« être né de nouveau » : de quoi s’agit-il?

(Evangile de Jean chapitre 3)

Est-ce avoir eu une réaction émotionnelle en regardant la Croix,  interpréter par le côté émotionnel le récit du serpent d’airain ? Est-ce cela « être né de nouveau »?

La chose est souvent présentée de la sorte !

L’image du regard se tournant vers le serpent d’airain suspendu à une perche (image très frappante de la Croix donnée par Dieu, bien des siècles à l’avance), nous montre que dans la question du Salut, rien n’est à faire par l’homme, Dieu s’est pourvu lui-même de la ressource, c.-à-d. du sacrifice. Abraham pouvait dire à Isaac, Dieu se pourvoira (Genèse  22 v 8, « Mon fils, Dieu se pourvoira de l'agneau pour l'holocauste », Il est important de noter le « se pourvoira » pas simplement « pourvoira ». Car c’est Dieu qui doit être satisfait par le sacrifice offert, ce sacrifice doit être à la hauteur de ses exigences, pas selon mon appréciation personnelle. (Je regrette si des traductions « colorées » ont éliminé cette nuance importante, et qu’ainsi des âmes ne retrouveraient pas cette nuance dans « leur » Bible).

Si dans Nombres 22 (récit du serpent d’airain) il suffisait de tourner les regards vers ce serpent pour ne pas perdre la vie par les morsures des serpents  (image du péché), dans le cas de la croix, il ne suffit pas de simplement « jeter un regard », l’image du regard va beaucoup plus loin (ou plus profond) que cela ! Ce n’est pas pour rien que la Parole de Dieu, nous parle de tant d’aspects de la croix.

Il y a deux parties en présence :

1-    l’homme qui doit admettre la morsure, en d’autres termes, il doit admettre dans le secret le plus profond de son cœur, là où seul Dieu voit, qu’il a péché (ce qu’il ne peut pas cacher à Dieu), et cette source de mal est tellement ancrée « génétiquement » en lui-même, et qu’il  est incapable de s’en sortir lui-même. Il est au bord du désespoir 

2-    Dieu qui s’est pourvu lui-même du « remède », et seul ce « remède » est à la fois nécessaire et suffisant.

Le serpent d’airain est une très belle analogie, mais la croix elle-même va beaucoup plus loin, elle n’est plus une image, elle est la réalité tangible et complète !

On retrouve à la croix, les 2 parties en présence :

1-    « Et c’était la troisième heure … » (Marc 15 v 25). Les heures où les  hommes (donc moi, vous aussi) sont les acteurs, ceux qui passaient par là l’injuriaient, etc… pendant ces heures l’homme (moi) montre à quel point la morsure du péché agit en lui : la haine même de Dieu ! Ce que le péché (ce que je suis par nature) produit mérite la mort et la condamnation éternelle ! La démonstration de ce qu’il y a dans mon cœur est faite là ! La démonstration est faite que celui qui gère ma nature pécheresse est Satan, ces heures sont aussi celle du Diable, dont je suis toujours l’esclave, pendant ces heures-là 

2-    « Et quand la sixième heure fut venue, il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure … » (Marc 15 v 33 & 34). Les heures où Dieu est acteur, Dieu s’est pourvu du sacrifice, et il le sacrifie, en abandonnant l’homme Christ Jésus ! « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15 v 34). Pour répondre à cette question, la Parole de Dieu a besoin de remplir beaucoup de pages, des épitres entières tellement la valeur de ce sacrifice est profonde. Pendant ces heures, Jésus s’est chargé de mes péchés, des actes que j’ai commis (voir les 3 premières heures), et Dieu lui a fait payer à ma place pour ces fautes, mais non seulement cela, il s’est identifié à ma nature pécheresse, lui le seul homme saint et juste, cela était absolument nécessaire pour que Dieu puisse condamner à mort de manière définitive et irréversible cette source de mal qui est en moi, en tant que participant à la première création. (lire les épitres aux Romains, Galates, Colossiens, etc… ). L’œuvre que le Père avait donnée à Jésus à faire,  est dès à présent complètement et parfaitement terminée. Il n’y a rien à ajouter, il n’y a rien à retrancher. Tout est fait pour laisser à Dieu le soin de démontrer qu’il est entièrement satisfait de l’œuvre que vient d’accomplir l’homme Christ Jésus. « Jésus dit : C’est accompli. Et ayant baissé la tête, il remit son esprit » (Jean 19 v 30)

Sans atténuer la valeur de la Parole du Seigneur Jésus disant « c’est accompli », et du fait que le voile du temple qui se déchire à ce stade (choses de toute grande et évidente importance), le Père n’a pas encore montré de manière complète et indéniable que ce qui s’est passé à la Croix répondait à ses exigences, Jésus doit entrer dans la mort !

Mais le premier jour de la semaine, le lieu où le Seigneur gisait était vide ! Il ne fallait plus le chercher parmi les morts, il est ressuscité !  Ressuscité par la puissance du Père, par sa gloire ! «…Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père … » (Romains 6 v 4). Plus de doute possible, pas besoin de faire des déductions !  Tout est clair !

