Réponse donnée suite au récit d’une conversion

Il s’agit d’une communication avec un « ami facebook » suite à une conversation.

Uccle, le 24 juillet 2009.

Cher ami,

Comme promis, je vais essayer de répondre à vos messages relatifs à la nouvelle naissance.

Le sujet étant traité dans plusieurs documents, je ne répèterai pas leurs contenus à savoir :

           Le récit de ma propre « profession de foi » 

           Un message relatif à l’expression « naitre de nouveau »

           Les émotions humaines ont-elles cours dans la nouvelle création?

           Un article complet sur « la Nouvelle Naissance »

           Un article intitulé « les signes d’une vraie conversion »

           Un article relatif au « vieil homme » et au « nouvel homme » et qui en décrit le contour depuis la création en passant par la Croix

Si je me réfère à ces documents, c’est pour ne pas les transcrire. Ils sont stockés dans un dossier de mon site, d’où je les appelle ici, un peu par facilité.

Tous ces documents sont accessibles depuis la page « Ceux qui craignent l'Éternel ont parlé l'un à l'autre ».

Je me permettrai de commenter vos messages en toute honnêteté, et j’espère que vous ne m’en voudrez pas où j’ai une perception assez différente de la vôtre. Ne croyez surtout pas que je veux m’imposer à votre conscience, mais ma responsabilité devant Dieu est de vous le dire et essayer de vous le montrer par la Parole. Ceci est un point assez délicat, car vous vous décrivez vous-même comme ayant un naturel assez fragile, et vous vous laissez facilement dominer par des sentiments, des émotions fortes que peuvent vous induire autrui ou des circonstances. C’est un point important qui ressort très fort de vos messages depuis A jusque Z. C’est aussi la raison pour laquelle, je désire insister, ne vouloir exercer aucune pression sur votre conscience naturelle, qui est fragile. Je manquerais devant Dieu, si je le faisais. Malgré votre élan de sincérité, et de vrais exercices, le point faible demeure dans un cadre émotionnel, dont vous êtes un peu victime, plusieurs approches portant le nom de chrétien exploite cette situation. Vous n’êtes pas la seule dans ce cas.

Je ne vous demande pas de me croire, cela ne vous conduirait à rien, je vous demande de vous poser la question à savoir si ce que je vous dis est conforme à la Parole de Dieu ou pas. La conformité à la Parole de Dieu, n’est pas forcément ce que les pasteurs diplômés vous enseignent.

Si vous estimez que soit vous ne comprenez pas, soit que vous n’y voyez pas en quoi, ce qui est dit est selon la Parole de Dieu, je vous saurai gré de me le dire sans aucune hésitation. Si je suis capable d’y répondre, je le ferai.

Je me permettrai de vous suggérer de prendre le temps de revenir aux choses fondamentales.

Le Seigneur Jésus nous donne une leçon importante dans la parabole du semeur (Luc 8), cela est tellement important qu’il ne laisse pas l’interprétation à l’imagination des siens, il en donne lui-même la clé.

La semence, qui symbolise la Parole de Dieu, tombe sur plusieurs types de terrains, qui symbolisent les différents  niveaux de réception, communément appelé le « cœur ». 

Il est important de comprendre ce qu’est le cœur : le Seigneur le montre clairement, un cœur qui reçoit la parole avec joie (v13), et cœur honnête et bon, qui porte du fruit avec patience (v15). Il y a d’autres situations présentées, mais les 2 évoquées sont les plus importantes (importantes dans le cas qui nous concerne, les autres situations couvrent d’autres cas aussi importants, mais non représentatif pour ce qui nous occupe pour l’instant.

D’un côté, des émotions, de la joie et de l’autre un cœur honnête et bon qui porte du fruit avec patience.

Le cœur du verset 13 : « Et ceux qui sont sur le roc, sont ceux qui, lorsqu’ils entendent la parole, la reçoivent avec joie ; et ceux-ci n’ont pas de racine ». Ce cœur est celui des émotions, de la musique, de ce qui frappe les sens, l’imagination, etc…  Mais le Seigneur le compare à un roc, un cœur qui ne se laisse pas pénétrer, la partie la plus cachée de cet être reste fermée !

La Parole de Dieu (elle est la même dans tous les cas) est reçue dans le  cœur des émotions, la suite montre qu’il ne peut y avoir de racine, la semence, la Parole ne peut pas s’implanter et produire du fruit en vie éternelle.

Le cœur du verset 15 : « Mais ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, la retiennent dans un cœur honnête et bon, et portent du fruit avec patience.».

