Chaque jour les Ecritures

Par Jean Koechlin

 

 

Première année

 

 

Textes de la Bible suivis d’un bref commentaire du frère Jean Koechlin servant de support afin de lire toute la Bible sur une période de cinq années.

L’édition a été déchargée du site de Bibliquest

 


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Janvier


 


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1

Janvier

Lecture : Luc 1 v. 1 à 17

1 Puisque plusieurs ont entrepris de rédiger un récit des choses qui sont reçues parmi nous avec une pleine certitude, 2 comme nous les ont transmises ceux qui, dès le commencement, ont été les témoins oculaires et les ministres[1] de la parole[2], 3 il m’a semblé bon à moi aussi, qui ai suivi exactement toutes choses depuis le commencement, très-excellent Théophile, de te [les] écrire par ordre, 4 afin que tu connaisses la certitude des choses dont tu as été instruit.

5 Aux jours d’Hérode, roi de Judée, il y avait un certain sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; et sa femme était des filles d’Aaron, et son nom était Élisabeth. 6 Et ils étaient tous deux justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements et dans toutes les ordonnances du *Seigneur, sans reproche. 7 Et ils n’avaient pas d’enfant, parce qu’Élisabeth était stérile ; et ils étaient tous deux fort avancés en âge.

8 Or il arriva, pendant qu’il exerçait la sacrificature devant Dieu dans l’ordre de sa classe, 9 que, selon la coutume de la sacrificature, le sort lui échut d’offrir le parfum en entrant dans le temple[3] du *Seigneur. 10 Et toute la multitude du peuple priait dehors, à l’heure du parfum. 11 Et un ange du *Seigneur lui apparut, se tenant au côté droit de l’autel du parfum. 12 Et Zacharie, le voyant, fut troublé, et la crainte le saisit. 13 Et l’ange lui dit : Ne crains pas, Zacharie, parce que tes supplications ont été exaucées, et ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu appelleras son nom Jean[4]. 14 Et il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance ; 15 car il sera grand devant le *Seigneur, et il ne boira ni vin ni cervoise[5] ; et il sera rempli de l’Esprit Saint déjà dès le ventre de sa mère. 16 Et il fera retourner plusieurs des fils d’Israël au *Seigneur leur Dieu. 17 Et il ira devant lui dans l’esprit et la puissance d’Élie, pour faire retourner les cœurs des pères vers les enfants, et les désobéissants à[6] la pensée des justes, pour préparer au *Seigneur un peuple bien disposé.

Commentaires :

L'Évangile selon Luc est celui qui, pour ainsi dire, approche le Seigneur Jésus le plus près de nous. Car il nous le fait admirer spécialement dans son humanité parfaite. Dieu a choisi Luc, le médecin bien-aimé et fidèle compagnon de Paul, jusqu'à la fin (Col. 4 v. 14; 2 Tim. 4 v. 11), pour nous faire cette révélation. Elle se présente sous la forme d'un exposé destiné à un certain Théophile (celui qui aime Dieu).

Son sujet conduit l'évangéliste à décrire avec un soin tout particulier comment Jésus a revêtu notre humanité et a fait son entrée dans le monde. Certes, Il aurait pu paraître ici-bas à l'âge adulte. Mais Il a voulu vivre entièrement notre histoire de la naissance jusqu'à la mort, toutefois à la gloire de Dieu.

Le début du récit nous montre Zacharie, un sacrificateur pieux, accomplissant son service dans le temple. Tandis qu'il officie dans ce lieu solennel, il s'aperçoit soudain avec effroi qu'il n'est plus seul. Un ange se tient à côté de l'autel du parfum, porteur d'un message divin: un fils va être donné à Zacharie et Élisabeth. Mis à part pour Dieu dès sa naissance, ce sera un grand prophète chargé de préparer Israël à la venue de son Messie (comp. v. 17 et Mal. 4 v. 5, 6).

2

Janvier

Lecture : Luc 1 v. 18 à 38

18 Et Zacharie dit à l’ange : Comment connaîtrai-je cela ? car moi, je suis un vieillard, et ma femme est fort avancée en âge. 19 Et l’ange, répondant, lui dit : Moi, je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer ces bonnes nouvelles[7]. 20 Et voici, tu seras muet et tu ne pourras point parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, parce que tu n’as pas cru mes paroles qui s’accompliront en leur temps.

21 Et le peuple attendait Zacharie ; et ils s’étonnaient de ce qu’il tardait tant dans le temple[8]. 22 Et quand il fut sorti, il ne pouvait pas leur parler : et ils reconnurent qu’il avait vu une vision dans le temple[9] ; et lui-même leur faisait des signes, et il demeura muet. 23 Et il arriva que, quand les jours de son ministère furent accomplis, il s’en alla dans sa maison.

24 Or après ces jours, Élisabeth sa femme conçut, et elle se cacha cinq mois, disant : 25 Le *Seigneur m’a ainsi fait aux jours où il m’a regardée, pour ôter mon opprobre parmi les hommes.

26 Et au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, nommée Nazareth, 27 à une vierge, fiancée à un homme dont le nom était Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. 28 Et l’ange étant entré auprès d’elle, dit : Je te salue, toi que [Dieu] fait jouir de sa faveur ! Le *Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre les femmes. 29 Et elle, le voyant, fut troublée à sa parole ; et elle raisonnait en elle-même sur ce que pourrait être cette salutation. 30 Et l’ange lui dit : Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31 Et voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Jésus. 32 Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-haut[10] ; et le *Seigneur Dieu[11] lui donnera le trône de David son père ; 33 et il régnera sur la maison de Jacob à toujours[12], et il n’y aura pas de fin à son royaume. 34 Et Marie dit à l’ange : Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? 35 Et l’ange, répondant, lui dit : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu. 36 Et voici, Élisabeth ta parente, elle aussi a conçu un fils dans sa vieillesse, et c’est ici le sixième mois pour celle qui était appelée stérile ; 37 car rien ne sera impossible à Dieu. 38 Et Marie dit : Voici l’esclave du *Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. Et l’ange se retira d’auprès d’elle.

Commentaires :

Devant «ces bonnes nouvelles» (v. 19), le cœur de Zacharie reste incrédule. Pourtant ne contiennent-elles pas l'exaucement de ses prières (v. 13)? Hélas! Il nous arrive aussi de ne plus attendre du Seigneur ce que nous lui avons demandé. En réponse à ce «comment…?» le messager céleste révèle son propre nom: Gabriel qui signifie Dieu est puissant. Oui, Sa parole s'accomplira malgré les tristes raisonnements qui l'ont accueillie. Zacharie va demeurer muet jusqu'à la naissance de l'enfant, tandis qu'Élisabeth sa femme, objet de la grâce divine, se cachera modestement pour ne pas attirer l'attention sur elle-même.

Puis l'ange Gabriel est chargé d'une mission plus extraordinaire encore: celle d'annoncer à Marie, vierge d'Israël, qu'elle sera la mère du Sauveur. Merveilleux événement, infini dans ses conséquences!

On comprend le trouble et l'émotion dont est saisie la jeune fille. Mais Marie croit et se soumet entièrement à la volonté divine: «Voici l'esclave du Seigneur…» (v. 38). N'est-ce pas la même réponse qu'attend de nous Celui qui nous a rachetés?

De Jean l’ange avait dit : «il sera grand devant le Seigneur» (v. 15), mais de Jésus il déclare : «Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut… Fils de Dieu» (v. 32, 35).

3

Janvier

Lecture : Luc 1 v. 39 à 56

39 Et Marie, se levant en ces jours-là, s’en alla en hâte au pays des montagnes, dans une ville de Juda. 40 Et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 41 Et il arriva, comme Élisabeth entendait la salutation de Marie, que le petit enfant tressaillit dans son ventre ; et Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, 42 et elle s’écria à haute voix et dit : Tu es bénie entre les femmes, et béni est le fruit de ton ventre ! 43 Et d’où me vient ceci, que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? 44 Car voici, dès que la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles, le petit enfant a tressailli de joie dans mon ventre. 45 Et bienheureuse est celle qui a cru ; car il y aura un accomplissement des choses qui lui ont été dites de la part du *Seigneur.

46 Et Marie dit : Mon âme magnifie le *Seigneur, 47 et mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur, 48 car il a regardé l’humble état de son esclave ; car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse ;

49 car le Puissant m’a fait de grandes choses, et son nom est saint ; 50 et sa miséricorde est de générations en générations sur ceux qui le craignent. 51 Il a agi puissamment par son bras ; il a dispersé les orgueilleux dans la pensée de leur cœur ; 52 il a fait descendre les puissants de leurs trônes, et il a élevé les petits ; 53 il a rempli de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les riches à vide ; 54 il a pris la cause d’Israël, son serviteur, pour se souvenir de sa miséricorde 55 (selon qu’il avait parlé à nos pères) envers Abraham et envers sa semence, à jamais. 56 — Et Marie demeura avec elle environ trois mois ; et elle s’en retourna en sa maison.

Commentaires :

Empressée de partager l'heureux message avec celle dont l'ange vient de lui parler, Marie se rend chez sa parente Élisabeth. Quel entretien a lieu alors entre ces deux femmes! Il illustre Mal. 3 v. 16: «Alors ceux qui craignent l'Éternel ont parlé l'un à l'autre…». Ce qui les occupe, c'est la gloire de Dieu, l'accomplissement de ses promesses, les bénédictions accordées à la foi. Avons-nous de tels sujets de conversation lorsque nous nous rencontrons entre enfants de Dieu?

«Bienheureuse est celle qui a cru…» s'écrie Élisabeth, et Marie répond: «Mon esprit s'est réjoui en Dieu mon Sauveur…» (v. 47). Voilà qui suffit à prouver que Marie n'a pas été sauvée autrement que par la foi. Pécheresse, elle avait besoin comme tous les hommes du Sauveur qui allait naître d'elle. Elle ajoute: «Il a regardé l'humble état de son esclave» (v. 48). Malgré l'honneur exceptionnel que Dieu lui fait, Marie reste à sa place devant Lui. Que penserait-elle du culte dont elle est devenue l'objet dans la chrétienté?

«Il a renvoyé les riches à vide». Dieu ne renvoie à vide que ceux qui sont remplis d'eux-mêmes. Remarquons combien le beau cantique de Marie ressemble à celui d'Anne (1 Sam. 2).

4

Janvier

Lecture : Luc 1 v. 57 à 80

57 Or le temps où elle devait accoucher fut accompli pour Élisabeth, et elle mit au monde un fils. 58 Et ses voisins et ses parents apprirent que le *Seigneur avait magnifié sa miséricorde envers elle, et ils se réjouirent avec elle. 59 Et il arriva qu’au huitième jour ils vinrent pour circoncire le petit enfant ; et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. 60 Et sa mère, répondant, dit : Non, mais il sera appelé Jean[13]. 61 Et ils lui dirent : Il n’y a personne dans ta parenté qui soit appelé de ce nom. 62 Et ils firent signe à son père [qu’il déclarât] comment il voulait qu’il fût appelé. 63 Et ayant demandé des tablettes, il écrivit, disant : Jean est son nom. Et ils en furent tous étonnés. 64 Et à l’instant sa bouche fut ouverte et sa langue [déliée] ; et il parlait, louant Dieu. 65 Et tous leurs voisins furent saisis de crainte ; et on s’entretenait de toutes ces choses par tout le pays des montagnes de la Judée ; 66 et tous ceux qui les entendirent, les mirent dans leur cœur, disant : Que sera donc cet enfant ? Et la main du *Seigneur était avec lui.

67 Et Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint, et prophétisa, disant : 68 Béni soit le *Seigneur, le Dieu d’Israël, car il a visité et sauvé[14] son peuple, 69 et nous a suscité une corne[15] de délivrance dans la maison de David son serviteur, 70 selon ce qu’il avait dit par la bouche de ses saints prophètes, qui ont été de tout temps, 71 une délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent ; 72 pour accomplir la miséricorde envers nos pères et pour se souvenir de sa sainte alliance, 73 du serment qu’il a juré à Abraham notre père, 74 de nous accorder, étant libérés[16] de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, 75 en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours. 76 Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-haut : car tu iras devant la face du *Seigneur pour préparer ses voies, 77 pour donner la connaissance du salut[17] à son peuple, dans la rémission de leurs péchés, 78 par les entrailles de miséricorde de notre Dieu, selon lesquelles l’Orient[18]* d’en haut nous a visités, 79 afin de luire à ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix.

80 Et l’enfant croissait et se fortifiait en esprit ; et il fut dans les déserts jusqu’au jour de sa manifestation[19] à Israël.

Commentaires :

Élisabeth met au monde celui qui deviendra le prophète du Très-haut (v. 76). Voisins et parents se réjouissent avec elle. Voyez combien la joie remplit ces chapitres (ch. 1 v. 14, 44, 47, 58; 2 v. 10). C'est maintenant l'occasion pour Zacharie de montrer sa foi en confirmant le beau nom de cet enfant (Jean signifie faveur de l'Éternel). Aussitôt l'usage de la parole lui est rendu, et ses premiers mots sont pour louer et bénir Dieu. Plein du Saint Esprit, il célèbre la grande délivrance que l'Éternel va accomplir en faveur de son peuple. Combien notre cantique chrétien peut monter plus haut encore! Par la venue de Christ et son œuvre à la croix, Dieu nous a délivrés non d'ennemis terrestres mais du pouvoir de Satan. Étant ainsi libérés, notre privilège n'est-il pas de servir le Seigneur «sans crainte, en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours» (v. 74, 75)?

«L'Orient d'en haut nous a visités» ajoute Zacharie. Au temps d'Ézéchiel, la gloire s'en était allée en direction de l'Orient. Adorable mystère, cette gloire divine revient visiter le peuple impuissant et misérable (v. 79). Ce n'est plus cette fois sous l'aspect d'une nuée éblouissante mais sous les traits d'un humble petit enfant.

5

Janvier

Lecture : Luc 2 v. 1 à 20

1 Or il arriva, en ces jours-là, qu’un décret fut rendu de la part de César Auguste[20], [portant] qu’il fût fait un recensement de toute la terre habitée. 2 (Le recensement lui-même se fit seulement[21] lorsque Cyrénius eut le gouvernement de la Syrie). 3 Et tous allaient pour être enregistrés, chacun en sa propre ville. 4 Et Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, dans la ville[22] de David qui est appelée Bethléhem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David, 5 pour être enregistré avec Marie, la femme qui lui était fiancée, laquelle était enceinte. 6 Et il arriva, pendant qu’ils étaient là, que les jours où elle devait accoucher s’accomplirent ; 7 et elle mit au monde son fils premier-né, et l’emmaillota, et le coucha dans la crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.

8 Et il y avait dans la même contrée des bergers demeurant aux champs, et gardant leur troupeau durant les veilles de la nuit. 9 Et voici, un ange du *Seigneur se trouva avec eux, et la gloire du *Seigneur resplendit autour d’eux ; et ils furent saisis d’une fort grande peur. 10 Et l’ange leur dit : N’ayez point de peur, car voici, je vous annonce un grand sujet de joie[23] qui sera pour tout le peuple ; 11 car aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. 12 Et ceci en est le signe pour vous, c’est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. 13 Et soudain il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu, et disant : 14 Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes !

15 Et il arriva, lorsque les anges s’en furent allés d’avec eux au ciel, que les bergers dirent entre eux : Allons donc jusqu’à Bethléhem, et voyons cette chose qui est arrivée que le *Seigneur nous a fait connaître. 16 Et ils allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche. 17 Et l’ayant vu, ils divulguèrent la[24] parole qui leur avait été dite touchant ce petit enfant. 18 Et tous ceux qui l’ouïrent s’étonnèrent des choses qui leur étaient dites par les bergers. 19 Et Marie gardait toutes ces choses par devers elle, les repassant dans son cœur. 20 Et les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de toutes les choses qu’ils avaient entendues et vues, selon qu’il leur en avait été parlé.

Commentaires :

À son insu, l'empereur Auguste est un des instruments dont Dieu se sert pour accomplir ses merveilleux desseins. Inconnus de tous, Joseph et Marie se rendent à Bethléhem et c'est là qu'a lieu la sainte naissance du Seigneur Jésus. Mais quelle entrée le Fils de Dieu a faite ici-bas! Voyez-le couché dans une crèche parce qu'il n'y a pas de place pour Lui dans l'hôtellerie! Sa venue dérange le monde. Combien de cœurs ressemblent à cette hôtellerie: il ne s'y trouve pas de place pour le Seigneur Jésus.

Ce n'est pas à des grands, mais à d'humbles bergers qu'est annoncée la bienheureuse nouvelle: «Un Sauveur vous est né»; Il est né pour eux et pour nous. Si le monde ne se soucie pas de la naissance du Sauveur, le ciel tout entier célèbre cet incomparable mystère: «Dieu manifesté en chair… vu des anges» (1 Tim. 3 v. 16). Ceux-ci donnent gloire à Dieu dans leur chœur magnifique, annoncent la paix sur la terre et le bon plaisir de Dieu dans les hommes (comp. Prov. 8 v. 31). Grâce au signe qui leur a été donné, les bergers trouvent le petit enfant. Ils communiquent ce qu'ils viennent de voir et d'entendre, et à leur tour donnent gloire à Dieu (v. 20). Joignons notre reconnaissance et notre louange à la leur.

6

Janvier

Lecture : Luc 2 v. 21 à 38

21 Et quand huit jours furent accomplis pour le circoncire, son nom fut appelé Jésus, nom duquel il avait été appelé par l’ange avant qu’il fût conçu dans le ventre.

22 Et quand les jours de leur purification, selon la loi de Moïse, furent accomplis, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au *Seigneur 23 (selon qu’il est écrit dans la loi du *Seigneur, que tout mâle qui ouvre la matrice sera appelé saint au *Seigneur)[25], 24 et pour offrir un sacrifice, selon ce qui est prescrit dans la loi du *Seigneur, une paire de tourterelles ou deux jeunes colombes[26].

25 Et voici, il y avait à Jérusalem un homme dont le nom était Siméon ; et cet homme était juste et pieux, et il attendait la consolation d’Israël ; et l’Esprit Saint était sur lui. 26 Et il avait été averti divinement par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort, que premièrement il n’eût vu le Christ du *Seigneur. 27 Et il vint par l’Esprit dans le temple ; et comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour faire à son égard selon l’usage de la loi, 28 il[27] le prit entre ses bras et bénit Dieu et dit : 29 Maintenant, Seigneur[28], tu laisses aller ton esclave en paix selon ta parole ; 30 car mes yeux ont vu ton salut[29], 31 lequel tu as préparé devant la face de tous les peuples : 32 une lumière pour la révélation des nations, et la gloire de ton peuple Israël. 33 Et son père et sa mère s’étonnaient des choses qui étaient dites de lui. 34 Et Siméon les bénit et dit à Marie sa mère : Voici, celui-ci est mis pour la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et pour un signe que l’on contredira 35 (et même une épée transpercera ta propre âme), en sorte que les pensées de plusieurs cœurs soient révélées.

36 Et il y avait Anne, une prophétesse, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser (elle était fort avancée en âge, ayant vécu avec un mari sept ans depuis sa virginité, 37 et veuve d’environ[30] quatre-vingt-quatre ans), qui ne quittait pas le temple, servant [Dieu] en jeûnes et en prières, nuit et jour ; 38 celle-ci, survenant en ce même moment, louait le *Seigneur, et parlait de lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance[31].

Commentaires :

On fait à l'égard du petit enfant tout ce que prescrivait la loi du Seigneur (ce nom de Seigneur est répété quatre fois dans les v. 22 à 24 comme pour affirmer les droits divins sur cet enfant et l'accomplissement de la volonté de Dieu dès son berceau). Le sacrifice offert dans le temple fait ressortir la pauvreté de Joseph et Marie (lire Lév. 12 v. 8). Et, cette fois encore, ce n'est pas aux principaux du peuple que le Libérateur d'Israël est présenté, mais à d'humbles et pieux vieillards: Siméon et Anne. À quel titre cette faveur leur est-elle accordée? Parce qu'ils l'attendaient!

L'Esprit conduit Siméon dans le temple et lui désigne Celui qui est «la consolation d'Israël» (v. 25), le salut de Dieu, la lumière des nations et la gloire du peuple. Il voit de ses yeux, il tient dans ses bras ce petit enfant qui est tout cela pour sa foi. Il rend grâces à Dieu, puis annonce que Jésus sera la pierre de touche pour manifester l'état des cœurs (És. 8 v. 14). C'est ce qu'Il est encore aujourd'hui.

À son tour Anne, femme de prière et fidèle témoin, survient et se joint à la louange. Ne quittant pas le temple, elle réalise le v. 4 du Ps. 84. Enfin, dans l'abondance de son cœur, elle parle de Lui et à cet égard quel exemple elle est pour nous!

7

Janvier

Lecture : Luc 2 v. 39 à 52

39 Et quand ils eurent tout accompli selon la loi du *Seigneur, ils s’en retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. 40 Et l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui.

41 Et ses parents allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. 42 Et quand il eut douze ans, comme ils étaient montés à Jérusalem, selon la coutume de la fête, 43 et qu’ils avaient accompli les jours [de la fête], comme ils s’en retournaient, l’enfant Jésus demeura dans Jérusalem ; et ses parents ne le savaient pas. 44 Mais croyant qu’il était dans la troupe des voyageurs, ils marchèrent le chemin d’un jour et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances ; 45 et ne le trouvant pas, ils s’en retournèrent à Jérusalem à sa recherche. 46 Et il arriva qu’après trois jours ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. 47 Et tous ceux qui l’entendaient s’étonnaient de son intelligence et de ses réponses. 48 Et quand ils le virent, ils furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait ainsi ? Voici, ton père et moi nous te cherchions, étant en grande peine. 49 Et il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? 50 Et ils ne comprirent pas la parole qu’il leur disait. 51 Et il descendit avec eux, et vint à Nazareth, et leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces paroles dans son cœur. 52 Et Jésus avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes.

Commentaires :

Ce passage a une importance toute particulière: il est en effet le seul aperçu que Dieu ait jugé bon de nous donner sur l'enfance et la jeunesse du Seigneur Jésus. Aussi avons-nous ici, tout spécialement pour les jeunes et les enfants, le Modèle par excellence. Il est parfait dans ses relations avec son Père céleste, dont «les affaires» passent avant toute autre considération. Parfait aussi dans ses rapports avec les docteurs du Temple: infiniment plus sage qu'eux tous, Il ne les enseigne pas, mais les écoute et les interroge, seule attitude qui convienne à son âge. Parfait encore dans ses relations avec ses parents: Il leur était soumis, précise le v. 51, pour qu'on ne puisse pas supposer qu'Il leur avait échappé par insubordination. Lui qui avait conscience de sa souveraineté de Fils de Dieu s'est plié à une obéissance entière dès son plus jeune âge dans la maison de ses parents.

Soulignons enfin l'assiduité de l'enfant Jésus au Temple et son précoce intérêt pour les vérités divines. Rien d'autre ne l'attirait dans l'illustre cité de Jérusalem visitée pourtant pour la première fois. Quel prix attachons-nous à la présence du Seigneur et à son enseignement?

8

Janvier

Lecture : Luc 3 v. 1 à 14

1 Or, en la quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, et Hérode tétrarque de la Galilée, et Philippe son frère tétrarque de l’Iturée et de la contrée de Trachonite, et Lysanias tétrarque de l’Abilène, 2 sous la souveraine sacrificature d’Anne et de Caïphe, la parole de Dieu vint à Jean, le fils de Zacharie, au désert. 3 Et il alla dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant le baptême de repentance en rémission de péchés ; 4 comme il est écrit au livre des paroles d’Ésaïe le prophète : «Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du *Seigneur, faites droits ses sentiers. 5 Toute vallée sera comblée, et toute montagne et toute colline sera abaissée, et les choses tortues seront rendues droites, et les [sentiers] raboteux deviendront des sentiers unis ; 6 et toute chair verra le salut[32] de Dieu»[33].

7 Il disait donc aux foules qui sortaient pour être baptisées par lui : Race de vipères, qui vous a avertis de fuir la colère qui vient ? 8 Produisez donc des fruits qui conviennent à la repentance ; et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham. 9 Et déjà même la cognée est mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit, est coupé et jeté au feu.

10 Et les foules l’interrogèrent, disant : Que faut-il donc que nous fassions ? 11 Et répondant, il leur dit : Que celui qui a deux tuniques en donne à celui qui n’en a point, et que celui qui a des vivres fasse de même. 12 Et des publicains vinrent aussi pour être baptisés ; et ils lui dirent : Maître[34], que faut-il que nous fassions ? 13 Et il leur dit : Ne percevez rien au delà de ce qui vous est ordonné. 14 Et des gens de guerre l’interrogèrent aussi, disant : Et nous, que faut-il que nous fassions ? Et il leur dit : Ne commettez pas d’extorsions, ni n’accusez faussement personne, et contentez-vous de vos gages.

Commentaires :

Les routes de jadis étaient en général si mauvaises qu'il fallait les réparer et les rectifier chaque fois que le cortège d'un haut personnage devait y passer. Vu dans un sens moral, c'est le service de Jean le baptiseur. Chargé de préparer la venue du Messie, il avertit les Juifs que leur qualité d'enfants d'Abraham ne suffit pas à les mettre à l'abri de la colère. Ce que Dieu réclame d'eux c'est la repentance accompagnée de fruits réels. La repentance ou la colère, oui, tel est le choix laissé à Israël et à tout homme.

Des personnes appartenant à différentes classes s'adressent à Jean les unes après les autres et il a quelque chose à dire à chacune de la part de Dieu. Ainsi la Parole répond-elle à tous les états et à toutes les circonstances.

En dernier lieu ce sont des hommes de guerre qui se présentent. Ceux-là s'attendaient peut-être à être enrôlés sous la bannière du Messie dans une armée de libération du joug romain. La réponse de Jean a dû alors les surprendre (v. 14). Ne pensons pas que le Seigneur ait besoin de nous pour accomplir des actions d'éclat. Ce qu'Il attend de notre part c'est un témoignage d'honnêteté, de douceur et de contentement dans la situation où nous nous trouvons (1 Cor. 7 v. 24).

9

Janvier

Lecture : Luc 3 v. 15 à 38

15 — Et comme le peuple était dans l’attente, et que tous raisonnaient dans leurs cœurs à l’égard de Jean si lui ne serait point le Christ, 16 Jean répondait à tous, disant : Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de délier la courroie des sandales : lui vous baptisera de[35] l’Esprit Saint et de feu. 17 Il a son van dans sa main, et il nettoiera entièrement son aire et assemblera le froment dans son grenier, mais il brûlera la balle au feu inextinguible.

18 Et faisant aussi plusieurs autres exhortations, il évangélisait donc le peuple ; 19 mais Hérode le tétrarque, étant repris par lui au sujet d’Hérodias, la femme de son frère, et à cause de toutes les choses méchantes qu’Hérode avait faites, 20 ajouta encore à toutes les autres celle de mettre Jean en prison.

21 Et il arriva que, comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi étant baptisé et priant, le ciel s’ouvrit ; 22 et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe ; et il y eut une voix qui venait du ciel : Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir.

23 Et Jésus lui-même commençait d’avoir environ trente ans[36], étant, comme on l’estimait, fils de Joseph : d’Héli, 24 de Matthat, de Lévi, de Melchi, de Janna, de Joseph, 25 de Mattathie, d’Amos, de Nahum, d’Esli, de Naggé, 26 de Maath, de Mattathie, de Séméi, de Joseph, de Juda, 27 de Johanna, de Rhésa, de Zorobabel, de Salathiel, de Néri, 28 de Melchi, d’Addi, de Cosam, d’Elmodam, d’Er, 29 de José, d’Éliézer, de Jorim, de Matthat, de Lévi, 30 de Siméon, de Juda, de Joseph, de Jonan, d’Éliakim, 31 de Méléa, de Maïnan, de Mattatha, de Nathan, de David, 32 de Jessé, d’Obed, de Booz, de Salmon, de Naasson, 33 d’Aminadab, d’Aram, d’Esrom, de Pharès, de Juda, 34 de Jacob, d’Isaac, d’Abraham, de Thara, de Nachor, 35 de Seruch, de Ragaü, de Phalek, d’Éber, de Sala, 36 de Caïnan, d’Arphaxad, de Sem, de Noé, de Lamech, 37 de Mathusala, d’Énoch, de Jared, de Maléléel, de Caïnan, 38 d’Énos, de Seth, d’Adam, de Dieu.

Commentaires :

Jean a exhorté et évangélisé le peuple (v. 18). Messager fidèle, il a parlé de Christ et de sa puissance; après quoi il est mis de côté, sa tâche accomplie. Quel bel exemple il est pour nous qui désirons servir le Seigneur! Il n'est pas en notre pouvoir de convertir qui que ce soit. Mais notre vie et nos paroles doivent préparer ceux qui nous connaissent à recevoir le Seigneur Jésus. Il ne suffit pas d'appeler à la repentance; il faut présenter le Sauveur. Jésus paraît donc. En grâce, Il prend place avec ceux de son peuple dès leurs premiers pas dans le bon chemin. Il est baptisé, Il prie (ce que Luc est seul à mentionner) et, réponse divine, le Saint Esprit descend sur Lui. En même temps la voix du Père s'adresse personnellement à lui (en Matt. 3 v. 17 elle est pour les assistants): «Tu es mon fils bien-aimé; en toi j'ai trouvé mon plaisir». Puissions-nous trouver nous aussi tout notre plaisir en Lui!

La généalogie du Seigneur par Marie remonte à Adam et à Dieu, attestant sa qualité de Fils de l'homme en même temps que de Fils de Dieu. Matt. 1 v. 1 à 17 établissait son titre de Fils de David et d'Abraham, Héritier des promesses divines à Israël.

10

Janvier

Lecture : Luc 4 v. 1 à 15

1 Or Jésus, plein de l’Esprit Saint, s’en retourna du Jourdain et fut mené par[37] l’Esprit dans le désert, 2 étant tenté par le diable quarante jours. Et il ne mangea rien pendant ces jours-là ; et lorsqu’ils furent accomplis, il eut faim. 3 Et le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu’elle devienne du pain. 4 Et Jésus lui répondit, disant : Il est écrit que «l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu»[38].

5 Et le diable, le menant sur une haute montagne, lui montra, en un instant, tous les royaumes de la terre habitée. 6 Et le diable lui dit : Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes[39] ; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux. 7 Si donc tu te prosternes[40] devant moi, elle sera toute à toi. 8 Et Jésus, lui répondant, dit : Il est écrit : «Tu rendras hommage au *Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul»[41].

9 Et il l’amena à Jérusalem, et le plaça sur le faîte du temple et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas ; 10 car il est écrit : «Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, pour te garder ; 11 et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre»[42]. 12 Et Jésus, répondant, lui dit : Il est dit : «Tu ne tenteras pas le *Seigneur ton Dieu»[43]. 13 Et ayant accompli toute tentation, le diable se retira d’avec lui pour un temps[44].

14 Et Jésus s’en retourna en Galilée, dans la puissance de l’Esprit ; et sa renommée se répandit par tout le pays d’alentour. 15 Et lui-même enseignait dans leurs synagogues, étant glorifié par tous.

Commentaires :

La tentation du Seigneur se déroule au désert, ce lieu où Israël avait multiplié les murmures et les convoitises (Ps. 106 v. 14). La première attaque de l'Ennemi est l'occasion pour Jésus de rappeler cette vérité fondamentale: l'homme a une âme qui a besoin d’aliment, c'est la Parole de Dieu dont se nourrit l’être intérieur.

Puis à cet homme parfaitement dépendant, Satan offre à la fois tous les royaumes du monde et leur gloire. Combien ont vendu leur âme pour infiniment moins! Le monde fait en effet partie de l'héritage destiné au Seigneur Jésus. Mais que ce soit la terre entière ou un simple morceau de pain, Christ ne voulait rien recevoir sinon de la main de son Père (Ps. 2 v. 8).

Alors Satan insinue pour la seconde fois: «Si tu es Fils de Dieu…» (v. 3 et 9), comme si la chose était à prouver. C'était mettre en doute ce que le Père venait de proclamer solennellement (ch. 3 v. 22), autrement dit tenter Dieu.

Jésus n'aurait pas pu être un modèle pour nous s'Il avait vaincu le diable en vertu de sa puissance divine. Mais Il triomphe par les armes à la disposition de l'homme: une dépendance entière de Dieu, une obéissance absolue à Sa Parole et une confiance inébranlable en Ses promesses.

11

Janvier

Lecture : Luc 4 v. 16 à 30

16 Et il vint à Nazareth où il avait été élevé[45] ; et il entra dans la synagogue au jour du sabbat, selon sa coutume, et se leva pour lire. 17 Et on lui donna le livre du prophète Ésaïe ; et ayant déployé le livre, il trouva le passage où il était écrit : 18 «L’Esprit du *Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles[46] aux pauvres ; il m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance[47], et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour renvoyer libres ceux qui sont foulés, 19 et pour publier l’an agréable du Seigneur»[48]. 20 Et ayant ployé le livre, et l’ayant rendu à celui qui était de service[49], il s’assit ; et les yeux de tous ceux qui étaient dans la synagogue étaient arrêtés sur lui. 21 Et il se mit à leur dire : Aujourd’hui cette écriture est accomplie, vous l’entendant[50]. 22 Et tous lui rendaient témoignage, et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : Celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph ? 23 Et il leur dit : Assurément vous me direz cette parabole : Médecin, guéris-toi toi-même ; fais ici aussi dans ton pays toutes les choses que nous avons ouï dire qui ont été faites à Capernaüm. 24 Et il dit : En vérité, je vous dis qu’aucun prophète n’est reçu dans son pays. 25 Et, en vérité, je vous dis qu’il y avait plusieurs veuves en Israël, aux jours d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois, de sorte qu’il y eut une grande famine par tout le pays ; 26 et Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, sinon à Sarepta de la Sidonie vers une femme veuve[51]. 27 Et il y avait plusieurs lépreux en Israël au temps d’Élisée le prophète ; et aucun d’eux ne fut rendu net, sinon Naaman, le Syrien[52]. 28 Et ils furent tous remplis de colère dans la synagogue en entendant ces choses ; 29 et s’étant levés, ils le chassèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu’au bord escarpé de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, de manière à l’en précipiter. 30 Mais lui, passant au milieu d’eux, s’en alla.

Commentaires :

Nous voyons débuter le ministère du Seigneur à Nazareth où Il a été élevé. Notre témoignage commence à la maison, dans notre entourage. Nous aurions peut-être plus de courage pour aller évangéliser les païens que pour prendre ainsi position devant ceux qui nous connaissent.

Dans la synagogue, le divin Docteur lit le passage d'Ésaïe qui le recommande comme le Messager de la grâce. Il proclame aux captifs l'ouverture de la prison (voir És. 61 v. 1 et 42 v. 7). Si l'on venait annoncer à des prisonniers l'amnistie et la mise en liberté, imaginerions-nous que certains puissent préférer la captivité; que quelques-uns osent compter plutôt sur leur innocence pour être libérés par voie légale; que plusieurs disent au contraire: ce n'est pas pour moi, je suis trop coupable; que d'autres enfin refusent de croire au message de grâce? Attitudes insensées, bien improbables… et courantes pourtant parmi ceux qui rejettent le salut. Mais bien des captifs de Satan saisissent avec joie la délivrance offerte. Auxquels de ces prisonniers ressemblez-vous? Hélas! La triste fin de cet épisode nous montre comment les habitants de Nazareth, image de tout le peuple, ont accueilli ces «bonnes nouvelles».


 

12

Janvier

Lecture : Luc 4 v. 31 à 44

31 Et il descendit à Capernaüm, ville de Galilée, et il les enseignait au jour de sabbat. 32 Et ils s’étonnaient de sa doctrine, parce que sa parole était avec autorité.

33 Et il y avait dans la synagogue un homme qui avait un esprit de démon immonde ; et il s’écria à haute voix, 34 disant : Ha[53] ! qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien ? Es-tu venu pour nous détruire ? Je te connais, qui tu es[54] : le Saint de Dieu. 35 Et Jésus le tança, disant : Tais-toi, et sors de lui. Et le démon, l’ayant jeté au milieu [de tous], sortit de lui sans lui avoir fait aucun mal. 36 Et ils furent tous saisis d’étonnement, et ils parlaient entre eux, disant : Quelle parole est celle-ci ? car il commande avec autorité et puissance aux esprits immondes, et ils sortent. 37 Et sa renommée se répandait dans tous les lieux d’alentour.

38 Et s’étant levé, [il sortit] de la synagogue et entra dans la maison de Simon. Et la belle-mère de Simon était prise d’une grosse fièvre, et on le pria pour elle. 39 Et s’étant penché sur elle, il tança la fièvre, et [la fièvre] la quitta ; et à l’instant s’étant levée, elle les servit.

40 Et comme le soleil se couchait, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies, les lui amenèrent ; et ayant imposé les mains à chacun d’eux, il les guérit. 41 Et les démons aussi sortaient de plusieurs, criant et disant : Tu es le Fils de Dieu. Et, les tançant, il ne leur permettait pas de parler, parce qu’ils savaient qu’il était le Christ.

42 Et quand il fut jour, il sortit et s’en alla en un lieu désert ; et les foules le recherchaient et vinrent jusqu’à lui ; et elles le retenaient, afin qu’il ne s’en allât point d’auprès d’elles. 43 Mais il leur dit : Il faut que j’annonce[55] le royaume de Dieu aux autres villes aussi ; car j’ai été envoyé pour cela. 44 Et il prêchait dans les synagogues de la Galilée.

