Le vieil homme vs. Le nouvel homme

Réponse donnée à une personne m’interrogeant sur la question sur facebook

Cher ami,

Voici ma réponse promise relative au thème « vieil homme – nouvel homme ». Je ne crois pas qu’il soit utile de vous répondre point par point, il me semble plus utile de définir clairement de quoi on parle. Je m’y attacherai dans la réponse. Vous trouverez dans ma réponse beaucoup d’évidence (ce que je le souhaite), mais il vaut mieux le dire une fois de trop qu’une fois de trop peu.

Vous découvrirez vous-même où les « flous » se situent dans votre commentaire et en déduirez à quelles interprétations ou déductions cela peut conduire. Vos commentaires à ce sujet, m’intéresseront particulièrement.

On trouve dans la Parole de Dieu des expressions utilisées dans un sens précis. Un flou introduit devient très souvent le point de départ d'erreur de compréhension, pour le moins. Le diable est très habile pour utiliser ces flous.

Même si cela parait enfantin, il est utile de rappeler qui est l'homme, créature de la première création.

L'homme créature de Dieu (Genèse 1 & 2)

Dieu a donné a l'homme un corps physique et un être moral, une âme vivante par laquelle il exprime ses émotions diverses, et notamment sa relation avec son Créateur, relation basée sur la soumission induisant la communion avec celui-ci.

Il a été créé sans péché, dans l'innocence, sans la conscience du bien et du mal.

L'homme succombe au péché (Genèse)

Il désobéit à Dieu, écoutant ses perceptions émotives, manipulées par Satan, rompant ainsi la communion que Dieu entretenait avec lui : « Et ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour. Et l’homme et sa femme se cachèrent de devant l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Et l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? ».

Le péché est ainsi introduit, sa communion avec Dieu devient impossible et sa présence insupportable.

L'homme est ainsi aussi devenu mortel.

Son être moral, le pilote qui le gère, acquiert le caractère de péché, la racine qui produit les péchés comme fruits. Si les fruits sont en apparence beaux, même très religieux, très exaltants, un examen détaillé, surtout fait par les yeux de Dieu, met immédiatement en évidence la petite tache de moisissure. Aucun fruit ne peut plus être sans tache! Ce « pilote » n’a pas d’autres capacités que d’obéir à son maître, qui n’est autre que le Diable.

A cause de la chute (l’introduction du péché), l’homme acquiert une conscience naturelle  lui donnant le sens du bien et du mal.

La succession de diverses « économies » (*)  

(*)     système que Dieu instaure dans lequel se cadre la forme de relation de l’homme avec Dieu. Certains utilisent aussi le mot « dispensation ». Il y a eu « l’économie de la loi », (« si tu fais ces choses tu vivras »). Il y a aujourd’hui « l’économie de la grâce » qui prend fin avec l’événement décrit en 1 Thessaloniciens 4 v 16 & 17. 

Depuis la chute en Genèse jusqu’à Christ, Dieu qui est un Dieu miséricordieux, a établi plusieurs « économies ». Ce n’est pas le sujet traité, si ce n’est que dans toutes ces « dispensations », Dieu ouvre la porte à l’homme sur base de ce qui allait se passer à la croix.

« … puisqu’il y a ceux qui offrent des dons selon la loi, lesquels servent la figure et l’ombre des choses célestes … » (Hébreux 8 v 4 & 5).

Ce sujet pour être compris, demande d’avoir une vue claire des effets et conséquences de la Croix.

Vous pouvez trouver de nombreuses et précieuses aides pour l’étude de ce thème sur le site biliquest.

Remarque importante :

Dieu ne peut pardonner le péché qu’en vertu de la Croix. Or Dieu dit bien avant la Croix : « … et il lui sera pardonné » (de nombreux passages dans le livre du Lévitique & des Nombres).

Cela nous montre que Dieu avait « hypothéqué » la valeur de l’œuvre de Jésus à la Croix, car Dieu savait à l’avance que Jésus dirait « la coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ? » et aussi au jardin de Gethsémané « mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi, sans que je le boive, que ta volonté soit faite » (le si a le sens de puisque). Cela était impossible que le Dieu d’amour  ne puisse se  révéler comme tel. Il ne pouvait pas se dédire du pardon des péchés accordés anticipativement. Abel, Abraham, Samuel, David, Elie, et beaucoup d’autres étaient déjà au bénéfice de l’œuvre de la Croix, ils avaient la vie éternelle, que seule la croix a la capacité et le pouvoir de générer.