Comme Dieu dit que « le coeur de l'homme est mauvais dès sa jeunesse » (Genèse 8, 21), ce doit être un autre cœur ! On le trouve au Psaume 51 v 6 « Voici, tu veux la vérité dans l’homme intérieur, et tu me feras comprendre la sagesse dans le secret de mon cœur » (voir le contexte du Psaume 51 ! très important dans le cadre de ce qui nous occupe).

Remarque très importante dans le cas concerné :

Il n’y a rien de mauvais dans les émotions, elles sont naturelles, ce qui est l’élément perturbateur, c’est que ces émotions font que l’âme s’occupe d’elle-même, elle s’occupe de ce qu’elle ressent, elle trouve son bonheur en elle et cela en relation avec ce qu’elle a entendu de Jésus, l’âme fait même des rêves, elle se sent « au ciel », etc….  et de ce fait, le secret du cœur, l’homme intérieur, là où Dieu veut voir la vérité  n’est pas touché, n’est pas ouvert !

De nos jours, beaucoup de prédicateurs jouent sur les émotions, décor, musique, jeu de lumière, chorégraphie, etc… et l’âme « se sent élevée » par ses émotions, …  mais ces âmes sont trompées, elles ne comprennent pas ce que c’est qu’un cœur honnête et bon dans  l’homme intérieur, dans le secret du cœur !

C’est solennel. Je suis certain que vos émotions n’aiment pas ce que j’écris. Je sais que vous allez percevoir de la résistance en vous-même en lisant cette remarque. Mais qui est à l’origine de cette résistance ?

Je vous ai promis de ne rien vous cacher, je vous demande de poser la question à Dieu, à ce Dieu à qui vous a répondu lorsque vous avez crié à lui en disant, je vous cite : « si tu existes, je veux faire ta connaissance ».

Il vous a répondu, le Semeur est passé, et le processus est resté figé, car la Parole est restée au niveau des émotions, d’une joie perçue. Le terrain doit être travaillé par Dieu lui-même, par la Parole elle-même, pour pénétrer ce roc qui se plait dans son monde émotif, et qui résiste et n’ouvre pas le secret de son âme.

Un verset central : Jean 3 v 16

« Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».

Dans ce verset il y a 3 intervenants :

1.       celui qui est Amour

2.       le seul par lequel cet Amour se révèle

3.       celui qui en est l’objet, le bénéficiaire de cet Amour.

Ces 3 intervenants vont se retrouver à la Croix. Les 2 premiers sont les plus fiables, et digne d’une confiance absolue, le dernier risque d’être mal interprété, en le définissant par celui dont le cœur ressent la joie, ressent des émotions, mais la parabole du semeur ne nous enseigne pas cela ! Il est donc clair que le 3ème intervenant est la bonne terre travaillée par le divin laboureur située au nouveau de l’homme intérieur, dans le secret du cœur (Psaume 51)

Un évènement capital au centre de l’éternité : LA CROIX DE CHRIST

Il vaut la peine de lire attentivement le récit de la crucifixion.

« C’était la troisième heure, et ils le crucifièrent » Marc 15 v 25

« Et ceux qui passaient par là, l’injuriaient » Marc 15 v 29

« Et quand la sixième heure fut venue, il y eut des ténèbres sur tout le pays  jusqu’à la neuvième heure. » Marc 15 v 33

« Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant : …  Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Marc 15 v 34

« Et Jésus, ayant jeté un grand cri, expira » Marc 15 v 37

« Et Joseph … le mit dans un sépulcre » Marc 15 v 46

« Marie de Magdala, et Marie, la [mère] de Jacques, et Salomé …  de fort grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au sépulcre …. vous cherchez Jésus le Nazarénien, le crucifié : il est ressuscité, il n’est pas ici … » Marc 16 v 1 à 6.

Devant un événement aussi important, il vaut la peine de s’y arrêter avec attention.

Lorsque les choses se passent au niveau des émotions, comme vue plus haut, les regards se concentrent sur les souffrances physiques endurées par le Seigneur, ses mains et ses pieds percés par des clous, les douleurs endurées, étant pendu de tout son poids, et retenu par les 3 clous (2 aux mains et 1 aux pieds). Si son corps pesait 70 Kg ses blessures aux mains supportait 35 kg chacune !

Qui reste insensible devant une telle scène ? Et pourtant en relation avec les émotions exprimées, on trouve en Luc 23 v 27 & 28  «…  multitude …  de femmes qui se frappaient la poitrine et le pleuraient, le suivait. Mais Jésus, se tournant vers elles, dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous-mêmes »

La Croix est vue de manière globale, et en mettant l’accent sur les souffrances physique du Seigneur.