Commentaires :

Chassé de Nazareth, Jésus poursuit son ministère à Capernaüm. Il enseigne et guérit avec une autorité qui n'aurait pas tellement étonné les hommes (v. 32, 36) s'ils avaient voulu reconnaître en Lui le Fils de Dieu. Par contre les démons, eux, ne s'y trompent pas. Jac. 2 v. 19 nous déclare qu'ils croient et qu'ils frissonnent. Et pendant que le Seigneur était ici-bas leur activité redoublait pour faire obstacle à la Sienne. Il rencontrait ces esprits impurs jusque dans la synagogue, mais Il ne leur permettait pas de Lui rendre témoignage.

Les v. 38 et 39 nous racontent la guérison de la belle-mère de Simon. Jésus se penche affectueusement sur la malade, car ce n'est pas de loin qu'Il s'occupe de nos maux. Comment cette femme emploie-t-elle la santé qu'elle vient de recouvrer? D'une manière qui nous parle à tous: «à l'instant… elle les servit».

Étranger à ce monde, Jésus n'était pas étranger à ses peines et à ses misères. Le soir n'interrompt pas son activité inlassable, et dès le matin Il est prêt à la reprendre parce qu'Il a passé un moment à l'écart, seul avec Dieu. Mais cette dépendance ne se laisse pas arrêter par les foules qui cherchent à le retenir.

13

Janvier

Lecture : Luc 5 v. 1 à 11

1 Or il arriva, comme la foule se jetait sur lui pour entendre la parole de Dieu, qu’il se tenait sur le bord du lac de Génésareth. 2 Et il vit deux nacelles qui étaient au bord du lac. Or les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. 3 Et montant dans l’une des nacelles qui était à Simon, il le pria de s’éloigner un peu de terre ; et, s’étant assis, il enseignait les foules de dessus la nacelle.

4 Et quand il eut cessé de parler, il dit à Simon : Mène en pleine eau, et lâchez vos filets pour la pêche. 5 Et Simon, répondant, lui dit : Maître[56], nous avons travaillé toute la nuit, et nous n’avons rien pris ; mais sur ta parole je lâcherai le filet. 6 Et ayant fait cela, ils enfermèrent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait. 7 Et ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre nacelle de venir les aider ; et ils vinrent et remplirent les deux nacelles, de sorte qu’elles enfonçaient. 8 Et Simon Pierre, ayant vu cela, se jeta aux genoux de Jésus, disant : Seigneur, retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur. 9 Car la frayeur l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la prise de poissons qu’ils venaient de faire ; 10 de même que Jacques et Jean aussi, fils de Zébédée, qui étaient associés de Simon. Et Jésus dit à Simon : Ne crains pas ; dorénavant tu prendras des hommes. 11 Et ayant mené les nacelles à terre, ils quittèrent tout et le suivirent.

Commentaires :

C'est le récit bien connu de la pêche miraculeuse… et d'un événement plus merveilleux encore: la conversion de Simon. Que fait celui-ci pendant que le divin Maître enseigne les foules auprès de lui? Il lave ses filets salis par le travail infructueux de la nuit précédente. Jésus va l'obliger à écouter. Il lui demande de le mener sur le lac, de façon à s'adresser depuis la nacelle au peuple massé sur le rivage… en même temps qu'à l'homme qui est à côté de lui. Puis le Seigneur va encore parler d'une autre manière à Simon et à ses compagnons. Il remplit leur filet, se faisant connaître ainsi comme le Maître de l'univers, Celui qui commande aux poissons de la mer selon le Ps. 8 v. 6, 8 et qui peut tout là où l'homme ne peut rien. Saisi de crainte, convaincu de péché par la présence du Seigneur, Simon se jette à ses genoux en s'écriant: «Retire-toi de moi…». Mais est-ce pour se retirer de lui que le Sauveur plein d'amour a cherché le pécheur?

Luc est seul à nous raconter cette rencontre décisive du Seigneur avec son disciple Pierre. Dans le livre des Actes, il nous montrera ce dernier, devenu pêcheur d'hommes, être le moyen d'une miraculeuse «prise» d'environ trois mille âmes (Act. 2 v. 41).

14

Janvier

Lecture : Luc 5 v. 12 à 26

12 Et il arriva, comme il était dans une des villes, que voici un homme plein de lèpre ; et voyant Jésus, il se jeta sur sa face et le supplia, disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net. 13 Et étendant la main, il le toucha, disant : Je veux, sois net. Et aussitôt la lèpre se retira de lui. 14 Et il lui commanda de ne le dire à personne : mais va et montre-toi au sacrificateur, et offre pour ta purification selon ce que Moïse a ordonné[57], pour que cela leur serve de témoignage. 15 Et sa renommée se répandait de plus en plus ; et de grandes foules s’assemblèrent pour l’entendre et pour être guéries de leurs infirmités ; 16 mais lui, se tenait retiré dans les déserts et priait.

17 Et il arriva, l’un de ces jours[58], qu’il enseignait. Et des pharisiens et des docteurs de la loi, qui étaient venus de chaque bourgade de Galilée, et de Judée, et de Jérusalem, étaient assis [là], et la puissance du *Seigneur était [là] pour les guérir. 18 Et voici des hommes portant sur un lit un homme qui était paralysé ; et ils cherchaient à l’introduire et à le mettre devant lui. 19 Et ne trouvant pas par quel moyen ils pourraient l’introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et le descendirent par les tuiles, avec son petit lit, au milieu, devant Jésus. 20 Et voyant leur foi, il dit : Homme, tes péchés te sont pardonnés. 21 Et les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner, disant : Qui est celui-ci qui profère des blasphèmes ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ? 22 Et Jésus, connaissant leurs pensées, répondant, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs ? 23 Lequel est le plus facile, de dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ? 24 Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés (il dit au paralytique) : Je te dis, lève-toi, et, prenant ton petit lit, va dans ta maison. 25 Et à l’instant, s’étant levé devant eux, il prit [le lit] sur lequel il était couché, et s’en alla dans sa maison, glorifiant Dieu. 26 Et ils furent tous saisis d’étonnement, et glorifiaient Dieu ; et ils furent remplis de crainte, disant : Nous avons vu aujourd’hui des choses étranges.

Commentaires :

Un homme lépreux vient à Jésus dont il reconnaît la puissance. Il est guéri par la volonté de Son amour.

Le v. 16 nous révèle de nouveau le secret de cet homme parfait: sa vie de prière. La perfection pour un homme consiste à réaliser une entière dépendance de Dieu, et cette dépendance trouve son expression dans la prière. C'est pourquoi Luc nous montre à tout moment notre incomparable Modèle dans cette attitude bénie (ch. 3 v. 21; 5 v. 16; 6 v. 12; 9 v. 18, 29; 11 v. 1; 22 v. 32, 44).

Nous assistons ensuite à l'effort considérable déployé par quelques personnes pour mettre un pauvre paralytique en contact avec Jésus. Puissent ce zèle et cette foi persévérante nous encourager! Nous pouvons aussi apporter au Seigneur (par la prière) ceux dont la conversion nous tient à cœur et peut-être les inviter à nous accompagner là où Il a promis sa présence.

Dans les chapitres 4 et 5 le péché nous est présenté sous différents aspects: Comme puissance de Satan dans les démoniaques (ch. 4 v. 33, 41); sous forme de souillure chez le lépreux; enfin en tant qu'état de mort devant Dieu (le paralytique). Jésus est venu répondre à ces trois caractères: Il est celui qui délivre, qui purifie et qui rend à l'homme l'usage de ses facultés pour Dieu.

15

Janvier

Lecture : Luc 5 v. 27 à 39

27 Et après cela il sortit ; et il vit un publicain[59] nommé Lévi, assis au bureau de recette, et il lui dit : Suis-moi. 28 Et quittant tout, il se leva et le suivit. 29 Et Lévi lui fit un grand festin dans sa maison ; et il y avait une grande foule de publicains et d’autres gens qui étaient avec eux à table. 30 Et leurs scribes et les pharisiens murmuraient contre ses disciples, disant : Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains[60] et les pécheurs ? 31 Et Jésus, répondant, leur dit : Ceux qui sont en santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. 32 Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance.

33 Et ils lui dirent : Pourquoi les disciples de Jean jeûnent-ils souvent et font-ils des prières, pareillement aussi ceux des pharisiens, mais les tiens mangent et boivent ? 34 Et il leur dit : Pouvez-vous faire jeûner les fils de la chambre nuptiale[61] pendant que l’époux est avec eux ? 35 Mais des jours viendront, où aussi l’époux leur aura été ôté ; alors ils jeûneront en ces jours-là.

36 Et il leur dit aussi une parabole : Personne ne met un morceau d’un habit neuf à un vieil habit ; autrement il déchirera le neuf, et aussi la pièce [prise] du neuf ne s’accordera pas avec le vieux. 37 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement le vin nouveau rompra les outres, et il se répandra, et les outres seront perdues ; 38 mais le vin nouveau doit être mis dans des outres neuves, et tous les deux se conservent. 39 Et il n’y a personne qui ait bu du vieux, qui veuille aussitôt du nouveau ; car il dit : Le vieux est meilleur.

Commentaires :

Lévi (ou Matthieu: Matt. 9 v. 9) est à son travail lorsque la voix de Jésus l'appelle. Il quitte tout, se lève et le suit. Puis il reçoit le Seigneur chez lui en même temps que ses anciens collègues, pour leur donner l'occasion de rencontrer son nouveau Maître (Puissent nos invitations avoir aussi ce motif!). Ces publicains, percepteurs d'impôts, étaient détestés par les autres Juifs parce qu'ils s'enrichissaient à leurs dépens et tiraient un profit personnel du joug romain. D'où l'indignation des scribes et des pharisiens en voyant Jésus et ses disciples en compagnie de ces renégats. Combien de personnes sont davantage portées à se retirer des pécheurs plutôt que du péché! En réponse à ces murmures Jésus se fait connaître comme le grand médecin des âmes. De même que le docteur ne se rend pas chez des gens bien portants (ou qui se croient tels), le Seigneur ne peut s'occuper que de ceux qui reconnaissent leur culpabilité.

Puis les scribes et les pharisiens soulèvent la question du jeûne. Jésus leur répond que cette marque de tristesse n'était pas de saison pendant que Lui, l'Époux, était au milieu d'eux. Du reste la servitude de la loi et des ordonnances ne s'accorde pas avec la liberté et la joie qu'apporte la grâce (v. 36, 37).

16

Janvier

Lecture : Luc 6 v. 1 à 19

1 Or il arriva, au sabbat second-premier, qu’il passait par des blés ; et ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, les froissant entre leurs mains. 2 Et quelques-uns des pharisiens leur dirent : Pourquoi faites-vous ce qu’il n’est pas permis de faire au jour de sabbat ? 3 Et Jésus, répondant, leur dit : N’avez-vous pas même lu ce que fit David quand il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; 4 comment il entra dans la maison de Dieu, et prit les pains de proposition, et en mangea, et en donna aussi à ceux qui étaient avec lui, quoiqu’il ne soit pas permis d’en manger, sinon aux sacrificateurs seuls ? [62] 5 Et il leur dit : Le fils de l’homme est seigneur aussi du sabbat.

6 Et il arriva aussi, un autre sabbat, qu’il entra dans la synagogue et qu’il enseignait. Et il y avait là un homme, et sa main droite était sèche. 7 Et les scribes et les pharisiens observaient s’il guérirait en un jour de sabbat, afin qu’ils trouvassent de quoi l’accuser. 8 Et lui connut leurs pensées et dit à l’homme qui avait la main sèche : Lève-toi, et tiens-toi là devant tous. Et s’étant levé, il se tint là. 9 Jésus donc leur dit : Je vous demanderai s’il est permis, le jour de sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver la vie ou de la perdre ? 10 Et les ayant tous regardés à l’entour, il lui dit : Étends ta main. Et il fit ainsi ; et sa main fut rendue [saine] comme l’autre. 11 Et ils en furent hors d’eux-mêmes, et s’entretenaient ensemble de ce qu’ils pourraient faire à Jésus.

12 Or il arriva, en ces jours-là, qu’il s’en alla sur une montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier Dieu. 13 Et quand le jour fut venu, il appela ses disciples. Et en ayant choisi douze d’entre eux, lesquels il nomma aussi apôtres : 14 Simon, qu’il nomma aussi Pierre, et André son frère ; Jacques et Jean ; Philippe et Barthélemy ; 15 Matthieu et Thomas ; Jacques le [fils] d’Alphée, et Simon qui était appelé Zélote[63] ; 16 Jude [frère] de Jacques, et Judas Iscariote, qui aussi devint traître ;

17 — et étant descendu avec eux, il s’arrêta dans un lieu uni, ainsi que la foule de ses disciples et une grande multitude de peuple de toute la Judée et de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon, qui étaient venus pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies ; 18 ceux aussi qui étaient tourmentés par des esprits immondes furent guéris ; 19 et toute la foule cherchait à le toucher, car il sortait de lui de la puissance, et elle les guérissait tous.

Commentaires :

Le Seigneur Jésus était venu introduire un nouvel ordre de choses. Mais Israël trouvait meilleur l'ancien régime de la loi (comp. ch. 5 v. 39). L'homme est tel, qu'il préfère des ordonnances parce qu'elles lui permettent de se glorifier en les accomplissant tant soit peu; tandis que la grâce l'humilie en le considérant perdu. Pour ce motif les Juifs tenaient fortement au sabbat, et le Seigneur donne à ce sujet deux leçons aux pharisiens: l'une tirée des Écritures et de l'histoire d'Israël (v. 3, 4), l'autre de son propre exemple d'amour (v. 9, 10). Seul effet sur leurs cœurs: ils trament un complot pour se débarrasser de Lui!

Puis le Maître désigne ses apôtres; mais avant de le faire, Il prie une nuit entière. Quelle importance avait ce choix pour l'œuvre qui devait être accomplie ensuite! Le Seigneur Jésus connaissait le caractère naturel de tous ses disciples, ce que chacun avait à acquérir et à abandonner… Il les connaissait mais Il les aimait, comme Il vous connaît et vous aime (Jean 10 v. 14, 27).

Et puis il s'agissait pour Celui qui savait toutes choses de prendre avec Lui le traître Judas! Mais là encore triomphe Sa soumission parfaite. Jésus était venu accomplir les Écritures.

17

Janvier

Lecture : Luc 6 v. 20 à 38

20 Et lui, élevant les yeux vers ses disciples, dit : Bienheureux, vous pauvres, car à vous est le royaume de Dieu ; 21 bienheureux, vous qui maintenant avez faim, car vous serez rassasiés ; bienheureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. 22 Vous êtes bienheureux quand les hommes vous haïront, et quand ils vous retrancheront [de leur société], et qu’ils vous insulteront et rejetteront votre nom comme mauvais, à cause du fils de l’homme. 23 Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, car voici, votre récompense est grande dans le ciel, car leurs pères en ont fait de même aux prophètes. 24 Mais malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation ; 25 malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim ; malheur à vous qui riez maintenant, car vous mènerez deuil et vous pleurerez. 26 Malheur [à vous] quand tous les hommes diront du bien de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes. 27 Mais à vous qui écoutez, je vous dis : Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; 28 bénissez ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous font du tort. 29 À celui qui te frappe sur une joue, présente aussi l’autre ; et si quelqu’un t’ôte ton manteau, ne l’empêche pas [de prendre] aussi ta tunique. 30 Donne à tout homme qui te demande, et à celui qui t’ôte ce qui t’appartient, ne le redemande pas.

31 Et comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même. 32 Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. 33 Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi en font autant. 34 Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin qu’ils reçoivent la pareille.

35 Mais aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez sans en rien espérer ; et votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-haut ; car il est bon envers les ingrats et les méchants. 36 Soyez donc miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux ; 37 et ne jugez pas, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés ; acquittez, et vous serez acquittés[64] ; 38 donnez, et il vous sera donné : on vous donnera dans le sein bonne mesure, pressée et secouée, et qui débordera ; car de la même mesure dont vous mesurerez, on vous mesurera en retour.

Commentaires :

Combien nous nous sentons repris par ces enseignements du Maître. Laissons-les pénétrer dans nos cœurs et surtout vivons-les! La plupart de ces paroles se trouvent en Matt. 5 à 7; mais ici elles sont plus personnelles. Ce n'est pas «bienheureux ceux qui…» mais «bienheureux vous…».

Le v. 31 résume les exhortations adressées «à vous qui écoutez» (v. 27): «Comme vous voulez que les hommes vous fassent, vous aussi faites-leur de même» (v. 31). Que nos semblables seraient bien traités si nous obéissions à cette parole!

Tous ces traits de caractère sont étrangers à notre nature orgueilleuse, égoïste et impatiente. Le Seigneur souligne qu'ils sont ceux de Dieu même et nous feront reconnaître comme les enfants du Père céleste… sur la terre (v. 35 fin et 36). Nous n'aurons plus en effet l'occasion de les manifester au ciel puisqu'il n'y aura là-haut ni ennemis à aimer, ni injustices à supporter, ni misères à soulager. Notre responsabilité et notre privilège, c'est de ressembler à Jésus ici-bas, de refléter la douceur, l'amour, l'humilité, la patience du Modèle parfait «qui, lorsqu'on l'outrageait ne rendait pas d'outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas…» (1 Pier. 2 v. 21, 23).

18

Janvier

Lecture : Luc 6 v. 39 à 49

39 Et il leur disait aussi une parabole : Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? ne tomberont-ils pas tous deux dans la fosse ? 40 Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, mais tout homme accompli sera comme son maître.

41 Et pourquoi regardes-tu le fétu[65] qui est dans l’œil de ton frère, et tu ne t’aperçois pas de la poutre qui est dans ton propre œil ? 42 Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, permets, j’ôterai le fétu[66] qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter le fétu qui est dans l’œil de ton frère.

43 Car il n’y a pas de bon arbre qui produise de mauvais fruit, ni d’arbre mauvais qui produise de bon fruit ; 44 car chaque arbre se connaît à son propre fruit, car on ne récolte pas des figues sur des épines, ni ne cueille du raisin sur un buisson. 45 L’homme bon, du bon trésor de son cœur produit ce qui est bon, et l’homme mauvais, du mauvais produit ce qui est mauvais : car de l’abondance du cœur sa bouche parle.

46 Et pourquoi m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? 47 Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, et qui entend mes paroles et les met en pratique : 48 il est semblable à un homme qui bâtit une maison, qui a foui et creusé profondément, et a mis un fondement sur le roc : mais une inondation étant survenue, le fleuve s’est jeté avec violence contre cette maison, et il n’a pu l’ébranler, car elle avait été fondée sur le roc. 49 Mais celui qui a entendu et n’a pas mis en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement ; et le fleuve s’est jeté avec violence contre elle, et aussitôt elle est tombée ; et la ruine[67] de cette maison a été grande.

Commentaires :

Si un petit corps étranger se dépose sur la lentille d'un microscope on ne peut plus rien voir à travers. Chose curieuse, pour nous c'est l'inverse! Plus grosse est la poutre que nous avons dans l'œil, plus nous avons la vue perçante pour distinguer le petit fétu dans l'œil de notre frère.

Au v. 46, Jésus nous pose à tous une question qui doit nous faire réfléchir: «Pourquoi m'appelez-vous: Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis?». Ne sommes-nous pas souvent très légers et très inconséquents en prononçant dans nos prières le nom du Seigneur Jésus? Nous n'avons pas le droit de l'appeler ainsi si nous ne sommes pas disposés à faire en toutes choses sa volonté (1 Jean 2 v. 4). Beaucoup d'enfants de parents chrétiens ont, par grâce, accepté Jésus Christ comme leur Sauveur; mais, tant qu'ils ne reconnaissent pas aussi son autorité de Seigneur, peut-on dire qu'ils se sont vraiment tournés vers Lui? Le vrai christianisme consiste à ne plus vivre pour soi-même mais pour Celui qui est mort pour nous, à Le servir et à L'attendre (1 Thess. 1 v. 9, 10; 2 Cor. 5 v. 15).

Fonder ses espérances «sur la terre» c'est aller au-devant d'une grande ruine (v. 49). Oui, allons à Jésus, écoutons ses paroles et mettons-les en pratique (v. 47).

19

Janvier

Lecture : Luc 7 v. 1 à 17

1 Or, quand il eut achevé tous ses discours, le peuple l’entendant, il entra dans Capernaüm. 2 Et l’esclave d’un certain centurion, à qui il était fort cher, était malade et s’en allait mourir. 3 Et ayant ouï parler de Jésus, il envoya vers lui des anciens des Juifs, le priant de venir sauver[68] son esclave. 4 Et étant venus à Jésus, ils le priaient instamment, disant : Il est digne que tu lui accordes cela, 5 car il aime notre nation et nous a lui-même bâti la synagogue. 6 Et Jésus alla avec eux. Et déjà comme il n’était plus guère loin de la maison, le centurion envoya des amis vers lui, lui disant : Seigneur, ne te donne pas de fatigue, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; 7 c’est pourquoi je ne me suis pas cru digne moi-même non plus d’aller vers toi ; mais dis une parole[69] et mon serviteur sera guéri. 8 Car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi des soldats ; et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ; et à mon esclave : Fais cela, et il le fait. 9 Et Jésus, ayant entendu ces choses, l’admira ; et se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : Je vous dis que je n’ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi. 10 Et ceux qui avaient été envoyés, s’en étant retournés à la maison, trouvèrent bien portant l’esclave malade.

11 Et le jour suivant[70], il arriva que [Jésus] allait à une ville appelée Naïn, et plusieurs de ses disciples et une grande foule allaient avec lui. 12 Et comme il approchait de la porte de la ville, voici, on portait dehors un mort, fils unique de sa mère, et elle était veuve ; et une foule considérable de la ville était avec elle. 13 Et le Seigneur, la voyant, fut ému de compassion envers elle et lui dit : Ne pleure pas. 14 Et s’approchant, il toucha la bière ; et ceux qui la portaient s’arrêtèrent ; et il dit : Jeune homme, je te dis, lève-toi. 15 Et le mort se leva sur son séant, et commença à parler ; et il le donna à sa mère. 16 Et ils furent tous saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a été suscité parmi nous, et Dieu a visité son peuple. 17 Et le bruit de ce fait[71] se répandit à son sujet dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour.

Commentaires :

Quels nobles sentiments nous trouvons chez le centurion de Capernaüm: grande affection pour un simple esclave; bienveillance envers Israël; humilité («je ne suis pas digne…» déclare-t-il; comp. v. 4); sens de l'autorité et du devoir acquis par la vie militaire (v. 8)! Mais ce ne sont pas ces qualités morales que le Seigneur admire; c'est la foi de cet étranger. Jésus la cite en exemple. La foi n'existe que par l'objet sur lequel elle s'appuie: ici la toute-puissance du Seigneur. Plus l'objet sera connu dans sa grandeur, plus grande sera la foi. Que Christ soit grand pour notre cœur!

En approchant de Naïn, le Seigneur et la foule qui l'accompagne croisent un autre cortège. C'est un enterrement, comme ceux qu'on voit dans les rues (Eccl. 12 v. 5 fin: rappel tragique que la mort constitue le salaire du péché). Mais celui-ci est particulièrement triste, car il s'agit du fils unique d'une veuve. Ému de compassion, Jésus commence par consoler la pauvre mère. Puis il touche le cercueil (de même qu'Il a touché le lépreux au ch. 5 v. 13, sans en être souillé; comp. Nomb. 19 v. 11). Et voilà ce mort qui s'assied et qui commence à parler!

N'oublions pas que le témoignage verbal est une preuve nécessaire de la vie qui est en nous (Rom. 10 v. 9).

20

Janvier

Lecture : Luc 7 v. 18 à 35

18 Et les disciples de Jean lui rapportèrent toutes ces choses. 19 Et ayant appelé deux de ses disciples, Jean les envoya vers Jésus, disant : Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? 20 Et les hommes, étant venus à lui, dirent : Jean le baptiseur nous a envoyés auprès de toi, disant : Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? 21 (En cette heure-là, il guérit plusieurs personnes de maladies et de fléaux et de mauvais esprits, et il donna la vue à plusieurs aveugles). 22 Et Jésus, répondant, leur dit : Allez, et rapportez à Jean les choses que vous avez vues et entendues : que les aveugles recouvrent la vue, que les boiteux marchent, que les lépreux sont rendus nets, que les sourds entendent, que les morts ressuscitent, et que l’évangile[72] est annoncé aux pauvres. 23 Et bienheureux est quiconque n’aura pas été scandalisé en moi.

24 Et lorsque les messagers de Jean s’en furent allés, il se mit à dire de Jean aux foules : Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? 25 Mais qu’êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu de vêtements précieux ? Voici, ceux qui sont vêtus magnifiquement et qui vivent dans les délices, sont dans les palais des rois. 26 Mais qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. 27 C’est ici celui dont il est écrit : «Voici, j’envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton chemin devant toi»[73] ; 28 car je vous dis : Parmi ceux qui sont nés de femme, il n’y a aucun prophète plus grand que Jean le baptiseur ; mais le moindre dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.

29 (Et tout le peuple qui entendait cela, et les publicains, justifiaient Dieu, ayant été baptisés du baptême de Jean ; 30 mais les pharisiens et les docteurs de la loi rejetaient contre[74] eux-mêmes le conseil de Dieu, n’ayant pas été baptisés par lui).

31 À qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ? 32 Ils sont semblables à des petits enfants qui sont assis au marché et qui crient les uns aux autres et disent : Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes et vous n’avez pas pleuré. 33 Car Jean le baptiseur est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites : Il a un démon. 34 Le fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : Voici un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des pécheurs. 35 Et la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.

Commentaires :

De la prison où Hérode l'avait enfermé (ch. 3 v. 20), Jean le baptiseur envoie vers Jésus deux de ses disciples pour s'enquérir à son sujet. À travers la question posée, transparaissent ses doutes et son découragement. Il avait annoncé le royaume, et c'est la prison qu'il a obtenu. Vraiment est-il possible que Jésus soit «celui qui vient»?

Bien des personnes, considérant l'état actuel de l'Église, la persécution des croyants dans de nombreux pays, et l'indifférence du monde à l'égard de l'Évangile, en viennent à douter de la puissance du Seigneur et de son règne. Mais ce dernier ne s'établira pas avant l'enlèvement de l'Église et l'accomplissement des événements prophétiques.

Les œuvres de Jésus se chargent de répondre à la question des deux messagers.

Jean avait rendu témoignage au Seigneur. Maintenant c'est le Seigneur qui, devant les mêmes foules, rend témoignage à Jean. Et Il montre avec tristesse quel accueil le ministère du précurseur et le sien ont rencontré auprès de «cette génération» privilégiée (v. 31). Ni les complaintes de Jean (ses appels à se repentir) ni les bonnes nouvelles du Sauveur qui devaient produire la joie et la louange, n'avaient trouvé d'écho auprès de la masse du peuple et de ses chefs.

21

Janvier

Lecture : Luc 7 v. 36 à 50

36 Et un des pharisiens le pria de manger avec lui. Et entrant dans la maison du pharisien, il se mit à table. 37 Et voici, une femme dans la ville, qui était une pécheresse, et qui savait qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre [plein] de parfum ; 38 et se tenant derrière à ses pieds, et pleurant, elle se mit à les[75] arroser de ses larmes, et elle les essuyait avec les cheveux de sa tête, et couvrait ses pieds de baisers, et les oignait avec le parfum. 39 Et le pharisien qui l’avait convié, voyant cela, dit en lui-même[76] : Celui-ci, s’il était prophète, saurait qui et quelle est cette femme qui le touche, car c’est une pécheresse. 40 Et Jésus, répondant, lui dit : Simon, j’ai quelque chose à te dire. Et il dit : Maître[77], dis-le. 41 Un créancier avait deux débiteurs : l’un lui devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante ; 42 et comme ils n’avaient pas de quoi payer, il quitta la dette à l’un et à l’autre. Dis donc lequel des deux l’aimera le plus. 43 Et Simon, répondant, dit : J’estime que c’est celui à qui il a été quitté davantage. Et il lui dit : Tu as jugé justement. 44 Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison ; tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds, mais elle a arrosé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. 45 Tu ne m’as pas donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, n’a pas cessé de couvrir mes pieds de baisers. 46 Tu n’as pas oint ma tête d’huile, mais elle a oint mes pieds avec un parfum. 47 C’est pourquoi je te dis : Ses nombreux péchés sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui il est peu pardonné, aime peu. 48 Et il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés. 49 Et ceux qui étaient à table avec lui, se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés ? 50 Et il dit à la femme : Ta foi t’a sauvée, va-t’en en paix.

Commentaires :

Bien différent du publicain Lévi au ch. 5 (v. 29), Simon le pharisien a aussi convié le Seigneur à sa table. Il pensait peut-être en recevoir de l'honneur, mais c'est une leçon humiliante que Jésus va lui donner. Voici qu'une femme connue pour sa vie dissolue s'est introduite dans la maison. Elle répand aux pieds de Jésus, avec l'hommage de son parfum, d'abondantes larmes de repentir. C'est cette pécheresse, et non le pharisien Simon, qui rafraîchit et restaure le cœur du Sauveur. Car elle a conscience de sa grande dette envers Dieu et elle vient à Jésus dans le seul état convenable: avec un cœur brisé et humilié (Ps. 51 v. 17). Avant d'adresser à cette femme la parole de grâce qu'elle attend, le Seigneur a «quelque chose à dire» à Simon dont Il connaît les pensées secrètes. Que de fois nous pourrions entendre notre nom à la place de celui de Simon. «J'ai quelque chose à te dire à toi aussi», déclare le Maître à tel ou tel d'entre nous: Tu te compares peut-être avantageusement à d'autres qui n'ont pas reçu comme toi une éducation chrétienne, mais ce qui compte à mes yeux c'est l'amour pour moi et les preuves qui m'en sont données.

Sachons mieux discerner combien il nous a été pardonné pour aimer davantage notre Sauveur!

 

 

 


 

22

Janvier

Lecture : Luc 8 v. 1 à 15

1 Et il arriva après cela[78], qu’il passait par les villes et par les villages, prêchant et annonçant[79] le royaume de Dieu ; et les douze [étaient] avec lui, 2 et des femmes aussi qui avaient été guéries d’esprits malins et d’infirmités, Marie, qu’on appelait Magdeleine[80], de laquelle étaient sortis sept démons, 3 et Jeanne, femme de Chuzas intendant d’Hérode, et Susanne, et plusieurs autres, qui l’assistaient[81] de leurs biens.

4 Et comme une grande foule s’assemblait, et qu’on venait à lui de toutes les villes, il dit en parabole : 5 Le semeur sortit pour semer sa semence. Et comme il semait, quelques [grains] tombèrent le long du chemin, et furent foulés aux pieds, et les oiseaux du ciel les dévorèrent. 6 Et d’autres tombèrent sur le roc ; et ayant levé, ils séchèrent, parce qu’ils n’avaient pas d’humidité. 7 Et d’autres tombèrent au milieu des épines ; et les épines levèrent avec eux et les étouffèrent. 8 Et d’autres tombèrent dans la bonne terre, et ils levèrent, et produisirent du fruit au centuple. En disant ces choses, il criait : Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. 9 Et ses disciples l’interrogèrent, disant : Qu’est-ce que cette parabole ? 10 Et il dit : À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu ; mais [il en est parlé] aux autres en paraboles, afin que voyant, ils ne voient pas, et qu’entendant, ils ne comprennent pas.

11 Or voici ce qu’est la parabole : La semence est la parole de Dieu ; 12 et ceux qui sont le long du chemin, sont ceux qui entendent [la parole] ; ensuite vient le diable, et il ôte de leur cœur la parole, de peur qu’en croyant, ils ne soient sauvés. 13 Et ceux qui sont sur le roc, sont ceux qui, lorsqu’ils entendent la parole, la reçoivent avec joie ; et ceux-ci n’ont pas de racine : ils ne croient que pour un temps, et au temps de la tentation ils se retirent. 14 Et ce qui est tombé dans les épines, ce sont ceux qui, ayant entendu [la parole] et s’en étant allés, sont étouffés par les soucis et par les richesses et par les voluptés de la vie[82], et ils ne portent pas de fruit à maturité. 15 Mais ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, la retiennent dans un cœur honnête et bon, et portent du fruit avec patience.

Commentaires :

Avec les disciples, quelques femmes dévouées suivaient le Seigneur et «l'assistaient de leurs biens». Ce qu'elles ont fait pour Jésus est mentionné à la suite de ce que Lui a d'abord fait pour elles (v. 2).

Les v. 4 à 15 contiennent la parabole du Semeur et son explication. Trois choses amènent la stérilité du sol: les oiseaux, figure du diable (v. 12), le roc, image ici du cœur aride, impénétrable à toute action profonde et durable, les épines enfin, qui nous parlent du monde avec ses préoccupations, ses richesses et ses plaisirs (v. 14). Cependant le meilleur des terrains doit d'abord être labouré. Opération pénible ! le sol est brisé, remué, retourné, rendu ainsi propre à laisser pénétrer et germer la semence. C'est ainsi que Dieu opère (souvent par des épreuves) dans la conscience de ceux qui vont recevoir la Parole.

Mais ce travail ne se fait pas dans les trois premiers terrains. Il est inutile de labourer dans un chemin continuellement piétiné et c'est chose impossible sur le rocher. Quant aux épines, un défrichage est d'abord nécessaire et les racines du monde dans un cœur sont souvent profondément enfoncées.

Entendre la Parole caractérise tous les sols. La retenir et porter du fruit avec patience est le propre de la bonne terre (v. 15).

23

Janvier

Lecture : Luc 8 v. 16 à 25

16 Or personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase, ni ne la met sous un lit ; mais il la place sur un pied de lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. 17 Car il n’y a rien de secret qui ne deviendra manifeste, ni rien de caché qui ne se connaîtra et ne vienne en évidence.

18 Prenez donc garde comment vous entendez ; car à quiconque a, il sera donné, et à quiconque n’a pas, cela même qu’il paraît[83] avoir sera ôté.

19 Or sa mère et ses frères vinrent auprès de lui ; et ils ne pouvaient l’aborder, à cause de la foule. 20 Et cela lui fut rapporté par [quelques-uns] qui disaient : Ta mère et tes frères se tiennent dehors, désirant te voir. 21 Mais lui, répondant, leur dit : Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique.

22 Et il arriva, l’un de ces jours, qu’il monta dans une nacelle, et ses disciples [avec lui]. Et il leur dit : Passons à l’autre rive du lac. Et ils prirent le large. 23 Et comme ils voguaient, il s’endormit ; et un vent impétueux fondit sur le lac, et [la nacelle] s’emplissait[84], et ils étaient en péril. 24 Et ils vinrent et le réveillèrent, disant : Maître, maître[85], nous périssons ! Et lui, s’étant levé, reprit le vent et les flots ; et ils s’apaisèrent, et il se fit un calme. 25 Et il leur dit : Où est votre foi ? Mais eux, saisis de crainte, étaient dans l’étonnement, disant entre eux : Qui donc est celui-ci, qui commande même aux vents et à l’eau, et ils lui obéissent ?

Commentaires :

Il ne viendrait à l'idée de personne, après avoir allumé une lampe, de la cacher sous un vase ou sous un lit. «Enfants de lumière», notre raison d'être ici-bas est de faire briller bien distinctement dans les ténèbres de ce monde les vertus de Celui qui est Lumière (v. 16; Matt. 5 v. 14; 1 Pier. 2 v. 9).

À l'occasion de la venue de sa mère et de ses frères, le Seigneur parle encore de «ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique» (v. 21; ch. 6 v. 47). Eux seuls peuvent se prévaloir d'une relation avec Lui.

Le sommeil de Jésus dans la nacelle nous le montre comme un homme fatigué par sa journée de travail. Mais, l'instant d'après, l'ordre qu'Il donne au vent et aux vagues le fait connaître comme Dieu souverain. Saisis de crainte, les disciples s'écrient: «Qui donc est celui-ci…?». Plusieurs fois nous avons entendu cette question (v. 25; ch. 5 v. 21; 7 v. 49). Agur autrefois l'avait posée: «Qui a rassemblé le vent dans le creux de ses mains? Qui a serré les eaux dans un manteau?…» (Prov. 30 v. 4). Celui qui «commande même aux vents et à l'eau» et révèle sa puissance aux disciples manquant de foi est le Fils de Dieu, le Créateur. Sa puissance aujourd'hui n'a pas changé. Mais qu'en est-il de notre foi?

24

Janvier

Lecture : Luc 8 v. 26 à 39

26 Et ils abordèrent dans le pays des Gadaréniens, qui est vis-à-vis de la Galilée. 27 Et quand il fut descendu à terre, un homme de la ville vint à sa rencontre, qui depuis longtemps avait des démons, et ne portait pas de vêtements, et ne demeurait pas dans une maison, mais dans les sépulcres. 28 Et ayant aperçu Jésus, et s’étant écrié, il se jeta devant lui, et dit à haute voix : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-haut ? Je te supplie, ne me tourmente pas. 29 Car [Jésus] avait commandé à l’esprit immonde de sortir de l’homme ; car depuis longtemps il s’était saisi de lui, et [l’homme] avait été lié et gardé dans les chaînes et avec les fers aux pieds ; et brisant ses liens, il était emporté par le démon dans les déserts. 30 Et Jésus lui demanda, disant : Quel est ton nom ? Et il dit : Légion ; car beaucoup de démons étaient entrés en lui. 31 Et ils le priaient[86] pour qu’il ne leur commandât pas de s’en aller dans l’abîme[87].32 Et il y avait là un grand troupeau de pourceaux paissant sur la montagne, et ils le priaient de leur permettre d’entrer en eux ; et il le leur permit. 33 Et les démons, sortant de l’homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se rua du haut de la côte dans le lac, et fut étouffé.