La Croix, point central entre l’éternité passée et l’éternité avenir

Il est important de bien considérer la Croix et de bien faire attention à tout ce qui s’y passe.

Il y a sur ce thème du « flou » quand on parle de la Croix. On en parle d’une manière très globale, alors que la Parole de Dieu, ne le fait pas. Ce sujet est d’une extrême importance, il y va du salut éternel, il vaut bien la peine de savoir ce que le terme l’œuvre de la Croix recouvre.

Si en lisant cette phrase, monte dans votre esprit la pensée, qu’il s’agit de considérations intellectuelles, dites vous bien que ce n’est pas l’Esprit de Dieu qui vous suggère de telles pensées. Je le dis, car c’est très souvent l’argument échappatoire des personnes qui refusent de faire le « zoom » sur l’événement le plus important qui les concerne pour toute l’éternité.

En simplifié, la Croix est comme un miroir à deux faces, d’un côté elle démontre l’état de l’homme tel qu’il est issu de la première création, voir le point plus haut « L'homme succombe au péché », ce côté se manifeste pendant les trois premières heures de la Croix, il y montre sa cruauté, sa haine contre Dieu (ne pas oublier que vous et moi, nous faisons partie de ces hommes), de l’autre côté du miroir Dieu révèle son amour en faisant porter par Jésus, non seulement le jugement dû à mes péchés, mais pendant ces trois heures, Jésus s’est identifié lui-même à ma nature pécheresse (ce pilote), sur laquelle Dieu pose le jugement de condamnation à mort ! « Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » Romain 5 v 8. C’est là que le Diable est vaincu, le pilote qui obéissait seulement à lui-même et incapable d’obéir à Dieu est mis à mort. Le Diable a ainsi perdu son pouvoir.

 Après son passage dans le tombeau, le Seigneur Jésus ressuscite, et la Parole montre clairement que le Croyant (le vrai) possédant la vie est ressuscité avec Lui. Il est une nouvelle création, il fait partie de la nouvelle création.

A qui l’œuvre de la Croix « transfert » son efficacité

Jean 3 v 16 en est la réponse : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».

Il est à noter que la Parole de Dieu, ne laisse pas libre cours à l’interprétation de «quiconque croit». La Parabole de Semeur en fait la démonstration. Ce n’est pas une question d’émotions (faculté de l’homme naturel issu de la première création), comme le montre Matthieu 13 « celui qui a été semé sur les endroits rocailleux, c’est celui qui entend la parole, et qui la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racine en lui-même ». Mais ce quiconque se retrouve dans « la bonne terre », les émotions ne sont plus en jeu, c’est le secret du cœur, qui se voit dans la première face du miroir, et qui voit la réponse de Dieu dans l’autre face du miroir. Dans ces 3 heurs d’abandon,  l’âme y voit Jésus subir la

condamnation qu’elle méritait. Cette âme a reçu dans le secret de son cœur le message de la Croix : « celui qui a été semé sur la bonne terre, c’est celui qui entend et comprend la parole, qui aussi porte du fruit » : la vie éternelle est présente, il y a nouvelle naissance.

La nouvelle naissance, c’est la naissance d’un nouvel homme moral, dont le « géniteur » est Dieu, et de ce fait, ce nouvel homme n’est plus un fils d’Adam.

Il n’y a rien de « mystique », ce n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité, cette réalité a un caractère moral, jusqu’au moment où « le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. »  1 Thess 4 .

A partir de ce moment là, le caractère ne reste plus que moral : voir aussi 1 Corinthiens 15 v 51 à 54 « Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité. Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : «La mort a été engloutie en victoire» ».

L’apôtre Paul montre clairement que la nouvelle création est aujourd’hui une réalité morale ! Dans son corps, le vrai croyant, né de nouveau, subit les mêmes avatars que les personnes n’ayant pas la vie divine.

En quoi le croyant, né de nouveau, est-il différent des autres hommes ?

La différence est d’abord vue de Dieu.

Le croyant est toujours sur le terre, un homme physique issu de la première création, il a en lui ce pilote qui produit le péché, mais aux yeux de Dieu, ce pilote est mort à la croix ! C’est le vieil homme ! 

Mais dans le croyant, si physiquement sur la terre, il appartient moralement par sa nouvelle naissance à un «monde moral nouveau», il appartient à la nouvelle création, et là (et rien que là) où tout n’est que de Dieu, il a un autre pilote, un qui lui, à la différence de l’autre, obéit par nature à Dieu, c’est la nouvelle nature, c’est le nouvel homme, le nouveau pilote.