Lorsque les choses se passent dans le secret du cœur, dans l’homme intérieur, pas de grandes émotions exprimées, la réserve s’impose.

Alors l’âme remarque que ce qui se passe là comporte 2 phases bien distinctes

1.     les 3 premières heures (de la 3ème à la 6ème heure) où manifestement c’est l’homme qui agit, c’est l’homme qui montre la laideur de son cœur. Ici l’âme représentée par la « bonne terre » ne voit plus les « hommes », elle se voit « elle-même » en pleine action, montrant ce qu’il y a dans le secret le plus profond d’elle-même. Elle se voit dans un miroir.  Pendant ces 3 heures, c’est le Diable qui semble triompher, il amené cette âme, la « bonne terre » a accomplir cet acte odieux.

2.     Les 3 dernières heures (de la 6ème à la 9ème heure) où c’est DIEU qui agit. Jésus est là sur la croix, pendant ces 3 heures là,  chargé de mes péchés, identifié à ma nature pécheresse, recevant de la main d’un Dieu juste et Saint qui ne peut voir le mal, auquel Jésus s’est identifié. Dieu doit fermer le ciel, aucune communion n’est possible, c’est l’heure d’abandon.

L’âme, «la bonne terre », voit là Jésus boire la coupe que le Père lui a donnée à boire. Elle voit là le prix payé par Jésus, elle voit là pendant ces heures d’abandon l’Amour de Dieu qui donne son Fils unique. C’est à cause ce que Jésus a accompli pendant ces 3 heures, que ses péchés sont pardonnés à toujours, que la racine, le péché ou la nature pécheresse en elle, celle qui la faisait participer à la scène des 3 premières heures, a été jugée définitivement. Elle a été placée dans la mort pour toujours. Il n’y a pas de jeu d’émotion, mais d’adoration ici, aucun homme ne peut comprendre ou même imaginer quelque peu, ce qu’ont été ces souffrances morales endurées pendant ces heures d’abandon. Les souffrances des trois premières heures, nous pouvons l’évaluer, un homme pourrait même se laisser crucifier pour en faire l’expérience, mais celle des trois dernières heures, elles sont inaccessibles, et ce sont elles seules qui ont contribué au salut !

Cette perception importante des choses est absente dans votre récit.

C’est là que prend naissance, la vie éternelle, c’est la nouvelle naissance.

La nouvelle naissance ne fait pas que l’on devient une autre créature, comme vous l’écrivez, c’est l’appartenance morale à une création qui n’existait pas avant  à laquelle l’âme était incapable de participer, là où le péché est absent. Ce ne sont pas des émotions ! Je ne dis pas que la nature humaine n’en perçoit pas des émotions; qui n’en aurait pas ? 

Votre récit présente de grandes émotions, des choses assez extravagantes, mais ce point important fait défaut. Mon devoir devant mon Seigneur et mon Dieu est de le souligner, mon but est de vous aider. Je ne servirais pas mon Dieu, en répondant comme ceux d’Ezéchiel 33 v 31 qui « disent des choses agréables » ce que des âmes prises par les émotions aiment entendre. Mais l’âme, se laissant vraiment travailler par Dieu, ne cherche pas à entendre des choses agréables, elle recherche dans le secret de son cœur la pensée de Dieu dans sa Parole.

Je vous crois sincère dans votre récit, la question n’est pas là. Je pense que les pasteurs qui vous conduisent ne savent pas ce qu’est une vraie conversion. Je vous suggère de lire, votre Bible en main,  le document traitant le sujet (voir l’introduction).

Je voudrais vous demander de d’abord considérer sérieusement, votre Bible en main, dans la dépendance de Dieu, ce que je viens de vous écrire et de faire comme ceux de Bérée « ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les écritures [pour voir] si les choses étaient ainsi. » (Actes 17 v 11).

Je pense qu’à ce stade, il ne sert à rien d’aborder les autres thèmes qui en découlent, comme ce que j’ai abordé avec une autre personne « le vieil homme et le nouvel homme ». Vous pouvez le lire, j’y ai mis la référence.

Mais si vous n’êtes pas d’accord avec ce que je viens d’essayer de montrer, vous ne pouvez pas être d’accord avec le reste, ce reste étant pour base le contenu de ce présent message.

Je me rends compte que ce que je vous écris vous remet en question.

Mais là, je ne puis rien faire, si ce n’est prier pour vous.

Bien cordialement

Claude Beauport