34 Et ceux qui le paissaient, voyant ce qui était arrivé, s’enfuirent, et le racontèrent dans la ville et dans les campagnes. 35 Et ils sortirent pour voir ce qui était arrivé, et vinrent vers Jésus, et trouvèrent assis, vêtu et dans son bon sens, aux pieds de Jésus, l’homme duquel les démons étaient sortis ; et ils eurent peur. 36 Et ceux qui avaient vu [ce qui s’était passé], leur racontèrent aussi comment le démoniaque avait été délivré. 37 Et toute la multitude du pays environnant des Gadaréniens, pria Jésus de s’en aller de chez eux, car ils étaient saisis d’une grande frayeur : et lui, étant monté dans la nacelle, s’en retourna. 38 Et l’homme duquel les démons étaient sortis, le supplia [de lui permettre] d’être avec lui ; 39 mais il le renvoya, disant : Retourne dans ta maison et raconte tout ce que Dieu t’a fait. Et il s’en alla, publiant par toute la ville tout ce que Jésus lui avait fait.

Commentaires :

La puissance divine dont Jésus a donné un aperçu en calmant la tempête se trouve ici en face d'une violence autrement redoutable: celle de Satan. Une armée de démons s'était complètement emparée de la volonté de ce malheureux Gadarénien. On avait bien essayé, mais sans succès, de le maîtriser par des chaînes et des fers, image des vains efforts de la société pour réfréner les passions. Habitant les sépulcres, ce possédé était déjà moralement un mort. Il était nu; c'est-à-dire incapable, comme Adam, de cacher à Dieu son état. Quel tableau de la déchéance morale de la créature! Mais aussi quel changement lorsque intervient la délivrance du Seigneur (lire Éph. 2 v. 1 à 6)! Les gens de la ville ne peuvent que le constater. Ils trouvent cet homme «assis, vêtu et dans son bon sens, aux pieds de Jésus». Oui, le racheté trouve enfin paix et repos auprès de son Sauveur; Dieu le revêt de justice et lui donne une intelligence pour le connaître.

Hélas! La présence de Dieu inquiète et dérange davantage le monde que la domination du diable.

Le démoniaque guéri souhaite accompagner Jésus (comp. Phil. 1 v. 23). Mais le Seigneur lui désigne son champ de travail: sa propre maison et sa ville où il raconte tout ce que Jésus a fait pour lui (Ps. 66 v. 16).

25

Janvier

Lecture : Luc 8 v. 40 à 56

40 Et quand Jésus fut de retour, il arriva que la foule l’accueillit, car tous l’attendaient. 41 Et voici, un homme dont le nom était Jaïrus, — et il était chef de la synagogue, — vint, et se jetant aux pieds de Jésus, le supplia de venir dans sa maison, 42 car il avait une fille unique, d’environ douze ans, et elle se mourait. Et comme il s’en allait, les foules le serraient.

43 — Et une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans, et qui, ayant dépensé tout son bien en médecins, n’avait pu être guérie par aucun, 44 s’approcha par derrière et toucha le bord de son vêtement ; et à l’instant sa perte de sang s’arrêta. 45 Et Jésus dit : Qui est-ce qui m’a touché ? Et comme tous niaient, Pierre dit, et ceux qui étaient avec lui : Maître[88], les foules te serrent et te pressent, et tu dis : Qui est-ce qui m’a touché ? 46 Et Jésus dit : Quelqu’un m’a touché, car je sais qu’il est sorti de moi de la puissance. 47 Et la femme, voyant qu’elle n’était pas cachée, vint en tremblant, et, se jetant devant lui, déclara devant tout le peuple pour quelle raison elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie instantanément. 48 Et il lui dit : Aie bon courage[89], [ma] fille ; ta foi t’a guérie[90] ; va-t’en en paix.

49 — Comme il parlait encore, il vient quelqu’un de chez le chef de synagogue, lui disant : Ta fille est morte, ne tourmente pas le maître[91]. 50 Et Jésus, l’ayant entendu, lui répondit, disant : Ne crains pas, crois seulement, et elle sera sauvée. 51 Et quand il fut arrivé à la maison, il ne permit à personne d’entrer, sinon à Pierre et à Jean et à Jacques, et au père de la jeune fille et à la mère. 52 Et tous pleuraient et se lamentaient sur elle ; et il leur dit : Ne pleurez pas, car elle n’est pas morte, mais elle dort. 53 Et ils se riaient de lui, sachant qu’elle était morte. 54 Mais lui, les ayant tous mis dehors, et l’ayant prise par la main, cria, disant : Jeune fille, lève-toi. 55 Et son esprit retourna [en elle], et elle se leva immédiatement ; et il commanda qu’on lui donnât à manger. 56 Et ses parents étaient hors d’eux ; et il leur enjoignit de ne dire à personne ce qui était arrivé.

Commentaires :

Jaïrus, ce chef de synagogue dont la fille unique est en train de mourir, supplie Jésus de venir dans sa maison. Il n'a pas autant de foi que le centurion du ch. 7; car ce dernier savait qu'une parole du Seigneur était suffisante pour que son serviteur soit guéri, même à distance. Pendant que Jésus est en chemin, Il est touché furtivement par cette femme qui auparavant avait consulté en pure perte un grand nombre de médecins. Mais avec la guérison le Seigneur veut lui donner l'assurance de la paix: aussi l'oblige-t-il à se faire connaître.

Poursuivant sa route avec le père angoissé, Jésus a «la langue des savants» pour soutenir par une parole (v. 50; comp. ch. 7 v. 13 et És. 50 v. 4). Et alors, a lieu une scène extraordinaire. À l'appel du «Prince de la vie» (Act. 3 v. 15), la jeune fille se lève immédiatement. Mais Jésus sait qu'elle a maintenant besoin de nourriture, et dans sa tendre sollicitude, Il veille à ce que celle-ci soit assurée. Ainsi dans ces deux circonstances nous voyons l'amour du Seigneur se manifester encore après la délivrance: Envers la femme pour l'établir dans une relation personnelle avec Lui et l'amener à Lui rendre un témoignage public; envers cette jeune fille pour la nourrir et la fortifier.

26

Janvier

Lecture : Luc 9 v. 1 à 17

1 Et ayant assemblé les douze, il leur donna puissance et autorité sur tous les démons, et [le pouvoir] de guérir les maladies. 2 Et il les envoya prêcher le royaume de Dieu et guérir les infirmes ; 3 et il leur dit : Ne prenez rien pour le chemin, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; et n’ayez pas chacun deux tuniques. 4 Et dans quelque maison que vous entriez, là demeurez, et de là partez. 5 Et tous ceux qui ne vous recevront pas,… en sortant de cette ville-là, secouez même la poussière de vos pieds, en témoignage contre eux[92]. 6 Et, partant, ils parcouraient tous les villages, évangélisant et guérissant partout. 7 Et Hérode le tétrarque ouït parler de toutes les choses qui étaient faites par lui ; et il était en perplexité, parce que quelques-uns disaient que Jean était ressuscité d’entre les morts ; 8 et quelques-uns, qu’Élie était apparu ; et d’autres, que l’un des anciens prophètes était ressuscité. 9 Et Hérode dit : Moi, j’ai fait décapiter Jean ; mais qui est celui-ci, de qui j’entends dire de telles choses ? et il cherchait à le voir.

10 Et les apôtres, étant de retour, lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait. Et les prenant avec lui, il se retira à l’écart dans un lieu désert d’une ville[93] appelée Bethsaïda. 11 Et les foules, l’ayant su, le suivirent. Et les ayant reçus, il leur parla du royaume de Dieu, et guérit ceux qui avaient besoin de guérison.

12 Et le jour commença à baisser ; et les douze, s’approchant, lui dirent : Renvoie la foule, afin qu’ils aillent dans les villages et dans les campagnes d’alentour, et s’y logent et trouvent des vivres, car nous sommes ici dans un lieu désert. 13 Mais il leur dit : Vous, donnez-leur à manger. Et ils dirent : Nous n’avons pas plus de cinq pains et de deux poissons, à moins que nous n’allions et que nous n’achetions de quoi manger pour tout ce peuple ; 14 car ils étaient environ cinq mille hommes. Et il dit à ses disciples : Faites-les asseoir par rangs de cinquante chacun. 15 Et ils firent ainsi, et les firent tous asseoir. 16 Et ayant pris les cinq pains et les deux poissons, et regardant vers le ciel, il les bénit, et les rompit ; et il les donna à ses disciples pour les mettre devant la foule. 17 Et ils mangèrent tous et furent rassasiés ; et de ce qui leur était resté de morceaux, on ramassa douze paniers.

Commentaires :

Le Seigneur envoie ses apôtres. La puissance et l'autorité qu'Il leur confère sont la seule chose dont ils ont besoin pour le chemin (v. 3). À leur retour, les douze s'empressent de raconter ce qu'ils ont fait (v. 10; comp. Act. 14 v. 27 où Paul et Barnabas font le récit de «toutes les choses que Dieu avait faites avec eux»; voir aussi Act. 21 v. 19 et 1 Cor. 15 v. 10). Alors Jésus les prend avec lui à l'écart; mais les foules ne tardent pas à le découvrir, de sorte que, sans la moindre impatience, sans se lasser, Il reprend son ministère. Il les reçoit, leur parle, et les guérit. Quant aux disciples, ils voudraient renvoyer tous ces gens, moins peut-être par intérêt pour eux comme ils le prétendent (v. 12) que par souci de leur propre repos. Mais leur Maître, en même temps qu'Il va s'occuper de ces foules, a préparé une leçon pour les siens. Quand a été constatée l'insuffisance de leurs ressources pour nourrir cette multitude, Jésus y pourvoit par son propre pouvoir. Remarquons qu'Il aurait pu se passer des cinq pains et des deux poissons. Mais dans sa grâce, Il prend le peu que nous mettons à sa disposition et sait en faire une grande abondance. Sa puissance s'accomplit toujours dans l'infirmité de ses serviteurs (2 Cor. 12 v. 9).

27

Janvier

Lecture : Luc 9 v. 18 à 36

18 Et il arriva, comme il priait à l’écart, que ses disciples étaient avec lui. Et il les interrogea, disant : Qui disent les foules que je suis ? 19 Et répondant, ils dirent : Jean le baptiseur ; et d’autres : Élie ; et d’autres, que l’un des anciens prophètes est ressuscité. 20 Et il leur dit : Et vous, qui dites-vous que je suis ? Et Pierre, répondant, dit : Le Christ de Dieu ! 21 Et s’adressant à eux avec force, il leur commanda de ne dire ceci à personne, 22 disant : Il faut que le fils de l’homme souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il soit mis à mort, et qu’il soit ressuscité le troisième jour.

23 Et il disait à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix chaque jour, et me suive : 24 car quiconque voudra sauver sa vie la perdra[94] ; et quiconque perdra[95] sa vie pour l’amour de moi, celui-là la sauvera. 25 Car que profitera-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se détruit[96] lui-même ou se perd lui-même ? 26 Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le fils de l’homme aura honte de lui quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. 27 Et je vous dis, en vérité, que de ceux qui sont ici présents, il y en a quelques-uns qui ne goûteront point la mort jusqu’à ce qu’ils aient vu le royaume de Dieu.

28 Et il arriva, environ huit jours après ces paroles, qu’il prit avec lui Pierre et Jean et Jacques, et qu’il monta sur une[97] montagne pour prier. 29 Et comme il priait, l’apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement devint blanc [et] resplendissant comme un éclair ; 30 et voici, deux hommes, qui étaient Moïse et Élie, parlaient avec lui, 31 lesquels, apparaissant en gloire, parlaient de sa mort[98] qu’il allait accomplir à Jérusalem. 32 Et Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil ; et quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui étaient avec lui. 33 Et il arriva, comme ils se séparaient de lui, que Pierre dit à Jésus : Maître[99], il est bon que nous soyons ici ; et faisons trois tentes : une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie, ne sachant ce qu’il disait. 34 Et comme il disait ces choses, une nuée vint et les couvrit[100] ; et ils eurent peur comme ils entraient dans la nuée. 35 Et il y eut une voix venant de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. 36 Et la voix s’étant fait entendre, Jésus se trouva seul. Et ils se turent, et ne rapportèrent en ces jours-là à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

Commentaires :

Les foules considèrent Jésus comme un prophète, et non comme le Christ, le Fils de Dieu (v. 19). C'est ce qui conduit le Seigneur à parler de son chemin de réjection et de souffrances où Il invite les siens à Le suivre. Ce chemin implique le renoncement non pas simplement à telle ou telle chose, mais à soi-même, à toute volonté propre. Vis-à-vis du monde et de ses convoitises, les chrétiens sont morts (Gal. 6 v. 14), mais ils sont vivants pour Dieu et pour le ciel. Par contre, ceux qui veulent vivre leur vie ici-bas ont devant eux la mort éternelle. L'enjeu de ce choix capital, c'est notre âme; elle a plus de prix que le monde tout entier.

En même temps qu'Il ouvre ce difficile chemin de la croix, le Seigneur, pour encourager les siens, désire leur montrer où il se termine: dans la gloire avec Lui. Et quel est là-haut le grand sujet d'entretien? La mort du Seigneur Jésus. Il en parle avec Moïse et Élie, n'ayant pu le faire avec ses disciples (v. 22; Matt. 16 v. 21, 22). Mais quelque grands que soient ces témoins de l'Ancien Testament, ils doivent s'effacer devant la gloire du «Fils bien-aimé». La loi et les prophètes ont pris fin; dorénavant Dieu parle dans le Fils. Écoutons-Le (v. 35; Héb. 1 v. 2)!

28

Janvier

Lecture : Luc 9 v. 37 à 56

37 Et il arriva, le jour suivant, quand ils furent descendus de la montagne, qu’une grande foule vint à sa rencontre. 38 Et voici, un homme de la foule s’écria, disant : Maître[101], je te supplie, jette les yeux sur mon fils, car il est mon unique ; 39 et voici, un esprit le saisit ; et soudain il crie ; et il le déchire, en le faisant écumer ; et c’est à peine s’il se retire de lui après l’avoir broyé ; 40 et j’ai supplié tes disciples de le chasser, et ils n’ont pas pu. 41 Et Jésus, répondant, dit : Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? Amène ici ton fils. 42 Et encore, comme il approchait, le démon le renversa et le tourmenta violemment ; mais Jésus tança l’esprit immonde, et guérit l’enfant, et le rendit à son père. 43 Et tous furent étonnés de la grandeur de Dieu. Et comme tous s’étonnaient de tout ce que Jésus faisait, il dit à ses disciples : 44 Vous, gardez bien ces paroles que vous avez entendues, car le fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes. 45 Mais ils ne comprirent pas cette parole, et elle leur était cachée, en sorte qu’ils ne la saisissaient pas ; et ils craignaient de l’interroger touchant cette parole.

46 Et il s’éleva au milieu d’eux une question, [à savoir] lequel d’entre eux serait[102] le plus grand. 47 Mais Jésus, voyant la pensée de leur cœur, prit un petit enfant, et le plaça auprès de lui ; 48 et il leur dit : Quiconque recevra ce petit enfant en mon nom, me reçoit ; et quiconque me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand.

49 Et Jean, répondant, dit : Maître[103], nous avons vu quelqu’un qui chassait des démons en ton nom, et nous le lui avons défendu[104], parce qu’il ne [te] suit pas avec nous. 50 Et Jésus lui dit : Ne le lui défendez pas[105], car celui qui n’est pas contre vous est pour vous.

51 Or il arriva, comme les jours de son assomption s’accomplissaient, qu’il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem ; 52 et il envoya devant sa face des messagers. Et s’en étant allés, ils entrèrent dans un village de Samaritains pour lui préparer [un logis] ; 53 et ils ne le reçurent point, parce que sa face était tournée vers Jérusalem. 54 Et ses disciples, Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel et les consume, comme aussi fit Élie ?[106] 55 Et, se tournant, il les censura fortement [et dit : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés] ! 56 Et ils s’en allèrent à un autre village.

Commentaires :

Après la scène de gloire dont Il a été le centre, Jésus doit faire face à une situation terrible: l'emprise de Satan sur un jeune garçon et la détresse de son père. La délivrance qu'Il opère exalte la grandeur de Dieu (v. 43).

Quelle inconséquence nous trouvons ensuite chez les disciples! Ils suivent Celui dont l'abaissement volontaire le conduit à la croix. Mais en même temps ils s'occupent de savoir lequel d'entre eux sera le plus grand (v. 46)! Ils ont eux-mêmes chassé les démons au nom du Seigneur — sans toujours y réussir (v. 40), mais ils interdisent à un autre de le faire (v. 49; comp. Nomb. 11 v. 26 à 29). Enfin, tandis que leur Maître est en chemin pour accomplir l'œuvre du salut des hommes… et le leur, Jacques et Jean voudraient faire descendre le feu du jugement sur les Samaritains qui refusent de le recevoir. Égoïsme, jalousie, étroitesse, rancune et projets de vengeance, nous reconnaissons le triste esprit qui, hélas! anime souvent nos pauvres cœurs naturels (v. 55).

Jésus entreprend maintenant son dernier voyage à Jérusalem en pleine connaissance de ce qui l'y attend, mais avec une sainte détermination. Il dresse sa face résolument (v. 51). Notre cher Sauveur ne déviera pas du but que son amour s'est assigné.

29

Janvier

Lecture : Luc 9 v. 57 à 62 ; 10 v. 1 à 9

57 Et il arriva, comme ils allaient par le chemin, qu’un certain homme lui dit : Seigneur, je te suivrai où que tu ailles. 58 Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. 59 Et il dit à un autre : Suis-moi ; — et il dit : Seigneur, permets-moi d’aller premièrement ensevelir mon père. 60 Et Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; mais toi, va et annonce le royaume de Dieu. 61 Et un autre aussi dit : Je te suivrai, Seigneur ; mais permets-moi de prendre premièrement congé de ceux qui sont dans ma maison. 62 Et Jésus lui dit : Nul qui a mis la main à la charrue et qui regarde en arrière, n’est propre pour le royaume de Dieu.

Chapitre 10

1 Or après ces choses, le Seigneur en désigna aussi soixante-dix autres, et les envoya deux à deux devant sa face dans toutes les villes et dans tous les lieux où il devait lui-même aller. 2 Il leur disait donc : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson. 3 Allez ; voici, moi je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. 4 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales ; et ne saluez personne en chemin. 5 Mais, dans quelque maison que vous entriez, dites premièrement : Paix sur cette maison ! 6 Et si un fils de paix est là, votre paix reposera sur elle[107], sinon elle retournera sur vous. 7 Et demeurez dans la même maison, mangeant et buvant de ce qui [vous sera offert] de leur part ; car l’ouvrier est digne de son salaire. Ne passez pas de maison en maison. 8 Et dans quelque ville que vous entriez et qu’on vous reçoive, mangez de ce qui sera mis devant vous, 9 et guérissez les infirmes qui y seront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous.

Commentaires :

Il est facile de déclarer: «Seigneur, je te suivrai où que tu ailles» (v. 57). Mais Jésus n'a pas caché ce que cela comporte de Le suivre (voir v. 23). Or les plus grands obstacles ne sont pas dans le chemin mais dans notre cœur; et pour nous aider à les y découvrir, le Seigneur passe en revue ses recoins les plus secrets. L'amour de nos aises (v. 58), telle ou telle convenance, affection ou habitude (v. 59, 61) prendraient vite le pas sur l'obéissance que nous devons à Christ et nous conduiraient ensuite inévitablement à des regrets, à des regards en arrière et peut-être même à un humiliant abandon final.

Au ch. 10, Jésus met à part 70 ouvriers qu'Il pousse Lui-même dans sa moisson. Il leur donne ses instructions et les envoie «comme des agneaux au milieu des loups» (v. 3). Car ils ont à manifester les caractères d'humilité et de douceur de Celui qui était l'Agneau au milieu des mêmes loups.

Il y a peu d'ouvriers aujourd'hui comme alors. Supplions donc le Seigneur de la grande moisson (2 Thess. 3 v. 1). Lui se chargera de désigner, de former et d'envoyer de nouveaux serviteurs; toutefois pour pouvoir le demander avec ferveur et droiture, il faut être prêt à accepter d'y être poussé soi-même.

30

Janvier

Lecture : Luc 10 v. 10 à 24

10 Mais dans quelque ville que vous soyez entrés et qu’on ne vous reçoive pas, sortez dans ses rues et dites : 11 La poussière même de votre ville, qui s’est attachée à nos pieds[108], nous la secouons contre vous[109] ; mais sachez ceci, que le royaume de Dieu s’est approché. 12 Je vous dis que le sort de Sodome sera plus supportable en ce jour-là que celui de cette ville-là.

13 Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous eussent été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, s’étant assises dans le sac et la cendre ; 14 mais le sort de Tyr et de Sidon, au jugement, sera plus supportable que le vôtre. 15 Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans le hadès[110].

16 Celui qui vous écoute, m’écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette ; et celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé.

17 Et les soixante-dix s’en revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont assujettis en ton nom. 18 Et il leur dit : Je voyais Satan tombant du ciel comme un éclair. 19 Voici, je vous donne l’autorité de marcher sur les serpents et sur les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne vous nuira ; 20 toutefois ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont assujettis, mais réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux.

21 — En cette même heure, Jésus se réjouit en esprit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi. 22 Toutes choses m’ont été livrées par mon Père ; et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père ; ni qui est le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler.

23 Et se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier : Bienheureux sont les yeux qui voient ce que vous voyez ! 24 Car je vous dis que plusieurs prophètes et [plusieurs] rois ont désiré de voir les choses que vous voyez, et ils ne les ont pas vues, et d’entendre les choses que vous entendez, et ils ne les ont pas entendues.

Commentaires :

Jésus s'adresse solennellement aux villes dans lesquelles Il avait enseigné et accompli tant de miracles. Et Il souligne la grande responsabilité de leurs habitants. Que pourrait-Il dire aujourd'hui de tant de jeunes élevés dans des familles chrétiennes, bien plus privilégiés, mais plus responsables aussi que tant d'autres?

Les 70 reviennent tout joyeux. Qu'ils aient ainsi chassé les démons dirige les pensées du Seigneur sur le moment où le diable sera lui-même chassé du ciel et précipité sur la terre (Apoc. 12 v. 7…). Mais Jésus invite les disciples à se réjouir pour un autre motif: le ciel, purifié de la présence de Satan, deviendra leur demeure. Dès maintenant leurs noms y sont écrits. À son tour, le Seigneur se réjouit et s'émerveille, non de la puissance qui a été exercée, mais des conseils du Dieu d'amour. Il a plu au Père de se faire connaître par le moyen du Fils. Et, en contraste avec ce que nous disons généralement aux enfants: «quand tu seras grand, tu comprendras ceci ou cela», à qui une telle révélation a-t-elle justement été faite? Aux petits enfants et à ceux qui leur ressemblent par l'humilité et la simplicité de leur foi. Remplissons-nous ces conditions?

31

Janvier

Lecture : Luc 10 v. 25 à 42

25 Et voici, un docteur de la loi se leva pour l’éprouver, et dit : Maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle ? 26 Et il lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Comment lis-tu ? 27 Et répondant, il dit : «Tu aimeras le *Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force, et de toute ta pensée»[111] ; «et ton prochain comme toi-même»[112]. 28 Et il lui dit : Tu as bien répondu ; fais cela, et tu vivras. 29 Mais lui, voulant se justifier lui-même, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?

30 Et Jésus, répondant, dit : Un homme descendit de Jérusalem à Jéricho, et tomba entre [les mains des] voleurs, qui aussi, l’ayant dépouillé et l’ayant couvert de blessures, s’en allèrent, le laissant à demi mort. 31 Or, par aventure, un sacrificateur descendait par ce chemin-là, et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; 32 et pareillement aussi un lévite, étant arrivé en cet endroit-là, s’en vint, et, le voyant, passa outre de l’autre côté ; 33 mais un Samaritain, allant son chemin, vint à lui, et, le voyant, fut ému de compassion, 34 et s’approcha et banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin ; et l’ayant mis sur sa propre bête, il le mena dans l’hôtellerie et eut soin de lui. 35 Et le lendemain, s’en allant, il tira deux deniers[113] et les donna à l’hôtelier, et lui dit : Prends soin de lui ; et ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai. 36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les [mains des] voleurs ? 37 Et il dit : C’est celui qui a usé de miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Va, et toi fais de même.

38 Et il arriva, comme ils étaient en chemin, qu’il entra dans un village. Et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison. 39 Et elle avait une sœur appelée Marie, qui aussi, s’étant assise aux pieds de Jésus[114], écoutait sa parole ; 40 mais Marthe était distraite par beaucoup de service. Et étant venue à Jésus, elle dit : Seigneur, ne te soucies-tu pas de ce que ma sœur me laisse toute seule à servir ? Dis-lui donc qu’elle m’aide. 41 Et Jésus, lui répondant, dit : Marthe, Marthe, tu es en souci et tu te tourmentes de beaucoup de choses, 42 mais il n’est besoin que d’une seule ; et Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée.

Commentaires :

Interrogé par un docteur de la loi, Jésus retourne la question à la conscience de son interlocuteur. Celui-ci, pour l'esquiver, voudrait restreindre la portée du mot «prochain». Eh bien! Le Seigneur lui apprend que ce prochain c'est d'abord Lui, Jésus (v. 36, 37), et qu'à son exemple un racheté devient, par amour, prochain de tous les hommes. Nous reconnaissons dans le malheureux dépouillé et laissé à demi-mort le pécheur perdu et sans ressource; dans le sacrificateur et le lévite les vains secours de la religion; mais dans le Samaritain charitable le Sauveur qui s'est penché sur notre misère et nous a arrachés à notre sort tragique et désespéré. L'hôtellerie nous fait penser à l'Assemblée où l'homme secouru recevra des soins appropriés, et l'hôtelier au Saint-Esprit y pourvoyant par la Parole et la prière (les deux deniers), sujets des v. 38 à 42 et ch. 11 v. 1 à 13. En conclusion le Seigneur ne dit plus: «fais cela (la loi) et tu vivras» (v. 28) mais «va, et toi fais de même» (v. 37).

La scène suivante se déroule dans une maison amie. Jésus y est reçu, servi, écouté et aimé. Mais le service accapare les pensées de Marthe et elle doit être reprise. Le cœur de Marie ouvert à sa Parole, voilà ce qui réjouit celui du Sauveur (1 Sam. 15 v. 22).

 

Février



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Février

Lecture : Luc 11 v. 1 à 20

1 Et comme il était en prière dans un certain lieu, il arriva, après qu’il eut cessé, que quelqu’un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme aussi Jean l’a enseigné à ses disciples. 2 Et il leur dit : Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; 3 donne-nous chaque jour le pain qu’il nous faut ; 4 et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à tous ceux qui nous doivent ; et ne nous induis pas en tentation[115].

5 Et il leur dit : Qui sera celui d’entre vous qui, ayant un ami, aille à lui sur le minuit, et lui dise : Ami, prête-moi trois pains, 6 car mon ami est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui présenter ?… 7 et celui qui est dedans, répondant, dira : Ne m’importune pas ; la porte est déjà fermée, et mes enfants sont au lit avec moi ; je ne puis me lever et t’en donner. 8 — Je vous dis que, bien qu’il ne se lève pas et ne lui en donne pas parce qu’il est son ami, pourtant, à cause de son importunité[116], il se lèvera et lui en donnera autant qu’il en a besoin. 9 Et moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert ; 10 car quiconque demande, reçoit ; et celui qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert. 11 Or quel est le père d’entre vous à qui son fils demandera un pain et qui lui donnera une pierre ? ou aussi, [s’il demande] un poisson, lui donnera, au lieu d’un poisson, un serpent ? 12 ou aussi, s’il demande un œuf, lui donnera un scorpion ? 13 Si donc vous qui êtes méchants, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes[117], combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il[118] l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.

14 Et il chassa un démon qui était muet. Et il arriva que, quand le démon fut sorti, le muet parla ; et les foules s’en étonnèrent. 15 Mais quelques-uns d’entre eux disaient : Il chasse les démons par Béelzébul, le chef des démons. 16 Et d’autres, pour l’éprouver, lui demandaient un signe du ciel. 17 Mais lui, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera réduit en désert ; et une maison [divisée] contre elle-même[119] tombe ; 18 et si Satan aussi est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il ? parce que vous dites que je chasse les démons par Béelzébul. 19 Or si c’est par Béelzébul que moi je chasse les démons, vos fils, par qui les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. 20 Mais si je chasse les démons par le doigt de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous.

Commentaires :

Les disciples sont frappés par la place qu'occupe la prière dans la vie de leur Maître. Faisons comme eux: demandons au Seigneur de nous apprendre à prier. S'agit-il de réciter quelques phrases apprises par cœur? La parabole des deux amis nous apprend au contraire à exprimer chaque besoin d'une manière simple et précise: «Ami, prête-moi trois pains…» (v. 5). Peut-être est-ce un besoin spirituel qui tout à coup se fait sentir, et, pour ainsi dire, est venu frapper à la porte de notre propre cœur (v. 6)? Gardons-nous de le repousser; traitons-le au contraire comme un ami de passage (v. 6). Mais nous n'avons rien à lui présenter? Alors tournons-nous vers l'Ami divin, sans crainte de L'importuner. Dans son amour, Dieu se plaît à répondre à ses enfants et ne les trompe jamais. Au contraire, si dans notre ignorance et notre manque de sagesse il nous est arrivé de Lui demander «une pierre», Il a su changer notre demande en «des choses bonnes».

Jusqu'à ce qu'il ait rencontré le Seigneur Jésus, l'homme est aussi muet pour Dieu que le démoniaque du v. 14. Sauvé par Christ, ayant à sa conversion reçu le don du Saint Esprit (comp. v. 13), c'est alors qu'il peut élever sa voix en louange et en prière. Usons largement de ce privilège!

2

Février

Lecture : Luc 11 v. 21 à 36

21 Quand l’homme fort, revêtu de ses armes, garde son palais[120], ses biens sont en paix ; 22 mais s’il en survient un plus fort que lui qui le vainque, il lui ôte son armure à laquelle il se confiait, et fait le partage de ses dépouilles. 23 Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; et celui qui n’assemble pas avec moi, disperse.

24 Quand l’esprit immonde est sorti d’un homme, il va par des lieux secs, cherchant du repos ; et n’en trouvant point, il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti. 25 Et y étant venu, il la trouve balayée et ornée. 26 Alors il va, et prend sept autres esprits plus méchants que lui-même ; et étant entrés, ils habitent là ; et la dernière condition de cet homme-là est pire que la première.

27 Et il arriva, comme il disait ces choses, qu’une femme éleva sa voix du milieu de la foule et lui dit : Bienheureux est le ventre qui t’a porté, et les mamelles que tu as tetées. 28 Et il dit : Mais plutôt, bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent.

29 Et comme les foules s’amassaient, il se mit à dire : Cette génération est une méchante génération ; elle demande un signe ; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n’est le signe de Jonas[121]. 30 Car comme Jonas fut un signe aux Ninivites, ainsi aussi sera le fils de l’homme à cette génération. 31 Une reine du midi se lèvera au jugement avec les hommes de cette génération et les condamnera ; car elle vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon[122]. 32 Des hommes de Ninive se lèveront au jugement avec cette génération et la condamneront ; car ils se sont repentis à la prédication de Jonas, et voici, il y a ici plus que Jonas.

33 Or personne, après avoir allumé une lampe, ne la met dans un lieu caché, ni sous le boisseau, mais sur le pied de lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. 34 La lampe du corps, c’est ton œil ; lorsque ton œil est simple, ton corps tout entier aussi est plein de lumière ; mais lorsqu’il est méchant, ton corps aussi est ténébreux. 35 Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres. 36 Si donc ton corps tout entier est plein de lumière, n’ayant aucune partie ténébreuse, il sera tout plein de lumière, comme quand la lampe t’éclaire de son éclat.

Commentaires :

Seule la puissance du Seigneur Jésus, vainqueur de «l'homme fort», peut nous délivrer du mal qui est en nous. Sinon une passion chassée sera fatalement remplacée par une autre. Notre cœur est semblable à la maison du v. 25. Rien ne sert de le balayer ou de l'orner si un hôte nouveau, Jésus, ne vient l'habiter et le gouverner.

La bénédiction, répète ensuite le Seigneur, ne dépend ni des relations de famille (v. 27, 28; comp. ch. 8 v. 21) ni des privilèges d'une génération. Elle est promise à ceux qui écoutent et qui gardent la Parole de Dieu.

Le v. 33 reprend l'enseignement du ch. 8 v. 16. Le boisseau, mesure de capacité, est le symbole du commerce et des affaires; le lit, celui du sommeil et de la paresse. Choses opposées l'une à l'autre, mais toutes deux capables d'étouffer la petite flamme de notre témoignage. En Matt. 5 v. 15, la lampe devait luire «pour tous ceux qui sont dans la maison». Ici, elle est allumée «afin que ceux qui entrent — les visiteurs — voient la lumière».

L'œil méchant (v. 34) est celui qui fait pénétrer en nous les ténèbres du péché. Attention à la direction que prennent quelquefois nos regards (Job 31 v. 1), à certaines lectures qui souillent le cœur et égarent l'imagination ! (2 Cor. 7 v. 1).

3

Février

Lecture : Luc 11 v. 37 à 54

37 Et comme il parlait, un pharisien le pria de dîner chez lui ; et entrant, il se mit à table. 38 Mais le pharisien, voyant [cela], s’étonna parce qu’il ne s’était pas premièrement lavé avant le dîner. 39 Et le Seigneur lui dit : Pour vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, mais au dedans vous êtes pleins de rapine et de méchanceté. 40 Insensés ! celui qui a fait le dehors, n’a-t-il pas fait le dedans aussi ? 41 Mais donnez l’aumône de ce que vous avez ; et voici, toutes choses vous seront nettes. 42 Mais malheur à vous, pharisiens ! car vous payez la dîme de la menthe et de la rue[123] et de toute sorte d’herbe, et vous négligez le jugement et l’amour de Dieu : il fallait faire ces choses-ci, et ne pas laisser celles-là. 43 Malheur à vous, pharisiens ! car vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques. 44 Malheur à vous ! car vous êtes comme les sépulcres qui ne paraissent pas ; et les hommes, marchant dessus, n’en savent rien.

45 Et l’un des docteurs de la loi, répondant, lui dit : Maître[124], en disant ces choses tu nous dis aussi des injures. 46 Et il dit : À vous aussi, malheur, docteurs de la loi ! car vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et vous-mêmes vous ne touchez pas ces fardeaux d’un seul de vos doigts. 47 Malheur à vous ! car vous bâtissez les tombeaux des prophètes, et vos pères les ont tués. 48 Vous rendez donc témoignage aux œuvres de vos pères et vous y prenez plaisir ; car eux, ils les ont tués, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux. 49 C’est pourquoi aussi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, et ils en tueront et en chasseront par des persécutions : 50 afin que le sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde soit redemandé à cette génération, 51 depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui périt entre l’autel et la maison : oui, vous dis-je, il sera redemandé à cette génération. 52 Malheur à vous, les docteurs de la loi ! car vous avez enlevé la clef de la connaissance : vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché ceux qui entraient. 53 Et comme il leur disait ces choses, les scribes et les pharisiens se mirent à le presser fortement ; et ils le provoquaient à parler de plusieurs choses, 54 lui dressant des pièges, et cherchant à surprendre quelque chose de sa bouche, afin de l’accuser.

Commentaires :

Pour la seconde fois Jésus se trouve invité à la table d'un pharisien (comp. ch. 7 v. 36). Et ici encore son hôte se permet des critiques à son sujet. Alors, dans un discours véhément, Celui qui connaît les cœurs dénonce la méchanceté et l'hypocrisie de cette classe responsable du peuple. Tout en se donnant une apparence pieuse aux yeux des hommes, ces pharisiens et ces docteurs de la loi cachaient un état intérieur de corruption et de mort, comme un tombeau sur lequel on marche sans s'en apercevoir.

Qui oserait jamais parler aussi sévèrement à quelqu'un qui l'a invité? Mais, selon le témoignage des pharisiens eux-mêmes, Jésus était vrai et ne s'embarrassait de personne et n'avait pas égard à l'apparence des hommes (Matt. 22 v. 16). Quel exemple pour nous qui savons si bien, par des paroles aimables (mais souvent si peu sincères), ménager notre réputation! Sous prétexte de courtoisie, c'est faire preuve au fond de cette fausseté et de ce formalisme que Jésus condamnait chez les pharisiens.

Ne pouvant contredire le Seigneur, ses adversaires cherchent à le trouver en faute. Quelques expressions du Ps. 119 nous font connaître ses prières pendant qu'Il souffrait d'une telle opposition (v. 98, 110, 150…).

