [savoir] un vase descendant comme une grande toile dévalée du ciel par les quatre coins ; et elle vint jusqu’à moi ; 6 et y ayant jeté les yeux, je considérais, et je vis les quadrupèdes de la terre, et les bêtes sauvages, et les reptiles, et les oiseaux du ciel ; 7 et j’ouïs aussi une voix qui me dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. 8 Et je dis : Non point, Seigneur ; car jamais chose impu