Jésus a été mort après avoir passé par la Croix et a été ressuscité. Il y a là clairement la fin de quelque chose et le début d’autre chose. La semence qui par sa mort apporte la vie est là présente sans aucune équivoque possible.

Voilà là ce que Dieu a fait pour moi! Encore faut-il que je l’accepte vraiment ! Pour que je comprenne ce que cela veut dire « accepter vraiment », la Parole de Dieu me réfère à l’exemple de la parabole du Semeur (voir Matthieu 13, Marc 4). Il faut que la Semence tombe sur une bonne terre (Matthieu 13 v 8).

Rester au niveau émotionnel (aussi réel et normal que cela soit) devant ce que Jésus a subi de la part des hommes, n’est pas cette « bonne terre », cela conduit à une des situations décrites dans la parabole : il n’y a en final pas de vie ! C’est là un point important à considérer sérieusement par ceux qui veulent apporter l’Evangile, la Bonne Nouvelle, en jouant sur l’émotionnel, sans jamais venir au fond des choses, pourtant simple à comprendre !

La « bonne terre » est l’âme, qui considère l’œuvre de la croix, et se laissant pénétrer dans le secret le plus profond d’elle-même (son cœur, pas ses émotions comme dans le cas où en final il n’y a pas la vie) par ce que Dieu révèle, notamment les récits relatifs à la croix, se reconnait au travers de ceux qui ont infligé de telles souffrances au Seigneur. Cette âme se voit, l’esclave de Satan, exprimer sa haine contre Dieu. Elle se reconnaît pécheresse, ayant en elle le péché et ayant commis ces péchés. (Elle le constate et l’admet dans le secret de son cœur, sans forcément savoir tout expliquer !). Elle n’a pas encore trouvé le salut à ce stade, elle constate la première partie de l’œuvre de la croix, et là elle comprend qu’elle a besoin de salut. 

Cette âme, cette « bonne terre », n’en reste pas là ! Elle continue sa lecture. Elle constate alors que Jésus a été abandonné pour elle par Dieu afin de payer sa dette envers Dieu. Elle voit Jésus porter sur lui-même ses iniquités, Jésus identifié à sa nature qui génère le péché, recevoir de la main de Dieu le jugement définitif qui place les péchés dans les fonds de la mer (Il dit clairement ne plus s’en souvenir à jamais) et qui place dans la mort cette nature pécheresse à laquelle Jésus s’est identifié (à la croix, dans sa mort et pas dans sa vie c’est une évidence).

Sans peut-être comprendre tous les détails qu’elle comprendra plus tard, elle admet et fait sien le fait que Jésus est passé par ces 3 heures de ténèbres pour elle et à sa place et elle voit que l’entièreté des  bénéfices de cette œuvre (elle n’a pas besoin de savoir les énumérer comme lors d’un examen) lui sont attribués absolument gratuitement par pure grâce. Elle voit ainsi la fin (vue de Dieu) de ce qu’elle était moralement. Elle peut s’attribuer ce que dit Colossiens 2 v 20 par exemple (… mort avec Christ … ).

Cette âme ne s’arrête pas là, elle continue et découvre que «…Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père … » (Romains 6 v 4). Elle voit ainsi le commencement (vu de Dieu) de ce qu’elle est devenue moralement.  Elle peut s’attribuer ce que dit Colossien 3 v 1 par exemple (… ressuscité avec Christ … ). Dans ce nouvel état moral, elle est exclusivement que ce que Christ est, elle est identifiée à lui !  (il n’y a pas égalité, il y a identité de nature !!!!)

C’est la nouvelle naissance ! C’est l’appartenance à la nouvelle création ! L’âme possède le Salut pout toujours quelles que soient les expériences plus ou moins douloureuses par lesquelles cette âme devra passer aussi longtemps qu’elle se trouve sur cette terre, au milieu de la première création !

Il n’est pas question ici de faire des expériences, tout a été fait par Dieu en la Personne de Jésus.

Rien ne dépend de moi, tout dépend de Christ et de ce qu’il a accompli à la croix pour moi !

Etant sur la terre, restant pour un temps dans cette première création, il y a un autre aspect, celui des expériences, qui ne change rien à ce qui vient d’être présenté ici, et qui est un autre thème qui est traité en long et en large dans la Parole, notamment dans les épitres de Paul.

D’autres parties de la Parole de Dieu traitent l’aspect de l’expérience, à savoir la manière avec laquelle le vrai croyant, né de nouveau, possédant son salut pour toute l’éternité, va refléter dans la première création pendant son séjour ici-bas, ce qu’il est en réalité dans la nouvelle création !

Le côté expérience, qui passe par des haut et des bas (ce côté-là dépend de moi, et plus rien que de Dieu, Dieu agit, mais en exerçant si nécessaire la discipline paternelle) reste entièrement cohérent avec ce que la Parole de Dieu me dit de la nouvelle naissance, l’entrée dans la nouvelle création, domaine moral où Dieu seul règne.