4

Février

Lecture : Luc 12 v. 1 à 12

1 Cependant les foules s’étant rassemblées par milliers, de sorte qu’ils se foulaient les uns les autres, il se mit, avant tout, à dire à ses disciples : Tenez-vous en garde contre le levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. 2 Mais il n’y a rien de couvert qui ne sera révélé, ni rien de secret qui ne sera connu. 3 C’est pourquoi toutes les choses que vous avez dites dans les ténèbres seront entendues dans la lumière, et ce dont vous avez parlé à l’oreille dans les chambres sera publié sur les toits.

4 Mais je vous dis à vous, mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui après cela ne peuvent rien faire de plus ; 5 mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne[125] : oui, vous dis-je, craignez celui-là. 6 Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous[126] ? et pas un seul d’entre eux n’est oublié devant Dieu. 7 Mais les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc pas : vous valez mieux que beaucoup de passereaux.

8 Et je vous dis : Quiconque m’aura confessé devant les hommes, le fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu ; 9 mais celui qui m’aura renié devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu.

10 Et quiconque parlera[127] contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais à celui qui aura proféré des paroles injurieuses contre le Saint Esprit, il ne sera pas pardonné.

11 Et quand ils vous mèneront devant les synagogues et les magistrats et les autorités, ne soyez pas en souci comment, ou quelle chose vous répondrez, ou de ce que vous direz ; 12 car le Saint Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire.

Commentaires :

L'hypocrisie qui caractérisait les pharisiens pouvait aussi, sous une autre forme, devenir un danger pour les disciples. Ceux qui suivent Jésus peuvent cacher aux yeux du monde leur relation avec Lui. C'est pourquoi le Seigneur, en présence des foules, encourage les siens à Le reconnaître ouvertement devant les hommes sans crainte des conséquences. Nous savons qu'en effet des persécutions terribles attendaient les disciples et les chrétiens des premiers siècles. Avec tendresse, le Seigneur prépare ses amis (v. 4) à ces jours difficiles, et Il dirige leurs pensées vers le Père céleste. Dieu qui se préoccupe du sort d'un petit moineau de valeur infime, n'aurait-Il pas soin de ses enfants dans l'épreuve? Et de plus, pour le témoignage qu'ils auraient à rendre, ils n'avaient pas à se tourmenter; le Saint Esprit leur en dicterait les paroles.

De nos jours, dans nos pays, les croyants ne sont ni maltraités ni mis à mort. Mais s'ils sont fidèles, ils seront néanmoins haïs et méprisés par le monde, chose toujours pénible à supporter. Ces exhortations et les promesses qui les accompagnent sont donc bien aussi pour nous. Demandons au Seigneur de nous donner plus de courage pour proclamer son Nom.

5

Février

Lecture : Luc 12 v. 13 à 31

13 Et quelqu’un lui dit du milieu de la foule : Maître[128], dis à mon frère de partager avec moi l’héritage. 14 Mais il lui dit : Homme, qui est-ce qui m’a établi sur vous [pour être votre] juge et pour faire vos partages ? 15 Et il leur dit : Voyez, et gardez-vous de toute avarice ; car encore que quelqu’un soit riche, sa vie n’est pas dans[129] ses biens.

16 Et il leur dit une parabole, disant : Les champs d’un homme riche avaient beaucoup rapporté ; 17 et il raisonnait en lui-même, disant : Que ferai-je, car je n’ai pas où je puisse assembler mes fruits ? 18 Et il dit : Voici ce que je ferai : j’abattrai mes greniers et j’en bâtirai de plus grands, et j’y assemblerai tous mes produits et mes biens ; 19 et je dirai à mon âme : [Mon] âme, tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais grande chère. 20 Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles ? 21 Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche quant à Dieu.

22 Et il dit à ses disciples : À cause de cela, je vous dis : Ne soyez pas en souci pour la vie, de ce que vous mangerez ; ni pour le corps, de quoi vous serez vêtus : 23 la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. 24 Considérez les corbeaux : ils[130] ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’ont pas de cellier ni de grenier ; et Dieu les nourrit : combien valez-vous mieux que les oiseaux ! 25 Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une[131] coudée à sa taille ? 26 Si donc vous ne pouvez pas même ce qui est très-petit, pourquoi êtes-vous en souci du reste ? 27 Considérez les lis, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que même Salomon, dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. 28 Et si Dieu revêt ainsi l’herbe qui est aujourd’hui au champ et qui demain est jetée dans le four, combien plus vous [vêtira-t-il], gens de petite foi ! 29 Et vous, ne recherchez pas ce que vous mangerez ou ce que vous boirez, et n’en soyez pas en peine ; 30 car les nations du monde recherchent toutes ces choses, et votre Père sait que vous avez besoin de ces choses ; 31 mais recherchez son royaume, et ces choses vous seront données par-dessus. 32 — Ne crains pas, petit troupeau[132], car il a plu à votre Père de vous donner le royaume.

Commentaires :

Le Seigneur est interpellé par quelqu'un de la foule au sujet d'une question d'héritage. Il en profite pour mettre à nu la racine de ces contestations: l'avarice. «Car c'est une racine de toutes sortes de maux que l'amour de l'argent» (1 Tim. 6 v. 10). La parabole du riche et de ses greniers devenant trop petits, illustre cette passion d'amasser. Accumuler, calculer et faire des projets à long terme, on couvre volontiers cela du nom de prévoyance. Eh bien! C'est au contraire la suprême imprévoyance, car c'est négliger et tromper ce qu'on a de plus précieux: … son âme! Dans sa folie, le riche avait cru satisfaire la sienne en lui offrant «beaucoup de biens» (v. 19). Mais à l'âme impérissable il faut une autre nourriture. Oui, «insensé» est le nom que Dieu donne à cet homme (comp. Jér. 17 v. 11 fin). Sur combien de tombes cette épitaphe pourrait-elle être inscrite (Ps. 52 v. 7)?

En contraste, Jésus apprend aux siens que la vraie prévoyance consiste à mettre sa confiance en Dieu. Toute inquiétude au sujet de nos besoins journaliers est réglée par cette affirmation: «Votre Père sait que vous avez besoin de ces choses» (v. 30). Si nous faisons passer d'abord Son royaume et Ses intérêts, Lui se chargera entièrement des nôtres.

6

Février

Lecture : Luc 12 v. 32 à 48

32 — Ne crains pas, petit troupeau[133], car il a plu à votre Père de vous donner le royaume.

33 Vendez ce que vous avez, et donnez l’aumône ; faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un trésor qui ne défaille pas, dans les cieux, d’où le voleur n’approche pas, et où la teigne ne détruit pas ; 34 car là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur.

35 Que vos reins soient ceints[134] et vos lampes allumées ; 36 et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître[135], à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. 37 Bienheureux sont ces esclaves, que le maître[136], quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra[137] et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira. 38 Et s’il vient à la seconde veille[138], et s’il vient à la troisième, et qu’il les trouve ainsi, bienheureux sont ces [esclaves]-là. 39 Mais sachez ceci, que si le maître de la maison eût su à quelle heure le voleur devait venir, il eût veillé et n’eût pas laissé percer sa maison. 40 Vous donc aussi soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le fils de l’homme vient.

41 Et Pierre lui dit : Seigneur, dis-tu cette parabole pour nous, ou aussi pour tous ? 42 Et le Seigneur dit : Qui donc est l’économe fidèle et prudent que le maître[139] établira sur les domestiques de sa maison, pour leur donner au temps convenable leur ration de blé ? 43 Bienheureux est cet esclave-là, que son maître lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi. 44 En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens. 45 Mais si cet esclave-là dit en son cœur : Mon maître tarde à venir, et qu’il se mette à battre les serviteurs et les servantes, et à manger et à boire et à s’enivrer, 46 le maître de cet esclave-là viendra en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne sait pas, et il le coupera en deux, et lui donnera sa part avec les infidèles.

47 Or cet esclave qui a connu la volonté de son maître, et qui ne s’est pas préparé et n’a point fait selon sa volonté, sera battu de plusieurs coups ; 48 et celui qui ne l’a point connue, et qui a fait des choses qui méritent des coups, sera battu de peu de coups : car à quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé ; et à celui à qui il aura été beaucoup confié, il sera[140] plus redemandé.

Commentaires :

Le riche dans la parabole avait amassé des trésors pour lui-même (v. 21) et il avait tout perdu, y compris son âme. Le Seigneur révèle maintenant à ses disciples un moyen pour se constituer des trésors à l'abri de tous les risques: donner l'aumône, partager leurs biens, car cela revient à faire un sûr placement à la banque du ciel (v. 33; comp. ch. 18 v. 22). Le cœur s'attachera alors à ce trésor céleste et attendra d'autant plus ardemment la venue du Seigneur (lire 1 Pier. 1 v. 4). Jésus revient. Cette espérance a-t-elle dans notre vie ses conséquences pratiques: nous détacher déjà d'un monde que nous allons quitter et nous purifier «comme Lui est pur» (1 Jean 3 v. 3); nous remplir de zèle dans le service envers les âmes et enfin nous réjouir? Pensons aussi à la joie de notre cher Sauveur dont les affections seront comblées. Il se plaira à recevoir et à servir Lui-même au festin de la grâce ceux qui l'auront servi et attendu sur la terre (v. 37). Alors «l'économe fidèle et prudent» recevra sa récompense et l'esclave qui n'a point fait selon la volonté de son Maître — tout en la connaissant (v. 47; Jac. 4 v. 17) — sa rétribution solennelle. «À celui à qui il aura été beaucoup confié…». Essayons de faire chacun le compte de tout ce que nous avons reçu et tirons notre conclusion.

7

Février

Lecture : Luc 12 v. 49 à 59 ; 13 v. 1 à 5

49 Je suis venu jeter le feu sur la terre ; et que veux-je[141], si déjà il est allumé ? 50 Mais j’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! 51 Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, vous dis-je ; mais plutôt la division. 52 Car désormais ils seront cinq dans une[142] maison, divisés : trois seront divisés contre deux, et deux contre trois ; 53 le père contre le fils, et le fils contre le père ; la mère contre la fille, et la fille contre la mère ; la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille contre sa belle-mère.

54 Et il dit aussi aux foules : Quand vous voyez une nuée se lever de l’occident, aussitôt vous dites : Une ondée vient ; et cela arrive ainsi. 55 Et quand [vous voyez] souffler le vent du midi, vous dites : Il fera chaud ; et cela arrive. 56 Hypocrites ! vous savez discerner les apparences de la terre et du ciel, et comment ne discernez-vous pas ce temps-ci ?

57 Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes de ce qui est juste ? 58 Car quand tu vas avec ta partie adverse devant le magistrat, efforce-toi en chemin d’en être délivré, de peur qu’elle ne te tire devant le juge ; et le juge te livrera au sergent, et le sergent te jettera en prison. 59 Je te dis que tu ne sortiras point de là, que tu n’aies payé jusqu’à la dernière pite[143].

Chapitre 13

1 Or en ce même temps, quelques-uns se trouvaient là présents, qui lui racontèrent [ce qui s’était passé] touchant les Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec leurs sacrifices. 2 Et [Jésus], répondant, leur dit : Croyez-vous que ces Galiléens fussent plus pécheurs que tous les Galiléens, parce qu’ils ont souffert de telles choses ? 3 Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de la même manière. 4 Ou, ces dix-huit sur qui tomba la tour dans Siloé, et qu’elle tua, croyez-vous qu’ils fussent plus coupables[144] que tous les hommes qui habitent Jérusalem ? 5 Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous pareillement.

Commentaires :

Jusqu'au «baptême» de sa mort, Jésus est «à l'étroit» dans son âme. La croix est nécessaire pour que son amour puisse s'exprimer pleinement et trouver un écho dans le cœur des hommes.

Sa venue est une mise à l'épreuve. Au sein de familles autrefois unies dans l'impiété, Il sera reçu par les uns, rejeté par les autres. Combien de maisons ressemblent à celle qui est décrite ici (v. 52, 53)!

Puis le Seigneur s'adresse de nouveau aux Juifs «hypocrites»… dans un amour vrai pour leurs âmes (v. 56). Ne nous étonnons pas de la dureté que revêtent parfois ses paroles. Elle est imposée par celle du cœur de l'homme. Il faut un marteau de fer pour briser le roc (Jér. 23 v. 29).

Israël avait encouru la colère de Dieu qui était devenu sa «partie adverse» (v. 58). Or Dieu était alors en Christ, offrant la réconciliation à son peuple, mais celui-ci refusait de la saisir et de discerner les signes avant-coureurs du jugement (v. 56). Aujourd'hui encore Dieu offre à tout homme la réconciliation avant le moment où Il ne pourra être rencontré que comme le Juge inexorable (2 Cor. 5 v. 19).

Au ch. 13 v. 1 à 5, Jésus évoque deux événements récents et solennels et s'en sert pour exhorter ses auditeurs à la repentance. Sachons aussi saisir les occasions d'avertir ceux qui nous entourent.

8

Février

Lecture : Luc 13 v. 6 à 21

6 Et il disait cette parabole : Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne ; et il vint y chercher du fruit, et il n’en trouva point. 7 Et il dit au vigneron : Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve point : coupe-le ; pourquoi aussi occupe-t-il inutilement la terre ? 8 Et répondant, il lui dit : Maître, laisse-le cette année aussi, jusqu’à ce que je l’aie déchaussé et que j’y aie mis du fumier ; 9 et peut-être portera-t-il du fruit : sinon, après, tu le couperas.

10 Or il enseignait dans l’une des synagogues en un jour de sabbat. 11 Et voici, il y avait là une femme ayant un esprit d’infirmité depuis dix-huit ans, et elle était courbée et ne pouvait nullement se redresser. 12 Et Jésus, la voyant, l’appela et lui dit : Femme, tu es délivrée[145] de ton infirmité. 13 Et il posa les mains sur elle : et à l’instant elle fut redressée, et glorifiait Dieu. 14 Et le chef de synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri, un jour de sabbat, répondant, dit à la foule : Il y a six jours où il faut travailler ; venez donc ces jours-là, et soyez guéris, et non pas le jour du sabbat. 15 Le Seigneur donc lui répondit, et dit : Hypocrites ! chacun de vous ne détache-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne un jour de sabbat, et ne les mène-t-il pas boire ? 16 Et celle-ci qui est fille d’Abraham, laquelle Satan avait liée, voici, il y a dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? 17 Et comme il disait ces choses, tous ses adversaires furent couverts de honte ; et toute la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qui étaient faites par lui.

18 Et il disait : À quoi est semblable le royaume de Dieu, et à quoi le comparerai-je ? 19 Il est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et jeta dans son jardin ; et il crût et devint un grand arbre, et les oiseaux du ciel demeuraient dans ses branches.

20 Et il dit encore : À quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? 21 Il est semblable à du levain qu’une femme prit, et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout fût levé.

Commentaires :

L'histoire d'Israël racontée par le figuier stérile est en même temps celle de l'humanité tout entière. Dieu a tout essayé pour tirer quelque bien de sa créature. Hélas! L'homme dans la chair, en dépit de ses prétentions religieuses (de belles feuilles) est incapable de porter le moindre fruit pour Dieu. Il occupe donc inutilement la terre et doit être jugé.

Poursuivant son ministère de grâce, Jésus guérit une pauvre femme infirme. Elle était courbée, comme nous risquons de l’être spirituellement quand nos regards sont tournés vers les choses de la terre ou que nous nous obstinons à porter des fardeaux dont le Seigneur veut se charger pour nous. Mais «Il relève ceux qui sont courbés» et veut nous faire «marcher la tête levée» (Ps. 146 v. 8 ; Lév. 26 v. 13).

De nouveau ce miracle en un jour de sabbat sert de prétexte à ses adversaires hypocrites. Mais sa réponse les couvre de honte et les rappelle à leurs devoirs d'amour envers une sœur: fille d'Abraham.

Les deux petites paraboles qui suivent décrivent le grand développement visible que le christianisme était appelé à prendre ici-bas, tout en étant pénétré intérieurement par le levain des fausses doctrines. Le grand arbre de la chrétienté subira finalement le même sort que le figuier d'Israël (v. 9).

9

Février

Lecture : Luc 13 v. 22 à 35

22 Et il allait par les villes et par les villages, enseignant, et poursuivant son chemin vers Jérusalem.

23 Et quelqu’un lui dit : Seigneur, ceux qui doivent être sauvés[146] sont-ils en petit nombre ? Et il leur dit : 24 Luttez pour entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas. 25 Dès que le maître de la maison se sera levé, et aura fermé la porte, et que vous vous serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant : Seigneur, ouvre-nous ! et que, répondant, il vous dira : Je ne vous connais pas [ni ne sais] d’où vous êtes ; 26 alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos rues. 27 Et il dira : Je vous dis, je ne vous connais pas, [ni ne sais] d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité[147]. 28 Là seront les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, mais vous, jetés dehors. 29 Et il en viendra d’orient et d’occident, et du nord et du midi ; et ils s’assiéront dans le royaume de Dieu. 30 Et voici, il y a des derniers qui seront les premiers, et il y a des premiers qui seront les derniers.

31 En ce même jour[148], des pharisiens vinrent, lui disant : Retire-toi et va-t’en d’ici ; car Hérode veut te tuer. 32 Et il leur dit : Allez, dites à ce renard : Voici, je chasse des démons et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour je suis consommé[149]. 33 Mais il faut que je marche aujourd’hui et demain et le jour suivant, car il ne se peut qu’un prophète périsse hors de Jérusalem.

34 Jérusalem, Jérusalem, [la ville] qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! 35 Voici, votre maison vous est abandonnée ; et je vous dis, que vous ne me verrez point jusqu’à ce qu’il arrive que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du *Seigneur[150] !

Commentaires :

Jamais nous ne voyons le Seigneur satisfaire la curiosité. Quand on Lui demande si les élus sont en petit nombre, Il en profite pour parler à la conscience, comme pour dire à chacun: Ne t'inquiète pas des autres; fais en sorte d'être de ce nombre. Certes la porte est étroite, mais le royaume est assez vaste pour accueillir tous ceux qui désirent y entrer maintenant. Et si tu ne veux pas de cette porte étroite (v. 24), tu n'auras devant toi plus tard qu'une porte fermée (v. 25). Quoi de plus solennels que ces coups frappés, que ces vains appels et que cette réponse terrible: «Je ne vous connais pas»! Il y a erreur, s'écrieront certains, j'ai pourtant eu des parents chrétiens, je suis allé régulièrement aux réunions, j'ai lu ma Bible et chanté des cantiques. Mais le Seigneur ne recevra dans son ciel que ceux qui L'auront ici-bas reçu dans leur cœur.

Ces paroles sévères, Jésus les adresse tout spécialement à la nation d'Israël. Pendant qu'Hérode «ce renard» cruel et rusé ravageait «la couvée» d'Israël, son Roi véritable avait cherché à la rassembler (v. 34). Mais on n'avait pas voulu de Lui ni de sa grâce, et maintenant le Seigneur de gloire, abandonnant la maison, son «chez soi» où Il n'avait pas été reçu (v. 35; Jean 1 v. 11), poursuit sa marche vers la croix.

10

Février

Lecture : Luc 14 v. 1 à 14

1 Et il arriva que, comme il entrait, un sabbat, dans la maison d’un des principaux des pharisiens pour manger du pain, ils l’observaient.

2 Et voici, il y avait un homme hydropique devant lui. 3 Et Jésus, répondant, parla aux docteurs de la loi et aux pharisiens, disant : Est-il permis de guérir, un jour de sabbat? 4 Et ils se turent. Et l’ayant pris, il le guérit, et le renvoya. 5 Et répondant, il leur dit : Qui sera celui de vous, qui, ayant un âne[151] ou un bœuf, lequel vienne à tomber dans un puits, ne l’en retire aussitôt le jour du sabbat ? 6 Et ils ne pouvaient répliquer à ces choses.

7 Or il dit une parabole aux conviés, observant comment ils choisissaient les premières places ; et il leur disait : 8 Quand tu seras convié par quelqu’un à des noces, ne te mets pas à table à la première place, de peur qu’un plus honorable que toi ne soit convié par lui, 9 et que celui qui vous a conviés, toi et lui, ne vienne et ne te dise : Fais place à celui-ci ; et qu’alors tu ne te mettes avec honte à occuper la dernière place. 10 Mais, quand tu seras convié, va et assieds-toi à la dernière place, afin que, quand celui qui t’a convié viendra, il te dise : Ami, monte plus haut. Alors tu auras de la gloire devant tous ceux qui seront à table avec toi. 11 Car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé.

12 Et il dit aussi à celui qui l’avait convié : Quand tu fais un dîner ou un souper, n’appelle pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; de peur qu’eux aussi ne te convient à leur tour, et que la pareille ne te soit rendue. 13 Mais quand tu fais un festin[152], convie les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles ; 14 et tu seras bienheureux, car ils n’ont pas de quoi te rendre la pareille : car la pareille te sera rendue en la résurrection des justes.

Commentaires :

De nouveau nous trouvons le Seigneur chez un pharisien. Il y est cette fois encore, l'objet d'une franche malveillance. On l'observe (v. 1) pour le prendre en faute sur la question du sabbat. Mais Jésus guérit l'homme hydropique et comme au ch. 13 v. 15, ferme la bouche à ses adversaires. Puis c'est son tour de les observer (v. 7). Son œil auquel rien n'échappe considère la course aux meilleures places autour de la table. Il en est ainsi dans le monde. C'est à qui obtiendra le plus d'honneur ou les meilleurs morceaux. Mais pour nous chrétiens, la dernière place est toujours celle où nous serons le plus heureux parce que c'est celle où nous rencontrerons Jésus! Nous n'avons en effet pas besoin de nous demander depuis quelle place le Seigneur a fait ces observations. Car le pharisien ne semble guère avoir été disposé à le faire monter plus haut.

Si Jésus a une leçon pour les convives, Il en a une aussi pour le maître de maison. Aux premiers Il a appris à choisir leur place, au second Il enseigne à choisir ses invités. Le Seigneur veut toujours nous faire examiner le motif qui nous fait agir. Est-ce l'espoir d'obtenir des avantages ou de la considération? Ou l'amour qui se satisfait dans le dévouement pour Lui?

11

Février

Lecture : Luc 14 v. 15 à 35

15 Et un de ceux qui étaient à table, ayant entendu ces choses, lui dit : Bienheureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu.

16 Et il lui dit : Un homme fit un grand souper et y convia beaucoup de gens. 17 Et à l’heure du souper, il envoya son esclave dire aux conviés : Venez, car déjà tout est prêt. 18 Et ils commencèrent tous unanimement à s’excuser. Le premier lui dit : J’ai acheté un champ, et il faut nécessairement que je m’en aille et que je le voie ; je te prie, tiens-moi pour excusé. 19 Et un autre dit : J’ai acheté cinq couples de bœufs, et je vais les essayer ; je te prie, tiens-moi pour excusé. 20 Et un autre dit : J’ai épousé une femme, et à cause de cela je ne puis aller. 21 Et l’esclave, s’en étant retourné, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison, en colère, dit à son esclave : Va-t’en promptement dans les rues et dans les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, et les estropiés, et les aveugles, et les boiteux. 22 Et l’esclave dit : Maître, il a été fait ainsi que tu as commandé, et il y a encore de la place. 23 Et le maître dit à l’esclave : Va-t’en dans les chemins et [le long des] haies, et contrains [les gens] d’entrer, afin que ma maison soit remplie ; 24 car je vous dis, qu’aucun de ces hommes qui ont été conviés ne goûtera de mon souper.

25 Et de grandes foules allaient avec lui. Et se tournant, il leur dit : 26 Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple. 27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple.

28 Car quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne s’asseye premièrement et ne calcule la dépense, [pour voir] s’il a de quoi l’achever ? 29 de peur que, en ayant jeté le fondement et n’ayant pu l’achever, tous ceux qui le voient ne se mettent à se moquer de lui, 30 disant : Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever. 31 Ou, quel est le roi qui, partant pour faire la guerre à un autre roi, ne s’asseye premièrement et ne délibère s’il peut, avec dix mille [hommes], résister à celui qui vient contre lui avec vingt mille ? 32 Autrement, pendant qu’il est encore loin, il lui envoie une ambassade et s’informe des [conditions] de paix. 33 Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il a, ne peut être mon disciple.

34 Le sel donc est bon ; mais si le sel aussi a perdu sa saveur, avec quoi l’assaisonnera-t-on ? 35 Il n’est propre, ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

Commentaires :

De tous les gens conviés à ce grand souper, c'est à qui trouvera la plus mauvaise excuse. Attend-on en effet d'avoir acheté un champ pour le voir, des bœufs pour connaître leur force? Celui qui venait de se marier aurait pu amener sa jeune femme au festin. En déclinant l'invitation, non seulement ils manquent la fête mais ils offensent le maître de maison.

Au grand souper de sa grâce, Dieu a convié d'abord le peuple juif, puis sur son refus, tous ceux qui ne peuvent cacher leur pauvreté, leur infirmité, leur misère. Ce sont de telles créatures qui vont remplir son ciel (comp. v. 21 fin avec v. 13). Il y reste encore des places vides… la vôtre si vous ne l'avez pas déjà prise.

Le v. 26 nous apprend simplement que, si quelqu'un était empêché de devenir disciple de Christ, y compris par ses propres parents, cet obstacle deviendrait aussitôt haïssable. Il faut venir à Lui (v. 26) et ensuite venir après Lui (v. 27). Mais l'ennemi est redoutable. Insensé celui qui se mettrait en route sans avoir calculé la dépense: Celle-ci est grande, car il s'agit de renoncer à tout ce qu'on a (v. 33). Si on porte la croix, on ne peut se charger d'autres bagages. Mais le gain est incomparable: c'est Christ Lui-même (Phil. 3 v. 8).

12

Février

Lecture : Luc 15 v. 1 à 10

1 Et tous les publicains et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre. 2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Celui-ci reçoit des pécheurs, et mange avec eux.

3 Et il leur dit cette parabole, disant : 4 Quel est l’homme d’entre vous, qui, ayant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert, et ne s’en aille après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? 5 et l’ayant trouvée, il la met sur ses propres épaules, bien joyeux ; 6 et, étant de retour à la maison, il appelle les amis et les voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis perdue. 7 Je vous dis, qu’ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance.

8 Ou quelle est la femme, qui, ayant dix drachmes[153], si elle perd une drachme, n’allume la lampe et ne balaye la maison, et ne cherche diligemment jusqu’à ce qu’elle l’ait trouvée ? 9 et l’ayant trouvée, elle assemble les amies et les voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue. 10 Ainsi, je vous dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.

Commentaires :

Les trois paraboles de ce chapitre forment un ensemble merveilleux. La condition d'un pécheur nous y est présentée sous trois aspects: celui de la brebis, de la drachme et de l'enfant, tous trois perdus; et son salut comme accompli en amour à la fois par le Fils (le bon Berger) par le Saint Esprit (la femme diligente) et par le Père.

Non seulement le tendre Berger cherche sa brebis «jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée» (v. 4; comp. v. 8 fin) mais Il la charge ensuite sur ses propres épaules pour la conduire à la maison.

Comme cette drachme, pièce de monnaie à l'effigie du souverain qui l'a émise, l'homme est à l'image de Celui qui l'a créé. Mais perdu, à quoi pouvait-il servir? Il est devenu inutile (Rom. 3 v. 12). Alors le Saint Esprit «allumant la lampe» s'est mis à l'œuvre diligemment et Il nous a trouvés dans nos ténèbres et dans notre poussière.

Chaque parabole mentionne la joie du propriétaire légitime, une joie qui cherche à être partagée. Celle de Dieu rencontre un écho chez les anges. Si nous entendons ceux-ci chanter au moment de la création (Job 38 v. 7) puis lors de la naissance du Sauveur (ch. 2 v. 13), l'allégresse remplit aussi le ciel «pour un seul pécheur qui se repent». Le prix d'une âme est si grand aux yeux du Dieu d'amour!

13

Février

Lecture : Luc 15 v. 11 à 32

11 Et il dit : Un homme avait deux fils ; 12 et le plus jeune d’entre eux dit à son père : Père, donne-moi la part du bien qui me revient. Et il leur partagea son bien. 13 Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, s’en alla dehors en un pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant dans la débauche. 14 Et après qu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença d’être dans le besoin. 15 Et il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de ce pays-là, et celui-ci l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. 16 Et il désirait de remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; et personne ne lui donnait [rien]. 17 Et étant revenu à lui-même, il dit : Combien de mercenaires[154] de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! 18 Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; 19 je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires[155]. 20 Et se levant, il vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et, courant [à lui], se jeta à son cou et le couvrit de baisers. 21 Et le fils lui dit : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. 22 Mais le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus belle[156] robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds ; 23 et amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; 24 car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils se mirent à faire bonne chère.

25 Or son fils aîné était aux champs ; et comme il revenait et qu’il approchait de la maison, il entendit la mélodie et les danses ; 26 et, ayant appelé l’un des serviteurs, il demanda ce que c’était. 27 Et il lui dit : Ton frère est venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf. 28 Et il se mit en colère et ne voulait pas entrer. Et son père étant sorti, le pria. 29 Mais lui, répondant, dit à son père : Voici tant d’années que je te sers[157], et jamais je n’ai transgressé ton commandement ; et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; 30 mais quand celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as tué pour lui le veau gras. 31 Et il lui dit : [Mon] enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; 32 mais il fallait faire bonne chère et se réjouir ; car celui-ci, ton frère, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.

Commentaires :

Un premier tableau nous présente ce jeune homme qui considère son père comme un obstacle à son bonheur et qui s'en va, loin de sa présence, dissiper follement tout ce qu'il a reçu de lui. La scène suivante nous le montre dans le pays éloigné réduit à la pire déchéance, au dénuement le plus complet. Chacun de nous a-t-il jusqu'ici reconnu se propre histoire? Puisse-t-elle alors s'achever de la même manière! Sous le poids de sa misère, le prodigue revient à lui-même, se souvient des ressources de la maison paternelle, se lève, prend le chemin du retour… Et c'est le troisième tableau: l'empressement du père qui se porte à sa rencontre, les bras ouverts, les baisers, la confession suivie du plein pardon, les haillons échangés contre la plus belle robe…

Ami qui réalisez votre misère morale, ce récit vous apprend quelles sont envers vous les dispositions du cœur de Dieu. Ne craignez pas d'aller à Lui. Vous serez reçu comme ce fils.

Hélas! Le père ne peut faire partager complètement sa joie. Le frère aîné qui n'aurait pas hésité à faire bonne chère avec ses amis pendant que son frère était perdu, refuse de prendre part à la fête. Figure du peuple juif obstiné dans son légalisme, mais aussi de tous les propres justes dont le cœur est fermé à la grâce de Dieu.

14

Février

Lecture : Luc 16 v. 1 à 13

1 Et il dit aussi à ses disciples : Il y avait un homme riche qui avait un économe[158] ; et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens. 2 Et l’ayant appelé, il lui dit : Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration ; car tu ne pourras plus administrer. 3 Et l’économe dit en lui-même : Que ferai-je, car mon maître m’ôte l’administration ? Je ne puis pas bêcher la terre ; j’ai honte de mendier : 4 je sais ce que je ferai, afin que, quand je serai renvoyé de mon administration, je sois reçu dans leurs maisons. 5 Et ayant appelé chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? 6 Et il dit : Cent baths[159] d’huile. Et il lui dit : Prends ton écrit, et assieds-toi promptement et écris cinquante. 7 Puis il dit à un autre : Et toi, combien dois-tu ? Et il dit : Cent cors de froment. Et il lui dit : Prends ton écrit, et écris quatre-vingts. 8 Et le maître loua l’économe injuste parce qu’il avait agi prudemment. Car les fils de ce siècle[160] sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière. 9 Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes[161], afin que, quand vous viendrez[162] à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels.

10 Celui qui est fidèle dans ce qui est très-petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui est injuste dans ce qui est très-petit, est injuste aussi dans ce qui est grand. 11 Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes[163], qui vous confiera les vraies ? 12 Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre ?

13 Nul serviteur ne peut servir[164] deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et les richesses[165].

Commentaires :

Il nous étonne, ce maître qui approuve son serviteur malhonnête, comme aussi nous étonne la conclusion du Seigneur: «Faites-vous des amis avec les richesses injustes…» (v. 9). Mais cet adjectif nous fournit la clé de la parabole. Rien ici-bas n'appartient à l'homme. Les richesses qu'il prétend posséder sont en réalité toutes à Dieu; ce sont donc des richesses injustes. Placé sur la terre en vue de l'administrer, l'homme s'est comporté comme un voleur. Il a détourné à son profit, pour satisfaire ses convoitises, ce que Dieu avait mis entre ses mains pour Son propre service. Mais il peut encore se repentir et se mettre à employer pour les autres et en vue de l'avenir les biens du divin Propriétaire tant qu'ils sont entre ses mains.

L'économe du ch. 12 v. 42 était fidèle et prudent; celui-ci est infidèle, toutefois il agit aussi prudemment, et c'est cette qualité que lui reconnaît son maître. Si les gens du monde montrent une telle prévoyance, ne devrions-nous pas, nous qui sommes «fils de la lumière», penser davantage aux vraies richesses (v. 11; ch. 12 v. 33).

Le v. 13 nous rappelle que nous n'avons pas deux cœurs: un pour Christ, l'autre pour Mammon et les choses de ce monde. Qui voulons-nous aimer et servir (1 Rois 18 v. 21)?

15

Février

Lecture : Luc 16 v. 14 à 31

14 Et les pharisiens aussi, qui étaient avares, entendirent toutes ces choses, et ils se moquèrent de lui. 15 Et il leur dit : Vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes ; mais Dieu connaît vos cœurs : car ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu.

16 La loi et les prophètes [ont été] jusqu’à Jean ; dès lors le royaume de Dieu est annoncé[166] et chacun use de violence pour y entrer. 17 Or il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu’il ne l’est qu’un seul trait de lettre de la loi tombe.

18 Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet adultère ; et quiconque épouse une femme répudiée par son mari, commet adultère.

19 Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui faisait joyeuse chère, chaque jour, splendidement. 20 Et il y avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d’ulcères, 21 et qui désirait de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; mais les chiens aussi venaient lécher ses ulcères. 22 Et il arriva que le pauvre mourut, et qu’il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham[167]. Et le riche aussi mourut, et fut enseveli. 23 Et, en hadès[168], levant ses yeux, comme il était dans les tourments, il voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. 24 Et s’écriant, il dit : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt, et qu’il rafraîchisse ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. 25 Mais Abraham dit : [Mon] enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux ; et maintenant lui est consolé ici, et toi tu es tourmenté. 26 Et outre tout cela, un grand gouffre est fermement établi entre nous et vous ; en sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent, et que ceux qui [veulent passer] de là ne traversent pas non plus vers nous. 27 Et il dit : Je te prie donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père, 28 car j’ai cinq frères, en sorte qu’il les adjure ; de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment. 29 Mais Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. 30 Mais il dit : Non, père Abraham ; mais si quelqu’un va des morts vers eux, ils se repentiront. 31 Et il lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts.

Commentaires :

À ces pharisiens avares, Jésus déclare que Dieu connaît leur cœur et juge autrement que les hommes. Sur les plus grandes œuvres, réussites et ambitions terrestres, est écrite la terrible appréciation du v. 15: «une abomination devant Dieu». Aussi, quels renversements de situations apparaîtront dans l'autre monde! Le Seigneur en donne un exemple saisissant. Ce riche était précisément un économe infidèle. Bien qu'ayant son prochain à sa porte, il employait pour lui-même, dans le luxe et l'égoïsme ce que Dieu l'avait chargé d'administrer sur la terre. Mais le même événement survient pour le riche comme pour le pauvre: c'est la mort; tôt ou tard chacun la rencontre. Et ce récit, fait par Celui qui ne peut mentir, prouve que notre histoire n'est pas terminée pour autant. Elle comporte encore le chapitre définitif dont le Seigneur, tournant un instant la page, nous permet de lire quelques lignes. Que découvrons-nous dans cet au-delà sur lequel tant d'hommes en frissonnant s'interrogent? Un lieu de bonheur et un lieu de tourment! Alors il sera impossible de passer de l'un dans l'autre, trop tard pour croire, mais aussi trop tard pour annoncer l'évangile. «Voici, c'est maintenant le jour du salut» (2 Cor. 6 v. 2).

16

Février

Lecture : Luc 17 v. 1 à 19

1 Or il dit à ses disciples : Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales[169] ; mais malheur à celui par qui ils arrivent ! 2 Mieux lui vaudrait qu’on lui mît au cou une meule d’âne[170], et qu’il fût jeté dans la mer, que de scandaliser un de ces petits. 3 Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère pèche, reprends-le, et s’il se repent, pardonne-lui ; 4 et si sept fois le jour il pèche contre toi, et que sept fois il retourne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras.

5 Et les apôtres dirent au Seigneur : Augmente-nous la foi. 6 Et le Seigneur dit : Si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait.

7 Mais qui est celui d’entre vous, qui, ayant un esclave labourant ou paissant [le bétail], quand il revient des champs, dise : Avance-toi de suite et[171] mets-toi à table ? 8 Ne lui dira-t-il pas au contraire : Apprête-moi à souper et ceins-toi, et me sers jusqu’à ce que j’aie mangé et bu ; et après cela, tu mangeras et tu boiras, toi ? 9 Est-il obligé à l’esclave de ce qu’il a fait ce qui avait été commandé ? Je ne le pense pas. 10 Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites : Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait.