C’est tout comme pour le salut, c’est une question de foi.

Le chapitre 7 de l’épitre aux Romains montre l’effet du vieil homme, si celui-ci n’est pas laissé là ou Dieu l’a placé (dans la mort).

Le chapitre 8 de l’épitre aux Romains exprime la délivrance pratique de ce tyran que Dieu a placé dans la mort (le vieil homme habitant dans le corps mortel du vrai croyant), et montre le nouvel homme dans sa relation filiale avec Dieu.

On pourrait citer presque l’entièreté du nouveau testament, qui met cela en évidence et sous divers aspects.

Le nouvel homme est saint. Vouloir le sanctifier ou le rendre plus saint est insensé, de telles pensées démontrent que l’on confond le nouvel homme et l’homme naturel. Ce dernier ne sera jamais saint, il est voué à la mort (ou à être transformé, en abandonnant la corruptibilité et revêtant l’incorruptibilité et  si le croyant est vivant lors de la venue du Seigneur Jésus.)

Celui qui est né de nouveau est né d’eau et d’Esprit.

La nouvelle naissance est produite par la Parole de Dieu (l’eau qui purifie) et de L’Esprit qui en produit les effets (« il convaincra le monde de péché, et de justice, et de jugement »). Esprit qui habite dans tous vrai croyant sans aucune distinction. Tout croyant, toute personne née de nouveau, c’est-à-dire passée par une vraie conversion, est scellée du Saint Esprit. Ce n’est pas l’apanage de personnes  qui auraient reçu un « baptême du Saint-Esprit ». Le vieil homme aime cela, il aime faire ressentir des émotions ! Et beaucoup de croyants se laissent prendre au jeu, et croient que de ces émotions sont des effets de l’Esprit de Dieu ! Ce n’est alors pas le nouvel homme revêtu des caractères de Christ qui agit !

La différence doit aussi se voir par les hommes.

C’est ici un autre regard. Aucun homme ne peut lire dans le cœur d’autrui, dans le secret d’autrui.

Il est alors question du témoignage rendu : c’est l’image que le croyant reflète individuellement et collectivement, dans la première création,  de ce qu’il est moralement dans la nouvelle, comme le faisaient les Thessaloniciens dans la 1ère épitre.

La présence du Saint Esprit dans le croyant, n’a aucun rapport avec la première création ! Toutes les manifestations tapageuses attribuées par certains au Saint-Esprit ne reposent pas sur la Parole de Dieu, et sont étrangères à la vie nouvelle, à la nouvelle création.

Le livre des Actes des Apôtres décrit l’authentification de la Parole Orale sur la terre et la démonstration de sa réalité et de son effectivité par des miracles et des choses extraordinaires qui impressionnent l’homme naturel. La Parole n’est plus orale, elle existe par écrit. Elle s’appelle « Les Ecritures », et se suffit à elle-même pour que l’Esprit s’en serve pour faire pénétrer la Parole dans le secret du cœur. L’Esprit de Dieu n’a plus besoin de démonstrations impressionnantes aux yeux des hommes pour démontrer que la Parole est de Dieu, elle est écrite, elle s’authentifie elle-même par l’Esprit-Saint. 

 Il n’a pas besoin de tous ces effets tapageurs, qui plaisent AU VIEIL HOMME, qui aime être revêtu de puissance, etc. Le vieil homme est foncièrement religieux, si nécessaire. L’état des Corinthiens tel que le décrit l’Apôtre Paul en fait la démonstration. Ces croyants authentiques, occupés de leurs dons, dons réels, mais ne laissaient pas le vieil homme  là où Dieu l’a définitivement placé, ces dons devenaient des outils dans les « mains » du vieil homme. 

Intervient ici, le côté de la sainteté pratique, qui consiste à laisser pratiquement dans la mort le vieil homme, pour laisser agir le nouveau pilote, le nouvel homme, qui n’a pas besoin de devenir saint, il est saint par nature. Les épitres sont remplies d’exemples.

Puis-je vous demander de lire attentivement ces lignes et de les comparer avec le message que vous m’avez envoyé. Je vous serai reconnaissant de me faire part de vos commentaires.

Recevez cher ami, mes plus cordiales salutations.

Claude Beauport

E-mail : bible@beauport.eu