11 Et il arriva qu’en allant à Jérusalem, il traversait la Samarie et la Galilée. 12 Et comme il entrait dans un village, dix hommes lépreux le rencontrèrent ; et ils s’arrêtèrent de loin ; 13 et ils élevèrent la voix, disant : Jésus, maître[172], aie pitié de nous ! 14 Et les voyant, il leur dit : Allez, montrez-vous aux sacrificateurs[173]. Et il arriva qu’en s’en allant ils furent rendus nets. 15 Or l’un d’entre eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix ; 16 et il se jeta sur sa face aux pieds de Jésus[174], lui rendant grâces. Et c’était un Samaritain. 17 Et Jésus, répondant, dit : Les dix n’ont-ils pas été rendus nets ? Et les neuf, où sont-ils ? 18 Il ne s’en est point trouvé qui soient revenus pour donner gloire à Dieu, si ce n’est cet étranger. 19 Et il lui dit : Lève-toi, et t’en va ; ta foi t’a guéri[175].

Commentaires :

Il est normal que le monde où règne le mal soit rempli de scandales et d'occasions de chute. Mais qu'un chrétien puisse être en piège à de plus faibles que lui est une chose infiniment triste… et solennelle pour lui.

Celui qui pardonne (ch. 7 v. 48) enseigne ici comment pardonner (v. 3, 4). Toutefois les apôtres sentent que pour agir selon ces principes de grâce ils ont besoin de plus de foi et ils la demandent au Seigneur. Il leur répond qu'une autre vertu est indispensable: l'obéissance, parce que c'est dans la connaissance et dans l'accomplissement de la volonté de Dieu que nous pourrons compter sur Lui. Oui, la foi ne se sépare pas de l'obéissance ni celle-ci de l'humilité. Esclaves inutiles: c'est ce que nous devons penser de nous-mêmes, car Dieu peut travailler sans nous et s'Il nous emploie c'est pure grâce de sa part. Mais ce n'est pas ce que le Seigneur pense de ceux qui sont ses amis (comp. v. 7, 8 et ch. 12 v. 37; Jean 15 v. 15).

Dix lépreux rencontrent Jésus, élèvent la voix vers Lui et s'en vont guéris. Un seul, le Samaritain, tient à remercier son Sauveur. Ainsi dans la grande chrétienté, parmi tous ceux qui sont sauvés, un petit nombre seulement sait «revenir» pour rendre culte au Seigneur. En faites-vous partie?

17

Février

Lecture : Luc 17 v. 20 à 37

20 Or, étant interrogé par les pharisiens quand viendrait le royaume de Dieu, il leur répondit et dit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention ; 21 et on ne dira pas : Voici, il est ici ; ou, voilà, il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.

22 Et il dit aux disciples : Les jours viendront où vous désirerez de voir l’un des jours du fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. 23 Et on vous dira : Voici, il est ici ; ou, voilà, il est là. N’y allez pas, et ne les suivez pas. 24 Car comme l’éclair qui brille, luit de l’un des côtés de dessous le ciel jusqu’à l’autre côté de dessous le ciel, ainsi sera le fils de l’homme en son jour. 25 Mais auparavant il faut qu’il souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté par cette génération. 26 Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l’homme aussi : 27 on mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint, et les fit tous périr[176]. 28 De même aussi, comme il arriva aux jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; 29 mais, au jour où Lot sortit de Sodome, il plut du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr[177] ; 30 il en sera de même au jour où le fils de l’homme sera manifesté. 31 En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit[178] et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les emporter ; et pareillement que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière. 32 Souvenez-vous de la femme de Lot[179]. 33 Quiconque cherchera à sauver sa vie, la perdra ; et quiconque la perdra, la gagnera[180]. 34 Je vous dis qu’en cette nuit-là deux seront sur un même lit, l’un sera pris et l’autre laissé ; 35 deux femmes moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée ; 36 [deux seront aux champs, l’un sera pris et l’autre laissé]. 37 Et répondant, ils lui disent : Où, Seigneur ? Et il leur dit : Là où est le corps, là aussi s’assembleront les aigles[181].

Commentaires :

Contre toute logique, les pharisiens se préoccupent du moment où viendra le royaume de Dieu… tout en refusant de reconnaître et de recevoir le roi qui se trouve au milieu d'eux (v. 21). Le royaume de Dieu, souvent mentionné dans l'évangile de Luc, est la sphère, le domaine, où les droits de Dieu sont reconnus. Il comprend d'abord le ciel — et pour cette raison nous trouvons aussi, spécialement dans Matthieu, l'expression du royaume des cieux.

Mais il devait aussi s’étendre à Israël et à la terre. Or le Roi, afin de mettre ses sujets à l'épreuve, est venu parmi eux sous une humble apparence, sans «attirer l'attention» (v. 20); et comme tel il a été rejeté. Qu'en est-il résulté? Le fait que le royaume n'existe encore que sous la forme céleste. Il s'établira bien sur la terre, le moment venu, mais par des jugements. Ceux-ci seront soudains et terribles. Le déluge, la destruction subite de Sodome, en sont des illustrations solennelles (et les v. 27 à 30 pourraient tout aussi bien caractériser notre époque). Cependant il existe un autre domaine où les droits moraux du Seigneur sont reconnus dès maintenant: ce sont les cœurs de ceux qui Lui appartiennent. Ami, votre cœur est-il «une province» du royaume de Dieu?

18

Février

Lecture : Luc 18 v. 1 à 17

1 Et il leur dit aussi une parabole, pour [montrer] qu’ils devaient toujours prier et ne pas se lasser, 2 disant : Il y avait dans une ville un certain juge qui ne craignait pas Dieu et qui ne respectait pas les hommes ; 3 et dans cette ville-là il y avait une veuve, et elle alla vers lui, disant : Venge-moi de mon adversaire. 4 Et il ne le voulut pas pour un temps. Mais après cela, il dit en lui-même : Quoique je ne craigne pas Dieu et que je ne respecte pas les hommes, 5 néanmoins, parce que cette veuve m’ennuie, je lui ferai justice, de peur que, revenant sans cesse, elle ne me rompe[182] la tête. 6 Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge inique[183]. 7 Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience [avant d’intervenir] pour eux ? 8 Je vous dis que bientôt il leur fera justice. Mais le fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ?

9 Et il dit aussi cette parabole à quelques-uns qui se confiaient en eux-mêmes comme s’ils étaient justes, et qui tenaient le reste des hommes pour rien : 10 Deux hommes montèrent au temple pour prier, l’un pharisien, et l’autre publicain. 11 Le pharisien, se tenant à l’écart, priait en lui-même en ces termes : Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont ravisseurs, injustes, adultères ; ou même comme ce publicain. 12 Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède. 13 Et le publicain, se tenant loin, ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine, disant : Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur[184] ! 14 Je vous dis que celui-ci descendit en sa maison justifié plutôt que l’autre ; car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé.

15 Et on lui apporta aussi les petits enfants, afin qu’il les touchât ; et les disciples, le voyant, reprirent ceux [qui les apportaient]. 16 Mais Jésus, les ayant appelés, dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels[185] est le royaume de Dieu. 17 En vérité, je vous dis : Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point.

Commentaires :

La parabole de la veuve et du juge inique nous encourage à prier avec persévérance (Rom. 12 v. 12 fin; Col. 4 v. 2). En effet, si un homme méchant finit par se laisser fléchir, à plus forte raison le Dieu d'amour interviendra-t-il pour délivrer «ses élus». Il tarde quelquefois à le faire, parce que le fruit qu'Il attend n'est pas mûr, mais n'oublions pas que Lui-même se contraint à user de patience, car son amour le porterait à agir aussitôt (fin du v. 7). Il viendra un temps, celui de la tribulation finale, où ce passage prendra toute sa force pour les élus du peuple juif.

Le pharisien plein de lui-même qui présente à Dieu sa propre justice et le publicain qui se tient à l'écart dans une profonde conviction de péché, sont moralement les descendants respectifs de Caïn et d'Abel (mais ce dernier se savait justifié). Le seul titre qui nous donne le droit de nous approcher de Dieu est celui de pécheur. Il est humiliant pour l'homme d'avoir à mettre de côté à la fois ses œuvres (v. 11) et aussi ses raisonnements, sa sagesse, son expérience. Mais les vérités divines du royaume ne peuvent être saisies que par la simple foi, dans la confiance du petit enfant nous offre une image si touchante. Le Seigneur lorsqu'Il viendra, trouvera-t-il en nous une telle foi (v. 8)?

19

Février

Lecture : Luc 18 v. 18 à 34

18 Et un des chefs [du peuple] l’interrogea, disant : Bon maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle ? 19 Et Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, sinon un [seul], Dieu. 20 Tu sais les commandements : Ne commets point adultère ; ne tue point ; ne dérobe point ; ne dis point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère. 21 Et il dit : J’ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse. 22 Et quand Jésus eut entendu cela, il lui dit : Une[186] chose te manque encore : vends tout ce que tu as, et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; et viens, suis-moi. 23 Et lui, ayant entendu ces choses, devint fort triste ; car il était extrêmement riche.

24 Et Jésus, voyant qu’il était devenu fort triste, dit : Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront-ils dans le royaume de Dieu ! 25 Car il est plus facile qu’un chameau entre par un trou d’aiguille, qu’un riche n’entre dans le royaume de Dieu. 26 Et ceux qui entendirent cela, dirent : Et qui peut être sauvé ? 27 Et il dit : Les choses qui sont impossibles aux hommes, sont possibles à Dieu.

28 Et Pierre dit : Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. 29 Et il leur dit : En vérité, je vous dis, qu’il n’y a personne qui ait quitté maison, ou parents, ou frères, ou femme, ou enfants, pour l’amour du royaume de Dieu, 30 qui ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci, et, dans le siècle qui vient, la vie éternelle.

31 Et prenant à lui les douze, il leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et toutes les choses qui sont écrites par les prophètes touchant le fils de l’homme seront accomplies : 32 car il sera livré aux nations ; on se moquera de lui, et on l’injuriera, et on crachera contre lui ; 33 et après qu’ils l’auront fouetté, ils le mettront à mort ; et le troisième jour il ressuscitera. 34 Et ils ne comprirent rien de ces choses ; et cette parole leur était cachée, et ils ne comprirent[187] pas les choses qui étaient dites.

Commentaires :

En présence de ce chef du peuple, apparemment doué des plus nobles qualités, tout autre que Jésus n'aurait pas manqué de se dire: voilà quelqu'un qui va me faire honneur, un disciple de choix qu'il faut chercher à retenir. Mais c'est au cœur que Dieu regarde (1 Sam. 16 v. 7), et le Seigneur va sonder celui de cet homme.

«Que faut-il que j'aie fait?» a été sa question. Sur ce terrain, Jésus ne peut que lui rappeler la loi. Mais pourquoi aurait-il dérobé? Il était riche; tué ou porté un faux témoignage? Il avait une réputation à ménager; manqué d'honneur à ses parents qui lui avaient laissé probablement un bel héritage? En réalité, il enfreint le premier commandement puisque son dieu ce sont ses richesses (Ex. 20 v. 3). La tristesse de cet homme, qui humainement possédait tout pour être heureux: situation en vue, immense fortune et la jeunesse pour en jouir, prouve à ceux qui envient de tels avantages, que rien de tout cela ne donne le bonheur. Au contraire, si le cœur s'y attache, ce sont des entraves pour suivre Jésus et avoir part à la vie éternelle. Lui-même allait accomplir l'œuvre qui nous y donne accès. Dans ces v. 32 et 33, il nous faut méditer chaque expression en nous disant: Jésus a souffert ainsi pour moi.

20

Février

Lecture : Luc 18 v. 35 à 43 ; 19 v. 1 à 10

35 Et il arriva, lorsqu’il fut venu dans le voisinage de Jéricho, qu’un aveugle était assis sur le bord du chemin et mendiait. 36 Et entendant la foule qui passait, il demanda ce que c’était. 37 Et on lui rapporta que Jésus le Nazaréen passait. 38 Et il cria, disant : Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! 39 Et ceux qui allaient devant le reprirent afin qu’il se tût ; mais il criait d’autant plus fort : Fils de David ! aie pitié de moi. 40 Et Jésus, s’étant arrêté, ordonna qu’on le lui amenât ; et comme il s’approchait, il l’interrogea, [disant] : 41 Que veux-tu que je te fasse ? Et il dit : Seigneur, que je recouvre la vue. 42 Et Jésus lui dit : Recouvre la vue, ta foi t’a guéri[188]. 43 Et à l’instant il recouvra la vue et le suivit, glorifiant Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, donna louange à Dieu.

Chapitre 19 - 1 Et il entra dans Jéricho, et traversa [la ville]. 2 Et voici, un homme, appelé du nom de Zachée : et il était chef de publicains, et il était riche ; 3 et il cherchait à voir Jésus, quel il était ; et il ne pouvait, à cause de la foule, car il était petit de taille. 4 Et, courant en avant, il monta sur un sycomore pour le voir ; car il allait passer là. 5 Et quand il fut venu à cet endroit, Jésus, regardant, le vit, et lui dit : Zachée, descends vite ; car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison.

6 Et il descendit à la hâte, et le reçut avec joie. 7 Et voyant cela, tous murmuraient, disant qu’il était entré chez un pécheur pour y loger. 8 Et Zachée, se tenant là, dit au Seigneur : Voici, Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres ; et si j’ai fait tort à quelqu’un par une fausse accusation, je lui rends le quadruple. 9 Et Jésus lui dit : Aujourd’hui [le] salut est venu[189] à cette maison, vu que lui aussi est fils d’Abraham ; 10 car le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

Commentaires :

La visite du Seigneur Jésus à Jéricho est probablement l'unique occasion donnée à ces deux hommes de le rencontrer. En dépit des obstacles, ils ont su ne pas la manquer (comp. ch. 16 v. 16).

Considérons cet aveugle; il ne peut voir le Sauveur qui passe, et de plus la foule cherche à le faire taire; mais il crie d'autant plus fort et obtient la réponse à la foi. Quant à Zachée, sa petite taille et la même foule qui se presse autour de Jésus, l'empêchent de le distinguer. Alors il court pour devancer le cortège et escalade un arbre sans se préoccuper du qu'en-dira-t-on. Lui aussi triomphe des difficultés et quelle récompense il obtient! Nous imaginons sa confusion et sa joie en s'entendant appeler par son nom, invité à descendre vite pour accueillir le Seigneur dans sa propre maison.

Cher ami, Jésus passe encore maintenant près de toi, apportant le salut (v. 9). Ne te laisse arrêter ni par ton incapacité naturelle, ni par les formes d'une fausse religion qui, comme cette foule, empêche de voir «Jésus comme il est»; ni non plus par la crainte de l'opinion d'autrui. Le Maître t'appelle par ton nom: «Il faut que je demeure aujourd'hui dans ton cœur. Vas-tu le laisser passer?

21

Février

Lecture : Luc 19 v. 11 à 28

11 Et comme ils entendaient ces choses, il ajouta et [leur] dit une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’ils pensaient que le royaume de Dieu allait immédiatement paraître. 12 Il dit donc : Un homme noble[190] s’en alla dans un pays éloigné, pour recevoir un royaume[191] et revenir. 13 Et ayant appelé dix de ses propres esclaves, il leur donna dix mines, et leur dit : Trafiquez jusqu’à ce que je vienne. 14 Or ses concitoyens[192] le haïssaient ; et ils envoyèrent après lui une ambassade, disant : Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous. 15 Et il arriva, à son retour, après qu’il eut reçu le royaume[193], qu’il commanda d’appeler auprès de lui ces esclaves auxquels il avait donné l’argent, afin qu’il sût combien chacun aurait gagné par son trafic. 16 Et le premier se présenta, disant : Maître[194], ta mine a produit dix mines. 17 Et il lui dit : Bien, bon esclave, parce que tu as été fidèle en ce qui est très-peu de chose, aie autorité sur dix villes. 18 Et le second vint, disant : Maître, ta mine a produit cinq mines. 19 Et il dit aussi à celui-ci : Et toi, sois [établi] sur cinq villes. 20 Et un autre vint, disant : Maître, voici ta mine, que j’ai gardée déposée dans un linge ; 21 car je t’ai craint, parce que tu es un homme sévère : tu prends ce que tu n’as pas mis, et tu moissonnes ce que tu n’as pas semé. 22 Il lui dit : Je te jugerai par ta propre parole[195], méchant esclave : tu savais que moi je suis un homme sévère, prenant ce que je n’ai pas mis et moissonnant ce que je n’ai pas semé ; 23 et pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque, et quand je serais venu je l’eusse retiré avec l’intérêt ? 24 Et il dit à ceux qui étaient présents : Ôtez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. 25 — Et ils lui dirent : Seigneur, il a dix mines. 26 — Car je vous dis qu’à quiconque a, il sera donné ; et à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. 27 Mais ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici et tuez-les devant moi.

28 Et ayant dit ces choses, il allait devant eux, montant à Jérusalem.

Commentaires :

Cette parabole nous présente à la fois le rejet du Seigneur Jésus comme roi (v. 14) et la responsabilité des siens pendant le temps de son absence. Dans celle des «talents» en Matt. 25, chaque esclave a reçu une somme différente selon la souveraineté du maître, mais la récompense est la même. Dans celle-ci au contraire, une mine a été confiée à chaque esclave, tandis que la rémunération est proportionnelle à son activité. À chaque croyant, Dieu fait don du même salut, de la même Parole, du même Esprit, sans parler des grâces variées dispensées à chacun. En revanche, tous n'ont pas le même zèle pour faire valoir ces dons à la gloire de leur Maître absent. Car le secret du service, c'est l'amour éprouvé pour Celui que l'on sert. Plus cet amour est grand, plus grand est le dévouement. C'est parce qu'il haïssait son maître, le trouvant sévère et injuste, que le troisième serviteur n'a pas travaillé pour lui. Il représente tous les soi-disant chrétiens à qui Dieu ôtera ce qu'ils paraissent avoir (v. 26). Mais il arrive, malheureusement à de vrais enfants de Dieu, d'accepter les dons tout en refusant le service, frustrant le Seigneur et finalement eux-mêmes, du fruit dont Il les aurait fait jouir avec Lui.

22

Février

Lecture : Luc 19 v. 29 à 48

29 Et il arriva, comme il approchait de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée des Oliviers, qu’il envoya deux de ses disciples, 30 disant : Allez au village qui est vis-à-vis ; et y étant entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel jamais aucun homme[196] ne s’assit ; détachez-le, et amenez-le. 31 Et si quelqu’un vous demande pourquoi vous le détachez, vous lui direz ainsi : Le Seigneur en a besoin. 32 Et ceux qui étaient envoyés, s’en allant, trouvèrent [tout] comme il le leur avait dit. 33 Et comme ils détachaient l’ânon, les maîtres de celui-ci leur dirent : Pourquoi détachez-vous l’ânon ? 34 Et ils dirent : Parce que le Seigneur en a besoin. 35 Et ils l’amenèrent à Jésus ; et ayant jeté leurs vêtements sur l’ânon, ils mirent Jésus dessus. 36 Et comme il allait son chemin, ils étendaient leurs vêtements sur le chemin. 37 Et comme il approchait déjà, à la descente de la montagne des Oliviers, toute la multitude des disciples, se réjouissant, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, 38 disant : Béni soit le roi qui vient au nom du *Seigneur[197] ! Paix au ciel, et gloire dans les lieux très-hauts ! 39 Et quelques-uns des pharisiens lui dirent du milieu de la foule : Maître, reprends tes disciples. 40 Et répondant, il leur dit : Je vous dis que si ceux-ci se taisent, les pierres crieront.

41 Et quand il fut proche, voyant la ville, il pleura sur elle, disant : 42 Si tu eusses connu, toi aussi, au moins en cette tienne journée, les choses qui appartiennent à ta paix ! mais maintenant elles sont cachées devant tes yeux. 43 Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées, et t’environneront, et te serreront de tous côtés, 44 et te renverseront par terre, toi et tes enfants au dedans de toi ; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as point connu le temps de ta visitation[198].

45 Et il entra au temple, et se mit à chasser dehors ceux qui y vendaient et qui y achetaient, 46 leur disant : Il est écrit : «Ma maison est une maison de prière»[199]; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs[200].

47 Et il enseignait tous les jours dans le temple ; et les principaux sacrificateurs et les scribes, et les principaux du peuple, tâchaient de le faire mourir. 48 Et ils ne trouvaient rien qu’ils pussent faire ; car tout le peuple se tenait suspendu à ses lèvres pour l’entendre.

Commentaires :

Le chemin du Seigneur approche de son terme: cette ville de Jérusalem vers laquelle, dès le ch. 9 v. 51, il avait dressé résolument sa face sachant ce qui l'y attendait. Pourtant, un bref moment, les disciples peuvent penser que son règne va immédiatement paraître (comp. v. 11). Jésus montre sa souveraineté en revendiquant l'ânon (et n'y a-t-il pas dans notre vie tant de choses dont nous pourrions entendre dire: «le Seigneur en a besoin»?; v. 34). Le Roi va faire son entrée majestueuse dans la ville aux acclamations de la foule de ses disciples. Hélas! En contraste avec cette joie, les pharisiens montrent leur indifférence hostile (v. 39). En vérité des pierres seraient plus dociles à l'action de la puissance divine que le cœur endurci du malheureux peuple juif (S.P.). En apercevant la ville, Jésus pleure sur elle. Il sait quelles vont être les tragiques conséquences de son aveuglement. Il voit déjà les légions de Titus, quarante ans plus tard, assiéger la cité coupable (comp. És. 29 v. 3, 6). Des scènes indescriptibles de massacre et de destruction passent devant ses yeux!

Puis entrant dans la ville et dans le temple, Il considère avec non moins de peine le trafic qui remplit ce dernier et, avec une sainte énergie, Il s'emploie à le faire cesser (comp. Éz. 8 v. 6).

23

Février

Lecture : Luc 20 v. 1 à 18

1 Et il arriva, l’un de ces jours[201], comme il enseignait le peuple dans le temple et évangélisait, que les principaux sacrificateurs et les scribes survinrent avec les anciens. 2 Et ils lui parlèrent, disant : Dis-nous par quelle autorité tu fais ces choses, ou qui est celui qui t’a donné cette autorité ? 3 Et répondant, il leur dit : Je vous demanderai, moi aussi, une chose, et dites-moi : 4 Le baptême de Jean était-il du ciel, ou des hommes ? 5 Et ils raisonnèrent entre eux, disant : Si nous disons : Du ciel, il dira : Pourquoi ne l’avez-vous pas cru ? 6 Et si nous disons : Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète. 7 Et ils répondirent qu’ils ne savaient pas d’où [il était]. 8 Et Jésus leur dit : Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses.

9 Et il se mit à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, et la loua à des cultivateurs, et s’en alla hors du pays pour longtemps. 10 Et en la saison, il envoya un esclave aux cultivateurs, afin qu’ils lui donnassent du fruit de la vigne ; mais les cultivateurs, l’ayant battu, le renvoyèrent à vide. 11 Et il envoya encore un autre esclave ; mais l’ayant battu lui aussi, et l’ayant traité ignominieusement, ils le renvoyèrent à vide. 12 Et il en envoya encore un troisième ; mais ils blessèrent aussi celui-ci, et le jetèrent dehors. 13 Et le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut-être que, quand ils verront celui-ci, ils le respecteront. 14 Mais quand les cultivateurs le virent, ils raisonnèrent entre eux, disant : Celui-ci est l’héritier, tuons-le, afin que l’héritage soit à nous. 15 Et l’ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le maître de la vigne ? 16 Il viendra et fera périr ces cultivateurs, et donnera la vigne à d’autres. Et l’ayant entendu, ils dirent : Qu’ainsi n’advienne ! 17 Et lui, les regardant, dit : Qu’est-ce donc que ceci qui est écrit : «La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin» ?[202]. 18 Quiconque tombera sur cette pierre, sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera.

Commentaires :

S'ils s'étaient trouvés au baptême de Jean, les pharisiens n'auraient pas eu besoin de demander au Seigneur par quelle autorité il faisait «ces choses» (voir ch. 7 v. 30). Dieu y avait solennellement désigné son Fils bien-aimé et l'avait revêtu de puissance pour son ministère (ch. 3 v. 22). D'ailleurs tout ce que Jésus faisait ou disait ne montrait-il pas clairement que c'était le Père qui l'avait envoyé (Jean 12 v. 49, 50)?

Le Seigneur donne encore à ces hommes de mauvaise foi une occasion de se reconnaître dans la parabole des méchants cultivateurs. Refusant à Dieu le fruit de l'obéissance, Israël a méprisé, maltraité et parfois mis à mort Ses messagers et Ses prophètes (2 Chron. 36 v. 15). Et lorsque l'amour de Dieu leur a donné son propre Fils, ils n'ont pas hésité à le «jeter hors de la vigne» et à le tuer. Mais le Seigneur énumère les conséquences terribles de ce dernier crime: Dieu fera périr ce peuple méchant. Il confiera à d'autres (pris d'entre les nations) le soin de porter du fruit pour Lui. Enfin, si du temple terrestre il ne doit pas rester pierre sur pierre (ch. 19 v. 44; 21 v. 5, 6), Christ, «la pierre rejetée», deviendra en résurrection le fondement précieux d'une maison spirituelle et céleste qui est l'Assemblée (lire 1 Pier. 2 v. 4…).

24

Février

Lecture : Luc 20 v. 19 à 40

19 Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent, en cette heure même, à mettre les mains sur lui ; et ils craignaient le peuple, car ils connurent qu’il avait dit cette parabole contre eux.

20 Et l’observant, ils envoyèrent des agents secrets, qui feignaient d’être justes, pour le surprendre en [quelque] parole, de manière à le livrer au magistrat et au pouvoir du gouverneur. 21 Et ils l’interrogèrent, disant : Maître, nous savons que tu dis et que tu enseignes justement, et que tu n’as point égard à l’apparence des personnes, mais que tu enseignes la voie de Dieu avec vérité. 22 Nous est-il permis de payer le tribut à César[203], ou non ? 23 Et s’apercevant de leur perfidie, il leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? 24 Montrez-moi un denier ; de qui a-t-il l’image et l’inscription ? Et répondant, ils dirent : De César. 25 Et il leur dit : Rendez donc les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu. 26 Et ils ne pouvaient le surprendre dans ses paroles devant le peuple ; et étonnés de sa réponse, ils se turent.

27 Et quelques-uns des sadducéens, qui nient qu’il y ait une résurrection, s’approchèrent, et l’interrogèrent, 28 disant : Maître, Moïse nous a écrit, que si le frère de quelqu’un meurt, ayant une femme, et qu’il meure sans enfants, son frère prenne la femme et suscite de la postérité[204] à son frère[205]. 29 Il y avait donc sept frères ; et le premier, ayant pris une femme, mourut sans enfants ; 30 et le second [prit la femme, et celui-ci aussi mourut sans enfants] ; 31 et le troisième la prit, et de même aussi les sept : ils ne laissèrent pas d’enfants et moururent ; 32 et après eux tous la femme aussi mourut. 33 Dans la résurrection donc, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme, car les sept l’ont eue pour femme ? 34 Et Jésus leur dit : Les fils de ce siècle[206] se marient et sont donnés en mariage ; 35 mais ceux qui seront estimés dignes d’avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d’entre les morts, ne se marient ni ne sont donnés en mariage, 36 car aussi ils ne peuvent plus mourir ; car ils sont semblables aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. 37 Or que les morts ressuscitent, Moïse même l’a montré, au [titre] : «Du buisson», quand il appelle le *Seigneur : le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob[207]. 38 Or il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous vivent.

39 Et quelques-uns des scribes, répondant, dirent : Maître, tu as bien dit. 40 Et ils n’osèrent plus l’interroger sur rien.

Commentaires :

À la question perfide que posent ces «agents secrets», Jésus répond comme d'habitude en parlant à leur conscience. Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû et d'abord à Dieu l'obéissance et l'honneur (Rom. 13 v. 7).

Quant aux sadducéens, le Seigneur leur prouve la réalité de la résurrection simplement par ce titre que Dieu se donne: «le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob» (v. 37; Ex. 3 v. 6). Lorsque l'Éternel parlait ainsi à Moïse, ces patriarches avaient quitté la terre depuis longtemps. Mais Il se proclamait toujours leur Dieu. Pour Lui, ils étaient donc encore vivants et ils devaient ressusciter. Ces hommes de foi s'étaient attachés à des «choses promises» au-delà de la vie présente et montraient qu'ils les attendaient avec certitude. «C'est pourquoi — est-il souligné — Dieu n'a pas honte… d'être appelé leur Dieu» (Héb. 11 v. 13 à 16). — Croyants, appliquons-nous aussi à montrer autour de nous que nous avons une espérance vivante.

Les pharisiens et les sadducéens correspondent à deux tendances religieuses de tous les temps: d'une part le formalisme légal, l'attachement à des traditions, et à l'opposé le rationalisme (ou modernisme) qui met en doute la Parole et ses vérités fondamentales.

25

Février

Lecture : Luc 20 v. 41 à 47 ; 21 v. 1 à 9

41 Et il leur dit : Comment dit-on que le Christ est fils de David ? 42 Et David lui-même dit, dans le livre des Psaumes : «Le *Seigneur a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, 43 jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour marchepied de tes pieds»[208]. 44 David donc l’appelle seigneur ; et comment est-il son fils ?

45 Et comme tout le peuple écoutait, il dit à ses disciples : 46 Soyez en garde contre les scribes, qui se plaisent à se promener en longues robes, et qui aiment les salutations dans les places publiques, et les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les repas ; 47 qui dévorent les maisons des veuves, et pour prétexte font de longues prières ; — ceux-ci recevront une sentence plus sévère.

Chapitre 21 - 1 Et comme il regardait, il vit des riches qui jetaient leurs dons au trésor. 2 Et il vit aussi une pauvre veuve qui y jetait deux pites[209]. 3 Et il dit : En vérité, je vous dis que cette pauvre veuve a jeté plus que tous [les autres] ; 4 car tous ceux-ci ont jeté aux offrandes [de Dieu] de leur superflu, mais celle-ci y a jeté de sa pénurie, tout ce qu’elle avait pour vivre.

5 Et comme quelques-uns parlaient du temple [et disaient] qu’il était orné de belles pierres et de dons[210], il dit : 6 Quant à ces choses que vous regardez, les jours viendront où il ne sera laissé pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas.

7 Et ils l’interrogèrent, disant : Maître, quand donc ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe quand ces choses devront arriver ? 8 Et il dit : Prenez garde que vous ne soyez séduits ; car plusieurs viendront en mon nom, disant : C’est moi, et le temps est proche ; n’allez point après eux. 9 Et quand vous entendrez parler de guerres et de séditions, ne vous épouvantez pas ; car il faut que ces choses arrivent premièrement ; mais la fin ne sera pas tout aussitôt.

Commentaires :

Côtoyant des riches et des pauvres, des gens instruits et des ignorants, des flatteurs et des contradicteurs, Jésus, dans sa sagesse parfaite, discerne les motifs et les sentiments de tous, et prend envers chacun l'attitude qui convient à son état. Il dénonce la vanité des chefs du peuple en même temps que leur cupidité, et Il met en garde ceux qui pourraient être trompés par eux. Il se plaît à souligner, en contraste, le dévouement d'une de ces pauvres veuves qui étaient victimes de la rapacité des scribes. En jetant au trésor ses dernières ressources, elle s'abandonnait entièrement à Dieu, montrant qu'elle ne dépendait plus que de Lui seul (1 Tim. 5 v. 5; comp. 2 Cor. 8 v. 1 à 5). Le Seigneur considère moins ce que chacun donne que ce que chacun garde pour lui. Il n'a pas la même façon de compter que nous (v. 3) et c'est un encouragement pour tous ceux qui ne peuvent pas donner beaucoup (2 Cor. 8 v. 12). Combien de pites deviendront des fortunes pour le trésor céleste (comp. 12 v. 33; 18 v. 22)!

Certains sont éblouis par les belles pierres et les ornements du temple. Mais là aussi Jésus juge différemment. Il connaît l'intérieur de ce temple et le compare à une caverne de voleurs (ch. 19 v. 46). Puis Il déclare quel sera le sort de ces choses que l'homme regarde et admire (v. 6).

26

Février

Lecture : Luc 21 v. 10 à 24

10 Alors il leur dit : Nation s’élèvera contre nation, et royaume contre royaume ; 11 et il y aura de grands tremblements de terre en divers lieux, et des famines, et des pestes ; et il y aura des sujets d’épouvantement et de grands signes du ciel.

12 Mais, avant toutes ces choses, ils mettront les mains sur vous, et vous persécuteront, vous livrant aux synagogues et [vous mettant] en prison ; et vous serez menés devant les rois et les gouverneurs à cause de mon nom. 13 Et cela se tournera pour vous en témoignage. 14 Mettez donc dans vos cœurs de ne pas vous préoccuper à l’avance de votre défense, 15 car moi je vous donnerai une bouche et une sagesse, à laquelle tous vos adversaires ne pourront répondre ou résister. 16 Et vous serez aussi livrés par des parents et par des frères, et par des proches et par des amis, et on fera mourir [quelques-uns] d’entre vous ; 17 et vous serez haïs de tous, à cause de mon nom. 18 Et pas un cheveu de votre tête ne périra. 19 Possédez[211] vos âmes par votre patience.

20 Et quand vous verrez Jérusalem environnée d’armées, sachez alors que sa désolation est proche. 21 Alors, que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes ; et que ceux qui sont au milieu de Jérusalem s’en retirent ; et que ceux qui sont dans les campagnes[212] n’entrent pas en elle. 22 Car ce sont là des jours de vengeance[213]; afin que toutes les choses qui sont écrites soient accomplies. 23 Mais malheur à celles qui sont enceintes et à celles qui allaitent en ces jours-là ! car il y aura une grande détresse sur le pays, et de la colère contre ce peuple. 24 Et ils tomberont sous le tranchant de l’épée, et seront menés captifs parmi toutes les nations ; et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.

Commentaires :

Déjà au ch. 17, Jésus avait prévenu ses disciples des châtiments subits qui atteindraient Israël et le monde à cause de son rejet. Mais, au milieu d'un peuple condamné, le Seigneur a toujours su distinguer ceux qui Lui appartiennent. Comme au ch. 12, Il les avertit et les encourage à l'avance en vue de ces temps difficiles (comp. v. 14, 15 avec ch. 12 v. 11, 12). «Possédez vos âmes par votre patience» (v. 19). Cette exhortation nous concerne tous. «Usez donc de patience, frères…», c'est ce que recommande Jacques, «car la venue du Seigneur est proche» (Jac. 5 v. 7, 8). Dieu est patient (ch. 18 v. 7) et Il désire que ses enfants manifestent ce même caractère.

Les v. 20 et 21 se réalisèrent à la lettre avant la destruction de Jérusalem par les Romains en l'an 70. Ayant occupé une première fois leurs positions autour des murailles, les armées assaillantes levèrent le siège sans aucune raison apparente et partirent en direction du nord. Alors les chrétiens, se souvenant des paroles du Seigneur, mirent à profit ce temps de répit pour quitter la ville en hâte, avant que les légions romaines ne reviennent à nouveau l'investir. Le v. 24 correspond donc à la période qui suivit; elle dure depuis bientôt deux mille ans.

27

Février

Lecture : Luc 21 v. 25 à 38

25 Et il y aura des signes dans le soleil et la lune et les étoiles[214], et sur la terre une angoisse des nations en perplexité devant le grand bruit de la mer et des flots, 26 les hommes rendant l’âme de peur et à cause de l’attente des choses qui viennent sur la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Et alors on verra le fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. 28 Et quand ces choses commenceront à arriver, regardez en haut, et levez vos têtes, parce que votre rédemption[215] approche.

29 Et il leur dit une parabole : Voyez le figuier et tous les arbres : 30 quand ils ont déjà commencé à pousser, vous connaissez par vous-mêmes, en les voyant, que l’été est déjà proche. 31 De même aussi vous, quand vous verrez arriver ces choses, sachez que le royaume de Dieu est proche. 32 En vérité, je vous dis que cette génération ne passera point que tout ne soit arrivé. 33 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

34 Et prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la gourmandise et l’ivrognerie, et par les soucis de la vie, et que ce jour-là ne vous surprenne inopinément ; 35 car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. 36 Veillez donc, priant en tout temps, afin que vous soyez estimés dignes d’échapper à toutes ces choses qui doivent arriver, et de vous tenir devant le fils de l’homme.

37 Et il passait les jours dans le temple à enseigner ; et les nuits il sortait et demeurait dans la montagne qui est appelée des Oliviers. 38 Et tout le peuple, dès le point du jour, venait à lui dans le temple, pour l’entendre.

Commentaires :

À partir du v. 25, les signes annoncés concernent des événements encore à venir. Ce seront des temps terribles. Les choses les plus stables seront bouleversées, et les âmes des hommes le seront aussi. Déjà la peur plane sur le monde. Les hommes pensent échapper en se creusant des abris (Apoc. 6 v. 15…). Mais pour les fidèles de ce temps-là, la délivrance (appelée leur rédemption au v. 28) viendra d'en haut. Ce sera le retour du Seigneur en gloire; et pour nous, croyants d'aujourd'hui, ce que nous attendons c'est sa venue sur la nuée. Promesse certaine! Oui, car le ciel et la terre passeront, mais Ses paroles ne passeront point (v. 33).

On ne considère pas généralement la gourmandise comme un péché bien grave. Pourtant elle est associée à l'ivrognerie, parce qu'elle contribue à appesantir le cœur. Elle cultive l'égoïsme; on en oublie les besoins qui nous entourent (comp. ch. 16 v. 19…). La joie d'attendre le Seigneur disparaît d'un cœur appesanti (fin du v. 34); les soucis de la vie l'envahissent. Pour cette raison, les épîtres associent souvent les exhortations à être sobre et à veiller (1 Thess. 5 v. 6, 7; 1 Pier. 1 v. 13; 4 v. 7; 5 v. 8); et ici le Seigneur nous recommande «prenez garde à vous-mêmes… veillez donc, priant en tout temps» (v. 34, 36).

28

Février

Lecture : Luc 22 v. 1 à 23

1 Or la fête des pains sans levain, qui est appelée la Pâque, approchait. 2 Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient le faire mourir ; car ils craignaient le peuple.

3 Et Satan entra dans Judas, surnommé Iscariote, qui était du nombre des douze ; 4 et il s’en alla et parla avec les principaux sacrificateurs et [les] capitaines sur la manière dont il le leur livrerait. 5 Et ils se réjouirent, et convinrent de lui donner de l’argent. 6 Et il s’engagea ; et il cherchait une bonne occasion pour le leur livrer sans que la foule y fût.

7 Et le jour des pains sans levain, dans lequel il fallait sacrifier la pâque, arriva. 8 Et il envoya Pierre et Jean, disant : Allez, et apprêtez-nous la pâque , afin que nous la mangions. 9 Et ils lui dirent : Où veux-tu que nous l’apprêtions ? 10 Et il leur dit : Voici, quand vous entrerez dans la ville, un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre ; suivez-le dans la maison où il entrera. 11 Et vous direz au maître[216] de la maison : Le maître[217] te dit : Où est le logis où je mangerai la pâque avec mes disciples ? 12 Et lui vous montrera une grande chambre[218] garnie ; apprêtez là [la pâque]. 13 Et s’en étant allés, ils trouvèrent [tout] comme il leur avait dit ; et ils apprêtèrent la pâque.

14 Et quand l’heure fut venue, il se mit à table, et les [douze] apôtres avec lui. 15 Et il leur dit : J’ai fort désiré[219] de manger cette pâque avec vous, avant que je souffre ; 16 car je vous dis que je n’en mangerai plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. 17 Et ayant reçu une coupe, il rendit grâces et dit : Prenez ceci et le distribuez entre vous, 18 car je vous dis que je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. 19 Et ayant pris un pain, [et] ayant rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ; 20 — de même la coupe aussi, après le souper, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous ;

21 mais voici, la main de celui qui me livre est avec moi à table. 22 Et le fils de l’homme s’en va bien, selon ce qui est déterminé ; mais malheur à cet homme par qui il est livré ! 23 Et ils se mirent à s’entre-demander l’un à l’autre, qui donc serait celui d’entre eux qui allait faire cela.

Commentaires :

Les chefs du peuple sont embarrassés pour réaliser leurs desseins criminels parce qu'ils savent que la foule prend plaisir à écouter Jésus (ch. 19 v. 48). Mais Satan va leur venir en aide. Il a préparé son instrument: Judas, et maintenant il entre en lui, se substituant à la volonté du misérable disciple. Celui-ci s'en va aussitôt conclure son affreux marché.

Quand il s'agit de célébrer la pâque — et la cène aujourd'hui — rien n'est laissé à l'initiative des disciples. Jésus leur demande de l'apprêter, mais Il attend aussi d'être interrogé pour leur révéler cela doit avoir lieu. Combien de chrétiens, au lieu de poser cette question au Seigneur, ont eux-mêmes choisi leur lieu de rassemblement! Pourtant tout est si simple. Il suffit de se laisser conduire par cet homme chargé d'une cruche d'eau, figure du Saint Esprit présentant la Parole. La grande chambre garnie suggère qu'il y a place pour tous les croyants, là où Jésus se trouve Lui-même. «J'ai fort désiré…», dit-Il aux siens lorsque l'heure fut venue. Quel amour! Le Seigneur parle non d'une faveur qu'Il leur fait, mais d'un besoin de son propre cœur, «comme quelqu'un qui, avant de quitter sa famille, désire avoir encore avec elle une réunion d'adieu» (J.N.D.).

29

Février

Lecture : Psaumes 120 & 121

Psaume 120

Cantique des degrés.

1     À l’Éternel, en ma détresse, j’ai crié ; et il m’a répondu.

2     Éternel ! délivre mon âme de la lèvre menteuse, de la langue qui trompe.

3     Que te donnera-t-on, et que t’ajoutera-t-on, langue trompeuse[220] ? —

4     Des flèches aiguës d’un homme puissant, et des charbons ardents de genêt.

5     Malheur à moi de ce que je séjourne en Méshec, de ce que je demeure avec les tentes de Kédar ; —

6     Que mon âme ait tant demeuré avec ceux qui haïssent la paix !

7     Je veux la paix ; mais si j’en parle, ils sont, eux, pour la guerre.

Psaume 121

Cantique des degrés.

1     J’élève mes yeux vers les montagnes d’où vient mon secours[221] ;

2     Mon secours [vient] d’auprès de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.

3     Il ne permettra point que ton pied soit ébranlé ; celui qui te garde ne sommeillera pas.

4     Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira pas.

5     L’Éternel est celui qui te garde ; l’Éternel est ton ombre, à ta main droite.

6     Le soleil ne te frappera pas de jour, ni la lune de nuit.

7     L’Éternel te gardera de tout mal ; il gardera ton âme.

8      L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée, dès maintenant et à toujours.

Commentaires :

Les quinze cantiques des degrés (Psaume 120 à 134) retracent d'une manière ascendante la délivrance et la restauration du résidu d'Israël.

Le Psaume 120 trouve ces fidèles dans leur captivité au milieu des nations et nous fait entendre leurs soupirs. Ils souffrent d'avoir à séjourner au milieu de «ceux qui haïssent la paix». Chrétiens, puissions-nous réaliser davantage combien le monde est opposé à Dieu et par conséquent à Ses enfants! Il ignore la paix; encore moins peut-il la donner. Mais que dit le Seigneur aux siens? «... Je vous donne ma paix; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne» (Jean 14:27).

Détournant ses regards de la scène de son affliction, le fidèle au Psaume 121 les élève vers les montagnes (Sion, objet de son espérance: voir Psaume 87:1-2). Mais son secours viendra de plus haut, d'auprès du Créateur qui a établi ces montagnes. L'Éternel répond à cette confiance par de touchantes promesses personnelles (versets 3 à 8). Chaque croyant peut entendre le Seigneur les lui adresser. Il est dans le monde, mais il y sera gardé (verbe six fois répété) partout et toujours en réponse à cette prière de son Sauveur. «Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal» (comparer verset 7 avec Jean 17:15).

 

Mars


1   2   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29  30   31


 


 

1

Mars

Lecture : Luc 22 v. 24 à 38

24 Et il arriva aussi une contestation entre eux [pour savoir] lequel d’entre eux serait estimé le plus grand. 25 Et il leur dit : Les rois des nations les dominent, et ceux qui exercent l’autorité sur elles sont appelés bienfaiteurs ; 26 mais il n’en sera pas ainsi de vous ; mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui conduit comme celui qui sert. 27 Car lequel est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

28 Mais vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations[222]. 29 Et moi, je vous confère un royaume comme mon Père m’en a conféré un, 30 afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans mon royaume ; et que vous soyez assis sur des trônes, jugeant les douze tribus d’Israël.

31 Et le Seigneur dit : Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; 32 mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères. 33 — Et il lui dit : Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort. 34 — Et il dit : Pierre, je te dis : le coq ne chantera point aujourd’hui, que premièrement tu n’aies nié trois fois de me connaître.

35 Et il leur dit : Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac et sans sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? Et ils dirent : De rien. 36 Il leur dit donc : Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, et de même [celui qui a] un sac, et que celui qui n’a pas [d’épée] vende son vêtement et achète une épée. 37 Car je vous dis, qu’il faut encore que ceci qui est écrit, soit accompli en moi : «Et il a été compté parmi les iniques»[223]. Car aussi les choses qui me concernent vont avoir leur fin. 38 Et ils dirent : Seigneur, voici ici deux épées. Et il leur dit : C’est assez.

Commentaires :

C'est le dernier entretien du Maître avec ses disciples. Mais que font ceux-ci pendant ce saint moment? Ils se disputent à qui sera estimé le plus grand! Avec quelle patience et quelle douceur le Seigneur les reprend! Une dernière fois Il leur rappelle (ainsi qu'à nous) que la vraie grandeur consiste à servir les autres. C'est ce que Lui-même n'a cessé de faire (comp. v. 27 et ch. 12 v. 37). Et non seulement Il ne leur adresse aucun reproche, mais Il se plaît à reconnaître leur dévouement et leur fidélité: «vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations» — leur dit-Il. Toutefois il allait y avoir encore pour les faibles disciples des tentations qui risqueraient de renverser leur foi. Alors Jésus révèle de quelle manière Il sert et servira dorénavant les siens: son intercession devancera leur épreuve et les soutiendra tandis qu'ils la traverseront (Jean 17 v. 9, 11, 15). Pendant qu'Il était avec eux, ils n'avaient eu besoin de rien; Lui veillait à tout et les protégeait. Maintenant qu'Il va les quitter, ils auront à combattre pour leur propre compte. Mais pas avec des armes charnelles (v. 38; 2 Cor. 10 v. 4), ni «contre le sang et la chair» (Éph. 6 v. 12). Satan s'approche à cette heure, adversaire autrement redoutable (1 Pier. 5 v. 8).

2

Mars

Lecture : Luc 22 v. 39 à 53

39 Et sortant, il s’en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent. 40 Et quand il fut en ce lieu-là, il leur dit : Priez que vous n’entriez pas en tentation. 41 Et il s’éloigna d’eux lui-même environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, 42 disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite. 43 Et un ange du ciel lui apparut, le fortifiant. 44 Et étant dans [l’angoisse du] combat, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre. 45 Et s’étant levé de sa[224] prière, il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse ; 46 et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous, et priez afin que vous n’entriez pas en tentation.

47 Comme il parlait encore, voici une foule, et celui qui avait nom Judas, l’un des douze, les précédait ; et il s’approcha de Jésus, pour le baiser. 48 Et Jésus lui dit : Judas, tu livres le fils de l’homme par un baiser ? 49 Et ceux qui étaient autour de lui, voyant ce qui allait arriver, lui dirent : Seigneur, frapperons-nous de l’épée ? 50 Et l’un d’entre eux frappa l’esclave du souverain sacrificateur et lui emporta l’oreille droite. 51 Mais Jésus, répondant, dit : Laissez [faire] jusqu’ici ; et lui ayant touché l’oreille, il le guérit.

52 Et Jésus dit aux principaux sacrificateurs et aux capitaines du temple et aux anciens qui étaient venus contre lui : Êtes-vous sortis comme contre un brigand avec des épées et des bâtons ? 53 Lorsque j’étais tous les jours avec vous, dans le temple, vous n’avez pas étendu vos mains contre moi ; mais c’est ici votre heure, et le pouvoir des ténèbres.

Commentaires :

Ce récit solennel de la scène de Gethsémané contient des détails que Luc est seul à nous donner. Nous y voyons Jésus à genoux au v. 41; un ange lui apparaît pour le fortifier au v. 43. Il y est question de l'angoisse du combat et nous savons à quel ennemi Il avait affaire. Combat si intense, qu'à un certain moment sa sueur se changea en des grumeaux de sang! Mais cette angoisse même démontre sa perfection. Car le mal fait souvent peu d'impression sur nos cœurs endurcis, tandis que, pour l'Homme saint par excellence, la pensée de porter le péché ne pouvait que le saisir d'horreur et d'effroi.

Puis Jésus vient vers ses disciples qu'Il trouve endormis. Accablés de sommeil sur la montagne en présence de sa gloire (9 v. 32), ils le sont ici, devant sa souffrance. Il leur avait appris à demander: «Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal» (ch. 11 v. 4; Matt. 6 v. 13). Que n'ont-ils fait cette prière à l'heure où Satan s'approchait!

Voici Judas et la troupe qui l'accompagne. Et il est merveilleux de voir le Seigneur qui, au moment précédent traversait le plus terrible des combats, montrer à présent devant les hommes une patience, une grâce (v. 51) et un calme parfaits.

3

Mars

Lecture : Luc 22 v. 54 à 71

54 Et se saisissant de lui, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Or Pierre suivait de loin. 55 Et lorsqu’ils eurent allumé un feu au milieu de la cour[225] et qu’ils se furent assis ensemble, Pierre s’assit au milieu d’eux. 56 Et une servante, le voyant assis auprès de la lumière, et l’ayant regardé fixement, dit : Celui-ci aussi était avec lui. 57 Mais il le renia, disant : Femme, je ne le connais pas. 58 Et peu après, un autre le voyant, dit : Et toi, tu es de ces gens-là. Mais Pierre dit : Ô homme, je n’en suis point. 59 Et environ une heure après, un autre affirma, disant : En vérité, celui-ci aussi était avec lui ; car aussi il est Galiléen. 60 Et Pierre dit : Ô homme, je ne sais ce que tu dis. Et à l’instant, comme il parlait encore, le coq chanta. 61 Et le Seigneur, se tournant, regarda Pierre ; et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, comme il lui avait dit : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. 62 Et Pierre[226], étant sorti dehors, pleura amèrement.

63 Et les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient ; 64 et lui couvrant [les yeux], ils l’interrogeaient, disant : Prophétise ; qui est celui qui t’a frappé ? 65 Et ils disaient plusieurs autres choses contre lui, en l’outrageant.

66 Et quand le jour fut venu, le corps des anciens du peuple, principaux sacrificateurs et scribes, s’assembla ; et ils l’amenèrent dans leur sanhédrin, 67 disant : Si toi, tu es le Christ, dis-le-nous. Et il leur dit : Si je vous le disais, vous ne le croiriez point ; 68 et si je vous interroge, vous ne me répondrez point [ou ne me laisserez point aller]. 69 Mais désormais le fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. 70 Et ils dirent tous : Toi, tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur dit : Vous dites vous-mêmes que je le suis. 71 Et ils dirent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage ? Car nous-mêmes nous l’avons entendu de sa bouche.

Commentaires :

Pauvre Pierre! Pendant que Jésus priait, lui dormait; pendant qu'Il se laissait prendre et amener «comme un agneau familier qui est mené à la tuerie» (Jér. 11 v. 19; És. 53 v. 7), Pierre frappait de l'épée (v. 50; comp. Jean 18 v. 10). Enfin pendant que le Seigneur confessait la vérité devant les hommes, lui par trois fois mentait et Le reniait! Il s'était assis dans la cour en compagnie de ceux qui venaient d'arrêter son Maître et qui parlaient contre Lui (Ps. 69 v. 12 et Ps. 1 v. 1 fin). Comment dans une telle position aurait-il pu Lui rendre témoignage?

Un simple regard du Seigneur brise le cœur du pauvre disciple bien davantage que des reproches n'auraient pu le faire. Oh! Ce regard. Il pénètre sa conscience et y commence une œuvre de restauration. Ce reniement si douloureux pour le Seigneur s'ajoute à tous les outrages reçus (v. 63 à 65).

Les hommes méchants devant lesquels Il se tient sont obligés de reconnaître eux-mêmes que «le fils de l'homme» (v. 69) est en même temps «le Fils de Dieu» (v. 70). C'est pourquoi Jésus peut leur répondre: «vous dites vous-mêmes que je le suis». C'est pourquoi aussi, ils sont infiniment plus coupables en le condamnant après de telles paroles!

4

Mars

Lecture : Luc 23 v. 1 à 12

1 Et se levant tous ensemble[227], ils le menèrent à Pilate.

2 Et ils se mirent à l’accuser, disant : Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation et défendant de donner le tribut à César[228], se disant lui-même être le Christ, un roi. 3 Et Pilate l’interrogea, disant : Toi, tu es le roi des Juifs ? Et répondant, il lui dit : Tu le dis. 4 Et Pilate dit aux principaux sacrificateurs et aux foules : Je ne trouve aucun crime en cet homme. 5 Mais ils insistaient, disant : Il soulève le peuple, enseignant par toute la Judée, ayant commencé depuis la Galilée jusqu’ici.

6 Et Pilate, ayant entendu parler de la Galilée, demanda si l’homme était Galiléen. 7 Et ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode qui, en ces jours-là, était lui-même aussi à Jérusalem.

8 Et Hérode, voyant Jésus, se réjouit fort ; car il y avait longtemps qu’il désirait de le voir, parce qu’il avait entendu dire plusieurs choses de lui ; et il espérait voir quelque miracle[229] opéré par lui. 9 Et il l’interrogea longuement ; mais il ne lui répondit rien. 10 Et les principaux sacrificateurs et les scribes se tinrent là, l’accusant avec véhémence. 11 Et Hérode, avec ses troupes, l’ayant traité avec mépris et s’étant moqué de lui, le revêtit d’un vêtement éclatant et le renvoya à Pilate. 12 Et Pilate et Hérode devinrent amis entre eux ce même jour ; car auparavant ils étaient en inimitié l’un avec l’autre.

Commentaires :

L'unanimité s'est facilement faite contre Jésus. Les chefs du peuple se lèvent tous ensemble pour le conduire à Pilate qui seul a le pouvoir de condamner à mort. De quoi accusent-ils leur prisonnier? De pervertir la nation, c'est-à-dire de la détourner vers le mal, Lui qui n'avait travaillé qu'à ramener à Dieu le cœur de ce peuple. De défendre de donner le tribut à César, alors qu'Il avait dit au contraire: «Rendez donc les choses de César à César…» (ch. 20 v. 25). Mais ces mensonges n'ont pas sur Pilate l'effet que les Juifs en attendent. Dans sa perplexité le gouverneur cherche un moyen de se dérober. Il fait conduire Jésus à Hérode qui éprouve à son égard un mélange de crainte (ch. 9 v. 7), de haine (ch. 13 v. 31) et de curiosité (v. 8). mais ce dernier sentiment n'étant pas satisfait, toute la bassesse morale de cet homme haut placé se découvre: Il se plaît à humilier un prisonnier sans défense, dont on lui avait de plus rapporté les miracles d'amour! Puis, déçu, il le renvoie à Pilate.

En contemplant Celui dont on dispose ainsi, que l'on raille et que l'on méprise, nos cœurs se réjouissent en pensant au moment où Il paraîtra dans sa gloire et où chacun devra reconnaître qu'Il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (És. 53 v. 3; Phil. 2 v. 11).

5

Mars

Lecture : Luc 23 v. 13 à 32

13 Et Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, et les chefs, et le peuple, 14 leur dit : Vous m’avez amené cet homme comme détournant le peuple, et voici, l’ayant examiné devant vous, moi je n’ai trouvé aucun crime dans cet homme quant aux choses dont vous l’accusez, 15 ni Hérode non plus, car je vous ai renvoyés à lui ; et voici, rien n’a été fait par[230] lui qui soit digne de mort. 16 L’ayant donc châtié, je le relâcherai. 17 Or il était obligé de leur relâcher quelqu’un à la fête. 18 Et toute la multitude s’écria ensemble, disant : Ôte[231] celui-ci, et relâche-nous Barabbas 19 (qui avait été jeté en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour meurtre). 20 Pilate donc s’adressa de nouveau à eux, désirant relâcher Jésus. 21 Mais ils s’écriaient, disant : Crucifie, crucifie-le ! 22 Et il leur dit pour la troisième fois : Mais quel mal celui-ci a-t-il fait ? Je n’ai rien trouvé en lui qui soit digne de mort ; l’ayant donc châtié, je le relâcherai. 23 Mais ils insistaient à grands cris, demandant qu’il fût crucifié. Et leurs cris et ceux des principaux sacrificateurs eurent le dessus.

24 Et Pilate prononça que ce qu’ils demandaient fût fait. 25 Et il relâcha celui qui, pour sédition et pour meurtre, avait été jeté en prison, lequel ils demandaient ; et il livra Jésus à leur volonté.

26 Et comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon, Cyrénéen, qui venait des champs, et le chargèrent de la croix, pour la porter après Jésus.

27 Et une grande multitude du peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et le pleuraient, le suivait. 28 Mais Jésus, se tournant vers elles, dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ; 29 car voici, des jours viennent, dans lesquels on dira : Bienheureuses les stériles, et les ventres qui n’ont pas enfanté, et les mamelles qui n’ont pas nourri. 30 Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ; et aux coteaux : Couvrez-nous ; 31 car s’ils font ces choses au bois vert, que sera-t-il fait au bois sec ?

32 Et deux autres aussi, qui étaient des malfaiteurs, furent menés avec lui, pour être mis à mort.

Commentaires :

Plus embarrassé que jamais, Pilate assemble les sacrificateurs, les chefs et le peuple et affirme devant eux à trois reprises qu'il n'a rien trouvé en Jésus qui soit digne de mort. Mais son insistance à vouloir le libérer ne fait qu'augmenter celle du peuple à réclamer sa crucifixion. Une foule est facilement lâche et cruelle parce que, sous le couvert de l'anonymat, les plus bas instincts se donnent libre cours. Celle-ci l'est d'autant plus qu'elle est poussée par ses propres conducteurs. Finalement leurs cris ont le dessus, et, en échange de la libération du meurtrier Barabbas, ils obtiennent que Jésus soit livré à leur volonté. Car pour Pilate, homme sans scrupules, une vie humaine a moins de valeur que la faveur de la populace.

Parmi ceux qui accompagnent le condamné innocent, beaucoup sont pris de pitié et pleurent. Mais l'émotion n'est pas une preuve de l'œuvre de Dieu dans un cœur. Sans quoi ces femmes auraient pleuré sur elles-mêmes et sur leur ville criminelle comme Jésus l'avait fait au ch. 19 v. 41. Bien des personnes sont touchées sentimentalement par la vie admirable de Jésus, indignées de l'injustice dont il a été l'objet, sans penser qu'elles ont, par leurs péchés, une responsabilité personnelle à sa mort (És. 53 v. 6).

6

Mars

Lecture : Luc 23 v. 33 à 49

33 Et quand ils furent venus au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs, l’un à la droite, l’autre à la gauche. 34 Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Et ayant fait le partage de ses vêtements, ils tirèrent au sort.

35 Et le peuple se tenait là, regardant ; et les gouverneurs aussi se raillaient de lui [avec eux], disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, si lui est le Christ, l’élu de Dieu. 36 Et les soldats aussi se moquaient de lui, s’approchant, et lui présentant du vinaigre, 37 et disant : Si toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. 38 Et il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau en lettres grecques, romaines, et hébraïques : Celui-ci est le roi des Juifs.

39 Et l’un des malfaiteurs qui étaient pendus[232] l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. 40 Mais l’autre, répondant, le reprit, disant : Et tu ne crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement ? 41 Et pour nous, nous y sommes justement ; car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises : mais celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire. 42 Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume. 43 Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.

44 Or il était environ la sixième heure ; et il y eut des ténèbres sur tout le pays[233] jusqu’à la neuvième heure ; 45 et le soleil fut obscurci, et le voile du temple[234] se déchira par le milieu. 46 Et Jésus, criant à haute voix, dit : Père ! entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira.

47 Et le centurion, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, disant : En vérité, cet homme était juste. 48 Et toutes les foules qui s’étaient assemblées à ce spectacle, ayant vu les choses qui étaient arrivées, s’en retournaient, frappant leurs poitrines.

49 Et tous ceux de sa connaissance, et des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient loin, regardant ces choses.

Commentaires :

Jésus est conduit à ce sinistre lieu du Crâne où Il est crucifié entre deux malfaiteurs. «Père, pardonne-leur…», telle est Sa réponse sublime à tout le mal que lui font les hommes (comp. ch. 6 v. 27). S'ils se repentent, leur crime — le plus grand de l'histoire de l'humanité — sera expié par Sa mort même.

À la croix où tous sont présents: des gouverneurs (v. 35) au misérable brigand (v. 39), l'entière méchanceté du cœur humain se découvre sans honte: regards cyniques, railleries, provocations, injures grossières… Mais voici qu'un entretien merveilleux s'engage entre le Sauveur crucifié et l'autre brigand convaincu de péché (v. 41). Éclairé par Dieu, il discerne dans l'homme méprisé et couronné d'épines qui va mourir à côté de lui, une victime sainte, un roi glorieux (v. 42). Et il reçoit une promesse sans prix (v. 43). Ainsi, sur la croix même, le Seigneur goûte déjà un premier fruit du terrible travail de son âme.

Après les trois dernières heures de ténèbres impénétrables, Jésus retrouve les relations interrompues pendant l'abandon qu'Il vient de traverser. Et, en pleine sérénité, Il remet Lui-même son esprit entre les mains de son Père. La mort du Juste est l'occasion d'un dernier témoignage que Dieu fait rendre par le centurion romain (v. 47).

7

Mars

Lecture : Luc 23 v. 50 à 56 ; 24 v. 1 à 12

50 Et voici, un homme nommé Joseph, qui était conseiller, homme de bien et juste 51 (celui-ci ne s’était pas joint à leur conseil et à leur action), qui était d’Arimathée, ville des Juifs, et qui attendait, lui aussi, le royaume de Dieu… ; 52 celui-ci, étant venu à Pilate, lui demanda le corps de Jésus. 53 Et l’ayant descendu, il l’enveloppa d’un linceul, et le[235] mit dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait jamais été déposé. 54 Et c’était le jour de la Préparation[236] et le crépuscule du sabbat.

55 Et des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, ayant suivi, regardèrent le sépulcre et comment son corps y avait été déposé. 56 Et s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums ; et, le sabbat, elles se tinrent en repos, selon le commandement[237].

Chapitre 24

1 Or le premier jour de la semaine, de très-grand matin, elles vinrent au sépulcre, apportant les aromates qu’elles avaient préparés. 2 Et elles trouvèrent la pierre roulée de devant le sépulcre. 3 Et étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du seigneur Jésus. 4 Et il arriva, comme elles étaient en grande perplexité à ce sujet, que voici, deux hommes se trouvèrent avec elles, en vêtements éclatants de lumière. 5 Et comme elles étaient épouvantées et baissaient le visage contre terre, ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? 6 Il n’est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous comment il vous parla quand il était encore en Galilée, 7 disant : Il faut que le fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, et qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. 8 Et elles se souvinrent de ses paroles.

9 Et, laissant le sépulcre, elles s’en retournèrent et rapportèrent toutes ces choses aux onze et à tous les autres. 10 Or ce furent Marie de Magdala, et Jeanne, et Marie, la [mère] de Jacques, et les autres femmes avec elles, qui dirent ces choses aux apôtres. 11 Et leurs paroles semblèrent à leurs yeux comme des contes, et ils ne les crurent pas. 12 Mais Pierre, s’étant levé, courut au sépulcre ; et, se baissant, il voit les linges là tout seuls ; et il s’en alla chez lui, s’étonnant de ce qui était arrivé.

Commentaires :

L'intervention de Joseph d'Arimathée, nous montre que la grâce avait atteint dans cet homme à la fois un de ces riches dont il est si souvent question dans Luc (voir ch. 18 v. 24; Matt. 27 v. 57) et un des principaux du peuple. Ce disciple a été spécialement préparé en vue du service qu'il remplit maintenant: celui d'ensevelir le corps du Seigneur (selon És. 53 v. 9). L'Esprit nous présente ensuite ces femmes dévouées dont il est répété qu'elles avaient accompagné Jésus depuis la Galilée (v. 49, 55). Elles se sont tenues au Calvaire. Puis, avec plus d'affection que d'intelligence, elles ont préparé des parfums pour oindre Son corps. Enfin, nous les voyons se rendre au sépulcre au matin du premier jour de la semaine, et y faire une merveilleuse rencontre. Deux anges sont là pour leur annoncer que leurs préparatifs n’ont plus de raison d’être: Celui qu'elles cherchent n'est plus dans le tombeau; Il est ressuscité.

L'expérience chrétienne de nombreux enfants de Dieu ne va pas plus loin que la croix. La question étonnée de la fin du v. 5 pourrait leur être adressée. Chers amis, réjouissons-nous! Jésus n'est pas seulement un Sauveur mort sur la croix pour nos péchés. Il est vivant pour l'éternité (Apoc. 1 v. 18). Et nous vivons avec Lui (Jean 14 v. 19).

8

Mars

Lecture : Luc 24 v. 13 à 35

13 Et voici, deux d’entre eux étaient ce même jour en chemin, pour aller à un village dont le nom était Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades[238]. 14 Et ils s’entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. 15 Et il arriva, comme ils s’entretenaient et raisonnaient ensemble, que Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. 16 Mais leurs yeux étaient retenus, de manière qu’ils ne le reconnurent pas. 17 Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous tenez entre vous en marchant, et vous êtes tristes ? 18 Et l’un d’eux, dont le nom était Cléopas, répondant, lui dit : Est-ce que tu séjournes tout seul dans Jérusalem[239], que tu ne saches pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ? 19 Et il leur dit : Lesquelles ? Et ils lui dirent : Celles touchant Jésus le Nazaréen, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple ; 20 et comment les principaux sacrificateurs et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort, et l’ont crucifié. 21 Or nous, nous espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël ; mais encore, avec tout cela, c’est aujourd’hui le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. 22 Mais aussi quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés ; ayant été de grand matin au sépulcre, 23 et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues, disant qu’elles avaient vu aussi une vision d’anges qui disent qu’il est vivant. 24 Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous, sont allés au sépulcre, et ont trouvé [les choses] ainsi que les femmes aussi avaient dit ; mais pour lui, ils ne l’ont point vu. 25 Et lui leur dit : Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? 27 Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les écritures, les choses qui le regardent.

28 Et ils approchèrent du village où ils allaient ; et lui, il fit comme s’il allait plus loin. 29 Et ils le forcèrent, disant : Demeure avec nous, car le soir approche et le jour a baissé. Et il entra pour rester avec eux. 30 Et il arriva que, comme il était à table avec eux, il prit le pain et il bénit ; et l’ayant rompu, il le leur distribua. 31 Et leurs yeux furent ouverts, et ils le reconnurent ; mais lui devint invisible [et disparut] de devant eux. 32 Et ils dirent entre eux : Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait par le chemin, et lorsqu’il nous ouvrait les écritures ?

33 Et se levant à l’heure même, ils s’en retournèrent à Jérusalem, et trouvèrent assemblés les onze et ceux qui étaient avec eux, 34 disant : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. 35 Et ils racontèrent les choses qui étaient arrivées en chemin, et comment il s’était fait connaître à eux dans la fraction du pain.

Commentaires :

Deux disciples marchent tristement sur le chemin d'Émmaüs. Ayant perdu leur espérance terrestre d'un Messie pour Israël, ils s'en retournent maintenant à leurs champs et à leurs affaires (Marc 16 v. 12). Mais le mystérieux étranger qui se joint à eux va complètement changer le cours de leurs pensées. Il commence par s'étonner de leur manque d'intelligence et de leur incrédulité (v. 25). Ce sont deux choses qui vont souvent ensemble. Que de fois notre ignorance vient de ce que nous ne croyons pas (Héb. 11 v. 3)! Puis le Seigneur ouvre les écritures à ces deux compagnons de route, et leur y fait découvrir «les choses qui le regardent». Ne l'oublions jamais, la clé de l'Ancien Testament, et spécialement des prophéties, consiste à y chercher Jésus.

Remarquez comment le Seigneur se laisse retenir par ceux qui ont besoin de Lui: Il entre pour rester avec ces deux disciples. Puissions-nous faire aussi cette expérience ! En particulier lorsque nous sommes découragés et que nos circonstances ont tourné autrement que ce que nous espérions, apprenons dans Sa présence à les accepter telles qu'elles sont. «La consolation des écritures» dirigera alors nos pensées vers un Sauveur vivant et fera brûler notre cœur (lire Rom. 15 v. 4).

9

Mars

Lecture : Luc 24 v. 36 à 53

36 Et comme ils disaient ces choses, il se trouva lui-même là au milieu d’eux, et leur dit : Paix vous soit ! 37 Et eux, tout effrayés et remplis de crainte, croyaient voir un esprit. 38 Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi monte-t-il des pensées dans vos cœurs ? 39 Voyez mes mains et mes pieds ; — que c’est moi-même : touchez-moi, et voyez ; car un esprit n’a pas de la chair et des os, comme vous voyez que j’ai. 40 Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. 41 Et comme, de joie, ils ne croyaient pas encore et s’étonnaient, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? 42 Et ils lui donnèrent un morceau de poisson cuit et [quelque peu] d’un rayon de miel ; 43 et l’ayant pris, il en mangea devant eux.

44 Et il leur dit : Ce sont ici les paroles que je vous disais quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies. 45 Alors il leur ouvrit l’intelligence pour entendre les écritures. 46 Et il leur dit : Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, 47 et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. 48 Et vous, vous êtes témoins de ces choses ; 49 et voici, moi, j’envoie sur vous la promesse de mon Père. Mais vous, demeurez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut.

50 Et il les mena dehors jusqu’à Béthanie, et, levant ses mains en haut, il les bénit. 51 Et il arriva qu’en les bénissant, il fut séparé[240] d’eux, et fut élevé dans le ciel.

52 Et eux, lui ayant rendu hommage, s’en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. 53 Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.

Commentaires :

Le Seigneur aurait pu monter au ciel au moment de sa résurrection. Mais Il désirait encore rencontrer ses chers disciples (Jean 16 v. 22); Il voulait leur donner la preuve que non seulement Il était vivant, mais qu'Il restait un homme pour toujours, le même Jésus qu'ils avaient connu, suivi et servi ici-bas. Chers enfants de Dieu, Celui que nous verrons au ciel n'est pas seulement «un esprit», ni non plus un étranger pour nos cœurs. C'est le Jésus des Évangiles, le Fils de l'homme, que Luc nous a présenté, le tendre Sauveur que nous aurons appris sur la terre à connaître et à aimer.

«Il faut», «il fallait», «ne fallait-il pas?» (v. 7, 26, 44, 46). Tout le conseil de Dieu devait s'accomplir dans les souffrances de Christ, mais aussi dans ses gloires.

Et c'est Béthanie que Jésus choisit pour y quitter les siens. En figure, Il les établit ainsi pour le temps de son absence sur un nouveau terrain, en «dehors» du système juif (v. 50) : celui de la vie nouvelle et de la communion (1 Jean 12 v. 1…).

La dernière parole du Seigneur est une promesse (v. 49), son dernier geste une bénédiction (v. 50). Il s'en est allé, mais le cœur des siens déborde désormais de joie et de louange. Objets du même amour, célébrons, nous aussi, notre Dieu, notre Père, et réjouissons-nous en un Sauveur parfait.

10

Mars

Lecture : Actes 1 v. 1 à 14

1 J’ai composé le premier traité, ô Théophile, sur toutes les choses que Jésus commença de faire et d’enseigner, 2 jusqu’au jour où il fut élevé [au ciel], après avoir donné, par l’Esprit Saint, des ordres aux apôtres qu’il avait choisis ; 3 à qui aussi, après avoir souffert, il se présenta lui-même vivant, avec plusieurs preuves assurées, étant vu par eux durant quarante jours, et parlant des choses qui regardent le royaume de Dieu. 4 Et étant assemblé avec eux, il leur commanda de ne pas partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle, [dit-il], vous avez ouïe de moi : 5 car Jean a baptisé avec de l’eau ; mais vous, vous serez baptisés de[241] l’Esprit Saint, dans peu de jours.

6 Eux donc étant assemblés, l’interrogèrent, disant : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ? 7 Mais il leur dit : Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité ; 8 mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous[242] ; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre[243].

9 Et ayant dit ces choses, il fut élevé [de la terre], comme ils regardaient, et une nuée le reçut [et l’emporta] de devant leurs yeux. 10 Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu’il s’en allait, voici, deux hommes en vêtements blancs, se tinrent là à côté d’eux, 11 qui aussi dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel.

12 Alors ils s’en retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, le chemin d’un sabbat[244]. 13 Et quand ils furent entrés [dans la ville], ils montèrent dans la chambre haute où demeuraient Pierre, et Jean, et Jacques, et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques [fils] d’Alphée et Simon Zélote[245], et Jude [frère] de Jacques. 14 Tous ceux-ci persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec les femmes, et avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères.

Commentaires :

Luc, auteur inspiré du livre des Actes, commence son récit par l'ascension de Jésus dans le ciel, bien qu'il ait déjà relaté cet événement à la fin de son évangile. Car la venue du Saint Esprit et toute l'œuvre qui devait en résulter «jusqu'au bout de la terre» découle de la présence de Christ dans la gloire (Jean 16 v. 7). De plus, ce début confirme que tout ce que feront les apôtres correspond aux ordres qu'ils ont reçus du Seigneur (v. 2, 8) et justifiera leur service. «Vous serez mes témoins», leur dit Jésus, car leurs pensées étaient encore tournées vers les choses de la terre (v. 6). Ils devenaient les dépositaires des vérités merveilleuses qui le concernaient: Celui qui avait souffert était maintenant vivant (v. 3). Élevé dans le ciel sous leurs yeux (v. 9), Il reviendrait de la même manière selon la promesse certaine communiquée par les anges (v. 11). Et eux auraient à annoncer ces choses par la puissance de l'Esprit qu'ils allaient bientôt recevoir (v. 8).

La première réunion après l'ascension du Seigneur est consacrée à la prière et tous les apôtres sont présents. Parvenus à la fin de l'histoire de l'Église sur la terre, faisons en sorte de ne pas être absents à celle qui sera la dernière avant Son retour (lire Héb. 10 v. 25).

11

Mars

Lecture : Actes 1 v. 15 à 26

15 Et en ces jours-là, Pierre se levant au milieu des disciples (le nombre de ceux[246] qui étaient réunis était d’environ cent vingt), dit : 16 Hommes frères[247], il fallait que fût accomplie cette écriture que l’Esprit Saint a dite d’avance par la bouche de David, touchant Judas, qui a été le guide de ceux qui ont pris Jésus ; 17 car il était compté parmi nous, et il avait reçu en partage[248] ce service ; 18 (celui-ci donc s’était acquis un champ avec le salaire de l’iniquité[249], et, étant tombé la tête en avant, s’est crevé par le milieu, et toutes ses entrailles ont été répandues. 19 Et ceci a été connu de tous les habitants de Jérusalem, de sorte que ce champ-là est appelé dans leur propre dialecte Aceldama, c’est-à-dire champ de sang ;) 20 car il est écrit dans le livre des Psaumes : «Que sa demeure soit déserte, et qu’il n’y ait personne qui y habite»[250], et : «Qu’un autre prenne sa charge de surveillant»[251]. 21 Il faut donc que d’entre les hommes qui se sont rassemblés avec nous pendant tout le temps que le seigneur Jésus entrait et sortait au milieu de nous, 22 en commençant depuis le baptême de Jean, jusqu’au jour auquel il a été élevé [au ciel] d’avec nous, quelqu’un d’entre eux soit témoin avec nous de sa résurrection. 23 Et ils en mirent deux sur les rangs : Joseph, appelé Barsabbas, qui était surnommé Juste, et Matthias. 24 Et priant, ils dirent : Toi, Seigneur, qui connais les cœurs de tous, montre lequel de ces deux tu as choisi, 25 afin qu’il reçoive en partage[252] ce service et cet apostolat, duquel Judas est déchu pour s’en aller en son propre lieu. 26 Et ils jetèrent le sort sur eux ; et le sort tomba sur Matthias, qui fut adjoint aux onze apôtres.

Commentaires :

Pierre — et c’est un Pierre pleinement restauré — prend la parole au milieu des premiers disciples. Il rappelle la fin misérable de Judas qui s'était pendu (Matt. 27 v. 5 à 8). Mort terrible, mais sort éternel infiniment plus terrible encore (v. 25)! Puis, se fondant sur la lumière et l'autorité des Écritures, Pierre montre la nécessité de remplacer le disciple déchu. Douze apôtres devaient être les témoins, en quelque sorte officiels, de ce fait fondamental du christianisme: la résurrection du Seigneur Jésus (comp. 1 Cor. 15 v. 5). Joseph et Matthias se trouvaient parmi ceux qui avaient eu le privilège d'accompagner Jésus durant son ministère ici-bas. Peut-être faisaient-ils partie des soixante-dix qu'Il avait jadis envoyés (Luc 10 v. 1). Après avoir demandé au Seigneur, qui connaît les cœurs de tous, de manifester son choix, ils jettent le sort et Matthias est désigné.

Jeter le sort aujourd'hui pour connaître la volonté de Dieu ne conviendrait plus, car le Saint Esprit est là, qui donne aux croyants le discernement dont ils ont besoin. Il est intéressant à cet égard de comparer cette scène avec Act. 13 v. 2 où l'Esprit commande: «Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés».

12

Mars

Lecture : Actes 2 v. 1 à 21

1 Et comme le jour de la Pentecôte s’accomplissait, ils étaient tous ensemble dans un même lieu. 2 Et il se fit tout à coup du ciel un son, comme d’un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. 3 Et il leur apparut des langues divisées, comme de feu ; et elles se posèrent[253] sur chacun d’eux. 4 Et ils furent tous remplis de l’Esprit Saint, et commencèrent à parler d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’énoncer.

5 Or il y avait des Juifs séjournant à Jérusalem, hommes pieux, de toute nation d’entre ceux qui sont sous le ciel. 6 Et le bruit de ceci s’étant répandu, la multitude s’assembla, et fut confondue de ce que chacun les entendait parler dans son propre langage. 7 Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes, et s’étonnaient, disant : Voici, tous ceux-ci qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens ? 8 Et comment les entendons-nous, chacun dans son propre langage, [celui du pays] dans lequel nous sommes nés ? 9 Parthes et Mèdes et Élamites, et nous qui habitons la Mésopotamie, la Judée et la Cappadoce, le Pont et l’Asie, 10 la Phrygie et la Pamphylie, l’Égypte et les quartiers de la Libye qui est près de Cyrène, et nous, Romains qui séjournons [ici], tant Juifs que prosélytes[254], 11 Crétois et Arabes, — nous les entendons annoncer dans nos langues les choses magnifiques de Dieu. 12 Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes et en perplexité, disant l’un à l’autre : Que veut dire ceci ? 13 Et d’autres, se moquant, disaient : Ils sont pleins de vin doux.

14 Mais Pierre, s’étant levé avec les onze, éleva sa voix, et leur parla : Hommes juifs, et vous tous qui habitez Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles ; 15 car ceux-ci ne sont pas ivres, comme vous pensez, car c’est la troisième heure du jour[255] ; 16 mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël : 17 «Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes hommes verront des visions, et vos vieillards songeront en songes ; 18 et sur mes serviteurs[256] et sur mes servantes[257], en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils prophétiseront ; 19 et je montrerai[258] des prodiges dans le ciel en haut, et des signes sur la terre en bas, du sang et du feu, et une vapeur de fumée ; 20 le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne la grande et éclatante journée du *Seigneur. 21 Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du *Seigneur sera sauvé»[259].

Commentaires :

Quelques jours se sont écoulés depuis l'ascension du Seigneur. Sa promesse, qui est aussi celle du Père, va s'accomplir (ch. 1 v. 4). Sous forme de «langues divisées, comme de feu», le Saint Esprit, personne divine, descend sur la terre et demeure sur les disciples. Aussitôt sa puissance se manifeste en eux: ils deviennent capables de s'exprimer dans des langues qu'ils ne connaissaient pas. Dieu remédie ainsi en grâce à la malédiction de Babel et confirme à tous que la bénédiction divine va s’étendre à la terre entière (Gen. 11 v. 1 à 9).

La fête juive de la Pentecôte amenait chaque année à Jérusalem une foule considérable d'entre les Israélites dispersés au milieu des nations. Cette affluence va être l'occasion de la première grande réunion d'évangélisation. Mais quels sujets d'étonnement pour cette multitude! Chacun peut entendre dans sa propre langue «les choses magnifiques de Dieu». Et ceux qui leur parlent sont des «Galiléens» sans instruction (comp. ch. 4 v. 13; Jean 7 v. 15). Il n'est nullement nécessaire de faire partie d'une élite, ni d'avoir fait certaines études pour être ouvrier du Seigneur. Dépendre de Lui, se soumettre à l'action de son Esprit, telles sont les seules conditions requises. Puisse chacun de nous les remplir!

13

Mars

Lecture : Actes 2 v. 22 à 41

22 Hommes israélites, écoutez ces paroles : Jésus le Nazaréen, homme approuvé[260] de Dieu auprès de vous par les miracles et les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous-mêmes vous le savez, 23 ayant été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu, — lui, vous l’avez cloué à [une croix] et vous l’avez fait périr par la main d’hommes iniques[261], 24 lequel Dieu a ressuscité, ayant délié les douleurs de la mort, puisqu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. 25 Car David dit de lui : «Je contemplais toujours le *Seigneur devant moi ; car il est à ma droite, afin que je ne sois pas ébranlé. 26 C’est pourquoi mon cœur s’est réjoui, et ma langue a tressailli de joie ; et plus encore, ma chair aussi reposera en espérance ; 27 car tu ne laisseras pas mon âme en hadès[262], et tu ne permettras pas que ton saint[263] voie la corruption. 28 Tu m’as fait connaître les chemins de la vie, tu me rempliras de joie par [le regard de] ta face»[264]. 29 Hommes frères, qu’il me soit permis[265] de vous dire avec liberté, touchant le patriarche David, et qu’il est mort, et qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est au milieu de nous jusqu’à ce jour. 30 Étant donc prophète, et sachant que Dieu lui avait juré, avec serment, qu’il ferait asseoir [quelqu’un suscité] du fruit de ses reins, sur son trône, 31 il a dit de la résurrection du Christ, en la prévoyant, qu’il n’a pas été laissé dans le hadès[266], et que sa chair non plus n’a pas vu la corruption. 32 Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, ce dont nous, nous sommes tous témoins. 33 Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis[267], il a répandu ce que vous voyez et entendez. 34 Car David n’est pas monté dans les cieux ; mais lui-même dit : «Le *Seigneur a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, 35 jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds»[268]. 36 Que toute la maison d’Israël donc sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.

37 Et ayant ouï [ces choses], ils eurent le cœur saisi de componction[269], et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Que ferons-nous, frères ? 38 Et Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit : 39 car à vous est la promesse et à vos enfants, et à tous ceux qui sont loin, autant que le *Seigneur notre Dieu en appellera à lui. 40 Et par plusieurs autres paroles, il conjurait et exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse. 41 Ceux donc qui reçurent[270] sa parole, furent baptisés ; et en ce jour-là furent ajoutées environ trois mille âmes.

Commentaires :

À partir d'un texte du prophète Joël, Pierre a démontré aux Juifs que la puissance qui agit au milieu d'eux est d'origine divine. Lorsque nous entendons une lecture biblique quelle qu’elle soit, n'oublions jamais que Dieu nous parle. Maintenant Pierre rappelle le chemin merveilleux de Christ ici-bas, sa mort et sa résurrection annoncées par plusieurs passages des Écritures, attestées par les apôtres. Ainsi «ce Jésus» que le peuple avait crucifié, Dieu l'a fait asseoir à sa droite, le désignant comme Seigneur et Christ. Quel sujet d'épouvante pour ses meurtriers, convaincus d'un tel crime! Atteints dans leur conscience, les auditeurs sont saisis de componction c'est-à-dire à la fois de crainte et de confusion. Comment apaiser Dieu après un pareil outrage? En premier lieu par la repentance, répond Pierre. Celle-ci n'est pas un simple regret d'avoir mal agi mais un jugement que l'on porte avec Dieu sur ses actions passées et l'abandon de cette ancienne conduite; elle est déjà une première manifestation de la foi (c'est pourquoi l'apôtre n'a pas besoin de les inviter à croire). Trois mille personnes sont converties et baptisées à la suite de cette première prédication.

14

Mars

Lecture : Actes 2 v. 42 à 47 ; 3 v. 1 à 11

42 Et ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres[271], dans la fraction du pain et les prières. 43 Et toute âme avait de la crainte ; et beaucoup de prodiges et de miracles[272] se faisaient par les apôtres. 44 Et tous les croyants étaient en un même lieu, et ils avaient toutes choses communes ; 45 et ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon que quelqu’un pouvait en avoir besoin. 46 Et tous les jours ils persévéraient d’un commun accord dans le temple[273] ; et, rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, 47 louant Dieu, et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés[274].

Chapitre 3

1 Et Pierre et Jean montaient ensemble au[275] temple, à l’heure de la prière, qui est la neuvième, 2 et on portait un homme qui était boiteux dès le ventre de sa mère, lequel on mettait tous les jours à la porte du temple, appelée la Belle, pour demander l’aumône à ceux qui entraient dans le temple : 3 cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, leur demanda l’aumône. 4 Et Pierre, ayant, avec Jean, arrêté ses yeux sur lui, dit : Regarde-nous. 5 Et il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir quelque chose d’eux. 6 Mais Pierre dit : Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. 7 Et l’ayant pris par la main droite, il le leva ; et à l’instant les plantes et les chevilles de ses pieds devinrent fermes ; 8 et faisant un saut, il se tint debout et marcha ; et il entra avec eux au temple, marchant, et sautant, et louant Dieu. 9 Et tout le peuple le vit marchant et louant Dieu ; 10 et ils le reconnurent comme celui qui était assis, pour demander l’aumône, à la Belle porte du temple, et ils furent remplis d’étonnement et d’admiration de ce qui lui était arrivé.

11 Et comme il tenait [par la main] Pierre et Jean, tout le peuple étonné accourut vers eux au portique appelé de Salomon.

Commentaires :

Le ch. 2 s'achève sur un admirable tableau de l'assemblée à ses débuts. Il y avait comme aujourd'hui des réunions pour l'édification, le culte et la prière (v. 42). Mais nous limitons souvent la à celles-ci la vie de l'assemblée alors qu'elle a son prolongement dans les maisons de ceux qui la composent (v. 46). — «Toute âme avait de la crainte», déclare le v. 43. La gravité et le sérieux peuvent parfaitement s'accorder avec la joie signalée à la fin du v. 46.

Au ch. 3 nous voyons la puissance du Saint Esprit se manifester non seulement dans les paroles des apôtres, mais aussi dans leurs œuvres.

En demandant l'aumône à Pierre et Jean, le pauvre boiteux assis à la Belle porte du temple était loin de s'attendre au don qu'il allait recevoir: une miraculeuse guérison par la foi au nom de Jésus. «Ce que j'ai, je te le donne» — dit Pierre (v. 6). Quand il s'agit de donner, nous pensons généralement d'abord à de l'argent (v. 6). Plus rarement à l'inépuisable trésor céleste c'est-à-dire la connaissance du Sauveur dont nous avons pourtant le privilège de faire part autour de nous.

Quel changement pour ce pauvre boiteux! Jusque là il était «à la porte». Il entre maintenant dans la présence de Dieu pour le louer (v. 8). L'un de nos lecteurs serait-il encore «à la porte»?

15

Mars

Lecture : Actes 3 v. 12 à 26

12 Et Pierre, voyant cela, répondit au peuple : Hommes israélites, pourquoi vous étonnez-vous de ceci ? Ou pourquoi avez-vous les yeux fixés sur nous, comme si nous avions fait marcher cet homme par notre propre puissance ou par notre piété ? 13 Le Dieu d’Abraham et d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous, vous avez livré, et que vous avez renié devant Pilate, lorsqu’il avait décidé de le relâcher. 14 Mais vous, vous avez renié le saint et le juste, et vous avez demandé qu’on vous accordât un meurtrier[276] ; 15 et vous avez mis à mort le prince[277] de la vie, lequel Dieu a ressuscité d’entre les morts ; ce dont nous, nous sommes témoins. 16 Et, par la foi en son nom, son nom a raffermi cet homme que vous voyez et que vous connaissez ; et la foi qui est par lui a donné à celui-ci cette entière disposition de tous ses membres, en la présence de vous tous. 17 Et maintenant, frères, je sais que vous l’avez fait par ignorance, de même que vos chefs aussi ; 18 mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait prédit par la bouche de tous les prophètes, [savoir] que son Christ devait souffrir. 19 Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés : en sorte que viennent des temps de rafraîchissement de devant la face du *Seigneur, 20 et qu’il envoie Jésus Christ, qui vous a été préordonné, 21 lequel il faut que le ciel reçoive, jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps. 22 Moïse déjà a dit : «Le *Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il pourra vous dire ; 23 et il arrivera que toute âme qui n’écoutera pas ce prophète sera exterminée d’entre le peuple»[278]. 24 Et même tous les prophètes, depuis Samuel et ceux qui l’ont suivi, tous ceux qui ont parlé, ont aussi annoncé ces jours. 25 Vous, vous êtes les fils des prophètes et de l’alliance que Dieu a établie avec nos pères, disant à Abraham : «Et en ta semence seront bénies toutes les familles de la terre»[279]. 26 À vous premièrement, Dieu, ayant suscité son serviteur, l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun [de vous] de vos méchancetés.

Commentaires :

En apprenant la guérison de l'homme impotent, la foule curieuse s'est attroupée. Tous sont remplis d'étonnement et d'admiration (v. 10). Mais Pierre détourne immédiatement l'attention de lui-même et de Jean, pour attribuer le miracle au pouvoir du nom de Jésus. Cette œuvre démontrait d'une manière éclatante la vie et la puissance en résurrection de Celui qu'ils avaient mis à mort. «Vous avez renié le saint et le juste» leur déclare l'apôtre, non pour les condamner, mais comme quelqu'un qui comprend par expérience la honte de ce péché (v. 14; Luc 22 v. 57…). «Je sais que vous l'avez fait par ignorance» (v. 17), ajoute-t-il, confirmant la parole du Sauveur sur la croix: «Père, pardonne-leur, car ils se savent ce qu'ils font» (Luc 23 v. 34). Eh bien! L'occasion donnée encore ici aux Juifs d'entendre l'Évangile et de se repentir répond à cette prière du Seigneur. Ils ont au milieu d'eux le témoignage du Saint Esprit parlant par la bouche de Pierre et visible dans l'assemblée (ch. 2 v. 44 à 47). Si la nation, reconnaissant son péché, se tourne maintenant vers Dieu, le Seigneur pourra revenir. Sinon elle n'aura plus dorénavant l'excuse de l'ignorance.

16

Mars

Lecture : Actes 4 v. 1 à 22

1 Mais comme ils parlaient au peuple, les sacrificateurs et le commandant du temple et les sadducéens survinrent, 2 étant en peine de ce qu’ils enseignaient le peuple et annonçaient par Jésus la résurrection d’entre les morts. 3 Et ils mirent les mains sur eux, et les firent garder jusqu’au lendemain, car c’était déjà le soir. 4 Mais plusieurs de ceux qui avaient ouï la parole crurent ; et le nombre des hommes se monta à environ cinq mille.

5 Or il arriva que, le lendemain, leurs chefs et leurs anciens et leurs scribes, s’assemblèrent à Jérusalem, 6 et Anne, le souverain sacrificateur, et Caïphe, et Jean, et Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race souveraine sacerdotale. 7 Et les ayant fait comparaître, ils [leur] demandaient : Par quelle puissance ou par quel nom avez-vous fait ceci ? 8 Alors Pierre, étant rempli de l’Esprit Saint, leur dit : Chefs du peuple et anciens d’Israël,b9 si aujourd’hui nous sommes interrogés au sujet de la bonne œuvre qui a été faite à un homme impotent, [et qu’on veuille apprendre] comment[280] il a été guéri[281], 10 sachez, vous tous, et tout le peuple d’Israël, que ç’a été par le nom de Jésus Christ le Nazaréen, que vous, vous avez crucifié, [et] que Dieu a ressuscité d’entre les morts ; c’est, [dis-je], par ce [nom] que cet homme est ici devant vous plein de santé. 11 Celui-ci est la pierre méprisée par vous qui bâtissez, qui est devenue la pierre angulaire ; 12 et il n’y a de salut en aucun autre ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés.

13 — Et, voyant la hardiesse de Pierre et de Jean, et s’étant aperçus qu’ils étaient des hommes illettrés et du commun, ils s’en étonnaient, et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus. 14 Et, voyant là présent avec eux l’homme qui avait été guéri, ils n’avaient rien à opposer. 15 Et leur ayant ordonné de sortir du sanhédrin, ils conférèrent entre eux, 16 disant : Que ferons-nous à ces hommes ? car il est apparent pour tous les habitants de Jérusalem, qu’un miracle[282] notoire a été fait par eux, et nous ne pouvons le nier ; 17 mais afin que cela ne soit pas répandu davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces, de parler davantage en ce nom à qui que ce soit. 18 Et les ayant appelés, ils [leur] enjoignirent de ne plus parler ni enseigner, en aucune manière, au nom de Jésus. 19 Mais Pierre et Jean, répondant, leur dirent : Jugez s’il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu. 20 Car, pour nous, nous ne pouvons pas ne pas parler des choses que nous avons vues et entendues. 21 Et après les avoir menacés, ils les relâchèrent, ne trouvant pas comment ils pourraient les punir, à cause du peuple ; parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui avait été fait. 22 Car l’homme en qui avait été faite cette miraculeuse guérison[283], avait plus de quarante ans.

Commentaires :

Une œuvre aussi puissante ne peut manquer de provoquer l'opposition de Satan. Ses instruments nous sont connus: Anne, Caïphe, les sacrificateurs, les anciens et les scribes, bref les principaux responsables de la condamnation du Seigneur. En ménageant les disciples, ils auraient par là même avoué avoir été injustes en faisant mourir le Maître. L'orgueil les en empêche. Ils persévèrent dans leur haine contre le nom de Jésus. Lui-même devient dorénavant la pierre de touche par excellence: pour les uns la «maîtresse pierre de coin, élue, précieuse», pour les autres «une pierre d'achoppement et un rocher de chute» (comp. v. 11 et 1 Pier. 2 v. 4 à 8). Le v. 12 est fondamental; il affirme la valeur unique et la nécessité du nom de Jésus pour être sauvé.

Les disciples sont reconnus pour avoir été avec Jésus (v. 13). Si nous vivons habituellement dans la communion du Seigneur, cela se remarquera.

Toute l'opposition des chefs des Juifs ne peut arrêter l'action de l'évangile (v. 4), ni fermer la bouche des apôtres. Car ceux-ci ont reçu de Dieu Lui-même leur appel et leur mission (v. 19). Et la Parole est en eux «comme un feu brûlant» (v. 20; Jér. 20 v. 9).

17

Mars

Lecture : Actes 4 v. 23 à 37

23 Et ayant été relâchés, ils vinrent vers les leurs et leur rapportèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. 24 Et l’ayant entendu, ils élevèrent d’un commun accord leur voix à Dieu, et dirent : Ô Souverain[284] ! toi, tu es le Dieu[285] qui as fait le ciel et la terre, et la mer, et toutes les choses qui y sont : 25 qui as dit, par la bouche de David ton serviteur[286] : «Pourquoi se sont déchaînées les nations, et les peuples ont-ils projeté des choses vaines ? 26 Les rois de la terre se sont trouvés là, et les chefs se sont réunis ensemble, contre le *Seigneur et contre son Christ[287]»[288]. 27 Car en effet, dans cette ville, contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, se sont assemblés et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, 28 pour faire toutes les choses que ta main et ton conseil avaient à l’avance déterminé devoir être faites. 29 Et maintenant, Seigneur, regarde à leurs menaces, et donne à tes esclaves d’annoncer ta parole avec toute hardiesse, 30 en étendant ta main pour guérir, et pour qu’il se fasse des miracles[289] et des prodiges par le nom de ton saint serviteur Jésus. 31 Et comme ils faisaient leur supplication, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé, et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse.

32 Et la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme ; et nul ne disait d’aucune des choses qu’il possédait, qu’elle fût à lui ; mais toutes choses étaient communes entre eux. 33 Et les apôtres rendaient avec une grande puissance le témoignage de la résurrection du seigneur Jésus ; et une grande grâce était sur eux tous. 34 Car il n’y avait parmi eux aucune personne nécessiteuse ; car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, et apportaient le prix des choses vendues, 35 et le mettaient aux pieds des apôtres ; et il était distribué à chacun, selon que l’un ou l’autre pouvait en avoir besoin.

36 Et Joseph qui, par les apôtres, fut surnommé Barnabas (ce qui, étant interprété, est fils de consolation), lévite, et Cypriote de naissance, 37 ayant une terre, la vendit, et en apporta la valeur, et la mit aux pieds des apôtres.

Commentaires :

Pierre et Jean retrouvent les autres disciples (appelés «les leurs» au v. 23) et ils leur répètent les propos des chefs du peuple. Puis, au lieu de délibérer sur ce qu'ils doivent faire, ils usent de leur ressource commune: la prière (voir aussi ch. 6 v. 4; 12 v. 5, 12; 14 v. 23). Ils reconnaissent dans la révolte des Juifs et des nations contre Dieu et contre son «saint serviteur Jésus» l'accomplissement des Écritures (encore partiel, c'est pourquoi les apôtres omettent en citant le Ps. 2, la terrible réponse divine à ces provocations des hommes).

La hardiesse est un mot caractéristique de ce chapitre (v. 13, 29, 31). Elle n'a rien de commun avec l'énergie charnelle qui jadis poussait Pierre en avant… et l'abandonnait le moment d'après. Les disciples l'obtiennent en réponse à leur prière. Imitons-les, lorsque nous sentons que nous manquons de courage.

Suit, dans les v. 32 à 37, une nouvelle description magnifique de l'Assemblée dans la fraîcheur de son premier amour. Sans prétendre revenir à cet heureux commencement, efforçons-nous d'en réaliser l'esprit en mettant de côté notre égoïsme et en saisissant toutes les occasions de nous dévouer pour nos frères.

18

Mars

Lecture : Actes 5 v. 1 à 16

1 Mais un homme nommé Ananias, avec Sapphira sa femme, vendit une possession, 2 et, de connivence avec sa femme, mit de côté une partie du prix, et, en apportant une partie, la mit aux pieds des apôtres. 3 Mais Pierre dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, que tu aies menti à l’Esprit Saint et que tu aies mis de côté une partie du prix de la terre ? 4 Si elle fût restée [non vendue], ne te demeurait-elle pas ? Et vendue, n’était-elle pas en ton pouvoir ? Comment t’es-tu proposé cette action dans ton cœur ? Tu n’as pas menti aux hommes, mais à Dieu. 5 Et Ananias, entendant ces paroles, tomba et expira. Et une grande crainte s’empara de tous ceux qui entendirent [ces choses]. 6 Et les jeunes hommes, se levant, le couvrirent, et l’ayant emporté dehors, l’ensevelirent.

7 Et il arriva, environ trois heures après, que sa femme, ne sachant pas ce qui était arrivé, entra ; 8 et Pierre lui répondit : Dis-moi, avez-vous donné le champ pour tant ? Et elle dit : Oui, pour tant. 9 Et Pierre lui [dit] : Comment êtes-vous convenus entre vous de tenter l’Esprit du *Seigneur ? Voici, les pieds de ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront aussi. 10 Et à l’instant elle tomba à ses pieds et expira. Et les jeunes hommes, entrant, la trouvèrent morte ; et ils l’emportèrent dehors et l’ensevelirent auprès de son mari. 11 Et une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui entendaient parler de ces choses.

12 Et beaucoup de miracles[290] et de prodiges se faisaient parmi le peuple, par les mains des apôtres ; (et ils étaient tous d’un commun accord au portique de Salomon ; 13 mais, d’entre les autres, nul n’osait se joindre à eux, mais le peuple les louait hautement[291] ; 14 et des croyants d’autant plus nombreux se joignaient[292] au Seigneur, une multitude tant d’hommes que de femmes ;) 15 de sorte qu’on apportait les infirmes dehors dans les rues, et qu’on les mettait sur de petits lits et sur des couchettes, afin que, quand Pierre viendrait, au moins son ombre passât sur quelqu’un d’eux. 16 Et la multitude aussi des villes d’alentour s’assemblait à Jérusalem, apportant les infirmes et ceux qui étaient tourmentés par des esprits immondes ; et ils étaient tous guéris.

Commentaires :

Le ch. 4 commençait par un «mais», qui annonçait l'action de l'ennemi depuis le dehors contre la vérité. Le ch. 5 débute par un autre «mais» qui introduit son œuvre au dedans pour corrompre l'Assemblée. Nous savons que Satan n'a cessé depuis lors d'être actif de cette double manière. L'esprit d'imitation et le désir de se donner une apparence de piété ont entraîné au mensonge Ananias et Sapphira. Pierre les reprend avec une sainte indignation et ils sont aussitôt frappés par la main de Dieu. Leur sort éternel n'est pas ici en question. Il s'agit d'une manifestation du gouvernement de Dieu. Sous prétexte que nous sommes les objets de sa grâce ne pensons pas que Dieu ait le péché moins en horreur. Il est saint, et tels doivent être ses enfants (1 Pier. 1 v. 15 à 17).

Une grande crainte s'empare des assistants. C'est un sentiment que nous devons aussi cultiver vis-à-vis de Celui qui lit nos pensées les plus secrètes.

Les v. 12 à 16 nous parlent des miracles d'amour accomplis «par les mains des apôtres» et nous montrent aussi qu'il ne suffit pas d'admirer les croyants; il faut faire soi-même le pas et se joindre au Seigneur (v. 13, 14). En Apoc. 21 v. 8 les timides sont les premiers nommés parmi ceux qui sont éternellement perdus.

19

Mars

Lecture : Actes 5 v. 17 à 32

17 Et le souverain sacrificateur se leva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, savoir la secte des sadducéens ; et ils furent remplis de jalousie, 18 et mirent les mains sur les apôtres et les jetèrent dans la prison publique. 19 Mais un ange du *Seigneur ouvrit de nuit les portes de la prison, et les conduisit dehors, et dit : 20 Allez, et, vous tenant dans le temple, annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie. 21 Ce qu’ayant entendu, ils entrèrent, vers le point du jour, dans le temple, et ils enseignaient. Mais le souverain sacrificateur étant venu, et ceux qui étaient avec lui, ils assemblèrent le sanhédrin et tous les anciens des fils d’Israël, et ils envoyèrent à la prison pour les faire amener. 22 Mais les huissiers, y étant arrivés, ne les trouvèrent pas dans la prison ; et s’en retournant, ils le rapportèrent, 23 disant : Nous avons trouvé la prison fermée avec toute sûreté, et les gardes se tenant aux portes ; mais, ayant ouvert, nous n’avons trouvé personne dedans. 24 Et quand le sacrificateur et le commandant du temple et les principaux sacrificateurs eurent entendu ces paroles, ils furent en perplexité à leur sujet, [ne sachant] ce que cela deviendrait. 25 Or quelqu’un arriva et leur rapporta : Voilà, les hommes que vous avez mis en prison sont au temple et enseignent le peuple. 26 Alors le commandant, avec les huissiers, s’en alla et les amena sans violence ; car ils craignaient d’être lapidés par le peuple.

27 Et les ayant amenés, ils les présentèrent devant le sanhédrin. Et le souverain sacrificateur les interrogea, 28 disant : Nous vous avons expressément enjoint de ne pas enseigner en ce nom-là, et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine, et vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme. 29 Et Pierre et les apôtres, répondant, dirent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. 30 Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus que vous avez fait mourir, le pendant au bois. 31 C’est lui que Dieu a exalté par sa droite prince[293] et sauveur, afin de donner la repentance à Israël et la rémission des péchés : 32 et nous, nous lui sommes témoins de ces choses, ainsi que l’Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent.

Commentaires :

Le souverain sacrificateur et ceux qui sont avec lui sont remplis de jalousie en voyant des hommes sans instruction et qui ne faisaient pas partie du clergé, obtenir un tel succès auprès des foules. De plus les sadducéens, niant la résurrection, sont particulièrement excités contre les apôtres qui annoncent celle du Seigneur Jésus (v. 17; ch. 4 v. 1, 2). Incapables d'imposer leur autorité d'une autre manière, ils jettent en prison ces hommes qu'ils ne sont pas parvenus à faire taire. Mais le Seigneur envoie un ange pour délivrer ses serviteurs qui retournent aussitôt enseigner dans le temple. Les chefs en sont avertis et les font comparaître devant le sanhédrin. «Vous voulez faire venir sur nous le sang de cet homme», leur disent-ils; alors que, devant Pilate, ils ont eux-mêmes réclamé avec le peuple que son sang soit sur eux et sur leurs enfants (Matt. 27 v. 25). Puis ils leur enjoignent encore de se taire. — «Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes», répondent Pierre et les apôtres (voir ch. 4 v. 19). Et ils rendent une fois de plus un éclatant témoignage à la résurrection glorieuse de Jésus, «prince et Sauveur», ainsi qu'à la rémission des péchés par son moyen.

20

Mars

Lecture : Actes 5 v. 33 à 42

33 Mais eux, ayant entendu [ces choses], frémissaient de rage, et tenaient conseil pour les faire mourir. 34 Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, honoré de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin et donna l’ordre de faire sortir les apôtres pour un peu de temps. 35 Et il leur dit : Hommes israélites[294], prenez garde à vous-mêmes par rapport à ces hommes, [et voyez] ce que vous allez faire. 36 Car, avant ces jours-ci, Theudas se leva, se disant être quelque chose, auquel se joignit un nombre d’environ quatre cents hommes ; et il fut tué, et tous ceux qui lui obéissaient furent dissipés et réduits à rien. 37 Après lui s’éleva Judas le Galiléen, aux jours du recensement, et il entraîna à la révolte un [grand] peuple après lui ; lui aussi a péri, et tous ceux qui lui obéissaient furent dispersés. 38 Et maintenant je vous dis : Ne vous mêlez plus de ces hommes, et laissez-les ; car si ce dessein ou cette œuvre est des hommes, elle sera détruite ; 39 mais si elle est de Dieu, vous ne pourrez les détruire ; — de peur que vous ne soyez même trouvés faire la guerre à Dieu. 40 Et ils furent de son avis. Et ayant appelé les apôtres, ils leur enjoignirent, après les avoir battus, de ne pas parler au nom de Jésus, et les relâchèrent. 41 Eux donc se retiraient de devant le sanhédrin en se réjouissant d’avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le nom ; 42 et ils ne cessaient tous les jours d’enseigner et d’annoncer[295] Jésus [comme] le Christ, dans le temple et de maison en maison.

Commentaires :

Après son ange, Dieu se sert pour délivrer les siens d'un éminent pharisien (secte opposée à celle des sadducéens) nommé Gamaliel. C'était un docteur connu et respecté parmi les Juifs. Avec modération, en se servant d'exemples que chacun connaissait, il exhorte ses collègues à la patience. La fin montrerait si cette œuvre était des hommes ou si elle était de Dieu. Il n'est par ailleurs jamais difficile de discerner à quel bord appartiennent ceux qui se disent être quelque chose (v. 36). Mais il n'en était pas ainsi des apôtres. En reconnaissant que par eux-mêmes ils n'étaient rien, ils donnaient toute la gloire au nom de Jésus qu'ils ne cessaient d'annoncer (ch. 3 v. 12; 4 v. 10).

Le Seigneur avait jadis prévenu ses disciples qu'on mettrait les mains sur eux, qu'ils seraient persécutés, livrés aux synagogues et emprisonnés (Luc 21 v. 12). En effet toutes ces épreuves n'avaient pas tardé à leur arriver (v. 17 à 32), et depuis elles n'ont pas cessé d'être la part des croyants ici ou là. Nous remercions souvent le Seigneur de nous épargner les persécutions qui sévissent dans d'autres pays. Mais n'oublions pas que souffrir pour son Nom est un honneur. Les apôtres se réjouissent d'en avoir été estimés dignes (v. 41; comp. 1 Pier. 4 v. 19; Matt. 5 v. 11, 12).

21

Mars

Lecture : Actes 6 v. 1 à 15

1 Or en ces jours-là, le nombre des disciples se multipliant, il s’éleva un murmure des Hellénistes[296] contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service journalier. 2 Et les douze, ayant appelé la multitude des disciples, dirent : Il ne convient pas que, laissant la parole de Dieu, nous servions aux tables. 3 Jetez donc les yeux, frères, sur sept hommes d’entre vous, qui aient un [bon] témoignage, pleins de l’Esprit Saint et de sagesse, que nous établirons sur cette affaire. 4 Et, pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole. 5 Et ce discours plut à toute la multitude ; et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et de l’Esprit Saint, et Philippe, et Prochore, et Nicanor, et Timon, et Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche, 6 qu’ils présentèrent aux apôtres ; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains.

7 Et la parole de Dieu croissait, et le nombre des disciples se multipliait beaucoup dans Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi.

8 Or Étienne, plein de grâce et de puissance, faisait parmi le peuple des prodiges et de grands miracles[297]. 9 Et quelques-uns de la synagogue appelée des Libertins[298], et des Cyrénéens, et des Alexandrins, et de ceux de Cilicie et d’Asie, se levèrent, disputant contre Étienne. 10 Et ils ne pouvaient pas résister à la sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait. 11 Alors ils subornèrent des hommes qui disaient : Nous l’avons ouï proférant des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. 12 Et ils soulevèrent le peuple et les anciens et les scribes ; et tombant sur lui, ils l’enlevèrent et l’amenèrent devant le sanhédrin. 13 Et ils présentèrent de faux témoins qui disaient : Cet homme ne cesse pas de proférer des paroles contre le saint lieu et contre la loi ; 14 car nous l’avons entendu dire que ce Jésus le Nazaréen[299] détruira ce lieu-ci, et changera les coutumes que Moïse nous a enseignées. 15 Et tous ceux qui étaient assis dans le sanhédrin, ayant leurs yeux arrêtés sur lui, virent son visage comme le visage d’un ange.

Commentaires :

Déjà l'harmonieux tableau des ch. 2 v. 42 et 4 v. 32 se trouve assombri. Un murmure (une réclamation qu'on n'ose pas formuler à haute voix) s'est élevé au milieu des disciples. Veillons à faire taire en nous de tels murmures de mécontentement ou de jalousie, car par eux «le destructeur» s'efforce de troubler la communion des enfants de Dieu (lire 1 Cor. 10 v. 10).

Pour remédier à cet état de choses, des serviteurs sont choisis. Nous n'aurions pas pensé que, même pour servir aux tables, il convenait d'être «pleins de l'Esprit Saint» (v. 3). Eh bien! C'est l'état normal du chrétien et il peut être le nôtre si nous le désirons! Non pas, comme certains le croient, en demandant une nouvelle venue du Saint Esprit; Il est déjà dans le croyant. Mais en Lui laissant toute la place dans le temple de notre cœur.

Chez Étienne en particulier, l'Esprit brille sous ses trois caractères: «de puissance, d'amour et de conseil» (ou de sagesse: v. 8 et 10; comp. 2 Tim. 1 v. 7). Les œuvres (v. 8) et les paroles (v. 10) de cet homme de Dieu ferment la bouche à tous ses adversaires qui en sont réduits à soudoyer contre lui de faux témoins (comp. Matt. 26 v. 59). Mais déjà son visage rayonne d'une beauté céleste (v. 15).

22

Mars

Lecture : Actes 7 v. 1 à 19

1 Et le souverain sacrificateur dit : Ces choses donc sont-elles ainsi ? 2 Et il dit : Hommes frères et pères[300], écoutez : Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il habitât en Charran, et il lui dit : 3 Sors de ton pays et de ta parenté, et viens au pays que je te montrerai. 4 Alors, sortant du pays des Chaldéens, il habita en Charran ; et de là, après que son père fut mort, Dieu le fit passer dans ce pays où vous habitez maintenant. 5 Et il ne lui donna pas d’héritage dans ce pays, pas même où poser son pied, et il lui promit de le lui donner en possession, et à sa postérité après lui, alors qu’il n’avait point d’enfant. 6 Et Dieu parla ainsi : «Sa postérité séjournera dans une terre étrangère, et on l’asservira et on la maltraitera pendant quatre cents ans ; 7 et je jugerai, moi, la nation à laquelle ils auront été asservis, dit Dieu ; et après cela ils sortiront et me serviront en ce lieu-ci»[301]. 8 Et il lui donna l’alliance de la circoncision ; et ainsi Abraham engendra Isaac et le circoncit le huitième jour ; et Isaac, Jacob ; et Jacob, les douze patriarches.

9 Et les patriarches, étant pleins d’envie contre Joseph, le vendirent [pour être mené] en Égypte ; et Dieu était avec lui ; 10 et il le délivra de toutes ses afflictions, et lui fit trouver grâce et sagesse auprès du Pharaon, roi d’Égypte ; et il l’établit gouverneur sur l’Égypte et sur toute sa maison. 11 Or il survint une famine dans tout le pays d’Égypte et en Canaan, et une grande détresse, et nos pères ne trouvèrent pas de nourriture. 12 Et Jacob, ayant ouï dire qu’il y avait du blé en Égypte, y envoya une première fois nos pères ; 13 et, la seconde fois, Joseph fut reconnu de ses frères, et la famille de Joseph fut connue du Pharaon. 14 Et Joseph envoya chercher son père Jacob et toute sa parenté, en [tout] soixante-quinze âmes. 15 Et Jacob descendit en Égypte ; et il mourut, lui et nos pères, 16 et ils furent transportés à Sichem, et mis dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté à prix d’argent des fils d’Emmor, le [père] de Sichem.

17 Mais comme le temps de la promesse que Dieu avait promise à Abraham, approchait, le peuple s’accrut et se multiplia en Égypte, 18 jusqu’à ce qu’il se leva un autre roi sur l’Égypte, qui ne connaissait pas Joseph. 19 Celui-ci, usant de ruse contre notre race, maltraita les pères jusqu’à leur faire exposer leurs enfants pour qu’ils ne demeurassent pas en vie.

Commentaires :

Étienne ne profite pas de ce que le souverain sacrificateur lui donne la parole pour se justifier des fausses accusations dont il est l'objet. Le Saint Esprit dont il est rempli, lui dicte «à l'heure même» ce qu'il doit répondre (Luc 12 v. 11, 12). Il va se servir de l'histoire d'Israël pour exposer les voies de Dieu et Sa fidélité, en même temps que l'infidélité de son peuple. En effet ce récit qui occupe une telle place dans la Parole de Dieu contient sous forme de «types» des enseignements destinés à servir d'avertissement (1 Cor. 10 v. 11). Abraham avait été appelé et il avait obéi (Héb. 11 v. 8). Il avait saisi par la foi les promesses que Dieu lui avait faites dès avant la naissance d'Isaac. Ses descendants devaient séjourner en Égypte, en subir le joug, puis en sortir et servir l'Éternel dans la terre de la promesse. Ils me serviront (v. 7): parole propre à atteindre la conscience de ce peuple indocile et rebelle.

L'histoire de Joseph, rejeté par ses frères puis exalté par le Pharaon, illustre remarquablement la haine des Juifs contre Christ ainsi que la position glorieuse que Dieu Lui a donnée après l'avoir délivré «de toutes ses afflictions» (v. 10).

23

Mars

Lecture : Actes 7 v. 20 à 43

20 En ce temps-là naquit Moïse, et il était divinement beau[302] ; et il fut nourri trois mois dans la maison du père. 21 Mais, ayant été exposé, la fille du Pharaon l’emporta, et l’éleva pour elle, afin qu’il fût son fils. 22 Et Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ; et il était puissant dans ses paroles et dans ses actions. 23 Mais quand il fut parvenu à l’âge de quarante ans, il lui vint au cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël ; 24 et voyant l’un d’eux à qui l’on faisait tort, il le défendit, et vengea l’opprimé, en frappant l’Égyptien. 25 Or il croyait que ses frères comprendraient que Dieu leur donnerait la délivrance par sa main, mais ils ne le comprirent point.26 Et le jour suivant, il se montra à eux comme ils se battaient ; et il les engagea à la paix, disant : Vous êtes frères ; pourquoi vous faites-vous tort l’un à l’autre ? 27 Mais celui qui faisait tort à son prochain, le repoussa, disant : Qui t’a établi chef et juge sur nous ? 28 Veux-tu me tuer, toi, comme tu tuas hier l’Égyptien ? 29 Et Moïse s’enfuit à cette parole, et fut étranger dans le pays de Madian, où il engendra deux fils.

30 Et, quarante ans s’étant écoulés, un ange lui apparut au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme de feu d’un buisson. 31 Et Moïse, voyant cela, fut étonné de la vision ; et comme il approchait pour regarder[303], une voix du *Seigneur se fit [entendre] : 32 Moi, je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, et d’Isaac, et de Jacob. Et Moïse, devenu tout tremblant, n’osait regarder. 33 Et le *Seigneur lui dit : Délie les sandales de tes pieds ; car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. 34 J’ai vu, j’ai vu l’oppression de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu leur gémissement, et je suis descendu pour les délivrer ; et maintenant viens, je t’enverrai en Égypte[304]. 35 Ce Moïse qu’ils avaient rejeté, disant : Qui t’a établi chef et juge ? celui-là, Dieu l’a envoyé pour chef et pour libérateur, par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson. 36 C’est lui qui les conduisit dehors, en faisant des prodiges et des miracles[305] dans le pays d’Égypte, et dans la mer Rouge, et au désert pendant quarante ans. 37 C’est ce Moïse qui a dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; [écoutez-le] [306]. 38 C’est lui qui fut dans l’assemblée au désert, avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï, et avec nos pères ; qui reçut des oracles vivants pour nous les donner ; 39 auquel nos pères ne voulurent pas être soumis ; mais ils le repoussèrent et retournèrent de leur cœur en Égypte, 40 disant à Aaron : Fais-nous des dieux qui aillent devant nous, car, quant à ce Moïse qui nous a conduits hors du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. 41 Et ils firent en ces jours-là un veau, et offrirent un sacrifice à l’idole, et se réjouirent dans les œuvres de leurs mains. 42 Et Dieu se retourna, et les livra au service[307] de l’armée du ciel, ainsi qu’il est écrit au livre des prophètes : «M’avez-vous offert des bêtes égorgées et des sacrifices pendant quarante ans dans le désert, maison d’Israël ? 43 Et vous avez porté le tabernacle de Moloch et l’étoile de votre dieu Remphan, les figures que vous avez faites pour leur rendre hommage ; et je vous transporterai au delà de Babylone»[308].

 

Commentaires :

On avait accusé Étienne de proférer des paroles blasphématoires contre Moïse (ch. 6 v. 11). Mais voyez avec quelle vénération au contraire, il parle de ce patriarche! La beauté que Dieu discernait dans l'enfant dès sa naissance (v. 20), plus tard sa puissance en paroles et en actions (v. 22), son amour pour ses frères qui l'a poussé à les visiter (v. 23), l'incompréhension qu'il a rencontrée de leur part quand il a voulu les délivrer (v. 25, 35), autant de traits qui devraient porter les regards du peuple sur le Sauveur précieux qu'il a rejeté. Moïse avait d'ailleurs lui-même annoncé Sa venue en exhortant à L'écouter (v. 37). Et Pierre, avant Étienne, avait déjà cité ce v. 15 du ch. 18 du Deutéronome dans son discours du ch. 3 (v. 22). Double témoignage à l'accomplissement des Écritures! Mais ce peuple s'est montré insoumis et idolâtre dès le commencement de son histoire, et malgré les plus grands témoignages d'amour et de patience de la part de Dieu, son caractère naturel n'a pas changé. Il en est ainsi de nos pauvres cœurs. Aussi loin que nous pouvons remonter dans nos souvenirs, dans notre plus petite enfance même, nous retrouvons la désobéissance et la convoitise. Et seule la puissance de Dieu a pu nous donner une autre nature.

24

Mars

Lecture : Actes 7 v. 44 à 60

44 Nos pères avaient le tabernacle du témoignage dans le désert, comme avait ordonné celui qui avait dit à Moïse de le faire selon le modèle qu’il avait vu. 45 Et nos pères, l’ayant reçu, l’introduisirent avec Josué, en prenant possession des nations que Dieu chassa de devant la face de nos pères, jusqu’aux jours de David, 46 qui trouva grâce devant Dieu, et qui demanda de trouver un tabernacle pour le Dieu de Jacob. 47 Mais Salomon lui bâtit une maison. 48 Mais le Très-haut[309] n’habite point dans des [demeures] faites de main ; selon que dit le prophète : 49 «Le ciel est mon trône, et la terre est le marchepied de mes pieds. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le *Seigneur, et quel sera le lieu de mon repos ? 50 Ma main n’a-t-elle pas fait toutes ces choses ?»[310].

51 Gens de col roide et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit Saint ; comme vos pères, vous aussi. 52 Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué ceux qui ont prédit la[311] venue du Juste, lequel maintenant vous, vous avez livré et mis à mort, 53 vous qui avez reçu la loi par la disposition[312] des anges, et qui ne l’avez point gardée….

54 En entendant ces choses, ils frémissaient de rage dans leurs cœurs, et ils grinçaient les dents contre lui. 55 Mais lui, étant plein de l’Esprit Saint, et ayant les yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu ; 56 et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. 57 Et criant à haute voix, ils bouchèrent leurs oreilles, et d’un commun accord se précipitèrent sur lui ; 58 et l’ayant poussé hors de la ville, ils le lapidaient ; et les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. 59 Et ils lapidaient Étienne, qui priait[313] et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. 60 Et s’étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur, ne leur impute point ce péché. Et quand il eut dit cela, il s’endormit ;

Commentaires :

Étienne achève son récit. Comparaissant comme accusé devant le sanhédrin, c'est au contraire lui, qui de la part de Dieu, fait le terrible procès de ce peuple au cou roide (voir déjà Ex. 32 v. 9; 33 v. 3…). «Vous résistez toujours à l'Esprit Saint» leur dit-il, lui qui en était rempli. Ne nous arrive-t-il pas souvent, à nous aussi, de résister à l'Esprit Saint, qu'il s'agisse de faire la volonté du Seigneur ou de ne pas faire la nôtre?

Quel contraste entre la paix du disciple, absorbé par la vision glorieuse de Jésus debout à la droite de Dieu et la rage de ses adversaires. Elle les pousse sans même un simulacre de jugement, au crime qui va entraîner pour bien des siècles le rejet des Juifs comme nation et leur dispersion par toute la terre. En comparant les derniers mots de cet homme de Dieu (v. 56, 60) à ceux du Seigneur sur la croix (Luc 23 v. 46 et 34), nous remarquons encore une fois combien le disciple ressemble au Maître sur lequel il fixait les yeux. Ce meurtre est la conclusion tragique de l'histoire du peuple rebelle racontée par Étienne. Il la signe de son propre sang, devenant après la longue liste des prophètes persécutés (v. 52) le premier martyr de l'Église (lire 1 Thess. 2 v. 15, 16). Et justement cette scène introduit magistralement la dispensation de l’Église. Celle-ci est caractérisée par la présence du Saint Esprit sur la terre (Étienne en est rempli) et celle de Christ glorifié à la droite de Dieu tel que le décrit le fidèle témoin.

25

Mars

Lecture : Actes 8 v. 1 à 25

1 et Saul consentait à sa mort.

Or en ce temps-là[314], il y eut une grande persécution contre l’assemblée qui était à Jérusalem ; et tous furent dispersés dans les contrées de la Judée et de la Samarie, excepté les apôtres. 2 Et des hommes pieux emportèrent Étienne pour l’ensevelir, et menèrent un grand deuil sur lui. 3 Or Saul ravageait l’assemblée, entrant dans les maisons ; et traînant hommes et femmes, il les livrait [pour être jetés] en prison.

4 Ceux donc qui avaient été dispersés allaient çà et là, annonçant[315] la parole. 5 Et Philippe, étant descendu dans une ville de la Samarie, leur prêcha le Christ. 6 Et les foules, d’un commun accord, étaient attentives aux choses que Philippe disait, l’entendant, et voyant les miracles[316] qu’il faisait ; 7 car les esprits immondes, criant à haute voix, sortaient de plusieurs qui en étaient possédés ; et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris ; 8 et il y eut une grande joie dans cette ville-là.

9 Or, avant cela, il y avait dans la ville un homme nommé Simon, qui exerçait la magie et étonnait le peuple de la Samarie, se disant être quelque grand personnage ; 10 auquel tous s’attachaient, depuis le petit jusqu’au grand, disant : Celui-ci est la puissance de Dieu appelée la grande. 11 Et ils s’attachaient à lui, parce que depuis longtemps il les étonnait par sa magie[317]. 12 Mais quand ils eurent cru Philippe qui leur annonçait les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ, tant les hommes que les femmes furent baptisés. 13 Et Simon crut aussi lui-même ; et après avoir été baptisé, il se tenait toujours auprès de Philippe ; et voyant les prodiges[318] et les grands miracles qui se faisaient, il était dans l’étonnement.

14 Or les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et Jean, 15 qui, étant descendus, prièrent pour eux, pour qu’ils reçussent l’Esprit Saint : 16 car il n’était encore tombé sur aucun d’eux, mais seulement ils avaient été baptisés pour le nom du seigneur Jésus. 17 Puis ils leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. 18 Or Simon, voyant que l’Esprit Saint était donné par l’imposition des mains des apôtres, leur offrit de l’argent, 19 disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que[319] tous ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent l’Esprit Saint. 20 Mais Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, parce que tu as pensé acquérir avec de l’argent le don de Dieu. 21 Tu n’as ni part ni portion dans cette affaire ; car ton cœur n’est pas droit devant Dieu. 22 Repens-toi donc de cette méchanceté[320], et supplie le Seigneur, afin que, si faire se peut, la pensée de ton cœur te soit pardonnée ; 23 car je vois que tu es dans un fiel d’amertume et dans un lien d’iniquité[321]. 24 Et Simon, répondant, dit : Vous, suppliez le Seigneur pour moi, en sorte que rien ne vienne sur moi de ce dont vous avez parlé. 25 Eux donc, après avoir rendu témoignage et avoir annoncé la parole du Seigneur, s’en retournaient à Jérusalem ; et ils évangélisaient plusieurs villages des Samaritains.

 

Commentaires :

Le Seigneur avait commandé aux disciples: «vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout de la terre» (ch. 1 v. 8). Ils n'avaient accompli jusqu'ici que la première partie de cet ordre. Afin de leur faire franchir l'étape suivante, le Seigneur recourt dans sa sagesse à un moyen pénible: la persécution (dont la mort d'Étienne a donné le signal). Elle a pour résultat de disperser les croyants et par conséquent de porter l'évangile ailleurs. C'est ainsi qu'un vent désagréable a souvent l’effet heureux de semer au loin des graines utiles.

Philippe l'évangéliste (nommé au ch. 6 v. 5) se rend en Samarie pour prêcher «le Christ»: non une doctrine, mais une Personne (v. 5; comp. v. 35). Quelle puissance aurait notre témoignage si, au lieu de présenter seulement des vérités, nous parlions autour de nous de Celui dont notre cœur est (…ou devrait être) rempli!

Ainsi ces Samaritains, détestés et méprisés par les Juifs, participent désormais avec eux au baptême et au don du Saint Esprit. Ni la naissance, ni les mérites, ni l'argent — comme se l'imaginait Simon le magicien — ne donnent accès à un tel privilège. Tout provient de la pure grâce de Dieu.

26

Mars

Lecture : Actes 8 v. 26 à 40

26 Et un ange du *Seigneur parla à Philippe, disant : Lève-toi, et va vers le midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, lequel est désert. 27 Et lui, se levant, s’en alla. Et voici, un Éthiopien eunuque, homme puissant à la cour de Candace, reine des Éthiopiens, intendant de tous ses trésors, et qui était venu pour adorer à Jérusalem, s’en retournait ; 28 et il était assis dans son char et lisait le prophète Ésaïe. 29 Et l’Esprit dit à Philippe : Approche-toi et joins-toi à ce char. 30 Et Philippe étant accouru, l’entendit qui lisait le prophète Ésaïe ; et il dit : Mais comprends-tu ce que tu lis ? 31 Et il dit : Comment donc le pourrais-je, si quelqu’un ne me conduit ? Et il pria Philippe de monter et de s’asseoir avec lui. 32 Or le passage de l’écriture qu’il lisait était celui-ci : «Il a été mené comme une brebis à la boucherie ; et comme un agneau, muet devant celui qui le tond, ainsi il n’ouvre point sa bouche ; 33 dans son humiliation, son jugement a été ôté ; et qui racontera sa génération ? car sa vie est ôtée de la terre»[322]. 34 Et l’eunuque, répondant, dit à Philippe : Je te prie, de qui le prophète dit-il cela ? De lui-même, ou de quelque autre ? 35 Et Philippe, ouvrant sa bouche et commençant par cette écriture, lui annonça Jésus. 36 Et comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à une eau, et l’eunuque dit : Voici de l’eau, qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé ? 37[323] 38 Et il donna l’ordre qu’on arrêtât le char, et ils descendirent tous deux à l’eau, et Philippe et l’eunuque ; et [Philippe] le baptisa. 39 Et, quand ils furent remontés hors de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus, car il continua son chemin tout joyeux ; 40 mais Philippe fut trouvé à Azot ; et en passant au travers [du pays], il évangélisa toutes les villes, jusqu’à ce qu’il fut arrivé à Césarée.

Commentaires :

Philippe venait d'être l'instrument d'une grande œuvre en Samarie. Aussi quel dut être son étonnement en recevant l'ordre de quitter son champ de travail pour se rendre sur un chemin désert! Étrange endroit vraiment pour y annoncer l'évangile! Il obéit cependant sans discuter. Et voici que passe le char d'un noble ministre africain qui a fait un long voyage pour adorer à Jérusalem. Mais comment aurait-il trouvé Dieu dans cette ville d'où Son Fils avait été rejeté? Cet homme rapporte pourtant un trésor, infiniment plus grand que ceux de sa souveraine (v. 27): une portion des saintes Écritures. Et Dieu l'a conduit dans sa lecture jusqu'au cœur du livre d'Ésaïe, le ch. 53. Ainsi tout a été préparé devant le serviteur du Seigneur. L'Éthiopien apprend par lui à connaître Jésus. Il peut être baptisé et continuer son chemin «tout joyeux» pour devenir, on aime à le pense, un messager de la grâce dans son lointain pays.

Ne sont pas évangélistes seulement ceux qui s'adressent à des foules. Commençons par être obéissants, en particulier dans nos déplacements. Le Seigneur permettra alors que nous nous trouvions aussi, juste au bon moment, sur le chemin de quelqu'un à qui nous aurons l’occasion d’annoncer Jésus.

27

Mars

Lecture : Actes 9 v. 1 à 22

1 Or Saul, respirant encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur, alla au souverain sacrificateur 2 et lui demanda pour Damas des lettres [adressées] aux synagogues, en sorte que, s’il en trouvait quelques-uns qui fussent de la voie[324], il les amenât, hommes et femmes, liés à Jérusalem. 3 Et, comme il était en chemin, il arriva qu’il approcha de Damas ; et tout à coup une lumière brilla du ciel comme un éclair autour de lui. 4 Et étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? 5 Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il [dit] : Je suis Jésus que tu persécutes. 6 Mais lève-toi, et entre dans la ville ; et il te sera dit ce que tu dois faire. 7 Et les hommes qui faisaient route avec lui s’arrêtèrent tout interdits, entendant bien la voix[325], mais ne voyant personne. 8 Et Saul se leva de terre ; et ses yeux étant ouverts, il ne voyait personne[326] ; et, le conduisant par la main, ils l’emmenèrent à Damas ; 9 et il fut trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but.

10 Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananias ; et le Seigneur lui dit en vision : Ananias ! Et il dit : Me voici, Seigneur. 11 Et le Seigneur lui [dit] : Lève-toi, et va dans la rue appelée la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car voici, il prie, 12 et il a vu [en vision] un homme nommé Ananias, entrant et lui imposant la main pour qu’il recouvrât la vue. 13 Et Ananias répondit : Seigneur, j’ai ouï parler à plusieurs de cet homme, combien de maux il a faits à tes saints dans Jérusalem ; 14 et ici il a pouvoir, de la part des principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui invoquent ton nom. 15 Mais le Seigneur lui dit : Va ; car cet homme m’est un vase d’élection pour porter mon nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël ; 16 car je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom. 17 Et Ananias s’en alla, et entra dans la maison ; et, lui imposant les mains, il dit : Saul, frère, le Seigneur, Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de [l’]Esprit Saint. 18 Et aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles ; et il recouvra la vue ; et se levant, il fut baptisé ; 19 et ayant mangé, il reprit des forces. Et il fut quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas ; 20 et aussitôt il prêcha Jésus dans les synagogues, [disant] que lui est le Fils de Dieu. 21 Et tous ceux qui l’entendaient étaient dans l’étonnement et disaient : N’est-ce pas celui-là qui a détruit à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et qui est venu ici dans le but de les amener liés aux principaux sacrificateurs ? 22 Mais Saul se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs qui demeuraient à Damas, démontrant que celui-ci était le Christ.

Commentaires :

Le ch. 8 v. 3 mentionnait un jeune homme appelé Saul comme étant un adversaire particulièrement acharné des chrétiens. Selon ses propres paroles, il était «un blasphémateur, et un persécuteur, et un outrageux», bref le premier des pécheurs (1 Tim. 1 v. 13, 15). Mais la puissance de Dieu va arracher à Satan un de ses meilleurs instruments et l'enrôler à Son service. Non content de tourmenter les chrétiens de Jérusalem, Saul, dans sa fureur et son fanatisme va porter la persécution jusque dans les villes où l'œuvre s'est étendue (comp. ch. 26 v. 11). Le voici qui se rend à Damas ayant dans les mains une procuration du souverain sacrificateur et dans le cœur une haine implacable contre les disciples du Christ. Mais sur la route, en plein midi, il est soudain aveuglé par une clarté éblouissante, jeté à terre, et il apprend, nous imaginons avec quel saisissement, que Celui qui l'interpellait du haut de la gloire était ce Jésus qu'il combattait dans ses disciples. Car le Seigneur s'identifie avec ses chers rachetés; ils font partie de Lui-même.

Saul est conduit à Damas, cependant qu'un travail profond s'accomplit dans son âme. Le Seigneur charge Ananias de visiter le nouveau converti, de lui ouvrir les yeux et de le baptiser.

28

Mars

Lecture : Actes 9 v. 23 à 43

23 Et des jours en grand nombre s’étant écoulés, les Juifs tinrent conseil ensemble pour le tuer ; 24 mais leur complot fut connu de Saul. Et ils surveillaient aussi les portes, jour et nuit, pour le tuer. 25 Mais les disciples, le prenant de nuit, le descendirent par la muraille, en le dévalant dans une corbeille.

26 Et étant arrivé à Jérusalem, il cherchait à se joindre aux disciples ; et tous le craignaient, ne croyant pas qu’il fût disciple ; 27 mais Barnabas le prit et le mena aux apôtres, et leur raconta comment, sur le chemin, il avait vu le Seigneur, qui[327] lui avait parlé, et comment il avait parlé ouvertement, à Damas, au nom de Jésus. 28 Et il était avec eux à Jérusalem, allant et venant, et parlant ouvertement au nom du Seigneur. 29 Et il parlait et disputait avec les Hellénistes[328] ; mais ceux-ci tâchaient de le faire mourir. 30 Et les frères, l’ayant su, le menèrent à Césarée, et l’envoyèrent à Tarse.

31 Les assemblées[329] donc, par toute la Judée et la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant édifiées, et marchant dans la crainte du Seigneur ; et elles croissaient par la consolation du Saint Esprit.

32 Or il arriva que, comme Pierre parcourait toute la contrée, il descendit aussi vers les saints qui habitaient Lydde. 33 Et il trouva là un homme nommé Énée, qui depuis huit ans était couché sur un petit lit ; et il était paralytique. 34 Et Pierre lui dit : Énée ! Jésus, le Christ, te guérit ; lève-toi, et fais-toi toi-même ton lit. Et aussitôt il se leva. 35 Et tous ceux qui habitaient Lydde et le Saron le virent ; et ils se tournèrent vers le Seigneur.

36 Or il y avait à Joppé une femme disciple, nommée Tabitha, qui, interprété, signifie Dorcas[330] ; elle était pleine de bonnes œuvres et d’aumônes qu’elle faisait. 37 Et il arriva en ces jours-là, qu’étant tombée malade elle mourut ; et quand ils l’eurent lavée, ils la mirent dans la chambre haute. 38 Et comme Lydde est près de Joppé, les disciples ayant appris que Pierre était dans cette [ville], envoyèrent vers lui deux hommes, le priant : Ne tarde pas de venir jusqu’à nous. 39 Et Pierre, se levant, s’en alla avec eux. Et quand il fut arrivé, ils le menèrent dans la chambre haute ; et toutes les veuves vinrent auprès de lui en pleurant, et en montrant les robes et les vêtements, toutes les choses que Dorcas avait faites pendant qu’elle était avec elles. 40 Mais Pierre, les ayant tous mis dehors et s’étant mis à genoux, pria ; et, se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève-toi. Et elle ouvrit ses yeux, et voyant Pierre, elle se mit sur son séant ; 41 — et lui ayant donné la main, il la leva ; et ayant appelé les saints et les veuves, il la [leur] présenta vivante. 42 Et cela fut connu dans tout Joppé ; et plusieurs crurent au Seigneur. 43 Et il arriva qu’il demeura plusieurs jours à Joppé, chez un certain Simon, corroyeur.

Commentaires :

Aussitôt converti, Saul s'est mis à prêcher le nom qu'il avait tant combattu jusque là (v. 20). Cependant bien des années vont encore être nécessaires pour le préparer au ministère qui sera le sien d'après le v. 15. Jeunes croyants, n'attendez pas d'avoir beaucoup de connaissance pour parler à d'autres du Seigneur Jésus. Mais en même temps ne pensez pas qu'il suffise d'être sauvé pour entreprendre immédiatement n'importe quel service. Il a fallu à Paul un temps de retraite en Arabie (Gal. 1 v. 17), puis une nouvelle période d'effacement à Tarse (Act. 9 v. 30; 11 v. 25), avant d'être appelé à porter l'évangile aux nations en compagnie de Barnabas. Ce n'est que quatorze ans après sa conversion que les autres apôtres lui donnèrent «la main d'association» pour l'œuvre parmi les nations. Quatre beaux traits signalent les assemblées dans ces temps du commencement: la paix, l'édification, une sainte crainte, enfin des progrès dus à l'action du divin «Consolateur» (v. 31). Le Saint Esprit est toujours avec nous pour nous faire réaliser ces caractères.

Le chapitre se termine sur la guérison d'Énée et la résurrection de Dorcas: deux miracles, accomplis par Pierre, qui sont le moyen d'amener des âmes au Seigneur et de faire jouir les disciples de la consolation du Saint Esprit.

29

Mars

Lecture : Actes 10 v. 1 à 24

1 Or, à Césarée, un homme nommé Corneille, centurion de la cohorte appelée Italique, 2 pieux et craignant Dieu avec toute sa maison, faisant beaucoup d’aumônes au peuple, et priant Dieu continuellement, 3 vit clairement en vision, environ vers la neuvième heure du jour, un ange de Dieu entrant auprès de lui et lui disant : Corneille ! 4 Et, fixant les yeux sur lui et étant tout effrayé, il dit : Qu’est-ce, Seigneur ? Et il lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées pour mémorial devant Dieu. 5 Et maintenant envoie des hommes à Joppé, et fais venir Simon qui est surnommé Pierre ; 6 il est logé chez un certain Simon, corroyeur, qui a sa maison au bord de la mer. 7 Et quand l’ange qui lui parlait s’en fut allé, Corneille, ayant appelé deux de ses domestiques et un soldat pieux d’entre ceux qui se tenaient toujours auprès de lui, 8 et leur ayant tout raconté, les envoya à Joppé.

9 Or le lendemain, comme ils marchaient et qu’ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit[331] pour prier, vers la sixième heure. 10 Et il eut très-faim, et voulut manger ; et comme on lui apprêtait [à manger], il lui survint une extase. 11 Et il voit le ciel ouvert, et un vase descendant comme une grande toile [liée] par les quatre coins et dévalée en terre, 12 dans laquelle il y avait tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre, et les oiseaux du ciel. 13 Et une voix lui [fut adressée, disant] : Lève-toi, Pierre, tue et mange. 14 Mais Pierre dit : Non point, Seigneur ; car jamais je n’ai rien mangé qui soit impur ou immonde[332]. 15 Et une voix lui [fut adressée] encore, pour la seconde fois, [disant] : Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur. 16 Et cela eut lieu par trois fois, et le vase fut aussitôt élevé au ciel. 17 Et comme Pierre était en perplexité en lui-même à l’égard de ce qu’était cette vision qu’il avait vue, voici aussi, les hommes envoyés de la part de Corneille, s’étant enquis de la maison de Simon, se tenaient à la porte ; 18 et ayant appelé, ils demandèrent si Simon surnommé Pierre, logeait là. 19 Et comme Pierre méditait sur la vision, l’Esprit lui dit : Voilà, trois hommes te cherchent ; 20 mais lève-toi, et descends, et va avec eux sans hésiter, parce que c’est moi qui les ai envoyés. 21 Et Pierre étant descendu vers les hommes, dit : Voici, moi, je suis celui que vous cherchez ; quelle est la cause pour laquelle vous êtes venus ? 22 Et ils dirent : Corneille, centurion, homme juste et craignant Dieu, et qui a un [bon] témoignage de toute la nation des Juifs, a été averti divinement par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d’entendre des paroles de ta part. 23 Les ayant donc fait entrer, il les logea ; et le lendemain, se levant, il s’en alla avec eux ; et quelques-uns des frères de Joppé allèrent avec lui. 24 Et le lendemain ils entrèrent à Césarée. Et Corneille les attendait, ayant assemblé ses parents et ses intimes amis.

Commentaires :

Ce chapitre a une grande importance pour nous qui appartenons aux nations. En effet, nous y voyons Pierre ouvrir à celles-ci les portes du royaume des cieux (Matt. 16 v. 19). Il faut remarquer avec quel soin et quelle grâce Dieu a préparé d'un côté son serviteur, de l'autre Corneille, à la rencontre qui aura, pour ce dernier et pour nous, des conséquences aussi bénies. La révélation de Dieu les trouve l'un et l'autre dans la même heureuse occupation: la prière. Mais aux réticences de Pierre pour manger du contenu de la grande toile dévalée du ciel, nous pouvons comprendre combien les préjugés juifs étaient enracinés même chez les disciples et quel était l'esprit de supériorité d'un Israélite vis-à-vis d'un païen. Par cette vision Dieu voulait apprendre à son serviteur à ne plus distinguer entre un peuple «pur» et des nations impures. Tous, Juifs et nations, sont des pécheurs souillés «renfermés dans la désobéissance» pour devenir les «objets d'une même miséricorde» (Rom. 10 v. 12 et 11 v. 30 à 32). Que Dieu nous garde donc de faire «acception de personnes» (ou de partialité v. 34) en considérant certains comme moins dignes que d'autres de recevoir l'évangile! Nous n'avons pas à choisir, mais à obéir.

30

Mars

Lecture : Actes 10 v. 25 à 48

25 Et comme il arrivait que Pierre entrait, Corneille allant au-devant de lui se jeta à ses pieds et lui rendit hommage. 26 Mais Pierre le releva, disant : Lève-toi ; et moi aussi je suis un homme. 27 Et conversant avec lui, il entra et trouva plusieurs personnes assemblées. 28 Et il leur dit : Vous savez, vous, que[333] c’est une chose illicite pour un Juif que de se lier avec un étranger, ou d’aller à lui ; et Dieu m’a montré, à moi, à n’appeler aucun homme impur ou immonde. 29 C’est pourquoi aussi, lorsque vous m’avez envoyé chercher, je suis venu sans faire de difficulté. Je vous demande donc pour quel sujet vous m’avez fait venir. 30 Et Corneille dit : Il y a quatre jours que j’étais en jeûne jusqu’à cette heure-ci, et à la neuvième heure, je priais dans ma maison ; et voici, un homme se tint devant moi dans un vêtement éclatant, 31 et dit : Corneille, ta prière est exaucée, et tes aumônes ont été rappelées en mémoire devant Dieu. 32 Envoie donc à Joppé, et fais venir Simon qui est surnommé Pierre ; il loge dans la maison de Simon, corroyeur, au bord de la mer ; et lorsqu’il sera venu, il te parlera. 33 J’ai donc aussitôt envoyé vers toi, et tu as bien fait de venir. Maintenant donc, nous sommes tous présents devant Dieu, pour entendre tout ce qui t’a été ordonné de Dieu.

34 Et Pierre, ouvrant la bouche, dit : En vérité, je comprends que Dieu ne fait pas acception de personnes, 35 mais qu’en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice, lui est agréable. 36 Vous connaissez la parole qu’il a envoyée aux fils d’Israël, annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ (lui est Seigneur de tous[334]), 37 ce qui a été annoncé par toute la Judée, en commençant par la Galilée, après le baptême que Jean a prêché, 38 — Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec lui ; 39 (et nous, nous sommes témoins de toutes les choses qu’il a faites, au pays des Juifs et à Jérusalem ;) lequel aussi ils ont fait mourir, le pendant au bois ; 40 — celui-ci, Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et l’a donné pour être manifesté, 41 non à tout le peuple, mais à des témoins qui avaient été auparavant choisis de Dieu, [savoir] à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu’il eut été ressuscité d’entre les morts. 42 Et il nous a commandé de prêcher au peuple, et d’attester que c’est lui qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts. 43 Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés.

44 Comme Pierre prononçait encore ces mots, l’Esprit Saint tomba sur tous ceux qui entendaient la parole. 45 Et les fidèles de la circoncision, tous ceux qui étaient venus avec Pierre, s’étonnèrent de ce que le don du Saint Esprit était répandu aussi sur les nations, 46 car ils les entendaient parler en langues et magnifier Dieu. 47 Alors Pierre répondit : Quelqu’un pourrait-il refuser l’eau, afin que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont reçu l’Esprit Saint comme nous-mêmes ? 48 Et il commanda qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur. Alors ils le prièrent de demeurer [là] quelques jours.

Commentaires :

Dieu emploie des moyens différents pour amener les âmes à sa connaissance. La conversion de l'Éthiopien (ch. 8), celle de Saul (ch. 9) et celle de Corneille (ch. 10) ne se ressemblent pas. Dans ces trois hommes nous reconnaissons les descendants des trois fils de Noé: Cham: les races africaines et asiatiques; Sem: Israël et certains peuples orientaux; Japheth enfin: les nations du Nord et de l'Occident. «Quiconque croit» en Jésus Christ «reçoit la rémission des péchés»: tel est dorénavant le message universel adressé à toute tribu et langue et peuple et nation (v. 43; Apoc. 5 v. 9). En la personne de Corneille, «ceux qui étaient loin» entendent donc à leur tour «la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ» (v. 36; ch. 2 v. 39; Éph. 2 v. 17).

Glorieuses visites, en vérité, pour cette maison jadis païenne ! : un ange (v. 3); Pierre et les frères qui l'accompagnent, porteurs du message de l'Évangile; enfin, et par-dessus tout, le Saint Esprit qui vient sceller ces nouveaux convertis, témoignant de leur foi et de leur qualité d'enfants de Dieu. Comment ne pas reconnaître à ce signe public la volonté de la grâce de Dieu? Pierre ne peut que la sanctionner par le signe du baptême chrétien (v. 48).

31

Mars

Lecture : Actes 11 v. 1 à 18

1 Or les apôtres et les frères qui étaient en Judée apprirent que les nations aussi avaient reçu la parole de Dieu. 2 Et quand Pierre fut monté à Jérusalem, ceux de la circoncision[335] disputaient avec lui, 3 disant : Tu es entré chez des hommes incirconcis, et tu as mangé avec eux.

4 Mais Pierre se mit à leur exposer [les choses] par ordre, disant : 5 J’étais en prière dans la ville de Joppé, et je vis dans une extase une vision, [savoir] un vase descendant comme une grande toile dévalée du ciel par les quatre coins ; et elle vint jusqu’à moi ; 6 et y ayant jeté les yeux, je considérais, et je vis les quadrupèdes de la terre, et les bêtes sauvages, et les reptiles, et les oiseaux du ciel ; 7 et j’ouïs aussi une voix qui me dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. 8 Et je dis : Non point, Seigneur ; car jamais chose impu